dossier : le gore au cinema - Ciné Horreur

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dossier : le gore au cinema - Ciné Horreur
DOSSIER :
LE GORE AU CINEMA
Du ThEAtre du Grand Guignol
A nos jours...
Le Territoire des Morts
FLESH EATER
DERANGED
VIRUS
BLAIR WITCH 2
PIN UP :
Misty Mundae
EnvoutEs
Cutie Honey
INTERVIEW :
BACH FILMS
AND MORE...
Harry Potter 4
Mummy Raider
Urban Legend 3
Le Sous sol de la Peur
Le Monstre du Train
MOSQUITO
The Descent
La Crypte
Funny Games
Le Fils de Chucky
HISTOIRES
EXTRAORDINAIRES
NEWS
sommaire
3 / CINE HORREUR MOVIES
Flesh Eater
Blair Witch 2
Deranged
Virus
Le Territoire des Morts
Envoutés
Le Sous-sol de la Peur
Cutie Honey
Harry Potter et la Coupe de Feu
Mummy Raider
Urban Legend 3 - Bloody Mary
Mosquito
Le Monstre du Train
The Descent
La Crypte
Funny Games
Le Fils de Chucky
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27 / HISTOIRES EXTRAORDINAIRES
« Journal d’un malade » par Yann Le Biez
30 / LES DOSSIERS DE CINE HORREUR
« Le gore au cinéma »
40 / PIN-UP :
« Misty Mundae »
41 / LES NEWS
45 / PRODUITS DERIVES
49 / TROMA FOREVER
« Crapston Villas »
50 / SOUVENEZ-VOUS…
« Doom »
51 / IL N’Y A PAS QUE LE CINEMA…
« Spider » de Patrick McGrath
52 / DIABOLICAL MUSIC
« L’exorcisme d’Emily Rose » - « Hellraiser 2 »
55 / INTERVIEW : « Bach Films »
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Ciné Horreur Webzine - Fondateur : Horreur Team Rédacteur en chef : Stéphane Erbisti ([email protected]).
Rédacteurs : Lionel Colnard, Gerald Giacomini, Stéphane Jolivet, Stéphanie Aveline, Vincent Dumenil, Jeremie Marchetti,
Colin Vettier, Christophe Jakubowicz, Yann Le Biez, Gilles Luquet, Cédric Frétard.
Mise en page : Stéphane Erbisti Relecture et Correction : Stéphanie Aveline.
Texte et Design Copyright Ciné Horreur. Les illustrations appartiennent à leurs auteurs respectifs.
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CINE HORREUR MOVIES
FLESH EATER
(Flesh Eater: Revenge of the Living Dead)
Réalisateur : Bill Henzman Scénario : Bill Hinzman & Bill Randolph
Pays : Etats-Unis Année : 1988 Musique : Danny Fehl, Paul McCollough & Erica
Portnoy Casting : Bill Hinzman, John Mowod, Leslie Ann Wick, Kevin Kindlin,
Charis Kirkpatrik Acuff, James J. Rutan, Lisa Smith, Denise Morrone, Mark Strycula, Kathleen Marie Rupnik...
Genre : Zombies
Voici une critique qu’il m’est très désagréable de faire. Vous allez rapidement
comprendre pourquoi un tel film est… plutôt douteux.
Une bande de jeunes freluquets part dans la forêt pour fêter Halloween. La
consommation de bière et de corps nus est tout à fait honorable, même pour des
étudiants en goguette. C’est alors que –ô surprise – un paysan réveille un Zombie
en déterrant une souche. Évidemment, le Zombie mord le paysan qui devient à
son tour un mort-vivant. Rapidement les étudiants se retrouveront sur le haut du
menu des non morts…
Deux éléments interpellent dans ce film. Le premier c’est le
manque d'originalité du scénario, le second c’est qu’il ait été
réalisé par le zombie-star de "La nuit des morts-vivants 1968".
En fait, c’est cette dernière information qui reste en travers de la
gorge. Non pas qu’un acteur ne soit pas capable de réaliser son
propre film, mais il y a des limites à la définition d’"inspiration".
En effet, "La nuit des morts-vivants 1968" n’a pas marqué Bill
Hinzman ; le métrage de Romero l’a proprement traumatisé, tant
et si bien que l’imagerie, le scénario et la façon de filmer de
George A. Romero se retrouvent sur Flesh Eater. Un tel plagiat
est parfaitement condamnable. Aucun doute, Bill Hinzman se
contrefout de son spectateur et lui jette un sceau de boue entier
à la figure. Beurk !!
Une dernière information s’ajoute à l’addition déjà trop salée de ce métrage. En
effet "La nuit des morts-vivants 1968" a été à l’origine référencé sous le nom de
"night of the Flesh Eaters". Or le méfait de Bill Hinzman est titré : "Flesh Eater : Revenge of the Living Dead", encore une coïncidence malencontreuse ? La réponse
plane, menaçante, presque effrayante… Tout cela débouche sur un triste constat :
ceux qui ont vu ''la nuit des morts-vivants 1968'', pourront parfaitement deviner
TOUT le film, fin incluse ! Pourtant la fin se veut inattendue, mais l'effet de surprise
se vautre lamentablement dans la boue que le métrage a remuée.
Cependant, ne vous y trompez pas, si « la nuit des morts-vivants » n’avait jamais
été réalisé, ce film serait presque bon. En l’état, Flesh Eater demeure regardable, malheureusement (ou heureusement), Romero a déjà pavé ce chemin quelques vingt ans plus tôt. A réserver à ceux qui supportent qu’une œuvre majeure
soit pillée, pour en faire un métrage d’une qualité bien moindre. Hé, Bill, les Zombies ça connaît pas les copyright ? Comment ça non ?
Colin Vettier
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BLAIR WITCH 2 :
LE LIVRE DES OMBRES
(Blair Witch 2 : Book of Shadows)
Réalisateur : Joe Berlinger Scénario : Dick Beebe, Joe Berlinger
Pays : Etats-Unis Année : 2000 Musique : Marilyn Manson, Rob
Zombie, Carter Burwell, Joshua Homme, Tony Iommi, Jason Miller, Pod...
Casting : Kim Director, Jeffrey Donovan, Erica Leerhsen, Tristine
Skyler, Stephen Barker Turner, Kurt Loder, Chuck Scarborough,
Bruce Reed...
Genre : Sorcellerie
Jeff Donovan, originaire de Burkittsville, est depuis toujours obsédé par la légende de la sorcière de Blair. A l'âge de 17
ans, il surprend ses amis et sa famille en kidnappant un
enfant et en l'emmenant au plus profond de la forêt des
Collines noires. Capturé, il refuse d'expliquer ses actions, affirmant simplement que des voix l'ont contraint à
le faire. Il passe les quatre années suivantes dans un hôpital psychiatrique avant d'être apte à être réinséré dans
la société. En juin 2000, il conduit un groupe de touristes
dans les Collines Noires…
"Blair Witch 2" se présente dès le début comme un documentaire sur les terribles événements qui se seraient
réellement déroulés à Maryland. Le message, clairement affiché dès l’ouverture du film, explique que les
images qui vont suivre sont tirées d’un documentaire fait
par la télévision locale et que certains noms ont été
changés pour protéger leur anonymat. De même, on a le
droit à des interviews et à une sorte de journal télévisé
où les personnages argumentent en défaveur du film
"Blair Witch", expliquant que les événements montrés
ne se sont jamais déroulés. Tout est mis en œuvre pour
que le spectateur pense que cette histoire de sorcière
n’est que pure fiction et que ce qui va suivre n’est que la
stricte réalité. Hélas, la sauce ne prend plus.
Le film s’ouvre sur la musique Disposable Teens de Marilyn Manson avec un plan aérien montrant la forêt de
Blair avec quelques images rapides de meurtres. Le ton
est donné : "Blair Witch 2" sera beaucoup plus vivant
que son prédécesseur. Le film ne se déroule plus via la
caméra d’un des protagonistes mais intègre quelques
moments où on les suit par ce moyen. Tout se déroule
très rapidement : les décors sont plantés, l’histoire est
explicitée, il ne reste plus qu’à suivre les personnages à
la recherche de la fameuse sorcière et on assiste très
vite à la première scène qui sème le doute. Après une bonne nuit de sommeil, installés dans la forêt, les personnages drôlement bien
équipés (caméra infrarouge et autres attirails sophistiqués) retrouvent leur matériel cassé. Il en est de même pour leurs travaux qu’ils
avaient rédigés et qu’ils découvrent en morceaux. La tension monte, les accusations fusent mais la médium du groupe, une gothique,
visualise l’endroit où se trouvent les enregistrements. Ils n’ont plus qu’à les chercher et découvrir ce qu’il s’est déroulé durant cette
nuit…
Autant le dire : les détracteurs de "Blair Witch", premier du nom, préféreront sûrement cette suite qui ne joue que par moment sur le cô-
té amateur. "Blair Witch 2" est largement plus sanglant
(pendaison, éventration), beaucoup plus rythmé et met en
scène des personnages confrontés à des hallucinations (ou estce la réalité ?). Ce choix marque la différence qui sépare les
deux films bien qu’ils soient inextricablement liés. Et même si
certaines scènes sont très prévisibles, elles restent tout de
même formidablement efficaces et vous vous surprendrez
même à sursauter en sachant pertinemment ce qu’il va se passer.
Tout n’est pas montré (mis à part les apparitions assez terrifiantes qui font penser à Regan pour ses mouvements saccadés dans
"L’Exorciste") et le film laisse quand même une place à l’imagination.
Mais cette suite a tout de même quelques points négatifs. Par
exemple, les allusions incessantes à "Blair Witch" deviennent
pénibles et ennuyeuses. Les réalisateurs voulant à tout prix à nous montrer que cette fois-ci le film est bien réel, nous avons le droit à des
dialogues, objets ou blagues tournant autour du premier volet. Ces insinuations cherchent avant tout à mettre en valeur le premier "Blair
Witch" pour le placer au même rang que "Scream" et des meurtres perpétrés à la suite de son visionnage. De même, de la publicité pour
le site eBay et pour quelques produits américains sont faites.
"Blair Witch 2" est donc une bonne surprise, bien qu’il soit assez prévisible sur certains points. Cette suite est totalement différente du
premier opus ce qui ravira, ou au contraire, déplaira.
Yann Le Biez
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DERANGED
(Deranged : Confessions of a Necrophile)
Réalisateur : Jeff Gillen, Alan Ormsby Scénario : Alan Ormsby Pays : Etats-Unis
Année : 1974 Musique : Carl Zittrer
Casting : Robert Blossom, Cosette Lee, Leslie Carlson, Robert Warner, Marcia Diamond,
Arlene Gillen...
Genre : Tueurs Fous
Ezra Cobb a toujours été surprotégé par sa mère. Légèrement demeuré, il a passé toute
sa vie à s'occuper d'elle, ne la quittant plus lorsqu'elle est tombée malade. Quand sa mère
meurt, Ezra ne le supporte pas. Pendant un an, il fait comme si elle vivait toujours avec lui.
Puis il se met à entendre la voix de sa mère lui demandant de la ramener à la maison. La
raison d'Ezra vacille totalement et il va chercher le cadavre de sa mère au cimetière. Pour
lui rendre une beauté, il se met a déterrer d'autres cadavres et à prélever des bouts de
peaux pour la rafistoler. Il conserve également les corps pour qu'ils tiennent compagnie à
sa mère. La folie d'Ezra ne fait que commencer…
Deranged, réalisé en 1974, est passé quasi inaperçu aux yeux des spectateurs, éclipsé
par un autre film traitant du même sujet, « Massacre à la Tronçonneuse ». Ces deux films sont en effet inspirés par le cas hallucinant de Ed Gein, célèbre taré connu de tous les fans de films
d'horreurs. Mais là où Tobe Hooper s'est uniquement servi des
faits pour les faire commettre à une famille de bouchers au chômage, Jeff Gillen et Alan Ormsby ont préféré s'attacher au personnage même de Ed Gein.
Le film commence donc par nous dire que les événements qui
vont se dérouler sous nos yeux sont authentiques, hormis les noms
des personnages. Les deux réalisateurs accentuent encore le fait
de jouer sur la véracité des événements en nous présentant un
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journaliste qui va nous raconter l'histoire de Erza Cobb, ce journaliste ayant couvert l'affaire à l'époque. Il est d'ailleurs sur les
lieux même de l'histoire, devant la maison d'Ezra Cobb.
Une fois son discours terminé, la caméra montre une fenêtre de
la maison et nous apercevons un visage, comme si le personnage était encore présent dans cette demeure. Un procédé assez sympathique, qui nous plonge directement dans l'action.
C'est à Robert Blossom qu'incombe la lourde tâche d'interpréter
Ezra Cobb / Ed Gein. Sa performance se révélera assez impressionnante, par les mimiques qu'il fait avec sa bouche ou son regard tantôt absent, tantôt habité par la folie totale. Même ses
vêtements, dont la fameuse chemise à carreaux et la casquette,
rappellerons immédiatement aux spectateurs le look de Ed
Gein, comme on peut le voir sur quelques photos d'époques.
Ezra Cobb n'est amoureux que d'une femme, sa mère. Avant de
mourir, celle-ci le met en garde contre les femmes qui sont
"sales et impures". Une mère empreinte des paroles de la Bible,
qui a sûrement lobotomisé le cerveau de son enfant à force de
lui répéter sans cesse les mêmes choses. Ezra ne veut croire à la
mort de sa mère. L'humour noir est très présent dans ce film,
comme lors de la scène à l'Eglise ou Ezra dit à l'assistance (deux
personnes !) qu'il ne faut pas faire de bruit car sa mère dort profondément. On comprend que Cobb n'a pas toute sa tête, ce qui
le rend au départ assez sympathique.
Le film est souvent coupé par les interventions du journaliste,
qui nous relate des faits et nous explique les profonds sentiments d'Ezra pour sa mère, sentiments qui vont le faire basculer dans la folie. Alors que la caméra filme l'intérieur d'une pièce, on entend
la voix de Mme Cobb dire à son fils qu'elle veut rentrer à la maison. La caméra fait une lente rotation à 360 degrés et on découvre que
c'est Ezra lui-même qui imite la voix de sa mère. Son cerveau a vacillé dans la démence, le doute n'est plus permis.
Une fois la mère d'Ezra de retour à la maison, cette imagerie macabre va s'accélérer d'un coup. Ezra se met à rapporter d'autres corps
pour tenir compagnie à sa mère. Il en profite pour enlever la peau du visage à certain cadavre et à se les positionner sur le visage, rappelant le fameux Leatherface du film de Tobe Hooper. Quelques amis d'Ezra lui propose de rencontrer une femme avec qui il pourrait
passer du temps. On assiste donc à une séquence un peu longuette, mais où l'humour en fera sourire plus d'un, surtout lors de la séquence de spiritisme. Mais j'ai trouvé que cette scène ralentissait le rythme et n'avait guère d'intérêt malgré le fait que c'est à partir de là
que Ezra Cobb va commettre son premier meurtre sur une personne vivante. Meurtre qui ne semble guère le choquer puisqu'il va continuer à vouloir rencontrer d'autres jeunes filles. Malheureusement pour elles, ce sera le cas d'une serveuse de bar, Mary, qui va être au
centre de la séquence la plus hallucinante du film. Séquence réellement jouissive et glauque, rappelant à nouveau le film d'Hooper et sa
fameuse séquence du repas. Certes, la scène du repas dans Deranged n'a pas la même force que celle de Hooper en terme d’intensité
mais elle reflète bien la folie qui habite le personnage d'Ezra Cobb. Mary va en effet découvrir Ezra habillé en femme et portant un masque de peau humaine sur le visage avant de s'évanouir. Puis elle sera "invitée" par la mère de Cobb et ses défuntes amies au repas du
soir. Repas qui se terminera de façon tragique pour la jeune femme, massacrée à coup de fémur par Ezra. Originale comme méthode,
vous ne trouvez pas ? Ce sera ensuite au tour de la jeune Sally d'être prise en chasse par Cobb, chasse qui se terminera également par
une séquence choc !
Il est vraiment dommage que Deranged ne soit pas connu plus que ça. C’est un film particulièrement macabre, de par la bande son du
film, jouée à l'orgue d'église, mais également de par son imagerie. Cimetière, corps décomposés, tout concourt à créer une atmosphère
glauque et étouffante. Il serait idiot de le comparer au film de Tobe Hooper tant ils sont en fait différents. Bref, n'hésitez pas à découvrir
ce film, dispo en version cut (manque une scène d'1m30 environ, scène bien gore mais pas essentielle à la compréhension du film) chez
Mgm, avec sous-titres français, ou en version Uncut sur un dvd allemand, mais sans sous-titres français cette fois. La qualité d'image est
meilleure sur le dvd de Mgm. Bon film ! (Entretemps, le film est sorti en dvd dans la collection Mad Movies).
Stéphane Erbisti
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VIRUS
(Virus)
Réalisateur : John Bruno
Scénario : Chuck Pfarrer et Dennis Feldman
Pays : Etats-Unis
Année : 1999
Musique : Joel McNeely
Casting : Jamie Lee Curtis, Donald Sutherland, William Baldwin, Marshall Bell, Joanna Pacula, Sherman Augustus, Cliff Curtis...
Genre : robots et cyborgs
Superviseur des effets spéciaux sur les films de James Cameron
("Abyss", "Terminator 2", "True Lies"), John Bruno s’offrit en 1999 une
belle occasion d’utiliser son savoir-faire, passant derrière la caméra
pour un long métrage adapté d’un Comic Book édité chez Dark Horse
et conçu par Chuck Pfarrer, déjà scénariste pour "Darkman"… et d’autres films bien plus dispensables. Au final, une série B vitaminée, faite
pour enchanter les amateurs de monstres biomécaniques, mais dont les
imperfections firent fuir les autres spectateurs. Jamie Lee Curtis, ellemême, préféra sauver ses meubles en déclarant qu’il s’agissait là du
pire film où elle avait jamais tourné (menteuse, je peux en citer une dizaine d’autres !).
Croisant dans le Pacifique Sud, le navire de liaisons spatiales russes A.
V. Volkov attend une transmission de la station M.I.R., lorsque cette
dernière est frappée de plein fouet par un OVNI électrique. Ce dernier
est transmis aux paraboles du navire, dont les contrôles informatiques
sont aussitôt piratés. Sept jours plus tard, en plein typhon, le cargo SEA
STAR, dirigé par le capitaine Everton (Donald Sutherland), perd sa barge de transport
industriel et doit gagner l’œil du typhon pour obtenir un peu de calme et entreprendre
des réparations. Détectant le A.V. Volkov sur leur radar, les membres de l’équipage se
rendent à son bord et découvrent un navire inanimé, portant les signes d’un mystérieux
carnage. Alléchés par la somme qu’ils pourraient gagner en ramenant ce bâtiment à bon
port, ils rétablissent le courant et redonnent ainsi vie à de redoutables occupants…
« Virus » ne risque pas de briller pour ses dialogues. En effet, ce qui peut passer dans
une bande dessinée ne supporte guère la retranscription telle qu’elle à l’écran, même
pour un film de genre bourré d’action; et on a beau dire, il est rare qu’un technicien d’origine comme John Bruno fasse des miracles du côté de la direction d’acteurs, aussi
prestigieux soit son casting. C’est vrai, Jamie Lee Curtis joue mal, ce que la version française est loin d’améliorer, et la plupart des autres acteurs doivent s’en tenir à un registre
on ne peut plus standardisé. Seul Donald Sutherland parvient à tirer son épingle du jeu
en vieux renard des mers malhonnête et cupide, sa prestance naturelle supportant aisément le cabotinage. Mais cela dit, pas de quoi jeter des pierres pour autant à ce petit film
essentiellement basé sur ses calamités futuristes, alliages splendidement glauques de
robotique et de chair humaine! Insectes mécaniques tout droit sortis d’une boîte de mécano infernale, androïdes crasseux et belliqueux, robots massifs et tétanisants de violence, une jubilation de sale gosse semble avoir présidé à l’élaboration de ces monstres
animés par courant électrique, suppléant largement la passable présence de l’équipage
de chair et d’os… qui est d’ailleurs le vrai virus !
Niveau scénario, même ceux qui ne considèrent pas l’originalité comme une vache sacrée pourront lever les yeux au ciel : « Virus » a beau provenir au départ d’un Comic
Book, John Bruno n’est pas allé à l’école James Cameron pour rien et se sert largement
de la trousse à outil de son maître. On pourrait donc sans problème considérer « Virus »
comme un gros mixage de « Terminator », d’ « Abyss » et d’ « Aliens le retour ». Mais
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pour peu que vous ne soyez pas contre une séance de pur « entertainment » à l’américaine ("Houuuuu pas bien !"), c’est une tranche de
pur divertissement qui vous attend, avec ses bonds gros sabots musicaux et ses épisodes d’action menés tambour battant. Tempête, découvertes macabres (Jamie dans un bain de cadavres, c’est possible), gunfights bien nourris, surprises du chef, fausse fin et happy end
musclé ("Houuuuu pas bien du tout !"), rien ne manque, et pour le coup, John Bruno fait preuve d’une belle maîtrise de réalisateur. Les
scènes ont du punch et dégagent une agressivité tout à fait plaisante, et en somme, on prend son pied sans se poser trop de question, ce
qui peut faire beaucoup de bien !
Un film qui ne restera pas dans les annales ? Sans doute. Du moins pour la majorité, les fondus d’alliages bio cybernétiques lui faisant
certainement une petite place aux côtés de « Moontrap ». C’est peu, mais ce n’est pas la Bérézina !
Stéphane Jolivet
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LE TERRITOIRE DES MORTS
(Land of the Dead)
Réalisateur : George A. Romero
Scénario : George A. Romero
Pays : Etats-Unis
Année : 2005
Musique : Reinhold Heil, Johnny Klimek
Casting : Simon Baker, John Leguizamo, Dennis Hopper, Asia Argento,
Robert Joy, Eugene Clark, Joanne Boland, Tony Nappo, Jennifer Baxter,
Boyd Banks Jasmin Geljo...
Genre : Zombies
1985-2005 : 20 ans que les fans du monde entier attendent ce film. Ce
nouvel opus de cette désormais quadrilogie, nous offre la vision d’un
réalisateur, amoureux farouche des morts-vivants. George Romero,
comme chacun d’entre-nous, a vécu depuis ces deux décennies, se
nourrissant au passage de son lot d’émotions supplémentaires, d’expériences futiles ou inédites. En somme l’homme s’est emplit la tête avec
toutefois une différence de taille par rapport à nous tous : Il nous aime,
et gardait tout au fond de lui, une place pour l’événement que nous attendions : Land of the dead.
La planète est désormais envahie par les morts-vivants. Les rares survivants vivent à présent dans une ville où les riches se sont repliés dans une tour inaccessible, et les exclus sont livrés à eux même dans la
rue. De l’autre côté du fleuve : le territoire des morts ou vivent les non-vivants qui mutent dangereusement…
Jeudi 21 juillet. Il est 20h et la salle vient de s’assombrir. L’écran jaillit dans l’obscurité, les enceintes commencent tout juste à distiller les
premières notes, et je suis installé dans mon fauteuil. Fébrile. Romero a vieillit, mûrit et nous avec lui. Fidèle à lui même, le discours du
Maître n’a pas changé. Toujours très observateur et critique, sa vision de notre société et ses nombreux disfonctionnements est toujours
aussi pointue. Il est clair que les dernières années, notamment au niveau politique, marquent principalement l’œuvre en question. Nous
découvrons ainsi la Tour, objet de toutes les convoitises parmi les vivants. L’image est édifiante. Il nous revient alors en mémoire les
évènements du 11 septembre 2001 et la référence au World Trade Center est une évidence. Ici le danger ne viendra pas du ciel mais bel
et bien de la terre : d’égal à égal en somme. Un édifice vivant en quelque sorte, dernier refuge des nantis et ultime rempart contre les
zombies. Dirigée par Kaufman (Dennis Hopper formidable !), chef auto-proclamé et dénué d’humanité, son personnage, certes caricatural, sert de nerf vital au discours anti-américain de Romero. S’il ne fallait retenir qu’une seule réplique de son personnage (mais aussi du
film dans sa totalité) alors "We do not negotiate with terrorists" exprimerait d’une façon radicale les positions jamais démenties du réalisateur. A ce moment très précis, la salle, dans un même élan de "complicité" se mit à rire. Et ce ne sera pas l’unique fois. Le scénario est
tonique, l’humour est corrosif et les références sont légion.
Le ton est donné et pourtant nul besoin de s’en étonner. Romero ne nous dépeint pas seulement le pouvoir de l’argent et de la société de
consommation comme il le fit dans "Zombie" mais nous rappelle juste à l’ordre pour nous affirmer une fois de plus que celui qui se
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trouve en bas finit parfois par se souvenir et revenir parmi
l’élite. Et parmi la fange du moins celle vu par Kaufman, se
trouvent bien évidemment les pauvres, abandonnés et vivant au pied et alentours du gratte-ciel, réduits ici à amuser
les riches, à l’image de marginaux jetés en pâture à des
zombies enchaînés.
Mais là où le "ciel" est synonyme de sécurité, il existe bien
évidemment son pendant, son au-delà pour être précis : le
territoire des morts. Un monde où les zombies survivent et
attendent face à la ville déserte et plongée dans le noir : un
univers lunaire ( à ce propos la photographie est sublime) et
sombre, agrémenté de sources lumineuses, témoins les feux
d’artifices lancés par nos héros pour captiver et immobiliser
momentanément les futurs envahisseurs. Romero réussit le
tour de force de nous faire entrer de plein pied dans un
monde non pas futuriste mais dévasté ; l’ambiance est telle
qu’à l’écran, il n’existe plus rien hormis ce coin reculé. Sans
même le nommer, nous comprenons que nous sommes en
territoire américain. Il sera dit plus tard que l’éventuel
contrée salvatrice viendra sans doute du Canada pour
échapper éventuellement à l’invasion. Une petite provocation de plus, histoire de nous dire : "Allez où bon vous semble, du moment que vous ne restiez pas ici".
Sans doute sa façon à lui de nous dire aussi que de son vivant il ne reviendra pas sur ses convictions, tout comme au
moment de sa mort. La mort qu’il affectionne tant et qu’il ressuscite depuis bientôt 40 ans avec une vision bien précise.
Ses zombies ont évolué avec son œuvre et "Land of the
dead" nous montre leur mutation : la toute première apparition de Big Daddy le chef des zombies ( tout comme le chef
des fantômes dans "Ghosts of Mars" - un clin d’œil à son pote John Carpenter ?) en dit long sur les évènements à venir. Ils pensent, réfléchissent
et pour certains sont emplis d’émotions. George nous avait habitué jusque là à peu de sentiments à l’égard des non-vivants. Ici la compassion
s’insinue sournoisement et d’une manière magistrale. Les bons ne sont
pas forcément ceux que l’on imagine et surtout, ceux qui les voient et les
combattent malgré tout finissent par le croire.
D’ailleurs nos vaillants protagonistes composent un casting en tout point
remarquable : Riley (Simon Baker "le cercle 2") et Asia Argento
("Trauma" "Demons 2") en tête. D’une courte tête pour être tout à fait
franc, tant l’intelligence de Romero est de nous proposer un casting propre, d’humanité et de sobriété égales. Point de rôle plus fort qu’un autre
donc. La vérité est bien plus séduisante: ce sont les zombies les véritables héros. En partie grâce à la mise en scène vive et toujours inventive.
Le travail de notre homme s’est bonifié avec les années, entraînant avec
lui son équipe dans un même élan de pure créativité : La photographie
allie magie et féerie, à l’image de l’arrivée des zombies par le fleuve
(référence à "Le commando des morts-vivants" avec Peter Cushing), les
maquillages, soutenus, forcent le respect, nécessitant un travail titanesque et l’équivalent d’une cinquantaine de personnes.
Enfin, les effets gore méritent une mention spéciale : Tom Savini n’est pas
de la partie (mais fait un cameo tonitruant !) et laisse la place à son assistant (sur le tournage "Le jour des morts-vivants"): Greg Nicotero. Le jeune
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homme d’alors est devenu ces dernières années un des maquilleurs
les plus talentueux et demandés. Collaborateur de plusieurs productions récentes, il a travaillé avec les plus grands, notamment Craven
("Scream", "Cursed"), Tarantino, Rodriguez, Baker, Carpenter
("Halloween, la nuit des masques", "Fog", "Vampires") et la liste est
encore longue. Les scènes gore sont nombreuses, et sans tomber
dans la surenchère, très efficaces. Sans vouloir ternir le moins du
monde le travail précédent de Savini, il faut reconnaître que les maquillages sont de toute beauté et hyper réalistes. On notera aussi le
cameo plus que sympathique de Simon Pegg ("Shaun of the dead")
que Romero adore en passant. Un bien joli cadeau du Maître qui
montre ainsi qu’il n’est pas insensible à la nouvelle génération. Et
qu’il n’en a sans doute pas fini avec son œuvre majeure. En effet, en
cas de succès, Romero signera un 5e volet (Simon Baker a déjà signé) afin de développer le personnage de Riley entre autres ; et de
prolonger la mutation évidente de "ses" morts.
"La Nuit des Morts Vivants" signait la naissance des zombies, le
fléau implacable qui surgissait de nul part.
"Zombie" exprimait la tentative de contenir ce fléau afin d’enrayer
l’épidémie.
"Le Jour des Morts Vivants" fût le temps de l’observation du phénomène.
"Le Territoire des Morts" est implacable : à présent, les morts sont
"indésirables".
Du désir, il en est donc fortement question ici. Une envie irrépressible de vouloir continuer le chemin encore quelques années.
Car à défaut de pouvoir dire "je vous aime" à chacun d’entre-nous, George Andrew Romero nous offre une formidable déclaration d’amour à l’essence même de la mort.
Christophe Jakubowicz
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et qui s’appuie sur une certaine réalité politique de l’île d’Haïti. Ensuite,
vient le film de John Schlesinger, qui transplante l’action du vaudou sur le
sol américain. Une approche très différente du phénomène, et qui aboutit à
faire des "Envoutés" un pur film d’épouvante, ce que n’était pas le film de
Craven.
Peu habitué au genre, Schlesinger, était plus connu pour ses thrillers pour
adultes ("Marathon Man", "Fenêtre sur pacifique"). Il s’essaie ici avec une
certaine réussite à l’épouvante, grâce à la force d’un scénario implacablement calibré pour produire ses petits effets. Même si certains ressorts dramatiques ont un air de déjà vu, comme par exemple ce vieux couple (en
apparence normale) qui s’occupe de Jamison père et fils. On pense alors à
"Rosemary’s baby" même si l’intensité du film ici est bien moindre. La
plongée du psychiatre dans un univers qui lui est étranger de par son approche rationnelle des problèmes se fait par petites touches. Il découvre
ainsi que dans son environnement la Santeria (vieille religion importée
d’Afrique) imprègne ses proches. Ne serait-ce que par la présence de la
femme de ménage, Carmen.
ENVOUTES
(The Believers)
Réalisateur : John Schlesinger
Scénario : Mark Frost d’après un livre de Nicholas
Conde
Pays : Etats-Unis
Année : 1987
Musique : J. Peter Robinson
Casting : Matin Sheen, Helen Shaver, Robert Loggia,
Harley Cross, Elizabeth Wilson, Richard Masur, Harris
Yulin, Harley Cross, Jimmy Smiths
Genre : Thriller
Après le décès de sa femme, morte électrocutée, le
psychiatre Cal Jamison, se décide à changer d’environnement et s’installe à New York avec son fils Chris. Travaillant pour la police, il est appelé pour examiner le
cas du policier Tom Lopez, suspecté d’avoir sacrifié un
enfant au cours d’un rite religieux. Ce meurtre n’est que
le début d’une série où une religion ancestrale venue
des Caraïbes, la Santeria, semble être la principale responsable. Cal se retrouve vite au milieu de pratiques
vaudous qui échappent à son raisonnement cartésien…
Dans les années 1987/1988 le monde du cinéma est pris
d’un certain engouement pour toutes sortes de magies
folkloriques. Parmi celles-ci, c’est le vaudou qui l’intéresse le plus. Ceci s’explique de par sa proximité géographique (Les Caraïbes) ainsi que par la présence sur
le sol américain d’une population cubaine qui a importé
avec elle ses croyances. Deux films sortent du lot. D’abord, "L’emprise des ténèbres" de Wes Craven qui a
une approche plus anthropologique des rites vaudous
Les deux interprètes principaux, Martin Sheen et la sous-exploitée Helen
Shaver ("Amityville la maison du diable", la série télé Poltergeist), sont
pour beaucoup aussi dans la réussite d’un film prenant, qui se refuse de
jouer visiblement la carte du happy end total, même si on n’échappe pas à
la traditionnelle scène d’amour. Pourtant et malgré ses clichés, "Les envoûtés" fait mouche, ne serait-ce qu’en montrant à quel point, les êtres humains ne sont que le jouet de leurs passions (volonté de puissance, peur
des "dieux"). Le psy Jamison n’est pas le seul aussi à basculer du côté du
monde de la magie noire. C’est aussi le cas de l’inspecteur McTaggert (le
vétéran Robert Loggia vu entre autres dans "Psychose 2") qui d’abord réfute les accusations portées contre les adeptes d’une religion, puis perd la
foi pour mieux la retrouver une fois que le pouvoir de la Santeria le
contraint à ne plus faire le moindre mouvement. Un pouvoir terrifiant dont
la malheureuse Jessica (Helen Shaver) est victime, avec des araignées qui
sortent de sa joue. Une scène tétanisante, montrant toute l’étendue des
pouvoirs de cette "secte" aux intentions clairement définies : sacrifier des
enfants !
Les ramifications de la "conspiration" sont assez inconnues, ce qui oblige à
douter de pas mal de protagonistes. Une ambiance de paranoïa, qui va
crescendo jusqu’au dernier acte où les adeptes de la Santeria, veulent obliger le père à sacrifier son propre enfant. Passage initiatique obligé pour
quiconque veut faire partie de ce groupe. Peu de passages sanglants, hormis les meurtres et suicides "forcés", ce qui en évitant le grand guignol
rend l’histoire plus crédible.
"Les Envoûtés" au-delà de l’approche du vaudou, nous montre un père de
famille contraint de changer de lieu de résidence à chaque drame : petite
ville -> grande ville -> campagne. Mais, changer d’endroit ne le met pas à
l’abri pour autant du danger comme nous le montre le dernier plan (que je
ne dévoilerai pas ici), rattrapé par un monde auquel il pensait échapper.
Comme si s’éloigner était une solution. Récit efficace et prenant, "The Believers" constitue un thriller horrifique de très bonne tenue.
Gerald Giacomini
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rie de personnages dégénérés aux habitudes et aux styles de
vie anormaux. Avec ce métrage, il mise tout sur l’outrance et
n’hésite pas à en faire des tonnes pour nous coller au fond de
nos fauteuils et nous faire sursauter : violence outrancière,
séquences gores et personnages stéréotypés à l’excès.
Contrairement à "Massacre à la tronçonneuse" dont le film se
LE SOUS-SOL DE LA PEUR
(The People Under the Stairs)
Réalisateur : Wes Craven Scénario : Wes Craven Pays : Etats-Unis
Année : 1991 Musique : Don Peake, Graeme Revell
Casting : Brandon Quintin Adams, Everett McGill, Wendy Robie, A.J.
Langer, Ving Rhames...
Genre : Tueurs Fous
Los Angeles, dans le ghetto black, un jeune garçon défavorisé de 13
ans, surnommé "Tout fou" (Fool dans la version originale) vit avec sa
sœur Ruby et sa mère atteinte d’un cancer. Alors qu’on menace de
les exproprier faute d’avoir versé leur loyer dans les temps, l’adolescent se laisse convaincre par Leroy, truand de bas étage, de cambrioler une grande bâtisse des quartiers chics afin de récupérer une collection de pièces d’or appartenant à de riches propriétaires. Après
être entré difficilement, notre adolescent s’apercevra qu’il est bien
plus difficile de sortir de cette demeure cossue dans laquelle il semble ne pas être le seul captif et dont les habitants ont des mœurs bien
plus qu’inquiétantes…
Le film sorti en 1991, marque le retour de Wes Craven, qui depuis
"Les griffes de la nuit" en 1984, n’avait pas renoué avec le succès et
avait même essuyé divers échecs cuisants (comme "Chiller", "La colline a des yeux II" ou encore "Shocker"). On retrouve dans ce film
tout le côté malsain des grandes oeuvres de Craven comme "La colline a des yeux" et "La dernière maison sur la gauche" avec leur gale-
rapproche un petit peu et misant tout sur la suggestion, "Le
sous-sol de la peur" investit tout dans la démesure aussi bien
visuelle que scénaristique. Jugez plutôt : une fois dans la demeure des propriétaires fortunés, Fool ne peut plus en sortir
et va se retrouver confronté à un couple complètement taré
(au sens premier du terme) dont le mari (Père) est adepte du
sadomasochisme et la femme (Mère) est hystérique. Mais ce
n’est pas tout ! Le gamin va également découvrir qu’il n’est
pas un cas isolé : d’autres prisonniers vivent dans la maison
enfermés dans les murs, dont Cafard, un gamin à la langue
coupée connaissant tous les pièges dont la maison est truffée
et une adolescente timorée s’avérant être la fille du couple
dérangé. Ces deux jeunes gens semblent d’ailleurs être les
seuls avec Fool, à vouloir sortir de cette maison. Les autres
habitants vivant dans la cave puis évoluant à travers les murs
et les galeries, paraissent s’être accommodés de leur sort. La
raison principale : un poste de télévision installé par "Père" et
qui les apaise dès que toute envie de se rebeller se manifeste.
L’écran agit donc comme une drogue puissante, un "vampire"
captant l’attention des enfants même celle des plus indisciplinés. Faut-il y voir là une parabole quant aux abus de la télévision sur nos chères têtes blondes ? Connaissant Craven, on
n'en doute pas une seconde, d’autant que ce n’est pas le seul
message d’intention disséminé dans le film. Le réalisateur aurait ainsi voulu montrer principalement dans celui-ci, l’avilissement des classes aisées par l’argent et leur désir
"d’écraser" les minorités.
Il s’agit donc en filigrane, d’une critique de la société américaine sous Reagan, argument voulu et avoué par Craven luimême lors d’interviews. Pourtant, la thématique principale du
film semble être le difficile passage de l’enfance à l’âge
adulte. En effet, Fool, jeune peureux en herbe va devoir subir
des épreuves lui étant jusque-là inconnues. Il les endurera,
les surmontera et sortira grandi de cette terrible aventure.
C’est donc l’apprentissage de la vie que notre jeune héros va
faire dans cette baraque et ses nombreuses cavités, mais ce
de manière hyper condensée !
A côté d’un "score" d’honnête facture mais pas transcendant,
il faut néanmoins saluer la performance des deux acteurs
principaux interprétant le couple. On retrouve une nouvelle
fois le duo déjanté de la série "Twin Peaks" (Everet Mc Gill et
Wendy Robie) pour notre plus grande joie puisqu’au fil de
l’histoire ils apparaissent comme de véritables psychopathes
emplis de folie. Aux titres de leurs faits d’arme : l’homme
nourrit les créatures de la cave avec de la chair humaine et la
femme se montre extrêmement cruelle envers sa fille, lui préférant finalement son chien ! Quant au reste du casting, on retrouve Ving Rhames, parfait dans le rôle du petit malfrat et
aussi Brandon Quintin Adams, Fool, très bon dans le rôle du
gamin devenant dégourdi par la force des choses. Nous ajouterons toutefois, pour faire la fine bouche, un bémol quant à
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l’interprétation pouvant déranger les spectateurs les plus aiguisés : le rôle ambivalent du père. Ce dernier peut être déroutant car il oscille entre Ash d’Evil Dead et Leatherface qu’on ne présente plus, ce qui peut nuire au métrage, car, au final, cela induit un doute sur la
véritable nature de ce personnage : pitre ou vrai méchant ?
Ce film, basé sur l’histoire vraie de parents qui ont enfermé leurs enfants dans la cave pendant des années (effrayant, non ?) et récompensé à Avoriaz en 1992, prouve si besoin est que Wes Craven n’est pas un des fers de lance de l’horreur pour rien. Il apparaît alors regrettable que bon nombre de ses films à l’instar des "Freddy" et autres "Scream" bénéficient d’un incroyable succès public alors qu’une
petite série B comme "Le sous-sol de la peur", même s’il ne révolutionne pas le genre, mériterait qu’on y porte plus d’attention tant son
scénario est solide et les messages qu’il véhicule ô combien pertinents. Ce qui, de nos jours, est plutôt rare !
Vincent Dumenil
QQQQQQ
CUTIE HONEY
(Kyûtî Hanî )
Réalisateur : Hideaki Anno Scénario : Kazumi Nakajima, Gô Nagai
Pays : Japon Année : 2004 Musique : Koda Kumi
Casting : Eriko sato, Mikako Ichikawa, Jun Murakami, Eisuke Sakai, Matsuhiro Oikawa, Sie Kohinata, Hairi Katagiri, Mayumi Shintari…
Genre : Super-héros
Afin de sauver son oncle kidnappé par une association criminelle
nommée Panther Claw, dirigée par Sister Jill, une jeune fille va
user de sa faculté à se transformer en super héroïne pour tenter de
le sauver. Elle sera aidée par un reporter et la chef de la police
locale…
Cutie Honey est un "manga live", adapté d’un comic des années 70 puis d’un dessin animé à succès ayant connu de nombreuses versions, créé par Go Nagai, le créateur de Goldorak, et sorti chez nous sous le titre de Cherry Miel.
Comme elle nous l’explique dans le film, Honey a eu un accident de voiture quand elle était jeune et n’a pas survécu. Son père, un brillant professeur, l’a fait renaître sous forme de cyborg grâce à son invention à base de nano machines. Il l’a également dotée de pouvoirs
spéciaux, qu’elle déclenche en appuyant sur le petit cœur de son collier en criant "Honey Flash", ce qui active les nano machines. Notre
jolie fille, à l’apparence humaine irréprochable, se transforme alors en ravissante super héroïne, toute de rose vêtue, prête à défendre le
monde contre le mal. Elle possède également un don de mimétisme, ce qui lui permet de prendre l’apparence de n’importe qui pour
tromper ses ennemis.
Les deux autres personnages principaux sont la chef de la police, Natsuko Aki, antithèse d’Honey, toute de noir vêtue, ne souriant jamais, ayant un air glacial derrière ses lunettes. Du moins en apparence. Le troisième protagoniste que nous retrouverons tout au long du
film s’appelle Hayami, c’est un reporter qui va aider Honey à retrouver son oncle.
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Sur ce postulat assez simpliste, le réalisateur nous livre un
film vivifiant, plein d’entrain, aux couleurs "flashy" et qui
vous mettra de bonne humeur pour la journée.
Le principal atout du film est bien entendu Honey elle-même.
L’actrice Eriko Sato, qui lui prête ses formes, est absolument
craquante et diablement sexy, que ce soit en sous-vêtements
blancs ou dans sa combinaison de cuir rose. Son joli minois et
son sourire ne laisseront pas indifférente la gente masculine.
Ses expressions de visage, passant d’un sentiment à un autre,
sont très bien amenées et on ressent avec elle ses propres
sentiments. Sentiments ? Pour un cyborg ? Et oui, car notre
petite Honey va découvrir qu’elle est capable d’éprouver de
la joie, de la haine et de l’amour, arme fatale contre les forces
du mal. Même si le film est un pur divertissement, cette petite
part de réflexion sur le ressenti des cyborgs n’est pas inintéressante et nous en apprend plus sur Honey. Mais rassurezvous, on est loin de "i robot" par exemple.
Car "Cutie Honey" se veut avant toute chose un vrai spectacle, un vrai dépaysement. Et comme tout super-héros se doit
d’avoir des ennemis, Honey va devoir affronter les hommes
de l’organisation Panther Claw, dirigée par Sister Jill (joué
par un homme !). Outre les membres de l’organisation, Sister
Jill peut compter sur ses quatre bras droits, aux looks ravageurs ! Ceux-ci se nomment : Black Claw, Gold Claw, Cobalt
Claw et Scarlet Claw ! Les fans d’X-Or, de San Ku Kaï ou des
Power Rangers seront aux anges devant les costumes de ce
quatuor, la palme revenant à Cobalt Claw, créature vampirique aux cheveux vivants, toute de bleu vêtue, ainsi qu’à Gold
Claw, qui sera le premier à affronter Cutie Honey. Les séquences de combats sont toutes plus farfelues les unes que
les autres, on nage vraiment en pleine bande dessinée, tout
est exagéré à l’extrême, que ce soit les costumes, les couleurs, les armes, les scènes d’action surréalistes, et ce, pour
notre plus grand plaisir. Et même si certaines images de synthèse ne s’intègrent pas très bien (les explosions par exemple), on passe outre tant le délire visuel est présent à l’écran !
L’humour et la comédie font également partie intégrante du
film, avec moult situations cocasses qui nous font bien sourire ! On a même droit à des numéros chantés !
Bref, "Cutie Honey" est un pur melting pot d’humour, de
manga, de fantastique, de kitsch, d’action, le tout saupoudré
d’un zest de reflexion et d’érotisme suggestif (déjà présent
dans le comic). Malgré un passage à vide vers le milieu du
film, où le rythme se fait un peu plus faiblard, "Cutie Honey"
a tout pour séduire le spectateur et pour lui faire passer une
agréable soirée. Et puis, mis à part Wonder Woman, avezvous déjà vu une super héroïne aussi craquante ?? Messieurs,
c’est quand vous voulez pour une suite !
Stéphane Erbisti
QQQQQQ
HARRY POTTER ET
LA COUPE DE FEU
(Harry Potter and the
Goblet of Fire )
Réalisateur : Mike Newell Scénario : Steve Kloves Pays :
Etats-Unis, Angleterre Année :
2005 Musique : Patrick Doyle
Casting : Daniel Radcliff, Rupert
Grint, Emma Watson, Stanivlav
Ianevski, Tom Felton, Matthew
Lewis, Katie Leung, Robert Pattinson, Clémence Poésy, Robbie
Coltrane, Ralph Fiennes, Michael Gambon, Brendan Gleeson, Jason Isaacs, Gary Oldman…
Genre : Fantasy
C'est l'année des 14 ans d'Harry Potter, il entre en quatrième année
d'études à Poudlard. C'est aussi l'année du Tournoi des Trois Sorciers: une grande compétition entre sorciers organisée autour de
trois épreuves plus dangereuses les unes que les autres. Harry Potter va participer malgré lui à cette compétition dont l'âge minimum
est de 17 ans. Bientôt des évènements étranges vont avoir lieu autour
du tournoi mais surtout autour d'Harry. Il semble qu'on l'ait fait participer dans l'unique but de le capturer sans attirer l'attention. Il semble même que le réveil et la réincarnation de Lord Voldemort soient
proches, Harry Potter ne cessant de faire d'étranges rêves dans lesquels il voit son ennemi de toujours organiser son retour dans un
nouveau corps, et pour cela il lui faudrait trois gouttes du sang d'Harry. "Des Heures sombres et difficiles s'annoncent" comme le dit l'affiche.
Ce quatrième volet de "Harry Potter", bien que n'étant pas le meilleur, s'avère intéressant et très riche. Harry ne devra pas seulement
participer au dangereux tournoi, il lui faudra aussi affronter son ennemi juré Voldemort, mais surtout il devra trouver une cavalière
pour le grand bal de Noël. Telles sont les trois lignes narratives principales du film.
La partie du tournoi se laisse bien regarder mais ne fait jamais
preuve d'une grande originalité, il s'agit d'un parcours initiatique
très classique duquel Harry va ressortir grandi. Les différentes
épreuves sont toutes plus farfelues les unes que les autres et bien
réalisées, même si l'on peut regretter une utilisation abusive de
l'image de synthèse qui donne à certains passages un aspect froid et
sans vie.
La dernière partie du film correspond à l'apparition tant attendue de
Voldemort et à sa confrontation avec Harry. Mike Newell de déclarer: "L'essence de cette histoire réside dans le côté thriller (...) Son
moteur est la dramatique confrontation d'Harry avec une puissance
maléfique qu'il est le seul à pouvoir combattre.". Pourtant ce passage
qui est censé être le paroxysme de l'épisode déçoit. Voldemort n'est
aucunement effrayant, et la lutte finale entre Harry et Voldemort est
plus digne d'un "Dragon Ball" (j'aime beaucoup "Dragon Ball" mais
faut avouer que la mise en scène de l'animé est limitée) que d'une
véritable lutte épique et cinématographique. Pour le moment on ne
sent pas un potentiel de Grand Méchant du cinéma chez Voldemort
et cela en frustrera plus d'un.
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La deuxième partie du film est la plus réussie. Il s'agit du passage
à la fois touchant et drôle du bal de noel dans lequel Mike Newell
s'exprime avec brio. Il réalise à l'intérieur de son film une véritable comédie romantique qui exploite à merveille la multitude de
personnalités complexes qu'offrent les élèves et les professeurs
de Poudlard. Il faut dire aussi que c'est le domaine de Mike Newell puisqu'il a réalisé "Dance With A Stranger" et "Quatre Mariages Et Un Enterrement". Il montre à merveille l'intérêt naissant
d'Harry et ses copains pour le sexe opposé, et l'embarras qui en
résulte est source de nombreux passages vraiment drôles. Les
tentatives de communication entre les jeunes sont d'une justesse
étonnante.
Globalement "Harry Potter Et La Coupe De Feu" est plutôt bon,
même si la fin déçoit un peu. Le film a son quota de surprises avec
toujours son petit "twist" final bien surprenant. La personnalité de
chacun des personnages prend de l'ampleur dans ce volet et se
révèle dans la scène du "Bal de Noël" qui est la vraie bonne surprise du film et qui fait que cet épisode ne ressemble pas aux autres. Il faudra faire preuve de beaucoup d'imagination au prochain
réalisateur pour ne pas lasser les spectateurs du monde d'harry
potter qu'ils commencent à connaître par coeur. Tout devra maintenant se jouer sur les personnages, l'univers ne surprenant plus,
un peu comme dans les trois derniers "Star Wars" en date…
MUMMY RAIDER
(Erotic Raider )
Réalisateur : Brian Paulin Scénario : Bruce G. Hallenbeck
Pays : Etats-Unis Année : 2002
Casting : Misty Mundae, Darian Caine, Ruby Larocca, Michael
O'Reilly, Rich George, Brian Paulin, Jimmy Gunn,
Bruce G. Hallenbeck ...
Genre : Momies
Vous l’aviez rêvé, nous l’avons fait ! Le public assoiffé des films
présentant la belle Misty Mundae se faisant de plus en plus
présent en Europe, EI a décidé de sortir un coffret collector de
trois DVDs regroupant quatre métrages dans leur montage européen… Horreur.com a donc pris très à cœur son métier, et a
regardé rien que pour vous le premier de ces quatre films.
Misty Mundae est une jeune étudiante dont le père archéologue prépare un projet top secret dans son bureau.
Comme la donzelle est curieuse, elle finit par s’immiscer dans
le bureau de papounet pour découvrir ce que prépare son paternel ! Pensant y trouver une surprise qui lui était destinée,
Misty est agréablement stupéfaite de trouver une momie avec
une érection pharaonique. Malheureusement les caresses intimes que l’étudiante va prodiguer au desséché bandé vont le
ramener à la vie…
Cédric Frétard
QQQQQQ
Une momie réveillée par les sécrétions vaginales d’une jeune
collégienne maniaque du plaisir solitaire, ça vous tente ?
C’est ainsi que Seduction Cinema a débuté dans la parodie de
block busters ; Mummy Raider est en effet la première incur-
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sion de la firme dans le genre. Vous l’aurez tous deviné, le film ici parodié est Tomb Raider… Et bien que les attributs mammaires de Misty
Mundae soient bien moindre que ceux de la Lara Croft originale, ils sont
d’autant plus crédibles (et mignons) : vous avez déjà essayé de courir et
de faire des sauts périlleux avec des melons suspendus à la poitrine ?
Seduction cinema réalise donc ici le fantasme de tout joueur compulsif :
voir enfin l’icône féminine du jeu vidéo, nue ! A ce titre Misty est toujours parfaite. Elle bondit, brandissant ses pistolets, la poitrine fièrement dressée en avant. Bien sûr, il sera aussi question de scène d’amour
lesbien, avec la gentille que Misty aura délivrée, mais aussi avec la vilaine qui prône l’avènement du IVème Reich.
L’érotisme compose ici, contrairement à "Spiderbabe", 90% du film.
L’histoire se résume en effet en quelques lignes, et les affrontements
sont plus des prétextes à observer la jeune actrice évoluer nue avec de
grosses armes à feu dans les poings (ce qui est, avouons-le, très plaisant).
Les scènes d’érotisme sont parfaitement maîtrisées, et une réelle sensualité s’en dégage. En effet le réalisateur a recours à un "truc" intéressant : la majorité des scènes d’amour se déroulent dans une pièce sombre (prétendument) éclairée à la bougie. Résultat, le corps des actrices
se détache magnifiquement du décor et accentue d’autant plus l’aspect
intime de ces séquences.
Ce n’est toutefois pas le cas de la scène d’introduction de la
momie qui s’avère particulièrement graveleuse. En effet l’ancêtre trône au milieu de la pièce, une érection ‘momifiante’ lui
tendant les bandelettes… En fait, il semblerait que le personnage ait été momifié avec son érection…Passons, le rire prenant ici le pas sur l’érotisme.
Pas de scénario, une héroïne de jeu vidéo nue, des scènes d’amour saphiques, une momie turgescente… mais que manque-til à Mummy Raider pour vraiment frapper là où ça fait mal ?
Et bien probablement rien, mais le re-découpage du film pour
le marché européen est d’assez piètre qualité puisqu’il transforme le métrage en clip érotique d’une heure et des poussières. Le mot fin s’affiche donc alors même que le film ne semble
pas avoir commencé. Le découpage original est-il de meilleur
qualité ? Là n’est pas la question ; le montage européen laisse
un goût amer d’inachevé.
Colin Vettier
QQQQQQ
Les films chroniqués dans ce webzine
sont-ils disponibles en dvd ?
Pour le savoir, une seule adresse :
www.devildead.com
mettra de revenir d’entre les morts. C’est justement le petit jeu
auquel se prête une bande de copines qui ignorent encore,
mais plus pour très longtemps, que "la vengeance est un plat
qui se mange froid"…
Tout d’abord il faut savoir que ce 3e volet n’est en aucun cas
une suite mais un film de commande, ne présentant plus aucun
personnage des épisodes précédents. Il ne connaîtra pas non
plus les honneurs d’être présenté dans les salles obscures, et
sortira directement en vidéo. Premier mauvais signe serais-je
tenté de dire. Soit Mary Lambert a trop réalisé de clips, soit elle
a perdu le sens de la mise en scène propre au cinéma, et surtout du slasher. Mis à part une apparition de Mary plutôt réussie, le reste ne présente aucun sursaut, ni même une quelconque surprise dans les meurtres. Éventuellement une scène
d’araignées, bonne sur le papier, mais "effroyablement" ratée ;
et ce, par la faute d’effets numériques grotesques sur les arachnides. Le responsable en est Mark Villalobos ("terror toons" et
le futur "2001 maniacs"), qui se rattrape quelque peu dans les
scènes sanglantes dites plus "artisanales".
Écrit par les inséparables Dan Harris et Michael Dougherty
("superman returns" et "X-men 2"), le scénario se révèle inconsistant et singulier. En cela les acteurs n’ont pas été à la
fête, et l’ensemble de l’interprétation en devient superflue. Une
galerie de portraits tous aussi caricaturaux les uns que les autres, la palme revenant sans conteste au personnage de Grace,
improbable copié collé visuel d’une Pam Grier déchue, et ac-
URBAN LEGEND 3 - BLOODY MARY
(Urban Legends : Bloody Mary)
Réalisateur : Mary Lambert Scénario : Michael Dougherty, Dan
Harris Pays : Etats-Unis Année : 2005 Musique : Greg Lehrman,
Scooter Pietsch, Jeff Rona Casting : Kate Mara, Robert Vito, Tina
Lifford, Ed Marinaro, Michael Coe, Lillith Fields, Nancy Everhard,
Audra Lea Keener, Don Shanks, Jeff Olson...
Genre : Spectres
Cinq années se sont écoulées depuis "Urban Legend 2" second
volet anecdotique et franchement pas terrible, qui laissait présager de la fin de cette franchise. Aussi, lorsque les fans eurent vent
de la mise en route d’un troisième volet sur les légendes urbaines,
tous espérèrent beaucoup de ce retour. D’autant plus que rapidement le nom de Mary Lambert apparut au générique et tous les
espoirs furent permis pour nous mais aussi pour elle. Il faut dire
que depuis l’émouvant et effrayant "Simetierre", la cinéaste peinait
à retrouver son talent d’alors. On est donc en droit de penser qu’il
s’agit d’une chance formidable et inespérée de puiser dans un riche vivier que constituent les légendes urbaines.
Salt Lake City, 1969 : au cours de la soirée du bal de promotion,
Mary Banner est droguée puis frappée par son petit ami. Paniqué,
et persuadé de l’avoir tuée, ce dernier l’enferme dans un coffre et
s’enfuit. Mais Mary n’est qu’inconsciente et agonisera de longs
jours avant de mourir. Trente années se sont écoulées et le corps
de Mary qui n’a jamais été retrouvé, est devenu l’objet d’une légende urbaine. Quiconque prononcera son nom trois fois lui per-
cessoirement ex-amie de Mary. Oui, "Urban Legend 3 bloody
Mary" est une vraie déception ! Non contente de calquer
"candyman" (l’invocation), la réalisatrice en oublie de peaufiner le personnage de Mary. Un non-désir qui aurait gagné à
être cependant développé, tout comme les différentes légendes assénées à coups d’accélérateur et sans grande profondeur. Les plus perspicaces d’entre-vous ne manqueront pas de
retrouver plusieurs idées similaires piquées à "destination finale", "the grudge", ou bien encore "Carrie au bal du diable".
Il n’en reste pas moins vrai que malgré un budget légèrement
inférieur à 1 million de dollars, le film en rapportera quasiment
15 millions, et ce uniquement aux Etats-Unis. On ne peut donc
que déplorer un échec artistique et non commercial.
Frustré, car pour être tout à fait honnête, le début "rétro" du
film est une réussite. Persuadé qu’il s’agissait de la bonne direction à prendre, le film aurait gagné ne serait-ce qu’une atmosphère, ou tout au plus aurait apporté une crédibilité au discours naïf du film. Précisons que cette critique fait suite au visionnage de la version cut. Mais je doute fortement que la suppression de quelques scènes (notamment le viol de Mary) aient
une quelconque incidence, et ne ré- hausseraient en aucun cas,
ni la qualité de l’ensemble, ni mon ressenti.
"Urban Legend 3 bloody Mary" n’est donc pas un navet, non.
Mais un beau gâchis, oui.
Christophe Jakubowicz
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breux. Avec l'aide d'un scientifique et de militaires, ils vont constituer un petit groupe
pour la "survie du genre humain"...
" - Qu'est-ce que t’as percuté, Ray ?
- Bah j'en sais rien, un oiseau sûrement. "
Le film démarre sur les chapeaux de roue. Après avoir écrasé un moustique géant, Megan, sensée connaître le monde des insectes, et Ray ne s'étonnent toujours pas après
avoir examiné la carcasse. Jugeant qu'il ne s'agit que d'une bête que personne ne connaît,
ils la posent sur le bas-côté et repartent avec le radiateur de la voiture percé (!). Ne vous
demandez pas pourquoi, le film accumule sans cesse les idioties... et c'est bien ça le problème !
Que le but soit de faire rire ou d'effrayer le spectateur, Gary Jones ("responsable" de
"Spiders" et de "Crocodile 2: Death Swamp") a raté son coup. On a le droit à des personnages ultra-typés (le héros beau gosse qui ne rate aucune occasion pour montrer sa musculature ou encore les méchants complètement fous et idiots) et à des effets spéciaux
grotesques (mais qualifiés d’ "étonnants" sur la jaquette).
MOSQUITO
(Mosquito)
Réalisateur : Gary Jones Scénario : Gunnar Hansen, Steve Hodge, Gary Jones
Pays : Etats-Unis
Année : 1995 Musique : Allen Lynch,
Randall Lynch Casting : Gunnar Hansen,
Ron Asheton, Steve Dixon, Rachel Loiselle, Tim Lovelace, Mike Hard, Kenny
Mugwump, Josh Becker...
Genre : Animaux dangereux
Un OVNI s'écrase sur Terre, au milieu
d'un marécage. Quelques jours plus
tard, une ville du Michigan est attaquée
par d'énormes moustiques, très agressifs
et assoiffés de sang. Megan et Ray découvrent ces insectes par hasard... trop
tard ! La ville est déjà décimée et les
monstres sont déjà beaucoup plus nom-
Les moustiques sont en plastique ou en images de synthèse et se comportent bizarrement. Il n’est pas rare d’entendre ces insectes pousser des cris (si c’est pour nous effrayer, c’est raté) ou de les voir se déplacer d’une manière saccadée quand ils sont en
groupe.
Même si certaines scènes sont assez gore (on notera celle où un moustique transperce un
oeil), cela ne sauve pas le film. Et Gunnar Hansen ("Massacre à la tronçonneuse", tout de
même !) n’est d’ailleurs pas là pour relever le niveau. A part faire le chef costaud et jouer
un peu avec sa tronçonneuse en guise de clin d’œil à son précédent rôle, ses répliques
sont vides d’intérêt.
Les dialogues étant d’un crétinisme sans précédent, je vous en ai sélectionné quelquesuns pour le plaisir et pour vous montrer le niveau:
Un policier, censé exterminer les moustiques (les petits), regarde des femmes jouer au
volley en cachette et se fait surprendre par son supérieur:
"J’ai cru voir un blaireau blessé s’enfuir!"
Ou encore, une réflexion du même personnage:
"- Seules les femelles sucent le sang.
- Ah! Ca veut tout dire!"
Et pour finir le film, l'un des protagonistes s'exclame même:
"On a eu une dure journée"
Le dialogue du début entre Megan et Ray est d’ailleurs très savoureux à ce sujet mais ça,
je vous laisse le découvrir par vous-mêmes.
Et il est inutile de préciser que tout le monde s’arrête (même les moustiques) pour laisser
les héros réfléchir et qu'il existe des égouts dans les forêts (!).
"Mosquito" n’est donc pas du grand art. Jamais effrayant, amusant par moment (il faut vraiment voir ce film en V.F) et surtout très prévisible. Un grand
film nanardesque qui se regarde avec des amis.
Yann Le Biez
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LE MONSTRE DU TRAIN
(Terror Train)
Réalisateur : Roger Spottiswoode Scénario : T.Y. Drake
Pays : Etats-Unis / Canada
Année : 1980 Musique : John Mills-Cockell
Casting : Ben Johnson, Jamie Lee Curtis, Hart Bochner, David Copperfield, Derek MacKinnon, Sandra Currie
Genre : Slashers
Un groupe d’étudiants en médecine joue un tour cruel à
Kenny, un jeune homme timide genre "premier de la
classe", le jour de la fête de célébration de la nouvelle année. Le gag consiste à lui faire croire qu’il a rendez-vous
dans un lit avec la belle Alana qu’il convoite en secret. Mais
en lieu et place de cette dernière, Kenny trouve un cadavre
provenant de la morgue. Le choc est tel que le jeune
homme en perd la raison et quitte la fac pour un établissement s’occupant d’aliénés. Trois ans ont passé depuis ce
tragique événement et les même jeunes gens s’apprêtent à
aller fêter leur diplôme de fin d’année lors d’une gigantesque virée avec, entre autres : déguisements, spectacle de
magie et boissons à gogo, et organisée à bord d’un train
loué pour l’occasion. Cependant, un mystérieux tueur s’invite à bord et commence à décimer les étudiants un à un.
Est-ce Kenny revenu pour se venger de la farce macabre
dont il a été victime ?
Certes, le monstre du train n’est qu’un ersatz de plus de
"Vendredi 13", mais il reste l’un des meilleurs films du
genre prolifique des slashers propre aux années 80. L’intrigue est tout ce qu’il y a de plus bateau et nombreux sont les clichés parsemant ce petit film, mais il a été réalisé par Roger Spottiswoode, qui finalement présente bien son produit avec les moyens dont il dispose. Il parvient à ménager un certain degré de tension tout au long du métrage, car même si l’on se doute que Kenny est de retour pour
se venger, on n’arrive pas à savoir sous quelle identité il se cache, élément nous étant seulement dévoilé lors du plan final, ce qui est
déjà une bonne chose vu le nombre de navets dont on devine le dénouement au bout de cinq minutes !
Le réalisateur, même s’il a péché par une trop grande profusion des rôles pour son film, se rattrape par la profondeur de certains protagonistes principaux et par un casting hétéroclite. Jamie Lee Curtis abonnée au genre depuis "Halloween" nous la joue classique en héroïne qui ne paie pas de mine mais qui se débrouille, alors que l’on retrouve bizarrement mais pour notre plus grand plaisir le toujours
irréprochable Ben Johnson dans le rôle du chef de train et plus habitué à jouer dans des westerns comme "La horde sauvage". La surprise du film c’est de voir David Copperfield - dans le rôle du magicien bien évidemment! Même s’il n’est pas un grand acteur (d'ailleurs
il trouve sa performance pitoyable) et qu’il joue un peu trop avec ses sourcils, The Magician (son nom dans le film) nous apporte le côté
énigmatique du métrage et nous interpelle jusqu’au bout: qui est-il vraiment?
Mais ce qui fascine avant tout dans "Le monstre du train", c’est la photographie immaculée de John Alcott (photographe régulier de
Stanley Kubrick, qu’il a accompagné dans nombreux de ses films) : les scènes où l’on voit le train essayer de se mouvoir à travers l’immensité enneigée du territoire canadien alors que la nuit est en train de tomber sont proprement magnifiques mais complètement gâchées par la version française du film, éditée avec un master de pauvre qualité (la majorité des scènes se déroulant dans une quasipénombre!). Et le doublage des voix n’arrange rien, comme bien trop souvent dans le cas des petits budgets !
Aussi, malgré une impression générale de déjà-vu, "Le monstre du train", également connu sous les titres : "Le train de la terreur" et
"After halloween", se révèle être un film sans prétention pas très original mais assez divertissant.
Vincent Dumenil
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THE DESCENT
(The Descent)
Réalisateur : Neil Marshall Scénario : Neil Marshall Pays : Angeleterre Année : 2005 Musique : David Julyan
Casting : Natalie Jackson Mendoza, Shauna MacDonald, MyAnna Buring, Craig Conway, Molly Kayll, Alex Reid, Saskia Mulder, NoraJane Noone, Oliver Milburn
Genre : Survival claustrophobique
De retour d’une sortie en rafting, le mari de Sarah ainsi que sa petite fille Jessie, trouvent la mort dans un accident de voiture. Bien que
rescapée de l’accident, Sarah en garde un profond traumatisme. Un an après, des amies de la jeune femme organisent une expédition en
spéléologie dans les Appalaches. La sortie tourne au cauchemar lorsqu’un éboulement se produit, contraignant nos apprenties spéléologues à poursuivre leur chemin sans savoir ce qui les attend…
En débutant par un fort traumatisme (la mort de la fillette), "The descent" glace le sang. Sans répit, le récit enchaîne sur l’annonce à Sarah du décès de son enfant. Bien avant de nous engouffrer dans les ténèbres de la grotte, on a ici le signe annonciateur des évènements
à venir (avancée du noir sur Sarah pendant que cette dernière tente de s’enfuir, une image qui renvoie à "Darkness" de Balaguero). Le
fantôme de Jessie ne cessera de hanter son inconsolable mère. L’autre personnage au caractère bien dessiné est Juno, la femme "forte"
du groupe: en apparence du moins, car mise en situation de danger, elle apparaît beaucoup moins fiable.
Contrairement à son précédent film "Dog soldiers", Neil Marshall prend le temps d’instaurer une ambiance avant de lancer les monstres
sur leurs proies. Une manière "old school" de voir les choses. Mais ce n’est certainement pas un hasard, car le réalisateur se réclame de
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"Délivrance": une référence méritée pour ce film d’horreur
britannique qui a l’audace (en ces temps de cynisme) de
nous épargner les moments d’humour.
Marshall ne laisse pas au spectateur le temps de souffler. Les
claustrophobes risquent de mal supporter les scènes où nos
six héroïnes rampent dans les galeries souterraines, tant la
sensation d’étouffement est grande. Le grand mérite de cette
crédibilité revient au chef-décorateur Simon Bowles (son travail sur "The calling" était déjà remarquable) qui a su métamorphoser les studios Pinewood.
Les attaques des créatures (les Crawlers) sont tardives mais
d’une férocité rarement atteinte. Le sang coule à flots. Les
progrès opérés par Neil Marshall sur le découpage du film
sont évidents, et beaucoup moins abrupts, comme tel était le
cas sur "Dog soldiers". Contrairement aux autres actrices de
films de genre, celles de "The descent" ont du répondant, et
ne se laissent pas impressionner par les évènements: elles
combattent et luttent corps à corps pour leur survie. Il n’y a
qu’à voir cette image magnifique de Sarah, tombée dans une
mare de sang, et qui en sort telle une fière amazone des
temps anciens. Une façon de noter le superbe travail de photographie sur le film.
En prenant le soin de peaufiner le scénario (près de deux ans
de travail), l’équipe du film s’est blindée pour assurer une
qualité au résultat final. Force est de reconnaître que le pari
est réussi, donnant un caractère stupéfiant de cruauté et de
sadisme. D’autant plus douloureux que les victimes sont uniquement féminines. "The descent" vient prouver qu’après
"28 jours plus tard", "Creep" et "Shaun of the dead", le cinéma britannique se porte à merveille.
Au-delà du simple aspect de survival, on trouve au centre de "The descent", l’impossibilité de faire son deuil d’un être aimé. Ce qui explique le symbole de la grotte, emprisonnant les victimes du malheur. Plus psychologique que la moyenne des autres films de même
catégorie, le film n’en oublie pas moins son lot d’émotions fortes.
Gérald Giacomini
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LA CRYPTE
(The Cave)
Réalisateur : Bruce Hunt
Scénario : Michael Steinberg, Tegan
West.
Pays : Etas-Unis / Allemagne
Année : 2005
Musique : Reinhold Heil, Johnny
Klimek.
Casting : Cole Hauser, Morris
Chestnut, Kieran Darcy-Smith, Eddie
Cibrian, Rick Ravanello, Daniel Dae
Kim, Lena Headey, Marcel Iures...
Genre : Monstres
Un groupe de mercenaires se retrouve
pris au piège dans la gigantesque crypte
souterraine d’une ancienne église, celle-ci
s’étant totalement effondrée à la suite
d’une explosion de dynamite.
Plusieurs années plus tard, le Dr. Nicolaï
découvre les vestiges de l’église ainsi que
l’entrée menant à la crypte. Il fait appel à
une équipe spécialisée dans l’exploration
souterraine et sous-marine et entreprend
l’exploration de la crypte qui s’étend sur
plusieurs kilomètres de périphérie et de
profondeur. Au cours de son périple, l’équipe ne tarde pas à s’apercevoir qu’elle
n’est pas la seule présence vivante qui se
trouve ici…
Reprenons les éléments du résumé : une
caverne gigantesque, une équipe d’exploration et une présence non désirée. Ca ne
vous rappelle rien ? Oui, toi au fond ? "The
Descent" ? Bravo, tu as tapé dans le mille
(ou tu as bien lu l’article juste au dessus !)
Bon, ok, "The Descent" n’est pas le premier
film à avoir mêlé spéléologie et monstres
tueurs, l’Italie nous avait déjà donné dans
les années 80 un scénario semblable avec
"le monstre attaque". Mais le film de Neil
Marshall est encore tout frais dans nos esprits et il est évident que les comparaisons
entre les deux films vont aller bon train. Et
ce n’est pas sûr que les points positifs aillent
en faveur du film de Bruce Hunt, dont c'est la
première réalisation.
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A la vision du film, on peut dire que "the cave" est en quelque sorte la
version masculine de "The Descent". Là où le casting était exclusivement
féminin pour ce dernier, celui de "La Crypte" fait la part belle aux hommes puisqu’il n’y a que deux femmes dans l’équipe, le reste étant composé de beaux gosses un tantinet machos, se prenant tous pour les meilleurs explorateurs de caverne. C’est dire si la mission d’aller explorer
une crypte apparemment vierge, mêlant parcours terrestre et sousmarin, les met dans tous leurs états. De nombreuses tensions entre les
membres de l’équipe vont apparaître une fois plongés dans les abysses
de la crypte.
Niveau réalisation, décor, casting, tout se tient plutôt bien. La crypte est
impressionnante, les acteurs sont bons, et on suit le déroulement de
l’histoire sans ennui, tout ça étant rondement mené. Malheureusement
pour le film, il vient après "The Descent" et ça ne joue vraiment pas en
sa faveur. Les situations nous semblent vraiment familières, on n’échappe pas à la scène d’escalade de paroi abrupte par exemple et là,
on se dit qu’on a déjà vu ça très récemment. Même si la séquence est
fort bien faîte, l’impression de déjà-vu est bien trop présente pour qu’on
se sente totalement investi.
Niveau suspense et frissons, "La Crypte" est nettement moins percutante que "The Descent". Le parti pris du réalisateur a été de jouer plus
sur la suggestivité que sur la démonstration, et il faut attendre bien longtemps avant de voir les "choses" qui vivent dans cette caverne inhospitalière. Niveau gore, oubliez les excès de "The Descent". "La Crypte" se
veut très soft en matière de violence, visant un public plus large. Autre point qui
ne joue pas en sa faveur. En ce qui concerne "les choses", les images de synthèse
ne sont pas toujours convaincantes. Le pire en la matière étant l’effondrement de
l’église au tout début, très peu réaliste. L’affrontement final nous renvoie quelque
peu à l’imagerie du "predator" ou du film "le règne du feu", avec le personnage
sautant dans le vide armé d’un couteau pour attraper une des créatures par exemple.
Annoncé comme un "film de monstres", le souci de "La Crypte" est qu’il ne s’assume pas totalement comme tel. On a plus l’impression d’assister à un film catastrophe qu’à un authentique film d’épouvante. Seule la fin nous dévoilant enfin les
créatures nous ramènera en territoire connu et attendu. Son véritable défaut est
vraiment de venir après "The Descent", ce qui annihile tous ses effets. Le film n’est pas mauvais, loin de
là, mais il n’y a aucune surprise, aucun "truc" qui fait
qu’on le préférera au film anglais. Bref, "La Crypte"
risque de décevoir ceux qui s’attendent à un nouveau
GROS frisson souterrain. Avis mitigé donc…
Stéphane Erbisti
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FUNNY GAMES
(Funny Games)
Réalisateur : Michael Haneke
Scénario : Michael Haneke.
Pays : Australie
Année : 1997
Musique : Pietro Mascagni
Casting : Susanne Lothar, Ulrich Mühe, Arno Frisch,
Frank Giering...
Genre : Jeux sadiques
Deux jeunes garçons prennent en otage une famille dans
leur maison de vacances. Pour leur propre amusement, les
deux tueurs contraignent la famille à faire des jeux sadiques.
"Ce sera froid, précis et implacable. Et ça ne finira pas bien.
Vous voulez essayer ?" Voilà, le "slogan" que l’on peut lire
sur le boîtier DVD de ce film. Et cette phrase résume bien ce
qui nous attend. Un film froid, sans qu’aucun sentiment transpire, seulement la sueur des victimes. Pas de gore, seulement de la transpiration et un malaise. Michael Haneke choisit de montrer seulement la souffrance des victimes, et non
la violence des tueurs, comme la plupart des films. Il cherche dans tous ses films à dénoncer la violence en utilisant
ses parties les plus importantes : la souffrance. Il y arrive
remarquablement bien dans Funny Games. Rappelons que
ce réalisateur, pour "Benny’s vidéo", ou encore "71 fragments d’une chronologie du hasard", s’est inspiré de faits
divers.
Funny Games, quant à lui, est sortit tout droit de l’imagination de Haneke. Pour anecdote, il aurait reçu plusieurs arti-
cles similaires à l’histoire du film, à la suite de sa sortie au cinéma.
Comme quoi, il est bien facile d’être un meurtrier par l’esprit. Dommage que depuis Funny Games, ce réalisateur soit boudé par la critique qui estime qu’il va beaucoup trop loin.
Les deux acteurs interprétant les deux jeunes tueurs sont tout à fait
crédibles dans leur jeu. Apparaissant aux spectateurs comme deux
jeunes hommes bien élevés, et sans problèmes : chacun a sa propre
personnalité, l’un un peu plus sadique que l’autre, l’un plus faible que
l’autre. Le spectateur est envahit d’une once d’espoir lorsque le plus
faible semble vouloir aider les victimes mais ce n’est qu’une illusion.
Les nerfs à vif, le spectateur est devant un film insupportable mais indispensable, car il cherche à savoir si la famille s’en sortira. Le film
nous perturbe jusqu’à la fin, il nous "télécommande" (vous comprendrez si vous voyez le film). L’un des tueurs est d’une froideur implacable, imperturbable jusqu’au bout, et nous n’avons qu’un seul désire :
qu’il paye. Les scènes sont crues, pas de place pour l’émotion et pour
des dialogues tout plein de bons sentiments. Seulement des dialogues
grinçants, des jeux sadiques. Il en transparaît un réalisme glaçant et
malsain.
Nous sommes dans un cauchemar dont on ne se réveille qu’après
quelques temps. Filmé de façon en un peu saccadée, avec une image
tantôt sombre, tantôt claire, ce film est, en résumé, indispensable pour
titiller un peu les nerfs et les mettre à vifs.
Une œuvre qui atteint des sommets dans l’insanité et la violence psychologique.
Rien de mieux qu’un petit plat de cruauté pure et simple… pour un
public averti.
Stéphanie Aveline
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mour, et habité par une poupée meurtrière. Bon nombre de jeunes
cinéphiles de l’époque, aujourd’hui adolescents ou adultes, furent
marqués par l’apparition de Charles Lee Ray alias Chucky. Le destin
de Chucky n’évoluera que très peu à travers ses deux suites quasi immédiates ("Chucky 2 - la poupée de sang" et "Chucky 3"), laissant le
personnage s’ébattre dans les meurtres basiques. Mais cette trilogie
d’alors permettra tout de même d’asseoir le caractère de Chucky:
Sous ses airs de poupon angélique, le "Brave gars" fait preuve d’un
humour parfois plus que douteux et d’un cynisme percutant. Il est intéressant de voir avec le recul que Chucky connaît une véritable
"évolution" caractérielle de son personnage au fur et à mesure que la
saga avance. Un changement physique également: il apparaît ainsi
balafré et le cheveu hirsute au cours de "La fiancée de Chucky". Ses
expériences passées lors des épisodes précédents semblent avoir fait
mourir notre serial killer miniature : manipulateur, colérique, teigneux, mais aussi un sentimentalisme qu’on ne lui connaissait pas. Et
pour cause : son ambition pour sa douce ne sera que dessein machiavélique, ponctué d’un langage oh combien fleuri. Le couple de celluloid le plus trash du cinéma venait de naître.
LE FILS DE CHUCKY
(Seed of Chucky)
Réalisateur : Don Mancini
Scénario : Don Mancini.
Pays : Etats-Unis
Année : 2004
Musique : Pino Donaggio
Casting Jennifer Tilly, Redman, Hannah Spearritt, John Waters, Keith-Lee Castle, Steve Lawton, Tony Gardner, Jason
Flemyng, Nicholas Rowe, Brad Dourif, Billy Boyd...
Genre : Jouets Meurtriers
Glen, poupée humaine est la propriété d’un saltimbanque
qui se sert de lui pour faire son numéro de ventriloque. Un
soir, à la Télévision, Glen découvre un reportage sur Chucky et Tiffany et apprend par la même qu’il s’agit de ses parents. Il se rend à Hollywood , bien décidé à les retrouver
pour mener une vie heureuse. Mais sitôt ramenés à la vie,
Glen découvre rapidement la vraie nature de ses parents.
Chucky n’a qu’une obsession: faire de son fils un meurtrier,
alors que Tiffany rêve de rencontrer son actrice préférée,
Jennifer Tilly…
En 1998, nous avions laissé Chucky dans sa propre tombe, et
Tiffany mourait en couches, non sans avoir mis au monde un
nouveau-né. Tel était la conclusion de "La fiancée de Chucky", le quatrième épisode d’une saga débutée 10 ans plus
tôt. Avec ce 5e volet, Don Mancini nous offre avant tout le
devenir du plus célèbre couple de latex. "Jeu d’enfant" était
un film d’horreur dans la plus pure tradition, dénué d’hu-
Avec "Le fils de Chucky", Don Mancini se rappelle à notre bon souvenir. Scénariste attitré de la saga depuis sa création, il n’en fallait pas
plus pour que notre homme soit un jour attiré par la réalisation. Après
ses premières armes en tant que réalisateur de la seconde équipe sur
"La fiancée de Chucky", il doit en partie la paternité de ce film à David
Kirschner, le producteur de la série. Depuis "Jeu d’enfant", Mancini
assistera à tous les tournages (chose rare chez les scénaristes), accumulant ainsi l’apprentissage et l’expérience nécessaires qui conforteront Kirschner dans sa décision de lui confier les commandes de cet
épisode.
"Le fils de Chucky" permet d’offrir en quelque sorte une suite à son
prédécesseur qui présentait alors une parodie des films romantiques:
la rencontre, les fiançailles, le mariage, la nuit de noces, et enfin l’enfant à naître.
Logique donc que Mancini décide de poursuivre dans cet univers domestique; sauf qu’il s’agit là d’un drame familial (une parodie évidemment) jouant une fois de plus la carte de l’humour noir. Mais le véritable évènement du film est bien évidemment l’enfant divin du couple:
Glen. Ou Glenda comme le voudrait tant Tiffany. Une première référence en terme cinématographique à "Glen or Glenda" du controversé (artistiquement) Ed Wood. Ce ne seront pas les seules, et les cinéphiles reconnaîtront sans peine les clins d’œil à "Body double" de
Brian De Palma, et la volonté évidente de parodier tous les poncifs de
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"Kramer contre Kramer". Le personnage de cet enfant à la
sexualité énigmatique et au caractère malléable permet évidemment de réconcilier l’enfance et le véritable rôle d’une
poupée: l’identification et l’attachement sentimental.
Mancini aura la bonne idée d’éviter le piège facile d’en faire
un assassin de plus. Introverti, hypersensible (témoins ses
fuites urinaires à chaque meurtre), et prônant la bonne parole, Glen se révèle forcément attachant… mais aussi terriblement tête à claques. C’est une occasion de découvrir ainsi un Chucky et une Tiffany, tiraillés par leurs sentiments à
son égard. Entre agacement et béatitude, leur rivalité parentale fait mouche. Lui veut un garçon, elle une fille, sans
(presque) aucun droit de parole à leur rejeton. Le tableau
est pittoresque et rejoint la réalité malgré elle; et comme
souvent hélas dans la réalité, c’est l’enfant qui en fait les
frais. Sauf que nous sommes au cinéma et que Glen saura
apprendre à ses parents que sa patience a des limites: un
pétage de plomb en bonne et due forme, cartoonesque, et
qui se révèlera, à coup sûr, irréversible pour la suite.
Mais la véritable surprise du film ne viendra pas véritablement de Chucky, ni même de Glen. « Tiffany Power ! » seraiton tenté de s’écrier. Malgré le titre du film, force est de
constater que Glen et Chucky ne sont pas les vrais "héros".
C’est l’occasion pour Jennifer Tilly d’endosser magistralement son double rôle de poupée plastiquement irréprochable dans les deux cas.
On ne voit qu’elle, et c’est une évidence, l’actrice semble
avoir pris un pied monstre à interpréter son rôle. Elle offre
ainsi une version parodique d’elle-même, une caricature à
l’extrême de la diva hyper glamour, flanquée d’un caractère
infernal. Jennifer Tilly possède un sens de l’humour aiguisé
évident, et prend un malin plaisir à se moquer d’elle-même.
Une des scènes où Tiffany la traîne par terre en la traitant de
grosse vache et de salope en est la plus belle définition. Absents du scénario original, c’est Jennifer qui en eut l’idée et
insista pour qu’ils soient inclus dans les dialogues. Et difficile de faire l’impasse également sur sa voix (en V.O évidemment) suave et irremplaçable. Le face-à-face avec le
rappeur Redman sur sa conception (très personnelle) de la
Vierge Marie illustre parfaitement le propos: jubilatoire,
drôle et politiquement très incorrect. Idem lorsqu’elle endosse le rôle de son double, une Tiffany effondrée qui s’épanche de ses déboires meurtriers au téléphone avec les
alcooliques anonymes (chose qu’elle ignore évidemment):
c’est touchant, drôle et terriblement annonciateur de la suite.
Car tout comme "La fiancée de Chucky", Tiffany va se rebeller, guidée
avant tout par son instinct de mère et passablement agaçée une fois
de plus par le machisme de Chucky. Est-ce l’image de la "femme" qui
nous rend plus indulgent? toujours est-il qu’elle ne vaut guère mieux
que Chucky en terme de moralité, et pourtant on ne peut s’empêcher
d’être souvent à ses côtés, même lorsqu’elle se fait la complice de
Chucky dans son tout premier meurtre: l’occasion de découvrir un
caméo du responsable des effets spéciaux Tony Gardner, aussi doué
pour les effets sanglants de "Le retour des morts vivants" sur lequel il
a travaillé, que sur des trucages plus softs comme "La famille Addams".
Un travail au demeurant colossal pour la mise en scène des poupées.
Des décors construits à deux mètres au-dessus du sol pour permettre
aux accessoiristes de manier au mieux les marionnettes: des effets
animatroniques saisissants, rendus principalement par l’enregistrement des véritables émotions des comédiens par ordinateur. La toute
première fois aussi que les poupées faites de latex, paraissent aussi
"humaines" dans leur comportement. Pas moins d’une cinquantaine de
personnes pour leur donner vie feront l’admiration des comédiens qui
sont ainsi bien aidés dans leur approche du jeu face aux poupées. Au
casting également, le plaisir non feint de retrouver un grand fan de la
série (il rêvait de jouer dans la saga): le fantasque John Waters ("Serial
mother") dans le rôle d’un papparazzi déjanté et avide de scoop. Un
petit rôle jouissif en compagnie d’un Chucky poussé par l’envie
("Papa t’emmène en ballade et va faire de toi un homme") de remplir
son rôle de père auprès de son fiston.
Poussant par moment la parodie à l’extrême aussi bien dans les dialogues que les effets spéciaux (les boyaux ressemblent à de grosses
saucisses de Toulouse –rires-), il n’en reste pas moins que le discours
se veut aussi un portrait au vitriol de l’éducation. Alors, tel père, tel
(le) fils/fille?
Malgré le choix voulu et assumé depuis "La fiancée de Chucky" de
tendre vers la comédie pure plutôt que l’horreur basique, il n’en reste
pas moins que la saga reste fidèle à son propos depuis plusieurs épisodes: un humour distendu qui contribue énormément à la réussite du
projet et comble les fans de Chucky. Il semblerait que Don Mancini ait
exprimé à travers quelques scènes certaines choses qu’il ne se permettrait pas ouvertement. Ainsi décoche-t-il une première flèche sur
le monde d’Hollywood à travers le personnage de Jennifer (les actrices-divas capricieuses), et la cérémonie des Oscars (Jennifer se plaignant de la main-mise de Julia Roberts sur les scénarios) avant de poser sa seconde banderille. Ce sera la presse et plus particulièrement
25
Tu veux tout
savoir sur la belle
Misty Mundae ??
Patience !
la presse à scandales sous les traits de John Waters et la fin que
Mancini lui administrera. Enfin, l’univers musical ne sera pas en
reste, à travers Britney Spears qu’il n’hésite pas à envoyer dans le
décor…
Une scène que la chanteuse n’appréciera guère au point de menacer de faire un procès, avant de se rétracter.
De musique justement, il en est question ici en compagnie de Pino
Donaggio ("Hurlements", "Piranhas"). Cet illustre compositeur ne
se présente plus tant la discographie est éloquente. Pour "Le fils
de Chucky", il fait une fois de plus preuve de son talent à travers
une grande variété musicale, alternant les sons bruts, le classique
ainsi que la musique pop. On le connaissait hétéroclite, témoins
ses attachement principaux à De Palma ("Carrie au bal du diable",
"Pulsions"…) ou encore Argento ("Deux yeux maléfiques",
"Trauma"). Ici la partition qu’il nous présente est logique et pleine
de saveur.
Plus que quelques
pages de lecture avant
de la retrouver !
N’oublions surtout pas Brad Dourif ("Dune", "Alien : la resurrection", "Jeu d’enfant"), qui rempile pour la 5e fois pour notre plus
grand bonheur. Désormais prisonnier de la voix de Chucky, il
reste un élément indispensable du casting, mais nul doute que ses
fans rêvent secrètement de le voir réapparaître, qui sait un jour,
dans la saga sous les traits d’un second personnage…
Aussi il ressort de ce film une évocation en pointillé de films
d’horreur de même catégorie (comédie horrifique) comme "Evil
Dead" ou bien encore "Le loup-garou de Londres".C’est aussi un
film-dans-le-film à l’instar de "Freddy sort de la nuit", où certains
protagonistes jouent leur propres rôles. Mais là où se démarque
"Seed of Chucky", c’est le caractère irrévérencieux de l’œuvre,
et l’attitude définitivement condescendante de ses acteurs dans ce
qu’ils nous proposent.
La famille de Chucky semble donc bien partie pour connaître une
suite, et ce n’est pas le twist final de celui-ci qui nous le démentira. Don Mancini ne manque pas d’idées, et il nous l’a prouvé ici:
un peu trop peut-être même; le film en fourmille avec certaines
sans doute pas assez exploitées. Mais l’essentiel est là: le film file
à cent à l’heure, on s’amuse beaucoup, et l’interprétation est savoureuse. Et c’est bien là le principal.
Christophe Jakubowicz
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HISTOIRES
EXTRAORDINAIRES
JOURNAL D’UN MALADE
Par Yann Le Biez
Mardi 5 :
Si j’écris aujourd’hui, c’est parce que je me sens mal. Je n’arrive pas à dormir.
Les vingtaines de pages qui précédent celle-ci ne le montre pourtant pas. En l’espace d’une année, tout à basculé dans ma vie. Je
viens d’apprendre que je suis malade… dans ma tête. Je ne sais pas par quel obscur mécanisme cela s’est enclenché et de toute
manière, je crois que je ne préfère pas le savoir.
Les personnes que je considère comme mes amis le savent. Leur avis est mitigé. Ils ne me comprennent pas… je ne me comprends pas moi-même.
Je ne sais pas ce que me réserve l’avenir. J’ai peur.
Mercredi 6 :
J’ai été réveillé par un Être très étrange, cette nuit. Il se cachait juste au-dessus de mon armoire et m’épiait. Il n’avait pas l’air
méchant, c’est pour cela que je Lui ai proposé de venir avec moi. La compagnie ne peut pas me faire de mal après tout ?
Quand j’ai essayé d’allumer ma lampe, Il m’a attrapé la main pour m’arrêter. Je crois qu’Il a peur de la lumière. Je ne pouvais
voir que ses grands yeux jaunes dans le noir. Il est resté quelques minutes assis sur mon lit, avec moi. Je l’aimais déjà bien.
Jeudi 7 :
On m’a reproché aujourd’hui d’être devenu distant. La femme que je voyais comme une simple copine d’enfance m’a dit qu’elle
me considérait comme un ami. Je suis heureux et malheureux à la fois. Comment ai-je pu être aussi aveugle depuis tout ce
temps ? Elle réclamait de l’aide et de la compassion et je n’ai rien vu. Je me sens inutile.
Mes amis ont peur pour ma santé mentale. Je crois bien qu’ils commencent déjà à m’éviter. Je n’avais pas reçu de réponse à mes
dernières lettres. Je ne sais plus quoi faire, quoi dire, comment me comporter. Il en fallait peu pour faire peur…
Sinon, l’Être était revenu me voir cette nuit. Il poussait d’affreux gémissements. Je crois qu’Il ne se sentait pas bien alors je Lui
ai dit de venir. Sa présence était agréable. Des fois, Il m’enlaçait, me serrant contre son corps chaud et protecteur. Sa douce
fourrure me procurait d’étranges sensations. C’est indicible mais j’avais l’impression que mon humeur s’en voyait changée. Parfois, cela m’emmenait dans une grande tristesse, parfois cela me rendait euphorique.
Avec Lui, il n’y avait pas besoin de se parler. De toute façon, Il ne savait pas parler mais je sais au plus profond de moi que c’est
quelqu’un de bien. C’est Lui qui m’a aidé à dormir cette nuit. Il remplaçait Morphée.
Vendredi 8 :
Mon état s’aggrave. Je ne sors plus. Le monde extérieur ne me plaît pas, ou, du moins, ne me plaît plus.
Mon cœur a mal, une blessure invisible le fait saigner. Je ne sais pas comment l’arrêter. Personne ne peut m’aider.
Tout part de ma tête et j’en suis conscient. Le problème est justement là. Lutter contre soi-même est l’exercice le plus difficile.
Je refuse de me laisser abattre même si ce n’est pas l’envie qui m’en manque.
27
Aujourd’hui, personne ne m’a contacté. Je dois sûrement m’effacer progressivement de l’esprit des gens et des personnes que je
considérais comme des amis.
Je ne sais pas si c’est ce qu’il y a de plus grave, à vrai dire. En fait, avec un peu de recul, je me rends compte que la plupart du
temps c’était moi qui faisait le premier pas. J’ai été trop bête de m’illusionner toute cette vie.
Il ne restait plus que Lui. Il était venu me voir sans que je le Lui demande. J’étais heureux de le savoir à mes côtés. Il voyait que
je n’allais pas bien.
J’étais couché en train de pleurer sur mon sort et Lui était venu se blottir contre moi. Sa présence m’a rappelé sur le coup celle
de mon chien. Il s’était placé exactement comme lui : contre mon torse.
Je ne sais pas comment mais Il me faisait du bien et Il réussissait à pallier mon mal-être. Je crois bien, d’ailleurs, qu’Il est resté
une heure contre moi avant que cela ne se produise. Voyant que rien ne s’arrangeait, Il a attrapé ma main. Je n’ai pas saisi ce
qu’il s’est exactement passé mais il m’a entraîné dans un lieu qui m’était familier. Pourtant, je ne le connaissais pas.
C’était une sorte de rêve, mais ce n’en était pas un. Je n’ai plus de souvenir très exact de cet endroit et je préfère ne rien écrire
de peur que mes pensées soient déjà altérées.
Samedi 9 :
Toujours aucune nouvelle de mes amis.
Peut-être sont-ils partis en vacances, peut-être ont-ils trouvé d’autres amis ? Je crois qu’ils ont peur de me (re)voir. La proportion que prenait la situation me dépassait et les dépassait. Je crois qu’ils ont peur de me rencontrer à cause de ça. Je ne pouvais
pas leur cacher ce que j’éprouvais à leur égard et je pense que tout est parti de ma faute.
Après tout, je ne sais pas et je ne préfère pas réfléchir. Le fait est qu’ils ne voulaient plus entendre parler de moi, point.
J’ai passé toute la journée à écouter de la musique et à écrire. Il n’y avait que ça pour me faire du bien… de manière éphémère.
Je n’ose pas aller voir un psy, je ne sais pas s’il est bon de parler.
Lui non plus n’était pas passé cette nuit. Peut-être qu’Il commençait aussi à en avoir marre de moi…
Je suis rempli de tristesse, des idées noires me viennent à l’esprit. Les somnifères et autres médicaments ne peuvent rien pour
moi. Je suis las et fatigué.
Dimanche 10 :
Toujours rien à l’horizon. Il était venu me voir cette nuit et m’a entraîné dans un lieu inconnu cette fois, très étrange.
Il faisait noir et je n’entendais que des bribes de conversation. De la douleur, des coups, des hurlements… Il était raide comme
un piquet et me faisait atrocement mal à la main. Il m’obligeait à écouter. Je ne sais pas ce qu’Il attendait de moi mais nous restâmes là pendant plusieurs heures.
Finalement, Il m’aida à retourner dans ma chambre. J’étais dans un état pitoyable. Mes membres ne répondaient plus aux ordres
que je leurs donnais. Il me posa sur mon lit et s’en alla.
Il m’avait forcé à entendre tout ça.
Lundi 11 :
Je ne suis plus en mesure de faire quelque chose. Je me laisse aller. Cela me fait toujours du mal de me rendre compte que je
suis seul à lutter. Moi contre moi. Qui peut réellement gagner ? L’inconscient ou le conscient ?
Une réflexion me vient alors à l’esprit : Que se passera-t-il si je dois mourir ? Ma non-existence changera-t-elle vraiment quelque chose ? Je ne crois pas.
Je pense que l’on ne peut pas rester éternellement seul. On se sent tout de suite envahi par des questions existentielles toutes
aussi stupides les unes que les autres. Ou peut-être est-ce ma tête ? On m’a dit que ce genre de choses n’arrivait qu’aux personnes atteintes de troubles obsessionnels compulsifs.
Je ne veux pas m’éterniser sur la question. Je ne peux, de toute manière, que nuire à moi-même.
Cette nuit, Il était revenu pour m’emporter dans un autre lieu ( autre monde ? ). Il avait décidé de me montrer des choses étranges. C’était une sorte d’endroit où plusieurs personnes priaient. Toutes portaient une longue robe blanche, même les hommes. Il
y avait quelques enfants qui couraient et s’amusaient entre de grandes statues de marbre représentant un homme.
28
L’Être voulait surtout me montrer l’un d’entre eux. Un petit garçon aux cheveux bruns qui se promenait seul avec ses échecs
miniature. Il cherchait apparemment quelqu’un avec qui jouer mais il ne trouvait personne. J’étais juste à côté de lui mais Il ne
voulait pas que lui parle ou que je le touche. Finalement, un autre garçon, un peu plus grand celui-ci, vint à sa rencontre et le
bouscula. Chaque pièce qui venait de tomber devenait une larme pour l’enfant.
A quoi rimait tout cela ? Que voulait-Il me montrer ? Je me suis retourné pour Le regarder. Il était grand, gros, poilu et avait de
longues griffes. Sa touffe de poils violets cachait à moitié ses yeux, sûrement pour se protéger de la lumière. Bizarrement, Il ne
me faisait pas peur.
Je ne me souviens plus de ce qu’il s’est passé ensuite… Ma mémoire commence à me jouer des tours.
Mardi 12 :
Il m’avait traumatisé. Cette scène, pourtant anodine, m’avait fait beaucoup de mal. Encore une fois, c’était ineffable mais je ressentais tout le mal qu’endurait ce petit garçon. Pourtant, être bousculé par un plus grand à son âge n’est pas traumatisant ? Je
commençais à en avoir marre.
Si c’était pour aggraver les choses, Il n’avait qu’à quitter ma vie… tout comme mes « amis ». Il n’y a que le temps pour aider à
voir les réelles amitiés. Peut-être penseront-ils à moi plus tard ? Peut-être qu’il sera trop tard à ce moment là…
Je crois que l’Être avait compris qu’Il m’avait fait mal.
Il n’est pas revenu aujourd’hui.
Mercredi 13 :
J’ai commencé à fumer mon premier cigare aujourd’hui. Il paraît que cela avait certaines vertu comme chasser les mauvaises
pensées. C’est exactement ce qu’il me fallait.
Le goût était très particulier mais me convenait. Je prenais du plaisir à garder la fumée dans mes poumons et au diable la santé !
J’avais sorti mon pistolet ou du moins celui de mon père, décédé il y a quelques années. Il était encore chargé. Je n’ai pas essayé
de tirer avec pour voir s’il fonctionnait.
L’Être était venu me voir cette nuit là. Toujours contre ma volonté, Il m’emmenait voir des choses que je haïssais. Il avait sélectionné une maison banale. Je ne sais pas ce qu’Il attendait, mais il n’y avait personne dans cette chambre. J’essayais de partir
mais sa force phénoménale me retenait. Une femme arriva en ce lieu, puis un homme. Ils se disputaient violemment. L’homme
était saoul, il n’arrivait pas à aligner deux mots.
La femme pleurait sur le lit. Je voulais qu’Il me lâche pour aller l’aider mais Il me retenait toujours. L’homme s’approcha lentement d’elle puis la frappa violemment au visage, avec son poing. Il s’y reprit à plusieurs fois.
Elle hurlait, hurlait, hurlait, hurlait, hurlait, hurlait…
[…]
Vendredi 15 :
Je suis déterminé.
L’Être m’avait étranglé avant hier soir pour que je regarde la scène jusqu’au bout. La femme s’était fait frapper toute la nuit et
j’avais dû regarder. On n’a pas le droit de faire mal à une femme ni à quiconque d’ailleurs !
Le pistolet était dans ma poche droite. Je crois que je vais être obligé de Le tuer s’Il cherche à me faire du mal.
Oui ! Tu reviendras de toute façon ! Tu ne peux pas supporter que je me sente bien… Quoique je fasse, Tu reviendras me hanter.
Tu es inutile et tu m’empêches de vivre. Il faut que Tu crèves. Je m’occuperais personnellement de T’enterrer.
Un seul doute me vient à l’esprit maintenant : Et si je n’arrive pas à le tuer… Faudra-t-il que je retourne l’arme contre moi ?
FIN
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LES DOSSIERS DE
CINE HORREUR
LE GORE AU CINEMA
Un dossier de Stéphane Erbisti
Que serait le film d’horreur s’il n’y avait pas de sang ? Des films d’épouvante, misant sur une ambiance macabre et sur des gimmicks pour faire sursauter le spectateur. Mais ce même spectateur, il en veut toujours plus. Et il ne veut plus voir des morts filmés en hors champ mais bien être aux premières loges pour satisfaire sa soif d’horreur et de monstruosité. Le point référence du
film gore est l’année 1963, où le réalisateur Herschell Gordon Lewis éclabousse les écrans avec "Blood feast". Si ce film est bel
et bien le premier à avoir montré aux spectateurs ce que les autres se contentaient la plupart du temps de suggérer, on trouve
néanmoins de nombreux éléments se rattachant au gore depuis l’invention du cinéma.
Le terme "gore" désigne dans les dictionnaires anglais "le sang coagulé, le sang répandu". Beaucoup de films sont considérés
comme gore parce qu’ils contiennent des scènes sanglantes mais ne sont en fait que des films d’horreur. Personnellement, je ne
classerai pas des films comme "Frayeurs" ou "L’au delà" par exemple comme des films gores, même si le sang y coule à flots.
Car dans les deux exemples cités, la notion "d’humour" n’a pas sa place. Je pense que cette notion est indissociable du film gore
et des films comme "Bad taste" ou "Braindead" sont les fiers représentants de ce genre, car au-delà de l’aspect vomitif et ultra
sanglant, on s’y amuse beaucoup, ce qui n’est pas le cas des films de Lucio Fulci, au demeurant très sérieux dans la façon d’aborder les séquences d’horreur.
On trouve néanmoins une contradiction dans mes propos avec l’arrivée de cinéastes allemands comme Olaf Ittenbach, qui réalise de purs films gores, sans vraiment nous donner de quoi rire. "Black past" ou "Premutos" font partie des films les plus sanglants de l’histoire du cinéma mais ne proposent pas vraiment cette notion d’humour. Il est pourtant clair que ce sont d’authentiques films gores, délaissant quelque peu le scénario pour se concentrer sur les scènes ultra sanglantes.
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Bref, le cinéma gore est un peu comme toutes les sous-catégories du cinéma fantastique. Chacun peut y mettre les films qu’il
désire, s’attirant les foudres ou l’approbation d’autres personnes qui ont ou non la même définition d’un film gore. Pour certains,
âmes sensibles ou peu habitués à ce genre de spectacle, voir une ou deux scènes ultra sanglantes dans un film le catalogue immédiatement dans la catégorie gore. Pour d’autres, il faudra au minimum plus de 200 litres de sang dans un film pour le cataloguer comme gore. Le gore au cinéma, y’en a pour tous les goûts, et c’est ça qui est bien !
* L’avant gore cinématographique
Bien avant son apparition au cinéma, le gore était déjà présent au théâtre et c’est même en France qu’il est apparu, chose plutôt
étonnante quand on voit l’inintérêt quasi-total des réalisateurs français pour ce genre de films. Le déclencheur est donc le théâtre, et en particulier celui qu’on nommait "Le Théâtre du Grand Guignol", titre qui notifiait bien que les spectacles proposés
étaient destinés aux adultes et non pas aux enfants. Dans les années 1900, les pièces de théâtre présentées ici comportaient déjà
leurs lots d’atrocités et les titres mettaient bien l’accent sur ce qu’on allait voir : "Le jardin des tortures", "Le laboratoire des
hallucinations" ou bien encore "L’horrible expérience" faisaient la joie des amateurs de sensations fortes, le tout à grand renfort de trucages simplistes mais efficaces. Certaines personnes sensibles finissaient même par s’évanouir lors des représentations, à la grande joie de leurs auteurs. David Friedman, le producteur de "Blood feast" a d’ailleurs eu l’idée de faire un film
gore après avoir assisté à une représentation au Théâtre du Grand Guignol. Celui-ci fermera ses portes en 1962, soit un an avant
la sortie du film de Lewis. Une belle reprise de flambeau !
* Les prémices du gore au cinéma
C’est bien évidemment au français George Méliès, inventeur des effets spéciaux et du cinéma de divertissement, célèbre avec son fameux "Le voyage
dans la Lune" en 1902, qu’on devra les premières scènes contenant du sang.
Dans "Les incendiaires", 1906, l’exécution finale comporte la trace de sang.
D.W.Griffith, réalisateur oh combien célèbre, utilisera également du sang
dans son film "Intolérance", avec au programme deux décapitations et une
lance perforant le ventre d’un soldat qui se recouvre de sang. Mais ces visions ne seront rien comparées au choc de la séquence d’introduction du film
de Luis Bunuel, "Un chien andalou", réalisé en 1916. Sur l’écran, la Lune.
Un nuage passe devant, tout comme le rasoir qui vient de trancher en gros
plan l’œil d’une jeune femme, sans aucun motif. Une séquence culte, horrible, qui a su garder tout son impact, encore aujourd’hui. Je pense qu’on peut
« Un chien andalou », de Luis Bunuel
désigner cette scène comme étant la première séquence gore du cinéma. Et
puis, plus rien. Le sang disparaît des écrans. Point de débordements sanglants dans les films de la Universal, où Dracula, la Momie, le loup-garou et la créature de Frankenstein se partagent la vedette. Il faudra attendre de nombreuses années avant de revoir
du liquide rouge couler sur les écrans de cinéma.
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* Gore 2 - le retour
C’est en 1957, soit près de quarante ans plus tard, que des
éléments gores vont refaire leurs apparitions. En Angleterre tout d’abord, où la Hammer Films remet au goût du
jour les classiques de la Universal, mais cette fois, en couleurs. Ce sera tout d’abord "Frankenstein s’est échappé"
en 1957, dans lequel Terence Fisher nous gratifie de la vision de bocaux contenant mains tranchées, cervelles ou
globes oculaires. L’année suivante, les spectateurs voient
enfin du sang couler le long du cou des victimes du Comte
Dracula, après que celui-ci les aient mordues, dans "Le
cauchemar de Dracula". C’est encore léger mais les visions sanglantes vont aller en s’accentuant. Après l’AngleRetour de l’horreur sur les écrans avec
terre, c’est également l’Italie qui s’adonne aux joies des
« Frankenstein s’est échappé ! »
séquences gores. Mario Bava fait gicler du sang lors de
son introduction dans "Le masque du démon", Antonio Margheriti nous montre un visage ensanglanté dans "La vierge de Nuremberg". En France, George Franju nous livre une séquence impressionnante dans laquelle un chirurgien prélève le visage
d’une patiente pour le greffer à sa fille. "Les yeux sans visage", en plus d’être un authentique chef-d’œuvre, comporte donc une
séquence extrêmement gore pour l’époque (1959).
Une intervention chirurgicale particulièrement gore dans
« Les Yeux sans Visage »
Vision sanglante dans
« La Vierge de Nuremberg »
Mais toutes ces tentatives vont vite être reléguées aux oubliettes avec Herschell Gordon Lewis et son ami le producteur David
Friedman, qui vont choquer le monde entier avec un film au titre explicite : "Blood feast", la fête sanglante !
* Les débordements de Monsieur Lewis
Il faut bien le reconnaître, "Blood feast" n’est pas
un très bon film. Même son propre réalisateur l’avoue, c’est pour dire ! Néanmoins, pour savourer sa
vision, il faut quand même tenter de se replonger en
1963, et se dire que les spectateurs n’avaient rien vu
de tel depuis la naissance du cinéma. Dans son film,
Lewis nous dévoile toute une série de meurtres perpétrés par le gérant d’une boutique égyptienne, qui
veut célébrer sa déesse Ishtar comme il se doit, en
organisant une fête sanglante. Crâne écrasé, membres découpés, langue arrachée, tout y passe, et avec
un maximum de sang versé. Le film n’est pas
exempt de points faibles, comme la réalisation, l’interprétation, qui confine presque à l’amateurisme.
Mais comme je l’ai déjà dit, jamais auparavant on
« Blood Feast », premier
film gore de l’histoire du
cinéma
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n'avait vu un tel spectacle sur grand écran, et "Blood feast" se doit d’être considéré comme le témoignage d’une époque et la
première œuvre génératrice d’un nouveau genre : le cinéma gore !
Herschell Gordon Lewis, stupéfait par le succès remporté
par son film, réitère l’expérience l’année suivante avec
"2000 maniacs", qui apparaît moins gore mais beaucoup
plus maîtrisé que "Blood feast". L’humour fait également
son apparition et les situations censées être dramatiques se
révèlent très amusantes pour le spectateur, un peu moins
pour les personnages à l’écran. "2000 maniacs" est pour
moi très représentatif du cinéma gore tel que je l’imagine.
C’est un film gai, vivifiant, à l’humour noir, qui ne se prend
pas au sérieux et qui comporte son lot d’atrocités, même si
on a vu bien pire depuis. Lewis continuera sur sa lancée
sanglante avec des films comme "Color me blood red", "A
taste of blood", "The gruesome twosome", "The wizard
of gore" ou "The gore gore girls" par exemple.
« The Wizard of Gore » et ses spectacles de magie
un peu particulier...
On ne l’avait plus revu depuis 1972 mais il fera son come-back en 2002 avec un nouveau film gore, "Blood feast 2". Les films
de Lewis sont des petits budgets et leur côté "amateur" peut en rebuter certains, mais ils ont marqué d’une trace indélébile l’univers du film gore. Notons que pour Herschell Gordon Lewis, un vrai film gore ne doit pas comporter d’effets spéciaux de synthèses mais bel et bien du latex, du faux sang et beaucoup d’imagination !
* La brèche est ouverte !
Devant le succès des effets sanglants à l’écran, d’autres réalisateurs vont se servir du gore dans leurs films afin de renforcer l’aspect réaliste de la violence. Et pas seulement des réalisateurs indépendants. En effet, des films issus des grands studios hollywoodiens vont oser montrer du sang. Ce sera le cas en 1967 dans le "Bonnie and Clyde" d’Arthur Penn, relatant la sanglante
odyssée de ce couple de bandits, et qui les verra mourir dans un final apocalyptique, le corps criblé de balles d’où s’écoulera le
liquide rouge auparavant absent de ce genre de film. Sam Peckinpah fera de
même en 1969 dans son western devenu un classique du genre, "La horde sauvage". Evidemment, ces deux films n’ont pas grand chose en commun avec les
démembrements et autres atrocités des films de Lewis. Mais ils ont fait entrer
les effets gores dans le monde du cinéma "non spécialisé", dans des films qui ne
sont pas à la base des films d’horreur et en ce sens, ils sont tous les deux capitaux pour comprendre l’avancée du gore au cinéma.
L’Américain George Romero va lui aussi avoir un rôle majeur dans l’avancée et
la perception du cinéma gore aux yeux du public. Il réalise le culte "La nuit des
morts-vivants" en 1968, qui, bien que filmé en noir et blanc, comporte des scè33
nes de cannibalisme et autres visions détaillées où le sang est
bien présent. Là où ce film aura un véritable impact pour le
cinéma gore, c’est dans sa réalisation et dans son sérieux.
Nous sommes bien loin de "Blood feast" par exemple en
terme de qualité. Le film de Romero possède une histoire solide, des acteurs inconnus mais qui savent jouer et donnent
un vrai aspect dramatique à leurs personnages, des effets gores réalistes et beaucoup moins "grand-guignolesque" que les
films de Lewis, ce qui donnera une certaine respectabilité
aux effets gores, en toute mesure s’entend.
Tous ces films vont donc ouvrir une voie royale à de nombreux réalisateurs qui vont utiliser le gore pour augmenter
l’impact de leurs films sur le public. Martin Scorsese l’utilise
dans son chef d’œuvre "Taxi driver", Francis Ford Coppola
Cannibalisme réaliste et mort-vivant dans le culte
dans "Le parrain". La violence devient crue, dure, sans
« La Nuit des Morts Vivants » de George Romero
concession et les effets sanglants renforcent son effet. Dorénavant, la mort dans un film n’est plus "abstraite" mais devient "réelle", elle reflète ce qui se passe vraiment dans la réalité si on
se prend une balle dans le ventre ou un coup de couteau par exemple.
Ci-contre :
l’exemple
type
d’un film qualifié
de « Gore » alors
qu’il n’y a quasiment pas de sang
dedans.
«Massacre à la
Tronçonneuse»
doit cette réputation à son titre outrancier et aux
propos injustifiés
de journalistes qui
ne l’ont probablement jamais vu...
Le gore apparaît dans les films
de grands réalisateurs.
Ci-dessus : « Taxi Driver »
Mais si on y regarde de plus près, il y a très peu de vrais films gores en fait. Les
effets sanglants interviennent pour servir l’histoire mais ne constituent pas une
fin en soi, comme pour les films de Lewis. On ne peut décemment pas qualifier
de film gore "La dernière maison sur la gauche" ou "La colline a des yeux"
de Wes Craven par exemple, et encore moins le culte "Massacre à la tronçonneuse" de Tobe Hooper, qui traîne cette réputation injustifiée encore de nos
jours. La faute à des journalistes ne connaissant absolument pas le sujet, qui
n’ont peut-être même pas vu le film mais qui se basent sur son titre outrancier.
De même, "Vendredi 13" n’est pas un film gore, même s’il contient son lot de
meurtres bien sanglants.
Les années 70 voient donc l’effet gore de plus en plus présent dans les films
d’horreur. Le Canadien David Cronenberg l’utilise de façon à révulser le public
dans "Frissons" en 1975, George Romero s’attachera les talents de Tom Savini,
Meurtre à la hache dans
« Vendredi 13 »
34
l’un des meilleurs spécialistes des effets gores, pour
"Zombie" en 1978, l’Italien Dario Argento nous
livrera une séquence bien gratinée dans son
"Suspiria". L’Italie va d’ailleurs devenir l’un des
pays où le gore sera le plus utilisé.
En 1979, Lucio Fulci veut aller plus loin que Romero et réalise "L’enfer des zombies" qui contient
de grandes scènes gores, comme celles de l’écharde
perforant un œil ou le déchiquetage d’une gorge à
grand renfort d’hémoglobine. Fulci sera un maître
dans l’art de jouer des effets gores dans ses futures
réalisations, comme dans "Frayeurs" ou "L’au delà" mais encore une
fois, on ne peut mettre ces films dans la catégorie "gore". Ce sont avant
tout des films d’horreur utilisant le gore pour servir l’histoire et le scénario. Mais la notion de divertissement est encore absente de ces œuvres, qui ne prêtent pas vraiment à sourire. D’autres artisans du Bis rital
vont s’amuser avec le gore comme Marino Girolami dans son film "La
terreur des zombies", Andrea Bianchi dans "Le Manoir de la Terreur" ou Umberto Lenzi dans « Cannibal Ferox » par exemple.
Même dans les années 80, les vrais films gores peuvent se compter sur
les doigts de la main. La vague des "slashers movies" comportent de
nombreuses scènes utilisant le gore, comme "Carnage" ou
"Rosemary's killer" par exemple. Mais ce ne sont pas des films gores.
Tom Savini se surpasse au niveau des effets sanglants dans le terrifiant
et ultra glauque "Maniac" de William Lustig. En 82, Sam Raimi fait
couler beaucoup de sang dans "Evil dead", tout comme Frank Henenlotter dans "Frère de sang" ou Joe d’Amato dans "Horrible". Mais
toujours pas de pur film gore, même si le dernier titre cité s’en rapproche.
Photos de gauche, de haut en bas : Zombie, La Terreur des Zombies, Cannibal Ferox et Maniac, quatre films où les effets spéciaux
gores sont légions !
Ci-dessus : L’Au-delà de Lucio Fulci.
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Par contre, il faudra retenir l’année 1985 comme étant enfin une "année gore". En effet, deux bombes du cinéma gore vont débarquer sur nos écrans. La première sera lancée par Stuart Gordon, qui nous livre un cocktail d’humour noir et d’hémoglobine
avec son fameux "Re animator", adaptation éloignée d’un écrit de Lovecraft, devenant ici une parodie du mythe du savant fou,
inventeur d’un sérum faisant revivre les morts d’un hôpital. On rit comme des fous, ça saigne par litres, il y a un peu d’érotisme
et surtout beaucoup d’imagination (une tête coupée faisant une gâterie à la belle Barbara Crampton !), bref un must du genre,
qui rentre parfaitement dans la définition du genre, ou du moins de la mienne.
L’autre petite bombe est due à la firme Troma, avec, et ce n’est pas moi qui le dit, "le premier film gore 100% comique", j’ai
nommé l’hilarant et explosif "Toxic" et son super-héros vengeur culte, le toxic Avenger ! Un fleuron du genre, avec des scènes
gores bien crades, mais filmées avec humour et entrain ! Ce sera également le cas de "Redneck zombies" en 87, autre fleuron
gore de la Troma ou bien du génial "Decampitated", réalisé en 1998 par D. Matt Cunningham, une perle du comico-gore, toujours sous l’égide de Troma…
Cette même année 85, George Romero et Tom Savini nous
concoctent également des scènes gores impressionnantes dans
"Le jour des morts-vivants".
En 1986, deux films sortis directement en vidéo chez nous renouent également avec le gore à la Herschell Gordon Lewis.
Ayant un côté très amateur, sentant le budget fauché, utilisant des
acteurs plutôt mauvais, "Abomination" et "Ozone" sont des nanars pur gore, qui misent tout sur les séquences horribles et sanglantes, sans trop se soucier du reste.
Ci contre : Tom Savini se surpasse dans
« Le Jour des Morts Vivants »
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Un autre produit "sang pour sang gore" verra le jour en 1987, réalisé par Jim Muro, l’incroyable "Street trash". Immoral, ordurier, le film de Muro est un peu à
part dans le paysage du film gore puisque son jeune réalisateur a renoncé à utiliser
du sang rouge afin de contourner la censure. Nous avons donc droit à des gerbes
de sang multicolores, associées à une mise en scène impeccable et à de nombreuses trouvailles visuelles, qui font de ce film un petit ovni hors norme, étant de plus
le seul film réalisé par Jim Muro, qui deviendra un virtuose de la caméra Steadycam
sur de nombreux films d’autres réalisateurs.
Ci-dessus : Street Trash de Jim Muro
Ci-dessous : Hellraiser de Clive Barker
La France, pays qui n’a quasiment jamais
porté le moindre intérêt aux films d’horreur,
mis à part Jean Rollin, nous livre enfin un
film gore, le sanglant "Baby blood" d’Alain
Robak en 89. Une tentative qui ne sera suivie par aucun autre réalisateur, si on excepte
encore une fois certains films de Rollin ainsi que les films amateurs d’Antoine Pellissier, surnommé Docteur Gore, aux titres explicites de "Maleficia" ou "Horrificia" par exemple.
En Angleterre, seul Clive Barker se livrera à quelques excès gores avec
"Hellraiser".
Au Japon, qui avait déjà plongé dans les délices de l’utilisation du gore dans de
nombreux chambara, comme dans les excellents "Baby cart" par exemple, une
série désormais culte de films d’horreur va à nouveau se servir du gore pour estomaquer le spectateur. Les "Guinea Pig" vont
en effet très loin dans l’horreur ultra réaliste, en particulier les deux premiers volets, "Guinea pig : devil's experiment" et
Ci-dessous : le gore Made In Japan avec l’insoutenable série des « Guinea Pig ».
A gauche, « Guinea Pig : devil’s experiment ». Au centre : « Guinea Pig 2 : flowers of flesh and blood ».
A droite : « Guinea Pig : Mermaid in a Manhole »
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"Guinea pig 2". Rarement on aura vu un spectacle aussi immonde de tortures, de démembrements et autres atrocités, filmés
sans le moindre humour, de façon quasi documentaire. Les autres épisodes prendront un peu de recul avec l’apparition d’un
semblant de scénario et de fantaisie. L’épisode avec la sirène restant bien écœurant également ("Guinea pig 4 : mermaid in a
manhole").
Une œuvre datant de 87 ravira les amateurs de gore : "Elmer le remue meninges" de Frank Henenlotter, encore un film bien
délirant et original !
Mais c’est en fait la Nouvelle-Zélande qui va nous apporter un vrai
film gore, toujours en 87, avec la première réalisation de Peter Jackson,
"Bad taste". Ayant nécessité quatre ans de tournage, du au manque
d’argent, le film du futur réalisateur de la trilogie du "Seigneur des Anneaux", est un monument d’inventivité et de scènes vomitives, mais où
l’humour n’est jamais absent. A revoir aujourd’hui, "Bad taste" a un
peu mal vieilli mais il reste néanmoins un incontournable du cinéma
gore.
Il faudra attendre 1992 pour que ce même Peter Jackson nous livre le
sommet du gore, avec l’insurpassable "Braindead" et ses hectolitres
de sang et de barbaque ! Enchaînant les séquences comico-gores avec
Peter Jackson réinvente le gore dans « Bad Taste »
un rythme d’enfer et une ingéniosité à toute épreuve, "Braindead" est
l’archétype du film gore, un vrai défouloir ultra sanglant qui vous démantibulera les mâchoires de rire ! Un pur joyau.
« Braindead » ou le summum du film comico-gore, toujours par Peter Jackson ! Culte !
Une autre grande surprise de ces années 90 sera le mélange détonnant de
polar et de gore du culte "Une nuit en enfer". Les spectateurs ne s’attendent qu’à un polar quand au bout d’une heure de film, ils voient débarquer
des vampires et autres goules qui vont faire gicler le sang de façon abondante sur l’écran. Jouissif de bout en bout, ce film est un vrai régal.
N’oublions pas la spectaculaire utilisation du gore par Paul Verhoeven
dans son « Starship Troopers » en 97.
Les Arachnides ne font pas de quartier dans « Starship Troopers »
38
Si les studios américains utilisent l’aspect gore dans leurs films, et notamment les
films de gangsters comme "Pulp fiction", "Reservoir dogs" ou "Tueurs nés" par
exemple, il faut aller chercher le renouveau du film gore en Allemagne en ce début
des années 90.
En effet, l’Allemagne va devenir le nouveau berceau du film gore. Du gore misant
moins sur l’humour comme l’a fait Peter Jackson, mais du gore et du vrai quand
même. Les chefs de file de cette nouvelle brèche faite au gore se nomment
Olaf Ittenbach ou Andreas Schnaas. Le premier voue un véritable culte au
film gore et ses réalisations le confirment : "Black past", "The burning
moon" ou bien encore "Premutos" et ses 139 morts ! Toujours un aspect
amateur dans les films cités mais des effets gores hyper bien réalisés, imaginatifs et vraiment très sanglants. Barbaque et tripaille à gogo seront également au rendez-vous des films d’Andreas Schnaas. Les "Violent shit 2",
"Infantry of doom" ou autre "Anthropophagous 2000" et "Nikos the impaler" satisferont les amateurs de débordements sanglants.
D’autres tentatives de faire du vrai gore seront à noter dans les années
2000, avec des films comme "The necro files" ou "Terror toons" par exemple. Citons bien
sûr le "Blood feast 2" de monsieur Lewis, qui revient en 2002 à ses premiers amours.
Les années 2000 marqueront également le retour du film d’horreur "sérieux" se servant du
gore. "Massacre à la tronçonneuse 2003" fut le premier à vouloir éliminer les traces d’humour, il sera suivi par des films durs comme "Creep" ou récemment "The Descent", qui ne
lésinent pas sur la quantité d’hémoglobine utilisée.
Saluons également le réalisateur français Alexandre Aja, qui nous donne le meilleur film gore
qu’on ait vu depuis des lustres en 2003 avec "Haute tension" et ses excès proprement hallucinants !
De haut en bas :
« Premutos », « The Burning
Moon » et l’affiche de « Violent
Shit 3 - Infantry of doom ».
Ci-dessous : « Terror Toons »
Ci-dessus : les années 2000 renouent avec l’utilisation du gore au cinéma !
Les amateurs de gore devront je pense trouver leur bonheur en vidéo, car si de nombreux
films d’horreur jouent avec ce sous-genre, ils n’en sont pas moins QUE des films d’horreur et
non pas de vrais films gores. En 92, "Braindead" a t-il été le chant du cygne du film gore ?
La réponse allemande semble suggérer que non, mais le circuit privé de la distribution de ces
films ne semble pas donner grande chance au gore sur grand écran. Guettons quand même du
coin de l’œil, juste au cas où…
FIN
39
CINE HORREUR PIN UP :
MISTY MUNDAE
La superbe actrice aux longs cheveux châtains et à la peau
laiteuse est née un 16 octobre de l’année 1979 dans le comté
de l’Illinois, aux États-unis.
Malgré sa taille (1,55) elle réussit à faire du mannequinât
avant de devenir l’égérie du cinéma érotique indépendant
que l’on connaît. Sa spécialité ? Le soft-core lesbien, autrement dit une pincée d’érotisme partagée entre jeunes femmes. Ses premiers pas dans le cinéma se feront aux côtés de
Factory 2000, une filiale de Alternative Cinema qui s’occupe aussi de la promotion de… EI Independant Cinema.
C’est cette dernière boîte de production que rejoindra Misty
Mundae, dans le but de financer ses études en cinéma. Là, sa
carrière explose, et elle se retrouve rapidement sur le devant
de la scène jusqu’à devenir la figure emblématique de Seduction Cinema pour le compte de laquelle elle jouera dans
nombre de parodies érotiques comme « Spiderbabe »,
« Play-Mate of the apes » ou « Lord of the G-Strings » par
exemple...
Filmographie Sélective
1999
Titanic 2000
2000
Misty’s Secret
2001
My First Female Lover
Erotic Survivor
Witchbabe
2002
Roxanna
My Vampire Lover
Lust in the Mummy’s
Tomb
The Lord of the G-Strings
Mummy Raider
De ses débuts dans le cinéma en 1998 à sa canoniPlay-Mate of the Apes
sation au sein de la branche érotique de EI IndeSatan’s School for Lust
pendant Cinema, la belle en a parcouru du chemin.
Son succès, elle le doit à son physique naturel, à
2003
son apparence de « fille que l’on croise tous les
Spiderbabe
jours ». C’est ce qui est devenu sa marque de faDr.Jekyll & Mistress Hyde
brique comme a pu le reconnaître la presse de par
Skin Crawl
le monde. Pas de fioriture ni d’artifice, lorsque
l’enchanteresse se dénude et dévoile ses charmes
Lustful Addiction
on ne peut qu’être frappé par l’authenticité qu’elle
Vampire Vixens
dégage.
Sin Sisters
Grâce à cet atout physique non négligeable, et à
son aisance devant la caméra, Misty apparaîtra
dans quelques 52 films depuis 1998. Cependant,
loin de se limiter strictement à sa carrière d’actrice, et pour prouver combien elle est talentueuse,
la jeune Illinoise s’essayera à la réalisation par
trois fois. Son dernier métrage, « Voodoun
Blues », a la particularité d’être une démonstration
totale de son savoir faire : elle y occupe le poste de
réalisatrice mais aussi de compositrice, de scénariste, et poussera le vice jusqu’à en assurer le découpage. Mais « Voodoun Blues » est aussi un film d’étude, puisque c’est une commande de son université.
Du talent, une beauté confondante, autant de raisons de tomber amoureux/euse de Misty Mundae.
Cette biographie a reçu l’aval de EI Independant Cinema.
Screaming Dead
2004
Voodoun Blues
Lust for Dracula
Bite Me !
The Erotic Diary of Misty
The Seduction of Misty
2005
Shadow : Dead Riot
The Lost
The Girl who Shagged Me
Sinful
Colin VETTIER
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LES NEWS
* DERRIERE LE MASQUE D’HANNIBAL
* JACK SPARROW EST DE RETOUR !
L’adaptation du roman (qui n’est d’ailleurs toujours pas sorti) "Young Hannibal" n’est plus un projet fantôme, le tournage a bel et bien commencé et deux photos sont enfin visibles sur le net ! Le film se nommera d’ailleurs sobrement
"Behind the mask". Le choix du jeune talent Gaspard Ulliel
(le gentil soldat de "Un long dimanche de fiançailles" et le
voyou du film "Les égarés") pouvait paraître idiot, et pourtant on se rend bel et bien compte qu’il possède ce petit coté
ado pervers tout à fait approprié pour le rôle. Le film contera
la jeunesse mouvementée du garçon pendant la Seconde
Guerre mondiale où il vit sa sœur se faire tuer, puis sa vie en
France et enfin aux USA. Le reste du casting comprendra
aussi la jolie Gong Li, présente dans "2046" et le déluré
Rhys Evans.Le tournage a débuté le 10 octobre, et le réalisateur Peter Webber réalise là son troisième film pour le grand
écran, après le remarqué "La jeune fille à la perle".
« Pirates des caraïbes : la malédiction du Black Pearl » avait
porté ses fruits en rapportant 650 millions de dollars.
Comme pour "Matrix 2 & 3", deux suites sont tournées quasi
simultanément. La première séquelle est "Pirates des caraïbes 2 : le secret du coffre maudit", avec toujours à la réalisation Gore Verbinski ("Le cercle") et devant la caméra
Johnny Depp, Orlando Bloom et Keira Knightley ("The
hole"). Will Turner et Elizabeth Swann décalent leur mariage suite au retour inattendu du capitaine Jack Sparrow.
Menacé par un pirate sanguinaire nommé Davey Jones et par
une armée revancharde, Jack compte sur l'aide de ses deux
amis pour empêcher ce nouvel adversaire de découvrir une
île mystérieuse dont seul Jack en connaît la clé.... au péril
que celui-ci lui prenne son âme.
Attendu en France le 2 août 2006
* DARIO ARGENTO FAIT SON COME BACK
Hannibal Lecter, alors qu’il n’était qu’un adolescent...
Après un plutôt bon "le sang des innocents" et un mauvais
"card player" , le site américain Fangoria nous confirme que
Dario Argento a demandé aux scénaristes des récents
"toolbox murders" et
"mortuary" de Tobe Hooper de se pencher sur
l'histoire du troisième
volet de sa trilogie des
Trois Mères, après
"suspiria" et "inferno".
Le titre d'origine "the
third mother" vient de
changer pour "Mater
Lachrymarum". D'après
les paroles des scénaristes rapportées à Fangoria,
on peut s'attendre à un
vrai film d'horreur qui ne
pourra que plaire aux
fans du maestro italien.
Le film sera certainement
tourné à Rome. On vous en dit plus dès qu'on a d'autres nouvelles sur l'un des projets les plus attendus des fans de films
d'horreur !
A noter également que son précédent film, « Vous aimez
Hitchcock ? » débarquera en Dvd le 16 Février 2006.
41
* LE PLEIN DE FANTOMES
Voici quelques news sur différents films de fantômes à l'actualité.
Commençons d’abord par
TAMARA, une histoire
de fantôme revanchard.
Réalisé par Jéremy Haft,
d’après un scénario de
Jeffrey
Reddick
("Destination finale"), on
y suivra l’histoire de Tamara, une jeune étudiante,
qui est la cible des moqueries de ses petits camarades. Elle se réfugie
alors dans les sciences occultes. Un jour, elle finit pas être tuée suite à une plaisanterie
qui tourne mal. Revenue d’entre les morts, Tamara se transforme en une créature sexy, et compte bien se venger de
ceux et celles qui lui ont fait du mal.
Tamara sortira en dvd au premier semestre 2006.
En patientant, pourquoi ne pas aller regarder le site officiel
du film :http://www.tamaramovie.com/
Il ne reste plus qu'à attendre le début du tournage pour vous
en apprendre plus…
* SAW 3
C’est officiel : il y aura un troisième volet aux jeux pervers
du Jingsaw. Le producteur Gregg Hoffman a déclaré qu’il y
aura bien un "Saw 3", probablement pour 2006 , concernant
la date de tournage.
"Saw" ayant rapporté 100 fois sa mise (100 millions de dollars pour un budget initial de 1 million), les producteurs s’étaient immédiatement mis aux travail pour le second volet
"Saw 2" qui vient déjà de rapporter 60 millions de dollars en
deux semaines d’exploitation seulement, et ce pour un budget de 4 millions.
Aucune information n’a filtré sur "Saw 3" : le casting n’a
pas encore été choisi, pas plus que le nom du réalisateur. Il
se murmure cependant que James Wan et Leigh Whannell
pourraient à nouveau être les auteurs du scénario.
La rumeur voudrait également qu’après cet épisode, les méfaits du Jingsaw se taisent à jamais, pour parachever donc,
une probable trilogie.
Longtemps annoncé entre les mains de Wes Craven, le remake du jouissif "Kairo", connu sous le titre de PULSE, arrivera sur les écrans pour le 3 mars 2006, réalisé par l’inconnu
Jim Sonzero. Pour cette version américanisée, nous retrouverons Ian Somerhalder ("Lost", "Les lois de l’attraction"),
Christina Milian, Jonathan Tucker, Steve Talley et Kristen
Bell. Côté histoire (pour ceux ne connaissant pas la version
originale) : Un informaticien est retrouvé mort. Ses amis décident d’explorer son appartement, et découvrent une mystérieuse tâche noire sur le mur. Afin de rechercher des indices,
le groupe analyse le contenu d'une disquette, qui contient un
virus.
La bande annonce :http://www.blackfilm.com/20051118/
features/pulse.shtml
* ENTREZ DANS LE LABYRINTHE
* BUBBA HO TEP NOSFERATU
Pour ceux qui ont regardé "bubba ho tep" jusqu'à la fin du
générique, on pouvait lire "Elvis will be back in Bubba Ho
Tep Nosferatu". Un petit joke de la part de Don Coscarelli
qui devient réalité finalement puisque l'annonce de la production du film est officielle.
Comme on s'en doute, "Bubba Ho Tep : Nosferatu" mettra
en scène Elvis contre des vampires. Mais le film sera avant
tout une préquelle, puisque nous présentant un Elvis jeune.
Ses nouvelles aventures débuteront là où le premier film finissait, mais sous forme de flash-back…
Nouveau talent du cinéma fantastique ("Hellboy", "l'échine
du Diable" ou "Blade II" peuvent en témoigner) et ceci malgré son moyen "Mimic", Guillermo Del Toro multiplie les
projets en tout genre et vient de commencer depuis quelques
temps la réalisation de "Pan’s Labyrinth".
Pendant la période franquiste en Espagne, une jeune enfant
nommée Ofelia (incarnée par la petite Ivana Baquero, présente dans d’autres productions espagnoles comme
"Fragile", "L’enfer des loups" ou "Rottweiller") découvre un
mystérieux labyrinthe dans le jardin de sa nouvelle demeure,
où elle vient de s’installer avec sa mère et son terrible soldat
42
val" de Roberta Findley.
L'histoire : Une bande de
toxicomanes squattant le
sous-sol d'un immeuble miteux du Bronx est finalement arrêtée par la police
suite à la dénonciation d'un
des locataires. Relâchés
quelques heures plus tard,
les membres du gang décident de se venger en prenant l'immeuble d'assaut
afin de terroriser, torturer et
tuer tous les occupants
étage après étage. Viols, sévices en tout genre et meurtres se
succèdent alors avec frénésie jusqu'à ce que les locataires
s'organisent pour affronter leurs assaillants dans un déchaînement de violence…
D'après Uncut Movies, ce film est l'un des plus pervers jamais réalisé et mérite sa réputation de film extrême.Toujours
en édition collector limitée à 1000 exemplaires, avec interview de la réalisatrice. 25 euros sur http://www.
uncutmovies.fr
franquiste de beau-père (Sergi Lopez, alias "Harry un ami
qui vous veut du bien"). Dans ce labyrinthe, elle trouvera un
monde imaginaire (l’est-il vraiment ?) rempli d’étranges
créatures la libérant de sa fâcheuse petite vie… Entre
"Créatures Célèstes" et "l'échine du Diable", voilà une œuvre
qui s’annonce déjà fort intéressante et en laquelle on aura
confiance. Notez que le costume du fameux Pan est endossé
par un habitué du latex, Doug Jones, qui fut l’Abe Sapiens
de "Hellboy" et le mort-vivant déglingué du disneyien
"Hocus Pocus", et qu’une partie de la production est assurée
par le réalisateur du très bon "Harry Potter et le prisonnier
d’Azkaban".
Ci-dessous : L’une des premières affiches du remake du film
de Wes Craven par Alexandre Aja, « La Colline a des Yeux »
* LE NOUVEAU DVD DE CHEZ UNCUT MOVIES
Nouvelle sortie chez Uncut Movies avec "Game of Survi43
* UN NOUVEAU TYPE D’ENSEIGNEMENT
* DU ZOMBIES A GOGO
Actuellement en production, le film d'Anthony Brownrigg
s'avère bien alléchant. Titré "RED VICTORIA", le film
nous narre les mesaventures de Jim, un écrivain en train de
sombrer, le succès n'étant pas au rendez-vous. Son agent parvient à le convaincre d'écrire une histoire d'horreur et il accepte. Un soir, alors que sa soirée a été très alcoolisée, Jim
récite Macbeth et fait apparaître une entité maléfique nommée Victoria. Celle-ci va aider Jim en lui apprenant des notions de l'horreur pour qu'il s'en serve pour son manuscrit.
Mais bientôt, il va découvrir que les méthodes d'enseignements de Victoria sont assez spéciales puisqu'il va devoir
massacrer toutes les personnes de son entourage jusqu'à ce
qu'il puisse livrer une oeuvre qui reçoive l'approbation de
Victoria…
Le magazine Fangoria nous annonce la préparation d'un nouveau film de zombies, titré "Dead Reign". Ce sera le premier film de la société Shattering Paradigms Entertainment.
Au commande, on trouvera le réalisateur Gary Michael
Schultz, pour qui ce sera le premier long métrage. Niveau
histoire, le film nous racontera les méfaits d'un virus qui
transforme les personnes contaminées en goules affamées.
Des survivants prendront résidence dans un entrepôt désaffecté, déjà occupé par les membres d'une milice qui n'hésite
pas à tuer aussi bien les morts que les vivants…
Le casting commence à prendre forme et on y trouve pour le
moment l'acteur Ron Jeremy (oui, le hardeur culte !), Winston Evans, Frank Zeiger III, Eric Muller…
Le tournage devrait commencer début 2006. Un site web est
disponible pour suivre les avancées de ce projet :
http://deadreign.shatteringparadigms.com/
Le réalisateur, qui est aussi producteur et scénariste, interprète également le personnage principal, au côté de Jesse
Clinton, Edward Landers, Arianne Martin, Mary Ann
McCarty…
Rendez-vous sur le site pour y voir quelques extraits vidéos :
http://www.anthonybrownrigg.com/redvictoria/
Autre sujet : Steve Miner est décidé à réaliser
le remake de "le jour
des morts-vivants" de
George Romero ! Après
le mauvais "day of the
dead 2 : contagium", espérons que le film soit à
la hauteur de son sujet !
News par
l’Horreur Team
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PRODUITS DERIVES
1. Neca : Horrific Plastic
Aussi productif et talentueuse que la société de Macfarlane, Neca grimpe de nombreux échelons dans l’industrie de la figurine
pour adultes et adolescents, devenant ainsi une véritable référence : Iron Maiden, Kill Bill, SOS Fantomes, Charlie et la chocolaterie… Ceci dit, ce sont leurs licences plus axées « horreur » qui nous intéressent à présent. Voyons, voyons…
Après trois séries spectaculaires, Neca ne semble toujours pas défait de la licence Hellraiser, et signe un Playset dédié à l’antre
des Cénobites, enfer putride et pourrissant où les murs suintent de chair sanguinolente et de chaînes acérées. Le coffret comprend les quatre cénobites originels : Pinhead, Butterball (le plus gros cénobite), Chatterer (colosse muet à la mâchoire
« claquante ») et Female (la seule femme du groupe) qui bénéficie ici d’une nouvelle version (la Female de la série 3 était calquée sur la première actrice qui l’a incarnée dans le premier film, cette fois ce sera celle du second). Le décor sera plus ou
moins interchangeable (chaîne, murs et autres détails à disposer soi-même) et le box contiendra la reproduction d’un dessin signé Barker. Attention, stock limité !!
Le Boxset Hellraiser
Deux autres Playsets sont également sortis dans le courant de l’année : le combat sur le toit de « The Crow »
et le duo Pamela/Jason Vorhees triomphant parmi un
sol jonché de corps en putréfactions.
Le combat sur le toit de The Crow
Equivalant de la gamme « Movies Maniacs » (d’ailleurs très paresseuse ces temps-ci) chez McFarlane, « Cult Classics » est une
collection consacrée aux grandes icônes du cinéma d’horreur et fantastique. La première série, très simple, propose le Eric Draven de « The Crow » (déjà sortit chez McFarlane), le vilain Gremlins Mohawk de « Gremlins 2 la nouvelle génération », le Patrick Bateman de « American Psycho » (d’ailleurs agrémenté de nombreux accessoires) et un Jason mort vivant en piteux état
(et en pleine pose).
On attend encore un peu plus d’originalité de la part de Neca, et c’est chose faite avec la série 2, sortie peu de temps après !!
Cette fois-ci, on découvre des icônes nettement plus imposantes du genre comme Leatherface (version 70’s) nantit d’un affreux
masque plus proche d’une crêpe à la framboise que du morceau de chair maquillé qu’il porte dans le film de Hooper, le Tall
Man tant attendu de « Phantasm » (nain encapuchonné inclus !!), le majestueux New Freddy de « Freddy sort de la nuit » et
bien sur la grosse surprise du lot, le lapin monstrueux de « Donnie Darko », véritable petit bijoux miniature.
Sachez que la série 3 est en prévision, prévoyant le Stephen zombifié de « Zombie », la momie de « Bubba Ho-Tep », le John
McClane de la trilogie « Die Hard » (Hors Sujet !!) et le Skeleton de « Terminator ».
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Stephen dans « Zombie », Leatherface et son masque féminin et le Lapin de « Donnie Darko »
Même les jeux vidéos ont droit à leurs figurines, et surtout « Resident Evil 4 », qui connaît une série proposant le jeune et vaillant Leon, la vénéneuse Ada (très belle la Ada, trop même !!), le monstrueux Verdugo (malheureusement très fade) et un Docteur Ganado, une sorte de dérivé paysan (et inquiétant) de Leatherface. La série 2 est également prévue, avec plus de monstres
et surtout avec des figurines s’annonçant bien plus originales !
2. Living Dead Dolls : Les envahisseuses
Inspirées par la culture gothique, les classiques de l’horreur ou l’imagerie horrifique, les Living Dead Dolls sont devenues rapidement le moteur clé du groupe Mezco, société de figurines très portées sur les déformations, les personnages colorés, la carica-
L’excellente série 9 des Living Dead Dolls
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ture…Nous voici donc à la série 9 et 10 des Living Dead Dolls, poupées de petite taille revenues d’outre tombe pour hanter nos
étagères : portes-clés, taille crayon, jeu de société, Bobble Heads (d’ailleurs signés Neca) figurines dérivées (porcelaine, variante, baby version…) et autres surprises bien décidées à vider nos portefeuilles : les horribles poupées ne s’arrêtent décidément pas à leur série initiale. La série 9 est un beau retour aux sources avec une inventivité et un soin non négligeable. Elisa
Day, avec son crâne fendu et sa robe blanche, apporte une certaine douceur morbide à la série, Dawn, la zombie, est une pure
merveille auquel certains zombiphiles vont avoir du mal à se passer ; Purdy, la malade au crâne tranché, joue la carte de l’humour macabre et du gore ; Molly, la petit fille au masque à Gaz, se démarque par un look atypique et Blue, la dure à cuire bleutée, se l’a joue classique. Notez la présence d’une poupée collector, reproduction angélique et enfantine de « Edward aux mains
d’argent ». De l’excellent travail !
On déchante pourtant vite à la vue de la
nouvelle série, d’une banalité affligeante :
Mildread est une goth certifiée 100% classique ; Démonique, joue la carte de la lolita maléfique (mais sans inquiéter, ni
émoustiller un tant soi peu) ; Arachne,
reine des araignées, déçoit par un look
fade ; le petit Wolfgang perd l’aura malsain qu’il aurait dû émaner de son look si
particulier et au final seule la très sombre
Tina Black se démarque du lot avec son
cri figé et sa robe spectrale.
La décevante nouvelle série des Living Dead Dolls
Un très beau diorama tiré du film Vendredi 13 Chapitre 2
3. Lord of Darkness : laissez place au seigneur !
Point fort du très sous-estimé « Legend », le fameux seigneur des ténèbres, créé de la main de Rob Bottin, a su rejoindre les figures les plus monumentales du cinéma fantastique et nombreux sont ceux à attendre impatiemment sa « miniaturisation ». Et
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pourtant c’est chose faite depuis un bon bout de temps avec les deux versions que proposa Macfarlane à la grande époque des
Movies Maniacs.Hautement satisfaisante, ces deux figurines voient débouler (tardivement) une petite poignée de concurrentes,
plutôt différentes cependant : le premier concurrent est un buste taille réelle (!!!!) d’une valeur assez colossale (le prix l’est aussi…), édité par ces malades de SideshowToys (habitués à des produits dérivés luxueux et minutieux) ; le second est une reproduction de 50 cm environ Sota Toys et, de la même firme, un buste plus raisonnable où le seigneur triomphe, corne de licorne
en main. Tout ceci est prévu courant 2006.
Ci-dessus : Le superbe buste du Darkness de « Legend » de chez Sota Toys
Ci-dessous : Buste taille réelle de chez Sideshow !!!!!
Patrick Bateman, un vrai « American Psycho »
Ou trouver les objets de cette rubrique ??
http://www.video-star.fr/
http://www.a-bd.com/
http://www.lulu-berlu.com/
http://www.amazon.
http://www.movies-collector.com/
Jérémie MARCHETTI
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TROMA FOREVER
CRAPSTON VILLAS
Réalisateur : Sarah Ann Kennedy, Peter Boyd Maclean
Scénario : Sarah Ann Kennedy
Année : 1998
Avec : Jane Horrocks, John Thomson, Alistair McGowan, Morwenna Banks, Felix
Dexter, Lesley-Anne Sharpe, Liz Smith, Alison Steadman...
Une chaîne britannique, (Channel 4), diffusait à l’origine cette série télévisée. Par la
suite Troma a racheté les droits pour en sortir un DVD.
L’histoire est simple au possible : le show s’intéresse à la vie d’un immeuble d’une
banlieue de Londres. Chacun des occupants est une caricature outrancière de la faune
Cockney («Londonien issu de la classe ouvrière ») et leurs habitudes n’ont rien de
triste, cela va sans dire.
Au rez-de-chaussée : un couple composé d’une hystérique et d’un artiste raté, en réalité vrai fainéant. A leur étage vit aussi une bimbo blonde sur laquelle on se rend vite
compte qu’après ses seins il ne restait plus assez de matière pour faire un cerveau.
Un étage plus haut, un couple homosexuel tout ce qu’il y a de plus caricatural.
Puis une famille avec une grand-mère sous hallucinogène, un morveux de 8 ans, un
adolescent boutonneux et… une mère nymphomane. Le tableau ne saurait être complet sans l’immonde félin amateur de vomi.
Crapston Villas est un jeux de mot basé sur la célèbre chaîne d’hôtel de luxe : Carlton Villas. A
part le nom, rien en commun entre les deux établissements, l’un sent le cuir lustré et la carpette
rouge quand l’autre respire le vomi de chat et les déchets domestiques.
C’est donc le second qui nous intéressera. En fait ce sera surtout ses occupants, hauts en couleurs.
Chaque épisode dure environ 10 minutes et s’intéresse à un personnage en particulier. Ce qui ne
veut pas dire que les autres habitants de l’immeuble ne seront pas mis à contribution. Le premier
épisode est centré sur le couple du rez-de-chaussée et annonce tout de suite la couleur : les protagonistes sont incroyablement travaillés.
En plus de leur aspect Bigger than life (plus vrai que nature), chacun des habitants à sa propre personnalité, son propre accent, ses sales petites manies… Ce qui les rend attachant, ce n‘est pas leur
qualités (si tant est qu’ils en aient) mais bien leurs travers, leurs innombrables défauts… et leur
chat débile, répugnant et vicieux.
Il est vrai que chaque personnage du show est une tare vivante à lui tout seul. Pas de héro ou de
personnage sans charme et sans relief comme les télévisions française et américaine nous en présentent trop souvent. La télévision britannique a pour sa part innové en la matière puisqu’elle présente et présentait de nombreux « soaps » (sorte de sitcom) mettant en scène des
personnages de classes laborieuses dans leur emprise avec la vie. Ce sont donc de ces vrais gens dont il sera question, les gens de la banlieue de Londres : les gamins « taggent »et cumulent les conneries, les drogues se fument et se boivent. Tout cela dans un esprit déviant de
caricature outrancière bien sûr.
Là où la série réussit un véritable tour de magie, c’est que tous ces personnages, au premier abord peu attrayants, mais si authentiques, sont
représentés à l’écran au travers d’une animation en pâte à modeler. Voir la bimbo se faire labourer le visage et le décolleté par le chat qui
lui a préalablement vomi sur les genoux, le tout en animation, est un véritable plaisir. Plus que jouissif : jubilatoire.
A partir d’un format qui dans l’esprit collectif était synonyme de divertissement enfantin, les créateurs de Crapston Villa nous servent un
divertissement résolument adulte. Tous les sujets sont traités avec un humour tel que sa place n’est pas dans les mains d’un enfant. Le langage est très cru et la représentation de la réalité l’est aussi. Pourquoi s’embarrasser de fioriture quand on peut aller droit au but de façon
complètement décalée ?
C’est cependant par cette qualité qu’un défaut (négligeable, mais défaut quand même) entache le visionnage de ce petit bijou d’animation
trash : les personnages manquent parfois de détails. D’un point de vu visuel, s’entend. Mais considérant le budget qui a dû être utilisé pour
la mise bas de cette série, c’est un miracle qu’il n’y ait que cette tare du point de vue technique.
Pour le reste c’est un sans faute, pour peu que vous appréciiez l’humour corrosif à l’extrême. Mention spéciale au matou et à la grand-mère
victime d’hallucinations.
Colin VETTIER
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Souvenez VOUS...
VOUS...
Limité mais déjà très novateur pour son époque, le jeux de tir «Wolfenstein 3D »
ne tarda pas à être terrassé par un concurrent monstrueux (dans tous les sens du
terme) et ceci dès 1993 : Doom. Jamais un jeu aura été aussi loin dans l’horreur et
la violence à cette époque (mise à part les têtes coupées de Barbarian, le gore n’avait pas encore contaminé le monde du jeu vidéo), et par la même occasion dans
la terreur. Nous sommes alors dans une phase essentielle du monde des videogames sur PC, où les expérimentations visuelles sont mises en avant de manière
spectaculaire. Doom ne possède cependant aucune véritable histoire, nous ne saurons rien sur le héros (une sorte de Big Jim enragé) ni sur les fameux monstres.
Idéal pour laisser l’imagination vagabonder…
Un univers apocalyptique, des démons décharnés, des crucifiés, des pendus, des
tronçonneuses…Les âmes sensibles ont du sûrement avoir du mal à se faire à cet
univers unique à son époque, empruntant énormément à Clive Barker (on retrouve
même des colonnes composées d’âmes damnées à la «Hellraiser»), voire à «Evil
Dead». Pas d’humour cependant, ni aucune autres présences humaines :
nous sommes bel et bien dans un « autre » monde. Les armes, assez classiques, n’en restaient pas moins bourrines comme l’atteste la mythique
tronçonneuse (avec laquelle on découpait les jambons sur pattes), le canon plasma très efficace (et très bruyant) et l’énorme Gun ultime qui nettoyait tout sur son passage malgré sa lenteur poussive.
Très gore pour son époque, le jeu bénéficie d’une galerie de monstres
spectaculaires que de nombreux gamers n’ont pas oublié de sitôt : les
gardes humanoïdes, les démons à la Pinhead, le cyclope géant, les araignées bioniques… Et puis il y a ce mega boss hallucinant, suprême incarnation du mal cornu et gigantesque qui a filé des frissons à plus
d’uns. La suite du jeu étoffera l’univers et la galerie de monstres, et réservera au joueur un drôle de boss nommé « Surprise » qui n’est d’autre
que la tête d’un programmeur d’ID Software plantée sur un pique !! Ces
gens là sont vraiment dingues…
« Alien » est également une grande référence pour certains espaces du
jeu, labyrinthes infernaux confondant imagerie démoniaque moyenâgeuse et science-fiction horrifique. Les patchs et Add-Ons continueront à
faire vivre longtemps ce grand jeu, dont la gloire s’étalera sur toutes les
années 90. Aujourd’hui, Doom a changé d’univers, mais laisse son reflet passé traîné sur des consoles comme la GBA, où les giclées de sang
rouge deviennent vertes !! Une nostalgie que nous ne pourrons plus retrouver ??
Force est de constater son impact, Doom verra d’autres jeux de tirs débarquer, ce qui aboutira à un nouveau genre du jeu vidéo : le Doom
Like.
Quelques astuces pour qui voudrait se replonger dans ce monde barbare : http://www.jeuxvideo.com/btajv99/etajvhtm/00100104.htm
Jérémie MARCHETTI
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IL N’Y A PAS QUE
LE CINEMA
L’auteur :
Patrick McGrath est né à Londres en 1950, et vit depuis 1981, à
New York. Son père était directeur médical dans l’hôpital psychiatrique de Broadmoor, et l’auteur vit donc son enfance se
construire près de l’hôpital réputé pour loger les criminels atteins
de discordances mentales. Pas étonnant, que cette graine d’écrivain a pour thème de prédilection les malades atteins de problèmes mentaux. Il débute l’écriture du roman « Spider » en 1988,
ayant tout d’abord l’idée de tisser l’histoire d’un plombier qui
supprime sa femme pour vivre avec sa maîtresse, il change quelque peu de direction, et opte pour ériger un portrait éblouissant
d’un schizophrène, sujet bien maîtrisé vu son enfance. Il adaptera
au cinéma trois de ses romans jusqu’à présent : The grotesque (1989) qui sorti aux USA sous
le titre de « Grave Indiscretion » en 1995. Ensuite il y eut Spider en 2002, puis cette année le
roman Asylum sorti en Août aux USA, qui sortira prochainement en France.
Autres ouvrages (sélectifs) :
- L'étrange histoire de sir Hugo et de son valet Fledge (Titre original : The grotesque)
- Martha Peake
- Asile (Titre original : Asylum)
- Port Mungo
- Stella
- Le triomphe de l'ivrogne et autres contes gothiques (Nouvelles)
Quatrième de couverture (histoire) :
Solitaire, assis à la fenêtre de la pension Wilkinson, dans l'East End de Londres, Spider roule sans fin entre ses doigts les cigarettes où brûlera son angoisse. Le regard perdu dans les rues et les passages où il courait enfant, il tente de faire remonter les morceaux épars et confus
de sa mémoire disloquée. À l'écoute des voix qui hantent les cauchemars de Spider, au fil du journal que celui-ci écrit pour reconstituer le
drame qu'il a vécu, Patrick McGrath nous entraîne dans un voyage inoubliable au cœur de la schizophrénie et de ses démons...
L’avis :
Schizophrénie : n.f. (du grecque Skhizein = fendre et phrên, phrenos = pensée). Psychose délirante chronique caractérisée par une discordance de la pensée, de la vie émotionnelle et du rapport au monde extérieur... Une maladie qui apparaît chez l’adulte jeune, entraînant une
dépression, des troubles du comportement, des hallucinations et des idées totalement démentes.
Cette maladie, Dennis Cleg ne la connaît que trop bien.
Patrick McGrath nous dépeint dans ce roman, la démence précoce de ce jeune homme, surnommé Spider.
Au fil des premières pages, la situation peut sembler banale, des souvenirs chassés que Dennis tente de reconstituer dans un journal noirci et
crasseux, aussi sombre que sa mémoire. Il tente de recoller les morceaux de son passé, parsemé d’amnésie, et comprendre ce qui l’a amené
dans cet asile, où il a vécut pendant de longues années, avant d’atterrir à présent dans cette pension, afin de se réinsérer dans la société.
C’est là, que notre personnage énigmatique commence une enquête des plus étranges, dans l’ancien quartier de son enfance, rue Kitchener,
à Londres. Que lui est-il arrivé à son plus jeune âge ?
McGrath sème le trouble dans nos esprits dès le début du roman. Il décrit Dennis comme un être pensant, normal, apte et conscient de tout.
Une victime essayant à tout prix de recouvrer la mémoire et la cause de sa situation actuelle, obligé de vivre au milieu d’« âmes mortes »
comme il aime si bien les nommer, dans cette pension qu’il hait et qui l’assaille de voix oppressantes, de murmures jour et nuit.
D’une plume légère et assurée, McGrath nous propulse dans l’esprit semble t-il sain de Dennis, mais en grattant la surface, nous trébuchons
sur l’esprit torturé, disloqué et délirant de Spider. Une descente aux enfers, magistralement décrite avec une connaissance de la schizophrénie des plus étonnantes et des plus crédibles. L’auteur juche des tableaux déments via son personnage malade, des scènes sans aucun sens,
des hallucinations horribles, des fragments d’esprit sain contre des fragments d’esprit malade… Une bataille que seul un personnage peut
gagner : Spider ou Dennis ?
Chaque personnage secondaire est un apport d’indice dans le parcours du personnage principal, important pour celui-ci qui veut nous
conter, non seulement ses souvenirs éparses, mais aussi l’histoire qui n’a pour consistance que l’odeur de gaz et le bruit d’un cliquetis dans
sa chambre, rue Kitchener. Que s’est-il passé dans cette chambre ? Spider le sait. Ou peut être est-ce Dennis qui le sait. L’auteur aime nous
embrouiller entre ses deux personnages en un. Qui parle ? Qui pense ? Qui écrit ? A nous, de remonter pièce par pièce ce puzzle délirant,
suivre cette démence jusqu’au bout, jusqu’au moment où le personnage retrouve l’esprit, un bien plus grand danger pour lui que de l’avoir
perdu : il est maintenant seul face à la vérité tant désirée… devant un fait qu’il nie depuis toujours. Toutes ses convictions sont bouleversées : c’est un nouveau départ vers la démence.
A lire à tout prix ! Pour les moins férus de lecture, il existe une adaptation de ce livre au cinéma, sous le même titre « Spider » sorti en
2002, réalisée par notre cher David Cronenberg, McGrath écrivant le scénario, avec pour acteurs Ralph Fiennes (Harry Potter 4, Dragon
Rouge…), Miranda Richardson (Harry Potter 4, Le fantôme de l’opéra (2004), Sleepy Hollow…) et entre autres Gabriel Byrne (Stigmata,
The Usual Suspects…).
Stéphanie AVELINE
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DIABOLICAL MUSIC
L’EXORCISME D’EMILY ROSE
de Christopher Young
Faire peur au cinéma passe bien souvent par faire peur par la
musique. Christopher Young s’en est fait une spécialité. De
LA REVANCHE DE FREDDY à THE GRUDGE, le compositeur américain est devenu LE grand spécialiste de la musique d’épouvante. Un titre qui, hélas, lui colle à la peau, il a
bien du mal à trouver des films hors du registre fantasticohorrifique. Qu’importe, en grand professionnel il se fait un
honneur à chaque fois de remplir au minimum le cahier des
charges, et plus souvent d’offrir une partition mémorable.
L’EXORCISME D’EMILY ROSE appartient à la
deuxième catégorie. La particularité de cette BO, c’est qu’il
n’y a qu’un seul thème clairement identifiable, qu’on entend
dès le « Prologue ». Un thème basique, qui consiste en 3 notes. La couleur est annoncée : la partition se refusera à toute
mélodie. Le but est de faire monter le trouillomètre à son paroxysme : Christopher Young s’acquittera de sa tâche, et de quelle manière !
Tout est mis en œuvre dans cette BO pour suggérer l’angoisse : le refus de toute mélodie, comme je l’ai dit plus haut, l’emploi
d’instruments judicieux (les contrebasses sont proprement terrifiantes)… On remarquera d’ailleurs qu’il n’y a pas d’instruments à vent dans l’orchestre. L’album est surtout loin d’être « bourrin ». Pas (ou peu) de violons déchaînés soutenus par des
percussions massives, non. L’angoisse est plutôt suggérée à travers des morceaux volontairement lents (« Emily Rose », « Interlude #1 »). Et même le chant féminin ne parvient pas à dissiper le malaise, au contraire. Les premiers violons annonciateurs
de la possession d’Emily n’apparaissent que dans le cinquième morceau, « First possession ». On entre vraiment dans le vif du
sujet grâce à des cordes très suggestives. Tout de suite après, « Second possession » semble revenir à une atmosphère plus
calme, cependant entrecoupée de courts déchaînements de cordes. « Third possession » enfonce le clou avec l’ajout de bruitages électroniques hyper efficaces, renforcés par des effets stéréophoniques impressionnants (l’écoute au casque est particulièrement recommandée).
Après une accalmie avec « Interlude #2 » arrive le climax de la BO. Pourtant préparé par les morceaux précédents, je me suis
pris une grande claque avec « The exorcism », un morceau proprement terrifiant ! Sans avoir vu le film, on en vient à imaginer
et même ressentir le calvaire que représente l’exorcisme de la pauvre Emily. Vraiment impressionnant. Après ces 6 minutes
éprouvantes (à ne surtout pas faire écouter à un cardiaque dans l’obscurité !), la suite de l’album va être plus calme, mais toujours grave et menaçante. Pas de musique gaie à la conclusion de la partition (« Martyrdom » et « For Anneliese Michel ») ;
le thème principal est repris par l’ensemble des cordes, mais on est très loin d’un « happy end ».
Autant le dire, L’EXORCISME D’EMILY ROSE est une partition qui ne peut pas plaire à tout le monde. Anti-mélodique au
possible, douloureuse, elle met véritablement mal à l’aise. Christopher Young a encore trouvé le moyen de se renouveler dans
ce genre hyper balisé qu’est la musique d’épouvante : chapeau bas !
QQQQQQ
Gilles LUQUET
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HELLRAISER 2 : HELLBOUND de Christopher Young
Parmi les compositeurs qui ont grandement contribué au cinéma fantastique,
et accessoirement honteusement méconnus du grand public, Christopher
Young tient une place de choix. Certes il n’a jamais composé de musique pour
un « blockbuster », ceci explique sans doute cela. Pourtant depuis une vingtaine d’années il ne cesse d’enchanter ses fans grâce à son travail toujours très
intéressant, voire excellent. Après avoir attiré l’attention en 1988 grâce à son
travail sur HELLRAISER de Clive Barker il allait livrer sa grande œuvre un
an plus tard avec l’énorme HELLBOUND.
La composition de Young pour le deuxième film de la saga de Pinhead et des autres Cénobites est partagée en 3 tendances.
La première : les morceaux démoniaques avec les quatre thèmes principaux, lyriques et puissants. Car puissance est le terme qui vient tout
de suite à l’esprit à l’écoute du premier morceau « Hellbound ». On
ne peut qu’être époustouflé par le souffle dégagé par l’orchestre. Les
cors notamment sont impressionnants et utilisés très intelligemment. «
Something to think about » nous offre le thème le plus doux de l’album, introduit par les flûtes puis repris par les cordes. « Skin her
alive » et « Sketch with fire » nous offrent deux autres thèmes dramatiques toujours joués par des cors omniprésents.
Le deuxième tendance : la musique d’action. Le plus beau passage de
la partition se trouve dans les deux premières minutes de « Looking
through a woman », un passage démentiel dans lequel les cors, les
cordes et les chœurs accompagnent avec une puissance incroyable des
percussions synthétiques agressives. Magistral. On retrouve un autre
passage du même type, très intense et particulièrement efficace, sur la
fin de « Chemical entertainment ».
Troisième tendance enfin, et pas la moindre : les morceaux représentant l’Enfer. Ces derniers sont les plus étranges et les plus originaux
de l’album, atmosphériques, à base de nappes de synthés et de bruitages dont toute mélodie est exclue (la seule mélodie notable est au début de « Hall of mirrors » avec son orgue de barbarie
jouant un air de fête foraine, mais évidemment l’ambiance merveilleuse de carnaval vire rapidement au cauchemar). Ces différents morceaux instaurent un malaise certain, surtout « Leviathan » qui est particulièrement effrayant.
Amateurs d’ambiances tourmentées, horrifiques et démoniaques, HELLBOUND est pour vous ! Un album d’une très grande
richesse, aux thèmes superbes. Le chef-d’œuvre de Christopher Young à ce jour. L’édition de GNP Crescendo est complétée
par la dispensable mais sympathique musique de HIGHPOINT, un film d’aventures datant de 1984. Enfin pour les curieux ou
les collectionneurs, on peut retrouver les musiques des trois premiers volets de la saga de Clive Barker sur l’album HELLRAISER : THE CHRONICLES…
QQQQQQ
Gilles LUQUET
53
LES MONSTRES DE LA NUIT N°7
« Special Terence Fisher »
Pour tout savoir sur le génial réalisateur anglais, auteur des meilleurs films de la célèbre Hammer, tels
« le cauchemar de Dracula », « Frankenstein s’est
échappé ! », « la nuit du Loup-Garou », « le retour
de Frankenstein », « l’empreinte de Frankenstein »
et bien d’autres encore…
100 pages - 15 euros frais de port inclus.
A COMMANDER CHEZ :
Eric Escofier, 2 Bd Raimbaldi, Bt A, O6OOO NICE
(Ou également chez : SIN'ART, Librairie Norbert Moutier,
Librairie Contact, Librairie Book Shop Films, Movies 2000,
Librairie Malpertuis en Belgique, Librairie L'Atlante à Nantes, Ciné Follies à Cannes)
PROCHAINEMENT :
SUEURS FROIDES 28
Bientôt disponible, le numéro 28 de Sueurs
Froides, le webzine de l’association Sin’Art !!
Au programme dans ce numéro :
Les Baby Cart, King Kong, des films de la
Hammer, de la Shaw Brothers, du western
spaghetti, du cinéma asiatique, de l’horreur,
bref, un joyeux melting pot téléchargeable gratuitement à l’adresse suivante :
http://www.sinart.asso.fr/sueursfroides/
54
CINE HORREUR
INTERVIEW :
Christian (Technic-Man), la ravissante Gaëlle (Organisation Woman), Olivier (The Big Boss) et la charmante
Caroline (Traductrice Girl) ; Derrière l’appareil photo : Patrice, l’homme invisible mais chercheur de films rares
quand même !
J'ai écarquillé mes gros yeux lorsqu'on m'a annoncé qu'il y avait en dvd zone 2 les films "Jesse James contre Frankenstein", "L'attaque des sangsues géantes", "The bat" et d'autres perles vignettées
"craignos monsters", expression créée par Jean-Pierre Putters dans les ouvrages cultes du même
nom. Voulant en savoir plus sur l'équipe de fous qui n'a pas eu froid aux yeux en éditant ces films en
dvd, je lançai mon mail avec ma plus belle écriture dans le bureau de Bach Films, la petite société
responsable de ces méfaits !
Rendez-vous sur leur site web pour commander leurs dvds à prix hautement sympathique !!
http://www.bachfilms.com
* Quand et comment s'est créé Bach Films ?
Sur un gros mensonge d'Olivier BACH à sa banque... Avec un crédit voiture (voiture imaginaire
bien sûr), l'argent a servi au capital de la société, à acheter les 5 premiers films, un ordinateur et les
logiciels pour le sous-titrage et l'authoring, et à faire presser 1000 DVD de chaque. Une semaine
après la mise en place des DVD, tout était vendu ! L'argent a permis de racheter 5 autres films et
hop, on remet ça ! Deux ans plus tard, le catalogue compte presque 200 titres !
* Combien de personnes travaillent chez vous et quels sont leur rôles ?
La 1 ère année, j'ai travaillé tout seul, vivant d'eau du robinet, de patates et de nouilles. Le jour, il
fallait vendre les DVD, et la nuit, il fallait sous-titrer les prochains films. Voilà l'explication et l'origine des fautes de frappe et d'orthographe que nous reprochaient certains clients. Mon ami Marco,
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qui est graphiste en Alsace, a participé à l'aventure BACH FILMS. Il travaille toujours avec nous,
c'est que du bonheur !! Début 2004, Christian a rejoint BACH FILMS. Il est technicien, et s'occupe
des sous-titrages (plus de fautes !!), et des authorings. En avril 2004, c'est au tour de Gaëlle de rejoindre l'équipe, elle fait un énorme travail d'organisation générale, planning des sorties, suivi de la
fabrication, enfin tout. Indispensable Gaëlle !! Patrice nous vient de Canal+, et s'occupe avec moi
de rechercher les perles rares... films décalés, rares.... inédits… La petite dernière, c’est Caroline,
qui est Traductrice-Adaptatrice pour nos films anglais et méxicains. Donc nous sommes 5 salariés,
plus Marco notre graphiste qui est indépendant, www.studiodixit.com (je lui fais de la pub, c'est
pour renégocier le tarif des jaquettes).
* Votre catalogue est assez éclectique, avec des comédies, des polars, un large panel de films de
kung fu, du fantastique... Comment se fait le choix des titres ?
Décalé, c'est vraiment le mot qui caractérise le plus l'esprit de la société. Nous revendiquons notre
statut d'éditeur de série B voire tendance Z en tout genre, et ces films collaient à merveille avec notre style.
* Vous proposez vos films à un prix très attractif (7euros !!). Ce prix vous permet-il de rentrer
dans vos frais et comment faites-vous pour les proposer à ce prix justement ?
C'est la politique de la maison. Pour nous, un DVD à prix attractif permet aux cinéphiles d'une part
de se créer une dvdthèque originale et diverse pour pas cher, et d'autre part de prendre le risque
d'acheter des films inconnus du grand public sans sacrifier son pouvoir d'achat.;Nous avons la
chance d'avoir un bon distributeur "SOLDORE" à Aubervilliers, et vous pouvez trouver facilement
toute la collection en vente dans les DISC KING à Paris. Donc, au niveau frais, nous nous y retrouvons sans trop de problèmes.
* Quel travail accomplissez-vous au niveau de la fabrication d'un dvd (remasterisation, soustitrages...) ?
Nous avons une traductrice qui adapte les films, anglais et espagnols, en français, et nous soustitrons ceux-ci en interne. Pour la remastérisation et l'authoring, nous travaillons avec plusieurs labo à Paris. Pour le pressage des DVD, nous travaillons avec une société allemande dont l'usine se
trouve en France .
* Au niveau Fantastique/Horreur, qui a eu l'idée géniale de proposer des films rares et quasi
inconnus, à part pour l'amateur éclairé ?
Géniale, on ne sait pas encore, mais l'idée vient bien de moi, grand fan de films d'horreur et fantastiques des années 50. Une centaine de films inédits sont en gestation (des Karloff, Lugosi, Corman..), nous allons essayer de prendre un rythme de 3 sorties mensuelles.
* Croyez-vous pouvoir toucher un large public avec ces titres ou pensez-vous qu'ils soient réservés à un public de connaisseurs ?
Bonne question ! C'est l'avantage du petit prix, même le néophyte peut se risquer dans l'achat. Mais
il semblerait à ce jour que le connaisseur l'emporte.
* Certaines critiques reprochent à vos dvds une qualité de master approximative, allant du
médiocre au bon. Que leur répondriez-vous ? Est-il difficile ou coûteux d'obtenir un master
irréprochable ?
C'est le risque en effet. Malheureusement le matériel que nous recevons souffre souvent de la médiocrité. Généralement, les films sont vieux et abîmés. Ils nous arrive de commander le même master à
plusieurs fournisseurs pour choisir le meilleur. Nous travaillons avec la société VECTRACOM qui
est spécialisée dans la restauration numérique, et ils ont fait pas mal de miracles sur certains films.
Mais pour d'autres, c'est impossible de faire mieux. On élimine pas mal de films qui sont illisibles.
C'est vrai que sur quelques films, nous avons des cas de conscience, mais l'envie de les faire découvrir au public est plus forte. Mais encore une fois, la plupart de nos films sont rares et inédits, et ils
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ont le mérite d'exister.
* Pouvons-nous espérer avoir "Billy the Kid vs Dracula", après "Jesse James vs Frankenstein" dans un futur proche ??
Nous avons déjà sorti "Jesse James vs Frankenstein", et on a essayé d'acheter les droits de "Billy
the Kid vs Dracula" à CANAL+, mais sans succès. Mais les fouilles continuent.…
* Quelques petites infos "top secrètes" sur des prochaines sorties en exclusivité ?
Bon ok ok ! Bientôt, nous allons sortir 12 films d'épouvante mexicains, dont le célèbre "EL VAMPIRO". Les films sont incroyables et d'une très bonne qualité. Nous préparons un film de Christopher
Lee (City of the dead), inédit en France, un film incroyablement déjanté "WORMS EATER", pas
mal de grands classiques du cinéma russe.... Une collection de 20 films de John Wayne, dont une
dizaine inédits. Voilà voilà, du pain sur la planche !
* Dernière question : si tu as eu le temps d'aller surfer un peu sur Horreur.com, qu'en as-tu
pensé ?
Que du bonheur ! Il est désormais dans mes favoris ! Donc longue vie au site Horreur.com, et nous
serons heureux d'y apporter notre modeste contribution avec nos films décalés.
Merci à Olivier Bach, directeur et créateur de Bach Films pour sa disponibilité et sa bonne humeur !
Interview réalisé par Stéphane Erbisti
Olivier Bach, fondateur de Bach Films et dénicheur de films inédits et rares
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WEBZINE CINE HORREUR
N° 6