25 mars 2015 : 3 sessions en parallèle

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25 mars 2015 : 3 sessions en parallèle
25 mars 2015 : 3 sessions en parallèle
X- Observer et analyser l’habitable, le vivable et le désirable :
questions de méthodeset perspectives épistémologiques
Equipe de rapporteurs :Mario BEDARD& Anthony PECQUEUX (CRESSON)
Pour rendre les territoires plus habitables, et part conséquent guider l’action
territoriale, il est nécessaire d’observer et d’analyser la forme et la nature de
l’habitable, du vivable et du désirable. Si pour des chercheurs, il est possible de
« mesurer » l’habitable, de le quantifier et de le rationnaliser, pour d’autres, il est
surtout question de comprendre cet habitable et de le qualifier.
Les
communications de cette session
aborderont des questions de méthodes et
interrogeront les justifications scientifiques à l’origine de ces méthodes, leur
construction, leurs résultats et leur utilisation pour l’action :
 Comment observer et analyser l’habitable, le vivable et le désirable ? Peut-on
« mesurer » l’habitable, le vivable et le désirable et comment ?
 Quelles sont les méthodes (quantitatives et/ou qualitatives) mises en œuvre ?
Comment les chercheurs justifient-ils leurs méthodes ?
 Quelles valeurs accordées aux résultats issus de méthodes différentes ?
 A quelles conditions, les analyses de l’habitable peuvent-ils guider l’action
technique et politique ?
Poser la question des conditions de l’habitable, du vivable et du désirable invite
aussi à réinterroger les connaissances produites sur ces fondamentaux de la vie
sociale. Que sait-on aujourd’hui sur ce qui est habitable ? Le vivable est-il une
catégorie de connaissance, une catégorie de jugement ou une grandeur sociale ? En
quoi le désirable en tant que concept structurant peut-il guider la réflexion sur la
condition territoriale des humains ? Comment la recherche peut éclairer ce qui et
ceux qui rendrait habitable de l’espace, des lieux, des réseaux et/ou des
territoires ? Comment quelque chose peut-il se qualifier d’habitable ? Quelles sont
les types de connaissance nécessaire sur l’habitable, le vivable et le désirable ?
Pourquoi faudrait-il aller au-delà de l’habitable défini comme qualité en soi d’un
espace et donc de l’habiter comme un habitat, au sens du logement et de la
résidence principalement ?
A quelles conditions peut-on reconnaitre l’habitabilité comme nécessitant un
certain type d’interactions sociales et donc une construction de conditions
privilégiées d’interconnaissances, d’appropriations, de subjectivations ? La variété
des formes territoriales et l’inscription des acteurs dans des territorialités de plus
en plus diverses ne sont-elles pas des conditions pour rendre vivable et désirable de
l’espace pour les humains ?
A- Processus d’habitabilité
Equipe de rapporteurs : Paulette DUARTE, Catherine MAUMI (MHA)& Guillaume MEIGNEUX
(CRESSON)
Les territoires, qu’ils soient considérés comme habitables ou inhabitables, vivables
ou invivables, désirables ou indésirables, se construisent et s’organisent pour être,
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se faire reconnaitre, se rendre plus habitables, plus vivables et plus désirables. Des
processus d’habitabilité y sont à l’œuvre. Les communications de cette session
aborderont ces processus et interrogeront leurs différentes caractéristiques :
 De quelle nature sont ces processus ? Sont-ils des processus de nature
psychologique, sociologique, économique, géographique ou urbanistique ?
 Quels sont les acteurs à l’origine de ces processus ? Les habitants ? Les
acteurs économiques ? Les acteurs politiques ? Les techniciens ?
 Quelles sont les modalités que les acteurs mettent en œuvre pour (mieux)
habiter les territoires ? Quels usages, quelles compétences, quelles
actions sont mises en œuvre ?
 Quelles ressources territoriales (économiques, culturelles, écologiques…) sont
mobilisées par les acteurs pour rendre les territoires habitables ?
 A quelles conditions (organisationnelles, temporelles…), ces processus
permettent-ils de rendre les territoires plus habitables ?
B- Production du désirable
Equipe de rapporteurs : Anne COSTE (AE&CC), Nathalie AUDAS, Gabriella TROTTA
Les désirs des habitants ou des usagers s’expriment dans des formes variées de
territorialités individuelles ou collectives. Ces manières d’habiter ne nous
renseignent pas seulement sur le rapport entre l’individu ou le collectif et le
territoire, elles traduisent aussi un « désirable ». Parallèlement les territoires, euxmêmes désireux de (re)-nouveler leur attractivité, de se faire (re)-connaître, de se
(re)-créer une identité, tendent de diverses manières à devenir désirables aux yeux
de ceux qui les pratiquent, les imaginent et se les représentent.
Les textes de cette session interrogeront cette production du désirable aussi bien
par les individus et le collectif que par les territoires. Un premier axe mettra l’accent
sur les imaginaires et les représentations en tant qu’éléments permettant d’explorer
les nouvelles formes constitutives du désirable. Il s’agira dans un second axe
d’apporter des éclairages sur la constitution de ces désirs et sur leurs significations
pour tendre vers la compréhension de ce qu’est un territoire désiré, non désiré,
indésirable. Enfin sont attendues dans le troisième axe, des contributions sur cette
opérationnalisation du désir en tant que moteur de l’action en urbanisme ou en
aménagement dans une volonté de (re)-connaissance territoriale, de (re)-valorisation
territoriale, de construction identitaire, etc.
Cette session s’articulera autour des questionnements suivants :
 Comment décrypter les imaginaires et représentations qui fondent les désirs
d’habitat, d’habiter ? Qu’est-ce que ces différents désirs traduisent quant à
ce qui est de l’ordre de l’habitable et de l’inhabitable, du désirable et de
l’indésirable ?
 Que signifie désirer un territoire ? Quelle est la place des affects, du bienêtre, du confort, etc. dans ces désirs de territoires, de territorialités ?
 Comment les structures territoriales relèvent-elles ces défis de la production
du désirable ? Autrement dit, comment les acteurs de l’aménagement se
saisissent de ce « désirable » pour leurs projets d’urbanisme ou
d’aménagement, pour tendre vers un territoire désiré ?
26 mars 2015 : 3 sessions en parallèle
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C- Bien-être
Equipe de rapporteurs :Céline BONICCO-DONATO (CRESSON) &Jean-Michel ROUX
Cette session propose de prendre au sérieux l’idée que la recherche du bien-être
est, pour les individus comme les collectifs, un des motifs principaux de leur raison
d’agir, d’autant plus en situation de crise, de tension sociale et d’inquiétudes
généralisées. Cette hypothèse invite à se pencher sur des cas concrets
d’amélioration de l’habitable, du vivable, du désirable et de repérer les mobiles
directement liés à la quête de bien-être. Plusieurs questions peuvent ainsi naitre
sur les conditions territoriales de production de ce bien-être :
Faut-il considérer l’espace public comme un donné au regard du territoire comme
un construit ? C'est-à-dire reconnaitre que la ressource pour le bien-être se trouve
plutôt dans les relations que dans les situations, les agencements, les
morphologies ?
Comment s’articule « bien-être » au sens de l’épanouissement des individus dans
leur vie et « bien-être résidentiel » au sens d’une qualité de la résidence pour vivre ?
La figure périurbaine sera (ici aussi) considérée comme emblématique de la
difficulté à relier critère d’habitabilité dictée par le confort spatial et conception d’un
vivre ensemble dans et par la densité. L’injonction à « construire la ville sur la ville »
et « à densifier les zones habitées afin de diminuer la consommation d’espace »
n’est-elle pas de plus en plus souvent mis en perspective critique ? Cette critique
n’ouvre-t-elle pas une réflexion renouvelée sur le rapport individus/collectifs
comme générateur de territorialités permettant le bien-être ? Et alors, qu’en est-il
de l’évolution nécessaire des politiques publiques pour prendre en compte ces
mutations. Invités à reconsidérer cette acception habituelle d’un « bon » vivre
ensemble comme celui du modèle des centres-villes, les débats de cette session
porteront notamment sur le rapport entre nature des liens sociaux et processus de
construction d’habitabilité.
D- Limites et controverses de l’habitabilité
Equipe de rapporteurs : Patrice MELE (CITERES), Stéphane SADOUX (AE&CC)& Marie-Christine
FOURNY (Pacte)
L’habitabilité des uns n’est pas (forcément) celle des autres -humains, sociétés ou
espaces- mais elle se définit dans le rapport aux autres. Tel est le parti pris d’une
session qui veut aborder les questions d’habitabilité, de désirabilité et de vivabilité
dans les oppositions et les contradictions qui les agitent et les produisent. Elle
cherche à montrer la construction sociale et discursive de ces notions et
notamment l’élaboration progressive de définitions et de catégorisations par la
confrontation entre des modes d’habiter différents ou des espaces de qualité et de
capacité différentes.
Les contributions pourront ainsi mettre en évidence :
Les limites de chaque catégorie : où commence l’inhabitable ? Quand un lieu
devient-il invivable ? Les objets de l’indésirable ne sont-ils pas moins obscurs que
ceux du désirable ? Il s’agira notamment de se pencher sur la définition de ces
limites, sur leur condition d’émergence, sur les critères spatiaux ou sociaux qui leur
donnent corps. On pourra ainsi discuter de leur perception (ce qui semble invivable
pour certains peut sans doute être désirable pour d’autres) et de leur inscription
souvent paradoxale dans l’espace (l’inhabitable peut aussi exacerber le désir) ;
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Les conflits entre différentes formes d’habiter, différents usages qui
investiraient les mêmes espaces ;
Des approches centrées sur les questions d’altérité ou d’inclusion, qui
interrogeraient « d’autres » formes d’habiter, en marge des modes de vie considérés
comme conventionnels, ou encore des visions et projets dont l’objectif seraient de
permettre à un espace d’être habité, vécu et désiré par « tous ».
Les communications chercheront à identifier les controverses, différenciations,
paradoxes, conflits, dans leur nature, leurs enjeux, leur rapport à l’espace ou leurs
discours, en explicitant leurs origines et les manières dont ils se concrétisent
mentalement ou physiquement. Elles analyseront les jeux d’acteurs à l’œuvre dans
ces tensions, contradictions, ou, au contraire, dans ces recherches d’inclusion.
Elles pourront également examiner la spatialisation de ces catégories (limites de
l’oekoumène, périphéries, marges) et ses effets dans leur définition sociale.
E- Risques, vulnérabilité, nature et soutenabilité
Equipe de rapporteurs : Natacha SEIGNEURET & Luna d’EMILIO (MHA)
L’acceptation de valeurs est double pour le mot risque, qu’elles soient positives et
soulignent le courage à la française « Tu trembles, carcasse, mais tu tremblerais bien
davantage si tu savais où je vais te mener » (Turenne, 1667), l’impétuosité des
manageurs anglo-saxons : Whatis Positive Risk on Projects ?1, ou qu’elles soient
négatives et marquent fortement les documents réglementaires en aménagement du
territoire. Ce double champ fait que les risques rendent les lieux désirables ou
indésirables, habitables, vivables ou invivables aux yeux de ceux qui les vivent, les
pratiquent, les imaginent et les représentent. Ainsi la société du risque dans
laquelle nous évoluons se caractérise par des définitions multiples, et comme nous
serons amené à l’observer lors de cette session «… la caractéristique centrale de cette
constellation, tous travaux confondus, c’est la tension entre trois éléments : a/ la
perception et la représentation, par tout un chacun, de la vie comme risquée, b/ la
construction de dispositifs experts de traitement sociétal du risque, ce qu’on appelle la
gestion des risques, et c/ l’effet inducteur de risques résultant des deux éléments
précédents, un processus de risquification…»2 Les articles de cette session
interrogeront cette connaissance des risques, développée par les individus et les
communautés pour construire une valorisation ou une dévalorisation territoriale, et
en conséquence, pour se construire une identité, un habitat, une société. Cette
session s’articulera autour des questionnements suivants :
 Expérimenter quelques méthodes pour mieux habiter le monde des risques ?
 Vers des territoires souhaitables. Une hypothèse de recherche pour
opérationnaliser la résilience ?
 Habiter près des cours d’eau, un risque maitrisé ?
 Une zone inondable désirable peut-elle être soutenable?
Enfin, le déroulement de la session ne pourra pas ignorer que l’inquiétude sociétale
actuelle est telle que la posture projectuelle des aménageurs du territoire est
inversée : on élabore les projets pour qu’ils se protègent contre ce qui pourrait leur
arriver et non pour les tourner vers le monde extérieur et l’avenir pour accueillir
l’imprévu, le non-maitrisé, la surprise, le différent.
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Projectmanager.com, 2013.
J-Y., L’évaluation des risques : l’évolution des expertises, 2009.
2Trépos,
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