Maison Hamel-Bruneau

Transcription

Maison Hamel-Bruneau
1
Le salon de la famille Bruneau.
Collection Anne Bruneau.
Recherche et rédaction
Denyse Légaré et Paul Labrecque
Conception graphique
Laframboise Design
Remerciements
Anne Bruneau
Société d’histoire de Sainte-Foy
Réalisation et édition
Division de la culture, du loisir et de la vie communautaire
Arrondissement de Sainte-Foy-Sillery-Cap-Rouge
Ville de Québec
A3-016-2011
En couverture
Map of Quebec and its Environs, from Actual & Original Survey (détail).
John Adams, 1822. Bibliothèque et Archives nationales du Québec,
Centre d’archives de Québec, D-363-Québec-1822-26.
Maison Hamel-Bruneau. Photo : Félix Genêt-Laframboise, 2010
Dépôt légal : 2011
Bibliothèque et Archives nationales du Québec
Bibliothèque et Archives Canada
ISBN 978-2-89552-066-5
2
Un cottage pittoresque
Un site enchanteur...............................................................2
La terre ancestrale des Pelletier.........................................3
Anne Gasnier, baronne de Monceaux...............................4
Aux mains des Britanniques.................................................5
La famille Hamel.......................................................................6
René Stanislas-de-Koska Hamel........................................6
Michel Hamel père....................................................................7
Michel Hamel fils.......................................................................7
Des artistes dans la famille...................................................8
Un relais de campagne chez les Hamel.........................8
Le lotissement d’une terre agricole..................9
Kilgraston : un domaine, une ferme, une grève..........9
Hamelville......................................................................................9
La maison Hamel-Bruneau............................................10
Une résidence estivale d’inspiration britannique..... 10
Un cottage orné de style néoclassique.........................12
Les dépendances.....................................................................14
Le cottage et ses occupants.....................................15
En location durant l’été........................................................16
Enfin habité toute l’année..................................................18
De plus en plus confortable...............................................19
Les Bruneau, derniers résidants......................................20
Un centre d’exposition
et de diffusion culturelle.........................................24
3
Un site enchanteur
Essentiellement agricole sous le Régime français, le secteur
de la maison Hamel-Bruneau s’ouvre à la villégiature au
­milieu du XIXe siècle. En 1929, l’inauguration d’une route
carrossable sur le pont de Québec amorce une ère nouvelle.
Le chemin Saint-Louis devient une voie de communication
achalandée. Il est désormais possible d’habiter toute l’année
des maisons qu’on louait autrefois pendant la saison estivale.
La Maison Hamel-Bruneau vers 1985.
Archives de la Ville de Québec, fonds Ville de Sainte-Foy.
4
La maison Hamel-Bruneau est représentative de cette
­évolution. Destinée à la villégiature, elle est louée pendant la
belle saison, puis aménagée comme résidence principale et
habitée à l’année. Ses occupants successifs ont su apprécier
son environnement paisible et mettre en valeur son site
­enchanteur.
La terre ancestrale des Pelletier
10
Des terres sont concédées à l’ouest de l’actuelle côte de
Sillery à partir de 1637. La seigneurie de Sillery est érigée en
1651, puis l’arrière-fief de Monceaux en 1656. Les terres
seigneuriales forment la côte Saint-François-Xavier, qui
s’étend jusqu’à la seigneurie de Gaudarville (Cap-Rouge).
8
16
En 1645, le gouverneur Charles Huault de Montmagny avait
concédé à Nicolas Pelletier une terre de 50 arpents sur la
côte Saint-François-Xavier de Sillery. Le charpentier est
arrivé à Québec en 1636 avec son épouse, Jeanne de Voisy,
et leurs enfants, Jean et François. Tout en défrichant sa terre,
Pelletier travaille sur des chantiers importants, notamment à
l’église Notre-Dame-de-la-Paix et au château Saint-Louis en
1647 et 1648.
4
3
6
15
2
9
12
5
14
Vers 1660, Pelletier cesse d’exercer son métier et demeure­
à Sillery. Avec son fils François, il possède alors une
centaine d’arpents, en plus d’une part de la commune de
­Saint-François-Xavier, établie en 1653 par les Jésuites.
1 Chemin qui conduit à Québec ou chemin de Cap-Rouge
2 Chemin qui conduit de Québec à Saint-Augustin
3 Chemin qui conduit de Sainte-Foy à Lorette
7
4 Chemin qui conduit de Lorette à Québec
5 Route Saint-Ignace (chemin de rang)
13
6 Route Saint-Michel (chemin de rang)
7 Grande Allée (extrémité des terres de la côte Saint-François)
8 Rivière Saint-Charles
1
1
11
9 Seigneurie de Gaudarville
10 Seigneurie Saint-Gabriel
11 Fief de Saint-Michel
12 Terres de Saint-François
13 Côte Saint-François
14 Côte Saint-Ignace
15 Côte Saint-Michel
16 Côte Saint-Pierre
Seigneurie de Sillery. Plan de l’arpenteur Ignace Plamondon père, 13 mars 1754.
Bibliothèque et Archives nationales du Québec, Centre d’archives de Québec.
5
Anne Gasnier, baronne de Monceaux
Armoiries des Ruette d’Auteuil L’écu est orné « d’azur au chevron d’or
accompagné de deux étoiles à cinq
rais d’argent en chef et d’une gerbe
d’or en pointe »; le cimier montre
un homme « habillé d’azur, colleté
et ceinturé d’or, et tenant dans sa
dextre (main droite) une étoile à cinq
rais d’argent et dans sa senestre (main
gauche) une gerbe d’or ».
En 1640, les Hospitalières de l’Hôtel-Dieu font construire un
hôpital à l’extrémité nord-est de l’anse de Sillery, entre la
pointe Saint-Joseph et le ruisseau Saint-André (ou SaintLaurent). À cette terre de 16 arpents, Montmagny ajoute une
étendue de 120 arpents sur le promontoire. En 1649, la
terre est achetée par Anne Gasnier, veuve de Jean de Clément
du Vuault, baron de Monceaux. Érigée en arrière-fief en
1656, la terre de Monceaux est affermée (louée à un fermier)
par la propriétaire, qui en confie la gestion à son gendre.
Source: Jacques Meurgey de Tupigny. Armorial de la généralité de Paris
dressé par Charles d’Hozier en exécution de l’édit de novembre 1696...
Mâcon, 1966.
Les terres de François Pelletier, dit Antaya, et de Nicolas
Pelletier sont achetées par Denis Joseph Ruette d’Auteuil en
1669 et 1673. Françoise, fille de Nicolas, et son époux,
Sébastien Liénard, dit Durbois, conservent toutefois leur
­
­terre dans le voisinage. Ils rachètent sans doute des terres
des Pelletier, puisque des Liénard et Dubois sont voisins du
sieur d’Auteuil selon une carte de 1709.
La terre ancestrale des Pelletier dans la seigneurie de Sillery, d’après la
carte levée par Gédéon de Catalogne et dressée par Jean-Baptiste de ­Couagne
en 1709. À cette époque, L. Liénard occupe la terre (censive colorée) où sera
construite la maison Hamel-Bruneau. Bibliothèque et Archives nationales du
Québec, Centre d’archives de Québec.
1 Ancienne terre
des Pelletier
2 Arrière-fief de Monceaux
7
3
6
2
4
5 Côte Saint-François
6 Côte Saint-Ignace
7 Côte Saint-Michel
5
6
3 Domaine de
la seigneurie de Sillery
4 Grande Allée
1
A
nne Gasnier, dévouée à la colonisation
Anne Gasnier débarque au Canada avec sa fille, Claire
­Françoise, et son gendre, Denis Joseph Ruette d’Auteuil. En
1655, elle consent à un mariage blanc (sans relations
­sexuelles) avec Jean Bourdon, éminent ingénieur, arpenteur,
cartographe, commerçant et explorateur, devenu veuf, père
de sept jeunes enfants.
En 1657, Claire Françoise de Clément du Vuault obtient la
­séparation de biens et rentre à Paris. Pendant la traversée,
elle donne naissance à son fils, prénommé François M
­ adeleine
Fortuné. En 1661, après un séjour en France, Ruette
d’Auteuil revient avec son fils à Québec, sans avoir convaincu
son épouse de les accompagner.
Aux mains des Britanniques
George Ross achète le terrain à l’issue de la guerre de Sept
Ans (1756-1763). En 1785, Murdoch Stuart, trésorier de
l’armée britannique, acquiert l’ancienne terre des Pelletier et
l’arrière-fief de Monceaux, reconstituant la propriété foncière
de Ruette d’Auteuil. Héritière du domaine, sa fille Angelica
épouse John McNider, originaire de Kilmarnock dans l’Ayrshire
en Écosse. La villa imposante qu’ils font construire avant
1815 prend ainsi le nom de New Kilmarnock.
Après la mort de Jean Bourdon en 1668, Anne Gasnier fait
plusieurs voyages en France pour recruter des filles du roi.
À leur arrivée à Québec, elle leur fournit le gîte et le couvert
dans sa maison de la basse ville. Marie de l’Incarnation la
décrit comme « la mère des misérables et l’exemple de toutes
sortes de bonnes œuvres ».
La maison Kilmarnock, jadis au cœur d’un grand domaine paysager.
Photo : Les Alliés, 2007.
Signatures au bas du contrat de mariage entre Guillaume Thibault et
Madeleine François, dressé par le notaire Guillaume Audouart, dit SaintGermain, au fort Saint-Louis à Québec, le 16 novembre 1654. On reconnaît
notamment les signatures du sieur de Lauson, Anne Gasnier, Ruette d’Auteuil,
Claire Françoise de Clément du Vuault et Jean Bourdon. Bibliothèque et
Archives nationales du Québec, Centre d’archives de Québec.
7
La famille Hamel
René Stanislas-de-Koska Hamel
En 1793, Stuart conserve l’arrière-fief de Monceaux et vend
la terre voisine à l’ouest au cultivateur René Stanislasde-Koska Hamel. Elle s’étend sur quatre arpents de front à
partir du fleuve Saint-Laurent jusqu’au « trait-quarré », qui
correspond à l’ancienne route Saint-Ignace (boulevard
­Laurier). La vente inclut une maison, deux granges et une
étable construites en bois.
Hamel et son épouse, Marie-Louise Sédillot, dit Montreuil,
« se donnent » à leur fils aîné, Michel, le 18 mai 1800.
Selon la coutume, celui-ci s’engage à les loger, nourrir, vêtir
et soigner jusqu’à la fin de leur vie.
H
amel, de père en fils
René Stanislas-de-Koska Hamel (né en 1737), marié
en 1772 avec Marie-Louise Sédillot, dit Montreuil (en
2e noces). Ils ont cinq enfants : Michel, François-Xavier
(né en 1786), Thomas, Marie et Marie-Louise.
Michel Hamel (né en 1775), marié en 1800 avec
Charlotte Élot, dit Julien. Ils ont trois enfants : Michel, Julie
(qui épousera François-Xavier Gingras) et Louise.
Première page de l’acte de vente d’une terre de Murdoch Stuart et son épouse
Angélique Cartier à René Stanislas-de-Koska Hamel, le 21 octobre 1793,
devant le notaire Pierre Louis Deschenaux. Bibliothèque et Archives nationales
du Québec, Centre d’archives de Québec.
8
Michel Hamel fils (né vers 1806), marié en 1832 avec
Hortense Couture. Ils ont cinq enfants : Frédéric, Flore,
Pierre Napoléon, Alex et Rodolphe.
Frédéric Hamel (né vers 1833), marié en 1856 avec Marie
Parent. Ils ont neuf enfants : Hortense Célestine, Stanislas,
Flore, Virginie, Philias, Anna, Célina, Marie-Louise et
­Évariste.
Michel Hamel père
En 1830, Michel Hamel, cultivateur et capitaine de milice,
et Charlotte Élot, dit Julien, donnent à leur fils Michel (né en
1806) leur terre, avec une maison de ferme en bois, les granges, les étables et les autres bâtiments qui y sont construits.
La donation comprend aussi les meubles, les ustensiles de
cuisine, l’argenterie, l’outillage agricole, les animaux et tous
les autres actifs en leur possession. Selon le recensement de
1831, Michel Hamel (père), son épouse et leurs trois enfants
(Michel, Julie et Louise) y habitent toujours. On dénombre
aussi sept bêtes à cornes, trois chevaux et deux cochons.
Michel Hamel fils
Michel Hamel ne cultive pas la terre à la suite de son père.
Entre 1842 et 1857, elle est louée successivement aux
­fermiers Raymond Goulet, James Walsh, Patrick M. Crossin
et Henry Moss. En signant les baux, Hamel exige que le
­locataire tienne feu et lieu, c’est-à-dire qu’il vive et travaille
sur la ferme sous peine d’annulation du bail. Selon les t­ ermes
du bail signé en 1842, Hamel déclare exploiter une auberge
dans la résidence familiale, se réservant « le droit de loger
dans la petite maison (…) à chaque partie qui se donnerait
soit de danse ou de réunions de clubs dans la grande
­maison ». Il porte aussi un intérêt particulier à l’embellissement de sa propriété, se réservant le droit de planter des
­arbres et conservant un jardin et un verger pour son usage
personnel. La côte du Verger tire son nom de la plantation de
Michel Hamel, située dans le voisinage.
Michel Hamel participe au progrès de son époque en diversifiant ses activités. En 1846, il exploite une carrière de pierre.
Le grès de Sillery et de Cap-Rouge est utilisé dans la construction des fortifications (enceinte et citadelle) de ­Québec et de
résidences. En 1851, il est mesureur de bois dans les anses
de Sillery. Il habite une maison en bois d’un étage et demi
avec son épouse Hortense et leurs cinq ­enfants, ses père et
mère, âgés respectivement de 76 et 71 ans, ainsi que deux
serviteurs. Une autre maison est inhabitée sur leur ­
terre.
Propriétaire d’immeubles à Québec, Hamel devient juge de
paix et fera partie du premier conseil municipal de S
­ ainte-Foy
en 1855.
W. et F. Wilson, B. Conway et D. Corrigan, mesureurs de bois. Michel Hamel fut l’un des rares francophones
à exercer ce métier au XIXe siècle. Archives de la Ville de Québec, fonds de la Ville de Sillery.
9
Un relais de campagne chez les Hamel
Théophile Hamel (1817-1870), autoportrait, vers 1837.
Séminaire de Québec.
Quelques cultivateurs se font aubergistes pour offrir le gîte et
le couvert aux voyageurs. On trouve ce type d’établissement
aux environs de Québec. L’auberge Jolifou, peinte en une
­série de variantes par Cornelius Krieghoff, est particulièrement célèbre. On connaît aussi la Blue House sur le « chemin
de la petite rivière Saint-Charles », la maison au pied du cône
(pain de sucre) à Montmorency et celle de Déry à Lorette.
La maison de « Koska Hamel », située à Cap-Rouge ou
­Carouge (à l’ouest de l’arrière-fief de Monceaux), sert également d’auberge. Le Driving Club, formé vers 1829 sous
­l’administration de sir James Kempt, en avait fait l’un de ses
relais de campagne. Après une longue course au départ de la
place d’Armes à Québec, la coutume voulait que les ­membres
s’y arrêtent pour s’offrir une bonne rasade de mulled wine, un
vin épicé appelé « sang gris » par nos ancêtres.
Des artistes dans la famille
Cousin germain de Michel Hamel fils, Théophile Hamel,
fils de François-Xavier (né en 1786) et de Françoise Routhier,
est un des peintres les plus renommés à Québec au
XIXe siècle. Élève d’Antoine Plamondon, il aurait réalisé
­quelque 2 000 portraits. Son neveu, Eugène Hamel (18451932), est ­également un portraitiste reconnu.
C haud ou froid, ce vin?
Boisson très forte en usage dans les Antilles, le sang gris
(prononcé « singri ») se fait traditionnellement avec du vin
rouge, du sucre, du jus de citron, un peu de cannelle et de
clou de girofle, beaucoup de muscade et une croûte de pain
rôtie. Quand tous les ingrédients ont macéré, on passe la
liqueur au linge fin. Contrairement aux Antilles, où cette
­
­boisson est considérée rafraîchissante, on sert ici le sang gris
chaud pour se remettre d’une randonnée en hiver.
10
Cornelius Krieghoff (1815-1872), Early Canadian Homestead, Winter, 1859.
Collection Sobey.
Le lotissement
d’une terre agricole
Au milieu du XIXe siècle, la grande paroisse de Notre-Damede-Foy présente un caractère champêtre. Villas et cottages
apparaissent graduellement sur les terres moins fertiles du
coteau Sainte-Geneviève. Sur le « chemin de Québec au cap
Rouge », qui prendra le nom de chemin Saint-Louis, on ­trouve
Kilgraston (vers 1800), New Kilmarnock (avant 1815), Redcliffe (1820), Thornhill (1823), Sous-les-Bois (1830), Benmore (1834), Spencer Wood (1835), Bardfield (1838-1840),
Woodfield (1842), Spencer Grange (1844), Bagatelle (ou
Spencer Cottage) et Clermont (1848), Beauvoir (1849), ainsi
que Cataraqui, Dornal Cottage et Kirk Ella (1850).
Kilgraston : un domaine, une ferme, une grève
En 1844, la terre agricole des Hamel porte le nom de
Kilgraston Farm sur le bail du cultivateur James Walsh.
­
Le marchand Henry Morgan aurait habité une villa appelée
Kilgraston (aux environs de l’actuelle rue Morgan) au début
du XIXe siècle. Vers 1850, cette résidence appartient
à ­
Narcisse Fortunat Belleau, maire de Québec de 1850
à 1853, membre du Conseil législatif de 1852 à 1867 et
­premier lieutenant-gouverneur du Québec de 1867 à 1873.
En 1845, Michel Hamel cède ses droits sur environ six
­arpents et trois perches de grève en contrebas de Kilgraston
aux marchands de bois Charles Ross et John Sharples. Hamel
agit sans doute de bonne foi, mais les commissaires
aux biens des Jésuites contestent cette entente, soutenant
que toutes les grèves de Sillery appartiennent à la Couronne.
En fait, la terre des Hamel est limitée au sud par l’escarpement, d’où l’on a extrait le grès pour construire la citadelle
de Québec entre 1820 et 1830.
Hamelville
En 1848, Michel Hamel morcelle la partie sud de la vieille
ferme de Kilgraston. La côte Ross (autrefois appelée Hamel
ou Bridgewater) relie Hamelville, hameau toujours à l’état
embryonnaire, au chemin du Foulon. Trois rues sont ouvertes,
selon les plans d’assureurs. Toutefois, le ralentissement de
l’industrie navale et du commerce du bois réduit le besoin
d’habitations ouvrières. Selon toute vraisemblance, seulement cinq à dix maisons sont bâties à Hamelville sur un
lotissement prévu pour une cinquantaine à l’origine. Il ne reste
que quelques traces archéologiques de ce développement aux
environs de la côte Ross.
Les environs de la maison Hamel-Bruneau au XIX e siècle, d’après Contourned Plan of the Environs of Quebec – Canada East, de H. S. Sitwell et W. F. D. Jervois en 1866. Avant
d’être morcelée, la terre des Hamel s’étendait du boulevard Laurier au sommet de l’escarpement, entre les côtes Ross et du Verger. Carte : Andrée Héroux, géographe historienne
11
La maison Hamel-Bruneau
Alors que les villas et cottages se multiplient sur le chemin
Saint-Louis, il n’est pas surprenant que Michel Hamel
délimite un terrain pour bâtir une résidence saisonnière,
qu’il pourra vendre ou louer. Sur un bail signé en novembre
1857, il est fait mention d’une « maison nouvellement
construite, du côté nord du chemin Saint-Louis ». Selon toute
vraisemblance, il s’agit de la maison Hamel-Bruneau, édifiée
cette même année ou la précédente.
Une résidence estivale d’inspiration britannique
On admet généralement que le cottage est introduit dans
l’architecture québécoise à la suite des villas, dont la
­
première est construite en 1781 pour le gouverneur
­
­Haldimand, près de la chute Montmorency. Il accueille des
invités ou abrite le gérant d’un domaine ou d’une entreprise.
Inspiré du cottage britannique, conçu pour servir de ­résidence
estivale au citadin désireux de fuir la promiscuité et la chaleur de la ville, ce type architectural présente deux variantes :
le cottage rustique, proposant une version a­ méliorée de la
maison de l’habitant, et le cottage orné, issu du mouvement
pittoresque.
L’architecte, s’il en est un, et le constructeur de la maison
Hamel-Bruneau demeurent inconnus. En 1857, Michel
­Hamel est mesureur de bois. Cette activité saisonnière lui
laisse passablement de temps pour vaquer à d’autres occupations. Il connaît bien le bois, matériau de base du bâtiment,
et sa famille compte plusieurs menuisiers, notamment son
cousin Samuel Hamel, qui avait appris son métier de son
père Thomas, et son beau-frère François-Xavier Gingras.
La Maison Hamel-Bruneau vers 1985. On aperçoit le poulailler, à l’arrière
(dépendance basse, à droite). Ville de Québec.
12
Beauséjour, un cottage rustique aujourd’hui disparu. Il était situé sur le
chemin Sainte-Foy, à l’ouest de l’église Notre-Dame-de-Foy. Dessin tiré de
James MacPherson Le Moine, Maple Leaves. Canadian History and Quebec
Scenery, IIIe série, 1865, p. 102.
Vues de l’arrière de la maison. Ville de Québec.
13
Un cottage orné de style néoclassique
La maison Hamel-Bruneau se dresse sur un vaste terrain.
Le bâtiment construit en madriers posés sur le cant
comporte un rez-de-chaussée à peine dégagé du sol, coiffé
d’un toit en pavillon largement ­
débordant, qui couvre la
galerie courant sur trois côtés. ­
Quatre fenêtres à battants
sont réparties symétriquement de part et d’autre du portail
central, inondant de lumière les deux plus grandes pièces
situées à l’avant. En façade, la toiture est percée de trois
lucarnes à croupe. Deux hautes cheminées, maçonnées au
milieu des murs latéraux, d
­ ominent l’édifice.
Les quatre pièces du rez-de-chaussée se répartissent autour
d’un hall central, où l’escalier tournant mène au comble.
L’annexe arrière, perpendiculaire au corps principal selon son
axe central, confère au plan la forme d’un T. Elle abrite la
cuisine, signalée par la présence d’une troisième cheminée,
ainsi qu’une salle de séjour, ajoutée au milieu du XXe siècle
(partie couverte sur le plan).
L’élégant portail de la maison. Ville de Québec.
Plan axonométrique de la maison.
Dessin : Éric J. Tanguay.
14
Du point de vue formel, la maison Hamel-Bruneau se r­ attache
au cottage britannique de la fin du XVIIIe siècle. Plus qu’un
style architectural, le mouvement pittoresque repose sur
l’harmonie des interventions humaines dans l’environnement
naturel. Le bâtiment principal et ses dépendances d
­ oivent
contribuer à la composition du paysage. Ils sont implantés le
long d’allées sinueuses et ombragées, sur un vaste terrain
agrémenté d’arbres, d’arbustes, de plates-bandes, d’un étang
ou même d’un petit ruisseau. La galerie couverte par un toit
débordant, le treillis décoratif pouvant supporter des plantes
grimpantes et les grandes fenêtres favorisent la communion
avec la nature pendant les belles journées d’été.
Le cottage appartient aussi au style Regency popularisé en
Angleterre pendant la régence du prince de Galles, futur roi
George IV, à la fin du règne de George III, de 1811 à 1820.
Son néoclassicisme, dérivé du style Adam simplifié,
se c­ aractérise par la symétrie des composantes, la sobriété
de l’ensemble et l’élégant portail central comportant des
panneaux latéraux vitrés et une imposte. Au Québec,
le cottage orné est parfois appelé cottage anglo-normand,
puisqu’il synthétise les deux traditions ; chez nos voisins,
il prend le nom d’Ontario Regency Cottage.
En 2004, la maison dans son environnement naturel. Ville de Québec.
15
Les dépendances
À l’origine, la propriété comprenait un hangar, des étables et
d’autres bâtiments, dont un kiosque, favorisant le contact
avec la nature. Ces dépendances ont été remplacées ou
­démolies au fil du temps.
L’ancien poulailler et l’ancien puits vers 1986.
Photo : Alain Côté. Société d’histoire de Sainte-Foy.
L’ancienne grange-écurie vers 1986.
Photo : Alain Côté. Société d’histoire de Sainte-Foy.
16
Le cottage au début des années 1980. Ville de Québec.
Le cottage et ses occupants
Comme ses enfants ne semblent pas intéressés aux travaux
de ferme, Michel Hamel se départit graduellement de la terre
familiale. Après avoir loti Hamelville et vendu Kilgraston
en 1848, il construit le cottage dans le but évident d’en tirer
des revenus de location ou de vendre une autre partie de
sa ­propriété.
Michel Hamel n’a jamais occupé le cottage. En 1861,
il r­ éside à proximité, dans une maison en bois de deux é­ tages,
avec son épouse, ses père et mère, ses fils Pierre Napoléon
(Peter), commerçant, et Alex, apprenti, ainsi qu’une ­servante.
Son fils aîné, Frédéric, mesureur de bois, habite une autre
maison en bois d’un étage et demi (sans doute la résidence
familiale en 1851) avec son épouse Marie et leurs trois
enfants. Ils possèdent en outre deux chevaux, une vache
­
et quatre voitures d’agrément. Sont également recensés
sur la terre Henry (Honory) Moss, fermier, et sa famille,
de même que William O’Brien, un serviteur, qui logent dans
une autre maison en bois d’un étage et demi.
La grange-écurie jouxtée à l’est par le poulailler.
Archives de la Ville de Québec, fonds Ville de Sainte-Foy.
17
En location durant l’été
Le 9 novembre 1859, Michel Hamel vend à John Flanagan,
négociant en bois de Québec, la partie de sa ferme située
au nord du chemin Saint-Louis, comprenant le cottage
­récemment construit et ses dépendances. La vente est faite
pour 900 livres, dont 500 payables la première année et
le solde avec intérêts trois ans plus tard. Flanagan s’engage à
respecter le bail en cours avec Henry Moss pour l’exploitation
de la terre.
En 1861, John Flanagan habite le quartier Champlain, ce qui
laisse supposer que l’achat du cottage lui permet de se
rapprocher de son lieu de travail pendant l’été. Il meurt
­
­prématurément en 1864, à l’âge de 31 ans. Son épouse, Mary
Philomene O’Connor, hérite de la propriété. En 1874, elle
vend la terre au fermier Thomas Corrigan, mais conserve le
cottage et ses dépendances, correspondant à l’emplacement
de la maison Hamel-Bruneau. On ignore si elle a utilisé le
cottage à des fins personnelles après la mort de son époux. Au
moment de la vente, John Sharples junior habite la ­maison.
Vue du côté est de la maison avec son annexe arrière. Ville de Québec.
18
J
ohn Sharples junior (1848-1913)
Fils d’un important marchand de
bois et constructeur de navires,
John Sharples et son frère
William exploitent plusieurs
anses de Sillery dans l’entreprise de leur père. Selon
les bottins et annuaires,
John loue le cottage au
moins deux ans à partir de
1874. À la mort de son
père en 1876, il forme
avec son frère la compagnie
W. & J. Sharples et devient
propriétaire, entre autres, de
l’anse Bridgewater au pied de
l’ancien Kilgraston. Il demeure alors
à Sillery Cove dans la résidence
paternelle.
John Sharples vers 1880.
Bibliothèque et Archives
nationales du Québec,
Centre d’archives de Québec.
P560, S2, D1, P1256.
En 1888, Mary Philomene donne sa propriété à son fils John
Arthur, qui la cède à sa sœur Mary Helen l’année suivante.
Les Flanagan continuent de louer le cottage. On y retrouve
notamment Gaspard Huot, voyageur de commerce, en 1891
et Charles E. Joncas, courtier en douanes, de 1897 à 1900.
En 1911, l’édifice est loué par la compagnie Transcontinental
Railway pour y loger son ingénieur, Thomas L. ­Tremblay.
Le bâtiment souffre sans doute d’un manque d’entretien,
puisque l’occupant doit réparer la galerie et peindre le hall
pendant son séjour. En 1915, le charpentier Joseph Vallier
s’engage également à remettre la galerie en bon état durant
son bail de six mois.
U n bon vin maison
On raconte que l’agronome Carl Jurak, qui était aussi
­chimiste, cultivait des champignons et produisait un e­ xcellent
vin au grand bonheur de ses nombreux amis…
Ce n’est pas la première fois qu’on trouve de l’alcool sur le
site, puisqu’en 1647, Jeanne de Voisy, épouse de Nicolas
Pelletier, était condamnée à payer 100 livres d’amende et la
recette de ses ventes pour avoir fourni de l’eau-de-vie aux
autochtones…
Achetée en novembre 1915 par le peintre décorateur R. R.
Marchant, la propriété est vendue à Patrick L. Collier en
1923. Dirigeant de la compagnie Gulf Pulp and Paper de
Clarke City, près de Sept-Îles, il met le cottage en location au
moins à partir de 1929. S’y succèdent notamment G. Hector
Rioux en 1929-1930, l’abbé L. C. Bédard de 1931 à 1938
et Carl Jurak de 1939 à 1942.
Le poulailler derrière le jardin potager, les framboisiers et les pommiers.
Collection Anne Bruneau.
Un lieu de détente à l’est de la maison, près du jardin potager et du verger.
Collection Anne Bruneau.
19
Enfin habité toute l’année
Edgar Morin, employé au ministère de l’Agriculture, et son
épouse, Fernande Cloutier, achètent le cottage en 1943. Ils
s’empressent de l’isoler afin de l’habiter à l’année. La maison
est chauffée par les foyers, un poêle à bois et une fournaise
à charbon alimentant des calorifères.
Les Morin avec leurs deux enfants et les parents de madame
Cloutier habitent ensemble la maison, qui comporte deux
­salons et deux salles à manger. Une première salle de bain
est aménagée dans l’annexe arrière. L’allée, en forme de
cœur, est bordée d’arbres. Des plates-bandes de fleurs égaient
le pourtour de la galerie. Un kiosque, visible du ­
chemin,
permet de profiter des belles heures de l’été. Les Morin
élèvent des pigeons blancs, des chapons et des oies destinés
à la cuisine du Château Frontenac.
La maison en hiver. Ville de Québec.
20
F ernande Cloutier raconte...
L’hiver, il fallait pelleter jusqu’à la route. On faisait un seul
côté, mais c’était dur. On n’avait pas de voiture en ce
­temps-là. On chauffait au buckwheat, du petit charbon noir
qu’on mettait dans la grosse fournaise dans la cave.
Entrevue accordée à Francine Chevrier, le 17 juin 1988, à Québec.
Recherches archivistiques. Rapport final, I.M.I., août 1988.
C harles A. Dionne raconte...
Le salon était à droite, en entrant. En allant vers l’arrière,
c’était la salle à dîner. À gauche, c’était la salle de séjour,
un grand boudoir et, au fond, la salle à déjeuner. Dans la
cuisine, un escalier descendait dans la cave et un autre
montait dans l’ancienne chambre de bonne.
Entrevue accordée à Francine Chevrier, le 27 juillet 1988.
Recherches archivistiques. Rapport final, I.M.I., août 1988.
De plus en plus confortable
En 1945, la maison est vendue à Alice Guertin, épouse de
l’avocat Charles A. Dionne. L’isolation est améliorée et une
fournaise au mazout remplace celle au charbon. Une ­nouvelle
salle de bain est aménagée au comble. On cesse de puiser
l’eau en creusant un nouveau puits artésien avec une pompe
(à bras) dans la cuisine. Inspirés par la forme du toit,
les propriétaires surnomment leur maison le « pain de ­sucre ».
Ils y résident avec leurs cinq enfants et une domestique.
Les Dionne plantent une haie d’épinettes près de la maison,
une épinette bleue, un orme et quelques autres arbres,
­abattus depuis. Des hydrangées entourent le kiosque de bois.
Ils cultivent un potager et un jardin semé de glaïeuls, de
pivoines, de phlox et de verveine. Le fond du jardin est
­
­occupé par des fraisiers et des framboisiers. On trouve aussi
des pommiers Macintosh et Wealthy.
De beaux arbres plantés par Charles A. Dionne. Ville de Québec.
21
Les Bruneau, derniers résidants
En 1951, la maison est vendue au comptable Paul Bruneau,
qui la conserve plus de 30 ans. Les boiseries extérieures et le
toit passent du rouge au gris et noir. L’intérieur est r­ énové par
le décorateur Roger Dussault. Un foyer et des ­armoires sont
ajoutés dans la cuisine (à l’arrière).
Danielle Glen, petite-fille de Paul Bruneau et Mary Jane Morin,
devant l’ancienne grange-écurie. Collection Anne Bruneau.
Le parterre devant la maison Hamel-Bruneau est en forme de cœur.
Ville de Québec.
22
La bibliothèque de Paul Bruneau. Collection Anne Bruneau.
La chambre des maîtres. Collection Anne Bruneau.
La bibliothèque de Paul Bruneau. Collection Anne Bruneau.
La salle à déjeuner. Collection Anne Bruneau.
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L’escalier vu d’en haut. Ville de Québec.
Paul Bruneau et son épouse, Mary Jane Morin, continuent de
s’occuper de l’aménagement ­
paysager. Cinq pruniers sont
plantés au verger ; certains ­
arbres sont remplacés. Trois
conifères proviennent de l’Île-du-Prince-Édouard. L’ancien
poulailler sert de remise pour le bois de chauffage et les
outils.
L’escalier dans le hall. Les poteaux sont sculptés avec élégance.
Ville de Québec.
Fermé par un treillis à l’arrière, le kiosque (disparu) présente
un plan hexagonal. Des bancs sont disposés, à l’intérieur, le
long de son périmètre. Le champ derrière la maison sert de
pâturage aux chevaux de la ferme des Corrigan.
L’escalier est réalisé et installé par l’atelier du sculpteur
Lauréat Vallière de Saint-Romuald. Le bois de la rampe est
trempé pendant plusieurs semaines dans l’eau du puits afin
de lui donner sa courbe. Une pompe à eau plus puissante
remplace la précédente. L’électricité et la ­
plomberie sont
refaites.
Le verger et le jardin potager à l’est de la maison.
Collection Anne Bruneau.
24
M ary Jane Morin raconte...
La maison ressemblait à celle de mes parents. C’est pourquoi
j’ai décidé de l’acheter… Quand je suis entrée, elle était
peinte en blanc avec une porte rouge. La galerie et les
­boiseries étaient de couleur verte. Nous avons changé pour la
maison en gris et une galerie blanche. À l’étage, il y avait
trois chambres à l’origine, plus la chambre des domestiques,
au-dessus de la cuisine.
Entrevue réalisée aussi avec deux de ses filles,
Suzanne et Louise Bruneau, le 12 juillet 1986.
Recherches archivistiques. Rapport final, I.M.I., août 1988.
Fête de Noël au salon. Les petites-filles de Paul Bruneau et Mary Jane
Morin, Danielle Glen (fille d’Anne Bruneau) et Patricia Kerfoot (fille de
Pauline Bruneau), déballent leurs cadeaux. Collection Anne Bruneau.
La salle à dîner. Collection Anne Bruneau.
Le salon. Collection Anne Bruneau.
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Un centre d’exposition
et de diffusion culturelle
La maison est classée monument historique par le gouvernement du Québec en 1978. Selon la coutume à l’époque,
elle porte d’abord le nom du propriétaire au moment
du ­
classement, auquel on a apposé celui du propriétaire
de l’emplacement lors de la construction de la maison.
Acquise par la Ville de Sainte-Foy en 1984, la maison
est restaurée et convertie en un centre d’exposition et de
diffusion des arts et des sciences, ouvert depuis 1987.
Les divisions intérieures, l’escalier central, les foyers
(avec les manteaux des deux cheminées principales) et les
boiseries ont été conservés. La dépendance arrière (ancienne
grange-écurie) a été refaite d’après le modèle initial.
Maison Hamel-Bruneau
2608, chemin Saint-Louis
Québec (Québec) G1V 4E1
Renseignements et réservations : 418 641-6280
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Exposition Raoul Hunter, sculpteur d’identité, 2010.
Photo : Félix Genêt-Laframboise.
Exposition Photographes rebelles à l’époque de la Grande Noirceur, 2011.
Photo : Ville de Québec.
Les publications de la collection Itinéraires histoire et patrimoine
proposent des guides de découverte de l’histoire et des richesses
patrimoniales qui caractérisent un territoire ou encore un de ses
éléments distinctifs. Cette collection est une initiative du réseau
Villes et villages d’art et de patrimoine (www.vvap.ulaval.ca),
qui a pour mission de promouvoir et mettre en valeur les arts,
la culture et le patrimoine dans une optique de développement
du tourisme culturel dans toutes les régions du Québec.
Également disponibles dans la série Histoire de raconter :
› L’arrondissement historique de Sillery
› La Maison des Jésuites de Sillery
› La Villa Bagatelle
› Le site historique de La Visitation
› Sainte-Foy
› Cap-Rouge
› La paroisse de Saint-Félix
de Cap-Rouge, 1859-2009
www.ville.quebec.qc.ca
www.paricilavisite.qc.ca
La girouette dominant la dépendance.
Ville de Québec.
La Maison Hamel-Bruneau
Bâtie vers 1857, la Maison Hamel-Bruneau est un cottage orné de style
néoclassique inspiré du mouvement pittoresque, d’origine britannique.
L’histoire du site remonte à la concession initiale de la terre en 1645,
puis retrace un demi-siècle d’occupation par la famille Hamel. D’abord
résidence d’été, le cottage est habité en permanence à partir de 1943.
Les Morin, Dionne et Bruneau s’y succèdent. Ces derniers y demeurent
plus de 30 ans, jusqu’à l’acquisition de la propriété par la Ville de
Sainte-Foy en 1984.