Laurent DELAPORTE 76570 EMANVILLE Maraîchage biologique

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Laurent DELAPORTE 76570 EMANVILLE Maraîchage biologique
Réseau de Fermes de Démonstration du GRAB de Haute- Normandie
Mise à jour : mars 2010
Laurent DELAPORTE
76570 EMANVILLE
Maraîchage biologique
Pays de Caux (Austreberthe)
Caractéristiques de l’exploitation

2,5 UTH

SAU de 6,5 Ha en Agriculture
Biologique :
- 4,5 Ha de maraîchage
- 1 Ha de céréales
- 0,5 Ha de verger cidricole
- 0,5 Ha de jachère
- dont : 5 Ha en propriété
Le parcellaire :
- parcellaire éclaté en quatre îlots
- chaque parcelle se situe en bout de
vallée sur des terres argilo limoneuses
plus ou moins caillouteuses.

Un bref historique
Un parcours programmé :
- BAC STAE puis BTS ACSE
- stage de 6 mois en biodynamie au
Québec
- le premier EPI en 2001.
Les choses se compliquent :
2001 : sans terres, Laurent crée une
micro entreprise de maraîchage bio chez
ses parents (0,5 Ha) et travaille à mitemps chez un maraîcher voisin.
2003 : location de 0,5 Ha à un voisin.
Le dénouement:
2006 : quatrième EPI et acquisition de
2,7 Ha d’herbages en pente près de chez
lui et de 1 Ha à 5 km.
2008 : achat de 1,7 Ha.
« Le maraîchage est un moyen de s’installer avec
une surface réduite et un capital moindre par
rapport à un système Lait ou Grandes Cultures.
Ceci dit, le travail à fournir pour avoir un
système efficace est très important. Par
conséquent, le temps de travail hebdomadaire
nécessaire à la mise en place d’un système
maraîcher laisse peu voire pas de temps libre. Un
tel développement demande un autofinancement
important ce qui ampute nettement le revenu.
D’autre part, il faut savoir que la conduite d’une
culture en maraîchage Bio est complexe ; le
temps de commercialisation d’un légume à
maturité est souvent très réduit. Les facteurs
d’échec sont nombreux en maraîchage Bio. Et,
comme la production dépend d’un marché
totalement libre, l’engagement des banques
demande de nombreuses garanties. Un taux
d’endettement immodéré entraîne un risque trop
important pour une structure maraîchère. Pour
s’installer en maraîchage Bio, il faut être
convaincu et intensément motivé.»
Laurent DELAPORTE
GR AB
Haute Normandie
GRAB HN
Groupement Régional des Agriculteurs Biologiques de Haute-Normandie
9, rue de la Petite Cité - BP 882 -27008 EVREUX CEDEX
Tél : 02 32 78 80 46 Fax : 02 32 38 79 49 -email : [email protected]
Techniques de production
Matériel
Répartition des surfaces
maraîchères
2 tracteurs, 1 désherbeur thermique,
1 herse étrille, 2 bineuses poussées,
1 motteuse et 1 semoir de précision.
Objectif : disposer du moins d’outils manuels possible
(pas de motoculteur).
Gestion des adventices
Gestion des maladies
Paillage biodégradable

Préfère le repiquage en
mottes au semis direct.
Faux semis et cultures sur
buttes.


Rotation des cultures.
Bouillie bordelaise :
si mildiou (sur tomates et
pommes de terre).

Soufre : si besoin
pour oïdium précoce.

Désherbage mécanique
(binage).
Désherbage thermique.
La part consacrée au
désherbage manuel est de
400 h/ an.

Contans : champignon
parasite du Sclérotinia
(sur endives).

Rotations

Gestion des ravageurs
Mouches : Laurent
Delaporte éloigne les
cultures à risque d’une année
sur l’autre et place les
planches en zones ventées.

Araignées rouges :
utilisation de l’acarien
Phytoseiulus persimilis.

Pour le reste : il s’agit de
favoriser les auxiliaires
endémiques.

Diversité de production
Rotation plein champ : deux principes sont respectés

- 2 800 m² de serres
- 4 Ha de cultures plein champ
- 0,5 Ha de jachère
Les légumes d’une même famille ou sensibles aux
mêmes maladies ne se succèdent pas et ne se côtoient
pas. Quatre ans minimum s’écoulent entre deux
cultures de légumes racines sensibles au rhizoctone.
La succession des plantes se réalise en fonction de
leurs besoins en azote :
Année 1 : légume exigent, avec apport d’engrais
Année 2 : légume peu exigent, sans apport
Année 3 : légumineuse autonome en azote
Année 4 : légume moyennement exigent (apport
d’engrais selon les besoins).
Rotation sous serre :
Deux ans minimum s’écoulent entre deux cultures
d’une même famille.
80 variétés différentes
60 espèces de légumes
Rendements moyens à
l’année
Pommes de terre : 17 T/ Ha
Navets : 5 à 6 Kg/ m²
Carottes (botte) : 20 Kg/ m²
Radis : 4 à 5 bottes/ m²
Tomates : 8 Kg/ m²
Concombres : 60 pièces/ m²
Salades : 10/ m²
Épinards : 2 à 3 Kg/ m²
Haricots : 2 Kg/ m²
Choux : 5/ m²
Fertilisation
● Fumure de fond : - Patenkali et Lithothamne : 1 fois par an, 600 Kg/ Ha
- fumier de bovin composté : 50 T/ Ha tous les 3 ans
Engrais organique : selon les besoins des cultures.
● Bilan apparent : 70 Kg N/ Ha.
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Valorisation des produits
Débouchés
2 marchés par semaine :
- Petit Quevilly le samedi matin
- Rouen St Marc le dimanche matin
 2 AMAP :
- Rouen rive gauche (1 semaine sur 2) : 40 paniers
- Yvetot : 20 paniers
 Vente de plants de légumes à des maraîchers.

Les AMAP
Les marchés
Prix de vente du panier : 12 €.
52 semaines de distribution par an.
- Les prix de vente sont fixés en fonction des
tarifs pratiqués par les autres producteurs de
légumes sur le marché.
La composition du panier est basée sur
le prix de vente des légumes au marché.
Composition d’un panier :
Novembre
1 kg potimarron
2 kg pommes de terre
1 kg carottes
1 kg poireaux
1 scarole
500 g échalotes
Mai
1 botte carottes
1 botte radis
600 g courgettes
1 botte navets
500 g épinards
1 salade
1 botte oignons
500 g blettes
- Un surcoût est appliqué si la culture a
nécessité plus de main d’œuvre qu’en
conventionnel (désherbage manuel).
Les plants de légumes Bio
- Tomates, concombres, choux, céleris, fenouil,
aubergines, poivrons, salades, mâches, épinards.
- La surface consacrée à la production de plants
est de 270m² (sous serres). Ces plants sont
vendus aux maraîchers bio de la région.
Résultats économiques 2007
Le revenu brut est faible mais il s’agit du
revenu de l’entreprise et non de celui de
l’exploitant.
Les prélèvements privés sont de l’ordre de
5 000€.
2006 a été l’année d’installation de Laurent
Delaporte. Par suite, il est difficile de tirer des
conclusions quant au revenu qui est
logiquement plus faible.
Excédent Brut d’Exploitation :
10 300 € (année 2007)
3 600€ (année 2006)
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Atouts et contraintes, perspectives d’avenir
ATOUTS
CONTRAINTES
Environnement physique et social
- Contact privilégié avec les
consommateurs.
- Proximité de la ville de Rouen.
- Bonne gestion des salariés.
TEMPS DE TRAVAIL : L. Delaporte
consacre en moyenne 70 h par semaine à
son exploitation et ne s’accorde qu’une
seule semaine de vacances par an. Périodes
de pointe —> avril/mai/juin : semis et
désherbage et octobre/novembre : stockage
des légumes d’hiver.
Moyens de production
- Exploitation bien mécanisée.
L. Delaporte entretient lui– même son
matériel.
- Bonne gestion du planning des cultures.
- Bonne maîtrise des techniques de
production biologique.
- Auto- construction des unités de
production (serres, bâtiments).
- L’exploitation est encore jeune : 2010 est
la 5e année d’activité pour L. Delaporte.
- Pas d’engrais verts.
- Volonté d’inclure davantage de cultures
non maraîchères dans les rotations (céréales,
luzerne).
- Moins de 10% de la SAU couverte.
- Terrain difficile à travailler.
Efficience économique
- Autofinancement important.
- Pas d’emprunt à court terme.
- Indépendance par rapport aux acheteurs.
- Revenu faible.
Quels sont vos projets à venir ?
« Je souhaite pratiquer une agriculture plus extensive en intégrant des jachères et des
cultures non maraîchères dans mes rotations et en augmentant l’utilisation de compost pour
diminuer les engrais complets. Intensifier l’extensification, tel est mon souhait! »
« Sur la parcelle achetée en 2006, j’envisage de construire ma maison, d’aménager un
bâtiment de stockage et une cave et d’implanter d’autres serres et un bassin de rétention. »
« Je souhaite développer la vente à la ferme (actuellement pratiquée 2 soirs par semaine) et
aménager un bâtiment pour vendre, tâche que j’ai déjà commencée. »
« A terme, j’aimerais favoriser l’installation d’autres maraîchers dans mon secteur, pour
pouvoir disposer de matériel en CUMA et pourquoi pas créer une coopérative... »
Que diriez vous à un jeune qui envisage l’installation en maraîchage Bio ?
« Le projet doit être mûrement réfléchi. Il faut en priorité définir ses objectifs puis les
moyens d’y parvenir. Il faut bien prendre en compte le facteur temps de travail.
Il faut essayer de conserver un maximum d’indépendance face à ses partenaires
(fournisseurs et acheteurs). »
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Haute Normandie
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LA DURABILITE DU SYSTEME DE LAURENT DELAPORTE
Données issues du diagnostic IDEA : cette méthode des indicateurs de durabilité propose
une approche globale de la durabilité des exploitations agricoles par auto- évaluation. Il
s’agit d’apprécier à l’aide d’indicateurs chiffrés les forces et faiblesses du système de
production et identifier des voies d’amélioration vers plus de durabilité.
DU
Diversité
TE E
LI QU
I
Efficience
AB M I
R
O
DU ON
EC
RA
EC BIL
Organisation de l’espace OLO ITE
GI AG
QU R
E O–
Transmissibilité
Pratiques agricoles
Qualité des produits et du
territoire
Indépendance
Viabilité
Emplois et services
Ethique et développement humain
RA
DU
IT
BIL
O
ES
–
CIO
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RIT
E
IAL
R
TE
Durabilité socio– territoriale
Ethique et développement humain :
Intensité de travail : Laurent Delaporte travaille jusqu’à 90 heures par semaine. Il note sa
qualité de vie à 4 sur 6 du fait de son temps de travail important.

Emplois et services : Le critère « autonomie et valorisation des ressources locales »
est pénalisé par l’absence d’atelier animal sur l’exploitation. Retenons les points positifs
suivants : valorisation par filières courtes = 100% du chiffre d’affaires, récupération/
valorisation de l’eau de pluie, semences et plants en partie autoproduits.

Durabilité économique
Durabilité agro– écologique
Bonne durabilité agro- écologique :
Bonne durabilité économique :

Viabilité importante

Efficience et transmissibilité élevées

Forte indépendance :
sensibilité aux aides,
dépendance financière.
GR AB
Haute Normandie
faible
faible

Système Bio avec production de
qualité

Bonne gestion des matières organiques,
bonne gestion de la ressource en eau, ...
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VERS MOINS D’ENERGIE
Données issues du diagnostic Planète : à partir de la réalisation d’un bilan énergétique
précis de l’exploitation, ce diagnostic étudie le potentiel de réduction des dépenses
énergétiques et conclut par des pistes d’actions concrètes (économies d’énergies,
substitutions d’énergies avec des énergies renouvelables). Le diagnostic Planète permet le
calcul de l’efficacité énergétique de l’exploitation et de la quantité de gaz à effet de serre
émis par l’activité de l’exploitation.
CONSOMMATION GLOBALE D'ENERGIE
En équivalent litres fioul/ Ha SAU
POUVOIR DE RECHAUFFEMENT
GLOBAL
En équivalent tonnes CO2/ Ha SAU
● Faible surface : SAU de 6,5 Ha
● Représentant 42% de la consommation énergétique
globale, la consommation de gazole (et de gaz) est
importante puis vient celle de fioul avec 32%.
● La comparaison avec des exploitations « grandes
cultures » n’est pas des plus adaptées mais il n’y a pas
de groupes en maraîchage au niveau SOLAGRO.
EFFICACITE ENERGETIQUE
= sorties d’énergie/ entrées d’énergie
Les sources de production de gaz à
effet de serre :
● 86% provient du CO2 issu pour 57%
des moteurs et pour 29% de la
fabrication des intrants : bâtiments,
matériels.
● 14% provient de l’azote issu de la
fixation par les légumineuses.
En maraîchage, la consommation énergétique est
élevée. En effet, avec de faibles SAU, sur une même
parcelle se succèdent plusieurs cultures par an et la
mécanisation est importante.
● Combustion énergies fossiles,
fabrication des intrants
—> émissions de CO2
● Fertilisation azotée organique et
minérale y compris fixation par
légumineuses et fabrication
—> émissions de N2O
● Rumination, déjections
—> émissions de CH4
*
Références utilisées : groupes nationaux SOLAGRO —> « cultures biologiques » : 7 fermes et
« cultures conventionnelles » : 65 fermes
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