bullein n°70 - École Freudienne
Transcription
bullein n°70 - École Freudienne
ECOLE FREUDIENNE BULLETIN DOCUMENT INTERIEUR n° 70 Octobre 2000 ECOLE FREUDIENNE BULLETIN DOCUMENT INTERIEUR n° 70 Octobre 2000 SOMMAIRE Journées de l'Ecole Freudienne Vaucresson 1 et 2 Juillet 2000 N° de page Programme des Journées Jean TRIOL Nouer, dénouer Bernard MARY Le schizo et sa mère toute retournée (suite et fin) 14 Jacqueline DARBORD Recherches sur l'objet véritable .... 28 Robert SAMACHER Les psychothérapies: questions d'actualité 39 3 Daniel FAUSSEMAGNE- Demeter et the Piggle 46 Sommaire des 69 numéros du Bulletin 56 L'Ecole Freudienne publie dans son Bulletin les textes qui lui sont envoyés, sous la responsabilité de leurs auteurs. Ecole Freudienne 1, me Las Cases - 75007 PARIS PROGRAMME DES JOURNÉES DE L'ÉCOLE FREUDIENNE VAUCRESSON 2000 Chaque intervention est suivie d'une discussion. Samedi 1er Juillet lOhOO Intervention de Madame FALADÉ. IlhOO Pause 1 lhl5 Jean TRIOL - Nouer et dénouer. 12h30 Repas 14h30 Marie-Claire DUMAS - Robert Desnos, poète de la lettre. 15h30 Bernard MARY - Le schizo et sa mère toute retournée (suite et fin). 16h30 Pause 17h00 Eliane PARATTE - Mythe et vérité. 17h45 Emmanuel KOERNER - Informations sur les Journées Provinciales de REIMS Dimanche 2 Juillet lOhOO Jacqueline DARBORD - Recherchés sur : - l'objet véritable - un... le... signifiant nouveau dans l'émergence du sujet et le déroulement de l'analyse IlhOO Pause 1 lhl5 Robert SAMACHER - Les psychothérapies : questions d'actualité. 12h30 Repas 14h30 Discussions autour des questions abordées pendant les Journées. 1 J. TRIOL Juillet 2000 NOUER, DENOUER Dans le Séminaire "La relation d'objet" (1957-58) (cf. aussi "les formations de l'inconscient" p. 172), Lacan décompose le complexe de CaTtration suivant trois opérations: Privation, Castration, Frustration. Elles s'insèrent dans les trois registres: Réel, Symbolique, Imaginaire, d'une manière complexe suivant leurs éléments: le manque, l'objet, l'agent Elles nous sont présentées sous forme d'un tableau faisant apparaître le caractère de permutation circulaire des registres: La Privation est une opération Réelle qui porte sur un objet Symbolique dont l'agent est Imaginaire. La Castration est Symbolique, son objet Imaginaire, son agent Réel La Frustration est Imaginaire, son objet Réel, son agent Symbolique. La permutation circulaire se manifeste dans la succession qui fait que après le Réel vient le Symbolique puis l'Imaginaire et ensuite le Réel et ainsi de suite. Les trois éléments manque, objet, agent se succèdent à ces trois places d'un manière cyclique. Une telle permutation circulaire se définit par une fonction, appelons-la a, assurant la circulation entre R, S et I: 'R S I I R On peut la représenter par un schéma triangulaire mettant en évidence l'effet de manège de la permutation. Dans la représentation ci-dessous elle tourne dans le sens lévogyre. Imaginaire lévogyre Réel ^ . Symbolique Reprenons le tableau des trois opérations et suivons maintenant les changements de position en matérialisant par un trait les mouvements. En alternant à chaque croisement les dessus dessous nous obtenons une nouvelle représentation de la permutation circulaire: une tresse à trois brins. 2 Opération Manque Privation Castration Frustration Poursuivons maintenant la tresse jusqu'à retrouver la position de départ des registres, c'est-à-dire la Privation (soit l'ordre R S I). Clôturons-la, c'est-à-dire réunissons les extrémités en respectant l'ordre. Nous joignons les deux extrémités de chaque brin R, S, I. Qu'avons-nous obtenu? "Mais oui ... mais c'est bien sûr..." une chaîne borroméenne, un entrelac terme plus juste que celui de noeud (puisqu"en fait il y a trois noeuds, trois ronds) . Nous constatons bien que le Réel est entièrement au dessus du Symbolique, et que l'Imaginaire est au dessus de celui qui est dessus, le Réel, et dessous celui qui est dessous, le Symbolique. Les trois noeuds tiennent par coincement suivant le mode borroméen. Une chaîne borroméenne est donc la représentation spatiale d'une permutation circulaire.Ceci met bien en évidence qu'avec Le complexe de castration tel que Lacan le définit dans le Séminaire de 1957, le "noeud" Borroméen est déjà là même s'il ne fait son entrée explicitement dans le Séminaire qu'en 1972. Et nous suivons mieux pourquoi Lacan a souvent tenu à structurer les concepts qu'il introduisait très restrictivement en limitant les places possibles pour les éléments qui les composent à celles d'une permutation circulaire. Ceci est particulièrement sensible dans les Discours qui sont quatre bienque quatre termes et quatre places ouvrent à 24 possibilités. 3 I De la Tresse à la Chaîne Borroméenne Par les trois opérations et la manière dont elles utilisentles trois registres il y a inscription du manque pour le sujet. Le manque est symbolisé. La tresse illustre le nouage des trois registres et sa solidité. Nommons cette tresse en utilisant la convention habituelle. Le nom d'une tresse résulte du nom de chacun de ses croisements. Si le brin qui est en position n croise le brin qui est à sa droite (donc en position n+1) en passant dessus, le croisement est nommé bn+1 ; s'il passe dessous il est nommé b^"1 I-V+.1 wl V1 La tresse représentative du complexe de castration (représentons la à nouveau): b,+1 b2b-bf1' bt+1 1 V' est donc la tresse: Nous notons qu'il s'agit de trois fois la même tresse bx+1 b2~l mise bout à bout. La permutation circulaire se traduit par une périodicité dans la tresse. Remarque: Pour faire apparaître la chaine borroméenne nous avons clôturé la tresse ce qui fait apparaître les trois noeuds du Réel, Symbolique, Imaginaire. Nous constatons alors qu'il s'agit d'un nouage borroméen ce qui était visible sur la tresse (mais pas forcément). Inversement si on coupe la chaîne borroméenne on obtient la tresse à trois brins. Mais passons. L'équivalence entre la permutation cyclique des registres R S I, et la chaîne borroméenne, nous paraît importante. Elle signifie que la chaine borroméenne prend son départ de la permutation circulaire. C'est donc la permutation des trois registres, leur changement cyclique, qui assurent le nouage. Pour un sujet, syiaboliser le manque c'est inscrire les trois opérations qui ne se distinguent que par la manière dont les trois registres fondamentaux s'enroulent à travers le manque, l'objet, l'agent (ou que les trois éléments manque, objet, agent, circulent dans les trois 4 registres). Alors une vérité de la castration est touchée. D'une manière générale nous serions tentés de voir dans toute symbolisâtion, toute association de signifiants, toute élaboration d'une vérité, un enchaînement par permutation des trois registres R S I. La chaîne borroméenne est sans doute le nouage le plus précaire. Précaire parce que les trois nœuds ne sont pas noués mais coincés. C'est un nouage fragile, nous verrons plus loin les deux ruptures qui le menacent. Insistons encore: chaque fois que Lacan parle de nouage, ne s'agit-il pas toujours de l'élaboration par le sujet d'un Réel déjà là par la mise en oeuvre d'ion Imaginaire et d'un Symbolique? Ceci est par exemple particulièrement sensible à propos de l'ombilic du sujet (l'ombilic du rêve) tel que Lacan l'élabore (le noue) dans sa "Réponse à Marce Ritter" (Bulletin n* 59). Le nouage est une métaphore fondamentale de la théorie de Lacan (et de plus en plias utilisée dans le discours commun) . On peut se demander si cette permutation n'intervient pas aussi dans les Identifications qui sont trois et font intervenir les trois registres, comme dans les nominations qui sont distinguées par ces mêmes registres. II La chaîne Borroméenne l*)Sens lévogyre ou dextrogyre: Le schéma en triangle (p.l) montre que les places R, S, I étant fixées, la permutation peut s'exercer dans un sens ou un autre. Le sens des aigiailies d'une montre est dit dextrogyre, lévogyre l'inverse. Nous avons obtenu la succession R S I en faisant succéder les opérations dans l'ordre Privation, Castration, Frustration. L'ordre R I S est celui de Privation, Frustration, Castration. Hous avons donné le sens lévogyre à la succession R S I; il s'ensuit que l'ordre R I S est dextrogyre. À chacun de ces sens correspond une chaîne borroméenne tournant dans un sens ou un autre. Nous reviendrons plus loin sur la modification importante que cet ordre différent fait subir aux opérations donc au complexe de castration c'est-à-dire à la structure. Reprenons la formalisation plus en détail. Nous avions appelé a la fonction qui assurait la permutation R S I, lévogyre; la fonction: permutation R I S , dextrogyre, est son inverse: a"1 /R S I I S a' ( „ ( si S /E I R - H l S R En effet la compositin G * a"1 est l'identité: à R correspond R, à S ->S, àl-»l 5 Permutation lévogyre a Permutation dextrogyre : o On remarque qu'elles sont images en miroir (nous avons accentué la partie centrale pour mieux faire apparaître le sens de rotation). Se reporter au Sem. "Les non-dupes errent" 8/1/74. Avec ces deux permutations nous obtenons la totalité des arrangements possibles entre les trois termes E S I . Choisissant de partir de R (la Privation, opération dans le Réel), le deuxième terme ne peut être que S (fonction a) ou I (fonction a'1). Le troisième est alors forcément le terme restant. Les deux fonctions c ou a'1 sont les deux seules permutations entre trois éléments. Dans la chaîne dextrogyre les opérations ne sont pas celles définies par Lacan. Ainsi dans la Privation l'objet est Imaginaire et l'agent Symbolique. Dans la Frustration l'objet est Symbolique et l'agent Réel (mais cette possibilité a été retenue par Lacan). Dans la Castration l'objet est Réel et l'agent Imaginaire. Ceci implique-t-il des conséquences pour la structure? Quel support la clinique peut-elle recevoir de cet outil mathématique? À-t-il pu y avoir à ion moment changement de sens tel que ce qui se déroule dans un certain ordre se poursuive dans l'ordre opposé? Le terme de "plaque tournante" employé par Lacan pour la phobie qui peut "virer vers les deux grands ordres de la Névrose et faire jonction avec la perversion" (7/5/69) n'est-il pas une incitation à une certaine lecture des deux sens de rotation, images en miroir? Pour celui qui n'est pas dans la psychose la phobie est un point de passage obligé. Comment écrire celle-ci? Nous proposons d'y voir la symbolisâtion d'un manque à partir d'un Réel (la morsure) l'agent étant Imaginaire (l'objet phobique: cheval, loup ...) soit S R I (qui fait partie de l'ordre RIS). Pourtant la 6 castration réclame S I R (ordre RSI). Ce n'est que si l'agent est Réel, ce n'est qu'au père Réel que le sujet peut se cogner que ce soit dans la rivalité, l'agression, la séduction ... Il y a alors symbolisation de la castration et névrose. Si la castration s'écrit comme la phobie, avec un agent Imaginaire, n'est-ce pas plutôt la perversion qui en découle? On peut remarquer que dans la perversion comme dans la phobie, le sujet connait la loi. Il y a un lieu où l'interdit se manifeste. Dans la phobie c'est là où l'objet phobique peut être rencontré. Dans la perversion Là où il y a l'autorité. Mais reste à côté un espace où la transgression est possible. Ce qui pose l'ordre R I S . C'est donc dans la névrose que l'ordre des registres est modifié pour instaurer la castration et la succession E S I , Est-ce que ceci résulte de l'appel au père et de la réponse obtenue? Question à débattre. 2') Rupture de la chaîne 2.1 par ouverture d'un noeud, n'importe lequel: Nous ne reviendrons pas sur cette propriété très souvent décrite par Lacan: l'ouverture d'un rond libère les deux autres. Le nouage des registres ne se fait plus. Lacan a illustré ce fait par les phrases que le Président Schreber, paranoïaque, laissait en suspens. Il y avait rupture du Symbolique et dès lors libération du Réel et de l'Imaginaire comme en témoigne son délire. À propos des représentations de. la chaîne borroméenne par Lacan rappelons que dans "Encore" p.113 deux représentations types sont utilisées. L'une semblable à la représentation emblématique, les trois ronds sont identiques, l'entrelac est enroulé. L'autre dite "à oreille" a une forme de chaîne. On voit facilement que la rupture d'un rond quelconque libère les deux autres. Mais il s'agit bien de deux représentations équivalentes. Emblème "à oreille" Nous montrons ci-dessous comment passer de la représentation "à oreille" a celle emblématique (faire glisser S sous E; noter que le rond I comporte alors 3 dessous successifs; simplifier ce tracé par basculement ce qui donne une forme circulaire à I ) . De la représentation "à oreille" à la représentation emblématique 2.2 Rupture de la chaîne par enlacement de deux ronds. Le troisième est alors libéré; la chaîne est rompue. Il y a enlacement lorsque deux ronds tiennent ensemble, ainsi que deux anneaux d'une chaîne ordinaire. Par ex. I et S sont enlacés si au deuxième croisement la position des ronds est l'inversa du premier (alors que dans la chaîne boroiaéenne I et S sont superposés). Si à l'un des croisements I est S U T S, à l'autre, I est dessous. Alors on constate que le troisième rond, R, n'est plus tenu, il peut se dégager. En effet R étant sur- S et seras I, i 1 ri ' est plus aiTêté au croisement où S est sous I, à ce croisement R peut glisser, il n'est plus coincé. La chaîne est défaite. Le discour-s a pei'du son ancrage dans le Réel. R / ^ - /S Chaîne avec ï et 5 enlacés (R 0- S ; xxberaxaon ae ic Que représentent deux ronds enlacés? À quelle clinique peut—on se référer? Dans quelle situation pourrait-il y avoir enlacement ronds et rupture de la chaîne? Il nous a semblé reconnaître d'une telle éventualité dans p. 870 lorsque Lacan aborde l'article des le rapport de "Ecrits" de deux l'apparition Science et Vérité la Vérité au Savoir dans la magie, la religion, la science. Dans la magie les choses sont mises en place d'xme façon telle que la nature Imaginaire est détachée tout comme du Réel. Elle est les exhortations et dans une pure dimension les formules du chaman. "Le signifiant dans la nature est appelé par le signifiant de l'incantation. Il est mobilisé métaphoriquement. . . . La mise en état du sujet, du sujet chamanisant y est essentielle" . Ce qu'on peut comprendre comme: la Vérité est attendue d'un enlacement entre S et I: 3 I I.  l'appui nous citons 8 est attendue d'un enlacement entre S et I: S # I. À l'appui nous citons également le Séminaire II le moi p. 131 :" Elles {les- deux dimensions Imaginaire et Symbolique) s'entrecroisent ... et on en arrive à une espèce de communication magique, à une analogie universelle, sur quoi beaucoup théorisent leur expérience" . Ceci nous paraît se produire lorsque le verbe est trop sollicité par ex. lorsqu'il s'agit de convaincre (ou de se convaincre) au risque d'un certain pathosi Alors comme dans la magie on a une pseudo vérité parce que l'accrochage au Réel est perdu. Dans le bla bla le Eéel n'est plus dans le coup! Présenter la science comme résultat d'un enlacement Réel # Symbolique paraît aller de soi. "La science (la praxis) comme traitement du Réel par le Symbolique" précise Lacan dans le séminaire XI "les quatre concepts..." p. 11. Effectivement, tout au moins dans sa version élaborée la science ne laisse pas de place à l'Imaginaire. Ce même enlacement nous paraît aussi repérable dans une certaine poésie. laissons- de côté la . religion. Illustrons l'enlacement Réel # Imaginaire par le trauma qui fait effraction imaginaire comme Lacan le présente dans le Séminaire I " Les écrits techniques... " (p.215) à propos de 1'homme aux loups. Signalons aussi le développement qui précède consacré à Dora en extase devant le tableau "la Madone de Dresde"(p. 212). Avant de quitter les enlacements rappelons la manière dont on apprécie le degré d'enlacements de deux ronds. Il ne peut y avoir enlacement que s'il y a croisement. On va donc s'intéresser aux croisements comme nous l'avons faits ci-dessus pour nommer les tresses. Un croisement sera affecté du signe + si le segment qui passe dessus va de gauche à droite; ce sera le signe - si le segment qui passe au dessus va de droite à gauche (il faut donc orienter le noeud): Croisement + / croisement — / / \ Le nombre d'enlacements de deux noeuds est le résultat de l'addition des + et des — divisé par deux. Vérifions que deux ronds posés l'un sur l'autre (comme dans la chaîne borroméenne) ne sont pas enlacés et que deux ronds enchaînés le sont; C© Enlacement M (+1 -1) = 0 <5) enlacement H (+1 +1) = 1 9 À travers les enlacements ne pouvons-nous pas revenir sur la question du trou? S'il y a enlacement nous pouvons déduire qu'il y a trou puisque la surface d'un rond est traversé par l'autre rond; s'il n'y a pas enlacement, il peut y avoir r.haînR (ex... la chaîne borroméenne) mais rien ne permet d'affirmer qu'il y ait trou. la permutation circulaire représentée par la chaîne borroméenne assure le coincage des trois registres mais la dimension du trou y est occultée. IV Dénouer un noeud la théorie des noeuds s'oriente actuellement vers la recherche d'une caractéristique des noeuds qui permettrait de déceler a. coup sûr si deux noeuds sont identiques ou s'ils différent. Il - s'agit donc d'une nomina-tion. Pour déterminer cette caractéristique on procède au dénouage du nœud. Chaque croisement du noeud orienté est modifié. D'une part on inverse les dessus dessous; d'autre part on coupe le croisement et cm raboute dans le sens des orientations: x - x * )( le reste du n œ u d est inchangé. De la sorte on dénoue le noeud. Le tJaéorème de- Convay postule qu'il y a une égalité- entre- l'état initial et l'état final (en fait l'égalité porte sur le polynôme du noeud et non sur le nœud; c'est pour ça que j'ai transiomé = en a; dans ce travail je n'ai gardé que la partie géométrique de la démonstration de Conway). On procède ainsi pas à pas jusqu'à obtenir le noeud trivial, le rond. Voici par ex. ce que ça donne pour deux noeuds enlacés (le • indique le croisement sur lequel nous opérons): Œ>- CD-® • • oo • o les opérations de Conway permettent donc de circuler dans les noeuds, aussi bien de les dénouer que les nouer- He nous permettraientelles pas de représenter le travail dans la cure? Voyons ce que ça donne sur un trauma. que nous représentons par les deux ronds Réel et Imaginaire enlacés. Comment peut-on nouer ces deux ronds à un troisième, le rond du 10 Symbolique? Hous glissons entre R et I le rond S. Si nous concevons les élaborations du trauma apportées par la cure comme une tentative de nouage l'égalité de Conway conduit à: Au deuxième membre de l'équivalence nous obtenons une chaîne borroméenne représentant une syjgbolisat i nn borroméenne du trauma. + un reste, deux noeuds enlacés, l'un résultant de la mise en continuité du Réel et de l'Imaginaire ayant la forme d'une double boucle tenue par le rond du Symbolique. C'est selon Lacan le nouage du fantasme, la représentation de £ <> a (Sém. Encore- p. 123). On est donc autorisé- à déduire- -qu'un trauma peut être résolu dans une cure mais en donnant lieu à l'a construction d'un fantasme. Peut-être en est-il d'ailleurs ainsi, même en l'absence de cure. l'homme aux loups par ex. avait de lui-même à partir du trauma de la scène primitive obtenu le fantasme des femmes en position agenouillées, penchées en avant : bonne lavant le sol, femmes au lavoir Notons incidemment que, contrairement aux apparences, dans l'entrelac du fantasme, double boucle tenue par un noeud trivial, les deux noeuds ne sont pas enlacés! Le fantasme occulte le trou. Vérifions en appliquant la méthode décrite ci-dessus: Poursuivons par un dernier développement qui risque toutefois de mettre à mal notre enthousiasme pour les noeuds.. He pourrait-on pas par la méthode de ConwayInterpréter la traversée du fantasme? Dénouons l'entrelac du fantasme; 11 ou encore (U3 // la double boucle du fantasme se résout donc suivant deux ronds enlacés et un noeud de trèfle. Dans celui-ci les trois registres sont en continuité, d'une seule et même consistance, c'est le délire paranoïaque ou la personnalité pour lacan (Sém... le sinthame 16/12/75), Ce qui n'est évidemment pas dans une cure le résultat souhaité!. Hais s ' agit-il bien de dénouer le fantasme quand Xacan parle de "traversée"? Ne convient-il pas au contraire de le nouer, c'est-à-dire de le symboliser d'avantage pour en prendre la juste mesure? Xa. cure se déroule dans un double mouvement de complexuel à dénouer et de Réel à nouer.. Eobert Samacher a judicieusement rappelé dans un travail récent que le fantasme n'est pas une formation de l'inconscient mais un axiome de vérité (Bulletin, n* 67).. Utilisons toujours la jaétncde de Conway mais cette fois dans le sens du nouage, c'est-à-dire: là où deux brins passent côte à côte, croisons les: Nous obtenons alors deux ronds enlacés joints à un troisième et un noeud borroménn soit une sy mbo 1 isation- C'est bien, sûr l'opération, inverse de la précédente. Mais ayant dénoué si nous renouons, un tour est fait et on ne revient pas au iiuême point,. -L'imaginaire .n'est pas aussi prégnant- Que le travail de nouage - dénouage de la cure bute sur un Réel, ombilic indépassable pour le "sujet averti" de lacan n'est pas en soi trop surprenant. En tout cas ceci montre qu'il n'est pas anodin de toucher au fantasme et qu'une certaine prudence est à témoigner en ce point dans la conduite d'une cure. 14 LE SCHIZO ET SA MÈRE TOUTE RETOURNÉE (suite et fin) Cette étude est la suite de celle débutée lors du Colloque "(Pas) tout sur la mère" avec l'approche du rapport du schizo à ses orifices corporels et à l'Autre maternel, se limitant alors à la mise en relation de l'oreille avec la jouissance de cet Autre. Ici, il sera question successivement de la bouche, de l'oeil et de l'anus, ce dernier orifice constituant de plus l'occasion d'une prise en compte d'une dimension éthique de la condition du schizophrène. La bouche La bouche, autre orifice du corps de Wolfson, est concernée par la survenue d'"orgies boulimiques" {Le Schizo, p.43 à 56) s'imposant à lui en fonction d'un "cérémonial de signalements spéciaux de nourriture". La mère fait, toujours le même jour, ses "grands tours hebdomadaires d'emplettes alimentaires", seul motif de ses absences du domicile, attestant ainsi d'une vie organisée essentiellement en fonction du besoin et de son comblement, ne prenant pas en compte la dimension du désir, du manque corrélé à sa signification phallique. Son départ est suivi chaque fois d'un retour s'accompagnant d'un apport renouvelé des mêmes aliments, toujours à la même heure, dans ce même lieu où est assigné à résidence le fils "parasite". Ce retour est pour le schizo une retrouvaille du Réel en souffrance de symbolisation. L'arrivée (retour dans le Réel) de la nourriture nouvelle est signalée par la mère au travers d'une pluralité d'expressions toutes intrusives : - sur le plan sonore par une "approche tapageuse" comportant les bruits des rangements des aliments, ceux de ses talons au moment où elle s'approche du cabinet de travail, de l'ouverture grinçante de la porte de cet espace privé, du choc de ses bagues, de ses soupirs ou, 2 au contraire, par la disparition du moindre bruit suivie immédiatement après de cris émis lors d'une intrusion inattendue, brutale chez son fils. - sur le plan visuel en pénétrant l'espace de son fils et en le contraignant à détourner ses yeux de la lecture des livres étrangers pour se laisser happer par les contenants alimentaires et les signifiants anglais imprimés dessus ou, au contraire, en ne lui présentant pas les aliments achetés, mais en l'obligeant à constater qu'elle garde "la tête bien détournée... comme pour dire à ce dernier qu'il était trop vile pour qu'elle le regardât" lui manifestant ainsi une négation de son existence au travers de celle de l'image du corps propre ne pouvant probablement être conjurée que par la vision retrouvée des aliments. Toutes ces formes d'intrusion de la mère, accompagnant son retour non symbolisé et la présence d'aliments nouveaux, vont être ponctuées d'un nouveau départ d'autant plus énigmatique que l'absence de la mère équivaut habituellement à son prochain retour, ayant pour cause le seul réapprovisionnement nécessaire à la satisfaction du besoin. Cette nouvelle disparition de la mère fait elle aussi trou invasif dans le Réel, dans une perception non symbolisée et précipite le sujet dans la contrainte impérative à ingérer les aliments tout juste rangés, devenus eux-mêmes d'autant plus présents que la mère est absente et que cette absence reste hors-sens. La présence envahissante de l'aliment est à la mesure du vide inscrit dans le Réel par l'absence non symbolisée de la mère. L'aliment est un tout plein de jouissance corrélé au tout vide de cette absence-disparition de la mère ; il n'est lui-même pas soumis à la séparation d'un reste perdu, opération nécessitant l'Ausstossung symbolique. Autrement dit, le sein en tant qu'objet a ne peut pas vraiment s'instituer dans la schizophrénie. Le déclenchement de la boulimie caractérisée par une dévoration effrénée des aliments laissés par la mère, enfermés dans des contenants sur lesquels les dénominations imprimées en langue anglaise vont également devoir être englouties obéit à l'impératif surmoïque de jouissance, déconstruisant toute discontinuité. L'aliment-sein s'impose à l'organe isolé du corps morcelé, la bouche, dont la mâchoire se met en branle de façon automatique,"épileptique", à l'unisson de la jouissance de l'Autre. Ce mouvement de la bouche ne participe donc pas de la pulsion orale, impliquant notamment la nécessaire distinction besoin-demande-désir à partir du S(A0 et du SOD, mais d'une réaction imposée par l'Autre intrusif, possessif en ce qu'il confronte le sujet à son impossibilité de la séparation et de la perte à l'endroit de l'objet, qu'il s'agisse de l'aliment ou 3 de la voix infiltrant la langue anglaise écrite sur les contenants, et en ce qu'il abolit le signifiant pour le réduire à un aliment. L'organe bouche affolé, pris dans un mouvement infini marqué par la perte de la discontinuité, trouve son arrêt seulement devant le vide réel des contenants alimentaires, l'absence du moindre reste de l'Autre et le comblement de l'estomac du sujet, s'étendant sans aucun manque jusqu'aux espaces interdentaires. Soumis à l'impératif de jouissance de l'Autre, l'estomac-bouche est devenu le contenant de l'indifférenciation de tous les aliments et de toute la langue maternelle métamorphosée elle-même en un composite alimentaire, ne disposant plus d'une seule goutte de salive pour les lubrifier. Pendant cette phase d'envahissement par la jouissance de l'Autre, par l'orgie boulimique, Wolfson a tenté quelques recours défensifs, ayant en commun d'assurer un appui sur la discontinuité entre les mots et entre les mots et les aliments qu'ils désignent, qui se sont successivement révélés vains ; la poursuite de la lecture des livres étrangers ; la récitation intérieure des signifiants "étrangers" désignant les aliments, s'opposant à leur dénomination anglaise, mais aussi à leur présence matérielle invasive ; le maintien des yeux mi-clos afin de transformer le graphisme des lettres anglaises inscrites sur les contenants alimentaires (support de la discontinuité signifiante devenue alors pouvoir de la mère) en de simples images colorées au dessin plus ou moins flou ; l'énumération des morceaux alimentaires afin d'instituer une comptabilité de la discontinuité signifiante et d'utiliser la dimension ordinale du nombre comme limite à la boulimie. Tout a échoué. Orifice non érogénéisé, comme l'oreille, la bouche ne dispose d'aucune fermeture à l'endroit de l'Autre, révélant même parfois une indifférenciation fonctionnelle dans ses participations à l'alimentation, à la respiration et à l'articulation motrice du langage. La bouche, élément du corps morcelé, est abouchée directement au corps de l'Autre dont elle constitue une continuité, lui servant de déversoir au déferlement et à la souillure de sa jouissance, de même que l'oreille l'était par rapport aux cordes vocales de la mère. La fin de la jouissance boulimique s'accompagne d'un retour du sujet aux signifiants étrangers qu'il peut à nouveau lire ou répéter dans sa mémoire. Il réussit à "rentrer dans sa coquille", son cabinet d'étude (mais sa mère en a fait supprimer la serrure), les oreilles à nouveau bouchées, les yeux fixés sur un livre ouvert devant lui afin de "mémoriser de 4 nouveaux groupes de mots" et de s'assurer de l'incorporation des signifiants "exotiques" garante d'une remise en fonction de la lettre. Ces diverses manifestations, jointes aux recours défensifs utilisés pendant la boulimie invasive, nous semblent devoir être rassemblées afin d'y repérer là encore l'exercice d'un autoérotisme associé à un appui sur la lettre, permettant un retournement actif de la jouissance désubjectivante, intrusive de la "mère toute". La bouche ne va pouvoir se fermer sur elle-même, devenir le lieu d'un autoérotisme excluant l'Autre intrusif, le court-circuitant, qu'à la condition d'un appui sur d'autres fermetures d'organes et d'orifices, c'est-à-dire sur une réappropriation de certains objets a : - celle de l'oreille par l'utilisation de nouveau possible des doigts et du walkman qui viennent la boucher, la fermer à l'intrusion de la voix maternelle de l'impératif de jouissance privant juste avant le sujet de l'appui de la lettre, mais aussi par l'effet de bascule consécutif à l'ouverture à l'écoute de la récitation intérieure des dénominations alimentaires dans les langues étrangères ou encore au retour à la lecture des livres étrangers, rétablissant précisément des scansions attachées à la lettre à partir de formes de fermetures, d'intériorités autoérotiques. - celle de l'oeil s'accompagnant d'une fermeture à la lecture signifiante des dénominations anglaises des aliments pour les réduire à de simples taches colorées et, là encore, par un effet de bascule, d'une ouverture à la lecture des livres étrangers permettant une retrouvaille de la lettre et de ses appuis, mais aussi d'une ouverture de l'oeil à l'intériorité de la "coquille" du cabinet d'étude, excluant l'Autre dans une extériorité tout en offrant l'ébauche d'un rassemblement des morceaux corporels propres. Les fermetures autoérotiques visuelles, auditives à l'endroit de l'Autre participent d'une tentative d'appropriation de la bouche fondant une altérité, une discontinuité organique à la jouissance de la "mère toute" et permettent un retour à une position de sujet appuyée sur la discontinuité signifiante garantie par la lettre "étrangère" au travers de son effet de bord. La lettre transposée dans les langues étrangères est une écriture qui reprend celle ébauchée par la fermeture de l'autoérotisme oral, par l'appropriation des objets a, afin de tenter d'inscrire une négation à la jouissance de l'Autre. Cette opération reste cependant toujours dans le Réel, toujours à ré-inscrire, n'offrant jamais la négation symbolique du Nom du Père. 5 Toutefois, Wolfson disposera d'une position plus assurée pour contrer la jouissance quelques années plus tard, comme en témoigne cet extrait de "Ma mère musicienne...". Il continue à se "barricader la quasi-totalité du temps dans [sa] chambre" et ceci même pour manger, évitant le lieu "répulsif de la cuisine. Ainsi, il barricade l'espace de sa chambre mais aussi le temps pour se fermer sur le mode autoérotique à l'espace maternel de la cuisine et à l'abolition de la découpe du temps imposée par la boulimie. Désormais, il ne fait plus qu'un seul repas par jour, nommé par lui "mon petit-déjeunerdéjeuner-diner-souper", dont la dénomination holophrastique semble instituer une saturation lui permettant de contrecarrer les effets possibles de l'absence de la mère, lui qui ne dispose pas du S(A), ce signifiant du manque dans l'Autre, pour symboliser cette absence et objecter à l'impératif de jouissance. Il ajoute à ce stratagème une "précaution", celle de manger "un premier morceau, trente minutes plus tard quelques morceaux de plus, la moitié de ce qui restait après une autre demi-heure et enfin, après une autre pause, en finir !" (Ma mère..., p. 114). Cette "précaution" lui permet de toujours retrouver le Réel à sa place, de disposer les éléments fractionnés et maîtrisés du tout du repas selon une discontinuité dont il a désormais la maîtrise. Il décide de la découpe du temps, du début et de la fin du repas en y intercalant les pauses lui convenant en fonction d'un contrôle de la discontinuité temporelle (le nombre des minutes). Cette discontinuité temporelle est de plus connectée à une découpe des aliments en un nombre de morceaux ingérés d'une façon telle que la notion de limite reste toujours maîtrisée. La discontinuité signifiante liée au nombre réussit à faire obstacle à l'envahissement de la jouissance d'une alimentation liquéfiée et continue. L'oeil L'oeil est lui aussi un organe soumis à la jouissance de la mère "toute", privant le sujet de la possibilité de la mise en place d'une pulsion scopique fondée sur l'objet a regard, objet cause de désir. Pourtant, la mère de Wolfson a été marquée d'un manque réel à ce niveau puisqu'elle a perdu un oeil pendant son enfance à la suite d'une infection (intrusive, évoquant la hantise des parasites de Louis Wolfson) par la rougeole, la contraignant à porter une prothèse oculaire. Cette prothèse - que la mère enlève et remet à volonté - est peut-être la monstration de la 6 condition même du sujet par rapport au manque de la mère en ce sens que lui est assignée l'obligation de colmater précisément ce manque par sa présence réelle et cela sans la moindre référence au désir. Il s'agit donc ici de la problématique d'un Fort-Da non subjective demeurant dans le seul registre du Réel. Notons par ailleurs que cette prothèse a une certaine importance dans le mariage des parents de Wolfson puisque la mère avait caché son infirmité à son futur mari, faisant dire au schizo qu'il y avait donc eu là occasion d'une tromperie à l'endroit du père, "une chatte dans un sac" (Le Schizo., p.31). De plus, Wolfson note l'ambiguïté de sa mère à l'endroit de sa propre infirmité visuelle dans la mesure où celle-ci lui sert régulièrement d'alibi pour justifier une impossibilité de lire, de déchiffrer les lettres des signifiants écrits (objets de la passion "fanatique" de son fils) alors qu'elle n'éprouve aucune difficulté à l'endroit des notes des partitions musicales qu'elle interprète sur son orgue afin de persécuter les oreilles de son fils perméables à l'intrusion sonore. Malgré ce handicap visuel contrebalancé par une majoration du pouvoir sonore et vocal, la mère témoigne de la possibilité jamais prise en défaut de soumettre son fils à l'intrusion morcelante de son regard, par exemple lorsqu'elle entre de façon inopinée dans sa chambre. Il est intéressant de noter, en parallèle à cette problématique du morcellement, que l'oeil du fils peut faire à certains moments l'expérience du Beau, celle-ci se focalisant exclusivement sur les visages et les corps féminins, dans la mesure où ils sont potentiellement maternels. En fait, cette notion du Beau n'est pas articulée au désir, c'est-à-dire au manque et à sa signification phallique, mais plutôt à la jouissance incestueuse dans laquelle le regard du sujet n'est autre que celui porté par la mère sur elle-même, venant la conforter dans une image narcissique de complétude déniant toute inscription d'une castration imaginaire. C'est ce dont témoignent les scènes merveilleuses du "plus ancien souvenir de l'enfance" (Le Schizo, p. 116-117) qui ne sont pas à inscrire dans le registre du fantasme, mais dans une sorte d'inceste visualisé dans lequel la mère inclut son fils jamais individualisé d'une façon telle que pour lui il n'y a précisément jamais accès ni à la pulsion scopique ni au fantasme. Retenons que, pour l'essentiel, la jouissance intrusive du regard de l'Autre maternel s'accompagne d'un morcellement du corps du schizo. Là encore, il est utile de collecter les moyens défensifs du sujet à l'origine du retournement fondé sur l'auto-érotisme et l'appui sur la lettre. Le schizo s'isole, s'enferme dans sa chambre afin d'instituer un écran entre le regard 7 intrusif de l'Autre et la jouissance incestueuse qu'il se sent contraint d'éprouver à l'endroit du corps de la mère. S'enfermant ainsi, il s'enveloppe en prenant appui sur la distribution spatiale des murs de la chambre afin de tenter une fois encore l'appropriation et la fermeture de son oeil. Par la même occasion, il tente de se fermer à la vision des aliments, des contenants alimentaires et des lettres anglaises inscrites dessus. S'il ne peut pas éviter la présence de ces lettres anglaises, que ce soit au domicile maternel ou dans les rues de New York, la fermeture partielle et contrôlée des yeux lui permet leur métamorphose en de simples graphismes et de ne les rouvrir qu'en présence de lettres étrangères. Le fait de mobiliser et d'ouvrir son oeil vers la lecture et l'écriture des lettres étrangères, lors des conversions translittératives, accordant une importance notable à la redistribution spatiale du chiffrage de ces lettres, à leur matérialité graphique (particulièrement à leur ressemblance), induit un effet de bascule voix-regard venant pacifier la prégnance de la voix de l'Autre. Quelques années plus tard, le schizo va manifester une position de sujet plus assurée face à la jouissance des signifiants anglais, surtout après la mort de sa mère, lorsqu'il aura retrouvé son journal, écrit en anglais, dans lequel elle a relaté l'évolution de son cancer et les derniers jours de sa vie. La lettre et son écriture mobilisent son intérêt d'une façon différente. Pendant la maladie de la mère, il abandonne les translittérations inter-langues décomposant la langue de la mère en leur faisant désormais subir à elles aussi un retournement, celui d'une recomposition de cette langue à partir des coïncidences de la tuché des lettres surgissant dans le Réel, entrant dans la conjonction combinatoire de la structuration (essentiellement homophonique) des signifiants anglais, surtout des noms propres, afin d'interroger le hasard et ses probabilités en fonction des nombres impliqués dans les dates anniversaires. Ceci conditionne notamment la pratique du pari aux courses hippiques, fondée précisément sur les coïncidences littérales et numériques explorant l'Autre de "la moderne stratégie des jeux" {Subversion du sujet..., p.805). La mort de la mère, à défaut de pouvoir être subjectivée, est elle-même questionnée en fonction d'un Réel trompeur disposant du chiffrage et du pouvoir de la lettre, des coïncidences littérales et numériques, notamment de l'allitération mortifère de la lettre m qui donne le titre du dernier livre de Wolfson : "Ma mère, musicienne, est morte de maladie maligne mardi à minuit au milieu du mois de mai mille 977 au mouroir Mémorial à Manhattan". 8 Ce livre, écrit quelques années après la mort de la mère, est l'occasion d'un nouveau retournement, qui tente là encore l'inscription d'un bord, puisqu'il consiste en une écriture, utilisant exclusivement le français, qui incorpore et encadre l'écrit maternel, véritable cadavre littéraire, soumis à la traduction en français. Alors que le journal de la mère est remarquable par ses formulations impersonnelles pour faire part de la douleur, "Ma mère..." se signale par l'apparition du Je grammatical, par la multitude des noms propres dans une sorte de journal parallèle défini essentiellement par la traque des coïncidences décryptant le Réel. L'anus L'étude de la jouissance anale chez Wolfson est celle d'une jouissance particulière notamment en ce qu'elle lui arrache un cri, à n'importe quel moment et en n'importe quel lieu, lorsqu'il éprouve l'intrusion contraignante de la pénétration ano-rectale de l'Autre maternel. Ce cri s'accompagne à chaque fois de l'expulsion "à pleins poumons" du même "mot magique" anglais : enema, ayant la double signification de lavement et d'appareil à lavements ou irrigateur, ceci au moment où le sujet est confronté à l'expérience d'un Nebenmensch hostile, d'un enemy, disposant de son orifice anal au nom de sa loi de caprice et lui imposant une soumission à l'impératif catégorique surmoïque. Il met en évidence le statut privilégié de ce signifiant de la langue anglaise en tant qu'il fait lui-même effraction, qu'il vient violer la barrière des langues étrangères (et de leur littéralité) servant d'appui au sujet, ceci au moment où l'Autre lui impose son intrusion anale morcelante. Ce signifiant anglais devient lui-même un lavement evacuateur des langues étrangères servant de barrière à das Ding. Le conduit ano-rectal est là encore un tuyau grand ouvert à la jouissance intrusive de l'Autre, sans fermeture possible. Cette partie d'un corps morcelé, objet d'une jouissance de l'Autre marquée de l'absence du §(X), n'ouvre pas à une érogénéisation. De même que pour les autres orifices corporels, la pulsion ne peut pas s'y instituer. L'anus et le rectum se constituent comme organes instrumentaux d'une sensorialité "épileptique" à l'unisson de la jouissance ennemie de la mère, caractérisée par la continuité, la complémentarité et la fluidité. Les modalités particulières de la relation anale du sujet à l'Autre ne s'organisent pas selon le registre du fantasme, mais d'"une obsession erotique, à propos des irrigateurs 9 [enema], de l'orifice postérieur du canal alimentaire, du traitement médical... dit lavement [enema], en particulier comme étant administré par une infirmière... et très souvent la seule idée involontaire de cela lui donnerait une forte érection de la verge, du moins, comme d'ailleurs la plupart de ses pollutions nocturnes et de ses masturbations étaient accompagnées de, sinon déclenchées par, des visions de lavement, et parfois, pourrait-on dire, le vrai organe génital lui semblait être, plutôt que le vagin, un tube en caoutchouc graissé, prêt à être inséré par la main d'une femme dans le dernier segment de l'intestin, de son intestin..." (Le Schizo, p.116). Ajoutons à cette obsession des irrigateurs pénétrant l'orifice anal la conception acquise par Wolfson à l'endroit de son cerveau, dévoilant une organisation délirante du corps mettant ainsi en relation le contenant des mots avec le rectum : "...il lui semblerait comme si son cerveau ne fut guère qu'un grand irrigateur de voyage en caoutchouc plié ou plutôt rembourré au petit bonheur dans son crâne, et même sa moelle épinière lui paraîtrait alors n'être qu'un tube en caoutchouc joignant !e sac hypothétique, qu'était son cerveau, à son intestin inférieur..." (Le Schizo, p.l 17). Le substitut de la mère "toute", l'infirmière, est pourvu d'un tube pénien, nommé "enema", qui vient pénétrer l'orifice anal du sujet pour lui faire subir un lavement-enema, constituant paradoxalement une souillure de jouissance. Cette prise de possession anale par un Autre maternel pourvu du pénis, réduisant le sujet à un inceste passif, est la seule cependant à provoquer l'érection du pénis du sujet, devenant source de masturbations et d'éjaculations au cours desquelles il dénie simultanément toute réalité à la perte du pénis de la mère et à la menace de castration. Ceci contraste avec son impuissance sexuelle habituelle, notamment lorsqu'il est confronté à la mise en acte d'une pénétration vaginale auprès des prostituées de New York. La dimension incestueuse active à l'endroit du trou vaginal y est d'autant plus manifeste qu'il en vient à se demander s'il "réussirait avec une fille de langue étrangère...à Montréal... parlant français..." (Le Schizo, p.99), trouvant alors la double défense d'une frontière géographique et linguistique. La fixation obsédante à la jouissance anale, à l'enema-Iavement pratiqué par les infirmières, trouve ses racines dans "le plus ancien des souvenirs" d'une scène de l'enfance, remarquable par sa tranquillité harmonieuse où mère et fils sont tout l'un pour l'autre inclus dans un environnement d'une blancheur virginale fascinant les regards. Une angine de l'enfant 10 - un feu douloureux du fond de forifice antérieur du canal alimentaire" pour parler comme Wolfson - est motif à l'introduction par la mère d'un personnage tiers, d'une infirmière, duplication de la mère, encore plus jeune et jolie. Dans cette atmosphère où les références au regard sont omniprésentes, l'infirmière étant même sollicitée par la mère pour faire entendre son appréciation quant à la beauté de l'enfant, ce dernier ayant noté cependant qu'elle a une "petite baguette magique" en main, en fait un thermomètre, la Voix prononce l'injonction surmoïque et hors-sens : "Retourne-toi". Cet impératif aurait pu, dans un contexte névrotique, être entendu comme la formulation d'un interdit (par un tiers sollicité par la mère, donc dans un registre paternel) à l'endroit de la jouissance incestueuse du regard posé par l'enfant sur le corps maternel. Ici, il n'en est rien. Appelé à un retournement d'un corps pourtant réduit à son morcellement, l'enfant est soumis à un autre retournement lui imposant pour "récompense" un thermomètre pénien "plongé" dans l'anus afin d'y inscrire la température liée au feu de la bouche. Cette expérience d'intrusion, de "viol anorectal", le retourne d'autant plus qu'elle va constituer "le prélude de son amygdalotomie" (Le Schizo, p. 117), c'est-à-dire d'une mutilation orale commandée par un tiers réduit à la fonction de doublet de la mère "toute", signant la forclusion de l'agent et de l'opération de la castration symbolique. L'amygdalectomie - dont la dénomination "amygdalotomie" semble précisément nier la perte d'organe en cause - constitue elle aussi un viol. D'ailleurs la notion d'angine ou de mal de gorge, SORE THROAT, va devenir l'objet d'une véritable hantise liée au risque de rencontrer ces deux mots anglais écrits en rouge (celui de l'inflammation douloureuse, mais aussi celui du sang de la mutilation) dans les publicités, surtout dans les devantures des pharmaciens. Elle est à l'origine de translittérations défensives s'appuyant sur les consonnes de ces mots, portant surtout sur l'adjectif SORE, qui signifie douloureux. Wolfson signale l'existence du substantif SORE, qui signifie écorchure, plaie, mais uniquement pour l'inclure dans sa quête translittérale, semblant absolument méconnaître la dimension de l'équivocité de ce signifiant annonçant pourtant "le prélude" de la plaie hémorragique de "l'amygdalotomie" en même temps que le caractère douloureux de l'angine. Il y aurait lieu de se questionner quant à l'impact de cette mutilation hors-sens à l'endroit d'une perte d'un morceau de corps (sans l'appui sur la signification phallique) au titre de la privation, mais aussi à l'endroit du langage de cet enfant, la plaie ayant fait trou'dans les scansions vélaires et gutturales de l'articulation phonatoire, dans l'implantation corporelle du signifiant et sa "throaty voice", sa voix gutturale. 11 Cependant, ce "plus ancien des souvenirs" constitue surtout pour Wolfson la première marque de la jouissance anale imposée par l'Autre et l'origine de la quête ultérieure d'une sensorialité épileptique anale retrouvée au travers d'une conduite auto-érotique qualifiée de "masturbatoire". Ainsi, nous le retrouvons à la fin d'une visite infructueuse chez une prostituée, au moment où celle-ci lui "tournerait le dos" pour partir (retournement hors-sens qui est la reprise de celui du premier viol anorectal). Surgit alors "un de ses tics, celui où surtout ses sphincters anaux... se contracteraient et se relâcheraient rythmiquement ensemble en provoquant un certain plaisir erotique semblant provenir de l'anus et du rectum lors de la phase de relaxation et être produit par la séparation des surfaces de ces organes intestinaux et plusieurs de suite de ces sensations sensuelles semblant produire une sorte d'orgasme nerveux, lequel orgasme s'accompagnant d'une ou d'une série de contractures musculaires de courte durée pouvant se produire dans n'importe quelle masse de muscle strié (volontaire) et lequel orgasme prévenant pendant du moins plusieurs secondes toute sensation bizarre anale ou rectale, laquelle sorte de sensation ayant sans doute déclenché le tic d'abord" {Le Schizo, p. 110). La volatilisation de la fermeture apparente du sujet à la jouissance intrusive de l'Autre (fermeture étayée sur la fonction physiologique du sphincter anal) lors de la "scène primitive" a subi quelques réaménagements. L'orifice anal va cependant toujours rester le lieu d'une intrusion à tout moment possible, contraignant l'anus à une continuité organique par rapport au pénis maternel, réduisant le sujet à la passivité et à la dépossession de son intégrité anale. Toutefois, une ébauche d'érogénéisation tente de s'y inscrire, tout en n'accédant jamais à la mise en place d'une zone érogène avec son bord, d'un montage de la pulsion anale, ceci du fait de la défaillance radicale et définitive du S(A0. Cette ébauche consiste en une conduite auto-érotique se manifestant au travers d'une jouissance éprouvée à l'occasion de l'exercice actif et "volontaire" par le sujet d'un rythme épileptique au niveau du sphincter anal, d'une forme de pouvoir de fermeture consistant en une mise en continuité des bords de l'anus à l'origine d'une discontinuité rompant avec l'Autre intrusif. Au travers de sa maîtrise du rythme des contractions et des relâchements du sphincter, il institue en ce lieu de son corps un jeu de Fort-Da uniquement inscrit dans le Réel, n'ouvrant jamais à la symbolisation de la perte, de l'absence de la Mère. 12 Toutefois, Wolfson insiste sur "l'orgasme nerveux", rencontré à partir de la possibilité d'une "séparation", ici des "surfaces de ces organes" diffusant en des contractures de muscles "volontaires" dans n'importe quelle partie du corps. La séparation ainsi produite dans le Réel par rapport à l'Autre, permettant un décollement de surfaces, ouvre à une certaine approche du manque dans l'Autre, même en l'absence du S^)- L'orgasme nerveux semble être consécutif à cette ouverture éphémère d'une séparation et d'un manque dans le Réel, mais toujours sans accès au désir et au —T . S a diffusion constitue les éléments fugaces d'un rassemblement autoérotique préalable à un narcissisme jamais atteint. Wolfson témoigne ailleurs de sa position particulière à l'endroit de l'Autre du fait de ses conduites auto-érotiques anales. En voici un extrait pris dans "Ma mère musicienne..." : "...Par exemple, même si je haïssais, en quelque sorte, les infirmières et si, en même temps, je me demandais toujours si un grand lavement de la part d'une d'elles ne ferait pas merveille pour mon épilepsie sensorielle anorectale (qui produisait pour une bonne part une tendance masturbatoire très forte de contracter et relâcher rythmiquement mes sphincters anaux et parfois peut-être plus que trente mille fois par jour pour provoquer encore et encore une sorte d'orgasme soulageant), le risque n'était pas tellement énorme de m'immobiliser au milieu de la salle et crier à pleins poumons le mot "magique" de lavement comme si pour faire ainsi exploser à l'instant même la sale planète de souffrance et d'injustice, la Terre." (p. 156). La fréquence du rythme de l'épilepsie anorectale, qui est "peut-être plus que trente mille par jour", est certes celle de la jouissance autoérotique faisant obstacle à la jouissance intrusive de l'Autre, mais il semble aussi que ce mouvement rythmé de la continuitédiscontinuité organique soit le support du rythme d'une découpe signifiante, c'est-à-dire de plus de trente mille phonèmes par jour. La "compulsion maniaque de hurler à pleins poumons... enema" a été « déclenchée ou aggravée... par la sortie du "Schizo et les Langues" » {Ma mère musicienne, p.8), à un moment où J.-B. Pontalis a écarté la version définitive du manuscrit, comportant notamment le recours à une orthographe réformée nécessaire à un renouvellement permanent de la translittération en langue française. La demande de l'éditeur nous semble constituer une réactivation du viol anorectal en ce sens qu'elle prend possession d'un produit littéraire à partir d'une injonction surmoïque en français : "Amène", retournement du corps même - dans la succession de ses lettres - du signifiant persécuteur anglais "enema", ceci alors que le sujet n'était pas en mesure de se séparer de la lettre et de son rapport à la jouissance de l'objet anal. 13 De là provient probablement la "coïncidence" qui incite le schizo "à tenter" (néologisme imposé en place de "à attenter", condensant attente, tentation et attentat) à la vie de POMPIDOU attendu aux USA {Ma mère, p. 8), en l'absence d'un PON-TALIS inaccessible en ses exigences privatrices. Le sujet se trouve désormais écartelé à l'endroit du pouvoir intrusif des infirmières car une intuition s'impose un jour à lui : la hantise du lavement anal, enema, souillure de la jouissance pénétrante de l'Autre, lui arrachant à chaque fois cette compulsion à crier ce signifiant enema, pourrait paradoxalement constituer un recours contre cette jouissance même. En effet, un lavement enema, ayant qualité d'exception, pourrait "faire merveille" dans la mesure où il arracherait des poumons du schizo un cri prenant lui aussi valeur d'exception puisque le signifiant "enema" ainsi prononcé retournerait le pouvoir maléfique du Nebenmensch à l'endroit du corps morcelé pour atteindre le coeur même de das Ding et disposer de la maîtrise de la pulsion de mort. Alors, le corps s'immobilisant et se rassemblant autour du cri sépulcral du lieu de la Chose, la "sale planète de souffrance et d'injustice, la Terre" deviendrait à son tour l'objet d'un lavage de jouissance radical qui se substituerait aux lavements de l'anus morcelé auparavant par le Nebenmensch. Ce lavage de la Jouissance infinie et infernale caractérisant la condition du schizo, de l'humanité et des univers, dévoile une Éthique du sujet. Le rapport de ce sujet à la jouissance est confondu avec celui de "l'histoire infinie" des univers, du big-bang "se répétant chaque plusieurs méga-éons", au travers d'une expansion cosmique, se "renversant pour faire tomber toute cette matière galactique et intergalactique vers un point central pour former une autre boule supercompacte (trou noir initial) - de magma merdique - qui en atteignant une densité maxima et critique réexploserait, donc un autre big bang, et cette alternance ad infinitum et infiniment ad nauseam". {Ma mère, p. 17). L'alternance des retournements des univers est la réplique de celle existant entre le sujet et l'Autre. Elle reste prise dans un processus défensif reporté à l'infini, régissant des relations de contenant à contenu, impliquant particulièrement le tractus digestif, sans jamais ouvrir à des rapports de surfaces toriques. Même la mort de la mère "toute", énigme allitérative surgie d'un Réel trompeur, n'a pu délivrer le schizo' de cette jouissance intolérable. 14 Les retournements auto-érotiques et l'effet de bord de la lettre, cet atome du signifiant moléculaire, maternel, désintégré constituent des recours insuffisants et nécessitent leur constante répétition. Le lavage de la Planète Terre est la solution radicale souhaitée. Un Dieu d'exception - non pas celui du monothéisme de la religion dénoncé ironiquement par Wolfson, mais la Bombe, la collection de toutes les bombes thermo nucléaires - est appelé alors comme agent de ce lavage apportant la stérilisation radioactive de la jouissance de "la méchante matière malade" (Le Schizo, p. 251), procurant "la seule paix véritable... du cimetière... planétaire" (Ma mère, p. 200) à défaut de la paix du soir. Puisque la vie n'a pas pu apporter "le plus grand bonheur qui puisse échoir à un homme, celui de ne pas être né" (Ma mère, p. 53 et p. 110), puisqu'elle ne lui a pas offert d'être exclu du Réel de son origine, au moment de sa naissance, du fait de sa position assignée à l'endroit du langage, de la lettre et de l'Inconscient par l'Autre qui ne l'a pas désiré (Réponse de Lacan à Marcel Ritter du 26 janvier 1975), autrement dit d'être lui-même sujet mortel et désirant, seule lui reste l'issue de la pure destruction de la pulsion de mort. Pour cela, il lui faut envisager "une euthanasie planétaire complète et définitive", "un suicide collectif, un retour rédempteur de toute l'humanité au rien, du moins à cette disparition de la douleur permanente et de sa conscience que la pulvérisation radioactive des corps et du langage réduits en particules élémentaires est censée apporter, venant signer d'un amen - dernier retournement explosif d'enema - la fin d'une Apocalypse, retrouvant ainsi la prédiction de l'Apocalypse de Jean (XXI, 4) : ..."et la mort ne sera plus, et il n'y aura plus ni deuil, ni cri, ni douleur, car les premières choses ont disparu..." (Ma mère, p.200). Bernard MARY Juillet 2000 L'objet véritable. Un signifiant nouveau. Le signifiant nouveau. J'ai fait trois parties : — premièrement : textes de S. Faladé et de Jacques Lacan qui m'ont interpellée. — deuxième partie : les réflexions qui me sont venues à leur lecture. — troisième partie : l'argumentation qui peut les structurer. — quatrième partie : une conclusion. Lacan écrit dans « Subversion du sujet » : « interroger l'inconscient, nous le faisons jusqu'à ce qu'il donne une réponse qui ne soit pas de l'ordre du ravissement ou de la mise au soi, mais plutôt qu'ils disent pourquoi ..., ça veut dire quoi ça ? nous dit Solange Faladé car, « ...si nous conduisons le sujet quelque part, c'est à un déchirement qui suppose déjà dans l'inconscient cette sorte de logique où se reconnaît par exemple une voix interrogative, voire le chemin d'une argumentation ». Alors, voici les lextes qui m'cnt interpellée. I L'objet véritable Je n'ai trouvé qu'un texte de Solange Faladé là dessus, et, ça se passait à Cholet en 1998, et j'avais posé la question : l'objet véritable ? Mais nous n'en avons jamais entendu parler, du moins, c'était ça pour moi. Voilà le texte : « l'objet véritable c'est ce reste irréductible nous dit Lacan, ce qui va choir, ce qui va rester lorsque il y a la division du sujet, lorsque le signifiant au lieu de l'Autre fait que du sujet, du sujet barré émerge, il y aura un reste, et c'est ça cet objet, ce véritable objet, cet objet irréductible. C'est cet objet qui accompagne le désir de l'analyste, cet objet est apuré et pour pouvoir être avec ce désir de l'analyste, ça veut forcément dire, qu'il y a du psychanalyste. Si on est psychanalyste dans la psychanalyse, on ne peut pas y être comme sujet. On ne peut y être qu'avec ce désir d'analyste, avec cet objet qui est le véritable objet et qui n'est pas du tout objet cause du désir. À ce moment-là on y est avec son « je ne pense pas » et, on peut permettre à son analysant de faire le parcours qui est le sien sans penser que telle ou telle autre chose pourrait être son bien ». Un signifiant nouveau. Un signifiant nouveau. Cholet 1998. Faladé « L'analyste souvent est dans la surprise, et la surprise c'est quand même à la marque de l'inconscient. L'interprétation c'est quand même la chose essentielle. C'est qu'un signifiant nouveau, un sens nouveau qui court dans le discours si je puis dire de l'analysant puisse se faire entendre. Dans le séminaire l'Insu que sait de l'une bévue s'aile à mourre, le 17 mai 1977, voilà ce qui écrit Lacan, ou du moins ce qu'il dit, parce que je crois que le séminaire n'est pas publié. Lacan dit : « ce que j'énonce en tout cas c'est que l'invention d'un signifiant est quelque chose de différent de la mémoire. Ce n'est pas que l'enfant invente ; ce signifiant, il le reçoit, et c'est même ça qui vaudrait qu'on en fasse plus. Pourquoi est-ce qu'on n'inventerait pas un signifiant nouveau ? Nos signifiants sont toujours reçus. Un signifiant par exemple qui n'aurait, comme le Réel, aucune espèce de sens..., un effet de sidération... ce n'est pas qu'on n'essaye pas. C'est même en ça que consiste le mot d'esprit ; ça consiste à se servir d'un mot pour un autre usage que celui pour lequel il est fait. Dans le cas de famillionnaire, on le chiffonne un peu, ce mot ; mais c'est bien dans son chiffonnage que réside son effet opératoire. Et toujours dans le même séminaire : un signifiant nouveau, celui qui n'aurait aucune espèce de sens, ça serait peut-être ça qui nous ouvrirait, ce que mes pas patauds appellent le Réel. Dans le séminaire 91-92, le mardi 22 octobre 91, voilà ce que nous dit Solange Faladé : « le signifiant nouveau : c'est ce que le sujet invente au cours de son travail analytique et qui a à voir avec la Jouissance. Le signifiant de la Jouissance qui est le phallus O, Lacan en fait quelque chose de l'ordre du petit (a), c'est ceci qui va cadrer le savoir. Le signifiant nouveau c'est ce qui va se conjoindre avec le % , réalisant le fantasme, ^ 0 a, qui est cette fenêtre sur le Réel, qui fait que le sujet pourra savoir quelque chose sur ses signifiants du Réel.. En partant de l'Uverdrângung, de ce refoulé primordial qui concerne la Jouissance, Lacan le joint d'abord au phallus et à la fonction signifiante. La question de la Jouissance se posera ensuite. À la place de ce refoulé primordial, il mettra le signifiant nouveau qui est de l'ordre de l'objet (a). Pour écrire le signifiant de la Jouissance se sera le grand phi O, mais pour ce qui s'ordonne dans le cadre du savoir, il nous dit, que c'est de l'ordre de l'objet (a). Cette division du sujet, c'est un nœud et il tourne autour jusqu'à ce qu'il mette en place son nœud boroméen. Jusqu'à là cette question de la Jouissance, de cette Befriedigung, dont parle Freud, n'a pas été suffisamment prise en compte dans la communauté analytique ». II Réflexions: Alors ça, ce sont les textes que j'ai recueillis et qui m'ont inspiré des réflexions un peu décousues, mais comme elles me sont venues au fil des jours. 1 ) sur l'objet véritable : — il a une place privilégiée -- reste de la division du sujet — il est tout au début. -- c'est lui que nous retrouvons dans le sillage du sujet, S barré, ^ a, avec un petit a, Solange Faladé nous l'écrivait souvent comme ça — il est tout à la fin du parcours analytique - apuré - les demandes n'étant plus phalliques, ce qui explique qu'il n'est plus objet cause du désir. — Cet objet (a) dont Lacan dans le séminaire XI, page 220, nous dit :« Comprenez que l'objet du désir, c'est la cause du désir, et c'est objet cause du désir, c'est l'objet de la pulsion ». Au point où, dans le parcours analytique, sont épuisés tous les signifiants S u de la batterie signifiante, signifiants dont le nombre est fini, l'analysant retrouve ce premier signifiant qui a causé son émergence alors il y a disjonction du poinçon du fantasme ^ 0 a. Le fantasme est traversé, alors l'analysant sait de quel (a) il est le sujet. Ce (a) c'est l'objet véritable, c'est l'être du sujet. M Je le dis comme ça, mais je vais le démontrer par le suite. 2) Un signifiant nouveau Le signifiant nouveau. L'interprétation : — soit la coupure de la séance faite à un moment fécond. ' — soit la parole renvoyée par l'analyste qui fera équivoque. Un signifiant nouveau apparaît, mais ce n'est pas un nouveau signifiant. C'est bien ce que nous dit Lacan le 17 mai 1977 : - « ce n'est pas que l'enfant invente un nouveau signifiant, il le reçoit. Nos signifiants sont toujours reçus (batterie signifiante. Nombre fini de signifiants). - Un signifiant, qui n'aurait comme le Réel, aucune espèce de sens, qui produirait un effet de sidération. » H cite le mot d'esprit que nous connaissons bien « famillionnaire» ? C'est de son chiffonnage que réside son effet opératoire. Alors : un signifiant nouveau, des signifiants nouveaux et toujours à partir de la batterie signifiante, mais avec je dirais... « un accommodement ». Métaphore, métonymie, déplacement, condensation, selon les lois du signifiant. Alors le signifiant nouveau ? Un de ces signifiants aurait-il une place particulière dans le parcours du sujet ? 1er cri : Signifiant ~ Besoin. Demande / Désir. Division du sujet. Le signifiant nouveau a à voir avec la Jouissance Lacan écrit dans Radiophonie p 72 : - « Faire passer la Jouissance à l'inconscient, c'est-à-dire à la comptabilité, c'est en effet un sacré déplacement ». - Et puis ce signifiant nouveau devient le petit a du fantasme pour cadrer le savoir (S2) et permettre de savoir quelque chose sur ces signifiants du Réel. D% 5 - Fantasme > fantasme fondamental : avec lui se met en place le refoulement originaire : ce deuxième temps ne pouvant pas se dire : « je suis battue » —battue parce qu'aimée. « L'insu de l'inconscient : c'est l'amour ». Le masochisme primordial : le trait de perversion qui, nous l'avons entendu cette année, a à voir avec le trait unaire . , et avec cette marque des coups la comptabilité dont parle Lacan — et le sujet qui se fait objet chu-- objet de déchet, mais objet du désir pour /et du père a -. Le signifiant nouveau est de l'ordre du a. Cette division du sujet c'est le nœud. Essayons de voir comment l'aborder et structurer toutes ces pistes. III A r g u m e n t a t i o n . C'est dans un bain de langage que choit le petit d'homme : produit et reste de la Jouissance des parents. Il n'a pas encore la parole, mais c'est un vivant, qui réagit à ce qui l'entoure et sur lequel l'adulte - la mère - va imprimer sa marque : le seing : matrice de l'Idéal du moi. Cet infans est dans le champ du Réel, où il baigne dans la Jouissance Pour Lacan le Réel était sa préoccupation, et il s'est intéressé à la Science du Réel, c'est-à-dire à la logique. Ce petit d'homme, « il était parlé de lui » avant qu'il ne soit. C'était ce Discours Commun. Si, Si, Si. Discours propre à chaque individu et qui va au lieu de l'Autre former la batterie signifiante. Le trésor des signifiants. Lacan écrit dans « Position de l'Inconscient » p 840, « le signifiant se produisant au Heu de l'Autre, non encore repéré, a fait surgir le sujet de l'être qui n'a pas encore la parole (infans), mais c'est au prix de le figer ». C'est ce que nous formulons, un signifiant décomplète l'Autre et vient inscrire le sujet Si S Je continue le texte de Lacan : « le sujet rencontre le désir sans même pouvoir le nommer et dont il ne connaît pas encore l'objet ». C'est dans ce temps de la rencontre du désir que S2se met en place. S2 est le signifiant nécessaire pour que Si puisse représenter le sujet : pour prendre sens le sujet et fait appel à S2. Ce S2a une grande complexité : diachronie, synchronie. Ce que je vais développer est, en partie, extrait d'un séminaire de Solange Faladé de l'année 88 - 89. Il s'agit plus précisément du 10 janvier 89. À cause du Réel et de son importance comme Science, Lacan nous permet de remonter... à l'origine. Étudions le premier mythe de Freud, celui du Père de la Horde primitive ; ce temps de l'identification réelle. Ce père pouvait jouir de toutes les femmes et ses fils l'aimaient, mais par ce qu'il jouissait de toutes les femmes, ses fils décident de le tuer. Ce Père de la Horde primitive, Lacan en fait le Su le signifiant maître, celui qui représente le sujet pour un autre signifiant. Ce père dit non à la fonction phallique et échappe à la castration 3x O x : il en existe un. Ce x-là est un x qui est au lieu de l'Autre, ce x d'exception qui fait que le sujet surgit des signifiants qui le recouvrent et que du sujet peut advenir. (Formules de la sexuation). La Bejahung c'est au lieu de l'Autre « le ça parle de lui » qui va permettre qu'il y ait du sujet barré. Alors, reprenons le mythe, les fils décident de le tuer et de prendre une forme pour le représenter. Une forme identifiée au père : c'est le « Totem ». À partir de ce moment les fils deviennent sujets, ils acceptent la loi du père, vont chercher femmes ailleurs, foraient une société avec un lien nouveau et produisent des objets de Jouissance qu'ils offrent au père, au cours du repas totémique. Au père qui ne doit pas savoir qu'il est mort, Freud dira que c'est le premier mensonge. - Le Totem c'est le S2, c'est le Vorstellungs repràsentanz - le représentant de la représentation, et Freud l'apporte au cœur du refoulement originaire. Ça veut dire quoi ? Ce refoulement originaire se met en place au cours du fantasme fondamental. «On bat un enfant ». Le « je suis battu » ne peut pas se dire. Le garçon tout comme la fille prennent le père comme objet d'amour et de désir, mais nous sommes au temps de l'Œdipe cela ne peut être et cela va être refoulé (dans la névrose ). Tout mon exposé ne vise que la névrose. Pour que le S2 joue son rôle, ce qui est représenté doit être unterdruckt, renvoyé dans les dessous : refoulé, c'est par ce mouvement que tous les autres refoulements se feront. - Le S2 est à l'origine de l'aphanisis ou du fading du sujet, le sujet ne peut s'en libérer que si il y a ce refoulement. S2,c'est aussi l'être de l'organisme. Lacan écrit dans « Position de l'Inconscient » page 849 : « l'important est de saisir comment l'organisme vient à se prendre dans la dialectique du sujet. Cet organe de l'incorporel dans l'être sexué, c'est cela de l'organisme que le sujet vient à placer au temps où s'opère sa séparation. C'est par lui que de sa mort, réellement, il peut faire l'objet du désir de l'Autre. Moyennant quoi viendront à cette place l'objet qu'il perd par nature, l'excrément ou encore les supports qu'il trouve au désir de l'Autre : son regard, sa voix. C'est à tourner ces objets pour en eux reprendre, en lui restaurer sa perte originelle, que s'emploie cette activité qu'en lui, nous dénommons : pulsions. Quand S2 disparaît, chute, il y a une torsion au point où s'arrête la signifiance le signifiant qui s'en libère c'est le trait unaire Si qui va venir renforcer la barre première - nous en reparlerons plus tard et là va choir ce qui est hors sens, mais qui a trait à l'être de l'organisme, c'est l'objet a. Cette torsion est essentielle à intégrer la phase de sortie du transfert : c'est-àdire la chute du sujet supposé savoir. Si —> S2 1° temps aliénation S! 2° temps séparation si S(a) Division du sujet Si apPeiéà _Sj_ - S2 c'est le S( & ), le signifiant qui ne peut se signifier lui-même, mais c'est le signifiant qui va permettre à tous les signifiants de prendre sens. Or, la batterie signifiante étant complète, ce signifiant ne peut être qu'un trait qui se trace de son cercle sans pouvoir y être compté. Symbolisable par l'inhérence d'un -1 à l'ensemble des signifiants. S2 a à voir avec le phallus, (p, signifiant de la Jouissance. Dans cet espace S1-S2 la question du désir se pose, nous avons vu que le refoulement originaire se met en place. Dans « la Signification du Phallus » Lacan écrit : « ce qui se trouve aliéné dans les besoins constituent une Uverdrangung de ne pouvoir par hypothèse s'articuler dans la Demande, mais qui apparaît dans un rejeton qui est ce qui se présente chez l'homme comme le désir », et le véritable désir est incestueux. Je rappelle que nous sommes dans la névrose. La mère fait entendre à son enfant qu'elle manque : elle n'a pas de pénis, l'enfant veut combler ce manque, il se veut désir du désir de sa mère - et il va s'identifier au phallus imaginaire -cp-, c'est un passage obligé, structural, mais la mère, par son attitude, fait aussi comprendre à son enfant que son désir est ailleurs, pour ce père qui peut la combler en lui donnant un enfant. Ce père qui va être dévoilé, nommé. C'est parce que la mère manifeste désir et amour pour le père que l'enfant va lui aussi se tourner vers ce père et éprouver pour lui désir et amour. Va se mettre en place la métaphore du Nom du Père, au désir pour la mère se substitue ce désir pour le père. Le fantasme fondamental se met en place et avec lui amour et désir pour le père, le sujet ne va pouvoir se libérer de cet amour que par le refoulement, c'est le refoulement originaire. C'est ce refoulement originaire qui va permettre le lien entre la première et la deuxième identification. La première identification est du côté du Réel, je rappelle, les fils décident de tuer le père, le Totem se met en place, c'est le Vorstellungs repràsentanz. Dans ce mouvement qui permet que la Vorstellungs repràsentanz soit refoulé alors se met en place le champ de la symbolisation. Le père symbolique : c'est le père mort. Si, si S2 joue son rôle, ce qui a été prélevé sur le père réel : dans le registre du Réel va être symbolisé et devenir le trait unaire. Ce trait qui vient secondairement marquer le sujet : un trait qui se glisse dans la première encoche. Cette refente du sujet qui fait d'un sujet barré un sujet divisé, parce que, dans le même mouvement de la séparation, choit cette partie hors sens, le petit a, nous allons en reparler. Parce que le non du père a été « ouï » là où il pensait retrouver son objet, l'enfant ne trouve plus qu'une place vide : la Chose. La jouissance où il baignait étant dans le Réel, n'est plus. La jouissance est négativée, mais il reste la Chose. Le sujet se détournant de la Jouissance de la Chose, va aller vers la Jouissance de l'Autre - au cours de la mise en place de l'Œdipe. Car le sujet est pris dans la jouissance, même s'il n'en a que des restes. C'est parce qu'il y a le désir que le fantasme se met en place : ^ 0 a. Sujet : désir de petit a. Dans le fantasme fondamental - au deuxième temps - celui qui ne peut pas se dire, le sujet est là dans une position masochiste. C'est, nous l'avons vu cette année, la mise en place du masochisme primordial. Ce que le sujet désire, c'est d'obtenir cette jouissance, c'est-àdire être aimé du père, devenir l'objet de son désir et pour le devenir, qu'il soit garçon ou fille, dans un premier temps il se fait objet chû, objet de déchet, objet qui est là pour la Jouissance U 9 de l'Autre, mais parce qu'il veut être aimé il sera objet cause de désir — et cet Autre, dans le fantasme du névrosé, va venir à la place du sujet. Hystérique AO a__ Obsessionnel ^ 0 cp(a, a', a"...) -cp Ce fantasme du névrosé est inconscient, l'enfant veut être aimé du père et dans son fantasme, il accomplit cet amour, et ce qui est d'une union avec le père mais c'est refoulé. Je reviens sur cet objet chû. Le sujet se fait objet chû. Dans « La Logique du Fantasme », 10 mai 76, Lacan écrit : « quand la dimension du masochisme est définie, précisément sans doute par le fait que le sujet assume une position d'objet, au sens le plus accentué que nous donnons au mot d'objet, pour le déiïnir comme cet effet de chute et de déchet, de reste de l'avènement subjectif». Cet objet irréductible c'est ce sujet tout entier. Ça m'a renvoyé à « la jeune fille homosexuelle », qui chute à la vue de son père, qui se met au monde en quelque sorte. C'est là, dans ce sujet chû, que je mettrais cet objet véritable — qui a à voir avec la version vers le père — qui n'est pas à confondre avec les quatre effaçons de la pulsion. Lacan en fait le a du fantasme. ^ 0 a sujet désir de a. Père Version. À la fin de l'analyse, le désir ne peut plus être incestueux, car, après l'Œdipe, c'est l'entrée dans le complexe de castration et la castration est ce qui règle le désir. Le désir est apuré parce que les demandes ne sont plus phalliques. A la fin de l'analyse, quand le sujet aura épuisé tous les Si - restera le premier signifiant maître -. Le fantasme sera traversé, le poinçon va se disjoindre. Alors le sujet saura de quel a_il est le sujet - ce a_qui est son être, qui est cet objet véritable. H me semble que Lacan parlait alors du signifiant m'être, qui ne s'écrivait plus maître, mais m'être, parce que, nous dit Lacan, la jouissance est aussi à prendre en compte ~ et non pas uniquement le signifiant, l'objet a_aura une fonction signifiante. Mais alors ce signifiant nouveau qui est de l'ordre de l'objet a — du fait qu'il est au cœur du refoulement originaire qui, lui, se met en place dans le deuxième temps du fantasme fondamental — ce signifiant nouveau, de l'ordre de l'objet a, a à voir avec l'objet véritable. IV Conclusion. Voici quelques réflexions qui me sont venues après les vacances. ït 10 Pourquoi dans la clinique, le moment où l'analysant décide de la mort du père, est-il si important ? C'est vraiment un tournant. Les paroles des analysants en témoignent : « je ne sais pas pourquoi, mais autrefois je n'aurais pas supporté une chose semblable, maintenant cela me laisse indifférent». « D s'est passé quelque chose de très important, je ne sais pas quoi... j'ai beaucoup parlé de mon père et de m'en débarrasser... de le tuer, mais je l'aime pourtant. Je sais que maintenant je ne peux plus retourner en arrière, je ne peux qu'avancer, avant je comptais sur vous, je sais maintenant que c'est sur moi que je dois compter... etc. etc.». Quand un névrosé vient en analyse, premièrement, il est dans le langage, deuxièmement il a vécu l'Œdipe plus ou moins bien. Il va reconstruire ce qui s'est passé pour lui dans son existence et cela pour un autre, l'analyste. C'est comme si c'était un voyage « en reculons ». Il s'agit - pour le sujet d'émerger de tous les signifiants qui le recouvrent, jusqu'au 1er signifiant: le signifiant maître. Ce premier cri signifiant est à la jonction de deux temps; le Réel et le Symbolique. Ce premier temps Réel c'est celui du Père de la Horde, comme je viens de le développer ci-dessus. Durant ce temps où le sujet est infans, il se passe des choses très importantes. Solange Faladé nous dit « pendant tout ce temps, à ce moment du Réel, l'enfant sent l'adulte ou il ne le sent pas et cela aura une répercussion lors de la rencontre avec le symbolique ». Ce Père de la Horde et un père non castré - jouisseur, mais aimé. C'est lui que l'analysant veut tuer. L'hystérique pense que s'il a joui de toutes les femmes, il a joui d'elle. Donc il faut qu'il soit tué. L'obsessionnel ne sait plus si c'est lui qui l'a tué, ou si il est mort de sa « belle mort ». Tuer le Père de la Horde, c'est mettre en place le père symbolique. Le père symbolique, c'est le père mort. C'est le père de l'Œdipe. Le meurtre du père primitif inscrit le zéro :0. Alors peut s'inscrire le 1 qui est le successeur. Pour que puisse s'inscrire le 0. 1. 2. 3 comme dans la névrose, il faut qu'il y ait une perte, que le 0 puisse subir une perte, pour que le 1 puisse être nommé, perte équivalente à la castration. Cela si le S2joue son rôle. Si S ( ^ ) peut se mettre en place. 6b 11 Alors le Nom du Père peut advenir. C'est la névrose: 0. 1.2. 3. Si cela ne peut être alors on aura : 0. 1. 1. 1. C'est la psychose. Je vous renvoie au séminaire de Solange Faladé sur le symptôme du 14 novembre 89. *§* Discussion. Jacqueline Darbord : Bernard, et je vous entends pas... Bernard Mary : il me semblait qu'à propos de la question du statut du réel, en référence à ce que Faladé avait apporté à Cholet... il me semblait qu'il y avait à différencier ce qui en était du réel concernant... pris par la question de la pulsion, pris dans la question des objets cause de désir, pris dans les demandes phalliques, c'est-à-dire ce dont on est épuré du fait de la cure... et puis cet autre réel qui est celui concerné par le refoulement originaire, et je crois que c'est ce réel-là, cette confrontation à ce réel-là, qui fondait cette notion d'« objet véritable », qui est cette position particulière de l'analyse à tel moment où il a vécu cette expérience de cette castration due au refoulement originaire. C'est-à-dire au delà du déshabillage des signifiants en rapport aux objets cause de désir. Voilà. Cette différenciation tels que semble avoir... besoin ...du fait que c'est présent dans ce que vous essayez de distinguer.... Lacan travaille ce Réel, c'est (changement de cassette) «Unerkannt » je pense que vous avez parlé tout à l'heure on est confronté à la perte, à cette perte qui concerne tout sujet au moment de son avènement à l'endroit du refoulement originaire, c'est-à-dire ce qui constitue l'ombilic du réel et du symbolique, et on pourrait prendre en compte un autre objet qui n'est pas cause de désir, mais qui a une fonction tout à fait essentielle, c'est celle du placenta et de la coupure de l'ombilic, puisque c'est à cela que Lacan fait référence pour reprendre le statut de l'ombilic du rêve chez Freud et de son articulation au refoulement originaire. Pour moi, j'étais sensible à cet embarras... qui est en même temps à différencier ces définitions du réel ou ce qui est à prendre en compte dans ce les visées de la fin de la psychanalyse... (je passe et reprend la suite de ce ax-'iadit Bernard Mary). 14 Actualité de la question des psychothérapies, vers un statut de psychothérapeute? Incidences éventuelles pour les psychanalystes1. R. SAMACHER La proposition d'un statut de psychothérapeute, faite par différents organismes regroupant des psychothérapeutes, relance la question de la psychothérapie d'obédience psychanalytique ou non, assurée par des non diplômés. Récemment, en mars 20002, une projet de loi proposé par le député Accoyer a été discuté à l'Assemblée Nationale. Cette loi aurait pour ambition de défendre les véritables psychothérapeutes médecins et psychologues psychothérapeutes contre l'exercice illégal de la psychothérapie pratiquée par des non diplômés (Note 1). Mais qu'appelle-t-on psychothérapie ? « La psychothérapie est une méthode de traitement des maladies psychiques utilisant comme moyen thérapeutique la relation entre le médecin et le malade sous la forme du rapport ou d'un transfert. »"' Historiquement les psychothérapies sont issues à la fois de l'ancien traitement moral, proposé par Pinel puis Esquirol et d'autre part du traitement magnétique mis au point par Mesmer, Puységur au XVIIIe siècle. Jacqueline Carroy attribue à Hawk Tuck, en 1872, le terme de «psycho-thérapeutique».4 Henri Bernheim, en France, utilise pour la première fois ce terme en 1891, dans son traité Hypnotisme, suggestion, psychothérapie . La notion de psychothérapie recouvre des pratiques très diverses depuis le magnétisme en passant par l'hypnose, la suggestion, la catharsis. La psychothérapie psychanalytique en tant que technique spécifique à la psychanalyse ne peut être exercée que par les psychanalystes. On ne peut pas mettre toutes les psychothérapies sur le même plan. Les présupposés épistémologiques, conceptuels, idéologiques ne sont pas les mêmes. Pour Freud l'acte psychothérapique a un but assigné : « Le médecin doit... se contenter de redonner au patient certaines possibilités de travailler et de jouir de la vie... w3, le dévoilement de la signification du symptôme permettant une libération libidinale. Freud renonce à la faradisation, à l'hypnose, à l'imposition des mains, à la suggestion. Qu'en est-il des psychothérapies non psychanalytiques ? Actuellement, des regroupements de psychothérapeutes de formations diverses dans le cadre d'un syndicat, le syndicat de la psychothérapie, ont demandé la reconnaissance d'un statut professionnel de psychothérapeute. Il s'agit non seulement de « self-made men » ou encore de psychothérapeutes formés dans des écoles de psychothérapie s'inspirant souvent de méthodes et de théories hétérogènes et Note 1 Proposition de loi, l'Article L.360-1 : « L'usage du titre de psychothérapeute est strictement réservé d'une part aux titulaires du diplôme de docteur en médecine qualifié en psychiatrie et d'autre part aux titulaires d'un diplôme de troisième cycle en psychologie. » 1 Intervention aux Journées de l'Ecole Freudienne à Vaucresson, le 2 juillet 2000. « Le titre de psychothérapeute, une proposition de loi », dossier dans Le journal des Psychologues ,n° 175mars 2000 3 Roudinesco (E). et Pion (M.) -(1997)- Dictionnaire de la psychanalyse, Paris, Fayard, p.851 4 Carroy (J.)- (2000)- « L'invention du mot de psychothérapie et ses enjeux », dans Psychologie Clinique n°9, Paris, L'Harmattan p. 11. 5 Freud (S.)- (1912)- « Conseils donnés aux médecins sur le traitement analytique », dans La technique psychanalytique, Paris, PUF, 1953. 2 15 ésotériques parfois dangereuses, mais aussi de médecins ou de psychologues qui utilisent très souvent la suggestion. Nous retrouvons certaines de ces techniques utilisées par les sectes dénommées par certains « gourouthérapie »' . Ces pratiques ont fait l'objet d'une étude par une commission parlementaire aboutissant à leur condamnation. Nous pouvons en déduire que pour prévenir de telles exactions et afin de préserver le public, il convient de légiférer (Note l). Une loi réglementant la profession de psychothérapeute permettrait de proposer la garantie qu'apporte un diplôme assorti du minimum de professionnalisme que donne une formation clinique de base, (« seraient autorisés à assurer les psychothérapies, les médecins titulaires d'une spécialisation en psychiatrie ou encore des psychologues qui ont un D.E.S.S. en psychologie clinique et psychopathologie, leur permettant d'assurer la psychothérapie ». Le législateur ne prévoit pas la moindre discrimination entre les psychothérapies employant la suggestion et les psychothérapies psychanalytiques, elles sont toutes équivalentes pourvu que le professionnel ait obtenu l'un des diplômes autorisés par la loi. La seule exigence formulée par le législateur serait que celui qui se destine à cette profession se forme non seulement pendant le cursus mais aussi après l'obtention du diplôme. Et si ces formations calquent le modèle psychanalytique, le candidat est censé passer par un temps d'implication personnelle, il continue à se former dans le cadre de séminaires et il accepte les contrôles nécessaires pour l'élaboration de sa pratique. Il s'agit alors de concilier des logiques hétérogènes maintenant la confusion entre ces différentes pratiques, elles donnent le sentiment qu'on peut passer d'un type de psychothérapie à l'autre, les rendant ainsi équivalentes ! Ceci répond aux vœux du syndicat regroupant les psychothérapeutes sans statut et de formations diverses. Il ne faut pas perdre de vue que la question de la préservation d'un domaine professionnel pose la question des théories et des idéologies sous-jacentes. Les psychologues ne doivent pas oublier que les médecins ont mis de nombreuses années avant de tolérer que les psychologues cliniciens puissent exercer une fonction psychothérapeutique. Des questions économiques entrent en ligne de compte pour limiter le nombre de personnes susceptibles d'avoir accès à cette fonction (les médecins psychiatres ainsi que les psychologues considèrent que la psychothérapie fait partie de leurs fonctions). Les psychothérapies ont dans l'esprit du public même statut, elles sont peu différenciées et la presse et les divers médias participent de cette confusion ! Peut-on différencier les psychothérapies ? Pour nous, ces psychothérapies ne sont pas équivalentes même si parfois des indications spécifiques sont proposées. Les psychothérapies par suggestion : les psychothérapies cognitivo-comportementales, transactionnelles, systémiques etc..font, par exemple, partie de ces psychothérapies Elles privilégient le niveau conscient et visent à débarrasser le sujet de parasites provoqués par des productions subconscientes non contrôlées, cette méthode simple et même simpliste consiste à déconditionner et reconditionner le sujet, elle est censée le débarrasser des perturbations qui le gênent, elles sont du même ordre qu'une intervention chirurgicale qui viserait à supprimer un abcès chez le malade. Dans la mesure où elles prennent appui sur des procédures expérimentales, ces psychothérapies prêtent à évaluation et donnent l'impression que l'on peut mesurer le nombre de séances nécessaires pour éradiquer telle phobie, telle obsession ou telle habitude gênante...Elles donnent en effet l'illusion de l'objectivité car elles permettent 6 « Le titre de psychothérapeute, une proposition de loi », dossier dans Le journal des Psychologues ,n° 175mars 2000 Note 1 Proposition de loi, l'Article L.360-1 : «L'usage du titre de psychothérapeute est strictement réservé d'une part aux titulaires du diplôme de docteur en médecine qualifié en psychiatrie et d'autre part aux titulaires d'un diplôme de troisième cycle en psychologie. » 16 des résultats chiffrés mais elles ne savent pas ce qu'elles mesurent. Ce qui permet tous les déplacements possibles et maintient l'effet de suggestion. Pourquoi ne pas recommencer avec une autre manifestation symptomatique ? Et la psychothérapie psychanalytique ? La psychothérapie psychanalytique n'utilise pas la suggestion, elle a ses propres procédures élaborées peu à peu par S. Freud et dont il rend compte dans des écrits tels que ceux rassemblés dans La technique psychanalytique '. Depuis Freud , divers courants se sont développés, ils se réfèrent à l'enseignement de Freud, ils maintiennent l'orthodoxie freudienne ou ils s'inscrivent dans la mouvance post-freudienne, lacanienne etc. Néanmoins nous affirmerons après Freud8, que la principale question qui traverse le courant psychanalytique et qui reste une butée, est celle du roc de la castration. En effet, une conception de la psychothérapie psychanalytique consisterait à considérer que les psychothérapies sont des thérapies de l'image de soi, fondées sur le stade du miroir, elles viseraient à restituer au Moi sa fonction de synthèse et de contrôle sous le regard du maître qui se situe comme modèle. Ces thérapies supposent l'identification au maître qui donne à la psychothérapie, une orientation d'assujettissement à l'Autre. L'autre conception de 4a psychothérapie psychanalytique dans son rapport à la castration ne doit pas différer de la psychanalyse. La psychothérapie analytique et la psychanalyse ne peuvent se dissocier. Il faut alors être psychanalyste et pratiquer la psychanalyse pour assurer des psychothérapies psychanalytiques. Dans ce domaine délicat, les questions d'ordre déontologique et éthique sont, bien entendu, centrales. La question de la psychanalyse pratiquée par les laïcs : Lorsque Freud défend Reik en 1926 , il prend position et considère que c'est du fait d'une analyse personnelle qui se révèle didactique, qu'une personne va pouvoir devenir psychanalyste et seule l'institution analytique qu'il a mis en place et qui devient 1' I.P.A. (International Psychoanalytic Association) pourra juger de la qualité d'une formation et accorder une garantie d'orthodoxie freudienne. De nos jours, à la suite des démêlés de J. Lacan avec l'I.P.A., seules la S.P.P. (Société Psychanalytique de Paris) et Î'A.P.F. (Association Psychanalytique de France) ont maintenu des liens avec l'I.P.A., les groupes lacaniens, à la suite de la dissolution de V Ecole Freudienne de Paris en 1980, ont mis en place leur propre organisation, elles appliquent en partie ou en totalité les procédures proposées par Jacques Lacan (travail en cartel, et en particulier la passe). Toutes ces associations et regroupements acceptent en leur sein un nombre de plus en plus important de non médecins. Si au début de sa carrière de psychanalyste, Freud s'adresse aux médecins, très vite la pratique de la cure et la formation d'élèves autres que médecins, lui font apparaître que l'art analytique ne requiert pas forcément une formation médicale. Rapidement, la psychanalyse s'impose comme une discipline indépendante de la médecine, de tout ce qu'on pourrait appeler des «cures d'âme», c'est-à-dire toutes les formes de confession thérapeutique. Par conséquent pour Freud, la psychanalyse doit construire ses propres critères, en particulier ses propres critères cliniques, ses propres critères de formation professionnelle sans s'inféoder à aucune autre discipline. 7 8 Freud (S.)- (1912)- La technique psychanalytique, Paris, PUF. 1967. Freuà.S.-(1931)L'analysefinieet l'analyse infinie. Document de travail. Traduction M.L.Lauth et B.Simonnet Paris, Ecole Freudienne, 1982. 17 La démarche psychanalytique se dissocie de la démarche médicale, elle n'accorde pas le même sens au symptôme, elle prend en compte le sujet souffrant dans les paroles qu'il met sur ses maux et ne s'attache pas à soigner un organe malade. De ce fait, elle n'adopte pas la même démarche que celle pratiquée par la médecine même si, à ses débuts, la réflexion de Freud a pris appui sur des modèles neurologiques. Elle s'en est détachée et ne peut en être une spécialité. De son point de vue, une discipline qui a pris appui sur V art médical et sur la science telle que la psychanalyse, ne peut progresser qu'en refusant tout lien de subordination par rapport à ces disciplines, elle cherche sa propre voie. Cela ne veut pas dire qu'elle ne doive pas faire appel aux disciplines qui lui apportent un éclairage utile. Freud au fur et à mesure de l'élaboration de son œuvre, a fait appel à l'anthropologie, à la sociologie, à l'étude des religions, des mythes etc... Il a fait en sorte que la psychanalyse fraye sa propre voie entre la médecine, la psychiatrie et la psychologie positiviste. La découverte de l'inconscient est l'objet propre de la psychanalyse et l'inconscient ne relève pas des autres disciplines î Lorsque Freud présente la psychanalyse comme le traitement par excellence d'affections psychiques et en particulier des névroses, il s'adresse d'abord aux hystériques. ïl invente un dispositif spécifique, à nul autre pareil, qu'il décrit dans les articles présentés dans la technique psychanalytique. Et la psychothérapie pratiquée par les laïcs ? De nouveau la proposition d'un statut de psychothérapeute faite par différents organismes regroupant des psychothérapeutes pour une part non diplômés, relance la question de la psychothérapie, qu'elle soit non analytique ou psychanalytique. Le diplôme de médecin psychiatre, le D.E.S.S. de psychologie, sans formation spécifique, ne donnent pas compétence à assurer des psychothérapies psychanalytiques si les postulants, ne se sont pas soumis à une cure psychanalytique. (Freud, « Conseils aux médecins »p.67)9. La validation de ces diplômes répond à une attente de légalisation d'une fonction professionnelle, mais suffit-elle à sa légitimation ? Les U.F.R. qui assurent l'enseignement de concepts psychanalytiques donnent une ouverture à la psychanalyse, un outil de réflexion mais elle ne peuvent former des psychanalystes et ne peuvent autoriser à la pratique de la psychothérapie psychanalytique à partir d'un seul diplôme. Elles peuvent s'y autoriser pour les psychothérapies qui ne mettent pas en jeu l'inconscient, l'homme est alors traité comme une machine dont il y a à modifier un rouage pour qu'elle fonctionne.. Le temps de l'inconscient est autre que celui d'un cursus universitaire. La formation à la psychanalyse passe par un cursus spécifique décrit au départ par Freud à l'intérieur de l'institution psychanalytique. L'institution psychanalytique doit être seule garante de la formation et de la compétence du psychanalyste, mais comment ?. La question de la garantie La garantie ne peut être accordée que par les écoles de psychanalyse reconnues... et pas seulement par l'I.P.A (International Psycho-analytic Association). La reconnaissance par l'institution analytique de la qualité de psychanalyste doit obligatoirement passer par une analyse personnelle, elle s'avère didactique lorsque le désir d'assumer cette position d'analyste est reconnu et analysé. Les contrôles permettent au postulant de manifester ses qualités d'analyste, un travail d'élaboration se poursuit dans le cadre de séminaires. Ces différents enseignements et formations doivent pouvoir soutenir un travail psychanalytique reconnu aussi bien par les maîtres que par les pairs. Freud (S.)- (1912)- « Conseils donnés aux médecins sur le traitement analytique », dans La technique psychanalytique, Paris, PUF, 1953. 18 Il est aussi possible que cette garantie ne puisse être donnée que pour un temps donné car, comme tout métier impossible, la psychanalyse impose le devoir éthique de remettre en permanence sur le métier les vérités derrière les certitudes ainsi que les rentes de situation liées aux positions de pouvoir. De son temps Freud s'est battu sur deux fronts: ne pas livrer la psychanalyse aux médecins afin de ne pas en faire un privilège de caste - l'inconscient ne relève pas du discours médical et aussi ne pas l'abandonner aux sauvages. La défense de la « Laïenanalyse » !n va aussi de pair avec la dénonciation de la « wilde Analyse », de l'analyse sauvage qui peut être aussi bien le fait d'un médecin que d'un non médecin. « Personne ne doit pratiquer l'analyse sans en avoir acquis le droit par une formation déterminée ». Que cette personne soit ou non médecin semble accessoire pour Freud, et c'est bien là le sens de la réponse de Freud aux Américains et en particulier à A. A. Brill. Question de la structure psychique du psychothérapeute La structure psychique du psychothérapeute ou du psychanalyste ne doit pas avoir d'effet sur la structure du patient si la suggestion n'entre pas enjeu. La question non seulement de la formation mais de la structure psychique du psychanalyste ou du psychothérapeute mérite d'être posée car qu'en est-il du sujet psychotique ou pervers s'il se met dans la position de psychanalyste ou de psychothérapeute, quels effets cela pourrait avoir sur la personne en traitement ? Cela peut le rendre fou, pris dans un lien de dépendance inextricable et certaines dérives peuvent gâcher à jamais toute possibilité de traitement sérieux ! Qu'en est-il de ces gourous qui se proclament psychothérapeutes ? Certaines personnes, parce qu'elles sont passées par une psychothérapie ou une psychanalyse, s'autorisent d'elles-mêmes et non de quelques autres, ce qui peut avoir des conséquences fâcheuses sur le patient. Compte tenu des effets graves que de telles prises en charge sauvages pourraient avoir sur le psychisme de tout sujet et pas seulement sur ceux que l'on considère comme vulnérables, se pose alors la question d'un minimum de contrôle social sur ces pratiques. N'oublions pas que, dans le champ de la psychanalyse, la question de la structure est fondamentale, ( Correspondance Freud-Jung à propos de Otto Gross)11. Mais alors comment concevoir ce contrôle social ? La question de l'Instance Ordinale pour les psychanalystes En 1989, Serge Leclaire avait proposé la mise en place d'une Instance Ordinale en France, pour tenter de régler la question du contrôle de la formation par les psychanalystes euxmêmes à l'intérieur de leurs différents groupes sous la responsabilité d'un Ordre. Il avait créé une association pour une instance des psychanalystes (APUI) destinée également à préserver la psychanalyse d'approches référées à la suggestion telles l'hypnose, l'occultisme etc..Mais devant l'hostilité manifestée par un nombre important d'associations de psychanalystes quels que soient les divers courants, il avait dû battre en retraite. Le principal argument mis en avant, est de considérer que la psychanalyse est une discipline qui ne peut fonctionner et ne se justifie qu' hors institution étatique. L'inconscient ne peut être mis en tutelle ! Tout contrôle émanant d'une instance accordant une garantie d'état, risquerait de gauchir l'esprit même de la psychanalyse. Le temps de l'inconscient ne peut par exemple se limiter à un nombre de séances prescrites à l'avance en vue d'un remboursement. Comme le souligne Serge Leclaire dans son texte proposant la mise en place d'une instance ordinale, « c'est le principe de la reconnaissance de l'autre comme différent qui doit prévaloir sur la Freud (S)- (1926)- La question de l'analyse profane, introduction de J.B. Pontalis, Paris, NRF Gallimard, 1985, p.9-21. 11 Freud (S) et Jung (C.G ) - (1906-1909), Correspondance , 1, Paris, Gallimard, 1975. 19 tendance à réduire l'autre à ira semblable... Le type de lien social que tend en vérité à faire prévaloir la psychanalyse se fonde sur le « principe primordial de la reconnaissance de l'autre comme différent participant d'une altérité aussi constituante qu'inaliénable »12. Le lien social tend à réduire l'autre sujet au même par le jeu des identifications, il ne prend sa véritable dimension que par la reconnaissance de Faltérité qui lui donne toute sa consistance. Il s'agit non pas de le stigmatiser mais de le mettre en tension et de reconnaître que l'éthique de la psychanalyse qui relève du singulier, se démarque de la morale qui s'adresse aux groupes humains dans leur souci du bien de l'autre. Les psychanalystes ont à reconnaître et à assumer ce conflit inévitable, irréductible entre semblable et différent qui n'entre pas toujours dans le jeu de la dialectique. Les hommes sont les mêmes en tant que sujets sociaux mais ils ont chacun leur singularité. De ce fait, chacun est à la fois semblable et différent. Il importe que dans sa psychanalyse chaque sujet reconnaisse cette convergence, et cela ne peut se faire que par référence à l'altérité. On ne peut pas fondre l'individu dans le social au même titre qu'on ne peut privilégier l'individu au détriment du social. En tant que citoyen, le psychanalyste est tenu de s'inscrire dans ce lien social tout en s'en distanciant lorsqu'il assume la position de psychanalyste. Cette pratique doit aider à faire en sorte que l'analysant puisse reconnaître ce qui l'aliène dans ce lien afin de dénouer ce qui pour lui, fait symptôme. En tant qu'analyste, lorsque cette aliénation n'est pas suffisamment reconnue, le risque est de s'enfermer soi-même dans des relations de pouvoir et de prestance qui vont à l'encontre du projet analytique. Il ne s'agit ni de s'isoler, ni de se croire porteur d'un message, support d'un bien pour le plus grand nombre, mais de reconnaître en permanence les limites de la psychanalyse à laquelle Freud avait donné pour indication le traitement des névroses. Ce métier ne s'inscrit pas dans un statut professionnel unique. Les psychanalystes, lorsque leur activité n'est pas entièrement consacrée à la pratique libérale, émargent dans les institutions où ils travaillent, comme médecin ou psychologue. Néanmoins dans la plupart des groupes de psychanalystes, certaines personnes formées à la psychanalyse, sont reconnues par leur institution et exercent sans être médecin ni psychologue. Le groupe psychanalytique est censé avoir lui-même la responsabilité de ce contrôle. Ce qui semble la voie actuelle la plus respectueuse de la psychanalyse. Doit-on pour autant envisager, comme l'avait proposé Serge Leclaire, une Instance Ordinale ? Je dirais que les conceptions de la psychanalyse sont diverses... Certaines conceptions de post-freudiens remettent en question la primauté du phallus et introduisent une théorie cloacale en relation avec la féminité. Ces mêmes analystes partent d'un noyau psychotique pour inscrire une perspective psycho-génétique. Cette conception gomme la problématique oedipienne en privilégiant le concept de narcissisme, elle propose des développements psycho-pathologiques et psychanalytiques portant sur les états-limites qui nous éloignent de la théorie freudienne. Ce que je qualifie de dérives est accepté par les associations traditionnelles de psychanalystes (S.P.P., A.P.F.,) comme théories enseignées à l'université et faisant autorité. Néanmoins la réalité de la pratique n'est pas aussi tranchée. Quels que soient les groupes, des options personnelles vont jouer, ainsi que la capacité à tenir une position de psychanalyste. Il y aura acte psychanalytique si un psychanalyste transmet le message freudien qui permet de rencontrer la dette et la castration contenue dans ce message. La psychanalyse n'a de sens qu'au cas par cas dans une clinique spécifique. Sa transmission ne peut se faire par le biais d'un enseignement de masse. Les questions théoriques n'ont d'intérêt que dans l'après-coup. 12 Girard Ph., Israël L., Lévy D., Leclaire S., Sédat J., (1989)-« Vers une instance ordinale des psychanalystes », document. 20 Comment dans ces conditions encadrer administrativement et juridiquement l'inconscient qui échappera de toute façon à tout contrôle social ? Si l'ensemble des associations de psychanalystes se mettaient d'accord pour engager une réflexion commune, serait-il possible, comme le suggérait Serge Leclaire, de mettre en place une structure associative ? Celle-ci pourrait-elle avoir un lien avec les instances politiques et sociales et, en même temps, être en mesure de statuer sur la compétence analytique de ceux qui en demanderaient la garantie, alors que les conceptions et les procédures de la formation psychanalytique sont si différentes d'un groupe à l'autre ? Serait-il alors possible de se dégager de tout effet de pouvoir entre les membres ou encore de limiter les pressions du pouvoir politique et social ? Compte tenu de l'actualité, il m'a paru utile d'amener ce débat au sein de 1' Ecole Freudienne et de poser ces questions à tous ceux qui se sentent concernés par la pratique de la psychothérapie. BIBLIOGRAPHIE Carroy (J.)- (2000)- « L'invention du mot de psychothérapie et ses enjeux », dans Psychologie Clinique n°9, Paris, L'Harmattan p. 11. Freud (S.)- (1912)- « Conseils donnés aux médecins sur le traitement analytique », dans La technique psychanalytique. Paris, PUF. 1953. Freud (S) et Jung (C.G.) - ( 1906-1909), Correspondance, 1, Paris, Gallimard, 1975. Freud (S.)- (1912)- « Conseils donnés aux médecins SUT le traitrement analytique », dans La technique psychanalytique, Paris, PUF, 1953. Freud (S)- (1926)- La question de l'analyse profane , Paris, NRF Gallimard, 1985. Freud.S.-(1937) L'analysefinieet l'analyse infinie. Document de travail.Traduction M.L.Lauth et B.Simonnet Paris, Ecole Freudienne, Ï982. Girard Ph., Israël L., Lévy D., Leclaire S., Sédat J., (1989)-«Vers une instance ordinale des psychanalystes ». document. Roudinesco (E). et Pion (M.) -(1997)- Dictionnaire de la psychanalyse, Paris, Fayard, p.851. 1 DEMETER et The PIGGLE. Pour commencer, je tiens à remercier Madame Faladé de son intérêt pour ce travail, ce qui me permet de poursuivre l'exposé que je n'avais pas pu mener à bout au Colloque, parce que je n'avais pas su mesurer mer temps de parole.Il s'agit de reparler essentiellement du mythe de Déméter en relation avec The Piggle, Gabrielle, dont nous avons longuement parlé au Colloque. Il s'agit donc de cette crise "symbolique", en commençant là à citer Lacan, puisque les références essentielles sont dans le Séminaire sur "la rela;ion d'objet", dont M. Triol vie de parler aussi, on Lacan a étudié, pendant six leçons, les fomentations mythiques du petit Hans. Et dans cette fomentation mythique, dans ce moment-là, puisque le séminaire sur la relaMon d'objet n'est pas fait pour étudier les mythes, il s'agit donc de ce qui va se bouleverser dans la relation déjà établie entre la mère et l'enfant, en l'occurrence le petit Hans, et la façon dont il faut sortir de cette crise. C'est une crise symbolique, dit Lacan: quelque chose arrive, c'est que "l'enfant, à un moment donné, peut se sentir rendu superflu". Il peut "ne pas satisfaire la mère", et s'il "déçoit", il peut être "englouti".Déjà, nous pouvons penser à Gabrielle qui, elle, est menacée d'être jetée dans les toilettes par la maman noire. Il faut donc faire "rentrer sur fond de relation phallique avec la mare", je cite Lacan, "to'.'t ce qui peut intervenir de nouveau". "Le réel ne peut être •êordonné dans la nouvelle figuration symbolique qu'au prix d \ m e réactivation de tous les éléments les plus imaginaires, qu'au prix d'une véritable régression imaginaire du premier abord qu'en a fait le sujet". Et même si les enfants sont différents et que tous ne fomentent pas de la même façon, pour chaque enfant il y a "besoin de réaliser de la plénitude dans la transposition symbolique". Lacan a donc étudié ce passage d'un mode de relation de l'enfant à la mère à un autre mode où le père vient prendre sa place.Il y a "besoin de réviser ce qui a été jusque-là son mode de rapports au monde maternel". Il y a "passage d'une 2 appréhension phallique de la relation à la mère à une appréhension castrée des rapports à l'ensemble du couple parental". Précisons que Lacan indique: "au niveau individuel, le mythe assurément par toutes de caractères ne peut d'aucune façon être complètement restitué à une sorte d'identité avec la mythologie développée qui est celle qui est à la base de toute l'assiette sociale dans le monde". Gabrielle. Gabrielle a fomenté, et c'est le mythe de Déméter qui m'est très vite venu à l'esprit, à propos de cette maman noire qui est essentiellement celle qui vient la nuit. J'ai proposé trois temps dans cette fomentation, je les résume brièvement. Premier temps, c'est ce qui est décrit dans la lettre des parents à Winnicott y avant le début de la rencontre entre Gabrielle et Winnicott: la maman noire vient la nuit, elle questionne:"où sont mes seins?", et elle menace Gabrielle de la jeter dans les toilettes. Deuxième temps: du début du traitement avec Winnicott jusqu'à la disparition des seins. La maman noire continue de questionner, elle demande toujours:"où sont mes seins?", mais Gabrielle se met à raconter la maman noire, elle apporte des éléments imaginaires qui n'étaient pas présents dans le premier temps, et à la fin, la mère réelle, un moment excédée (c'est important l'excès) dira: "mais alors, où ils sont ces seins?", Gabrielle répondra: "ils sont dans les toilettes, avec des trous." Elle fait disparaître les seins, et à partir de là (3° temps),la maman noire, qui va continuer à venir, qui sera même dans le quotidien de Gabrielle, ne posera plus la question. La question "où sont mes seins?" ne sera plus posée. Par contre, on peut dire que Gabrielle, elle, arrivera à poser une question, à sa mère: c'est la question sur la différence sexuelle. Et dans cette question, et dans la façon dont la mère reprend les choses, Gabrielle instaure le don. Gabrielle dit qu'il y a don du "long wee", (c'est le forme utilisé par Gabrielle pour parler du pénis), don du père à la mère. C'est le père qui donne le "long wee" à la mère, et plus encore, elle ajoute que ce sont les étudiants qui donnent le "long wee" au père. Même le phallus, le pénis du père ezt symbolisé. Il y a un don. 3 Ces termes de question, l'errance, la douleur, la colère, la perte, la décision de l'enfant, la perte de quoi, de quel objet, le statut de l'objet, l'instauration du don, la solution pour traverser la crise, voilà, me semble-t-il, les points qu'on peut trouver dans le mythe de Déméter. Ce mythe de Déméter est à xa. base d'un rite qui a duré presque dix siècles, et les éléments du mythe étaient repris dans le rite. C'est certainement imaginaire, mais c'était suffisamment symbolisé pour que ça tienne pour des millions de personnes pendant un très long temps. Le mythe de Déméter. Déméter, c'est une mère, c'est la mère nourricière. C'est la déesse qui peut faire pousser les végétaux, et qui préside aussi à l'initiation des jeanes mariés aux secrets du lit, pour la fécondation. Je dois à l'intérêt de h. Racadot pour le travail qui a é fait au Colloque cette indication qu'il m'a donnée, qu'il faut vraiment reprendre quelque chose de la génération végétale et de la génération bi-sexuée, de ce passage de l'un à l'autre. Il me renvoyait à un travail de Mme Eliane Paratte, dont sais qu'elle va parler aujourd'hui sur "Mythe et Vérité", travail qui est paru dans la Fage de l'Ecole, n° 37. Mme Paratte citait Lévi-Strauss, "la structure des mythes" dans "Anthropologie structurale". Lévi-Strauss reparlait notamment de ce moment important pour nous tous, pour chaque sujet, du passage du végétal à la bisexuation, et à un moment donné, Lévi-Strauss repose la question de ce qui est en jeu: "comment faire du un avec du deux?",, Comment faire qu ',on ait un géniteur et qui plus est, un autre, ie père. Donc, Déméter c'est la déesse, c'est la mère. C'est une mère qui n'a pas de mari. Zeus est sans doute le géniteur, mais elle n'a pas de mari. Elle a deux enfants, Coré et Iacchos. Coré signifie la jeune fille, mais aussi la pupille de l'oeil. Et cela est toujours vrai, pour la Grèce, pas seulement dans ce mythe. Par hasard, j'ai trouvé également que le mot glènè, en grec ancien, signifiait aussi prunelle et petite fille. Il y a quelque chose là, au niveau du regard, et au niveau de ce qui se passe, qui, je crois, est très important. 49 Iacchos, le fils, c'est cri hurlant. Il sera aussi dans les rites, mais là il va disparaître et réapparaître aussi. Coré devient jeune fille. Rades, le dieu des enfers, la désire. Il veut l'épouser. Il va demander à Zeus la permission de l'épouser. Zeus, à ce moment-là, hésite. Zeus sait que Déméter ne supportera pas d'être séparée de Coré. Mais il ne peut rien refuser à son frère, parce que le partage du monde a été fait, il y a déjà des lois, donc Zeus dit: "je ne peux ni accorder, ni refuser." Cela autorise Hadès à aller enlever Coré. Il l'enlève: il surgit avec son char de sous la terre, Coré était en train de cueillir des fleurs, on dit que ce sont des coquelicots, il l'emporte, il la fait disparaître. La terre se referme, plus aucune trace. Déméter, qui n'était pas là, sait cependant immédiatement que Coré a disparu. Mais ce qu'elle ne sait pas, c'est où est coré. Et pendant neuf jours et neuf nuits, elle tombe dans la douleur, elle a perdu Coré, et elle va appeler: "Où est Coré, où est Coré, où est Coré?" et que je rapproche de "OÙ sont mes seins, où sont mes seins?", de la maman noire. Dans ce temps-là, elle est dans la douleur. Pendant qu'elle cherche, personne ne la renseigne. Et deux événements/tant arriver. Elle va aller à un repas offert par Tantale aux dieux. Tantale offre en repas son fils Pêlops coupé en morceaux: crime. Les dieux sentent immédiatement que c'est de la chair humaine, ils refusent, sauf Déméter. Déméter est tellement prostrée, on peut dire qu'elle n'a plus goût à rien, qu'elle transgresse véritablement une loi qui était déjà celle des dieux: ne pas manger de la chair humaine. C'est un élément lié à la nourriture, qui montre à quel point elle est dans la douleur, dans l'abattement, elle est prostrée. D'ailleurs il ne lui en sera pas tenu rigueur. Il n'est pas dit qu'elle en sera punie, qu'elle aurait, elle, commis un crime. Au bout de neuf jours, neuf nuits, elle est également épuisée. Elle va se réfugier, en Arcadie, chez Oncos, un roi qui a un troupeau de chevaux. Elle se transforme en jument, parce qu'elle ne veut plus, après, je crois, ce repas de Tantale, elle ne veut plus rien avoir affaire avec les dieux, avec le plaisir. (Déméter était dite une déesse gaie et douce, au départ). 50 Elle se transforme en jument pour se cacher, mais Poséidon ne PAS se laisseVduper par cette transformation, il se transforme en étalon et il la possède. Cel^. donne deux enfants, un cheval, Aérion, et une nymphe, Despoina, qui veut dire la Maîtresse. On peut supposer aussi que*c'est l'un des noms de Déméter. Cela donnera un rite particulier: il y aura une Déméter noire, une maman noire, qui sera célébrée. (A noter que le livre principal dans lequel j'ai trouvé mes indications est de M. Jean-Pierre Vernant, "La Mort dans les Yeux", sous-titre: "Figures de l'Autre en Grèce ancienne".) Ce qui s'indique là, c'est que Déméter refuse d'être une femme, elle ne veut pas être génitalisée, si j'ose dire. Elle commence à être furieuse, elle en voudra constamment à Poséidon. Et dans ce temple où elle était célébrée comme Déméter noire, elle était soit furieuse, so":t apaisée, sa tête était chevaline, et gorgonéenne. Premier rapport avec la Gorgone. Elle se réfugie à ce moment-là à Eleusis où seront célébrés ses Mystères, chez Céléos et Métanira, qui ont cinq fils. Et c'est là qu'elle trouve la première indication sur la perte de Coré. Hécate, c'est la vieille femme. (Il y a toujours les trois personnifications de la femme chez les Grecs, Freud a travaillé sur ce point, dans "Le motif du choix des coffrets", (1913).) Hécate va lui donner une indication: quelqu'un a vu quelque chose. C'est Eumolpos le berger, et Eubuléos le porcher, deux des fils de Céléos et de Métanira, qui ont vu quelque chose, qui décrivent que la terre s'est ouverte, qu'un char dont le conducteur était invisible, (dans le monde des morts on devient invisible, Hadès est invisible, la tête invisible, le regard) un char est apparu, et cela a disparu. A ce moment-là Déméter est furieuse, parce qu'elle sait que quelqu'un lui a pris Coré, et elle sait qu'Helios, le soleil, qui voit tout, a vu, forcément. La elle devient furieuse, elle est toujours en douleur, mais elle devient furieuse. Et là le cauchemar, ça va devenir pour les autres, c'est-à-dire que c'est la mort en marche, elle refuse que les plantes se mettent à pousser, elle refuse que la vie continue, elle refuse que le soleil brille, c'est le cauchemar, c'est vraiment la mort en marche. 6 Ce qui pose beaucoup question à Zeus qui, en tant que roi des dieux, doit tenir à la création. Si la création disparaît, que peuvent devenir les dieux? Elle arrive donc chez Celeos et Métanira, et là on a les deux éléments: la douleur et la fureur, qui doivent être traités de façon différente. D'abord, la douleur: elle va rencontrer Baubo, chez Métanira. Baubo, c'est une vieille femme aussi. Vernant la compare à Hécate, elle est un peu gorgonéenne, c'est la vieille femme. Et c'est cette femme dont ?reud a parlé dans son texte "Parallèles mythologiques à une représentation obsessionnelle plastique". Il y a aussi Iambè, une fille boiteuse. Iambè récite des vers obscènes, pour essayer de sortir Déméter de son jeûne, parce qu'à ce moment-là elle est dans le deuil, dans l'affliction, elle jeûne: elle va non pas vers la mort, parce qu'elle est immortelle, mais vers quelque chose qui arrive à la mort pour les humains. Et Baubo, et cela, Freud l'a repris, va soulever sa jupe, transformer son sexe en masque, en visage, et par une grimace, le faisant grimacer, ce n'est pas seulement une représentation immobile, elle le fait bouger, le grotesque arrive, Déméter éclate de rire. C'est là la sortie du deuil. C'est le rire qui s'oppose au deuil. Lacan a parlé du rire dans "les Formations de l'inconscient", comme première communication entre la mère et l'enfant. C'est par le rire qu'on sort du deuil. Et Vernant oppose, par leur proximité, le grotesque et l'horreur. Il oppose cela la terreur que l'on peut éprouver devant le masque de Gorgone: elle est terrifiante et on éprouve de la terreur. Par contre là, cette représentation du sexe féminin, en mouvement, devient grotesque et Déméter éclata de rire. A partir de là, elle retrouve sa gaieté, elle boit, cela a des conséquences, mais elle ne cesse pas pour autant d'être furieuse. Je crois que c'est important. Elle boit goulûment,elle sort de son jeûne. Abas, le fils aîné de Celeos, lui dit: "tu bois goulûment". D'un regard, d'un seul, comme Méduse, elle le transforme en lézard. Il est mort au monde humain. Il a osé dire quelque chose, mais il ne savait pas que c'était une déesse. Pour se racheter, elle prend Demophon qui est le dernier-ne, et elle veut lui donner l'immorta- 7 lité. C'est une des choses qui sera dans le rite: ceux qui étaient initiés aux mystères d'Eleusis pouvaient passer, mieux que d'autres, de la vie à la mort. Ce passage était important. Elle veut donc lui donner l'immortalité, pour cela elle le passe par le feu, mais Métanira la mère arrive, suspend le rite, et Démophon meurt. Deux enfants, morts. Céléos, le père, change de nom à x:e moment-là, (comme Coré changera de nom), il devient Dysaulès, de la maison du malheur. C'est le nom qui a été repris par Freud dans son texte. Et Déméter lui dit: "deux de tes fils sont morts, mais il t'en reste trois". Il y a, me semble-t-il, différence entre ce qu'elle dit et ce qu'elle a éprouvé de la perte de Coré. A ce moment-là, Déméter esc toujours en fureur, la mort est en marche, Tleus n'a plus le choix. Il a hésité une première fois, il doit trouver une solution. Alors, il dit: "il faut readre Coré à sa mère", et pour ne pas perdre complètement la face, "sauf si elle a mangé de la nourriture des morts". C'est la première fois qu'on met Coré en position de sujet, de supposé sujet. Déméter accepte, parce qu'elle pense que Coré n'a qu'une seule envie, c'est de retrouver sa mère, de retrouver une unité originelle qui a été perdue. Hadès (qui n'est pas le mauvais bougre dans l'histoire), accepte aussi. Il faut dire que Coré, en miroir de sa mère, a été passive, elle a pleuré, elle a jeûné, elle a manifesté que vraiment elle ne voulait pas quitter sa mère. Donc, Hermès, le messager de Zeus, arrive sur son char, il fait monter Coré sur le char pour la renvoyer à sa mère. Au dernier moment, Ascalaphos, le hibou, oiseau de mauvais augure, un serviteur d'Had^s, vient cire: "j'ai vu Mme Coré manger sept grains de grenade". La grenade, c'est un symbole de vie, et parce que c'est rouge, c'est aussi un symbole lié à la mort. (Sept grains, là il faudrait reprendre l'utilisation des nombres par les Grecs.) Sept grains, ce n'est pas grand-chose,mais ça suffit. Hadès sourit, fait monter Ascalaphos sur le char, et les voilà partis pour retrouver Déméter. Déméter est furieuse, elle n'accepte pas. Elle va jeter Ascalaphos dans un trou, avec une pierre dessus, c'est Héraclès qui viendra l'en délivrer. Mais, deuxième loi: le parjure.(Il y a déjà eu la loi sur l'anthropophagie.) Lorsque les dieux se parjuraient, ils ne pou- 8 vaient pas mourir, mais ils- étaient condamnés à boire l'eau du Styx, fleuve des Enfers, et donc à tomber dans un "coma" éternel. Et pourtant, ce qui va déterminer Déméter à accepter, c'est la venue de Rhéa, sa m^re, et la mère de Zeus. Rhéa, la vieille femme là encore, va venir discuter avec elle, et elle acceptera le compromis suivant: pendant l'hiver, Coré, devenue Perséphone, porteuse de la destruction, reine des Enfers, sera épouse d'Hadès, et pendant le printemps et l'été elle reviendra vivre avec sa mère. Quelque chose là n'est plus comme avant. La parole a été tenue, Zeus a fini par donner une parole. Les conséquences, c'est le partage. Coré, au début pupille, devient une femme. Déméter se retrouve manquante. Mais aussi, elle va donner quelque chose. Elle était là, sur la terre, mais elle va donner quelque chose, à Triptolème, un autre fils de Celeos et Métanira, qui l'a aidé parce qu'il avait su par ses frères la disparition de Coré. C'est lui qu'elle va initier aux secrets de l'agriculture, c'est lui qui va répandre l'agriculture, symbole de vie, et elle va retourner dans l'Olympe. Ce sera par le biais des hommes, par le biais de ses prêtresses, de ses prêtres, qui seront dans les Mystères, qui vont initier, que quelque chose sera donné. Avavt, elle ne donnait pas, elle dispensait. Après, quelque chose sera donné, un don symbolique. Voilà, me semble-t-il, quelles sont les conséquences. Ce qui va se passer ensuite, c'est que Déméter va représenter la vie. Perséphone, à ses '•îôtés, représentera la mort, mais en même temps, elles seront, l'une et l'autre, séparées. Les ponts avec le mythe de gersée. Pefeée, c'est la relation du fils à la mère. Le nom, Persée, c'est aussi le destructeur. La question du surgissement de la sexualité génitale: c'est quand Coré devient jeune fille et est vue par un dieu comme objet de désir que quelque chose se passe. Persée, c'est au moment où il devient homme, "aner", que quelque chose se passe. Si on peut résumer que pour Déméter, c'est tout, y compris la mort, mais pas ça, perdre .^a Coré, à un moment donné, on pourrait dire de la même façon que pour Persée, au moment où 9 Polydectès veut faire de la mère de Persée, Danaé, sa femme, alors qu'auparavant elle était quasiment une vierge mère, sans homme, on peut dire que ce qui va motiver Persée, et Polydectès aussi sait que Persée ne voudra pas de cela, comme Zeus savait que Déméter ne voudrait pas se séparer de Coré, on peut dire aussi que Persée, c'est tout mais pas ça, mais là c'est le fils par rapport à la mère. Que ma mère soit une femme, ça c'est ce qui va motiver Persée et le fera aller couper la tête de Méduse. Les questions, pour tefoiner. Si on reprend la question du désir d'enfant, et ce que ça représente, la réalisation de ce désir d'enfant, la question se repose: quel objet est l'enfant pour la m^re, quel objet est Coré en tant que pupille, à quel moment devient-elle objet de désir, à quel moment devient-elle sujet, et quelle est l'importance de son acte, même si ce ne sont que sept grains de grenade? (Elle a mangé, et il y a trois nourritures, la nourriture des humains, la nourriture des morts, et la nourriture des dieux, et on ne mélange pas ça dans les mythes grecs.) Donc, pour la mère, quel oojet est son enfant, fille ou garçon? Mais de même, et si l'on se réfère surtout au mythe de Persée, pour l'enfant, quel objet sst la mère? Enfin, est-ce que ce mythe ne peut pas venir illustrer le passage de ce que Mme Faladé nous a souvent dit comme étant la "loi de caprice" de la mère à la loi du père? A la suite de l'exposé, de nombreuses interventions sont venues apporter des précisions, des éclaircissements, des questions en rapport avec le mythe et la relation de la fille à la ra°re. N'ayant pu identifier avec certitude les personnes qui ont parlé, j'ai choisi de ne pas tenter de les nommer, pour éviter toute erreur. Mais, je les remercie. Elles m'ont permis d'ajouter quelques éléments, omis au cours de l'exposé. A propos du mythe, fondateur du rite, le drame et sa résolution sont nécessaires. Le rire de Déméter est provoqué par l'intervention de Baubo. Vernant indique que "Baubo" pourrait être lié à "baubon", un 10 des noms du sexe masculin. Et une des variantes du mythe raconte que lors de la pantomime de Baubo, il y a une sorte de renaissance factice de Iacchos, le fils de Demeter, qui n'apparaît pas dans le temps précédent. Coré, c'est la jeune fille et la pupille, une partie du corps, particulière. A un moment donné, Zeus envoie en émissaire Iris, l'arc en ciel, à Déméter, pour la faire revenir sur son refus que la vie sur terre continue. Déméter ne veut rien en savoir: elle refuse les couleurs. Cela peut être mis en relation avec l'idée que le noir, celui de la maman noire de Gabrielle, n'est pas une couleur. Chez les Grecs, en tant que "couleur" de la mort, de la nuit, de la colère, de la fureur, il s'oppose au blanc, "couleur" de l'apaisement. A propos de la relation mère-fille, centrale dans ce mythe. La grenade, (symbole de vie, symbole aussi sans doute du sexe féminin), vient mettre en scène qu'il y a pulsion active chez la fille. Déméter tenait à Coré comme "à la prunelle de ses yeux". Il s'agit d'arriver à une séparation qui ne soit pas rupture, disparition, mais permette une autre relation, qui instaure et maintienne la distinction, entre mère et fille, entre vie et mort. Winnicott a proposé un concept important: la capacité d'être seul, "devant" la mère. Il le pointe par deux fois, dans The Piggle: Gabrielle a pu jouer, seule, devant lui. Ce comportement est pour lui le signe du développement du sujet Il y a un lien entre la manifestation du désir chez la fille et l'acceptation, même difficile, par la mère que sa fille soit objet de désir pour un autre. Outre le livre de Vernant, déjà cité, d'autres ouvrages m'ont aidé à parler de ce mythe: Robert Graves: "Les mythes grecs", Librairie Fayard, 1967. Encyclopaedia Universalis: volume 5, page 592, in "Dieux et Déesses". Daniel Faussemagne. Exposé f a i t à Vaucresson l e 1er j u i l l e t 2000. SOMMAIRE DES 69 PREMIERS NUMEROS DU BULLETIN PAR NOMS D'AUTEURS SUIVANT ORDRE ALPHABETIQUE La référence indique le numéro et la date du bulletin ************ R.ABIBON de l'autisme 43 octobre 93 :-Etude de « Malaise dans la civilisation » 56 octobre 96 :-Ethique(s) et temps de fin de vie (journées de Ouistreham) 68 février 00 Régis ADAM '•-L'Instance et das Ding. :-« Déliés » :-Maïeutique Lacanienne et « Retourkutsche » freudienne :-Pulsion de Mort 5 6 29 34 Michèle AQUIEN .-Le Nom Propre :-Une réponse :-A propos de Salomé :-Réflexion sur le sexe des anges :-Etrange étranger :-A propos du Cratylisme .-L'acquisition du langage :-La constellation fatidique de l'Homme aux rats :-Petit document en forme de réflexion sur la voix moyenne :-Nombre d'or, sexe et section dorée 2 mars 84 3 juin 84 4 octobre 84 5 janvier 85 6 avril 85 9 décembre 85 10 avril 86 16 octobre 87 22 mai 89 34 octobre 91 Pascal AQUIEN :-A propos de Salomé :-Les chants désespérés ou les métamorphoses de la voix : approches littéraires et musicales de la mort 4 octobre 84 Guy BANULS :-Sainte Thérèse d'Encore :-L'Hôte inconnu à connaître 5 janvier 85 8 septembre 85 Aida BALABANE :-L'Ethique dans le monde arabe musulman 57 janvier 97 Annie BITON :-Le Nœud du Transfert : quelques remarques à propos d'une présentation de topologie, la chaîne de Whitehead :-Fantasme et Vérité, à partir de la lecture de « Logique du Fantasme ». .-Le Savoir en « Questions » :-A propos de quelques aspects de la praxis analytique :-Les paradoxes de l'espace et du temps dans la praxis analytique :-Objet d'amour, objet du deuil :-Le « vif» du transfert :-L'espace du transfert .-L'analyste, « otage » du savoir :-A propos du nouage RSI :-Le miracle de la lettre. Une lecture du 1er complément des Mémoires de D.P. Schreber :-Psyché, ou les malheurs de l'âme :- Autour de l'objet « a » :-Introduction de la journée de Nantes :-L'angoisse de cauchemar :-« Voir avec l'œil de l'esprit » C.ACARION C.CHATELAIN-LAURENT M.GAJEWSKA -Au bord janvier 85 avril 85 septembre 90 octobre 91 7 juillet 85 16 octobre 87 23 octobre 89 29 septembre 90 34 octobre 91 39 octobre 92 43 octobre 93 48 septembre 94 50 avril 95 53 janvier 96 55 octobre 96 57 janvier 97 59 octobre 97 62 octobre 98 63 novembre 98 65 mars 99 67 novembre 99 Jean BOCCARA :-Les cartels et la question du Plus un 6 avril 85 Elisabeth BOISSON -La jeunesse d'André Gide -L'Autre dans la Psychose, évolution du concept dans l'enseignement de Lacan -Travail sur la névrose obsessionnelle -Signe, Signifiant, Symptôme -La libido de Freud à Lacan -Névrose des enfants. Problèmes posés par la psychanalyse des enfants :-Symptôme et Psychosomatique :-Peut-on parler de cure psychanalytique avec un enfant ? 8 septembre 85 Monique BON 12 14 16 34 octobre 86 avril 87 octobre 87 octobre 91 19 octobre 88 23 octobre 89 53 janvier 96 :-Présentation du fantasme « on bat un enfant » dans le Séminaire de la Relation d'Objet :-Les « belles histoires » d'Anna :-A propos d'une manifestation d'angoisse de Léonard de Vinci 16 octobre 87 49 décembre 94 -L'Aliénation, articulation avec une fin d'analyse -Toujours à propos de la fin d'analyse : mise en place 13 novembre 86 16 octobre 87 Jean BOURDIAU -Un élève de Montesquieu « Conte Rendu » -Unis vers Cythère... 6 avril 85 14 avril 87 Hélène BOURSINHAC •Freud, Jung et le cas du Président Schreber •Le syndrome de Cotard ou délire des négations -Présentation des mémoires de Jules Cotard -Freud-Jung et le cas du Président Schreber 35 36 40 40 Jean Gérard BURSZTEIN -La Transmission de la Psychanalyse -Mathémata 5 janvier 85 6 avril 85 :-UtiIisation du dessin dans la cure d'un enfant mutique 12 octobre 86 Marguerite BONNET-BIDAUD Marie-Claire CAMENA D'ALMEDA 65 mars 99 décembre 91 mars 92 mars 93 mars 93 Michèle CANON •Le roman de Freud, ce sont ses amours avec la Vérité -Naître autrement •Une lecture d'Hamlet : essai sur les nominations •A propos d'André Gide -Sur la métaphore paternelle 2 6 8 8 13 Edith CHASSE Isabelle PERRIN -Commentaire de « Un type particulier de choix d'objet chez l'homme» -De la métamorphose -L'angoisse hypocondriaque -A propos du poème reçu par Schreber 58 septembre 97 64 janvier 99 65 mars 99 67 novembre 99 mars 84 avril 85 septembre 85 septembre 85 novembre 86 Catherine ChATELAÎN-LAURENT CACCARION M.SAJEWSKA -Traduction de la préface à l'édition anglaise de Strachey « Malaise dans la civilisation » 56 octobre 96 Geneviève CHERRIER :-Autour de l'identification hystérique 69 octobre 00 Danièle CHOURAQUI .-Présentation du film « Un chien andalou » :-Le Jeu chez Winnicot :-Sexualité féminie et homosexualité féminine 16 octobre 87 20 janvier 89 38 septembre 92 Yves CORMIER -A propos de la petite Piggle : Transfert et transition -A propos de l'inquiétante étrangeté -Autour de la Chose Jacqueline DARBORD -Réflexion sur les chapitres du 23 avril et 25 juin 69 du Séminaire « d'un Autre à l'autre » •-« de la passe » -Recherche sur la fin de l'analyse et le processus de répétition -Réflexions et interrogations sur le parcours analytique du névrosé -Du fétichisme à l'Ichspaltung -« De l'Imaginaire de la mère dépend la structure subjective de l'enfant ». Thérèse DELAFONTAINE :-Etude du texte : « Structure de la personnalité et ses Déviations » de Sophie Morgenstern .-Les avatars du Transfert, une observation clinique intervention après la projection du film : « un chien andalou » de Bunuel .-L'angoisse de la castration dans l'observation du petit Hans :-Rectification de la page 11 du bulletin n°24 :-Les conséquences du manque phallique chez la mère : la réponse de Hans :-Etude de la sublimation dans l'œuvre de Freud :-A propos du transsexualisme 50 avril 95 60 février 97 68 février 00 7 juillet 85 10 avril 86 13 novembre 86 25 janvier 90 39 octobre 92 62 octobre 98 9 décembre 85 16 octobre 87 16 octobre 87 24 décembre 89 25 janvier 90 29 septembre 90 44 janvier 94 56 octobre 96 Alain DEPAULIS -Pour introduire l'espace de la demande en consultation infantile -Freud entre la neurologie et la psychologie : la coupure -La position paternelle dans les premiers entretiens -Une présentation de S.Morgenstern 23 34 39 48 Nicole DUPUY :-La féminité 66 septembre 99 Mechtild FAGARD Solange FALADE Daniel FAUSSEMASNE •Documentation psychanalytique •Le Neutre A propos du Unheimlich :-En guise d'introduction au groupe de travail sur « D'une question préliminaire... » Lacan, Samedi 3/12/83 :-« Passe obligée » >Un enfant pour qui, pour quoi ; Exposé aux journées de Baudeloque 1985 :-Le Fantasme fondamental : Exposé du 2 juin 90 (texte établi d'après un enregistrement) :-L'enfant en question .-Lacan et le retour à Freud :-Pénia et Poros : du récit mythique à l'événement historique :-Nelson Mandela, Frédéric de Klerck et la création d'un état multiracial en Afrique du Sud •.-Nelson Mandela et son geôlier James Gregory •.-Intervention Journées de Cholet 98 :-Intervention à Vaucresson 1999 :-Intervention aux journées de Ouistreham octobre 99 :-Notes de travail à propose de « la signification du phallus » Les Ecrits :-Exposé sur « le clivage du moi » octobre 89 octobre 91 octobre 92 septembre 94 40 mars 93 53 janvier 96 60 février 98 1 janvier 84 4 octobre 84 20 janvier 89 30 40 58 58 novembre 90 mars 93 septembre 97 septembre 97 63 63 65 67 68 novembre 98 novembre 98 mars 99 novembre 99 février 2000 66 septembre 99 69 octobre 00 Jacques FOUSSET -Symptôme et Structure : Lecture de l'Homme aux rats. Exposé fait au colloque du Caire le 2/11/87 (à propos de Origine et Création) 17 mars 88 Muriel GAJEWSKA Ch.ACCARION C.CHATELAIN-LAURENT -Etude de « Malaise dans la civilisation » -Le SIDA, une dialectique secrète de la pulsion de mort 56 octobre 96 59 octobre 97 Muriel GAJEWSKA -Cette « Chair » Dora : « deux ou trois choses que je sais d'elle » 65 mars 99 Christine GIRAUD -La tragédie et le désir -Plan exposé Chap. 1 à 4 « d'un Autre à l'autre » 62 octobre 98 66 septembre 99 Micheline GLICENSTEIN :-Autour de l'imposture paternelle :-Retour sur l'infantile 34 octobre 91 43 octobre 93 Jean-Baptiste GRASSET :-Science, Croyance, Transfert 45 mars 94 Smaïn HADJADJ :-« L'échec scolaire chez l'enfant maghrébin », « toxicomanie et problème de la filiation » :-Le syndrome de manque ou la question de la castration chez les toxicomanes à l'héroïne. Georges HANOUN 10 avril 86 12 octobre 86 :-A propos des références de Jacques Lacan dans le Séminaire « Le Moi. ...1954-1955 » :-Le banquet de Platon dans le Séminaire de Lacan 34 octobre 91 45 mars 94 Patrick HERBERT -A propos du rêve du Père mort -Une lecture du Schreber de Freud avec les psychoses de Lacan -Angoisse et phobie (le petit Hans) -Le cas Emma de la théorie freudienne -L'Autre, l'Objet, l'Identification -A propos « d'un Autre à l'autre » (paraphrase) -Remarques sur les noms 28 juillet 90 36 mars 92 46 avril 94 51 mai 95 57 janvier 97 66 septembre 99 67 novembre 99 Alain JAMAIN -Une lecture structurale du texte : «problème économique du masochisme ». -Les quatre formes paradigmatiques de l'objet (a) -Instances de la langue et du discours dans l'Inconscient -A propos de la voix moyenne -Vers une psychiatrie Freudienne -Anthropobiologie. Mythe. Pulsion de Mort. -Mélancolie, manie, paranoïa 9 décembre 85 16 octobre 87 19 octobre 88 25 janvier 90 43 octobre 93 55 octobre 96 57 janvier 97 Michel KOCH Thérèse PAATZ -Etude de « Le tabou de la virginité » 58 septembre 97 Emmanuel KOERNER -Les schèmes de l'Ethique d'Aristote et leur transposition par Freud -Sur les références de Lacan à la tradition de l'éthique -Répertoire des termes grecs de l'Ethique -La loi morale kantienne et le « champs clos du désir » -Le Logos et l'anthropologie freudienne -Sur la philia d'Aristote (suite à intervention de S.Faladé) 51 51 51 54 65 68 mai 95 mai 95 mai 95 septembre 96 mars 99 février 00 Hervé LAS ALLE Marie-Lise LAUTH -Passion de Sacher Masoch -Psyché et Amour ou le dis/corps phallique -Modification du schéma optique dans le Séminaire « L'Angoisse » (62-63) -A propos de « Terre étrangère », pièce de théâtre d'Arthur Schnitzler -Fliess en position de sujet supposé savoir et puis...Freud sur le chemin du savoir -En marge du séminaire sur la pulsion et l'angoisse -Echo de l'observation d'une phobie (document de travail) -Traduction d'une préface de STRACHEY à l'article de Freud sur le président Schreber -Quel critère pour les psychoses sans les catégories du Réel, Symbolique, Imaginaire. -Introduction à la Préface de Macalpine aux Mémoires du Président Schreber (traduction de M.L.Lauth, S.Paterson et la participation de N.Petrau) -Question d'un cartel autour des traitements d'enfants : introduction -Documentation psychanalytique -Grasshopper=Grace hoper=Grausssss ! Opr !... Homophonie et rejoycance -Arcs in His Ceiling Flee Chinx on The Flur -Qu'est-ce qui pousse à être écrivain ? -Introduction à l'article d'Ella Scharp -Au sujet du Décalogue -Une Ethique du Réel -Consécutive à la « blessure narcissique », l'hostilité envers la mère... -La réaction thérapeutique négative 26 mars 90 50 avril 95 60 février 98 3 juin 84 9 décembre 85 10 avril 86 16 octobre 87 31 février 91 33 juin 91 33 juin 91 39 octobre 92 40 mars 93 43 43 48 50 54 60 octobre 93 octobre 93 septembre 94 avril 95 septembre 96 février 98 62 octobre 98 67 novembre 99 Guy LEANDRE -Petite note à propos de J.Lacan et H. Wallon •Le retour de la baleine bleue •La mort dans la vie de Léonard de Vinci •Le Fort-Da et son échec •Tableaux de Léonard •Une morale insensée 21 mars 89 25 janvier 90 43 octobre 93 62 octobre 98 67 novembre 99 68 février 00 Claude LECOQ -Peinture et Psychose -Sous le motif : à propos du symptôme en peinture -Etude de la sublimation chez Lacan -L'Œdipe de la fille -Le problème de la'sublimation -A propos d'une façon rusée de traiter la réalité 29 septembre 90 34 octobre 91 44 janvier 94 49 décembre 94 54 septembre 96 67 novembre 99 Jeanine LE MO AL -L'amour courtois 54 septembre 96 Michel MARTY :-Phénomènes transférentiels en tauromachie. 45 mars 94 Bernard MARY -"Rencontres et Créations" à propos du livre sur Giacometti de James Lord -Le Horla -Machines de l'Inconscient et fonctionpaternelle -L'hallucination négative 3 juin 84 7 juillet 85 12 octobre 86 15 juin 87 Jacqueline MASSOLA Jean-Yves MECHINAUD Méchinaud J.Y Douville O BonN Alain MOLAS •Inconscient et Schizophrénie •L'Erotomanie •Etude d'un cas de psychose lacanienne -Cryptogrammes du Réel •L'Hypocondrie, un cryptogramme du réel •Cryptogramme du Réel chez Louis Wolfson •Un cryptogramme du réel : le Rythme dans la psychose •Freud et le « langage d'organe » -L'hallucination du doigt coupé -Un cryptogramme du Réel chez Schreber : des LEIB -Habiller la femme incorporée -Le corps de l'Autre fondamental -Visites de la lettre 18 mai 88 22 mai 89 27 mai 90 32 mai 91 37 juin 92 42 juin 93 47 juin 94 52 juin 95 55 octobre 96 61 avril 98 61 avril 98 62 octobre 98 67 novembre 99 -« Quelques points théoriques pour tenter de franchir le pas du refoulement au savoir » -La Robe d'Eugénie Lemoine Luccioni (C.R. de lecture) -Travail sur Hamlet -Quelques points de travail en cours sur la jouissance 6 6 8 13 •La règle d'abstinence dans le travail psychanalytique avec les adolescents. -Introduction de la journée de Nantes -Freud et sa première théorie sur l'angoisse -Un écrit technique de Lacan -« Savoir de la Psychose » Notes de lecture 53 janvier 96 63 novembre 98 65 mars 99 69 octobre 00 66 septembre 99 •Quand l'analyste a à dire non -A propos de la petite Piggle . Raconte-moi le babacar •Le bain de Gabrielle •Suzanne, ma sœur Suzanne 39 octobre 92 50 avril 95 53 janvier 96 60 février 98 avril 85 avril 85 septembre 85 novembre 86 Yves MORIN :-Quelques notations sur le Moi (Freud et Lacan) 60 février 98 Bruno NADIN :-Notes à propos de Dante, précurseur des linguistes :-A propos d'un livre « Sujet « Zivilisation » » Freud-MusilWittgenstein de Aldo GARGANI :-Le sujet supposé savoir dans la cure .-Questions sur un cas de psychose infantile :-Freud : l'Homme aux rats : symptôme ou fantasme :-Le contre-transfert / le désir de l'Analyste :-Psychose et Transfert :-Mélanie Klein :-Place du A dans la perversion :-Le processus de l'identification dans son rapport au signifiant >Deuil et Narcissisme :-L'ego de Joyce :-Transfert et Réel 1 janvier 84 3 juin 84 5 janvier 85 13 novembre 86 16 octobre 87 17 mars 88 19 octobre 88 20 janvier 89 26 mars 90 28 juillet 90 29 septembre 90 35 décembre 91 45 mars 94 Thérèse PAATZ Michel KOCH -Etude de « Le tabou de la virginité » 58 septembre 97 Leone PAPELARD :-La jeunesse d'André Gide : sa mère, Juliette Rondeaux-Gide :-Réflexion à propos de l'objet fétiche :-Les conséquences du manque phallique chez la mère : la réponse écrite de Gide :-Sexualité féminine et homosexualité féminine 8 septembre 85 16 octobre 87 29 septembre 90 38 septembre 92 : _ A jtco^os 65 ^h»tpt £ J,'an e. PARAIT £ du r-jve cU U L«//* lovcW^re ê<D Sean PATERSON Isabelle PERRIN Edith CHASSE -Grasshopper=GraceHoper=Grausssss !Opr !... Homophonie et rejoycance -La voix intime d'Ulysse à Finnegan's Wake -Etude du Complexe d'Œdipe 43 octobre 93 48 septembre 94 58 septembre 97 -Commentaire de « un type particulier de choix d'objet chez l'homme» -A propos du texte de Freud « Sur les transpositions des pulsions » 58 septembre 97 Nicole PETRAU -Documentation psychanalytique -Lecture de la lettre du 23 mai 1907 de Freud à Jung 40 mars 93 41 mai 93 Yves POCHAT : -Transfert et Répétition 45 mars 94 Renaud De PORZAMPARC -Réflexions sur l'hallucination -La filiation impossible chez Antonin Artaud 62 octobre 98 69 octobre 00 -Troubles de mémoire dans l'histoire du mouvement psychanalytique -Du transfert de travail 1 janvier 84 1 janvier 84 Evelyne RACADOT -Ethique et médecine 54 septembre 96 Séraid RACADOT -Brèves communications sur les premières paroles d'un enfant autiste concomitante de sa reconnaissance dans le miroir -Notes de lecture à propos de l'article de Roman Jakobson, « deux aspects du langage et deux types d'aphasie » -A propos de la psychopathologie de la vie quotidienne et de la lettre 52 de Freud à Fliess -Clinique de la structure obsessionnelle -Réalisation du montage optique, sa manipulation et ses applications cliniques -Le schéma optique dans l'enseignement de Lacan -La notion de consistance -Commentaire de texte : le graphe dans « Subversion du sujet et dialectique du désir » -Le fantasme dans la nécrose obsessionnelle -A propos de Schreber : quel travail avec le psychotique ? -L'homosexualtié masculine -L'objet a, voix et regard, dans le voyeurisme, l'exhibitionnisme, le masochisme et le sadisme -Grammaire freudienne des délires paranoïaques -La sexualité infantile -A propos de Hans et de l'inconsistance du Grand Autre, la phobie, plaque tournante. -A propos de la notion de Vorstellung -L'Epitre de St Paul aux Romains -L'Identification dans les cartels -L'Ethique, science et psychanalyse... Jacqueline POULAIN-COLOMBIER Jean ROLANDO :-Un roi dans l'arène 64 janvier 99 7 juillet 85 10 avril 86 12 octobre 86 17 mars 88 19 octobre 88 21 mars 89 23 octobre 89 28 juillet 90 31 février 91 36 mars 92 38 septembre 92 41 mai 93 41 mai 93 46 avril 94 46 avril 94 51 mai 95 54 septembre 96 57 janvier 97 64 janvier 99 45 mars 94 Christian ROY :-Le schéma optique :-Exposé sur « Perte delà Téalité dans la névrose et la psychose» 60 février 98 69 octobre 00 Robert SAMACHER -Entre deux illusions : le psychologue... -Réponse critique sur la fonction du +1, telle qu'elle est avancée par l'agenda du psychanalyste -L'après-midi des cartels (C.R. de réunions) -Questions sur la dépression -Présentation du travail du groupe : « les psychoses » -Notes à propos du négativisme -Le Miroir : de H. Wallon à J.Lacan -La culpabilité -Les conséquences du manque phallique chez la mère : Questions posées par la mise en place de la métaphore paternelle -Le fantasme chez Mélanie Klein -Pourquoi Freud s'est-il intéressé à Schreber -A propos de l'hypocondrie et du syndrome de Cotard chez le Président Schreber -Personnalité « as if» et structure -A propos du cas Schreber : regards pluriels (de la parution des mémoires à nos jours) -Haine et barbarie -Le mythe d'Œdipe, rêve de Freud -Freud et la science de son temps -Particularités de la demande et de l'entretien clinique en CMP -Commentaire à propos des Dix Commandements -« Aimer son prochain comme soi-même » -Incroyance et conviction délirante -Maltraitance et désir pervers -Les paradoxes de l'éthique -Rêve et fantasme chez l'Homme aux loups -Ethique et acte : as-tu agi selon le désir qui t'habite ? 3 juin 84 6 6 8 12 13 21 23 avril 85 avril 85 septembre 85 octobre 86 novembre 86 mars 89 octobre 89 29 septembre 90 33 juin 91 35 décembre 91 36 mars 92 39 octobre 92 41 mai 93 48 septembre 94 49 décembre 94 51 mai 95 53 janvier 96 54 septembre 96 54 septembre 96 56 octobre 96 59 octobre 97 64 janvier 99 67 novembre 99 68 février 2000 Claude SCHEIBER -Traduction d'un texte de Reik sur Maupassant. imago 1913. 7 juillet 85 Guy SIZARET -A propos de psychosomatique 4 octobre 84 Maryvonne TAUPIN -Un autiste dans l'institution, Pourquoi pas -La castration est-elle la clef de la sexualité féminine ? 55 octobre 96 65 mars 99 Jean TRIOL -Hamlet, tragédie du désir •Interrogation sur le manque •Structure algébrique et savoir inconscient •Une approche du schéma optique par la catégorie du Réel •Quelques références sur la Perversion dans les Séminaires de Lacan •Au sujet de S I - S 2 •Etude topologique de la métaphore -Compacité et Emergence du sujet -l'Interdit -Le sujet du chaos : étude d'une dynamique de la répétition -Lecture des séminaires « Das Ding » -Esquisse d'une subjectivation -La Chose, le non reconnaissable suivi du texte de J.Lacan : réponse à une question de Marcel Ritter -Du langage de l'inconscient -De l'image narcissique à l'objet d'angoisse •Faits et méfaits de la métaphore -L'Ethique du désir -La métaphore dans la dynamique inconsciente 8 13 19 24 septembre 85 novembre 86 octobre 88 décembre 89 31 34 39 43 46 48 51 55 février 91 octobre 91 octobre 92 octobre 93 avril 94 septembre 94 mai 95 octobre 96 59 62 65 67 68 69 octobre 97 octobre 98 mars 99 novembre 99 février 2000 octobre 00 Luc VACHET •Hegel et Lacan . à propos de Subversion du sujet et dialectique du désir •Premiers rapports à A . dialectique de la privation, frustration, castration. •La demande et l'objet (la question de l'être pur) •Notes sur la notion de coupure chez Lacan (être, affect, réel) •Le « Schreber » de Freud (p.310, 315) (le refoulement, la défense, ) -Pour (m)'introduire à la question du UN •Introduction au fantasme Sadien •Autour de Schreber et de la métaphore délirante 38 septembre 39 octobre 92 41 mai 93 44 janvier 94 Michèle WAGUE -Documentation psychanalytique 40 mars 93 Micheline WEINSTEIN :-Freud, Jung et Platon 22 mars 84 Sommaire des 65 premiers numéros du Bulletin 26 mars 90 30 novembre 33 juin 91 34 octobre 91 66 septembre TEXTES D'AUTEURS Jules COTARD -« Du délire des négations » -Délire hypochondriaque dans une forme grave de mélancolie anxieuse (1880) -Perte de la vision mentale dans la mélancolie anxieuse (1884) -Du délire d'énormité (1888) 36 mars 92 COURBON et FAIL -Syndrome d'illusion de Frégoli (Edith Chasse) 64 janvier 99 Hélène DEUTSCH -l'Analyse de Contrôle (traduction de M.L. Lauth) 1 janvier 84 T.S. ELIOT -Les hommes creux (traduction de M.L. Lauth) 20 janvier 89 Jacques LACAN :-Résumé donné de « La logique du Fantasme » :-Note pour le groupe Italien :-Réponse à une question de Marcel Ritter 35 décembre 91 38 septembre 92 59 octobre 97 Paul GUIRAUD :-Les formes verbales de l'interprétation délirante 49 décembre 94 MACALPTNE -Préface en mémoire du président Schreber (traduction de M L Lauth et Sean Paterson et la participation de Nicole Petrau) 33 juin 91 Alphonse AAAEDER :-La langue d'un aliéné 52 juin 95 Jan NELKEN -A propos de décomposition schizophrénique de mots (traduction de Mechtild Fagard) 52 juin 95 Hans SACHS -A propos de néologismes (traduction de M. Fagard) 56 octobre 96 Ella SCHARP -Variations de la technique dans les différentes névroses... 50 avril 95 STRACHEY -Préface à l'article .de Freud sur le fétichisme (traduction de M.L.Lauth) 33 juin 91 Sommaire de la Documentation Psychanalytique 40 mars 93 40 mars 93 40 mars 93 64 janvier 99
Similar documents
Séminaire au format pdf - staferla
…en fin de compte à admettre le plaisir au rang des « biens » cherchés par le sujet, voire même à s’y refuser dès lors qu’on en a le même critère, au rang du souverain bien. Cette tradition hédonis...
More information