Nos Origines - L`association des familles Pepin

Transcription

Nos Origines - L`association des familles Pepin
Nos Origines
Volume 20, no 3, octobre 2007
Le voyage intérieur de Daniel
Lachance au Sénégal
connais toi toi même
fécondation
http://genealogie.org/famille/pepin/
No s O r i g i n e s
Président :
Présidents :
Gilles Pépin [email protected]
93, rue Jean
St-Jean-sur-Richelieu, QC J2W 2C7
Tél. : (450) 895-1066
Denis Pépin ................................................... 1982-1989
Roland Pépin ................................................... 1989-1993
Lucien Pépin .................................................... 1993-1997
Jeanmarc Lachance ......................................... 1997-2003
Vice-président :
La descendance d’Antoine Pépin
dit Lachance et Marie Teste
Dorval Lachance [email protected]
892, Lanoue
Saint-Jean-sur-Richelieu Qc J3B 7M4
Secrétaire :
Michèle Arbour ........................ [email protected]
93, rue Jean
St-Jean-sur-Richelieu, QC J2W 2C7
Tél. : (450) 895-1066
Responsable :
Guy Lachance
554, Duquette
Gatineau QC J8P 3A9
Tél. : (819) 663-5723
[email protected]
L’association des familles Pépin, Lachance et Laforce est une
société sans but lucratif, fondée le 18 septembre 1982.
Trésorier :
Marc Lachance ................................. [email protected]
1124, des Hirondelles
Longueuil, Qc J4G 2E4
Tél. : (450) 928-7106
Administratrices et administrateurs :
Françine Desharnais [email protected]
Alice Lachance ........................ trefl[email protected]
Guy Lachance ............................ [email protected]
Berthe Moisan .................................. [email protected]
Denis Pépin [email protected]
Jean-Marie R. Pépin ......................... [email protected]
Marie Yolande Pepin ................................. [email protected]
Collaboratrices et collaborateurs :
Louis Lachance ......................................... [email protected]
Charlotte Pépin ............................. [email protected]
Jean-Pierre-Yves Pepin ........ [email protected]
Responsable du site WEB :
Gilles Pépin .................... http://genealogie.org/famille/pepin/
Comité bulletin Nos Origines :
Directrice :
Marie Yolande Pepin ................................ [email protected]
1194, Baillargeon
Longueuil QC J4M 1B9
Tél. : (450) 448-7414
Collaboratrices et collaborateurs :
Michèle Arbour ........................ [email protected]
Alice Lachance ........................ trefl[email protected]
Charlotte Pepin ............................. [email protected]
Gilles Pépin ............................. [email protected]
L’association des familles Pépin, Lachance et Laforce est
membre de la Fédération des familles-souches québécoises inc.
Pour assurer la continuité de notre mission,
faites un don à notre association.
Cotisation 1er septembre au 31 août
1 an : 20$
3 ans : 55$
Comprenant l’abonnement à Nos Origines.
Responsable de la cotisation des membres et libraire :
Dorval Lachance
892, Lanoue
Saint-Jean-sur-Richelieu QC J3B 7M4
Tél. : (450) 347-6716
[email protected]
Nos Origines est publié 3 fois par année : février, juin, octobre.
Dépôt légal : 4e trimestre 2007
Bibliothèque nationale du Québec
Bibliothèque nationale du Canada
ISSN 1188-3448
Page
couverture
: Connnais-Toi Toi-même
fécondation Daniel Lachance, exposition à la Maison des
esclaves. Île de Gorée, Sénégal.
Graphisme : Kathleen Vallée
Imprimerie : Centre régional de reprographie
Visitez notre site Internet: http://genealogie.org/famille/pepin/
Afin de faciliter les communications, veuillez aviser Dorval
Lachance de tout changement d’adresse, de numéro de
téléphone, et d’adresse de courriel.
Les Gouverneurs de l’Association :
Yvon Pépin ....................................................... fondateur
2
Nos Origines
5 ans : 85$
Bulletin de l’Association des familles Pépin, Lachance et Laforce
AVANT D’ALLER PLUS LOIN
Les vieux amis…
J’arrive de l’aéroport. Cécile
et Michel, nos plus « anciens » amis Français viennent
nous visiter. Leur dernier séjour
au Québec remonte à 1986. On
avait quasiment désespéré les
revoir ici après une si longue
absence.
à Sherbrooke et nos deux
familles se sont fréquentées
jusqu’à leur départ définitif
pour la France.
Heureusement, nous nous
sommes rencontrés par la
suite en France, lors de nos
voyages. À chaque fois c’était
Nous nous sommes connus
comme si nous nous étions
à l’Université de Sherbrooke
quittés la veille. Les échanges
en 1969 grâce à l’initiative de
épistolaires au début, les
Jean-Marc Allaire, l’aumônier
téléphones et les courriels
de l’époque qui avait eu la
ont contribué aussi à garder
bonne idée de créer un groupe
la flamme vivante. Au fil du
Gilles Pépin
de rencontre formé d’étudiants
temps, nous avons échangé
mariés. Les circonstances nous
sur nos expériences, sur
avaient amenés par la suite à vivre à Cookl’arrivée des derniers petits-enfants, sur nos
shire « en commune » dans un deux pièces
réalisations et nos projets, sur la vie.
pendant les quelques mois précédant leur
départ en Afrique. Durant ce temps, Cécile en
Combien de fois ai-je entendu des amis me
avait profité pour mettre au monde Myriam,
faire part de rencontres semblables, d’amitiés
dont Michèle, mon épouse, devint la marraine.
ayant traversé le temps, de moments
Les nouveaux parents couchaient avec le bébé
magiques partagés en toute complicité. Nous
dans la seule chambre et nous campions sur
vivons certes aujourd’hui en Occident dans
le canapé dans l’autre pièce faisant office de
la période la plus confortable de l’histoire de
cuisine, salon, salle à manger et chambre à
l’humanité. Nous n’avons généralement plus
coucher.
la crainte de manquer de nourriture pour le
lendemain. Nous vivons au chaud et pouVous pouvez facilement imaginer le degré
vons nous vêtir convenablement. Nous nous
d’ouverture nécessaire au développement de
déplaçons aisément et allons à la découl’harmonie dans un contexte de si grande proverte de nouveaux lieux. Le monde nous est
miscuité, sans compter les incompréhensions
accessible.
susceptibles de se produire compte tenu des
origines culturelles et sociales très différentes
Malgré tout ce confort, toutes ces possibilités
des occupants. Comme on dit ici : « Ça passe
et toute cette aisance, vous savez comme moi
ou ça casse ».
que l’essentiel n’a pas changé depuis le début
des temps. Nous savons tous que la richesse
Eh bien, ça a passé!!!... Non sans comprodonne le confort, mais pas le bonheur et que
mis. À travers le quotidien, la confiance s’est
l’amitié authentique n’a pas de prix.
établie, l’affection s’est installée et notre
amitié à pris son envol.
Pendant que j’écris ces lignes, ils dorment
dans notre chambre. Ils rattrapent le décaMichel devant faire son service militaire, la
lage horaire. Demain matin le bonheur sera à
petite famille a vécu au Rwanda par la suite
table avec nous.
avant de revenir au Québec pour une douzaine d’années. Leurs cinq enfants sont nés
Gilles Pépin, président
3
Nos Origines
Bulletin de l’Association des familles Pépin, Lachance et Laforce
CE FUT UNE ANNÉE DE COMMUNICATION!
par Gilles Pépin
RAPPORT DU PRÉSIDENT 2006-2007
Le conseil d’administration (11 sièges) :
Président
Gilles Pépin
Vice-président
Dorval Lachance (registraire et libraire)
Secrétaire
Michèle Arbour (collaboratrice au bulletin)
Trésorier
Marc Lachance (départ de Francine Marcotte)
Administrateurs
Alice Lachance (collaboratrice au bulletin)
Guy Lachance
Berthe Moisan
Jean-Marie Pépin
Marie Yolande Pepin (directrice du bulletin)
À la suite du départ de Francine Marcotte,
trois postes sont demeurés vacants.
Le conseil d’administration a tenu quatre
réunions : les 30 septembre et 18 novembre 2006 à la résidence du président et de la
secrétaire à Boucherville ainsi que les 10 mars
et 12 mai 2007 chez notre vice-président Dorval Lachance à Saint-Jean-sur-Richelieu. Ces
rencontres se font toujours sous le signe de la
bonne humeur et de la productivité.
Les activités
Nous avons vécu de moments fort agréables
lors des deux salons de généalogie organisés
par la Fédération
des familles souches
du Québec, auxquels nous avons
participé.
Salon des familles
souches à Laval
du
13
au
15
octobre 2006
C’était la première
fois que la Fédération
des familles souches
du Québec tenait
un salon à Laval.
Dans
l’ensemble
l’achalandage
fut
très bon. Les animateurs du kiosque, Dorval,
Alice et Louis Lachance ainsi que Marie Yolande
et Claire Pepin, ont beaucoup apprécié leur
expérience et veulent répéter l’expérience à
nouveau. Ce fut un succès.
Le Salon des familles souches de Québec
du 23 au 25 février 2007
Jean-Marie Pépin a assuré cette année encore
la coordination de notre participation à cet
événement. Merci Jean-Marie! Nous participons à ce salon au centre d’achat Place Laurier
à Ste Foy depuis plusieurs années. C’est notre
salon préféré compte tenu du grand nombre
de Pépin, Lachance et Laforce vivant dans la
grande région
de Québec et
c’est celui qui
nous
permet
à date de rencontrer le plus
de membres de
notre
grande
famille.
Claire Pepin, Louis Lachance et Marie Yolande Pepin au salon.
4
Nos Origines
Bulletin de l’Association des familles Pépin, Lachance et Laforce
Cette
année,
notre kiosque
fut
un
peu
moins
achalandé comparativement aux
No s O r i g i n e s
années précédentes (l’emplacement et la
température très agréable y furent peut-être
pour quelque chose). Quoi qu’il en soit nous
y avons rencontré un grand nombre de personnes intéressées par notre association.
Nous avons évidemment l’intention de poursuivre notre participation à ce salon en 2008.
Le site Internet de l’Association
Notre site Internet a reçu environ 21,000
visiteurs depuis sa création. Il nous permet
d’ouvrir une fenêtre sur le monde. Bon an,
mal an, plusieurs personnes nous rejoignent
afin d’en savoir plus sur leurs origines, pour
commander des livres ou pour devenir membres. Depuis deux ans, notre site est hébergé
et mis à jour à moindre frais au Centre de
généalogie francophone d’Amérique situé
à Rimouski. Nous espérons toujours cette
année y actualiser notre section « photos des
ancêtres».
Le bulletin Nos Origines
Grâce au grand dévouement de la directrice
du bulletin, Marie Yolande Pepin, notre bulletin ne cesse de s’améliorer. Publié trois fois par
année, sa facture est magnifique tant dans sa
présentation que dans son contenu. Plusieurs
membres poursuivent avec assiduité leur collaboration journalistique. En plus de Marie
Yolande Pepin, voici la liste des rédacteurs
de cette année: Michèle Arbour, Thérèse
Filion Pépin, Alice Lachance, André Lachance,
Dorval Lachance, Gérard Lachance, Hervé
Lachance, Marc Lachance, Rollande Laroche,
Berthe Moisan et ses sœurs Francine et Marjolaine, Lucien Pépin, Pierrette Pépin Roy,
Valéry Pepin, Michel Pratt et moi-même.
Un coup d’œil sur l’avenir
Notre association compte environ 130 membres. Idéalement, nous aimerions qu’elle
en compte 200. Les membres du conseil
d’administration entreprendront sous peu une
démarche de contact auprès d’anciens membres qui n’ont pas renouvelé et aussi auprès
de nouveaux adhérents. Nous vous invitons à
faire de même dans vos propres familles.
Notre association a toujours mis l’accent sur
la recherche généalogique et historique ainsi
que sur la publication des résultats de ces
recherches. Le bulletin Nos Origines va dans le
même sens en mettant de l’avant la connaissance de la vie et des activités de Lachance,
Laforce et Pépin qui marquent ou qui ont
marqué l’histoire populaire du Québec, du
Canada, des États-Unis et d’Europe. Il sert
en même temps de canal de communication
entre nous. Nous avons donc l’intention de
poursuivre en ce sens.
Nous apprécions l’opportunité que nous offre
la Fédération des familles souches du Québec de participer aux salons tenus à différents
endroits du Québec. Cet automne, du 19 au
21 octobre, nous participerons à Alma au premier salon tenu au Saguenay/Lac-Saint-Jean.
Ce sera pour nous une occasion de faire connaissance avec les “bleuets” de notre grande
famille. Nous prendrons aussi une part
active aux salons qui se dérouleront en 2008
et évaluons une participation possible au
Marathon des familles-souches qui se déroulera
le 24 août 2008 dans le cadre des Fêtes de
Québec 2008. Prenez note que l’an prochain,
notre assemblée générale se tiendra dans la
région de Québec, soit à Sainte-Famille de
l’Île d’Orléans à la Maison de nos Aïeux le
7 juin 2008.
Voilà une année active en vue! Enfin, à plus
long terme, certains Lachance commencent
à entrevoir la possibilité d’organiser une rencontre pour célébrer en 2009 le 350e anniversaire de mariage d’Antoine Pepin dit Lachance
et de Marie Teste et le 370e anniversaire de
naissance de cette dernière. Nous vous tiendrons au courant de tout développement.
5
Nos Origines
Bulletin de l’Association des familles Pépin, Lachance et Laforce
Comment nos deux ancêtres (Antoine et Robert) en sont-ils
venus à penser à fonder une famille?
par André Lachance
En Nouvelle-France l’état civil de la majorité
est l’état matrimonial alors nos deux jeunes
normands dès qu’ils ont commencé à gagner
leur vie et qu’ils se sont rendus compte qu’ils
pouvaient avec ce qu’ils gagnaient faire vivre
une femme et des enfants ont voulu se trouver une épouse. Antoine qui possède une terre
en partie défrichée en 1658 et Robert qui en
1668 avec son métier de couvreur commence
à gagner assez bien sa vie ont dû penser alors
à fonder une famille. Comment est-ce qu’on
Plan de la seigneurie de Beauport en 1674
Marcel Trudel, Le terrier du Saint-Laurent en 1674, tome 1,
Montréal, 1998, p.108.
peut se trouver une épouse à l’époque ? Avec
l’arrivée des filles du roi, à compter de 1665
les jeunes femmes commencent à être plus
nombreuses. Il y a peut-être une femme en
âge de se marier pour 3 hommes au début des
années 1670. Mais pour Antoine les femmes
étaient encore plus rares (une femme pour 9
hommes) et c’est grâce à l’arrivée à Québec
des filles à marier recrutées par Marguerite
Bourgeois que Antoine a pu se trouver une
épouse, Marie Teste, originaire de l’Angoumois
mais vivant depuis quelques années à La
Rochelle, chez son père, le marchand Pierre
André.
Pour Robert c’est par ses relations d’affaires et
de travail que sa future femme lui sera présentée. Il semble que c’est Jean Creste, maître
charron résidant à Beauport, qui lui a proposé
de marier sa fille aînée, Marie, alors âgée de
seulement 11 ans. Et il est plausible de croire
que le maître couvreur et le maître charron
se sont rencontrés d’abord par affaires. Les
groupes sociaux se tiennent ensemble alors
et il est probable que ces gens de métier se
fréquentaient ne serait-ce que pour leur travail. Ce qui est sûr, ils se connaissaient assez
bien pour que Jean Creste lui demande d’être
le parrain de sa deuxième fille prénommée
Marie, elle aussi, et baptisée à Notre-Dame
de Québec le 18 février 1668.9 Jean Creste
est à l’époque un des habitants le plus en
vue du bourg du Fargy dans la seigneurie de
Beauport. Établi à cet endroit depuis 1654,
il y pratique son métier de charron, ce qui
lui permet de bien gagner sa vie.10 Quelque
temps avant d’épouser Marie, Robert achète
de Laurent Dubocq, le 20 janvier 1669, dans
la seigneurie de Beauport, une maison et une
terre de deux arpents de front sur le fleuve
Saint-Laurent par 44 de profondeur pour la
somme de 800 livres plus 30 livres pour les
« épingles »11 12 Il est probable que Dubocq
lui a été présenté par Jean Creste dont il est
un ami. Le fait que Robert soit propriétaire
d’une terre est probablement une façon de
rassurer le beau-père que sa fille ne mourra
6
Nos Origines
Bulletin de l’Association des familles Pépin, Lachance et Laforce
No s O r i g i n e s
pas de faim avec lui puisqu’il aura une terre
qui pourra les nourrir. En 1674, la seigneurie de Beauport s’étend de la rivière Montmorency à la rivière de Beauport; elle couvre 96
arpents, soit 5.5 kilomètres.
Mais Robert aura beaucoup de difficultés à
payer la somme de 800 livres exigée pour
sa terre, finalement le 15 février 1672, il devient officiellement propriétaire de la terre et
la maison situées dans la seigneurie de Beauport 13 grâce probablement au notaire Rageot
qui lui prête l’argent à moins que ce soit son
futur beau-père.
Son mariage avec Marie Creste est un peu différent de celui d’Antoine qui lui épouse Marie
Teste, venue spécialement dans la colonie
pour se marier avec un colon. Elle a été recrutée par Marguerite Bourgeois dans ce but.
Alors après seulement quelques mois dans la
colonie, elle marie Antoine en novembre 1659
à Québec et va s’installer à Sainte-Famille sur
la terre de son nouveau mari.
Mais les choses se passent un peu différemment pour Robert. Marie Creste est encore
très jeune, elle n’a que 11 ans, et comme elle
n’a pas encore fait sa première communion,
son père la place pensionnaire au couvent
des Ursulines à Québec, pendant trois mois,
de mars à juin 1669, afin que les religieuses
l’instruisent pour qu’elle puisse recevoir le
sacrement d’eucharistie.14
Enfin, le 29 juin 1669, Robert signe son contrat de mariage par lequel il s’engage à prendre Marie Creste pour sa femme et légitime
épouse. Marie apporte en mariage une dot
intéressante pour qui veut s’établir sur une
terre : un jeune bœuf, une vache, deux jeunes
cochons, un habit selon sa condition, deux
couvertures, deux draps, un traversin garni
de plume, deux nappes, quatre serviettes
neuves, un plat et deux assiettes, plus une
pistole, valant 21 livres 10 sols, ou la valeur
de celle-ci. De plus, ses parents s’engagent à
la loger et à la nourrir pendant deux années
après les épousailles. Aussi il est mentionné
dans l’acte que Robert, qui a trente ans environ, mariera devant l’Église « le plutôt que
faire se pourra et qu’il sera avisé et délibéré
entre eux, leurs parents et amis » la jeune
Marie, pas encore nubile, car elle n’est âgée
de seulement 11 ans et demi, au moment de
la signature du contrat en communauté de
biens.15 Il faut se rappeler que l’âge minimum
autorisé par le droit canonique pour se marier
à l’église est de douze ans pour les filles.
Ce type de mariage arrangé d’avance par les
parents alors que la jeune fille est encore très
jeune, est assez fréquent à cette époque où
la pénurie de femmes en âge de se marier se
fait fortement sentir dans la colonie. Ce n’est
que l’année suivante, à l’automne, le mardi
4 novembre 1670, que le mariage a lieu à
l’église Notre-Dame de Québec Marie, née le
6 octobre 1657 à Beauport16, vient d’avoir 13
ans le mois précédent.17
La vie conjugale
Comme il a été spécifié dans le contrat de
mariage, Marie Creste demeure probablement chez ses parents en 1671 et 1672.
Nous savons par ailleurs qu’en 1680 le couple réside toujours à Beauport probablement
chez le beau-père Jean Creste. Durant les
premières années de leur vie conjugale, Robert n’est pas souvent à la maison, son travail
le retenant fréquemment loin du foyer conjugal. Entre 1669 et la fin de 1673, Robert
est employé sans relâche ou presque pendant
le printemps, l’été et l’automne à recouvrir
d’ardoises divers bâtiments de la ville de Québec et des alentours. Cependant l’hiver, il doit
interrompre ses activités, le danger étant trop
grand de glisser et de tomber du toit.
Pendant toutes ces années, il est plausible de
croire que leur vie conjugale se résume à peu
de choses. La jeune femme qui n’a que 16
7
Nos Origines
Bulletin de l’Association des familles Pépin, Lachance et Laforce
No s O r i g i n e s
ans à la fin de 1673, réside chez ses parents
vraisemblablement. De son côté, Robert est
à Québec où il loge et mange chez les communautés religieuses qui l’engagent pendant
tout le temps qu’il travaille pour elles. On peut
penser cependant qu’il retrouve l’hiver Marie
qui habite alors chez ses parents au bourg du
Fargy.
Puis à compter de 1674, comme il a moins de
travail à Québec, Robert a un répit, si
nous nous fions aux marchés notariés,
et il vient habiter à Beauport chez ses
beaux-parents car la propriété qu’il avait
achetée de Laurent Dubocq ne semble
pas habitable, même s’il y avait sur celleci une maison de pièce sur pièce avec une
étable attenante, un petit appentis et une
grange, si on se fie au bail à ferme passé
avec Étienne Jean en 1675.18 Robert
aurait donc vécu chez ses beaux-parents
dans leur demeure du bourg du Fargy.
Pendant tout le temps qu’il a habité à
Beauport, Robert ne semble pas mettre
en valeur sa terre. Il paraît préférer son
travail de couvreur à celui d’agriculteur,
c’est pourquoi il loue plutôt sa terre ce
qui lui rapporte un loyer annuel de 60
livres tournois.19 Il semble aimer davantage la ville. Déjà le 2 décembre 1674, il
avait obtenu des Ursulines un emplacement de 46 pieds (15 mètres environ)
de « devanture » le long de la GrandeAllée et de 35 pieds (11 mètres env.) à
l’arrière, situé à la haute-ville de Québec, près du monastère des religieuses.
Il est écrit dans l’acte de concession qu’il
doit clore de pieux son emplacement et
y bâtir une maison d’ici un an.20 Il ne
paraît pas y avoir donné suite. En 1677,
il vend son emplacement à François Jacquet qui déjà possède le terrain limitrophe au nord est.21
Au moment où Robert vient demeurer à
Beauport en 1674, la vie commune du
couple se réduit à peu temps passé ensemble.
Après quatre ans de mariage, Robert et Marie
n’ont pas encore d’enfants. Marie aura 17 ans
en octobre, il est temps pour eux d’avoir des
enfants, si on ne veut pas que les gens jasent
trop à leur sujet et que la communauté commence à les mépriser. Habituellement dans
la colonie, après un an ou deux de vie commune, la stérilité d’un couple pouvait susciter
l’inquiétude, presque la honte de la famille
Plan des concessions autour des Ursulines 1674.
Lotissement d’une partie du terrain des Ursulines en 1674. L’on peut apercevoir
l’emplacement du terrain concédé à Robert Pepin en 1674. Les inscriptions ont
été ajoutées par l’abbé Thomas Maguire, aumonier des religieuses, au XIXe
siècle.
Archives nationales du Québec à Québec, plan du 25 juin 1674.
8
Nos Origines
Bulletin de l’Association des familles Pépin, Lachance et Laforce
No s O r i g i n e s
et les ricanements du voisinage, car chacun
savait que, en théorie, le mariage avait été
consommé. Il faut dire que l’on ne connaissait
que très imparfaitement et de façon empirique
les mécanismes internes du corps humain, en
particulier le cycle biologique de la femme et
le développement de l’embryon dans le sein
maternel. Dans ce contexte, les raisons de
la stérilité du couple ne pouvaient être pour
Marie et Robert que très obscures. Souvent on
l’attribuait alors à une cause surnaturelle. Par
conséquent, pour devenir féconds, les couples
stériles recouraient à des saints intercesseurs
auprès de Dieu, en particulier à Notre-Damede-Foy, ou à la mère de la Vierge Marie,
Sainte Anne. Aussi, il est plausible de croire
que les jeunes femmes mariées demandaient
comment faire pour avoir des enfants soit à
leur mère ou à des femmes plus vieilles qui
avaient eu plusieurs enfants.
Notes
9 - PRDH, Registre d’état civil, baptêmes,
Notre-Dame de Québec, 18 février, no
58213.
10 - Michel Langlois, «Les Creste» dans Les
ancêtres beauportois (1634-1760), Québec.
Sans éditeur, 1984, p. 98-104.
11 - Les « épinglettes » sont le don en argent
fait à l’épouse par l’acheteur lorsqu’un marché
est conclu avec le mari.
12 - Archives nationales du Québec à Québec
(dorénavant ANQQ), greffe de Gilles Rageot,
Inventaire des biens de la communauté de
Marie Creste, veuve de Robert Pepin, couvreur en ardoise de la ville de Québec, 13 et
14 août et 30 octobre 1686 dans Jean-PierreYves Pepin, Sur les traces historiques de Marie
Creste et Robert Pepin et leur descendance
1668-1700, tome 1, Longueuil, Association
des Familles Pépin, 2000, p. 152-155.
13 - Guy Perron, Prévôté de Québec. Tome
II et III. Transcription des volumes 3 et 4,
5 et 6, Longueuil, Les éditions historiques et
généalogiques Pepin, 2002,2003, tome II, p.
13,14, 20, 21, 33 et 34; tome III, p. 31.
14 - Marcel Trudel, Les écolières des Ursulines de Québec, 1639-1686, Montréal, HMH,
1999, p. 256.
15 - ANQQ, Greffe de Paul Vachon, contrat de
mariage de Robert Pepin et Marie Creste, 29
juin 1669, dans Jean-Pierre-Yves Pepin, Sur
les traces historiques de Marie Creste et. Robert Pepin et leur descendance 1668 à 1700,
tome I, Longueuil, Association des Familles
Pépin, 2000, p.30-35.
16 - PRDH, Registre d’état civil de Notre-Dame
de Québec, baptême, 10 octobre 1657, acte
no 576336.
17 - PRDH, Registre d’état civil de Notre-Dame
de Québec, mariage, 4 novembre 1670, acte
no 66961.
18 - ANQQ, Greffe de Pierre Duquet de
Lachenaye, Bail à ferme de Robert Pepin à
Étienne Jean, 18 août 1675 dans Jean-PierreYves Pepin, Sur les traces historiques de Marie
Creste et Robert Pepin et leur descendance
1668 à 1700, tome I , Longueuil, Association
des Familles Pepin, 2000, p. 78-81
19 - ANQQ, Greffe de Pierre Duquet de
Lachenaye, Bail à ferme de Robert Pepin à
Étienne Jean, 18 août 1675 dans Jean-PierreYves Pepin, Sur les traces historiques de Marie
Creste et Robert Pepin et leur descendance
1668 à 1700, tome I , Longueuil, Association
des Familles Pépin, 2000, p. 78-81.
20 - Greffe de Romain Becquet, 2 décembre
1674, Concession par les ursulines à Robert
Pepin, dans Jean-Pierre-Yves Pepin, Sur les
traces historiques de Marie Creste et Robert
Pepin et leur descendance 1668 à 1700, tome
I , Longueuil, Association des Familles Pépin,
2000, p.72-75.
21 - Rémi Chénier, Québec, ville coloniale
française en Amérique: 1660-1690, Ottawa,
Ministère des Approvisionnements et Services
Canada, 1991, p. 78.
À suivre…
9
Nos Origines
Bulletin de l’Association des familles Pépin, Lachance et Laforce
MON EXPÉRIENCE DE CRÉATION AU
SÉNÉGAL
par Daniel Lachance
Franchissements
de
frontières
géographiques sur franchissements de
frontières intérieures : vie(s) passage(s)
identité(s) et mutation(s) identitaire(s)
Nos perceptions dépendent en grande partie de nos organes
des sens, de leur degré de sensibilité à l’échelle des vibrations qui les affectent.
Swami Hamsananda
Par des cauchemars des rêves des rencontres étranges
je me rappelle : Dakar se présentait à moi à travers moi.
Je suis maintenant convaincu que le lieu participe de
l’œuvre à se faire.
L’Artiste1
Journal/mémoire
Il est évident que Dakar ne ressemble pas à
Montréal, ni le Québec au Sénégal.
Voici des mots que j’ai écris au tout début de
l’expérience, ils ont été mes repères sémantiques initiaux, ils ont une place dans la compréhension du processus en cours… Ce sont :
Origine Spiritualité Chaman Stones Circles Peinture
Rupestre Noir Brun Orange Terre Feu et Sec.
Toubab Dialaw est un micro-village de la
petite côte Atlantique sénégalaise. C’est dans
les arrivages et les dissolutions résultantes de
l’action montante et descendante des marées
de l’Océan Atlantique que j’ai récolté la matière
première préalable à mes recherches, argile
et roches, que j’ai transmutée rapidement en
pigments de roches et matières picturales. Le
cycle de Sacrifice(s) débute donc dans l’action
océanique, au pied d’un rocher dont la couleur, entre ocre et orangée, m’a, sur place,
aussitôt interpellé.
«Ce n’est pas toi qui a choisi Toubab Dialaw, c’est
l’inverse… Tu n’as pas le choix, tu dois revenir…»3 Dû
à l’importance que j’accordais à ce lieu, j’y
suis allé et retourné deux fois par la suite, y
faire des actes rituels, auto-sacraliser le lieu :
masque sur mon visage : identité et lune sur
le ventre d’Aïcha Fall : territoire.
Les trois premiers mois : réalisation et
amorces de réalisation
Je peins d’abord connais toi toi même fécondation, une lune repère4 orange et pleine sur
fond de nuit marine géométrisé.
Mes premières recherches bibliographiques
ont porté sur le masque et la statuaire africaine, sur les pigments de roches naturels
utilisés par les sculpteurs de l’ensemble de
l’Afrique. Je m’intéressais aux techniques de
sculpture du bois; Ébène et Teck; Rencontres,
Observations et Questions.
Et Anne Pépin2 dont le nom résonne favorablement, encore,
à mon oreille, entendu, la Première fois, de la bouche de
monsieur Boubacar Joseph Ndiaye, conservateur de La
Maison des esclaves, île de Gorée.
21 septembre 2005-Le lieu traverse mon corps transmetteur et donne naissance à une œuvre.
Toubab Dialaw
originelle
ou
lieu
de
genèse
connais toi toi même fécondation
peinture
matériaux : Pigments de pierre naturelle et argile
acrylique, huile, pastel,
crayon Conté et Sperme
dimension : 150 cm x 200 cm
date de réalisation : octobre 2005 à mai 2006
10
Nos Origines
Bulletin de l’Association des familles Pépin, Lachance et Laforce
No s O r i g i n e s
J’amorce la sculpture d’un masque, autoportrait en ébène, avec un sawta5, quelques
ciseaux de base et une table de sculpture
d’origine lébou6.
Sur les plages des Mamelles et de Soubédioune, sur le pourtour de l’île Gorée, je récolte
des roches que je dessine d’abord; monochromes, poreuses, orangées, marines et terrestres. En fait, je recherchais intuitivement
des roches dont la composition minéralogique
s’apparentait aux pigments naturels trouvés
à Toubab Dialaw, Pour introduire la notion
de cycle géologique dans mon travail. Oui.
D’origine aussi. Mais je voulais, avant tout,
m’approprier les différences formelles des
roches terrestres vs les roches marines, résultantes phénotypiques d’actions de forces géomorphologiques différentes. Relation entre
Forces et Formes donc7, que je souhaitais
exploiter…
À la toute fin, je choisirai les roches de formes
ovoïdes; mes œufs océaniques…qui participeront à la réalisation du corps de la bête qui
servira au sacrifice8.
Je fais des esquisses pour une exposition collective avec des artistes de Dakar, je fonde
avec eux le Regroupement des Artistes de
Ouakam.
À ce moment, j’entrevois une installation, un
puits échafaudé devant Connais-toi toi même
fécondation, le tableau. Avec d’abord un fil
à plomb suspendu au dessus, puis pénétré
plutôt par un rayon de lumière, une projection
photomontage à la surface d’une eau captante contenante: mon visage en transformation phénotypique très lente : j’entrevoyais
une mutation vers ma mort. Ce projet ne sera
pas retenu.
Janvier février et mars
Le temps trace sur moi son contour constant un sentiment d’emprisonnement mêlé à de la peur m’habite…
persistance.
l’Artiste9
Après avoir longtemps réfléchi aux conséquences de ce choix, je sélectionne La Maison des esclaves comme lieu d’exposition. Je
pressentais une action du lieu sur mon travail,
une réaction à ma présence dans ce sanctuaire
aux énergies puissantes, contradictoires et
infra-sensorielles.
Relié ou non, une série d’événements bousculent fortement ma vie personnelle. Des
images de dérives10 habiteront mon esprit
qui se transformera lentement.
Dans le but de canaliser les forces qui me confrontent, je sollicite l’esprit du guerrier.
Je présente à l’Ambassade du Canada un premier projet d’exposition: j’imagine un déplacement entre deux points géographiques11 :
pirogue d’exclus blancs sur océan Atlantique,
parcours initiatique sur fond sonore de djembés et de chants coraniques, contexte de
nuit de pleine lune et d’îles reliures autour de
Dakar.
Puis une rencontre déterminante, une
femme/île : Anne Pépin/île de GoréeAïcha Fall, 8 avril 2006
Je rencontre mademoiselle Aïcha Fall, dans
une boîte-de-nuit, à N’Gor village. À la fin de
la soirée, je l’accompagne chez elle, dans sa
chambre. Son lieu. Après une conversation
très intense, elle me demande de lui accorder
un Sacrifice visant à libérer des forces intérieures captives12…Sacrifice(s) est une réponse
à cette demande.
mai 2006-Rêve : un homme s’approche de moi avec mon
masque sur son visage le corps recouvert d’ébène… j’étais
convaincu que c’était la mort…13
À une semaine du vernissage
J’intègre mes œuvres aux lieux, j’introduis
Sacrifice(s) à La Maison des esclaves.
11
Nos Origines
Bulletin de l’Association des familles Pépin, Lachance et Laforce
No s O r i g i n e s
Je féconde la lune repère de Connais toi toi même
fécondation, qui deviendra lune repère fécondée et le ventre lune de Aïcha Fall… ventre
lune fécondé que je reconduis dans l’image
numérique mutation(s).
De concert avec l’Ambassade du Canada à
Dakar, nous décidons que le vernissage aurait
lieu le samedi 13 mai 2006, à 11h du matin.
Seront présents, deux représentants de
l’ambassade du Canada, monsieur Sébastien
Carrière et madame Astou Gueye ainsi que le
maire de Dakar, monsieur Pape Diop.
Le vernissage a été présidé par monsieur
Hamady Bocoum directeur du Patrimoine
culturel, du Ministère de la Culture et du
Patrimoine Classé du Sénégal. Nous attendions beaucoup de monde …c’est ce que nous
avons eu. L’exposition s’est tenue jusqu’au
4 juin 2006. L’achalandage ne s’est jamais
démenti.
Sacrifice(s) est composée de quatre œuvres
parfaitement intégrées à l’architecture, dans
trois pièces cachots de La Maison des esclaves, île
de Gorée Patrimoine mondial de l’Unesco.
Sacrifice en blanc d’Aïcha Fall
promesse faite le 08 avril 2006 entre 04 h 00 et 06 h 00
à Yoff, Dakar.
assemblage
matériaux : pierres de mer, pierre de terre, plâtre,
sang
dimension :
tête en plâtre : 15 cm x 23 cm x 13 cm
assemblage : 200 cm x 10 cm x 9 cm
date de réalisation : octobre 2005 à mai 2006
même
masque
même
sculpture
matériaux : Ébène
dimension : 15 cm x 23 cm x 14 cm
date de réalisation : octobre 2005 à mai 2006
Connais toi toi même fécondation
(présentée plus haut)
mutation(s)
image numérique sur papier encollé sur pierre
matériaux : encre, papier
dimension : 25 cm x 20 cm
date de réalisation : avril 2006 à mai 2006
Sacrifice(s) est la
résultante de neuf
mois passés au
Sénégal, entre le
21 septembre 2005
et le 4 juin 2006.
Sacrifice(s) a bénéficié d’une bourse
de l’Ambassade du
Canada à Dakar.
L’exposition
a
généré des articles
critiques dans les
journaux Le Soleil, Walfadjri et Le Matin ainsi
12
Nos Origines
Bulletin de l’Association des familles Pépin, Lachance et Laforce
No s O r i g i n e s
que deux interviews radiophoniques à la Radio
municipale de Dakar dont une participation à
l’émission culturelle Kultart 14
L’intégration au lieu a été parfaite au point
qu’aujourd’hui il y manque quelque chose…
Pour en savoir davantage sur La Maison des
esclaves, voir le site web qui lui est consacré
par l’Unesco à l’adresse suivante : http://webworld.unesco.org/goree/fr/matsuura.shtml
L’artiste avec le maire de Dakar, monsieur Pape Diop et un représentant
diplomatique de Bamako au Mali, lors du vernissage, le 13 mai 2006
dernier.
Écrit à Trois-Rivières
Janvier 2007
1 Extrait de mon journal/mémoire.
2 Anne Pépin a été impliquée dans le commerce
esclavagiste au 18e siècle sur l’île de Gorée. J’ai
choisi comme lieu d’exposition parce qu’il s’est
imposé à moi, dès cette première visite. Une
énergie puissante s’est saisie de mon corps. Mon
hypothèse est qu’Anne Pépin est reliée à cette
énergie pressentie dans ce qui pourrait se rapprocher d’une mémoire génétique. Aïcha Fall que
je rencontrerai plus tard en avril 2006, serait sa
réincarnation dans mon travail de création. Mes
origines généalogiques sont reliées à des Pépin de
France.
3
Alors que je frottais des toiles au contre-bas
du rocher, citation approximative d’un africain qui
me regardait travailler…
4
Dans certain mythe cosmogonique, la lune
représente l’esprit de la fécondation, elle en est
partie prenante. Dans la mythologie ohendo notamment, c’est de cet esprit que la femme recevrait
beauté et fertilité. Une relation miroir s’établit
alors entre la femme et la lune. Une fois entrée
en contact avec la femme, la lune s’identifie à elle
tout en la rendant semblable à elle; elle fait d’elle
un être capable de procréer.
5 Le sawta a la forme d’une bêche pour retourner
la terre, disons un manche, entre hache et marteau, surmonté par une lame en acier courbe,
affûté à l’extrême. Le sawta est un outil emprunté
au monde agraire de la Casamance, région au sud
du fleuve Gambie et du pays qui en emprunte son
nom. Les sculpteurs africains très habiles utilisent
cet outil pour dégrossir leurs pièces mais certains
sculptent entièrement avec.
6 Les sculpteurs africains sculptent directement
au sol avec une table, sans pattes, parfaitement
adaptée à la besogne et aux outils.
7 Voir à ce propos, Huyghe, René, Formes et forces,
de l’atome à Rembrandt, Ed. Flammarion, Paris, 1971,
443 p.
8 À propos de la bête enfouie dans notre inconscient, trace abyssal séparant le sauvage du culturel voir l’introduction de Solié, Pierre, Le sacrifice.
Fondateur de civilisation et individuation, Ed. Albin
Michel, Paris, 1998, 252 p.
9 Extrait de mon journal/mémoire
10 Je ferai d’ailleurs une série photographique sur
le thème de la dérive sur l’île de N’Gor, Sénégal.
11 Le déplacement en pirogue devait partir par
la porte arrière de la maison des Esclaves, sur l’île
de Gorée pour se rendre au musée Boribana, de
N’Gor village.
12 Aïcha Fall est une jeune africaine, petite-fille
d’une grand-mère chamane que des africains
jetèrent à la mer(e) par dessus bord d’une pirogue
dans l’océan Atlantique, justement juste derrière.
Elle pourrait personnifier Anne Pépin dans mon
imaginaire.
13 Extrait de mon journal/mémoire.
14
Émission culturelle Kultart. Entrevue radiophonique. À propos de Sacrifice(s), Radio municipale de Dakar (RMD), Dakar, (Sénégal). Le 6 juin
2006.
Joseph Diedhiou. Des toiles sur la mutation
identitaire. Journal Walfadjri, no 4258, 27-28 mai
2006, p 8.
Bulletin de nouvelles (section culturelle).
Entrevue radiophonique. À propos de Sacrifice(s).
Radio municipale de Dakar (RMD), Dakar, Sénégal. Le 25 mai 2006.
Idrissa Sane. Daniel Lachance recherche son
identité à Gorée. Journal Le Soleil, no 10794, 2425 mai 2006, p 12.
El Hadji Massiga Faye. La quête identitaire
comme matrice de la vie. Journal Le Matin, no 2794,
15 mai 2006, p 5.
13
Nos Origines
Bulletin de l’Association des familles Pépin, Lachance et Laforce
LAFORCE TÉMISCAMINGUE
par Dorval Lachance
En 1929, une grave crise économique secoue
le monde entier. Pour enrayer le chômage les
gouvernements fédéral et provinciaux mettent
sur pied des plans de colonisation. Le plan Gordon au fédéral amène 2 664 habitants et le plan
provincial Vautrin en attire 4286 entre 1935
et 1937. Ceci permet l’ouverture de nouveaux
villages en Abitibi et aussi au Témiscamingue :
Moffet, Roulier Rémigny et Laforce en 1938.
nom.
L’agriculture devient d’année en année la
principale industrie de Laforce. La première
vache à pénétrer en colonie est celle de M.
Joseph Lefebvre à l’automne 1938 mais il doit
la vendre aussitôt, car il ne peut pas l’hiverner.
La période la plus difficile c’est de passer de
colon à agriculteur. Il faut défrayer la machinerie, les animaux et la construction des
bâtiments.
La fondation de Laforce a une particularité
unique. Le gouvernement provincial donne
M. Cyriaque Larouche est le premier à venir
aux colons des lots avec leur richesse primis’établir à Laforce; il arrive le 28 mai 1938 pour y
tive : la forêt vierge et des routes semi-carconstruire le premier magasin, qui opère
rossables.
sous la raiIls
peuson sociale
vent
ainsi
« Magasin
travailler
Devlin».
plusieurs
Le
preannées sans
mier colon,
s ’ é l o i g n e r.
Napoléon
C’est
dire
Breton,
que Laforce
est
origifournit plunaire
de
sieurs milSt-Zacharie
lions
de
de Beauce.
pieds
de
Avec
son
bois
pour
fils,
il
le
papier
défriche
et pour la
le premier
construclopin
de
LAFORCE, colonie fondée en 1938 / Donat C. Noiseux – 1941
tion. Voici ce
terre
dans
le
(Coll. BNQ. Fonds Min. Culture et Communication).
qu’en écrit
canton BroM. J.-Ernest Laforce, sous-ministre de la coldeur. Sa famille de 19 enfants dont 12 à sa
onisation du temps et parrain de cette noucharge, arrive à l’automne 1938.
velle paroisse, dans son ouvrage Bâtisseurs de
pays « Jamais sous aucune administration on
Laforce se développe. Une église (1942) et
avait préparé de la sorte, en pleine forêt, le
un presbytère (1945) sont construits. Un dissystème routier d’une paroisse. Ça ne s’était
pensaire, des organisations paroissiales sont
jamais fait auparavant, mais cela se fit à la
fondés. Laforce devient un vrai village. Le 3
demande expresse de Nil Larivière au canton
septembre 1943, M. le curé Pelletier de Rouyn
Devlin, dans le Témiscamingue; montrant par
vient lui-même conduire son vicaire à sa noulà au reste de la province un moyen pratique
velle mission : M. l’Abbé J. Adélard Matte. Un
de commencer l’ouverture d’une paroisse »
homme ayant une grandeur d’âme et l’esprit
C’est en son honneur que Laforce porte son
de sacrifice, principales qualités pour rem
14
Nos Origines
Bulletin de l’Association des familles Pépin, Lachance et Laforce
No s O r i g i n e s
plir un rôle de missionnaire-colonisateur. Le
dimanche suivant, le 5 septembre, le nouveau
curé chante la première messe de la nouvelle
paroisse.
Les premiers colons arrivent d’abord du
Témiscamingue : ce sont MM. Macléas Dubé,
Napoléeon Guindon, Wilfrid Chapdelaine,
Église et presbytère vers 1949
et du Saint-Maurice, des groupes de Montréal,
de Gatineau, de Québec et de Joliette.
Comme dans l’ensemble des campagnes du
monde, le village de Laforce rapetisse. L’exode
rural fera passer la population de 720 qu’elle
était en 1959 à environ 450 aujourd’hui.
La municipalité essaie de trouver des solutions
pour survivre. Un comité a été mis en place
avec le Ministère des affaires municipales et
les municipalités du secteur afin de trouver
des solutions au développement du secteur.
La municipalité travaillera à développer le
coté récréo-touristique et à faire de Laforce
un endroit où il fait bon vivre.
Source : Album souvenir de Laforce
Laforce 1938-1988 par Yves Nolet
Internet
Henri Rochon, Josaphat Hurtubise, Lactance
Gaudet, Donat Goulet : une vraie course au
trésor.
D’autres groupes arrivent du Saint-Maurice sur le navire assez considérable
de M. Coulombe d’Angliers. Le premier contingent important nous vient
de St-Edouard avec MM. Thibodeau,
Pichette, Alarie accompagnés de l’abbé
Masson, de M. Legault du C.P.R., de
M. Lachance de la Colonisation et les
premiers voyageurs de commerce MM.
Lauzon et Amyot. Ce dernier groupe se
souviendra longtemps du souper aux
fèves, servi avec « bologna » et café
par Mme Larouche et sa sœur Bibiane
Rochon, sur une table improvisée au
milieu du magasin. Où coucher tout ce
monde? L’hospitalité de M. Larouche
réussit à satisfaire tout le monde. À la fin de
1938, 32 familles sont donc établies à Laforce,
soit 198 personnes. Puis viennent s’ajouter à
ces groupes du Témiscamingue, de la Beauce
Terre d’Alb. Mireault à LAFORCE, / D.C. Noiseux - 1942
(Coll. BNQ. Fonds Min. Culture et Communication).
15
Nos Origines
Bulletin de l’Association des familles Pépin, Lachance et Laforce
CLAIRE PÉPIN ET LE GRAND FRANÇOIS
par Pierrette Pépin Roy
Nous tenons de notre père l’amour de
l’enseignement. Tous, nous avons la facilité
de nous exprimer pour transmettre nos connaissances. Pour donner du piquant à cette
discipline, nous y ajoutons un brin d’humour
et de romantisme. Ça, nous le tenons de notre
mère.
se payer sa tête.
Chez-nous, nous sommes favorisés. Clermont
étudie à Montréal et à l’occasion ses professeurs privés lui donnent des cadeaux. A cette
époque les jeux culturels et autres sont rares
à la campagne, mais il en reçoit régulièrement de la ville. C’est une
paire de patins à roulettes qui
nous a peu servi qui nous a
le plus épatés. Personne n’est
assez habile pour rouler sur
les trottoirs de bois, dans les
routes gravelées ou sur les
chemins en terre battue. En
l938, la campagne n’est pas
un lieu de prédilection pour
ce sport nouveau. Le grand
François qui habite chez-nous
est loin de se douter quelle
péripétie se trame dans la
tête de Claire. Il deviendra
Claire Pépin
son héros!
De son vivant, mon père a
été le meilleur barbier de la
Beauce. Dans les années 1920
il apprend le métier à Montréal.
St-Georges a été l’endroit où il
a exercé ce métier. Pendant des
années il enseigne aux apprentis barbiers l’art d’une coupe
de cheveux parfaite et la taille
d’une belle barbe. À ses débuts
il coupe les cheveux pour $0.05,
la barbe pour $0.10 et tous les
jeudis, les enfants accompagnés d’un parent profitent
d’une coupe gratuite. Les temps
changent. En 2006, une coupe
de cheveux peut coûter jusqu’à
$30 00. Mais revenons à l’histoire du grand
François Toulouse.
Grand François comme on le surnomme origine
de St-Martin, paroisse voisine de St-Georges.
Pour accommoder cet apprenti barbier, mon
père lui offre de loger temporairement cheznous. François est un grand timide soucieux
de son apparence. Il porte pantalon marine
et chemise blanche. Ses cheveux noirs et frisés encadrent son visage étroit et anguleux.
Ses yeux noirs font rêver les filles du voisinage et son langage très soigné nous fait
nous questionner sur ses origines. S’il reluque
les filles de la maison, il se garde bien de les
approcher de trop près. Enfin, ses six pieds et
deux pouces lui valent le surnom de : grand
François. Avec le temps, il devient familier
et goûte la compagnie de notre sœur Claire,
mais sa timidité l’empêche de se compromettre. Espiègle, Claire attend son heure pour
Les dits patins à roulettes
sont pour des jeunes, mais on peut les agrandir pour les adultes. Inventés depuis peu, ces
patins sont munis d’une semelle de métal. La
lame habituelle pour les patins à glace a été
remplacée par quatre roulettes en acier. Pour
les adapter aux pieds, les patins doivent être
fixés à des chaussures solides. Des crochets
fixés sur les côtés de la semelle s’agrippent à
la chaussure et pour plus de solidité une courroie empri-sonne le dessus du pied. Claire
sourit ma-licieusement! Elle sait que le grand
François mesure plus de six pieds et que ses
pieds sont à l’avenant. Elle use de son charme
pour convaincre l’apprenti barbier de chausser
les patins.
François ne veut pas déplaire à celle qui fait tant
vibrer son cœur… Avec son aide, il chaussera
ces choses dont il ne sait que faire? Il est
facile de voir que ses pieds sont beaucoup trop
longs pour enfiler les patins. Claire trouve vite
16
Nos Origines
Bulletin de l’Association des familles Pépin, Lachance et Laforce
No s O r i g i n e s
la solution…
elle dévisse
les languettes
qui
servent
de
rallonges, les étire
et les patins
prennent de
l’extension.
Peine
perd u e … l e s
patins sont encore trop courts, mais Claire
ne lâche pas sa proie : « Enlève tes souliers
François, je suis certaine qu’en pied de bas,
les patins seront assez longs. » Soucieux de
lui faire plaisir, François se plie à sa volonté et
en pieds de bas il les offre à Claire qui sans
perdre de temps y attache solidement les
courroies.
Assis dans l’escalier de la galerie qui conduit
au trottoir de bois, François semble inquiet.
Claire le rassure : « T’inquiète pas François,
je vais te soutenir. » Toute souriante elle lui
tend alors les bras. Hésitant, François se lève,
mais surpris par la douleur que les crochets
provoquent à ses pieds, il s’arrête net! Il est
si grand chaussé sur ces patins. Immobile, il
ressemble à un vrai robot.
Avancera-t-il? C’est ce que semble se demander
le grand François. Il n’aura pas le temps de
réfléchir longtemps! C’est que le trottoir en
planches de bois penche légèrement vers la
route. Cette côte du domaine, comme on la
nomme, est le chemin emprunté par les autos
mais aussi par les chevaux attelés à des berlines, des chariots ou à d’autres espèces de
voitures. Les traces que ces véhicules laissent
sont apparentes et deviennent des traces de
terre battue. Les graviers et les crottins de
chevaux s’alignent sur les côtés du chemin et
pour circuler en patins à roulettes, il faut se
rendre au centre de la route. Le grand François
scrute la pente. Dans quelle aventure s’est-il
engagé? Il ne peut plus reculer car malgré lui,
les patins ont commencé à rouler vers le chemin et il lui faut traverser l’amas granuleux.
Claire a pressenti le danger quand les patins
ont arrêté net d’avancer. Le choc a fait perdre l’équilibre à François. Le retenant par un
bras elle l’aide à traverser l’amas granuleux et
le fait tourner sur lui-même…plus une petite
poussée et le voilà prêt pour le grand départ.
La pente douce paraît bien raide à François,
mais il n’a pas le temps de conclure à un
accident, ses pieds le font déjà trop souffrir.
Nichées dans la voie carrossable, des petites
pierres lisses ou pointues se pointent. Les
patins à roulettes suivent la voie cahoteuse
ou non, imprimant dans la chair tendre des
pieds de François des rougeurs qui ne laissent rien deviner de l’appel au secours que
son cœur lance mais que personne n’entend!
Attirés par l’homme si haut perché, les enfants
du voisinage trouvent la chose drôle et suivent le grand gaillard en lançant des hauts
cris. Sur la galerie de la maison d’en face, la
vieille Madame Moïse, le visage grimaçant
et les yeux mi-clos observe le spectacle. Un
peu plus loin, Madame Morin, derrière des
lunettes sévères, de son bon œil cherche à
voir ce qui se passe. Les mains posées en
croix sur son tablier blanc, la tête légèrement
penchée sur le côté, elle attend le dénouement de l’aventure. Madame Napoléon Poulin
et ses filles sont encore en haut de la côte.
Elles n’ont pas eu le temps de s’approcher,
tout s’est fait trop vite… le départ a pris de
l’avance. Intéressées à assister à l’exhibition,
leur don de double vue les informera sur l’issue
de la descente. Maman n’est pas loin elle non
plus. Appuyée contre la rampe de la galerie,
les jambes serrées l’une contre l’autre, elle a
saisi le coin de son tablier pour cacher le fou
rire qui s’est emparé d’elle. Accompagné de
sons plus ou moins saccadés, sous sa robe
de coton imprimé, sans retenue son ventre va et vient de haut en bas… à tant rire
elle en a perdu ses forces! Oui, elle goûte le
spectacle.
17
Nos Origines
Bulletin de l’Association des familles Pépin, Lachance et Laforce
No s O r i g i n e s
La descente est hasardeuse. François n’y
prend aucun plaisir et tente toujours de garder
son équilibre. Claire le suit de près… Au pied
de la côte il s’arrête enfin! Le visage contracté
par la douleur, il se penche pour caresser ses
pauvres pieds, mais il lui faut d’abord ôter
ces diables de patins avant de reprendre contact avec la bonne vieille terre. Finalement,
la fraîcheur du sol battu lui donne un regain
d’énergie. Se relevant lentement, il regarde la
charmante fille qui lui a fait subir cette expérience et lui dit calmement : « Vraiment, ça ne
fait pas de bien du tout… du tout. »
François n’a pas de rancœur envers celle qui
a été si cruelle avec lui, mais c’est certain, on
ne l’y reprendra plus.
Claire se tient toute proche mais se retient de
rire. Oui, François a vraiment été son héros!
Souvenir de ma jeunesse (2006)
Le spectacle est fini. Madame Moïse, Madame
Morin, Madame Napoléon Poulin et ses filles
retournent au travail et les enfants à leurs
jeux. Claire qui a rejoint sa mère sur la galerie lui dit « D’où me viennent ces idées de
sauvage ? »
Maman qui n’en finit plus de rire dit à Claire :
« Tâche de ne plus recommencer. »
UN HOMME MERVEILLEUX
par Lucien Pépin, s.c.
Voici un homme,
maintenant
décédé, que je
trouvais merveilleux pour des
raisons personnelles, quelque
peu
sentimentales et dont la
lecture du texte
vous
permettra de connaître.
Ce n’est pas un
Ronaldo Pellerin
PÉPIN mais un
PELLERIN. Pourquoi alors avoir choisi cet individu, et pourquoi le
mettre en évidence? C’est à cause de sa personnalité empreinte de savoir-vivre, d’honnêteté,
d’entregent et surtout pour afficher et étaler les
affinités qui le relient aux PEPIN. C’est assez
exceptionnel, comme vous verrez. Autrement
dit, il est apparenté à plusieurs personnes
portant le patronyme PÉPIN.
Ce personnage se nommait RONALDO PELLERIN. Il est né à Saint-Rémi de Tingwick le
15 septembre 1917 et est décédé le 27 février
1999 à l’Hôtel-Dieu d’Arthabaska. La famille
Pellerin émigra à Victoriaville, vers 1935 alors
que Ronaldo comptait une quinzaine d’années.
Et c’est à cet endroit qu’il passa le reste de sa
vie.
Voici la situation de Ronaldo concernant ses
affinités avec des PÉPIN : sa mère était une
Pépin. Son épouse est une Pépin. Ses deux fils
aînés ont marié des Pépin. Elles ne sont pas
parentes entre elles.
Pour plus de précisions : Sa mère se nommait
Théodora PÉPIN. Native de St-Paul de Chester,
elle était une descendante de Guillaume. Un
jour, elle unit sa destinée à celle de Robert Pellerin. C’était le 8 novembre 1915 à Chesterville, comté d’Arthabaska.
À l’âge de 23 ans Ronaldo prit pour épouse
Lucille PÉPIN, fille d’Arthur et de Louisia Turcotte, le 22 mai 1943 à Victoriaville. Lucille est
une descendante de Robert PÉPIN. Cet homme
(Robert) est né en Normandie, France, il est
arrivé à Québec vers 1668, et prit pour épouse
18
Nos Origines
Bulletin de l’Association des familles Pépin, Lachance et Laforce
No s O r i g i n e s
Marie Creste en 1670. Il venait dans le but de
travailler au revêtement, en ardoises, des toitures de maisons.
L’aîné de la famille de Ronaldo, Yvon, épousa
Mireille PÉPIN le 20 juin 1970. C’est une autre
descendante de Guillaume, déjà mentionnée
dans le texte. Elle était d’Arthabaska (Victoriaville maintenant).
Le second fils de ce même Ronaldo et Lucille,
RENÉ, épousa Denise PÉPIN fille d’Antonio et
de Rose-Anna Turcotte de Victoriaville, le 3 juillet 1971. Denise est une descendante d’Antoine
PEPIN dit LACHANCE qui vécut à l’île d’Orléans à
partir de 1659 et éleva une nombreuse famille.
Peu de descendants d’Antoine ont gardé le patronyme PÉPIN. La plupart ont opté pour le nom de
LACHANCE.
Il s’agit de
jeter un coup
d’œil
dans
l’annuaire
téléphonique
de la cité de
Québec pour
s’en convaincre. On en
trouve également un grand
nombre à l’île
d’Orléans
Ronaldo Pellerin et Lucille Pépin, son épouse,
et un peu
et leurs 3 garçons (de g. à dr.) René, Yvon
et Jacques.
partout
en
Amérique.
Comme je l’ai déjà mentionné plus tôt,
Ronaldo Pellerin est aussi exceptionnel par son
dévouement et sa fidélité à rendre service.
J’ajoute ici, un extrait de l’adresse d’hommages
que son fils, René, a présenté à ses parents à
l’occasion de leurs Noces d’or de mariages, le
15 mai 1993.
« Je voudrais relever, ici, certaines qualités
dominantes chez notre père : Ronaldo a toujours eu cet esprit de service et de grande disponibilité. Quand il était à l’emploi de Monsieur
Georges Giroux, c’était son homme de confiance. Chaque fois que Monsieur Giroux devait
prendre l’avion, il demandait à Ronaldo pour
le conduire à l’aéroport, surveiller sa résidence
pendant son absence et s’occuper de ‘’Roby’’ le
chien de Mme Giroux.
Dans son entreprise Ronaldo était sûrement cet employé sur lequel M. Giroux et M.
Grignon, son associé, avaient une confiance
absolue. Ronaldo a toujours été prêt à rendre
service, à donner le meilleur de lui-même sans
être exigeant en retour. Juste assez pour nourrir sa famille qui était tout pour lui : son passé,
son présent et son avenir. »
Ronaldo était un excellent conducteur de véhicules notamment l’automobile. Il serait bien
difficile de compter les voyages qu’il effectua
pour conduire ses parents, ses beaux-parents
et autres, aux États-Unis ou ailleurs. Il n’était
pas avare de son temps ni de son argent, loin
de là. Servir et faire plaisir était sûrement son
leitmotiv.
Son travail journalier consistait à surveiller les
ventes au commerce de J. G. Giroux inc. Placé
en évidence à l’entrée du magasin il guidait
clients et clientes pour découvrir, dans le magasin, l’objet convoité par chacun et chacune.
Ronaldo était un travailleur infatigable, il
n’arrêtait jamais ou presque. C’est ainsi qu’on
le voyait, pendant sa vacance d’été, aider son
beau-père propriétaire d’une grande ferme.
Plus tard, son propre père acheta lui aussi
une ferme plus modeste. Là aussi, cet homme
dévoué se faisait un devoir de rendre service à
son père déjà âgé.
Vers la fin de sa vie, Ronaldo souffrait de
faiblesses cardiaques. Il devait surveiller sa
nourriture et absorber des médicaments. Il
prit sa retraite du travail quotidien à 65 ans
et continua de rendre service à sa famille et à
fréquenter ses nombreux amis jusqu’à 79 ans.
19
Nos Origines
Bulletin de l’Association des familles Pépin, Lachance et Laforce
UNE BELLE RENCONTRE AUX
TROIS-RIVIÈRES
par Michèle Arbour
Marie Creste et Robert Pepin et
leur descendance (transcriptions d’actes notariés) tome
VII, 1751-1753 de Jean-Pierre
Pepin.
Jean-Pierre Pepin présente avec
fierté un nouveau tome à sa série des
livres portant sur les actes notariés
concernant la famille de Robert
Pepin et Marie Creste dont Guy Perron a fait la paléographie. Il souligne
la photo sur la page arrière de ce
volume où il pose avec sa famille
et Marie Yolande Pepin, représentant notre association à l’occasion
de l’hommage rendu à Jean-Pierre
Pepin par ses pairs chercheurs (Nos
origines, juin 2007 pages 14 à 16).
Musée québécois de culture populaire, Trois-Rivières.
Le 2 juin 2007, avec la collaboration très
spéciale de madame Monique Lachance et
de monsieur Bruno Blanchette des TroisRivières et grâce au travail de Marc Lachance
et des membres du conseil d’administration,
notre rencontre annuelle, s’est déroulée dans
une atmosphère joyeuse et chaleureuse au
Musée québécois de culture populaire. Nous
leur en sommes très reconnaissants!
Après l’assemblée générale annuelle où les
membres présents ont entendu le rapport du
président (pages 4 et 5 du présent bulletin) et
le Bilan financier de l’Association puis ont élu
le nouveau conseil d’administration.
Une invitation au Marathon des
familles-souches
Sa recherche historique vise maintenant les
descendants directs de Robert Pepin créant
ainsi une banque de documents des plus intéressants pour les chercheurs. Deux derniers
tomes suivront le tome VIII presque complété.
Toujours selon Jean-Pierre Pepin, un volume
complémentaire viendra montrer des documents qui se sont ajoutés à ceux déjà connus. Son livre est en vente régulièrement au
prix de 55 $ (50 $ lors de la rencontre). Avec
le support de l’association, il offre gracieusement deux volumes pour les membres de la
Société généalogique canadienne-française
de Montréal et la Société de
généalogie de Québec.
Jean-Pierre
Pepin
signale
qu’il
travaille
avec plusieurs autres chercheurs, auquels s’ajoutera
Dorval Lachance, au projet
NECRO pour la collecte de
nécrologies et de cartes mortuaires, afin de constituer
une banque documentaire
complétant les documents
Jean-Marie Pepin invite les membres
de notre association à participer, le
24 août 2008, à Québec, au grand
marathon et explique son déroulement à l’assemblée.
Lancement de volumes
Sur les traces historiques de
Jean-Pierre Pepin
20
Nos Origines
Bulletin de l’Association des familles Pépin, Lachance et Laforce
No s O r i g i n e s
généalogiques. Ces nécrologies comportent
très souvent la photo, les dates de naissance et de décès ainsi que les noms de parents proches, descendants ou ascendants.
Une partie de cette collection (famille Pépin,
Lachance et Laforce) pourrait éventuellement
être rendue disponible sur le site Internet de
notre association.
Séduction, amour et mariages
Nouvelle-France d’André Lachance
en
L’historien
André
Lachance
rappelle
la très grande valeur des documents
paléographiés dont
Jean-Pierre
Pépin
fait la publication. Ils
lui ont grandement
facilité la recherche
lors de la rédaction de son livre
sur Ro-bert Pepin.
André Lachance
Il souligne le travail
de Jean-Pierre Pepin
qui par ses nombreuses publications
aide les chercheurs en généalogie et en
histoire.
Monique Lachance et Bruno Blanchette
(dont c’est l’anniversaire) présentent un vin
d’honneur offert par monsieur Yves Bouchard
de la Maison des Futailles de Trois-Rivières. Ce
frais rosé, Red Bridge Blush de Californie, ajoute
à l’ambiance déjà joyeuse de la journée.
Repas au restaurant Le Manoir du
spaghetti
Monique Lachance et Bruno Blanchette guident ensuite les participants au restaurant
situé à deux pas de l’entrée du musée. Logé
dans une authentique maison canadienne
construite autour de 1822, il accueille notre
groupe dans une section réservée où nous
partageons le repas sur trois longues tables.
Au dessert, plusieurs se laissent tenter par
une « crème glacée molle » garnie de sauce
au caramel et au chocolat servie dans une
longue coupe.
Hommages
Avant de regagner le musée où les guides
nous attendent, Gilles Pépin rend hommage
à deux travailleurs infatigables de notre association : Charlotte Pepin et Dorval Lachance.
Voici ses propos.
Il présente ensuite son dernier livre paru, Séduction, amour et mariages en Nouvelle-France. Il explique
avoir voulu aller plus loin dans sa démarche
historique et rejoindre les émotions des habitants de la Nouvelle-France «en nous faisant
regarder par le trou de la serrure» comme l’a
dit Louis Cornellier (Le Devoir 14 avril 2007).
La tâche est d’autant plus difficile que dans
les documents notariés, il est rarement question des sentiments, voilés par les rédacteurs
de l’époque. Il nous explique avoir consulté
les archives judiciaires plus révélatrices à ce
sujet. Il nous donne ensuite un aperçu de ses
découvertes.
Vin de bienvenue aux Trois-Rivières
Charlotte Pepin reçoit du gouverneur Lucien Pépin un certificat de
reconnaissance.
21
Nos Origines
Bulletin de l’Association des familles Pépin, Lachance et Laforce
No s O r i g i n e s
Charlotte Pepin
« Il y a des personnes qui travaillent dans
l’ombre. On ne les voit pas en avant. Elles
assument néanmoins leurs responsabilités avec rigueur, sérénité et persévérance.
Charlotte Pepin est au poste fidèlement pour
l’Association des familles Pépin, Lachance et
Laforce. Elle répond à l’appel depuis maintenant plus de 13 ans.
Il me fait grand plaisir de souligner aujourd’hui
son dévouement pour notre association
depuis 1994, année où elle est entrée au conseil d’administration. Elle va y siéger comme
administratrice jusqu’en 2003.
Charlotte va prendre aussi la responsabilité de notre librairie de 1995 à juin 2003 et
s’occuper ainsi de la vente de nos publications,
de la conservation de nos précieux livres et
de la comptabilité s’y
rattachant. De plus,
elle va siéger au conseil d’administration de
la Fondation de 1999
à 2006. Enfin elle se
charge de l’envoi de
notre bulletin à tous
nos membres depuis
1994.
lancer des fleurs; question de ne pas lui permettre de s’enfler la tête un peu trop tôt! Dans
ce cas-ci, les membres du CA ont cru bon de
faire quand même exception en honorant son
vice-président Dorval Lachance.
Dorval est entré au CA en 1999 comme
vice-président, fonction qu’il assume encore
aujourd’hui. Ce n’est pas parce que le poste
de vice-président est si important que ça que
nous désirons honorer Dorval, c’est plutôt
parce que Dorval est, lui, très important pour
nous. En réalité, depuis plusieurs années,
Dorval est au centre de notre association.
Il agit comme registraire de l’Association
depuis 2003. Ce n’est pas une tâche facile
de solliciter et de recevoir les cotisations des
membres année après année. Il faut en faire
un suivi rigoureux, en assurer une comptabilité précise et produire les rapports, les listes
de membres et
les
listes
et
étiquettes
d’envoi par la
poste.
Dorval agit aussi
comme responsable de la librairie depuis 2003.
Il participe de
Pour toutes ces années
plus à tous les
de dévouement à la
salons de génécause de notre associaalogie, puisque
tion, je demanderais à
c’est
lui
qui
Lucien Pépin, gouverdoit rassembler
neur de l’Association,
et
transporter
Dorval Lachance (à droite) reçoit du gouverneur Jeanmarc Lachance un
certificat de reconnaissance.
de lui remettre aujourd’hui
toutes nos publiun certificat de reconnaiscations. Il ouvre
sance. »
donc tous les salons de généalogie auxquels
nous participons et il assume la direction du
Dorval Lachance
kiosque de l’Association pendant une ou deux
journées à chaque fois. De plus il conserve
« Habituellement, on attend que quelqu’un
chez lui l’ensemble des exemplaires de nos
quitte le conseil d’administration avant de lui
publications, ce qui représente un cadeau
22
Nos Origines
Bulletin de l’Association des familles Pépin, Lachance et Laforce
No s O r i g i n e s
extraordinaire compte tenu de l’espace requis
et des installations nécessaires.
Comme je le disais tantôt, Dorval est au
cœur du fonctionnement de notre association et dans notre cœur à tous. C’est pourquoi je demanderais à Jeanmarc Lachance,
gouverneur de notre association, de remettre
à Dorval Lachance un certificat en reconnaissance de son dévouement exceptionnel pour
l’Association des familles Pépin, Lachance et
Laforce. »
Membres de L’Association « emprisonnés! ».
Visite de la vieille prison
Serge et Normand, nos guides et anciens
détenus nous dirigent à travers les diverses
pièces des ailes carcérales (les «wings»). La
vétusté des locaux, les différentes étapes de
l’incarcération, le déroulement des journées
pénitentiaires avec son parloir et son trou
noir nous sont dévoilés avec une franche
simplicité. Nous n’oublierons pas de sitôt les
témoignages de ces témoins authentiques qui
partagent leur expérience personnelle.
Visite du musée
Fanny et Louis-Alexandre, nos guides, nous
mènent à travers quelques salles d’exposition
où nous pouvons en apprendre plus sur, entre
autres, Passe-Partout (l’émission fétiche),
Accro du vélo (sur l’histoire de la bicyclette
depuis ses débuts), Passion d’un collectionneur (révélant quelques objets des plus
significatifs d’une vaste collection privée d’art
populaire).
Visite guidée
Rivières
dans
le
vieux
Trois-
Sous la pluie, Gilles Pépin entraine ensuite
des marcheurs enthousiastes sur les traces
du second fort des Trois-Rivières où a vécu
l’ancêtre Guillaume Pepin et son épouse
Jeanne Meschin. Avec l’aide d’une copie de
plan ancien, il délimite l’enceinte du fort de
600 pieds par 500 pieds entouré d’une palissade de bois de 11 pieds. Un second arrêt
au «platon» nous fait voir le site du premier
fort où Guillaume a possédé un terrain de 55
X 55 pieds. Par la suite, nous retrouvons le
monument aux découvreurs, honorant entre
autres, Pierre Pepin, son fils, découvreur du
Haut Mississipi. Finalement le groupe s’arrête
devant le terrain qui portait la maison de Guillaume et Jeanne.
C’est dans le stationnement de l’édifice Capitanal (du nom d’un chef Montagnais enterré,
selon son désir, au fort de Trois-Rivières) que,
sous la pluie, se saluent une dernière fois
les participants de cette journée mémorable.
À la prochaine !
Francine Desharnais, nouvelle administratrice au C.A.
23
Nos Origines
Bulletin de l’Association des familles Pépin, Lachance et Laforce
UN AMOUR DE FLEUVE
Par Alice Lachance
1er prix au concours
« Prix Vaste Océan »
Fête des Chants
de
Marins,
SaintJean-Port-Joli, le 19
août 2007
Du canot d’écorce au paquebot de croisière,
noble Saint-Laurent,
tu demeures la voie de l’émerveillement.
Des rivières se jettent dans tes bras.
Sous les feux et clairons du Château,
tes épousailles avec la belle Chaudière
au diadème d’honneur,
―le pont couvert le plus long d’ici―
magnifient le Cap Diamant.
La reine au parfum d’érable
t’offre sa dot de souvenirs héroïques :
passage des Abénakis,
méandres de courage,
défi de crue et d’étiage,
vertige de débâcle,
parcours d’invasion militaire,
cascades qui résonnent les ordres d’Arnold…
Face à l’Ile de Bacchus,
nymphe en voile de mariée,
la princière Montmorency
aussi t’accorde ses faveurs.
Entre roulis et tangage,
des vagues nues se déhanchent.
Entre chaleur et froid,
en ton sein se blottissent
volupté des vapeurs et débauche des glaces.
Aux soirs de fête,
le remous fécond célèbre ta gloire.
Par-dessus temples et mâts,
les feux d’artifices font scintiller ton
manteau.
Avril et octobre décorent ton ciel
de colliers de perles d’oies.
De leur manoir, les Aubert de Gaspé
ont admiré tes berges sanctuaires.
Paysage de duvet.
La Saint-Maurice jalouse tes amours,
clame souvenance de son labeur.
Dans les tumultes,
des draveurs ont gigué et perdu pied…
L’appel de détresse
de ces hommes sans peur
s’est évaporé avec la fumée des Forges…
Du pays des Montagnais
jusqu’au fjord magistral
où se croisent baleines et touristes,
la rivière Saguenay enchante.
Lovée dans un paysage poétique,
bercée par les marées,
protégée par la Vierge
et les caps sentinelles
tu n’as pu résister à son charme,
à ses atours,
à sa gorge profonde et majestueuse.
Pour honorer le dernier millénaire,
tu as célébré de nouvelles noces.
De la rivière au fleuve…
Le parc marin du Saguenay-Saint-Laurent.
D’une rive à l’autre,
Long-Sault, Petit-Métis, Pointe-aux-Anglais,
tes flots blessés témoignent…
Coups de feu, cris guerriers,
batailles navales au destin tragique.
Le vent des naufrages
gémit toujours dans les trous des rochers
les plaintes des aventuriers de la mer.
Sur les mornes,
des éoliennes chassent les fantômes…
Des villages aux noms jolis
24
Nos Origines
Bulletin de l’Association des familles Pépin, Lachance et Laforce
No s O r i g i n e s
ont amarré leur histoire à la tienne,
le folklore ancré aux aboiteaux,
aux barachois,
aux anses et aux pointes, aux archipels.
De bois, de bronze, de granite,
la Sculpture,
sur les rives de l’art,
écoute tes sirènes
et les violons d’automne.
Danse Nouvelle-France, tes jours de
carnaval!
Folâtre mi-carême à l’île!
Chante rivage, des airs de marins!
Orgueil de notre pays,
richesse de notre empire,
ton abondance est invitante,
tes splendeurs, enivrantes…
Tu es grandeur et générosité.
Ô fleuve!
Prends garde!
Des mains cupides, sans scrupule
injectent ton lacis veineux de poisons
invisibles
où batifolent, insouciants, les derniers
bélugas…
GRAND MARATHON – QUÉBEC 2008
Le marathon est organisé à l’occasion des fêtes du 400e de Québec. La Fédération des famillessouches du Québec a décidé d’y participer et propose à ses associations de familles membres
de se manifester en grand nombre lors de l’événement.
La distance totale de 42 kilomètres est divisée en parcours de deux kilomètres (marche ou
course). Ils doivent être parcourus par deux personnes âgées de plus de dix ans. À la fin, tous
les participants se rencontrent pour marcher ensemble les trois derniers kilomètres.
Les transports entre les lieux des étapes
sont assurés par l’organisation du Marathon
des Deux Rives. Les associations de familles
chapeautent les inscriptions individuelles.
Jean-Marie Pépin a accepté le mandat de
coordonnateur pour l’événement pour les 44
valeureux marathoniens de notre famille qui
voudront vivre cette expérience unique.
Renseignements complets :
http://marathondesfamillessouches.
matathonquebec.com
25
Nos Origines
Bulletin de l’Association des familles Pépin, Lachance et Laforce
PAPILLONS ROSES… PAPILLONS BLEUS…
EXTRAIT DE Papillons roses… papillons bleus …
MA SŒUR ET MOI de Louise Laforce
Blonde, avec des yeux très doux dans lesquels,
cependant, on surprend quelquefois un peu de
malice; ni grande, ni petite; s’obstinant à vouloir
rester gamine, malgré ses 19 ans, voilà au physique le portrait de ma sœur.
Au moral, c’est une petite âme neuve où n’est
encore jamais entré rien de troublant qui pût
l’agiter, la rendre inquiète, et qui en profite pour
rire de sa grande sœur, lorsqu’à celle-ci le cœur
joue de vilains tours.
Je ne ferai pas mon portrait à moi, n’y trouvant
aucun avantage. Je me contenterai de dire que
mon caractère, quoique bien différent de celui de
ma sœur, n’empêche pas que nous soyons les
meilleures amies du monde, les sœurs les plus
aimantes que l’on puisse rencontrer.
Bien que je sois son aînée de quatre ans, à nous
voir l’une à côté de l’autre, on dirait que nous
sommes jumelles.
Qu’il est doux notre nid, notre « chez nous »...
Comme nous nous y plaisons et comme nous
voudrions bien y rester toujours...
Le matin, nous nous éveillons en riant. Lors même
que le soleil nous refuse ses rayons et que le jour
persiste à rester sombre, nous avons des chansons dans la voix.
Pendant la journée, tout en faisant notre petite
besogne, nous trouvons moyen de rire et de nous
amuser. Cela ne veut pas dire que nous perdons
notre temps. Nous sommes toutes deux travailleuses et actives. Mais tout en promenant un balai
autour des chambres, époussetant, rangeant les
meubles ou redressant un cadre suspendu au
mur, comme il est facile de lancer une parole qui
fait rire, ou un mot piquant qui ne manque jamais
son effet et amène une vive discussion...
Quand nos éclats de rire deviennent trop bruyants,
notre bonne maman est obligée d’intervenir et de
nous gronder. Mais les amoureuses gronderies!
Comme elles sont douces et bonnes à entendre! Si
douces qu’un instant après, nous retombons dans
la même faute pour recevoir nouvelle semonce.
Le soir, lorsque toute la famille est réunie, et que
nos aînés causent sérieusement, ma sœur et moi
exécutons broderies, tricots, dentelles, etc. Puis,
vient l’heure de la leçon de musique. Je suis le
professeur de ma sœur. Je prends alors un visage très sévère. Mais ma sœur trouvant que
les grands airs ne me conviennent pas, s’avise
souvent de me rire au nez. Il faut que je la rappelle à l’ordre, à l’obéissance. Ma sœur rougit et
se fâche. La chicane commence... Mais c’est à
peine un feu de paille, nous finissons la leçon en
chantant un duo.
Le reste de la soirée se passe en causeries intimes.
Nous nous racontons nos impressions, nous nous
disons nos secrets de jeunes filles heureuses. L’on
nous voit rarement l’une sans l’autre. C’est toujours bras dessus, bras dessous, que nous allons
à la promenade ou ailleurs.
L’été, par les jours de grande chaleur, nous allons
nous réfugier sous l’ombrage du bois voisin,
apportant pour ne pas rester oisives, nos ouvrages
à la main. Nous travaillons en écoutant le babil
des oiseaux, jaseurs comme nous, et la douce
chanson des ruisseaux. Souvent, nous y mêlons
nos voix pour former un concert.
Et, nous rions toujours. Nous ne voulons pas laisser la tristesse venir ravager si tôt nos fronts.
L’avenir pourra peut-être nous séparer. Nous
serons peut-être très éloignées l’une de l’autre,
plus tard. Si, alors après les jours heureux passés
ensemble, le vent de l’épreuve s’abattait sur nos
têtes, nous aurons pour calmer la souffrance, le
souvenir de notre bonheur d’aujourd’hui.
Nous nous souviendrons... Nous reviendrons
par la pensée au foyer si doux de notre enfance.
L’illusion nous fera goûter encore les charmes
attachés aux lieux qui nous virent ensemble. Et,
s’il nous était donné de nous revoir lorsque nous
serons vieilles, très vieilles, avec des larmes très
douces dans les yeux, qu’il fera bon de dire: « Ma
sœur, te souviens-tu?...»
26
Nos Origines
Bulletin de l’Association des familles Pépin, Lachance et Laforce
De g. à dr. 1e rang : Bernadette, Bernard, Joseph, Régina, Georges-Henri et Maurice. 2e rang debout :
Jean-Marie, Gérard, Jos.-Alphonse, Thérèse et Romuald. Absents : Marie-Reine (mariée) et Paul-Émile.
La famille de Régina Bachand et Joseph Pépin (fils de Joseph et Rosalie Benjamin)
en déc. 1927 à Saint-Jean-sur-Richelieu.
No s O r i g i n e s
27
Nos Origines
Bulletin de l’Association des familles Pépin, Lachance et Laforce
PROTÉGEONS NOTRE PATRIMOINE
FAMILIAL!
L’institut généalogique Drouin
et Jean-Pierre Pepin
Nos Origines
sont à la recherche des généalogies
familiales produites entre 1899 et
1957 par Joseph Drouin et par
Gabriel Drouin.
Ces généalogies familiales sont
manuscrites ou dactylographiées.
Nous désirons les répertorier, les
dupliquer et les déposer aux
bibliothèques nationales
d’Ottawa et de Québec.
Protégeons notre patrimoine familial!
Aidez-nous à retrouver plus de 1 500
généalogies élaborées par Joseph
Drouin et plus de 15 000 généalogies
rédigées par Gabriel Drouin.
Notre but premier n’est pas de les
acheter mais de les sauvegarder.
Merci de votre collaboration
Communiquez toutes informations à l’adresse suivante:
Institut généalogique Drouin
a/s Jean-Pierre Pepin
2855, rue Belcourt
Longueuil (Québec) J4M 2B2
Téléphone: (450)448-1251
Télécopieur: (450)448-7865
Courriel:[email protected]
Bulletin de l’Association des familles Pépin, Lachance et Laforce