Almanya – Bienvenue en Allemagne

Transcription

Almanya – Bienvenue en Allemagne
2012
Cette compilation de textes a été réalisée par l’équipe
documentation de LA MAISON DE L’IMAGE à Aubenas
à l’occasion des RENCONTRES DES CINEMAS D’EUROPE 2012
ALMANYA de YASEMIN
SAMDERELI
Fiche Technique
Sortie en France : 30 mai 2012
Titre français : Almanya, Bienvenue en
Allemagne
Titre original : Almanya - Willkommen in
Deutschland
Réalisateur : Yasemin
Şamdereli.
Avec : Denis Moschitto, Fahri Ogün Yardim ,
Arnd Schimkat , Petra Schmidt-Schaller , Aylin
Tezel ..
Genre : Comédie dramatique.
Durée : 01h41
Nationalité : Allemand
Produit en : 2011
Distributeur : Eurozoom
Résumé
"Suis-je allemand ou turc ?" C’est la question
que se pose Cenk Yilmaz, 6 ans, lors d’un match
de football, alors que ni ses camarades allemands
ni ses camarades turcs ne veulent de lui dans leur
équipe. Pour le consoler, sa cousine Canan lui
raconte l’histoire de leur grand-père Hüseyin
qui, à la fin des années 1960, a émigré en
Allemagne avec femme et enfants pour y
travailler. Le temps a passé et l’Almanya est
devenu leur pays d’adoption. Mais le grand-père
a acheté une maison en Turquie et souhaite y
emmener toute la famille en vacances.
Commence alors un voyage plein de souvenirs,
de disputes et de surprises…
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On assiste également au retour de la famille en Turquie - famille qui s'est d'ailleurs bien
agrandie depuis!- quand Huseyin au seuil de la retraite annonce à tout le monde qu'il a acheté
une maison dans leur pays d'origine. Mais là encore, une adaptation est nécessaire. Les
Yilmaz se rendent compte qu'ils ont changé, et qu'ils se sont éloignés de leurs amis turcs.
L'une des actrices du fim, Aylin Tezel
En plein débat sur l'immigration après la parution du livre "L'Allemagne court à sa perte" de
Thilo Sarrazin, qui accuse les Turcs de tous les maux dont souffre le pays, et alors que la
chancelière Angela Merkel a annoncé l'échec de la société multiculturelle, le film aborde
l'immigration avec une certaine légèreté. Et s'il n'apporte pas de réponses, il permet de mieux
comprendre les problèmes d'identité auxquels les Turcs sont confrontés en Allemagne.
Auteur : Audrey Parmentier Edition : Sandrine Blanchard
http://www.dw.de/dw/article/0,,14847696,00.html
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http://www.dw.de/dw/article/0,,14847696,00.html
Berlinale : Almanya et le problème de l'identité
Berlin accueille la Berlinale du 10 au 20 février 2011
Berlinale : Parmi les films projetés dans la sélection officielle mais hors compétition,
"Almanya", une comédie qui retrace 50 ans d'immigration turque en Allemagne.
Les soeurs Samdereli sur le tapis rouge
"Vous engagez-vous à manger de la viande de porc pendant une semaine, à partir en vacances
aux Baléares tous les deux ans, et à regarder la série Tatort tous les dimanches soirs?" Ce sont
les questions auxquelles Huseyin et Fatma Yilmaz doivent répondre par l'affirmative pour
obtenir leur passeport allemand. Un joli clin d'oeil aux clichés qui entourent les Allemands.
Les clichés, la comédie des soeurs Yasemin et Nesrin Samdereli en est pleine - les enfants de
Huseyin et Fatma qui arrivent en Allemagne prennent les chiens pour des rats géants, et leur
premier Noel est une vraie catastrophe- mais le sujet traité reste celui du problème d'identité.
C'est Cenk, 6 ans, le petit-fils d'Huseyin qui soulève le premier la question: au foot, il n'est
choisi ni par l'équipe des élèves allemands ni par celle des élèves turcs et se demande d'où il
vient. Sa cousine, Canan, lui raconte alors l'histoire de Huseyin. Si le millionième
"Gastarbeiter", ou travailleur immigré, est arrivé le 10 septembre 1964 en RFA, Huseyin lui,
est le suivant! Toute une partie du film est consacrée à sa confrontation, et à celle de toute sa
famille, avec ce nouvel univers, Almanya, l'Allemagne! Pour que le spectateur puisse se
mettre dans la peau des personnages et ressentir leur malaise face à l'inconnu, les soeurs
Samdereli font parler les Allemands dans une langue incompréhensible, une sorte d'allemand
phonétique.
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la cousine plus âgée de Genk lui (nous) raconte l'histoire familiale, nous refaisons le parcours
d'une vie, le chemin d'une intégration réussie. Si le procédé narratif n'est pas très nouveau, le
ton pétri de tendresse et bourré d'humour, l'usage sans abus et toujours à bon escient d'images
d'archives, la bonne idée de mêler dans le même plan les deux versions jeune et vieille d'un
même personnage, font d'Almanya, bienvenue en Allemagne un film revigorant,
profondément optimiste sans être angélique et s'il y a dans la famille d'Hüseyin et Fatma, des
conflits (générationnels, familiaux, fraternels), il y a aussi beaucoup d'amour, beaucoup
d'humour et un grand sens de la solidarité familiale. Métaphore d'une possible solidarité
sociale ? On le voudrait...
Aylin Tezel
Si à l'issue de ce voyage "initiatique" chacun comprendra mieux encore d'où il vient, qui il est,
nous spectateurs comprendrons qu'un passeport est un symptôme et que ce qui fait l'identité
d'un individu et par delà lui d'une famille, c'est l'histoire acceptée, celle qui en chacun de nous
mêle passé et présent, diversité des racines, pluralité des idées, des convictions... Une
lapalissade ? Pas si sûr.
En 2011, près d'un million et demi de spectateurs ont fait d'Almanya, le quatrième succès au
box office allemand et par là des deux soeurs Samdereli des oiseaux de bon augure...
http://www.infosbcbg.fr/Almanya-bienvenue-en-Allemagne-de-YaseminSamdereli_a737.html
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http://www.infosbcbg.fr/Almanya-bienvenue-en-Allemagne-de-YaseminSamdereli_a737.html
Le blog de Pascale Rousseau-Dewambrechies.
Almanya, bienvenue en Allemagne de
Yasemin Samdereli
Une bonne claque aux idées reçues !
Les cinéastes qui se sont essayés à la relecture de leurs origines sont nombreux, Martin
Scorsese, Elia Kazan pour ne citer que deux des plus fameux... Le mérite du film de Yasemin
Samdereli est de bien insister sur le fait que l'Allemagne de l'après guerre est allée chercher
massivement à l'étranger, les travailleurs que la guerre lui avait ravis. S'ils sont venus de leur
plein gré, ils sont aussi venus parce que l'Allemagne avait besoin d'eux, comme la France
avait besoin de la main d'oeuvre italienne, espagnole, africaine du Nord... Autant dire
qu'Almanya en ces temps de repli identitaire est un film salutaire.
Les deux soeurs scénaristes, Yasemin et Nesrin Samdereli nous font partager la vie d'une
famille turque dont le patriarche Hüseyin est arrivé et a foulé le sol allemand en tant qu'un
millionième travailleur en 1960. Tout est juste dans Almanya, si juste qu'à n'en pas douter les
deux soeurs ont largement puisé dans l'histoire familiale. Hüseyin et Fatma après quarante
cinq ans passés en Allemagne, viennent d'obtenir leurs passeports. Si pour Fatma c'est
l'aboutissement logique et joyeux d'un parcours bien accompli, pour Hüseyin, cela ne change
rien. Turc il est, turc il reste. Au cours d'un dîner, son petit fils Genk, demande à ses parents :
"qu'est-ce que je suis ?" Tandis que sa mère lui répond "allemand", son père tout aussi
spontanément répond "turc". Face à l'étonnement de leur enfant, la surprise se lit dans le
regard qu'échange les parents... Le grand-père lui, annonce qu'il vient d'acheter une maison en
Turquie (pour les vacances) et que toute la famille doit venir l'aider à la restaurer. Pas de
discussion possible. Le prétexte est trouvé. Hüseyin est un grand-père qui ne fait pas de
grands discours. Il sait pour convaincre, avoir de saines colères, les gestes tendres qui
apaisent, il est celui qui voit, qui sait. Toute la famille débarque donc en Turquie et tandis que
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http://www.senscritique.com/film/almanya/1681305498083139/critique/hyunkel/
Il était une fois, en Anatolie
Par Hyunkel - Le 30 mai 2012
Véritable carton populaire en Allemagne, Almanya aurait pourtant pu ne jamais voir le jour.
Fruit de la collaboration entre deux soeurs, Yasemin et Nesrin Sandereli, le scénario a mis
sept ans à voir le jour. Pas facile en effet pour elles de mettre de l'ordre dans leurs souvenirs,
ainsi que dans ceux de leurs amis et familles. Après cette gestation exceptionnellement
longue, voilà donc le résultat, une sympathique saga familiale porté par un casting
exceptionnel.
Le thème de l'immigration est tristement remis au goût du jour en ces périodes de campagne
électorale. Almanya apporte un souffle de fraîcheur au débat en narrant les péripéties d'une
famille de turcs partis chercher du travail et une vie meilleure dans les vertes contrées de la
RFA. Divisé entre les flash backs sous forme de conte, récité par l'une des petites filles de la
famille à son cousin, et la tentative de retour aux sources initiée par Hüsseyin, le patriarche
qui avait entrepris ce voyage en premier lieu, le film se présente comme une sorte de puzzle
dans lequel s'imbriquent présent et passé.
Les pièces racontent les problèmes rencontrés par cette famille, des soucis auxquels doivent
faire face bien des expatriés. De la lente adaptation à un environnement nouveau à la
transmission des valeurs originelles à la nouvelle génération, depuis le choc des cultures
jusqu'à la nécessaire adaptation, tout y passe, avec une simplicité et un réalisme touchant.
Privilégiant volontairement un aspect très bon enfant, le scénario passe du brassage des
générations lors du traditionnel déjeuner dominical au road trip sur les chemins de la
mémoire, façon Little Miss Sunshine.
S'appuyant sur un casting de visages inconnus dans nos contrées mais tous étonnamment
juste, à commencer par le petit Rafael Koussouris, point de départ de ce retour aux sources,
Almanya est une excellente surprise, un film simple et attachant qui sait à merveille utiliser
l'humour pour aborder des sujets parfois graves et profonds. Un beau plaidoyer pour
l'intégration, qui devrait donner à réfléchir à certains...
http://www.senscritique.com/film/almanya/1681305498083139/critique/hyunkel/
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le "Gibberish". C'est CHAPLIN qui dans "le Dictateur" utilisait ce langage inventé par lui
pour caractériser HINKEL (HITLER). L'utilisation de ce langage nous a servi à montrer aux
Allemands qui verront notre films la sensation d'étrangeté et de confusion que peut causer la
découverte d'une nouvelle langue à son arrivée dans un pays qui n'est pas le sien". Autre
moment qui fait sourire c'est quand le grand père fait découvrir leur appartement à sa femme
qui lui demande à quoi sert la chaise qui est le Wc sur lequel on s'asseoit alors qu'en Turquie
il y avait le W.C dit "à la turque"..... Ce voyage qui est censé faire découvrir la maison
achetée par le Grand père en Turquie est émaillé de disputes et de surprises:. Tout en
évoquant le problème du conflit des générations, les deux soeurs SANDERLI ont essayé de
porter la bonne parole à travers une comédie sur le respect de l'autre et les vertus du métissage
(avec un regard un peu trop angélique?)
Une comédie de 1 h 40 . On est prié de laisser à l'a porte de la salle le problème douloureux de
la non reconnaissance du Génocide Arménien.
tp://yaquoiachercher.canalblog.com/archives/2012/05/28/24375453.html
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Présenté hors sélection à la Berlinale 2011, sa sortie à l'écran recueille les rires de plus de 1,5
millions de spectateurs allemands, à la grande surprise de la critique et des maisons de
productions qui avaient hésité à le diffuser. Aujourd'hui, il débarque sur nos écrans.
Les Turcs sont nombreux à avoir émigré en Allemagne, mais depuis la réunification et la crise
ces émigrés et leurs enfants sont l'objet d'un rejet religieux et de clichés raçistes:" les gens
pensent encore que les turcs ne font pas assez d'efforts pour s'intégrer. L'immigration est un
sujet d'actualité. Ce sujet amène un regard trés personnel sur pourquoi nous sommes là,
comment tout a commencé et que s'ignifie être étranger aujourd'hui?... Les Turcs et autres
étrangers sont en Allemangne des "travailleurs invités" (Gastarbeiter); pourtant ces invités
l'ont été par le gouvernement Allemand et ils ont contribués à l'équilibre économique du Pays
et ils ont donc le droit d'être ici...La culture du multinationalisme semble pourtant morte à
présent....Dans ALMANYA nous avons beaucoup intégré des éléments de notre enfance"
Les réalisatrices comme beaucoup de jeunes se sentent rejetés par leur pays d'adoption et celui
d'origne, alors ils se posent la question "suis-je Allemand ou TURC?". Elles ont traité ce sujet
à travers un voyage imposé par un grand père à sa famille (fille et petit fils). Voyage souvenir
pour les uns, déracinement et découverte du pays de leur origine pour les autres. Le spectateur
est invité à découvrir les différences de culture à travers les yeux d'un enfant de 10 ans,
différences appuyées par des flasch-backs comparatifs. Les anecdoctes racontées sont souvent
l'occasion de déclencher des rires notamment celle où l' enfant découvre qu'il y a en
allemagne des allemands qui parlent entre eux un dialecte qui est pour lui un "charabia"
incompréhensible: "le problème de la langue est vraiment drôle; nous avons utilisé pour cela
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y a quoi à chercher ?
http://yaquoiachercher.canalblog.com/archives/2012/05/28/24375453.html
28 mai 2012
CINEMA-ALMANYA :
ALLEMANDS/TURC EN GOGUETTE
Difficile à un fils d'immigrés de rester insensible à un film qui parle de l'intégration.
"ALMANYA" a été réalisé par deux soeurs YASEMIN et NESRIN SANDERELLI: "Nous ne
l'avons pas fait ensemble: concrétement on a ecrits différentes scènes parrallelement, puis
nous avons travaillé les scènes écrites par l'autre. Après 5O versions on peut dire que nous
formons une bonne équipe maintenant, mais nous avons chacune nos propres pojets" dit
YASEMIN, NESRIN ajoutant:" notre perséverance et notre motivation à écrire ensemble
montre bien que cette histoire devait finir en film".
Yasemin est issue d'une famille turque qui a émigré en Allemangne de l'Ouest. Née en 73 à
Dortmund, elle a étudié le cinéma et la télévision à l'université du film de Munich. A 23 ans
elle se lance dans le court métrage et les téléfilms et en 2000, avec sa soeur, elle fait un
premier film "KISMET" (aucune trace en France). 3 ans plus tard, elles travaillent au scénario
de ALMANYA (l'Allemagne) pour raconter, sous forme d'une comédie qui traite d'une
famille de Turc immigrée, un voyage souvenir. Le scénario va prendre 7 ans avec des
anecdoctes de plusieurs familles. Il sera tourné en un peu plus de 3 mois en Allemagne et en
turquie (IZMIR) en 35 mm avec un budget de 4 millions d'Euros:" Le tournage a été une
grande aventure, notre défit était de tourner des scènes à la fois en Allemagne et en Turquie,
en perdant pas de vue que la moitié de l'histoire se déroule dans les années 60".
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ALMANYA – WILLKOMMEN IN DEUTSCHLAND est son premier long métrage de
fiction.
Yasemin Samdereli
Filmographie
1994- SCHLÜSSELLÖCHER-Kurzfilm
1996- LIEBER GOTT-Kurzfilm
2001 KISMET-Kurzfilm
2002 –SEXTASY-Kurzfilm
2003 ALLES GETÜRKT-TV-Film
2004 ZIVIS-TV-Serie, Regie der Pilot-Folge
2007 ICH CHEFE, DU NIX-TV-Film
010 ALMANYA – WILLKOMMEN IN DEUTSCHLAND
2 http://www.berlinale.de/external/de/filmarchiv/doku_pdf/20113234.pdf
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Berlinale 2011
http://www.berlinale.de/external/de/filmarchiv/doku_pdf/20113234.pdf
Yasemin Samdereli
ALMANYA – WILLKOMMEN IN
DEUTSCHLAND
Le 10 septembre 1964, le millionième travailleur immigré fut accueilli en RFA. Le film des
soeurs Yasemin Samdereli (réalisatrice) et Nesrin Samdereli (scénariste) raconte l’histoire du
suivant, un nommé Hüseyin Yilmaz, et de sa famille – sur une période de 45 ans !
« Qui suis-je ou qu’est-ce que je suis réellement, Allemand ou Turc ? » Telle est la question
que se pose Cenk Yilmaz, 6 ans, lors d’un match de football où ni ses camarades turcs et ni
les allemands ne le choisissent dans leur équipe. Pour consoler Cenk, Canan, sa cousine de 22
ans, lui raconte l’histoire de leur grand-père Hüseyin, arrivé dans les années soixante comme
travailleur immigré en Allemagne et qui fit venir plus tard sa femme et sesenfants en «
Almanya ». L’Allemagne est devenue depuis longtemps la patrie de la famille. Un soir,
pourtant, Hüseyin prend ses proches au dé pourvu en annonçant qu’il a acheté une maison en
Turquie et qu’il veut re tourner avec eux dans son ancienne patrie. Aucune objection n’est
tolérée et c’est ainsi que toute la famille part pour la Turquie. Le voyage qui débute est plein
de souvenirs, de disputes et de réconciliations – jusqu’au jour où le périple familial prend une
tournure inattendue…Pour leur premier film, les cinéastes ont eu recours à leur propre vécu
de jeunesse. Yasemin Samdereli : « Nous avons remarqué très tôt que beaucoup de gens
trouvaient toujours très amusants les récits que nous faisions de notre enfance. Par exemple, le
fait que Nesrin était majorette et qu’à la messe, elle chantait avec ardeur les cantiques
catholiques. Je jouais pour ma part de la flûte traversière et j’écrivais mon prénom “Jasmin”
jusqu’au jour où mon institutrice du cours élémentaire fit échouer mes manœuvres de
diversion. »
Biographie
Née à Dortmund le 15-7-1973. Etudie à la HFF de Munich de 1993 à 2000. Travaille en freelance pour Bavaria-Film de 1994 à 1998. Assistante à la mise en scène de productions
internationales, entre autres de Jackie Chan,jusqu’en 2002. Réalise en 2002 la comédie
télévisée « Alles getürkt ! ». Travaille comme coscénariste de la série télévisée « Türkisch für
An fän -ger ». Fait son apparition devant la caméra dans DELICIOUS (2004).
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je dois jouer, l'Allemagne ou la Turquie?" ou "pourquoi ma région n'est pas sur la carte de
l'Europe?" Le talent comique du petit Rafael Koussouris, qui présente un fort potentiel de
"ooOOOOOOooh" pour les spectateurs est fort bien exploité durant tout le film. Les
spectateurs germaniques ou germanophiles souriront ou riront de bon coeur également devant
les considérations des adultes, comme par exemple lors de la découverte de latrines nonturques dans le petit appartement que loue la famille, ou les problèmes linguistiques
rencontrés dans la vie de tous les jours. A noter que les auteurs du film ont créé une espèce
d'allemand "phonétique" comme l'entendrait un locuteur turc qui n'a jamais appris l'allemand.
Le résultat, étrange et loufoque, s'intègre fort bien dans le quotidien néo-allemand de la
famille d'Hüseyin.
Outre ces jolis moments, on ne trouvera pourtant rien de bien nouveau sous le soleil; les
thématiques restent typiques des films traitant de l'immigration: on contemple le portrait d'une
famille de trois générations de turcs, des traditions qui s'effacent lentement, la langue
d'accueil qui supplante la langue native, des mariages mixtes, l'impression d'avoir le cul entre
deux chaises, ou alors d'avoir choisi la mauvaise chaise. Mais c'est finalement bien là le but
derrière le film: ne pas proposer de solution derrière les problèmes d'interculturalité, mais de
donner une simple peinture de famille immigrée typique. Bien que la plupart des scènes se
soient tournées en allemand, une version en turc est également prête à sortir dans les salles,
afin que le public de ce pays s'y reconnaisse plus facilement. C'était là un souhait du
producteur Andreas Richter.
On soulignera cependant que le dénouement de l'intrigue, un peu trop facile et apportant du
pathos couche après couche, ramollit ce sympathique long-métrage. De plus, le très beau
symbole final de la maison de vacances en Anatolie s'en retrouve affaibli, mais on garde
quand même des souvenirs ensoleillés pleins de bonne humeur en sortant de la salle obscure.
http://www.cinema.ch/fr/films/almanya.9195
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http://www.cinema.ch/fr/films/almanya.9195
Almanya
.
« Une jeune femme raconte à son petit cousin comme leur famille d'origine
turque a débarqué dans l'Allemagne des années 60. Le choc culturel est
intense mais également très drôle. »
Critique par Aureliane Montfort – Cinema.ch
« Avec 1.66 millions d'immigrés, la communauté turque est la plus grande communauté
étrangère en Allemagne, et d'après les réalisatrices et auteurs du script, Yasemin Samdereli et
Nesrin Samdereli , chacune des personnes arrivées en terre allemande ont des petites histoires
comiques ou des anecdotes touchantes à raconter sur le choc culturel rencontré. C'est de là
qu'est partie l'idée d'Almanya, une comédie dramatique sur l'intégration des Turcs arrivés en
Allemagne dans les années 60.
Le film présente de jolis moments très réussis, en particulier lors de scènes où les enfants
s'essaient à des considérations simples sur l'interculturalité comme "pour quelle équipe de foot
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http://www.avoir-alire.com/almanya-coup-d-oeil
Almanya - coup d’oeil
Le quatrième plus gros succès de l’année 2011 en Allemagne débarque dans les salles
françaises. A voir à partir du 30 mai 2012.
Nouveau long-métrage des soeurs Samdereli après quelques téléfilms remarqués, Almanya a
mis sept longues années à voir le jour. Tout d’abord à cause de la frilosité des producteurs qui
ne voulaient pas entendre parler d’une comédie sur l’immigration, et ensuite par l’ajout
constant de situations supplémentaires qui ont alimenté un scénario modifié une bonne
cinquantaine de fois. Le jeu en valait la chandelle puisque le film a été présenté avec succès à
la Berlinale 2011 avant de connaître un triomphe public inattendu en Allemagne. Fort de ses
1,4 millions de spectateurs allemands, Almanya débarque donc en France le 30 mai par les
bons soins du distributeur Eurozoom.
http://www.avoir-alire.com/almanya-coup-d-oeil
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allemand d’origine turque, créateur de la série Türkisch für Anfänger (diffusée en 2008 sur
Canal +), dont il a réalisé une adaptation qui devrait prochainement sortir en salles.
"Le fait est qu’il y a peu de cinéastes turcs en Allemagne qui font des comédies ou des
divertissements familiaux, explique Bora Dağtekin aux Inrocks. Les sujets liés à
l’immigration sont le plus souvent traités dans des films d’auteur ou des drames sur des
femmes opprimées: nous devons sortir de ce schéma."
Créée en 2006, sa série devenue culte en Allemagne Türkisch für Anfänger (52 épisodes
déclinés en 3 saisons sur la chaîne Das Erste) occupait précisément ce sillon de l’humour
démystificateur. Sur le modèle un peu vieillot de Notre Belle Famille, la série suivait les
déboires d’une famille recomposée germano-turque (façon choc des cultures dans la cuisine),
tordant les clichés rebattus sur l’immigration avec un certain plaisir caustique. Tout y passait:
de l’islam intégriste, au sexisme ou au racisme quotidien, mais "le public réagissait toujours
positivement" insiste Bora Dağtekin.
Une demande du public
Bora Dağtekin représente bien cette nouvelle école de réalisateurs d’origine turque (tous nés
en Allemagne, de la deuxième ou troisième génération d’immigrés) biberonnés aux
blockbusters et aux séries U.S. "Ce sont des cinéastes passionnés, de bons auteurs et des gens
qui maîtrisent les outils marketing" précise-t-il. Et qui ont su répondre à une demande
pressante de la communauté turque allemande (estimée à 4 millions de personnes, et autant de
spectateurs potentiels) qui réclamait une nouvelle forme de représentation (i.e ailleurs que
dans les colonnes politiques du Bild).
"Les spectateurs sont favorables à une vision ironique de sujets trop souvent interprétés de
manière dramatique. Moi je suis persuadé que les différences religieuses et culturelles ont un
certain charme et peuvent être des ressorts comiques très efficaces. J’aime travailler dans le
registre de la comédie, mais en y insérant un élément subversif", explique Bora Dağtekin.
Le film adapté de sa série, intitulé Turkish for Beginners, reprendra donc tous les éléments
qui ont fait le succès du show: "une histoire d’amour qui réunit deux familles que tout oppose,
contraintes d’évoluer l’une au contact de l’autre". Mais Bora Dağtekin refuse mordicus le
statut de cinéaste politique: son film est avant tout un "objet de divertissement" destiné au
grand-public. Prévu pour une sortie en salles fin 2011, Turkish for Beginners devrait
confirmer la bonne année du cinéma turc en Allemagne.
Romain Blondeau
http://www.lesinrocks.com/2011/06/23/cinema/le-succes-du-cinema-turc-en-allemagnerelance-le-debat-sur-limmigration-1113358/
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Derrière les super-stars locales (l’acteur réalisateur Til Schweige et son Kokowaah) ou les
blockbusters U.S (Very Bad Trip 2, Fast and Furious 5 en tête), un petit film est venu
perturber le box-office allemand de 2011. Avec plus d’un million d’entrées cumulées depuis
sa sortie en mars dernier, et plus de onze millions de dollars de recettes, Almanya,
Willkommen in Deutschland se hisse à la neuvième place du box-office, la deuxième pour un
film allemand. Particularité: sa réalisatrice, Yasemin Samdereli, est d’origine turque; et cette
comédie sociale évoque le retour au pays d’un travailleur immigré installé en Allemagne
depuis les 60′s.
Récompensé d’un LOLA (l’équivalent teuton des Césars), Almanya, Willkommen in
Deutschland consacre une nouvelle tendance à succès du cinéma allemand: des films réalisés
par la deuxième, troisième génération d’immigrés turcs, sur des sujets liés à la diaspora -mais
traités sur le modèle de la comédie grand-public. Plébiscité au box-office, ce petit phénomène
intervient dans un climat de crispation nationale (amorcé l’année dernière par la publication
du pamphlet xénophobe de Théo Sarrazin) et relance le fameux «Multikulti» allemand un peu
vite enterré par Angela Merkel.
Du pur entertainment
"La comédie turco-allemande Almanya agit comme une réponse directe à la thèse de Théo
Sarrazin" annonçait le Der Tagesspiegel à la sortie du film, alors que le quotidien Die Welt
félicitait le choix de la réalisatrice Yasemin Samdereli de «rire du débat sur l’immigration».
Un choix de l’humour et du pur entertainment revendiqué aussi par Bora Dağtekin, un téléaste
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http://www.lesinrocks.com/2011/06/23/cinema/le-succes-du-cinema-turc-en-allemagnerelance-le-debat-sur-limmigration-1113358/
Le succès du cinéma turc en Allemagne
relance le débat sur l’immigration
23/06/2011 | 12h43
Une comédie sur un vieil immigré ou l’adaptation d’une série qui joue sur
les différences religieuses : un nouveau cinéma lié à la communauté turque
cartonne en Allemagne. Sa formule, nous explique le réalisateur Bora
Dağtekin: "rire des conflits culturels".
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http://www.leparisien.fr/cinema/critiques-cinema/almanya-savoureux-30-05-20122023881.php
«Almanya» : savoureux
Hubert Lizé | Publié le 30.05.2012, 08h08
Pas simple de quitter sa pauvre Turquie natale pour l’opulente Allemagne. Hüseyin a fait le
voyage dans les années 1960. Devenu citoyen allemand, le grand-père décide d’offrir, pour
les vacances, un retour au pays à toute sa famille, dont le petit Cenk, 6 ans, confronté aux
moqueries de ses copains de l’équipe de foot en raison de sa double origine.
Succès inattendu en Allemagne avec 2 millions d’entrées, cette fresque joyeuse s’amuse à
dynamiter les clichés sur l’intégration et la xénophobie.
COMÉDIE ALLEMANDE de Yasemin Samdereli.
http://www.leparisien.fr/cinema/critiques-cinema/almanya-savoureux-30-05-20122023881.php
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Sur le point de partir en RFA, Fatma hésite, angoissée par les rumeurs qui courent sur les
Allemands : ils sont sales, mettent les hommes en croix, ne mangent que du porc, de la chair
humaine et des pommes de terre. Près d’un demi-siècle plus tard, c’est elle qui se réjouit le
plus de cette citoyenneté allemande. Lors du retour en Turquie, un de ses fils aligne les
stéréotypes occidentaux sur son pays d’origine…
Loin d’une vision dramatisée de l’immigration, Almanya n’évoque pas de jeunes aux
comportements asociaux en quête d’identité, ni de crime d’honneur. Il n’aborde guère
davantage les difficultés sociales rencontrées par les Turcs. Le racisme n’est montré que
brièvement dans une scène qui en dit la bêtise. Reconstituées avec une délicieuse nostalgie
dans des couleurs chatoyantes, les années 1960 sont le théâtre d’un choc culturel qui prête à
sourire, avec pour la famille de Hüseyin, pêle-mêle, la découverte des chiens en laisse, des «
toilettes à l’allemande », des rites de Noël.
La réalisation, enlevée, multiplie les vignettes amusantes : cauchemars hilarants (Hüseyin
rêve d’une Fatma devenue allemande vêtue en costume traditionnel bavarois), représentations
enfantines imagées (des travailleurs de tous les pays appelés en Allemagne par des voix
venues du ciel), recours à un réjouissant faux allemand pour donner aux spectateurs
germanophones la sensation d’étrangeté face à une langue inconnue. Toutefois, une chute plus
grave apporte une profondeur bienvenue à cette comédie légère et attachante.
Corinne Renou-Nativel
http://www.la-croix.com/Culture-Loisirs/Culture/Cinema/Almanya-histoire-d-une-famille-del-Anatolie-a-la-RFA-_EG_-2012-05-29-812066
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Les gens heureux n’auraient pas d’histoire : sur ce principe, le cinéma a plus souvent décrit
les heurts avec les populations immigrées qu’il n’a montré les intégrations réussies, que l’on
songe à La Désintégration de Philippe Faucon en février ou à L’Étrangère de l’Allemande
Feo Aladag en 2011. Dans leur scénario, les sœurs Yasemin et Nesrin Samdereli, nées à
Dortmund en 1973 et 1979, ont pris le parti d’aborder la rencontre germano-turque sur le ton
de la comédie.
Lors d’un repas de famille, Hüseyin et son épouse Fatma annoncent deux grandes nouvelles à
leurs enfants et petits-enfants : ils viennent d’obtenir leur passeport allemand et ont acheté une
maison en Turquie où ils veulent emmener leur descendance pour les prochaines vacances.
Cenk, 6 ans, interroge alors : « On est turcs ou allemands ? » « Turcs », répond son père, le
cadet du vieux couple ; « Allemands », répond sa mère, blonde comme les blés. Pour tenter
d’éclairer l’enfant, sa cousine entreprend de lui raconter l’histoire familiale.
Le récit éclaté, depuis la naissance de l’amour entre Hüseyin et Fatma dans leur village
d’Anatolie jusqu’au retour aux sources, se tisse par allers-retours entre passé et présent. Si elle
aurait gagné à être resserrée autour de quelques épisodes, cette sympathique comédie ne laisse
pourtant pas de place à l’ennui. Une jolie fantaisie colore la narration de la vie de ce Turc
arrivé en RFA le 10 septembre 1964, juste après le millionième immigré fêté en fanfare ; une
ironie tendre brocarde les travers des Allemands et des Turcs, ainsi que leurs a priori mutuels.
Loin d’une vision dramatisée de l’immigration
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http://www.la-croix.com/Culture-Loisirs/Culture/Cinema/Almanya-histoire-d-une-famille-del-Anatolie-a-la-RFA-_EG_-2012-05-29-812066
« Almanya », histoire d’une famille
de l’Anatolie à la RFA
Succès du box-office allemand, cette comédie raconte avec tendresse et légèreté l’histoire sur
trois générations d’une famille turque installée en Allemagne.
(SEIDENABEL FOTOGRAFIE – Muenchen)
Almanya aborde l’histoire de l’immigration turque en Allemagne avec légèreté et fantaisie.
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http://ecrannoir.fr/blog/blog/2012/06/02/
Almanya : de l’Allemagne à la Turquie
Avec des flashbacks de la jeunesse des protagonistes mêlées au retour aux sources, cette
comédie est un hymne à la famille et à la difficulté qu'ont certains immigrés à s'intégrer dans
un pays qui a pourtant fait appel à eux.
La scène la plus drôle mais qui est également la plus représentative de la barrière que peut
poser un changement de territoire, est la scène des courses. La femme de Hüseyin tente
désespérément d'acheter du pain et du lait en faisant des gestes équivoques.
Entre rire et larmes, ce film riche en émotion est un petit bijou allemand à découvrir... en
famille de préférence.
http://ecrannoir.fr/blog/blog/2012/06/02/
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http://www.lepoint.fr/cinema/almanya-l-integration-version-allemande-29-05-20121466233_35.php
Almanya" - L'intégration, version allemande
Le Point.fr - Publié le 29/05/2012 à 12:58 - Modifié le 29/05/2012 à 12:59
La réalisatrice Yasemin Samdereli évoque avec humour et fantaisie l'histoire de l'immigration
turque en Allemagne et égratigne les clichés qui collent aux basques des deux communautés.
À l'heure d'entamer une partie de foot décisive dans son école, le petit Cenk Yilmaz, six ans,
se pose une grave question : quelle est sa nationalité ? La famille du gamin a beau vivre en
Allemagne depuis des lustres, la réponse ne lui semble pas si évidente que cela. Bientôt, grâce
à sa cousine qui retrace la saga familiale, Cenk en saura plus sur le pays de ses ancêtres et la
façon dont l'Allemagne, il y a 50 ans, a accueilli son grand-père. Succès surprise au box-office
germanique (plus de deux millions de spectateurs), Almanya évoque avec humour et fantaisie
l'histoire de l'immigration turque en Allemagne. Refusant le didactisme et les discours
convenus sur les identités nationales, Yasemin Samdereli, la réalisatrice, égratigne les clichés
qui collent aux basques des deux communautés et privilégie une légèreté de ton qui, par
chance, n'est jamais l'ennemie de l'intelligence. Au final, une comédie ambitieuse où
l'invention du scénario et le rythme trépidant du récit importent plus que les timidités de la
mise en scène.
Par Olivier de Bruyn
http://www.lepoint.fr/cinema/almanya-l-integration-version-allemande-29-05-20121466233_35.php
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Si le récit épate en terme d'humour, allégeant les situations les plus lourdes de sens et
générant de vrais moments d'émotion, il provoque cependant par moment un peu d'agacement
face à l'angélisme généralisé du discours. Car finalement "Almanya" évite d'aborder de front
son sujet et parle peu du fameux pays d'accueil, éludant totalement les problèmes d'intégration
de l'époque de l'arrivée du grand-père. On a même droit en filigrane à un speech de
remerciement appuyé envers le pays d'accueil. Ceci s'aggrave sur la fin avec justement un
discours final n'évitant ni la poignée de mains à une Angela Merkel idéalisée, ni les choix de
citations douteux comme « nous avons appelé des travailleurs, ce sont des hommes qui sont
venus » qui mettent de côté complètement l'exploitation de la main d’œuvre, ou pire
l'insertion au générique de fin d'un pénible "si c'était à refaire" avec un homme affirmant par
images d'archives interposées que « on aurait uniquement fait venir des turcs »... Cela est
d'autant plus préjudiciable au film qu'à vouloir trop en faire, "Almanya" s'avère finalement
assez méprisant pour les autres immigrés de la même époque, notamment les espagnols et les
grecs. Ce manque de recul est du coup difficile à avaler, d'autant plus dans un contexte actuel
où des interrogations se font jour sur le fameux "modèle" allemand, pays avec un niveau de
chômage certes des plus bas, mais que beaucoup de commentateurs oublient de relier aux
inadmissibles écarts de salaires internes persistants plus de 20 ans après la chute du Mur, avec
les plus démunis gagnants à peine 286 euros par mois !
Reste qu'au centre du film il y a toute une galerie de personnages dont les plus attachants se
trouvent être Canan elle même, son jeune cousin Cenk, et l'oncle Muhamed. La première
(Aylin Tezel) se retrouve en proie à des contradictions entre sa vie moderne, ses examens et
les traditions de sa famille. Le second, interprété par le craquant Rafael Koussouris, ne
comprend pas grand chose à toutes ces histoires de nationalité, perdu à l'école entre équipes
de foot turque et allemande qui ne veulent ni l'une ni l'autre de lui, et une carte d'Europe où sa
ville d'origine se trouve être... hors-périmètre. Quand au troisième, joué par Kaan Aydogdu, il
est bouleversant de désarroi et de tristesse affichée, les repas et épreuves lui permettant de
régler ses comptes avec son frère ainé, et de faire face à sa déception eu égard à une vie rêvée
devenue un échec. Mine de rien, on s'attache à chacun d'eux, touché par leurs petites
obsessions, du coca-cola pour Muhamed, symbole d'un Ouest illusoire (il serre dans ses bras
une bouteille géante dans un supermarché) à la possibilité de devenir femme-éboueuse pour
sa petite sœur. Tous réunis, ils sont le ciment de cette fable légère mais qu'on aurait aimé un
peu moins idyllique et plus en prise avec une problématique pourtant rudement d'actualité :
l'immigration économique.
Olivier Bachelard
http://www.abusdecine.com/critique/almanya
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Un joli conte, un peu trop idyllique
"Almanya" est principalement raconté en voix-off par la petite fille d'une famille turque
installée en Allemagne. Cette petite fille, c'est Canan, une étudiante libérée qui ne sait pas
comment annoncer à sa famille, nombreuse, qu'elle attend un enfant, non pas d'un Turc, ni
même d'un Allemand, mais d'un Anglais. Contant d'abord son propre désarroi, sa voix
accompagne ensuite, tout au long du métrage, les flash-back relatant l'histoire du grand père et
son rapport à l'accueillante Allemagne. Car "Almanya" est avant tout une histoire d'identité et
d'immigration, avant de devenir dans sa seconde moitié un road-movie qui n'est pas sans
rappeler "Little Miss Sunshine" de par son voyage-communion en mini-bus et d'autre
éléments significatifs.
Dès le début, le film adopte le ton du conte social, retraçant le périple du grand père ayant vu
en ce pays d'adoption une opportunité de sortir sa famille de la misère. Pour cela, Yasemin
Şamdereli enchaîne flash-back comme représentations des rêves et fantasmes des uns des
autres, en passant même par quelques scènes surréalistes. Cela procure à la fois un charme
certain au long métrage dans la peinture des étapes de ce déplacement forcé, de l'appel aux
citoyens du monde imaginé en diaporama par le petit cousin comme une voix émanant d'un
minaret planétaire, à l'obtention des passeports allemands source d'un truculent cauchemar du
"trop intégration" pour un grand père qui voit sa femme soudain vêtue en bavaroise, en
passant par le rapprochement familial et la découverte des us et coutumes locaux (les hommes
n'ont pas de moustache, on fête Noël et un homme sur une croix...), ou le voyage aux sources
où l'on ramène aux amis divers produits, symboles d'une société de consommation
inaccessible.
Petra Schmidt-Schaller et Rafael Koussouris
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http://www.abusdecine.com/critique/almanya
ALMANYA - Willkommen in Deutschland
un film de Yasemin Şamdereli
avec : Denis Moschitto, Fahri Ogün Yardim, Arnd Schimkat, Petra Schmidt-Schaller,
Aylin Tezel, Aykut Kayacık, Manfred-Anton Algrang, Lilay Huser, Şiir Eloğlu, Kaan
Aydogdu, Vedat Erincin, Demet Gül...
Canan, jeune femme qui n'a pas encore terminé ses études, apprend qu'elle est enceinte. Elle
décide de cacher la nouvelle à sa famille, d'origine turque, dont le grand père a immigré en
Allemagne à la fin des années 60. Mais ce dernier demande à l'ensemble de la famille de
l'accompagner dans un voyage "au pays" pour y découvrir la nouvelle maison qu'il vient
d'acheter, au grand dam de sa femme...
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Qui suis-je ? Allemand ou Turc ? Voilà la question que se pose Cenk, 6 ans, lors d’un match
de football, où ni ses camarades allemands, ni ses camarades turcs, ne le choisissent dans leur
équipe.
Yasemin Samdereli et Nesrin Samdereli, respectivement réalisatrice et scénariste, ont réussi à
faire un film léger sur un sujet grave. A l'aide de leurs souvenirs d'enfance, elles nous livrent
une douce comédie, sur l'identité d'un pays à l'autre et sur le métissage des cultures. Alors que
l'actualité cantonne l'immigration comme un problème délicat teinté d'angoisse, les cinéastes
nous proposent une vision beaucoup plus optimiste mais pas naïve. Elles décomplexent ce
phénomène en s'appuyant sur des petites anecdotes du quotidien. La famille turque arrivant en
Allemagne est d'abord complètement perdue. Tout comme dans le Dictateur, la réalisatrice a
eu l'idée de créer un langage allemand fictif afin de donner aux spectateurs la même sensation
d'étrangeté face à une nouvelle langue. C'est avec intelligence que le film abolit les frontières,
rendant cette famille trop turque pour être allemande et trop allemande pour vivre en Turquie.
Le film est construit comme un puzzle, voyageant entre le passé et le présent, entre
l'Allemagne et la Turquie tout en se jouant des clichés. Les enfants turcs ne voient en leur
nouveau pays qu'une réserve inépuisable de Coca-cola alors que les allemands vont les
obliger à manger du porc et à partir en vacances à Majorque... C'est à travers des petits
tableaux aux couleurs enfantines que la réalisatrice abolit les stéréotypes entretenus des deux
côtés. A travers les générations, de l'arrivé à la fin des années 1960 de Hüseyin, joué par le
charmant Fahri Ögün Yardim, jusqu'à l'obtention de sa nationalité allemande en 2011, le
jumelage des cultures a opéré. Certaines traditions restent tandis que d'autres intègrent le
quotidien de la famille. On rit, on est ému au fil des scènes qui nous questionnent sur le fait
d'être un étranger. Finalement cette famille est tout aussi étrangère dans son pays d'adoption
que dans son pays natal. A la sortie du film, les frontières nous apparaissent presque
obsolètes.
Par Julia Sevagamy (31/05/2012 à 11h46)
http://www.toutlecine.com/film/avis-toutlecine/0040/00405078-almanya.html
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http://www.toutlecine.com/film/avis-toutlecine/0040/00405078-almanya.html
Almanya : au-delà
des frontières
C'est un film haut en couleur où l'humour se mêle à la tendresse et qui nous
prouve que l'immigration peut nous offrir de très belles histoires. Le sujet
est traité avec intelligence et le casting est excellent. Les acteurs sont au
service de l'intrigue avec une mention spéciale pour Vedat Erincin dans le
rôle du patriarche.
Fahri Ogün Yardim
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familiale, occasion de longs retours en arrière. Ils constituent le meilleur du film. D'abord
parce qu'ils montrent ces trente glorieuses sous un jour original, ensuite parce qu'ils sont
l'occasion d'une belle idée : pour explique à Cenk qui ne parle pas turc, le dégré
d'incompréhension, d'aliénation auquel se sont heurtés ses grands-parents et ses parents, alors
enfants, les Turcs parlent allemand et les Allemands turcs.
Arrivée en Turquie, le film vire au mélodrame sentimental, chaque membre de la tribu
réalisant son destin, et Almanya trouve ses limites.
Thomas Sotinel
http://www.lemonde.fr/cinema/article/2012/05/29/almanya-de-l-anatolie-a-la-ruhr-pourrire_1708824_3476.html
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Cinéma
http://www.lemonde.fr/cinema/article/2012/05/29/almanya-de-l-anatolie-a-la-ruhr-pourrire_1708824_3476.html
"Almanya" : de l'Anatolie à
la Ruhr, pour rire
Le Monde.fr | 29.05.2012 à 15h24
Il existe en Europe un gisement de matériau comique scandaleusement sous-exploité. Dans
cet entre-deux culturel, politique, où vivent des millions de citoyens de l'UE, dont les parents
sont nés ailleurs, la fiction en général et le cinéma en particulier préfèrent extraire de la
tragédie, du drame social.
Les comédies restent rares, Bend it like Beckham au Royaume Uni, La Première Etoile en
France. Voici, venu de République fédérale comme son nom l'indique, Almanya, film
ambitieux qui veut faire rire en racontant l'histoire de trois générations d'une famille dont le
grand-père a quitté son village d'Anatolie pour la Ruhr, dans les années 1960.
En fait l'objectif est encore plus ambitieux, la réalisatrice Yasemin Samdereli veut aussi porter
la bonne parole du respect de l'autre, des vertus du métissage. Dans un monde idéal le
message se glisserait subrepticement dans les replis de la comédie. Dans Almanya, le prêche
l'emporte, au point de devenir strident, aussi respectable que soit son contenu.
Restent quelques moments plaisants. Au lendemain de la délivrance de son passeport
allemand, Huseyin, le patriarche d'une tribu qui s'étend désormais sur trois générations, dont
la dernière s'est métissée, annonce qu'il emmène tout ce beau monde en Turquie dans le
village dont lui et son épouse sont originaires.
Pour distraire le benjamin de la famille, Cenk, dix ans, qui ne sait pas dans quelle équipe,
turque ou allemande, il doit jouer au football pendant la récréation, on lui raconte la saga
26
25
Une chose étrange est le traitement de la langue : des scènes très amusantes montrent les
immigrés fraichement arrivés et ne comprenant pas un mot d’allemand confrontés aux
autochtones parlant une langue incompréhensible. En réalité, les Turcs parlent allemand (dans
l’histoire familiale racontée, et majoritairement dans le présent du récit), et les Allemands
incompréhensibles, une langue de gloubi-boulga. Ces scènes sont destinées à rendre au public
allemand l’impression d’étrangeté donnée par quelqu’un qui ne comprend pas une langue.
L’effet est réussi. Mais le sens l’est moins, et il en ressort que les immigrés, si le film entend
nous en raconter une histoire crédible, parlent allemand. Il y a comme une tromperie de la
forme. Tromperie sympathique, mais qui a elle aussi le mérite d’effacer là encore une
confrontation à son sujet. Le film joue le rôle d’un apprentissage à l’égard du public allemand
: « Mettez-vous le temps d’un film dans le peau d’une famille d’immigrants. » Mais
l’identification ne suffit pas seule à offrir des réponses : la question de l’immigration n’est pas
celle d’une personne qui n’en comprend pas une autre, mais celle de deux personnes qui ont
des difficulté à communiquer ensemble.
Denis Moschito ( rôle : Ali)
Si l’on prend un peu de distance sur le film, on pourrait s’apercevoir que c’est peut-être
justement symptôme du familialisme contre le social au sens large qui est un vrai problème
identitaire. Non tant celui des communautés ou du dit « communautarisme », que d’une
structure sociale déjà elle-même tellement soudée qu’elle ne peut pas se poser des questions
de société. Et cela ne vaut pas que pour les immigrés, mais bien des deux côtés. Ce qu’élude
le film, c’est précisément la question de la mixité : le conjoint anglais (« si au moins il était
allemand ! » soupire le grand père) de Canan, la jeune fille qui attend un enfant de lui, etc.
Évidemment, on ne peut voir dans ce film qu’une sympathique comédie, attachante (elle l’est
et provoque ce sentiment) et désireuse de bien faire. Mais elle n’apporte strictement rien à une
réflexion sur la place de l’immigration aujourd’hui, car la structure même du film et des
personnages évite l’ailleurs, or c’est justement dans le dialogue avec l’autre que cette question
se doit d’être débattue.
Pierre Eugène
http://www.critikat.com/Alemanya.html
24
Allemagne, à leurs enfants découvrant Noël, jusqu’aux enfants des enfants comme à rebours
leur patrie d’origine. Or par ce fondu perpétuel des regards, la réalisatrice et sa sœur coscénariste essayent d’unifier une sorte d’expérience collective de ce qu’est être immigré ou
descendant d’immigré. Mais cette expérience collective se regarde en réalité elle-même, il
n’est fait nulle mention des réalités sociales, ni même comme on pouvait l’attendre − car le
film l’annonce plusieurs fois comme un « discours officiel », et notamment au générique −
d’une histoire de l’ Allemagne retrouvant sa croissance grâce à l’immigration.
Une question dans ce film me taraude : où sont les Autres ? C’est-à-dire, où est, en un sens, la
société. La politique interne de cette famille est relativement réactionnaire (même si,
sympathique), et relativement patriarcale (le film n’y prête aucune attention). Mais cette
microsociété interroge tout sauf le problème de l’intégration. Le film va montrer les soucis de
coordination (ce qui faut faire pour être un bon/vrai allemand), les pratiques qui changent, les
environnements, mais ne se questionne pas une seconde sur le choix et ses ambiguïtés. Le
film démarre pourtant sur le problème du très jeune Cenk, gamin attachant aux grands yeux,
qui n’est choisi ni dans l’équipe de foot des Turcs, ni dans celle des Allemands. Finalement, il
devient turc. Le « choix » est résolu, mais pas par le protagoniste ! Le film semble dire : tous
les Turcs et descendants turcs sont turcs. Mais il ne laisse pas à ses personnage la liberté qui
est pourtant nécessaire, et qui est la seule vraie question : le choix même du choix, c’est à dire
aussi, le choix de se déclarer ni l’un ni l’autre, ou même le choix d’être autre chose qu’une
nationalité. Le vase clos évite, justement, de se poser la question de l’ailleurs, et du rapport
avec les autres. Il n’y a pas de dialogue avec l’Allemagne, il n’y a pas véritablement non plus
de dialogue avec la Turquie. Les personnages n’ont d’autre localisation que l’ensemble qu’ils
composent.
23
L’image est très colorée, très vive, lumineuse, lisse. Elle attire l’œil, l’appâte. La caméra se
fait discrète, elle n’appuie pas ses mouvements de caméra, elle tourne doucement. Le format
de l’image (en cinémascope), donne une belle étendue. Le film est chatoyant, mais peu
contemplatif.
En réalité, s’il y avait un mot pour le résumer, ce serait le fondu : tout y concourt, tout glisse
sans trop insister. Les récits imbriqués nous font perdre le fil, doucement, jusqu’à leur
interruption qui nous relance dans un autre moment de glissement. Il y a aussi le désir de se
fondre, de devenir un groupe : famille, nationalité. Les visages, en cela, aux grands yeux
écarquillés, sont comme des puits sans fond où l’on peut plonger son identification. Ce serait
sans doute là où Almanya comme film sympathique diffère de ses équivalents français : ces
derniers ne cherchent que le petit détail incongru (obsessionnel chez Amélie Poulain), le petit
gimmick singulier qui rendrait attendrissant. Ici, il y a celui de la tante qui rêvait d’être
éboueuse, ou de l’oncle obsédé par le Coca Cola. Mais au contraire, ici, les différences entre
les personnages, même si elles existent ne les détachent pas de leur monde, elles les ancrent
plus profondément.
Ce film est étonnant dans sa capacité à vouloir oublier tout ce qui empêche ou gêne la fusion.
Et pourtant le sujet appelle précisément cela, puisqu’il s’agit pour ces émigrés turcs arrivés en
Allemagne de savoir, de la première à la troisième génération, ce qu’ils font de leur
nationalité. Or finalement, le film interroge moins le rapport d’un individu à un pays, que
l’individu à sa famille. Il déplace le problème au sein d’un vase clos construit par l’expérience
subjective. Celle-ci est relativement bien traitée, puisque nous percevons les visions des
différents protagonistes par rapport à la nationalité : des arrière-grands-parents arrivant en
22
http://www.critikat.com/Alemanya.html
Almanya réalisé par Yasemin Samdereli
Critiques > 13 février 2011
Almanya, disons-le tout de suite, n’est pas un grand film, mais c’est un film sympathique.
Mais il peut être amusant de comparer un film sympathique allemand (alors même qu’un des
sujets du film est d’interroger comment l’être, allemand) avec les films sympathiques français
que nous connaissons. L’être-sympathique des films − et ce commun aux deux nationalités −
réside principalement dans la photographie du film, qui est en fait une photogénie.
21
turque arrivant en Allemagne est d’abord complètement perdue. Tout comme dans le
Dictateur, la réalisatrice a eu l’idée de créer un langage allemand fictif afin de donner aux
spectateurs la même sensation d’étrangeté face à une nouvelle langue. C’est avec intelligence
que le film abolit les frontières, rendant cette famille trop turque pour être allemande et trop
allemande pour vivre en Turquie.
Le film est construit comme un puzzle, voyageant entre le passé et le présent, entre
l’Allemagne et la Turquie tout en se jouant des clichés. Les enfants turcs ne voient en leur
nouveau pays qu’une réserve inépuisable de Coca-cola alors que les allemands vont les
obliger à manger du porc et à partir en vacances à Majorque... C’est à travers des petits
tableaux aux couleurs enfantines que la réalisatrice abolit les stéréotypes entretenus des deux
côtés. A travers les générations, de l’arrivé à la fin des années 1960 de Hüseyin, joué par le
charmant Fahri Ögün Yardim, jusqu’à l’obtention de sa nationalité allemande en 2011, le
jumelage des cultures a opéré. Certaines traditions restent tandis que d’autres intègrent le
quotidien de la famille. On rit, on est ému au fil des scènes qui nous questionnent sur le fait
d’être un étranger. Finalement cette famille est tout aussi étrangère dans son pays d’adoption
que dans son pays natal. A la sortie du film, les frontières nous apparaissent presque
obsolètes.
Sources : Tout le ciné
http://www.turquie-news.com/spip.php?article8837
20
Pour elle, la notion d’identité n’est pas quelque chose de figé. « Parfois je me sens plus
turque, parfois plus allemande », dit-elle. Ce balancement entre les deux pays rythme
l’histoire de la famille Yilmaz dans Almanya. Le dernier rejeton, le petit Cenk, six ans, se
demande s’il est turc ou allemand après avoir été renvoyé comme un ballon entre les deux
équipes de foot « nationales » de l’école. Son grand-père, Hüseyin, s’inquiète comme d’une
défection d’avoir obtenu la nationalité allemande, alors que sa grand-mère s’enchante de leur
naturalisation.
Une histoire de pionnier
Flash-back : en 1964, Hüseyin, apprenant que l’Allemagne recrute de la main-d’œuvre, décide
de quitter son village natal d’Anatolie, où il ne parvient pas à faire vivre sa jeune femme et
leurs trois enfants. Quelques années plus tard, il les fait venir dans le cadre du regroupement
familial. L’arrivée dans une cité ouvrière donne lieu à quelques scènes de comédie un peu
stéréotypées, choisies pour leur valeur emblématique de dépaysement : la langue (la mère ne
parvient pas à demander du pain à l’épicerie voisine), la religion (les enfants sont effrayés par
un crucifix), les usages (ces bizarres cabinets qui ne sont pas « à la turque »).
Puis les enfants vont à l’école, un quatrième naît sur le sol allemand. On voit le mélange de
cultures s’opérer pendant quarante-cinq ans, avec des dosages différents selon les personnes et
les générations, jusqu’aux dernières vacances en Turquie organisées par Hüseyin pour toute la
famille. C’est parfois un peu facile, gentiment consensuel, mais vivant et sympathique. Et le
personnage de Hüseyin (joué par deux comédiens, selon l’âge), fait passer toute une histoire
de pionnier, volontaire et nostalgique.
Sources : Le Figaro
Almanya : au-delà des frontières
C’est un film haut en couleur où l’humour se mêle à la tendresse et qui nous prouve que
l’immigration peut nous offrir de très belles histoires. Le sujet est traité avec intelligence et le
casting est excellent. Les acteurs sont au service de l’intrigue avec une mention spéciale pour
Vedat Erincin dans le rôle du patriarche.
Qui suis-je ? Allemand ou Turc ? Voilà la question que se pose Cenk, 6 ans, lors d’un match
de football, où ni ses camarades allemands, ni ses camarades turcs, ne le choisissent dans leur
équipe. Pour le consoler, sa cousine lui raconte l’aventure de sa famille, des terres de Turquie
jusqu’à cette Almanya devenue leur pays d’adoption.
Yasemin Samdereli et Nesrin Samdereli, respectivement réalisatrice et scénariste, ont réussi à
faire un film léger sur un sujet grave. A l’aide de leurs souvenirs d’enfance, elles nous livrent
une douce comédie, sur l’identité d’un pays à l’autre et sur le métissage des cultures. Alors
que l’actualité cantonne l’immigration comme un problème délicat teinté d’angoisse, les
cinéastes nous proposent une vision beaucoup plus optimiste mais pas naïve. Elles
décomplexent ce phénomène en s’appuyant sur des petites anecdotes du quotidien. La famille
19
http://www.turquie-news.com/spip.php?article8837
Une histoire de pionnier Une histoire
de pionnier : les Turcs d’Allemagne
Almanya, de Yasemin Samdereli, raconte les tribulations
de trois générations de Turcs émigrés en Allemagne.
Deux sœurs allemandes d’origine turque, Yasemin et Nesrin Samdereli, se sont alliées pour
concocter une comédie optimiste sur l’intégration, Almanya , qui a remporté un joli succès
public l’an dernier outre-Rhin. « Depuis quelques années, plusieurs films dramatiques ont
dépeint la vie des Turcs en Allemagne, explique Yasemin Samdereli, qui assure la mise en
scène. Ma sœur et moi avons coécrit le scénario en privilégiant les bons souvenirs, et le côté
plus léger de notre vie turco-allemande. »
18
http://www.lexpress.fr/culture/cinema/almanya_1119735.html
Almanya
Un film sensible sur les difficultés à s'intégrer.
Le ton est joyeux, l'optimisme charmant et les bons sentiments constants. Alors que le petit
Cenk ne sait pas s'il est plus turc qu'allemand ou inversement, son cousin lui raconte l'arrivée
de leurs grands-parents et parents en Allemagne de l'Ouest dans les années 60, tandis que le
patriarche emmène toute la famille dans un voyage en Anatolie natale. Almanya est
tendrement drôle, truffé de situations amusantes et de stéréotypes inoffensifs sur les
Allemands et les Turcs pour mieux évoquer, de façon pour une fois positive -peut-être un peu
trop d'ailleurs-, les aléas de l'immigration et la (sur)vie de générations perdues entre deux
cultures.
http://www.lexpress.fr/culture/cinema/almanya_1119735.html
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http://www.surlarouteducinema.com/archive/2012/06/01/almanya-de-yasemin-samdereli.html
ALMANYA de Yasemin Samdereli
Cent a six ans. Il est allemand mais son grand-père est arrivé de Turquie à la fin des années 60
lorsque le gouvernement de l'Allemagne Fédérale a appelé à la rescousse des travailleurs
d'Italie, d'Espagne... et de Turquie. L'institutrice place sur une carte un petit drapeau
correspondant à l'origine de chaque enfant de la classe. Mais quand Cent annonce qu'il est
allemand originaire d'Anatolie... la maîtresse lâche : "oups, je n'ai qu'une carte d'Europe" et
isole le drapeau du petit garçon sur le tableau noir. Lors du match de foot dans la cour de
récré, allemands contre turcs, Cent n'a donc pas d'équipe. Il rentre chez lui dépité après avoir
fichu une rouste à ceux qui l'excluaient. Sa cousine Canan se charge alors de lui raconter
l'histoire de la famille qu'elle tient de son grand-père.
Tous les thèmes qui peuvent fâcher sont abordés et comme c'est une jeune fille qui raconte à
un enfant cela prend des allures de conte idéal. On se retrouve donc en porte-à-faux devant
l'optimisme et la légèreté du ton qui vire parfois un peu trop à l'angélisme. Quelles que soient
les situations, et il y en a de bien graves et douloureuses, tous les membres de cette famille sur
trois générations affichent un sourire et une philosophie à la limite de la béatitude. Du coup au
lieu de se réjouir de ne pas être face à un nouveau film qui évoque le racisme, l'intégration, la
désintégration, le rapprochement des familles, l'exil... avec une noirceur sans fond, on suit
avec le même sourire bienheureux les tribulations des membres de cette famille que le grandpère embarque finalement en Anatolie à bord d'un bus à la recherche de leurs racines !
"Nous avons appelé des ouvriers, nous avons reçu des hommes". Même l'intervention des
politiciens de l'époque se teinte d'angélisme. On en rêve, c'est sûr mais la réalité est toute
autre et en Allemagne comme ici, il me semble que toutes les "communautés" (désolée
j'emploie ce terme, mais je crois qu'il "parle" à tout le monde) issues de l'immigration soient
désignées comme porteuses de tous les maux actuels de l'Europe. Nonobstant cette réserve, il
reste un film charmant, tendre et drôle... chaleureux même, avec des acteurs tous absolument
formidables et des trouvailles burlesques qui en font son originalité. Lorsque le grand-père
obtient son passeport allemand (ce qui finalement pourrait l'empêcher d'être enterré en
Turquie...), le fonctionnaire qui le lui remet lui annonce qu'il va devoir à présent manger du
porc et passer ses vacances aux Baléares, c'est très drôle et la réalisatrice jalonne l'histoire de
cette famille d'une multitude de scènes de cette nature et le rendent ainsi singulier.
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Turquie (pour les vacances) et que toute la famille doit venir l'aider à la restaurer. Pas de
discussion possible. Le prétexte est trouvé. Hüseyin est un grand-père qui ne fait pas de
grands discours. Il sait pour convaincre, avoir de saines colères, les gestes tendres qui
apaisent, il est celui qui voit, qui sait. Toute la famille débarque donc en Turquie et tandis que
la cousine plus âgée de Genk lui (nous) raconte l'histoire familiale, nous refaisons le parcours
d'une vie, le chemin d'une intégration réussie. Si le procédé narratif n'est pas très nouveau, le
ton pétri de tendresse et bourré d'humour, l'usage sans abus et toujours à bon escient d'images
d'archives, la bonne idée de mêler dans le même plan les deux versions jeune et vieille d'un
même personnage, font d'Almanya, bienvenue en Allemagne un film revigorant,
profondément optimiste sans être angélique et s'il y a dans la famille d'Hüseyin et Fatma, des
conflits (générationnels, familiaux, fraternels), il y a aussi beaucoup d'amour, beaucoup
d'humour et un grand sens de la solidarité familiale. Métaphore d'une possible solidarité
sociale ? On le voudrait...
http://www.infosbcbg.fr/Almanya-bienvenue-en-Allemagne-de-YaseminSamdereli_a737.html
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http://www.infosbcbg.fr/Almanya-bienvenue-en-Allemagne-de-YaseminSamdereli_a737.html
Almanya, bienvenue en Allemagne de
Yasemin Samdereli
Une bonne claque aux idées reçues !
Les cinéastes qui se sont essayés à la relecture de leurs origines sont nombreux, Martin
Scorsese, Elia Kazan pour ne citer que deux des plus fameux... Le mérite du film de Yasemin
Samdereli est de bien insister sur le fait que l'Allemagne de l'après guerre est allée chercher
massivement à l'étranger, les travailleurs que la guerre lui avait ravis. S'ils sont venus de leur
plein gré, ils sont aussi venus parce que l'Allemagne avait besoin d'eux, comme la France
avait besoin de la main d'oeuvre italienne, espagnole, africaine du Nord... Autant dire
qu'Almanya en ces temps de repli identitaire est un film salutaire.
Les deux soeurs scénaristes, Yasemin et Nesrin Samdereli nous font partager la vie d'une
famille turque dont le patriarche Hüseyin est arrivé et a foulé le sol allemand en tant qu'un
millionième travailleur en 1960. Tout est juste dans Almanya, si juste qu'à n'en pas douter les
deux soeurs ont largement puisé dans l'histoire familiale. Hüseyin et Fatma après quarante
cinq ans passés en Allemagne, viennent d'obtenir leurs passeports. Si pour Fatma c'est
l'aboutissement logique et joyeux d'un parcours bien accompli, pour Hüseyin, cela ne change
rien. Turc il est, turc il reste. Au cours d'un dîner, son petit fils Genk, demande à ses parents :
"qu'est-ce que je suis ?" Tandis que sa mère lui répond "allemand", son père tout aussi
spontanément répond "turc". Face à l'étonnement de leur enfant, la surprise se lit dans le
regard qu'échange les parents... Le grand-père lui, annonce qu'il vient d'acheter une maison en
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http://www.toutlecine.com/star/filmographie/0026/00260846-yasemin-samdereli.html
Yasemin Samdereli
Née en 1973 à Dortmund (Allemagne).
Réalisatrice, Scénariste
Après avoir étudié à l'université du Film et de la Télévision de Munich, Yasemin Samdereli
commence sa carrière en 1996 de scénariste et réalisatrice avec quelques courts métrages mais
aussi des téléfilms. En 2012 elle propose son premier long métrage Almanya où elle traite de
l'immigration turque en Allemagne pendant les années 60.
http://www.toutlecine.com/star/filmographie/0026/00260846-yasemin-samdereli.html
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http://cinema.nouvelobs.com/articles/18799-critique-critiques-almanya-de-yasemin-samdereli
Almanya de Yasemin Samdereli
Par Xavier Leherpeur 29 mai 2012
Les doutes identitaires d’un garçonnet allemand de 6 ans le lancent, lui et sa nombreuse
famille, sur les traces des origines du grand-père en Turquie. L’humour de cette comédie est à
l’image de l’asphalte emprunté : chaotique. Si la situation de départ, les atermoiements du
jeune héros et les conflits familiaux sont souvent mordants, les personnages stéréotypés et la
forte prévisibilité des rebondissements sont autant d’excédents de bagages qui ralentissent ce
road-movie sur fond d’immigration.
http://cinema.nouvelobs.com/articles/18799-critique-critiques-almanya-de-yasemin-samdereli
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Comment avez-vous eu l'idée de créer un langage
allemand fictif ?
Yasemin
: Dans son film Le Dictateur, Charlie Chaplin utilise un langage inventé, le «
gibberish » pour caractériser Hinkel (Hitler). Nous avons utilisé ce procédé pour donner aux
spectateurs allemands la même sensation d'étrangeté et de confusion causée par la découverte
d'une nouvelle langue, à la manière de ce qu'a pu vivre notre famille turque.
Que souhaitez-vous pour votre film ?
Nesrin
: En ce moment, il y a de grandes discussions en Allemagne à propos de
l'intégration. Il y a des débats houleux à propos de la culture du « Gastarbeiter » (littéralement
: « travailleur invité »). Les jeunes s'en prennent aux vieux Allemands, commettent des crimes
d'honneur ou ont juste un comportement asocial. Le multiculturalisme semble mort et ce qui
fait désormais la Une des journaux est en toute logique ce qui ne fonctionne pas. Almanya
nous rappelle que les « Gastarbeiter » ont été invités par le gouvernement allemand et qu’ils
ont grandement contribué à l'équilibre économique du pays. Ils ont le droit d'être ici. Le
propos d’Almanya est : nous sommes ici et contents d’y être.
http://www.commeaucinema.com/interviews/almanya-bienvenue-en-allemagne,198593-note98565
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voisins. L'enfant allemand m'a regardée bizarrement après ça, et certains parents m'ont offert
des cadeaux pour la Saint Nicolas et Noël.
Avez-vous écrit le scénario ensemble ? Comment
cette collaboration a-t-elle fonctionné ?
Yasemin
: Pour être honnête, ça a été un processus de développement très long et très
ardu. Si nous ne l'avions pas fait ensemble, l'une ou l'autre aurait certainement abandonné.
Nous formons une très bonne équipe maintenant, notamment grâce aux 50 versions du script !
Concrètement, le travail s'est déroulé ainsi : on a séquencé les scènes, ensuite, on a écrit
différentes scènes parallèlement. Puis, nous avons retravaillé les scènes écrites par l’autre.
Mais nous ne travaillons pas toujours en équipe, nous avons également chacune nos propres
projets.
Nesrin : Et Dieu merci, quand nous avons finalisé une première version du script, nous
ignorions qu’autant d'autres versions suivraient. Notre persévérance et notre motivation à
écrire ensemble montrent bien que cette histoire devait absolument devenir un film.
Comment s'est déroulé le tournage en
Allemagne et en Turquie ?
Yasemin : Un tournage, c'est toujours une grande aventure. Avec Almanya, nous avons dû
faire face à un défi majeur. Tourner des scènes du passé, à la fois en Allemagne et en Turquie,
était une tâche très compliquée pour beaucoup de raisons. Nous n'avions pas assez de temps
pour réaliser l'histoire que nous voulions raconter. Financièrement, le projet dans son
intégralité était une énorme gageure. Nous avions beaucoup d’acteurs et de nombreux jours de
tournage avec des enfants. Ce sont des conditions de base difficiles. Sans compter que la
moitié de l'histoire se déroule dans les années 1960 et que les antennes paraboliques
n’existaient pas, alors qu'aujourd'hui à Izmir (où nous avons tourné), il y en a des millions.
Essayez de convaincre une famille turque accro à la télévision d'enlever son antenne, même
pour quelques jours !
Nesrin : Ce qui était vraiment drôle, c'était les problèmes de langues. Une partie de l'équipe
était allemande et l'autre, turque. Nous avons surtout utilisé l'anglais comme langue
commune. Nous parlions toutes les deux turc aux Turcs et allemand aux Allemands. Excepté
quand les Turcs et les Allemands étaient ensemble sur le plateau, là nous parlions anglais.
Pendant le tournage en Allemagne, nous avons aussi utilisé le « gibberish » que personne,
excepté Yasemin et moi, ne comprenait, qui embrouillait à la fois et les Turcs et les
Allemands. C'était incroyable à quel point ils ne comprenaient rien du tout.
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http://www.commeaucinema.com/interviews/almanya-bienvenue-en-allemagne,198593-note98565
Interview : Almanya - Bienvenue en Allemagne
Comment avez-vous eu l'idée d’Almanya ?
Yasemin : Nous avions remarqué que beaucoup de gens trouvaient très drôle le récit de
notre enfance mélangée. Par exemple, Nesrin était une « Funkenmarriechen » (un personnage
traditionnel du carnaval de Rhineland), elle fréquentait une école primaire catholique et
chantait avec ferveur les hymnes religieux chaque dimanche à la messe. Quant à moi, je jouais
de la flûte dans une fanfare et j’épelais toujours mon nom « Jasmin » jusqu'à ce qu'un
enseignant de CE1 me fasse remarquer que mon nom s’écrivait en fait « Yasemin ».
Nesrin : Et les gens pensent encore que les Turcs ne font pas assez d'efforts pour s'intégrer
! L'immigration est un sujet passionnant, aujourd'hui plus que jamais. Et Almanya porte un
regard très personnel sur pourquoi nous sommes là, comment tout a commencé et ce que
signifie être un étranger.
Jusqu'à quel point le film est-il autobiographique ?
Yasemin : Nous avons intégré beaucoup d'éléments de notre enfance, comme par exemple
nos envies de Noël. Pour nous, c'était un supplice tous les ans quand les enfants allemands
exhibaient fièrement leurs cadeaux ou quand ils nous racontaient les traditions de Noël, les
bons repas, etc. Une fois, on a même forcé notre mère à organiser une fête de Noël, mais ça a
été un flop total.
Nesrin :
D'ailleurs, nous n’avions rien d’équivalent. Je me souviens qu'en CE1, on m'a
demandé s'il n'y avait pas de fête comparable chez nous, les musulmans. J'ai rapidement
réfléchi - et j'étais contente de ne rien trouver du tout - j'ai mentionné l’Aïd al-Kabir pendant
laquelle beaucoup de moutons étaient sacrifiés et leur viande distribuée aux proches et aux
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http://www.goethe.de/ins/fr/lp/prj/cal/fil/alm/frindex.htm
Almanya – Bienvenue en Allemagne
« Qui ou que suis-je en fait – Allemand ou Turc ? » Voilà la question que se pose Cenk
Yilmaz, un garçon de six ans, lors d’un match de football, où ni ses camarades turcs ni ses
camarades allemands ne le choisissent dans leur équipe. Pour consoler Cenk, sa cousine
Canan, âgée de 22 ans, lui raconte l’histoire de leur grand-père Hüseyin qui, après la fin des
années 1960, a émigré en Allemagne pour y travailler et, plus tard, a ramené sa famille au
pays. Le temps a passé … et l’« Almanya » est devenu leur pays d’adoption.
Au cours d’une belle soirée en famille, Hüseyin prend les siens au dépourvu en leur
annonçant qu’il a acheté une maison en Turquie et a l’intention de s’y rendre avec eux. Ainsi,
chaque membre de la famille est amené à se demander à quelle nation il appartient. Hüseyin
n’acceptant pas les contestations, toute la famille se met alors en route pour la Turquie.
Commence alors un voyage plein de souvenirs, de disputes et de réconciliations. Mais,
soudain, l’excursion en famille prend une tournure inattendue…
Long métrage, Allemagne 2009 – 2011- Distribution en France : Eurozoom
Durée : 95 min.- Réalisation : Yasemin Samdereli
Acteurs : Vedat Erincin – Hüseyin (vieux), Fahri Ögün Yardim – Hüseyin (jeune), Aylin
Tezel - Canan, Lilay Huser – Alte Fatma, Demet Gül – Junge Fatma , Denis Moschitto – Ali,
Rafael Koussouris – Cenk, Petra Schmidt-Schaller – Gabi
Récompenses : Prix du film allemand (or): meilleur
scénario au Prix du film allemand, 8.04.2011 ; Prix
du film allemand (argent): meilleur long métrage au
prix du Film allemand
http://www.goethe.de/ins/fr/lp/prj/cal/fil/alm/frindex.htm
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Mais entre Orient et Occident, bien dur de trouver ses repères. Et pourtant cette famille qui
semble perdue au milieu du langage allemand se trouvera vite d’autres marques ; le coca-cola
pour l’un des membres de la fraterie, la fascination pour les éboueurs que les enfants guettent
le soir à la fenêtre, la découverte de Noël etc… On rit de bon coeur ! Et quelle épopée de se
réhabituer aux normes de son pays natal au cours d’un séjour où il est nécessaire de réutiliser
les toilettes et autres commodités turcs… ! Il serait légitime d’attendre la vision et le rapport
de l’individu à sa nationalité, à son pays, mais ici c’est surtout le rapport de l’individu à sa
famille qui est souligné. Cette famille qui forme une véritable communauté, reste les
véritables racines des protagonistes. Cette comédie sympathique n’alimente aucune réflexion
sur la place de l’immigration aujourd’hui ni dans son lourd passé bien sur, la question est
finement éludée, ce n’est pas le but du film, il n’existe que pour distraire au moyen d’une
famille joyeusement perdue.
Un bon moment. Le point fort du film est de nous faire passer du rire aux larmes ou du moins
d’engendrer de multiples émotions et c’est avant tout ce qu’on attend d’un film à visionner en
famille ou entre amis. Un moment ciné-plaisir à pratiquer après une dure journée !
http://publikart.net/almanya-bienvenue-en-allemagne-de-yasemin-samdereli
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http://publikart.net/almanya-bienvenue-en-allemagne-de-yasemin-samdereli
Almanya, bienvenue en Allemagne de
Yasemin Samdereli
[04/06/2012 | - Fantine Rioja
« Suis-je allemand ou turc ? » C’est la question que se pose Cenk Yilmaz, 6 ans, lors d’un
match de football, alors que ni ses camarades allemands ni ses camarades turcs ne veulent de
lui dans leur équipe. Pour le consoler, sa cousine Canan lui raconte l’histoire de leur grandpère Hüseyin qui, à la fin des années 1960, a émigré en Allemagne avec femme et enfants
pour y travailler. Le temps a passé et l’Almanya est devenu leur pays d’adoption. Mais le
grand-père a acheté une maison en Turquie et souhaite y emmener toute la famille en
vacances. Commence alors un voyage plein de souvenirs, de disputes et de surprises…”Si
vous avez besoin de vous détendre Almanya est votre film ! Il vous entraine au coeur de cette
famille turc immigrée en Allemagne.
Demet Gül et Fahri Ogün Yardim
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http://cinema.nouvelobs.com/personnalites/149-yasemin-samdereli/biographie
Après avoir étudié à l'université du Film et de la Télévision de Munich, Yasemin Samdereli
commence sa carrière en 1996 de scénariste et réalisatrice avec quelques courts métrages mais
aussi des téléfilms. En 2012 elle propose son premier long métrage « Almanya » où elle traite
de l'immigration turque en Allemagne pendant les années 60.
http://cinema.nouvelobs.com/personnalites/149-yasemin-samdereli/biographie
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dessein, le film a voulu éviter le mélodrame pour conter l’épopée de tous ces travailleurs trucs
arrivés par vagues massives à partir de 1964 en Allemagne afin de renflouer une industrie en
panne de main-d’œuvre.
Narration d’une double quête – celle d’un avenir meilleur et de l’identité dans un nouveau
chez-soi – le film emboîte les époques et les différents récits, avec un résultat plus ou moins
inégal : les images poétiques des paysages d’Anatolie réussissent à retranscrire la beauté de la
terre des ancêtres que certains membres de la famille découvrent pour la première fois. Et les
séquences dépeignant le choc des cultures en Allemagne (la mère qui trouve la tenue de la
voisine d’immeuble plus qu’indécente ou les enfants effarés devant un passant promenant son
chien) sonnent particulièrement juste. En revanche, dès qu’il s’agit à proprement parler
d'évoquer les conséquences de l’immigration des anciens sur la vie des nouvelles générations
turques, ou bien la place de celles-ci dans la société allemande et leur identité (unique, double
?), le film péche par excès de superficialité. On aurait voulu que certaines problématiques
effleurées (quid de la place du conjoint anglais de Canan, et pourquoi le petit Cenk Yilmaz ne
parle- t-il pas le turc …) aient été davantage creusées.
Plus qu’un film sur l’immigration et l’intégration – ou pas – d’un individu dans son pays
d’accueil, «Almanya » s’avère être une réflexion plaisante sur la place de chacun dans son
histoire familiale. En définitive, la jeune génération, à défaut d’avoir trouvé son identité,
tâtonne en se raccrochant à la figure tutélaire du patriarche.
Roxane Ghislaine Pierre
Berlinale 2011 (du 10 au 20 février)
Sélection officielle - Hors-compétition
Prix du cinéma allemand (Deutscher Filmpreis) (le
8 avril)
2 prix : Lola d'argent et Lola du meilleur scénario
Nominations : Lola d'or et Lola de bronze
http://www.artistikrezo.com/cinema/cinema-auteur/almanya-film-de-yasemenin-samderelisortie-le-30-mai-2012.html
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http://www.artistikrezo.com/cinema/cinema-auteur/almanya-film-de-yasemenin-samderelisortie-le-30-mai-2012.html
Almanya - film de Yasemin Samdereli
Lundi, 28 Mai 2012 23:03 Roxane Ghislaine Pierre Cinéma - Cinéma d'auteur
A quelle nationalité, à quel pays appartient-on ? Au pays d’adoption ou au
pays d’origine ? A ces épineuses questions, la réalisatrice d’origine turque
Yasemin Samderelli tente d’apporter une réponse à travers sa comédie
Almanya, qui réunit plusieurs générations d’une famille d’immigrés turcs
en recherche de leur identité, entre l’Allemagne, leur pays d’accueil et la
Turquie, terre des ancêtres.
Cenk Yilmaz, garçonnet de six ans, ne sait plus qui il est, quand il se voit refuser sa
participation à un match de football de son école, à la fois, par ses petits camarades turcs et
ses camarades allemands. L'incident tombe à pic : son grand-père Hüseyin, arrivé à la fin des
années 60 en Allemagne après le millionième immigré turc, prend de court tous les membres
de sa famille en annonçant qu’il vient d’acheter une maison de vacances en Turquie, et qu’il
compte sur leur présence à ses côtés pour un prochain voyage au pays natal.
Co-écrits par Yasemin et Nesrin Samdereli, deux sœurs d’origine turque, qui se sont
largement inspirées des récits familiaux, Almanya a choisi résolument le ton de la comédie
pour s’interroger sur ce qui fait l’essence d’une identité. La mise en scène n’épargne donc pas
les dialogues truculents ou les astuces humoristiques de scénarios (comme l’invention d’un
langage spécial pour les allemands dans les réminiscences du passé de Huseeyin le patriarche,
afin de mettre le spectateur dans la peau d’un nouvel arrivant qui ne comprend pas la langue
du pays d’accueil), pour évoquer avec légèreté les péripéties de la vie des immigrés. Les
réunions familiales donnent la part belle à des scènes de disputes et de réconciliations, où les
grandes interrogations existentielles de chacun sont examinées à la loupe de l’autodérision. A
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La réalisatrice Yasemin Samdereli et sa co-scénariste de sœur Nesrin Samdereli prennent le
parti de la comédie pour ce road- trip désopilant où chaque personnage orbite autour de la
figure du patriarche, Huseyin.
L'enfant est un catalyseur de l'histoire, une excuse pour plonger dans la mythologie familiale
que Canan, la cousine, se fait une joie de révéler. Almanya confronte les époques et les
cultures, dessinant chaque étape de l'intégration: du fantasme à la réalité avec un regard
amusé sur les différences de représentations. La découverte de Noël, l'horreur des toilettes ou
l'usage d'un langage des signes approximatif pour se faire comprendre à la Boulangerie.
Almanya joue avec l'ordinaire pour en faire jaillir la puissance comique.
L'opus procède par aller-retour incessants entre le présent et le passé à mesure que le minibus
retrace la route du vieillard. La candeur du récit a la vertu d'adoucir la gravité des faits car
l'immigration est souvent taillée pour le drame. Loin d'un America, America d'Elia Kazan qui
témoigne des épreuves du voyage, Almanya illustre les inquiétudes une fois sur place, avec
comme point commun la ténacité de leur héros. Le ton léger n'enlève rien à l'émotion. Plus on
s'insinue dans l'histoire de cette famille, plus on s'y attache. Almanya relève autant de
l'épreuve initiatique pour la troisième génération que du voyage funèbre pour la première.
Yasemin Samdereli slalome entre les registres, livrant un opus, tantôt satirique, tantôt
dramatique. Mais souvent d'une tendresse infinie.
http://www.ecranlarge.com/movie_review-read-29841-157271.php
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http://www.ecranlarge.com/movie_review-read-29841-157271.php
Almanya
30 mai. 2012 Par Laure Beaudonnet
A chaque pays son histoire de l'immigration. Alors que la France faisait appel à une main
d'œuvre nord africaine, en particulier algérienne, au sortir de la seconde guerre mondiale,
l'Allemagne invitait le travailleur Turc dès 1961 à venir prêter main forte à sa croissance
économique. Une aubaine pour certains, dont l'idée de soutenir financièrement leur famille
depuis une Europe faste, répondait à un fantasme. Le cinéaste Fatih Akin témoignait déjà de
ce métissage teuton dans son fabuleux Head on, une histoire d'amour torturée germanoturque. Il n'est pas le seul. Dans Almanya, Cenk Yilmaz a six ans et ne saurait déterminer
avec certitude s'il est allemand ou turc. Cette question le taraude depuis que son institutrice
s'est amusée à inscrire la provenance de chaque élève sur une mappemonde. S'il ne parle pas
un mot de turc, son grand-père Huseyin rêve de repartir en Anatolie pour renouer avec son
passé.
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TELERAMA - N° 3255
30/05/2012
LE MONDE
30 mai 2012
MARIANNE
26 mai au 1juin 2012
TELE OBS
2 au 8 juin 2012
LA CROIX
30 mai 2012
LE FIGARO
30 mai 2012
PREMIERE
N° 423 - MAI 2012
STUDIOCINELIVE
N°38 - MAI 2012
La maison de l’image
9 boulevard de Provence
07200 Aubenas
Tel: 04 75 89 04 54
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