YAMAHA l`hebdo du cinquantenaire
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YAMAHA l`hebdo du cinquantenaire
#14 Année 1977 L’hebdomadaire du cinquantenaire Le phénomène DT125MX Si il fallait attribuer des oscards aux motos ayant marqué de leur empreinte le monde des deux roues, la DT 125MX Yamaha en obtiendrait à coup sur un dans la catégorie 125 trail pour sa carrière et son chiffre de vente record en France. Avec sa suspension “Cantilever”, son moteur deux temps performant et fiable, cette enduro civilisée est la 125 de référence de la fin des années 1970 et du début des années 1980. Le nombre de motards qui ont commencé leur “carrière” à son guidon sont légions. Cette fantastique 125 s’est vendue dans l’hexagone entre 1976 et 1985 à 90 593 exemplaires, un record auquel il faut ajouter les 18 200 ventes de sa “cousine” la DT 125, pour se rendre compte du phénomème et de l'engouement que ce type de moto a créé. La DT 125 se distingue immédiatement de la version MX par sa suspension arri è re assurée par deux amortisseurs en place du célèbre “Cantilever”. Christian Rayer 2eme de l’Enduro du Touquet Trails et trials composent la gamme la plus complète de motos tout-terrain disponible en 1977. Christian Rayer en action termine 2e du classement général du Touquet 1977 - qui se déroule en deux manches - sur sa IT 400 derrière Gilles Francru. Troisième de la première manche re m p o rté par Potisek (IT 400), Rayer est 4e de la seconde dont Bacou sort vainqueur. Potisek en passe de l’emporter en deuxième manche est contraint à l’abandon pour cause de bougie défaillante. 75 Avant le départ Jean Claude Olivier n°54 et Rudy Potisek n°24 sont parmi les favoris. Le 8 mai 1977 à Hockenheim Grand Prix d’Allemagne 250 Avant d’arriver à ce fameux 8 mai 1977, il faut savoir que Christian Sa rron, troisième de la coupe Kawasaki 1975, est aidé début 1976 par Patrick Pons qui lui prête la TZ de son fan’s club. Et quand Patrick se blesse, jambe recassée à Brands Hatch, il propose à JeanClaude Olivier de prêter les motos du team à Christian. JCO accepte et Sarron montre qu’il sait les exploiter en terminant dixième a Brno et septième au Nurburgring en GP 350. Intégré au team officiel Sonauto en 1977 en place de Gérard Choukroun “qui possède d’indéniables qualités de pilotage, mais qui n’est pas fait pour être intégré à un team officiel”, dixit Jacky Germain le préparateur des motos de l’écurie française. Le deuxième GP 250 de la saison 1977 se déroule en Allemagne sur le circuit d’Hockenheim qui fait la part belle aux motos rapides ... et celle de Sarron ne fait pas partie des plus véloces, elle rend même près de 20 km/h en vitesse de pointe à la Kawasaki du Japonais Kiyohara qui à 30 ans, est pilote d’essais Kawasaki et champion du Japon. Le départ de la course est donné sous une pluie fine qui va crescendo. Ces conditions de course nivellent les puissances des motos et favo- risent le pilotage ... Christian fait parler son talent et sa classe et s’empare de la tête de l’épreuve pendant six tours. Mais la pluie stoppe à quelques tours de la fin de l’épreuve. La piste sèche et permet à Kiyohara de revenir comme un boulet sur Sa rr o n . Christian se fait passer dans les lignes droites mais reprend l’avantage dans le sinueux du Stadium, poussant même le pilote japonais à la faute - un petit tour dans l’herbe en voulant résister a un freinage de Christian - Mais à l'entame du dernier passage dans le Stadium, où est jugée l’arrivée, c’est Kiyohara qui se présente en tête. Une nouvelle fois, Sarron reprend le commandement en réalisant un enchaînement de virages fantastique, mais la vingtaine de mètres d’avance qu’il possède va-t-elle suffir ? Sa rron accélère tôt à la s o rtie du dernier virage ... il reste un bout droit ... la Ka wasaki revient, remonte ... Sa rron sur sa Yamaha va -t-il être injustement battu ? Heureusement non et, avec une demiemoto d’avance, il passe la ligne d’arr ivée en vainqueur. Nous sommes le 8 mai 1977 et c’est la première victoire du pilote français et du team en GP 250. Et dire que Christian Sa rron déclarait avant la course ne pas aimer le circuit d’Hockenheim! Michel Rougerie gagne le GP d’Espagne Steve Baker champion du monde F750 et vice-champion GP 500 George 0’Dell champion du monde side George 0’Dell re m p o rte le titre de champion du monde catégo ri e side-car avec un attelage propulsé par un moteur Yamha. M i chel Rouge rie re m p o rte , a u guidon de sa 350 Yamaha, le GP d’Espagne sur le circuit de Ja rama devant Christian Sarro n . Pons, pour sa rentrée après son accident, te rmine cinquième. 76 Après la victoire en 1976 de Victor Palomo sur une Yamaha prêtée en fin de saison par Sonauto, c’est au tour de Steve Baker de remporter le titre de la formule 750. Baker avec six podiums termine aussi vice-champion en championnat du monde 50O derrière Sheene. Takazumi Katayama champion du monde 350 Takazumi Katayama, Japonais né en Corée, débute la compétition moto dans les années 1970 et devient rapidement champion du Japon (1973). Pilote essayeur pour Yamaha, il se retrouve dès 1974 sur les circuits européens du championnat du monde pour développer "dans la réalité" les futurs compétition-clients que l'usine vend aux pilotes privés. En 1976, il remporte le Grand Prix de Suède et grâce à ses autres bons résultats il est classé deuxième du championnat, derrière Villa qui pilote une Harley. Cette performance débouche sur un statut de pilote officiel chez Yamaha Amsterdam (le siège européen de la marque) pour l'année suivante. Mais ce n’est qu’a la huitième place qu’il termine le championnat 250. En 1977 Katayama développe la nouvelle 350 trois cylindres, une sorte de 250 avec un cylindre de plus. La moto est performante en puissance pure, mais manque d'agilité sur circuit sinueux. En revanche en Allemagne, Katayama fait parler la puissance et s'impose. N'utilisant pas toujours cett e moto, Katayama engrange, course après course, les points et les supers résultats. Après des belles troisièmes places en Italie et sur le circuit de Jarama, derrière Michel Rougerie vainqueur et Christian Sa rron, Katayama renoue avec la victoire en France. Mais tout est remis en cause par une chute dans une course internationale en Hollande, juste avant le GP de Yougoslavie. C'est avec une clavicule cassée que Takazumi se présente à Opatija. Les chances qu'on lui donne d’arr iver au terme du Grand Prix sont minces. Mais Katayama, au courage, arr ive au bout du Grand Prix, et de plus en vainqueur. Après ce résultat historique, Katayama possède trente points d'avance au classement p r ovisoire du championnat, mais une casse moteur en Hollande remet tout en cause. Au Grand Prix suivant en Suède, Ka t a y a m a est en bagarre pour la victoire avec Kork Ballington sur Kawasaki. Les derniers tours de la course montrent son intrépidité et sa rage de vaincre. Inconscience diront certains, pilotage dangereux diront d'autres... qu'importe, Katayama double où on ne peut pas, bouscule les attardés, prend des trajectoires impensables et s'offre une victoire qui lui ouvre en grand les portes du titre. Katayama confirme en gagnant l’épreuve suivante en Finlande. Pour la première fois, un pilote japonais remporte un titre de champion du monde. Ka t a y a m a termine aussi quatrième du championnat 250 en ayant remport é une superbe victoire lors de la manche espagnole de Jarama. Broc Glover champion AMA 125 Né en Californie à San Diego, Broc Glover est âgé de seulement 17 ans quand il remport e , en 1977, le premier de ses six titres AMA. C’est dans la catégorie 125 et sur une Yamaha qu’il réalise cet exploit. Deux autres titres en 125, en 1978 et 1979, viennent couronner ce pilote d’exception au style sobre et a g r e s s i f. Après ses succès en 125, le Californien roulera en 250 et en 500 et s’imposera aussi dans cette dernière catégorie à trois reprises en 1981, 1983 et 1985, toujours sur Yamaha. Broc “Golden Boy” Glover remporte 6 titres avec Yamaha dans le relevé championnat AMA de MX. 77 Bol d’Or 1977 Des TZ 750 au départ La TZ 750 brille dans les épreuves de vitesse, mais certains veulent aussi démontrer son potentiel en endurance. C’est le cas des équipages Husson et Le liard, Ruiz et Katayama, Boinet et Soussan auteur de la pôle - ou encore de celui composée de Bourgeois et Tchernine qui ammenera au bout de l’épreuve de 24 heures leur Yamaha en neuvième place, alors que l’équipage premier nommé abandonne suite à trois chute de Christian Le Liard. Dernière victoire du “Roi” Ago Ago s t i n i , ici au guidon de sa Yamaha 750 en 19 76 , e ffe c tue sa dern i è re saison en ch a m p i o n n a t du monde 350, 500 et 750. Il se re t i re des GP avec quinze titres de champion du monde, le record absolu du plus grand nombre de titres obte n u s . Et aussi en sort a n t vainqueur, en pre m i è re comme en seconde manch e , de son duel avec Katayama sur le circ u i t d ’ H o ckenhein lors de l’épre u ve 750, sa dern i è re course inte rnationale. Côte-côte 1977 Victoire de Gilles Comte Sonauto Yamaha a confié la préparation des motos engagées dans le Côte-côte à Christian Maingret. Deux XT 500 et deux DT 400 passent entre les mains expertes du préparateur maison et ressortent savemment modifiées. Les XT 500 sont en réalité des TT 500 au cadre plus léger et au moteur plus puissant de 2 chevaux mais qui, avec ces 34 chevaux consomment 1,5 litre de plus aux 100 km. Autre avantage de la TT par rapport à la XT : l’ensemble de l’échappement pèse cinq kilogrammes de moins. Le cadre, qui possède un angle de colonne un peu plus import a n t que celui de la XT, a la partie arrière modifiée et renforcée pour intégrer un porte-bagages, support des sacoches recevant les deux En 19 7 7, Gilles Comte s’impose dans le redoutable ra l l ye raid “ l e C ô te - c ô te” catégorie motos, en étant deuxième du général derri è re Bri avo i n e / O ger avec leur R e n a u l t 1 2 . C h ri s t i a n R ayer sur une DT 400 te rmine deuxième des motos devant sept autres XT 500 Yamaha. Sur 16 XT 500 au d é p a rt , 10 sont à l’arrivée : la l é gende de la XT dans les ra l l ye s raids est en marche. “bidons” de 5 litres d’essence. Le réservoir d’une capacité de 25 litres est fabriqué sur la base d’un reservoir de XS 500. Il autorise une autonomie d’environ 350 km. La fourche avant est celle de la TT et la suspension arrière est assurée par des éléments Koni. Selle sur mesure, circuit électrique simplifié, cables de gaz doublés, filtres à essence spéciaux, guidon adapté au pilote... et quelques autres modifications comme le montage de repose-pied arrière inexistant sur la TT sont réalisées,. Ceux-ci permettent au pilote de changer de position en roulant. Les deux DT 400 subissent elles aussi une préparation soignée et le plus spectaculaire en est sûrement l’énorme réservoir de 37 litres. CLASSEMENT MOTOS - 1er 2e 3e 4e 5e 6e 7e 8e G. Comte C. Rayer D. Martin U. Ommer B. Bertrand D. Sauvetre A. Bard C. Radoux 78 XT 500 DT 400 XT 500 XT 500 XT 500 XT 500 XT 500 XT 500 “Lors de l’épreuve 1977 du rallye Abidjan-Nice, les Yamaha XT sont bien sûr présentes en nombre au départ de l’épreuve. Un concurrent parmi d’autres, inscrit avec une XT, se perd dans le désert lybien… Retrouvé trois jours plus tard, le 14 janvier 1977, il rentre en France marqué par cette aventure, mais aussi atteint par le virus de l’Afrique… Ce jeune homme se nomme Thierry Sabine. Voisin de Dominique Sauvêtre – il habite le même immeuble à BoulogneBillancourt – Thierry Sabine montre un jour à celui-ci l’itinéraire dessiné sur une carte d’Afrique et lui demande son avis sur son projet de c o u rse. Sauvêtre est enthousiaste et l’histoire veut, après celle selon laquelle Sabine est entré en communion avec l’Afrique lorsqu’il s’ e s t perdu en 1977, que Dominique remet à Thierry Sabine un chèque le jour même pour s’ e n gager dans la future épreuve. Ainsi naît la légende… Sabine disparaîtra le 14 janvier 1986, exactement neuf ans jour pour jour après avoir été retrouvé près de l’Emi-Fezzan, ce mont noir d’environ 1 000 mètres d’altitude situé en Lybie, par JeanClaude Bertrand (l’organisateur du rallye) et Jean-Michel Siné, le pilote de l’avion monomoteur utilisé pour rechercher Thierry. L’histoire veut que Bertrand dise à Sabine, rescapé, une phrase du style : ”Maintenant, tout ce que tu vivras c’est du bonus !”. Histoires… Légendes… 1986 est aussi la dernière année où les XT, XT 600, descendantes de la XT 500 de 1976, sont alignées au Dakar par Sonauto Yamaha. Histoires… Légendes… Et si tout simplement c’était la vie, la vraie vie ? Celle faite d’aventure et qui, malgré les années qui passent, se raconte, s’écrit et se transmet au fil du temps car elle est tout simplement magnifique… Et quand c’est beau, magique, douloureux et triste, on cherche souvent une explication plus métaphysique que rationnelle.” * * Texte extrait du livre XT Le mono mythique Marc Unau éditions Larivière.