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REVUE BELGE
DE
NUMISMATIQUE
ET DE SIGILLOGRAPHIE
PUBLIÉE SOUS LES AUSPICES DE LA
SOCIÉTÉ ROYALE DE NUMISMATIQUE
ET SUBSIDIÉE PAR LE
MINISTÈRE DE L' INSTRUCTION PUBLIQUE
DIRECTEURS:
MARCEL
PAUL
HOC, Dr
NASTER,
JULES
DESNEUX,
JACQUELINE
LALLEMAND
TOME CVI - 1960
BRUXELLES
5,
RUE DU MUSÉE
MÉLANGES
Notes et Documents
Itnitation d'un sesterce des Antonins provenant de la Sambre
à Namur. - Le lit de la Sambre à Namur et sa rive droite, entre
l'ancienne écluse et la pointe de Grognon, constituaient un site archéologique très intéressant, surtout pour l'étude des lIre et IVe
siècles (1). Les importantes trouvailles de monnaies antiques qui y
furent faites à diverses époques, et dont la plupart ont été dispersées
ou perdues, laissent entrevoir à présent toute la contribution que
la numismatique aurait pu apporter à une étude aussi complète
que
,. possible de ce milieu archéologique (2). Les quelques séries qui
(1) Celui-ci, situé au centre d'une ville et surtout à un confluent, n'a, on le
conçoit, jamais pu être fouillé méthodiquement.
(2) Dès 1825 à 1829 les premiers travaux de canalisation de la Sambre permettaient la découverte de plusieurs milliers de monnaies romaines dont une
grande partie a été passée au creuset du fondeur (Voir notamment: Félix
ROUSSEAU, Namur ville mosane, Bruxelles, 1948, p. 27-28). En 1875, le chanoine Cajal, après avoir patiemment récupéré une faible partie des trouvailles
de monnaies de la Sambre, publiait dans les Annales de la Société archéologique
de Namur, XIII, 1875, p. 401-473, les antiquités de la Basse-Sambre à Namur.
On peut voir au Musée archéologique de cette ville une sélection de monnaies
romaines du 1 e r au IVe siècle, choisies parmi les quelque 1100 pièces romaines
que contient le médaillier et qui proviennent des anciens travaux de la BasseSambre à Namur. A. Bequet s'est intéressé également aux monnaies de la Sambre en publiant celles qui ont été recueillies dans la partie de la ville située sur
la rive gauche; voir: Antiquités découvertes à Namur en 1875, dans Annales de
la Société archéologique de Namur, XIV, 1877, p. 1-20. En 1931, la constructian. du Pont de France situé entre le Pont du Musée et la pointe de Grognon
a encore amené la découverte d'une série assez importante de monnaies romaines.
D'autre part, quelques dragages effectués, entre 1930 et 1940, depuis l'ancienne écluse jusqu'au confluent en ont encore livré. Seuls les travaux de normalisation de la Sambre et la reconstruction du Pont du Musée de 1950 à 1953
avaient entamé très fortement la rive droite pour permettre aussi la .reconstruction des murs de quai. Lors de ces derniers travaux quelque 350 monnaies
ont pu être recueillies et surtout bien étudiées; voir: Jacqueline LALLEMAND,
312
MÉLANGES
ont pu être sauvées ne représentent somme toute qu'une faible
partie de cet ensemble de monnaies antiques qui avait été conservé
dans le lit de la Sambre et que l'on a évalué à plus de 10.000 pièces (li).
De ce site archéologique, c'est surtout la rive droite qui présentait
le plus d'intérêt: située à un confluent et au pied du Champeau qui
est une position naturelle de défense, celle-ci a sans aucun doute
servi de refuge lors des périodes d'invasions. La réfection de son
mur de quai en 1951 avait permis d'entrevoir la couche romaine
en place, mais on n'a malheureusement pas pu éviter sa destruction.
Des quelques monnaies romaines provenant des dragages et des
différents travaux de la Basse-Sambre à Namur, que nous avons
rassemblées à partir de 1931, une imitation d'un sesterce du HautEmpire mérite surtout d'être publiée, car elle a été découverte dans
les terres qui constituaient le niveau romain de la rive droite (4). A
cet endroit, ce niveau était particulièrement intéressant car il a
livré de nombreux tessons de céramique et des objets divers non
seulement des 1 er et Ile siècles mais surtout des Ille, IVe et v e siècles
dont notamment des fragments de sigillée décorée à la molette. En
raison donc de son lieu de trouvaille, cette imitation d'une monnaie
du Haut-Empire présente un réel intérêt.
En voici la description:
NE Mu IV l
"Ir
] .no ~'ox.
1NEN'
Tête nue ou laurée à droite.
Victoire debout à droite, la main
gauche invisible ou tenant une palme qui repose sur son épaule gauche
et brandissant de la main droite une couronne au-dessus d'un personnage, debout de face, levant le bras droit à la hauteur de la tête
el tenant de la main gauche une lance transversale qui repose contre
son épaule gauche. Traces de légende à l'exergue.
Imitation coulée d'un sesterce; 17,08 g; 28,0 mm ; 3,5 mm d'épaisseur, ~.
Collection Louis Eloy.
Les. monnaies antiques trouoées dans la Sambre (Namur, abords du ponl de Sambre),
dans R BN, 102, 1956, p. 55-80.
(3) À propos d'anciens gués de la Gaule, comme celui qui existait dans la
Sambre à Namur, A. GRENIER signale dans son Manuel d'Archéologie galloromaine, t. VI, Paris, 1934, p. 185, l'exemple classique du gué Saint-Léonard
par lequel la voie venant de Jublains traverse la Mayenne et où l'on a trouvé
quelque 17.000 monnaies s'étendant depuis l'époque gauloise jusqu'à Tétrtcus,
mais avec prédominance de pièces des Antonins.
(4) Presque toutes les terres des couches archéologiques de cette rive droite
ont été transportées à l'extérieur de la ville, notamment à Bouge et à Jambes,
tandis qu'une autre partie a été conservée sur place pour les travaux d'aménagement du boulevard de quai situé de part et d'autre du pont du Musée. Les
terres des dragages effectués en tre 1930 et 1940 ont été transportées à Salzinnes
derrière les Balances et à Bauce le long de la vieille Sambre.
NOTES ET DOCUMENTS
313
FIG.!.
Photographie Louis Eloy
La rareté des imitations de monnaies des empereurs romains qui
ont régné pendant.le lIe siècle est connue. Les collections du British
Museum ne renferment que deux imitations de sesterces de cette
époque: une pièce dont le modèle est une monnaie de Marc-Aurèle (6)
et une autre qui est .l'imitation d'une pièce de Commode (6). Le
style de ces pièces est toutefois bien proche de celui des sesterces
réguliers et ces monnaies paraissent frappées. Nous remercions
M.· Jean Babelon, conservateur en chef du Cabinet des Médailles de
la Bibliothèque nationale à Paris, qui a bien voulu nous informer
."
de ce que les collections nationales françaises ne renfermaient pas
d'exemplaires semblables. Le Cabinet royal des médailles à La Haye
ne possède pas non plus de monnaie imitée de ce genre. Nous remercions vivement Mme A. N. Zadoks-Josephus .Iltta, conservateur à
ce dernier établissement, pour ce renseignement ainsi que pour les
considérations qu'elle a bien voulu émettre au sujet de notre pièce
et dont il sera question plus loin.
Le portrait de l'empereur nous permet de placer le modèle de
notre pièce sous le règne des Antonins, avec une nette préférence
pour Marc-Aurèle. Il est difficile de déterminer si la tête porte,
ou non, une couronne de laurier. Les rubans, que d'habitude l'on
voit pendre derrière le cou, sont absents, mais les traits que l'on voit
dans les cheveux, au-dessus de l'œil, plaident pour la couronne.
Quant à la légende du droit, il est diffîcile d'en découvrir le texte
c original.
Peut-être s'agit-il d'une interprétation malhabile de M
ANTONINVS AVG ARM PART MAX, ou M ANTONINVS AVG
TR P XX... , légendes les plus employées pour les émissions de bronze
sous le règne de Marc-Aurèle, la première de 165 à 169, la seconde
de 168 à 180. Le M serait devenu N ; le A serait E, ce qui est plus
difficile à expliquer; NT = M; 0
0 et le N est probablement
resté: IV. La deuxième partie de la légende est confuse, mais le
(5) H. MATTINGLY, Coins of the Roman Empire in the British Museum,
Londres, 1940, IV, 1734, pl. 90, 12. Ouvrage cité plus loin comme BMC.
(6) BMC 1736 et pl. 90, 13.
314
MÉLANGES
FIG.
2.
Photographie Louis Eloy
NOTES ET DOCUMENTS
315
X à la fin plaide également en faveur d'une de ces légendes. Le
type représenté au revers de notre imitation montre sans aucun doute
une Victoire tenant une couronne au-dessus d'un personnage, qui
ne peut être que l'empereur et qui porte déjà ici une couronne,
formée de globules, semblable à celle que brandit la Victoire.
Il ne reste plus qu'à trouver l'original de ce revers. Parmi ceux
qui ont attiré notre attention, trois seulement ont été retenus:
1) La Victoire debout à gauche, érigeant un trophée.
2) La Victoire debout de face ou à droite, tenant un bouclier
attaché à un palmier.
3) La Victoire, debout à gauche, couronnant l'empereur.
Le premier de ces revers, n'appartenant qu'à Lucius Vérus (7),
semble être le moins probable et a finalement été rejeté.
Le second revers, assez éloigné de celui de notre pièce, mais dont
Mme A. N. Zadoks-Josephus Jitta le fait dériver, se décrit ainsi:
la Victoire, le haut du corps dévêtu, debout de face, regardant à
droite, place la main gauche sur un bouclier attaché à un palmier,
duquel on voit deux feuilles en dessous du bouclier, et tient la main
droite à la hauteur de la poitrine. Ce type de revers apparaît sous
Marc-Aurèle, Lucius Vérus et Commode. En nous bornant aux
pièces du premier de ces empereurs, nous constatons que ce type,
avec quelques variantes, se rencontre avec deux formes de légende
seulement et qui sont nettement séparées par leur date. Le tableau
de ces différentes pièces se présente ainsi:
Émissions de décembre 165 à décembre 166
A) TR P XX IMP III COS III S C, sur le bouclier: VIC PAR (8).
(7) BMC 1302 et pl. 80, 2 : H. MATTINGLY et E. SYDENHAM, The Roman Imperial Coinaqe, Londres, 1930, III, 1438. Ouvrage cité plus loin comme RIC:
H. Cohen, Description historique des monnaies frappées sous l'empire romain,
communément appelées médailles impériales, 2 e éd., Paris, 1883, III, 197.
Ouvrage cité plus loin comme COHEN.
(8) Aa: BMC p. 590; RIC 922; Rioisla Itoliana di Numismaiica, 1903,
p. 372; BMC 1289, note; RIC 929; COHEN 879.
Ba: BMC-; RIC 931: COHEN 807.
Bb: Venie Adolph E. Cahn, no 80 du 27~2-1933, lot 751.
Be: BMC 1290, qui dit: tenant palme, mais la reproduction pl. 79,6
le contredit; RIC-, cf. 934, mal décrit; COHEN 810, qui dit: tenant parfois une palme.
Bd: COHEN 810 (parfois une palme); Vente Otto Helbinq, Nachf., na 63
du 29-4-1931, lot 795.
Be: Vente Münzhandlung Base l, na 1 du 28-6-1934, lot 1240; Vente
Leo Hamburger du 19-10-1925, lot 1070. Cette dernière pièce est
mal citée par RIC 935 et BMC 1290, note, qui disent: tenant palme.
Cf: Vente Brüder Egger, no XLI du 18-11-1912, lot 1220.
Cg: Vente Naville, na VIII du 25-6-1924, lot 1017; BMC 1388, qui ne
316
MÉLANGES
B) TR POT XX IMP IIII COS III S C, sur le bouclier: VIC PAR.
a) debout de face, regardant à droite, tenant palme.
b) debout de face. regardant à droite, tenant palme et posant le
pied sur un casque.
c) debout de face, regardant à droite, la main droite à la hauteur
de la poitrine.
d) debout de trois quarts à droite, tenant palme.
e) debout de trois quarts à droite, tenant stylet.
Émissions de décembre 170 à décembre 172
C) IMP VI COS III S C, sur le bouclier: VIC GER (au droit:
TR P XXV ou XXVI).
f) debout de trois quarts à droite, tenant la main droite à la hauteur
de la po itrine.
g) debout de trois quarts à droite, tenant la main droite à la hauteur de la poitrine, et posant le pied gauche sur un casque.
Si l'on admet que ce soit ce type qui ait été copié, le bouclier serait
devenu la couronne et les deux feuilles du palmier les deux bras,
très courts, de l'empereur. Le type avec VIC GER semble préférable
à celui avec V lC PAR, ce qui nous donne IMP V l COS III comme
légende originale. Le début de la légende du revers imité, (I)VI
pourrait être le M de IMP, ce qui est en rapport direct avec cette
légende, mais cette supposltion reste fragile: en effet, la légende imitée
peut aussi se lire VI.. de VICT..., ce qui est également possible. Des
traces de légende se trouvent à l'exergue. On peut supposer qu'il
s'agit de S C ou de ce que le graveur en a fait. D'autre part il est
peut-être téméraire de vouloir rechercher la légende originale, vu
l'inhabileté de l'artiste.
Le dernier type de revers retenu n'est connu, pour le bronze à
l'époque des Antonins, ni de Cohen (0), ni de Mattingly (10), mais il
se rencontre sur l'or et l'argent avec la légende IMP VI COS III de
Marc-Aurèle. Cette émission se date de décembre 171 à décembre
172 et fait partie des séries qui commémorent les victoires de cet
empereur sur les Germains.
Nous y voyons l'empereur, debout de face, regardant à gauche,
tenant un foudre et une lance verticale, et couronné par une Victoire,
debout à gauche, qui tient une palme de la main gauche (11). Sur
notre imitation le type est représenté dans l'autre sens, mais chaque
parle pas du casque sous le pied de la Victoire, mais la reproduction,
pl. 82,2, le montre.
Ce type existe également avec VIC A VG sur le bouclier: sur l'or et l'argent
émis entre décembre 164 et décembre 165 pour Marc-Aurèle et sur les trois
métaux émis entre décembre 163 et août 165 pour Lucius Vérus.
(9) COHEN II et III.
(10) RIC III; BMC III.
(11) BMC 566 et pl. 64,8; RIe 264-266 et pl. VIII, 168;
COHEN
308.
NOTES ET DOCUMENTS
317
détail est repris, sauf peut-être le foudre, car il est difficile de croire
que ce que nous prenons pour l'avant-bras de l'empereur soit cet
attribut. Il s'agit peut-être de la queue de la palme; nous voyons
également la Victoire nettement de profil, portant une palme, l'empereur est de face et porte aussi une lance. Nous croyons que le
type original était celui de la Victoire couronnant l'empereur. Restet-il à découvrir un sesterce de frappe officielle portant ce revers?
Quoi qu'il en soit, la date de la pièce originale peut se placer,
sans trop d'hésitation, entre décembre 170 et décembre 172.
Le style de la pièce est assez bon. Le droit nous montre une tête
bien proportionnée, avec le bas du visage particulièrement réussi.
Le dessin des cheveux en arête de poisson est remarquable, tandis
que l'œil de face dans une tête de profil, qui se rencontre assez souvent
sur les monnaies imitées, donne à notre portrait une puissante expression. La Victoire, représentée au revers, est également assez
bien proportionnée, mais beaucoup moins bien exécutée, et le revers
semble montrer un travail plus hâtif, ce que l'on remarque encore
mieux en observant la manière dont l'artiste a traité l'empereur.
Les coins qui ont servi à frapper la pièce d'après laquelle la nôtre
a été coulée semblent avoir eu un diamètre différent. Il se peut que
le « monnayeur 1) ait pris l'empreinte de deux monnaies distinctes.
L. ELOY et M. THIRION.
Quelques rnonnaies romaines d'Antioche; étude de la direction des revers. - J'ai examiné 225 pièces qui appartiennent
au Cabinet des Médailles de Bruxelles et qui, frappées à Antioche,
portent lisiblement une marque de cet atelier, par exemple ANT
ou SMANT ou d'autres. Ce groupe comprend cinq monnaies d'or,
deux d'argent et 218 de bronze. Les effigies sont de Dioclétien (13
pièces), Maximien Hercule (7), Constance Chlore (6), Maximien
Galère (10), Sévère II (1), Maximin II Daza (3), Licinius père (12),
Licinius fils (2), Constantin l (61), Conslanlinopolis (2), Urbs Roma
(1), Crispus (1), Constantin II (31), Constance II (47), Constant (11),
Julien Il (3), Valentinien 1 (2), Valens (1), Gratien (3), Valentinien II
(4), Théodose (4).
Les types de revers forment un total de 39, pouvant se restreindre
à 36 en confondant certains d'entre eux très voisins. Les plus fréquents sont:
Gloria exercitus - Une enseigne militaire entre deux soldats (87
pièces),
Gloria exercitus - Deux enseignes militaires entre deux soldats
(23 pièces),
Genio populi romani - Génie coiffé du modius, debout à gauche,
tenant une patère et une corne d'abondance (33 pièces).
L'objet principal de cette étude est la direction des revers, chaque
pièce ayant été observée au droit et fait un demi tour sur son axe
vertical. Pour établir chacune de ces directions, j'utilisais un rap-
318
MÉLANGES
MONNAIES ROMAINES D'ANTIOCHE.
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DIRECTION DES REVERS.
E.M.
FIG.
NOTES ET DOCUMENTS
."
319
porteur transparent, que je plaçais sur la monnaie, l'axe vertical
et le centre du rapporteur coïncidant autant que possible avec l'axe
de rotation et le centre de la pièce. Chaque direction de revers est
exprimée en degrés d'arc, comptés à partir de zéro (sommet de l'axe
vertical) et l'ensemble des déterminations porté sur un graphique
(voir figure).
Celui-ci se compose d'un cercle divisé en degrés, son axe vertical
le partageant en deux moitiés, la droite et la gauche, chacune comprenant 180 degrés, mais les graduations n'étant marquées que de
cinq en cinq degrés. Pour chacune de celles-ci, le nombre total de
pièces correspondantes est représenté par un trait extérieur au cercle,
trait dont la longueur est proportionnelle au nombre de pièces, celui-ci
étant écrit à l'extrémité du trait. Par exemple, on lit que pour la
graduation 140 0 à droite, il y a cinq pièces caractérisées par cette
orientation de revers, le trait externe mesurant cinq fois la longueur de ceux qui, par ailleurs, se rapportent chacun à une seule
pièce.
Le graphique démontre que les directions des revers ne sont pas
disséminées comme par hasard SUl' toute la circonférence. Elles sont
rassemblées en deux groupes définis, situés assez exactement en
opposition l'un par rapport à l'autre. En les joignant par un axe
fictif, on trouverait à celui-ci une orientation qui, en langage géographique, serait approximativement NNO - SSE. Le groupe supérieur forme un arc de 75 0 et totalise 104 pièces: l'inférieur mesure
80° pour un ensemble de 121 pièces. Ces deux groupes sont séparés
par des zones absolument vides; ce sont l'arc de gauche de 105 0 et
celui de droite mesurant 100°.
Je n'ai rencontré dans la littérature numismatique aucun travail
de mesures semblable à celui-ci, se rapportant à l'atelier d'Antioche.
La conclusion de ce qui précède est que, d'après les 225 pièces examinées, les artisans qui frappèrent ces monnaies n'auraient pas placé
leurs coins au hasard; ils se seraient préoccupés de donner aux revers
des directions plus ou moins semblables ou opposées à celles des droits.
Je n'ai pas trouvé de pièces provenant de mêmes coins, mais il
serait intéressant d'en rencontrer pour voir si les directions relatives
des revers sont identiques.
E. MILLIAU.
Le prerier exemplaire connu du statère d'or de Vercingéto;rix. - Le Musée national suisse, à Zurich, expose une réplique
galvanoplastique d'un statère d'or de Vercingétorix, dont nous avons
appris l'existence grâce à l'amitié de notre collègue, M. Mitard.
De l'inscription, incomplètement empreinte, on ne voit que NGETOR IXS. Cette circonstance et le dessin du revers nous ont permis
de soupçonner là l'exemplaire découvert en 1821, à SauvagnatSainte-Marthe (Puy-de-Dôme, arrondissement d'Issoire), qui fut le
premier statère de Vercingétorix connu et dont l'histoire mérite
d'être rappelée.
320
MÉLANGES
FIG.
1.
Il fut acquis par un érudit collectionneur de Clermont-Ferrand,
nommé Bouillet, et signalé, en 1837, par La Saussaye (RN, 1837,
p. 161, fig.), qui lui attribuait le poids invraisemblable de 216 grains,
soit 11,47 g. En 1838, il est vrai, cette erreur fut rectifiée et l'on
indiqua le poids de 135 grains, soit 7,16 g (RN, 1838, p. 449). La
Saussaye eut la perspicacité de restituer l'inscription en [VERCI]N
GETORIXS, ce qui fut jugé comme téméraire par plusieurs critiques
de l'époque. La découverte d'un exemplaire à l'épigraphie bien
complète, près de Riom (Puy-de-Dôme), en 1847 (RN, 1847, p. 395),
et surtout celle d'un trésor contenant une suite de ces espèces, en
1852, à Pionsat (Puy-de-Dôme, arr. de Riom), devaient confirmer
pleinement le bien-fondé de la conjecture.
On ignorait généralement le sort, après la mort de Bouillet, de
cette pièce de Sauvagnat-Sainte-Marthe, qui fut pendant plus d'un
quart de siècle le seul témoin des émissions d'or épigraphes au nom
du héros arverne. Aussi avons-nous consulté M. Schwarz, conservateur du Cabinet de Zurich, à l'obligeance de qui nous devons
de pouvoir en grande partie combler cette lacune. Par une lettre
du 16 janvier 1960, M. Schwarz nous a fait savoir ce que voici: «( Il
s'agit en effet de l'exemplaire de la collection Bouillet. Son poids
est de 7,15 g. C'est un dépôt de la fondation Gottfried Keller qui
l'a acheté sur notre proposition d'un collectionneur particulier, qui,
de son côté, avait acheté en bloc la collection Forrer. La fiche est
encore conservée où se trouve la notice de la main de Robert Forrer :
{( exemplaire Bouillet Il. Autrefois, nous possédions seulement une
galvanoplastie de la pièce qui a été donnée à la Société des Antiquaires de Zurich par M. de Barthélemy il y a longtemps. J'ai fait
faire un moulage du statère, qui vous est expédié en même temps
par envoi séparé. Si vous avez l'intention de publier la pièce, nous
en serons enchantés. Il faudra seulement y noter qu'il est la propriété
de la Fondation Gottfried Keller et déposé au Musée national suisse
à Zurich 1).
Cette pièce si remarquable a été publiée par la Revue belge de Numismatique (Le staière de Vercingétorix à la tête casquée, dans RBN,
1954) p. 58, 59, 62, pl. V, 18; couplage des coins de droit nO D 6
et de revers nv R 9), mais la reproduction phototypique n'était pas
celle de l'original, bien entendu; elle était celle d'une galvanoplastie
pratiquée sur un surrnoulage par notre ami, le Dr Georges Lefèvre.
NOTES ET DOCUMENTS
321
Nous pouvons aujourd'hui en présenter une image meilleure et l'objet
nous en a paru digne, malgré le caractère incomplet de sa légende.
J.-B. COLBERT DE BEAULIEU.
Une xnédaille verviétoise énigmatique du XVIIe siècle.Verviers, devenue Bonne Ville de la Principauté de Liège en 1651,
ne nous a pas laissé une numismatique importante. Il faut attendre
le XVIIe siècle pour voir la première pièce, sortie probablement d'un
atelier liégeois, porter le nom et les armes de la cité lainière.
Cette pièce est une énigme, et à l'heure actuelle, nous sommes
encore dans l'impossibilité d'établir avec certitude pourquoi elle fut
frappée. En voici la description:
Légende comprise entre un cercle de grènetis et un filet linéaire
o S REMACLVS 0 PATRONVS 0 VERVIENSIS
Saint Remacle évêque, mitré, en pied et de face, une crosse dans la
main droite et dans la main gauche, devant la poitrine, un livre ouvert ; à gauche du saint la partie antérieure de son fidèle compagnon
le loup bâté, la patte antérieure gauche levée.
IV Légende comprise entre un cercle de grènetis et un filet linéaire
o HOC 0 VIRTVTIS 0 EST 0 PRlEMIVM
Écu ovale flanqué de 2 palmes, aux armes primitives de Verviers,
c.-ü-d. 3 branches de chêne englandées au naturel posées 2 (puis) 1.
Bronze, 25 mm.
Il existe également une variante pour le droit: la légende commence par une étoile à 6 branches et le loup bâté a les deux pattes
antérieures qui touchent le sol.
Le premier auteur faisant mention de cette pièce est Ferd, HÉNAUX
dans son Histoire de la Bonne Ville de Verviers, publiée dans le Bulletin
archéologique Liégeois de 1859. Nous lisons page 35 : « De grandes
réjouissances célébrèrent l'élévation du bourg de Verviers au rang de
bonne ville. Pour en perpétuer le souvenir, on frappa des médailles
d'argent et de cuivre 1). En note, Hénaux donnait la description des
médailles d'une façon assez sommaire. Malheureusement, il ne souffle
mot des sources auxquelles il a puisé ses informations. Probablement
s'est-il basé sur le texte de la légende entourant les armoiries, devise
.qui aurait pu très bien convenir pour mettre en évidence le droit
aux armes de la nouvelle ville. D'autre part, il affirme l'existence
de spécîmens en argent; or, il ne nous a jamais été donné d'en rencontrer un seul exemplaire, alors que les pièces en bronze des deux
types sont nombreuses et sont présentes dans tous les médailliers
verviétois. Nos recherches parmi les comptes, terriblement embrouillés, des bourgmestres sont restées infructueuses et n'ont pas
permis de vérifier la véracité des affirmations de Ferdinand Hénaux.
Selon une deuxième hypothèse, qui nous a été proposée par M.
Victor Tourneur, on pourrait voir dans ces pièces des méreaux de
l'église Saint-Remacle. Au XVIIe siècle, de nombreux catéchismes
d'adultes furent instaurés dans diverses églises du pays et ceux qui
21
322
MÉLANGES
fréquentaient assidûment ces assemblées recevaient en récompense
des méreaux dits de catéchisme. Bien que n'étant pas Collégiale,
l'église primaire Saint-Remacle a pu délivrer de ces méreaux comme
prix de courage ou de vertu. Des recherches furent entreprises
parmi les comptes de la Fabrique de l'église, mais encore une fois,
elles ne nous livrèrent pas la clef du mystère.
Nous avons donc examiné un certain nombre de pièces et nous
avons constaté que le coin du revers est le même pour les deux émissions, ce qui semble indiquer la rupture de l'autre coin pendant la
frappe. D'autre part la finesse des caractères épigraphiques et la
belle composition des types contrastent singulièrement avec les monnaies liégeoises en cuivre de la même époque.
Nous pouvons affirmer toutefois que ces pièces ont été frappées
avant 1695, année pendant laquelle les armes de Verviers furent sensiblement modifiées par la suppression de 2 branches de chêne et
par l'adjonction en chef des 3 lions du Marquisat de Franchimont.
J. FLÉRON.
Médaille décernée à un Dinantais en 1830. - De la suite des
médailles relatives à Dinant nous détachons la plus originale: elle
rappelle un événement particulièrement intéressant et glorieux pour
cette cité.
Il s'agit d'une médaille qui fut décernée à un Dinantaîs en 1830.
Comme toutes les bonnes villes de Belgique, Dinant a pris part aux
combats qui dévaient détacher notre pays de la Hollande. Après
les incidents survenus à Bruxelles le 25 août, la population belge
s'était soulevée contre les Hollandais. Toutes les villes arborèrent
le drapeau de la Libération aux couleurs du Brabant, rouge, jaune
et noir. Arguant de la cherté du pain, des meneurs voulurent causer
du désordre à Dinant. Aussitôt, le 28 août, devant ces menaces,
la Régence (c.-à-d. l'Administration communale) institua une garde
bourgeoise. Celle-ci devait, avec la garde communale existante,
protéger la ville contre les émeutiers (1). Le 29 août et les jours suivants, un soulèvement se produisit en ville, si bien que la Régence
demanda à d'Omalius, gouverneur de Namur, de pouvoir se servir
de la garnison hollandaise de la Citadelle en cas de désordre grave.
Le 30, des meneurs se présentèrent à l'Hôtel de Ville et voulurent
y arborer un drapeau de la Libération. La garde bourgeoise, pour
éviter le pire, laissa flotter ce drapeau au balcon de l'édifice. Ce
drapeau était aux couleurs de Liège: rouge et jaune, ce qui montre
que les Dinantais restaient fidèles à la Principauté. D'ailleurs Huy,
(1) E. FIVET, Documents inédits sur la Rénolulinn de 1830 au Pays de Namur,
Namur, 1934, p. 22 et suiv. ; ID., Le Pays de Namur et la Révolution de 1830,
Namur, 2 e éd., 1930, art. Dinant; In., La compagnie âinanlaise, dans Gazette
Walonne, 1922, p. 215.
NOTES ET DOCUMENTS
323
Bouillon, Ciney et les autres villes de la Principauté arborèrent également le drapeau liégeois tandis que Charleroi, Namur, Andenne,
situées dans les Pays-Bas autrichiens, arboraient le drapeau du
Brabant.
À la même date des Dinantais armés gagnèrent Ciney pour porter
secours à la cité de Liège. Entre le 2 et le 4 septembre (2), l'Administration de la Régence de la ville de Liège prit position contre le gouvernement hollandais. Elle fit réunir les différentes gardes de Liège en
une seule, connue sous le nom de Garde Urbaine Liégeoise. Elle
autorisa celle-ci à porter les couleurs de la Ville comme signe de ralliement.
Les événements allaient se précipiter. Le 19 septembre, à la suite
d'un exploit malchanceux d'un soldat hollandais du fort de la Citadelle contre un jeune Liégeois, la population déchaînée excita la Garde
Urbaine contre les Hollandais. Le lendemain, par un coup d'audace
inouï, la Garde fit prisonnière la garnison du fort de la Chartreuse.
Dès lors, les hostilités étaient déclarées. Après ce coup de main, il
ne restait de garnison que dans le fort de la Citadelle. La population
liégeoise voulut chasser les occupants. C'est à partir de ce moment
que les volontaires vinrent plus que jamais se joindre aux patriotes.
Le 22 septembre, à l'annonce qu'un détachement hollandais quit~tait Maastricht pour défendre Bruxelles, la Garde Urbaine, sans plus
attendre, se porta au village d'Oreye et réussit à disperser et à refouler l'avant-garde ennemie.
Cette victoire eut pour effet de surexciter le peuple liégeois. Après
l'alerte du 24 septembre, la Régence réorganisa le commandement
de la Garde Urbaine et dressa un plan d'attaque du fort de la Citadelle. Celui-ci étant bien défendu, les Liégeois ne pouvaient guère
en faire l'assaut. Après avoir repéré les points faibles de la défense,
la Garde Urbaine s'installa à Ste-Walburge et y établit un camp
d'observation. Ce fut à cet endroit que tous les volontaires du Pays
de Liège se groupèrent, y compris les Dinantais partis de leur ville
le 28 août.
Le 30 septembre, alors qu'une escorte de cavalerie et d'infanterie
s'approchait de la Citadelle pour la ravitailler, les patriotes furent
pris entre deux feux. La garnison du fort fit irruption par devant
la Garde tandis que derrière celle-ci se trouvait l'escorte de ravitailleurs. La lutte fut dure. Mais grâce au renfort, notamment de la
Garde Urbaine cantonnée à Ans, le combat se termina à l'avantage
des Liégeois. Tout ravitaillement par l'extérieur étant coupé depuis
(2) F. MAGNETTE, Précis d'hisloire liégeoise,
Révolution liégeoise, p. 295 et suiv, ; P. HARSIN,
de Liège, Liège, 1930, combat de Ste-Walburge,
Les Journées de Septembre 1830 à Bruxelles ef en
Namur.
Liège, 3~ éd., 1929, chapitre
La réuolulion de 1830 au Pays
p. 70 et suiv. ; R. DUl\fOULIN,
province, Bruxelles, 1934, art.
324
MÉLANGES
cette journée décisive, la garnison du fort de la Citadelle se rendit
le 6 octobre. Liège était libre.
Les Liégeois, voulant reconnaître les services rendus par la Garde
Urbaine Liégeoise, remirent à chacun des volontaires une décoration.
Celle que nous publions a été décernée à un combattant dînantais
volontaire, blessé au combat de Ste_Walburge le 30 septembre 1830.
En voici la description: Sur une face, dans le champ, en quatre
lignes: Combat 1 de 1 Ste Walburge J 30 7BRE 1830
Sur l'autre face, en demi-cercle, au-dessus: GARDE LIÉGEOISE.
Dans le champ, en quatre lignes J. B. G. (Jean Baptiste Grandjean) ca)
Volontaire 1 Dinantais f blessé.
Bronze gravé: 36 mm.
Cabinet des Médailles de Bruxelles
Ex-collection Surmont.
La médaille porte une bélière avec 3 rubans cousus à la main pour
former les couleurs de Belgique.
Parmi les trente Dinantais qui participèrent au combat de SteWalburge, un fut tué et six blessés. Le gouvernement belge fit don
à la Ville de Dinant d'un drapeau d'honneur en récompense du dévouement de ses habitants (4). Au cours de la cérémonie de la remise du
drapeau d'honneur à Bruxelles, le 27 septembre 1 B32, le député de
Dinant François-Gérard Pirson fit un discours à l'Hôtel de Ville,
devant les patriotes assemblés et chaque blessé de septembre 18~~O,
présent à la cérémonie, reçut une pièce de 5 francs et une pièce de
10 centimes de la nouvelle frappe. François-Gérard Pirson fut également un patriote de Dinant, mais il s'occupa principalement de
politique. Ainsi, il fut membre du Congrès National qui fonctionna
du 10 novembre 1830 au 21 juillet lX:H. date du serment constitutionnel du roi Léopold 1er à Bruxelles. Puis il ful élu député de
Dinant et du mois d'août 1836 à celui d'octobre 1848 fut bourgmestre
de la ville. Il était né à Sart-Custinne le 24 octobre 177G et mourut
à Dinant le 1 er mai 1B50.
En 1848, lors de sa retraite de la vie politique, la Ville 1ui fil hommage de reconnaissance pour tous les services qu'il avait rendus il
Dinant. Aussi, la Ville lui fit frapper une médaille en or ct pour les
souscripteurs la même en bronze.
Voici la description de cette pièce: FRANÇOIS GERARD PIRSON.
Son buste à gauche. Sous le buste: LAMBERT.F.
Revers: Dans une couronne de laurier: Témoignage 1 de recon(3) E. FIVET, Les Namurois et la Révolution de 1830, Namur, 1930, voir
liste critique des combattants <le 1830.
(4) ID., L'attrilnüion des drapeaux d'honneur de 1830 aux communes namuroises, dans Namu rCUIn , II l, 1026, p. 5(H}4. Le drapeau de 1830 de Dinant,
disparu lors de l'incendie de l'Hôtel de Ville par les Allemands, le 23 août 1914,
a été retrouvé chez un antiquaire de Charleroi en 1945, ce qui démontre que les
Allemands ont bien pillé la ville avant de l'incendier. Aujourd'hui, il occupe
de nouveau la place d'honneur à I'Hôtel de Ville de Dinant.
NOTES ET DOCUMENTS
325
naissance de / la Ville de Dinant l à MT. Fr". Geu. Pirson / pour services rendus :' dans sa carrière l administrative 1 et ! parlementaire .'
1848. Au-dessus, l'écusson de Dinant.
Cette médaille est duc au graveur namurois Lambert François dit
de Roisin.
Or, bronze el étain.
59 mm.
Chr. MEERT.
La m.édaille de la « Confrérie folklorique du Chat Volant 1) à
Verviers.-- En 1951, la Ville de Verviers commémorait son tricentenaire par d'importantes festivités. Le 4 mars, en particulier,
les Verviét.ois Jurent invités par les autorités communales à assister
à une étrange cérémonie: l'ascension d'un chat dans les airs! Plusieurs milliers de personnes se rendirent à l'endroit désigné pour
l'expérience, c'est-à-dire la Place du Marché près de l'Hôtel de Ville
où un magnifique chal en peluche, suspendu à un imposant ballon,
attendait le déparL. Celui-ci eu l lieu au milieu des acclamations de
la foule et, bientôt, le chat disparut très haut dans le ciel en direction
de I'oucst , On devait le .retrouver à Outrelouxhe, dans l'arrondissement de Huy. Quelle était l'origine de cette ascension spectaculaire?
M. Joseph Bronckart , Grand-Maitre de la Confrérie du Chat Volant,
a bien voulu nous en faire parvenir l'historique:
.' En lG41, I'apot hicaire Saroléa. sur les indications de son camarade
Collinc l , souff'la des vessies au ~az pour en faire des ballons et y suspendit un chat. Ayant obtenu l'autorisation du Magistrat pour
tenter son expérieucc, il monta à la tour 'de l'Église qui se trouvait
alors « so l'aite 1) (cimetière) aujourd'hui (1 Place derrière l'Hôtel de
Ville ». La foulc des curieux attendait anxieuse. le nez en l'air. Les
autorités étaient présentes. Collinet apparut au haut de la tour d'où
il lança son chal dans le vide. Cc fut la catastrophe. La pauvre bête
s'écrasa SUI' le sol il la grande indignation des spectateurs; mais on le
vit se relever subitement cl prendre la f'uil e ! Voilà pourquoi les
sieurs Cnllinct el Suruléa sont considérés par les Verviétois comme
les précurseurs d'.'. J'aéronautique! Et ce fut la tète folklorique organisée trois siècles plus Lard qui donna naissance. en 1959, à la
« Contr éric du Chal Volant Il. Nous n'insisterons pas sur l'uniforme
des membres de la Confrérie; il est classique : Siruare. toque, épitoge
avec blason de Verviers. capulet ct collier où est appcndue la médaille qui nous occupe cl dont voici la description.
Médaille u n if'ace d'un diamètre de 10 cm; bélière. Légende circulaire : CONFI-U~RIE DU CI-LAT VOLANT. À l'exergue: -VERVIEHS-. Au centre. chal de profil à droite, suspendu par le milieu
du corps à une courroie attachée il quatre ballons dont les extrémités
supérieures son t couvertes par les JeU l'es de la légende. À. l'arrièreplan lin groupe de nuages. Métal: alliage d'étain et d'argent. Technique: fonle obtenue par moulage du bas-relief original. Ce bas-relief,
exécuté à l'École des Arts Décoratifs de la Ville de Verviers, est
l'œuvre de son directeur Albert Dauvist er. Les pièces ont. été fondues
à l'École Technique Provinciale à Verviers par M. Joseph Goffart,
326
MÉLANGES
À qui sont destinées ces médailles? En plus de ses propres membres,
la Confrérie se propose d'en octroyer à des personnalités belges et
étrangères susceptibles d'appuyer Verviers dans son effort de rénovation par l'activité qu'elles déploient en général dans n'importe
quel domaine, mais en particulier dans ceux du tourisme, du folklore,
des beaux-arts, de la littérature et du journalisme.
J. FLÉRON.
Les bons de caisse de 1914 de la ville de Dinant..__. Malgré
notre neutralité reconnue, les armées impériales allemandes envahissent la Belgique le 4 août 1914. Ce n'est que le 14 août que les
Allemands parviennent à Dînant. Le 15 août c'est la prise de la
citadelle, mais le soir, grâce à l'héroïque défense des soldats français,
l'ennemi dut évacuer le fort. Les Allemands, supportant mal cette
défaite et le patriotisme des Dinantais, lors de la prise de la ville le
23 août, l'incendièrent et massacrèrent 684 de ses habitants.
Le Conseil de Dinant se réunît le 14 août en vue de délibérer sur
les conditions où se trouvait la ville et sur la nécessité d'obtenir
un emprunt auprès du Crédit Communal de Belgique pour « l'octroi
de secours extraordinaires aux familles nécessiteuses et le paiement
des traitements et salaires des employés et ouvriers de la ville e :
or, cet emprunt d'un montant de 20.000 francs avait déjà fait l'objet
d'une délibération le 26 décembre 1913 et devait servir pour la couverture de dépenses afférentes à l'acquisition de mobilier scolaire
et de matériel didactique pour diverses écoles. C'est en rapport avec
cet emprunt que, après le désastre de la ville le 23 août, la députation
permanente de Namur, par arrêté du 23 septembre, autorisa le Conseil
à passer à l'émission de bons de caisse sous la garantie de cet emprunt en attendant de recevoir la somme de 20.000 francs du Crédit
Communal de Belgique. Dès le 29 septembre 1914, le Collège signa
la première émission de bons de caisse de vingt, cinq, un franc et
cinquante centimes. Il y eut une deuxième impression de cette
émission, le 27 octobre suivant.
Voici les observations inscrites sur le revers de ces bons: (1 Le
montant du présent bon est garanti par un emprunt décidé par résolutions du Conseil Communal en dates des 26 décembre 1913 et
14 août 1914 et approuvé par lettre du Crédit Communal de Belgique
du 7 avril 1914 et par arrêté de la Députation permanente de Namur
du 23 sept. 1914, B. nO 961. Il ne peut être émis des bons qu'à concurrence du montant de cet emprunt. À Dinant, le 29 septembre
1914 ») (R 1) (1).
Nous comprenons que la somme de 20.000 francs fut vite écoulée
en bons de caisse. En effet, plus que jamais la ville avait un besoin
pressant d'argent pour venir en aide à la population entière de la
(1) (R 1) signifie revers 1 ; se rencontre sur les bons
110 a 1
à 8.
NOTES ET DOCUMENTS
327
cité et pour payer les salaires des ouvriers et employés qui travaillaient pour elle.
Aussi, le Conseil communal de Dinant décida le 14 novembre 1914
de faire appel à un autre emprunt voté par le Conseil le 24 février
1913 et approuvé par arrêté royal le 4 avril de la même année et qui
devait servir au remboursement d'un emprunt consenti à la ville par
les Hospices, au financement de l'acquisition de l'usine (l La Dinantaise >} (2) ainsi qu'à divers travaux d'utilité publique. Voici le motif
donné le 14 novembre pour obtenir l'argent dans un but autre que
le remboursement aux Hospices; (1 paiement des traitements des
employés et des salaires, des secours aux indigents, des frais de la
reconstruction provisoire des écoles communales et des secours aux
familles des militaires ». Comme, à la déclaration de la guerre, il
restait la somme de 66.959,20 francs, d'un total de 181.500 francs,
emprunt contracté auprès du Crédit Communal de Belgique compte
102369 A, la ville demanda l'autorisation d'émettre d'autres bons
de caisse sous cette garantie, ce qui fut approuvé par la Députation
permanente de Namur leIf novembre 1914 et, un peu plus tard, par
le Gouvernement général allemand, le 11 novembre 1915. Cette émission, faite le 30 novembre 1914, comprend tout d'abord: 2 e émission
A dite (1 fonds de sûreté » (imprimé en une couleur de fond) ; 2 e émission
·~A où l'on lit au droit (1 Les bons de la 1re émission ont été remboursés » ;
2 e émission A avec « Les bons de la 1re émission sont remboursés ».
Voici les observations inscrites sur le dos de ces bons: « Le montant
du présent bon est garanti par le solde du crédit de la ville au compte
courant du crédit communal de Belgique, nO 102369 A. Il ne peut
être émis des bons qu'à concurrence du montant de cet emprunt.
À Dinant le 14 novembre 1914 1) (R 2) (3).
Auparavant, le 26 octobre 1914, la ville avait demandé à disposer
de la somme en question (1 destinée à rembourser ses bons » ; elle l'encaissa, d'après le Crédit Communal de Belgique, le 18 novembre (4).
Or, c'est de la somme de 66.959,20 francs qu'il s'agit, puisqueles bons
de caisse 2e émission A du 30 novembre 1914 indiquaient bien (1 Les
bons de la Fe émission ont été remboursés I} ou (1 sont remboursés 1) (5),
,. (2) Usine de textile désaffectée, dont l'emplacement était sis au coin de la
Rue d'Enfer et de la Place de Meuse; aujourd'hui une partie sert de terrain
de golf miniature à la ville.
(3) ,;(R 2) signifie revers 2; se rencontre sur les bons nO B 9 à 22.
(4) Nous remercions M. Van Audenhove, secrétaire général, et M. Alfred
Copin, fondé de pouvoir au Crédit Communal de Belgique, d'avoir bien voulu
nous fournir des renseignements très utiles sur les conditions de la garantie
des bons de caisse de Dinant.
(5) Les 20.000 francs n'ont pas été versés aussitôt, puisque nous avons vu
dans une pièce ct'archives du Crédit Communal de Belgique que le 1 cr juillet
et le 23 septembre 1914 une somme de 19.100 francs était portée en compte.
Or, le 23 septembre la députation permanente de Namur autorisa l'émission
328
MÉLANGES
donc la garantie de la 2 e émission servit à rembourser la 1r e émission.
Le fait que les bons de caisse de Dinant sont couverts par des emprunts consentis auprès du Crédit Communal de Belgique doit être
souligné. En des circonstances aussi troublées, l'état de guerre aurait
pu suffire, devant les autorités supérieures, pour ne pas reprocher
au Conseil de Dinant un abus envers la population.
Dinant. après avoir émis ces 66.959.20 francs en bons de caisse,
ne put subvenir à l'émission d'autres bons, aussi le Conseil usa-t-il
d'une loi du 4 août 1914 (Moniteur belge du 5 août) qui fixait J'octroi
d'une indemnité aux famîlles de tous les militaires sous les armes à
partir du 1er août et son paiement hebdomadaire par la commune
du lieu de résidence qui en ferait l'avance pour le compte de l'État.
Or, un arrêté royal d'exécution du 4 aoùt (Moniteur belge du 6)
prévoyait que les états de paiements seraient adressés au département de l'Intérieur par les communes. aux fins de règlement par
l'État, lors de la remise de l'armée sur pied de paix, et que les communes pourraient le cas échéant recevoir des avances de fonds des
agents comptables de l'Étal. Une circulaire du 5 août (Moniteur
belge du 6) du Ministère de l'Intérieur fixait les modalités pratiques
de la liquidation des indemnités en cause. La guerre continuait et
la ville, étant ravagée. ne pouvait s'adresser pour le moment à personne pour obtenir de l'argent; aussi émît-elle également le :30 novembre 1914 des bons de caisse de la 2 e émission B. Ce B différenciait.
cette dernière de la 2 c émission A qui était émise au compte de la ville,
tandis l'autre l'était au compte de J'État, puisqu'elle servait pour les
familles des militaires.
Voici les observations inscrites sur le dos de ces bons: « Le montant
du présent bon est garanti par le Gouvernement Belge (Loi du 4 août
1914 et circulaire. ministérielle du 5 août 1914). Il ne peut être émis
des bons qu'à concurrence des sommes dues pour rémunération.
À Dinant. le 30 Novembre 1914 1) (R ;~) (l;).
D'après le secrétaire en fonction en 1914. M. F. Vincent. il aurait
été émis cri tout peu t-êtrc pour ~WO.OOO francs en bons de caisse,
mais il ne put nous dire le montant de chaque émission ('). Il est
de bons cie caisse à Dinant et nous pensons que ce fut seulement pour 19.100
francs, et, même, de ce mon tant il l'estai L eucnre au 1 cr décembre 1914 une
somme de 4.000 francs en Iaveur de Dinant. Comme le 30 novembre Dinant
faisait circuler les bons de la 2,'nc émission A, nous pensons que la somme de
66.959,20 Irancs servit il rembourser la l"C émission. tandis que la 2 m c émission
était garantie par d'autres moyens qui nous échappent. Toujours est-il que
tous ces bons de caisse furent, d'après le secrétaire communal F. Vincent,
vite remboursés en monnaie légale.
(6) (R 3) signifie revers 3 ; se rencontre sur les bons n oa 23 cl. 26.
(7) Voici ce que nous écrit 1\'1. le secrétaire F. Vincent. âgé il ce moment de
78 ans: ~ Dinant le 21 janvier 1950. La ville n'ayant plus aucune liquidité
au début des hostilités, le public était payé au moyen de ces bons de cuisse pour
NOTES ET DOCUMENTS
329
possible, vu la difficulté d'acquérir des bons de la 2 e émission B,
à savoir celle garantie pal' le Gouvernement, que cette émission fut
restreinte; nous n'en connaissons que quatre bons différents (nOS 23
à 26). Par contre, lorsqu'on observe les autres émissions, par exemple
la 2 e A du fond de sûreté. ces bons sont communs, surtout les un
franc et cinquante centimes (nOS 10-11-13-14) ; il Y eut de la 2 e émission A au moins dix bons différents et quatre réimpressions (nOS 9 à
22). Nous ne voulons pas dire. à défaut d'avoir pu vérifier les livres
de trésorerie de la ville de Dinant de 1914, que la ville émit plus de
bons que n'en couvrait la garantie des emprunts, mais ce fait est à
retenir surtout lorsqu'on relève sur des bons de cinq francs de la
2 e émission A le nO 18143 (no 15) : cela ferait déjà 90.000 francs; or,
l'emprunt était seulement de 66.959.20 francs (8). Il se peut que nous
nous trompions et que ce numéro 18143 comprenne les bons de un
franc et de cinquante centimes ou que la numérotation n'ail pas
commencé par 1. C'est bien dommage que nous n'ayons pas pu
connaître la quantité de bons pour chaque série d'émission.
Remarques communes à tous les bons de caisse de la ville de Dinant:
1) Tous les bons sont tirés ct 'un carnet à souches, fait très rare
pour les émissions de bons en 1914-1918 en Belgique, et ils sont de
formats divers.
2) Les bons sont tamponnés en général du sceau de la ville placé
à cheval sur le talon et le bon; lion naissant couronné et joint de six
meubles (joncs?) (fig. 1) ; au pourtour ADMINISTRATION COMMUNALE DE DINANT séparé de NAMUR par deux quintefeuilles. Au
droit: tampon à encre grasse soit en violet, brun. noir pâle. vert ou
rose; facultatif, au revers.
3) Au droit comme au revers les bons sont. imprimés en noir.
4) Les bons possèdent tous au droit la signature du secrétaire communal Fernand VINCENT et deux signatures du bourgmestre et d'un
échevin ou, à défaut, d'un conseiller en fonction au Conseil au 14 août
1914 :
le bourgmestre Arthur DEFOIN, déporté en Allemagne après le
23 août, rentré en novembre 1914 ;
"les fournitures faites à la ville et les conuuerçants s'en servaient entre eux.
ces bons s'écoulaient comme des petits pains. D'après le receveur communal
de l'époque encore en fonction maintenant (Georges Cavalier), il en fi ôté émis
peut-être pour 300.000 francs; ils ont été remboursés assez rapidement. ils
étaient garantis par des emprunts à faire au Crédit Communal et à lies particuliers ... etc. ». Nous ajouterons que M. F. Vincent, secrétaire communal, a
signe tous les bons de caisse, jamais le receveur communal, qui était pourtant
appelé à payer avec ces bons et à rembourser ensuite les bons en monnaie légale,
(8) En tout cas, une partie des bons fut couverte par le Crédit Communal
de Belgique et une autre par des particuliers, d'après le Secrétaire dans sa
lettre du 21 janvier 1950. Mais la ville a-t-elle bien fait d'avoir maintenu les
observations au dos des bons de la 2 m c émission A, n O B 15 à 22 '?
330
MÉLANGES
1
..,
J.
FIG.
1.
l'échevin François BRIBOSIA, bourgmestre faisant fonction jusqu'au retour d'Arthur Defoin ;
l'échevin Léon SASSERATH ;
le conseiller Ernest TAZIAUX;
Georges COUSOT;
Edouard GÉRARD;
1)
Lucien MALAISE.
Les signatures sont manuscrites ou à la griffe.
5) Tous les bons sont imprimés par Émile JANUS, imprimeur à
Dinant, dont l'imprimerie se situait rue en Rhée, en face de l'actuel
cercle « Patria ».
6) Le revers porte toujours deux signatures, imprimées en noir:
la première est celle du secrétaire communal F. Vincent et la deuxième celle du bourgmestre faisant fonction Fr. Bribosia pour la première émission et, pour le restant, celle du bourgmestre Arthur
Defoin.
7) Tous les bons de caisse sont numérotés au droit au numérateur
à l'encre noire à tampon, sauf pour la première émission du 29 septembre 1914 où ils sont manuscrits.
8) Tous les bons de caisse ont la date d'émission au droit en imprimé, sauf à la première émission du 29 septembre 1914 où elle est
manuscrite, ainsi que sur le vingt francs de la réimpression de cette
émission du 27 octobre (voir nO 5 de la description).
DESCRlPTION
RÉSUMÉE
DES BONS DE CAISSE
DE 1914
DE DINANT:
Première émission.
1.
2.
3.
4.
20
5
1
50
Droit: la date de l'émission est manuscrite ainsi que les
numéros du bon.
Revers: daté du 29 septembre 1914 (R 1).
F couleur du papier: bleu
F
jaune
F
vert
cmes
blanc
Première émission, 2 m e impression.
Droit: 27 octobre 1914.
Revers: 29 septembre 1914 (R 1).
331
NOTES ET DOCUMENTS
-----
--------_._-
,.':
.._---~,...,.......-
~-_
'.
-~
4
10
droit
.
"
10
revers
FIG.
2.
332
5.
6.
7.
8.
MÉLANGES
20 F couleur du papier: bleu (le 27 oct. 1914 est encore manuscrite) (0).
jaune
5 F
vert
1 F
blanc
50 cmcs
Deuxième émission r1.
Droit: 30 novembre 1914 , sans le nom de l'imprimeur
en imprimé noir: IMP. E. JANUS. DINANT.
Revers: 14 novembre 1914 (R 2).
9.
5 F coul. du papier: blanc, avec fond de sûreté imprimé brun
10.
1 F
blanc,
gris
11. 50 ernes
blanc,
vertjaune
Deuxième émission A, 2 m c
Droit: avec le
IMP. E. JANUS.
Revers: (R 2).
12. 5 F coul, du pap.:
13. 1 F
14. 50 ernes
impression.
nom de l'imprimeur en imprimé noir :
DINANT.
blanc, avec fond de sûreté imprimé brun
gris
blanc,
vertblanc,
jaune
Deuxième émission ~t.
Droit: 30 novembre Hl14 « Les bons de la 1r e émission
ont été remboursés )}.
Revers: 14 novembre 1914 (R 2).
15. 5 F couleur du papier: vert
16. 1 F
jaune
17. 50 cm es
bleu
Deuxième émission A, 2 me impression.
Droit: 30 novembre 1914 (1 Les bons de la 1r e émission
sont remboursés 1).
Revers: 14 novembre 1914 (R 2).
18. 5 F couleur du papier blanc avec armes de Dinant en vert
19. 5 F
blanc
rouge
20. 5 F
hlanc
bleu
21. 5 F réimpression du même nO 19, mais différent au droit:
IMP. (1 JANUS », DINANT.
22. 1 F
blanc chiffre 1 en rouge
Deuxième émission B.
Droit: 30 novembre 1914 « Les bons de la 1r e émission
sont remboursés »,
(9) Nous ne savons pas s'il existe en imprimé.
333
NOTES ET DOCUMENTS
DE
2me Ê,lliUSSION A.
Hl:01'A.NT
50 Centimes
VALEUR DE
17
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FIG. 3
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334
MÉLANGES
Revers: 30 novembre 1914 (R 3).
23. 5 F couleur du papier: vert
24. 5 F
blanc
25. 1 F
jaune
26. 50 cmes
bleu (10).
Tous les bons cités se trouvent dans la collection de l'État Belge
au Cabinet des Médailles à Bruxelles et dans celle de l'auteur (11).
Chr. MEERT.
(10) Bon aux Archives Générales du Royaume, section Archives de la Guerre.
(11) Nous ne donnons pas la description de tous les droits de ces bons de
caisse parce que nous avons cru plus utile de reproduire en photo un bon de
chaque émission à savoir: 1r e émission, n> 4: ; 2 m e émission A, nO 10; 2 m e émission A, nO 17 ; 2 m e émission A, nO 21 ; 2 e émission B, nO 23. Les bons reproduits ont subi une légère réduction, nous en donnons ci-après les dimensions
réelles: nO 4: = 9,5 x 6,2 cm ; nO 10 = 8,8 x 6,1 cm; n° 17 = 8,8 X 6,2 cm;
n° 21 = 8,5 X 6,7 cm; ns 23 = 8,5 X 5,8 cm.
Trouvailles
Trouvaille d'une m.onnaie des FatiInites à Dourbes (Nam.ur).Le 6 juin 1957 on- a découvert une monnaie en Of sur la-Ro-che-àl'Homme ou Roche-à-Lomme à Dourbes (1). Les circonstances de
la trouvaille sont assez exceptionnelles: la pièce a été trouvée à un
endroit, au sommet du rocher, où, peu de temps auparavant, des
chercheurs avaient retourné la terre arable à plusieurs endroits.
Des pluies abondantes étaient tombées pendant la nuit du 5 au 6 juin
et notre pièce, probablement restée cachée dans une motte de terre,
s'est retrouvée, lavée et brillante, à ras du sol.
La Roche-à-l'Homme est très connue des archéologues et des
touristes. Située au confluent de l'Eau Blanche et de l'Eau Noire,
sur la limite des communes de Dourbes et de Nismes, la Roche a été
habitée dès l'âge de la pierre (2). Sous les Romains, elle faisait partie
du pagus Lomensis et en formait la limite (3). L'époque romaine
(1) Canton de Couvin, arrondissement de Philippeville, province de Namur.
(2) On y a trouvé des épingles en os et un morceau de hache en silex lors
des fouîlles exécutées par la Société archéologique de Namur (Ann. Soc. arehéol, Namur, XIV, 1877, p. 213). J'y ai trouvé, en 1951, un morceau de
grattoir en silex et un morceau d'os dont un côté, en forme de pointe, était rnanifesternent travaillé par la main de l'homme, mais d'une dimension trop
large pour être une épingle.
(3) Voir: VILLERMONT, Dourbes, Notice historique, dans Ann. Soc, archéol.
Namur, XXXVII, 1925, p. 155-242.
FAITS DIVERS
335
a laissé de nombreuses traces: des soubassements d'une tour carrée
et quatre retranchements Cl), ainsi que de nombreuses monnaies,
retrouvées sur les flancs du rocher (5).
Notre pièce est un quart de dinar du calife Al-Mu'Izz qui a régné
de 341 à 365 A. H. (953-975 p. C.). Elle porte sur chaque face deux
légendes circulaires, séparées par un cercle, et au centre un point dans
un autre cercle. Elle a été frappée à Siqillîyah en 361 de l'Hégire.
Diam. : 14,3 mm ; poids: 1,05 g (G). Le possesseur en a fait don au
Cabinet des Médailles.
La Roche-à-l'Homme a encore été le lieu de trouvaille de monnaies fatimites. M. F. Courtoy (7) relate qu'en 1736 un archéologue
liégeois possédait déjà une monnaie fatimite provenant de ce lieu.
Une même pièce que la nôtre, d'un poids de 1,03 g et de 13,1 mm
de diamètre y a été trouvée en 1936, et l'inventeur en a fait don au
Musée archéologique de Charleroi (8).
Il est difficile d'expliquer la présence de monnaies fatimites à cet
endroit, bien que la tradition prétende que la Roche-à-l'Homme était
encore habitée au moyen âge. On peut supposer qu'elle est arrivée
chez nous par quelque marchand ou quelque voyageur qui sillonnait
nos routes: à l'époque carolingienne, l'or est très recherché, parce que
ce métal n'est pratiquement plus monnayé dans nos contrées (0).
M. THIRION.
(4) Ann, Soc. archéol . Namur, XIV, 1877. p. 213. Actuellement ces ruines
ont disparu.
(5) Ibid., XIII, 1876, p. 524; XIV, 1877, p. 213; XVII, 1886, p. 596; Ann.
Soc. arcbéot . Bruxelles, X IX, 1905, p. 73-74; Bon DE LOË, Belgique ancienne,
Cal. âcscr. et raisonné, III, p. 25; Namurcum, Chronique de la Soc. archéol,
Namur, XVI, Hl39, p. 51-53.
(6) Références: George C. MILES, Fâtimid Coins, New York, 1951 (Num. Notes
and Monogr., 121), Il'' 21, mais autres coins. Cf J. 0STll.UP, Catalogue des
monnaies arabes el turques du Cab. roi), iles tnéd. du Musée nat, de Copenhague,
nO 1945.
(7) Namurcum, XVI, 1939, p. 1)2. Voir aussi: nan. Tnsl, arch. liégeois, II,
1854, p, 407-408.
(8) Bulletin (le la Soc. FOY. paléontologique el archéol . de Charleroi, 1936,
p. 50. Nous remercions M. V. Hasquin, conservateur du Musée archéologique
de Charleroi, pour les l'enseignements qu'il nous a fournis.
(9) Voir aussi: J. DUPLESSY, La circulation des monnaies arabes en Europe
occidentale du V Ille {(II X t t t- siècle, dans Re», Num., 1956, p. 101-163,
Faits divers
Exposition «( L'Antiquité vivante » à la Maison des Arts. Pendant le mois de décembre 1959, le Lycée Émile Max a organisé,
336
MÉLANGES
à la Maison des Arts de Schaerbeek, une exposition des dessins et
aquarelles que l'un de ses professeurs, Mme Lucienne Vandervinnen,
avait exécutés pendant un voyage en Grèce. Des œuvres d'art
antiques, sculptures, céramiques et monnaies, complétaient, par un
heureux rappel du passé. l'image de la Grèce actuelle que nous présentait Mme Vandervinnen. Les objets exposés provenaient de deux
collections publiques, celles des Musées royaux d'Art et d'Histoire
et du Cabinet des Médailles de la Bibliothèque royale. et de collections
privées mises aimablement à la disposition des organisateurs par
plusieurs amateurs et antiquaires.
Les monnaies (nOS 93 à 217 du catalogue) formaient un tableau,
aussi complet que le permettait le cadre de cette exposition, des
régions qui ont frappé des pièces grecques ou inspirées de types helléniques. depuis la Gaule jusqu'à la Bactriane et l'Inde. On remarquait
un bel ensemble de « cavaliers 1) de Tarente; un tétradrachrne de
Naxos et une série de monnaies syracusaines, dont un déca drachme
signé f:vénde ; des tétradrachmes d' Akanthos et de Mendè ; quelques
beaux port rails séleucides; une in t.éressante série de monnaies parthes
et in do-grecques et de belles pièces carthaginoises et siculo-puniques.
MM. Ch. vander Elst. P. Dresse de Lébioles. P. C. Schindel, J. De
Walsche et le Dr L. Dl' Walsche avaient prêté la plupart de ces monnaies.
L'élégant petit catalogue, dont la couverture a été dessinée par
Mme Vandcrvlnnen , comporte douze planches dont cinq (pl. 5 à 9)
reproduisent des monnaies agrandies. Il est précédé d'une introduction très suggestive de Mlle Claire Préaux, professeur
J'Université de Bruxelles. qui avait encouragé et conseillé l'heureuse initiative de Mme L. Mortier, prétè! e du Lycée. et de ses professeurs. Parmi
celles-ci, lVpnc R. Dumon sét ait plus spécialement chargée de rassembler el de décrtrc les monnaies.
J. L.
à
Assemblée générale de l'association internationale des Numismates Professionnels.-- La neuvième Assemblée Générale
de l'Association Internationale des Numismates Professionnels a eu
lieu cette année eu Suisse. à Lausanne Ouchy au Château ct 'Ouchy
du 3 au G juin 1D60. Plus de 50 personnes représentant 24 membres de l'AINP y participèrent -- membres venant de beaucoup de
pays européens ainsi que des Étals-Unis.
Le président, M. Jacques Schulman d'Amsterdam, sc chargea de
mener la discussion; Me Colin Martin, président de la Société suisse
de Numismatique. a bien voulu ouvrir la séance.
Voici quelques décisions de cette Assemblée:
Des mesures seront prises pour activer et rendre plus efficace le
service mutuel d'informalion concernant des faux récents.
Afin de faire connaître les monnaies et médailles à un cercle plus
étendu, il a été décidé de continuer la publication d'ouvrages numismatiques, d'usage pratique pour les collectionneurs et de faire davantage de publicité.
BIBLIOGRAPHIE
337
La prochaine assemblée générale aura lieu à Rome au mois de
septembre 1961, simultanément avec le Congrès International de
Numismatique.
Le prix AINP pour les années 1958/59 a été attribué à la maison:
P. & P. Santamaria, Rome, pour son catalogue de la collection Nazzari.
Tous les membres et plusieurs invités suisses se réunirent au Château médiéval d'Oron pour participer au banquet. Le dimanche,
une excursion en bateau sur le Lac Léman conduisit les participants
entre autres au Château de Chillon.
H. A. C.
Bibliographie
GUPIENIEC (Romana), Bibliograjia Numizmatyki Polskiej
za laia 1945-1957. Varsovie, 1959, in-S>, 34 p. (Polskie
Towarzystwo Archeologiczne. Biblioteka Numizrnatyczna, 1).
- Prix: z1. 8,-.
, Ce fascicule groupe sous 464 numéros les ouvrages, les articles
scientifiques ou de vulgarisation et les notes de presse parus en
Pologne pendant les treize années mentionnées dans le titre, à l'exclusion des travaux historiques et archéologiques où des monnaies
sont seulement citées incidemment, sans développement. Les titres
sont classés en onze rubriques: généralités, numismatique par périodes,
médailles, sphragistique, biographies et notices nécrologiques.
L'introduction, qui est suivie d'une traduction en anglais, résume
en outre l'état de la bibliographie numismatique antérieure en Pologne et la vie des associations numismatiques dans le pays et de
leurs bulletins.
Nous apprenons par cette bibliographie, p. 31 sous les nOS 428 et
447, que notre ancien membre honoraire le chanoine Edmond Majkowski, avec qui il n'avait pas été possible de maintenir le contact,
est décédé le 5 mai 1951 à Kornik en Pologne. Il avait appartenu
à'· notre Société depuis 1934. Il a été actif notamment en ce qui
concerne l'histoire de la médaille en Pologne et en Belgique et il a
consacré plus d'un article à l'œuvre de Steven van Herwijck au
service des Jagellons. Ainsi, nous relevons de lui, sous le na 368, un
article posthume: Medal Anny Jaqiellonki, nieznana praca Steueti
van Hertuijka, dans Biulelyn Numizmalyczny Warszawskiego Totuarzystwa Numizmalycznego, 4 (26), 1954, p. 36-38. Il a organisé, avec
plein succès, des expositions des médailleurs polonais en Belgique et
des médailleurs belges dans les principales villes de Pologne.
Des publications plus nombreuses de ce genre, pour les autres pays,
seraient fort appréciées et nous savons gré à l'auteur d'en avoir
donné un si bon exemple.
P. N.
1
22
338
MÉLANGES
NASTER (Paul), La collection Lucien de Hirsch. Catalogue
des monnaies grecques, Bruxelles, Bibliothèque royale de Belgique, Cabinet des médailles, 1959, in-Sv, 1 vol. de texte de
356 p. et un album de 104 pl.
Il est ditücile, dans un simple compte rendu, de donner une idée
précise des multiples renseignements que peut offrir aux spécialistes
un catalogue de monnaies et il est tout aussi malaisé de rendre un
juste hommage à l'auteur d'un travail de ce genre. Ce sont les réflexions qui viennent naturellement à l'esprit quand on parcourt
le catalogue de la collection L. de Hirsch, que nous devons aux soins
et à l'érudition de M. P. Naster, professeur à l'Université de Louvain
et conservateur adjoint honoraire à la Bibliothèque royale à Bruxelles. Il fallait des connaissances fort étendues, jointes à une grande
sûreté d'information et à un souci du détail poussé jusqu'à la minutie,
pour décrire avec toute la précision désirable ces 1877 monnaies
grecques, pour déterminer, autant que possible, l'origine de chacune
d'entre elles et pour en retrouver la mention dans les ouvrages de
numismatique. Parfaitement au courant de la bibliographie, comme
l'atteste la liste des publications qui ont été dépouillées (p. 15-28),
M. P. Naster n'a rien négligé pour faire de ce catalogue un instrument de travail de premier ordre. Ajoutons que la patience de l'auteur, qui avait commencé à réunir ses matériaux en 1941 et qui avait
terminé son travail en 1947. a été soumise à une assez rude épreuve,
puisqu'il a dù attendre jusqu'en 1959 pour se voir enfin récompensé
de ses efforts.
Comme on le sait, 1.. de Hirsch n'était pas seulement un collectionneur de monnaies. Il avait acquis des vases. des bronzes, des terres
cuites, qui témoignent d'un goût très vif pour les diverses formes de
l'art antique. D'autre part, il possédait une intéressante bihliothèque
de numismatique et d'archéologie. Cet ensemble a été légué en lR!)Ç)
à la Bibliothèque royale de Belgique et il se trouve actuellement dans
une salle spéciale du Cabinet des médailles.
Fort sensible aux mérites artistiques de la monnaie grecque, fort
attentif aussi à la qualité des exemplaires qu'il accueillait dans son
médaillier, L. de Hirsch a réservé dans sa collection une place d'honneur aux monnaies de la Sicile et de l'Italie mérid tonale. Tarente
est représentée par une soixantaine de pièces (nOS 77 à 138), Syracuse
par plus de deux cents (nOS 536 à 773), chiffres impressionnants pour
une collection privée, constituée en quelques années. Les signatures
d'artistes donnent à la série de Syracuse un intérêt tout particulier,
La collection de Hlrsch peut, en outre, s'enorgueillir de posséder
deux pièces uniques, qui sont à la fois des chefs-d'œuvre de l'art
monétaire et des documents historiques de premier ordre, le fameux
tétradrachme d'Aetna (nv 269) et le tétradrachme de Zancle au type
de Zeus (ou de Poseidon?) (nO 466),
BIBLIOGRAPHIE
339
Cependant, L. de Hîrsch n'avait pas limité sa curiosité à une région
ou à une époque déterminée. Pour les villes du Pont-Euxin, on
notera, par exemple, une intéressante monnaie de Nymphaion
(nO 851) ; pour la Thrace et la Macédoine, des monnaies de Thasos
(nOS 901 à 911) et de Lété (nOS 969 à 973) au type du Silène et de la
nymphe, plusieurs octadrachmes des peuplades thraco-macédoniennes
(nOS 996 à 999). un octadrachme de Géta, roi des Édonlens (nO 1001),
et d'autres pièces rares, dont l'attribution reste incertaine (nOS 1003 ss.).
Je signalerai aussi une importante série de monnaies des rois de
Syrie (nOS 1633 à 1729) et quelques bronzes grecs d'époque romaine,
dont l'état de conservation est remarquable. L'un d'entre eux,
frappé au nom du koinoti des Ioniens, a été récemment étudié par
J. U. Gillespie dans la RBN, 1959, p. 211.
Les notes qui suivent la description de chaque pièce ne contiennent
pas seulement des indications bibliographiques. Elles apportent des
renseignements sur l'authenticité de la pièce, lorsque celle-ci peut
être mise en discussion. Pour certaines monnaies, elles signalent
aussi les diverses attributions auxquelles on peut songer et elles constituent ainsi d'utiles mises au point. On verra, par exemple, que le
statère persique, classé sous le nO 1618, doit être vraisemblablement
considéré comme chypriote, malgré les doutes qui ont été exprimés
-à ce sujet. La consultation de l'ouvrage sera singulièrement facilitée
par des ind ex où sont relevés les termes géographiques, les noms de
personnes, les types et symboles, ainsi que les inscriptions. Enfin,
le texte est complété par un bel album de planches, où toutes les
monnaies sont reproduites.
J'ajouterai quelques remarques. Ce sont, comme on le verra,
de menues observations qui concernent l'interprétation de l'un ou
de l'autre motif. Elle ne diminuent en rien la valeur d'un ouvrage,
qui nous permet de contempler tout à notre aise des chefs-d'œuvre
de l'art grec, mais qui met aussi à notre disposition une précieuse
documentation.
N° 78 (Tarente). « Taras (ou Phalanthos) 1). Comme je crois l'avoir
montré (RBN, 1954, p. 15 ss.), Taras est le seul nom qui convienne au personnage qui chevauche un dauphin des monnaies de
Tarente.
N° 152 (Métaponte), Cette tête imberbe à cornes de bélier est
analogue à celle qui orne les monnaies de la Cyrénaïque (nOS 1850
et 1854). F. Chamoux y a reconnu Hermès Parammon : Eludes
d'arcfiéologie classique, II, Paris, 1959, p. 31 55. (Annales de l'Est,
Mémoire nO 22).
Nos 178 ss. (Thurii). Le poisson des monnaies de Thurii n'est certainement pas un thon; cf. RBN, 1953, p. 28. De même, il est impossible de reconnattre une «( muraine 1) (sic) sur une pièce d'Agrigente (no 291) et un squale sur des pièces de Panticapée (nOS 865,
866). L'animal d'un aspect si caractéristique qui figure sur ces
dernières monnaies est incontestablement un esturgeon.
340
MÉLANGES
N0 528 (Sélinonte). Le dieu-fleuve est décrit sous le nom d'Hypsas.
Je suppose qu'il s'agit du Sél inous, comme l'indique la légende.
N° 1352 (Zacynthe). Le siège d'Apollon ressemble à un rocher,
plutôt qu'à un ornphalos.
N° 1572 (Blaundos), Pourquoi décrire sous le nom de Melpomène
cet Apollon citharède à la tète couronnée de rayons? Cf. BiVIC,
Lydia, p. 52, nO 74 (pl. V, 10).
N° 1722 (Antiochus IX). Le personnage représenté sous un édicule
pyramidal n'est pas Zeus Dolichenus, mais Sandan, le dieu de Tarse.
Voir L. LACROIX, dans Bull. Corr, Hell., 73, 1949, p. 162 et, à propos
de l'édicule, H. SEYRIG, dans Sijria, 36, 1959, p. 48.
Nos 1739 55. (Sidon). Selon H. SEYRIG, ibidem, p. 52 55. le personnage représenté sur un char serait le baal de Sidon. M. P. Naster
m'autorise à annoncer qu'il a consacré à cette question un article
qui paraîtra dans les «( Mélanges H. Bossert »,
L.
LACROIX.
A Guide io the Principal Coins of the Greeks [rom circ.
700 B.C. io A.D. 270, based on the Work of Barclay V.
HEAD (British Museum. Department of Coins and Medals).
Londres, British Museum, 1959, in-4°, 108 p., 52 pl. Prix: 1: 1.5.0.
Ce volume est une réédition du guide bien connu dont une première
publication remonte à 1880. En 1932, il Y eut une édition - en somme
la cinquième - de plus grand format que les précédentes. C'est à
celle-ci que la présente succède et correspond dans ses lignes essentielles.
Les 50 premières planches et le texte qui s'y rapporte sont pareils.
Quatre pages de corrigenda (p. 94-97) mettent à jour certains points
de chronologie, d'attribution, de lecture de légende. Les deux dernières planches sont neuves et présentent un choix des plus remarquables acquisitions récentes du Musée britannique; six pages de
texte y correspondent. Il y a parmi d'autres raretés un tiers de statère
archaïque au cerf, une incertaine de Chypre, une monnaie du roi
Dérnonikos à Lapethos de Chypre, deux pièces d'Égypte, une magnifique cyrénaïque de peu après 480, une monnaie d'Axes de Crète.
Les index sont restés ce qu'ils étaient en 19:i2 et on peut regretter
qu'on ne les ait pas refaits (5 p.) pour y intégrer les éléments des
trente-cinq pièces nouvelles au lieu de placer ceux-ci en queue comme
index des addenda. La table de concordance avec la quatrième édition
du tout premier guide (1895) a été supprimée.
Le tirage des planches est meilleur que celui de l'illustration d'un
exemplaire de 1932 consul té pour comparaison. Il est certain que
ce guide aura le même succès que les éditions antérieures et il le
mérite largement.
P. N.
BIBLIOGRAPHIE
341
GABRIel (Ettore), Problemi di numismatica greca della Sicilia e Magna Grecia. Naples, G. MacchiaroIi, 1959, in-S«,
166 p. (Accademia di Archeologie, Lettere e Belle Arti di
Napoli. Memorie, IV). - Prix: L. it, 3.000.
L'auteur, dont l'œuvre en matière de numismatique antique et
d'archéologie de l'Italie méridionale et de la Sicile est très vaste,
au long d'une carrière fort remplie, nous offre dans ce volume sept
études.
La première (p. 9-47) présente une (1 interprétation des cultes de la
Sicile et de la Grande-Grèce à l'époque la plus ancienne d'après les
types monétaires 1). Le matériel numismatique y est très abondant.
Les croyances les plus anciennes sont encore revêtues d'une expression plastique zoomorphe ou phytomorphe, ou elles se traduisent
déjà dans une figure ou une tête masculine cornue ou dans une tête ou
représentation de personnage féminin. Ces dernières sont appelées
communément. dès l'antiquité. (1 nymphes 1). Les types numismatiques
sont étudiés à la lumière des autres documents archéologiques et des
textes antiques. Les problèmes de la nature précise des diverses
divinités sont posés, la solution souvent donnée, mais de manière
assez hâtive et on regrette parfois que la démonstration soit absente
ou trop succincte. Ceci est vrai surtout pour la Sicile. D'autre part,
nous n'avons pas bien vu en quoi consiste la méthode annoncée p. 11
et « qui s'oppose nettement aux méthodes de recherche suivies par
les auteurs antérieurs 1).
Le deuxième chapitre (p. 49-57) est consacré à une pièce fort intéressante qui prouve la frappe à Laos de monnaies pour les fugitifs de
Sybaris après la d -strnction de cette ville. C'est un didrachme aux
types du trépied crotoniate, mais avec le nom de Sy(baris), et du
taureau avec 1<> nom de Laos: ce n'est pas une incuse.
Quant au troisième (p. 59-73), il traite de légendes monétaires en
Grande-Grèce principalement : Hyrietès. Neopolitès. Sybaritës, Pyxoès. Maliès. Formes adjectivales au nominatif masculin singulier,
en sous-entendan t le terme dèmes. À côté de Pyxoès, il faudrait bien,
comme on l'a fait précédemment. et contrairement à l'interprétation
. récente de Mme P. Zancani-Montuoro et de Mlle L. Breglia, voir dans le
Sirinos également un ethnique au nominatif masculin singulier. Les
légendes en -ikon sont également analysées; elles ont déjà fait l'objet
d'un exposé du même auteur, en 1952, dans le bulletin du Cercle
n um isma tique napol itain.
Ensuite (p. 75-B7), M. G. étudie les types monétaires au taureau
androcéphale qui se rencontrent à Rhégium, Géla, Catane, Naples.
Après avoir passé en revue leurs relations éventuelles et les incidences
historiques, il en vient à traiter du dieu-fleuve, taureau androcéphale
par excellence: l'Acheloüs. En annexe. il est question de la sirène
Parthénope dont l'expansion du culte vers l'occident a des accointances avec le rayonnement de celui dAcheloüs.
342
MÉLANGES
La cinquième partie (p. 99-110) est une contribution à l'histoire
de la Sicile occidentale après la défaite athénienne à Syracuse et
l'invasion carthaginoise à la fin du v e siècle. Elle donne des renseignements au sujet des monnaies d'Entella et de Nacona, frappées
pour 800 mercenaires campaniens et portant la légende KAMTIANQN.
Il est en outre question de monnaies de Palerme avec taureau androcéphale, comme certaines d'Entella et de Campanie, et de pièces de
Sélinonte avec l'inscription 2:EA INQE2: qui est comparée aux légendes en -ès de la Grande-Grèce.
Le chapitre VI (p. 111-120) est consacré à l'étude de la figure féminine ailée sur les monnaies de Grande-Grèce. La figure serait due à
la synthèse de la Nikè aptère et d'une figure ailée de source sur les
monnaies de Térina. Morgantina et Naples ont également émis des
monnaies à figure féminine ailée assise.
La dernière étude enfin (p. 121-143), qui aurait mieux trouvé sa
place après la cinquième, traite des monnaies émises en vue des
échanges entre les cités grecques de la Sicile et les villes occidentales,
sicanes et élymes, de l'île, surtout après l'invasion carthaginoise de
409 et pendant tout le IVe siècle. Ces monnaies sont de grosses pièces
de bronze. qui diminuent graduellement de poids. Himéra avait
commencé ces émissions pour les relations avec l'ouest dès avant
460. Il est également question des émissions puniques dans les villes
de l'île et notamment des t étradrachmes sicu.lo-puniques, attribués
à l'atelier de Palerme.
Ce volume remue beaucoup d'idées intéressantes ct propose beaucoup d'hypothèses ou en réexposc d'autres, et il ne sera plus possible
de disserter de la plupart des points de numismatique de la Sicile
grecque ou de Grande-Grèce sans aller voir ce que M. G. en dit dans
ce volume; car il y est question de plus de matières que celles qu'annoncent les litres des différents chapitres. Plusieurs des monnaies
commentées sont très rares.
On est parfois surpris de ne pas trouver la référence à des travaux
assez récents que l'auteur n'a sans doute pas ignorés, mais que le
lecteur ne peut de toute manière pas négliger, p. ex. sur la question
Siris-Sirinos etc., au sujet des monnaies siculo-puniqucs,
On peut déplorer des négligences dans la manière de citer des études
antérieures. D'abord, il y a un manque de système (qu'il suffise
p. ex. de comparer le renvoi au même article de Cavallaro p. 103,
n. 1 et p. 1:34, n. 5 ; les titres de périodiques sont indiqués soit en
minuscule romaine, ex. : p. 69, n. 10, soit en italique, ex. : à la note
suivante p. 69, n. 11. soit en un mélange de petite capitale continuée
par de l'italique, p. 140. n , 7) . Ensuite, on peut noter des erreurs dans
les dates: A. N. S. Cenieruiial volume, 1938, au lieu de 1958, à la
p. 115, 11. 2 ; dans les noms d'auteurs tels que Sambon, p. 35, Boehringer, dont il était en outre prudent d'exprimer le prénom, p. 78, n. 4 ;
Kurt RegIing, p. 112. n, 1. Le texte est de plus déparé de t'autes dans
les noms grecs, p. ex. ](f}(J p. 116. 2 e fois, APXA rETA:L p. 151,
AnOA ibid., EAEY8EPIOY ibiâ., en dessous, r pour TI 4 fois p, 154,
343
BIBLIOGRAPHIE
4 fois p. 156, 3 fois p. 158, même si l'intention était de marquer un
TI aux jambages inégaux, ce qui n'était nullement nécessaire dans des
transcriptions simples, telles que celles des tableaux p. 147-160, où se
rencontrent, d'une part, le TI dans des légendes pareilles ou identiques
ct, d'autre part, le r avec sa valeur véritable.
Quant à l'illustration, exclusivement dans le texte, l'auteur regrette (p. 163) de n'avoir pas eu jusqu'au bout le concours de tel
dessinateur et d'avoir dû combler par des photos la série de dessins,
qu'il trouve préférables, lorsqu'il n'y a pas de bon exemplaire susceptible de fournir une photographie claire. Plusieurs pièces dessinées
existent pourtant en d'assez bons exemplaires, qui auraient pu être
photographiés, et les photos publiées ne sont pas inférieures aux
dessins. Plusieurs de ces derniers trahissent d'ailleurs fort les pièces
surtout dans l'expression des visages; qu'il suffise de comparer p. 13,
na 7 avec son modèle, la belle tête juvénile et gracile de Géla du nO 403
de la Collection L. de Hirsch. Et pourquoi, pour le même nO 7,
ce croisement déroutant de 'deux revers: coll. de Hirsch 402 R et
403 R?
Ce sont des riens d'autant plus regrettables que l'ouvrage est de
qualité.
P.
NA5TER.
BRECKENRIDGE (James D.), The Numismatic Iconography of
Justinien Il (685-695, 705-711 A .D.). New York, The American Numîsmatic Society, 1959, ln-Sv, x-l04 p., x pl. (Num.
Notes and Monographs, 144). - Prix: $ 5.
L'auteur, historien de J'art, étudie l'évolution des types monétaires
de Justinien II, au point de vue iconographique. Seules les espèces
en or sont prises en considération, sauf dans deux cas où l'étude de
pièces d'autre métal peut étayer les déductions de l'auteur. On
trouve dans ce livre l'analyse détaillée des types, de leur origine et
un très intéressant chapitre consacré à leur signification. Par contre,
le numismate ne doit pas s'attendre à rencontrer ici l'indication des
diverses variétés.
La suite des types des monnaies d'or de Justinien II est établie
comme suit:
Premier règne.
Type 1.
Buste de face de l'empereur en chlamyde.
~ VICTORIA AVGU
Croix sur trois degrés; marque d'officine.
685-692
Type II.
Jésus en REX REGNANTIUM, de face, sans nimbe.
Il; DIUSTINIANUS SERUCHRISTI L'empereur,
barbu, de face, portant le loros avec croix sur
deux degrés.
692-695
344
MÉLANGES
Second règne.
Type III. Jésus de face, REX REGNANTIUM, visage triangulaire, cheveux ondulés en double rangée de boucles.
l't' DNIVSTINIANUS MULTUSAN L'empereur
de face, en loros; dans la main droite la croix sur
trois degrés, de la gauche il tient un globe avec
PAX.
705-706
Type IV. Droit semblable à celui du type précédent.
RJ Justinien II et Tibère IV, tous deux de face ;
chacun a dans la droite une croix sur degrés occupant le centre du champ.
706-711
Dans le type Il, la marque d'atelier et les signes distinctifs du
solidus et de ses divisions apparaissent sur la même face que l'empereur. Sur les semisses de Carthage et quelques tremisses attribués
à Rome et l'Italie centrale avec au revers: VICTORIA AVG, le
buste de Justinien II est de profil.
L'image du Christ apparaît pour la première fois sur le monnayage
officiel sous Justinien II. L'apparence physique du Christ se présente
sous deux aspects différents. L'une des représentations est une
œuvre
caractère idéalisé, ayec cheveux et barbe flottants. La
seconde, plus proche de la réalité humaine, comporte, cependant,
d'étranges contours faciaux, d'apparence triangulaire et, de plus,
des cheveux ondulés et la barbe courte. Ces représentations restent
assez conventionnelles. Derrière la tête du Sauveur, non nimbée,
apparaissent trois branches de la croix.
Le précédent ainsi créé par Justinien II fut complètement ignoré
de ses successeurs et l'image du Christ disparut de nouveau du monnayage byzantin pendant une période d'un siècle et demi, au moment
où l'empire d'Orient était divisé par la querelle des Images. Presque
immédiatement après la restauration des Images, au milieu du IX e
siècle, un des types monétaires de Justinien II fut presque en tout
point imité par les graveurs monétaires de Michel III et devint ainsi
le prototype de la représentation du Christ, constante sur les monnaies de Byzance à partir du IX e siècle.
L'importance du monnayage de Justinien II n'a évidemment pas
échappé aux numismates. Ce monnayage éclaire d'un jour nouveau
la fameuse controverse des Images et les vues des Iconodules avant
le décret de 726.
On sait que Justinien II déclara la guerre au calife Abd-el-Malik
parce que le tribut annuel versé par ce dernier avait été acquitté en
nouveaux dinars arabes et non en solidi romains. M. B. rappelle les
dates et les faits de ]a campagne contre les Arabes, qui se termina par
l'écrasement total de Justinien II à Sébastopolis en 692.
L'auteur analyse ensuite les diverses innovations apportées par
Justinien II au monnayage officiel. L'abréviation IHS fait sa première apparition sous ce règne, ainsi que le titre de SERVVS CHRISTI
adopté par l'empereur. Une autre novation consiste dans le remà
BIBLIOGRAPHIE
placement de la formule ancienne: P P AVG par les mots: MVL TVS
AN (rnultos annos). De plus, l'inscription VICTORIA AVG fait
place à: lBS CHRS REX REGNANTIVM.
Pour M. B., les mots SERVVS CHRISTI sont une réminiscence
de Constantin le Grand, empereur « chrétien l>. Certains ont voul u
établir un parallèle entre ces mots et la qualification d'« Esclave de
Dieu l), que se donne sur ses monnaies le Calife. Mais l'auteur de
l'ouvrage sous revue ne peut admettre cette opinion.
Les inscriptions « Servus Christi ~) et (1 Multos annos J) n'ont pas de
précédent en numismatique byzantine. Ces expressions se rencontrent
cependant en tant qu'acclamations, dans le Livre des Cérémonies:
multos annos = noÀÀot xeÔVOl. On trouve aussi: flovkr:ovaavol,
acclamations chantées à la Noël par les chanceliers du Questeur.
L'auteur signale J'emploi d'une très intéressante acclamation,cmployée à la Noël, ou dans d'autres festivités, telles que le couronnement d'un empereur, et en maintes occasions à l'Hippodrome. Cette
acclamation, en forme de vers, disait: noÀÀoL vp,ïv xedVOl oL ûeeano'VTeç TOV 'Xvetov~ combinaison des deux inscriptions que nous
venons d'examiner.
L'excellent ouvrage de M. B. explique clairement les relations
entre Byzance et Rome, au moment du Concile de Quinisexte ou
(l in Trullo ) en 692, et l'absence du type II dans les ateliers italiens.
Le mot PAX qui se lit dans le type III peut être considéré comme
le signe d'une volonté de rapprochement avec Rome, après le différend surgi entre Byzance et le pape Sergius, en 695. Ce pape avait,
en effet, refusé son accord sur les canons du Concile. C'est ainsi que
ce Concile avait décid é de considérer la croix comme l'instrument
propre de la Rédemption. Ce qui, d'après M. B., donne la vraie raison
de la création par Justinien II de son second type monétaire.
Sous Justinien Il, l'habit militaire que portait de tout temps l'empereur sur ses monnaies est presque toujours remplacé par la majestueuse robe d'État ornée.
L'auteur ne manque pas de faire remarquer que l'on voit sur un
très rare solidus de Marcien, antérieur de plus de deux siècles à Justinien II, la figure du Christ bénissant l'empereur et l'impératrice.
Au point de vue de la chronologie, Justinien II emploie pour la
première fois depuis Héraclius l'office consulaire avec le changement
de début de l'année de Janvier en Pâques.
Historien de l'art, M. B. fait de très intéressants rapprochements
entre les types monétaires et divers monuments artistiques. À
propos du « Rex Regnantium 1), par exemple, il se sert comme point
de comparaison de la mosaïque dite de Léon V 1 à Ste-Sophie. En ce
qui concerne le type III, il compare la représentation du Christ qui
y figure avec celle que l'on voit sur une fresque trouvée à Abu Girgeh
(Égypte).
Déjà GRABAR dans son ouvrage: L'empereur, p. 165. avait écrit:
« Un concile qu'un empereur avait réuni en 692 dans son palais,
s'était montré hostile à la doctrine romaine et, en matière d'art,
346
'MÉLANGES
avait ordonné la représentation obligatoire du Christ, sous ses traits
physiques; l'empereur qui avait pris l'initiative de ce concile, se
déclarant Servus Christi, s'empressa de suivre le nouveau canon, et
fit graver sur ses monnaies cette icone de Jésus que nous venons
de signaler >}.
Nous ne voyons pas bien la portée de la remarque faite par M. R,
p. 15, lorsqu'Il écrit, à propos de l'association de Justinien II avec
son fils Tibère: « Justinian... ruled [ointly with his infant son, who
was named Tiberius in further imitation of the practices of .Iustinian
I, the Great 1). Justin 1, oncle de Justinien I, régna en commun avec
ce dernier, en 527. Mais les deux associations en question ne sont
pas de même catégorie. Leur esprit même est différent, si l'on veut
bien se souvenir que, jamais, Justinien 1 n'a placé sur ses monnaies
le portrait de sa femme, la célèbre Théodora.
L'ouvrage de M. B. est solidement documenté et confirme, s'il en
est besoin, l'étroitesse des liens qui unissent la numismatique à l'histoire de l'art, voire à l'histoire tout court.
F. B.
ALBRECHT (Günther), Das Miuizuiesen im niederlothritigischen und [riesischen Raum Dom 10. bis zum beginnenden
12. Jahrhundert. Hamburg, Museum Iür Hamburgische Geschichte, Abt. Münzkabinett, 1959, grd in-Boo 1 vol. de texte,
xVI-214 p. et 1 vol. de cartes et planches (Numismatische
Studien, Heft 6).
Cet ouvrage est le produit d'une vaste enquête sur les émissions
de monnaies depuis le xe siècle jusqu'au début du XIIe dans les régions
formant les territoires actuels de la Belgique, de la Hollande et de
la Rhénanie occidentale, et sur la diffusion de ces monnaies dans une
grande partie de l'Europe.
Le monnayage est réparti en trois secteurs: occidental, oriental,
frison, centrés respectivement autour de Liège, de Cologne et d'Utrecht,
l'ensemble de cet espace étant pris non comme domaine politique,
mais comme concept économtco-géographique. C'est d'ailleurs principalement du point de vue économique, souvent négligé par les
numismates, que cette étude est construite. Étayée d'un examen
des trouvailles, de leur composition et de leur répartition géographique, elle nous éclaire sur les relations commerciales de nos villes
avec des régions souvent très éloignées.
L'auteur énumère les sources ({ diplomatiques» et les sources « matérielles 1>. Si les localités dont on a conservé des monnaies sont
nombreuses, il en est, comme Bommel, Vucht et Medenblek, pour
lesquelles on n'a que des documents d'archives, tandis que pour
d'autres, Dinant, Nivelles, etc., on possède textes et monnaies. Il
y avait donc deux catégories de sources à explorer: d'une part, les
diplômes de concession ou de confirmation du privilège de frappe;
d'autre part, les trésors. On lira avec intérêt une série d'actes datés
BIBLIOGRAPHIE
347
des années 936 à 1118, et une étude des trouvailles dont l'auteur
signale l'importance et la valeur documentaire.
Pour chacune des localités sous revue (42 du secteur belge, 12 du
secteur col ouais, 20 du secteur frison, sans compter les villes indéterminées), M. Albrecht trace un historique très précis des émissions.
Suit un catalogue de 598 trouvailles contenant des monnaies émises
dans les trois secteurs. De chaque trésor sont indiqués le lieu, la
date de la découverte, l'époque probable ou approximative de l'enfouissement, le nombre global d'exemplaires et le détail des provenances. Les références placées à la suite de chaque numéro, ainsi que
la « Münzfundliteratur 1) comprise dans la bibliographie générale,
permettront une plus ample information.
Ce témoignage des trouvailles est hautement significatif. On sait
quelle large diffusion ont eue les monnaies de nos régions, que l'on
retrouve principalement et en abondance en Allemagne orientale,
en Pologne, en Russie, en Scandinavie. Notons ici quelques chiffres.
Co logne vient en tête avec 9801 monnaies et 877 imitations provenant
de 478 fouilles. De Maastrlcht 347 monnaies, de Namur 277, de
Liège 260, de Huy 213, de Dinant 196, de Celles 47, fournies respectivement par 106, 96, 92, 90, 70 et 27 trouvailles.
Le second volume contient: une carte de 63 localités de frappe
"en Basse-Lotharingie; une carte de 598 lieux de trouvailles indiqués par des numéros renvoyant au catalogue; une carte des endroits de découverte au delà de l'Elbe; 26 cartes montrant la répartition des monnaies de 26 villes dans les régions considérées avec
indication du pourcentage des pièces composant les trésors; deux
croquis montrant l'un, l'importance comparée des villes d'émission,
l'autre (d'après Vl. Hâvernick), la circulation de l'argent en Allemagne et dans l'Europe du Nord et de l'Est; enfin, 21 tableaux de
figures des monnaies de chaque ville classées par périodes de 25 ans,
de 950 à 1125. Mais ces figures ne sont que des reproductions en photocopie des dessins de l'ouvrage de Dannenberg, dont il est dit dans
l'introduction qu'il demeure indispensable. Nous est avis qu'on aurait dû en corriger les imprécisions par l'examen des exemplaires
conservés dans les collections.
c Ce répertoire méthodique et bien documenté, sous réserve
de la
provenance des figures, illustre clairement le destin de nos monnaies
au cours des xe, XIe et XIIe siècles.
M. H.
~
GELDER (H.) et Hoc (Marcel), Les monnaies
des Pays-Bas bourguignons et espagnols 1434-1713. Répertoire général. Amsterdam, Jacques Schulman, 1960, in-dv,
210 p., 34 pl. - Prix: 680 F B.
ENNü VAN
Ce répertoire général a été conçu en vue de réaliser le souhait
d'un numismate espagnol, M. José Cruxent Pruna, de Barcelone.
L'intention du promoteur était de voir employer la langue espagnole.
348
MÉLANGES
Pour de louables raisons de diffusion en nos contrées, les auteurs de
ce livre ont préféré écrire en français.
On trouvera ici la description des monnaies frappées dans les
diverses principautés des Pays-Bas depuis l'ordonnance du 23 [anvier
1434. marquant l'unification du numéraire par Philippe le Bon, jusqu'à la fin du régime espagnol en 1713.
De Philippe le Bon à Philippe II, la suite des monnaies est décrite
par M. H. Enno van Gelder, tandis que M. Hoc s'est attaché aux
émissions d'Albert et Isabelle et de leurs successeurs jusqu'à Charles II I.
Les numismates spécialisés dans la série des Pays-Bas ont jusqu'ici
accoutumé de se servir de monographies basées sur un fondement
géographique. En effet. les divers ouvrages existants décrivent les
monnaies de telle principauté pour une période donnée. Rompant
avec cette tradition, les auteurs du présent répertoire adoptent l'ordre
chronologique des règnes successifs examinés pour les dix-sept provinces. C'est dire que leur ouvrage revêt un évident caractère de
synthèse.
Chaque règne est précédé d'une introduction contenant une analyse succincte du système monétaire en vigueur, une liste des ateliers ainsi qu'un tableau récapitulatif de la frappe. La suite des provinces découle de l'ordre de préséance ressortant de la titulature
royale; celle des ateliers est chronologique. Les tableaux de frappes
ont été, comme il se doit, élaborés d'après les relevés figurant aux
sources d'archives. Il convient de noter, à ce propos, que les chiffres
donnés pour les ateliers d'Anvers ct de Bruxelles sont sujets à caution
à partir de 1555.
À l'intérieur de chaque règne, le catalogue se divise en périodes
d'émissions. Les différentes espèces sont classées dans l'ordre décroissant de leur valeur nominale. depuis les monnaies d'or jusqu'à celles
de cuivre. Les émissions particulières des provinces et des villes,
que l'on rencontre spécialement durant la période troublée de 1572
à 1579, sont traitées en annexe aux différents règnes dont elles sont
contemporaines. On peut citer, à cc propos, les espèces de moyenne
et petite valeur, à cours légal, émises par intervalles durant une période de près d'un siècle et demi. pal' la ville de Ruremonde.
La table de. concordance des appellations monétaires établie en
français, néerlandais et espagnol, est destinée à rendre de signalés
services aux numismates étrangers qui, par exemple, seront heureux
d'apprendre que les mots liard et oord, gigot et duit sont synonymes.
Le répertoire sous revue est, en ordre principal, établi au moy en
des exemplaires conservés dans les collections officielles de La Haye
et Bruxelles et, subsidiairement, de Paris et Vienne. L'intention des
auteurs n'est certes pas de donner ici toutes les variétés, notamment
de dates. La consultation de grandes collections particulières aurait
éventuellement permis de mettre à jour d'importantes variantes dans
le libellé des légendes Olt la disposition des meubles héraldiques.
En ce qui concerne les exemplaires rares, peut-être aurait-il été intéressant pour le lecteur de connaître le nom du Musée qui les abrite.
BIBLIOGRAPHIE
349
Dès l'abord, la présentation typographique ne laisse pas que d'étonner, par le manque de points à la fin des phrases et l'absence de
transcription épigraphique des légendes monétaires du XVIe siècle.
Le souci des auteurs a visiblement été d'alléger le texte et de rendre
commode la consultation. De fait, ce but est atteint. Des erreurs
dites (l typographiques 1) assez fréquentes se corrigent f,acilement, au
fil de la lecture.
Les planches, au nombre de trente-quatre, malgré un léger soupçon
de monotonie dû à l'emploi de moulages, sont d'une très belle venue.
Les numismates peuvent, à bon titre, s'applaudir de l'existence, pour
une longue période de l'histoire monétaire de nos provinces, d'un
ouvrage à la fois scientifique et d'une manipulation aisée. Il y a lieu
de féliciter les auteurs de cette belle réalisation, et également la firme
Schulman qui a aPPOl:té à cette édition ses meilleurs soins.
F. B.
SMIT (Dr. J. P. W. A.), De Brabanlsche beelden en teekens
van reelit. 's-Gravenhage, Martinus Nijhoff, 1957, in-Sv, XIII286 p., 247 fig. en 19 pl.
Le but de l'auteur est de montrer le caractère juridique des sceaux
-et des monnaies par l'étude des beeldeti en ieekens, représentations
et symboles, qu'ils portent. Ces deux sources, sceaux et monnaies,
ont un caractère absolu d'authenticité qui est garant de la vérité scientifique des représentations.
Au moyen de ces beelden en leekens, le savant archiviste honoraire
des archives de Bois-le-Duc a recherché l'évolution et la survivance
des types de droit existant: le droit germanique représenté par le
dragon (I draak 1) et le gonfanon; le droit franc par le bouclier; le droit
impérial romain par la chlamyde et le globe; le droit de l'Église
et le droit d'Empire, se pénétrant l'un l'autre, par la croix aux bras
égaux, signe de la puissance spirituelle. Au début du XIIIe S'J vient
du droit allemand la croix monétaire utilisée en Brabant.
Par rapport aux personnes, on constate l'autorité exercée par
l'empereur sur le duc et. ensuite, sur ses minisleriales et même sur les
maires et échevins.
. Par la monnaie, on apprend à connaitre la valeur qui s'attache au
nom et à l'image; le sceau livre des éléments pour la compréhension
du droit des personnes, l'autorité, la possession, le langage juridique
et I'admlnistrat ion de l'Église. Pour le droit séculier le sceau signifie
plus encore; il réflète le droit public séculier dans les choses de
l'administration et du langage juridique et même le droit de guerre,
car une partie des sceaux ont une origine militaire.
L'ouvrage embrasse la période allant du règne de Charles le Chauve
jusques et y compris le règne de Henri III de Brabant (4 e quart du
IX e siècle à 1267). II comprend deux parties .Ja première allant du
règne de Charles le Chauve à celui de Godeiroid 1II de Brabant (jusqu'en
1190), c'est-à-dire les .monnales de Charles le Chauve (entre 870 et
350
MÉLANGES
881); la monnaie des comtes de Louvain (1r e moitié du XIe S.) ; la
monnaie de l'abbaye de Nivelles (2 e moitié du XIe et XIIe s.) ; les
monnaies de Godefroid III, duc de Basse-Lotharingie (1159-1179) ;
les sceaux de Henri III, comte de Louvain, 1086; de Godefroid 1,
duc de Basse Lotharingie (1107-1132); de l'abbaye de Tongerloo
(1133-1175); du chapitre des S8 Michel et Gudule de Bruxelles, en
1135; du chapitre de Hilvarenbeek, 1157; de Godefroid III, duc
de Basse-Lotharingie, 1159-1179 ; de Henri I, fils ainé du duc Godefroid III, et de quelques seigneurs brabançons contemporains de
Henri (1173-1189).
La deuxième partie qui s'étend du règne de Henri 1 à celui de Henri
III (1190-1267) étudie les sources, monnaies et sceaux, du point de
vue des beelden (représentations) et leekens (marques).
Het beeld comprend l'étude de la représentation spirituelle (geeslelijk beeld), de la représentation des «rijksheerlijke bee/den f), la représentation des chevaliers, le dragon et saint Michel, l'Agneau et
la croix.
Les ieekens, marques, symboles sont subdivisés en ieeken van stol,
van licht, van qeluiâ, van kleur, van »orm ; ces derniers sont de beaucoup
les plus nombreux, on en relève vingt-huit, le blason est à la base de
ce genre de teekens : le ieeketi van kleur réside dans la contradiction
des couleurs et se trouve à la base des divisions de l'écu; le teeken van
licht comprend l'étude du soleil, des astres, de la lune, des étoiles,
le teeken van qeluid, symbole du bruit, est représenté par le cor de
chasse et le (j bazuin ». À ces deux symboles, lumière et son, M.
Smit associe le coq, gardien de la nuit et annonciateur du lever du
soleil, et, en même temps, symbole du bruit, puisqu'il chante, mais,
sans doute, ne rencontre-t-on que des cas particuliers de ce symbole.
M. Smit a retiré de la parfaite connaissance qu'il a des sceaux et
des monnaies, un substantiel travail basé sur des sources d'archives
(collection sigillographique des Archives générales du Royaume
de Belgique) et sur d'importantes publications telles que le Corpus
siqillorum Neerlanâicorum et l'histoire d'Anvers du chanoine Prims
(1927-1931). Pour les monnaies il a surtout utilisé le magistral ouvrage de A. de Witte sur les monnaies du Brabant. Fréquemment
il établit des comparaisons avec les sceaux allemands et se sert à cet
effet, du manuel de Seyler: Siegel. Les planches sont composées de
façon judicieuse, groupant, par planche, les monnaies et les sceaux
portant des images similaires, permettant ainsi d'heureux rapprochements entre les symboles figurés sur ces deux espèces de sources.
Le beau livre de M. Smit se termine par un index des noms de
personnes, de lieux et de matières auquel l'auteur a joint la liste des
publications qu'il a consultées.
Le savant archiviste de 's-Hertogenbosch a consacré de longues
années à l'élaboration de ce travail marqué au coin de sa forte personnalité et débordant d'idées neuves que pourront exploiter avec profit
les historiens, les héraldistes, les généalogistes et les folkloristes.
M.
TOURNEUR-NICODÈME.
SOCIÉ1'É ROYALE DE NUMISMA1'fQUE
ASSOCIATION SANS BUT LUCRATIF
EXTRAITS DES PROCÈS.VERBAUX
ASSEMBLÉE GÉNÉRALE
tenue à Anvers le 14 juin 1959
Cette assemblée s'est tenue en commun avec notre invitée, la
Société royale néerlandaise de Numismatique, (1 Koninklijk Nederlands Genootschap VOOli Munt- en Penningkunde 1).
Étaient présents pour notre Société: MM. M. Hoc, président honoraire, J. Desueux, président, P. Nast er. vice-président, F. Baill ion,
secrétaire, J. Jadot, trésorier; MM. G. Boeykens, l'écuyer P. van der
"Vrecken , F. Van Heesvelde, J. Bingen, P. Van Gansbeke, l'abbé
J. De Porter. Dom G. de Clercq, \V. Herssens, J. Fléron, membres
effectifs; MM. A. Dumoulin, V. Cambien, L. Ausselet, M. Maréchal,
H. Levie. correspondants régnicoles : MM. J. Schulman, B. Franceschi, correspondants étrangers. Mmes Van Gansbeke et Schu lman,
M. P. Baudouin, conservateur du Musée du Sterckshof, assistaient
également à la réunion.
S'étaient excusés: MM. Y. Malécot, membre honoraire; Ch. van der
Elst, contrôleur; MM. le baron Marcel de Schaetzen de Schaetzenhoff,
Ch. Gillis de Sart-Tilman, G. Boulogne, le chanoine Vandervorst,
L. Lacroix, E. Brouette, N.-J. de Meyer, membres effectifs; MM.
P. de Baeck, J. Mertens, Mme A. Bourlct , MM. V. Clabau, Ch. Tollenacre, Mlle L. De Donder, correspondants régnicoles : MM. le Dr
J.-B. Colbert de Beaulieu, P. Lafolie. le Dr P. Bastien, correspondants
étrangers,
Les participants néerlandais part iculièrernent nombreux, parmi
lesquels on remarquait MM. le Dr H. Enno van Gelder, conservateur
du Cabinet de La Haye, M. J. \V. Frederiks et Mme Zadoks .IosephusJrtta, ainsi que les membres de notre Société furent reçus à 11 h
à l'Hôtel de Ville par des membres du Collège échevinal, conduits
par le secrétaire communal, M. K. C. Peeters.
A cette occasion. le Dr J. Desneux esquissa l'histoire numismatique
de la Ville et M. Pecters répondit en rappelant les diverses manifestations numlsmat iques organisées dans la métropole.
352
SOCIÉTÉ ROYALE DE NUMISMATIQUE
A 12 h, au Cercle Philotaxe, se tint une assemblée administrative
particulière à chacune des sociétés participantes. Furent nommés
membres d'honneur de la Société néerlandaise le Dr J. Desneux,
le Dr Georg Galst er. conservateur honoraire du Cabinet de Copenhague, M. Philip Grierson, professeur de numismatique à l'Université de Bruxelles, et M. J. Lafaurie, du Cabinet de Paris.
Une séance académique commune aux deux sociétés se tint à 14 h
au Musée de Folklore. Elle était présidée par M. J. Desneux et M.
J. ""V. Frederiks.
On entendit en premier lieu une conférence du Dr J. P. van Erp
sur l'œuvre de Théodore van Berckel. Après une introduction générale illustrée de nombreuses diapositives, ie conférencier fit part aux
auditeurs de constatations nouvelles. C'est ainsi qu'il fit remarquer
que la médaille au buste du pape Clément XIV n'avait pas été exécutée
d'après un portrait réel, mais constitue plutôt une adaptation de la
médaille de Benott X IV due à Hedlinger. Quant à la médaille gravée
par van Berckel pour son examen de graveur de la Monnaie Impériale
de Bruxelles, elle représente, pour l'orateur, Gundakar Thomas de
Stahrcmberg.
M. M. Hoc parla du cours et du marquage des réaux d'Espagne et
de Mexique aux Pays-Bas. Le texte de sa communication est publié dans cette Revue, p. 285-294.
M. A. T. Puister présente des données statistiques concernant les
deniers frappés en Frise sous Bruno III (1038-1057) et en tire diverses conclusions. Partant de l'hypothèse que la frappe durant
cette période a été ininterrompue, le conférencier présume que,
après le couronnement d'Henri III comme empereur en 1046, on
a changé sur les monnaies frisonnes le titre de roi (la plupart du
temps exprimé par les lettres RE) en celui d'empereur (généralement lE, parfois IR ou IRE).
Le Dr J. Desneux parle des représentations du lion à la proie
dans la glyptique et. la numismatique antiques. Sa communication
parait sous forme de mémoire dans cette Revue, p. 5-20.
Prenant la parole à ce moment, M. F. Van Heesvelde souligne à
son tour les liens existant entre la glyptique et la numismatique.
Il signale la parution récente de son ouvrage «( Un chef-d'œuvre
inconnu d'Albert Dürer 1), relatif à un camée gravé par le grand
artiste. Cette pierre représente le Christ lauré et fait partie de la
collection de M. Van Heesvelde.
Enfin le Dr H. A. Fonteijn Kuijpers parla des jetons en tant que
source d'information artistique et historique. S'aidant de nombreux
dessins, l'orateur fit ressortir un grand nombre de renseignements
fournis par les si nombreux jetons aux effigies de souverains du
XVIe siècle. C'est ainsi que M. Fonteijn Kuijpers présenta diverses
interprétations du briquet de la Toison d'm'. Les représentations
de la grenade et les portraits des femmes de Philippe II furent ensuite
analysés et commentés.
La séance a été levée à 17 Il 05.
EXTRAITS DES PROCÈS-VERBAUX
353
Séance tenue à la Bibliothèque royale à Bruxelles, le samedi
23 janvier 1960.
La séance -est présidée par M. le Dr J. Desneux, président.
M. le V t e Terlinden étudie le bestiaire de la numismatique romaine.
Dans cette série apparaissent de nombreuses représentations d'animaux, qui ne sont pas toutes conformes à la réalité. Parlant d'abord
des animaux domestiques, le conférencier cite le denier de la gens
Maria montrant un colon conduisant deux bœufs au labour, ainsi
que le denier de la gens Voltera où l'on voit Europe assise sur un
taureau qui l'emporte. Un denier de la gens Manilia présente le
chien Argos reconnaissant son maître Ulysse. Parmi les animaux
sauvages, le lion occupe une place d'honneur; on le voit dévorant
un cerf sur un denier de la gens Durmia. L'éléphant était devenu
l'emblème de la gens Caecilia, Dans la série des animaux fabuleux,
on remarquera le bige de centaures conduit par Hercule (gens Aurelia), le sphinx ailé d'un denier de la gens Carisia, le griffon représenté sur un petit bronze de Gallien.
M. P. Van Gansbeke présente divers objets trouvés en décembre
1958 dans les soubassements d'une maison en démolition rue des
Grands Carmes, à Bruxelles. II s'agit de la majeure partie d'un
dépotoir de potier, œuvrant à la fin du XVII) siècle. Parmi les divers
tessons, se trouvaient des moules en terre cuite et des médaillons en
terre blanche. La plupart de ces objets sont de forme circulaire et
représentent des sujets très divers comprenant des représentations
de saints et des scènes tirées de la vie quotidienne. L'un de ces
moules fut pris sur une médaille frappée par Conrad Bloc, en l'honneur des Archiducs, dont un exemplaire est conservé au Cabinet de
l'État. Grâce à cette pièce, que M. Van Gansbeke date de 1599,
il est possible de placer l'activité de l'officine de poterie à la fin du
XVIe OU dans les premières années du XVIIe siècle.
On entend ensuite M. V. Clabau, qui traite de l'influence de la
numismatique grecque et romaine sur le monnayage du sud de la
Gaule. À propos de la fondation de Marseille par les Phocéens en
600 avant notre ère, il rappelle le voyage de ceux-ci à travers la
Méditerranée, en donnant les détails de ce périple, tels que les relatent les auteurs anciens. Il montre et commente une suite d'oboles
massaliotes et de bronzes de divers ateliers gaulois.
Asseznblée générale tenue à Bruxelles, au Palais des Acadénlies, le 13 mars 1960.
La séance est ouverte à 10 h 05, sous la présidence de M. P. Naster,
vice-président.
À l'assemblée des membres effectifs, qui s'est tenue en premier
lieu, assistaient MM. P. Naster, vice-président, F. Baillion,secrétaire,
J. Jadot, trésorier, Ch. Gillis de Sàrt-Tilman, l'écuyer P. van der
23
354
SOCIÉTÉ ROYALE DE NUMISMATIQUE
Vrecken, G. Boulogne, X. Janne d'Othée, P. Lacroix, J. Bingen,
H. Frère, P. C. Schindel. le Dr L. De Walsche, E. Brouette, l'abbé
J. de Potter, Dom G. de Clercq, J. Fléron, N.-J. de Meyer.
La lecture des rapports du secrétaire est remise à la seconde partie
de la séance.
Le trésorier expose la situation financière de la Société. Les opérations nettes pour l'exercice 1959 se chiffrent comme suit:
Recettes
Dépenses
Déficit
98.888
F
100.542,92 F
1.654,92 F
L'avoir social s'élève, à la date du 31 décembre 1959, en argent
à la somme de 164.109 F et au total (livres, actions, etc.) à la somme
de 201.609 F. Il faut remarquer que le tome 1959 de notre Revue
a coûté 89.174 F. Le tirage étant de 325 exemplaires, ceux-ci reviennent chacun à 275 F environ, donc plus que la cotisation actuelle.
La gestion du trésorier est approuvée, avec l'acquiescement écrit
de M. Ch. vander Elst, contrôleur, qui n'assistait pas à la séance.
Le trésorier présente ensuite le projet de budget suivant pour
l'exercice 1960:
Recettes
Dépenses
86.700 F
86.700 F
On passe ensuite à l'élection de trois nouveaux membres effectifs.
Sont élus en cette qualité: M. J. Viérin, architecte, présenté par
Mlle J. Lallemand et M. P. Naster ; M. E. Milliau, docteur en sciences,
présenté par MM. J. Desneux et F. Baillion; Mme L. Wcllens - De
Donder, licenciée en histoire, présentée par Mlle J. Lallemand et
M. P. Naster.
Sont nommés ensuite en qualité de correspondants régnicoles :
MM. L. Danhieux, archiviste de l'État à Bruges, présenté par M.
J. Desncux et Dom G. de Clercq, T. Hackcns, étudiant, présenté par
M. le Vte Terlinden et M. P. Naster.
Est nommé correspondant étranger: M. Franco Arese, docteur
en droit. présenté par MM. J. Desneux et F. Baillion.
À 10 h 45 a lieu l'assemblée plénière,
Étaient présents, outre les membres effectifs cités plus haut, Mlle
J. Lallemand, membre effectif, MM. Y. Lecocq, M. Grégoire, Mme
A. BourIet, MM. V. Clabau, L. Ausselet, F. Bruyninckx, H. Levie,
C. Tollenaere, G. Cornet, correspondants régnicoles : MM. B. Franceschi, le Dr J.-B. Colbert de Beaulieu, P. Lafolie, le Dr P. Bastien,
correspondants étrangers. Assistaient également à la réunion: M. le
professeur A. BourIet, Mmes Bruyninckx et Lafolie.
Se sont excusés: MM. M. Hoc, président honoraire, le Dr J. Desneux, président, Ch. vander Elst, contrôleur; le baron de Vinck
de Deux Orp, A. Cremer de Monty, MmeV. Tourneur, MM. G. Boeykens,
EXTRAITS DES PROCÈS~VERBAUX
355
le baron Philippe de Schaetzen, le vicomte Terlinden, W. Herssens,
membres effectifs; MM. l'abbé A. van Bockrijck, P. de Baeck, M. Maréchal, J. Bregentzer, correspondants régnicoles ; MM. R. Huber, P.
Chevillon, correspondants étrangers.
Le président prononce l'éloge funèbre de M. le professeur J. Vandervorst, décédé le 8 décembre 1959.
Le secrétaire présente à l'assemblée le récent ouvrage dû à M. P.
Naster, à savoir le Catalogue des monnaies grecques de la collection
Lucien de Hirsch, conservée au Cabinet des Médailles de la Bibliothèque royale. Il fait ressortir toute l'importance scientifique de
cet ouvrage. L'assemblée applaudît à ces paroles et félicite chaleureusement notre vice-président. M. P. Naster remercie le secrétaire et l'assemblée.
Le secrétaire donne lecture du procès-verbal de l'assemblée générale tenue à Anvers le 14 juin 1959. Il fait ensuite rapport en ces
termes sur l'activité de notre Société pendant l'exercice 1959:
Notre Société a tenu, le 15 mars 1959, son assemblée générale
statutaire. L'assemblée d'été a eu lieu à Anvers le 14 juin 1959,
en commun avec la Société royale néerlandaise de Numismatique,
invitée à se joindre à nos travaux.
Nous avons, de plus, tenu des réunions à caractère plus intime
en la salle du conseil de la Bibliothèque royale, les 24 janvier,
23 mai et 17 octobre 1959.
Vous trouverez dans notre Revue le compte rendu de ces manifestations.
Le tome de 1959 comporte, en sa rubrique «Mémoires , les travaux
suivants. M. L. LACROIX étudie la signification du motif de l'Apollon
de Caulonia; il en donne également l'interprétation. M. P. VAN
GANSBEKE traite de la chronologie et de la numismatique de Postume
et de Lélren, gouverneurs de la Germanie Inférieure. Le problème des
folles sans' marque d'atelier de la première tétrarchie forme le sujet
de l'étude de M. le Dr P. BASTIEN.
M. le Dr J.-B. COLBERT DE BEAULIEU fait connaître un troisième
lot de la récolte de monnaies gauloises de Jersey-ll. On doit à la
collaboration de MM. COLBERT DE BEAULIEU et A. WATEAU l'étude
.précise de la trouvaille de monnaies gauloises faite à Lumigny (S.
& M.).
Le problème du monnayage impérial dans le Sud de la Gaule aux
VIe et VIle siècles a donné lieu à de multiples hypothèses. M. GRIERSON -est d'avis que ces monnaies ont été frappées dans le Patrimoine
de S. Pierre en Gaule, c.-à-d. dans un territoire relevant de l'autorité
pontificale et situé hors des limites de l'empire byzantin.
MM. R. BRAGARD et H. FRÈRE analysent un trésor de monnaies
du XIIIe siècle, trouvé rue de la Grande-Bêche à Liège, en avril 1951,
et contenu dans un pot de terre. On relève la présence de 552 monnaies belges sur un total de 883 pièces. M. C. MEERT s'occupe de
l'atelier monétaire de Dinant sous Ferdinand de Bavière, princeévêque de Liège (1612-1650).
356
SOCIÉTÉ ROYALE DE NUMISMATIQUE
Mme WELLENS tait connaître une œuvre jusqu'ici inédite de Steven
van Herwijck et représentant Vénus et l'Amour. M. P. BALOG étudie
les poids forts fatimites en plomb. On lira sous la signature de M.
André UITTEBROUCK un travail consacré à deux sceaux inédits de
Jean IV de Brabant. Mme V. TOURNEUR S'occupe des sceaux de
minorité de Charles Quint.
La 'rubrique « Mélanges 1) renferme une étude de M. J. U. GILLESPIE,
consacrée à un bronze de 45 mm, frappé sous Antonin le Pieux, par la
Ligue "Ionienne, et conservé dans la collection de Hirsch (nv 1497 du
catalogue). M. P . VAN GANSBEKE complète la liste des trésors de
monnaies romaines qu'il a publiée dans le tome 101, 1955, de notre
Revue, p. 5-44. M. le Dr COLBERT DE BEAULIEU étudie une monnaie
gauloise au coq, découverte à Tournai.
Les (t Faits divers» font mention de diverses manifestations numismatiques, notamment de trois importantes expositions et d'un aperçu
de l'activité numismatique à Verviers, où se dévouent nos collègues
MM. X. Janne d'Othée et J. Fléron.
Ces deux rapports sont adoptés par l'assemblée.
On entend ensuite diverses communications scientifiques.
M. J. Bingen fait connaître quelques recherches récentes de numismatique et d'épigraphie thasiennes. L'orateur présente les Recherches sur l'histoire et les cultes de Thasos de Jean Pouilloux (et,
pour le second volume, de Mlle Chr. Dunant) et montre l'intérêt de
l'étude qu'on y trouve de la circulation des monnaies thaslennes,
Il analyse ensuite les types monétaires thasiens au v e siècle et soulign.e ce propos l'importance de divers articles de Fr. Salviat pour
l'étude des cultes thasiens et de leurs origines. Enfin, en faisant
l'éloge de la publication d'un trésor thasien par M. Georges Le Rider
(Bull. de Corr. bellén., 80, 1956, p. 1-99), il reprend le problème de
ra filiation Thasos-Alexandre le Grand du type d'Héraklès imberbe,
entre autres par l'éphémère monnayage du « continent thasien »,
dont la date traditionnelle, mise en doute par Jean Pouilloux, semble
devoir être conservée.
M. L. Lacroix rappelle que la ville de Sélinonte en Sicile avait
pour emblème une feuille de sélinon (ache, Apium graveolens). Cette
plante, qui a donné son nom à la cité, était représentée sur ses monnaies. En outre, les habitants de Sélinonte offraient à, l'Apollon
de Delphes une branche de sélinon en or. On connaît d'autres faits
du même genre. C'est ainsi qu'en Italie méridionale, Métaponte,
qui avait pour emblème un épi d'orge, envoyait à Delphes une « moisson.d'or ». Ces offrandes, d'un type particulier, doivent être mises
en rapport avec le rôle attribué à l'oracle de Delphes dans la fondation des colonies grecques. En effet, l'Apollon de Delphes est par
excellence le dieu fondateur. Les Mégariens qui se sont installés à
Sélinonte lui reconnaissaient cette qualité. Ils y voyaient en outre
le, dieu « qui reçoit la dîme » (Décatèphoros), Cette épithète nous
fournit l'explication des offrandes de Sélinonte et de Métaponte.
C'est une dîme prélevée sur les ressources naturelles de la région que
à
EXTRAITS DES PROCÈS-VERBAUX
357
la cité consacrait au dieu de Delphes. De cette manière, elle entendait témoigner sa gratitude à Apollon qui avait veillé à sa prospérité
en choisissant pour elle un territoire fertile.
M. X. Janne d'üthée entretient l'assemblée des signes impériaux
sur les anciennes monnaies liégeoises. L'empereur d'Allemagne, suzerain de la Principauté de Liège, confère officiellement, le 6 juin
980, la régale, comportant le droit de battre monnaie, au princeévêque. Sauf un tout premier rappel de la suzeraineté impériale à
l'origine, ce n'est guère que sous Georges d'Autriche (1544-59) et ses
successeurs immédiats, que l'on rencontre l'aigle impériale et le nom
du roi des Romains, semper augustus. Après Ferdinand de Bavière,
plus de mention de l'empereur d'Allemagne sur les monnaies liégeoises.
L'orateur attribue la présence du signe impérial sur les monnaies de
Georges d'Autriche à un témoignage de la reconnaissance du princeévêque envers l'Empereur, son «parent naturel », L'influence de
l'Empereur avait été déterminante, pour la désignation de Georges
d'Autriche par le chapitre cathédral, malgré la naissance illégitime
du candidat. Quant à l'abandon du signe impérial, il serait dû aux
troubles de la Guerre de Trente ans.
Les trois conférences étaient accompagnées de projections.
La séance a été levée à 12 h 35.
Séance tenue à la Bibliothèque royale à Bruxelles, le sam.edi
21 m.ai 1960.
La séance est présidée par M. P. Naster, vice-président.
M. E. Milliau expose une étude de la direction des revers de 225
monnaies frappées à Antioche de Dioclétien à Théodose et comprenant 39 types de revers. Il semble que les monnayeurs se soient
préoccupés de ne pas orienter leurs coins au hasard: les revers ont
des directions plus ou moins semblables ou opposées à celles des droits.
Cette communication était accompagnée de projections lumineuses.
M. V. Clabau communique la seconde partie de son exposé sur
l'influence de la numismatique grecque et romaine sur le monnayage
du sud de la Gaule. Il résume la question de l'introduction des esp-èces grecques et romaines en Gaule. De nombreux agrandissements photographiques de monnaies grecques et romaines permettent
de suivre l'évolution de l'art monétaire et ses transformations proprement" gauloises. Le style particulier des monnaies celtiques a certes
peu de rapport avec le grand art classique. Quelques graveurs gaulois ont cependant réussi des copies de pièces antérieures. On rencontre des créations personnelles. Cependant la plupart des monnaies gauloises sont souvent d'un aspect rude. L'orateur faît part
de l'opinion en la matière des grands spécialistes numismates, tels
A. Blanchet et le Dr J.-B. Colbert de Beaulieu.
Le secrétaire,
F. BAILLION.
NÉCROLOGIE
LE PRINCE DE LIGNE
Le 26 juin 1960 est décédé inopinément, au château de Belœil,
des suites d'une crise cardiaque, S. A. le prince de Ligne, membre
d'honneur de notre Société.
Eugène-Marie-Frédéric-Lamoral, douzième prince de Ligne et du
Saint-Empire, prince d'Amblîse et d'Epinoy, était né à Breuilpont
(France) le 10 août 1893.
Nous ne pouvons ici qu'évoquer ses activités militaires et diplomatiques. Il fit la campagne de l' Yser en 1914 avec le grade de
lieutenant auxiliaire .au premier régiment des guides et fut ensuite
adjoint à l'attaché militaire de Paris. Il prit sa retraite avec le titre
de lieutenant-colonel honoraire de cavalerie.
À partir de 1919 il remplit une longue et brillante carrière diplomatique comme attaché de légation à Paris, à Bucarest, à Madrid,
premier secrétaire de légation à Londres, envoyé extraordinaire et
ministre plénipotentiaire, enfin comme ambassadeur d'abord à la
Nouvelle Delhi puis à Madrid où il représenta la Belgique de 1951
à 1955. Ayant demandé à être déchargé de ce dernier poste, il se
consacra au développement économique et social du Congo; il Y
avait été précédemment chargé de mission par le Ministère des Colonies.
Le prince de Ligne s'intéressait vivement aux manifestations intellectuelles et artistiques, notamment en organisant des expositions de monnaies, de livres précieux et de manuscrits. Il convient
de rappeler la splendide Exposition de manuscrits à peintures (1 L'héritage de Bourgogne dans l'art intemational » qui, à son initiative
et sous son patronage actif et éclairé, se tint à l'occasion des Journées
culturelles belge-espagnoles, du 14 au 24 mai 1955, dans la salle des
tapisseries gothiques de l'Ayuntamiento à Madrid.
Nous avons gardé un souvenir reconnaissant des réceptions dont
notre Société fut honorée à deux reprises, en l'espace de 25 ans,
au château de Belœil. La Société royale de Numismatique y fut
reçue le 29 juin 1930 (RBN 1930, p. 300, 301) et le 4 juillet 1954
(RBN 1955, p. 179, 180). L'accueil lui réservé par LL. AA. le prince
et la princesse de Ligne fut chaque fois d'une affabilité dont nos
confrères ont été charmés.
Si ses occupations, multiples et diverses, ne lui permirent guère
de s'appliquer directement à la numismatique, le prince de Ligne
ne manquait aucune occasion d'en souligner la portée documentaire
et instructive. Les numismates et les historiens lui sauront gré
d'avoir mis en valeur et rendu accessibles aux visiteurs et aux spé-
360
NÉCROLOGIE
cialistes les collections de monnaies et de médailles qui constituent
un des joyaux du château de Belœil.
M. H.
Pierre CLOTMAN
Le 4 juin 1960 est décédé dans sa ville natale Pierre Jean Clotrnan,
né à Alost le 20 janvier 1890. M. Clotman fut nommé correspondant
régnicole de notre Société le 4 mars 1928 et devint membre effectif
le 3 mars 1940. Il était également membre de l'Alliance Numismatique Européenne.
Pierre Clotman avait formé une collection générale de numismatique
d'une étendue considérable et comportant notamment une imposante
suite de monnaies de nos provinces. Nombre d'entre nous se souviennent certes de l'assemblée générale tenue à Alost le 7 juillet 1946.
À cette occasion, le regretté disparu fit circuler de nombreuses monnaies rares ou remarquables extraites de ses cartons. Cette présentation souleva le plus vif intérêt. Les membres présents furent, après
la réunion, reçus dans la demeure de M. et Mme Clotman-Pil, qui
leur réservèrent le plus aimable des accueils.
Du 30 mai au 6 juin 1954 se tint, en la salle du Beffroi, à Alost,
une exposition numismatique organisée par M. Clotman, au moyen
de ses collections. Les visiteurs eurent alors l'occasion de se rendre
compte de l'ampleur du matériel numismatique réuni par notre
confrère. Faut-il ajouter que cette manifestation. ouverte en présence des autorités locales et d'éminents numismates belges et étrangers, rencontra le plus vif succès.
M. Clotman a donné à notre Revue les notes suivantes: Trouvaille
de Lennick-Soint-Mortin (lez Gacsbeeckv, 82, 1930, p. 270-272; Trouvaille d' Erpe-lez- A los i, Ibid., p. 272-273; Trouvai lie de H aesdonck,
83, 1931, p. 111-112.
Signalons ici que M. Clotman avait acquis la totalité des deux
dernières trouvailles ainsi que la majeure partie de la première.
M. Clotman était ancien combattant, invalide de guerre 1914-1918.
Sa vaillante conduite au front lui valut d'être nommé chevalier de
l'Ordre de la Couronne avec glaives et chevalier de l'Ordre de Léopold
II avec glaives, et de se voir décerner la croix de guerre avec palmes
et d'autres décorations.
Ses dernières années furent assombries par la perte d'une épouse
dévouée. L'aménité de son caractère et surtout un sincère désir
d'obliger lui concilièrent de nombreux amis. Le souvenir de l'excellent confrère que fut Pierre Clotman demeurera parmi nous.
F. B.
LISTE DES MEMBRES
DE
LA
SOCIÉTÉ ROYALE DE NUMISMATIQUE
(31 décembre 1960)
PRINCIPALES ABRÉVIATIONS
B.
Br.
euro
Déc.
Dén.
Fi.
Fr.
G.
Ga.
Gl.
H.
lns.
J.
belges (depuis 18~O)
Brabant
(rnorm.) curieuses
décorations
dénéraux
Flandre
France
grecques
gauloises
glyptique
Hainaut
insignes
jetons
Lg.
Lx.
M.
Méd.
Mér.
N.
Pap.
P.-B.
R.
rel.
S.
Seign.
T.
Liège
Luxembourg
monnaies (souvent omis)
médailles
méreaux
Namur
papales
anciens Pays-Bas
romaines
(méd.) religieuses
sceaux
seigneuriales
Tournai
Membres d'honneur
S. M. le Roi Léopold III
S. A. le Prince de Ligne, château de Belœil
6. 3. 1921
29. 6. 1930
Mexnbres honoraires (1)
MM.
1.
MATTINGLY (Harold), conservateur honoraire au British Museum, CIO H. B. Mattingly Esq., 9 Missenden Road, Chesham
(Bucks., Grande-Bretagne)
(1) Le nombre des membres honoraires est limité à quinze.
10. 3. 1946
362
LISTE DES MEMBRES
2. BABELON (Jean), conservateur en chef du Cabinet des Médailles de la Bibliothèque Nationale, rue St-Guillaume, 21, Paris 6 c
3. NOE (Sydney T.), conservateur émérite des collections de
I'Amerlcan Numisrnatic Society, Broadway between 155th and
156th streets, New York 32 (N. Y., U.S.A.)
4. AMORDS BARRA (José), directeur du Gabinete Numismatico
de Cataluüa, Palacio de la Ciudadela, Parque, Barcelone (Espagne)
5. AUGUET y DURAN (Luis), directeur général de la Fabrica Nacional de Moneda y Timbre, Plaza de Colon, 4, Madrid.
6. MALECOT (Yves), directeur du Personnel et du Matériel, Ministère des Finances, Paris .
7. ENNa VAN GELDER (H.), directeur du Koninklijk Penningkabinet, Zeestraat, 71b, La Haye
5. 3. 1950
2. 3. 1952
4. 3. 1956
3. 3. 1957
Membres effectifs (1)
MM.
1. TOURNEUR (Victor), secrétaire perpétuel honor. de l'Académie
royale de Belgique, ch. de Boitsfort, 102, Bruxelles 17.
2. DE VINCI( DE DEUX ORP (Le baron), av. des Arts, 35, Bruxelles
4
3. Hoc (Marcel), conservateur en chef honoraire de la Bibliothèque royale de Belgique, rue Henri Marichal, 19, Bruxelles 5.
4. DE SCHAETZEN DE SCHAETZENHOFF (Le baron Marcel), membre du Conseil héraldique, président de l'Association royale des
Demeures historiques de Belgique, rue Royale, 87, Bruxelles 1
(Lg : M., Méd., J., Mér., Déc., Seign. ; R. et Ga. trouvées à
Tongres-S. )
5. GILLIS DE SART-TIL:\IAN (Charles), major aviateur de complément, rue Ort.élius, 5, Bruxelles 4
6. CREl\ŒR DE l\'[ONTY (Auguste), château de Pêtaheid, Hodimont-Verviers (tél. 12.764) (B., Méd. rel. xvn e-xvnrc s., F)
7. TOURNEUR (Mme Vidor), archiviste honoraire aux Archives
générales du Royaume, ch. de Boitsfort, 102, Bruxelles 17.
8. BOEYKENS (Germain), brasseur, Asper
9. LALLEMAND (Victor), docteur en médecine, av. Coghen, 47,
Bruxelles 18 (tél. 44.84.21) (Lg., Lx., N., H.)
10. CLOTMAN (Pierre), rue Courte Neuve, 10, Alost (Pays div.:
M., Méd., J., Mér., Dén.)
11. VAN DER VHEclmN (L'écuyer Paul), ch. de Bruxelles, 130,
Mons (tél. 315.36) (P.-B. mérid.)
(1) Le nombre des membres effectifs est limité à cinquante.
7. 3. 1909
5. 3. 1922
6. 3. 1927
3. 3. 1929
2. 3. 1930
1. 3. 1931
1. 3. 1936
6. 3. 1938
3. 3. 1940
10. 3. 1946
LISTE DES MEMBRES
12. BAILLION (Fernand), conservateur du Cabinet des Médailles
de la Bibliothèque Royale, rue du. Musée, 5, Bruxelles 1.
13. BOULOGNE (Germain), rue de Pérennes 67, Binche
14. DE MEES'l'ER DE BETZENBROECK (Hervé), av. Alphonse XIII,
20, Bruxelles. 18.
15. DESNEUX (Jules), docteur en médecine, rue Montoyer, 27,
Bruxelles 4 (tél. 12.64.20)
16. DE SCHAETZEN (Le baron Philippe), conservateur du Musee
provincial gallo-romain.. rue de Maestrlcht, 6, Tongres (tél.
31026) (Gallo-rom.)
17. JADOT (Jean), av. Louise, 22, Bruxelles 5(tél.l1.86.25) (XVIIIe5.:
M., Méd., J., Ins., Méd., rel., Déc. ; Mér., brux. ; S., Gl.) .
18. TERLINDEN (Le vicomte), professeur émérite à l'Université de
Louvain, rue Guimard, 15, Bruxelles 4 (tél. 12.73.22) (R.). .
19. NASTER (Paul), professeur à l'Université de Louvain, rue
de Baya" 71, Louvain (tél. 245.11) (G., R.)
20. VANDER .ELST (Charles), docteur en droit, rue Longue de
l'Hôpital, 32, Anvers (tél: 33.39.80) (H., T. ; Méd. et J. P.-B. ;
Th. Van Berckel) .
21. FOUREZ (Lucien), juge au Tribunal de 1r e Instance, rue Joseph
Hoyois, 2c, Tournai (tél. 125.13) (S. P.-B.)
12. Nowé (Henri), archiviste de la ville, 1, Krljgslaan, Gand
(tél. 532.53) (Coll. Ville de Gand)
23. COCQUYT (Marcel), av. Émile Duray, 36, Bruxelles 5
24. JANNE D'OTHÉE (Xavier), professeur ém. à l'Université de
Liège, rue de la Banque, 10, Verviers (tél. 116.83) (Lg., P.-B. :
M., MM., J.) .
25. VAN HEESVELDE (Franz), agent de change, rue de Born, 33,
Anvers
26. LACROIX (Léon), professeur à l'Université de Liège, rue des
Glacis, 153, Liège (tél. 23.06.15) (G.)
27. D'ASPREMONT LYNDEN (Le comte Geoffroy), ministre plénipotentiaire, rue Sékérl, 3, Athènes (G.)
28. BINGEN (Jean), professeur à l'Université libre de Bruxelles,
av. des Mimosas, 97, Bruxelles 15 (tél. 34.57.21) (G., R.,
Méd. et J. xvns-xvrrre s.)
29. LALLEMAND (Mlle Jacqueline), bibliothécaire au Cabinet des
Médailles de la Bibliothèque Royale, avenue Voltaire, 139,
Br~xelles 3 (tél. 16.13.54)
30. SYMOENS (René), conservateur hon. des Hypothèques, rue
St-Quentin, 69, Bruxelles 4 (tél. 33.42.88) (P.-B. mérid., B)
31. DE WALSCHE (Jules), greffier à la Cour de Cassation, rue Sallaert, 13, Bruxelles 1
32. DRESSE DE LÉBIOLES (Paul) ,docteur en phil. et lettres, avenue Franklin Roosevelt, 134, Bruxelles 5
33. FRÈRE (Hubert), notaire, rue F. Nicolay, 15, Seraing (tél.
34.07.38) (Lg.)
363
7. 3. 1948
6. 3. 1949
5. 3. 1950
2. 3. 1952
1. 3. 1953
7. 3. 1954
6. 3. 1955
4. 3. 1956
2. 3. 1958
364
LISTE DES MEMBRES
34. ROSART (Fernand), administrateur de banques, square François Riga, 26, Bruxelles 3
35. SCHINDEL (Pierre C.), docteur en sc. chim., av. de la Jonction,
60, Bruxelles 6 (tél. 44.91.60) (G., R.)
36. DE W ALSCHE (Louis), docteur en médecine, rue de la Victoire, 185, Bruxelles 6 (tél. 37.90.22) (G., Ga.)
37. BROUETTE (Émile), docteur en phil. et lett., avenue du Champeau, 4, Namur (Citadelle) (tél. 25948) (S.)
38. VAN GANSBEKE (Paul), professeur d'athénée, rue Cervantès,
35, Bruxelles 19 (tél. 43.40.82) (R.)
39. DE POTTER (L'abbé Joseph), aumônier milit. honor., rue
de la Prairie, 9, Gand
40. DE CLERCQ (Dom Grégoire, a.S.B.), bibliothêcaire-archiviste
de l'Abbaye, conservateur du Musée archéologique de Termonde. Abbaye Sts-Pierre-et-Paul, Termonde (Term., Déc.)
41. PRÉAUX (Mlle Claire), professeur à l'Université de Bruxelles,
rue de l'Abbaye, 109, Bruxelles 5 (G.)
42. HERSSENS (Willy), Heuvelstraat, 32, Boechout-Lierre (tél.
Anvers 81.25.24) (M. et J. P.-B. ; Br., Fr.)
15. 3. 1959
43. FLÉRON (Joseph), assistant en pharmacie, rue Ma Campagne,
119, Stembert (G., R., Méd.)
44. DE MEYER (Norbert-Jean), professeur d'athénée, Nieuwland,
28, Gand (P.-B. mérid., B., Lx., Congo b.)
45. VIÉIUN (Jacques), architecte, chaussée de Tournai, 212, Courtrai (tél. 217.74)
13. 3. 1960
46. MILLIAU (Edmond), docteur en sciences, av. Dauw et Defossez, 22, Leeuw-St-Pierre (R.)
47. WELLENS - DE DONDER (Mme L.), avenue Voltaire, 176, Bruxelles 3
Correspondants régnicoles (1)
MM.
1. CHARLIER (Pierre T.), ingénieur, rue Jean Jaurès, 265, Montignies-sur-Sambre
2. RENARD (Paul), avocat, rue Fabry, 14, Liège .
3. VAN BOCKRIJCK (L'abbé Albert), curé à Heppeneert (Maaseik)
(tél. Maaseik 456) (R.) .
4. DUl\IOULIN (Alexis), boulevard Ad. Max. 77, Bruxelles 1.
5. DESMAIZIÈRES (Le vlcw), château de et à Heers (Limbourg)
6. LANOTTE (Le chan. André), secrétaire de l'Évêché, Namur
7. BONNETAIN (Robert), rue de l'Écuyer, 23 Bruxelles 1 (tél.
18.06.43) (G., R., Ga. ; Méd, anc.)
(1) Le nombre des correspondants régnicoles est porté à cent.
9. 3. 1919
6. 3. 1932
5. 3. 1933
3. 3. 1935
LISTE DES MEMBRES
365
8. LECOCQ (Yvan), Iieut.vcolonel, rue cardinal Lavigerie 6, Bruxelles 4
6. 3. 1938
9. GONDRY (Maurice) général hon., rue Général Lartigue,
63, Bruxelles 15. (tél. 33.76.88) (P .-8. mérid.; Méd.
hist., J.)
10. DE JONGHE (Robert), agent de change, ch. d'Alsemberg,
604, Bruxelles 18
10. 3. 1946
11. VAN ZUYLEN (Le baron Philippe), rue de l'Abbaye, 29, Bruxelles 5
12. PIETERS (Jules), secrétaire communal de Serskamp
13. MALAISE (Oscar), conseiller à la Cour d'Appel, rue de Fétinne,
160, Liège
14. MATTHEESSEN5 (Frans), avocat, e Berkendael e, Sint-Mariaburg-lez-Anvers (tél. Kapellen 74.26.54) (Or. m. â.)
2. 3. 1947
15. VAN NECK (Hugues), journaliste, av. de la Constitution, 11,
Ganshoren
16. DECOSTER (Gaston), orfèvre, rue Royale, 102, Bruxelles 1
17. CARPENTIER (Jean), brasseur, Izegem
18. MICHAUX (Étienne), secrétaire général de société, rue de Bovenistier, 29, Remicourt (tél. 71.70.72) (B., surtout région Visé: M., Méd., Déc.)
-1.9. CASSART (Le chan, Jean), inspecteur diocésain, quai TaillePierres, 27bis, Tournai (Méd. rel.)
20. BERQUIN (Ch. R.), conserv. du Musée, Grand' Place, 8,
Nieuport (tél. 231.27) (B)
21. DALLEl\fAGNE (G. Cl.), lie, en phil. et lettres, rue des Pierres, 6,
Bruxelles 1
7. 3. 1948
22. CASTERMAN (Louis), éditeur, rue de la Tête d'Or, 7, Tournai
23. GYSELlNCK (Jean-Marie), notaire, rue du Gouvernement Provisoire, 18, Bruxelles 1 (tél. 17.02.35)
24. GRÉGOIRE (Marcel), av. Ch. Woeste, 71, Bruxelles 9
25. GOCHEL (Félix), thier des Critchions, 107, Chènée
26. DE WAELE (Jos.), pharmacien, Ankerstraat, 158, St-Nicolas
(Waas) (tél. 506) (FI., P.-B., Fr., Angl, Pap.)
27. HOLLENFELTZ (Pierre) « La Claîrière », Franse Lei, Kapellenbosch-Anvers (tél. 47.91.91)
28. Hoc (Jean), substitut de}' Auditeur militaire, rue du professeur
Mahaim, 51, Cointe (Sclessin)
29. DE MARTELAERE (René), rue Willem Eekelers, 13, Anvers (Fr.)
30. KËSTERS (Mgr Hubert), vicaire général de l'Évêché de Liège,
rue de l'Évêché, 12, Liège (P.-B., Lg.)
31. DANCKAERS (Charles), pharmacien-chimiste, ch. de Merchtem, 27, Wemmel
4. 3. 1951
32. COPIN (Jean), pharmacien chimiste, rue de Cureghern, 1, Bruxelles 1 (tél. 12.28.88) (B. allem., russ.)
33. COLIN (Albert), contrôleur principal des Douanes, 79, av.
Émile Max, Bruxelles 4
2. 3. 1952
366
34.
35.
36.
37.
38.
39.
40.
41.
42.
43.
44.
45.
46.
47.
48.
49.
50.
51.
52.
53.
54.
55.
56.
57.
LISTE DES MEMBRES
(Jacques), docteur en médecine, square Ambiorix, 6,
Bruxelles 4 (tél. 33.62.95) (mod. cuivre)
DE BAECI{ (Paul), directeur de banque, av. St-Antoine, 81,
Sint-Mariaburg-lez-Anvers (tél. 74.30.13 et 74.30.19) (FI., Br.
B., Fr.)
DE LIMBURG STlI'tUM (Le comte Thierry), château de et à Huldenberg (tél. 57.71.06) (Limbourg s/Ia Lenne) .
VAN EASTELAER (André), docteur en médecine, square Joséphine-Charlotte, 18, Bruxelles 15 (tél. 70.41.89) (B.)
MERTENS (Joris), instituteur, chaussée de Boom, 255/21, Anvers (tél. 37.32.16) (billets allemands 1914-24)
VANDERMEER (Justin), assureur, rue des Pêcheurs, 51, Blankenberge
SJI,WLDEREN (Luc H.), attaché au Ministère des Affaires Étrangères, 1, rue de Belgrade, Paris 7 e
DE COOMAN (P.), Kerkhofstraat, 5, Meerbeke (Ninove)
BOURLET (Mme A.), boulev, Frère-Orban, 92, Gand (G. R.).
CLABAU (Valère), comptable, pl. des Chasseurs ardennais, 16,
Bruxelles 4
CAMBIEN (Victor), administrateur de banque, Hoog Mosscher,
83 Kortrijk (B. Fr.)
BAERTEN (Jean), aspirant au F.N.R.S., rue Royale, 121,
Bruxelles 1
MANNOY (Albert), architecte, B. P. 2122, Léopoldville (Congo)
(B., Lg., Fr.)
LEVA (Charles), industriel, av. de Tervuren, 383, Bruxelles 15
MARÉCHAL (Albert), avocat, pl. C. Meunier, 2, Bruxelles 18
DE GROOTE (Paul), commissaire européen de l'Euratom, Dieweg, 294, Bruxelles 18
CARLIER (Maurice), chef honor. du Service du Contentieux de
la Commune d'Ixelles, rue Marie-Henriette, 49, Bruxelles 5
(B., r-., en or)
AUSSELET (Lucien), avocat, quai de Brabant, 22, Charleroi
(Fr.)
BRUYNINCKX (François), industriel, rue du Mont-St-Alban, 47,
Bruxelles 2
MARÉCHAL (Maximilien), pharmacien, rue de l'Église, 16,
Eupen (B. Fr. Lg.)
MAY (Fréd.), avocat, avenue Hamoir, 60, Bruxelles 18
LEVIE (Henry), agent de change, rue du Congrès, 27, Bruxelles 1
TOLLENAERE (Charly), commandant pensionné, rue Général Gratry, 117, Bruxelles 4.
BREGENTZER (J. J.), délégué de la Banque de la Société Générale de Belgique, ~ Le Bocage
Chemin de Bethléem, 3,
Hyon-Mons
CORNET (G.), rue Pont de la Halle, 2, Verviers
STIBBE
ij,
58.
6. 3. 1955
4. 3. 1956
3. 3. 1957
2. 3. 1958
15. 3. 1959
367
LISTE DES MEMBRES
59. DANHIEUX (Luc), archiviste de l'État à Bruges, av. MarieJosé, 14, Blankenberge
60. HACKENS (Tony), lie. en phil. et lettres, Promenade, 9,
Hergenrath
13. 3. 1960
Correspondants étrangers (1)
MM.
~
1. HUBER (R.), ingénieur, rue des Récollets Anglais, 13. Douai
(Nord, France) (tél. Douai 186) (Fr., mailles; Méd. Fr., B.;
Mér. FI.)
2. SCHULMAN (Jacques), numismate, Keizersgracht, 448, Amsterdam
3. FRANCESCHI (Bartolomeo), numismate, rue de la Croix de Fer,
10, Bruxelles 1
4. BEELAERTS VAN BLOKLAND (Le Jkhr M. A.), Waalsdorperweg, 165, La Haye
5. SCHNEIDER (Herbert), 16, rue Alfred Cools, Anvers (tél.
39.64.21) (Or. Angl., Br., FI.)
6. COLBERT DE BEAULIEU (J.-B.), docteur en médecine, maître
de recherches au C.N.R.S., av. Palissy, 12, Joinville-le-Pont
(Seine, Fr.) (Ga.)
7. GRIERSON (Philippe), professeur d'Université, Gonville and
Caïus Collège, Cambridge (Angleterre)
8. JONGlŒES (J. H.), professeur à l'Université d'Utrecht, Drift,
25, Utrecht (Pays-Bas) (G.)
9. SCHULMAN (Hans), numismate, 545 Fifth Avenue, New York
17 (N. Y. U.S.A.) (Amér., lat. Ind., Can., CUI'. et indig.).
10. CARN (Herbert A.), docteur en philosophie, numismate,
Malzgasse 25, Bâle (G., R.)
11. BOURGEY (Ërn.), numismate, rue Drouot, 7, Paris ge
12. CREPY (Max), président de la Société de Numismatique du
Nord, rue du Lazaro, 25, Marcq-en-Barœul (Nord, France)
(Méd. Renaiss., Gl.)
[3. THOMPSON (J. D. Anthony), attaché au Heberden Coin Room,
Ashmolean Museum, Oxford (XVIe S. rapp. Angl. et P.-B.)
14. PEREKHRIST (Peter M.), ing., industrial chemlst, cio Davis
Gelatine (Australia) Pty. Ltd., Spring Street, Botany, Sydney,
N.S.W. (Australie)
15. LAFOLIE (Paul), industriel, rue Chapon, 23, Paris ge
16. CABINET DES MÉDAILLES de la Bibliothèque Nationale, rue de
Richelieu, 58, Paris 2 c
18. 3. 1926
17. 10. 1945
14. 2. 1947
5. 3. 1947
12.6. 1948
25. 2. 1949
23. 4. 1949
20. 5. 1949
27. 7. 1949
(1) Le nombre des correspondants étrangers est limité à cent.
4. 3. 1951
2. 3. 1952
1. 3. 1953
368
LISTE DES MEMBRES
17. GRICOURT (Jean), avenue Pottier, 91, Lambersart (Nord,
France, (R.)
18. SEFERIADES (Euripide S.), orfèvre, rue Praxitèle, 9, Athènes
(Grèce)
7. 3.
19. LABARRE DE RAILLICOURT (Dominique), étud. à l'École du
Louvre, rue Émile-Dubois, 23, Paris 14"
20. BERGHAUS (Dr. Peter), assistant scient. au Westfalisches Landesmuseum, Domplatz, 10, MunsterfWestph. (Allemagne)
21. POCHE (Adolphe), docteur en médecine, Alep (Syrie)
22. PANVINI ROSATI (dott. M. Franco), directeur de la Soprintendenza aile Antichîtà, Piazza delle Finanze, 1, Rome 1
6. 3.
23. KAPAMADJI (Mme Nadia), directrice de la Maison Florange et
Cie, rue de la Banque, 17, Paris 2 e
24. MORIN (Mm" Paulette), rue Grande, 26, Fontainebleau (Seineet-Marne, France)
25. KIRCHACKER (Camille), Place de la République, 1, Soissons,
(Aisne, France)
26. PARENT (Jean), avenue du Roule, 106, Neuilly-sur-Seine
(Seine, France)
27. CHEVILLON (Pierre), rue de Kronstadt, 16, Garches (Seineet-Oise, France)
28. -BALOG (Paul), docteur en médecine, rue Soliman Pacha, 34,
Le Caire
4. 3.
29. BASTIEN (Pierre), docteur en médecine, trésorier de la Soc. Fr.
Nurn., av. Adolphe Geeraert; 31, Malo-les-Balns (Nord, France)
30. RAYMOND (Miss Doris), The University of Mississippi, Box 95,
358 Vivian St., Oxford (Mississippi, U.S.A.)
3. 3.
31. GILLESPIE (J. D.), attorney at Law, New Smyrna Beach (Florida, U.S.A.)
32. VON AULOCK (H.), Istanbul-Arnavutkôy, Set Sokak 12 (Turquie)
33. DUPLESSY (Jean), diplômé de l'École des Hautes-Études,
allée du Bel-Air, 9, Clamart (Seine, France)
2. 3.
34. LEFÈVRE (Georges), docteur en médecine, rue de Paradis, 57,
Paris io- (G., R., Ga)
35. PFLAU~f (H. G.), rue Poulletier, 8, Paris 4 e (R.)
36. BOUTIN (Serge), rue des Petits-Champs, 7, Paris 1.
15. 3.
37. WATEAU (André), directeur d'école, Lumigny (Seine-etMarne, France)
38. ARESE (Comte Franco), docteur en droit, av. Franklin D.
Roosevelt, 140, Bruxelles 5
13. 3.
Bureau de la Société pour les années 1958 à 1960
Président d'honneur
Président honoraire
Président
M. Victor TOURNEUR.
M. Marcel Hoc.
M. le Dr Jules DESNEUX.
1954
1955
1956
1957
1958
1959
1960
LISTE DES MEMBRES
Vice-Prés iâen l
Secrétaire
Trésorier
Contrôleur
• M.
M.
M.
M.
Paul NASTER.
Fernand BAILLION.
Jean JADOT.
Charles VANDER ELST.
Comnrission de la Revue pour les années 1958 à 1960
MM. Marcel Hoc.
Dr Jules DESNEUX.
Paul NASTER.
Mlle Jacqueline LALLEMAND.
369
TABLE DES MATIÈRES
MÉMOIRES
DESNEUX, Sur quelques représentations du (l lion à la
proie» en glyptique et en numismatique antiques (pl. lIn
Jacqueline LALLEMAND, Trésor d'antoniniens à Sterrebeek:
Caracalla-Émilien. Avec un appendice par Betty GUALBERT (pl. III)
Mme G. FAIDER-FEYTMANS, Trésor d'antoniniens à Howardries: Élagabale-Postume. Avec un appendice par Marcel
AMAND (pl. IV)
Marcel THIRION, Les trésors de sesterces d'Elverdinge et de Werken. Les imitations des bronzes de Postume et la circulation
du bronze au II le siècle (pl. V-VIII)
Pierre BASTIEN et Hélène HUVELIN, Trésor d' « anloniniani 1)
à la Bulle de Warlencourt: de Valérien à Aurélien (pl.
IX-X)
Henry LONGUET, Une trouvaille de monnaies des Paléologues
(pl. X 1-X 1II)
Christian MEERT. Les monnaies mérovingiennes de l'atelier de
Dinanl (pl. X IV)
Marcel Hoc, Le cours et le marquage des réaux d'Espagne et de
.
Mexique aux Pays-Bas (pl. XV)
Liliane WELLENS - DE DONDER, Documents inédits relatifs à
Jacques Jonqhelinck
Mme M. TOURNEUR-NICODÈME, Les sceaux de Charles Quint pour
-le Brabant (pl. XVI-XVII)
Jules
MÉLANGES
Notes et documents..--- Imitation d'un sesterce des Antonins provenant de la Sambre à Namur, par MM. L. ELOY
et M. TUIRION. - Quelques monnaies romaines d'Antioche;
étude de la direction des revers, par M. E. MILLIAU. - Le pre-
5
21
61
81
199
243
267
285
295
307
mier exemplaire connu du staière d'or de Vercingétorix, par le
Dr J.-B. COLBERT DE BEAULIEU. Une médaille ueruiéloise
énigmatique du XVIIe siècle, par M. J. FLÉRON. - Médaille décernée à un Dinantais en 1830, par M. Chr. MEERT. La médaille de la « Confrérie folklorique du Chal Volant) à
Verviers, par M. J. FLÉRON. - Les bons de caisse de 1914
de la ville de Dinant, par M. Chr. MEERT .
311
Trouvailles. - Trouvaille d'une monnaie des Fatimites à Dourbes (Namur), par M. M. TH IR ION
334
Faits divers..- Exposition « L'Antiquité vivanle 1) à la 1\1aison
des Arls, par Mlle J. LALLEMAND. - Assemblée générale de
l'association irüernationale des Numismates Professionnels,
par M. H. A. CAHN
335
Bibliographie. - R. GUPIENIEC, Biblioqratia Numizmatyki
Polskie] za lata 1945-1957, par M. P. NASTER. - P. NASTER,
La collection Lucien de Hirseh. Catalogue des monnaies grecques, par M. L LACROIX. - A Guide lo the Principal Coins
o] the Greeks [rom circ. 700 B. C. to .4.. D. 270. - E. GABRICI,
Problemi di numismatica greca della Sicilia e Maqna Grecia,
par M. P. NASTER. - J. D. BRECKENRIDGE, The Numismalic
Iconography of Justinien II (685-695, 705-711 A. D.), par
M. F. BAILLION. --. G. ALBRECHT, Das Mtinzuiescn im niederlotbrinqischeti und [riesischen Raum Dom 10. bis zum beginnenden 12. Jahrhundert, par M. M. Hoc. - H. ENNO VAN
GELDER
M. Hoc, Les monnaies des Pays-Bas bourguignons
et espagnols 1434-1713. Répertoire général, par M. F. BAILLION.
- J. P. \V. A. SMIT, De brabantsche beelden. en teekens van
recht, par Mme M. TOURNEUR-NICODÈME.
337
et
SOCIÉTÉ ROYALE DE NUMISMATIQUE
Extraits des procès-verbaux. - Assemblée générale tenue à
AnDers le 14 juin 1959. - Séance tenue à la Bibliothèque
royale à Bruxelles, le samedi 23 janvier 1960. - Assemblée
générale tenue à Bruxelles, au Palais des Académies, le 13 mars
196(). - Séance tenue à la Bibliothèque royale à Bruxelles,
le samedi 21 mai 1960
Nécrologie. - Le Prince de Ligne, par M. M. Hoc. - Pierre
Clotman, par M. F. BAILLION
Liste des membres
Table des matières
351
359
361
371