53 - Polices mobiles

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53 - Polices mobiles
DESCRIPTION HERALDIQUE DE L'ECUSSON
DE LA CRS N° 53
 Haut gauche =
Armoiries de la ville de MARSEILLE : croix bleue sur fond blanc
(résidence de la compagnie).
 Statue de la Madone =
La CRS N° 53, ex 165, est installée dans le "Domaine de la Madone" à
SAINT BARTHELEMY (quartier de MARSEILLE).
 Nef Phocéen =
Marseille fut cité phocéenne en l'an 600 avant Jésus Christ, devint par la
suite MASSILIA sous l'Empire Romain.
HISTORIQUE ESQUISSE EN GRANDE LIGNE DE LA
C.R.S. N° 53 (Ex. C. R. S. N° 165)
C'est en 1944, par le décret duc 8 Décembre que les Compagnies
Républicaines de sécurité furent créées, d'abord dans une forme primitive se substituant à
d'autres formations mobiles, puis réorganisées dans leur forme actuelle par la loi du 27
Décembre 1947 et par le Décret d'Application du 26 Mars 1948.
A cette date Marseille ne comportait que deux unités la CRS 172 (à la rose) et
la CRS 174 à (Saint Loup) qui avaient alors fort à faire dans une période d'agitation sociale
caractérisée, la nécessité d'implanter d'autres unités se faisait de jour en jour plus pressante.
Il faut attendre cependant 1951 pour voir la création de deux nouvelles unités
marseillaises : les CRS 165 et 166.
Leur implantation n'est pas sans causer de problèmes logistiques; certes, le
camp de St-Pierre est suffisamment vaste pour les abriter toutes deux mais, la répartition
harmonieuse des unités dans la ville nécessitait une implantation dans le secteur nord.
Au termes, de démarches, d'études et de propositions qu'il serait fastidieux
d'énumérer ici et avec la diligente coopération de MMrs le Colonel FONTY et du
Commandant DROGOUL (son adjoint) l'acquisition de la propriété "La Madone" est décidée
- elle servira de cadre au cantonnement de la CRS N°165).
Celle-ci voit timidement le jour, le 16 avril 1951, au Camp de Saint-Pierre,
constituée d'abord par un "noyau" de 16 gradés et gardiens qui grossira au fur et à mesure des
affectations : le 7 Juillet 1951, trente gardiens stagiaires sont affectés portant ainsi à plus
de 50 l'effectif de l'unité, qui devra attendre le 16 Juillet 1961 recevoir son chef : le
Commandant BESCOND François, en provenance de la CRS.21, affecté, de fait, à compter
du 16 avril 1951.
Ce chef, qu'elle conservera 18 ans, assurait alors à l'école de sens
l'encadrement et la formation du premier stage d'élèves officiers CRS.
Au fil des jours et sous son impulsion, la 165 va grossir ses rangs et être dotée
de matériel organique; elle est cependant toujours hébergée au camp de Saint-Pierre.
A dater du 23 Août 1951 la section de permanence prend son service au
nouveau cantonnement. Ce "cantonnement" ne comportait que le "château" et les dépendances
qui seront plus tard transformées en logements de fonction. Des travaux seront ultérieurement
entrepris en vue de la réalisation d'un bâtiment principal destiné au logement des sections,
d'un garage et d'un poste de police.
Au 1er Septembre, l'unité est composée de 124 fonctionnaires et elle n'est
cependant que semi-opérationnelle en raison de l'absence de matériel (véhicules et armement)
et ce n'est que le 23 Septembre 1951 qu'elle assure au complet sa première mission de
Maintien de l'Ordre à Marseille.
Le 25 mars 1952, a lieu le premier exercice de compagnie, l'effectif atteint 143
fonctionnaires - la compagnie est prête, bien homogène, déjà empreinte de l'esprit de son chef
et l'exercice qui a lieu à PICHAURIS, se déroule à la satisfaction de tous.
Intégrée dans les différents "Services régionaux" l'unité participe d'ores et déjà
à toutes les missions de Maintien de l'Ordre et protection Civile, à la plus grande satisfaction
des autorités.
Le 1er Juillet 1952 marque une date : la 165 quitte définitivement le Camp de
Saint-Pierre où elle était hébergée et s'installe à "La Madone". L'ensemble de le compagnie
aura à cœur d'aménager "son" cantonnement, l'un des plus beaux de France, par la création de
terrains de jeux collectifs et installations sportives, ainsi que par des plantations et
décorations.
Une bonne équipe de gradés donne le ton : on crée, on organise, on coordonne
et stimule. L'arrivée massive de stagiaires (70) le 1er Janvier 1953 complète l'effectif de
l'unité et renforce les moyens mis en œuvre. Le 17 Janvier 1953, le Commandant de
Groupement et les Commandants de Compagnie de la Région sont reçus à l'unité, dans un
cantonnement pratiquement aménagé, qui lui fait honneur; Monsieur le Chef d'Etat-major le
visite à son tour le 2 février 1953 et s'en déclare également satisfait.
En Avril 1953, est affecté l'Officier de Paix CHIROULEU George qui
deviendra l'adjoint du Commandant en remplacement de l'Officier RODOT qui assumait cette
tache depuis les premiers jours.
La 165. est maintenant complète, disposant d'un fort pourcentage de "jeunes"
bien encadrés par des "anciens", d'un groupe de gradés dynamiques, elle est en pleine
possession de ses Moyens.
Elle part pour son 1er déplacement à la frontière franco-espagnole le 22 Juin
1953, l'outil est bien rodé et l'on s'attache à créer l'esprit de corps.
Très vite, le personnel donnera à l'unité une personnalité : exigeant, aimant le
travail bien fait, donnant le meilleur de lui-même - il se crée dans chaque section un esprit
de compétition qui s'effacera lorsque l'esprit de corps sera en cause.
Des traditions se créent et l'on organise dans cette "jeune famille" des groupes;
orchestre, comédiens, etc... le tout favorisé par le Commandement et visant à regrouper
l'ensemble du personnel dans des manifestations d'amitié : Arbre de Noël, départs à la retraite
etc... chacun y apporte son concours.
Le ler Juillet 1955, la CRS N°l65 est dotée d'un peloton motocycliste. Chacun
sent parfaitement Que le prestige de ces formations accroit celui de l'unité. C'est, en fait, la
Brigade Routière motocycliste de Saint-Louis qui est affectée avec son chef AYMES Clément
et d'autres anciens : GIORDANO -ETIENNE etc...
Elle est accueillie très favorablement par l'unité et fait l'objet de la part du
personnel d'un bel assaut de curiosité, voire d'envie, ce qui fit naître, d'ailleurs, des
vocations...
Le 1er Août 1953 l'Officier DELZOR Louis est affecté à l'unité, chef de la
3ème section, il deviendra par la suite l'adjoint du Commandant.
Parallèlement à ses activités professionnelles, des équipes sportives sont crées :
cross-country, football, basket et volley. Très vite, ces équipes s'imposent au sein du
groupement. Par la suite, l'unité deviendra, en la matière, la "pépinière" des sélectionnés du
Groupement.
En mai 1954, la Compagnie est détentrice de la Coupe d'Athlétisme du
groupement, ce qui marquera le début d'une longue suite de récompenses sportives
(Coupes, Trophées, etc....)
En mai 1954 également, premier déplacement en Afrique du Nord à TEBESSA
-, pour beaucoup, c'est un premier contact avec ce continent; en dépit d'assez dures conditions
d'emploi, ce déplacement laisse de bons souvenirs aux participants.
En novembre 1954, la CRS N°165 enlève le championnat de Football du 9°
Groupement, ce qui consacre définitivement ses, deux spécialités sportives : courses et
football. Le Colonel FONTY remet la coupe au Commandant qui ne dissimule pas sa
satisfaction...
Noël 1954 - Arbre de Noël à l'unité : les salles de cours sont décorées et
aménagées elles deviennent salles de spectacle - les "Artistes maison" interprètent des rôles
amusants, un goûter est servi, puis, l'orchestre de la compagnie fait danser jusqu'à 2 heures du
matin, et quelle ambiance....
Janvier I955 2ème déplacement en A.F.N. le stade Turpin à Constantine
accueille la compagnie... le souvenir en est moins bon.
Désormais, l'usité va suivre un rythme accéléré de missions qu'il serait vain de
citer, mais en rapport direct avec l'effervescence sociale et les mesures gouvernementales.
Tout d'abord, une période de manifestations à prédominance Nord-Africaines,
puis l'U.D.C.A. avec les nombreux discours de son leader Mr. POUJADE, ensuite les divers
troubles, exactions et divers du F.L.N. qui entraînent la construction, et la surveillance de
Camps d'Assignée à Résidence : pour la région à St-Maurice l'Ardoise et le Camp du
LARZAC, sur le plateau des CAUSSES balayé par tous les vents.
Les missions s'étoffent : Patrouilles de sécurité urbaine, barrages routiers,
transfert-escortes de N.A., services routiers...
En 1960, elle se trouve à ALGER en Maintien de l'Ordre pour son 4ème
déplacement en A.F.N..
En Septembre 1960 l'unité accueille l'OP BERAUD qui succèdera, dans
l'avenir à l'OPP DELZOR et sera adjoint du Commandant.
Un déplacement à LACQ (BP) pour la surveillance des installations de la
S.N.P.A. crée un dérivatif, le côté technique du complexe de LACQ intéresse tout le
personnel.
Le 18 décembre 1960, le brigadier-chef VILLEVIEILLE est admis à faire
valoir ces droits à la retraite - s'est le premier départ de cet ordre de notre formation et fait
figure d'évènement.
De nouveaux centres d'intérêt s'ajoutent à nos servitudes, Voyages du Président
de la République, Brigade des Mineurs, Surveillance des Plages...
En 1961 la compagnie effectue de nombreux déplacements : St Maurice,
l'Ardoise (en février-mars) EVIAN (Conférence, en juin) ALGERIE (de Juillet à Septembre)
et le Larzac (jusqu'en février 1962).
Déjà un autre sigle se dessine "O.A.S." qui amènera d'autres servitudes et
motivera patrouilles et missions de surveillance.
En avril 1962, l'unité effectue son 7ème et dernier déplacement en AFN dans
un climat politique et social éprouvant, mais exaltant.
Curieusement, après avoir connu de nombreux et violents démêlés avec la
population européenne d'ALGÉRIE, an cours des déplacements précédents, la CRS 165
déplacée à MAISON-BLANCHE (Aéroport) assure, malgré la grève de tous les moyens de
transports en ALGERIE, le retour vers la Métropole, par voie aérienne, de milliers de
rapatriés.
Les anciens ont encore présentes à la mémoire, les scènes émouvantes et les
souvenirs exaltants de ce dernier déplacement en terre Algérienne, qui s'est terminé le 4
Juillet, au lendemain de l'Indépendance puisque nous avons assisté à l'arrivée du premier chef
de gouvernement provisoire Algérien : Monsieur BEN KHEDDA.
Dix ans se sont écoulés, la Cie 165 effectue à nouveau un déplacement sur la
frontière franco-espagnole et, si la compagnie subi quelques transformations, les pertes ont été
comblées; elle a laissé d'excellents souvenirs et en ajoute d'autres au départ...
Au début de Juin 1963, un accident attriste toute la compagnie; le brigadierchef AYMES est victime d'un accident de la circulation. Très gravement blessé, l'avant de sa
moto n'est qu'un amas de ferrailles tordues que chaque fonctionnaire ne peut voir sans
éprouver un frisson rétrospectif. Fort heureusement, il parvient à se rétablir grace à sa volonté,
mais ne pourra reprendre le service actif,
En Juillet l'OP FEVRIER est affecté à l'unité, son arrivée coïncide avec le
service des autoroutes Nord et Est de Marseille qu'il va animer et que l'unité va assurer
pendant 15 mois à la sa faction de tous commandement et usagers...
Un mois plus tard cette affectation est suivie de celle de l'O.P. SADKOWSKI
qui renforce son camarade dans la mission principale de l'unité, soit le service des Autoroutes.
En 1964, la CRS. 165 change d'appellation, elle devient la CRS N°55. Cette
nouvelle codification n'apporte aucun changement et chacun s'adapte rapidement.
En Mai 1964, une autre mauvaise nouvelle parvient à l'unité l'OPP
GIGANDET Henri du 9° Groupement, issu de la C.R.S. 165 où il fit carrière en qualité de
brigadier et brigadier-chef, et son conducteur SEYVE Claude, d'une autre unité, sont
mortellement blessés à la suite d'un accident de la circulation survenu Route Nationale 113.
Les "anciens" se remémoreront son sourire et sa voix ses hautes qualités professionnelles et
humaines et la sympathie émanait de lui.
Après ces "coups durs" la CRS 53 (en mars 1965) s'embarque à nouveau, mais
pour la Corse, en deux détachements, l'un pour Ajaccio et l'autre pour Bastia - Une fois
encore, elle crée, organise, et assure la mise en place d'un servies de renfort de Corps Urbain,
qui fonctionnera parfaitement.
Rôdée dans cette mission, elle continue à l'assurer en Juillet et Août à Cannes Antibes - Grasse - Golfe Juan... à la satisfaction générale. Au retour, l'unité fait connaissance
de l'Officier VIOT Serge, affecté à l'unité le 16 Août, en provenance de la C.R.S. 11.
L'année 1966 débute mal, par un déplacement de Maintien de l'Ordre à la
Couronne qui s'achève mieux qu'il n'avait commencé et l'unité reprend ses services à la
résidence; piste routière, contrôle de vitesse, services de circulation routière, patrouille et
escortes de fonds et valeurs - l'une de ces dernières, composée du brigadier VALDER, des
gardiens PAILHARES et BENEZECH, est délibérément attaquée lors d'une mission d'escorte
à MARIGNANE. Le gardien BENEZECH, gravement blessé se rétablira assez rapidement et
sera affecté dans un service sédentaire. PAILHARES sera atteint d'une balle au coude, seul le
Brigadier VALDER est indemne...
De nouveau la CRS. 53 se rend en Corse, en renfort de Corps Urbain, le service
est bien connu de tous, les relèves partielles accordées par le Commandant sont un facteur non
négligeable du moral élevé de l'unité qui est toujours très apprécié des autorités d'emploi.
En décembre 1966 avec l'arrivée à l'unité de l'0P PANCRAZI coïncide un
voyage officiel (personnalités soviétiques) qui entraîne l'unité en un court déplacement LYON
- GRENOBLE qui précède de quelques jours la reprise du service des autoroutes.
L'équipe de tir de l'unité se distingue et une coupe les récompense de
leurs efforts et de leur entraînement sérieux et assidu.
En fin d'année (28 novembre1967 ) un autre deuil nous frappe le gardien
SIMON, après une longue maladie, qui nous avait quelque peu préparé à cette séparation,
nous quitte pour toujours, sa camaraderie, sa bonne humeur et sa jovialité restent présentes en
toutes les mémoires.
A l'approche des fêtes de fin d'année la 53 est à nouveau atteinte : le sousbrigadier MEYFFRET Charles, gravement malade s'éteint le 11 décembre - "ancien de la 165,
aimé et estimé de tous; cette nouvelle consterne le personnel qui, en dépit des progrès
constants de la maladie continuait, ainsi que lui-même, à espérer.
Une coupe vient à nouveau récompenser l'équipe de tireurs de précision
de l'unité.
En Novembre 1967, l'O.P. SADKOWSKI ayant brillamment réussi au
concours de Commissaire de Police nous quitte pour effectuer le stage à l'école nationale
supérieure de Police de St-Cyr au Mont d'Or.
Le 3 Mai 1968 l'unité part en déplacement sur la frontière franco-italienne. A la
suite des évènements, (mouvements estudiantins) elle est regroupée à Nice où elle restera en
réserve de Maintien de l'Ordre jusqu'au 12 Juin.
Un court séjour en Corse pour des événement régionaux précède la remise en
place des postes à la frontière franco-italienne jusqu'au début de septembre.
Toujours en raison des séquelles des évènements de mai l'unité est déplacée à
Paris (Massy) jusqu'à la fin Novembre.
Les services au port constituent l'essentiel de l'activité de l'unité jusqu'au 18
février - puis en raison de la recrudescence de "hold-up" un service de patrouilles et postes
fixes est mis en glace au bénéfice des établissements de banque et de crédit.
Le 1er juin, l'unité perd bon nombre de ses plus anciens éléments gardiens,
qui sont affectés au service de "Police Air-Frontières".
Le 18 Juin, elle se trouve en Corse, en renfort de Corps Urbain, en deux
détachements, l'un à Bastia et l'autre à Ajaccio - se 20 juillet elle apprend avec stupeur le
décès du brigadier-chef NURDIN Morand, qui relevant d'une longue maladie, avait donné
à tous l'impression de rejoindre bientôt l'unité, ce qui était son plus cher désir. Il n'en fut
malheureusement pas ainsi et nous sommes unanimes a regretter sa franchise souriante, sa
ferme bonhomie et la finesse de son esprit.
Dans le courant de l'année 1969, les officiers PANCRAZI Albert et BABY
nous quittent après avoir eux aussi satisfaits aux épreuves du concours de commissaire de
Police et vont effectuer leur stage à l'école nationale supérieure de Police de Saint-Cyr-auMont -D'or et le 16 septembre, la compagnie s'enrichit d'un nouvel officier : l'OP
OTTONELLI Marc, en provenance de la CRS 22.
Fin Octobre, un grave accident atteint à nouveau la section motocycliste; le
sous-brigadier COUHAULT Roger de retour de mission, déséquilibré par du gravillon, heurte
plusieurs bornes bétonnées, se blessant grièvement. L'amputation du bras droit sera
nécessaire, de nombreuses fractures ajouteront encore au poids bien lourd de cet accident. Par
un effort de velouté remarquable* il marque son désir de guérison et de réadaptation faisant
l'admiration de tous - tous nos vœux l'accompagnent dans cette voie.
C'est sur cette note un peu sombre que s'achèvera cet historique nécessairement
incomplet, volontairement écourté, ne retenant que quelques faits saillants intéressant la
plupart, et du passé nous tournant vers l'avenir, nous souhaitons que les CRS ayant atteint
l'âge d'homme adulte après une adolescence difficile, émaillée de troubles très graves de
croissante, qui, en définitive, n'ont eu pour but, que de les fortifier, continuent sur leur lancée
et soient toujours dignes de leur réputation bien établie, d'une police jeune et dynamique
toujours an service du pays et de ses citoyens.
Souhaitons enfin que la CRS 53 qui nous est chère, fidèle à sa tradition,
continuera comme par le passé, à réussir dans l'honneur avec la même efficacité et le même
bonheur.