dossier conduites forcées

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dossier conduites forcées
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N° 50 - Janvier 2013
FLASH
DOSSIER CONDUITES FORCÉES
GROUPE SADE
LA SADE ET LES CONDUITES
FORCÉES
L
e plus souvent en acier soudé, les conduites forcées qui alimentent les centrales hydroélectriques entrent clairement dans les compétences de la SADE. En France, et dans ce
domaine, EDF est sans conteste le plus important maître d’ouvrage : s’y joignent de nombreux particuliers et industriels, qui possèdent et exploitent des centrales de production hydroélectrique. Autant d’acteurs auxquels la SADE est à même d’apporter des solutions pour la
pose, l’entretien ou le renouvellement de telles conduites, apparentes ou enterrées, installées
pour l’essentiel en environnement accidenté et sensible.
Ces derniers mois, la SADE est intervenue sur 3 conduites forcées. Trois chantiers à fortes spécificités pour lesquels elle a su mobiliser toutes les compétences et moyens nécessaires pour
répondre aux défis proposés.
LYON
LA SADE EN FORCE, EN FINESSE
ET EN RÉACTIVITÉ
C
’
est dans la région où l’énergie hydraulique a été exploitée pour la première fois à l’échelle
industrielle, plus précisément à Chapareillan (38) dans le massif de la Chartreuse, que
la SADE a procédé pour le compte d’EDF au renouvellement de 795 m d’une conduite forcée en acier de Ø 350 mm datant de 1894.
“Ces travaux sont dans la continuité d’une opération de renouvellement de 160 m que nous avions réalisée en 2010, précise
Adrien GUGLIELMI, Chef du Centre de travaux de Grenoble. EDF,
le maître d’ouvrage, et Hydrostadium, le maître d’œuvre, procèdent au renouvellement de cette conduite par tronçons. En
2010, nous étions en amont de la route départementale 285 ;
cette fois nous sommes en aval, sur un terrain autrement plus
complexe, car forestier,
pentu et argileux, avec
la présence permanente d’eaux souterraines”.
Un contexte glissant et
boueux que les équipes
de la SADE ont dû gérer
quotidiennement, avec
une météo souvent
défavorable entre juillet
et décembre 2012.
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Flash Sade 50 • Janvier 2013
Un contexte difficile qui a nécessité force
et finesse d’action
“Après avoir créé une piste, nous avons déposé le tronçon à
renouveler dans son intégralité. Il était enterré sur 675 m et en
aérien sur 120 m. Une découpe opérée par sections de 6 m, à
l’aide d’une pelle équipée d’une pince hydraulique. Autant d’éléments, pour un poids total de 60 t, transportés jusqu’à la route
et chargés sur les camions d’un sous-traitant, mandaté par EDF
pour leur récupération. Pendant la dépose, la présence
d’amiante et de plomb conduisit à appliquer des procédures
strictes de traitement”.
La phase de dépose réalisée, est venue celle de la mise en place
de la nouvelle conduite.
“Nous avons posé en tranchée 675 m de fonte Ø 350 mm universal
VE avec cordons de soudure. Sur ce linéaire, 14 coudes ont été
installés pour autant de changements de direction. Pour les
120 m de conduite aérienne, nous avons utilisé de l’acier
Ø 355 mm de 6 mm d’épaisseur et revêtu de peinture de protection. Des tuyaux soudés avec des emboitements à joint E. L’ensemble des canalisations a subi un essai de pression à 46 bar”.
En cas de difficultés imprévisibles, la
SADE sait mobiliser tous ses moyens
“
Pour la section aérienne de la conduite, les équipes de la SADE
ont dû dimensionner et construire, sans supplément de délai,
de nouveaux supports, les pilettes d’époque, montées en pierres,
n’étant plus aptes.
Un contexte
glissant et boueux
que les équipes de
la SADE ont dû gérer
quotidiennement
La simple reprise du sommet des
pilettes, telle qu’elle était prévue au
marché, s’est révélée impossible. Nous
avons donc dû créer, sur 15 m, 2 supports ancrés par des micro-pieux et, sur
100 m, des pilettes en béton armé avec
appuis glissants. Des ouvrages pour lesquels la contribution de la Direction des
Etudes, et notamment celle de Maxime HELIOT, Ingénieur Responsable tuyauterie, a été décisive. Les plans et notes de calcul
ont été produits en très peu de temps et validés par le maître d’œuvre.
”
Un peu d’histoire
■ On doit, à Aristide BERGÈS (1833-1904),
la conversion à l’échelle industrielle de
la force hydraulique en énergie.
Une ressource qu’il sera le premier à
qualifier de houille blanche.
Voici ce qu’il en dit à l’exposition universelle de Paris de
1889 : “Les glaciers des montagnes peuvent, étant exploités
en forces motrices, être pour leur région et pour l'État des
richesses aussi précieuses que la houille des profondeurs.
Lorsqu'on regarde la source des milliers de chevaux ainsi
obtenus et leur puissant service, les glaciers ne sont plus
des glaciers ; c'est la mine de la houille blanche à laquelle on
puise, et combien préférable à l'autre”.
Connaissez-vous la micro-berlinoise ?
Sur 25 m, nous avons dû conforter une paroi le long de la piste
forestière. La technique de la micro-berlinoise a été retenue. En
bref, nous avons implanté verticalement tous les mètres des
tubes en acier remplis d’une armature et de coulis de ciment,
et entre lesquels nous avons réalisé des parements en béton
projeté, ancrés horizontalement tous les 2 mètres. Un type d’ouvrage intéressant... et pas si fréquent dans nos métiers.
Un chantier technique et difficile comme
la SADE sait les traiter
Au-delà des opérations classiques, de tels chantiers, techniques
et difficiles, sont la raison même d’exister de la SADE. Une entreprise qui propose et met en œuvre des solutions toujours adaptées et souvent innovantes ; une entreprise capable de mobiliser
en peu de temps des compétences et des moyens techniques
importants. Sur ce chantier, tous les intervenants SADE ont été
les garants de l’ensemble de ces capacités, qui
font de la SADE une
entreprise de référence
dans ses domaines d’intervention.
Une entreprise sur
laquelle de grands opérateurs, comme EDF, et
d'importantes structures d’ingénierie,
comme Hydrostadium,
savent pouvoir compter
partout et en toutes circonstances.
Janvier 2013 • Flash Sade 50
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DOSSIER CONDUITES FORCÉES
SUD / OUEST / ETUDES
CONDUITE FORCÉE EDF :
PREMIÈRE COLLABORATION SADE / CIH
D
ès sa création en 1946, EDF a créé en son sein une ingénierie hydraulique destinée à
répondre à ses besoins en matière de conception et de construction d’ouvrages de production hydroélectrique, mais aussi à même d’assurer un appui technique à leur exploitation. Attaché à la Direction Production Ingénierie d’EDF et fort de plus de 60 années d’expertise,
ce Centre d’Ingénierie Hydraulique (CIH) est notamment au service du parc d’exploitation d’EDF
constitué de 239 barrages et 461 centrales pour une puissance totale de 20 300 MW.
Dans le panorama de ces installations, se trouvent de nombreuses conduites forcées. Non loin de Saint-Sauveur-sur-Tinée
(06), dans la vallée du même nom, EDF, en tant que maître d’ouvrage, et le CIH, de maître d’œuvre, ont confié à la SADE un chantier complexe sur l’une d’elles, de Ø 800 mm et en acier soudé,
qui à cet endroit franchit l’étroite vallée en siphon.
Un chantier doublement complexe : il s’agit sur le versant amont
de reconstituer son canal de débit de fuite et sur l’aval d’en remplacer 40 m.
Côté amont, la conduite descend le long de la montagne sur une
longueur de 260 m pour une dénivelée de 130 m ; et après avoir
franchi la Tinée, posée sur des supports, et la route qui la borde,
en souterrain, elle remonte côté aval sur une longueur de 200 m
avec une dénivelée de 127 m ; là, elle s’enfonce dans la montagne, dans une galerie creusée. Coté amont, à son point haut,
elle est alimentée à flanc de montagne par le canal de la Vionène,
un ouvrage à ciel ouvert dont l’éventuel excédent, à cet endroit,
doit être géré. C’est le rôle du canal de débit de fuite : une
conduite qui descend parallèlement à la conduite forcée, et qui
se déverse, à proximité du lit de la Tinée, dans un ouvrage brise
charge, afin de ne pas en perturber le cours.
Le décor étant planté, voici quelques détails sur ce chantier que
nous livre Benjamin COURANT.
Pascal GRAS,
Directeur du Centre
de travaux de Nice
■ En 2010, et pour le compte du tandem
EDF/CIH, nous avions posé une vanne de
Ø 800 sur une conduite forcée à SaintSauveur-sur-Tinée. Au cours de l’opération, nous avions déjà
utilisé l’héliportage, qui avait donné toute satisfaction à notre
client. Depuis, et afin de faire reconnaître la SADE par le CIH
comme un canalisateur et un génie-civiliste tout-terrain, je les
ai conviés à visiter nos chantiers dans la Vésubie. C’est ainsi
qu’EDF et le CIH nous consultèrent pour ce projet. En
remportant cette consultation et en réalisant ce chantier avec
succès, nous sommes entrés dans le petit cercle des
entreprises habilitées à travailler pour eux sur les conduites
forcées. Ils viennent d’ailleurs de nous consulter pour deux
nouveaux projets très techniques.
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“D’un côté comme de l’autre, compte tenu des difficultés d’accès
et des pentes, tous nos matériels et matériaux ont été acheminés par héliportage, à raison d’1 t de charge utile maximum par
voyage. Cette contrainte nous conduisit à démonter certains
équipements au sol et à les remonter en haut. Une pelle araignée
a notamment été utilisée pour poser en tranchée le canal de
débit de fuite. Une conduite en PEhd de Ø 280 mm, dimensionnée
par la Direction des Etudes, a été posée en tranchée, de haut
en bas, par nos cordistes venus spécialement de Bretagne.
Une équipe spécialisée a également été mise à contribution pour
le remplacement des 40 m de conduite forcée, côté aval, dans
un environnement cerné par le vide. Nous avons réhabilité au
cours de l’opération certains des supports existants et créé d’autres, selon les prescriptions de la Direction des Etudes. Les
tuyaux, revêtus d’une peinture de protection, ont été soudés sur
place en intérieur et en extérieur. Des soudures vérifiées par
ultra-sons et rayons X”.
Commencé le 9 juillet, le chantier devait se terminer le 5 octobre
dernier : un délai prorogé au 21 décembre, après un arrêt de 8
semaines provoqué par des conditions météorologiques défavorables et la nécessité de sécuriser les pentes par des filets.
“La sécurité, la qualité d’exécution et la protection de l’environnement sont dans notre culture d’entreprise responsable. Des
valeurs et des priorités qui, sur ce chantier opéré en environnement montagneux, prenaient une dimension particulière.
Toutes nos procédures de mise en œuvre étaient, préalablement
à toute action, vérifiées par les représentants du CIH et d’EDF,
entités très méthodiques et très exigeantes sur tous ces aspects.
Arnaud SEILER et Christian CHALLAUD, nos deux Conducteurs
de travaux dédiés à ce chantier, étaient d’ailleurs en contact permanent avec les deux surveillants de chantier du CIH présents
sur site”.
Les compétences et l’engagement des équipes du Centre de
travaux de Nice, de nos cordistes et de la Direction des Etudes
ont fait de ce premier chantier pour le CIH un succès : il place
désormais la SADE dans la petite liste des entreprises habilitées
à travailler sur les conduites forcées d’EDF.
“Être ainsi admis par le CIH, une des entités d’excellence d’EDF,
est une grande satisfaction ; aussi, une reconnaissance appréciable des savoir-faire de la SADE et de ses professionnels, qui
se mobilisent et se coordonnent partout et en toutes circonstances. Au Centre de travaux de Nice, nous sommes adeptes
des synergies par l’exemple !”.
Benjamin COURANT
■ Benjamin COURANT, 35 ans, est Responsable d’Exploitation du Centre de travaux de Nice et de la SADE
Monaco. Entré à la SADE en 2004, il y a successivement occupé les postes de Conducteur de travaux, puis
de Directeur de travaux dédié à des chantiers en groupement.
“
La sécurité, la qualité
d’exécution et la protection
de l’environnement sont dans
notre culture d’entreprise
responsable
”
Janvier 2013 • Flash Sade 50
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DOSSIER CONDUITES FORCÉES
SUD-OUEST
LA SADE MONTE EN PRESSION !
P
ropice à la production d’électricité par conversion de la force hydraulique, la région de
Mazamet (Tarn) accueille de nombreuses microcentrales exploitées par des investisseurs
privés.
Dans ce domaine, il faut entendre le terme investisseurs
comme autant d’acteurs économiquement et écologiquement
responsables contribuant à la production d’une énergie décarbonée. Le groupe albigeois ESCAFFRE, spécialiste du bois, en
est un. Engagé de longue date dans cette démarche, il possède
7 microcentrales en France, dont celle du Moulin de la Resse,
à Mazamet qui turbine une partie des eaux de la Resse.
Une installation dont les équipes du Centre
de travaux de Toulouse viennent de renouveler, dans son intégralité, la conduite forcée d’alimentation. De Ø 1 100 mm,
aérienne, longue de 1,6 km et d’une dénivelée de 55 m,
elle fournit
aux turbines
de la microcentrale une
pression de
5 bar.
“
Une solution optimale dans le contexte. Côté indicateurs caractéristiques, en moins de trois mois, de septembre à novembre,
les équipes de la SADE, encadrées par David DUFOUR, Conducteur de travaux, et Franck NAVARRO, Chef de chantier, ont
déposé l’ancienne conduite et mis en œuvre 165 éléments en
acier pour un poids total de 410 t, et réalisé 165 soudures.
Sans oublier les raccordements aux extrémités ! Une conduite
désormais pleinement opérationnelle”.
En moins de trois
mois, les équipes de
la SADE ont déposé
l’ancienne conduite
et mis en œuvre 165
éléments en acier
La conduite précédente, en PRV,
a été posée en 2008 par une autre
entreprise… et n’a jamais fonctionné ! Ses essais de pression
ont gravement endommagé sa
structure, la rendant dès lors
définitivement inopérante. Avant de poser la nouvelle, la SADE
l’a donc déposée : une opération longue, menée par un
désemboîtement méthodique.
“Valérie LACOTE, notre Juriste de proximité, a été très présente sur ce dossier
que l’on peut qualifier d’importance pour
un client privé. Son dialogue permanent
avec les représentants du groupe
ESCAFFRE a permis d’aboutir aux solutions contractuelles optimales pour
toutes les parties concernées”.
”
Dans le panorama des contributions efficaces, il convient
d’ajouter celle de Vincent VALLEJO, Chef du Centre de travaux
de Perpignan. C’est lui qui a eu vent de l’opération et qui a facilité notre entrée en contact initiale avec le client.
Un témoignage supplémentaire de l’unité et de l’efficacité du
Groupe SADE, partout où il est présent !
La nouvelle conduite, en acier, a été assemblée et soudée en
place sur la base d’éléments de 12 m et de 6 m.
Fabien CHEMINOT décrit les opérations. “Leur système d’emboîtement à rotule nous affranchit de la pose de coudes pour
les changements de direction, très nombreux sur le chemin
communal emprunté par l’ouvrage.
Fabien CHEMINOT
■ Fabien CHEMINOT, 34 ans, est depuis 2 ans Chef du Centre
de travaux de Toulouse. Ingénieur de formation, il est entré à
la SADE à l’âge de 22 ans pour y faire son stage de fin d’études
et y rester.
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Flash Sade 50 • Janvier 2013
Au-delà de la technique, la gestion
contractuelle de ce dossier a été un élément clef de sa réussite.