La méthode Piano - Renzo Piano Building Workshop
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La méthode Piano - Renzo Piano Building Workshop
Renzo Piano Building Workshop La méthode Piano EXPOSITION DOSSIER DE PRESSE Contacts Presse Claudine Colin Communication Lola Véniel 01 42 72 60 01 - 06 85 90 39 69 [email protected] Cité de l’Architecture & du Patrimoine Fabien Tison Le Roux 01 58 51 52 85 - 06 23 76 59 80 [email protected] Caroline Loizel 01 58 51 52 82 - 06 86 75 11 29 [email protected] En couverture Affiche : Parlement de Malte, Renzo Piano Building Workshop, 2009-2015 (détail) © Michel Denancé. Design graphique: gr20paris © RPBWPIANO - Renzo Piano BuildingWORKSHOP Workshop Architects RENZO BUILDING LA MÉTHODE PIANO Renzo Piano Building Workshop La méthode SOMMAIRE Piano Une méthode sans discours par Francis Rambert p.4 Préhistoire / Premières oeuvres p.6 Paysages p.8 Confrontation p.12 Patrimoines urbains p.16 Hauteurs p.22 Morceaux de ville p.26 Matières p.32 Workshop p. 36 Images presse p.40 Générique & remerciements p.44 Les partenaires de l’agence p.46 Informations pratiques p.48 EXPOSITION DOSSIER DE PRESSE Une méthode sans discours Au feutre vert, dont il ne se sépare jamais, Renzo Piano esquisse, ébauche, écrit, élabore ses fiches, il est à la recherche de l’orientation du futur projet. Si l’intuition le guide, c’est l’exploration qui le motive depuis toujours. Tel un navigateur en quête d’horizons inconnus. Commence alors un travail d’équipe hors pair. Car chez Piano, le singulier est pluriel. Né à Gênes, ville-port ouverte sur le monde, il intervient aujourd’hui sur tous les continents. Fils de bâtisseur, il est pétri de la culture du construit. Fasciné par Jean Prouvé, dont il suivra les cours au début de son parcours, attiré par Louis Kahn chez qui il ira travailler un temps avant de rentrer en Europe, il s’attachera particulièrement à expérimenter — en commençant par les structures légères à la fin des années 1960 — la technique, l’espace, la ville. Depuis le début, Renzo Piano – qui fête ses 50 ans d’exercice cette année – n’agit jamais seul, il a besoin de trouver des affinités pour engager un dialogue critique, dans un aller-retour sur « l’hypothèse ». Après de premiers échanges avec son frère ingénieur Ermanno, tout a réellement commencé par un duo avec Richard Rogers, qui vaudra à cette équipe italo-britannique de remporter le concours international pour le Centre Pompidou à Paris en 1971. Tout a continué ensuite avec Peter Rice, « poète des structures », dans une complicité aussi exceptionnelle qu’irremplaçable. Tout s’est enchaîné enfin, en bonne logique, avec le « Renzo Piano Building Workshop », qui voit le jour en 1981. Si, dans cette aventure – car il y a un véritable goût de l’aventure du projet – l’âme de Piano est la condition, l’esprit d’équipe est la clé. Cimentée par un brassage de cultures (japonaise, suisse, libanaise, hollandaise, allemande, française, italienne…), l’agence, stabilisée aujourd’hui à 150 personnes, se distingue par sa « méthode » ; tous les partners, dont nombre sont là depuis vingtcinq ans, ont grandi avec elle. Une méthode participative qui ne cède en rien à la mode, s’appliquant depuis toujours à toutes les échelles de projet, d’une fondation RENZO PIANO BUILDING WORKSHOP nichée en cœurd’îlot haussmannien à Paris à un nouveau campus inscrit dans la grille de Manhattan, en passant par une « porte » contemporaine tout en pierre dans la ville des chevaliers de Malte. Itérative, la méthode a fait ses preuves. Point de théorie, mais une pratique collective, sans discours ni protocole. La méthode Piano, à la recherche d’une vérité constructive, tient à cette approche du métier en rupture avec l’idée du geste de l’artiste, du trait fulgurant qui va tout emporter. Architectes, ingénieurs, consultants, sans oublier bien sûr le client, sont ainsi partie prenante du processus de création. Un processus à l’inverse du système pyramidal et qui privilégie la pensée latérale. Préférant le savoir-faire au « conceptuel », Piano et son équipe travaillent moins sur la matérialité que sur le matériau (tout récemment l’architecture de terre en Ouganda), ils aiment à pratiquer les assemblages. C’est la marque de fabrique RPBW. Un travail de recherche testé sur maquettes et prototypes, où la précision est la réponse à la complexité. Des centaines de maquettes, réalisées dans l’atelier qui a pignon sur rue à Paris, ou dans celui, plus secret, perché dans l’agence de Punta Nave, à la sortie de Gênes. Autant « d’articulations pour comprendre comment les pièces marchent les unes avec les autres », précise Piano. La méthode Piano, c’est aussi la pédagogie du projet. Dans un parcours séquencé au rythme de tables de travail très documentées, l’exposition-atelier (focalisant sur la période récente du travail du RPBW) invite le public à s’immerger dans l’univers du projet, sa genèse et sa logique spécifique. Mais, au fait, qui en a eu l’idée ? Impossible de se souvenir. L’important n’est pas là, c’est la trace de l’intelligence du construit qui compte. Francis Rambert, co-commissaire, Directeur de l’Institut français d’architecture LA MÉTHODE PIANO 4 1. Structure constituée d’éléments pyramidaux en poyester renforcée, 1964-1965 Studio Piano © Fondazione Renzo Piano Prehistoire Premières œuvres Entre 1964 et 1970, Renzo Piano se consacre à une série d’expériences de construction : il élabore ainsi différentes structures à partir d’éléments préfabriqués, principalementà partir de matière plastique. Sa première réalisation (1964-65) est une toiture composée d’éléments de forme pyramidale en polyester renforcé. Les différentes pièces sont réalisées à la main sur des gabarits en bois. Au sommet de chaque pyramide est coulée une plaque en acier qui permet d’unir les différents éléments au moyen de boulons et de barres de fer. L’atelier de menuiserie (1965) et la structure amovible pour l’extraction du soufre (1966) sont composés de deux voûtes en berceau obtenues par assemblage de “pièces” en forme de losange, en tôle galvanisée d’une part et en polyester renforcé d’autre part. Chaque élément est doté de quatre ailes latérales pliées et forées pour recevoir les boulons tandis que des pièces spéciales en verre posées au sommet et à la base de la structure permettent de laisser passer la lumière naturelle. Une autre expérience est la réalisation, toujours à l’aide de la production en série et de l’assemblage du même élément, d’une couverture constituée de modules de polyéthylène gonflables (1966). Une coupe ronde gonflable de 50 cm de haut et 1 mm d’épaisseur est fixée sur une base carrée de 120 cm decôté et 3 mm d’épaisseur. La soupape qui retient l’air sert également de vis de fixation et les cannes de jonction en aluminium sont à la fois les tendeurs et les conduits dans lesquels circule l’air comprimé. À l’occasion de la XIVe Triennale de Milan de 1968, Renzo Piano conçoit une machine capable de produire des coques. Un scanner transfère les mesures d’un modèle à l’échelle divisé en secteurs à un calculateur électronique qui commande un ensemble de vérins mécaniques reproduisant les formesdu modèle sur une plaque de caoutchouc. La machine réalise les différentes pièces qui seront ensuite assemblées sur chantier à l’aide de résines polymères. RENZO PIANO BUILDING WORKSHOP L’habitation à plan libre de Garonne (1968) est célèbre pour la structure de sa toiture constituée de pyramides en bois qui, clouées l’une à l’autre, créent un réseau de poutres suspendues maintenues en tension grâce à des tirants d’acier reliés à leurs extrémités inférieures. Cette structure aérienne rigide supporte des lucarnes à sheds en polyester renforcé. Pour le siège de l’entreprise de construction familiale (1966-1969), Renzo Piano met au point un panneau de polyester renforcé carré de 2,5 mètres de côté. Chaque pièce possède en son milieu de savants plis creux en étoile et une plaque de renfort en acier noyée dans la matière plastique. Cette plaque reçoit la poussée d’un mât inférieur, tendu par un réseau de câbles en acier et l’étoile transmet les tensions au panneau, ce qui le raidit. À côté de ce dernier bâtiment, Renzo Piano réalise son bureau/laboratoire (1968-69) dont la structure est fondée sur un élément pyramidal en acier de base carrée de 2 mètres sur 2 pour 1 mètre de hauteur. Assemblées verticalement ou horizontalement, ces pyramides servent de structure portante pour les parois et le toit. Pour la couverture, Piano se sert d’un panneau à shed, breveté, toujours en polyester renforcé, opaque sur les faces exposées au sud et translucide sur celles tournées au nord. Enfin, le pavillon de l’industrie italienne à l’Exposition universelle d’Osaka en 1970 : une boîte légère, carrée, de 38 m de côté et 10 m de haut en polyester renforcé. La structure est formée par 17 pilastres en acier qui soutiennent un réseau de tirants métalliques. Les parois et la couverture du pavillon sont encore réalisées à l’aide de panneaux préfabriqués en polyester renforcé. Dans les plis en étoile de chaque élément, est noyée une plaque reliée à son tour à un joint par quatre poulies qui reçoivent les tirants. En serrant la barre filetée, les tensions sont transmises au polyester et le renforcent. LA MÉTHODE PIANO 6 4. Système de structure à coques, XIVèmeTriennale de Milan, Italie, 1967 Studio Piano © Fondazione Renzo Piano 7 PAYSAGES Chercher la symbiose avec le paysage, en créant son propre paysage ; choisir de faire disparaître la structure ou de l’affirmer. Qu’il s’agisse d’un village contemporain revisitant la case mélanésienne à Nouméa pour inscrire un équipement culturel entre océan et lagon, ou bien d’un autre type de village tapi sous une couverture topographique et végétalisée à San Francisco pour intégrer un ensemble d’équipements scientifiques dans l’un des plus grands parcs urbains du monde, la réponse est bioclimatique, voire low-tech pour les antipodes. Filtrer les alizés et entrer en conversation structurelle avec les pins colonnaires sur un bord du Pacifique, se fondre dans un parc linéaire en en devenant l’une des pièces maîtresses sur un autre bord de l’océan. Deux projets très spécifiques qui fabriquent chacun leur paysage intérieur avec des modes constructifs très différents. RENZO PIANO BUILDING WORKSHOP LA MÉTHODE PIANO 8 9. Centre Culturel Tjibaou, Nouméa, Nouvelle-Calédonie, 1991-1998, RPBW Ph : John Gollings © ADCK – Centre Culturel Tjibaou © RPBW – Renzo Piano Building Workshop Architects Centre Culturel Tjibaou Nouméa, Nouvelle Calédonie 1991 - 1998 Construit en mémoire du leader politique de NouvelleCalédonie assassiné en 1989, le centre culturel Tjibaou est dédié à la culture et puise son inspiration dans les techniques constructives et les compétences locales, tout en associant les techniques modernes aux systèmes traditionnels. Afin de concevoir un bâtiment parfaitement adapté au contexte, la première démarche consista en la compréhension profonde de la culture kanak – intérioriser l’histoire, le lieu de vie et les croyances du peuple kanak. Le projet résulte d’une étroite collaboration avec les habitants, avec Marie-Claude Tjibaou (la veuve de Jean-Marie Tjibaou) et avec l’anthropologue Alban Bensa. S’inspirant du lien profond qui unit les Kanak à la nature, le projet eut deux fils conducteurs : d’une part, évoquer les systèmes de construction kanak et, d’autre part, utiliser des matériaux modernes tels le verre, l’aluminium, l’acier ou encore des techniques légères avant-gardistes ayant recours aux matériaux traditionnels comme la pierre et le bois. Le centre est un ensemble de cases et d’espaces arborés, de fonctions et de cheminements, de pleins et de vides. Il est situé sur une langue de terre, la péninsule Tina, entourée par la mer sur trois de ses côtés. Le site est recouvert d’une végétation touffue dans laquelle se faufilent des sentiers menant aux « villages », qui sont formés de groupes de constructions fortement liées à l’environnement. Leur forme en demi-lune définit des espaces collectifs découverts. Les nouvelles cases du centre culturel rappellent la structure et l’organisation des cabanes indigènes de la Nouvelle-Calédonie. Dix bâtiments, de trois hauteurs différentes (de 20 à 28 mètres) sont ainsi disposés côte à côte le long d’un piétonnier. Le premier groupe de cases accueille des espaces d’exposition, le second un centre de recherche, une salle de conférence et une bibliothèque et le dernier, des locaux destinés à la musique, la danse, la peinture et la sculpture. Les cases ont une structure courbe, référence à l’habitat traditionnel kanak, et sont réalisées à l’aide de lamelles et de cintres en bois. Ces coques aux apparences archaïques renferment des espaces dotés de toute la technologie moderne. L’iroko a été choisi car il demande peu d’entretien et n’est pas sujet aux attaques des termites ; la mise en oeuvre de ce bois rappelle les fibres végétales tissées des constructions locales. Les bâtiments sont dotés d’un système de ventilation passive efficace qui permet d’éviter les systèmes d’air conditionné. Grâce à l’utilisation d’une double enveloppe, l’air circule librement entre deux couches de revêtement en lamellé-collé. L’orientation des ouvertures de la façade extérieure a été étudiée en fonction des vents dominants, les moussons provenant de la mer. Les mouvements d’air sont contrôlés à l’aide de lucarnes. Celles-ci s’ouvrent en présence d’une légère brise afin d’augmenter la ventilation naturelle et se ferment, de bas en haut, lorsque le vent se lève. Ce système a été mis au point et testé en soufflerie sur des maquettes à l’échelle. 11. Centre Culturel Tjibaou, Nouméa, Nouvelle-Calédonie, 1991-1998, RPBW Ph : John Gollings © ADCK – Centre CulturelTjibaou © RPBW – Renzo Piano Building Workshop Architects 8. Croquis de Renzo Piano, Centre Culturel Tjibaou, 1991-1998, RPBW © RPBW – Renzo Piano Building Workshop Architects RENZO PIANO BUILDING WORKSHOP LA MÉTHODE PIANO 10 Académie des Sciences de Californie San Francisco, Californie, États-unis 2000 - 2008 Concevoir une grande institution culturelle et scientifique à San Francisco, ville qui accueille une communauté fortement éprise d’environnement, nécessite de trouver un langage qui traduit de façon immédiate cette vision partagée du présent. A travers les espaces suggestifs du musée d’histoire naturelle, le grand toit vert qui respire et la cohabitation féconde des activités de diffusion et de recherche, l’architecture du nouveau siège de la California Academy of Sciences veut transmettre la passion pour la connaissance de la nature et rappeler que la terre est fragile. La California Academy of Sciences, fondée à San Francisco en 1853, est une institution prestigieuse des Etats-Unis et l’un des rares musées de sciences naturelles qui accueille à la fois un programme d’expositions et une importante activité de recherche. Suite aux dégâts résultant du tremblement de terre de Loma Prieta de 1989, l’Academy a organisé en 1999 un concours en vue de la réalisation de son nouveau siège qui devait être réalisé dans le Golden Gate Park, sur un site occupé par les 11 édifices précédents, construits entre 1916 et 1976 et regroupés autour d’une cour centrale. Le projet du RPWB englobe l’African Hall, la North American Hall et le Steinhart Aquarium. Le nouveau bâtiment, qui ne modifie ni la position ni l’orientation du musée, se développe autour d’un grand espace central: la “Piazza” qui est protégé par une couverture vitrée réticulaire semblable à une énorme toile d’araignée. Cet élément sert d’atrium d’entrée et est le coeur du complexe muséal. L’Academy accueille un vaste programme structuré autour d’espaces d’expositions, de vulgarisation, de conservation et de recherche. Globalement, vous pourriez imaginer une énorme motte de terre rectangulaire découpée et déplacée à dix mètres de hauteur pour protéger le musée et ses activités. Le toit de l’édifice accueille, en effet 1.700.000 plantes autochtones sélectionnées attentivement avant d’être transplantées dans des pots biodégradables en fibre de coco. Cette toiture, plate à ses extrémités, possède trois petites collines au centre parsemées d’une série de hublots qui, actionnés de façon mécanique, régulent la ventilation à l’intérieur de l’édifice. Le plan de l’Academy, avec les trois grands volumes sphériques du Planétarium et de la Biosphère, est ainsi visible dans les contours du bâtiment. L’humidité accumulée dans la couche de terre de la couverture associée à l’inertie thermique diminuent de façon importante les températures à l’intérieur de l’Academy et permettent de se passer d’un système de conditionnement d’air dans les espaces publics du rez-de-chaussée et les laboratoires de recherches tournés vers l’extérieur.Les cellules photovoltaïques installées dans l’auvent qui court le long du périmètre de l’édifice produisent plus de 5% de l’énergie nécessaire au fonctionnement du musée. Grâce au choix des matériaux, en grande partie recyclés, à l’implantation des espaces en fonction de la lumière naturelle, à la ventilation naturelle, au contrôle de l’utilisation de l’eau et à l’autonomie énergétique, le bâtiment a obtenu la certification LEED Platinum. 14 & 15. Académie des Sciences de Californie, San Francisco, 2000- 2008, RPBW 11. Académie des Sciences de Californie, San Francisco, 2000-2008, RPBW Ph : Tim Griffith © RPBW – Renzo Piano Building Workshop Architects RENZO PIANO BUILDING WORKSHOP © RPBW – Renzo Piano Building Workshop Architects LA MÉTHODE PIANO 11 CONFRONTATIONS Quelle écriture, quel scénario pour intervenir sur un site marqué par un chef-d’œuvre ? En France comme aux États-Unis, le défi est de taille : l’empreinte de Le Corbusier sur la colline de Ronchamp, ou celle de Louis Kahn sur l’horizontale de Fort Worth au Texas. Face à ces monstres sacrés, la marge de manœuvre est plus qu’étroite, rien ne sera pardonné si quelque chose vient à brouiller l’icône d’une époque. La réponse est là, encastrée dans la topographie de la Haute-Saône ou, dans la ville texane, bien réglée dans un aimable vis-à-vis. Qu’il s’agisse d’installer un monastère ou bien d’assurer l’extension d’un musée, la dimension du silence s’invite dans le débat conceptuel. Architecture de la « disparition » pour abriter les sœurs clarisses et exalter les conditions de la contemplation, architecture de la répétition et logique sérielle pour abriter les collections du musée américain. RENZO PIANO BUILDING WORKSHOP LA MÉTHODE PIANO 12 26. Monastère et centre de visiteurs, Ronchamp, France, 2006-2011, RPBW Ph : Michel Denancé © RPBW – Renzo Piano Building Workshop Architects Monastère Sainte-Claire Ronchamp, France 2006 - 2011 La chapelle Notre-Dame du Haut de Ronchamp, réalisée par Le Corbusier, est une des oeuvres majeures de l’architecture du XXe siècle. Devenu un haut lieu du tourisme international, le site avait besoin d’un projet capable de recréer la dimension religieuse et le sentiment de recueillement intense du projet de Le Corbusier. Dans un projet plus large de requalification du site, l’association Œuvre Notre-Dame du Haut a confié au RPBW la réalisation d’un monastère pour les soeurs clarisses et d’un lieu d’accueil pour les visiteurs, la Porterie. Fidèle à la topographie des lieux, la nouvelle construction est une architecture menue aux espaces intérieurs contenus dont les grandes fenêtres s’ouvrent sur la forêt et la lumière. Au départ, Le Corbusier fut chargé de reconstruire, à Ronchamp, une petite église mariale médiévale, objet d’une importante dévotion populaire et détruite durant les bombardements de 1944. Il montera plusieurs fois au sommet de la colline de Bourlémont afin de «prendre connaissance du sol et des horizons». La chapelle Notre-Dame du Haut (1950-1955) sera un de ses projets les plus intenses et surprenants, une oeuvre forte et claire qui transmet un sens profond d’introspection et de religiosité. Le projet pour le petit monastère des clarisses réalisé par le RPBW se base lui aussi sur le silence et « l’acoustique du paysage ». Le bâtiment se dresse sur la colline, en contact direct avec la forêt, mais n’est pas visible depuis la chapelle de Le Corbusier, dialoguant avec elle de façon spirituelle et non physique. Le nouveau monastère consent au site d’être habité en permanence, ce qui permet une requalification d’ensemble et différents projets destinés à l’accueil des pèlerins et à la valorisation du paysage environnant. Le monastère est une structure modeste, en béton clair, respectueuse du panorama et insérée avec soin dans la pierre rouge du Bourlémont. Il est composé d’une série de cellules, d’espaces communautaires et de salles d’étude auxquels s’ajoute un volume linéaire similaire qui accueille les locaux destinés à l’hébergement des hôtes. Le bâtiment possède également un petit oratoire indépendant. Sa structure simple rappelle l’esprit de simplicité de l’ensemble. La toiture est une surface plane végétalisée de laquelle émergent exclusivement de discrets toits en zinc qui protègent les fenêtres des cellules. Le plan général se base sur la répétition du module des cellules (2,70 x 2,70 x 2,70 m) pour standardiser la construction mais aussi parce que travailler avec un module minimum répond à l’esprit communautaire, discret et diligent des clarisses. Tous les espaces sont en partie enterrés et chaque cellule possède, sur son côté sud-ouest, une serre tournée vers la forêt d’acacias et de châtaigniers et faisant office de petit jardin d’hiver. L’unité physique et visuelle des espaces découle également de l’utilisation récurrente d’un seul et unique matériau : le béton brut. À l’intérieur, il se colore parfois et est accompagné par le bois des meubles et le verre et l’aluminium des fenêtres et des serres. Enfin, le silence et la lumière contribuent à la qualité des espaces et au sentiment général d’introspection et de tranquilité. 23 & 28. Monastère et centre de visiteurs, Ronchamp, France, 2006-2011, RPBW Ph: Michel Denancé © RPBW – Renzo Piano Building Workshop Architects 22. Croquis de Renzo Piano, Monastère et centre de visiteurs, Ronchamp, France, 2006-2011, RPBW © RPBW – Renzo Piano Building Workshop Architects RENZO PIANO BUILDING WORKSHOP LA MÉTHODE PIANO 14 Musée d’art Kimbell (extension) Fort Worth, Texas, États-Unis 2006 - 2011 Le Kimbell Art Museum a été réalisé par Louis Kahn en 1972. L’agrandissement conçu par le RPBW instaure un dialogue intime, respectueux et franc avec cette architecture puissante et délicate. Le nouveau Piano Pavilion recevra les expositions et programmes didactiques du musée permettant ainsi aux galeries de Kahn d’accueillir, comme à l’origine, les collections permanentes du musée. Au fil des ans, les programmes et collections du Kimbell Art Museum se sont développés au-delà des espérances imaginées dans les années 1970 ce qui a engendré des problèmes de place toujours plus importants. Grâce à la construction du Piano Pavilion qui permet de doubler la superficie des galeries, le musée acquiert de nouvelles salles d’expositions temporaires, des salles de cours et laboratoires didactiques, un grand auditorium (298 places), une bibliothèque et un parking souterrain. La localisation du pavillon et le nouveau chemin d’accès au musée depuis le parking permettent également de retrouver l’approche originelle de l’architecture de Kahn qui privilégiait l’entrée couverte située sur la façade ouest et de renoncer à l’habitude, prise au fil des ans, d’accéder à l’édifice par l’entrée située de l’autre côté et considérée par Kahn comme secondaire. Tout en maintenant un rapport étroit avec le musée de Kahn – hauteur, échelle, plan, matériaux et importance de la lumière naturelle –, le pavillon proposé par le RPBW possède un aspect aéré et transparent : il est à la fois léger et discret (plus de la moitié du bâtiment est située en sous-sol) mais également facilement identifiable dans un dialogue ancien/nouveau. Le pavillon se compose de deux édifices. Le premier, le « Flying pavilion, est situé devant l’aile ouest du musée de Kahn dont il est séparé par une rangée d’arbres. Il possède une façade tripartite, reflet de son organisation interne ; l’entrée est située au centre, dans une partie vitrée, aérienne et transparente. À l’intérieur, de part et d’autre de l’entrée et séparées de celle-ci par des parois claires, on trouve deux salles d’expositions temporaires. À l’extérieur, sur les côtés du pavillon, une série de pilastres carrés en béton soutient d’une part des poutres jumelées en lamellé-collé et d’autre part le porte-à-faux de la couverture vitrée qui protège les façades nord et sud. Cette couverture en couches, savamment étudiée, est constituée non seulement de poutres en bois mais également de voiles d’ombrage, de vitrages, d’un système de lamelles orientables en aluminium et de cellules photovoltaïques. Cette technologie avancée permet un contrôle parfait de la luminosité intérieure. Un passage vitré conduit au deuxième édifice qui est presque entièrement enterré et recouvert d’une couverture végétale faisant office d’isolant thermique naturel. Il renferme une troisième salle d’exposition, conçue pour les oeuvres ne supportant pas l’éclairage naturel, ainsi qu’un auditorium et différents espaces didactiques. Par analogie avec l’architecture de Kahn, les matériaux de prédilection du nouveau pavillon sont le verre, le ciment et le bois. En déambulant à l’intérieur des espaces, le regard glisse sans encombre du dedans au dehors, conférant un merveilleux sentiment de légèreté et de transparence. 29 & 31. Musée d’art Kimbell, Forth Worth, Texas, États-Unis, 2006-2011, RPBW Ph : Nic Lehoux © RPBW – Renzo Piano Building Workshop Architects RENZO PIANO BUILDING WORKSHOP LA MÉTHODE PIANO 15 PATRIMOINES URBAINS Insérer, intégrer, installer, une trilogie qui résume l’enjeu de la démarche consistant à « construire la ville sur la ville ». Au cœur d’un îlot haussmannien à Paris, émerge une architecture organique née de la synthèse des contraintes de voisinage. Au cœur d’une ancienne forteresse dans une métropole régionale française, on voit le fruit de la reconversion d’un site militaire à des fins universitaires. Au cœur de la grille de Manhattan, dans un paysage recomposé notamment par la réactivation de la voie ferrée aérienne devenue parc urbain, s’élève le nouveau bâtiment d’une prestigieuse institution culturelle, déjà dotée d’un bâtiment signé Marcel Breuer. Autant d’opérations sur l’existant qui régénèrent le tissu de la ville, en interrogeant le contexte du XVIIIe siècle, du XIXe, ou du XXe. RENZO PIANO BUILDING WORKSHOP LA MÉTHODE PIANO 16 37. Musée Whitney d'art américain, Gansevoort, New-York, États-Unis, 2007-2015, RPBW Ph: Karin Jobst © RPBW – Renzo Piano Building Workshop Architects Fondation Jérôme Seydoux-Pathé Paris, France 2006 - 2014 Réaliser une nouvelle architecture dans un tissu historique impose un dialogue intense et physique avec l’existant. Mais construire sur l’existant représente également une occasion unique de requalification globale et de réappropriation de l’espace. Le nouveau siège de la fondation Jérôme Seydoux-Pathé surprend ; telle une coque, on l’entrevoit flotter au-dessus de la cour qui l’accueille et sur laquelle elle ne s’appuie qu’en quelques endroits. Le nouveau bâtiment permet la création, au rez-de-chaussée, d’un jardin de bouleaux, îlot végétal au coeur d’un contexte urbain minéral dense. La fondation Jérôme Seydoux-Pathé est un institut privé qui conserve les archives de la maison de production Pathé et, de façon plus générale, assure la promotion et la divulgation du cinéma et de son histoire. Le nouveau siège est situé au coeur d’un îlot du XIIIe arrondissement, à l’emplacement d’un ancien théâtre datant du milieu du XIXe siècle et transformé au début du XXe en cinéma (l’un des premiers de Paris), avant d’être encore modifié dans les années 1960. Le nouveau bâtiment accueille les archives de la fondation Pathé, des espaces d’expositions (temporaires et permanentes), une salle de projection de 70 places et les bureaux de la fondation. Les deux bâtiments du vieux théâtre ont été remplacés par une “créature” organique qui réagit de façon positive aux caractéristiques du contexte. L’objectif est de répondre aux attentes fonctionnelles et esthétiques de la fondation tout en améliorant la qualité des espaces environnants. La façade de l’avenue des Gobelins a été conservée afin d’en préserver la valeur historique et artistique ; elle est en effet ornée de deux sculptures de jeunesse d’Auguste Rodin, icônes importantes du quartier. Derrière cette façade historique, le projet prévoit une première construction transparente, semblable à une serre, qui sera l’entrée de la fondation. De là, le regard peut s’aventurer jusqu’à l’intérieur de la cour, rencontrer le bâtiment principal, en traverser le rez-de-chaussée vitré et achever sa course au fond de l’îlot, au milieu des bouleaux du jardin. Les caractéristiques de ce projet sont intimement liées aux contraintes du site et respecte le cahier des charges initial du projet. Les distances minimales à respecter par rapport aux édifices voisins ont contribué à l’amélioration de l’illumination et à l’aération générale de l’îlot tandis que la diminution de l’emprise au sol a permis la réalisation du jardin intérieur. La partie supérieure de l’édifice principal est vitrée, permettant ainsi aux bureaux de la Fondation, situés aux deux derniers niveaux, de bénéficier amplement de la lumière naturelle. De jour, le nouveau bâtiment, que l’on aperçoit à travers et au-dessus de la façade restaurée, est une présence discrète dans la vie du quartier ; de nuit, il émerge telle une apparition lumineuse céleste. 32 & 34. Fondation Jérôme Seydoux -Pathé, Paris, France, 2006-2014, RPBW Ph: Michel Denancé © RPBW – Renzo Piano Building Workshop Architects RENZO PIANO BUILDING WORKSHOP LA MÉTHODE PIANO 18 Musée Whitney d’art américain New York, États-Unis 2007 - 2015 En 1914, dans Greenwich Village, la sculptrice Gertrude Vanderbilt Whitney inaugure le Whitney Studio, espace de rencontre et d’exposition pour les artistes américains. En 1931, le Metropolitan Museum refuse la donation des 500 œuvres de la collection. Gertrude décide alors de créer son propre musée. Il déménagera sur la 54e rue en 1954, puis, 12 ans plus tard, sur Madison Avenue, dans le célèbre bâtiment construit par Marcel Breuer. Ses galeries étroites se prêtaient cependant mal à l’exposition de sculptures monumentales et il devint rapidement trop petit au vu du développement exponentiel de la collection. Différents départements du musée furent ainsi délocalisés au fil des ans dans des bâtiments voisins. Le nouveau siège du Whitney Museum, conçu par le Renzo Piano Building Workshop, réunit tous les espaces du musée à l’intérieur d’un seul et unique bâtiment doté de nombreuses galeries modulables qui permettent d’exposer pour la première fois certaines œuvres de la collection qui n’avaient encore jamais quitté les dépôts. Le projet de 2003 prévoyait l’agrandissement du musée de Breuer mais des contraintes d’espaces et d’urbanisme imposèrent, en 2006, la construction d’un nouveau musée. Le site choisi fut choisi dans Meatpacking District, quartier au caractère industriel, à proximité du Greenwich Village et de la High Line. Pour Whitney, il s’agissait presque d’un retour à la maison, le nouveau siège se dressant non loin de l’implantation du premier musée. Le site est bordé à l’ouest par le fleuve Hudson et à l’est par le début de la High Line. Au rez-de-chaussée, le volume du bâtiment est surélevé et en retrait par rapport à la rue. De grands vitrages délimitent une place publique qui constitue le coeur urbain du projet. Complétement ouvert au public et à l’importante vie du quartier, il est animé par les espaces d’accueil du musée, une galerie ouverte et un restaurant. Au-dessus, les huit étages de l’édifice offrent 19 000 m2 de superficie au musée. Le plan du bâtiment se compose de deux blocs situés de part et d’autre d’une colonne vertébrale qui accueille les escaliers, ascenseurs et services. La partie nord est destinée aux locaux de préparation des expositions et aux laboratoires tandis que la partie sud accueille les salles d’exposition. Aux 2e et 3e étages, derrière une baie vitrée spectaculaire donnant sur le fleuve, se développe, pour la première fois dans un musée Whitney, un théâtre polyvalent pouvant recevoir jusqu’à 170 personnes. Grâce à l’utilisation de fauteuils entièrement rétractables, le théâtre peut également être converti en cinéma, salle d’exposition ou salles polyvalentes pouvant accueillir des spectacles de danse ou autres manifestations artistiques. L’extérieur du bâtiment ressemble à un ensemble de grandes architectures juxtaposées, découpées à angles droits, et offre d’une part un volume important vers le fleuve et d’autre part un profil dentelé descendant progressivement vers la ville. Il répond au caractère imparfait et bigarré du Meatpacking District où l’atmosphère portuaire et industrielle du vieux New York est encore bien présente. Du 5e au 8e étage se développent les grandes galeries qui s’ouvrent à la fois vers la ville et vers le fleuve. La plus grande, celle du 5e étage, est une salle rectangulaire de 1 670 m2 environ, sans pilastre intermédiaire. Le côté est de chaque galerie se prolonge en une terrasse qui sert également d’espace d’exposition en plein air. La galerie du 8e et dernier étage bénéficie de la meilleure lumière naturelle qui soit pour les oeuvres d’art, celle venant du nord, filtrée à travers les sheds de la toiture. Les escaliers extérieurs qui relient les terrasses aux tours de refroidissement situées sur le toit rappellent les anciens escaliers de secours et citernes incendie typiques de New York. Elles permettent de décomposer le volume du musée et de l’intégrer dans le tissu du quartier comme un trait d’union entre le bâti et le ciel. La structure en acier du bâtiment est fixée sur une base en béton armé. Les parois de l’épine dorsale sont constituées de panneaux préfabriqués canadiens en béton ; par endroits, des panneaux d’acier ont été utilisés afin de renforcer la structure et l’isolation. Une alternance de grands vitrages et de superbes panneaux en acier bleu-gris de 8 mm d’épaisseur cernent le bâtiment comme un ruban ; ils réagissent aux conditions météorologiques reflétant les eaux de l’Hudson et la lumière de New York. 35 & 39. Musée Whitney d'art américain, Gansevoort, New-York, États-Unis, 2007-2015, RPBW Ph : Nic Lehoux © RPBW – Renzo Piano Building Workshop Architects RENZO PIANO BUILDING WORKSHOP LA MÉTHODE PIANO 19 Citadelle d’Amiens, Campus universitaire Amiens, France 2010 - en cours La citadelle est une forteresse défensive pentagonale commanditée par Henri IV et réalisée par Jean Errard de Bar-le-Duc au début du XVIIe siècle. Elle occupe une zone clef de la ville d’Amiens, sur la rive nord de la Somme, entre le centre historique et les quartiers nord. Occupée par l’armée qui en interdisait l’accès jusqu’en 1993, elle fait l’objet d’un concours en 2010. Le but est de la réhabiliter et de lui donner une place au coeur de la vie urbaine amiénoise en y implantant un pôle universitaire de 4 000 étudiants de l’université de Picardie Jules-Verne, au sein d’un vaste espace public La transformation et la réouverture de la citadelle, la restauration de ses trois portes historiques, l’ouverture de deux nouveaux accès à l’est permettront d’en faire un vaste territoire de rencontres à l’interface des quartiers nord et du centre-ville. Le site accueillera non seulement les bâtiments de l’université, mais également deux restaurants (dont celui du CROUS), deux cafés, et la possibilité d’organiser des évènements tels que des concerts ou des projections en plein air. L’amphithéâtre universitaire de 500 places permettra d’accueillir des représentations théâtrales ou des concerts. La bibliothèque sera ouverte au public. La citadelle ne possède plus que trois bastions puisque deux bastions situés sur le tracé de l’avenue du Général de Gaulle ont été démolis dans les années 1960. Elle présente un complexe hétérogène de bâtiments construits au fil du temps. Le projet prévoit la démolition des édifices de moindre valeur patrimoniale, la réhabilitation des deux corps principaux datant du XIXe siècle (Les Écuries et le Casernement), ainsi que la restauration des bâtiments protégés. L’ancienne place d’Armes constituera le centre névralgique de ce nouveau quartier et sera conçue comme un lieu d’échange et de partage. Elle est bordée au nord par le Casernement et au sud par les Écuries. Le pôle amphithéâtres ferme le côté ouest tandis que le côté est est ouvert sur l’avenue du Général de Gaulle. Le sol de la place constitue une innovation majeure ; il est constitué d’éléments de terre cuite extrudés, les « diabolos », développés spécifiquement pour le projet. Les joints sont remplis d’un mélange terre-pierre dans lesquels la pelouse poussera. Il s’agit d’une place totalement autodrainante, ce qui autorise une parfaite horizontalité. Sur ce tapis minéral et végétal se dresse un bâtiment « signal » qui propose la superposition de trois espaces : un restaurant en rez-de-chaussée et deux salles universitaires en étages. La plus petite, de couleur rouge, opère un cadrage visuel sur la cathédrale et la tour Perret au loin. Au nord, la toiture du casernement est recouverte sur toute sa longueur du même matériau que la place. Elle devient un grand belvédère urbain de 115 mètres de long accessible à tous. La bibliothèque, qui occupe l’ensemble de l’étage inférieur du bâtiment, reçoit un éclairage zénithal par une grande verrière au pied de sa façade sud. Le restaurant du CROUS est logé en rez-de-chaussée et donne sur la place. Les façades du casernement sont nettoyées et le bâtiment est percé de deux grands passages toute hauteur. Le passage est donne accès à la rue couverte largement vitrée qui le relie sur trois niveaux aux trois pavillons nord. Le passage ouest donne quant à lui accès à un cheminement paysagé qui aboutit à la poterne d’Abbeville. De là, une passerelle piétonne franchit la douve et dessert le plateau nord où est implanté un gymnase. Les pavillons nord présentent des façades vitrées toute hauteur, munies d’ouvrants automatisés de ventilation naturelle. Leur structure est composée d’une charpente métallique poteaux-poutres sur laquelle s’appuie un plancher collaborant terre cuite-béton. Ces planchers sont préfabriqués en éléments d’environ 8 mètres de long, et sont constitués d’extrusions en forme de demivoûtes de terre cuite, lesquelles sont solidarisées par une poutre de béton coulée au milieu. RENZO PIANO BUILDING WORKSHOP Au sud de la place, les Écuries, qui bénéficient de volumes généreux, sont transformées elles aussi en salles de cours. Un étage d’attique en retrait remplace la toiture double pente d’origine. Le bâtiment est agrandi et prolongé au-delà d’un préau par la partie administration. Ces extensions présentent de grandes surfaces vitrées similaires à celles des pavillons nord, qui contrastent avec les épais murs de briques et les puissants solivages des planchers en bois restaurés et laissés apparents. Le gymnase implanté à l’extérieur du périmètre fortifié sur le plateau nord constitue le premier équipement d’une zone au potentiel très riche, faisant face aux remparts de la citadelle qui culminent de ce côté à 25 mètres de haut. Cette zone fera l’objet d’une étude d’aménagement futur. À l’intérieur de la citadelle, un grand parc formé par les bastions et les courtines est situé en partie haute des remparts. Il est parcouru par une promenade accessible via des rampes et trois ascenseurs. Au pied des remparts, les fossés et la contrescarpe constituent un autre élément du parc. L’ensemble est reboisé pour renforcer la biodiversité. ↑ 40. Campus universitaire, Citadelle d’Amiens, Amiens, France 2010-en cours, RPBW Ph : AIA Paysage © RPBW – Renzo Piano Building Workshop Architects → 42. Campus universitaire, Citadelle d’Amiens, Amiens, France 2010-en cours, RPBW Ph : Hugo Miserey © RPBW – Renzo Piano Building Workshop Architects LA MÉTHODE PIANO 20 RENZO PIANO BUILDING WORKSHOP LA MÉTHODE PIANO 21 HAUTEURS L’accroche au ciel, l’accroche au sol, c’est, au-delà de la technique, l’un des enjeux architecturaux de la grande hauteur. L’emprise dans le quartier, la relation avec le territoire, c’est l’enjeu social et environnemental. Dans la ville européenne, la question de la hauteur fait débat, voire fait rage, dans certains pays plus que dans d'autres. Une pointe pour griffer le ciel à Londres, une succession de plateaux en altitude à Paris. Multifonctionnelle et greffée sur une gare dans un cas, monofonctionnelle et fondée sur une grande dalle recouvrant un faisceau de voies ferrées dans l’autre cas. À Southwark, face à la City et à sa forêt de tours, ou aux Batignolles au cœur d’un nouveau quartier régi par la mixité, la tour se montre très spécifique, sans comparaison possible : concept de ville verticale avec piazza suspendue non loin de la Tamise, typologie de palais de justice mixant le vertical et l’horizontal aux limites de Paris. De part et d’autre de la Manche, il s’agit de tours solitaires, d’émergences singulières qui invitent à entrer à l’intérieur. RENZO PIANO BUILDING WORKSHOP LA MÉTHODE PIANO 22 59. The Shard, Londres, Royaume-Uni, 2000-2012, RPBW © RPBW – Renzo Piano Building Workshop Architects Palais de justice de Paris Paris, France 2010 - en cours Depuis le Moyen Âge, la justice parisienne est rendue dans le célèbre bâtiment qui entoure la Sainte-Chapelle sur l’île de la Cité. Au fil du temps, le manque d’espace a contraint bon nombre de bureaux à s’installer dans divers locaux dispersés aux quatre coins de la ville. Le nouveau Palais de justice, en construction Porte de Clichy, permettra de réunir dans un seul bâtiment salles d’audiences et bureaux de l’institution judiciaire. Le siège historique de l’île de la Cité continuera quant à lui d’héberger les fonctions plus importantes et symboliques que sont la cour d’assises et la Cour de cassation. Lors du concours, le pouvoir politique français suggérait de diviser le Palais de justice en deux bâtiments séparés, le premier accueillant les fonctions publiques comme les salles d’audiences et l’autre les bureaux. L’idée maîtresse du projet du Renzo Piano Building Workshop fut de réunir tous ces espaces dans un seul et même grand bâtiment capable, par sa taille et son importance, de devenir le point de départ de la réhabilitation et du développement du quartier de la Porte de Clichy. Le bâtiment s’élève sur une aire en forme de L, entre le périphérique et le grand parc Martin Luther King. Le prolongement de l’axe principal du parc (la diagonale) marque le passage entre la façade principale du nouveau bâtiment et le parvis triangulaire qui lui fait face. Le nouveau Palais de justice, qui atteint une hauteur de 160 mètres, s’étend sur une superficie d’environ 100 000 m² et accueillera jusqu’à 8 000 personnes par jour. Le bâtiment est composé d’un socle de 5 à 8 étages qui reprend la forme du site. Dessus se dresse une tour constituée de trois parallélépipèdes superposés dont la section diminue au fur et à mesure que l’on s’élève, créant un profil en escalier particulier qui distinguera le Palais de justice des tours plus conventionnelles. Les façades du bâtiment sont entièrement vitrées. Dans les trois blocs de la tour, les vitres se prolongent en fines lames, au-delà du volume de l’édifice, et en exaltent la verticalité. Les façades des bureaux est et ouest offrent une vue sur Montmartre et sur la Tour Eiffel, les façades nord et sud, plus étroites, sont orientées vers le centre de Paris ou vers Clichy et le Mont-Valérien. Depuis le parvis, au rez-de-chaussée, on accède à la salle des pas perdus qui accueille et distribue le flux des visiteurs et des employés. Cet espace rectangulaire se développe sur toute la hauteur du socle, jusqu’à 28 mètres. Il se distingue par ses colonnes élancées en acier et par une lumière naturelle abondante distribuée par les lucarnes et la façade vitrée donnant sur le parvis. Cette salle monumentale et deux cours plus petites, situées de part et d’autre, permettent d’amener la lumière naturelle à l’intérieur du bâtiment. Le socle abrite également les 90 salles d’audiences. Revêtues de parquet et de boiseries de hêtre, elles bénéficient de la lumière du jour qui filtre à travers les façades. À l’arrière des salles d’audiences, les salles de conseil et délibérés, revêtues elles aussi de bois, sont visibles depuis l’extérieur grâce à la façade vitrée. Le huitième étage accueille une terrasse boisée de 7 000 m². Ce grand jardin donne sur le restaurant des employés. Le profil de la tour possède deux décrochages en regard des 19e et 29e étages et de leurs jardins suspendus. Ces éléments verts permettent de prolonger le parc Martin Luther King sur le bâtiment et de créer un véritable gratte-ciel vert. Dans une faille de la façade est, baignée par le soleil matinal, glisse un ascenseur extérieur panoramique. De part et d’autre, se trouvent des salles de réunion et des espaces de rencontre. Cette fissure transforme la façade en un élément tridimensionnel, en articule les pleins et les vides et donne de la profondeur aux volumes du bâtiment. Les panneaux photovoltaïques alignés sur plusieurs étages des façades est et ouest expriment la volonté d’introduire les énergies alternatives au sein des bâtiments publics. La structure principale du bâtiment, robuste et sur une base orthogonale, offre, à long terme, la flexibilité aux futures exigences et changements dans le fonctionnement de la justice. 56. Palais de justice, vue du jardin Martin Luther King, Paris, France, 2010-en cours, RPBW © RPBW – Renzo Piano Building Workshop Architects, render by Joachim Lézie-Cobert 58. Palais de justice, salle des Pas Perdus, Paris, France, 2010-en cours, RPBW © RPBW – Renzo Piano Building Workshop Architects, render by Kevin Prigniel RENZO PIANO BUILDING WORKSHOP LA MÉTHODE PIANO 24 Le ‘Shard’ - London Bridge Tower Londres, Royaume-Uni 2000 - 2012 La London Bridge Tower ou « The Shard » (en français, l’éclat) est une tour mixte de 72 étages située aux abords de la station London Bridge, sur la rive droite de laTamise. La tour répond à la vision conceptuelle et politique du maire de l’époque, Ken Livingstone, qui a encouragé le développement de projets à haute densité à proximité des principaux noeuds du réseau de transport londonien. Ce type de développement urbain durable s’appuie sur la proximité des transports publics pour dissuader la circulation automobile et décongestionner la ville. La mixité du Shard – logements, bureaux et commerces – permet au bâtiment d’être fréquenté et vivant 24 heures sur 24. La forme de la tour, élancée et pyramidale, est le reflet direct de son organisation interne. À la base, de grands espaces de bureaux ; dans la partie centrale, des restaurants, des espaces de rencontre et un hôtel ; dans la partie supérieure, des appartements. À partir de 240 mètres d’altitude, le sommet du bâtiment accueille quant à lui un belvédère accessible au public. Cette organisation intérieure permet à l’édifice de s’affiner vers le haut en donnant l’impression de disparaître dans le ciel londonien, effet longuement étudié par le RPBW pour réduire l’impact de la tour dans le skyline urbain. La forme de la tour résulte des huit parois de verre inclinées : les “éclats”. Ils fragmentent l’échelle globale du bâtiment et la lumière s’y reflète de façon vibrante et imprévisible. Les points de rupture entre les éclats permettent aux jardins d’hiver de jouir de la ventilation naturelle. Les superficies vitrées « extra white » des façades confèrent légèreté à la tour et lui permettent de réagir aux conditions variables du ciel. Le Shard est un édifice photosensible, presque humoral. En pratique, il a été nécessaire d’adopter différentes solutions techniques spécifiques afin de contrôler parfaitement la lumière et la chaleur. La tour est ainsi dotée d’une double façade à la ventilation naturelle, qui contient également des stores actionnés de façon automatique en fonction des variations de l’intensité lumineuse. Le principe est simple : un système d’écrans extérieurs est efficace contre les radiations solaires mais dans une construction d’une telle hauteur ces écrans ont à leur tour besoin d’une protection, ici assurée par la paroi vitrée extérieure. Le projet d’ensemble du Shard prévoyait également la restauration d’une partie du hall de la station London Bridge. La construction de la tour fut le moteur d’un projet plus large de requalification de tout un quartier, aujourd’hui connu sous le nom de London Bridge Quarter. 59. The Shard, Londres, Royaume-Uni, 2000-2012, RPBW Ph : Chris Martin © RPBW – Renzo Piano Building Workshop Architects 60. Croquis de Renzo Piano, The Shard, Londres, Royaume-Uni, 2000-2012, RPBW © RPBW – Renzo Piano Building Workshop Architects RENZO PIANO BUILDING WORKSHOP LA MÉTHODE PIANO 25 MORCEAUX DE VILLE Recoudre, reconquérir, une stratégie qui vise à récréer du lien dans le tissu de la ville, en Europe comme aux États-Unis. Réunir un musée et des bureaux, à Oslo, dans un ensemble urbain qui prolonge la ville par un concept d’architecture légère et flottante. Reconnecter la ville à la mer à Athènes, par le biais d'un grand plan incliné, vaste parc offert au public, sous lequel se sont glissés deux équipements culturels. Créer de la ville à Trente, au pied des Alpes, avec un « écoquartier » intégrant un musée dans un ensemble dédié à l’habitat. Développer, à New York, un nouveau campus pour une brillante université américaine : nouveau site, nouveau concept intégrant une couche d’urbanité qui ouvre les rez-de chaussée au quartier d’Harlem. Quatre projets conçus autour de l’idée fondamentale d’espace public. RENZO PIANO BUILDING WORKSHOP LA MÉTHODE PIANO 26 51. Quartier et musée Le Albere, façade des résidences, Trente, Italie, 2002-en cours, RPBW Ph : Enrico Cano © RPBW – Renzo Piano Building Workshop Architects Musée d’art contemporain Astrup Fearnley Oslo, Norvège 2006 - 2012 Tjuvholmen est un nouveau pôle culturel au sud-ouest du centre-ville d’Oslo. Mêlant art et divertissement, le complexe accueille le musée d’art contemporain Astrup Fearnley, un bâtiment pour bureaux, un parc de sculptures, une petite plage et une digue le long de la mer. Situé dans le prolongement des projets de restauration d’Aker Brygge, siège des anciens chantiers navals d’Oslo, Tjuvholmen bénéficie d’une position privilégiée au bord de l’eau qui offre des vues des fjords à la ville. 43 & 45. Musée d’art contemporain Astrup Fearnley, Oslo, Norvège, 2006- 2012, RPBW Ph : Nic Lehoux © RPBW – Renzo Piano Building Workshop Architects RENZO PIANO BUILDING WORKSHOP Le cahier des charges confié au Renzo Piano Building Workshop prévoyait la réalisation d’un espace destiné à la collection permanente du musée Astrup Fearnley, d’un espace distinct pour les expositions temporaires ainsi que d’un immeuble de bureaux accueillant au rez-de-chaussée une partie exposition. Revêtus de lattes en pin, les trois bâtiments sont protégés par une couverture tridimensionnelle en verre qui touche presque le sol dans le nouveau parc. La visite du musée est conçue comme un voyage en dix étapes à travers les trois volumes. Le premier, situé au nord du canal qui traverse le site de la collection permanente, s’étend sur la « Tjuvholmen allé » en dessous d’un grand escalier et de la place, avant de se rattacher au rez-dechaussée, sous les bureaux. Au sud de la passerelle qui enjambe le canal, se dresse l’espace du musée consacré aux expositions temporaires. Il est articulé sur deux niveaux et offre au visiteur une succession d’expériences liées aux formes et volumes que le toit courbe génère. Ils sont illuminés par une lucarne spectaculaire. Le troisième étage offre un espace d’exposition pour les sculptures et un merveilleux panorama sur la ville. L’immeuble de bureaux à quatre étages se déploie autour d’un atrium central dans lequel la lumière filtre depuis la couverture vitrée de l’édifice. Les salles de conférence et les terrasses jouissent d’un panorama spectaculaire ; le paysage fait entièrement partie du projet. La digue relie Tjuvholmen au centreville. Le café, la plage et le parc des sculptures attirent un public varié qui fait vivre l’espace public et l’intègre au reste du quartier et de la ville. L’élément qui caractérise le projet est sans aucun doute le grand toit vitré qui s’élève au-dessus des bureaux, unissant les différentes parties et marquant sa présence sur le waterfront. Les grandes voiles de verre sont soutenues par des poutres en lamellé-collé courbes qui planent entre les bâtiments au-dessus du canal. Ces poutres reposent sur de fines colonnes en acier renforcées par des tirants métalliques qui rappellent le caractère maritime du site. Le verre est sérigraphié avec de la céramique blanche qui en réduit la transparence de 40 %. Les façades sont constituées pour l’essentiel de vitrages à basse teneur en fer afin de conserver une clarté maximale et de diminuer la couleur de la lumière dans les espaces d’exposition. LA MÉTHODE PIANO 28 Université Columbia, nouveau campus New York, États-Unis 2002 - en cours Le schéma directeur du campus de Manhattanville de la Columbia University a été étudié par le RPBW en collaboration avec le bureau SOM. La première phase du projet pour laquelle le RPBW a conçu quatre édifices – le Jerome L. Greene Science Center, le Lenfest Center for the Arts, le Forum et la School of International and Public Affairs – est actuellement en cours de réalisation à Harlem. La Columbia University a toujours été une institution urbaine. Dans cet esprit, le nouveau campus sera un lieu de recherche et de production du savoir intégré dans la ville, en contact avec la réalité sociale, la culture de la rue et l’énergie qui s’en dégage. Le projet de campus de Manhattanville est le fruit d’une réflexion sur l’organisation d’un campus universitaire moderne et sur l’importance des thèmes de diversité et d’accessibilité. Il s’agissait aussi de répondre de façon efficace à une demande croissante de lieux dédiés à l’instruction. Ce schéma directeur à long terme, qui dispose d’une superficie de 631 740 m², prévoit des structures universitaires, de recherche, récréatives, résidentielles, administratives et de services. Il envisage également des espaces publics et des centres culturels et commerciaux afin de permettre le développement des relations sociales et la participation active de la communauté locale. Le mot d’ordre du projet : la perméabilité. Contrairement à l’enclave de Morningside Heights, située cinq îlots plus au sud, le quartier de Manhattanville est pensé comme un lieu d’étude intégré dans le quartier et ouvert à tous. Les activités universitaires et les salles de cours ont été déplacées aux étages, libérant tous les rez-de-chaussée. Ceux-ci peuvent ainsi recevoir différentes formes de vie publique et créer un Urban Layer (niveau urbain). Ces espaces hybrides et perméables accueilleront progressivement des magasins, restaurants, galeries, salles de spectacle, cabinets médicaux, salles de réunion ou encore des locaux destinés aux associations estudiantines. Tout le réseau routier du campus de Manhattanville est public et accessible aux véhicules, même si la circulation piétonne est encouragée et facilitée par la présence, le long des rues, de rangées d’arbres et de larges trottoirs. Enfin, le campus sera en lien direct avec l’Hudson River Waterfront Park. Parallèlement à l’« Urban layer », la présence d’espaces extérieurs de différentes dimensions et un réseau piétonnier orienté nord-sud renforceront les connexions internes. Le schéma directeur se développera par phases. La première, en cours de réalisation, concerne une aire triangulaire à l’extrémité sud du site entre les 125e et 130e rues, bordée à l’ouest par la Riverside Drive et à l’est par Broadway. Sont actuellement en cours de construction : le Jerome L. Greene Science Center (futur siège du Zuckerman Mind Brain Behavior Institute) ; le Lenfest Center for the Arts (pour la School of the Arts et la Wallach Gallery) ; le Forum, un espace communautaire et, potentiellement, la School of International and Public Affairs. L’entrée générale du complexe se fait par un espace public arboré situé au centre des différents bâtiments. L’ouverture totale du site au public et la pleine transparence des rez-de-chaussée sont également rendues possibles grâce à la délocalisation, en sous-sol, de tous les équipements techniques, telle la centrale électrique, nécessaire durant les deux premières phases du chantier. Le schéma directeur du campus de Manhattanville a obtenu la certification LEED Platinum de l’US Green Building Council. C’est la première fois qu’un projet new yorkais reçoit cette qualification et c’est le premier complexe universitaire américain agréé. 46. Université Columbia, New- York, États-Unis, 2007-en cours, RPBW © RPBW – Renzo Piano Building Workshop Architects RENZO PIANO BUILDING WORKSHOP LA MÉTHODE PIANO 29 Fondation Stavros Niarchos Athènes, Grèce 2008 - en cours Le centre culturel fondation Stavros Niarchos est en construction à Kallithea, quatre kilomètres au sud du centre-ville d’Athènes. Il s’agit d’un important centre culturel situé dans un parc urbain de 170 000 m² qui accueillera la Bibliothèque nationale et l’Opéra national de Grèce. Ce projet permet la reconversion d’un vaste espace semi-abandonné ayant accueilli, dans le passé, l’hippodrome, les jeux Olympiques de 2004, puis un parking. Le site renouera ainsi naturellement avec la ville et avec la mer. La municipalité de Kallithea, ancien port athénien dans la baie de Faliro, a toujours été fortement liée à la mer. Malgré la proximité du site, ce lien visuel et environnemental ne se perçoit plus. Pour le retrouver, le projet du RPBW prévoit une colline artificielle dans la partie sud du site ; ce parc au profil incliné se termine par la grande architecture du centre culturel qui s’ouvre de façon spectaculaire vers la mer. L’importante construction accueille la Bibliothèque et l’Opéra national de Grèce. On accède aux deux édifices par un grand espace public qui les réunit et les fait dialoguer : l’Agora. L’Opéra possède deux salles. La première, de 450 places, est destinée aux ballets et aux opéras traditionnels, tandis que la seconde, qui peut accueillir jusqu’à 1 400 personnes, sera consacrée aux représentations plus contemporaines. La Bibliothèque, quant à elle, lieu d’apprentissage, de conservation et de transmission de la culture, est conçue comme un espace public important ouvert au partage du savoir. Au sommet de l’édifice se dresse une salle de lecture entièrement vitrée ; cette vitrine transparente de plan carré permet un regard à 360° sur Athènes et la mer. Elle est située directement sous la canopée qui protège l’intégralité du bâtiment du soleil et sur laquelle seront installés 10 000 m² de panneaux photovoltaïques, capables de générer 1,5 mégawatt d’énergie ; soit la quantité nécessaire au centre culturel durant les jours d’ouverture habituels. On privilégiera les systèmes de ventilation naturelle à l’intérieur des deux édifices. Le rapport visuel à l’eau continuera dans le parc où un canal sera réalisé dans l’axe nord-sud de l’esplanade, principale artère piétonne du site. Le projet possède toutes les caractéristiques nécessaires à l’obtention de la certification LEED Platinum. 48. Fondation Stavros Niarchos, Athènes, Grèce, 2008-en cours, RPBW © RPBW – Renzo Piano Building Workshop Architects render by Lucien Puech RENZO PIANO BUILDING WORKSHOP LA MÉTHODE PIANO 30 Quartier ‘Le Albere’ et MuSe, Musée des Sciences Trente, Italie 2002 - en cours Le quartier « Le Albere », qui se dresse sur l’ancien site Michelin, est un nouveau morceau de ville. La transformation de cette friche post-industrielle reprend certaines caractéristiques nobles du tissu urbain comme la hiérarchie claire des services et la stratification des fonctions. Une cohérence générale est maintenue entre les bâtiments grâce à des hauteurs similaires et à une unité dans le choix des matériaux. Ce quartier permet de relier le centre ville de Trente à son contexte paysager : les panoramas de l’Adige et du mont Bondone. Le quartier récupère ainsi la distance, psychologique plus que physique, que la voie ferrée avait imposée par rapport au centre historique. Nouveau musée des sciences, le MuSe renforce quant à lui l’identité et la vocation culturelle de cette partie de la ville. Le périmètre du nouveau quartier (qui s’étend sur 116 300 m²) est clairement défini ; il est bordé à l’ouest par le fleuve Adige, à l’est par la colline de la voie ferrée et au nord par la villa renaissante fortifiée du Palazzo delle Albere. Conscient du rôle important de la mixité dans la formation de la ville, le cahier des charges prévoit la réalisation de bâtiments aux fonctions diverses. Les nouvelles constructions sont concentrées sur le côté est du site afin de laisser la place à un nouveau parc public le long de l’Adige. Elles ont un plan clair, simple et principalement horizontal ; leurs proportions sont similaires à celles des bâtiments du centre historique. L’omniprésence structurelle de la végétation et de l’eau (un ensemble de canaux traverse le site de part en part) crée une relation forte entre le bâti, le fleuve et le paysage naturel. Le plan développe deux types de construction ; d’un côté, le mitoyen pour les édifices de bureaux dotés de façades végétales qui servent d’écrans naturels à la voie ferrée le long de laquelle ils sont en grande partie implantés ; de l’autre, pour les logements, des édifices qui se développent autour d’une cour centrale. Ils sont en partie ouverts, permettant ainsi d’apercevoir les jardins intérieurs arborés. Les bâtiments possèdent en moyenne 4 ou 5 étages et les couvertures en zinc unifient le quartier qui est flanqué, à ses extrémités, de deux phares importants le centre polyvalent (au sud) et le MuSe, grand musée interactif des sciences (au nord). Ce dernier est “l’aimant” de la vie publique de l’ensemble du projet et, avec le Palazzo delle Albere, siège du Musée d’art moderne et contemporain, ils confirment la vocation culturelle et récréative de ce fragment de ville revitalisé. En plan, ces deux bâtiments entourés d’eau sont reliés par les deux axes principaux du quartier : le premier, piétonnier, est rectiligne tandis que le second, situé plus à l’est, est courbe et accompagné d’un canal qui sert d’élément de transition entre l’architecture et le parc. Le quartier « Le Albere » est un projet bioclimatique où le respect de l’environnement est un langage et pas uniquement une technique appliquée. Les bâtiments sont à faible impact environnemental et font la part belle aux énergies renouvelables. Le MuSe a obtenu la certification Leed Gold ; les logements et les bureaux sont classés CasaClima niveau B et le projet fait partie des lauréats des CasaClima Awards 2013. 50. Quartier et musée Le Albere, résidences, Trente, Italie, 2002-en cours, RPBW Ph : Enrico Cano © RPBW – Renzo Piano Building Workshop Architects 52. Quartier et musée Le Albere, vue intérieure du musée, Trente, Italie, 2002-en cours, RPBW Ph : Hufton+Crow © RPBW – Renzo Piano Building Workshop Architects RENZO PIANO BUILDING WORKSHOP LA MÉTHODE PIANO 31 MATIÈRES De la pierre, de la terre, quoi de plus simple ? Une porte de ville regroupant Parlement et Opéra à La Vallette, sur l’île de Malte, un hôpital pédiatrique à Entebbe, en Ouganda. La mise en œuvre de ces matériaux premiers, ancestraux, dans des projets contemporains en Europe comme en Afrique constitue un autre type de défi. Ouvrir une carrière afin de retrouver la pierre dont s’étaient servis les chevaliers de Malte pour construire en leur temps la ville-citadelle est une façon de renouer avec l’histoire comme avec la géologie. Choisie pour ses potentialités structurelles, elle est aussi utilisée pour ses vertus de parement. Mais si le RPBW avait déjà testé la pierre sur les arcs tendus d’une basilique en Italie, travailler la terre crue est une véritable première pour l’agence. Opter pour la terre, c’est aussi s’inscrire dans une démarche contextuelle : l’expérimentation s’opère là, au bord du lac Victoria, au profit d’un beau projet humanitaire. RENZO PIANO BUILDING WORKSHOP LA MÉTHODE PIANO 32 63. Parlement de Malte, détail, La Vallette, Malte, 2009-2015, RPBW Ph : Michel Denancé © RPBW – Renzo Piano Building Workshop Architects Porte de la Valette La Valette, Malte 2009 - 2014 Le projet « City gate » est une opération complexe de reconfiguration de l’entrée à la Valette. Il s’agit d’un ensemble de quatre interventions : la porte d’entrée de la Valette « City Gate » avec sa place à l’extérieur des remparts, la réalisation d’une « machine » théâtrale en plein air dans les ruines de l’ancien opéra jamais reconstruit, la construction du nouveau parlement et l’aménagement paysager du fossé. Le pont de la porte d’entrée de la Valette a subi une succession d’élargissements qui lui ont fait perdre sa forme et sa fonction initiales, et en ont fait un espace mixte entre place et pont. Dans le but de remédier à cette transformation artificielle, le projet vise la restauration du pont sur le modèle des dimensions originales de la « Dingli’s Gate », en 1633, à travers la démolition des accrétions. Ainsi, les passants pourront à nouveau traverser un véritable pont d’un bout à l’autre tout en profitant de la vue sur le fossé fortifié. La première porte de la Valette consistait en un unique tunnel à travers les remparts. L’objectif premier du projet est de restituer aux remparts leur notion originale de profondeur et de puissance. En refusant toute notion décorative, la nouvelle porte devient ainsi une « brèche » de seulement 8 mètres de large. Son architecture est très sobre, donnant une impression de puissance et d’austérité, dépourvue de toute décoration superflue qui lui ôterait son côté intemporel et authentique. La porte est marquée par une forme évasée vers le haut et deux mâts en acier de 25 mètres de hauteur. Elle est constituée d’immenses blocs de pierre, découpés et encadrés par de hautes lames d’acier, ces derniers visant à souligner la fracture entre le passé et le présent. Une carrière de pierre hard stone a été ouverte à Gozo, expressément pour ce chantier. La rue Pope Pius V qui passait au-dessus de l’ancienne porte a été démolie et, à la place, deux larges escaliers en pente douce, inspirés des escaliers des chevaliers, permettent de relier les bastions de St James’ Cavalier et St John’s Cavalier à Republic Street. La porte et le fossé seront reliés par un escalier et un ascenseur panoramique qui permettront de redécouvrir la profondeur du fossé ou des jardins méditerranéens qui remplaceront l’ancien parking. Le parlement est constitué de deux blocs massifs de pierre montés sur pilotis afin de donner une sensation de légèreté au bâtiment tout en respectant l’alignement des rues. Le bloc nord accueillera pour l’essentiel la Chambre du parlement. Dans le bloc sud, seront installés les bureaux administratifs des membres du parlement, du Premier ministre et du leader de l’opposition. La porosité urbaine a été la base de la conception volumétrique. Les deux masses sont séparées par une cour centrale qui sera également la principale entrée du bâtiment. La cour est conçue de façon à rendre le St James’ Cavalier parfaitement visible depuis Republic Street. Les façades sont en pierre massive. Cette pierre a été sculptée, érodée par les rayons de soleil et les perspectives de vue pour donner vie à un véritable dispositif fonctionnel qui filtre la radiation solaire mais aussi qui assure l’éclairage naturel et préserve les vues vers l’extérieur. Chacun des blocs de façade a été sculpté avec une machine à contrôle numérique. Il en résulte une architecture en pierre, cohérente dans son contexte certainement, mais où la technologie a été poussée vers les limites des outils de notre modernité. Au rez-de-chaussée du parlement, un espace flexible accueille les visiteurs, une fois la porte de la ville franchie. L’aspect environnemental et énergétique est un des éléments principaux de la conception du bâtiment. L’inertie thermique de la pierre massive, combinée à la ventilation naturelle, réduit sensiblement une demande énergétique pratiquement satisfaite par l’énergie géotermique, grâce à un système de 40 puits de 140 mètres de profondeur dans le rocher, soit 100 mètres en dessous du niveau de la mer. La toiture est recouverte par un tapis de 600 m² de panneaux photovoltaïques. Il s’agit donc d’une stratégie énergétique ambitieuse qui permet de réaliser un bâtiment autosuffisant à 100 % pour le chauffage pendant l’hiver et à 80 % pour la climatisation pendant les mois d’été. 62. Parlement de Malte, vue depuis la rue de la République, La Valette, Malte, 2009-2015, RPBW Ph : Michel Denancé © RPBW – Renzo Piano Building Workshop Architects 64. Parlement de Malte, élévation sud, La Valette, Malte, 2009-2015, RPBW Ph : Michel Denancé © RPBW – Renzo Piano Building Workshop Architects RENZO PIANO BUILDING WORKSHOP LA MÉTHODE PIANO 34 Centre de Chirurgie Pédiatrique Entebbe, Ouganda 2013 - en cours Le nouveau centre de chirurgie pédiatrique de l’ONG Emergency en Ouganda, situé au sud de la ville de Kampala, sur la rive nord du lac Victoria, est non seulement un hôpital innovant mais également un bâtiment qui enrichit le territoire. Les hôpitaux d’Emergency remplissent une double fonction : ils fournissent les services sanitaires nécessaires à la population et permettent de former des médecins et infirmiers locaux. Grâce à cette possibilité de suivre une formation de qualité dans leur pays, les médecins et infirmiers ne sont plus obligés de se rendre à l’étranger pour se spécialiser, au risque de ne pas rentrer exercer chez eux. Ce nouveau centre de chirurgie pédiatrique leur permettra de travailler dans un hôpital à la pointe de la technologie, comparable aux meilleurs centres médicaux occidentaux. L’édifice se veut également un modèle d’architecture pour la région : un bâtiment rationnel, bioclimatique, et construit selon la technique locale du pisé. L’hôpital trouve sa place dans une partie boisée de la colline qui descend doucement vers le lac Victoria. Il se compose de trois ailes parallèles surmontées de grandes toitures plates. La première aile, plus petite et dotée d’un seul niveau, abrite les espaces d’accueil. Les deux autres, plus longues et composées de deux niveaux dont un semi-enterré, entourent le bloc central. Elles renferment les salles d’opération et le service de réanimation. L’aile sud accueille les cabinets médicaux, la pharmacie et les salles d’examens. Au rez-de-chaussée de l’aile nord se trouvent les chambres des patients et deux aires de jeux : l’une à une extrémité et l’autre au milieu du bâtiment, tandis que l’étage inférieur comprend les salles de formation du personnel, les bureaux et la cantine. Tous ces espaces bénéficient de grandes fenêtres tournées vers le parc. Devant accueillir un hôpital pédiatrique, les espaces destinés au bien-être des enfants ont été étudiés avec soin ; ils sont colorés et permettent de se familiariser avec le personnel médical. Un deuxième corps de bâtiment, situé à l’ouest de l’hôpital, accueille les logements du personnel. Le jardin central et le grand arbre qui s’y dresse sont les pivots de l’organisation du centre hospitalier. Les couloirs et les chambres donnent vers cet espace à ciel ouvert que traverse un passage couvert. Sur toute leur hauteur, les chambres bénéficient de grandes baies vitrées. Bien que la terre crue soit le plus ancien matériau de construction, elle est encore utilisée aujourd’hui dans de nombreuses parties du monde : de l’Afrique à l’Amérique centrale et latine en passant par l’Asie et l’Océanie. Plutôt que de recourir à des matériaux et techniques de construction totalement étrangers, le Renzo Piano Building Workshop a décidé de respecter et de réinterpréter ce matériau de construction. Le pisé est un amalgame de terre, de sable, de gravier et d’un peu d’eau. Ce mélange est ensuite pressé à intervalles réguliers à l’aide de marteaux mécaniques à l’intérieur de coffrages en bois (banches). Malgré sa grande inertie thermique, la terre possède en général une faible résistance mécanique ainsi qu’à la pluie. Une étude a donc été menée afin d’en améliorer les caractéristiques ; différents échantillons ont été envoyés de l’Ouganda à Milan, dans les laboratoires de la société Mapei. Les tests utilisant de nouveaux densificateurs chimiques et des siloxanes ont permis d’augmenter nettement les résistances mécanique et superficielle. Ces découvertes techniques ont été utilisées dans la maquette d’une portion de mur qui a été réalisée en Ouganda et attentivement étudiée afin d’en évaluer les réactions. Différents minéraux et oxydes ajoutés au mélange ont également permis de colorer le mur à différents niveaux. Une grande couverture aérienne déborde de l’assise des bâtiments et flotte au-delà des murs. Cette grande tente, élément clef du projet, protège l’hôpital des intempéries et du soleil. La structure de la toiture est formée de poutres en bois reliées par des tirants en acier et soutient 5 000 m² de panneaux photovoltaïques, produits et offerts par Enel Green Power. Ils produiront jusqu’à 400 kWh d’énergie. 65. Hôpital pédiatrique, Mock up, Entebbe, Ouganda © RPBW – Renzo Piano Building Workshop Architects © Emergency NGO Technical department 67. Hôpital pédiatrique, coupe transversale, Entebbe, Ouganda © RPBW – Renzo Piano Building Workshop Architects RENZO PIANO BUILDING WORKSHOP LA MÉTHODE PIANO 35 Workshop « Périphérie » Cette initiative de la Cité de l’architecture & du patrimoine s’inscrit dans le cadre de l’exposition Renzo Piano Building Workshop. La méthode Piano qui développera, à travers les projets récents de l’agence, le processus collectif et itératif du Renzo Piano Building Workshop. En marge de l’exposition, mais dans son prolongement physique dans les galeries du Palais de Chaillot, l’idée est d’ouvrir un workshop permanent pendant toute la durée de l’exposition (11 nov. 2015-29 fév. 2016). Au-delà de la question structurelle, le fil conducteur de l’exposition est la question urbaine. Depuis le Centre Pompidou, les projets du RPBW participent à la fabrication et à la régénération de la ville. Il n’est guère étonnant d’apprendre que l’architecte gênois a choisi ce thème des périphéries lorsqu’il s’est vu nommer sénateur à vie en Italie. Ainsi naquit le groupe G124 (trois tuteurs et six jeunes architectes), à l’oeuvre depuis 2014 sur tout le territoire de la botte italienne, à commencer par Rome,Turin et Catane la première année, puis Milan en cette année 2015. « Améliorer les périphéries qui sont la partie fragile de la ville et qui peuvent devenir belles », tel est l’enjeu fixé par l’architecte-sénateur, dont l’idée est de faire, dès lors, de la politique sur un autre plan. C’est donc d’après une démarche initiée à Rome sur le raccomodage des villes que se présente ce workshop : une contribution à la réflexion sur les conséquences de l’urbanisation sans âme. « Le grand projet de notre pays est “les périphéries” ; la ville qui sera et que nous laisserons à nos enfants » ; c’est dans cette optique durable de transmission du patrimoine urbain que l’architecte a mobilisé son think tank opérationnel. Il s’agit là d’interventions sur l’espace urbain pour changer le regard sur ces périphéries. Plus d’attention pour ces délaissés urbains, plus d’humanisme dans ces territoires qui ne demandent qu’à être révélés. Retisser des liens, c’est travailler en premier lieu sur l’espace public comme sur les infrastructures, qui sont souvent de véritables coupures. Mais le workshop est là pour faire émerger les questions et prioriser les actions. RENZO PIANO BUILDING WORKSHOP À l’heure où la question métropolitaine focalise les recherches et les stratégies sur la densité versus l’étalement urbain, le workshop plongera les étudiants dans l’univers de ces situations urbaines critiques et autres « non-lieux ». Ils pourront ainsi réfléchir à des métamorphoses possibles sur des sites bien réels, choisis avec leurs professeurs. L’exercice portera sur l’équivalent d’un semestre, mi-octobre 2015-fin janvier 2016. Il sera lancé, le 6 novembre, par une conférence de Renzo Piano, qui présidera par ailleurs le jury final. Et des membres du groupe G124 seront invités à participer aux travaux des étudiants. La Cité va fonctionner dès lors comme une école hors-les-murs pendant toute la durée de l’exposition. Une première ! Six écoles nationales supérieures d’architecture vont s’engager dans la réflexion : trois issues du territoire du Grand Paris (Marne-la-Vallée, Versailles, Val-de-Seine), et trois implantées dans des métropoles régionales (Marseille, Strasbourg, Toulouse). Autant de géographies et de contextes différents. D’où l’intérêt de ce travail en commun. Les six enseignants qui se sont mobilisés pour l’occasion – Éric Lapierre (Marne-la-Vallée), Rémy Marciano (Marseille), Georges Heintz (Strasbourg), Rémi Papillault (Toulouse), Philippe Gazeau (Val-de-Seine), Emmanuel Combarel (Versailles) – ont monté leur équipe, plutôt restreinte mais très motivée, car il s’agit de travailler concrètement et utilement (c’est le sens de la démarche de Renzo Piano) à partir de cette substance urbaine mal digérée par ceux qui y vivent et par ceux qui la traversent. Nul doute qu’il y aura beaucoup de matière à analyser dans cette contribution interécoles, confrontation cisalpine sur un thème majeur de la métropole contemporaine. La réflexion sur les périphéries ne saurait avoir de frontières. Francis Rambert Directeur de l’Institut français d’architecture LA MÉTHODE PIANO 36 3. Structure constituée d’éléments pyramidaux en polyester renforcé, 1967 Studio Piano © Fondazione Renzo Piano Images Presse Préhistoire - Premières œuvres 1 2 4 3 5 4 5 9 11 Centre Culturel Tjibaou, Nouméa, Nouvelle Calédonie, 1991-1998 6 7 10 8 Rénovation et extension de l’Académie des sciences, San Francisco, Californie, États-Unis, 2000-2008 12 13 14 RENZO PIANO BUILDING WORKSHOP 15 16 18 20 17 19 21 LA MÉTHODE PIANO 38 Monastère Sainte-Claire, Ronchamp, France, 2006-2011 22 23 25 27 24 26 28 Musée d'art Kimbell (extension), Forth Worth, Texas, États-Unis, 2006-2011 Fondation Jérôme Seydoux - Pathé, Paris, France, 2006-2014 33 30 29 32 31 34 Musée Whitney d'art américain, New-York, États-Unis, 2007-2015 35 37 36 38 RENZO PIANO BUILDING WORKSHOP 39 LA MÉTHODE PIANO 39 Images Presse Campus universitaire, Citadelle d’Amiens, Amiens, France, 2010-en cours Musée d’art contemporain Astrup Fearnley, Oslo, Norvège, 2006-2012 44 5 41 40 43 42 Université Columbia, nouveau campus New-York, États-Unis, 2007-en cours 45 Fondation Stavros Niarchos, Athènes, Grèce, 2008-en cours 47 48 46 Quartier et musée Le Albere, musée des sciences Trente, Italie, 2002-en cours 49 50 53 51 RENZO PIANO BUILDING WORKSHOP 52 55 54 LA MÉTHODE PIANO 40 Palais de justice de Paris Paris, France, 2010-en cours 56 57 58 Porte de La Valette, La Valette, Malte, 2009-2014 The “Shard” London Bridge Tower, Londres, Royaume-Uni, 2000-2012 62 61 59 63 64 60 Centre de chirurgie pédiatrique Entebbe, Ouganda, 2013-en cours 65 66 67 RENZO PIANO BUILDING WORKSHOP LA MÉTHODE PIANO 41 Légendes & Crédits Préhistoire - Premières œuvres 11. Centre Culturel Tjibaou, Nouméa, Nouvelle-Calédonie, 1991- 1998, RPBW Ph : John Gollings © ADCK – Centre Culturel Tjibaou © RPBW – Renzo Piano Building Workshop Architects 20. Académie des Sciences de Californie, San Francisco, Californie, États-Unis, 2000-2008, RPBW Ph : Tom Fox SWA Group © RPBW – Renzo Piano Building Workshop Architects 2. Système de structure à coques, XIVe Triennale de Milan, Italie, 1967, Studio Piano © Fondazione Renzo Piano Rénovation et extension de l’Académie des sciences, San Francisco, Californie, États-Unis, 2000-2008 21. Académie des Sciences de Californie, San Francisco, Californie, États-Unis, 2000-2008, RPBW Ph : Tom Fox SWA Group © RPBW – Renzo Piano Building Workshop Architects 3. Structure constituée d’éléments pyramidaux en polyester renforcé, 1967, Studio Piano ©Fondazione Renzo Piano 12. Académie des Sciences de Californie, San Francisco, Californie, États-Unis, 2000-2008, RPBW Ph : John Mc Neal © RPBW – Renzo Piano Building Workshop Architects Monastère Sainte Claire et centre de visiteurs, Ronchamp, France, 2006-2011 1. Structure constituée d’éléments pyramidaux en polyester renforcé, 1967 Studio Piano © Fondazione Renzo Piano 4. Système de structure à coques, XIVe Triennale de Milan, Italie, 1967, Studio Piano ©Fondazione Renzo Piano 5. Maison à plan libre, 1968-1969 Studio Piano © Fondazione Renzo Piano Centre Culturel Tjibaou, Nouméa, Nouvelle-Calédonie, 1991-1998 6. Centre Culturel Tjibaou, Nouméa, Nouvelle-Calédonie, 1991-1998, RPBW Ph : Pierre-Alain Pantz © ADCK – Centre Culturel Tjibaou © RPBW – Renzo Piano Building Workshop Architects 7. Centre Culturel Tjibaou, Nouméa, Nouvelle Calédonie, 1991-1998, RPBW Ph : Pierre-Alain Pantz © ADCK – Centre Culturel Tjibaou © RPBW – Renzo Piano Building Workshop Architects 8. Croquis de Renzo Piano, Centre Culturel Tjibaou, Nouméa, Nouvelle-Calédonie, 1991-1998, RPBW © RPBW – Renzo Piano Building Workshop Architects 9. Centre Culturel Tjibaou, Nouméa, Nouvelle-Calédonie, 1991-1998, RPBW Ph : John Gollings © ADCK – Centre Culturel Tjibaou © RPBW – Renzo Piano Building Workshop Architects 10. Centre Culturel Tjibaou, Nouméa, Nouvelle-Calédonie, 1991-1998, RPBW © RPBW – Renzo Piano Building Workshop Architects 13. Académie des Sciences de Californie, San Francisco, Californie, États-Unis, 2000-2008, RPBW Ph : Tim Griffith © RPBW – Renzo Piano Building Workshop Architects 14. Académie des Sciences de Californie, San Francisco, Californie, États-Unis, 2000-2008, RPBW Ph : Tim Griffith © RPBW – Renzo Piano Building Workshop Architects 15. Académie des Sciences de Californie, San Francisco, Californie, États-Unis, 2000-2008, RPBW Ph : Tim Griffith © RPBW – Renzo Piano Building Workshop Architects 22. Croquis de Renzo Piano, Monastère et centre de visiteurs, Ronchamps, France, 2006-2011, RPBW © RPBW – Renzo Piano Building Workshop Architects 23. Monastère et centre de visiteurs, Ronchamps, France, 2006-2011, RPBW Ph : Michel Denancé © RPBW – Renzo Piano Building Workshop Architects 24. Monastère et centre de visiteurs, Ronchamps, France, 2006-2011, RPBW Ph : Michel Denancé © RPBW – Renzo Piano Building Workshop Architects 25. Monastère et centre de visiteurs, Ronchamps, France, 2006-2011, RPBW Ph : Michel Denancé © RPBW – Renzo Piano Building Workshop Architects 16. Académie des Sciences de Californie, San Francisco, Californie, États-Unis, 2000-2008, RPBW Ph : Tim Griffith © RPBW – Renzo Piano Building Workshop Architects 26. Monastère et centre de visiteurs, Ronchamps, France, 2006-2011, RPBW Ph : Michel Denancé © RPBW – Renzo Piano Building Workshop Architects 17. Académie des Sciences de Californie, San Francisco, Californie, États-Unis, 2000-2008, RPBW © RPBW – Renzo Piano Building Workshop Architects 27. Monastère et centre de visiteurs, Ronchamps, France, 2006-2011, RPBW Ph : Michel Denancé © RPBW – Renzo Piano Building Workshop Architects 18. Académie des Sciences de Californie, San Francisco, Californie, États-Unis, 2000-2008, RPBW Ph : Tim Griffith © RPBW – Renzo Piano Building Workshop Architects 28. Monastère et centre de visiteurs, Ronchamps, France, 2006-2011, RPBW Ph : Michel Denancé © RPBW – Renzo Piano Building Workshop Architects 19. Académie des Sciences de Californie, San Francisco, Californie, États-Unis,2000-2008, RPBW Ph : Justin Lee © RPBW – Renzo Piano Building Workshop Architects RENZO PIANO BUILDING WORKSHOP Extension du Kimbell Art Museum, Forth Worth, Texas, États-Unis, 2006-2011 29. Musée d’art Kimbell, Forth Worth, Texas, États-Unis, 2006-2011, RPBW Ph : Nic Lehoux © RPBW – Renzo Piano Building Workshop Architects 30. Musée d’art Kimbell, Forth Worth, Texas, États-Unis, 2006-2011, plan du site, RPBW © RPBW – Renzo Piano Building Workshop Architects 31. Musée d’art Kimbell, Forth Worth, Texas, États-Unis, 2006-2011, RPBW Ph : Nic Lehoux © RPBW – Renzo Piano Building Workshop Architects Fondation Jérôme Seydoux - Pathé, Paris, France, 2006-2014 32. Fondation Jérôme Seydoux Pathé, Paris, France, 2006-2014, RPBW Ph : Michel Denancé © RPBW – Renzo Piano Building Workshop Architects 33. Fondation Jérôme Seydoux Pathé, Paris, France, 2006-2014, RPBW Ph : Michel Denancé © RPBW – Renzo Piano Building Workshop Architects 34. Fondation Jérôme Seydoux Pathé, Paris, France, 2006-2014, RPBW Ph : Michel Denancé © RPBW – Renzo Piano Building Workshop Architects Musée Whitney d'art américain, New-York, États-Unis, 2007-2015 35. Musée Whitney d'art américain, Gansevoort, New-York, États-Unis, 2007-2015, RPBW Ph : Nic Lehoux © RPBW – Renzo Piano Building Workshop Architects 36. Musée Whitney d'art américain, Gansevoort, New-York, États-Unis, 2007-2015, RPBW Ph : Nic Lehoux © RPBW – Renzo Piano Building Workshop Architects 37. Musée Whitney d'art américain, Gansevoort, New-York, États-Unis, 2007-2015, RPBW Ph : Karin Jobst © RPBW – Renzo Piano Building Workshop Architects LA MÉTHODE PIANO 42 38. Musée Whitney d'art américain, Gansevoort, New-York, États-Unis,, 2007-2015, RPBW © RPBW – Renzo Piano Building Workshop Architects 39. Musée Whitney d'art américain, Gansevoort, New-York, États-Unis, 2007-2015, RPBW Ph : Nic Lehoux © RPBW – Renzo Piano Building Workshop Architects Campus universitaire, Citadelle d’Amiens, France, 2010-en cours 40. Campus universitaire, Citadelle d’Amiens, France, 2010-en cours, RPBW Ph : AIA Paysage © RPBW – Renzo Piano Building Workshop Architects 41. Campus universitaire, Citadelled’Amiens, France 2010-en cours, RPBW © RPBW – Renzo Piano Building Workshop Architects 42. Campus universitaire, Citadelled’Amiens, France 2010-en cours, RPBW Ph : Hugo Miserey © RPBW – Renzo Piano Building Workshop Architects Musée d’art contemporain Astrup Fearnley, Oslo, Norvège, 2006-2012 43. Musée d’art contemporain Astrup Fearnley, Oslo, Norvège 2006-2012, RPBW Ph : Nic Lehoux © RPBW – Renzo Piano Building Workshop Architects 44. Musée d’art contemporain Astrup Fearnley, Oslo, Norvège 2006-2012, RPBW © RPBW – Renzo Piano Building Workshop Architects 45. Musée d’art contemporain Astrup Fearnley, Oslo, Norvège 2006-2012, RPBW Ph : Nic Lehoux © RPBW – Renzo Piano Building Workshop Architects Université Columbia, nouveau campus, New-York, États-Unis, 2007-en cours 46. Croquis de Renzo Piano, Université Columbia, New-York, États-Unis, 2007-en cours, RPBW © RPBW – Renzo Piano Building Workshop Architects 47. Université Columbia, New-York, États-Unis, plan du site, 2007-en cours, RPBW © RPBW – Renzo Piano Building Workshop Architects Fondation Stavros Niarchos Athènes, Grèce, 2008-en cours 48. Fondation Stavros Niarchos, Athènes, Grèce, 2008-en cours, RPBW © RPBW – Renzo Piano Building Workshop Architects render by Lucien Puech Quartier et musée Le Albere, Trente, Italie, 2002-en cours 49. Quartier et musée Le Albere, résidences, Trente, Italie, 2002-en cours, RPBW Ph : Enrico Cano © RPBW – Renzo Piano Building Workshop Architects 50. Quartier et musée Le Albere, résidences, Trente, Italie, 2002-en cours, RPBW Ph : Enrico Cano © RPBW – Renzo Piano Building Workshop Architects 51. Quartier et musée Le Albere, façade des résidences, Trente, Italie 2002-en cours, RPBW Ph : Enrico Cano © RPBW – Renzo Piano Building Workshop Architects 52. Quartier et musée Le Albere, vue intérieure du musée des sciences, Trente, Italie, 2002-en cours, RPBW Ph : Hufton+Crow © RPBW – Renzo Piano Building Workshop Architects 53. Quartier et musée Le Albere, résidences, Trente, Italie, 2002-en cours, RPBW Ph : Shunji Ishida © RPBW – Renzo Piano Building Workshop Architects RENZO PIANO BUILDING WORKSHOP 54. Quartier et musée Le Albere, coupe Est-Ouest du musée des sciences, Trente, Italie, 2002-en cours, RPBW © RPBW – Renzo Piano Building Workshop Architects 55. Quartier et musée Le Albere, vue général, Trente, Italie, 2002-en cours, RPBW Ph : Enrico Cano © RPBW – Renzo Piano Building Workshop Architects Palais de justice, Paris, France, 2010-en cours 56. Palais de justice, vue du jardin Martin Luther King, Paris, France, 2010-en cours, RPBW © RPBW – Renzo Piano Building Workshop Architects, render by Joachim Lézie-Cobert 57. Palais de justice, vue de la façade Est la nuit depuis le parvis, Paris, France, 2010-en cours, RPBW © RPBW – Renzo Piano Building Workshop Architects, render by Labtop 58. Palais de justice, salle des Pas Perdus, Paris, France, 2010-en cours, RPBW © RPBW – Renzo Piano Building Workshop Architects, render by Kevin Prignie The Shard, Londres, Royaume-Uni, 2000-2012 Porte de La Valette, Malte, 2009-2015 62. Parlement de Malte, vue depuis la rue de la République, La Vallette, 2009-2015, RPBW Ph : Michel Denancé © RPBW – Renzo Piano Building Workshop Architects 63. Parlement de Malte, détail, La Vallette, 2009-2015, RPBW Ph : Michel Denancé © RPBW – Renzo Piano Building Workshop Architects 64. Parlement de Malte, élévation sud, La Vallette, 2009-2015, RPBW Ph : Michel Denancé ©RPBW – Renzo Piano Building Workshop Architects Centre de Chirurgie Pédiatrique Entebbe, Ouganda 2013- en cours 65. Hôpital pédiatrique, Mock up, Entebbe, Ouganda © RPBW – Renzo Piano Building Workshop Architects © Emergency NGO Technical department 66. Hôpital pédiatrique, plan du site, Entebbe, Ouganda © RPBW – Renzo Piano Building Workshop Architects 67. Hôpital pédiatrique, coupe transversale, Entebbe, Ouganda © RPBW – Renzo Piano Building Workshop Architects 59. The Shard, Londres, Royaume-Uni 2000-2012, RPBW © RPBW – Renzo Piano Building Workshop Architects 60. Croquis de Renzo Piano, The Shard, Londres, Royaume-Uni, 2000-2012, RPBW © RPBW – Renzo Piano Building Workshop Architects 61. The Shard, Londres, Royaume-Uni, 2000-2012, RPBW Ph : Chris Martin © RPBW – Renzo Piano Building Workshop Architects LA MÉTHODE PIANO 43 Générique Renzo Piano Building Workshop La Méthode Piano Une exposition présentée par la Cité de l’architecture & du patrimoine, adaptée de l’exposition originale « Pezzo per Pezzo », conçue et réalisée par l’agence Renzo Piano Building Workshop et la Fondazione Renzo Piano. Cité de l’architecture & du patrimoine Guy Amsellem, président Luc Lièvre, directeur général délégué Renzo Piano Building Workshop, Architects Fondazione Renzo Piano L’exposition Commissariat (Paris) Francis Rambert, directeur de l’Institut français d’architecture (IFA), Cité de l’architecture & du patrimoine Conception et réalisation Renzo Piano Building Workshop Giorgio Bianchi, Milly Rossato Piano, Stefania Canta et Elena Spadavecchia avec Chiara Bennati, Chiara Casazza, Lorenzo Ciccarelli, Christophe Colson, Cino Ermentini, Philippe Goubet et Andrea Malgeri Coordination générale Cité de l’architecture & du patrimoine, direction de la Production des expositions Myriam Feuchot, directrice ; Marion Zirk, chef de projet ; Amélie Matray, régisseur des œuvres ; Jonathan Deledicq, régisseur, assisté de Junior Mwanga, apprenti et Yan Gaillard, contrôleur de gestion ; avec Jérôme Richard, responsable du pôle diffusion des données numériques. Graphisme gr20paris Textes Auteurs : Anna Foppiano et Lorenzo Ciccarelli, Renzo Piano Building Workshop et Francis Rambert Traductions : Annabel Gray, Miranda Westwood, Geraldine Jamin, Lexling et Richard Sadleir Relecture : Martine Colombet, responsable éditoriale (Ifa), Claire Gausse Maquettes Renzo Piano Building Workshop Restauration : Andrea Malgeri Maquette Pompidou Lego, 1997, prêt de Rogers Stirk Harbour + Partners Réalisation de l’exposition Aménagement de l’espace : Corégie Impression numérique : Atelier Demaille (Paris), Prepress Genova (Italie) Transport : Excess events (Paris) et ASP Fine Art Services (Italie) Éclairage Conception : Juan Echeverri Velasquez et Denis Perrin, IGuzzini France Installation : Suncom Manifestations associées Workshop « La périphérie » avec cinq écoles nationales supérieures d’architecture : Versailles, Marne-laVallée, Val-de-Seine à Paris, Toulouse et Strasbourg. Communication et mécénat Cité de l’architecture & du patrimoine David Madec, directeur de la communication et des partenariats Muriel Sassen, directrice du développement et du mécénat Anne Ruelland, directrice des publics Entretiens filmés Entretiens menés par Francis Rambert Retranscription : Anne Appathurai et Jean-Pierre Pinco (media solution) RENZO PIANO BUILDING WORKSHOP LA MÉTHODE PIANO 44 Remerciements La Cité de l’architecture & du patrimoine et l’agence Renzo Piano Building Workshop remercient : Les équipes des agences de Genova, Paris et New York et de la Fondazione Renzo Piano Les partners et les associés, avec lesquels des entretiens ont été réalisés en octobre 2015 : Emanuela Baglietto, Antonio Belvedere, Giorgio Bianchi, Mark Carroll, Antoine Chaaya, Emanuele Donadel, Philippe Goubet, Giorgio Grandi, Shunji Ishida, Joost Moolhuijzen, Bernard Plattner, Thorsten Sahlmann, Elisabetta Trezzani. L’opération a bénéficié Du soutien d’iGuzzini France LOGO et du partenariat média Télérama, 1ERE, France Ô, A Nous Paris, RATP, Marie Claire Maison, UGC, Le Monde, France Inter Les directeurs et enseignants des écoles nationales supérieures d’architecture engagées dans le workshop dans le cadre de l'exposition : ENSA Marseille Jean Marc Zuretti, Rémy Marciano Ensa Strasbourg Éric Gross, Georges Heintz ENSA Toulouse Monique Reyren Rémi Papillault, Anne Péré ENSA Val de Seine Philippe Bach, Philippe Gazeau, Stéphane Maupin ENSA de la Ville et des territoires à Marnes la Vallée Amina Sellali, Éric Lapierre ENSA Versailles Vincent Michel, Emmanuel Combarel RENZO PIANO BUILDING WORKSHOP LA MÉTHODE PIANO La Fondazione Renzo Piano a bénéficié Du soutien de Stavros Niarchos Foundation et de la Fondazione Barbara Cappochin pour la fabrication de l'exposition 45 Les partenaires de l’agence Renzo Piano Partenaire fondateur, Président Bernard Plattner Partenaire, Administrateur Renzo Piano est né en 1937 à Gênes, dans une famille de bâtisseurs. Pendant ses études au Politecnico de Milan, il a travaillé au bureau de Franco Albini. En 1971, il fonde le bureau « Piano & Rogers » à Londres avec Richard Rogers, avec qui il remporte le concours pour le Centre Pompidou. Il s’installe ensuite à Paris. Du début des années 1970 aux années 1990, il travaille avec l’ingénieur Peter Rice, qui devient son associé au sein de l’Atelier Piano & Rice de 1977 à 1981. L’agence « Renzo Piano Building Workshop » est créée en 1981, avec 150 employés et des bureaux à Paris, Gênes et New York. Il a reçu au cours de sa carrière de nombreux prix et distinctions, parmi lesquels : la Royal Gold Medal du RIBA à Londres (1989), le prix Kyoto au Japon (1990), le titre d’Ambassadeur de bonne volonté de l’UNESCO (1994), le Praemium Imperiale à Tokyo, au Japon (1995), le prix Pritzker d’architecture à la MaisonBlanche à Washington (1998), le Lion d’or pour la carrière à Venise (2000), la Médaille d’or de l’AIA à Washington (2008) et le prix Sonning à Copenhague (2009). Depuis 2004, il travaille également pour la Fondation Renzo Piano, un organisme à but non lucratif visant à promouvoir la profession d’architecte à travers des activités éducatives et pédagogiques. Le nouveau siège a été établi à Punta Nave (Gênes) en juin 2008. En septembre 2013, Renzo Piano a été nommé sénateur à vie de la République italienne par le Président Giorgio Napolitano. En mai 2014, il est devenu docteur honoris causa de la Columbia University. Bernard Plattner est né à Berne, en Suisse, en 1946. Il a étudié l’architecture à l’École polytechnique fédérale de Zürich et a commencé à travailler avec Piano & Rogers sur le Centre Pompidou. Depuis, il a continué à travailler avec Renzo Piano au bureau de Paris. Il est devenu Partner en 1989. Parmi ses réalisations les plus remarquables : les logements de la rue de Meaux à Paris, le musée de la Fondation Beyeler à Bâle, la reconstruction du quartier de la Potsdamer Platz à Berlin, le Zentrum Paul Klee à Berne et l’immeuble du New York Times. Il a aussi supervisé la construction de la Fondation Pathé à Paris. Il est désormais en charge de plusieurs grands projets, dont le Palais de justice de Paris, l’ENS Saclay, un projet résidentiel et hôtelier à Vienne et l’immeuble de bureaux Float à Düsseldorf. RENZO PIANO BUILDING WORKSHOP Mark Carroll Partenaire, Administrateur Antoine Chaaya Partenaire, Administrateur Né en 1960, Antoine Chaaya a étudié l’architecture à l’université Saint-Esprit de Kaslik (USEK) au Liban et a rejoint le bureau de Paris en 1987, après son diplôme. Il a travaillé en tant que lead architect sur plusieurs projets importants, dont le Centre culturel kanak en Nouvelle-Calédonie et le projet de la Potsdamer Platz à Berlin. Devenu Partner en 1997, il a été responsable de nombreux projets, dont le siège de « Il Sole 24 Ore » à Milan et l’agrandissement du Los Angeles County Museum of Art. Parmi ses projets en cours les plus remarquables : trois bâtiments pour la Columbia University, un projet résidentiel à Miami et un immeuble de bureaux à Beyrouth. Il a donné des conférences au Liban et aux États-Unis, dont plusieurs interventions à l’école d’architecture de la Columbia University. Il a récemment été invité à participer au symposium international « The Museum as » organisé par le musée Sursock à Beyrouth. Philippe Goubet Partenaire, Administrateur Né à Hartford dans le Connecticut en 1956, Mark Carroll a étudié l’architecture à l’université de Clemson en Caroline du Sud. Il a reçu son diplôme en architecture de l’université de Gênes en 1983. Il rejoint le bureau de Gênes en 1981, travaillant d’abord sur la Menil Collection à Houston. En tant que chef de projet, il a participé à de nombreux projets, parmi lesquels l’Aquarium de Gênes et la requalification de l’usine Fiat Lingotto à Turin. Après être devenu Partner en 1992, il a dirigé un grand nombre de projets, dont le pavillon Cy Twombly à Houston, l’Aurora Place à Sydney, l’extension du High Museum d’Atlanta, la nouvelle California Academy of Sciences à San Francisco, les Harvard Arts Museums à Cambridge, l’extension du Kimbell Art Museum à Fort Worth et le nouveau Whitney Museum of American Art à New York. Il a aussi contribué à la conception de plusieurs plans directeurs, dont ceux du Woodruff Arts Center à Atlanta et de l’ancien site Falk à Milan. Il travaille actuellement sur le siège de JNBY à Hangzhou en Chine, le Centre Botín à Santander et l’Academy Museum of Motion Pictures de Los Angeles. Il a été professeur invité dans plusieurs universités en Italie, en Suisse ainsi qu’aux États-Unis. Il donne également de nombreuses conférences. Il a reçu l’Architecture Alumni Achievement Award de son ancienne université en 2013. LA MÉTHODE PIANO Né en France en 1964, Philippe Goubet est diplômé d’HEC Paris. Il intègre RPBW en 1989, d’abord à Gênes en tant que contrôleur de gestion. De 1989 à 1995, il partage son temps entre l’Italie, la France et le Japon, où il supervise les activités du bureau d’Osaka. Il rejoint le bureau parisien de RPBW en 1995 et devient Partner. Il est actuellement le directeur général des trois agences. 46 Elisabetta Trezzani Partenaire, Administratrice Joost Moolhuijzen Partenaire, Administrateur Joost Moolhuizjen est né à Amstelveen aux Pays-Bas en 1960. Il a étudié l’architecture à l’université de technologie de Delft. Après son diplôme, il a travaillé à Londres avec Michael Squire de 1987 à 1990. Il entre chez RPBW à Paris en 1990 et participe à de nombreux projets, dont la Cité internationale à Lyon. Il a ensuite été lead architect sur le projet de la Potsdamer Platz à Berlin. Depuis qu’il est devenu Partner en 1997, Joost a dirigé plusieurs des projets importants de l’agence, dont la Modern Wing de l’Art Institute of Chicago et le plan directeur du nouveau campus de Columbia University. Il a aussi dirigé, en tant que Partner responsable, les études et la réalisation du Shard à Londres, livré en 2012. Il est désormais responsable de la Tour Fubon à Taipei et d’un nouveau projet résidentiel à Londres. Née en 1968, Elisabetta Trezzani a étudié l’architecture au Politecnico de Milan, dont elle sort diplômée en 1994. Elle entre chez RPBW à Gênes en 1998, travaillant d’abord à la conception des Aurora Place Buildings à Sydney. Elle a ensuite participé aux études et au suivi de la réalisation de l’extension du High Museum à Atlanta, où elle a dirigé le bureau de chantier jusqu’à l’achèvement du projet en 2005. De retour à Gênes, elle est nommée Associate, puis Partner en 2011. Avec Mark Carroll, elle a dirigé les équipes travaillant sur le nouveau Whitney Museum of American Art à New York et sur les Harvard Art Museums à Cambridge. Elle a également travaillé sur les expositions RPBW de Rome, Atlanta, Milan et New York. Elle travaille actuellement sur un projet de tour résidentielle à New York et sur l’Academy Museum of Motion Pictures à Los Angeles. Antonio Belvedere Partenaire, Administrateur Giorgio Grandi Partenaire Né en 1969, Antonio Belvedere est diplômé en architecture de l’université de Florence. Après un passage à Architecture Studio, il rejoint le bureau parisien de RPBW en 1999 et travaille sur la deuxième phase du projet de requalification de l’usine Fiat Lingotto, plus particulièrement sur la conception de l’École polytechnique et de la pinacothèque Agnelli. Il a ensuite participé en tant que lead architect à l’établissement du plan directeur du nouveau campus de la Columbia University à New York. Après sa promotion en tant qu’Associate en 2004, il a travaillé sur le plan directeur de l’ancien site Falk à Milan. Il est devenu Partner en 2011. Parmi ses réalisations récentes, le nouveau siège du Parlement maltais à La Valette. Il travaille aujourd’hui sur un projet commercial en Californie, un centre culturel en Inde et, depuis peu, un projet de centre d’art contemporain en Russie. Il a également donné de nombreuses conférences, en France et en Italie. Né en 1957, Giorgio Grandi a étudié à l’école d’architecture de Gênes et rejoint le bureau RPBW de Gênes en 1984. Il a participé comme lead architect au développement de divers projets, dont le réaménagement du port de Gênes pour l’Exposition internationale de 1992. Il est devenu Partner en 1992 et a depuis dirigé certains des plus importants projets italiens de l’agence, notamment l’église Padre Pio à Foggia, le siège de la Banca Popolare de Lodi et l’usine Pirelli de Turin. Il s’occupe aujourd’hui d’un programme résidentiel à Lisbonne, de l’élaboration du plan directeur de l’ancien site Falk à Milan et d’un projet de centre de soins palliatifs pédiatriques à Bologne. RENZO PIANO BUILDING WORKSHOP LA MÉTHODE PIANO Giorgio Bianchi Partenaire Né en 1957, Giorgio Bianchi a étudié l’architecture à Gênes. Il rejoint RPBW en 1985 et reste basé à Gênes jusqu’en 1994, travaillant sur la plupart des grands projets de l’époque, dont le réaménagement du vieux port de Gênes. En 1995, il intègre le bureau parisien de RPBW pour travailler à la conception du Stage Theater am Potsdamer Platz à Berlin. Depuis qu’il est devenu Partner en 1997, il a été responsable de plusieurs projets importants, dont la réhabilitation du Centre Pompidou à Paris, l’extension de la Morgan Library à New York et un projet résidentiel privé dans le Colorado. Il a travaillé à la conception de toutes les expositions RPBW depuis 2000. Il dirige actuellement les équipes travaillant sur le Centre culturel Fondation Niarchos à Athènes et sur le siège de la société Kum & Go à Des Moines.Il a été professeur invité dans plusieurs universités, dont le Politecnico de Milan et l’école d’architecture de Columbia University. Emanuela Baglietto Partenaire Née en 1960, Emanuela Baglietto a étudié à l’école d’architecture de Gênes et rejoint le bureau RPBW de Gênes en 1988. Elle a travaillé comme lead architect sur de nombreux projets et concours, y compris celui du siège de Credito Industriale Sardo à Cagliari. Elle est devenue Partner en 1997. Elle a été responsable de plusieurs projets en Europe et aux États-Unis, dont ceux du centre de design de MercedesBenz à Stuttgart, du Nasher Sculpture Center à Dallas, de l’extension du musée Isabella Stewart Gardner de Boston et du musée Astrup Fearnley à Oslo. Parmi ses projets récents, la conception du Centre Botín à Santander. Elle est actuellement responsable d’un important projet résidentiel à Sydney. 47 Informations pratiques Renzo Piano Building Workshop. La méthode Piano Cité de l’architecture & du patrimoine 45, avenue du président Wilson, Paris 16e La Cité est ouverte tous les jours, sauf le mardi, de 11h à 19h. Nocturne le jeudi jusqu’à 21h. Fermeture le 1er janvier, le 1er mai et le 25 décembre. Tarifs de l’exposition : plein tarif : 9 € / tarif réduit : 6 € Contacts presse Claudine Colin Communication Lola Véniel [email protected] 01 42 72 60 01 - 06 85 90 39 69 Cité de l’architecture & du patrimoine Fabien Tison Le Roux [email protected] 01 58 51 52 85 - 06 23 76 59 80 Caroline Loizel [email protected] 01 58 51 52 82 - 06 86 75 11 29 18. Académie des Sciences de Californie, San Francisco, Californie, États-Unis, 2000-2008, RPBW Ph : Tim Griffith © RPBW – Renzo Piano Building Workshop Architects RENZO PIANO BUILDING WORKSHOP LA MÉTHODE PIANO 48 RENZO PIANO BUILDING WORKSHOP LA MÉTHODE PIANO 49 Notes RENZO PIANO BUILDING WORKSHOP LA MÉTHODE PIANO 50 Notes RENZO PIANO BUILDING WORKSHOP LA MÉTHODE PIANO 51 CITÉ DE L’ARCHITECTURE & DU PATRIMOINE PALAIS DE CHAILLOT – 45 AVENUE DU PRÉSIDENT WILSON PARIS 16e – MO TROCADÉRO CITECHAILLOT.FR