PROPRIÉTÉS PHYSIQUES ET MÉCANIQUES
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PROPRIÉTÉS PHYSIQUES ET MÉCANIQUES
ÉTUDE DES PROPRIÉTÉS PHYSIQUES ET MÉCANIQUES DE QUELQUES BOIS EXOTIQUES Par J. CAMPREDON INSPECTEUR ADJOINT DES EAUX ET FORSTS ASSISTANT A LA 2 0 SECTION DE LA STATION DE RECHERCHES ET EXPÉRIENCES FORESTIÈRES ANN. FOREST. - T. V. - FASC. 2 I2 ÉTUDE DES PROPRIÉTÉS PHYSIQUES ET MÉCANIQUES DE QUELQUES BOIS EXOTIQUES Sous ce titre, nous avons réuni quelques résultats d'essais sur les bois de Cèdre (Cedrus atlantica), de Sapin de Douglas (Pseudotsuga Douglasii, d'Ailante (Ailantus glandulosa), que nous avons eu l'occasion d'étudier au laboratoire d'essais des bois de l'École Nationale des Eaux et Forêts, à Nancy. Il nous a paru intéressant d'une part de rechercher la valeur intrinsèque du bois qu'ils produisent dans nos régions, d'autre part de comparer ce bois avec celui que produit l'essence dans sa station naturelle, et que l'on peut tenir pour celui qui présente les qualités optima. C'est ce que nous avons essayé de faire pour le Cèdre et le Sapin de Douglas. Pour l'Ailante, les résultats que nous avons donnés paraissent avoir quelque intérêt du fait que, comme on le verra plus loin, il s'agit là d'une essence très répandue et au sujet de laquelle il a été donné des renseignements bien souvent contradictoires. Les essais que nous avons effectués ont été conduits d'après la Méthode d'essais due à M. le Conservateur des Eaux et Forêts M. MONNIN. Nous n'avons pas l'intention d'en faire un exposé, même rapide : son auteur l'a développée à plusieurs reprises, dans maintes publications, auxquelles on pourra se reporter (I). (r) Bulletin de la Section technique de l'Aéronautique militaire. Fascicules 29 (juin 1919) et 30 (juillet 1919). M. MONNIN. Méthode française des essais de bois. (Congrès international du Bois et de la Sylviculture. Paris 1-5 juillet 1931. Vol. III. Annexe p. III-XX.) I82 ÉTUDE DES PROPRIÉTÉS PHYSIQUES ET MÉCANIQUES Cette méthode classe les résultats d'essais, en les rapportant aux densités des échantillons, définissant ainsi, pour chaque catégorie de sollicitations, des Cotes de qualité. Des échelles de comparaison â échelons équidistants permettent d'établir ce classement d'une manière logique. Nous pensons qu'il n'est pas inutile de placer ici, pour faciliter la lecture de notre étude, un tableau synthétique indiquant, pour les principaux essais envisagés, les échelles adoptées. I. — CARACTÉRISTIQUES PHYSIQUES. • ÉCHELLES DE COMPARAISON Vert. Peu sec Humidité H 20 20 à 25 % selon les essences. à 18. 18 en hiver. 15 humidité normale. , 12 en été. Très sec . . . . 12 à 10. Desséché.. . . . ro à o. Sec à l'air . . . Résineux Dureté Du Très tendres . . . Tendres Mi-durs Durs. Très durs. . . . Feuillus » r à 2 2 à 4 4à 9 » 1 Rétractibilité volumétri- Fort retrait que totale B %. . . Moyen retrait Faible retrait Coefficient de rétractibi- Très nerveux. lité V (% par 1 %). Moyennement nerveux . Peu nerveux 1.5 .5 à 3 3 à 6 6 à 9 9 à 20 Feuillus Résineux Très légers . . . . Légers Densité à 15 % d'humiMi-lourds. dité D Lourds. Très lourds. . . . à 0.2 » 0.2 à o.5 4 à 0.5 0.5 à o.6 0 6 à 0.7 0.5 à 0.65 0 o.65 à o.8o 0.80 à 0.95 à » à 15 15 à 10 r0 à 5 /o 20 1 à 0 .55 0 .55 à 0•35 % 0.35 à 0.15 0.95 1.20 1 DE QUELQUES BOIS EXOTIQUES II, 83 — CARACTÉRISTIQUES MÉCANIQUES. ÉCHELLES DE COMPARAISON Cote statique C/roo D Résistance Catégorie C kgs/cm 2 Tendres Mi-durs Durs <8 6- 7.5 > 9.5 <7 7 -8 .5 > 8 .5 > 7.5 20-15 15-12.5 12.5-10 Résineux : Inférieure . . . Moyenne . . . . Supérieure. . . . Cote spécifique. 250-300 300 - 450 450-600 8- 9.5 C/roo D 2 <6 Mi - durs Tendres Compression à 15 % C Clio() D C D/roo D Inférieure . . . . Moyenne . . . . Supérieure . . . 200-300 300-400 400-600 <7 7-8 >8 2 75 - 375 375 - 475 475 -600 < 6 6- 7 >7 Cote spécifique C/loo D 2 . .. 20 C Feuillus : Flexion vers F Faible Cote de flexion 1 Moyenne . F/zoo D. ! Forte . Peu tenace. 0 15 ^o• Cote de ténacité Moyen F/C Ç Très tenace Cote L de raideur //. Choc W= K Mn. . Cote d nami ue K/D â q Dureté Cote de Du/D2 Du à 12.5 dureté Raide Moyen ( Elastique Cassant Moyen Résilient. Fa ible Sr Normale Forte 12. 5 à 9 CO à 15 15 à 20 20 à 25. <2 2 -3 3-4 50-40 40-30 30- 20 o 2 à o.8 o 8 à 1.2 r 2 à 2 3 à6 6à 9 9à 12 f I LE BOIS DE SAPIN DE DOUGLAS (Pseudotsuga Douglasii) On connaît l'heureuse fortune du Sapin de Douglas. Originaire de la Côte ouest de l'Amérique du Nord, introduit en Europe par DOUGLAS vers 1827, il s'est facilement acclimaté dans les régions les plus diverses, des climats humides de l'Angleterre et de l'Écosse, comparables à ceux des régions d'où il est originaire, aux climats plus secs du Centre et du Midi de la France, dans des sols de valeur très différente, au point qu'on a dit de lui qu'il était « le triomphe de l'acclimatation des conifères exotiques » ( i). On a signalé partout le caractère constant et remarquable du Douglas vert, de présenter une croissance extrêmement rapide, aussi bien en hauteur, avec des pousses d'un mètre par an pendant les trente premières années, qu'en diamètre, avec des couches annuelles très larges, d'un centimètre et plus, et de constituer ainsi un prodigieux producteur de bois. Mais on peut se demander si le bois formé en aussi grande quantité est également un bois de qualité remarquable. On sait, en effet, que, chez les résineux, il y a en général une relation très étroite entre l'épaisseur des couches et la qualité du bois : un résineux à couches fines possède en même temps une forte proportion de bois d'été, une grande densité, et, par suite, une forte résistance. A quel point, malgré la rapidité de sa croissance, le Douglas poussé en France conserve-t-il les qualités qu'il (I) D. CANNON, cité par HICKEL, Dendrologie forestière, p. 76. PLANCHE I Échantillons de sapin de Douglas provenant : à droite, de Chargey-les-Port (HauteSaône); au milieu, de Guéret (Creuse); à gauche, de l'Arboretum d'Amance (Meurtheet-Moselle). 185 DE QUELQUES BOIS EXOTIQUES possède en Amérique? Quelle est sa place parmi nos résineux indigènes? Questions auxquelles on a déjà apporté bien des éléments de réponses. Les études publiées sur la qualité du Douglas crû en Europe sont en effet très nombreuses. Citons d'abord les plus anciennes, celles de MAYR (1884), de FERNOW (1887), de HARTIG (1896), de CIESLAR (I) (1898), qui mettent le Douglas des forêts de l'Europe centrale au-dessus du Sapin, de l'Épicéa, du Pin sylvestre, à côté du Mélèze de bonne qualité, et fixent un optimum de qualité pour des accroissements moyens de 4 millimètres. JANKA (2) donne des résultats d'essais qui se résument dans le tableau général suivant : RÉSISTANCE A LA COMPRESSION ESSENCES Epicéa Sapin Douglas d'Autriche. Pin sylvestre.. . • Mélèze Douglas d'Amérique. DENSITÉ A SEC 0.412 0.407 Bois légers 0.486 (Groupe 2) 0 .494-Ç o.566 Bois mi-lourds 0.650 { (Groupe 3). kg/cm' Assez résistants (Groupe 2) Résistants 4 (Groupe 3) 450 6OO ( i Très résistants 600-800 (Groupe 4) 3°O 45° Il constate d'ailleurs, à la suite de nombreux essais, que, pour une densité moyenne de 0.450, l'épaisseur des accroissements est de 2 millimètres environ chez l'Épicéa, 3 millimètres chez le Mélèze, et 6 millimètres chez le Douglas. L. FABRICIUS, étudiant le bois du Douglas cultivé en Bavière, (1) CiESLAR, Studien über Zuwachs und Holzqualitat von Fichte und Douglastanne (Centralblatt für das gesamte Forstwesen, t. 24, 1898, PP. 355 -37 2). ,. (2) G. JANKA, Die Härte der Hölzer (Mitteilungen aus dem forstl. Versuchwesen Osterreichs Heft XXXIX, 1915). ID., Uber die technische Qualitat des Douglastannenholzes (Centralblatt für das Gesamte Forstwesen, t. 47, 1921, pp. 185-198). 186 ÉTUDE DES PROPRIÉTÉS PHYSIQUES ET MÉCANIQUES arrive à des résultats analogues à ceux de JANKA (I). Il en est de même de Ros en Suisse, KINMANN en Suède. Nous citerons encore deux études récentes sur le Sapin de Douglas. L'une (2), très complète, publiée en Angleterre par le Forest Products Research Laboratory donne des renseignements intéressants sur le séchage, les qualités de résistance mécanique, l'aptitude à l'injection, les qualités de travail et les usages du bois de Douglas d'origine britannique. La conclusion générale de cette étude est que le Douglas est de qualité à peu près comparable à celle du Pin sylvestre d'Écosse, de même taux de croissance, avec un optimum pour le bois dont l'épaisseur des couches est de 2 mm. 5. L'autre (3), publiée en Allemagne, compare les échantillons de diverses provenances (Allemagne et Danemark) à des échantillons d'origine américaine et aboutit aux conclusions suivantes : la largeur des couches annuelles correspondant à l'optimum de qualité est plus forte chez le Douglas (2,5 à 3 mm.) que chez les résineux indigènes; relativement à la densité, la résistance est plus forte chez le Douglas que chez le Mélèze, mais plus petite que chez l'Épicéa. Enfin, pour terminer cet aperçu sur la bibliographie du Douglas, nous indiquerons une étude de M. MONNIN (4) sur laquelle nous reviendrons et dont les conclusions générales concordent avec celles que nous avons déjà données. M. MONNIN indique en effet que, le Douglas et le Mélèze font exception à la règle admise pour les résineux et donnent, même s'ils présentent de larges accroissements et un grain grossier, un bois de texture forte. Nous lui empruntons le tableau suivant qui montre la place occupée, au point de vue de la compression, par le Douglas parmi les résineux indigènes, tableau que l'on pourra comparer à celui qui précède et qui dérive de l'étude de JANKA. (i) L. FABRICIUS, Das Holz der Douglasie (Mitteilungen das deutschen denchlegischen Gesellschaft, 1926-II, pp. 56-63). (2) The timber of home -grown Douglas fir (Forest Products Research Labor. Bull. n° 10 1931). (3) R. TRENDELENBURG, Festigkeituntersuchungen an Douglasienholz (Mitteilungen der Forstwirtschaft und Forstwissenschaft, Hannover, 1931, p. 132). (4) M. MONNIN, La qualité du bois du Sapin de Douglas (Revue des Eaux et Forêts, t. 6 3, 1 9 2 5, pp. 258-268). , I87 DE QUELQUES BOIS EXOTIQUES Bois résineux. — Résistance à la compression. GROUPES SPÉCIFIQUES Cote spécifique C Ioo D2 De 20 2' à 17.5 Pin Weymouth (Amér.). (C, résistance à la co rn pression à r5 % en Epicéa . . kgs par cm2, Spruce . . D, Densité à 15 %). Sapin . . . . . . 3' résineux résineux mi - lourds résineux légers, 1,r zo zo lourds De 12.5 à ro De 17.5 à 12.5 Douglas. . . 16.5 Pin Laricio . 12 .4 ri Pin sylvestre. 15 Pitchpin.. II Mélèze.. . . 14 If 18.5 Pin Weymouth 18 (France). . 13 On voit ainsi que les conclusions auxquelles, de côtés différents, on est arrivé, sont concordantes. Nous allons en venir aux essais que nous avons faits nous-même au laboratoire d'essais de bois de l'École des Eaux et Forêts. Nous les commenterons, les comparerons aux résultats ci-dessus, et verrons ce que l'on peut en déduire quant à l'opinion que l'on doit se faire au sujet du Sapin de Douglas. Échantillonnage. Notre échantillonnage était composé de la manière suivante : Io Bille n° z. — I m. 5o de long sur o m. 3o de diamètre provenant d'un arbre abattu à Chargey-lès-Port (Haute-Saône). Une trentaine de couches dans la région considérée, d'épaisseur moyenne 6 millimètres environ dans le coeur, 5 millimètres dans l'aubier. Coeur rosé; aubier à peine différent, tirant sur le jaunebistre, présentant déjà une certaine duraminisation. Zone d'été, dans chaque couche, large, bien marquée, rose foncé, occupant environ la moitié de l'épaisseur de la couche. Dans l'ensemble, bois assez homogène; noeuds fréquents, petits ou moyens, pas très adhérents, mais sains. 20 Bille n° 2. — I m. 50 de long sur o m. 30 de diamètre; provenant de la région de Guéret (Creuse). Couches plus larges I88 ÉTUDE DES PROPRIÉTÉS PHYSIQUES ET MÉCANIQUES que chez le précédent (20 couches pour le diamètre de o m. 3o) atteignant en moyenne 7 millimètre dans le coeur, 6 mm. 5 dans l'aubier. Bois de coeur rose clair; aubier très différencié, blancjaunâtre. Zone poreuse occupant, sur une section transversale, environ la moitié de l'accroissement annuel vers le cœur; plus étroite vers l'aubier, où la zone d'été arrive à occuper les 2/3 de l'épaisseur de l'accroissement. Noeuds assez nombreux, de taille moyenne, mal enrobés, présentant souvent des fentes courtes, des méats. 30 Bille n° 3. — Provenant d'un arbre de 20 mètres de hauteur, abattu à l'Arboretum de l'École des Eaux et Forêts à Amance (Meurthe-et-Moselle), âgé d'environ 25 ans. La bille étudiée, prise vers 3 mètres de hauteur, mesurait 35 centimètres de diamètre. Epaisseur moyenne des couches : 6 mm. 5 ; proportion de bois d'été : 50 %. Bois de cœur rosé, se distinguant nettement de l'aubier, plus clair. Noeuds en assez grand nombre, moyens, bien adhérents. 40 Bille no 4. — Provenant d'un arbre abattu non loin du pré- cédent, en forêt d'Amante, et présentant des caractéristiques analogues. 5° Billes n° 5. — Deux billes de mètre provenant d'un arbre abattu dans la région de Montluçon (Allier). Diamètres 15 à 25 centimètres. Comparables aux deux précédentes. Il s'agit donc d'un ensemble d'échantillons provenant de régions très diverses, fournis par des arbres jeunes, à croissance très rapide. Tous présentent le caractère commun au Douglas poussé dans nos régions d'avoir un grain grossier, de comporter des noeuds fréquents, en général sains et adhérents, et, sur une section longitudinale, de présenter un aspect peu encourageant, avec des couches peu rectilignes, déviées par la présence des nœuds, tout à fait irrégulières. Or le bois importé d'Amérique du Nord est, la plupart du temps, un bois à accroissements réguliers et fins, net de noeuds et de défauts, qu'il est possible, en raison de ses hautes qualités mécaniques, d'utiliser comme succédané des fameux « Spruce » d'Amérique, types des bois d'aviation. Le bois importé est donc, du DE QUELQUES BOIS EXOTIQUES 189 point de vue de la finesse et de la régularité du grain, bien supérieur à celui que nous produisons en France. Il est d'ailleurs probable que, quel que soit le traitement envisagé, il nous serait très difficile d'obtenir le grain optimum, voisin de 2 millimètres, au moins pour la première moitié de la vie de l'arbre. Est-ce à dire que le bois que nous pourrons produire ne sera qu'un bois de qualité très inférieure à celle que présente le Douglas d'origine? Il est nécessaire ici d'examiner en détail les résultats que nous avons obtenus. Résultats d'essais. L'ensemble des résultats obtenus est consigné dans les deux tableaux récapitulatifs suivants, qui donnent, l'un les résultats d'essais physiques, l'autre les caractéristiques mécaniques principales. Il va sans dire que les chiffres indiqués ici ne proviennent pas de résultats isolés, mais sont des moyennes sur un assez grand nombre d'essais pour chaque catégorie de sollicitations. A côté des résultats que nous avons obtenus nous-même, nous croyons devoir indiquer les chiffres obtenus par M. MONNIN (i) sur deux échantillons de Douglas provenant de Jouy-en-Josas (Seine-et-Oise) et de Blois, ainsi que sur deux échantillons de Douglas d'importation. Ceux-ci, à veine fine, serviront de termes de comparaison avec les résultats relatifs aux bois ayant poussé en France. TABLEAU (I) M. MONNIN, loc. cit. 190 ÉTUDE DES PROPRIÉTÉS PHYSIQUES ET MÉCANIQUES C) ô Û ka a a -O aC) ô b _CI F q cll +-^ N v N A F+ â N ô G v Q Q n o, o N O, ., N w 1 I I I I I oo, I TÉA 15 % Qualifica t ion Léger. I totale RET RACTI O K O ÿ Ao Ww E a ,W o .4 O x o 0 g û . d b b .n v-, v) O, H N N Cl X 0 k 0 0 N q C ..ri- .n r H Peu nerveux) â 0 tt S a ct • '^. ro C 4) O o N\ O <1o O o W O o N O 191 DE QUELQUES BOIS EXOTIQUES O i N GJ N N N • N I L) Qualification f H H Al N O O O M H n H CO . D\ H H H G• N > ,. ,. v M ,O W O M M O O Cl Ar p v H Al ,O d' 01 .. p W ,a q i NO o H Z. W ,O 0 O N CO H O O CO V'. O O O, H ' û Z '^ 1S CI U La 0 00 r 10 CO o O H H O H \ I, Ca t. moy. V O •o O Cl V' ,O r n ,A CO M n T ,0 r 0+ O\ • 00 o6 1 I O 7 CO3 N N Cat. moy Fi ^ M ÿ .°. '^ O) ) 0000 O t o M M z N H 6£ N Très raide. Q / ,n r V O Z M O O, h r- ,O• MM v) I Y.1 0. -o CO ("O CO h N 0 OCCOOC OO' V h ,O M ti o y £5 .. a .2 â m b Jô M 555 U v) • O `0 o- p v H Cl M 4 v) Cg I--, 192 ÉTUDE DES PROPRIÉTÉS PHYSIQUES ET MÉCANIQUES CARACTÉRISTIQUES PHYSIQUES ET MÉCANIQUES Structure. Au point de vue anatomique, le bois de sapin de Douglas est caractérisé par des trachéides à sculpture spiralée, même dans le bois de printemps, ce qui le distingue nettement de toutes les autres Pinacées. Il possède des canaux résinifères longitudinaux et transversaux assez nombreux. Ses rayons médullaires sont hétérogènes et se rapprochent de ceux de l'Épicéa. Propriétés physiques. Elles se déduisent du tableau I. Le bois de Douglas est milourd, comme le Pin sylvestre et le Mélèze, quelquefois léger, mais alors à la limite supérieure de la catégorie. La densité est plus forte pour les échantillons à couches fines, comme cela a lieu en général pour les résineux où la proportion de bois d'été augmente avec la finesse du grain. Les variations ne sont cependant pas très importantes, puisque pour une variation d'épaisseur des couches de 5 à 7 millimètres, la densité reste comprise entre 0.500 et o.600. C'est en même temps un bois tendre, peu ou moyennement nerveux. Le retrait total est moyen et la rétractibilité est en rapport avec la finesse du grain, les bois à couches fines ayant le retrait le plus faible. Pendant le séchage, à l'air ou à l'étuve, les déformations ne sont pas importantes, ni les fentes de retrait; d'où facilité de séchage et de stockage sans précautions spéciales. Le bois est facile à travailler, se prêtant facilement à l'action des diverses machines, scie, raboteuse, perceuse, mortaiseuse, etc... De cet ensemble de propriétés, on peut conclure que le bois de Douglas pourra être utilisé en menuiserie, à condition de ne pas présenter un grain trop grossier, des couches trop hétérogènes qui, par l'alternance des zones dures et tendres, nuisent au travail de l'outil. DE QUELQUES BOIS EXOTIQUES 1 93 Propriétés mécaniques. Le Douglas d'importation, à couches fines, est un excellent bois de travail, présentant à la compression une cote honorable, avec des résistances absolues élevées, une cote de flexion forte, enfin une résistance au choc suffisante si les couches ne sont pas trop fines. Il présente un optimum de grain, celui de 2 millimètres, dont les bois crûs en France ne se rapprochent que difficilement. Nos résultats d'essais montrent que les caractéristiques mécaniques des bois crûs en France, malgré la largeur de leurs accroissements, ne sont pas très éloignées des caractéristiques du Douglas d'importation. A la compression les résistances absolues varient entre 350 et 400 kilos; la cote de qualité statique est relativement faible; la cote de qualité spécifique reste dans le voisinage de 15 ou 16, ce qui montre que le bois a bien conservé ses qualités propres. A la flexion, les résistances absolues sont un peu plus faibles, la cote de flexion est moyenne, la raideur également. La rupture est progressive, avec une période de défibration assez longue en général. Le coefficient de forme, calculé sur les échantillons (i), (2), (4), a varié de 8/6 à 10/6 suivant le plus ou moins grand nombre de noeuds, leur place dans la partie fléchie. Ces coefficients, élevés en égard de la mauvaise apparence technologique des bois essayés, sont dus à ce que les nœuds sont, nous l'avons dit, sains et bien adhérents. On sait que ces qualités de résistance à la flexion qualifient l'aptitude d'une essence à produire du bois de charpente. Le bois de Douglas crû en France convient donc à cet usage et présente même, à cause de sa raideur assez considérable, une aptitude spéciale pour cette utilisation. Il faut cependant s'en tenir aux bois ne présentant pas des accroissements trop larges : un grain de 5 millimètres paraît être un optimum à ce point de vue. A l'essai au choc les résultats obtenus sont nettement satisfaisants. La cote de qualité dynamique ne descend pas au-dessous de 1, même pour les échantillons à couches très larges; on peut en conclure que le Sapin de Douglas peut parfaitement convenir pour les emplois mobiles. 194 ÉTUDE DES PROPRIÉTÉS PHYSIQUES ET MÉCANIQUES CONCLUSIONS Usages du Douglas vert. Il résulte de l'analyse d'ensemble que nous venons de faire., que le Douglas ayant crû en France se distingue nettement du Douglas d'Amérique par la largeur de ses accroissements et la grossièreté de son grain, la présence de noeuds, le manque de rectitude et de régularité de son fil. Il conserve cependant des qualités mécaniques tout à fait intéressantes, qui prouvent qu'il n'est pas de qualité aussi médiocre qu'on pourrait le penser à première vue. Comme bois de menuiserie, malgré ses qualités de travail, il ne pourra être utilisé que dans la menuiserie ordinaire, dans les parties cachées, les fonds de meubles et de tiroirs. Grâce à sa bonne résistance au choc, il pourra être utilisé dans la fabrication des emballages, la caisserie, de préférence même au Douglas d'Amérique souvent imprégné de résine. De même on pourra l'employer dans la carrosserie, la construction des caisses de voitures, de wagons, etc... Comme bois de charpente nous avons vu qu'il pouvait être utilisé à condition de choisir des pièces ne présentant pas de trop graves défauts. On pourra également l'employer comme traverses de chemin de fer, bois de clôture, poteaux, pilotis, bois de mine. A ce point de vue il serait comparable au pin sylvestre, dont il n'a cependant pas la grande aptitude à l'injection. En Angleterre où des essais ont été tentés, on a constaté que la pénétration des antiseptiques par les procédés habituels y est irrégulière; il est même nécessaire de pratiquer des incisions latérales dans le bois pour obtenir une pénétration convenable des traverses et des poteaux. ** Fourra-t-on, en choisissant les stations ou en modifiant le traitement, produire un bois de qualité supérieure? On peut d'abord agir sur sa forme technologique en favorisant l'élagage, 1 DE QUELQUES BOIS EXOTIQUES 95 en le pratiquant rez-tronc dès que possible. Quant à la largeur des accroissements, nous avons vu qu'elle avait beaucoup moins d'importance que pour la généralité des résineux, que la texture du Douglas n'était pas trop affaiblie par un grain très grossier. Si l'on veut produire un bois de bonne qualité, il faut essayer d'obtenir, sinon l'optimum d'épaisseur des couches de 2 millimètres qui ne pourra vraisemblablement pas être atteint en France, du moins dans les trente premières années de la vie de l'arbre, et qui d'ailleurs, en diminuant dans de très fortes proportions la quantité de bois produite, ne serait pas avantageux, mais un accroissement réduit à 4 ou 5 millimètres . ANN. FOREST. - T. V. - FASC. 2. 13 II LE BOIS DE CÈDRE (Cedrus atlantica) Le commerce des bois a souvent confondu sous le nom de « Cèdre n des bois résineux provenant d'essences très différentes, Cèdres, Thuyas, Genévriers, Cyprès, dont la caractéristique commune est de posséder une odeur aromatique très marquée, un coeur foncé et la propriété d'être plus ou moins incorruptibles. La confusion sur les noms remonte d'ailleurs à la plus haute antiquité : les Latins désignaient sous le nom de Cedrus un assez grand nombre de résineux, et l'on discute encore sur la nature réelle des bois qui furent employés à la construction du temple de Salomon, Cèdre du Liban d'après certains, mais peut-être aussi cyprès ou genévrier, confondus par les anciens avec le vrai bois de Cèdre. Le bois de Cèdre proprement dit, provenant du genre Cedrus, est donné par les espèces suivantes (i) : Cedrus Libani, confiné dans les montagnes de Syrie, et en Asie Mineure; Cedrus atlantica, originaire de l'Afrique du Nord, le plus important à notre point de vue; CedrusDeodara, originaire de l'Himalaya de l'ouest; C. brevifolia, de Chypre. Ces trois premières espèces sont plus ou moins répandues, en France, comme arbres d'ornement, surtout dans les régions méridionales. Le Cèdre du Liban, le plus anciennement introduit, et dont il existe dans les parcs des spécimens célèbres, est plus commun, mais n'a, en général, pas été employé comme essence (r) R. HICKEL, Dendrologie forestière, Paris 1 93 2, pp. 91-94. DE QUELQUES BOIS EXOTIQUES 197 de reboisement pas plus que le Deodar (Cedrus Deodara). Le bois de Cèdre actuellement vendu dans le commerce, en provenance soit de l'Afrique du Nord, soit de certains de nos reboisements, est fourni, dans sa presque totalité, par le Cèdre de l'Atlas (Cedrus atlantica) qui diffère d'ailleurs fort peu du Cèdre du Liban. C'est un arbre de fortes dimensions, atteignant, dans sa station d'origine, une hauteur de 40 à 5o mètres. Le bois en est homogène, fin, à accroissements très réguliers, ne possédant pas de canaux résinifères, mais des groupes de cellules résinifères, à zone d'été bien marquée et bien colorée, à odeur aromatique caractéristique; le bois parfait est suivant les provenances, brun, bistré ou bien tirant sur le jaune safran; l'aubier est assez épais, tantôt blanc, tantôt plus ou moins rosé. La valeur du bois de Cèdre est bien connue. « Il n'est pas de bois meilleur pour la menuiserie, l'ébénisterie », dit MATHEY (I), au sujet du Cèdre d'Algérie. D'après MATHIEU (2), repris par BEAUVERIE (3), PETSCHE (4), c'est un bois inférieur au sapin pour la résistance, l'élasticité, mais un bois de premier ordre, comme l'avaient constaté les anciens. Bois de première qualité, très propre à la construction, indique PARIDÉ (5); « Bois de qualité bien supérieure à celui du sapin » écrit HICKEL. Bref, les auteurs sont unanimes à confirmer cette antique réputation qu'a le Cèdre de fournir un bois extrêmement apprécié. Mais il convient d'observer que ces qualités ne sont prêtées qu'au Cèdre importé, poussé dans sa station naturelle. MATHIEU a propagé fortement cette idée que si un arbre n'a pas crû spontanément dans son aire et dans sa station, il perd la plupart de ses qualités. C'est ainsi qu'après avoir parlé du Cèdre d'Afrique, il ajoute (6) : « Tout autre est le bois de Cèdre cultivé en dehors de sa région naturelle, dans les plaines et les coteaux de la France continentale. Sous un climat plus doux mais plus variable, ce bois est formé d'accroissements très larges, inégaux, dont la zone d'automne est mal lignifiée et ne représente qu'une (I) A. MATHEY, (2) (3) (4) (5) (6) Traité d'exploitation commerciale des bois, Paris, 1906. MATHIEU, Flore forestière, 4e éd., p. 568-569. BEAUVERIE, Le Bois, 2 vol., Paris, 1905. PETSCHE, Le Bois et ses applications au pavage, Paris. PARDE, Aide-mémoire du forestier. MATHIEU, Loco cilato. 198 ÉTUDE DES PROPRIÉTÉS PHYSIQUES ET MÉCANIQUES faible partie de l'épaisseur totale (1/18 seulement sur un échantillon provenant de Nancy) ; ce bois est mou, léger, à peine coloré, sans odeur sensible; il ne présente plus aucune des qualités qui caractérisent l'espèce spontanée ». Cette idée qui a été acceptée et reprise par la plupart des auteurs, on la retrouve, appliquée au Cèdre, chez presque tous ceux qui en ont parlé. D'où cette opinion assez répandue aujourd'hui, que le Cèdre, intéressant comme essence de reboisement, dans certaines régions, ne l'est pas en ce qui concerne l'utilisation de son bois. Or, on sait que le Cèdre a été employé avec succès dans divers reboisements dont les plus connus sont les massifs du Ventoux (Vaucluse) ou le périmètre du Rialsesse (Aude). On trouve là, actuellement, des arbres de première et de seconde génération, qui se développent bien, se régénèrent facilement et l'espèce gagne en étendue. Faut-il, d'après les opinions ci-dessus indiquée, penser que le bois qui est ainsi produit est sans valeur, ou tout au moins de faible valeur? Déjà, les Cèdres du Ventoux, par exemple, ont pris leur place et sont appréciés du commerce local. Quelle est la valeur réelle de ce bois? Est-il ou non comparable au bois du pays d'origine? Tel est l'objet de l'étude que nous nous sommes proposée. Pour la mener à bien, nous avons effectué une série d'essais comparatifs sur du bois de Cèdre de différentes provenances : I° Cèdres du Maroc; 2° Cèdre de la Trouhaude près Dijon (Côte d'Or); 3° Cèdre du Rialsesse (Aude); 4° Cèdre du Ventoux (Vaucluse). On trouvera ci-dessous le détail des résultats obtenus. 1. — CÈDRES DU MAROC Les échantillons étudiés proviennent d'origines diverses. A) Une bille de cèdre, provenant de l'exposition coloniale, de 70 centimètres de diamètre environ, sur laquelle on peut compter 165 couches annuelles, à accroissements extrêmement nets (les plus faibles ayant à peine o mm. 5 d'épaisseur, les plus forts DE QUELQUES BOIS EXOTIQUES 199 6 millimètres). Sur une section radiale, ils apparaissent d'une rectitude et d'une régularité remarquables, sur toute leur longueur. Le bois de coeur, bien bistré, occupe 6o centimètres sur 70 de diamètre. L'aubier, plus clair, cependant légèrement coloré, est bien visible. Le bois est très odorant, légèrement gras, doux au toucher, facile à travailler. Nous avons distingué, pour les essais, plusieurs régions dans la bille, suivant l'épaisseur moyenne des couches. Les couches les plus larges provenaient de la région centrale (25 centimètres de diamètre pour les 3o premières couches). Les couches les plus fines, formées à la fin de la vie de l'arbre, provenaient surtout de l'aubier. Les couches d'épaisseur moyenne appartenaient au bois de coeur et constituaient environ la moitié du volume du bois soumis aux essais. C'est celles qui ont donné les résultats les plus remarquables. B) Un madrier de 22 X 8 centimètres, expédié de la région d'Azrou et provenant d'un arbre également plus que centenaire. L'aspect du bois était comparable au précédent avec des accroissements bien marqués, réguliers, rectilignes; une odeur très pénétrante. La largeur des cernes était, en moyenne, de mm. 8, avec, vers le coeur, une zone à couches extrêmement fines (Io sur 2 millimètres d'épaisseur). C) Une planche de cèdre, de la région d'Azrou, provenant d'un arbre mort et gisant sur le sol depuis 20 ans. Aspect général identique aux précédents; aucune trace de pourriture; odeur très marquée; grain très régulier, bois de cour bien différencié. Sur la section on pouvait compter 12o couches annuelles; l'arbre était donc tout à fait comparable aux précédents. D) Une série de poteaux de cèdre de 18 centimètres de diaenviron, provenant également de la région d'Azrou. Il s'agissait là d'arbres jeunes, de 23 à 28 ans, à accroissement rapide, à couches relativement larges (3 à 5 millimètres). Dans ce lot, se trouvait cependant un poteau de même diamètre, mais sur la section duquel on pouvait compter 98 couches annuelles, d'épaisseur moyenne o mm. 8. Sur la section de tous ces poteaux, le bois de coeur, bistré, était très visible occupant, sur les arbres mètre 200 ÉTUDE DES PROPRIÉTÉS PHYSIQUES ET MÉCANIQUES à croissance rapide, une surface variable mais relativement faible (3 à Io couches annuelles); sur le dernier, à croissance lente, un cercle de 8 centimètres de diamètre (sur 16) et une cinquantaine de couches annuelles. Nous avons indiqué au tableau I ci-dessous les valeurs moyennes, pour chaque catégorie d'échantillons, des caractéristiques principales physiques et mécaniques. TABLEAU • a 20I DE QUELQUES BOIS EXOTIQUES OBSERVATIONS N N •cd -. fi' w fd a, CL 0 E d^ • 7 N • °„, M ^ Y ÿ oÔ • r- N N Ay E N Ÿ E• N ›, •• rooro d S SSB v. à EE E E PO IDS SPÉCI FIQU E „) I d 0 ÿ O. ÿ a pp^ •v 2 bG O O ti Oa^ 2,n O ■INn v) 0 "Iwo 0 0 0 0 M O> >n O • <Y 7 sO O 0 0 0 0 v) P. eP X G G ôV a xp •. ^ C)CJC) - 0N 0 0) 0 O .1b ' 000 0 In VO to) .3 Sr, OO .t Û ..V. N acv G) oA T7 ^ö '0 R7 Û U _n ,. ,. .. ^ Û â „w Va F U ' y Marque des éprouvettes RÉT RACTIBILITÉ TOTALE RÉTRACTIBI LIT É VOLUMÉTRIQUE 0 U U o c' w V â o ORIGINE DESBOIS E oE E . â> ^M ^^to h â o) V) O O 0 0 0 O O O O M h M .M. h H E V 00 . O 2. k O p St N y , S .n N Ir 0 , .O g ) 1 0 80 • W W W 'ÿ ÿ C, G7 0 W 202 ÉTUDE DES PROPRIÉTÉS PHYSIQUES ET MÉCANIQUES COTE D Y NAMII UE O O 7 G .ati O 114 00 p RÉSI LI EN CE 00 I ON 0 0 0 M e. ti\0 h C C. ..^ N 0 G 0 G G N N NN 0 ô 0. ô 0 0 ^) O N 00 T N ^^^. , 0 7 NI N N ai O OC W O ÿ a Ca Cr N a)) cy O O tO M N Ô I O fr/ G ), .O N I N I ate;°y a N MM I N N N N N N 0 N an 7 an H M I M ON p, O M ti 00 O H NN I g g I: 02 I M 5.1"' O o^ g 7 V- CO 00 t.00 1^ O a 6, O, o Tr ,ma/s23; M N .O v? Cf) COTE N 0 00 OtM â O I^ 9in dni op a2ieto N O 00 N O.^ ^ .v UI 0 O O W 4 3 a[nP°E N b aOÛCO 1 O W û â w 0 I ^ N I C) W i Q'8 a 'CO 0, v0 ai `La' 1;G: O :Ç w O 0 I ô Qualification FLEXIONVERS 15 % D'HUMIDITÉ TAB LEA UI. Maroc (Suite). — HO NN a I- ° G >, f:4 NN 0 :C G P. ti w ru T CO O ti 0 la co 0 v)'0 'O h O .0 O O 0 CO N CO OOOO CO H V]0p co M CI )n N N O 0 0 0 O) G O F.: a, . m -a >, ') A 0 ° 7 m en N 00 O5 o0 00 O\ t- b O M ■0 T CO • M Un DE QUELQUES BOIS EXOTIQUES 203 L'examen de ces caractéristiques permet de formuler les conclusions suivantes. 1° Caractéristiques physiques. Le bois, mi-dur dans la partie moyenne, devient tendre vers le coeur et vers l'aubier; la cote de dureté est forte, et diminue sensiblement vers le coeur, cela pour la majorité des échantillons. La densité, pour le bois de coeur, varie de 0.500 à o.600, pour les arbres à croissance lente et descend entre 0.40o et 0.50o pour les jeunes arbres à croissance rapide de la catégorie D. La mesure des volumes indique un bois moyennement nerveux, et dont le retrait total est relativement faible. 2° Caractéristiques mécaniques. L'essai à la compression donne des résistances absolues très élevées pour les bois A, B, C, où nous relevons les chiffres de 560 et de 600 kgs/cm2. La cote de qualité statique est voisine de Io, ce qui classe le bois dans la catégorie supérieure. Pour les bois à couches larges de la catégorie D, les chiffres sont nettement inférieurs, mais la cote reste élevée, les bois étant beaucoup plus légers que les précédents. L'essai à la flexion permet de faire des remarques analogues; le module de rupture est très élevé pour les trois catégories A, B, C, et plus faible pour la catégorie D, à couches larges. La cote de flexion reste cependant au voisinage de 20 pour l'ensemble, à la limite entre les 2 catégories moyenne et forte. La cote de raideur présente également de l'intérêt : on voit que les arbres âgés, à accroissements lents, semblent présenter le bois le plus raide, les arbres jeunes de la catégorie D, le plus élastique. Sur les bois raides, la cassure est d'ailleurs nette et brutale, le travail de défibration étant réduit au minimum. L'essai au choc est moins satisfaisant que les précédents. Au mouton, la cassure est franche, avec de petits éclats; le travail de rupture pour l'éprouvette normale est en général faible, inférieur à 2 kilos. Le bois étant au surplus relativement lourd, il 204 ÉTUDE DES PROPRIÉTS PHYSIQUES ET MÉCANIQUES s'ensuit que la cote de qualité dynamique est faible, et que la plupart des échantillons étudiés se classent dans la catégorie inférieure ou tout au moins à peine moyenne. Les échantillons de la catégorie D donnent cependant un résultat meilleur, cela à cause de leur faible densité; mais on voit que le travail de rupture reste en moyenne assez faible. En résumé, on peut dire que le bois de Cèdre du Maroc est un bois excellent, facile à travailler, présentant peu de retrait, très résistant à la compression, comparable au sapin pour la résistance à la flexion, mais dont le défaut paraît être le manque de résistance au choc. Il est intéressant de remarquer également que l'échantillon C, provenant d'un arbre gisant sur le sol depuis 20 ans est celui qui donne, en moyenne, les meilleures résistances. 2. — CÈDRES DE REBOISEMENTS On trouvera dans le tableau II les résultats chiffrés des divers essais que nous avons effectués sur ces bois. Nous les accompagnerons des remarques suivantes. 1° Cèdres de la Trouhaude. L'échantillonnage se composait de 4 billons de mètre (l'un pris vers 5 mètres de hauteur, l'autre vers 7 mètres, pour chaque arbre), provenant de deux arbres de 5o à 6o ans, de 35 centimètres à hauteur d'homme, 12 à 15 mètres de hauteur, jusqu'à 8 centimètres de diamètre. L'épaisseur moyenne des accroissements était de 3 millimètres à 5 millimètres. Le bois de coeur, très marqué, était jaune foncé, de couleur assez vive, l'aubier blanchâtre. Le diamètre du coeur variait de la moitié du diamètre de l'arbre vers la base, au quart de ce diamètre, vers Io mètres de hauteur. La proportion d'aubier était donc assez forte, surtout pour le billon supérieur pour lequel, pratiquement, les essais ne portent que sur de l'aubier. Les noeuds étaient en assez grand nombre, mais moyens ou petits, et bien adhérents. Dans l'ensemble, le bois était plus léger que le bois de cèdre du Maroc, plus tendre, à cote de dureté normale. Au point de vue du retrait il lui était tout à fait comparable. 205 dd `..,) 2 00 QQ 000 .52 POIDS S PÉCI FIQ UE d E (.1 C) '0 -Q Ç) 0 C-) '03 O Cd j-' 0 -14 ' Co •■ 7;' Od V % Qua lifica tion • O O CO to CO 0 In k.0 1.1 CO -6 ■–■ g o 0 00 ON 0 000 0 M 6 c; o o -6 -d 00 00 M .") 00 00") M n o 0 o o .,-,.., -i E. • 1-1 - •s. f, g . 4., ',"7, '"' 8 :2 4., Cèdre du Ve ntoux. Cd II. Cèdre du Rialsesse. 0 00' 01 SO to CO da :,.:',- ■-■ ■-■ 1-4 00 CO ■0 -d -6 1-4 ■•-■ O. c; 6 6 o Cèdre de la Trouhaude. Ce z .4. c; 6 6 6 o B / Qualifica tion COEFFI C IENT de rétractibilité 0. Ô 0 If, •••1- o to lo 0 Ci o 0 ■-• . U-1 CC o -, 01 —..-----.. tn (21 R ÉT RACTiBILIT ÉTOTALE RÉTRACTIBILITÉVOLUMÉT RIQUE ORIG INEDESBOIS TABL EAU II. 4444 Cèdres de reboisement. Cd 7.1:1 t•-• ■ o o mm. d 'ép aisse ur. 5 C) Co uche s de OBSERVATIONS DE QUELQUES BOIS EXOTIQUES • . • • g • Cd ••,, 8 „ 2 o o .4 21 8 o ÉTUDE DES PROPRIÉTÉS PHYSIQUES ET MÉCANIQUES a .71o COTEDY N AMIQ UE 206 v pN ô ^ ^ U 7 N 00 COO 0 0 0C F. N SO v) O N U) .. N O NO H ^^i V O M O O0 CO . F â g Q) M X ^Q N M N O .0 .Q v â ô `+ 0O • m F TA BLEA UI I. Q o .y U Û r ,y a f'+ w IV H Â Qô Z a Q Q ai 0 O O O v I. SO M M H M rN COQ FLEX ION VERS 15 % Cèdres de reboise O U Q 8 M J. ai û C Cc b a aH aInPoW E4 Q o^ Qi T c W 7 Q t'- 00 00 M H a 6 O 7 v) 00 ti 2 W 7 0 N N N M 00 N O O O Un SO rn000 CO- O c_NHco0 Co 00 N 00 00 0 K) N N CO O 0 0 0 0 N 0 Q 23. v o w H C U 1D/s8)I 3 atn dni op 2i qj ai a w o a, v 0. v >-, In at o o N v) O) 00 v) CO Co 0 M M M r) .4- rn 00 00 00 oo g CO h 00 0v DE QUELQUES BOIS EXOTIQUES 207 Les essais à la compression et à la flexion n'ont donné que des résultats inférieurs à ceux du Cèdre du Maroc, mais permettent cependant de ranger ce bois dans la catégorie moyenne des résineux. A remarquer qu'à la flexion, il s'est montré élastique. Au choc, le résultat est meilleur que pour le Cèdre du Maroc, la cote dynamique est un peu plus forte, le bois n'est pas aussi cassant et passe dans la catégorie moyenne. 2° Cèdre du Rialsesse. Les échantillons soumis aux essais provenaient d'un arbre de 50 ans environ, d'un diamètre de 60 à 70 centimètres à hauteur d'homme, donc à croissance rapide. L'épaisseur moyenne des couches était de 6 à 7 millimètres. Le bois était de couleur brune, légèrement rosé, l'aubier à peine distinct du bois de cœur. Noeuds en assez grand nombre, assez gros ou gros. Au point de vue physique, densité moyenne de 0.530; bois peu nerveux, à retrait faible. A l'essai de dureté, le bois s'est montré mi-dur, à cote de dureté normale. Il ne s'agit donc pas, malgré l'épaisseur des couches, d'un bois mou et spongieux. Au point de vue mécanique, les essais à la compression et à la flexion ont été satisfaisants. Les chiffres obtenus sont très voisins de ceux obtenus pour le cèdre du Maroc dans sa partie « couches larges »; les cotes sont à peu près les mêmes. L'essai au choc a donné des résultats faibles; le bois doit être classé dans la catégorie inférieure, bois cassant. 3° Cèdres du Ventoux. Nous insisterons un peu sur les résultats obtenus au cours de ces essais, car ils nous paraissent dignes d'être mis en lumière. Avant de les énoncer, il nous semble utile d'indiquer les opinions qui ont cours actuellement sur la valeur de ce bois de cèdre provenant des reboisements du Ventoux. D'après H. DE BRUN (I) « les marchands semblent lui donner (I) H. DE BRUN, Le Cèdre au Mont- Ventoux et en Provence. (Revue des Eaux et Forèts, t. 40, 1922, P• 249•) 208 ÉTUDE DES PROPRIÉTÉS PHYSIQUES ET MÉCANIQUES déjà la préférence sur les pins. On lui reprochait d'abord d'être lourd, noueux et cassant, mais on a remarqué par la suite que son poids diminuait beaucoup par la dessication et que les pièces qui n'avaient pas trop de noeuds résistaient suffisamment à la flexion ». D'après d'autres renseignements (i) : K les mines de charbon de Mathamis nous ont acheté en 1920 au prix fort nos coupes de cèdre pour étayer leurs galeries. Le bois de cèdre se travaille facilement à la scie; il donne de belles planches, mais de qualité plutôt inférieure à celle du Pin d'Alep; il serait plus cassant et les planches se fendraient davantage au clouage. Néanmoins, ce bois est bon. » Il faut remarquer qu'il s'agissait là d'arbres d'éclaircie, défectueux, branchus, dominés ou tarés. Nous avons obtenu comme échantillons 2 belles billes de 2 mètres de long, de 30 à 35 centimètres de diamètre, provenant de deux arbres d'éclaircie marqués en 1932 dans la coupe 22, 3e série canton de Monvallat (Forêt communale de Bédoin). L'âge de ces arbres était de 65 à 70 ans, la plantation remontant à la période 1863-1869. Le bois est presque sans défauts, avec seulement quelques noeuds de place en place, les accroissements sont très réguliers; leur épaisseur varie de 2 millimètres vers l'extérieur à 4 millimètres vers le coeur de la bille. Sur une section transversale, le coeur et l'aubier sont très distincts, coeur jaune foncé, irrégulier, aubier blanc. Sur 6o couches comptées sur une section de 35 centimètres de diamètre, une trentaine environ appartiennent au bois de coeur, avec un diamètre de 21 centimètres. L'odeur est assez vive. Les essais sur les billes ont donné des résultats tout à fait remarquables. 1° Essais physiques. — La densité de ces bois est évidemment assez forte, 0.560 à 0.615 pour les diverses régions de la bille, ce qui classe ces bois à cheval sur les deux catégories de résineux : mi-lourds et lourds. C'est un inconvénient si l'on pense que d'excellents bois de sapin ou d'épicéa ne dépassent guère une densité de 0.450 à 0.500. Le bois ne paraît pas être très nerveux; le retrait total est moyen, plutôt fort. Il convient de prendre (I) A. CHAUDEY, Note sur le Cèdre (Revue des Eaux et Forêts, t. 45, 1 9 2 7, P. 404). DE QUELQUES I30I5 EXOTIQUES 209 certaines précautions pour le séchage; un séchage rapide amène de nombreuses fentes de retrait. L'essai de dureté permet de classer le cèdre du Ventoux dans la catégorie des mi-durs, la cote de dureté est normale. Les résistances à la compression sont très fortes, avec une cote statique élevée, malgré la densité. L'essai à la flexion a donné des résultats supérieurs à ceux obtenus avec le cèdre du Maroc en ce qui concerne la valeur absolue des charges supportées; la cote de flexion reste cependant moyenne en raison de la forte densité. A la flexion, la cassure est normale, la rupture n'est pas brutale, le bois est assez élastique. Au choc, les résultats sont bien meilleurs qu'il ne le sont d'ordinaire avec le cèdre. Nous avons obtenu des chiffres très satisfaisants; on ne peut pas dire que ce bois soit très résilient; il est pourtant tout à fait moyen et n'a pas le grave défaut d'être cassant comme les cèdres d'autres provenances. 2e Essais mécaniques. — CONCLUSIONS Les essais dont nous venons de donner les résultats permettent de se faire une opinion sur la valeur du bois de cèdre, et particulièrement de celui qui provient de nos reboisements. Nous avons d'abord indiqué les caractéristiques générales du bois de cèdre provenant de sa station naturelle et montré les résistances élevées qu'il présentait soit à la compression, soit à la flexion; nous avons vu que c'était un bois de menuiserie et de construction d'excellente qualité, dont le seul défaut était d'être peu résilient, cassant quelquefois, impropre par conséquent à certains usages. Ces essais confirment donc bien les idées couramment admises sur la valeur de ce bois lorsqu'il a crû dans sa station. Si nous passons maintenant aux cèdres de reboisement, nous observons que les cèdres de la Trouhaude et ceux du Rialsesse sont des bois comparables à nos résineux de qualité moyenne au point de vue compression et flexion, mais ayant encore, surtout le cèdre du Rialsesse, le gros défaut d'être cassant. Les cèdres du Ventoux ont au contraire donné des résultats 2I0 ÉTUDE DES PROPRIÉTÉS PHYSIQUES ET MÉCANIQUES d'essais remarquables. Les deux billes que nous avons eues entre les mains avaient peut-être été choisies parmi les mieux venues, et, dans ces conditions, il conviendrait peut-être de ne pas trop pousser la généralisation. Il n'en reste pas moins qu'elles nous montrent ce que peut donner le Cèdre dans des conditions qui lui sont favorables. Bois très résistant à la compression et à la flexion, se comportant bien au choc, élastique, telles sont les caractéristiques qu'il présente. Il nous semble que c'est là un résultat qui devait être mentionné. Remarquons enfin que tous ces échantillons de cèdres de reboisements proviennent d'arbres de première génération, jeunes encore, ayant crû dans des conditions souvent défectueuses, sur un sol non encore amélioré, en massifs incomplets ou mal composés. Il est, par suite, normal de penser que la qualité du bois ne pourra que s'améliorer avec le temps et avec les conditions de végétation. On peut espérer obtenir un jour des peuplements de cèdre- remarquables non seulement au point de vue de leur importance ou de leur forme, mais encore au point de vue de la qualité de leur bois qui sera certainement universellement apprécié. III LE BOIS D'AILANTE (Ailantus glandulosa Desf.) Nous avons eu récemment l'occasion d'étudier, au point de vue des résistances mécaniques, deux billes de bois d'Ailante provenant de deux arbres différents abattus dans le jardin de l'École des Eaux et Forêts. On sait que cette essence (Ailantus(i) glandulosa Desf.), que l'on désigne souvent sous le nom de Vernis du Japon, est originaire de l'Asie tempérée et qu'elle a été introduite par D' INCARVILLE en 1751. L'Ailante est depuis assez longtemps très communément cultivé en France et dans l'Europe méridionale comme arbre d'ornement et aussi comme essence de boisement. Sa diffusion a été favorisée notamment par l'active propagande faite en sa faveur, après 186o, par GuÉRIN-MÉNEVILLE qui voyait en lui non seulement un arbre producteur de bois, mais l'arbre nourricier du « Ver à soie de l'Ailante », la chenille du Bombyx Cynthia. Il est curieux de noter que l'on manque de renseignements précis en ce qui concerne les qualités de son bois et les usages qu'il peut recevoir : des opinions très divergentes ont été publiées. Au milieu du siècle dernier, au moment où l'attention était attirée sur l'Ailante, on formulait à cet égard des appréciations assez élogieuses. A. DuPUrs (2) définit le bois d'Ailante comme étant « d'un blanc jaunâtre, quelquefois veiné de vert, satiné, (r) Et non Ailanthus. — Voir : R. HICKEL, Dendrologie forestière, Paris, 1 93 2 , p. 220. (2) A. Dupuis, L'Ailante glanduleux (Journal d'Agriculture pratique, 4e série, t. VI, 1856, p. 276). ANN. FOREST. - T V. - FASC. 2. I4 2I2 ÉTUDE DES PROPRIÉTÉS PHYSIQUES ET MÉCANIQUES égalant en beauté l'érable, d'un tissu serré, fin, assez dur pour prendre un beau poli ». Il reconnaît « qu'il est seulement un peu cassant » et qu'il a un autre défaut, celui de se tourmenter et de se voiler quand on le met en oeuvre avant complète dessication, défaut auquel on peut remédier par l'immersion dans l'eau. Bien sec, il convient « aux travaux d'ébénisterie, à la menuiserie ». Dans le Midi de la France, il est estimé pour le « charronnage à l'égal de l'Orme et du Frêne; il est cependant un peu plus mou et moins bon que ce dernier, mais la différence n'est pas très grande. Il sert pour les bras de charrettes et les timons de voitures. » DELAPERCHE (I) signale que le bois est raide et cassant, mais mentionne le fait qu'il a vu chez un propriétaire des meubles confectionnés dans le bois d'un Ailante abattu dans un parc : « Il a pris un beau poli, il imite le citronnier par la couleur et le frêne par les veines. » GUÉRIN-MÉNEVILLE (2), après avoir protesté, dès 1858, contre l'opinion que l'Ailante donnait « un bois tendre, de valeur nulle et que l'on ne pouvait utiliser », a, chose rare à l'époque, fait étudier les propriétés mécaniques de ce bois par les méthodes employées alors « pour apprécier les qualités des bois employés à la construction des vaisseaux ». Les essais, faits à Toulon, ont porté sur des échantillons prélevés dans des arbres de 25 à 30 ans, et il cite les résultats suivants : TÉNACITÉ FLEXIBILITÉ DENSITÉ Ailante (3 expériences), moyenne Orme (7 expériences), moyenne Chêne (IO expériences), moyenne 0,713 0,604 0 ,75 1 (Charge (Flèche de p parrupture cmq) la rupture) ) 32,812 24,867 1 9,743 0 ,0 33 0,023 0 ,02 7 « Ces résultats remarquables et inattendus montrent que le bois de l'Ailante est réellement supérieur à celui du Chêne et même de l'Orme, le bois par excellence pour le charronnage, à cause de sa force et de sa flexibilité. » De plus, « le bois prend très bien le poli et le vernis » et « il ne fatigue nullement les outils, tout en étant très dur ». (I) DELAPERCHE, Culture de l'Ailante (Revue des Eaux et Forêts, t. II, 186 3, p. 394). (2) GUÉRIN-MÉNEVILLE, Note sur les qualités du bois de l'Ailante (C. R. de l'Ac. des Sc., t. 61, P. 344, 21 août 1865). BOI S D 'AIL AN TE PLANCn E II I DE QUELQUES BOIS EXOTIQUES 213 MOUILLEFERT (I), après avoir décrit l'aspect du bois et sa structure, résume à peu près les appréciations des auteurs précédents sans émettre une opinion aussi favorable : « Le bois de l'Ailante se travaille bien, prend un assez joli poli et se fend aisément. On peut l'employer dans le charronnage et à la plupart des usages de l'Orme et du Frêne, tout en restant cependant inférieur à celui de ces deux essences; il ne possède en effet ni leur souplesse ni leur résistance, il est notamment beaucoup plus cassant et beaucoup plus sujet à se fendiller. » A l'appui il cite les chiffres obtenus par lui dans des essais comparatifs de résistance faits à l'École de Grignon : Résistance à l'écrasement (bois de bout) : Chêne pédonculé, 145 kg. par centimètre carré; Orme et Frêne, 14o; Ailante, Ioo seulement. Résistance à la flexion : Frêne, 76 kg. 500; Orme, 75; Ailante, 48 kg. 300 par centimètre carré. Il est difficile d'interpréter ces chiffres, comme d'ailleurs ceux publiés par GUÉRIN-MUNEVILLE, en l'absence d'indications sur le mode opératoire et sur l'humidité des échantillons. Une opinion mitigée, inspirée, semble-t-il, par celle de MOUILLEFERT, est formulée à des dates plus récentes par divers auteurs. D'après THIL (2), les emplois du bois d'Ailante seraient la menuiserie, le charronnage de deuxième qualité. « Il se travaille bien, prend un assez beau poli et se fend facilement, dit BEAUVERIE (3) ; il rappelle un peu le Frêne blanc. On l'emploie parfois en menuiserie. Il semble convenir aux emplois de l'Orme et du Frêne, le charronnage, par exemple » Mais on voit aussi, durant la même période, imprimer des appréciations plus ou moins défavorables. DE SAINT-QUENTIN (4) déclare reconnaître que comme bois de construction et de chauffage, il est moins que médiocre. GOUY (5), par contre, signale que (I) MOUILLEFERT, Traité des arbres et arbrisseaux, 5892-5898, t. I, p. 220. (2) A. THIL, Description des sections transversales de 120 espèces de bois. Paris, 1914. (3) J. BEAUVERIE, Les Bois industriels, Paris, 19x0. (4) Da SAINT- QUENTIN (Journal de la Société d'acclimatation, 1899. Ref. in Revue des Eaux et Forêts, t. 38, 18 99, p. 245)(5) GOUY, L'Ailante (Revue des Eaux et Forêts, t. 6o, 1922, p. 88). 214 ÉTUDE DES PROPRIÉTÉS PHYSIQUES ET MÉCANIQUES l'Ailante est employé assez couramment en menuiserie, tabletterie, charronnage, carrosserie, et dans la fabrication des meubles. « Il a le défaut d'être cassant, de résister mal à la flexion et à la compression, mais il se travaille facilement et prend un beau poli et ne craint ni les insectes ni les intempéries. » Enfin HicREL (I) est d'une exceptionnelle sévérité. « Récemment, on a essayé de développer la culture de l'Ailante, en vantant la qualité de son bois. Celui-ci, en réalité, est raide, très fissile, grossier, difficile à travailler et impropre à tout usage. » En présence de ces opinions très divergentes, il a paru intéressant d'étudier le bois d'Ailante avec les méthodes modernes. Les résultats obtenus ne peuvent être d'ailleurs donnés qu'à titre d'indication, puisqu'il s'agit d'essais effectués seulement sur deux arbres. Les échantillons étudiés proviennent de sujets de o m. 30 à o m. 35 de diamètre à hauteur d'homme, ayant cru dans un sol de jardin assez riche. Le nombre des couches annuelles était, à ce niveau, d'une vingtaine, ce qui indique une croissance très rapide; l'épaisseur moyenne des couches était de o cm. 75, certaines atteignant jusqu'à 12 et 15 mm. d'épaisseur. A l'examen macroscopique, le bois est jaunâtre, légèrement nacré, non sans analogie d'aspect avec celui du Frêne. Sur une section transversale, on aperçoit les vaisseaux groupés en arcs ou en lignes concentriques bien marquées, une zone poreuse bien différenciée mais mince, les rayons médullaires fins, serrés, mais nettement visibles. L'étude de la structure anatomique (2) conduit aux conclusions suivantes : Le bois d'Ailantus glandulosa est un bois â zone poreuse très marquée. Les vaisseaux, à parois minces, sont relativement peu nombreux, sauf dans le bois de printemps (zone poreuse) et de dimensions très variables. Ils sont généralement groupés par 2 à 8, souvent disposés en file radiale, plus rarement isolés. Par place, ils ont tendance à dessiner des lignes sinueuses tangentielles plus ou moins nettes. (r) HicKEL, Dendrologie lorestiPre, 1932, p. 210. (2) Cette étude a été faite par les soins de M. Rot, inspecteur des Eaux et Forêts, assistant à la 2e section de la Station de Recherches et Expériences forestières. DE QUELQUES BOIS EXOTIQUES 215 Les rayons médullaires sont très nombreux, inégaux, assez fins. En coupe tangentielle, on constate qu'ils ont, au maximum, 8 files de cellules, dans leur plus grande largeur; leur hauteur est aussi très variable. Ils sont visiblement hétérogènes, les cellules supérieures et inférieures étant plus courtes et plus larges que les cellules de la partie centrale. Les fibres forment la masse principale du bois. Leurs parois sont assez minces, la lumière centrale est grande. En coupe longitudinale, on constate qu'elles sont courtes, assez sinueuses et légèrement enchevêtrées. Le parenchyme ligneux est disposé en gaine autour des vaisseaux, il est peu abondant, sauf à la lisière externe du bois d'été. Les cellules du parenchyme ligneux sont presque isodiamétriques, principalement celles qui sont immédiatement contre les vaisseaux. Le bois d'Ailante paraît donc, au point de vue structure anatomique, intermédiaire entre les bois d'Orme et de Frêne. Il se rapproche de l'Orme par le nombre et la dimension des rayons médullaires et par la forme et la dimension de ses fibres. Il rappelle le second par la répartition et la forme des cellules de parenchyme. Pour le groupement des vaisseaux, il offre un type intermédiaire entre le groupement en arcs concentriques tangentiels de l'Orme et le groupement en plages ponctiformes du Frêne. Mais il se distingue de ces deux bois par l'épaisseur faibles des parois des différents éléments, en particulier des fibres et des vaisseaux. Nous avons résumé dans le tableau ci-après les résultats moyens de nos essais physiques et mécaniques. Nous avons indiqué en regard la place correspondante dans les diverses échelles de comparaison établies par la méthode MONNIN, qui est celle que nous avons utilisée. Au point de vue de la densité, les échantillons étudiés se placent à cheval sur les deux catégories mi-lourd (0,650 à 0,800) :I6 ÉTUDE DES PROPRIÉTÉS PHYSIQUES ET MÉCANIQUES S C, m O rnoo ÿ 39 tt 4, Y zr O ô d N > o a b oo 0 0 CO MN . N M 0 0 0 0 DE QUELQUES BOIS EXOTIQUES 217 et léger (0,50o à 0,650); au point de vue de la dureté, à la limite supérieure de la catégorie des feuillus tendres; la cote de dureté est normale. La rétractibilité volumétrique totale se place à la limite des deux catégories moyen retrait (Io à 15 %) et fort retrait (15 à 20 %). On peut dire en résumé qu'au point de vue physique, l'Ailante est un bois de qualité moyenne, assez léger, assez tendre, facile à travailler, moyennement nerveux. Le défaut, en menuiserie, serait de ne pas très bien résister aux alternatives d'humidité et de sécheresse. Au point de vue purement mécanique, on constate que le bois résiste bien à la compression et à la flexion, que les charges de rupture sont assez élevées; les cotes de qualité sont dans la bonne moyenne; il est assez élastique, tenace, assez résistant au choc. Entre ces qualités mécaniques et la structure anatomique, on peut voir une certaine relation. La dureté et la densité moyenne sont en rapport avec l'épaisseur moyenne faible des éléments qui le constituent. L'élasticité et la flexibilité peuvent être rapportées à la répartition des vaisseaux et du parenchyme ligneux par analogie avec le Frêne. La fissibilité assez faible est due certainement à l'enchevêtrement des fibres. En définitive, il nous paraît que l'Ailante, quoique inférieur au Frêne, auquel certains l'ont comparé, peut être employé dans la menuiserie courante, pour des emplois intérieurs, à l'abri des intempéries. Nous avons vu, pour notre part, des boiseries et de petits meubles entièrement confectionnés en bois d'Ailante, d'aspect fort agréable, et qui se sont fort bien comportés. De même, dans la caisserie, la fabrication des emballages, il semble susceptible d'obtenir des débouchés. Enfin, dans le charronnage de deuxième qualité, il pourrait, à l'occasion, remplacer le Frêne ou l'Orme. On voit donc que c'est un bois qui, s'il ne doit pas être mis au rang des bois de premier choix, n'est cependant pas dépourvu de qualités et ne mérite pas la défaveur dont il a pu être parfois l'objet. STUDY ON MECHANICAL AND PHYSICAL PROPERTIES OF SOME FOREIGN TIMBERS On this title, it has been brought together the results of tests obtained at the laboratory of the École Nationale des Eaux et Forêts on Cedar (Cedrus Atlantica), Douglas Fir (Pseudotsuga Douglasii) and Ailantus (Ailantus glandulosa). These tests were carried out by the method created by M. MONNIN, conservateur des Eaux et Forêts. The tests on Douglas fir timber carried out on home-grown samples — in Haute-Saône, Creuse, Meurthe-et-Moselle, Allier — had shown that notwithstanding its high rate of growth this species had given timber of good grade, suitable for coarse carpentry work, frame work and packing cases. Tests on cedar timber were carried out on the one hand on samples from Marocco, on the other hand on home grown samples from the reforestation of the Trouhaude the Rialsesse and the Ventoux. Cedar from Marocco has given high compression and state bending resistances but has the defect of being breakable. The reforestation cedar had shown that home grown timber has similar qualities and the same defect. The samples from Ventoux appeared as quite highest grade with worthy of note caracteristics. The tests on Ailantus timber had shown that in spite of the divergent opinions which had been maintained about it, it was a timber not without any quality but of a good average grade and suitable for carpentry work packing cases and current cabinet making purpoises. STUDIE ÜBER DIE PHYSISCHEN UND MECHANISCHEN EIGENSCHAFTEN EINIGER ÄUSLANDISCHER HOLZARTEN Unter obengenanntem Titel sind die Ergebnisse der Versuche des Laboratoriums der Ecole Nationale des Eaux et Forêts (Fortshochschule) vereinigt, die an Zedern = (Cedrus atlantica), Douglas = (Pseudotsuga Douglasii), und Ailantusholz (Ailantus glandulosa) vorgenommen worden sind. Diesen Versuchen wurde die von H. Conservateur des Eaux et Forêts MONNIN herrührende Methode zu Grunde gelegt. Hierbei ergab es sich, dass die verschiedenen Standorten Frankreichs (Haute-Saône, Meurthe-et-Moselle, Allier) entnommene Douglastanne, trotz seiner Raschwüchsigkeit, ein Holz von guter Qualität liefert, das als Schreinerei = und Bauholz verwendet werden kann und sich zur Herstellung von Kisten eignet. Die Versuche über Zedernholz wurden an einer Reihe von Probestücken vorgenommen, die teils aus Marokko, teils aber auch aus den in Frankreich gelegenen Aufforstungsgebieten : Trouhaude, Rialsesse und Ventoux stammten. Das aus Marokko kommende Holz ist, was die Zerdrückungsfestigkeit und die Biegsamkeit anbelangt, sehr widerstandsfähig, hat jedoch den Fehler, brüchig zu sein. Gleiche Eigenschaften und Fehler zeigten auch die in den Aufforstungsgebieten Frankreichs gewachsenen Hölzer. Vorzügliche Eigenschaften wurden deutlich bei den aus dem Ventouxgebirge herrührenden Probestücken festgestellt. Die an Ailantus angestellten Versuche haben bewiesen, dass, 220 ÉTUDE DES PROPRIÉTÉS PHYSIQUES ET MÉCANIQUES trotz gegenteiliger Auffassung, die verschiedentlich geteilt wird diese Holzart ebenfalls Eigenschaften aufweist und als Holz von Durchschnittsqualität angesprochen werden darf, das in der gewöhnlichen Schreinerei und in der Kisten = und Kunstschreinerei Verwendung finden kann.