S`attaquer à la dégradation et à la désertification des terres

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S`attaquer à la dégradation et à la désertification des terres
S’attaquer à la dégradation et à la
désertification des terres
PARTENARIAT
FEM-FIDA
Quelques chiffres:
1 035 millions d’hectares (ha) sont
touchés par la dégradation des sols
causée par l’homme. Sur ce total:
45% sont touchés par l’érosion
hydrique
42% par l’érosion éolienne
10% par la détérioration chimique et
3% par la détérioration physique
de la structure du sol
L’érosion hydrique est la principale forme de
dégradation dans les zones semi-arides et la
région subhumide sèche, tandis que l’érosion
éolienne domine dans la zone aride.
La plus vaste des superficies touchées se
trouve en Asie et dans le Pacifique, avec
environ 550 millions d’hectares. En
Afrique, on estime que 500 millions
d’hectares ont subi une dégradation depuis
1950 environ, portant sur 65% des terres
agricoles de la région. La dégradation des
terres concerne quelque 300 millions
d’hectares en Amérique latine. En Europe,
157 millions d’hectares souffrent de
l’érosion hydrique et éolienne uniquement.
En Amérique du Nord, environ 95 millions
d’hectares sont touchés.
La Chine a perdu au cours de la période
1957-1990 des terres arables d’une
superficie égale à celle de toutes les
terres de culture d’Allemagne, du
Danemark, de France et des Pays-Bas
réunies, principalement suite à la
dégradation des terres.
La désertification
un problème
d’ampleur mondiale
La désertification* se produit dans les terres arides, qui occupent le tiers des
surfaces émergées de la planète dans plus de 110 pays. Elle influe sur la vie
de 500 000 habitants environ auxquels on a donné le nom de réfugiés
écologiques et qui comptent bon nombre des populations les plus pauvres et
les plus marginalisées du monde. Chaque année, 12 millions d’hectares sont
gagnés par le désert, soit une superficie qui suffirait à produire 20 millions de
tonnes de céréales.
La dégradation des terres, en revanche, met en péril des moyens de
subsistance d’un milliard d’habitants de la planète. Causée par la
surexploitation des terres, le surpâturage, le déboisement et l’irrigation
inefficace, elle touche une superficie estimée à 20% des terres arides du
monde, comparable à celle de la Chine.
Lutter contre la désertification, et contre la dégradation des terres en général,
est un combat qu’il faut gagner. La désertification est souvent le résultat de
l’activité de l’homme et peut donc être prévenue ou enrayée par l’être
humain. De par son étendue, la désertification est un problème d’ampleur
mondiale auquel il faut donc s’attaquer par un partenariat mondial. La
présente brochure traite de la formation d’un partenariat entre le Fonds pour
l’environnement mondial (FEM) et le Fonds international de développement
agricole (FIDA).
* La Convention des Nations Unies sur la lutte contre la désertification définit
la désertification comme «la dégradation des terres dans les zones arides,
semi-arides et subhumides sèches par suite de divers facteurs, parmi
lequels les variations climatiques et les activités humaines».
Le partenariat
FEM-FIDA
Le FEM comme le FIDA souscrivent sans réserve au principe du partenariat. Ils
considèrent que la collaboration stratégique, axée sur un objectif commun,
élargit la portée et l’impact des activités visant à améliorer l’environnement
mondial et s’attaque à la dégradation des terres dans le cadre du
développement durable. Par des partenariats, ces deux organismes peuvent
bénéficier des perspectives et d’une expérience qui s’étendent au-delà de
leurs horizons, mobiliser des ressources additionnelles et unir leurs forces
pour inciter l’action internationale à atteindre les objectifs mondiaux en
matière d’environnement.
Au cours de la dernière décennie, le FEM s’est affirmé en tant que catalyseur
important des activités en faveur de l’environnement mondial. Il avait été créé
pour relier les enjeux locaux et mondiaux en matière d’environnement et pour
unir les efforts nationaux et internationaux tendant à préserver
l’environnement mondial. Étant la seule source de financement issue de la
Conférence des Nations Unies sur l’environnement et le développement tenue
à Rio de Janeiro en 1992, le FEM a pour centres d’intérêt la biodiversité, le
changement climatique, les eaux internationales, l’appauvrissement de la
couche d’ozone, les polluants organiques persistants et la prévention de la
dégradation des terres ainsi que la lutte contre ce phénomène.
Le FIDA, quant à lui, est l’unique organisme des Nations Unies qui ait pour
mission exclusive de réduire la pauvreté et de promouvoir la sécurité
alimentaire des ménages en milieu rural. Il s’attache en priorité à encourager
la gestion communautaire des ressources naturelles et à cibler les
populations les plus déshéritées de la planète, spécialement en Afrique.
Dégradation des sols par région dans les terres arides
touchées ( a n n é e s 9 0 ) en million d'hectares
Amérique du Nord
Amérique du Sud
Érosion
hydrique
Érosion
éolienne
Détérioration Détérioration
chimique
physique
Total
38,4
37,8
2,2
1,0
79,4
34,7
26,9
17,0
0,4
79,0
Europe
48,1
38,6
4,1
8,6
99,4
Afrique
119,1
159,9
26,5
13,9
319,4
Asie
Australasie
157,5
153,2
50,2
9,6
370,5
69,6
16,0
0,6
1,2
87,4
Total
467,4
432,4
100,7
34,7
1 035,2
Source: PNUE
Dégradation des sols par degré dans les terres arides
touchées ( a n n é e s 9 0 ) en million d'hectares
Érosion
hydrique
Légère
Modérée
Forte
Extrême
Total
Érosion
éolienne
Détérioration Détérioration
chimique
physique
Total
175,1
197,2
44,3
10,8
427,3
208,5
215,4
31,4
15,0
470,3
79,0
18,0
24,2
8,9
130,1
4,8
1,8
0,8
0,0
7,5
467,4
432,4
100,7
34,7
1 035,2
Source: PNUE
Accueillant le Mécanisme mondial, auquel la Convention des Nations Unies
relative à la lutte contre la désertification (CCD) a confié certaines tâches, le
FIDA est particulièrement bien placé pour relier les projets traitant de la
dégradation des terres, qui sont bénéfiques pour l’environnement mondial,
aux activités de lutte contre la pauvreté et de développement.
Le FEM comme le FIDA sont connus pour leurs programmes novateurs,
rentables et reproductibles. Les dons de 4,2 milliards de USD apportés par le
FEM ont permis de mobiliser un financement additionnel de 11 milliards de
USD en faveur de plus de 1 000 projets dans 160 pays en développement. Les
3,5 milliards de USD engagés par le FIDA ont soutenu la mise en valeur des
terres arides et la lutte contre la dégradation des terres dans 115 pays.
Ainsi, lorsque le Conseil du FEM a élargi en 1999 les possibilités pour d’autres
organismes de collaborer à des projets du FEM, une alliance entre le FEM et le
FIDA s’est imposée tout naturellement. Le FIDA collabore de longue date avec
deux organismes d’exécution du FEM, le Programme des Nations Unies pour
le développement et la Banque mondiale, et a œuvré de concert avec un
troisième, le Programme des Nations Unies pour l’environnement, à des
projets essentiels portant sur la dégradation des terres. Le Partenariat avec le
FIDA permet au FEM de consolider son portefeuille, d’accorder une attention
renouvelée aux petits pays d’Afrique où la dégradation des terres est plus
prononcée et de stimuler le renforcement des capacités pour protéger
l’environnement mondial. Dans un monde où il faut nourrir chaque année 90
millions d’habitants de plus sans détruire les ressources naturelles sur
lesquelles repose leur production vivrière future, le partenariat entre le FEM et
le FIDA ne peut qu’être bénéfique pour tous.
Banque mondiale
Exemples de collaboration
FEM-FIDA
S’occuper de la dégradation au Rwanda. Près de la moitié des terres de culture du Rwanda
souffrent d’une dégradation modérée à prononcée. Les deux tiers sont acides et épuisées, mais continuent
d’être cultivées parce que les paysans n’ont pas d’autre endroit où aller et ne peuvent se permettre de
laisser la terre en jachère. En partie à cause du génocide, des déplacements et des rapatriements récents,
les zones boisées ont perdu près de la moitié de leur superficie en moins d’une décennie.
Le Programme de soutien au secteur rural de ce pays aidera à régénérer 4 000 ha des terres humides
en culture qui sont les plus fortement dégradées – 80% de la superficie totale de 5 000 ha a besoin d’être
régénérée. Avec le financement du FEM, le FIDA aide à créer un système d’information sur la
biodiversité qui détectera les changements intervenus dans la situation physique, écologique et
socioéconomique des écosystèmes critiques et de leurs alentours sur lesquels le programme est réalisé.
La conservation et l’utilisation durable des ressources naturelles seront encouragées par une gestion
intégrée de l’écosystème à assise communautaire. Ce type de gestion joue un rôle capital dans les
systèmes de subsistance ruraux et offre une protection pour une variété de ressources biologiques d’un
grand intérêt pour le monde entier.
S’attaquer à la pauvreté au Honduras. Le Honduras, dont 75% de la population vit au-dessous
du seuil de pauvreté, vient au troisième rang des pays d’Amérique latine par la pauvreté. L’étendue de
la pauvreté rurale résulte en grande partie de l’utilisation non durable des sols et des ressources
végétales, qui aboutit à la dégradation de la structure et des fonctions de l’écosystème, à une baisse de
la productivité, à l’insécurité alimentaire et à une vulnérabilité accrue aux extrêmes climatiques et à
d’autres phénomènes. Les politiques et lois en vigueur avant les années 90 avaient encouragé le
déboisement et, en pratique, une mauvaise gestion des sols et de l’eau.
Le Programme national de développement local (PRONADEL) réalisé par le Ministère de l’agriculture et
financé par le FIDA et le FEM vise à réduire la pauvreté rurale et à promouvoir la gestion durable des
ressources naturelles locales. Ce programme pilotera une gestion intégrée des écosystèmes et des bassins
hydrographiques visant au développement rural durable dans trois régions du Honduras. Ses principaux
objectifs seront, notamment, la fixation du carbone, la conservation d’une biodiversité d’importance
mondiale et la protection des ressources hydrologiques nationales et internationales dans ces trois
régions. Ce programme servira aussi de modèle aux activités réalisées en dehors des zones protégées dans
tout le couloir biologique méso-américain qui englobe l’Amérique centrale et une partie du Mexique.
Superficie globale
Superficie totale:
13 049 millions d'hectares
La Convention sur la lutte
contre la désertification
et le Mécanisme mondial
39,2%
13,6%
7,5%
12,1%
17,7%
9,9%
Humide
Froide
Hyperaride
Aride
Semi-aride
Subhumide sèche
Source: PNUE
La CCD vise à lutter contre la désertification et à atténuer les effets de la sécheresse,
spécialement en Afrique. Elle reconnaît que ce sont les habitants des terres arides
eux-mêmes qui sont les principaux acteurs de la lutte contre la désertification et
qu’il faut au préalable éliminer la pauvreté pour qu’elle réussisse. La Convention
est entrée en vigueur en décembre 1996 et aujourd’hui 179 pays l’ont reconnue
comme un cadre ayant force obligatoire pour s’attaquer à la dégradation des terres
et promouvoir le développement durable dans les écosystèmes fragiles. Le
Mécanisme mondial a été créé par la Convention pour «encourager les actions
conduisant à la mobilisation et à l'acheminement, au profit des pays en
développement touchés Parties, de ressources financières importantes, notamment
pour le transfert de technologie, sous forme de dons et/ou à des conditions de
faveur ou à d'autres conditions». Étant donné que le FEM ne couvre que les coûts
différentiels des activités visant à améliorer l’environnement mondial, l’aide au
développement est une importante source de financement. Le Mécanisme mondial
offre donc une occasion unique d’aider les pays en développement à mobiliser des
fonds complémentaires auprès d’organismes bilatéraux et multilatéraux de
développement autres que le FEM pour financer les composantes de développement
des projets de gestion durable des terres.
Aller de l’avant
pour relever le
défi posé par la
désertification
Deux démarches importantes devraient concrétiser à bref délai le partenariat
FEM-FIDA pour lutter contre la désertification. La première réside dans une
collaboration accrue entre le FEM, le Secrétariat de la CCD, le Mécanisme
mondial créé en vertu de cette Convention et, bien entendu, le FIDA, en sa
qualité d’hôte du Mécanisme mondial et de chef de file de cette entreprise
planétaire. La seconde initiative est une recommandation du Conseil du FEM
tendant à faire approuver la dégradation des terres en tant que nouveau
domaine d’activité du FEM. Cette recommandation sera étudiée lors de
l’assemblée du FEM, qui se tiendra en Chine en octobre 2002.
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Préparé par le FIDA et le FEM - Produit par Équipe publications du FIDA - Mise en page Silvia Persi
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Toutes les photos proviennent du FIDA (G. Bizzarri, A. Conti, L. Dematteis, R. Faidutti, R. Grossman, A. Hossein,
S. Nimeh, J. Spaull, et H. Wagner) et de la Banque mondiale.