gloire et vicissitudes

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gloire et vicissitudes
GLOIRES ET VICISSTUDES DES JESUITES EDUCATEURS AU BURUNDI
1.
L’histoire des jésuites au Burundi suit le
parcours de celle des jésuites dans le
monde, c’est une histoire de gloire et d’humiliations, une histoire de succès et de défaites. Une histoire de vicissitudes vécues et
supportées ; mais une histoire tout de
même exaltante et bénie, car elle suit le
chemin de l’Esprit de Dieu. Celui-ci souffle
où il veut, et comme il veut, quand il veut :
on entend sa voix, mais l’on ne sait d’où il
vient ni où il va !
2.
L’on oublie parfois que le Collège interracial d’Usumbura, implanté sur le site de KiriMutara III Rudahigwa
Le P. Verlwigen
ri du début 1953 à 1961, a commencé à
Gatagara (au Rwanda) sous la requête du
Mwami Charles Mutara III Rudahigwa du
Rwanda, puis a déménagé à Nyakibanda,
puis au groupe scolaire de Butare (Astrida
de l’époque). Les premiers élèves formés
par les jésuites d’abord à Nyakibanda
(Rwanda) sont arrivés à Usumbura (l’actuel
Bujumbura) en 1955 et ont d’abord étudié
dans l’actuelle paroisse de St Michel, ayant
encore un statut de mission. Il faut ajouter
que l’objectif du Collège de Gatagara était
un programme africain, adéquat aux Banyarwanda. Le projet du Collège d’Usumbura (un collège interracial) était plus ambitieux : il voulait des programmes métropolitains, conduisant à des études universitaires.
3.
La première performance du Collège interracial fut sa réalisation sur un terrain
abrupte avec des pentes de 15 à 25° à 1050
m d’altitude. Une œuvre du Père jésuite
belge Léon Verwilghen, du Frère suisse allemand Engelhmus Supersaxo des Missionnaires d’Afrique et de l’architecte belge Robert Bastin ! Un chef d’œuvre de bâtiments
en béton armé, dominant la ville, riche en
beauté, et finalement confié à la Compagnie
de Jésus pour former, selon des programmes communs et des méthodes
propres, avec leur savoir-faire pédagogique
quadri-séculaire, de futurs cadres du Rwanda et du Burundi, deux pays sous la tutelle
belge.
4.
Le Collège du Saint Esprit, interracial,
réussira à mettre ensemble blancs et noirs,
citadins et paysans, rwandais et barundi,
belges et indiens, sans considération de religion, de race ni d’ethnie. Ce n’était pas une
moindre performance, à l’époque de la colonie et de l’apartheid.
5.
6.
Esprit de main de maître, de 1955 à 1979,
et sans la moindre perturbation. Les premiers lauréats sortirent en 1958. Ils étaient
17 diplômés sur 19 élèves. Ce n’était que
des rwandais. Ils s’orientèrent, certains à
l’Université Lovanium de Kimwenza
(Kinshasa), d’autres aux Facultés de Namur,
un autre à Elisabethville
(actuelle
Lubumbashi),
d’autres restèrent sur place.
La deuxième promotion
comptait des barundi dont
certains sont encore en vie
aujourd’hui : Maître Etienne
Ntiyankundiye, Bonaventure
Kidwingira,
Bonus
Kamwenubusa. Le Père Walter Derouau fut recteur du
Collège Interracial, de 1956 à 1961, c'est-àdire jusqu’à la fondation de l’Université.
Celle-ci commencera par deux facultés : une
de Philosophie et Lettres, une autre de
Sciences Politiques, Sociales et Economiques, en plus d’une section préuniversitaire.
Le complexe comprenait deux grands dortoirs totalisant 420 chambrettes individuelles, une trentaine
de classes, trois salles
d’étude
de
200
places, un bâtiment
dit des sciences, une
grande salle de spectacles pouvant accueillir
600
personnes, 6 réfectoires
avec une vingtaine de
tables circulaires à six places, une infirmerie, un bâtiment administratif et une salle
d’accueil , une cuisine et une intendance,
sans oublier les terrains de sport
(basketball, volleyball, football, tennis), une
piscine aux normes olympiques avec des
sautoirs, un grand gymnasium avec des
agrès et des terrains de basketball et de volleyball couverts. Un bâtiment des laboratoires deviendra un embryon du Centre Universitaire. En plus de cela la résidence des
Pères comprenait une vingtaine de
chambres et de bureaux et une grande chapelle flanquée d’une tour de 40 mètres
(avec un carillon de trois cloches réglées
pour sonner à l’heure) pouvait contenir 800
personnes. Le personnel ouvrier n’était pas
oublié car il comprenait une cinquantaine
d’âmes et pouvait loger sur place. La superficie du terrain appartenant au Collège,
après mesurage officiel, s’est révélé être de
96 hectares. Impressionnant ce pavement
de tous les bâtiments par un carrelage fin
de 2 centimètres carrés (au Burundi, en
1953 !)
7.
Les jésuites conduiront le Collège du Saint
2
A cette époque, le Collège du Saint Esprit
se dote des sections: Humanités grécolatines et Humanités modernes. Il y a des
sections latin-sciences. L’enseignement des
Lettres est très développé : grec, latin, français, anglais, flamand, swahili. Mais l’on enseigne aussi les matières classiques comme
les mathématiques, la physique, la chimie,
la géographie, l’histoire, etc.. l’éducation
physique avec le sport sont à l’honneur : en
témoigne le nombre de terrains de sports
construits. Le développement de la culture
n’est pas laissé de côté, car l’on apprend la
musique, la danse traditionnelle ‘intore’. Il y
a aussi un groupe de tambourinaires. On
fait du théâtre (les rôles féminins sont joués
par les filles du Lycée Clarté Notre Dame
tenu par les Dames de Marie), on joue des
opérettes.
8.
Le collège du Saint Esprit qui est à cette
époque un internat, n’admet aucune fille.
Les filles viendront en 1973 seulement,
pour faire la section économique et la scientifique B : il s’agit de Libérate Kiburago, de
Nkwirikiye Mathilde, Rénilde Masunzu,
Ntwari Isabelle, Rutahe Marie Thérèse,
Rwagasana Marie Thérèse, Karikurubu
Alice, Kinyabuku Marie, Manyeri Marie Thérèse, Ntamagendero Libérate, Ntirwonza
Jeanne d’Arc, Simbananiye Anésie.
9.
Les responsables du Collèges sont des jésuites jusqu’en 1972. Le premier est Léon
Verwilghen (1955-1956), le deuxième sera
Walter (Walthère) Derouau (1956-1961). Il
sera suivi du Père Jean-Marie Cardol (19611964). Celui-ci est verviétois comme son
prédécesseur et il se fera expulser en 1964.
Le premier jésuite murundi comme recteur
sera le Père Gabriel Barakana, de novembre
1964 à 1971. La gloire du Collège du Saint
Esprit est notamment lui! Il fleurte avec le
pouvoir, il est notamment conseiller du Président Micombero (1966-1976). A son
époque, on a la visite de l’Empereur Hailé
Sélassié (1963) et le Général des Jésuites le
Père Pedro Arrupe (1966). La culture, notamment le théâtre (l’Esprit de Mwanga mis
en scène par le Père Jean Pierre de Wilde)
et le sport comme le basketball (l’équipe
des Dauphins) sont à leur apogée. A succéder au Père Barakana (nommé Recteur de
l’Université par le président Micombero) fut
le Père Gustave Seigneur.
10. Puis vont éclater les événements d’avril
1972. Les jésuites vont lâcher prise : prendra le relais un moment un laïc : Monsieur
Antoine Habonimana, premier professeur
de mathématiques licencié. Puis vint l’abbé
Charles Rusagabandi, de 1972 à 1975 avant
de céder la main à un nouveau jésuite : le
Père Fernand Boedts (1975-1982). Le pro-
Le P. Gabriel Barakana sj
cessus de désengagement de Kiriri commence sous le Père Boedts en 1979 et se
termine avec le rectorat du Père Robert
Roelandt (1982-1984). Lorsque le Collège
déménage à Gihosha, c’est le Père Jan Cornelissen, venu du Congo, qui fait une année
et demie, de septembre 1984 à avril 1986,
où il cède la place au laïc Jean Paul Ciza.
Ensuite Monsieur Raphaël Baragunzwa fera
deux ans, de 1987à 1989. C’est Madame
Agnès Mugozi qui clôture cette période
triennale de laïcs, de 1989-1990. L’on pourrait conclure que cette période de 1972 à
1990, est pour le Collège du Saint Esprit,
une période de turbulences.
11. La gloire du Collège du Saint Esprit c’est la
qualité des professeurs jésuites de
l’époque, à commencer par le Père Paul
Collin, qui était professeur de langues classiques et en même temps inspecteur des
écoles confessionnelles : un véritable savant, dans tous les domaines, bien qu’il ne
fût que candidat en lettres classiques. L’on a
entendu parler du Père Bourgois, véritable
pédagogue des petits, d’ailleurs adapté à
3
leur niveau. Professeur de français en 6ème
le Père Jean Pierre Nolf est aussi venu
moderne, il était capable d’arrêter le cours
comme régent : il a été surveillant du pavilpour montrer à ses élèves un avion qui surlon, de 1962 à 1965. Il a quitté le Burundi
volait l’espace non loin de là . Le Christian
pour faire sa théologie et son troisième an,
de Fays, n’était pas des moindres. C’était
mais il n’est plus revenu au Collège, car il a
aussi lui, le père des pauvres et des Chiro.
commencé à donner des exercices spirituels
Le Père Remacle est devenu un véritable
à partir de notre maison à Vugizo. Le Frère
entrepreneur. C’est lui qui a développé la
Miguel Balerdi était un infirmier, spécialiste
ferme, avec ses cochons et ses poules. Les
dentiste. Les dents qu’il m’a plombé en juilœufs du Saint Esprit de sa ferme étaient
let 1971 tiennent encore bon. Jusque vers
bien connus. Il élevait aussi des vaches.
1978, le Père Jean Bucumi, un jésuite érudit
Mais il a surtout été l’acheteur du café payformé à Rome, un mutare de la famille Basan, le torréfacteur et l’exportateur du caranyanka, vivait dans la paroisse de Makefé : il a nourri les élèves du Collège avec ces
buko et non dans la communauté de Kiriri
différentes recettes. Populaire
qu’il visitait de temps à autre. Il
est aussi le fameux
n’a jamais fait les derLes jésuites en 1971 étaient ces proPère Ministre, le
niers vœux. Il est
fesseurs disciplinés, réglés comme
Père
Domimort scolastique
nique Schiltz,
approuvé de la
des montres, qui donnaient leurs
parti
après
Compagnie de Jéheures de cours en temps réel!
1972, car il n’a pas
sus, emporté par le
pu supporter les atrocidiabète.
tés dont il a été témoins : c’est lui qui allait
12. Les jésuites en 1971 étaient ces profesfaire les achats en ville, c’est lui qui était le
seurs disciplinés, réglés comme des
plus en contact avec les gens, après le Père
montres, qui donnaient leurs heures de
Remacle. Fameux était aussi le Père (il
cours en temps réel ! Ils se levaient tôt pour
n’était que scolastique en régence)Paul
prier et célébrer la messe. A 12 h 30, ils preMayence qui était longtemps surveillant. Le
naient leur repas (et à leur table ne manPère Jean Pierre de Wilde, un grand profesquaient jamais un jus de citron et un flacon
seur de philosophie et de sociologie, a fait
de nivaquine). Après le repas, ils prenaient
sa renommée en mettant en scène le
leur sieste avant les cours de l’après-midi,
théatre, surtout ‘ l’esprit de Mwanga’.
mais après avoir transité à la chapelle pour
Après 1987, il est parti à Bukavu et s’est
faire une visite au Saint Sacrement. Ce rite
converti en prédicateur d’Exercices Spiriaccompli, ils franchissaient les escaliers metuels, mais déjà les lycéennes ont gardé un
nant à leur bureaux et chambres (aux garde
très bon souvenir de lui. Peuvent en témoi-fous de ces escaliers, l’on pouvait lire « slot
gner Imelde Kagajo, Gertrude Gacukuzi, Ma-clôture-, endroit où les femmes ne pourie Kinyabuku. Le Père Seigneur a été suvaient franchir). Et de fait, dans ce mont
perbe. C’est lui qui fidèlement, d’année en
Athos burundais, il ne viendra de femmes
année, a pris les photos des classes, pour
qu’après 1974, lorsque les Sœurs Rwanles fixer à jamais à travers les générations.
daises Bene-Bikira sont venus faire l’intenAprès 1974, il a été un moment Recteur du
dance du Collège, après le départ du Père
Collège, un moment de transition. En 1962,
Dominique Schiltz tandis que le Père René
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Remacle était reclus dans sa ferme. Chaque
soir, les jésuites, après le repas jouaient aux
cartes (surtout le bridge) ou lisaient les revues et les journaux (y compris la Libre Belgique). A 21 heures, chacun se retirait dans
sa chambre pour préparer l’oraison ou la
leçon du lendemain. Ils vivaient littéralement sous la règle : ce sont des prêtres réguliers, religieux.
13. Lorsque les jésuites reprennent la direction, en 1975, on a fait venir des Pères du
Congo : il s’agit d’abord du Père Fernand
Boedts, puis du Père Roland Roelandt. C’est
sous le Père Fernand Boedts que les Universitaires rentrent au Collège du Saint Esprit
(1979) sous la demande du Ministre Pascal
Ntamashimikiro, selon la volonté du Président Jean Baptiste Bagaza, lui-même ancien
du Collège.
14.
Le Père Fernand Boedts avait de bonnes
connections en ville, mais ses amis n’ont pu
le prévenir des actions méchantes qu’allait
entreprendre le Président Bagaza vis-à-vis
des jésuites, ses éducateurs, avec une verve
qu’on a jamais vu auparavant : il voulait réduire à néant leur orgueil mais aussi leur
éducation chrétienne qu’ils véhiculaient à
travers leur savoir et leur pédagogie. Le Collège du Saint-Esprit était trop beau pour
être une école secondaire, et l’on avait besoin de campus universitaires, vu la pression des jeunes du pays au seuil des études
supérieures. Plusieurs jésuites reçurent
donc la permission de quitter définitivement le pays, à la place d’un visa sortir
retour, dès lors que leur visa de séjour de
deux ans était expiré.
15. En 1974, le Père Elie Koma (scolastique
en régence) est préfet des études. Déjà la
plupart des élèves hutus sont partis en exil,
d’autres ont été tués en s’enfuyant, et cependant aucun ne le fut au site du Collège.
Je suis passé dans la communauté de juillet
Le P. Elie Koma
à septembre 1974, les élèves étaient évidemment en vacances et je n’ai rien observé. Le Père Elie est ensuite parti pour ses
études d’économie à Paris, Vanves. En
1977, je suis arrivé en régence à Bujumbura : le Père Fernand Boedts était recteur, le
Père Poelmans préfet des études. Tous les
deux venaient du Congo. Il y avait aussi le
Père Raymond Davià, Père Spirituel et professeur. Le Père Eugène Suttor était alors
préfet de discipline. Le Père Guy Brichard
était surveillant : on le surnommait la
Vache. Le ministre du Collège était le Père
Herman de Weerdt : on le surnommait Sarehe. Il chérissait un garçon malin qui l’accompagnait toujours, le petit Bosco (cousin
du Père Mukunzi) qui fut assassiné en 2007.
Le Frère Jules Degraeve solide comme un
marteau, parcourrait les corridors du Collège à vélo pour réparer électricité et plomberie.
16. Deux jeunes belges laïcs : Lucien Michaut
et Alphonse Platevoet encadraient les travaux pratiques et le sport. L’équipe de basket (les Dauphins) était forte. D’autres
laïcs, des barundi ou des rwandais, ont encadrés des élèves du Collège du Saint Esprit : Louis, Anselme, Herman, Léonidas Habonimana, Laurent Nkongoli, Thaddée, etc.
Je m’occupais des activités culturelles : les
tambourinaires, les danses traditionnelles
intore et les déclamations d’amazina. C’est
5
à cette époque qu’est né l’orchestre Amaprésident Bagaza frappait de plein fouet
bano et les premiers essais d’une musique
l’orgueil des Jésuites. Entretemps, des persburundaise moderne, avec Nikiza David et
pectives d’ouverture d’une communauté à
Ngabo Léonce. Avec nous dans la commuGitega s’étaient ouvertes. Le Père Jean
nauté vivait l’abbé Faustin Rutembesa, proPierre Nolf, le Père Charles Petit (il mourut
fesseur d’histoire à l’Université du Burundi,
d’accident de voiture à Muramvya en mars
de même le Père Jacques Voisin, professeur
1983) et le scolastique Mbonimpa Melchior
de mathématiques.
y ont formé une communauté : ils étaient
17. Le Père Barakana vivait à l’avenue de Juillogés dans les enceintes de la paroisse du
let, dans une maison de l’Université. C’était
Saint Sacrement. A cette époque aussi, le
du temps de la gloire. Un moment, le
Père Elie Koma, en poste à Bujumbura, a
Claude Gatali finissait ses études de droit,
écopé de 19 jours de prison, en voulant déBenoit Gatete commençait les siennes. Je
fendre les biens de la Compagnie. Lorsqu’il
serai bientôt remplacé en régence par Nicoen est sorti, il s’est fait envoyer à Rome
las Mayugi, à qui j’ai transmis mes cours de
pour des études de théologie (doctorat). Le
Kirundi, en phase de publication, notamPère Guillaume s’est fait ordonner à Bukeye
ment Ijaambo ryaa Gishiingantaahe. Le réen août 1983, avant de passer encore deux
gent Louis Bigorubona qui avait
ans de théologie biblique à
fait la chimie nucléaire à l’ato- La dernière promotion Rome.. Entretemps, le Père Roemium de Kinshasa, vint enseilandt avait pris la relève du Père
du Collège du Saintgner au Collège en 1979.
Boedts, fatigué et malade. C’est
18.
A cette époque, la Compa- Esprit partit de Kiriri le Père Roelandt, épaulé par le
gnie de Jésus, en ces jeunes en 1983
Père Henri de la Kéthule qui a
jésuites, promettait d’être
lancé la construction du nouprospère, mais ces scolastiques quittèrent
veau Collège du Saint Esprit réduit à des diles uns après les autres : Adrien Bitanmensions modestes.
gumutwenzi, Nyakamwe , Epitace Ntawan20. En juillet 1985, la veille de la fête Saint
ka, Paul Ngarambe, Nicolas Mayugi, Louis
Ignace, à cause d’un pamphlet qui circulait
Bigorubona, Jacques Ngendakumana, Maren ville et qui comparait le Président Bagaza
cel Buzingo, Melchior Mbonimpa, etc. Et
au persécuteur Antiochus IV des Maccaquelle saignée de la Compagnie, mais l’on a
bées, le Père Barakana fut emprisonné. Il
investi pour le pays et pour l’humanité.Mais
avait soutenu les membres du Mouvement
c’était tout de même décourageant, on perMarial Sacerdotal qui étaient soupçonnés
dait de l’espoir. Des moments sombres, des
d’avoir écrit ce pamphlet. Il écopera de
moments de tristesse. La Compagnie ne se
plus d’une année de prison, après avoir été
lassa pas cependant de recruter au Burundi
mis à Mpimba, Rumonge et Muramvya. Il
bien que tous ceux qui sont entrés entre
s’est montré vaillant et coriace, il avait réoctobre 1971 et septembre 1995 la quittèpandu la récitation du rosaire aussi bien à
rent.
Mpimba que partout où il y avait ses dis19. La dernière promotion du Collège du
ciples. Gêné de l’avoir emprisonné, le PrésiSaint Esprit partit de Kiriri en 1983. L’on
dent Bagaza a plusieurs fois envoyé des
aurait dit que le monde des jésuites
émissaires pour extorquer au Père Barakas’écroulait. Sicut transit gloria mundi. Le
na la repentance en vain. Le Père Barakana
6
aurait dit qu’il ne s’était jamais senti aussi li
bre qu’en prison et que si le président voulait, il pouvait le libérer comme il l’avait emprisonné sans motif ! Le Père Barakana fut
relaxé le 27 mars 1987.
de l’actuelle salle de réceptions. La salle de
théâtre prévue attenante au réfectoire, ne
fut jamais construite. Les grillages extérieurs n’étaient pas posées, du coté est des
classes et de l’actuelle salle informatique.
Le nouveau Collège du Saint Esprit commençait mixte et externe. Le Père Cornelissen imposa l’uniforme à ses élèves, je crois
qu’il en a emprunté les couleurs au Congo.
A cette époque, il n’y avait pas d’écoles externes, ni celles qui portaient régulièrement
l’uniforme. On introduisit le carnet de correspondance entre l’école et les parents. On
prévoyait des salles d’étude dans les quartiers, auprès des paroisses catholiques : une
première a été construire et a été fonctionnelle à la paroisse Saint Joseph à Ngagara.
Des ateliers de menuiserie, de couture, de
soudure, de dactylographie, d’électricité et
de mécanique, avaient été prévus comme
activités parascolaires. Du matériel adéquat
avait été fourni par l’organisme allemand
Misereor, sur la demande et l’inspiration du
Père Jean Claude Michel. Tout ce matériel a
été vendu par les directeurs laics de 1987 à
1989.
23. Une deuxième année du Collège de Gihosha avait comme équipe les Pères Jan
Cornelissen (recteur), le Père Maurice Delbaere (préfet des études), le Père Guillaume
Ndayishimiye (préfet de discipline et ministre de communauté) en remplacement
du scolastique Rugambwa Alphonse, et le
scolastique Sunda Meya (aide ministre et
professeur). C’était l’année scolaire 19851986. L’antipathie du président Bagaza
contre l’Eglise catholique s’exaspéra. Hakizimana Isidore était ministre de l’éducation.
En avril 1986, l’on décida la nationalisation
des séminaires, et tous les directeurs religieux furent remplacés par des laïcs. Ainsi le
Père Cornelissen fut remplacé par Jean Paul
Ciza. Quant aux autres, nous sommes restés
21.
L’obtention du terrain de Gihosha (alors
appelé Kamenge) fut objet de négociation,
car le gouvernement voulait que les jésuites
construisent sans avoir la propriété. Les jésuites ont refusé de construire, jusqu’à l’octroi d’une propriété par le Ministère de
l’éducation. Il fut aussi convenu que l’Etat
apporterait la moitié des finances pour la
construction de l’école. L’architecte était le
Frère scheutiste Dequecker, un ami du Père
Jean Claude Michel (délégué des écoles
dans la Province à l’époque). Le Frère
Dequecker a fait aussi le croquis de la Chapelle du Sacré-Cœur (le Père Guillaume
Ndayishimiye avait suggéré un véritable
Cœur, le Frère l’a trouvé irréalisable et l’a
transformé en un triangle, ou un cœur avec
des angles). L’école (au moins les classes)
fut construite rapidement, pendant une année et demie. On fit appel au vieux Frère
Supersaxo qui, trente ans auparavant, avait
construit Kiriri. La maison de communauté
devait être à l’écart, en dehors des enceintes du collège. Cet emplacement se situe au dessus de l’avenue actuelle du SaintEsprit, au croisement nord est avec l’avenue
de l’Environnement : la parcelle de 48 ares
a été emportée avec la viabilisation de Gihosha en 1994 et ensuite échangée avec
celle de 82 ares occupée partiellement par
l’actuelle chapelle du Cœur de Jésus).
22. L’équipe du Père Jan Cornelissen, Maurice Delbaere avec deux scolastiques Sunda
Meya et Alphonse Rugambwa vit commencer la septième en septembre 1984. Les
constructions continuaient, notamment la
cuisine et le réfectoire (œuvre du Frère congolais Ngalungalu, venu de Bukavu). Il s’agit
7
en place. Le Père Cornelissen continua à
Jean Pierre de Wilde était le représentant
diriger les constructions et la gestion des
légal suppléant ; c’est lui qui faisait les définances, en collaboration avec l’économe,
marches officielles, qui écrivait et signait les
Mademoiselle Niconarinze Rose. Tout se
lettres.
passa sans heurt jusqu’à la fin de l’année,
25. A Gihosha, le Père Innocent Rutagabwa
sauf que le Directeur a forcé de délibérer
(celui-là qui sera assassiné à Kigali le 7 avril
quatre élèves qui avaient échoué en mathé1994) et le scolastique Vincent Kankindi
matiques. Dès le début de l’année scolaire,
avaient été nommés à la communauté du
j’avais été chargé d’élaborer le règlement
Collège. Ils vinrent rejoindre leurs postes
scolaire, sous les directives du Père Jan Coravec un visa de voyage. Ils ne purent obtenelissen.
nir le visa d’établissement et durent re24. L’année scolaire 1986brousser chemin. La tension
1987 fut un cauchemar
était à son paroxysme entre
pour les jésuites. A Kiriri,
l’Eglise et l’Etat. En octobre
les jésuites ont été priés
1986, l’on ne renouvela pas le
de vider les lieux en mai
visa d’établissement de Jan
1987. On a commencé à
Cornelissen. Voyant son convendre des meubles et à
frère partir, le Père Maurice
distribuer quelques effets,
Delbaere tomba littéralement
à emporter d’autres à Bumalade, se fit donner un pakavu. Je me souviens de
pier médical et demanda de
ces gros camions que le
rentrer en Belgique en noPère Léon Verwilghen
vembre 1986. Je restais seul
amenait pour transporter
jésuite au Lycée, mais plus
les meubles à Bukavu, ces
pour longtemps. Le 3 janvier
fers à béton que le Père
arriva mon tour. Le Directeur
Le P. Innocent Rutagambwa
De Ridder amenait dans
me rencontra en chemin, tout
son école des métiers Cheche. La Compaprès de l’hôpital Roi Khaled, m’annonça
gnie de Jésus du Burundi était littéralement
tout bonnement que mon travail était fini,
dépouillée. Tout ce qui a été emporté était
que les cours de religions dans les écoles
noté et était supposé revenir dès que nous
étaient supprimés et que tous les religieux
aurions eu un léger mieux. Nous n’avons
étaient renvoyés des écoles. Je ne m’alarpas récupéré un centième. Le Père Jean
mais pas outre mesure, j’étais heureux pluPierre Nolf a commencé a détailler minutôt de pouvoir me reposer. En effet, depuis
tieusement et à emballer tout ce qui devait
la fin de mes études à Rome en juin 1985, je
partir. Un dossier d’expropriation a été présuis allé trois mois en ministère à New York,
paré par le Père Jean Claude Michel, mais
et suis revenu à mon poste le premier jour
n’a jamais été présenté pour remboursede la rentrée aussitôt sorti de l’avion, le 14
ment juste et préalable, car cette expropriaseptembre 1985, et j’ai travaillé sans répit
tion n’a jamais été prononcée ni sollicijusqu’à ce jour. Je prenais alors un bon
tée. Nous avons déménagé les meubles,
mois de repos, dans la maison de communous avons emporté les titres de propriété
nauté. J’ai passé deux semaines seul, avec
des immeubles. Heureuse faute ! Le Père
les fidèles ouvriers André Nzikobanyanka et
8
Vénérand Ndikumana. Par la suite, un dominicain le Père Deo Banzirumuhito est venu
me tenir compagnie, avant que la Compagnie de Jésus ne décide de m’envoyer le
Père Cardon de Lichtbauer. Ce brave Père
était professeur d’astronomie à l’Université
du Burundi et il était de l’assistance technique belge. Aussi avait-il son appartement
en ville. Pendant mon repos, ma sœur
Theodora Nakintije a attrapé une complication de pneumonie, une pleureusie. Je l’ai
fait soigner à l’hôpital militaire jusqu’à sa
guérison. C’était providentiel que je sois libre à ce
moment. Après cela, je me
suis mis à chercher du travail : et j’en ai trouvé
comme commis à l’ambassade d’Allemagne, mais les
évêques m’ont empêché
de le prendre. Ils m’ont
plutôt proposé de donner
un coup de main au bureau d’évangélisation, où travaillait le futur Mgr Jean Berchmans Nterere. J’y ai travaillé trois mois,
bénévolement, pour élaborer des programmes de religion. Peu après, je suis allé
en consulte à Kinshasa et le Provincial a décidé que j’irai au troisième an. Pendant que
j’étais à Kinshasa, des agents de la sureté
sont venus auprès des ouvriers s’enquérir
de mes va-et-vient. J’ai été averti par le
Père Cardon, mais je suis quand même revenu, non par l’aéroport comme on l’attendait, mais par Goma, Kigali et Cyangugu. Les
frontières étaient surveillées minutieusement à cette époque et chaque voyageur
burundais devait remettre son passeport à
son entrée au Burundi, quitte à le récupérer
(le redemander à la PAFE) s’il voulait de
nouveau voyager. Je n’ai remis le passeport
qu’à Bujumbura, et je l’ai récupéré deux
semaines après. Ces gens de la sureté n’ont
jamais su que j’étais rentré au pays et j’en
étais reparti le 15 mai 1987. Par après, je
suis parti à Kinshasa, puis au troisième an à
Trosly, tout près de Paris.
26. J’allais oublier que deux fois le projet de
construction de notre maison de retraite à
échoué. Nous avions deux maisons derrière
l’actuel palais présidentiel appartenant à
Micombero. Ces maisons ont abrité des jésuites professeurs d’université, puis les
Pères Jean Pierre Nolf et Jean Pierre de
Wilde y ont commencé un embryon de maison de retraite. Un moment, nous
avons voulu construire une véritable maison de retraite. Des démarches ont été entreprises pour
faire des plans, de l’argent a été
cherché, une autorisation de bâtir a
été obtenue des services de l’urbanisme; des bâtiments en étage
étaient prévus. A peine avait-on fini
de poser les fondations (pour un
million de francs bu de l’époque : on est en
1979) que les services de la présidence demandent à nos constructeurs d’arrêter les
travaux. Car, disaient-ils, la construction
d’un tel bâtiment était contre la sécurité :
ils ne voulaient pas de regards indiscrets
dans l’enclos voisin du président de la République. Nous avons été forcés par la suite à
vendre la parcelle à l’épouse de Bagaza.
Nous avons perdu aussi les autres villas qui
se trouvaient dans les environs, réquisitionnés par la présidence. Et pourtant les autres
honnêtes citoyens jouissent encore de leurs
biens, dans les environs de la présidence, y
compris notre ancien ouvrier Cyprien Barwendere à qui nous avons morcelé une partie de notre terrain. Plus tard, d’autres
plans ont été élaborés pour construire la
maison de retraite non loin de la Régideso,
en dessus de ce qui fut le pavillon des
grands : les plans sont là, mais l’argent pour
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construire, accumulé pendant des années
gressivement à cause de l’arthrose et qui
par les anciens professeurs d’université, a
accueillait les gens du mouvement marial.
été refondu dans les caisses communes de
J’y ai quelque fois accompagné le Père Barala Province d’Afrique Centrale. Au moment
kana, et parfois même remplacé.
de la création du district Rwan28. En juillet 1988, une nouvelle
da Burundi, l’on n’en a plus tecommunauté fut formée, composée
nu compte. L’on a tout simpledu Père Bouillot André, le Père Ricarment partagé les avoirs de la
do Amurrio, le Père Barakana et moiProvince, au prorata des
même. Après le troisième an en avril
membres, ceux qui restaient
1988, j’avais transité au noviciat
dans la Province Mère et ceux
comme socius du Père Maître penqui allaient dans la nouvelle endant trois mois, pour remplacer le
tité.
Père Prado qui devait aller en vaLe P. André Bouillot
27. Le dernier jésuite est parti de
cances au Guatemala. Nous avons
Kiriri en juillet 1987. Le Père
d’abord formé notre communauté à
Barakana, libéré de prison s’est réfugié à la
la PAR en attendant de nous équiper. Nous
PAR. C’est d’ailleurs le seul jésuite qui soit
avons essayé de racheter les armoires en
resté au Burundi, semence de la nouvelle
muvula que nous avions vendu à l’Universigénération, le Pignatelli du Burundi. Ni
té. Monsieur Deogratias Ndarusanze, qui
agashitsi kaa kéera kavuumbika umuriro.
était directeur de la Régie des Œuvres UniMais la restauration de la Compagnie au
versitaires, nous y a beaucoup aidés. Les
Burundi n’a pas attendu quarante ans, mais
gens étaient plutôt sympathiques. Le 22
seulement deux mois. Le 3 septembre 1987,
juillet 1988, le Ministre de l’Intérieur, le
le Régime de Bagaza est tombé grâce au
Lieutenant Colonnel Aloys Kadoyi nous avait
coup d’Etat du Major Pierre Buyoya. Une
remis en effet le complexe résidentiel de
nouvelle ère avait soufflé.
Kiriri » et « ses annexes », « la chaL’Eglise catholique avait été
pelle » et « la ferme », ainsi que « le
éprouvée et quelque peu
couvent de Kigobe ». La commusouffert, elle pouvait souffler. Le
nauté est retournée à Kiriri peut
Père Barakana s’était fortifié
avant la fin de l’année 1988. Le midans l’encadrement du mouvenistère sacerdotal reprit timidement marial, au sortir de la priment, mais les gens des collines
son. Il célébrait des cénacles
avaient eu soif de notre retour.
(Rosaires, Eucharistie) à la paC’est à ce moment que j’ai compléroisse St Michel. Il organisait des
té mes études de linguistique à
Le P. Ricardo Amurrio
prières de guérison. Il faisait de
l’Université du Burundi, études que
la direction spirituelle, avec patience, lonj’avais interrompues treize ans auparavant
guement. Ses célébrations ont même envaà l’Université de Lubumbashi. Je fis les deux
hi la PAR (Procure d’Accueil Religieux). Par
licences durant l’année académique 1988la suite, il les a déplacées dans la commu1989. Je fis aussi le 1er novembre 1989 un
nauté des Bene-Mariya de l’avenue de la
accident qui faillit me couter la vie : je fus
Victoire. L’on disait chez Mama Gracia, une
cogné frontalement par une remorque et la
religieuse qui vivait là et se paralysait proMazda que je conduisais fut déclassée, je
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m’en suis sorti avec une foulure au petit
doigt droit. L’année suivante, j’ai été sollicité au noviciat pour donner des cours d’histoire de la Compagnie. Je fus alors admis
aux derniers vœux que je prononçais à Bujumbura le 3 juin 1990.
29. Cette année même, nous entrâmes en
procès avec un certain Sylvestre Ndabambarire pour une histoire de propriété, un
immeuble qu’il louait depuis l’époque de
Bagaza. Il payait difficilement. Nous avons
voulu l’en déloger sans succès. Lorsque
nous avons argué que nous voulions vendre
la maison, il a avancé qu’il était en droit
d’avoir une priorité d’achat. Mais c’était un
homme insolvable et un mauvais payeur. Il
voulait s’associer à d’autres pour acheter
notre parcelle d’une cinquantaine d’ares. La
parcelle se situe en dessous du palais présidentiel de Bagaza dit du 3 septembre. La
communauté discuta longuement s’il fallait
donner une option d’achat à Monsieur Ndabambarire. On décida finalement de lui
donner un délai au-delà duquel nous vendrions la maison à un autre acquéreur, notamment Monsieur Didace Nzohabonaho.
Comme prévisible, Ndabambarire ne remplira pas sa promesse dans les délais et
nous avons vendu à Nzohabonayo. Ndabambarire nous mit en procès, il avait une
femme juriste, une certaine Cassilde. Nous
avons perdu le procès et l’on nous condamnait à retourner l’argent à Nzohabonayo, et
la maison à Ndabambarire qui nous avait
accusés de stellionat. C’était un véritable
cauchemar. Ndabambarire avait produit
une preuve, qu’il avait obtenu, pour acheter
notre maison, une ligne de crédit de la Meridian Bank de Donatien Bihute. La date
était bien postérieure à notre vente mais les
juges n’avaient voulu rien entendre. Nous
avons gagné en deuxième instance, grâce à
l’intervention musclée de Maître Tharcisse
Ntakiyica, un avocat de Didace Nzohabonayo (Je me demande s’il n’a pas dû corrompre la justice). Notre avocat, Maître Bukera, un ami du Père Barakana, n’avait pu
rien y faire.
30. En septembre 1990, nous sommes revenus au Lycée du Saint Esprit, après trois ans
d’absence. Le lycée de Kamenge, car c’est
bien ainsi qu’on l’appelait désormais depuis
notre départ (dans le souci de Bagaza
d’effacer toute assonance chrétienne), avait
connu trois directeurs laïcs cités plus haut.
Mais quels dégâts en trois ans ! Les Jésuites
reviennent, plus discrets (en nombre et en
force), mais pas moins efficaces. Des rectorats plutôt longs et difficiles à cause de la
situation socio-politique mouvementé : le
Père Guillaume Ndayishimiye Bonja (de septembre 1990 à mars 2000), le Père Ignace
Samulenzi ( de mars 2000 à son décès le 30
avril 2012) et de nouveau le Père Guillaume
Ndayishimiye Bonja (de septembre 2012 à
nos jours). Il faut signaler deux intérims
pendant cette dernière période : le Père
Bob Albertijn (du 14 novembre 2001 au 10
février 2003 : le Père Samulenzi étaient aux
soins à Nairobi et à Ottignies suite à des
blessures par balle) ; Monsieur Guy de
Battista (du 1er mai au 11 septembre 2012,
alors que le Père Ignace était décédé). Ces
deux recteurs intérimaires, le Père Bob et
Monsieur Guy, ont été des préfets des
études qui ont marqué beaucoup le lycée.
Ils sont restés le plus longtemps, et ils ont
épaulés efficacement les recteurs.
31.
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L’histoire ne s’arrête pas là, elle continue,
s’inscrit chaque jour, selon les jalons que les
différents acteurs posent : les élèves, les
responsables scolaires, les parents, les enseignants, l’administration du pays, et la
Compagnie de Jésus dans cette Eglise locale
du Burundi.