lien - Fédération Française de la Couture du Prêt-à

Transcription

lien - Fédération Française de la Couture du Prêt-à
Le quotidien de l’excellence et des savoir-faire à Paris
“Célébrer la création comme une vision
du monde”, affirme Nicolas Bos,
président de Van Cleef & Arpels, qui
présente sa nouvelle collection de
Haute Joaillerie autour des « Pierres
de Caractère ». Au rendez-vous
de l’excellence et de la lumière, la
Haute Joaillerie célèbre l’éternité
d’un mouvement dans l’espace,
une nature sublimée par la main des
artisans attentifs à faire jaillir l’éclat
d’un paysage, de Venise à Capri,
dans ce qu’il a d’unique. Absolus
de lumière dont Paris est l’écrin
en ce jour de présentations, où
Chanel Joaillerie fait rugir ses lions
de diamants, Boucheron irradier
son temple de la lumière. La maison
Bulgari participe, pour la première
fois, à ce ballet enchanteur, avec
sa collection « Diva », inspirée de
la Dolce Vita et « au-delà »… Place
Vendôme, Chanel et Louis Vuitton
ont récemment inauguré des
ateliers de joaillerie. Pour Pierre
Bouissou, président de Boucheron,
l’enjeu est de taille : construire “le
nouveau chapitre des artisans du rêve”.
En octobre prochain, pendant la
Fiac, Hiroshi Sugimoto exposera
ses œuvres chez Boucheron, au 26
place Vendôme, dans une promesse
renouvelée de beauté.
Laurence Benaïm
“Celebrating creation like a vision
of the world,” asserts Nicolas Bos,
CEO ofVan Cleef & Arpels, as the House
presents a new collection of High
Jewelry called “Stones of Character”.
When excellence and sheer light come
together, High Jewelry is all about
continuous movement in space, about
nature sublimely enhanced by the
hands of skilled craftsmen, working to
bring out the brilliance of a landscape,
be it Venice or Capri, and to underline
its uniqueness. This is the ultimate
expression of light, for which Paris is
the showcase on this day of presentations, made to the roar of diamond
lions from Chanel Joaillerie or in the
radiance of Boucheron’s temple of light.
For the first time, Bulgari is taking part
in this magic display of gems with the
house’s “Diva” collection, inspired by the
Dolce Vita and “beyond”, here on the
PlaceVendôme, where Chanel and Louis
Vuitton have recently opened jewelry
workshops. For Pierre Bouissou, CEO of
Boucheron, the stakes are high, as he
talks about building “a new chapter
for the artisans of dreams”. Next
October, during the FIAC fair, Hiroshi
Sugimoto will be exhibiting his works
at Boucheron, n° 26 place Vendôme, a
new promise in the art of beauty.
Laurence Benaïm
N°4
Jeudi 04/07/13
Motifs d’oreilles Vermillon en or blanc, rubis ovales de Tanzanie
de 13,33 et 13,83 carats, diamants de tailles brillant,
poire et navette, Van Cleef & Arpels.
Robe, Iris van Herpen, hiver 2013.
Vermillon earrings in white gold,Tanzania oval-cut rubies
–13.33 and 13.83 carats, round, pear-shaped and marquise-cut diamonds,
Van Cleef & Arpels.
Dress, Iris van Herpen, hiver 2013
© Photo : Audrey Corregan c/o Idm / Réalisation : Franceline Prat et Stéphanie Brissay assistée de Pauline Roze / Mannequin : Laurine Daboville c/o Women Management / Maquillage : Damian Garozzo c/o Jed Root / Coiffure : Tomihiro Kono / Manucure : Vera Serre / Assistant photographe : Nicolas Berat
Magnétisme joaillier
L’INVITATION AU RÊVE
{parisian lights}
d
Bague en or blanc sertie
de 158 diamants et ornée
d’un saphir de 7,23 carats,
Chaumet Haute Joaillerie.
Delphine Seyrig dans Peau
d’âne, 1970, « Le Monde
enchanté de Jacques Demy »
jusqu’au 4 août 2013 à la
Cinémathèque française, Paris
12e, www.cinematheque.fr
ans un voyage de lumière, Boucheron, Bulgari, Chaumet,
Chanel Joaillerie, Dior Joaillerie, Mellerio dits Mellers
présentent leurs créations constellations. « Un concentré de
précieux. » C’est ainsi que Victoire de Castellane, directrice
artistique de Dior Joaillerie, décrit la nouvelle collection de Haute
Joaillerie, dévoilée ce jour, avec, pour particularité, de célébrer
des pierres de centre. Soit 21 créations, de la bague Étincelante
Diamant au collier Majestueuse Multicolore, un arc-en-ciel de
diamants, de saphirs roses et jaunes, d’émeraudes, de grenats, de
tourmalines et de saphirs violets. Si Victoire de Castellane aime
parler de « pierres qui ont du goût » (grenats spessartites « orange
Fanta », émeraudes « menthe à l’eau »), c’est sous le soleil du désir
que les joailliers de la place Vendôme révèlent leurs créations,
magnifiant l’excellence d’un savoir-faire parisien. L’éternité se met
à l’heure du mouvement, avec une tiare transformable en collier,
chez Mellerio dits Mellers, qui fête ses 400 ans autour de la nouvelle
collection « Médicis ». « Enlacer des liens aériens au-dessus desquels la
pierre semble suspendue… » Chez Chaumet, la collection que présente
Claire Deve-Rakoff, nouvelle directrice artistique de la maison, se
décline en 12 pièces uniques, le « serti à griffe descendu » et « l’assemblage par emboîtement » ayant exigé de nombreuses heures de
travail, sous l’impulsion de Pascal Bourdariat, douzième chef d’atelier de la fameuse maison créée en 1780. L’invitation au rêve est là,
à l’image de celle que célèbre Boucheron, mécène du bal donné à
la Comédie-Française ce 4 juillet. La collection de Haute Joaillerie
a pour thème « Hôtel de la lumière ». Chez Boucheron, les artisans
sont surnommés « les mains de lumière ». Chez Van Cleef & Arpels,
on parle de « mains d’or ». Sept ans après la première collection
« Pierre de Caractères », la maison présente « Pierres de Caractères,
Variations » au musée des Arts décoratifs. Une palette flamboyante,
comme un voyage rêvé du côté de Capri, libérant l’éclat d’un collier
Oriental Princess avec des rubis du Mozambique, d’un poids total
de plus de 40 carats, d’une bague Lotus d’Orient, ou encore d’un
collier Baia Verde, où rayonnent émeraudes, tourmalines de Paraíba
et diamants. Le voyage en Italie est plus que jamais à l’honneur,
comme en témoigne la collection Chanel Joaillerie, présentée en
avant-première à Venise. Les parures Lion Solaire, Lion Astral, Lion
Vénitien, Lion Impérial composent cette symphonie de lumière
dans laquelle la Sérénissime et Paris se font écho, dans une nuit
d’étoiles et de sortilèges.
AlexandreVauthier
Bouchra Jarrar
Julien Fournié
Atelier GustavoLins
Elie Saab
O
« La mécanique des dessous »,
du 5 juillet au 24 novembre
2013, musée des Arts
décoratifs, Paris 1er,
www.lesartsdecoratifs.fr
Travail sur les pierres de la collection « Sous
le signe du lion », Chanel Haute Joaillerie.
Bague Cher Dior, collection Haute Joaillerie,
Dior Joaillerie.
Collier Forever Glamour, collection Haute
Joaillerie Bulgari.
2
Bague Pongal, collection Haute Joaillerie
Van Cleef & Arpels.
© DR
© DR / 2003 Succession Demy / Icare
Troisième tableau de l’opéra
Signes, avec Marie-Agnès
Gillot, jusqu’au 15 juillet 2013
à l’Opéra Garnier, Paris 9e,
www.operadeparis.fr
n a voyage of sparkling light, Boucheron, Bulgari, Chaumet,
Chanel Joaillerie, Dior Joaillerie and Mellerio dits Meller
present their constellations of precious gems. “A concentrate of
preciousness” is how Victoire de Castellane, style director with
Dior Joaillerie, describes the new collection of Haute Joaillerie, unveiled
today, with a particular focus on the celebration of center stones. No fewer
than 21 creations, from the Etincelante Diamant ring to the Majestueuse
Multicolore necklace, a rainbow of diamonds, pink and yellow sapphires,
emeralds, garnets, tourmalines and violet sapphires. While Victoire de
Castellane likes to talk about “gems with taste” ( “Fanta orange” spessartite garnets, “peppermint cordial” emeralds), jewelers arriving from
PlaceVendôme reveal their creations under the burning sun of desire, highlighting the excellence of Parisian expertise. Eternity is set in movement
with a tiara that can be transformed into a necklace by Mellerio dits
Meller, which is celebrating its 400th anniversary with the new “Médicis”
collection. “Intertwining airy links above which the stone seems to
be suspended…” Presented by new style director Claire Deve-Rakoff,
the Chaumet collection features 12 unique pieces with “a sunken claw
setting” and an “assembly whereby one piece is fitted into another”. This
did, of course, require many hours of workmanship with Pascal Bourdariat
at the helm, the 12th workshop manager at the House of Chaumet, founded
in 1780. The invitation to a dream is right here, like that celebrated by
Boucheron, patron of the ball to be held at La Comédie-Française on this
4th of July. The theme of the Haute Joaillerie collection is the “Hotel of
Light”. Boucheron’s artisans are nicknamed “hands of light”. At Van Cleef
& Arpels, they are called “golden hands”. Seven years after the first “Pierre
de Caractères” collection, the jeweler presented “Pierres de CaractèresVariations” at the Museum of Decorative Arts. A flamboyant palette, like a
dreamy voyage to Capri, liberating the brilliance of an Oriental Princess
necklace – with rubies from Mozambique giving a total weight of over
40 carats –, a Lotus d’Orient ring and a Baia Verde necklace with all
the radiance of emeralds, Paraíba tourmalines and diamonds. A trip to
Italy is given an unprecedented place of honor, as evidenced by the Chanel
Joaillerie collection, presented in a preview inVenice.The Lion Solaire, Lion
Astral, Lion Vénitien and Lion Impérial sets compose a symphony of light
in which “La SerenissimaVenezia” and Paris echo each other in a night full
of stars and magic spells. Laurence Benaïm
Atmosphère
le souffle giorgio armani privé
Zuhair Murad, croquis de la collection automne-hiver 2013/2014,
en exclusivité pour Haute.
chiffres clés
Photo Christian Badger pour Haute
carats
de feu
Louis Vuitton Joaillerie
3 millions d’euros : la pièce la plus chère de la collection
Chanel Haute Joaillerie, « Sous le signe du Lion », a été
vendue à Venise en juin dernier. / 3.3 million euros: the
most expensive piece from Chanel Joaillerie’s collection,
“Sous le signe du Lion”, was sold in Venice last June.
jean paul gaultier : les nuits fauves
27,81 : le nombre de carats de l’émeraude de Colombie
ornant la bague Pongal de Van Cleef & Arpels. / 27,81: the
number of carats of the Colombian emerald adorning the Pongal
ring byVan Cleef & Arpels.
560 000 euros : le prix du collier Cher Dior Majestueuse
Multicolore ayant exigé à lui seul 6 mois de travail, Dior
Joaillerie. / 560,000 euros: the price of the Cher Dior
Majestueuse Multicolore necklace which necessitated 6 months of
craftsmanship, Dior Joaillerie.
Photo Christian Badger pour Haute
45,5 carats pour l’opale noire d’Australie de la bague
Galaxie Monogram, collection « Voyage dans le Temps »
de Louis Vuitton Joaillerie (photo). / 45.5 carats for the
Australian black opal on the Galaxie Monogram ring,“Voyage dans
le Temps” collection by LouisVuitton Joaillerie (photo).
123 : le nombre de pièces de la collection Boucheron
Haute Joaillerie. / 123 the number of pieces in the Boucheron
Haute Joaillerie collection.
Galignani
le livre du jour
zoom
le soleil radiant de Boucheron
E
lles ont pour nom « perles d’éclat », et s’illuminent
dans la rondeur cosmique d’un Soleil Radiant, un
collier ayant exigé plus de 1 000 heures de travail.
Les 123 pièces de la collection Haute Joaillerie
de Boucheron célèbrent l’art du diamant et du cristal
de roche sous toutes les facettes, dans l’enchantement
de la lumière retrouvée. À l’orée de l’ouvertures de dix
boutiques prévues d’ici fin 2013, la maison, qui célèbre ses
120 ans place Vendôme, revendique haut et fort son orientation « plein sud », promesse d’un rayonnement à l’infini.
C.Z. Guest, American Style Icon,
Susanna Salk, Rizzoli, 280 p
Librairie Galignani,
224 rue de Rivoli, Paris 1er.
www.galignani.com
T
© DR
C’est le tout premier ouvrage consacré à cette icône
du style américain, à la fois actrice et éditorialiste,
émaillé de portraits d’Irving Penn, Cecil Beaton ou
Slim Aarons. / The very first book dedicated to this icon of
American style, who was both actress and editorialist. Essential
reading and featuring portraits of Irving Penn, Cecil Beaton
and Slim Aarons.
Collier Soleil Radiant, collection Haute
Joaillerie, Boucheron.
3
hey go by the name of “Pearls of Radiance”, lighting up within
the cosmic roundness of a Soleil Radiant (dazzling sun).This
is a necklace that required over 1,000 hours of work. The
123 pieces in the Boucheron Haute Joaillerie collection are
a celebration of the art of diamond and rock crystal in every form, of
the magic of new-found light. On the eve of ten new store openings
by the end of 2013, a House now celebrating 120 years on the Place
Vendôme is stating loud and clear its new “southbound” direction with
the promise of more glittering light to come.
L. B.
interview
ses 3 métiers d’art
{his 3 workshops}
Lesage, brodeur
Christophe Josse
1 001 nuances de blanc}
{
Épurée mais pas minimaliste, inspirée par les
broderies slaves mais jamais folklorique, la
neuvième collection Haute Couture de Christophe
Josse aimante des désirs à fleur de peau.
Uncomplicated but not minimalist, inspired by Slav
embroideries without the folklore, the ninth Haute
Couture collection from Christophe Josse is magnetic
and very desirable.
un rêve d’espace
dreaming of space
« Une grosse feutrine rebrodée de Rhodoïd. Des ajourés
sur un crêpe ivoire. Des jours échelle. L’ambiance de cette
collection est épurée mais pas minimaliste. On est dans un
blanc laiteux, avec des lignes strictes mais jamais austères.
Elles s’étirent sur une jambe dessinée, soulignent une taille
nervurée, s’enroulent en entrelacs de cornaline autour
d’un buste… »
“Large thin felt embroidered with Rhodoid. Openwork on ivorycolored crepe. Ladder stripes.The mood of this collection is uncomplicated but not minimalist. Here, we are into milky whites with
strict but never harsh lines. They stretch over a slender leg. Give
new outline to a ribbed waist, or feature interlacing cornelian
rolled around a bust…”
power point
“This is my ninth collection. I am trying to get rid of a certain
automated approach for drawing a line. I want to tell my very own
story. Sophistication is never ostentatious. I had taffetas washed to
tone down the shine. I have worked gold with minette with studs on
the inside to give rougher, more contemporary angles.”
la fusion des contraires
« J’ai fait teindre le Néoprène d’une paire de knickers dans
la couleur de la feutrine. Il était d’un blanc trop clinique.
Cette goutte de rosée lui a donné quelque chose de plus
sensuel. »
le sens d’un rêve
« Retrouver des images anciennes pour s’en extraire. Partir
du travail d’un dinandier marocain pour aller vers quelque
chose de plus abstrait. Jouer sur l’austérité comme sur la
fragilité, sans tomber dans les poncifs du naïf. »
making-of
« Tout part du dessin. Mais au fil des essayages, des accidents, les silhouettes se définissent. Avec, cette saison, des
petits bonnets d’alpaga et des sandales plates ponctuées de
plumes d’oie… On ne peut pas faire de la Haute Couture
autrement qu’en étant complètement immergé. C’est
une histoire de temps, de vision. Prendre le temps de se
tromper, pour aller vers ce qui semble le plus abouti. »
victoria
« C’est mon mannequin cabine. Au-delà de son corps,
le plus important, c’est la manière dont elle évolue,
consciente du vêtement qu’elle porte. Elle me répond avec
ses gestes. À partir de ce qu’elle ressent, la robe prend une
autre direction. »
“A coat, a cape. Rhodoids, threads, tubes and pearls, like a dream of light.
I could spend three thousand years in that house.”
www.lesage-paris.com
power point
blending opposites
“I dyed the Neoprene from a pair of knickers into the color of the
felt. It was too clinically white.This touch of pinkishness gives it a
sort of more sensual look.”
the meaning of a dream
“Finding old, stolen or collected images to get something out of
them. Starting with the work of a Moroccan coppersmith then
moving toward something more abstract. Playing with austerity
the way you do with fragility, avoiding the clichés of the naïve.”
Atelier Cécile Henri, brodeur
« Une veste avec un travail de boutis, et puis une exceptionnelle
broderie au fil sur un agneau plongé rose poudre… »
“A jacket with elaborate “boutis” embroidery, then worked thread embroidery on power pink pearled lambskin…”
www.cecile-henri-atelier.fr
making-of
“It all starts with the drawing. But as meetings, fittings and
accidents arise along the way, silhouettes define themselves.With
this season, little Alpaca bonnets and flat sandals punctuated
with geese feathers… You can only do Haute Couture if you are
completely immersed, right inside it. It’s all about time and vision.
Taking the time to think, maybe getting it wrong at first and then
working towards what you feel is the best way.”
© Atelier Christophe Josse
« C’est ma neuvième collection. J’essaie de me débarrasser
de certains automatismes pour tracer une ligne, raconter
une histoire qui est la mienne. La sophisti­cation n’est
jamais ostentatoire. J’ai fait laver le taffetas pour estomper
sa brillance. J’ai travaillé l’or sur de la minette, avec des
clous à l’intérieur, pour donner des angles plus bruts, plus
contemporains. »
« Un manteau, une cape. Rhodoïds, fils, tubes et perles, comme un
rêve de lumière. Je pourrai passer trois mille ans dans cette maison. »
victoria
“She’s my pet model. Over her body, the most important thing it
is the way she holds herself, the way she moves, really aware of the
garment she is wearing. She responds with her body language.The
gown will go in another direction depending on what she feels.”
Propos recueillis par Laurence Benaïm
Photo : Guillaume Herbaut pour Haute
Maïté Tanguy, tisseur
« Elle tisse dans le quatorzième arrondissement, au milieu de ses
pelotes de laine. Avec elle, on bascule dans la cinquième dimension. »
“She weaves in the 14th district of Paris, amidst balls of yarn. She takes
you into the fifth dimension.”
143, rue d’Alésia, Paris 14e
6
Paris pendant la Semaine de la Couture
Palais de Tokyo
L’exposition / Exhibition
Ron Mueck
Comme cristallisées, étrangement humaines
quoique dérangeantes de mutisme, les sculptures
plus vraies que nature de Ron Mueck investissent
la Fondation Cartier.
As if crystallized, strangely human even though disturbingly mute, the larger-than-life sculptures by Ron Mueck
have taken over the Fondation Cartier.
Drift, Ron Mueck, 2009
Jusqu’au 27 octobre 2013 à la Fondation Cartier, 261 boulevard
Raspail, Paris 14e. fondation.cartier.com
Le déjeuner / Lunch
© ADAGP, Paris 2013
Kinugawa
À deux pas de la Place Vendôme, le restaurant
Kinugawa fait l’éloge de la cuisine traditionnelle
de Kyoto dans un décor nippon contemporain. À
tester : le harukami de crabe croustillant.
Matthias Müller & Christophe Girardet,
Play, 2003, au Palais de Tokyo,
dans le cadre de « Nouvelles Vagues ».
Just off the Place Vendôme, the Kinugawa is a restaurant that
features the traditional cooking of Kyoto in a contemporary
Japanese setting. A must to try is the crispy crab harukami.
Happening Couture
9, rue du Mont-Thabor, Paris 1er.
www.kinugawa.fr
La balade /Walk
Fendi for Fountains
Au bord de la Seine, dans une ambiance multisensorielle célébrant l’eau, sont exposés 50 daguerréotypes et 50 platinotypes des plus belles fontaines
romaines, capturées, à la demande de Fendi, par
Karl Lagerfeld.
L
es sculptures organiques d’Iris van Herpen, l’inventaire surréaliste de
Schiaparelli redéfini par Christian Lacroix, les brassées de fleurs impressionnistes de Giambattista Valli, l’épure minimaliste de Raf Simons pour
Christian Dior… Plus que jamais, la Haute Couture célèbre les noces
brillantes de la mode et de l’art, sous le soleil de toutes les créations. Quand les
vernissages se multiplient pendant cette semaine de la Couture, performances et
happenings participent de ces courants de mode : tandis que Maurizio Cattelan
lançait le dernier numéro de son magazine Toilet Paper sur les vitres du Palais de
Tokyo, interprètes d’un moment ou d’un mouvement, couturiers et créateurs
de mode, curateurs et artistes se réunissent ce soir, à l’occasion du traditionnel
cocktail de clôture des collections de Haute Couture.
On the banks of the Seine in a multi-sensorial mood in
celebration of water, you will find 50 daguerreotypes and
50 platinotypes of the finest Roman fountains, pictured
by Karl Lagerfeld at the behest of Fendi.
« The Glory of Water », jusqu’au 14 juillet 2013, sous le pont
Alexandre-III, cours la Reine, quai d’Orsay, Paris.
www.fendi.com
La boutique / Boutique
Les « objets poétiques non identifiés », réalisés par
les artisans de la maison Hermès pour la gamme
Petit h sous la houlette de Pascale Mussard,
prennent la forme de galets aux anses surpiquées
ou de chandeliers en forme d’haltères…
w
ith the organic sculptures of Iris Van Herpen, the surrealistic inventory of the
House of Schiaparelli given new definition by Christian Lacroix, the streams of
impressionist flowers by Giambattista Valli and the minimalist blueprint from
Raf Simons for Christian Dior… Haute Couture is more than ever celebrating
the glittering nuptials of fashion with art on a combined stage of creativity.When previews
start to spring up in numbers during this Couture week, performances and happenings
clearly become a part of fashion trends.While Maurizio Cattelan launched the latest issue of
his magazine Toilet Paper on the windows of the Palais de Tokyo, performers of a moment,
or of a movement, meaning couturiers and fashion designers, curators and artists, will be
assembled this evening for the traditional closing cocktail of Couture collections.
K.P.
The “unidentified poetic objects”, created by the skilled
craftsmen from the House of Hermès for the Petit h range
under the direction of Pascale Mussard, come in the shape
of pebbles with overstitched handles or candlesticks in the
form of dumb-bells…
17 rue de Sèvres, Paris 6e.
www.hermes.com
Tea Time
« Nouvelles Vagues » jusqu’au 9 septembre 2013 au Palais de Tokyo, 13 avenue du Président-Wilson, Paris 16e.
www.palaisdetokyo.com
Hôtel Le Meurice
À l’occasion de la fête nationale américaine, Cédric
Grolet, le nouveau chef Pâtissier du Meurice,
dévoile une farandole de cookies dont un surprise
qui changera le 4 de chaque mois, pendant six mois.
exposition « PARIS HAUTE COUTURE » à l’Hôtel de ville
dans l’œil de… Rad Hourani
For American Independence Day, Cédric Grolet, the new
pastry chef at the Hôtel Le Meurice, is unveiling an array
of cookies, including a surprise cookie that will be change
on the 4th of each month, for six months.
«A © Collection personnelle de M. Alaïa / musée Galliera, Ville de Paris, droits réservés, 2013
zzedine Alaïa respire la Couture.
Il est tout. Il y a toujours une
idée de structure dans son travail,
d’un essentiel féminin soutenu
par des finitions incroyables, un savoir-faire à
l’état pur. » Rad Hourani, dont le défilé se
tient aujourd’hui rue du Faubourg-SaintHonoré, commente une robe en jersey
d’Azzedine Alaïa de 1990, présentée à
l’exposition « Paris Haute Couture ».
Le bar / bar
Hôtel Marignan
Pour fêter les 100 ans du Théâtre des ChampsÉlysées, il ne faut pas passer à côté du Cocktail
du Centenaire, accompagné d’une assiette de
bouchées, avec poires au magret de canard et tarte
à la framboise aux feuilles d’or.
To celebrate the 100th anniversary of the Théâtre des
Champs-Elysées, don’t miss the Centenary Cocktail,
accompanied by a plate of delicious morsels, from pear
with duck to raspberry tart with gold leaf.
“A
« Paris haute couture », jusqu’au 6 juillet 2013
à l’Hôtel de Ville, 5 rue de Lobau, Paris 4e.
Jusqu’au 4 décembre 2013 à l’hôtel Le Meurice,
228 rue de Rivoli, Paris 1er. www.lemeurice.com
zzedine Alaia lives and breathes
Couture. He is all-in-one.There
is always an idea of structure
in his work, that essential
feminine element supported by incredible
finishing work, by the very epitome of
know-how.” Rad Hourani’s show is being held
today on the rue du Faubourg-Saint-Honoré. He
says a few words about a jersey dress by Azzedine
Alaia from 1990, on display at the “Paris Haute
Couture” exhibition.
12 rue de Marignan, Paris 8e.
www.hotelmarignan.fr
Mathilde Hédou
Haute est édité par la Chambre Syndicale de la Haute Couture.
Haute is published by the Chambre Syndicale de la Haute Couture.
www.modeaparis.com
Directrice éditoriale / Editor : Laurence Benaïm
Coordinatrice éditoriale / Coordination editor : Karine Porret
Design : Christophe Renard
Maquette / Layout : Nathanaël Day
Secrétariat de rédaction / Copy editor : Christophe Manon
Production : Laurence Simon
Administration : Emilie Do-Va
Assistant de rédaction / Editorial assistant : Jean Privé
Impression / Printed: : Point 44, France, 2013
Tous droits réservés / All Rights reserved.
7
© Ron Mueck Photo courtesy Anthony d’Offay, Londres et Hauser & Wirth / Matthieu Salvaing / Karl Lagerfeld / Coco Amardeil / Christophe Madamour / Gilles Trillard
Petit h d’Hermès
Savoir-faire
Goossens
{Le cœur à l’ouvrage}
par Camille Laurens
Orfèvre et joailler depuis
1950, la maison Goosens
est dirigée par Patrick
Goossens, fils du fondateur.
L
T
Écrivain, membre du jury du prix Femina, Camille Laurens est l’auteur de Philippe (1995), Dans ces bras-là
(prix Femina et prix Renaudot des lycéens 2000), L’Amour, roman (2003) ou Tissé par mille (prix Bourgogne de
littérature 2008). Son dernier essai, Encore et jamais, est paru en janvier aux éditions Gallimard.
Writer and jury member for the prix Femina, Camille Laurens is the award-winning author of Philippe (1995), Dans
ces bras-là (prix Femina and prix Renaudot des lycéens 2000), L’Amour, roman (2003) or Tissé par mille (prix
Bourgogne de littérature 2008). Her last essay, Encore et jamais, was published in January by Gallimard.
a maison Goossens n’est pas très ancienne, elle a été créée en 1950. Mais l’histoire
commence bien avant, avec six générations de fondeurs d’art. Le grand-père, atteint de
silicose, n’a pas voulu que son fils poursuive dans la fonderie. C’est ainsi que Robert
Goossens a fait ses armes comme boîtier orfèvre, avant de s’établir à son compte. Dans le
renouveau de l’après-guerre, il est très vite sollicité par Balenciaga et Mademoiselle Chanel, pour
concevoir objets et accessoires. Avec cette dernière, le lien sera profond et ne se démentira jamais
puisque Goossens appartient désormais à la maison Chanel. C’est Patrick, le fils, qui me raconte
l’histoire autour d’une table en bois de palissandre, de la forme d’un cœur. Du cœur, ils en ont,
tous ceux qui travaillent ici – du cœur à l’ouvrage. Patrick, né en 1957, savait souder dès l’âge de
10 ans. Ses souvenirs familiaux font revivre l’ambiance de l’atelier, Liane et Betsy, les mannequins
maison, son apprentissage placeVendôme pour devenir le grand joaillier qu’il est. Sa sœur Martine
s’occupe aujourd’hui des objets – lustres, lampes et miroirs.Tous leurs collaborateurs sont polyvalents, capables de passer du moulage à la fabrication ou au montage. Ici, une jeune femme
pose délicatement des pierres sur une tête de renard commandée par Jean Paul Gaultier, là une
apprentie attrape à la pince les feuilles dorées d’un collier. Si la technique n’a guère changé depuis
l’Égypte ancienne, si la technè chère aux Grecs – art et artisanat mêlés – éclate dans sa perfection,
si le cristal de roche reste la marque de fabrique, matières et méthodes sont en constante métamorphose. La chimie, les résines et autres polymères s’ajoutent maintenant au patrimoine. Sur les
étagères, des étiquettes étrangement variées : améthyste, perles, zircon, strass, hyacinthe… Car
voilà la géniale trouvaille de Mademoiselle Chanel : décider que le bijou ne serait plus le symbole
de la richesse d’un mari, mais une libre création en accord avec le vêtement et l’air du temps.
Ainsi, naissent des pièces sublimes où se mêlent vraies et fausses pierres, luxe et fantaisie, ce que
Patrick Goossens nomme non pas de beaux bijoux, mais de bons bijoux. Que le bon et le beau aient
quelque chose à voir, c’est ce que l’écrivain a plaisir à saluer ici de tout cœur.
he House of Goossens is not particularly old, it was founded in 1950. But the story began
long before that with six generations of art casters.The grandfather, suffering from silicosis,
did not want his son to carry on working in the foundry, and that is how Robert Goossens
cut his teeth as a jeweler and metal case-maker before branching out on his own. In the
post-war revival years, he was soon in great demand with Balenciaga and Mademoiselle Chanel to
design objects and accessories. His ties with Chanel were to prove deep and long-lasting, as Goosens
now belongs to the House of Chanel. It was his son Patrick who told me the story, sat around a heartshaped rosewood table.Then again, everyone who works here has a heart, and a soul, for the job they
do. Born in 1957, Patrick knew how to weld when just 10 years old. His family memories bring the
mood of the workshop back to life, remembering house models Liane and Betsy, his apprenticeship on
the Place Vendôme to become the great jeweler he is today.These days, his sister Martine takes care of
objects – chandeliers, lamps and mirrors. All the employees are amazingly versatile, able to switch from
molding to manufacturing and then assembly. Here, a young woman delicately places stones on a fox’s
head commissioned by Jean Paul Gaultier, there an apprentice picks up the gold foil of a necklace with
tweezers.While the technique has not changed that much since the days of Ancient Egypt, while the
“techne” – the Greek term for combined art and craftsmanship – has reached brilliant perfection, and
while rock crystal is still the House’s trade mark, materials and methods are changing all the time.
Chemistry, resins and other polymers are now a part of the legacy. On the shelves, there is a strange
variety of labels: amethyst, pearls, zircon, rhinestone, hyacinth… And here lies the great new idea
from Mademoiselle Chanel, deciding that jewels would no longer be the symbol of a husband’s wealth,
but free creation matching the garments and the mood of the times. And so were born sublime pieces
combining real and fake stones, luxury and fancy, what Patrick Goossens calls not beautiful jewels but
good jewels.The writer in me here takes great pleasure in wholeheartedly saluting the fact that the
good and the beautiful definitely do have a lot in common.
Photos : Fabrice Laroche pour Haute
Maison Goossens, www.goossens-paris.com. Visite sur rendez-vous.
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