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CATALOGUE
ETAT DES LIEUX DES LOGEMENTS
ET DES USAGES
AMBIANCES
PAGE 01
SOMM
LOGEMENTS
FONCTIONS / USAGES
PAGE 13
PAGE 50
13 _1 er arrondissement
50_HAUTEUR / LARGEUR
15 _2ème arrondissement
51_BANDE ACTIVE
27 _3ème arrondissement
52 _PLAN BÂLOIS
28 _6ème arrondissement
53 _RENTABILITE
30 _7ème arrondissement
55 _CUISINE
32 _8ème arrondissement
56 _PIECE V ERTE
AIRE
43 _9ème arrondissement
45 _10ème arrondissement
46 _12ème arrondissement
47 _15ème arrondissement
57 _PLUS DE PIECE INDETERMINEE
AMBIANCES
AMBIANCE
01
MARSEILLE
photographies...
MARSEILLE
01
AMBIANCE
MARSEILLE
01
AMBIANCE
«Lʼérosion leur a donné parfois
des formes curieuses: certains
sʼavancent vers la mer, comme
des cygnes très blancs, au col
tendu...»
André Bouyala dʼArnaud,
Evocation du Vieux Marseille,
1961.
MARSEILLE
01
AMBIANCE
«Cʼest un paysage qui a le style
dʼune tragédie antique.(...) Ce
sont des fjords de marbre et de
nacre, à lʼeau profonde, bleue
et verte...»
André Bouyala dʼArnaud,
Evocation du Vieux Marseille,
1961.
MARSEILLE
AMBIANCE
01
MARSEILLE
01
AMBIANCE
«Le séjour à Marseille (...)
mʼa formé le caractère. Je
suis disposé à prendre tout en
gai et je me guéris de ma mélancolie.»
Stendhal, Mémoires dʼun touriste.
MARSEILLE
01
AMBIANCE
«Hier, le temps fut divin, et lʼendroit dʼoù je découvris la mer, les bastides, les montagnes et la
ville est une chose étonnante. Je demande pardon à Aix, mais Marseille est bien plus joli et
plus peuplé que Paris à proportion. De vous dire
combien il y a de belles âmes, cʼest ce que je nʼai
pas le loisir de compter.»
Madame de Sévigné, Lettre à une amie, 1672.
MARSEILLE
01
AMBIANCE
MARSEILLE
01
AMBIANCE
«Cʼest la Canebière assourdissante, la hâte vaine des gens qui se pressent avec des figures de fainéants,
des fleurs, des fruits exotiques, des moules mouillées, des huîtres, (...) Cʼest le port bleu, les bâteaux
blancs, la dentelle géométrique des cordages et des mâts...»
Colette, Belle saison.
MARSEILLE
01
AMBIANCE
«Cʼétait à perte de vue un
fouillis de mâts, de vergues, se croisant dans tous
les sens.(...) De temps en
temps, entre les navires, un
morceau de mer, comme
une grande moire tachée
dʼhuile.»
Alphonse Daudet, Tartarin
de Tarascon.
MARSEILLE
AMBIANCE
01
MARSEILLE
01
AMBIANCE
«Sous le ciel bleu, des tuiles
ensoleillées, des trous dʼombre, des platanes couleurs
dʼautomne; au loin, des collines et le bleu de la mer; une
rumeur montait de la ville (...)
et des gens allaient et venaient
aux creux des rues noires»
La Force de lʼâge.
AMBIANCE
01
MARSEILLE
AMBIANCE
01
MARSEILLE
MARSEILLE
MARSEILLE
01
02
AMBIANCE
LOGEMENTS
LOGEMENTS
Etats des lieux
S _Immeuble des Nouvelles
Galeries
Fernand Pouillon, René Egger
1950-1952
Immeuble de bureaux, puis logements
Après lʼincendie mortel des Nouvelles Galeries, le 23 octobre 1938, le terrain de ce grand
magasin situé sur La Canebière, en face du
Grand Hôtel de Noailles, restera inoccupé.
Cʼest lʼoccasion pour F. Pouillon et R. Egger
de monter un projet de construction dʼun immeuble de bureaux, quʼils baptiseront: «le building de La Canebière». Cette affaire va traîner
en longueur pour finalement se construire,
avec toutefois un changement de programme
important intervenu après la livraison: les bureaux seront remplacés par des logements.
Exceptée la difficulté de faire fonctionner des
appartements derrière une façade composée
dʼune trame serrée, ce bâtiment reste toutefois très intéressant. Dʼabord, par sa capacité
à inscrire une architecture moderne dans un
bâti dense édifié entre les XVIIème et XIXème siècles et ensuite, par lʼorganisation du
rez-de-chaussée sous forme dʼune rue-galerie
mettant en communication ses deux accès. On
peut noter le caractère innovant des éléments
architecturaux de la façade sur La Canebière
(brise-soleil verticaux: 1»1 châssis basculants)
et lʼutilisation de matériaux comme le bois
des volets roulants ou le métal des plaques de
bardage rivetées sur les deux niveaux de lʼentresol qui ont abrités, à lʼorigine, lʼagence des
architectes.
73, La Canebière (13001)
13
S _Le cours d’Estienne d’Orves
Charles bové
1987-1989
Aménagement dʼune place piétonne sur un
parking souterrain de 650 places
Canal supprimé au début du XXème siècle, parking aérien dans les années soixante,
aujourdʼhui place à lʼitalienne... Voilà rapidement déclinées, les métamorphoses urbaines
de ce vaste espace minéral situé au coeur de
la ville, à quelques encablures du Vieux-Port.
Pareil à la place Navonne, qui perpétue dans sa
forme les traces dʼun cirque romain, le cours
dʼEstienne dʼOrves est constitué de fragments
assemblés comme autant de mémoires superposées. Mémoire de lʼArsenal des galères et de
ses six mille ouvriers, mémoire des savonneries et de ses cheminées de briques, mémoire
de ses entrepôts et de ses chais, mémoire des
grands organes de presse et, déjà, dʼune vie
artistique autour de lʼex-Péano et des frères
Ambrogiani.
Pour témoigner de tout cela et créer le premier
grand espace public contemporain à Marseille,
Charles Bové sʼest livré à une intervention minimale qui fait le maximum. Subtile sobriété
qui consiste à ne pas encombrer lʼespace dʼun
mobilier urbain ordinaire et qui utilise la symétrie pour dessiner un calepinage de sol fait
de dalles de granit et de pierres du mont des
Chaumes. Le tout est ponctué dʼélégants réverbères. A la fois ailes de mouette, mâts et pièces
dʼaccastillage diverses, ces repères lumineux
apportent le contrepoint moderne à un espace
pensé dans les règles de la plus pure tradition
classique.
Cours dʼEstienne dʼOrves (13001)
14
S _Les tours du Vieux.Port
Roger-Henri Expert, Gaston Castel
1946-1952
Immeubles de logements
Rue Caisserie (13002)
Après les nombreuses études menées par
Gaston Castel, dans lʼentre-deux-guerres
pour remodeler le visage de la vieille ville
et les rives du Vieux-Port, il était logique
que R-H. Expert lʼassocie à son projet de
reconstruction du Vieux-Port en 1947.
Ce projet prenait comme axe de symétrie lʼactuel Hôtel de ville, et proposait de
construire sur le même alignement deux
immeubles, de part et dʼautre de celui-ci,
ainsi quʼun troisième situé au centre, en
retrait derrière la mairie. Derrière ce premier tableau qui constituait la ligne basse
de la composition, était implantée une série dʼimmeubles en U de onze niveaux sur
rez-de-chaussée, sortes de «gratte-ciel»
néo-classiques. Ces immeubles-tours servaient de contrepoint à la ligne horizontale
des immeubles de front de mer. Derrière
ces repères verticaux, apparaissait la silhouette de la vieille ville sur sa colline,
ponctuée des architectures monumentales
de lʼHôtel-Dieu, la Vieille Major, etc. A la
suite de ce projet non réalisé, G. Castel
construira en collaboration avec R-H. Expert, deux de ces immeubles en U, dont la
hauteur sera réduite de moitié.
Depuis le port, un porche situé dans lʼaxe
laisse passer un grand escalier reliant la
partie basse du Vieux-Port à lʼancienne
voie grecque. Le traitement de lʼassise de
ces bâtiments est travaillée sur trois niveaux. Ces façades montrent également
lʼintégration de la sculpture, comme art
dʼaccompagnement de lʼarchitecture caractéristique chez G. Castel.
15
S _L’immeuble façade du Vieux
Port
André Leconte, Auguste Perret, André
Devin, Fernand Pouillon
1946-1955
Immeuble de logements
Quai du Port (13002)
«Jʼaime bien trop lʼarchitecture pour ne pas
lui laisser la première place, lʼanonymat ne
me gêne pas. Pourtant, la signature de Perret
ne saurait être apposé sur les façades du Vieux
Port: lʼhomme du béton, qui a reconstruit Le
Havre, ne pouvait les concevoir. A qui donc appartiennt-elles? Elles sont, et cela me suffit.»
(F. Pouillon).
Suite à lʼévacuation et à la démolition des
«vieux quartiers» en 1943, et après lʼéchec
du plan de R.H Expert en 1947, reconnu trop
académique et peu réaliste, cʼest A. Leconte,
en 1948, de devenir lʼarchitecte en chef du
Vieux Port. Il définit ainsi la ligne générale de
son plan: «Nous avons le dessein de recréer
un quartier, bien méditerranéen, grouillant de
vie, avec des rues, des places agréables et des
habitations de luxe.» Le plan dʼA. Leconte,
propose, en bordure du plan dʼeau, une longue
barre de logements sur la totalité du linéaire du
quai. Cette barre sʼinterrompt pour venir cadrer la façade de lʼHôtel de ville, témoignage
de lʼarchitecture du XVIIème siècle. Devant
un certain nombre de critiques concernant le
caractère trop moderne de cette solution, A.
Leconte accepte de recouper quatre fois cette
barre à lʼouest de la mairie, pour laisser passer
des vues sur le Vieux-Port, depuis les îlots situés derrière. Le chantier peut donc commencer, sans que le caractère de cette façade, située
sur un site classé, ne soit définitivement arrêté.
Cette incertitude va entraîner la démission dʼA.
Leconte et son remplacement par F. Pouillon et
A. Devin nommés en lʼoccurrence architectes
adjoints en chef de la reconstruction, placés
sous la tutelle bienveillante dʼA. Perret.
«En moins de quinze jours, je repris lʼétude
des immeubles, en conservant uniquement
les structures existantes», écrit F. Pouillon. La
grande innovation quʼils amènent dans ce chantier en panne, est de proposer un avancement
16
de quatre mètres par un empiétement gagné
sur le domaine maritime. Cette décision audacieuse va leur permettre dʼaffirmer un nouveau
parti: créer une grande promenade sous arcades passant devant des boutiques et supportant
une façade composée de profondes loggias
ouvrant sur le plan dʼeau. Tel quʼil se présente
aujourdʼhui, lʼimmeuble «type» de la façade
du Vieux-Port fonctionne de la façon suivante:
un hall dʼentrée situé sur la partie arrière distribue des logements traversants. Côté rue se
trouvent la cuisine et une chambre. Au centre
du logement, la salle de bain et les rangements.
Côté port, le séjour, mitoyen avec une chambre, ouvrant tous deux sur une grande loggia.
Lʼarchitecture choisie est un savant dosage de
classicisme et de modernité. Toit en attique
recouvert de tuiles, modénature discrète des
moulures rapporté sur les rives de planchers,
connotation régionaliste avec les pommes
de pin en fer forgé décorant les garde-corps,
choix de la pierre du Pont-du-Gard, employée
en masse et en parement, caissons en céramique des loggias, etc., mais aussi simplicité de
la volumétrie et réponse rationnelle au caractère monumental du site, par lʼutilisation de
ces grandes piles verticales, de quatre niveaux
sur rez-de-chaussée, qui viennent scander le linéaire de cette magnifique séquence urbaine.
17
Projetée par A. Leconte, reprise et poursuivie
par F. Pouillon et A. Devin, la construction de
cet immeuble a connu les mêmes péripéties
que celle des autres immeubles de la façade du
Vieux-Port. Son intérêt réside dans le fait quʼil
rompt avec la typologie répétitive des autres
bâtiments du front de mer, et ce pour au moins
deux raisons: dʼabord il intègre dans son tracé
lʼinflexion que suit le plan dʼeau du Lacydon à
cet endroit, ensuite, il est composé du collage
de deux architectures, celle des bâtiments du
quai du Port et celle de la Tourette.
S _L’immeuble de transition
Vieux-Port / Tourette
André Leconte, Auguste Perret, André
Devin, Fernand Pouillon
1948-1953
Immeuble de logements
Quai du Port (13002)
18
S _L’opération de la Tourette
Fernand Pouillon, René Egger
1948-1953
Immeuble de 260 logements.
Square Protis (13002)
Dans le numéro 2 de la revue Marseille, Fernand Pouillon écrit en 1947 : «Lʼarchitecture
de la Tourette sera de pierre, peu trouée. La
composition, par la régularité des lignes, sera
grave comme une fortification. Tour carrée,
tour ronde de Saint-Jean qui garde, tour clocher qui prie, tour habitée qui vit, elles sont
les notations humaines dont le prestige est si
grand à Sienne comme à San Gimignano.»
Telles sont les intentions de F. Pouillon pour
cette opération de la Tourette que lʼarchitecte
A. Leconte, successeur de R.H. Expert lui confie en 1948, dans le cadre de la reconstruction
du Vieux-Port (1943-1955).
Dans le projet de R.H. Expert de 1947, lʼîlot
de la Tourette est représenté comme un peigne dont les cours sont orientées vers le sud.
En 1948, A. Leconte modifie ce dispositif et
propose un grand îlot dont la cour rectangulaire sʼouvre sur lʼéglise Saint-Laurent, petite
chapelle médiévale miraculeusement conservée lors des démolitions de 1943. Reprenant
en partie ce plan masse, F. Pouillon propose
une grande barre de sept niveaux sur rez-dechaussée, perpendiculaire à lʼéglise ét séparée
par une cour oblongue dʼune seconde barre de
quatre niveaux sur rez-de-chaussée venant terminer lʼopération au sud. Ces deux bâtiments
sont reliés entre eux par une tour sur plan rectangulaire de treize niveaux sur rez-de-chaussée, dont la silhouette répond aux différentes
architectures historiques alentour. Comme
lʼécrit F. Pouillon: «Le prestige attaché à la
ligne dʼhorizon a motivé la recherche dʼun
paysage.
19
de pierre, dans lequel lʼécran-protecteur
des immeubles équilibrera la masse magnifique du fort Saint-Nicolas. Le rythme de
ce paysage sʼamorce par la masse de pierre
rose de Saint-Nicolas dont les saillants à la
Vauban en redents successifs conduisent
le regard du haut fort au bas fort, avec ses
deux arcs de pierre au ras de lʼeau.»
Cʼest donc à partir de lʼidée du couronnement dʼun site et de la prise en compte de
lʼensemble de ses vestiges et de ses monuments, que F. Pouillon compose son projet. Et ce, dans un paysage urbain hors du
commun, pour lequel cette opération dʼenvergure doit sʼattacher à reconstituer les
valeurs dʼun patrimoine historique, social
et culturel, éradiqué par la guerre.
Comme il le fera plus tard à Alger, avec
Climat de France, F. Pouillon utilise ici une
mégastructure pour régler le rapport entre
ville et architecture. Le dimensionnement
de lʼensemble de ces bâtiments à «grande
échelle» est contrôlé par lʼordonnance, qui
travée après travée, permet au projet de garder toute sa cohérence dans la composition du
tout comme dans chacune de ses parties. Avec
sa position dominante et sa double orientation
«entre deux mers», le Vieux-Port et la Joliette,
la barre de la Tourette assure une double frontalité. Côté ville, elle semble contenir le paysage
urbain, côté mer, elle rehausse les infrastructures portuaires et signifie la ville. Toute une
série de dispositifs architecturaux sont utilisés
pour décliner les différents rapports dʼéchelle
de ce bâtiment.
Sur la façade nord-ouest, un long soubassement surmonté dʼun portique vient négocier
la pente et recevoir lʼarchitecture de la grande
barre. Sur la façade sud-est, ce soubassement
est constitué dʼune ligne, recoupée de travées
«à pilastres», à lʼintérieur desquelles viennent
sʼinscrire les halls dʼentrée. Excepté le double
décrochement de son attique pour satisfaire à
une exigence de silhouette, lʼarchitecture de
cette barre est extrêmement simple. Les percements, tous verticaux, sont de deux modules:
un étroit et un large, scandés par un rythme horizontal, quatre / trois-quatre / trois. Pour casser ce rythme répétitif, lʼarchitecte a recours,
dans la composition de la façade, à un certain
nombre dʼéléments singuliers quʼil situe à des
endroits stratégiques et ce, toujours en accord
avec les espaces du logement situés derrière.
Sur la façade sud-est, cʼest le grand moucharabieh carré en béton recouvert de céramique,
dont le positionnement marque la symétrie de
lʼaxe piétonnier qui conduit de cet îlot vers le
Vieux-Port. Sur cette même façade, cʼest une
colonne de loggias en bois qui vient marquer
le changement de hauteur de cette barre. Enfin,
sur la façade nord-ouest, cʼest un grand claustra en béton, situé sur lʼangle du bâtiment, qui
fait face à la cathédrale de la Major.
Le vocabulaire architectural utilisé dans ces
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trois éléments indique une volonté de rompre avec le caractère classicisant de cette architecture. Par lʼutilisation dʼéléments tirés
de lʼarchitecture vernaculaire, ici celle de la
Méditerranée, F. Pouillon introduit dans sa
composition un contrepoint tout à fait remarquable. Dégagé des codes de lʼarchitecture savante, ce bâtiment peut alors renouer avec les
valeurs symboliques, culturelles et populaires
de la mémoire de ce quartier.
Une grande attention a été portée dans le traitement des halls dʼentrée. Dans un encadrement
de pavés de verre de forme carrée, une porte
vitrée sertie de cuivre est accessible depuis
un petit perron de pierre. Le linteau de cette
porte est surmonté dʼune sculpture céramique
aux allures précolombiennes, due au céramiste
aixois P. Sourdive. Lʼintérieur du hall, lumineux, est revêtu de carreaux de céramique colorés qui complètent le revêtement en granito
utilisé pour le sol. Ces halls dʼentrée distribuent en contrebas trois petits appartements,
dont les deux premiers donnent sur le square et
le troisième, pourvu dʼune grande terrasse, sur
les ports de la Joliette. Quant aux logements
des étages courants, ils sont traversants.
«Le système de structure était simple. Je
nʼavais aucune structure en béton armé verticale, seuls les planchers étaient en ciment
préfabriqué. Les murs des facades et le mur
de refend longitudinal, étaient en béton banché, cʼest-à-dire coulé ou moulé dans des panneaux de bois. Le coffrage des façades était
remplacé par des plaques de pierre dure magnifique: le système de la pierre banchée était
né.»
Pour mener à bien la construction de
ce projet, F. pouillon va se donner les
moyens de contrôler la totalité de son processus de production. Rien, du niveau
architectural ou technique, en passant
21
par les problèmes financiers, ne sera laissé au hasard. Tenir les délais, produire
une architecture de qualité en abaissant les
coûts vont constituer le cadre de son savoir-faire. Dans le duel à distance qui va
opposer, dans une même période et sur une
même ville, la construction de la Tourette
à celle de lʼUnité dʼhabitation, lʼattitude de
F. Pouillon sera clairement énoncée: «Je ne
pouvais pas ressembler à un Le Corbusier,
parce que nos interventions sont de nature différente. Lui fut un inventeur, je suis moi un
continuateur.»
22
S _Les bâtiments EFG du
groupe d’habitation XIV
André-Jacques Dunoyer de Segonzac
1949-1950
46 logements
Rue Saint-Jean (13002)
Cʼest sur la longue ligne brisée qui vient border la trame à quarante-cinq degrés du plan
élaboré en 1948 par A. Leconte, architecte en
chef de la reconstruction du Vieux-Port, que
se situe ce bâtiment. Sur ce document, le projet est encore solidaire de ce front bâti sur rue.
Ce nʼest que plus tard, lorsque sera prise la
décision de tracer un axe de symétrie menant
vers lʼopération de la Tourette, que ce bâtiment
trouvera son gabarit définitif.
Pour insérer son projet dans le cadre réglementaire fixé dans le schéma directeur, A.J.
Dunoyer de Segonzac va être soumis à trois
contraintes: une obligation dʼalignement sur
rue, lʼutilisation dʼune bande constructible
dʼune largeur de 10 m et une hauteur maximale
de construction de 25 m. La parcelle étant relativement modeste, environ cinq cents mètres
carrés, la volumétrie obtenue est celle dʼun
parallélépipède assez haut, intégrant dans sa
forme lʼinflexion de la rue quʼil accompagne.
Aucun décrochement dans la ligne dʼacrotère
pour cet édifice qui vient négocier la pente
au niveau de son rez-de-chaussée. Destiné à
abriter de petits logements, ce projet va faire
lʼobjet dʼune étude très poussée de son plan
dʼétage courant. Un «noyau idéal» de distribution des appartements par cages dʼescalier,
strictement pensé sur la symétrie, sera la structure typologique de base de ce bâtiment. A
partir dʼune trame de trois mètres vingt imposée par le MRU pour lʼensemble des chantiers
de la reconstruction du Vieux-Port, ce noyau
de desserte verticale comprenant également
lʼensemble des pièces humides donne accès
à deux logements qui possèdent chacun une
chambre au sud-est, un séjour et une cuisine
au nord-ouest. Cette travée type se déforme
sur les angles du bâtiment en fonction de la
morphologie urbaine, ce qui permet dʼobtenir
des appartements plus grands.
23
Cette architecture expérimentale reprend à son
compte les trois critères à partir desquels les
architectes du Mouvement moderne proposaient de repenser la conception du logement:
la typification modulaire, la préfabrication des
structures et la recherche dʼune cellule minimum standardisable.
La façade sur rue est travaillée à partir de lʼidée
dʼun soubassement qui se retourne en pignon
sur «pilotis». Son corps principal est percé
dʼouvertures verticales régulières et couronné
dʼune bande de loggias en creux formant attique. Pour briser la régularité de cette façade,
lʼarchitecte introduit deux «accidents», sous
forme de deux loggias accrochées en porte-àfaux.
24
Cette petite tour de huit niveaux sur rez-dechaussée et sur plan rectangulaire est également exemplaire de lʼarchitecture développée
lors de lʼopération de reconstruction du VieuxPort dans un registre formel qui affiche sa volonté de conjuguer tradition et modernité. Ce
bâtiment vient se caler sur la courbe de niveau,
qui depuis le port, monte vers la place de Lenche et au delà, vers le quartier de Panier. Cʼest
par la répétition dʼune même trame sensiblement carrée, exprimée en façade par des piles
de pierres de taille de couleur blanche alternant
loggias pour les séjours et allèges pleines pour
les chambres, que lʼarchitecte règle lʼunité de
cette réalisation.
S _La Tour d’habitation de la rue
de la Loge
1950-1954
Immeuble de bureaux, puis logements
rue de la Loge (13002)
25
S _Les immeubles d’angle de la
rue Méry et de la Grand-Rue
1952-1954
Immeubles de logements
Lʼintervention dʼarchitectes de sensibilités
différentes dans lʼopération de reconstruction
du Vieux-Port, sera garante de cette «variété»
souhaitées par son architecte en chef, A. Leconte. Même si lʼon peut regretter aujourdʼhui
quelques incohérences dans le plan dʼurbanisme adopté, le patrimoine architectural que représente cette opération offre un spectre assez
large qui va du néo-classicisme au néo-modernisme, en passant des connotations régionalistes ou traditionnelles. Le projet de lʼimmeuble
dʼangle et de la rue Méry et de la Grand-Rue,
dʼune modernité assez radicale, est composé de
deux corps de bâtiment qui construisent lʼangle de la rue, de façon à donner lʼimpression
quʼil sʼagit de deux édifices différents. Traité
en creux, cet angle laisse passer le pignon, largement ouvert vers le sud, du bâtiment dʼune
hauteur de six niveaux sur rez-de-chaussée
qui borde la rue Méry. Le point de jonction est
constitué dʼune bande verticale réservée à des
séchoirs, dont la façade est striée de lames de
béton horizontales. Si la façade sur la rue Méry
est composée dʼune série de balcons filants,
celle sur la Grand-Rue présente un grand plan
de verre à lʼintérieur duquel sont accrochées
des balcons en béton aux allèges pleines.
Angle de la rue Méry et de la Grande
Rue (13002)
26
Ce projet est exemplaire de la réutilisation
dʼune ancienne friche industrielle en logements
sociaux. Il est situé sur la périphérie du centrenord de Marseille, en bordure de la place Marceau, anciennement place Pentagone, dans le
projet dʼagrandissement de la ville au XIXème
siècle. La typologie de cet îlot est aujourdʼhui
tout à fait particulière, dans la mesure où, en
plus des logements construits dans lʼenveloppe de lʼusine, on y trouve lʼéglise Saint-Lazare
construite par Pascal Coste à partir de 1833.
Une autre caractéristique intéressante de ce
projet est la conservation par les architectes
des grandes structures en bois, planchers et
ossatures de lʼusine préexistante et leur réutilisation visible, pour créer des mezzanines dans
les différents appartements. A noter également
quʼau-delà de la remise en état dʼune partie
des bâtiments en utilisant des techniques traditionnelles de restauration (enduit extérieur
à la chaux aérienne et badigeons), ce projet
comprend une partie de construction neuve
dont la facture instaure un dialogue intéressant
avec lʼexistant, comme lʼatteste lʼintégration
dans la façade de la cheminée de briques de
lʼusine.
S _L’opération de logements
dans les anciennes parfumeries
Lamotte
Bernard Bres, Jean Gouny
1988-1991
33 logements, activités en rez-dechaussée et parkings souterrains
place Marceau, rue Saint-Lazare
(13003)
27
Cette opération de logements doit son nom à
la préexistence dʼune ancienne usine de soufre
sur son lieu dʼimplantation. Sur un terrain de
forme triangulaire, elle se compose de trois bâtiments dont lʼun comporte quatre logements
par étage, un bâtiment plus bas, de sept niveaux, mitoyen de cette tour et contenant des
appartements en duplex ainsi quʼun bâtiment
de quatre niveaux abritant des logements desservis par des coursives. Lʼossature de la tour,
en béton armé, est conçue sur une trame étroite
dʼun mètre trente-cinq, laissée apparente. Un
petit espace public planté complète lʼintégration de ce projet dans son espace environnant.
Le style de ce projet évoque celui de le tour du
Pharo que les mêmes architectes réalisent dans
le centre de Marseille entre 1955 et 1960.
S _Le Sulfur City
1953-1955
opération de 104 logements
Ilot entre le cours Gouffé, la rue
Friedland, la rue Raynouard et la rue
Abbé Feraud
(13006)
28
Un grand portique en rez-de-chaussée, délimité
côté rue par des pilotis de forme triangulaire,
constitue le soubassement de cette grande barre urbaine de neuf niveaux, tout en béton brut
de décoffrage. Offrant un effet de contre-jour,
cette transparence agrémente la promenade du
passant le long de lʼavenue Cantini.
Les appartements orientés sud-est / nord-ouest
sont desservis par sept noyaux de circulation
verticale situés au centre du bâtiment. La composition de la façade principale est stricte. Ses
lignes horizontales courent sur toute sa longueur et sont recoupées verticalement par les
raidisseurs de béton, chargés de contreventer
1a structure poteaux-poutres en béton armé.
La polychromie est apportée en sous-face des
planchers par des coffres métalliques de couleur rouge abritant des volets roulants. Toutes
les menuiseries extérieures sont en bois. Un
grand corps de loggias, positionné «justement» dans le tableau de cette façade, apporte
une note singulière à son architecture.
S _Les immeubles de logements
Cantini
André-Jacques Dunoyer de Segonzac
1955-1957
opération de 142 logements, parkings
souterains
64, avenue Jules Cantini (13006)
29
Lʼintérêt majeur de ce projet réside bien évidemment dans son traitement dʼangle. Réalisé en creux, on peut y lire une récurrence de
lʼécriture moderne, avec le balcon en porte-àfaux qui sort en «tiroir» de la façade, en même
temps quʼune volonté de rompre avec toute
idée de régularité et de répétition, comme le
montre la loggia en double hauteur accrochée
sur le pignon. Les lignes de planchers filants
sont affirmées en façades et alternent avec des
voiles traités comme des remplisssages peints
en ocre clair.
S _L’immeuble d’angle de la rue
Charras et de la rue de Suez
1963-1965
65 logements et commerces
Angle de la rue Charras et de la rue de
Suez (13007)
30
Une grande équerre de béton blanc, ouverte sur
la mer et posée sur un soubassement en parement de pierres de couleur ocre-jaune, duquel
affleure la roche... Voilà comment se présente
La Réserve, une des plus belles copropriété de
Marseille, construite sur lʼemplacement dʼun
ancien établissement de bals en bordure de la
Corniche.
Une rampe, accessible depuis celle-ci, mène
au premier niveau où sont situés les parkings
et la piscine qui permettent, par leur localisation, de tenir les logements en retrait du trafic
automobile et de ses nuisances.
De grandes horizontales filantes et de beaux
matériaux: travertin, bois de teck, béton blanc,
qualifient cette architecture. Quant aux abouts
de poutres en saillies qui soutiennent la grande
toiture-terrasse plantée, ils ne sont pas sans
évoquer certains détails significatifs de lʼarchitecture japonaise moderne.
S _La Réserve
Bernard Laville, Morio Fabre
1967-1970
37 logements de standing, piscine,
tennis et parkings souterrains
317, promenade de la Corniche
Kennedy (13007)
31
Avec la construction de cet immeuble. André
Devin et Yvan Bentz inaugurent une série de
beaux immeubles de rapport qui va marquer
lʼarchitecture des années cinquante à Marseille.
Lʼintérêt majeure de son oeuvre, réside dans la
manière dont il a pu croiser la stylistique de ces
courants avec les conditions locales de production de ses projets.
Une cage dʼascenseur vitrée sur les neuf niveaux de lʼimmeuble, annonce le bâtiment
sur la rue Jean Mermoz. Depuis lʼangle traité
en retrait, une galerie qui abrite le logement
du concierge marque également lʼentrée. Le
tambour de celle-ci est un cube en serrurerie
fait de petits tubes ronds assemblés. Il est pris
dans une grande dalle de verre donnant à voir
le hall. Côté nord, cet immeuble présente une
façade lisse, un grand plein en béton banché,
couvert de pierre pelliculaire, dans lequel viennent prendre place, des fenêtres en bandeau posées au nu extérieur». Côté ouest, la volumétrie
est plus expressive, avec sa polychromie, ses
jeux de balcons en saillies venant se caler dans
la partie pleine du volume des circulations et
lʼensemble des loggias superposées qui assurent la mitoyenneté avec lʼimmeuble voisin.
S _Le Résidence
André Devin, Yvon Bentz
1952-1954
Immeuble de logements
Angle du boulevard Lord Duveen et
de la rue Jean Mermoz (13008)
32
Cʼest un immeuble de logements de luxe situé
dans un quartier bourgeois de Marseille. Le
terrain accuse une assez forte déclivité et occupe lʼangle de deux voies. Tirant parti de ces
deux caractéristiques, les architectes posent le
bâtiment sur un soubassement habitable destiné aux chambres de bonnes et positionnent
lʼentrée de cet immeuble sur lʼangle. Comme
souvent dans lʼarchitecture
dʼA. Devin, le dispositif de lʼentrée fait lʼobjet
dʼune grande attention, Il est ici traité en creux
sous forme de porche, Au premier plan, un
S _Le Californie
André Devin, Yvan Bentz
1952-1954
Immeuble de logements, chambres de
bonnes, parkings souterrains
Angle du boulevard Périer et de lʼavenue Gaston Crémieux (13008)
pilier de section ronde, «colonne unique du
projet», marque la limite de lʼespace entre extérieur et intérieur, Au second plan, une volée
dʼescalier, en serrurerie fine avec son gardecorps en cuivre soutenant une allège en glace
claire, permet dʼaccéder au hall dʼentrée situé au premie1ʼ étage, Lʼimmeuble est à sept
niveau sur rez-de-chaussée, La façade sur le
boulevard reprend le thème du pan vitré au nu
extérieur. Celui-ci intègre une superposition
de balcons aux allèges pleines dont le dessin
reprend la légère inflexion de la voirie à cet endroit. Le revêtement de pierre blanche, utilisé
en parement pour la tonalité générale de lʼimmeuble, est complété par lʼemploi de plaquettes de pierre verte dʼItalie, appliquées sur une
partie du soubassement ainsi que sur le pignon
vertical des pièces de services.
33
Construire en face de lʼUnité dʼhabitation de
Le Corbusier
constituait un exercice difficile, que Fernand
Boukobza a relevé sans complexe. Dʼautant
plus quʼil sʼagit de son premier projet, réalisé à
lʼâge de trente ans à peine et dont les honoraires lui permettront dʼouvrir sa propre agence...
dans lʼUnité dʼhabitation. Cet immeuble de 221
logements sʼinspire largement du contenu théorique de son prestigieux voisin, sans pouvoir
toutefois, comme le souligne son architecte,
«lʼutiliser pleinement». Ici, pas de commande
dʼEtat, ni dʼarchitecture produite en dehors de
toute réglementation, mais une initiative privée
qui va faire travailler de concert, comme cela
sera souvent le cas à Marseille au cours des
années cinquante, un architecte et un promoteur-constructeur, en. lʼoccurrence, Georges
Laville. De lʼUnité dʼhabitation, F. Boukobza
reconduit les pilotis, les logements en duplex
et lʼescalier
S _Le Brasilia
de secours traité sur le mode sculptural. La
comparaison sʼarrête là.
Lʼécriture architecturale utilisée dans ce projet se rapproche des expériences brésiliennes
dʼOscar Niemeyer et Lucio Costa. Bien que
prévu dʼune hauteur de 106 m à lʼorigine et
réduit dʼun tiers pour des raisons diverses lors
de sa réalisation, ce bâtiment courbe et fin, ni
barre, ni tour, constitue un repère dans le contexte des quartiers sud de Marseille.
Fernand Boukobza
1957-1967
221 logements duplex, commerces,
parkings souterrains
Angle du boulevard Barral et de
lʼavenue de Mazargues (13008)
34
Situé sur un terrain escarpé et une parcelle
étroite, ce petit ensemble résidentiel a été
conçu comme un «immeuble-villas». Les logements en duplex sont desservis par des coursives, à lʼorigine ouvertes sur lʼextérieur mais
ultérieurement vitrées compte tenu de leur exposition au mistral.
La qualité de cette architecture réside essentiellement dans son accroche au terrain et dans
la reprise des éléments du vocabulaire de lʼarchitecture moderne, pilotis, fenêtres en longueur, etc, pour déterminer un élégant volume
posé sur un soubassement en opus-incertum,
en liaison avec la colline toute proche.
S _L’immeuble Trieste et Venise
Claude Gros
1958-1960
32 logements
229, boulevard Périer (13008)
35
S _L’immeuble d’ angle du
boulevard Rodocanachi el de la rue
Jean Mermoz André Devin,
Yvon Bentz
1962- 1965
Logements
Angle du boulevard Rodocanachi et de
la rue Jean Mermoz (13008)
Entre le milieu des années cinquante et des années soixante à Marseille, quelques entreprises
du bâtiment vont se lancer dans la promotion
immobilière, garantissant du même coup à
leurs clients, la qualité et la fiabilité de leurs
produits.
Au début des années soixante, A. Devin revient
rue Jean Mermoz pour construire cet immeuble
qui marque un changement important dans sa
manière. Délaissant la construction en béton
ainsi que ses références à lʼécriture moderne
de lʼentre-deux-guerres, il ambitionne avec ce
projet de travailler un immeuble de logements
à ossature métallique, un peu à lʼimage des
bâtiments de Lake Shore Drive construits à
Chicago par Mies Van der Rohe (1948-1951),
Séduit par toutes les théories portant sur la
fonctionnalité et la flexibilité du logement, il
a pour un temps, lʼidée de livrer des appartements dont lʼarchitecture intérieure nʼest pas
définitivement figée. Des raisons dʼéconomie
vont lʼobliger à modifier ces attendus. Lʼimmeuble sera construit à partir dʼune ossature
poteaux-poutres en béton. Seuls, lʼenveloppe
de ses façades et le revêtement de ses piliers
en rez-de-chaussée conserveront lʼidée dʼune
architecture en métal. Comme dans lʼimmeuble «Le Californie», lʼarchitecte conçoit ici la
séparation des fonctions maîtres / domestiques,
Le plan dʼétage courant est composé dʼun grand
appartement situé à lʼangle du boulevard et de
la rue, complété par deux logements plus petits. Trois points majeurs sont également à retenir concernant cette architecture. Dʼabord, le
traitement de ses façades à partir dʼune double
peau, dont la face interne est une paroi entièrement vitrée passant devant la structure porteuse et la face externe, une résille dʼaluminium
faite soit de brise-soleil orientables dʼune hauteur dʼétage, soit de stores vénitiens. Ensuite,
36
le soubassement traité en retrait et exprimé le
long de la rue, par une palissade de bois, dont
les parties ouvrantes permettent dʼaccéder aux
garages situés derrière. Enfin, lʼaménagement
de lʼentrée dessiné en creux sous le bâtiment et
mettant en oeuvre une série de dispositifs qui
évoquent autant lʼart des jardins japonais que
lʼarchitecture wrightienne: passerelle franchissant un bassin, présence de rochers, de murs de
galets, plantations diverses... le tout complété
par un travail très savant sur la polychromie
comme le montre le grand mur rouge de céramique.
37
Ce bâtiment sʼinscrit dans la continuité de la
belle architecture des années cinquante à Marseille.
Le terrain est une parcelle située légèrement en
retrait de lʼavenue du Prado, le parti choisi privilégie son traitement dʼangle. Un grand portique en rez-de-chaussée supporte le bâtiment et
laisse passer un large escalier qui donne accès
à une cour intérieure plantée, aux allures de jardin hispanique. La façade principale sʼaligne le
long dʼune rue en assez forte pente et sʼouvre
sur les jardins dʼune grande institution religieuse. Les lignes horizontales de cette façade
sont traitées par de larges bandeaux de béton
de ciment blanc qui se retournent en grandes
loggias sur un pignon opaque, revêtu de pierre
blanche agrafée.
S _Le Vélasquez
Bernord Loville, Morio Fobre
1965-1967
AO logements de standing
Angle de la rue Jean Mermoz et de
lʼavenue du Prado (13008)
38
Cet immeuble est situé à lʼangle de la rue Paradis et de lʼavenue du Prado. Il est organisé en
L autour dʼun généreux coeur dʼîlot, auquel on
accède par un grand emmarchement franchissant un portique situé sur la façade principale.
Cʼest sur ce jardin intérieur que donnent les
différents halls dʼentrées. Lʼarchitecture des
façades joue dʼune opposition. A lʼhorizontalité des grands bandeaux formant des loggias
pour la façade sur rue, répond la répétitivité
dʼun ensemble de loggias superposées, taillées
en pointe de diamant et en léger décalé vers le
sud par rapport à lʼalignement de lʼavenue. La
technologie de construction est double: murs
banchés et poteaux-poutres coulés en place
pour le gros oeuvre, préfabrication dʼéléments
en ciment blanc pour les jardinières des loggias. Le traitement en creux de lʼangle est
marqué par les horizontales de planchers qui
semblent reprendre les jardinières en console,
entrecoupées de parements de pierres de couleur vert de gris.
S _Le Ribera
Bernard Laville, Morio Fabre
1970- 1971
90 logements, commerces et parkings
souterrains
Angle de la rue Paradis et de lʼavenue
du Prado (13008)
39
S _Les Jardins de Thalassa
Bernard Laville, Mario Fabre
1 970- 1 973
212 logements de grand standing, studios, piscine, club-house et parkings
souterrains
120, rue du Commandant Rolland
(13008)
Après la construction de lʼUnité dʼhabitation
du boulevard Michelet et les différentes propositions faites par Le Corbusier pour urbaniser
le sud de Marseille, il est apparu que lʼarchitecture «moderne» avait droit de cité dans cette
partie de la ville. En témoignent aujourdʼhui
lʼimmeuble lʼEolienne situé au carrefour de
la plage et du second Prado, les ensembles
de la Cadenelle, la Riante, les Alpilles, Eden
Roc, etc. Pour autant cette situation va évoluer.
En 1978, lʼapplication du POS va préconiser, sur ce secteur, le retour à une architecture
plus traditionnelle faite de toitures en tuiles et
dʼenduits ocrés comme le montre par exemple
lʼopération Prado Plage.
Les jardins de Thalassa sont donc une architecture dʼavant le POS, sʼinspirant des grandes
réponses moderno-balnéaires, tel lʼimmeuble
Latitude 43, construit par Pingusson à SaintTropez (1932), les projets dʼhabitations en
terrasses situés à Zug cn Suisse des architectes Stucky et Meuly (1961) ou le complexe de
«Marina Baie des Anges» qui sera édifié près
de Nice dans les années soixante-dix. Les Jardins de Thalassa sont donc une résidence de
grand luxe construite dans un très beau parc,
face à la mer. La façade de cet immeuble est
minimaliste. Les balcons profonds filent sur
toute sa longueur. Le béton blanc, les protections solaires en toile de tente de couleur bleue
et les superstructures en grandes terrasses plantées complètent le tableau de cette architecture
«Côte dʼazur».
40
Une composition alternant de grandes terrasses plantées caractérise cette opération de
vingt neuf logements construite sur une ancienne propriété familiale des quartiers sud.
Quelques-uns de ces logements, comme le
précisent les architectes, ont pu être «dessinés
sur mesure» à la demande du client. Chaque
appartement bénéficie de trois orientations,
tandis que les rez-de-jardin sont en duplex. Le
béton blanc coulé en place, les toitures-terrasses, les stores vénitiens et le traitement en bois
des sous faces de loggias participent à la qualité de cet immeuble, à la moderne sobriété.
S _La Riante
Atelier 9
J. Agopian, P. Croux, G. Daher, G.
Geri, F. Guy, R. Inglésakis, G. Lefèvre,
G. Magnani, E. Sarxian
1 970- 1 973
29 logements et parkings
12, allée Riante (13008)
41
S _Le Grand Pavois
Le Grand Pavois est un îlot de forme triangulaire, construit sur lʼemprise dʼun terrain appartenant à la régie Renault dont la pointe se
trouve en bordure du rond-point du Prado. Le
projet est composé de trois éléments: une plaque dʼun niveau sur rez-de-chaussée abritant
une galerie marchande, un volume conique de
six niveaux réservés à des bureaux et une tour
de trente niveaux, calée strictement sur lʼalignement des deux voies qui la bordent et dont
lʼétage courant comprend onze logements.
Dominant de ses cent deux mètres de hauteur
cette partie de la ville, la tour du Grand Pavois
participe de cette densification verticale qui
va marquer lʼarchitecture des copropriétés de
standing, dans les quartiers sud de Marseille,
au tournant des années soixante. Les fondations de cet immeuble appliquent la technique
de la paroi moulée. La structure en béton armé
reçoit des parements de façades de béton blanc
réalisés in situ à partir de lʼemploi de coffrages
glissants. Les angles de la tour sont pliés à quarante-cinq degrés et encadrent une résille de
balcons dont le profil en pointe de diamant se
répète sur toute la hauteur de lʼimmeuble pour
définir lʼarchitecture de ses quatre façades.
Guillaume Gillet, Jean et Georges
Delbes, Bernard Laville
1972-1975
330 logements, galerie commerciale,
club-house, piscine, bureaux et parkings souterrains
Rond-point du Prado (13008)
42
Si elle ne constitue pas une réussite quant à
son implantation urbaine, par rapport au rondpoint de lʼObélisque, cette opération présente
toutefois un certain nombre de caractéristiques
intéressantes: deux bâtiments en équerre délimitent les deux côtés du parc dʼune ancienne
bastide, dont on dit que le jardin fut dessiné
par le célèbre Le Nôtre. La transparence du
rez-de-chaussée de lʼimmeuble principal, vitré
en double hauteur laisse passer le regard vers
le parc.
Quant à lʼécriture de la façade sur le rondpoint, elle utilise la répétition comme système
plastique en reproduisant trois cent huit fois le
même module de fenêtre. La pierre pelliculaire
à joint apparant utilisée est de même nature et
de même couleur que celle de lʼObélisque.
S _L’immeuble du rond-point
de Mazargues
Henri Faure-Ladreyl, Jean Razan
1957-1961
Logements sociaux
Rond-point de lʼObélisque (13009)
43
S _L’opération de Château Sec
Bernard Laville, Morio Fabre
1962- 1969
512 logements, centre commercial,
centre social, école et parkings souterrains
Traverse de la Gaye (13009)
Tous les ingrédients de lʼunité de voisinage,
version années soixante, sont ici réunis sur la
trace dʼune ancienne bastide. La dalle surélevée, sous laquelle sont logés les parkings, sert
dʼespace public. Autour dʼelle sʼarticulent plusieurs bâtiments de logements, un centre commercial, des équipements sociaux et de services, etc.
Ce projet est intéressant pour lʼélégance de ses
architectures, sa qualité de construction, ainsi
que pour la diversité de ses typologies. Un
mail, planté de platanes centenaires, vestiges
de lʼancienne propriété domaniale, conduit à
une tour de vingt-quatre niveaux sur un plan
en H. Les logements de cette tour, pour la plupart des studios, sont orientés soit à lʼest, soit
à lʼouest. Ils ouvrent tous sur une loggia qui,
par sa multiplication, fournit les deux grandes
grilles de béton qui composent les façades. A
proximité de ce premier bâtiment se trouve
une tour sur plan carré, de seize niveaux sur
rez-de-chaussée dont les balcons, filants sur
les quatre façades, sont lʼepris en console par
des jeux de poutres en béton apparentes, qui
viennent recouper les rythmes horizontaux de
cette architecture. Des immeubles bas, desservis par des coursives extérieures, complètent
la composition. Comme souvent chez Fabre et
Laville, lʼarchitecture témoigne ici dʼune sorte
de classicisme moderne, présentant une grande
qualité dans les traitements de surfaces, dans le
choix des couleurs et la mise en oeuvre des matériaux: la pierre agrafée, le béton blanc coulé
en place ou le béton de ciment gris et blanc
préfabriqué.
44
La place Castellane est
lʼune des grandes places de
Marseille. En son centre se
dresse la monumentale fontaine Cantini. du nom de
son généreux donateur, et
dont les sculptures symbolisent lʼabondance de lʼeau
dans la ville. Le bâti de cette
place nʼest pas ordonnancé.
II est composé dʼun ensemble de maisons de hauteurs
et de factures irrégulières.
S _L’Eldorado Castellane
Renaud Heim de Balzac
1 966-1968
90 appartements de standing, commerces et parkings souterrains
24, place Castellane (13010)
Au début de lʼannée 1962, le ministère de la
Construction, en accord avec la Ville de Marseille, lance une étude dont lʼobjectif est de repenser le fonctionnement du trafic automobile
autour de la place, ainsi que lʼarchitecture des
immeubles qui la borde. Lʼopération Eldorado,
du nom de lʼancien cinéma qui va être détruit
pour sa réalisation, se situe dans le contexte
de cette étude. La proposition de lʼarchitecte
Heim de Balzac est la suivante: un tunnel à
deux voies passe sous la place Castellane pour
délester le trafic de lʼavenue du Prado vers la
rue de Rome et inversement, tandis quʼen surface, la rue Louis Maurel est élargie pour rejoindre la rue Breteuil. A ce projet de nouvelle
voirie, lʼarchitecte ajoute une recomposition
de la place. A lʼouest de celle-ci, une frange
bâtie reprend la figure existante de lʼoctogone,
tandis quʼà lʼest est créé un grand cours en direction du boulevard Baille, de part et dʼautre
duquel il installe une urbanisation plus contemporaine composée dʼun ensemble de trois
immeubles à plots réservés à du logement et
reliés en partie basse par une dalle surélevée
abritant des activités commerciales.
De cette proposition, seul sera construit lʼEldorado, ensemble résidentiel de quatre-vingtdix appartements de standing, comprenant
en rez-de-chaussée des locaux dʼactivités et
des parkings en sous-sol. Ses façades alternant la pierre du Pont-du-Gard et de grandes
surfaces vitrées, encadrées de menuiseries en
aluminium, de couleur grise - dont certaines
sont teintées en bow-window - produiront une
architecture urbaine, dont lʼécriture ne reniera
rien des apports de la modernité.
45
Cet ensemble de logements est situé dans le
quartier de Saint-Barnabé, sur les hauteurs qui
dominent la ville à lʼest. Cette opération offrira
à ses architectes lʼoccasion de réfléchir à nouveau à la typologie de la tour de logements.
Accompagnant une série de bâtiments bas,
les tours des Lierres, dʼune hauteur de seize
niveaux sur rez-de-chaussée sont conçues sur
plan carré. Un des côtés de ce carré reçoit le
système de distribution verticale, ce qui permet
de libérer le centre du plateau et dʼy installer
un séjour à double orientation dans le cas des
grands appartements occupant la totalité dʼun
étage. Quinze types différents de logements
sont proposés dans cette opération. Cette diversité va permettre la mise en oeuvre dʼun travail plastique intéressant en façade, dʼoù des
glissements, des ruptures. des rotations dans le
dessin des Ouvertures, dans le jeu des balcons,
etc.
La structure choisie est un système poteauxpoutres. Les façades sont peintes de couleur
claire, les menuiseries sont en bois.
S _Les Lierres
Pierre Averous, Maurice Scialom
1957-1966
320 logements H.L.M. et équipements
Avenue du 24 avril 1915 (13012)
46
Après sa contribution à la construction de
lʼUnité dʼhabitation de Le Corbusier, Georges
Candilis revient à Marseille pour construire
cette grande cité de logements dans les quartiers nord. Comme cela est souvent le cas ici,
le terrain de la Viste est à lʼorigine une grande
propriété domaniale, une bastide. La Viste,
qui signifie en provençal: «la vue», permet de
découvrir, depuis un plateau, la totalité de la
rade. Une fois le terrain acquis par la S.C.I.C.,
une de ses filiales, la Société marseillaise
mixte de construction, décide en 1959 dʼorganiser un concours pour la réalisation de mille
logements. Ce concours va être remporté par
lʼéquipe Candilis, associée en 1ʼoccurence à un
architecte local, Louis Olmeta. Depuis 1955,
date où il a créé son équipe avec A. Josic et S.
Woods, G. Candilis est un habitué des grandes
commandes de logements sociaux.
S _L’Opération de la Viste
Georges Condilis, Alexis Josie,
Shodroeh Woods
ovee louis Olmeto
1959-1962
702 logements, centre commercial
et services
Cité de la Viste (13015)
Leur projet est rationnel. Se démarquant des
limites contraignantes du terrain, les architectes installent un ensemble de logements bas
sur une trame orthogonale, selon la figure du
redent. A lʼintérieur de celle-ci viennent se
glisser les équipements. Trois tours dominent
la composition.
La majeure partie des logements demandés par
le maître dʼouvrage est de type trois et quatre.
Les plus grands appartements se trouvent dans
les quatre blocs de bâtiments bas, tandis que
les tours abritent des appartements plus petits.
Lʼorganisation des bâtiments bas est simple: un
escalier, situé au centre du plan, dessert deux
grands logements de part et dʼautre. Celle des
tours est plus complexe: deux bandes parallèles sont séparées par une circulation horizontale qui se retourne à quatre-vingt-dix degrés,
pour en distribuer une troisième. Cette typologie permet ainsi, à lʼassemblage de ces trois
éléments distincts, dʼaller chercher lʼorienta47
tion la plus favorable. Chaque branche de cette
tour est assez fine, six mètres soixante-quatre,
ce qui confère à lʼensemble une certaine élégance. Dans la conception des logements des
tours, Candilis marque sa volonté de dépasser
une organisation conventionnelle. Ceux-ci sont
conçus comme un plateau libre sur lequel les
pièces sont quasiment communicantes. Deux
classes de fonctions vont être définies: les
fonctions prédéterminées sʼappliquant aux espaces de services comme la cuisine, les bains,
les rangements et les fonctions aléatoires sʼappliquant aux espaces devant rester ouverts aux
transformations et à lʼappropriation des habitants, comme lʼespace de séjour et les chambres à coucher.
Cette théorie permet à Candilis de réintroduire
dans lʼespace du logement les oppositions qui
caractérisent lʼespace urbain comme les relations public / privé, intérieur / extérieur, collectif / individuel, etc.
Contrairement à lʼutilisation de la préfabrication par panneaux, qui commence à être systématisée sur les grands chantiers de logements,
lʼopération de la Viste est construite avec un
procédé quasi-traditionnel. La structure en
béton des tours comme des bâtiments bas est
constituée de refends porteurs, ce qui permet à
la trame dʼêtre pensée à partir de la conception
interne du logement. Les façades des tours,
non porteuses, sont réalisées en parpaings avec
un enduit plâtre à lʼintérieur et un enduit de
protection très épais à lʼextérieur pour rattraper toutes les malfaçons de ce type de construction employé à grande échelle. .
«Dans cette cité dʼun millier de logements,
nous avons expérimenté ce que lʼon appelle
les façades changeantes. Aussi avions-nous
imaginé, pour la Viste, de remplacer les volets
classiques et uniformes par des panneaux pleins
coulissants, fixés sur des rails à lʼextérieur des
fenêtres. Ces panneaux sʼouvraient très légèrement quand on recherchait un contact avec
le dehors ou entièrement dans le cas contraire.
Et ils se fermaient complètement lorsquʼon
voulait préserver son intimité. Ces panneaux
se réglaient du dedans comme le diaphragme
dʼun appareil photographique», précise Candilis, commentant ses façades. Quant à lʼesthétique de la Viste, elle est néo-puriste. Que
ce soit dans lʼemploi de prismes purs, ou de
façades lisses (toutes les loggias sont en creux
dans les façades) ou même de la polychromie,
lʼunivers de ce projet renvoie aux expériences
du Mouvement moderne. Témoignage local de
lʼarchitecture des grands ensembles, les tours
de la Viste méritent que lʼon sʼy arrête. Elles
sont les plus belles du paysage du logement social marseillais.
48
FONCTIONS
03
USAGES
FONCTIONS ET USAGES
projet Yvry-sur-Seine _ Yves Lyon
FONCTIONS
03
USAGES
1] question de la hauteur liée à celle de la largeur.
La nécessité dʼélargir conduit à privilégier la monoorientation. Celle-ci est acceptable si elle est traitée en
duplex pour conforter le caractère individuel du logement. Lʼenjeu est dʼorganiser des relations de voisinage
qui soient dʼindépendance, et dʼy ajouter les services
qui donnent le «plus» à cet habitat collectif et que seule
la grande densité peut offrir.
Quelle hauteur ? 15 à 18 niveaux maxima, à 19 étages,
il devient difficile dʼouvrir les fenêtres. Le projet entre
Paris et Ivry-sur-Seine, qui prônait des immeubles de
grande hauteur, aurait pu faire gagner 200 000 m2 sur
les 500 000 m2 autorisés par le PLU.
S _Hauteur / largeur
50
2] « bande active »
Dans une visée dʼindustrialisation des blocs humides,
les cuisines et les salles de bains sont placées en façade
de manière à libérer le plan intérieur de logement et à
attribuer une salle de bain pour chaque chambre. Dans
une opération réalisée peu après à Marne -la-Vallée,
la salle de bains toujours en façade est positionnée en
sandwich entre deux chambres, ce qui supprime son
couloir, dont le gain profite au reste de lʼappartement.
La vertu des doubles peaux cʼest quʼelles soient occupées.
S _Bande active
51
l1 le « plan bâlois », caractérisé par une distribution
par couloir, une inversion de la partition jour/nuit et un
rééquilibrage relatif de la taille des pièces.
( Rue des Suisses pour H/DM et rue de la Roquette
D/D)
La réinterprétation de lʼenfilade où le séjour commande les chambres avec suppression du couloir est un
arbitrage de lʼarchitecte auquel peut adhérer lʼhabitant.
Il gagne un plus grand séjour au détriment de lʼautonomie des chambres. Lʼusage est lui aussi un arbitrage :si
lʼéclairage naturel des salles de bains est un élément de
confort indéniable, on ne saurait lʼimposer :lʼarchitecte
et lʼhabitant peuvent préférer une salle de bain aveugle,
mais des chambres plus grandes, ou encore une petite
pièce en plus, une grande cuisine, etc…
A _le «plan bâlois»
52
- Réfléchir à la rentabilité du logement. Il faut dessiner un logement pour quʼil puisse évoluer en même
temps que la vie de lʼoccupant : donner la possibilité de
le diviser ou de lʼagrandir horizontalement ou verticalement. Ce qui revient à réfléchir très tôt à la structure
porteuse : éviter de positionner un mur porteur entre les
pièces. (Nicolas Michelin : habitat durable, Nantes)
Jean-luc Hoguet croit plus au principe canadien dʼallier
sur un même plateau un appartement et une pièce autonome : cette pièce peut-être louée, récupérée pour un
enfant, un aïeul, une jeune fille au pair …
S _Rentabililté
53
Nantes logements
Agence Nicolas Michelin
quai François Miterrand
62 logements à la vente
18 logements sociaux
54
- Importance symbolique croissante de la cuisine, considérée comme le lieu de la convivialité
par excellence; 80% des français y prennent la
majorité de leur repas. Le temps consacré aux
repas augmente alors que les temps de travail
et de sommeil diminuent. Le séjour nʼest plus
le premier mais le deuxième espace relationnel
de lʼhabitat. Cette pièce à vivre à tendance à se
scinder en plusieurs sous-espaces dont le plus
grand est dévolue à la télévision.
S _la cuisine
55
56
- La pièce verte.
Cet espace nʼest pas seulement dévolu aux
plantes : cʼest un lieu dʼextériorité privée où la
famille peut « décompresser ». La pièce verte,
cʼest une loggia, une terrasse, un espace extérieur où la nature est comme privatisée mais jamais possédée.
(Les logements de Renaudie de Gailhoustet)
S _La pièce verte
57
- Plus dʼespaces indéterminés.
La demande relative à la migration du coin bureau dans une pièce, servant aussi accessoirement à accueillir amis ou famille pour la nuit,
est de plus en plus forte. 60% des foyers sont
équipés dʼun ordinateur et les Français sont en
tête de la consommation des canapés-lits. La
demande croissante dʼintimité conduit à rechercher une mise à distance des chambres parents
enfants.
- Une étude menée à Nantes met le doigt sur un
des plus grands défauts du collectif sans cave ni
grenier, la question des rangements. La demande
dʼun coin laverie et dressing sʼy exprime avec
force.
S _Plus de pièce indertéminée
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