Édition 2009-2010 - École secondaire Massey-Vanier

Transcription

Édition 2009-2010 - École secondaire Massey-Vanier
Ombre et lumière
Recueil de Contes et de Nouvelles
de 3e et 4e secondaire
Édition 2009-2010
25e année de parution
École secondaire Massey-Vanier
Cowansville, Québec
Photo et montage de la page couverture :
Jacques Lacroix
Conception et mise en page :
Jacques Lacroix
Photo des élèves:
Faissou Sani
Correction et révision des textes :
Jacques Lacroix
Nancy Rodrigue
Idée originale du titre de ce recueil :
Marilou Fortin
du cours de Français 416-01
Impression du recueil :
Impressions DF
Ombre et lumière
Recueil de Contes et Nouvelles
des élèves des cours
de français de 3e et 4e secondaire
2009-2010
École secondaire Massey-Vanier
Commission scolaire du Val-des-Cerfs
222, rue Mercier
Cowansville, Québec, J2K 3R9
Tél. : 450-263-6660
Table des matières
~ Ombre et lumière . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 6
~ Le mot du directeur de l’école
Normand Phaneuf . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 8
~ Avant-propos . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 9
~ Préface
Jacques Lacroix . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 12
~ Textes primés des Contes et des Nouvelles . . . . . . 15
Contes de 3e secondaire
~ Le mot du directeur adjoint de 3e secondaire
Michel Moreau . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .
C1-À la recherche de l’antidote
Marie-Ève Lauzon . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .
C2- De zéro à héros
Christophe St-Denis . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .
C3- Indie, le courageux
Daphné Veilleux . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .
C4- L’enfant des étoiles
Christophe Robert . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .
C5- L’étrange histoire de Nino
Claudia Hodge . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .
C6- La fleur magique
Catherine Mullarkey . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .
C7- La légende de Ragnarök
Gabriel Paré . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .
C8- La quête d’Intrépide
Christina Robinson . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .
C9- La quête du gnome Astucieux
Michelle McKelvey-Faucher . . . . . . . . . . . . . .
C10- La voleuse aux fleurs d’or
Emmanuelle Lauzière . . . . . . . . . . . . . . . . . . .
2
17
18
20
22
24
26
28
30
32
34
36
C11- Le courageux
Lauren White . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 38
C12- Le joyau magique
Audrey Routhier . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 40
C13- Le lac d’Émeraude
Aliciya Rousseau . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 43
C14- Le secret du jeune cordonnier
Brianna Heckley . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 45
C15- Le souhait du simplet
Vincent Ribou . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 47
C16- Le voleur de perles
Bruno Langlois . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 49
C17- Léana de l’Ombre Blanche (3e choix du jury)
Rosemarie Larouche-Côté . . . . . . . . . . . . . . . . 51
C18- Les arbres sans racine
Philippe Thibodeau . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 53
C19- Les fameuses cornes (1er choix du jury)
Fannie Gendron . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 55
C20- Maleïka et la grotte enchantée
Jessica Lavigne Samson . . . . . . . . . . . . . . . . . . 57
C21- Marguerite et la perle magique
Tiffany Martel-Lapalme . . . . . . . . . . . . . . . . . . 59
C22- Nuage
Jimmy Brosseau . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 61
C23- Tristesse qui cherchait le bonheur (2e choix du jury)
Nina Matsuo . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 63
C24- Un monde fantastique, mais dangereux
Evelyne Bridger . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 65
C25- Un Noël hors du commun
Andréanne Poirier . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 67
C26- Une fois n’est pas coutume
Étienne Lauzier-Hudon . . . . . . . . . . . . . . . . . . 69
C27- Une mission dangereuse
Geneviève Galipeau . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 71
3
Nouvelles littéraires de 4e secondaire
~ Le mot du directeur adjoint de 4e secondaire
Stéphan Campbell . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 74
N1- Grossesse cauchemardesque
Vanessa Desgens . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 75
N2- L’argent tombé du ciel
Vanessa Jolin . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 78
N3- L’étrange inconnu
Lee-Ann Avon Monast . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 80
N4- L’héritage
Alexa Fournier . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 82
N5- L’obsédée (mention spéciale du jury)
Joe Ducharme . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 85
N6- L’oeil
William Benoît . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 88
N7- L’oeil de la bête
Azalée Baillargeon . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 91
N8- La dame
Chloé Raulet . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 93
N9- La lettre
Gabrielle Nadeau . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 95
N10- La lettre suspecte
Mélodie Pelletier . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 97
N11- La maison (mention spéciale du jury)
Katarina Lacoste . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 100
N12- La pire journée de ma vie
Frédérique Godin . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 102
N13- La rencontre (2e choix du jury)
Arianne Messier . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 106
N14- Le fameux voyage
Adèle-Ann Favreau-Pollender . . . . . . . . . . . 108
N15- Le fermier (1er choix du jury)
Nejib Ben Khalifa . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 110
4
N16- Le message
Hélène Provost . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 113
N17- Le mystère
Frédéric Fournier . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 116
N18- Le secret
Audrey-Ann Campbell . . . . . . . . . . . . . . . . . 118
N19- Le trou
Laurent Blanchet . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 120
N20- Le voyage d’une vie
Anik Lopez . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 122
N21- Les lettres intimes
Émile Gaudreau . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 124
N22- Milvius
Odrey Bégin . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 126
N23- Observées
Mélika Lepitre . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 128
N24- Que de souvenirs
Alexie Lebreux . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 130
N25- Sortir après trente années
Samuel Marois . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 132
N26- Un appel à être papa
Éric Plante . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 134
N27- Un couple heureux dans la nuit (3e choix du jury)
Axelle Huber . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 136
N28- Un monde de fous
Shannon Preston . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 139
N29- Un secret mis à jour
Geneviève Denis . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 142
N30- Un vol à en perdre la tête
Jean-Olivier Boulet-Laporte . . . . . . . . . . . . . 144
N31- Une larme pour ta vie
Gabrielle Larocque . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 146
N32- Vengeance secrète
Maggie Daigneault . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 148
5
Ombre et lumière
Le titre du recueil de Contes et Nouvelles
Pour une 12e année consécutive, nous avons fait appel aux
élèves des cours de français de 3e et 4e secondaire afin de
trouver un titre à notre recueil de Contes et de Nouvelles
littéraires. À partir de la page couverture (sans titre
évidemment), les élèves pouvaient nous suggérer un titre
pour le recueil. Ils devaient également fournir un court texte
justifiant leur choix.
Plusieurs élèves ont participé à ce concours. Le jury de
notre recueil de textes a eu la délicate tâche de choisir un
titre parmi les suggestions des participants.
Le titre retenu est : « Ombre et lumière ». L’élève
gagnant du concours est Marilou Fortin , élève du cours de
français de 4e secondaire. Elle se mérite un prix en argent de
50$.
Nous tenons à remercier les responsables du projet de
Recyclage de papier de l’école secondaire MasseyVanier: Madame Johanne Beaudry, ainsi que Messieurs
Pierre Cloutier, Éric Lapensée et Charles Proteau qui ont
généreusement commandité notre petit
concours.
Voici comment Marilou Fortin
explique son titre Ombre et lumière :
J'ai choisi ce titre, car, dans ce
recueil, on peut trouver des histoires de
toutes sortes. Certaines nous
réchauffent le cœur et d'autres nous
6
glacent le sang. J'ai trouvé qu'il serait intéressant d'utiliser
une image illustrant un contraste pour bien démontrer la
grande diversité des récits.g
Guy Fortin
Jacques Lacroix
Nancy Rodrigue
enseignants responsables
7
Le mot du
directeur de l’école
On parle beaucoup, depuis quelques années, de
l'importance de la lecture dans les écoles, du plaisir de lire.
La lecture est effectivement un moyen très important pour
s'instruire et réussir à l'école tout en étant également un
passe-temps très apprécié.
Pour développer le plaisir de lire, il faut au départ qu'il y
ait des gens qui aient pris le temps d'écrire ! Je pense qu'il est
important de développer également à l'école le goût et le
plaisir d'écrire. Les enseignants de français de l'école
Massey-Vanier l'ont très bien compris et c'est pourquoi ils
ont décidé, il y a 25 ans, de publier un recueil des meilleurs
textes des élèves de 3e et 4e secondaire. Un des plaisirs
d'écrire n'est-il pas également de se faire lire !
Je tiens à féliciter tous les élèves qui ont fait des efforts
lors de la création de leur texte. Malheureusement, tous ne
pourront pas être publiés, mais il faut que vous soyez fiers
du travail accompli. Félicitations aux gagnants et merci de
nous permettre ce bon moment de lecture.
Merci à tous ceux qui ont collaboré de près
ou de loin à l'édition de ce recueil.
Bonne lecture. g
Normand Phaneuf
Directeur de l’école
8
Avant-propos
C’est avec grand plaisir que nous vous présentons ce
recueil de textes d’élèves de 3e et 4e secondaire. Il s’agit de
la 25e parution de ce recueil. Depuis la 20e parution, les
contes et les nouvelles de nos élèves sont publiés en un seul
recueil. Cette façon de faire est maintenant devenue une
tradition dans notre école.
Le droit d’auteur et à l’image
Quoique ces contes et nouvelles aient été écrits par les
élèves dans le cadre de leur cours de français et qu’il
s’agissait d’un travail d’apprentissage à l’écriture d’un texte
narratif, nous avons obtenu, afin de respecter le droit à la
propriété intellectuelle et le droit à l’image, l’autorisation
écrite des élèves pour publier leur texte et leur photographie.
Le conte, la nouvelle littéraire
et le programme de français
Bien sûr, le conte tout comme la nouvelle sont des genres
littéraires que les élèves étudient respectivement en 3e et 4e
secondaire. Au-delà de cela, il s'agit pour l'élève qui ose
écrire un conte ou une nouvelle, de faire un voyage dans son
imaginaire et dans notre imaginaire culturel francophone
d'Amérique. Les voyages forment la jeunesse, dit-on...
Le concours des textes primés
À l’occasion de la préparation de ce recueil des meilleurs
contes et des meilleures nouvelles littéraires, nous
présentons ces textes à un concours. Il s’agit pour un jury de
sélectionner les trois meilleurs contes et les trois meilleures
nouvelles parmi tous les textes présentés.
9
Le jury
Nous voudrions remercier les cinq membres du jury qui
ont accepté l'exigeante tâche, croyons-nous, de choisir les six
meilleurs textes de ce recueil de Contes et de Nouvelles ainsi
que le titre du recueil. Il s'agit de quatre élèves de 5e
secondaire, deux garçons et deux filles, reconnus pour être
de grands lecteurs :
• Jade Barshee;
• Rebecca Brouillette;
• Sébastien Dion;
• Gaël Julien-Simard.
À ceux-ci, s’est joint Monsieur Stéphan Campbell,
directeur-adjoint de 4e et 5e secondaire de l’école.
Les professeurs de français
Nous tenons également à souligner la participation des
professeurs de français de 3e et 4e secondaire de l’école qui
ont patiemment enseigné le conte et la nouvelle littéraire à
leurs élèves et qui ont sélectionné les meilleurs textes parmi
tous ceux qui leur furent présentés. Il s'agit :
En 3e secondaire de :
• Denise Larocque;
• Alexandra Plouffe;
• Luc Robert.
En 4e secondaire de :
• Jacques Lacroix;
• Nancy Rodrigue;
• Joëlle Tremblay.
10
Nos généreux commanditaires
La publication de ce recueil ainsi que la remise de prix aux
élèves ont été réalisées grâce à la généreuse contribution des
commanditaires suivants :
• l’École secondaire Massey-Vanier;
• la Caisse Populaire Desjardins de Brome-Missisquoi;
• le Service de la Culture de la ville de Cowansville;
• la Librairie des Galeries de Granby Inc.;
• le Fonds d'Excellence Massey-Vanier (Davignon) Inc.;
• le Syndicat de l’Enseignement de la Haute-Yamaska;
• le groupe Recyclage Massey-Vanier. g
Jacques Lacroix
Guy Fortin
Nancy Rodrigue
enseignants responsables
11
Préface
Je l’ai fait, c’est enfin écrit
Il fallait que je l’écrive rapidement ce texte. J’étais
pressé. J’étais surtout pressé d’en finir. C’était en quelque
sorte une corvée. C’était une commande que l’on m’avait
donnée. Je devrais plutôt écrire une commande que je
m’étais à moi-même donnée. Ce texte était ma
responsabilité.
À toutes les fois, c’était toujours la même histoire.
Quoi écrire pour dire ce qui n’avait pas déjà été dit, mais
cela avait-il de l’importance puisque d’une année à l’autre,
je n’avais pas les mêmes lecteurs ?
De plus, j’étais pressé d’en finir, car bientôt je
partirais. C’était prévu depuis longtemps. À ce sujet
d’ailleurs, ma collègue Cynan ne cessait de me répéter que
tout devait être terminé avant que je ne parte. Quant à
Yugnit, il s’en balançait allègrement, sachant de toute
façon qu’il n’avait rien à y voir. Si le patron lui demandait
des comptes, ce qui n’arriverait probablement pas, il
prétendrait avoir fait ce qu’il avait à faire, sans plus.
J’ai toujours demandé à mes élèves de réfléchir avant
d’écrire. J’exigeais même qu’ils fassent un plan pour
structurer, articuler, réfléchir, songer leur texte. Quelquesuns le faisaient, mais la plupart d’entre eux me remettait
un plan qu’ils ne produisaient qu’une fois leur texte écrit,
histoire de satisfaire aux exigences du professeur. Avais-je
moi-même fait un plan pour écrire ce texte ? Pas vraiment!
Comme mes élèves, j’avais improvisé, remorqué par mon
imagination délirante.
12
Écrire sur commande ! Quelle activité difficile et
pénible, surtout lorsque l’on est pressé d’en finir et de
passer à autre chose. Et dire que j’ai exigé cela de mes
élèves pendant des années, sans aucune empathie pour la
difficulté et la souffrance que je leur imposais. Que l’on
est trop souvent insensible à la difficulté du processus
d’apprentissage que l’on demande de ses élèves. Pour se
justifier, on se dit que c’est formateur, qu’on les prépare
ainsi aux exigences de la vie, aux conditions du marché du
travail. C’est malheureusement peut-être vrai... mais c’est
aussi dur et impitoyable.
Au moins cette fois-ci, j’étais seul pour écrire ce texte.
J’ai dû, certaines années, travailler en collaboration avec
ma collègue Cynan. Il est agréable de travailler avec
Cynan. Elle est efficace, allumée, rapide et elle n’a pas
peur du travail. C’est surtout moi le problème. Je suis
désorganisé, éteint, lent et je préfère la farniente au travail.
Avec Cynan, il faut être efficace, allumé, rapide et ne pas
craindre le travail. C’est fatiguant tout cela. J’ai toujours
pensé que travailler entre les repas était néfaste pour la
santé. Au moins là, je peux écrire et gommer tout ce que
j’ai déjà écrit, recommencer et répéter les mêmes bons
vieux discours d’autrefois, prendre tout mon temps et faire
de longues pauses entre les phrases. L’important n’est-il
pas d’être fidèle à soi-même ?
Mais là, il y a un problème. Je suis pressé. Pressé d’en
finir et de partir. Partir pour où me demanderez-vous ?
Pour un ailleurs pendant une durée indéterminée, car on ne
sait jamais ce qui nous attend. Je n’aurais pas dû écrire
cette dernière phrase. On ne sait jamais... Soyons
optimiste, sinon jovialiste et affrontons avec positivisme
l’avenir afin de conjurer les sorts qui nous ont été jetés.
13
Il faut tout de même que j’écrive ce texte. C’est
d’ailleurs ma dernière occasion d’en faire un semblable.
Lorsque je serai ailleurs, je ne pourrai plus.
Je dois simplement écrire... que dois-je écrire
finalement ? À bien y penser, je n’ai rien de particulier à
écrire... à moins que je ne vous invite, vous lecteur, à lire
avec compréhension et empathie les textes qui suivront
dans ce recueil de contes et de nouvelles littéraires.
Les élèves qui les ont écrits, l’on fait dans des
conditions similaires à ce texte que vous lisez
actuellement, à la différence qu’ils racontent des histoires
qui sauront, elles, vous captiver !
Enfin, j’ai accouché de cette préface et cela, sans l’aide
de Cynan, de Yugnit ou de cet ange qui est toujours là à
me surveiller. Je peux maintenant partir pour cet ailleurs.
Bonne lecture et bon voyage ! g
Jacques Lacroix
enseignant responsable
14
Textes primés par le jury
lors du concours du conte et de la nouvelle 2009-2010
Le conte
Choix
1er
2
e
3e
Titre du texte
Auteur
Page
Les fameuses cornes
Fannie Gendron
55
Tristesse qui cherchait le
bonheur
Nina Matsuo
63
Léana de l’Ombre Blanche
Rosemarie Larouche-Côté
51
La nouvelle littéraire
Choix
Auteur
Page
Le fermier
Nejib Ben Khalifa
110
2e
La rencontre
Arianne Messier
106
3e
Un couple heureux dans la
nuit
Axelle Huber
136
1
er
Titre du texte
Les membres du jury dans l’ordre habituel :
Sébastien Dion, Jade Barshee, Stéphan Campbell,
Gaël Julien-Simard et Rebecca Brouillette.
15
Contes
de
3e secondaire
16
Le mot du directeur adjoint
de 3e secondaire
«Il y a plus de courage que de talent dans la plupart des
réussites.» Félix Leclerc
Notre auteur québécois savait de quoi il parlait !
Surmonter le défi du conte, se laisser guider par nos
enseignants et puis…se lancer. Écrire, conter, créer. Tout
ce processus demande beaucoup de courage. Il faut plus
que du talent pour qu'un conte soit sélectionné dans ce
recueil ; il faut du courage. Le courage de mettre nos
émotions en mots, d'assumer le fil de nos idées. Je salue le
courage de nos écrivains de 3e secondaire. Encore une fois
cette année, vous avez su aller au bout du processus de
création littéraire. Je vous félicite ainsi que toute l'équipe
d'enseignants qui contribue à la production d'un recueil de
haute qualité. C'est la 25e édition d'une tradition qui, je
l'espère, se répétera encore longtemps.
Bonne lecture à tous, savourez le courage de notre
relève!g
Michel Moreau
Directeur adjoint
CPF et 3e secondaire
17
À la recherche de
l’antidote
Marie-Ève Lauzon
Année de naissance : 1995
Français : 316-05
Professeur : Denise Larocque
ans une contrée lointaine, il y a fort longtemps, une
jeune fille du nom de Vaillante vivait avec sa
grand-mère depuis le décès de ses parents. Un beau jour,
alors que les fleurs fleurissaient, sa grand-mère, elle,
dépérissait, victime d'une grave maladie. Incapable de voir
son aïeule ainsi, Vaillante partit à la recherche de
l'antidote qui pourrait la guérir. Peu de temps après son
départ, elle sut qu'elle avait emprunté le bon chemin en
voyant défiler devant elle des créatures semblant venir
d'autres mondes. Soudain, une fée se détacha du groupe et
lança : «Je sais ce que tu cherches et difficiles sont les
obstacles.»
D
Elle remarqua une masse noire mobile entre les arbres
et, un peu plus loin, un tapis de feuilles au milieu du
sentier. «Louche», se dit-elle. Aussitôt cette pensée
formulée, on la poussa et elle tomba dans le trou que les
feuilles dissimulaient. Triste et piteuse, elle maudissait
celui qui lui avait joué ce sale tour. Elle sentit un vent la
soulever et la sortir du trou, elle remercia mentalement la
fée qui était sûrement à l'origine de ce phénomène. Elle se
remit en route et rencontra plusieurs tapis de feuilles
qu'elle évita, évidemment. Alors qu'elle croyait être près
18
du but, elle aperçut une fiole. Pensant que c'était ce qu'elle
cherchait, elle la prit, mais remarqua tout de suite son
erreur quand la terre se mit à trembler. Elle lâcha la fiole
et se mit à courir. Quand le séisme arrêta, elle reprit un
rythme normal. Après une rude journée, elle arriva à
destination et, cette fois, prit le bon flacon. Elle rencontra
la bonne fée sur le chemin du retour et elles continuèrent
leur route ensemble. Enfin arrivées chez la grand-mère,
elles injectèrent le fameux remède à la vieille dame qui fut
aussitôt sur pied. Cette expérience solidifia les liens entre
Vaillante et sa grand-mère. Cette dernière comprit la
fragilité de la vie et profita de chaque instant qui lui
restait. Š
19
De zéro à héros
Christophe St-Denis
Année de naissance : 1995
Français : 316-21
Professeur : Alexandra Plouffe
cette époque où hier était demain, vivait, dans un
royaume, un jeune homme bien petit et bien frêle. Il
s'appelait Gringalet. À chaque jour, il se faisait intimider
par les brutes du village. Ses parents ne savaient plus quoi
faire pour qu'il grandisse. À chaque jour, ils lui faisaient
manger trois sangliers et des croûtes de pain. Ils avaient
même envoyé un lapin messager au roi pour lui faire part
du problème. Alors, un jour, le roi répondit à cet appel. Il
leur demanda de se rendre au château pour que Gringalet
passe le Rituel de l'Homme. Alors, ils s'y rendirent.
À
Deux jours plus tard, ils arrivèrent au château et le roi
annonça que Gringalet devait réussir deux épreuves pour
devenir un homme. Tout d'abord, il devait séduire la plus
belle femme du village voisin. Bien sûr, son cousin, le
magicien qui habitait le château, apprit la nouvelle. Il
savait bien que Gringalet était incapable de séduire une
femme. Il prépara donc un élixir d'amour pour la belle. De
l'autre côté, les brutes, qui ne voulaient pas que Gringalet
devienne un homme, lui firent une horrible coupe de
cheveux pendant qu'il dormait. Le lendemain, l'épreuve
eut lieu et la femme, sous l'emprise de l'élixir, ne remarqua
même pas la coupe de cheveux de Gringalet et en tomba
amoureuse.
20
Pour la seconde épreuve, Gringalet devait lever une
pierre de cent kilogrammes. Les brutes, pour lui nuire,
échangèrent la pierre par une autre deux fois plus lourde.
Parce qu'il était son cousin, le magicien prépara un enduit
qu'il étala sur la pierre pour la rendre presque flottante.
Évidemment, le lendemain, Gringalet fut capable de
soulever la pierre. Ensuite, sa majesté le roi le convoqua et
lui dit : «Gringalet, tu es maintenant un homme.» C'est
alors que l'enfant frêle qu'il était devint un homme beau et
fort.
Alors musclé et viril, Gringalet fut nommé chef de
l'armée. La femme qu'il avait séduite, maintenant remise
de l'emprise de l'élixir, le trouva si séduisant et gentil
qu'elle l'épousa sur-le-champ. Š
21
Indie, le courageux
Daphné Veilleux
Année de naissance : 1995
Français : 316-05
Professeur : Denise Larocque
la campagne, dans un lieu très éloigné du village,
vivait un petit garçon. On le nommait Indie, car il
était aventureux et courageux. Indie vivait avec sa mère et
son petit frère qui, lui, était malade depuis des jours. Indie,
qui aimait beaucoup son petit frère, s'était porté volontaire
pour aller chercher un haricot magique au village.
À
«Indie, mon garçon tu auras besoin de cela pour la
route», lui dit sa mère. Sa mère mit dans son sac un fouet,
une boussole magique, une vieille carte et quelques
provisions. Elle ajouta : «Si tu te perds, tu n'auras qu'à
prendre la boussole dans tes mains et à penser à l’endroit
où tu veux te rendre. Moi, je reste ici pour prendre soin de
ton frère.» Alors, le jeune homme, plein de courage, partit
à l'aventure.
Indie marchait depuis plus de 2 heures en suivant sa
carte. Il se trouvait dans une forêt sombre et effrayante
d'où provenaient plein de bruits étranges. Il devait la
traverser, car c'était le seul chemin pour se rendre au
village. Indie avait peur, mais malgré tous les bruits, il se
dit que son petit frère avait besoin de lui plus que tout au
monde. Donc, il continua son chemin. Un peu plus loin, il
aperçut la lumière du soleil. Heureux de voir enfin le
soleil, il courut de plus en plus vite. Une fois sorti de cette
misérable forêt, il continua son chemin. Indie ne
22
comprenait pas. Sur la carte, il était indiqué qu'une fleur
géante se trouvait à l'endroit précis où étaient posés ses
pieds. Indie ne se découragea pas, il ignora sa carte et, une
fois de plus, continua son chemin. Tout d'un coup, il
aperçut un champ de fleurs immenses, les fleurs étaient
tellement grandes qu'elles mesuraient 2 mètres de haut.
Indie se souvint qu'il y avait un fouet dans son sac. Il sortit
le fouet et s'en servit pour fouetter les fleurs, ce qui les fit
tomber. Indie était épuisé, mais il ne perdait pas espoir.
Peu de temps après, Indie arriva finalement au village. Il y
avait tellement de choses. Indie pensa et pensa très fort.
Comment pouvait-il trouver le haricot afin d'arriver à
temps pour sauver son petit frère ? «Mais oui, cria-t-il, la
boussole que maman m'a donnée, elle est magique !» Indie
sortit la boussole, pensa au haricot magique, puis il suivit
le chemin indiqué. Une fois qu'il l'eût repéré, il l'acheta et
le mit dans son sac. Indie retourna rapidement à la maison.
Dès son retour, il donna le haricot magique à son frère
en espérant qu'il ne soit pas trop tard. Comme par magie,
il fut guéri. Voilà, cette histoire avait mal commencé, mais
elle se termine dans la joie. Š
23
L’enfant des étoiles
Christophe Robert
Année de naissance : 1995
Français : 316-21
Professeur : Alexandra Plouffe
l y a bien longtemps, par une nuit sans lune, un jeune
enfant était tombé du ciel et les gens du village le
surnommaient «l'enfant des étoiles». Cet enfant avait un
don, il pouvait dialoguer avec la nature et les animaux,
mais, depuis son arrivée, les gens du village avaient
remarqué que toutes les nuits étaient sans lune. Un jour, le
chaman des loups demanda à l'enfant de retrouver les deux
fragments de lune qui étaient tombés sur terre en même
temps que lui. L'enfant accepta la quête et le lendemain, il
quitta le village pour retrouver les fragments de lune.
I
Le lendemain, sur la route, l'enfant vit que le chemin se
séparait en deux, alors il décida de prendre le chemin de
droite et ce chemin le mena droit vers la demeure du
sorcier Vieille-poche. Ce sorcier n'aimait guère les
enfants. Donc, si un enfant approchait trop près de sa
demeure, il l'enlevait et le mangeait. Rendu devant la
maison, l'enfant étoile cogna à la porte et le sorcier
l'attaqua. L'enfant combattit et vainquit le sorcier.
L'enfant dit au sorcier :
- Sorcier, où puis-je trouver les fragments de lune ?
- Il y en a un dans ma maison et l'autre est sur la pointe de
la plus haute montagne.
24
L'enfant entra dans la demeure du sorcier, prit le
morceau de lune et reprit la route. Sur la route, l'enfant fit
une pause pour se reposer et se rassasier. Le lendemain, il
prit la route vers la plus haute montagne. Il prit une grande
respiration et commença sa montée qui fut périlleuse et
dangereuse, car il faillit tomber quatre fois. Un peu plus
haut, il vit une plateforme et s'assit, car il avait les mains
gelées. Après sa courte pause, il reprit l'ascension et arriva
enfin au sommet. Il trouva le morceau de lune, descendit
de la montagne et partit vers le village avec les deux
fragments de lune.
Rendu au village, il se fit accueillir en héros, car il
avait ramené les morceaux de lune. L'enfant fusionna les
deux morceaux pour refaire la lune. Ensuite, il prit une
corde, l'attacha à la lune et la hissa jusqu'au ciel. Après,
l'enfant fut remercié. Š
25
L’étrange histoire de
Nino
Claudia Hodge
Année de naissance : 1995
Français : 316-01
Professeur : Luc Robert
l y avait longtemps, dans un pays lointain, vivait un
jeune nain qui se nommait Nino. En plus d'être petit, il
était très laid. À son école, il se faisait beaucoup harceler
puisqu'il était différent des autres. Nino avait toujours
voulu être comme les autres, mais à cause de ses
problèmes, il ne pouvait pas.
I
Tanné de sa grandeur et de sa laideur, Nino partit voir
le magicien de son village qui s'appelait Pepito. Il alla le
voir dans son laboratoire.
Enfin arrivé, il lui parla de ses problèmes. Pepito
réfléchit quelques minutes et il dit :
- Écoute bien Nino, j'ai peut-être une petite idée. Je vais te
poser deux questions : Est-ce que tu manges des légumes
chaque jour ?
Nino lui dit qu'il n'aimait pas ça.
- Alors, construis un gros jardin et, lorsque tu auras des
légumes, reviens me voir, dit le magicien.
26
Nino repartit chez lui et commença son jardin. Après
six mois, il avait récolté douze laitues, vingt carottes et
trois piments. Il retourna voir le magicien.
- Bravo, dit Pepito, Manges-tu tes croûtes de pain ?
Il fit signe que non.
- D'abord, va dans une boulangerie et ramène vingt et un
pains croûtés, dit le magicien.
Nino alla à la boulangerie et commanda vingt et un
pains. Deux jours plus tard, il les avait reçus. Il repartit
voir le magicien avec ses pains.
Lorsqu'il arriva, Nino demanda au magicien pourquoi
il avait besoin de tout cela. Pépito lui dit : «Puisque tu ne
manges pas de légumes et que tu ne manges pas tes
croûtes de pain, tu ne pouvais pas grandir et être plus
beau. Alors, il faudra que tu boives la potion que je vais te
faire avec tes récoltes.» Pepito finit la potion et fit signe à
Nino de la boire. Il la but et, en quelques secondes, il
grandit et il devint de plus en plus beau.
Finalement, Nino resta heureux et beau pour le reste de
ses jours. Il n'oublia jamais de manger ses légumes et ses
croûtes de pain. Š
27
La fleur magique
Catherine Mullarkey
Année de naissance : 1994
Français : 316-04
Professeur : Denise Larocque
'était dans le temps où existait un petit village situé
dans les nuages. Il se nommait Éternel. Ce village
était magique, car rien n'y était impossible et tous ses
habitants vivaient éternellement. Les gens qui y habitaient
étaient heureux et s'entendaient bien avec tout le monde.
La seule exception était Roméo, car il n'avait pas réussi à
devenir immortel et n'avait que cent ans à vivre.
C
Le seul moyen pour lui d'arriver à être immortel
consistait à aller chercher la fleur la plus rare et à la
manger. Cette fleur se trouvait sur la planète bleue où
l'immortalité était impossible. Roméo décida de se rendre
sur terre. Dans le premier village qu'il croisa, il rencontra
une demoiselle qui s'occupait d'un champ rempli de fleurs.
Dès le premier regard, il eut le coup de foudre.
- Où pourrais-je trouver une fleur qui me rendra immortel?
lui demanda-t-il.
- Ce n'est pas à toi de la trouver, mais elle qui va te
trouver, lui répondit-elle.
Roméo passa donc deux mois au village à partager ses
jours avec la demoiselle en l'aidant à s'occuper de son
champ et en profitant de chaque instant passé en sa
compagnie. Roméo et elle s'aimaient comme des
tourtereaux. Au soixantième jour suivant son arrivée, une
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fleur vint vers lui. Elle était de couleur blanche et très
délicate. Il savait qu'il devait la manger, mais il hésitait.
Pour lui, l'amour, plus que tout, était ce qui faisait son
bonheur et il l'avait trouvé. Il décida qu'il préférait être
mortel et heureux, au lieu d'être immortel et de vivre
malheureux indéfiniment. Il ne mangea pas la fleur, mais
alla plutôt rejoindre l'amour de sa vie et lui offrit de
l'épouser.
Ils vécurent heureux, entourés de leurs nombreux
enfants et d'une multitude de fleurs colorées. Š
29
La légende de
Ragnarök
Gabriel Paré
Année de naissance : 1995
Français : 316-02
Professeur : Denise Larocque
cette époque, vivait un vieux roi qui ne voulait pas
mourir à cause de son âge. Il avait demandé qu'on lui
trouve un remède, une potion ou même un sortilège
pouvant l'empêcher de vieillir. Un jeune guerrier
surnommé Lama, à cause de sa fâcheuse habitude de
postillonner, découvrit dans un vieux livre l'objet dont
avait besoin le roi.
À
Lorsqu'il eut dit au roi qu'il avait trouvé ce qui le
rendrait immortel, le roi l'envoya immédiatement chercher
cet objet : il s'agissait d'une épée du nom de Ragnarök.
Lama prit une carte, y marqua l'emplacement de l'épée,
la rangea dans un sac avec des vivres et partit. Il traversa
villages, grottes, vallées, montagnes et arriva à destination
un an après son départ. Il remarqua une petite maison près
de l'entrée de la grotte et s'y dirigea pour se reposer avant
d'aller chercher l'épée. Une fois dans l’embrasure de la
porte, il entendit : «Toi qui entres dans ma demeure,
donne-moi de la nourriture ou meurs.» Alors, Lama sortit
de son sac une pomme, une perdrix et une truite qu'il
déposa devant lui. «Pour chaque vivre, un vœu je
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t'accorderai, tu n'auras qu'à le dire à haute voix et peu
importe où tu seras, je l'exaucerai», entendit-il.
Lama partit vers la grotte très tôt le lendemain matin. Il
remarqua qu'il y faisait étrangement clair malgré l'absence
de soleil. Après être descendu dans la grotte, il vit l'épée et
s'en empara, mais aussitôt qu'elle fût dans ses mains, il vit
un dragon qui le regardait avec appétit. Alors, Lama
s'écria en postillonnant : «Je souhaite qu'il se transforme
en pierre!» Puis, il vit le dragon devenir gris et immobile,
alors il partit. Un peu plus haut, l'attendait un géant. «Je
souhaite qu'il se change en pierre !» cria Lama en le
voyant. Une fois sorti de la grotte, il souhaita être au
château, aussitôt il s'y trouva.
En voyant l'épée, le roi fit un infarctus, alors Lama
devint roi. Il régna à jamais sur le royaume grâce au
pouvoir de Ragnarök. Š
31
La quête d’Intrépide
Christina Robinson
Année de naissance : 1995
Français : 316-05
Professeur : Denise Larocque
adis, au sein d'une contrée fort lointaine, vivait une
jeune fille nommée Intrépide. Elle habitait seule au
cœur d'une forêt enchantée et, si elle avait auparavant
apprécié sa vie de solitaire, elle commençait à se sentir
seule.
J
Un jour, un doux murmure parvint aux oreilles
d'Intrépide. Le chuchotement disait que la forêt était en
danger et qu'il fallait faire vite. Il demandait à la jeune fille
d'apporter quelques gouttes d'eau de la source magique au
protecteur de la forêt, le Grand Arbre. Soudainement,
Intrépide remarqua un jeune daim qui s'était approché. Il
lui dit qu'il pouvait la mener jusqu'au Grand Arbre pour
qu'elle accomplisse sa mission. Après qu’Intrépide ait mis
trois gouttes d'eau dans un flacon, ils s'enfoncèrent dans la
forêt.
La journée était avancée lorsqu’Intrépide et le daim
aperçurent une douzaine de paires d’yeux luisants dans le
feuillage. Les deux aventuriers entendirent un concert de
grognements qui n'annonçaient rien de bon. Ils étaient
encerclés par une meute de loups sauvages ! Cependant,
l'un d'eux se détacha du groupe et aboya : «Mes frères, ne
voyez-vous pas que cette enfant est notre sauveuse ?
Voyez l'eau qu'elle transporte ! Elle va l'offrir au Grand
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Arbre !» Pour se faire pardonner, le loup leur proposa son
aide, ce qu'Intrépide ne put refuser.
Beaucoup plus loin, les trois voyageurs entendirent un
cri de détresse. Il provenait d'un arbre où une toile
d'araignée géante était tissée. Une petite fée y était
engluée. La jeune fille tenta de la secourir, mais elle fut
surprise par une gigantesque araignée. Le loup et le daim
l'assaillirent, ce qui permit à Intrépide de libérer la
créature. L'arachnide comprit qu'elle n'aurait aucune
chance et elle s'enfuit dans les bois. La fée, pour remercier
ses sauveurs, leur proposa de les accompagner jusqu'au
Grand Arbre.
Au crépuscule, le petit groupe aperçut le Grand Arbre.
Intrépide s'avança et alla verser l'eau entre les racines de
l'arbre colossal. Comme par magie, la forêt retrouva sa
vigueur : toutes les fleurs fanées, les arbres abîmés et les
animaux malades retrouvèrent la santé. Pour la remercier,
l'esprit de l'arbre laissa Intrépide s'installer au pied de son
tronc où elle vécut de nombreuses années en harmonie
avec les créatures de la forêt. Š
33
La quête du gnome
Astucieux
Michelle McKelvey-Faucher
Année de naissance : 1995
Français : 316-05
Professeur : Denise Larocque
une époque lointaine, avant que les colons ne
viennent s'installer sur cette terre, vivait un garçon
méprisé par les autres, on le surnommait l'idiot. Un jour,
alors qu'il marchait pour se rendre chez lui, il fit la
connaissance d'un gnome nommé Astucieux. Le garçon se
plaignit :
À
- Tout le monde m'insulte, mais aucun n'a essayé de me
connaître auparavant. Je n'ai ni femme ni argent.
- Je vais t'aider ! déclara Astucieux.
Aussitôt dit, aussitôt fait, le gnome s'engagea dans la
forêt.
Après une heure de marche, Astucieux gagna le village
des nains. Il leur expliqua le problème de son ami et son
auditoire lui pointa un château. Le lendemain, il s'avança
gaiement dans cette direction. Arrivé à une rivière,
Astucieux vit un méchant troll surgir d'entre les arbres.
Sachant qu'il valait mieux utiliser la ruse que la force, il
enlaça les pieds du troll qui s'effondra face contre terre. Il
continua sa route en sifflotant. Quinze chansons sifflées
plus tard, il arriva au pied du château. Prudemment, il
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rampa sous le pont-levis et pénétra dans les ténèbres du
château. C'est alors qu'il vit le maître des lieux. Celui-ci
dormait profondément tout en ronflant bruyamment. Le
gnome le contourna et alla dans la salle des trésors.
Rapidement, Astucieux prit une poignée d'or et une
statuette à l'effigie d'une femme, puis sortit de la pièce.
Une fois à l'extérieur, il entendit le maître rugir et s'élancer
à sa poursuite. Il courut jusqu'à la rivière et l'enjamba le
plus vite possible. Son poursuivant, furieux, délaissa
Astucieux sachant qu'il n'avait aucune chance de le
rattraper. Le gnome, lui, repassa par le village des nains et
arriva, une heure plus tard, chez le garçon.
Astucieux donna ce qu'il avait rapporté et la statuette,
elle, une fois touchée par le garçon, se transforma en jolie
femme. Heureux, il remercia son petit ami.
Après avoir épousé la femme, le garçon décida de
décorer son jardin avec des statuettes d'Astucieux. Voilà
pourquoi il y a des nains de jardin dans nos jardins. Š
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La voleuse aux fleurs
d’or
Emmanuelle Lauzière
Année de naissance : 1995
Français : 316-20
Professeur : Alexandra Plouffe
ans un certain pays, dans un certain royaume, vivait
un roi du nom de Marcus. Le roi avait trois fils : Otto,
Steen et Maximilien. Matin et soir, le roi Marcus comptait
ses précieuses fleurs en or. Un matin, le roi s'aperçut qu'il
en manquait. Sept jours plus tard, Marcus ne dormait et ne
mangeait plus. Il n’en pouvait plus de voir ses fleurs
disparaître et il décida d’agir.
D
Marcus fit donc appeler ses fils pour leur expliquer la
situation : «Depuis plus d'une semaine, quelqu'un vient
voler mes fleurs d'or. Chacun votre tour, vous monterez la
garde dans le jardin.» Le soir arriva et Otto prit son tour de
garde. Fatigué, il s'adossa au pommier du jardin et
s'endormit. Le lendemain, le roi demanda à son fils ce qu'il
avait vu. Otto lui répondit qu'il s'était endormi et qu'il
n'avait donc rien vu. Le soir suivant, Steen fut de garde à
son tour. Il s'assit au pied du pommier et s'endormit. Il ne
vit donc rien. Le surlendemain, ce fut le tour de
Maximilien. Pour ne pas s'endormir, il marcha toute la
nuit. Soudain, il vit un personnage avec une grande cape
noire apparaître. Il cueillit quelques fleurs et partit. Un
coup de vent fit tomber sa capuche et Maximilien vit
apparaître une longue chevelure dorée.
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Au matin, Maximilien raconta tout à son père. Le roi,
heureux de la nouvelle, décida d'enquêter avec l'aide de
Maximilien. Les frères aînés, qui avaient tout entendu,
partirent vers le village pour trouver la fille dont il était
question. Arrivés au village, les deux frères trouvèrent une
paysanne et la ramenèrent au château. Ils versèrent de la
poudre d'or sur sa chevelure et convoquèrent le roi pour
lui dire qu'ils avaient trouvé la voleuse de fleurs.
Heureusement, Maximilien vit qu'il y avait de la poudre
d'or sur elle. Il le dit au roi qui retourna la pauvre fille à
son village. Le roi Marcus resta avec son plus jeune fils
afin de préparer un plan qui empêcherait la fille aux
cheveux d'or de venir voler d'autres fleurs.
Une semaine plus tard, le soir venu, Maximilien
retourna dans le jardin. La jeune fille arriva, Maximilien
l'attrapa et lui demanda pourquoi elle volait les fleurs de
son père. Elle lui dit qu'elle s'appelait Or et lui expliqua sa
situation. Maximilien lui promit que si elle rapportait les
fleurs, elle ne finirait pas sa vie dans la misère. Or partit et
revint avec les fleurs. Maximilien la présenta à son père.
Marcus trouva que la jeune fille avait été très courageuse
de rapporter les fleurs en or.
Le roi la remercia et lui dit qu'elle épouserait son fils.
Le lendemain, on célébra leur mariage. Š
37
Le courageux
Lauren White
Année de naissance : 1994
Français : 316-21
Professeur : Alexandra Plouffe
l n'y a pas très longtemps, un jeune gamin, qui habitait
avec sa mère et ses deux petites sœurs dans un taudis
d'un petit village d'Irlande, vivait très pauvrement. Les
trois enfants étaient obligés de partager une chambre dans
laquelle il n'y avait qu'un seul lit. Ce style de vie
bouleversait toute la famille, sauf le petit garçon. Il
embrassait chaque défi qu'on lui donnait. On le
surnommait le Courageux. Un jour, le Courageux décida
de se donner une mission : trouver la fameuse marmite
d'or en-dessous de l'arc-en-ciel pour aider sa famille. Il
attendit qu'il pleuve et, après deux semaines de patience, il
commença à sentir des gouttes d'eau sur sa peau. À ce
moment, le Courageux partit.
I
Il marcha et marcha. Après trois heures, le Courageux
aperçut un ours plus grand que les arbres qui lui bloquait
le chemin. Le Courageux lui dit :
- Ours énorme qui bloque mon chemin, laisse-moi passer
ou tu seras désolé !
- Pourquoi est-ce que je t'écouterais alors que je peux
t'écraser en deux secondes ?
- Parce que, en me laissant passer, tu recevras une partie
de la richesse que je m'en vais chercher.
38
L'ours le laissa partir et le garçon marcha et marcha.
Après six heures, le Courageux aperçut un nain qui avait
l'air fâché et lui bloquait le chemin. Le Courageux lui dit :
- Petit monsieur qui bloque mon chemin, laisse-moi passer
ou tu seras désolé !
- Pourquoi est-ce que je t'écouterais quand je peux
simplement t'ignorer ?
- Parce qu'en me laissant passer, tu recevras une partie de
la richesse que je vais chercher.
Le nain, fâché, le laissa partir. Le Courageux marcha et
marcha encore. Après neuf heures, il arrêta de pleuvoir et
le garçon commença à voir un arc-en-ciel de plus en plus
distinctement. Il le suivit et trouva enfin une grosse
marmite remplie d'un magnifique trésor.
Rapidement, le Courageux mit toute la richesse dans
un gros sac, mit le sac sur son épaule et retourna vers sa
maison. Pour ce faire, il passa devant le nain fâché et
l'ours énorme. Le Courageux et sa famille furent riches et
heureux pour le restant de leurs jours. Š
39
Le joyau magique
Audrey Routhier
Année de naissance : 1995
Français : 316-05
Professeur : Denise Larocque
l était une fois, dans un village très lointain, un vieux roi
très malade. Les médecins avaient tout essayé, mais le
cas du seigneur empirait. Un jour, le monarque appela son
fils, qui était le plus sage du palais. Sagesse accourut au
chevet de son père. «Sagesse, pars et ramène-moi... la
pierre qui me guérira.»
I
Sagesse se leva, prit son équipement et sortit du
château au grand galop. La nuit venait de tomber et
Sagesse pénétra dans l'immense forêt. Les animaux
sauvages sortaient de leur tanière pour chasser et le jeune
cavalier pouvait sentir la nervosité de son cheval.
Tout à coup, une dizaine de petites créatures armées
sortirent de l'ombre.
- Je ne veux pas qu'un combat s'engage, tenez voilà tout
mon or, dit Sagesse étonnamment calme.
- Nous ne voulons pas de vos pièces, humain, vous avez
pris nos terres, maintenant nous allons les reprendre,
grogna un ogre.
Les autres bêtes approuvèrent en grognant à leur tour
et s'élancèrent sur Sagesse. Un combat sanglant fit rage, le
prince arrivait à éviter les coups répétés et rapides des
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monstres. «Déesse des flammes, je vous appelle en mon
nom pour éliminer ces ogres», souffla le prince.
Après quelques secondes, tous les ogres furent brûlés
par les flammes. La route du jeune homme se fit calme,
c'est alors qu'un serpent sortit des fougères et bloqua le
passage.
- Pouvez-vous me laisser passer, monsieur le serpent ?
- Pourquoi le ferais-je, vous humains, vous empiétez sur
notre territoire, cela nous empêche de dormir ?
- Si j'arrivais à vous faire dormir, me laisseriez-vous
passer?
- Vous n'y arriverez pas.
- Déesse de la nuit, je vous appelle en mon nom pour aider
ce serpent à dormir.
Une douce petite musique s'éleva dans l'air et le
serpent s'endormit. Sagesse aperçut la grotte, il y entra et
vit l'immense dragon. Il passa à côté de sa gueule
terrifiante et remarqua le joyau au bout de la queue du
monstre. Le garçon fonça vers le bijou et essaya de le
prendre. Il était coincé, Sagesse tira de toutes ses forces,
mais il n’y avait rien à faire. «Déesse de la pierre, je vous
appelle en mon nom pour m'aider à prendre ce joyau.»
La pierre commença à bouger et se détacha de la queue
du dragon. Un grognement soudain se fit entendre et le
dragon se tourna vers Sagesse. «Merci de m'avoir libéré de
ce fardeau, cette pierre me forçait à rester ici. Pour te
remercier, je te ramène chez toi.»
Sagesse retourna au château de son père. Arrivé à ses
côtés, le prince fit fondre le joyau et fit boire la mixture à
son père.
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- Merci mon fils, souffla son père.
- Je n'ai fait que mon travail, père.
Le roi fit une grande fête et vécut pendant encore de
très longues années. Š
42
Le lac d’Émeraude
Aliciya Rousseau
Année de naissance : 1995
Français : 316-05
Professeur : Denise Larocque
adis, vivait une jeune princesse qui se nommait Divine.
Elle habitait avec son père, le roi, et ses huit sœurs
aînées. Celles-ci étaient jalouses d'elle, car leur père
n'avait d’yeux que pour elle. Divine bénéficiait de la
chevelure rousse et soyeuse de leur mère qui était décédée
quelques années plus tôt.
J
Un jour, le roi eut la visite du prince d'un pays voisin
qui se cherchait une épouse. Le vieil homme, ne sachant
pas laquelle de ses filles devait se marier, s'exclama :
«Mes très chères filles, se trouve ici un prince prêt à
épouser l'une d'entre vous, celle qui rapportera la perle
couleur saphir, symbole de paix, le mariera.»
Toutes les princesses partirent le jour même. Divine,
qui n'était pas très enthousiaste à l'idée de se marier, prit le
chemin le plus long menant au lac d'Émeraude. Après
deux jours de marche, elle fit la rencontre d'un petit chien
qu'elle invita à venir avec elle pour ne pas se sentir seule.
Sur son trajet, elle vit aussi une vieille dame qui
l'intercepta :
- Cette perle couleur saphir appartient à l'une de tes
sœurs…
- Mais qui êtes-vous ? la coupa la jeune fille.
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À son grand étonnement, la femme avait disparu. Sur
ses gardes, Divine continua sa montée pendant plus de
trois jours. Au quatrième matin, elle vit un vieux magicien
qui l'attendait sur le bord de la rive : «Bonjour
mademoiselle, cela fait plus de cinq siècles que nous vous
attendons, dit-il, la perle que vous cherchez est au fond du
lac d'Émeraude. Vous disposez d'une demi-heure pour
aller la quérir. Vous devrez la remettre à une âme pure qui
en assurera la garde. Si vous échouez, elle disparaîtra à
tout jamais.» Sur ce, elle prit le morceau d'algue que lui
tendait l'homme, elle pourrait ainsi respirer sous l'eau. Elle
se jeta à l'eau. Il lui fallut plus de dix minutes pour repérer
la perle couleur saphir, car ce lac était rempli de pierres
précieuses de la grosseur de son poing. Divine se dépêcha
par la suite de rentrer au château. Tout occupée à profiter
de sa promenade et à s'amuser avec son compagnon à
quatre pattes, elle avait oublié que c'était pour le prince
qu'elle avait accompli ce périple. Puis, elle pensa qu'après
sa rencontre avec l'étrange vieille dame, qui ressemblait
bizarrement à l'une de ses sœurs, elle n'était pas contre
l'idée de se marier et de s'éloigner d'elles.
Divine épousa le prince dès son arrivée, gagna le
respect de ses sœurs aînées et donna la perle à la première
de ses onze filles. Š
44
Le secret du jeune
cordonnier
Brianna Heckley
Année de naissance : 1994
Français : 316-01
Professeur : Luc Robert
I
l y a fort longtemps, dans un petit village lointain, vivait
un pauvre cordonnier.
Plusieurs filles du village le trouvaient très beau et
voulaient l’épouser. Un jour, il dut réparer les souliers
d'une villageoise. Soudain, il vit par la fenêtre la plus belle
fille qu'il n’ait jamais vue. Il sortit le coeur joyeux.
Sans aucune raison, elle tomba dans les pommes.
Soudain, il vit apparaître un nuage d'où sortit une sorcière.
- Je sens qu’elle t'intéresse ! Pour la posséder, tu dois voler
la bague à la bête qui renifle. De plus, tu dois voler la robe
de la femme du diable.
- Ces épreuves sont plus fortes que moi, mais je vais tout
faire pour récupérer mon amour.
Il ne perdit pas de temps et se dépêcha d’aller
récupérer la bague magique de la bête qui renifle. Une fois
arrivé à la grotte où vivait la bête, le jeune cordonnier
entra sans faire de bruit et vit la bête qui se coiffait le
duvet. Il décida de tenter sa chance et d'aller prendre la
jolie bague qui brillait sur une roche.
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Après avoir récupéré la bague de la bête, il se mit en
chemin vers l'enfer. Il vit la femme du diable qui dormait
et la jolie robe sur le lit. Le cordonnier prit la robe sans
faire de bruit. Ensuite, par accident, il tomba alors qu’il
avait la robe dans les mains. Par chance, la femme ne
s'était pas réveillée et la robe ne s'était pas abîmée.
Il rapporta les deux objets à la sorcière. Cette dernière
lui annonça qui il était réellement : «Mon cher jeune
homme, il faut que tu saches que tu n'es pas qu'un pauvre
cordonnier, mais tu es aussi un très riche prince et le roi
aimerait que tu maries sa jolie fille.»
Le jeune prince, sans hésiter, accepta l'offre. Il retourna
au royaume où il y eut une grande noce. La princesse,
prouvant son amour pour le prince, portait sa jolie robe et
la bague magique. Ils vécurent heureux pour le reste de
leur vie. Š
46
Le souhait du simplet
Vincent Ribou
Année de naissance : 1995
Français : 316-03
Professeur : Luc Robert
ans une contrée lointaine, vivait un sot, Rémi Le
Simplet, qui voulait devenir intelligent pour terrasser
le dragon et devenir un prince. Il avait entendu parler d'un
druide qui pourrait l'aider.
D
Suite à de longues heures de marche, il arriva devant
sa demeure.
- Moi vouloir devenir intelligent. Toi peux-tu m'aider ?
bafouilla-t-il.
- Oui, bien sûr, répondit-il, mais tu devras aller chercher
les cristaux de l'arbre Sibralum Cristallis dans les plaines
d'Azumbazérimber et du salpêtre dans la grotte de l'Écho.
Ensuite, Rémi partit pour les plaines. Après avoir
trouvé l'arbre, il vit les cristaux qui brillaient de mille
feux. Il s'empressa de les cueillir , mais il n'avait pas vu
que l'arbre bougeait. Ses branches l'emprisonnèrent. Il se
débattit, mais il ne put se libérer. Alors, vint un chasseur
qui revenait de la chasse. Il vit Rémi en train de se
débattre, il brandit son arc et tira sur le tronc. Vaincu,
l'arbre lâcha Rémi et celui-ci remercia le chasseur, puis il
repartit.
Après avoir trouvé la grotte, il s'y engouffra avec
empressement. À l'intérieur, il faisait tellement noir qu'il
47
ne voyait pas le bout de son nez. Les bruits étaient
amplifiés et cela effrayait Rémi. Après quelque temps à
chercher le salpêtre, il arriva au fond de la grotte et y
trouva un coffre contenant du salpêtre. Ensuite, Rémi
sortit et retourna chez le druide.
Celui-ci lui fit sa potion avec plaisir. Une fois prête,
Rémi se dépêcha de la boire. Il devint intelligent, puis il
partit affronter le dragon après avoir remercié le druide. La
bataille fut rude, mais Rémi vainquit le dragon avec ruse,
car il avait installé une série de pièges, comme des filets,
des fosses, etc.
Finalement, il retourna dans son village. Une rumeur le
précédait : il avait tué un dragon. Alors, il fut tellement
célèbre que son rêve devint réalité : il devint un prince, le
prince Rémi L'Intrépide. Puis, son histoire fut transmise de
génération en génération. Š
48
Le voleur de perles
Bruno Langlois
Année de naissance : 1993
Français : 316-02
Professeur : Denise Larocque
l était une fois un jeune homme nommé Arthur Lebrave.
Il vivait dans la pauvreté avec sa famille. Un jour, il
apprit que son grand-père, un sorcier très puissant, était
sur le point de mourir. Il alla donc le voir. Le vieux sorcier
lui souffla à l'oreille :
I
- Petit-fils, avant de mourir, je veux te dire un secret.
- Je t'écoute, dit Arthur.
- Dans le coffre que tu vois là-bas, il y a onze perles.
- Oui, je les vois, dit Arthur.
- Si tu réussis à réunir les treize perles, tu deviendras
riche!
- Où sont les deux autres ? demanda Arthur.
- La première est dans un château : quand il fait nuit, les
arbres autour du château meurent, mais quand il fait jour,
ils revivent.
- Le château du sorcier !
- Oui, très bien. La deuxième est dans un manoir, le
cimetière autour est son trophée.
- Le chevalier noir …
- Oui ! Maintenant, tu dois les réunir avant que …
- Grand-père ?
Le grand-père d'Arthur était mort. Au moins, Arthur
avait une mission à accomplir : réunir les treize perles. Il
alla donc vers la demeure du sorcier. Au douzième coup
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de minuit, il entra dans le château … personne ! Soudain,
le sorcier tenta de frapper Arthur avec son épée, mais le
jeune homme le frappa avant et put s'emparer de la perle.
Rendu chez lui, il la mit avec les onze autres. Préoccupé, il
planifia son plan pour récupérer la perle manquante. Le
lendemain, il se rendit chez le chevalier noir, mais il
constata que l'entrée était bien gardée. Alors, il se déguisa
en marchand et entra dans le manoir sans être importuné.
Les lieux étaient somptueux, le chevalier noir était
suffisamment riche pour pouvoir se passer de la perle. Dès
qu'il put s'approcher du seigneur des lieux, Arthur sauta
sur le chevalier noir et, sabre à la gorge, il lui dit :
«Donne-moi la perle !» Sans hésiter, apeuré, le chevalier
la lui donna.
Dès qu'il fut de retour chez lui, Arthur annonça la
bonne nouvelle à ses parents. Il vécut heureux avec sa
famille tout le reste de sa vie. Š
50
Léana de l’Ombre
Blanche
(3e choix du jury)
Rosemarie Larouche-Côté
Année de naissance : 1995
Français : 316-20
Professeur : Alexandra Plouffe
l était une fois, dans un village tout blanc, une jeune fille
qui s'appelait Léana de l'Ombre Blanche. Elle était si
belle que la noirceur n'osait l'approcher. Pourtant, Léana
était très malheureuse, car aucun homme ne voulait
l'épouser : elle était trop belle. Pour remédier à son
problème, elle alla trouver Mélodia, la fée des bois.
I
- Mélodia, trouve-moi un mari aussi exquis que moi ! lui
dit-elle.
- Prends cette souris blanche et cette souris noire et va sur
le chemin du damné. Au bout de cette route, tu trouveras
ton mari, répondit Mélodia.
Léana mit les deux souris dans son sac et marcha. Au
bout de deux jours de marche ininterrompue, elle arriva
devant un grand lion couché au travers du chemin.
Celui-ci lui demanda pourquoi elle était là. Elle répondit
qu'elle cherchait son mari. La bête, toujours couchée, lui
dit qu'elle ne pourrait poursuivre son chemin tant qu'elle
ne l'aurait pas endormi. La souris blanche sortit alors du
sac de la belle et chanta une mélodie si douce et calme que
le lion s'endormit aussitôt comme une bûche. Léana le
contourna habilement et partit, laissant là la souris.
51
Elle reprit sa route. Au bout de deux jours, elle arriva
devant un renard qui gardait une cage où était assis un
homme qui avait le visage caché par une cape. Le renard
lui demanda pourquoi elle était là et elle répondit qu'elle
cherchait son mari. Le renard lui répondit qu'elle ne
pourrait repartir avec son mari tant que lui-même serait là.
La souris noire sortit alors du sac de la belle et se mit à
courir. Le renard, affamé, courut après elle. Léana les
contourna et ouvrit la cage. L'homme se leva, sa cape
tomba et elle put voir son visage magnifique.
Ils repartirent tous les deux en marchant. En chemin,
ils croisèrent un renard qui courait après une souris noire,
un lion qui dormait à côté d'une souris blanche et,
finalement, ils arrivèrent au village blanc où ils se
marièrent, eurent des enfants magnifiques et moururent. Š
52
Les arbres sans racine
Philippe Thibodeau
Année de naissance : 1995
Français : 316-03
Professeur : Luc Robert
ans un lointain village, P'tit-Pierre-Le-Poisson vivait
de ce que sa poissonnerie lui rapportait. Il avait vécu
ainsi toute sa misérable vie. Il n'avait plus le goût de
pratiquer cet emploi et de se lever chaque matin avec la
poissonnerie en tête. Après de longues heures de réflexion,
il pensa qu’il aimerait mieux pratiquer le métier le plus
merveilleux du monde : bûcheron d'arbres sans racine.
D
Il alla donc voir Jean-La-Bûche, le maître bûcheron, et
il lui dit qu'il voudrait devenir bûcheron d'arbres sans
racine. Jean dit : «Si tu veux devenir bûcheron, tu devras
réussir deux épreuves : retrouver ma hache perdue dans les
bois et couper l'arbre le plus gros du monde.»
Il accepta sans hésiter. Il courut aussitôt vers le bois, il
regarda patiemment dans tout le bois et vit un manche de
hache rouge très vif, au moment où il la retira de la terre, il
vit, gravé sur le manche : Jean-La-Bûche.
En revenant, il croisa un bûcheron et lui demanda :
«Où puis-je trouver l'arbre le plus gros du monde ?» Le
bûcheron lui répondit : «Il est au milieu du village !»
Il partit vers le milieu du village et vit le plus gros
arbre du monde. Après quelques heures de labeur,
P'tit-Pierre termina de bûcher l'arbre gigantesque. Il n'en
53
revint pas ! Cet arbre mesurait 3000 mètres et avait des
milliards de billions de branches !
Il ne prit aucune seconde de repos et alla en direction
du bois de Jean-La-Bûche. Jean-La-Bûche lui dit : «Wow
mon P'tit-Pierre, tu as fait ça vite !» Il lui demanda si cela
s'était bien passé et s'il avait sa hache et s'il avait l'arbre le
plus gros du monde. P'tit-Pierre lui montra la hache et un
papier signé du roi du village attestant qu'il avait coupé
l'arbre le plus gros du monde. Jean-La-Bûche lui donna le
droit de bûcher pour lui tant qu'il le voulait.
Il vécut le reste de sa vie heureux et en santé avec son
merveilleux métier de bûcheron d'arbres sans racine. Š
54
Les fameuses cornes
(1er choix du jury)
Fannie Gendron
Année de naissance : 1995
Français : 316-01
Professeur : Luc Robert
l y a plusieurs centaines d'années de ça, dans un vieux
village malheureux, vivait Servantin, un jeune villageois
très serviable. Jamais il n'avait refusé d'aider quelqu'un,
peu importe la raison. Une chance qu'il était là, car les
habitants du village étaient malheureux depuis qu'un
nuage noir complètement opaque s'était érigé au-dessus du
village.
I
En se levant un beau jour, Servantin décida qu'il était
temps de ramener la lumière au village. Il était tanné de se
réveiller à la noirceur et de ne pas pouvoir profiter des
bienfaits de la lumière du jour. De plus, il trouvait fort
désagréable de se trouver quasi-aveugle.
Il prit donc tout ce qu'il possédait de chiffons, linges et
draps et partit à la recherche de lucioles. Il parcourut tous
les coins et recoins du village et, fort heureusement, il en
trouva. Il emprisonna dans un grand drap un millier de
lucioles. Malheureusement, lorsqu'il revint avec le drap,
les lucioles avaient manqué d'air et avaient toutes rendu
l'âme.
Mais il ne désespéra pas et eut une idée plus simple. Il
coupa les plus gros troncs qu'il trouva et les amena ensuite
au centre du village. Il prit deux roches à feu et, avec force
et patience, frotta les deux roches ensemble. Quelques
55
heures plus tard, un immense feu éclairait le village qui se
réjouissait enfin.
Après ça, le diable arriva et cria :
- Je viens vous avertir !
- Mais de quoi ? répondit Servantin.
- Qu’il n’y a qu’en enfer qu'on peut faire des feux ainsi !»
- Bien non, si j'en ai fait un ici !»
Le diable, insulté, se leva et, avec ses deux cornes,
perça le nuage.
Finalement, le diable repartit en laissant, contre sa
volonté, deux trous dans le nuage noir. Un des deux
éclaira le village le jour et l'autre, la nuit. On nomma un
des trous la Lune et l'autre, le Soleil. Š
56
Maleïka et la grotte
enchantée
Jessica Lavigne Samson
Année de naissance : 1994
Français : 316-04
Professeur : Denise Larocque
l y a fort longtemps, dans un royaume prospère, vivaient
une jeune fille et sa mère malade. Sa fille, Maleïka, était
pour cette mère ce qu'elle possédait de plus précieux.
Maleïka était d'une beauté à couper le souffle et d'une
sagesse plus qu'honorable. Malheureusement, personne ne
voulait être son ami parce qu'ils en étaient tous jaloux.
I
Un jour, sa mère, qui était encore plus malade,
demanda à Maleïka d'aller lui chercher une potion
magique dans une grotte gardée par un ogre. Elle était
terrifiée, mais sa mère l'encouragea : «Maleïka, fais-moi
confiance et prends ton cheval.» Sur ce, elle plongea dans
le coma. Voyant sa mère dans cet état, Maleïka décida d'y
aller. Elle prépara un sac, alla chercher Pégasse, son
cheval, et partit.
En chemin, elle s'arrêta ; constatant qu'elle était
perdue, elle décida de reprendre son souffle sous un
pommier. L'arbre se mit à parler : «Salut toi, veux-tu un
fruit ? Explique-moi pourquoi tu es ici.» Étonnée, Maleïka
lui expliqua sa quête, qu'elle était perdue et qu'elle n'avait
plus rien à manger. L'arbre, médusé, lui donna trois
pommes pour elle, son cheval et l'ogre. Il lui indiqua par
57
où passer pour arriver à la grotte. Rendue à l'entrée de la
grotte, Maleïka y trouva l'ogre adossé à la paroi. Elle
s'avança et lui offrit la pomme. L'ogre, surpris et enchanté
de recevoir ce présent, lui tendit sa grosse patte en signe
d'amitié. Le prince Sam, qui passait par-là, avait assisté à
cette scène. Touché par sa détermination et sa beauté, il
tomba amoureux de la jeune fille. Quand elle sortit de la
grotte avec la potion, le prince vint à sa rencontre et lui
demanda :
- Bonjour mademoiselle, que faites-vous avec cette
potion?
- Je dois l'apporter à ma mère gravement malade, sire,
répondit Maleïka.
- Vous avez risqué votre vie pour votre mère, je trouve
cela admirable, lui rétorqua le prince Samuel.
Sur le chemin du retour, Maleïka fut escortée par le
prince Sam, tous deux sur leur monture. Dès son arrivée,
elle donna la potion à sa mère qui retrouva la santé et sa
gaieté d'autrefois. Le prince, ému par tant de gratitude de
la mère envers sa fille, leur offrit de venir habiter avec lui
au château. Il demanda ensuite à Maleïka de l'épouser, ce
qu'elle fit bien sûr. Gloire à ceux qui sont bons. Š
58
Marguerite et la perle
magique
Tiffany Martel-Lapalme
Année de naissance : 1994
Français : 316-20
Professeur : Alexandra Plouffe
l était une fois une jeune fille qui avait un père atteint
d'une maladie qui se nommait «la mort sur pattes». La
fillette s'appelait Marguerite, car elle était aussi belle et
simple que cette fleur. Ils vivaient dans une cabane située
au cœur de la forêt. Alors que son père était très souffrant,
Marguerite lui demanda s'il n'y avait pas une façon de le
guérir. Son père lui fit alors une requête. Celle-ci
consistait à trouver la perle magique pour le soigner.
I
À peine quelques minutes plus tard, Marguerite partit à
la recherche de la perle. Elle n'était pas très avancée, elle
ne savait même pas où aller. C'est alors qu'elle vit, sur le
bord du chemin, un loup affamé.
- Je suis Bazkan. Donne-moi à manger et je t'aiderai à
accomplir ce que tu désires, lui dit-il, implorant.
- Si je te donne à manger, tu me mèneras où se trouve la
perle magique ?
Le loup hocha la tête et Marguerite lui donna tout son
pain.
59
Lorsqu'il eut fini sa portion de pain, Bazkan emmena
la fillette à la grotte de la sorcière Maléfice. Ils entrèrent et
marchèrent pendant des heures dans différents chemins.
Marguerite se découragea et se mit à pleurer. Bazkan la
prit alors sur son dos et ils continuèrent leur route. Ils
arrivèrent enfin devant le trône de la sorcière. Celle-ci leur
dit soudainement que s'ils voulaient la perle, ils devraient
répondre correctement à sa question. Elle pointa le tunnel
d'où ils sortaient et demanda combien il y avait de
chemins différents. Bazkan demanda à Marguerite de lui
donner toute l'eau qu'elle possédait et il retourna dans le
tunnel. Il revint en disant qu'il n'y avait qu'un seul chemin
et que celui-ci était ensorcelé. La sorcière s'époumona et
donna la perle à Marguerite.
Marguerite revint chez elle en compagnie du loup et
donna la perle à son père. Ainsi, ils vécurent tous les trois
heureux et prospères. Š
60
Nuage
Jimmy Brosseau
Année de naissance : 1995
Français : 316-02
Professeur : Denise Larocque
l était une fois un jeune garçon nommé Ti-brin. Il était
minuscule et aimait jouer dans la forêt magique. Tout y
était multicolore.
I
Un jour, alors que Ti-brin marchait, un nuage captura
toutes les couleurs de la forêt. Le garçon, triste et paniqué,
courut jusque chez lui et vit son chat qui étouffait. Le chat
lui dit péniblement : «Je n'ai plus de chance, j'ai besoin
d'un trèfle à quatre feuilles, d'une carotte d'or et d'une
corne de licorne. Fais vite.» Ti-brin, qui avait bon cœur,
partit sur-le-champ, désireux de venir en aide au chat et à
la forêt.
Il courut dans la forêt, autrefois magique, et vit un
lapin rose. Il était agile et avait une clé dorée en forme de
carotte dans la patte. Ti-brin la remarqua aussitôt.
L'animal rose lui demanda d'aller chercher un caillou.
Ti-brin accepta, il s'approcha du ruisseau, mais à l'instant
où il allait prendre une roche, un lapin violet le poussa
dedans. Ti-brin ferma les yeux, pensa au lapin rose et
devint aussi agile que lui. Alors, il prit un caillou et d'un
bond, se retrouva devant le lapin. L'être rose lui remit la
carotte d'or et Ti-brin continua sa route.
Plus loin, il rencontra un farfadet vert très chanceux
avec un trèfle à quatre feuilles sur son chapeau. Le
61
bonhomme vert lui demanda s'il était capable de toucher le
centre de la cible avec un projectile. Ti-brin prit une
pierre, mais avant qu'il puisse la lancer, un farfadet bleu
prit la cible et la recula. Ti-brin ferma les yeux, pensa au
farfadet vert et devint aussi chanceux que lui. Le garçon
lança sa pierre vis-à-vis la cible et l'atteignit en plein
centre. Le farfadet vert lui remit le trèfle et Ti-brin
continua sa route.
Près d'un arc-en-ciel, le jeune garçon vit une licorne
blanche qui volait magnifiquement bien. Elle lui dit que
s'il voulait sa corne, il devait atteindre l'autre bout du
chemin multicolore. Elle lui proposa même d'y aller sur
son dos. À mi-chemin, une licorne noire vint percuter la
blanche. Ti-brin chuta à une vitesse folle. Il garda son
calme, pensa à la licorne blanche et se mit à voler comme
elle. Lorsqu'il atteignit l'autre côté de l'arc-en-ciel, la
licorne lui donna sa corne.
Ti-brin remit les objets à son chat, le nuage recracha
alors toutes les couleurs de la forêt magique et tout
redevint comme avant. Š
62
Tristesse qui cherchait
le bonheur
(2e choix du jury)
Nina Matsuo
Année de naissance : 1994
Français : 316-20
Professeur : Alexandra Plouffe
'est l'histoire de Tristesse, une jeune fille très belle qui
habitait un merveilleux château. Elle avait tout pour
être heureuse. Seulement, lorsqu'elle était bébé, une
sorcière lui avait jeté un sort qui la rendrait malheureuse à
tout jamais. Depuis ce temps, Tristesse était une belle,
mais malheureuse fille. Un beau jour, sa grand-mère,
Amour, lui dit : «Il est temps pour toi de devenir heureuse,
tiens, prends ce sac de billes et cette canne pour marcher
et traverse la grande forêt maléfique. Rends-toi à la
fontaine du bonheur.»
C
Elle fit ce que sa grand-mère lui dit, malgré le fait
qu'elle trouvait inutile d'apporter ces objets. Elle débuta le
voyage vers la grande forêt. Elle marchait depuis deux
heures lorsqu'elle entendit des enfants pleurer. Elle
accourut vers eux, elle demanda au plus vieux des enfants
pourquoi ils pleuraient. Il lui répondit que c'était la
sorcière qui leur avait volé leurs jouets. Tristesse les
consola du mieux qu'elle le put. C'est alors qu'elle se
souvint qu'elle avait un sac de billes avec elle. Tristesse le
donna aux enfants. Ils devinrent tellement contents qu'ils
donnèrent de gros câlins à Tristesse.
63
Tristesse continua son voyage, heureuse d'avoir rendu
les enfants heureux. Elle avait presque fini son voyage
lorsqu'elle vit un homme âgé sur le sol. Elle s'approcha de
lui et lui demanda pourquoi il était là. Il lui répondit que la
sorcière lui avait volé sa canne pour marcher. C'est alors
qu'il commença à pleurer. Tristesse, qui était triste pour
lui, le consola. C'est alors qu'elle se rappela qu'elle avait
apporté avec elle une canne pour marcher. Elle la donna à
l'homme qui se mit à crier de joie. Tristesse était tellement
émue qu'elle commença à pleurer…de joie ! Elle était
tellement contente d'avoir rendu ces gens heureux. C'est à
ce moment précis qu'elle se rendit compte qu'elle était
heureuse et que toute sa tristesse était partie.
Tristesse oublia qu'elle devait se rendre à la fontaine
du bonheur tellement elle était heureuse. Elle retourna
chez elle en sautant et en chantant. Tout le village fut
surpris de la voir arriver ainsi. À partir de ce moment, elle
fut tout le temps heureuse. Finalement, elle décida de se
nommer Bonheur à la place de Tristesse. Š
64
Un monde fantastique,
mais dangereux
Evelyne Bridger
Année de naissance : 1995
Français : 316-20
Professeur : Alexandra Plouffe
n soir, après que Protège eut fini sa journée de travail,
il alla se préparer un souper et il alla regarder
quelques films. Quelques minutes après, il entendit sonner
à sa porte. C'était le facteur qui lui donna une lettre.
Protège le remercia et partit. Il ouvrit la lettre et une porte
dorée apparut. Le jeune homme hésita avant d'entrer, mais
se décida enfin.
U
Lorsqu'il fut de l'autre côté, le garçon vit une
grenouille. Elle était vêtue d'un veston bleu et d'un
pantalon. La bestiole parlait :
- Je m'appelle Gargouille la grenouille. C'est moi qui serai
votre guide, Chevalier, dit-elle.
- Merci, mais je ne suis pas un chevalier, lui répondit
Protège.
- Vous avez reçu la lettre de Floridiana, la fille de la reine
des Elfes, disant que sa mère est prisonnière de Sorcia.
Ce nom lui indiqua tout de suite qu'elle était une
sorcière. Gargouille lui mentionna que Protège et lui
devaient passer par le labyrinthe aux énigmes pour
commencer. Ils s'y rendirent. Ils répondirent à de
65
nombreuses énigmes. Plus ils avançaient, plus elles étaient
difficiles. Ils réussirent tout de même à passer.
L'étape suivante était la grotte du dragon. Lorsqu'ils
arrivèrent, ils eurent peur, mais Protège prit son courage et
entra dans la grotte. Il vit que le dragon dormait. Le garçon
et la grenouille essayèrent de passer à côté de lui, mais le
dragon se réveilla. Protège lui parla gentiment, mais il n'y
avait rien à faire. Gargouille lui proposa d'aller chercher
un morceau de viande. Le chevalier alla le chercher et le
mit à l'entrée de la grotte. Le dragon alla le manger.
Pendant ce temps, Protège et Gargouille coururent vers la
sortie. Ils trouvèrent enfin le royaume des Elfes. Ils
marchèrent vers le palais. La sorcière les trouva. Elle était
très mécontente. Elle proposa de faire un combat qui
déciderait du gagnant. Ils se battirent pendant quelques
minutes. Protège gagna et alla sauver la reine.
Protège sauva Forêdiane, la reine des Elfes. Dès que
Forêdiane fut sauvée, il se retrouva exactement à l'endroit
où il se trouvait avant le début de l'aventure. Š
66
Un Noël hors du
commun
Andréanne Poirier
Année de naissance : 1994
Français : 316-03
Professeur : Luc Robert
l était une fois une jeune fille nommée Marie. Elle était
très malheureuse, car aux temps des fêtes, ses parents
n'avaient pas assez d'argent pour lui acheter des cadeaux,
un sapin et une bonne dinde.
I
Un jour, elle décida d'aller se promener. Sur sa route,
une fée apparut et lui donna un sac à dos vide et lui
indiqua précisément où elle devrait se rendre, c'est-à-dire
de l'autre côté du désert. Bien qu'elle fût stupéfaite et peu
convaincue, elle s'y rendit.
Deux jours passèrent et la petite arriva face à un
énorme mur de pierre. Un homme en guettait l'entrée.
«Avez-vous deux livres de poussière d'étoile,
demanda-t-il?»
Déboussolée, elle répondit un faible «Non» et repartit
plus loin. Elle pleura jusqu'à épuisement, puis s'endormit.
Une fois éveillée, Marie fouilla dans son sac pour trouver
sa bouteille d'eau. Au lieu de ça, elle trouva un sac rempli
de poussière qu'elle présenta à l'homme qui gardait la
porte. Il sourit bêtement et dit : «Entrez, chère
demoiselle.»
67
Marie fut très surprise en entrant, car il n'y avait qu'un
long et mince corridor. Elle le longea jusqu'à ce qu'un
chacal lui bloque la route. La fillette recula de quelques
pas, car c'était un animal redouté des gens du désert, puis
tomba. Son sac s'ouvrit pour laisser sortir un lion qui fit
fuir le chacal. Le lion disparut aussitôt. Elle continua sa
route jusqu'à la sortie, où elle découvrit un monde
magique : des collines enneigées, des maisons décorées à
saveur des fêtes et des enfants qui jouent partout.
Après un moment, elle se retrouva seule, car les
enfants durent rentrer pour fêter Noël avec leur famille.
Elle pleura, mais la fée arriva et lui dit : «Ferme les yeux
et pense fort à tes parents.»
En ouvrant les yeux, Marie était devant chez elle avec
un sapin, des cadeaux et une dinde bien cuite. Depuis ce
jour, à chaque Noël, ces présents apparaissent, comme par
magie, devant leur porte. Š
68
Une fois n’est pas
coutume
Étienne Lauzier-Hudon
Année de naissance : 1994
Français : 316-03
Professeur : Luc Robert
l y a de cela des lunes, un vieux chaman, nommé
Donation, demeurait dans la petite contrée d'Abercorn.
Le vieillard demeurait là-bas depuis déjà 200 ans en
compagnie de son adorable chèvre. Sa grande générosité
et son talent faisaient de lui un médecin vénérable. Chaque
jour, les gens venaient le quémander afin d'obtenir l'aide
dont ils avaient besoin.
I
Mais, depuis quelque temps, le sorcier Bouffelavie
terrorisait le village en allant piller les habitants pour
ensuite les tuer cruellement. Un bon soir, le vieux sorcier
vint à la grotte du chaman durant son absence et enleva sa
chèvre. Bouleversé, Donation promis de faire tout ce dont
il était capable afin de récupérer son animal tant aimé.
Malgré son vieil âge, il tint sa promesse. Le lendemain,
à l'aube, il plia bagages, ne sachant point combien de
temps ce périple durerait. Le sorcier partit, bâton à la
main, faire quelque chose qui, depuis toujours, était à
l'encontre de ses principes : se venger. Sans plus tarder, il
se dirigea vers la maison de Bouffelavie. Cependant, pour
ce faire, il dut passer par la vallée de la mort. Là-bas,
l'ambiance était sombre et lugubre et les arbres défrichés
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n'inspiraient que la mort dans l'esprit sain du courageux
aventurier. Ne sachant trop comment s'orienter, Donation
tenta d'appeler sa chèvre, mais en vain.
Après six heures de marche, il se retrouva enfin en
face de la maison du sorcier. Il avança de deux grands pas
et fit résonner ses lourdes jointures sur le heurtoir de la
porte. Couteau en main, l'assaillant bondit sur Bouffelavie
au moment même où il eut ouvri la porte. Il le tua de façon
si rapide que les murs en vibrèrent. Il s'écria alors : «Te
voilà mort, méchant sorcier !»
Suite à la mort du vil magicien, un énorme nuage de
fumée grisâtre envahit la pièce et ne se dissipa que
plusieurs minutes plus tard.
Le chaman reprit alors sa chèvre et rentra chez lui.
Donation et sa contrée vécurent très heureux et le chaman
n'eut pas beaucoup d'enfants. Š
70
Une mission
dangereuse
Geneviève Galipeau
Année de naissance : 1994
Français : 316-02
Professeur : Denise Larocque
l était une fois, dans un château, un vieux roi qui avait
trois fils. Le plus vieux des fils était fort, l'autre était
intelligent et le dernier était simple, d'où son nom de
Simplet.
I
Un jour, le roi décida qu'il était temps de céder son
trône à un de ses fils. Il leur dit alors : «Celui qui
traversera la dangereuse forêt et qui reviendra sain et sauf
sera digne d'être roi.» Aussitôt que le roi eut fini, les trois
jeunes partirent.
Après un long moment de marche, ils virent un petit
lapin qui criait : «Au secours ! Je suis pris dans un piège à
ours.» Les deux aînés, trouvant que cela était une perte de
temps, l'ignorèrent et continuèrent leur marche. Le
simplet, qui était le plus gentil des frères, alla sauver le
petit lapin.
- Merci de m'avoir sauvé cher ami ! Comment pourrais-je
te remercier ? dit le lapin, heureux.
- J'aurais bien aimé que tu m'aides à réussir ma mission,
mais hélas, je crois que tout est perdu d'avance. En plus
d'être rendus beaucoup plus loin, mes frères sont beaucoup
71
plus forts et intelligents que moi, répondit le simplet,
découragé.
- Ceci n'est pas une raison pour abandonner. Ensemble,
nous irons jusqu'au bout de cette mission et nous la
réussirons. Je te le promets, répliqua le lapin.
Ils partirent donc afin de continuer la mission.
Arrivés à la forêt, ils aperçurent les frères de simplet
qui luttaient déjà contre les arbres mangeurs d'hommes.
Ces arbres gigantesques avaient des dents énormes et
pointues, leurs branches bougeaient dans tous les sens
pour attraper les frères aînés. Le lapin, pour rassurer le
simplet, lui dit : «Ne crains rien ! Viens, je connais un
sentier moins dangereux.» Le simplet suivit le lapin, tout
en regardant au loin l'un de ses frères qui se faisait
massacrer.
Ils arrivèrent devant le lac aux crocodiles. Ils virent, au
loin, le plus fort des frères lutter contre ces colosses puis,
finalement, se faire dévorer par ceux-ci. Le lapin, pour
rassurer le simplet, lui dit : «N'aie pas peur ! Les
crocodiles sont mes amis. Ils ne nous feront pas de mal, au
contraire, ils nous aideront.» Aussitôt dit, aussitôt fait, les
crocodiles se rassemblèrent pour former un pont afin que
le simplet et le lapin puissent traverser le lac.
De retour au château, le roi félicita son plus jeune fils
et lui remit sa couronne. Le simplet régna sur le royaume
durant de longues et prospères années. Š
72
Nouvelles littéraires
de
4e secondaire
73
Le mot du directeur adjoint
de 4e secondaire
Tout comme moi, vous aurez la chance de lire des
textes bien inspirés par des élèves qui ont pris le temps de
laisser aller leur plume afin de vous faire vivre d'agréables
émotions. Lire, prendre le temps de s’arrêter un instant
pour vous évader dans ces différents contes et nouvelles
littéraires de nos élèves de 3e et 4e secondaire. Après avoir
lu ces textes, vous comprendrez qu'il y a beaucoup de
talent à l'école. J'ai été agréablement impressionné de
constater la qualité des textes des élèves et le talent
d'écriture de ces derniers.
C'est avec un grand intérêt que vous pourrez vous
laisser emballer par la qualité de ces textes. Les textes qui
se trouvent dans ce recueil ont été sélectionnés parmi
plusieurs autres. Ils ont été lus, analysés, scrutés de près
par un jury composé d'élèves et d'une direction adjointe.
Un merci particulier à tous les gens qui ont accompli un
excellent travail pour mener à bien ce beau projet pour une
24e année à l'école secondaire Massey-Vanier. g
Stéphan Campbell
Directeur adjoint
4e et 5e secondaire
74
Grossesse
cauchemardesque
Vanessa Desgens
Année de naissance : 1993
Français : 416-04
Professeur : Jacques Lacroix
près une nuit mouvementée avec son amoureux,
Émilie, une jeune fille de quinze ans, très belle, rentra
chez elle. En arrivant, elle ressentit des malaises. Puis,
d'un coup, elle courut et alla vomir dans les toilettes.
Quelques jours plus tard, elle eut les mêmes symptômes.
Elle crut comprendre ce qui lui arrivait, mais elle voulut
en être certaine. Malgré son courage, elle avait un peu
peur.
A
Un frisson lui parcourut le corps en entier quand elle
aperçut le signe positif sur son test de grossesse. «Que
vais-je faire ? Qu'est-ce que mes parents vont dire ?» se
disait-elle. Dix minutes plus tard, après s'être posé des
centaines de questions, Émilie sortit de la salle de bain très
ébranlée. Elle se dirigea vers sa chambre et s'étendit sur
son lit. Confuse, elle ne cessait de regretter cette fameuse
nuit, celle qui avait été la pire erreur de sa vie.
À ce moment, son petit frère, Antoine, entra dans la
chambre. D'un ton sec, elle lui dit : «Sors d'ici tout de
suite!» Antoine, qui avait à peine dix ans, ne l'écouta pas
et se mit à courir dans la chambre et à sauter sur le lit. Il la
75
rendit si nerveuse et l'agaça tellement, qu'elle dût se lever
et le pousser sur le sol pour qu'il l'écoute.
- Sors de ma chambre, sinon je te tue ! cria-t-elle, sous
l'effet de l'affolement.
- Je sors, je sors ! dit-il, quand il comprit qu'elle ne
plaisantait pas.
Dès qu'il eut quitté sa chambre, elle se recoucha et
s'endormit presque aussitôt, pour laisser libre place aux
cauchemars les plus effrayants qu'elle eût faits dans sa vie.
Après cette nuit-là, la jeune fille décida d'en parler
avec son copain. Quand elle lui annonça la nouvelle, il
n'en revint pas. Il prit Émilie dans ses bras et lui dit : «On
va s'en sortir.» Enfin, un peu de réconfort, pensa-t-elle. La
jeune fille, qui devenait une jeune femme, discuta de
certains des problèmes qu'ils auraient à franchir ensemble.
Sur la route du retour, ses angoisses, qui avaient disparu,
revinrent la hanter. Pour se changer les idées, elle courut
jusqu'à sa maison où elle avait l'intention d'en discuter
avec sa mère.
Quand elle fut devant sa maison, elle ne sut pas quoi
faire. Devait-elle entrer et tout raconter ou bien devait-elle
entrer et ne rien dire ? Malgré toute la nervosité qui pesait
sur ses épaules, elle entra et alla directement dans le salon
où se trouvait, comme à l'habitude, sa mère. Elle prit son
courage à deux mains et lui avoua le tout en seulement
quelques secondes, puis se mit à pleurer. «J'ai peur !»
dit-elle à sa mère. La nervosité qui la suivait depuis deux
jours se fit de plus en plus lourde.
Pendant la nuit, la jeune fille se réveilla en sursaut à
cause de ses affreux cauchemars. Elle enfila sa robe de
76
chambre et alla à la toilette. Quand elle se retourna pour
tirer la chasse d'eau, elle vit dans la toilette des petites
traces de sang. La joie la gagna, elle sortit de la toilette et
cria : «Je ne suis pas enceinte !», en réveillant tout le
monde. Š
77
L’argent tombé du ciel
Vanessa Jolin
Année de naissance : 1994
Français : 416-03
Professeur : Joëlle Tremblay
aul et sa femme, Léa, vivaient dans la misère, dans un
quartier durement touché par le chômage, dans les
années 1970. Ils n'avaient pas un sou et, à cause de la crise
économique, aucun des deux ne trouvait de travail. Un
jour, Paul, découragé de sa vie, prit une corde et alla
l'attacher au crochet du plafond. Il compta jusqu'à dix et
sauta. Sa tentative de suicide fut un échec lamentable. Une
partie du plafond fut arrachée. Paul remonta sur la chaise
pour réparer son dégât avant que Léa ne le remarque.
Soudain, il découvrit une enveloppe. Il la prit et l'ouvrit.
Dans celle-ci, il y avait un million de dollars. Paul n'en
crut pas ses yeux.
P
À nouveau heureux, Paul alla au centre commercial
s'offrir tout ce qu’il ne pouvait pas s'offrir auparavant. Il
s'acheta une belle voiture sport rouge, une nouvelle
maison dans un quartier riche et des vêtements chics. Il
alla même acheter des robes et des bijoux pour sa femme.
Lorsque Léa arriva à l'appartement, elle fut si surprise
qu'elle en tomba dans les pommes. À son réveil, elle sauta
dans les bras de Paul. Leurs problèmes étaient finis. Ils
allaient pouvoir prendre un nouveau départ. Le soir venu,
ils mangèrent dans le restaurant le plus cher de la ville. Le
lendemain, ils partirent en voyage en Jamaïque. À leur
retour, ils étaient très épuisés. Alors, ils allèrent
directement à la maison pour se coucher.
78
Pendant la nuit, des policiers et le F.B.I. les arrêtèrent.
Paul et Léa paniquaient complètement. Ils ne
comprenaient rien à tout cela. Pendant l'interrogatoire,
Paul criait sans arrêt: «Qu'avons-nous fait pour être arrêtés
ainsi ?» Le policier rit aux éclats. «Comme si vous
l'ignoriez !» Paul était abasourdi par tous ces événements.
Tout à coup, il comprit :
- L'argent ? gloussa Paul.
- OK Paul, fini de faire l'idiot ! On arrête de jouer. Vous
savez très bien qu'on vous arrête pour l'utilisation de
fausse monnaie ! Š
79
L’étrange inconnu
Lee-Ann Avon Monast
Année de naissance : 1994
Français : 416-22
Professeur : Joëlle Tremblay
isa, quinze ans, vivait à Québec avec sa famille
d'accueil. Ses parents avaient été assassinés lorsqu'elle
avait deux ans.
L
Un matin, en arrivant à l'école, Lisa remarqua un
garçon assis près de son casier. Elle le revit au courant de
la journée à la cafétéria. Jeanne, une amie de Lisa,
remarqua que le garçon regardait énormément cette
dernière et elle finit par le lui dire. Cela ne dérangea pas
Lisa qui se dit qu’il allait bien finir par arrêter.
Deux semaines plus tard, Lisa constata qu’il n'arrêtait
pas. Alors, elle finit par aller en parler à son copain qui ne
trouva rien à dire pour la rassurer
Un mois plus tard, elle décida d'aller à sa rencontre. Il
prétendit la connaître depuis longtemps, ce qui la prit par
surprise. Elle lui posa des questions auxquelles le garçon
lui répondit vaguement. Elle le trouvait vraiment étrange.
Plus les jours avançaient, plus Lisa oubliait ses études,
son copain et ses amies. Elle mettait toute son énergie à
tenter de découvrir qui était ce garçon mystérieux. Elle
finit par savoir son nom. Il s'appelait Jean. Elle demanda à
tout le monde à l'école, tant aux élèves qu'aux enseignants
80
et aux autres intervenants du milieu, ce qu'ils savaient sur
Jean. Personne n'en avait vraiment entendu parler.
Quelques semaines plus tard, elle décida d'aller voir les
membres de la direction. En chemin, elle le vit. Ne
voulant pas montrer sa peur, elle continua tout droit,
comme si de rien n'était. Jean l'arrêta aussitôt et lui
demanda ce qu'elle faisait. Lisa, ne voulant pas qu'il se
doute de quelque chose, répondit qu'elle prenait une
marche. Jean finit par lui demander si elle savait qui il
était. Elle répondit que non. Jean lui dit : «Je suis celui que
tu devrais craindre, je suis celui qui a tué tes parents et je
viens finir le travail !» Lisa ne bougeait plus, elle ne
respirait plus. Rien ne fonctionnait en elle. Devait-elle
crier ou attendre ? Elle finit par crier et Jean, pris par
surprise, sortit son couteau. Une voix retentit au loin. Un
enseignant venait de voir la scène et intervint tout de suite.
Jean put s'enfuir avant que la police arrive.
Lisa ne le revit plus. Sa vie redevint calme. Le
directeur lui demanda d'aller voir le nouveau psychologue
de l'école. Elle accepta et s'y rendit tout de suite. Elle
ouvrit la porte et le reconnut aussitôt. Š
81
L’héritage
Alexa Fournier
Année de naissance : 1994
Français : 416-21
Professeur : Nancy Rodrigue
mélie venait tout juste de devenir une jeune et riche
héritière d'une vingtaine d'années. Étant enfant
unique, la jeune femme avait reçu une très grande part de
l'argent que son père lui avait légué suite à son décès.
Avec une légère partie de son grand héritage, elle s'était
acheté une magnifique villa sur le bord de la mer, dans les
Caraïbes. Quelques jours après avoir reçu son montant,
elle s'était fait trois nouvelles amies qu'elle avait décidé
d'inviter à sa nouvelle demeure. Ce qui surprit Amélie,
c'était qu'elles semblaient plutôt pressées de faire sa
connaissance. Après avoir passé quelques jours à se
prélasser au soleil, elles avaient quitté les Caraïbes pour
aller faire du ski au Québec.
A
À sa quatrième descente de ski, Amélie fit une très
grave chute. Ses nouvelles amies appelèrent
immédiatement une ambulance qui la conduisit d'urgence
à l'hôpital. Quelque temps après son arrivée à l'hôpital,
Amélie tomba dans le coma. Les médecins l'opérèrent
d'urgence, pendant que ses trois amies attendaient de ses
nouvelles dans la salle d'attente. Après l'opération, Amélie
fut conduite dans une belle chambre pour elle seule.
Alors qu'elle était paisiblement étendue sur son lit
d'hôpital, Amélie sortit de son coma. Aussi incroyable que
cela puisse l'être, quelques minutes avant l'opération, juste
82
avant de sombrer dans le coma, Amélie avait reconnu le
chirurgien qui allait l'opérer. Elle en était sûre, cet homme
était son premier grand amour. Il l'avait quittée quelques
années auparavant pour aller faire des études en chirurgie
dans une grande ville très éloignée de la sienne et elle
n'avait pu le suivre. Depuis, elle n'avait jamais refait sa vie
avec un homme qui en vaille la peine.
Même si Amélie était sortie de son coma, elle était
bien trop faible pour bouger, pour parler et ouvrir les yeux.
Elle pouvait seulement entendre ce qui se passait autour
d'elle. Quelque temps après son opération, Amélie reçut la
visite de ses trois nouvelles amies. Celles-ci ne se
doutaient aucunement que la jeune femme les entendait.
Amélie n'avait pas écouté toute leur conversation, mais
elle avait écouté le plus important. Ses trois amies, qu'elle
avait rencontrées tout juste quelques jours après avoir reçu
l'héritage de son père, n'étaient définitivement pas de
vraies amies. Elles ne faisaient que profiter d'Amélie pour
son argent. Amélie les avait entendues parler et elles
disaient, entre autres, qu'elles espéraient que si Amélie
mourait, elles recevraient chacune en retour quelque chose
d'une très grande valeur de la part d'Amélie.
Dès qu'elle fut rétablie, Amélie sortit de l'hôpital. Elle
retourna dans son immense demeure au bord de la mer.
Quelques jours passèrent avant que les trois filles ne
viennent la voir. Amélie n'avait surtout pas oublié ce
qu'elles avaient dit dans la chambre d'hôpital. Amélie les
détestait et elle voulait se venger. À leur arrivée, elles lui
demandèrent comment elle allait, si elle prenait du mieux.
Amélie fit comme si elle ne les avait jamais rencontrées et
leur dit : «Je suis désolée, mais j'ai dû perdre la mémoire
suite à mon accident, car je n'ai aucun souvenir de vous.»
83
Elles ne surent quoi répondre et Amélie s'empressa de les
retourner chez elles.
Une semaine passa, puis Amélie reçut un appel très
inattendu. Le chirurgien qui l'avait opérée une semaine
plus tôt, celui qui l'avait quittée il y avait quelques années,
venait de la rappeler. Lui aussi l'avait reconnue à l'hôpital
et il voulait la revoir et prendre de ses nouvelles. Ils se
revirent plusieurs fois et emménagèrent ensemble dans
une immense et magnifique maison. Š
84
L’obsédée
(Mention spéciale du jury)
Joe Ducharme
Année de naissance : 1993
Français : 416-04
Professeur : Jacques Lacroix
ar une fraîche journée de décembre, Nicole, une
femme indépendante qui mettait tout son cœur au
travail, se prépara à aller à son nouvel emploi. Ça ne
faisait que quelques mois que cette femme avait entrepris
le boulot de ses rêves : psychologue. Nicole était une belle
femme, d'une simplicité rare.
P
Vêtue de son plus beau chandail de laine, elle salua ses
collègues avec le plus beau des sourires. Sa patronne,
Brigitte, une femme étrange, était dans le bureau de Nicole
à l'arrivée de celle-ci. Par respect pour son employée,
Brigitte lui céda le passage. Rapidement, Brigitte prit les
épaules de son employée et la fit se retourner. Les deux
furent sous le choc : l'une pour avoir été arrêtée de la sorte
et l'autre, pour avoir vu une chose terrible à ses yeux.
Nicole ne comprit pas pourquoi sa patronne avait agi
de la sorte. La journée avançait et Nicole ne savait
toujours pas que ce qui s'était passé. Avant le dîner, Nicole
se lava les mains. Elle prit quelques minutes pour
s'examiner un peu dans le miroir, histoire de trouver ce
qu'elle avait de travers pour que sa patronne soit effrayée
de la sorte. Elle ne comprit guère. Tout était comme à
l'ordinaire. Pourtant, elle ne pouvait s’empêcher de
s’inquiéter de son apparence. Elle faisait des arrêts un peu
partout pour essayer de voir ce qui n'allait pas chez elle.
85
«Qu'est-ce que j'ai ?» Étrangement, sa patronne avait été la
seule à être apeurée en la voyant.
Sa meilleure copine vint chercher des papiers dans le
bureau de Nicole. Ayant plus d'ancienneté dans cet
emploi, Nicole demanda à sa collègue de l'informer
davantage sur sa patronne. Voilà ! La situation était plus
évidente maintenant que Nicole connaissait les
antécédents de sa patronne. Il y avait à peine un an,
Brigitte avait passé quelque temps à l'hôpital psychiatrique
et elle avait reçu un diagnostique négatif en ce qui
concernait sa santé mentale. Cependant, il semblerait que
le docteur lui-même n'aurait pas été très
normal...«Étrange!»
Bizarrement, depuis l'événement qui s'était produit le
matin même, Brigitte suivait Nicole. La psychologue, qui
était stupéfaite de voir l'ampleur des événements, essayait
tant bien que mal de continuer son ouvrage du mieux
qu'elle le pouvait. Brigitte ne cessait de circuler près de la
porte. Le comportement de Brigitte commençait à nuire au
bon fonctionnement de la psychologue. Pour une fois, son
horaire était assez léger. Elle se permit d'annuler tous ses
rendez-vous. Il aurait été impossible pour elle de se
concentrer avec cette femme qui déambulait près de son
bureau.
Après tout le stress que Nicole avait vécu tout au long
de sa journée, elle avait ingurgité une tonne de café. Elle
prit quelques minutes pour aller aux toilettes. En sortant
des cabinets, une porte s'ouvrit. Brigitte se fit voir. Cela en
fut trop pour Nicole. Brigitte sauta sur son employée. La
patronne était perchée sur le dos de Nicole et celle-ci
comprit, en voyant leurs reflets dans le miroir, ce qui la
captivait depuis ce matin. C'était totalement véridique de
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dire que Brigitte n'était pas équilibrée mentalement. Elle
avait en horreur les étiquettes sorties du chandail, c'était
rendu une obsession pour elle. Š
87
L’oeil
William Benoît
Année de naissance : 1994
Français : 416-21
Professeur : Nancy Rodrigue
harles Duhamel, le jeune écrivain vedette de la plus
grande maison d'édition de New York, était fou de
joie. Il venait de recevoir une lettre de ses patrons qui
contenait une excellente nouvelle. Sa maison d'édition
l'invitait à venir habiter dans la grande région de New
York, elle lui offrait même une magnifique résidence dans
une banlieue tranquille et bien fréquentée de la métropole
en question. Charles détestait l'endroit où il résidait, cet
appartement ne lui convenait guère, il y avait trop peu
d'espace selon lui. Sa décision était prise, il fit ses bagages
et emménagea dans son nouveau domicile. «Quel havre
de paix !» s'exclama Charles en apercevant l'endroit.
C'était parfait pour écrire son nouveau roman. Sa nouvelle
maison lui plaisait, les pièces étaient vastes et aérées, la
décoration était moderne. Seul un petit détail le
dérangeait: la présence d'un petit orifice dans un des murs
de son salon. Il s'approcha du petit trou et vit un œil qui le
fixait et entendit un souffle rauque. Complètement
paniqué, Charles prit la poudre d'escampette.
C
Peu de temps après, la police fouilla la maison dans
son ensemble. Les officiers de police déclarèrent qu'il n'y
avait personne dans la maison et que c'était probablement
son imagination qui lui jouait des tours. Charles
commença même à douter de ce qu'il avait aperçu jusqu'au
jour où il le revit. À partir de ce jour-là, l'œil revint le
88
hanter à chaque jour, il ne lui laissait aucun répit. Charles
avait fait venir un ouvrier pour boucher le trou à plusieurs
reprises, mais à chaque fois, le trou réapparaissait. L'œil le
fixait sans cesse, Charles allait en devenir fou. Pour se
changer les idées, Charles tentait de continuer l'écriture de
son roman, mais sans succès, il était trop préoccupé par
cet œil de malheur. Tout ce qu'il avait réussi à faire pour
son livre était de mettre la touche finale à son premier
chapitre. L'œil allait définitivement lui coûter son emploi.
Ses patrons étaient exaspérés par le retard que Charles
avait pris. Sa décision était prise : le lendemain, il
prendrait les dispositions nécessaires pour se débarasser de
cet oeil.
Charles passa tout d'abord à la station-service du coin,
il fit le plein de sa voiture et remplit aussi un bidon
d'essence, puis il retourna chez lui. Il fit rapidement ses
valises, les entassa sommairement dans sa voiture et fit ses
adieux à sa maison. Charles ouvrit le bidon d'essence et
versa le carburant hautement inflammable un peu partout
sur les divans, dans la cuisine, dans sa chambre et plus
particulièrement, dans son salon, près du trou dans son
mur. «Je t'aurai sale œil de malheur !» cria Charles. Il prit
son briquet, le jeta dans une flaque d'essence, prit ses
jambes à son cou et fuit les lieux de l'incendie. Jamais
dans le quartier on n'avait vu un tel incendie, la maison
n'était plus qu'un tas de cendres. Charles était tellement
content, plus jamais il n'aurait à se soucier de cet œil.
Quelque temps après, la voisine de Charles retrouva le
corps calciné de son petit chien adoré. Elle songea avec
nostalgie à son chien qui adorait se faufiler par une petite
ouverture dans un des murs de la maison de son voisin.
Son chien y passait parfois des journées entières à
89
observer les lieux par un petit trou dans un mur du salon. Š
90
L’oeil de la bête
Azalée Baillargeon
Année de naissance : 1993
Français : 416-20
Professeur : Joëlle Tremblay
'homme avait emménagé, quelques jours auparavant,
dans un appartement à proximité de la station de
métro. Son logement n'était pas parfait, certes, mais
l'homme en était fier.
L
C'était un matin comme les autres, l’homme buvait
tranquillement son café avant d'aller travailler. C'est
seulement lorsqu'il se leva qu'il le vit, là, à travers un petit
trou dans le mur : un œil. Il ne l'avait vu qu'une fraction de
seconde, mais était convaincu de l’avoir vu. Il s'approcha
de l'ouverture et y regarda. L'homme vit l'appartement
voisin, mais la pièce semblait inhabitée.
Il décida donc simplement de refermer le trou avec du
plâtre. Quelques minutes plus tard, le problème était réglé.
Cependant, la question persistait : à qui l'œil mystérieux
appartenait-il ? En y repensant bien, il n'avait jamais vu
personne entrer ou sortir de cet appartement depuis qu'il
habitait l'immeuble. Le soir venu, il appela le propriétaire
qui lui confirma qu'il n'y avait personne à côté. Lorsqu'il
lui demanda pourquoi le logement était vide, le
propriétaire répondit simplement que les anciens locataires
avaient «eu le cafard». L’homme ne comprit pas vraiment
sa réponse, mais s'en contenta.
91
Ce n'est que plusieurs semaines plus tard, alors qu'il
allumait la lumière, que l'homme le vit à nouveau. Une
fraction de seconde, encore cette fois-ci, mais l'œil y avait
tout de même été. Pourtant, il avait bouché le trou ! Cette
fois, l'homme eut peur. Il décida donc d'installer une
caméra qui épierait le trou. Il la mit en marche et alla se
coucher, en laissant la lumière au-dessus de l'ouverture
allumée, pour être certain que la caméra voit bien l'œil
lorsqu'il apparaîtrait.
Le lendemain, l'homme éclata de rire en regardant la
vidéo. On voyait cependant un soupçon de dégoût dans
son regard. Il revisionna la cassette pour être absolument
certain de ce qu'il avait vu. Il vit une petite bestiole
semblable à un cafard miniature grimper sur le mur,
s'approcher lentement du trou et, au moment où il
disparaissait dans l'ouverture, la lumière projetée par la
lampe reflétait sur sa carapace et donnait la parfaite
illusion qu'un œil observait le logement de l'homme. Š
92
La dame
Chloé Raulet
Année de naissance : 1994
Français : 416-22
Professeur : Joëlle Tremblay
arc rentra dans le bureau de l'officier de police et
raconta l'histoire de cette façon : «Roger, qui est
accusé de tentative de meurtre, est mon voisin d'étage. Il a
tendance à être coincé et à vouloir planifier chaque
événement de sa vie.
M
Un beau jour, je l'entendis ramener une fille chez lui.
Elle était habillée, ma foi, de façon grossière. J'entendis la
fille lever le ton en s’adressant à Roger. Elle répétait sans
cesse qu'ils avaient cambriolé une banque ensemble, il y a
environ huit ans.
À partir de ce moment, je me mis à espionner mon
voisin à toutes les heures de la journée. J'installai un micro
dans sa chambre et dans son salon. Une nuit, je l'entendis
marmonner pendant qu'il dormait. Il me semble l'avoir
entendu dire que cette fille était folle et que jamais il
n'aurait fait une telle chose.
Par contre, une semaine après, je le vis arriver chez lui
en pantalon troué, décoré de chaînes métalliques, avec un
chandail en cuir et les cheveux ébouriffés. Je fis semblant
d'avoir à sortir. En le croisant à l'entrée de l'appartement,
je simulai une réaction d'étonnement et lui demandai où
étaient passés ses fameux polos noirs. Il me regarda de la
tête aux pieds et me répondit que, dans sa clique, personne
93
ne se vêtait ainsi. Le lendemain soir, je le suivis dans la
rue, où je le vis aborder avec grossièreté une jeune
demoiselle qui marchait. Il lui demanda si elle voulait
monter dans sa fusée flambant neuve. La fille le regarda
de travers et s'en alla. Je le suivis ainsi durant un mois et
je le vis répéter la même chose à toutes les filles.
Un jour, en le suivant, je le vis s'arrêter brusquement
en tournant le regard vers une jeune dame. Celle-ci était
vêtue comme Roger. Elle s’adressait à un homme en
hurlant. Elle lui disait qu'ils avaient déjà cambriolé une
banque ensemble. Je remarquai que les yeux de la
demoiselle tournaient comme une toupie. Elle hypnotisait
le jeune homme. Roger se précipita vers elle, furieux
comme jamais, et tenta de l'étrangler. Les témoins
appelèrent la police pendant que je m'efforçais de les
séparer. La police arriva aussitôt et emmena avec elle mon
cher voisin», conclut Marc.
La police enquêta donc sur la dame qui, finalement,
dut aller dans une prison pour le restant de ses jours. Ils
découvrirent qu'elle hypnotisait les gens pour ensuite les
voler et les tuer. Š
94
La lettre
Gabrielle Nadeau
Année de naissance : 1994
Français : 416-22
Professeur : Joëlle Tremblay
harles était un homme de trente et un ans qui avait une
belle vie dans la grande ville. Il était heureux et marié
à Mélissa. Ensemble, ils prévoyaient avoir des enfants. Sa
femme était en voyage d'affaires pour deux semaines et
elle lui manquait beaucoup. Dès son retour, il prévoyait
une surprise pour elle. Amoureux fou, il achetait sans
cesse des fleurs et des petits cadeaux qu'il s'amusait à
cacher dans leur superbe appartement. Il travaillait fort à
concevoir des plans pour la belle maison de campagne
dans laquelle ils déménageraient sous peu.
C
Dimanche matin, alors qu'il pleuvait abondamment, il
se rendit à la boîte aux lettres. À l'intérieur de celle-ci, il
vit une lettre qui attira particulièrement son attention. Le
paquet était orné de simples motifs roses et dorés et était
magnifique. Se sentant mal de l'avoir détrempé sous la
pluie, il rentra chez lui. En l'ouvrant, il se rendit compte
que le paquet avait été envoyé à la mauvaise adresse. Il
commença à le lire en se disant que, de toute façon, le
paquet était déjà ouvert. Il constata que c'était une lettre
d'amour de la plus belle sorte. Elle était très longue et
laissait montrer tant d'amour qu'il versa une larme. Ce
n'est qu'en terminant sa lecture qu'il remarqua le nom de la
femme qui l'avait écrite. Il n'en crut pas ses yeux, car
c'était le nom de sa femme qui était écrit sur le bas de la
95
page ! Son cœur se remplit de rage et il commença à
trembler. Puis, il éclata en sanglots.
Pendant la semaine qui suivit, Charles sombra
rapidement dans la dépression. Il relut la lettre tant de fois
qu'il la récitait par cœur. Ce n'est que quelques jours plus
tard, n'en pouvant plus, qu'il se trancha la gorge. C'est sa
femme qui le retrouva, deux jours plus tard. Son mari
adoré était mort et tenait dans ses mains une lettre, une
lettre qu'elle n'avait jamais écrite. Š
96
La lettre suspecte
Mélodie Pelletier
Année de naissance : 1994
Français : 416-02
Professeur : Jacques Lacroix
l faisait froid dehors en ce lundi matin de novembre. Le
vent soufflait tellement fort que, derrière moi, une
poubelle s'envola. Je continuai à marcher droit devant moi
vers la boîte aux lettres. Je pris ma clé et ouvrit le
compartiment qui m'appartenait. Il y avait quatre lettres
dont une qui n'avait pas de nom, mais qui ne m'était pas
adressée. L'adresse qui était indiquée était celle de ma
voisine, Camille. Malheureusement, elle était partie en
vacances, alors je décidai de garder la lettre en attendant.
I
Dans l'après midi, je regardai l'enveloppe et observai
attentivement l'écriture, elle me disait quelque chose, je ne
savais pas pourquoi, mais elle me semblait familière. Je
voulais l'ouvrir, mais je trouvais que ce n'était pas
respectueux envers Camille de lire son courrier.
Le lendemain matin,vers 8 heures, quelqu'un cogna à
ma porte. J'allai ouvrir, encore endormie.
- Est-ce que je peux vous aider ?
- J'aurais besoin de savoir où est Camille Evans.
- Elle n'est pas là, mais elle devrait revenir mercredi
prochain.
- Saurais-tu où elle est partie ?
- Non. Désolée.
- Merci quand même ! Fred va être tellement fâché.
97
- Y a-t-il un problème ?
- Mon ami lui a envoyé une lettre très importante et il
fallait qu'elle la lise avant jeudi de cette semaine, sinon, je
ne sais pas ce qui va lui arriver, mais ce n'est pas bon.
Je refermai la porte en état de choc. Il fallait
absolument que je lise cette lettre. Je courus jusqu'au salon
où elle était, la prit dans mes mains et commençai à
l'ouvrir. J’avais décidé que ce n’était pas grave qu’elle ne
me soit pas adressée, si Camille était en danger, il était
normal que je la lise.
Tu m'as pris quelque chose de précieux Camille. Si tu
ne me redonnes pas ce que je cherche, ça ira mal pour toi.
Rejoins-moi, jeudi soir, à 18h, devant la gare derrière
chez toi. J'y serai.
Fred
Deux jours passèrent, on était maintenant jeudi soir.
J'avais décidé d'aller au rendez-vous à la place de Camille.
Je me rendis donc à la gare derrière chez moi, sans savoir
ce qui m'attendait. Lorsque je fus enfin rendue. J'aperçus
quatre silhouettes. Quelqu'un s'approcha de moi. C'était
Frédérik Lasalle, mon ex.
Tout d'un coup, il me lança.
- Katherynn Hadley ? Que fais-tu ici, c'est Camille Evans
que je veux voir, pas toi !
- C'est ma voisine et elle est en voyage.
- Mais comment as-tu su que j'allais être ici ?
- J'ai reçu la lettre que tu as envoyée à Camille. Que lui
veux-tu ?
- Elle possède quelque chose qui m'est très précieux Kath.
Je voudrais tellement la tuer pour ce qu'elle m’a piqué !
98
- Que t'a-t-elle pris pour que tu sois comme ça ?
- Elle m'a pris la personne que j'aimais le plus au monde,
je reconnais que je n'ai pas toujours été gentil avec elle,
mais je lui en veux de l'avoir éloignée de moi, je veux tout
faire pour qu'elle regrette. Cette personne qu'elle m'a prise,
c'est toi. Je t'aime encore comme un fou Katherynn ! Š
99
La maison
(Mention spéciale du jury)
Katarina Lacoste
Année de naissance : 1994
Français : 416-02
Professeur : Jacques Lacroix
e 14 juin 1974 fut une vraie journée de fou. Tout
commença ce jour-là. Mes parents, qui ne seraient pas
mes parents sans leurs idées farfelues, décidèrent de
m'envoyer passer l'été chez ma tante. Quelle joie ! Ils me
firent descendre devant l'entrée et ne prirent même pas la
peine de m’accompagner à l’intérieur. Je descendis de
l'auto, j'eus à peine le temps de fermer la porte qu'ils
étaient déjà à l'autre bout de la rue. Il ne me restait plus
qu'à entrer chez ma tante.
C
Je sonnai à la porte, ça ne répondit pas. Bon, ça
commençait bien. J’étais toute seule dans cette ville que je
ne connaissais pas, je n'avais pas un sou, mes parents
étaient injoignables et sûrement rendus loin à l'heure qu'il
était. Je sonnai encore et encore. Peut-être la sonnette
était-elle brisée? Je cognai. Rien. Je cognai encore. Rien.
Aucun son, aucun signe de vie ne se fit entendre. Je ne
savais pas quoi faire. Pourquoi ma tante n'était-elle pas à
la maison ? Il me fallait trouver un moyen d’entrer parce
qu'il commençait à faire nuit et que je n'avais pas
l'intention de dormir dehors.
C'est à ce moment que la meilleure idée de ma vie me
traversa l'esprit, enfin à l'époque j'y croyais. Savez-vous
que roche et fenêtre ne font pas une bonne combinaison ?
Moi, je l'ai su après un essai. Premièrement, ce n'est pas
100
très discret et deuxièmement, ce n'est pas très efficace.
Maintenant que la fenêtre était brisée, il me fallait entrer,
mais apparemment je n'avais pas choisi la bonne fenêtre :
elle était bien trop haute. Je commençai à me demander ce
que j'allais faire. J’étais un peu inquiète. Je l'avoue, j'avais
carrément peur. Il fallait que je trouve une autre solution.
Je décidai d'aller cogner chez un voisin, peut-être
savait-il où était ma tante. J’allai chez le voisin de gauche.
J'arrivai devant la porte, je sonnai. Des pas lointains se
firent entendre. La porte s'ouvrit tranquillement. Une dame
apparut dans le cadre. «Bonjour, je suis en visite chez ma
tante pour l'été, mes parents sont venus me porter tantôt,
mais elle n'est pas là et je me demandais si vous saviez où
elle est.» Sa réponse m’étonna. Je la remerciai et je partis.
Je marchai vers la vraie maison de ma tante. Tantôt, je
m'étais trompée d'adresse et j'avais brisé la vitre de
monsieur Dubuc, son voisin. Il me faudrait l'avouer à ma
tante. Comment allait-elle réagir ? Ça ne faisait que
quelques heures encore que j'étais là et j'avais déjà causé
des dommages. Arrivée devant chez elle, je sonnai. Elle
vint m'ouvrir.
- Je t'attendais plus tôt que cela, as-tu eu du mal à trouver
la maison ?
- Non, pas du tout, lui mentis-je.
- Je voudrais te présenter mon voisin, monsieur Dubuc.
C'est ainsi que je l'ai rencontré. Les premières paroles
qu'il m’a dites sont : «Bonjour, j'habite la maison d'à côté.
Je suis en pleine rénovation et j'ai l'intention de changer
toutes les fenêtres.» Et il m'a fait un clin d'œil
complice...Š
101
La pire journée de ma
vie
Frédérique Godin
Année de naissance : 1994
Français : 416-03
Professeur : Jacques Lacroix
'était un beau matin ensoleillé. Pour la première fois
depuis longtemps, je m'étais réveillée de bonne
humeur et me sentais reposée. Tout me semblait calme
dans la maison et il faisait étrangement clair pour l'heure
qu'il était.
C
Alors que je jetais un coup d'œil rapide par la fenêtre,
j'aperçus un autobus qui s'éloignait. Un doute s'installa
dans mon esprit. D'un geste rapide et brusque, je pris le
réveil sur ma table de chevet, puis fixai l'heure qu'il
indiquait. J'étais terriblement en retard.
Prise de panique, j'enfilai les premiers vêtements qui
me tombèrent sous la main, puis descendis en vitesse. Je
gardai les yeux rivés sur le sol, à la recherche de mes
souliers. Je les entrevis dans la gueule de mon chien. Je les
lui arrachai donc, puis les enfilai sans perdre une minute.
J'accourus vers la salle de bain et empoignai ma brosse à
dents. Distraite, je pris le premier tube que je touchai, puis
en étalai généreusement sur ma brosse. Le goût ne
ressemblait en rien à la pâte à dents que j'utilisais
habituellement. Mes yeux tombèrent alors sur le tube de
Préparation H, étrangement ouvert sur le comptoir. Ça ne
102
me disait rien de bon. Comment avais-je pu confondre du
dentifrice avec un tube de Préparation H ? Non, mais
quelle idiote ! Je me rinçai la bouche plus d'une fois, puis
quittai l'endroit. Ma mère vint me reconduire à l'école pour
m'éviter d'être encore plus en retard. La chose que je
détestais le plus au monde, c'était son vieux «bazou»
bruyant. Il faisait tellement de bruit qu'on l'entendait à des
kilomètres et il ne passait jamais inaperçu. Ça me faisait
vraiment honte. Je débarquai donc de cet engin
préhistorique, évitant les regards moqueurs de tous. Ce
début de matinée avait vraiment été le pire de ma vie.
J'étais soulagée d'être enfin arrivée à l'école, croyant que
toute cette malchance se dissiperait aussitôt entrée dans le
bâtiment.
Le premier cours commença. C'était la journée de
présentation des exposés oraux en français. À ma grande
surprise, je fus désignée pour passer la première. J'ouvris
rapidement mon agenda pour me rendre compte que
j'avais égaré mon texte. Je me précipitai donc à l'avant
puis commençai mon improvisation. Ça ne pouvait pas
aller plus mal. C'est alors que j'eus l'envie impérieuse
d'aller au petit coin. Je maudissais cette journée tout en me
tortillant devant toute la classe. Quelle honte ! La période
prit finalement fin, puis fit place à la suivante. J'arrivais
tout juste en mathématique qu'on m'annonça un test
surprise. Rien de pire ne pouvait m’arriver. Le cours
commença donc, tous les élèves étaient plongés dans leurs
calculs et moi, je stressais. Enfin, vint la cerise sur le
gâteau. Ma calculette avait décidé, en cette magnifique
journée, de ne mettre à terme aucun calcul. J'étais donc
aux prises avec une calculatrice paresseuse et un
professeur qui nous séquestrait dans cette classe, sans
possibilité de m'échapper. Il allait me rendre folle celui-là.
Je bouillais de colère et j'allais couler cet examen.
103
L'heure du dîner arriva enfin. Lorsque j’ouvris mon
sac, un liquide visqueux et brunâtre s'écoula sur le sol,
m'arrachant une expression de dégoût marquée. J'ouvris
alors le papier d'aluminium dans lequel se trouvait mon
repas et j'eus le pire haut-le-cœur jamais ressenti. J'avais
confondu de vieilles côtelettes de porc moisies avec mon
sandwich. Ça ne faisait que s'ajouter à la journée de merde
que je vivais jusqu'à présent. Dans mon cours d'éducation
physique, j'aurais tout donné pour être un garçon, rien de
moins. J'eus l'immense joie de voir mes menstruations se
déclencher en pleine partie de basket-ball. Évidement,
pour aller avec le tout, je n'avais aucun matériel pour
remédier à la situation. J'eus donc l'obligation de courir
après une amie pour qu'elle m'en donne. Par la suite,
j'arrivai en musique avec l'intention de me détendre,
espérant que tout se passe finalement bien. Cela aurait été
trop beau, évidement. Tout allait pour le mieux jusqu'à ce
qu'un exercice de feu nous contraigne à sortir et à patienter
dans le froid glacial. C'était la goutte qui faisait déborder
le vase. J'allais pleurer ou pire, j'allais hurler de colère. Je
n'en pouvais plus de cette journée de misères et de
malheurs. Cela en était assez.
Sur le chemin du retour, le chauffeur omit de me
laisser descendre à mon arrêt. Je dus donc marcher deux
kilomètres de plus qu'à l'habitude. En plus, je perdis
l'équilibre à maintes reprises et me fracassai le postérieur
solidement. Je commençais vraiment à en avoir marre de
cette journée. J'étais au bout du rouleau. Pour finir ce trajet
en beauté, j'eus la joie d'attendre après un train qui n'en
finissait plus de passer. Après de longues minutes d'attente
infernale, j'eus enfin mon droit de passage. J'entrai dans la
maison, puis, pour rendre cette journée encore plus belle
qu'elle ne l'était déjà, ma mère me lança : «Cou donc, t'as
dont bien l'air bête!»
104
À cette réplique je ne pris même pas la peine de
répondre puis montai les escaliers en me faisant une joie
de défoncer chacune des marches sur mon passage,
lançant un regard noir à ma chère mère.
Plus tard dans la soirée, alors que le souper était servi,
je renversai ma soupe partout sur le plancher. Je lançai
alors un regard désespéré à mes parents, puis leur dis :
«Décidément, j'aurais dû rester couchée ce matin.» Š
105
La rencontre
(2e choix du jury)
Arianne Messier
Année de naissance : 1993
Français : 416-01
Professeur : Jacques Lacroix
e regardais les arbres se balancer de gauche à droite au
rythme du vent. Le parfum des feuilles flottait dans l'air.
Le soleil illuminait ce magnifique paysage. C'était une
belle journée d'automne. La brise venait caresser
doucement mon visage. J'avais le cœur léger, le sourire
aux lèvres. Je me sentais libre, prêt à m'envoler.
J
Tout-à-coup, une main se posa sur mon épaule. Je me
tournai et, surpris, je la vis, elle, dans sa beauté éclatante.
Mon cœur se serra. Mon souffle fut coupé pendant
quelques secondes. Marie-Ève ! Des larmes submergèrent
mes yeux pour ensuite glisser le long de mes joues.
Comment se faisait-il ? Mes forces m'abandonnèrent. Mon
corps était lourd, prêt à s'effondrer. Elle était partie,
m'abandonnant, il y avait quelques mois de ça, mais elle
était là, devant moi. «Marie, mon amour, tu es revenue !»
lui criai-je. Elle me regarda sans aucune émotion, comme
si elle ne me reconnaissait plus.
J'essayai de m'agripper à elle pour ne plus jamais la
laisser s'envoler. Je voulus marcher vers elle, mais mes
jambes restèrent immobiles. Mon corps était paralysé et je
la voyais s'éloigner. Je ne pouvais pas la perdre, pas une
seconde fois. J’étais incapable de supporter plus
longtemps le vide qu'il y avait en moi sans elle. Elle ne
devait pas partir. Je combattis avec toutes les forces qu'il
106
me restait pour faire le moindre mouvement. Aucun de
mes membres ne bougea.
Puis, un choc traversa mon être comme si un éclair
venait de me frapper. Mon corps commença à trembler.
Une douleur effroyable m'envahit. Je criai le plus fort que
je le pus pour qu'elle m'entende, qu'elle entende la douleur
que je ressentais en ce moment. Qu'est-ce qui m'arrivait ?
Je ne comprenais plus. Je levai la tête vers elle, plongeai
mon regard dans ses yeux, la suppliant de m'aider. Elle me
sourit et dit : «Tu ne dois pas me suivre, pas aujourd'hui.
Reste là où tu es.» Soudain, tout devint noir.
J'ouvris les yeux peu à peu. Je vis une dame
agenouillée près de moi. Elle tenait dans ses mains un
instrument de réanimation. Je tournai la tête et je vis ma
voiture renversée dans le fossé. Je ne pus revoir le visage
de ma bien-aimée, car elle était restée là-haut, au
paradis.Š
107
Le fameux voyage
Adèle-Ann Favreau-Pollender
Année de naissance : 1994
Français : 416-02
Professeur : Jacques Lacroix
ous sommes le 22 décembre. J'ai enfin réussi à
convaincre papa de partir à Cuba pour une semaine
pendant les vacances de Noël. Nous allons partir cette
nuit. Vers deux heures du matin, papa et moi devrons
partir de la maison pour nous rendre à l'aéroport de
Montréal. J'attends avec impatience. Je me sens excitée.
N
Vers onze heures du soir, le téléphone sonne. Je me
réveille et réponds. Une dame me dit : «Bonjour, ici la
compagnie aérienne Hairto, j'appelle pour vous prévenir
que votre avion pour Cuba sera devancé de trois heures.
Nous sommes désolés de cet imprévu.» Cela voulait donc
dire que nous devions partir immédiatement ! Je
raccroche, je panique et me dépêche d’aller réveiller papa.
Il est maintenant onze heures et quinze minutes. Nous
sommes en route. Papa conduit très vite. Je commence à
m'inquiéter de la vitesse à laquelle nous roulons. Je lui
demande de ralentir. Je lui rappelle que nous sommes sur
un chemin de campagne et qu'il arrive fréquemment de
rencontrer des chevreuils. POUF ! Et voilà, comme je le
lui avais dit, nous avons frappé un chevreuil. Nous sortons
de la voiture, terrifiés. Je regarde le corps mort, étendu
dans une immense flaque de sang à mes pieds. Je suis de
plus en plus stressée. « Papa qu'allons-nous faire de ce
corps mort ? En plus, je ne veux pas être en retard pour
108
l'avion ! Je veux y aller à Cuba moi !» Nous n'avons pas
d'autre choix que de le jeter dans le fossé. Je me sens
vraiment mal de ce que nous venons de faire.
Trente minutes plus tard, nous sommes à Granby.
J'allume la radio pour me changer les idées. L'animateur
de radio annonce une tempête de neige qui débutera au
courant de la nuit. Comme il vient de l’annoncer, la neige
commence à tomber à minuit. Je me mets à hurler dans la
voiture : «C'est certain, nous allons arriver en retard !» Je
suis tellement furieuse ! Cela faisait si longtemps que
j'attendais ce voyage à Cuba avec mon père. Je ne voulais
pas rater ma chance. Heureusement, les routes ne sont pas
très enneigées. Je suis soulagée : nous serons à l'heure.
Une fois arrivée à l'aéroport, nous arrêtons à un petit
restaurant. Nous commandons un café et un muffin. Papa
et moi mangeons calmement jusqu'à ce que nous
entendions le message provenant des haut-parleurs de
l'aéroport disant : «Le vol pour Cuba va décoller dans
deux minutes.» Ah non! Nous partons en courant vers la
piste d'atterrissage. J'ai si peur d'arriver en retard. Je cours
de plus en plus vite, angoissée.
Sur la piste, l'avion est en train de décoller! Nous
courons vers celui-ci. Enfin, le pilote nous aperçoit et
s'arrête. Il nous invite à prendre place. Je suis tellement
contente et soulagée ! Un agent de bord vient nous voir et
nous souhaite un bon voyage vers l'Antarctique ! Š
109
Le fermier
(1er choix du jury)
Nejib Ben Khalifa
Année de naissance : 1992
Français : 416-04
Professeur : Jacques Lacroix
oann travaillait passivement. Comme à chaque jour,
le stock de bétail s'égrainait devant lui. Son esprit
divaguait, laissant ses mains faire la tâche monotone. Un,
deux, soixante, mille, cela faisait des heures qu'il avait
arrêté de les compter, car dans la plus grande usine
d'abattage de la région, c'était jours et nuits qu'ils
arrivaient. Certains beuglaient, d'autres cancanaient.
Quelques-uns même avaient la folie de se débattre. Pour
ne pas que la zizanie atteigne les troupeaux entiers, le
contremaître les abattait. Derrière la foule qui se déversait
du train, ses comparses prenaient en note la santé, le
nombre et l'état général du stock. Ce qui pourrait être
récolté serait maximisé. Tel était le slogan de la
compagnie.
Y
La fin de la journée approchant, était venu le temps du
pénible nettoyage. Le contremaître rigolant, jubilait sur les
chiffres de la journée qui, à son avis, étaient excellents.
Yoann, lui, pensait déjà à sa femme qui l'attendait, en
poussant les derniers spécimens vers la porte d'entrée.
Lorsque soudain, un cri retentit, jeune et terrorisé. Le
hurlement obligea Yoann à se retourner. C'est là qu'il vit
devant lui un petit être, presqu’un bébé, chétif et mourant.
Un être si innocent ne méritait sans doute pas de mourir,
pensa pour la première fois Yoann.
110
Seul l'écho lugubre de ses pas retentissait dans les
couloirs de la direction. Les dernières lueurs de la journée
créaient mille et une ombres dans les bureaux vides.
Yoann courait. Dans ses bras, le petit était mortellement
silencieux. Il fallait le sauver, c'était à présent une
certitude. Sa femme serait contente, eux qui n'avaient
jamais eu d'enfant ! Cela serait un bon substitut ! Et puis
une porte s'ouvrit, le directeur entra.
- Vous savez Yoann, je vous aime beaucoup, vous êtes
bon travailleur, dit calmement le directeur de l'usine.
- Oui Monsieur, répondit Yoann.
- Or, je vous vois ici avec un animal enregistré pour
l'abattage.
- Oui Monsieur.
- Je suis très déçu de vous...mortellement déçu, vous êtes
renvoyé.
Après cette discussion, tout s'était passé si vite.
Comme en un éclair, la vie de notre héros avait changé. Le
petit, bien sûr, fut renvoyé sur la chaîne d'abattage et
Yoann, chez lui, sans travail. La compagnie, gravement
offusquée par le vol, avait décidé de porter plainte.
Maintenant que le procès avait commencé, il était dur pour
Yoann de s’expliquer au jury qui, comme la majorité des
gens, ne voyait que le produit final dans le bétail et non
des êtres vivants. Pourquoi avait-il volé un petit être ?
Trois coups retentirent dans l'aube. Trois parmi tant
d'autres et pourtant, pour moi, c'était le monde qui
s'évadait. Pendant quelques instants, je vis le ciel, les
derniers astres de la nuit, une symphonie de couleur
tournoyant qui, peu à peu, s'effacaient devant la vraie
beauté de l'univers. J'étais, je vivais. Yoann Strastofk S.S,
première classe, contremaître de la ligne d'enregistrement
111
d'Auschwitz, plus grand des camps de concentration, s’est
finalement repenti de ses crimes. Je ne suis que Yoann. Š
112
Le message
Hélène Provost
Année de naissance : 1994
Français : 416-22
Professeur :Joëlle Tremblay
oute cette histoire commença lorsque je vis la petite
publicité au bas de mon écran d'ordinateur. «Vous
trouverez l'amour d'ici une semaine !» disait-elle. Je me fis
prendre au piège et j'appuyai sur la publicité. Comme sur
tous les sites de rencontre, je devais commencer par
répondre à quelques questions sur moi-même. Nom :
Gabriel Monpetit. Âge : trente-quatre ans. Emploi :
mécanicien. Statut : célibataire. Et le questionnaire
continuait ainsi.
T
Au cours des premiers jours, quelques femmes
m'envoyèrent des petits messages dont certains étaient
coquins et d'autres plutôt grossiers. Cependant, l'un d'entre
eux retint mon attention plus que les autres. Il venait d'une
certaine Vanessa Tremblay. Je ne la connaissais pas, mais
pourtant, à lire le message, on aurait pu croire que je la
connaissais depuis toujours. Il y était écrit qu'elle voulait
qu'on se revoit et qu'elle s'ennuyait beaucoup de moi. Il
s'agissait sûrement d'une erreur. Je ne lui répondis pas et,
au bout de quelques jours, je n'y pensai même plus.
Quelques semaines plus tard, une jeune femme arriva
au garage où je travaillais pour faire réparer sa
transmission. Son visage m'était familier, mais je ne
m'attardai pas à savoir pourquoi. Au moment de faire sa
facture, je lui demandai son nom et son adresse. «Vanessa
113
Tremblay, au 90, rue Richard», avait-elle répondu. Encore
une fois, quelque chose m'était familier, mais j'avais bien
trop de clients pour commencer à lui faire la conversation.
Après mon quart de travail, je me rendis à l'adresse donnée
par la dame plus tôt dans la journée. Une fois rendu à son
domicile, je vis, dehors, deux enfants qui jouaient avec un
petit chien blanc. Je ne m'arrêtai pas et retournai chez moi.
J'avais trop peur de lui parler.
Plus les jours avançaient, plus cette histoire me trottait
dans la tête. Je n'arrêtais jamais d'y songer. Je repensai
alors au site de rencontre sur lequel j'avais reçu le premier
message de Vanessa et je lui réécrivis. Dans mon texte, je
lui demandais si elle me connaissait et pourquoi elle
m'avait écrit. Quelques jours plus tard, j'eus sa réponse
dans ma boîte de réception. Elle me donnait rendez-vous
au restaurant «Le triangle» une heure plus tard. Je me
préparai le plus vite que je pus. J'étais extrêmement stressé
à l'idée de la rencontrer et de lui parler. Je me présentai
quand même au restaurant à l'heure demandée. Elle était
déjà là, dans une magnifique robe rouge vif. C'est elle qui
fit les premiers pas pour venir m'aborder. Durant notre
souper, elle n'arrêtait pas de me parler d'elle. Elle
paraissait tellement contente de me voir, mais je ne
comprenais toujours pas pourquoi.
Quelques semaines après le souper, je pris mon
courage à deux mains et je lui écrivis un message sur le
site de rencontre. Je lui dis que j'étais désolé et que je ne
comprenais pas pourquoi elle me connaissait. Je lui
expliquai que toute cette histoire était, selon moi, un
malentendu et que je n'étais sûrement pas la personne
qu'elle croyait que j'étais. Elle me répondit dans les cinq
minutes suivant l'envoi de mon message. Elle disait qu'elle
s'excusait de ne pas m'avoir expliqué la situation. Elle
114
disait ensuite qu'il y avait environ dix ans, nous nous
étions mariés et nous avions eu deux magnifiques enfants.
À la toute fin, elle écrivit que j'avais eu un accident très
grave et que j'avais complètement perdu la mémoire. Š
115
Le mystère
Frédéric Fournier
Année de naissance : 1993
Français : 416-20
Professeur : Joëlle Tremblay
e vivais au cœur même d'une des villes les plus
peuplées du monde, ou plutôt, je survivais. Cette ville
s'appelait New York. C'est l'ambiance que j'aimais le plus.
À toute heure de la journée, le centre-ville était animé par
les touristes et les passants qui regardaient avec
fascination les nombreux écrans géants accrochés aux
immenses édifices. Je déambulais donc en zigzaguant
entre les piétons qui me regardaient de haut, comme à tous
les jours. Cela faisait déjà trente ans que j'arpentais les
rues à la recherche d'un peu d'argent afin de subvenir à
mes besoins essentiels. J'habitais dans un conteneur
inutilisé près d'un petit dépotoir résidentiel.
J
Comme la nuit commençait à pointer son nez, je me
dirigeai vers ma «demeure», ma routine étant de faire un
petit tour des poubelles pour dénicher quelque chose ayant
de la valeur. Un jour, j'aperçus, entre deux sacs noirs, une
grosse valise d'acier luisante. Je l'amenai sous mon toit.
Lorsque je l'ouvris, je découvris qu'elle était débordante
d'argent.
À qui pouvait bien appartenir tout cet argent ?
Pourquoi avoir abandonné une valise contenant une telle
somme dans les poubelles ? J'étais certain d'une chose,
c'était que j'allais garder cet argent pour moi et arrêter de
vivre dans la rue, peu importe les risques que pouvait
116
entraîner cette décision. Une vie meilleure s'annonçait à la
suite de cette trouvaille. Je pourrais enfin vivre dans une
maison ou un château, manger quand je le désirais, bref,
avoir tout ce que je n'avais pas dans ma vie de vagabond.
Le lendemain matin, au lever du soleil, je sortis
subtilement m'assurer que personne ne m’observait. Je me
dirigeai vers une banque pour y ouvrir mon premier
compte et y déposer l'argent. En chemin, j'aperçus à l'écran
des téléviseurs installés en vitrine, les nouvelles télévisées.
Quelques personnes les regardaient, l'air intrigué. Je
m'arrêtai donc par curiosité. Je fus chamboulé lorsque le
commentateur annonça qu'une personne toujours inconnue
par les autorités avait dérobé les dix millions de dollars
destinés à sauver le maire de New York des griffes de ses
ravisseurs. Le corps du maire avait été retrouvé au milieu
de la nuit, en lambeaux, sur les rails du métro. New York
était dans le deuil ce matin-là. La ville avait perdu son
dirigeant qui était admiré de tous. Moi, j'en profitai pour
me prendre un billet d'avion en direction de Dubaï et on ne
me revit jamais à New York. Š
117
Le secret
Audrey-Ann Campbell
Année de naissance : 1993
Français : 416-05
Professeur :Joëlle Tremblay
e matin-là, tout semblait normal. Guillaume dormait
paisiblement jusqu'à ce qu'il fût réveillé par le métro
qui passait à six heures, comme à l'habitude. Guillaume
vivait dans un appartement minable, près de la station de
métro, dans un pays à problèmes. Le Mexique était rempli
de voleurs et de voyeurs de tous genres.
C
Guillaume finit par se lever et se préparer pour aller
travailler jusqu'à ce qu'il découvre, sur son mur, une petite
fissure qu'il avait déjà vue, mais qu'il trouvait différente.
«Peut-être est-elle plus grosse qu'avant ?» se dit-il. Il reprit
ses documents et partit travailler avec une étrange
inquiétude.
Revenu épuisé de sa journée de travail, Guillaume se
laissa tomber sur son lit et, en se retournant, il vit au
travers de la crevasse, un œil qui le fixait et qui disparut
dans la noirceur de la pièce d'à côté. Guillaume sursauta à
en tomber de son lit. Il ne pouvait pas dire ce qui s'était
vraiment passé. Tout avait été trop vite.
Guillaume s'éloigna du mur et il s'assit sur une chaise
pour reprendre ses esprits, mais il voulait en avoir le cœur
net. Il sortit de son appartement, courut jusqu'à la chambre
d'à côté et frappa. Il n'obtint aucune réponse. Il décida
donc d'entrer. La chambre était vide, sombre et
118
poussiéreuse. Il ne vit rien. Il pensa alors qu'il avait
peut-être imaginé tout ça à cause de la fatigue. Il finit par
retourner chez lui et il décida de plâtrer la fissure. Le
lendemain matin, en se réveillant, Guillaume fut pétrifié
quand il vit que le plâtre qu'il avait utilisé pour boucher la
fissure avait été enlevé. Guillaume était complètement
bouleversé, surtout effrayé par ce qu'il voyait, mais il
n'était pas au bout de ses peines, car en une fraction de
seconde, il vit une portion de visage apparaître. Guillaume
put se rendre compte qu’il s’agissait d’une femme.
Guillaume essaya de s'approcher pour lui parler et elle
disparut encore. Guillaume se dépêcha d'aller chercher sa
hache et il commença à détruire le mur, mais la pièce était
vide. Ne sachant plus quoi faire, il prit l'initiative d'aller
voir le propriétaire pour avoir des réponses à tout ce qui
s'était passé ces derniers jours.
Le propriétaire n'avait pas eu le temps d'ouvrir que
Guillaume était déjà dans la pièce. Il commença à tout lui
raconter du début à la fin. Le propriétaire n'eut pas le
choix, il dut lui dire la vérité : «Guillaume, tu as une
maladie mentale.» Š
119
Le trou
Laurent Blanchet
Année de naissance : 1994
Français : 416-20
Professeur : Joëlle Tremblay
arah était une jeune femme dans la vingtaine. Depuis
quelque temps, elle vivait dans un petit appartement
près d'une gare de métro. Elle n'avait, pour compagnon,
que son gros chat Tommy.
S
Un soir, alors qu'elle regardait la télévision, la jeune
fille remarqua un point plus sombre sur le mur de son
salon. Elle se leva et se dirigea vers celui-ci. Arrivée au
mur, elle passa sa main dessus et s'aperçut qu'il était
profond. Elle se pencha pour regarder à l'intérieur et
soudain, elle se releva en poussant un cri d'effroi.
Plusieurs pensées se bousculèrent dans la tête de
Sarah. Cet œil qu'elle avait vu, c'était sûrement un
psychopathe ou un meurtrier ! Elle se ressaisit rapidement
en se disant que son imagination lui jouait des tours. Elle
alla donc se coucher et décida d’élucider ce mystère le
lendemain. Après avoir déjeuné, Sarah jeta un œil dans le
trou, mais ne vit rien. Elle demanda quand même à ses
voisins s'ils n'avaient pas un trou dans leur mur. La
réponse était négative, ils n'avaient jamais eu de trou dans
aucun mur.
Le soir même, un bref élan de curiosité dicta à Sarah
de regarder dans le trou. Pour une seconde fois, elle vit
l'œil inhumain. Elle eut vraiment peur et se réfugia dans
120
un coin avec son téléphone et composa le numéro de la
police. Elle leur expliqua les faits et ils lui dirent qu'ils
viendraient inspecter les lieux le lendemain. Au grand
désespoir de la jeune femme, ils ne trouvèrent rien dans
aucun des deux appartements. Après ce jour-là, l'œil la
hanta plus que jamais, que ce soit dans sa tête ou dans le
trou.
À bout de nerfs, Sarah essaya de trouver un autre
logement, mais personne ne pouvait la laisser s'installer
tout de suite. Elle dut donc continuer à vivre sous l'ombre
de cet œil qui l'épiait tout le temps. Il arriva même un
moment où elle ne semblait plus vivre, seulement subir
l'étreinte de la peur. Un jour, n'en pouvant plus, elle partit
s'installer chez ses parents, laissant tout derrière elle,
même son chat.
Tommy, voyant sa maîtresse s'en aller, sortit par la
porte entrouverte de l'appartement et se dirigea
tranquillement, en se frottant sur les murs, vers un trou qui
menait directement entre les deux murs des logis. Il
continua ainsi sur la conduite d'air chaud pour s'installer
confortablement devant un minuscule trou qui lui
permettait de voir le logement de sa maîtresse.
Sarah resta chez ses parents, tentant d'oublier l'œil, et
les voisins recueillirent le gros chat qu'elle avait laissé à
l'abandon après son départ. Š
121
Le voyage d’une vie
Anik Lopez
Année de naissance : 1994
Français : 416-01
Professeur : Jacques Lacroix
on histoire a débuté il y a bien des années. J'ai été
conçu en 1919, tout juste après la Première Guerre
mondiale. Partout autour de moi, tout n'était que
soulagement après désespoir. J'ignorais ce qui allait
m'arriver, ce que l'avenir me réserverait.
M
Tout avait bien commencé pour moi, j'avais même été
plutôt chanceux. À l'âge de dix ans, pendant que la misère
régnait en maître partout à travers le monde et que la crise
économique faisait des ravages, je rêvais de partir à
l'aventure. J'attendais ce jour avec impatience. Je savais
que j'étais fait pour cela ! Le jour de mon premier voyage,
je fus pris en charge et tout indiqua que ma destination
finale serait l'Espagne. Je manquais un peu de confort
durant le trajet, mais au moins je voyageais. J’arrivai
finalement. Ce n'était pas l'Espagne qui était devant moi,
mais bien l'Italie. Malheureusement, je n'étais pas au bon
endroit !
Peu de temps après ma mésaventure, je repris l'avion.
Lorsque l'avion atterrit de nouveau, nous n'étions toujours
pas au bon emplacement. Je commençais à me demander
ce qui se passait. À cette époque, je n'étais pas encore très
âgé et je ne connaissais rien. L'avion repartit. Le même
manège se répéta à plusieurs reprises. Je paniquais de plus
en plus à chaque fois que nous nous arrêtions. J'entendis
122
une douzaine de langues différentes. Chaque arrêt ne
ressemblait en rien au précédent.
Je vis finalement l'Espagne presque deux mois jour
pour jour après être parti. C'était magnifique. Je logeai
chez un vieux monsieur pendant un court moment. Puis, il
me conduisit jusque chez Madame Lopez. C'est chez cette
charmante dame que je vécus presque tout le reste de ma
vie. Elle parlait français avec un accent et cherchait tout le
temps quelque chose. Elle disait souvent : «Mais où est-ce
que j'ai bien pu mettre ça, ça n'a tout de même pas
disparu!» Au début, elle me traitait bien, mais au bout de
quelques années, elle me laissa à moi-même. Je passais la
moitié de mon temps enfermé dans une minuscule pièce
dans la noirceur presque totale.
Josée Lopez est décédée à l'âge vénérable de
quatre-vingt-douze ans. Lors de son décès, j'avais
moi-même quatre-vingt-un ans. Son fils, Victorio, a gardé
la maison et m'a placé dans un endroit réservé pour les
plus âgés. Nous étions tous classés. Les plus vieux
ensemble, les un peu plus jeunes de l'autre côté. Nous
étions confinés dans notre petit espace.
Moi qui avais rêvé et vécu une vie d'aventures et de
voyages, me retrouvais pris à passer le restant de mes
jours dans l'album d'un collectionneur. Terminé les
découvertes, les pays, les cultures, les langues et surtout,
la liberté. J’étais condamné à rester confiné dans cet
espace si restreint à attendre qu'un amateur de timbres
vienne m'admirer. On dirait bien que c'était mon destin. Š
123
Les lettres intimes
Émile Gaudreau
Année de naissance : 1993
Français : 416-20
Professeur : Joëlle Tremblay
ela devait faire plus d'un an que notre relation avait
débuté lorsque Olga et moi emménageâmes ensemble.
Vivre en compagnie d'une petite amie était pour moi une
première. Les semaines qui suivirent le déménagement
furent les plus belles de ma vie. C'est alors que je reçus la
première.
C
Elle arriva à mon bureau un lundi matin. Sur
l'enveloppe, il n'y avait que le numéro de mon poste (le
438) et le nom de l'entreprise pour laquelle je travaillais.
Ce n'est qu'en l'ouvrant que je compris qu'elle ne m'était
pas destinée. La lettre s'adressait à un certain «K» et
racontait les ébats sexuels entre l'auteure et ce «K». Je n'en
glissai mot à personne et gardai la lettre. La semaine
suivante, j'en reçus une seconde, visiblement la suite. Cet
écrit était moins osé que le premier, mais me permit
d'apprendre que l'auteure et «K» étaient en réalité des
amants. Plus les semaines passèrent et plus les lettres
devinrent osées, me révélant même certains fantasmes que
je pus allègrement mettre en pratique avec Olga. Jamais je
ne parlai de ces lettres à quiconque. Elles furent pour moi
une sorte de trésor intime, comme si je partageais la
relation de deux amants, relation qui, d'ailleurs, devint de
plus en plus complexe. Ils ne se satisfirent plus d'une ou
deux rencontres par semaine, mais l'auteure n'avait pas le
courage de quitter son présent amoureux. Je trouvai cela
124
bien triste que deux personnes qui s'aimaient tant ne
puissent vivre ensemble. Je ne m'en rendis pas compte à
cette époque-là, mais j'étais devenu un voyeur. Je prenais
plaisir à lire les scènes sexuelles et j'avais parfois
l'impression de les regarder directement dans le lit
tellement c'était détaillé. À chaque lettre, j'avais quelque
chose de nouveau à essayer le soir venu. Plus le temps
passait et plus je remarquai que l'auteure n'en pouvait plus
de sa vie. Les lettres devinrent émotives, des lignes
presque poétiques remplacèrent les lignes érotiques
d'autrefois. Après une quinzaine de lettres reçues, tout
s'arrêta. Sur le moment, j'en fus très attristé, mais en y
réfléchissant, je me dis que ça devait être parce que les
amants s'étaient enfin réunis. Je fus très content pour eux.
En revenant chez moi ce soir-là, je remarquai un petit
bout de papier qui dépassait d'un tiroir d'Olga. Je le pris et
reconnus tout de suite la petite écriture fine : «Mon cher
K…» Š
125
Milvius
Odrey Bégin
Année de naissance : 1994
Français : 416-01
Professeur : Jacques Lacroix
ous étions le dernier vendredi du mois de décembre et
c'était le jour des visites. Milvius regardait toutes les
familles qui venaient rendre visite à leur mère, leur père
ou encore leurs grands-parents. Milvius était seul.
N
Ce jour-là, quelque chose de différent se produisit :
quelqu'un vint le voir. Milvius ne la connaissait pas, mais
la personne commença à lui parler et elle l'invita à
s'asseoir à une table. Il était seul et comptait mourir ainsi,
mais il ne pouvait refuser une visite, alors il accepta
l'invitation.
La personne commença à lui parler de sa vie. Elle
disait être mariée, avoir deux enfants et que ceux-ci lui
ressemblaient beaucoup étant plus jeune. Ses enfants
grimpaient aux arbres, s'inventaient des histoires et des
personnages magiques, tout comme elle. Son mari était un
père formidable comme le sien. L'inconnue arrêta de
parler et versa une larme comme si ce qu'elle venait de
dire la rendait nostalgique. Milvius la regarda en se
demandant pourquoi elle pleurait ainsi et lui dit :
«Madame, pourquoi pleurez-vous ? Vous avez l'air d'avoir
une famille formidable.» Un silence tomba, mais la jeune
femme reprit. Elle raconta que, dans sa jeunesse, elle avait
eu un grave accident de voiture, qu'elle avait été blessée et
que la personne qui conduisait avait gardé des cicatrices.
126
À cet instant précis, Milvius eut un drôle de
pressentiment, comme si cette personne étrangère et lui
étaient unis par un lien quelconque.
La femme le regarda dans les yeux, Milvius détourna
le regard. Il se sentait coupable de la peine qu'elle avait. Il
ne comprenait pas pourquoi il se sentait ainsi ni pour
quelles raisons cette inconnue venait lui raconter ses
malheurs. Elle remarqua que Milvius était stressé et
apeuré par cette histoire, alors elle sécha ses larmes et
sourit en disant :
- Ce n'est que le passé, il ne faut pas s'en faire avec ça.
- Alors pourquoi est-ce que votre passé me rend si
coupable alors que je ne vous connais pas ? répondit
Milvius angoissé.
La femme se contenta de baisser les yeux. Soudain
Milvius se leva et dit : «Je connais cette histoire je m'en
rappelle, c'est mon passé, cet accident je m'en souviens.
Comment savez-vous tout ça sur moi ?» Le ton de Milvius
grimpa. «Vous m'espionnez, vous voulez ma peau. J'ai
bien beau être malheureux, ne jamais voir ma famille, je
n'ai pas besoin de quelqu'un qui se mêle de mes affaires.»
Milvius commença à crier au personnel de venir chercher
l'intruse. La jeune femme le regarda en sanglotant.
Une dame en blanc arriva et demanda à Milvius de se
calmer. Elle regarda l'étrangère et lui chuchota : «Je suis
navrée madame, mais votre père ne peut plus se souvenir
de vous, la maladie d'alzheimer l'affecte beaucoup trop.»Š
127
Observées
Mélika Lepitre
Année de naissance : 1994
Français : 416-20
Professeur : Joëlle Tremblay
’habitais dans un appartement de New York avec ma
jeune sœur en pleine adolescence. Pourquoi, me
demanderez-vous ? Eh bien parce que nous nous étions
toujours senties exclues dans la maison familiale. Mon
père était mort et ma mère ne s'était jamais vraiment
intéressée à nous. Alors, quand je fus assez grande pour
déménager, je ne pus laisser ma sœur Jenny derrière moi.
J
Un soir, alors que je rentrais, Jenny était en colère. Elle
disait qu'elle croyait que je devais lui faire assez confiance
pour la laisser seule à la maison sans surveillance. Je lui
dis que je ne comprenais pas de quoi elle parlait. Elle me
cria : «Tu as mis une caméra dans le salon ! Et en plus, tu
la diffuses sur Internet !» Elle s'était vue à l'ordinateur,
mais elle n'avait pas trouvé la caméra. Toutefois, je n'avais
rien à voir avec ça.
Après qu'elle m'ait montré le site Internet, nous nous
sommes mises à chercher la caméra dans le salon. Au bout
d'un moment, je découvris un petit trou ménagé dans un
mur du salon, par lequel je pouvais apercevoir une petite
caméra.
Subitement, le téléphone se mit à sonner. C'était ma
mère qui nous demandait de venir souper le lendemain,
elle avait sûrement besoin d'argent !
128
Après plusieurs tentatives pour déloger la caméra du
mur, nous décidâmes d'appeler les policiers. Ils dirent que
c'était sûrement les locataires de l’appartement voisin qui
avait ménagé ce trou dans le mur, quoi que c’était
surprenant puisque c'était un ami à nous. Lorsque les
policiers l'emmenèrent au poste, j'eus un pincement au
cœur en pensant à cet homme que j'avais cru mon ami.
Plus tard, Jenny me dit qu'elle allait chez le voisin pour
enlever la caméra. Elle revint quelques instants plus tard,
paniquée, me disant que le voisin n'avait même pas
d'ordinateur.
Nous rappelâmes la police qui dépista les ondes
qu'envoyait la caméra. Cette piste les mena jusqu'à une
maison reculée à l'autre bout de la ville, la maison de notre
enfance.
La police arriva trop tard, ma mère était partie en nous
voyant rappeler la police à l'aide de la caméra. Ça me fait
de la peine quand je pense qu'elle nous détestait assez pour
diffuser notre vie privée sur le net, elle était vraiment
folle, mais, au moins, elle est sortie de nos vies pour de
bon cette fois. Š
129
Que de souvenirs
Alexie Lebreux
Année de naissance : 1993
Français : 416-20
Professeur : Joëlle Tremblay
C
her journal,
Je me suis souvenu, aujourd'hui même, d'un
événement plutôt troublant datant de plusieurs années et
que j'avais enfoui dans ma mémoire, bien loin d'ailleurs,
avec la certitude qu'il ne referait plus jamais surface.
Je vivais comme un roi. Je logeais dans une
somptueuse demeure en plein centre-ville. J'étais servi
sur-le-champ à la moindre de mes demandes, tout cela
sans débourser un seul sou. J'étais l'être le plus important
du monde.
C'était une journée particulièrement pluvieuse
d'automne durant laquelle j'en profitais pour faire une
sieste dans le salon. Je rêvais de ma famille lorsque je fus
réveillé subitement par les bruits tonitruants d'un moteur
de voiture mélangés à ceux d'une sirène perçante venant
de je ne sais où. Au fait, où étais-je ? Je ne reconnaissais
pas l'automobile dans laquelle j'étais attaché. Attaché ?
Ligoté serait le terme le plus exact. Je pouvais à peine
bouger mes membres et il m'était absolument impossible
de me libérer. Le seul mouvement que je pouvais faire
consistait à porter mon pouce à ma bouche et à le téter afin
de me calmer. C'est ce que je fis tellement la peur
envahissait mon corps faible.
130
Je pensai, mais à peine quelques secondes, à ce que je
pouvais faire pour sauver ma peau. Je savais que l'on
poursuivait la voiture, mais je ne savais pas s'il s'agissait
d'alliés ou d'ennemis de mes ravisseurs. Tant pis, j'étais
prêt à tenter n'importe quoi. Je me mis à pleurer comme un
petit bébé. De grosses larmes chaudes embrouillèrent ma
vision, puis coulèrent le long de mon visage. Je
commençai à crier de toutes mes forces, crier pour me
faire entendre, crier pour dire que j'avais faim, que j'avais
soif, crier pour prouver que j'existais bel et bien. J'espérais
que la voiture derrière m'entende et que quelqu'un vienne à
mon secours.
Je me tus un instant afin d'entendre le bruit de la sirène
se rapprocher. Mes efforts n'étaient donc pas vains ! Je
continuai à m'époumoner. La voiture dans laquelle j'étais
retenu s'immobilisa sur l'accotement. J'entendis la vitre de
la fenêtre se baisser et une voix prononcer solennellement:
«Vos papiers, je vous prie. Vous avez omis de faire un
arrêt.»
Le coup de grâce ! Je hurlai de toutes mes forces et
c'est à ce moment que l'homme s'exclama, surpris : «Il en a
dedans votre bébé, monsieur !» Et l'autre homme répliqua:
«C'est mon neveu, monsieur l'agent.» Š
131
Sortir après trente
années
Samuel Marois
Année de naissance : 1994
Français : 416-21
Professeur : Nancy Rodrigue
n ce jour du 19 juin 1930, j’étais emprisonné depuis
plus de trente ans dans la prison de Québec, trente
années passées entre quatre murs froids. C'était enfin fini
puisqu'on venait de me libérer le matin même. Le juge
avait décidé de me faire travailler chez un épicier, comme
emballeur, pour me réintégrer dans la société, ce qui n'était
pas pour me déplaire puisque je serais tout de même plus
ou moins libre.
E
Lorsqu'on m'ouvrit les portes de la prison pour la
première fois depuis trente ans, j'eus l'impression de
renaître, mais tout avait changé : les rues étaient bondées
de personnes affairées qui vous bousculaient dans tous les
sens sans même s'excuser. Il y avait aussi des voitures qui
roulaient à toute allure. Il y en avait bien une lors de mon
enfance, mais là, il y en avait partout. À l'épicerie, c'était
encore pire : les gens étaient tous pressés. Si je ne tenais
pas la cadence, le gérant me faisait un de ces sermons qui
durait des heures. Ce n'était pas de ma faute si je faisais de
l'arthrite dans les mains. En plus, j'étais plus vieux que le
gérant, j'aurais sûrement pu être son père.
132
C'en était trop ! Je décidai de tout faire pour m'en
sortir. Je commençai donc par tout faire pour aller le plus
lentement possible pour qu'on me renvoie en prison. Là,
au moins, je me sentais à ma place. Ce monde de fou
n'était plus pour moi. Il l'avait été par le passé, mais en
entrant en prison, j'y avais perdu ma place pour de bon.
Les gens ne se bousculaient pas en prison et on prenait
notre temps. Mes gestes ne firent que faire enrager le
gérant un peu plus.
Ce fut en me levant un matin que j'eus l'idée parfaite. Il
me suffisait de voler le gérant, plus la somme serait
grande, plus vite je retournerais en prison et plus
longtemps j'y resterais. Le soir, à la fermeture, je pris la
mallette remplie d’argent à la vue de ce gérant stupide et
m'enfuit dans la rue. Là, je me dépêchai de la jeter dans la
bouche d'égout la plus proche. Comme je l'espérais, il se
dépêcha d'appeler la police pour leur faire part de mon
crime sur-le-champ.
Une semaine plus tard, on me convoqua devant le juge
qui devait me donner son verdict : «Puisque vous n'avez
su vous tenir dans l'épicerie sans voler, mais puisque vous
n'avez commis aucun meurtre, vous allez travailler pour
Pascal, le gérant de l'épicerie, jusqu'à ce que vous ayez
remboursé le montant volé. Cela devrait vous prendre
encore dix bonnes années avant d'être libéré pour de
bon.»Š
133
Un appel à être papa
Éric Plante
Année de naissance : 1993
Français : 416-02
Professeur : Jacques Lacroix
omme la plupart des adolescents de son âge, Jean a
une petite amie. Il ne la voit pas souvent, car ils ne
sont pas à la même école et le garçon travaille à temps
partiel. Ça fait maintenant près de deux ans qu'ils sortent
ensemble et tout va pour le mieux.
C
Un samedi après-midi, seul chez lui, Jean appelle
Annie, sa petite amie. Il s'aperçoit à l'instant qu'elle n'a pas
l'air d'être trop en forme. L'adolescent, un peu mal à l'aise,
tente de savoir ce qui cloche. Il lui demande donc ce qui se
passe. Annie ne sait plus quoi répondre, alors elle ne dit
rien. Le garçon sent le stress monter en lui. Essaie-t-elle de
rompre avec lui ? Pourtant, tout allait si bien la veille au
téléphone. Il y a un moment de silence. Jean, très inquiet
et d'une voix chevrotante, ose demander si c'est de sa
faute. Elle réfléchit et dit : «En quelque sorte, oui.» Jean,
très angoissé, cherche à comprendre, mais ne peut rien
trouver de logique à la situation. Il insiste alors pour savoir
ce qui ne tourne pas rond et ce qu'il a bien pu faire pour la
vexer. Annie dit seulement qu'elle le lui dira la prochaine
fois qu'ils se verront et qu'elle ne peut simplement pas lui
en parler au téléphone. Un autre moment de silence se fait,
aussi pénible et insupportable que le premier. Elle dit à
Jean qu'elle doit y aller. Alors, très tristement, il lui dit :
«D’accord, au revoir, je t'aime, je te rappelle ce soir ?»
Annie répond : «Si tu veux», puis raccroche.
134
Le garçon, perturbé par cet appel, en déduit que, pour
une raison quelconque, c'est fini entre eux. Il ne peut pas y
croire, rien ne laissait voir qu'une telle chose pouvait
arriver. Il y pense un bon moment, puis finit par croire
qu'elle est tombée amoureuse d'un autre garçon.
Quelques minutes plus tard, à la fois bouleversé et
triste, Jean va cogner à la porte voisine, celle de son ami
Alex, pour lui demander ce qu'il en pense. Après que Jean
lui ait raconté toute la drôle de conversation qu’il a eue
avec sa petite amie, Alex en vient à la conclusion qu'elle
pourrait être enceinte. Jean trouve que cette conclusion n'a
aucun sens. Son ami tente de le convaincre et poursuit
avec plusieurs arguments : «Elle ne voulait pas te
l'annoncer au téléphone et elle dit que c'est en quelque
sorte de ta faute. Puis, l'autre jour, tu m'as dit que vous
n'aviez pas utilisé de condom et que c'était ton idée.» Jean
trouve l'hypothèse d'Alex plausible, mais il hésite.
Le soir venu, le garçon retourne chez lui, toujours
aussi stressé. Il doit savoir ce qui se passe avec Annie.
Jean rappelle Annie et, avant même qu'il ait le temps
de poser ses questions, elle lui dit : «Désolé, je pensais que
c'était toi qui avait tué mon chat en lui donnant du
chocolat, mais c'était ma petite sœur.» Š
135
Un couple heureux
dans la nuit
(3e choix du jury)
Axelle Huber
Année de naissance : 1994
Français : 416-03
Professeur : Jacques Lacroix
l habitait dans un petit appartement de banlieue. D'aussi
loin qu'il puisse se souvenir, il y avait toujours vécu,
mais d'aussi loin qu'il puisse se souvenir, sa mémoire lui
avait souvent joué des tours. Il avait seulement trente-deux
ans... Et ça faisait trente-deux ans qu'il se sentait vieux.
I
Il était fatigué. La bouteille l'obsédait. Il avait souvent
essayé de se persuader de changer de vie, mais il en
devenait physiquement malade. Il soignait le mal par le
mal, en décapsulant une nouvelle bouteille de vodka. Il
buvait sans arrêt. Sa vieille moquette était imbibée
d'alcool et tâchée de cendres de cigarettes. L'odeur de
vomi persistait, même avec du febreze.
Mais cette femme était tellement belle lorsqu'elle se
tenait à la rampe de l'autobus et tellement gracieuse
lorsqu'elle descendait les marches. Tous les matins, cette
lumière, cette femme aux cheveux roux, éblouissait
l'alcoolique. Elle faisait bondir son cœur. Il ne pouvait
empêcher son visage de devenir écarlate lorsqu'elle posait
sur lui un vif regard, alors il détournait les yeux.
136
Ce matin-là, alors qu'il la vit descendre du bus, il la
suivit. Il voulait savoir où elle allait, la connaître, sans
qu'elle ne s'en rende compte. Mais elle se mit à courir.
L'avait-elle remarqué ? Avait-elle eu peur ? Il s'affolait. Il
y avait un homme, un autre, et la femme qui se jeta dans
les bras de cet homme, dans les bras d'un autre homme. Il
ne comprenait pas, ne comprenait plus.
Il rentra tard ce soir-là, mais plus tôt que ce qu'il avait
espéré. Il avait mis pas mal d'argent dans une bouteille de
vodka. Il comptait la boire et pleurer, se lamenter. Il aurait
aimé en finir ce soir-là, mais en brisant la glace de sa
petite salle de bain, il ramassa un bris du miroir et regarda
son reflet droit dans les yeux. Celui qu'il voyait n'était pas
celui qu'il voulait être. Il voyait un homme sale, un
alcoolique dégoûtant. «T'es crade !» se hurla-t-il, «C'est
normal qu'elle ne te voit pas !» Il prit le bris de glace et le
plaça sur son poignet, appuyant de plus en plus.
Il jeta un dernier regard vers sa bouteille de vodka, il
ne l'avait pas encore terminée. Elle semblait l'appeler, lui
chanter une douce chanson. Comme une sirène noie un
matelot dans l'océan, elle l'attirait dans ses flots. Il ferma
les yeux et se concentra pour afficher, une dernière fois, la
femme rousse. Quand il les rouvrit il se vit à nouveau dans
le bris de glace, la main couverte de sang, le beau visage
de la femme à ses côtés, lui chuchotant qu'il pouvait
changer.
Il lâcha le bris et prit la bouteille. Il la lança par la
fenêtre. Il était ivre de joie et il descendit les escaliers pour
vivre sa nouvelle vie. Devant l'appartement, il vit un
couple, une femme par terre et son mari la suppliant à son
côté. S'approchant, il découvrit une bouteille de vodka à
137
côté d'une tâche de sang sous une chevelure rousse
découvrant le beau visage de la femme... morte. Š
138
Un monde de fous
Shannon Preston
Année de naissance : 1994
Français : 416-01
Professeur : Jacques Lacroix
'est un matin comme les autres. La rue déserte,
tranquille et silencieuse, resplendit dans les premiers
rayons de lumière. Pas tout à fait réveillé, les yeux
mi-clos, je descends les escaliers et aperçois ma mère qui
m'attend, comme à l'habitude, mon déjeuner sur la table.
J'engloutis le tout en quelques secondes et, repus, me
rends à la salle de bain. Pas pressé un brin, j'ouvre le
journal que mon père avait déjà feuilleté avant de partir
travailler. Je lis vaguement les premières pages. Je me
surprends à ricaner ; il ne se passe pratiquement rien dans
cette petite ville.
C
Soudain, en fermant le journal, j'entends un bruit
sourd, fort, insoutenable. Puis un autre, exactement pareil.
Comme si je croyais que ce geste allait me sauver, j'arrête
de respirer. J'ai un mauvais pressentiment, de ceux qu'on
ne voudrait jamais ressentir. J'ouvre la porte de la salle de
bain. Tout tremblant, je sors et je me fige. À l'entrée, deux
hommes en habits noirs se tiennent debout, l'air grave. Je
détourne mon regard, un peu trop impressionné par ces
gaillards. Quel cauchemar ! Ma mère et mon père, ce
dernier étant pourtant parti travailler, sont étendus par
terre, couchés dans une mare de sang un peu trop noir.
Pris d'une soudaine panique, que je juge assez
légitime, je déguerpis et me sauve par la fenêtre de la salle
139
de bain. Je sens qu'on me suit. Poussé par l'adrénaline, je
cours, sans m'arrêter, jusqu'au poste de police le plus
proche. Essoufflé, j'entre dans la bâtisse. Je raconte tout
aux policiers : les bruits sourds, les deux gaillards, mes
parents étendus dans leur sang. Ils ont l'air sceptique. Et
comme si ce n'était pas assez, ils rient tous à gorge
déployée ! Ils me prennent pour un cinglé, c'est clair. De
plus, je suis encore en pyjama, ce qui ne m'avantage en
rien.
Après de longues minutes passées à faire rire de moi,
je sors dehors, toujours sur mes gardes. Je me sens
étrangement observé. Je me rends vite compte que je n'ai
rien pour me défendre. Je saute dans le premier bus ; je
veux m'enfuir le plus loin possible. Une heure passe, sans
incident. Presque soulagé, je ferme les yeux, épuisé. Tout
à coup, je me réveille en sursaut. Le bus s'est arrêté,
embarquant un homme en habit, trop semblable aux deux
autres qui ont tué mes parents. Submergé par une peur
grandissante, je sors en trombe et me fracasse le pied sur
le bord du trottoir.
Il est près de midi, mais je ne suis pas près de la
sécurité dont je rêve depuis ce matin. Je m'enferme dans
une chambre d'un motel pas cher. Je veux que ce
cauchemar finisse au plus vite. Étendu sur le lit, je regarde
silencieusement le plafond. Il ne s'est pas passé 5 minutes
que j'entends le vrombissement d'une moto. Mais elle n'est
pas seule. Curieux, je vais voir à la fenêtre. Je soulève le
rideau, mais le redescends aussitôt. Je m'en doutais. Les
hommes en noir ont demandé des renforts. Maintenant, de
dangereux motards me poursuivent. Ils n'hésiteront pas à
me tuer. Je suis prisonnier, prisonnier d'une situation à
laquelle je ne comprends rien. Je vais mourir, je le sais, je
le sens. Je me dirige vers la salle de bain pour me réfugier.
140
Trop tard. Les motards ont déjà fait éclater la vitre de la
porte arrière. Je reçois une balle en plein dans le pied. Je
hurle de douleur, mais mes cris sont étouffés par un
mouchoir imbibé de chloroforme. Je m'endors. Ça y est,
c'en est fini du jeune et innocent Vincent Dupuis que je
suis. Enfin, que j'étais…
Bizarrement, je reprends conscience. Je suis alité dans
une chambre qui ne me rassure pas du tout. En espérant
avoir une réponse claire, je demande faiblement : «Où
suis-je?» Un petit toussotement me fait sursauter. Étourdi,
je tourne la tête et aperçois ma mère, aux côtés d'une
femme vêtue de blanc, qui me fixe, le regard triste. «Nous
avions le bon diagnostic. Votre fils est bel et bien victime
d'hallucinations dues à une schizophrénie avancée. Je
reviendrai vous voir un peu plus tard avec une prescription
qui diminuera ses délires», déclare la femme en blanc. Ça
y est, je ne comprends plus ma vie. Š
141
Un secret mis à jour
Geneviève Denis
Année de naissance : 1994
Français : 416-21
Professeur : Nancy Rodrigue
e revenais du travail, un soir de printemps, et j'avais
hâte de rentrer à mon logement pour retrouver
Véronique, ma femme. Le soir était déjà tombé et seule la
lumière des lampadaires éclairait la ruelle. L'ombre des
passants se détachait des lueurs des lanternes tels des
fantômes obscurs et silencieux. La température était assez
fraîche et je grelottais sous mon maigre blouson. Les
automobiles sur la rue Principale faisaient beaucoup de
bruits et nous les entendions même d'ici. J'arrivai devant
mon immeuble à logements, ouvris la porte et montai les
escaliers.
J
Je frappai à ma porte et j'entendis soudain un tapage
mélangé de téléphone échappé et de bruits de meubles que
l'on déplace. Pris de panique, j'entrai chez moi en coup de
vent. Le logis semblait pourtant calme et silencieux. Je
marchai vers ma chambre et entendis des chuchotements
de l'autre côté de la porte. Je tendis l'oreille et j'entendis
ma femme murmurer. Elle parlait à quelqu'un, mais à qui?
Je reculai de plusieurs pas et m'accoudai au mur. C'était
impossible, ma femme avait un amant, j'en étais sûr.
Le soir, au souper, je regardai Véronique d'un regard
noir et plein de mépris. Pourquoi elle me faisait ça,
pourtant elle avait été fidèle depuis trente ans ? Le
lendemain, elle partit travailler de bonne heure. Elle
142
fredonnait et paraissait plus rayonnante que jamais. Quand
elle fut partie, je me promis que moi, Nicolas Briand, vu
que j'avais congé, j’allais tout faire pour découvrir qui
était cet homme mystérieux qui couchait avec ma femme.
Je cherchai dans tous les coins de mes trois pièces et demi
pour finalement tomber sur son calepin de notes. Je
l'ouvris à la date d'hier et lus ceci :
1. Éloigner Nicolas pour ne pas qu'il sache ;
2. Organiser le départ ;
3. Partir avec lui.
Je refermai le calepin, vif comme l'éclair. De grosses
gouttes de sueur me coulaient sur le visage. Elle voulait
partir d'ici avec cet homme, mais je ne devais pas la laisser
faire. Je ne voulais pas et j'allais tout faire pour empêcher
que ça arrive.
Le surlendemain, Véronique m'amena à la porte de
notre appartement en disant : «Veux-tu aller me chercher
un café au petit restaurant du coin ?» Je savais qu'elle
essayait de m'éloigner du logis parce que son amant allait
venir. Après avoir passé le cadre de la porte, je suis resté
planté là ; je me disais qu'elle n'allait pas m'avoir si
facilement. J'étais tellement en colère contre ma conjointe.
Je bouillonnais sur place. J'aurais voulu crier de rage et de
chagrin. Au bout de cinq minutes, je tournai la poignée de
porte et entrai.
- Surprise ! dirent ma famille, mes amis et ma femme.
-C'est notre trentième anniversaire de mariage aujourd'hui,
dit Véronique. Cela fait une semaine que je prépare notre
voyage pour cette occasion.
J'avais complètement oublié ça. Š
143
Un vol à en perdre la
tête
Jean-Olivier Boulet-Laporte
Année de naissance : 1994
Français : 416-22
Professeur : Joëlle Tremblay
ans un petit appartement médiocre, vivait un homme
dénommé Bertrand qui était célibataire, sans enfant et
avec un emploi stable. Puisqu'il venait de recevoir son
congé de l’hôpital à la suite d'un accident de voiture,
l'homme était maintenant rétabli à cent pour cent et était
prêt à reprendre sa vie là où il l'avait laissée.
D
Le soir même, il découvrit par hasard, dans le fond de
son placard, un étrange paquet de la grosseur d'un petit
meuble, enroulé de plusieurs couches de ruban adhésif
épais. Avec une curiosité énorme, l'homme se mit à
essayer de l'ouvrir à l'aide de ciseaux. Il découvrit par la
suite que ce paquet renfermait une énorme somme
d'argent, à vrai dire, il devait y avoir plusieurs milliers de
dollars. Bertrand ne savait quoi faire, alors il alla se
coucher pour pouvoir penser à ce qu'il devait faire.
Dès l'aube, Bertrand était réveillé et avait eu l'idée de
garder l'argent, mais il se dit que ça allait être trop louche
et que quelqu'un finirait par découvrir tout ce magot.
Donc, la seule bonne solution qu'il trouva fut de retracer
les anciens locataires de son appartement. Bertrand alla
voir son propriétaire, il lui raconta que l'ancien locataire et
144
lui étaient de très bons amis et qu'il avait perdu son
numéro de cellulaire. Il devait l'appeler, c’était d'une
urgence capitale. Sans hésiter, le propriétaire lui donna le
numéro qu'il avait dans ses vieux papiers. Bertrand appela
et une femme répondit. Il lui expliqua sa situation, mais la
femme le prit pour un fou et lui raccrocha au nez.
Quelques jours plus tard, il alla à son bar préféré, là où
il rencontrait ses amis toutes les semaines. Ses amis le
trouvèrent bizarre, ils trouvaient tous qu'il avait changé.
De retour chez lui, la porte de son appartement était
défoncée. Il courut vers sa chambre et découvrit qu'on lui
avait volé tout son paquet d'argent.
Il se dit alors que son problème était réglé, mais il
préféra quand même faire une déposition de vol à la
police. Il ouvrit les portes du commissariat, mais n'eut
même pas le temps de dire un mot qu'il était menotté. Il ne
comprenait rien, ne disait plus rien.
Bertrand était en fait l'organisateur d'un vol de banque,
il était recherché par la police depuis plusieurs semaines.
Les policiers avaient conclu que l'homme avait perdu la
mémoire à la suite de son accident de voiture. Il dut purger
quinze ans de prison pour pouvoir enfin, par la suite, vivre
la vie d'un honnête citoyen normal. Š
145
Une larme pour ta vie
Gabrielle Larocque
Année de naissance : 1993
Français : 416-03
Professeur : Jacques Lacroix
e ma fenêtre, j'entends tous les bruits de la ville. C'est
une chaude journée de mai. Je suis étendu dans mon
lit, les yeux fixés au ventilateur accroché au plafond.
D
Soudain, j'entends ma mère m'appeler du salon. En
soupirant, je me lève et me dirige vers l'escalier.
L'expression sur le visage de ma mère me fait ralentir.
D'une voix douce et triste elle me dit : «Alyssa, ma chérie,
il faut vraiment que je te parle…»
Le quartier est moins bruyant à cette heure et prendre
l'air me fait du bien. Je voudrais me réveiller et apprendre
que tout ça n’est qu’un rêve. Ma mère a un cancer du sein
et ce cancer est bien réel. Elle m'a dit de ne pas trop
m'inquiéter, mais j'ai peur quand même.
Depuis à peu près un mois, ma mère suit une
chimiothérapie. Elle ne va vraiment pas bien. Chaque fois
que je vais la voir à l'hôpital, elle fait tout pour que je ne
m'inquiète pas trop à son sujet, mais je vois bien dans ses
yeux qu'elle souffre beaucoup et qu'elle a peur. Moi aussi
j'ai peur. J'ai peur de perdre la seule personne importante
dans ma vie. D'ailleurs, moi non plus je ne vais pas bien.
Depuis que ma mère est en chimio, je ne dors plus et ne
mange plus. À l'école, mes amies s'inquiètent pour moi.
Elles disent que je fais sûrement une dépression et que je
146
devrais aller voir un psychologue. Je refuse de les écouter.
Je dois être disponible au maximum pour aider ma mère à
guérir le plus rapidement possible.
Depuis un bout de temps, tout va de mieux en mieux.
Ma mère fait parfois quelques petites rechutes, mais le
médecin dit que ce n'est pas trop grave et qu'elle se remet
vite. Moi aussi je vais mieux. J'ai recommencé à manger et
à dormir. La voir revivre comme ça me donne des ailes.
Ses yeux sont redevenus brillants et elle reprend enfin des
couleurs.
Oh mon Dieu ! Je suis tellement heureuse ! Un an s'est
écoulé depuis et ma mère est complètement rétablie. Tout
est enfin redevenu comme avant et nous avons retrouvé
notre petite vie tranquille. J'ai tellement peur de la perdre.
Je suis soulagée de savoir que tout va bien aller à présent.
Ma mère est partie chercher les ingrédients qui manquent
pour préparer le souper. Je suis assise sur le divan et
j'écoute la télévision pour passer le temps. Soudain, je vois
apparaître des phares de police et j'entends aussitôt sonner
à la porte. Quand j'ouvre la porte, un policier se tient
devant moi.
- Bonjour… Puis-je vous aider ?
- Bonjour, êtes-vous Alyssa Gagné ?
- Oui, c'est bien moi.
- Je suis désolé de vous apprendre cela, mais votre mère a
eu un accident... Elle est morte sur le coup. Je suis
vraiment désolé… Š
147
Vengeance secrète
Maggie Daigneault
Année de naissance : 1993
Français : 416-04
Professeur : Jacques Lacroix
omme à chaque matin, Alberte partit travailler en
marchant. Ce matin-là, le sol était couvert de glace.
Avec ces conditions hivernales, elle décida de partir à
l'avance. Elle approchait de sa retraite et travaillait comme
réceptionniste chez le dentiste du coin.
C
Le matin même, un homme, d’environ le même âge
qu’elle, l'arrêta sur son chemin. L'homme, connaissant le
mari d'Alberte, commença à lui parler de son mari et de
ses deux enfants. Alberte eut peur quelques instants, car
elle ne le reconnaissait pas du tout. Elle n'avait aucune
idée de l'identité de l'homme.
Elle chercha dans ses plus profonds souvenirs et elle
ne trouva pas qui il pouvait bien être. Il continuait à lui
parler de sa vie comme s'ils s'étaient connus depuis
toujours. La peur commença à l'envahir. Elle était
tellement affolée qu'elle n'écoutait plus ce que l'homme lui
disait. Alberte commença à s'imaginer des choses. Alberte
se mit à penser qu'il avait peut-être installé des caméras
microscopiques pour pouvoir observer ses moindres
gestes.
Un moment d'angoisse s'empara d'elle et son
imagination s’emporta de plus belle. Elle s'imagina qu'il
voulait lui faire croire qu'il la connaissait pour lui soutirer
148
des informations personnelles. Elle s'imaginait un complot
pour aller la voler. Peut-être avait-elle le pire bandit de
toute la ville devant elle?
L'homme parlait, parlait, toujours et encore. Il lui
raconta qu'ils avaient fait du bateau ensemble, deux
semaines auparavant, sur le lac Champlain et qu'ils avaient
pêché un gros brochet de 3 livres. Elle était tellement
chamboulée par les événements que son esprit lui disait de
partir, mais que son corps refusait de répondre.
Puis, l'homme remarqua qu'Alberte avait l'air un peu
perdu et qu'elle ne le reconnaissait pas du tout. Il se
présenta sous le nom de Julien. Il vit que ça ne l'aidait pas
plus. Il lui avoua qu'il était obligé de lui raconter cette
histoire chaque jour et que cette scène se reproduisait à
chaque matin, car elle avait eu un accident six mois plus
tôt. Pour lui prouver qu'il disait la vérité, il lui montra
l'article du journal concernant son accident. C'est alors que
l'homme lui dit: «Tu vois, Alberte, une grande sœur a
toujours besoin de son petit frère.» Š
149
Merci à nos commanditaires !
École secondaire Massey-Vanier
Commission scolaire du Val-des-Cerfs
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