le plaisir d `écrire

Transcription

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Alsace 2013
1
Ma ville,
instants...
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Le plaisir d’écrire
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Cet ouvrage a pu être réalisé grâce à la participation de 385 participants qui,
apprenant la langue française ou découvrant le plaisir d’écrire, nous ont fait part
de ces textes écrits pour la plupart dans le cadre d’ateliers d’écriture en Alsace.
Ce recueil rassemble 360 textes. Il ne saurait exister sans la contribution
des formateurs, animateurs d’ateliers, éducateurs et autres passeurs de mots
qui, convaincus de l’importance de l’écrit et soucieux de la parole d’autrui,
ont accompagné la rédaction de ces textes.
Nous remercions tous les partenaires investis dans ce projet et
tout particulièrement ceux qui ont pu apporter leur soutien financier
à cette action :
Les services de l’Etat :
La Direction Régionale des Entreprises, de la Concurrence,
de la Consommation, du Travail et de l’Emploi d’Alsace - DIRECCTE
La Direction Régionale de la Jeunesse, des Sports, et de la Cohésion Sociale
d’Alsace - DRJSCS
La Direction Départementale de la Cohésion Sociale du Bas-Rhin - DDCS 67
L’Agence Nationale pour la Cohésion Sociale et l’Egalité des Chances - Acsé
La Direction Régionale des Affaires Culturelles d’Alsace - DRAC
Les collectivités :
La Région Alsace
Le Conseil Général du Bas-Rhin
La Ville de Strasbourg
Les partenaires privés :
La Fondation d’entreprise La Poste
Et tous ceux qui se sont investis en contribuant par un appui humain
et logistique à la réalisation de ce projet :
La Filature, scène nationale de Mulhouse
Le Musée Unterlinden de Colmar
Les médiathèques de Strasbourg et la bibliothèque Grand Rue de Mulhouse
Le service éducatif des musées de Strasbourg
L’Atelier Urbain de la Ville de Strasbourg
L’association Tôt ou t’Art
Nos remerciements s’adressent également à toutes les personnes impliquées
à un moment ou à un autre dans l’organisation des différentes étapes du projet
« Plaisir d’Ecrire » : bénévoles, formateurs, animateurs, éducateurs, écrivains, artistes,
journalistes, chargés de projets, institutionnels, membres du comité de lecture
régional ainsi qu’à toutes les institutions, entreprises et structures soutenant ce projet.
le plaisir d’écrire / alsace 2013
sommaire
Introduction
Plaisir d’écrire
Ma ville, instants…
8
11
Témoignages
Avant-propos14
Le monde est une feuille blanche…
16
18
La parole naît
Ecrire collectivement ou dans un collectif ?
19
Ma vie les lundis après-midi…
23
Textes individuels
27
Textes collectifs
289
Annexes
Index alphabétique
326
Textes « coups de cœur »
333
Comité de lecture
334
Organismes participants et animateurs
336
Remerciements340
Contacts342
le plaisir d’écrire / alsace 2013
Voilà un titre qui, depuis 1998, recouvre une belle aventure,
une belle mission du CRAPT-CARRLI : contribuer à ouvrir
l’accès à l’écrit au plus grand nombre, en particulier à celles
et ceux qui sont encore exclus de la pratique, de la maîtrise
et du plaisir de lire et d’écrire.
introduction
Plaisir d’écrire
Plaisir et aussi élémentaire nécessité, pour ne pas être exclu
des échanges personnels, familiaux, sociaux et professionnels.
Et dans le processus d’apprentissage, plaisir des enrichissements
mutuels qu’apportent les multiples activités proposées par
les ateliers d’écriture pour susciter expression individuelle
et échanges collectifs autour du thème proposé en 2013 :
« Ma ville, instants… »
Plaisir d’oser exprimer des souvenirs, des impressions et
des envies, de devenir ainsi auteur et d’être publié dans ce recueil.
Que vous soyez lecteur de cet ouvrage, participant aux
ateliers d’écriture ou partenaire de cette opération, soyez
chaleureusement remerciés ici pour votre précieux soutien
à cette action.
Didier LEFEBVRE
Délégué académique à la formation continue
Directeur du GIP FCIP Alsace
8
le plaisir d’écrire / alsace 2013
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présentation du projet
“ plaisir d’écrire ”
“ MA VILLE, INSTANTS... ”
Depuis 1998, le centre de ressources CRAPT-CARRLI1 coordonne et organise le
« Plaisir d’écrire » en collaboration avec des structures et des associations travaillant
dans le domaine de la formation linguistique, des savoirs de base et de l’insertion
sociale et professionnelle (associations de quartier, centres socioculturels, organismes de formation, structures du handicap, service éducation des maisons d’arrêt,
foyers d’accueil de jeunes adultes, hôpitaux de jour…).
L’objectif du Plaisir d’Ecrire est de soutenir les pratiques d’écriture, de lecture et
d’apprentissage de la langue française pour tous. Pour cela, un concours d’écriture
est proposé chaque année avec une thématique d’écriture, un appel à textes, l’organisation d’un comité de lecture, la publication de l’ensemble des productions et la mise
en voix des « coups de cœur » lors de la cérémonie régionale.
D’autres actions et animations sont également proposées tout au long de l’année
pour promouvoir le vivre ensemble, favoriser la rencontre de l’autre et développer
l’accès à la culture pour tous. L’année 2013 a été jalonnée de nombreux temps forts :
- lancement du Plaisir d’Ecrire au musée Unterlinden de Colmar
- ateliers d’écriture au Musée historique de Strasbourg
- rencontres avec Martin Adamiec, poète et comédien
- a nimations sur les marchés de Strasbourg et à la médiathèque Malraux
pendant la Semaine de la langue française
- participation à la Journée départementale de la lecture publique
- exposition du Plaisir d’Ecrire au lycée des Métiers du Bâtiment à Cernay
- participation aux Rencontres de la diversité de Mulhouse
Le Plaisir d’Ecrire, c’est aussi l’occasion pour les acteurs de terrain d’être accompagnés dans leur travail et de se professionnaliser tout au long de la vie. Dans ce cadre,
le CRAPT-CARRLI propose des formations à l’animation d’ateliers d’écriture, des
échanges de pratiques autour de techniques d’animation, des conseils et une mise à
disposition de ressources et d’outils.
L’équipe du CRAPT-CARRLI
« Dans la rue, tout me semble écrit. La ville est une architecture d’écriture »,
notait Le Clézio dans un de ses romans. Lieu symbole de l’écrit tout autant que de la vie
extérieure, la ville est par essence un des endroits les plus fascinants et les plus familiers
de notre société.
La ville, notion multiple et foisonnante ! Ville en tant qu’espace public où sont partagées
des valeurs comme la tolérance et le respect de l’autre ; ville de notre monde globalisé et métissé qui pose les problématiques de l’émigration et de l’intégration ; ville de
la découverte culturelle, historique et sociale des quartiers ; ville pour interroger son
empreinte individuelle dans son lieu de vie ; ville tentaculaire et vivante de notre imaginaire collectif… La thématique du Plaisir d’Ecrire 2013 « Ma ville, instants… » était
riche de réflexions et d’angles d’écriture.
Les écrivants se sont appropriés ce thème pour nous transmettre une partie de leur
vécu, de leurs expériences personnelles, raconter une anecdote, une scène observée,
décrire un itinéraire, des rêves, des souvenirs, évoquer un lieu, une atmosphère, des
envies… La ville dans leurs mots est représentée d’instants, de fragments, d’images…
passer de l’image à l’idée, de l’idée à l’image… Au fil des ateliers d’écriture, chacun a pu
jouer avec la langue, la manipuler, jongler avec son texte, ajouter, retrancher, réorienter,
changer de cap… se perdre, se retrouver, construire son identité, cela aussi fait partie
du travail d’écriture !
Et parce que « écrire permet d’affronter le plus de largeur possible du réel »,
ce thème a aussi été le prétexte pour emmener les groupes d’écrivants au dehors de
la structure. Faire écrire à l’extérieur, repousser les murs, sortir, aller vers… Aller audelà de ce qu’on connaît déjà, de ce qui est habituel, familier, routinier. Aller vers…
là-bas, l’inconnu, les autres, la vie représentée par son foisonnement, la multiplicité des
espaces, des perceptions, des sensations… Des bruits…
Bruits de la ville : circulation, vacarme, interpellations, rumeurs, silences inaudibles,
murmures… Le lien avec le slam, art oratoire et urbain par excellence, était tout trouvé.
L’oralité a donc été une dynamique de travail constante cette année : atelier slam avec
June, formation « Dire-Lire-Ecrire » de Martin Adamiec, rencontres préparatoires à la
mise en voix des textes entre U-Bic et les lauréats volontaires. En effet, comme le slam
est aussi synonyme de scène ouverte, nous avons souhaité donner la parole à un plus
grand nombre et inviter les lauréats à monter sur le plateau de la Filature pour dire leur
texte lors de la cérémonie de clôture. Challenge personnel à relever pour se représenter
en public, déclamer son poème, dépasser ses limites et aller vers… plus de créativité, de
courage, de force, de reconnaissance de son travail, de reconnaissance de soi.
A l’image de cette année basée sur le rythme et le partage, nous souhaitons que le flot du
Plaisir d’Ecrire vous entraîne une fois encore vers de belles découvertes.
1. Centre Régional d’Appui Pédagogique et Technique / Centre d’Appui et de Ressources Régional de Lutte
contre l’Illettrisme d’Alsace
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le plaisir d’écrire / alsace 2013
* Gaston Miron
introduction
La ville au fil des mots
Patricia Lejeune
Coordinatrice du Plaisir d’Ecrire
11
témoignages
témoignages
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le plaisir d’écrire / alsace 2013
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Le but de tout État démocratique est d’assurer les conditions nécessaires
au bonheur et à l’épanouissement des individus, de susciter l’affirmation
des talents et du mérite de chacun. Il n’est pas de vocation plus noble pour
un État démocratique que celle de permettre la vie sereine des citoyens au
sein de la collectivité. Nous l’affirmons, cela passe par la possibilité donnée
équitablement à tous d’accéder aux éléments fondamentaux de la culture
que nous partageons au quotidien : les récits mythologiques du monde
entier, l’histoire, les courants de pensée philosophique et religieuse, les arts,
etc. C’est là, d’une part, le ciment le plus durable de l’existence d’une communauté européenne, c’est là, d’autre part, la fondation la plus solide de la
construction commune de l’avenir. Car la société n’existe que parce qu’elle
se partage.
Mais pour partager, encore faut-il que nous ayons pu, tous, recevoir le
bagage culturel qui suscite le dialogue. Or, cela ne surprendra malheureusement pas, les inégalités en la matière continuent de se creuser toujours
davantage en 2013. Ce constat, bien qu’extrêmement sombre, ne doit néanmoins pas entamer la détermination de rétablir une situation dans laquelle
chacun, quelle que soit l’origine sociale, puisse bénéficier réellement d’une
chance de s’accomplir.
Aussi le ministère de la Culture et de la Communication, engagé dans cette
démarche depuis sa création, a-t-il voulu affirmer plus fortement encore
son engagement pour l’éducation artistique et culturelle à l’heure où les
écarts deviennent béants. Aucun effort ne saurait dès lors être épargné pour
permettre à l’art, à la culture et au savoir de parvenir jusqu’aux individus,
sans distinction de leur localisation, de leur condition économique ou de
leur âge.
témoignages
AVANT-PROPOS
Et de fait, l’écrit, l’écriture, la lecture sont la porte d’entrée à ce bagage
commun. L’action Plaisir d’écrire, entreprise par le CRAPT-CARRLI,
s’inscrit pleinement dans l’ambition du ministère de la Culture et de la Communication en offrant aux participants la possibilité de se saisir de l’écrit.
Nous saluons sincèrement l’occasion qui est donnée aux participants d’un
moment d’intériorité pour mieux faire émerger, partager et transmettre la
richesse qui est la leur. Les surprises sont d’ailleurs nombreuses à la lecture
des textes produits et leur grande qualité, voire, pour certains, leur talent,
démontre que l’art et la culture appartiennent à tous.
Alain HAUSS
Directeur régional des affaires culturelles d’Alsace
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le plaisir d’écrire / alsace 2013
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C’est un honneur d’être le parrain de cette édition
du Plaisir d’Ecrire… J’imagine un parrain qui se porterait
garant en cas de page blanche.
J’écris peu, peu chaque jour, et je relis à voix haute,
chaque jour, le peu de la veille… Mais je veille chaque jour
à écrire avec les êtres, les arbres, les murs et les soucis que
je partage avec tout le monde.
Le monde est une feuille blanche qui s’écrit chaque jour
J’épelle le monde chaque jour, je le brouillonne, je le bégaie…
C’est le monde qui m’écrit… Moi je viens après, avec mon
écriture, qui garde une trace des évènements.
C’est un pacte entre le monde et moi… Le monde est imparfait,
l’écriture aussi.
Lire aussi me lie au monde,
au destin des hommes...
L’écriture est d’abord verbale… Tout ce qui me parvient
des bruits du monde et de mon monde intérieur, si bavard,
en toutes les langues, sur tous les tons… Je veille au dialogue
entre orature et écriture.
Plaisir d’écrire pour soi, pour se prendre en mains, pour
tendre la main, mais cela ne suffit pas…
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le plaisir d’écrire / alsace 2013
Lire aussi me lie au monde, au destin des hommes…
Les livres m’éclairent sur les êtres, les arbres, les amours
et les guerres… Et lire à voix haute a libéré les mots des livres…
Ils me délivrent de la peur d’écrire, puisque tous les mots du
monde pourraient être les miens… Ils me délivrent des mots
qu’à mon tour j’écris. J’écris ainsi un peu mieux chaque jour.
écriture, orature, lecture
procèdent du même vol à l’infini du quotidien
témoignages
Le monde est une feuille blanche...
Les mots, les phrases sont mon patrimoine… sans frontières…
sans barrière de langue… Je ne suis plus un sans-papier.
Je ne peux plus effacer ce qui est écrit, ni m’effacer…
J’écris peu, j’écris par petites gorgées, pour me vêtir,
m’amadouer, être à l’endroit des failles où tremble la terre,
sur la ligne de partage des eaux, au creux des lignes de la main.
Ecriture, orature, lecture procèdent du même vol à
l’infini du quotidien.
Parrain donc, j’ai parlé d’écriture dans des ateliers d’écriture.
A la prison de l’Elsau un détenu m’a demandé « De quoi le
poète a-t-il peur ? » Une question qui m’a laissé sans voix,
question jamais posée auparavant, ni rencontrée dans aucun
écrit, et ce détenu me l’a posée…
Je lui réponds aujourd’hui… Peur d’une écriture contrainte,
sans projet d’évasion, au goût amer de la défaite.
Martin Adamiec
Acteur, écrivain
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Écrire collectivement
ou dans un collectif ?
Ils écrivent… en silence.
Ils écoutent leurs bruits intérieurs,
Et scrutent le mot qui passe.
Ils l’attrapent, le serrent contre leur plume.
Et puis un autre…
Bientôt le fil s’écoule.
Le poème prend forme.
Ils agissent sur le monde,
Le façonnent aux couleurs de leurs vies.
Et puis…
Une voix…
Bientôt deux, puis trois…
La parole naît dans le tressaillement,
Du fond des entrailles.
La parole naît.
Le poème trouve son sens,
Au creux des oreilles attentives du public.
Soulagement et sourires.
Le plaisir d’écrire,
Le plaisir de dire.
« L’écrivain productif observe l’écrivain tourmenté
tandis que celui-ci s’assied à sa table, se ronge
les ongles, se gratte, déchire une feuille, se lève pour
aller à la cuisine et s’y préparer un café, puis un thé,
puis une camomille, lit un poème de Hölderlin
(bien qu’il soit clair qu’Hölderlin n’a aucun rapport
avec ce qu’il est en train d’écrire), recopie une
page déjà écrite et puis la barre ligne après ligne,
téléphone à… »
témoignages
Odette et Michel Neumayer1
Italo Calvino « Si par une nuit d’hiver un voyageur… »
LA PAROLE NA T
Lucie Rivaillé (U-bic)
Non, cher lecteur, vous n’êtes pas, contrairement à l’écrivain tourmenté
de Calvino, devant votre table ou votre écran, votre page désespérément
blanche. Vous ne vous demandez plus comment démarrer. Vous savez en
effet, car vous tenez en main cet ouvrage « Plaisir d’écrire », qu’il existe
bien des manières de débuter un texte et que les ateliers d’écriture ont fait
la preuve, aujourd’hui, que l’écriture est accessible à tous. Vous subodorez
qu’une écriture collective est l’une des voies royales pour partager l’écriture.
Mais vous vous demandez : sous quelle forme ?
.. /..
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le plaisir d’écrire / alsace 2013
1. «Animer un atelier d’écriture – Faire de l’écriture un bien partagé» Odette et Michel Neumayer. ESF 2003.
19
Un des plaisirs de l’atelier est de partir ensemble, avant même qu’un projet
ne se dessine, à la recherche de mots, de quantité de mots. Car c’est avec
des mots qu’on écrit… les idées viennent ensuite, presque par surprise.
Cela peut se pratiquer à partir d’une question, d’un thème, d’un événement.
Cela donne lieu à toutes sortes d’écritures qui se croisent, s’interpellent, se
débordent. Nous l’avons pratiqué autour de la « Journée de la femme ».
Cela s’appelle « écriture effervescente ».
Un autre plaisir est de se laisser porter par les consignes. Chaque proposition reçue et mise en œuvre, c’est la promesse de découvrir, au moment de la
lecture des textes produits, comment chacun dans le groupe l’a interprétée,
de quelle inventivité il ou elle a fait preuve. Entre pertinence et impertinence, c’est là un trésor qui ne demande qu’à être approprié.
Cela s’appelle partager les trouvailles.
Mais un atelier, ce sont aussi des découvertes d’un autre ordre : réaliser,
chacun de son côté, une production plastique ; écrire un texte personnel à
partir d’un endroit de cette production ; échanger les productions entre participants puis écrire, à partir d’un endroit de la production reçue, un texte
qui sera offert à l’autre ; marier les deux productions en une série de haïkus
rehaussés de fragments plastiques. Entre écriture et arts plastiques,
cela s’appelle prendre l’option d’autrui.
C’est encore partir sur les pas d’un photographe de presse (le personnage a réellement existé, il s’appelle Weegee1) et se mettre à produire,
au sein de mini-collectifs, sur la base d’un accord minimal, des unes de
journaux à sensation ; commenter les photos ; imaginer les faits avec
force détails ; formuler des hypothèses ; mettre tout cela en page et,
d’édition en édition, faire tout ce qu’il faut pour tenir le lecteur en
haleine, à partir de « faits divers » totalement inventés, plus vrais que vrais !
Cela s’appelle tenir, à plusieurs, un projet d’écriture
en temps limité.
Au fil des découvertes, se dessine l’idée qu’écrire à plusieurs est une affaire
passionnante qui demande patience, confiance en soi et en l’autre, non-jugement. Loin de se réduire au fait de tenir à plusieurs le même stylo, il s’agit
de se former à échanger, à négocier, à coopérer ; à entrer dans la logique
de l’autre, à en comprendre les mobiles et les motifs ; à faire un voyage
ensemble entre entraide et affirmation progressive de soi. Se dessine l’idée
que la création sert à penser ensemble ; à naviguer à travers l’espace et le
temps ; à faire société.
témoignages
Sachez qu’il y a bien des manières de la pratiquer. En voici plusieurs,
tirées d’une expérience vécue au Crapt-Carrli de Strasbourg en février 2013,
à l’occasion d’une formation que nous avons animée sur le thème de
« l’écriture collective ».
Personne n’écrit jamais seul. Tout écrivant, tout écrivain, est entouré de présents et d’absents, de modèles à imiter et à dépasser, de normes qui, certes,
construisent l’écriture mais dont il faut aussi apprendre à s’émanciper. Tout
auteur dialogue avec son lecteur et accepte le pari que le texte vole finalement de ses propres ailes. Voilà l’humain à l’œuvre, au sein de micro-sociétés
où l’autre devient essentiel. Wozu Dichter in so dürftiger Zeit ?2 demande le
poète. Par les temps de doutes et de crises, les quelques avancées évoquées
ici devraient nous rassurer et nous réjouir !
Carnoux, le 23 mai 2013
Odette et Michel Neumayer
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le plaisir d’écrire / alsace 2013
1. http://fr.wikipedia.org/wiki/Weegee
2. « A quoi bon des poètes en des temps de disette » Friedrich Hölderlin.
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Ma vie les lundis après-midi
à l’Atelier “ Savoirs de Base ”
témoignages
Lundi 29 avril 2013
L’absence de ma collègue m’oblige à improviser.
J’aime cela, trouver une solution, vaincre les difficultés,
découvrir des nouveautés :
Qu’est-ce qui pourrait rassembler Nawal et Souad analphabètes,
Françoise, Mina et Candan, nos lectrices en devenir ?
L’esprit travaille !
Mon regard se pose sur « Le Plaisir d’écrire » 2012, sa couverture rose
est attrayante !
Je feuillette : Quel texte pourrait attirer l’attention du groupe ?
Je retiens : « Pourquoi, pourquoi, pourquoi ? » à la page 80.
J’allume le photocopieur, y aura-t-il assez d’encre ?!
Oui, les 5 copies sortent…
Nous sommes chacune devant cette feuille.
Je « sens », lis dans la tête de chacune : ce paquet de lignes, de lettres… ???
Je me dis : Est-ce que cela va les intéresser ? Que puis-je faire ? Je n’ai même pas pris
le temps de le lire moi-même ! Je fais confiance à… l’équipe du CRAPT-CARRLI !
Allons-y !
.. /..
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le plaisir d’écrire / alsace 2013
23
- Qui a écrit ce texte ?
- Des réponses fausses : le plaisir d’écrire
- Noëlle
- Où habite–t-elle ?
- A l’hôpital de jour
-O
ui et non, c’est là-bas qu’elle participe à l’atelier d’écriture
comme nous à Hélios
- Je sais ce que c’est l’hôpital de jour
- Oui moi aussi
- Donc, où habite Noëlle ?
- à Molsheim
- Quel titre a-t-elle donné à son texte ?
- Pourquoi…
- Pourquoi ?
-…
- Est-ce que vous entendez souvent ce mot ?
- Oui, les enfants !
Je n’arrive pas à retranscrire tout ce qui a été échangé durant la lecture
du texte, phrase après phrase ! Je le regrette !
J’ai sorti le dictionnaire français/turc pour Candan, car je savais, mais là,
je découvre encore plus fortement, qu’elle ne maîtrise que très peu de
vocabulaire. Je cherche chaque mot important, je lui montre et essaye
de prononcer le mot en turc, ce qui déclenche ses rires puis ceux de toutes !
Je sollicite Françoise pour me seconder à éclairer les mots nouveaux.
A Souad qui maîtrise mieux le français, je demande de traduire à Nawal,
je veux être certaine de la bonne compréhension du vocabulaire.
Le fait de procéder à ces recherches dans le dictionnaire nous a permis
de réfléchir à ces mots :
Les rêves / les humains / la reconnaissance / la joie / la tristesse / guérir /
le cours de l’eau / apprécier / prendre l’air / l’été (les saisons) / main dans
la main (« chez nous on ne fait pas ça… l’homme et la femme… ») discussions
entre amis / maintenant et demain / attirés / les bulles de savon / rigoler /
la piscine / la fratrie (« oh que oui on a parfois du mal à se comprendre !!!! »).
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le plaisir d’écrire / alsace 2013
Evidemment je ne me suis pas contentée de faire lire, mais…
je les ai invitées à écrire, elles-aussi, un « Pourquoi ? »
Toujours ce moment d’hésitation, que je lis dans leurs regards :
Je ne sais rien, je n’en suis pas capable, je n’ai pas d’idées (cela est souvent
exprimé par Françoise).
Et c’est justement, Françoise qui a lancé la première :
- Pourquoi y a-t-il la guerre ?
Mina a affirmé :
- Pourquoi mes enfants sont loin ?
Souad :
- Pourquoi il pleut toujours ?
Nawal, tes mots isolés disent ceci :
- Pourquoi je suis venue en France ?
Et Candan, tu as réussi à dire :
- Pourquoi je ne peux pas parler le français ?
témoignages
Magie de l’écriture !
Cette séance, j’ai DÛ la transcrire. Ce que ces femmes ont découvert grâce
au texte de Noëlle, ce qu’elles ont osé dire à sa suite, c’est… ?
Candan, depuis des mois, je m’interroge sur tes difficultés à parler
le français : POURQUOI ne peux-tu pas progresser davantage ?
Et là, aujourd’hui, c’est toi-même qui l’affirmes et t’interroges !
Est-ce que ce sera le début de tes progrès ?
Mina, tes enfants ! Tu fais tellement d’efforts pour progresser, devenir
autonome, sortir de ta maladie !
Nawal ! Tu t’es mariée et tu es venue en France, tu t’es éloignée de ta famille
et tu découvres la vie ici… Si difficile ! Tu es seule, isolée…
Et la présence de Françoise et Souad qui vivent avec moins de soucis,
par vos « Pourquoi » plus courants, vous avez atténué les chagrins. Merci !
Voilà… Ma richesse de ce lundi 29 avril 2013.
Françoise Grailhe
Hélios
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textes individuels
textes individuels
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le plaisir d’écrire / alsace 2013
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Vous avez remarqué ?
On ne dit pas : « Je meurs d’espoir ! »
Mais on peut dire : « Je meurs de soif ! »
Ma ville à moi, ça fait longtemps que je ne t’ai pas vue.
Et saches que tu me manques beaucoup, ton visage me manque le plus.
Ça fait longtemps que je ne me suis pas promenée dans tes rues,
et je n’ai pas senti ton odeur.
Ça fait longtemps que je ne t’ai pas vue grandir et élargir ton espace.
Ça fait longtemps que je ne vois plus comment les gens vivent en toi,
comment ils te font confiance, et comment ils te traitent.
J’ai tant besoin de revoir tout ça !
Je ne peux même pas voir comment tes enfants grandissent et deviennent
des adultes, et comment ils sont fiers d’être là dans tes bras.
Depuis longtemps mon âme est avec toi, mes pensées sont à toi,
mais malheureusement, physiquement je ne suis pas là.
Je me rappelle toutes mes années dans tes bras.
L’amour que tu as pour moi me manque.
J’ai envie de revivre et ressentir tout ça.
Je veux revenir et rester chez toi, revivre dans une de tes rues,
me promener dans tes parcs, revoir ta beauté.
Mais malheureusement c’est impossible…
Dans notre vie, beaucoup de gens
Continuent de vivre sans s’apercevoir
Qu’ils sont « morts ! »
Vivre, ce n’est pas seulement
Respirer, bouger, se lever, travailler,
Et aller chercher de l’argent à la banque !
Meurs de soif...
Lola A.
Trampoline, Molsheim
Vivre, c’est la famille, nos racines !
Vivre, c’est sentir notre rythme,
Notre équilibre
Et l’harmonie entre l’homme et la nature !
Vivre, c’est savourer l’instant présent,
Etre en vie !
textes individuels
MA VILLE
a
Hélas ! L’Homme mélange tout !
Même s’il a vécu des milliards et des milliards d’instants,
Pour lui, c’est comme s’il ne s’était rien passé !
Alors, il se pose la question :
« C’est ça la vie ? »
C’est vrai ! On a toujours soif !
On pourrait mourir de soif
Mais on ne meurt pas d’espoir !
Notre vie nous appartient…
Elena A.
CDAFAL 68, Mulhouse
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le plaisir d’écrire / alsace 2013
L’homme saura-t-il enfin
Profiter de l’instant présent
Et le savourer ?
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Strasbourg est une ville qui ne cesse de s’étendre, de plus en plus de lignes
de tram ce qui rend les déplacements plus rapides. Les zones piétonnes
chassent les voitures de certaines parties de la ville ce qui simplifie les
déplacements à pied ou à vélo.
Il est tombé beaucoup de neige. La lune l’éclaire, l’irisant de mille reflets. Ça
y est, j’ai bien calé mon sac à dos, chaussé mes skis, mis mon bonnet et enfilé
mes gants. Il est sept heures du matin. Je m’élance.
Rue des Rossignols, rue des Serins, nous n’en verrons pas aujourd’hui, il fait
trop froid. Place Tati, rue Truffaut, je glisse dans la nuit claire ; une petite
butte, voilà que je vole. Mon anorak gonfle au vent, mais mon corps est frêle.
J’appuie sur mes bâtons de toutes mes forces.
Les rues sont désertes. L’épais tapis de neige poudreuse bloque les bus et
les sableuses dans leurs entrepôts. Pas de transports en commun ni de taxis
aujourd’hui. Je suis seul dans la nuit.
Il y a deux heures, je me suis levé, ai fermé délicatement la porte de la cuisine
de l’appartement que je loue avec d’autres étudiants. J’ai fait un chausson, un
chausson aux pommes, aux raisins de Corinthe et à la cannelle, comme les
confectionnait ma grand-mère pour l’Epiphanie. J’y ai même caché une fève.
Aujourd’hui, à dix heures, c’est l’anniversaire de ma grand-mère. Je veux lui
faire une surprise. Elle a eu beau me dire hier au téléphone que je ne devais
surtout pas sortir par ce temps, j’y tiens, je veux la voir, je veux la remercier.
Je tourne rue des Albatros, un petit salut à Tabarly dont la statue trône sur
la place, je m’engage dans la rue des Aventuriers. Je glisse toujours plus vite.
Mon attelle à la cheville, je ne la sens pas. Je n’ai qu’une envie : être à dix
heures chez ma grand-mère, l’heure à laquelle elle est née un dimanche,
l’heure à laquelle sonnent les cloches, comme disait maman.
Là, je veux lui dire : MERCI. Il y a fort longtemps, j’étais tout petit, mon pied
venait d’être plâtré. Alors, elle s’est occupée de moi, m’a élevé avec amour et
tendresse.
Plus qu’une place, une rue, les cloches commencent à sonner.
Bon anniversaire, grand-mère !
Marguerite A.
GEM Aube, Strasbourg
Strasbourg capitale européenne doit se montrer à la hauteur de son rôle
dans l’Europe. Strasbourg ville à vélo et voiture électrique pour éviter
les pics de pollution et donner l’exemple aux autres villes.
Strasbourg, une ville en pleine transformation afin de rendre la vie
dans la cité plus agréable, mais il y a encore du travail à faire.
A.R.
Hôpital de jour EPSAN, Strasbourg
Ma ville c’est Argoun. C’est une petite ville en Tchétchénie
à laquelle toute ma vie est unie.
C’est la ville qui a vu beaucoup de choses pendant toute la durée
de la guerre, beaucoup de tragédies humaines, beaucoup de morts.
Malheureusement j’ai été forcé de quitter ma ville, mais elle m’a laissé
beaucoup de souvenirs. On dit que « le mauvais » s’oublie vite. C’est vrai.
textes individuels
TRAVERSéE DE LA VILLE
a
Il est probable que le fait d’oublier est un bien, mais quand notre situation
s’améliore ; malheureusement sans ces souvenirs nous oublions notre
devoir d’aider ceux qui sont dans le besoin et qui ont moins de chance.
Je ne sais pas pourquoi de tous les souvenirs de ma ville, les souvenirs qui
me font le plus grand plaisir sont ceux où je marchais pour aller courir.
Comme le matin, à l’aube, lorsque je me rendais au stade de football qui se
trouvait près de chez moi, tout juste au bout de notre rue.
Sur mon chemin désert et calme, je humais l’air frais
et matinal dans une plénitude solitaire.
Argoun ce n’est pas Strasbourg. A Argoun, il n’y a pas de belles maisons,
ni de rues unies, ni de squares, ni de jardins, ni de musées…
mais je l’adore parce que c’est ma ville. La ville qui m’a vue naître et grandir
et où se trouvent tous ceux que je connais et que j’aime…
A.V.
CSC Montagne Verte, Strasbourg
30
le plaisir d’écrire / alsace 2013
31
S oleil
T ram
R ue
A rbre
S apin de Noël
B oulangerie
Gülderen ACIKGUL
CSC de l’Elsau, Strasbourg
O range
J’habite à Strasbourg, ville de la beauté et de la joie,
la ville qui m’a accueillie et qui me charme par son calme
et sa propreté.
J’aime prendre le tram pour aller au centre-ville.
R adis
G are Centrale
Dans la rue, je vois des gens qui sont heureux
et j’entends le bruit des voitures de pompiers et des trams.
En ville, il y a de grandes boutiques d’habits à la mode
et de magnifiques bijoux.
Il y a une superbe cathédrale, des musées, des cinémas,
des jardins et des restaurants où l’on cuisine de bonnes choses.
Mon quartier que j’aime !
Dans mon quartier, que j’aime, il y a l’école où je cherche mes enfants
et où je passe la plupart du temps.
Il y a le bureau de tabac pour acheter le journal, et une boulangerie
pour acheter du pain et des croissants.
J’aime les fleurs dans la rue et la grande mosquée. J’aime la neige et
les lumières du soir. J’aime l’été, le printemps quand le soleil brille, le bruit
des oiseaux le matin. J’aime le barbecue en été, la piscine et les pique-niques.
Mais je n’aime pas les journées courtes, les nuits longues et le froid d’hiver.
C’est une ville de passage et de cultures multiples avec
l’Allemagne, la Suisse, le Luxembourg tout proche. Strasbourg
a une forte vocation culturelle :
des festivals, du théâtre, des musiques,
il y en a pour tous les goûts, toute l’année.
textes individuels
En passant à côté du pont, je vois de jolis bateaux
et les cigognes en couple.
U rgence
a
J’aime sa couleur au coucher du soleil et ses nuits
quand les étoiles brillent au ciel, c’est merveilleux.
Strasbourg est une belle ville, c’est la capitale européenne,
c’est le cœur de la France.
Fatima AKAR
CSC Montagne verte, Strasbourg
Ouafaa AJOUAOU
CSC de l’Elsau, Strasbourg
32
le plaisir d’écrire / alsace 2013
33
Je suis en France depuis 10 ans. J’aime Strasbourg. Je suis allée une fois
à Paris mais je n’ai pas aimé parce qu’il y a beaucoup de monde
mais j’ai visité la ville pour son histoire.
« J’ai reconnu ce que j’avais
recherché, comme si les secrets
de la ville m’avaient éclairé. »
L’année dernière avec ma famille, j’ai visité plusieurs fois un village qui
s’appelle Klingenthal. Là-bas, il y a de très belles petites maisons alsaciennes.
Il y a une grande forêt très sombre et beaucoup d’arbres fruitiers.
Rodrigo Pino, photographe
textes individuels
Ozlem AKIL
CSC Montagne verte, Strasbourg
PREMIèRE NEIGE
L’hiver, qu’il fait froid ! Mais je suis contente
quand la neige tombe.
Oh ! Elle est si belle quand elle danse.
Mon petit-fils s’amuse quand il marche dans la neige
si blanche, si blanche et si jolie !
La neige nous apporte la paix.
Je la découvre ici à Strasbourg pour la première fois.
Il fait très froid, c’est l’hiver. Mais la neige et le soleil,
c’est magnifique !
Nilda Lili ALIAGA MORALES
CSC Fossé des Treize, Strasbourg
Dans ma vie, il y a le travail et après il y a le sommeil.
Le travail consiste à surveiller le site, à savoir donner une présence statique
pour dissuader d’éventuels rôdeurs à venir voler et à gérer les alarmes et
incendies. De ce fait, lorsque je sillonne ma ville pour me rendre sur mon
lieu de travail, je vois des gens qui promènent tardivement leur chien, des
lumières aux fenêtres des immeubles qui s’éteignent et j’entends les voitures
qui passent bruyamment avec la radio à fond la caisse, le brouhaha des
hommes. Une fois sur place, la vie de la ville s’estompe et d’autres bruits se
font entendre tels que le vol de nuit des avions postaux ou commerciaux, les
vols d’oiseaux nocturnes, les cris des animaux qui appellent leur compagne,
bruit lointain de la musique, le bruit des machines des usines des environs
puisque je suis dans une zone industrielle.
a
Et le matin, en finissant mon service de nuit, je rentre chez moi et au
passage, je vois des gens dans leur voiture qui se rendent au travail. Des
livreurs déposent leurs marchandises devant les dépôts de leurs clients, des
éboueurs enlèvent la poubelle, des enfants vont à l’école, tandis que moi je
rejoins sagement mon lit douillet.
Zakioudine ALIBAY
CSF Victor Hugo, Schiltigheim
34
le plaisir d’écrire / alsace 2013
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Au mois d’août à Aoçhisar, il y a beaucoup de gens dans la rue.
Devant les magasins, je vois des hommes assis sur des chaises qui
bavardent. Ça me dérange. Mais quand je vais acheter quelque chose,
le propriétaire me demande : « Vous voulez boire quelque chose ?
Je suis à l’aise avec eux.
Après dîner, les familles sortent se promener au frais. D’abord,
elles se baladent et quand elles sont fatiguées, elles vont s’asseoir
et boivent quelque chose dans les jardins publics.
Après minuit, on commence à rentrer. Certains hommes préfèrent
dormir sur le balcon, au frais.
Pour me reposer, je préfère Barr ; c’est plus petit et moins actif.
Au mois d’août, dans notre quartier, je trouve que c’est très calme.
Les gens ferment leurs volets à cause de la chaleur. De dix heures
du matin à quatre heures de l’après-midi, on n’entend rien,
on ne voit personne.
Après l’heure du goûter, les gens commencent à sortir pour profiter
de la terrasse et pour arroser leurs fleurs et leurs jardins.
A ce moment-là, on entend discuter les voisins. Je suis contente
de bavarder avec les voisins.
De temps en temps, nous invitons les voisins à manger des spécialités
turques. Après, c’est eux qui nous invitent à partager leurs spécialités,
comme les tartes flambées.
Enfin, nous sommes tous contents.
Je suis venue de Syrie. J’habitais à Homs. C’était une grande
ville où il y avait beaucoup de personnes.
Comme dans tous les pays en voie de développement, il y avait
un grand nombre de personnes pauvres.
Un jour, je suis allée au centre de la ville. En face d’un grand
magasin, j’ai vu une petite fille qui vendait des bonbons.
Elle était pauvre. Elle portait des vêtements légers et des
chaussures sans chaussettes malgré le froid.
la vendeuse
de bonbons
Certaines personnes lui
achetaient des bonbons
et d’autres lui donnaient
de l’argent sans prendre
les bonbons.
Je suis entrée dans le
magasin et quand je suis
sortie après une demiheure, la petite fille dormait sur l’escalier. Elle était très
fatiguée et n’a pas caché l’argent des bonbons.
textes individuels
une vie,
deux pays
a
J’étais très triste pour elle. Je me suis approchée d’elle. Elle
était belle dans son sommeil.
J’ai mis ma main dans ses cheveux, elle s’est réveillée, alors, je
l’ai amenée chez moi, à la maison et je lui ai donné à manger.
Elle avait faim. Après, j’ai contacté la police pour trouver sa
famille.
Soher ALKHADDOUR
CSC Papin, Mulhouse
Nazik ALICI
Trampoline, Molsheim
36
le plaisir d’écrire / alsace 2013
37
C’est une image qui crie
Qu’est-ce que je dois faire ?
Je suis étrangère en France
Il y a beaucoup de problèmes
Je ne parle pas bien le français
Et je cherche des personnes pour m’aider
Je cherche des solutions pour que la vie soit belle.
Que faire avec ces mains ?
Elles semblent montrer quelqu’un à soigner.
Et si elles étaient prêtes pour accueillir un bébé ?
Et si elles se rejoignaient pour se poser sur le cœur ?
Marina ANDRES
CSC Le Phare de l’Ill,
Illkirch-Graffenstaden
Les mots de la francophonie*
Je cherche un travail de chauffeur de poids lourds, c’est mon métier. J’ai un
savoir-faire de conducteur de transports nationaux et internationaux ; je
sais lire des cartes routières, arrimer une remorque, utiliser le matériel de
navigation. J’ai les permis B. C. EC. BTP. Je peux aussi travailler en équipe dans
un atelier.
J’ai besoin de travailler car j’ai des responsabilités vis-à-vis de ma femme et
de mes enfants. Je dois les protéger.
Voilà mon unique problème.
Mohamed ANHARI
CSC Victor Schœlcher, Strasbourg
J’étais clamartoise pendant quatre ans.
Clamart, c’est la première ville où j’ai habité en France.
J’ai beaucoup de souvenirs de Clamart.
Là, j’ai appris le français, j’ai rencontré mes amies,
j’ai découvert mes activités préférées.
J’ai construit mes bases pour vivre en France à Clamart.
Depuis l’automne 2012, je suis Mulhousienne.
Mulhouse, c’est ma deuxième ville en France.
Petit à petit je découvre la différence par rapport à Clamart.
Cette ville est plus grande, plus active
et plus traditionnelle que là-bas.
Voici un dicton japonais :Suméba Miyako.
.
En japonais on lit :
Cela veut dire en français : « Le meilleur endroit pour vivre
c’est là où je suis ».
La ville où je m’installe me fait grandir.
Elle me fait apprendre des nouvelles choses.
Elle me fait rencontrer des nouvelles amies.
Maintenant, le meilleur endroit pour moi, c’est MULHOUSE.
textes individuels
SOS
a
Emiko ANNWEILER
CSC Papin, Mulhouse
* écrit à partir des mots de la “Semaine de la Langue française et de la francophonie 2013 ».
38
le plaisir d’écrire / alsace 2013
39
textes individuels
Un jour j’ai vu un bateau-mouche passer
l’écluse sur le Rhin.
Dans ce très beau quartier il y a beaucoup
de verdure, de ponts fleuris et le reflet du soleil
dans l’eau. Beaucoup de visiteurs admirent
les bateaux qui passent.
Je suis née en Tchétchénie
J’ai vécu et grandi à Grozny
L’écluse
J’aime quand le ciel est très clair. Je regarde
ce spectacle magnifique et je m’exclame : « J’adore ! »
De tout ce que j’ai vu, je trouve
Que Strasbourg est la ville
Yesita ASKHABOVA
CSC Camille Claus, Strasbourg
Qui me convient le plus, ici je
Me sens tranquille et libre.
textes individuels
C’était très intéressant, très agréable d’observer
la montée de l’eau qui permettait au bateau-mouche
de passer de l’autre côté du canal.
Nese ARABACI
CSC Fossé des Treize, Strasbourg
Mon village, ma respiration
En me réveillant le matin, la première chose que je voyais était le soleil qui se
levait et qui s’approchait tel un enfant s’avançant avec amour. L’air était pur,
frais et parfumé, subtil mélange de jasmin et d’oranger. Un orchestre symphonique composé d’oiseaux accompagnait ce lever de rideau qui découvrait un chef d’œuvre de peinture.
Un tableau de maître se déployait sous mon regard. Les champs tels des tapis
volants aux couleurs chatoyantes ondulaient à mesure que le soleil s’élevait.
J’ai eu beau chercher, je n’ai retrouvé ce tableau nulle part.
J’aime mon village, je l’aime tant, sans lui j’étouffe, sans lui je ne suis plus.
C’est mon inspiration, c’est ma respiration.
Dans ma ville, Grozny, il y a
beaucoup de soleil, beaucoup de
montagnes, c’est magnifique mais il
n’y a qu’un seul défaut, c’est qu’il n’y a
pas de travail.
a
Strasbourg c’est bien. J’aime la nature
dans cette ville. J’étais deux fois au
bowling. J’aime les chiens mais pas les
crottes sur les trottoirs. J’aime
les transports (tram, bus…) et toutes
les règles mises en place dans la ville.
Et je suis contente de venir en cours
de français.
Louiza ASSOUKHANOVA
CSC Montagne verte, Strasbourg
Saïda ARAHOUAN
CSC Montagne Verte, Strasbourg
40
le plaisir d’écrire / alsace 2013
41
D’être un mur
Tout seul
Entre deux propriétés
De temps en temps,
Le vent, un oiseau.
Le mur ne peut écrire
Qu’au ciel, au tilleul,
Mais il sait, lui,
« Je t’ai à l’œil »
La main photographique
Chantal AUBRY
CSC Le Phare de l’Ill,
Illkirch-Graffenstaden
On pourrait tous avoir un œil dans la main
Qui filmerait
Ou photographierait
On n’aurait pas besoin d’emporter un appareil
On aurait tout sur soi
On inventerait des gants avec une ouverture spéciale à l’intérieur
J’imagine les mains regarder des personnes au balcon de l’immeuble d’en face
Leur visage est sans regard
Leurs mains ferment les yeux
Qu’il écrit en incluant sa base. »
Guillevic,
Art poétique,
Gallimard 89
textes individuels
« Ce n’est pas facile
a
MA VILLE NATALE ME MANQUE
Qu’il est loin mon pays, qu’il est loin !
La population d’ADIYAMAN est de 28 510 habitants. La célébrité de la
région est sa montagne qui s’appelle Nemrut, elle contient le 4e plus grand
barrage de Turquie, c’est le barrage d’Atatürk.
Parfois au fond de moi se raniment le soleil de chaque saison et la bonne
nourriture. C’est une ville qui vit ses 4 saisons :
en été il fait très chaud, jusqu’à 40°/42°, en hiver il fait très froid
et il y a beaucoup de neige, c’est très joli !
Aysegül AVCI
CSC Val d’Argent, Sainte-Marie-aux-Mines
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Ebru AVCI
CSC Val d’Argent, Sainte-Marie-aux-Mines
Un jour, quand j’étais en Lybie je suis sorti
en ville. C’était à Zahare.
Lorsque je suis rentré chez moi, il y avait un
accident dans la rue.
Un grand camion ne s’est pas arrêté au feu rouge.
Une voiture traversait au même moment
et elle est venue se « crasher » sur le camion.
C’était un accident très grave mais nous,
on ne savait pas quoi faire. Puis quelqu’un
a appelé les pompiers.
Quand ils sont arrivés, c’était trop tard,
il y avait un mort. Ils l’ont emmené et après
ils nous ont posé des questions pour écrire un
rapport sur l’accident.
Quand ils sont partis, je suis rentré chez moi.
J’ai eu très peur et j’étais très triste.
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le plaisir d’écrire / alsace 2013
Accident
Nicholas AYAMBA
PADEP, Strasbourg
Je m’appelle Yusuf et je suis né à Tunceli, une grande ville à
l’est de la Turquie. Tunceli est à 1 400 km d’Istanbul.
La ville a 130 000 habitants et beaucoup de chômage vu
l’absence d’usines.
C’est une belle ville située entre quatre montagnes hautes
comme les Alpes. Le Munzur traverse toute la ville.
Proche de la ville, s’étend un grand parc zoologique naturel.
Il a plus de 60 km de longueur et de très nombreux animaux
sauvages y vivent.
Le printemps est magnifique à Tunceli avec des fleurs
variées et beaucoup de roses. De l’eau des montagnes coule
partout.
En été, il fait très chaud, jusqu’à 40 degrés, même si la neige
couvre les montagnes.
En automne, beaucoup de neige fond et coule dans le
Munzur, la ville est alors en partie inondée.
L’hiver est très dur avec beaucoup de neige, parfois jusqu’à
deux mètres de hauteur. De nombreuses routes sont alors
fermées pendant plusieurs jours.
J’aime beaucoup ma ville natale.
textes individuels
Gaziantep est la 6e plus grande ville de Turquie.
Gaziantep est touristique. Il y a le troisième plus grand zoo
du monde, le zoo est un grand espace de 100 hectares avec
beaucoup de sortes d’animaux.
J’aime beaucoup Gaziantep, toute ma famille est là-bas.
Ma famille et mes amis me manquent beaucoup parce que
je suis née et j’ai grandi dans cette ville.
La cuisine de Gaziantep est très célèbre. Les spécialités sont :
Baklama - Dolm - Içk Köfte Kebap.
Je suis impatiente de retourner pour les vacances voir
ma famille, je suis contente…
a
Yusuf AYTAC
Trampoline, Molsheim
45
Monsieur Queneau,
Je me souviens de la vie dans mon quartier, qui ressemblait à
celle d’un village, avec tous ses commerces : boulangerie, épicerie,
boucherie, coiffeur, laiterie, mercerie…
C’était une joie de vivre à Dornach.
Je me souviens de l’allumeur de réverbère qui passait à heures
régulières.
Je me souviens qu’avec mes parents, nous prenions le trolleybus
pour aller au centre-ville.
Je me souviens que nous passions à côté de DMC,
la grande filature de Mulhouse.
Je me souviens que j’aimais aller jouer dans les squares
où trônaient déjà de beaux arbres.
Je me souviens avoir pris le train à la gare, et maintenant j’emmène
mes petits-enfants les voir au Musée du Chemin de Fer !
Je me souviens de ces instants heureux de mon enfance…
Béatrice B.
Cultures du Cœur, Mulhouse
textes individuels
Je me souviens
Passez-vous la nuit dans le jardin des Tuileries ? Vous ne trouvez pas que
vos statues ont plein de rouge à lèvres, vous qui aimez rêver sur
un banc comme dans ce jardin ! J’admire et j’observe les belles fesses de
ces comtesses. Monsieur Queneau, ces messieurs et ces dames vous invitent
à crier fort le soir. Vous êtes d’accord, on se met à poil tout de suite !
On s’en fiche des enfants, plus tard ils seront comme nous. Moi, je suis
comme vous, on fait pareil, n’est-ce pas les touristes ?
Dominique B.
La Croisée des Chemins, Colmar
En réponse au poème
Le petit peuple des statues
Le petit peuple des statues
Du jardin des Tuileries
Est un petit peuple de nudistes
b
Ces messieurs et ces dames
Se mettent volontiers à poil
Bien qu’il y ait là des enfants
Et des touristes à l’âme pure
Et les pigeons chient dessus
Sur le petit peuple des statues.
Raymond Quéneau
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le plaisir d’écrire / alsace 2013
47
La vitrine
Encadrement, reproductions d’Art
Galerie d’Art
Rendez-vous.com
Je me rapproche de la vitrine :
Des lièvres noir, vert, orange, rouge, jaune, bleu, doré gris,
Une tête de cheval et un coq doré,
… c’est Ottmar HÖRL.
Les Fiancés de la Tour Eiffel,
… c’est Marc CHAGALL.
La neige éclaire...
La neige éclaire la ville blanchie,
Les habitations et la nature sont gelées par la neige et le verglas.
On peut faire du ski, du patinage artistique et des bonhommes de neige…
Il fait froid, les routes sont couvertes de neige…
Et sont dégelées par le sel et le sable.
Les habitants vous font connaître la ville
On découvre des monuments,
Haguenau, les musées, les jardins publics…
Le printemps approche dans le calme et la tranquillité avec le beau temps.
Jean-Paul B.
Centre de Harthouse, Haguenau
48
le plaisir d’écrire / alsace 2013
Un rayon de soleil…
Tiens, tiens, mais c’est moi ! Et je suis transparente,
Dans la vitrine aux œuvres d’Art !
Keli B.
IMPRO La Ganzau, Strasbourg
Martine B.
EPSAN - Hôpital de Jour,
Saverne
textes individuels
Hacène B.
Maison d’arrêt,
Strasbourg
Je passe devant le toit de Strasbourg et je
m’émerveille devant la cathédrale qui lance sa pointe
vers le ciel. Une question me taraude : pourquoi
n’avoir jamais construit une deuxième flèche ?
Peut-être par manque de temps et de moyens…
Ou bien les deux doigts pointés vers le ciel auraientils été blasphématoires aux yeux du Tout-Puissant ?
b
Si j’étais un lieu dans ma ville :
Ce serait la foule des gens et les magasins.
De belles bottes embellissent les vitrines et,
chez le primeur de beaux fruits et de bons
légumes comme le choux fleur et les carottes.
Si j’étais un lieu dans ma ville, ce serait
le magasin de primeurs avec de beaux fruits
comme les mandarines et les raisins.
J’aime bien les gens, car on peut parler
des problèmes.
49
CRITIQUES
Les critiques sont toujours faciles à partir du moment
où les gens ne pensent pas comme nous.
Il est facile de critiquer les choses différentes. Mais je trouve
que notre entourage est fait de choses différentes qui ne nous
ressemblent pas forcément alors pourquoi les critiquer,
le charme de la vie est que tout n’est pas identique…
Les maisons ne se ressemblent pas, les voitures non plus,
les gens non plus. Nous sommes tous différents, nos pensées
sont différentes, nos joies sont différentes, nos peines aussi,
alors pourquoi critiquer ?
Je trouve que c’est trop facile.
Il vaut mieux s’intéresser aux gens, les écouter, leur parler
et accepter que leurs points de vue soient autrement.
C’est beaucoup mieux que de critiquer.
Un inconnu rencontré en ville, banal me direz-vous ! Il y en a tant ! Et puis
nous nous sommes installés sur un banc.
Après avoir échangé sur la pluie et le beau temps, je me lance, sans savoir
pourquoi justement avec cet homme que je ne connaissais pas, pour soulager
quelque peu mon cœur blessé. Car trop c’est trop : mes amours perdues, les
enfants trop loin, le décès de ma mère, mon frère, mon neveu, cette boule
qui me pèse, source de mes insomnies. Une lumière s’est éteinte en moi,
l’affection d’une mère pour son fils que l’on ne peut remplacer.
En parler tout simplement à cet inconnu
pour me libérer, me vider la tête, avoir
simplement en face de moi une oreille qui
m’écoute, entendre sa façon de voir les choses,
me laisser guider peut-être vers des chemins
inexplorés avec de nouveaux moments de joie
et de bonheur, bref, une vie sereine.
Une vie pleine de lumière et de joie, ce jour reviendra, me dit l’inconnu. Dès
que tu sauras t’aimer toi-même, avec tes qualités et tes défauts. Ce jour-là, tu
verras la vie comme je la perçois, mais ce travail est intérieur et toi seul peut
le faire, il faut le vouloir et cela ne se fera pas en un jour.
Lorsque tu y seras arrivé, tu verras la vie autrement, les choses et les gens que
tu croises seront différents, il y aura de la joie dans ton cœur et de l’amour
à revendre !
Bon vent à toi !
BON VENT !
textes individuels
Oh ma ville,
Nador, Nador,
Mon trésor,
Connu pour son port.
La petite ville de mon enfance,
Où touristes et habitants sourient sans cesse.
De grandes boutiques,
Des restaurants,
Mohamed B.
Maison d’Arrêt
Des gens si accueillants…
de Strasbourg
La plage où le soleil
Tape sur la mer et donne
Sa lumière et ses reflets à Nador.
Et le grand boulevard
Avec toutes ses boutiques d’or
C’est pour cela, je pense,
Que tu t’appelles Nador.
Nador, je t’adore !
b
Roger B.
ESPOIR - Maison d’Arrêt de Colmar
Monique B.
EPSAN - Hôpital de Jour, Bischwiller
50
le plaisir d’écrire / alsace 2013
51
J’ai choisi cette photo car c’est un château et parce que c’est
beau dans une petite ville. C’est un musée, il y a des gens qui
visitent le château, il y a du macadam, une peinture murale
et j’entends les gens qui parlent et le bruit des voitures.
Moi, je visite ce château avec mon compagnon et mon fils.
On est passé devant.
J’ai visité le château de Carcassonne et la petite ville à côté,
c’est une cité et il faut deux heures de visite.
Séverine B.
Maison d’Arrêt de Mulhouse
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le plaisir d’écrire / alsace 2013
Un petit homme
particulier
textes individuels
Un château
dans ma ville
Dans la marmite,
De la farine, de la cassonade et des œufs
Qui attendent.
De grands fouets qui s’agitent et tournent et tournent sur eux-mêmes
Mélangeant le tout, claps ! Claps ! Claps !
Un ruban de miel jaune d’or
Qui coule du pot,
Filet brillant
Qui plouch ! Plouch ! Plouch !
Tombe et s’étale dans la marmite.
Puis une pluie de girofles
Qui à grand fracas
Plaf ! Plaf ! Plaf ! s’écrase dans la marmite.
Et la muscade
Yvette B.
Qui plach ! Plach ! Plach !
ReFormE, Lingolsheim
S’empresse de les rejoindre.
Et les grands fouets qui tournent et tournent
Une bonne dose de cannelle,
Hum ! L’odeur agréable des parfums
Qui se mélangent et chatouillent les narines.
Et les grands fouets qui, infatigables, tournent et tournent encore.
Des bulles d’air
Qui se forment et éclatent en surface, plouch et plach !
Oh ! Les fouets qui arrêtent de s’agiter !
Plouf ! Plus rien… Silence !
La pâte, retirée de la marmite,
Qui se fait malaxer, pétrir, caresser par des mains agiles.
La pâte qui prend forme.
Les mains qui la caressent encore, la chatouillent, guili guili !
Hi ! Hi ! Un petit bonhomme, qui rit aux éclats,
Est né.
Suivi de dizaines de petits frères en pain d’épices
Qui vont se reposer avant
D’aller se faire bronzer au feu du soleil et avant
D’être croqués par des enfants gourmands.
Mmm ! Mmm ! Mmm ! Hummmmm !
b
53
Rire
Visiter
Heureux
Sortie
Rigolo
Châteaux
Nombreuse
David B.G.
EPSAN - Hôpital de Jour, Saverne
54
le plaisir d’écrire / alsace 2013
Rohan
Animer
Entendre
Jolie
Superbe
Ecouter
Content
textes individuels
Joyeux
Spectacle
Pessimiste
Bruit
Splendide
Théâtre
Achat
b
55
Mulhouse-Cernay
THE DEE ESTUARY
Du lundi au vendredi, je pars de chez moi à six heures quinze pour aller
à la gare de Mulhouse. Je prends le tram-train. Sur le trajet il y a beaucoup
d’arrêts. Il y a des gens qui montent, d’autres qui descendent. Ce sont
des hommes et des femmes qui vont au travail. Je rencontre beaucoup
de monde jusqu’à ma destination. Quand j’arrive à Cernay, il est sept heures
cinquante. De là, je prends le bus, je retrouve mes collègues pour me rendre
sur mon lieu de travail.
C’est peut-être un long trajet fatiguant, mais cela me permet d’être heureux.
Je suis bien quand je suis dans mon entreprise.
Et, le vendredi à onze heures quarante cinq, c’est le week-end, je me retrouve
chez moi dans ma ville pour d’autres occupations.
Daouda BA
ESAT Saint-André, Cernay
Derrière ma maison en Angleterre, il y avait une allée qui menait à la plage.
J’avais l’habitude, quand j’étais enfant, d’aller m’y promener.
Il faisait presque toujours froid et venteux.
J’aimais l’odeur de l’air salin de la mer et entendre le cri des mouettes.
Notre petite plage donnait sur l’estuaire de Dee et à l’horizon, on pouvait
apercevoir les collines du Pays de Galles. Lorsque nous regardions la nuit
dans cette direction, au loin, on pouvait voir les lumières briller dans le noir.
J’avais l’habitude de courir au bord de l’eau dans mes bottes en caoutchouc,
de ramasser des coquillages et d’autres choses intéressantes que j’ai pu
trouver et qui avaient échoué avec la marée.
J’adorais l’air frais sur mon visage et de voir l’immensité de la mer
me faisait sentir libre.
Même si vous pensez qu’en Angleterre il fait toujours gris et pluvieux,
pour moi, mon petit coin de nature, c’était le paradis.
textes individuels
( L’estuaire de Dee )
b
Caroline Alice BALL
Trampoline, Molsheim
ma mère
Khalidou BA
APP ReFormE, Strasbourg
56
le plaisir d’écrire / alsace 2013
C’est ma mère
Elle est unique pour moi
Comme Dieu est unique pour tout le monde
Elle m’a porté pendant neuf mois
Neuf mois de souffrance
Pour elle neuf mois de paradis
Elle m’a mis au monde en souffrance
Mais riait de joie avec l’aide de Dieu
A chaque fois que je suis en danger
Elle vient à mon secours immédiatement
Saliha BANNOUR
CSC Montagne Verte,
Strasbourg
Pendant les vacances d’été, je vais au Maroc avec
ma famille parce que j’adore la nature, la mer,
les montagnes et le soleil du Maroc.
Dans la ville que j’ai quittée, il y a un magnifique
soleil, la nature, des musées, beaucoup
d’orangers et l’Aïn Asserdoune avec ses falaises,
sa verdure et son barrage.
57
A titre d’exemple de persécution, je convoque rapidement Auschwitz et le
goulag, plus près de nous, les massacres des Khmers rouges au Cambodge, des
Hutus et des Tutsis au Rwanda, les atrocités de Sebrenica et de Grozny. Enfin
tout temps et tout lieu où l’Homme s’est révélé bourreau ou victime de son
semblable humain sous quelque prétexte que ce soit : purification ethnique,
volonté de puissance, désir de possession.
Quelle noirceur peut ainsi s’emparer contagieusement des cœurs humains ?
Au bord du gouffre, mille nécessités affluent et il devient impossible de n’en
satisfaire aucune. Alors on tue !
J’étais revenu dans ma campagne après une énième cure d’alcoologie et je
veillais à scrupuleusement observer les bons conseils dont on nous avait
béatifiés. Retourner en ville était une autre histoire. Je n’en pouvais infiniment
différer la nécessité. Il y eut ce jour là (mais d’autres fois avant, bien d’autrefois,
mais jamais exacerbées à ce point) une tornade de peur panique qui m’emporta,
me trouvant sans but et sans farniente errant, empêtré dans les loques de mon
corps et l’esprit soufflé comme une chandelle, sans contenance ni consistance
aucune, dans les déferlantes de la foule, de chaque regard, de chaque corps
autre que le mien, comme si tout regard, toute appréhension corporelle, étaient
basiquement des rapports de force dont il fallait sortir vainqueur arrogant de
préférence, ou dominé, le regard en fuite, l’estomac noué et la peur au ventre,
ou plus souvent dans un rapport prostitutionnel où une pseudo pacification se
négocie comme à l’étal, mais sans paix intérieure effective.
C’était comme si chaque regard lisait sur mon visage à livre ouvert, le strict
bilan nul des livres de ma vie. Et nul regard bienveillant à quoi s’accrocher pour
n’avoir plus à se soustraire, avec la sueur qui dégouline du front jusqu’au bas du
dos de n’être pas regardable faute de pouvoir passer invisible.
J’appelle ce vécu sur ce registre « persécution ». Et comme il y a des limites
à ce que peut endurer de douleur l’homme, des limites à sa vacuité d’esprit,
il y a l’amical alcool qui vous attend presque partout, salvateur, consolateur,
rédempteur.
Ma persécution à zéro mort, mais à des centaines de cadavres vous semblera
peut-être bien vaine et bien dérisoire, mais je revendique le droit d’être seul juge
de la quantité de douleur physique ou de vacuité mentale que je puis endurer.
Alors on boit.
François BARTH
Ithaque, Strasbourg
58
le plaisir d’écrire / alsace 2013
Il est 5 heures 15 minutes le matin, et le soleil se lève sur une petite colline à la
campagne. Il y a cinq yourtes dans les riches pâturages tout verts.
Autour des yourtes, il y a des troupeaux qui sont prêts pour aller à la pâture
pour bien manger ce jour.
Oui, c’est une simple mais très belle
matinée à la campagne de Mongolie, et
c’est une image spéciale sur le monde.
La Mongolie est un pays entre la Chine
et la Russie. Pour parler de la géographie
de la Mongolie, on peut dire que c’est un
pays avec une vaste steppe en haute altitude. Donc, il y a souvent le ciel bleu et
la brise douce. La vie à la campagne mongole est magnifique et elle peut vous
donner une idée pour vivre sans stress. Tout est étrangement calme là-bas.
Une famille Mongole à la campagne élève cinq types d’animaux. Ce sont des
vaches, chevaux, moutons, chameaux et des chèvres. Les gens se nourissent
avec la viande de ces troupeaux et des produits laitiers de ces animaux. Ils
utilisent aussi des bouses de vache séchées pour allumer le feu, pour préparer à
manger et pour être au chaud. Une spécialité de la vie nomade est « la yourte »
ou « ger » comme disent les Mongols. C’est une structure faite en bois avec
le feutre à l’extérieur. C’est facile à construire. Depuis des années l’habitation
« yourte » est très pratique pour déménager ici et là-bas. Le feutre sert à
protéger la famille de la chaleur en été et du froid en hiver.
Bien sûr il y a beaucoup de travail à la campagne avec des troupeaux et avec la
yourte. Chaque jour on peut trouver presque le même travail. Mais il apporte la
joie à nos cœurs et une grande paix pour la vie.
à la campagne
en Mongolie
textes individuels
PERSéCUTIONS URBAINES
b
Uyakhan BATDORJ
CDAFAL 68, Mulhouse
Ayse BATIBEY
Centre Social
et Culturel de l’Elsau,
Strasbourg
Soleil
Tram
Radio
Arbre
Sapin de Noël
Bateau
hOtel
Urgence
Rivière
Gare Centrale
59
Thann
Il faut que cela prenne un sens
Je suis épanoui dans ma ville
Cela me plaît,
Souvent le soleil se lève
Un si bon réveil à THANN
Dans la rue les gens se multiplient
Je ne suis plus seul
Je ne reste pas chez moi
Sinon je suis dans la solitude
Moi et THANN rien à prouver,
Mais tout à trouver
J’aime THANN
Mes potes sont d’ici ; on joue au foot aussi
C’est du plaisir
Dans l’instinct, comme ton destin
Un calendrier en acier
Dans lequel on peu prendre un verre
Plein de dignité
Nous sommes plusieurs
C’est notre valeur
Faite de relation amicale
D’ici THANN
Do ré mi facile
Ma ville on l’adore comme MANHATTAN
textes individuels
Je cours à toute vitesse,
Arrive sous le porche
La pluie cesse
Pour mille raisons
Me voila à genoux sur l’avenue
L’horloge me donne l’heure,
Soudain le soleil
Me rappelle à la réalité
Qu’elle soit dure ou douce.
Je reprends ma course
Aucun obstacle me gène
Je n’ai plus de haine
Me voila perché dans les cieux
Tranquille, immortel, avec l’Éternel
Je suis assis sur l’œil de la sorcière
Je canalise mon souffle ; je fais abstraction de tout le reste
Je vois l’horizon, car c’est la bonne saison
Métaphysique oui métaphysique !
Instantané - elle arrive là
Un peu de science évidement,
Il y a un moment de la journée
Où je ne suis plus seul
Je reste persuadé que tout baigne
Quelque chose arrive, atteint ma conscience
b
Emmanuel BAUD
ESAT Saint-André, Cernay
60
le plaisir d’écrire / alsace 2013
61
Ma promenade quotidienne
J’aide tout le monde quand ils veulent écrire
leurs idées. Pour moi, c’est très intéressant.
Quand quelqu’un veut peindre, il a besoin
de moi. Pour faire les livres, les cahiers,
les journaux, ils ont besoin de moi encore.
Je suis heureux quand ils m’aiment, quand
ils ne me déchirent pas. J’ai mal au cœur
quand quelqu’un me fait mal.
Mais juste une signature sur moi
et je peux changer beaucoup de choses.
Je peux commencer la guerre
et je peux l’arrêter.
Je peux punir et je peux acquitter.
Je peux faire tout sur la terre.
Je suis un petit papier mais je me sens très fort.
Marine BEJANYAN
Plurielles, Strasbourg
Tous les jeudis matins, et parfois le dimanche aussi, je fais
8 kilomètres de marche.
Je sors de chez moi, il est 8h30, rue des Capucins. Je prends la
direction de Wolfisheim par le lac. C’est magnifique ! C’est vert !
C’est sympa !
Il y a du monde surtout le dimanche. Les familles avec leurs
poussettes, les trottinettes et les vélos. Les couples de vieux qui se
donnent la main. Ça me fait sourire.
Un jour, je me souviens : je n’avais pas entendu les sonnettes de
deux cyclistes qui voulaient me doubler et quand ils sont passés
à côté de moi, un des messieurs a dit en plaisantant : « Verdeck’l !
Gall ehr schlohfè !? ». C’est de l’alsacien. Ça veut dire : « Purée !
Vous dormez ou quoi !? ». Oh là là j’ai rigolé !
textes individuels
Le papier
Je vais avoir 74 ans et j’aime toujours autant mon quartier
et Strasbourg. On s’y promène comme on veut, on y voit de belles
choses.
b
Vous savez, les promeneurs sont gentils. Ils me disent tous
bonjour. Souvent, je m’installe sur un banc. Il y a des gens. Je
ne les connais pas : « Vous êtes courageuse de marcher autant
à votre âge ! », « Quel beau temps aujourd’hui ! ». Et je repars le
cœur léger.
Terminus du bus 4. Je continue à marcher. Rue Virgile. Le centre
socio-culturel à ma droite. J’arrive près de chez moi. Je termine
parfois seule, parfois accompagnée. Il est midi moins le quart. Je
me sens bien.
Il me manque une seule chose : mes petits enfants pour
m’accompagner un bout de chemin.
Hemama BEKRAR
CSC Camille Claus, Strasbourg
62
le plaisir d’écrire / alsace 2013
63
Strasbourg, le 18 mars 2013
La ville où j’ai vécu.
Rhadouane BEN HENIA
Hôpital de jour EPSAN,
Strasbourg
Un endroit très impressionnant « la Barouta » :
c’est un pauvre dromadaire qui tourne en rond
pour puiser de l’eau dans un puits et les gens
vont boire de l’eau pour se désaltérer.
Ma ville d’avant,
ma ville d’aujourd’hui
Sfax est verte comme un arbre
Sfax est un cheval qui chante
Sfax sent le soleil et la banane
Strasbourg est rouge comme les fleurs
Strasbourg est un chat qui marche
Strasbourg sent la neige et la pizza
La décharge
Nous y jetons nos poubelles
Vue du ciel elle est trop belle
Avec ses taches multicolores aux tons pastel
Même dans la décharge
Il y a de la vie
Il y a des couleurs des fleurs
Et des plantes aussi
Des maisons
Des hommes et des animaux
Qui s’y aventurent
textes individuels
Je suis Rhadouane et je suis originaire de Tunisie.
J’ai vécu 8 ans en Tunisie, dans la magnifique
ville de KAIROUAN.
KAIROUAN est une ville qui se situe au centre
de la Tunisie.
Il y a beaucoup de palmiers, de dattiers,
c’est le soleil presque toute l’année.
Les souks sont de grands marchés où les artisans
vendent leur produit aux touristes.
b
Décharges près de la ville
Décharges tout près des maisons
Décharges près de la plage aussi
Des montagnes de décharges
Colorées par les fleurs des déchets
Où les vagues se butent
Des montagnes de décharges
Qui envahissent la ville dans
Un brouillard de pollution.
Yamina BENDJEBBAR
ReFormE, Lingolsheim
Beya BEN MANSOUR
Plurielles, Strasbourg
64
le plaisir d’écrire / alsace 2013
65
Au marché de Noël, il y a de la lumière dans les rues et de la musique.
Beaucoup de gens viennent regarder le marché de Noël.
Et c’est beau avec la lumière le soir.
Et dans les rues, il y a le Père Noël qui vient au marché de Noël pour
voir les enfants.
Et il donne des cadeaux aux enfants.
Et les enfants sont contents de voir le Père Noël au marché de Noël.
Et c’est bien beau avec toutes ces décorations de Noël : de la lumière,
un sapin de Noël décoré, des boules de Noël, une crèche de Noël.
Et les gens sont contents de voir le marché de Noël décoré.
Et on peut boire du cacao chaud et acheter plein de belles choses
de Noël. C’est beau avec la musique de Noël et la lumière au marché
de Noël. Les gens se promènent au marché de Noël.
C’est bien de voir des gens au marché de Noël.
Et il y a la patinoire et les gens en font ou regardent.
Et il y a aussi des manèges pour les petits enfants.
Et on peut boire du vin chaud et aussi manger des gâteaux de Noël
pour déguster et parler avec les gens au marché de Noël.
Et c’est génial, c’est beau, c’est sympa.
C’est bien d’aller au marché de Noël.
Et tout le monde aime écouter de la musique de Noël.
Marie BETTER
ESAT Les Papillons Blancs, Soultz
66
le plaisir d’écrire / alsace 2013
« L’extraordinaire
est au coin de la rue. »
textes individuels
LE MARCHé DE NOëL
b
Ma ville - Instant
Aujourd’hui le jour tarde à s’éclaircir,
Des nuances grises se profilent à l’horizon.
Le clignotement des feux de signalisation semble seul à l’embellir,
Le rouge, le vert, embrasent l’orange en diapason.
Les voitures vont, viennent, avec ou sans plaisir…
Les passants passent et repassent, ton sur ton,
Tout bouge, mais où vont-ils tous courir ?
Déployer les parapluies et relever les capuchons !
La pluie n’a pas cessé de vous envahir.
Renée BILGER
Mais ne soyons pas cabochons,
GEM Aube, Strasbourg
Ce n’est que l’instant qui ne fait pas rire.
Demain nous en amènera d’autre, alors positivons !
Soleil, joie, découverte et nouveaux plaisirs.
A demain
67
Lors de la fin de la guerre de 40, dans un petit village des
Ardennes restait une dizaine de personnes !
Horrible, presque toutes les maisons furent détruites en
morceaux avec encore une église presque intacte : sauf le
clocher disparu dans les décombres !
Vraiment triste et moche, voire même bien plus…
Dans cette petite localité, un petit nombre d’humains se
trouvait complètement seul, dont une vielle dame d’un
âge très avancé ! Environ 94 ou 95 ans, dans sa maison, en
grande partie détruite sans trop de choses pour survivre.
Une journée du mois de juin, des soldats et une ambulance
arrivèrent et s’arrêtèrent devant sa maison à quelques
mètres. Après quelques coups frappés à la porte, elle parvint
à l’ouvrir ; sans plus attendre, les infirmiers la soutiennent et
la dirigent vers le véhicule avec une croix rouge.
Après quelques bavardages, elle fut donc amenée vers un
centre hospitalier à quelques kilomètres de son village.
Et là, rien, personne à l’accueil. Alors ils allèrent vers les
autres rues du village à la recherche de sa famille, en suivant
ses dires. Bref ! Son frère et sa fille étaient là, bien vivants et
heureux de revoir leur maman qui venait vers eux. Un petit
paradis pour elle.
Michel BLANCHEGELEY
CSC Val d’Argent,
Sainte-Marie-aux-Mines
La danse
en ferronnerie...
- Salut
- Ah, salut, ça va ?
- Oui, ça va et toi ?
- Oui, très bien. Qu’est-ce que tu fais ?
- Regarde en face.
- Oui, c’est le balcon décoré d’un garde-corps en ferronnerie,
c’est joli, les formes, le travail réalisé.
- Hé ! Vous deux là-bas, vous parlez de moi ?
Je peux vous raconter mon histoire si vous voulez.
Comment je suis devenu beau.
Au début, j’étais du simple fer, mon maître m’a trouvé dans la terre,
il a commencé à me travailler.
Il m’a mis dans le feu, il m’a frappé à grands coups de marteau.
Le métal tintait et jetait des étincelles, il m’a trempé dans l’eau qui chuintait.
J’ai beaucoup souffert, il m’a donné des formes, des courbes ; il m’a assemblé
avec mes copains et mes copines et il m’a mis dans sa boutique.
Une dame m’a vu, elle est tombée sous mon charme, elle m’a acheté
et elle m’a mis devant ses fenêtres.
Maintenant je trône au milieu de Guebwiller, je domine la rue,
tout le monde m’admire et Selma me prend en photo.
textes individuels
désolation !
Il est minuit
Je suis sous ma couette
A deux heures, je me retourne dans mon lit
Jacqueline BOCKSTALLER
Le réveil sonne, il est cinq heures.
ESAT Saint-André, Cernay
Je prends mon petit déjeuner, il est six heures
A neuf heures quarante cinq, au travail c’est la pause
On rigole bien avec les copains et les copines
On s’échange des services, on se fait confiance
De temps en temps avec mon mari, on va manger au restaurant.
La porte est en bois et l’intérieur est en bois avec des motifs.
On peut y manger une raclette ou une tartiflette.
Les gens sont sympas et on mange bien.
b
Selma BÖCÜ
Association Hélios, Guebwiller
68
le plaisir d’écrire / alsace 2013
69
A l’intérieur de moi, bat le cœur de ma ville.
Je ferme les yeux, je respire lentement et j’écoute le pouls de ma ville.
Comme un fleuve impatient, les artères qui pulsent parcourent ma ville en
zigzaguant et irriguent les différents quartiers.
Les habitants microscopiques de ma ville se transportent dans mes veines.
Les plus aventureux logent dans mes orteils et mon système lymphatique
paresseux les bloque en été dans leur logis quand ils aimeraient chercher de
la fraicheur vers mes genoux.
Les curieux regardent par mes yeux comme les touristes qui admirent
l’Hudson du haut de la Statue de la Liberté. Les mélomanes s’installent dans
mes tympans et se prélassent dans les vagues de ma musique. Les torturés
squattent dans mon cerveau tarabiscoté et s’égarent dans mes synapses
labyrinthiques. Les gourmands installent leurs transats dans mon palais
délicat et dégustent les petits plats concoctés par mes soins. Les acrobates
dégringolent en rappel dans mes intestins et se font de bonnes bouffes entre
copains sportifs. Les boulimiques siègent dans les capitons graisseux de mes
hanches dodues. Ce quartier est très fréquenté en période de réveillon. Je me
prépare à l’invasion fin décembre.
Les invisibles aiment bien la fraicheur de mes bras en hiver, cette zone
urbaine est vraiment glaciale, surtout mes mains qui, même protégées de
gants, ont la faveur des touristes nordiques.
Les plus câlins habitent le quartier de mes seins, ils se sentent protégés dans
cet habitat douillet et ne déménageraient pour rien au monde.
70
le plaisir d’écrire / alsace 2013
Je me suis mise à faire des abdominaux au grand dam des squatteurs de mon
ventre grassouillet qui ont migré vers les capitons graisseux de mes hanches
déjà bien surpeuplés.
Ça tousse et ça crache dans le sombre quartier de mes poumons encrassés !
Je me demande ce qui peut attirer la populace dans ces alvéoles lugubres et
mal ventilées.
Mon oncologue, mon nouvel ami, m’a prévenue que si je n’arrête pas la clope
et que je continue ma chimio, mes jours sont comptés.
Les habitants de ma ville iraient-ils squatter dans un corps plus accueillant
et plus vaillant s’ils s’imaginaient disparaître avec moi ?
Petite remarque pour les curieux : dans le quartier de mon sexe, pas grand
monde à signaler !
Les HLM des années70 ont été dynamités et le quartier déserté attend un
architecte futuriste pour une éventuelle réhabilitation…
Le cœur de ma ville est quelquefois encombré d’embouteillages et ça
klaxonne à tout va.
J’ai le cœur qui s’emballe et qui cogne comme un fou. Quand va-t-il se calmer
celui-là ?
Ma ville attend un afflux de touristes aventureux pour le printemps prochain.
Serez-vous parmi les heureux visiteurs ?…
textes individuels
Moi, ma ville
b
Bibi BOIDOT
Atelier ADC, Sélestat
71
Ce furent ses derniers mots…
Sabiha BOUKRAA
CSC Victor Schœlcher,
Strasbourg
72
le plaisir d’écrire / alsace 2013
Loubna BOUKROUNA
CSC de l’Elsau, Strasbourg
textes individuels
L’attente
J’attendais mon visa pour partir à la Mecque ;
j’étais très contente. Ma valise était prête
une semaine avant le départ. J’attendais avec
impatience ce grand jour. Tous les soirs avant de
dormir, je priais pour ce jour. J’ai réuni tous mes amis, les voisins, la famille
pour qu’on se dise au revoir. Deux jours avant le départ, on m’a appelée
pour me dire qu’il n’y avait pas de visa et que je ne pouvais pas partir cette
année; il fallait que j’attende l’année suivante pour y aller. J’étais très déçue,
j’ai pleuré. J’ai attendu. Finalement le grand jour est arrivé, je suis partie
à la Mecque en octobre 2012. C’était magnifique !
A mon retour, mes enfants m’attendaient à l’arrivée de l’autocar.
Ils semblaient heureux et pourtant je voyais de la tristesse sur leurs visages.
Moi, je ne comprenais pas, je leur demandais
« Vous n’êtes pas contents de me voir ? »
Ils ont répondu : « Ce n’est pas ça maman, c’est ton frère qui est très
malade, il t’attend, il veut te voir, cela fait un moment qu’il te réclame. »
J’étais choquée. Je suis partie tout de suite au Maroc. Arrivée à l’hôpital,
j’ai trouvé mon frère allongé sur un lit en train de mourir. Il souffrait
beaucoup, je me suis approchée de lui, je l’ai embrassé. Il m’attendait, il m’a
pris la main, il m’a embrassée et a dit : « Enfin tu es arrivée, je n’attendais
que toi, je voulais te voir une dernière fois avant de quitter ce monde,
maintenant, je peux mourir tranquille. Je ne veux pas que tu pleures pour
moi. Je veux que tu te souviennes de moi comme quand j’étais bien, en
bonne santé. Si tu te souviens de moi en pleurant, je préfère que tu ne te
souviennes pas de moi du tout. »
Je m’appelle Loubna.
J’habite à l’Elsau rue Rembrandt.
Dans ma rue il y a beaucoup de verdure.
Dans ma rue il y a beaucoup de voitures.
Elles passent dans ma rue.
Dans mon quartier il y a des petits bâtiments,
seulement 4 étages.
Dans mon quartier il n’y a pas de parcs pour les enfants,
mais seulement des parkings pour les voitures.
J’imagine que je suis très, très loin de mon quartier
parce qu’il y a beaucoup de bruit.
Je rêve d’un quartier très, très calme.
b
la rentrée
Quand je suis entré à l’école, j’ai rencontré mes nouveaux maîtres et
maîtresses, dans ma nouvelle classe qui était jolie et fraîchement repeinte.
A midi, j’ai été dans une grande salle qui servait de réfectoire
et j’ai pris mon repas.
Il y avait de la viande et des carottes que je n’ai pas aimées.
Je suis sorti m’amuser dans une cour où il y avait plein de feuilles par terre
et que le concierge balayait en faisant des gros tas.
Comme j’étais dans la cour, j’étais très triste car il n’y avait pas mes copains
dans la même école, mais il y avait des copines alors j’ai souri.
François BOURGEOIS
Adoma - Club de Jeunes l’Etage,
Strasbourg
73
Heureux quand même
Nouvelle vie
Je m’imagine écrire à côté de la mer, en écoutant le bruit des vagues
Je m’imagine écrire sur un bateau, mais pas toute seule, sinon j’ai peur
Mon histoire est celle d’une étudiante, mariée, venue en France
Je suis devenue maman
Une nouvelle vie a commencé
Mon plaisir d’écrire commence un jour de pluie
A la maison, je peux écrire
Je m’ennuie un peu quand il pleut
Et je peux réfléchir
textes individuels
Une image ancienne
Elle me rappelle quand j’étais petite
Dans mon pays, si les personnes n’ont pas beaucoup
d’argent, elles sont heureuses quand même
Cet homme ressemble à mon grand-père
Lui aussi porte un chapeau
Il n’est pas riche
Il est courageux
Il a besoin d’aide
Il cherche un travail
Tous les deux partent quelque part
Peut-être vont-ils chercher des vêtements pour elle,
pour la famille ?
Peut-être vont-ils faire de petites courses ?
Peut-être l’emmène-t-il à son premier jour d’école ?
b
Semra BOZLAK
CSC Le Phare de l’Ill,
Illkirch-Graffenstaden
Esra BOZLAK
CSC Le Phare de l’Ill,
Illkirch-Graffenstaden
74
le plaisir d’écrire / alsace 2013
75
Maintenant il y a des boutiques modernes,
des grands parcs, des crèches privées,
il y a des grands magasins.
Tout le monde travaille. Ils ne sont pas heureux
parce que les salaires sont tout petits et les prix
très élevés. C’est difficile d’acheter quelque chose.
Les produits sont très chers.
Avant il y avait des petites rues. Il n’y avait pas
de place de parking. Les enfants travaillaient
dans la rue. Ils vendaient des cigarettes.
Maintenant les rues sont grandes, il y a des
autoroutes. Les enfants vont à l’école, ils jouent
dans des salles, il y a beaucoup de salles de sport.
Shqipe BRAHA
Adoma - Club de Jeunes l’Etage,
Strasbourg
76
le plaisir d’écrire / alsace 2013
À l’autre bout des États-Unis, New-York,
arrogante avec ses gratte-ciel qui s’élancent
fièrement, son animation nuit et jour,
ses enseignes aux néons multicolores.
Pourtant, on se demande laquelle de ces deux
villes est la plus cauchemardesque. New-York,
capitale mondiale de la spéculation, pourrait être
vouée au même sort que la ville fantomatique.
Sa richesse ne repose que sur un jeu toxique
où quelques banquiers se remplissent les poches
au détriment du reste de l’humanité.
textes individuels
Avant dans ma ville, il n’y avait pas beaucoup
de boutiques, pas beaucoup de magasins, de parcs,
de crèches. Il manquait beaucoup de choses.
Je me souviens d’une ville au fin fond du
Colorado. Fantomatique. Rues désertes. Toitures
défoncées. Vitres cassées. Portes fracturées.
Probablement une ville de chercheurs d’or,
abandonnée lorsque les filons furent épuisés
et l’argent devenu moins facile.
b
Un jour, tout le monde comprendra enfin que
les manipulations financières ne produisent
strictement rien. Le filon des exploiteurs
sera alors définitivement épuisé.
Jean-Louis BRINGOLF
GEM Aube, Strasbourg
77
La statue
Je marche, une cigarette à la main,
Grand Rue. Je croise sur le côté
quelqu’un qui me demande de l’argent
et qui vit dans la nuit dehors. Je lui dis :
« Voulez-vous une cigarette, je n’ai pas
beaucoup d’argent». Il répond :
« Oui, c’est une bonne idée » et je lui
dis : « Gardez-la pour demain car
la cigarette du matin est importante».
Il y a, par cet acte de gentillesse,
on peut le dire, un lien qui se crée.
Par cet acte social, les gens se
rapprochent.
Rencontre
de l’autre
dans une ville
Lionel BRUDI
Hôpital de jour EPSAN,
Strasbourg
LE CHATEAU DE BOLLWILLER
textes individuels
Je suis né à Argentoratum. Un jour, m’en allant chercher de l’eau pour ma famille,
je rencontrai sur le chemin une dame qui, moyennant quelques piécettes, voulut
me vendre une potion qui, selon elle, pouvait guérir toutes maladies.
La toisant de haut en bas, je ne mis guère longtemps à m’apercevoir qu’il s’agissait
d’une sorcière ou d’une rebouteuse. Alors je lui dis d’un ton bien décidé :
-H
ors de mon chemin, vieille peau ! Il y a bien des années,
voire des siècles qu’on ne croit plus à vos rituels païens !
Sur ces mots, l’enchanteresse me changea en statue. Je mis bien une dizaine
d’années à me résigner à mon sort en me posant en simple observateur, sachant
que mon ancienne vie ne me plaisait pas non plus tout compte fait.
Tandis que je vieillissais mais que mon corps restait le même, le monde, lui,
changeait. Je survécus aux guerres, aux maladies et à la disette ! Seuls le vent ou
la pluie pouvaient m’attaquer.
Siècle après siècle, trônant au milieu de ma ville, je voyais des routes de mieux
en mieux agencées, des maisons qui comme de la mauvaise herbe poussaient et
dont les hauteurs ne semblaient s’arrêter.
J’ai presque 2000 ans, mais je regrette mon ancienne vie, aujourd’hui le ciel
s’assombrit et l’air est irrespirable, tant et si bien qu’il n’y a plus de nature.
Je n’entends plus le bruissement des feuilles poussées par le vent, ni la douce
mélodie du ruissèlement de l’eau. Le chant du coq et des cathédrales ont eux
aussi disparu, remplacés par le chant des klaxons. Les oiseaux fuient la ville et je
voudrais faire de même mais cela est impossible.
Je me souviens quand, petit, j’entendais le prêtre parler du jugement dernier et
voyant le changement, je pense qu’il ne saurait tarder.
Alors, pour conserver la beauté de mon temps passé, je composai quatre vers
pour le protéger :
O ville d’été, que j’apprécie le soleil qui me submerge de toutes parts
O ville d’automne, que j’aime contempler tes feuilles multicolores, tombées de
toutes parts
O ville d’hiver, au paradis j’ai l’impression d’être, quand le soleil réfléchit la neige
de toutes parts
O ville de printemps quand je vois les bourgeons, nulle envie pour moi de me
dire « je pars ».
b
Quand j’avais cinq ans, je suis rentrée dans cette école.
C’était une grande école, mais je n’ai pas eu peur. Ça m’a plu tout de suite.
Je n’ai pas pleuré le premier jour quand ma maman m’y a déposé.
L’école était importante pour moi pour apprendre à lire et à écrire.
Je voulais aussi apprendre à calculer.
J’ai fait connaissance avec des copains et des copines, en discutant avec
eux. J’ai fait plein de choses avec eux, du foot, de la balançoire, du cheval…
C’était génial.
Le midi, ça sentait bon la cuisine. Nous mangions tous ensemble.
Et l’après-midi, nous prenions un goûter. Puis nous prenions le bus.
J’étais contente de rentrer chez moi le soir.
Et quand j’arrivais, ça sentait bon la cuisine.
Stéphanie BRUNNER
ESAT Les Papillons Blancs, Soultz
Alix BRUCKERT
Ithaque, Strasbourg
78
le plaisir d’écrire / alsace 2013
79
Je me trouve magnifique ! Je fais naître de belles fleurs tout au long de l’été.
L’arbre, mon voisin, est plus grand que moi, il me donne son ombre lorsque
le soleil brille très fort.
Ensemble nous guettons le touriste qui s’arrête, en extase, devant le portrait
de Théodore Deck. Au fait, qui est ce monsieur qui porte une si belle barbe
et une moustache ?
- Eh toi, le vase, tu le sais ?
-B
ien sûr, c’est un homme célèbre ! Il est né dans une maison tout près d’ici,
dans la rue de la Monnaie, le 2 janvier 1823. A 18 ans, il a commencé à vivre
de sa passion : la poterie et la céramique.
Plus tard, il a découvert une couleur bleue particulière qui deviendra
le « bleu Deck ».
Regarde-moi, comme je suis beau, tout aussi magnifique que toi !
Françoise BRUNORI
Association Hélios, Guebwiller
Ayse Budak
CSC Val d’Argent,
Sainte-Marie-aux-Mines
80
le plaisir d’écrire / alsace 2013
Bonjour Ebru,
J’habite à New York au 25ème étage. Je t’invite
avec les enfants.
Il y a beaucoup d’appartements, il y a des
gratte-ciel, on peut voir des stars de cinéma.
C’est pas calme, c’est une très grande ville, il y
a beaucoup de boutiques, beaucoup de grands
magasins. Je t’envoie des billets d’avion.
J’attends ta réponse, à bientôt.
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Dans ma ville instant, on court après le temps.
Pour ne pas prendre de temps, on court à chaque instant.
Un instant au petit matin quel que soit le temps.
Le temps d’un petit déjeuner puis en un instant.
On sort du tram en un instant, faute de temps.
Tous veulent monter faute de temps, en un instant.
On prend plus le temps de parler un instant.
Juste pour gagner un instant pour plus de temps.
Un instant aux caisses automatiques pour un gain de temps.
Tout cela pour ne pas perdre de temps un instant.
Plus le temps de se mettre au vert un instant.
Un parc dans ma ville instant pour un peu de temps.
Des plats faits en un rien de temps, pour un instant.
Un instant dans un « fast food » pour plus de temps.
Le temps d’un contrôle de police, fait en un instant.
Un instant plus tard on a beaucoup moins de temps.
Le temps des lumières apparues en un instant à la tombée de la nuit.
L’instant du journal télé vu en un temps record.
Enfin le temps du sommeil est arrivé en un instant.
L’instant du rêve est venu où ma ville prend le temps.
textes individuels
Le pot de fleurs...
b
Jean-Jacques BUTCHER
PADEP, Strasbourg
81
textes individuels
c
« Une ville cela commence où ? Cela se finit comment ? Difficile d’en saisir
les limites, les frontières et la définition. Explorer la question urbaine comme
l’on peut rêver la ville. Un endroit et son envers. À partir d’une question qui
revient sans arrêt, jusqu’où cette ville ? »
Jusqu’où cette ville ? Fabienne Swiatly, Publie.net, 2008
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le plaisir d’écrire / alsace 2013
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Religion
Le christ
Ecole primaire
Magasin pour homme
Station service
Salon de thé
Ville jumelée
Mairie
Siewiller
Garages
Voitures
Maisons
Oiseaux
Chat
Lionel C.
EPSAN - Hôpital de Jour,
Saverne
Lorsque je pense à la ville de Gérardmer cela me fascine. En été je me rappelle
d’un jour de fête, de cette vaste étendue de jonquilles. On pouvait voir ce jour
là des chariots décorés de ces fleurs, les uns plus originaux que les autres. Il y
avait une Miss Jonquille qui saluait avec un radieux sourire la foule, qui d’un
air plutôt admiratif prenait des photos souvenirs.
Je ne voudrais pas oublier d’évoquer Gérardmer
et son lac d’une beauté indicible. En été on a
l’occasion d’y faire du pédalo, de nager, et de
profiter de la beauté du paysage qui l’entoure.
Le reflet du soleil sur le lac donne encore plus
de charme à ce lieu si réputé.
PRINTEMPS
Le printemps arrive
Arc-en-ciel de couleurs
De joie de bonheur
De fleurs de jacinthe
Du rouge du jaune du rose du blanc
Un petit œil tout blanc
Nuage blanc
Blanc blanc blanc
Un regard frais sur la vie.
c
Souvenir
d’une ville...
J’aimerais aussi ajouter la tradition du 14 juillet avec ses feux d’artifice sur le lac,
c’est formidable : la diversité de ces feux, leur originalité, charment beaucoup
le public. On y trouve aussi la possibilité de se restaurer, de se rafraîchir sur la
terrasse d’un café et ainsi discuter avec les habitants ou d’autres estivants bien
sympathiques. Les vosgiens, c’est-à-dire les habitants de cette région, peuvent
être vraiment fiers de leurs traditions.
Sirvan CETIN
APP ReFormE, Strasbourg
textes individuels
Petite commune
Rue des roses
Blason
Belle commune
Eglise
Restaurant
Française des jeux
Pôle emploi
Piste cyclable
ma ville
Sophie CHABAB
APP ReFormE, Strasbourg
Ma ville est un mandala
Un vitrail de cathédrale
Aux couleurs flamboyantes
Qui brille
Etincelle
Et donne du baume au cœur
Ma ville est apaisante.
Je voudrais maintenant évoquer l’hiver, avec ses paysages féeriques, ses
montagnes joliment garnies de neige, qui donnent aux skieurs un plaisir très
grand et aux enfants l’occasion de se défouler.
Annette CALDERARA
ESAT Saint-André, Cernay
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le plaisir d’écrire / alsace 2013
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Ma ville, un instant.
Parfois, je me promène dans cette ville et j’observe les
gens : dans les rues, dans les magasins, leur bonjour
est enjoué, et ils se lient facilement d’amitié. Leurs
yeux sont remplis de bienveillance et leurs sourires
sont plein d’espoir. Ils ont de l’amour à offrir. Ils rient
et boivent à votre santé. A la recherche du meilleur,
ils s’aident dans les douleurs et les souffrances.
Leur respect n’a comme limite ni la couleur de peau,
ni la sexualité, ni l’âge, ni l’argent. Ils préservent leur
environnement et révèrent la nature. Leur bannière
est la paix, l’amour et la fraternité.
Quand j’ouvre mes yeux, cette ville me manque.
Les gens me manquent. Leur altruisme me manque.
Mais, de temps en temps, par bonheur, je les
rencontre ici et la sérénité regagne mon cœur.
J’aime ma ville parce que je peux faire
de longues marches et parce que je
peux aller à mon cours de français.
J’aime mon quartier parce qu’il est
calme, parce que ses habitants sont
aimables et chaleureux.
J’aime ma rue parce qu’il y a une
mosquée et une école pleine de cris
d’enfants, c’est vivant et joyeux.
textes individuels
Dans mes rêves, il y a une ville, une très jolie ville.
Sa beauté n’émane ni de ses espaces verts, ni de son
architecture, ni même du chant des oiseaux ou encore
des fleurs et des merveilleux papillons qui
s’y reposent. Sa beauté vient d’ailleurs.
J’aime
c
J’aime surtout l’instant où je me
promène au parc de l’Orangerie à
la tombée de la nuit, les soirs d’été,
éclairée par les lampadaires et un soleil
qui tarde à se coucher.
Fatiha CHADDA
Plurielles, Strasbourg
Melyca CHABAN
CSC Camille Claus, Strasbourg
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le plaisir d’écrire / alsace 2013
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Je suis enivrée de Strasbourg, c’est ma ville et j’y ai passé le plus long temps
de ma vie. Dans cette ville, il y a des monuments majestueux, beaucoup de
sculptures sur le mur de la préfecture, un signe de pouvoir et sa prestigieuse
Cathédrale, qui attire de nombreux touristes.
Quand vous êtes devant la Cathédrale, vous êtes obligés de lever la tête pour
la saluer, par sa grandeur elle impose le respect.
Il y a aussi un célèbre Parlement européen qui est beaucoup loué dans le
monde, même s’il n’est pas si grand, c’est une valeur sûre pour notre avenir.
Et n’oublions pas le marché de Noël de Strasbourg, ses lumières et ses petits
étals artisanaux de décorations, y compris le vin chaud, qui a un goût subtil
d’épices et d’orange, qui vous réchauffe le cœur, ainsi qu’un tramway rapide
et sûr pour les Strasbourgeois.
Une ville propre et historique où il y a un vrai hiver, la neige qui tombe sans
rendez-vous, toute blanche et couvre les toits alsaciens, des petites fumées de
cheminées, un paysage glaçant mais beau.
Quant à l’été, il y a un soleil agréable qui brille avec ardeur pour les géraniums,
ces fleurs qui vous sourient des balcons, d’authentiques et splendides villages
pour se promener et des roses odorantes dans le parc de l’Orangerie. Les
Strasbourgeois admirent ce jardin près de la ville, il y a des animaux pour les
petits, il y a de l’ombre pour les gens âgés, c’est l’endroit de détente pour tous.
Et puis il y a la gastronomie de Strasbourg, la choucroute alsacienne, sans
oublier la crème d’Alsace, que l’on tire du bon lait, des tartes aux pommes, des
quiches lorraines, des foies gras et le roi des légumes : l’asperge douce avec
ses pointes violettes, la volaille de la campagne. Tous ces plats passionnent
beaucoup de monde.
On ne peut pas oublier les vins prestigieux comme le Pinot gris, le
Gewurztraminer, issus de fruits légèrement dorés grâce à un bel été, plantés
sur des terrains riches et bien exposés.
textes individuels
La grande terrible guerre d’Asie nous a fait quitter notre pays natal et notre
misérable situation, pour survivre et suivre un vent plus favorable. Et comme
les graines semées au hasard par le vent, comme les feuilles étiolées en
automne, comme les oiseaux qui s’envoleront en hiver, la fatigue et la peur
nous ont poussés à prendre la route.
Nous sommes partis pour trouver une autre cité. Là, exilés, on s’est débrouillés.
Nous avons eu de la chance et avec notre inébranlable volonté, nous avons
bâti une nouvelle vie en Alsace et c’est là que j’ai trouvé le bonheur.
Nous avons accepté de petits emplois, où le trajet était plus long que les heures
de travail, où l’on partait très tôt le matin et l’on rentrait tard le soir mais
quand le premier salaire est tombé dans nos mains, c’était une très grande
joie !
J’ai une famille chaleureuse, je vis en paix, et je ne connais plus la faim.
Nos efforts et des conditions sociales plus justes nous ont permis d’avoir une
vie plus confortable, agréable, apaisante et prospère !
c
La ville change à tout moment, de nouvelles constructions apparaissent sans
cesse : un hôpital près du centre-ville, des bâtiments sociaux très en ordre, des
grandes surfaces et de luxueuses boutiques.
Les gens sont certes pressés mais travaillent et respectent cette ville propre
et calme.
Je suis transportée par cet endroit, j’aime Strasbourg ma ville !
Kien Huy CHANG
CSC Montagne Verte, Strasbourg
88
le plaisir d’écrire / alsace 2013
89
Toulouse c’est ma ville préférée
Attendre que les cours de français commencent
Attendre d’écrire bien le français
Attendre de pouvoir bien parler avec les gens
Attendre de bien lire le français parce que j’aime cette langue
C’est pour cela que je viens ici apprendre le français.
Alia CHERIET
CSC Victor Schœlcher, Strasbourg
à la façon de Marcel Proust
Si ma ville était un objet, cela serait un berceau
Si ma ville était une saison cela serait l’hiver
Si ma ville était un plat cela serait la dinde farcie
Si ma ville était un animal cela serait un bœuf
Si ma ville était une chanson cela serait « Sainte nuit »
Si ma ville était une couleur cela serait le rouge
Si ma ville était un roman cela serait un conte
Si ma ville était un conte cela serait un roman
Si ma ville était un film cela serait « Les dix commandements »
Si ma ville était un dessin animé cela serait « Oui Oui »
Si ma ville était une arme cela serait une fleur
Si ma ville était un oiseau cela serait la colombe
Si ma ville était une musique cela serait « douce nuit »
Si ma ville était un végétal cela serait le foin
Si ma ville était un fruit cela serait une clémentine
Si ma ville était un bruit cela serait le cri du nouveau né
Si ma ville était une planète cela serait une étoile
Si ma ville était un vêtement cela serait un manteau
Si ma ville était un véhicule cela serait une charrette
Et voilà ce qu’est ma ville : la ville sainte.
Bruno CHRISTEN
La Croisée des Chemins, Colmar
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le plaisir d’écrire / alsace 2013
Toulouse, c’est ma ville préférée : les montagnes
entourent la forêt. Dans cette ville habitent ma
tante et mon oncle. Je sors de la ville et je marche
dans la montagne. Il y a de la neige. Je visite
un musée et je suis allé à Lourdes, il y avait des
inondations.
Timothée CLEMENT
SAJH, Schiltigheim
Tous les ans je vais à Toulouse. A Noël, la ville est
différente, elle est décorée, pleine de lumière et il
n’y a pas de marché de Noël comme à Strasbourg.
Je voudrais y habiter mais gros problème,
Mathilde ne veut pas aller là bas. Un jour je
l’emmènerai pour les vacances
Retour dans le passé
Alice Aynur COLAK
CSC Papin,
Mulhouse
textes individuels
Attendre
c
Le soleil se lève sur mon toit
Une nouvelle journée commence avec le reflet d’hier
sans me demander mon avis.
Une bonne tasse de café, ça ferait plaisir à cet instant.
Je me cherche derrière les souvenirs.
J’entends les chansons des enfants de mon passé.
Le vent souffle harmonieusement dans les arbres
et le soleil se lève et brille avec une grande passion.
Et moi j’ai froid encore,
de plus en plus,
sans en parler et sans pouvoir changer…
Je cherche mon enfance dans la trace du passé,
sur le reflet du soleil et sur chaque goutte de café.
91
Présent à chaque fois que le temps passe / Ou quand le temps va s’arrêter.
Juste avant présentement
Ou la fin du devenir
Je suis l’instant dernier.
Pas la peine de vouloir me saisir avant l’heure
Je suis insaisissable
Point besoin de vouloir me retenir
Par après
Je suis passé.
Passé présent à la naissance du présent
Dépassé par ce dernier
Je ne suis plus moi.
Je finirai par arriver / D’aucuns disent avec un jugement /
Pour toi, tes proches, le monde.
Je suis arrivé à chaque fois que tu t’es retourné sur le présent.
Je suis arrivé à chaque fois
Que tu as
Posé ton regard
Sur mon frère,
L’instant d’avant.
Et j’ai beaucoup de frères.
Mes sœurs s’appellent minute, seconde, heure / Mes parents avaient un nom
avant / Il a été oublié tant ils ont eu d’enfants / Il leur avait été donné aux
premières lueurs
Du monde.
La dernière seconde est trop proche de celle-ci pour / Que j’en détermine
les contours / La dernière minute se
Propage ?
Dans l’onde des jours…
Pourquoi attendre le dernier jour pour vivre comme un saint ?
Pourquoi craindre un quelconque fléau si l’on n’agit pas comme il aurait fallu ?
Au dernier instant / Je boirai la coupe pleine / Car il faut refuser de la voir
vide / Pleine de tout ce que j’aurai bu.
Ce que j’aurai bu de toute une vie qui n’est qu’un instant :
textes individuels
INSTANT DERNIER
c
Ce précieux instant
S’en est allé
Comme les pires
S’en sont allés
Tous iront quoi que l’on fasse.
Dis oui, dis non, il faudra danser !
(Sag ja, sag nein, getantzt muss sein !)
Marcel-Pierre COMPTE
Atelier ADP, Sélestat
92
le plaisir d’écrire / alsace 2013
93
textes individuels
Sur ce vieux banc en granit, je m’y étais assis d’innombrables fois. Là je
contemplais cette nature artificielle. Les ronces, fougères et chiendent
avaient depuis longtemps été remplacés par un gazon linéaire et des massifs
géométriques fleuris. Les chemins recouverts de gravier chantaient au
passage d’une poussette ou sous les semelles des badauds venus se mettre
au vert. Sous un soleil de printemps, un couple de pigeons roucoule sur les
branches d’un platane.
Malgré une allée de thuyas qui protégeait la quiétude du parc du tumulte
urbain, on entendait le dégazage de l’ouverture des portes du bus 60.
UN INSTANT à GAGNY
Un nuage délétère de fumées, indifférant à la nature qu’il dessert, continuait
sa route.
Au-dessus des cèdres du Liban, bien que gigantesques, une architecture
cubique s’élevait dans le ciel et offrait à ses résidents une vue d’ensemble sur
un océan gris parsemé d’îles chlorophylliennes.
En fin d’après-midi, l’air vespéral se confondait avec celui d’une campagne
sauvage, mais ne vous méprenez pas, car même si ce lieu est au-dehors de la
ceinture goudronnée qui asphyxie inexorablement cette mégapole, il reste
figé dans une banquise bitumée.
Cette ville banlieusarde est Gagny, contrée au-delà du périphérique de Paris.
Un instant, un petit instant, mais combien de souvenirs y restent présents !
d
« La vie n’était pas
bonne, mais elle était
belle. Ta jeunesse.
La rue. Ta chambre
tout en haut. Les sons
d’un piano sous un
coin de toit bleu de
neige… »
Léon-Paul Fargue,
Epaisseurs.
Alexandre D.
ESPOIR - Maison d’Arrêt de Colmar
94
le plaisir d’écrire / alsace 2013
95
Itinéraire “ Tu prends la première
rue à droite...”
Ali D.
Maison d’Arrêt de Mulhouse
Je trouve ça nul, ces messieurs et ces dames.
Si cela ne te plaît pas, tu n’as qu’à les habiller !
En réponse au poème
textes individuels
Tu prends la première à droite.
Tu longes la rue jusqu’au stop.
Au stop, tu prendras à gauche, jusqu’à l’intersection.
A cette intersection, tu retournes à gauche.
A environ 150 mètres, tu y trouveras un arrêt de tram-train.
Tu y prendras le tram direction la Gare,
Et de là, tu te sauveras de cette ville pour chercher un meilleur futur
que celui que je vis actuellement !
Quelle direction ?
Peu importe, mais partir, vivre ailleurs que là où je suis né, où j’ai vécu,
où j’ai étudié, travaillé et surtout « galéré».
Chaque instant passé ici dans cette ville m’étouffe !
J’ai grand hâte de partir pour retrouver ma ville et mes enfants !
Cette ville est Annemasse (74) !!!
Salut vieux Queneau !
Le petit peuple des statues
Le petit peuple des statues
Du jardin des Tuileries
Est un petit peuple de nudistes
d
Ces messieurs et ces dames
Se mettent volontiers à poil
Bien qu’il y ait là des enfants
Et des touristes à l’âme pure
Et les pigeons chient dessus
Sur le petit peuple des statues.
UNE ASSIETTE
ALSACIENNE
Jean-Pierre D.
EPSAN - Hôpital de Jour
Bischwiller
96
le plaisir d’écrire / alsace 2013
Raymond Quéneau
Une de mes assiettes alsaciennes me
rappelle toujours les meilleurs moments
de ma jeunesse…
Marie D.
La Croisée des Chemins, Colmar
Cette assiette que j’ai eue à la mort
de mes parents, en héritage
et qui me rappelle tout un tas
de souvenirs…
97
Notes
impressionnistes
sur un tableau
- Rangée de peupliers bousculée par le vent, sont-ils
des coupe-vents plantés pour protéger la végétation alentour ?
- Bouleau en gros plan.
- Restes tolérés de nature sauvage au milieu d’un champ de blé.
- Fond d’arbres plus trapus. Y a-t-il un lac derrière ces arbres ?
La montagne est violette à gauche, ardue puis plate au sommet,
comme les côtes du Dijonnais. De la gauche à la droite, les
montagnes augmentent en hauteur. Une partie nue se situe
directement sous le sommet. Le tout donne une impression d’élan
vers le haut et vers la droite. C’est un paysage de bric et de broc,
fait de morceaux juxtaposés avec une présence humaine
(champ de blé) discrète (pas de maisons).
Monique D.
Gem Aube, Strasbourg
Depuis ma naissance, sur l’arrière de la tête, j’ai une tache circulaire
de couleur rouge.
Étant petit, j’étais blond et elle se voyait.
Souvent moqué, il est vrai que j’en ai souffert.
Mais ça, c’était avant. Avant que je n’en sache la provenance.
Maintenant que je sais, je vais vous en donner l’origine :
Dans une vie antérieure, j’étais un ange et, comme vous le savez,
tout ange a des ailes.
Mais pas moi. Le bon Dieu n’ayant plus de paire d’ailes en stock,
me donna à la place une auréole.
J’étais donc un ange, mais un ange pas comme les autres, un ange sans ailes
mais avec une auréole, un ange tête en l’air, déconcerté et assez frivole.
Ne pouvant voler, je sautais donc, de nuage en nuage, de bringue en
bringue, noyant mon chagrin pour oublier que je n’avais pas d’aile.
Et souvent, comme après chaque bringue, perdu dans les vapeurs d’alcool,
je ne savais plus ce que j’avais fait de mon auréole.
Alors, je pris la décision de me la faire greffer pour éviter ainsi de la perdre.
Avec l’aide du bon Dieu, je choisis donc une auréole mais pas n’importe
laquelle :
Une auréole bien « Bling-Bling » en platine.
Tant qu’à faire, déjà que je n’ai pas d’ailes, autant en choisir une belle.
Ainsi j’ai pu continuer à sauter, de nuage en nuage, de bringue en bringue,
sans me soucier du lendemain. Mon auréole bien ancrée sur la tête.
Mais un jour, au matin, après une nuit bien vaporeuse et bien chargée,
je me réveillai sans mon auréole.
Hééé… Oui ! J’étais tombé sur le nuage des anges malfaisants.
Celui habité par l’ange Cheyenne. Un ange dont l’activité favorite tenait
en deux mots « voler et scalper ».
Un ange maléfique qui profita de mon coma spirituel et éthylique
pour me scalper et me dérober ma belle auréole.
Depuis ce jour, à chaque réincarnation, ma vie passée s’efface mais
la trace de mon auréole reste.
textes individuels
Chronique du n’importe quoi vrai
d
Renaud D.
Maison d’arrêt de Strasbourg
98
le plaisir d’écrire / alsace 2013
99
AU MARCHé
Au marché, ça sentait bon le poulet bien cuit. Ça sentait la sauce du poulet.
Ça sentait bon le savon, il y avait différentes odeurs.
Ça sentait bon le fromage que les gens achètent.
Ça sentait bon les légumes, les oignons, les poireaux…
Au marché, j’ai entendu des gens qui parlaient dans les stands. Les gens
font leurs courses au marché.
Moi j’aime y aller au marché.
Laetitia D’AURORA
ESAT Les Papillons Blancs, Soultz
quand
Rose DARIUS
APP ReFormE, Strasbourg
100
le plaisir d’écrire / alsace 2013
Quand il est à côté de moi
Quand nous sommes assis
Sous un arbre en fleurs
Quand les pétales
Tombent sur moi
Je sens la vie en rose
Le Parc de l’Orangerie
Je peux dire que la ville de Strasbourg est une ville de rêve.
Je suis très contente d’habiter ici. Il y a un endroit qui me plaît
beaucoup, c’est le parc de l’Orangerie avec ses jardins fleuris,
son petit lac et ses barques, les cygnes et les canards dans l’eau et
les cigognes dans leurs nids, les oiseaux dans leurs cages, le petit
zoo et les nombreux visiteurs de tous âges. Tout cela est unique
et en même temps vivant, animé et inoubliable.
C’est très agréable de passer la journée là. Je suis venue plusieurs
fois me promener à vélo, faire de la marche à pied, courir
à six heures du matin dans cette magnifique atmosphère et
respirer l’air frais ! J’aime bien ramer avec les barques, admirer
la cascade. Le temps passe très vite ici, je peux bien me reposer
dans la nature.
textes individuels
Au marché, j’ai vu une dame qui me regardait. Elle vendait des livres.
J’ai vu des vêtements et des chaussettes, noires et brunes.
J’ai vu des fruits et des légumes, verts et orange.
J’ai vu des pots de confiture, grands et petits.
J’ai vu de la couture et de la ficelle de toutes les couleurs.
J’ai vu plein de gens qui se baladaient dans le marché.
J’ai vu des couleurs jaune, rose, violette, blanche, verte et orange.
d
Le restaurant gastronomique offre des repas de choix, la cuisine
y est délicieuse. Dans le centre du parc se trouvent le pavillon
Joséphine et des parterres de fleurs, un jet d’eau sur le lac et
l’harmonie de cet ensemble représente le triomphe de la nature !
Nadejda DE ASSIS
CSC Fossé des Treize,
Strasbourg
101
Anabela DE SOUSA MARQUES
CSF Victor Hugo, Schiltigheim
J’aime la ville de Strasbourg parce qu’il y a beaucoup de magasins,
d’universités, une préfecture, un parlement, des musées et une
grande gare, beaucoup de collèges et de lycées, des mairies,
des centres sociaux et des cours de français.
Il y a des parcs, des ponts, des bateaux et beaucoup de pluie.
J’aime Strasbourg parce que c’est une ville confortable et très verte.
La silhouette
Une silhouette devant une fenêtre
Une image figée et sans vie
Simple triste et peu parlante
Mais maintenant
Imaginez que vous êtes à la place de cette statue
Qui regarde à travers la fenêtre
Vous voici à la place de la silhouette
Vous prenez votre temps
Vous mettez vos sens en éveil
Et vous observez
Vous voyez des personnes
Qui attendent le tram dans ce froid glacial
Vous voyez les allées et venues du tram
Vous entendez son bruit particulier
Vous constatez
Que la ville est vivante et constamment en mouvement
Vous voyez un véhicule de la compagnie E.S.R.
Sa venue est sûrement due
Aux fortes chutes de neige cette nuit
Ainsi vous vous rendez compte
Que votre fenêtre si simple si froide
Reflète des vies
Alain DERNONCOURT
Des histoires
APP ReFormE, Strasbourg
De la joie de la tristesse
De l’imaginaire de l’inspiration
De l’émotion
textes individuels
Nostalgie…
Je me réveillais chaque matin avec le chant des oiseaux.
C’était une petite maison où les carreaux bleus et blancs racontaient
des histoires de la vie à la campagne.
C’était ma maison…
Quelque part dans un village qui est maintenant si lointain.
Il y avait une école dans le milieu des champs verdoyants, loin du bruit des
voitures. Nous attendions le moment du goûter avec tellement de plaisir.
En fin de journée, quand nous rentrions à la maison, nous jouions souvent
au ballon au milieu de la rue, et ce jusqu’à la nuit tombée.
Je suis née et j’ai grandi dans un village de pêcheurs. Nous vivions à
proximité des plages et il y avait un musée « Musée Maritimo ».
Les travaux de la pêche étaient incroyables,
ils se faisaient à la main de manière traditionnelle.
En été nous allions dans une maison sur la plage et nous restions là-bas
jusqu’à la fin juillet.
Le calme de la campagne, l’odeur de la plage, le bruit des vagues,
le soleil de plomb et l’immensité de la mer me manquent.
Avant, je rêvais qu’un jour mon fils irait à mon école et qu’il aurait
une enfance aussi heureuse que la mienne.
Aujourd’hui l’école est fermée et les enfants ne jouent plus dans les rues.
Il n’y a plus que la plage, les pêcheurs et la brise marine.
Souvenirs d’un village qui a grandi dans une ville.
Ma petite ville.
d
Maintenant vous verrez votre fenêtre
Autrement !
Zalpa DEBIROVA
CSC Montagne Verte, Strasbourg
102
le plaisir d’écrire / alsace 2013
103
Des « a » comme le mot « amour », il en faut entre les humains pour vivre.
Des « b » comme le mot « balance » pour mesurer les ingrédients pour
la cuisine.
Des « c » comme le mot « courage », il en faut pour vivre !
Des « d » comme les mots « dame de chambre » ou « dame de compagnie ».
Des « e » comme le mot « éclairs » quand il y a de l’orage.
Des « l » comme le mot « livre » pour lire au coin du feu en hiver.
Des « r » comme le mot « raccommodage » des vêtements.
Des « t » comme le mot « tuiles » sur les maisons.
Thérèse DESBUISSON
La Croisée des chemins, Colmar
J’aime Strasbourg et sa cathédrale, les promenades
au bord de l’eau, sortir le soir et m’installer sur
une terrasse, profiter des bons petits plats de la région
et aussi prendre le train qui me mène en deux heures
vingt à Paris, une autre ville que j’aime bien.
Dans la valise d’éloise
Dans la valise d’Eloïse, il y a des vêtements d’hiver qu’elle a achetés en Italie.
Ceux d’été qu’elle a achetés aux Etats-Unis.
Un miroir qui lui a été offert par sa grand-mère.
Des sous-vêtements qu’elle a achetés en Angleterre.
Un collier offert par son père.
Des livres qu’elle a pris dans son association.
Des cigarettes qu’elle a achetées en Allemagne.
Des photos de son enfance.
Des chaussures d’hiver et d’été.
Des chaussettes lavées par sa tante Anne.
Elle cherche partout son maillot de bain.
Elle ouvre son sac à main.
Elle le découvre avec joie.
Elle le regarde, et le met dans sa valise
textes individuels
Je rentre dans ma ville,
mon quartier ou mon village
avec l’alphabet.
d
Léontine DIENG
Adoma - Club de Jeunes l’Etage,
Strasbourg
Yacouba DIABATI
CSC Montagne Verte, Strasbourg
104
le plaisir d’écrire / alsace 2013
105
Je ferme les yeux...
Je me retrouve dans le parc de la Marseillaise à
16 heures, au printemps, lorsque toutes les fleurs
poussent sur les arbres.
Et moi, je me vois avec une robe de mariée,
elle est blanche avec des roses rouges
cousues dessus.
J’aime bien laisser ma fenêtre ouverte,
face à la ville de Cernay, pour entendre
le sifflement des oiseaux. Ils me font
sortir de l’ordinaire et me donnent envie
d’écouter de la musique ; oublier les soucis
de la vie de tous les jours.
A Saint-André j’habite à la résidence les
Pins, j’ai la vue sur l’église de Cernay, où je
rencontre de bons amis. Je passe de belles
journées dans une bonne ambiance. Je me
promène des fois tout seul pour écouter
les bruits de la nature, les oiseaux.
Des pétales de fleurs voltigent dans l’air
et moi, je danse au bras de mon bien-aimé
avec beaucoup de joie.
textes individuels
Ma fenêtre ouverte...
d
A Cernay, il y a le marché du vendredi,
les marchés aux puces et Emmaüs où on
cherche des puces. Il y a un parc à cigognes,
des routes pour piétons et vélos pour
se promener et trouver la tranquillité.
Les « sentiers de la tranquillité » me
permettent de me ressourcer, de me
détendre. Dans ma ville, j’aime aller au
cinéma pour me distraire. Je vais aussi
jouer de la guitare dans des restaurants
Béatrice DOELL KIEN
Association Hélios, Guebwiller
pour passer le temps.
René DORSCHNER
ESAT Saint-André, Cernay
106
le plaisir d’écrire / alsace 2013
A Cernay, il y a aussi des coiffeurs pour
se faire beau et propre et avoir du succès
auprès des belles filles que je rencontre.
107
Cela est bien vrai. Mais en regardant les formes
et les muscles, c’est une forme de beauté. En ce
qui concerne les enfants, il suffit de leur expliquer
naturellement. Il est bien triste que les maîtres des
chiens soient négligents. Malheureusement, les
pigeons ont leur place aussi dans ce monde.
Marie Véronique DUTARTRE
La Croisée des Chemins, Colmar
En réponse au poème
Le petit peuple des statues
Le petit peuple des statues
Du jardin des Tuileries
Est un petit peuple de nudistes
Ces messieurs et ces dames
Se mettent volontiers à poil
Bien qu’il y ait là des enfants
Et des touristes à l’âme pure
Et les pigeons chient dessus
Sur le petit peuple des statues.
e
s
u
o
h
l
u
m
Mulhouse
Rue de la Fonderie
Chère au cœur des Mulhousiens,
l’ancienne fonderie automatique
construite en 1921 pour la SACM a été
conservée. Ses énormes voûtes en béton
armées, une première en Europe, ont vu
la réalisation de pièces de très grandes
tailles destinées à fournir les différents
ateliers de cette grande entreprise
mulhousienne. Elles ont été conservées
pour abriter prochainement des services
d’archives, un musée d’art contemporain
et la faculté des sciences économiques
sociales et juridiques. La rue qui borde
celle que l’on a appelée la « cathédrale »
se devait de porter son nom.
textes individuels
Monsieur Queneau,
d
Raymond Quéneau
108
le plaisir d’écrire / alsace 2013
109
Dans ma ville...
Mina E.M.
Association Hélios, Guebwiller
Quelle belle ville avec ces ruelles de pavés, la zone piétonne qui se trouve
près de la place de la Mairie, et au centre ce grand restaurant typiquement
alsacien qui s’appelle la Halle aux Blés. Et voici en face un joli bar,
où les touristes peuvent se rafraîchir.
En période estivale, Obernai est la deuxième ville touristique après
Strasbourg. Il y a des monuments historiques et de belles églises.
Une belle salle de cinéma où on peut passer
un bon moment en regardant un beau film.
Mais en été quels embouteillages avec tous
ces touristes et le petit train qui passe dans la
ville pour la faire visiter.
Au centre d’Obernai se trouvent des restaurants, des hôtels et de beaux
magasins d’habits et des fontaines.
Mais quelle histoire pour se garer en voiture ! Et la police municipale qui se
promène toute la journée pour nous donner des PV, et ces beaux géraniums
qui garnissent les belles maisons, magasins, hôtels, restaurants…
En hiver, on trouve une patinoire sur la place de la Mairie, pour attirer
les touristes d’hiver et surtout les enfants !
A Obernai on trouve aussi de belles pâtisseries et salons de thé, de beaux
salons de coiffure et de beaux parcs pour les enfants.
LA VILLE
D’OBERNAI
Marie-Thérèse ECK
EPSAN - Hôpital de Jour, Bischwiller
110
le plaisir d’écrire / alsace 2013
Les villes où j’ai vécu
Ma ville natale est une petite ville au nord du Maroc. Presque tous
les gens se connaissent, il n’y a rien de spécial dans cette ville, sauf
sa belle nature.
Cela fait dix ans que je suis partie vers l’Espagne. C’était l’Europe
pour moi ! Je me suis étonnée en arrivant dans la ville de Saragosse.
Elle est très propre. Son architecture, ses rues me rendent amoureuse
d’elle. Les gens sont très conviviaux.
Saragosse est une ville où il y a une rivière qui s’appelle « Ebro »
et des monuments très importants, comme la grande cathédrale,
« Le Pilar ». Chaque année, le 12 octobre, les catholiques y viennent
en pèlerinage.
Il y a cinq mois, j’ai décidé de quitter Saragosse pour des raisons
personnelles. Une matinée, je suis descendue du bus à Strasbourg,
malgré le froid et le mauvais temps. J’ai vu une carte postale. Elle
est très belle : une architecture tout à fait différente, comme je n’ai
jamais vu, sa rivière, ses rues bien propres, ses églises, ses musées.
Tout cela la rend une ville très importante dans le monde.
J’ai pris le tram pour aller chez moi. Ça me plaît beaucoup ce moyen
de transport qui organise très bien la circulation dans la ville.
Je suis arrivée à l’Elsau. C’est un très beau quartier avec des grands
bâtiments, un centre commercial et ses espaces verts qui le rendent
très propre.
Dans ce quartier il y a un centre culturel où je suis en train
d’apprendre la langue française.
Je peux dire que Strasbourg c’est la ville de mes rêves !
textes individuels
Je me souviens d’un bel après-midi, l’été dernier, avec mes quatre enfants,
mes deux garçons et mes deux filles. Nous avons traversé le parc de la
Marseillaise, il faisait chaud, il y avait de l’herbe, des arbres et un écureuil
qui grimpait aux arbres. Les enfants jouaient à la balle. Ils couraient dans
tous les sens. Ils étaient contents et moi, leur maman, j’étais très heureuse.
Nous avons mangé des gâteaux, nous avons bu du jus d’orange.
Après, nous sommes passés au Super U acheter des bonbons et des yaourts.
C’était une belle journée, un bel après-midi dans ma ville,
au parc de la Marseillaise.
e
Khadija EL FADDAOUI
CSC de l’Elsau, Strasbourg
111
J’aime le quartier de l’orangerie par une belle
journée de soleil où je retrouve la nature,
les animaux et les promenades dans le parc.
Je m’installe au bord du lac et je rêve.
Mimoun EL OUACHOUNI
CSC Montagne Verte, Strasbourg
M. Raymond Queneau,
Père de famille que je suis, je suis très triste pour vos textes
à faire lire à mes enfants et neveux, avec des mots intimes
réservés aux adultes. Je suis quelqu’un qui défend les
valeurs nobles de l’être humain. Mais cher Raymond,
tu perds l’âme que tu veux donner à la société.
Tes textes sont injustes pour un monde civilisé !
Abdoulhay EL-BARWANE
La Croisée des Chemins, Colmar
En réponse au poème
S comme Sucre
T comme Travail
R comme Rose
Touda EL OUALLALI
A comme Ami
CSC de l’Elsau, Strasbourg
S comme Salut
B comme Beau
O comme hOpital
U comme EUrope
R comme Rester à la maison
G comme Gâteau
Le petit peuple des statues
textes individuels
Strasbourg est une ville que j’aime.
e
Le petit peuple des statues
Du jardin des Tuileries
Est un petit peuple de nudistes
Ces messieurs et ces dames
Se mettent volontiers à poil
Bien qu’il y ait là des enfants
Et des touristes à l’âme pure
Et les pigeons chient dessus
Sur le petit peuple des statues.
Raymond Quéneau
112
le plaisir d’écrire / alsace 2013
113
Les femmes me confient beaucoup de choses
précieuses comme leur porte-monnaie,
leur portefeuille, leurs clefs et d’autres objets.
Je suis content parce que je ne suis pas seul,
je ne m’ennuie pas. Je suis avec le portefeuille
et le porte-monnaie.
Je suis heureux parce que je me promène partout
où elles vont, en ville, aux magasins, à la maison
et que je protège leurs affaires. Je ne me sépare
jamais des personnes qui m’aiment.
Je voyage partout.
Je suis aimable, quand elles ont besoin de
quelque chose, elles le trouvent chez moi.
Quand je me perds elles me cherchent et elles
me trouvent très vite parce que j’ai leurs affaires.
Je suis connu, je vis longtemps mais ne vieillis
pas. Je suis si beau et si cher.
Nadia ERRAMAMI
Plurielles, Strasbourg
le plaisir d’écrire / alsace 2013
Philippe ESCALIN
ESAT Saint-André,
Cernay
e
Strasbourg est belle, Berat aussi
Strasbourg est classée patrimoine mondial, Berat aussi
Strasbourg n’a pas de mer, Berat non plus
Strasbourg n’a pas de grandes tours, Berat non plus
Strasbourg a un marché de Noël, Berat non
Strasbourg a un Parlement, Berat non
À Strasbourg j’ai mes amis, à Berat j’ai ma famille
À Berat j’ai mes souvenirs, à Strasbourg j’ai mon avenir.
Je suis le sac.
114
En ce moment, je retrouve le sourire, j’ai eu des petits soucis au
travail et cela m’a contrarié. Je ne m’en fais plus aujourd’hui,
je m’en moque. Je suis content quand je rentre chez moi.
Je suis au calme pour câliner mon chat et m’occuper de moi,
mais surtout de mon chat. J’aime aller me balader en forêt dans
la neige, faire le vide, être bien, pour revenir le lundi au travail.
C’était super génial l’atelier d’écriture, je le referai à nouveau.
textes individuels
Je suis utile
pour les femmes
et les hommes
Selavdin ESKIV
CSC Montagne verte,
Strasbourg
115
J’ai fait un rêve extraordinaire !
C’étaient les informations, le JT de
20 h et devinez qui était l’invitée de
la soirée ? Elle faisait la UNE, c’était
l’événement du jour, totalement
inattendu : Marine Le Pen était passée
au Parti Socialiste et se battait pour
la Paix dans le Monde qu’elle réclamait
à cor et à cris.
En apprenant la décision de sa fille,
son père, furieux, se voyant désavoué
par sa propre famille, prend une arme
pour se suicider lorsque soudain
il entend un cri d’appel à l’aide.
Il laisse tomber son arme pour aller
voir… c’était Marine en train de se
noyer et se faire dévorer par son
crocodile Lacoste.
Perpignan, j’y ai vécu beaucoup de temps !
Là-bas ! Mes copains et les monitrices que j’aimais très fort y sont restés.
J’AI FAIT UN RêVE
J’adorais le beau temps, la mer, la plage. Strasbourg n’est rien à côté
de Perpignan ! I love you Perpignan !!!!
Strasbourg : il y a tout le temps des travaux !
textes individuels
Evidemment, son papa n’était pas
d’accord et ne voulait plus entendre
parler de sa fille. Elle a donc voulu
créer sa propre famille. La solution :
partir en Afrique et adopter des
enfants orphelins, notamment après
avoir perdu leurs parents pendant
les guerres ou suite à la famine.
Perpignan - Strasbourg, 10 à 0
Je sais que les impôts servent souvent à ça, je suis concerné, mais
C’est chiant !
Abdelrani F.
ESPOIR - Maison d’Arrêt de Colmar
A Perpignan, tout était nickel ! Il n’y avait jamais de travaux.
Il y avait bien quelques ascenseurs en panne (grâce à moi !)
f
Pour moi, Perpignan, c’est ma ville de cœur !
Je l’ai toujours aimée et je l’aimerai toujours, même si
Gamin, j’y ai fait des bêtises que je regrette énormément.
Axel F.
SAJH, Schiltigheim
La porte de ma cellule s’ouvre.
Deux surveillants hurlent :
« Changement de cellule ».
Je me réveille en sursaut.
Ce n’était qu’un rêve.
116
le plaisir d’écrire / alsace 2013
117
L’oeil qui voit tout...
Petite France
Des gens de tous les pays
viennent visiter et admirer
« La Grande Petite France ».
Najma FERHAT
CSC Camille Claus,
Strasbourg
Tes murs sont imprégnés
de cette histoire, on sent
dans tes rues que tu as vécu
tant de choses.
On t’avait complètement
détruite, mais tu as ressurgi
de l’Ill, tu as repris des forces
tel un arbre.
textes individuels
Je suis l’oculus sur le toit de l’hôtel de ville ; chaque jour, j’entends
l’horloge qui sonne tous les quarts d’heure.
Les pigeons me tiennent compagnie ; de là où je suis, je vois tout
ce qui se passe sur la place de l’hôtel de ville, et même le vignoble
juste en face qui change de couleur selon la saison.
Deux fois par semaine, la place devient bruyante, il y a beaucoup
de monde, il y a foule : c’est jour de marché.
J’aime les jours de marché ; il y a plein de marchands, des gens
qui achètent des légumes, du pain, de la viande, des fromages.
Les traiteurs préparent la paëlla, des poulets rôtis.
Chaque année, la dernière semaine du mois de novembre,
des boules bleues et argentées s’allument chaque soir.
Des fois il y a la neige qui me cache la vue et je ne vois plus rien.
Et quand la neige fond, je vois le vignoble comme à travers un voile.
J’aime me promener dans
tes rues étroites où l’ancien
et le neuf vivent ensemble.
f
Nawal F.
Association Hélios, Guebwiller
Après la guerre
Une collecte de vêtements pour les pauvres
Beaucoup d’habits sont rassemblés
La femme cherche quelque chose pour elle
Il y a une grande boutique sur la route
Tout le monde fait quelque chose pour les pauvres
Elle trouve une robe de mariée et la porte
Elle rentre chez elle, elle est heureuse
Ahmed FARHAT
CSC Le Phare de l’Ill,
Illkirch-Graffenstaden
118
le plaisir d’écrire / alsace 2013
Figuig est une ville qui se trouve au sud
du Maroc. Son histoire est vivante, là, partout :
dans les sables, dans ses jolis paysages, dans ses
eaux qui se reposent dans les bassins, au cœur
des palmiers où nichent les oiseaux.
Figuig
Les habitants des maisons traditionnelles en
terre nous ouvrent leur porte et nous offrent le
thé et des dattes, chaleureusement, simplement.
Alors, venez !
Oum Kaltoum FIEFFEL
CSC Camille Claus,
Strasbourg
119
à la façon de Roald Dahl
Mon imagination me ravit...
LA CONDITION POUR VOIR JULIEN
« Près de chez moi, il y avait une drôle
de maison tout en bois, inhabitée, isolée
et située au bord de la route. Je brûlais
d’envie de l’explorer mais la porte restait
toujours fermée… Un beau matin je lus
’Vendu’. Cette nouvelle inscription me
laissa tout songeur. »
Je passe devant cette maison étrange où
j’entendis jadis des bruits étranges. Je me dis
ce sont peut-être des fantômes et je décide de
poursuivre mon chemin en laissant ces fantômes
hanter mes nuits et celles des autres car celui
qui voudrait les déranger en paierait le prix !
Chouette ! Des fantômes !
Adrien FLUHR
La Croisée des chemins,
Colmar
120
le plaisir d’écrire / alsace 2013
Je passe devant le collège des Missions Africaines à 14 heures
02 ; ça me rappelle des souvenirs. Juste à coté du collège, se
trouve la gendarmerie ; mon oncle y travaillait.
En face de la gendarmerie, je passe devant un bureau de tabac.
Il y a des cigarettes. Je prends la rue du cimetière où je m’arrête
au feu rouge. Je pense à ma grand-mère.
J’arrive au centre ville où il y a le grand parc de l’horloge
fleurie, c’est beau.
textes individuels
Je prends le bus de 14 heures juste devant la maison. Je suis libre.
f
En face du parc, il y a un cabinet médical, les escaliers sont
compliqués.
J’arrive à la gare, Julien m’attend… Je suis heureuse.
Julien c’est mon copain. Ça fait 6 mois qu’on est ensemble.
Julien a une grande sœur, Cinthya, qui connaît ma sœur. Julien
a un petit frère qui habite dans son immeuble. Julien et moi on
est fiancés. On se voit en ville parce que mes parents n’ont pas
suffisamment confiance en moi pour le laisser venir à la maison.
Allison FOUCHARD
Fondation Protestante Sonnenhof,
Bischwiller
121
De ma maison,
Je regarde par la fenêtre de ma chambre.
Je regarde dans mon jardin et je vois l’herbe, les petites fleurs
multicolores par terre le long du grillage.
Je regarde l’immeuble en face de la maison.
Je regarde les fenêtres, des rectangles blancs et des vitres noires,
il y a rien à voir.
Je regarde les volets blancs. Des fois,
Je regarde aussi les gens qui sortent de l’immeuble. Je suis curieuse
et des fois il y a de beaux garçons qui passent…
Je regarde le parking, il y a de jolies voitures stationnées des fois.
Je regarde la porte d’entrée de l’immeuble. Des fois les gens ont des
animaux, des chiens. Toutes sortes de race ; ils sont tout mignons.
Je regarde les nuages parce que le temps change et que les nuages
ont plein de couleurs, du bleu, gris.
Je regarde les oiseaux, les corbeaux, les pies, les mésanges,
les hirondelles…
Je regarde les arbres en bourgeons, les papillons aux ailes colorées,
le soleil rond.
Je regarde aussi les garages, c’est la première chose que je vois,
leur forme carrée, alignés, blancs.
Je regarde aussi les toits : les tuiles n’ont pas les mêmes couleurs.
Je regarde les fleurs…
textes individuels
De ma maison je vois...
f
« Les matériaux de l’urbanisme sont le soleil, l’espace,
les arbres, l’acier et le ciment armé, dans cet ordre et
dans cette hiérarchie. »
Le Corbusier
Mélody FRIEDRICH
Fondation Protestante Sonnenhof,
Bischwiller
122
le plaisir d’écrire / alsace 2013
123
L’HIVER
Mon quotidien
Je me lève, il est 6 h.
Je sors de chez moi à 7h30, la tête pleine de rêves qui sont rattrapés
par la triste réalité du travail.
Une fois mon travail terminé, je sors m’aérer l’esprit, un petit tour
en ville entre amis, discuter de choses et d’autres autour
d’une bonne coupe de champagne.
Ensuite, je ne peux m’empêcher de prendre mon téléphone et de donner
des nouvelles à mon mari qui doit sûrement s’inquiéter de mon absence.
Une fois ce dernier rassuré, je me dirige vers un parc à eau naturelle où je
m’assois sur un banc et là, j’en profite pour faire le bilan de ma vie qui, dans
mon rêve, ne présente aucune rayures ni ratures, mais comme je le disais,
je suis vite rattrapée par la réalité.
Jennifer G.
Maison d’Arrêt de Mulhouse
Arnaud G.
Hôpital de jour, Molsheim
Mon quotidien
Sortir,
fermer la porte à clef,
dire bonjour comme tous les matins à ma voisine,
j’attends le tram en fumant ma cigarette, puis il arrive,
je monte,
je me dirige vers mon magasin,
je fais mes courses, je paie, je repars,
de retour à la maison, repas, ménage.
Je déjeune avec mon homme,
ensuite, je me pose pour fumer ma cigarette avant de
reprendre le quotidien.
124
le plaisir d’écrire / alsace 2013
Chantal G.
Maison d’Arrêt
de Mulhouse
Mon lieu
préféré
Mohamed G.
Maison d’Arrêt
de Mulhouse
textes individuels
C’est l’hiver, le début des premiers frimas, on voit à l’horizon
s’étendre de gigantesques étendues de neige, les branches
des arbres reluisent de givre et sont comme de grands
épouvantails glacés. Sur les routes, il y a du verglas que
sablent régulièrement les services municipaux. Les flocons
tombent en tournoyant sur eux-mêmes dans une sarabande effrénée,
chaque couche s’amoncelle sur une autre, sur un sol déjà durci par le gel.
Mais chez lui, l’Ami Fritz est bien tranquille, assis sur un voltaire, une
couverture sur les genoux, près de l’âtre où flambe un grand feu de chêne.
Sa gouvernante lui présente une tasse de café fumante avec un assortiment
de brioches gonflées, jaunes et délicieuses.
Dehors, il y a un tel brouillard qu’on n’y voit goutte à dix mètres à la ronde.
Les enfants du village dévalent les coteaux du Repsberg avec leurs nouvelles
luges en bois en s’amusant comme des fous.
Fritz approcha son tisonnier du feu pour remuer les braises et les faire
repartir de plus belle.
Au dehors, les stalactites pendaient aux gouttières de la maison.
g
Si j’étais un lieu dans la ville, je serais un étang,
préservé de tout déchet.
Je participerais à tellement de belles choses
de la vie, seulement par ma présence.
Je serais le centre indispensable au bon
développement naturel et vital de mon secteur
et peut-être d’ailleurs…
Dans ce lieu, il se passe de magnifiques choses,
de nouvelles formes de vie.
Il y a des femelles de différentes espèces
d’animaux aquatiques et terrestres…
J’aime son calme…
125
La gardienne de la banque
Souad G.
Association Hélios, Guebwiller
A Strasbourg où je vis maintenant,
j’aime le confort et la richesse de ma vie que
je n’avais pas dans la ville où je suis née.
Il y a à Strasbourg une très belle cathédrale,
le tram, des bateaux, des boutiques,
des restaurants alsaciens, des cigognes
et des maisons historiques.
textes individuels
Je suis au milieu de la ville,
Je me trouve sur le toit d’un bâtiment important
Et je vois tout ce qui se passe à ce carrefour.
Des voitures s’arrêtent quand le feu est rouge
Et les gens traversent la rue.
Les uns vont au centre-ville et regardent les magasins,
D’autres vont chez le dentiste et le médecin.
Et beaucoup viennent chez moi,
Parce que je suis la tourelle sur le toit de la banque.
Les uns sont contents, le distributeur leur donne
Beaucoup de billets, mais d’autres sont déçus,
Leur porte-monnaie reste vide.
C’est moi, la gardienne de la banque.
g
La ville que j’ai quittée est plutôt un petit village
qui s’appelle Malesõu et se trouve en République
Je fais un voyage imaginaire dans une ville différente de Strasbourg.
Dans cette ville il y a beaucoup de lumière.
L’air est pur et a l’arôme d’un gâteau.
Le ciel est rose et les nuages d’argent volent.
Les jardins sont habillés d’or.
Dans cette ville, le temps ne passe pas vite.
Dans cette ville, il y a la paix et le calme, tous les habitants sont contents
parce qu’il n’y a pas de tristesse.
Dans cette ville, tous les habitants sont égaux.
Ma ville
rêvée
Tchèque. J’aime ses châteaux et ses objets en
cristal. Je regrette ma famille, elle me manque,
et aussi ma maman qui nous a quittés l’année
dernière au mois d’août.
GASS Monika
CSC Montagne Verte, Strasbourg
Lule GASHI
Plurielles, Strasbourg
126
le plaisir d’écrire / alsace 2013
127
EST-CE ELLE ?
Dans ma ville
128
le plaisir d’écrire / alsace 2013
Mon cauchemar
Je déteste les embouteillages.
C’est énervant, on aimerait que ça avance plus…
Mais ils s’endorment tous !
Le chauffeur klaxonne : « Avancez ! Plus vite ! ».
Ça n’avance plus. Tout s’arrête,
immobile, rivé.
Et moi ? Je continue à vivre.
textes individuels
Une silhouette tournant furtivement dans une ruelle sombre,
Devancée par son ombre
Cherchant sous les décombres
Un endroit sans ombre
Pour enfin sombrer dans les bras de Morphée.
La ville la nuit
Un parc, des bancs,
Un couple d’amoureux s’embrasse
Délicatement
Pascal GASSMANN
En préservant le plaisir
Ithaque, Strasbourg
Pour plus tard en jouir.
La ville la nuit
De l’autre côté du trottoir,
Un bar, il est déjà tard
Mais jamais trop pour boire
En noyant son désespoir
Sachant que tu ne pourras plus la voir.
La ville la nuit
Une sirène au loin déchire
Le silence du train-train quotidien
N’annonçant rien de bien
Eh toi !
Quand je me promène dans ma ville
Avec ton joint
Je vois, je sens des rayons de soleil qui
Qui ne penses à rien,
Entrent dans mon cœur.
Écoute un instant !
Je pense à toutes les personnes
Ouvre tes oreilles !
Mortes pendant la guerre
Je l’entends…
Et à toutes celles qui souffrent
C’est Elle.
De maladie.
La ville la nuit
La vie est comme ça.
On n’y peut rien.
Pourtant si on restait main dans la main,
Tous ensemble,
On pourrait
Thierry GAUGER
Faire beaucoup de choses.
ReFormE, Lingolsheim
Virginie GAUTHIER
IMPRO La Ganzau, Strasbourg
g
Ma ville - instant
Je me trouve dans un immeuble donnant sur la place de la Bourse - Etoile,
je regarde par la fenêtre, instant de voyeurisme sur le flot de véhicules
qui passent dans tous sens. Le temps s’arrête et j’écris, plaisir d’écrire.
Le flot de pensée qui se traduit sur le papier par les trois doigts de ma main
qui tiennent mon stylo.
Je suis pratiquement immobile et dans Strasbourg ça circule,
mon immobilité tend à arrêter le temps pour décrire ce qui se passe autour,
et le temps passe quand même. Seulement je suis spectateur et j’attends
quelque chose, j’observe que tout autour il y a toujours du mouvement.
Ce brassage dans les rues, les magasins, la cohue jamais ne s’arrête
vraiment. Et moi mon cœur bat et pousse dans ma main, le flot de mon
écriture, tel mon sang, se répand sur la feuille de mon éternité.
Rémi GEIGER
Gem Aube, Strasbourg
129
Ma ville
Je rêve…
…que tout le monde est heureux et en bonne santé.
…que ni les enfants, ni les femmes enceintes, ni les hommes,
ni les animaux, ne soient tués par la guerre.
…que les gens ne meurent pas de maladies graves.
…qu’il n’y ait pas de méchants, ni de pays qui vendent
des armes pour gagner de l’argent.
Les pays ne montrent pas leur vrai visage : une main caresse,
l’autre frappe. De toute façon tout le monde meurt un jour,
alors pourquoi s’entretuer ?
Ça me fait mal au cœur.
J’ai peur pour l’avenir de mes petits-enfants et pour l’avenir
du monde aussi.
Sennaz GENDOGLU
CSC Camille Claus,
Strasbourg
DANS MA VILLE
J’aime me promener dans ma ville : Guebwiller.
Il y a des fleurs, des magasins.
Ma ville est grande. Elle est jolie quand elle est propre.
J’aime rentrer dans les magasins pour acheter des livres ou des cadeaux.
J’aime parler avec les gens, rencontrer les autres.
Et quand j’ai fini, je rentre dans ma maison.
Je suis contente d’habiter à Guebwiller.
Santina GENTILUOMO
ESAT Les Papillons Blancs, Soultz
130
le plaisir d’écrire / alsace 2013
Ma ville est verte comme la pelouse des parcs et les arbres qui l’habitent
Ma ville est bleue comme un ciel d’été, comme les yeux de cet enfant
Ma ville est jaune comme un soleil qui illumine la nature
Ma ville est couleurs, ma ville est lumière, ma ville est espoir.
Annman GEULDELEKIAN
Plurielles, Strasbourg
Je suis heureux parce que j’ai pris la place de la télévision, des radios,
des journaux, des magazines, de la publicité, des magasins…
Je fais tout ce que vous voulez. Je suis là avec vous où vous êtes.
J’ai traversé le monde avec mes forces et mon intelligence.
J’aime les gens, ils me font confiance, ils sont contents,
surtout les enfants qui jouent bien tranquillement.
Je vole dans le ciel et je suis sur terre. Je prends tous les messages
de tout le monde.
Je suis le plus fort au monde.
J’ai l’honneur de tout savoir pour vous.
Je suis Internet.
Mohamed GHOMRANI
CSC Montagne Verte,
Strasbourg
textes individuels
J’ai un rêve
g
Hadda GHELIM
Plurielles, Strasbourg
Dans ma jeunesse, je suis venu à Strasbourg.
Je me suis marié. J’ai connu une belle période de
vie de famille et de travail. Me voilà retraité et je
m’y plais toujours car c’est une ville bien agréable
pour vivre avec ses animations durant l’année, ses
pistes cyclables où l’on peut faire de belles sorties.
C’est vraiment une ville que j’aime beaucoup.
131
Le passage sous l’arche en pierre signe le contact avec la ville. La petite ruelle
est encore dans l’obscurité du premier matin.
Seulement à la fin, on voit les lumières de la rue principale et les premiers
magasins qui sont en train de s’ouvrir.
Aujourd’hui il n’y a pas de voitures mais je ne comprends pas pourquoi.
Je traverse et je continue de marcher en regardant les pierres de cette rue et
écoutant le bruit de mes chaussures sur le pavé. Petit à petit, un bruit insolite
qui mélange sons métalliques et voix monte.
L’arrivée sur la place ouvre la vision du marché qui est en train de se monter.
Je lève la tête et les grandes maisons à colombage semblent observer ce grand
mouvement. Les vendeurs sont en train de monter les stands et les produits.
Ils se parlent entre eux.
Je tourne à droite et après quelques pas, c’est la place avec la synagogue qui
s’ouvre devant moi. Juste le temps d’esquiver les voitures et je fais la queue
pour passer par la petite porte qui me fait sortir de la vieille ville. Le soleil ne
tardera pas à se montrer et il arrive déjà à colorer les remparts.
C’est là que je me retrouve avec l’Ehn, rivière qui finit d’entourer le centre
historique et qui coule tranquillement. Mais moi je suis pressé et je ne peux
pas éviter de me retourner vers les remparts. Le drapeau de la ville flotte sur
la tour.
J’ai l’impression d’avoir fait une petite promenade dans l’histoire, là où
tradition et modernité fascinent depuis des siècles.
Dans
un joli
endroit
Dans un joli endroit,
très loin de chez moi,
il y a plein de trucs et d’histoires,
que parfois j’aime bien revoir,
des photos de mon enfance,
et de magnifiques vêtements tendances,
de ma jeunesse j’ai gardé des pantins,
de mon adolescence des bouquins,
récits d’aventures et romantiques,
mais aussi policiers et historiques.
Dans cet endroit je ne vais pas souvent,
même si je vivais là-bas avant.
C’est un endroit incroyable,
coquet, sûr et agréable,
la tranquillité je la trouve là-bas,
parce que j’y reçois des câlins,
il y a aussi un petit lit,
où je me suis souvent endormi.
textes individuels
Une dernière promenade
g
Irene GILES
CSC Fossé des Treize, Strasbourg
Je quitte Obernai.
Stefano GIACOPINI
Trampoline, Molsheim
132
le plaisir d’écrire / alsace 2013
133
Je suis né à Sulecrya en Pologne, c’est la campagne au nord
de la Pologne. J’ai habité au centre de la campagne.
Ma maison familiale est à côté de la banque. Il y a un
carrefour. A ce carrefour, se trouve la grande croix. J’ai passé
mon enfance avec mes parents et mes grands-parents.
Je travaillais à la ferme, je donnais à manger aux poules,
aux vaches et aux cochons.
Maintenant, je suis prêtre. Alors, je n’habite plus la campagne
familiale. Je ne suis pas dans mon pays natal non plus ;
mais je me suis rappelé un peu des moments de mon enfance !
Chaque homme connaît ses voisins ; ils s’invitent pour un
café. Ils sont très accueillants. Les places les plus importantes
à la campagne, ce sont l’église et le stade. Tous les dimanches,
les gens prient. Pendant les vacances, tous passent des
discothèques au stade. Ils s’amusent et passent le temps.
Dans ma campagne, il y a beaucoup d’arbres. En face de ma
maison se trouve un châtaignier. L’endroit est très important
pour moi parce que j’ai grandi là-bas.
Quand je pars en Pologne, je revisite toujours ce lieu.
Dans la rue du Dôme
J’ai acheté un jeu de paume
Dans la boutique qu’on dénomme
La boîte à gommes
Car le magasin embaume
De leurs arômes.
Le patron qui se prénomme Jérôme
Est un drôle de bonhomme.
On le surnomme
Le métronome
Il est ridé comme une vieille pomme.
Avec une pléthore de mots, il nous assomme
Dans sa barbe souvent il ronchonne.
Assis derrière sa caisse, son trône
Il surveille son royaume.
textes individuels
La ville de mon enfance
g
Rachel GNAEDIG
Adoma - Club de Jeunes l’Etage,
Strasbourg
Wozciech GLINIECKI
Trampoline, Molsheim
134
le plaisir d’écrire / alsace 2013
135
Budapest est verte comme les arbres
Budapest est une chienne qui aboie
Budapest sent le froid et le thé
Strasbourg est jaune comme le soleil
Strasbourg est une girafe qui marche
Strasbourg sent le chaud et le pain
Ibolya GOMAN
Plurielles, Strasbourg
Dans cette ville que je découvre
tous les jours, je recherche des
raretés architecturales, des maisons
à colombages avec des portes en fer
forgé. Des bâtiments plus récents
qui dans l’habitat strasbourgeois ont
trouvé leur place. J’aime beaucoup les
intérieurs du début du siècle. Ma ville,
c’est Strasbourg depuis peu et je la
regarde de mes yeux émerveillés, des
nouvelles constructions en béton brut.
Tout ce qui me plaît ce sont les formes
géométriques extraordinaires que
conçoivent les architectes et le travail
formidable des équipes d’ouvriers qui
bâtissent ces merveilles.
textes individuels
Ma ville d’avant,
ma ville d’aujourd’hui
Ma ville,
un instant de
plaisir visuel
g
Olivier GOUTAL
GEM Aube, Strasbourg
136
le plaisir d’écrire / alsace 2013
137
On ne peut guère évoquer Sainte-Marie-aux-Mines, sans parler de la bourse aux
minéraux, événement qui fêtera ses 50 ans cette année.
Pourtant à la même période l’an passé, les organisateurs annonçaient son déménagement pour Colmar, lieu plus spacieux et plus lucratif pour eux.
C’était sans compter l’attachement des habitants de la vallée à leur bourse,
événement mythique et vital pour beaucoup d’associations.
Le maire de la ville, M. Abel, décida alors de se battre et de lancer avec l’appui
de la municipalité et des habitants de toute la vallée le pari fou d’organiser une
bourse concurrente aux mêmes dates.
Là, ce fût réellement magique, en quelques semaines les exposants ont été
conquis par le dynamisme et la volonté de notre ville pour maintenir la bourse
dans son site historique et très vite des dizaines d’exposants ont réservé un emplacement.
Devant ce succès, les anciens organisateurs jetèrent l’éponge et décidèrent de ne
plus faire de bourse à Colmar.
A ce moment-là, plus moyen de faire marche arrière, ce fût alors la course contre
la montre pour réaliser en quelques mois ce qui se préparait en un an et cela sans
réelle expérience.
Pour ma part, participant bénévolement à plusieurs autres manifestations, je
décidai cette année de rejoindre l’équipe de restauration.
Je pénétrai donc pour la première fois au cœur de cette manifestation qui
mobilise toute cette ville, provoque dans les rues d’interminables bouchons,
problèmes de stationnement mais toujours, ou presque, dans la bonne humeur.
Dès le matin, le lieu est devenu une véritable fourmilière, dans tous les coins, des
hommes et des femmes passent et repassent avec des chariots ou les bras chargés
de cartons remplis de pierres, bijoux, fossiles etc. destinés à être exposés.
Puis commence le grand déballage du fruit de leur travail, de leurs recherches et
de leurs découvertes.
Quant à moi, je suis avec plusieurs bénévoles pour préparer la salle qui accueillera les exposants et visiteurs venant se restaurer à midi.
Après avoir mis les tables en place, la marchandise dans les frigos, le matériel à sa
place, je fais une pause et me balade dans la bourse à travers les stands.
Soudain j’aperçois un brillant sous une bâche près d’un stand, je me précipite
pour le ramasser, et zut ! Mon dos se bloque.
Très vite des bénévoles de l’organisation me portent secours et me conduisent
dans un stand où se trouvent des masseurs kiné dont l’un pratique la fasciathérapie, ce que je choisis pour me soulager.
Miraculeusement je ressors du stand sans douleur ou presque, et je retourne sur
le lieu et là, le brillant est toujours là.
Je me baisse cette fois doucement et ramasse la pierre magnifique et la remets à
son propriétaire qui tout heureux de la retrouver m’invite dans son stand.
Il me montre tous ses bijoux et pierres venant de l’Oural dont l’une, son joyau,
valait plus de 50 000 euros. Je poussais un « ouah » d’admiration en la voyant car
elle brillait de mille feux. Il m’expliqua aussi le procédé chimique qui améliore et
conserve le cristallin des pierres.
Ensuite je repartis avec une belle pierre en cadeau pour me remercier et retournai
au travail.
C’était dur de servir ces centaines de repas mais tellement gratifiant le contact
avec les clients. Tout se passait dans la bonne humeur et l’ambiance était vraiment
chaleureuse.
La semaine fut longue, difficile, épuisante mais quelle joie que d’avoir participé
à une vraie réussite.
De l’avis de tous, exposants, visiteurs, bénévoles, ce fut mieux et plus convivial
que les années passées.
Je repartirai cette année si l’on a besoin de moi, mais en attendant un grand et
immense MERCI à M. Abel et son équipe. Mille bravos.
textes individuels
La Bourse “Made In” Sainte-Marie
g
Henry GRIFFRATE
CSC Val d’Argent, Sainte-Marie-aux-Mines
138
le plaisir d’écrire / alsace 2013
139
Des couleurs
pour Strasbourg
Ali GUEROUI
ReFormE, Lingolsheim
J’aime la France même s’il n’y a pas beaucoup de soleil.
Je suis allée à Paris une fois et c’était magnifique : l’église Notre Dame,
les Champs Elysées, la Tour Eiffel. Les gens vendent des choses dans
la rue, ça ressemble à la Turquie. C’était vraiment chouette.
J’aimerais bien encore une fois aller à Paris.
Zeynep GÜL
CSC Montagne Verte, Strasbourg
140
le plaisir d’écrire / alsace 2013
Balade à Ste Marie-aux-Mines
Nous sommes allés au quartier Rohmer, les arbres étaient le long de
l’allée, un joli portail de couleur verte en fer forgé.
Quand la bourse aux minéraux est là, les routes sont détournées, on
doit faire le tour de la ville ; sur les trottoirs, il y a des troncs d’arbres
posés pour empêcher les voitures de se garer n’importe où.
Quand je suis au bord de la rivière, je sens un léger vent qui me caresse
le visage, le ruissellement de la rivière me calme un peu l’esprit, je
suis zen. Une odeur agréable sort du ruisseau, l’eau est fraîche, un joli
papillon passe, c’est beau.
Durant le trajet, j’ai fermé les yeux, je me suis dit : On est sur la route,
on tourne pas mal, un moment dans ma tête je voyais qu’on roulait
sur un chemin de terre.
Nous passons devant une petite route, il y a de beaux jardins, ici on
plante des légumes et des fleurs. En arrivant au centre socioculturel,
un peu de soleil et de vent qui soufflent léger, en face une usine qui
tourne encore, un peu de bruit mais pas trop.
La pelouse est agréable à regarder car elle a été tondue.
textes individuels
Un peu de joli blanc pur
Pour les rues de la ville de Strasbourg
Un peu de noir
Pour les ailes des cigognes
Un peu de beige
Pour les portes des écoles
Un peu de gris
Pour le ciel de Strasbourg
Toujours gris
Un peu de ciel bleu
Pour mon rêve algérien.
g
Olga GVOZDEN
CSC Val d’Argent,
Sainte-Marie-aux-Mines
141
textes individuels
h
« Dans une grande ville, pour peu qu’on regarde aux
fenêtres, on se sent entraîné vers la poésie épique ;
dans un village, au contraire, on ne composera que
des idylles ou des poésies lyriques. »
Johann Richter
142
le plaisir d’écrire / alsace 2013
143
Par un dimanche solitaire, debout derrière les carreaux du salon,
je contemplais la pluie noyer le paysage.
Je décidais de mettre un peu de vie et de couleur dans cette journée qui
s’annonçait quelque peu triste et monotone. Me voici partie pour m’évader,
me voici devant le musée.
Une fois à l’intérieur je me sens tout de suite moins seule, entourée que
j’étais d’un public hétéroclite et en même temps seule avec moi-même.
Tout en déambulant dans cet espace, je rêvais de soleil, de fleurs, de liberté
et me voici devant une photographie au diapason de mon état d’esprit.
Un jeune garçon se trouve au milieu d’un champ, il est seul dans un lieu
paisible, ensoleillé, fleuri et n’aspire qu’à plus de liberté en se débarrassant
de ses vêtements qui entravent ses mouvements, emprisonnent son corps.
Seul face à lui-même en parfaite communion avec la nature le voici à
présent libre, dénudé comme au premier jour dans cet écrin de verdure.
Carole H.
Hôpitaux Universitaires de Strasbourg
Je me souviens avec nostalgie de ma jeunesse, insouciante,
où, avec mes camarades on riait et jouait tous ensembles.
La vie était simple. On n’était pas riche, mais on ne
manquait de rien, on était bien, car les familles de toutes
catégories vivaient une sorte de communauté de partage,
jusqu’au jour où la vie a basculé à cause de l’euro. A partir
de là, on a vu naître cruellement le manque d’argent et
en même temps la cupidité de certains, la tromperie,
la fermeture des entreprises. C’est tout cela qui m’a amené
là où j’en suis.
Avec la pauvreté et la tolérance
zéro, beaucoup se font arrêter,
condamner, car ils sont obligés
de voler pour nourrir leur
famille. Or, si on s’occupait un
peu plus de cette catégorie de
personnes, si on les soutenait d’avantage, cela n’arriverait
pas. Lorsque je vois la différence de paie entre par exemple
un ébéniste qui gagne 1 000 € et un ministre ou un
footballeur, qui eux gagnent des millions alors que d’autres
n’ont pas même de quoi nourrir leurs enfants, cela me
révolte et je me demande où va notre monde !
Je regrette que la France soit tombée aussi bas car c’était
un beau pays.
Aujourd’hui on travaille pour survivre et non pour vivre.
Où donc est passée l’insouciance de ma jeunesse ?
PAUVRE FRANCE
textes individuels
Rêveries dominicales
h
Julien H.
ESPOIR - Maison d’Arrêt de Colmar
144
le plaisir d’écrire alsace 2012
145
Lynda H.
Association Espoir, Strasbourg
Ça m’énerve !
Tram B direction Hoenheim Gare :
Trop serrée, trop de monde…
Ça m’énerve !
Marilyne H.
IMPRO La Ganzau,
Strasbourg
Ils me font mal, ils me poussent,
Personne ne fait attention, ne dit pardon…
Ça m’énerve et ça m’énerve !
J’entends des insultes, les gens parlent « frech »,
Je vois des bagarres…
Ça m’énerve, ça m’énerve et ça m’énerve encore !
Je m’énerve très vite, et ma colère dure jusqu’au soir.
Le calme revient quand je dors, et je rêve des dauphins.
Benichicker c’est la ville où je suis né.
C’est une ville au bord de la mer.
Par endroit on se croirait dans un western.
On dirait que c’est le bout du monde.
Et quand on y va on ne veut plus en revenir.
Et les yeux brillent…
146
le plaisir d’écrire / alsace 2013
Mohamed H.
Maison d’arrêt
de Strasbourg
UNE BELLE VILLE ALSACIENNE
Entre le Congo et l’Alsace il n’y a vraiment rien de commun, si ce n’est la fête.
Cela fait 14 ans que je suis venu en France, à Strasbourg, dans le quartier du
Neudorf, quartier calme et agréable à vivre.
Les hivers sont difficiles et longs, mais en été, nous arrivons à nous retrouver
presque tous les dimanches dans une ambiance de fête extraordinaire. Petits
et grands sommes rassemblés autour d’un grand barbecue. Chacun rapporte
quelque chose : de la viande, des brochettes, un mouton ou d’autres grillades,
des boissons, des beignets, des chips, des gâteaux, des fruits, etc.
Cela commence à la sortie de l’Eglise et c’est ainsi que toute la communauté
africaine se retrouve sur le terrain de la Haute Pierre.
La musique va bon train et nous entraîne parfois à la danse, pendant que les
enfants jouent au ballon ou à d’autres jeux car l’espace libre est immense.
Quelques fois, nous organisons des matchs de foot Afrique/Alsace ou contre
les Arabes ou Turcs, car eux aussi sont présents dans un coin de ce grand
terrain. Chacun fait la fête à sa manière et il y a une bonne entente entre
nous tous.
Nous sommes nombreux à venir, jusqu’à 200 personnes, le besoin de se
retrouver, bavarder, échanger, parler du pays, de nos joies et soucis, de nous
serrer les coudes.
Cette ambiance libre et joyeuse nous rappelle le Congo et le Togo, et nous
fait un peu oublier les problèmes et difficultés de tous les jours.
Cela dure parfois jusqu’à 23 h et en nous séparant, nous pensons déjà au
dimanche suivant !
textes individuels
Le lieu qui me plaît à Strasbourg, c’est le parc
d’attraction à l’Orangerie. J’aimerais bien aller
me reposer et découvrir les animaux que je ne
connais pas, et en plus avec la verdure, le calme,
je me sens comme dans un paradis.
h
Mutundo H.
ESPOIR - Maison d’Arrêt de Colmar
147
Faubourg National
Des boulangers, des magasins
Et un restaurant que j’aime bien.
Une pizza royale unique
Un fanta sucré
Et au dessert une coupe glacée…
Chocolat-vanille !
C’est un endroit que j’aime bien.
Thomas H.
IMPRO La Ganzau, Strasbourg
textes individuels
Ma ville
C’est une ville futuriste avec un standing de qualité.
Un grand restaurant vitré avec un casino à l’étage.
Un restaurant illuminé comme un grand soir. On y sert de grands plats frais,
tous les jours à des riches qui possèdent un carton d’invitation.
Un parking souterrain pour y garer les voitures.
Ce restaurant se situe au bord de la mer à Nice.
Mon rêve est de construire un restaurant à Tunis au bord de l’eau, bien sûr.
Le parking est caché, on y entend de la musique classique, les clients
montent à l’étage où se trouvent une terrasse et des tables de jeux
sur toute la surface, des clients avec de gros cigares.
Les femmes boivent des cocktails, et les hommes aussi…
Nabil H.
Maison d’Arrêt de Mulhouse
Dans ma ville, volent les mouettes sur le fleuve. Leurs cris se
mêlent aux rumeurs des péniches et des bateaux. L’air y sent
déjà la mer, le ciel est souvent bas, grisâtre, le temps pluvieux…
La rive droite du fleuve regorge de maisons somptueuses,
de ruelles étroites et moyenâgeuses, de ruines du temps passé
qui attirent les touristes.
C’est là aussi que la cathédrale gothique pointe
fièrement ses flèches vers le ciel, illumine la place
de ses vitraux quand le soleil veut bien les caresser.
La rive gauche, par contre, est industrielle et laide.
Nicole H.
Les raffineries de pétrole éternuent des panaches
Hôpitaux Universitaires
de Strasbourg
de fumée grise, les torchères…
grésillent… comme en enfer.
La radio vient d’annoncer ce matin qu’une des raffineries va
être fermée et peut être rachetée. Dubaï s’y intéresse.
Cette industrie pétrolière si florissante naguère va encore
engendrer hélas, des flots de chômeurs.
Les mouettes volent, volent, volent. Leurs cris se brisent sur les
mâts des bateaux. Le long des falaises grises roulent les eaux,
que serait la ville sans le Dieu Eole ?
Ma ville
148
le plaisir d’écrire / alsace 2013
J’aime me promener
dans Mulhouse
h
Depuis 40 ans, Mulhouse a beaucoup changé.
Les rues et les places comme la place de la Réunion où il y a le temple
et les magasins.
Mulhouse est une ville propre où il y a beaucoup de fleurs.
Les enfants jouent dans les parcs. Il y a aussi un zoo où les enfants peuvent
aller voir des animaux.
J’aime bien me promener dans Mulhouse, voir les magasins comme le Globe
et Monoprix. A la Porte Jeune, avant, il n’y avait que des bus. Maintenant,
il y a aussi le tramway. Le tramway est plus rapide que le bus.
En hiver, il tombe beaucoup de neige. Les arbres sont tout blancs
et les enfants jouent dans la neige. Ils sont très contents,
ils font des bonhommes de neige.
Zina H.
CSC Papin, Mulhouse
149
La cité de Carcassonne
Grand Château aux remparts des histoires de Madame Carcasse
Après la guerre,
Des monuments historiques du Moyen Age,
Donc le château fut attaqué,
Les sarrasins défendent Madame Carcasse,
Donc la ville basse, fut défendue,
Accroché sur le mur de la pharmacie, il est grand et beau.
Il vient… de la guerre 14-18 ?
Il me voit en 2013 et me trouve belle aussi.
Mais désolée, il est mort !
Dommage !
textes individuels
L’Homme de Fer
Cité de mon enfance,
h
Elle jeta le cochon à ses ennemies,
Voila le récit de cette histoire méridionale,
Dans la Méditerranée,
Aube,
Pas Aube.
Justine HAMDI
IMPRO La Ganzau, Strasbourg
Benaouda HAMADOUCH
GEM Aube, Strasbourg
150
le plaisir d’écrire / alsace 2013
151
Ici il y a beaucoup de choses positives pour moi.
Et je remercie mes professeurs qui m’apprennent la langue française.
Khadicht HAMZATOVA
CSC Montagne verte, Strasbourg
Ma ville, instant de grâce, ce bourg fleuri, propice
à la rêverie, doux printemps ponctué par le chant
des oiseaux.
Même le ronronnement des voitures qui passent
ne peut perturber cet enchantement, c’est ma
ville, j’y suis née, j’y ai grandi.
Dans chaque demeure reste inscrite une
mémoire, des images me reviennent, des sons
résonnent dans ma tête, des parfums réveillent
des moments heureux de mon enfance, je me
perds dans mes souvenirs.
Les façades des maisons typiques s’efforcent
d’attirer nos regards pour susciter notre
admiration.
Ma ville
Simone HANS
Atelier ADC,
Sélestat
Un labyrinthe, une petite souris qui court après un galet ; de grands murs
sombres qui étouffent des ombres fuyantes, pas un rayon de soleil ne
perce les nuages plombants. On respire à peine, sur le béton, la solitude,
l’indifférence, l’apparence…
Les yeux noirs, les visages gris, les cœurs sombres, il y a des cadavres dans
la rue. Il y a des familles décomposées, des violences étouffées… béton…
grisaille sur le moral, LA CRISE, peur de l’avenir, peur de ne plus avoir, peur
de mourir…
Ensemble, il n’y a plus de solidarité ou presque.
Un jour, est-ce que les gens réagiront dans le bon sens, vers le moins gris ?
Est-ce que la bruine humidifiera les trottoirs sales ?
Les nuages se videront-ils et laveront-ils ces morosités ambiantes, ces
dépressions chroniques, ces maladies d’addiction de l’alcool, de la drogue et
de la violence ?
Les humains se lèveront-ils pour apaiser les cœurs et s’ouvrir les uns aux
autres ?
textes individuels
J’aime la ville de Strasbourg comme ma ville Grozny parce qu’ici,
j’ai retrouvé une maison. Je suis ici depuis quatre ans, et je suis triste
parce que j’ai dû quitter Grozny que j’aime et qui est une belle ville.
h
Il y a des solutions pour tous et pour chacun et des fois plus.
Ensemble, il faut essayer de faire des efforts vers une éclaircie de lumière
même si elle n’est qu’infime.
Chacun un petit effort, la lumière jaillit dans la vie de chacun, et la ville est
plus humaine, plus consciente.
Ainsi la cité peut être moins sombre.
Christine HAREL
CSC Montagne Verte, Strasbourg
Les vitrines des magasins au décor original nous
invitent à en franchir le seuil.
Quelle merveilleuse harmonie entre ces
architectures, à nulles autres pareilles, les bacs
remplis de fleurs multicolores et le sourire des
gens que l’on croise dans les rues aux pavés
impeccablement alignés.
152
le plaisir d’écrire / alsace 2013
153
Moi, bien à l’abri derrière mon parapluie magique, je marchais
ainsi des heures narguant l’incessant crépitement des gouttes qui
tombaient sans jamais pouvoir m’atteindre.
Les larmes rouges
J’avais ce tout puissant sentiment que l’on peut éprouver quand on
arrive à contrôler je ne sais quelle force. Ni la puissance de l’orage,
ni les couleurs du ciel et son grondement ne me faisaient peur, bien
au contraire, je prenais plaisir à défier ces éléments, à me mêler à eux
pour finalement m’en rendre maître, jour après jour. J’étais devenu
comme le chasseur traquant sa proie, guettant dans l’horizon la
moindre trace annonciatrice d’un orage.
Moi, Nicolas H. j’étais devenu le maître du ciel et de ses caprices. Plus
rien ne pouvait m’arrêter tel le phénix immortel, j’allais d’orage en
orage et ni la violence du vent, ni celle du tonnerre ne me faisaient
reculer.
Là où les gens ordinaires se terraient dans leurs maisons, moi, tel un
dieu, je défiais le temps me moquant de la tourmente et des éclairs.
Jusqu’au jour où, sans doute fatigué et las de toutes ces aventures,
mon fidèle ami, le parapluie rouge, mourut, une baleine ayant cédé.
Mon lieu préféré
Si j’étais un lieu dans ma ville ce serait un parc avec beaucoup
d’arbres et de fleurs.
Je choisis cela car il y a beaucoup d’animaux : des chevreuils,
des oiseaux, des sangliers, des hérissons et des chats.
J’y rencontre un couple d’écureuils qui s’embrassent tendrement.
Ils se donnent des bisous et viennent ramasser des noix.
Il y a aussi des biches, des chevreuils et des sangliers.
Ils viennent manger des châtaignes et des pousses de petits arbres.
Il y a aussi le club vosgien, que j’apprécie et il y a beaucoup
de promeneurs et de chiens.
J’adore la nature et j’y suis très sensible.
A côté de chez moi, il y a un chemin forestier avec des tracteurs
remplis de bois.
Je me sens exister avec une sensation de bien-être et de liberté.
textes individuels
Quand j’étais jeune, j’aimais quand le ciel était gris et qu’il pleuvait
à grosses gouttes. C’était dans ces moments qu’il me prenait de
sortir, armé, avec comme unique carapace ce parapluie rouge. Mon
parapluie rouge ; fait d’un plastique translucide où les gouttes de
pluie venaient mourir en s’écrasant sur cette matière qui colorait le
ciel et transformait la réalité de son aura pourpre.
h
Jean-Luc HESSE
EPSAN - Hôpital de Jour,
Saverne
Mais avant que sa fin ne fût complète, nous sortîmes lui et moi,
complices une dernière fois dans un baroud d’honneur. Ce doux
crépitement de l’eau ruisselante sur cette carapace rouge translucide
qui m’offrait le ciel résonne toujours à mes oreilles…
Nicolas HENCK
Ithaque, Strasbourg
154
le plaisir d’écrire / alsace 2013
155
Je vous parle d’une rivière dans le nord de
l’Allemagne qui s’appelle la Weser. C’est une grande
rivière qui traverse Brême où j’habitais pendant
neuf ans. Le débit de cette rivière est très variable ;
quand il y a beaucoup de pluie, parfois les chemins
qui sont à côté sont inondés. Il y a aussi un barrage
hydroélectrique dans la ville.
textes individuels
Il existe beaucoup d’activités autour de la Weser.
Au milieu, il y a une grande île où se trouve un petit
quartier calme où j’habitais, il y a aussi des jardins
et des parcours de santé pour faire du sport. Il existe
aussi un grand café avec une grande terrasse à côté
d’une plage et d’un terrain de volleyball.
En été, c’est possible de nager dans la Weser.
Quand il fait beau, beaucoup de monde va nager
mais cela devient dangereux parce qu’il y a
un courant fort et des bateaux de toutes sortes
qui naviguent, notamment des voiliers et des cargos
transportant des containers.
h
La Brême n’est pas loin de l’embouchure, c’est
pourquoi il y a des ports et des zones industrielles.
Je me souviens qu’au bord de cette rivière,
tous les samedis, il y avait un marché aux puces
où je rencontrais des amis pour prendre un café.
Une fois je suis arrivée à traverser la Weser à la nage.
« Chaque ville nous reflète, nous révèle.
Parfois, elle nous montre déjà ce que nous serons.
Parfois aussi, elle nous demande de ne pas oublier
ce que nous avons été. »
Colette Fellous, écrivain, journaliste et éditrice
Susanne HORSTKOTT
CSC Victor Schœlcher, Strasbourg
156
le plaisir d’écrire / alsace 2013
157
Ma ville
un instant
Noël à Strasbourg
On « se les gèle » à moins douze, et pourtant ça bouillonne comme
le chaudron du Diable, à croire que tout Strasbourg monte à l’assaut.
Il en grimpe de la place Broglie. Il en tombe de la place de la République,
de la gare et des trams, tous en direction du marché de Noël, illuminé de
mille et mille lumières, appelés par les chants de Noël et des odeurs variées.
Des personnes par milliers avec leurs chiens. Une petite boule errante, un
petit chien qui a soif et faim lèche la glace bien fraîche et sale, un reste d’un
petit enfant maladroit, une vanille des îles. Que c’est bon, sucré mais sale !
En fin de journée quand la nuit tombe, un bon vin chaud avec un petit
gâteau de Noël. Le retour pour le calme et au lit au chaud !
textes individuels
Ma ville a des airs de campagne, avec beaucoup d’arbres,
en été on apprécie leurs épais feuillages.
Dans les parcs, sur les places, des fleurs à profusion
où toutes les variétés se mêlent.
Je marche tranquille, sur mon passage de belles maisons
bordent les rues, j’admire le style de chacune.
Je continue, le bruit me happe tout d’un coup, ici que
de monde qui se presse, trams, bus et voitures se croisent,
j’entends des rires, des paroles échangées,
le dialecte est présent, je m’y suis habituée sans le parler.
Je me hâte un peu pour échapper à cette agitation, un banc
m’accueille pour me reposer, devant moi la rivière qui coule
sans se lasser, m’apporte le calme ; des mouettes crient
et se chamaillent en vol, je les suis des yeux ; les nuages me
charment par leurs couleurs ; un peu plus loin, mon regard
aperçoit la flèche de la cathédrale qui domine la ville.
Un peu de soleil accompagne mon chemin du retour
et l’inattendu est dans mon courrier, une personne
que j’aime bien sera là bientôt.
Ce soir j’aurai dans mes pensées une bonne nouvelle et le
souvenir de ma promenade. J’en ferai encore, à moi de choisir,
il y en a tant dans cette belle ville que j’ai appris à aimer.
h
(à la manière de Daniel Pennac)
Sylvie HUCHELMANN
CSC Val d’Argent,
Sainte-Marie-aux-Mines
Eliane HUBERT
CSC Montagne Verte, Strasbourg
158
le plaisir d’écrire / alsace 2013
159
Oh belle inconnue
Toi que je n’ai jamais vu
Lisa HURST
Mais qui porte en elle l’éternel
Atelier ADC,
Sélestat
Par cette église qui te caractérise
Tu chantes et cries douces nuits
Je suis là pour toi, demain quand enfin
Je te verrai belle et rebelle comme une reine
Tu m’ensorcelles.
Ces chemins de fer qui me mènent à ton immense gare
Je vais me taire et l’écouter l’avare
Mais je me marre, c’est une histoire.
Je vais y vivre et les cueillir. A vos gardes ! J’arrive et même ivre !
C’est un vrai livre dont chaque page a son histoire.
C’est elle l’hirondelle qui fera son nid et moi dans mon lit je me réveillerai
pour elle.
Cette ville que je ne connais guère.
La ville que j’aime bien est Bonifacio. L’année dernière, en automne
je suis allée en vacances, en Corse, pendant deux semaines avec mes
amis. J’ai visité beaucoup de villes mais celle que j’ai préférée c’est
Bonifacio qui est une très belle ville nichée en haut d’une falaise d’où
vous pouvez voir plein de bateaux blancs sur une mer toute bleue.
C’est un paysage magnifique que j’ai beaucoup photographié.
Il y a aussi de très belles boutiques, de très bons restaurants.
Au bord de la mer, j’ai vu des coquillages et des poissons nager sous
l’eau claire, pure et transparente.
J’ai acheté beaucoup de petits cadeaux pour mes amis.
La ville qui m’accueille est Strasbourg. C’est une grande ville en
France et c’est une ville importante en Alsace parce que tous les pays
d’Europe viennent se réunir dans cette ville qui est la capitale de
l’Europe.
textes individuels
Oh belle inconnue
h
J’ai de la chance, j’habite au centre ville à côté de la Petite France où il
y a beaucoup de maisons et de restaurants alsaciens. Et j’aime le pont
couvert avec sa terrasse panoramique sur laquelle je monte prendre
des photos de l’ENA qui était une ancienne prison pour les femmes.
J’aime bien la cathédrale parce qu’elle est connue et il y a beaucoup
de choses intéressantes.
Diem HUYNG NGOC
CSC Montagne Verte, Strasbourg
160
le plaisir d’écrire / alsace 2013
161
La rue de la vie
C’est une rue calme
Bien pour enlever le stress
On ne sait si le chemin reste tout droit
Ou s’il tourne
La vie n’est pas toute droite
Elle a des descentes, des montées, des virages
Et si l’image suivante était le paradis ?
Et si au bout du chemin, il y avait une grande maison et un restaurant ?
E. I.
CSC Le Phare de l’Ill, Illkirch-Graffenstaden
Le soleil brille fort par la vitre de ma fenêtre. C’est une très jolie matinée,
dirais-je. Je me lève de mon lit et je regarde par la fenêtre. Je ne sais pas
pourquoi, mais un sourire est en train de naître sur mes lèvres.
Aujourd’hui la ville semble différente, plus propre, plus lumineuse, plus verte.
Cette journée s’annonce merveilleuse !
Les hommes semblent meilleurs parce que le soleil illumine leurs visages.
Je décide de faire une promenade dans cette ville transformée. Je sors de ma
maison impatiente de découvrir la nouvelle face de ma ville.
Je suis heureuse parce que je me sens libre comme un oiseau évadé de sa cage.
Je suis surprise, je regarde tous les magasins, tous les édifices, le monde entier
et je ne peux pas comprendre comment le soleil peut changer les façades à ce
point. Aujourd’hui, elles sont plus colorées, elles semblent neuves.
C’est la première fois cette année que je vois comme la ville est jolie. Les parcs
et les jardins publics sont verts. C’est la première fois que je peux admirer la
Cathédrale dans toute sa splendeur.
Je me sens étourdie devant toute cette beauté.
Un petit papillon vole près de moi. Il a réuni toutes les couleurs du monde
dans ses petites ailes. Son vol ressemble à une danse et au chant d’oiseaux qui
résonne partout.
Ah! Cette journée ! Ce soleil !
Aujourd’hui je suis tombée amoureuse de ma ville. Aujourd’hui la lumière et
la paix ont envahi ma ville et les cœurs des hommes.
textes individuels
Le soleil illumine notre vie
i
Andreea Irina IONASCU
CSC Papin, Mulhouse
Ma belle ville de Sivas
C’est ma ville natale et toute ma famille est là-bas.
Sivas est une grande ville touristique.
Le plus long fleuve, le Kizil Irmak, passe par Sivas.
Dans cette région il existe une race de chien unique :
le kangal ; ils sont très grands et ils gardent les moutons.
J’aime bien le köfte et le madimak, spécialités de Sivas.
Badegül ISIK
CSC Val d’Argent,
Sainte-Marie-aux-Mines
162
le plaisir d’écrire / alsace 2013
163
Tu m’as dit des mots d’amour qui se sont glissés en moi avec simplicité,
Des tout petits mots parfumés,
Des oiseaux sont tombés du ciel…
Je ne crierai plus au secours,
Le chagrin d’hier tourne court, c’est toi qui l’as tué.
Je t’emporte dans ma chanson d’amour inventée pour toi
Qu’elle soit belle ou non ma chanson, elle suit le fil de ta voix,
C’est seulement t’aimer.
Je sais très bien désormais pour qui j’ai envie de chanter.
Tu me quittes une heure, je suis morte
Je n’ai plus ni cœur, ni corps, je désenchante.
Une ombre dans tes yeux, le soleil cambriole mon sommeil.
Un orage dans l’air, un sourire sur la mer, un éclair,
C’est ton électricité.
Le printemps peut battre tambour,
La fleur qui fait mon cœur moins lourd,
C’est toi qui l’as semée.
Je sais pour qui désormais j’ai envie de chanter
Toute ma vie.
Marie-Antoinette J.
Maison d’arrêt de Strasbourg
164
le plaisir d’écrire / alsace 2013
Patrick J.
FAS - Fondation Sonnenhof,
Bischwiller
Dans ma ville, le Sonnenhof,
Il y a plein de coccinelles,
Elles reviennent,
Les mouches reviennent aussi,
Elles se mettent contre un mur.
Il n’y a plus de punaises,
Parce que c’est encore l’hiver.
Une soirée particulière
à Mulhouse
Hier soir, j’ai suivi l’avenue Kennedy
Jusqu’au Nouveau Bassin
Pour me rendre à la soirée d’ouverture
De l’association des amis de la Filature.
J’y ai rencontré des personnes fort aimables,
Et j’ai ensuite assisté à une pièce formidable,
Une pièce de théâtre peu commune.
Françoise J.- P.
Dehors, dans le ciel noir, brillait la lune.
Cultures du Cœur,
J’ai rejoint ma voiture
Mulhouse
Garée en face de la Filature.
J’ai fait le tour du quartier, le long des jardins
Heureusement, j’avais fait le plein.
Je suis passée devant le cinéma Kinépolis,
Tandis qu’en trombe me dépassait une voiture de police.
Tranquillement, j’ai poursuivi mon chemin jusqu’aux universités
Pour me rendre là où j’habite, dans le quartier de Dornach.
Chez moi, pour terminer la soirée, j’ai dégusté un thé
En écoutant de la musique de Bach.
textes individuels
Des mots d’amour
j
165
Ne m’oubliez pas.
Le Neuhof
Jonathan JOST
PADEP, Strasbourg
Naziha JALLABI
Plurielles, Strasbourg
Un quartier est bien parce qu’on est soudé.
La police se demande pourquoi ils se font
caillasser mais il faut comprendre que, quand
la B.A.C.* nous voit le soir, ils nous menottent
dans la voiture, ils nous frappent et nous
laissent partir vers le Neudorf ou la Kibitzenau
et on marche jusqu’à chez nous.
Avec la crise sur la police même avec les bons
il n’y a plus de confiance, le mot police ne
veut plus rien dire ; même que des violeurs,
prennent presque, voire les mêmes, peines que
nous ; à savoir le pourquoi du comment.
Ils nous embarquent pour deux ou trois joints.
Ils nous emmènent pas pour le « shit », mais
parce qu’ils s’amusent à nous frapper, leurs
lampes de poche sur la tête, avec leurs gants de
cuir noir, et ils nous relâchent plus loin pour,
en plus, nous faire marcher.
Bravo la police, heu… Police ou novice ?
*
166
le plaisir d’écrire / alsace 2013
Des minutes bleues…
Il y a un beau soleil, je pars de mon appartement
et je vais à la gare de Haguenau.
Une journée orange…
Je prends le train SNCF. Il passe par Marienthal, Bischwiller,
Kurtzenhouse, Weyersheim, Hoerdt et arrive à Strasbourg.
Un avenir vert…
Je prends le bus numéro 6 pour aller à Schiltigheim.
Je vais voir mes anciens collègues et moniteurs pour leur passer
un petit bonjour. Je vais aussi voir mes amies,
les deux Angélique et Cécile.
Le temps rose…
Je vais ensuite à la piscine de Schiltigheim.
textes individuels
Je suis important pour le cahier. Je suis un ami pour lui et sans lui je ne serai
rien. Je suis content quand les gens me tiennent entre les doigts car je sens
que quelqu’un me protège et a besoin de moi et je suis triste quand je ne sors
pas de la trousse et ne sers pas aux gens. Mon seul ennemi c’est Internet qui
a pris ma place.
Avant j’étais bien, tout le monde pensait à moi et sans moi, ils ne pouvaient
pas remplir les papiers, écrire une lettre à la famille ou à un ami.
Bientôt, je ne serai presque plus là, ce sera difficile pour moi.
Je suis un stylo malheureux.
j
Un moment violet…
Je reprends le bus numéro 6 pour aller me promener
à Strasbourg, en ville, pour voir du monde, des personnes.
Une heure jaune…
Je vais manger au Mac Donald. Je prends le menu avec du bacon.
Puis je rentre chez moi, avec le bus, fatiguée de cette journée
pleine de couleurs.
Rachel JOYEUX
ADAPEI du Bas-Rhin, Haguenau
brigade anti-criminalité
167
Ma toile : STRASBOURG
En l’an 2012 je découvre ton texte cru décrivant l’hypocrisie
régnante. La nudité statufiée ne signifie rien, alors qu’en public,
elle est un outrage. Nos petits hommes sont plus malins et purs que
nous et toi réunis ! Oh Ray ne t’en fais pas ! L’artiste, le vrai, imagine
fort bien chacun de nous dans un nu limpide !
En réponse au poème
Le petit peuple des statues
Christiane K.
La Croisée des Chemins, Colmar
Le petit peuple des statues
Du jardin des Tuileries
Est un petit peuple de nudistes
Ces messieurs et ces dames
Se mettent volontiers à poil
Bien qu’il y ait là des enfants
Et des touristes à l’âme pure
Et les pigeons chient dessus
Sur le petit peuple des statues.
Raymond Quéneau
168
le plaisir d’écrire / alsace 2013
Poussée par mon intuition, je longe ma vie à grands coups
de peinture à l’huile. Au rythme d’un tout qui m’incite à la
passion. L’écho me revient décalé de l’époque où je battais
l’asphalte. Strasbourg étale ses tentacules devant mes yeux qui
tuent toujours les mêmes souvenirs.
Strasbourg expose sa toile, pour tous ces mômes bâtards qui
sont nés nulle part, entre l’envie, la mort et l’ennui.
Elle étale sa toile et ses tours en pierre, qui renferment leurs
milliers de solitudes glacées.
Strasbourg, je t’aime autant que je te hais.
Nous sommes dans ton corps et tu meurs un peu plus chaque
jour dans nos têtes.
Strasbourg, ses enfants ; je suis la fille de la peine de cette
smala en famine assoiffée de tendresse, emmurée dans sa
douleur crânienne.
Strasbourg, je te fuis. Strasbourg, je reviens.
Mais des fois, je pense que c’est toi qui m’échappe, loin de toimême et moi loin de toi à ne plus te reconnaître.
textes individuels
Oh ! Ray,
k
Marie-Christine K.
Ithaque, Strasbourg
169
Adolescent, j’habitais une petite rue débouchant sur
le quai des pêcheurs, dans un immeuble du 18e siècle
dont les fenêtres donnaient sur le vieux Strasbourg,
et notamment sur sa cathédrale.
Comme nous étions plusieurs dizaines de lycéens et
d’étudiants à résider là, les idées farfelues et les facéties
de plus ou moins bon goût ne manquaient pas.
textes individuels
Ma ville, instants...
k
L’une d’elles consistait à observer la plateforme
de la cathédrale aux jumelles, d’y repérer les photographes
avant de les éblouir à l’aide de miroirs lorsque le soleil
passait à la bonne hauteur.
Comme dit le poète, on n’est pas sérieux quand on a 17 ans.
« La plupart des hommes ne voient dans l’univers que
la rue où ils vivent, et dans l’histoire de l’éternité que
celle de leur petite ville. »
Pascal K.
Hôpital de jour EPSAN, Strasbourg
Johann Richter
170
le plaisir d’écrire / alsace 2013
171
C’était le 28 août 1984 que je suis
partie de mon village, j’avais 16 ans.
L’HOMME ET LA VILLE
Le soir, j’étais avec mes parents, on a
Güzel KARADUMAN
CSC Victor Schœlcher,
Strasbourg
parlé, on s’est dit au revoir. Le soirmême, ils ont préparé la voiture, les
valises, tout, et on est partis. Quand
Une ville est constituée de boutiques, d’entreprises et
de magasins, tout est fait pour consommer.
Quand je me suis promené en ville, j’ai marché sur une
crotte de chien en plus c’était le pied gauche, on dit que
ça porte chance. Effectivement je me suis acheté un
paquet de cigarettes et un jeu de grattage et là j’ai gagné
500 euros ! Je vais dans une pâtisserie car j’ai besoin de
lumière pour savoir que faire de cet argent. Je demande
une torche aux marrons pour éclairer mon esprit !
Topkapi, les policiers de la douane
ne m’ont pas laissée partir parce que
j’avais 16 ans, il fallait une permission
de mes parents pour sortir du pays ;
textes individuels
on est arrivés à la douane de Edirne
après on m’a dit d’attendre. On a
roulé en direction de la Bulgarie.
Nous avons traversé la Yougoslavie
k
et l’Italie mais quand on est arrivés en
Italie les policiers ne m’ont pas laissée
Yves K.
Hôpital de jour, Molsheim
passer et nous ont obligés à faire
demi-tour parce que je n’avais pas
de visa. Nous avons attendu au bord
de la route que des gens passent et il
y a eu une famille qui partait à Lyon ;
ils m’ont cachée dans leur minibus
ou bien dans une voiture Espace, je
ne sais plus, et on est venus en France
comme ça. Voilà comment je suis
arrivée en France.
172
le plaisir d’écrire / alsace 2013
173
Je n’oublierai jamais cet instant !
J’habitais à Corum, près d’Ankara en Turquie, avec mes parents,
mes trois sœurs et mon frère jusqu’à l’âge de 18 ans.
Après mon mariage en 1996, je suis venue en France !
Aujourd’hui, ma ville c’est Molsheim et je suis là avec mes deux filles,
Mélisa et Gizem !
Mardi on m’a convoquée à la Préfecture de Strasbourg pour obtenir
la nationalité française !
J’attendais cet instant depuis si longtemps !
Quand je suis entrée dans le bureau Porte 4, j’avais très peur !… J’ai donné
tous les papiers qu’on m’avait demandés à la secrétaire, Madame L.
Elle m’a posé des questions :
- Quel est mon travail ?
- Dans quelle classe sont mes filles ?
- Quelle langue on parle à la maison ?
- Est-ce que j’étais à l’école en France ?
- Est-ce que j’ai des activités ?
- Est-ce que je retourne encore en Turquie ?
- Qu’est-ce qui a changé dans ma vie depuis 2011 ?
textes individuels
Ma vie
dans deux
pays :
la Turquie
La France
Je suis née en Turquie, à KANGAL.
Quand j’avais sept ans, mon père est
tombé très malade. Il a été amputé de sa
jambe droite.
J’ai trois sœurs et un frère.
Notre maison en Turquie est très grande
avec un immense jardin avec beaucoup
d’arbres et des fleurs.
Avec mon frère et mes sœurs, on jouait
dans le jardin.
Ma mère était femme au foyer.
Mon père était patron.
Le week-end, été comme hiver, on allait nager à la piscine thermale.
Nous fêtons les fêtes religieuses avec les grands-parents, avec les parents,
avec la famille et les voisins.
Le symbole de ma ville natale, KANGAL, est un grand, un énorme chien qui
s’appelle « kangal kopegi » (chien de Kangal). Il y a un festival tous les ans,
animé par des musiciens avec du folklore…
Mes parents ont divorcé quand j’avais onze ans.
A vingt ans, en 1990, j’ai fait la connaissance de mon mari et nous sommes
venus nous installer à Marlenheim (67).
Ma vie a bien commencé, mais j’ai divorcé de mon mari. J’ai quatre filles.
Dans ma vie en Turquie, comme dans ma vie en France, il y a des moments
heureux et des moments plus difficiles.
Aujourd’hui, j’ai 43 ans. Je travaille. J’élève mes enfants et je ne me plains pas.
Je remercie la France pour son accueil et son aide.
Je remercie la Turquie parce qu’elle est mon pays natal et que je l’aime.
k
Özlem KARAYALCIN
Trampoline, Molsheim
Quand Madame L. m’a dit enfin que tout était positif, j’avais envie de crier
de joie !
En sortant, j’ai appelé mes amis pour leur annoncer la bonne nouvelle !
Arrivée à la maison, j’ai embrassé mes filles ! Nous avons ri !
Ayse KARASU
Trampoline, Molsheim
174
le plaisir d’écrire / alsace 2013
C’était un grand bonheur !
Je n’oublierai jamais cet instant, cet instant où je suis devenue française !
175
Je m’y promène souvent avec mon chien, car c’est un lieu tranquille
et j’y trouve de tout.
Mais le soir pour la promenade, Alizée et moi filons au grand parc,
le Champ de Mars.
Nous adorons sa pelouse couverte de fleurs, la statue du Général
Rapp qui m’observe de haut, la grande fontaine avec ses cinq
statues représentant les cinq continents, les immenses arbres
et le manège avec ses cris d’enfants en été. Le terrain de jeu idéal
de tout le monde, c’est de courir entre les jets d’eau, se promener
et se reposer à l’ombre des grands arbres.
J’aime mon quartier…
J’aide les enfants à apprendre au début, à apprendre l’alphabet,
à apprendre à dessiner.
Je suis très contente parce que je suis très importante pour les enfants.
Je veux te remercier mon ami le feutre parce que c’est toi qui me permets
de vivre. Sans mon ami le feutre, je ne fais rien.
Je me fâche avec les enfants qui ne prennent pas soin de moi.
Je suis une ardoise.
Malika KAUFFMANN
ESAT Saint André,
Wintzenheim
Zohra KHIREDDINE
CSC Val d’Argent,
Sainte-Marie-aux-Mines
Ma ville de Tbilissi
Tamar KENCHKHADZE
CSC Val d’Argent,
Sainte-Marie-aux-Mines
176
le plaisir d’écrire / alsace 2013
Ma ville de Tbilissi est très jolie et pas très
grande, il y a des bâtiments neufs et anciens.
Beaucoup d’églises : on dit que Tbilissi est une
petite Jérusalem ! Au milieu de la ville il y a
la grande rivière « Mtkvari »
Je ne veux pas changer ma ville avec une autre,
je l’aime, elle signifie beaucoup pour moi.
Mon appartement est au centre ville, quand
je me réveille le matin et que j’ouvre la fenêtre,
je sens la chaleur de mon pays, il me manque
et j’espère que je vais voir ma ville bientôt.
Aouda KHAOUNI
Plurielles, Strasbourg
Je connais une petite fille qui n’est pas allée à l’école :
son père ne veut pas qu’elle aille à l’école mais qu’elle
reste à la maison. Elle demande à sa mère : pourquoi
moi je ne vais pas à l’école ?
Sa mère lui dit : parce que dans ce pays les petites filles
ne vont pas à l’école. Pour ça elle se sentait triste et le
soir elle pleure quand elle voit le petit garçon qui va
à l’école pour lire et écrire. Je reste tout le temps à la
maison pour faire le ménage, mais ça fait mal parce que
je ne suis pas allée à l’école, pour ça j’ai mal au cœur.
Ville de lumières à Colmar
Ivre mort comme un alcoolique
Livre de chevet pour s’endormir
Lenteur
Eternité comme l’amour éternel
de
Rêver d’un monde meilleur
Etre vivant
Vent de liberté
Etre vivant.
textes individuels
Mon quartier au centre ville
k
Ville de rêve
Raymond KIELESKY
La Croisée des Chemins, Colmar
177
Gaziantep est rouge comme une pomme
Gaziantep est un lion qui danse
Gaziantep sent le froid et le thé
L’Elsau est jaune comme une banane
L’Elsau est un panda qui chante
L’Elsau sent la pluie et le chocolat chaud
Selda KILCIK
Plurielles, Strasbourg
Pollen
Parfum
Taille
Anniversaire
Harmonie
Courir
Nectar
Pistil
Abeille
Pétale
Humer
Rosée
Tige
Epine
178
le plaisir d’écrire / alsace 2013
Pierre KOENIGUER
EPSAN - Hôpital de Jour,
Saverne
Hier, aurais-je été plus heureux ?
Dans un petit village,
Loin des grandes villes.
Un petit village perdu dans la montagne
Au bord d’un ruisseau où,
Au printemps,
S’éveillent les moineaux et
Les animaux de la forêt.
Me déplaçant à vélo,
N’ayant ni machine à laver,
Ni frigidaire, ni télé, ni même
L’électricité.
Vivant de ce que je sème,
Récolte ou élève,
Dans l’entraide et le
Partage.
Aujourd’hui, dans ma ville,
J’ai la télé, une voiture.
Je cours après le temps,
Le travail, l’argent,
Les transports et d’un
Magasin à l’autre…
Suis-je plus heureux ?
Hier,
aujourd’hui,
demain
Jean-Paul KOLB
ReFormE, Lingolsheim
textes individuels
Ma ville d’avant,
ma ville d’aujourd’hui
k
Demain, peut-être, dans la ville du futur,
Sans verdure, je vivrai
Dans un gratte-ciel,
Dans la pollution, les maladies,
Sans travail.
Au milieu de gens indifférents,
Dans la peur…
Peur d’un futur qui arrive
Trop vite !
179
Lieu d’échanges éphémères ou loisir quotidien, le spectateur
recherche à se divertir et peut-être même rire.
Un lieu dans la ville
Rire pour ne pas s’obscurcir ou encore ne pas s’aigrir.
Rire pour espérer se réjouir, rire pour tout simplement sourire.
Moments joyeux, douloureux, langoureux, délicieux,
somptueux, respectueux ou heu-reux…
Le cinéma, c’est un savoureux mélange de tout ça !!!
En bref, c’est un peu tout moi.
Jérémy KOLBECHER
Accueil de jour APF, Strasbourg
180
le plaisir d’écrire / alsace 2013
Crac !
Boum ! Fait mon cœur quand je ne peux pas m’offrir ce qu’il y a en boutique.
Aïe !
Cui cui! C’est une manière d’écouter le silence.
Bing ! Une vitrine de jouets vient d’éclater dans la rue.
Ah ! Quelle surprise de se retrouver ! Tu vas bien ?
Pok !
Pfff ! Tiens un pneu de voiture vient d’éclater.
Bing !
Pan ! Il m’est arrivé de claquer la porte de colère mais sans casse.
Tut tut !
Drinn ! Fait le téléphone et voilà que je sursaute.
Plouf ! Les bottes de mes enfants dans les flaques d’eau.
Hmmm ! Ma manière de déguster un bretzel au gruyère…
textes individuels
Si j’étais un lieu dans la ville, je serais : le cinéma.
Lieu de rencontres multiculturelles incontournable où tout
le monde se croise et s’entrecroise.
Les bruits de ma ville
m’ont raconté que...
k
Stella KORN
La Croisée des Chemins, Colmar
181
Aujourd’hui la terre est poison
Je disais : avant, ce n’était pas maintenant
Moi j’habite en ville,
Je regarde par la fenêtre
Le soleil est couché
La lune blanche éclaire la nuit
Les nuages bougent et passent…
J’écoute
Aucun bruit ce soir.
Dans le ciel
Les étoiles scintillent
Brillent sur le monde endormi.
Pendant la guerre
Je mangeais une fois par jour
Un jour du riz, un jour du boulgour
J’avais encore faim, je n’avais pas de pain.
Aujourd’hui la terre est poison
Je disais : avant, ce n’était pas maintenant
Je pleure ma maison
Ma maison a brûlé
Mon fils pleure pour son ours
Ma fille pour sa poupée
Il n’y a plus rien à jouer.
Pendant la guerre
Je marchais pieds nus
Sous le soleil et sous la pluie
Aujourd’hui, avec des chaussures
J’aime dire, la France, merci.
textes individuels
C’était mon village
Il était très beau
Au milieu, traversée de l’eau
Il y avait des oiseaux.
k
Ajmone KRASNIQI
CSC
Le Phare de l’Ill,
Illkirch-Graffenstaden
Caroline KRELL
ESAT Saint-André,
Cernay
Aujourd’hui je suis libre.
182
le plaisir d’écrire / alsace 2013
183
Myriam KSOURI
Association Espoir,
Strasbourg
Mon très cher Raymond.
Tes paroles me choquent et me font rire
en même temps, surtout devant
les enfants. Cela me fait très rire, tous
ces zizis, ces fesses, elles n’ont pas froid
tes statues ? Je te propose de tricoter
pour chacune une culotte, de coudre
un costume avec une queue de pie
pour les hommes et pour les femmes,
une robe comme Jane de Tarzan.
Je te laisse, je pars prendre les mesures
des statues. A très bientôt.
Yuksel KUZU
La Croisée des Chemins, Colmar
En réponse au poème
Le petit peuple des statues
Le petit peuple des statues
Du jardin des Tuileries
Est un petit peuple de nudistes
Strasbourg
textes individuels
Je suis maman de trois petits garçons, pour moi,
c’est le plus beau métier, je ne m’en lasse jamais
de m’occuper d’eux, voilà c’est ce que j’aime.
La chose que je déteste c’est d’être enfermée dans
un ascenseur, et oui, c’est bête !!!
Mais je n’aime pas ça.
Bien entendu, il y a beaucoup de choses que
j’aime et n’aime pas !!!
k
Strasbourg
La rue du Coin Brûlé
En 1348, un gigantesque incendie détruisit, à
Strasbourg, plus de 300 maisons. Arrivé à bout de
souffle, il s’arrêta à l’immeuble situé à l’angle de
la rue et l’épargna. En 1790, la rue était désignée
sous le nom de rue du « Bout du feu ».
Ces messieurs et ces dames
Se mettent volontiers à poil
Bien qu’il y ait là des enfants
Et des touristes à l’âme pure
Et les pigeons chient dessus
Sur le petit peuple des statues.
Raymond Quéneau
184
le plaisir d’écrire / alsace 2013
185
La Gare Centrale de
Bruxelles, gare qui invite
au voyage !
Instants insolites
dans ma ville
L’Histoire :
J’ai aperçu des gens blottis sous un abribus
Lieu d’arrivée que la gare, lieu de départ que la gare, lieu de départ
pour tous les possibles, pour tous les horizons, pour énormément
d’ailleurs !
J’ai vu un divan posé sur un trottoir
J’ai vu quelqu’un s’approprier une place de parking en mettant
deux seaux sur la route
J’ai vu un triste clochard qui faisait la manche sur son carton
La gare, lieu d’accueil d’autrui, de proches, de familiers, d’invités, lieu
cosmopolite, lieu de melting-pot, lieu où peuvent être rencontrés
l’artiste, l’ouvrier, le miséreux, le nanti, les nantis pouvant voyager…
Ce que l’on ne voit pas sur cette photo est le lieu, la ville de départ
des voyageurs venant d’ailleurs. Ce que l’on ne voit pas, ce sont les
sourires de joie lors de retrouvailles, ou les larmes liées aux adieux,
lors des départs, longs voire définitifs, séparation, émigration…
Ce que l’on entend, c’est le bruissement de la foule, le bruit des pas
et le roulement des valises au sol, le murmure ou le brouhaha des
conversations, les mille et un cliquetis de toute la vie mécanique,
électronique, de la gare ferroviaire, ainsi que les rires et les cris de
tous les usagers de cette même gare, qui, selon son importance, est
une ville dans la ville, pleine de vie et donc de mouvement, et donc
de mobilité.
textes individuels
Europe, Bruxelles, 1931.
J’ai vu un chat sans queue devant l’entrée d’un foyer d’accueil
J’ai croisé le regard de personnes dans la détresse
J’ai envié un groupe de jeunes qui passait en riant
l
J’ai été triste de voir un enfant pleurer dans les bras de sa maman
J’ai été choquée d’entendre des propos violents dans une conversation
entre jeunes
J’ai vu des femmes marcher derrière leurs maris, au lieu d’être à côté d’eux,
ou de marcher main dans la main
J’ai deviné la solitude de certaines personnes âgées
J’ai vu les visages graves des passants
J’ai aimé voir un homme oser porter un regard amoureux sur une femme
J’ai vu, j’ai été émue, j’ai aimé… ces instants dans ma ville.
Evelyne L.
Cultures du Cœur, Mulhouse
Claude-Ahmed L.
Maison d’Arrêt de Mulhouse
186
le plaisir d’écrire / alsace 2013
187
Nous avons fait trois sorties en montagne, au Lac Blanc, avec Alex, le
moniteur de sports et quatre détenus, en toute liberté !
La première journée fut une sortie raquettes. Il ne faisait pas très beau, mais
l’idée de sortir et de marcher en montagne suffisait amplement. Ce hors
piste à travers la forêt passait au-dessus du Lac Blanc. Parfois des rafales de
vent nous faisaient tituber, mais le paysage était magnifique. Quel bonheur
de sentir l’air frais, le vent et de voir d’autres visages.
La deuxième sortie d’une demi-journée était en ski de fond. C’était un peu
galère de chausser les skis, car personne n’en avait jamais fait. Avec courage
nous nous sommes lancés et avons constaté que ce n’était pas si difficile que
ça quand le sol est plat, mais quand il y avait des montées c’était un peu plus
dur et alors attention pour la descente, il fallait gérer ! On s’en est ramassé
des gamelles et on a bien rigolé ! En fait c’est une question d’équilibre, mais
pour s’arrêter c’est une autre affaire. Je me couchais par terre, histoire de ne
pas me manger un arbre ! On s’est bien amusés ce jour là et nous sommes
rentrés fatigués, n’étant plus habitués à tant d’efforts.
Pour la troisième journée de ski de fond, nous étions déjà bien préparés à
bien rigoler. Après un petit café à l’auberge, nous avons fait un sacré parcours
de 9 km. Le hors piste en forêt était un peu galère pour éviter arbres et
buissons, mais c’était cool.
A la ferme-auberge, le patron nous a offert un énorme plat de frites pour
accompagner notre casse-croûte prévu par la Maison d’Arrêt, et nous avons
tout mangé pour faire honneur à ce geste sympathique, jusqu’à en avoir mal
au ventre.
L’après-midi était prévu pour du tir au fusil laser. Il fallait toucher des cibles
lumineuses qui s’éteignaient au fur et à mesure qu’elles étaient atteintes.
Certains étaient plus doués que d’autres, moi pas trop. Je tremblais, j’étais
trempé et j’avais froid. Ce fut une belle journée, malgré la légère pluie. Et
puis fin du roman, retour à la Maison d’Arrêt.
J’étais vraiment content d’avoir participé à ces trois sorties car j’adore
la montagne et la neige. Moi je fais du snowboard, Le ski de fond et les
raquettes étaient donc une première, et puis on a bien rigolé !
Le bonbon est super bon…
Bonbon est craquant
Bonbon est délicieux
Bonbon moelleux et croustillant
Bonbon est dur
Bonbon au caramel
Bonbon est appétissant
Bonbon est excellent
Bonbon arc en ciel arlequin
Bonbon fond dans la main
Le bonbon au chocolat
Ouvrir les bonbons…
Sucer les bonbons c’est super bon…
Bonbon
Stéphanie L.
Accueil de jour APF,
Strasbourg
textes individuels
SORTIES SKI ET RAQUETTES
l
Les instants passés défilent à la vitesse d’un compte à rebours
Mais des instants à jamais gravés
Des moments à se promener
Tout au long de la journée.
Strasbourg ma ville,
J’y ai construit ma vie,
Ma famille.
Ici, mes enfants
Sont nés et grandissent ;
Ce sont des moments,
Des instants
Qui ne s’arrêteront
Steve L.
Et ne s’envoleront
Maison d’arrêt de Strasbourg
JAMAIS !!!
Strasbourg,
instants...
Sébastien L.
ESPOIR - Maison d’Arrêt de Colmar
188
le plaisir d’écrire / alsace 2013
189
Svetlana LADINA
Plurielles, Strasbourg
STRASBOURG EN JANVIER 2013
Strasbourg, ma ville, c’est comme ma mère
A l’Aubette, au Flunch j’y mange bien !
Ma mère, sa spécialité c’est le poisson, le thon blanc !
A la FNAC, j’achète des DVD.
Ma mère achète les siens à prix d’or et lit les miens.
Philippe LAMBERIGTS
Place des officiers, le Mess, choucroute,
SAJH, Schiltigheim
Ma mère, mon père, légion d’honneur !
Strasbourg en janvier 2013, c’est le cauchemar !
L’infarctus du cœur. Mon père est mort.
En janvier 2013, la ville devient une patinoire mortelle. J’en tremble encore !
Attention les dégâts ! La glace a fait des blessés et des morts !
C est l’hiver dans les rues. Tous les gens ont des manches longues !
C’est le calme plat…
C’est le désert, on se croirait au Pôle Nord, en Antarctique…
l
L’écrivain
Je suis allé à la médiathèque de Lingolsheim pour écouter
un Monsieur qui lisait des poèmes et racontait des histoires,
et même des histoires réelles. Il parlait de lui.
Une fois, il a pris le train pour voir sa mère ; elle était entre
la vie et la mort. Dans le train, montaient des gens avec leurs
enfants. Ils s’asseyaient en face de lui et parlaient fort ;
il n’a rien dit car il n’osait pas. Mais il écrivait.
Le train est arrivé au terminus, il est descendu. Il est allé
chez sa mère mais il est arrivé trop tard ; elle était déjà partie
dans un monde meilleur.
Sa peine, il l’a écrite. Comme un souvenir. Dans les moments
difficiles, ça fait du bien d’écrire.
Patrick LAFAURIE
ReFormE, Lingolsheim
190
le plaisir d’écrire / alsace 2013
textes individuels
Je suis très contente. J’ai une belle couleur rouge, mon salon est
en cuir blanc. Mon propriétaire s’occupe bien de moi. Il me lave,
achète pour moi du parfum et toujours de nouveaux CD
de musique. Je roule à grande vitesse, pas comme les autres.
Quand je roule au centre ville, tout le monde me regarde. J’habite
dans un grand garage à côté d’une villa superbe au bord de la mer.
Nous partons souvent avec mon propriétaire à Cannes, Nice,
Paris, Monaco, Miami. J’ai une belle vie, comme une princesse.
Beaucoup de gens veulent m’acheter, moi Ferrari, voiture de luxe
mais je suis un rêve.
Xavier LAMOTTE
PADEP, Strasbourg
Aujourd’hui donc 4 avril 2013,
quel nouvel accroc dans ma vie
sentimentale ? Quelle épreuve littéraire,
comment écrire une lettre à quelqu’un ?
Mais à qui l’écrire ? Toujours pas…
Il va falloir qu’on se débrouille tout seul.
Ne pas y arriver… Dans quelle situation
émotionnelle vais-je être pour réaliser
de tels « othograms*» ?
Je ne vois vraiment pas de texte là-dedans
même pour le Plaisir d’Ecrire.
* mot inventé par l’auteur
191
Sébastien LANG
Ithaque, Strasbourg
Le village
d’Illkirch-Graffenstaden
Patrice LEFRANC
Centre de Harthouse,
Haguenau
Piste cyclable, des lieux de promenade…
Le week-end…
Ensoleillé et aux 4 saisons
Un village fleuri en Alsace.
Le feu d’artifice, le 13 juillet,
A Illkirch-Graffenstaden, et le défilé militaire…
Tram « Division Leclerc »
Le premier jour en 1981, jusqu’en 2010
dans le village d’Illkirch-Graffenstaden…
Les deux villes
que j’aime
Hoenheim, c‘est plus la même chose qu’avant, c’est plus pareil.
Il n’y a plus autant de tourniquets pour les enfants. Avant
c’était plus calme ! Il n’y avait pas le tram… Je me souviens
aussi… C’est surtout ce qu’on m’a raconté… Il y avait des
champs et des jardins… C’est fini tout ça ! Juste après la
guerre, les blocs ont été construits. Ils ont rasé le « Mutant »,
ils vont le reconstruire au mois d’avril 2013. J’ai perdu mes
copines, elles ont fait leur vie, je suis toujours seule, je ne
trouve plus le sommeil. Des voyous dégradent tout,
font du bruit tous les soirs jusqu’à 2 heures du matin et plus.
textes individuels
Strasbourg, une ville que j’aime, une petite ville aux abords
du Rhin, où s’est bâtie cette métropole chaleureuse avec ses
différents accents, dialectes ou patois, avec sa cathédrale
où il y a toujours du vent.
Il paraît que c’est le cheval de Satan qui attend son maître
emmuré dans une statue. J’aime marcher le long de l’Ill et
compter le nombre de terriers de ragondins, donner du pain
aux cygnes de la Rive Etoile, flâner au parc de l’Orangerie.
Dans ma ville, je suis le roi du bitume, le fou du pavé.
Ce sont là des plaisirs simples, aussi lumineux qu’une pièce
d’or dont ici personne ne discute le prix.
l
Louvigne-du-désert, c’est une petite ville à coté
de Fougères. Il y a ma frangine, j’aime bien y
passer des vacances, c’est calme et tranquille,
on entend des oiseaux, on voit des chevaux
dans le pré… Quel bonheur !!! On se balade dans
une rue et on retombe sur une autre rue qu’on
connaît. C’est différent d’Hoenheim.
On ne peut pas se perdre, c’est petit mais c’est
bien quand même.
Laëtitia LEHMANN
SAJH, Schiltigheim
Je me promène avec mon fox terrier
Quand il fait beau temps.
192
le plaisir d’écrire / alsace 2013
193
STADIUM de COLMAR
Julien LIROT
ESAT Saint André,
Wintzenheim
Dans ma ville, je suis supporter de l’équipe du SRC
(Sports Réunis de Colmar).
Je les suis dans tous les déplacements et surtout dans
le nouveau stade de foot de Colmar.
C’est un des coins de ma ville que je préfère.
Je rêve de visiter les vestiaires des joueurs.
Quand je suis assis dans les gradins, tout en haut, j’ai
l’impression d’être un géant, à dominer la pelouse, et à
entendre hurler la foule.
LA COMPLAINTE DE L’HIVER
Silence !
Oiseaux, cessez votre chant, parce que vous troublez ma paix.
Taisez-vous, heureux enfants, avec vos cris et vos jeux, le repos m’avez volé.
Gardez vos rires et vos soupirs, vous, les amoureux, je ne peux plus les supporter !
C’est de ta faute ! Tu arrives et agites ma demeure tranquille et grise.
Crois-tu que, pour être beau, tu as le droit de parer de vert les arbres que j’avais
dénudés ?
Penses-tu que, parce que tu es jeune, tu peux changer le blanc manteau que j’ai
tissé en un tapis de fleurs multicolores ?
Tu t’allies avec le soleil, ce soleil qui vole du temps à ma nuit bien-aimée.
Tu couvres la terre de nouvelles créatures, ce qui trouble ma solitude.
Qui crois-tu être, Printemps, pour transformer le royaume, en profitant des
faiblesses d’un vieillard ?
Maintenant, laisse-moi dormir, cruelle saison, ton insolence m’a vaincu.
Tu as le pouvoir, mais n’oublie pas que ton trône sera éphémère.
Mon temps est compté et j’ai envie de me reposer.
Maintenant tu as les lauriers de la victoire jusqu’à ce que ton ami le soleil prenne
des forces et te chasse.
Jusque-là, règne ! Mais laisse-moi dormir.
Chante ! Ris ! Danse ! Mais… laisse-moi mourir…
textes individuels
C’est la fête de la musique !
En marchant vers les rives de la Thur
Je vois des gens qui dansent
C’est la fête de la musique dans le parc de Cernay.
En juin il nous manque rien,
C’est que du bonheur
Moi et mes potes on danse,
On chante !
J’aime les rythmes,
La musique
Philippe LEITHEIM
C’est l’heure de manger,
ESAT Saint-André,
Cernay
Deux paires de « knacks »,
Une bonne bière !
Je continue sur le chemin des artistes
On porte des chapeaux
Avec notre charme on rame !
Avec mes potes on passe le temps,
On boit de la soupe dans le bol, pas de bol
Il est déjà l’aube
La fête n’est pas finie !
Après nous allons partir,
Prendre un café, un petit déjeuner,
Tranquille,
Avec la tête en bois !
Fatigué, on se pause, on discute,
On dit de bonnes blagues
On délire !
Avec notre respect, on partira
Rendez-vous pour l’année prochaine
Génération Opérationnelle
l
Elena LOPEZ BORREGO
CSC Fossé des Treize,
Strasbourg
194
le plaisir d’écrire / alsace 2013
195
Commune qui a bercé mon enfance
Habitée par ma famille
Amour d’une mère si jeune qui s’occupait d’un bébé trisomique
Unis autour de la fête de Noël
Miroir de ma vie qui se reflète
Ombre de mon arrière-grand-père assis sur son fauteuil, fumant sa pipe
Naturel, un chien veille sur moi
Torrent d’émotion
Née comme une fleur de printemps
Amour d’une ville de culture et d’histoire
Naissance de rêve et d’amour
Charmante famille lorraine
Youpi la ville de ma vie
Mirage d’émotion
Amour d’une ville riche d’histoire
Union d’un peuple qui me manque
Ximenia qui fleurit dans mon cœur
Mes villes,
instants
d’acrostiches
Sentimentale avec la pluie et le verglas
Torrent d’une ville pleine de culture
Radieuse avec le printemps et l’été
Amitié forte avec la compagnie transparence
Solidaire dans le monde associatif
Bonheur d’une nouvelle vie
Ouvert sur le monde
Uni dans la joie et les larmes
Rayon de soleil ma nouvelle ville de joie
Générosité avec mes amis d’en dehors
196
le plaisir d’écrire / alsace 2013
Le musicien
Etre libre,
Toucher l’instrument.
Il devient rythme, mélodie, musique.
Je me sens moi-même lorsque je joue de la musique.
La musique rapproche de ses racines.
Le monde du spectacle,
Beaucoup de belles rencontres.
textes individuels
Règne de Clovis
Emerveillement de la naissance de mon frère
Incroyable grande sœur
Miracle de la vie
Soulagement d’avoir un petit frère beau comme un ange
l
Somdeth LUANGPRASEUTH
CSC Victor Schœlcher,
Strasbourg
Emmanuelle LOUYOT
SAJH, Schiltigheim
197
Dans ma rue, il y a cet oiseau
Le «tisserand», d’où son nom, choisit pour faire son nid une branche tendue
Ce dernier, soigneusement travaillé avec soin, en forme de tasse, est suspendu,
Jamais oiseau n’aurait tissé sans relâche une si précieuse habitation
Il n’avait point son semblable tout autour en imitation,
Persistant et sifflant constamment en chantant sa mélodie
Il se laisse balancer, tourner tel un manège au gré du vent en harmonie,
Ainsi sa besogne terminée, la mère pond ses œufs et prépare sa couvée
Le nid, laissant un juste passage vers le bas pour la becquée.
Dans ma rue, il y a ce terrain qui est devenu une salle de danse
On s’y retrouve entre amis pour faire éloges et connaissances,
Les lundis et jeudis c’est le début du meringue et de la samba
Les vendredis et samedis on y pratique le cha cha cha,
Les cymbales et accordéons accompagnent les ritournelles
Le choix est aux plus beaux de présenter leur Demoiselle,
Quand arrive le dimanche on y va pour le grand show
On chante des mélodieuses au son des rythmes tropicaux.
Dans ma rue j’ai rencontré cette chère Dame qui marchait toute ouïe
D’une allure joviale et gaiement elle m’a demandé si j’avais l’heure
Puis nous nous sommes arrêtées à nous regarder avec bonheur,
Fièrement et avec enthousiasme, je lui ai répondu avec docilité :
Je viens de ce jardin, lui-dis-je, faisons quelques pas ensemble
J’ai pris sa main et toutes deux marchions comme bon nous semblait,
Arrivant devant chez moi et persistante sans médiocrité,
J’ai demandé à la raccompagner et me suis faite une amie.
198
le plaisir d’écrire / alsace 2013
Dans ma rue tout a changé
Le mal s’en est chargé,
L’arbre fruitier où je me reposais
Ce qui était jadis un havre de paix,
N’existe plus
Tout est ennui,
Tout est compétition
Plus de relaxation,
La tension monte
L’effort s’affronte,
Les jeunes n’ont plus de mesure
La monotonie perdure,
La vie est morose
Par cette matinée à peine éclose,
L’inquiétude est grandissante
La nuit inquiétante,
Plus aucune détente
Nous sommes dans l’attente,
Que tout redevienne serein
Surtout pour notre quotidien.
textes individuels
Dans ma rue
Richelaine LUCAS
Hôpitaux Universitaires
de Strasbourg
l
199
Dans le train, à Lyon, j’ai failli me faire voler
une valise. Ensuite, avant la gare de Grenoble,
j’ai pu apercevoir de belles montagnes.
Et puis le trolley m’a emmené dans la banlieue…
J’ai pu voir de beaux bâtiments et des patients
d’à peu près mon âge y séjournaient.
S’il n’y avait pas eu la maladie cela aurait été
le paradis !
Hubert LUTZ
EPSAN - Hôpital de Jour,
Bischwiller
textes individuels
GRENOBLE
Mon psychiatre m’avait parlé d’une clinique
pour lycéens dans les Pyrénées.
Le temps passait pour, en fin du compte,
apprendre qu’il n’y avait pas de place de libre.
Bien sûr je ne m’intéressais pas au BAC !
Ensuite j’ai reçu une invitation dans une clinique
pour étudiants, avec une belle photo.
Je ne regrettais que le « messti » dans mon village !
l
200
le plaisir d’écrire / alsace 2013
201
LE PASSE-TEMPS D’ARTHUR
Hôpital de jour, Molsheim
Un tour en ville
Quand je suis venue à Mulhouse pour la première fois, la ville était
jolie mais maintenant elle a beaucoup changé, elle est encore plus
belle. Un jour, j’ai fait un tour en ville, avec mes camarades de classe.
J’ai vu plein de choses qui ont changé. Je suis passée par le parking
Franklin, après j’ai vu un grand arbre devant un grand immeuble.
Puis, j’ai vu le collège Kennedy. Un tramway passait devant.
On a traversé les rails.
textes individuels
Par une belle journée lumineuse et ensoleillée, Arthur admirait les piétons qui
se promenaient. Il y avait de multiples couleurs comme un arc-en-ciel après la
pluie. Les gens flânaient dans les petites rues et ruelles étroites où se trouvaient
de nombreuses boutiques d’alimentation et des gourmandises régionales.
Arthur était là derrière sa chaise, il rêvait qu’il se laissait emporter par une
ombre ou par un sac de poussière. Il n’avait jamais d’amis car il était boudeur
et grognon tout à la fois. Quel sale caractère ! Pourtant, lui et sa mère sont des
gens simples et sympathiques comme beaucoup d’autres. Enfin c’est la vie, et
Arthur on ne pouvait pas le changer. Comme un tram qui roule qui lui aussi
suit son programme.
Brigitte M.
Tel est son train train quotidien.
Après, on est allés directement à la bibliothèque Grand-Rue
Si j’étais ma ville
Je serais belle
Avec de belles couleurs
Leila M.
Des couleurs de l’arc-en-ciel
ReFormE, Lingolsheim
Le soleil brillerait tous les jours
Il n’y aurait plus de bâtiments gris
Les immeubles seraient beaux aussi
L’herbe serait verte et les oiseaux chanteraient
Et il y aurait peut-être la mer
Il ferait beau tous les jours
Les gens se promèneraient à vélo
Les voitures ne seraient pas autorisées
On ne travaillerait que le matin
Et les écoles ne seraient ouvertes que le matin
Tous les après-midis seraient consacrés à la famille
Balade, barbecue et activités diverses
En fait ma ville est trop belle
Mais ce n’est qu’un rêve !
la belle vie
202
le plaisir d’écrire / alsace 2013
C’était la première fois que j’allais à cet endroit. A l’accueil,
une dame nous a expliqué les différentes salles. Il y avait plein de
livres de géographie et plein d’autres classés dans les rayons. Il y avait
aussi une salle d’informatique et une exposition de choses fabriquées
en carton. C’était là que s’est achevée notre visite.
m
J’en garde un beau souvenir. J’ai trop aimé l’exposition en carton.
Plus tard, en passant dans la rue, j’ai aperçu dans les vitrines
des magasins, des affiches de soldes. J’aime bien acheter en soldes
et me balader dans la ville de Mulhouse.
Naïma M.
CSC Papin, Mulhouse
203
le vignoble...
Je suis le vignoble.
Je regarde la ville de Guebwiller.
Je vois les gens qui marchent dans les rues et au marché
le vendredi et le mardi, ils sont tout petits.
Je vois la rivière qui coule et les canards qui nagent.
Aujourd’hui
Je vois tout !
Il y a du bruit et de la lumière, je vois du monde
autour de moi, je suis au chaud, il y a plein
d’amour. Il est dix heures quinze du matin.
Maman a accouché de moi le 3 septembre 1979,
à Colmar.
Nawal M.
Association Hélios, Guebwiller
Si j’étais un monument,
que serais-je ?
Quand je traverse une ville, je n’aime pas rendre visite aux monuments. En
général, je me plais à vagabonder. De rues en ruelles, j’observe : un dessin sur un
mur, un objet tombé d’une poche, et d’autres signes d’une présence. Je me rends
aussi attentif aux bruits de la ville, aux voix, aux intonations, aux ambiances.
Mais les monuments c’est tout de même impressionnant. La Tour Eiffel par
exemple, quelle idée de construire un machin pareil ?! Le Taj Mahal en Inde m’a
toujours fait rêver. Le Manneken-Pis est plus discret, un peu farceur, à l’image
de l’humour belge. A Strasbourg, la cathédrale m’impressionne toujours. J’aime
aussi la passerelle des Deux Rives, légère, et épurée ; je l’apprécie également pour
sa symbolique. Enfin, j’aime les oreilles des arbres dans le parc de Pourtalès…
Les connaissez-vous?
textes individuels
Je vois les montagnes de l’autre côté de Guebwiller
et de toutes petites jolies maisons cachées dans la forêt.
n
m
C’est samedi après-midi, il est quinze heures.
Je vais en ville faire les boutiques, boire un verre
avec mon chéri. J’aime me promener main dans
la main avec lui et regarder les gens sourire.
J’aime aller au cinéma Grün. J’aime entendre les
voitures qui passent devant moi. J’aime la ville,
j’aime Cernay.
Safia MATA
ESAT Saint-André,
Cernay
Pierre M.DH.
GEM Aube, Strasbourg
204
le plaisir d’écrire / alsace 2013
205
MA VILLE SOUS LA NEIGE
Il se trouve à l’est de Kalisz et existait déjà en 1136. Son nom vient de Jan
Radlica, évêque de Cracovie au XIVème siècle et médecin des rois de Pologne
et de France.
L’école où je suis allée, c’est l’ancien palais de Stanislas Radlica.
Autour il y a un parc et deux petits étangs. Non loin se trouvent la gare
et deux magasins. Dans le village il y a la chapelle.
Pourquoi les flocons voltigent-ils sur ma ville aujourd’hui ?
Sans répondre à ma question,
Comme des plumes d’ange,
Ils dansent et dansent dans le ciel de ma ville.
Mais je préfèrerais une pluie de pétales de fleurs.
Teruko MATSUO
CSC Fossé des Treize,
Strasbourg
C’est un village agricole typique.
J’ai grandi dans la maison familiale de ma mère. C’était une grande ferme.
On cultivait des pommes, des fraises, des framboises et des pommes de terre.
Et on élevait des vaches, des cochons, des poules, des canards, des dindons.
Tous les jours j’aidais au travail de la ferme.
C’est un petit village. Beaucoup de nos voisins sont de ma famille.
A 100 mètres, habitait une amie d’enfance, Dagmana. Nos deux papas nous
avaient construit une jolie cabane en bois pour jouer et pour se dire nos
petits secrets.
Le lieu que j’aime bien visiter,
les parcs où il y a de la verdure,
les petits manèges pour les enfants. Je me sens
bien à l’aise, je me vide de mon stress,
Btisame MAZOUZ
Association Espoir, Strasbourg
je m’éclate avec mes enfants sans me
soucier de rien. La nature, les animaux me
rafraîchissent en douceur.
textes individuels
Radliczyce est en Pologne. C’est le village de mon enfance.
n
m
En été, tous les voisins venaient le soir dans notre ferme, autour d’un grand
feu. On faisait griller des brochettes de pommes de terre et de saucisses.
Plus tard mon père a bâti une nouvelle maison près de la ferme,
avec un grand jardin.
Et cette maison est l’endroit que je préfère parce que j’y trouve la paix,
le silence et le réconfort.
J’aime beaucoup mon village.
Pour moi ce sont de beaux souvenirs. Et j’ai l’intention d’y revenir plus tard.
Agnieszka MATCZAK
Trampoline, Molsheim
206
le plaisir d’écrire / alsace 2013
Quand je stresse, je n’ai qu’une idée : aller en ville,
Elle est une vraie source d’évasion.
Des bruits assourdissants,
Des couleurs chatoyantes,
Des événements parfois troublants.
Tout cela me fait oublier les ennuis
Qui inondent mes pensées, une fois que tombe la nuit.
La ville, je la considère comme une thérapie,
Car quand j’y suis, je mets tout au tapis…
La ville,
une vraie
évasion
Françoise MBASSI
Cultures du cœur,
Mulhouse
207
L’HOPITAL
Marie-Christine MEHR
ESAT Les Papillons Blancs, Soultz
Sainte-Marie
à la manière R.G. Cadou
Celui qui vient par hasard à Sainte-Marie-auxMines ne sait pas ce qu’il va trouver : chaque
personne peut voir des choses intéressantes,
on entend des cris d’oiseaux avec de belles voix,
il suffit d’un peu de lumière pour voir la forêt.
A la tombée du soir, personne ne connaît
le chemin pour chercher des livres au château
Burrus.
Histoire à suivre
En hiver, dans la forêt tout est blanc. Les animaux manquent de nourriture.
Les chasseurs leur apportent à manger, de la paille et du maïs, durant tout
l’hiver, jusqu’à fin mars où le soleil revient.
Maintenant, les fleurs, les arbres bourgeonnent, les oiseaux gazouillent, les
biches donnent naissance aux jeunes faons.
Dans la forêt, on trouve encore des feuilles mortes tandis que dans les
montagnes, les marmottes creusent des galeries et les aigles font leurs nids.
Ainsi, dans la forêt et la montagne, la vie, à laquelle les fleurs donnent
leurs meilleures couleurs, recommence. Les arbres revêtent leurs couleurs
printanières, les enfants courent dans la forêt et cueillent des fleurs pour
leur maman.
Certains font déjà du camping. Le soir, ils font un barbecue et se promènent
au clair de lune avant de refermer leurs tentes. Quand le jour se lève, ils
prennent un dernier petit déjeuner campagnard avant d’aller à la piscine ou
au cinéma ; un dernier bol d’air avant de reprendre la vie citadine.
Ça sent l’odeur de pain frais. On dit : « Je rentre
pour voir ce qu’il se passe là, car je tente
ma chance et je gagne le bonheur. »
textes individuels
Quand on rentre dans un hôpital, on est bien pris en charge. Ça sent
le sérum et les médicaments. L’hôpital, c’est un lieu où l’on se fait
soigner, où l’on peut parler et voir d’autres personnes. Les gens sont
sympas avec nous. Ils nous donnent envie de vivre.
On se repose pour récupérer de nos souffrances et de
nos peines. Moi, je me suis sentie bien entre les mains
des docteurs et des infirmières. Quand j’étais mal dans
ma peau, ils m’aidaient à me ressourcer. Je pouvais
sonner pour parler avec eux. Ce n’est pas facile d’être à l’hôpital.
Mais j’étais très contente de leur soutien moral. Les malades
pleurent souvent car personne ne leur rend visite. Mais on rigolait
quand même tous ensemble. On « se donnait la pêche » entre nous.
n
m
Celui qui cherche un cadeau pour moi demande
où se trouve la maison du pays.
Nafissa MENNADI
CSC Val d’Argent,
Sainte-Marie-aux-Mines
Michel MEIGNAN
ReFormE, Lingolsheim
208
le plaisir d’écrire / alsace 2013
209
L’abribus
Sabrina MERDOUD
Association Espoir, Strasbourg
P
oème emboîté
Instants dans ma ville
Najla MESTIRI
La Croisée des Chemins,
Colmar
Dans ma rue il y a une voiture
Dans ma voiture il y a un volant
Dans ce volant il y a un anneau
Dans cet anneau il y a un arbre
Dans cet arbre il y a une branche
Dans cette branche il y a une feuille
Dans cette feuille il y a une abeille
Dans l’abeille il y a du miel.
Un Espagnol-Marocain
à Strasbourg
Romous est arrivé à Strasbourg
Avec son diplôme de peintre
Il va peindre la ville de Strasbourg
Il va peindre les arbres en blanc
Le cinéma du Neudorf en rouge
EMI Inter en vert paradis
La Banque Populaire en bleu Pacifique
La Place de l’Homme de Fer en jaune safran
Mimoun MESAUDI
APP ReFormE, Strasbourg
210
le plaisir d’écrire / alsace 2013
textes individuels
L’abribus, un endroit que je déteste peu importe la saison,
quelle que soit la raison. Attendre, attendre, attendre et
toujours attendre. Attendre c’est
dépendre, dépendre de l’autre.
L’autre qui vient, qui ne vient pas,
qui vient tard, trop tard. Attendre,
c’est suspendre le temps, le temps de
souffrir, de réfléchir, de lire ou même de rire. Selon l’humeur
du jour, le bus est là, on doit dire « bonjour », quand on pense
« mauvais jour ».
n
m
Le TUNING
Il peint aux couleurs
Du drapeau espagnol
Du drapeau marocain
Du drapeau algérien
Du drapeau français
Du drapeau guinéen
Du drapeau mauritanien
Du drapeau tchadien
Et du drapeau turc
Vincent aime la mécanique, les moteurs, les voitures qui font VROUM,
les suspensions
LA PEINTURE BLEUE MARINE brille sur la carrosserie.
Le TUNING c’est le rêve.
Une photo avec une voiture, deux filles sexy et moi tout musclé au milieu.
Vincent METZGER
Fondation Protestante Sonnenhof,
Bischwiller
211
Antoine MEYER
ESAT Saint André,
Wintzenheim
Village de rêve
Voir au loin les collines aux arbres couleur automne
Incroyable à imaginer pour les gens des grandes villes
Lumières différentes que l’on ne trouve que dans les petites cités
L’allégresse des enfants dans les champs en fleurs
Autour de fêtes uniques à nulle autre pareilles
Gens plus ou moins agréables, en
Effet ça change par rapport aux grandes agglomérations
de
Patrick MEYER
La Croisée des Chemins, Colmar
Retour toujours et encore avec plaisir
Etre au soleil en été, marcher sur les pentes enneigées
Vivre dans un climat plus sain avec un air plus pur
Et rêver de temps à autre à des horizons plus lointains.
212
le plaisir d’écrire / alsace 2013
MOSCOU S’éVEILLE
Il est cinq heures du matin, Moscou s’éveille.
Je suis dans le métro de ma grande ville.
Tout le monde se dépêche. Les adultes se rendent à leur
travail, les enfants vont à l’école.
Il est cinq heures du matin, Moscou s’éveille.
Les gens qui ne sont pas pressés prennent le petit déjeuner.
La Place Rouge est déjà pleine de touristes. Il n’y a pas
encore de bouchons dans les rues.
Il est cinq heures du matin, Moscou s’éveille.
Le bruit commence déjà, les gens ont mauvaise mine,
mais j’adore l’agitation et tout ce qui se passe dans la ville
parce que c’est ma ville, c’est Moscou
Il est cinq heures du matin, Moscou s’éveille.
Milena MINASSYAN
CSC Fossé des Treize,
Strasbourg
textes individuels
La Petite
Venise
de Colmar
Ce petit coin de la ville me fait rêver.
De petites barques glissent sur l’eau, entre
les maisons à colombages.
Elles servaient il y a fort longtemps à livrer
les légumes au marché des halles.
A présent elles transportent les touristes
dans ce coin très typique de l’Alsace.
J’aime ce petit coin de ma ville, tout
le monde vient se faire photographier.
n
m
LES SAISONS
Belles sont les saisons qui passent.
Hiver, automne, printemps, été… Belles sont les plantes qui fleurissent
au rythme du printemps.
L’été, elles se réjouissent pour quelques gouttes de pluie et fanent
en hiver… Quand on y pense, elles ne vivent que le printemps et l’été !
Stéphane MITZEL
EPSAN - Hôpital de Jour,
Bischwiller
213
Ma ville.
C’est se lever tôt pour aller au boulot.
Rentrer éreintée.
Tout ça pour survivre,
Stressée, bousculée, dépassée, fatiguée,
Epuisée.
Instants sur la piste cyclable
Maria MONTEIRO
Trampoline, Molsheim
Instants sur la piste cyclable
Maytana MORENO
ReFormE,
Lingolsheim
Ma vie.
C’est me lever,
Marcher sur le sable chaud,
Me nourrir de poissons cuits sur un feu de bois,
Boire l’eau de pluie
Qui coule des feuilles d’un palmier.
textes individuels
De temps en temps, il me prend l’envie de sortir me promener.
La piste cyclable est toute appropriée.
En effet, on peut y faire de la bicyclette, se promener à pied en
admirant le paysage, sentir l’odeur de la terre, de l’herbe et des
fleurs des champs.
Elle est longée d’un côté par la rivière la Bruche, de l’autre par
le canal.
J’aime m’y promener, voir les cygnes, les canards, les oies et
les poules d’eau. Regarder un cygne se déplacer sur l’eau est un
moment merveilleux. Sur la piste cyclable je peux également
entendre les oiseaux chanter.
Le long de la piste vient d’être aménagée une passe à poissons
permettant aux saumons de remonter le courant.
Je vois également des prairies, des vergers et sur la colline, des
vignes à perte de vue.
Au-dessus, j’aperçois le « Horn », une statue du Christ, les bras
ouverts comme pour protéger ce beau paysage.
C’est un bel endroit entouré de la nature où je me sens bien en
respirant l’air pur.
n
m
MON éGLISE
L’église, c’est le centre de mon village. C’est l’endroit où je vais quand
je ne vais pas bien. J’y allume des bougies. Il y a de la Lumière.
L’église, c’est pour prier, pour se relaxer, pour se rencontrer.
C’est l’endroit où j’ai fait mon baptême, ma communion et toutes
les fêtes de Noël.
Bientôt il y aura le mariage de mon neveu dans cette église. Je suis
contente car je vais voir toute la famille. Tout le monde est heureux
pour un mariage. Le petit, le fils de mon neveu, ne restera sûrement
pas tout le temps de la messe. C’est trop long pour les enfants. Alors
je sortirai avec lui. J’irai me promener et j’attendrai la fin de la messe.
Ce que je préfère, c’est quand les mariés sortent de l’église et
s’embrassent.
Vive les mariés !
Fabienne MOTSCH
ESAT Les Papillons Blancs, Soultz
214
le plaisir d’écrire / alsace 2013
215
Parle moins
Arrête de crier.
Dispute-moi moins.
Fais moins de courses
Achète moins.
Sors moins
Travaille moins
Prépare moins au dîner.
Revendications
d’un homme
Catherine MUHUNTAN
Plurielles, Strasbourg
Karima MULLER
Association Espoir,
Strasbourg
Moi, je suis partie de la maison paternelle, j’avais 23 ans.
La première fois, je suis venue à Strasbourg en train pour
quitter mon pays natal. A l’époque, je connaissais déjà
mon futur mari. Je n’avais jamais la nostalgie.
Après mon départ, je voyais souvent mes parents en
larmes. Ils étaient déçus que je ne sois pas restée avec eux.
Mais moi, je voulais faire comme mes frères. Je voulais
fonder une famille, avoir des enfants. Alors, je suis venue
vivre en Alsace, parce que mon futur mari ne trouvait pas
de boulot au Luxembourg. C’est comme ça que j’ai quitté
le foyer paternel.
le départ
le plaisir d’écrire / alsace 2013
n
m
Marianne MULLER
Hôpitaux universitaires de Strasbourg
Dans les rues,
j’ai entendu,
j’ai vu,
j’ai senti
Sylvie MULLER
ReFormE, Lingolsheim
216
Les plus beaux endroits que j’aime
à Strasbourg, ce sont les parcs où je trouve
plus de calme et de verdure qui me rendent
plus heureuse, libre, car il y a de l’air propre,
loin des bruits et du stress.
textes individuels
J’aime Strasbourg parce que c’est ma ville.
Elle est très jolie et il y a beaucoup de magasins.
J’aime bien aller à l’école.
J’apprends le français,
Binti MUHUDIN ALI
Je prends des cours de couture.
CSC de l’Elsau, Strasbourg
J’aime le travail !
Je prends le tram à Elsau, je vais à Auchan.
J’achète du pain, du poisson… C’est tout.
Tous les jours je sors le matin pour aller à l’école.
Après, à la maison je fais le ménage,
Je fais à manger : du riz, du poulet.
Après je me repose.
Mon appartement est propre, mes voisins sont gentils.
C’est calme et propre dans tout le bâtiment.
L’après-midi je me promène, je vais au magasin…
J’aime le soleil parce que toutes les personnes vont au centre ville.
Je n’aime pas la neige parce qu’il fait froid et je ne peux pas sortir.
J’ai entendu des gens qui criaient
Un ballon qui roulait
Des enfants qui riaient
Et une musique
J’ai vu des gens qui chantaient
Qui jouaient d’un instrument
Qui discutaient
J’ai senti le vent qui soufflait
Dans les branches des arbres
Et dans ma chevelure
Et le parfum des fleurs
Notre ville est faite
De sensations couleur arc-en-ciel.
217
Ma ville, instant glacé, de glissades en glissades
je traverse les rues verglacées.
ma ville
Instant de stupeur au matin où tout est blanc.
Instant tant attendu où brusquement tout éclate en mille
tourbillons de vent tiède et de fleurs.
Instant d’explosion où j’éternue à cause
des milles parfums.
Instant de lumière toujours plus éclatante.
Instant alors de brûlure et de soif, le soleil est au zénith.
Instant de trop forte chaleur et de lassitude.
Instant de vacances, de passages et de foules.
Instant qui craque sous les orages et la pluie
qui m’inondent d’un seul coup.
Laurence MUNSCH
Atelier ADC,
Sélestat
Instant de feuilles séchées, de cartables
et de soleil plus tiède.
Instant que l’on voudrait retenir à l’annonce
des premières fraîcheurs matinales.
J’aime ma ville parce qu’elle est accueillante,
parce qu’elle est ouverte à l’autre, elle est promesses
de printemps et lumières de l’été.
J’aime mon quartier parce que je le connais bien,
parce qu’il m’offre la tranquillité et me rapproche
et me lie aux autres.
J’aime ma rue parce qu’elle est animée,
parce que je rencontre des visages sympathiques
et souriants. J’aime aussi ma rue parce que de ma fenêtre,
je peux voir le parc et surtout le grand tilleul
que j’admire tant.
textes individuels
Instant de froidure, toute recroquevillée
je vais d’un point à l’autre.
n
m
J’aime surtout l’instant où je me promène au cœur
de la ville avec mon fils. J’aime quand on s’installe
à une terrasse de café. Je déguste alors un café en fumant
une cigarette. Je savoure ainsi ce moment ordinaire
mais si précieux.
Instant qui s’embrume dans la grisaille.
Instant qui s’ennuie et rêve d’une fête pleine de saveurs
et de brillance.
C’est Noël qui arrive.
Sadija MUSTAFIC
Plurielles, Strasbourg
L’horloge du temps et des instants achève
son grand tour circulaire.
218
le plaisir d’écrire / alsace 2013
219
« Les grandes villes rendent
fou, elles vous sucent l’âme
et la recrachent comme
une chique. »
Le voleur d’ombres,
Marc Lévy
220
le plaisir d’écrire / alsace 2013
Ma ville c’est…
Quelques mots d’amour griffonnés sur les marches d’une vieille église.
Ton regard qui m’inspire, mon cœur qui tremble.
Ma ville c’est…
Méditation et contemplation sur le mont aux roses.
Ton sourire qui s’épanouit et mon âme qui s’envole.
Ma ville c’est…
Cette magnifique cathédrale dont les gargouilles gardent les secrets
murmurés dans ses alcôves.
Ma ville c’est…
Des maisons décrépites, taguées, cernées de terrains vagues
où rode le dragon.
Ma ville c’est…
Ces murs aveugles, barbelés qui détruisent les hommes
et engendrent des fauves.
David N.
Ma ville c’est…
Maison d’arrêt
de Strasbourg
Des tours bâties sur les ruines de nos espoirs,
c’est aussi la ville de nos futurs.
Ma ville c’est…
Cette fenêtre grillagée qui découpe le ciel en fragments de néant.
Ma ville c’est…
Des traditions qui en font battre le cœur,
des innovations qui lui donnent ses couleurs.
Ma ville c’est…
Ce qu’il reste de toi, une absence qui garde ton empreinte.
Ma ville c’est…
La justice des bonnes gens qui n’est parfois que l’exutoire
de leur méchanceté.
Ma ville c’est…
Le petit chien de pierre caché sous la chaire.
Ma ville c’est…
Une prison qui oblitère le monde, un cœur pur qui en chasse
un peu les ombres…
textes individuels
ma ville
n
221
JOUR DE NEIGE
UN ENDROIT
DANS LA VILLE
Malika NATSAIEVA
CSC Fossé des Treize,
Strasbourg
textes individuels
Le temps s’est arrêté le jour où j’ai franchi les portes de cet endroit ! J’aurais
tellement voulu que ce ne soit qu’un cauchemar et que je puisse me réveiller
auprès de ma bien-aimée. Mais la réalité fut difficile à avaler lorsque, à mon
réveil, ce fut une personne en uniforme qui m’a interpellé.
Ensuite ce furent des bruits de métal qui
me donnaient la chair de poule et là j’ai
bien dû prendre conscience que la réalité
n’était vraiment pas un cauchemar, mais
«bienvenue en prison ».
Dans cet endroit-là, on est totalement
perdu : aucun visage familier, aucun
repaire. Que c’est dur d’être privé de
Trung Tri N.
ESPOIR - Maison d’Arrêt de Colmar
liberté ! On ne peut vraiment s’en rendre
compte que lorsqu’on en est privé. Tout
change, jusqu’à la moindre respiration.
La prison est noire, sale et sent mauvais, même les draps frais qu’ils m’ont
donnés ne sentaient pas bon, pas comme à la maison.
Et puis les jours interminables se suivent et se ressemblent tellement, toujours
les mêmes rituels : debout, se laver, manger, marcher et dormir.
C’est cela aussi, un endroit dans la ville, un endroit que beaucoup ne connaissent
pas ou veulent ignorer, surtout ignorer ce qui s’y passe et ceux qui sont dedans.
En ce qui me concerne, jamais je n’aurais imaginé qu’un jour je pourrais le voir
de l’autre côté, de là où je me trouve actuellement, mais je promets qu’à ma
sortie, jamais plus je n’y remettrai les pieds.
A la fenêtre j’ai vu
La neige tomber,
Des flocons voltiger et danser la valse.
Troublant le silence, j’ai entendu
Des enfants courir avec des boules et crier.
Mes villes
La ville que j’ai visitée se trouve à côté de la mer où
nous sommes allongés sous les cocotiers. Elle était chaude
la journée, humide et animée la nuit. Sous la lune,
les eaux argentées de la mer faisaient rêver et sa couleur
se mélangeait à l’ombre.
Hong Hanh NGUYEN
La ville que je contemple a deux facettes :
elle est à la fois ancienne et moderne.
n
CSF Victor Hugo,
Schiltigheim
La ville qui m’a accueillie avec plein d’enthousiasme
m’est très chère ! Elle est espiègle, malicieuse et captivante.
La ville que j’ai quittée est encore imprégnée dans ma
mémoire à travers ses spécialités et ses plats locaux qui me
manquent et la nostalgie me gagne quand je pense à elle.
La ville que j’ai remarquée est fidèle et velléitaire.
La ville que j’admire est un peu frivole mais authentique.
La ville que j’aime, elle est propre avec des plants verts,
elle a du charme et elle adore être belle !
222
le plaisir d’écrire / alsace 2013
223
Ma chère Ngoc My,
De ma ville, je vois des maisons et des blocs qui s’agitent.
J’aime le silence.
Les lumières, les lampadaires qui brillent toute l’année.
J’aime entendre les enfants qui jouent dans la neige.
Il y a beaucoup de parcs pour se promener où les enfants jouent. Il y a un
quartier qui s’appelle la Petite France, c’est comme une petite ville, il y a encore
des maisons alsaciennes anciennes.
J’aime les cadeaux, l’ambiance de fête.
A Strasbourg, il y a beaucoup de quartiers, moi j’habitais avant à Koenigshoffen.
Dans chaque quartier il y a des magasins, des supermarchés pour acheter des
choses pour faire la cuisine, des assistantes sociales pour aider les habitants
qui en ont besoin, un centre socioculturel pour apprendre le français et faire
d’autres activités, une pharmacie pour acheter des médicaments. On peut aller
au bureau de tabac pour acheter des journaux et lire les informations. Il y a
aussi l’hôpital pour soigner les maladies.
Il fait bon vivre ici.
J’aime me retrouver au restaurant, une bougie qui brûle,
Les mots d’amour de mon ami,
Quand il pleut il y a des vers de terre par terre.
Le vendredi matin, le marché est intéressant, utile et agréable.
Fin de la semaine, je vais à Emmaüs pour y faire mes emplettes.
Vivre à Cernay, c’est gai !
Ici, les étrangers comme les français, peuvent apprendre et travailler.
Je vais au cinéma, c’est extra ! Le film est beau.
Il y a beaucoup de pistes cyclables à Strasbourg, tout le monde peut faire du
vélo.
Dehors, les cigognes font du bruit avec leur bec.
A la piscine, les enfants s’amusent.
Et toi, comment vas-tu ? Est-ce que tu travailles à l’école, comment va ta fille ?
Est-ce qu’elle est encore à l’université ou bien travaille-t-elle ? Raconte-moi
tout cela.
Je rentre d’un concert à minuit,
Je te souhaite une bonne santé, bonne chance. J’attends ta réponse,
Bisous,
Je rêve de cette soirée magnifique et magique.
J’allume la télé, je prends un bon café, un bon cigare la fenêtre ouverte.
J’entends les oiseaux qui sont blottis dans leurs nids.
Je suis heureuse dans ma vie.
My Hang NGUYEN
CSC Victor Schœlcher, Strasbourg
le plaisir d’écrire / alsace 2013
n
Le réveil sonne c’est le matin, je vais au travail, contente.
My Hang
224
En contemplant ma fenêtre ouverte, je vois les marchés de Noël,
textes individuels
Je suis arrivée en France, il y a neuf ans et demi. J’habite à Strasbourg, c’est
une grande ville, magnifique. C’est la capitale de l’Europe, le centre du marché
de Noël. Il y a des transports en commun tels que des bus, des trams, c’est
pratique.
Renée NIEDERGANG
ESAT Saint-André,
Cernay
225
Ahmedabad
Mes villes
Faridabay OUMAR
Hôpital de jour EPSAN,
Strasbourg
Ensuite en 1987 avec mon mari,
on est venus en France à Strasbourg.
D’abord à Bischheim au foyer Sonacotra puis
dans un appartement à Cronenbourg.
Aujourd’hui à Madagascar,
ce n’est plus comme avant, la vie est devenue
chère, c’est pour ça qu’on est venu en France.
Il n’y avait pas de médicaments.
Nous sommes plus heureux en France.
Nous n’avons plus de famille à Madagascar,
ma sœur est aussi venue en France à Poitiers.
n
o
Jehanne O.
Maison d’Arrêt de Mulhouse
ma ville
Mon pays
Ma ville Bakou est la capitale de l’Azerbaïdjan.
Elle est grande et à Bakou habitent 4 millions
de personnes. La ville se trouve à côté de la Mer
Caspienne. C’est une ville antique. Ses rues sont
anciennes et historiques, cette ville est ensoleillée
neuf mois sur douze.
A Bakou, vous pouvez voir le passé et l’avenir.
Taleh OULIGEV
CSF Victor Hugo,
Schiltigheim
226
le plaisir d’écrire / alsace 2013
textes individuels
Ahmedabad est une ville très peuplée, je l’ai choisie parce qu’elle
est populaire. On imagine les mendiants estropiés qui vacillent
entre les artisans souriants. Ici, on accepte son sort, sa caste, on
peut être heureux avec rien, le luxe côtoie la misère.
Cette photo me donne quand même de l’effroi quand je pense à
la population qui doit y régner.
La ville grignote peu à peu la santé des ouvriers et de leurs
enfants, sans qu’on ne s’en inquiète vraiment.
On accepte le va-et-vient de la vie, de la mort…
On y marche souvent nu pied et l’odeur des épices embaume
la rue qui est coloriée de tous ces saris chatoyants qui semblent
onduler dans la foule…
D’ailleurs, la musique souvent perce les murs, transparaît dans la
foule bruyante.
Je suis née à Nossi Be à Madagascar ;
j’ai grandi à Tananarive,
je me suis mariée à Majunga.
Qu’il est loin mon pays, c’est une grande ville.
Au fond de moi, se raniment
L’eau verte de la mosquée et du bain,
Et la brique de l’usine du textile.
Mon cartable est bourré de théâtres et de monuments.
Il y a des musées archéologiques.
A Pamukkale, il y a des eaux thermales et des écoles supérieures.
A Denizli, le coq est célèbre et aussi le grand marché couvert.
Ô mon pays, ô Denizli.
(à la manière de Claude Nougaro, Toulouse)
Akife ÖZEN
CSC Val d’Argent,
Sainte-Marie-aux-Mines
227
Nous sommes tous uniques,
Vis-à-vis de tous les autres
Almina P.
Maison d’arrêt
de Strasbourg
Certains ne savent pas protéger leur dos,
Certains jouent faux dans l’équipe,
D’autres ont un coup de foudre pour les cachets bleus.
Le bouquet de l’histoire est bien de savoir faire les choses
dans l’atelier de la vie.
Voilà.
Ma ville c’est Haguenau,
Cela faisait six ans que j’étais solitaire. Solitaire de jour, solitaire de nuit.
Quand on est solitaire on a du mal à avancer, à faire ce qui doit être fait.
Le plus petit effort pour un solitaire demande un effort surhumain. On
a l’envie de rien ! Se coucher sur un canapé et laisser passer le temps…
Heureusement que cette solitude a pris fin. J’ai fait une rencontre et à deux
ça va mieux. L’un encourage l’autre.
C’est le premier Noël depuis six ans où je ne serai pas seule.
Ce soir, je penserai à tous ceux qui sont solitaires. Car il en existe beaucoup,
il peut exister des solitaires par choix, mais c’est rare.
La plupart du temps ceci est imposé par la vie moderne. On n’a plus le temps
de s’intéresser aux autres, sauf peut-être par intérêt et un solitaire n’est pas
intéressant.
Pour ma part je suis prête à tout pour ne plus être solitaire !
Viviane P.
EPSAN - Hôpital de Jour,
Bischwiller
Il y a des voitures,
Des maisons, des rues,
textes individuels
SOLITAIRE
n
o
Il y a des sculptures sur les voitures,
Des musées, des expéditions sur les animaux,
Du canoë kayak, on a visité un bateau,
On a visité la cathédrale, on a fait le marché aux puces.
A Noël, il y a de belles lumières accrochées dans les rues.
Haguenau, c’est une ville pleine de surprises !
Gilbert P.
FAS - Fondation Sonnenhof,
Bischwiller
Avant de venir en France, j’habitais à Berat, une petite ville
albanaise très touristique. Son musée de plus de 2 400 ans
appartient au patrimoine mondial de l’UNESCO.
Berat est une ville joyeuse comme Strasbourg, elle est jolie et
attire de nombreux visiteurs. Ces voyageurs forment une ville
dynamique et multiple.
L’industrie textile fait vivre plus de 50 000 salariés qui
produisent des vêtements.
C’est une ville propre et romantique.
PAPI
CSC Montagne verte, Strasbourg
228
le plaisir d’écrire / alsace 2013
229
MA BELLE VILLE
DE DENIZLI
Ma belle ville natale Denizli, son parfum de verdure et sa
lumière, ses secteurs d’activités… Ma belle ville Denizli.
Permettez-moi de vous dire ce qui suit :
Denizli se trouve à l’ouest de la Turquie, il y a 500 000
habitants. Ce qui est célèbre à Denizli c’est la ville antique de
Hiérapolis, à côté il y a Pamukkale où se trouvent des terrasses
de calcaire pleines d’eau chaude. Les tissus de « Buldan » avec
la production de serviettes et de peignoirs sont importants à
Denizli. Il y a aussi des sources géothermales et le célèbre coq
de Denizli qui est capable de crier très longtemps.
C’est une belle région, c’est un beau pays et ma ville, je l’aime…
Filiz PAYAT
CSC Val d’Argent,
Sainte-Marie-aux-Mines
J’aime beaucoup la Turquie
Huriye PAYAT
CSC Val d’Argent,
Sainte-Marie-aux-Mines
Mon trajet de l’aller
textes individuels
La richesse de DENIZLI
J’aime beaucoup Denizli
C’est ma ville natale et toute la famille est à Denizli, la grande ville.
Il y a du soleil.
C’est une ville touristique et on ne s’ennuie pas.
La célébrité de Denizli est un coq. J’aime beaucoup Denizli.
n
o
Départ à 7h20 de chez moi, en prenant le bus 63
de Blaesheim à Lixenbuhl (à 8h03, 8h07 ou 8h12).
Ensuite j’attrape le tram A de Lixenbuhl à
Couffignal (à 8h13, 8h18 ou 8h22).
Et pour finir, le bus 40 de Couffignal à
Faisanderie (à 8h29).
Arrivé à l’Impro… Ouf ! Je suis essoufflé.
Il y a quelque chose qui m’angoisse : que je rate le
tram A, le 2ème bus, le retard.
Alors je fonce direct !
Alexandre PEREA
IMPRO La Ganzau, Strasbourg
230
le plaisir d’écrire / alsace 2013
231
Je suis originaire du Portugal, d’une petite ville qui s’appelle Fafe. Elle se trouve
à 60 km de Porto, la deuxième ville la plus grande du Portugal.
Ville auboise
J’ai fait mes études au Portugal et en 2010, j’ai obtenu mon diplôme de
technicien de laboratoire médical.
La ville que nous avons choisie pour vivre en France c’est Strasbourg parce
que ma compagne a de la famille dans cette ville.
Au début, j’ai travaillé comme horticulteur et au bout de trois mois, j’ai trouvé
un emploi comme technicien de laboratoire médical à l’hôpital de Haguenau.
J’aime bien travailler à l’hôpital, tous mes collègues sont gentils et sympathiques
avec moi. L’ambiance de travail est toujours agréable, ça se passe très bien.
Le mode de vie et de culture ne sont pas très différents entre les deux pays mais
en France, la qualité de vie et les opportunités personnelles sont meilleures.
Du Portugal, les choses qui me manquent le plus sont la famille, les amis et
bien sûr le climat, comme les jours pleins de soleil et de vivre à côté de la mer.
J’aime beaucoup la France mais j’aimerais bien retourner un jour dans mon
pays. Je ne sais pas quand ça pourra arriver, la situation au Portugal est toujours
difficile et ici, en France, je commence à avoir une vie stable mais comme on
dit dans mon pays :
« Le futur, seul Dieu le connaît ! »
A Troyes on « caille », on se les gèle et pourtant j’y suis née.
Sur la place de la gare, et dans la rue Jean-Jaurès s’entassent
les poubelles.
Les éboueurs sont en grève, les barricades sont alignées.
Ça hurle dans les rues, les Troyens sont en colère, les rats
manifestent dans l’obscurité, chacun à son tour monte
la garde propice aux régals périmés.
La neige tombe à gros flocons sur cette ville désordonnée.
On dirait que cette nuit les gens sont barricadés,
Les portes sont fermées à clés
textes individuels
Pendant une année et demie, j’ai travaillé comme technicien de laboratoire à
Lisbonne, la capitale du Portugal mais, après en avoir parlé avec ma famille et
ma compagne, nous avons décidé de partir pour la France.
n
o
A cause des gens mal intentionnés
Qui squattent les rues.
A part ça, Troyes reste la même c’est à dire toujours
accueillante,
Aucune crotte sur les trottoirs
Ça devient propre, ça devient ennuyeux.
(inspiré de Daniel Pennac « La Fée Carabine »)
Marie PETIT
CSC Val d’Argent,
Sainte-Marie-aux-Mines
Helio José PEREIRA COSTA
Trampoline, Molsheim
232
le plaisir d’écrire / alsace 2013
233
1. Prenez un parc d’attractions connu
qui est proche de la capitale,
2. Ajoutez-y un zeste d’émerveillement d’enfants ébahis
par l’atmosphère féerique de ce parc.
3. Créez de splendides parades avec d’étonnants
costumes colorés.
4. Déguisez des gens en divers personnages de Walt Disney.
5. Créez un monde imaginaire qui remplira nos yeux
d’images inoubliables.
6. Jetez-y un brin de bonne humeur.
7. Faites monter l’adrénaline en tentant les manèges
à sensation.
8. Mélangez votre joie de vivre à la magie que génèrent les
parades et parsemez-les d’étoiles qui feront pétiller vos yeux.
9. Jetez des confettis pour accentuer cette atmosphère festive !
Adieu la mélancolie, bonjour les mines réjouies !
10. Laissez reposer et prenez le temps d’assimiler
toute cette journée qui vous restera gravée.
Douceurs nocturnes
saintes-mariennes
Cet été 2010, ô combien de nuits veloutées ai-je passé à flâner dans tes ruelles
et tes chemins secrets, Sainte-Marie !!!
Candeur des nuits pures au ciel scintillant de mille étoiles : Dauphin,
Chevelure de Bérénice, Orion : tant de constellations nous invitant au rêve !!!
Femme d’un âge moyen aux cheveux rougeoyants, teint lisse et clair, Hélène,
vous m’escortiez, me chaperonniez dans mes douces escapades.
Discussions, restos, cigarettes sous un lampadaire, les cimetières…
Les cimetières qui me flanquent la frousse devenaient des endroits paisibles.
L’un d’entre eux possédait un cerisier. Hélène et moi chipions quelques cerises
tout en évoquant les mérites des défunts que nos chemins avaient croisés.
Nous pensions à nos chats. Ma Malicia et son Voyou avaient-ils peur seuls ?
Nous sirotions des diabolos caramel sur telle ou telle terrasse.
Nous rendions visite à des connaissances.
Nous rencontrions des gens formidables, des animaux fantastiques comme
Roxanne le rottweiler, Kiki le cavalier king charles et beaucoup d’autres
encore, que nous n’aurions jamais (ou presque) rencontrés le jour.
Et lorsque l’horloge de l’église Sainte Madeleine égrenait un timide « deux
heures du matin » nous regagnions nos demeures.
Malicia et Voyou, les yeux mi-clos, poussaient un « miaou » de plaisir en
entendant le cliquetis de la clé des champs subtilisée par leurs maîtresses, le
temps d’une escapade nocturne.
textes individuels
La ville qui m’a fait rêver,
c’est...
n
o
Océane PIERRE
Centre d’Accueil de Jour de Sainte-Marie-aux-Mines
Julie PHILIPPE
Accueil de jour APF, Strasbourg
234
le plaisir d’écrire / alsace 2013
235
Mulhouse
Porte du Miroir
mulhouse
textes individuels
Autrefois, la Porte du Miroir permettait d’accéder à la ville depuis le vignoble et
la vallée de l’Ill. Elle se trouvait à proximité du château de l’évêque de Strasbourg.
Elle doit sans doute son nom à une famille Spiegel qui était vassale de l’évêque.
C’est après 1798 que le nom a été traduit improprement en “Miroir”. En 1809,
pour faciliter un trafic croissant, le conseil municipal décide sa démolition. Un an
plus tard, elle disparaît et seul son nom nous rappelle aujourd’hui son existence.
q
L’été dernier j’étais en ville,
j’ai rencontré un copain,
il était au restaurant sur la terrasse.
Il m’a appelé : « Sylvie !»,
m’a payé une limonade
et puis après je suis partie.
Et c’était une belle après midi.
Sylvie Q.
Hôpital de jour EPSAN, Strasbourg
236
le plaisir d’écrire / alsace 2013
237
Mercredi, jour de marché de mon quartier,
j’ai l’habitude de m’y rendre tous les mercredis.
J’ai rencontré une amie, j’ai discuté un moment
avec elle et puis j’ai fait des achats.
Eva R.
Hôpital de jour EPSAN,
Strasbourg
J’ai acheté des fruits et des légumes.
Un lieu
dans
ma ville
Si j’étais un lieu dans ma ville,
je serais un musée car, pour moi les objets vivent
à travers l’Histoire et cette vie qui fait perdurer
l’histoire m’intrigue. En regardant ces objets
je vois autre chose, et cela me transporte.
Patrice R.
Maison d’Arrêt de Mulhouse
Si j’étais un lieu dans la ville, je serais un chemin, je serais aussi une
vieille église avec de magnifiques vitraux, des gravures de pierre,
des statues, des toitures anciennes d’un autre temps. Il y a la vieille
ville et la nouvelle ville qui n’est pas aussi bien, car la vieille ville est
si tranquille, je voudrais de nouveau y vivre, c’est la ville qui avait
un charme de jeunesse mais je ne pourrais plus y vivre.
Jean-Pierre R.
Maison d’Arrêt de Mulhouse
DANS LA VILLE OÙ JE SUIS NÉ
Je suis né à Strasbourg et je vivais dans un HLM. Souvent, les après-midis assis
sur une barrière, je mangeais des glaces avec mon frère et mon cousin Claude.
Les trois mousquetaires jouaient aux billes, disait mon père.
Mon cousin a été le premier à avoir une mobylette. Mon frère Pascal et moi
avons acheté une 50 centimètres cube, à l’âge de 16 ans. Ensuite nous avons eu
une voiture à notre majorité. On venait de commencer à travailler. Je n’étais
pas bon partout.
Et ma maladie m’a atteint, ce fut le drame.
Michel R.
Hôpital de jour, Molsheim
238
le plaisir d’écrire / alsace 2013
Lieux communs et noms propres
C’est une ville moyenne, comme tant d’autres, et pourtant…
Si elle possède ses places : Réunion, Victoire, et ses parcs généreusement arborés :
Salvador, Steinbach, elle nous propose aussi ses vieux remparts ou du moins
ce qu’il en reste, armés de tours : du Diable, Nessel, et percés de portes : Jeune,
Haute, du Miroir. Comme bien de ses concurrentes et néanmoins amies, elle est
parcourue de cours d’eau : Ill, Doller, bordés de quais aux noms évocateurs du
siècle dernier : Isly, Oran, Alger.
textes individuels
Mon lieu préféré
r
Ses rues anciennes et devenues piétonnes évoquent elles aussi avec nostalgie les
métiers anciens : Tanneurs, Maréchaux, Mercière. Mais la modernité n’y est pas
absente : la Tour de l’Europe, et la gare SNCF élevée depuis peu au rang de seul
nœud de TGV existant en France.
La culture, avec la Fonderie, la Filature, et les salles de spectacle : Noumatrouff,
Entrepôt, n’y est pas absente, pas plus que les lieux de réunions sportives : stade
de l’Ill et nautique, Palais des sports.
Voilà en raccourci la ville qui m’accueille depuis plus de cinquante années, qui
a vu naître mes trois enfants, et qui, bien plus que tous les lieux communs la
concernant, est devenue mon port d’attache que je retrouve à chaque fois avec
plus de plaisir au retour de mes nombreux périples à travers le monde.
Ma ville, qui mérite beaucoup mieux que sa réputation d’austérité et de mal
vivre véhiculée par ceux qui ne la connaissent pas, c’est Mulhouse…
Gérard REBRASSIER
Cultures du Cœur, Mulhouse
239
J’ai vécu avec ma famille dans un petit village en
Algérie. Il s’appelait Afir. Il était beau comme un
paradis. Devant chaque maison il y avait de petits
jardins pleins de fleurs et d’arbres fruitiers.
Il y avait une grande forêt et de vastes champs autour
du village et on ne voyait pas beaucoup de gens dans
les rues, chacun s’occupait de son travail.
Près de mon village il y avait une petite ville Dellys.
Dans cette ville aux rues étroites, il y avait de vieux
bâtiments et de petites boutiques. La ville était située
au bord de la mer et c’était merveilleux.
Quand je suis venue à Mulhouse pour commencer
une nouvelle vie, certaines choses me surprenaient.
Un jour dans le tram, j’ai vu un vieux monsieur avec
son chien. Le chien avait des pattes sales, pleines de
boue et il les a mises sur les genoux de son maître.
J’ai remarqué aussi une femme âgée qui passait tous
les jours à la même heure, exactement 11h30, devant
mon immeuble. Elle promenait son chien.
Et puis, j’ai trouvé bizarre que mes voisins au-dessus
fassent tellement de bruit, jour et nuit.
Mais Mulhouse c’est une jolie ville, avec ses grands
bâtiments, ses magasins, ses voitures, ses parkings,
ses jardins et tout ce monde dans les rues.
Hassina RECHIDI
CSC Papin, Mulhouse
240
le plaisir d’écrire / alsace 2013
Clarisse REYDEL
EPSAN - Hôpital de Jour,
Saverne
Amitié
Cheval
Roseraie
Rohan
Cafés
Saverne
Emblème
Bistrots
Boutiques
Lieu
Cornes
Heureux
Galop
Fleurie
Museau
Licorne
Bière
Attendre une cérémonie
à laquelle je n’ai pas pu assister
Dans notre religion, les femmes musulmanes n’ont pas le droit d’assister à
un enterrement. J’ai appris la mort de mon mari par téléphone un samedi
matin. A ce moment, j’ai cru que le monde allait s’écrouler, et que je ne
pourrais pas m’en sortir avec trois enfants à charge. Il devait être enterré la
même journée avant le coucher du soleil. C’était très dur pour sa mère, sa
sœur et moi, de ne pas pouvoir assister à son enterrement. Ce jour là, le 26
septembre 2009, je me suis sentie très mal. Je n’ai pas trouvé de billet d’avion
qui parte au Maroc le jour même. J’ai trouvé un billet pour trois jours après.
Je suis partie avec mon frère, ma sœur et mes filles au Maroc. En arrivant
chez ma belle-mère, la maison était pleine de monde. Je n’ai pas pu retenir
mes larmes devant mes beaux-parents. Quelques jours plus tard, je suis
partie au cimetière, voir la tombe où était enterré mon mari. Je ne savais pas
que la mort existe, pas maintenant, pas si jeune, pas à vingt-huit ans.
textes individuels
Mon beau village
r
Depuis ce jour-là, ma belle famille et moi, nous nous parlons souvent au
téléphone, nous sommes devenus très proches.
Salima RIDAL
CSC Victor Schœlcher, Strasbourg
241
Sans toi
Hier je suis née
Aujourd’hui je vis
Demain je serais morte
Je sais les hivers*
Je sais le froid
Mais la vie sans toi je sais pas
Assise, regardant à travers ma fenêtre, j’aperçois la vie :
des chiens qui jouent avec leurs maîtres, des lumières
allumées à toutes les maisons, la pleine lune qui brille
de mille feux, le ciel noir empli d’étoiles.
Je détourne mon regard, cette vie disparaît, la solitude
m’emporte. Je ne suis pas triste car elle est ma meilleure
amie. Sans elle je ne pourrais plus être seule.
La solitude qui m’envahit chaque soir m’apporte
un sentiment de calme, d’apaisement et de détente
qu’une foule ne pourrait donner.
Hier je suis née
Aujourd’hui je vis
Demain je serais morte
Je sais les hivers
Je sais le froid
Mais la vie sans toi je sais pas
*Paroles de J.J. Goldman
Charlotte RIEFSTAHL
APP ReFormE, Strasbourg
Dans les rues de Strasbourg, il y avait beaucoup d’enfants abandonnés.
Un jour, comme je dînais en compagnie de ma femme et de mes enfants, j’ai
vu, par la fenêtre de ma cuisine, des enfants cherchant à manger dans des
poubelles. J’étais triste pour ces gosses.
Les jours passaient, je n’arrivais pas à oublier ces enfants. J’ai parlé à ma
femme de cette image qui me hantait. Alors, elle m’a rassuré et m’a dit : « On
va les sortir de la rue ; je te le promets. » J’étais vraiment content qu’elle me
dise ces belles paroles.
Alors, nous avons cherché ensemble une solution pour ces enfants. Et nous
avons décidé d’ouvrir un centre pour ces jeunes.
Le lendemain, nous sommes allés chercher un endroit où installer le centre.
Et là, au loin, auprès d’un village, il y avait un champ très vaste. C’était
l’endroit idéal pour nous poser avec les enfants. Il ne restait plus qu’à voir le
maire du village.
Mais ce monsieur ne voulait pas de notre centre dans son village, craignant
que les cris et les rires des enfants ne dérangent les habitants déjà vieux.
Alors, ma femme et moi avons rassemblé tous les habitants sur la place du
village. Nous leur avons expliqué les problèmes de ces gosses des rues de
Strasbourg qui n’avaient rien à manger. Ma femme tenait notre plus jeune
enfant dans ses bras.
Les villageois furent touchés.
Soudain, ils sont partis tous ensemble voir le maire. Et Monsieur le Maire et
tous les habitants du village décidèrent de construire ce centre.
Puis est arrivé le temps d’aller chercher les enfants des rues de Strasbourg
pour les emmener dans ce centre construit pour eux.
textes individuels
Pour les enfants des rues
r
C’est ainsi que les enfants des rues de Strasbourg n’ont plus eu besoin de
chercher à manger dans les poubelles car ils ont trouvé à manger et beaucoup
d’amour dans ce centre qu’ils ont appelé : « le Centre des Rues ».
David RINGWALD
ReFormE, Lingolsheim
242
le plaisir d’écrire / alsace 2013
243
Ma ville est cette image de mille belles choses à découvrir, à partager et
pourquoi pas à inventer !
Il y a des villes pareilles aux visages humains qui expriment une bonne mine,
grise mine, mal-être, stress ou encore déprime.
Ma ville est cette communauté de communes qui occupe un petit territoire
d’un grand pays.
Dans mon quotidien, il y a des quartiers en retrait et de nouveaux quartiers
sortis de terre qui transforment la pierre en amants et n’empêchent pas le
cœur de battre.
On découvre dans ma ville entre autres, une belle cathédrale, un opéra
national avec sa petite histoire, des sculptures d’hommage, de curieuses
traces de corporations de métiers d’artisans et de marchands du Moyen Âge.
Il y a aussi de beaux musées, des bâtiments historiques, des circuits
touristiques ou encore des archives magnifiques qui nous tendent les bras
pour une valse à mille temps et mille époques.
On partage dans ma ville, entre autres, des instants de convivialité dans des
lieux de culture, de spectacle, de sport mais aussi des moments de relaxation,
de détente et d’ambiance dans des parcs, des piscines, des bains romains ou
arabes…
D’ailleurs, elles sont mémorables ces fêtes de quartiers qu’on organise dans
ma ville ou ces pique-niques entre voisins qui crient à table et disent adieu à
la solitude de nos cités.
Prisonniers de l’espace et du temps, ils veulent créer la marque du « vivre
ensemble ».
244
le plaisir d’écrire / alsace 2013
De l’attractivité à la diversité en passant par la solidarité, ma ville ouvre ses
portes pour accueillir des collecteurs d’idées et de projets visant à renouveler
ou à redonner un autre cœur à nos quartiers.
Et ainsi ma ville aura un beau visage social, souriant et rejoindra l’ambition
de cultiver un jardin collectif avec des aires de partages et d’échanges entre
ses habitants. Il sera plein de bon sens et rassemblera les générations à un
moment ou à un autre pour vivre ensemble.
textes individuels
Ma ville est un jardin collectif
r
Ghayas ROUSTOM
CSF Victor Hugo,
Schiltigheim
245
C’est dans de grandes vies qu’on alimente des rêves pas possibles !
Tous nos médaillés sportifs en étant jeunes rêvaient de devenir
grands et de grimper aux plus hauts échelons…
Car c’est en persévérant qu’ils arrivent à trouver la plus haute
marche du podium !
textes individuels
TOUS LES RêVES POSSIBLES
s
Je pense aussi aux enfants et aux adultes handicapés qui
participent aux jeux para-olympiques.
Vivent le sport et la santé !
« C’est un dur métier que l’exil. »
André S.
EPSAN - Hôpital de Jour,
Bischwiller
Nâzim Hikmet
246
le plaisir d’écrire / alsace 2013
247
Konya-Molsheim
Je suis née en Turquie dans la ville de Konya. Mevlana a vécu ici.
J’habitais à Cetmi, un village à 200 km de Konya.
Dans ma rue il y a des retraités
Avec leurs petits chiens ils errent décontractés
Ils échangent avec d’autres gens tout aussi esseulés
Puis avec une baguette s’en retournent dans la maisonnée
Dans ma rue il y a des enfants
Qui se regroupent autour d’une maman
Parfois sages mais le plus souvent tonitruants
Ils rejoignent leur classe pour y être charmants ou insolents
Dans ma rue il y a des commères
Elles suivent toujours le même itinéraire
Elles épient les braves gens et font des commentaires
Parfois cachotières elles sont souvent grossières
Dans ma rue il y a des travailleurs
Les lundis et les jeudis passent les balayeurs
Les autres jours ce sont d’autres acteurs
Qui vaquent à leurs occupations en véhicule à moteur
Dans ma rue il y a des toutes vieilles
Qui se promènent et qui surveillent
Elles comptent les chats qui sur les chambranles sommeillent
Et contrôlent les vélos attachés à la treille
Je suis allée à l’école le matin et l’après-midi pendant cinq années.
Je travaillais dans le jardin pour cultiver des légumes,
des tomates, des courgettes, des salades, des concombres,
des pommes, des patates.
Je retourne en Turquie pour des raisons familiales.
J’habite à Molsheim dans un bloc au premier étage avec mes trois
enfants. J’ai des amis turcs que je vois souvent.
Molsheim me plaît car c’est une ville calme.
Cennet S.
Trampoline, Molsheim
textes individuels
dans ma rue
s
Tout est à faire
Tout est à faire !…
Qu’est-ce qu’il reste à faire ?…
Certainement pas mal de
choses, je pense par ailleurs au
fait de venir à l’Hôpital de Jour,
de prendre soin de sa santé
et de celle des autres !
Denis S.
EPSAN - Hôpital de Jour,
Bischwiller
Astrid S.
Hôpitaux Universitaires de Strasbourg
248
le plaisir d’écrire / alsace 2013
249
JOUR DE NEIGE
STRASBOURG, AVANT
Je suis né à Strasbourg le 14 août 1990.
Une fois quand j’étais au marché de Noël, j’ai bu un vin chaud.
J’ai vu le sapin de Noël, place Kléber. J’ai visité la cathédrale et j’ai allumé
une bougie pour mon grand-père.
Mon père m’a raconté cette époque : il est né au moment de la guerre entre
la France et l’Allemagne.
En bas, dans la cave de sa maison, il y avait des armes, des pistolets !
Ça m’a fait un peu peur !…
Il n’y avait pas assez à manger : quelques pommes de terre, des
topinambours. On ne trouvait pas de café : les gens allaient dans la forêt
pour ramasser des glands. Ils les faisaient griller et les écrasaient :
« Ce café-là n’était vraiment pas bon ! »
Les avions allemands lâchaient des bombes sur la ville !
Des tanks avec des canons allumaient le feu !
Frédéric S.
SAJH, Schiltigheim
Je suis content d’avoir échappé à tout ça !!!
250
le plaisir d’écrire / alsace 2013
UNE CROIX
Georgette S.
EPSAN - Hôpital de Jour,
Bischwiller
Posséder une croix, c’est croire au bonheur,
recevoir le courage de croire en un Dieu qui nous
veut du bien, ce Dieu qui nous a tant aimé, qui
pour nous a tout donné.
Croire pour le connaître c’est l’aimer pour revivre,
tout donner pour ne plus avoir qu’un unique
espoir en Dieu et s’apercevoir que l’insondable
mystère de son immense pouvoir nous est
pourtant à jamais offert dans l’infinie tendresse
gravée dans son regard.
textes individuels
Aujourd’hui, il a neigé
Je ne vais pas travailler
Sur les toits du village, il y a de la fumée qui sort par les cheminées
J’ai eu une visite inopinée
J’étais étonnée
Je n’étais pas encore habillée
Je n’avais pas le temps alors je l’ai virée
Doris S.
Ces gens n’étaient pas très civilisés
Hôpital de jour, Molsheim
La télé était allumée, alors je l’ai regardée
Il y avait une mauvaise sonorité
L’appartement était maintenant enfumé par le feu de cheminée
J’ai vite aéré
Finalement je me suis habillée
Je ne peux pas rouler en voiture alors je vais à pied
Je sors faire un tour au musée.
La ville de Mulhouse
Dans cette ville, il y a un ancien musée d’histoire.
Il y a des maisons anciennes, il y a une église.
Il y a des magasins, il y a une fontaine.
Il y a un ancien moulin, il y a la Tour de l’Europe.
Il y a la mairie et la sous-préfecture.
Il y a des jardins, il y a des bâtiments.
Il y a des tribunaux et des policiers.
Il y a des hôpitaux et des médecins, et même de garde aux urgences.
Il y a des pharmaciens et les maisons des personnes âgées.
Il y a des restaurants.
Il y a tous les sports.
Il y a des cafés, il y a des théâtres.
Hafida S.
CDAFAL 68, Mulhouse
Il y a des bouchers et le marché.
Il y a des canards dans le lac.
Il y a un musée des voitures.
Il y a le zoo et du cirque.
Il y a un beau marché de Noël…
s
251
Ma ville est un océan, sans cesse en mouvement et peuplée de milliers
d’habitants… Comme l’océan, elle change de couleur, d’humeur et ses bruits
sont des écumes de sons, des vagues de cris, de mots, de conversations
lointaines…
J’en suis l’un des habitants ; résident peu ordinaire d’une bulle de béton coincée
en son centre à quelques mètres de son poumon économique et juste en face
de l’un de ces cœurs culturels…
Ma ville est une vieille dame qui se passe d’élégance dès qu’il s’agit de
s’harmoniser avec les jeunes pousses des modernités technologiques…Elle est
à la fois en ravalement perpétuel et en conservation de ses origines… Le même
contraste saisissant qu’offre l’océan entre deux colères et certaines accalmies.
Elle est aussi un arc en ciel de races, de langues, de cultures qui forment des
couleurs inédites et oxygène son poumon novateur de « ville ouverte »…
Ses universités, ses écoles, ses musées sont voisins des vignobles, des Restos du
cœur, des misères urbaines et des cités ingommables…
Elle est cosmopolite mais se veut entière ce qui en fait une ville fourmillant de
création et de créateurs…
Sœur cadette de Strasbourg, plus européenne, plus un tas de choses… elle n’en
demeure pas moins un membre prédominant de la grande fratrie alsacienne…
Un peu du cœur de Colmar et de l’âme strasbourgeoise actionne chaque
mouvement de cette cité grandissante…
252
le plaisir d’écrire / alsace 2013
Depuis ma bulle, la vision de ma ville est une brume épaisse d’où ne filtre que
des odeurs et des sons mais ils suffisent à m’informer de son évolution.
Adaptable, malléable, grandissante, on ne peut la comparer à aucune autre,
c’est d’ailleurs ce qui en fait sa particularité, son individualité, son identité.
La traverser de part en part, jour après jour, permet sans doute de la voir, de
constater, d’en profiter mais pas nécessairement de la comprendre… Etre ainsi
cloîtré dans une bulle, en son sein et si près de son cœur, autorise bien des
observations et facilite la lecture de ses saisons…
L’épier du dedans comme un anonyme silencieux équivaut à la survoler pour
l’admirer, la situer et la contempler… Une vue aérienne équivalent à une vie
souterraine, dans les deux cas, le temps offre l’image de ses mouvances…
Si d’un mot, il convenait de la définir, « promesse » serait le terme adéquat…
Une ville pleine de promesse et toujours tournée vers des avenirs multiples…
Sa devise est à son image, elle en regroupe plusieurs et dans la petite bulle de
béton, les images défilent… Tandis que Mulhouse s’éveille.
textes individuels
Mulhouse, ma ville...
s
Jean-Christophe S.
Maison d’Arrêt de Mulhouse
253
La maison n 12...
Keltoum S.
Association Hélios, Guebwiller
Voitures, vélos sillonnent les rues
Il y a beaucoup de monde dans le tram
Lumières, lanternes brillent dans la nuit
La vie commence tôt
Et les journaux sont dans les boîtes aux lettres
de
Ville de rêve
Rentrons dans un bar pour boire un petit café
Echangeons quelques mots avec la boulangère du quartier
Vers les bureaux on se presse
Et la ville s’éveille doucement.
Se libérer
Se libérer, c’est pardonner, se libérer de ses angoisses,
quand on peut parler à quelqu’un qui nous écoute,
un médecin ou une personne proche de nous.
Nous, on vient à l’Hôpital de Jour pour faire des activités,
se poser, pour évacuer nos problèmes, se libérer, pardonner c’est
un bon thème pour cette fin d’année qui était une année chargée
pour le personnel et les infirmiers qui ont déménagé
et qui se sont installés dans ce nouvel hôpital.
textes individuels
Je suis la maison n°12.
Je suis grande, avec beaucoup de chambres, belle, solide, ancienne.
Vous vous rendez compte ! Je suis née en 1851.
La famille m’aime beaucoup, j’ai été joliment repeinte.
J’aime le matin, la lumière du soleil qui fait entrer la chaleur
et fait briller les fenêtres.
J’aime cette grosse porte, même si elle n’est pas aussi belle que moi.
Grâce à cette porte, personne ne peut faire de mal à ma famille.
s
Se libérer quand on a des contraintes est très difficile,
on n’arrive pas à évacuer le stress qui va avec…
Et il y a des problèmes qui apparaissent des fois
quand on veut se libérer.
Isabelle SA.
EPSAN - Hôpital de Jour,
Bischwiller
Sylviane S.
Croisée des Chemins, Colmar
254
le plaisir d’écrire / alsace 2013
255
Avant j’habitais en Italie, précisément à Vérone.
Vérone est une ville antique mais aussi
industrielle.
Au centre-ville, il y a beaucoup de lieux
historiques qu’on peut visiter, par exemple la
maison de Roméo et Juliette et l’Aréna, le plus
grand théâtre en plein air où est organisé le
célèbre festival d’opéra.
Il y a aussi beaucoup de restaurants dans lesquels
les visiteurs peuvent manger des plats locaux
et typiques.
Promenade
dans la rue
Ampère
Christelle SAIDANI
SAJH, Schiltigheim
textes individuels
La ville de Vérone
Il y a aussi une rue Ampère à Paris.
Mais celle-là à Strasbourg, c’est la mienne !
Il y a la pharmacie.
J’y prenais des médicaments pour maman.
Le médecin venait souvent à la maison.
Il y a la piscine de la Kibitzenau. On y allait
quelquefois.
On voit la cathédrale, toute en hauteur !
Il y a un terrain de foot près du Polygone.
On entendait les matchs.
Des bruits horribles dans ma rue !
Mon bloc est là, tout blanc, il n’y a pas
de couleurs.
Les boîtes aux lettres, un concours de dessin,
la chaleur, des voisins qui se parlent dehors,
dedans. On s’invite, on boit un café !
C’est dans cette rue que j’ai appris à marcher !
Et à parler !
s
La ville de Vérone est traversée par l’Adige,
l’un des plus grands fleuves italiens.
Ici se trouve aussi le lac de Garde, le lac le plus
bleu d’Italie qui accueille un grand nombre
de touristes chaque année.
Vraiment, Vérone est une ville magnifique.
Ma ville afghane
Manizha SARWARIE
CDAFAL 68, Mulhouse
Aïcha SABRI
CSC Papin, Mulhouse
256
le plaisir d’écrire / alsace 2013
Ma lune, mon étoile
Tu es fatiguée d’oppressions
Tu es comme un cœur brisé
Tu as la douleur sans médicament
On t’a volé ta fortune
Pour leurs réjouissances
Mais tu es toujours sans la voix.
257
Je veux comparer Molsheim avec Ankara où je suis née. Mais j’ai déménagé à
Molsheim il y a quatre mois. C’est pourquoi je ne connais pas bien cette ville.
Ankara est la capitale de la Turquie. Le président de la République et le Premier
Ministre habitent Ankara. Le Parlement aussi est à Ankara. Cette ville est très
grande et très peuplée parce que presque cinq millions de gens vivent là.
Les gens vivent dans les grands bâtiments. Chaque matin beaucoup de gens
vont au travail ou à l’école. La circulation est très animée le matin et le soir.
Molsheim est une très jolie petite ville. Les maisons sont de deux étages et avec
des jardins. Molsheim est une ville plus silencieuse qu’Ankara. Les voitures ne
klaxonnent jamais dans les rues de Molsheim.
Les gens font plus de sport à Molsheim qu’à Ankara. Nous voyons qu’il y a
moins de gens qui font du vélo qu’à Ankara.
Nous voyons moins de soleil à Molsheim qu’à Ankara. Par contre nous voyons
les cigognes et divers oiseaux à Molsheim.
En hiver, il fait très froid à Ankara. En été, il fait trop chaud.
A Ankara, il y a de plus grands centres commerciaux qu’à Molsheim.
Finalement, nous pouvons dire que la vie est plus facile à Molsheim qu’à Ankara.
Lale SAYGI
Trampoline, Molsheim
Isabelle,
Mirabelle ; il ne se passe rien,
Je n’ai rien à dire.
Mon cœur est vide.
Isabelle SC.
Je m’en fiche.
EPSAN - Hôpital de Jour,
Ma soupape
Saverne
C’est l’isolement.
Et moi, je reste seule.
Rien du tout.
Je m’en moque,
Ras le bol d’entendre chaque fois la même chose !
Toujours pareil !
Je rigole plus…
258
le plaisir d’écrire / alsace 2013
Une ville touristique
qui se dégrade et métissée...
Capitale de l’Europe
mais pas de l’euro
depuis Sarko
Les regards et les relations des gens de cette ville :
Strasbourg, Cronenbourg, Faubourg National sous Kro…
De leur(s) foyer(s), à la rue, à dehors, de l’intérieur sous un toit,
à l’extérieur sous le ciel et la météo…
Des anciens combattants aux jeunes ados, le Respect se perd et
nous fait tomber dans l’autodestruction, presque la Révolution,
alors que l’on est tous frères et sœurs, soi-disant d’après le livre
sacré, d’une et seule arche de Noë…
Qui dit autodestruction dit dépendance, donc drogues, de café
et cigarettes, à alcool et herbe, poudre blanche ou rouge, donc
toxicomanie, torture, souffrance, l’anorexie pour trop de SDF,
dépression pour anciens patrons… Qui boit pour s’évader ?
Des regards mauvais pour s’avancer vers les gens intégrés, personne
à qui parler car sauver nos hémorragies, c’est le cauchemar du
personnel de la psy !
Surtout, une fois père ou mère l’envie de s’intégrer encore plus
dans la société mais c’est déjà la crise vite et partout, surtout
les poches vides et condamnés à trouver de l’argent facile !!
Certains policiers en profitent, proies faciles, créatures ratées
ou gâtées ?! Les plus riches boiront le soir chez eux après un festin,
à la place d’une soupe pour pauvres grâce à Coluche, abattu en
camion comme Mesrine !
Se battre ou pas ? J’me demandais plutôt qu’a-t-on comme droit ?!
Comme choix ?!
De Stricht à Strass, voici ma vision, mes questions !?
textes individuels
Ankara-Molsheim
s
Steeve SCHANG
PADEP, Strasbourg
259
textes individuels
s
« La ville n’est pas une simple agglomération d’hommes
et d’équipements, c’est un état d’esprit. »
Robert Park, sociologue américain
260
le plaisir d’écrire / alsace 2013
261
Je vais souvent à des concerts de chanteurs qui
sont très célèbres ainsi qu’à des spectacles au
Palais de la Musique et des Congrès.
J’aime me promener dans le parc de l’Orangerie, je fais
souvent un tour de vieux tacots et une ballade en barque
verte. Je regarde les animaux du zoo, dont les singes et le
paon aux plumes multicolores avec des plumes turquoises,
bronzes, jaunes d’or et parmes. La mini-ferme abrite des
animaux domestiques tels que la poule d’Alsace, la vache
bretonne pie noir et le mouton rouge du Roussillon.
Je vais souvent me recueillir à la Cathédrale Notre-Dame qui
est constituée de grès rose des Vosges et j’aime bien assister
à la messe. Tous les ans, j’aime aller au marché de Noël.
J’aime bien manger une choucroute aux poissons et du coq
au Riesling à la maison Kammerzell qui est un restaurant
gastronomique et un hôtel 3 étoiles. C’est une maison qui a
été construite en 1427 et possède des colombages qui sont les
plus richement décorés de Strasbourg.
J’aime aller visiter des musées dont le Palais Rohan, le Musée
d’Art Moderne, les musées alsacien, zoologique et historique.
Je fais régulièrement des achats de vêtements dans plusieurs
boutiques et j’aime bien acheter des pulls fuchsias, cuivres
et pourpres ainsi qu’une veste kaki. J’apprécie de faire du
vélo sur les pistes cyclables à Strasbourg car c’est la ville qui
possède le plus grand nombre de pistes cyclables.
Petite fille, je vivais dans un village calme et tranquille. Je connaissais
tous les habitants. A cette époque, je n’imaginais pas la vie en ville.
Dans mon village il y avait des vaches, en ville il y a des voitures.
Maintenant j’ai grandi, je préfère la ville, c’est plus animé,
il y a beaucoup de monde, et j’adore ça.
Mon village a aussi grandi, il est devenu une petite ville.
Dans ma ville il y a des magasins partout, et aussi près de chez moi,
c’est très pratique et amusant.
C’est ça ma drôle de vie !
Marie-Claude SCHMITT
ESAT Saint-André, Cernay
Promenade dans la ville
textes individuels
Strasbourg,
capitale
de l’Europe
Chaque année, au début du mois de
septembre, je vais à la foire européenne qui se
déroule dans plusieurs halls et qui est située
près du Parlement Européen, pour découvrir
l’artisanat de nombreux pays. J’aime faire des
promenades en bateau sur le Rhin.
s
Cher André
Je voudrais te raconter ma dernière promenade en ville. Figure-toi
que je me rendais à mon magasin favori de napperons et laine vers
le centre-ville de Strasbourg. Je suis passée par la Place Kléber sur
laquelle se déroulait un concert. Surprise par cette musique qui m’a
donné le sourire, je décidai de m’arrêter. La musique folklorique m’a
mise de bonne humeur et j’ai fini mon trajet en sifflotant.
Bien à toi mon cher André
Ton amie Véro
Véronique SCHMITT
SAJH, Schiltigheim
Elodie SCHERER
CSC Montagne Verte,
Strasbourg
262
le plaisir d’écrire / alsace 2013
263
A Cernay quand il fait beau tu peux rouler à vélo !
Cédric SCHNEIDER
ESAT Saint André,
Cernay
Mon lieu préféré
et pourquoi
Mon lieu préféré, c’est le lac de canotage.
Cet endroit me plaît beaucoup à cause des animaux
(ragondins, cygnes, etc…).
Il y a également de grands arbres qui protègent du soleil.
C’est un endroit calme où l’on peut laisser gambader son esprit.
On voit passer du monde sans arrêt tant ce lieu est attirant.
J’y vais de temps en temps pour faire le tour du lac
et pour donner du pain aux animaux.
Cet endroit me permet d’oublier, pendant quelques heures, les soucis.
Chryslène SCHUNCK
Atelier ADC,
Sélestat
264
le plaisir d’écrire / alsace 2013
SORTIES SKI ET RAQUETTES
Dernièrement, j’ai participé à la sortie raquettes et ski de fond, encadré par
Alex, le moniteur de sport de la Maison d’Arrêt de Colmar. Quatre dates
étaient prévues, mais n’en avons fait que trois, faute de moyen de transport.
Nous sommes allés à la station du Lac Blanc où notre professeur de sport
est également pisteur. Nous étions quatre détenus et deux accompagnateurs.
Pour la première sortie en raquettes, nous avons longé les crêtes au-dessus du
Lac Blanc. La vue était magnifique, mais faute de chance, il y avait beaucoup
de vent et il faisait vraiment très froid, mais nous étions bien équipés.
Après que la deuxième sortie fut annulée, j’attendais avec impatience la
troisième.
A notre arrivée à la station, Alex nous a proposé de faire du ski de fond et nous
étions tous d’accord. Nous nous sommes donc lancés dans l’apprentissage
avec plaisir. Cette fois-ci le temps était meilleur. Il faisait chaud et ensoleillé.
N’ayant jamais fait de ski, cela m’a paru dur au début, d’autant plus que je ne
suis pas sportif du tout, mais cela m’a fait beaucoup de bien.
Enfin cette impression de liberté, de ne pas passer pour des détenus dans les
yeux des personnes côtoyées.
Pour la dernière sortie, nous avons fait du ski de fond le matin et vu qu’il
pleuvait l’après-midi, nous avons décidé de faire du tir au faisceau laser sur
cible électronique.
Cela m’a fait énormément de bien de sortir un peu de la maison d’arrêt
après sept mois d’incarcération. Je trouve que ce type de sorties devrait se
renouveler plus souvent. En plus, Alex est un très bon encadrant sportif !
Merci aussi à la Juge de nous accorder ce type de permissions.
textes individuels
Je suis en ville à Mulhouse et je vois les gens marcher vers
la tour de l’Europe.
C’est bien de se promener au centre ville à Mulhouse,
pour écouter la radio, pour regarder les belles filles…
Je vais à la FNAC pour regarder les DVD.
Papa regarde la météo à la télé sur la carte de la région.
A la maison il y a des clips à la télé, sur la chaine M6 Music
et sur le numérique.
s
Christophe SE.
ESPOIR - Maison d’Arrêt de Colmar
265
Ma ville
Je pars de chez moi à 9 h pour Auxonne en voiture ; à pied on n’y serait pas
encore arrivé !
Nous passons le Haut-Rhin, la Moselle et nous arrivons à Auxonne en
Bourgogne.
L’ennuyeuse ville d’Auxonne
A Auxonne il n’y a pas de magasin de fringues.
Non, pas de grand centres commerciaux comme Cora, les Halles où il y a les
CD, les livres, de quoi se divertir et passer le temps !
Il n’y a pas non plus beaucoup de restaurants, sauf la crêperie. Ouf !
Il n’y a pas beaucoup de monde dans les rues ; mais ils sont où les Auxonnais !
Une fois par an à la grande foire il y a quand même un peu de monde (je n’en
ai jamais vu autant à Auxonne !).
En fait, Auxonne est une toute petite ville. Ce n’est pas très joli sauf en été
quand il y a des bateaux sur la Saône… Je n’y vais plus en été !
N’allez pas à Auxonne… Sauf pour manger.
Emilie SEURET
ADAPEI du Bas-Rhin, Haguenau
266
le plaisir d’écrire / alsace 2013
Ville de Strasbourg, belle et douce à la fois, toi qui en as vu des choses,
faible et forte. Et moi, ici, assis sur un banc en plein centre-ville qui
essaye de comprendre ce que tu as vécu durant toutes ces années.
Moi, petit et grand à la fois, qui ne peux que m’imaginer ce que tu as
entendu et vu.
Et d’un coup, je me replonge dans notre réalité, et je vois ces personnes
souriantes mais tristes, qui courent sans se préoccuper de rien ; ils
ne pensent qu’à vaquer à leurs occupations. Et ces autres qui arrivent
avec leur regard d’enfant et qui apprennent ton passé, et essayent de se
mettre dans ta peau.
Je me remets à penser : si tu étais vivante, que dirais-tu, que ferais-tu ?
Toi qui en as vécu des changements, toi qui en as vu des changements,
et toi qui en as entendu des choses… Tu es extraordinaire avec tes
ruelles, tes bâtiments, tes monuments, ta belle cathédrale.
textes individuels
Sur la route, je vois par la vitre de la voiture de grands terrains de pelouse
avec parfois des animaux : vaches, moutons…
s
Les gens sont-ils conscients de tout cela ? Je ne pense pas : tu es
tellement banale à leurs yeux, plus rien ne les étonne. Et pourtant si…
s’ils savaient…
Enfin, Ville de Strasbourg, si je suis ici et que je t’écris, c’est pour te
dire que je te comprends et que tu resteras toujours dans mon cœur,
que rien ne pourra être banal avec toi. Tu m’étonneras toujours. Rien
ici ne me fera perdre mon regard d’enfant.
Fabrizio SGRO
CSC Camille Claus,
Strasbourg
267
Je me souviens de mes premières vacances. Je devais avoir 4 ans. Nous
sommes allés au Maroc, à Casablanca, chez des amis, avec mon père et ma
sœur. Ma mère nous a rejoins plus tard, au mois d’août.
Une journée,
souvent la même
Le jour se lève et, comme d’habitude, vers les 6h30 mon mari est
debout. Vers les 7h00, il vient doucement me réveiller. La journée
commence souvent de la même manière : je prends mon petit
déjeuner, je me lave et je commence mes activités de ménage qui
cependant ne sont jamais les mêmes.
PREMIèRES
VACANCES
Là-bas, les enfants rêvaient d’aller à l’école.
Ils en parlaient comme si c’était une chance,
alors que pour moi c’était une corvée,
presque une punition. Je ne comprenais pas
leur intérêt pour l’école et le fait de parler
de chance me paraissait encore plus étrange.
Quand arrive 8h30, je commence par faire et ranger la vaisselle et
encore il faut ranger le petit déjeuner. Comme toujours, quand je
suis pressée, le téléphone sonne et je ne peux continuer de faire mes
diverses tâches ménagères.
De la même manière, des objets qui me paraissaient sans intérêt étaient
pour eux l’occasion d’un amusement d’une journée, comme par exemple
une vieille roue de vélo qu’ils faisaient rouler sur le sable, chacun à son
tour, ou une boîte de conserve vide avec laquelle ils jouent au football. Ils
avaient l’air si heureux et moi je ne comprenais pas…
Arrive 9h30 et encore il faut, comme souvent, que je prépare la liste
pour les courses et, comme souvent, il faut que je me prépare pour
partir. Quand nous revenons à la maison il faut toujours que j’enlève
ma veste, puis que je range les courses. Et encore il faut cuisiner, faire
la vaisselle et la ranger.
Un jour, mon père m’a acheté du chocolat. Il en a donné à un petit
garçon qui était devant l’épicerie. Celui-ci l’a remercié comme s’il lui
avait décroché le ciel ou donné un million ! Il était si content et moi
je ne comprenais pas…
En début d’après-midi il faut souvent que je lance une machine à
laver, pendant qu’elle lave, de temps en temps, il faut passer le balai,
toujours de la même manière : au début la cuisine, puis la salle de
bain. Et, encore, il faut laver le sol.
En fin d’après-midi, je dois sécher le linge et faire le repas pour le soir.
Durant la semaine, comme souvent je me prends le temps pour faire
du vélo et comme ceci ça m’aide à être mieux.
Vittoria SGRO
CSC Camille Claus,
Strasbourg
textes individuels
Je venais de terminer ma première année de maternelle et je partais pour
la première fois en vacances d’été. Quelle différence avec chez nous !
s
Il l’a cassé en deux et a donné l’autre moitié à un copain qui était un peu
plus loin, moi je ne comprenais pas…
Mon père, voyant la situation, m’a expliqué un peu la vie menée par ces
enfants, face à la mienne et que malgré le fait qu’ils n’ont rien, partagent
encore le peu qu’ils ont.
En France, moi y compris, nous étions radins bien que comblés, avec
du mal même à prêter nos jouets dont nous ne savions plus que faire.
Là, je crois que j’avais compris !
Et je n’étais plus le même petit garçon qui était monté dans le bus cet été là.
J’avais changé.
Christophe SI.
ESPOIR - Maison d’Arrêt de Colmar
268
le plaisir d’écrire / alsace 2013
269
Ma ville,
Strasbourg
Kadour SOLO
APP ReFormE,
Strasbourg
Dans le tram A : je rentre chez moi.
Une fille canon me regarde, elle vient me parler et me dit : « Tu es beau ! »
Et je lui réponds : « Tu es belle ! »
On échange nos numéros de téléphone ;
Tous les deux célibataires et tous les deux d’accord.
Des mots doux entre nous.
Kévin SORET
On se câline…
IMPRO La Ganzau,
Strasbourg
« Je t’aime ! »
270
le plaisir d’écrire / alsace 2013
Etre un citoyen de la ville comporte de nombreux avantages.
Ici tout est en place, au bout des doigts, la pharmacie, le cinéma,
le théâtre, le bureau de poste…
Mais cette vie quotidienne de la ville est souvent oppressante.
« En ville, tout est toujours en cours et souvent en course ».
une jolie fille
Je m’appelle Ivelina et je suis née à Plovdiv.
J’étudie les langues et les cultures du monde
germanique à l’université de Strasbourg.
Je parle allemand et j’apprends le français.
Strasbourg est une ville riche, diverse et j’aime
beaucoup me promener dans les parcs
de Strasbourg. La culture française est belle
et très intéressante, j’adore la découvrir comme
je découvre les rues de Strasbourg.
Et voici un jour courant de ma vie… La vie dans la ville.
Malgré ses formes multiples, la ville vit dans une routine. Et ce
n’est pas la routine résultant des saisons mais aussi la routine
de chaque jour : les gens encore somnolents qui se dirigent
au travail, les étudiants sautant dans le train à la dernière
minute… Et puis midi vient, alors un passage de plus à travers
la ville… Il faut remplir son ventre et retourner au travail. Et
finalement la soirée approche, les embouteillages proclament
que la journée va se terminer.
textes individuels
Ma ville aux quartiers resplendissants
Que j’ai visités en grandissant
Ma ville capitale de l’Europe
Habillée de la plus belle des robes
Ma ville aux matinées d’automne pleines de brouillard
Et à la population débrouillarde
Ma ville et son marché de Noël aux mille lumières
Où viennent des visiteurs de tous les coins de la terre
Ma ville strasbourgeoise
Où la vie est bourgeoise.
s
La vie quotidienne dans la ville c’est également une multitude
de visages que tu vois tous les jours, en sachant que cela peut
être la première et la dernière fois dans ta vie que tu rencontres
ces personnes.
La vie quotidienne dans la ville, ce sont des bus bourrés de
gens qui ne savent pas se regarder dans les yeux les uns les
autres ; des gens qui gardent solidement des journaux et
des téléphones portables dans leurs mains ; des gens qui
probablement n’enlèvent jamais les écouteurs de leurs oreilles.
Ivelina STOYNOVA
CSC Montagne verte,
Strasbourg
Pour moi, la vie quotidienne dans la ville, c’est paradoxalement
une vie dans le désert.
Mon oasis, où puis-je te trouver ?
Tomasz SYLDATK
Trampoline,
Molsheim
271
Ma ville :
portrait
Mandou Souleyman T.
Maison d’Arrêt de Mulhouse
ma rue
Karima TAFATI
Plurielles, Strasbourg
272
le plaisir d’écrire / alsace 2013
Dans ma rue, il y a beaucoup de voitures,
des immeubles, des arbres.
Dans ma rue, il y a une salle de musique
et une salle de spectacles.
Dans ma rue, il y a aussi un centre
de loisirs pour enfants.
Dans ma rue, il y a un parc que
je traverse tous les jours sous les cris
joyeux des enfants. J’aime cet instant
magique et unique.
Le quadrillage printanier
de la médiathèque
Il était une fois à la médiathèque de Strasbourg
un anticyclone malicieux. Le ciel était légèrement dégagé, les cygnes et les mouettes se
baignaient dans l’Ill. Tout était tranquille aux
abords de la médiathèque.
Puis l’anticyclone est arrivé avec de belles
couleurs printanières découpées dans les
branches et le feuillage d’arbres mystérieux
bleu-vert.
Il les a collées en quadrillage sur le paysage.
Mais la grue, qui n’était pas d’accord pour se
laisser recouvrir par ces bandes de papier, est
sortie du paysage.
Quant à la médiathèque, elle est intacte. L’anticyclone qui était farceur mais respectueux
ne l’avait pas recouverte, et on peut toujours
apercevoir les écritures sur sa façade.
textes individuels
Si j’étais une ville, je m’appellerai Rivièra Palmeraie.
Si j’étais une place, je serais la place des Rosiers.
Si j’étais une rue, je serais la rue des Muguets.
Si j’étais un monument, je serais un oiseau.
Si j’étais un restaurant, je serais le Régal.
Si j’étais un café, je serais le café Atito.
Si j’étais un cinéma, je serais le cinéma Capital.
Si j’étais un magasin, je serais le Mini Market.
Si j’étais une salle de concert, je serais le centre culturel de Dabou.
Si j’étais une bibliothèque, je serais un dictionnaire.
Si j’étais un musée, je serais le musée des oiseaux.
Si j’étais une piscine, je serais nettoyée chaque jour.
Si j’étais un bureau, je serais bureau de poste.
Si j’étais une école, je serais l’école primaire du Plateau.
Si j’étais un parc d’attraction, je serais le parc du Road Star.
Si j’étais un marché, je serais le marché Sococé.
t
Lucas TAUBENNEST
ReFormE, Lingolsheim
273
Strasbourg
Rue des Ecrivains
C’est dans cette rue
que se trouvait,
au numéro 8 plus
exactement,
le greffe de
la Chancellerie
Episcopale
Lettre à ma soeur
Je souhaite une belle vie pour toi, ma petite sœur.
textes individuels
g
r
u
o
strasb
Je souhaite arrêter les luttes pour que tu vives sans les yeux pleins de larmes.
Je souhaite ne pas oublier ton visage d’enfant et ton sourire pour rester
en enfance dans ma tête pour toujours.
t
Je souhaite trouver le moyen de partir chez toi quand je veux.
Je souhaite avoir le sens pour t’entendre même si tu ne peux pas parler.
Je souhaite voir ta vie future pour te protéger contre les fautes et les dangers.
Je souhaite que tu gardes les rideaux entrouverts en attendant les extraterrestres pour vivre là-bas ensemble comme nous rêvions en enfance.
Oksana TKACHUK
Plurielles, Strasbourg
274
le plaisir d’écrire / alsace 2013
275
276
le plaisir d’écrire / alsace 2013
Ville de mes rêves
Bonjour
ma jolie
Prague
Olga ULBRICHOVA
CSC Fossé des Treize,
Strasbourg
La ville de mes rêves est une ville où il n’y a pas de crime et
pas de mal, où il n’y a pas de haine. Il y a toujours la paix et
la tranquillité, la joie et l’amour.
Comme les gens, chaque ville a son caractère. Il y a des gens
qui lient tous leurs rêves avec d’autres villes mais je ne peux
pas dire que dans ma vie il y ait vraiment la ville de mes
rêves. Peut être que je vais visiter toutes les villes les plus
intéressantes et je vais trouver une ville proche de mon
état d’esprit où je vais respirer librement et me réjouir de
chaque nouveau jour. Je crois que je vais la trouver et je vais
dire que oui, c’est la ville de mes rêves !
Je sais que je peux vivre où je veux mais la ville unique de
mes rêves restera la ville de mon enfance. La ville de mon
enfance est lumineuse, propre, confortable, sans problèmes.
Dans la ville de l’enfance on ne retourne pas parce que
l’enfance ne revient jamais. Elle reste pour nous un rêve.
textes individuels
Bonjour ma jolie Prague bien-aimée
Le soleil se couche encore sous les nuages
Les gens commencent à se lever
Pleins d’espoir et de courage.
Les lumières brillent encore
Les rues sont calmes.
Les boulangers font des efforts,
Le gazon est en larmes,
Le métro transporte les gens,
Les voitures roulent lentement,
Les fournisseurs partent dans tous les sens,
Les enfants se lèvent doucement,
Les magasins accueillent les premiers clients,
Les restaurants préparent les repas,
Le tram rampe comme un serpent,
Les politiques imaginent leurs débats,
Les auteurs dorment tranquilles,
Les ouvriers travaillent durement,
Les statues restent immobiles
Et sourient aux enfants.
Vltava le long fleuve calme
Coule majestueusement au pied du château,
Il a beaucoup de charme
Et reçoit de nombreux bateaux.
Bonjour ma jolie Prague bien-aimée,
Je te tiens dans mon cœur,
Je ne pourrai jamais t’oublier,
Tu es ma ville porte-bonheur.
uV
Zahra VALIYEVA
Plurielles, Strasbourg
277
Promenade dans les rues
de ma ville
A tire-d’ailes
Nous sommes rebelles
Pas du tout résignés
Car nous voulons tout gagner
On aura tout vaincu
Pour atteindre notre but
Bien sûr, il y a l’amour
Qui nous aidera toujours
Et les fidèles amis sincères
Pour passer les moments de colère
A tire-d’ailes
J’ai vu cette fille très belle
Et je l’ai abordé
Depuis je suis comblé
A tire-d’ailes
Les oiseaux volent dans le ciel
Ils représentent la liberté
Que nous avons tant aimée
A tire-d’ailes
Nous avons trouvé cette chapelle
Et chaque lundi, on est content de partager
du bon temps
La première par laquelle je suis passée,
Fut la rue du Dr Béhague, où je suis née.
J’y suis restée plusieurs années,
En compagnie des gens que j’aimais.
J’ai passé mon adolescence à errer de rues en rues,
Rue Herriot, rue des Glycines, rue des Ecuries…
Au grès de mes envies et de mes amis.
Rue de la Douye a été le point de chute
De ma première vie d’adulte.
C’est dans cette rue que mes filles sont venues.
Claude W
EPSAN – Hôpital de Jour,
Bischwiller
Mais je suis passée par la rue de trahison,
Alors j’ai tourné à droite vers la rue de la raison.
En déambulant, je suis arrivée chemin de l’au-delà,
Dans lequel j’ai perdu à jamais beaucoup de gens aimés.
textes individuels
à TIRE-D’AILES
w
Je me suis dirigée alors vers la rue de la déception,
Puis à gauche dans la rue de la colère,
Ces deux rues étant moches et amères.
Aujourd’hui, je me suis arrêtée rue du Cottage depuis quelques années,
Malheureusement, c’est une impasse
Et j’aime les rues avec les gens qui passent.
Ce n’est que le début de ma promenade,
Car celle-ci va continuer,
Vers d’autres rues, d’autres sentiers.
Je me laisserai guider
Pour arriver
Rue des gens heureux.
Nathalie W.
Hôpitaux Universitaires de Strasbourg
Cette rue existe, on me l’a certifié,
Il faut juste se donner la peine de la chercher.
278
le plaisir d’écrire / alsace 2013
279
GRANDE TRAVERSéE
Mais cette expression peut s’appliquer aussi à quelque chose de plus
personnel, et servir d’image pour OSER procéder à un grand changement
dans sa vie, avec un « état d’avant », de départ, et un but à l’arrivée,
un « état d’après ».
Par exemple, surmonter ses angoisses pour arriver à réaliser quelque
chose : on est à la case « départ », et il faut prendre son courage à deux
mains pour SE LANCER, pour aller en avant, vers le but à obtenir,
qui peut être de vaincre ses réticences pour faire ce que font d’autres
de façon banale, mais des choses pour lesquelles on peut avoir soi-même
des blocages…
Alors la grande traversée est un défi !
Véronique W.
EPSAN – Hôpital de Jour,
Bischwiller
Henri va au magasin mercredi
Chercher des raviolis
Il va aussi acheter des radis
Qu’il va manger à midi
Charles WAGNER
EPSAN – Hôpital de Jour,
Bischwiller
La jolie Elodie va à Paris
Dans une poterie
Puis dans une charcuterie
Ensuite elle va acheter du riz
Nathalie va au « Super U »
Acheter une batterie
Puis elle réfléchit
Il lui faut encore des salsifis
280
le plaisir d’écrire / alsace 2013
De ma maison,
à mon travail,
un trajet quotidien
Je me lève à 5h15 le matin quand je prends le bus.
Je pars vers l’arrêt de bus à 6h15 de la maison. Je prends le bus
à 6h31. De 6h15 à 6h31 ça fait un peu long. Je me demande ce que
fait le chauffeur. Il passe par plusieurs arrêts.
Il vient de Seltz, il passe à Schaffhouse, près de Seltz,
il passe par Nierderroedern, par Buhl, Stundwiller, Hatten,
Rittershoffen, Betschdorf rue de l’herbe, à la Piscine de
Betschdorf, au foyer protestant de Betschdorf, à la Mairie
de Betschdorf.
textes individuels
Une grande traversée, cela fait a priori penser à la traversée de l’Océan
Atlantique pour arriver sur la côte des Etats-Unis, ou en sens contraire,
des Etats-Unis à la côte Ouest de la France – en bateau, en barque ou
en catamaran. Il faut un certain courage pour se lancer…
w
De Betschdorf Mairie à Schwabwiller, il y a plusieurs virages.
De Schwabwiller à Surbourg, il y a encore plusieurs virages
mais aussi un gros rond-point avec un pot en terre cuite
dessus. Je roule avec le bus vers Haguenau, je vois une forêt.
Les gens roulent doucement devant le bus qui les suit.
Je suis avec les gens, je discute beaucoup avec les gens plus
particulièrement avec une dame qui s’appelle Marie et qui
vient de Hatten. Je prends le train à 7h10 à Haguenau vers
Bischwiller. J’arrive à 7h19 à Bischwiller. Je marche à pied de
la gare jusqu’au travail. Je passe à la boulangerie, je m’achète
des fois des petits pains. Je commence à 8h00. J’arrive au travail
vers les 7h40 en moyenne.
Matthieu WALDNER
Fondation Protestante Sonnenhof,
Bischwiller
281
Sa population est très accueillante
et hospitalière.
Ville cosmopolite où l’on se trouve
chez soi, libre de se mouvoir
en toute sécurité.
Il fait beau y vivre ou encore
de la découvrir.
Flore WASSER
Association Espoir,
Strasbourg
textes individuels
Wissembourg ville frontalière
française vers l’Allemagne.
J’aime bien cette ville de par
sa culture, sa position géographique
et son climat.
A comme Audrey la vendeuse de la boulangerie
B comme les bicyclettes qui roulent
C comme le café que je bois le matin au foyer
D comme le nouveau dentiste
E comme l’esthéticienne qui me fait mon soin du visage
F comme le foyer où je vis, rue du Puits
G comme le garagiste qui répare la voiture de mon père
H comme l’hôpital où je vais parfois pour mes soins
I comme l’hippodrome où les chevaux courent le tiercé
J comme les journaux, j’aime lire surtout « Elle magazine »
K comme les « katalogues » où il y a tout dedans
L comme Liliane ma voisine
M comme la mairie de Schweighouse
N comme les nids de cigognes sur les cheminées des maisons
O comme l’opticien qui répare mes lunettes
P comme les pompiers qui interviennent quand il y a un incendie
Q comme les quilles du bowling
R comme la route qui va de chez moi jusqu’au travail
S comme le silence qui n’existe pas en ville
Tcomme les tabacs trop nombreux…
Parce que fumer ce n’est pas bon pour la santé
U comme les urgences qui soignent les personnes
V comme les voitures qui polluent
Wcomme les wagons des trains qui transportent les voyageurs
X comme « xxxxxx… » le bruit de la montre
Y comme Yolande l’amie de maman
Z comme le « zzzzzzzzzz » du moustique qui va me piquer
w
Anne WEISGERBER
ADAPEI du Bas-Rhin, Haguenau
282
le plaisir d’écrire / alsace 2013
283
Le ciel est gris, la terre est blanche.
Le givre pend à chaque branche.
Faits insolites
Une fois à Strasbourg, j’ai vu un homme vieux tatoué
en ville
Ma chère Senay,
Comment vas-tu ?
Je suis en France depuis quinze ans ; au début c’était très dur de rester ici parce
que j’étais toute seule et je ne connaissais rien.
Après, je voulais un bébé et ma fille Birsu est née. J’étais très contente et j’ai
commencé à m’adapter doucement. Avec ma fille Birsu, la France est devenue
belle. Après, je voulais rouler en voiture et j’ai commencé les cours pour passer
mon permis de conduire. J’ai eu mon permis de conduire.
Et voilà Senay, maintenant j’aime trop vivre ici parce qu’il y a mon mari et mes
enfants. Ici tout va bien, les enfants vont à l’école et moi j’apprends le français.
Le jour de tes fiançailles approche et je serais avec toi.
Je t’embrasse et passe le bonjour à tes parents.
A bientôt Senay,
Sengül
Sengül YILDIRIM
CSC Victor Schœlcher, Strasbourg
LETTRE à MON AMI
Salut Christine, est-ce que tu vas bien ?
Moi je vais bien parce que j’ai déménagé à la campagne.
J’ai acheté une grande maison avec vue sur la montagne
et il y a beaucoup de verdure. C’est très calme,
Hakime YILDIZ
il
y a de gentils voisins. Si toi aussi tu venais ici,
CSC Val d’Argent,
Sainte-Marie-aux-Mines
à mon avis tu aimerais et puis en été il y a la bourse
aux minéraux. Il y aura beaucoup de touristes.
Je t’invite à venir voir la bourse et tu visiteras ma ville.
J’espère que tu viendras, je t’attends, prends soin de toi.
AU REVOIR
284
le plaisir d’écrire / alsace 2013
Rajaa YOUSIF
Plurielles,
Strasbourg
sur tout le visage et les bras.
J’ai vu aussi un jeune conduire un vélo d’enfant
dans la rue et tout le monde riait.
Dans mon pays, j’ai vu une voiture pleine de plantes
qui débordaient de la voiture.
Quelques personnes vomissent dans la rue et jettent
par terre quelque chose qu’ils ont mangé.
J’ai vu aussi quelques personnes qui font du tapage
autour de quelque chose dans le train.
textes individuels
Mehmet YILDIRIM
Trampoline,
Molsheim
y
Lettre à ma fille
Je te souhaite une bonne santé pour vivre une longue vie
avec ta famille.
Je te souhaite de la chance pour t’accompagner toute la vie.
Je te souhaite une lumière verte pour t’éclairer
durant le voyage de la vie.
Je te souhaite ce que tu peux pour te réaliser.
Je te souhaite de bons amis pour t’appuyer sur eux
dans les moments difficiles.
Je souhaite à toi et ton mari de marcher longtemps
ensemble sur le chemin de la vie.
Valentina YUN
Plurielles,
Strasbourg
285
Yves Z.
Maison d’arrêt
de Strasbourg
286
le plaisir d’écrire / alsace 2013
Saltane Z.
Association Hélios,
Guebwiller
Sur le parvis
Des gens d’ici et de là-bas
Des blancs, des jaunes, des noirs,
Des photographes, des cinéastes et des curieux
Tellement différents,
Tellement semblables,
La tête levée vers la flèche
Jusqu’au torticolis,
Et au milieu de cette foule,
Eux deux…
Ils ne la voient pas,
Ils ne voient que l’autre,
Ils se regardent,
Ils s’aiment.
C’est là où je vis...
J’ouvre ma fenêtre, j’entends les oiseaux chanter, l’envie me prend de sortir,
je prends mon sac sur le dos, et me voilà dehors.
Je me promène dans ma ville, je parcours ces rues étroites, ces vieilles maisons
hautes qui me font du charme.
J’arrive sur les hauteurs devant le château-fort qui domine la ville et là je
m’imagine les combats d’autrefois. En redescendant par la vieille ville, je passe
devant des vieux magasins. Ils sont fermés, les métiers n’existent plus.
Je me balade et profite de cette longue journée. Les lumières de la vieille ville
scintillent, le coucher du soleil m’entraîne vers le parc et je savoure les derniers
instants de cette belle journée d’été.
Je rentre. En arrivant chez moi j’ouvre la fenêtre, les maisons s’éclairent, je vois
la montagne, la collégiale, le château, la croix de Lorraine, la chapelle SaintUrbain… Une bonne odeur de repas se fait sentir dans le couloir. Qu’est-ce qu’il
fait bon vivre au pays de Thann !
Astrid ZANUTTINI
ESAT Saint-André,
Cernay
textes individuels
Je suis une belle fenêtre ovale d’une vieille
et belle maison de Guebwiller.
Je vois l’enseigne de la pharmacie et les personnes
qui vont acheter des médicaments.
Je vois les gens qui marchent sur le trottoir, qui
regardent les vitrines du bijoutier, les vêtements…
Les enfants qui courent, qui crient. Quand il pleut,
je ne vois plus les gens, je vois un tas de parapluies
de toutes les couleurs.
Le soir, je vois le soleil qui se couche sur
Guebwiller et le matin, je retrouve le soleil qui se
lève sur la ville.
Histoire
d’une
fenêtre...
z
C’est ma ville,
un instant En cet instant, ici, quand je vois tous ces enfants
Fatima ZAYANI
CSC Camille Claus,
Strasbourg
jouer, tout le bonheur que j’ai vécu toutes ces
années, je me rappelle mon enfance. Ma maman
me lisait tous les soirs une histoire.
Un jour, ma maman a eu un choc et elle a été
blessée. J’étais triste, mais je restais calme car ça
allait de mieux en mieux. Nous allions la voir à
l’hôpital où on me disait que son état s’améliorait.
Cette nouvelle réveillait toujours mon sourire.
Ma maman est sortie de l’hôpital.
Nous vivons tous ensemble en famille.
287
textes collectifs
textes collectifs
288
le plaisir d’écrire / alsace 2013
289
Alors, petit à petit,
Nous l’avons construite,
Souvent sans nous parler,
L’un travaillant de haut en bas,
L’autre de bas en haut,
En coupant, collant, ajustant, coupant, collant,
Assemblant ces petits carrés
A la gouache dessinés,
Soigneusement, scrupuleusement.
Ce que nous ne savions pas,
C’est qu’ainsi nous allions tisser un lien,
Le lien qui unit ces pierres,
Ces pierres de toutes les couleurs,
Ces couleurs qui font scintiller nos yeux,
Les couleurs de tous les bonheurs.
290
le plaisir d’écrire / alsace 2013
Terre d’exil
NOTRE VILLE
Marguerite A.,
Pierre M.DH.,
GEM Aube, Strasbourg
Remarque :
La lecture peut alterner
une voix féminine
(caractères en italique)
et une voix masculine.
Le dernier vers peut
être lu simultanément
par les deux.
Cette terre nous a donné
Une reconnaissance
Dans notre travail notre vie sociale notre quotidien
Le travail nous donne le courage
D’œuvrer pour être épargné
De la misère cachée vécue au travers
Des rues de Strasbourg
Cette ville où nous n’avons pas grandi
Nous a permis l’accès à l’éducation
À sa culture à ses traditions ancestrales
Nous avons profité
De ce que nous n’avons pas vécu dans notre pays natal
Cette ville avec ses différents quartiers
Ses églises ses parcs ses coins de nature
Ses canaux ses rivières
Cette ville qui bouge
Qui est toujours en mouvement
Qui change tous les jours
Dans le respect de l’homme
Et de la nature
Cette ville que nous respectons
Cette ville où nous laisserons nos enfants
C’est notre Strasbourg
textes collectifs
Nous étions partis à quatre
Mais très vite nous nous sommes retrouvés à deux.
Nous avions un projet, un grand projet :
Construire une ville,
Une ville sans nom,
Une ville sans plan,
Une ville difficile à localiser,
Une ville universelle,
Une ville qui respire la lumière,
Une ville paisible,
Une ville que nul ne voudra déranger,
Avec un ciel bleu, bleu-violet,
Où apparaîtrait un soleil naissant.
En Alsace nous avons posé nos vies
En Algérie nous avons laissé nos esprits
Qui s’envolent.
Abderrezak AOUIMEUR
Ali GUEROUI
ReFormE, Lingolsheim
291
Dans ma ville rêvée, il y a des fleurs partout.
Il y a des fruits partout.
Il y a de l’eau qui coule partout.
Il y a des papillons de toutes les couleurs.
Il y a de bonnes odeurs.
Ma ville
rêvée
Latifa AOULAD,
Anne BIATA,
Nadia D.,
Zohra DHOUIOUI,
Fouziya E.,
Naziha ELKALLACHI,
Mina GOURI,
Fatiha H.,
Nadia RAHAL
Plurielles,
Strasbourg
Dans ma ville rêvée, il y a le travail naturel.
On travaille dans les jardins de légumes.
On prend soin des fleurs.
On travaille le blé pour faire du pain et de la semoule.
On élève des poules, des canards, des chèvres,
des vaches, des lapins, des dindes, des moutons.
On travaille le coton pour faire du tissu.
On récolte des plantes pour teindre les tissus.
Dans ma ville rêvée, il y a la musique naturelle.
On entend le chant des oiseaux, le vent dans
les arbres, la pluie qui tombe.
Et on fredonne.
Une ville à connA tre
Métissée, multicolore comme un arc en ciel
Urbaine et pourtant bucolique
Louée et critiquée
H.L.M. et maison de ville
Ouverte à la diversité
Unique et multiple
Savoir sourire et l’apprécier
Etre bien dans sa ville
textes collectifs
Dans ma ville rêvée, il n’y a pas d’argent.
Tout le monde cueille les fruits quand il a faim.
Tout le monde récolte les légumes quand il a faim.
Béatrice B., Françoise J.-P., Evelyne L., Françoise MBASSI, Gérard REBRASSIER
Cultures du cœur, Mulhouse
Dans ma ville rêvée, il n’y a pas de maladies.
On respire l’air pur.
On mange de la nourriture naturelle.
On bouge, on touche la terre.
Dans ma ville rêvée, il n’y a pas de stress.
Il n’y a pas de tristesse.
Dans ma ville rêvée, tout le monde est content.
Et tout le monde est solidaire.
Et tout le monde est solide.
292
le plaisir d’écrire / alsace 2013
293
Ma ville préférée, c’est Haguenau
Il y a des voitures
Il y a des maisons
Gilbert
Monsieur Ying vivait en Chine et avait pour habitude d’aller au
marché tous les matins en pousse-pousse.
Lors de son arrivée à la station de pousse-pousse, il fit la rencontre d’un homme appelé Monsieur Yong qui avait un vélo et
qui tenait à monter avec. Le problème, était que, ce jour-là, il
n’y avait qu’un seul pousse-pousse à la station, pour cause de
crève. Oui, crève ; crève des pneus ! Si Monsieur Yong monte
avec son vélo, plus de place pour Monsieur Ying !
Voyant cela, Monsieur Ying demanda au conducteur du
pousse-pousse s’il pouvait monter sur le porte-bagage afin que
Monsieur Yong puisse monter avec son vélo et que Monsieur
Yong fasse partie du voyage. Sans hésiter, le conducteur du
pousse-pousse acquiesça.
Monsieur Yong, voyant que sa tentative d’emm… d’embêter
Monsieur Ying n’avait aucun effet, décida finalement de descendre du pousse-pousse et de repartir à vélo.
Morale de l’histoire : dans la vie tout problème a une solution.
Didier B., Kaya CAMARA,
Alain DERNONCOURT
APP ReFormE, Strasbourg
294
le plaisir d’écrire / alsace 2013
Ma ville
préférée...
Ma ville préférée, c’est Strasbourg
Avec son joli parc de l’Orangerie
Gweltaz
Ma ville préférée, c’est Mulhouse
Il y a une institution pour déficients
sensoriels
Il y a des bus, il y a un tas de choses là-bas
Philippe
Mon village préféré, c’est Herrlisheim
Il y a une église, du pain,
de la tarte flambée, des magasins
Philippe
Jean-Paul B.,
Gweltaz F.,
Philippe G.,
Patrick J.,
Patrice LEFRANC,
Gilbert P.,
Philippe W.
Centre de Harthouse
et Sonnenhof, Haguenau
textes collectifs
Une rencontre invraisemblable
Ma ville préférée, c’est Strasbourg
Il y a des monuments, la nature
Les paysages, des parcs fleuris.
C’est bientôt le printemps
Qui resplendira et fleurira le parc
Jean Paul
Ma ville préférée, c’est Illkirch-Graffenstaden
Il y a des pistes cyclables et des promenades
le long du canal
Patrice
Mon endroit préféré est Yquell
Il y a un chalet là-bas
J’aime bien faire du raffut à Yquell
Et on l’entend jusqu’à Munster.
Il y a des coccinelles parfois
Patrick
295
Dans le sachet de Fatou
Des diakatous
Et des bananes plantain
Dans le sachet d’Azzedine
Des courgettes des tomates des navets
Dans le sachet d’Ismaël
Tout plein de papiers, un porte-monnaie
Et un téléphone cassé
textes collectifs
Et des pois chiches
Dans le sachet de Khalidou
De l’or
Et des pierres précieuses
Dans le sachet de Fatimé
Dans nos sachets
Des bonbons, du lait
Et un biberon
Elle a beau chercher
Khalidou BA, Azzedine BEKKOUCHE,
Ismaël CAMARA, Fatou DABO,
Fatimé HAROUN KHATIK
APP ReFormE, Strasbourg
Il n’y a rien d’autre
Et avec tout ça
On a fait un poème
Sans diamants
C’est le voleur qui les a pris
296
le plaisir d’écrire / alsace 2013
297
Mille odeurs, mille couleurs
Nous allons ensuite au DM et au LIDL acheter du shampoing
et du déodorant.
On passe devant un cinéma et il y a un film qu’on poit voir :
« La fin de la Guerre des Etoiles ».
En sortant, je fume une cigarette, le film n’était pas assez beau.
Le cinéma ferme à 22h.
Je prends le tram et rentre chez moi.
Je prends ma douche, je me savonne avec un produit de beauté de femme
pour homme et je prends mon cachet pour dormir et faire de jolis rêves.
Lors de cette nuit, je rêve : je ne me souviens plus trop de mon rêve.
Je me lève, il fait déjà jour, je me fais un café puis me prépare à sortir.
Je fais ensuite une balade dans le parc, je me laisse aller, je me balade.
J’y rencontre une amie avec qui je discute : je papote, je papote, je papote,
je parle de ma vie, de mes expériences professionnelles, de ma vie de bohème,
d’un garçon qui ne travaille plus, d’un invalide…
R.A., Rhadouane BEN HENIA,
Lionel BRUDI, Eva R., Sylvie Q.
Hôpital de jour EPSAN, Strasbourg
Mon sac à main a mille odeurs,
Mon sac à main sent le maquillage, le parfum, la brosse à cheveux,
Les médicaments, les mouchoirs et le crayon pour les yeux.
Mon appartement a mille odeurs,
Mon appartement sent les fleurs, le couscous, le produit de nettoyage
et le café,
Le savon, le chien, la poussière, la soupe et le pain frais.
Ma ville a mille odeurs,
Ma ville sent le bus, le tram, le gasoil des voitures, les magasins,
La foule, les restaurants, les boulangeries, les pâtisseries, les étudiants.
Ma ville sent le calme et les nuages.
textes collectifs
Je me promène dans la ville et je rencontre une amie et discute avec elle
un moment. Puis nous décidons de faire du shopping et d’aller faire
des courses en Allemagne.
Ma ville a mille couleurs,
Ma ville est blanche en été, noire en hiver, verte au printemps,
jaune en automne.
Ma ville est noire comme la nuit et la terre,
Verte comme les arbres, comme les yeux d’Ibolya,
Jaune comme les fleurs, la peinture et le soleil,
Rouge comme une pomme, une rose, le feu, comme un camion de pompier,
Orange comme les feuilles en automne,
Rose comme les joues de Zarine,
Violette comme une aubergine, le bonnet de Beya, la chambre d’Emma,
Marron comme la boue, le chocolat, la trousse d’Husne et le café,
Grise comme une voiture, une souris, comme le ciel en hiver,
Bleue comme les chaises de Plurielles, la mer, la piscine, comme le ciel en été.
Beya BEN MANSOUR, Husne ESKIN, Ibolya GOMAN,
Emma GRIGORIAN, Selda KILCIK, Zarine MANASYAN,
Qartsrriq POTOUIRIAN, Aïcha TYANE, Samira ZITOUNA HAMED,
Plurielles, Strasbourg
298
le plaisir d’écrire / alsace 2013
299
Les enquiquineuses
L’oeil de Râ
Il veille sur nous tel un père qui veillerait sur ses enfants.
Il pose les yeux sur le temps qui passe.
Les saisons traversent le temps et l’hiver frileux se retire
laissant place au printemps.
textes collectifs
Les enquiquineuses sont mal réveillées ce matin et tous les matins.
En sortant de la maison, elles râlent déjà, pour un oui, pour un
non. Elles râlent quand la voiture ne démarre pas ou quand elles
ratent le tram. Leurs collègues les embêtent quand ils les laissent
faire tout le travail. Ils les énervent déjà dès 9 heures du matin.
Quand elles arrivent au boulot et qu’il manque du personnel, elles
râlent toujours et encore. Et, à côté, il y a des gens qui ne râlent
jamais, des gens zen. Des gens qui ne sont jamais stressés, jamais
fatigués, qui prennent tout avec le sourire, qui sont toujours et
toujours aimables, empressés… Et ça les énerve, ça les énerve !
Elles râlent aussi quand elles reçoivent la paye et que le salaire
n’augmente toujours pas… Elles en ont marre, marre ! Elles en ont
marre de la vie trop chère, de ne pas arriver à finir le mois. Et elles
râlent d’avoir du mal à survivre, à vivre.
Mais c’est ainsi, dans la vie, il y aura toujours des personnes qui
râlent et d’autres qui restent zen. Il faut de tout pour faire un
monde ; c’est la vie !
Les arbres fleurissent, les fleurs éclosent, le soleil égaye,
égaille nos pensées.
Kaya CAMARA, Quentin VASSE
APP ReFormE, Strasbourg
Yamina BENDJEBBAR,
Thierry GAUGER, Patricia KERN,
Saïd LKHAOUIAOUI, Leila M.
ReFormE, Lingolsheim
300
le plaisir d’écrire / alsace 2013
301
être humain
Regarder les gens et faire du bruit excessif dans le tram
Rester positif et répondre au téléphone en réunion
Ne rien dire et crier fort dans un lieu public
Klaxonner sans danger et rester zen dans un embouteillage
Zen est une personne très calme
Réveille-toi !
Sirvan CETIN,
Rose DARIUS,
Patrick S.
APP ReFormE,
Strasbourg
Katherine : « Salut, Julien ! Comment ça va ce matin ?
Julien : - Oh ! Pas très fort.
Katherine : - Qu’est-ce qui t’arrive encore ?
Julien : - J’ai rendez-vous avec une fille.
Katherine : - C’est bien ! Il est où le souci ?
Julien : - C’est qu’on va se voir et, après on partira chacun de notre côté.
Et je n’aurais plus de nouvelles.
Katherine : - Oh ! Arrête ça va bien se passer. Et, t’as pu avoir ton augmentation ?
Il y a le bureau du patron qui est juste là.
Julien : - Oh non ! Ça ne va pas marcher !
Monsieur Martin, le patron :
- Salut Julien. Assieds-toi, on va parler de ton augmentation…
Julien ressort du bureau du patron.
Julien : - Ça ne sert à rien, de toute façon, je ne l’aurai pas !
Qu’est-ce que je t’avais dit Katherine ?
Katherine : - T’es trop négatif. Si on allait boire un truc au bar d’en face ?
Julien : - Ah non ! Pas là ! Il fait froid, il fait chaud, il fait sec, il fait humide,
il fait clair, il fait noir et c’est rempli « d’imbéciles » !
Katherine : - Trouve une idée alors mais arrête de m’embêter !
Julien : - C’est facile pour toi de dire ça. Tu n’as jamais de problèmes, toi !
Katherine : - Si ! Rappelle-toi ! Quand j’ai perdu mes clés, quand j’ai raté mon bus
et qu’il m’a fallu attendre une heure dans le froid, quand, une autre fois, lorsqu’à
l’arrivée du bus, je me suis rendu compte que je n’avais ni argent, ni ticket et que
j’avais oublié ma carte chez moi, tu ne crois pas que j’étais mal ! Et souviens-toi, le
jour où j’ai glissé dans la neige que mes habits ont été trempés et que je suis tombée
malade, une bronchite aigue, dix jours au repos !
Tu vois, ce n’est pas toujours cool pour moi non plus mais je sais rester zen, moi.
Julien : - Oui, bon, bon ! Excuse-moi ! Cool ! »
textes collectifs
Julien et Katherine
Sophie CHABAB, Charlotte RIEFSTAHL
APP ReFormE, Strasbourg
302
le plaisir d’écrire / alsace 2013
303
Martin Adamiec est arrivé en Alsace
Avec les trains à vapeur
Fatima est arrivée à Paris
Avec son mari sa valise et ses papiers
En vol direct
Radi est arrivé à Madrid
À dos de chameau
Avec son chien Max et son chat Minou
À Paris à cheval
À Strasbourg à vélo
Radi DANY,
Lachen MEBAREX,
Jamal SAÏDI,
Fatima SARKOUH,
Hasan TAS
APP ReFormE,
Strasbourg
Lachen est arrivé à Marseille
Avec le bateau « Cassis »
En passager clandestin
Avec les oranges et les olives
Puis en Corse
Avec le bateau « Liberté »
Jamal est arrivé en Espagne à Barcelone
Avec sa voiture sa femme ses enfants
Hassan est arrivé seul à Strasbourg
Avec le train le bus
En septembre 2006
Il a retrouvé sa famille
Dans ma ville
Dans ma ville
Un milliard d’enfants qui se promènent
300 000 hommes qui se regardent en souriant
1 petite fille perdue dans cette ville
10 philosophes
20 000 marchands de lumières
Trop de mains glacées
Des tourbillons de baisers qui volent dans l’air…
Et moi qui souris.
Béatrice
YouuuuuHouuuu ! Wouuuuhhhoouuuu !
Dans ma ville 10 magasins fermés
Trop de gens au chômage
Et puis moi qui m’ennuie, qui rêve de bonheur.
Françoise
textes collectifs
Voyageurs
Pacifique Sud
Mmmmmmmmmmm (fredonner une chanson)
Dans ma ville
15 000 maisons
35 jardins
46 salles de fête
Beaucoup de chats
Un peu de froid
Plein de sourires
Et puis ma famille Saltane
Youyouyouyouyouyouyouyou
Dans ma ville
Des centaines de magasins ouverts
300 restaurants et repas froid
De belles plages
Des milliers de gens qui viennent acheter, se baigner
Des dizaines de touristes qui veulent visiter
Et le vendredi, tout devient calme.
Il n’y a que les habitants de ma ville.
C’est jour de repos.
Keltoum
Ouuuuuuuuufffffff
Françoise BRUNORI, Béatrice DOELL KIEN, Keltoum S., Saltane Z.
Association Hélios, Guebwiller
304
le plaisir d’écrire / alsace 2013
305
Un passage vers
nos villages d’autrefois
Nous passons la porte secrète du Phare de l’Ill à la recherche
du passage qui nous mènera jusqu’à Isnejscht, Raj et Nador
Nous marchons sur le trottoir
Nous croisons des arbres
Nous entendons des clochettes
textes collectifs
Rue de l’arc-en-ciel, nous voyons beaucoup de sièges sur les nuages
Rue des pierres, nous sommes surpris par une grande montagne
au milieu de la rue
Rue des écrivains, nous entendons de l’eau couler
Nous apercevons au loin des gens qui font du vélo
Nous croisons des garagistes
Nous rencontrons un homme qui fabrique des assiettes
Nous voyons un poisson voler dans le ciel
Nous marchons sur la neige
Nous sentons l’arôme des fleurs
Rue de l’industrie, nous entendons le « tic tac » des usines
Nous sommes arrivés
Le passage secret se trouve dans une cheminée, dans un grenier,
dans une cave
Nous sommes à Raj, Isnejscht, Nador
Je vous invite chez mes parents, pour le dîner,
manger un repas traditionnel
De retour, je vous ai ramené un panorama, de l’eau et des bateaux
A notre retour, je vous ai rapporté une carte postale
Esra BOZLAK, Semra BOZLAK,
Ahmed FARHAT, E. I.
CSC Le Phare de l’Ill,
Illkirch-Graffenstaden
306
le plaisir d’écrire / alsace 2013
Personne ne vit dans le manteau de ses parents
Pour le voyage je choisis un grand sac
Avec les enfants je suis mille fois patient
Je travaille beaucoup
J’ai déjà fait un carré de choc, tu sais
Ça fait deux heures que le four est allumé
J’appuie
La coquille se brise
Je m’échappe
Kazem AMIRI,
Yesita ASKHABOVA,
Najma FEHRAT,
Oum Kaltoum FIEFFEL,
Fatima ZAYANI
CSC Camille Claus,
Strasbourg
307
Allison affolée par l’araignée agressive, alerte Alexandre.
« Attention ! Il y a une araignée dans l’armoire, attrape-la et amène-la avec
l’arrosoir argenté près de l’arbre et accroche-la à un abricot ». Abracadabra
la voilà qui s’en va.
Venez voir et visiter la ville voyante !
Venez voir ces instants de ville !
Annick est une admirable artiste. Elle adore amuser ses amis et aller en
Argentine. Elle est adorable avec Amélie et Alexandre et achète à son
amoureux un animal abandonné : un agneau argenté !
Venez voir et visiter la ville violente !
Venez voir ces instants de vie !
Dosca le doberman détruit Damien le dinosaure avec ses dents de dragon.
Le dangereux destructeur a le dentier démonté. Il doit aller chez le dentiste
pour demander des dents d’or et de diamants pour redevenir un gros dur.
Venez voir et visiter la ville virtuelle !
Venez voir ces instants de ville !
Emilie écrit à ses amis Elodie, Edouard, Eliane et Enora. Elle effectue une
excursion aux Etats-Unis. Elle s’énerve et éclate ; elle a échangé des e-mails
effrayants avec son ennemi Emile.
Venez voir et visiter la ville virile !
Venez voir ces instants de vie !
Matthieu est musclé, il mange des myrtilles, de la mâche et des mûres.
Il marche de la mer à la montagne avec des manchots.
Un moustique minuscule mord méchamment Mathieu à la mâchoire ;
et le mec musclé se fait « mater » par ce moucheron très, très malin et va
pleurer chez sa maman
Venez voir et visiter la ville vaillante !
Venez voir ces instants de ville !
Misère ! Le mouton marron et mignon de Melody mange du melon avec
de la moutarde. Maintenant malade il me fait des misères. Mince, malgré
mes médicaments il fait « Méh ! Méh ! Méh » et il est devenu myope.
Il est massacré ce mouton !
Venez voir et visiter la ville variée !
Venez voir ces instants de vie !
textes collectifs
Venez voir et visiter la ville vivante !
Venez voir ces instants de vie !
Rachel mangeait les raisins et les radis sur les rayonnages. Elle réchauffe
le riz, le rôti et la ratatouille.
Elle sort la raie et le reblochon du réfrigérateur. Rapidement le restaurant
se remplit et plus rien ne reste.
Venez voir et visiter la ville virevoltante !
Venez voir ces instants de ville !
Vivace la vache de Vince vit vraiment dans un verger à Venise. Son veau
Valentin voit un vélo violet voler vers la Vendée.
« Viens-vite Valentin, le vent violent fait envoler le vélo comme un voilier
sur les vagues ».
Allison FOUCHARD, Mélody FRIEDRICH, Rachel JOYEUX, Vincent METZGER,
Emilie SEURET, Matthieu WALDNER, Anne WEISGERBER, Daniel WURTZ
ESAT DE L’ADAPEI du Bas-Rhin, et de le Fondation Protestante Sonnenhof,
Haguenau et Bischwiller
308
le plaisir d’écrire / alsace 2013
309
STRASBOURG
Avec sa grande cathédrale
Un matin de printemps
Au petit matin le soleil s’éclaire.
La chaleur qui se dégage fait bourgeonner
les branches des arbres et réchauffe les fleurs
qui commencent à éclore.
Les petits rongeurs de la forêt se réveillent ;
ils sont heureux d’admirer le paysage baigné
de soleil et se laissent dorer par ses rayons.
Les gens aussi sont heureux.
En ce début de journée, ils se promènent, goûtant
le parfum des fleurs, le chant du ruisseau et le calme.
Ses parcs
Ses jardins
Ses musées
Sa place Kléber
Capitale de l’Europe
Sa grande Université
textes collectifs
C’est une ville de rêve Strasbourg
Reflets d’images ou rêves de sensations
Vécues derrière la fenêtre
De mon bureau.
Son marché de Noël
STRASBOURG
Jean-Paul KOLB, Sylvie MULLER
ReFormE, Lingolsheim
Mimouna CHEMLALI,
Saray DIKME,
Fatna HAJEB,
Habiba LAKNIN,
Rabia RAISS
CSC Camille Claus,
Strasbourg
310
le plaisir d’écrire / alsace 2013
311
Un coeur dans la ville
Dans la ville, il y a la foule
Dans la foule jouent des enfants
Au milieu des enfants, il y a un chien
Et le chien rejoint son maître
Et le maître regarde l’heure
Et l’heure, file, passe et tourne
A toute vitesse…
Dans le tram, il y a des passagers
A côté des passagers attendent des valises
Une des valises contient des souvenirs
Parmi ces souvenirs, il y a des photos
Sur une photo s’embrassent des amoureux
Entre leurs mains bat leur cœur
Et leur cœur…
A toute vitesse…
S’emballe…
Jérémy KOLBECHER,
Stéphanie L.,
Julie PHILIPPE,
Véronique SCHMITT
Accueil de jour APF,
Strasbourg
312
le plaisir d’écrire / alsace 2013
313
Si je me balade dans le quartier
Je verrai peut-être beaucoup de monde parler français,
beaucoup de places pour les voitures
Je verrai peut-être des gens qui vont au travail, des enfants jouer
avec la neige
Je verrai peut-être des personnes chanter, des personnes handicapées
Et je les inviterai boire un café
Je verrai peut-être un jardin de fleurs
Dans le quartier
J’ai vu beaucoup de voitures, un lampadaire, une école,
un immeuble blanc et jaune
Des personnes qui nous regardent par la fenêtre
J’ai vu un bunker utilisé pendant la guerre
Un panneau qui annonce le carnaval des enfants
J’ai vu des casiers à poubelles bien placés, toutes les rues propres,
la mairie s’occupe de tout
J’ai vu la route glissante et je me suis dit qu’il faudrait passer la saleuse
J’ai vu passer la saleuse
J’ai vu un homme réparer sa voiture, peut-être change-t-il une pièce…
J’ai vu un homme faire du vélo avec un drapeau rouge
J’ai vu un homme en chapeau, en veste noire, avec un sac de courses
Il fumait une cigarette
J’ai vu des gens travailler dehors et grelotter, des gens parler le turc
Des enfants crier, des enfants jouer
J’ai vu des hommes nettoyer, des hommes en pause à côté d’un sapin
Ils m’ont vu et sont partis
J’ai vu un corbeau battre des ailes, un corbeau croasser dans l’arbre
La nature couverte de neige, des voitures couvertes de neige
Des traces de pattes de chiens et des pas dans la neige
J’ai vu la neige froide
textes collectifs
Les sens
J’ai vu la petite mosquée sous le bâtiment de la garderie
Dans mon quartier
J’aimerais voir des balcons, et des balcons…
Des manèges pour enfants et adultes
Une usine pour que tout le monde travaille
Une boulangerie à côté de chez moi
J’aimerais que personne ne soit blessé
J’aimerais voir des ambulances vides
J’aimerais voir des personnes qui s’aiment mutuellement
J’aimerais voir tous les enfants jouer ensemble, dans un jardin public,
dans un spectacle
J’aimerais…
Marina ANDRES, Chantal AUBRY, Ajmone KRASNIQI
CSC Le Phare de l’Ill, Illkirch-Graffenstaden
314
le plaisir d’écrire / alsace 2013
315
Dans mon village il y a des choses pures comme la nature,
comme les champs, les forêts et les rivières, comme le rocher
en face de ma maison, comme l’odeur du chèvrefeuille un
soir d’été, comme l’air des champs, et puis le voisin qui fait
un joyeux signe de la main.
Dans mon village il y a des choses effrayantes à voir : les puits
profonds pour irriguer les champs, la chauve-souris qui me
frôle sans vergogne, la tempête et l’orage réunis, les rumeurs
colportées sur les unes et les autres sans preuve et aucun
fondement, les vols et les agressions, la bêtise des gens.
Dans mon village il y a des choses qui sont malpropres :
les détritus qui traînent dans la rue, l’odeur de l’ensilage, le
fumier et la bouse sur les routes, les déchets dans la nature,
les « ragots » véhiculés par les commères de maison en
maison. Il y a des choses malpropres qui dorment cachées
donc pas connues.
Dans mon village il y a des choses qui m’enchantent et
d’autres pas. Il y a des choses qui ne tournent pas rond
comme la guerre entre voisins. Les humains sont étranges
sur terre. Il y a aussi un fait dans ce village un peu mort et
abandonné qui me révolte comme « le chacun pour soi » et
puis ce qui m’énerve ce sont ces jeunes qui ne respectent
plus les personnes âgées même que dans le bus, ces jeunes
sont assis et les vieilles personnes sont debout. Et les choses
qui m’enchantent ce sont les lampions du 14 juillet, le feu
d’artifice, les illuminations à Noël qui font rêver, les piqueniques entre voisins, le cimetière où enfants nous allions
chercher des pierres précieuses. Et puis il y a la vie du
fermier qui est dure et fatigante. Et il puis il y a des choses
qui me plaisent comme les belles fleurs du printemps,
comme l’odeur de la terre après la pluie. Et enfin, il y a la
petite Eva qui s’est cueillie une branche de lilas.
Dans mon village il y a des choses qui donnent confiance :
le soleil qui éclaire tout sans discrimination, le printemps
qui revient chaque année, l’arbre à noix tout près de ma
maison, le calme, la cloche qui sonne à l’église et le silence et
puis des personnes confiantes et les animaux, uniquement
les animaux.
Dans mon village il y a des choses qui sont belles à voir : la
kermesse du village, le bal du village, le bon pain proposé
par le boulanger, le chant des oiseaux, les jeux de ballon des
enfants, l’abricotier et ses fruits juteux, les poissons dans
la rivière et le grand hamster d’Alsace qui court dans « les
champs de choucroute », et les jolies filles en décolleté en
été…
316
le plaisir d’écrire / alsace 2013
textes collectifs
L’inventaire de mon village
Bruno CHRISTEN, Adrien FLUHR, Raymond KIELESKY,
Yuksel KUZU, Patrick MEYER
La Croisée des Chemins, Colmar
317
dans MA VILLE
Je voudrais donner des couleurs à ma ville en peignant
un tableau géant que je placerais au centre.
Je commencerais par le jaune d’or d’un grand soleil pour
réchauffer les cœurs et des tournesols qui le regardent
avec admiration.
Je continuerais par du rouge, c’est notre sang, la force de vie,
la passion, le désir de changer les choses et créer
un monde meilleur.
J’ajouterais du vert, c’est le réveil de la nature, un printemps
permanent pour les nouvelles générations, l’espérance
d’un futur prometteur.
Je choisirais le bleu pour un ciel sans nuages et une mer
de sérénité infinie où l’on pourrait plonger sans hésitation.
Je terminerais avec le blanc des plumes d’un cygne pour
éclairer la ville et apporter la paix à ses habitants.
Nese ARABACI, Elena LOPEZ BORREGO,
Milena MINASSYAN, Olga ULBRICHOVA
CSC Fossé des Treize,
Strasbourg
Dans ma ville
5000 flocons de neige
1000 gouttes de pluie
1 milliard de voitures
5 accidents de trafic
20 malades
15 voitures de police
100 ambulances
Giiiiiiiiiit Baaaaaaaaan
Dans ma ville
7000 hommes, femmes
Des collégiens, des écoliers
5 ou 6 écoles
1 collège
Des bistrots
Des paroles échangées
Ciao hie salam au revoir salut…
Dans mon village
422 vaches
14 chats
Quelques grains de blé
Les bêlements des moutons
Beaucoup de neige
Bêêêê, meuheuheuheuh, miaoumiaouououou
Trop de boue
3 cailloux
30 tracteurs
1 myriade d’odeurs de fleurs
Puis une ½ baguette
Nous et vous
Puis tout le monde
Moi dodo dans mon lit
Chchchchchchut
Metin
textes collectifs
DES COULEURS
POUR MA VILLE
Nawal
Selma
Selma BÖCÜ, Metin M., Nawal M.
Association Hélios, Guebwiller
318
le plaisir d’écrire / alsace 2013
319
Les étincelles
La porte s’ouvre…
Un trésor…
Les étoiles brillent sur la ville, dans les yeux… partout…
Une ambiance agréable
Strasbourg
La capitale de Noël, de l’Europe, est devant nous.
Le paradis… Strasbourg.
Sotsita BAHAYEVA,
Phan Thi HONG HANG,
Fatna KURNAZ,
Anahit MIRZOYAN,
Gulcan OZDEN
CSC Camille Claus,
Strasbourg
320
le plaisir d’écrire / alsace 2013
Strasbourg
L’impasse du Loup
Cette rue doit son nom à la présence,
au 16e siècle, d’une certaine famille
Wolf (loup).
textes collectifs
Le rêve…
321
L’EFFERVESCENCE DE LA VILLE
LES LARMES DE LA VILLE
V acarme, voleurs, violence
I mmigrés, isolés, illusions perdues
L oin du pays, dans des quartiers lugubres
L iberté limitée, larmes versées
E motion, expulsion, échec.
Ma belle ville
Avec sa cathédrale impressionnante
Son marché de Noël illuminé
Ses parcs, ses jardins… parfumés… le parc de l’Orangerie
Ses maisons alsaciennes, ses musées…
Son tram coloré…
C’est un papillon nommé… Strasbourg.
textes collectifs
V comme visages variés, visiteurs
I comme immense, incroyable, inoubliable
L comme lumières, luxe
L comme loisirs et langues diverses
E comme étudiants, étrangers, effervescence, espérance.
Malika ASFOURI,
Razet DACHAEVA,
Fadouma MOULAY,
Nagendram NATHANAKUMAR,
Mikoyan OGANNES
CSC Camille Claus,
Strasbourg
Nilda Lili ALIAGA MORALES, Nadejda DE ASSIS,
Irene GILES, Teruko MATSUO, Malika NATSAIEVA
CSC Fossé des Treize,
Strasbourg
322
le plaisir d’écrire / alsace 2013
323
annexes
annexes
324
le plaisir d’écrire / alsace 2013
325
Index alphabétique des écrivants
326
b
A. Elena 28
A. Lola
29
A. Marguerite
30 - 290
A. R.
31 - 298
A. V.
31
ACIKGÜL Gülderen
32
AJOUAOU Ouafaa
32
AKAR Fatima
33
AKIL Ozlem
34
ALIAGA MORALES Nilda Lili 34 - 322
ALIBAY Zakioudine
35
ALICI Nazik
36
ALKHADDOUR Soher
37
AMIRI Kazem
307
ANDRES Marina
38 - 315
ANHARI Mohamed
38
ANNWEILER Emiko
39
AOUIMEUR Abderrezak
291
AOULAD Latifa
292
ARABACI Nese
40 - 318
ARAHOUAN Saida
40
ASFOURI Malika
323
ASKHABOVA Yesita
41 - 307
41
ASSOUKHANOVA Louiza
AUBRY Chantal
43 - 315
AVCI Aysegül
43
AVCI Ebru
44
AYAMBA Nicholas
44
AYTAC Yusuf
45
B. Béatrice
B. Didier
B. Dominique
B. Hacène
B. Jean-Paul
B. Keli
B. Martine
B. Mohamed
B. Monique
B. Roger
B. Séverine
B. Yvette
B.G David BA Daouda
BA Khalidou
BAHAYEVA Sotsita
BALL Caroline Alice
BANNOUR Saliha
BARTH François
BATDORJ Uyakhan
BATIBEY Ayse
BAUD Emmanuel
BEJANYAN Marine
BEKKOUCHE Azzedine
BEKRAR Hemama
BEN HENIA Rhadouane
BEN MANSOUR Beya
BENDJEBBAR Yamina
BETTER Marie
BIATA Anne le plaisir d’écrire / alsace 2013
46 - 293
294
47
48
48 - 295
49
49
50
50
51
52
53
54
56
56 - 296
320
57
57
58
59
59
60 - 61
62
296
63
64 - 298
64 - 299
65 - 300
66
292
BILGER Renée
BLANCHEGELEY Michel
BOCKSTALLER Jacqueline
BÖCÜ Selma
BOIDOT Bibi
BOUKRAA Sabiha
BOUKROUNA Loubna
BOURGEOIS François
BOZLAK Esra
BOZLAK Semra
BRAHA Shqipe
BRINGOLF Jean-Louis
BRUCKERT Alix
BRUDI Lionel
BRUNNER Stéphanie
BRUNORI Françoise
BUDAK Ayse BUTCHER Jean-Jacques
67
68
69
69 - 319
70 - 71
72
73
73
74 - 306
75 - 306
76
77
78
79 - 298
79
80 - 305
80
81
c
C. Lionel
CALDERARA Annette
CAMARA Ismaël
CAMARA Kaya
CETIN Sirvan
CHABAB Sophie
CHABAN Melyca
CHADDA Fatiha
CHANG Kien Huy
CHEMLALI Mimouna
CHERIET Alia
CHRISTEN Bruno
84
84
296
294 - 301
85 - 302
85 - 303
86
87
88 - 89
310
90
90 - 317
CLEMENT Timothée
91
COLAK Alice Aynur
COMPTE Marcel-Pierre
91
92 - 93
d
D. Alexandre
94
D. Ali
96
D. Jean-Pierre
96
D. Marie
97
D. Monique
98
D. Nadia
292
D. Renaud
annexes
a
99
DABO Fatou
296
DACHAEVA Razet
323
DANY Radi
304
D’AURORA Laetitia
100
DARIUS Rose
100 - 302
DE ASSIS Nadejda
101 - 322
DE SOUSA MARQUES Anabela 102
DEBIROVA Zalpa
DERNONCOURT Alain
102
103 - 294
DESBUISSON Thérèse
104
DHOUIOUI Zohra
292
DIABATI Yacouba
104
DIENG Léontine
105
DIKME Saray
DOELL KIEN Béatrice
310
106 - 305
DORSCHNER René
107
DUTARTRE Marie-Véronique
108
327
Index alphabétique des écrivants
E. Fouziya
E.M. Mina
ECK Marie-Thérèse
EL FADDAOUI Khadija
EL OUACHOUNI Mimoun
EL OUALLALI Touda
EL-BARWANE Abdoulhay
ELKALLACHI Naziha
ERRAMAMI Nadia
ESCALIN Philippe
ESKIN Husne
ESKIV Selavdin
292
110
110
111
112
112
113
292
114
115
299
115
f
F. Abdelrani
F. Axel
F. Gweltaz
F. Nawal
FARHAT Ahmed
FERHAT Najma
FIEFFEL Oum Kaltoum
FLUHR Adrien
FOUCHARD Allison
FRIEDRICH Mélody
116
117
295
118
118 - 306
119 - 307
119 - 307
120 - 317
121 - 309
122 - 309
g
G. Arnaud
G. Chantal
G. Jennifer
G. Mohamed
328
le plaisir d’écrire / alsace 2013
124
124
125
125
G. Philippe
295
G. Souad
126
126
GASHI Lule
GASS Monika
127
GASSMANN Pascal
128
128 - 300
GAUGER Thierry
GAUTHIER Virginie
129
129
GEIGER Rémi
GENDOGLU Sennaz
130
GENTILUOMO Santina
130
131
GEULDELEKIAN Annman
GHELIM Hadda
131
GHOMRANI Mohamed
131
132
GIACOPINI Stefano
GILES Irene
133 - 322
GLINIECKI Wozciech
134
GNAEDIG Rachel
135
136 - 299
GOMAN Ibolya
GOURI Mina
292
GOUTAL Olivier
137
GRIFFRATE Henry
138 - 139
GRIGORIAN Emma
299
GUEROUI Ali
140 - 291
GÜL Zeynep
140
GVOZDEN Olga
141
h
H. Carole
H. Fatiha
H. Julien
H. Lynda
H. Marilyne
144
292
145
146
146
H. Mohamed
H. Mutundo
H. Nabil
H. Nicole
H. Thomas
H. Zina
HAJEB Fatna
HAMADOUCH Benaouda
HAMDI Justine
HAMZATOVA Khadicht
HANS Simone
HAREL Christine
HAROUN KHATIK Fatimé
HENCK Nicolas
HESSE Jean-Luc
HONG HANG Phan Thi
HORSTKOTT Susanne
HUBERT Eliane
HUCHELMANN Sylvie
HURST Lisa
HUYNH NGOC Diem
146
147
148
148
149
149
310
150
151
152
152
153
296
154
155
320
156
158
159
160
161
i
I. E.
IONASCU Andreea Irina
ISIK Badegül
166
JOST Jonathan
166
JOYEUX Rachel
162 - 306
163
163
164
165 - 295
165 - 293
167 - 309
k
K. Christiane
168
K. Marie-Christine
169
K. Pascal
171
K. Yves
172
KARADUMAN Güzel
173
KARASU Ayse
174
KARAYALCIN Özlem
175
KAUFFMANN Malika
176
KENCHKHADZE Tamar
176
KERN Patricia
300
KHAOUNI Aouda
177
KHIREDDINE Zohra
177
KIELESKY Raymond
177 - 317
KILCIK Selda
178 - 299
KOENIGUER Pierre
j
J. Marie-Antoinette
J. Patrick
J.P Françoise
JALLABI Naziha
178
KOLB Jean-Paul
179 - 311
KOLBECHER Jérémy
180 - 313
KORN Stella
KRASNIQI Ajmone
181
182 - 315
KRELL Caroline
183
KSOURI Myriam
184
KURNAZ Fatna
320
KUZU Yuksel annexes
e
184 - 317
329
Index alphabétique des écrivants
L. Claude-Ahmed
186
187 - 293
L. Evelyne
L. Sébastien
188
L. Stéphanie
189 - 313
189
L. Steve
LADINA Svetlana
190
LAFAURIE Patrick
190
310
LAKNIN Habiba
LAMBERIGTS Philippe
191
191
LAMOTTE Xavier
LANG Sébastien
192
192 - 295
LEFRANC Patrice
LEHMANN Laëtitia
193
LEITHEIM Philippe
194
LIROT Julien
195
LKHAOUIAOUI Saïd
300
LOPEZ BORREGO Elena 195 - 318
LOUYOT Emmannuelle
196
LUANGPRASEUTH Somdeth 197
LUCAS Richelaine
198 - 199
LUTZ Hubert
200 - 201
m
M. Brigitte
M. Leila
M. Metin
M. Naïma
M. Nawal
M.DH. Pierre
MANASYAN Zarine
330
le plaisir d’écrire / alsace 2013
202
202 - 300
319
203
204 - 319
204 - 290
299
MATA Safia
MATCZAK Agnieszka
MATSUO Teruko
MAZOUZ Btisame
MBASSI Françoise
MEBAREX Lachen
MEHR Marie-Christine
MEIGNAN Michel
MENNADI Nafissa
MERDOUD Sabrina
MESAUDI Mimoun
MESTIRI Najla
METZGER Vincent
MEYER Antoine
MEYER Patrick
MINASSYAN Milena
MIRZOYAN Anahit
MITZEL Stéphane
MONTEIRO Maria
MORENO Maytana
MOTSCH Fabienne
MOULAY Fadouma
MUHUDIN ALI Binti
MUHUNTAN Catherine
MULLER Karima
MULLER Marianne
MULLER Sylvie
MUNSCH Laurence
MUSTAFIC Sadija
205
206
207 - 322
207
207 - 293
304
208
208
209
210
210
211
211 - 309
212
212 - 317
213 - 318
320
213
214
215
215
323
216
216
217
217
217 - 311
218
219
n
N. David
N. Trung Tri
222
NATHANAKUMAR Nagendram 323
NATSAIEVA Malika
223 - 322
223
NGUYEN Hong Hanh
NGUYEN My Hang
224
NIEDERGANG Renée
225
o
O. Jehanne
OGANNES Mikoyan
OULIGEV Taleh
OUMAR Faridabay
OZDEN Gulcan
ÖZEN Akife
226
323
226
227
320
227
R. Eva
R. Jean-Pierre
R. Michel
R. Patrice
RAHAL Nadia
RAISS Rabia
REBRASSIER Gérard
RECHIDI Hassina
REYDEL Clarisse
RIDAL Salima
RIEFSTAHL Charlotte
RINGWALD David
ROUSTOM Ghayas
p
s
P. Almina
228
P. Gilbert
228 - 295
P. Viviane
229
PAPI229
PAYAT Filiz
230
PAYAT Huriye
231
231
PEREA Alexandre
PEREIRA COSTA Helio José
232
PETIT Marie
233
PHILIPPE Julie
234 - 313
PIERRE Océane
235
POUTOUIRIAN Qartsrriq
299
S. André
S. Astrid
S. Cennet
S. Denis
S. Doris
S. Frédéric
S. Georgette
S. Hafida
S. Jean-Christophe
S. Keltoum
S. Patrick
S. Sylviane SA. Isabelle
SABRI Aïcha
SAIDANI Christelle
q
221
r
Q. Sylvie
237 - 298
238 - 298
238
238
239
292
310
239 - 293
240
241
241
242 - 303
243
244 - 245
annexes
l
247
248
249
249
250
250
251
251
252 - 253
254 - 305
302
254
255
256
257
331
Index alphabétique des écrivants
t
T. Mandou Souleyman
TAFATI Karima
TAS Hasan
TAUBENNEST Lucas
TKACHUK Oksana
TYANE Aïcha
272
272
304
273
275
299
u
ULBRICHOVA Olga
332
le plaisir d’écrire / alsace 2013
276 - 318
v
VALIYEVA Zahra
VASSE Quentin
TEXTES INDIVIDUELS, par ordre alphabétique
277
301
w
W. Claude
W. Nathalie
W. Philippe
W. Véronique
WAGNER Charles
WALDNER Matthieu
WASSER Flore
WEISGERBER Anne
WURTZ Daniel
278
279
295
280
280
281 - 309
282
283 - 309
309
y
YILDIRIM Mehmet
YILDIRIM Sengül
YILDIZ Hakime
YOUSIF Rajaa
YUN Valentina
284
284
284
285
285
z
Z. Saltane
286 - 305
Z. Yves
286
ZANUTTINI Astrid
287
ZAYANI Fatima
287 - 307
ZITOUNA HAMED Samira
299
Marguerite A., Traversée de la ville - GEM Aube, Strasbourg
Emmanuel BAUD, Thann - ESAT Saint-André, Cernay
Hemama BEKRAR, Ma promenade quotidienne - CSC Camille Claus, Strasbourg
Semra BOZLAK, Nouvelle vie - CSC Le Phare de l’Ill, Strasbourg
Léontine DIENG, Dans la valise d’Eloïse - Club de Jeunes l’Etage, Strasbourg
Béatrice DOELL KIEN, Je ferme les yeux - Association Hélios, Guebwiller
Nadia ERRAMAMI, Je suis utile pour les femmes et les hommes - Plurielles, Strasbourg
Abdelrani F., J’ai fait un rêve - Association Espoir Maison d’Arrêt de Colmar, Colmar
Allison FOUCHARD, La condition pour voir Julien - Fondation Protestante Sonnenhof,
Bischwiller
Rachel GNAEDIG, Dans la rue du Dôme - Club de Jeunes l’Etage, Strasbourg
Ibolya GOMAN, Ma ville d’avant, ma ville d’aujourd’hui - Plurielles, Strasbourg
Justine HAMDI, L’Homme de Fer - IMPRO La Ganzau, Strasbourg
Nicolas HENCK, Quand j’étais jeune - Ithaque, Strasbourg
E. I., La rue de la vie - CSC Le Phare de l’Ill, Illkirch-Graffenstaden
Yves K., L’homme et la ville - Hôpital de jour, Molsheim
Caroline KRELL, Moi j’habite en ville - ESAT Saint-André, Cernay
Stella KORN, Les bruits de ma ville m’ont raconté que - La Croisée des Chemins, Colmar
Evelyne L., Instants insolites dans ma ville - Cultures du Cœur, Mulhouse
Emmanuelle LOUYOT, Mes villes, instants d’acrostiches - SAJH, Strasbourg
Nafissa MENNADI, Sainte Marie à la manière de R.G. Cadou - CSC Val d’Argent,
Sainte-Marie-aux-Mines
Astrid S., Dans ma rue - Hôpitaux Universitaires de Strasbourg
Oksana TKACHUK, Lettre à ma sœur - Plurielles, Strasbourg
Nathalie W., Promenade dans les rues de ma ville - Hôpitaux Universitaires de Strasbourg
annexes
SAÏDI Jamal
304
SARKOUH Fatima
304
SARWARIE Manizha
257
SAYGI Lale 258
SC. Isabelle
258
259
SCHANG Steeve
SCHERER Elodie
262
263
SCHMITT Marie-Claude
SCHMITT Véronique 263 - 313
264
SCHNEIDER Cédric
SCHUNCK Chryslène 264
SE. Christophe
265
SEURET Emilie
266 - 309
SGRO Fabrizio
267
SGRO Vittoria 268
269
SI. Christophe
SOLO Kadour
270
SORET Kevin
270
STOYNOVA Ivelina
270
SYLDATK Tomasz
271
Textes “ coups de coeur ” 2013
TEXTES COLLECTIFS, par ordre alphabétique
Marguerite A. et Pierre M.DH., Notre ville - GEM Aube, Strasbourg
Didier B., Alain DERNONCOURT et Kaya CAMARA, Une rencontre invraisemblable APP ReFormE, Strasbourg
333
Martin ADAMIEC - Comédien - Metteur en scène - Articulations Théâtre
Marie BEIL - Chargée du service éducatif - Archives municipales de Strasbourg
annexes
Comité de lecture 2013
Isabelle BULLE - Chargée de publics - Service éducatif des musées de la ville
de Strasbourg
Pierre DURRENBERGER - Responsable pédagogique - DISP de Strasbourg
(Direction Interrégionale des Services Pénitentiaires)
Isabelle FOREAU - Animatrice d’atelier d’écriture - Biographe - L’être en lettres
Danièle FRAUENSOHN - Animatrice d’atelier d’écriture - Biographe Les Arte-Mots
Marie FREYBURGER - Stagiaire DEUST Médiations Citoyennes Université de Strasbourg
Corinne GERARDIN - Chargée d’Affaires Politiques de la ville Conseil Général du Bas-Rhin
Nassiba GOZLAN - Déléguée aux Relations Territoriales du Bas-Rhin Groupe La Poste
Chrystèle GUILLEMBERT - Directrice des Relations publiques Théâtre National de Strasbourg
Sophie JAMBON - Chargée de mission illettrisme insertion - Région Alsace
Delphine LUX - Bibliothécaire - Médiathèque de Lingolsheim
Isabelle MONTAVON-RENOU - Assistante Pôle 3 E - DIRECCTE Alsace
Faly STACHAK - Animatrice d’ateliers d’écriture - Auteur
334
le plaisir d’écrire / alsace 2013
335
APF Accueil de jour
(Association des Paralysés de France)
3 rue Saglio
67100 STRASBOURG
Florence PIROT
Organismes participant
au Plaisir d’écrire 2013
et animateurs
d’ateliers d’écriture
APP ReFormE
(Atelier de Pédagogie Personnalisée
Regroupement Formation Emploi)
6 rue des Francs Bourgeois
67000 STRASBOURG
Françoise ABELA-KELLER,
Marie-Claude QUENNEDEY
Association Adèle de Glaubitz
ESAT Saint-André (Etablissement de
Service d’Aide par le Travail)
43 route d’Aspach BP 40179
68702 CERNAY
Sylviane FERNBACH, Céline WEIGEL
Association Cultures du cœur
Secteur Mulhouse
Maison des Associations
1 faubourg des Vosges
68700 CERNAY
Hélène TRZEBIATOWSKI
Association Espoir
Maison d’Arrêt de Colmar
78 A avenue de la République
68000 Colmar
Marguerite RODENSTEIN
336
le plaisir d’écrire / alsace 2013
Association Espoir Meinau
1 rue de Bourgogne
67100 STRASBOURG
Nina SARKISSIAN,
Marie-Claire WACK, Sylvie WENIGER,
Association Ithaque
12 rue Kuhn
67000 STRASBOURG
Nadia REIFF
Association L’Atelier
2 rue de la Brigade Alsace - Lorraine
67600 SELESTAT
Laurence LAPIERRE
annexes
ADAPEI du Bas-Rhin
(Association Départementale
des Amis et Parents de Personnes
handicapées mentales)
24 rue du Château
67380 Lingolsheim
Judith FISHER
Association L’Atelier PADEP
(Parcours de Développement Personnel)
21 rue Livio
67100 Strasbourg
Valérian COLLOT, Chantal ERB
Association Plurielles
1 boulevard de Nancy
67000 Strasbourg
Isabelle WENDLING
Centre d’Accueil de Jour
Les Tournesols
12 rue des cerisiers
68160 Sainte-Marie-aux-Mines
Monique LE DOARE
CSC Camille Claus
41 rue Virgile
67200 Strasbourg
Déborah BABILON, Nesrin TUGRAL
CSC de l’Elsau
6 rue Mathias Grünewald
67200 STRASBOURG
Anuta ZUBASCU
337
Club de Jeunes l’Etage
19 quai des Bateliers
67000 STRASBOURG
Déborah SCHNEIDER
CSC de la Montagne Verte
10 rue d’Ostwald
67200 Strasbourg
Habiba AALLA, Fabienne HELFER
ESAT Papillons Blancs
(Etablissement et Service d’Aide
par le Travail)
32 route d’Issenheim
68360 Soultz
Karine THOMAS
CSC Le Phare de l’Ill
29 rue du Général Libermann
67000 Strasbourg
Lucie CASTELIN-LERAT
CSC Papin
4 rue du Gaz
68200 Mulhouse
Yolanta LUBERDA, Semitra SIPAHI
CSC Val d’argent
1 carrefour de Ribeauvillé
68160 Sainte-Marie-aux-Mines
Nathalie ROUSSEL-SCHIMMEL
CSC Victor Schœlcher
56 rue du Rieth
67200 Strasbourg
Christine RAKIC, Claudine MARBACH
CSF Victor Hugo
(Centre Social et Familial)
4 rue Victor Hugo
67300 Schiltigheim
Habiba AALLA, Fabienne HELFER
CDAFAL 68
(Conseil Départemental des Associations
Familiales Laïques du Haut-Rhin)
3 rue Georges Risler
68100 MULHOUSE
Latifa AFNAKKAR, Malika AHMANE
338
le plaisir d’écrire / alsace 2013
ESAT Saint André
(Etablissement et Service d’Aide
par le Travail)
Les Ateliers du Steinkreuz
1 faubourg des Vosges
68920 WINTZENHEIM
Danielle DIDIER
Fondation Protestante Sonnenhof
21 rue d’Oberhoffen
67240 BISCHWILLER
Delphine KADA
Fondation Sonnenhof FAS-FAM Unité
Gustave Stricker
22 rue d’Oberhoffen
67242 BISCHWILLER
Audrey GUILLAUME, Claudia KUHN
GEM Aube
(Groupement d’Entraide Mutuel)
42 rue de la 1ère Armée
67000 Strasbourg
Emmanuelle LANCHE
Hélios
Maison des Associations
1 rue de la République
68500 Guebwiller
Christine BURGER, Emi CAYRE,
Annette FISCHER, Françoise GRAILHE,
Mariette HOSSENLOP,
Antoinette KIHL
Hôpital de Jour de Bischwiller
EPSAN (Etablissement Public de Santé
Alsace Nord) Unité extra hospitalière
4 rue de l’Artisanat
67240 BISCHWILLER
Christine BOUCHER,
Stéphanie MAILLARD,
Christelle PONTONNIER
Hôpital de Jour de Molsheim
EPSAN (Etablissement Public
de Santé Alsace Nord)
11 rue Schweisguth
67120 MOLSHEIM
Pascale MAIGNET, Odile PONET
Hôpital de Jour de Saverne
EPSAN (Etablissement Public
de Santé Alsace Nord)
16 Grand Rue
67700 Saverne
Véronique BECKER,
Hélène NEBINGER
Hôpital de Jour de Strasbourg
EPSAN (Etablissement Public
de Santé Alsace Nord)
Rue du Faubourg National
67000 STRASBOURG
Chantal GUINEBERT,
Aurélie RADMACHER
La Croisée des Chemins
Espace Solidarité Colmar – Vallées
15 avenue de Paris
68000 COLMAR
Christiane DAUB,
Dominique ZERLAUTH
Maison d’Arrêt de Mulhouse
Avec la bibliothèque municipale
de Mulhouse
59 avenue Robert Schumann
68063 Mulhouse
Hamida IMADJADJ, Corinne PAULUS
Maison d’Arrêt de Strasbourg
Bibliothèque de l’unité d’enseignement
6 rue Engelman
67000 Strasbourg
Laurence DENIS
annexes
CSC Fossé des Treize
6 rue Finkmatt
67000 STRASBOURG
Régine DAUTEL
Maison Picasso du Centre
de Harthouse
Allée des Peintres BP 10231
67504 HAGUENAU Cedex
Martine GRAEF, Agnès JULLY
ReFormE
(Regroupement Formation Emploi)
7b rue des Prés
67380 Lingolsheim
Marie-Claude QUENNEDEY
Hôpitaux Universitaires
de Strasbourg
Centre d’addictologie
Hôpital Civil, 1 place de l’Hôpital
67091 Strasbourg
Babette REZICINER,
Anne SCHAFFHAUSER
SAJH
(Structure d’Activités de Jour
et d’Hébergement de l’AAPEI)
5 rue Jean Monnet
67300 Schiltigheim
Florence SAULNIER,
Marie-Christine STREICHER-TRUNCK
ImPro de la Ganzau
(Institut Médico Professionnel)
118 rue de la Ganzau
67100 Strasbourg
Mélanie NICOLAS
Trampoline
1 chemin de Dorlisheim
67120 Molsheim
Dany SCHITTER
339
au Musée Unterlinden de Colmar
qui nous a accueillis dans le cadre splendide de l’ancien cloître des Dominicains
pour le lancement du Plaisir d’Ecrire en lien avec le 500ème anniversaire
du Retable d’Issenheim et la Semaine de l’Illettrisme
Remerciements
à l’équipe du Service éducatif des musées et à l’Atelier Urbain de la ville
de Strasbourg
pour leur collaboration dynamique et fructueuse dans la conception et
l’animation des ateliers d’écriture itinérants proposés au Musée historique
dans le cadre de La Muz’
annexes
à Martin Adamiec
pour son implication, sa générosité et son sens du partage lors des rencontres
avec les participants en tant que parrain 2013. Il a su transmettre sa passion
des mots et de la langue française aux animateurs et aux écrivants qui sont
repartis plein d’enthousiasme et d’un nouvel élan pour l’écriture
à Hamida Imadjadj et à Corinne Paulus
pour leur investissement personnel dans la préparation et l’animation de
l’atelier « Le don d’un mot » entre la Maison d’arrêt et la bibliothèque Grand
Rue pendant les Rencontres de la Diversité à Mulhouse
à Jules Grandin et à Clara Dealberto-Ricard
pour l’utilisation gracieuse de leurs calligrammes et leur contribution généreuse
à l’édition de cartes postales en lien avec les textes du Plaisir d’Ecrire 2013
à Marie-Hélène Helleringer de Tôt ou T’art
pour son partenariat dans la conception et l’animation de jeux d’écriture sur les
marchés de Neudorf et du Neuhof pendant la Semaine de la Langue française
et de la Francophonie. Pour son soutien en dons de livres et de lots aux lauréats
aux membres du comité de lecture
pour leur implication dans ce projet, leurs échanges et leurs débats animés
pour déterminer les textes coups de cœur
à la Filature de Mulhouse
qui accueille cette année l’ensemble des participants, animateurs et partenaires
pour la Cérémonie régionale sur sa scène nationale
aux collègues du Crapt-Carrli
pour leur amitié et leur soutien tout au long de l’année
340
le plaisir d’écrire / alsace 2013
341
CRAPT-CARRLI / GIP FCIP Alsace
Centre Régional d’Appui Pédagogique et Technique
Centre d’Appui et de Ressources Régional de Lutte contre l’Illettrisme
4, rue de Sarrelouis
67000 Strasbourg
Personnes à contacter :
Guillaume Bauchet
Coordinateur du centre de ressources
Tél. 03 88 23 83 22
Courriel : [email protected]
Patricia Lejeune
Coordination du Plaisir d’Ecrire, appui au réseau linguistique
et aux nouveaux formateurs
Tél. 03 88 23 83 28
Courriel : [email protected]
Shiva Parsaee
Lutte contre l’illettrisme, développement des compétences de base
Tél. 03 88 23 83 27
Courriel : [email protected]
’é
re
Création graphique, mise en page : Ratatam
d
Calligrammes : Jules Grandin, Clara Dealberto-Ricard
plai
sir
Suivi de la publication
Guillaume Bauchet, Patricia Lejeune
CRAPT-CARRLI / GIP FCIP Alsace
le
Direction de la publication
Didier Lefèbvre
GIP FCIP Alsace
c ri
Impression : Coliprint
Dépôt légal : juin 2013
n° ISBN 13 : 978-2-9522209-3-4
© GIP FCIP Alsace
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le plaisir d’écrire / alsace 2013
343
Organisé par
Cet ouvrage ne peut être vendu
Avec le soutien de
plai
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sir
le
Et en partenariat avec
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