Totalité de la thèse de N. Gunnoo - CMGE

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Totalité de la thèse de N. Gunnoo - CMGE
UNIVERSITE PIERRE ET MARIE CURIE
(PARIS 6)
FACULTE DE MEDECINE PIERRE ET MARIE CURIE
ANNEE 2014
N° 2014PA06G040
THESE
DOCTORAT EN MEDECINE
SPECIALITE : MEDECINE GENERALE
Par
Neetish GUNNOO
Né le 22 mars 1984 à Curepipe (ILE MAURICE)
______________
PRESENTEE ET SOUTENUE PUBLIQUEMENT LE 3 JUIN 2014
EVALUATION D’UNE TECHNIQUE DE DEPISTAGE DE
L’ARTERIOPATHIE CHRONIQUE OBLITERANTE DES MEMBRES
INFERIEURS AU STADE ASYMPTOMATIQUE EN MEDECINE GENERALE
CO-DIRECTEUR DE THESE : Professeur Jean LAFORTUNE
CO-DIRECTEUR DE THESE : Professeur Luc MARTINEZ
PRESIDENT DU JURY : Professeur Ariel COHEN
MEMBRE DU JURY : Docteur Pascal PRIOLLET
MEMBRE DU JURY : Docteur Audrey STANSAL
UNIVERSITE PIERRE ET MARIE CURIE
(PARIS 6)
FACULTE DE MEDECINE PIERRE ET MARIE CURIE
ANNEE 2014
N° 2014PA06G040
THESE
DOCTORAT EN MEDECINE
SPECIALITE : MEDECINE GENERALE
Par
Neetish GUNNOO
Né le 22 mars 1984 à Curepipe (ILE MAURICE)
______________
PRESENTEE ET SOUTENUE PUBLIQUEMENT LE 3 JUIN 2014
EVALUATION D’UNE TECHNIQUE DE DEPISTAGE DE
L’ARTERIOPATHIE CHRONIQUE OBLITERANTE DES MEMBRES
INFERIEURS AU STADE ASYMPTOMATIQUE EN MEDECINE GENERALE
CO-DIRECTEUR DE THESE : Professeur Jean LAFORTUNE
CO-DIRECTEUR DE THESE : Professeur Luc MARTINEZ
PRESIDENT DU JURY : Professeur Ariel COHEN
MEMBRE DU JURY : Docteur Pascal PRIOLLET
MEMBRE DU JURY : Docteur Audrey STANSAL
1
REMERCIEMENTS
A Monsieur le Professeur Ariel COHEN,
Vous me faites l’honneur d’accepter la présidence de jury de thèse. Soyez assuré de
ma respectueuse considération.
A Monsieur le Professeur Jean LAFORTUNE,
Vous avez accepté de codiriger cette thèse et avez apporté une attention particulière à
son élaboration, notamment à sa conception lors de mon semestre d’internat au sein de
votre cabinet. Je vous prie de recevoir ici mes remerciements les plus sincères.
A Monsieur le Professeur Luc MARTINEZ,
Vous avez accepté de codiriger cette thèse et l’avez orientée avec une grande
disponibilité. Votre aide a été précieuse, notamment pour l’analyse statistique. Je vous
prie de recevoir l’expression de ma profonde reconnaissance.
A Monsieur le Docteur Pascal PRIOLLET,
Vous me faites l’honneur de participer au jury de cette thèse. En m’accueillant dans
votre service, vous m’avez ouvert les portes du monde de la médecine vasculaire. Je
souhaite vous exprimer ici tout ma gratitude et ma plus haute considération devant
votre bienveillance dans l’enseignement du savoir médical et la transmission de votre
humanité à l’égard des patients.
A Madame le Docteur Audrey STANSAL,
Je te remercie de participer au jury de cette thèse. Je te suis très reconnaissant pour ton
enthousiasme à partager tes connaissances et pour tes encouragements sur ce travail.
Au Docteur Bénédicte MULLER au Centre de Santé Marie Thérèse,
Ce travail a nécessité la participation de vos patients, après votre accord. Je vous en
remercie.
A l’équipe du service de Médecine Vasculaire du Groupe Hospitalier Paris Saint Joseph,
Les Docteurs Isabelle LAZARETH, Ulrique MICHON-PASTUREL, Stéphanie
BONHOMME, Parinaz GHAFFARI, Virginie BOURSIER et Dana SFEIR,
Je vous remercie pour tous ces mois parmi vous, votre enseignement d’une qualité
exceptionnelle, votre bienveillance et votre soutien sans faille, notamment aux
moments importants.
2
REMERCIEMENTS
A mes parents, Reshma & Raj,
Vous pourrez désormais ne plus vous inquiéter de l’avancée de ma thèse ! Merci pour
votre amour et votre soutien, notamment pendant ces années d’études en France, loin
de vous. Je vous aime.
A mes sœurs, Dipna et Divya, et à Romain,
Je vous remercie de votre aide et d’avoir supporté mon humeur pendant toutes ces
années d’études. Vous avez toujours été là, surtout dans les moments difficiles. Je suis
fier de vous, mes avocats préférés !
A mes amis de Paris,
Julien, mon ancien co-interne de médecine vasculaire et futur confrère,
Morgan, mon ancien chef en médecine vasculaire,
Merci pour tous ces bons moments passés et à venir. Merci à Morgan de m’aider dans
mon apprentissage du doppler. Nous pourrons désormais entreprendre plus
sérieusement la découverte de la gastronomie parisienne !
A mes amis de Lyon,
Nischal et Jean-Thomas, mes amis depuis les premières années d’études de médecine,
François, mon sous-colleur (collègue de galère !) durant la préparation de l’internat,
Thibault & Stéphanie, Olivier & Amélie, Julien et Loïc,
Vous êtes mes repères, j’ai une chance immense de vous compter parmi mes amis.
A mes amis de Maurice,
Guillaume, Mishaal et Yudish, mes amis d’enfance,
Alain, Didier, Avinaash et Éric, mes frères,
Vibha, Amsha, Yuann et Javed,
Malgré la distance, je sais que je peux compter sur vous. J’espère vous revoir bientôt !
A mes amis rencontrés durant mon internat,
Emilie, Valentine, Djamel et Marco en médecine vasculaire ; Laura en médecine
interne ; Marie, Anna, Mélanie et Estelle en pédiatrie ; Elodie à Saint Joseph,
Pour tous les bons moments et votre solidarité pendant notre formation.
A mes chefs lors de mes semestres d’internat,
Professeur François-Xavier BLANC, les Docteurs Cécile THORETTE, Christophe
FOSSAY, Elise POMMARET, Samuel SAAL, Madalina DUMITRESCU,
J’ai eu l’honneur de poursuivre l’apprentissage de l’exercice médical à vos côtés.
François-Xavier, tu restes pour moi un exemple de rigueur scientifique et de
pragmatisme dans la pratique médicale quotidienne.
A l’équipe infirmière de médecine vasculaire,
Axelle, Anne-Claire, Clotilde, Gaëlle, Mylène et Chantal,
Vous m’avez énormément appris dans un domaine que je ne connaissais que peu.
Au Docteur Roland CHIN, Adrien SANCHEZ et Raymond GUILLOU,
Pour votre aide depuis le début de mes études de médecine.
3
SERMENT D’HIPPOCRATE
Au moment d’être admis à exercer la médecine, je promets et je jure d’être fidèle aux lois de
l’honneur et de la probité.
Mon premier souci sera de rétablir, de préserver ou de promouvoir la santé dans tous ses
éléments, physiques et mentaux, individuels et sociaux.
Je respecterai toutes les personnes, leur autonomie et leur volonté, sans aucune
discrimination selon leur état ou leurs convictions.
J’interviendrai pour les protéger si elles sont affaiblies, vulnérables ou menacées dans leur
intégrité ou leur dignité.
Même sous la contrainte, je ne ferai pas usage de mes connaissances contre les lois de
l’humanité.
J’informerai les patients des décisions envisagées, de leurs raisons et de leurs conséquences.
Je ne tromperai jamais leur confiance et n’exploiterai pas le pouvoir hérité des circonstances
pour forcer les consciences.
Je donnerai mes soins à l’indigent et à quiconque me les demandera.
Je ne me laisserai pas influencer par la soif du gain ou la recherche de la gloire.
Admis dans l’intimité des personnes, je tairai les secrets qui me seront confiés. Reçu à
l’intérieur des maisons, je respecterai les secrets des foyers et ma conduite ne servira pas à
corrompre les mœurs.
Je ferai tout pour soulager les souffrances. Je ne prolongerai pas abusivement les agonies. Je
ne provoquerai jamais la mort délibérément.
Je préserverai l’indépendance nécessaire à l’accomplissement de ma mission.
Je n’entreprendrai rien qui dépasse mes compétences. Je les entretiendrai et les
perfectionnerai pour assurer au mieux les services qui me seront demandés.
J’apporterai mon aide à mes confrères ainsi qu’à leurs familles dans l’adversité.
Que les hommes et mes confrères m’accordent leur estime si je suis fidèle à mes promesses ;
que je sois déshonoré et méprisé si j’y manque.
4
LISTE DES PROFESSEURS UNIVERSITAIRES
Université Pierre et Marie Curie (Paris 6)
Faculté de Médecine Pierre et Marie Curie
Site Saint-Antoine
ALAMOWITCH Sonia NEUROLOGIE – Hôpital TENON
AMARENCO Gérard NEURO-UROLOGIE – Hôpital TENON
AMSELEM Serge GENETIQUE / INSERM U.933 – Hôpital TROUSSEAU
ANDRE Thierry SERVICE DU PR DE GRAMONT – Hôpital SAINT-ANTOINE
ANTOINE Jean-Marie GYNECOLOGIE-OBSTETRIQUE – Hôpital TENON
APARTIS Emmanuelle PHYSIOLOGIE – Hôpital SAINT-ANTOINE
ARLET Guillaume BACTERIOLOGIE – Hôpital TENON
ARRIVE Lionel RADIOLOGIE – Hôpital SAINT-ANTOINE
ASSOUAD Jalal CHIRURGIE THORACIQUE – Hôpital TENON
AUCOUTURIER Pierre UMR S 893/INSERM – Hôpital SAINT-ANTOINE
AUDRY Georges CHIRURGIE VISCERALE INFANTILE – Hôpital TROUSSEAU
BALLADUR Pierre CHIRURGIE GENERALE ET DIGESTIVE – Hôpital SAINT-ANTOINE
BAUD Laurent EXPLORATIONS FONCTIONNELLES MULTI – Hôpital TENON
BAUJAT Bertrand O.R.L. – Hôpital TENON
BAZOT Marc RADIOLOGIE – Hôpital TENON
BEAUGERIE Laurent GASTROENTEROLOGIE ET NUTRITION – Hôpital SAINT-ANTOINE
BEAUSSIER Marc ANESTHESIE/REANIMATION – Hôpital SAINT-ANTOINE
BENIFLA Jean-Louis GYNECOLOGIE OBSTETRIQUE – Hôpital TROUSSEAU
BENSMAN Albert NEPHROLOGIE ET DIALYSE – Hôpital TROUSSEAU (S)
BERENBAUM Francis RHUMATOLOGIE – Hôpital SAINT-ANTOINE
BERNAUDIN J.F. HISTOLOGIE BIOLOGIE TUMORALE – Hôpital TENON
BILLETTE DE VILLEMEUR Thierry NEUROPEDIATRIE – Hôpital TROUSSEAU
BOCCARA Franck CARDIOLOGIE – Hôpital SAINT-ANTOINE
BOELLE Pierre Yves INSERM U.707 – Faculté de Médecine P. & M. CURIE
BOFFA Jean-Jacques NEPHROLOGIE ET DIALYSES – Hôpital TENON
BONNET Francis ANESTHESIE/REANIMATION – Hôpital TENON
BORDERIE Vincent Hôpital des 15-20
BOUDGHENE Franck RADIOLOGIE – Hôpital TENON
BREART Gérard GYNECOLOGIE OBSTETRIQUE – Hôpital TENON
BROCHERIOU Isabelle ANATOMIE PATHOLOGIQUE – Hôpital TENON
CABANE Jean MEDECINE INTERNE/HORLOGE 2 – Hôpital SAINT-ANTOINE
CADRANEL Jacques PNEUMOLOGIE – Hôpital TENON
CALMUS Yvon CENTRE DE TRANSPL. HEPATIQUE – Hôpital SAINT-ANTOINE
CAPEAU Jacqueline UMRS 680 – Faculté de Médecine P. & M. CURIE
CARBAJAL-SANCHEZ Diomedes URGENCES PEDIATRIQUES – Hôpital TROUSSEAU
CARBONNE Bruno GYNECOLOGIE OBSTETRIQUE – Hôpital SAINT-ANTOINE
CARETTE Marie-France RADIOLOGIE – Hôpital TENON
5
CARRAT Fabrice INSERM U 707 – Faculté de Médecine P. & M. CURIE
CASADEVALL Nicole IMMUNO. ET HEMATO. BIOLOGIQUES – Hôpital SAINT-ANTOINE
CHABBERT BUFFET Nathalie GYNECOLOGIE OBSTETRIQUE – Hôpital TENON
CHAZOUILLERES Olivier HEPATOLOGIE – Hôpital SAINT-ANTOINE
CHRISTIN-MAITRE Sophie ENDOCRINOLOGIE – Hôpital SAINT-ANTOINE
CLEMENT Annick PNEUMOLOGIE – Hôpital TROUSSEAU
COHEN Aron CARDIOLOGIE – Hôpital SAINT-ANTOINE
CONSTANT Isabelle ANESTHESIOLOGIE REANIMATION – Hôpital TROUSSEAU
COPPO Paul HEMATOLOGIE CLINIQUE – Hôpital SAINT-ANTOINE
COSNES Jacques GASTRO-ENTEROLOGIE ET NUTRITION – Hôpital SAINT-ANTOINE
COULOMB Aurore ANATOMIE ET CYTOLOGIE PATHOLOGIQUES – Hôpital TROUSSEAU
CUSSENOT Olivier UROLOGIE – Hôpital TENON
DAMSIN Jean Paul ORTHOPEDIE – Hôpital TROUSSEAU
DE GRAMONT Aimery ONCOLOGIE MEDICALE – Hôpital SAINT-ANTOINE
DENOYELLE Françoise ORL ET CHIR. CERVICO-FACIALE – Hôpital TROUSSEAU
DEVAUX Jean Yves BIOPHYSIQUE ET MED. NUCLEAIRE – Hôpital SAINT-ANTOINE
DOUAY Luc HEMATOLOGIE BIOLOGIQUE – Hôpital SAINT-ANTOINE
DOURSOUNIAN Levon CHIRURGIE ORTHOPEDIQUE – Hôpital SAINT-ANTOINE
DUCOU LE POINTE Hubert RADIOLOGIE – Hôpital TROUSSEAU
DUSSAULE Jean Claude PHYSIOLOGIE – Hôpital SAINT-ANTOINE
ELALAMY Ismaïl HEMATOLOGIE BIOLOGIQUE – Hôpital TENON
FAUROUX Brigitte UNITE DE PNEUMO. PEDIATRIQUE – Hôpital TROUSSEAU
FERON Jean Marc CHIRURGIE ORTHOPEDIQUE ET TRAUMATO. – Hôpital SAINT-ANTOINE
FEVE Bruno ENDOCRINOLOGIE – Hôpital SAINT-ANTOINE
FLEJOU Jean François ANATOMIE ET CYTOLOGIE PATHO.- Hôpital SAINT-ANTOINE
FLORENT Christian HEPATO/GASTROENTEROLOGIE – Hôpital SAINT-ANTOINE
FRANCES Camille DERMATOLOGIE/ALLERGOLOGIE – Hôpital TENON
GARBARG CHENON Antoine LABO. DE VIROLOGIE – Hôpital TROUSSEAU
GIRARD Pierre Marie MALADIES INFECTIEUSES – Hôpital SAINT-ANTOINE
GIRARDET Jean-Philippe GASTROENTEROLOGIE – Hôpital TROUSSEAU (S)
GOLD Francis NEONATOLOGIE – Hôpital TROUSSEAU (S)
GORIN Norbert HEMATOLOGIE CLINIQUE – Hôpital SAINT-ANTOINE (S)
GRATEAU Gilles MEDECINE INTERNE – Hôpital TENON
GRIMPREL Emmanuel PEDIATRIE GENERALE – Hôpital TROUSSEAU
GRUNENWALD Dominique CHIRURGIE THORACIQUE – Hôpital TENON
GUIDET Bertrand REANIMATION MEDICALE – Hôpital SAINT-ANTOINE
HAAB François UROLOGIE – Hôpital TENON
HAYMANN Jean Philippe EXPLORATIONS FONCTIONNELLES – Hôpital TENON
HENNEQUIN Christophe PARASITOLOGIE/MYCOLOGIE – Hôpital SAINT-ANTOINE
HERTIG Alexandre NEPHROLOGIE – Hôpital TENON
HOURY Sidney CHIRURGIE DIGESTIVE ET VISCERALE – Hôpital TENON
HOUSSET Chantal UMRS 938 et IFR 65 – Faculté de Médecine P. & M. CURIE
JOUANNIC Jean-Marie GYNECOLOGIE OBSTETRIQUE – Hôpital TROUSSEAU
JUST Jocelyne CTRE DE L’ASTHME ET DES ALLERGIES – Hôpital TROUSSEAU
LACAINE François CHIR. DIGESTIVE ET VISCERALE – Hôpital TENON (S)
LACAU SAINT GIULY Jean ORL – Hôpital TENON
6
LACAVE Roger HISTOLOGIE BIOLOGIE TUMORALE – Hôpital TENON
LANDMAN-PARKER Judith HEMATOLOGIE ET ONCO. PED. – Hôpital TROUSSEAU
LAPILLONNE Hélène HEMATOLOGIE BIOLOGIQUE – Hôpital TROUSSEAU
LAROCHE Laurent OPHTALMOLOGIE – CHNO des 15/20
LE BOUC Yves EXPLORATIONS FONCTIONNELLES – Hôpital TROUSSEAU
LEGRAND Ollivier POLE CANCEROLOGIE – HEMATOLOGIE – Hôpital SAINT-ANTOINE
LEVERGER Guy HEMATOLOGIE ET ONCOLOGIE PEDIATRIQUES – Hôpital TROUSSEAU
LEVY Richard NEUROLOGIE – Hôpital SAINT-ANTOINE
LIENHART André ANESTHESIE/REANIMATION – Hôpital SAINT-ANTOINE (S)
LOTZ Jean Pierre ONCOLOGIE MEDICALE – Hôpital TENON
MARIE Jean Pierre DPT D’HEMATO. ET D’ONCO. MEDICALE – Hôpital SAINT-ANTOINE
MARSAULT Claude RADIOLOGIE – Hôpital TENON (S)
MASLIAH Jöelle POLE DE BIOLOGIE/IMAGERIE – Hôpital SAINT-ANTOINE
MAURY Éric REANIMATION MEDICALE – Hôpital SAINT-ANTOINE
MAYAUD Marie Yves PNEUMOLOGIE – Hôpital TENON (S)
MENU Yves RADIOLOGIE – Hôpital SAINT-ANTOINE
MEYER Bernard ORL ET CHRI. CERVICO-FACIALE – Hôpital SAINT-ANTOINE (S)
MEYOHAS Marie Caroline MALADIES INFECTIEUSES ET TROP. – Hôpital SAINT-ANTOINE
MITANCHEZ Delphine NEONATOLOGIE –Hôpital TROUSSEAU
MOHTI Mohamad DPT D’HEMATO. ET D’ONCO. MEDICALE – Hôpital SAINT-ANTOINE
MONTRAVERS Françoise BIOPHYSIQUE ET MED. NUCLEAIRE – Hôpital TENON
MURAT Isabelle ANESTHESIE REANIMATION – Hôpital TROUSSEAU
NETCHINE Irène EXPLORATIONS FONCTIONNELLES – Hôpital TROUSSEAU
OFFENSTADT Georges REANIMATION MEDICALE – Hôpital SAINT-ANTOINE (S)
PAQUES Michel OPHTALMOLOGIE IV – CHNO des 15-20
PARC Yann CHIRURGIE DIGESTIVE – Hôpital SAINT-ANTOINE
PATERON Dominique ACCUEIL DES URGENCES – Hôpital SAINT-ANTOINE
PAYE François CHIRURGIE GENERALE ET DIGESTIVE – Hôpital SAINT-ANTOINE
PERETTI Charles Siegfried PSYCHIATRIE D’ADULTES – Hôpital SAINT-ANTOINE
PERIE Sophie ORL – Hôpital TENON
PETIT Jean-Claude BACTERIOLOGIE VIROLOGIE – Hôpital SAINT-ANTOINE (S)
PIALOUX Gilles MALADIES INFECTIEUSES ET TROP. – Hôpital TENON
PICARD Arnaud CHIRURGIE. MAXILLO-FACIALE ET STOMATO. – Hôpital TROUSSEAU
POIROT Catherine HISTOLOGIE A ORIENTATION BIO. DE LA REPRO. – Hôpital TENON
RENOLLEAU Sylvain REANIMATION NEONATALE ET PED. – Hôpital TROUSSEAU
ROBAIN Gilberte REEDUCATION FONCTIONNELLE – Hôpital ROTHSCHILD
RODRIGUEZ Diana NEUROPEDIATRIE – Hôpital TROUSSEAU
RONCO Pierre Marie UNITE INSERM 702 – Hôpital TENON
RONDEAU Éric URGENCES NEPHROLOGIQUES – Hôpital TENON
ROSMORDUC Olivier HEPATO/GASTROENTEROLOGIE – Hôpital SAINT-ANTOINE
ROUGER Philippe Institut National de Transfusion Sanguine
SAHEL José Alain OPHTALMOLOGIE IV – CHNO des 15-20
SAUTET Alain CHIRURGIE ORTHOPEDIQUE – Hôpital SAINT-ANTOINE
SCATTON Olivier CHIR. HEPATO-BILIAIRE ET TRANSPLANT. – Hôpital SAINT-ANTOINE
SEBE Philippe UROLOGIE – Hôpital TENON
SEKSIK Philippe GASTRO-ENTEROLOGIE ET NUTRITION – Hôpital SAINT-ANTOINE
7
SIFFROI Jean Pierre GENETIQUE ET EMBRYOLOGIE MEDICALES – Hôpital TROUSSEAU
SIMON Tabassome PHARMACOLOGIE CLINIQUE – Faculté de Médecine P. & M. CURIE
SOUBRANE Olivier CHIRURGIE HEPATIQUE – Hôpital SAINT-ANTOINE
STANKOFF Bruno NEUROLOGIE – Hôpital TENON
THOMAS Guy PSYCIATRIE D’ADULTES – Hôpital SAINT-ANTOINE
THOUMIE Philippe REEDUCATION NEURO-ORTHOPEDIQUE – Hôpital ROTHSCHILD
TIRET Emmanuel CHIRURGIE GENERALE ET DIGESTIVE – Hôpital SAINT-ANTOINE
TOUBOUL Emmanuel RADIOTHERAPIE – Hôpital TENON
TOUNIAN Patrick GASTROENTEROLOGIE ET NUTRITION – Hôpital TROUSSEAU
TRAXER Olivier UROLOGIE – Hôpital TENON
TRUGNAN Germain INSERM UMR-S 538 – Faculté de Médecine P. & M. CURIE
ULINSKI Tim NEPHROLOGIE/DIALYSES – Hôpital TROUSSEAU
VALLERON Alain Jacques UNITE DE SANTE PUBLIQUE – Hôpital SAINT-ANTOINE (S)
VIALLE Raphaël ORTHOPEDIE – Hôpital TROUSSEAU
WENDUM Dominique ANATOMIE PATHOLOGIQUE – Hôpital SAINT-ANTOINE
WISLEZ Marie PNEUMOLOGIE – Hôpital TENON
Site Pitié
ACAR Christophe CHIRURGIE THORACIQUE ET CARDIO-VASCULAIRE
AGUT Henri BACTERIOLOGIE VIROLOGIE HYGIENE
ALLILAIRE Jean-François PSYCHIATRIE ADULTES
AMOUR Julien ANESTHESIE REANIMATION
AMOURA Zahir MEDECINE INTERNE
ANDREELLI Fabrizio MEDECINE DIABETIQUE
ARNULF Isabelle PATHOLOGIES DU SOMMEIL
ASTAGNEAU Pascal EPIDEMIOLOGIE/SANTE PUBLIQUE
AURENGO André BIOPHYSIQUE ET MEDECINE NUCLEAIRE
AUTRAN Brigitte IMMUNOLOGIE ET BIOLOGIE CELLULAIRE
BARROU Benoît UROLOGIE
BASDEVANT Arnaud NUTRITION
BAULAC Michel ANATOMIE
BAUMELOU Alain NEPHROLOGIE
BELMIN Joël MEDECINE INTERNE/GERIATRIE Ivry
BENHAMOU Albert CHIRURGIE VASCULAIRE (S)
BENVENISTE Olivier MEDECINE INTERNE
BITKER Marc Olivier UROLOGIE
BODAGHI Bahram OPHTALMOLOGIE
BODDAERT Jacques MEDECINE INTERNE/GERIATRIE
BOURGEOIS Pierre RHUMATOLOGIE
BRICAIRE François MALADIES INFECTIEUSES ET TROPICALES
BRICE Alexis GENETIQUE/HISTOLOGIE
BRUCKERT Éric ENDOCRINOLOGIE ET MALADIES METABOLIQUES
CACOUB Patrice MEDECINE INTERNE
CALVEZ Vincent VIROLOGIE
8
CAPRON Frédérique ANATOMIE ET CYTOLOGIE PATHOLOGIQUE
CARPENTIER Alexandre NEUROCHIRURGIE
CATALA Martin CYTOLOGIE ET HISTOLOGIE
CATONNE Yves CHIRURGIE THORACIQUE ET TRAUMATOLOGIQUE
CAUMES Éric MALADIES INFECTIEUSES ET TROPICALES
CESSELIN François BIOCHIMIE
CHAMBAZ Jean INSERM U505/UMRS 872
CHARTIER-KASTLER Emmanuel UROLOGIE
CHASTRE Jean REANIMATION MEDICALE
CHERIN Patrick CLINIQUE MEDICALE
CHICHE Laurent CHIRURGIE VASCULAIRE
CHIRAS Jacques NEURORADIOLOGIE
CLEMENT-LAUSCH Karine NUTRITION
CLUZEL Philippe RADIOLOGIE ET IMAGERIE MEDICALE II
COHEN David PEDOPSYCHIATRIE
COHEN Laurent NEUROLOGIE
COLLET Jean-Philippe CARDIOLOGIE
COMBES Alain REANIMATION MEDICALE
CORIAT Pierre ANESTHESIE REANIMATION
CORNU Philippe NEUROCHIRURGIE
COSTEDOAT Nathalie MEDECINE INTERNE
COURAUD François INSTITUT BIOLOGIE INTEGRATIVE
DAUTZENBERG Bertrand PHYSIO-PATHOLOGIE RESPIRATOIRE
DAVI Frédéric HEMATOLOGIE BIOLOGIQUE
DEBRE Patrice IMMUNOLOGIE
DELATTRE Jean-Yves NEUROLOGIE (Fédération Mazarin)
DERAY Gilbert NEPHROLOGIE
DOMMERGUES Marc GYNECOLOGIE-OBSTETRIQUE
DORMONT Didier NEURORADIOLOGIE
DUYCKAERTS Charles NEUROPATHOLOGIE
EYMARD Bruno NEUROLOGIE
FAUTREL Bruno RHUMATOLOGIE
FERRE Pascal IMAGERIE PARAMETRIQUE
FONTAINE Bertrand NEUROLOGIE
FOSSATI Philippe PSYCHIATRIE ADULTE
FOURET Pierre ANATOMIE ET CYTOLOGIE PATHOLOGIQUES
FOURNIER Emmanuel PHYSIOLOGIE
FUNCK BRENTANO Christian PHARMACOLOGIE
GIRERD Xavier THERAPEUTIQUE/ENDOCRINOLOGIE
GOROCHOV Guy IMMUNOLOGIE
GOUDOT Patrick STOMATOLOGIE CHIRURGIE MAXILLO FACIALE
GRENIER Philippe RADIOLOGIE CENTRALE
HAERTIG Alain UROLOGIE (S)
HANNOUN Laurent CHIRURGIE GENERALE
HARTEMANN Agnès MEDECINE DIABETIQUE
HATEM Stéphane UMRS 956
9
HELFT Gérard CARDIOLOGIE
HERSON Serge MEDECINE INTERNE
HOANG XUAN Khê NEUROLOGIE
ISNARD Richard CARDIOLOGIE ET MALADIES VASCULAIRES
ISNARD-BAGNIS Corinne NEPHROLOGIE
JARLIER Vincent BACTERIOLOGIE HYGIENE
JOUVENT Roland PSYCHIATRIE ADULTES
KARAOUI Mehdi CHIRURGIE DIGESTIVE
KATLAMA Christine MALADIES INFECTIEUSES ET TROPICALES
KHAYAT David ONCOLOGIE MEDICALE
KIRSCH Matthias CHIRURGIE THORACIQUE
KLATZMANN David IMMUNOLOGIE
KOMAJDA Michel CARDIOLOGIE ET MALADIES VASCULAIRES
KOSKAS Fabien CHIRURGIE VASCULAIRE
LAMAS Georges ORL
LANGERON Olivier ANESTHESIE REANIMATION
LAZENNEC Jean-Yves ANATOMIE/CHIRURUGIE ORTHOPEDIQUE
LE FEUVRE Claude CARDIOLOGIE
LE GUERN Éric INSERM 679
LEBLOND Véronique HEMATOLOGIE CLINIQUE
LEENHARDT Laurence MEDECINE NUCLEAIRE
LEFRANC Jean-Pierre CHIRURGIE GENERALE
LEHERICY Stéphane NEURORADIOLOGIE
LEMOINE François BIOTHERAPIE
LEPRINCE Pascal CHIRURGIE THORACIQUE
LUBETZKI Catherine NEUROLOGIE
LUCIDARME Olivier RADIOLOGIE CENTRALE
LUYT Charles REANIMATION MEDICALE
LYON-CAEN Olivier NEUROLOGIE (S)
MALLET Alain BIOSTATISTIQUES
MARIANI Jean BIOLOGIE CELLULAIRE/MEDECINE INTERNE
MAZERON Jean-Jacques RADIOTHERAPIE
MAZIER Dominique INSERM 511
MEININGER Vincent NEUROLOGIE (Fédération Mazarin) (S)
MENEGAUX Fabrice CHIRURGIE GENERALE
MERLE-BERAL Hélène HEMATOLOGIE BIOLOGIQUE (S)
MICHEL Pierre Louis CARDIOLOGIE
MONTALESCOT Gilles CARDIOLOGIE
NACCACHE Lionel PHYSIOLOGIE
NAVARRO Vincent NEUROLOGIE
NGUYEN-KHAC Florence HEMATOLOGIE BIOLOGIQUE
OPPERT Jean-Michel NUTRITION
PASCAL-MOUSSELARD Hugues CHIRURGIE ORTHOPEDIQUE ET TRAUMATOLOGIQUE
PAVIE Alain CHIR. THORACIQUE ET CARDIO-VASC. (S)
PELISSOLO Antoine PSYCHIATRIE ADULTE
PIERROT-DESEILLIGNY Charles NEUROLOGIE
10
PIETTE François MEDECINE INTERNE Ivry
POYNARD Thierry HEPATO GASTRO ENTEROLOGIE
PUYBASSET Louis ANESTHESIE REANIMATION
RATIU Vlad HEPATO GASTRO ENTEROLOGIE
RIOU Bruno ANESTHESIE REANIMATION
ROBAIN Gilberte REEDUCATION FONCTIONNELLE Ivry
ROBERT Jérôme BACTERIOLOGIE
ROUBY Jean-Jacques ANESTHESIE REANIMATION (S)
SAMSON Yves NEUROLOGIE
SANSON Marc ANATOMIE/NEUROLOGIE
SEILHEAN Danielle NEUROPATHOLOGIE
SIMILOWSKI Thomas PNEUMOLOGIE
SOUBRIER Florent GENETIQUE/HISTOLOGIE
SPANO Jean-Philippe ONCOLOGIE MEDICALE
STRAUS Christian EXPLORATION FONCTIONNELLE
TANKERE Frédéric ORL
THOMAS Daniel CARDIOLOGIE
TOURAINE Philippe ENDOCRINOLOGIE
TRESALLET Christophe CHIR. GENERALE ET DIGEST./MED. DE LA REPRODUCTION
VAILLANT Jean-Christophe CHIRURGIE GENERALE
VERNANT Jean-Paul HEMATOLOGIE CLINIQUE (S)
VERNY Marc MEDECINE INTERNE (Marguerite Bottard)
VIDAILHET Marie-José NEUROLOGIE
VOIT Thomas PEDIATRIE NEUROLOGIQUE
ZELTER Marc PHYSIOLOGIE
11
ABREVIATIONS
ABI-AUTO
:
Ankle Brachial Index – Automated Oscillometric Device
ABI-HIGH
:
Ankle Brachial Index – Highest Systolic Pressure
ABI-LOW
:
Ankle Brachial Index – Lowest Systolic Pressure
ABI-MEAN
:
Ankle Brachial Index – Mean Systolic Pressure
AFSSAPS
:
Agence Française de Sécurité Sanitaire des Produits de Santé
ANSM
:
Agence Nationale de Sécurité du Médicament et des produits de
Santé
AOMI
:
Artériopathie oblitérante des membres inférieurs
ARA 2
:
Antagoniste du Récepteur de l’Angiotensine 2
ASC
:
Aire sous la courbe
ATTEST (étude)
:
étude de la prise en charge de l’ArTériopaThie oblitErante des
membres inférieurS chez les paTients en médecine générale
AVC
:
Accident Vasculaire Cérébral
ECG
:
Electrocardiogramme
ET
:
Ecart Type
FRCV
:
Facteur de risque cardiovasculaire
HAS
:
Haute Autorité de Santé
12
HDL cholesterol
:
High-Density Lipoprotein cholesterol
HTA
:
Hypertension artérielle
IC95
:
Intervalle de confiance à 95%
IEC
:
Inhibiteur de l’Enzyme de Conversion
IPS
:
Index de pression systolique
LDL cholesterol
:
Low-Density Lipoprotein cholesterol
MESA (étude)
:
the Multi-Ethnic Study of Atherosclerosis
OMS
:
Organisation Mondiale de la Santé
PARTNERS (étude) :
the Peripheral arterial disease Awareness, Risk and Treatment:
NEw Resources for Survival study
QALY
:
Quality Adjusted Life Years
REACH (registre)
:
the REduction of Atherothrombosis for Continued Health
ROC
:
Receiver Operating Characteristic
RV -
:
Rapport de vraisemblance négatif
RV +
:
Rapport de vraisemblance positif
SCVL
:
Screening Cardiovascular Lab
VPN
:
Valeur Prédictive Négative
VPP
:
Valeur Prédictive Positive
13
TABLE DES MATIERES
REMERCIEMENTS .................................................................................................................. 2
SERMENT D’HIPPOCRATE ................................................................................................... 4
LISTE DES PROFESSEURS UNIVERSITAIRES................................................................... 5
ABREVIATIONS .................................................................................................................... 12
TABLE DES MATIERES ....................................................................................................... 14
I.
INTRODUCTION ............................................................................................................ 18
I.1.
L’Artériopathie Oblitérante des Membres Inférieurs ................................................ 19
I.1.1.
Définition et données épidémiologiques ............................................................ 19
I.1.1.1. Définition ........................................................................................................ 19
I.1.1.2. Diagnostic et symptômes de l’AOMI ............................................................. 19
I.1.1.3. Etiologie.......................................................................................................... 19
I.1.1.4. Incidence et prévalence de l’AOMI................................................................ 20
I.1.1.5. Facteurs de risque ........................................................................................... 21
I.1.1.6. Morbidité et mortalité ..................................................................................... 22
I.1.1.7. Diagnostic différentiel .................................................................................... 22
I.1.2.
Examen clinique ................................................................................................. 23
I.1.2.1. Signes fonctionnels ......................................................................................... 23
I.1.2.2. Signes physiques............................................................................................. 24
I.1.3.
Explorations complémentaires ........................................................................... 26
I.1.3.1. Evaluation des répercussions hémodynamiques............................................. 26
I.1.3.2. Topographie lésionnelle ................................................................................. 26
I.1.3.3. Evaluation de l’atteinte des autres territoires artériels.................................... 26
I.1.4.
Classification de l’AOMI ................................................................................... 27
I.1.4.1. Classification de Leriche et Fontaine ............................................................. 27
I.1.4.2. Classification HAS actuelle ............................................................................ 27
I.1.5.
Prise en charge thérapeutique de l’AOMI .......................................................... 28
I.1.5.1. Correction des facteurs de risque cardio-vasculaire modifiables ................... 28
I.1.5.2. Limiter le processus d’athérothrombose......................................................... 29
I.1.5.3. Amélioration de l’insuffisance artérielle ........................................................ 29
14
Le dépistage de l’AOMI ............................................................................................ 31
I.2.
I.2.1.
Critères d’un bon outil de dépistage ................................................................... 31
I.2.1.1. Définition du dépistage ................................................................................... 31
I.2.1.2. Critères d’un bon test de dépistage ................................................................. 31
I.2.1.3. Performances diagnostiques d’un test de dépistage ....................................... 32
I.2.2.
Méthodes historiques de dépistage d’AOMI ...................................................... 34
I.2.2.1. Dépistage par interrogatoire ........................................................................... 34
I.2.2.2. Dépistage par examen physique ..................................................................... 34
I.2.3.
L’index de pression systolique de cheville (IPS) ............................................... 35
I.2.3.1. Définition de la valeur seuil............................................................................ 35
I.2.3.2. Calcul de l’IPS ................................................................................................ 36
I.2.4.
II.
Autres appareils et méthodes de dépistage de l’AOMI ...................................... 37
MATERIEL ET METHODE ........................................................................................ 38
II.1.
Description de l’étude ................................................................................................ 38
II.2.
Formation de l’investigateur ...................................................................................... 39
II.3.
Population étudiée ..................................................................................................... 39
II.4.
Appareils de mesure de l’IPS .................................................................................... 40
II.5.
Déroulement des mesures .......................................................................................... 40
II.6.
Méthode statistique .................................................................................................... 42
II.7.
Ethique ....................................................................................................................... 44
III.
RESULTATS ................................................................................................................ 45
III.1.
Description de la population .................................................................................. 45
III.1.1.
Nombre de sujet analysés ............................................................................... 45
III.1.2.
Facteurs de risque cardio-vasculaire............................................................... 46
Mesures de l’IPS par la méthode de référence....................................................... 48
III.2.
III.2.1.
Mesures des pressions .................................................................................... 48
III.2.2.
Index de pression systolique ........................................................................... 49
III.2.3.
Diagnostic d’AOMI ........................................................................................ 50
III.2.3.1.Diagnostic d’AOMI pour ABI-HIGH ............................................................ 50
15
III.2.3.2.Diagnostic d’AOMI pour ABI-LOW ............................................................. 51
III.2.3.3.Diagnostic d’AOMI pour ABI-MEAN .......................................................... 52
III.2.4.
III.3.
Durée de l’examen de référence ..................................................................... 53
Mesures de l’IPS par le tensiomètre automatique.................................................. 53
III.3.1.
Mesures des pressions .................................................................................... 53
III.3.2.
Index de pression systolique ........................................................................... 54
III.3.3.
Diagnostic d’AOMI ........................................................................................ 54
III.3.4.
Durée de l’examen par le tensiomètre automatique ....................................... 55
III.4.
Performances de l’IPS par tensiomètre automatique ............................................. 55
III.4.1.
Performances diagnostiques selon la méthode de référence ABI-HIGH ....... 55
III.4.2.
Performances diagnostiques selon la méthode de référence ABI-LOW ........ 57
III.4.3.
Performances diagnostiques selon la méthode de référence ABI-MEAN ..... 60
III.5.
III.5.1.
Comparaison des deux techniques ......................................................................... 63
Comparaison des IPS par tensiomètre automatique et par méthode de
référence (modalité ABI-HIGH) .................................................................... 63
III.5.2.
Comparaison des IPS par tensiomètre automatique et par méthode de
référence (modalité ABI-LOW) ..................................................................... 65
III.5.3.
Comparaison des IPS par tensiomètre automatique et par méthode de
référence (modalité ABI-MEAN) ................................................................... 67
III.5.4.
IV.
Comparaison des durées de mesures .............................................................. 69
DISCUSSION ............................................................................................................... 70
IV.1.
Rappel des principaux résultats ............................................................................. 70
IV.2.
Population de l’étude ............................................................................................. 71
IV.3.
Prévalence observée de l’AOMI ............................................................................ 72
IV.4.
Validation du tensiomètre automatique ................................................................. 74
IV.5.
Validité extrinsèque ............................................................................................... 76
IV.6.
Limites de l’étude .................................................................................................. 77
IV.7.
Intérêts et retombées potentielles ........................................................................... 78
IV.8.
Questions soulevées ............................................................................................... 80
16
V.
CONCLUSION ............................................................................................................. 81
BIBLIOGRAPHIE ................................................................................................................... 83
ANNEXES ............................................................................................................................... 89
TABLEAUX ............................................................................................................................ 98
FIGURES ................................................................................................................................. 99
SUMMARY ........................................................................................................................... 101
Keywords ............................................................................................................................... 101
RESUME ................................................................................................................................ 102
Mots-clés ................................................................................................................................ 102
17
I. INTRODUCTION
L’Artériopathie Oblitérante des Membres Inférieurs (AOMI) est une pathologie qui devient
un problème de santé publique majeur, concernant 11% de la population générale française
(1), et qui tend à augmenter du fait du vieillissement de la population. La sanction
thérapeutique peut aboutir chez les patients présentant une claudication intermittente à 5% de
revascularisation (2) et de 1 à 3,3% d’amputation à 5 ans (3). L’enjeu du dépistage d’AOMI
réside aussi dans l’instauration d’une prévention secondaire pour réduire la morbimortalité
cardiovasculaire : en effet, entre 40 à 60% des patients avec une AOMI décèderont d’une
coronaropathie et entre 10 et 20% d’une pathologie cérébrovasculaire (4).
La technique historique de référence pour le diagnostic est l’artériographie et, actuellement, la
technique de référence de dépistage et de diagnostic est la mesure de l’Index de Pression
Systolique (IPS) avec vérification du flux vasculaire grâce au doppler continu. Devant la
nécessité d’un investissement financier, d’une formation à l’utilisation de la sonde doppler et
du temps nécessaire à sa réalisation, ce dépistage s’avère difficilement réalisable en cabinet de
médecine générale. Or, la majorité de ces patients sont vus en cabinet de médecine générale.
L’utilisation d’une technique de dépistage fiable, reproductible, rapide, ne nécessitant pas de
formation lourde, peu coûteuse et réalisable à un stade infra-clinique s’avère utile puisqu’elle
permet une prise en charge hygiéno-diététique et médicamenteuse précoce et efficace.
Le but du travail proposé est d’évaluer la technique de mesure de l’IPS par tensiomètre
automatique par rapport à la technique de référence dans le dépistage de l’AOMI
asymptomatique chez les sujets concernés par le dépistage, vus en consultation de médecine
générale.
18
I.1.
L’Artériopathie Oblitérante des Membres Inférieurs
I.1.1. Définition et données épidémiologiques
I.1.1.1.
Définition
L’artériopathie oblitérante des membres inférieurs (AOMI) est définie comme une obstruction
partielle ou totale d’une ou plusieurs artères périphériques des membres inférieurs,
généralement liée à l’athérome. Elle est associée à de nombreux facteurs de risque cardiovasculaire (FRCV) et est très fréquente chez les personnes âgées. Les symptômes d’AOMI
sont assez typiques dans la plupart des cas et commencent généralement par des douleurs
musculaires à la marche, s’aggravant parfois par des douleurs au repos et des ulcères,
nécessitant quelquefois une revascularisation chirurgicale ou une amputation. Même si cette
pathologie est asymptomatique chez des millions de sujets, elle peut être associée à un risque
élevé de mortalité cardiovasculaire et ischémique cérébrale.
I.1.1.2.
Diagnostic et symptômes de l’AOMI
Actuellement, la plupart des investigateurs emploient une définition large mais spécifique :
l’abaissement de l’indice de pression systolique (IPS). Un IPS < 0,9 possède une spécificité
de 90% et une sensibilité de 95% pour le diagnostic de l’AOMI (3).
I.1.1.3.
Etiologie
La maladie athéromateuse est l’étiologie principale : 95% des AOMI s’accompagnent au
moins d’un facteur de risque cardiovasculaire (5). Les autres étiologies, plus rares, sont la
thrombo-angéite oblitérante de Buerger et les artériopathies inflammatoires systémiques telles
la maladie de Horton, la maladie de Takayasu ou la maladie de Behçet.
19
I.1.1.4.
Incidence et prévalence de l’AOMI
La prévalence de l’AOMI augmente avec l’âge : en-dessous de l’âge de 50 ans, la prévalence
est inférieure à 5%, autour de 10% jusqu’à l’âge de 65 ans et de plus de 25% chez les
personnes de plus de 80 ans.
L’étude Edinburgh Artery a trouvé qu’environ 30% des patients avec une AOMI
asymptomatique avaient une occlusion totale d’une artère principale du membre (6).
Dans l’étude PARTNERS, l’IPS a été réalisé chez 6979 sujets de plus de 70 ans ou entre 50 et
69 ans avec un facteur de risque (tabagisme ou diabète). Dans cette étude, l’AOMI était
considérée présente en cas d’IPS < 0,9 ou un antécédent de revascularisation artérielle de
membre inférieur. Une AOMI a été identifiée chez 29% de la population, avec une prévalence
de 2 à 3% à l’âge de 50 ans et supérieure à 20% chez les personnes âgées de plus de 75 ans
(7).
En France, la prévalence de l’artériopathie asymptomatique, diagnostiquée par la présence
d’un IPS < 0,90 dans une population de médecine générale de plus de 40 ans, est évaluée à
11% (1).
Les études d’incidence sont plus rares en littérature, avec des données s’intéressant plus à la
claudication intermittente qu’à l’IPS. Sur la base des données de l’étude de Framingham,
l’incidence de la claudication intermittente artérielle passe de 0,4/1000 par an chez les sujets
de moins de 35 à 45 ans à plus de 6/1000 par an chez les hommes de plus de 65 ans.
L’incidence chez les femmes est de 40 à 60% plus faible, jusqu’à l’âge de 65 ans (8).
20
I.1.1.5.
Facteurs de risque
I.1.1.5.1.
Tabagisme
Le tabagisme est l’un des facteurs de risque les plus fortement associés à l’AOMI de manière
indépendante et significative (9) avec un odds ratio d’au moins 2 dans la plupart des études
sur l’AOMI. Il s’agit du seul facteur pour lequel on retrouve des odds ratio entre l’AOMI et
les autres pathologies liées à l’athérosclérose (10).
I.1.1.5.2.
Diabète
Le diabète est fortement associé à l’AOMI avec un odds ratio variant entre 1,89 et 4,05,
même si son rôle indépendant n’a pas été démontré. Selon l’étude Hoorn, plus le diabète est
grave et sa durée prolongée, plus la corrélation est forte (11).
I.1.1.5.3.
Dyslipidémie
Seul le cholestérol total a été analysé de façon systématique parmi les lipides et est apparu
comme un facteur de risque indépendant (12). De plus, il a été montré dans l’étude Physician
Health que le rapport entre le cholestérol total et le cholestérol HDL est la mesure lipidique
la plus fortement associée à une AOMI, avec un risque de claudication intermittente artérielle
3,9 fois supérieur chez les patients dans le quatrième quartile (13).
I.1.1.5.4.
Hypertension artérielle
Il existe une association significative entre HTA et AOMI, avec un odds ratio variant de 1,32
dans l’étude Rotterdam à 2,2 (12) retrouvé par Murabito (14).
I.1.1.5.5.
Obésité
Les études de population les plus importantes n’ont pas pu déterminer d’association
significative entre obésité et AOMI.
21
I.1.1.6.
Morbidité et mortalité
Il est rapporté, dans l’étude Cardiovascular Health, des prévalences 2 fois plus élevées
d’angor d’effort et d’accident ischémique transitoire cérébral, 2,5 fois plus élevée d’infarctus
du myocarde et 3 fois plus élevées d’insuffisance cardiaque et d’accident vasculaire cérébral
ischémique chez les sujets avec une AOMI par rapport aux sujets sans AOMI (15). On
constate dans l’étude PARTNERS que 13% des sujets avaient un IPS ≤ 0,9 sans pathologie
ischémique coronaire ni cérébrale, 16% avaient à la fois une AOMI et une pathologie
ischémique coronaire ou cérébrale alors que seuls 24% avaient à la fois une pathologie
ischémique coronaire et cérébrale avec un IPS normal (7). Il y a une superposition entre les
pathologies ischémiques des membres inférieurs, coronaire et cérébrale : en effet, Bhatt
retrouve dans le registre international REACH une proportion de patients ayant une AOMI
concomitante d’une atteinte symptomatique d’au moins un autre territoire vasculaire s’élevant
à 61,5% (16).
L’AOMI d’origine athéromateuse est liée à une morbimortalité cardiovasculaire augmentée,
même après ajustement des facteurs de risque d’athérome. Selon Criqui, le risque
d’événements cardiovasculaires est proportionnel à la gravité de l’atteinte périphérique
définie par l’IPS (17). Il démontre particulièrement une forte association entre AOMI et la
morbimortalité cérébrovasculaire, avec un ratio de 3,3 pour les hommes et de 9,0 pour les
femmes, après analyse multivariée (3).
I.1.1.7.
Diagnostic différentiel
Devant une claudication intermittente, outre l’AOMI au stade d’ischémie d’effort, d’autres
étiologies doivent être éliminées. Les autres causes de claudication vasculaire comprennent
l’obstruction veineuse et le vol artériel par fistule artério-veineuse proximale iliaque ou
22
fémorale. Les causes neurologiques doivent être recherchées : le canal lombaire étroit pouvant
entraîner un Syndrome de la Queue de Cheval ou un Syndrome du Cône Terminal, la
claudication médullaire, qui n’est jamais douloureuse, ou la sciatalgie. Les causes
rhumatologiques, une épine calcanéenne, un névrome ou des causes plus rares, telles que la
myopathie de Mac Ardle, peuvent être évoquées.
Les douleurs de décubitus de l’ischémie critique chronique peuvent avoir comme diagnostics
différentiels une neuropathie périphérique diabétique, une neuropathie périphérique d’autre
étiologie (carence en vitamine B12, éthylisme chronique, iatrogénie) ou une myalgie.
I.1.2. Examen clinique
I.1.2.1.
Signes fonctionnels
L’AOMI peut être asymptomatique ou responsable de douleurs, à l’effort ou permanentes. La
douleur ischémique d’effort se caractérise par une douleur intense au membre inférieur avec
sensation de lourdeur, d’étau, de jambe en plomb et se manifeste dans les territoires situés en
aval de l’obstruction artérielle. Parmi les formes cliniques, on note le Syndrome de Leriche
qui associe une claudication bilatérale des membres inférieurs à celle des fesses et à une
impuissance sexuelle, correspondant à une atteinte proximale avec des lésions aorto-iliaques.
Initialement, la douleur due au déficit artériel apparaît à l’effort et disparaît rapidement
lorsque l’effort musculaire cesse. Elle réapparaît pour un nouvel effort de même intensité. On
peut ainsi définir une claudication intermittente et la mesurer par le périmètre de marche.
Cependant, ce périmètre de marche peut s’avérer trompeur car, lorsque le déficit augmente, le
patient a inconsciemment tendance à diminuer sa cadence de déambulation et à diminuer son
23
intensité d’effort afin d’éviter la survenue de la douleur. Le questionnaire d’Edimbourg
(Annexe A) peut être utile pour dépister l’origine ischémique de la douleur d’effort.
En cas d’aggravation, la douleur peut apparaître au décubitus, se manifestant d’abord de façon
décalée à l’adoption du décubitus, de topographie distale, s’accompagnant d’une sensation de
froid intense et calmée par la verticalisation du membre (syndrome de la jambe pendante).
I.1.2.2.
Signes physiques
I.1.2.2.1.
Inspection
L’examen est bilatéral et comparatif. Il peut retrouver une pâleur relative ainsi que des
troubles des phanères et une xérose cutanée avec dépilation. Il peut aussi mettre en évidence
une déshabitation des pulpes des orteils ou des coques talonnières ou des fissurations
interdigitales dues à l’ischémie tissulaire. Cette inspection peut être sensibilisée par plusieurs
manœuvres : étude du temps de remplissage veineux, augmentation du temps de recoloration
de la pulpe digitale, variations posturales de coloration.
I.1.2.2.2.
Palpation
La palpation permet d’évaluer la température cutanée. La diminution de cette dernière peut
être perçue en présence d’une insuffisance artérielle. La recherche des pouls périphériques
fémoraux, poplités, tibiaux antérieurs et postérieurs est un temps majeur de l’examen clinique.
La présence d’un pouls traduit l’absence d’obstruction artérielle en amont alors que son
absence traduit un obstacle hémodynamique en amont. L’absence combinée des pouls tibiaux
postérieurs et pédieux peut être le témoin d’une AOMI. La palpation se complète par la
recherche de troubles neurologiques en présence d’une insuffisance artérielle sévère.
24
I.1.2.2.3.
Auscultation
Un souffle systolique peut trahir la présence d’une sténose sur un axe artériel.
I.1.2.2.4.
Mesure de l’index de pression en cheville (IPS)
La mesure se fait à l’aide d’un stéthoscope ultrasonore et l’IPS correspond au rapport de
pression systolique à la cheville (pression systolique en cheville divisé par pression systolique
humérale). Sa valeur normale est comprise entre 0,90 et 1,30. Une valeur inférieure à 0,90
signe l’existence de lésions artérielles obstructives et permet de quantifier leur sévérité. Audessus de 1,30, cet index témoigne d’une rigidité artérielle ne permettant pas de juger de
l’existence ou non de lésions artérielles obstructives ni de leur sévérité.
Figure 1 : Mesure de l’Index de Pression Systolique (IPS), calculé en divisant la pression
systolique en cheville par la pression systolique humérale (extrait de ESC Guidelines on
the diagnosis and treatment of peripheral artery diseases, Eur Heart J. 2011
Nov2;32(22):2851–906)
25
I.1.3. Explorations complémentaires
I.1.3.1.
Evaluation des répercussions hémodynamiques
Celle-ci peut être précisée par des techniques complémentaires comme l’épreuve de marche
standardisée sur tapis roulant, étude de la pulsatilité digitale (mesure de la pression du gros
orteil (pléthysmographie et photopléthysmographie) et mesure de la pression partielle
transcutanée en oxygène.
I.1.3.2.
Topographie lésionnelle
L’écho-doppler artériel est utile pour dresser le portrait-robot de la topographie des lésions. Il
permet également d’établir la nature de ces lésions (plaques sténosantes, ectasie, anévrisme)
et d’évaluer le pronostic fonctionnel du membre en étudiant la répercussion hémodynamique
en aval des lésions.
I.1.3.3.
Evaluation de l’atteinte des autres territoires artériels
L’atteinte athéroscléreuse est rarement limitée à un seul territoire. Le diagnostic d’une AOMI
impose donc l’évaluation du degré de l’atteinte athéroscléreuse dans le territoire des
coronaires et des troncs supra-aortiques. L’électrocardiogramme (ECG), la radiographie
pulmonaire et l’écho-doppler des troncs supra-aortiques sont réalisés de façon systématique.
D’autres examens, comme l’échographie cardiaque, la scintigraphie myocardique au
Thallium, les épreuves de stress coronarien, la coronarographie, l’écho-doppler des artères
rénales, les imageries cérébrales et angio-cérébrales, sont réalisés en fonction des données de
l’examen clinique et des examens systématiques. La présence d’anomalie au niveau des
artères coronaires ou des artères à destinée cérébrale peut nécessiter une correction en priorité.
26
I.1.4. Classification de l’AOMI
I.1.4.1.
Classification de Leriche et Fontaine
Cette classification décrit l’AOMI en 4 stades. Le stade I correspond à l’absence d’un ou
plusieurs pouls distaux des membres inférieurs chez un patient asymptomatique. Le stade II
inclue les patients présentant une claudication intermittente. Le stade III regroupe les patients
ayant des douleurs de décubitus alors que le stade IV regroupe ceux qui ont des troubles
trophiques.
Cependant, cette classification est considérée comme obsolète car elle induit l’idée que
l’évolution naturelle de la maladie est de progresser du stade I au stade IV. Or, certains
patients, notamment diabétiques, peuvent déclarer une AOMI d’emblée par un trouble
trophique et, à même IPS, les patients asymptomatiques et les patients claudicants ont le
même risque cardiovasculaire.
I.1.4.2.
Classification HAS actuelle
L’HAS propose une classification qui est plus adaptée à l’AOMI. Le stade asymptomatique
correspond aux sujets ayant un IPS < 0,9 sans le moindre symptôme. Le stade d’ischémie
d’effort regroupe les patients présentant une claudication intermittente pure sans symptôme au
repos. Le stade d’ischémie critique chronique est défini par l’association de douleurs de
décubitus ou de troubles trophiques depuis au moins 15 jours avec une pression artérielle
systolique inférieure à 50 mm Hg à la cheville ou à 30 mm Hg à l’orteil (5).
Cette classification permet de distinguer les fausses ischémies critiques chroniques (« faux
stade III, faux stade IV »).
27
I.1.5. Prise en charge thérapeutique de l’AOMI
I.1.5.1.
Correction
des
facteurs
de
risque
cardio -vasculaire
modifiables
La lutte contre les facteurs de risque passe par le respect de règles hygiéno-diététiques,
l’activité physique régulière et l’amélioration de l’observance à travers une éducation
thérapeutique.
Cette lutte nécessite un sevrage complet et définitif du tabagisme. En l’absence de celui-ci, la
maladie artérielle ne peut que s’aggraver et l’efficacité des moyens thérapeutique, médicaux
ou chirurgicaux, est considérablement réduite. En effet, chez les patients ayant bénéficié d’un
geste de revascularisation, le tabagisme multiplie par 3 le risque d’occlusion post-opératoire
des pontages aorto-fémoraux et par 2 le taux d’occlusion des pontages sous-inguinaux à 5 ans
(18).
Le
profil
dyslipidémique
le
plus
fréquemment
retrouvé
est
l’association
d’hypertriglycéridémie à un HDL cholestérol bas. L’objectif à atteindre concerne le LDL
cholestérol comme pour la maladie coronarienne en prévention secondaire et est obtenu par
les mesures diététiques et le traitement médicamenteux.
La cible thérapeutique pour le diabète est une HbA1c < 7%. Les mesures diététiques sont
associées au traitement antidiabétique oral. Au-delà de 75 ans ou en présence de trouble
trophique, le recours à l’insuline est souvent nécessaire.
L’HTA justifie une prise en charge avec un objectif de pression inférieure à 140 mm Hg en
systolique et inférieure à 85 mm Hg en diastolique. La prudence est de mise en cas d’ischémie
28
critique afin de ne pas faire chuter brutalement la pression de perfusion distale. Dans cette
situation, des valeurs de pression systolique entre 140 et 160 mm Hg sont tolérées. Les
inhibiteurs de l’enzyme de conversion (IEC) ou les antagonistes des récepteurs de
l’angiotensine II (ARA 2) peuvent être utilisés, sauf en cas de lésions sténosantes des artères
rénales où les inhibiteurs calciques et les vasodilatateurs sont privilégiés. En cas d’indication
cardiologique, les béta-bloquants ne sont pas contre-indiqués dans l’AOMI (19).
I.1.5.2.
Limiter le processus d’athérothrombose
La déstabilisation des plaques athéroscléreuses est largement incriminée dans les accidents
thrombotiques et emboliques de l’AOMI. Cette prévention secondaire d’AOMI passe par une
trithérapie associant un antiagrégant plaquettaire, une statine et un IEC. Parmi les
antiagrégants plaquettaires, l’aspirine est prescrite à la dose de 75 mg/jour et le clopidogrel à
75 mg/jour. Pour les statines, l’objectif est d’obtenir un LDL cholestérol < 1 g/L.
I.1.5.3.
Amélioration de l’insuffisance artérielle
I.1.5.3.1.
Moyens médicaux
Le programme d’entraînement à la marche permet une adaptation métabolique du muscle
squelettique qui devient ainsi capable d’accroître ses capacités d’extraction d’oxygène, une
meilleure gestion des dépenses énergétiques et le développement de circulation collatérale.
Les prostanoïdes ont une indication limitée au traitement des patients en ischémie chronique
sévère pour lesquels une procédure de revascularisation n’est pas envisageable ou après échec
de celle-ci lorsque l’indication d’une amputation d’urgence n’est pas retenue. En France,
seule la prostaglandine I2 de synthèse iloprost est disponible.
29
I.1.5.3.2.
Traitements médicaux adjuvants
Les antalgiques pour lutter contre les douleurs permanentes contribuent à éviter l’apparition
d’œdème de déclivité qui gênent la perfusion du membre.
Les médicaments vasoactifs comme le naftidrofuryl, le ginkgo biloba et la pentoxifylline ont
démontré une action dans l’augmentation de la distance de marche. Les Références Médicales
Opposables indiquent que ces molécules sont réservées aux patients symptomatiques et qu’il
n’y a pas lieu d’associer deux molécules vasoactives. Cependant, la Haute Autorité de Santé
considère que le service médical rendu de ces molécules est faible dans l’artériopathie des
membres inférieurs.
La mise en œuvre de soins locaux médicaux et infirmiers, préventifs et curatifs, s’impose
devant l’apparition de toute ulcération.
I.1.5.3.3.
Moyens chirurgicaux et endovasculaires
Ces traitements s’adressent aux lésions et non à l’étiologie athéroscléreuse. Leur indication se
pose au stade d’ischémie d’effort, soit en cas d’échec après 3 mois de traitement médical bien
conduit, soit plus précocement en cas de lésion proximale (aorto-iliaque ou fémorale
commune) invalidante ou menaçante (lésion serrée sans collatéralité), et au stade d’ischémie
permanente quel que soit l’étage (5).
L’angioplastie endoluminale par ballonnet gonflable a pour but la dilatation de sténoses
courtes ou étagées, voire la recanalisation d’occlusions courtes. Elle peut être complétée par la
mise en place d’une endoprothèse (stent) destinée à traiter les complications de l’angioplastie,
à maintenir la perméabilité et éviter la resténose.
30
La chirurgie fait essentiellement appel aux techniques de pontages à l’aide de greffons
veineux (veine grande saphène) ou prothétique (Gore-Tex, Dacron). Les autres techniques
sont l’endartériectomie et la thrombo-endartériectomie.
Le dépistage de l’AOMI
I.2.
I.2.1. Critères d’un bon outil de dépistage
I.2.1.1.
Définition du dépistage
Un dépistage est une action de santé publique, c’est-à-dire une liste d’opérations à
entreprendre, de caractère collectif, en vue de l’amélioration de la santé d’une population. Il
s’agit d’une étape avant le diagnostic et cet examen n’a pas pour objet de poser un diagnostic
(20). L’intérêt d’un dépistage réside dans ses conséquences chez les sujets correctement
classés : pour les vrais positifs, le dépistage peut amener à une meilleure efficacité de prise en
charge par l’instauration de traitement ou de mesures de prévention primaire et secondaire,
alors que les vrais négatifs peuvent être rassurés. En santé publique, le dépistage permet une
économie des ressources générée par une réduction du coût total de la prise en charge de la
maladie. Selon l'OMS (21), le dépistage consiste à identifier de manière présomptive, à l’aide
de tests appliqués de façon systématique et standardisée, les sujets atteints d’une maladie ou
d’une anomalie passée jusque-là inaperçue.
I.2.1.2.
Critères d’un bon test de dépistage
Un bon test de dépistage doit répondre aux 10 critères de qualité de dépistage proposés par
l’OMS (21) :
31

La maladie dépistée doit constituer une menace grave pour la santé publique ;

Elle doit être accessible à un traitement efficace ;

Les moyens de diagnostic et de traitement doivent être disponibles ;

Il doit exister une période préclinique au cours de laquelle la maladie peut être
décelée ;

L’histoire naturelle de la maladie, notamment son évolution de la phase préclinique à
la phase symptomatique, doit être connue ;

Un test diagnostique efficace doit exister ;

Ce test doit être acceptable pour la population ;

Le choix des sujets qui recevront un traitement doit s’opérer selon des critères
préétablis ;

Le coût de la recherche des cas, y compris les frais de diagnostic et de traitement des
sujets reconnus malades, ne doit pas être disproportionné par rapport au coût global
des soins médicaux ;

Il faut assurer une continuité dans la recherche des cas et non la considérer comme
exécutée une fois pour toutes.
De plus, pour être un bon test de dépistage en population de médecine générale, cet examen
doit pouvoir être réalisé au lit du patient chez des sujets ambulatoires par un praticien de soins
primaires (2).
I.2.1.3.
Performances diagnostiques d’un test de dépistage
Les caractéristiques d’un test diagnostique sont de deux types : celles qui sont intrinsèques au
test lui-même et celles dépendant de la population à laquelle ce test est appliqué (22).
32
Parmi les caractéristiques intrinsèques, la sensibilité du test estime la proportion de vrais
positifs chez les sujets malades et la spécificité estime la proportion de vrais négatifs chez les
sujets sains. En dérivent des indices tels que les rapports de vraisemblance positif RV+ et
négatif RV-. Le rapport de vraisemblance positif RV+ permet d’estimer dans quelle mesure la
présence d’une maladie chez un patient est plus plausible après un résultat de test positif. La
formule de calcul est : RV+ =
. Il permet d’évaluer la
probabilité post-test de la maladie recherchée : un RV+ ≥ 10 rendra le diagnostic très probable
(23). Le gain diagnostique est dit faible lorsque 1 < RV+ ≤ 2 ; il est modéré lorsque 2 < RV+
≤ 5 ; il est important lorsque 5 < RV+ ≤ 10 ; il est très important lorsque RV+ > 10 (24). Le
rapport de vraisemblance négatif RV - permet d’estimer dans quelle mesure une maladie chez
un patient est moins plausible après un résultat de test négatif. La formule de calcul est alors :
RV- =
. Il permet d’évaluer la probabilité post-test de la
maladie recherchée : un RV- ≤ 0,1 va quasiment exclure la maladie recherchée (23). Le gain
diagnostique est dit faible lorsque 0,5 ≤ RV- < 1 ; il est modéré lorsque 0,2 ≤ RV- < 0,5 ; il est
important lorsque 0,1 ≤ RV- < 0,2 ; il est très important lorsque RV- < 0,1 (24).
Parmi les caractéristiques liées à la population étudiée, la valeur prédictive positive (VPP) est
la probabilité que le sujet soit réellement malade sachant que son test est positif et la valeur
prédictive négative (VPN) est la probabilité que le sujet soit réellement indemne si son test est
négatif.
La courbe ROC (« Receiver Operating Characteristic ») est une représentation graphique de
la relation entre la sensibilité et la spécificité d’un test pour toutes les valeurs seuils possibles.
L’ordonnée représente la sensibilité et l’abscisse correspond à la quantité (1 – spécificité).
L’exploitation de cette courbe passe par l’aire sous la courbe (ASC) qui permet d’évaluer
33
l’intérêt diagnostique d’un test. On distingue les test d’apport nul (ASC = 0,5), peu
informatifs (0,5 ≤ ASC < 0,7), moyennement informatifs (0,7 ≤ ASC < 0,9), très informatifs
(0,9 ≤ ASC < 1) et parfaits (ASC = 1) (22).
I.2.2. Méthodes historiques de dépistage d’AOMI
I.2.2.1.
Dépistage par interrogatoire
Le dépistage de l’AOMI par interrogatoire ne repose que sur la capacité à déceler une
claudication intermittente. Initialement, le Questionnaire de Rose a été mis au point à la
London School of Hygiene and Tropical Medicine en 1962. Malgré son excellente spécificité
proche de 100%, ce questionnaire présentait une sensibilité faible de 66%.
Le Questionnaire d’Edimbourg (Annexe A) a remplacé le Questionnaire de Rose, grâce à une
sensibilité plus élevé de 91,3% et une spécificité de 99,3% dans le dépistage de la
claudication intermittente des membres inférieurs (Leng GC et Fowkes FG, The Edinburgh
Claudication Questionnaire : an improved version of the WHO/Rose Questionnaire for use in
epidemiological surveys, J Clin Epidemiol 1992).
I.2.2.2.
Dépistage par examen physique
La palpation des pouls et l’auscultation des trajets vasculaires est un examen simple mais peu
reproductible selon Dormandy en 1992, sa sensibilité peut varier de 48% à 90% et sa
spécificité de 70 à 86% selon Magee (25).
34
I.2.3. L’index de pression systolique de cheville (IPS)
L’index de pression systolique (IPS) est initialement décrit par Wilson en 1950. Les premières
études indiquant son utilisation dans le dépistage de l’AOMI ont été réalisées par Carter en
1968 et Yao en 1969.
I.2.3.1.
Définition de la valeur seuil
Selon l’HAS (5), la prévalence de l’AOMI asymptomatique (10 à 20 % au-delà de 55 ans), la
mortalité cardio-vasculaire associée (18 à 30 % de décès à 5 ans) et les moyens thérapeutiques
disponibles, principalement vis-à-vis des facteurs de risque vasculaire, invitent à son
dépistage individuel par une évaluation clinique bien conduite et la mesure systématique de
l'IPS (grade C) chez tous les sujets à risque d’accident cardio-vasculaire (grade C). Le critère
diagnostique retenu est un IPS < 0,90, qui témoigne d'un risque d'accident cardio-vasculaire
proche de celui du claudicant de même IPS (grade C) en même temps qu’il affirme l’AOMI.
L’IPS est donc à la fois un outil de dépistage et un outil de confirmation diagnostique. Le
risque cardio-vasculaire est inversement corrélé à la valeur de l’IPS, notamment en dessous de
1,10, sans effet de seuil (grade C). À l’inverse, un IPS > 1,30 est en faveur d’une
incompressibilité des artères, et constitue également un marqueur indépendant de risque
cardio-vasculaire. La prévalence d’IPS > 1,30 dans la population générale est estimée à 5,5%
(26) et peut atteindre 9,2% dans certaines populations particulièrement exposées au diabète,
comme la cohorte d’indiens d’Amérique de la Strong Heart Study (27).
Le diagnostic d'une AOMI asymptomatique sur la constatation d’un IPS < 0,90 justifie
l’identification et la prise en charge active des facteurs de risque cardio-vasculaire
contrôlables dans le cadre de la prévention secondaire de l’athérosclérose. Cette prise en
35
charge comporte des moyens médicamenteux et non médicamenteux, certains recommandés
sur la seule constatation d’un IPS < 0,90 et d’autres en fonction de la coexistence de facteurs
de risque cardio-vasculaire.
I.2.3.2.
Calcul de l’IPS
L’IPS de chaque membre inférieur est calculé en divisant la valeur de la pression systolique
de cheville, mesurée sur l’Artère Tibiale Antérieure et sur l’Artère Tibiale Postérieure, par la
valeur de pression systolique de l’Artère Humérale. Pour le dénominateur, la valeur à prendre
en compte est la valeur de pression systolique d’Artère Humérale la plus élevée entre la droite
et la gauche. Pour le numérateur, selon les recommandations de l’European Society of
Cardiology de 2011 (28) et de l’American Heart Association de 2012 (29), il est préconisé
d’utiliser la valeur de pression systolique la plus élevée entre celle de l’Artère Tibiale
Antérieure et celle de l’Artère Tibiale Postérieure. Selon ce mode de calcul d’IPS, la
technique de dépistage de référence par doppler a une sensibilité de 79% et une spécificité de
96%, c’est-à-dire un rapport de vraisemblance positif RV+ à 19,75 et un rapport de
vraisemblance négatif à 0,22 (30).
Cependant, Schröder (31) constate que le calcul d’IPS par la pression systolique la plus basse
entre celles des Artères Tibiales Antérieure et Postérieure était associée à une meilleure
sensibilité par rapport à la pression la plus haute (sensibilité : 89% versus 68%) alors que la
spécificité était moins bonne (spécificité : 93% versus 99%) dans le diagnostic d’AOMI.
Par ailleurs, l’étude MESA (32) a évalué l’association entre AOMI et les FRCV en comparant
trois numérateurs différents pour l’IPS : la pression la plus élevée, la plus basse et la moyenne
des Artères Tibiales Antérieure et Postérieure de chaque membre inférieur. L’utilisation de la
36
pression la plus basse conduisait à une association plus faible entre AOMI et FRCV et la
prévalence d’AOMI était 3,95 fois plus importante chez les femmes (14,6% au lieu de 3,7%
avec la pression la plus élevée) et 2,74 fois plus importante chez les hommes (9,3% au lieu de
3,4% avec la pression la plus élevée).
I.2.4. Autres appareils et méthodes de dépistage de l’AOMI
Plusieurs techniques non invasives de mesure de l’IPS ont pu être proposées. La méthode
oscillométrique, initialement développée pour mesurer la pression artérielle humérale,
montrait une bonne corrélation avec la technique de doppler continu (technique de référence)
chez les sujets sains et chez les sujets ayant une AOMI modérée (29). Parmi les techniques de
mesure oscillométrique, Rosenbaum (33) a montré en 2012 une bonne concordance entre la
technique de référence et un appareil automatisé à deux brassards synchronisés, le SCVL
(Screening Cardiovascular Lab). La pléthysmographie a l’inconvénient de ne pouvoir être
réalisée que dans les services spécialisés en médecine vasculaire. La photopléthysmographie a
une bonne corrélation avec la technique de référence mais la reproductibilité n’a pas été
démontrée et la température conditionne cette méthode. L’auscultation des artères jambières
et la palpation des pouls pour évaluer la pression systolique ont montré des résultats
médiocres face à la technique doppler.
37
II. MATERIEL ET METHODE
II.1.
Description de l’étude
Nous avons mis en place une étude observationnelle transversale monocentrique afin de
valider l’utilisation du tensiomètre automatique dans le dépistage de l’AOMI. L’objectif
principal de notre étude était d’évaluer les performances diagnostiques du tensiomètre
automatique par comparaison à la méthode de référence qui associe mesure de la pression
artérielle par tensiomètre manuel à la perception d’un flux artériel par une sonde de doppler
continu. Nos objectifs secondaires étaient de comparer les moyennes d’IPS obtenus par
chacune des deux techniques et de calculer la différence entre ces deux moyennes.
Notre critère de décision pour déclarer un patient malade ou sain a été la valeur mesurée de
l’IPS. Un IPS < 0,9 sur au moins un membre inférieur définissait un patient malade (c’est-àdire présentant une artériopathie oblitérante des membres inférieurs) et un IPS ≥ 0,9 aux deux
membres inférieurs définissait un sujet sain.
Pour la mesure de l’IPS selon la méthode de référence, nous avons procédé comme dans
l’étude MESA (20) en définissant trois modalités différentes de calcul de l’IPS. Chacune
reposait sur un numérateur différent retenu pour ce calcul. « ABI-HIGH » (Ankle Brachial
Index – Highest Systolic Pressure) a permis de calculer l’IPS selon la valeur de pression
systolique la plus élevée entre celle de l’artère tibiale antérieure et celle de l’artère tibiale
postérieure, comme préconisé par les recommandations européennes (28) et américaines (29).
« ABI-LOW » (Ankle Brachial Index – Lowest Systolic Pressure) a retenu la pression
systolique la plus basse entre celle de l’artère tibiale antérieure et celle de l’artère tibiale
postérieure. « ABI-MEAN » (Ankle Brachial Index – Mean Systolic Pressure) s’est appuyée
38
sur la moyenne des pressions systoliques de ces deux artères. Le dénominateur restait le
même pour ces trois modalités : il s’agissait de la valeur la plus élevée entre les pressions
systoliques humérales droite et gauche.
En ce qui concerne la mesure de l’IPS par la méthode à évaluer, c’est-à-dire celle utilisant le
tensiomètre automatique, nous avons défini « ABI-AUTO » (Ankle Brachial Index –
Automated Oscillometric Device) comme étant l’IPS calculé à partir de la pression systolique
de cheville mesurée par le tensiomètre automatique pour chaque membre inférieur. Le même
critère de décision que celui de la méthode de référence a été pris en compte. Un IPS < 0,9 sur
au moins un membre inférieur définissait un sujet malade et un IPS ≥ 0,9 aux deux membres
inférieurs définissait un sujet sain.
II.2.
Formation de l’investigateur
Les mesures ont été réalisées entre décembre 2012 et avril 2013 et menées par un seul
investigateur. Au préalable, l’investigateur a été formé au dépistage de l’AOMI par utilisation
d’un tensiomètre manuel associé à un appareil de doppler continu (méthode de référence).
Cette formation a pu être réalisée au cours d’un semestre d’internat de Médecine Générale au
sein du Service de Médecine Vasculaire du Groupe Hospitalier Paris Saint Joseph.
II.3.
Population étudiée
Les sujets adultes, d’au moins 18 ans, ayant pris un rendez-vous de consultation de Médecine
Générale au Centre de Santé Marie Thérèse, se trouvant au 51 Rue Gambetta, 92240 Malakoff
en France, ont été inclus de manière consécutive, quel que soit le motif de consultation.
39
Les patients ont été exclus si l’âge était inférieur à 18 ans ou s’ils présentaient un antécédent
connu d’AOMI athéromateuse symptomatique au stade d’ischémie d’effort ou d’ischémie
critique chronique, un antécédent connu d’artériopathie oblitérante des membres inférieurs
non athéromateuse, un antécédent de revascularisation artérielle de membre inférieur, un
antécédent de cardiopathie rythmique ou une situation de grossesse évolutive.
II.4.
Appareils de mesure de l’IPS
La méthode de référence de dépistage de l’AOMI a nécessité l’utilisation d’un tensiomètre
manuel de type tensiomètre manopoire Boso Varius (Bosch + Sohn GmbH u. Co. KG,
Allemagne) muni d’un brassard adapté à l’adulte et un doppler vasculaire continu de poche de
type Sonoline C (Spengler SAS, France) avec une sonde de 8 Mégahertz. Le gel de
transmission ultrasonique utilisé était du type Aquasonic 100 (Parker Laboratories, Inc., EtatsUnis).
Un tensiomètre automatique de type OMRON M3 Intellisense (Omron Healthcare Europe
B.V., Pays-Bas) muni d’un brassard adapté à l’adulte a été utilisé pour les mesures
automatiques. Ce tensiomètre automatique est reconnu par l’AFSSAPS comme appareil agréé
de mesure de pression artérielle humérale (Liste des autotensiomètres enregistrés et publiés
depuis le 1er janvier 2006 – Annexe B).
II.5.
Déroulement des mesures
Le dépistage d’AOMI asymptomatique était proposé aux sujets systématiquement après leur
rendez-vous de consultation de médecine générale. Après le recueil du consentement de
40
participation du sujet à l’étude (Annexe C), ce dernier a été installé sur un divan d’examen
médical pour une période de repos initiale de 5 minutes.
Pendant cette phase de repos, la date et l’heure de recueil ont été relevées et un interrogatoire
a été mené sur la recherche de facteurs de risque cardiovasculaire : âge, sexe, antécédent
familial de maladie cardio-vasculaire, tabagisme, diabète et dyslipidémie (Annexe D).
Lors de la phase de mesure, la pression artérielle systolique humérale a été mesurée au niveau
des deux bras à l’aide d’un brassard manuel et d’une sonde de doppler continu (méthode de
référence) et seule la valeur la plus élevée a été retenue. La pression systolique des artères
tibiales antérieure et postérieure a été mesurée par la technique de référence pour chaque
membre inférieur et la valeur la plus élevée, la plus basse et la moyenne des deux ont été
relevées. L’index de pression systolique (IPS) a été calculé en divisant la valeur de pression
systolique de cheville (la plus élevée pour ABI-HIGH, la plus basse pour ABI-LOW et la
moyenne pour ABI-MEAN) par la valeur de pression systolique humérale la plus élevée et
une AOMI a été constatée chez tout sujet ayant un IPS strictement inférieur à 0,90 sur au
moins un membre inférieur.
Puis les pressions artérielles humérales et des chevilles ont été mesurées par le tensiomètre
automatique. Seule la pression systolique humérale la plus élevée a été retenue ainsi que
toutes les valeurs de pression systolique de cheville. L’index de pression systolique mesuré
par la méthode à valider par le tensiomètre automatique (ABI-AUTO) a été calculé en
divisant la valeur de pression systolique de cheville par la valeur de pression systolique
humérale la plus élevée et une AOMI a été constatée chez tout sujet ayant un IPS strictement
inférieur à 0,90 sur au moins un membre inférieur.
41
En cas d’IPS < 0.90, il a été conseillé au sujet de consulter son médecin traitant afin
d’envisager une prise en charge adaptée.
II.6.
Méthode statistique
L’analyse statistique a été faite par le Département de Médecine Générale de la Faculté de
Médecine Pierre et Marie Curie, Université Pierre et Marie Curie Paris VI, sous la direction
du Professeur Luc Martinez, Professeur Associé. Les analyses ont été réalisées d’une part
avec le logiciel Stata/IC 12.1 pour Macintosh de Stata Corporation –USA, numéro de licence
30120548271, et d’autre part avec le module complémentaire XLSTAT version 2014.1.09 du
logiciel Office EXCEL 2010 version 14.0.7116.5000 de Microsoft Corporation.
Les variables qualitatives ont été décrites par le nombre d’observations et le pourcentage de
chaque catégorie. Les variables quantitatives ont été décrites par la moyenne et l’écart type si
elles suivaient une loi normale de distribution, par la médiane et l’écart interquartile en cas de
distribution non normale.
Les comparaisons ont utilisé le test du Chi-deux pour les comparaisons de proportions, le test
t de Student pour les variables continues à distribution normale, les tests non paramétriques en
cas de variable continue ne suivant pas une loi normale de distribution. Pour toutes ces
analyses, les tests étaient bilatéraux avec un risque d’erreur de première espèce alpha à 5 % et
une puissance 1-bêta à 80 %.
Les performances diagnostiques du tensiomètre automatique (outil à valider) dans le
dépistage de l’AOMI ont été évaluées par comparaison à celles de la technique de référence
par doppler. Comme nous avions défini trois modalités différentes de calcul de l’IPS pour la
technique de référence (ABI-HIGH, ABI-LOW et ABI-MEAN), nous avons comparé la
42
mesure de l’IPS par le tensiomètre automatique à chacune de ces trois valeurs d’IPS obtenues
avec la méthode de référence. A chaque fois, les propriétés psychométriques de l’outil à
valider ont été calculées à partir du tableau de contingence. Nous avons ainsi mesuré la
sensibilité, la spécificité, la valeur prédictive positive, la valeur prédictive négative, le rapport
de vraisemblance positif, le rapport de vraisemblance négatif de la méthode de mesure par
tensiomètre automatique. Enfin, pour chacune des trois valeurs de référence de l’IPS, nous
avons étudié les variations de la spécificité et de la sensibilité du test au tensiomètre
automatique. Nous avons ainsi construit une courbe ROC et nous avons mesuré l’aire sous la
courbe (ASC).
Nos dernières analyses ont mesuré l’accord entre les deux méthodes de mesure (méthode de
référence versus méthode par tensiomètre automatique). Pour cela, au lieu d’utiliser le
coefficient de corrélation ou le taux de concordance mesuré par le coefficient kappa de
Cohen, nous avons eu recours à la méthode graphique proposée par Bland et Altman (34).
Cette méthode s’intéresse à la distribution de la différence des valeurs entre les 2 méthodes de
mesure à partir d’un graphe de dispersion de 2 variables (moyenne des 2 mesures versus
différence des 2 mesures). Si la différence des 2 valeurs suit une loi normale de distribution,
alors 95% des valeurs doivent se situer dans l’intervalle compris entre la différence moyenne
± 2 écarts types.
Les données ont été intégrées dans une base de données Office EXCEL 2010 version
14.0.7116.5000 de Microsoft Corporation.
43
II.7.
Ethique
Une information orale et écrite a été fournie à chaque sujet participant à l’étude. Les phases
d’interrogatoire et de mesure de pression artérielle n’ont eu lieu qu’après le recueil écrit du
consentement libre et éclairé du participant. Les données recueillies ont été anonymisées
avant leur traitement informatique.
44
III. RESULTATS
III.1.
Description de la population
III.1.1.
Nombre de sujet analysés
Entre décembre 2012 et avril 2013, nous avons analysé 78 patients de manière consécutive
après vérification des critères d’inclusion et d’exclusion. Cette population se composait de 29
hommes (37%) et de 49 femmes (63%). L’âge moyen ( écart type) de notre population était
de 48 ans ( 16 ans). Les hommes et les femmes avaient en moyenne le même âge (Tableau
1). Les classes d’âges les plus représentées étaient celle des 30-39 ans et celle des 50-69 ans
(Figure 2).
Tableau 1 : Caractéristiques de la population totale
Patients
Tout âge
Total
n (%)
Hommes
n (%)
Femmes
n (%)
78 (100)
29 (37)
49 (63)
20-29 ans
13 (16,67)
7 (8,97)
6 (7,69)
30-39 ans
16 (20,51)
4 (5,13)
12 (15,38)
40-49 ans
7 (8,97)
4 (5,13)
3 (3,85)
50-59 ans
20 (25,64)
5 (6,41)
15 (19,23)
60-69 ans
15 (19,23)
6 (7,69)
9 (11,54)
70-80 ans
7 (8,97)
3 (3,85)
4 (5,13)
Age moyen (ET)
en années
48 (16)
48 (17)
48,5 (16)
45
Proportion de sujets
100%
80%
60%
40%
20%
0%
Tout âge
20-29 ans
30-39 ans
40-49 ans
50-59 ans
60-69 ans
70-80 ans
Femmes
63%
7,69%
15,38%
3,85%
19,23%
11,54%
5,13%
Hommes
37%
8,97%
5,13%
5,13%
6,41%
7,69%
3,85%
Figure 2 : Répartition des individus par classe d’âge
III.1.2.
Facteurs de risque cardio-vasculaire
Dans notre échantillon, 16 sujets (21%) n’avaient aucun facteur de risque cardiovasculaire
(FRCV), 32 sujets (41%) avaient 1 FRCV, 19 sujets (24%) avaient 2 FRCV, 6 sujets (8%)
avaient 3 FRCV, 5 sujets (6%) avaient 4 FRCV (Figure 3). Les FRCV recensés étaient l’âge,
l’hypertension artérielle, le diabète, la dyslipidémie, l’antécédent familial d’événement
cardiovasculaire et le tabagisme actif. En moyenne, nos sujets présentaient un peu plus d’1
FRCV (1,4). Les FRCV prédominants dans cette population étaient le tabagisme (37%), l’âge
(28%) et l’HTA (27%). Les FRCV moins fréquemment observés étaient la dyslipidémie
(23%), le diabète (18%) et les antécédents familiaux d’événement cardiovasculaire (5%)
(Figure 4).
Dans notre échantillon, les hommes présentaient plus souvent que les femmes un diabète
(31% versus 10%), moins souvent l’absence de FRCV (14% versus 24%). Les hommes
46
avaient plus souvent que les femmes une HTA (34% versus 22%). Le pourcentage de sujets
présentant une dyslipidémie était comparable entre les hommes et les femmes (22%).
Proportion de sujets
50,00%
40,00%
30,00%
20,00%
10,00%
0,00%
0 FRCV
1 FRCV
2 FRCV
3 FRCV
4 FRCV
Total
20,51%
41,03%
24,36%
7,69%
6,41%
Hommes
13,79%
44,83%
17,24%
13,79%
10,34%
Femmes
24,49%
38,78%
28,57%
4,08%
4,08%
Figure 3 : Répartition des sujets selon la somme de FRCV et le genre
Proportion de sujets
40,00%
30,00%
20,00%
10,00%
0,00%
Tabac
Age
HTA
Dyslipidé
mie
Diabète
Famille
Aucun
FRCV
Total
37,18%
28,21%
26,92%
23,08%
17,95%
5,13%
20,51%
Hommes
37,93%
31,03%
34,48%
24,14%
31,03%
3,45%
13,79%
Femmes
36,73%
26,53%
22,45%
22,45%
10,20%
6,12%
24,49%
Figure 4 : Répartition des sujets selon le type de FRCV et le genre
47
III.2.
Mesures de l’IPS par la méthode de référence
III.2.1.
Mesures des pressions
Les mesures ont été effectuées sur les 2 membres inférieurs des 78 patients. Pour chaque
membre inférieur, nous avons mesuré la pression systolique de l’artère tibiale antérieure et la
pression systolique de l’artère tibiale postérieure. Sur les 312 mesures potentielles de la
pression artérielle systolique aux membres inférieurs, 2 n’ont pas pu être mesurées car le flux
artériel n’a pas pu être retrouvé par signal doppler au niveau de l’artère tibiale antérieure
droite chez un sujet et au niveau de l’artère tibiale postérieure chez un autre sujet.
L’étendue des pressions systoliques des artères tibiales antérieures (n=155) allait de 85 mm
Hg pour la pression minimale relevée à 210 mm Hg pour la valeur maximale. La pression
artérielle moyenne de l’ensemble des mesures effectuées (n=155) était de 139,7 mm Hg ( 24
mm Hg).
De même, les valeurs de pressions relevées au niveau des artères tibiales postérieures (n=155)
se sont étendues de 102 mm Hg pour la valeur minimale relevée à 220 mm Hg pour la valeur
la plus haute. La moyenne des valeurs des pressions systoliques recueillies était de 148,1 mm
Hg ( 23 mm Hg).
La moyenne des valeurs les plus hautes relevées lors des mesures des pressions systoliques
des artères tibiales antérieure et postérieure était de 150,4 mm Hg ( 23 mm Hg). Chacune
des pressions tibiales maximales a été utilisée comme numérateur pour le calcul d’ABIHIGH.
48
La moyenne des valeurs les plus basses relevées lors des mesures des pressions systoliques
des artères tibiales antérieure et postérieure était de 137,5 mm Hg ( 24 mm Hg). Chacune
des pressions tibiales minimales a été utilisée comme numérateur pour le calcul d’ABI-LOW.
La moyenne des pressions tibiales moyennes (moyenne des pressions artérielles tibiales
antérieure et postérieure) était de 143,9 mm Hg ( 22 mm Hg). Chacune des pressions tibiales
moyennes a été utilisée comme numérateur pour le calcul d’ABI-MEAN.
La pression systolique humérale la plus élevée entre les deux bras a été utilisée pour la
technique de référence. La valeur la plus basse était de 92 mm Hg, la mesure la plus haute de
220 mm Hg et la moyenne de 137,69 mm Hg ( 22 mm Hg). Cette valeur a été utilisée en tant
que dénominateur commun dans le calcul d’ABI-HIGH, ABI-LOW et ABI-MEAN.
III.2.2.
Index de pression systolique
La valeur moyenne des index de pression systolique mesurés sur l’artère tibiale antérieure
était de 1,03 ( 0,14), sa valeur minimale de 0,67 et sa valeur maximale de 1,36.
La valeur moyenne des index de pression systolique mesurés sur l’artère tibiale postérieure
était de 1,08 ( 0,14), sa valeur minimale de 0,80 et sa maximale de 1,47.
L’index de pression systolique ABI-HIGH avait une moyenne de 1,10 ( 0,13). L’index de
pression systolique ABI-LOW avait une moyenne de 1,01 ( 0,14). L’index de pression
systolique ABI-MEAN avait une moyenne de 1,05 ( 0,13).
49
III.2.3.
Diagnostic d’AOMI
III.2.3.1. Diagnostic d’AOMI pour ABI -HIGH
Grâce à la modalité ABI-HIGH, on a identifié 8 mesures d’IPS inférieurs à 0,90 sur les 156
mesures effectuées sur les 2 membres inférieurs des 78 sujets. Ainsi, nous avons dépisté 7
sujets (9% de la population étudiée) avec un diagnostic d’AOMI. Il s’agissait de 2 hommes et
de 5 femmes, âgés en moyenne de 54,3 ans. Ces 7 sujets avaient en moyenne 2,3 FRCV.
L’âge (4 sujets) et l’HTA (4 sujets) étaient les deux FRCV les plus représentés (Tableau 2).
Tableau 2 : Données démographiques et FRCV selon le diagnostic d’AOMI par ABIHIGH
Population n=78
Hommes
Femmes
Age moyen, années
Tabagisme
FRCV Age
HTA
Dyslipidémie
Diabète
Antécédent familial
0 FRCV
1 FRCV
2 FRCV
3 FRCV
4 FRCV
FRCV moyen, n
ABI-HIGH < 0,90
n (%)
7 (9)
2 (7)
5 (10)
54,3
3 (10)
4 (18)
4 (19)
3 (17)
2 (14)
0 (0)
1 (6)
2 (6)
1 (5)
0 (0)
3 (60)
2,3
ABI-HIGH ≥ 0,90
n (%)
71 (91)
27 (93)
44 (90)
47,7
26 (90)
18 (82)
17 (81)
15 (83)
12 (86)
4 (100)
15 (94)
30 (94)
18 (95)
6 (100)
2 (40)
1,3
50
III.2.3.2. Diagnostic d’AOMI pour ABI-LOW
Avec le calcul ABI-LOW, on a relevé 37 IPS inférieurs à 0,90 sur les 156 mesures effectuées
sur les 2 membres inférieurs des 78 sujets. Ceci correspondait à 25 sujets dépistés (32% de la
population étudiée) avec un diagnostic d’AOMI, soit 7 hommes et 18 femmes, avec un âge
moyen de 51 ans. Les sujets de ce groupe cumulaient en moyenne 1,6 FRCV et le facteur de
risque cardiovasculaire prédominant était le tabagisme avec 10 fumeurs dépistés comme ayant
une AOMI. (Tableau 3).
Tableau 3 : Données démographiques et FRCV selon le diagnostic d’AOMI par ABILOW
Population n=78
Hommes
Femmes
Age moyen, années
Tabagisme
FRCV Age
HTA
Dyslipidémie
Diabète
Antécédent familial
0 FRCV
1 FRCV
2 FRCV
3 FRCV
4 FRCV
FRCV moyen, n
ABI-LOW < 0,90
n (%)
25 (32)
7 (24)
18 (37)
51,0
10 (34)
9 (41)
7 (33)
8 (44)
4 (29)
1 (25)
5 (31)
9 (28)
6 (32)
2 (33)
3 (60)
1,6
ABI-LOW ≥ 0,90
n (%)
53 (68)
22 (76)
31 (63)
47,1
19 (66)
13 (59)
14 (67)
10 (56)
10 (71)
3 (75)
11 (69)
23 (72)
13 (68)
4 (67)
2 (40)
1,3
51
III.2.3.3. Diagnostic d’AOMI pour ABI-MEAN
Le calcul de l’IPS avec la modalité ABI-MEAN a retrouvé 19 mesures d’IPS inférieures à
0,90 chez 14 sujets (18% de la population étudiée). Ils se répartissaient en 3 hommes et 11
femmes, avec un âge moyen de 50,7 ans. Ces 14 sujets avaient en moyenne 1,8 FRCV. Les
FRCV les plus retrouvés dans ce groupe étaient l’HTA (6 sujets) et la dyslipidémie (6 sujets)
(Tableau 4).
Tableau 4 : Données démographiques et FRCV selon le diagnostic d’AOMI par ABIMEAN
Population n=78
Hommes
Femmes
Age moyen, années
Tabagisme
FRCV Age
HTA
Dyslipidémie
Diabète
Antécédent familial
0 FRCV
1 FRCV
2 FRCV
3 FRCV
4 FRCV
FRCV moyen, n
ABI-MEAN < 0,90
n (%)
14 (18)
3 (10)
11 (22)
50,7
4 (14)
5 (23)
6 (29)
6 (33)
3 (21)
1 (25)
3 (19)
4 (13)
3 (16)
1 (17)
3 (60)
1,8
ABI-MEAN ≥ 0,90
n (%)
64 (82)
26 (90)
38 (78)
47,8
25 (86)
17 (77)
15 (71)
12 (67)
11 (79)
3 (75)
13 (81)
28 (87)
16 (84)
5 (83)
2 (40)
1,3
52
III.2.4.
Durée de l’examen de référence
La durée de l’examen pour la mesure des pressions artérielles systoliques humérales et aux
membres inférieurs a été mesurée chez les 78 patients. L’étendue des valeurs allait de 4
minutes à 16 minutes, avec une durée moyenne de 7 minutes ( 2 minutes).
III.3.
Mesures de l’IPS par le tensiomètre automatique
III.3.1.
Mesures des pressions
Les mesures ont été effectuées sur les 2 membres inférieurs des 78 patients. Pour chaque
membre inférieur, nous avons mesuré la pression systolique de cheville. La pression artérielle
systolique moyenne au niveau des chevilles était de 148,9 mm Hg ( 20 mm Hg) ; la valeur
minimale relevée était 101 mm Hg et la valeur maximale 218 mm Hg. Chacune des pressions
de cheville a été utilisée comme numérateur pour le calcul d’ABI-AUTO.
La pression systolique humérale mesurée avec le tensiomètre automatique qui a été retenue
pour le calcul de l’IPS était la valeur la plus élevée entre les deux bras. Les valeurs mesurées
se sont étendues de 96 mm Hg à 207 mm Hg avec une moyenne à 133,2 mm Hg ( 18 mm
Hg). Chacune des pressions humérales a été utilisée comme dénominateur pour le calcul
d’ABI-AUTO.
53
III.3.2.
Index de pression systolique
L’index de pression systolique ABI-AUTO, calculé à partir des pressions artérielles mesurées
par la méthode du tensiomètre automatique, a retrouvé des valeurs (n=156) allant de 0,73 à
1,42 avec une valeur moyenne de 1,13 ( 0,12).
III.3.3.
Diagnostic d’AOMI
Sur les 156 mesures d’IPS calculées chez les 78 patients, 6 mesures étaient inférieurs à 0,90,
ce qui nous a permis de dépister 5 sujets (6,4% de la population étudiée) avec une AOMI. Il
s’agissait de 1 homme et de 4 femmes, avec un âge moyen de 57,8 ans. Ces sujets
présentaient en moyenne 2 FRCV. L’âge était le FRCV le plus fréquemment retrouvé (4
sujets).
Tableau 5 : Données démographiques et FRCV selon le diagnostic d’AOMI par ABIAUTO
Population n=78
Hommes
Femmes
Age moyen, années
Tabagisme
FRCV Age
HTA
Dyslipidémie
Diabète
Antécédent familial
0 FRCV
1 FRCV
2 FRCV
3 FRCV
4 FRCV
FRCV moyen, n
ABI-AUTO < 0,90
n (%)
5 (6)
1 (3)
4 (8)
57,8
1 (3)
4 (18)
3 (14)
1 (6)
1 (7)
0 (0)
1 (6)
0 (0)
3 (16)
0 (0)
1 (20)
2,0
ABI-AUTO ≥ 0,90
n (%)
73 (94)
28 (97)
45 (92)
47,7
28 (97)
18 (82)
18 (86)
17 (94)
13 (93)
4 (100)
15 (94)
32 (100)
16 (84)
6 (100)
4 (80)
1,3
54
Durée de l’examen par le tensiomètre automatique
III.3.4.
La durée de l’examen pour la mesure des pressions artérielles humérales et aux membres
inférieurs a été mesurée chez les 78 patients. L’étendue des valeurs allait de 2 minutes à 6
minutes, avec une durée moyenne de 3 minutes ( 35 secondes).
III.4.
Performances de l’IPS par tensiomètre automatique
III.4.1. Performances diagnostiques selon la méthode de référence
ABI-HIGH
La méthode de référence a retrouvé un IPS < 0,9 pour 8 des 156 mesures effectuées (5,1%).
La méthode à valider (tensiomètre automatique) en a retrouvé 3 (1,9%). Les deux méthodes
de mesure d’IPS ont été en accord dans 38% des cas (3/8) pour confirmer l’AOMI et dans
98% des cas (145/148) pour les patients (n=148) qui ne présentaient pas d’AOMI (IPS ≥ 0,9)
(Tableau 6).
Tableau 6 : Comparaison des diagnostics d’AOMI selon la méthode de référence avec la
modalité ABI-HIGH et selon le tensiomètre automatique
Méthode à valider
ABI-AUTO < 0,90
ABI-AUTO ≥ 0,90
Total
Méthode de référence (ABI-HIGH)
AOMI
Pas d’AOMI
3
3
5
145
8
148
Total
6
150
156
55
L’étude des propriétés informationnelles a permis d’estimer les qualités informationnelles
intrinsèque et extrinsèque du tensiomètre automatique pour le calcul de l’IPS, par
comparaison à la méthode de référence en modalité ABI-HIGH (Tableau 9).
Les qualités informationnelles intrinsèques estimées étaient :

Sensibilité = 37,5%, IC95 (intervalle de confiance à 95%) [13,8% ; 69,6%] ;

Spécificité = 98%, IC95 [93,9% ; 99,5%] ;

Rapport de vraisemblance positif (RV+), ou chance de bon diagnostic quand le test est
positif, = 18,50, IC95 [4,41 ; 77,58] ;

Rapport de vraisemblance négatif (RV-), ou chance de bon diagnostic quand le test est
négatif, = 0,64, IC95 [0,37 ; 1,09].
Les qualités informationnelles extrinsèques étaient :

Prévalence observée d’AOMI = 5,1%, IC95 [1,7% ; 8,6%] ;

Valeur prédictive positive (VPP) = 50%, IC95 [10% ; 90%] ;

Valeur prédictive négative (VPN) = 96,7%, IC95 [93,8% ; 99,5%].
L’étude de la performance du test à évaluer (calcul de l’IPS par la mesure des pressions
artérielles au moyen d’un tensiomètre automatique) a été effectuée par l’étude de la courbe
ROC (Receiver Operating Characteristic) (Figure 5). Nous avons obtenu une aire sous la
courbe ASC = 0,831, IC95 [0,690 ; 0,971]. Cette ASC était significativement différente d’une
ASC d’apport nul à 0,5 avec une différence de 0,331 (IC95 [0,190 ; 0,471], p < 0,0001).
L’exploitation de la courbe ROC indiquait que non seulement le tensiomètre automatique était
56
un outil diagnostique intéressant avec un apport informatif significativement non-nul mais
aussi qu’il avait un apport moyennement informatif (0,7 ≤ ASC < 0,9).
ASC=0,831
1
Fraction de vrais positifs (Sensibilité)
0,9
0,8
0,7
0,6
0,5
0,4
0,3
0,2
0,1
0
0
0,2
0,4
0,6
0,8
1
Fraction de faux positifs (1 - Spécificité)
Figure 5 : Courbe ROC pour le tensiomètre automatique (modalité ABI-HIGH)
III.4.2. Performances diagnostiques selon la méthode de référence
ABI-LOW
La méthode de référence a retrouvé un IPS < 0,9 pour 37 des 156 mesures effectuées (23,7%).
La méthode à valider (tensiomètre automatique) en a retrouvé 6 (3,8%). Les deux méthodes
de mesure d’IPS ont été en accord dans 16% des cas (6/37) pour confirmer l’AOMI et pour
tous les patients (n=119) qui ne présentaient pas d’AOMI (IPS ≥ 0,9) (Tableau 7).
57
Tableau 7 : Comparaison des diagnostics d’AOMI selon la méthode de référence avec la
modalité ABI-LOW et selon le tensiomètre automatique
Méthode à valider
ABI-AUTO < 0,90
ABI-AUTO ≥ 0,90
Total
Méthode de référence (ABI-LOW)
AOMI
Pas d’AOMI
6
0
31
119
37
119
Total
6
150
156
L’étude des propriétés informationnelles a permis d’estimer les qualités informationnelles
intrinsèque et extrinsèque du tensiomètre automatique pour le calcul de l’IPS, par
comparaison à la méthode de référence en modalité ABI-LOW (Tableau 9).
Les qualités informationnelles intrinsèques estimées étaient :

Sensibilité = 16,2%, IC95 [7,4% ; 31,6%] ;

Spécificité = 100%, IC95 [96,1% ; 100%] ;

Rapport de vraisemblance positif (RV+) non calculable car il y avait une adéquation
parfaite entre les tests positifs (IPS > 0,9) par les 2 méthodes ;

Rapport de vraisemblance négatif (RV-) = 0,84, IC95 [0,73 ; 0,97].
Les qualités informationnelles extrinsèques étaient :

Prévalence observée d’AOMI = 24%, IC95 [17% ; 31,2%] ;

Valeur prédictive positive (VPP) = 100%, IC95 [54,1% ; 100%] ;

Valeur prédictive négative (VPN) = 79,3%, IC95 [72% ; 85,5%].
58
L’étude de la performance du test à évaluer (calcul de l’IPS par la mesure des pressions
artérielles au moyen d’un tensiomètre automatique) a été effectuée par l’étude de la courbe
ROC (Figure 6). Nous avons obtenu une aire sous la courbe ASC = 0,763, IC95 [0,668 ;
0,859]. Cette ASC était significativement différente d’une ASC d’apport nul à 0,5 avec une
différence de 0,263 (IC95 [0,169 ; 0,358], p < 0,0001). L’exploitation de la courbe ROC
indiquait que non seulement le tensiomètre automatique était un outil diagnostique intéressant
avec un apport informatif significativement non-nul mais aussi qu’il avait un apport
moyennement informatif (0,7 ≤ ASC < 0,9).
ASC=0,763
1
Fraction de vrais positifs (Sensibilité)
0,9
0,8
0,7
0,6
0,5
0,4
0,3
0,2
0,1
0
0
0,2
0,4
0,6
0,8
1
Fraction de faux positifs (1 - Spécificité)
Figure 6 : Courbe ROC pour le tensiomètre automatique (modalité ABI-LOW)
59
III.4.3. Performances diagnostiques selon la méthode de référence
ABI-MEAN
La méthode de référence a retrouvé un IPS < 0,9 pour 19 des 156 mesures effectuées (12,2%).
La méthode à valider (tensiomètre automatique) en a retrouvé 3 (1,9%). Les deux méthodes
de mesure d’IPS ont été en accord dans 16% des cas (3/19) pour confirmer l’AOMI et dans
98% des cas (134/137) pour les patients (n=137) qui ne présentaient pas d’AOMI (IPS ≥ 0,9)
(Tableau 8).
Tableau 8 : Comparaison des diagnostics d’AOMI selon la méthode de référence avec la
modalité ABI-MEAN et selon le tensiomètre automatique
Méthode de référence (ABI-MEAN)
AOMI
Pas d’AOMI
ABI-AUTO < 0,90
3
3
ABI-AUTO ≥ 0,90
16
134
Total
19
137
Méthode à valider
Total
6
150
156
L’étude des propriétés informationnelles a permis d’estimer les qualités informationnelles
intrinsèque et extrinsèque du tensiomètre automatique pour le calcul de l’IPS, par
comparaison à la méthode de référence en modalité ABI-MEAN (Tableau 9).
Les qualités informationnelles intrinsèques estimées étaient :

Sensibilité = 15,8%, IC95 [4,9% ; 38,6%] ;

Spécificité = 97,8%, IC95 [93,4% ; 99,5%] ;

Rapport de vraisemblance positif (RV+) = 7,21, IC95 [1,57 ; 33,2] ;

Rapport de vraisemblance négatif (RV-) = 0,86, IC95 [0,71 ; 1,05].
60
Les qualités informationnelles extrinsèques étaient :

Prévalence observée d’AOMI = 12,2%, IC95 [0,7% ; 17,3%] ;

Valeur prédictive positive (VPP) = 50%, IC95 [10% ; 90%] ;

Valeur prédictive négative (VPN) = 89,3%, IC95 [84,4% ; 94,3%].
L’étude de la performance du test à évaluer (calcul de l’IPS par la mesure des pressions
artérielles au moyen d’un tensiomètre automatique) a été effectuée par l’étude de la courbe
ROC (Figure 7). Nous avons obtenu une aire sous la courbe ASC = 0,768, IC95 [0,662 ;
0,874]. Cette ASC était significativement différente d’une ASC d’apport nul à 0,5 avec une
différence de 0,268 (IC95 [0,162 ; 0,374], p < 0,0001). L’exploitation de la courbe ROC
indiquait que non seulement le tensiomètre automatique était un outil diagnostique intéressant
avec un apport informatif significativement non-nul mais aussi qu’il avait un apport
moyennement informatif (0,7 ≤ ASC < 0,9).
ASC=0,768
1
Fraction de vrais positifs (Sensibilité)
0,9
0,8
0,7
0,6
0,5
0,4
0,3
0,2
0,1
0
0
0,2
0,4
0,6
0,8
1
Fraction de faux positifs (1 - Spécificité)
Figure 7 : Courbe ROC pour le tensiomètre automatique (modalité ABI-MEAN)
61
Tableau 9 : Performances diagnostiques du tensiomètre automatique dans le dépistage
d’AOMI selon les modalités diagnostiques ABI-HIGH, ABI-LOW et ABI-MEAN
Statistique
Valeur par rapport à
ABI-HIGH < 90 [IC95]
Valeur par rapport à
ABI-LOW < 90 [IC95]
Valeur par rapport à
ABI-MEAN < 90 [IC95]
Bien classés
0,949 [0,914 ; 0,983]
0,801 [0,739 ; 0,864]
0,878 [0,827 ; 0,930]
Mal classés
0,051 [0,017 ; 0,086]
0,199 [0,136 ; 0,261]
0,122 [0,070 ; 0,173]
Sensibilité
0,375 [0,138 ; 0,696]
0,162 [0,074 ; 0,316]
0,158 [0,049 ; 0,386]
Spécificité
0,980 [0,939 ; 0,995]
1,000 [0,961 ; 1,000]
0,978 [0,934 ; 0,995]
Fraction de faux positifs
0,020 [0,000 ; 0,043]
0,000 [0,000 ; 0,000]
0,022 [0,000 ; 0,046]
Fraction de faux négatifs
0,625 [0,351 ; 0,899]
0,838 [0,725 ; 0,951]
0,842 [0,693 ; 0,991]
Prévalence
0,051 [0,017 ; 0,086]
0,237 [0,170 ; 0,304]
0,122 [0,070 ; 0,173]
VPP
0,500 [0,100 ; 0,900]
1,000 [1,000 ; 1,000]
0,500 [0,100 ; 0,900]
VPN
0,967 [0,938 ; 0,995]
0,793 [0,729 ; 0,858]
0,893 [0,844 ; 0,943]
RV+
18,500 [4,412 ; 77,575]
Non calculable
7,211 [1,567 ; 33,189]
RV-
0,638 [0,373 ; 1,092]
0,838 [0,727 ; 0,965]
0,861 [0,708 ; 1,048]
15,000 [5,063 ; 44,438]
4,839 [3,547 ; 6,601]
4,688 [2,014 ; 10,911]
29,000 [5,251 ; 160,146]
Non calculable
8,375 [1,747 ; 40,148]
Risque relatif
Odds ratio
62
III.5.
Comparaison des deux techniques
III.5.1. Comparaison des IPS par tensiomètre automatique et par
méthode de référence (modalité ABI-HIGH)
La comparaison graphique par nuage de points des mesures d’IPS par le tensiomètre
automatique ABI-AUTO avec celles de la méthode de référence avec la modalité ABI-HIGH
a montré que le tensiomètre automatique évaluait l’IPS comme la méthode de référence
(Figure 8).
La comparaison graphique par nuage de points de la moyenne des mesures d’IPS par les deux
méthodes à la différence des mesures entre les deux méthodes de mesure d’IPS a montré une
différence moyenne de 0,024 point d’IPS entre les deux méthodes. D’autre part, les limites
d’agrément allaient de -0,2 à +0,3 (Figure 9).
La moyenne des ABI-HIGH obtenue par la technique de référence était de 1,10 et la moyenne
des ABI-AUTO était de 1,12. Cette différence était statistiquement significative (d = 0,024
IC95 [0,005 ; 0,043], p = 0,016).
63
1,5
1,4
1,3
ABI-AUTO
1,2
1,1
1
0,9
0,8
0,7
0,7
0,8
0,9
1
1,1
1,2
1,3
1,4
1,5
ABI-HIGH
Figure 8 : Corrélation entre les IPS par tensiomètre automatique ABI-AUTO et les IPS
par technique de référence (modalité ABI-HIGH)
0,4
Différence (ABI-AUTO - ABI-HIGH)
0,3
0,2
0,1
0
0,8
0,9
1
1,1
1,2
1,3
1,4
-0,1
-0,2
-0,3
-0,4
-0,5
Moyenne (ABI-HIGH + ABI-AUTO)/2
Biais
IC Biais (95%)
IC (95%)
Figure 9 : Graphique de Bland et Altman pour l’évaluation de la concordance des
mesures d’IPS entre tensiomètre automatique ABI-AUTO et technique de référence
ABI-HIGH
64
III.5.2. Comparaison des IPS par tensiomètre automatique et par
méthode de référence (modalité ABI-LOW)
La comparaison graphique par nuage de points des mesures d’IPS par le tensiomètre
automatique ABI-AUTO avec celles de la méthode de référence avec la modalité ABI-LOW a
montré que le tensiomètre automatique surévaluait l’IPS (Figure 10).
La comparaison graphique par nuage de points de la moyenne des mesures d’IPS par les deux
méthodes à la différence des mesures entre les deux méthodes de mesure d’IPS a montré une
différence moyenne de 0,119 point d’IPS entre les deux méthodes. D’autre part, les limites
d’agrément allaient de -0,1 à +0,4 (Figure 11).
La moyenne des ABI-LOW obtenue par la technique de référence était de 1,01 et la moyenne
des ABI-AUTO était de 1,12. Cette différence était statistiquement significative (d = 0,119
IC95 [0,098 ; 0,139], p < 0,0001).
65
1,5
1,4
1,3
ABI-AUTO
1,2
1,1
1
0,9
0,8
0,7
0,6
0,6
0,7
0,8
0,9
1
1,1
1,2
1,3
1,4
1,5
ABI-LOW
Figure 10 : Corrélation entre les IPS par tensiomètre automatique ABI-AUTO et les IPS
par technique de référence (modalité ABI-LOW)
0,6
Différence (ABI-AUTO - ABI-LOW)
0,5
0,4
0,3
0,2
0,1
0
0,7
0,8
0,9
1
1,1
1,2
1,3
1,4
-0,1
-0,2
Moyenne (ABI-LOW + ABI-AUTO)/2
Biais
IC Biais (95%)
IC (95%)
Figure 11 : Graphique de Bland et Altman pour l’évaluation de la concordance des
mesures d’IPS entre tensiomètre automatique ABI-AUTO et technique de référence
ABI-LOW
66
III.5.3. Comparaison des IPS par tensiomètre automatique et par
méthode de référence (modalité ABI-MEAN)
La comparaison graphique par nuage de points des mesures d’IPS par le tensiomètre
automatique ABI-AUTO avec celles de la méthode de référence avec la modalité ABI-MEAN
a montré que le tensiomètre automatique surévaluait l’IPS (Figure 12).
La comparaison graphique par nuage de points de la moyenne des mesures d’IPS par les deux
méthodes à la différence des mesures entre les deux méthodes de mesure d’IPS a montré une
différence moyenne de 0,071 point d’IPS entre les deux méthodes. D’autre part, les limites
d’agrément allaient de -0,15 à +0,3 (Figure 13).
La moyenne des ABI-HIGH obtenue par la technique de référence était de 1,05 et la moyenne
des ABI-AUTO était de 1,12. Cette différence était statistiquement significative (d = 0,071
IC95 [0,053 ; 0,089], p < 0,0001).
67
1,6
ABI-AUTO
1,4
1,2
1
0,8
0,6
0,6
0,8
1
1,2
1,4
1,6
ABI-MEAN
Figure 12 : Corrélation entre les IPS par tensiomètre automatique ABI-AUTO et les IPS
par technique de référence (modalité ABI-MEAN)
0,5
Différence (ABI-AUTO - ABI-MEAN)
0,4
0,3
0,2
0,1
0
0,8
0,9
1
1,1
1,2
1,3
1,4
-0,1
-0,2
-0,3
Moyenne (ABI-MEAN + ABI-AUTO)/2
Biais
IC Biais (95%)
IC (95%)
Figure 13 : Graphique de Bland et Altman pour l’évaluation de la concordance des
mesures d’IPS entre tensiomètre automatique ABI-AUTO et technique de référence
ABI-MEAN
68
III.5.4.
Comparaison des durées de mesures
La comparaison des durées d’examen entre les deux méthodes a montré une différence de 4
minutes. La durée d’examen par le tensiomètre automatique était 2,2 fois plus courte que celle
par la méthode de référence (3 minutes versus 7 minutes, p < 0,0001).
69
IV. DISCUSSION
IV.1.
Rappel des principaux résultats
Les valeurs de l’IPS obtenues par la méthode de mesure avec le tensiomètre automatique
étaient systématiquement plus élevées que celles obtenues par la méthode de référence, quelle
que soit la modalité retenue (ABI-HIGH, ABI-LOW, ABI-MEAN) pour la méthode de
référence.
L’analyse des qualités métrologiques de la mesure de l’IPS avec le tensiomètre automatique
pour une valeur seuil de 0,90 a montré que cette technique avait une sensibilité de 37,5% sur
la modalité ABI-HIGH, 16,2% sur la modalité ABI-LOW et 15,8% sur la modalité
intermédiaire ABI-MEAN, une spécificité de 98% sur la modalité ABI-HIGH, 100% sur la
modalité ABI-LOW et 97,8% sur la modalité intermédiaire ABI-MEAN. Pour une fréquence
de la maladie dans la population de 5,1%, les VPP et VPN étaient respectivement de 50% et
de 96,7% ; pour une prévalence de 12,2%, elles étaient de 50% et de 89,3% ; pour une
prévalence de 23,7%, elles étaient de 100% et de 79,3% (Tableau 9).
L’analyse de la courbe ROC a montré que la performance du tensiomètre automatique
s’étendait de 76,3% (modalité ABI-LOW) à 83,1% (modalité ABI-HIGH) avec une
performance intermédiaire de 76,8% sur la modalité ABI-MEAN.
L’étude de la relation sensibilité versus 1 – spécificité a montré que la meilleure performance
du test à valider était obtenue pour une valeur seuil de l’IPS à 0,99 quand il est comparé à la
méthode de référence sur les modalités ABI-HIGH (sensibilité 62,5% et spécificité 89,2%) et
ABI-LOW (sensibilité 45,9% et spécificité 96,6%) et une valeur seuil d’IPS à 1,11 quand il
70
est comparé à la méthode de référence sur la modalité ABI-MEAN (sensibilité 84,2% et
spécificité 65%).
IV.2.
Population de l’étude
Selon les recommandations de l’HAS (5), le dépistage de l’AOMI athéromateuse au stade
asymptomatique doit être proposé à tous les adultes à risque d’accident cardiovasculaire, sans
définir précisément le niveau de risque d’accident cardiovasculaire à partir duquel un
dépistage serait intéressant. Cela est justifié par une prévalence d’AOMI asymptomatique de
10 à 20% au-delà de 55 ans, une mortalité cardiovasculaire associée de 18 à 30% à 5 ans et la
disponibilité de moyens thérapeutiques.
Dans le TASC II (4), il est recommandé de proposer un dépistage par IPS chez : les sujets
ayant des jambes symptomatiques à l’effort ; les sujets entre 50 et 69 ans présentant d’autres
FRCV ; tous les sujets de plus de 70 ans ; les sujets ayant un risque d’événement
cardiovasculaire à 10 ans estimé entre 10 et 20% selon SCORE adapté à la population (35) ou
le score de Framingham (36). Les auteurs du TASC II ont ainsi retrouvé une prévalence de
29% d’AOMI dans cette population ciblée.
Dans notre travail, les patients ont été inclus de manière consécutive afin de garantir un
échantillonnage correspondant à une population consultant en médecine générale pour toutes
raisons confondues. Sur les 78 patients inclus, on constate qu’ils cumulaient une moyenne de
1,4 FRCV. Cette moyenne est à 1,3 dans la population ayant un IPS ≥ 0,90 alors qu’elle varie
entre 1,6 et 2,3 dans la population ayant un IPS < 0,90. Le dépistage serait sans doute plus
efficace s’il était ciblé sur les personnes présentant au moins 2 FRCV ou s’il correspondait à
71
la population ciblée du TASC II, tant pour le tensiomètre automatique que pour la méthode
doppler en considérant la pression la plus élevée (modalité ABI-HIGH).
Dans une étude australienne similaire à la nôtre (37), Nelson a inclus des sujets âgés d’au
moins 45 ans avec une pathologie cardiovasculaire documentée ou au moins trois FRCV et la
prévalence d’AOMI retrouvée dans cette population était de 21,5%.
IV.3.
Prévalence observée de l’AOMI
Avec la modalité ABI-HIGH, nous avons retrouvé une proportion d’AOMI asymptomatique
de 8,97% (6,90% des hommes et 10,20% des femmes). Ces patients artériopathes cumulaient
2,3 FRCV en moyenne. En comparaison, Schröder (30) constatait une prévalence de 35,65%
(77 sujets ayant une AOMI confirmée par écho-doppler avec un ABI-HIGH < 0,90 sur 216
sujets de plus de 40 ans susceptibles de présenter une pathologie vasculaire). Boccalon (1), en
2000, retrouvait déjà une prévalence en France de 8,08% parmi 8115 sujets asymptomatiques
âgés de 40 à 80 ans avec au moins un FRCV en calculant l’IPS avec la valeur de pression
systolique la plus élevée entre celles des artères tibiales antérieure et postérieure comme
numérateur. Cette modalité ABI-HIGH est celle qui est recommandée par l’European Society
of Cardiology (28) et l’American Heart Association (29) dans le dépistage de l’AOMI.
Nous avons constaté une prévalence de 32,05% d’AOMI en prenant comme critère de calcul
la modalité ABI-LOW (24,14% des hommes et 36,73% des femmes). Les sujets ainsi dépistés
comme artériopathes cumulaient 1,6 FRCV. Le fait de choisir un seuil plus bas pour l’examen
de référence entraîne une augmentation du nombre de cas avec une IPS < 0,90 par l’examen
de référence (n=25). Schröder (31) retrouvait une prévalence de 46,30% en utilisant ABILOW comme critère de calcul (100 sujets ayant une AOMI confirmée par écho-doppler avec
72
un ABI-LOW < 0,90 sur un total de 216 sujets). Les recommandations de l’American Heart
Association de 2012 (29) signalent que le choix de cette modalité expose au risque de
surdiagnostic en limitant le nombre de faux-négatifs (augmentation de la sensibilité) et en
augmentant le nombre de faux-positifs (diminution de la spécificité) avec un impact important
en termes de gestion des ressources et de coûts. Par rapport à l’intérêt de ce dépistage dans
l’évaluation du risque cardiovasculaire, la modalité ABI-LOW permet de recenser plus de
patients mais avec un risque cardiovasculaire global moins important car il détecte des
anomalies très précoces.
La modalité ABI-MEAN indiquait des résultats intermédiaires entre ABI-HIGH et ABI-LOW
avec une prévalence estimée d’AOMI asymptomatique de 17,95% (10,34% des hommes et
22,45% des femmes). Les sujets artériopathes avaient 1,8 FRCV en moyenne. Le choix de la
modalité ABI-MEAN repose sur l’étude d’Aboyans (38) qui constate que ce seuil est associé
à une meilleure reproductibilité intra- et inter-opérateur. Le fait d’harmoniser les mesures
réalisées par un même opérateur sur plusieurs sujets et les mesures réalisées par plusieurs
opérateurs sur un même sujet est intéressant en pratique clinique (diminution des biais de
mesure) et pour les protocoles de recherche (facilité de comparaison de cohortes).
L’IPS par tensiomètre automatique, ABI-AUTO, a permis d’observer une prévalence
d’AOMI asymptomatique de 6,41% (3,45% des hommes et 8,16% des femmes) avec des
sujets artériopathes ayant en moyenne 2 FRCV.
73
IV.4.
Validation du tensiomètre automatique
Le tensiomètre automatique possède une très bonne précision diagnostique avec 94,9% (IC95
[91,4% ; 98,3%]) des sujets correctement classés lorsqu’il est comparé à l’examen de
référence avec la modalité ABI-HIGH, c’est-à-dire lorsque le calcul de l’IPS pour un membre
inférieur par la technique de référence utilise comme numérateur la valeur de pression
systolique la plus élevée entre celles des artères tibiales antérieure et postérieure, comme
préconisé par les recommandations actuelles.
Sur cette même modalité ABI-HIGH, les rapports de vraisemblance du tensiomètre
automatique semblent intéressants (Tableau 9). Le rapport de vraisemblance positif RV+, soit
le rapport entre la probabilité d’avoir un IPS<0,9 par le tensiomètre automatique (test positif)
chez les sujets malades et celle d’avoir un IPS<0,9 par le tensiomètre automatique (test
positif) chez les sujets sains, vaut 18,5. Un RV+ supérieur à 10 constitue un gain diagnostique
très important (24). Le rapport de vraisemblance négatif RV-, soit le rapport entre la
probabilité d’avoir un IPS ≥ 0,9 par le tensiomètre automatique (test négatif) chez les sujets
malades et celle d’avoir un IPS ≥ 0,9 par le tensiomètre automatique (test négatif) chez les
sujets sains vaut 0,6. Un RV- compris entre 0,5 et 1 correspond à un gain diagnostique faible
mais non-nul (24). Pour mieux évaluer ces performances diagnostiques, nous pouvons les
situer par rapport à celles d’autres examens de dépistage utilisés dans une pratique de
médecine générale. Le dosage quantitatif des D-dimères par méthode ELISA au seuil de 500
ng/mL a un RV+ de 1,67 (gain diagnostique faible pour affirmer le diagnostic) mais un RVde 0,08 (gain diagnostic très important pour exclure le diagnostic) dans le diagnostic de
thrombose veineuse profonde et un RV+ de 1,62 mais un RV- de 0,05 dans le diagnostic
d’embolie pulmonaire (39). Le dépistage de la pathologie coronarienne par ECG lors d’une
épreuve d’effort sur tapis roulant a un RV+ de 3,57 et un RV- de 0,34 (40). Dans le dépistage
74
du cancer colorectal, la recherche de saignement occulte dans les selles par test
immunologique a un RV+ de 13,10 et un RV- de 0,23 (41).
En étudiant les courbes ROC du tensiomètre automatique lorsqu’il est comparé à la technique
de référence, nous avons constaté que l’ASC s’étendait de 76,3% (IC95 [66,9% ; 85,8%] sur
la modalité ABI-LOW à 83,1% (IC95 [69% ; 97,1%] sur la modalité ABI-HIGH. Le
tensiomètre automatique a un apport moyennement informatif puisque 70% ≤ ASC < 90%
avec un meilleur résultat sur la modalité ABI-HIGH. Ces données suggèrent que le
tensiomètre automatique peut constituer une solution potentielle dans le dépistage de l’AOMI
chez les sujets asymptomatiques dans une pratique de médecine générale, c’est-à-dire dans
une population à faible prévalence de la maladie, alors qu’il devient moins informatif lorsque
la prévalence augmente.
Cependant, la corrélation et la concordance sont insuffisantes entre le tensiomètre
automatique et la technique de référence, peu importe le seuil choisi. On note des différences
significatives lorsque les moyennes de ABI-AUTO et ABI-LOW sont comparées (différence
à 0,119, p<0,0001) et lorsque les moyennes de ABI-AUTO et ABI-MEAN sont comparées
(différence de 0,071, p<0,0001). Cependant, la comparaison entre ABI-AUTO et ABI-HIGH
montre une différence de 0,024 entre leurs moyennes (p = 0,016). Cette différence est
significative mais avec un p>0,01.
Enfin, la durée de mesure l’IPS par le tensiomètre automatique est significativement plus
courte de 2,2 fois (p < 0,001) par rapport à celle de la technique de référence.
75
IV.5.
Validité extrinsèque
Nos résultats sont en accord avec ceux d’autres études cherchant à évaluer l’utilisation du
tensiomètre automatique dans le dépistage de l’AOMI. En 2008, Aboyans (42) comparait la
méthode doppler et le tensiomètre automatique en utilisant la valeur de pression systolique la
plus élevée entre celles des artères tibiales antérieure et postérieure comme numérateur dans
le calcul d’IPS. Il constatait alors que le tensiomètre automatique donnait des valeurs plus
élevées que celles obtenues par la méthode doppler réalisées et que la différence entre les
deux méthodes était significative chez l’un des deux investigateurs (IPS moyen à 1,03  0,26
par la méthode doppler versus 1,09  0,31 par le tensiomètre automatique, p < 0,05).
Cependant, la population d’étude (n = 54) comportait 19 claudicants (35%) et la prévalence
d’AOMI était de 31%. Hamel (43) évaluait en 2010 la fiabilité du tensiomètre automatique
chez des sujets de plus de 65 ans hospitalisés et constatait que la concordance entre
tensiomètre automatique et la mesure d’IPS par doppler était mauvaise (différence entre les
moyennes = 0,08, p<0,0001). La valeur utilisée pour le calcul d’IPS par doppler était la
pression systolique la plus élevée entre les Artères Tibiales Antérieure et Postérieure, soit
ABI-HIGH.
Dans l’étude transversale australienne (37), publiée en 2012, évaluant la performance
diagnostique du tensiomètre automatique sur une population de médecine générale, Nelson
retrouvait une spécificité élevée (92%) ainsi qu’une forte VPN (90%), une bonne précision
diagnostique (84%) mais une sensibilité modeste (62%), comme la VPP (67%) dans une
population à forte prévalence d’AOMI asymptomatique (21,5%). L’ASC de l’étude de la
courbe ROC était de 87% alors que les rapports de vraisemblance étaient RV+ 7,3 et RV0,42. Ces chiffres suggèrent que cet examen a peu de valeur pour la confirmation
diagnostique de la maladie mais est intéressant pour l’infirmer dans une population de sujets à
76
haut risque cardiovasculaire (sujets d’au moins 45 ans avec soit une pathologie
cardiovasculaire documentée, soit 3 FRCV). Cette même étude constatait une faible
concordance, malgré une bonne corrélation, entre le tensiomètre automatique et la technique
de référence. On remarque que la pression systolique de cheville utilisée pour le calcul d’IPS
correspondait à la valeur la plus basse entre celles des Artères Tibiales Antérieure et
Postérieure, soit ABI-LOW, et que la prévalence de l’AOMI était plus élevée dans cette
population ciblée par rapport à la population de notre étude.
Par ailleurs, le tensiomètre automatique et la méthode doppler ont été comparés au vrai gold
standard, l’artériographie, avec le critère de calcul ABI-HIGH sur 158 membres inférieurs
chez des sujets de plus de 30 ans adressés pour une AOMI symptomatique (ischémie d’effort
ou ischémie critique) (44). Les résultats pour le tensiomètre automatique montraient une
sensibilité de 97%, une spécificité de 89%, une VPP à 98%, une VPN à 86%, un RV+ de 8,82
et un RV- de 0,03 alors que les résultats pour la méthode doppler indiquaient une sensibilité
de 95%, une spécificité de 56%, une VPP à 91%, une VPN à 68%, un RV+ de 2,16 et un RVde 0,09. Ces résultats suggèrent que le tensiomètre automatique a une meilleure précision
diagnostique que la méthode doppler mais les investigations avaient été réalisées par des
praticiens qui n’avaient pas été préalablement formés à l’utilisation du doppler continu.
Simon montre d’ailleurs que la formation de praticiens non-spécialistes à l’utilisation de la
sonde doppler permet d’augmenter l’efficacité du dépistage d’AOMI (45).
IV.6.
Limites de l’étude
Les sujets consultant dans un centre de médecine générale ont été inclus dans ce travail de
manière consécutive. Ce point de méthode a été respecté afin d’éviter un biais de sélection.
Tous les sujets inclus ont été dépistés en utilisant la technique de référence puis le tensiomètre
77
automatique, ceci assure un échantillonnage parfaitement apparié, cependant on peut
considérer qu’un biais de mesure n’a pas été suffisamment pris en compte devant la
réalisation systématique de la technique de référence avant l’utilisation du tensiomètre
automatique. Le fait de n’avoir qu’un seul investigateur permet de ne pas être observateurdépendant dans les mesures de pression mais peut aussi constituer un biais de mesure.
Par ailleurs, dans notre étude, le seuil pour indiquer un IPS pathologique est un IPS < 0,90.
Or, un IPS > 1,30 est considéré comme pathologique du fait de la médiacalcose qui peut se
voir chez les patients diabétiques. Cette médiacalcose est liée à une mortalité cardiovasculaire plus élevée et limite l’interprétation de l’IPS (46). Ainsi, chez le diabétique ayant
une médiacalcose, des investigations complémentaires sont nécessaires pour l’interprétation
diagnostique et l’évaluation hémodynamique (47).
IV.7.
Intérêts et retombées potentielles
Dans l’étude ATTEST (48), étude française observationnelle transversale multicentrique,
analysant 8475 patients consultant en médecine générale, Priollet constate en 2003 que seuls
17% des sujets présentant une AOMI ou une autre maladie cardiovasculaire ont pu bénéficier
de mesure de pression de chevilles et de calcul d’IPS en cabinet de médecine générale au
moment du diagnostic. Parmi les raisons évoquées quant à la faible réalisation de l’IPS en
médecine générale (49), celles qui sont les plus significatives sont le coût du matériel
(p<0,0001), le manque de maîtrise de l’IPS (p<0,0001) et la prescription systématique d’un
écho-doppler artériel des membres inférieurs (p<0,0001). Les autres raisons répertoriées sont
la difficulté de réaliser l’IPS, la méconnaissance des indications de l’IPS et la durée de la
mesure.
78
Or, l’AOMI est une maladie qui répond aux critères de dépistage énoncés par l’OMS (21).
Les critères concernant l’outil de dépistage lui-même nécessitent d’être améliorés devant les
causes de la faible réalisation de l’IPS. L’intérêt du tensiomètre automatique est que c’est un
outil qui ne nécessite pas de formation particulière pour son utilisation. L’examen est plus
rapide à effectuer. L’appareil est moins coûteux que le doppler continu nécessaire pour
mesurer l’IPS par la technique de référence actuelle (55 euros versus 210 euros). De plus, les
performances diagnostiques et la rapidité de mesure de l’IPS par tensiomètre automatique
suggèrent que cet outil pourrait être utilisé dans le cadre du dépistage de l’AOMI, à défaut
d’un IPS par méthode doppler correctement réalisé. La spécificité de 98%, la VPN de 96,7%
et un RV- à 0,638 permettent d’infirmer l’AOMI si l’IPS ≥ 0,90 et de rassurer le sujet dépisté.
Il s’agit donc d’un bon test pour dépister la maladie. Pour affirmer la maladie, sa performance
est moins bonne puisque près de 6 malades sur 10 ne sont pas identifiés (1 – Se = 0,625).
Mais la confiance dans le test positif est très élevée puis que le test ne se trompe qu’une fois
sur 18 lorsqu’il est positif (Tableau 9).
Le test de dépistage de l’AOMI par tensiomètre automatique est donc un bon test dans les
populations où la prévalence de l’AOMI asymptomatique est faible (peu de faux négatifs, très
peu de faux positifs). Pour les populations à risque cardiovasculaire plus élevé chez qui la
prévalence de l’AOMI est plus grande, on privilégiera un dépistage par la méthode de
référence en raison du plus grand nombre de faux négatifs avec le dépistage par la méthode du
tensiomètre automatique. Ceci a aussi un intérêt en santé publique car cette technique permet
de réduire le nombre de sujets qui nécessiteront la poursuite des explorations diagnostiques
pour confirmer ou infirmer le diagnostic et de cibler la population nécessitant un traitement de
prévention secondaire de pathologie cardiovasculaire.
79
IV.8.
Questions soulevées
D’un point de vue de santé publique, l’intérêt du dépistage de l’AOMI chez le patient
asymptomatique et celui de l’instauration d’un traitement chez un patient porteur d’une
AOMI asymptomatique nécessitent plus d’études (50). Une récente étude de modélisation
médico-économique néerlandaise (51), a comparé deux stratégies : le dépistage et le
traitement de sujets ayant une AOMI asymptomatique contre l’absence de dépistage et de
traitement au stade asymptomatique de la maladie. La stratégie consistant à dépister et à
traiter est dominante car elle permet un gain de 0,07 année de vie ajustée par la qualité de vie
(QALY) et une réduction efficace du coût de traitement de 1503 euros pour chaque patient
ayant une AOMI asymptomatique traitée par une faible dose d’aspirine. En transposant les
résultats de cette étude à la population française adulte (au moins 18 ans), estimée à 51,2
millions d’habitants au 1er janvier 2014, avec une prévalence d’AOMI asymptomatique que
nous avons estimé à 6,41% avec le tensiomètre automatique, nous obtiendrions une réduction
du coût de traitement de 4,9 milliards d’euros si le dépistage et le traitement de l’AOMI
asymptomatique étaient systématiquement appliqués.
Notre travail consistait à comparer deux techniques de dépistage et à évaluer les performances
diagnostiques du tensiomètre automatique dans une population de médecine générale tout
venant. Les FRCV ont été relevés dans les conditions réelles de pratique comme des données
d’interrogatoire sans la possibilité d’avoir accès à des résultats chiffrés, notamment pour la
dyslipidémie. Ceci a empêché le calcul d’un risque cardio-vasculaire absolu par le score de
Framingham (36) ou par SCORE (35), adaptés à la population française. On peut envisager
d’autres investigations sur des patients ayant entre 2 et 3 FRCV ou un score de Framingham
entre 10% et 20% d’événement cardiovasculaire à 10 ans.
80
V. CONCLUSION
L’objectif de notre travail était d’évaluer la technique de mesure de l’IPS par tensiomètre
automatique par rapport à la technique de référence dans le dépistage de l’AOMI
asymptomatique dans une population de médecine générale.
A travers cette étude observationnelle transversale monocentrique, nous avons constaté que le
tensiomètre automatique avait une performance diagnostique intéressante dans le dépistage de
l’AOMI quand il était comparé à la méthode de référence par doppler continu en modalité
ABI-HIGH, c’est-à-dire lorsque le calcul de l’IPS pour la méthode de référence utilisait au
numérateur la valeur de pression systolique la plus élevée entre celles des artères tibiales
antérieure et postérieure de chaque membre inférieur. Avec un seuil d’IPS < 0,90 définissant
une AOMI, le tensiomètre automatique possédait alors une précision diagnostique de 94,9%,
une sensibilité de 37,5%, une spécificité de 98%, une valeur prédictive positive de 50%, une
valeur prédictive négative de 96,7%, un rapport de vraisemblance positif à 18,5 et un rapport
de vraisemblance négatif à 0,6. Avec cette spécificité, cette valeur prédictive négative et ces
rapports de vraisemblance, le tensiomètre automatique pourrait être utile dans le cadre du
dépistage, notamment chez les sujets ayant entre 2 et 3 facteurs de risque cardiovasculaire, car
il permettrait de ne pas poursuivre inutilement les investigations chez les sujets ayant un IPS ≥
0,9 sauf chez les sujets diabétiques avec un IPS > 1,3, l’IPS étant peu fiable chez les sujets
diabétiques porteurs de médiacalcose.
Cependant, le tensiomètre automatique souffre d’une mauvaise corrélation avec la technique
de référence actuelle par méthode doppler dans le dépistage de l’AOMI asymptomatique,
même si la comparaison avec ABI-HIGH montre une différence moindre avec p>0,01. Par
ailleurs, le tensiomètre automatique permet un gain de temps en réduisant le temps de mesure
81
de plus de moitié, ne nécessite pas de formation préalable ni l’achat de matériel dédié à ce
dépistage.
Nos données montrent que le tensiomètre automatique n’est pas équivalent à la méthode
doppler. Cependant, elles suggèrent que le tensiomètre automatique pourrait être utilisé
comme test de dépistage de l’AOMI asymptomatique en médecine générale tel qu’il est
recommandé. Actuellement, certains praticiens ne réalisent pas ce dépistage pour différentes
raisons : coût du matériel, manque de maîtrise de la technique de référence par méthode
doppler, méconnaissance des indications de l’IPS et durée de mesure trop longue dans le
cadre d’une consultation.
82
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ANNEXES
Annexe A : Questionnaire d’Edimbourg pour le dépistage d’AOMI au stade d’ischémie
d’effort (claudication intermittente). Elaboré par Leng GC et Fowkes FG (J Clin Epidemiol
1992). Adapté et validé en français par Lacroix P et Aboyans V (Arch Mal Cœur Vaiss 2002).
89
Annexe B : Liste des autotensiomètres enregistrés et publiés depuis le 1er janvier 2006 AFFSAPS, mise à jour par l’Agence Nationale de Sécurité du Médicament en Août 2012
90
91
92
93
94
Annexe C : Fiche d’information et de recueil du consentement des participants
95
Annexe D : Fiches de recueil des données d’interrogatoire et de mesure
96
97
TABLEAUX
Tableau 1 : Caractéristiques de la population totale ................................................................ 45
Tableau 2 : Données démographiques et FRCV selon le diagnostic d’AOMI par ABI-HIGH
.................................................................................................................................................. 50
Tableau 3 : Données démographiques et FRCV selon le diagnostic d’AOMI par ABI-LOW
.................................................................................................................................................. 51
Tableau 4 : Données démographiques et FRCV selon le diagnostic d’AOMI par ABI-MEAN
.................................................................................................................................................. 52
Tableau 5 : Données démographiques et FRCV selon le diagnostic d’AOMI par ABI-AUTO
.................................................................................................................................................. 54
Tableau 6 : Comparaison des diagnostics d’AOMI selon la méthode de référence avec la
modalité ABI-HIGH et selon le tensiomètre automatique ....................................................... 55
Tableau 7 : Comparaison des diagnostics d’AOMI selon la méthode de référence avec la
modalité ABI-LOW et selon le tensiomètre automatique ........................................................ 58
Tableau 8 : Comparaison des diagnostics d’AOMI selon la méthode de référence avec la
modalité ABI-MEAN et selon le tensiomètre automatique ..................................................... 60
Tableau 9 : Performances diagnostiques du tensiomètre automatique dans le dépistage
d’AOMI selon les modalités diagnostiques ABI-HIGH, ABI-LOW et ABI-MEAN .............. 62
98
FIGURES
Figure 1 : Mesure de l’Index de Pression Systolique (IPS), calculé en divisant la pression
systolique en cheville par la pression systolique humérale (extrait de ESC Guidelines on the
diagnosis and treatment of peripheral artery diseases, Eur Heart J. 2011 Nov2;32(22):2851–
906)........................................................................................................................................... 25
Figure 2 : Répartition des individus par classe d’âge............................................................... 46
Figure 3 : Répartition des sujets selon la somme de FRCV et le genre ................................... 47
Figure 4 : Répartition des sujets selon le type de FRCV et le genre ........................................ 47
Figure 5 : Courbe ROC pour le tensiomètre automatique (modalité ABI-HIGH) ................... 57
Figure 6 : Courbe ROC pour le tensiomètre automatique (modalité ABI-LOW) .................... 59
Figure 7 : Courbe ROC pour le tensiomètre automatique (modalité ABI-MEAN) ................. 61
Figure 8 : Corrélation entre les IPS par tensiomètre automatique ABI-AUTO et les IPS par
technique de référence (modalité ABI-HIGH) ......................................................................... 64
99
Figure 9 : Graphique de Bland et Altman pour l’évaluation de la concordance des mesures
d’IPS entre tensiomètre automatique ABI-AUTO et technique de référence ABI-HIGH ....... 64
Figure 10 : Corrélation entre les IPS par tensiomètre automatique ABI-AUTO et les IPS par
technique de référence (modalité ABI-LOW) .......................................................................... 66
Figure 11 : Graphique de Bland et Altman pour l’évaluation de la concordance des mesures
d’IPS entre tensiomètre automatique ABI-AUTO et technique de référence ABI-LOW........ 66
Figure 12 : Corrélation entre les IPS par tensiomètre automatique ABI-AUTO et les IPS par
technique de référence (modalité ABI-MEAN) ....................................................................... 68
Figure 13 : Graphique de Bland et Altman pour l’évaluation de la concordance des mesures
d’IPS entre tensiomètre automatique ABI-AUTO et technique de référence ABI-MEAN ..... 68
100
SUMMARY
CONTEXT. The gold standard screening test of lower extremity arterial disease (LEAD) is
poorly undertaken by General Practitioners. This study focused on the diagnostic accuracy of
an automated oscillometric device compared to the gold standard method.
DESIGN. A cross-sectional study compared the two methods on 3 calculation modes: ABIHIGH with the highest ankle pressure, ABI-LOW with the lowest pressure and ABI-MEAN
with the mean pressure.
RESULTS. 78 subjects were included (156 legs). The ABI<0.9 group had between 1.6 and
2.3 cardiovascular risk factors while the ABI≥0.9 group had 1.3 cardiovascular risk factors.
On ABI-HIGH mode, the automated oscillometric device showed sensibility 37.5%,
specificity 98% and a significant difference with the gold standard (d=0.024, p=0.016). On
ABI-LOW mode, sensibility was 16.2%, specificity 100% and a significant difference with
the gold standard was noted (d=0.119, p<0.0001). On ABI-MEAN mode, sensibility was
15.8%, specificity 97.8% and a significant difference with the gold standard was found
(d=0.071, p<0.0001). The automated oscillometric device was 2.2 times faster in measuring
the ABI (p<0.0001).
CONCLUSIONS. The automated oscillometric device is not equivalent to the gold standard
Doppler method in asymptomatic LEAD screening. But on ABI-HIGH mode, results showed
that the automated oscillometric device could be used as an alternative screening test in a
population with 2 to 3 cardiovascular risk factors, limiting the investigations for subjects with
ABI≥0.9, except for diabetic subjects with ABI>1.3 who need further exploration. This
technique can help to broaden the asymptomatic LEAD screening by primary care physicians.
Keywords
RAMEAU indexing language:
General practice; Arterial diseases - - Screening; Blood pressure; Preventive medicine; Lower
extremities - - Blood vessels - - Disease.
MeSH thesaurus:
General practice; Peripheral arterial disease; Ankle brachial index; Screening.
101
RESUME
CONTEXTE. La méthode de référence de dépistage de l’artériopathie oblitérante des
membres inférieurs est peu utilisée en médecine générale. Cette étude évalue les performances
diagnostiques du tensiomètre automatique par comparaison à la méthode de référence.
METHODE. Une étude transversale compare ces deux techniques sur 3 modalités de calcul
d’IPS : ABI-HIGH avec la pression de cheville la plus élevée, ABI-LOW avec la plus basse et
ABI-MEAN avec la moyenne.
RESULTAT. 78 sujets ont été inclus (156 jambes). Les sujets avec IPS<0,9 cumulaient de
1,6 à 2,3 facteurs de risque cardiovasculaire et les sujets avec IPS≥0,9 en cumulaient 1,3. Sur
la modalité ABI-HIGH, le tensiomètre automatique avait une sensibilité=37,5% et une
spécificité=98% avec une différence entre les deux techniques d=0,024 (p=0,016). Sur la
modalité ABI-LOW, il avait une sensibilité=16,2% et une spécificité=100% avec une
différence entre les deux techniques d=0,119 (p<0,0001). Sur la modalité ABI-MEAN, il avait
une sensibilité=15,8% et une spécificité=97,8% avec une différence entre les deux techniques
d=0,071 (p<0,0001). La durée de mesure était 2,2 fois plus courte pour le tensiomètre
automatique (p<0,0001).
CONCLUSION. Le tensiomètre automatique n’est pas équivalent à la méthode de référence
pour dépister une AOMI asymptomatique. Mais quand il est comparé à la méthode de
référence sur la modalité ABI-HIGH, les résultats montrent qu’il peut servir de test de
dépistage chez les sujets ayant entre 2 et 3 facteurs de risque cardiovasculaire et permet de ne
pas poursuivre l’exploration chez les sujets ayant un IPS≥0,9 sauf chez les diabétiques avec
IPS>1,3 qui nécessitent d’emblée des examens complémentaires.
Mots-clés
Langage d’indexation RAMEAU :
Médecine générale ; Artères Maladies - - Dépistage ; Pression artérielle ; Médecine
préventive ; Membres inférieurs - - Vaisseaux sanguins - - Maladie.
Thésaurus MeSH :
Médecine générale ; Artériopathie des membres inférieurs ; Index de pression systolique ;
Dépistage.
102