Parlons Recherche 2008 Vol. 3 - The Kidney Foundation of Canada

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Parlons Recherche 2008 Vol. 3 - The Kidney Foundation of Canada
Hiver 2008
Vol. 3
Parlons
recherche
PROMOUVOIR LE PERFECTIONNEMENT DES CHERCHEURS ET L'EXCELLENCE
DE LA RECHERCHE DANS LE DOMAINE RÉNAL
Les nouveaux progrès de la recherche
dans le domaine rénal
Les chercheurs œuvrant dans
le domaine rénal au Canada
forment une communauté
dynamique qui enrichit dans
cesse l’ensemble des
connaissances sur les maladies
rénales, leur mode de prévention
et les traitements possibles.
La Fondation du rein est fière
d’appuyer ce réseau de
chercheurs qui s’emploient à
améliorer la qualité de vie des
personnes affectées par une
maladie rénale.
En dépit des énormes progrès
qui continuent d’être enregistrés,
le besoin d’identifier et de décrire
les orientations stratégiques clés
qui guideront la recherche dans
le domaine rénal au Canada au
cours de la prochaine décennie
s’impose de plus en plus. C’est
d’ailleurs dans cet esprit que
Horizons 2015*, une importante
réunion consultative à laquelle
ont participé des acteurs clés
au sein de la communauté des
chercheurs dans le domaine
rénal, été organisée en
novembre 2007.
Réunissant un groupe
représentatif de personnes ayant
des points de vue uniques sur
les nombreuses facettes de la
recherche dans le domaine
rénal, Horizons 2015 a nécessité
neuf mois de planification
intensive. Ce colloque a permis
l’élaboration d’un programme de
recherche stratégique dans le
domaine rénal au Canada. Les
participants ont identifié six axes
stratégiques à privilégier :
■
Mécanismes, prévention et
évolution de l’insuffisance
rénale chronique
■
Modèles innovateurs pour
de meilleurs soins de santé
rénale et une meilleure
qualité de vie
■
Prévention du rejet des
greffes allogéniques de reins
■
Insuffisance rénale chronique
et facteurs de risque de
maladies cardiovasculaires
■
Nouvelles stratégies pour
maximiser les dons d’organes,
de tissus et de cellules,
et leur attribution
■
Lésion rénale aiguë
La Fondation canadienne du rein
et ses partenaires continuent
de consulter et de mobiliser les
chercheurs en vue de faire
avancer ces dossiers clés.
« Les fonds investis par la
Fondation dans la recherche
reliée au domaine rénal ont
procuré une source de soutien
constante – 80 millions de
dollars depuis sa création en
1964 – et contribué, par le biais
de Horizons 2015, à l’élaboration
SUITE À LA PAGE 2
Table des matières
3 Récipiendaires des
subventions et bourses
de recherche 2008-2009
6 Médaille d’excellence
en recherche 2008
7 Profils des chercheurs
10 Membres du Conseil de
la recherche et des
■ Heather Beanlands, Ph. D.
Comités scientifiques des
■ D re Marie-Chantal Fortin
programmes de recherche
■ D r Patrick Luke
et du Comité des bourses
■ D r François Madore
■ D re Heather Reich
11 Pleins feux sur
■ D r Michele Zappitelli
la recherche :
Martha Horsburgh, Ph. D.
12 Remerciements
Suite de la page 1
d’un programme visionnaire
qui identifie les nouveaux
domaines de priorité », souligne
le D r Brendan Barrett, coprésident
du Conseil de la recherche
de la Fondation et président
du comité de direction de
Horizons 2015.
« Les maladies rénales peuvent
revêtir de multiples formes,
explique le D r Barrett. « Elles
peuvent être aiguës, héréditaires,
reliées au système immunitaire
ou une conséquence d’autres
facteurs de risque comme
le diabète et les maladies
cardiovasculaires. De ce fait,
l’étendue et le coût des
recherches requises sont
considérables. »
Pendant que le programme de
recherche dans le domaine
rénal et le renforcement des
capacités évoluent, d’importantes
recherches sont menées à bien
un peu partout au pays en vue
d’approfondir les connaissances
au sujet des maladies rénales et
d’améliorer les traitements et les
soins prodigués aux patients.
Cette année, La Fondation du
rein a financé par le biais de
son programme de recherche
63 projets évalués par des pairs.
Le présent numéro de Parlons
recherche présente quelquesuns des chercheurs, hommes
et femmes, dont les travaux
importants les plus récents
portent sur un vaste éventail de
sujets reliés au domaine rénal.
Ce numéro met également en
vedette le lauréat de la Médaille
d’excellence en recherche 2008
de la Fondation, le D r Paul
Goodyer, qui s’est acquis
une renommée mondiale pour
ses recherches sur la base
génétique des maladies rénales.
Sont également décrits les
travaux que Martha Horsburgh,
Ph. D., effectue en ce moment
avec une cochercheuse en vue
de mieux épauler les aidants
naturels dans le rôle précieux,
mais souvent sous-estimé,
qu’ils jouent dans la vie des
personnes aux prises avec
l’insuffisance rénale chronique.
La Fondation canadienne du
rein s’emploie à soutenir des
chercheurs dynamiques qui
sont en train de façonner des
approches novatrices quant aux
traitements et aux soins et qui
rendent possible la perspective
d’un avenir meilleur pour les
Canadiens atteints d’une
maladie rénale.
* Horizons 2015 était une initiative conjointe de
La Fondation canadienne du rein, de la Société
canadienne de néphrologue, de la Société
canadienne de transplantation et de l’Institut
de la nutrition, du métabolisme et du diabète
des IRSC.
Subventions accordées par la Fondation
pour la période 2008-2009 (par programme)*
Subventions de soutien à la recherche du Programme de recherche
biomédicale : 2 080 512 $
Bourses de postdoctorat du Programme de recherche
biomédicale : 330 000 $
Bourses du Programme scientifique de recherche
paramédicale : 260 102 $
Bourses de recherche du Programme de recherche
biomédicale : 135 000 $
Le Prix d’excellence en recherche cardiorénale de La Fondation
canadienne du rein et de Pfizer Canada : 75 000 $
Bourse de postdoctorat en recherche scientifique sur la calcification
vasculaire, le métabolisme minéral et l’insuffisance rénale pour
médecins : 65 000 $
Total : 2 945 614 $
* Ne comprend pas le programme KRESCENT.
2
Récipiendaires des subventions et bourses
de recherche 2008-2009
63 projets sont subventionnés par
la Fondation pour la période allant
du 1er juillet 2008 au 30 juin 2009.*
SUBVENTIONS DE SOUTIEN
À LA RECHERCHE DU
PROGRAMME DE
RECHERCHE BIOMÉDICALE
Bägli, Darius Jehan
Rosalyn M. Adam,
Magdy M. Hassouna
The Hospital for Sick Children
Toronto
Ballermann, Barbara
Nadia Jahroudi
University of Alberta, Edmonton
Bear, Christine
The Hospital for Sick Children
Toronto
Bouchard, Maxime
Université McGill, Montréal
Bouvier, Michel
Université de Montréal
Burns, Kevin
Université d’Ottawa
Cailhier, Jean-François
Centre de recherche du CHUM -Hôpital Notre-Dame, Montréal
Chan, John
Janos G. Filep
Centre de recherche du CHUM -Hôtel-Dieu, Montréal
Chen, Xing-Zhen
University of Alberta, Edmonton
Du, Caigan
Christopher YC Nguan,
Huifang Chen
University of British Columbia
Vancouver
Garg, Amit
Robert Brian Haynes,
Kathleen Ann McKibbon,
Faisal Rehman,
Nancy L. Wilczynski
Lawson Health Research Institute
London
Gommerman, Jennifer
University of Toronto
Gupta, Indra
Hôpital de Montréal pour enfants
Hemmelgarn, Brenda
Matthew James,
Merril L. Knudtson,
William A. Ghali
University of Calgary
Isenring, Paul
Université Laval, Québec
Jassal, Sarbjit Vanita
Gary Naglie,
Shabbir Alibhai,
Diane Watson
University Health Network
Toronto
Loutzenhiser, Rodger
Kosuke Takeya
University of Calgary
Luke, Patrick
Gediminas Cepinskas
The University of Western Ontario
London
MacRae, Jennifer
University of Calgary
Madore, François
Jacques Genest
Hôpital du Sacré-Coeur
de Montréal
Ohh, Michael
University of Toronto
Parent, Jean-Luc
Université de Sherbrooke
Jolicoeur, Paul
Institut de recherches cliniques
de Montréal
Parent, Lucie
Université de Montréal
Jones, Nina
University of Guelph
Pause, Arnim
Université McGill, Montréal
Kapus, Andras
Katalin Szaszi
University Health Network
Toronto
Kingma, John
Jacques R. Rouleau
Université Laval, Québec
Krepinsky, Joan
McMaster University, Hamilton
Lapointe, Jean-Yves
Université de Montréal
Lemay, Serge
Université McGill, Montréal
Liwski, Robert
Kenneth A. West
Dalhousie University, Halifax
Lok, Charmaine
Sophie Jamal,
George Tomlinson,
Dawn Pearce,
Angela M. Cheung
University Health Network
Toronto
Pawson, Tony
Rizaldy P. Scott
Samuel Lunenfeld Research Institute
Toronto
Pei, York
University of Toronto
Quaggin, Susan
Samuel Lunenfeld Research Institute
Toronto
Robinson, Lisa
The Hospital for Sick Children
Toronto
Rosenblum, Norman
The Hospital for Sick Children
Toronto
Takano, Tomoko
Université McGill, Montréal
Tonelli, Marcello
University of Alberta, Edmonton
3
van Breemen, Cornelis
Mhairi K. Sigrist,
Ada W. Chung,
William A. Gourlay
University of British Columbia
Vancouver
Konvalinka, Ana
Directeurs: Daniel C. Cattran,
James W. Scholey
University of Toronto
Bourse de postdoctorat SCN /
La Fondation canadienne du rein
Zhang, Zhu-Xu
Anthony M. Jevnikar
Lawson Health Research Institute
London
Nessim, Sharon
Directrices: Janet Hux,
Sarbjit Vanita Jassal
University Health Network
Toronto
Bourse de postdoctorat
Corporation Baxter /
La Fondation canadienne du rein
BOURSES DE RECHERCHE
DU PROGRAMME DE
RECHERCHE BIOMÉDICALE
Ahmed, Sofia
University of Calgary
Cailhier, Jean-François
Centre de recherche du CHUM -Hôpital Notre-Dame, Montréal
Cherney, David
University Health Network
Toronto
BOURSES DE POSTDOCTORAT
DU PROGRAMME DE
RECHERCHE BIOMÉDICALE
Akimova, Olga
Directeurs: Sergei N. Orlov,
Pavel Hamet
Centre de recherche du CHUM -Technopôle Angus, Montréal
Alam, Ahsan
Directeur: Vaidyanathapuram S.
Balakrishnan
New England Medical Centre
Boston, MA
Bourse de postdoctorat Amgen
Bouchard, Josée
Directeur: Ravindra L. Mehta
University of California San Diego, CA
Bourse de postdoctorat
Ortho Biotech
El Kares, Reyhan
Directeur: Paul R. Goodyer
Hôpital de Montréal pour enfants
Gingras, Marie-Claude
Directeurs: Arnim Pause,
Michel Tremblay
Université McGill, Montréal
4
Perl, Jeffrey
Directeurs: Sarbjit Vanita
Jassal, John S. Gill
Toronto General Hospital
Bourse de postdoctorat SCN /
La Fondation canadienne du rein
SUBVENTIONS DE SOUTIEN
À LA RECHERCHE DU
PROGRAMME DE RECHERCHE
PARAMÉDICALE
Beanlands, Heather
Martha E. Horsburgh,
Elizabeth A. McCay,
Michelle A. Hladunewich,
Souraya Sidani,
Daniel C. Cattran
Ryerson University, Toronto
Bissonnette, Janice
Kirsten Woodend,
Gregory Knoll
University d’Ottawa
Dettmer, Elizabeth
Margot I. Mitchell,
Rita Pool,
Jeffrey Schiff,
Sharon Lorber,
Miriam E. Kaufman
The Hospital for Sick Children
Toronto
Nicholas, David
Michelle McClure,
Kelly J. McCormick,
Annette Vigneux,
Gail L. Picone
The Hospital for Sick Children
Toronto
Paterson, Barbara
Lee Ann Sock,
Denis LeBlanc,
Heather L. MacDonald
University of New Brunswick
Fredericton
BOURSES DE DOCTORAT
DU PROGRAMME DE
RECHERCHE PARAMÉDICALE
Barnieh, Lianne
Directrice: Brenda Hemmelgarn
University of Calgary
Bourse de doctorat de
la Succursale de l’Alberta-Sud
de la FCR
Mantulak, Andrew
Directeurs: Anne Westhues,
Marshall Fine
Wilfrid Laurier University
Waterloo
Roy, Patrick
Directeurs: François Madore,
Jacques LeLorier
Hôpital du Sacré-Coeur
de Montréal
LE PRIX D’EXCELLENCE EN
RECHERCHE CARDIORÉNALE
DE LA FONDATION
CANADIENNE DU REIN
ET DE PFIZER CANADA
Touyz, Rhian M.
Kevin Burns,
Richard Hébert,
Christopher Kennedy
Université d’Ottawa
BOURSE DE POSTDOCTORAT
EN RECHERCHE SCIENTIFIQUE
SUR LA CALCIFICATION
VASCULAIRE, LE MÉTABOLISME
MINÉRAL ET L’INSUFFISANCE
RÉNALE POUR MÉDECINS
Mac-Way, Fabrice
Directrices:
Marie-Hélène Lafage-Proust,
Laurence Vico
Université Jean Monnet, France
Cofinancée par La Fondation
canadienne du rein et Genzyme
Canada
Fruit d’un effort concerté, le
programme KRESCENT représente
un investissement majeur et
opportun pour l’avenir de la
recherche dans le domaine rénal au
Canada. Le programme KRESCENT
a vu le jour grâce à des dons des
succursales de La Fondation
canadienne du rein et à une
contribution spéciale des membres
de la Société canadienne de
néphrologie. Les Instituts de
recherche en santé du Canada,
en particulier l’Institut de la nutrition,
du métabolisme et du diabète ainsi
que l’Institut de la santé circulatoire
et respiratoire, accordent également
leur soutien financier au programme.
Ces fonds sont complétés par le
généreux soutien d’Amgen, de
la Corporation Baxter, de HoffmannLa Roche, des Aliments Maple Leaf,
de Merck Frosst Canada Ltée,
d’Ortho Biotech, de Shire BioChem,
d’associations professionnelles et
de particuliers.
BOURSE DE DOCTORAT
DESTINÉES AU PERSONNEL
PARAMÉDICAL KRESCENT
Hornby, Karen
Directeurs : Ivan Barry Pless,
Sam Shemie
Université McGill, Montréal
BOURSES DE
POSTDOCTORAT KRESCENT
Alexander, Todd
Directeur: René J. M. Bindels
Radboud University Nijmegen,
Pays-Bas
Bourse de clinicien-chercheur
Phase 1 des IRSC
James, Matthew
Directeurs: Brenda Hemmelgarn,
Bruce Culleton
University of Calgary
Bourse de postdoctorat
Shire Biochem – KRESCENT
Lafrance, Jean-Philippe
Directeur: Donald Miller
Boston University, Boston, MA
BOURSES NOUVEAUX
CHERCHEURS KRESCENT
Foster, Bethany
Université McGill, Montréal
Cofinancée par le Fonds de la
recherche en santé du Québec
Jones, Nina
University of Guelph
Ly, Joseph
Directrice: Susan E. Quaggin
University of Toronto
Bourse de postdoctorat conjointe
Hoffmann-La Roche – KRESCENT
Reich, Heather
University Health Network
Toronto
Tangri, Navdeep
Directeur: Andrew Levey
Tufts-New England Medical
Center, Boston, MA
Bourse de postdoctorat conjointe
Ortho Biotech – KRESCENT
Zappitelli, Michele
Université McGill, Montréal
Cofinancée par le Fonds de la
recherche en santé du Québec
Walsh, Michael
Directeurs: Braden Manns,
David R. W. Jayne
Addenbrooke’s Hospital
Cambridge, R.-U.
Wei, Chih-Chang
Directeur: Joseph V. Bonventre
Brigham and Women's Hospital
Boston, MA
Szaszi, Katalin
St. Michael's Hospital, Toronto
SOUTIEN À
L’INFRASTRUCTURE
NOUVEAUX CHERCHEURS
KRESCENT
Jones, Nina
University of Guelph
Zappitelli, Michele
Université McGill, Montréal
Yuen, Darren
Directeurs: Richard E. Gilbert,
Susan E. Quaggin
St. Michael's Hospital, Toronto
Bourse de postdoctorat conjointe
Amgen – KRESCENT
Béland, Mélanie
Directeur: Maxime Bouchard
Université McGill, Montréal
Brezniceanu, Marie-Luise
Directeur: John S. D. Chan
Centre de recherche du CHUM –
Hôtel-Dieu, Montréal
Hartwig, Sunny
Directeur: Jordan Kreidberg
Children's Hospital Boston
Boston, MA
5
Le D r Paul R. Goodyer remporte
la Médaille d’excellence en recherche 2008
de La Fondation canadienne du rein
our l’ensemble de ses travaux
reconnus de par le monde sur les bases
génétiques des maladies rénales, le
D r Paul Rowland Goodyer s’est vu décerner
la Médaille d’excellence en recherche 2008
de La Fondation canadienne du rein.
P
Diplômé de la Harvard University, le D r Goodyer
est directeur de la division de néphrologie
pédiatrique de L’Hôpital de Montréal pour
enfants depuis 1998. Chercheur depuis plus
de 20 ans, il s’intéresse tout particulièrement
à la génétique moléculaire,
un domaine de recherche axé
sur les gènes en tant que
déterminants de tous les
processus physiologiques.
r
Les recherches du D Goodyer
ont eu un impact direct sur
l’identification, la classification
et le traitement des maladies
rénales héréditaires chez
les enfants. Il a contribué à
l’identification des mutations
génétiques responsables de
la cystinurie, de deux formes de maladie
osseuse héréditaire et de la maladie de Dent,
une affection héréditaire rare qui, dans les cas
les plus graves, entraîne l’insuffisance rénale
terminale. Pour ce qui est de la cystinurie,
les recherches du D r Goodyer ont en outre
permis de caractériser les mutations
génétiques qui sous-tendent trois sous-types
de cette anomalie douloureuse à l’origine
de la formation de calculs dans les reins,
l’urètre et la vessie.
« La caractérisation de ces gènes malicieux
est la première étape clé pour trouver de
nouveaux traitements, souligne le D r Daniel
Bichet, chercheur reconnu pour ses travaux
d’avant-garde et titulaire de la Chaire de
recherche du Canada en génétique des
maladies rénales. La contribution du
D r Goodyer est importante, car il a trouvé en
quelque sorte une ‘signature’ commune, ce
qui facilite le repérage de groupes de patients
homogènes avec qui travailler. Elle nous
permet aussi de prévoir la série d’événements
qui sont susceptibles de se produire au sein
de ces groupes et de mieux nous préparer
à intervenir au moment opportun. »
6
Le laboratoire du D r Goodyer est reconnu à
l’échelle mondiale pour ses recherches sur
la fonction du PAX2, une protéine essentielle
au développement normal des reins et
d’autres organes chez les êtres humains, et
sur son importance dans l’hypoplasie rénale,
le cancer et la maladie polykystique des reins.
Des développements récents issus des
travaux effectués au laboratoire du D r Goodyer
sur le PAX2 ont des implications d’une
grande portée ; l’approfondissement des
connaissances et l’amélioration des traitements
qui en résultent transcendent le principal axe
de recherche du D r Goodyer, à savoir les
maladies rénales héréditaires.
Auteur de plus de 100 articles publiés dans
des revues prestigieuses avec un comité de
lecture, le D r Goodyer est un conférencier très
recherché aux congrès internationaux. Tout
au long de sa carrière, il a joué un rôle clé
dans la supervision d’étudiants de 2 e cycle et
de 3 e cycle et de chercheurs-boursiers de
niveau postdoctoral. Le D r Michele Zappitelli
décrit la qualité du mentorat du D r Goodyer
en ces termes : « Le D r Goodyer a le don
vraiment unique de simplifier des concepts
complexes pour en faire des hypothèses
valables et vérifiables. Il m’a aussi enseigné
à ne pas oublier qu’en fin de compte, il y a
des personnes qui sont atteintes des maladies
que nous étudions et que notre travail doit
avoir un impact positif sur ces patients. »
La Médaille d’excellence en recherche est
décernée chaque année par La Fondation
canadienne du rein. Elle rend hommage à
un chercheur canadien, homme ou femme,
dont le travail est reconnu par ses pairs pour
avoir grandement amélioré le traitement des
maladies rénales et des troubles connexes.
La Fondation canadienne du rein est
l’organisme national de bienfaisance qui
est voué à la promotion de la santé rénale
et à l’amélioration de la qualité de vie des
toutes les personnes touchées par une
maladie rénale.
Comprendre les facteurs psychosociaux
reliés à la progression de l’insuffisance rénale
Il est important de comprendre
comment les gens font face à la
maladie et aux traitements. En plus
d’aider les professionnels de la santé à
identifier le type et la source du soutien
dont une personne a besoin pour
prendre en charge sa maladie, la
réponse psychosociale d’une personne
à une maladie a souvent une incidence
sur les autosoins. Comme la prise en
charge optimale de l’insuffisance
rénale implique souvent la prise de
médicaments et un régime alimentaire,
les bons autosoins et le respect du
plan de traitement peuvent avoir un
effet sur les résultats cliniques à long
terme. Des chercheurs étudient
présentement les liens entre la
réponse psychosociale, les autosoins
et les marqueurs biologiques de la
progression de la maladie.
Heather Beanlands, Ph. D., est
professeure agrégée à la Daphne
Cockwell School of Nursing de la
Ryerson University à Toronto.
HEATHER
BEANLANDS, PH. D.
Elle travaille avec
une équipe
multidisciplinaire
et multicentrique
qui étudie l’influence des variables
psychosociales sur les autosoins et les
marqueurs biologiques de la progression
de la maladie chez les personnes au
premier stade de l’insuffisance rénale
chronique.
« Nous cherchons en gros à mieux
cerner des facteurs qui n’ont pas
encore été étudiés et qui peuvent être
importants pour comprendre la
progression de l’insuffisance rénale
chronique, explique la P re Beanlands.
Pour être plus précis, notre objectif est
d’analyser la réponse d’une personne
à sa maladie et de déterminer si cette
réaction est reliée aux indicateurs
d’état de santé que sont, par exemple,
la pression artérielle et les protéines
dans l’urine. »
L’étude, qui sera menée à Edmonton
et à Toronto, portera sur environ 200
personnes aux prises avec l’insuffisance
rénale chronique. Ces personnes
seront interrogées trois fois sur une
période de 18 mois.
« À la lumière des résultats que nous
obtiendrons, nous espérons mieux
saisir les déterminants psychosociaux
des comportements en matière de
santé et leur lien avec la progression
de l’insuffisance rénale chronique,
ajoute le P re Beanlands. Nous
pourrons alors mettre au point des
options de traitement qui tiennent
compte de ces facteurs et qui, en bout
de ligne, améliorent la santé et la
qualité de vie de cette population
grandissante. »
La P re Beanlands s’est vu décerner
une bourse du Programme scientifique
de recherche paramédicale.
Comparer les divers points de vue sur
le don vivant altruiste
Il arrive qu’une personne décide
librement de faire don de l’un de ses
reins à quelqu’un qui a besoin d’une
transplantation. C’est ce qu’on appelle
un « don vivant altruiste ». Cette
pratique, qui a commencé vers la fin
des années 1990, a suscité une
certaine controverse chez les
professionnels de la santé oeuvrant
dans le domaine de la transplantation.
Un tel geste de compassion de la part
d’un donneur n’ayant aucun lien
génétique ou émotif avec le receveur
offrait une nouvelle source d’espoir
aux personnes souffrant d’insuffisance
rénale terminale en dépit de ses
implications d’ordre éthique.
Aujourd’hui, des programmes de dons
vivants altruistes existent dans des
centres de transplantation au sein de
plusieurs pays, tout comme dans deux
provinces canadiennes (la ColombieBritannique et l’Ontario). Par le biais
d’une étude au sujet des opinions
des médecins sur les dons vivants
altruistes, des chercheurs espèrent
établir les bases d’un programme
semblable au Québec.
D RE MARIECHANTAL FORTIN
La D re MarieChantal Fortin est
néphrologue à
l’Hôpital NotreDame de Montréal et professeure
agrégée à l’Université de Montréal.
Ses travaux, qui ont d’abord été
financés par le biais du Programme de
bourses de postdoctorat de la Fondation,
ont d’abord consisté en une étude
comparative entre les attitudes des
médecins transplantologues au
Québec et en France vis-à-vis des
dons vivants altruistes.
« Le Québec et la France ont des
caractéristiques culturelles communes,
tels un système de santé public et des
taux semblables de dons d’organes
provenant de personnes décédées,
mais ils diffèrent pour ce qui est des
lois et des processus de transplantation,
explique la D re Fortin. Bien qu’aucune
loi québécoise n’interdise le don vivant
altruiste, il n’existe pas encore de
programmes établis ; en France, ce
type de don est strictement prohibé. »
Comme le fait remarquer la D re Fortin,
la nature de l’altruisme du donneur et
l’acceptabilité de ses motifs ont fait
l’objet de débats très animés au cours
des dernières années. Par ailleurs,
les résultats positifs associés aux
transplantations de reins provenant
de personnes vivantes et la pénurie
des organes destinés à des greffes
expliquent l’intérêt grandissant que
suscite le don vivant altruiste.
Pour l’instant, si les professionnels de
la santé sont pour la plupart favorables
au don vivant altruiste, ils demeurent
divisés sur de nombreux aspects
de cette question complexe. « Ma
recherche visait à aider à l’élaboration
de lignes directrices pour le Québec
qui tiennent compte des aspects
juridiques, sociaux et culturels, précise
la D re Fortin. Dans un contexte plus
large, nous espérons que nos résultats
serviront aussi à l’élaboration de
directives internationales au sujet du
don vivant altruiste. »
La D re Fortin a reçu une bourse de postdoctorat
du Programme de recherche médicale
(2003-2005) et une bourse de postdoctorat
en transplantation rénale (2005-2007).
7
Prolonger la survie du greffon rénal
La transplantation rénale est le
traitement de choix pour de
nombreuses personnes aux prises
avec l’insuffisance rénale terminale.
Malheureusement, les taux de survie
à long terme des greffons rénaux ne
se sont pas améliorés au cours des
dix dernières années en dépit des
progrès des immunosuppresseurs.
Des chercheurs mènent actuellement
une étude sur la prévention de la
mort cellulaire et la réduction de
l’inflammation dans les reins à l’aide
de molécules libérant du monoxyde
de carbone, lesquelles sont
administrées au cours du processus
de transplantation.
Le Dr Patrick Luke est coordonnateur
du programme de transplantation
multiorganes du London Health
Sciences Centre en Ontario. Avec
son équipe, il étudie les mécanismes
au moyen desquels des molécules
libérant du monoxyde de carbone
peuvent minimiser les lésions
rénales au cours des phases de
prélèvement, de stockage et
d’implantation de la greffe.
D R PATRICK
LUKE
« Depuis les
deux dernières
décennies,
on cherche
surtout à améliorer la qualité des
immunosuppresseurs et à prévenir
le rejet, explique le D r Luke. Fait
étonnant : en dépit de la mise au
points d’agents puissants qui
réduisent les taux de rejet aigu,
les greffons rénaux subissent une
importante destruction immunitaire
et physique. Notre objectif, c’est
d’utiliser les molécules libérant du
monoxyde de carbone pour optimiser
la survie et le bon fonctionnement
des greffons rénaux. »
Au cours de la transplantation,
le rein peut subir des dommages
irréversibles en raison de son
entreposage sous froid et du choc
subi lorsque le sang recommence à
circuler dans l’organe. Des études
récentes semblent indiquer que les
molécules libérant du monoxyde
de carbone peuvent prévenir
l’inflammation et la mort des cellules,
ce qui améliore du même coup la
protection du greffon rénal.
« Près de 20 % des patients qui
attendent une greffe de rein en
Amérique du Nord sont des
personnes qui ont déjà perdu un rein,
fait remarquer le D r Luke, et le
besoin d’une nouvelle greffe
continuera à être une réalité clinique
jusqu’à ce que nous éliminions le
rejet chronique. Si nous arrivons à
prolonger la survie du greffon rénal
de cinq ans chez tous les patients
au Canada, l’accès aux organes
sera grandement amélioré tout
comme le soins dispensés dans
le domaine rénal. »
Le D r Luke s’est vu octroyer une subvention
de soutien à la recherche du Programme
de recherche biomédicale.
Le Dr François Madore est
professeur agrégé de médecine à
l’Université de Montréal et à l’Hôpital
du Sacré-Coeur de Montréal.
De concert avec son équipe de
8
D R FRANÇOIS
MADORE
chercheurs, il
étudie l’impact de
l’urémie sur le
transport du
cholésterol dans les cellules
endothéliales en vue de mieux
comprendre les mécanismes par
lesquels l’insuffisance rénale
terminale contribue à l’apparition
d’une maladie cardiovasculaire.
« L’urémie et les maladies
cardiovasculaires sont des affections
complexes qui impliquent de
nombreux processus pathogènes
distincts, explique le D r Madore.
Nous étudions présentement les
mécanismes par lesquels l’urémie
provoque des lésions et un
dérèglement au niveau des cellules
endothéliales et a ainsi une incidence
sur l’apparition de l’athérosclérose. »
Le profilage moléculaire est une
nouvelle technologie qui permet
d’étudier l’expression des gènes et
des protéines dans des tissus
provenant de biopsies et dans d’autres
échantillons biologiques en vue de
déterminer les caractéristiques
moléculaires de la maladie d’un
patient et ainsi de lui dispenser des
soins sur mesure. Comme le nombre
de personnes atteintes d’insuffisance
rénale chronique continue de croître,
des chercheurs espèrent identifier
des biomarqueurs particuliers au sein
de ce groupe de personnes afin de
permettre aux médecins de mieux
évaluer le pronostic du patient
et sa réponse au traitement. Ces
chercheurs espèrent en outre cerner
non seulement les nouveaux
mécanismes à l’origine des lésions
rénales, mais aussi peut-être de
nouvelles cibles thérapeutiques.
La D re Heather Reich est
néphrologue et chercheuseclinicienne au département de
médecine de l’University Health
Étudier le lien entre l’insuffisance rénale chronique
et la progression des maladies cardiovasculaires
Les maladies cardiovasculaires sont
la principale cause de décès chez les
personnes souffrant d’insuffisance
rénale terminale. Jusqu’ici, les
mécanismes par lesquels l’urémie –
une accumulation toxique de
substances dans le sang
accompagnant l’insuffisance
rénale terminale – provoque une
maladie cardiovasculaire demeurent
mal définis. De nombreuses données
semblent indiquer que les cellules
endothéliales (c.-à-d. les cellules
qui tapissent les vaisseaux
sanguins) jouent un rôle clé dans le
développement de l’athérosclérose,
une affection progressive dans
laquelle le cholestérol et d’autres
dépôts s’accumulent sur les parois
internes des artères, limitant ainsi
le débit sanguin.
Identifier les marqueurs moléculaires
de l’insuffisance rénale progressive
Selon le D r Madore, des données
récentes donnent à penser que
l’expression des gènes impliqués
dans le transport du cholestérol est
peut-être altérée par des substances
qui s’accumulent dans le sang des
patients atteints d’insuffisance rénale
terminale, ce qui, à son tour, pourrait
prédisposer les cellules endothéliales
à commencer à produire des lésions
athéroscléreuses.
« Une meilleure compréhension de
la pathogénèse de l’athérosclérose
et du rôle de l’urémie dans le tableau
peuvent entraîner l’identification de
nouvelles voies à cibler pour les
interventions thérapeutiques en vue
de réduire le fardeau que représente
une maladie cardiovasculaire chez
les patients aux prises avec
l’insuffisance rénale terminale. »
Le D r Madore s’est vu décerner une subvention
de soutien à la recherche du Programme de
recherche biomédicale et avait reçu auparavant
une bourse de recherche du Programme de
recherche biomédicale.
D RE HEATHER
REICH
Network à Toronto.
S’intéressant
surtout à
l’identification
des marqueurs moléculaires chez
les personnes aux prises avec
l’insuffisance rénale, elle cherche à
déterminer le niveau de risque d’un
patient pour l’insuffisance rénale
terminale.
« Jusqu’ici, j’ai isolé un profil de
l’expression génique dans les tissus
du rein relié aux protéines dans
l’urine, l’un des principaux facteurs
de risque pour l’insuffisance rénale
terminale, souligne la D re Reich.
Dans la prochaine phase de mes
travaux, je vais relier ce profil à
l’évolution de l’insuffisance rénale et
identifier de nouveaux marqueurs de
la progression de cette maladie. »
Des études antérieures dans le
domaine des biomarqueurs semblent
indiquer que l’insuffisance rénale
sous un microscope diffère
énormément d’une personne à l’autre
au niveau moléculaire. Une meilleure
compréhension de ces différences,
explique la D re Reich, permettrait aux
médecins d’explorer de nouvelles
thérapies et de mieux personnaliser
le traitement.
« En somme, le dépistage précoce
des patients présentant un plus
grand risque de voir l’insuffisance
rénale progresser faciliterait les
interventions afin d’empêcher
que la maladie n’atteigne le stade
terminal et épargnerait aux patients
dont le pronostic serait favorable
sans traitement des thérapies
toxiques inutiles, ajoute la D re Reich.
Ce serait là un avantage tant pour
les patients que pour le système
de santé ».
La D re Reich s’est vu décerner une bourse
Nouveaux chercheurs KRESCENT et avait
reçu auparavant une bourse de postdoctorat
KRESCENT.
Évaluer les biomarqueurs de l’atteinte rénale aiguë
L’atteinte rénale aiguë (ARA) réfère à
l’apparition soudaine d’une dysfonction
des reins. Elle peut entraîner des
problèmes graves, comme la
rétention aqueuse, et elle a tendance
à survenir chez des patients
hospitalisés qui sont en phase
critique. Jusqu’ici, la seule méthode
de diagnostic fiable pour l’ARA est le
recours à un test sanguin qui permet
de détecter une augmentation de la
créatinine sérique (CrS), une molécule
de déchet chimique générée par
le métabolisme des muscles.
Malheureusement, les niveaux de
CrS augmentent trop tard chez les
patients aux prises avec une ARA
pour permettre la mise en œuvre de
stratégies de prévention efficaces.
Des chercheurs testent en ce moment
une nouvelle protéine sérique, la
cystatine (CysC), et plusieurs
nouvelles protéines dans l’urine, qui
seraient des marqueurs plus fiables
de l’atteinte rénale aiguë.
Le Dr Michele Zappitelli est
professeur adjoint en néphrologie
pédiatrique à l’Hôpital pour enfants
de Montréal. Dans le cadre d’une
étude en trois parties, il analyse en
D R MICHELE
ZAPPITELLI
ce moment des
échantillons de
sang et d’urine
de 300 enfants
hospitalisés et atteints d’une maladie
rénale en vue de cerner les facteurs
de risque pour l’atteinte rénale aiguë.
« Ma recherche est surtout centrée
sur la définition de l’épidémiologie de
l’atteinte rénale aiguë chez les enfants
en phase critique et sur l’évaluation
de l’efficacité des biomarqueurs dans
l’identification de la gravité de
l’atteinte », explique le D r Zappitelli.
En colligeant tous les jours des
données médicales au sujet de
patients admis dans l’unité de soins
intensifs, le D r Zappitelli croit pouvoir
établir un lien entre l’atteinte rénale
aiguë et des séjours prolongés à
l’hôpital. Dans une étude de suivi, il
cherchera à déterminer si les enfants
aux prises avec une atteinte rénale
aiguë pendant leur hospitalisation
présentent des signes d’une
insuffisance rénale chronique. Dans
la troisième partie de son étude, le
D r Zappitelli se penchera sur une
forme particulière d’atteinte rénale
aiguë qui apparaît chez des patients
hospitalisés et traités à l’aide
d’aminoglycosides – un type
d’antibiotique toxique pour les reins
et souvent administrée à des enfants
atteints d’infections.
« En évaluant si le sang, la cystatine
et d’autres protéines nouvelles dans
l’urine sont des marqueurs plus
précoces de l’ARA que la créatinine
sérique, nous espérons être en
mesure de fournir un diagnostic plus
rapidement et de modifier les doses
(de médicament) en conséquence,
précise-t-il. Une fois que nous
aurons identifié les biomarqueurs
qui fonctionnent bien, nous pourrons
mieux établir le pronostic pour
ces patients. »
Le D r Zappitelli s’est vu décerner une bourse
Nouveaux chercheurs KRESCENT et avait
reçu auparavant une bourse de postdoctorat
KRESCENT.
9
Conseil de la recherche
Dre Barbara Ballermann
Membre
Dr Brendan Barrett
Coprésident, Conseil de la recherche
Niloufer Bhesania
Présidente nationale
Dr Kevin Burns
Président, Comité scientifique du
Programme de recherche biomédicale
Dre Sandra M. Cockfield
Présidente, Comité des bourses
Martha Horsburgh, Ph. D.
Présidente adjointe, Comité
scientifique du Programme de
recherche paramédicale
Dr Julian Midgley
Président, Comité consultatif
médical
Comité scientifique
du Programme de
recherche biomédicale
Cyril Muise
Membre
David Nicholas, Ph. D.
Président, Comité scientifique
du Programme de recherche
paramédicale
Dr Peter Nickerson
Président adjoint, Comité
scientifique du Programme de
recherche biomédicale
Paul Shay
Directeur général national
Susan Tkachuk
Coprésidente, Conseil de la
recherche
Wim Wolfs
Directeur, Programme national
de recherche
Maxime Bouchard, Ph. D.
Université McGill, Montréal
Michel Bouvier, Ph. D.
Université de Montréal
Dr Branko Braam
University of Alberta
Dr Kevin Burns
Président
L’Hôpital d’Ottawa
Dr Andrey Cybulsky
Université McGill, Montréal
Dr Amit Garg
London Health Sciences Centre
Dre Brenda Hemmelgarn
University of Calgary
Dr Andras Kapus
St. Michael's Hospital Research Institute
Toronto
Dr Scott Klarenbach
University of Alberta
Jean-Yves Lapointe, Ph. D.
Université de Montréal
Dr Serge Lemay
Université McGill, Montréal
Dr Peter Nickerson
Président adjoint
University of Manitoba
Dr York Pei
University of Toronto
Dre Susan Quaggin
Samuel Lunenfeld Research Institute
Toronto
Dr Norman D. Rosenblum
The Hospital for Sick Children, Toronto
Dre Lee Anne Tibbles
University of Calgary
Dre Deborah Zimmerman
L'Hôpital d'Ottawa
Comité scientifique du Programme de
recherche paramédicale
Heather Beanlands, Ph. D.
Ryerson University, Toronto
Pauline Darling, Ph. D.
University of Toronto
Carol Heck, Ph. D.
Toronto General Hospital
Martha Horsburgh, Ph. D.
Présidente adjointe
University of Saskatchewan
David Nicholas, Ph. D.
Président
The Hospital for Sick Children,
Toronto
Comité des bourses
Dre Sandra M. Cockfield,
Présidente
University of Alberta
Dre Sarbjit Vanita Jassal
University Health Network, Toronto
Dre Joan C. Krepinsky
St. Joseph's Hospital
Hamilton
Répartition des bourses de recherche 2008-2009 (par catégorie) *
1.
2.
3.
4.
5.
6.
7.
8.
9.
10.
Biologie rénale 17 %
Insuffisance rénale 17 %
Transplantation 12,5 %
Dialyse 12,5 %
Croissance du rein 9 %
Qualité de vie 6 %
Glomérulonéphrite 5 %
Cancer 5 %
Génétique 5 %
Rétention d’eau, de sel et de
calcium par les reins 3 %
11. Hypertension 3 %
12. Diabète 3 %
13. Urologie 2 %
10
13
11 12
1
9
8
7
2
6
5
3
4
* Ne comprend pas le programme KRESCENT.
10
Plein feux
sur la
recherche
Mettre en lumière le rôle des aidants
Au fil des ans, devant le fardeau
grandissant que représente la
prestation des soins au Canada,
plusieurs études ont été entreprises
sur les autosoins chez les patients et
les aidants. Comme de nombreuses
personnes aux prises avec
l’insuffisance rénale reçoivent
des soins des membres de leur
famille, le besoin d’aide venant de
l’extérieur n’a jamais été aussi grand.
Récemment, un nouvel outil de
dépistage servant à mesurer les
activités reliées aux soins a été
introduit par une équipe de
chercheurs dans l’espoir de mieux
comprendre comment améliorer
les politiques et les programmes
psychoéducatifs actuels afin de venir
en aide aux patients et aux membres
de leur famille qui s’occupent d’eux.
Martha (Beth) Horsburgh, Ph. D.,
est vice-présidente adjointe –
recherche en santé à l’University of
Saskatchewan et vice-présidente –
recherche et innovation de l’agence
Saskatoon Health Region. Elle a
commencé sa carrière de chercheuse
à la School of Nursing de l’University
of Windsor en Ontario où ses travaux
ont porté sur les autosoins, la santé
et le bien-être des patients et de
leurs aidants. Dans le cadre de son
premier projet, qui a été financé par
une subvention de soutien à la
recherche du Programme de recherche
paramédicale de La Fondation
canadienne du rein, elle a analysé
les aptitudes aux autosoins et les
comportements en la matière chez
des patients atteints d’insuffisance
rénale terminale. Dans une étude
subséquente, également financée
par la Fondation, elle s’est penchée
sur le rôle des aidants et sur leurs
défis quotidiens.
Les aidants se posent souvent des
questions. « Ils sont l’impression
d’être toujours en service, explique
M me Horsburgh. Ils prennent leur rôle
très au sérieux et sont toujours en
train de se demander s’ils seront
MARTHA HORSBURGH, PH. D.
capables de répondre à leurs propres
besoins et à ceux de l’autre. Notre
recherche nous indique comment
mieux soutenir ces personnes en
termes de services professionnels et
comment les aider à acquérir les
compétences précises dont ils ont
besoin pour remplir leur rôle. »
L’étude a entre autres démontré
que tant le patient que l’aidant
devaient être considérés comme
des membres de la grande équipe
de soins.
« Comme les aidants naturels
connaissent intimement le membre
de la famille ou l’ami dont ils
s’occupent, ils peuvent éclairer
l’équipe de bien des façons,
notamment au sujet des habitudes
de la personne, de ses besoins
en matière de santé et d’autres
détails personnels », fait remarquer
M me Horsburgh.
Ces derniers temps, M me Horsburgh
s’est intéressée tout particulièrement
aux besoins des aidants, qui
s’acquittent d’un vaste éventail de
tâches vis-à-vis de la personne dont
ils s’occupent. Elle et son équipe
utilisent un nouvel outil de dépistage,
le LC-GAD (Lay Care-Giving for
Adults receiving Dialysis), qu’ils ont
eux-mêmes mis au point. Cet outil
quantifie les activités cognitives
reliées à la prestation de soins,
comme l’évaluation, la défense des
droits, l’accompagnement et la
gestion de multiples tâches, ainsi
que des activités observables,
comme le transport, l’aide apportée
pour l’hygiène personnelle et le
soulagement des symptômes.
De concert avec une cochercheuse,
elle mettra en application les
connaissances acquises grâce à
cet outil en vue de modifier les
programmes psychoéducatifs
actuels qui appuient les autosoins
chez les patients et les aidants
naturels.
« En prenant le temps de nous
asseoir avec les aidants et
de nous familiariser avec leurs
responsabilités, nous arriverons à
mieux comprendre le type de
tâches dont ils s’acquittent et à
quelle fréquence, précise-t-elle.
Nous voyons comment au fil du
temps de nouvelles difficultés
s’ajoutent et comment leur aptitude
à prendre soin d’eux-mêmes
en est affectée. »
Grâce à ces entrevues structurées,
M me Horsburgh a découvert que de
nombreux aidants sous-estiment
le rôle précieux qu’ils jouent dans
la vie d’un être cher atteint
d’insuffisance rénale chronique.
« Le rôle des aidants passe
souvent inaperçu. Notre travail a
entre autres mis en évidence
l’importance de ces aidants dans la
vie des personnes aux prises avec
l’insuffisance rénale chronique,
explique-t-elle. À plus long terme,
nous espérons amener les aidants
à bien prendre soin d’eux-mêmes
et à tirer profit des ressources
disponibles. Ils se sentiront ainsi
davantage en possession de
leurs moyens, ce qui ne peut
qu’améliorer leur qualité de vie. »
M me Horsburgh s’est vu décerner six
subventions de soutien à la recherche du
Programme de recherche paramédicale.
11
Au nom de toutes les personnes affectées par les maladies rénales,
La Fondation canadienne du rein exprime sa reconnaissance :
■
aux milliers de bénévoles et
de donateurs dans l’ensemble
du pays qui, par leur générosité,
permettent à la Fondation de
financer des recherches
prometteuses. Nos remerciements
les plus sincères vont à ceux et
celles qui ont choisi d’apporter
un soutien durable à la recherche
au Canada grâce à leurs fonds
de dotation.
■
à la Société canadienne de
néphrologie (SCN) pour l’énorme
progrès réalisé dans la qualité
des soins apportés aux patients
et pour sa collaboration continue
avec la Fondation, laquelle
contribue à une recherche
innovatrice et à la formation
d’excellents chercheurs.
■
aux entreprises nationales
Ortho Biotech, Amgen, la
Corporation Baxter, Pfizer Canada
et Genzyme Canada pour le
soutien spécial qu’elles apportent
aux jeunes chercheurs par leur
contribution aux bourses de
postdoctorat du Programme de
recherche de la Fondation.
■
aux sociétés et associations
professionnelles œuvrant dans
le domaine de la santé rénale,
aux IRSC, aux entreprises et
aux personnes dont le généreux
soutien a permis la création et
le lancement du programme
KRESCENT.
■
à l’Institut de la nutrition, du
métabolisme et du diabète et à
l’Institut de la santé circulatoire
et respiratoire des IRSC, qui
financent conjointement des
projets spéciaux de recherche
stratégique.
Si vous désirez plus de renseignements sur les récipiendaires
des subventions et bourses de recherche et sur le Programme
de recherche de la Fondation ou si vous voulez la liste de nos
succursales, veuillez vous adresser à :
La Fondation canadienne du rein
[email protected]
Bureau national
www.rein.ca
5165, rue Sherbrooke ouest, bureau 300
Montréal, QC H4A 1T6
1-800-361-7494, poste 225 ou
514-369-4806