Pas à pas, changeons le monde… - AIPE-CCI

Transcription

Pas à pas, changeons le monde… - AIPE-CCI
Pas à pas, changeons le monde…
Des jeunes aspirent à un monde meilleur fondé sur le partage.
Pour eux, l’éducation est porteuse d’espoir et peut changer des vies.
Projet de création littéraire et d’illustration mené en collaboration entre l’Aide internationale pour l’enfance (AIPE) et
l’Association pour la création littéraire chez les jeunes (ACLJ).
L’Aide internationale pour l’enfance (http://www.aipe-cci.org) a pour
mission de venir en aide aux enfants victimes d’exploitation par le
travail dans le monde. Parallèlement, l’AIPE vise à sensibiliser la
population aux causes de l’appauvrissement et de l’exploitation des
enfants par le travail et à mobiliser les énergies vers des actions de
changement social.
Pas à pas,
changeons le
monde…
3
En 2009-2010, l’AIPE a organisé un concours littéraire à l’intention des
jeunes pour tenter de lever le voile qui dissimule le monde des enfants
victimes d’exploitation par le travail. Cet album regroupe douze textes
reçus à cette occasion. Les jeunes qui ont participé au concours nous
parlent de partage et de l’impact de l’éducation sur l’avenir des
enfants. Les illustrations qui accompagnent les textes ont été réalisées
par les 24 élèves de 3e année de la classe de Geneviève Dupuis,
enseignante, en 2010-2011 à l’école St-Rosaire de Gaspé (Québec).
Une série de fiches synthèse sur les problèmes du travail des enfants a
été conçue pour enrichir cet album. Elle vise à sensibiliser à la nature
et aux effets du travail des enfants et à donner un sentiment
d’engagement et de motivation, pour informer les autres et pour
mener des actions individuelles, en classe ou au sein d’organisations.
L’album a été réalisé par l’Association pour la création littéraire chez
les jeunes (http://projetjeunesse.com). L'ACLJ soutient ses partenaires
de la Francophonie qui créent du contenu avec les jeunes sur des
sujets d'importance mondiale (environnement, alphabétisation, santé)
et qu'elle diffuse au travers de son projet d'édition communautaire. À
la croisée de l'imaginaire individuel et de l'imaginaire collectif à
l’échelle de la Francophonie, l’ACLJ offre une approche éducationnelle
psychosociologique pour l'ouverture sur une littérature collective de
voix émergentes parmi les jeunes de la planète qui ont beaucoup à
nous apprendre pour peu qu’on les écoute.
Association pour la création littéraire chez les jeunes (ACLJ).
CP. 25, succursale Youville, Montréal (Québec), H2P 2V2, Canada
© ACLJ
Tous droits réservés.
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Table des matières page 49
Les enfants-soldats
L’esclavage page 53
Préface de la directrice générale par intérim de
l’AIPE
page 7
Suggestions de films documentaires
page 44
La motivation
page 45
L’esclavage
page 53
Introduction
page 9
Suggestions de livres jeunesse
page 56
Remerciements
page 13
Le droit de rêver
page 57
Le monde qui s’ouvre
page 14
Quelques pistes d’actions pour débuter
page 60
Que faut-il entendre par « travail des enfants »?
page 17
Agir pour changer les choses
page 61
La solidarité
page 19
L’injustice
page 65
La liberté
page 23
Les droits des enfants
page 69
Quelques statistiques
page 26
Les Objectifs du Millénaire et l’éducation
page 73
La meilleure chance
page 27
page 74
Le but
page 31
L’importance de l’éducation dans les
déclarations officielles
Le travail des enfants et l’éducation
page 34
Le mot de la fin
page 75
Le rêve
page 37
Quelques extraits simplifiés de la convention
relative aux droits de l’enfant
page 40
La fierté
page 41
Note :
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identifie les fiches synthèse d’information
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Préface
« L’homme a été un enfant avant d’être un homme » disait
Descartes. Injustement, dans le monde, des millions de jeunes
sont des adultes avant d’être des enfants. En fait, ils ne
connaitront jamais réellement l’enfance, avec son cortège de
joies et de peines, mais surtout son insouciance. Pour les
enfants travailleurs, l’enfance n’est ou ne sera qu’un triste et
sombre souvenir.
Cette violence faite à l’enfance ne connaît pas de frontières,
traverse les familles, comme elle a parcouru l’histoire. À l’heure
actuelle, ils sont près de 215 millions d'enfants qui doivent
travailler afin de subvenir aux besoins de leur famille ou pour
assurer leur propre survie. Leurs revenus viennent partiellement
amortir l’insécurité de leur famille : un parent qui perd son emploi,
quitte la famille ou qui se blesse, une mauvaise récolte, un
désastre naturel, l’arrivée d’une maladie ou tout autre aléa de la
vie suffisent souvent à mettre les enfants au travail.
Ces enfants sont des travailleurs agricoles, domestiques,
employés d'usine, casseurs de pierre, mineurs. Certains enfants
vivent et travaillent dans la rue, livrés à eux-mêmes ; ils cirent
des chaussures, lavent des voitures, mendient. D’autres sont
enlevés puis vendus pour être enrôlés dans les conflits armés ou
une autre activité illégale et dangereuse.
Les enfants travailleurs sont enfants de la pauvreté, certes ;
victimes d'une pauvreté matérielle qui fait qu'aujourd'hui, une
personne sur six dans le monde souffre de la faim. Ils sont
surtout enfants de l'injustice, de l'inégalité, du mauvais partage
des richesses sur notre planète.
Le problème du travail des enfants nous concerne tous car il est
un problème d'injustice. Nous devons avant tout réagir, faire
entendre notre voix et exiger un meilleur partage des richesses,
tant à l'intérieur de notre pays qu'entre celui-ci et les autres.
Nous devons être vigilants et pratiquer l'achat responsable, en
encourageant des fabricants qui respectent les normes
mondiales du travail et les conventions contre le travail des
enfants. Acheter local ou équitable fait partie des solutions. Tout
comme donner à tous les enfants, garçons et filles, partout dans
le monde, les moyens d'achever un cycle complet d'études
primaires de qualité dans un environnement sécuritaire. Mais se
montrer sensible face à la réalité des enfants travailleurs, faire
preuve de compassion sans pitié et s'indigner en leur nom aussi.
Surtout...réagir !
Karine Cloutier Lévesque, directrice générale par intérim, AIPE.
Une immense majorité de ces enfants sont pratiquement
invisibles aux yeux de la communauté internationale et
n’apparaissent pas dans les statistiques. Souvent, ils ne peuvent
pas aller à l'école et travaillent dans des conditions qui menacent
leur développement physique et psychologique. Pourtant, tous
les enfants sont égaux et ont les mêmes droits, ici comme
ailleurs. Partout, les petits garçons et les petites filles sont les
mêmes, ils veulent apprendre, aller à l’école, jouer, rêver et rire.
Et chaque adulte porte la responsabilité, en tant que gardien de
l’enfance, de rendre cela possible.
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Introduction
À l’AIPE, en dix années, nous avons rencontré beaucoup
d’enfants d’ici et d’ailleurs et nous avons abondamment
d’histoires à vous raconter… Des histoires d’espoir, de courage,
d’entraide, d’ingéniosité et d’engagement. Des histoires tristes,
tragiques, d’injustice et de désespoir.
Lui, c’est Raju, il vit à Mumbai, en Inde, il doit avoir une dizaine
d’années, mais personne ne sait réellement son âge. Il travaille
tous les jours dans une plantation de riz. C'est un travail
éreintant, à peiner sous le soleil brulant de l'aube au crépuscule.
On lui donne un repas principal et une collation par jour. Raju
allait à l’école mais sa famille dépend désormais de son salaire.
Son père est décédé l’an dernier et sa mère est gravement
malade. Ses camarades d’école lui manquent et il est trop
fatigué pour les retrouver quand il rentre à la maison. Il savait lire
et écrire, mais il a maintenant oublié l’essentiel de ce qu’il avait
appris. Il aimerait que ses frères aillent à l’école, mais il est peu
probable que la famille puisse se le permettre.
Elle, c’est Lili. Elle vit à Montréal et a onze ans. Elle est un peu
fatiguée ces temps-ci. Il faut dire qu’entre l’école, les devoirs, la
danse et les cours de guitare, ses journées sont bien remplies !
Elle se considère chanceuse d’aller à l’école, même s’il est vrai
que certains jours, elle rechigne à y aller. Elle sait que ses
études l’aideront plus tard à se trouver un emploi qu’elle aime.
Raju et Lili vivent si loin l’un de l’autre que les chances qu’ils se
rencontrent sont bien minces. Il est probable de penser que
jamais Lili ne connaitra l’existence de Raju et qu’en aucun cas
Raju ne rencontrera Lili. Lili vit une enfance paisible et heureuse;
Raju vit au jour le jour, pas exactement une vie d’adulte mais pas
vraiment celle d’un enfant non plus. Disons plutôt que son
enfance, c’est une lutte pour survivre. Pourtant, Raju et Lili
auraient sûrement beaucoup de choses à partager car au fond
ils sont semblables : ce sont des enfants.
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Évidemment, la réalité n’est pas aussi simple. Tous les enfants
de l’Inde ne partagent pas le sort de Raju. Des enfants y
mangent à leur faim, jouissent d’un toit solide au-dessus de leur
tête et vivent une vie épanouie auprès de leur famille. Et, Lili
connaît des enfants à son école qui s’y présentent le ventre vide
et qui ne reçoivent pas les soins et l’attention dont ils ont besoin.
Cependant, s’il est vrai de dire que la faim et la pauvreté existent
partout, il est aussi vrai de dire que c’est en Afrique et en Asie
que les droits de l’enfant à la survie, au développement, à la
protection et à l’éducation se heurtent aux plus gros obstacles.
Pour l’AIPE, l’enjeu est donc aussi simple que complexe : faire
en sorte que Raju entre dans la vie de Lili et que Lili se faufile
dans la vie de Raju. En quelque sorte, il s’agit de créer des
ponts, d’ouvrir les horizons. C’est donc un travail de
sensibilisation que l’AIPE mène au quotidien. La sensibilisation,
c’est un combat contre l’ignorance, l’indifférence ou la
désinformation. C’est une action en faveur de l’ouverture sur
l’autre, l’égalité, le respect des droits. Car les défis sont multiples
et gigantesques. Aujourd’hui encore, dans le monde, environ 215
millions d’enfants travaillent. La majorité, comme Raju, travaillent
dans l’agriculture et surveillent le bétail, coupent la canne à
sucre, plantent le coton ou cueillent des oranges. Plusieurs sont
domestiques ou travaillent sur un chantier de construction, dans
une fabrique de chaussure, une usine à crevettes ou une mine…
D’autres encore sont livrés à eux-mêmes et vivent dans la rue.
Ils vendent des babioles, exécutent des prestations diverses,
recyclent des déchets, travaillent comme cireurs de chaussures,
vendent des légumes au marché, mendient…
Plus de la moitié de ces enfants sont exposés aux pires formes
de travail des enfants: conditions de travail dangereuses,
esclavage, activités illicites telles que le trafic de drogue ou
l’enrôlement dans un conflit armé. Ces enfants ne vont pas à
l’école et n’ont pas de temps pour jouer. Ils ne reçoivent souvent
pas l’alimentation ni les soins qui leur conviennent. Ils reçoivent
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peu ou pas de salaire. On les prive de leur enfance. Ce sont déjà
des petits hommes ou des petites femmes, avec les traits durs
de ceux qui portent des responsabilités d'adultes beaucoup trop
tôt.
Pourtant tous les enfants devraient pouvoir vivre une enfance
heureuse, respectueuse des droits qui protègent l’enfance. En
1989, une majorité de pays a signé la Convention relative aux
droits de l'enfant, reconnaissant l'importance de défendre les
droits de tous les enfants et de prendre des mesures pour abolir
le travail des enfants. Dix ans plus tard, plusieurs pays du monde
ont réitéré leur volonté d'aller dans cette direction, en signant la
Convention sur les pires formes du travail des enfants. En 2011,
malgré certaines avancées, il reste beaucoup à faire pour
transformer les promesses de ces conventions en réalité pour
tous les enfants du monde.
C’est pour des enfants comme Raju et Lili que l’AIPE poursuit sa
mission de lutter contre l’exploitation des enfants et de rappeler à
tous que la situation reste dramatique. En 2009-2010, l’AIPE a
organisé un concours littéraire, pour inviter les enfants d’ici à
prendre une pause dans leur quotidien et à réfléchir sur le
thème: « Et si j’étais un enfant travailleur… ». Dans les écoles de
Montréal, de nombreux enfants se sont prêtés à l’exercice et
nous ont livré leur vision de l’enfance et celle de l’injustice
réservée aux enfants vulnérables, aux enfants travailleurs. Leurs
textes racontent leurs rêves, leurs convictions, leurs espoirs et
leurs cris du coeur. Surtout, ils expriment leur désir d’un monde
meilleur, où l’école serait accessible à tous les enfants du monde
pour leur permettre, à chacun, de s’épanouir et de réaliser tout
leur potentiel.
Ainsi, notre partenariat avec l’ACLJ s’est présenté comme une
belle aventure : mettre en valeur les créations littéraires issues
du concours, faire illustrer ces créations par d’autres jeunes, qui
à leur tour saisissent la chance de partager leur vision du monde
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puis, encourager le goût de la lecture et de l’écriture à plus
grande échelle. Comme l’ACLJ, l’AIPE souhaite faire entendre la
voix des jeunes, qui ont beaucoup à nous apprendre pour peu
qu’on les écoute, et leur offrir une vitrine pour exposer leurs
réalisations.
En créant ce recueil de textes et de dessins réalisés PAR, POUR
et AVEC des enfants, et en l’ajoutant à la richesse et à la
diversité de la bibliothèque virtuelle interactive de l’ACLJ, le
projet se prolonge et laisse une trace dans le temps. Grâce au
projet de bibliothèque virtuelle interactive de l’ACLJ, le livre est
désormais accessible à tous et pourra ainsi voyager ici ou là en
se jouant des frontières… Et, qui sait, peut-être qu’un jour, au
hasard de la vie, Raju de Mumbai découvrira le texte de Lili de
Montréal ?
Partout les enfants d'ici et d'ailleurs aspirent à un monde meilleur
et parlent de partage. Ils rêvent d'améliorer les conditions de vie
des gens de tous les coins du monde. Ils espèrent éradiquer la
faim et la pauvreté. Des solutions existent pour un monde
meilleur… il faut juste avoir la force de croire, l’audace d’espérer
et surtout… agir ! Robert Kennedy, homme politique et militant
pour les droits civiques l’a bien exprimé, il y a de cela quelques
décennies : « Chaque fois qu’un homme défend un idéal ou agit
pour améliorer le sort des autres, il émet une petite ondulation
d’espoir; ces ondulations, en se croisant les unes les autres,
forment un million de centres d’énergie différents qui, en rêvant
un peu, donnent lieu à un courant qui peut abattre les murs
d’oppression et de résistance les plus solides. »
En espérant que ce livre émette une petite ondulation d’espoir,
nous vous souhaitons une belle lecture.
L’équipe de l’AIPE.
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Remerciements
L’équipe de l’AIPE tient à remercier sincèrement les enfants qui ont
participé avec beaucoup d’enthousiasme et de créativité à la
création de cet album. En outre, ce projet n’aurait pu voir le jour
sans le dévouement et l’ouverture des professeurs et des
animateurs de vie spirituelle et d'engagement communautaire
(AVSEC) qui ont accompagné ces enfants dans cette belle
aventure. Nous sommes particulièrement sensibles aux efforts de
Suzie Bouchard, AVSEC à la Commission scolaire MargueriteBourgeoys et de Geneviève Frida Dupuis, enseignante à l’école StRosaire de Gaspé. Par leur implication active dans ce projet, elles
ont contribué à lever le voile qui dissimule le monde des enfants
victimes d’exploitation par le travail et à briser le mur de
l’indifférence. Merci également à Audrey Lemery et à Arianne
Cardinal, qui ont grandement contribué à l’album, notamment en
rédigeant et révisant les textes d’information. Merci pour votre
bonne humeur, votre compétence et votre esprit critique. Notre
profonde gratitude va également à l’Association pour la création
littéraire chez les jeunes (ACLJ) et tout spécialement à son
président, monsieur Didier Calvet qui a coordonné tout le projet et
conçu la maquette intérieure. Nous remercions également LouiseÉdith Hébert qui s’est occupée de la révision des textes. L’ACLJ se
démarque par son dynamisme et son attachement à promouvoir et
défendre la qualité de la langue française et à mettre en valeur les
créations des jeunes. En s’investissant dans ce projet, l’ACLJ a
offert une fois de plus aux jeunes des opportunités concrètes et
stimulantes de s’investir et de se réaliser à travers des projets qui
les amènent à s'ouvrir et à aller à la rencontre de l'autre. D’ailleurs,
ce désir d’ouverture sur le monde et cet engagement en faveur de
la protection de l’enfance rassemblent les acteurs de ce projet.
Enfin, merci à vous, qui lisez ces lignes. Le travail des enfants
échappe souvent aux regards extérieurs. Pour briser le mur
d’indifférence, il faut porter le sort de ces enfants sur le devant de la
scène. Comme les acteurs de ce projet, l’AIPE reconnaît que vous
avez un rôle à jouer à la fois en renforçant la sensibilisation à des
questions intéressant la justice sociale et en influençant votre
entourage en vue d’initier des changements.
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Le monde qui
s’ouvre…
Écrit par Neils Louis.
Illustré par Clarissa Cassivi-Bouchard, Marc-Alain Paradis,
Allan Shaw, Brittany Coulombe et Mathieu Pitre.
Ce texte est le témoignage de Neils qui se
rend compte qu’il est privilégié par rapport à
d’autres enfants dans le monde
parce qu’il va à l’école.
Si tu lis ou écoutes bien ce texte, tu verras
que l’école peut ouvrir bien des horizons.
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Je trouve que je suis chanceux d’aller à
l’école parce que ça me permet d’apprendre
de nouvelles choses et de rencontrer de
nouvelles personnes. Grâce à l’école,
j’étudie des leçons qui, dans le futur,
m’aideront à obtenir un bon emploi que
j’aimerai. Je suis triste pour ceux qui sont
forcés de travailler et ne peuvent aller à
l’école.
Même si j’avais le choix, j’irais à l’école pour
apprendre. Quand je serai plus grand, j’aurai
beaucoup de choix parmi les emplois qui
s’offriront à moi. Je pourrai choisir selon ce
que j’aurai appris à l’école.
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Je me sens privilégié parce que ce n’est pas
tout le monde qui a ce choix.
Tant qu’il y aura de l’esclavage, il y aura des
enfants maltraités qui voudront aller à l’école
pour apprendre, pour avoir une bonne vie et
oublier leur passé. Moi, je rêve de devenir
un grand ingénieur qui inventera de
merveilleuses choses pour aider ceux qui en
auront besoin, tout en me permettant de me
créer une vie idéale.
C’est génial qu’il y ait des organisations qui
aident les enfants comme l’AIPE, sinon la
vie des enfants maltraités serait triste et
misérable.
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Que faut-il entendre par «travail des
enfants »?
Le travail des enfants est un phénomène qui revêt des
formes diverses. Dans le monde, plus de 215 millions
d’enfants – soit des personnes de moins de 18 ans –
accomplissent des tâches pour lesquelles ils sont trop
jeunes ou qui, dans leur mode d’exécution :
− impliquent qu’ils soient exploités ou maltraités ;
− impliquent qu’ils travaillent dans des conditions
dangereuses, insalubres ou qui les soumettent à un trop
grand stress physique ou psychologique ;
− nuisent à leur sécurité, leur santé, leur dignité et leur
bien-être ;
− compromettent leur éducation ;
− les obligent à accumuler des activités scolaires et
professionnelles excessivement longues et trop
pénibles pour eux ;
− les obligent à assumer de trop lourdes responsabilités
pour leur âge ;
− privent les enfants de leur enfance et compromettent
leur développement et leurs futurs moyens d’existence.
Dans ses formes les plus extrêmes, le travail des enfants
concerne les enfants réduits en esclavage, séparés de leur
famille, exposés à des risques et des maladies graves ou
livrés à eux-mêmes dans les rues, souvent dès leur plus
jeune âge.
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Toutes les tâches exécutées par les enfants ou les
adolescents ne tombent pas forcément sous l’expression
de « travail des enfants », tel que définie ci-dessus et
utilisée par l’Organisation internationale du travail. Les
activités consistant, par exemple, à aider les parents à de
petits travaux en dehors des heures de cours ou à gagner
un peu d’argent de poche pendant les vacances scolaires
ne sont pas considérées en tant que telles comme des
tâches relevant du travail des enfants si elles ne nuisent
pas à la santé et au développement du jeune et si elles
sont appropriées à son âge et à son niveau de maturité.
C’est dans le secteur agricole que les enfants travailleurs
sont le plus fortement représentés (60 pour cent) et
l’immense majorité est constituée de travailleurs familiaux
non rémunérés. En fait, le nombre d’enfants qui travaillent
dans l’agriculture est près de dix fois supérieur à celui des
enfants travaillant en usine, qu’il s’agisse de production de
ballons de football, de fabrication de vêtements ou de
tissage de tapis. Pourtant, en dépit de leur nombre et de la
difficulté de leur travail, les enfants qui travaillent dans
l’agriculture n’ont relativement suscité que peu d’intérêt et
travaillent, loin des regards du monde. Depuis la garde du
bétail jusqu’aux récoltes, au maniement de machines ou à
l’épandage de pesticides, plus de 132 millions de filles et
de garçons de 5 à 14 ans produisent une grande partie de
la nourriture et des boissons que nous consommons et des
fibres et des matières premières agricoles que nous
utilisons.
Source : Organisation internationale du travail, 2010
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La solidarité
Écrit par Fatima Pardesi.
Illustré par Marianne Fortin, Catherine Connoly-Roy,
Gabriel Cloutier, Patrick Gaudet et Étienne Lemieux.
Ce texte témoigne de la solidarité
que ressent Fatima envers
les enfants travailleurs.
Si tu lis ou écoutes bien son témoignage,
tu verras qu’elle est pleinement consciente
de sa chance et qu’elle est bien déterminée
à ne pas la laisser passer.
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Le matin, je me réveille à 6h30 pour aller à
l`école mais pas le samedi, ni le dimanche.
Quand je rentre à la maison il est 3h38. Je
dors quand il est 20h00. Le samedi ou le
dimanche, je vais aider mon père dans son
travail ou je reste à la maison à cuisiner
avec ma mère ou pour prêter main forte à
ma petite sœur dans ses études et dans ses
dictées. Des fois, il m`arrive même de lui
expliquer ses devoirs quand elle ne
comprend pas. Je travaille aussi à mes
devoirs et à mes études.
Chez les enfants travailleurs, ils ou elles se
réveillent très tôt pour travailler et faire les
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déjeuners pour la famille. Ils ne sont jamais
allés à l’école de leur vie. Des fois, il arrive
que les enfants se fassent battre par leur
patron. Si un enfant travailleur essaie de
s’enfuir, alors il se fait battre. Ils vont
chercher de l’eau au puits en marchant
longtemps.
Les enfants travailleurs se réveillent plus tôt
et se couchent plus tard que la famille. Ils
doivent toujours travailler sans avoir aucun
temps libre pour jouer ou pour s’amuser.
Leurs parents manquent d’argent, c’est pour
cette raison qu’ils vendent leurs enfants et
que ceux-ci deviennent des esclaves.
Nous, on va à l’école; mais pas les enfants
travailleurs. Les enfants travaillent à la
maison. Ils travaillent plus que nous, qui ne
travaillons pas beaucoup. Les enfants
travailleurs sont maltraités et battus, mais
nous, à l’école, on apprend la grammaire, à
écrire, à lire et à parler. Les enfants
travailleurs sont malheureux car ils ne
peuvent pas étudier, ni apprendre à écrire
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ou à lire. Le matin, nous, on prend l’autobus
tandis que les enfants travailleurs marchent
longtemps.
Je suis chanceuse de pouvoir aller à l’école,
car dans la vie, c’est important d’apprendre
et plus tard j’aurai un bon travail, je pourrai
me faire respecter. J’ai la chance
d’apprendre de nouvelles choses et je ne
dois pas la laisser m’échapper.
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La liberté
Écrit par Zoulikha Khiat.
Illustré par Marianne Fortin, Catherine Connoly-Roy,
Gabriel Cloutier, Patrick Gaudet et Étienne Lemieux.
Ce texte est le témoignage de Zoulikha
qui réalise que l’éducation est
promesse de liberté.
J’ai de la chance d’étudier ! Cela permettra
d’assurer mon avenir, quel que soit le
domaine qui m’intéressera à ce moment-là.
C’est important, car on peut mener une belle
vie, avec ou sans compromis. Les enfants
esclaves sont carrément privés d’accès à
ce genre de vie : ils sont pris dans une
forme de justice différente et inégale.
Si tu lis ou si tu écoutes bien ce témoignage,
tu réaliseras toi aussi qu’en étudiant bien à
l’école, tu seras libre de choisir ce que tu
veux vraiment pour ton avenir
Je trouve injuste que ces enfants ne
puissent pas profiter des petits plaisirs de la
vie et soient contraints d’exécuter un travail
peu estimable, au lieu de jouir de leur
existence. Cela doit être très difficile de
vivre avec ce genre de mode de vie. J’ai
énormément de chance de pouvoir
23
24
Quelques statistiques
Le portrait est clair… il est temps d’agir !
m’enrichir chaque jour à l’école et de
m’assurer un futur prochain; d’apprendre et
d’avoir du plaisir.
Il faut vivre ses rêves et ses espoirs.
Malheureusement, tout le monde ne
possède pas cette chance. Moi, j’ai besoin
de liberté et de fraternité avec les autres. Si
j’étais à leur place, je me sentirais beaucoup
trop comme un oiseau en cage, un oiseau
sans ailes. Tout le monde ressent le besoin
de voler et de s’envoler.
− 115 millions sont exposés à des travaux
dangereux.
− 3 millions sont victimes du tourisme sexuel.
− 1,2 million sont victimes de trafic des êtres
humains.
− 250 mille sont utilisés comme enfants soldats.
− 69 millions en âge de fréquenter l’école primaire
ne sont pas inscrits à l’école.
− 22 mille meurent chaque année dans des
accidents liés au travail.
− Seul un sur cinq occupe un emploi rémunéré.
En marge de ces statistiques se dissimulent les
visages de millions de filles obligées de travailler
comme domestiques à l’abri des regards ou
derrière les portes de leurs propres foyers.
Oui, j’ai la chance d’aller à l’école cinq jours
par semaine, de goûter à une certaine
liberté, de me bâtir un demain solide et
d’avoir du plaisir.
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26
La meilleure
chance
Ce texte est le témoignage Mayas-Lois qui
se rend compte de la chance qu’elle a de
pouvoir étudier.
Je ne peux dire comment je suis privilégiée
d’aller à l’école. Plusieurs enfants n’ont pas
cette chance. Dans certains pays, c’est
comme cela. Les enfants sont exploités
sans en avoir le choix. Le seul choix qu’ils
ont, est de mourir de faim ou de travailler.
Tout au contraire, ici, certains élèves ne
veulent pas aller à l’école ou faire leurs
devoirs pendant que l’autre moitié de la
Terre en rêve.
Si tu lis ou si tu écoutes bien le texte,
tu verras comment elle envisage
l’école comme étant « la meilleure
chance au monde ».
Penser à tous les enfants qui voudraient être
à notre place nous apprend à être
reconnaissant.
Les
études
ouvrent
beaucoup de portes et ces portes nous
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Écrit par Maya-Lois Yeboah.
Illustré par Louana Côté et Myriam Chouinard.
mèneront vers des chemins que l’on voudra
bien prendre. Il y aura plein de possibilités.
Cette chance que j’ai vaut plus que tout l’or
du monde. Les enfants exploités sont traités
d’une façon injuste. Ils sont obligés de faire
des travaux, non seulement dangereux,
mais aussi, ils sont battus. L’école nous
donne la possibilité d’avoir plus tard, un bon
emploi
qui
nous
permettra
d’être
indépendants.
Les enfants exploités ne peuvent avoir du
plaisir et jouir de leur enfance. Ils ne peuvent
pas vivre : ils survivent. Ils sont empêchés
de faire un travail qu’ils aiment. Les enfants
qui ont la chance d’aller à l’école,
termineront avec un certificat en main et
feront un travail qu’ils aimeront. Alors, cette
chance est la meilleure au monde.
Beaucoup d’adultes ne savent ni lire, ni
écrire, car ils n’ont pas eu cette belle chance
d’aller à l’école. L’école est un lieu qui nous
permet d’augmenter nos connaissances.
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Le but
Écrit par Angela Weiss.
Illustré par Jimi Perry, Mael Ferland-Paquette, Bruce
Labbé-Keating, Antoine Geay et Gabriel Bourdages.
Pour plusieurs enfants scolarisés, étudier
n’est
pas
considéré
comme
une
récompense. Ils croient plutôt que c’est une
corvée, car cela leur enlève du temps libre.
Au contraire, cela devrait être pour eux, une
fierté, parce qu’ils ne le savent peut-être
pas, mais il y a plus d’enfants qui rêvent
d’aller à l’école que d’enfants qui y vont.
Aller à l’école sert à des tas de choses. Cela
sert à acquérir de nouvelles connaissances
qui vous seront un jour utiles. Cela sert
aussi à avoir une certaine fierté et plein de
choix de carrières stables que vous aimerez.
Ce texte est le témoignage d’une jeune
étudiante qui réalise que pour parvenir au
métier de ses rêves, il faut être prêt
à étudier longtemps.
Si tu lis ou si tu écoutes bien ce témoignage,
tu verras qu’il faut se donner un but
dans la vie et travailler sans cesse
pour l’atteindre.
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Plusieurs personnes, une fois adultes,
retournent aux études parce qu’elles veulent
avoir plus de choix de carrière, avoir une
meilleure vie, obtenir un meilleur emploi, etc.
Cela est la preuve que les études sont
nécessaires.
Quand on suit toutes les étapes scolaires
(primaire-secondaire-cégep-université), on a
encore plus de possibilités alléchantes à sa
portée. En général, les cadres supérieurs
comme les hommes d’affaires, les gérants
d’entreprise, les docteurs, les notaires, les
juges ont terminé toutes leurs études. Aussi,
la plupart des gens, surtout les enfants,
veulent faire ce genre de métier pour le
salaire. Mais, ce qu’il faut, c’est être heureux
et travailler dans le domaine que l’on a
choisi. Même s’il faut faire encore plus
d’études.
Le travail des enfants et l’éducation
L’école – lorsque celle-ci répond au mieux aux
intérêts des enfants – permet aux enfants
d’exploiter leur potentiel, d’enrichir leur existence
et de les préparer pour l’avenir. Or, de nombreux
facteurs, comme le travail des enfants, entravent
l’accès à l’éducation. Plus de 215 millions
d’enfants dans le monde travaillent. Un grand
nombre d’entre eux ne vont jamais à l’école, alors
que d’autres n’y vont qu’irrégulièrement. Le travail
des enfants est étroitement lié à la pauvreté.
Souvent, une famille pauvre n’a pas les moyens de
payer les frais de scolarité ou les frais liés à
l’éducation, comme les livres, le transport ou les
uniformes scolaires. De plus, la famille dépend
parfois de la contribution que fait son enfant
travailleur au revenu du foyer. Et lorsqu’une famille
doit faire un choix entre envoyer un garçon ou une
fille à l’école, c’est souvent la fille qui est écartée.
Selon le Programmes des Nations Unies pour le
développement (2010), environ 72 millions
d’enfants en âge scolaire ne sont pas scolarisés.
Et, pour ceux qui y vont déjà, l’école n’est pas
toujours une expérience positive.
Donc, je crois qu’il faut se donner un but
dans la vie et travailler pour l’atteindre. C’est
une motivation qui aide à poursuivre ses
études. C’est très important !
Certains arrivent à l’école le ventre vide, d’autres
grelottent de froid dans des bâtiments sans
chauffage ou étouffent de chaleur dans des
bâtiments non ventilés.
33
34
D'autres enfants peuvent être confrontés à la
discrimination, au harcèlement et même à la
violence. Parfois, l’école n’a pas suffisamment de
professeurs compétents pour guider les enfants.
L’absence de toilettes, d’eau courante ou
d’électricité dans les écoles sont d’autres
exemples de facteurs qui peuvent rendre
l’expérience d’aller à l’école difficile. Ces conditions
ne sont pas propices à l'étude ou au
développement personnel et aucun enfant ne
devrait éprouver de telles conditions. Ainsi, il ne
suffit pas de scolariser tous les enfants ; encore
faut-il s’assurer que toutes les écoles fonctionnent
dans le meilleur intérêt de l'enfant. Dans ce
contexte, il est d’autant plus urgent, parmi les
mesures à prendre, de :
- offrir à tous les enfants un enseignement
primaire gratuit, public et obligatoire ;
- éliminer les obstacles à l’éducation des filles ;
- garantir aux enfants l’accès à une école, ainsi
qu’à un environnement sûr et de qualité ;
- lutter contre la pauvreté et favoriser la création
d’un travail décent pour les adultes ;
-
accroître la sensibilisation de l’opinion publique
sur la nécessité de lutter contre le travail des
enfants.
L’éducation est un droit est fondamental car il
permet aux être humains d’exercer tous leurs
autres droits. L'éducation permet une vie
meilleure :
-
moins de pauvreté ;
moins de mortalité infantile ;
une meilleure santé et nutrition ;
plus de connaissances ;
plus de compétences ;
plus de justice ;
plus d’équité ;
plus de dignité ;
plus de participation à la vie de la société ;
plus de chances d’exercer ses autres droits.
- combler la pénurie d’enseignants qualifiés ;
- promouvoir l’adoption des lois sur le travail des
enfants et l’éducation en conformité avec les
normes internationales ;
35
36
Le rêve
Écrit par Sarina Sabzroo.
Illustré par Clarissa Cassivi-Bouchard, Marc-Alain Paradis,
Allan Shaw, Brittany Coulombe et Mathieu Pitre.
Ce texte est le témoignage Sarina qui rêve
que tous les enfants du monde puissent
fréquenter l’école.
Si tu lis ou si tu écoutes bien ce texte, tu
verras comment Sarina est consciente des
nombreuses opportunités qu’ouvre l’école.
37
Les enfants qui, comme moi, peuvent aller à
l’école, sont très chanceux pour plusieurs
raisons : on se fait des amis, on apprend à
lire, à écrire et toutes sortes de nouvelles
connaissances. Il y a plusieurs enfants dans
le monde qui adoreraient être à notre place
et c’est leur plus grand rêve de pouvoir
étudier comme nous. Malheureusement, ils
ne le peuvent pas, car ils n’ont pas assez
d’argent et sont forcés de travailler. Mes
parents me rappellent souvent que j’ai
beaucoup de chance de pouvoir aller à
l’école et j’aime l’école de plus en plus. Mes
matières préférées sont l’art et l’écriture.
38
Quelques extraits simplifiés de la
Convention relative aux droits de
l’enfant
Tous les enfants sont égaux en droits : filles,
garçons, quelles que soient leurs origines ou celles
de leurs parents.
Chaque enfant a le droit de pouvoir grandir dans
une famille, entouré d’amour et de compréhension.
J’aime l’art et l’écriture parce que j’ai
beaucoup de créativité. Je voudrais qu’un
jour, tous les enfants puissent aller à l’école
et que l’on ne les force plus à travailler. Je
sens que j’ai beaucoup de chance d’étudier
et je suis très fière de pouvoir aller à l’école.
Chaque enfant doit être correctement nourri et
soigné.
Chaque enfant a le droit de s’exprimer et d'être
entendu sur les questions qui le concernent.
Chaque enfant a le droit d’aller à l’école.
Chaque enfant a le droit au repos, au jeu et aux
loisirs.
Chaque enfant a le droit d’être protégé de
l’exploitation.
Chaque enfant a le droit d’être protégé des conflits
armés et aucun ne peut devenir un enfant soldat.
Chaque enfant doit être protégé contre toutes les
formes de violence.
39
40
La fierté
Écrit par Noor Haddad.
Illustré par Marianne Fortin, Catherine Connoly-Roy,
Gabriel Cloutier, Patrick Gaudet et Étienne Lemieux.
Ce texte est le témoignage de Noor qui est
conscient de tout le bien que les études
peuvent apporter sur le plan de la fierté et
de l’estime de soi.
J’ai de la chance d’étudier, car plusieurs
enfants dans le monde ne peuvent pas le
faire. Mais ils en rêvent. De plus, je suis
chanceux d’étudier, car avec un diplôme,
l’avenir m’ouvre tout grand ses portes et
m’offre beaucoup de choix pour l’emploi que
je voudrai avoir plus tard. Les études me
permettront d’avoir un emploi stable pour me
créer une belle vie.
Si tu lis ou si tu écoutes bien le texte, tu
verras que Noor est très conscient du
« plus » que les études apportent sur tous
les plans dans la vie.
Quand on fait des études, nous avons plus
de connaissances et d’occasions de faire
des apprentissages. Mais ce n’est pas tous
les enfants qui sont privilégiés comme moi.
Ceux qui savent lire et écrire peuvent mieux
défendre leurs droits.
41
42
Suggestions de films documentaires
Bas! Au-delà du Red Light, de Wendy Champagne et
Denis McCready. Le documentaire explore un aspect
moins connu de la réhabilitation et de la réintégration
sociale des jeunes filles victimes de la traite humain à
travers leur propre regard. www.bas-doc.com
Il y a aussi de la fierté dans tout ça :
lorsqu’on apprend de nouvelles choses, on
est fier de soi. En allant à l’école, on se fait
aussi de nouveaux amis et on a du plaisir.
On a aussi la chance de travailler avec des
personnes que l’on ne connaît pas et que
l’on va apprendre à connaître.
Parfois, je n’ai pas envie de faire mes
devoirs, mais je les fais, car je sais que ça
fait partie des études et les études, c’est en
soi et surtout, pour mon bien-être à moi !
43
Nés dans un bordel, de Ross Kauffman et Zara Briski.
Ce film présente la vie de quelques enfants nés dans un
bordel de Calcutta ainsi que leur découverte de la
photographie, puis explore, par ce média, leur réalité vue
par eux-mêmes. www.kids-with-cameras.org
Des marelles et des petites filles, de Marquise Lepage.
De tous les continents, 10 fillettes âgées entre 8 et 14
ans parlent de leur vie.
http://www.onf-nfb.gc.ca/fra/collection/film/?id=33824
Des billes, des ballons et des garçons, de Marquise
Lepage. De jeunes garçons exploités nous parlent de
leur existence et de leurs jeux, de la misère qui les
étouffe, de leurs espoirs et leurs rêves.
http://www.onf-nfb.gc.ca/fra/collection/film/?id=56024
Grace, Milly, Lucy… des fillettes soldates, de Raymonde
Provencher. Grace, Milly et Lucy sont d’anciennes
enfants soldats qui ont été enlevées et embrigadées de
force par des troupes rebelles ougandaises. Aujourd’hui,
ces trois jeunes femmes qui ont connu l’horreur doivent
réapprendre à vivre et à réinventer l’avenir.
http://www.onf.ca/film/Grace_Milly_Lucy_bande_annonce/
44
La motivation
Écrit par Maya Cusenier.
Illustré par Clarissa Cassivi-Bouchard, Marc-Alain Paradis,
Allan Shaw, Brittany Coulombe et Mathieu Pitre.
Ce texte est le témoignage Maya qui a des
idées et qui n’hésite pas à les exprimer.
Si tu lis ou si tu écoutes bien le texte, tu
verras qu’elle a compris l’importance de la
liberté d’expression : s’exprimer et
dénoncer, c’est déjà agir.
45
Ça me rend triste et un peu découragée,
parce qu’il y a vraiment beaucoup d’enfants
qui travaillent dans le monde et que peutêtre, on n’arrivera pas à les sauver tous. Je
suis d’accord qu’il faut les aider.
Ici, les enfants vont à l’école tous les jours et
ici, des fois, il y a des parents qui battent
leurs enfants. Ici, ça ne veut pas dire que
c’est toujours facile pour les enfants. Ici, la
plupart du temps le matin, un enfant
s’habille, déjeune et va à l’école. Alors qu’un
enfant qui travaille, je crois qu’il ne déjeune
pas vraiment et qu’il travaille tout de suite.
Peut-être même que l’enfant qui travaille doit
46
faire le déjeuner pour son patron et qu’après
ça, il va travailler. Sans lui-même manger.
Je crois qu’il est malheureux et triste. Il ne
joue pas, il ne se fait pas d’amis. Alors, s’il
n’a pas beaucoup de nourriture, il ne sera
pas un adulte en santé. Tout dépendra s’il
sera capable de résister à son travail, de le
supporter tous les jours, de supporter parfois
le bruit les usines, de supporter d’avoir
mal… tout quoi !
Des travailleurs humanitaires pourront
l’aider, parce que tout seul, ce sera très
difficile.
C’étaient mes idées sur ce sujet. À mon
avis, je crois qu’écrire ce qu’on pense,
expliquer comment on voit la situation, c’est
déjà aider. Si tout le monde le faisait, peutêtre que les gens seraient plus motivés à
dire oui et à aider les enfants qui travaillent.
S’il est capable de résister à ça, il va peutêtre essayer de se faire confiance, une fois
adulte, il va avoir une meilleure chance de
s’en sortir.
47
48
Les enfants soldats
Écrit par Michael Katilevsky.
Illustré par Jimi Perry, Mael Ferland-Paquette, Bruce
Labbé-Keating, Antoine Geay et Gabriel Bourdages.
Ce texte est le témoignage d’un jeune
canadien, Michael, conscient qu’ailleurs
dans le monde la guerre existe.
Je suis en bonne santé : je fais du sport, je
vais chez le docteur chaque année. Je
mange trois fois par jour, je fais mes devoirs
chaque jour et je fais de la bicyclette. Une
fois par semaine, je fais de la natation et je
joue aux échecs. Deux fois par semaine, j’ai
des cours de karaté.
Si tu lis ou si tu écoutes bien le texte,
tu verras que Michael évoque une réalité
malheureusement encore très présente
dans certains pays, celle de la vie
des enfants soldats.
La plupart des gens au Canada pensent que
c’est facile de vivre mais ce n’est pas vrai
pour tout le monde sur la terre. Par exemple,
il y a quelques mois des personnes de l’Aide
internationale pour l’enfance sont venues
nous parler des enfants travailleurs et ils
nous ont montré un film racontant une
49
50
journée de leur vie. Je suis triste pour eux,
parce qu’ils travaillent très fort et qu’en plus,
ils sont très maltraités et sous-payés. Pour
les enfants qui sont dans la maison l’Arc-enciel, je pense qu’eux aussi ont travaillé fort
et qu’ils se sont levés très tôt pour faire des
travaux difficiles pour eux.
monde, des enfants esclaves très maltraités.
Comme vous le savez, au Canada, il n’y a
pas de guerres et nous vivons en paix. Mais
il y a des pays où il y a la guerre et où les
enfants sont soldats. Alors imaginez comme
cela doit être dur d’être à leur place. C’est
pourquoi, si vous voyez des organismes qui
ramassent de l’argent pour ces pays, vous
pouvez leur en donner. Ici, nous avons
beaucoup de chance.
Moi, j’aime l’école parce que c’est mon futur
que j’y prépare. L’année prochaine, j’irai à
l’école Charlemagne et je voudrais aller à
McGill pour devenir médecin. J’ai de la
chance parce qu’il y a des enfants qui ne
peuvent pas aller dans une école privée
comme moi et qu’en plus, il y a dans le
51
52
L’esclavage
Écrit par Roxanne Mauro-Boehme.
Illustré par Clarissa Cassivi-Bouchard, Marc-Alain Paradis,
Allan Shaw, Brittany Coulombe et Mathieu Pitre.
Ce texte parle d’une réalité difficile du
monde contemporain: l’esclavage que l’on
croyait à jamais éteint dans le monde.
Si tu lis ou si tu écoutes bien le texte,
tu verras que Roxane est très préoccupée
des enfants esclaves.
53
J’ai entendu dire qu’il y a des enfants qui
sont esclaves. Ils travaillent beaucoup
d’heures par jour, contrairement à moi, qui
vais à l’école sept heures par jour. Les
enfants esclaves se font battre et sont mal
nourris. Ils n’ont aucun soin de santé, ils
dorment par terre et ne reçoivent aucune
éducation. De plus, ils sont maltraités.
Certains trafiquants donnent un contrat aux
parents, mais ceux-ci ne savent peut-être
pas lire. Donc, s’ils ne savent pas lire le
contrat, ils ne peuvent rien réclamer et
l’enfant se retrouve seul, loin de sa famille.
54
Suggestions de livres jeunesse
Atlas des inégalités - éditions Milan jeunesse,
2009.
L'esclavage - éditions Milan jeunesse, 2010.
Moi je suis chanceuse parce que je ne me
fais pas battre, je suis bien nourrie, j’ai un lit
et j’ai des soins de santé. Je suis aussi très
chanceuse parce que je vais à l’école cinq
fois par semaine : j’étudie, j’apprends et j’ai
des devoirs à la fin de la journée pour garder
dans ma mémoire ce que j’ai appris pendant
la journée. J’espère qu’un jour, les enfants
prisonniers seront délivrés de leur esclavage
et vivront comme moi, pour se préparer un
bel avenir.
55
Le travail des enfants - éditions Milan jeunesse,
2009.
Enfant soldat, tome 1 - éditions Delcourt, 2009.
Enfants soldat, tome 2 - éditions Delcourt, 2009.
Les droits de l'enfant, Gallimard-Jeunesse, 2009.
56
Le droit de rêver
Écrit par Tanveer Alam.
Illustré par Marianne Fortin, Catherine Connoly-Roy,
Gabriel Cloutier, Patrick Gaudet et Étienne Lemieux.
Ce texte est le témoignage de Tanveer. Sa
mère lui a transmis une valeur familiale très
importante : l’éducation.
Si tu lis ou si tu écoutes bien ce texte,
tu verras que le rêve de sans cesse
améliorer sa vie se transmet d’une
génération à l’autre.
57
Quand je pense à cela, il y seulement une
chose qui me vient à l’esprit : ma mère.
Dans la famille de ma mère, ils n’étaient pas
très riches, mais ils ont tout fait pour son
éducation et celle de ses frères. Un jour,
quand ça ne me tentait plus de manger mon
souper, ma mère m’a raconté que si elle
jetait un peu de riz, ma grand-mère lui disait
de ne pas gaspiller et qu’elle était
chanceuse de se mettre quelque chose sous
la dent. Quand je suis à l’école, je sais qu’à
l’autre bout du monde, il y a des millions
d’enfants qui souffrent d’esclavage et que
leur grand rêve est d’aller à l’école.
58
Pour moi, l’école est un privilège, une place
pour apprendre, pour me faire des amis et
m’aider à trouver une carrière. Un jour, je
serai écrivain. C’est grâce à l’école que je
pourrai faire ce que je veux.
Il y a trois ans, quand je suis allé au
Bangladesh, j’ai vu tous les enfants qui
demandaient de l’aide. J’ai réalisé que je
suis chanceux d’habiter au Canada. Ce qui
me rend heureux, c’est qu’il y a des
organismes comme l’AIPE et l’UNICEF qui
essaient de stopper l’esclavage des enfants.
Quelques pistes d’action
pour débuter
- Présentez un film sur le travail des enfants ou
lisez en classe un livre sur le sujet et organisez
une discussion par la suite (voir les pages 44 et
56).
- Organisez un kiosque d’information ou une
exposition sur le travail des enfants (écoles,
cinémas, espaces d’exposition, etc.).
- Consommez des produits équitables.
- Encouragez les entreprises qui respectent les
droits des enfants.
- Faites un don à l'Aide internationale pour
l'enfance.
- Le développement du tourisme dans un pays
pauvre entraîne de manière quasi-inéluctable
de la prostitution infantile avec des
conséquences dévastatrices sur les enfants.
Mobilisez vous en faveur de ce combat et
relayez le message.
- Choisissez une agence de voyage qui s’est
dotée d’une charte pour un tourisme
respectueux des droits de l’enfant.
- Impliquez-vous au sein d’un organisme qui lutte
pour le mieux-être des enfants, tel que l'Aide
internationale pour l'enfance.
- Faites lire cet album à votre entourage.
Tout le monde a un rêve : celui d’avoir une
belle vie.
59
60
Agir pour changer
les choses
Si j’étais un enfant travailleur, je trouverais
un moyen de revendiquer mes droits, car
j’en ai ! Et pour rien au monde, personne,
jamais personne ne m’enlèvera mes valeurs.
Écrit par Lyssa Étienne.
Illustré par Louana Côté et Myriam Chouinard.
Ce témoignage de Lyssa, plein d’énergie et
débordant de vie, est une leçon.
Si tu lis ou si tu écoutes bien ce texte,
tu verras que lorsque l’on veut vraiment
changer les choses il faut agir.
61
J’ai le droit de jouer et de manger à ma faim.
J’ai le droit à l’éducation et surtout, j’ai le
droit de vivre sans me faire exploiter : mon
corps, ma peau, mes os, mes muscles, tout
cela m’appartient. Personne n’a le droit de
voler mes capacités et mes rêves, c’est ce
que j’ai de plus précieux dans la vie. Cela
fait réfléchir, n’est-ce pas?
En ce moment, il y a des enfants en Inde et
ailleurs dans le monde, qui ont une vie très
62
malheureuse. Ils vivent dans des conditions
de travail difficiles.
Parfois, ils en ont plein les bras et malgré la
bonne volonté de leurs parents, ils ne s’en
sortent pas, c’est terrible! On n’accorde pas
à ces enfants le droit à l’éducation. De plus,
ils travaillent souvent plus de dix heures par
jour dans des conditions piteuses avec
parfois un seul repas et pas de pause.
Certains sont aussi enfermés et battus.
Qu’en pensez-vous? Embêtant, n’est-ce
pas? Il faut faire quelque chose! Un petit
geste fera son chemin. Il ne faut pas laisser
les jeunes enfants travailleurs dans cette
situation. Cela ne peut absolument pas
continuer
comme
ça
car,
certains
commencent ce combat de vie dès l’âge de
2 ou 3 ans.
Vous avez peut-être aussi entendu parler
des enfants-soldats, réalité difficile à avaler.
Certaines personnes mettent une arme dans
les mains d’enfants et leur disent d’attaquer
et de se battre.
63
Il faut vraiment agir pour que les pauvres
enfants travailleurs répartis dans le monde
aient enfin la même chance que les enfants
du Canada qui obtiennent tout ce qu’ils
désirent en un rien de temps. En fin de
compte, ces enfants ont le même droit
d’espérer une vie meilleure où leurs droits
seraient respectés, où ils pourraient rire,
apprendre et prendre le temps de jouer.
64
L’injustice
Écrit par Carolyne Moisan.
Illustré par Louana Côté et Myriam Chouinard.
Ce texte appelle tout le monde à l’action.
Si j’étais un enfant travailleur, j’aimerais que
ma vie change. Enfant, nous ne devrions
pas être obligés de travailler. Le sort des
enfants travailleurs est horrible. Laisser des
enfants dans ces conditions sans rien faire,
c’est honteux. Par chance, graduellement,
quelques personnes agissent.
Si tu lis ou si tu écoutes bien le témoignage,
tu verras qu’il suffirait de peu de choses
pour faire pour faire bouger les choses.
À cause de l’esclavage, beaucoup d’enfants
perdent leur famille et la vie. De nombreux
travailleurs mineurs ont de gros problèmes
de
santé,
comme
des
déficiences
intellectuelles, la perte de la vue ou de leurs
membres, etc. Je n’en crois pas mes yeux
de constater de telles injustices.
65
66
bas. De plus, ils n’ont souvent pas grand
chose à manger et peu ou pas de pauses.
Il faut aider et agir, pour sauver les millions
d’enfants travailleurs dans le monde, qui
veulent grandir en sécurité et aller à l’école
pour apprendre et réaliser leurs rêves.
Au Canada, les enfants ont la liberté, mais
dans d’autres pays, pour certains enfants, le
travail est obligatoire. Ils ne peuvent pas se
libérer de cette situation, car ils ne
connaissent pas leurs droits. La raison
première est le manque d’éducation qui fait
qu’ils ne savent pas lire ni écrire, donc ils ne
peuvent pas se défendre. Aller à l’école est
important et agréable. Les plus belles
années de notre vie se passeront en classe,
mais malheureusement pas pour les enfants
esclaves.
Pour que leur vie soit encore plus pénible,
les patrons les paient avec un salaire très
67
68
Les droits
des enfants
Si j’étais un enfant travailleur, j’en serais
bien malheureuse, car pour un enfant,
travailler plus qu’un adulte favorisé, ce n’est
pas amusant.
Si tu lis ou si tu écoutes bien ce témoignage,
tu verras que chacun peut faire sa part
pour changer le sort des enfants les pays
défavorisés.
Je travaillerais jour et nuit sans arrêt, mais
pourquoi? Parce qu’il faudrait bien que j’aide
ma famille à se nourrir malgré mon
minuscule salaire. Il faudrait que je travaille
chaque jour, chaque heure, chaque
seconde, sans même avoir de pause, pas
même pour faire un somme. Malgré mon
bas âge, je pourrais faire des métiers très
dangereux. Si j’étais un enfant travailleur, je
me ferais peut-être maltraiter si je ne faisais
69
70
Écrit par Héléna Beugré
Illustré par Jimi Perry, Mael Ferland-Paquette, Bruce
Labbé-Keating, Antoine Geay et Gabriel Bourdages
Ce texte fait prendre conscience de la vie
misérable réservée aux enfants travailleurs.
pas ma besogne à la perfection. Toute ma
famille, mes frères, mes sœurs, seraient
obligés de travailler eux aussi. Même tous
les autres enfants, qu’ils soient grands,
petits, jeunes, faibles ou malades, tous
travailleraient. Si j’étais un enfant travailleur,
j’habiterais sûrement dans un pays
défavorisé, je n’irais pas à l’école, je ne
saurais pas lire, ni écrire, ni compter. Tout
ce que je saurais faire, c’est travailler. Je ne
pourrais que rarement m’absenter du travail,
si j’avais envie ou soif. Je ne mangerais pas
à ma faim.
Pensons à tous les jouets, à toutes les
choses que nous avons où est écrit :
71
« Made in China » ou fabriquées dans un
pays pauvre. Rappelons-nous que ce sont
des enfants qui ont fabriqué ce que nous
possédons. Et tous ceux qui battent ces
pauvres enfants, n’ont-ils point de cœur, de
pitié? Ne réalisent-ils pas que de maltraiter
des humains, ça ne se fait pas? Que ces
enfants qu’ils sont en train de battre sont
des petits enfants sans défense et qui vivent
dans la misère?
Je me considère chanceuse d’être née dans
un pays riche et d’avoir de quoi vivre.
J’espère qu’un jour quelqu’un changera la
vie des enfants travailleurs.
72
Les Objectifs du Millénaire et
l’éducation
http://www.un.org/fr/millenniumgoals/
Deux Objectifs du Millénaire concernent l’éducation.
L’objectif 2 : Le droit à une éducation primaire pour
tous les garçons et filles d’ici 2015.
L’objectif 3 : Promouvoir l’égalité des sexes et
éliminer les disparités entre les sexes dans les
enseignements primaires et secondaires d’ici 2015.
Mais l’éducation représente un formidable levier
pour atteindre les huit Objectifs du Millénaire.
Les enjeux
La situation des enfants dans le monde continue
d’être
dramatique
sous
plusieurs
aspects.
Notamment, dans le monde, 72 millions d’enfants
sont privés d’éducation et ne vont pas à l’école, soit
un sur cinq. La majorité (57 millions) est constituée
de filles, 38 millions vivent en Afrique subsaharienne
et 15 millions en Asie du Sud et de l’Ouest. Près de
774 millions d’adultes analphabètes dans le monde
(soit 1 sur 6) et 64% sont des femmes.
Les principales causes de cette exclusion
La pauvreté, les conflits armés, le travail des
enfants, la discrimination sexuelle, des frais de
scolarité élevés, une éducation de mauvaise qualité
(pénurie d’écoles, d’enseignants, de matériel, des
cours inadaptés, etc.), sont bien souvent les causes
d’une exclusion. Sans compter que, sur 10 enfants
qui entrent au primaire en Afrique subsaharienne, 4
abandonnent en cours de scolarité (UNESCO).
73
L’importance de l’éducation dans les
déclarations officielles
« L’éducation de base est plus qu’une fin en soi.
C’est le fondement du développement humain et de
l’apprentissage tout au long de la vie. » Article 1.4,
Déclaration universelle des droits de l’homme, 1948.
« Tous les enfants devraient avoir accès à
l’éducation fondamentale (…) les enfants pauvres,
les enfants des rues et les enfants qui travaillent (…)
ne doivent subir aucune discrimination dans l’accès
aux formations. » Article 3, Déclaration mondiale sur
l’éducation pour tous.
« Les États parties reconnaissent le droit de l’enfant
à l’éducation (...) et sur la base de l’égalité des
chances ». De même, « les États doivent coopérer
pour éliminer l’ignorance et l’analphabétisme dans le
monde ». Article 28 de la Convention internationale
des droits de l’enfant.
« L’éducation des filles est le meilleur outil de
développement qui soit. Les filles qui ont reçu une
éducation la transmettent ensuite à leurs enfants,
elles savent mieux les soigner, les nourrir.» Kofi A.
Annan, ancien secrétaire général des Nations Unies.
74
Le mot de la fin
« Il faut être capable de s'indigner. Nous avons deux
yeux : un qui donne le courage de regarder le mal et
de le combattre, et l'autre qui veut que nous
regardions ce qui est beau. Ayons le courage de
ces deux regards. » - Abbé Pierre
« Les enfants sont les personnes les moins bien
comprises de la terre, et c’est parce que la terre est
gouvernée par des grandes personnes qui ont oublié
qu’elles furent aussi des enfants. » - Julien Green,
auteur.
« Un peuple qui prend ses enfants par la main est un
peuple qui vivra longtemps. » - Alain Gilot, auteur.
Tous les enfants du monde ont les mêmes droits :
− d’être écouté ;
− de jouer et d’avoir des loisirs ;
− d’être différent ;
− de s’exprimer ;
− de s’organiser ;
− de ne pas travailler sous la contrainte ;
− de s’informer ;
− de recourir à la justice en cas de difficultés.
Tous les enfants du monde doivent avoir accès :
− aux soins de santé ;
− à l’éducation et à la formation ;
− aux activités de loisirs ;
− à la nourriture ;
− à un logement.
75
Pas à pas, changeons le monde
Édition 2011
En 2011, plus de 215 millions d'enfants travaillent et
la moitié de ces filles et garçons sont confrontés aux
pires formes de travail des enfants. Les enfants
paient le prix fort, mais les pays tout entiers en
souffrent. Mettre fin au travail des enfants est un but
en soi, mais c’est aussi un outil puissant au service
du développement.
Cet album est dédié à tous les enfants de la terre.
Cet album, réalisé à Montréal, est une création conjointe de
l’Association pour la création littéraire chez les jeunes
www.projetjeunesse.org
et de
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