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N° 326 • Juillet-août-septembre 2015 • 1,75 € • Trimestriel • ISSN: 0154-8530
LE MOT DU PRÉSIDENT
Le pari tenu de la croissance
de la mutuelle
ILS NOUS FONT
CONFIANCE
La Scop Moulin Roty
rejoint la Mucs
SOCIÉTÉ
Alerte sur la santé
des chômeurs
RÉGIME PALÉO
Faut-il manger
comme nos ancêtres
préhistoriques ?
SPORTS D’EAU
Pour ne pas
bronzer idiot
Accoucher
aujourd’hui
MUC
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ICourrier des lecteurs
Asthme du jeune enfant
Antidépresseurs et prise de poids
« Mon médecin généraliste suspecte
un asthme viro-induit (n° 325, NDLR)
chez ma fille de 3 ans, qui tousse
beaucoup. Il lui a prescrit de la Ventoline,
mais lui faire prendre ce médicament
est très difficile... » (Mme. E, Paris.)
 Pour prendre un broncho-dilatateur,
les nourrissons et les jeunes enfants
asthmatiques ont en effet besoin
d’un équipement spécifique : la chambre
d’inhalation (Babyhaler, Aerochamber…).
Il s’agit d’un appareil en plastique
allongé, équipé d’un petit masque,
au bout duquel on fixe le bronchodilatateur. Il existe différents modèles
en fonction de l’âge de l’enfant. N’hésitez
pas à demander des précisions
à votre médecin et à votre pharmacien
ou à vous rapprocher de l’association
Asthme et Allergies (0 800 19 20 21).
Ces chambres d’inhalation sont prises
en charge par l’Assurance maladie.
Pour rassurer votre enfant avant
une première utilisation, mimez le geste
sur vous-même, devant lui, pour lui
expliquer que cela ne fait pas mal.
L’appareil doit être lavé une fois par
semaine à l’eau savonneuse et séché
à l’air libre (ne pas utiliser de torchon).
« J’ai lu avec intérêt votre dossier sur la dépression (n° 323, NDLR). Vous n’abordiez pas la question
de la prise de poids en cas de traitement par antidépresseurs. Est-il vrai que ces médicaments
font grossir ? » (Mme. A, par courriel.)
 La prise de poids fait partie des effets indésirables possibles indiqués sur la notice de la plupart
des antidépresseurs (excepté le Prozac, pour lequel on parle plutôt de perte de poids). Un phénomène
essentiellement dû au fait que ces médicaments ralentissent le métabolisme. Autre explication :
en agissant sur l’état dépressif, ils peuvent conduire le malade à retrouver l’appétit et à grossir un peu.
En moyenne, la prise de poids n’excède pas cinq kilos et disparaît généralement en quelques mois
après l’arrêt du traitement, à condition d’adopter une alimentation équilibrée.
Retraite progressive
Artisans et commerçants
« Après lecture de votre article sur les nouvelles règles
de la retraite progressive (n° 325, NDLR), j’aimerais savoir
si je peux bénéficier de ces dispositions alors que je suis auxiliaire
de vie auprès de six employeurs. Je souhaite ne garder que trois
emplois, ce qui ferait passer mon temps de travail par semaine
de trente-cinq à vingt heures. » (Mme D., par courriel.)
 Non, ce n’est pas possible, car le dispositif de la retraite
progressive ne s’adresse qu’aux personnes ayant un seul
contrat de travail à temps partiel. Il vous faudrait donc
garder un employeur unique, sachant que vous devriez
travailler chez lui au moins quatorze heures par semaine.
Pour prétendre à la retraite progressive, il faut en effet
maintenir une activité représentant au moins 40 % et au
plus 80 % de la durée légale ou conventionnelle du travail.
Concrètement, la durée légale étant de trente-cinq heures,
vous devez travailler entre quatorze et vingt-huit heures
par semaine chez un seul employeur.
« La nouvelle indemnité de départ
à la retraite des commerçants
et des artisans (n° 325, NDLR)
s’appliquera-t-elle en 2016 ? Je pense
prendre ma retraite l’an prochain. »
(M. C., Tarbes.)
 Depuis la parution de notre
numéro 325, les modalités d’attribution
de l’accompagnement au départ
à la retraite (ADR) ont été précisées.
Cette aide est mise en place
pour les départs à la retraite en 2015,
mais sa pérennisation est en cours
d’étude dans le cadre de la Convention
d’objectifs 2016-2020 que doivent
signer l’Etat et le régime social
des indépendants (RSI).
Pour obtenir l’ADR, il faut : être artisan
ou commerçant au moment du départ
à la retraite ; avoir au moins l’âge légal
de la retraite (61 ans et 2 mois si vous
êtes né en 1953, par exemple) ; justifier
d’au moins quinze ans d’activité
artisanale ou commerciale (soit soixante
trimestres) ; avoir été non imposable
en 2013 et 2014 pour un départ en 2015.
Dernière condition : la majorité de vos
trimestres de retraite doit être validée
au RSI. Si par exemple vous avez été
successivement salarié et commerçant,
ces activités vous ayant permis
de valider 164 trimestres au total,
133 doivent provenir de votre activité
commerciale.
Compte pénibilité
« Comment savoir si je suis concerné par le dispositif du compte pénibilité (n° 325, NDLR) ? » (M. B., Le Havre.)
 Il appartient aux employeurs de déclarer leurs salariés exposés à des facteurs de risque, via la déclaration
annuelle des données sociales (DADS) et la déclaration trimestrielle des salaires pour les entreprises agricoles.
Ils doivent en outre leur remettre, avant février 2016, une fiche de prévention des expositions. Au cours
du premier semestre 2016, les salariés concernés recevront la notification de l’ouverture de leur compte
pénibilité. Toujours à partir de 2016, sur le site du compte pénibilité (Preventionpenibilite.fr), ils disposeront
d’un espace personnel sur lequel ils pourront consulter les points acquis au cours de leur carrière.
Notez que, le 26 mai 2015, le Premier ministre a annoncé un report de six mois de la pleine application
du compte pénibilité. Ce dispositif est entré partiellement en vigueur le 1er janvier 2015, avec
la reconnaissance de quatre premiers facteurs de pénibilité (travail de nuit, en équipes successives
alternantes, répétitif ou en milieu hyperbare). La prise en compte de six autres facteurs de risque
(postures pénibles, manutentions manuelles de charges, agents chimiques, vibrations mécaniques,
températures extrêmes, bruit), qui devait intervenir le 1er janvier 2016, est reportée de six mois.
Pour plus d’infos : tél. 36 82 ; Preventionpenibilite.fr.
Mutualistes, Courrier des lecteurs, 67, rue Blomet, 75015 Paris. E-mail : [email protected].
Commission paritaire :
0718 M 06546.
Dépôt légal : juillet 2015.
© Mutualistes,
Objectif et Action, 2015.
Reproduction interdite
sans autorisation.
Réalisé avec un papier
porteur du Label écologique
européen, n° d’enregistrement
FI/11/1, fourni par UPM.
Prix du numéro : 1,75 €.
Abonnement annuel : 7 €
(4 numéros par an)
à souscrire auprès de la Ciem,
67, rue Blomet, 75015 Paris.
« Mutualistes », n° 326, juillet, août, septembre 2015. Trimestriel d’informations mutualistes et sociales édité par Ciem, Coopérative d’information et d’édition
mutualiste, pour Utema (organisme régi par le Code de la mutualité). 67, rue Blomet, 75015 Paris. Tél. 01 44 49 61 00. Fax 01 44 49 61 04. Internet www.ciem.fr.
Directeur de la publication : Gérard Quittard, président de la Ciem • Directeur délégué aux publications : Philippe Marchal, administrateur • Directrice des
rédactions : Laurence Tavernier-Hamon, directrice générale de la Ciem • Rédactrice en chef : Sylvie Irissou (sylvie.irissou@ mutualistes.com) • Secrétaire
de rédaction : Jérémie Echard • Rédacteurs : Juliette Bencivengo, Isabelle Coston, Delphine Delarue, Vanessa Pageot-Françoise • Réalisation graphique :
Claire Gaspel, Gabrielle Claisse, Anne-Marie Halbardier, Christine Trembley • Chef de fabrication : Cyril Dehay • Régie publicitaire : Mistral Média,
365, rue de Vaugirard, 75015 Paris. Tél. 01 40 02 99 00. Fax 01 40 02 99 01 • Impression : Maury Imprimeur • Couverture © Shutterstock.
Ce numéro 326 de « Mutualistes, Objectif et Action » de 32 pages comprend : une couverture et une page spéciale (3) pour la Mutuelle des pays de Vilaine ;
une couverture et trois pages spéciales (3, 4 et 5) pour la MCA ; une couverture et trois pages spéciales (3, 5 et 22) pour la Mutuelle saint-aubannaise ;
une couverture et quatre pages spéciales (3, 4, 5 et 6) pour la MOS et la Mucs ; une couverture et cinq pages spéciales (3, 4, 5, 6 et 22)
pour la Memf ; une couverture et cinq pages spéciales (3, 4, 5, 6 et 32) pour Avenir Mutuelle ; une couverture et sept pages spéciales
(3, 4, 5, 6, 22, 28 et 29) pour Sud-Ouest Mutualité et MIP.
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Objeaccttion
& N° 326 • Juillet-août-septembre 2015 • 1,75 € • Trimestriel • ISSN: 0154-8530
IEditorial
n° 326 • juillet-août-septembre 2015
L a Scop Moulin Roty, une référence pour
LE MOT DU PRÉSIDENT
Le pari tenu de la croissance
de la mutuelle
ILS NOUS FONT
CONFIANCE
La Scop Moulin Roty
rejoint la Mucs
SOCIÉTÉ
Alerte sur la santé
des chômeurs
RÉGIME PALÉO
Faut-il manger
comme nos ancêtres
préhistoriques ?
SPORTS D’EAU
Pour ne pas
bronzer idiot
Accoucher
aujourd’hui
MUC
2 Courrier des lecteurs
16 En bref
3 Editorial
17 Dossier
Accoucher aujourd’hui
4 Actualité de la mutuelle
5
6
© Shutterstock
Moulin Roty nous a rejoints :
pour le bien-être des petits…
et des salariés
Le mot du président : le pari tenu
de la croissance quantitative
L’actualité du passé :
mixité surveillée des adhérents
7 Economie de la santé
8 Entretien
Questions à Michel Debout,
psychiatre : alerte sur la santé
des chômeurs
10 Médecine
© DPA Picture Alliance – BSIP
Ablation des amygdales :
une opération de moins
en moins pratiquée
11
21 Kiosque
22 Web
Migraine : comprendre
et anticiper les crises
23 Vie pratique
24
Médicaments : trop de mauvais
usage chez les seniors
Vélo : le code de bonne
conduite
Médiation familiale : pour régler
les conflits à l’amiable
13
Régime paléo : faut-il manger
comme nos ancêtres
préhistoriques ?
Allergies alimentaires :
halte aux idées reçues
© Shutterstock
12 Prévention
26 Initiatives
30
Dessine-moi un mouton :
accompagner les jeunes
séropositifs dans leur projet
de vie
APF Evasion : le droit
aux vacances pour tous
© Shutterstock
15
Stop au bric-à-brac :
ranger, ça fait du bien
Des sports d’eau
à découvrir : pour ne pas
bronzer idiot
DR
14 Forme et bien-être
Plus d’infos sur Mucs.mutualistes.com
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les enfants, a rejoint la Mucs (pages 4 et 5).
Un événement qui rappelle l’ouverture
de la mutuelle aux enfants… en 1907 (page 7).
Avec plus de 5 millions de demandeurs
d’emploi, la France est confrontée à un fléau
économique et social, mais pas seulement.
Le chômage de masse représente aussi
une menace sanitaire, car les « sans-emploi »,
fragilisés et souvent mal considérés,
sont exposés à une dégradation de leur santé
physique et mentale. C’est l’alerte que lance
le professeur Michel Debout, psychiatre : il est
plus que temps, affirme-t-il, de signifier
à ceux qui ne travaillent pas que la société
se préoccupe d’eux (pages 8 et 9).
Q uatre-vingt-six pour cent des plus de 75 ans
prennent en moyenne quatre médicaments
différents par jour. Or, cette polymédication
multiplie les risques d’erreurs, de mauvaise
observance ou encore d’interactions
indésirables, voire dangereuses. Une prise
de conscience des patients comme des
professionnels de santé s’impose (page 11).
L’allergie à l’œuf interdirait la vaccination,
celle aux fruits de mer contre-indiquerait
certains examens d’imagerie médicale, celle
aux fruits rouges serait des plus répandues…
En matière d’allergies alimentaires, les idées
reçues ont la vie dure. Et vous, saurez-vous
démêler le vrai du faux (page 13) ?
L’Insee a enregistré 820 000 naissances
l’an dernier. Mais comment accouche-t-on
aujourd’hui en France ? Quel accompagnement
et quelle prise en charge les équipes médicales
proposent-elles ? Des premières douleurs
à la mise au monde, qu’est-ce qui attend
la future maman ? Les réponses
dans notre dossier (pages 17 à 20).
Pour permettre aux personnes handicapées
de sortir de leur cadre de vie habituel
et de voyager en toute sécurité, les bénévoles
d’APF Evasion les accompagnent chaque été
lors de séjours à la campagne, à la mer
ou à la montagne. Si, comme eux,
vous souhaitez tenter l’expérience, devenir
accompagnateur et donner ainsi plus de sens
à vos vacances, il n’est pas trop tard :
contactez l’association (page 30) ◆
La rédaction de la Mucs
n° 326 mutualistes
I3
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IActualité de la mutuelle
nous a rejoints
Pour le bien-être des petits…
et des salariés
Depuis plus de quarante ans, Moulin Roty, une Scop
basée à Nort-sur-Erdre, près de Nantes, fabrique
des jouets, dont certains sont devenus des produits
emblématiques de la puériculture. Elle propose
aujourd’hui ses produits sur tout le territoire français,
mais aussi à l’export. A la fin de l’année 2013, elle a
fait le choix d’adhérer à la mutuelle des Scop, la Mucs,
en accord avec ses valeurs.
de la marque. La Douillette (poupée moelleuse en tissu), autre
produit phare, sort dans la foulée. D’autres poupées, doudous
et éléments de décoration en bois pour les chambres d’enfants
voient le jour, grâce à l’expérience acquise avec l’atelier de
sérigraphie et, plus tard, dans le cadre d’un partenariat avec
une entreprise roumaine – créée par un compagnon de route
de la Scop –, dont le savoir-faire ancestral s’accorde bien avec
la philosophie de la marque.
Des salariés vraiment associés
La Scop poursuit son développement jusqu’à l’incendie de la
minoterie, en 1988, qui pousse au déménagement dans la zone
industrielle de Nort-sur-Erdre. « Un choix qui était plus celui des
banquiers », mais qui permettait de s’installer dans une zone
moins isolée et, donc, de développer la commercialisation. Les
effectifs triplent. Au début des années 90, Moulin Roty passe
en Scop SA. « En SARL, un seul gérant était désigné, ce qui correspondait moins à notre projet. » Le conseil d’administration
(CA) comprend neuf salariés représentant les métiers pratiqués :
création, développement commercial, administration, logistique.
Chaque CA mensuel est suivi d’une réunion générale, avec tout
le personnel, pour échanger sur les décisions prises en CA, ce
qui suppose que tous les salariés soient sur place. Le choix de
filialiser les services développés sur d’autres sites découle de ce
principe fort de la gouvernance de Moulin Roty. Cette dernière
emploie aujourd’hui quarante-cinq salariés, tous associés,
auxquels s’ajoutent les salariés employés dans les filiales du
groupe en France et vingt salariés dans ses fi liales dans le
monde (à Hong Kong notamment, pour le développement de
la commercialisation en Asie, et au Royaume-Uni). Ces filiales
ont été créées pour les activités connexes à la production :
le commercial, la logistique, etc. Le groupe compte en tout
quatre-vingts personnes.
Deux boutiques sont également ouvertes à Nantes et à Paris ;
la première en 2001, la seconde dix ans plus tard.
L
es origines de la société coopérative et participative (Scop)
Moulin Roty remontent aux années 70, quand un groupe
de jeunes Nantais, dont plusieurs sont des étudiants en
sociologie, décide de se lancer dans un projet alliant travail et vie
sociale au sein d’une ancienne minoterie du hameau de Moulin
Roty. A cette époque, il s’agit d’« une communauté de vie et de
travail, le moulin, réhabilité, abritant les ateliers et les lieux d’habitation », raconte Bruno Fustemberg, son dirigeant. Les premières
activités développées tournent autour de l’artisanat d’art, de la
sérigraphie sur bois et des bijoux, puis naissent les premiers
enfants et, avec eux, l’idée de fabriquer des jouets. Moulin Roty
est encore une société de fait, avec une caisse commune. Aucun
salaire individuel n’est versé. Dans les années 80, la société
« s’officialise », et trois gérants sont désignés.
Le passage en Scop suit bientôt, « pour intégrer
les premiers salariés [une vingtaine] », le statut
correspondant à leurs valeurs de
solidarité, de partage, de
respect mutuel – « Nous
n’en voyions pas d’autres. »
C’est à cette époque que
les premières voitures
à roulettes (en tissu,
bois et mousse) sont
produites en série
et commercialisées – elles vont
faire le succès
© Moulinroty.com
Sur un pied d’égalité… sociale
L’égalité n’est pas un vain mot pour Moulin Roty. L’intéressement et la participation y sont majoritairement distribués
sur une base égalitaire, au prorata du temps de travail. Dans
les années 2000, la question d’une mutuelle santé se pose.
Dans la mesure où celle-ci n’est pas obligatoire, elle constitue
une charge supplémentaire pour les salariés. Une discussion
est alors ouverte : les salariés bénéficiant de la mutuelle de leur
conjoint s’interrogent. « Le débat a été vite tranché au nom de
la solidarité. Pour des questions d’équité, nous souhaitions que
tout le monde soit sur un pied d’égalité », souligne Bruno Fustemberg. La part à la charge des salariés est la plus faible possible
(20 %). « Avoir la même mutuelle était essentiel pour nous. » C’est
à l’occasion d’un congrès de la CG Scop qu’ils entendent parler
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4 mutualistes n° 325
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IActualité de la mutuelle
Le mot du président
Le pari tenu de
la croissance quantitative
C
’est en juin 2012 que la décision
a été prise d’engager la Mucs
dans une démarche de développement volontariste. L’objectif d’alors
est, bien sûr, toujours valable. Il s’agit
d’augmenter l’effectif des adhérents
et bénéficiaires pour profiter d’un
potentiel élargi de services.
La campagne d’adhésions menée en
ce sens a déjà permis de doubler l’effectif, qui atteint
4 500 assurés en 2014. La progression se poursuit au rythme
d’un tiers d’adhérents en plus chaque année. Elle provient
aussi bien de contrats collectifs de Scop que de contrats
ouverts à des individuels, principalement des coopérateurs
retraités. Tant et si bien qu’en cinq ans, en 2017, notre
mutuelle devrait avoir au moins quadruplé son effectif.
Pour autant, il est hors de question de tomber dans l’obsession de la course à la taille et à la réduction des coûts,
qui conduirait vite à brader la complémentaire santé et,
ce faisant, notre santé. De fait, les prestations assurées
auprès de l’ensemble de nos bénéficiaires enregistrent
une importante progression sans pour autant fragiliser
l’équilibre gestionnaire. En 2014, elles ont augmenté de
plus de 50 %, donc nettement plus que la croissance des
cotisations de 35 %.
L’accroissement des prises en charge résulte de l’amélioration de la couverture des frais de santé retenue aussi bien
par les contrats historiques que par des nouvelles grilles
de remboursement prévues par les contrats plus récents.
Il est aussi le fruit d’une meilleure communication avec les
adhérents grâce à l’accueil téléphonique et à l’interactivité
du site Internet. Quant à l’équipe salariée de la mutuelle,
elle a été totalement rajeunie.
La Mucs va pouvoir s’appuyer sur ce socle de modernisation
pour continuer à diversifier ses offres de protection sociale.
Elle vient de le faire pour 2015 en lançant ses offres de prévoyance. En liaison avec des partenaires tels que le groupe
Harmonie, elle va pouvoir s’engager dans une seconde phase
de croissance qualitative : celle des innovations du suivi de
la santé. Notre ambition est de réussir ce challenge aussi
bien que celui de la croissance quantitative. ◆
DR
© Moulinroty.com
En trois ans, la Mucs a plus que doublé le nombre
de ses adhérents. Une réussite qui se conjugue
avec une qualité accrue de sa complémentaire
santé. Aussi, innover dans le suivi de la santé entre
maintenant dans son champ des possibles.
de la Mucs et qu’ils la choisissent, « parce que c’est la mutuelle
des Scop ». Le sujet est aujourd’hui clos, puisque les entreprises
sont contraintes d’avoir une mutuelle de groupe… une obligation assortie d’une augmentation des charges sociales sur la
mutuelle, ce qui paraît surprenant pour Bruno Fustemberg.
Pourtant, tous les salariés, quel que soit leur statut dans la
Scop, bénéficient du même régime de protection sociale : tous
sont protégés par la Mucs, avec des garanties identiques, qu’ils
soient cadres ou non-cadres.
Dans le même ordre d’idées, la Scop a toujours versé davantage
pour la formation professionnelle que les exigences légales, sans
jamais refuser les demandes faites par ses salariés.
Pérennité, le maître mot
En 2000, Moulin Roty s’ouvre à l’export et s’implante en GrandeBretagne via une première filiale. Un positionnement qui paie :
ces cinq dernières années, l’entreprise a connu une belle
croissance, avec une augmentation du chiffre d’affaires annuel
de l’ordre de 10 % au moins, et une implantation dans une
cinquantaine de pays (Europe, Etats-Unis, Australie, Japon…).
L’activité est un peu moins forte en 2015, car la Scop a choisi de
se repositionner sur son activité. « On peut parler d’une année
de consolidation de la croissance, avec une volonté de développer l’export vers les Etats-Unis », explique Bruno ­Fustemberg.
Les ventes à l’export représentent aujourd’hui 30 % du chiffre
d’affaires.
Bien entendu, la Scop a connu « des années de vaches maigres,
mais elles nous ont fait du bien, car elles nous ont obligés à nous
repositionner, observe Bruno Fustemberg. Nous partageons tous
cette volonté de ne pas nous endormir, même s’il ne s’agit pas de
changer de cap tous les jours ». Depuis quelques années, Moulin
Roty s’oriente donc vers une commercialisation plus sélective,
avec des partenaires à long terme. C’est un gage de « pérennité »,
le maître mot de la structure. Et le meilleur moyen de continuer
de faire rêver petits et grands. ◆
Jacques Landriot,
président de la Mucs
n° 326 mutualistes
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IActualité de la mutuelle
L’actualité du passé
Mixité surveillée des adhérents
L
e 28 avril 1907, l’assemblée générale
de l’Union du commerce donne dans
la satisfaction tranquille, loin des
effets de manche de certaines assemblées précédentes. Pourtant, elle fête la
soixantième année de cette société philanthropique créée en 1847 par une poignée
d’employés du commerce de tissus. La
salle des fêtes du palais du Trocadéro est
remplie comme jamais par les adhérents
et leurs familles, en partie attirés par
la qualité du concert qui va suivre. La
présidence d’honneur est une fois de plus
assurée par un ministre en vue, en l’occurrence René Viviani, ministre du Travail
et de la Prévoyance sociale. Mais, petite
déception, et c’est le cas depuis deux ans,
le ministre est représenté par l’un de ses
collaborateurs, en la personne du directeur de la mutualité au ministère. C’est
que l’actualité de l’Union ne connaît plus
le suspense du début des années 1900.
L’ouverture aux femmes,
sans faillite…
En 1902, ce sont le président de la République, Emile Loubet, et son Premier
ministre, Pierre Waldeck-Rousseau, qui
étaient venus accompagnés de leurs
épouses, pour féliciter les sociétaires de
leur décision d’accepter enfin les femmes
de sociétaires comme membres de la
mutuelle. Une initiative alors citée en
exemple par le gouvernement, mais qui
continuait à susciter l’inquiétude de certains administrateurs, lesquels avaient
demandé qu’une comptabilité analytique
soit tenue, afin de connaître les dérives
éventuelles des dépenses de santé des
femmes adhérentes. Il était par ailleurs
exclu que la mutuelle s’ouvre vers les
employées de commerce qui n’étaient
pas des épouses légitimes de sociétaires.
De fait, en 2006, les 2 480 épouses adhérentes n’ont pas mis l’Union en faillite.
Certes, leurs dépenses de santé atteignent
126 % du montant de leurs cotisations,
contre 108 % pour l’ensemble des
25 000 adhérents, mais rien d’alarmant,
car, depuis l’année 1900, il a justement
été décidé de ne pas freiner la croissance
des dépenses de santé. Bien au contraire,
en 1902, l’assemblée délibérante a failli
rejeter les comptes annuels, car l’équipe
dirigeante était suspectée de limiter le
remboursement des médicaments.
Des patrons et des retraités
à la rescousse
Aussi, pour compenser le déficit santé, la
mutuelle encourage le versement de dons
des membres retraités et par des patrons
de magasins. En 1906, l’un des anciens
dirigeants des Grands Magasins du
Louvre, Alfred Chauchard, s’honore
d’avoir versé une nouvelle subvention,
portant à 305 000 francs le total de ses
dons sur deux décennies, soit plus de la
moitié des dépenses annuelles de santé.
Un montant qui dépasse de loin les
100 000 francs du plus gros legs effectué
par un ancien sociétaire, Pierre-Alphonse
Ducourneau, dont les intérêts sont affectés
à la caisse de secours. Même les professionnels de santé composant le service
médical y vont de leur poche. C’est tout
particulièrement le cas d’un des médecins
dentistes de l’Union, qui a par ailleurs une
clientèle non mutualiste. Depuis plusieurs
années, il fait don de ses honoraires dus
par la mutuelle.
Résultat : le déficit de l’année 1899 est bien
oublié, et depuis six ans la mutuelle est
excédentaire. Avec le capital de ses caisses
de retraite, le montant des réserves de
l’Union du commerce dépasse à présent
les 3,5 millions de francs. Les partisans
d’un équilibre gestionnaire rigoureux
n’ont toutefois pas dit leur dernier mot.
L’une de leurs dernières propositions
Photos : DR
En 1907, l’Union du commerce, l’ancêtre de la Mucs, souffle ses soixante
bougies. Après avoir enfin intégré les épouses de ses membres, elle couvre
aussi leurs enfants. Malgré le succès de l’appel aux dons de patrons et
de retraités, une solide minorité d’adhérents impose une surveillance
attentive du suivi gestionnaire de ces innovations jugées futuristes.
La République n’a pas encore accordé
le droit de vote aux femmes, tandis que,
depuis 1902, l’Union du commerce
les accueille comme adhérentes disposant
du droit de vote.
Alfred Chauchard, cofondateur
des Grands Magasins
du Louvre. Ses dons à l’Union
du commerce dépassent
les 300 000 francs en 1907.
vient d’être rejetée. Elle consistait à remplacer le service médical de médecins
triés sur le volet par un mécanisme de
remboursements basés sur le tarif fi xé
par la mutuelle. Ces pères-la-rigueur
restent minoritaires. Ainsi, ils ont dû
accepter le vote majoritaire qui prévoit
d’accueillir les enfants des adhérents
comme nouveaux bénéficiaires. Une avancée qui prolonge la création en 1905 du
patronage de leurs pupilles et orphelins.
Toujours à la pointe du progrès social
Telle est l’actualité de la future Mucs
durant cette année 1907, dite de la Belle
Epoque. Si elle implique moins directement les gouvernants en place, son
président ne manque pas de rappeler
que, après avoir décroché une médaille
d’or à l’Exposition universelle de 1889,
l’Union du commerce a obtenu un grand
prix de l’Exposition universelle de 1900.
Une reconnaissance qui la situe encore à
la pointe des « 20 000 sociétés mutualistes
et 4 millions de mutualistes, dont la fortune
mise en réserve s’élève à 400 millions de
francs ». Avec ses 3,5 millions de francs,
celle de l’Union devrait décidément lui
garantir un devenir prometteur. ◆
I
6 mutualistes n° 326
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IEconomie de la santé
■ Tiers payant généralisé
© Thinkstock
La Fédération nationale de la Mutualité française (FNMF), la Fédération française des
sociétés d’assurances (FFSA) et le Centre technique des institutions de prévoyance
(CTIP) ont récemment créé une association commune chargée de piloter le dispositif
technique nécessaire à la mise en œuvre du tiers payant généralisé (TPG), prévu pour la fin de l’année 2017. Le rôle de cette
association sera d’organiser la coopération entre les différents
acteurs (assurance maladie obligatoire, éditeurs de logiciels
des professionnels de santé, opérateurs de tiers payant) et
de simplifier le déploiement du TPG pour les professionnels de santé. « L’association […] mettra en place, avec ses
partenaires, un socle de règles communes (cahier des
charges, normes techniques et de gestion…) afin d’améliorer
et de moderniser les échanges entre les professionnels de santé
et les organismes complémentaires »,, indique la FNMF dans
un communiqué. Le dispositif sera testé une première fois
dès la fin de l’année 2015 et pourra être réajusté pour répondre
au mieux aux exigences « de simplicité, de rapidité, de garantie de paiement et de qualité des professionnels de santé »..
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Les complémentaires créent une association
Les choses se précisent
pour La Mutuelle
des étudiants (LMDE),
placée sous sauvegarde
de justice depuis le
9 février : dès le 1er octobre
2015, c’est l’Assurance
maladie qui reprendra
la gestion du régime
obligatoire des étudiants.
Elle s’occupera notamment
de leurs remboursements
et des relations clients
(immatriculation,
changements de situation,
délivrance de la carte
Vitale). De son côté,
la LMDE sera chargée des
affiliations et des actions
nationales de prévention.
Le burn-out bientôt reconnu
comme maladie professionnelle ?
Les députés ont finalement décidé
de proposer un amendement au projet
de loi sur le dialogue social, débattu au
Parlement au moment où nous écrivons
ces lignes, selon lequel « les maladies
psychiques peuvent être reconnues
comme maladies professionnelles ».
Si le terme « burn-out » initialement
proposé par Benoît Hamon n’a pas
été retenu, il s’agit pourtant bien
d’un pas de plus vers la reconnaissance
de cette pathologie spécifique
au monde du travail. Actuellement,
le burn-out est pris en charge
par le seul régime général de
l’Assurance maladie, sous le terme
« dépression nerveuse ». En étant
qualifiée de professionnelle, cette
maladie pourrait être assumée par la
branche travail de la Sécurité sociale,
financée, elle, par les entreprises.
Un progrès toutefois relatif, car pour
le ministère du Travail, « le diagnostic
[de la maladie] est complexe à poser ».
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LMDE : l’Assurance
maladie gérera
la Sécu des étudiants
Si le taux moyen des dépassements d’honoraires a effectivement baissé d’un
point l’an passé pour atteindre 54,1 % du tarif de base de la Sécu, comme
s’en est félicité le gouvernement fin avril, les médecins sont de plus en plus
nombreux à y recourir, a souligné l’Observatoire citoyen du reste à charge.
Ainsi, 43 % des praticiens de secteur 2 ont pratiqué des dépassements en
2014, contre 41,1 % en 2012. En outre, avec le contrat d’accès aux soins
(CAS), certains médecins de secteur 1
(assistants d’hôpitaux, anciens chefs
de clinique) sont désormais autorisés à pratiquer des dépassements
d’honoraires. Conséquence : alors
que le taux moyen pratiqué baisse,
le montant total augmente (+ 6,6 %
en deux ans) et s’élève désormais à
2,8 milliards d’euros.
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Dépassements d’honoraires :
le montant total continue d’augmenter
Hépatite C :
pour une amélioration
de la prise en charge
Selon une étude publiée
le 2 juin par le Bulletin
épidémiologique
hebdomadaire (BEH)
de l’Institut de veille sanitaire
(INVS), 75 000 personnes,
des hommes en majorité,
seraient atteintes par le virus
de l’hépatite C sans le savoir.
Pour améliorer la prise
en charge, le BEH rappelle
la préconisation d’un rapport
remis en 2014 à Marisol
Touraine : élargir le dépistage
en proposant aux hommes
âgés de 18 à 60 ans, au moins
une fois dans leur vie,
un test unique pour
les hépatites et le VIH.
Le BEH s’inquiète en outre
du prix « préoccupant » des
médicaments développés
contre l’hépatite C. Il rejoint
ici l’Association française
pour l’étude du foie (Afef),
qui plaide pour que
davantage de patients
puissent bénéficier de
ces traitements onéreux
(et très efficaces),
destinés en priorité
aux cas les plus sévères.
Page réalisée
par Aliisa Waltari
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IEntretien
Michel Debout, psychiatre
Questions à
© DR
Alerte sur la santé des chômeurs
Psychiatre, professeur émérite de médecine légale et de droit de la santé au CHU de
Saint-Etienne, Michel Debout est également membre de l’Observatoire national du
suicide. Dans son dernier ouvrage, « Le traumatisme du chômage* », il donne l’alerte
sur la santé tant physique que mentale des chômeurs et plaide pour un soutien bienveillant à l’égard des « sans-emploi », fragilisés au sein de la société.
© Shutterstock
Mutualistes. – Le titre de votre dernier
ouvrage* résume ce que souvent on se
refuse à admettre : perdre son emploi
est avant tout un traumatisme, même
en période de crise.
▶ Pr Michel Debout. – Se retrouver
au chômage est toujours brutal – même
lors d’un plan social –, authentiquement
traumatisant et déstabilisant : ce n’est
pas seulement une perte d’emploi, c’est
aussi celle de tout un quotidien (dont le
travail est un organisateur), de contacts
réguliers avec ses collègues, de revenus
et d’un rôle dans la société. Tout change,
le regard des autres, mais également le
regard sur soi, car le travail représente
toujours un investissement personnel, que
l’on soit salarié ou, a fortiori, commerçant,
artisan ou agriculteur.
Selon vous, le chômage a des conséquences non négligeables sur l’état de
santé, physique et psychique, et augmente le risque suicidaire.
▶ Il est établi que l’espérance de vie
moyenne des chômeurs est réduite
d’un an par rapport à celle des travailleurs qui n’ont pas connu de périodes
sans emploi. Un homme au chômage
a un risque annuel de décès, toutes
causes confondues, trois fois supérieur
à celui d’un actif du même âge. Quant à
la mortalité par suicide, si elle reste difla réalité, voire un état de sidération ou
ficile à mesurer précisément (l’enquête
au contraire une hyperréactivité émomédico-légale menée après un suicide ne
tionnelle. Et quoi qu’il en soit, c’est touprécise pas toujours la situation profesjours un choc violent, accompagné d’un
sionnelle de la personne décédée), elle
vécu d’anéantissement ou de mort (« le
peut être estimée en croisant les donmonde s’écroule »), mais aussi d’humilianées de mortalité et les
t io n o u m ê m e d e
données sociales, pour
déshu ma nisation (on
obtenir une estimation Se retrouver au chômage
est « moins que rien »).
proche de la réalité. est toujours brutal (…),
Une sensation d’échec,
Aujourd’hui, en France traumatisant et déstabilisant : d’injustice et d’impuiscomme en Angleterre ce n’est pas seulement
sance envahit parfois
ou en Europe du Sud
la pensée et provoque
une perte d’emploi (…)
(Grèce, Italie, Espagne
une détresse durable,
ou Portugal), il est Tout change, le regard
associée à une baisse
prouvé que la crise éco- des autres, mais également de la confiance en soi,
nomique est corrélée le regard sur soi.
puis à une mésestime
à une augmentation
de soi. Celle-ci, bien
des suicides, particulièrement chez les
qu’injustifiée, puisque l’on n’est pas
chômeurs. Il faut comprendre que le chô« coupable » d’avoir perdu son travail,
n’en est pas moins réelle. On devient inumage de masse est un fléau économique,
mais aussi humain, social et sanitaire à
tile, dévalorisé… On a en quelque sorte
grande échelle, qu’il importe de ne pas
perdu son rôle dans la société, et donc
nier ou négliger.
une part de sa propre identité. L’anxiété
s’installe, avec son cortège de symptômes : perte d’appétit, troubles du somOn observe donc des troubles majeurs,
comme des états de stress qui deviennent
meil, irritabilité, ruminations… D’autant
chroniques.
que, de façon plus pragmatique, il faut
▶ Effectivement, ce moment souparfois faire une croix sur tous ses prodain où l’on bascule dans le rôle du
jets. Le chômage est un mur qui s’élève
« sans-emploi », du « licencié », provoque
devant soi et empêche d’envisager tout
chez certains un sentiment de perte de
avenir, à court, moyen et même long
I
8 mutualistes n° 326
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IEntretien
du lendemain ? La violence subie par
le chômeur n’est pas seulement économique : à la perte de revenus s’ajoute la
culpabilité engendrée par le regard dur
des autres, ou en tout cas l’idée qu’il s’en
fait, et tout cela l’atteint profondément
dans sa dignité. Pour certains, c’est une
véritable déchéance personnelle, qui peut
mener à des gestes extrêmes.
© Shutterstock
Que peut faire la société, dans cette
période de crise où il lui est impossible
de garantir le plein-emploi ? Comment
soutenir les chômeurs souvent laissés
pour compte ?
▶ Tous les chômeurs ne sont pas
malades ni déprimés – et c’est très bien
ainsi ! –, mais, parce que le chômage
constitue un risque pour la santé, il
s’agit aujourd’hui de faire de la prévenLe chômeur est trop souvent accusé de vivre aux crochets des autres,
tion : nous avons une médecine dite du
ceux qui travaillent, et de la société tout entière. Un jugement très culpabilisant,
travail, laquelle ne devrait pas ignoqui accroît le risque de repli sur soi et d’isolement.
rer le devenir des chômeurs, mais au
termes : comment se construire dans
capacités et faire obstacle à son embauche
contraire les accompagner pendant les
l’idée de demain quand on n’a plus de tradans un nouvel emploi. Difficile, en effet,
périodes d’inactivité, le but étant d’évavail et que l’on s’isole socialement ? Que
de passer le cap de certains entretiens
luer l’état médical et psychologique,
l’on ne parvient plus à rembourser ses
de recrutement et
les signes potencrédits courants, à élever correctement
d’avoir l’air « sous
tiels de dépression,
ses enfants ni à les soutenir financièreson meilleur jour » Il importe, de la part de tous (…), voire de tendances
quand on est mora- de poser un regard bienveillant su icid a i r es, q u i
ment, ni tout simplement à vivre ?
lement atteint. Les et non dévalorisant sur
peuvent être repérés
Cela dit, tous les sans- emploi ne
é che c s p eu vent les personnes sans emploi,
et traités. D’autres
connaissent pas de telles difficultés
médecins pourraient
alors réactiver le
de reconnaÎtre pleinement
psychologiques. Certains réussissent
traumatisme subi
aussi i nter ven i r
à rebondir et à retrouver rapidement
lors du licenciement leur rôle social, leur utilité,
dans cette démarche
un travail…
et assombrir encore leurs capacités professionnelles, préventive, car il
▶ Fort heureusement, la grande majorité
un peu plus l’avenir. ainsi que leur dignité.
faut signifier à tous
des personnes au chômage ne présente
les chômeurs, même
pas ces importantes difficultés et les
Il est vrai que le regard porté sur les
ceux – les plus nombreux – qui ne prérisques qui leur sont associés. Mais c’est
chômeurs, souvent traités d’assistés,
sentent pas de tels troubles, que leur
le cas de certaines d’entre elles, et le
n’est pas toujours tendre…
santé nous intéresse et que la société se
problème peut devenir majeur chez les
▶ C’est le moins que l’on puisse dire
préoccupe toujours d’eux. Ce n’est pas
chômeurs de longue durée, de plus en
depuis quelques années ! A tel point que
seulement d’une démarche médicale : il
plus nombreux : en seulement un an, le
le chômeur n’est plus la victime d’un fait
importe aussi et surtout, de la part de tous
nombre d’inscrits à Pole emploi depuis
social – ce qu’il est pourtant –, mais
– des élus, des associations, des syndiplus de trois ans a augmenté de 2 %, et
souvent accusé de vivre aux crochets
cats… –, de poser un regard bienveillant
l’ancienneté moyenne d’inscription sur
des autres, ceux qui travaillent, et de
et non dévalorisant sur les personnes
les listes, de 32 jours (elle est désorla société tout entière. Ce jugement très
sans emploi, de reconnaître pleinement
mais de 529 jours)… Quand le chômage
rude et très culpabilisant accentue la
leur rôle social, leur utilité, leurs capas’installe et s’accompagne de troubles
perte d’estime de soi, le repli et l’isolecités professionnelles, ainsi que leur
psychologiques, le risque de dépresdignité, dont chaque être humain est
ment. Il peut, en outre, mettre à mal le
sion, mais aussi de conduites à risque
couple et la famille, dont le quotidien
porteur, qu’il travaille ou qu’il ne tra– comme la consommation d’alcool, de
est transformé même quand le conjoint
vaille pas. ◆
tabac ou de substances psychotropes –,
a un emploi. L’étau se resserre sur ces
Propos recueillis
s’accentue, pour entraîner le chômeurpersonnes fragilisées : difficultés finanpar Isabelle Delaleu
consommateur dans une spirale de dégracières, surendettement et harcèlement
* Le traumatisme du chômage, du
dation globale de son état de santé, aussi
associé… La situation est vécue comme
professeur Michel Debout, avec
bien physique que mentale. Ces diffi honteuse. Comment garder espoir
Gérard Clavairoly. Les Editions
de l’Atelier (91 pages, 12 euros).
cultés peuvent rapidement affecter ses
quand on nage en pleine incertitude
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IMédecine
Ablation des amygdales
Une opération de moins en moins pratiquée
L’ablation des amygdales a parfois mauvaise réputation. Peut-être parce qu’il y a trente ans les chirurgiens ORL
la pratiquaient un peu trop systématiquement et dans des conditions différentes de celles d’aujourd’hui. Moins
fréquente désormais, elle reste préconisée, parce qu’efficace, dans certains cas bien précis.
L
© DPA Picture Alliance – BSIP
’opération était si banalisée qu’il
arrivait que des classes entières
de jeunes enfants subissent une
ablation des amygdales (ou amygdalecto­
mie), et ce sans anesthésie. A partir des
années 70, de nombreux experts se sont
interrogés sur l’utilité et l’efficacité de
cette intervention. En 2002, en France,
on en recensait encore 68 000 ; en 2010, le
nombre avait diminué de moitié (35 000),
selon les données de l’Agence technique de
l’information sur l’hospitalisation (Atih).
La même tendance à la baisse est à noter
dans tous les pays industrialisés.
Une solution contre les angines
à répétition…
L’amygdalectomie avec ou sans adénoï­
dectomie (retrait des végétations) reste
cependant l’une des interventions les plus
courantes dans le monde. Plus d’une fois
sur deux, elle est effectuée en ambula­
toire, sous anesthésie générale avec intu­
bation pour protéger les voies aériennes, et
accompagnée d’un traitement antidouleur.
Les amygdales, ces deux petites masses
glandulaires situées à l’arrière de la
bouche de part et d’autre du pharynx,
étaient souvent rendues responsables
– à tort – de la survenue d’otites ou de
rhino-bronchites. Aujourd’hui, la Haute
Autorité de santé (HAS) recommande
l’amygdalectomie lorsque les angines sont
très fréquentes (sept ou plus dans l’année
en cours ou trois ou plus au cours des trois
dernières années), qu’elles perturbent la
scolarité, et seulement après une période
d’observation minimale de six à douze
mois. Si les angines ou les pharyngites
ne présentent pas de critère de gravité ou
que la période d’observation est inférieure
à six mois, la HAS conseille « fortement »
d’éviter l’opération.
... et les apnées du sommeil
Il arrive aussi que les amygdales soient
trop volumineuses et gênent la déglutition
et la respiration – on dit alors qu’elles
sont obstructives. L’enfant éprouve
Dans 80 % des cas, l’amygdalectomie est réalisée en raison d’apnées du sommeil.
des ­difficultés à s’alimenter normalement,
ce qui a une incidence sur sa prise de poids
et sa croissance.
Des amygdales trop grosses peuvent en
outre gêner la respiration nocturne et
favoriser le ronflement. Mais ce n’est pas
parce que votre enfant ronfle qu’il faut
absolument lui enlever les amygdales : c’est
surtout le caractère irrégulier de la respi­
ration et l’existence d’apnées du sommeil
qui doivent alerter. Le syndrome d’apnées
obstructives du sommeil (SAOS) chez
­l’enfant peut en effet freiner sa croissance,
nuire à ses capacités neurocognitives et, à
plus long terme, être la cause de maladies
cardiovasculaires. Les enfants atteints
peuvent également souffrir d’énurésie (ils
font fréquemment pipi au lit) ; ils ont des
sueurs nocturnes et un sommeil agité,
sont fatigués, et leurs résultats scolaires
s’en ressentent. « En CP, notre fille avait
beaucoup de difficultés pour apprendre à
lire, raconte Sandra, la maman de Luna,
9 ans. Elle faisait aussi très souvent pipi
au lit, parfois jusqu’à trois fois par nuit.
Un test de polysomnographie à l’hôpital
Trousseau (hôpital pour enfants à Paris,
NDLR) a révélé des apnées du sommeil.
L’ablation des amygdales et des végétations
était ­indispensable, et nous ne le ­regrettons
pas : une semaine après l’opération, Luna
commençait déjà à lire. Il a fallu un an
pour que les pipis au lit disparaissent tota­
lement. Elle était également souvent sujette
aux angines et n’en a plus jamais eu par
la suite. » Aujourd’hui, 80 % des amygda­
lectomies sont réalisées en raison d’apnées
du sommeil.
Des complications rares, mais graves
L’ablation des amygdales n’est toutefois
pas sans risque : on déplore un décès pour
50 000 opérations. « Les complications
associées à la réalisation de la chirurgie
sont en premier lieu hémorragiques post­
opératoires : au premier jour (le plus souvent
avant la huitième heure), de l’ordre de 1 % ;
entre le huitième et le quinzième jour, de
l’ordre de 1 à 3 %, expliquent les experts
de la HAS*. Une réintervention chirurgicale
est nécessaire dans 0,5 % des cas. »
Enfin, de retour à la maison, certaines
précau­t ions s’imposent. Il faut, par
exemple, éviter tous les aliments irritants
(croûte de pain, chips, gâteaux secs…) et ne
pas faire d’efforts violents. ◆ Isabelle Coston
* Amygdalectomie avec ou sans adénoïdectomie chez
l’enfant ou l’adolescent (moins de 18 ans), synthèse
des données de la littérature, Haute Autorité de santé
(HAS), décembre 2012.
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IMédecine
Médicaments
Trop de mauvais usage
chez les seniors
Depuis le mois de mai, une campagne de sensibilisation sur les
dangers liés aux abus ou aux mélanges de médicaments est menée
à destination des seniors, mais aussi des professionnels de santé.
Une prise de conscience est en effet indispensable.
Des Français ultra-consommateurs
Avec quarante-huit boîtes de médicaments par personne et par an, on peut réellement parler de surconsommation pour
les Français de tout âge, dont le réflexe
« médicament » est devenu très (trop ?)
facile. Chez les seniors, cette consommation ne fait que croître : aujourd’hui,
71 % des plus de 50 ans et 86 % des plus
de 75 ans sont polymédiqués (depuis plus
de dix ans dans la moitié des cas), avec une
moyenne de quatre spécialités différentes
par jour. Or les risques d’erreurs s’en
trouvent multipliés – l’utilisation de médicaments inappropriés a été observée chez
53,5 % des patients de plus de 75 ans –, de
même que les interactions indésirables,
voire dangereuses, notamment chez les
personnes âgées, dont le fonctionnement
de certains organes (le foie et les reins
surtout) baisse physiologiquement, ce qui
est susceptible d’entraîner une mauvaise
élimination des molécules médicamenteuses actives.
Des causes multiples, impliquant
public et professionnels de santé
Ces effets pervers sont liés à l’« appétence »
excessive pour les médicaments, certes,
mais d’autres causes s’y ajoutent, en particulier « de vrais soucis d’observance, alors
© May – BSIP
C
haque année, quelque 128 000 hospitalisations, représentant un total de
1 146 000 journées d’hospitalisation,
et environ 8 000 décès sont dus à la iatrogénie (ou iatrogénèse) médicamenteuse,
c’est-à-dire l’apparition d’effets négatifs
– potentiellement dangereux, voire
mortels – provoqués par un surdosage ou
un mauvais « cocktail » de médicaments.
Un véritable enjeu de santé publique,
puisque 20 % des hospitalisations des plus
de 80 ans leur sont directement imputables.
qu’avec l’âge la chronicité des pathologies
s’installe », explique Philippe Lamoureux,
président du Leem*. Le non-respect des
traitements (erreur de dosage, prolongation ou arrêt décidé seul) est en effet fréquent : 37 % des patients le reconnaissent.
Il est aussi établi que certains médecins
ont parfois la main lourde, renouvelant
trop facilement les ordonnances au long
cours, prescrivant des traitements inappropriés ou ne portant pas un regard
global sur les prescriptions du patient
– lesquelles émanent à 75 % du généraliste, mais aussi à 25 % d’un spécialiste
et peuvent alors se révéler contradictoires
ou redondantes. Le recours excessif à
une automédication parfois fantaisiste
et mal choisie est également à déplorer,
tout comme le développement des génériques, dont les diverses présentations
sont sources d’erreurs, notamment chez
les personnes âgées dont les capacités
cognitives déclinent.
Le problème n’a rien de nouveau. En
1988, Bernard Kouchner, alors ministre
de la Santé, déclarait déjà à propos de
la surconsommation médicamenteuse
que « cette attitude thérapeutique non
seulement est injustifiée et, dès lors, inutilement coûteuse, mais peut être source de
complications individuelles et collectives ».
L’individu comme la collectivité paient
en effet – et parfois même très cher – les
effets de ce laxisme.
Des pistes
pour endiguer le phénomène
Si les seniors font des erreurs manifestes
qui peuvent les affecter lourdement, ils
semblent cependant prêts à « consommer mieux » : 93 % accepteraient que leur
médecin révise leur ordonnance (à chaque
visite pour 53 % d’entre eux, une fois par an
pour les autres) et 75 % écouteraient leur
pharmacien si celui-ci leur recommandait
d’éviter une spécialité qui pourrait faire
mauvais ménage avec les traitements
qu’ils prennent déjà. Une bonne raison
d’impliquer le pharmacien, qui grâce
au dossier pharmaceutique** bénéficie
d’une traçabilité des prescriptions. Reste
que le risque d’accident médicamenteux
ne pourra être réduit – et la volonté de
prescriptions plus raisonnées, affirmée –
que par une réelle prise de conscience
conjointe des patients- consommateurs,
des professionnels de santé et de la société
tout entière. ◆
Isabelle Delaleu
* Les Entreprises du médicament.
** Pour plus d’infos : Servicepublic.fr, rubrique
« Particuliers », puis « Social-santé », « Droits des
patients » et « Information du patient ».
Pour en savoir plus
> Un livret de huit pages, Le guide du bon usage des médicaments, est
désormais disponible dans les salles d’attente des médecins généralistes
et les pharmacies, ou encore téléchargeable sur le site du Leem : Leem.org.
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IPrévention
Régime paléo
cardiovasculaire, et une réduction des
symptômes dans les maladies autoimmunes ou inflammatoires.
C’est un des derniers régimes dont
on parle… souvent sans savoir de
quoi il s’agit exactement. Quels
principes, pour qui et, surtout, pour
quels bienfaits ? Le point sur le
régime paléo, une tendance de poids
de l’alimentation santé et minceur.
Les bons points
> On met l’accent sur les graisses, réha-
bilitées depuis quelques années, études
scientifiques à l’appui, notamment en ce
qui concerne les acides gras oméga 3 :
huiles végétales (olive, noix, macadamia,
coco), avocat, beurre, graisse de canard,
fruits oléagineux (noix, amandes, noisettes) doivent apporter au minimum
50 % de la ration énergétique (contre
30 % dans une alimentation « classique »),
d’autant qu’ils protègent le système cardiovasculaire et le cerveau.
> On supprime tous les aliments
industriels, donc les colorants, les
exhausteurs de goût, les conservateurs
et autres produits de la chimie alimentaire, ainsi que les additifs mal connus
du public, mais qui sont au mieux superflus, au pire néfastes. Les bannir ne peut
faire que du bien à la santé, à la ligne…
et au porte-monnaie.
> On élimine le sucre sous toutes
ses formes : sodas, confiseries, biscuits,
céréales de petit-déjeuner…, ce qui a un
effet positif sur le poids et la glycémie
et permet de sortir de l’addiction, tant
physique que psychologique, au sucré.
T
rès en vogue depuis quelques
années, le régime paléo propose tout
simplement de s’alimenter comme
nos ancêtres préhistoriques. Nos gènes
étant restés quasiment identiques aux
leurs malgré l’évolution, nous n’avons en
effet aucune raison valable de ne pas nous
nourrir comme ces chasseurs- cueilleurs,
en supprimant ce qui n’existait pas à
l’époque, par exemple les produits céréaliers et tous les aliments liés à l’industrialisation (produits laitiers, aliments
manufacturés et plats tout prêts).
Sur le principe, ce régime mérite donc
que l’on s’y intéresse, puisqu’il propose
de retrouver une alimentation 100 % naturelle, sans gélules, substituts ou autres :
au menu, de la viande, du poisson, des
œufs, certaines huiles, des oléagineux et,
bien sûr, des fruits et légumes en grande
quantité. Il promet une perte de poids,
mais aussi et surtout une meilleure santé,
notamment sur les plans intestinal et
Les inconvénients
© Shutterstock
> Toutes les céréales sont supprimées,
même celles sans gluten (riz, maïs ou
quinoa), car elles contiennent des « antinutriments » (comme les phytates), qui
perturbent l’assimilation des minéraux
(fer, calcium, magnésium, zinc). Les
légumineuses (lentilles, haricots et soja) sont également
interdites, car considérées
comme pauvres en acides
aminés (constitutifs des
protéines), mais riches en
glucides, et notamment
en Fodmap – des sucres
fermentescibles, responsables de
troubles digestifs. Cette éviction
© Thinkstock
Faut-il manger comme
nos ancêtres préhistoriques ?
complète peut se révéler difficile en
société et créer des frustrations chez
certains.
> La part des protéines animales est
importante (90 à 240 grammes par repas,
selon son gabarit) et, si l’on n’aime ni le
poisson ni les fruits de mer, on risque de
manger de grosses quantités de viande,
parfois riche en acides gras saturés (même
si les effets néfastes de ces derniers sont
controversés). Il importe également de
choisir de la viande, du poisson et des œufs
de bonne qualité, ce qui n’est pas si facile
et peut se révéler coûteux. Et évidemment,
une telle alimentation n’est pas compatible
avec le végétarisme.
> Ce régime n’est pas adapté aux personnes souffrant d’allergie aux noix et
autres oléagineux (pas de problème avec
l’arachide, car elle est interdite en paléo).
Alors, on le teste ou pas ?
Ceux qui souffrent de maladie inflammatoire ou de gros troubles digestifs
(potentiellement liés au gluten, au lactose ou aux Fodmap) peuvent tester ce
régime pendant trente jours au minimum,
pour voir si leurs symptômes diminuent
ou disparaissent, sans risque pour leur
santé : nul danger, en effet, à supprimer les
sucres, y compris les céréales et les légumineuses. Cela dit, le régime paléo peut
devenir lassant, d’autant qu’il implique
des changements radicaux. Il n’apporte
aucune douceur sucrée hormis les fruits
(et éventuellement, en version « soft », un
peu de miel et de cacao non sucré), pas
non plus d’alcool, de café, de thé noir, ni
même d’eau gazeuse. On peut donc lui
reprocher un manque de convivialité sur
le long terme. ◆
Jeanne Gabin
Pour en savoir plus
> Je me mets au paléo, d’Aglaée
Jacob. Thierry Souccar (208 pages,
16,90 euros).
> Le régime paléo, de Daniel Green.
Larousse (176 pages, 14,90 euros).
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Allergies alimentaires
Halte aux idées reçues
Les fausses croyances que dénoncent
les allergologues sont toujours les
mêmes, mais elles sont tenaces. Le
X e Congrès francophone d’allergologie, qui s’est tenu à Paris du 21 au
24 avril dernier, a encore été l’occasion pour les spécialistes de revenir
sur certains a priori.
© Thin
k st o c
k
« Allergique aux fruits de mer, je ne
peux pas passer certains examens
d’imagerie médicale »
Les personnes concluent souvent qu’elles
sont allergiques à l’iode lorsqu’elles le
sont aux crustacés. Elles se trompent,
affi rme Martine Drouet, responsable de l’unité d’allergologie
au CHU d’Angers.
« C’est une “vraiefausse” croyance.
Les allergies aux
fruits de mer
ne sont pas
dues à l’iode
en soi, mais
à d’autres
molécules »,
précise-t-elle.
Mais alors pour quelles
raisons certains médecins demandent-ils
à leurs patients s’ils sont allergiques
à l’iode avant de leur faire passer un
scanner ? « Des radiologues continuent
de véhiculer cette fausse croyance en
administrant des corticoïdes aux personnes allergiques aux fruits de mer avant
l’injection de produit de contraste iodé
parce qu’ils pensent, à tort, que celui-ci
peut entraîner une réaction allergique »,
répond l’allergologue. Or l’iode n’est pas
un allergène. La meilleure preuve, c’est
que cet atome se trouve à l’état naturel
dans le corps humain.
« Allergique aux œufs, mon enfant
ne peut pas être vacciné »
Des embryons de poulet sont parfois
utilisés dans la préparation de vaccins,
comme celui contre la grippe ou celui
contre la rougeole, les oreillons et la
rubéole (ROR). « Sur certains enfants,
qui sont très allergiques, qui ne supportent les œufs ni crus, ni cuits, ni en
petites doses, nous pratiquons des tests,
indique Martine Drouet. Bien souvent,
il n’y a pas de réactivité aux vaccins.
D’ailleurs, les embryons de poulet sont de
moins en moins utilisés pour les vaccins »,
poursuit-elle. Et d’ajouter : « Nous dédramatisons l’allergie auprès des familles
en leur expliquant que l’enfant absorbe
bien souvent de l’œuf en petite quantité,
lorsqu’il mange un gâteau par exemple. »
De plus, les enfants allergiques aux œufs
voient souvent leurs allergies s’améliorer
d’elles-mêmes.
« Les tests d’allergie vendus
sur Internet permettent d’adapter
son alimentation en fonction
de ses risques personnels »
Ces tests, réalisés à partir d’un prélèvement de sang, sont inutiles : ils ne feront
au mieux que détecter une sensibilité et
risquent de déboucher sur des conclusions
erronées et confuses. Il serait idiot, voire
néfaste pour la santé, de se priver de tel
ou tel aliment parce que l’on soupçonne
une allergie. Les tests d’allergie doivent
impérativement être effectués par un
allergologue.
« Le régime d’éviction totale,
à vie, est la seule réponse possible
à l’allergie alimentaire »
Martine Drouet est catégorique : l’éviction
ne doit pas être systématique. « Certains
enfants guérissent spontanément de leur
allergie. » Il y a quelques années, les
régimes d’éviction préconisés par les
allergologues étaient très stricts et,
avec le recul, on suspecte fortement
que cela n’a pas été très favorable en
termes d’acqui sition d’une tolérance
naturelle. « La meilleure façon de soigner une allergie, c’est de réintroduire
de petites doses de l’aliment quand elles
sont bien tolérées. La réintroduction graduelle présente deux avantages : d’abord
amener à une tolérance progressive, puis
améliorer la qualité de vie, car l’éviction
© Shutterstock
IPrévention
totale est très difficile à vivre avec notre
mode de vie moderne », explique-t-elle.
« De nombreuses personnes
sont allergiques
aux colorants industriels »
« C’est faux, déclare Martine Drouet.
Il existe toutefois un colorant rouge, le
E120, dérivé de la carapace de cochenille, qui peut être allergisant. Il y a
des soupçons d’allergie croisée avec la
crevette, mais c’est anecdotique. L’E102,
un colorant jaune appelé tartrazine,
avait mauvaise réputation, en particulier auprès des patients intolérants à
l’aspirine et aux anti-inflammatoires non
stéroïdiens. Nous savons désormais que
cette association n’est pas fondée et qu’il
n’y a aucune raison de contre-indiquer la
tartrazine. »
« La fraise est très allergisante,
comme la plupart des fruits rouges »
« Il y a très peu d’allergies aux fruits
rouges, et notamment à
la fraise, assure la
spécialiste. L’histamine contenue
dans la fraise
peut provoquer
une ré ac t ion
chez les toutpetits, mais c’est
exceptionnel. »
Dans ce cas, il
s’agit plus probablement d’une intoléck
st o
ink
rance : l’enfant a consommé
© Th
une trop grande quantité de fraises, ce
qui a provoqué une réaction cutanée,
de type urticaire. Mais ce n’est pas une
allergie, car il n’y a aucune réaction
immunitaire due aux anticorps de
l’allergie (immunoglobulineE ou igE). ◆
Isabelle Coston
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IForme et bien-être
Stop au bric-à-brac
Ranger, ça fait du bien
D
ans notre monde d’hyperconsommation, on ne cesse de nous
conseiller de trier, ranger, débarrasser, jeter ou donner pour nous alléger. Et il suffit de regarder nos placards
qui débordent, nos caves et nos greniers
submergés du sol au plafond, pour confirmer que nous avons souvent tendance à
stocker vêtements, livres, bibelots, souvenirs et autres, ce qui transforme nos
pièces en bric-à-brac. Tout garder est
un réflexe d’autrefois, quand les objets
étaient faits pour durer et être transmis,
alors qu’aujourd’hui tout est devenu sinon
jetable, du moins peu durable et, finalement, essentiellement sentimental.
Trop de désordre nuit
Si chacun a sa propre tolérance au désordre,
force est de constater que l’on peut passer
des heures à chercher un objet égaré. Le
fouillis, s’il dépasse nos limites, devient
perturbant et génère perte de temps et
malaise. Culpabilisant, il nous donne
en outre une mauvaise image de nous.
Quand le « seuil d’alerte » personnel est
atteint, ranger devient indispensable,
pour son environnement comme pour
soi-même, et procure un regain d’énergie.
Cela prend du temps, mais celui-ci n’est
jamais perdu, car, comme on y voit plus
clair, on en regagne ensuite.
Aérer sa tête
Les mois et les années passent, et, quand
on ne jette rien, on finit par accumuler les possessions superflues. A force,
qu’y gagne-t-on, si ce n’est du désordre
dans notre espace mental ? Le « trop »
peut devenir parasitant, envahissant, et
il finit par nous submerger. A l’inverse,
pendant que l’on trie et range – une
activité qui demande à être vraiment
concentré –, on fait le vide dans son
esprit et le résultat permet d’avoir un
meilleur champ de vision. « Qui range
sa maison range sa tête », disaient nos
grands-mères. Effectivement, au lieu de
© Thinkstock
Cinq conseils pour que le rangement profite vraiment
1. Choisir son moment : le « grand ménage de printemps » n’a plus de sens aujourd’hui.
Ranger doit se faire quand vous en avez besoin et que votre seuil de tolérance est atteint,
n’importe quand dans l’année et généralement plusieurs fois en douze mois.
2. Prendre le temps : rien ne se fait en une heure. Pour un « rangement-tri-nettoyage »
bien fait, il faut compter en journées complètes.
3. Ne pas s’encombrer d’avis ou de bras inutiles : c’est à vous de décider de ce que vous
gardez ou pas et de l’endroit où vous avez besoin de ranger chaque chose pour qu’elle
vous soit utile. Les âmes bien intentionnées ne font pas forcément des aides précieuses.
4. Procéder méthodiquement, pièce par pièce et meuble par meuble, et accepter
que ranger fasse du bazar, puisqu’il faut d’abord tout sortir. Procéder par ordre évitera
de mettre toute la maison sens dessus-dessous et de se sentir
découragé dès le début.
5. Trouver sa méthode : livres, DVD et blogs proposent des
quantités incroyables de trucs et astuces, mais tous
ne conviennent pas forcément à chacun.
Le rangement n’est pas statique et l’organisation
en est personnelle : adoptez ce qui vous semble
bénéfique pour vous et oubliez le reste.
Merci à Isabelle Louet, auteure d’Une maison feng-shui
(éd. Charles Massin, 80 pages, 12 euros)
et de Ranger, classer, conserver chez soi (éd. Charles
Massin, 64 pages, 5,90 euros).
© Burger – Phanie
Les conseils malins pour faire le « grand ménage » dans la maison
fleurissent, au rayon librairie, dans la presse et sur Internet. A la clé,
esprit allégé et regain d’énergie, nous promet-on. Et si on essayait ?
se perdre dans la pagaille, on retrouve ses
bases et l’on s’aperçoit que notre esprit en
est, comme notre espace, véritablement
allégé, aéré, plus clair. Difficile, parfois,
mais bénéfique…
Se rapprocher de l’essentiel
Savoir se débarrasser du superflu permet
non seulement de s’alléger, mais aussi, du
coup, de se recentrer sur ce qui est vraiment important. Comme un éloge à une
certaine frugalité, à une simplicité de vie,
où l’on réalise qu’achats et possessions ne
font pas le bonheur et que l’on se passe très
bien d’un nombre incalculable de choses
que l’on croyait pourtant indispensables.
Là encore, cela rend plus efficace, car plus
centré sur l’essentiel.
Prendre un nouveau départ
Un grand rangement est un peu comme
un déménagement, une façon de trouver
un second souffle, dans un environnement
nouveau, car différent, dégagé, nettoyé. On
repart alors du bon pied, presque comme
neuf ! Trier et ranger est notamment essentiel lors de changements de vie importants, en permettant de mieux « coller » à
nos besoins, lesquels évoluent au fil des
années, comme nous et nos envies et,
finalement, comme la vie. ◆ Jeanne Gabin
Pour en savoir plus
> L’art de l’essentiel : jeter l’inutile
et le superflu pour faire de l’espace en
soi, de D. Loreau (J’ai lu, 252 pages,
6,90 euros).
> La magie du rangement, de Marie
Kondo (First, 272 pages, 17,95 euros).
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IForme et bien-être
Des sports d’eau à découvrir
Pour ne pas bronzer idiot
Au lieu de faire le lézard sur la plage, activez-vous ! Au programme, quelques activités à pratiquer dans l’eau,
bénéfiques pour le corps et qui mettent le mental au beau fixe.
Originaire de Dunkerque (Nord), cette
randonnée pédestre aquatique, créée pour
entraîner les rameurs, s’est répandue sur
toutes les plages. Le principe : marcher
immergé dans la mer jusqu’aux genoux,
à la taille ou même jusqu’au diaphragme,
en s’aidant d’une pagaie, qui sert aussi
d’appui dans les vagues et fait travailler
tout le haut du corps. La résistance de l’eau
augmente fortement le travail musculaire,
les articulations sont préservées (le corps
est plus léger dans l’eau), les bienfaits pour
les systèmes veineux et cardiovasculaire
sont réels et, en outre, on profite de l’iode
et des ions négatifs, qui rechargent et
reminéralisent l’organisme. On peut pratiquer le longe-côte de façon rapide et
intensive (c’est une vraie discipline sportive, avec courses et championnats), mais
aussi s’initier doucement, au rythme plus
tranquille d’une balade tonique.
© Thinkstock
Stand up paddle : gainage
du corps et paix de l’esprit
Le stand up paddle (SUP),
apparu récemment en
France, est une activité
qui mêle travail sportif d’endurance et effet
antistress. Debout sur une
planche (type longboard)
et équipé d’une pagaie, on
se déplace tranquillement
en bord de mer (ou sur
un lac) et l’on en profite
pour découvrir le paysage. Pagayer n’est
pas difficile en soi,
mais rester debout
sur la planche
exige de gainer tout le corps, en plus de
maintenir l’équilibre grâce aux membres
inférieurs (un bon travail de proprioception pour les genoux et les chevilles). Du
coup, les muscles travaillent de bas en
haut, se tonifient (des courbatures sont à
prévoir), et l’esprit, lui, se libère : silence
à peine troublé par le clapotis des vagues
et le doux bruit de la pagaie, impression
de tranquillité et de plénitude. De nombreuses stations balnéaires proposent des
balades-découvertes, en petit groupe, pour
apprivoiser la technique.
Snorkeling : découverte des fonds
ludique et sportive
Au lieu de nager « bêtement », testez le
snorkeling (ou « plongée libre ») : une
balade juste en dessous de la surface,
avec palmes, masque et tuba, pour
explorer la faune et la flore. Il suffit que
l’eau soit claire et limpide pour pouvoir
ainsi se promener, sans difficulté particulière, en faisant travailler ses systèmes respiratoire et cardiovasculaire
(c’est un sport d’endurance), mais aussi
ses jambes, car les palmes exigent de
vrais efforts musculaires. Avantages : une
action tonifiante sur la silhouette et un
côté très ludique. Les enfants, dès qu’ils
savent nager, adorent, et l’on peut faire
des sorties familiales pour admirer les
étoiles de mer, les poissons ou les oursins.
Beach-volley : énergie, détente
et convivialité
A la fois convivial et assez physique,
le beach-volley, dérivé du volley-ball,
se pratique désormais sur de nombreuses plages, où sont mis à disposition des estivants des petits terrains
(8 mètres sur 6) avec un filet amovible.
© Thinkstock
Longe-côte : balades toniques
et embruns marins
Nul équipement n’est requis (hormis
le ballon) : même pas besoin de chaussures de sport, puisque l’on pratique
pieds nus dans le sable, généralement
en maillot de bain ou, mieux, en short et
tee-shirt pour éviter les coups de soleil.
Excellent pour tout le corps (les jambes
se musclent, et les bras, les épaules et
les poignets sont fortement sollicités),
c’est aussi un sport ludique, qui donne
lieu à des matchs à la fois conviviaux et
intenses. On travaille ses réflexes et sa
détente, et le sable, très meuble, accentue
le travail des jambes, mais préserve les
articulations en procurant un bon amorti
lors des nombreux sauts. Attention toutefois, quand on débute, aux chutes et aux
risques d’entorse liés aux irrégularités
du terrain. ◆
Jeanne Gabin
© Shutterstock
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IEn bref
■ Cancer
Photos © Shutterstock
Les espoirs de l’immunothérapie
Tatouage : attention aux effets
secondaires
Une étude américaine
publiée dans la revue
Contact Dermatitis
et menée auprès
de personnes choisies
au hasard révèle
que 10 % des sujets tatoués
ont souffert de réactions
indésirables à la suite de
leur tatouage (rougeurs,
démangeaisons, cloques),
et 6 % ont même présenté
une réaction pendant
plus de quatre mois.
Parmi ces réactions
chroniques, 44 % ont
été induites par un
tatouage à l’encre rouge
et 25 % par un tatouage
à l’encre noire. D’après
le syndicat français
des dermatologues,
le rouge serait l’une
des couleurs les plus
dangereuses en tatouage.
Il recommande en outre
aux personnes souffrant
de psoriasis ou de vitiligo
de ne pas se faire tatouer.
Réunis au congrès de l’Association américaine d’oncologie clinique (Asco) début juin à
Chicago (Etats-Unis), de nombreux chercheurs, français en particulier, ont fait part de
leur enthousiasme concernant une nouvelle méthode de traitement des cancers : l’immuno­
thérapie. Développée depuis quelques années à travers différents essais cliniques, elle
consiste à agir sur le système immunitaire pour lui permettre de déjouer les mécanismes de
défense de la tumeur. Cela s’est révélé efficace pour traiter des cas de cancers ­métastasés,
notamment de la peau (mélanome) et du poumon (celui dit « non à petites cellules »), face
auxquels les médecins se trouvent toujours démunis. Des malades à un stade très avancé
ont ainsi vu leur survie augmenter de plusieurs mois, voire de plusieurs années. Les
chercheurs attendent également des progrès de l’association de l’immunothérapie avec les
autres traitements (thérapies ciblées et chimio), mais tiennent à rappeler que l’on manque
encore de recul pour dire s’il s’agit là d’une véritable révolution en matière de traitement
du cancer. D’autant que l’immunothérapie reste sans effet sur certains patients et que les
effets secondaires sont encore importants.
Myopie : de plus en plus de jeunes
concernés
En Europe, près d’un
jeune sur deux âgé de 25
à 29 ans serait concerné
par la myopie. C’est
ce que nous apprend
une étude britannique
publiée récemment dans
la revue Ophtalmology.
Une véritable « épidémie », sachant qu’au
total près d’un quart de
la population européenne souffrirait de ce trouble visuel. Selon les chercheurs, l’augmentation – un phénomène que l’on constate déjà depuis
plusieurs années – serait en partie due à la généralisation des études
supérieures. Passer beaucoup de temps à lire, de trop près et à l’intérieur
favorise l’apparition de la myopie. La multiplication des écrans et les
facteurs génétiques accroissent également les risques.
SEP : 70 000 à 90 000 personnes
touchées en France
La Journée mondiale
de la sclérose
en plaques (SEP), le
27 mai dernier, a été
l’occasion de revenir
sur cette maladie
auto-immune
encore peu connue
du grand public
et qui toucherait entre 70 000 et 90 000 personnes
en France, des femmes en majorité (71 %).
Parfois très invalidante, la SEP est la première
cause de handicap non traumatique chez
le jeune adulte, et son évolution tout comme
ses symptômes varient fortement d’un malade
à l’autre. Elle se caractérise par des inflammations
du système nerveux central et des poussées
qui se manifestent par des troubles cognitifs,
moteurs et sensitifs. On ne sait pas vraiment
expliquer son origine, même si des facteurs
environnementaux et génétiques ainsi
qu’une mauvaise hygiène de vie (tabac, alcool,
sel, alimentation déséquilibrée) semblent
jouer dans l’apparition et l’intensité
des symptômes. Si, aujourd’hui, on ne sait pas
guérir la SEP, des traitements permettent
de limiter les poussées, les douleurs
associées et l’évolution de la maladie.
Allergies :
l’ambroisie risque
d’envahir l’Europe
Selon des chercheurs
britanniques, autrichiens
et français, l’ambroisie,
une plante à pollen très
allergisant venue des
Etats-Unis, pourrait envahir
plusieurs régions d’Europe
dans les prochaines
décennies et augmenter
ainsi les risques de réaction
allergique (toux, conjonctivite
et crises d’asthme parfois
très sévères). D’ici à 2050,
la concentration de ses
pollens dans l’air pourrait
même être multipliée par
quatre. Des zones encore
épargnées, comme le nord
de la France ou le sud
de la Grande-Bretagne,
seraient particulièrement
concernées en raison du
réchauffement climatique.
Dans l’Hexagone, cette
plante est déjà présente
en Rhône-Alpes,
en Bourgogne et en Auvergne.
Le pic de pollinisation a lieu
en août et en septembre.
Page réalisée
par Aliisa Waltari
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Dossier réalisé par Delphine Delarue
Accoucher aujourd’hui
Le jour J approche. Après neuf mois d’attente, vous allez enfin faire connaissance
avec votre bébé. Mais d’abord il va falloir se concentrer sur une étape incontournable :
l’accouchement. Redouté par certaines futures mamans, fantasmé par d’autres,
ce moment si particulier marquera votre esprit pour la vie. Des premiers signes
annonciateurs jusqu’à la mise au monde, voici le détail de tout ce qui vous attend.
A
redouter de souffrir, avoir peur de l’inconnu
ou de ne pas être à la hauteur. Il faut
simplement qu’elles se disent que l’équipe
de la maternité sera là le jour J pour les
accompagner et les soutenir. La majorité
des accouchements se passe très bien !
L’idée, c’est aussi d’essayer de bien appliquer les conseils donnés lors des séances
de préparation et de rester attentive aux
premiers signes du travail. » Parmi ces
signes : les contractions d’accouchement.
Différentes de celles que vous avez pu
ressentir lors
du dernier
trimestre
de votre grossesse, elles sont plus intenses
et plus douloureuses. « Ces contractionslà serrent vraiment le ventre, comme une
ceinture, elles arrêtent la patiente dans ce
qu’elle est en train de faire et lui coupent le
souffle, indique Catherine Ryo. Au début,
elles sont espacées et supportables, puis elles
se rapprochent et gagnent en intensité. »
Départ pour la maternité
Pour une première naissance, on considère qu’il faut attendre d’avoir ressenti
des contractions douloureuses et régulières toutes les cinq à dix minutes pendant deux heures avant de se rendre à
la maternité. Chez une femme qui a déjà
accouché, l’attente est ramenée à une
heure. Durant ce laps de temps, essayez
de vous détendre et de bien respirer. Vous
pouvez éventuellement vous faire couler
un bain chaud et prendre deux comprimés
de Spasfon pour calmer la douleur.
Autre signal de départ : la perte des
eaux. Elle peut intervenir à n’importe
quel moment, avant ou après le début
des contractions. « Pour ma part, c’est
arrivé en pleine nuit, se souvient Tiphanie.
Ça m’a réveillée d’un coup, j’étais complètement trempée, comme si on avait jeté un
verre d’eau dans mon lit. J’ai tout de suite su
que c’était ça : impossible de se tromper ! »
Le liquide amniotique qui s’écoule est clair
et transparent, il faut alors se rendre rapidement à la maternité, parce que le bébé
n’est plus dans son environnement stérile.
© Shutterstock
près des mois d’attente, votre
bébé ne va pas tarder à montrer
le bout de son nez. Sa chambre
est aménagée, votre valise pour
la maternité est bouclée, tout est
prêt. Cette naissance, vous l’avez bien préparée, vous l’avez rêvée et même, parfois,
cauchemardée. Rien d’anormal à cela.
« Les projections et les angoisses liées à
l’accouchement sont tout à fait logiques,
surtout s’il s’agit d’un premier enfant,
assure Catherine Ryo, sage-femme à la
maternité de l’hôpital de Saint-Nazaire.
Certaines futures mamans ne connaissent
pas encore bien leur corps, elles peuvent
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Quand déclenche-t-on
un accouchement ?
© Burger – Phanie
Plusieurs raisons peuvent conduire
l’obstétricien à décider un déclenchement :
le dépassement du terme, une pathologie
de la mère, par exemple de l’hypertension
ou du diabète, ou encore une indication
médicale pour le bébé comme un retard
de croissance. « Il arrive également qu’un
accouchement soit déclenché par convenance
pour des raisons pratiques, ajoute le docteur
Deruelle, professeur de gynécologie
obstétrique au CHRU de Lille. Ça peut être
le cas pour les femmes qui habitent loin de la
maternité ou pour celles qui ont déjà plusieurs
enfants et qui ont du mal à s’organiser.
Mais toutes les maternités ne l’acceptent pas. »
Pour déclencher l’accouchement, on perfuse
une hormone, l’ocytocine, qui va provoquer
des contractions. La sage-femme peut aussi
percer la poche des eaux pour accélérer
le travail. Si le col n’est pas favorable, c’est-à-dire
s’il est complètement fermé, on applique
un gel composé de prostaglandine. Il faut savoir
que les accouchements déclenchés sont
généralement plus longs et plus douloureux.
Programmée ou décidée en urgence, la césarienne s’impose en cas de souffrance fœtale
ou de complications chez la mère.
Même principe si vous perdez du sang
ou si vous ne sentez plus votre enfant
bouger. N’hésitez pas à vous déplacer à la
moindre inquiétude : en fin de grossesse,
il n’y a pas de petit motif de consultation.
« En revanche, contrairement à ce que
pensent beaucoup de futures mamans,
la perte du bouchon muqueux n’est pas
le signe d’un accouchement imminent,
précise Virginie Bonjour, sage-femme
à la maternité des Bluets à Paris. C’est
simplement la conséquence d’une modification du col de l’utérus : il se ramollit,
et des sécrétions glaireuses parfois sanglantes peuvent s’évacuer. On ne demande
pas aux patientes de venir à la maternité
pour cela : l’accouchement peut intervenir
plusieurs jours, voire plusieurs semaines
après la perte du bouchon muqueux. »
La prise en charge
Lorsque vous arrivez à la maternité, la
sage-femme qui vous accueille place
un monitoring sur votre abdomen pour
contrôler la façon dont le rythme cardiaque
du bébé réagit aux contractions. Elle pratique également un toucher vaginal afin
d’évaluer la dilatation de votre col et l’état
d’avancement du travail. En général, cette
sage-femme vous suivra pendant toute la
durée de l’accouchement. C’est elle qui va
vous accompagner, vous et votre conjoint,
dans la venue au monde de l’enfant. Le
lien qui s’établit peut donc devenir très
fort. « Toute ma vie je me souviendrai de
la sage-femme qui était à mes côtés, confie
Aurore. Sa gentillesse, sa douceur, sa sérénité. Je ne sais pas comment j’aurais fait
sans elle ! Le papa était encore plus stressé
que moi et elle a su nous rassurer. » Les
compétences médicales de la sage-femme
demeurent toutefois restreintes. Elle peut
suivre la grossesse, prescrire des examens, établir un diagnostic sur l’état
d’avancement du travail, assurer la mise
au monde et gérer les suites de couches,
mais uniquement dans la normalité. A la
moindre complication, elle passe la main
à l’obstétricien.
Une fois que la sage-femme a vérifié que
tout allait bien pour le bébé et la maman,
elle laisse généralement le travail se faire
en passant régulièrement pour contrôler
le monitoring et mesurer les modifications du col induites par les contractions.
Celles-ci aident aussi le bébé à amorcer
sa descente dans le bassin. Cette phase
d’attente peut être plus ou moins longue
et douloureuse selon les patientes.
A votre arrivée à la maternité, une sage-femme vous prend en charge et vous accompagne
jusqu’aux suites de couches. L’obstétricien n’intervient qu’en cas de complications.
© Burger – Phanie
La gestion de la douleur
Quand la dilatation du col atteint environ
4 centimètres, la sage-femme peut proposer la péridurale. Posée par l’anesthésiste,
celle-ci consiste à introduire une aiguille
au niveau du dos, entre la troisième et
la quatrième lombaire, pour atteindre
l’espace péridural. Un cathéter, par lequel
sera injecté le produit anesthésique,
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y est ensuite glissé. La péridurale, très
efficace, met environ une quinzaine de
minutes à agir, et on peut la renouveler
si besoin. Bien qu’impressionnante, cette
intervention n’est généralement pas douloureuse. Cela permet de mieux supporter
l’étape suivante, c’est-à-dire la phase
active : à ce moment-là, les contractions
deviennent plus violentes et le col se modifie plus rapidement. « Chez une femme
pour qui c’est une première naissance,
on parle en moyenne d’une dilatation de
1 centimètre par heure. Chez une multipare, ce sera plutôt 2 à 3 centimètres. Mais
il n’y a pas de règle : dans notre métier, il
y a quelques généralités et beaucoup de
cas particuliers », constate Catherine Ryo.
La présence du conjoint peut aider à
passer le temps et à gérer la douleur s’il
n’y a pas de péridurale. « Le rôle de soutien du père ou de l’accompagnant est très
important, souligne Virginie Bonjour.
Mais cette présence doit être souhaitée et
non imposée. On accorde d’ailleurs une
attention bien particulière aux femmes
qui viennent accoucher seules. »
Quand la dilatation du col atteint 10 centimètres et que le bébé est bien engagé dans
le bassin, on vous installe pour les efforts
expulsifs. Le plus souvent, vous serez
allongée sur le dos. Accompagnée par la
sage-femme, elle-même secondée par une
auxiliaire puéricultrice, vous commencez
à pousser en même temps que les contractions pour aider le bébé à sortir. Cette
phase d’efforts intenses dure au maximum
une demi-heure.
Accoucher autrement
© HOoton - SPL – Phanie
Si l’accouchement classique vous semble trop médicalisé,
vous pouvez toujours choisir une autre option. Certaines
maternités proposent par exemple à leurs patientes d’accoucher
dans l’eau. C’est le cas des Bluets, à Paris. « Nous disposons de
trois baignoires dans le service, précise Virginie Bonjour, sagefemme, mais uniquement pour les accouchements sans
complications, qui se passent bien. Et dans l’eau, la péridurale
n’est pas possible. » Dans cette maternité, il est également
possible d’accoucher dans une position différente : à quatre
pattes, accroupie, debout, sur le côté… Certaines mères
choisissent par ailleurs de donner naissance chez elles, aidées
par une sage-femme libérale. Ce type d’accouchement n’est
cependant possible que pour les naissances à bas risque. Dernière possibilité : les maisons de
naissance. Ces structures non médicalisées, actuellement autorisées à titre expérimental,
permettent des projets de naissance personnalisée accompagnés par des sages-femmes.
Renseignements : Maisonsdenaissance.wordpress.com.
Forceps, spatules ou ventouse
© Hop – BSIP
Le produit anesthésique est injecté
dans la zone péridurale, entre la troisième
et la quatrième lombaire.
« Parfois, au moment de l’expulsion, le
bébé présente des signes de fatigue, précise
le docteur Philippe Deruelle, professeur
de gynécologie obstétrique au CHRU de
Lille. Cela se traduit par des anomalies
de son rythme cardiaque visibles au monitoring. C’est le signe qu’il supporte mal les
contractions. La sage-femme appelle alors
l’obstétricien et ce dernier peut envisager
une extraction instrumentale avec les
forceps, les spatules ou la ventouse. » Les
conséquences pour l’enfant ne sont plus
aussi traumatisantes que par le passé, à
une époque où l’on allait le chercher alors
qu’il était encore placé très haut dans le
bassin. Aujourd’hui, l’utilisation de ces
instruments ne se fait que quand le bébé
est bien engagé dans la partie basse.
Il aura donc peu de séquelles : peut-être
un hématome, des rougeurs et quelques
douleurs qui pourront être traitées avec
du paracétamol.
Qui dit instruments peut dire aussi
risque augmenté d’épisiotomie, bien
que cela ne soit pas systématique. Cette
incision tant redoutée par les mamans
est pratiquée par le médecin ou la sagefemme au niveau du périnée sur 2 à
3 centimètres, au moment de l’expulsion,
pour faciliter le passage du bébé. « On
essaie de ne la pratiquer que quand c’est
vraiment nécessaire, c’est-à-dire quand
l’enfant est bloqué par le périnée, ajoute
le professeur Deruelle. Mais il faut savoir
que dans la moitié des cas, les patientes
accouchent sans épisiotomie ni déchirure. »
Quand le bébé est enfin là, reste une
dernière chose : l’expulsion du placenta.
C’est la délivrance. Vous êtes toujours
allongée, les contractions reprennent,
mais moins intensément. Vous devrez
pousser à nouveau, mais la sage-femme
pourra aussi vous aider manuellement.
Une fois expulsé, le placenta est examiné
par la sage-femme, qui vérifie qu’il est
bien complet.
Et la césarienne ?
Parfois, la naissance par voie naturelle
se révèle impossible. « Si le bassin de la
maman est trop étroit ou si l’utérus a été
fragilisé par de précédentes interventions
– le retrait d’un fibrome par exemple –,
on programme une césarienne », explique
le professeur Deruelle. Cette intervention, qui concerne environ 20 % des
naissances en France, peut aussi être
décidée en urgence. « C’est le cas quand
au cours du travail le bébé montre des
signes de souffrance alors qu’il n’est pas
encore engagé dans le bassin. On prend
aussi la décision quand le col ne s’ouvre
pas malgré plusieurs heures de travail ou
quand l’enfant ne veut pas descendre. »
Avant cela, plusieurs techniques sont
utilisées pour que le bébé se décide à
s’engager : faire marcher la maman,
à condition qu’elle ne soit pas immobilisée par la péridurale – il existe aussi
des péridurales ambulatoires – ; lui faire
changer de position, la mettre sur le
côté ; percer la poche des eaux si elle
est encore intacte ou encore administrer de l’ocytocine pour intensifier les
contractions. Chaque situation est différente, mais dans tous les cas c’est la
souffrance fœtale (ou des complications
n° 326 mutualistes
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I19
19/06/2015 18:13
« Juste après la naissance, la maman se trouve dans un état émotionnel et hormonal
vraiment particulier, unique, explique Catherine Ryo, sage-femme à la maternité
de l’hôpital de Saint-Nazaire. Toutes les hormones de la grossesse et de l’accouchement s’effondrent : ce climat inédit peut être vécu dans l’euphorie, mais pour d’autres
patientes ce sera plus compliqué. Elles peuvent ressentir une grande tristesse, un grand
vide. Cette vulnérabilité est aggravée par la fatigue et le manque de sommeil. Il ne
faut pas la négliger et surtout ne pas culpabiliser. » S’il n’est pas pris en charge, ce
baby blues peut rapidement se transformer en véritable dépression du postpartum. Pour l’éviter, il ne faut pas hésiter à en parler, contacter sa sage-femme
ou se rendre au centre de protection maternelle infantile (PMI) le plus proche.
Pensez aussi à vous reposer autant que possible, à déléguer les tâches ménagères
et à préserver l’intimité de votre couple et de votre petite famille.
pour la maman) qui accélère la décision
de césarienne. A partir de là, tout va
très vite. « L’anesthésiste, l’infirmière
et d’autres personnes sont arrivés en
même temps dans la salle de naissance,
raconte Oriane. On m’a emmenée au bloc
rapidement, tellement vite qu’on a failli
perdre le papa dans les couloirs ! J’ai eu
très peur, mais la sage-femme m’a pris la
main et m’a tout expliqué. Il fallait sortir
mon bébé dans l’urgence. Cinq minutes
Le Prado : un dispositif
pour accompagner
le retour à domicile
Pour soutenir les femmes qui viennent
d’accoucher, l’Assurance maladie a mis en
place en 2010 un programme spécifique
d’accompagnement du retour à domicile
(Prado). Pris en charge à 100 % jusqu’au
douzième jour qui suit la naissance, le
Prado vous permet de bénéficier d’un suivi
personnalisé, assuré chez vous par une
sage-femme. Concrètement, après accord
de l’équipe médicale, un conseiller de
l’Assurance maladie vous rend visite à la
maternité et vous soumet une liste de
sages-femmes disponibles dans la région.
Le premier rendez-vous à domicile aura
lieu le lendemain de la sortie. Plusieurs
visites seront ensuite prévues, au cours
desquelles la sage-femme s’assurera de
votre bon état de santé et de celui de votre
bébé. Pour bénéficier de ce service, vous
devez être majeure et avoir accouché d’un
enfant unique né à terme et sans complications. Cependant, toutes les maternités
ne le proposent pas, renseignez-vous
auprès de la vôtre.
© Burger – Phanie
Le post-partum : une période de fragilité
plus tard, il était là, et quelques instants
après j’ai pu prendre ma fille contre moi.
Un véritable instant de grâce. Il n’y a pas
de mots pour expliquer ce que j’ai ressenti à
ce moment-là. Plus rien ne comptait autour
de moi, je ne voyais qu’elle. »
Les premières heures
avec votre enfant
Une fois le cordon ombilical coupé, on
sèche le bébé et on le laisse sur votre
poitrine, en peau à peau. Cette technique
aujourd’hui répandue dans toutes les
maternités a l’avantage de réchauffer le
nouveau-né bien mieux qu’une lampe
chauffante et de favoriser le lien émotionnel avec la mère. La sage-femme évalue
ensuite l’adaptation du nouveau-né à la
vie extra-utérine : cri, vitalité, tonus, couleur de la peau, respiration, fréquence
cardiaque, c’est le score d’Apgar, qui sera
coté à une minute, deux minutes, trois
minutes et cinq minutes. Puis, pendant
environ deux heures, vous restez en salle
de naissance : l’équipe surveille votre état
de santé et observe l’enfant. « On regarde
le faciès, les oreilles, le palais, la colonne
et les organes génitaux, détaille Virginie
Bonjour. On vérifie qu’il n’y ait pas de malformations, puis on donne des vitamines,
on met des gouttes d’antibiotique dans les
yeux et on met les bracelets. »
Vous serez également invitée à donner le
premier repas de votre bébé, au sein ou
au biberon, puis vous intégrerez votre
chambre et pourrez continuer à faire
tranquillement connaissance avec lui.
Vous aurez ensuite plusieurs jours pour
vous remettre. D’une durée moyenne de
quatre à six jours, selon qu’il s’agit d’un
accouchement par voie basse ou d’une
césarienne, le séjour à la maternité sert
à accompagner le couple dans sa nouvelle
vie de parents. Premier bain, soins du
cordon, change… vous apprenez à vous
occuper de votre enfant. L’équipe médicale
est aussi là pour repérer d’éventuelles
complications et pour vous soulager des
suites de couches. « La patiente peut ressentir divers désagréments : des contractions
de l’utérus qui reprend progressivement
sa place initiale, une gêne au niveau de
l’épisiotomie ou des sutures de césarienne,
des irritations des mamelons dues à la mise
en place de l’allaitement, note Catherine
Ryo. Il faut savoir aussi que les saignements
post-accouchement peuvent durer plusieurs
semaines de façon peu abondante après la
sortie de la maternité. »
Un conseil : profitez de ce séjour pour
vous reposer. « L’accouchement n’est pas
une formalité. La maman et le bébé sont
fatigués, et il faut respecter ça, insiste la
sage-femme. Il ne faut pas hésiter à espacer les visites de vos proches et à prendre
du temps pour dormir en même temps que
votre enfant. » Famille et amis auront tout
le loisir de venir admirer votre petite
merveille une fois que vous serez rentrée
à la maison, fraîche et dispose. ◆
Pour en savoir plus
• J’attends un enfant, édition 2015-2016,
Laurence Pernoud. Horay
(480 pages, 29,50 euros).
• Neuf mois pour devenir parents,
Paul Cesbron et Sylvain Missonnier.
Fayard (240 pages, 17,80 euros).
• Vivre sa grossesse et son accouchement,
Isabelle Brabant. Chronique sociale
(582 pages, 29,90 euros).
> Pour encore plus d’infos, consultez
Mutualistes.com.
I
20 mutualistes n° 326
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Tous les papiers se recyclent,
alors trions-les tous.
Il y a
des gestes simples
qui sont
des gestes forts.
La presse écrite s’engage pour le recyclage
des papiers avec Ecofolio.
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IWeb
Migraine
Comprendre et anticiper les crises
Entre 5 et 8 millions de Français souffrent de migraine, dont un tiers de femmes âgées de 40 à 74 ans. Apprendre
à distinguer les différents types de maux de tête, tenir un agenda de ses crises migraineuses ou expliquer à son
enfant pourquoi « ça tape » dans son crâne : les sites se veulent avant tout pratiques et pédagogiques.
Sfemc.fr
Les termes « céphalée » et « aura aphasique » n’auront plus de secrets pour
vous grâce au site de la Société française
d’études des migraines et céphalées
(Sfemc). Si le graphisme des pages est
un peu dépassé, la navigation est fluide,
avec un rubriquage clair, par thèmes ou
par publics : femme enceinte, enfant, personne âgée, etc. Dans l’onglet « Préparer
sa consultation », à droite, les internautes
arrêter une crise », etc. L’information est
traitée sous forme de bandes dessinées ou
de schémas simplifiés. Par exemple, l’un
d’entre eux explique pourquoi « ça tape
dans la tête ». On y voit un visage de profil,
avec le dessin des vaisseaux sanguins. « Ce
sont eux qui transportent le sang et, quand
ils se dilatent, le sang arrive trop fort. » Un
véritable support pédagogique pour les
6-14 ans, développé par les médecins du
Centre de la migraine de l’enfant.
Migrainequebec.com
Les Canadiens font coup double avec ce
site : ils abordent à la fois les questions
médicales (les différents types de céphalées, les facteurs déclenchants, etc.) et le
rôle de l’environnement sur les maux de
tête. Ainsi, dans la rubrique « Migraine
et société », l’internaute curieux saura
en situation face à son hypersensibilité
aux bruits et à la lumière, en train de
broyer du noir ou encore s’essayant à
la méditation. L’autre particularité de
Migraine.fr est sa revue de presse (« Actualités »), qui renvoie vers des articles grand
public parus dernièrement. Attention,
ce site émanant d’une société privée, ne
soyez pas étonné du manque d’objectivité
des liens « conseillés », tous hébergés par
le même groupe.
Sosmigraine.com
trouveront des conseils et des outils pratiques, à imprimer : agenda des migraines,
échelles de douleur… Les auteurs, médecins et chercheurs, ont fait un effort de vulgarisation afin de rendre les explications
accessibles au grand public, sans pour
autant perdre en richesse informative.
Migraine-enfant.org
Avant l’âge de 10 ans, 10 % des enfants
souffrent de migraines. Si le vôtre en
fait partie, voici un site conçu pour lui et
pour vous. La navigation est très facile,
y compris pour les plus jeunes, chaque
thématique étant clairement identifiée :
« Qu’est-ce qu’une crise de migraine ? »,
« Qu’est-ce qui la déclenche ? », « Comment
s’il doit baisser sa consommation de café,
changer de rythme de sommeil ou se
mettre au sport pour limiter les crises.
Autre point fort : des fiches à imprimer
depuis l’onglet « Bibliothèque ». De nombreux thèmes sont abordés : « Mythes
et réalités des migraines », « Questionsréponses sur le traitement de fond ou de
crise », « Migraine chronique », etc. En
bonus, des vidéos avec l’accent québécois.
Migraine.fr
La page d’accueil donne le ton : un graphisme moderne et des informations
claires pour le grand public. L’internaute
suit un personnage féminin dessiné mis
Y a-t-il un centre antimigraineux à côté de
chez moi ? Vous trouverez la liste de tous
les centres en France, ville par ville, dans
la barre grisée en haut de la page d’accueil.
Et si vous prévoyez de partir à l’étranger,
l’association SOSmigraine a recensé les
centres canadiens, suisses, belges, italiens
ou anglais. Autre caractéristique du site :
son forum. Les sujets, classés par thèmes,
vous permettent d’aller à votre essentiel :
« Migraine et travail », « Les dix erreurs
à éviter », « Traitements », etc. On regrettera seulement le rubriquage, un peu
« fouillis ». ◆ Vanessa Pageot-Françoise
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22 mutualistes n° 326
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19/06/2015 11:47
IVie pratique
Vélo
Le code de bonne conduite
« Je ne serai pas verbalisé si je commets
une infraction au Code de la route à vélo »
Faux. Si vous ne respectez pas un stop,
par exemple, vous êtes passible d’une
amende de 90 euros. Sachez cependant
qu’une infraction à vélo ne peut pas
entraîner un retrait de points sur votre
permis de conduire.
« Un cycliste peut passer au feu rouge
pour tourner à droite »
Vrai. Un décret de janvier 2012 autorise
les cyclistes à « griller » un feu rouge pour
tourner à droite, à condition qu’un panneau
spécial l’indique en amont du carrefour
concerné. Le cycliste doit toutefois céder
le passage aux autres véhicules qui traversent le carrefour au feu vert et laisser traverser les piétons sur le passage protégé.
« J’ai le droit d’utiliser mon téléphone
mobile quand je suis à vélo »
Faux. Selon l’article R412-6-1 du Code
de la route, le conducteur d’un véhicule,
quel qu’il soit, ne doit pas tenir en main
un téléphone.
« Quand il existe une piste cyclable,
il est obligatoire de l’emprunter »
Faux, en principe, mais vrai lorsque
le maire, dans le cadre de ses pouvoirs
de police, a par arrêté rendu obligatoire
l’usage des pistes cyclables. Celles-ci sont
signalées par un panneau rond avec un
cycle blanc sur fond bleu.
« Il n’est pas interdit de rouler
à deux de front sur la chaussée »
Vrai, mais rouler en file indienne devient
obligatoire dès la tombée du jour et
lorsque les conditions de circulation
l’exigent (dépassement par une voiture
ou voie étroite, par exemple).
« Les cyclistes peuvent rouler
dans les deux sens dans les zones
où la vitesse est limitée à 30 km/h »
© Shutterstock
En ville comme à la campagne, à vélo,
vous êtes tenu de suivre le Code de
la route : vous arrêter au stop, respecter la priorité… Paradoxalement,
dans certaines situations, vous
pouvez prendre la rue en sens interdit ou passer au feu rouge. Sachez
démêler le vrai du faux.
Vrai. Le double sens cycliste dans les zones
limitées à 30 km/h est autorisé par le Code
de la route, à condition que des panneaux
le précisent à l’entrée de la rue en sens
interdit et préviennent les automobilistes
à l’entrée de la voie en sens unique.
par exemple). Par ailleurs, sachez que le
port du casque n’est pas obligatoire, mais
il est fortement conseillé, en particulier
pour les jeunes.
« Il est interdit de rouler à vélo
dans les couloirs de bus »
Faux. L’avertisseur sonore, les freins avant
et arrière, un phare à l’avant (lumière jaune
ou blanche) et un feu rouge à l’arrière,
ainsi que des catadioptres de couleur
orange sur les roues avant et arrière et
sur les pédales sont des équipements
obligatoires.
Vrai. Les cyclistes peuvent néanmoins
être autorisés à emprunter les couloirs
de bus lorsqu’un panonceau le précise.
« J’ai le droit de rouler sur le trottoir »
Faux, seuls les enfants de moins de 8 ans
ont le droit de le faire. Cela dit, vous
pouvez y circuler lorsqu’une piste cyclable
est aménagée sur le trottoir (elle est en
général matérialisée par deux bandes
blanches et le pictogramme « vélo »).
« Le gilet jaune rétroréfléchissant n’est
pas obligatoire »
Faux. Il l’est lorsque vous circulez de nuit
hors agglomération ou lorsque la visibilité est insuffisante (dans un tunnel,
A lire
• Le guide du bénévolat 2015,
publié par le ministère de la Ville,
de la Jeunesse et des Sports,
sur le site Associations.gouv.fr
(rubrique « Documentation »,
puis « Les guides pratiques »).
• Le guide Aides financières 2015 pour
des travaux de rénovation énergétique
dans des logements existants
(édition 2015), publié sur Ademe.fr.
« Je ne suis pas obligé d’équiper mon
vélo d’une sonnette ou d’un klaxon »
« Je peux transporter un enfant
si mon vélo est équipé d’un siège fi xé
sur le porte-bagages ? »
Vrai, mais attention : si vous transportez
un enfant de moins de 5 ans, le siège doit
être muni de repose-pieds et de courroies
d’attache. ◆
Catherine Doleux
Pour plus d’infos : Fédération française des usagers
de la bicyclette, Fuciby.org ; Fédération française de
cyclotourisme, Ffct.org ; Sécurité routière, Securiteroutiere.gouv.fr.
Vapoter n’est pas fumer
Une femme en train de « vapoter » dans une gare SNCF s’était vu infliger
une amende pour infraction à l’interdiction de fumer. Or cette interdiction, prévue
par le Code de la santé publique, a été créée alors que la cigarette électronique
n’existait pas et ne peut donc pas s’appliquer à celle-ci. En outre, l’e-cigarette
Pour en savoir plus
ne peut pas être assimilée à une cigarette traditionnelle, car le liquide, mélangé
>
Numéro
à l’air, est diffusé sous forme de vapeur. C’est en
tout
cas la national
position d’appel
retenue: par
820 00
23 78
(0,12 € TTC/min).
la chambre criminelle de la Cour de cassation, et le0 juge
a par
conséquent
invalidé
> www.cesu.urssaf.fr.
la sanction (Cour de cassation, chambre criminelle,
26 novembre 2014, n° 14-81888).
n° 326 mutualistes
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I23
19/06/2015 12:25
IVie pratique
© Shutterstock
Vous licenciez la personne qui fait
le ménage à votre domicile pour un motif
sans lien avec elle (par exemple, vous
prenez votre retraite, vous perdez votre
emploi, vous déménagez…) ? En tant
qu’employeur particulier, vous n’êtes
pas soumis aux règles du licenciement
pour motif économique réservées
aux seules entreprises (arrêt de la
chambre sociale de la Cour de cassation,
21 janvier 2015, n° 13-17850). Attention
toutefois : avant de procéder au licenciement,
vous devrez convoquer le salarié
à un entretien préalable, au cours duquel
vous lui ferez part de votre projet de rompre
son contrat et lui en donnerez les raisons.
Utilisez la lettre recommandée avec avis
de réception (AR) pour envoyer
la convocation, au moins cinq jours avant
la date de l’entretien. Vous pourrez
lui adresser la lettre de licenciement
(toujours en recommandé AR) au plus tôt
un jour après l’entretien. Si, par exemple,
celui-ci se déroule le lundi 20 juillet,
la lettre pourra être envoyée au plus tôt
le mercredi 22. Le jour de battement
ne peut être un samedi, un dimanche
ou un jour férié. Lorsque l’entretien
a lieu un vendredi, la lettre ne doit donc
pas être envoyée avant le mardi.
© Thinkstock
Timbre fiscal sur Internet
Vous pouvez acheter le timbre fiscal
nécessaire à l’obtention de votre passeport
directement sur le site Timbres.impots.gouv.fr.
Connectez-vous depuis votre smartphone,
votre tablette ou votre ordinateur et réglez
le timbre électronique par carte bancaire.
Vous recevrez celui-ci par e-mail ou par SMS,
sous deux formes possibles : un identifiant
à seize chiffres, valide pendant six mois
à compter de la date d’achat ; un timbre
au format PDF et sous forme de flashcode.
Lors du dépôt de votre demande de passeport
en mairie, vous devrez communiquer ces
références. D’ici à 2017, le timbre
électronique devrait
remplacer le
timbre papier.
Médiation familiale
Pour régler les confflits à l’amiable
Dans le cadre d’une procédure de divorce ou d’une succession difficile,
la médiation familiale peut dénouer la situation conflictuelle et éviter
le procès, qui la plupart du temps détériore un peu plus les relations.
E
n cas de conflit, le médiateur
familial accompagne les
membres d’une même
famille afin qu’ils renouent
le dialogue et trouvent
une solution amiable.
Peuvent par exemple y
avoir recours les couples
ou les parents qui se
séparent et cherchent
un terrain d’entente
pour les modalités
de garde des enfants
ou la contribution financière. Les
grands- parents dont les liens avec les
petits-enfants ont été rompus à la suite
du divorce des parents peuvent aussi en
bénéficier, tout comme les enfants qui ne
parviennent pas à se mettre d’accord sur
les décisions à prendre pour un parent
âgé devenu dépendant. Enfin, la procédure de médiation peut se révéler utile
quand des frères et sœurs sont en bisbille
au moment du partage des biens de leurs
parents décédés.
Le médiateur familial est un professionnel
qualifié, doté de compétences juridiques
et psychologiques. Il ne doit pas divulguer
ce qui se dit au cours de la médiation, ni
prendre parti pour l’une ou l’autre des
personnes en conflit. Il aide à trouver une
solution concrète, mais ne tranche pas le
conflit comme le ferait le juge.
Comment ça se passe ?
Vous pouvez entamer les démarches
seul. Il vous faut pour cela vous adresser
directement à un médiateur familial (lire
l’encadré). La médiation peut également
être proposée par le juge au cours d’un
procès.
La procédure commence toujours par
un entretien d’information gratuit.
Les séances de médiation familiale ne
pourront se mettre en place qu’après
cette phase préalable, si les personnes
en conflit en sont d’accord, et dureront
entre une heure et demie et deux heures
chacune, leur nombre variant selon les
situations (en moyenne trois entretiens
© Shutterstock
Pas de licenciement économique
pour un employé de maison
répartis sur trois mois). Ces rendez-vous
doivent permettre à tous de s’exprimer
sur les points qui les opposent afin de
faire émerger une solution équitable et
donc acceptable pour chacun. Le succès
de la médiation repose ainsi sur la participation active des personnes impliquées.
Si un accord est trouvé, il peut être formalisé par écrit ou rester oral. En cas d’échec,
le litige devra être tranché par la justice.
Combien ça coûte ?
Le coût de la procédure dépend du médiateur auquel vous vous adressez. Si vous
choisissez de recourir à un service de
médiation conventionné par la caisse
d’allocations familiales, le tarif est fixé
selon un barème national qui varie en
fonction de vos revenus : comptez entre
2 et 131 euros la séance par personne.
Vous pouvez également opter pour un
médiateur libéral, dont les tarifs sont
libres. Demandez un devis. ◆
Catherine Doleux
Pour en savoir plus
> Pour contacter un médiateur
familial agréé par votre caisse
d’allocations familiales : Caf.fr.
> Fédération nationale de la
médiation familiale et des espaces
familiaux (Fenamef) : 02 31 46 87 87 ;
Mediation-familiale.org.
> Association pour la médiation
familiale (APMF) : 01 43 40 29 32 ;
Apmf.fr.
I
24 mutualistes n° 326
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19/06/2015 12:25
IVie pratique
■ Personnes handicapées © Thinkstock
Les animaux, des êtres vivants doués de sensibilité
C’est officiel : grâce à la loi n° 2015-177 du 16 février 2015, les animaux
sont considérés comme des êtres vivants doués
de sensibilité, et non plus comme
des meubles. Mais quelle est la portée
pratique de cette reconnaissance ?
L’avancée est en réalité toute symbolique,
car le texte ne confère pas à l’animal
des droits spécifiques, par exemple
un droit de garde en cas de divorce
des maîtres.
Où peut-on se marier ?
De manière générale, le mariage peut être
célébré dans une commune avec laquelle
au moins l’un des deux époux a des liens
durables, comme celle où réside le futur
marié ou l’un de ses parents. Il est également possible de se marier dans la commune où se trouve la résidence secondaire
familiale, à condition qu’elle ne soit pas
louée. Les futurs époux n’auront alors
à produire ni justificatif de domicile ni
attestation d’hébergement. En revanche la
mairie peut exiger la preuve de la domiciliation des parents (l’avis de taxe foncière
ou de taxe d’habitation, par exemple).
Source : réponse ministérielle publiée au Journal
officiel de l’Assemblée nationale du 20 janvier 2015.
Copropriété et travaux dans un appartement
Si vous réalisez dans votre
appartement des travaux
qui nécessitent l’utilisation
des parties communes,
par exemple l’installation
d’un monte-charge pour
descendre les gravats
ou monter les matériaux,
vous devez en informer
le syndic de copropriété.
C’est ce que vient
de rappeler la Cour
de cassation (chambre
civile 3, 27 janvier 2015,
pourvoi n° 13-23 853).
Droits de
succession
et taux d’intérêt
© Thinkstock
S’il est possible
de prendre des photos
dans les musées et les
monuments, le ministère
de la Culture préconise
tout de même
de désactiver le flash
de l’appareil dès l’entrée
dans l’établissement
et de ranger les
accessoires (comme
les bras télescopiques)
pour ne pas gêner
les autres visiteurs,
de demander une
autorisation spécifique
pour réaliser une prise
de vue nécessitant un
matériel supplémentaire,
de veiller à ne pas porter
atteinte à l’intégrité
des œuvres lorsque l’on
filme ou photographie,
d’éviter de prendre
en photo un membre
du personnel en tant
que sujet principal
identifiable sans son
autorisation formelle et,
enfin, de partager et de
diffuser ses photos et
ses vidéos sur Internet
et les réseaux sociaux
dans le cadre de
la législation en vigueur.
Procédure de surendettement : les propriétaires y ont droit
© Thinkstock
© Shutterstock
Musées et monuments : le bon usage de l’appareil photo
Si vous êtes titulaire de la carte de stationnement pour personne
handicapée, vous pouvez désormais garer gratuitement votre
véhicule sur toutes les places de stationnement, sans limitation
d’horaire. Pour éviter les voitures ventouses, la municipalité peut
toutefois limiter la durée à douze heures. Elle peut également
maintenir le paiement d’une redevance pour les places qui se
trouvent dans un parking disposant de bornes d’entrée et de sortie.
© Shutterstock
© Thinkstock
Le stationnement gratuit facilité
Le fait d’être propriétaire d’une résidence principale
dont la valeur permettrait de rembourser ses dettes
et de couvrir ses frais de relogement et ses charges courantes
n’empêche pas d’accéder à la procédure de surendettement,
a rappelé la Cour de cassation par un arrêt du 19 février 2015.
L’affaire en question concernait un couple dont le dossier
déposé auprès de la commission de surendettement
de la Banque de France avait été déclaré irrecevable
par cette dernière parce que les époux étaient propriétaires
de leur résidence principale.
Les héritiers peuvent
demander aux services
fiscaux de régler en
plusieurs fois les droits
de succession dont ils sont
redevables. Tout se passe
alors comme s’ils faisaient
un emprunt au fisc.
Depuis 2015, les intérêts
sont de 2,2 % sur la part
de droits non payés
en temps et en heure.
Le paiement des droits
peut être étalé sur un an
ou sur trois ans, lorsque
la succession comporte
plus de 50 % de biens non
liquides (biens immo­biliers,
objets d’antiquité, d’art
ou de collection).
Pour plus d’infos :
Impots.gouv.fr, rubrique
« Particuliers », puis
« Famille » et « Un de mes
proches est décédé ».
Page réalisée
par Catherine Doleux
n° 326 mutualistes
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I 25
19/06/2015 12:25
IInitiatives
Dessine-moi un mouton
Accompagner les jeunes séropositifs
dans leur projet de vie
Ateliers collectifs
Pour aider ces jeunes à retrouver confiance
en eux, plusieurs ateliers collectifs sont
proposés : théâtre, peinture, musique,
socio-esthétique, mais aussi pratiques
somatiques, diététique ou encore éducation thérapeutique. « Le VIH reste toujours lié à la mort. Il met à mal l’estime de
soi : souvent, on renie complètement son
corps, ajoute la directrice. La plupart des
jeunes que nous suivons n’ont pratiquement pas de vie sexuelle ou amoureuse.
Ils se l’interdisent. Réinvestir ce corps,
bien connaître sa pathologie et l’accepter,
c’est très important quand on souffre d’une
maladie chronique. »
Toutes ces disciplines sont autant de
moyens pour libérer la parole et amener
ensuite l’adolescent à travailler sur son
histoire personnelle lors d’entretiens
individuels avec un psychologue ou un
éducateur.
Reconstruction identitaire
Pour quelques-uns, c’est d’une reconstruction identitaire complète qu’il s’agit. Dans
certaines familles, la maladie n’est jamais
évoquée. L’enfant séro­positif prend ses
traitements depuis toujours sans vraiment
savoir pourquoi. Et quand il commence
à se poser des questions et finit par comprendre, tout vole en éclats. « La réaction
peut être très violente et ­destructrice, parce
que l’adolescent a vécu toute sa vie sur
des non-dits, voire sur des mensonges,
observe Anne-Marie Gosse. Il faut alors
tout reconstruire, et cela prend beaucoup
de temps. » D’autres apprennent leur
séropositivité par hasard, à l’occasion
d’une hospitalisation par exemple. C’est
ce qui est arrivé à Sali, 27 ans. « J’étais
bouleversée et complètement désorientée,
Des locaux
à la disposition
des ados.
DR
D
essine-moi un mouton est née il y a
vingt-cinq ans avec pour vocation
l’accompagnement des orphelins
séropositifs dont les parents mouraient
du sida, explique Anne-Marie Gosse,
directrice de l’association. Aujourd’hui,
notre positionnement est devenu celui
d’une prise en charge globale de l’enfant
au sein de sa famille. En 2000, nous
avons ouvert un nouveau service dédié à
ces jeunes qui grandissaient et devenaient
adolescents. » Baptisé « Tag le mouton »,
ce service aide les 15-25 ans à accepter
la maladie et à construire leur avenir sur
des bases sereines. Comment prendre soin
de soi, comprendre sa maladie, son corps
et ses traitements, comment envisager sa
sexualité et sa vie amoureuse : les éducateurs, les infirmières et les psychologues
de l’association travaillent sur ces problématiques en partenariat avec les équipes
soignantes des hôpitaux. « Nous sommes
complémentaires : alors que l’hôpital s’axe
spécifiquement sur la pathologie et sur le
suivi de la personne, nous nous occupons
davantage de son quotidien et de la façon
dont elle vit sa séropositivité », précise
Anne-Marie Gosse.
DR
Créé en 2000 par l’association Dessine-moi un mouton, le service
« Tag le mouton » s’adresse spécifiquement aux adolescents et
aux jeunes adultes séropositifs. Prise en charge psychologique,
accompagnement social, orientation scolaire ou professionnelle,
éducation thérapeutique et pratiques somatiques : tout est mis
en œuvre pour leur permettre de construire un avenir sur des
bases sereines.
Anne-Marie Gosse, directrice
de l’association Dessine-moi un mouton.
se souvient-elle. Heureusement, grâce à
Dessine-moi, j’ai remonté la pente petit
à petit. Pour moi, c’est un lieu vraiment
bienveillant, où je n’ai été ni jugée ni rejetée. J’ai pu enfin me poser et réfléchir à
mon avenir. »
L’association soutient et oriente aussi les
jeunes dans leur projet professionnel.
Sali a pour sa part entrepris une formation et, bientôt, deviendra monitrice-­
éducatrice, elle aussi. « Ce sont les éducateurs de l’association qui m’ont inspirée.
Quand j’ai vu de quelle façon ils aidaient
les enfants, j’ai eu envie de faire pareil,
tout simplement. » Un bel exemple de
réussite parmi d’autres pour cette association loi 1901, qui se bat actuellement
pour acquérir un statut médico-social et
pérenniser ainsi les fonds nécessaires à
son fonctionnement. ◆ Delphine Delarue
Dessine-moi un mouton (DMUM) : 1, villa des
­P yrénées, 75020 Paris. Tél. : 01 40 28 01 01.
Site : Dessinemoiunmouton.org.
Un colloque « Adolescents et maladies chroniques »
A l’occasion de ses vingt-cinq ans, Dessine-moi un mouton (DMUM) organise,
le 5 novembre prochain à l’institut Imagine, à Paris, un colloque sur les spécificités
de la prise en charge des adolescents atteints de pathologies chroniques
transmissibles, qu’il s’agisse de séropositivité ou de maladie génétique. L’occasion
de faire le point sur la complexité des problématiques soulevées par la maladie lors
de cette période particulière de passage de l’enfance à l’âge adulte.
Pour plus d’infos : Dessinemoiunmouton.org ; tél. 01 40 28 14 35.
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©DenisBourges-TendanceFloue
IL N’Y A PAS DE PETITES NI DE GRANDES
©DenisBourges-TendanceFloue
VACANCES
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© Jérôme Ballet – Altitude-image.com
IInitiatives
■ Cancer
Lorsque l’on est une femme en situation précaire
et que l’on est traitée pour un cancer, acquérir une perruque afin de pallier les effets de la chimiothérapie se
révèle souvent impossible, car trop onéreux (entre 500 et
3 000 euros) et mal remboursé par l’Assurance maladie
(125 euros seulement). Consciente de l’importance de continuer à se sentir belle et digne malgré la maladie, Lucia Iraci,
fondatrice de l’association Joséphine pour la beauté des femmes,
a lancé, le 19 mars dernier, une opération de sensibilisation
sur les réseaux sociaux intitulée #Avecmaperruque. Objectif :
encourager les femmes ayant vaincu le cancer à faire don
de leur perruque, afin que celle-ci soit redistribuée (au prix de
40 euros). L’association en a déjà récolté une soixantaine. Elles
pourront être « rafraîchies » (lavées, coupées et coiffées) tous les
trois mois par des coiffeurs bénévoles ou salariés de l’association.
En fauteuil sur les pentes
du Mont-Blanc
Guide de montagne
indépendant, qualifié
handisport, Jérôme Ballet,
fondateur d’Altitude nature
au pays du Mont-Blanc,
a voulu partager son amour
des sommets en proposant
des randonnées adaptées
aux personnes en situation
de handicap. Ces dernières
peuvent ainsi circuler sur
les pentes du massif,
seules ou avec un pilote
accompagnateur, grâce
à des fauteuils tout-terrain
fournis par l’association.
« Nous commençons par
des pistes faciles et, au fur
et à mesure, nous corsons
la technique, sur des
espaces normalement
dévolus aux VTT, précise
le guide. L’objectif n’est pas
d’aller le plus vite possible,
mais de travailler le
pilotage. » Pour 130 euros
la demi-journée ou 230 euros
la journée (acheminement
du matériel compris, mais
sans les forfaits des
remontées mécaniques),
paysages grandioses et
sensations fortes garantis.
Pour plus d’infos : Joséphine pour la beauté des femmes, sur Facebook et Twitter ;
Josephinebeaute.fr.
DR
Des perruques à prix accessible
Campagne de sensibilisation
#Avecmaperruque, lancée
le 19 mars par l’association
Joséphine pour la beauté
des femmes.
Sortir de l’enfer du jeu
Pour plus d’infos : Jérôme Ballet,
tél. 09 51 33 59 41, jerome.ballet
74@ free.fr ; Altitude-nature.fr,
rubrique « Sports adaptés ».
Pour plus d’infos : Sos-joueurs.eu.
© DiscoSoupe
Disco Soupe : ensemble
contre le gaspillage alimentaire
Disco Soupe est un mouvement solidaire fondé en 2012 par Antoine
Delaunay. Soucieux de lutter contre le gaspillage alimentaire, ce dernier
a décidé, avec quelques amis, de récupérer fruits, légumes et céréales
invendus pour en faire des soupes, des salades ou encore des jus de fruits
ou des smoothies, en musique et dans une ambiance conviviale. Chacun peut
organiser sa propre Disco Soupe, à condition d’en respecter les préceptes.
Les fruits et les légumes abîmés et destinés à être jetés sont collectés sur les
marchés et dans les supermarchés, puis épluchés et cuisinés au cours d’une
session collective, dans un espace public, parfois à l’occasion d’une
manifestation sur le thème du développement durable. Les préparations
ainsi obtenues sont ensuite distribuées à tous, gratuitement ou à prix libre.
Pour plus d’infos ou pour savoir si des Disco Soupes sont organisées près de chez vous :
Discosoupe.org.
© Shutterstock
Il est délicieux, le frisson ressenti au moment du verdict. Le seul espoir,
la simple perspective du gain suffit à faire rêver, à procurer un instant de plaisir.
Mais lorsque l’envie de jouer devient incontrôlable, les problèmes commencent…
Machine à sous, poker, courses, roulette, paris en ligne, jeux de grattage ou de
tirage agissent comme une drogue sur le joueur compulsif, qui ne peut y résister.
Et telle une drogue, cela finit par le ruiner, le détruire peu à peu, lui, mais aussi
ses proches. Depuis vingt-cinq ans, l’association SOS Joueurs les accompagne
et les soutient gratuitement.
Psychologues, avocats ou
assistants sociaux conseillent
les familles pour qu’elles se
protègent et parviennent à
sortir de leurs difficultés
financières. Tous spécialisés dans l’addiction au jeu,
ces bénévoles aident aussi
les joueurs pathologiques à
vaincre leur dépendance.
Un coup de fil
qui fait du bien
Parler, se raconter, se confier
à quelqu’un par téléphone
peut éclairer la journée
d’une personne âgée qui
se sent isolée. L’association
Au bout du fil offre ce contact
amical chaque semaine,
du lundi au dimanche entre
8 et 22 heures, à ceux qui
en font la demande. Il suffit
d’indiquer les jours et l’heure
où l’on souhaite être joint.
Les appelants sont
des bénévoles, spécialement
formés à l’écoute et à la
conversation téléphonique.
L’appel est confidentiel
et anonyme (le bénévole
ne connaît que le prénom
de la personne à qui
il téléphone). Pour quatre
à huit appels mensuels,
Au bout du fil demande
une participation aux frais
de fonctionnement de 6 euros
par mois. Ce service peut
être pris en charge par
la mairie, le conseil général,
la caisse de retraite
ou encore un « parrain ».
Pour plus d’infos :
tél. 01 70 55 30 69 ; Auboutdufil.org.
Page réalisée
par Catherine Chausseray
n° 326 mutualistes
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19/06/2015 11:51
IInitiatives
APF Evasion
Le droit aux vacances pour tous
R
endre possible l’impossible, tel
est le leitmotiv d’APF Evasion, le
service vacances de l’Association
des paralysés de France (APF), qui orga­
nise chaque année de nombreux séjours
pour les personnes en situation de han­
dicap. « Comme tout le monde, elles ont
besoin de vacances, observe Marjolaine
Viala, responsable de la structure. Grâce
à l’accompagnement de qualité que nous
proposons, elles sortent de leur cadre
habituel, qui est souvent celui de l’institution. Ces séjours, c’est du plaisir, de la
découverte, du partage, de l’évasion, des
moments de rigolade : les vacances, quoi ! »
Un vrai bol d’air, permis grâce à l’investis­
sement des bénévoles qui accompagnent
les personnes en situation de handicap
pendant toute la durée du séjour. « Nous
respectons toujours le ratio d’un accompagnateur pour un vacancier, précise la
responsable. Cela permet d’assurer une
aide individualisée pour les gestes de la
vie quotidienne, mais pas seulement. On
partage de vrais moments de complicité,
tout en garantissant la sécurité de chaque
participant. »
Théâtre, concerts, activités
nautiques…
Ces séjours collectifs sont proposés en
France et à l’étranger. Mer, montagne,
campagne, vacances à thème, avec par
exemple du théâtre, des concerts, des
activités nautiques ou encore de la gastro­
nomie : la palette des possibilités est
­plutôt large, et elle s’adresse à la fois aux
enfants à partir de 6 ans, aux adolescents,
aux adultes et aux seniors. « J’ai vécu
DR
Depuis bientôt quatre-vingts ans,
APF Evasion organise des séjours
pour les personnes en situation de
handicap. Objectif : leur permettre
de vivre, comme tout un chacun, de
véritables vacances faites de
découvertes, de rires et de partage.
Une mission rendue possible grâce
à l’engagement des bénévoles qui
accompagnent ces vacanciers au
quotidien.
Grâce aux accompagnateurs bénévoles, les personnes handicapées prennent
des vacances et sortent de leur cadre habituel, qui est souvent celui de l’institution.
des choses incroyables avec APF Evasion,
raconte Valérie, accompagnatrice béné­
vole devenue responsable de séjour. C’est
vraiment sur le plan humain que j’ai été le
plus comblée. Avec les autres bénévoles et
les vacanciers, qui nous donnent d’ailleurs
de sacrées leçons de vie, une énergie formidable se met en place, une belle solidarité.
Grâce à toutes ces personnes, j’ai appris
la tolérance et la force de l’être humain. »
Deux à trois jours de formation
Les bénévoles sont formés par APF
Evasion sur les sites des séjours, avant
l’arrivée des vacanciers, pendant deux
à trois jours. Une formation principale­
ment axée sur la sécurité, les méthodes
de transfert (du fauteuil au lit et du lit au
fauteuil, par exemple) et les spécificités
des handicaps que l’accompagnateur sera
amené à rencontrer. « Lors de mon premier
séjour, j’avais certaines appréhensions,
avoue Valérie. Je n’avais jamais côtoyé
de personnes en situation de handicap.
Mais les choses se font naturellement, de
façon intuitive. On acquiert rapidement les
bons réflexes, et les vacanciers eux-mêmes
nous aident à nous intégrer. Depuis, je
pars chaque année ! » C’est également
le cas de Jérémy, fidèle vacancier d’APF
Evasion depuis quinze ans. « Cet été, je
pars pour un séjour en Corse avec ma
compagne, explique-t-il, enthousiaste.
Ce sont de vraies vacances. On rencontre
de nouvelles personnes, on découvre de
nouveaux lieux… Et puis, je garde encore
des contacts avec certains accompagnateurs : il y a un lien qui se crée au-delà de
la simple aide quotidienne. Et ça, ça fait
vraiment chaud au cœur. » ◆
Delphine Delarue
Pour plus d’infos : Apfevasion.blogs.apf.asso.fr.
Accompagnateurs : des places sont disponibles pour cet été
Vous souhaitez vous lancer dans l’aventure en tant qu’accompagnateur ?
Il n’est pas trop tard : APF Evasion, le service vacances de l’Association
des paralysés de France (APF), cherche encore des volontaires pour cet été. « Toute
personne de plus de 18 ans, dynamique et prête à donner deux semaines de son temps
peut devenir accompagnateur bénévole », précise l’association sur son site Internet. En
2015, plus de 1 400 personnes partiront ainsi en vacances en France ou à l’étranger, grâce
à l’engagement de 1 000 bénévoles. Pour proposer votre aide, vous devez compléter le
dossier d’inscription sur Apfevasion.blogs.apf.asso.fr. L’association vous contactera afin
de vous donner votre lieu d’affectation et vos dates de départ.
Renseignements sur Apfevasion.blogs.apf.asso.fr.
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