Gestion des plaies post-opératoires - CClin Sud-Est
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Gestion des plaies post-opératoires - CClin Sud-Est
Gestion des Plaies post-opératoires Dr Chloé TRIAL Coordination CICAT-LR Prévention des infections de sites opératoires «SURVEILLER ET PREVENIR LES INFECTIONS ASSOCIEES AUX SOINS » Société française d’hygiène hospitalière Sept 2010 Prévention pré opératoire R93 Exiger avant toute intervention chirurgicale une douche (ou une toilette) préopératoire, dont les modalités sont arrêtées par l’établissement en accord avec les équipes chirurgicales. R94 Pour la préparation cutanée de l’opéré, si une dépilation s’avère nécessaire, la réaliser de préférence avec une tondeuse ; sauf contre-indication, l’antisepsie est réalisée avec un antiseptique en solution alcoolique ; l’étendue de la désinfection et du drapage du champ opératoire dépasse largement la zone d’incision. Prévention post-opératoire La plaie est surveillée quotidiennement. Le changement de pansement doit respecter les règles de l’asepsie : hygiène des mains par friction avec un produit hydro-alcoolique. Après 48 heures, sauf indication contraire, il est souvent possible de ne plus faire de pansement. L’application de pommades, produits désinfectants ou cosmétiques est fermement contre indiquée en dehors d’une prescription médicale. L’éducation du patient et de son entourage est justifiée en le prévenant des symptômes d’alerte locaux et généraux. Les mesures d’hygiène générale lui seront prodiguées. La mise en aspiration des drains est réalisée en système clos (drain de Redon) ; leur manipulation s’effectue avec une asepsie rigoureuse; leur ablation est rapide. Surveillance et déclaration R91 Mettre en place une surveillance des ISO dans le cadre du tableau de bord des infections nosocomiales et selon une des méthodologies préconisées sur le plan national. R92 Signaler les ISO selon les critères définis dans le décret de juillet 2001 relatif au signalement des IN. R95 Faire bénéficier le malade d’une antibioprophylaxie, chaque fois que celle-ci s’avère indiquée en respectant les modalités recommandées d’administration des antibiotiques (produit, dose, moment de l’administration, réinjection éventuelle, durée). Prise en charge des plaies post opératoires: « HYGIENE DES PLAIES ET PANSEMENTS » Centre de Coordination de la Lutte contre les Infections Nosocomiales. CCLIN 2004 Risque infectieux faible Risque attribué au stade de cicatrisation qui permet à la plaie de se défendre naturellement contre une infection Ces conditions favorables à la protection de la plaie contre l’infection doivent être associées à des techniques de soins propres pour les plaies chroniques, ou stériles pour les plaies aiguës. - Plaie suturée avec des fils, agrafes, sutures adhésives, après incision pour intervention chirurgicale, - Plaie traumatique franche suturée ou non, - Plaie après endoscopie interventionnelle comme la cœlio-chirurgie, - Escarre au stade 2 (pour laquelle la colonisation est physiologique) Soin de plaie aiguë à faible risque infectieux Ex : Cicatrice post-op, simple et suturée, agrafes, fils 1ier pansement : - sur prescription médicale. Pas d’argument scientifique pour recommander le moment du premier pansement par rapport à l’intervention: de 24 h à 10 jours selon le type de chirurgie et l’avis de l’opérateur. Par exemple : 48 heures après une intervention chirurgicale avec ouverture ,24 heures après une intervention endoscopique Pansements les jours suivants sur prescription médicale. Exemple de fréquence proposée : 2 fois par semaine en l’absence de complications jusqu’à l’arrêt du pansement Dispositifs médicaux et produits Set à pansement stérile ou gants stériles et compresses stériles Nettoyer avec du chlorure de sodium puis sécher par tamponnement (selon le type de pansement) avant l’application du pansement Ne pas appliquer d’antiseptique Le faible risque infectieux n’impose pas d’appliquer un pansement de protection (de recouvrement) pour une plaie post-opératoire. Mais des situations de soins peuvent le nécessiter: exposition au soleil, localisation de la plaie et besoin du confort du patient (miettes, sable, souillures, frottement des vêtements) FILMS ADHESIFS SEMI-PERMEABLES Askina Derm (B. Braun Médical) Dermafilm (Vygon) Hydrofilm Plus (Hartmann) Leukomed T (BSN Médical) Lumiderm 6000 (Addmedica) Opsite (Smith & Nephew) Polyskin II (Covidien) Suprasorb F (Lohmann & Rauscher) Tegaderm™ (3M Santé) Visulin (Hartmann) HYDROCOLLOIDES Algoplaque Film, HP, Border, Sacrum (Urgo) Askina Biofilm Transparent (B. Braun Médical) Comfeel Plus, Brûlures, Transparent, Contour (Coloplast) Duoderm E, EM, Border (Convatec) Ialuset Hydro (Genévrier) Hydrocoll Thin, Concave, Sacral (Hartmann) Suprasorb H (Lohmann Rauscher) Ultec™ Pro (Covidien) + alginate Urgomed (Urgo) Plaques fines (± transparentes) épaisses (opaques) bordées Formes anatomiques (sacrum, talon, coude …) (Pâte, poudre et granulés) Risque infectieux modéré Risque lié à une ouverture ou une traversée d’une zone possédant une flore bactérienne saprophyte (risque endogène). Risque supplémentaire de transmission croisée de la plaie (risque exogène) soit par une technique aseptique insuffisante, soit par un défaut d’hygiène du patient. - Drainage, méchage de plaie ou stomie récente suturée - Fixateur externe - Escarre au stade 3 (pour laquelle la colonisation est physiologique) - Ulcère artériel Soin de plaie aiguë à risque infectieux modéré Ex: Fixateurs externes, cicatrice post-op avec lame, drain, mèche... Fréquence : sur prescription médicale, par exemple : - Premier pansement 24 ou 48 heures après l'intervention - Pansements suivants 2 fois par semaine en l'absence de complications Dispositifs médicaux et produits Set à pansement stérile ou gants stériles et compresses stériles Nettoyer au NaCl puis sécher par tamponnement (selon le type de pansement) avant l’application du pansement Antiseptique sur prescription médicale : Chlorhexidine aqueuse ou associée. L’iode a un effet oxydant à l’état natif (alcool iodé) pour les matériaux métalliques tels que les fixateurs externes. A priori, la PVPI peut être utilisée pour les fixateurs Pansement primaire et pansement secondaire adaptés aux drains, mèches ou poches. Le niveau de risque infectieux n’impose pas nécessairement d’appliquer un pansement de protection autour des sites d'insertion des fixateurs externes en l’absence d’écoulement Traçabilité, surveillance et suivi Signes inflammatoires locaux : douleur, chaleur, rougeur, Aspect et quantité des exsudats à la sortie des orifices Fiche de suivi Allergie possible à l'adhésif (poches, ou des sparadraps) Pour les fixateurs : vérification systématique de la propreté du fixateur. (vernis chirurgical type Ercefilm® est parfois posé en peropératoire pour protéger tous les sites d’insertion des fixateurs. Il ne doit pas être lors des soins post-opératoires) Prélèvements microbiologiques en cas de signes cliniques d'infection HYDROCELLULAIRES (et super absorbants) Allevyn Adhesive, N-Adhes., Gentle, Plus Cavity, Lite, Sacrum, Heel (Smith & Nephew) Askina Transorbent Border, DresSil, DresSil Border, Sacrum, Thinsite (B. Braun Medical) Biatain Adhesive, Non-Adhesive, Cavité, Silicone, Soft-Hold (Coloplast) CombiDERM, Non Adhésif (Convatec) Copa™ Foam, Plus (Covidien) HydroTac Adhesive, Non Adhesive (Hartmann) Mepilex Border, Extra-Mince, Sacrum, Talon (Mölnlycke) Permafoam Cavity, Concave, Comfort, Sacral, Tracheostomy (Hartmann) Suprasorb P Adhésif, Non adhésif (Lohmann & Rauscher) Tegaderm™ Foam, Foam Adhesive (3M Santé) Tielle Lite, S, Packing, Talon, Sacrum (Systagenix) Urgotul Absorb, Absorb Border, Absorb Talon, Lite, Lite Border (Urgo) Versiva, Vliwasorb , Dry Max, Tegaderm Superabsorber… HYDROCELLULAIRES Plaques de tailles variables, ± épaisses adhésives (± ilot), « micro-adhésives », non adhésives, anatomiques (talon, sacrum, coude …) Formes pour plaies cavitaires : coussinets sphère. / tubul. plaques « à expansion » ALGINATES AlgisiteM (Smith & Nephew) Algosteril (Brothier) Askina Sorb (B. Braun Medical) Biatain Alginate (Coloplast) Curasorb™ (Covidien) Melgisorb (Mölnlycke) Sorbalgon Plus, T (Hartmann) SuprasorbA (Lohmann & Rauscher) Tegaderm™ Alginate (3M Santé) Urgosorb (Urgo) Mèches Compresses de taille variable HYDROFIBRES = FIBRES DE CMC Aquacel, Urgoclean Compresses de taille variable Mèches Formes chirurgicales Fibres non tissées d’hydro colloïde pur (CMC Na) - Très hydrophile - Au contact des exsudats : transformation en un gel cohésif - Capacité d’absorption très élevée - Retient les fluides - Pouvoir de séquestration bactérienne décrit Risque infectieux élevé Risques endogène et exogène majorés. Plaie ouverte avec mise à nu des couches profondes avec ou sans infection superficielle ou profonde. Risque de contamination exogène particulièrement redouté lors du soin… Risque maximal de transmission croisée entre deux patients. - Plaie traumatique multiple ou délabrée - Plaie chirurgicale avec portes d’entrées multiples - Moignon d’amputation ouvert - Plaie infectée - Escarre au stade 4 - Plaie cancéreuse Soin de plaie aiguë à risque infectieux élevé Ex: Perte de substances importantes, plaies post-traumatiques, moignon d’amputation ouvert, pansements de greffes, de lambeaux, plaies infectées. Fréquence : selon la prescription médicale et selon le type de pansement utilisé; une plaie infectée doit être soignée tous les jours Un isolement septique peut être indiqué selon le germe et le risque de transmission croisée : isolement technique ou géographique, sur prescription médicale avec indication de début et fin Dispositifs médicaux et produits Set à pansement stérile ou gants stériles et compresses stériles Nettoyer avec du chlorure de sodium ou de l’eau stérile selon la demande du patient (douleur), puis sécher par tamponnement (selon le type de pansement) avant l’application du pansement Pas d’eau stérile pour les pansements de greffes et de lambeaux car risque de lyse cellulaire. Antiseptique : sur prescription médicale Pansements primaires et secondaires stériles, se référer aux fiches pansements Traçabilité, surveillance et suivi Fiche de suivi spécifique de la plaie : état initial et évolution, superficie, profondeur, couleur (code), odeur, écoulement ; aspect de la peau péri lésionnelle ; type de pansement utilisé, photographies possibles pour le suivi Hémocs si frissons et T°supérieure ou égale à 38,5°C ou inferieure ou égale à 36°C (prescription médicale) Prélèvements microbiologiques inutiles si évolution favorable ; utiles pour contrôler l’efficacité du traitement : à effectuer 15 jours après le début de celui-ci L’efficacité de l’antibiothérapie locale systématique n’est pas démontrée PSTS AU CHARBON Actisorb (Systagenix) Askina Carbosorb (B. Braun Medical) Carboflex (Convatec) Carbonet (Smith & Nephew) Vliwaktiv (Lohmann & Rauscher) Compresses de taille variable Tissu de charbon végétal actif entouré de diverses structures (non tissé de viscose, carboxyméthylcellulose de Na, alginate, polyacrylate, film de polyuréthane …) ± associé à des ions Ag PSTS A L’ARGENT L’argent est actif sous sa forme ionique Ag+. Il est bactéricide, fongicide, virucide et sporicide à une concentration très faible : 10-9 à 10-6 mol/l Les pansements à base d’Ag sont très nombreux … Ils diffèrent par : alginate de calcium ± CMC . leur support : . le type d’Ag : charbon compresse interface imprégnée hydro fibre hydro cellulaire sulfadiazine métal sel . la quantité d’Ag présente dans le pansement et délivrée dans la plaie ? Type Ag : Sulfadiazine argentique Support : Compresse acide hyaluronique Interface Altreet® (Coloplast) Urgotul® S. Ag (Urgo) Ialuset® Plus (Genévrier) Hydro cellulaire Allevyn® Ag (Smith & Nephew) Type Ag : Ions argent Support : Alginate Charbon Hydro cellulaire Hydro fibre Acticoat® Absorbent* (Smith & Nephew) Askina® Calgitrol® Ag (B. Braun Medical) Release® Ag Non Adherent (Systagenix) Suprasorb® A + Ag (Lohmann & Rauscher) Vliwaktiv® Ag (Lohmann & Rauscher) Biatain® Ag (Coloplast) Urgocell® Ag (Urgo) ex Cellosorb® Ag Mepilex® Ag (Mölnlycke) Aquacel® Ag) * nanocristaux d’Ag Type Ag : Ions argent Support : Acticoat® Flex* (Smith & Nephew) Askina® Calgitrol Thin (B. Braun Médical) Atrauman® Ag (Hartmann) Urgotul® Ag (Urgo) Interface Couche centrale absorbante insérée entre 2 couches de polyéthylène haute densité (PEHD) Acticoat®* (Smith & Nephew) Therabond 3D (Medical Z) Tissu de nylon 3D Askina® Calgitrol® Paste (B. Braun Médical) Pâte alginate * nano cristaux d’Ag “Irrigo-absorbants” LES « AUTRES » PSTS (1) HYDROCLEAN Active (Hartmann) Coussin irrigo-absorbant en polyacrylate, activé par la solution de Ringer, placé entre 2 faces en jersey de polypropylène Plaies nécrotiques sèches. Mal perforant plantaire. Plaies exsudatives cavitaires ou planes. Etude clinique CLEANSITE Hydroclean® versus Intrasite® Rbst LPPR hydrogel LES « AUTRES » PSTS (2) Super-absorbents polyacrylate polyester Qu’est-ce qu’un biofilm? Costerton et al (1999) « Communauté structurée de bactéries prise dans une matrice de polymère qu’elles produisent et adhérent aux surfaces inertes ou vivantes » Elder et al (1995) « consortium fonctionnel de micro-organismes organisés dans une matrice d’exopolymer ». Carpentier & Cerf (2011) « Communauté de microbes, pris dans une matrice de polymère organique, adhérent à une surface ». Biofilm : consortium de microorganismes auto-assemblés localisés à une interface (solide/liquide ou liquide/air) Biofilm de S. aureus sur une prothèse aortique Biofilm de Acinetobacter baumanni l’interface air/eau (AFM photography) Formation d’un biofilm : 5 étapes 1- Attachement initial 2- Attachement irréversible 3- Formation d’une micro colonie 4- Maturation 5- Dispersion à Les Biofilms sont impliqués dans beaucoup d’infections nosocomiales et quelques pathologies Nosocomial Infections Bacterial species Sutures Staphylococcus aureus and Staphylococcus epidermidis Urinary cathéters Escherichia coli and other Gram négative bacteria Stents Numerus bacteria and fungi Central venous cathéters S. epidermidis Heart valves S. aureus Contact lens Pseudomonas aeruginosa and Gram positive cocci Dental caries Streptococcus Otitis media Haemophylus influenzae Musculoskeletal infections Staphylococci Le PHMB = PolyHexaMéthylène Biguanide PHMB présent dans différents dispositifs médicaux (pansements, solutions, gels …) En concentration variable de 0,1 à 0,5% Utilisé pour la prévention des infections Etudes en cours dans les plaies chroniques Gamme AMD™ (Covidien) Gamme Prontosan (B. Braun Medical) + bétaïne Suprasorb X + PHMB (Lohmann & Rauscher) Peu d’études cliniques contrôlées randomisées publiées L’OCTENIDINE Antiseptique cationique de la famille des bispyridines Gamme Octenilin (Schülke) eau purifiée, propylène glycol, hydroxyéthylcellulose, dichlorhydrate d'octénidine Indications (marquage CE) Octenilin Gel pour les plaies Flacon de 20ml - Hydratation des plaies chroniques et des brûlures. - Aide à la détersion mécanique des plaies et des brûlures. - Dissolution de la saleté incrustée, des plaques de nécrose et biofilm. - Prévention des infections bactériennes. - Favorise le processus de cicatrisation naturelle. 1 seule étude clinique contrôlée randomisée publiée à ce jour Le DACC Sorbact (Inresa) ex Cutimed Sorbact (BSN) Pansement enduit d’un dérivé d’acide gras, hydrophobe, le DACC = chlorure de dialkyl carbamoyle Principe de l’hydrophobicité : La plupart des germes pathogènes expriment à leur surface une hydrophobicité ils se fixent sur le pansement ils sont inactivés ils ne produisent plus de toxines ils sont éliminés au changement de pst Techniques de détersion Chirurgie de débridement au bloc opératoire: Debridement mécanique au lit du patient Préparation du tissu de bourgeonnement par pression négative (TPN) Coblation: Détersion chimique, Electrolyse, Dissociation moléculaire TPN avec instillation Le Processus de la Coblation Processus PLASMA non-thermique Création de couche plasma ionisée Une ablation contrôlée sur 100 à 150 microns L’ablation par désintégration moléculaire est immédiate et la Température est de 40 à 55°C Détersion biologique : asticots Prise en charge ISO Responsabilité de l’opérateur pdt 30 j Collaboration infectiologiste et hygiéniste MERCI DE VOTRE ATTENTION