« Violencesà l`Encontredes Femmes»
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« Violencesà l`Encontredes Femmes»
République Algérienne Démocratique et Populaire Ministère de la Santé de la Population et de la Réforme Hospitalière INSTITUT NATIONAL DE SANTE PUBLIQUE « Violences à l’Encontre des Femmes » Enquête nationale Algérie 2005 République Algérienne Démocratique et Populaire Ministère de la Santé de la Population et de la Réforme Hospitalière INSTITUT NATIONAL DE SANTE PUBLIQUE Violences à l’Encontre des Femmes, l’enquête nationale Algérie 2005 REMERCIEMENTS Le groupe de recherche « violences à l’encontre des femmes » tient à remercier tous les superviseurs, les enquêteurs, les agents de saisie et le comité de rédaction du rapport final. Nous remercions également les, Ministère de la Justice et magistrats Ministère de l’Intérieur et des Collectivités Locales, Ministère de l’Emploi et de la Solidarité Nationale, Ministère de la Jeunesse et des Sports Direction Générale de la Sûreté Nationale (DGSN) Associations de femmes Directions de la Santé et de la Population des 48 wilayas (DSP) L’OMS, pour le soutien financier de cette étude. Le FNUAP et l’UNIFEM, qui ont permis l’édition de ce rapport. Le Centre d’Information et de Documentation des Droits des Enfants et des Femmes (CIDDEF), qui a gravé le CDRom de cette étude. Nos remerciements vont aussi au département éditions de RUBICUBE. COMPOSITION DU GROUPE DE RECHERCHE « Violences à l’encontre des femmes » Pr MEHDI Youcef : Professeur de médecine légale, Hôpital Mustapha, Alger Pr ADJALI Mohamed : Professeur de gynécologie-obstétrique, Hôpital Béni Messous, Alger Dr MEDJAHED Faïka : Responsable du service Santé des femmes, Institut National de Santé Publique, Alger Dr HANNOUN Djohar : Médecin épidémiologiste, Institut National de Santé Publique, Alger Mme STEINER Annie : Juriste, Alger Mme HADDAB Zoubida : Professeur en Sciences Politiques, Université d’Alger Me AIT ZAI Nadia : Avocate, enseignante, Faculté de Droit, Alger Dr LAIMOUCHE Soraya : Médecin légiste, Hôpital Mustapha, Alger M. AIT AMARA Hamid : Sociologue, Alger Dr TAIBI Souad : Psychiatre, EHS Mahfoud Boucebci, Cheraga, Alger Dr ALLOULA Dalila : Gynécologue privé, Oran Mme Djabalah Houria : Psychologue, Professeur à l’Université d’Alger Mme SOUICI Annie : Sage-femme, Institut National de Santé Publique, Alger Le Dr LAHRECHE-NOUAR, médecin légiste au CHU Bab El Oued, décédée lors des inondations de Bab El Oued, a participé aux travaux du groupe jusqu’à son décès en novembre 2001. COMITÉ DE RÉDACTION Dr MEDJAHED Faïka : Responsable du service Santé des femmes, Institut National de Santé Publique, Alger Dr HANNOUN Djohar : Médecin épidémiologiste, Institut National de Santé Publique, Alger Mme STEINER Annie : Juriste, Alger Mme HADDAB Zoubida : Professeur en Sciences Politiques, Université d’Alger AVANT-PROPOS En dépit de son caractère universel, la violence à l’encontre des femmes est largement déniée par la société, tant elle est vécue comme fatalité par certains et normalité par d’autres. Véritable problème de santé publique, ce phénomène de société n’épargne aucune couche de la population quels que soient sa culture et/ou son niveau socio-économique. En raison de son importance, ce problème a fait l’objet de résolutions internationales (résolutions 48/104 de l’ONU 1993, WHA 49.25 de l’OMS 1996). Concomitamment, en Algérie, une unité « Violence contre les femmes » est créée au sein de l’INSP, à qui l’on doit de nombreuses rencontres thématiques dont l’objectif est de réduire voire éliminer ce fléau. Très rapidement, il s’est avéré que la prise en charge ne pouvait être que multisectorielle impliquant les différents acteurs de la société civile. Malgré l’importance du problème, peu de données précises sont disponibles tant au niveau national qu’international. Toutefois, on estime, à l’échelle mondiale, que près d’un tiers des femmes a subi des sévices corporels. Dans notre pays, un projet a été initié par le Ministère de la Santé, de la Population et de la Réforme Hospitalière en 2002-2003 en collaboration avec d’autres organismes (Ministère de l’Intérieur, Ministère de la Jeunesse et des Sports, Solidarité, mouvements associatifs) portant essentiellement sur l’étude et la prévention du phénomène de la violence à l’encontre des femmes. Ce travail a permis d’apprécier au mieux l’ampleur du problème et d’approcher son profil épidémiologique, de même qu’il a été l’occasion pour les différents partenaires de mieux se connaître et de collaborer pour un même objectif : celui de soulager la souffrance des femmes en détresse et de réduire considérablement l’impact de la violence, en général, dans notre société. Professeur M. ACHIR, Directeur Général de l’INSP TABLE DES MATIERES LISTE DES ABREVIATIONS 11 I- INTRODUCTION 13 II- QUELQUES DONNEES SUR L’ALGERIE Introduction Données sociodémographiques Données administratives Données juridiques 18 18 22 24 III- PROTOCOLE DE L’ENQUETE Justification de l’étude Objectifs Population de l’étude Echantillon de l’étude Recueil de l’information Questionnaires Organisation pratique de l’enquête 28 28 29 29 30 30 30 IV- DIFFICULTES RENCONTREES SUR LE TERRAIN 37 V- DESCRIPTION DE LA POPULATION ETUDIEE Introduction Lieu de résidence Caractéristiques sociodémographiques Conclusion 40 40 42 43 VI- PRESENTATION DES RESULTATS PAR AXE Généralités Particularités 46 46 VII- RESULTATS AXE SANTE Introduction Caractéristiques des femmes victimes d’agression Caractéristiques de l’agression Nature de l’agression Motifs et caractéristiques de la consultation Conséquence de l’agression et prise en charge Conclusion 50 50 54 60 73 81 85 VIII- RESULTATS POUR L’AXE POLICE Introduction Caractéristiques des femmes victimes d’agression Caractéristiques de l’agression Caractéristiques de l’agresseur Nature de l’agression Motifs et caractéristiques du recours à une structure de police Conséquences de l’agression et prise en charge Conclusion 88 88 91 93 98 106 111 113 IX- RESULTATS AXE JUSTICE Introduction Caractéristiques des femmes victimes d’agression Caractéristiques de l’agression Caractéristiques de l’agresseur Nature de l’agression Motifs et caractéristiques du recours en justice Conséquence de l’agression et prise en charge Qualification des faits et sanction prononcée par le juge Conclusion 116 116 120 122 127 138 144 147 149 X- RESULTATS AXE ECOUTE Introduction Caractéristiques des femmes victimes d’agression Caractéristiques de l’agression Nature de l’agression Motifs et caractéristiques de la démarche Conséquence de l’agression et prise en charge Conclusion 154 154 158 164 175 182 186 XI- RESULTATS : COMPARAISON DE LA POPULATION ETUDIEE Introduction Lieu de résidence Caractéristiques sociodémographiques Nombre d’agressions Caractéristiques de l’agression Nature de l’agression Motifs et caractéristiques de la démarche Prise en charge proposée Conclusion 190 190 193 196 197 201 205 207 207 XII- CONCLUSION GENERALE 211 XIII- RECOMMANDATIONS 215 XIV- ANNEXES Décision ministérielle Composition du comité de suivi et de coordination de l’enquête Le calendrier de l’enquête Questionnaires Liste des enquêteurs et enquêtrices de la santé Liste des enquêteurs et enquêtrices des cellules d’écoute 219 LISTE DES ABREVIATIONS UTILISEES CHU : Centre Hospitalo-Universitaire CIAJ : Centre d’Information et d’Animation de la Jeunesses DAS : Direction de l’Action Sociale DGSN : Direction Générale de la Sûreté Nationale DSP : Direction de la Santé et de la Population EHS : Etablissement Hospitalier Spécialisé FNUAP : Fond des Nations Unies pour la Population INSP : Institut National de Santé Publique MSPRH : Ministère de la Santé, de la Population et de la Réforme Hospitalière OMS : Organisation Mondiale de la Santé ONS : Office National des Statistiques PJ : Police judiciaire RACHDA : RAssemblement Contre la Hogra et pour les Droits des Algériennes RGPH : Recensement Général de la Population et de l’Habitat SOS : Association SOS Femmes en détresse UNIFEM : Fonds de Développement des Nations Unies pour la Femme INTRODUCTION INTRODUCTION Violences à l’enconre des femmes, l’enquête nationale La violence à l’encontre des femmes est un problème universel qui touche des millions d’entre elles à travers le monde, quelles que soient leur culture, leur appartenance sociale ou leur niveau d’instruction. La multiplication des études, la pression des mouvements de femmes et des associations des droits de l’homme ont conduit à des progrès importants du droit international : cela a facilité la possibilité de conduire des enquêtes là où il n’y en avait pas encore. La résolution 48 /104 de l’ONU sur l’élimination de la violence à l’égard des femmes en donne une définition qui précise ses diverses formes « Tout acte de violence dirigé contre le sexe féminin qui entraîne ou est susceptible d’entraîner des lésions ou souffrances physiques, sexuelles ou psychologiques aux femmes, y compris les menaces de tels actes, la coercition ou la privation arbitraire de liberté, qu’elles aient lieu dans la vie publique ou privée ». En 1994, un rapporteur spécial (SRVAW) sur la violence à l’encontre des femmes, ses causes et ses conséquences, est nommé par la commission des droits de l’homme de l’ONU. L’OMS a permis une prise de conscience collective sur le phénomène de la violence, particulièrement à l’encontre des femmes, en définissant ce problème comme une priorité de santé publique (résolution WHA 49.25 de 1996). La prévention et/ou la prise en charge de cette violence est par conséquent du ressort de la collectivité et place la santé comme acteur principal. Les conséquences en sont multiples mais ne peuvent être que positives : rôle possible de la santé comme coordonnateur des nombreux intervenants (justice, police, santé…). En Algérie, les données existantes sont rares et tout à fait parcellaires. Quelques statistiques existent néanmoins, et proviennent des services de sécurité, de travaux de recherche, de pratiques cliniques. et également du monde associatif. Celles-ci ont fourni des informations montrant qu’ici, comme ailleurs, c’est à “ l’abri ”, au sein de l’espace familial que les femmes sont le plus exposées à diverses formes de violence. C’est ce qui apparaît, par exemple, à travers les données fournies par le Pr. Mehdi et son équipe, dans une étude réalisée en 2001, sur les victimes se présentant au service de médecine légale de l’hôpital Mustapha Bacha : 81,25% des femmes sont agressées au domicile (Séminaire « Violences à l’encontre des femmes, prise en charge et intersectorialité - 27-29octobre 2001 »). La même année, une enquête exploratoire du CENEAP, pour le PNUD et SOS Femmes en détresse, montre que pour les femmes de 30 à 39 ans, l’agresseur est le mari dans 77% des cas. 14 Puisque la violence à l’encontre des femmes est reconnue comme un problème de santé publique, l’I.N.S.P (institut national de santé publique) est apparu comme l’institution la plus indiquée pour mener à bien ce travail. En effet, cette structure est en mesure de réunir les conditions nécessaires à la mise en œuvre d’une telle entreprise, du fait de son expérience dans le domaine des enquêtes de santé et de ses capacités à manager des groupes et /ou des études s’appuyant sur la multidisciplinarité. Un rappel très succinct du processus de mise en œuvre de l’enquête nationale n’est pas inutile pour saisir l’importance de l’entreprise et des enjeux qu’elle implique. Au milieu des années 95, des médecins, des spécialistes, des psychologues, des sages femmes et des chercheurs se sont regroupés à l’I.N.S.P. et ont créé un groupe de recherche « violence à l’encontre des femmes » afin d’apporter leur contribution à l’appréhension de cette question. Pourquoi cet intérêt pour un phénomène dont la prise en charge est loin de faire l’unanimité dans notre société ? Premièrement, parce que la violence touche une catégorie importante de la population : les quelques données disponibles montrent, que malheureusement, la violence est vécue au quotidien par un grand nombre de femmes. Or ce phénomène tend à être banalisé et la violence tolérée et acceptée par la société. Deuxièmement, la violence qu’a connue l’Algérie durant la décennie 1990 a interpellé de nombreux acteurs qui se sont trouvés démunis devant cette explosion de souffrance. Ceci a incité nombre de personnes (chercheurs, personnes de terrain, santé, justice…), à essayer de mettre en commun les expériences vécues afin d’améliorer les prises en charge proposées lorsqu’elles existent et/ou de mettre en place de nouvelles procédures. Enfin, l’amélioration de la situation ne peut se faire que par une meilleure compréhension du phénomène et des éléments qui concourent à sa genèse : facteurs culturels, historiques, sociaux, économiques. Seule cette connaissance permettra d’en réduire les conséquences néfastes sur la personnalité de l’individu et aidera à mettre en œuvre des programmes de prévention. INTRODUCTION Violences à l’enconre des femmes, l’enquête nationale Aussi, dès la création du groupe de recherche, des activités associant les différentes institutions, organismes et organisations ont été menées dans le but de débattre et de développer des actions communes, pour s’attaquer aux causes sociétales de la violence à l’encontre des femmes et d’assurer une prise en charge adéquate des victimes. Avec ses partenaires, le groupe a contribué à rendre visible un phénomène trop souvent nié et considéré, malheureusement, par de nombreuses victimes, comme une situation « normale », ou au mieux reconnue comme un malheur auquel il faut se résigner. Un des objectifs du travail entrepris était également de sensibiliser les intervenants, mais également la société sur la gravité et les conséquences de la violence sur les victimes. Le contexte particulièrement difficile de l’époque était peu favorable et les obstacles plus nombreux que les encouragements. Durant cette période où une violence extrême a sévi dans le pays, les femmes n’ont pas été épargnées et ont été particulièrement ciblées. Cependant, c’est aussi ce contexte qui a servi de catalyseur pour la prise de conscience du problème de la violence à l’encontre des femmes. Des intervenants, en particulier parmi les services de sécurité, ont exprimé une demande d’aide pour mieux appréhender la prise en charge des victimes. Lorsque le groupe proposa en 1996, l’idée d’une enquête nationale comme celles que l’I.N.S.P. avait coutume de mener sur des problèmes de santé publique, pour beaucoup, le projet semblait peu ou pas réalisable. Mais cependant, après une période d’efforts et de tâtonnements, le projet a pris forme et s’est concrétisé. Durant cette période, de nombreuses journées d’études, des séminaires ont été organisés avec des intervenants venant de différents milieux professionnels, médecins de toutes spécialités, chercheurs en sciences sociales ainsi qu’avec des militantes des associations féminines. Ces dernières ont également pris de nombreuses initiatives pour dénoncer cette violence mais aussi pour intervenir dans sa prise en charge. L’aide des medias (la télévision mise à part) dans l’action de sensibilisation a été d’un grand apport. L’acceptation du projet, annoncée par le ministre de la santé et de la réforme hospitalière, est intervenue en octobre 2001, à la fin d’un séminaire intitulé « Violences contre les femmes : prise en charge et intersectorialité ». Le 10 août 2002, toutes les autres institutions – les ministères chargés de la justice, de l’intérieur, de la solidarité nationale, de la jeunesse et des sports et la DGSN - donnaient leur accord et s’engageaient dans ce projet : toutes ces institutions n’ont pas ménagé leurs efforts pour assurer la réussite de cette étude. Des associations se sont également mobilisées. Cette enquête a donc pu être menée, malgré quelques moments éprouvants, dont le pays se souvient : il s’agit d’abord des inondations du 10 novembre 2001 à Bab El Oued où a disparu un membre de notre groupe, le docteur Farida Lahrèche-Nouar, médecin légiste au CHU de Bab-El-Oued, puis le séisme du 21 mai 2003. L’enquête, en rassemblant des données fiables selon des procédures bien définies, devrait permettre d’avoir, sur ce problème une parole plus forte, en mesure de remettre en cause des préjugés sociaux encore très prégnants et de rendre inacceptable ce qui paraît, encore trop souvent, comme normal ou sans importance. On pourrait ainsi disposer d’éléments pour fonder une réflexion et une pratique de la prévention permettant d’agir, progressivement, sur les représentations discriminatoires qui justifient la violence envers les femmes. Enfin, le but essentiel de l’enquête est de sensibiliser tous les intervenants afin d’assurer une meilleure prise en charge des femmes en souffrance dans les structures concernées. Actuellement, cette prise en charge est compartimentée, cloisonnée. En effet, chacun des intervenants sur le terrain œuvre, sans concertation avec les autres, dans le domaine qui le concerne, médical, sécuritaire, judiciaire, psychologique ou social. Cette étude montre que cette question interpelle différents secteurs et que la coordination de tous les organismes impliqués est essentielle. Elle doit permettre d’identifier les éléments en vue : · D’améliorer le dépistage et la prise en charge cohérente des femmes victimes ; · D’aider à la mise en place de réseaux coordonnés entre les structures sanitaires, sécuritaires, judiciaires et sociales ; · D’impliquer davantage le mouvement associatif ; · De mieux impliquer les médias pour une sensibilisation large du public. 15 QUELQUES DONNEES SUR L’ALGERIE Q U E LQ U E S D O N N E E S S U R L’ A LG E R I E Violences à l’enconre des femmes, l’enquête nationale I- INTRODUCTION La situation géographique de l’Algérie, deuxième pays africain avec une superficie de 2.381.740 kilomètres carrés, a fait qu’elle a été, dans le passé, une terre de passage et de contacts entre les différentes civilisations, une plaque tournante entre l’Afrique, l’Europe, l’Orient et l’Amérique. Elle fut aussi une terre d’invasions (les phéniciens, les romains, les vandales, les byzantins, les arabes, les turcs et les français), mais également une terre de résistance ce qui en fait, aux dires de certains, un véritable laboratoire social et politique, intéressant de nombreux pays. Sa capitale est Alger. La population résidente était estimée à 31 millions d’habitants en 2002. L’Algérie se subdivise en 48 wilayas (départements) dont 36 situées au nord et 12 au sud. Le recensement général de la population de 1998 montre que plus de la moitié de la population vit en zones urbaines (58.3%), marquant ainsi une croissance d’urbanisation de près de dix points par rapport à l’année 1987. II- DONNEES SOCIODEMOGRAPHIQUES 1/ Données générales L’évolution de la population algérienne depuis son indépendance, est donnée dans le tableau ci-contre. Les sources sont les différents recensements généraux de la population et de l’habitat (RGPH) réalisés par l’Office National des Statistiques (ONS). 18 Tableau I : Evolution de la population algérienne – Données de l’ONS (en millions) Année/Population Féminine Masculine Totale 1966 6.023 6.073 12.096 1977 8.072 7.992 16.064 1987 11.308 11.574 22.881 1998 14.171 14.801 28.972 Les personnes de sexe masculin représentent 50,4% de l’ensemble de la population et les personnes de sexe féminin 49,6%. La population âgée de 20 à 59 ans a augmenté de 10 points passant de 39% en 1997 à 49% en 1998. Les 55 ans et plus représentent environ 9% de la population. Q U E LQ U E S D O N N E S S U R L’ A LG E R I E Violences à l’enconre des femmes, l’enquête nationale 19 Q U E LQ U E S D O N N E E S S U R L’ A LG E R I E Violences à l’enconre des femmes, l’enquête nationale Tableau II : Population par groupes d’âges et par sexe, Algérie RGPH 1998 Groupe d’âges 0 à 4 ans 5 à 9 ans 10 à 14 ans 15 à 19 ans 20 à 24 ans 25 à 29 ans 30 à 34 ans 35 à 39 ans 40 à 44 ans 45 à 49 ans 50 à 54 ans 55 à 59 ans 60 à 64 ans 65 à 69 ans 70 à 74 ans 75 à 79 ans 80 ans et plus Non déterminé Total Masculin 1 631 666 1 838 840 1 941 525 1 797 514 1 481 823 1 265 376 1 061 720 841 984 699 695 573 146 372 855 350 221 302 330 255 346 165 008 106 936 108 893 6 145 14 801 024 Féminin 1 553 637 1 761 798 1 868 411 1 728 729 1 443 167 1 248 486 1 046 783 828 102 695 885 550 586 394 195 352 492 323 748 262 378 169 713 112 232 123 595 7 382 14 471 318 Ensemble 3 185 303 3 600 638 3 809 937 3 526 243 2 924 990 2 513 862 2 108 504 1 670 087 1 395 580 1 123 732 767 050 702 713 626 078 517 724 334 721 219 167 232 488 13 527 29 272 342 La répartition de la population par âge montre que la population âgée de 15-59 ans représente 61,7% de la population générale. Tableau III : Evolution des 15-59 ans selon les recensements généraux de la population et de l’habitat (RGPH) – Données de l’ONS (en millions) Année 1966 1977 1987 1998 20 Féminine 2814 3.842 5.715 8.288 Masculine 2.758 3.586 5.764 8.444 Total 5.572 7.428 11.479 16.732 Le taux d’accroissement naturel de la population est passé de 3,21% en 1980 à 1,43% en 2000. L’âge au premier mariage en 2002 est estimé à 31,3 ans pour les hommes et à 29,6 pour les femmes. Tableau IV : Evolution de l’âge au premier mariage - Données de l’ONS Année 1966 1977 1987 1998 Age au premier mariage : Féminine 18,3 20,9 23,7 27,6 Masculine 23,8 25,3 27,7 31,3 Les célibataires représentent plus des deux tiers de la population générale (65,8%). En 1987, ce pourcentage était de 65% et était plus important pour le sexe masculin (69%). En 1998, la taille moyenne du ménage algérien était de 6,5 personnes. Elle était de 7,1 personnes en 1987 et de 6,6 personnes en 1977. On dénombre actuellement une moyenne de 7,1 personnes par logement. Le nombre moyen de naissances vivantes par femme, ou indice synthétique de fécondité, est passé de 8.3 enfants par femme en 1970 à 2,54 enfants par femme en 2000. Actuellement, les estimations semblent donner une valeur inférieure à trois enfants. Le taux global de fécondité est passé de 154,8‰ en 1987 à 103,9‰ en 1995. Le taux de pratique contraceptive était estimé à 64% en 2000. Il était de 56,9% en 1995 et de 25% en 1984. Q U E LQ U E S D O N N E S S U R L’ A LG E R I E Violences à l’enconre des femmes, l’enquête nationale Le taux de mortalité maternelle est aux alentours de 117 pour 100.000 naissances vivantes, d’après les données de l’enquête nationale menée par l’I.N.S.P. en 1999. La mortalité infantile est évaluée à près de 34 pour 1000 habitants. 2/ Données sur la scolarisation et l’alphabétisation L’obligation de la scolarisation des enfants de 6 à 16 ans a permis de réduire le taux d’analphabétisme en Algérie. L’évolution de la scolarisation des enfants de 6 à 14 ans selon les recensements généraux de la population et de l’habitat (RGPH), est mentionnée dans le tableau ci-après. Tableau V : Evolution du pourcentage d’enfants scolarisés depuis l’indépendance – Données de l’ONS Année 1966 1977 1987 1998 Garçon 56,80 80,80 87,75 85,28 Fille 36,90 59,60 71,56 80,73 Ensemble 47,20 70,40 79,86 83,05 Le taux d’analphabétisme des femmes était de 40,3% en 1998. En 1966, il était de 85,40%. Il a été divisé par deux entre 1966 et 1998. Tableau VI : Evolution du taux d’analphabétisme selon le sexe – Données de l’ONS Année / Population 1966 1977 1987 1998 Masculine 62,30 48,20 30,75 23,65 Féminine 85,40 74,30 56,66 40,27 Ensemble 74,60 58,10 43,62 31,90 3/ Données de l’activité économique Plus des deux tiers des femmes sont considérées comme inactives (sans travail rémunéré) 21 Tableau VII : Population au chômage selon le sexe – Données de l’ONS-2001 Masculin % en ligne % en colonne MASCULIN 995.969 56,59 81,43 FEMININ 763 964 43,41 89,34 TOTAL 1.759.933 100 54,68 Féminin % en ligne % en colonne 227.150 71,36 18,57 91.187 28,64 10,66 318.337 100 15,32 Total % en ligne % en colonne 1.223.119 58,85 100 855 151 41,15 100 2.078. 270 100 100 Les femmes « salariés permanents » représentent les trois quarts des femmes qui exercent une activité rémunérée. Il est à noter que la place des femmes dans le travail informel n’a pas été prise en compte. Q U E LQ U E S D O N N E E S S U R L’ A LG E R I E Violences à l’enconre des femmes, l’enquête nationale Tableau VIII : Répartition de la population occupée selon la situation dans la profession et le sexe Employeurs et indépendants Salariés permanents Salariés non permanents + apprentis +autres Aides familiaux TOTAL MASCULIN 1.607.193 2.350.678 1.376.478 416.683 5.751.032 FEMININ 248.168 678.549 138.964 67.374 933.024 TOTAL 1.855.361 2.829.197 1.528.442 483.057 6.684.056 La participation des femmes à l’activité rémunérée reste très faible. Seulement une femme sur sept, sur l’ensemble de la population féminine, est active en zone urbaine et une sur dix en zone rurale. Tableau IX : Population occupée – Données de l’ONS 2001 Masculin % en ligne % en colonne Urbaine 3.131.044 54,45 80,58 Rurale 2.619.591 45,55 93,63 Ensemble 5.750.635 Féminin % en ligne % en colonne 754.848 80,90 19,42 178.176 19,10 6,37 933.024 100 13,96 3.886.288 2.797.768 6.684.056 Total 86,44 III- DONNEES ADMINISTRATIVES 22 La population est répartie d’un point de vue administratif en quarante-huit wilayas (départements) : trente-six wilayas au nord et douze wilayas au sud. Ces wilayas, sont elles-mêmes subdivisées en daïras (circonscriptions), au nombre de 595. La cellule de base est la commune : on en dénombre 1.541. Sur le plan sanitaire, cinq régions sanitaires sont individualisées, et ce depuis 1995 : la région sanitaire est, la région sanitaire centre, la région sanitaire ouest, la région sanitaire sud ouest et la région sanitaire sud est. Dans chaque région, il existe un observatoire régional de la santé. Ces observatoires sont des outils pour les régions, afin de déterminer les priorités de santé et mettre en oeuvre et/ou adapter des programmes spécifiques aux particularités locales. Le secteur sanitaire est la cheville ouvrière du système de santé. Il comprend un hôpital autour duquel s’articulent toutes les activités de santé des services de base : polycliniques, centres de santé, unités médico-sociales des entreprises, des caisses de sécurité sociale ainsi que les cabinets médicaux privés... Ces secteurs sanitaires sont au nombre de 187, avec 478 polycliniques et 1.126 centres de santé, répartis au niveau national. La direction générale de la sûreté nationale (DGSN) couvre l’ensemble du territoire national avec : · 48 services de police judiciaire (PJ) au niveau des sûretés de wilaya (commissariats centraux). · 271 sûretés de daïras (circonscriptions) disposant de services de police judiciaire (PJ). · 346 sûretés urbaines (communes) disposant de services de sûreté urbaine L’ensemble des services de sûreté dans les différents paliers sont dotés de personnels de la police judiciaire chargés de suivre les requêtes des femmes victimes de violence. En ce qui concerne le Ministère de la justice, la compétence territoriale de l’appareil judiciaire (cours et les tribunaux) est fixée par décret. Le Ministère de la jeunesse et des sports a créé 48 cellules d’écoute et de prévention implantées dans les centres d’information et d’animation de la jeunesse (CIAJ) et ce, dans les quarante-huit wilayas. Le Ministère de l’emploi et de la Solidarité Nationale, est représenté dans les wilayas par les directions de l’action sociale, organisées en service dont un bureau chargé des relations avec le mouvement associatif. CARTE SANITAIRE �������������������� ����������������������� ���������������������� �������������������������� ������������������������ Q U E LQ U E S D O N N E E S S U R L’ A LG E R I E Violences à l’enconre des femmes, l’enquête nationale IV- DONNEES JURIDIQUES Il nous a paru impossible de citer toutes les dispositions juridiques (législatives et réglementaires) ayant une incidence directe ou indirecte sur l’objet de l’enquête. Aussi, nous avons choisi, pour éviter longueurs et surcharges : - Les dispositions législatives Code de la famille, code pénal, code civil, loi relative à la protection et à la promotion de la santé ; et, parmi ces dispositions, celles ayant un lien avec des violences ciblées par l’enquête : violences physiques (les plus signalées), psychologiques, sexuelles. En ce qui concerne la Constitution, étant donné son caractère de loi fondamentale du pays, le choix a été plus large. - La Constitution La Constitution, révisée et adoptée par référendum du 28 novembre 1996, stipule : • Article 2 : L’islam est la religion de l’Etat. • Article 29 : Les citoyens sont égaux devant la loi, sans que ne puisse prévaloir aucune discrimination pour cause de naissance, de race, de sexe, d’opinion ou de toute autre condition ou circonstance personnelle ou sociale. • Article 31 : Les institutions ont pour finalité d’assurer l’égalité en droits et devoirs de tous les citoyens et citoyennes en supprimant les obstacles qui entravent l’épanouissement de la personne humaine et empêchent la participation effective de tous, à la vie politique, économique, sociale et culturelle. • Article 34 : L’état garantit l’inviolabilité de la personne humaine. Toute forme de violence physique ou morale ou d’atteinte à la dignité est proscrite. • Article 63 : L’ensemble des libertés de chacun s’exerce dans le respect des droits reconnus à autrui par la Constitution, particulièrement dans le respect du droit à l’honneur, à l’intimité et à la protection de la famille, à celle de la jeunesse et de l’enfance. • Article 140 : La justice est fondée sur les principes de légalité et d’égalité. Elle est égale pour tous, accessible à tous et s’exprime par le respect du droit. • Article 147 : Le juge n’obéit qu’à la loi. 24 - Le code de la famille La loi N° 84.11 du 9 juin 1984 portant code de la famille, stipule, entre autre : • Article 8 : Il est permis de contracter mariage avec plus d’une épouse dans les limites de la chariâ si le motif est justifié, les conditions et l’intention d’équité réunies et après information préalable des précédente et future épouses. L’une et l’autre peuvent intenter une action judiciaire contre le conjoint en cas de dol ou demander le divorce en cas d’absence de consentement. • Article 9 : Le mariage est contracté par le consentement des futurs conjoints, la présence du tuteur matrimonial et de deux témoins ainsi que la constitution d’une dot. • Article 39 : l’épouse est tenue de : 1.obéir à son mari et de lui accorder des égards en sa qualité de chef de famille, 2.allaiter sa progéniture si elle est en mesure de le faire et de l’élever. 3.respecter les parents de son mari et ses proches. • Article 48 : Le divorce est la dissolution du mariage. Il intervient par la volonté de l’époux, par consentement mutuel des deux époux ou à la demande de l’épouse dans la limite des cas prévus aux articles 53 et 54 • Article 52 : Si le juge constate que le mari aura abusivement usé de sa faculté de divorce, il accorde à l’épouse le droit aux dommages et intérêts pour le préjudice qu’elle a subi. Si le droit de garde lui est dévolu et qu’elle n’a pas de tuteur qui accepte de l’accueillir, il lui est assuré, ainsi qu’à ses enfants, le droit au logement selon les possibilités du mari. Est exclu de la décision, le domicile conjugal s’il est unique. Toutefois, la femme divorcée perd ce droit une fois remariée ou convaincue de faute immorale dûment établie Q U E LQ U E S D O N N E S S U R L’ A LG E R I E Violences à l’enconre des femmes, l’enquête nationale - Le code pénal Les violences sont prévues et sanctionnées par l’ordonnance n°66-156 du 8 juin 1966, modifiée et complétée. Parmi les nombreux articles concernant notre objet, on peut citer, par groupes de violences : 1-Les violences volontaires : coups et blessures volontaires : articles 264 à 276 Dans ces articles, pour appliquer des peines d’emprisonnement et d’amende au coupable, peines variables selon les circonstances et les conséquences de l’agression, il faut qu’il résulte des violences « une maladie ou une incapacité totale de travail pendant plus de 15 jours ». En deçà d’une maladie ou d’une incapacité totale de travail pendant 15 jours, les violences passent de la catégorie « crimes et délits contre les personnes », à la catégorie des contraventions (article 442) où les peines sont moins sévères que dans la catégorie précédente. Enfin, il convient de signaler : •l’article 267 qui prévoit des peines plus lourdes quand les coups et blessures sont le fait d’un ascendant contre ses père, mère ou autres ascendants légitimes ; •l’article 272 qui aggrave les peines lorsque l’agresseur est un ascendant ou une personne ayant autorité sur la victime lorsque celle-ci est un enfant ; •le 2ème alinéa de l’article 264 qui prévoit, outre l’emprisonnement et l’amende, la privation de certains droits, telle que la dégradation civique, prévue aux alinéas 8 et 14 du code. 2-Les attentats aux mœurs : articles 333 à 341: •Article 333, alinéa 1 (loi n ° 82-04 du 13 février 1982) : Toute personne qui a commis un outrage public à la pudeur est punie d’un emprisonnement de 2 mois à 2 ans et d’une amende de 500 à 2000 DA. •Article 335, alinéa 1 (ordonnance n° 75-47 du 17 juin 1975 ) : Est puni de la réclusion à temps, de 5 à 10 ans, tout attentat à la pudeur consommé ou tenté avec violence contre des personnes de l’un ou l’autre sexe. •Article 336 (ordonnance n°75-47 du 17 juin 1975) relatif au viol : Quiconque a commis le crime de viol est puni de la réclusion à temps, de 5 à 10 ans. Si le viol a été commis sur la personne d’une mineure de 16 ans, la peine est la réclusion à temps, de 10 à 20 ans. •Article 337 bis relatif à l’inceste (ordonnance n°75-47 du 17 juin 1975) : Des peines sont prévues en cas d’inceste, et la liste des personnes punissables cible six catégories d’individus. 3-Enlèvement et séquestration : les articles 291 et 292 prévoient des peines de cinq ans minimum et pouvant aller jusqu’à la réclusion perpétuelle. 4-Menaces verbales et graves : l’article 286 prévoit six mois à deux ans d’emprisonnement et une amende de 500 à 1500 dinars - Le code civil Il est régit par l’ordonnance n°75-58 du 26 septembre 1975, modifiée et complétée. • Article 40 : Toute personne majeure, jouissant de ses facultés mentales et n’ayant pas été interdite, est pleinement capable pour l’exercice de ses droits civils. La majorité est fixée à 19 ans révolus. 5/La loi 85-05 du 16-02-85 relative à la protection et la promotion de la santé L’article 68 : La protection maternelle et infantile est l’ensemble des mesures médicales, sociales, administratives, ayant pour but notamment : •de protéger la santé de la mère en lui assurant les meilleures conditions médicales et sociales aussi bien avant, pendant, qu’après la grossesse ; •de réaliser les meilleures conditions de santé et de développement psychomoteurs de l’enfant. 25 PROTOCOLE PROTOCOLE Violences à l’enconre des femmes, l’enquête nationale I- JUSTIFICATION DE L’ETUDE Durant la décennie 90, notre pays a connu une vague de violence sans précédent qui a touché toutes les couches de la société et tous les individus, quels que soient leur sexe ou leur situation socioéconomique. Les femmes ont payé un lourd tribu et en ont été malheureusement doublement victimes. En effet, les familles, se sentant menacées, ont réduit, encore davantage, le peu de liberté gagnée par les femmes, pour « les protéger » et « protéger » la famille. A cette violence particulière et ponctuelle (dans le sens où elle est relative à une période bien définie), s’est juxtaposée la violence « quotidienne », « ordinaire »… Les services prenant en charge la violence – services de santé, de police, de gendarmerie, de justice…- et plus particulièrement la violence envers les femmes, se sont trouvés démunis devant cette nouvelle situation. Ces éléments ont suscité un début de prise de conscience collective de ce phénomène (même si celui-ci est encore loin de ce que l’on attend) et ont mis en évidence la nécessité d’avoir un personnel formé pour être à même de répondre à la demande. Paradoxalement ou peut être pour toutes ses raisons, peu de données étaient disponibles et surtout accessibles. Les quelques informations disponibles étaient relatives à des exactions commises par les terroristes sur des femmes et provenaient des services de santé. L’expérience vécue a fait l’objet de rencontres scientifiques où se sont rencontrés les personnels des services de santé, de la justice, de la police, de la solidarité, de la jeunesse et des sports et des associations, impliqués dans la prise en charge des victimes. Ces échanges ont permis de montrer qu’il existait des données parcellaires sur la question, que la violence « quotidienne » n’était malheureusement pas un phénomène rare et que la prise en charge des victimes nécessitaient le rapprochement de tous les services concernés par ce problème. Il est apparu alors important de disposer de données objectives sur la violence envers les femmes mais il est également apparu primordial d’avoir un minimum d’information sur la prise en charge des victimes au niveau de tous les services concernés. C’est ainsi que l’idée d’une enquête transectorielle sur cette question particulière s’est imposée. 28 Le projet s’est construit pour briser le déni social sur le problème de la violence à l’encontre des personnes de sexe féminin. Pour atteindre ce but, il importait de créer une dynamique et une synergie partenariale des institutions et intervenants pour dépister et aider ces personnes à refuser cette violence qu’elles subissent comme une fatalité allant de soi. II- OBJECTIFS L’objet de cette enquête est de pouvoir regrouper et recouper les informations disponibles sur les violences enregistrées à la suite d’une démarche des femmes auprès d’une institution. Il s’agit de : • Identifier les types de violence perpétrée ainsi que les circonstances de ces agressions ; • Identifier les circonstances pour lesquelles les victimes sont amenées à « consulter » ; • Identifier les personnes ressources au niveau de la famille des victimes ; • Identifier les circuits de prise en charge ; • Décrire la prise en charge actuelle de ces personnes ; • Essayer de définir une prise en charge plus appropriée de ces personnes en intégrant la dimension multisectorielle. Pour répondre aux objectifs assignés, plusieurs niveaux d’interventions ont été définis : • enquêtes auprès des institutions prenant en charge les femmes victimes de violence ; • enquêtes auprès des associations confrontées à la prise en charge des femmes victimes de violence. PROTOCOLE Violences à l’enconre des femmes, l’enquête nationale III- POPULATION DE L’ETUDE Il s’agit d’une enquête portant sur toutes les femmes victimes de violences qui se présentent pour une prise en charge médicale, judiciaire ou sociale durant la période de l’enquête et ce, quelque soit l’ancienneté de l’agression et l’âge de la victime, c’est à dire : • consultant auprès d’une structure de santé, • ayant recours aux services de l’appareil judiciaire (police et justice), • s’adressant aux centres d’accueil et d’écoute, durant la période de l’étude qui s’est déroulée durant le dernier trimestre 2003. IV- ECHANTILLON DE L’ETUDE Notre choix a porté sur une enquête auprès des différentes institutions et organismes concernés par la prise en charge des victimes de violence notamment : les tribunaux, les services de santé et de police, les centres d’écoute et d’accueil, dans les différentes régions d’Algérie pour prendre en compte les éventuelles différences comportementales liées à des spécificités géographiques et habitudes socioculturelles. Le niveau de base est représenté par la wilaya. Les quarante-huit wilayas ont été représentées. Pour des raisons didactiques, nous individualiserons les quatre axes - médical, justice, police et écoute et accueil. L’axe médical L’enquête a été menée auprès de médecins susceptibles de prendre en charge les femmes victimes de violence. Quatre services ont été identifiés : médecine légale, gynécologie obstétrique, psychiatrie et les urgences. Pour des raisons de faisabilité et de disponibilité du personnel, l’enquête a été menée au niveau des chefs-lieux de wilayas. Ont été pris en compte : • l’ensemble des CHU, au nombre de treize, • les hôpitaux siégeant au niveau des chefs-lieux de wilayas, au nombre de quarante-huit. Ainsi, ont participé à cette étude : • de manière officielle, l’ensemble des services de : gynécologie-obstétrique, médecine légale, psychiatrie, psychologie, urgence du secteur public (CHU et Hôpitaux chefs-lieux de wilayas), • le secteur privé a participé de manière volontaire. Les axes « police » et « justice » L’étude a été menée à partir des plaintes et requêtes introduites par les familles et/ou les femmes victimes de violences auprès des structures de la police et de la justice. Les structures concernées sont représentées par : • les commissariats de police, • les tribunaux et les cours de justice. Les centres d’écoute et d’accueil L’enquête a été menée auprès de l’ensemble des centres d’écoute et d’accueil prenant en charge les femmes victimes de violence relevant des institutions et organisations suivantes : • Ministère de l’emploi et de la solidarité nationale (DAS, centres spécialisés, mouvement associatif), • Ministère de la jeunesse et des sports (CIAJ), • Ministère de la justice (centre de redressement), • Ministère de la Santé, de la Population et de la Réforme Hospitalière, • Association RACHDA, • Association SOS Femmes en détresses. • Autres. 29 PROTOCOLE Violences à l’enconre des femmes, l’enquête nationale V- RECUEIL DE L’INFORMATION Le recueil de l’information s’effectue par interview directe des victimes : • l’axe santé : lors des consultations médicales ; • l’axe « écoute et d’accueil » : au moment où les victimes sollicitent ces institutions ; • l’axe justice : au moment où les familles des victimes introduisent des requêtes pour les violences subies ; • l’axe police : au moment où les victimes ou leurs familles portent plainte. Pour recueillir des informations relatives aux types d’agressions que subissent les victimes de sexe féminin, des questionnaires ont été conçus (cf. annexe 4). Au total, trois questionnaires ont été élaborés : • un en direction des services de santé, • un en direction des services judiciaires (justice et police), • un en direction des centres d’écoute et d’accueil . VI- QUESTIONNAIRES 30 Quels que soit les questionnaires, tous comprenaient des informations relatives : • aux caractéristiques sociodémographiques des victimes, • aux motifs et caractéristiques de la consultation et/ou de la demande d’aide, • aux caractéristiques de l’agression, • au devenir de la personne victime de l’agression, • aux modalités de prise en charge de la victime. Pour les axes « justice » et « police », une rubrique supplémentaire a été adjointe et concerne les caractéristiques socio-démographiques de l’agresseur. Les questionnaires comprennent au total : • axe santé : 31 questions dont 29 fermées et 02 ouvertes ; • axe judiciaire : 24 questions toutes fermées ; • axe écoute : 28 questions dont 26 fermées et 02 ouvertes. Pour faciliter, le dépouillement des questionnaires et l’analyse ultérieure, les questions ont été présentées, pour la majorité d’entre-elles, sous formes de questions fermées. Pour les axes justice, police et écoute et accueil les questionnaires et les guides ont été élaborés dans les deux langues (arabe et français). Un guide d’enquête a été élaboré pour chacun des questionnaires. La codification des réponses a été autant que possible homogénéisée, sauf dans des cas très particuliers (question finale : suggestions des intervenants). La codification numérique a été adoptée. Pour éviter l’utilisation de feuilles volantes avec leurs risques de pertes, le questionnaire a été conçu sous forme d’une double feuille. Les questionnaires et les guides des enquêteurs ont été mis au point après une pré–enquête Les femmes qui refusaient de participer à l’enquête n’ont pas été remplacées. Il en a été de même pour tous les axes. VII-ORGANISATION PRATIQUE DE L’ENQUETE Cette enquête transectorielle a impliqué pour sa réalisation différents ministères et une organisation : • le Ministère de la Justice, • le Ministère de l’Intérieur et les Collectivités Locales, • le Ministère de la Jeunesse et les Sports, • le Ministère de l’emploi et de la Solidarité Nationale, • le Ministère de la Santé, de la Population et de la Réforme Hospitalière, • l’Organisation Mondiale de la santé. L’Institut National de Santé Publique a été chargé de réaliser cette étude en collaboration avec les autres institutions et organisations, confrontées à la prise en charge des femmes victimes de violence, avec le soutien de l’Organisation mondiale de la santé (OMS). PROTOCOLE Violences à l’enconre des femmes, l’enquête nationale Un comité de suivi et de coordination de l’enquête regroupant les principaux concernés a été installé à l’Institut National de Santé Publique. La composition de ce comité est donnée en annexe 2. Afin de mobiliser toutes les ressources locales, une décision ministérielle N° 051/MSPRH du 10 août 2002 portant ouverture d’une enquête nationale sur les violences à l’égard des femmes a été envoyée à tous les centres hospitalouniversitaires, les secteurs sanitaires et directions de la santé et de la population des wilayas (DSP) concernés (cf. annexe 1). 1/ Les niveaux d’interventions Trois niveaux d’interventions ont été définis : • le niveau périphérique, • le niveau intermédiaire, • le niveau central. Au niveau périphérique A ce niveau, sont désignés les enquêteurs. Ils ont en charge de recueillir, pour chaque femme victime de violence et ayant recours à un des services désignées, l’information correspondante au niveau des questionnaires. Ce niveau est représenté pour l’axe : • santé : par les consultations des urgences, de gynécologie, médecine légale, psychiatrie et de psychologie assurées au niveau des hôpitaux chef lieu de wilaya et des CHU. Les médecins et psychologues enquêteurs rempliront pour chaque femme, consultant pour agression durant la période de l’enquête, la fiche prévue à cet effet ; • justice et police : par les requêtes introduites par les familles et/ou les victimes de violence auprès des commissariats de police, des tribunaux ou des cours. Un enquêteur a été désigné par la tutelle de chaque institution, au niveau des commissariats de police, des cours et des tribunaux dans toutes les wilayas du pays ; • écoute et accueil : par les demandes médicales, psychologiques, juridiques et sociales formulées par les victimes auprès des centres dépendant des ministères et associations concernés et ce, dans chaque wilaya. Au niveau intermédiaire Ce niveau est représenté par les directions de la santé et de la population de chaque wilaya. Un médecin superviseur a été désigné par wilaya. Il avait pour rôle : • de collecter l’ensemble des fiches remplies au niveau des structures sanitaires et des centres d’écoute ; • de vérifier l’exhaustivité des fiches ; • de coordonner l’enquête au niveau de sa wilaya ; • de sensibiliser avec l’aide des médecins enquêteurs, le secteur privé pour qu’il participe le plus largement possible à cette étude ; • de transmettre mensuellement les fiches au niveau central, représenté par l’I.N.S.P. Les informations collectées auprès des services de justice et de police sont acheminées directement au niveau central de leurs institutions. Au niveau central (I.N.S.P.) Le comité de suivi et de coordination de l’enquête est chargé de l’organisation et du déroulement de l’enquête, du traitement et de l’analyse des données. Ce groupe est chargé entre autres : • de former les médecins superviseurs et les enquêteurs des services de santé ; • de coordonner l’enquête au niveau national ; • de contrôler l’ensemble des fiches ; • de coder, saisir et traiter l’information provenant des structures de santé et des structures de l’administration judiciaire ; • de rédiger le rapport final ; • de proposer des stratégies de prise en charge des victimes de violence. 31 PROTOCOLE Violences à l’enconre des femmes, l’enquête nationale 2/ Durée de l’enquête La durée totale de l’étude a été estimée à deux ans (biennium 2002-2003). Le calendrier des différentes phases programmées a été approuvé par le comité de suivi (cf. annexe 3). Les ressources humaines et le matériel nécessaires à l’enquête ont été mobilisés par l’Institut national de santé publique, les directions de santé de wilaya, les secteurs sanitaires, la DGSN, la justice, les affaires sociales, la jeunesse et les sports et l’O.M.S. 3/ Pré-enquête Une pré-enquête été menée dans six wilayas (cf. tableau ci-contre). Elle avait pour but de : • vérifier la faisabilité de l’enquête dans des wilayas différentes, • tester le questionnaire, • améliorer l’organisation sur le terrain. Pour l’axe santé Les cinq régions sanitaires ont participé à cette étude. Wilayas Secteurs Constantine Sétif Tizi-Ouzou Alger Saida Ouargla DSP + CHU + EHS + Hôpital + Secteur Sanitaire DSP + CHU + EHS + Hôpital + Privé 2 Secteurs Sanitaires DSP + 4 CHU + 2 EHS + 1 clinique + Hôpital + 2 Privé DSP + Hôpital DSP + Hôpital + 1 privé Cette pré-enquête a concerné essentiellement les structures de santé : trois CHU, cinq hôpitaux et quatre EHS. 32 Pour l’axe justice Ont participé à la réalisation de cette étude : six cours et vingt tribunaux dont : • Alger : une cour et cinq tribunaux, • Constantine : une cour et quatre tribunaux, • Sétif : une cour et quatre tribunaux, • Tizi-Ouzou : une cour et deux tribunaux, • Saida : une cour et trois tribunaux, • Ouargla : une cour et deux tribunaux. Pour l’axe écoute et accueil Ont participé à la réalisation de cette étude : • Alger : une maison de jeunes, un centre spécialisé de rééducation de jeunes filles, l’association SOS femmes en détresse et l’association RACHDA. • Constantine : une maison de jeunes et un service d’insertion pour la protection et l’orientation de la femme. • Sétif : la direction de l’action des activités sociales de la jeunesse. • Tizi-Ouzou : la direction de l’action des activités sociales de la jeunesse et l’association pour la protection et l’orientation de la femme. • Saida : la direction de l’action des activités sociales de la jeunesse et un centre d’insertion pour la protection et l’orientation de la femme. • Ouargla : un centre d’insertion pour la protection et l’orientation de la femme et un centre psychosocial de la jeunesse. Pour l’axe police La pré-enquête n’a pas pu être réalisée. PROTOCOLE Violences à l’enconre des femmes, l’enquête nationale 4/ Formation des enquêteurs et des superviseurs Pour l’axe santé Les médecins superviseurs et les enquêteurs, identifiés durant le mois de novembre 2002 par les directions de la population de chaque wilaya, ont été réunis, pour une formation, du 8 au 14 décembre 2002. Les formations ont été programmées par région sanitaire. Au total, trois sessions de formation, regroupant les enquêteurs et les superviseurs des quarante-huit wilayas, ont été organisées. Les superviseurs étaient au nombre de quarante-huit et les enquêteurs au nombre de cent quatre-vingt treize (95 femmes et 98 hommes). L’encadrement des séminaires–ateliers de formation a été assuré par les membres du comité de suivi et de coordination de l’enquête. Au cours des séminaires de formation ont été abordés, au plan pratique et théorique, les aspects suivants : • la pertinence d’une étude sur le phénomène de la violence à l’encontre des femmes, • les objectifs et la méthodologie de l’enquête, • les conditions de participation à la réalisation de l’enquête, • l’importance des données à collecter, • les aspects logistiques et organisationnels de l’enquête • l’identification des services ciblés, • l’établissement d’un plan de travail de l’enquête par wilaya et par axe. La formation a concerné principalement l’étude des questionnaires. La méthode d’enseignement actif a été privilégiée avec des exercices répétés de simulations. Chaque enquêteur et chaque superviseur ont reçu un quota de questionnaires et de guides. La liste nominative des superviseurs et des enquêteurs figure aux annexes 5 et 6. Au cours de cette formation, chaque superviseur a établi la programmation des activités de sa wilaya. Chaque programmation locale a été discutée puis validée par l’ensemble des enquêteurs participant à la réalisation de l’enquête, afin d’assurer une cohérence générale dans l’exécution de l’enquête sur le terrain et un respect des programmes établis. Pour l’axe justice et l’axe sûreté La formation des enquêteurs et superviseurs a été assurée par les représentants des institutions participant à la réalisation de cette enquête. Elle a porté sur : • l’intérêt de participer à la réalisation de cette étude, • l’organisation du travail sur le terrain, • l’identification des services de la police judiciaire de sûreté de wilaya, de daïras, et urbaines, • l’identification des tribunaux et cours de justice, • le contrôle des questionnaires. Pour l’axe « Ecoute et Accueil » La formation a concerné seulement deux associations RACHDA et SOS Femme en détresse. Elle a été assurée par le comité de suivi et de coordination à l’I.N.S.P. les 14 et 15 décembre 2002. Les enquêteurs des centres d’écoutes et d’accueils relevant du Ministère de l’emploi et de la Solidarité et du Ministère de la Jeunesse et du Sport n’ont pas pu assister à la formation dispensée à l’I.N.S.P. par le comité de suivi et de coordination de l’enquête. Cette formation a été décentralisée et assurée par les superviseurs de l’axe santé dans chaque wilaya. 33 PROTOCOLE Violences à l’enconre des femmes, l’enquête nationale 5/ Collecte des informations La collecte des informations auprès des victimes a débuté immédiatement après la formation des enquêteurs et superviseurs. Les superviseurs ont procédé, conformément aux directives données lors de la formation, au contrôle du travail des enquêteurs au plan quantitatif et qualitatif. Ils ont quotidiennement vérifié les questionnaires et notamment la cohérence des réponses. Par ailleurs, le suivi et l’évaluation du travail sur le terrain ont été assurés par le contact permanent entre les superviseurs et le comité de coordination de l’enquête à I.N.S.P. qui se réunissait tous les quinze jours. Celui-ci était tenu régulièrement informés de l’avancement du travail et des problèmes rencontrés. Les directions de la santé ont toutes étaient sollicitées et ont établi la liaison entre les CHU et les secteurs sanitaires d’une part et l’I.N.S.P. d’autre part. Des déplacements sur le terrain ont été effectués par des membres du comité de coordination. Enfin, deux séminaires d’évaluations ont été organisés à l’I.N.S.P. le 5 février 2003 et 30 mars 2003. Les superviseurs et les enquêteurs, par le dévouement et leurs sérieux dont ils ont fait preuve, ont grandement contribués au succès de la collecte. De leur côté la DGSN, le ministère de la Justice, celui de la Jeunesse et des Sports et celui des Affaires Sociales et de la Solidarité ont apporté leurs concours techniques à l’opération de collecte. Ainsi, l’ensemble des services sollicités ont assuré de façon conséquente et efficace la réussite de ce travail. 34 La remise des questionnaires a été effectuée : • pour l’axe santé, par les superviseurs de chaque wilaya, • pour l’axe sûreté, par la représentante de la DGSN, • pour l’axe justice, par le représentant du Ministère de la Justice, • pour l’axe écoute et accueil, aussi bien par les superviseurs de l’axe santé, que les représentants des ministères concernés et des associations. Le calendrier de la collecte des questionnaires et du contrôle par le comité de coordination de l’enquête « violence envers les femmes » figure en annexe 3. Pour atteindre les objectifs du contrôle, la vérification des documents a été effectuée à la réception des questionnaires. Les contrôles ont porté sur les erreurs d’identification, les omissions, la cohérence des réponses clés, les erreurs de classification et de transcription. Une fois les vérifications terminées, les corrections ont été apportées chaque fois que cela a été possible. Tous les questionnaires ont été classés par axe. 6/ Saisie des informations Au plan pratique, et afin de faciliter la saisie, les questionnaires contrôlés et à saisir ont été classés par ordre numérique, mis en paquets par axe et par wilaya. La saisie des données a été effectuée sur le logiciel « EPI-INFO 6, compatible an 2000 ». Les programmes de contrôles (CHK) ont été élaborés. La saisie de la totalité des questionnaires de l’enquête a nécessité plus de trois mois. Les deux agents chargés de la saisie devaient finir entièrement la saisie d’un axe avant de passer à un autre axe. Après chaque saisie, une vérification de la concordance a été réalisée entre le nombre d’enregistrements et le nombre de questionnaires saisis. Les questionnaires ont été stockés à part afin d’éviter tout risque au cours des manipulations et permettre une identification rapide des axes au cas où des contrôles ultérieurs s’avéreraient nécessaires. PROTOCOLE Violences à l’enconre des femmes, l’enquête nationale 7/ Contrôle de la saisie La saisie a été, une première fois, contrôlée par les agents de saisie eux-mêmes. Dans une seconde phase, des vérifications ont été opérées par les membres du comité de suivi et de coordination de l’enquête. Le contrôle a été quantitatif et qualitatif. Le nombre de questionnaires saisis ainsi que le nombre de victimes répertoriées ont été vérifiés. Les réponses fournies ont été également vérifiées. 8/ Traitement et exploitation des données L’analyse des données s’est déroulée durant l’année 2004. Après plusieurs contrôles, la rédaction de chaque axe a été confiée à un membre du comité de coordination. Les résultats obtenus ont été discutés au cours de séances regroupant des membres du comité de suivi et de coordination de l’enquête. Les données ont été analysées en fonction de la structure accueillant la victime, du lieu de résidence, de l’âge, de l’état civil, de la situation socioculturelle et économique, du type de violence. Dans le traitement des données, la répartition selon le type de violence a été regroupée en trois catégories : les violences physiques, les violences sexuelles et les violences psychologiques. 35 DIFFICULTES RENCONTREES SUR LE TERRAIN DIFFICULTES RENCONTREES SUR LE TERR AIN Violences à l’enconre des femmes, l’enquête nationale Quelques difficultés ont été rencontrées lors de l’organisation et la mise en place de l’enquête « violence à l’encontre des femmes ». Ces difficultés ont été retrouvées à chacune des différentes étapes de l’enquête. Nous citons les principales. Au moment de la formation, tous les secteurs concernés n’ont pas pu assister à la formation organisée par le comité de suivi et de coordination à l’I.N.S.P.. Ceci a rendu plus difficile, l’exploitation des questionnaires. Ainsi, les enquêteurs des centres d’écoute et d’accueil relevant du ministère de la jeunesse et des sports et du ministère de l’emploi et de la solidarité nationale n’ont pas pu bénéficier de la formation centralisée à l’I.N.S.P.. Néanmoins, les superviseurs des wilayas ont assuré cette tâche chacun dans leur wilaya respective. Les enquêteurs des axes « justice » et « police » n’ont pas pu être formés à l’I.N.S.P. par le comité de suivi et de coordination de l’enquête. Une formation a cependant pu être dispensée et coordonnée par un membre du comité : pour l’axe « justice » et l’axe « police », ce rôle de coordonnateur a été assuré par le représentant, respectivement du ministère de la justice et de la DGSN, désigné pour l’enquête. Lors de la pré-enquête, les structures de police n’ont pas pu participer à cette étape du fait d’élections municipales concomitantes. Le questionnaire n’a donc pas été testé pour cet axe et cela a retentit dans la compréhension de certaines questions, notamment, celles relatives aux motifs de recours aux services de police. Lors de l’enquête, proprement dîte, des difficultés organisationnelles ont été rencontrées et ont alourdi les taches de chacun. Ce sont en premier lieu, l’insuffisance et parfois l’absence totale de moyens de communication. La première conséquence s’est faite ressentir sur la coordination entre les différentes structures, notamment entre l’I.N.S.P. et les services de santé (DSP…), mais, également, entre les superviseurs et les enquêteurs. La deuxième implication a été une difficulté à recruter les praticiens exerçant en médecine libérale, la sensibilisation de ce secteur devait être du ressort des superviseurs. 38 Le deuxième point à soulever est le peu de moyens de transport mis à la disposition des superviseurs. Couplé au problème précédent, il peut expliquer la quasi-absence de participation du secteur privé dans l’enquête « violences envers les femmes ». Ces deux problèmes réunis ont également influé sur l’acheminement des questionnaires entre les différents niveaux d’intervention. Ceci a occasionné des retards dans la saisie et, par ricochet, dans l’exploitation des données et, ce d’autant, que cette période a coïncidé avec le séisme qu’a connu l’Algérie en mai 2003 et une période de canicule particulièrement éprouvante. DESCRIPTION DE LA POPULATION ETUDIEE DESCRIPTION DE L A POPUL ATION ETUDIEE Violences à l’enconre des femmes, l’enquête nationale I- INTRODUCTION Dans ce chapitre, nous décrirons les caractéristiques sociodémographiques des femmes victimes de violence qui se sont présentées dans l’une des structures enquêtées durant la période d’étude. Pour chaque indicateur, nous donnerons les résultats globaux pour la population étudiée puis nous les comparerons à ceux de la population générale. Nous présenterons les caractéristiques : • de résidence, • d’âge, • matrimoniales, • socioprofessionnelles. Au total neuf mille trente trois femmes victimes de violence ont eu recours à une ou plusieurs des structures enquêtées : centres d’écoute, structure de santé, commissariat de police et/ou tribunaux et ce, durant la période d’étude. Les structures qui ont reçu le plus grand nombre de victimes sont par ordre décroissant les structures de santé, les commissariats, les tribunaux et les centres d’écoute. Tableau I : des victimes selon les structures sollicitées Nombre de victimes Justice 2.130 Police Centres d’écoute 2.444 713 Santé 3.746 Total 9.033 II- LIEU DE RESIDENCE 40 Globalement, le maximum de victimes a été recruté dans les grandes villes : d’abord la capitale (10,4%), puis Constantine (5,0%) et Oran (4,0%) et de nombreuses villes des hauts plateaux (Tiaret : 3,8 – Sétif : 3,0 – Sidi Bel Abbès : 2,7 - Aïn Temouchent : 3,5 – Oum El Bouaghi : 2,5 - Mila : 2,0), notamment celles de l’Est. Et-ce à dire que les conditions générales de vie sont plus difficiles ou est-ce liée à des artefacts : population plus importante, enquêteurs et intervenants davantage sensibilisés ? Les wilayas les moins représentées sont les wilayas du sud, résultats probablement en rapport avec un nombre de structures moindres, mais liés également aux difficultés d’accès des femmes à ces structures. DESCRIPTION DE L A POPUL ATION ETUDIEE Violences à l’enconre des femmes, l’enquête nationale Tableau II : Répartition des victimes selon la wilaya de résidence Wilaya de résidence 1-Adrar 2-Chlef 3-Laghouat 4-Oum El Bouaghi 5-Batna 6-Béjaïa 7-Biskra 8-Béchar 9-Blida 10-Bouira 11-Tamanrasset 12-Tébessa 13-Tlemcen 14-Tiaret 15-Tizi Ouzou 16-Alger 17-Djelfa 18-Jijel 19-Sétif 20-Saïda 21-Skikda 22-Sidi Bel Abbès 23-Annaba 24-Guelma 25-Constantine 26-Médéa 27-Mostaganem 28-M’Sila 29-Mascara 30-Ouargla 31-Oran 32-El Bayadh 33-Illizi 34-Bordj Bou Arreridj 35-Boumerdès 36-El Tarf 37-Tindouf 38-Tissemsilt 39-El Oued 40-Khenchela 41-Souk Ahras 42-Tipaza 43-Mila 44-Aïn Défla 45-Naâma 46-Aïn Témouchent 47-Ghardaïa 48-Relizane Indéterminé Total Total 49 (0.5) 169 (1.9) 43 (0.5) 226 (2.5) 163 (1.8) 143 (1.6) 150 (1.7) 118 (1.3) 197 (2.2) 133 (1.5) 43 (0.5) 146 (1.6) 353 (3.9) 344 (3.8) 130 (1.4) 939 (10.4) 154 (1.7) 235 (2.6) 271 (3.0) 173 (1.9) 322 (3.6) 247 (2.7) 331 (3.7) 103 (1.1) 448 (5.0) 158 (1.7 ) 193 (2.1) 102 (1.1) 201 (2.2) 51 (0.6) 360 (4.0) 71 (0.8) 26 (0.3) 216 (2.4) 139 (1.5) 141 (1.6) 24 (0.3) 125 (1.4) 125 (1.4) 74 (0.8) 126 (1.4) 174 (1.9) 179 (2.0) 154 (1.7) 121 (1.3) 315 (3.5) 173 (1.9) 148 (1.6) 7 (0.08) 9033 41 DESCRIPTION DE L A POPUL ATION ETUDIEE Violences à l’enconre des femmes, l’enquête nationale III- CARACTERISTIQUES SOCIODEMOGRAPHIQUES 1/ Age des victimes Il s’agit de l’âge au moment de l’agression exprimé en années révolues. Celui-ci s’échelonne de 1 à 93 ans. L’âge moyen est de 33,3 [± 0,3]. Pour faciliter la lecture et les comparaisons ultérieures, nous avons regroupé les données. La répartition en fonction des tranches d’âge est donnée dans le tableau ci-contre. Le pourcentage le plus élevé de victimes est retrouvé chez les 15-24 ans (28,11%), les 25-34 ans (26,65%) et les 35-44 ans (20,58%). A noter cependant, que près de 10% des victimes ont 55 ans et plus et qu’un peu moins de 5% n’ont pas plus de 14 ans. La comparaison avec les données de la population générale montre une différence significative (x2=3239.44 - p<10-6). On note une surreprésentation des 15-54 ans par rapport à la population générale : 85,97% versus 60,23%. Tableau III : Répartition des victimes selon l’âge au moment de l’agression Tranches d’âge 0-14 15-24 25-34 35-44 45-54 55 et + Total Population générale Effectif 4.668.166 3.730.164 2.652.299 1.780.645 1.231.724 1.535.456 15.598.452 % 29,93 23,91 17,00 11,42 7,90 9,84 Population enquêtée Effectif % 420 4,65 2.539 28,11 2.407 26,65 1.859 20,58 960 10,63 848 9,39 9.033 2/ Situation matrimoniale des victimes Plus du tiers des femmes agressées sont célibataires (36,2%) dont 1,6% de mères célibataires. Les femmes mariées représentent environ la moitié des victimes et les femmes veuves ou divorcées près de 15%. 42 La comparaison de la population globale des victimes avec les données de la population générale met également en évidence des différences dans la situation matrimoniale (x2 = 4061.34 - p < 10-6). Les femmes mariées représentent la moitié des victimes, alors que dans la population générale, elles sont moins du tiers, laissant déjà préjugé de la part importante de la violence conjugale. Les femmes divorcées et/ou séparées sont également surreprésentées : 7,4% contre 1,4%. Tableau IV : Répartition des victimes selon leur situation matrimoniale Situation matrimoniale mariée célibataire divorcée/séparée veuve Total Population générale1 Effectif 5.002.926 9.562.610 225.528 807.388 15.598.452 % 32,1 61,3 1,4 5,2 Population enquêtée Effectif % 4.507 50,0 3.261 36,1 667 7,4 587 6,5 9.022 La surreprésentation des femmes mariées et divorcées pourrait être liée à la structure par âge de la population étudiée (plus jeune que la population générale). Nous avons donc analysé pour la tranche d’âge des 15-44 ans, qui est la plus importante, la situation matrimoniale des deux populations afin de vérifier que les résultats observés ne sont pas liés à la variable âge (cf. tableau ci-dessous). Le croisement des variables confirme l’importance des femmes mariées ou ayant été mariées, notamment des veuves et des divorcées parmi les victimes ayant consulté une des structures susmentionnées (x2 = 1051.64 - p < 10-6). En effet à âge égal, la proportion de femmes mariées, veuves ou divorcées est statistiquement plus élevée que dans la population générale. 1 D’après les données de l’ONS – Septembre 2003 DESCRIPTION DE L A POPUL ATION ETUDIEE Violences à l’enconre des femmes, l’enquête nationale Tableau V : Répartition des victimes de 15-44 ans selon leur situation matrimoniale Situation matrimoniale mariée célibataire divorcée/veuve Total Population générale1 Effectif % 3.128.346 39,3 4.837.487 60,7 197.273 2,5 7.965.833 Population enquêtée Effectif % 3.376 41,1 4.202 51,2 632 7,6 8.210 3/ Niveau d’instruction des victimes Pour un peu plus de 5% des victimes, nous n’avons pas pu avoir leur niveau d’instruction. Les victimes sont globalement plus instruites que la population générale (x2 = 371.91 - p < 10-6). Ainsi les femmes ayant au moins le niveau du collège représentent près de la moitié des victimes (49,7%), alors que dans la population générale, ce pourcentage est de 41,6%. Ces différences sont probablement le fait de la distribution par âge particulière de notre échantillon. Ce sont globalement des femmes jeunes qui ont donc plus de chance d’avoir été scolarisée. La catégorie la moins représentée dans la population d’étude est celles des femmes ayant un niveau primaire, englobant entre autres les personnes en cours de scolarisation, or celles-ci ne représentent qu’une faible proportion des victimes. Tableau VI : Répartition des victimes selon leur niveau d’instruction Niveau d’instruction analphabète primaire moyen secondaire supérieur Total Population générale Effectif 4.447.512 3.949.605 3.066.314 2.051.969 841.245 14.356.645 % 31,0 27,5 21,4 14,3 5,9 Population enquêtée Effectif % 2.606 30,8 1.654 19,5 2.082 24,6 1.613 19,0 519 6,1 8.474 4/ Profession des victimes Près des trois quarts des victimes sont sans profession (72,3%) et le cinquième exerce un métier (19,4%). Ont été rangées dans la catégorie sans profession, les personnes de plus de 15 ans, non scolarisées, n’ayant pas de travail rémunéré et n’étant pas au chômage. La proportion de femmes ayant une activité rémunérée est significativement plus élevée que dans la population générale (x2 = - p < 10-6). Ainsi, ce pourcentage chez les plus de quinze ans est-il parmi les victimes de 20,2% alors que dans la population générale, il est aux alentours de 8,5%. III- CONCLUSION La répartition par âge montre que la population étudiée est globalement plus jeune que la population générale. On enregistre une prédominance de femmes entre 15-44 ans, notamment de femmes mariées et ceci indépendamment de la structure par âge de notre population ; ceci peut laisser déjà préjuger de la place de la violence conjugale. On note également une surreprésentation de femmes seules (veuves ou divorcées), pouvant indiquer d’une précarisation accrue de cette catégorie de la population. Près de la moitié des femmes ont été au moins jusqu’au collège, et la proportion de femmes ayant une activité rémunérée est plus élevée que dans la population féminine algérienne. Globalement, ce sont les femmes ayant un certain niveau d’instruction et ayant une certaine indépendance financière qui osent déclarer les agressions subies ; ceci laisse présager de l’importance des violences méconnues dans la population générale. 1 D’après les données de l’ONS – Septembre 2003 43 PRESENTATION DES RESULTATS PAR AXE PRÉSENTATION DES RÉSULTATS PAR AXE Violences à l’enconre des femmes, l’enquête nationale INTRODUCTION GENERALE I- GENERALITES Nous présenterons les résultats par axe d’étude : • Axe « santé » : victimes ayant consulté dans une structure de santé, • Axe « police » : victimes ayant porté plainte auprès des commissariats de police, • Axe « justice » : victimes ayant esté en justice suite à l’agression subie, • Axe « écoute et accueil » : victimes ayant contacté un centre d’écoute ou d’accueil. Nous détaillerons pour chacun de ces axes : • quelques particularités de la population étudiée, • les caractéristiques de l’agression, • la nature de la violence, • les motifs ayant amené les victimes à effectuer une démarche auprès d’une des structures citées, • et les conséquences de cette agression. Pour chacune de ces rubriques, nous présenterons les données brutes puis nous analyserons celles-ci en fonction de caractéristiques sociodémographiques. Nous reprendrons à la fin de chaque axe, les points essentiels le caractérisant. Nous terminerons par un chapitre « comparaison » qui reprendra les principaux résultats en mettant en exergue les différences observées selon l’axe d’étude. 46 Pour les axes « justice » et « police », une rubrique supplémentaire a été adjointe et concerne les caractéristiques de l’agresseur. Les conséquences judiciaires de l’agression ne sont présentées que dans l’axe « justice ». II- PARTICULARITES Nous reprenons ici, les rubriques communes aux quatre axes, et nécessitant quelques éclaircissements ou explications. Rubrique « lieu d’agression » Concernant les lieux d’agression, quatre modalités ont été définies qui sont le domicile, le travail, les lieux publics et les autres lieux. Cette dernière catégorie fait référence à des endroits isolés, éloignés des habitations qui sont dans la majorité des cas des lieux publics. Cette distinction entre « lieu public » et « autre lieu » apparaît pour les structures de police et de justice. Nous l’avons maintenue pour les deux autres axes par souci d’homogénéisation et à des fins de comparaison. Rubrique « agression psychologique » Concernant la nature des agressions subies, trois catégories ont été définies : physique, sexuelle et psychologique. Il est bien entendu que toute agression physique ou sexuelle s’accompagne d’un préjudice d’ordre psychologique. Etait donc définie comme agression psychologique, toute violence à type de harcèlement, de menace, insulte… sans autres violences associées. Dans la pratique, il a été difficile de dissocier les trois types de violence et de préserver cette nuance. De plus, pour certaines victimes, les violences psychologiques décrites étaient une conséquence des autres formes d’agression subie, mais pour d’autres, il y avait effectivement, association simultanée de plusieurs d’entre elles. Nous avons donc créé une nouvelle variable, tenant compte de la possibilité de violences multiples. PRÉSENTATION DES RÉSULTATS PAR AXE Violences à l’enconre des femmes, l’enquête nationale Rubrique « violence sexuelle » Une même personne pouvant être victime de plusieurs types de violence sexuelle, nous avons créé une nouvelle variable prenant en considération ce fait. Les classes sont emboîtées. Pour ce faire, nous avons, arbitrairement, pour les besoins de l’analyse, défini un classement de ces violences. Ainsi, la première catégorie est représentée par les personnes victimes uniquement d’attouchements ; la deuxième modalité comprend les victimes de fellation seule, associée ou non à des attouchements ; la classe suivante se compose des femmes ayant subi un viol associé ou non à une fellation et/ou des attouchements… La première classe comprend donc les personnes victimes seulement d’attouchements et les classes suivantes, les victimes de violences sexuelles avec pénétration associée ou non à d’autres types d’agressions sexuelles. La modalité « autre » est à part et ne comprend que les victimes pour lesquelles, nous n’avons pas d’information sur la nature de cette violence, ou qui ont subi des violences non définies dans les catégories précédentes. Nous rappelons que les résultats présentés ne concernent que les agressions déclarées par les victimes auprès d’un certain nombre de structures déjà citées et ne sont donc pas représentatifs de l’ensemble des violences commises à l’encontre des femmes. 47 AXE « SANTÉ » AXE « SANTÉ » Violences à l’enconre des femmes, l’enquête nationale I- INTRODUCTION L’ordre de présentation des résultats a voulu suivre la démarche logique que doivent entreprendre les victimes de violence pour obtenir réparation. La première étape est le constat de la violence. Celui-ci est établi à partir des conséquences physiques et/ou psychologiques de l’agression. Ces lésions vont être authentifiées par un médecin et vont être décrites dans un document capital pour la victime : le certificat médical. Avec ce document, la personne ayant subi la violence pourra aller porter plainte auprès des services de police, puis ester éventuellement en justice. Cette procédure est la plus habituelle mais il peut arriver que l’ordre de recours aux institutions diffère en fonction de situations particulières… Le plan adopté pour la présentation des résultats est commun à tous les axes : caractéristiques de la population étudiée, description de l’agression et conséquences de celle-ci... Les conséquences des violences subies, sur la santé des personnes, seront davantage détaillées dans ce chapitre ainsi que les difficultés que rencontrent les praticiens pour la prise en charge des victimes. II- CARACTERISTIQUES DES FEMMES VICTIMES D’AGRESSION Trois mille sept cent quarante-six femmes victimes d’agression et ayant consulté dans une structure de santé ont été enregistrées. 1/ Age des victimes L’âge moyen des femmes agressées est de 32,7 ans [± 0,5] avec des extrêmes allant de 1 à 93 ans. Environ les deux tiers d’entre-elles (61,1%) ont moins de 35 ans au moment de l’agression et les quatre cinquièmes moins de 45 ans (82,9%). Les 55 ans et plus représentent un peu moins du dixième des victimes. Tableau I : Répartition par tranches d’âge des victimes ayant consulté dans une structure de santé Classes Effectifs % 1-14 ans 166 4,4 15-24 993 26,5 25-34 1.131 30,2 35-44 815 21,8 45-54 373 10,0 55-64 141 3,8 >= 65 127 3,4 Total 3.746 ������������������������������������������������ ������������������������������������ Figure 1 ��������� 50 �������������� 2/ Situation matrimoniale des victimes Un peu moins du tiers des femmes agressées sont célibataires dont 0,1% de mères célibataires. Les femmes mariées représentent plus de la moitié des victimes et les femmes veuves ou divorcées, le dixième. Tableau II : Situation matrimoniale des victimes ayant consulté dans une structure de santé Situation matrimoniale Célibataire Mère célibataire Mariée Concubine Divorcée Veuve Non précisé Total Effectifs 1.176 7 2.200 12 173 176 2 3.746 % 11,4 0,2 58,7 0,3 4,6 4,7 0,5 AXE « SANTÉ » Violences à l’enconre des femmes, l’enquête nationale Pour la suite de l’analyse, nous avons regroupé certaines modalités (cf. figure ci-dessous). ����������������������������������� Figure 2 ����������� ���� ������� ����� ���������� ���� ������������ ����� Célibataire = célibataire + mère célibataire - Mariée = femme mariée ou concubine - Div./veuve = femme divorcée ou veuve. L’âge moyen au moment de l’agression varie en fonction de la situation matrimoniale des victimes (x2 = 1599.205- p < 10-6). Ce sont les femmes célibataires qui enregistrent un âge moyen, au moment des faits, le plus faible puisqu’il se situe aux alentours de 21 ans (cf. tableau III). Tableau III : Age moyen des victimes selon la situation matrimoniale Situation matrimoniale Moyenne Variance Echantillon Médiane Divorcée/veuve 48,4 308.309 349 46 Célibataire 21,3 63.844 1.183 20 Mariée 36,4 118.190 2.212 35 Célibataire = célibataire + mère célibataire - Mariée = femme mariée ou concubine - Div./veuve = femme divorcée ou veuve. 3/ Niveau d’instruction des victimes Le quart des femmes agressées (25,4%) a fait des études secondaires ou supérieures. Le pourcentage enregistré se rapproche de celui de la population générale mais est encore au-dessus de celui-ci : 26,6% chez les plus de 15 ans alors que l’Office national des statistiques mentionne un pourcentage de 20,2%1. Tableau IV : Répartition des victimes en fonction de leur niveau d’instruction Niveau d’instruction Analphabète Primaire Moyen Secondaire SupérieurNon précisé Effectifs 1.004 806 982 740 211 3 % 26,8 21,5 26,2 19,8 5,6 0,1 Total 3.746 L’âge moyen au moment de l’agression est plus élevé chez les femmes non instruites (x2 = 669.596 - p < 10-6) alors qu’il est sensiblement voisin pour les femmes ayant été scolarisées, tous niveaux confondus. ��������������������������������� Figure 3 ����� ����� ���������� ����� ��������� ���� ����������� ���� �������� ����� ����������� ����� Tableau V : Age moyen des victimes selon leur niveau d’instruction Niveau d’instruction Moyenne Variance Echantillon Médiane 1 D’après les données de l’ONS - 2003 Analphabète 43,2 260.329 1.004 42 Primaire/moyen 29,3 129.104 1.788 28 Secondaire/supérieur 28,1 73.881 951 27 51 AXE « SANTÉ » Violences à l’enconre des femmes, l’enquête nationale 4/ Profession des victimes Plus des deux tiers des femmes sont sans profession (69,5%). Ce chiffre est proche du pourcentage observé au niveau national qui est de 70,6%1. Nous avons regroupé dans la catégorie « sans profession », les pensionnées (au nombre de cinq), les chômeurs (au nombre de 2) et les femmes au foyer ayant une activité rémunérée (72) qui représentent 3,0% de ce groupe. Ce regroupement a été nécessaire du fait des petits effectifs retrouvés. Le choix de classer les femmes au foyer ayant une activité rémunérée dans la catégorie « sans profession » a tenu compte du fait que les lieux d’agressions et donc les agresseurs étaient potentiellement plus proche de cette catégorie que de celle des femmes ayant une profession. Tableau VI : Statut socioprofessionnel des victimes Statut socioprofessionnel Sans profession Effectifs 2.604 % 69,5 Sans profession : femme au foyer, pensionnée, chômeur Scolarisée Avec profession 371 766 9,9 20,4 Non précisé 5 0,1 Total 3.746 L’âge moyen au moment de l’agression est fonction du statut socioprofessionnel des victimes (x2 = 767.622 - p < 10-6). On enregistre une différence nette entre la catégorie des « élèves, étudiantes » et les autres modalités (cf. tableau). Tableau VII : Age moyen des victimes selon leur statut socioprofessionnel Statut socioprofessionnel Moyenne Variance Echantillon Médiane Sans profession 34,7 199.757 2.604 32 Etudiante/élève 16,.4 24.684 371 17 Sans profession : femme au foyer, pensionnée, chômeur Avec profession 33,9 95.507 766 33 ������������������������������������� 52 ��������������� ����� Figure 4 ��������� ���� ����������� ���� ��������������� ����� Les professions sont assez diversifiées. On retrouve par ordre de fréquence et d’importance, parmi les femmes ayant un travail rémunéré, les employées (35,2%), les enseignantes (32,3%) et les cadres (12,5%). A noter que la catégorie « employée/ouvrière » est composée majoritairement d’employées (93,7%). Tableau VIII : Répartition des professions parmi les victimes ayant une activité rémunérée Profession Artisan patron Effectifs 68 Cadre Enseignante Employée Non précisé Total 96 251 270 88 766 % 8,9 12,5 32,3 35,2 11,5 1-Artisan patron : industriel, gros commerçant, artisan patron - 2-cadre : cadre supérieur, cadre moyen 3-enseignante : enseignante du fondamental - 4-employée : employée, ouvrière agricole et non agricole Les femmes exerçant une profession ont un âge médian, au moment de l’agression, plus élevé que les femmes sans emploi, à l’exception de celles qui sont dans le secteur libéral (x2 = 786.300 - p < 10-6). 1 D’après les données de l’ONS - 2003 AXE « SANTÉ » Violences à l’enconre des femmes, l’enquête nationale Tableau IX : Age moyen des victimes selon le statut professionnel détaillé Profession Prof .lib Cadre sup./moyen Moyenne Variance Echantillon Médiane 28,9 61.168 68 29 Enseignante 33,9 60.484 96 34 33,2 62.658 251 33 Employée Ouvrière Sans profession 36,2 127.345 253 34 30,9 82.485 17 33 34,7 197.818 2676 32 Elève/ étudiante 16,4 24.684 371 17 1-profession libérale : industriel, gros commerçant, artisan patron -2-cadre : cadre supérieur, cadre moyen 3-enseignante : enseignante du fondamental - 4-employée : employée - 5-ouvrière : ouvrière agricole et non agricole 6-sans profession : femme au foyer, pensionnée, chômeur L’étude du niveau d’instruction en fonction de la profession déclarée montre que les catégories « employée » et « profession libérale », sont des classes hétérogènes. En effet, on retrouve dans cette classe, aussi bien des personnes analphabètes, qu’ayant le niveau d’étude secondaire (cf. tableau ci-contre). Tableau X : Profession et niveau d’instruction des victimes Niveau d’instruction Profession Artisan patron Cadre supérieur Cadre moyen Enseignante Employée Etudiante Sans profession Total Analphabète 4 0 0 51 7 941 0 1.003 Primaire 19 0 0 59 3 659 65 805 Moyen Secondaire Supérieur 30 13 2 5 17 74 75 147 29 73 60 10 3 4 0 671 375 29 120 120 64 977 736 208 Total 68 96 251 253 17 2.675 369 3.729 5/ Structures enquêtées Plus de la moitié des victimes proviennent des services de médecine légale (51,2%) et dans une moindre mesure des urgences (37,5%). Il est à souligner le peu de victimes déclarées par les services de gynécologie (2,2%) et de psychiatrie (4,5%). Deux raisons peuvent être évoquées : • la faible participation de ces services dans l’enquête sur les violences envers les femmes. Celle-ci est manifeste. Il faudra en rechercher les raisons ; pour ces services, une des éventualités à prendre en compte, est le peu de femmes, victimes de violence, arrivant dans ces structures pour une prise en charge effective. Il semblerait qu’il y ait dans ce cas précis, une préférence pour les praticiens exerçant dans une structure privée (facilité d’accès), or, peu de structures privées ont participé à cette étude (cf. paragraphe « les types de structures ») ; • la majorité des victimes s’adressent directement aux services d’urgence ou de médecine légale, lorsqu’elles veulent faire constater la violence dont elles ont été l’objet. Quant aux réquisitions faites par la police, le choix du service est du ressort de ce corps. Tableau XI : Répartition des victimes en fonction des services de provenance Structure Médecine légale Gynécologie Effectifs 1.918 83 % 51,2 2,2 Psychiatrie 170 4,5 Urgences Non précisé 1.403 172 37,5 4,6 Total 3.746 La qualité de la personne ayant pris en charge les victimes découle directement des services ayant participé à l’étude. Dans la moitié des cas, ce sont les médecins légistes qui ont reçu les femmes ayant subi des violences, suivis par les médecins généralistes. Tableau XII : Répartition des victimes selon la première personne les ayant prises en charge Enquêteur Effectifs % Généraliste Gynécologue Psychiatre Médecin légiste Psychologue Non précisé 1.615 43,1 37 1,0 68 1,8 1.890 50,5 113 3,0 Total 23 3.746 0,6 53 AXE « SANTÉ » Violences à l’enconre des femmes, l’enquête nationale III- CARACTERISTIQUES DE L’AGRESSION 1/ Nombre déclaré d’agressions par la victime Le nombre moyen d’agression par femmes, parmi celles ayant consulté une structure de santé, est de 2,02 [± 0,08] avec des extrêmes allant de 1 à 25. Nous avons regroupé les données en deux classes. Près du tiers des femmes déclarent plus d’une agression. Pour un peu moins de 10% des femmes (7,8%), cette donnée est manquante. Le nombre déclaré d’agression est fonction du statut sociodémographique des victimes. Ainsi, ce sont les femmes mariées (x2 = 140.77 - p < 10-6), instruites (x2 = 16.86 - p = 0.00205826) et autonomes financièrement (x2 = 33.04 - p < 10-6) qui déclarent le plus grand nombre d’agressions multiples. ��������������������������� ���� ���� ���� ��������� Figure 5 ���� ���� ���� ��� � � ��� ��� ���������������� 54 • Situation matrimoniale des victimes Le pourcentage de femmes mariées déclarant plus d’une agression (40,6%) est significativement plus élevé que celui des célibataires (27,6%) ou du groupe des femmes veuves ou divorcées (27,6%). Le groupe des victimes déclarant plus d’une agression pourrait correspondre, pour une grande partie d’entre elles, à des femmes subissant des violences répétées. Ceci suppose que l’agresseur gravite dans l’entourage immédiat de la victime, situant donc cette violence, soit dans l’enceinte de la cellule familiale, soit sur les lieux de travail (cf. rubriques « identité de l’agresseur » et « lieu de l’agression »). Tableau XIV : Nombre déclaré d’agressions et situation matrimoniale des victimes Situation matrimoniale / Nombre d’agressions =1 2-25 Total Célibataire Veuve/divorcée Mariée Total 915 233 1.148 241 92 333 1.170 801 1971 2.326 1.126 3.452 • Niveau d’instruction des victimes Ce sont les femmes ayant été scolarisées et ce, quel que soit leur niveau d’instruction, qui déclarent les pourcentages les plus élevés d’agressions multiples. Près des trois quarts des femmes analphabètes (72,5%) ne déclarent qu’une seule agression alors que pour toutes les autres catégories, cette proportion est aux alentours de 66%. Tableau XV : Nombre déclaré d’agressions et niveau d’instruction des victimes Niveau d’instruction Analphabète Nombre d’agressions =1 674 >1 256 Total 930 Primaire Moyen Secondaire Supérieur Total 475 272 747 604 301 905 443 229 672 130 67 197 2.326 1.125 3.451 AXE « SANTÉ » Violences à l’enconre des femmes, l’enquête nationale • Statut socioprofessionnel des victimes Les femmes exerçant une profession (37,6%) déclarent plus souvent des agressions répétées que celles ne travaillant pas (33,0%) ou étant scolarisées (20,3%). Tableau XVI : Nombre déclaré d’agressions et statut socioprofessionnel des victimes Statut socioprofessionnel Sans profession Nombre d’agressions =1 1600 >1 787 Total 2387 Scolarisée Avec profession 287 73 360 Total 438 264 702 2325 1124 3449 Sans profession : femme au foyer, retraitée, chômeur 2/ Lieu de l’agression Dans près de trois quart des cas, l’agression s’est déroulée à domicile (73,1%) et dans le cinquième des cas les lieux publics sont en cause (20,1%). Tableau XVII : Répartition des victimes en fonction du lieu d’agression Lieu d’agression Domicile Travail Lieu public Autre lieu Non précisé Total Effectifs 2.740 145 754 104 3 3.746 % 73,1 3,9 20,1 2,8 0,1 ����������������������������� ������� ���� ����������� ����� ���������� ���� ����������� ���� Figure 6 55 �������� ����� • Situation matrimoniale des victimes Lieu de l’agression et situation matrimoniale des victimes sont associés (x2 = 690.45 – p < 10-6). Les célibataires sont plus souvent victimes d’agression dans les lieux publics (39,%) que les autres groupes.A noter cependant que, quelle que soit la situation matrimoniale de la victime, ce sont les agressions à domicile qui viennent en tête. Sur les lieux de travail, le pourcentage le plus élevé d’agressions est retrouvé chez les femmes célibataires (61,4%), puis les femmes mariées (29,0%). Cette distribution est probablement en rapport avec le fait que se sont les célibataires qui sont les plus nombreuses à travailler. A domicile, on retrouve essentiellement les femmes mariées (71,2%) puis, dans une moindre mesure, les célibataires (20,2%). Dans les lieux publics, ce sont principalement les célibataires qui déclarent les agressions (61,8%), suivies par les femmes mariées (25,9%). Tableau XVIII : Lieu d’agression et situation matrimoniale des victimes Lieu d’agression Situation matrimoniale Célibataire Mariée Divorcée/veuve Total Domicile Travail Lieu public Autre lieu Total 553 1.951 235 2.739 89 42 14 145 465 195 93 753 75 22 7 104 1.182 2.210 349 3.741 AXE « SANTÉ » Violences à l’enconre des femmes, l’enquête nationale Figure 7 ����������� ������������������������������������������������ ������������������� �������� ������� ����������� ���������� ����������������� ��������� ����������� ������ 3/ Identité de l’agresseur Les agresseurs les plus souvent cités sont, par ordre décroissant, respectivement le mari (40,0%), le voisin (16,2%), un inconnu (8,6%) ou une connaissance (7,9%). Si l’on regroupe les modalités, dans la majorité des cas, il s’agit d’une personne connue de la victime, vivant dans son entourage immédiat (91,0%). Moins du dixième des victimes ont été agressées par des inconnus (7,9%). La famille de la victime représente le premier agresseur puisque près des deux tiers des agressions (63.9%) ont été commises par un de ses membres. Le mari et/ou le fiancé sont les premiers agresseurs puisqu’ils sont responsables de plus des quatre dixièmes des violences commises (43,6%). 56 Tableau XIX : Identité de l’agresseur Fiancé/ Père/ ApparConnaisMari Enfant Fratrie Voisin Autorité Tuteur Inconnu NP* Total concubin mère enté sance 1500 134 85 126 281 268 605 296 81 27 323 20 3746 40.0 3.6 2.3 3.4 7.5 7.2 16.2 7.9 2.2 0.7 8.6 0.5 * NP = Non précisé 1-Mari/fiancé : mari, fiancé ou concubin -2-parent : ascendant/descendant et apparenté -3- fratrie : frère et sœur ����������������������� ������� ���� Figure 8 ����������� ���� ����� ����� ��������������� ������� ���� ���� ����������� ����� ������ ����� 4-connu : voisin ou connaissance - 5-autorité : personne investie d’une autorité morale ou tuteur - 6-inconnu : inconnu. • Lieu de l’agression Il existe un lien significatif entre l’identité de l’agresseur et le lieu de l’agression (x2 = 1649.65 – p < 10-6). Ainsi lorsque les agressions sont dues à des membres de la famille, le lieu principal d’agression est le domicile avec un pourcentage dépassant les 90%. Dans quelques rares cas, l’agression est survenue au travail ou dans un lieu public. A noter cependant que, le dixième des agressions perpétrées par la famille (descendants, ascendants et apparentés) ont été commises sur les lieux publics. Lorsque l’agresseur est une personne investie d’une autorité morale, l’agression survient dans près de la moitié des cas sur les lieux du travail (41,7%) et, dans une moindre mesure, dans un lieu public (12,0%). Quant aux connaissances, au sens large, le lieu de l’agression est d’abord le domicile (52,2%) puis les lieux publics (37,0%). AXE « SANTÉ » Violences à l’enconre des femmes, l’enquête nationale Tableau XX : Etude de l’identité de l’agresseur en fonction du lieu d’agression Lieu d’agression Identité de l’agresseur Mari/fiancé Parent Fratrie Connu Autorité Autre Total Domicile 1.478 425 266 470 38 48 2725 Travail 30 0 0 53 45 16 144 Lieu public 114 48 13 333 13 230 751 Autre lieu 10 6 2 45 12 28 103 Total 1.632 479 281 901 108 322 3723 1- Mari/fiancé : mari, fiancé ou concubin - 2-parent : ascendant/descendant et apparenté - 3 - fratrie : frère et sœur 4 - connu : voisin ou connaissance - 5-autorité : personne investie d’une autorité morale ou tuteur - 6-autre : inconnu. On retrouve une association entre l’identité de l’agresseur et certaines caractéristiques des victimes notamment, avec ���������������������������������������������� Figure 9 ����������� ���� ��� ��� ��� ��� �� �� ��� ������� ���� �� � ���� ����� ��� ��� �� ��� � �� � � ����������������������� �������� ������� ����������� ���������� leur situation matrimoniale (x2 = 1485.28 – p < 10-6), leur âge (x2 = 861.46 – p < 10-6) et leur statut socioprofessionnel (x2 = 354.53 – p < 10-6). • Situation matrimoniale des victimes Chez les célibataires, l’agresseur est, à niveau égal, une connaissance (38,4%) ou un membre de la famille (36,0%) au sens large (ascendant, descendant, mari, fratrie) puis une personne inconnue (19,3%). Chez les femmes mariées, la majorité des agressions sont commises par le mari (67,3%), suivi des connaissance (15,0%) et d’un parent (11,0%). Pour les veuves ou divorcées, l’identité de l’agresseur est plus polyvalente avec un rôle quasi-similaire pour les connaissances (34,9%) et la famille (30,5%). L’ex-mari vient tout de même en troisième position (19,9%) ; pour la population des divorcées, il est responsable de près du tiers des violences (31,8%). Les agresseurs inconnus sont retrouvés plus fréquemment chez les victimes célibataires (69,7%). Tableau XXI : Identité de l’agresseur et situation matrimoniale des victimes Agresseur S.matrimoniale Célibataire Mariée Divorcée/veuve Total Mari/fiancé Parent Fratrie Connu Autorité Autre Total 93 1.486 55 1.634 128 244 106 478 199 57 24 280 448 332 121 901 75 23 10 108 225 67 31 323 1.168 2.209 347 3.724 1-Mari/fiancé : mari, fiancé ou concubin -2-parent : ascendant/descendant et apparenté -3- fratrie : frère et sœur 4-connu : voisin ou connaissance - 5-autorité : personne investie d’une autorité morale ou tuteur - 6-autre : inconnu. 57 AXE « SANTÉ » Violences à l’enconre des femmes, l’enquête nationale ������������������������������������������������������ �������� ���� ��� ��� Figure 10 ��� ��� �� �� � �� ��� ��� ��� ��� ��� �� �� ���� ���� �� ��� � �� �� �� ����������������������� ��������� ����������� ������ • Age des victimes Pour les moins de 15 ans, l’agresseur principal est représenté par une connaissance (42,1%). Chez les 15-24 ans, il est à noter la place de la fratrie parmi les agresseurs : elle est responsable de plus du dixième des agressions (12,6%). Pour les 25-54 ans, le mari occupe la première place parmi les agresseurs cités, suivi, dans des proportions identiques, par la famille au sens large (39,7%) ou une personne connue (36,7%). Pour les plus de 54 ans, notons le rôle non négligeable des parents au sens large (ascendant, descendant et apparenté) et des connaissances. Tableau XXII : Etude de l’identité de l’agresseur en fonction de l’âge des victimes 01-14 15-24 25-34 35-44 45-54 55-64 >= 65 Total 0 20 14 69 24 37 164 279 86 124 314 38 141 982 646 111 74 188 24 83 1126 493 75 41 152 12 40 813 173 72 17 96 3 12 373 32 50 6 47 3 3 141 11 65 5 35 4 7 127 1.634 479 281 901 108 323 3.726 1- Mari/fiancé : mari, fiancé ou concubin -2 -parent : ascendant/descendant et apparenté - 3 - fratrie : frère et sœur 4 - connu : voisin ou connaissance - 5-autorité : personne investie d’une autorité morale ou tuteur - 6-autre : inconnu. ������������������������������������������������ ���� ��� Figure 11 ����������� 58 Tranches d’âge Agresseur Mari/fiancé Parent Fratrie Connu Autorité Autre Total ��� ��� ��� �� ���� ����� ����� ����� ����� ����� ������� �������������� ����������� ������ ������� ����� �������� ������ • Statut socioprofessionnel des victimes Pour les femmes sans profession, le mari est l’agresseur principal avec près de la moitié des déclarations (47,4%). Il est suivi par la famille (fratrie, descendants… : 22,2%) et les connaissances (22,5%). La fratrie occupe une place non négligeable parmi les agresseurs avec 7,7% des agressions. Chez les victimes scolarisées (étudiantes et/ou élèves), l’identité de l’agresseur est plus variable avec un rôle relativement important des connaissances (39,5%) et des personnes inconnues (22,3%). Notons que la fratrie est responsable de près du dixième des agressions déclarées (9,8%). AXE « SANTÉ » Violences à l’enconre des femmes, l’enquête nationale Chez les personnes exerçant une activité rémunérée, les principaux agresseurs sont le mari (48,8%) et les personnes connues (22,59%). Tableau XXIII : Identité de l’agresseur et statut socioprofessionnel des victimes S. socioprofessionnel Identité de l’agresseur Mari/fiancé Parent Fratrie Connu Autorité Autre Total Scolarisée/ Etudiante 32 36 36 145 36 82 367 Sans profession 1.228 375 199 582 40 166 2.590 Avec profession Total 373 67 45 172 32 75 764 1.633 478 280 899 108 323 3.721 1 -Mari/fiancé : mari, fiancé ou concubin - 2-parent : ascendant/descendant et apparenté -3- fratrie : frère et sœur 4-connu : voisin ou connaissance - 5-autorité : personne investie d’une autorité morale ou tuteur - 6 -autre : inconnu. Sans profession : femme au foyer, retraitée, chômeur ��������������������������������������������������������� �������� Figure 12 ����������� ���� ��� �� ���� ���������� ��������� ���������� ����������������������� ����������� ������ ������� �������� ����� ������� 59 Le lien entre statut socioprofessionnel des victimes et identité de l’agresseur est très fort car celui-ci persiste lorsque l’on détaille les professions (x2 = 389.22 – p < 10-6). Ainsi, si pour toutes les catégories (à l’exception des élèves/étudiantes), on retrouve la prédominance du mari comme premier agresseur, sa place est néanmoins plus importante chez les femmes ouvrières (64,7%) et, de manière surprenante, celles entrant dans la catégorie des cadres (65,6%) et des enseignantes (52,0%). Peut être est-ce un biais : ce résultat pourrait être lié au fait que les femmes cadres ou enseignantes réagissent davantage : en effet, nous avons vu que le nombre déclaré d’agressions augmente parallèlement a celui du niveau d’instruction (cf. tableau XV). La place des parents est plus importante pour les femmes sans profession (14,3%), les employées (13,0%) et les étudiantes (9,8%). Tableau XXIV : Identité des agresseurs et statut socioprofessionnel des victimes S.socioprofessionnel Sans profesProf. lib. Cadre Enseignante Employée Ouvrière Identité de l’agresseur sion Mari/fiancé Parent Fratrie Connu Autorité Autre Total 30 4 6 18 2 8 68 63 7 2 8 5 11 96 130 15 18 54 11 22 250 105 33 14 68 11 22 253 11 1 0 2 2 1 17 1.257 381 203 603 41 176 2.661 Elève Total 32 36 36 145 36 82 367 1.628 477 279 898 108 322 3.712 1-Mari/fiancé : mari, fiancé ou concubin - 2-parent : ascendant/descendant et apparenté - 3- fratrie : frère et sœur 4 - connu : voisin ou connaissance - 5 - autorité : personne investie d’une autorité morale ou tuteur - 6 -autre : inconnu. 1- profession libérale : industriel, gros commerçant, artisan patron -2 - cadre : cadre supérieur, cadre moyen 3 - enseignante : enseignante du fondamental - 4 - employée : employée - 5 -ouvrière : ouvrière agricole et non agricole 6 - sans profession : femme au foyer, pensionnée, chômeur AXE « SANTÉ » Violences à l’enconre des femmes, l’enquête nationale • Nombre déclaré d’agression L’analyse du lien entre le nombre déclaré d’agressions et l’identité de l’agresseur met en évidence une liaison statistiquement significative (x2 = 348.736 – p < 10-6). Le nombre moyen déclaré d’agressions est plus élevé lorsqu’il s’agit du mari, des descendants et de la fratrie (mari : 2.7 - descendants : 2.2 – fratrie : 2.0) néanmoins les valeurs moyennes sont relativement proches. Il est le plus bas lorsqu’il s’agit d’un inconnu. A noter cependant que pour les tuteurs, le nombre moyen d’agressions déclaré est relativement élevé (1.8), pratiquement équivalent à celui des ascendants. IV- NATURE DE L’AGRESSION 1/ Généralités Les agressions physiques (94,0%) représentent la quasi-majorité des agressions déclarées.Viennent en deuxième position les agressions psychologiques (16,9%) puis, sexuelles (5,4%). Tableau XXV : Répartition des agressions en fonction de leur nature Nature de l’agression Effectifs % Physique 3.522 94,0* Sexuelle 202 5,4* * pourcentages calculés par rapport à l’ensemble des violences déclarées dans cet axe, soit 3.746. Psychologique 633 16,9* La prise en compte de violences multiples montre que très peu de victimes déclarent plusieurs types d’agression. Les quatre cinquièmes des violences sont des agressions physiques seules, c’est à dire sans autre violence associée (sexuelle et/ou psychologique). Pour 1,8% des victimes, l’agression était simultanément physique, sexuelle et psychologique. Dans treize cas, la nature de l’agression n’a pas pu être précisée. 60 Tableau XXVI : Répartition des agressions en fonction de leur nature en tenant compte de la possibilité de violences multiples Nature de l’agression Effectifs % 1 66 1,8 2 3 4 33 436 2.987 0,9 11,6 79,7 5 23 0,6 6 80 2,1 7 Non précisé 108 13 2,9 0.3 Total 3.746 1 : agression physique + sexuelle + psychologique – 2 : agression physique et sexuelle – 3 : agression physique et psychologique - 4 : agression physique – 5 : agression sexuelle et psychologique – 6 : agression sexuelle – 7 : agression psychologique ����������������������������������������������������� ���� ���� ���� ���� Figure 13 ���� ����� ���� ����� ������������ ���������� �������� ����������� �������� ����������� ���������� ��������� AXE « SANTÉ » Violences à l’enconre des femmes, l’enquête nationale • Identité de l’agresseur L’identité de l’agresseur et la nature de l’agression sont étroitement liés (x2 = 358.11 – p < 10-6). Quel que soit l’agresseur, on note que viennent en premier les violences physiques seules puis, associées à des agressions psychologiques. Ainsi, lorsqu’il s’agit du mari, les agressions sont plus souvent physiques seules (81,6%) et physiques et psychologiques simultanément (14,8%). Les mêmes résultats sont observés lorsque les agressions sont commises par la famille avec respectivement 82,2 et 11,1%. Les agressions perpétrées par la fratrie sont essentiellement physiques, sans autre violence associée (44,6%) ; viennent, en seconde place, les agressions physiques et psychologiques simultanément (28,6%). Lorsqu’il s’agit d’une personne ayant une autorité morale, le premier type d’agression retrouvé est toujours représenté par les agressions physiques seules (53,3%). Les agressions psychologiques, seules ou associées à d’autres violences, représentent pour ce groupe un peu moins de la moitié des violences commises (41,9%). Près du dixième des agressions sont de nature sexuelle (9,3%), qu’elles soient seules ou associées. Les agressions sexuelles, sans autre violence déclarée, sont plus souvent observées lorsque l’agresseur est une personne connue (voisin ou connaissance) ou, lorsqu’il s’agit d’un inconnu avec respectivement 53,8% et 31,3% des agressions commises par ces personnes. Tableau XXVII : Nature de l’agression et identité de l’agresseur Identité agresseur Mari/fiancé Nature de l’agression 1 16 2 5 3 242 4 1.330 5 2 6 7 7 28 Total 1.630 Parent Fratrie 2 0 53 393 1 1 28 478 1 0 28 234 3 1 14 281 Connu Autorité 34 16 53 730 12 43 7 895 4 1 27 57 2 3 13 107 Autre Total 16 11 20 9 11 26 6 99 8 10 30 237 3 25 9 322 1 : agression physique + sexuelle + psychologique – 2 : agression physique et sexuelle – 3 : agression physique et psychologique - 4 : agression physique – 5 : agression sexuelle et psychologique – 6 : agression sexuelle – 7 : agression psychologique 1- Mari/fiancé : mari, fiancé ou concubin - 2 -parent : ascendant/descendant et apparenté -3 - fratrie : frère et sœur 4 - connu : voisin ou connaissance - 5 -autorité : personne investie d’une autorité morale ou tuteur 6 - autre : inconnu. ���� ��� ��� ��� ��� �� �� �� ��� � �� �� �� �� ��� � �� �� �� �� �� �� �� ��� � �� �� � �� �� �� �� �� � �� �� � �� �� �� �� � Figure 14 ����������� ������������������������������������������������ ��������������������� ����������� ������ ������� ����� �������� ������� • Situation matrimoniale des victimes La nature de l’agression déclarée varie en fonction de la situation matrimoniale des victimes (x2 = 226.06 – p < 10-6). Ce lien est à mettre également en rapport avec le lieu de l’agression et l’âge de la victime, paramètres qui sont étroitement intriqués. Quelle que soit la situation matrimoniale de la personne, les deux types d’agressions retrouvées principalement sont les violences physiques seules et celles, associées à des agressions psychologiques. A l’inverse, les agressions physiques et psychologiques simultanément sont observées préférentiellement lorsque la victime est mariée (61,9%) et seraient plus en faveur d’un agresseur « régulier ». 61 AXE « SANTÉ » Violences à l’enconre des femmes, l’enquête nationale Les agressions sexuelles et psychologiques sont enregistrées essentiellement chez les célibataires (87%) puis, dans un tout ordre de grandeur, chez les femmes mariées (13,0%). Les agressions psychologiques seules sont retrouvées, par ordre de fréquence, chez les victimes célibataires (48,1%) et mariées (40,7%). Tableau XXVIII : Nature des agressions et situation matrimoniale des victimes Nature de l’agression Situation matrimoniale Célibataire Mariée Veuve/divorcée Total 1 2 3 4 5 6 7 Total 43 20 3 66 24 5 4 33 127 270 39 436 839 1.857 289 2.985 20 3 0 23 73 5 2 80 52 44 12 108 1.178 2.204 349 3.731 1 : agression physique + sexuelle + psychologique – 2 : agression physique et sexuelle – 3 : agression physique et psychologique - 4 : agression physique – 5 : agression sexuelle et psychologique – 6 : agression sexuelle – 7 : agression psychologique ������������������������������������������������ ������������ ���� ��� ��� � ��� Figure 15 ��� �� � � � � � ��� �� � �� � �� � ��� ��� ��� �� � ��� � ��� � � ��� �� �� � �� ��� �� �� � � � � � �� ��� ��� ��������������������� ��������� 62 ����������� ������ • Statut socioprofessionnel des victimes Il existe un lien entre la nature de l’agression et le statut socioprofessionnel de la victime (x2 = 67.34 – p < 10-6). Ce sont toujours les agressions physiques seules, ou associées à des violences psychologiques, qui dominent et ce, quel que soit le statut socioprofessionnel de la victime. Si l’on s’intéresse à la nature de l’agression, on note, par contre, que les agressions simultanément physiques, sexuelles et psychologiques sont retrouvées principalement parmi les femmes sans profession (66,7%), de même pour les agressions physiques et psychologiques (61,2%). Tableau XXIX : Nature des agressions et statut socioprofessionnel des victimes Nature de l’agression Statut socioprofessionnel Sans profession Scolarisée/Etudiante Avec profession Total 1 2 3 4 5 6 7 Total 44 9 13 66 22 6 5 33 267 53 116 436 2.123 263 597 2.983 14 4 5 23 52 24 4 80 72 11 24 107 2.594 370 764 3.728 1 : agression physique + sexuelle + psychologique – 2 : agression physique et sexuelle – 3 : agression physique et psychologique - 4 : agression physique – 5 : agression sexuelle et psychologique – 6 : agression sexuelle – 7 : agression psychologique Sans profession : femme au foyer, pensionnée, chômeur • Nombre déclaré d’agression On retrouve également une liaison significative entre la nature de l’agression et le nombre déclaré d’agressions (x2 = 55.525 – p < 10-6). AXE « SANTÉ » Violences à l’enconre des femmes, l’enquête nationale Le nombre moyen d’agressions est plus élevé lorsqu’il s’agit de violences psychologiques seules ou associées à d’autres violences. Par contre, lorsqu’il s’agit d’agressions sexuelles seules, on observe les valeurs les plus basses. Ces résultats sont cohérents avec les précédents et avec la dynamique des violences. En effet, il est rare qu’une agression psychologique soit unique et, amène, dans le même temps, la victime à consulter, sauf dans de très rare cas, ou alors, lorsqu’il s’agit de catastrophes naturelles, ce qui n’est pas l’objet du présent travail. A l’inverse, les agressions sexuelles peuvent être isolées et être le fait d’une personne inconnue ou alors, être répétées, l’agresseur doit alors être recherché parmi un proche de la victime. Tableau XXX : Nombre moyen d’agressions déclarées selon la nature de l’agression Nature de l’agression Moyenne Variance Echantillon 1 2,6 12,995 60 2 1,5 0,902 32 3 2,8 11,332 381 4 1,9 4,854 2.767 5 2,2 5,968 23 6 1,6 3,806 78 7 2,1 6,301 100 1 : agression physique + sexuelle + psychologique – 2 : agression physique et sexuelle – 3 : agression physique et psychologique - 4 : agression physique – 5 : agression sexuelle et psychologique – 6 : agression sexuelle – 7 : agression psychologique 2/ Les agressions physiques Les agressions physiques représentent la quasi-majorité des violences déclarées (94,0%). Si l’on s’intéresse aux différentes agressions physiques, on observe que les trois quarts sont des coups et blessures volontaires (78,1%). Les enlèvements et séquestrations représentent 1% de ce type d’agression. Tableau XXXI : Nature des agressions physiques Type d’agression physique Coups et blessures volontaires Effectifs 2.925 % 78,1* Enlèvement 37 1,0* Séquestration 39 1,0* * : les pourcentages sont calculés par rapport à l’ensemble des violences déclarées pour cet axe, soit un total de 3.746. • Lieu d’agression Il existe un lien entre le lieu de l’agression et la nature physique de l’agression (x2 = 113.05 – p < 10-6). C’est au domicile que l’on observe la plus grande proportion d’agressions physiques (73,7%), la plus faible étant enregistrée sur les autres lieux (2.1%) qui sont des endroits isolés. Tableau XXXII : Violences physiques et lieu de l’agression Lieu d’agression Agression physique Total Domicile 2.594 2.740 Travail 128 145 Lieu public 724 754 Autre lieu 74 30 Total 3.520 3.743 Peu de commentaires sont faits sur les liens entre les violences physiques et les variables étudiées ci-dessous (identité de l’agresseur…) car du fait de la quasi-exclusivité des agressions physiques déclarées, les résultats vont tous dans le même sens : prédominance pour ne pas dire exclusivité des violences physiques. ����������������������������������������������� ����������� ����� Figure 16 ���������� ���� ������� ���� �������� ����� 63 AXE « SANTÉ » Violences à l’enconre des femmes, l’enquête nationale • Identité de l’agresseur Près de la moitié des violences physiques sont le fait du mari (45,4%). Il est suivi par les connaissances (23,7%) et un parent (12,8%). ��������������������������������������������������� ������� ���� Figure 17 ����� ����� �������� ���� ����������� ����� ������� ���� ������ ����� 1-Mari/fiancé : mari, fiancé ou concubin - 2-parent : ascendant/descendant et apparenté - 3 - fratrie : frère et sœur 4-connu : voisin ou connaissance - 5-autorité : personne investie d’une autorité morale ou tuteur - 6-inconnu : inconnu. I l existe un lien entre l’identité de l’agresseur et la nature physique ou non de l’agression (x2 = 86.94 – p < 10-6). Les agressions sont presque exclusivement physiques lorsque l’agresseur est le mari ou le fiancé (97,5%), un parent (93,5%), la fratrie (93,6%) ou une personne connue (92,5%). Tableau XXXIII : Violences physiques et identité de l’agresseur Agresseur Agression physique Total Mari/fiancé 1.593 1634 Parent 448 479 Fratrie 263 281 Connu Autorité 833 89 901 108 Autre 285 323 Total 3.511 3726 1-Mari/fiancé : mari, fiancé ou concubin - 2 - parent : ascendant/descendant et apparenté - 3 - fratrie : frère et sœur – 4connu : voisin ou connaissance - 5-autorité : personne investie d’une autorité morale ou tuteur - 6 - autre : inconnu. 64 On retrouve une liaison significative entre certains paramètres sociodémographiques des victimes et la nature physique ou non de l’agression mais, les variations sont minimes du fait de la quasi-exclusivité des violences physiques. Ainsi, il semblerait que la proportion déclarée d’agressions physiques soit plus importante chez les femmes mariées (x2 = 138.79 – p < 10-6), sans profession (x2 = 18.38 – p = 0.00010181) et analphabètes (x2 = 15.88 – p = 0.00318308). Ces résultats semblent indiquer qu’il s’agit d’une population plus exposée aux violences, ou peut être moins armée pour se défendre. • Situation matrimoniale des victimes Les proportions les plus élevées d’agressions physiques sont retrouvées chez les femmes mariées (97,3%) et chez les veuves ou divorcées (95,9%). ������������������������������������������������������� �������� ���������� ���� Figure 18 ������������ ����� ������� ����� Tableau XXXIV : Violences physiques et situation matrimoniale des victimes Situation matrimoniale Agression physique Total Célibataire 1.033 1.183 Mariée Divorcée/Veuve 2.152 335 2.212 349 Total 3.520 3.744 AXE « SANTÉ » Violences à l’enconre des femmes, l’enquête nationale • Statut socioprofessionnel des victimes La proportion déclarée d’agressions physiques est pratiquement identique chez les femmes sans profession (94,3%) et celles exerçant un métier (95,4%). Tableau XXXV : Violences physiques et statut socioprofessionnel des victimes Statut socioprofessionnel Agression physique Total Sans profession Scolarisée/Etudiante 2.456 331 2.604 371 Avec profession 731 766 Total 3.518 3.741 Sans profession : femme au foyer, pensionnée, chômeur ���������������������������������������������� �������������������� ��������� ���� ��������������� ����� Figure 19 ��������������� ����� • Niveau d’instruction des victimes Le pourcentage le plus élevé est retrouvé chez les victimes analphabètes (95,8%) ; toutefois, les valeurs sont très proches pour les différentes catégories et se situent toutes au-dessus de 90%. Tableau XXXVI : Violences physiques et niveau d’instruction des victimes Niveau d’instruction Agression physique Total Analphabète 962 1.004 Primaire 748 806 Moyen Secondaire 906 706 982 740 Supérieur 198 211 Total 3.520 3.743 3/ Nature et localisation des lésions dans les agressions physiques Niveau d'instruction des victimes en cas d'agression physique Figure 20 Secondaire 20,1% Supérieur 5,6% M oyen 25,7% Analphabète 27,3% Primaire 21,3% Près des trois quarts des victimes, ayant été agressées physiquement, présentaient des lésions (72,1%). Pour près du dixième, des traumatismes avec ou sans fracture (7,1%) et des lésions internes (1,4%) ont été diagnostiqués. Un décès a été enregistré et est survenu sur les lieux de consultation. Tableau XXXVII : Nature des lésions suite aux violences physiques Nature des lésions Effectifs % Pas de Contusion lésion 976 1857 27,7 52,7 Plaie TSLO Fracture 384 10,9 128 3,6 121 3,4 Lésion interne 50 1,4 Non précisé 6 0,2 Total 3.522 1-pas de lésion : pas de lésion apparente - 2-Contusion : égratignure, contusion, hématome - 3-plaie : plaie ouverte 4-TSLO : traumatisme sans lésion osseuse - 5-frature - 6-Lésion interne : hémorragie interne, brûlure 65 AXE « SANTÉ » Violences à l’enconre des femmes, l’enquête nationale Le siège des lésions est d’abord la tête (17,7%), suivie par les membres (12,9%). Pour près du dixième des victimes, des lésions siégeant sur plusieurs parties du corps, contiguës ou non, ont été diagnostiquées. Tableau XXXVIII : Localisation des lésions suite aux violences physiques Localisation des lésions Effectifs % Pas de lésion 976 27,7 Tête Membres Corps 625 17,7 456 12,9 101 2,9 Lésions multiples 307 8,7 Non préTotal cisé 1.057 3.522 30,0 1-pas de lésion : pas de lésion apparente -2-tête : tête, face et cou - 3 -membres : membres supérieurs et inférieurs 5 - corps : thorax, abdomen, dos - 6-lesions multiples : plusieurs parties du corps touchées • Identité de l’agresseur La nature des lésions varie selon l’identité de l’agresseur (x2 = 137.98 – p < 10-6). Le mari est responsable de la moitié des fractures et des traumatismes sans lésions osseuses (50,4%) et de près de la moitié des lésions internes (42,0%). Tableau XXXIX : Identité de l’agresseur et nature des lésions 66 Nature des lésions Identité de l’agresseur Mari Fiancé Concubin Fratrie Ascendant Descendant Apparenté Tuteur Autorité Voisin Connaissance Inconnu Total Pas de Contusion lésion 407 787 35 42 13 12 62 133 32 27 34 67 44 162 11 13 21 37 137 326 75 128 97 121 968 1.855 Plaie TSLO Fracture 126 11 2 36 8 14 34 0 1 86 18 48 384 60 2 1 12 2 2 6 1 1 16 17 7 127 65 3 2 16 2 3 3 0 2 12 7 6 121 Lésion Total interne 21 1.466 2 95 0 30 3 262 1 72 2 122 4 253 1 26 1 63 3 580 7 252 5 284 50 3.505 1-pas de lésion : pas de lésion apparente - 2-Contusion : égratignure, contusion, hématome - 3-plaie : plaie ouverte 4- TSLO : traumatisme sans lésion osseuse - 5-frature - 6-Lésion interne : hémorragie interne, brûlure 4/ Les agressions sexuelles Deux cents deux agressions sexuelles ont été déclarées, représentant le vingtième des violences (5,4%). Ces agressions sont représentées par les viols (52,9%), les attouchements (34,6%), les actes de sodomie (18,8%), la fellation (5,4%) et la ������������������������������������ ��� ��� ��� �� Figure 21 �� �� �� �� �� �� � ���� �������� �� �� ��� �������� � �� ���������� � ���������������� � ��� � �� ��������� AXE « SANTÉ » Violences à l’enconre des femmes, l’enquête nationale pénétration intravaginale d’un objet (5,0%). Pour cinq femmes, la nature de l’agression sexuelle n’a pas été précisée. La part relative des différentes catégories d’agression sexuelle par rapport à l’ensemble des violences est présentée dans le tableau ci-dessous. Tableau XXXX : Catégories d’agression sexuelle Type d’agression sexuelle Effectifs % Attouchement 70 1,9* Fellation Pénétration 11 10 0,3* 0,3 Viol 107 2,9* * : les pourcentages ont été calculés par rapport à l’ensemble des violences déclarées, soit un total de 3.746. Sodomie 7 1,0* Comme annoncé dans l’introduction des résultats, nous avons créé une nouvelle variable qui tient compte de la possibilité d’agressions sexuelles multiples, ce qui est généralement la règle. Par exemple, une femme peut être victime d’attouchements et de viol. Les résultats sont présentés dans le tableau ci-dessous. Tableau XXXXI : Nature détaillée des agressions sexuelles Nature des agressions sexuelles Effectifs % Attouchement Fellation Pénétration seul 49 7 5 24,3 3,5 2,5 viol Sodomie 98 48,5 38 18,8 NP* Total 5 2,5 202 1 : attouchements seuls - 2 : fellation seule ou accompagnée d’attouchements - 3 : pénétration intravaginale d’un objet, accompagnée ou non de fellation et d’attouchements - 4 : viol accompagné ou non de pénétration, de fellation et d’attouchements - 5 : sodomie accompagnée ou non de viol, de pénétration, de fellation et d’attouchements 6 : non précisé • Lieu de l’agression Les agressions sexuelles sont observées plus fréquemment lorsque le lieu de l’agression est un terrain isolé, éloigné de la population (33,7%). Il est qualifié d’autre lieu au niveau de notre questionnaire. En deuxième position, et à parts pratiquement égales, on retrouve le travail (7,6%) et les endroits publics (7,4%) (x2 = 186.48 – p < 10-6). Tableau XXXXII : Violences sexuelles et lieu de l’agression Lieu d’agression Agression sexuelle Total Domicile 100 2740 Travail 11 145 Lieu public 56 754 Autre lieu 35 104 Total 202 3.743 • Identité de l’agresseur Lorsque l’agression est sexuelle, on retrouve, dans plus de la moitié des cas, une connaissance (52,0%), suivie de personnes inconnues (22,8%). Pour le sixième des agressions, le mari et/ou le fiancé sont incriminés (14,9%). ��������������������������������������������������� ������� ����� Figure 22 ����������� ���� ����������� ����� ������ ���� ������� ���� �������� ���� ����� ����� 1-Mari/fiancé : mari, fiancé ou concubin - 2-parent : ascendant/descendant et apparenté -3- fratrie : frère et sœur 4-connu : voisin ou connaissance - 5-autorité : personne investie d’une autorité morale ou tuteur -6-inconnu : inconnu. 67 AXE « SANTÉ » Violences à l’enconre des femmes, l’enquête nationale Dans un deuxième temps, il a été recherché l’existence d’un lien entre l’identité des agresseurs et la nature sexuelle ou non de l’agression (x2 = 190.00 – p < 10-6). On constate que les agressions sexuelles sont plus fréquemment observées lorsque l’agresseur est une personne inconnue (14,2%) ou une connaissance (11,7%). Près du dixième des agressions, perpétrées par une autorité, sont d’ordre sexuelle (9,3%). A noter que 1,8% des violences commises par la fratrie sont sexuelles. Tableau XXXXIII : Violences sexuelles et identité de l’agresseur Agresseur Agression sexuelle Total Mari/fiancé 30 1.634 Parent 4 479 Fratrie 5 281 Connu Autorité 105 10 901 108 Autre 46 323 Total 200 3.726 1-Mari/fiancé : mari, fiancé ou concubin - 2-famille : ascendant/descendant et apparenté - 3- fratrie : frère et sœur 4-connu : voisin ou connaissance - 5-autorité : personne investie d’une autorité morale et tuteur - 6-autre : inconnu. Lorsque l’on s’intéresse aux catégories d’agressions sexuelles, on note également un lien statistiquement significatif entre l’identité de l’agresseur et le type de ces violences (x2 = 370.24 – p < 10-6). Ainsi, lorsqu’il s’agit du concubin, les agressions sexuelles déclarées sont exclusivement des viols et représentent 12,5% des violences commises par ces personnes. Il faut, néanmoins, interpréter ces résultats avec précaution, car les effectifs sont très petits. Lorsqu’il s’agit du mari, les agressions sexuelles déclarées sont essentiellement la sodomie (0,7%), puis le viol (0,3%). Pour les agresseurs inconnus ou les connaissances, la majorité des violences sexuelles sont le viol avec respectivement 8,1 et 12,5%. Concernant les ascendants et la fratrie, peu d’agressions sexuelles sont déclarées et lorsqu’elles le sont, le viol et la pénétration intravaginale d’un objet viennent en tête (petits effectifs). 68 Tableau XXXXIV : Catégories de violence sexuelle et identité de l’agresseur Attouchement PénéAgression non Agression sexuelle / Fellation viol Sodomie seul tration sexuelle Identité de l’agresseur Mari Fiancé Concubin Ascendant Descendant Fratrie Apparenté Voisin Connaissance Autorité Inconnu Total 0 3 0 0 0 0 0 18 12 4 10 49 2 2 0 0 0 0 0 1 1 1 0 7 2 0 0 0 0 1 0 1 0 0 0 4 5 2 4 1 0 3 2 17 37 0 26 97 10 0 0 0 0 1 1 6 10 1 7 38 1.481 95 28 84 126 276 265 561 235 75 277 3.526 Total 1.500 102 32 85 126 281 268 604 295 81 320 3.721 1 : attouchements seuls - 2 : fellation seule ou accompagnée d’attouchements - 3 : pénétration accompagnée ou non de fellation et d’attouchements - 4 : viol accompagné ou non de pénétration, de fellation et d’attouchements 5 : sodomie accompagnée ou non de viol, de pénétration, de fellation et d’attouchements - 8 : pas d’agression sexuelle 1 : attouchements seuls - 2 : fellation seule ou accompagnée d’attouchements - 3 : pénétration accompagnée ou non de fellation et d’attouchements- 4 : viol accompagné ou non de pénétration, de fellation et d’attouchements 5 : sodomie accompagnée ou non de viol, de pénétration, de fellation et d’attouchements AXE « SANTÉ » Violences à l’enconre des femmes, l’enquête nationale ��������������������������������������������������������� ���� ��� Figure 23 ��� ��� ��� �� ����������� ������ ������� �� ��� ���� ���� ���� ��� ����������������������� � � � � � 1-Mari/fiancé : mari, fiancé ou concubin - 2-parent : ascendant/descendant et apparenté - 3- fratrie : frère et sœur 4-connu : voisin ou connaissance - 5-autorité : personne investie d’une autorité morale ou tuteur - 6-inconnu : inconnu. Les paramètres sociodémographiques varient selon la nature sexuelle ou non de l’agression. Ainsi, ce sont les jeunes filles (x2 = 240.39 – p < 10-6), encore scolarisées (x2 = 33.66 – p < 10-6), et ayant un niveau primaire ou moyen (x2 = 14.24 – p = 0.00655437) qui enregistrent les pourcentages les plus élevés d’agression sexuelle. • Situation matrimoniale des victimes Les victimes concubines et célibataires ont la proportion la plus élevée d’agressions sexuelles avec respectivement 25.0% et 13,5% des violences commises dans ces groupes. Tableau XXXXV : Violences sexuelles et situation matrimoniale des victimes Situation matrimoniale Agression sexuelle Total Célibataire 160 1.183 Mariée 30 2.200 Veuve 1 175 Divorcée Concubine 8 3 173 12 Total 202 3.744 L’analyse détaillée des catégories d’agression sexuelle, en fonction de la situation matrimoniale, montre que quel que soit le type d’agression, les pourcentages les plus élevés sont observés chez les célibataires et que la quasi-majorité des viols et actes de sodomie sont enregistrés dans ce groupe. A noter cependant que nous n’avons pas individualisé les incestes du fait des faibles effectifs statistiques (cf. commentaires ci-dessous). ���������������������������������������������� ����������������� ������ ����� ����� ���� Figure 24 ����������� ����� �������� ���� ��������� ���� 69 AXE « SANTÉ » Violences à l’enconre des femmes, l’enquête nationale Tableau XXXXVI : Catégories de violence sexuelle et situation matrimoniale des victimes Situation matrimoniale Nature de l’agression Attouchement Fellation Pénétration Viol Sodomie Agression non sexuelle Total Célibataire Mariée Veuve Total 45 4 1 79 26 1.023 1.171 4 3 4 11 11 2.179 2.212 0 0 0 8 1 340 349 49 7 5 98 38 3.542 3.739 1 : attouchements seuls - 2 : fellation seule ou accompagnée d’attouchements - 3 : pénétration accompagnée ou non de fellation et d’attouchements- 4 : viol accompagné ou non de pénétration, de fellation et d’attouchements - 5 : sodomie accompagnée ou non de viol, de pénétration, de fellation et d’attouchements Il est à signaler néanmoins que six incestes ont été enregistrés. Pour quatre d’entre-eux, il s’agit de viols et dans deux autres cas, il a été signalé une pénétration intravaginale d’un objet et un acte de sodomie. Les agresseurs sont représentés essentiellement par la fratrie (83,3%) et dans un cas par un ascendant (16,6%). L’âge des victimes est compris entre trois et vingt-quatre ans. • Statut socioprofessionnel des victimes Le pourcentage le plus élevé d’agression sexuelle est enregistré chez les personnes scolarisées (11,6%). Tableau XXXXVII : Violences sexuelles et statut socioprofessionnel des victimes 70 Statut socioprofessionnel Agression sexuelle Total Sans profession Scolarisée/Etudiante 132 43 2.604 371 Avec profession 27 766 Total 202 3.741 Sans profession : femme au foyer, pensionnée, chômeur • Niveau d’instruction des victimes Les proportions les plus élevées sont déclarées chez les victimes ayant un niveau primaire (6,5%) et moyen (6,9%). Cela est probablement en rapport avec l’âge des victimes qui sont encore scolarisées au moment des faits. Inversement, les pourcentages les plus bas sont observés chez les femmes non instruites (3,5%) qui sont en moyenne plus âgées que les célibataires. Tableau XXXXVIII : Violences sexuelles et niveau d’instruction des victimes Niveau d’instruction Agression sexuelle Total Analphabète 35 1.004 Primaire 52 806 Moyen Secondaire 68 37 982 740 Supérieur 9 211 ����������������������������������������������������� �������� ��������� ���� ���������� ����� ����������� ����� Figure 25 ����� ����� �������� ����� Total 201 3.743 AXE « SANTÉ » Violences à l’enconre des femmes, l’enquête nationale 4/ Les agressions psychologiques Ce type d’agression représente plus du sixième des agressions déclarées (16,9%). Nous ne disposons d’aucune information sur la nature de ces violences. ���������������������������������������������������� ����������������������� ��� Figure 26 ���� ��� ��� • Lieu de l’agression Lorsque l’agression comprend une composante psychologique, le premier lieu d’agression signalé est le domicile avec plus des trois quarts des violences déclarées. ���������������������������������������������������� ������� ���� ����������� ���� ����������� ����� ���������� ���� Figure 27 71 �������� ����� On retrouve un lien entre le lieu de la violence et la nature psychologique de celle-ci (x2 =42.63 – p < 10-6). Ce sont sur les lieux de travail que l’on observe le maximum d’agressions psychologiques (33,1%). En deuxième position vient le domicile avec près du cinquièmes des violences déclarées (17,6%). Tableau XXXXIX : Violences psychologiques et lieu de l’agression Lieu d’agression Agression psychologique Total Domicile 481 2.740 Travail 48 145 Lieu public 91 754 Autre lieu 12 104 Total 632 3.743 • Identité de l’agresseur Une association statistiquement significative est mise en évidence entre l’identité de l’agresseur et la nature psychologique de la violence (x2 = 69.63 – p < 10-6). Ce sont les personnes investies d’une autorité morale qui enregistrent les pourcentages les plus élevés d’agressions psychologiques. Presque la moitié des violences commises par ces personnes sont de nature psychologique (42,6%). Il s’agit dans 41,7% d’agressions commises sur les lieux de travail et dans un tiers des cas de violences survenues à domicile (35,2%). AXE « SANTÉ » Violences à l’enconre des femmes, l’enquête nationale Tableau L : Identité de l’agresseur dans les violences psychologiques Identité Effectifs Total Mari 288 1.634 Parent 84 479 Fratrie 46 281 Connu 106 901 Autorité 46 108 Autre 50 323 Total 620 3.726 1-Mari/fiancé : mari, fiancé ou concubin - 2-parent : ascendant/descendant et apparenté -3- fratrie : frère et sœur 4-connu : voisin ou connaissance - 5-autorité : personne investie d’une autorité morale ou tuteur - 6-autre : inconnu. ������������������������������������������� ������������� �������� ���� Figure 28 ������� ���� ����������� ����� ����� ����� ������� ���� ������ ����� On retrouve des résultats similaires à ceux des agressions sexuelles. Un lien est mis en évidence entre certaines caractéristiques des victimes et la nature psychologique des violences : leur situation matrimoniale (x2 = 15.52 – p = 0.00042615) et leur statut socioprofessionnel (x2 = 1658 – p = 0.00025118). Par contre, on ne retrouve aucun lien avec le niveau d’instruction (x2 =6.97 – p = 0.137). 72 • Situation matrimoniale des victimes Fait surprenant, ce sont les célibataires (20,5%) qui déclarent plus souvent ce type d’agression. Cela pourrait être en rapport avec le lieu de l’agression. Nous avons vu précédemment que le tiers des agressions commises sur les lieux de travail étaient de nature psychologique et, que la majorité des personnes qui y déclarait des violences étaient les célibataires. Tableau LI : Situation matrimoniale des victimes dans les violences psychologiques Situation matrimoniale Agression psychologique Total Célibataire 242 1.183 Mariée Divorcée/Veuve 337 54 2.212 349 Total 633 3.744 • Statut socioprofessionnel des victimes Les victimes scolarisées (20,8%) ou ayant une activité professionnelle (20,6%) signalent, plus souvent que les autres catégories, les agressions de nature psychologique. Tableau LII : Statut socioprofessionnel des victimes et violence psychologique Statut socioprofessionnel Agression psychologique Total Sans profession Scolarisée/Etudiante 397 77 2.604 371 Sans profession : femme au foyer, pensionnée, chômeur Avec profession 158 766 Total 632 3.741 AXE « SANTÉ » Violences à l’enconre des femmes, l’enquête nationale ������������������������������������������������� ���������������������� ��������������� ����� ��������������� ����� Figure 29 ��������� ����� L’analyse plus fine en fonction de la catégorie socioprofessionnelle confirme ce lien (x2 = 47.88 – p < 10-6). C’est la catégorie des cadres qui déclarent le plus d’agressions psychologiques (31,2%), suivie des enseignantes (26,7%) et des professions libérales (25,0%). Tableau LIII : Profession des victimes dans les violences psychologiques Profession Agression psychologique Total Prof. EnseiCadre Employée Ouvrière lib gnante 17 30 67 32 2 68 96 251 253 17 Sans Etudiante Total prof. 405 77 630 2.676 371 3.732 1-profession libérale : industriel, gros commerçant, artisan patron - 2-cadre : cadre supérieur, cadre moyen - 3enseignante : enseignante du fondamental - 4-employée : employée - 5-ouvrière : ouvrière agricole et non agricole 6 -sans profession : femme au foyer, pensionnée, chômeur • Niveau d’instruction On ne retrouve aucun lien avec le niveau d’instruction (x2 =6.97 – p = 0.137). 73 V- MOTIFS ET CARACTERISTIQUES DE LA CONSULTATION 1/ Accès à la consultation et motifs de consultation La majorité des victimes se sont présentées spontanément à une consultation (93,0%). Les motifs, amenant la victime à consulter dans une structure de santé, sont multiples et souvent associés mais, le premier motif est l’obtention d’un certificat médical décrivant les lésions observées (cf. figure ci-dessous). Plus des quatre cinquièmes des victimes (88,8%) ont mis en avant celui-ci. Par ordre de fréquence, les certificats pour coups et blessures (86,1%) viennent largement devant, suivi par les certificats de virginité (3,4%) et pour interruption de grossesse (0,7%). Moins du sixième des victimes (14,8%) ont mis en avant des soins. ���� �� ������������������������� ��� �� �� � ��� �� � � ��� � � �� �� � ���� ���� ���� ���� ���� ���� ��� � �� �� �� �� �� � � ��� �� � �� �� � � �� � �� �� � � ��� �� �� �� � Figure 30 ��������� ������������������������������������������������� ������������������ AXE « SANTÉ » Violences à l’enconre des femmes, l’enquête nationale Seulement, une infime minorité de victimes ont évoqué directement les violences sexuelles dont elles ont été l’objet, en tant que violence à prendre en charge. La majorité de ces personnes sont venues d’abord pour obtenir un certificat de virginité (73,3%). Un peu moins du sixième a souhaité une interruption de grossesse (15,9%) et seulement 5,7% ont mis en avant directement l’agression sexuelle (viol, sodomie, attouchements…). Tableau LIV : Motifs amenant les victimes à consulter et touchant à la sphère sexuelle Certificat de virginité Motif Effectifs % 129 73,3 Interruption Accouchement/ thérapeutique avortement de grossesse 28 2 15,9 1,1 Violence sexuelle Certificat médical 10 5,7 1 0,6 NP* Total 6 3,4 176 ��������������������������������������������������������� ������ ���� Figure 31 ���� ���������������� Il est assez intéressant de noter que si le premier motif, mis en avant, est l’obtention du certificat médical, le tiers des personnes (35,6%) ont exprimé, au moment de la consultation, le désir d’une prise en charge effective. Les motifs de la prise en charge sont multiples et sont parfois associés. Les résultats sont présentés dans les tableaux cicontre. Les principales demandes concernent les difficultés relationnelles qui sont observées chez le quart des victimes. A noter cependant que 6,9% des victimes présentent des signes de dépression et/ou d’anxiété. ����������������������������������������������������� ���� Figure 32 ��������� 74 �������������� ��� ��� ��� ��� ��� ��� �� �� � ��������������� ��������� ������� ���������� ����������� ��������� Nous avons essayé de regrouper plusieurs variables pour identifier le nombre de personnes venant pour un problème psychologique et/ou psychiatrique patent, c.a.d. exprimé au moment de la consultation. Ceux-ci représentent près du tiers de la consultation (33,6%). AXE « SANTÉ » Violences à l’enconre des femmes, l’enquête nationale ������������������������������������������� �������������������� ������������������� ���� Figure 33 ���������� ��������������� ���� 2/ Modalités d’accompagnement Plus de la moitié des victimes sont accompagnées lors de la consultation (61,8%). On retrouve un lien avec toutes les variables socio-démographiques, la nature de l’agression ainsi que l’identité de l’agresseur. De manière générale, il semble que plus les personnes sont indépendantes et moins elles se font accompagner. ������������������������������������������������ �������������� ����������������� ���� Figure 34 ������������� ���� ����������� ��������������� • Niveau d’instruction des victimes Ce sont les femmes ayant le niveau d’instruction le plus élevé qui sont le moins accompagnées ; néanmoins, il est à noter que, quelle que soit la catégorie, plus de la moitié des victimes sont accompagnées d’une tierce personne (x2 = 34.50 – p < 10-6). Parmi les femmes ayant été scolarisées, on note un gradient : plus le niveau est élevé et moins les victimes se font accompagner. Le pourcentage de personnes non accompagnées varie ainsi de 34,7% pour les personnes ayant un niveau primaire à 49,8% pour celles ayant un niveau supérieur. Tableau LV : Accompagnement et niveau d’instruction des victimes Niveau d’instruction Personnes accompagnées Total Analphabète 575 1.004 Primaire 526 806 Moyen Secondaire Supérieur 654 452 106 982 740 211 ���������������������������������������������������� �������������������� ���� ��� Figure 35 ��� ��� ��� �� ����������� �������� � ���� ���������� ��������� �������������������� ����������� ��������������� Total 2.313 75 AXE « SANTÉ » Violences à l’enconre des femmes, l’enquête nationale • Situation matrimoniale des victimes Ce sont les célibataires qui sont le plus souvent accompagnées (75,5%), ce qui peut s’expliquer en partie par leur âge et par la nature de l’agression. A l’inverse les pourcentages les plus bas sont observés chez les veuves et divorcées (x2 = 115.11 – p < 10-6) : plus de la moitié des femmes veuves ou divorcées ne sont pas assistées d’une tierce personne lors de la consultation (52,7%). Tableau LVI : Accompagnement et situation matrimoniale des victimes Situation matrimoniale Personnes accompagnées Total Célibataire 870 1.183 Mariée 1.279 2.212 Veuve/divorcée 165 349 Total 2.314 3.744 ������������������������������������������������� ������������������������������ ���� Figure 36 ��� ��� ��� ��� �� ���������� ������������ ������� ���������������������� ����������� 76 ��������������� • Statut socioprofessionnel des victimes De même, ce sont les femmes ayant une profession (54,2%) qui sont le moins souvent accompagnées (x2 =155.25 – p < 10-6). Tableau LVII : Accompagnement et statut socioprofessionnel des victimes Statut socioprofessionnel Personnes accompagnées Total Sans profession 1.655 2.604 Scolarisée Avec profession 307 351 371 766 sans profession : femme au foyer, pensionnée, chômeur ������������������������������������������������� ���������������������������� Figure 37 ���� ��� ��� ��� ��� �� ��������� ���� ���������� ���� ���������� ������������������������� ����������� ��������������� Total 2.313 3.741 AXE « SANTÉ » Violences à l’enconre des femmes, l’enquête nationale Plus finement, on remarque que le statut professionnel est lié à la variable « accompagnement » (x2 = 191.30 – p < 10-6). Ainsi, ce sont les cadres (35,4%), les enseignantes du fondamental (44,6%) et les employées (38,7%) qui sont le moins souvent accompagnées alors que les femmes sans profession sont assistées d’une tierce personne dans plus de la moitié des cas (63,4%). Il est à noter que les taux les plus élevés ne sont pas observés chez les femmes sans profession mais, chez les personnes scolarisées (82,7%) et, de façon étonnante, chez celles entrant dans la catégorie des gros commerçants et industriels (70,6%). Tableau LVIII : Accompagnement et profession des victimes Profession Accompagnée Total Prof. Cadre libérale 48 34 68 96 EnseiEmployée Ouvrière gnante 112 98 12 251 253 17 Sans proEtudiante fession 1.696 307 2.676 371 Total 2.307 3.732 1-profession libérale : industriel, gros commerçant, artisan patron - 2-cadre : cadre supérieur, cadre moyen 3-enseignante : enseignante du fondamental -4-employée : employée - 5-ouvrière : ouvrière agricole et non agricole 6-sans profession : femme au foyer, pensionnée, chômeur • Age des victimes On observe, comme pour les autres variables socio-économiques, une liaison entre l’âge des victimes et le fait d’être accompagné ou non (x2 = 260.56 – p < 10-6). Ce pourcentage est d’autant moins élevé que la personne est plus âgée, probablement en rapport avec une plus grande indépendance mais également avec la nature de l’agression. Tableau LIX : Accompagnement et âge des victimes Age Accompagnée Total 1-14 161 166 15-24 756 993 25-34 657 1.131 35-44 405 815 45-54 182 373 55-64 77 141 >= 65 77 127 Total 2.315 3.746 • Nature de l’agression L’accompagnement lors de la consultation est tributaire de la nature de l’agression (x2 = 56.24 – p < 10-6). 77 Il semblerait que lorsque l’agression est physique, sans autre violence associée, les victimes sont moins souvent accompagnées (59,5%). Par contre, en cas d’agression sexuelle, seule ou associée à d’autres types d’agression (82,7%), la grande majorité des victimes sont accompagnées. Tableau LX : Accompagnement et nature de l’agression subie par les victimes Nature de l’agression Personnes accompagnées Total 1 48 66 2 31 33 3 285 436 4 1777 2987 5 17 23 6 71 80 7 76 108 Total 2305 3733 1 : agression physique + sexuelle + psychologique – 2 : agression physique et sexuelle – 3 : agression physique et psychologique - 4 : agression physique – 5 : agression sexuelle et psychologique – 6 : agression sexuelle – 7 : agression psychologique ���������������������������������������������� ��������������������� Figure 38 ����������� ��� �� ���� ���� ���� �� �� �� � ���������� ���������� ��������������������� ��������������� AXE « SANTÉ » Violences à l’enconre des femmes, l’enquête nationale • Identité de l’agresseur L’identité de l’agresseur semble également influer sur l’accompagnement de la victime (x2 =56.83– p < 10-6). Les pourcentages les plus élevés sont enregistrés lorsque l’agresseur est le tuteur (81,5%), une personne ayant autorité sur la victime (77,8%) ou un ascendant (77,6%). Par contre, les victimes sont moins souvent accompagnées lorsque l’agresseur est le concubin (37,5%), le mari (57,1%) ou le fiancé (56,9%). A noter également, le pourcentage relativement faible de personnes accompagnées lorsque les violences ont été commises par les descendants. Tableau LXI : Accompagnement et identité de l’agresseur Accompagnement Identité de l’agresseur Mari Fiancé Concubin Ascendant Descendant Fratrie Apparenté Voisin Connaissance Tuteur Autorité Inconnu Total 78 Accompagnée Non accompagnée Total 856 58 12 66 69 178 174 388 196 22 63 216 2.298 644 44 20 19 57 103 94 217 100 5 18 107 1.428 1.500 102 32 85 126 281 268 605 296 27 81 323 3.726 ���������������������������������������� ������������������������������������� ���� ��� Figure 39 ��� ��� ��� �� ����������� ������ ������� ����� �������� ������� ����������������������� ����������� ��������������� 3/ Identité de l’accompagnateur Par ordre de fréquence, l’accompagnateur est d’abord la mère (31,0%), la fratrie (18,7%) et le père (14,9%). La police et la gendarmerie sont des corps très peu présents (1,4% et 2,6%). Tableau LXII : Identité de l’accompagnateur chez les victimes assistées d’une tierce personne Identité accompagnateur Personnes accompagnatrices % Mère Père Fratrie GendarAmi Police Autre Enfant Mari Total merie 717 345 432 142 33 61 260 191 31,0 14,9 18,7 6,1 1,4 2,6 11,2 8,3 134 2.315 5,8 AXE « SANTÉ » Violences à l’enconre des femmes, l’enquête nationale ���������������������������� ������ ����� Figure 40 ����������� ���� ����������� ������ ���� ���� ���� ���� ���� ���� ���� ����� ������� ����� ���� ����� • Nature de l’agression La nature de l’agression influe sur l’identité de la personne accompagnatrice. Le pourcentage le plus élevé est observé chez les femmes victimes d’agressions physiques et sexuelles (93,9 %). Les trois personnes clés sont d’abord la mère, puis les frères et sœurs et, en troisième lieu le père et ce, quel que soit le type d’agression. Notons, la place particulière de la police et de la gendarmerie, dans le cas d’agressions sexuelles. En cas de violence physique, les accompagnateurs principaux sont la mère (30,0%), la fratrie (19,3%) puis le père (152%). Les personnes les moins souvent sollicitées, en dehors des corps constitués, sont le mari (6,0%) et les amis (6,2%) (x2 = 89.05 – p < 10-6) Tableau LXIII : Identité de l’accompagnateur et violences physiques chez les victimes assistées d’une tierce personne Identité accompagnateur Mère Violence physique Total 642 717 Père Fratrie 326 345 413 432 GendarAmi Police Autre Enfant Mari Total merie 133 22 45 247 185 128 2.141 142 33 61 260 191 134 2.315 Pour les violences sexuelles, les accompagnateurs principaux sont la mère mais, dans une proportion plus élevée (37,7%) et les corps constitués (gendarme : 16,2% - police : 11,4%). Le père est aussi sollicité dans une proportion un peu inférieure à celle observée pour les agressions physiques (12,0%). Les accompagnateurs les moins fréquents sont les descendants (0,5%) et le mari (1,8%). Il ne faut pas oublier que ce type de violence a surtout été déclaré chez les célibataires (x2 = 291.96 – p < 10-6). Tableau LXIV : Identité de l’accompagnateur et violences sexuelles chez les victimes assistées d’une tierce personne Identité accompagnateur Violence sexuelle Total Mère 63 717 Père Fratrie 20 345 9 432 GendarAmi Police Autre Enfant Mari Total merie 13 19 27 12 1 3 167 142 33 61 260 191 134 2.315 Par contre, en cas d’agression psychologique, on ne retrouve pas d’association avec l’identité de l’accompagnateur (x2 = 9.64 – p = 0.291). D’un point de vue descriptif, la mère est toujours le premier accompagnateur (33,8%), puis viennent la fratrie (17,6%) et le père (12,7%). Tableau LXV : Identité de l’accompagnateur et violences psychologiques chez les victimes assistées d’une tierce personne Identité accompagnateur Violence psychologique Total Mère 144 717 Père Fratrie 54 345 75 432 GendarAmi Police Autre Enfant Mari Total merie 31 5 17 41 34 25 426 142 33 61 260 191 134 2.315 Nous avons également retrouvé un lien entre la nature de la personne accompagnatrice et les conditions sociodémographiques des victimes. Les résultats sont présentés ci-après. 79 AXE « SANTÉ » Violences à l’enconre des femmes, l’enquête nationale • Situation matrimoniale des victimes La situation matrimoniale influence l’identité de l’accompagnateur (x2 = 489.94 – p < 10-6). Pour les veuves et les femmes divorcées, les personnes accompagnatrices sont principalement les descendants (32,1%) et les autres personnes (20,6%), puis viennent la fratrie (17,0%). Chez les célibataires, c’est la mère que l’on retrouve dans le rôle principal (43,4%) puis, le père (20,6%) et la fratrie (14,3%). Chez les femmes mariées, les personnes soutien sont représentées d’abord par la mère (24,9%), suivie de la fratrie (21,9%), puis à parts pratiquement égales, les autres personnes (13,0%) et le père (12,6%). Tableau LXVI : Identité de l’accompagnateur et situation matrimoniale des victimes assistées d’une tierce personne Accompagnateur S.matrimoniale Célibataire Mariée Veuve/divorcée Total Mère 378 319 20 717 Père Fratrie 179 161 5 345 124 280 28 432 GendarAmi Police Autre Enfant Mari Total merie 65 23 35 59 2 5 870 60 5 23 166 136 129 1.279 17 5 3 34 53 0 165 142 33 61 259 191 134 2314 • Niveau d’instruction des victimes De manière générale, la place des amis en tant qu’accompagnateur croît avec le niveau d’instruction de la victime. Ainsi, la proportion de femmes accompagnées d’un ami varie de 4,3% à 20.8% (x2 = 360.59 – p < 10-6 ). 80 Chez les victimes non instruites, les accompagnateurs principaux sont les descendants (21,6%) et la fratrie (20,9%) suivis par les « autres personnes » (16,5%). Cela peut s’expliquer par le fait que la majorité des femmes analphabètes sont en moyenne plus âgées que les célibataires et les personnes mariées. Chez celles ayant un niveau primaire et moyen, on retrouve par ordre d’importance la mère (34,0% respectivement 41,1%), la fratrie (19,0% respectivement 16,7%) et le père (15,2% respectivement 15,7%). Pour les personnes ayant un niveau d’étude secondaire, la distribution est identique mais, avec un rôle un peu moins important de la mère (35,4%) même, si elle tient toujours le premier rôle. Pour les victimes avec un niveau d’étude supérieur, on observe, dans l’ordre, la fratrie (25,5%), la mère (21,7%) et les amis (20,8%). La mère vient en deuxième position au même titre que les amis. Tableau LXVII : Identité de l’accompagnateur et niveau d’instruction des victimes assistées d’une tierce personne Accompagnateur Niveau d’instruction Analphabète Primaire Moyen Secondaire Supérieur Total Mère 86 179 269 160 23 717 Père Fratrie 59 80 103 85 18 345 120 100 109 75 27 431 GendarAmi Police Autre Enfant Mari Total merie 25 4 14 95 124 48 575 29 6 12 47 39 34 526 31 12 22 65 22 21 654 35 9 12 44 5 27 452 22 1 1 9 1 4 106 142 32 61 260 191 134 2.313 • Statut socioprofessionnel des victimes On observe un lien entre profession et identité de la personne accompagnatrice (x2 = 176.37 – p < 10-6 ). Le rôle du père est important chez les étudiantes et élèves (29,3%), néanmoins il vient après celui de la mère (43,3%). AXE « SANTÉ » Violences à l’enconre des femmes, l’enquête nationale Tableau LXVIII : Identité de l’accompagnateur et statut socioprofessionnel des victimes assistées d’une tierce personne Accompagnateur S.socioprofessionnel Sans profession Scolarisée Avec profession Total Mère 496 133 86 715 Père Fratrie 212 90 43 345 322 37 73 432 GendarAmi Police Autre Enfant Mari Total merie 80 23 43 199 171 109 1.655 19 6 8 13 0 1 307 43 4 10 48 20 24 351 142 33 61 260 191 134 2.313 VI- CONSEQUENCES DE L’AGRESSION ET PRISE EN CHARGE 1/ Prise en charge des victimes Le tiers des victimes n’a pas nécessité et/ou n’a pas bénéficié d’une prise en charge ultérieure en dehors de la consultation présente. Seulement, un peu plus du dixième des victimes (12,9%) ont bénéficié d’une prise en charge psychologique, associée ou non à une prise en charge médicale. Ce pourcentage reste très bas, eu égard au nombre de personnes ayant présenté des troubles psychologiques patents au moment de la consultation : plus du tiers des victimes, mais également par rapport à l’ensemble des femmes. Tableau LXIX : Prise en charge des victimes Prise en charge Effectifs % Médicale + psy- Non en dehors de chologique la consultation 112 369 1.226 3,0 9,9 32,7 Médicale Psychologique 1.852 49,4 NP * Total 187 5,0 3.746 * : NP : non précisé 2/ Orientation de la personne Un peu moins de la moitié des victimes ont été orientées (46,9%) 81 ���������������������������� ���� Figure 41 ���� ��� ��� • Nature de l’agression On retrouve un lien entre l’existence d’une orientation et la nature de l’agression (x2 = 85.29 – p < 10-6). Les personnes orientées sont celles qui ont subi une agression sexuelle seule (72,5%) ou, associée à une violence psychologique (73,9%) et/ou physique (71,2%). Les autres personnes orientées sont celles ayant subi une agression physique seule (74,0%). Il est à noter le pourcentage relativement bas d’orientation, des victimes de violences psychologiques seules (59,3%) ou associées à des violences physiques (57,5%). AXE « SANTÉ » Violences à l’enconre des femmes, l’enquête nationale Tableau LXX : Orientation des victimes et nature de l’agression Nature de l’agression Orientée Total 1 47 66 2 18 33 3 251 436 4 1297 2987 5 17 23 6 58 80 7 64 108 Total 1.752 3.733 1 : agression physique + sexuelle + psychologique – 2 : agression physique et sexuelle – 3 : agression physique et psychologique - 4 : agression physique – 5 : agression sexuelle et psychologique – 6 : agression sexuelle – 7 : agression psychologique ������������������������������������������������� ������������������������ ���� ��� Figure 42 ��� ��� ��� �� �� � �� �� ��� �� �� � ��� �� �� � ��� �� � �� �� ��� �� ��� � ��� �� �� ��� ��� �� �� �� �� ��� �� ��������������������� �������� ������������ Les orientations concernent principalement le médecin légiste (14,3%) et la police (13,9%). Notons le peu d’orientations vers le psychologue (2,4%) et/ou le psychiatre (2,1%) alors que, parmi les motifs de consultations, les problèmes psychologiques et/ou psychiatriques ont une place non négligeable (le tiers des motifs de consultation). Tableau LXXI : Orientation des victimes et identité de la personne ressource 82 Vers qui Effectifs % 0 1.990 53,1 1 48 1,3 2 77 2,1 3 91 2,4 4 349 9,3 5 536 14,3 6 520 13,9 7 117 3,1 8 18 0,5 Total 1.756 1 : médecin généraliste – 2 : gynécologue – 3 : psychiatre - 4 : psychologue – 5 : médecin légiste – 6 : police 7 : gendarme - 8 : association 2/ Réparations judiciaires Pour près des deux tiers des victimes, une réparation judiciaire a été envisagée par la victime. �������������������������������������������������� �������������������������� ���� Figure 43 ���� ���������������� ����������������������� Parmi celles ayant envisagé une suite judiciaire, plus de la moitié désirent porter plainte (50,3%) mais seulement, un peu plus du dixième des victimes (11,7%) envisage concrètement d’« aller en justice ». Pour plus du dixième des femmes, nous n’avons pas pu avoir la nature de cette suite. AXE « SANTÉ » Violences à l’enconre des femmes, l’enquête nationale Tableau LXXII : Poursuites judiciaires envisagées par les victimes Suites judiciaires Effectifs % Menace Plainte 434 18,3 1194 50,3 Justice Réparation 277 11,7 Non précisée 109 310 4,6 13,1 divorce 48 2,0 Total 2.372 �������������������������������������������������� �������������������������� ���� Figure 44 ���� ���������������� ����������������������� • Nature de l’agression On retrouve un lien entre la nature de l’agression et le type de suites judiciaire envisagées. Ainsi pour les victimes d’agressions physiques (x2 = 107.39 – p < 10-6), près des quatre dixièmes d’entre-elles n’envisagent pas de suites judiciaires (38,6%). Seulement, le tiers veulent porter plainte (35,6%) et moins du dixième pensent aller en justice (8,2%). Tableau LXXIII : Poursuites judiciaires envisagées par les victimes et violence physique Suites judiciaires Agression physique Total Pas de suite 1.246 1.373 Menace Plainte 431 434 1.147 1.194 Justice Réparation 263 277 34 49 Divorce Total 104 109 3.225 3.406 Pour les agressions sexuelles (x2 = 105.55 – p < 10-6), la proportion de personnes envisageant des suites judiciaires est élevée (77%). Comme précédemment, la nature de cette suite est représentée principalement par les dépôts de plaintes (37,2%). Le pourcentage de personnes envisageant une réparation est un peu plus important que pour les victimes d’agressions physiques (7,3%) mais, reste néanmoins très faible. Tableau LXXIV : Poursuites judiciaires envisagées par les victimes et violence sexuelle Suites judiciaires Agression sexuelle Total Pas de suite 63 1.373 Menace Plainte 3 434 71 1.194 Justice Réparation 37 277 14 49 Divorce Total 3 109 191 3.436 Peu de victimes comptent donner suite en cas de violences psychologiques (x2 = 49.76 – p < 10-6). Pratiquement, la moitié des victimes n’envisagent pas de suites judiciaires (48,2%) et seulement, le vingtième comptent porter plainte (23,3%). Est-ce à dire que le préjudice psychologique est peu ou pas reconnu comme tel ? Il aurait été intéressant de coupler avec le type de violences (harcèlement et autre). Tableau LXXV : Poursuites judiciaires envisagées par les victimes et violence psychologique Suites judiciaires Agression psychologique Total Pas de Menace suite 292 83 1.373 434 Plainte 141 1.194 Justice Réparation 48 277 13 49 Divorce Total 29 109 606 3.436 83 AXE « SANTÉ » Violences à l’enconre des femmes, l’enquête nationale Nous avons étudié la possibilité de suites judiciaires avec les variables sociodémographiques dont nous disposions et nous notons un lien statistiquement significatif pour l’ensemble d’entre elles. • Situation matrimoniale des victimes Ainsi, c’est chez les célibataires que nous enregistrons le pourcentage le plus élevé d’absence de suites judiciaires (43,1%) probablement en rapport avec la nature des agressions mais également d’une méconnaissance des procédures : elles sont souvent encore scolarisées (x2 = 129.05 – p < 10-6). Les pourcentages les plus élevés de plaintes sont envisagés chez les veuves et divorcées (43,3%). Tableau LXXVI : Poursuites judiciaires envisagées et situation matrimoniale des victimes Pas de Menace Plainte suite 469 80 410 797 317 652 107 37 132 1.373 434 1.194 Suites judiciaires Célibataire Mariée Veuve/divorcée Total Justice Réparation 107 143 26 276 20 28 1 49 Divorce Total 2 105 2 109 1.088 2042 305 3.436 • Niveau d’instruction des victimes Une association est retrouvée entre le niveau d’instruction et le fait d’envisager des suites judiciaires (x2 = 46.20 – p < 10-6). Le pourcentage d’« abstentionnistes » semble équivalent quel que soit le niveau d’instruction (il varie de 39,3 à 41,8%). Les plus forts taux de plaintes sont enregistrés chez les victimes ayant un niveau secondaire (38,7%) ou supérieur (36,5%). A noter que les procédures de divorce sont par contre parallèles au niveau d’instruction. Le pourcentage le plus bas est enregistré chez les personnes analphabètes (1,5%) et le plus élevé chez les personnes ayant un niveau d’étude supérieure (6,9%). Tableau LXXVII : Poursuites judiciaires envisagées et niveau d’instruction des victimes 84 Suites judiciaires Niveau d’instruction Analphabète Primaire Moyen Secondaire Supérieur Total Pas de Menace Plainte suite 351 122 313 311 104 237 351 115 307 271 79 266 79 14 69 1.373 434 1.192 Justice Réparation 85 69 70 43 10 277 16 13 9 7 4 49 Divorce Total 14 19 41 22 13 109 911 753 893 688 189 3.434 3/ Difficultés rencontrées par les praticiens pour la prise en charge des victimes Pour un peu moins du sixième des femmes (15,1%), les praticiens ont rencontré des difficultés de prise en charge des victimes. ����������������������������������������������������� ������������������������������������ ���� Figure 45 ��� ���������� ������������������ AXE « SANTÉ » Violences à l’enconre des femmes, l’enquête nationale Les principales difficultés mentionnées sont la méconnaissance des procédures dans plus du tiers des cas (36,8%), une incompréhension de la situation (32,9%) et une difficulté d’orientation (22,7%) Tableau LXXVIII : Difficultés rencontrées par les praticiens pour la prise en charge des victimes Difficultés Effectifs % Méconnaissance des procédures 210 37,0 Difficulté Incompréhension Autre d’orientation 128 185 42 22,6 32,6 7,4 NP* Total 2 0,4 567 NP* : non précisé ���������������������������������� ��������������� ����� ������ ���� Figure 46 ����������������� ����� �������������� ����� ����� V- CONCLUSION Globalement, les caractéristiques sociodémographiques des victimes s’adressant aux structures de santé se rapprochent de celle de la population générale avec néanmoins quelques particularités. Ainsi, les femmes ayant eu recours aux structures de santé sont relativement jeunes puisque les deux tiers ont moins de 35 ans au moment des faits. La majorité d’entre-elles sont mariées ou ont été mariées (68,3%). Le quart des victimes a fait des études secondaires et/ou supérieures (25,4%) et plus des deux tiers sont sans profession (69,5%). Le tiers des femmes s’étant présenté dans une structure de santé (32,6%) a déclaré plus d’une agression, situant ce groupe parmi les femmes subissant des agressions répétées. Ceci est confirmé par la suite, puisque ce groupe se compose essentiellement de femmes mariées (40,6%) et dont les principaux agresseurs sont représentés par un membre de la famille. Dans près des trois quarts des cas, l’agression est survenue à domicile. Les agresseurs, sont dans plus des deux tiers des cas, un membre de la famille (64,0%), situant donc la violence dans le cadre familial. Le mari et le fiancé sont les premiers agresseurs ; ils représentent à eux deux 43,6% des violences commises. Si l’on rapporte ce chiffre uniquement aux femmes mariées, plus les deux tiers des agressions déclarées sont le fait du mari (67,3%). La violence conjugale n’est pas l’exclusivité des femmes mariées puisque l’ex-mari est responsable de près du tiers des agressions chez les divorcées (31,8%). Chez les 15-24 ans, plus du dixième des agressions sont le fait de la fratrie. La quasi-majorité des violences déclarées sont physiques (94,0%), ce qui peut s’expliquer par la nature de l’axe étudié. En effet, les victimes ne viennent consulter dans une structure de santé que lorsqu’elles présentent des lésions physiques, que ce soit pour des soins ou pour faire constater les lésions et, obtenir ainsi un certificat médical (88,8%) qui leur permettra éventuellement d’aller en justice. On peut, toutefois, s’étonner du peu d’agressions sexuelles (5,4%) et psychologiques (16,9%) signalées. Concernant les agressions sexuelles, le peu de participation des services de gynécologie (2,2%) peut expliquer en partie, mais pas totalement, les résultats observés, et ceci malgré la participation des services de médecine légale. Cela est l’indice de la difficulté pour les victimes à signaler ce genre d’agression. 85 AXE « SANTÉ » Violences à l’enconre des femmes, l’enquête nationale Pour les agressions psychologiques, le même constat peut être fait au regard du faible pourcentage observé (16,9%). Cela montre, au-delà des problèmes de participation des services de psychiatrie (4,5%), que les victimes semblent minimiser et avoir du mal à formuler ce genre d’agression. Cela est bien démontré dans cette étude où le pourcentage de déclaration des violences psychologiques est d’autant plus élevé que le niveau d’instruction augmente : 14,4% chez les analphabètes versus 18,1% chez les femmes ayant un niveau supérieur d’instruction. Dans le même sens, lorsque l’on étudie le pourcentage d’agressions psychologiques seules, celui-ci est quasi-inexistant : 2,9%. Cela est d’autant plus alarmant, que lorsque l’on examine le pourcentage de victimes ayant des problèmes psychologiques, formulés au moment de la consultation, on note que le tiers d’entre-elles présente lesdites difficultés. De même, si on ne s’intéresse qu’à la violence conjugale qui représente 40,0% des violences, on ne peut que s’étonner du peu d’agressions psychologiques signalées. En effet, les violences conjugales se présentent généralement comme un continuum qui va de la pression, la menace et l’insulte à la violence physique proprement dite. Plus de la moitié des victimes sont accompagnées lors de la consultation (61,8%). Cet accompagnement est modulé par différents facteurs, notamment l’identité de l’agresseur et la nature de la violence. Ainsi, lorsque l’agresseur est le tuteur, une personne ayant une autorité morale sur la victime ou un ascendant, on enregistre les proportions les plus élevées. Cela est probablement en rapport avec l’âge des victimes. Par contre, ce pourcentage est le plus bas lorsque l’agresseur est le mari ou le concubin. De même, les victimes bénéficient davantage de l’aide d’une personne soutien lorsque l’agression est sexuelle (82,7%). L’accompagnateur principal est représenté par la mère, quelle que soit la nature de l’agression. Les corps constitués ne prennent de l’importance qu’en cas de violence sexuelle où ils viennent en seconde position, après la mère. Une prise en charge ultérieure a été préconisée pour un peu plus de la moitié des femmes (52,4%) ayant eu recours à une structure de santé. Celle-ci est essentiellement médicale. A souligner, le peu d’orientation vers un psychiatre (2,1%) ou vers un psychologue (2,4%) alors que des problèmes psychologiques patents ont été observés au moment de la consultation pour le tiers des victimes. 86 Il est intéressant de noter que les deux tiers des victimes envisagent des suites judiciaires mais que lorsqu’on leur demande de préciser leur démarche ultérieure, seulement le dixième envisage réellement d’aller en justice. Concernant la prise en charge des victimes, les médecins soulignent, parmi les difficultés rencontrées, la méconnaissance des procédures (36,8%) et les difficultés d’orientation des victimes (22,7%). Si l’on regroupe ces deux éléments, près des deux tiers des médecins n’ont pas à leur disposition les informations nécessaires pour une prise en charge globale des victimes de violence : personnes ressources, structures de prise en charge, démarches à entreprendre… A cela s’ajoute une insuffisance de formation pour une prise en charge effective des femmes victimes de violence : la majorité des praticiens se sont sentis démunis devant cette violence et ont souligné le peu de moyens qui étaient à leur disposition. AXE « POLICE » AXE « POLICE » Violences à l’enconre des femmes, l’enquête nationale I- INTRODUCTION Nous rappelons que le travail a été mené auprès des services de police judiciaire des différents commissariats (sûreté urbaine), et ce à travers tout le territoire national. Nous présenterons, comme précédemment, les résultats relatifs à la population étudiée et aux spécificités de l’agression. Une rubrique supplémentaire a été intégrée à cet axe : les caractéristiques de l’agresseur. II- CARACTERISTIQUES DES FEMMES VICTIMES D’AGRESSION Deux mille quatre cent quarante quatre dossiers de femmes victimes d’agression et ayant contacté la police ont été enregistrés. 1/ Age des victimes L’âge moyen des femmes agressées est de 33,7 ans [± 0.6] avec des extrêmes allant de 1 à 92 ans. On note que les 1524 ans représentent près du tiers des victimes (30,0%) et les moins de 35 ans, un peu plus de la moitié (57,0%). Tableau I : Répartition par tranches d’âge des victimes ayant contacté une structure de police Classes Effectifs % 1-14 ans 110 4,5 15-24 734 30,0 25-34 550 22,5 35-44 510 20,9 45-54 279 11,4 55-64 138 5,6 >= 65 123 5,0 Total 2.444 Les trois quarts des victimes ont entre 15 et 44 ans. A noter que les plus de 54 ans représentent le dixième des victimes. ������������������������������������������������ �������������������������������� 88 ��������� ��� Figure 1 ��� ��� ��� � ���� ����� ����� ����� ����� ����� ������� �������������� 2/ Situation matrimoniale des victimes Plus du tiers des femmes agressées sont célibataires. Parmi elles, moins de 1% sont des mères célibataires. Les femmes mariées représentent moins de la moitié des victimes et les femmes veuves ou divorcées le dixième. Tableau II : Situation matrimoniale des victimes ayant contacté une structure de police Situation matrimoniale Effectifs % Mère céliInstance de Non préMariée Divorcée Veuve Fatiha Total bataire divorce cisé 944 9 1054 5 227 200 3 22.444 38,6 0,4 43,1 0,2 9,3 8,2 0,1 0,1 Célibataire Fatiha : mariage religieux, non enregistré à l’état civil. Nous avons regroupé certaines modalités. Ainsi, les femmes en instance de divorce, divorcées ou veuves ont été regroupées dans une même catégorie, celle des femmes « veuves ou divorcées ». De même, nous avons intégré au niveau des femmes mariées, celles n’ayant enregistré que le mariage religieux (Fatiha) (cf. figure 2). AXE « POLICE » Violences à l’enconre des femmes, l’enquête nationale ����������������������������������� ������������� ���� Figure 2 ���������� ����� ������� ����� ������������ ����� L’âge moyen au moment de l’agression diffère en fonction de la situation matrimoniale (x2 = 1230.416- p < 10-6), les femmes célibataires et mariées étant agressées plus jeunes (cf. tableau ci-dessous). De même, on note que 50% des femmes célibataires ont moins de 20 ans au moment de leur agression contre respectivement 38 et 44 ans pour les femmes mariées, veuves ou divorcées. Tableau III : Age moyen des victimes en fonction de leur situation matrimoniale Situation matrimoniale Moyenne Variance Echantillon Médiane Divorcée/Veuve 47,2 282,9 432 44 Célibataire 21,6 74,534 953 20 Mariée 39,2 141,019 1.057 38 3/ Niveau d’instruction des victimes Moins du quart des femmes agressées (23,3%) ont fait des études secondaires ou supérieures. Près du tiers des victimes (29,6%) sont analphabètes. 89 Tableau IV : Répartition des victimes en fonction de leur niveau d’instruction Niveau d’instruction Effectifs % Analphabète Primaire 723 29,6 433 17,7 Moyen Secondaire Supérieur 602 24,6 411 16,8 160 6,5 Non précisé 115 4,7 Total 2.444 Niveau d'instruction des victimes Supérieur 6,5% Figure 3 Secondaire 16,8% Moyen 24,6% Indéterminé 4,7% Analphabète 29,6% Primaire 17,7% L’âge moyen des femmes agressées diffère de manière significative (x2 = 719.543 - p < 10-6) en fonction de leur niveau d’instruction. Les femmes sans instruction (analphabète et niveau primaire) ont un âge moyen plus élevé au moment de l’agression (déclaration de l’agression). AXE « POLICE » Violences à l’enconre des femmes, l’enquête nationale Tableau V : Age moyen des victimes en fonction du niveau d’instruction Niveau d’instruction Moyenne Variance Echantillon Médiane Analphabète 46,8 264,587 723 46 Primaire 30,9 176,779 433 30 moyen 25,5 103,135 602 23 Secondaire 27,1 90,109 411 25 supérieur 29,3 87,912 160 26 4/ Profession des victimes Un peu moins des deux tiers des femmes sont sans profession (65,3%). Tableau VI : Statut socioprofessionnel des victimes Statut socioprofessionnel Effectifs % Sans profession 1.596 65,3 Scolarisée/ Avec profession Etudiante 361 459 14,8 18,8 Non précisé Total 28 1,1 2.444 �������������������������������������� ����������� ���� ��������������� ����� ���������� ����� Figure 4 ��������������� ����� 90 Les femmes exerçant une profession ont un âge moyen, au moment de l’agression, moins élevé que celui des femmes sans profession, à l’exception de celui observé chez les employées (x2 = 816.235 - p < 10-6). Tableau VII : Age moyen des victimes en fonction du statut professionnel Profession Moyenne Variance Echantillon Médiane Prof . libérale 30,1 67,492 55 28 Cadre sup./ Enseignante/ moyen technicienne 35,9 33,7 82,662 79,378 58 201 34 33 Employée/ ouvrière 38,0 87,324 115 38 Elève/ étu- Sans profesdiante sion 16,3 37,8 17,975 252,340 384 1.579 16 35 1-Artisan patron : industriel, gros commerçant, artisan patron - 2-cadre : cadre supérieur, cadre moyen - 3-enseignante : enseignante du fondamental, technicienne - 4-employée : employée, ouvrière agricole et non agricole On retrouve, par ordre de fréquence et d’importance, parmi les femmes ayant un travail rémunéré, les enseignantes et les techniciennes (43,8%), les employées et ouvrières (21,1%) et les artisans patrons (12,0%). Tableau VIII : Répartition des professions parmi les victimes ayant une activité rémunérée Profession Effectifs % Artisan patron 55 12,0 Cadre supérieur 22 4,8 Cadre moyen 36 7,8 Enseignante/ Employée/ Non précisé technicienne ouvrière 201 115 30 43,8 25,1 5,2 Total 459 1-Artisan patron : industriel, gros commerçant, artisan patron - 2-cadre – 3-enseignante : enseignante du fondamental, technicienne - 4-employée : employée, ouvrière agricole et non agricole AXE « POLICE » Violences à l’enconre des femmes, l’enquête nationale III- CARACTERISTIQUES DE L’AGRESSION 1/ Nombre déclaré d’agressions Le nombre moyen d’agressions par femme, parmi celles ayant consulté une structure de la police, est de 1,6 [± 0.3]. Plus des neuf dixièmes des victimes déclarent une seule agression. Ces premiers résultats annoncent déjà une des particularités de l’axe « police ». Ce sont les agressions perpétrées par une personne inconnue, ou une connaissance qui sont signalées à la police, donc a priori unique (cf. rubrique « identité de l’agresseur »). Pour un peu moins de 10% des femmes (7,8%), cette donnée n’est pas disponible. ��������������������������� ���� ���� Figure 6 ��������� ���� ���� ���� ��� ��� � �� � �� ��� ������������������������� La situation matrimoniale des victimes (x2 = .48 - p = 0.0144271) et leur niveau d’instruction (x2 = 23.80 - p = 0.00008764) sont liées au nombre d’agressions déclarées. Ce sont les femmes les plus fragiles, soit de par leur situation sociale, soit de par leur niveau d’instruction, qui signalent le plus d’agressions multiples. • Situation matrimoniale des victimes Le pourcentage de femmes, déclarant plus d’une agression, suit une progression ascendante, allant des célibataires, aux veuves et divorcées. Tableau IX : Nombre déclaré d’agressions et situation matrimoniale des victimes Situation matrimoniale Nombre d’agressions =1 >1 Total Célibataire Mariée Veuve/divorcée 895 50 945 981 72 1.053 Total 390 41 431 2.266 163 2.429 • Niveau d’instruction des victimes On retrouve un lien entre le niveau d’instruction et le nombre déclaré d’agressions. Ce sont les femmes ayant un niveau primaire qui déclarent le plus d’agressions multiples (11,6%). Tableau X : Nombre déclaré d’agressions et niveau d’instruction des victimes Niveau d’instruction Nombre d’agressions =1 >1 Total Analphabète Primaire Moyen Secondaire Supérieur Total 673 47 720 381 50 431 574 25 599 380 28 408 152 7 159 2.160 157 2.317 91 AXE « POLICE » Violences à l’enconre des femmes, l’enquête nationale • Statut socioprofessionnel des victimes On n’observe pas de lien entre le statut socioprofessionnel des victimes et le nombre déclaré d’agressions (x2 = 0.90 - p = 0.639). Tableau XI : Nombre déclaré d’agressions et statut socioprofessionnel des victimes Statut socioprofessionnel Nombre d’agressions =1 >1 Total Sans profession Scolarisée Avec profession 1.486 104 1.590 329 28 357 427 29 456 Total 2.242 161 2.403 2/ Lieu de l’agression Les lieux publics représentent plus du tiers des lieux d’agression (38,0%). Le domicile reste néanmoins encore le lieu privilégié des violences signalées (53,5%). ����������������������������� ������ ���� ������������� ����� ����������� ���� Figure 7 ������� ���� �������� ����� 92 Tableau XII : Répartition des victimes en fonction du lieu d’agression Lieu d’agression Effectifs % Domicile 1.308 53,5 Travail 132 5,4 Lieu public 929 38,0 Autre 36 1,5 Non précisé 39 1,6 Total 2.444 • Situation matrimoniale des victimes Le lieu de l’agression varie en fonction de la situation matrimoniale des victimes (x2 = 330.79 – p < 10-6). Les célibataires sont plus souvent victimes d’une agression dans les lieux publics (58,3% %) que les autres personnes (mariées : 22,8% - veuves… : 34,6%). A noter que pour les femmes mariées (71,4%), veuves ou divorcées (61,5%), ce sont les agressions à domicile qui viennent en tête. Sur les lieux de travail, le pourcentage le plus élevé d’agressions déclarées est retrouvé chez les femmes célibataires (50,8%), puis les femmes mariées (38,6%). Cette distribution est probablement en rapport avec le fait que les célibataires sont plus nombreuses à travailler. Tableau XIII : Lieu d’agression et situation matrimoniale des victimes Lieu d’agression S. matrimoniale Célibataire Mariée Divorcée/veuve Total Domicile Travail Lieu public Autre lieu Total 295 748 265 1.308 67 51 14 132 540 239 149 928 24 9 3 36 926 1.047 431 2.404 AXE « POLICE » Violences à l’enconre des femmes, l’enquête nationale ����������� ��������������������������������������������������� ���������������� Figure 8 ���� ��� ��� ��� ��� �� �������� ������� ����� ������� ������ ����������������� ������ ����������� ��������� IV- CARACTERISTIQUES DE L’AGRESSEUR 1/ Identité de l’agresseur On retrouve en premier lieu le voisin (24,1%) et non plus le mari, puis les connaissances (18,8%), le mari ne venant qu’en troisième position (16,8%). Les ascendants occupent une place minime (1%) parmi les agressions déclarées, tandis que les descendants sont cause de près du dixième des violences. Dans la majorité des cas, l’agresseur est une personne connue de la victime, vivant dans son entourage immédiat (85,9%). Tableau XIV : Identité de l’agresseur Père/ ApparConnaisInconnu/ Enfant Fratrie Voisin Autorité NP Total mère enté sance autre 16 25 173 124 178 590 459 37 390 41 2.444 0,7 1,0 7,1 5,1 7,3 24,1 18,8 1,5 16,0 1,7 Identité Mari Fiancé Effectifs % 411 16,8 * : NP : non précisé ������� ����� �������� ���� ������ ���� 93 ����������� ����� ����������� ���� ������� ���� ������� ���� Figure 9 ����� ����� ����������������������� Connu : voisin + connaissance - parent : apparenté + ascendant - Inconnu : inconnu + autre • Lieu de l’agression On retrouve une association statistiquement significative entre l’identité de l’agresseur et le lieu de l’agression (x2 = 691.93 – p < 10-6). Ainsi, lorsque les agressions sont dues à des membres de la famille, le lieu principal d’agression est le domicile avec un pourcentage dépassant les 80%. Dans quelques rares cas, l’agression est survenue au travail ou dans un endroit public. A noter cependant que plus du dixième des agressions perpétrées par la famille (descendants, ascendants et apparentés, mari) surviennent sur les lieux publics (11,7%). Lorsque l’agresseur n’est pas un membre de la famille, l’agression survient plus fréquemment sur les lieux du travail ou dans un lieu public. Le lieu quasi-exclusif d’agression par les descendants est le domicile (98,2%). AXE « POLICE » Violences à l’enconre des femmes, l’enquête nationale Tableau XV : Etude de l’identité de l’agresseur en fonction du lieu d’agression Lieu d’agression Agresseur Mari/fiancé Parent Fratrie Connu Descendant Autre Total Domicile Travail Lieu public Autre lieu Total 355 162 116 402 168 85 1.288 7 2 1 84 0 36 130 59 36 7 558 3 250 913 4 2 0 15 0 13 34 425 202 124 1.059 171 384 2.365 1-Mari/fiancé : mari ou fiancé - 2-parent : ascendant et apparenté - 3- fratrie : frère et sœur – 4-connu : voisin, connaissance ou autorité - 5-descendant : enfant - 6-autre : autre personne et/ou inconnu. Figure 10 ����������� ������������������������������������������������� ���� ��� ��� ��� ��� ��� ��� ��� ��� ��� �� ������������������������ �������������������������������������������������� ����������������������� ����������� ��������� ������ 94 • Situation matrimoniale des victimes On retrouve également un lien entre la situation matrimoniale des victimes et l’identité de l’agresseur (x2 = 741.55 – p < 10-6). Ainsi, chez les célibataires, l’agresseur est principalement une connaissance au sens large (57,6%), puis une personne inconnue (26,3%), les parents occupant une place relativement minime (7,3%). Chez les femmes mariées, l’agresseur principal est, presque à niveau égal, le mari (37,6%) et une connaissance (33,5%), suivi par les descendants (9,6%) et un parent (9,1%). Pour les veuves ou divorcées, l’identité de l’agresseur est plus polyvalente, mais avec un rôle également important des connaissances (46,8%), suivi des descendants (17,2%) puis d’un parent (9,4%). Tableau XVI : Identité de l’agresseur et situation matrimoniale des victimes Agresseur S.matrimoniale Célibataire Mariée Divorcée/veuve Total Mari/fiancé Parent Fratrie 12 392 23 427 68 95 40 203 71 25 28 124 Connu Descendant 538 349 199 1.086 0 100 73 173 Autre Total 245 82 62 389 934 1.043 425 2.402 1-Mari/fiancé : mari, fiancé -2-parent : père, mère, et parent -3- fratrie : frère et sœur – 4- connu : voisin ou connaissance, autorité -5-descendant : enfant -6-autre : autre personne et/ou inconnu. AXE « POLICE » Violences à l’enconre des femmes, l’enquête nationale Figure 11 ����������� ������������������������������������������������� ���� ��� ��� ��� ��� ��� ��� ��� ��� ��� �� ������������������������ �������������������������������������������������� ����������������������� ����������� ��������� ������ • Age des victimes La situation matrimoniale étant liée dans une grande mesure à l’âge des personnes, nous avons également étudié l’existence d’une association entre l’identité de l’agresseur et l’âge des victimes (x2 = 706.10– p < 10-6). Ainsi, pour les moins de 25 ans, l’agresseur principal est représenté essentiellement par une personne connue (< 15 ans : 71.0% - 15-24 ans : 52,7%) ou un inconnu (< 15 ans : 15,9% - 15-24 ans : 26,6 %). Pour les 25-34 ans et les 35-44 ans, l’agresseur est principalement une connaissance (respectivement 39.5% et 42.5%), puis le mari (respectivement 30,0% et 27,3%). Chez les plus de 44 ans, si le premier agresseur est également une connaissance, notons la part importante des descendants qui viennent avant le mari ; chez les 55-64 ans et les 65 ans et plus, ils représentent plus du tiers des violences déclarées pour cette tranche d’âge avec, respectivement 35,0% et 37,2%. Tableau XVII : Etude de l’identité de l’agresseur en fonction de l’âge des victimes Tranches d’âge Identité agresseur Mari/fiancé Parent Fratrie Descendant Connu Autre Total 95 01-14 15-24 25-34 35-44 45-54 55-64 >= 65 Total 0 10 4 0 76 17 107 71 48 30 0 379 191 719 164 47 36 1 216 83 547 137 37 27 31 213 56 501 36 25 20 51 115 25 272 16 14 5 45 47 9 136 3 22 2 45 40 9 121 427 203 124 173 1.086 390 2.403 1-Mari/fiancé : mari, fiancé - 2-parent : père, mère, et parent - 3- fratrie : frère et sœur – 4-descendant : enfant 5- connu : voisin, connaissance ou autorité - 6-autre : autre personne et/ou inconnu. �������������������������������������������� ���� ��� ��� Figure 12 ��� ��� �� ���� ����� ����� ����� ����� ����� ����� �������������� ����������� ������ ������� ���������� ����� ������� AXE « POLICE » Violences à l’enconre des femmes, l’enquête nationale • Statut socioprofessionnel des victimes L’identité de l’agresseur et le statut socioprofessionnel de la victime sont des paramètres étroitement liés (x2 = 206.46 – p < 10-6). Quel que soit le statut socioprofessionnel, l’agresseur principal est une connaissance. Notons la part relativement importante des descendants chez les femmes sans profession (10.0%). Tableau XVIII : Identité de l’agresseur et statut socioprofessionnel des victimes S.socioprofessionnel Identité de l’agresseur Mari/fiancé Parent Fratrie Descendant Connu Autre Total Scolarisée/ Etudiante 6 26 10 0 214 97 353 Sans profession 332 153 82 157 658 189 1.571 Avec profession Total 81 23 32 15 201 100 452 419 202 124 172 1.073 386 2.376 1-Mari/fiancé : mari, fiancé - 2-parent : père, mère, et parent - 3- fratrie : frère et sœur – 4-descendant : enfant 5- connu : voisin, connaissance ou autorité - 6-autre : autre personne et/ou inconnu. ���������������������������������������������������� ���� Figure 13 96 ������������ ��� ��� ��� ��� �� ����������� ������ ������� ���������� ����� ������� ����������������������� ��������� ���������� ���������� 2/ Instruction de l’agresseur La majorité des agresseurs ont un niveau d’instruction primaire (27,6%), moyen (26,8%) ou sont analphabètes (20,3%). Très peu ont suivi des études supérieures (2,2%). Il n’est pas possible de comparer à la population générale du fait du grand nombre d’indéterminés. Tableau XIX : Répartition des agresseurs en fonction de leur niveau d’instruction Niveau d’instruction Effectifs % Analphabète Primaire 495 20,3 674 27,6 Moyen Secondaire Supérieur 656 26,8 249 10,2 54 2,2 Non précisé 316 12,9 Total 2.444 • Lieu de l’agression Nous retrouvons une association entre le niveau d’instruction de l’agresseur et le lieu de la violence (x2 = 57.50 – p < 10-6). Ainsi lorsque l’agression survient à domicile, l’agresseur est majoritairement (58,1%) une personne peu instruite (primaire : 32,3% - analphabète : 25,8%). Inversement, sur les lieux de travail, on retrouve une majorité de personnes ayant au minimum un niveau d’instruction moyen ou plus (67,3%). A noter que ce sont les personnes ayant un niveau secondaire et ou supérieur qui sont les plus nombreuses (34,5%). Dans les lieux publics, on retrouve la même distribution qu’à domicile. AXE « POLICE » Violences à l’enconre des femmes, l’enquête nationale Tableau XX : Etude du lieu d’agression en fonction du niveau d’instruction des agresseurs Lieu d’agression Niveau d’instruction Analphabète Primaire Moyen Sec/supérieur Total Domicile Travail 304 381 342 152 1179 21 17 38 40 116 Lieu public/ Autre 167 268 264 101 800 Total 492 666 644 293 2095 3/ Profession de l’agresseur Pour plus de 10% de cette population, nous n’avons pas pu avoir le statut socioprofessionnel (14,3%). La majorité des agresseurs sont des personnes au chômage (48,7%) et loin derrière, en seconde position, des enseignants (9,2%). Nous avons, comme précédemment, regroupé certaines modalités (cf. tableau ci-dessous). Tableau XXI : Répartition des professions des agresseurs Profession Effectifs % Artisan patron 216 8,8 Cadre Employé Ouvrier 256 10,5 86 3,5 206 8,4 Au chômage 1236 50,6 Non précisé 95 349 3,9 14,3 Etudiant Total 2.444 1 : industriel, artisan - 2 : cadre : cadre supérieur/moyen et enseignant 3- employé - 4 : ouvrier agricole et non agricole - 5 : sans profession : retraité et au chômage - 6 : étudiant et jeune non scolarisé • Lieu de l’agression Le lieu de l’agression est lié à la profession de l’agresseur (x2 = 62.20 – p < 10-6). On retrouve des conclusions allant dans le même sens que l’étude des variables « niveau d’instruction » et « lieu de l’agression ». A domicile, ce sont les agresseurs au chômage (61,0%) et les ouvriers (10,7%) qui viennent en tête. Sur les lieux de travail, on enregistre, dans des proportions non négligeables, des professions libérales (22,4%) et des cadres (20,6%). A signaler qu’un nombre non négligeable d’agressions survenant sur les lieux de travail de la victime, sont perpétrées par des personnes extérieures à ces lieux. Il s’agit, pour la plupart, de voisins et/ou de connaissances, parfois de membres de la famille. On observe donc un profil différent des agresseurs selon le lieu de l’agression. Tableau XXII : Répartition des professions des agresseurs en fonction du lieu d’agression Profession Domicile Travail Lieu public/autre lieu Total Artisan patron 102 24 Cadre Employé Ouvrier 146 22 50 7 124 4 Sans profession 708 40 83 83 28 74 209 251 85 202 Etudiant Total 31 10 1.161 107 479 48 795 1.227 89 2.063 1 : industriel, artisan - 2 : cadre : cadre supérieur, cadre moyen et enseignant 3- employé - 4 : ouvrier agricole et non agricole - 5 : sans profession : retraité, au chômage - 6 : étudiant et jeune non scolarisé 97 AXE « POLICE » Violences à l’enconre des femmes, l’enquête nationale V- NATURE DE L’AGRESSION 1/ Généralités Les agressions physiques, seules ou associées à d’autres violences, représentent les deux tiers des agressions déclarées (67,5%). Viennent, en deuxième position, les agressions psychologiques (29,2%), puis sexuelles (9,6%). Tableau XXIII : Répartition des agressions en fonction de leur nature Nature de l’agression Effectifs % Physique 1.649 67,5* Sexuelle 234 9,6* Psychologique 714 29,2* * : pourcentages calculés par rapport à l’ensemble des violences déclarées pour cet axe, soit 2.444. Pour 0,4% des victimes, l’agression est simultanément physique, sexuelle et psychologique. Dans dix sept cas, il n’a pas pu être précisé la nature de l’agression. Les violences psychologiques seules représentent pratiquement le quart des violences (23,9%). On note que la quasi-majorité des violences physiques ne sont pas associées à d’autres types d’agression. Ainsi, 61,6% des victimes signalent des agressions physiques seules. Tableau XXIV : Répartition des agressions en fonction de leur nature en tenant compte de la possibilité de violences multiples Nature de l’agression Effectifs % 98 1 2 3 4 5 6 9 0,4 31 1,3 103 4,2 1506 61,6 18 0,7 176 7,2 Non précisé 584 17 23,9 0,7 7 Total 2.444 1 : agression physique + sexuelle + psychologique – 2 : agression physique et sexuelle – 3 : agression physique et psychologique - 4 : agression physique – 5 : agression sexuelle et psychologique – 6 : agression sexuelle 7 : agression psychologique ����������������������������������������������������� ���� ���� ����� ���� ���� ���� ���� Figure 14 ����� ������������ ��������� �������� ���������� �������� ����������� ���������� ����������� • Lieu d’agression Une liaison statistiquement significative est mise en évidence entre la nature et le lieu de l’agression (x2 = 52.67–p < 10-6). Quel que soit le lieu de l’agression, à l’exception de la modalité « autres lieux », les violences physiques seules et les violences psychologiques seules sont au premier plan. C’est dans les lieux isolés que l’on enregistre le pourcentage le plus élevé d’agressions sexuelles seules (27,8%), avant les agressions psychologiques seules (19,4%). Sur les lieux de travail, plus du tiers des agressions sont de nature psychologique, seule ou associée à d’autres violences (39,4%). Près du dixième des violences signalées sur ces lieux sont sexuelles (9,9%), associées ou non à d’autres types d’agression. AXE « POLICE » Violences à l’enconre des femmes, l’enquête nationale Tableau XXV : Etude de la nature des agressions en fonction du lieu d’agression Nature de l’agression Lieu de l’agression Domicile Travail Lieu public Autre lieu Total 1 2 3 4 5 6 7 Total 2 1 6 0 9 17 2 11 1 31 57 6 38 0 101 862 69 541 18 1.490 10 1 7 0 18 84 9 67 10 170 269 44 251 7 571 1.301 132 921 36 2.390 1 : agression physique + sexuelle + psychologique – 2 : agression physique et sexuelle – 3 : agression physique et psychologique - 4 : agression physique – 5 : agression sexuelle et psychologique – 6 : agression sexuelle 7 : agression psychologique �������������������������������������������� ���� ��� ��� Figure 15 ��� ��� �� �������� ������� ����������� ����� ������������������� ������������ ��������� �������� ���������� �������� ����������� ���������� Si la nature de l’agression est étroitement liée à l’identité de l’agresseur (x2 = 243.35 – p < 10-6), par contre on ne met pas en évidence d’association statistiquement significative avec le niveau d’instruction (x2 = 18.71 – p = 0.411) et le statut socioprofessionnel (x2 = 33.72 – p = 0.292) des agresseurs. 99 • Nature de l’agression et identité de l’agresseur Quel que soit l’agresseur, on note que viennent en premier les violences physiques seules. Ainsi, lorsqu’il s’agit du mari, les agressions sont le plus souvent des violences physiques seules (86,1%) et des violences psychologiques seules (7,6%). Les mêmes résultats sont observés lorsque les agressions sont commises par un parent avec respectivement 63,7 et 25,9%, la fratrie (78,9 versus 16,3%) et les descendants (59,8 versus 34,3%). A noter toutefois que plus du tiers des agressions perpétrées par les descendants sont de nature psychologique. Lorsque l’agresseur est une personne connue, les violences sexuelles viennent en troisième position (10,1%). Tableau XXVI : Etude de la nature des agressions en fonction de l’identité de l’agresseur Agresseur / Agression 1 2 3 4 5 6 7 Total Mari/fiancé Parent 0 2 21 364 0 4 32 423 0 0 10 128 2 9 52 201 Fratrie Descendant 0 1 2 97 0 3 20 123 0 1 8 101 0 1 58 169 Connu Autre Total 7 14 36 617 13 109 282 1.078 2 11 25 168 3 41 131 381 9 29 102 1.475 18 167 575 2.375 Agression : 1 : agressions physique + sexuelle + psychologique – 2 : agression physique et sexuelle – 3 : agression physique et psychologique - 4 : agression physique – 5 : agression sexuelle et psychologique – 6 : agression sexuelle 7 : agression psychologique Agresseur : 1-Mari/fiancé : mari ou fiancé - 2-parent : ascendant et apparenté - 3- fratrie : frère et sœur 4-connu : voisin, connaissance ou autorité - 5-autre : autre personne et/ou inconnu. AXE « POLICE » Violences à l’enconre des femmes, l’enquête nationale ������������������������������������������������ ���� Figure 16 ������������ ��� ��� ��� ��� �� ����������� ������ ������������ ��������� ������� ���������� ����� ��������������������� �������� �������� ���������� ����������� ������� ���������� Agression : 1 : agressions physique + sexuelle + psychologique – 2 : agression physique et sexuelle – 3 : agression physique et psychologique - 4 : agression physique – 5 : agression sexuelle et psychologique – 6 : agression sexuelle 7 : agression psychologique Agresseur : 1-Mari/fiancé : mari, fiancé - 2-parent : ascendant et apparenté - 3- fratrie : frère et sœur – 4-descendant : enfant - 5-connu : voisin, connaissance, autorité - 6-inconnu : autre personne et/ou inconnu. L’étude de la nature de l’agression avec la situation matrimoniale des victimes (x2 = 267.77 – p < 10-6) et leur statut socioprofessionnel (x2 = 211.25 – p < 10-6) permet de mettre en exergue une association statistiquement significative entre ces variables. Ces liens sont, également, à mettre en rapport avec l’âge des victimes et le lieu de l’agression. • Situation matrimoniale des victimes Quelle que soit la situation matrimoniale de la victime, les deux types d’agression retrouvés principalement sont les violences physiques seules et les agressions psychologiques seules. Les agressions psychologiques sont observées principalement chez les victimes veuves ou divorcées (37,3%). Tableau XXVII : Nature des agressions et situation matrimoniale des victimes Nature de l’agression Situation matrimoniale Célibataire Mariée Veuve/divorcée Total 1 2 3 4 5 6 7 Total 8 1 0 9 22 8 1 31 33 52 18 103 496 749 260 1.505 12 4 2 18 158 10 8 176 215 229 140 584 944 1.053 429 2426 1 : agression physique + sexuelle + psychologique – 2 : agression physique et sexuelle – 3 : agression physique et psychologique - 4 : agression physique – 5 : agression sexuelle et psychologique – 6 : agression sexuelle – 7 : agression psychologique ����������������������������������������������� ���� Figure 17 ������������ 100 ��� ��� ��� ��� �� ����������� ������ ��������� ���������������������� ������������ ��������� �������� ���������� �������� ����������� ���������� AXE « POLICE » Violences à l’enconre des femmes, l’enquête nationale • Statut socioprofessionnel des victimes Ce sont les agressions physiques seules et les violences psychologiques seules qui dominent le tableau et ce, quel que soit le statut socioprofessionnel de la victime. Tableau XXVIII : Nature des agressions et statut socioprofessionnel des victimes Nature de l’agression Statut socioprofessionnel Sans profession Scolarisée/Etudiante Avec profession Total 1 2 3 4 5 6 7 Total 7 2 0 9 22 7 1 30 56 14 32 102 1.070 174 244 1.488 12 6 0 18 76 80 19 175 342 73 162 577 1.585 356 458 2.399 1 : agression physique + sexuelle + psychologique – 2 : agression physique et sexuelle – 3 : agression physique et psychologique - 4 : agression physique – 5 : agression sexuelle et psychologique – 6 : agression sexuelle 7 : agression psychologique 2/ Les agressions physiques Les agressions physiques représentent les deux tiers des violences déclarées (67,50%). Lorsque l’on examine la nature de ces agressions, on observe que la quasi-majorité des agressions physiques sont des coups et blessures volontaires (99,5%). Les enlèvements et séquestrations représentent 3,1% de ce type d’agression. Tableau XXIX : Nature des agressions physiques Type d’agression physique Effectifs % Coup et blessure volontaires 1.642 67,2* Enlèvement Séquestration 55 2,3* 20 0,8* * : les pourcentages sont calculés par rapport à l’ensemble des violences déclarées pour cet axe, soit 2.444. 101 • Identité de l’agresseur Lorsque les violences sont physiques, on retrouve par ordre d’importance, les connaissances qui sont responsables de près de la moitié des agressions (40,9%). Vient en seconde position le mari (23,7%), puis la famille au sens large (21,2%). Il existe un lien entre l’identité de l’agresseur et la nature physique ou non de l’agression (x2 = 177.49 – p < 10-6). Les pourcentages les plus élevés d’agressions physiques sont observés lorsque l’agresseur est le mari (91,6%), la fratrie (81,5%) et un parent (68%). ��������������������������������������������������� ������� ����� ����������� ���� Figure 18 ����� ����� ���������� ���� ������� ���� ����������� ����� ������ ���� Lorsque l’agresseur est une personne non connue, la nature des agressions perpétrées est pour moitié physique (52,8%) et pour moitié « autres » (47,2%). NB : Ces pourcentages sont calculés par rapport à l’ensemble des agressions commises par chacun des agresseurs AXE « POLICE » Violences à l’enconre des femmes, l’enquête nationale Tableau XXX : Violences physiques et identité de l’agresseur Identité de l’agresseur Agression physique Total Mari/fiancé 391 427 parent 138 203 Fratrie Descendant 101 111 124 173 Connu 674 1.086 Autre 206 390 Total 1.621 2.403 1-Mari/fiancé : mari, fiancé - 2-parent : ascendant et apparenté - 3- fratrie : frère et sœur – 4-descendant: enfant 5-connu : voisin, connaissance, autorité - 6-autre : autre personne et/ou inconnu. La nature physique ou non de l’agression déclarée est fonction de la situation matrimoniale des victimes (x2 = 75.81 – p < 10-6), leur niveau d’instruction (x2 = 11.66 – p = 0.02009882) et leur statut socioprofessionnel (x2 = 55.38 – p < 10-6). Globalement, ce sont les femmes mariées, non instruites et au foyer qui déclarent le plus d’agressions physiques. • Situation matrimoniale des victimes Quelle que soit la situation matrimoniale des victimes, la violence physique vient en première place avec néanmoins des variations. Ainsi, les pourcentages les plus élevés sont observés chez les femmes mariées (76,6%) et les plus bas chez les célibataires (58,7%). Tableau XXXI : Violences physiques et situation matrimoniale des victimes Situation matrimoniale Agression physique Total Célibataire 559 953 Mariée Divorcée/Veuve 810 279 1.057 432 Total 1.648 2.442 • Niveau d’instruction des victimes On constate une relation inverse entre le pourcentage déclaré d’agressions physiques et le niveau d’instruction des victimes : plus le niveau d’instruction s’élève et plus le pourcentage d’agressions physiques diminue. Il varie de 58,1% chez les personnes ayant fait des études supérieures à 71,0% chez les victimes analphabètes. 102 Tableau XXXII : Violences physiques et niveau d’instruction des victimes Niveau d’instruction Agression physique Total Analphabète 513 723 Primaire 297 433 Moyen Secondaire 403 268 602 411 Supérieur 93 160 Total 1.574 2.329 • Statut socioprofessionnel Il existe un lien entre le statut socioprofessionnel de la victime et la nature physique ou non de l’agression. Ce sont les sans profession qui déclarent le plus d’agressions physiques (72.4%). Tableau XXXIII : Violences physiques et statut socioprofessionnel des victimes Statut socioprofessionnel Agression physique Total Sans profession Scolarisée/Etudiante 1.155 197 1.596 361 Avec profession 277 459 Total 1.629 2.416 3/ Les agressions sexuelles Le dixième des agressions déclarées sont de nature sexuelle (9,6%). Ces agressions sont représentées par le viol (54,7%), les attouchements (25,2%), la sodomie (16,7%) et l’inceste (2,6%). Pour 10 femmes, la nature de l’agression sexuelle n’a pas été précisée. ���������������������������������������������� �������������� ����������� Figure 19 ������������ AXE « POLICE » Violences à l’enconre des femmes, l’enquête nationale Le tableau ci-dessous donne la part respective des différents types de violence sexuelle parmi l’ensemble des agressions déclarées. Tableau XXXIV : Nature des agressions sexuelles Type d’agression sexuelle Effectifs % Attouchement 59 2,4* Inceste 6 0,2* Viol 128 5,2* Sodomie 39 1,6* * : les pourcentages sont calculés par rapport à l’ensemble des violences déclarées dans cet axe, soit 2.444. ������������������������������������ ��� ��� ��� Figure 20 ��������� ��� �� �� �� �� �� �� � � ������������ ������� ���� ������� ���������������� • Lieu de l’agression Les agressions sexuelles sont observées plus fréquemment lorsque le lieu de l’agression est un « autre lieu » (30,6%), le travail (9,8%) ou un lieu public (9,8%) (x2 = 19.84 – p = 0.00018321). Tableau XXXV : Violences sexuelles et lieu de l’agression Lieu d’agression Agression sexuelle Total Domicile 113 1.308 Travail 13 132 103 Lieu public 91 929 Autre lieu 11 36 Total 228 2.405 • Identité de l’agresseur Il existe un lien statistiquement significatif entre l’identité de l’agresseur et la nature sexuelle de l’agression (x 2 = 90.85 – p < 10 -6). Les agressions sexuelles sont plus fréquemment observées lorsque l’agresseur est une personne inconnue (15,1%), ou connue (13,5%). A noter que 3,2% des violences commises par la fratrie sont sexuelles. Tableau XXXVI : Violences sexuelles et identité de l’agresseur Identité de l’agresseur Agression sexuelle Total Mari/fiancé 6 427 Parent 11 203 Fratrie Descendant 4 2 124 173 Connu 147 1.086 Autre 59 390 Total 229 2.403 1-Mari/fiancé : mari ou fiancé - 2-parent : ascendant et apparenté - 3- fratrie : frère et sœur – 4-descendant : enfant 5-connu : voisin, connaissance ou autorité - 6-autre : autre personne et/ou inconnu. • Situation matrimoniale des victimes La situation matrimoniale est associée à la nature de l’agression (x2 = 234.65 – p < 10-6). Les victimes célibataires ont la proportion la plus élevée d’agressions sexuelles (21%). AXE « POLICE » Violences à l’enconre des femmes, l’enquête nationale Tableau XXXVII : Violences sexuelles et situation matrimoniale des victimes Situation matrimoniale Agression sexuelle Total Célibataire 200 953 Mariée Divorcée/Veuve 23 11 1.057 432 Total 234 2.442 Les viols sont déclarés principalement par les célibataires (91,2%) (x2 = 155.80 – p < 10-6). Tableau XXXVIII : Viol et situation matrimoniale des victimes Situation matrimoniale Viol Total Célibataire 117 953 Mariée Divorcée/Veuve 7 4 1.057 432 Total 128 2.442 • Niveau d’instruction des victimes On retrouve une association entre la nature sexuelle de l’agression et le niveau d’instruction (x2 = 53.68 – p < 10-6). Les proportions les plus élevées sont déclarées chez les victimes ayant un niveau primaire (15,7%) et moyen (14,3%). Tableau XXXIX : Violences sexuelles et niveau d’instruction des victimes Niveau d’instruction Agression sexuelle Total Analphabète 39 723 Primaire 68 433 Moyen Secondaire 86 28 601 411 Supérieur 9 160 Total 230 2.328 • Statut socioprofessionnel Le statut socioprofessionnel et la nature sexuelle de l’agression sont des paramètres liés (x2 = 140.20 – p < 10-6). Les personnes scolarisées subissent plus d’agressions sexuelles que les autres personnes (26,3%). 104 Tableau XXXX : Violences sexuelles et statut socioprofessionnel des victimes Statut socioprofessionnel Agression sexuelle Total Sans profession Scolarisée/Etudiante 117 95 1.596 361 Avec profession 20 459 Total 232 2.416 4/ Les agressions psychologiques Ce type d’agression représente près du tiers des agressions déclarées (29,2%). ��������������������������������������������������� �������������� ��� Figure 21 ���� ��� ��� Les violences psychologiques sont représentées par les injures (49,0%), les menaces (47,3%) et le harcèlement (21,4%). Une ou plusieurs de ces violences sont souvent associées. AXE « POLICE » Violences à l’enconre des femmes, l’enquête nationale Tableau XXXXI : Répartition des victimes selon les catégories de violences psychologiques Type d’agression psychologique Effectifs % Harcèlement 153 6.,3* Menace 338 13,8* Insulte 350 14,3* * : les pourcentages sont calculés par rapport à l’ensemble des violences déclarées dans cet axe, soit 2444. ����������������������������������������� ��� ��� ��� Figure 22 ��������� ��� ��� ��� ��� ��� ��� �� � ����������� ������ ������ ���������������� • Le lieu de l’agression On retrouve un lien entre le lieu de la violence et la nature psychologique de celle-ci (x2 = 20.38 – p = 0.00014139). C’est sur les lieux de travail que l’on observe le maximum d’agressions psychologiques (39,4%). Tableau XXXXII : Violences psychologiques et lieu de l’agression Lieu d’agression Agression psychologique Total Domicile 338 1.308 Travail 52 132 Lieu public 302 929 Autre lieu 7 36 Total 699 2.405 • Identité de l’agresseur On met en évidence une association entre l’identité de l’agresseur et la nature psychologique de la violence (x2 = 100.98 – p < 10 -6). La proportion la plus élevée d’agressions psychologiques est observée lorsque l’agresseur est une personne inconnue (41,3%), suivie par les descendants (38,2%). Tableau XXXXIII : Identité de l’agresseur dans les violences psychologiques Identité Effectifs Total Mari 54 427 Parent 64 203 Fratrie 22 124 Descendant 66 173 Connu 339 1.086 Autre 161 390 Total 706 2.403 1-Mari/fiancé : mari ou fiancé - 2-parent : ascendant et apparenté - 3- fratrie : frère et sœur – 4-descendant : enfant 5-connu : voisin, connaissance ou autorité - 6-autre : autre personne et/ou inconnu. Certains paramètres sociodémographiques des victimes sont étroitement liés à l’existence d’une violence psychologique. Ainsi, on observe les pourcentages les plus élevés chez les veuves ou divorcées (x2 = 15.70 – p = 0.00018919), les personnes exerçant une profession (x2 = 46.62 – p < 10-6), chez les femmes instruites (x2 = 61.65 – p = 0.00000225) et celles dépassant les 35 ans (x2 = 26.91 – p = 0.000150). • Situation matrimoniale Ce sont les veuves et divorcées (37,0%) qui déclarent le plus souvent ce type d’agression. Tableau XXXXIV : Situation matrimoniale des victimes dans les violences psychologiques Situation matrimoniale Agression psychologique Total Célibataire 268 953 Mariée Divorcée/Veuve 286 160 1.057 432 Total 714 2.442 105 AXE « POLICE » Violences à l’enconre des femmes, l’enquête nationale • Statut socioprofessionnel des victimes Les victimes ayant une activité professionnelle (42.3%) déclarent plus souvent que les autres catégories les agressions de nature psychologique. Tableau XXXXV : Statut socioprofessionnel des victimes dans les violences psychologiques Statut socioprofessionnel Agression psychologique Total Sans profession Scolarisée/Etudiante 417 95 1.596 361 Avec profession 194 459 Total 706 2.416 • Niveau d’instruction des victimes Plus le niveau d’instruction s’élève et, plus le pourcentage d’agressions psychologiques augmente, résultat déjà observé lors de l’analyse de l’axe « santé ». Tableau XXXXVI : Violences psychologiques et niveau d’instruction des victimes Niveau d’instruction Agression psychologique Total Analphabète Primaire 202 99 723 433 Moyen Secondaire Supérieur 155 146 66 602 411 160 Total 668 2.329 • Age des victimes On note une élévation progressive du nombre déclaré d’agression avec l’âge des victimes. Ainsi, la proportion de violences psychologiques passe de 17,3% chez les moins de 15 ans à 34,3% chez les 35-44 ans. A partir de cette tranche d’âge, on observe une stabilisation de ce pourcentage qui est aux alentours du tiers des agressions déclarées. Tableau XVII : Violences psychologiques et âge des victimes 106 Tranches d’âge Agression psychologique Total 01-14 19 110 15-24 178 734 25-34 163 550 35-44 175 510 45-54 92 279 55-64 45 138 >= 65 42 123 Total 714 2.444 VI- MOTIFS ET CARACTERISTIQUES DU RECOURS A UNE STRUCTURE DE POLICE 1/ Motifs du recours à une structure de police Les motifs amenant la victime à se présenter à une structure de police sont essentiellement de deux ordres : le signalement de l’agression (79,8%) et le dépôt de plainte (17,7%). Tableau XXXXVII : Statut socioprofessionnel des victimes dans les violences psychologiques Motif Effectifs % Dépôt de plainte 432 17,7* Signalement de l’agression 1950 79,8* Autre Non précisé Total 37 1,5* 25 1,0* 2.444 * : les pourcentages sont calculés par rapport à l’ensemble des violences déclarées dans cet axe, soit 2444. AXE « POLICE » Violences à l’enconre des femmes, l’enquête nationale 2/ Modalités d’accompagnement Moins de la moitié des victimes sont accompagnées (46,3%). ������������������������������������������������ �������������� ���� Figure 23 ���� ��� ��� • Niveau d’instruction des victimes Globalement, ce sont les femmes les plus instruites qui se font davantage accompagner. Parmi elles, ce sont les femmes ayant un niveau moyen d’instruction qui sont le plus souvent assistées d’une tierce personne (x2 = 22.32 – p = 0.00017330). ��������������������������������������������������������� �������������������� ���� ��� Figure 24 ��� 107 ��� ��� �� � ���������� � ������� � ���� ���������� ��������� �������������������� ����������� ��������������� Tableau XXXXVIII : Accompagnement et niveau d’instruction des victimes Niveau d’instruction Personnes accompagnées Total Analphabète 292 723 Primaire 210 433 Moyen Secondaire Supérieur 320 193 77 602 411 160 Total 1.092 2.329 On retrouve un lien entre l’accompagnement et les variables caractérisant les victimes. Plus particulièrement, les pourcentages les plus élevés d’accompagnement sont observés chez les célibataires (x2 = 81.86 – p < 10-6), les femmes sans profession (x2 =133.31 – p < 10-6) et les jeunes personnes (x2 = 159.31 – p < 10-6). AXE « POLICE » Violences à l’enconre des femmes, l’enquête nationale • Situation matrimoniale des victimes Ce sont les célibataires qui sont le plus souvent accompagnées (57,0%) ce qui peut s’expliquer, en partie, par leur âge et par la nature de l’agression : les taux les plus élevés d’agression sexuelle sont observés chez les célibataires. Par contre, les pourcentages les plus bas sont observés chez les veuves et divorcées (32,9%). ������������������������������������������������� ������������������������������ ���� ��� Figure 23 ��� ��� ��� �� ���������� ������������ ������� ���������������������� ����������� ��������������� Tableau XXXXIX : Accompagnement et situation matrimoniale des victimes Situation matrimoniale Personnes accompagnées Total Célibataire 543 953 Mariée 447 1.057 Veuve/divorcee 142 432 Total 1.132 2.442 • Statut socioprofessionnel des victimes De même, ce sont les femmes ayant une profession qui sont le moins souvent accompagnées. Tableau L : Accompagnement et statut socioprofessionnel des victimes 108 Statut socioprofessionnel Personnes accompagnées Total Sans profession 202 416 Scolarisée Avec profession 43 44 96 176 Total 289 688 Plus finement, on remarque que le statut professionnel est lié à la variable « accompagnement » (x2 = 148.47 – p < 10-6). Les proportions les plus basses d’accompagnement sont enregistrées chez les employées/ouvrières (27,8%), suivies des enseignantes (34,3%) puis des artisans patrons (40,0%). Il est à noter que les taux les plus élevés sont observés chez les personnes scolarisées (73,4%) et les cadres (50,0%). Tableau LI : Accompagnement et profession des victimes Profession Personnes accompagnées Total Artisan Cadre patron 22 29 55 58 Ensei- Employée/ Etudiante gnante ouvrière 69 32 282 201 115 384 Sans proTotal fession 681 1.115 1579 2.392 1-Artisan patron : industriel, gros commerçant, artisan patron - 2-cadre : cadre supérieur, cadre moyen 3-enseignante : enseignante du fondamental, technicienne - 4-employée : employée, ouvrière agricole et non agricole • Age des victimes On observe comme pour les autres variables socio-économiques une liaison entre l’âge des victimes et le fait d’être accompagné ou non. Ce pourcentage est d’autant moins élevé que la personne est plus âgée, résultat probablement en rapport avec, une plus grande indépendance des victimes mais également, avec la nature de l’agression. Par ailleurs, il est vraisemblable que les personnes âgées, notamment les veuves ou divorcées, particulièrement fragilisées, puissent avoir des difficultés à trouver l’assistance d’une personne soutien. AXE « POLICE » Violences à l’enconre des femmes, l’enquête nationale Tableau LII : Accompagnement et âge des victimes Classes Personnes accompagnées Total 1-14 ans 95 110 15-24 427 734 25-34 225 550 35-44 180 510 45-54 105 279 55-64 55 138 >= 65 45 123 Total 1.132 2.444 • Nature de l’agression On retrouve un lien statistiquement significatif entre la nature de l’agression et l’accompagnement de la victime (x2 = 84.30 – p < 10-6). Il semblerait que lorsque l’agression comporte une composante psychologique, les victimes sont moins souvent accompagnées. Le pourcentage le plus élevé est observé chez les femmes victimes d’agressions simultanément physiques, psychologiques et sexuelle (88,9%) ou victimes d’agressions sexuelles seules (73,9%) ou associées à des violences psychologiques (77,8%). Globalement, le pourcentage de personnes non accompagnées est le plus bas chez les victimes de violences sexuelles et le plus élevé chez celles qui ont subi une agression psychologique. Plus de la moitié des personnes ayant subi une agression physique ne sont pas accompagnées (55,5%). ������������������������������������������������� ��������������������������� ���� ��� ��� Figure 24 ��� ��� �� �� �� � ��� � � �� � �� �� �� � � �� ��� �� � �� �� ��� �� � �� ��� � �� � ��� �� � ��� � ��� � �� �� �� 109 ��������������������� ����������� ��������������� Tableau LIII : Accompagnement et nature de l’agression subie par les victimes Nature de l’agression Personnes accompagnées Total 1 8 9 2 18 31 3 56 103 4 660 1.506 5 14 18 6 130 176 7 235 584 Total 1.121 2.427 1 : agression physique + sexuelle + psychologique – 2 : agression physique et sexuelle – 3 : agression physique et psychologique - 4 : agression physique – 5 : agression sexuelle et psychologique – 6 : agression sexuelle 7 : agression psychologique • Identité de l’agresseur L’identité de l’agresseur semble également influer sur le fait d’être accompagnée ou pas (x2 = 25.0– p = 0.00013925). Les pourcentages les plus élevés sont enregistrés lorsque l’agresseur est un parent (51,7%) ou une personne connue (50,4%). Par contre, les victimes sont moins souvent accompagnées lorsque l’agresseur est le mari ou le fiancé (38,2%). Tableau LIV : Accompagnement et identité de l’agresseur Identité Effectifs Total Mari 163 427 Parent 105 203 Fratrie 50 124 Descendant 71 173 Connu 547 1.086 Autre 175 390 Total 1.111 2.403 1-Mari/fiancé : mari ou fiancé - 2-parent : ascendant et apparenté - 3- fratrie : frère et sœur – 4-descendant : enfant 5-connu : voisin, connaissance ou autorité - 6-autre : autre personne et/ou inconnu. AXE « POLICE » Violences à l’enconre des femmes, l’enquête nationale 3/ Identité de l’accompagnateur Par ordre de fréquence, l’accompagnateur est d’abord la mère (26,3%), puis le père (20,8%) et les enfants (16,3%). Tableau LV : Identité de l’accompagnateur chez les victimes assistées d’une tierce personne Identité accompagnateur Personnes accompagnées % Père Mère Enfant Fratrie Ami Autre Non précisé Total 236 298 185 87 106 175 45 1.132 20,8 26,3 16,3 7,7 9,4 15,5 4.,9 ���������������������������� ����������� ����� ������ ����� ����������� ���� ���� ����� Figure 25 ���� ���� ������� ���� 110 ���� ����� • Nature de l’agression On retrouve un lien entre la nature de l’agression et l’identité de la personne accompagnatrice (x2 = 96.44 – p < 10-6). Lorsque l’agression est simultanément physique, sexuelle et psychologique, les accompagnateurs sont essentiellement la mère et le père (37,5%). Quand la violence est uniquement physique, la première personne soutien est le mère (25,3%). Lors des violences sexuelles seules, le premier accompagnateur est la mère (44,4%). Dans les violences psychologiques seules, les personnes soutien sont représentées, à parts pratiquement égales, par la mère (23,7%), les enfants (18,9%) et le père (17,5%). Tableau LVI : Identité des accompagnateurs et nature de l’agression subie par les victimes Nature de l’agression Enfants Mère Père Fratrie Ami Autre Total 1 1 3 3 0 1 0 8 2 2 5 3 1 2 2 15 3 14 12 6 2 9 11 54 4 118 163 133 66 63 101 644 5 1 4 5 1 1 2 14 6 5 55 49 3 5 7 124 7 43 54 40 13 24 54 228 Total 184 296 239 86 105 177 1.087 1 : agression physique + sexuelle + psychologique – 2 : agression physique et sexuelle – 3 : agression physique et psychologique - 4 : agression physique – 5 : agression sexuelle et psychologique – 6 : agression sexuelle 7 : agression psychologique Nous avons également retrouvé un lien entre l’identité de la personne accompagnatrice et les paramètres sociodémographiques des victimes. Les résultats sont présentés ci-après. • Situation matrimoniale des victimes La situation matrimoniale influence l’identité de l’accompagnateur (x2 = 473.89 – p < 10-6). Chez les veuves et divorcées, les personnes accompagnatrices sont principalement les descendants (45,4%) et les amis (16,2%). Chez les célibataires, c’est la mère que l’on retrouve dans le rôle principal (41,1%) suivie du père (35,2%). Chez les femmes mariées, viennent d’abord les « autres personnes » (34,9%) et les enfants (25,5%). AXE « POLICE » Violences à l’enconre des femmes, l’enquête nationale Tableau LVII : Identité des accompagnateurs et situation matrimoniale des victimes S. matrimoniale Enfants Mère Père Fratrie Ami Autre Total Célibataire 15 217 186 38 53 19 528 Mariée 112 64 47 29 34 153 439 Veuve/divorcee 59 17 6 20 21 7 130 Total 186 298 239 87 108 179 1.097 • Niveau d’instruction des victimes Parmi les femmes ayant été scolarisées, on note un gradient : plus le niveau est élevé et plus les victimes se font accompagner (x2 = 251.96 – p < 10-6). A noter également que la place des amis en tant qu’accompagnateur croît avec le niveau d’instruction de la victime : varie de 6.3% à 20.5% et pourrait traduire la capacité à se créer des relations en dehors de la cellule familiale. Tableau LVIII : Identité des accompagnateurs et niveau d’instruction des victimes Niveau d’instruction Enfants Mère Père Fratrie Ami Autre Total Analphabète 116 29 33 26 18 62 284 Primaire 29 61 42 14 16 40 202 Moyen Secondaire 16 12 115 60 92 51 26 16 32 22 29 29 310 190 Supérieur Total 3 176 18 283 15 233 4 86 18 106 15 175 73 1.059 111 VI- CONSEQUENCES DE L’AGRESSION ET PRISE EN CHARGE 1/ Séquelles de l’agression Pour les quatre cinquièmes des victimes, on note des conséquences directes de l’agression à type d’invalidités physiques, de séquelles psychologiques et/ou d’une grossesse. Chez la moitié des victimes, on enregistre des séquelles physiques et, chez un tiers d’entre elles, des séquelles psychologiques. ���������������������������� ��� Figure 26 ���� ��� ��� Lorsqu’on examine la nature des séquelles observées suite à l’agression, on note que plus de la moitié sont des invalidités physiques. AXE « POLICE » Violences à l’enconre des femmes, l’enquête nationale Tableau LIX : Séquelles de l’agression subie par les victimes Nature des conséquences Effectifs % Invalidité 1.282 52,5* Séquelles psychologiques 712 29,1* Grossesse 29 1,2* * : les pourcentages sont calculés par rapport à l’ensemble des violences déclarées dans cet axe, soit 2.444. 2/ Grossesses secondaires à des violences sexuelles Plus du dixième des victimes d’agressions sexuelles ont eu comme conséquence une grossesse non désirée. Parmi les victimes enceintes, une seule a bénéficié d’une interruption thérapeutique de grossesse. Aucun infanticide n’a été signalé. Notons le pourcentage élevé d’indéterminés, ne permettant pas d’analyser les résultats. Tableau LX : Devenir des grossesses issues des violences subies par les victimes Devenir des grossesses Effectifs % Accouchement 11 37,9 Infanticide 0 0,0 ITG 1 3,4 Non précisé 17 58,6 Total 29 Parmi les personnes ayant accouché, la répartition du devenir de l’enfant est donnée ci-dessous. Aucune conclusion ne peut être apportée du fait des effectifs très petits et du grand nombre d’indéterminés (36,4%). Tableau LXI : Devenir des enfants Devenir de l’enfant Abandonné Effectifs % 112 4 36,4 Gardé par la mère 2 18,2 Placé Autre Non précisé 0 0,0 1 9,1 4 36;4 Total 11 3/ Suites de l’agression Une prise en charge a été proposée, seulement, pour le cinquième des victimes. Celle-ci est avant tout à type d’assistance judiciaire (8,3%) et/ou d’aide médico-légale (5,4%). ����������������������������������������������������� ����������������������� ��� Figure 27 ���� ��� ��� Aucun placement n’a été signalé. Le pourcentage de prise en charge préconisée reste faible. Une prise en charge judiciaire a été préconisée uniquement pour moins du dixième des victimes. Tableau LXII : Répartition des victimes selon la nature de la prise en charge préconisée Nature de la prise en charge Effectifs % Médicale Psychologique Judiciaire Placement Arrangement 133 5,4 34 1,4 204 8,3 7 0,3 54 2,2 * : les pourcentages sont calculés par rapport à l’ensemble des violences déclarées dans cet axe, soit 2.444. AXE « POLICE » Violences à l’enconre des femmes, l’enquête nationale VII- CONCLUSION Dans cet axe, on enregistre une moyenne d’âge plus élevée (33,7 ans) que dans les structures de santé avec, comme conséquence, un nombre relativement important de victimes ayant 55 ans et plus (10,6%). En dehors des éventuelles implications sur les caractéristiques sociodémographiques des victimes – pourcentage important de femmes mariées (43,2%), sans profession (65,3%) et ayant pas ou peu d’instruction (47,3% sont analphabètes ou ont un niveau primaire) – il est mis en évidence un groupe de femmes victimes de violence qui semblent particulièrement fragilisées et exposées. Ce sont les femmes veuves ou divorcées ou ayant plus de 55 ans, ces trois paramètres étant très souvent étroitement liés. Les agresseurs, contrairement à ce qui a été observé pour l’axe « santé », sont le plus souvent des connaissances au sens large (44,4%). Les agressions commises par la famille viennent après (39;3%). Résultats qui méritent d’être soulignés, car ils sont, sans doute, l’indice de la difficulté pour les femmes à porter plainte lorsqu’il s’agit de violence conjugale et familiale. Ceci ne minimise en rien les agressions des voisins - le quart des agressions déclarées – qui sont sans doute un symptôme des conditions de vie dans les immeubles et les quartiers surpeuplés. Autre fait marquant, la place particulière des descendants parmi les agresseurs (7,1%), notamment les femmes veuves ou divorcées : ceux-ci sont responsables de près du cinquième des violences déclarées (17,2%). De même, chez les femmes de plus de 55 ans, ils sont causes de plus du tiers des agressions (55-64 ans : 33,1% - >= 65 ans : 37,2%). Celles-ci sont essentiellement à type de harcèlement, d’injures et de menaces. Ces chiffres donnent à réfléchir sur les mutations actuelles de la famille et la remise en cause de la valeur traditionnelle de respect des enfants pour les parents. Une particularité par rapport à l’axe « santé », c’est l’existence d’informations concernant certaines caractéristiques sociodémographiques des agresseurs. On observe une majorité de personnes analphabètes ou peu instruites, ne dépassant pas le niveau d’étude correspondant au moyen (74,7%) et au chômage (48,7%). Néanmoins ce profil est à nuancer, notamment en fonction du lieu d’agression et de la nature de la violence infligée. Ainsi, il semble que, lorsque l’agression survient à domicile et que la nature de la violence est essentiellement physique, l’agresseur soit une personne peu instruite et au chômage. Sur les lieux de travail, on rencontre davantage de personnes ayant le niveau secondaire ou supérieur avec une prédominance de violences psychologiques. Ces résultats sont à prendre avec précaution, car l’information est manquante pour plus de 10% des individus, néanmoins ils pourraient traduire la répartition habituelle de ces différentes catégories dans la population générale. Les agressions déclarées sont essentiellement physiques (67,5%). A noter cependant, que les agressions psychologiques sont loin d’être négligeables lorsque la violence est commise sur les lieux de travail (près des quatre dixièmes des violences déclarées) ou par les enfants des victimes (39,1%). Ainsi, si l’on hésite à porter plainte contre la famille, ce tabou semble être rompu, lorsqu’il s’agit des descendants notamment chez les femmes de plus de 65 ans. A signaler que les agressions sexuelles sont observées essentiellement au niveau des autres lieux qui, nous le rappelons, sont des endroits isolés, éloignés des habitations. Un peu moins de la moitié des victimes sont accompagnées lorsqu’elles se présentent à une structure de police. Il est intéressant de noter que ce sont les femmes les mieux armées - instruites et ayant une activité rémunérée – qui enregistrent les pourcentages les plus élevés de personnes accompagnées. De même, lorsque l’agresseur est de la famille (51,7%) ou une connaissance (50,4%), les plus forts taux d’accompagnement sont enregistrés. Par contre, lorsqu’il s’agit du mari ou du fiancé (38,2%), on observe les proportions les plus basses. Ceci pourrait être l’indice d’une décision individuelle n’ayant pas l’approbation de la famille et/ou de l’entourage. A signaler également que le taux le plus bas de personnes accompagnées se retrouve chez les personnes victimes d’agression psychologique et chez les personnes veuves ou divorcées. Les accompagnateurs sont d’abord la mère puis le père. Le rôle des amis est relativement faible (moins du dixième des accompagnateurs) ; néanmoins leur participation croit au fur et à mesure que le niveau d’instruction de la victime s’élève. Ceci pourrait traduire la capacité des personnes à évoluer hors de l’enceinte familiale et à mobiliser des personnes ressources autres que la famille au sens restreint. Il serait également l’indice de la prise de conscience des difficultés que pourraient rencontrer les victimes lors de leurs démarches. 113 AXE « JUSTICE » AXE « JUSTICE » Violences à l’enconre des femmes, l’enquête nationale I- INTRODUCTION Ont été traitées les requêtes introduites par les familles ou par les victimes elles-mêmes auprès des structures de la justice dans les 48 wilayas du pays. Nous rappelons que ces structures sont : •Les cours, chaque chef-lieu de wilaya étant le siège d’une cours, •Les tribunaux ciblés par le ministère de la justice dans les wilayas concernées. Les résultats portent, en dehors des caractéristiques des victimes et de l’agression, communes à tous les axes, sur quelques données caractérisant les agresseurs et, surtout, sur les suites judiciaires de l’agression. II- CARACTERISTIQUES DES FEMMES VICTIMES D’AGRESSION Deux mille cent trente dossiers de femmes, victimes d’agression et ayant esté en justice, ont été enregistrés. 1/ Age des victimes L’âge moyen des femmes agressées est de 35,4 ans [±0,4] avec des extrêmes allant de 2 à 91 ans. Les classes modales sont représentées par les 15-24 ans et les 25-34 ans qui cumulent, à elles deux, la moitié des plaintes. A noter, cependant, que 5% des victimes ayant esté en justice ont moins de 15 ans et que, parmi les 15-24 ans, la moitié (52%) n’ont pas fêté leur vingtième anniversaire. Tableau I : Répartition par tranches d’âge des victimes ayant esté en justice Classes Effectifs % 1-14 ans 104 4,9 15-24 561 26,3 25-34 496 23,3 35-44 392 18,4 45-54 271 12,7 55-64 153 7,2 >= 65 153 7,2 Total 2130 ����������������������������������������������������� ���������� Figure 1 ��������� 116 ��� ��� ��� ��� ��� ��� � ���� ����� ����� ����� ����� ����� ������� �������������� Un groupe d’âge particulier est individualisé, comme pour l’axe « police » : ce sont les plus de 55 ans qui représentent près du sixième des victimes (14,4%). 2/ Situation matrimoniale des victimes Le tiers des femmes agressées est célibataire. Parmi elles, on enregistre 1,0% de mères célibataires. Les femmes mariées représentent environ la moitié des victimes (48,4%) et les femmes veuves ou divorcées un peu plus du cinquième (17,7%). Les femmes mariées semblent surreprésentées au regard du pourcentage observé au niveau national (32,1%)1 mais la répartition par age des victimes peu expliquer ces résultats : le tiers des victimes ont moins de 25 ans alors que dans la population générale, les 0-24 ans représentent plus de la moitie des femmes. AXE « JUSTICE » Violences à l’enconre des femmes, l’enquête nationale Tableau II : Situation matrimoniale des victimes ayant esté en justice Situation maMère céliEn instance Célibataire Mariée Divorcée Veuve Fatiha Autre NP* Total trimoniale bataire de divorce Effectifs 713 7 1.025 2 180 196 1 5 1 2.130 % 33,5 0,3 48,1 0,1 8,5 9,2 0,0 0,2 0,0 Fatiha : mariage religieux, non enregistré à l’état civil NP : non précisé Nous avons comme précédemment, regroupé certaines modalités : les célibataires ensemble, le groupe des femmes veuves ou divorcées qui comprend, en plus, celles en instance de divorce, la classe des femmes mariées qui se compose des personnes mariées ou mariées religieusement mais dont l’acte de mariage n’a pas été enregistré à l’état civil (Fatiha) et autre. ����������������������������������� ����������� ���� Figure 2 ���������� ����� ������� ����� ������������ ����� La quasi-majorité des 15-24 ans (92%) sont célibataires. Les femmes célibataires et mariées sont agressées plus jeunes (x2 = 980.584- p < 10-6) avec un âge moyen respectivement, de 21,6 et 40,1 ans au moment des faits. La moitié des femmes célibataires ont moins de 20 ans au moment de leur agression, contre, respectivement, moins de 38 et 47 ans pour les femmes mariées et veuves ou divorcées. Tableau III : Age moyen des victimes en fonction de leur situation matrimoniale Situation matrimoniale Moyenne Variance Echantillon Médiane Divorcée/veuve 49,0 308,660 378 47 Célibataire 21,6 88,342 720 19 Mariée 40,1 172,839 1.031 38 3/ Niveau d’instruction des victimes Globalement, les victimes entamant une procédure judiciaire sont moins instruites que celles ayant eu recours aux services de la santé et de la police. Moins du sixième des femmes agressées (13,8%) ont fait des études secondaires ou supérieures. Plus du tiers des victimes (36,5%) sont analphabètes, pourcentage très proche de celui de la population générale (31,0%). A signaler toutefois, le grand nombre d’indéterminés pour ce paramètre (20,6%). Tableau IV : Répartition des victimes en fonction de leur niveau d’instruction Niveau d’instruction Effectifs % Analphabète Primaire 777 36,5 291 13,7 Moyen Secondaire Supérieur 328 15,4 224 10,5 71 3,3 Non précisé 439 20,6 Total 2.130 117 AXE « JUSTICE » Violences à l’enconre des femmes, l’enquête nationale ��������������������������������� ����������� ����� ����������� ����� ��������� ���� Figure 3 ���������� ����� ����� ����� �������� ����� L’âge moyen des femmes agressées varie en fonction de leur niveau d’instruction (x2 = 410.546 - p < 10-6). Les femmes sans instruction (analphabètes) ont un âge moyen (44,4 ans) plus élevé au moment de l’agression. Ce constat est probablement en rapport avec leur statut socioprofessionnel et matrimonial. Ce sont généralement des femmes mariées, au foyer. Tableau V : Age moyen des victimes en fonction de leur niveau d’instruction Niveau d’instruction Moyenne Variance Echantillon Médiane 118 Analphabète 44,4 318,063 777 44 Primaire 28,4 176,383 291 28 moyen 26,6 120,041 328 25 Secondaire 26,5 109,693 224 24 supérieur 30,2 89,933 71 29 4/ Profession des victimes Près des trois quarts des femmes sont sans profession (73,3%), valeur qui se rapproche de celle de la population générale. Nous avons regroupé dans la catégorie « sans profession », les pensionnées. Elles sont au nombre de trenteneuf et représentent 2,5% des femmes de ce groupe. Un point particulier à l’axe « justice » est le nombre relativement élevé d’enfants non scolarisées de moins de 16 ans. Pour les commodités de l’analyse, elles ont été intégrées dans la classe des « scolarisées/étudiantes ». Elles représentent 8,6% des individus de cette classe. Tableau VI : Statut socioprofessionnel des victimes Statut socioprofessionnel Effectifs % Sans profession 1.561 73,3 Scolarisée/ Avec profession Etudiante 230 294 10,8 13,8 Non précisé Total 45 2,1 2.130 Sans profession : femmes au foyer, pensionnées – scolarisée : écolière, étudiante ou jeune de moins de 16 ans non scolarisée. �������������������������������������� ��������������� ����� ����������� ���� ���������� ����� Figure 4 ��������������� ����� Sans profession : femme au foyer, pensionnée – scolarisée : écolière, étudiante ou jeune de moins de 16 ans non scolarisée. AXE « JUSTICE » Violences à l’enconre des femmes, l’enquête nationale Les professions les plus présentes sont, par ordre de fréquence et d’importance, les enseignantes du fondamental et les techniciennes (37,4%) et, en second lieu, les employées et ouvrières (31,6%). Cette dernière catégorie se compose en majorité d’employées, les ouvrières agricoles (2,2%) et non agricoles (8,6%) représentent environ le dixième de cette classe. Tableau VII : Répartition des professions parmi les victimes ayant une activité rémunérée Profession Effectifs % Artisan patron 32 10,9 Cadre sup/ moyen 34 11,6 Enseignante 110 37,4 Employée/ Non précisé ouvrière 93 25 31,6 8,5 Total 294 1-Artisan patron : industriel, gros commerçant, artisan patron – 2-cadre : cadre supérieur, cadre moyen 3-enseignante : enseignante du fondamental, technicienne – 4-employée/ouvrière : employée, ouvrière agricole et non agricole. Les femmes exerçant une profession ont un âge moyen, au moment de l’agression, moins élevé que celui des femmes sans profession, à l’exception de celui relevé chez les employées (x 2 = 503.862 - p < 10-6), résultats déjà observés chez les femmes ayant porté plainte auprès d’une structure de police. Tableau VIII : Age moyen des victimes en fonction de leur statut socioprofessionnel Profession Moyenne Variance Echantillon Médiane Artisan pa- Cadre sup./ Enseignante tron moyen 29,0 36,4 35,8 64,096 69,765 107,251 32 34 110 27,5 36 35 Employée/ Elève/ étudi- Sans profesouvrière ante sion 38,2 15,6 38,5 150,832 27,871 274,151 94 230 1.560 37 16 35 1-Artisan patron : industriel, gros commerçant, artisan patron – 2-cadre : cadre supérieur, cadre moyen 3-enseignante : enseignante du fondamental, technicienne – 4-employée/ouvrière : employée, ouvrière agricole et non agricole - 5-sans profession : femme au foyer, pensionnée – 6- scolarisée : écolière, étudiante ou jeune de moins de 16 ans non scolarisée 5/ Structures enquêtées Les requêtes proviennent, dans plus des trois quarts des cas, des tribunaux (77,3%) et, pour un peu moins du quart, des cours d’appel. Tableau IX : Répartition des victimes en fonction de la structure où a été introduite la plainte Structure Effectifs % Cours 440 20,7 Tribunaux 1.647 77,3 Autres 43 2,0 Total 2.130 119 AXE « JUSTICE » Violences à l’enconre des femmes, l’enquête nationale III- CARACTERISTIQUES DE L’AGRESSION 1/ Nombre déclaré d’agressions Plus des neuf dixièmes des victimes déclarent une seule agression (95,1%). Le nombre moyen d’agression par femme est de 1,1 [± 0,1], résultat voisin de celui observé dans les structures de police. Le nombre déclaré d’agressions multiples, pour une même femme, varie de 2 à 14. Contrairement à ce qui a été observé pour les structures de santé et de police, on ne retrouve aucun lien entre le nombre déclaré d’agression et les variables sociodémographiques caractérisant les victimes, telles que leur situation matrimoniale (x 2 = 0.21 - p = 0.899), leur niveau d’instruction (x 2 = 1.20 - p = 0.877) et leur statut socioprofessionnel (x2 = 1.07 - p = 0.586). Ces résultats contradictoires pourraient être liés au peu de victimes déclarant plus d’une agression. ��������������������������� ���� ���� ��������� ���� Figure 5 ���� ���� ��� ��� � �� �� � ���������������������������� 120 2/ Lieu de l’agression Les lieux publics sont beaucoup plus souvent cités, que dans les autres axes, comme lieu de l’agression et représentent plus du tiers des cas (34,6%). Le domicile reste néanmoins le lieu privilégié des violences signalées (59,9%). ����������������������������� ���������� ���� ����������� ����� Figure 6 ����������� ���� ������� ���� �������� ����� Tableau X : Répartition des victimes en fonction du lieu d’agression Lieu d’agression Effectifs % Domicile 1.275 59,9 Travail 52 2,4 Lieu public 737 34,6 Autre lieu * 53 2,5 Non précisé 13 0,6 Total 2.130 * autre lieu : lieu isolé Le lieu de l’agression est associé à certaines variables sociodémographiques des victimes, telles que leur situation matrimoniale (x2 = 360.82 – p < 10-6), leur statut socioprofessionnel (x2 =448.00 – p < 10-6) et leur âge (x2 =236.76 – p < 10-6). AXE « JUSTICE » Violences à l’enconre des femmes, l’enquête nationale • Situation matrimoniale des victimes On retrouve des résultats similaires à ceux des précédents axes. Les célibataires sont plus souvent victimes d’une agression dans les lieux publics (57,1%) que les autres groupes (mariées : 20,4% - veuves… : 31,2%) et c’est, pour elles, le premier lieu d’agression déclaré. Par contre, pour les femmes mariées (77,3%), veuves ou divorcées (65,9%), ce sont les agressions à domicile qui viennent en tête. Sur les lieux de travail, le pourcentage le plus élevé d’agressions déclarées est retrouvé chez les femmes célibataires (53,8%), puis chez les femmes mariées (30,8%). Dans les lieux isolés, les agressions sont, dans près des quatre cinquièmes des cas, survenues chez les célibataires (79,2%). �������������������������������������������� Figure 7 ����������� ����������� ���� ��� ��� ��� ��� �� �������� ������� ����������� ���������� ���������������� ������ ����������� ��������� Tableau XI : Lieu d’agression et situation matrimoniale des victimes Lieu d’agression Situation matrimoniale Célibataire Mariée Divorcée/veuve Total Domicile Travail Lieu public Autre lieu * Total 237 788 249 1274 28 16 8 52 408 208 118 734 42 8 3 53 715 1.020 378 2113 * autre lieu : lieu isolé * autre lieu : lieu isolé • Statut socioprofessionnel des victimes Les sans profession (67,5%) et les femmes ayant un travail rémunéré (52,4%) sont agressées principalement au domicile, alors que pour les jeunes (scolarisées ou non), ce sont les lieux publics qui ressortent (69,7%). Tableau XII : Lieu d’agression et statut socioprofessionnel des victimes Lieu d’agression / S. socioprofessionnel Sans profession Scolarisée Avec profession Total Domicile Travail Lieu public Autre lieu * Total 1.034 44 175 1.253 0 0 49 49 470 145 105 720 27 19 5 51 1.531 208 334 2.073 * autre lieu : lieu isolé 1-sans profession : femme au foyer, pensionnée – 2-scolarisée : écolière, étudiante ou jeune de moins de 16 ans non scolarisée. • Age des victimes Chez les moins de 25 ans, le premier lieu d’agression cité est représenté par les lieux publics (< 15 ans : 66,0% - 15-24 ans : 48,9%). Chez les 25 ans et plus, le domicile est le premier lieu d’agression. Il est suivi, dans une moindre mesure, par les lieux publics. 121 AXE « JUSTICE » Violences à l’enconre des femmes, l’enquête nationale Tableau XIII : Lieu d’agression et âge des victimes Tranches d’âge Lieu d’agression Domicile Travail Lieu public Autre lieu * Total 1-14 ans 15-24 25-34 35-44 45-54 >= 55 Total 24 0 68 11 103 249 8 272 27 556 316 22 151 5 494 262 18 105 5 390 200 1 67 0 268 224 3 74 5 306 1.275 52 737 53 2.117 * autre lieu : lieu isolé IV- CARACTERISTIQUES DE L’AGRESSEUR 1/ Identité de l’agresseur On retrouve en premier lieu le voisin (23,4%), puis le mari (21,2%), et les connaissances (16,4%). Dans la majorité des cas, l’agresseur est une personne connue de la victime, vivant dans son entourage immédiat (84,0%). Moins de la moitié des agressions déclarées (42,5%) sont commises par la famille. ����������������������� ������� ����� ����������� ���� ����������� ����� Figure 8 ����� ����� 122 ������� ���� ������ ���� ������� ���� Tableau XIV : Identité de l’agresseur Père/ ConnaisInconnu/ Enfant Fratrie Apparenté Voisin Autorité NP* Total mère sance autre 11 25 170 68 179 499 349 38 276 64 2.130 0,5 1,2 8,0 3,2 8,4 23,4 16,4 1,8 12,9 3,0 Identité Mari Fiancé Effectifs 451 % 21,2 * NP = Non précisé 1-mari/fiancé : mari ou fiancé - 2-parent : ascendant/descendant et apparenté - 3- fratrie : frère et sœur 4-connu : voisin, connaissance, personne investie d’une autorité morale - 6-inconnu : autre personne et/ou inconnu. • Lieu de l’agression Identité de l’agresseur et lieu de l’agression sont des paramètres étroitement liés (x2 = 518.56 – p < 10-6). Ainsi lorsque les agressions sont dues à des membres de la famille, le principal lieu d’agression est le domicile. Néanmoins, lorsque l’agresseur est un parent, le quart des violences ont lieu à l’extérieur (26,0%). De même, près du dixième des agressions commises par la fratrie surviennent sur les lieux publics. Lorsque l’agresseur n’est pas un membre de la famille, l’agression survient, plus fréquemment, sur les lieux de travail ou dans un lieu isolé. AXE « JUSTICE » Violences à l’enconre des femmes, l’enquête nationale ���������������������������������������������� ���� Figure 9 ����������� ��� ��� ��� ��� �� ����������� ������ ������� ������ ����� ������� ����������������������� �������� ������� ����������� ���������� Tableau XV : Identité de l’agresseur et lieu d’agression Lieu d’agression Agresseur Mari/fiancé Parent Fratrie Descendant Connu Autre Total Domicile Travail Lieu public Autre lieu * Total 421 144 59 158 384 77 1.243 4 5 0 0 31 11 51 34 53 8 10 433 172 710 1 2 1 1 33 14 52 460 204 68 169 881 274 2.056 1-mari/fiancé : mari, fiancé - 2-parent : ascendant et parent - 3- fratrie : frère et sœur – 4-enfant - 5-connu : voisin ou connaissance, personne investie d’une autorité morale - 6-autre : autre personne et/ou inconnu. * autre lieu : lieu isolé On observe un lien entre les variables sociodémographiques des victimes et l’identité de l’agresseur notamment avec leur situation matrimoniale (x2 = 636.34 – p < 10-6), leur âge (x2 = 600.24 – p < 10-6) et leur statut socioprofessionnel (x2 = 164.84 – p < 10-6). • Situation matrimoniale des victimes Chez les célibataires, l’agresseur est principalement une connaissance au sens large (59,6%), puis une personne inconnue (22,8%), la famille occupant néanmoins une place non négligeable (17,7%). Chez les femmes mariées, les agresseurs sont, par ordre de fréquence, le mari (41,5%), une connaissance (31,6%), un parent (9,9%) ou un descendant (9,2%). Pour les veuves ou divorcées, l’identité de l’agresseur est plus variable mais avec un rôle également prépondérant des connaissances (42,2%), suivies des descendants (21,1%), des personnes inconnues (15,1%) et de l’ex-mari (9,5%). Comme observé dans l’axe « police », l’ex-mari occupe, toujours, une place non négligeable parmi les agresseurs, puisqu’il est responsable de près du cinquième des agressions déclarées chez les femmes divorcées (17,1%). Il est intéressant de noter la différence de l’ordre d’importance des agresseurs selon les structures de recours. Alors que l’étude de l’axe �������������������������������������������������� ������������ ���� Figure 10 ����������� ��� ��� ��� ��� �� ����������� ������ ������� ������ ����� ������� ����������������������� ����������� ������ ��������� 123 AXE « JUSTICE » Violences à l’enconre des femmes, l’enquête nationale « santé » avait mis en exergue le rôle de la famille et du mari dans les violences commises à l’égard des femmes, ici ceux-ci semblent être relégués au second plan. On peut penser qu’il est plus aisé de déclarer à la justice une agression commise par un tiers que par une personne proche, et ce, d’autant que ces résultats sont similaires à ceux de l’axe « police ». Tableau XVI : Identité de l’agresseur et situation matrimoniale des victimes Agresseur S.matrimoniale Célibataire Mariée Divorcée/veuve Total Mari/fiancé Parent 11 416 35 462 73 99 31 203 Fratrie Descendant 38 16 14 68 0 92 78 170 Connu Autre Total 411 317 156 884 157 62 56 275 690 1.002 370 2062 1-mari/fiancé : mari ou fiancé - 2-parent : ascendant et apparenté - 3- fratrie : frère et sœur – 4-descendant : enfant - 5connu : voisin, connaissance ou personne investie d’une autorité morale - 6-autre : autre personne et/ou inconnu. • Age des victimes Pour les moins de 25 ans, le premier agresseur est une connaissance (< 15 ans : 60,6% - 15-24 : 52,2%), suivie des personnes inconnues (< 15 ans : 24,2 – 15-24 ans : 20,8 %). Pour les 25-34 ans et les 35-44 ans, on retrouve d’abord les connaissances (38,8% respectivement 38,5%), puis le mari (35,6% respectivement 34,6%). Chez les plus de 44 ans, si le premier agresseur est également une connaissance, notons la part importante des descendants qui sont responsables de plus du tiers des violences déclarées pour les 65 ans et plus (36,7%). ������������������������������������������� ���� ��� 124 ��� Figure 11 ��� ��� �� ���� ����� ����� ����� ����� ����� ����� �������������� ����������� ������ ������� ���������� ����� ������� Tableau XVII : Identité de l’agresseur et âge des victimes Tranches d’âge Agresseur Mari/fiancé Parent Fratrie Descendant Connu Autre Total 01-14 15-24 25-34 35-44 45-54 55-64 >= 65 Total 0 14 1 0 60 24 99 81 46 19 0 283 113 542 171 44 22 3 186 54 480 132 31 12 21 147 39 382 59 25 7 41 110 20 262 17 21 5 50 49 9 151 2 23 2 55 51 17 150 462 204 68 170 886 276 2.066 1-mari/fiancé : mari, fiancé - 2-parent : ascendant et apparenté - 3- fratrie : frère et sœur – 4-descendant : enfant 5-connu : voisin ou connaissance, personne investie d’une autorité morale - 6-autre : autre personne et/ou inconnu. AXE « JUSTICE » Violences à l’enconre des femmes, l’enquête nationale • Statut socioprofessionnel des victimes Quel que soit le statut socioprofessionnel, l’agresseur principal est une connaissance. Nous relevons la part relativement importante des descendants chez les femmes sans profession (10,2%). Tableau XVIII : Identité de l’agresseur et statut socioprofessionnel des victimes Tranches d’âge Agresseur Mari/fiancé Parent Fratrie Descendant Connu Autre Total Scolarisée/ Etudiante 2 20 2 0 139 58 221 Sans profession 388 159 60 155 598 156 1.516 Avec profession Total 63 17 6 12 138 50 286 453 196 68 167 875 264 2.023 1-sans profession : femme au foyer, pensionnée – 2-scolarisée : écolière, étudiante ou jeune de moins de 16 ans non scolarisée. 1-Mari/fiancé : mari, fiancé - 2-parent : ascendant et apparenté - 3- fratrie : frère et sœur – 4-descendant : enfant 5-connu : voisin ou connaissance, personne investie d’une autorité morale - 6-autre : autre personne et/ou inconnu. ��������������������������������������������������������� �������� Figure 12 ����������� ���� ��� ��� ��� ��� �� 125 ��������� ���������� ���������� ����������������������� ����������� ������ ������� ���������� ����� ������� 1-Mari/fiancé : mari, fiancé - 2-parent : ascendant et apparenté - 3- fratrie : frère et sœur – 4-descendant : enfant 5-connu : voisin ou connaissance, personne investie d’une autorité morale - 6-autre : autre personne et/ou inconnu. Sans profession : femme au foyer, pensionnée – scolarisée : écolière, étudiante ou jeune de moins de 16 ans non scolarisée. 2/ Instruction de l’agresseur Près du tiers des agresseurs sont analphabètes (29,8%) et plus du cinquième ont un niveau primaire d’instruction (17,0%). Sensiblement, le même pourcentage a un niveau moyen 17,5%. Très peu ont suivi des études supérieures (1,7%). Le pourcentage de personnes analphabètes est plus élevé que dans la population générale où il se situe aux alentours de 16.5%. Tableau XIX : Répartition des agresseurs en fonction de leur niveau d’instruction Niveau d’instruction Effectifs % Analphabète Primaire 635 29,8 363 17,0 Moyen Secondaire Supérieur 373 17,5 139 6,5 36 1,7 Non précisé 584 27,4 Total 2.130 AXE « JUSTICE » Violences à l’enconre des femmes, l’enquête nationale • Lieu de l’agression On observe un lien statistiquement significatif entre le niveau d’instruction de l’agresseur et le lieu de la violence (x2 = 43.39 – p < 10-6). Des résultats similaires à ceux de l’axe « police » sont retrouvés. Ainsi, à domicile, l’agresseur est majoritairement (65,6%) une personne peu ou non instruite avec, respectivement, le quart des personnes ayant uniquement le niveau primaire (24,3%) et les quatre dixièmes analphabètes (41,3%). Par contre, sur les lieux de travail, on retrouve une majorité de personnes instruites ayant, au minimum, un niveau d’instruction moyen voire plus (75,8%). A noter que ce sont les personnes ayant un niveau secondaire et/ou supérieur qui sont les premiers agresseurs sur ces lieux (39,4%). Ces observations sont à interpréter avec précaution du fait du faible nombre d’agression déclarées sur les lieux de travail. Dans les lieux publics, au sens large, on retrouve la même distribution qu’à domicile, c’est à dire des individus étant en majorité analphabètes ou ayant uniquement le niveau primaire. Tableau XX : Lieu d’agression et niveau d’instruction des agresseurs Lieu d’agression Niveau d’instruction Analphabète Primaire Moyen Secondaire Supérieur Total 126 Domicile Travail 383 225 221 80 18 927 5 3 12 8 5 33 Lieu public/ Autre lieu 244 132 139 51 13 579 Total 632 360 372 139 36 1.539 3/ Profession de l’agresseur Il est à noter que, pour 7,8% de cette population, nous n’avons pas pu avoir le statut socioprofessionnel. La majorité des agresseurs sont des personnes au chômage (49,7%) et, dans une moindre mesure et en seconde position, des artisans (8,4%), des ouvriers non agricoles (8,3%) et des enseignants (8,2%). Tableau XXI : Répartition des professions des agresseurs Profession Effectifs % Indus./ar- Cadre/enEmployé Ouvrier Retraité tisan seignant 179 203 69 280 161 8,4 9,5 3,2 13,1 7,6 Sans profession 1059 49,7 Etudiant NP* Total 12 0,6 167 2.130 7,8 1 : industriel, artisan, profession libérale - 2 : cadre : cadre supérieur, moyen et enseignant - 3- employé - 4 : ouvrier agricole et non agricole - 5 : retraité - 6 : sans profession : au chômage - 7 : étudiant et jeune non scolarisé * - NP : non précisé • Lieu de l’agression Le lieu de l’agression est tributaire de la profession de l’agresseur (x2 = 66.89 – p < 10-6). Les résultats observés confirment les analyses antérieures. Ainsi, à domicile, ce sont les agresseurs au chômage (51,8%) et les ouvriers (16,5%) qui dominent le tableau. Sur les lieux de travail, les cadres sont la cause de plus du tiers des agressions (367%). Il est à noter toutefois que près des quatre dixièmes des violences commises dans ces lieux sont le fait d’agresseurs au chômage. Il s’agit dans la majorité des cas du voisin (47,4%) et, dans une moindre mesure, et à parts équivalentes, la famille (21,3%) ou un inconnu (21,0%). Ces personnes sont extérieures à ces lieux. Dans les endroits isolés, la moitié des personnes incriminées sont au chômage. AXE « JUSTICE » Violences à l’enconre des femmes, l’enquête nationale Tableau XXII : Répartition des professions des agresseurs en fonction du lieu d’agression Profession Indus./artisan Domicile Travail Lieu public Autre lieu Total 111 3 58 5 177 Cadre/enseignant 131 18 55 10 214 Employé Ouvrier Retraité 39 4 26 0 69 194 0 80 5 279 92 5 60 3 160 Sans profession 610 19 400 24 1053 Total 1.177 49 679 47 1.952 1 : industriel, artisan, profession libérale - 2 : cadre : cadre supérieur, moyen et enseignant - 3- employé 4 : ouvrier agricole et non agricole - 5 : retraité - 6 : sans profession : au chômage V- NATURE DE L’AGRESSION 1/ Généralités Les deux tiers des agressions déclarées sont de nature physique (62,7%). Elles sont suivies par les violences psychologiques (33,0%) puis, sexuelles (13,1%). ����������������������������������������������������� ���� ���� ����� ����� ���� ���� ���� Figure 13 ����� 127 �������� ����������� �������� ���������� ������������ ��������� ���������� ����������� Tableau XXIII : Répartition des agressions en fonction de leur nature Nature de l’agression Effectifs % Physique 1.335 62,7* Sexuelle 279 13,1* Psychologique 703 33,0* * : pourcentages calculés par rapport à l’ensemble des violences déclarées dans cet axe, soit 2130. Pour 0,3% des victimes, l’agression est simultanément physique, sexuelle et psychologique. Dans onze cas, la nature de l’agression n’a pas pu être précisée. Les neuf dixièmes des victimes ont déclaré un seul type d’agression (90,5%). Le quart des violences signalées sont des agressions psychologiques seules, c’est à dire non associées à d’autres formes d’agressions. Tableau XXIV : Répartition des agressions en fonction de leur nature en tenant compte de la possibilité de violences multiples Nature de l’agression Effectifs % 1 2 3 4 5 6 7 0,3 27 1,3 144 6,8 1157 54,3 13 0,6 232 10,9 Non précisé 539 11 25,3 0,5 7 Total 2.130 1 : agression physique + sexuelle + psychologique – 2 : agression physique et sexuelle – 3 : agression physique et psychologique - 4 : agression physique – 5 : agression sexuelle et psychologique – 6 : agression sexuelle – 7 : agression psychologique AXE « JUSTICE » Violences à l’enconre des femmes, l’enquête nationale • Lieu de l’agression Une liaison statistiquement significative est mise en évidence entre la nature et le lieu de l’agression (x2 = 81.94 – p < 10-6). Quel que soit le lieu de l’agression, les violences physiques seules et les violences psychologiques seules sont au premier plan. A domicile, on enregistre principalement des violences physiques seules (57,7%) et psychologiques seules (24,9%). Dans les autres lieux, on observe une prédominance d’agressions physiques seules (49,1%) et de violences sexuelles seules (31,1%). �������������������������������������������� ���� ��� ��� Figure 14 ��� ��� �� �������� ������� ����������� ���������� ������������������� ������������ �������� �������� ��������� ���������� ����������� ���������� Sur les lieux de travail, plus de la moitié des agressions sont de nature psychologique seule ou associée à d’autres violences (55,8%). A noter que près du dixième des violences signalées sur ces lieux sont sexuelles (9,6%), associées ou non à d’autres types d’agression. Les violences sexuelles surviennent principalement dans les endroits isolés (32,1%). Tableau XXV : Etude de la nature des agressions en fonction du lieu d’agression 128 Nature de l’agression Lieu de l’agression Domicile Travail Lieu public Autre lieu Total 1 2 3 4 5 6 7 Total 4 0 3 0 7 12 1 10 4 27 89 3 47 2 141 733 19 376 26 1.154 6 1 5 1 13 110 3 99 17 229 316 25 191 3 535 1.270 52 731 53 2.106 1 : agression physique + sexuelle + psychologique – 2 : agression physique et sexuelle – 3 : agression physique et psychologique - 4 : agression physique – 5 : agression sexuelle et psychologique – 6 : agression sexuelle – 7 : agression psychologique On observe un lien significatif entre la nature de l’agression et certaines caractéristiques de l’agresseur notamment son identité (x2 = 269.20 – p < 10-6), son niveau d’instruction (x2 = 43.36 – p < 10-6) et son statut socioprofessionnel (x2 = 47.74 – p < 10-6), résultats non retrouvés dans l’axe « police ». • Nature de l’agression et identité des agresseurs Quel que soit l’agresseur, on note que viennent en premier les violences physiques seules. Lorsqu’il s’agit du mari, les agressions sont plus souvent des violences physiques seules (78,4%) et des violences psychologiques seules (12,8%). Les mêmes résultats sont observés lorsque les agressions sont commises par un parent avec respectivement 55,7% d’agressions physiques seules et 28,1% de violences psychologiques seules, la fratrie (69,7 versus 15,2%) et les descendants (51,8 versus 35,9%). A noter toutefois que plus du tiers des agressions perpétrées par les descendants sont de nature psychologique et que le dixième des violences commises par la famille sont de nature sexuelle (11,3%). AXE « JUSTICE » Violences à l’enconre des femmes, l’enquête nationale Identité de l'agresseur et nature de l'agression 100% Pourcentage 80% Figure 15 60% 40% 20% 0% x y y le o, sy ue el ol se ps iq ps -p hhxu ch xys ex e y e P P h s s s S P A, A, hP A, A, A, P A, A, Nature de l'agression mari/fiancé parent fratrie descendant connu inconnu Tableau XXVI : Etude de la nature des agressions en fonction de l’identité de l’agresseur Agresseur Agression 1 2 3 4 5 6 7 Total Mari/fiancé Parent 1 1 34 362 0 5 59 462 0 1 9 113 0 23 57 203 Fratrie Descendant 0 0 9 46 0 1 10 66 Connu Autre Total 4 17 55 393 10 149 256 884 1 8 13 117 2 48 82 271 6 27 141 1.119 12 226 525 2.056 0 0 21 88 0 0 61 170 Agression : 1 : agressions physique + sexuelle + psychologique – 2 : agression physique et sexuelle – 3 : agression physique et psychologique - 4 : agression physique – 5 : agression sexuelle et psychologique – 6 : agression sexuelle 7 : agression psychologique Agresseur : 1-Mari/fiancé : mari ou fiancé - 2-parent : ascendant et apparenté - 3- fratrie : frère et sœur 4-connu : voisin, connaissance ou autorité - 5-autre : autre personne et/ou inconnu. • Niveau d’instruction des agresseurs Quel que soit le niveau d’instruction de l’agresseur, les violences physiques seules sont au premier plan. On observe un gradient entre le niveau d’instruction de l’agresseur et la nature des violences déclarées ; ainsi le pourcentage d’agressions physiques seules va en diminuant au fur et à mesure que le niveau d’instruction s’élève : il passe de 61,5% chez les agresseurs analphabètes à 41,7% chez ceux ayant un niveau supérieur. De manière inverse, on enregistre que la proportion de violences psychologiques signalées augmente parallèlement avec le niveau d’instruction. Les pourcentages observés varient de 21,3% lorsque l’agresseur est sans instruction à 33.3% chez les individus ayant fait des études supérieures. ������������������������������������������������� ����������� Figure 16 ����������� ���� ��� ��� ��� ��� �� ������������ ����������� �������� �������� ����� ���������� ��������� ��������������������� ���������� �������� ��������� ���������� ����������� 129 AXE « JUSTICE » Violences à l’enconre des femmes, l’enquête nationale Tableau XXVII : Nature des agressions et niveau d’instruction des agresseurs Agresseur Agression 1 2 3 4 5 6 7 Total Analphabète Primaire 0 3 38 387 3 64 134 629 2 8 26 183 4 51 89 363 Moyen Secondaire 2 3 30 173 2 48 114 372 Supérieur Total 0 0 5 15 0 4 12 36 4 16 108 828 10 184 389 1.539 0 2 9 70 1 17 40 139 1 : agressions physique + sexuelle + psychologique – 2 : agression physique et sexuelle – 3 : agression physique et psychologique - 4 : agression physique – 5 : agression sexuelle et psychologique – 6 : agression sexuelle – 7 : agression psychologique • Statut socioprofessionnel des agresseurs De même, à l’inverse du fichier « police », on retrouve une liaison statistiquement significative entre la profession de l’agresseur et la nature de l’agression. Quelle que soit la profession des agresseurs, du fait de la distribution particulière des données, on retrouve toujours au premier plan, les violences physiques seules et psychologiques seules. Les agressions sexuelles seules viennent au troisième plan et représentent plus du dixième des agressions commises par les ouvriers (13,9%), les industriels (12,3%) et les chômeurs (11,0%). Tableau XXVIII : Nature des agressions et statut socioprofessionnel des agresseurs 130 Nature de l’agression Statut socioprofessionnel Indus./artisan Cadre/enseignant Employé Ouvrier Retraité Sans profession Total 1 2 3 4 5 6 7 Total 1 2 0 1 1 1 6 7 4 0 6 2 7 26 13 17 3 21 9 73 136 91 119 45 162 92 563 1.072 0 3 0 0 0 8 11 22 17 4 39 12 115 209 45 53 17 50 45 282 492 179 215 69 279 161 1.049 1.952 1 : agression physique + sexuelle + psychologique – 2 : agression physique et sexuelle – 3 : agression physique et psychologique - 4 : agression physique – 5 : agression sexuelle et psychologique – 6 : agression sexuelle – 7 : agression psychologique 1 : industriel, artisan, profession libérale - 2 : cadre : cadre supérieur, moyen et enseignant - 3- employé - 4 : ouvrier agricole et non agricole - 5 : retraité - 6 : sans profession : au chômage - 7 : étudiant et jeune non scolarisé Les variables sociodémographiques caractérisant les victimes et la nature de l’agression sont des paramètres étroitement liés. Ainsi, la nature de l’agression déclarée est influencée par leur situation matrimoniale (x2 = 370.51 – p < 10-6), leur niveau d’instruction (x2 = 89.06 – p < 10-6) et leur statut socioprofessionnel (x2 = 76.81 – p < 10-6). • Situation matrimoniale des victimes L’association retrouvée entre ces deux variables est, probablement, en rapport avec le lieu de l’agression et l’âge des victimes. Notons, en préambule, que quelle que soit la situation matrimoniale de la personne, la première agression signalée est la violence physique seule. Chez les célibataires, la deuxième violence enregistrée est de nature sexuelle (26,2%), avant les agressions psychologiques. Chez les femmes mariées sont, au premier plan, les violences physiques seules (65,5%), puis les violences psychologiques seules (24,5%). AXE « JUSTICE » Violences à l’enconre des femmes, l’enquête nationale Chez les veuves et divorcées, les agressions physiques (45,1%) et psychologiques seules (41,9%) occupent pratiquement la même place. ���������������������������������������������������� �������� ����������� ���� Figure 17 ��� ��� ��� ��� �� ����������� ������ ��������� ��������������������� ������������ �������� �������� ���������� ��������� ���������� ����������� Tableau XXIX : Nature des agressions et situation matrimoniale des victimes Nature de l’agression Situation matrimoniale Célibataire Mariée Veuve/divorcée Total 1 2 3 4 5 6 7 Total 4 2 1 7 22 4 1 27 47 71 26 144 315 671 170 1.156 9 3 1 13 187 23 20 230 129 251 158 538 713 1025 377 2.115 1 : agression physique + sexuelle + psychologique – 2 : agression physique et sexuelle – 3 : agression physique et psychologique - 4 : agression physique – 5 : agression sexuelle et psychologique – 6 : agression sexuelle – 7 : agression psychologique • Statut socioprofessionnel des victimes La même remarque est à faire. Ce sont les agressions physiques seules et les violences psychologiques qui prédominent et ce, quel que soit le statut socioprofessionnel de la victime. On enregistre néanmoins, un pourcentage plus élevé de violences psychologiques chez les femmes ayant une profession (35,2%) Tableau XXX : Nature des agressions et statut socioprofessionnel des victimes Nature de l’agression Statut socioprofessionnel Sans profession Scolarisée/Etudiante Avec profession Total 1 2 3 4 5 6 7 Total 4 1 2 7 12 8 6 26 99 19 25 143 882 113 137 1.132 4 4 4 12 163 47 16 226 391 35 103 529 1.555 227 293 2.075 1 : agression physique + sexuelle + psychologique – 2 : agression physique et sexuelle – 3 : agression physique et psychologique - 4 : agression physique – 5 : agression sexuelle et psychologique – 6 : agression sexuelle – 7 : agression psychologique Sans profession : femme au foyer, pensionnée – scolarisée : écolière, étudiante ou jeune de moins de 16 ans non scolarisée. 2/ Les agressions physiques Les agressions physiques représentent les deux tiers des violences déclarées (62,6%). La quasi-majorité des agressions physiques sont des coups et blessures volontaires (99,9%). Les enlèvements et séquestrations représentent 4,2% de ce type d’agression. 131 AXE « JUSTICE » Violences à l’enconre des femmes, l’enquête nationale Tableau XXXI : Nature des agressions physiques Type d’agression physique Effectifs % Coup et blessure volontaires 1.332 62,5 Enlèvement Séquestration 43 2,0 13 0,6 * : les pourcentages sont calculés par rapport à l’ensemble des violences déclarées pour cet axe, soit 2.130. • Lieu de la violence La nature physique de l’agression diffère en fonction du lieu de la violence (x2 = 16.66 – p = 0.00083112). C’est au niveau du domicile que l’on observe la plus grande proportion d’agressions physiques (65,7%), la plus faible étant enregistrée sur les lieux de travail (44,2%). Tableau XXXII : Violences physiques et lieu de l’agression Lieu d’agression Agression physique Total Domicile 838 1.275 Travail 23 52 Lieu public 436 737 Autre lieu 32 53 Total 1.329 2.117 On met en évidence une association statistiquement significative entre la nature physique de l’agression et un certain nombre de paramètres liés à l’agresseur dont son identité (x2 = 178.30 – p < 10-6) et son niveau d’instruction (x2 = 15.86 – p = 0.00321261). Par contre, on ne retrouve aucun lien avec le statut socioprofessionnel des agresseurs (x2 = 7.32 – p = 0.197). • Identité des agresseurs Les pourcentages les plus élevés d’agressions physiques sont observés lorsque l’agresseur est le mari (86,1%), la fratrie (80,9%) et les enfants (64,1%). 132 Tableau XXXIII : Violences physiques et identité de l’agresseur Identité de l’agresseur Agression physique Total Mari 398 462 Parent 123 204 Fratrie Descendant 55 109 68 170 Voisin Connu 281 188 499 387 Autre 139 276 Total 1.293 2.066 1-Mari : mari, fiancé - 2-parent : ascendant et apparenté - 3- fratrie : frère et sœur – 4-descendant: : enfant 5- voisin : voisin - 6-connu : connaissance, personne investie d’une autorité - 7-autre : autre personne et/ou inconnu. • Niveau d’instruction des agresseurs Les agresseurs ayant peu d’instruction (analphabète : 67,4% ; primaire : 60,3%) enregistrent les proportions les plus élevées de violences physiques. Il est à noter toutefois que, quel que soit le niveau d’instruction de l’agresseur, plus de la moitié des violences commises sont physiques, qu’elles soient associées ou non à d’autres agressions. Tableau XXXIV : Violences physiques et niveau d’instruction des agresseurs Niveau d’instruction Agression physique Total Analphabète 428 635 Primaire 219 363 Moyen Secondaire 208 81 373 139 Supérieur 20 36 Total 956 1.546 L’existence de violences physiques est fonction de la situation matrimoniale des victimes (x2 = 86.69 – p < 10-6) et de leur niveau d’instruction (x2 = 10.90 – p = 0.02776486). Aucun lien n’est retrouvé avec le statut socioprofessionnel des victimes (x2 = 4.09 – p = 0.129). AXE « JUSTICE » Violences à l’enconre des femmes, l’enquête nationale • Situation matrimoniale des victimes Ce sont les femmes mariées qui enregistrent les proportions les plus élevées de violences physiques (72,8%). Tableau XXXV : Violences physiques et situation matrimoniale des victimes Situation matrimoniale Agression physique Total Célibataire 388 721 Mariée Divorcée/Veuve 748 198 1.027 378 Total 1.334 2.126 • Niveau d’instruction des victimes On note que le pourcentage d’agressions physiques déclarées est en relation avec le niveau d’instruction des victimes, résultat déjà observé lors des précédentes analyses. Ainsi, plus le niveau d’étude est élevé et plus la proportion déclarée de violences physiques diminue. Celle-ci passe de 63,1% chez les femmes analphabètes à 47,9% chez celles ayant un niveau d’instruction supérieur. Tableau XXXVI : Violences physiques et niveau d’instruction des victimes Niveau d’instruction Agression physique Total Analphabète 490 777 Primaire 191 291 Moyen Secondaire 188 137 328 224 Supérieur 34 71 Total 1.040 1.691 3/ Les agressions sexuelles Plus du dixième des agressions déclarées sont de nature sexuelle (13,1%). Ces agressions sont représentées par le viol (50,5%), les attouchements (24,0%), la sodomie (22,2%) et l’inceste (3,6%). Pour cinq femmes, la nature de l’agression sexuelle n’a pas été précisée. La part des différentes catégories d’agressions sexuelles, parmi l’ensemble des violences déclarées, est présentée ���������������������������������������������� �������������� 133 ��� Figure 18 ���� ��� ��� dans le tableau ci-dessous. Tableau XXXVII : Nature des agressions sexuelles Type d’agression sexuelle Effectifs % Attouchement 67 3,1* Inceste 10 0,5* Viol 141 6,6* Sodomie 62 2,9* * : les pourcentages ont été calculés par rapport à l’ensemble des violences déclarées, soit un total de 2130. AXE « JUSTICE » Violences à l’enconre des femmes, l’enquête nationale Figure 19 ��������� ������������������������������������ ��� ��� ��� ��� �� �� �� �� � ��� �� �� �� ������������ ������� ���� ������� ���������������� • Lieu de l’agression Les agressions sexuelles sont observées plus fréquemment lorsque le lieu de l’agression est un endroit isolé - autre lieu - (41,5%) et les lieux publics (15,9%) (x2 = 51.77 – p < 10-6). Tableau XXXVIII : Violences sexuelles et lieu de l’agression Lieu d’agression Agression sexuelle Total Domicile 132 1.275 Travail 5 52 Lieu public 117 737 Autre lieu 22 53 Total 276 2.117 Il existe un lien statistiquement significatif entre la nature sexuelle de l’agression et l’identité des agresseurs (x2 = 145.47 – p < 10-6) ainsi qu’avec leur niveau d’instruction (x2 = 9.77 – p = 0.04444161). Par contre, aucune association n’est mise en évidence avec leur statut socioprofessionnel (x2 = 16.92 – p = 0.076). 134 • Identité des agresseurs Les agressions sexuelles sont plus fréquemment observées lorsque l’agresseur est une personne inconnue (21,4%), ou connue (20,3%). A noter que, le dixième des agressions commises par un parent (11,8%) sont sexuelles. Tableau XXXIX : Violences sexuelles et identité des agresseurs Identité de l’agresseur Agression sexuelle Total Mari/fiancé 7 462 Parent 24 204 Fratrie Descendant 1 0 68 170 Connu 180 886 Autre 59 276 Total 271 2.066 1-Mari/fiancé : mari, fiancé - 2-parent : ascendant et apparenté - 3- fratrie : frère et sœur – 4-descendant : descendant 5-connu : voisin, connaissance, autorité - 6-autre : autre personne et/ou inconnu. • Niveau d’instruction des agresseurs Les pourcentages les plus bas sont observés chez les agresseurs ayant fait des études supérieures (11,1%) et chez ceux qui sont analphabètes (11,0%). Les proportions les plus élevées sont enregistrées parmi les personnes ayant un niveau primaire (17,9%). Tableau XXXX : Violences sexuelles et niveau d’instruction des agresseurs Niveau d’instruction Agression sexuelle Total Analphabète 70 635 Primaire 65 363 Moyen Secondaire 55 20 373 139 Supérieur 4 36 Total 214 1.546 Les caractéristiques sociodémographiques des victimes et la nature sexuelle de la violence sont liées, en particulier avec la situation matrimoniale (x2 = 305.88 – p < 10-6), le niveau d’instruction (x2 = 24.74 – p = 0.00005686) et le statut socioprofessionnel (x2 = 40.23 – p < 10-6). AXE « JUSTICE » Violences à l’enconre des femmes, l’enquête nationale • Situation matrimoniale des victimes Les victimes célibataires ont la proportion la plus élevée d’agressions sexuelles (30,8%). Les viols sont déclarés principalement par les célibataires (89,9%). Tableau XXXXI : Violences sexuelles et situation matrimoniale des victimes Situation matrimoniale Agression sexuelle Total Célibataire 222 721 Mariée Divorcée/Veuve 32 23 1027 378 Total 277 2.126 • Niveau d’instruction des victimes Les proportions les plus élevées sont déclarées par les victimes ayant un niveau primaire (17,5%) et moyen (20,2%), les plus basses chez les personnes analphabètes (9,9%). Tableau XXXXII : Violences sexuelles et niveau d’instruction des victimes Niveau d’instruction Agression sexuelle Total Analphabète 77 777 Primaire 51 291 Moyen Secondaire 66 28 328 224 Supérieur 10 71 Total 232 1.691 • Statut socioprofessionnel des victimes Les personnes scolarisées déclarent plus d’agressions sexuelles que les autres personnes (26,1%), résultat probablement en rapport avec leur âge. Tableau XXXXIII : Violences sexuelles et statut socioprofessionnel des victimes Statut socioprofessionnel Agression sexuelle Total Sans profession Scolarisée/Etudiante 183 60 1.561 230 Avec profession 28 294 Total 271 2.085 L’analyse plus fine en fonction du statut professionnel confirme que les violences sexuelles sont plus souvent signalées chez les jeunes scolarisées (26,1%) (x2 = 132.943.18 – p < 10-6). Tableau XXXXIII : Violences sexuelles et profession des victimes Profession Agression sexuelle Total Indus./artisan 5 32 Enseignante/ Employée/ Etudiante tech. ouvrière 1 12 7 60 34 110 93 230 Cadre Sans proTotal fession 183 268 1.561 2.060 1-Artisan patron : industriel, gros commerçant, artisan patron – 2-cadre : cadre supérieur et moyen - 3-enseignante/tech. : enseignante du fondamental, technicienne – 4-employée/ouvrière : employée, ouvrière agricole et non agricole 5- sans profession : femme au foyer, pensionnée – 6- scolarisée : écolière, étudiante ou jeune de moins de 16 ans non scolarisée 135 AXE « JUSTICE » Violences à l’enconre des femmes, l’enquête nationale 3/ Les agressions psychologiques Ce type d’agression représente le tiers des agressions déclarées (33,0%). Ces violences psychologiques sont représentées par les menaces (53,9%), les injures (52,8%) et le harcèlement (17,2%). Une ou plusieurs de ces violences sont souvent associées. A noter que le quart des agressions déclarées sont des agressions psychologiques seules (25,3%), c’est à dire non associées à une autre forme de violence. ������������������������������������������������������� ������������������� 703 Figure 20 1427 Non Oui La part des différentes catégories de violence psychologique, parmi l’ensemble des agressions déclarées, est donnée dans le tableau ci-dessous. Tableau XXXXIV : Répartition des victimes selon les catégories de violence psychologique Type d’agression psychologique Effectifs % Menace 379 17,8* Injure 371 17,4* * : pourcentages calculés sur l’ensemble des violences déclarées, soit un total de 2.130. ����������������������������������������� Figure 21 ��������� 136 Harcèlement 121 5,7* ��� ��� ��� ��� ��� ��� ��� �� � ��� ��� ��� ����������� ������ ������ ���������������� • Lieu de l’agression Le lieu de la violence et la nature psychologique de celle-ci sont étroitement liés (x2 = 23.65 – p = 0.00002949). Plus de la moitié des agressions commises sur les lieux de travail (55,8%) ont une composante psychologique. C’est également sur les lieux de travail que l’on observe le maximum d’agressions psychologiques, seules ou associées. Tableau XXXXV : Violences psychologiques et lieu de l’agression Lieu d’agression Agression psychologique Total Domicile 415 1.275 Travail 29 52 Lieu public 246 737 Autre lieu 6 53 Total 696 2.117 AXE « JUSTICE » Violences à l’enconre des femmes, l’enquête nationale On retrouve une association entre la nature psychologique de la violence et certaines caractéristiques des agresseurs dont leur identité (x2 = 79.02 – p < 10-6) et leur niveau d’instruction (x2 = 19.87 – p = 0.00052864). Par contre aucun lien n’est mis en évidence avec la profession des agresseurs (x2 = 15.15 – p = 0.126530). • Identité des agresseurs La proportion la plus élevée d’agressions psychologiques est observée lorsque l’agresseur est une personne ayant une autorité morale sur la victime (63,2%), suivie par les descendants (48,2%). Le père et la mère n’ont pas été comptabilisés car les effectifs sont très petits. Tableau XXXXVI : Identité de l’agresseur et violences psychologiques Identité A.psy. Total Père/ Enfant Fratrie mère 0 5 82 19 11 23 170 68 Mari Fiancé 94 451 ConnaisInconnu/ Autorité Total sance autre 184 117 24 70 684 499 349 38 276 2.066 Parent Voisin 61 179 • Niveau d’instruction des agresseurs On retrouve un lien statistiquement significatif entre le niveau d’instruction de l’agresseur et la nature psychologique ou non de l’agression Les pourcentages les plus bas sont observés chez les agresseurs analphabètes (27,6%). Chez les personnes de niveau d’instruction supérieur (47,2%), près de la moitié des violences commises comprennent une composante psychologique. Tableau XXXXVII : Violences psychologiques et niveau d’instruction des agresseurs Niveau d’instruction Agression psychologique Total Analphabète 175 635 Primaire 121 363 Moyen Secondaire 148 50 373 139 Supérieur 17 36 Total 511 1.546 Toutes les variables sociodémographiques caractérisant les victimes sont liées à l’existence de violences psychologiques notamment la situation matrimoniale (x2 = 60.53 – p < 10-6), le niveau d’instruction (x2 = 23.23 – p = 0.00011402) et le statut socioprofessionnel (x2 = 27.43 – p = 0.00000111). • Situation matrimoniale des victimes Ce sont les veuves et divorcées (49,2%) qui déclarent le plus souvent ce type d’agression. Chez les célibataires, les violences psychologiques représentent le quart des agressions signalées (26,2%). Tableau XXXXVIII : Violences psychologiques et situation matrimoniale des victimes Situation matrimoniale Agression psychologique Total Célibataire 189 721 Mariée Divorcée/Veuve 327 186 1.027 378 Total 702 2.126 • Niveau d’instruction des victimes Plus les victimes ont un niveau d’instruction élevé, et plus le pourcentage d’agressions psychologiques augmente, résultat retrouvé également lors de l’analyse des deux axes précédents. Celui-ci varie de 32,2% chez les personnes analphabètes à 56,3% chez celles ayant effectué des études supérieures Tableau XXXXIX : Violences psychologiques et niveau d’instruction des victimes Niveau d’instruction Agression psychologique Total Analphabète 250 777 Primaire 83 291 Moyen Secondaire 113 87 328 224 Supérieur 40 71 Total 573 1.691 137 AXE « JUSTICE » Violences à l’enconre des femmes, l’enquête nationale • Statut socioprofessionnel des victimes Les victimes ayant une activité professionnelle (45,6%) déclarent plus souvent, que les autres catégories de femmes, les agressions de nature psychologique. Tableau L : Violences psychologiques et statut socioprofessionnel des victimes Statut socioprofessionnel Agression psychologique Total Sans profession Scolarisée/Etudiante 498 59 1.561 230 Avec profession 134 294 Total 691 2.085 Sans profession : femme au foyer, pensionnée – scolarisée : écolière, étudiante ou jeune de moins de 16 ans non scolarisée. L’analyse plus fine en fonction de la catégorie professionnelle confirme cette tendance (x2 = 46.58 – p < 10-6). C’est la catégorie des cadres qui déclare le plus d’agressions psychologiques (73,5%), suivie des enseignantes (49,1%) et des artisans patrons (40,6%). Tableau LI : Violences psychologiques et profession des victimes Indus./artisan Agression psychologique 13 Total 32 Profession Enseig./ Employée/ Etudiante tech. ouvrière 25 54 36 59 34 110 93 230 Cadre Sans proTotal fession 498 685 1561 2.060 1-Artisan patron : industriel, gros commerçant, artisan patron – 2-cadre : cadre supérieur et moyen - 3-enseignante/ tech. : enseignante du fondamental, technicienne – 4-employée/ouvrière : employée, ouvrière agricole et non agricole 5- sans profession : femme au foyer, pensionnée – 6- scolarisée : écolière, étudiante ou jeune de moins de 16 ans non scolarisée VI- MOTIFS ET CARACTERISTIQUES DU RECOURS EN JUSTICE 138 1/ Motifs du recours en justice Les motifs amenant la victime à une structure de l’appareil judiciaire sont essentiellement de trois types : signalement de l’agression (53,7%), dépôt de plainte (40,2%) et autre (2,1%). Le signalement de l’agression pourrait correspondre à la plainte « signalement de l’agression » déposée auprès des structures de police, et transmises, par celles-ci, à la justice. Tableau LII : Motifs du recours en justice Motif du recours Effectifs % Signaler l’agression Dépôt de plainte 1143 856 53,7 40,2 Autre Non précisé 45 86 2,1 4,0 Total 2.130 • Nature de l’agression Motif du recours et nature de l’agression sont liés (x2 = 56.26 – p < 10-6). Quelle que soit la nature de l’agression, le premier motif de recours à une structure de justice est le signalement de l’agression, à l’exception des agressions simultanément physiques et sexuelles, ou psychologiques et sexuelles. Dans ces deux derniers cas, le premier motif est le dépôt de plainte avec respectivement 63,0% et 69,2%. Il faut toutefois nuancer ces résultats car les effectifs de ces deux catégories sont faibles. Tableau LIII : Motifs du recours et nature de l’agression subie par les victimes Nature de l’agression Signalement Dépôt de plainte Autre Total 1 3 3 1 7 2 10 17 0 27 3 75 64 1 140 4 640 452 16 1108 5 4 9 0 13 6 116 88 18 222 7 290 217 9 516 Total 1.138 850 45 2.033 1 : agression physique + sexuelle + psychologique – 2 : agression physique et sexuelle – 3 : agression physique et psychologique - 4 : agression physique – 5 : agression sexuelle et psychologique – 6 : agression sexuelle – 7 : agression psychologique AXE « JUSTICE » Violences à l’enconre des femmes, l’enquête nationale • Statut socioprofessionnel des victimes On ne retrouve aucune association entre le statut socioprofessionnel des victimes et les motifs amenant la personne à ester en justice (x2 = 7.55 – p = 0.109). 2/ Modalités d’accompagnement Un peu plus du tiers des victimes sont accompagnées (38,0%), soit un pourcentage plus bas que celui observé auprès des structures de police (46,3%). ������������������������������������������������ �������������� ��� Figure 22 ���� ��� ��� • Nature de l’agression L’accompagnement de la victime est tributaire de la nature de l’agression (x2 = 50.61 – p < 10-6). Il semblerait que lorsque l’agression comporte une composante psychologique, les victimes sont moins souvent accompagnées (42,8%). Le pourcentage le plus élevé est enregistré chez les femmes victimes d’agressions sexuelles, qu’elles soient seules (52,6%) ou associées aux deux autres formes de violences – physiques et psychologiques (71,4 %), ou concomitantes d’agressions physiques (59,3%), résultat qui était attendu. Quand la violence est uniquement physique, la majorité des victimes se présentent seules (61,9%). Tableau LIV : Accompagnement et nature de l’agression subie par les victimes Nature de l’agression Personnes accompagnées Total 1 5 7 2 16 27 3 72 144 4 415 1.157 5 5 13 6 122 232 7 169 539 Total 804 2.119 1 : agression physique + sexuelle + psychologique – 2 : agression physique et sexuelle – 3 : agression physique et psychologique - 4 : agression physique – 5 : agression sexuelle et psychologique – 6 : agression sexuelle – 7 : agression psychologique ������������������������������������������������� ��������������������������� Figure 23 ���� ��� ��� ��� ��� �� � � � � � � � ��� �� � �� ��� ��� ��� ��� �� ��� � ��� � � ��� �� �� � �� ��� �� �� � � � � � � � ��� ��� �������������������� ����������� ��������������� L’existence ou l’absence d’une personne soutien, lors des démarches auprès des structures de justice, est étroitement liée aux paramètres sociodémographiques des victimes : niveau d’instruction (x2 = 39.82 – p < 10-6) statut socioprofessionnel 139 AXE « JUSTICE » Violences à l’enconre des femmes, l’enquête nationale (x2 = 111.98 – p < 10-6) et situation matrimoniale (x2 = 95.20 – p < 10-6). Globalement, ce sont les femmes les mieux armées – c.a.d. instruites, ayant une profession - qui enregistrent les pourcentages les plus élevés d’accompagnement. Une des hypothèses plausibles est qu’elles sont davantage informées des difficultés qu’elles peuvent rencontrer et qu’elles essaient de s’y préparer au mieux, notamment en recherchant le soutien d’une personne proche. • Situation matrimoniale des victimes Ce sont les célibataires qui sont le plus souvent accompagnées (52,3%), ce qui peut s’expliquer en partie par leur âge. A l’inverse, les pourcentages les plus bas sont observés chez les veuves et divorcées. Ainsi, les victimes qui se font le moins accompagner sont les veuves et divorcées (71,2%). Tableau LV : Accompagnement et situation matrimoniale des victimes Situation matrimoniale Personnes accompagnées Total Célibataire 377 721 Mariée 322 1027 Veuve/divorcée 109 378 Total 808 2126 ���������������������������������������������������� ��������������������������� Figure 24 ���� ��� ��� ��� ��� �� ���������� ������������ ������� ���������������������� 140 ����������� ��������������� • Niveau d’instruction des victimes Globalement, ce sont les femmes les plus instruites qui se font davantage accompagner. Parmi elles, ce sont les femmes ayant un niveau secondaire d’instruction qui enregistrent les proportions les plus élevées (48,2%). Parmi les femmes ayant été scolarisées,on note un gradient :plus le niveau est élevé et plus les victimes se font accompagner à l’exception de la classe « études supérieures » ; ces résultats pourraient être liés aux petits effectifs observés. Tableau LVI : Accompagnement et niveau d’instruction des victimes Niveau d’instruction Personnes accompagnées Total Analphabète 234 777 Primaire 127 291 Moyen Secondaire Supérieur 145 108 26 328 224 71 ���������������������������������������������������� �������������������� ���� ��� Figure 25 ��� ��� ��� �� � ���������� � ���� ��������� �������������������� ����������� ��������������� Total 640 1.691 AXE « JUSTICE » Violences à l’enconre des femmes, l’enquête nationale • Statut socioprofessionnel des victimes Le résultat marquant, mais attendu, concerne les victimes scolarisées qui enregistrent le pourcentage le plus élevé de personnes accompagnées (71,0). On retrouve le même pourcentage de personnes non accompagnées chez les femmes sans profession (66,5%) et celles exerçant une activité rémunérée (65,4%). Tableau LVII : Accompagnement et statut socioprofessionnel des victimes Statut socioprofessionnel Personnes accompagnées Total Sans profession 516 1.540 Scolarisée Avec profession 149 116 210 335 Total 781 2.085 Sans profession : femme au foyer, pensionnée – scolarisée : écolière, étudiante ou jeune de moins de 16 ans non scolarisée. Les proportions les plus basses d’accompagnement sont enregistrées chez les cadres (23,5%), les employées/ouvrières (27,9%). Il est à noter que les taux les plus élevés sont observés chez les personnes scolarisées (72,6%) et les enseignantes (40,9%). Tableau LVIII : Accompagnement et statut professionnel des victimes Indus./artisan Personnes accompagnées 13 Total 32 Profession Enseig./ Employée/ Etudiante tech. ouvrière 8 45 26 167 34 110 93 230 Cadre Sans proTotal fession 515 774 1.561 2.060 1-Artisan patron : industriel, gros commerçant, artisan patron – 2-cadre : cadre supérieur et moyen -3-enseignante/ tech. : enseignante du fondamental, technicienne – 4-employée/ouvrière : employée, ouvrière agricole et non agricole 5- sans profession : femme au foyer, pensionnée – 6- scolarisée : écolière, étudiante ou jeune de moins de 16 ans non scolarisée • Identité des agresseurs L’identité de l’agresseur semble également influer sur le fait d’être accompagné ou pas (x2 = 23.10– p = 0.00032357). Les pourcentages les plus élevés sont enregistrés lorsque l’agresseur est une personne inconnue (48,6%), ou une connaissance (39,7%). Par contre, les victimes sont moins souvent accompagnées lorsque l’agresseur fait partie de la famille au sens large (ascendant, descendant …). Tableau LIX : Identité de l’agresseur chez les victimes assistées d’une tierce personne Identité de l’agresseur Personnes accompagnées Total Mari 150 462 Parent 76 204 Fratrie 25 68 Enfant 53 170 Connu 348 886 Inconnu 134 276 Total 786 2.066 1-Mari/fiancé : mari, fiancé - 2-parent : ascendant et apparenté - 3- fratrie : frère et sœur – 4-descendant : enfant - 5connu : voisin, connaissance, autorité - 6-inconnu : autre personne et/ou inconnu. 3/ Identité de l’accompagnateur Par ordre de fréquence, l’accompagnateur est d’abord le père (26,2%), les enfants (21,6%) et la mère (20,5%). ���������������������������� ����� ����� ��� ���� Figure 26 ����������� ���� ���������� ����� ������� ���� ���� ����� ���� ����� 141 AXE « JUSTICE » Violences à l’enconre des femmes, l’enquête nationale Tableau LX : Identité de l’accompagnateur chez les victimes assistées d’une tierce personne Identité accompagnateur Père Personne accompagnatrice % 212 26,2 Mère Enfant Fratrie 166 20,5 175 21,6 63 7,8 Ami 57 7,0 Non précisé 124 13 15,3 1,6 Autre Total 810 • Nature de l’agression On retrouve un lien entre la nature de l’agression et l’identité de la personne accompagnatrice (x2 = 126.89 – p < 10-6). Lorsque l’agression est simultanément physique, sexuelle et psychologique, on retrouve, dans les mêmes proportions, la mère (40,0%) et les enfants (40,0%) comme accompagnateurs principaux. Quand l’agression est sexuelle, seule ou associée à d’autres violences, le premier accompagnateur est le père (41,9%) suivi par la mère (30,4%). En cas d’agression psychologique seule, le premier accompagnateur est représenté par les enfants (31,7%), suivi des « autres personnes » (22,6%). Par contre, les amis sont peu présents en général. Ils sont surtout sollicités lorsque la violence est psychologique (38,6%). Tableau LXI : Identité des accompagnateurs et nature de l’agression subie par les victimes 142 Nature de l’agression Enfants Mère Père Fratrie Ami Autre Total 1 2 2 1 0 0 0 5 2 1 3 3 2 4 3 16 3 18 20 11 4 7 12 72 4 97 84 117 35 14 60 407 5 0 3 2 0 0 0 5 6 5 37 56 5 10 9 122 7 52 17 20 16 22 37 164 Total 175 166 210 62 57 121 791 1 : agression physique + sexuelle + psychologique – 2 : agression physique et sexuelle – 3 : agression physique et psychologique - 4 : agression physique – 5 : agression sexuelle et psychologique – 6 : agression sexuelle – 7 : agression psychologique Globalement, le pourcentage de personnes non accompagnées est le plus bas chez les victimes de violences sexuelles et le plus élevé chez celles ayant subi une agression psychologique. Les personnes clés sont les parents et les enfants, mais leur présence est moins tranchée que chez les victimes ayant recours à une structure de police. A noter, cependant, que le rôle joué par les enfants apparaît nettement. Ils viennent en deuxième position lorsque l’agression est physique seule, et sont le premier accompagnateur pour les agressions psychologiques seules. • Situation matrimoniale des victimes La situation matrimoniale influence l’identité de l’accompagnateur (x2 = 355.46 – p < 10-6). Lorsque les victimes sont des veuves ou divorcées, les personnes accompagnatrices sont principalement les descendants (50,0%). Chez les célibataires, c’est le père qui est le premier accompagnateur (43,1%), suivi de la mère (34,5%). Chez les femmes mariées, viennent d’abord les enfants (38,3%) puis, les autres personnes (27,5%). AXE « JUSTICE » Violences à l’enconre des femmes, l’enquête nationale Tableau LXII : Identité des accompagnateurs et situation matrimoniale des victimes Nature de l’agression Enfants Mère Père Fratrie Ami Autre Total Célibataire 0 128 160 29 31 23 371 Mariée 121 26 44 27 11 87 316 Veuve/div. 54 12 8 6 14 14 108 Total 175 166 212 62 56 124 795 • Niveau d’instruction des victimes Niveau d’instruction des victimes et accompagnement sont étroitement liés (x2 = 45.92 – p < 10-6). La place des amis, en tant qu’accompagnateur, croît avec le niveau d’instruction de la victime : elle varie de 5,3% à 12,7%. Chez les victimes non instruites, les accompagnateurs principaux sont les enfants (31,1%) et le père (21,5%). Chez celles ayant un niveau primaire et moyen, on retrouve, par ordre d’importance, le père (32,3% respectivement 27,1%) puis la mère (26,6% respectivement 26,4%). Pour les victimes ayant un niveau d’études secondaires ou supérieures, on observe, dans l’ordre, le père, la mère et les amis. Tableau LXIII : Identité des accompagnateurs et niveau d’instruction des victimes Niveau d’instruction Enfants Mère Père Fratrie Ami Autre Total Analphabète 71 36 49 14 12 46 228 Primaire 23 33 40 6 5 17 124 Moyen Second./Supérieur 25 13 38 26 39 53 14 15 12 17 16 10 144 134 Total 132 133 181 49 46 89 630 • Statut socioprofessionnel des victimes On observe un lien entre le statut socioprofessionnel des victimes et l’identité de la personne accompagnatrice (x2 = 153.42 – p < 10-6). Le rôle du père est prépondérant chez les étudiantes et élèves (51,7%). Les enfants sont les accompagnateurs principaux aussi bien des femmes sans profession (27,5%) que de celles ayant une profession (27,2%). Tableau LXIV : Identité des accompagnateurs et statut socioprofessionnel des victimes S. socioprofessionnel Enfants Mère Père Fratrie Ami Autre Total Sans profession 139 95 116 42 27 86 505 Scolarisée 0 48 77 8 9 7 149 Avec profession 31 16 14 9 19 25 114 Total 170 159 207 59 55 118 768 Sans profession : femme au foyer, pensionnée – scolarisée : écolière, étudiante ou jeune de moins de 16 ans non scolarisée. 143 AXE « JUSTICE » Violences à l’enconre des femmes, l’enquête nationale VII- CONSEQUENCES DE L’AGRESSION ET PRISE EN CHARGE 1/ Séquelles de l’agression Pour les quatre cinquièmes des victimes, on note des conséquences directes de l’agression telles que des invalidités physiques, des séquelles psychologiques et/ou une grossesse. Chez la moitié des victimes, on enregistre des séquelles physiques et, chez le quart d’entre elles, des séquelles psychologiques. ��������������������������� ��� Figure 27 ���� ��� ��� Tableau LXV : Séquelles de l’agression subie par les victimes Nature des conséquences Effectifs % Invalidité 1136 53,3* Séquelles psychologiques 571 26,8* Grossesse 55 2,6* * : pourcentages calculés sur l’ensemble des violences déclarées, soit un total de 2130. ������������������������������������������� ���� �� 144 ����������� �� Figure 28 �� ���� �� �� ��� �� � ���������� ������ ������������� ��������� ���������������� 2/ Grossesses secondaires à des violences sexuelles Près du cinquième des victimes d’agressions sexuelles ont eu comme conséquence une grossesse. Parmi les victimes enceintes, une seule a bénéficié d’une interruption thérapeutique de grossesse. Deux infanticides ont été signalés. Tableau LXVI : Devenir des grossesses issues des violences subies par les victimes Devenir des grossesses Effectifs % Accouchement 26 47,3 Infanticide 2 3,6 ITG* 1 1,8 Non précisé 26 47,6 Total 55 * : Interruption thérapeutique de grossesse Parmi les personnes ayant accouché, près de la moitié des enfants ont été gardés par la mère (42,3%) et le quart a été abandonné à l’hôpital. Tableau LXVII : Devenir des enfants Devenir de l’enfant Effectifs % Abandonné à l’hôpital 7 26,9 Gardé par la Abandonné sur mère voie publique 11 2 42,3 7,7 Non précisé 2 4 7,7 15,4 Autre Total 26 AXE « JUSTICE » Violences à l’enconre des femmes, l’enquête nationale 3/ Suites de l’agression Seulement pour le sixième des victimes, une prise en charge a été proposée. Celle-ci est avant tout à type d’assistance judiciaire (4,9%) et d’aide médico-légale (5,7%). Aucun placement n’a été enregistré. Sur l’ensemble des victimes, seulement 4,9% d’entre elles ont bénéficié d’une assistance judiciaire et 5,7% d’une aide médicale. ����������������������������������������������� ������������������������������ ��� Figure 29 ���� ��� ��� Tableau LXVIII : Répartition des victimes selon la nature de la prise en charge préconisée Nature de la prise en charge Effectifs % Médicale Psychologique Judiciaire Placement Arrangement 122 5,7* 20 0,9* 104 4,9* 0 0,0* 35 1,6* Non précisé 31 1,5* * : les pourcentages ont été calculés par rapport à l’ensemble des violences déclarées dans cet axe, soit 2.130. �������������������������� 145 � ��� ��� � � Figure 30 � � ��� � ��� � � � �������� ������� ���������� ��������� ����������� ����������������������� Pratiquement, aucune victime n’a eu une prise en charge pluridisciplinaire (0,6%). A noter que trois arrangements ont été associés à une prise en charge médicale seule, à une aide médicale et psychologique et à une assistance judiciaire seule. Tableau LXIX : Répartition des victimes selon la nature de la prise en charge préconisée en tenant compte de la possibilité d’association Nature de la prise en charge Effectifs % 0 1.818 85,3 1 5 0,2 2 108 5,1 3 9 0,4 4 95 4,5 5 15 0,7 6 33 1,5 7 10 0,5 9 Total 38 2.130 1,8 0 : pas de prise en charge – 1 : médicale + psychologique – 2 : médicale seule – 3 : médicale + judiciaire – 4 : judiciaire seule - 5 : psychologique seule – 6 : arrangement seul – 7 : autre – 9 : non précisé • Nature de l’agression On retrouve une liaison significative entre la nature de l’agression et l’existence ou l’absence d’une prise en charge ultérieure (x2 = 49.84 – p < 10-6). AXE « JUSTICE » Violences à l’enconre des femmes, l’enquête nationale Le pourcentage de prise en charge est le plus bas pour les victimes d’agressions psychologiques seules (8,5%) et physiques seules (14,3%). Il est le plus élevé pour les personnes ayant simultanément subi les trois types de violence (42,9%) mais les effectifs sont petits et, les résultats sont donc à interpréter avec précaution. Ce pourcentage est également élevé chez celles ayant été agressées physiquement et sexuellement (37,0%). Tableau LXX : Nature de la prise en charge préconisée en fonction de la nature de l’agression Nature de l’agression Prise en charge Total 1 3 7 2 10 27 3 35 144 4 165 1157 5 3 13 6 48 232 7 46 539 Total 310 2.119 1 : agressions physique + sexuelle + psychologique – 2 : agressions physique et sexuelle – 3 : agressions physique et psychologique - 4 : agression physique – 5 : agressions sexuelle et psychologique – 6 : agression sexuelle – 7 : agression psychologique ���������������������������������������� ���� ��� Figure 31 � ��� ��� ��� �� � � ���� ���� ��� � ��� � �� ��� �� �� � � � �� ��� ��� � ��� � ��� �� ��� �� ��� �� �� �� � � � � �� ��������������������� 146 ��������������� ���������������������� Le pourcentage de personnes ayant bénéficié d’une assistance judiciaire est le plus élevé chez les victimes d’agressions physiques qu’elles soient seules ou associées à d’autres types de violence (x2 = 25.43 – p = 0.00028420). Tableau LXXI : Nature l’agression et assistance judiciaire Nature de l’agression Assistance judiciaire Total 1 1 7 2 5 27 3 14 144 4 45 1.157 5 0 13 6 7 232 7 32 539 Total 104 2.119 1 : agressions physique + sexuelle + psychologique – 2 : agressions physique et sexuelle – 3 : agressions physique et psychologique - 4 : agression physique – 5 : agressions sexuelle et psychologique – 6 : agression sexuelle – 7 : agression psychologique Des arrangements à l’amiable sont enregistrés essentiellement chez les victimes d’agressions sexuelles seules (6,9%) ou associées à des violences physiques (11,1%) (x2 = 62.04 – p < 10-6 ). Tableau LXXII : Nature de l’agression et arrangement Nature de l’agression Arrangement Total 1 0 7 2 3 27 3 2 144 4 11 1.157 5 0 13 6 16 232 7 3 539 Total 35 2.119 1 : agressions physique + sexuelle + psychologique – 2 : agressions physique et sexuelle – 3 : agressions physique et psychologique - 4 : agression physique – 5 : agressions sexuelle et psychologique – 6 : agression sexuelle – 7 : agression psychologique. AXE « JUSTICE » Violences à l’enconre des femmes, l’enquête nationale VIII- QUALIFICATION DES FAITS ET SANCTION PRONONCEE PAR LE JUGE 1/ Qualification des faits Près des trois quarts des agressions ont été qualifiées de délits par la justice (72,5%). Dans la procédure judiciaire intervient d’abord la qualification des faits, ici les agressions objet de l’enquête, puis le juge prononce la sanction en tenant en compte de la qualification et de divers éléments. La qualification des faits et le jugement se font en deux temps. La sanction prise par le juge est précisée dans la rubrique suivante. Lorsqu’un fait est qualifié de crime, l’article « 5 » du code pénal prévoit, outre la peine de mort, la réclusion perpétuelle ou la réclusion à temps pour une durée de 5 à 20 ans. Lorsqu’il s’agit d’un délit, la peine d’emprisonnement va de plus de deux mois à cinq ans, assortie d’une amende de plus de deux mille dinars. En cas de contraventions, l’emprisonnement va de un jour à deux mois au plus, avec une amende de vingt à deux mille dinars. Pour les affaires classées, il pourrait s’agir ici, dans certains cas, du retrait de la plainte par la victime. En ce qui concerne le non-lieu, il intervient, au cours de la procédure, tant sur la qualification que sur la sanction. Nous soulignerons, par la suite, la part des disqualifications, c’est-à-dire de crimes passant dans la catégorie des délits sous l’effet d’éléments dont les données ne nous sont pas connues ici. Tableau LXXIII : Qualification des faits Qualification des faits Effectifs % Crime Contravention 1546 185 72,6 8,7 Délit 111 5,2 Classement 28 1,3 NonEn Non préAutre Total lieu cours cisé 14 114 1 131 2130 0,7 5,4 0,0 6,2 Les analyses suivantes ne porteront que sur les violences pour lesquelles un jugement a été prononcé suite à leur qualification ; seront donc exclues, les affaires en cours et celles pour lesquelles nous n’avons aucune information (non précisé). • Nature de l’agression La qualification des faits est tributaire de la nature de l’agression (x2 = 509.25 – p < 10-6 ). Les quatre cinquièmes des violences psychologiques ont été classées en délits (83,1%). Sur l’ensemble des violences qualifiées de crime, les trois quarts sont des agressions sexuelles (74,8%). Tableau LXXIV : Qualification des faits et nature de l’agression Nature de l’agression Crime Délit Contravention Classement Non-lieu Autre Total 1 1 4 0 0 1 0 6 2 6 16 0 2 0 0 24 3 6 111 5 2 1 10 135 4 13 854 152 12 2 57 1090 5 2 9 0 0 0 0 11 6 74 127 1 2 5 11 220 7 9 417 25 10 5 36 502 Total 111 1.538 183 28 14 114 1.988 1 : agressions physique + sexuelle + psychologique – 2 : agressions physique et sexuelle – 3 : agressions physique et psychologique - 4 : agression physique – 5 : agressions sexuelle et psychologique – 6 : agression sexuelle – 7 : agression psychologique • Agression sexuelle La qualification des faits objet de la violence et la nature sexuelle de celle-ci sont associées (x2 = 415.15 – p < 10-6). Environ le tiers des agressions sexuelles ont été qualifiées de crime (33,2%). Tableau LXXV : Qualification des faits et agressions sexuelles Qualification des faits Agression sexuelle Total Crime 83 111 Délit 156 1.546 Contravention Classement 1 4 185 28 Non-lieu 6 14 Total 250 1.884 147 AXE « JUSTICE » Violences à l’enconre des femmes, l’enquête nationale Les agressions sexuelles seules ont été qualifiées de crimes dans un peu moins d’un tiers des cas (31,8%) alors que les viols, incestes et sodomies représentent les trois quarts de ces violences (75,9%) (x2 = 685.74 – p < 10-6). Si l’on analyse plus finement ces résultats en fonction des catégories d’agressions sexuelles, on note que seulement le cinquième des incestes ont été qualifiés de crime (20,0%). De même, moins de la moitié des viols (49,6%) ont été classés dans cette catégorie. Pour les actes de sodomie, la notion de « crime » n’a été retenue que pour deux d’entre eux, soit 3,6%. Par contre, 29,2% des attouchements seuls ont été rangés dans cette catégorie. Si l’on se réfère au code pénal qui sanctionne comme crime le viol et l’inceste, on observe que moins de la moitié de ces violences (47,4%) ont été qualifiées par la justice de crime. Tableau LXXVI : Qualification des faits et catégories d’agressions sexuelles Qualification des faits Attouchement Inceste Viol Sodomie Autre Agression non sexuelle Total Crime 17 2 61 2 1 28 111 Délit 39 5 55 54 3 1.390 1.546 Contravention Classement 0 1 0 0 1 3 0 0 0 0 184 24 185 28 Non-lieu 0 3 3 0 0 8 14 Total 57 10 123 56 4 1.634 1.884 1 :attouchements seuls - 2 :inceste accompagné ou non d’attouchements - 3 :viol accompagné ou non d’attouchements 4 : sodomie accompagnée ou non de viol et/ou d’attouchements 148 Pour les actes de sodomie et d’attouchements, qui entrent dans la catégorie « attentats à la pudeur » et qui ont été qualifiés de délits, nous avons recherché si des facteurs aggravants apparaissaient (age de la victime, identité de l’agresseur…). Ainsi, pour l’ensemble des actes de sodomie non qualifiés de crime, douze sont survenus chez des mineures (< 16 ans) et trois ont été commis par un membre de la famille. Ce qui revient à dire que le quart des actes de sodomie (25,0%) ont été disqualifiés au regard du code pénal en ne tenant compte que des deux facteurs aggravants que sont l’âge de la victime et l’identité de l’agresseur. Pour les attouchement qualifiés de crime, environ la moitié (35,3%) sont survenus chez des mineures (< 16 ans). Quatre autres (23,5%) étaient associés à d’autres violences. Les trois quarts des agressions physiques ont été qualifiés de délits (x2 = 120.47 – p < 10-6). Tableau LXXVII : Qualification des faits et agression physique Qualification des faits Agression physique Total Crime 26 111 Délit 985 1546 Contravention Classement 157 16 185 28 Non-lieu 4 14 Total 1.188 1.884 Pratiquement les neuf dixièmes des agressions psychologiques (89,0%) ont été qualifiés de délits (x2 = 43.60 – p < 10-6). Parmi les agressions psychologiques qualifiées de crime, la moitié était associée à d’autres violences, physiques et/ou sexuelles. Tableau LXXVIII : Qualification des faits et agression psychologique Qualification des faits Agression psychologique Total Crime 18 111 Délit Contravention Classement 541 30 12 1546 185 28 Non-lieu 7 14 Total 608 1.998 AXE « JUSTICE » Violences à l’enconre des femmes, l’enquête nationale 2/ Sanction prononcée par le juge Nous observons un grand nombre d’indéterminés. Pour le quart des agressions, l’affaire est encore en cours (28,8%). Pour près d’un quart, une amende a été fixée comme sanction (24,2%). Tableau LXXIX : Sanction prononcée par le juge Sanction Effectifs % 1 269 12,6 2 200 9,4 3 3 0,1 4 515 24,2 5 132 6,2 6 16 0,8 7 6 0,3 8 613 28,8 9 Total 376 2.130 17,7 1 : peine privative de liberté – 2 : condamnation avec sursis – 3 : déchéance de l’autorité – 4 : amende – 5 : non-lieu – 6 : mis en examen 7 : autre – 8 : affaire en cours – 9 : non précisé Dans la suite de l’analyse, nous ne travaillerons que sur les affaires pour lesquelles un jugement est intervenu. Nous exclurons donc les catégories « mis en examen » et « affaires en cours ». • Nature de l’agression Une association statistiquement significative est mise en évidence entre la sanction retenue et la nature de l’agression (x2 = 138.75 – p < 10-6 ). Sur l’ensemble des agressions sexuelles pour lesquelles un jugement est intervenu, pour moins de la moitié d’entre elles, une peine privative de liberté a été retenue. A noter que pour le quart des violences sexuelles, un non-lieu a été prononcé. La moitié d’entre elles, avaient été qualifiées de viol ou d’inceste (50,0%). Concernant les agressions physiques, peu d’éléments sont à notre disposition pour comprendre la sanction, néanmoins, il est intéressant de noter que pour les deux tiers des agressions physiques ayant abouti à une peine privative de liberté, l’agresseur était un membre de la famille (62,0%) alors que la majorité des agressions déclarées dans cet axe ont été commises par des connaissances ou des personnes inconnues (54,5% - cf. rubrique sur l’identité de l’agresseur). Cela peut-il signifier que l’appartenance à la famille pourrait être un facteur aggravant la peine ? La réponse est oui, si les coups et blessures volontaires sont portés à des ascendants légitimes (article « 267 » du code pénal) ou que les violences et leurs séquelles étaient graves. Tableau LXXX : Sanction et nature de l’agression Nature de l’agression Peine privative de liberté Condamnation avec sursis Déchéance de l’autorité Amende Non-lieu Total 1 3 0 0 0 1 4 2 2 0 0 2 2 6 3 25 7 0 33 7 72 4 137 115 2 373 45 672 5 6 1 0 1 1 9 6 37 14 0 9 22 82 7 56 60 1 95 54 266 Total 266 197 3 513 132 1.111 1 : agressions physique + sexuelle + psychologique – 2 : agressions physique et sexuelle – 3 : agressions physique et psychologique - 4 : agression physique – 5 : agressions sexuelle et psychologique – 6 : agression sexuelle – 7 : agression psychologique VII- CONCLUSION Dans cet axe, les résultats concernent deux catégories de données : les unes sont citées dans les rubriques communes aux quatre axes, et les autres sont particulières à l’axe justice (qualification de l’infraction et sanction prise). A- Données citées dans les rubriques communes aux quatre axes Dans cet axe, les caractéristiques des victimes sont très proches de celles de la population générale. Certains résultats se rapprochent de ceux de l’axe police, et les commentaires qu’on peut en faire sont sensiblement similaires, avec, cependant, des taux plus élevés que dans l’axe police. Il en est ainsi : de la moyenne d’âge des victimes (35,4 ans au lieu de 33,7 ans), du nombre de victimes ayant 55 ans et plus (14,4% au lieu du 10,6%), du pourcentage de femmes mariées (48,4% au lieu 149 AXE « JUSTICE » Violences à l’enconre des femmes, l’enquête nationale e 43,2%), de femmes sans profession (73,3% au lieu de 65,3%) et peu ou pas instruites (63,2% au lieu de 47,3%), de veuves et divorcées (17,7% dans les deux axes). Tous ces éléments mettent en évidence un groupe de femmes particulièrement exposées et fragilisées et qui dans des proportions plus importantes, vont surmonter les difficultés rencontrées pour ester en justice : dernier recours pour elles ? Gravité de l’agression ? ou toute autre raison. Si nous nous intéressons à l’agresseur, le taux le plus élevé se retrouve chez les connaissances au sens large (voisin 23,4%, personne connue 16,4%), puis le mari (21,2%). Le taux des agressions commises par la famille (42,5%) montre la réticence à citer la famille en justice, alors que le domicile est le lieu privilégié de l’agression (59,9%) avant les lieux publics (34,6%) et le lieu du travail (2,4%), taux particulièrement bas par rapport aux axes précédents. Un fait marquant est à signaler : la part des descendants en tant qu’agresseur (8,0%), et quand il s’agit de veuves ou divorcées, victimes privilégiées à plus d’un titre, le taux des agressions par les descendants s’élève à 12,4% et, pour les femmes de 65 ans et plus, il est de 36,7%. Ceci mérite réflexion. La majorité des agresseurs sont des personnes sans profession (49,7%), taux plus élevé que celui établi par rapport à la population générale, et lorsque l’agression survient à domicile, l’agresseur est, pour 65,6% des cas, une personne pas ou peu instruite (analphabètes : 29,8% - niveau primaire : 17,0%). Même constatation dans les lieux publics. Par contre, sur les lieux de travail, les personnes ayant un niveau secondaire ou supérieur ont une place prépondérante. En ce qui concerne la nature des agressions déclarées, elles sont majoritairement physiques (62,6%) avec un pourcentage de 99,9% pour les coups et blessures volontaires. Les agressions commises par le mari et la fratrie sont dans 86,1% et 80,9% des cas des violences physiques. Les deux tiers des violences dues aux descendants sont de nature physique (64,1%). 150 Le taux des agressions psychologiques n’est pas négligeable (33,0% des agressions déclarées). Ce sont surtout des menaces, des injures et, dans une moindre proportion, le harcèlement. On remarque que, plus le niveau d’instruction de la victime est élevé, plus le pourcentage d’agressions psychologiques augmente, situation inverse de celle constatée pour les violences physiques. Quant aux agressions sexuelles, où le pourcentage est plus élevé que dans les axes précédents, elles représentent 13,1% des violences déclarées, que ces violences sexuelles soient seules ou associées à d’autres types de violence. Le viol en représente la moitié, soit 50,5%. Quant au taux peu élevé d’incestes (3,6%), on peut penser que, lorsque la famille est impliquée, on a tendance à ne pas aller se plaindre aux structures officielles. C’est dans l’axe justice que le taux d’accompagnement est le plus bas (38,0%) alors que dans l’axe police, il est de 46,3%. Ceci peut s’expliquer par le fait qu’il n’y a plus l’urgence comme en cas d’appel aux structures de santé et de police. Dans cet axe seulement, l’accompagnateur est d’abord le père (26,1%), puis les descendants (21,6%) et la mère (20,5%). Ceci peut être dû à l’aspect intimidant de l’appareil judiciaire et au fait qu’il s’agisse, dans cet axe, d’une proportion élevée d’agressions sexuelles. Quant aux séquelles de l’agression, l’invalidité physique représente 53,3% des cas, 26,8% ont des séquelles psychologiques. Les grossesses sont observées chez 2,6% des victimes. Notons que pour cette dernière catégorie (victimes enceintes), une seule a bénéficié d’une interruption thérapeutique de grossesse (comme dans l’axe police). Ce chiffre peut paraître bas si l’on précise que deux infanticides (3,6%) ont été signalés et que 47,3% des victimes ont accouché. Seulement pour le sixième des victimes, une prise en charge a été proposée. A noter enfin que le pourcentage de poursuites judiciaires est le plus élevé chez les victimes d’agressions physiques, seules ou associées, et qu’il est le plus bas chez les victimes d’agressions sexuelles. Ceci est peut être dû, simple hypothèse, aux arrangements à l’amiable enregistrés pour les agressions sexuelles dans 18% des cas. AXE « JUSTICE » Violences à l’enconre des femmes, l’enquête nationale B- Qualification de l’infraction et sanction prise Près des trois quarts des agressions ont été qualifiées de délits par les structures de justice (72,5%), la qualification de délit entraînant, comme sanction, un emprisonnement de plus de deux mois à cinq ans et une amende de plus de 2000 DA (article 5 du code pénal). 5,2% des agressions ont été qualifiées de crimes qualification entraînant soit la mort, soit la réclusion perpétuelle, soit la réclusion à temps pour une durée de cinq à vingt ans. Enfin, 8,7% ont été qualifiées de contraventions, ce qui entraîne un emprisonnement d’un jour au moins à deux mois au plus et une amende de 20 à 2000 DA. Il convient de signaler le pourcentage important d’affaires en cours (28,8%), ce qui influe, de façon notable, sur les taux de qualification pour l’ensemble des cas ; il en a été tenu compte. Les agressions sexuelles seules, soit 10,9% de l’ensemble des agressions déclarées dans cet axe (passe à 13,1% en tenant compte des violences associées), ont été qualifiées de crimes dans un peu moins d’un tiers des cas (31,8%) alors que les viols, incestes et sodomie représentent les trois quarts de ces violences (75,9%). En précisant davantage, les viols qui représentent 50,5% de ces violences ont été qualifiés de crimes dans un peu moins de la moitié des cas (49,6%), les incestes qui représentent 3,6% des violences sexuelles, ont été qualifiés de crimes pour 20,0% des cas, et pour les actes de sodomie (soit 22,2% des cas), ils ont été qualifiés de crime pour deux infractions, soit un pourcentage de 3,6% de ces agressions. Quant aux attouchements, soit 24,0% des violences sexuelles, ils ont été qualifiés de crime dans 28,3% des cas : s’agit-il, dans ce cas particulier, d’attouchements dont la gravité a été prouvée ? Pour 47,1%, il s’agit de mineures. Ainsi, les pourcentages faibles de qualification comme crimes, tels qu’ils apparaissent dans les données relatives aux viols, incestes et sodomie, sont difficiles à cerner et ne peuvent être appréhendés, compte tenu de l’insuffisance de certaines informations, que sous formes d’interrogations diverses. S’agit-il par exemple : - d’une insuffisance de preuves, la preuve, cet élément indispensable au magistrat, étant difficile à apporter dans certains cas, - d’arrangements à l’amiable, intervenus à un certain moment de la procédure compte-tenu d’éléments nouveaux, - enfin, d’une application pragmatique (ou jurisprudentielle ?) de certains articles du code pénal aboutissant à une qualification inférieure, c’est-à-dire à celle du délit. Quant aux autres catégories d’agressions, la qualification comme délit représente les trois quarts des agressions physiques, et les neuf dixièmes des agressions psychologiques (seules ou associées à des violences physiques et/ou sexuelles). En ce qui concerne les sanctions, il apparaît qu’après avoir soustrait les affaires en cours et les mises en examen (soit sur 1.111 cas), il y a 513 peines d’amendes, 266 peines privatives de liberté, 197 condamnations avec sursis et 132 non-lieu (soit un pourcentage de 29,6% pour les sursis et les non-lieu). Enfin, concernant les peines privatives de liberté, dans la majorité des cas d’agressions physiques, il est intéressant de noter que l’agresseur est un membre de la famille (62,0%) alors que, dans cet axe, 54,5% des agressions déclarées ont été commises par des connaissances ou des personnes inconnues. Cela pourrait signifier un degré de gravité plus élevé de l’agression, mais aussi une application de l’article 267 du code pénal aux dispositions plus sévères quand les coups et blessures ont été infligés, par un descendant, à ses père ou mère légitimes ou à un autre ascendant légitime. 151 AXE « ECOUTE ET ACCUEIL » AXE « ECOUTE » Violences à l’enconre des femmes, l’enquête nationale I-INTRODUCTION L’axe « écoute et accueil » correspond aux structures pouvant assurer un soutien psychologique aux femmes victimes de violence et/ou les accueillir. Ces structures relèvent essentiellement des ministères chargés de la solidarité et de la jeunesse et des sports ; néanmoins, d’autres ministères possèdent de telles structures. Celles-ci se répartissent en centres : -d’écoute : ils sont prévus pour fonctionner, 24 h sur 24, soit sous forme d’appels téléphoniques anonymes et gratuits, soit sous forme de consultations classiques. Cette écoute est assurée par des psychologues, des juristes et des médecins ; -d’accueil : ils sont conçus pour héberger momentanément toute femme victime de violence. Leurs objectifs sont d’offrir une protection et un accompagnement au plan social, médical, psychologique et juridique ; -de redressement : ils relèvent de la justice et accueillent les mineures pour lesquelles une décision de justice a été prononcée ; -de transit : ce sont, comme leur nom l’indique, des lieux de tri. Dans cet axe, nous avons tenté d’identifier l’ensemble des intervenants potentiels et de les impliquer dans cette étude afin d’appréhender la question liée à l’accompagnement des femmes victimes de violence. Comme pour les autres axes, nous décrirons d’abord la population étudiée, puis les caractéristiques de l’agression et les conséquences de celle-ci. II- CARACTERISTIQUES DES FEMMES VICTIMES D’AGRESSION Sept cent treize dossiers de femmes victimes d’agression et ayant contacté un des centres1 suscités ont été enregistrés. Tableau I : Répartition par tranches d’âge des victimes ayant contacté un centre Classes Effectifs % 1-14 ans 40 5,6 15-24 251 35,2 25-34 230 32,3 35-44 142 19,9 45-54 37 5,2 55-64 6 0,8 >= 65 7 1,0 Total 713 A signaler que plus des quatre cinquièmes (87.4%) des victimes ont entre 15 à 44 ans, ce qui correspond à une période où les femmes sont donc particulièrement exposées, ������������������������������������������ ������������������������ Figure 1 ��������� 154 1/ Age des victimes L’âge moyen des femmes agressées est de 28,5 ans, avec des extrêmes, allant de 2 à 83 ans. Après regroupement en classes de dix ans, on note que plus du tiers d’entre-elles ont moins de vingt cinq ans lors de l’agression. ��� ��� ��� ��� ��� �� � �������������� 1 Par centre, on entend soit un centre d’écoute, d’accueil, de transit, de redressement… AXE « ECOUTE » Violences à l’enconre des femmes, l’enquête nationale 2/ Situation matrimoniale des victimes Plus de la moitié des femmes agressées sont célibataires. Le pourcentage de mères célibataires est nettement plus élevé que dans les autres axes. Il avoisine le dixième des femmes célibataires (7,1%). Les personnes mariées représentent un peu moins du tiers et, les femmes veuves ou divorcées le dixième. Probablement que cette répartition est en rapport avec l’âge des victimes qui sont nettement plus jeunes que dans les autres axes. Tableau II : Situation matrimoniale des victimes ayant contacté un centre Situation matrimoniale Effectifs % Mère célibataire 376 29 52,7 4,1 Instance de Divorcée divorce 207 14 66 29,0 2,0 9,3 Célibataire Non précisé 15 6 2,1 0,8 Mariée Veuve Total 713 Pour la suite de l’analyse, nous avons regroupé certaines modalités, comme pour les axes précédents. Ainsi, les femmes en instance de divorce, divorcées ou veuves ont été regroupées dans une même catégorie, celle des femmes « veuves ou divorcées ». De même, nous avons créé la modalité « célibataire » qui comprend les célibataires et mères célibataires (cf. figure 2). ����������������������������������� �������������� ����� ����������� ���� Figure 2 ����������� ����� ������ ����� L’âge moyen au moment de l’agression varie selon la situation matrimoniale des victimes (x2 = 250.410 - p < 10-6). Les femmes célibataires et mariées sont agressées plus jeunes avec un âge moyen respectivement de 23,2 et 34,7 ans (cf. tableau III). De même, on note que la moitié des célibataires ont moins de 23 ans au moment de l’agression, contre respectivement, 35 et 37 ans pour les femmes mariées et veuves ou divorcées. Tableau III : Age moyen des victimes en fonction de leur situation matrimoniale Situation matrimoniale Moyenne Variance Echantillon Médiane Divorcée/Veuve 39,0 180,486 81 37 Célibataire 23,2 66,415 405 22 Mariée 34,7 82,793 221 35 3/ Niveau d’instruction des victimes Près de la moitié des femmes agressées (44.2%) ont fait des études secondaires ou supérieures, soit un taux largement plus élevé que celui observé dans la population générale qui est aux alentours de 20%1. Tableau IV : Répartition des victimes en fonction de leur niveau d’instruction Niveau d’instruction Effectifs % Analphabète Primaire Moyen Secondaire 102 14,3 124 17,4 170 23,8 238 33,4 1 D’après les données de l’ONS – septembre 2003 Supérieur Non précisé 77 10,8 2 0,3 Total 713 155 AXE « ECOUTE » Violences à l’enconre des femmes, l’enquête nationale ��������������������������������� ��������� ����� Figure 3 ����������� ����������� ���� ����� ���������� ����� �������� ����� ����� ����� L’âge moyen au moment de l’agression est significativement plus élevé chez les femmes non instruites (x2 = 10.41 - p = 0.005469) alors qu’il est sensiblement voisin pour les femmes ayant été scolarisées, et ce, quel que soit le niveau d’instruction atteint. Tableau V : Age moyen des victimes selon leur niveau d’instruction Niveau d’instruction Moyenne Variance Echantillon Médiane Analphabète 33,5 272,132 102 32 Primaire/moyen 27,3 116,457 294 26 Secondaire/supérieur 27,9 71,855 315 27 4/Profession des victimes La majorité des femmes sont sans profession (58,3%) cependant, un pourcentage relativement élevé de femmes travaillent (24,7%). Rapporté à la population des plus de 16 ans, ce chiffre passe à 27,4%, valeur nettement au-dessus du pourcentage observé au niveau national qui est aux alentours de 8,5%1. Tableau VI :Statut socioprofessionnel des victimes 156 Statut socioprofessionnel Effectifs % Sans profession 416 58,3 Scolarisée/ Avec profession Etudiante 96 176 13,5 24,7 Non précisé Total 25 3,5 713 L’âge moyen au moment de l’agression diffère selon le statut socioprofessionnel de la victime (x2 = 149.13 - p > 10-6). Les femmes ayant une profession ont tendance à être plus âgées au moment de l’agression. Tableau VII : Age moyen des victimes en fonction de leur statut socioprofessionnel Statut socioprofessionnel Moyenne Variance Echantillon Médiane Sans profession 29,0 130,083 416 28 Scolarisée 17,6 28,983 96 17 �������������������������������������� ����������� ���� Figure 4 ��������������� ����� ���������� ����� ��������������� ����� 1 D’après les données de l’ONS – septembre 2003 Avec Profession 32,2 84,494 176 32 AXE « ECOUTE » Violences à l’enconre des femmes, l’enquête nationale Les professions les plus fréquemment rencontrées, parmi les femmes ayant un travail rémunéré, sont respectivement les enseignantes (55,1%), les employées (14,8%) et les artisans patrons (10,2%), ce qui ne correspond pas à la répartition habituelle observée dans la population générale. Contrairement aux autres axes, on ne retrouve pas de technicienne, ni d’ouvrière. Tableau VIII : Répartition des professions parmi les victimes ayant une activité rémunérée Profession Effectifs % Artisan patron 18 10,2 Cadre supérieur 3 1,7 Cadre Enseignement moyen 17 97 9,7 55,1 Employé Non précisé 26 14,8 15 8,5 Total 713 1-Artisan patron : artisan patron - 2-cadre : cadre supérieur – 3- cadre moyen – 4- enseignante : enseignante du fondamental - 5-employée : employée L’étude du niveau d’instruction, en fonction de la profession déclarée, montre, comme lors de l’analyse de l’axe « santé », que la catégorie « employée », est une classe assez disparate. En effet, celle-ci comprend des personnes analphabètes ou ayant le niveau secondaire. La même remarque est à faire concernant, la classe « artisan patron » (cf. tableau ci-contre). Tableau IX : Profession et niveau d’instruction des victimes Niveau d’instruction Profession Artisan patron Cadre supérieur Cadre moyen Enseignante Employée Etudiante Sans profession Total Analphabète Primaire 2 0 0 0 6 0 89 97 3 0 0 1 12 11 92 119 Moyen Secondaire Supérieur 4 0 0 15 5 28 106 158 9 0 3 60 3 38 110 223 0 3 14 20 0 19 19 75 Total 18 3 17 96 26 96 416 672 5/ Structures enquêtées Les victimes recensées dans cet axe proviennent, en majorité, des structures dépendant du ministère de la jeunesse et des sports (55,4%) et du ministère de la solidarité (23,4%). Tableau X : Répartition des victimes en fonction des ministères ou organismes de tutelle Structure Effectifs % MSPRHS 83 11,6 MAS 167 23,4 MJ 11 1,5 MJS 395 55,4 Associations 45 6,3 Autres 12 1,7 Total 713 MSPRHS : Ministère de la santé et de la réforme hospitalière - MAS : Ministère de la solidarité et des affaires sociale MJ : Ministère de la justice - MJS : Ministère de la jeunesse et des sports Peu de victimes proviennent des associations de femmes comme en témoigne le tableau ci-contre. Cela peut s’expliquer en partie par le peu d’associations travaillant dans le champ de l’écoute et de l’accueil. L’association la plus présente a été « SOS femmes en détresse » qui disposent de centres d’écoute et d’accueil dans plusieurs villes d’Algérie, et où plus de la moitié des victimes ont été recensées. En deuxième position, vient l’association « Rachda » qui ne possède que deux centres : un pour l’accueil et l’autre pour l’écoute. « APF divorcée » est une association qui apporte essentiellement une aide juridique aux femmes en instance de divorce ou séparées de leur époux. Elle dispose d’un seul centre. L’association « environnement » et le centre 157 AXE « ECOUTE » Violences à l’enconre des femmes, l’enquête nationale psychopédagogique n’ont pas pour vocation l’écoute et l’accueil des femmes en détresse mais peuvent apporter à l’occasion une aide et ce, d’autant qu’ils disposent de psychologues. Tableau XI : Répartition des victimes selon l’association les ayant prises en charge Association Environnement Effectifs % 1 2,2 Centre psy/ SOS FD pédago 1 27 2,2 60,0 APF divorcée 9 7 20,0 15,6 Rachda Total 45 La quasi-majorité des enquêteurs sont des psychologues, résultat qui était attendu, puisque plus des trois quarts des structures ayant participé à l’étude sont des centres d’écoute. Tableau XII : Répartition des victimes selon la personne les ayant prises en charge Enquêteur Effectifs % AssistanteNon préTotal sociale cisé 36 9 713 5,0 1,3 Médecin Psychologue Juriste Gestionnaire Autre 48 6,7 554 77,7 22 3,1 13 1,8 31 4,3 La majorité des structures ayant pris en charge des victimes sont des centres d’écoute (plus des ¾ des personnes agressées) et, dans une proportion nettement plus faible, des centres d’accueil (12.6%), ce qui correspond globalement à ce qui est retrouvé sur le terrain. Tableau XIII : Répartition des victimes selon la structure de prise en charge Structure Effectifs % Ecoute 558 78,3 Accueil Redressement 90 13 12,6 1,8 Transit 6 0,8 Autre 44 6,2 Non précisé 2 0,3 Total 713 158 III- CARACTERISTIQUES DE L’AGRESSION 1/ Nombre déclaré d’agressions Le nombre moyen d’agression par femmes parmi celles ayant consulté un centre est de 4,1. Les trois quarts des victimes ont subi plus d’une agression et un peu moins du cinquième plus de six. Pour ce dernier groupe, le nombre déclaré d’agressions varie de 7 à 35. ��������������������������� ��� ��� ��� Figure 5 ��������� ��� ��� ��� �� � ���������������������������� A noter que pour un peu moins de 10% des femmes, cette donnée est manquante. Le nombre déclaré d’agressions est influencé par les caractéristiques sociodémographiques des victimes dont la situation matrimoniale (x2 = 18.39 - p = 0.00103745), le niveau d’instruction (x2 = 34.45 - p = 0.00057271) et le statut socioprofessionnel (x2 = 17.10 - p = 0.00893018). AXE « ECOUTE » Violences à l’enconre des femmes, l’enquête nationale • Situation matrimoniale des victimes Le pourcentage de femmes mariées (56,6%) ou ayant été mariées (48,1%) déclarant plus de trois agressions est plus élevé que celui observé chez les femmes célibataires (42,9%). Ce troisième groupe - plus de trois agressions déclarées - pourrait correspondre à des femmes régulièrement battues ou subissant une autre forme de violence avec comme agresseur principal, une personne proche : le mari ou un membre de la famille, sachant que le mari est le premier agresseur pour les femmes mariées (cf. paragraphe IV : « caractéristiques de l’agression »). Tableau XIV : Nombre déclaré d’agressions et situation matrimoniale des victimes Situation matrimoniale Nombre d’agressions =1 2-3 >4 Total Célibataire Veuve/divorcée Mariée Total 104 127 174 405 28 14 39 81 40 56 125 221 172 197 338 707 • Niveau d’instruction On observe un gradient entre le niveau d’instruction et le nombre déclaré d’agressions par la victime. On relève que ce sont les femmes instruites qui déclarent plus d’une agression. Le pourcentage le plus élevé, pour une seule agression déclarée, est observé chez les personnes sans instruction. Tableau XV : Nombre déclaré d’agressions et niveau d’instruction des victimes Niveau d’instruction Nombre d’agressions =1 2-3 4-6 >6 Total Analphabète Primaire Moyen Secondaire Supérieur Total 40 19 22 11 92 37 31 34 12 114 39 51 32 33 155 43 73 70 42 228 12 25 20 14 71 171 199 178 112 660 • Statut socioprofessionnel Les femmes sans profession déclarent en moyenne plus d’agressions que celles qui travaillent ou qui sont scolarisées. Tableau XVI : Nombre déclaré d’agressions et statut socioprofessionnel des victimes Statut socioprofessionnel Nombre d’agressions =1 2-3 4-6 >6 Total Sans profession Scolarisée Avec profession 98 99 109 78 384 28 33 20 8 89 34 63 42 25 164 Total 160 195 171 111 637 2/ Lieu de l’agression Dans près de trois quart des cas, l’agression s’est déroulée à domicile (70.0%). A noter que 10% des agressions sont survenues sur les lieux de travail. Tableau XVII : Répartition des victimes en fonction du lieu d’agression Lieu d’agression Effectifs % Domicile 499 70,0 Travail 71 10,0 Lieu public 125 17,5 Autre lieu 12 1,7 Non précisé 6 0,8 Total 713 159 AXE « ECOUTE » Violences à l’enconre des femmes, l’enquête nationale ����������������������������� ����� ���� ����������� ����� ������� ����� ����������� ���� Figure 6 �������� ����� • Situation matrimoniale Le lieu de l’agression varie en fonction de la situation matrimoniale des victimes (x2 = 7.16 - p = 0.027659). Les célibataires sont plus souvent victimes d’une agression dans les lieux publics (28,5%) que les autres personnes. On peut néanmoins relever que, quelle que soit la situation matrimoniale de la victime, les agressions à domicile viennent en tête. Tableau XVIII : Lieu d’agression et situation matrimoniale des victimes Lieu d’agression S. matrimoniale Célibataire Mariée Divorcée/veuve Total Travail 237 198 61 496 49 14 7 70 Lieu public/ Autre 114 9 12 135 Total 400 221 80 701 Les classes « lieu public » et « autre lieu » ont été regroupées pour pouvoir interpréter les résultats ��������������������������������������������������� ���������������� Figure 7 ������������ 160 Domicile ���� ��� ��� ��� ��� �� ���������������� ��������� ����������� ������ 3/ Identité de l’agresseur Les agresseurs les plus souvent cités sont, par ordre décroissant, respectivement le mari (31,6%), un inconnu (11,8%), un apparenté (9,5%) ou une personne investie d’une autorité morale (9,3%). Dans un cas, nous n’avons pas pu avoir l’identité de l’agresseur. Si l’on regroupe les modalités, il s’agit, dans la majorité des cas, d’une personne connue de la victime, vivant dans son entourage immédiat (88,2%). Seulement le dixième des victimes a été agressé par des inconnus. AXE « ECOUTE » Violences à l’enconre des femmes, l’enquête nationale Tableau XIX : Identité de l’agresseur Père/ ConnaisInconnu/ Enfant Fratrie Apparenté Voisin Autorité NP* Total mère sance autre 14 63 13 57 68 44 63 66 99 1 713 2,0 8,8 1,8 8,0 9,5 6,2 8,8 9,3 13,9 Identité Mari Fiancé Effectifs 225 % 31,6 * NP = Non précisé La famille de la victime occupe une place prépondérante parmi les agresseurs, puisque près des deux tiers des agressions (61,7%) ont été commises par un membre de la famille. En tête, viennent le mari et/ou le fiancé (33,5%). La fratrie représente près du dixième des agresseurs (8,0%). Figure 8 1-Mari/fiancé : mari ou fiancé - 2-Parent : ascendant/descendant et apparenté -3- fratrie : frère et sœur - 4-connu : voisin ou connaissance - 5-autorité : personne investie d’une autorité morale - 6-inconnu : autre personne et/ou inconnu. • Lieu d’agression L’identité de l’agresseur et le lieu de l’agression sont des paramètres étroitement liés (x2 = 556.86 – p < 10-6). Ainsi, lorsque les agressions sont dues à des membres de la famille, le lieu principal d’agression est le domicile avec un pourcentage dépassant les 90%. Dans quelques rares cas, l’agression est survenue au travail ou dans un lieu public. Lorsque l’agresseur n’est pas un membre de la famille, l’agression survient plus fréquemment au travail ou dans un lieu public sauf lorsqu’il s’agit d’un voisin ou d’une connaissance. Dans ce dernier cas, le lieu de l’agression est, à parts égales, le domicile et les endroits publics. Les violences perpétrées par les personnes investies d’une autorité morale surviennent, dans plus des deux tiers des cas, sur les lieux de travail et sont probablement d’ordre psychologique relevant du harcèlement (cf. paragraphe « nature de l’agression »). Tableau XX : Identité de l’agresseur et lieu d’agression Lieu d’agression Agresseur Mari/fiancé Parent Fratrie Connu Autorité Autre Total Domicile Travail 217 137 57 48 17 23 499 8 3 0 11 44 4 70 Lieu public/Autre lieu 14 4 0 46 5 68 137 Total 239 144 57 105 66 95 706 1-Mari/fiancé : mari ou fiancé - 2-parent : ascendant/descendant et apparenté - 3- fratrie : frère et sœur - 4-connu : voisin ou connaissance - 5-autorité : personne investie d’une autorité morale - 6-autre : autre personne et/ou inconnu. 1-Mari/fiancé : mari ou fiancé - 2-parent : ascendant/descendant et apparenté - 3- fratrie : frère et sœur – 4-connu : voisin ou connaissance - 5-autorité : personne investie d’une autorité morale - 6-inconnu : autre personne et/ou inconnu. 161 AXE « ECOUTE » Violences à l’enconre des femmes, l’enquête nationale Figure 9 ������������� ���������������������������������������������� ����������� � ����� ������� ����� � ������� ������� ����������������������� �������� ������� ��������������� On observe un lien entre les principaux paramètres sociodémographiques des victimes et l’identité de l’agresseur dont la situation matrimoniale (x2 = 360.11 – p < 10-6), l’âge (x2 = 140.88 – p < 10-6) et le statut socioprofessionnel (x2 = 92.74 – p < 10-6). • Situation matrimoniale des victimes Chez les célibataires, l’agresseur est par ordre de fréquence un parent (27,7%), une connaissance (21,5%), un inconnu (19,5%) et dans les mêmes proportions, une personne investie d’une autorité morale (11,8%) et/ou un membre de la fratrie (11,6%). Chez les femmes mariées, l’agresseur principal, sinon quasi-exclusif, est le mari (82.4%). Pour les veuves ou divorcées, l’identité de l’agresseur est plus polyvalente. A noter que chez les victimes divorcées, l’ex-mari occupe toujours la première place avec 45,0% des agressions. 162 Les agresseurs inconnus sont retrouvés plus fréquemment chez les victimes célibataires (79,8%). Tableau XXI : Identité de l’agresseur et situation matrimoniale des victimes Agresseur S.matrimoniale Célibataire Mariée Divorcée/veuve Total Mari/fiancé Parent Fratrie Connu Autorité Autre Total 32 182 25 239 112 13 18 143 47 4 4 55 87 9 9 105 48 9 8 65 79 4 16 99 405 221 80 706 1-Mari/fiancé : mari ou fiancé -2-parent : ascendant/descendant et apparenté - 3- fratrie : frère et sœur– 4-connu : voisin ou connaissance - 5-autorité : personne investie d’une autorité morale - 6-autre : autre personne et/ou inconnu. 1-Mari/fiancé : mari ou fiancé - 2-parent : ascendant/descendant et apparenté - 3- fratrie : frère et sœur – 4-connu : voisin ou connaissance - 5-autorité : personne investie d’une autorité morale - 6-inconnu : autre personne et/ou inconnu. • Age des victimes La situation matrimoniale étant tributaire, dans une grande mesure, de l’âge des personnes, nous avons également étudié l’existence d’un lien entre l’identité de l’agresseur et l’âge des victimes. Ainsi, pour les moins de 25 ans, l’agresseur principal est représenté par un parent (< 15 ans : 45,0% ; 15-24 ans : 28,0%) ou une personne connue (< 15 ans : 15.0% ; 15-24 ans : 15.0%). A noter, le rôle de la fratrie chez les moins de 25 ans : elle est responsable de 12,5% des agressions commises chez ces personnes. AXE « ECOUTE » Violences à l’enconre des femmes, l’enquête nationale ������������������������������������������������������ �������� ��������� Figure 10 ���� ��� ��� ��� ��� �� �� �� ��� ���� ��� ��� ��� �� ���� ���������������������� ����������� ������ ������� ����� ������� �������� Pour les 25-34 ans, l’agresseur est dans des proportions pratiquement identiques le mari (37,6%), ou une personne inconnue (37,4%) ou une connaissance (34,6%). Chez les 35 ans et plus, le premier agresseur est représenté par le mari (35-44 ans : 6,0 – 45-54 ans : 39,5 et 55-64 ans : 50,0%). Tableau XXII : Identité de l’agresseur et âge des victimes Tranches d’âge Identité agresseur Mari/fiancé Parent Fratrie Connu Autorité Autre Total 01-14 15-24 25-34 35-44 45-54 55-64 Total 3 18 5 6 2 6 40 37 71 31 49 22 41 251 86 31 11 37 27 37 229 88 13 7 8 13 13 142 22 2 2 7 2 2 37 3 9 1 0 0 0 6 239 144 57 107 66 99 712 1-Mari/fiancé : mari ou fiancé -2-parent : ascendant/descendant et apparenté - 3- fratrie : frère et sœur – 4-connu : voisin ou connaissance - 5-autorité : personne investie d’une autorité morale - 6-autre : autre personne et/ou inconnu. 1-Mari/fiancé : mari ou fiancé -2-parent : ascendant/descendant et apparenté - 3- fratrie : frère et sœur – 4-connu : voisin ou connaissance - 5-autorité : personne investie d’une autorité morale - 6-inconnu : autre personne et/ou inconnu. • Statut socioprofessionnel des victimes Pour les femmes sans profession, le mari est l’agresseur principal avec 39,9% des déclarations, puis vient un parent avec 20,2% des violences commises. La fratrie occupe une place non négligeable parmi les agresseurs avec 7,2% des agressions. Chez les victimes scolarisées (étudiantes et/ou élèves), l’identité de l’agresseur est plus variable avec un rôle non négligeable des parents (30,2%) et des personnes connues (26,0%). ������������������������������������������� Figure 11 �������������� ����������� ������ ������� ����� �������� ������� 163 AXE « ECOUTE » Violences à l’enconre des femmes, l’enquête nationale Chez les personnes exerçant une activité rémunérée, les principaux agresseurs sont le mari (30,9%) et les personnes investies d’une autorité morale (22,9%). Tableau XXIII : Identité de l’agresseur et statut socioprofessionnel des victimes S. socioprofessionnel Identité de l’agresseur Mari/fiancé Parent Fratrie Connu Autorité Autre Total Sans profession 166 84 30 61 14 61 416 Scolarisée/ Etudiante 9 29 11 25 9 13 96 Avec profession Total 54 29 16 20 40 16 175 229 142 57 106 63 90 687 1-Mari/fiancé : mari ou fiancé -2-parent : ascendant/descendant et apparenté - 3- fratrie : frère et sœur – 4-connu : voisin ou connaissance - 5-autorité : personne investie d’une autorité morale - 6-autre : autre personne et/ou inconnu. • Nombre déclaré d’agressions Le nombre moyen d’agressions est significativement plus élevé (x2 = 43.942 – p < 10-6) lorsqu’il s’agit d’un membre de la famille (ascendant : 14,3 - mari : 12,5 – descendant : 12,3 – apparenté : 10,6). Il est le plus bas lorsqu’il s’agit d’une connaissance, au sens large, ou d’un inconnu. A noter cependant, que les personnes investies d’une autorité morale ont un nombre déclaré d’agressions relativement élevé (9,7), témoignant de leur répétition. Tableau XXIV : Nombre moyen d’agression et identité de l’agresseur 164 Nombre moyen 1 2 3 4 5 6 7 8 9 10 11 d’agression Moyenne 12,5 9,1 14,3 12,1 12,3 10,6 5,2 9,8 9,7 9,1 7,3 Variance 671,117 673,764 919,129 703,410 746,113 637,702 224,657 552,942 533,538 526,786 29,124 Echantillon 225 14 63 13 57 68 44 63 66 84 15 Médiane 5 1 3 5 3 3 1.5 3 3 3 6 1 : mari - 2 : fiancé -3 : ascendant -4 : descendant -5 : fratrie -6 : apparenté -7 : voisin - 8 : connaissance -9 : autorité 10 : inconnu -11 : autre IV-NATURE DE L’AGRESSION 1/ Généralités Les agressions physiques (59,9%) représentent plus de la moitié des cas, de même que les agressions psychologiques (57,6%). Le tiers des violences déclarées sont des agressions sexuelles (31,3%). Tableau XXV : Répartition des agressions en fonction de leur nature Nature de l’agression Effectifs % Physique 427 59,9 Sexuelle 223 31,3 Psychologique 411 57,6 * : pourcentages calculés par rapport à l’ensemble des violences déclarées dans cet axe, soit 713. Pour 5,5 des victimes, l’agression était simultanément physique, sexuelle et psychologique. Dans deux cas, la nature de l’agression n’a pas pu être précisée. En prenant en compte, la possibilité d’agressions multiples sur une même personne, on observe que près de la moitié des victimes ont déclaré deux ou plusieurs violences associées (43,7%). AXE « ECOUTE » Violences à l’enconre des femmes, l’enquête nationale Tableau XXVI :Répartition des agressions en fonction de leur nature en tenant compte de la possibilité de violences multiples Nature de l’agression Effectifs % 1 2 3 4 5 6 39 5,5 18 2,5 215 30,2 155 21,7 39 5,5 127 17,8 Non précisé 118 2 16,5 0,3 7 Total 713 1 : agression physique + sexuelle + psychologique – 2 : agression physique et sexuelle – 3 : agression physique et psychologique - 4 : agression physique – 5 : agression sexuelle et psychologique – 6 : agression sexuelle – 7 : agression psychologique • Identité de l’agresseur L’identité de l’agresseur et la nature de l’agression sont liées (x2 = 298.34 – p < 10-6). Ainsi, lorsqu’il s’agit d’un parent, les agressions sont le plus souvent physiques et psychologiques simultanément et représentent respectivement 42% et 34,7% des agressions perpétrées par ces personnes. Les agressions commises par la fratrie sont essentiellement de nature physique seule avec 44,6% des cas ; viennent en seconde place les agressions physiques et psychologiques simultanément (28,6%). Lorsqu’il s’agit d’une personne ayant une autorité morale, le premier type d’agression retrouvé concerne les agressions de nature psychologique seule (34,8%), puis, en deuxième lieu, les agressions psychologiques et sexuelles simultanément (21,2%). Les agressions uniquement sexuelles sont le plus souvent observées lorsque l’agresseur est une personne connue (voisin ou connaissance) ou lorsqu’il s’agit d’un inconnu avec respectivement 49,5% et 26,3% des agressions perpétrées par ces personnes. ����������������������������������������������������� ����� ����� ���� 165 ���� ���� ���� Figure 12 ����� ����� ������������ ��������� �������� ���������� �������� ����������� ���������� ����������� Tableau XXVII : Nature des agressions et identité de l’agresseur Identité agresseur Nature de l’agression 1 2 3 4 5 6 7 Total Mari/fiancé Parent Fratrie Connu Autorité Autre Total 9 2 100 77 2 9 39 238 4 3 50 32 5 22 28 144 2 0 16 25 3 6 4 56 6 1 20 6 4 53 17 107 2 1 9 6 14 11 23 66 16 11 20 9 11 26 6 99 39 18 215 155 39 127 117 710 Agression : 1 : agressions physique + sexuelle + psychologique – 2 : agression physique et sexuelle – 3 : agression physique et psychologique - 4 : agression physique – 5 : agression sexuelle et psychologique – 6 : agression sexuelle – 7 : agression psychologique Agresseur : 1-Mari/fiancé : mari ou fiancé - 2-parent : ascendant/descendant et apparenté - 3- fratrie : frère et sœur 4-connu : voisin ou connaissance - 5-autorité : personne investie d’une autorité morale - 6-autre : autre personne et/ou inconnu. AXE « ECOUTE » Violences à l’enconre des femmes, l’enquête nationale Figure 13 ������������ ������������������������������������������������ ����������� ������ ������� ����� �������� ������� ��������������������� ������������ �������� �������� ���������� ��������� ���������� ����������� 1-Mari/fiancé : mari ou fiancé - 2-parent : ascendant/descendant et apparenté - 3- fratrie : frère et sœur – 4-connu : voisin ou connaissance - 5-autorité : personne investie d’une autorité morale 6-inconnu : autre personne et/ou inconnu. • Situation matrimoniale des victimes On observe un lien entre la situation matrimoniale de la victime et le type d’agression, en rapport probablement avec le lieu de l’agression et l’âge de la victime (x2 = 127.22 – p < 10-6). Les célibataires subissent, par ordre de fréquence décroissante, d’abord des agressions sexuelles seules (27,9%), des agressions physiques et psychologiques simultanément (21,0%), puis, en troisième position, des agressions physiques seules (17,3%). Les femmes mariées sont d’abord agressées simultanément physiquement et psychologiquement (41,8%), puis physiquement (30.5%) et psychologiquement (19,5%). 166 Quant aux femmes veuves ou divorcées, on retrouve dans l’ordre : d’abord des agressions uniquement physiques (47,5%), puis, à parts pratiquement égales, des violences soient seulement psychologiques (20,0%), soient physiques et psychologiques simultanément (18,8%). Tableau XXVIII : Nature des agressions et situation matrimoniale des victimes Nature de l’agression Situation matrimoniale Célibataire Mariée Veuve/divorcée Total 1 2 3 4 5 6 7 Total 28 8 3 39 16 0 2 18 85 92 38 215 70 67 15 152 34 3 2 39 113 7 4 124 59 43 16 118 405 220 80 705 1 : agression physique + sexuelle + psychologique – 2 : agression physique et sexuelle – 3 : agression physique et psychologique - 4 : agression physique – 5 : agression sexuelle et psychologique – 6 : agression sexuelle – 7 : agression psychologique ���������������������������������������������������� �������� Figure 14 ������������ ���� ��� ��� ��� ��� �� ���������������������� ������������ �������� �������� ���������� ��������� ���������� ����������� AXE « ECOUTE » Violences à l’enconre des femmes, l’enquête nationale • Statut socioprofessionnel des victimes La nature de l’agression varie en fonction du statut socioprofessionnel de la victime (x2 = 47.58 – p < 10-6). Les victimes scolarisées (élèves ou étudiantes) sont d’abord agressées sexuellement (29,2%), puis, simultanément physiquement et psychologiquement (26,0%). Le pourcentage de personnes scolarisées ayant subi une agression sexuelle seule, ou associée à d’autres formes de violence, concerne près de la moitié des victimes (43,8%). Les femmes exerçant une profession subissent principalement des agressions physiques et psychologiques (31,1%), puis de nature uniquement psychologique (25,6%), probablement en rapport avec les agressions perpétrées sur les lieux de travail ou par une autorité morale (cf. paragraphe « agressions psychologiques). Pour les femmes sans profession, les agressions sont, avant tout, physiques et psychologiques (29,9%) et physiques seules (26,5%), vraisemblablement en rapport avec l’identité de l’agresseur qui est principalement, dans ce cas, le mari ou la famille. Tableau XXIX : Nature des agressions et statut socioprofessionnel des victimes Nature de l’agression Statut socioprofessionnel Sans profession Scolarisée/Etudiante Avec profession Total 1 2 3 4 5 6 7 Total 27 3 6 36 9 4 5 18 124 25 60 209 110 14 28 152 17 7 15 39 78 28 17 123 50 15 45 110 415 96 176 687 1 : agression physique + sexuelle + psychologique – 2 : agression physique et sexuelle – 3 : agression physique et psychologique - 4 : agression physique – 5 : agression sexuelle et psychologique – 6 : agression sexuelle – 7 : agression psychologique • Nombre d’agressions On retrouve également un lien significatif entre la nature de l’agression et le nombre déclaré d’agressions (x2 = 38.509 – p = 0.000001). Le nombre moyen d’agressions est plus élevé lorsqu’il s’agit de violences physiques seules ou associées à des violences psychologiques. Par contre, lorsqu’il s’agit d’agressions sexuelles seules, on observe les pourcentages les plus bas. Tableau XXX : Nombre moyen d’agressions selon la nature de l’agression Nature de l’agression Moyenne Variance Echantillon Médiane 1 2 3 4 5 6 7 13,0 651,000 39 6 8,5 517,559 18 2 12,3 665,189 215 5 12,4 761,542 155 3 15,0 844,208 39 5 6,9 355,619 127 3 9,2 523,016 118 3 1 : agression physique + sexuelle + psychologique – 2 : agression physique et sexuelle – 3 : agression physique et psychologique - 4 : agression physique – 5 : agression sexuelle et psychologique – 6 : agression sexuelle – 7 : agression psychologique 2/ Les agressions physiques Les agressions physiques représentent plus de la moitié des violences enregistrées (59,9%). Parmi les agressions physiques, au nombre de 427, on observe que la quasi-majorité d’entre-elles sont des coups et blessures volontaires (95,1%). Tableau XXXI : Nature des agressions physiques Type d’agression physique Effectifs % Coup et blessure volontaires 406 56,9* Enlèvement Séquestration 24 3,4* 25 3,5* * : les pourcentages sont calculés par rapport à l’ensemble des violences déclarées pour cet axe, soit un total de 713. 167 AXE « ECOUTE » Violences à l’enconre des femmes, l’enquête nationale • Lieu de l’agression Le lieu de l’agression et la nature physique de l’agression sont étroitement liés (x2 = 77.07 – p < 10-6). C’est au domicile que l’on observe la plus grande proportion d’agressions physiques (69,5%), la plus faible étant enregistrée sur les lieux de travail (19,7%). Tableau XXXII : Violences physiques et lieu de l’agression Lieu d’agression Agression physique Total Domicile 347 499 Travail Lieu public/Autre 14 64 71 137 Total 425 707 • Identité de l’agresseur Lorsque les violences sont physiques, le premier agresseur est le mari (44,0%), suivi d’un parent (20,8%) et de personnes inconnues (13,1%) (cf. figure 15). 1-Mari/fiancé : mari ou fiancé -2-parent : ascendant/descendant et apparenté - 3- fratrie : frère et sœur – 4-connu : voisin ou connaissance - 5-autorité : personne investie d’une autorité morale 6-inconnu : autre personne et/ou inconnu. Lorsque l’on étudie le lien entre l’identité de l’agresseur et la nature physique ou non de l’agression (x2 = 108.36 – p < 10-6), on observe qu‘il s’agit de violences physiques, seules ou associées, dans plus de la moitié des cas, lorsque l’agresseur est le mari ou le fiancé (78,7%), un parent (61,8%) ou une personne inconnue (56,6%). Tableau XXXIII : Violences physiques et identité de l’agresseur Agresseur Agression physique Total 168 Mari/fiancé 188 239 Parent 89 144 Fratrie 43 57 Connu Autorité 33 18 107 66 Autre 56 99 Total 427 712 1-Mari/fiancé : mari ou fiancé -2-parent : ascendant/descendant et apparenté - 3- fratrie : frère et sœur – 4-connu : voisin ou connaissance - 5-autorité : personne investie d’une autorité morale 6-autre : autre personne et/ou inconnu. �������������������������������������������� Figure 15 �������� ���� ����� ���� ������� ����� ��������� ����������� ����� ������� ����� ������ ����� • Situation matrimoniale des victimes Environ les trois quarts des agressions sont de nature physique chez les femmes mariées (75,5%) et chez les personnes veuves ou divorcées (71,6%) alors que ce type d’agression représente un peu moins de la moitié des violences déclarées, parmi les victimes célibataires (x2 = 46.76 – p < 10-6). Tableau XXXIV : Violences physiques et situation matrimoniale des victimes Situation matrimoniale Agression physique Total Célibataire 199 405 Mariée Divorcée/Veuve 167 58 221 81 Total 424 707 AXE « ECOUTE » Violences à l’enconre des femmes, l’enquête nationale �������������������������������������������������������� ��������� �������������� ����� Figure 15 ����������� ����� ������ ����� • Statut socioprofessionnel des victimes Plus de la moitié des agressions sont de nature physique chez les femmes sans profession (64,9%), ou ayant une activité rémunérée (56,2%), alors que chez les personnes scolarisées, il est de 47,9% (x2 = 11.04 – p = 0.00400510). Tableau XXXV : Violences physiques et statut socioprofessionnel des victimes Statut socioprofessionnel Agression physique Total Sans profession Scolarisée/Etudiante 270 46 416 96 Avec profession 99 176 Total 415 688 Si l’on s’intéresse au détail des professions, le lien est maintenu (x2 = 13.56 – p = 0.00883906). Ainsi, on retrouve un gradient en rapport probablement avec le niveau d’étude. Chez les sans profession ou les personnes ayant une profession non qualifiante, on observe une majorité d’agressions physiques. Tableau XXXVI : Violences physiques et profession des victimes Profession Agression physique Total Cadre/prof. libérale 19 38 Enseignante Employée 52 97 17 26 Sans profession 46 270 96 416 Etudiante Total 404 673 1-cadre/prof.libérale : artisan patron, cadre supérieur et cadre moyen - 2-enseignante : enseignante du fondamental 3-employée : employée • Niveau d’instruction des victimes Plus le niveau d’instruction est élevé, et plus la proportion déclarée d’agressions physiques diminue (x2 = 12.85 – p = 0.01201614). Ainsi, ce pourcentage varie de 70,6% chez les analphabètes à 48,1% chez les femmes ayant un niveau supérieur d’instruction. Tableau XXXVII : Violences physiques et niveau d’instruction des victimes Niveau d’instruction Agression physique Total Analphabète 72 102 Primaire 77 124 Moyen Secondaire 108 131 170 238 Figure 17 ������������ �������������������������������������������� �������������������������� �� �� �� �� �� �� �� �� � ���� ����������� ���� �������� ���� �� ����� ���������� �������������������� ���� ��������� Supérieur 37 77 Total 425 711 169 AXE « ECOUTE » Violences à l’enconre des femmes, l’enquête nationale 3/ Les agressions sexuelles Un peu moins du tiers des agressions déclarées sont de nature sexuelle (31,3%). Parmi celles-ci, plus de la moitié sont des viols (56,5%), viennent ensuite les attouchements (16,2%), les incestes (12,6%) et les actes de sodomie (3,1%). Pour vingt-cinq femmes, la nature de l’agression sexuelle n’a pas pu être précisée ou ne rentrait dans aucune des catégories citées. Il s’agit entre autres, pour cette catégorie, de tentatives de viol et d’inceste. �������������������������������������������������� ������������������� ��� Figure 18 ��� ��� ��� Le tableau ci-après donne la part respective des différents types de violence sexuelle parmi l’ensemble des agressions déclarées. Tableau XXXVIII : Nature des agressions sexuelles Type d’agression sexuelle Effectifs % Inceste 28 3,9* Viol 126 17,7* Sodomie 7 1,0* * : les pourcentages ont été calculés par rapport à l’ensemble des violences déclarées, soit un total de 713. La nature détaillée des agressions sexuelles, en tenant compte de la possibilité d’association de plusieurs types de violence sexuelle chez une même personne, est présentée dans le tableau ci-contre (cf. tableau XXXIX). Tableau XXXIX : Nature détaillée des agressions sexuelles Nature des agressions sexuelles Effectifs % Attouchement seul 37 16,6 Inceste Viol Sodomie Autre Total 28 12,6 126 56,5 7 3,1 25 11,2 223 1 : attouchements seuls - 2 : inceste accompagné ou non d’attouchements - 3 : viol accompagné ou non d’attouchements- 4 : sodomie accompagnée ou non de viol et/ou d’attouchements - 5 : autre type d’agressions sexuelles ������������������������������� ��� Figure 19 ��������� 170 Attouchement 40 5,6* �� �� �� � ������������ ������� ���� ������� ������������������������������� ����� AXE « ECOUTE » Violences à l’enconre des femmes, l’enquête nationale • Lieu de l’agression Les agressions sexuelles sont observées plus fréquemment lorsque le lieu de l’agression est un lieu public (56,9%) ou de travail (43,7%) (x2 = 68.15 – p < 10-6). Tableau XXXX : Violences sexuelles et lieu de l’agression Lieu d’agression Agression sexuelle Total Domicile 109 499 Travail Lieu public/Autre 31 78 71 137 Total 218 707 • Identité de l’agresseur Lorsque l’agression est sexuelle, on retrouve par ordre de fréquence, une connaissance (28,7%), une personne inconnue (28,7%) ou un parent (15,2%). ����������������������������������������������������� ����������� ���� ������� ����� ������ ����� Figure 20 ������� ���� �������� ����� ����� ����� 1-Mari/fiancé : mari ou fiancé - 2-parent : ascendant/descendant et apparenté - 3- fratrie : frère et sœur – 4-connu : voisin ou connaissance - 5-autorité : personne investie d’une autorité morale - 6-inconnu : autre personne et/ou inconnu. L’étude du lien, entre l’identité de l’agresseur et la nature sexuelle de l’agression, met en évidence une liaison statistiquement significative (x2 = 157.43 – p < 10-6). Les agressions sexuelles représentent plus de la moitié des violences lorsque l’agresseur est une personne inconnue (64,6%) ou une connaissance (59,8%). Près de la moitié des agressions commises par des personnes ayant une autorité morale sont d’ordre sexuelle (42,4%). Tableau XXXXI : Violences sexuelles et identité de l’agresseur Agresseur Agression sexuelle Total Mari/fiancé 22 239 Parent 34 144 Fratrie 11 57 Connu Autorité 64 28 107 66 Autre 64 99 Total 223 712 1-Mari/fiancé : mari ou fiancé -2-parent : ascendant/descendant et apparenté - 3- fratrie : frère et sœur – 4-connu : voisin ou connaissance - 5-autorité : personne investie d’une autorité morale - 6-autre : autre personne et/ou inconnu. Lorsque l’on s’intéresse aux différentes catégories de violences sexuelles, on note que la nature des agressions varie en fonction de l’identité de l’agresseur (x2 = 400.15 – p < 10-6). Ainsi, lorsqu’il s’agit d’un inconnu ou d’une connaissance, la majorité des agressions sont de nature sexuelle, le viol venant en tête avec respectivement 53,6% et 47,6%. Concernant les ascendants et la fratrie, la première agression sexuelle déclarée est l’inceste qui représente pratiquement le sixième (15,9% et 15,8%) des violences perpétrées par ces personnes. Lorsque l’agresseur est une personne ayant une autorité morale sur la victime, les agressions sexuelles se partagent entre le viol (16,2%) et autres agressions sexuelles (19,7%). 171 AXE « ECOUTE » Violences à l’enconre des femmes, l’enquête nationale Pour les apparentés, il y a eu des difficultés à classer l’agression notamment entre l’inceste et le viol. Si l’on regroupe ces deux catégories, elles viennent au premier plan des violences sexuelles avec 27,9% des agressions commises par ces personnes. Lorsque l’on s’intéresse au type d’agression, on note que les actes de sodomie sont perpétrés quasi-exclusivement par le mari (85,7%). Les viols, de manière générale, sont les agressions sexuelles les plus souvent déclarées et cela quelle que soit l’identité de l’agresseur. Tableau XXXXII : Catégories de violence sexuelle et identité de l’agresseur Agression sexuelle Agresseur Mari Fiancé Ascendant Descendant Fratrie Apparenté Voisin Connaissance Autorité Inconnu Autre Total Attouchement Inceste seul 2 0 2 0 2 10 0 1 0 9 2 8 7 0 8 0 3 0 9 0 2 0 37 28 172 Viol Sodomie 5 5 0 0 0 11 16 30 11 45 3 126 6 0 0 0 0 0 0 0 1 0 0 7 Autre 2 0 0 0 2 0 0 3 13 4 1 25 Agression non sexuelle 210 7 51 12 46 47 21 22 38 26 9 489 Total 225 14 63 13 57 68 44 63 66 84 15 712 ����������������������������������������������� ����������� Figure 21 ������������ ���� ��� ��� ��� ��� �� ����������� ������ � ������� ����� ������������������� � � �������� ������� � 1 : attouchements seuls - 2 : inceste accompagné ou non d’attouchements - 3 : viol accompagné ou non d’attouchements - 4 : sodomie accompagnée ou non de viol et/ou d’attouchements 1-Mari/fiancé : mari ou fiancé -2-parent : ascendant/descendant et apparenté - 3- fratrie : frère et sœur – 4-connu : voisin ou connaissance - 5-autorité : personne investie d’une autorité morale - 6-inconnu : autre personne et/ou inconnu. • Situation matrimoniale des victimes La situation matrimoniale est également liée à la nature de l’agression (x2 = 114.67 – p < 10-6). Les victimes célibataires ont enregistré la proportion la plus élevée d’agressions sexuelles (47,2%). AXE « ECOUTE » Violences à l’enconre des femmes, l’enquête nationale Tableau XXXXIII : Violences sexuelles et situation matrimoniale des victimes Situation matrimoniale Agression sexuelle Total Célibataire 191 405 Mariée Divorcée/Veuve 18 11 221 81 Total 220 707 L’analyse détaillée du type d’agression sexuelle en fonction de la situation matrimoniale montre que quel que soit le type d’agression, les pourcentages les plus élevés sont observés chez les célibataires, à l’exception des actes de sodomie. A noter, cependant que, dans deux cas, les incestes ont été déclarés par des victimes mariées ou séparées (x2 = 141.09 – p < 10-6). Il s’agit donc de violences anciennes. Tableau XXXXIV : Catégories de violence sexuelle et situation matrimoniale des victimes Situation matrimoniale Nature de l’agression Attouchement Inceste Viol Sodomie Autre Agression non sexuelle Total Célibataire Mariée Divorcée/Veuve 30 25 117 1 18 214 405 4 1 3 6 4 203 221 3 1 4 0 3 70 81 Total 37 27 124 7 25 487 707 1 : attouchements seuls - 2 : inceste accompagné ou non d’attouchements - 3 : viol accompagné ou non d’attouchements - 4 : sodomie accompagnée ou non de viol et/ou d’attouchements • Statut socioprofessionnel des victimes On retrouve une association entre le statut socioprofessionnel et la nature sexuelle de l’agression (x2 = 10.77 – p = 0.00459104). Les personnes scolarisées subissent plus d’agressions sexuelles que les autres femmes (43.8%). Tableau XXXXV : Violences sexuelles et statut socioprofessionnel des victimes Statut socioprofessionnel Agression sexuelle Total Sans profession Scolarisée/Etudiante 131 42 416 96 Avec profession 43 176 Total 216 688 Il existe un lien entre la profession et la nature sexuelle de l’agression (x2 = 11.79 – p = 0.01900458). Les personnes scolarisées (43,8%) et les sans profession (31,5%) connaissent les taux les plus élevés, probablement pour des raisons différentes qu’il serait bon d’approfondir. Tableau XXXXVI : Violences sexuelles et profession des victimes Profession Agression sexuelle Total Cadre/prof. libérale 10 38 Enseignante Employée 21 97 7 26 Sans profession 42 131 96 416 Etudiante Total 211 673 1-cadre/prof.libérale : artisan patron, cadre supérieur et cadre moyen - 2-enseignante : enseignante du fondamental 3employée : employée 4/ Les agressions psychologiques Ce type d’agression représente plus de la moitié des agressions déclarées (57,6%). Sur le total des agressions d’ordre psychologique, près des trois quarts (71,3%) sont associées à d’autres formes de violences (sexuelle et/ou physique). Celles-ci prennent la forme de menaces ou d’insultes (plus de la moitié des agressions de nature psychologique) ou parfois de harcèlement sexuel, sur les lieux de travail… 173 AXE « ECOUTE » Violences à l’enconre des femmes, l’enquête nationale A signaler que près du vingtième des femmes victimes d’une agression, toute nature confondue, ont déclaré avoir été harcelées. �������������������������������������������������������� ������������������� Figure 22 ��� ��� ��� ��� Tableau XXXXVII : Répartition des victimes selon les catégories de violence psychologique Type d’agression psychologique Effectifs % Harcèlement 136 19,1* Menace 245 34,4* Insulte 267 37,4* * : pourcentages calculés sur l’ensemble des violences déclarées, soit un total de 713. • Lieu de l’agression Contrairement aux deux autres formes d’agression, on ne retrouve pas de lien entre la nature psychologique de la violence et le lieu de la violence (x2 = 4.84 – p = 0.18363444) ainsi qu’avec le niveau d’instruction (x2 = 4.87 – p = 030084877). 174 • Identité de l’agresseur La nature psychologique de la violence et l’identité de l’agresseur sont associées (x2 = 22.53 – p = 0.00041583). Il est intéressant de noter que les violences commises par les descendants sont presque exclusivement de nature psychologique (92,3%). Ils sont suivis par les personnes investies d’une autorité morale (72,7%) et le mari (64,4%). Tableau XXXXVIII : Violences psychologiques et identité de l’agresseur Identité Effectifs Total Père/ ConnaisInconnu/ Enfant Fratrie Apparenté Voisin Autorité Total mère sance autre 5 36 12 25 39 22 25 48 53 410 14 63 13 57 68 44 63 66 99 712 Mari Fiancé 145 225 • Situation matrimoniale des victimes La nature psychologique de l’agression est tributaire de la situation matrimoniale des victimes (x2 = 21.70 – p = 0.00001940). Les femmes mariées (66,1%) ou vivant séparées (veuves ou divorcées : 72,8%) déclarent plus souvent ce type d’agression que les personnes célibataires (50,9%). Tableau XXXXIX : Violences psychologiques et situation matrimoniale des victimes Situation matrimoniale Agression psychologique Total Célibataire 206 405 Mariée Divorcée/Veuve 146 59 221 81 Total 411 707 AXE « ECOUTE » Violences à l’enconre des femmes, l’enquête nationale • Statut socioprofessionnel des victimes Le statut social semble également lié à la nature psychologique de l’agression (x2 = 19.83 – p = 0.00004942). Les femmes avec profession déclarent, plus souvent que les autres catégories, les agressions de nature psychologique. Tableau L : Violences psychologiques et statut socioprofessionnel des victimes Statut socioprofessionnel Agression psychologique Total Sans profession Scolarisée/Etudiante 218 50 416 96 Avec profession 126 176 Total 394 688 On met en évidence une liaison statistiquement significative entre la nature de la profession exercée et la déclaration d’une agression psychologique (x2 = 22.87 – p = 0.00013420). Les employées (80,8%) et les enseignantes du fondamental (74,2%) ont tendance à déclarer, plus souvent que les autres victimes, des agressions d’ordre psychologique. Tableau LI : Violences psychologiques et profession des victimes Profession Agression psychologique Total Cadre/prof. Enseignante libérale 24 72 38 97 Employée Etudiante 21 26 50 96 Sans profession 218 416 Total 385 673 1-cadre/prof.libérale : artisan patron, cadre supérieur et cadre moyen -2-enseignante : enseignante du fondamental 3-employée : employée Ainsi, les plaintes pour harcèlement sont retrouvées plus fréquemment chez les employées (34.6%) et les enseignantes du fondamental (x2 = 12.46 – p = 0.01425214). Tableau LII : Profession des victimes en cas de harcèlement Profession Harcèlement Total Cadre/prof. Enseignante libérale 10 26 38 97 Employée Etudiante 9 26 14 96 Sans profession 68 416 Total 127 713 1-cadre/prof.libérale : artisan patron, cadre supérieur et cadre moyen - 2-enseignante : enseignante du fondamental 3-employée : employée V- MOTIFS ET CARACTERISTIQUES DE LA DEMARCHE A/ MOTIFS DE LA DEMARCHE 1/ Généralités Les motifs amenant la victime à consulter sont multiples et souvent associés. Par ordre de fréquence, on retrouve d’abord une demande d’aide (58,2%), puis de conseils (42,4%) - qui peuvent être également assimilés à une aide - et ensuite loin derrière, la nécessité de se confier (13,3%) et le besoin d’un abri (12,3%). Tableau LIII : Motifs de la démarche des victimes Motif de la démarche Effectifs % Se confier 95 13,3 Conseil 302 42,4 Aide 415 58,2 * : pourcentages calculés sur l’ensemble des violences déclarées, soit un total de 713. Abri 88 12,3 Autre 49 6,9 175 AXE « ECOUTE » Violences à l’enconre des femmes, l’enquête nationale ��� Figure 23 ��������� ��� �� �� ���������� ������� ���� ���� �� ������ ������� Nous avons ensuite étudié si ces demandes particulières étaient tributaires des conditions sociodémographiques et de la nature de l’agression. 2/ Demande d’aide La demande d’aide est associée à la situation matrimoniale (x2 = 6.02 – p = 0.04922229), au niveau d’instruction (x2 = 9.99 – p = 0.04067450), au statut social (x2 = 9.74 – p = 0.00768807) et professionnel (x2 = 12.33 – p = 0.01505866) mais ne semble pas être liée à l’âge (x2 = 4.74 – p = 0.192) [cf. tableaux ci-contre]. • Situation matrimoniale des victimes La demande d’aide est plus importante chez les célibataires (61,7%). Dans le groupe des femmes mariées ou celui des veuves ou divorcées, ce pourcentage est autour de 50%. Tableau LIV : Demande d’aide et situation matrimoniale des victimes Situation matrimoniale Demande d’aide Total Célibataire 250 405 Mariée 120 221 Veuve/divorcée 40 81 Total 410 707 ����������������������������������������������������� ���� ���� Figure 24 ������������ 176 ���� ���������������������� • Niveau d’instruction des victimes Il semblerait, que globalement, plus le niveau d’instruction est élevé et plus la demande d’aide diminue. Ainsi, ce sont les femmes ayant un niveau primaire (66,1%), moyen (61,7%), ou analphabètes (58,8%), qui ont le pourcentage le plus élevé de demande d’aide. AXE « ECOUTE » Violences à l’enconre des femmes, l’enquête nationale Tableau LV : Demande d’aide et niveau d‘instruction des victimes Niveau d’instruction Demande d’aide Total Analphabète 60 102 Primaire 82 124 Moyen Secondaire 105 132 170 238 Supérieur 35 77 Total 410 711 ��������������������������������������������������� �� ������������ �� Figure 25 ���� ���� ���� ���� ���� �� �� �� �� �� � ����������� �������� ����� ���������� ��������� �������������������� • Statut socioprofessionnel des victimes Ce sont les femmes exerçant une profession, donc relativement indépendantes, qui enregistrent la demande la plus basse (48,3%), versus 61,5% pour les femmes inactives. Tableau LVI : Demande d’aide et statut socioprofessionnel des victimes S. socioprofessionnel Demande d’aide Total Sans profession 256 416 Scolarisée Avec profession 60 85 96 176 Total 401 688 177 L’analyse plus fine par profession confirme les résultats précédents. Ce sont les femmes les plus indépendantes financièrement et/ou ayant un niveau d’instruction élevé qui ont les pourcentages les plus bas concernant la demande d’aide. Ainsi, les enseignantes enregistrent le pourcentage le plus bas avec 44,3% de demande d’aide. A noter que la catégorie « cadre/profession libérale » où la proportion est de 52,6%, est une classe non homogène puisqu’elle comprend aussi bien des personnes analphabètes que celles ayant un niveau secondaire (coiffeuses, propriétaires de petites entreprises : tricots, broderies…). Cela pourrait expliquer le pourcentage relativement élevé observé. Tableau LVII : Demande d’aide et profession des victimes Profession Demande d’aide Total Cadre/prof. libérale 20 38 Enseignante Employée Elève/Etudiante Sans profession 43 97 12 26 60 96 256 416 1-cadre/prof.libérale : artisan patron, cadre supérieur et cadre moyen - 2-enseignante : enseignante du fondamental 3-employée : employée 3/ Conseil Le motif « conseil » est lié à la situation matrimoniale (x2 =13.42 – p = 0.00122074) et au niveau d’instruction (x2 =22.78 – p = 0.00014031). Par contre, on ne retrouve aucun lien avec l’âge (x2 =3.99 – p = 0.262), le statut social (x2 =3.15 – p = 0.206) et la profession (x2 =5.36 – p = 0.252). AXE « ECOUTE » Violences à l’enconre des femmes, l’enquête nationale • Situation matrimoniale des victimes A l’inverse du motif « demande d’aide », ce sont les femmes mariées (52,5%) qui ont la plus forte demande en conseil. A signaler que seulement le tiers des femmes veuves ou divorcées (39,5%) ont mis en avant le besoin en conseils. Tableau LVIII : Demande en conseils et situation matrimoniale des victimes Situation matrimoniale Demande conseil Total Célibataire 152 405 Mariée 116 221 Veuve/divorcée 32 81 Total 300 707 • Niveau d’instruction des victimes Ce sont les femmes les plus instruites (51,9%) qui enregistrent les pourcentages les plus élevés, résultats inverses de ceux observés pour la demande d’aide. Tableau LIX : Demande en conseils et niveau d’instruction des victimes Niveau d’instruction Demande conseil Total Analphabète 26 102 Primaire 42 124 Moyen Secondaire 78 115 170 238 Supérieur 40 77 Total 301 711 Ces deux paramètres – profession et instruction - pourraient être des indicateurs d’une plus grande autonomie. Ainsi, les femmes instruites et ayant une activité rémunérée auraient davantage tendance a demander conseil, la décision finale leur revenant, tandis que les victimes analphabètes et sans profession solliciteraient plus souvent une aide. 4/ Se confier Concernant ce motif particulier, on ne retrouve aucun lien avec les variables caractérisant le statut socio-démographique des victimes (cf. tableaux ci-dessous). 178 Il ressort de ces tableaux que les femmes, quel que soit leur niveau d’instruction (x2 = 8.49 – p = 0.075), leur situation matrimoniale (x2 = 1.88 – p = 0.391), leur âge (x2 = 3.86 – p = 0.695) et leur statut socio-professionnel (x2 = 4.71 – p = 0.095), éprouvent le besoin de se confier. Tableaux LX, LXI, LXII & LXIII Besoin de se confier et situation matrimoniale des victimes Situation matrimoniale Célibataire Mariée Veuve/divorcée Se confier 58 30 7 Total 405 221 81 Besoin de se confier et niveau d’instruction des victimes Niveau d’instruction Analphabète Primaire Moyen Secondaire Supérieur Se confier 11 9 22 38 15 Total 102 124 170 238 77 Besoin de se confier et âge des victimes Classes 1-14 ans 15-24 25-34 35-44 45-54 55-64 >= 65 Se confier 8 35 31 17 3 1 0 Total 40 251 230 142 37 6 7 Besoin de se confier et statut socioprofessionnel des victimes Statut socioprofessionnel Sans profession Scolarisée Avec profession Se confier 48 14 32 Total 416 96 176 Total 95 707 Total 95 711 Total 95 713 Total 94 688 AXE « ECOUTE » Violences à l’enconre des femmes, l’enquête nationale B/NATURE DE LA PRISE EN CHARGE ET MODALITES D’ACCOMPAGNEMENT 1/ Nature de la prise en charge La nature de la prise en charge est avant tout psychologique (76,3%) et, loin derrière, et dans des proportions identiques, judiciaire (19,6%) et médicale (19,5%). Ce constat pourrait s’expliquer par la nature des structures ayant participé à l’étude : les trois quarts sont des centres d’écoute où officient majoritairement des psychologues. Tableau LXIV : Nature de la prise en charge des victimes Nature de la prise en charge Effectifs % Juridique Psychologique 140 19,6 544 76,3 Médicale Abri Aide sociale 139 19,5 67 9,4 83 11,6 Autre 17 2,4 * : pourcentages calculés sur l’ensemble des violences déclarées, soit un total de 713. Figure 26 ������������ ���������������������������� �� �� �� �� �� �� �� �� � ���� ���� ���� ��������� ���� �������� ��� ���� ���� ���� ������� ��� ����� ��������������� 179 2/ Modalités d’accompagnement Moins de la moitié des victimes sont accompagnées lors de l’entretien (42,1%). ������������������������������������������������ �������������� ��� Figure 27 ��� ��� On retrouve un lien avec certaines variables socio-économiques et la nature de l’agression ainsi qu’avec l’identité de l’agresseur. Plus les personnes sont indépendantes et moins elles se font accompagner. Ainsi, l’accompagnement est associé au niveau d’instruction (x2 = 61.95 – p < 10-6) et au statut socioprofessionnel (x2 =28.53 – p = 0.00000064). Par contre, on ne retrouve pas de lien entre le fait d’être accompagné ou non, et la situation matrimoniale (x2 = 2.14 – p = 0.342), ainsi que l’âge des victimes (x2 = 5.69 – p = 0.127). AXE « ECOUTE » Violences à l’enconre des femmes, l’enquête nationale • Niveau d’instruction des victimes Plus le niveau d’instruction s’élève et moins les victimes se font accompagner. Ainsi, seulement 16,9% des personnes ayant un niveau supérieur se font accompagner contre 58.8% pour les analphabètes. Tableau LXV :Accompagnement et niveau d’instruction des victimes Niveau d’instruction Personnes accompagnées Total Analphabète 60 102 Primaire 70 124 Moyen Secondaire Supérieur 86 71 13 170 238 77 Total 300 711 ������������������������������������������������ �������������������������� Figure 28 ������������ �� ���� ���� ���� �� �� ���� �� ���� �� �� � ����������� �������� ����� ���������� ��������� �������������������� • Statut socioprofessionnel des victimes De même, ce sont les femmes ayant une profession (25,0%) qui sont le moins souvent accompagnées. 180 Tableau LXVI :Accompagnement et statut socioprofessionnel des victimes Statut socioprofessionnel Personnes accompagnées Total Sans profession 202 416 Scolarisée Avec profession 43 44 96 176 Total 289 688 • Nature de l’agression On retrouve un lien statistiquement significatif entre la nature de l’agression et l’accompagnement des victimes (x2 =18.97 – p = 0.00422221). Quelle que soit la nature de l’agression, la majorité des victimes sont non accompagnées à l’exception de celles ayant subies une agression physique et sexuelle. A noter que ce sont parmi les femmes victimes de violences psychologiques que l’on retrouve le plus grand nombre de femmes non accompagnées : 72,2%. Le pourcentage le plus élevé est observé chez les victimes d’agressions physiques et sexuelles (72,2%). Tableau LXVII :Accompagnement et nature de l’agression subie par les victimes Nature de l’agression Personnes accompagnées Total 1 22 39 2 13 18 3 77 215 4 74 155 5 15 39 6 58 127 7 41 118 Total 300 711 1 : agression physique + sexuelle + psychologique – 2 : agression physique et sexuelle – 3 : agression physique et psychologique - 4 : agression physique – 5 : agression sexuelle et psychologique – 6 : agression sexuelle – 7 : agression psychologique AXE « ECOUTE » Violences à l’enconre des femmes, l’enquête nationale ����������������������������������������� ������������������������������������ ������������ ���� Figure 29 ��� ��� ��� ��� �� � � � �� � � �� � �� �� �� �� �� �� �� �� �� �� �� �� �� �� �� �� �� � �� �� �� ��� �� � �� �� �� �� � �� ��������������������� ��������������� ����������� • Identité de l’agresseur L’identité de l’agresseur semble également influer sur le fait d’être accompagné ou pas (x2 =20.50– p = 0.00100681). Les victimes sont plus souvent accompagnées lorsque l’agresseur est un inconnu (54,5%), le mari (45,2%) ou une connaissance (43,9%). A l’inverse, on enregistre les taux les plus bas lorsque l’agresseur est, soit un membre de la fratrie (26,3%), soit une personne investie d’une autorité morale (25,8%). Tableau LXVIII :Accompagnement et identité de l’agresseur Identité de l’agresseur Personnes accompagnées Total Mari Fiancé Père/ AppaConnaisInconnu/ Enfant Fratrie Voisin Autorité mère renté sance autre 101 7 23 4 15 32 28 19 17 54 225 14 63 13 42 68 44 63 66 99 3/ Identité de l’accompagnateur Par ordre de fréquence, l’accompagnateur est d’abord la mère (23,3%), les enfants (18,3%) ou une autre personne (17,0%). Le père est la personne la moins souvent sollicitée (8,3%). Tableau LXIX :Identité de l’accompagnateur chez les victimes assistées d’une tierce personne Identité accompagnateur Personnes accompagnatrices % Père Mère Enfant Fratrie 25 8,3 70 23,3 55 18,3 40 13,3 Ami Autre 38 12,7 51 17,0 Non précisé 21 7,0 ���������������������������� ������ ����� ����������� ���� ������� ����� Figure 30 ���� ����� ���� ����� ������� ����� ���� ���� Total 300 181 AXE « ECOUTE » Violences à l’enconre des femmes, l’enquête nationale • Nature de l’agression On retrouve un lien entre la nature de l’agression et l’identité de la personne accompagnatrice (x2 = 61.49– p < 10-6). Les victimes de violences sexuelles, associées ou non à d’autres agressions, sont d’abord accompagnées par leur mère (36,3%) puis dans des proportions identiques par un ami et/ou une autre personne (16,7%). Les femmes ayant subi une agression sexuelle et psychologique se font accompagner par ordre de fréquence par la mère (46,7%) puis, le père (26,7%). Les victimes de violence psychologique sont accompagnées principalement par les enfants (27,4%) puis, la fratrie (9,6%). Les femmes ayant subi les trois types de violence (physique, sexuelle et psychologique) se présentent à la consultation d’abord avec les enfants (35,0%), puis la mère (30,0%) et, dans une moindre mesure, par une autre personne (15,0%). Tableau LXX :Identité des accompagnateurs et nature de l’agression subie par les victimes Nature de l’agression Enfants Mère Père Fratrie Ami Autre Total 1 7 6 2 0 2 3 20 2 1 5 0 0 1 4 11 3 23 16 4 8 9 14 74 4 12 12 7 9 9 17 66 5 0 7 4 2 2 0 15 6 2 19 6 9 10 10 56 7 10 5 2 12 5 3 37 Total 55 70 25 40 38 51 279 1 : agression physique + sexuelle + psychologique – 2 : agression physique et sexuelle – 3 : agression physique et psychologique 4 : agression physique – 5 : agression sexuelle et psychologique – 6 : agression sexuelle – 7 : agression psychologique 182 Si l’on s’intéresse aux personnes accompagnatrices, on note que les enfants sont plus souvent retrouvés lorsqu’il s’agit d’agressions simultanément physiques et psychologiques (41,8%), puis physiques (21,8%) et psychologiques (18,2%). Lorsque l’accompagnateur est la mère, on enregistre une plus grande homogénéité, les pourcentages observés étant voisins quelle que soit la nature de l’agression. A noter cependant que le rôle de la mère ressort pour les violences sexuelles (22,9%) et physiques et psychologiques (22,9%). Le père est souvent présent pour les agressions physiques (28,0%) et sexuelles (16%), dans une moindre mesure, pour les violences psychologiques (8,0%) ou physiques, psychologiques et sexuelles (8,0%). La fratrie occupe une place de premier plan pour les agressions psychologiques (30,0%), sexuelles (22,5%) et physiques (22,5%) seules. A noter qu’elle est complètement absente pour les agressions simultanément physiques, sexuelles et psychologiques et pour les violences physiques et sexuelles. Les amis sont surtout présents lorsque les violences sont sexuelles (26,3%), physiques (23,7%) et physiques et psychologiques (23,7%). Les femmes non accompagnées sont observées plus fréquemment lorsque la nature de la violence subie est physique et psychologique (33,6%), psychologique (18,7%) puis sexuelle (16,8%). VI- CONSEQUENCES DE L’AGRESSION ET PRISE EN CHARGE 1/ Conséquences de l’agression Pour plus des quatre cinquièmes des victimes, des conséquences de l’agression ont été décrites. Celles-ci comprennent des préjudices aussi bien de nature physique à type d’invalidité, que de nature psychologique. Ont été également inclus dans cette catégorie, les grossesses secondaires à des violences sexuelles. AXE « ECOUTE » Violences à l’enconre des femmes, l’enquête nationale ���������������������������� ��� Figure 31 ��� ��� ��� Lorsque l’on s’intéresse à la nature de ces conséquences, les séquelles psychologiques viennent au premier plan (71,0%). Plus du dixième des femmes agressées ont eu comme conséquence une grossesse. Si l’on rapporte ce chiffre au nombre d’agressions sexuelles, plus du tiers de ces agressions se sont soldées par une grossesse (35,9%). Tableau LXXI :Séquelles de l’agression subie par les victimes Nature des conséquences Effectifs % Invalidité 105 14,7 Séquelles psychologiques 506 71,0 Grossesse 80 11,2 2/ Grossesses secondaires à des violences sexuelles Concernant, les grossesses issues des violences subies, les trois quarts ont abouti à la naissance d’un enfant. Seulement 0.9% des femmes agressées sexuellement ont bénéficié d’une interruption thérapeutique de grossesse. Tableau LXXII :Devenir des grossesses issues des violences subies par les victimes Devenir des grossesses Effectifs % Accouchement 61 76,3 Infanticide 1 1,3 ITG* 2 2,5 Non précisé 16 20,0 Total 80 * : Interruption thérapeutique de grossesse Sur l’ensemble des grossesses menées à terme, plus du tiers des nouveau-nés (33,8%) ont été gardés par la mère et un peu moins du quart ont été abandonnés en milieu hospitalier (24,6%). Tableau LXXIII :Devenir des enfants Devenir de l’enfant Effectifs % Abandonné 19 24,6 Gardé par la mère 26 33,8 Placé 5 6,5 Autre Non précisé 1 1,3 26 33,8 Total 77 Les grossesses ont été observées le plus souvent chez les victimes célibataires, ce qui rend particulièrement alarmant, le chiffre extrêmement modeste des interruptions de grossesse. Tableau LXXIV : Grossesses et situation matrimoniale des victimes Situation matrimoniale Grossesse Total Célibataire 70 405 Mariée 7 221 Divorcée/veuve 2 81 Total 80 183 AXE « ECOUTE » Violences à l’enconre des femmes, l’enquête nationale 3/ Prise en charge Pour près des trois quarts des victimes (75,7%), une prise en charge a été préconisée. ��������������������������������������������������������� ��������������������� ��� Figure 32 ��� ��� ��� L’aide psychologique, seule ou associée à d’autres soutiens, vient largement en tête puisqu’elle représente près des deux tiers des prises en charge (62,6%). La prise en charge médicale, quant à elle, ne représente que le cinquième (19,4%). L’assistance judiciaire vient en troisième position (11,2%). La catégorie « autre » regroupe différentes sortes d’aides (soutien financier, hébergements ….). Seulement pour 2,4% des victimes, une triple prise en charge – médicale, psychologique et judiciaire – a été préconisée. A noter que pour le quart des victimes, aucune prise en charge n’a été proposée. Tableau LXXV : Répartition des victimes selon la nature de la prise en charge préconisée Nature de la prise en charge Effectifs % 184 1 2 3 4 5 6 7 8 9 Total 17 2,4 76 10,7 10 1,4 35 4,9 26 3,6 327 45,9 27 3,8 22 3,1 173 24,3 300 711 1 : prise en charge médicale, psychologique et judiciaire – 2 : prise en charge médicale et psychologique – 3 : prise en charge médicale et judiciaire – 4 : prise en charge médicale – 5 : prise en charge psychologique et judiciaire – 6 : prise en charge psychologique – 7 : prise en charge judiciaire – 8 : autre prise en charge – 9 : pas de prise en charge • Nature de l’agression La nature de la prise en charge est associée à la nature de l’agression (x2 = 115.38 – p =< 10-6). Tableau LXXVI :Nature de la prise en charge préconisée en fonction de la nature de l’agression Nature de l’agression Nature de la prise en charge 1 2 3 4 5 6 7 8 9 Total 1 2 3 4 5 6 7 Total 3 11 1 1 4 10 0 1 8 39 1 6 0 1 1 5 1 0 3 18 3 19 7 8 7 89 9 9 64 215 4 15 2 16 2 63 7 8 38 155 0 4 0 0 4 17 5 0 9 39 4 15 0 9 4 67 2 2 24 127 2 5 0 0 4 76 3 2 26 118 17 75 10 35 26 327 27 22 172 711 1 : prise en charge médicale, psychologique et judiciaire – 2 : prise en charge médicale et psychologique – 3 : prise en charge médicale et judiciaire – 4 : prise en charge médicale – 5 : prise en charge psychologique et judiciaire – 6 : prise en charge psychologique – 7 : prise en charge judiciaire – 8 : autre prise en charge – 9 : pas de prise en charge 1 : agressions physique + sexuelle + psychologique – 2 : agressions physique et sexuelle – 3 : agressions physique et psychologique - 4 : agression physique – 5 : agressions sexuelle et psychologique – 6 : agression sexuelle – 7 : agression psychologique AXE « ECOUTE » Violences à l’enconre des femmes, l’enquête nationale Ces relations sont mieux décrites dans les tableaux éclatés, présentés ci-dessous. Néanmoins, ils ne prennent pas en compte le fait qu’une agression puisse être simultanément physique, psychologique et sexuelle. Ainsi, lorsque l’agression a été essentiellement physique, la prise en charge la plus souvent préconisée est d’abord psychologique (34,1%), puis médicale (13,7%). Tableau LXXVII : Agression physique et nature de la prise en charge des victimes Nature de la prise en charge Agression physique Total 1 2 3 4 5 6 7 8 9 Total 11 17 51 76 10 10 26 35 14 26 167 327 17 27 18 22 113 173 427 713 1 : prise en charge médicale, psychologique et judiciaire – 2 : prise en charge médicale et psychologique – 3 : prise en charge médicale et judiciaire – 4 : prise en charge médicale – 5 : prise en charge psychologique et judiciaire – 6 : prise en charge psychologique – 7 : prise en charge judiciaire – 8 : autre prise en charge – 9 : pas de prise en charge Lorsque l’agression est de nature sexuelle, la prise en charge est représentée principalement par une aide psychologique (70,8%). Tableau LXXVIII:Agression sexuelle et nature de la prise en charge des victimes Nature de la prise en charge Agression sexuelle Total 1 2 3 4 5 6 7 8 9 Total 8 17 36 76 1 10 11 35 13 26 99 327 8 27 3 22 44 173 223 713 1 : prise en charge médicale, psychologique et judiciaire – 2 : prise en charge médicale et psychologique – 3 : prise en charge médicale et judiciaire – 4 : prise en charge médicale – 5 : prise en charge psychologique et judiciaire – 6 : prise en charge psychologique – 7 : prise en charge judiciaire – 8 : autre prise en charge – 9 : pas de prise en charge Dans le cas où la violence déclarée était psychologique, la principale prise en charge proposée est de nature psychologique (64.4%). Tableau LXXIX : Agression psychologique et nature de la prise en charge des victimes Nature de la prise en charge Agression psychologique Total 1 2 3 4 5 6 7 8 9 Total 8 39 8 9 19 192 17 12 107 411 17 76 10 35 26 327 27 22 173 713 1 : prise en charge médicale, psychologique et judiciaire – 2 : prise en charge médicale et psychologique – 3 : prise en charge médicale et judiciaire – 4 : prise en charge médicale – 5 : prise en charge psychologique et judiciaire – 6 : prise en charge psychologique – 7 : prise en charge judiciaire – 8 : autre prise en charge – 9 : pas de prise en charge On met en évidence un lien entre le niveau d’instruction et les prises en charges proposées probablement en rapport avec la nature des agressions et l’identité de l’agresseur (x2 = 37.35 – p = 0.00187112). A noter que quel que soit le niveau d’instruction, l’aide proposée est d’abord psychologique. Chez les sans profession, la nature de la prise en charge préconisée est, par ordre de fréquence, psychologique (30,4%) puis, médicale (8,8%). 3/ Propositions des intervenants Pour aider à élaborer des recommandations, nous avons demandé, comme précédemment, aux intervenants d’apporter leur contribution. Dans un premier temps, il leur a été proposé une liste fermée. Ils devaient cocher les 185 AXE « ECOUTE » Violences à l’enconre des femmes, l’enquête nationale propositions qui leur semblaient les plus pertinentes au vu de leur expérience et des problèmes de prise en charge posés par les victimes. Il est à signaler qu’à cette question, plus du tiers des intervenants ne font aucune proposition quant à la prise en charge ultérieure de la victime et près de la moitié d’entre eux proposent en premier lieu une aide psychologique (47,5%) (cf. figure 33). Dans un deuxième temps, la même question a été posée mais dans un cadre plus général et sous forme de question « ouverte ». Parmi les propositions viennent en tête : l’ouverture de centres (12,4%), l’information (6,0%) et la modification des lois (5,4%). Tableau LXXX : Propositions des intervenants Propositions Effectifs % Pas de proposition 550 77,2 Changer les lois 25 3,5 Ouvrir des Informer centres 58 28 8,2 3,9 HébergeMédiation ment 22 10 20 3,1 1,4 2,8 Autre Total 713 VII- CONCLUSION 186 Les victimes faisant appel aux centres d’écoute, pris dans son sens le plus large, se caractérisent par leur relative jeunesse par rapport à celles recensées au niveau d’autres types de structures (justice, santé, police). Les trois quarts ont moins de trente cinq ans au moment des faits. Comme corollaire immédiat, on retrouve une majorité de célibataires (58,8%) et un pourcentage élevé de femmes ayant accédé à des études secondaires (33,4%) ou supérieures (10,8%). Les femmes ayant une activité rémunérée sont surreprésentées (24,7%) par rapport à la moyenne nationale mais également par rapport aux autres axes étudiés (cf. chapitre «comparaison»). Une particularité est la surreprésentation des enseignantes et des employées. Est-ce à dire qu’il s’agit de deux catégories particulièrement exposées à certains types de violence ou, du fait de leur situation personnelle (niveau d’instruction, autonomie financière…), osent-elles plus que d’autres protester et essayer de prendre en charge leur situation ? Probablement que plusieurs paramètres sont à prendre en compte. Le premier est relatif à l’information. L’existence de centres d’écoute ainsi que la possibilité d’y accéder, par téléphone ou en se présentant en personne, sont des données qui ne sont pas disponibles de manière homogène à l’ensemble de la population féminine. La conséquence en est un biais de sélection des victimes contactant ces centres. Le deuxième paramètre à considérer est d’ordre économique. L’accès au téléphone, bien que statutairement gratuit, est souvent payant et peut donc être un frein, pour certaines catégories de femmes, sans revenus propres. Les agressions commises sur ce groupe de femmes se particularisent par leur fréquence, et l’identité de l’agresseur. Ainsi, seulement le quart des victimes déclarent une seule agression. Ce qui revient à dire que les trois quarts restants sont des femmes régulièrement agressées (44% déclarent quatre agressions et plus), situant donc la violence dans l’enceinte de la cellule familiale. Une analyse plus fine confirme cette première impression. Le pourcentage d’agressions multiples est plus élevé chez les femmes mariées et le lieu privilégié des agressions reste le domicile. Les deux tiers des agressions déclarées ont été commis par un membre de la famille. A l’intérieur de ce groupe, on enregistre des variations importantes selon la situation matrimoniale de la victime. Chez les femmes mariées, les quatre cinquièmes des violences (82,4%) sont le fait du mari. Chez les célibataires, on retrouve d’abord la famille (ascendants, fratrie et apparentés) qui est cause de près de la moitié des agressions (47,2%). A noter que dans le groupe des femmes divorcées, l’ex-mari continue à jouer un rôle de premier plan puisqu’il est responsable de près de la moitié des agressions (45,0%). Ce groupe de victimes se singularise également par la nature des agressions déclarées. Ainsi, les violences sexuelles et psychologiques, très peu présentes dans les autres axes, occupent ici, une place non négligeable parmi les agressions déclarées, puisque près du tiers sont d’ordre sexuel (31,3%) et plus de la moitié d’ordre psychologique (57,6%). A noter que 43,9% des victimes ont subi plusieurs types de violence : sexuelle, physique et/ou psychologique. Les violences sexuelles sont retrouvées presque exclusivement chez les victimes célibataires. Ce type de violence est quasi-inexistant chez les femmes mariées et/ou ayant été mariées. L’explication la plus plausible de ce constat semble AXE « ECOUTE » Violences à l’enconre des femmes, l’enquête nationale être une modulation de la déclaration par la victime elle-même. Ainsi, pour les célibataires, il importe que l’agression soit reconnue, et ce d’autant, qu’il y a eu viol, afin de dégager leur responsabilité dans la perte de la virginité. Par contre, pour les femmes mariées, une sous déclaration des agressions sexuelles semble être plus que probable. Parmi les raisons les plus vraisemblables, on peut citer le poids des traditions et de l’éducation de la prime enfance. Ainsi, lorsque l’agresseur est un inconnu et qu’il y a eu violence sexuelle, ce poids est tel que les victimes mariées préfèrent taire l’événement, considérant que les conséquences d’une telle déclaration leur seraient plus préjudiciables qu’une éventuelle réparation. Quand l’agresseur est le mari lui-même, peu de femmes en font état. Pour comprendre cette attitude, deux facteurs nous paraissent importants. Le premier est que la majorité des victimes intériorise la domination du mari et accepte cette violence comme allant de soit. Le deuxième est qu’un grand nombre de femmes sont conscientes que cette violence est injuste mais, sont résignées car elles ne voient pas de solution. Quant à la prise en charge des victimes, on note qu’elle est essentiellement d’ordre psychologique (62,7%), sans autre information : constat logique, l’axe « Ecoute et accueil » étant à plus de 75% constitué de centres d’écoute. Malgré cela, on note que ceux-ci restent insuffisants puisque parmi les propositions des intervenants viennent en tête l’ouverture de centres. En conclusion, ce volet « écoute & accueil » mérite d’être développé et étoffé car c’est le seul endroit où les femmes peuvent s’exprimer sans que leur parole soit contrôlée, ni encadrée et ce, d’autant que l’anonymat est garanti et que le personnel encadrant est composé en majorité de psychologues. L’étude de cet axe a permis de mettre en exergue l’importance des violences psychologiques (57,9%), au même titre que les violences physiques (59,9%), fait particulier à cet axe. 187 RESULTATS : COMPARAISON DE LA POPULATION ETUDIEE RESULTATS : COMPARAISON DE LA POPULATION ETUDIEE Violences à l’enconre des femmes, l’enquête nationale I- INTRODUCTION Dans ce chapitre, nous avons comparé les différents axes d’étude. Pour cela, nous avons repris les principales caractéristiques des femmes victimes de violence, décrites dans les chapitres précédents, et ayant eu recours à une des structures mentionnées dans le protocole : structures de justice, de police, de santé, d’écoute et/ou d’accueil. Pour chaque caractéristique retenue, nous avons donné les résultats globaux pour la population étudiée et nous avons commenté les différences observées entre les axes (police, justice, santé, écoute et accueil). Pour cela, nous avons travaillé uniquement sur les données communes aux quatre axes et nous avons éliminé les indéterminés pour toutes les variables d’étude. Une des conséquences immédiates est une modification possible des pourcentages signalés dans les quatre chapitres précédents. Nous avons présenté les caractéristiques de résidence, sociodémographiques, la nature de l’agression, les modalités d’accompagnement, les conséquences de l’agression et la prise en charge préconisée des victimes. Nous rappelons que neuf mille trente trois femmes victimes de violence ont eu recours à une ou plusieurs des structures enquêtées durant la période d’étude. Les structures qui ont reçu le plus grand nombre de victimes sont, par ordre décroissant, les structures de santé, de police, de justice et les centres d’écoute1. Tableau I : Répartition des victimes selon les structures fréquentées Nombre de victimes Justice Police Ecoute & accueil Santé Total 2130 2444 713 3746 9033 ����������������������������������������������� ������� 190 Figure 1 ���������������� ���� ����� ����� ������� ����� ������ ����� ������� ������ ����� ���������������� II- LIEU DE RESIDENCE La répartition des victimes par lieu de résidence est très disparate et variable selon l’axe d’étude. Ces différences sont difficiles à expliquer et un des critères à prendre en compte est le degré d’implication des différents intervenants (police, justice, santé, écoute et accueil). Pour faciliter l’analyse, nous avons regroupé les wilayas selon l’organisation de la santé, c’est-à-dire par région sanitaire. Nous retrouvons une distribution différente des victimes selon les structures de recours (x2 = 267.44 - p = 10-6). Ainsi, pour l’axe « justice », les personnes victimes de violences proviennent essentiellement de la région EST (36,0%) et OUEST (34,5%), alors que pour les autres axes, c’est les régions Centre et EST qui enregistrent le plus de victimes. Il est toutefois à signaler que la région CENTRE vient en première position dans les axes « police » et « santé ». 1 Dans ce document, l’expression « centres d’écoute » renvoie à l’ensemble des structures faisant de l’écoute, c’est-à-dire les centres d’écoute tels qu’ils ont été définis dans le chapitre « écoute et accueil », les centres d’accueil et les centres de transit. RESULTATS : COMPARAISON DE LA POPULATION ETUDIEE Violences à l’enconre des femmes, l’enquête nationale Tableau II : Répartition des victimes selon les structures fréquentées et la région de résidence Justice Centre Est Ouest Sud-Est Sud-Ouest Indéterminé Total %* Santé %* 33,4 29,5 26,8 6,4 3,7 Ecoute & accueil 236 198 168 42 69 33,1 27,8 23,5 5,9 9,7 1198 1346 811 265 123 32,0 35,9 21,6 7,1 3,3 0,1 0 0,00 3 0,08 %* Police %* 439 20,6 766 36,0 734 34,5 123 5,8 68 3,2 816 722 655 157 91 0 0,00 3 2130 2444 713 3746 Total %* 2689 29,8 3032 33,6 2368 26,2 587 6,5 351 3,9 6 0,1 9033 * : Les pourcentages sont calculés par rapport au total de chaque axe. ������������������������������������������������������� ������� ���� ��� ��� Figure 2 ��� ��� �� ������� ������ ������ ����� ������������������� ������ ��� ����� ������� ��������� 191 L’analyse plus fine permet de préciser les wilayas les plus touchées selon l’axe d’étude. Ainsi, pour les structures de justice, en dehors d’Oran (10,9%), les victimes proviennent essentiellement de Skikda (8,0%), Tiaret (5,7%), Tlemcen (5,5%) et de Tissemsilt (4,6%). Concernant l’axe « Ecoute & accueil », les victimes, en dehors des grandes villes, proviennent de trois wilayas : Aïn Défla (7,7%), Naâma (8,1%) et Aïn Témouchent (7,6%). Il serait bon de corréler ces résultats aux antennes d’implantation des centres d’écoute et d’accueil ayant pris en charge les victimes de violence. Il est à noter, qu’aussi bien pour l’axe justice que pour celui des centres d’écoute, peu de victimes proviennent de la wilaya d’Alger, capitale du pays, alors que pour les axes « santé » et « police », la wilaya de résidence la plus souvent retrouvée est Alger. Globalement, tous les axes confondus, les victimes proviennent, par ordre de fréquence, des wilayas d’Alger (10,4%), Constantine (5,0%), Oran (4,0%), Tlemcen (3,9%), Tiaret (3,8%), Annaba (3,7%), et de Aïn Témouchent (3,5%), c’est-àdire essentiellement des plus grandes villes du pays. RESULTATS : COMPARAISON DE LA POPULATION ETUDIEE Violences à l’enconre des femmes, l’enquête nationale Tableau III :Répartition des victimes selon l’axe étudié et la wilaya de résidence Wilaya de résidence 192 1-Adrar 2-Chlef 3-Laghouat 4-Oum El Bouaghi 5-Batna 6-Béjaïa 7-Biskra 8-Béchar 9-Blida 10-Bouira 11-Tamanrasset 12-Tébessa 13-Tlemcen 14-Tiaret 15-Tizi Ouzou 16-Alger 17-Djelfa 18-Jijel 19- Sétif 20-Saïda 21-Skikda 22-Sidi Bel Abbès 23-Annaba 24-Guelma 25-Constantine 26-Médéa 27-Mostaganem 28-M’Sila 29-Mascara 30-Ouargla 31-Oran 32-El Bayadh 33-Illizi 34-Bordj Bou Arreridj 35-Boumerdès 36-El Tarf 37-Tindouf 38-Tissemsilt 39-El Oued 40-Khenchela 41-Souk Ahras 42-Tipaza 43-Mila 44-Aïn Défla 45- Naâma 46-Aïn Témouchent 47-Ghardaïa 48-Relizane Indéterminé Total Justice Police 13 0,6% 9 0,4% 6 0,3% 47 2,2% 66 3,1% 60 2,8% 29 1,4% 16 0,8% 32 1,5% 23 1,1% 8 0,4% 8 0,4% 118 5,5% 121 5,7% 20 0,9% 81 3,8% 27 1,3% 44 2,1% 42 2,0% 25 1,2% 171 8,0% 58 2,7% 61 2,9% 65 3,1% 19 0,9% 64 3,0% 55 2,6% 18 0,8% 66 3,1% 9 0,4% 232 10,9% 20 0,9% 15 0,7% 29 1,4% 44 2,1% 41 1,9% 2 0,1% 97 4,6% 22 1,0% 14 0,7% 2 0,1% 35 1,6% 74 3,5% 13 0,6% 13 0,6 20 0,9% 38 1,8% 37 1,7% 1 0,0% 27 1,1% 31 1,3% 20 0,8% 46 1,9% 59 2,4% 15 0,6% 42 1,7% 18 0,7% 25 1,0% 35 1,4% 34 1,4% 45 1,8% 133 5,4% 116 4,7% 61 2,5% 430 17,6% 47 1,9% 24 1,0% 59 2,4% 66 2,7% 36 1,5% 50 2,0% 135 5,5% 20 0,8% 50 2,0% 59 2,4% 39 1,6% 26 1,1% 42 1,7% 22 0,9% 108 4,4% 12 0,5% 4 0,2% 17 0,7% 13 0,5% 45 1,8% 10 0,4% 14 0,6% 9 0,4% 15 0,6% 114 4,7% 28 1,1% 34 1,4% 55 2,3% 24 1,0% 27 1,1% 26 1,1% 74 3,0% 3 0,1% 2.130 2.444 Ecoute & accueil Santé Total 6 0,8% 3 0,1% 8 1,1% 121 3,2% 11 1,5% 6 0,2% 17 2,4% 116 3,1% 14 2,0% 24 0,6% 31 4,3% 37 1,0% 20 2,8% 59 1,6% 2 0,3% 82 2,2% 2 0,3% 138 3,7% 11 1,5% 64 1,7% 1 0,0% 11 1,5% 82 2,2% 5 0,7% 97 2,6% 107 2,9% 26 3,6% 23 0,6% 12 1,7% 416 11,1% 42 5,9% 38 1,0% 18 2,5% 149 4,0% 16 2,2% 154 4,1% 46 6,5% 36 1,0% 2 0,3% 113 3,0% 7 1,0% 132 3,5% 27 3,8% 108 2,9% 3 0,4% 15 0,4% 379 0,1% 24 3,4% 11 0,3% 13 1,8% 86 2,3% 19 2,7% 39 1,0% 8 1,1% 85 2,3% 4 0,6% 16 0,4% 20 0,5% 37 5,2% 2 0,1% 7 1,0% 11 1,5% 159 4,2% 13 1,8% 69 1,8% 11 1,5% 44 1,2% 2 0,3% 10 0,3% 14 0,4% 12 1,7% 82 2,2% 1 0,1% 44 1,2% 9 1,3% 1 0,0% 20 2,8% 91 2,4% 7 1,0% 64 1,7% 55 7,7% 31 0,8% 58 8,1% 26 0,7% 54 7,6% 214 5,7% 8 1,1% 101 2,7% 3 0,4% 34 0,9% 3 0,1% 49 (0,5) 169 (1,9) 43 (0,5) 226 (2,5) 163 (1,8) 143 (1,6) 150 (1,7) 118 (1,3) 197 (2,2) 133 (1,5) 43 (0,5) 146 (1,6) 353 (3,9) 344 (3,8) 130 (1,4) 939 (10,4) 154 (1,7) 235 (2,6) 271 (3,0) 173 (1,9) 322 (3,6) 247 (2,7) 331 (3,7) 103 (1,1) 448 (5,0) 158 (1,7) 193 (2,1) 102 (1,1) 201 (2,2) 51 (0,6) 360 (4,0) 71 (0,8) 26 (0,3) 216 (2,4) 139 (1,5) 141 (1,6) 24 (0,3) 125 (1,4) 125 (1,4) 74 (0,8) 126 (1,4) 174 (1,9) 179 (2,0) 154 (1,7) 121 (1,3) 315 (3,5) 173 (1,9) 148 (1,6) 7 (0,08) 713 3.746 9.033 RESULTATS : COMPARAISON DE LA POPULATION ETUDIEE Violences à l’enconre des femmes, l’enquête nationale III- CARACTERISTIQUES SOCIODEMOGRAPHIQUES 1/ Age des victimes On enregistre des différences selon la structure de recours. Ainsi, l’âge moyen des victimes est significativement (p < 10-6) plus élevé chez les personnes ayant esté en justice ou ayant porté plainte auprès des structures de police (cf. tableau ci-contre). Les femmes les plus jeunes sont retrouvées dans les centres d’écoute. Tableau IV : Répartition des victimes selon l’âge moyen au moment de l’agression Moyenne Variance Echantillon F Justice 35,4 ± 0,7 275,6 2.130 41,67 Police Ecoute & accueil 33,8 ± 0,6 28,5 ± 0,8 242,9 124,8 2.444 713 P < 10-6 Santé 32,7 ± 0,5 190,5 3.746 Lors de la comparaison globale avec les tranches d’âge, on retrouve des résultats similaires (cf. tableau ci-contre). Ceci permet de préciser les différences (x2 = 458.60 - p = 10-6). Ainsi, globalement, les moins de quinze ans représentent environ 5% des victimes quelle que soit la structure fréquentée. Par contre, la proportion des 15-34 ans est plus importante dans l’axe « Ecoute & accueil » : deux tiers des victimes (67.5%), versus la moitié ou moins de la moitié pour les autres axes. Inversement, les quarante-cinq ans et plus sont les moins représentées dans l’axe « Ecoute & accueil ». La proportion de victimes ayant plus de quarante-quatre ans est la plus élevée dans les structures de justice et de police et, dans une moindre mesure, dans les structures de santé. 193 Les plus de cinquante-cinq ans, qui sont une population particulièrement exposée et fragilisée, représentent le sixième des victimes dans l’axe justice et le dixième dans l’axe police. Elles sont quasi-inexistantes dans l’axe « Ecoute & accueil ». Ceci mérite d’être souligné. Quels sont les paramètres qui influent sur la décision d’avoir recours à un centre d’écoute ? Est-ce un problème d’information, les femmes les plus âgées, souvent seules, étant peu au courant de l’existence de telles structures ? Ou est-ce liée à la nature de l’agression : chez les plus de cinquante-cinq ans, environ les deux tiers des violences sont de nature psychologique seule (cf. rubrique « nature de l’agression ») or dans les centres d’écoute, les victimes signalent surtout des agressions physiques ou sexuelles, associées ou non à des violences psychologiques. ����������������������������������������������� ����������������������������� ���� ��� Figure 3 ��� ��� ��� �� ���� ����� ����� ����� ����� ����� ������� �������������� ��������������� ������� ������ ����� RESULTATS : COMPARAISON DE LA POPULATION ETUDIEE Violences à l’enconre des femmes, l’enquête nationale Tableau V : Répartition par tranches d’âge des victimes selon l’axe d’étude Tranches d’âge 0-14 15-24 25-34 35-44 45-54 55 et + Total Justice 104 (4,9%) 561 (26,3%) 496 (23,3%) 392 (18,4%) 271 (12,7%) 306 (14,4%) 2.130 Police 110 (4,5%) 734 (30,0%) 550 (22,5%) 510 (20,9%) 279 (11,4%) 261 (10,7%) 2.444 Ecoute… 40 (5,6%) 251 (35,2%) 230 (32,3%) 142 (19,9%) 37 (5,2%) 13 (1,8%) 713 Santé 166 ( 4,4%) 993 (26,5%) 1.131 (30,2% ) 815 (21,8%) 373 (9,9%) 268 (7,1%) 3.746 Total 420 2539 2407 1859 960 848 9.033 2/Situation matrimoniale des victimes L’étude de cette répartition en fonction de la structure de recours met en évidence des différences statistiquement significatives (x2 = 409.45 - p < 10-6). Ainsi, la proportion de célibataires est prédominante dans l’axe « Ecoute & accueil » et représente plus de la moitié des victimes consultant auprès de ces structures. De même, on y observe la plus grande proportion de femmes divorcées ou séparées (11,3%). La proportion de célibataires enregistrée dans l’axe « police » est intermédiaire entre celle observée dans les structures de santé (31,4%) et les centres d’écoute (56,8%). Pour toutes les autres structures (police, justice et santé), ce sont les femmes mariées qui occupent la première place. Tableau VI : Situation matrimoniale des victimes selon l’axe d’étude Justice % 1.031 721 182 196 2.129 48,4 33,8 8,5 9,2 Police % 1.057 43,3 953 39,1 232 9,5 200 8,2 2.442 Ecoute & ac% Santé % Total cueil 207 29,3 2.212 56,7 4.507 405 57,3 1.183 31,6 3.209 80 11,3 173 4,6 667 15 2,1 176 4,7 587 707 3.744 9.022 % 50,0 36,2 7,4 6,5 ������������������������������������������������ ������� Figure 4 ����������� 194 Situation matrimoniale mariée célibataire div/separée veuve Total ���� ��� ��� ��� ��� �� ������� ������ �������� ����� ������������������� ������ ����������� ������������� �������� ����� 3/Niveau d’instruction des victimes Pour un peu plus de 5% des victimes, nous n’avons pas pu avoir leur niveau d’instruction, le plus grand nombre d’indéterminés étant observé dans les structures de la justice (20,6%) et de la police (4,7%). La répartition par niveau d’instruction diffère de manière significative selon la structure de recours (x2 = 397.96 - p = 10-6). Globalement, les victimes entamant une procédure judiciaire ont les taux d’analphabétisme les plus élevés. Ceux-ci sont similaires à ceux de la population générale. 194 RESULTATS : COMPARAISON DE LA POPULATION ETUDIEE Violences à l’enconre des femmes, l’enquête nationale Par contre, les pourcentages de femmes ayant fait des études secondaires et/ou supérieures sont les plus importants dans l’axe « écoute & accueil » et sont largement au-dessus de la moyenne nationale. Les victimes ayant eu recours aux structures de la police et de la santé ont un niveau d’instruction intermédiaire entre celles ayant esté en justice et celles s’étant adressées à une structure d’écoute. Tableau VII : Niveau d’instruction des victimes selon l’axe d’étude Niveau d’instruction Analphabète Primaire Moyen Secondaire Supérieur Total Justice Police Ecoute… Santé Total 777 (46,0%) 291 (17,2%) 328 (19,4%) 224 (13,2%) 71 (4,2%) 1.691 723 (31,0%) 433 (18,6%) 602 (25,9%) 411 (17,6%) 160 (6,9%) 2.329 102 (14,3%) 124 (17,4%) 170 (23,9%) 238 (33,5%) 77 (10,8%) 711 1004 (26,8%) 806 (21,5%) 982 (26,2%) 740 (19,8%) 211 (5,6%) 3.743 2606 (37,9%) 1654 (24,1%) 2082 (30,3%) 1613 (23,5%) 519 (7,6%) 8.474 ���������������������������������������������� ������� Figure 5 ����������� ���� ��� ��� ��� ��� �� ������� ������ ������ ����� ������������������� ����������� �������� ����� ���������� 195 ��������� 4/ Profession des victimes L’analyse du statut socioprofessionnel, en fonction de la structure de recours, montre des différences significatives entre les différents groupes (x2 = 102.21 - p = 10-6). Le pourcentage le plus élevé de femmes ayant une activité rémunérée, est retrouvé auprès de la population des centres d’écoute (25,6%), suivie par celle des structures de santé (20,5%). A l’inverse, la proportion la plus élevée de femmes sans profession est constatée chez les femmes ayant esté en justice (74,9%), suivie par celles ayant porté plainte auprès d’un commissariat (66,1%). Tableau VIII : Statut socioprofessionnel des victimes selon l’axe d’étude sans profession scolarisée profession Total justice % 1.561 74,9 230 11,0 294 14,1 2.085 police 1.596 361 459 2.416 % 66,1 14,9 19,0 écoute % santé 416 60,5 2.604 96 14,0 371 176 25,6 766 688 3.741 % 69,6 9,9 20,5 Total 6.177 1.058 1.695 8.930 % 69,2 11,8 19,0 RESULTATS : COMPARAISON DE LA POPULATION ETUDIEE Violences à l’enconre des femmes, l’enquête nationale ��������������������������������������������������� ������� ����������� ���� Figure 6 ��� ��� ��� ��� �� ������� ������ ������ ����� ������������������� ��������������� ���������� ���������� IV- NOMBRE D’AGRESSIONS Le nombre déclaré d’agressions varie selon l’axe d’étude (x2 = 1982.86 - p = 10-6). Ces différences laissent supposer que les populations fréquentant les diverses structures étudiées ne sont pas homogènes. Tableau IX : Nombre moyen d’agression selon l’axe d’étude Justice 1,1 ± 0,03 2,227 2127 369,28 Moyenne Variance Echantillon F 196 Police 1,6 ± 0,02 1,518 2431 P < 10-6 Ecoute & accueil 4,1 ± 0,2 14,013 662 Santé 2,02 ± 0,8 5,752 3454 Ainsi, dans les centres d’écoute, les trois quarts des victimes déclarent plus d’une agression. A l’inverse, les femmes ayant esté en justice, et dans une moindre mesure, celles ayant porté plainte auprès des structures de police ont, pour la quasi-majorité, déclaré une seule agression avec respectivement 95,1% et 93,3%. Entre ces deux situations extrêmes, on retrouve les personnes ayant consulté dans une structure de santé : le tiers d’entre-elles ont déclaré plus d’une agression. Ces divergences sont en partie liées à des différences dans les caractéristiques sociodémographiques. En effet, l’analyse fine, axe par axe, a mis en évidence que les femmes instruites, ayant une profession qualifiante, avaient davantage tendance à déclarer plus d’une agression. Or, nous avons pu voir que c’est dans les services de santé et les centres d’écoute que l’on observait la plus grande proportion de femmes instruites et autonomes financièrement. Ces résultats sont également en rapport avec l’identité de l’agresseur (cf. chapitres « résultats axe par axe » et rubriques sur « l’identité de l’agresseur » et « nature de la violence »). En effet, dans les commissariats et les tribunaux, la majorité des violences déclarées sont occasionnées par une personne ne faisant pas partie de la famille, souvent un inconnu et/ou une connaissance, donc a priori unique. A l’inverse, dans les centres d’écoute et les structures de santé, la famille, dont le mari, représente une part non négligeable des agresseurs. Ceci serait plus en rapport avec des violences répétées dans le temps. Tableau X : Nombre d’agressions en fonction de l’axe d’étude Nombre d’agressions =1 >1 Total Justice % Police 2.023 95,1 104 4,9 2.127 2.268 163 2.431 % Ecoute… % Santé % Total % 93,3 6,7 172 490 662 26 74 2.328 1.126 3.454 67,4 32,6 4.546 1.722 6.268 72,5 27,5 RESULTATS : COMPARAISON DE LA POPULATION ETUDIEE Violences à l’enconre des femmes, l’enquête nationale ������������������������������������������������������ ���� ��� Figure 7 ��� ���� ���� ���� ��� ���� ��� �� ������� ������ ������ ����� ������������������� ��� ��� V- CARACTERISTIQUES DE L’AGRESSION 1/ Lieu de l’agression Les deux tiers des victimes ont été agressés au niveau de leur domicile (64,9%). L’analyse du lieu d’agression en fonction de la structure de recours met en évidence une différence significative (x2 = 418.45 - p = 10-6). Si le domicile reste le lieu privilégié des agressions (53,5%) et ce, quel que soit l’axe d’étude, on enregistre des variations. Ainsi, les victimes ayant porté plainte auprès des commissariats (38,6%) et/ou ayant esté en justice (34,8%) citent beaucoup plus souvent les lieux publics comme lieu de l’agression que celles qui ont consulté dans une structure de santé et/ou un centre d’écoute. Ces résultats sont probablement en rapport avec l’identité de l’agresseur. Nous avons vu précédemment que dans les structures de police et de justice, les agresseurs les plus fréquemment cités sont des personnes extérieures à la famille, alors que pour les structures de santé et les centres d’écoute, ce sont les membres de la famille. Par ailleurs, la proportion d’agressions sur les lieux de travail est la plus élevée parmi les victimes s’adressant aux centres d’écoute. Tableau XI :Lieu d’agression en fonction de l’axe d’étude Lieu de l’agression Domicile Travail Lieu public Autre lieu Total Justice 1.275 52 737 53 2.117 % Police 60,2 2,5 34,8 2,5 1.308 132 929 36 2.405 % Ecoute 54,4 5,5 38,6 1,5 % 499 70,6 71 10,0 125 17,7 12 1,7 707 Santé ���������������� ���� ��������� ���� ���� ���� ���� ��� � ������� ������ ������ ����� ���������������� �������� ������� ����������� % 2.740 73,2 5.822 64,9 145 3,9 400 4,5 754 20,1 2.545 28,4 104 2,8 205 2,3 3.743 8.972 ������������������������������������������������������ Figure 8 % Total ���������� 197 RESULTATS : COMPARAISON DE LA POPULATION ETUDIEE Violences à l’enconre des femmes, l’enquête nationale 2/ Identité de l’agresseur L’identité de l’agresseur varie selon l’axe d’étude (x2 = 861.04 - p = 10-6). Ainsi, concernant les axes « police » et « justice », le premier agresseur déclaré est représenté par un voisin avec respectivement 24,6 et 24,2%. Le mari vient en seconde position pour l’axe « justice » et, en troisième place pour l’axe « police », après les connaissances, alors que dans les centres d’écoute et des centres de santé, c’est le premier agresseur déclaré. Les descendants occupent une place non négligeable pour ces deux axes – police et justice - avec respectivement 7,2 et 8,2% des agressions déclarées. Pour les centres d’écoute, les agresseurs ayant une autorité morale sur la victime représentent près du dixième des agresseurs (9,3%). Tableau XII : Identité de l’agresseur en fonction de l’axe d’étude (données détaillées) Justice % Police 451 21,8 11 0,5 21 1,0 4 0,2 68 3,3 170 8,2 179 8,7 499 24,2 349 16,9 38 1,8 186 9,0 90 4,4 2.066 411 16 15 10 124 173 178 590 459 37 304 86 2.403 % Ecoute… 17,1 0,7 0,6 0,4 5,2 7,2 7,4 24,6 19,1 1,5 12,7 3,6 225 14 63 0 57 13 68 44 63 66 84 15 712 % Santé 31,6 2,0 8,8 8,0 1,8 28,5 6,2 8,8 9,3 11,8 2,1 % Total % 1500 40,3 134 3,6 85 2,3 0 281 7,5 126 3,4 295 18,1 605 16,2 296 7,9 81 2,2 323 8,7 0 0,0 3.726 2.587 175 184 14 530 482 720 1.738 1.167 222 897 191 8.907 29,0 2,0 2,1 0,2 6,0 5,4 8,1 19,5 13,1 2,5 10,1 2,1 ������������������������������������������� ���� Figure 9 ����������� 198 Identité de l’agresseur Mari Fiancé Père Mère Fratrie Descendant Apparenté Voisin Connaissance Autorité Inconnu Autre Total ��� ��� ��� ��� �� ������� ������ ������ ����� ��������������������� ���� ������� ������������ ������ ���������� �������� ���� ��������� ������� ���� ������ ����� RESULTATS : COMPARAISON DE LA POPULATION ETUDIEE Violences à l’enconre des femmes, l’enquête nationale Le regroupement en classes permet de mettre en exergue, la part prépondérante du mari et de la famille, parmi les victimes se présentant à une structure de santé ou à un centre d’écoute, avec respectivement 61,8% et 65,0%, contre 43,8% et 38,6% pour les structures judiciaires et de police. Pour ces deux dernières structures, les principaux agresseurs sont représentés par des personnes inconnues ou par une connaissance. Quant aux agressions commises par les descendants, les pourcentages les plus élevés sont observés parmi les victimes ayant esté en justice (8,2%) ou ayant porté plainte dans une structure de police (7,2%). Il est intéressant de noter la différence de l’ordre d’importance des agresseurs. Alors que l’étude des axes « santé » et « écoute » a mis en exergue le rôle de la famille et du mari dans les violences commises à l’égard des femmes, dans les axes « police » et « justice », ceux-ci semblent reléguer au second plan. Probablement qu’il est plus aisé de déclarer à la police et/ou à la justice, une agression commise par un tiers que par une personne proche, à l’exception des agressions commises par les descendants. Tableau XIII : Identité de l’agresseur en fonction de l’axe d’étude (données regroupées) Identité de l’agresseur mari/fiancé parent fratrie enfant connu inconnu Total Justice Police 462 204 68 170 886 276 2.066 22,4 9,9 3,3 8,2 42,9 13,4 % Ecoute 427 17,8 203 8,4 124 5,2 173 7,2 1.086 45,2 390 16,2 2.403 239 131 57 13 173 99 712 % Santé 33,6 18,4 8,0 1,8 24,3 13,9 1634 380 281 126 982 323 3.726 % Total % 43,9 10,2 7,5 3,4 26,4 8,7 2.762 918 530 482 3.127 1088 8.907 31,0 10,3 6,0 5,4 35,1 12,2 1-Mari/fiancé : mari, fiancé -2-parent : père, mère et apparenté -3- fratrie : frère et sœur – 4-enfant- 5-connu : voisin ou connaissance, personne investie d’une autorité morale -6-inconnu : autre personne et/ou inconnu. 199 �������� ��� ���� ��� ��� ������������ ��������� ���� Figure 10 ����������� ��� ��� ��� ��� �� ������� ������ ������ ����� ������������������� ����������� ������ ������� ������ ����� ������� Nous avons refait la même analyse, en distinguant les femmes célibataires des femmes mariées ou ayant été mariées, pour étudier l’importance du rôle du mari ou de certains autres membres de la famille tels que les ascendants et/ou descendants. Chez les célibataires Chez les victimes célibataires, on note le rôle prépondérant, des connaissances et des inconnus, même si la part relative de chacun diffère selon l’axe d’étude. RESULTATS : COMPARAISON DE LA POPULATION ETUDIEE Violences à l’enconre des femmes, l’enquête nationale Notons le rôle important de la fratrie qui représente globalement le dixième des agresseurs chez les victimes célibataires. Parmi les victimes ayant eu recours aux structures de santé, la fratrie est responsable de près du cinquième des agressions (17;0%). Tableau XIV :Identité de l’agresseur en fonction de l’axe d’étude chez les célibataires (données regroupées) Identité de l’agresseur mari/fiancé ascendant parent fratrie enfant connu inconnu Total Justice 11 20 53 38 0 411 157 690 Police 1,6 2,9 7,7 5,5 0,0 59,6 22,8 % Ecoute 12 1,3 17 1,8 51 5,5 71 7,6 0 0,0 538 57,6 245 26,2 934 32 63 49 47 0 135 79 405 % Santé 7,9 15,6 12,1 11,6 0,0 33,3 19,5 93 63 84 199 0 504 225 1.168 % 8,0 5,4 7,2 17,0 0,0 43,2 19,3 Total % 148 4,6 163 5,1 237 7,4 355 11,1 0 0,0 1.588 49,7 706 22,1 3.197 1-Mari/fiancé : mari, fiancé -2-ascendant : père, mère -3-parent : apparenté -4- fratrie : frères et sœurs – 5-enfant 6-connu : voisin, connaissance ou personne investie d’une autorité morale - 7-inconnu : autre personne et/ou inconnu. Chez les femmes mariées 200 Chez les femmes mariées, on observe une plus grande hétérogénéité en ce qui concerne l’identité de l’agresseur. On note toutefois le rôle majeur du mari. Ainsi, si pour les axes « justice » et « police », le premier agresseur est toujours représenté par une connaissance avec respectivement 34,5% et 37,3%, le mari est le principal agresseur déclaré chez les victimes ayant recours aux centres d’écoute et aux structures de santé avec respectivement 68,8 et 60,3%. Le rôle de la fratrie semble moins important que chez les victimes célibataires. En troisième position vient un parent et ce, quel que soit l’axe d’étude. Tableau XV :Identité de l’agresseur en fonction de l’axe d’étude chez les femmes mariées, veuves ou divorcées (données regroupées) Identité de l’agresJustice seur mari/fiancé 451 ascendant 5 famille 125 fratrie 30 enfant 170 connu 473 inconnu 118 Total 1.372 Police 32,9 0,4 9,1 2,2 12,4 34,5 8,6 % 415 28,3 8 0,5 127 8,7 53 3,6 173 11,8 548 37,3 144 9,8 1.468 Ecoute % Santé 207 68,8 2 0,7 19 6,3 8 2,7 10 3,3 35 11,6 20 6,6 301 1.541 22 210 81 126 478 98 2.556 % 60,3 0,9 8,2 3,2 4,9 18,7 3,8 Total % 2.614 45,9 37 0,6 481 8,4 172 3,0 479 8,4 1.534 26,9 380 6,7 5.697 1-Mari/fiancé : mari, fiancé -2-ascendant : père, mère -3-parent : apparenté -4- fratrie : frère et sœur – 5-enfant 6-connu : voisin, connaissance ou personne investie d’une autorité morale - 7-inconnu : autre personne et/ou inconnu. Femmes de 55 ans et plus Lors des précédentes analyses, le rôle important des descendants a été mis en évidence dans les violences commises chez les femmes de 55 ans et plus. Nous avons donc recherché dans ce groupe (victimes de 55 ans et plus), l’identité des agresseurs en fonction de l’axe d’étude. Les effectifs étant très petits, nous n’avons pas pu calculer le test du khi deux qui permet de préciser s’il existe une association entre les variables étudiées. RESULTATS : COMPARAISON DE LA POPULATION ETUDIEE Violences à l’enconre des femmes, l’enquête nationale Néanmoins, nous constatons que, quel que soit l’axe étudié, les deux principaux agresseurs sont les descendants et les connaissances. A eux deux, ils sont responsables de plus des deux tiers des violences chez les femmes de 55 ans et plus : cela confirme les résultats précédents qui avaient permis de mettre en exergue ce groupe particulièrement fragilisé et exposé. Tableau XVI : Identité de l’agresseur en fonction de l’axe d’étude chez les femmes de 55 ans et plus (données regroupées) Identité de l’agresJustice seur mari/fiancé 19 parent 44 fratrie 7 enfant 105 connu 100 inconnu 26 Total 301 Police 6,3 14,6 2,3 34,9 33,2 8,6 % 19 7,4 36 14,0 7 2,7 90 35,0 87 33,9 18 7,0 257 Ecoute % Santé 3 23,1 4 30,8 1 7,7 5 38,5 0 0,0 0 0,0 13 43 42 11 73 89 10 268 % Total % 16,0 15,7 4,1 27,2 33,2 3,7 84 126 26 273 276 54 839 10,0 15,0 3,1 32,5 32,9 6,4 1-Mari/fiancé : mari, fiancé -2-parent : père, mère, apparenté -3- fratrie : frère et sœur – 4-enfant - 5-connu : voisin, connaissance ou personne investie d’une autorité morale - 6-inconnu : autre personne et/ou inconnu. V- NATURE DE L’AGRESSION 1/ Nature de l’agression La nature de l’agression diffère de manière significative entre les quatre axes (x2 = 2087.34 - p < 10-6). Les agressions physiques seules viennent en première position chez les victimes s’adressant aux structures de justice, de police et de santé et représentent plus de la moitié des agressions. Les agressions sexuelles occupent une place importante chez les victimes consultant dans les centres d’écoute. En ce qui concerne les axes « justice » et « police », contre toute attente, les agressions psychologiques seules, c’est-àdire non associées à d’autres types de violence, représentent environ le quart des violences déclarées, alors que dans les deux autres axes « santé & écoute », ces pourcentages sont nettement moins élevés. Chez les victimes s’adressant aux structures de santé, ce sont essentiellement les agressions physiques seules qui prédominent avec les quatre cinquièmes des violences signalées (80.0%). On peut s’interroger sur la non prise en compte de la violence psychologique. En effet, seulement le sixième des victimes mentionnent ce type d’agression alors que dans l’axe « santé », la violence familiale, notamment conjugale, est au premier plan (cf. rubrique « identité de l’agresseur »). Tableau XVII :Nature de l’agression en fonction de l’axe d’étude Nature de l’agression A,Ph-sex-psy A,Ph-sex A,Ph-psy A,Physique A,sex-psy A,Sexuelle A,Psycholo, Total justice % police % Ecoute… 7 27 144 1157 13 232 539 2119 0,3 1,3 6,8 54,6 0,6 10,9 25,4 9 29 102 1475 18 167 575 2375 0,4 1,2 4,3% 62,1 0,8 7,0 24,2 39 18 215 155 39 127 118 711 % santé 5,5 2,5 30,2 21,8 5,5 17,9 16,6 66 33 436 2987 23 80 108 3733 % 1,8 0,9 11,7 80,0 0,6 2,1 2,9 total % 121 1,4 107 1,2 897 10,0 5774 64,6 93 1,0 606 6,8 1340 15,0 8938 201 RESULTATS : COMPARAISON DE LA POPULATION ETUDIEE Violences à l’enconre des femmes, l’enquête nationale 2/ Violences physiques Si l’on s’intéresse aux agressions physiques dans leur ensemble, sans prendre en compte les autres violences associées, on note que quel que soit l’axe d’étude, celles-ci sont au premier plan avec un maximum observé dans les structures de santé. Un biais est probablement à l’origine de ce résultat : les victimes ne consultent que devant l’existence de lésions physiques au sens restreint. Tableau XVIII : Importance des violences physiques en fonction de l’axe d’étude justice Violences physiques 1.335 Pas de violences 795 physiques Total 2.130 % police 62,7 1.649 % 67,5 Ecoute 427 37,3 32,5 286 795 2.444 % santé 59,9 3.522 40,1 713 224 % 94,0 Total 4.457 % 49,9 6,0 4.476 50,1 3.746 8.933 �������������������������������������������������� ���� ��� ��� Figure 10 ��� ��� �� ������� ������ ������ ����� ������������������� 202 ������������ �������� �������� ��������� ���������� ����������� ���������� 3/ Violences sexuelles Le plus fort taux déclaré d’agressions sexuelles est retrouvé dans les centres d’écoute avec près du tiers des violences subies qu’elles soient ou non associées à d’autres formes de violence. Viennent en deuxième position, mais dans une moindre mesure, les structures de justice où plus du dixième des violences ayant abouti en justice sont des violences sexuelles. A noter cependant que tout axe confondu, seulement le dixième des violences subies sont de nature sexuelle (10,4%). C’est dans les structures de santé que l’on enregistre le plus bas taux d’agressions sexuelles déclarées. Fait assez surprenant, car on s’attendrait à avoir un effet « entonnoir » avec le plus fort taux observé auprès des institutions prenant en charge la santé des individus, c’est-à-dire les structures de santé et les centres d’écoute. Le recours à ces services est, ou devrait être, la première étape avant de porter plainte et/ou d’ester en justice, avec une déperdition, au fur et à mesure, que la victime avance dans sa démarche. Or, nous observons le phénomène inverse, c’est-à-dire un pourcentage qui va en s’amenuisant de la justice à la santé en passant par les structures de police. La quasi-absence de participation des services de gynécologie (2,2%) pourrait expliquer, en partie, ces résultats. Tableau XIX :Importance des violences sexuelles en fonction de l’axe d’étude Violences sexuelles Pas de violences sexuelles Total justice 279 1.851 2.130 % police 13,1 234 86,9 2.210 2.444 % 9,6 Ecoute 223 % 31,3 santé 202 % 5,4 Total 938 % 10,4 90,4 490 68,7 3.544 94,6 8.095 89,6 713 3.746 9.033 RESULTATS : COMPARAISON DE LA POPULATION ETUDIEE Violences à l’enconre des femmes, l’enquête nationale L’analyse fine montre qu’il existe des différences dans la nature des violences sexuelles déclarées selon l’axe d’étude (x2 = 87.12. - p < 10-6). Si le viol est la violence sexuelle retrouvée au premier plan quel que soit l’axe d’étude, on enregistre des variations dans l’ordre d’importance des autres catégories d’agression sexuelle. Un point qui mérite d’être souligné, est le peu d’incestes retrouvés auprès des axes « justice » et « police », compte tenu des résultats observés dans les centres d’écoute. Là aussi, on peut émettre l’hypothèse que lorsque la famille est directement impliquée, on constate une tendance à ne pas aller se plaindre aux structures officielles. Tableau XX :Nature des violences sexuelles en fonction de l’axe d’étude Attouchement Inceste Viol Sodomie Autre Total justice 63 10 139 62 5 279 % police 22,6 54 3,6 6 49,8 125 22,2 39 1,8 10 234 % 23,1 2,6 53,4 16,7 4,3 Ecoute 37 28 126 7 25 223 % santé 16,6 49 12,6 6 56,5 94 3,1 37 11,2 16 202 % 24,3 3,0 46,5 18,3 7,9 Total 203 50 484 145 56 938 % 21,6 5,3 51,6 15,5 6,0 Ceci est confirmé par le tableau suivant où la part des agresseurs proches (mari, ascendant et fratrie) est la plus élevée chez les victimes ayant recours aux centres d’écoute (20.6%) et aux structures de santé (18%). Ils représentent pratiquement le cinquième des agresseurs pour violence sexuelle. A l’inverse, dans les structures de justice et de police, les taux les plus bas sont observés, avec respectivement, 4.8% et 6.5%, soit près de quatre fois moins élevé que pour les autres axes. Tableau XXI :Identité des agresseurs en cas de violences sexuelles en fonction de l’axe d’étude Mari/fiancé Ascendant/descendant Fratrie Apparenté Connu Inconnu Total justice 7 % police 2,6 6 % 2,6 Ecoute 22 % santé 9,9 30 5 1,8 5 2,2 13 5,8 1 19 180 59 271 0,4 7,0 66,4 21,8 4 8 147 59 229 1,7 3,5 64,2 25,8 11 21 92 64 223 4,9 9,4 41,3 28,7 % 15,0 Total 65 % 7,0 1 0,5 24 2,6 5 3 115 46 200 2,5 1,5 57,5 23,0 21 51 534 228 923 2,3 5,5 57,8 24,7 1-Mari/fiancé : mari, fiancé -2-ascendant/descendant : père, mère, enfant -3- fratrie : frère et sœur – 4-apparenté : parent éloigné -5-connu : voisin, connaissance ou personne investie d’une autorité morale - 6-inconnu : autre personne et/ou inconnu. 4/ Violences psychologiques Les violences psychologiques sont au premier plan dans les centres d’écoute avec plus de la moitié des violences déclarées. Néanmoins, une analyse plus fine, montre que moins du tiers de ces agressions (28,7%) sont des agressions psychologiques seules. C’est auprès des structures de justice que l’on enregistre le pourcentage le plus élevé de violences psychologiques seules (cf. au-dessus) puisqu’elles représentent le quart des violences ayant abouti en justice. Elles sont également, par ordre de fréquence, le deuxième type de violence pour lesquelles une procédure judiciaire a été mise en œuvre. Les pourcentages les plus bas sont enregistrés dans les structures de santé. La faible participation des services de psychiatrie (4,5%) pourrait être à l’origine de ce résultat mais, il faut, également prendre en compte, la perception de la violence par les victimes, notamment celle de nature psychologique. En effet, les victimes ayant eu recours aux structures de santé, ont mis en avant dans 80,0% des cas, les lésions physiques qu’elles présentaient alors que pour le tiers d’entre-elles, des problèmes psychologiques ont été formulés lors de la consultation. 203 RESULTATS : COMPARAISON DE LA POPULATION ETUDIEE Violences à l’enconre des femmes, l’enquête nationale Tableau XXII : Importance des violences psychologiques en fonction de l’axe d’étude justice Violences psychologiques Pas de violences psychologiques Total % police % Ecoute % santé % Total % 703 33,0 714 29,2 411 57,6 633 16,9 2,461 27,2 1,427 67,0 1,730 70,8 302 42,4 3,113 83,1 6,572 72,8 713 3,746 9,033 2,130 2,444 Lieu de l’agression et axe d’étude sont étroitement associés (x2 = 183.77 - p = 10-6). Si le domicile reste le lieu privilégié où se déroulent les violences psychologiques, la part relative de celui-ci, ainsi que des autres lieux cités, varie selon la structure de recours. Dans les structures de santé, les trois quarts des agressions psychologiques surviennent à domicile (76,1%) et le sixième dans les lieux publics. En ce qui concerne l’axe « police », le lieu de ces violences est, pratiquement dans les mêmes proportions, le domicile (48,4%) et les lieux publics (44,2%). Pour l’axe « justice », on retrouve des résultats similaires mais, avec toutefois, une prédominance des violences à domicile. A noter que ce sont les victimes s’adressant aux structures d’écoute qui déclarent la proportion la plus importante d’agressions sur les lieux de travail. Tableau XXIII :Lieu d’agression dans les violences psychologiques en fonction de l’axe d’étude 204 Lieu de l’agression Domicile Travail Lieu public Total Justice 415 29 252 696 Police % 338 52 309 699 48,4 7,4 44,2 59,6 4,2 36,2 Ecoute % 290 70,9 48 11,7 71 17,4 409 Santé % Total % 481 76,1 1524 62,6 48 7,6 177 7,3 103 16,3 735 30,2 632 2436 Le type de structures auxquelles les victimes ont recours et l’identité de l’agresseur sont liés (x2 =500.67 - p = 10-6). Ainsi, pour les axes « justice » et « police », les principaux agresseurs signalés sont les connaissances (voisin, personne connue, autorité morale), responsables de la moitié des violences commises dans ce groupe. Pour les axes « écoute « et « santé », on retrouve, par ordre de fréquence, d’abord le mari, avec respectivement, 36,6% et 46,5%, puis une personne connue dans environ le quart des cas et, en troisième position, un parent. Tableau XXIV :Identité de l’agresseur dans les violences psychologiques en fonction de l’axe d’étude (données regroupées) Identité de l’agresJustice seur mari/fiancé 94 parent 66 fratrie 19 enfant 82 connu 325 inconnu 98 Total 684 Police 13,7 9,6 1,5 12,0 47,5 14,3 % Ecoute 54 7,6 64 9,1 22 3,1 66 9,3 339 48,0 161 22,8 706 150 75 25 12 95 53 410 % Santé 36,6 18,3 6,1 2,9 23,2 12,9 288 68 46 16 152 50 620 % Total % 46,5 11,0 7,4 2,6 24,5 8,1 586 273 112 176 911 362 2420 24,2 11,3 4,6 7,3 37,6 15,0 1-Mari/fiancé : mari, fiancé - 2-parent : père, mère, apparenté - 3- fratrie : frère et sœur – 4-enfant - 5-connu : voisin, connaissance ou personne investie d’une autorité morale - 6-inconnu : autre personne et/ou inconnu. RESULTATS : COMPARAISON DE LA POPULATION ETUDIEE Violences à l’enconre des femmes, l’enquête nationale VI- MOTIFS ET CARACTERISTIQUES DE LA DEMARCHE 1/ Motifs d’accompagnement Le pourcentage le plus important de personnes accompagnées est retrouvé chez les victimes consultant dans une structure de santé avec près des deux tiers de la population cible (x2 = 361.19 - p = 10-6). A l’inverse, le taux le plus bas est retrouvé chez les personnes estant en justice. L’explication la plus probable est que devant l’urgence, la victime est accompagnée et/ou soutenue par un proche. L’effet temps apparaît lors de la procédure judiciaire qui est souvent longue et fastidieuse et il devient sans doute plus difficile de mobiliser les ressources humaines. Tableau XXV :Modalités d’accompagnement en fonction de l’axe d’étude Accompagnée Non accompagnée Total Justice 810 1320 % Police 38,0 1132 % 46,3 Ecoute 300 62,0 53,7 413 2130 1312 2444 % Santé 42,1 2315 % 61,8 Total 4557 % 50,4 57,9 38,2 4476 49,6 1431 713 3746 9033 • Violences sexuelles Le pourcentage de victimes accompagnées en cas de violence sexuelle diffère selon l’axe d’étude (x2 = 74.41 - p < 106 ). C’est auprès des structures de santé et de police que l’on enregistre les proportions les plus élevées : plus des quatre cinquièmes des victimes pour la santé et un peu moins des trois quarts pour la police. A l’inverse, le pourcentage le plus bas est observé dans les centres d’écoute (47,0%). Cela pourrait être en rapport avec la date de survenue de l’événement. En général, celui-ci est relativement récent lorsque l’on s’adresse aux structures de police et de santé (constatation des faits, signalement de l’agression…) alors que pour l’axe « écoute », la violence peut être récente comme ancienne et l’on recherche davantage un soutien psychologique et une aide dont la nature varie selon les victimes. Tableau XXVI : Modalités d’accompagnement dans les violences sexuelles en fonction de l’axe d’étude Justice Accompagnée 148 Non accompa131 gnée Total 279 % Police 53,0 161 % 71,6 Ecoute 102 47,0 28,4 115 64 225 % Santé 47,0 164 % 82,4 Total 575 % 62,5 53,0 17,6 345 37,5 217 35 199 920 ���������������������������������� ������������ ��� ������� ���� ��� Figure 11 ��� ��� ��� ���� ���� ���� ������� ������ ������ ���� �� ����� ������������������� ����������� ��������������� 205 RESULTATS : COMPARAISON DE LA POPULATION ETUDIEE Violences à l’enconre des femmes, l’enquête nationale • Violences psychologiques Il existe un lien entre l’accompagnement des victimes dans les violences psychologiques et la structure de recours (x2 = 147.39 - p = 10-6). Le pourcentage le plus élevé de personnes accompagnées est enregistré dans les structures de santé : plus des deux tiers des victimes sont accompagnées. Ces résultats sont à nuancer car nous avons vu précédemment que la quasimajorité des agressions psychologiques étaient associées à des violences physiques. Les violences psychologiques seules ne représentent que 2,9% de l’ensemble des agressions. Pour les axes « police » et « justice », la proportion de victimes non accompagnées est plus importante que celle bénéficiant d’une personne soutien. Tableau XXVII :Modalités d’accompagnement dans les violences psychologiques en fonction de l’axe d’étude Justice Accompagnée 246 Non 452 accompagnée Total 698 % Police 35,2 304 % 43,2 Ecoute 146 64,8 56,9 256 400 704 % Santé 36,3 401 % 66,0 Total 1097 % 45,5 63,7 34,0 1315 54,5 402 207 608 2412 2/ Identité de l’accompagnateur L’accompagnateur principal est représenté par la mère à l’exception de l’axe justice où le père occupe la première place. Cela pourrait s’expliquer par le fait que les victimes sont plus âgées que dans les autres structures et que les agresseurs varient selon l’axe d’étude. Un autre facteur à prendre en compte est le caractère officiel de la démarche. Tableau XXVIII : Identité de l’accompagnateur en fonction de l’axe d’étude 206 Mère Père Fratrie Amis Police/Gend. Autres Descendants Mari Total Justice 166 212 63 57 0 124 175 0 797 % Police 20,8 298 26,6 236 7,9 87 7,2 106 0,0 0 15,6 175 22,0 185 0,0 0 1087 % 27,4 21,7 8,0 9,8 0,0 16,1 17,0 0,0 Ecoute 70 25 40 38 0 51 55 0 279 % Santé 25,1 717 9,0 345 14,3 432 13,6 142 0,0 94 18,3 260 19,7 191 0,0 134 2181 % 32,9 15,8 19,8 6,5 4,3 11,9 8,8 6,1 Total 1251 818 622 343 94 610 606 134 4344 % 28,8 18,8 14,3 7,9 2,2 14,0 14,0 3,1 Nous avons refait le même travail mais en individualisant les violences sexuelles et psychologiques. • Violences sexuelles Ainsi, dans les violences sexuelles, le premier accompagnateur est toujours la mère, à l’exception de l’axe « justice », pour lequel le père vient en première position. Tableau XXIX : Identité de l’accompagnateur dans les violences sexuelles en fonction de l’axe d’étude Justice mère 45 père 62 fratrie 7 amis 14 Police/gend. Autres 12 descendants 8 Total 148 % Police 30,4 67 41,9 60 4,7 5 9,5 9 8,1 11 5,4 9 161 % 41,6 37,3 3,1 5,6 6,8 5,6 Ecoute 37 12 11 15 17 10 102 % 36,3 11,8 10,8 14,7 16,7 9,8 Santé 63 20 9 13 46 12 1 164 % 38,4 12,2 5,5 7,9 28,0 7,3 0,6 Total 212 154 32 51 46 52 28 575 % 36,9 26,8 5,6 8,9 8,0 9,0 4,9 RESULTATS : COMPARAISON DE LA POPULATION ETUDIEE Violences à l’enconre des femmes, l’enquête nationale • Violences psychologiques Dans les violences psychologiques, seules ou associées, on enregistre des variations importantes de l’identité de l’accompagnateur en fonction de l’axe d’étude et également par rapport à l’ensemble des agressions. Dans l’axe « justice, le premier accompagnateur est représenté par les descendants (29.3%). Cela peut s’expliquer par le fait qu’il s’agit généralement de femmes plus âgées et que la moitié des agressions sont commises par des connaissances dont le voisin. Pour les structures de police, l’accompagnateur principal est d’abord la mère (24.0%), suivie par d’autres personnes (22.0%) et des descendants (19.4%). En ce qui concerne l’axe « écoute & accueil », on retrouve, comme dans l’axe « justice », les descendants comme les personnes soutien essentielles (27.4%), suivies par la mère. Quant aux victimes s’adressant aux structures de santé, c’est la mère qui est le principal accompagnateur dans plus du tiers des cas. Tableau XXX :Identités de l’accompagnateur dans les violences psychologiques en fonction de l’axe d’étude mère père fratrie amis Police/gend. Autres descendants Total Justice 42 34 20 29 49 72 246 % Police 17,1 73 13,8 54 8,1 16 11,8 35 20,0 67 29,3 59 304 % 24,0 17,8 5,3 11,5 22,0 19,4 Ecoute 34 12 22 18 20 40 146 % 23,3 8,2 15,1 12,3 13,7 27,4 Santé 144 54 75 31 22 41 34 401 % 35,9 13,5 18,8 7,7 5,5 10,2 8,5 Total 293 154 133 113 22 177 205 1097 % 26,7 14,0 12,1 10,3 2,0 16,1 18,7 207 VII- PRISE EN CHARGE PROPOSEE Moins de la moitié des victimes ont bénéficié d’une prise en charge. Des différences sont observées selon les axes, les pourcentages les plus faibles de prise en charge étant enregistrés dans les axes « police » et « justice ». On peut se poser la question de la disponibilité de l’information, concernant les prises en charge médicale et psychologique, pour ces deux axes. Tableau XXXI : Prise en charge préconisée en fonction de l’axe d’étude Prise en charge Justice Oui 312 Non 1818 Total 2130 % Police 14,6 443 85,4 2001 2444 % 18,1 81,9 Ecoute 540 173 713 % Santé 75,7 2520 24,3 1226 3746 % 67,3 32,7 Total 3815 5218 9033 % 42,2 57,8 VIII- CONCLUSION La comparaison des principaux indicateurs sociodémographiques permet de mettre en évidence des différences dans les populations étant amenées à déclarer une agression. Ainsi, de manière générale, les victimes estant en justice sont, globalement, plus âgées que celles ayant eu recours aux autres structures, avec comme corollaire, plus de femmes veuves ou divorcées, pourcentage de femmes de plus de 55 ans relativement élevé, c’est-à-dire une population probablement plus précarisée. Les caractéristiques sociodémographiques des femmes de l’axe « justice » sont très proches de celles de la population générale : tranches d’âge touchées, statut socioprofessionnel et situation matrimoniale. RESULTATS : COMPARAISON DE LA POPULATION ETUDIEE Violences à l’enconre des femmes, l’enquête nationale Inversement, les femmes s’étant adressées aux structures d’écoute et /ou d’accueil diffèrent, de part certaines caractéristiques, de la population générale. Elles sont globalement plus instruites, sont davantage autonomes financièrement et sont nettement plus jeunes. Les plus de 55 ans ne représentent que 1,8% des victimes dans cet axe. Entre ces deux axes, se situent les victimes portant plainte au niveau des structures de police et, qui sont très proches de celles estant en justice. Les femmes consultant dans les structures de santé ont des caractéristiques intermédiaires entre l’axe « écoute & accueil » et les axes « police » et « justice ». Une des premières implications est que ces différentes populations ne se superposent pas, ou seulement en partie : les victimes estant en justice ne s’adressent pas aux centres d’écoute ou, très peu, et inversement. Cela veut dire que l’information et l’accès aux différentes structures varient d’un groupe social à l’autre selon des paramètres qu’il reste à déterminer. Ces éléments sont capitaux car ils devront être pris en compte dans les stratégies de prise en charge qui seront proposées. Ces divergences ne s’arrêtent pas aux données sociodémographiques mais concernent également les caractéristiques de l’agression : nature, nombre déclaré d’agressions, identité de l’agresseur… Grossièrement, ne portent plainte et par ricochet, vont surtout en justice, les femmes ayant été agressées par des connaissances et/ou des inconnus. Proportionnellement peu d’agressions commises par le mari et/ou la famille arrivent en justice. Plus de la moitié des violences, sont le fait de connaissances ou de personnes inconnues pour les axes « justice » (56,3%) et « police » (61,5%) alors que pour les axes « santé » (35,0%) et « écoute » (38,1%), ces personnes ne sont responsables que d’environ du tiers des violences. Une exception à cela, les violences commises par les descendants : les victimes n’hésitent pas à porter plainte et à ester en justice, sans doute parce que l’agression est ressentie de manière particulièrement grave. 208 La modulation des déclarations des violences selon les structures de recours a une incidence sur le nombre d’agressions signalées par les victimes. Pour les axes « santé » et « écoute & accueil », la proportion de femmes déclarant plus d’une agression est loin d’être négligeable avec respectivement 32,6% et 74,0%,alors que pour les deux autres axes,ce pourcentage avoisine les 5%. Ces résultats peuvent s’expliquer : les agressions répétées ne peuvent être le fait que de personnes proches, que ce soit à domicile ou sur les lieux de travail. Autre fait étonnant mais, qui traduirait et confirmerait la divergence des populations ayant accès aux centres d’écoute et aux structures de justice et de police, est la modulation de la déclaration en fonction du niveau d’instruction. Ainsi, dans les centres d’écoute, ce sont les femmes les plus instruites qui signalent les agressions multiples alors qu’au niveau de la police, ce sont les femmes qui ont un niveau d’étude primaire. Cette modulation des déclarations se répercute également sur la nature des agressions signalées. Ainsi, les agressions psychologiques seules, non associées à d’autres violences, représentent le quart des plaintes et /ou des affaires passant en jugement dans les structures de police et de justice. Cette particularité semble liée à la proportion non négligeable de femmes estant en justice contre leurs enfants mais, traduit, également, les agressions quotidiennes du voisinage, conséquence probable de conditions socio-économiques difficiles dont celle de l’accès au logement. Ces derniers sont responsables de la moitié des agressions psychologiques pour les axes « justice » et « police ». A noter que les pourcentages les plus élevés d’agressions psychologiques seules, sont enregistrés parmi les victimes ayant recours aux structures de police et/ou de justice. Il est assez intéressant de noter que malgré ces divergences, l’accompagnateur principal est représenté par la mère à l’exception de l’axe « justice » où le père occupe la place principale. Des résultats similaires sont enregistrés lorsque l’agression est sexuelle et/ou physique. Par contre, dans les agressions psychologiques, l’axe « justice » se particularise encore avec l’axe « écoute » : ce sont les descendants qui représentent la première personne ressource des victimes. A côté de ces divergences, on enregistre des points communs à tous les axes qui méritent d’être soulignés. Ainsi, la proportion déclarée d’agressions psychologiques est d’autant plus élevée que la victime est instruite et indépendante financièrement. De même, les agressions physiques sont davantage déclarées par les femmes sans profession, alors que pour celles travaillant à l’extérieur, on enregistre une prédominance d’agressions psychologiques. RESULTATS : COMPARAISON DE LA POPULATION ETUDIEE Violences à l’enconre des femmes, l’enquête nationale Les agressions physiques sont majoritaires et ce, quel que soit l’axe d’étude avec cependant des variations importantes. Dans l’ensemble, peu d’agressions sexuelles sont déclarées et ne concernent dans la quasi-majorité des cas que des femmes célibataires. Cela pourrait être l’indice de la difficulté qu’ont les victimes à s’exprimer sur ce sujet. Ces violences ressortent davantage dans l’axe « Ecoute & accueil » et dans une moindre mesure dans l’axe « justice puisqu’elles représentent respectivement environ le tiers et le dixième des violences déclarées. Elles sont le moins représentées dans l’axe « santé ». Les agressions psychologiques prédominent chez les veuves et divorcées et/ou les personnes de plus de 55 ans. Le lieu principal de l’agression est le domicile quelque soit l’axe considéré : environ les deux tiers des violences y sont commises. Les femmes mariées sont d’abord agressées à domicile. Les agressions sexuelles surviennent principalement dans les lieux publics et plus particulièrement isolés. Sur les lieux de travail, les principales violences retrouvées sont de nature sexuelle et/ou psychologique. Ces dernières prédominent et représentent plus du tiers des violences signalées. Concernant les agresseurs, le mari est responsable essentiellement de violences physiques, très peu d’agressions psychologiques sont mentionnées. Les violences perpétrées par les descendants sont quasi-exclusivement de nature psychologique. Par ailleurs, les victimes sont d’autant plus souvent accompagnées qu’elles sont jeunes, célibataires et que l’agression est sexuelle. Inversement, lors des agressions psychologiques, peu de victimes ont le soutien d’une personne ressource. De même, lorsque l’agresseur est le mari ou le fiancé, on observe les pourcentages les plus bas d’accompagnement. 209 CONCLUSION GENERALE CONCLUSION GENERALE Violences à l’enconre des femmes, l’enquête nationale L’enquête réalisée en 2002-2003, sur la violence à l’encontre des femmes, est une enquête descriptive non exhaustive qui a été menée par l’Institut National de Santé publique, en collaboration avec les ministères chargés de la justice, de la jeunesse et des sports, de l’intérieur et de la solidarité, avec la DGSN et des associations. Cette étude a été conduite dans les principales structures auxquelles les femmes victimes de violences doivent avoir recours pour obtenir une reconnaissance de leur état, une éventuelle réparation et pour enfin, se reconstruire. Nous rappelons que ces structures sont représentées par les services de santé, de police, de justice et des centres d’écoute. Initialement, cette étude devait être menée, durant la même période, auprès de ces différentes institutions ; cela aurait permis d’effectuer des recoupements et d’identifier les groupes de victimes ayant eu recours à l’ensemble ou à une partie de leurs services. Le but était de définir le parcours de ces femmes et d’appréhender les difficultés et/ou résistances entravant leur prise en charge mais, également, celles limitant la collaboration entre les différentes structures. Dans la réalité, les périodes d’enquête se sont parfois chevauchées, mais sans se recouvrir complètement, et le système d’anonymat préconisé a rendu difficile sinon impossible la réalisation de cet objectif. L’enquête a concerné toutes les wilayas du pays mais la participation effective des différentes institutions a été modulée par le degré d’engagement des enquêteurs et des difficultés rencontrées sur le terrain. De ce fait, aucune conclusion ne peut être portée sur l’importance relative des violences d’une wilaya à une autre ou entre wilayas. Cette enquête n’a permis d’étudier que quelques aspects du problème des violences qui est fort complexe. Elle n’a pas pour ambition de mesurer l’ampleur du problème, ni d’en restituer la dimension socioculturelle. L’absence d’approche qualitative et de la parole des femmes limitent également les possibilités d’interprétation des résultats. Des études de population sont indispensables, non seulement pour quantifier l’ampleur du phénomène, mais également pour appréhender la dimension sociologique de la violence. Malgré ces difficultés, des résultats intéressants sont apparus qui méritent réflexion et surtout qui demanderont à être confirmés par d’autres études. 212 Les victimes sont des femmes relativement jeunes, les quatre cinquièmes d’entre-elles ont moins de 45 ans au moment des faits. Elles sont plus instruites que la population générale : environ le tiers ont fait des études secondaires et/ou supérieures (31,1%). Le pourcentage de femmes exerçant un métier est relativement important : près d’une victime sur cinq travaille à l’extérieur (19%). Les femmes mariées ou ayant été mariées constituent environ les deux tiers de la population étudiée. Certaines caractéristiques des agresseurs ont pu être appréhendées à travers les axes « police » et « justice ». Globalement, les agresseurs semblent peu instruits. Malheureusement, le niveau d’instruction ne semble pas un frein à la violence, mais tout au plus lui confère-t-il un autre visage. Les agressions physiques sembleraient être plus souvent signalées lorsque l’agresseur est analphabète, alors que les violences psychologiques seraient plus le fait de personnes instruites. Par contre, ce qui semble certain, c’est que le chômage apparaît comme un facteur aggravant : la moitié des agresseurs sont sans emploi au moment des faits. Une des conséquences directes est, que la lutte contre la violence, si elle se veut efficace, devra prendre en compte toutes les dimensions socioculturelles et économiques favorisant sa recrudescence. C’est donc l’affaire de tous et non pas de quelques individus. C’est la société toute entière qui est interpellée et qui doit réagir. Le domicile est le lieu privilégié de toutes les violences, à l’exception des agressions sexuelles qui sont plus souvent signalées dans les lieux publics. Plus de 50% des agressions déclarées sont survenues à domicile, lieu où les femmes majoritairement au foyer, censé être un lieu de sécurité, sont donc le plus exposées aux violences. Cette étude a mis également en exergue, l’importance de la violence intrafamiliale et conjugale : les deux tiers des agressions signalées. Concernant spécifiquement la violence intrafamiliale, mari exclu, elle représente le cinquième des agressions. Elle ressort davantage à travers les axes « santé » et « écoute & accueil ». Cette étude a mis en évidence, un fait surprenant, CONCLUSION GENERALE Violences à l’enconre des femmes, l’enquête nationale la violence perpétrée par les descendants à l’encontre de leur mère. Ces agressions représentent le tiers des violences commises chez les personnes de plus de 55 ans. De même, chez les célibataires, la fratrie est responsable de plus du dixième des agressions. La violence conjugale est également omniprésente : la moitié des violences (45,9%) déclarées par les femmes mariées ou ayant été mariées ont été commises par le mari. L’étude par axe montre qu’elle représente plus des deux tiers, si ce n’est les quatre cinquièmes, des agressions commises chez les victimes mariées, s’adressant aux structures d’écoute (82,4%) et de santé (67,3%). Mais, lorsqu’il s’agit de recourir à la police et/ou à la justice, on enregistre une déperdition puisque ces violences ne représentent plus que les quatre dixièmes ou parfois moins. Pour expliquer en partie ce décalage, on peut incriminer un biais de recrutement dans les structures de santé et d’écoute : les agressions verbales commises par le voisinage et/ou des inconnus sont probablement moins mentionnées par les victimes ayant recours à ces structures ; néanmoins, il n’en demeure pas moins que ces violences conjugales sont souvent passées sous silence et déniées par les victimes. En effet, si cette violence peut être un événement unique, et se révéler à l’occasion d’une situation de stress, dans la majorité des cas, il s’agit d’agressions répétées dans le temps, qui peuvent, bien sur, être exacerbées par des stimuli extérieurs, mais, qui n’en demeure pas moins répétitives. Or dans les axes « justice » et « police », la quasi-majorité des victimes ne déclarent qu’une seule agression (95%) alors qu’environ les quatre dixièmes sont dues à un membre de la famille, mari inclus. Autre fait saillant, les voisins et connaissances tiennent une place non négligeable dans les violences subies par les femmes : plus du tiers des agressions (35,1%). Cette émergence de la violence de voisinage est, sans doute, le témoin de conditions de vie difficiles mais traduit également les conflits dus à l’absence de respects des règles de gestion de l’espace commun. Ces violences, notamment intrafamiliales et de voisinage, sont le révélateur de profondes mutations qui s’opèrent au sein de la société et qui se répercutent sur les comportements et les relations des individus entre eux. Elles traduisent une mal-vie qu’il faudra prendre en compte. En ce qui concerne la nature des violences, celles-ci sont majoritairement physiques : plus des trois quarts des agressions signalées (77,2%). Elles se manifestent essentiellement sous forme de coups et blessures volontaires. Les violences psychologiques ne sont pas reconnues en tant que telles. Il faut que d’autres types d’agressions (physiques, sexuelles…) soient perpétrées en même temps pour que la victime en parle et encore de manière souvent très limitée. Les résultats sont parlants : dans la santé, la quasi-majorité des violences déclarées chez les femmes mariées sont physiques (97,6%) ; or, parmi celles-ci, seulement 15,6% déclarent simultanément des violences psychologiques associées. Cela est d’autant plus alarmant que la violence conjugale représente 67,3% de l’ensemble des agressions déclarées pour cet axe, et que dans la grande majorité des cas, il ne s’agit pas d’un événement unique mais bien d’un phénomène au long cours. En effet, la violence conjugale est généralement un cumul de la violence physique et psychologique. Tout se passe, comme si les femmes ayant intériorisé les rapports d’inégalité et de domination entre les sexes, ne sont pas portées à déclarer les violences autres que physiques, constatables par le médecin ou tout autre intervenant. En outre, alors que la quasi-majorité des violences déclarées sont physiques (94,0%), le tiers des victimes signalent, au moment de la consultation, des symptômes à type d’anxiété, d’angoisse, de dépression ou de problèmes relationnels, suite à ces agressions. Un point positif à souligner, dans un certain sens, est le nombre d’agressions psychologiques seules, déclarées à la police et la justice : près du quart des violences ; mais là encore, des nuances sont à apporter car il s’agit essentiellement de violences extra-familiales, à l’exception de celles dues aux descendants. Les agressions sexuelles sont très peu signalées par les victimes puisqu’elles ne représentent que le dixième des violences déclarées et, fait singulier, ne concernent pratiquement que les célibataires : les quatre cinquièmes sont mentionnées par ce groupe. Au delà de l’insuffisance de participation des services de gynécologie, la difficulté des victimes à s’exprimer sur un tel sujet transparaît et mérite qu’un travail de réflexion soit mené sur ce thème 213 CONCLUSION GENERALE Violences à l’enconre des femmes, l’enquête nationale particulier et ce, d’autant que ces violences ont de lourdes répercussions sur la vie intime et sociale de la personne. Cette difficulté n’est pas propre aux victimes, puisque même au niveau des institutions, celle-ci se manifeste sous diverses formes. L’une d’entre-elles est semble être un problème de qualification des infractions pour des situations qui, a priori, ne devraient pas laisser place à des interprétations possibles du code pénal. En dehors, des insuffisances de preuves, qui sont capitales pour le juge, on peut poser la question, tout au moins en partie, des définitions des différentes catégories d’agressions sexuelles dans le code pénal. Il en est ainsi de la distinction entre viol et pénétration intravaginale d’un objet, des différentes formes d’agressions sexuelles regroupées dans la catégorie des attentats aux mœurs (attouchement, sodomie…). Un point à souligner et qui apparaît dans les axes « police » et « justice », est l’émergence, ou plus exactement, un début de reconnaissance des agressions sur les lieux de travail. Elles représentent environ le vingtième des violences et se manifestent essentiellement sous forme d’agressions psychologiques et sexuelles. Quant à la prise en charge des victimes, elle paraît insuffisante tant sur le plan santé que sur le plan institutionnel. En effet, peu de victimes ont bénéficié d’une prise en charge psychologique : moins de 10% des victimes alors que pour la majorité d’entre-elles, il s’agit de violences répétées au long cours. De même, on observe une déperdition importante entre les axes « santé » et « écoute & accueil » d’une part, et les axes « police » et « justice » d’autre part, qui pourraient traduire des difficultés de collaboration entre les différentes structures concernées mais, également, un manque de sensibilisation et d’information aussi bien des victimes que des intervenants. A ce propos, la majorité d’entre-eux soulignent la méconnaissance des procédures à suivre ainsi que l’insuffisance des structures de prise en charge des victimes de violence et l’absence de formation dans ce domaine. 214 Ainsi, globalement, on assiste à une sous-déclaration manifeste des violences de quelque nature qu’elle soit, mettant en exergue si besoin était la difficulté des femmes à s’exprimer et à parler mais également l’absence de formation des intervenants à l’écoute. En témoigne, le faible pourcentage d’agressions psychologiques déclarées dans le cadre des violences conjugales et intrafamiliales comme signalées ci-dessus. Les intervenants des différents secteurs doivent apprendre à entendre, au-delà de la verbalisation des symptômes rapportés par la victime ou des lésions physiques objectives et aider celle-ci à s’exprimer. Par ailleurs, à l’intérieur des axes, on enregistre des différences sur un certain nombre de paramètres sociodémographiques et sur les caractéristiques générales des agressions déclarées. Les populations étudiées ne se superposent pas. Les canaux d’information devront donc être multiples et prendre en compte cette donnée. Cela sous-entend que des travaux sur ce thème devront être encouragés afin de définir les canaux d’information pouvant être utilisés et pour quels publics. Une deuxième implication est la mise en place et/ou le renforcement d’une collaboration et coordination entre les différentes structures. Il est certain qu’un travail sur la perception et la représentation des violences dans la société algérienne s’impose. En conclusion, il s’agit d’une première enquête nationale et multisectorielle sur les violences à l’encontre des femmes. Elle a eu le mérite de mobiliser l’ensemble des intervenants pour la prise en charge des victimes de violence et de créer une dynamique qui sans aucun doute aidera à la mise en place d’un réseau de prise en charge de cette population. Des efforts considérables ont été déployés par l’ensemble des personnes ayant participé à cette étude, avec parfois des moyens rudimentaires. Qu’ils en soient tous ici remerciés. Sans eux, cette enquête n’aurait pu voir le jour et les résultats présentés ici ne seraient pas. Enfin, nous terminerons par une note d’espoir, en espérant que cette étude soit le prélude à de nombreux travaux sur ce thème qui permettront d’améliorer la prise en charge des femmes victimes de violence, et qui les aideront à s’exprimer et à être entendues. Le but ultime reste néanmoins de réduire et de prévenir cette violence. RECOMMANDATIONS RECOMMANDATIONS Violences à l’enconre des femmes, l’enquête nationale A l’issue de cette enquête, certaines particularités de la violence envers les femmes ont pu être mises en évidence ainsi que les difficultés rencontrées par les victimes pour faire reconnaître leur droit. Nous avons repris les points principaux qui méritent réflexion et qui à notre sens, sont primordiaux pour contribuer, non seulement, à une meilleure prise en charge des victimes de violence, mais également pour que s’opèrent un changement sur la représentation de la violence, et plus particulièrement de la violence envers les femmes dans la société. Nous avons énuméré ces points sous forme de recommandations ; celles-ci sont loin d’être exhaustives et sont plus des pistes de réflexion. Certaines sont peut être plus élaborées que d’autres mais toutes demandent à être enrichies. Ces recommandations tiennent également compte des remarques et difficultés qu’ont rencontrées les intervenants lors de l’enquête et/ou de la prise en charge des femmes victimes de violence. La formation des différents intervenants Ainsi, aussi bien lors de l’analyse des données que lors des séminaires d’évaluation, les intervenants ont souligné le manque de préparation et de formation pour aider au mieux les femmes victimes de violence. Une réflexion doit donc être entamée sur la formation des personnels étant amener à prendre en charge les victimes : personnel médical, personnel des structures de police et de justice (magistrat), personnel des centres d’écoute et d’accueil. Cette formation doit comporter au minimum deux volets : • l’écoute et l’accueil. Les premières analyses ont montré que l’objet de la consultation n’était pas toujours en rapport direct avec les violences subies. Il faut donc apprendre à écouter et à décoder les plaintes des victimes ; • l’accueil des femmes : un travail doit être mené en ce sens afin de ne pas décourager les personnes qui arrivent dans une structure, que ce soit pour faire état des violences subies, pour une prise en charge effective, ou pour porter plainte et ester en justice. Un troisième point doit être considéré. C’est la possibilité d’orienter les victimes vers telles ou telles structures selon ces désirs et en fonction des procédures existantes. Cela suppose que le personnel soit informé non seulement sur les personnes ressources disponibles dans sa région mais également sur les démarches à effectuer… A ce titre, on pourrait redynamiser la formation des assistantes sociales. 216 L’amélioration de l’accueil des victimes dans les différentes structures concernées Nous avons vu que c’était un point primordial. Cette amélioration doit porter sur deux aspects : • l’humanisation de l’accueil ; • l’efficacité ou la fonctionnalité de l’accueil : nous sous-entendons que du personnel est disponible pour informer et orienter les victimes vers les structures adéquates. Cela suppose, une réorganisation des structures existantes et un personnel formé et informé ; • la mise à disposition de brochures sur les procédures et personnes ressources. Parmi les propositions concrètes, favoriser le personnel féminin, notamment dans les structures de police, pour l’accueil de ces personnes. Pour les services de santé, notamment ceux de médecine légale qui accueillent le plus grand nombre de victimes, il serait bon de renforcer leur action par la présence de psychologues lorsque ceux-ci sont absents ou en nombre insuffisant. Le renforcement et la création de centres d’écoute et d’accueil Tous les intervenants ont souligné que les structures, à même de prendre en charge la santé « mentale » des femmes victimes de violence, restent en nombre insuffisant pour pouvoir jouer leur rôle. Ces structures sont fondamentales car ce sont actuellement les rares endroits où les femmes peuvent s’exprimer. En effet, il est probable que le personnel de santé, en dehors des services de psychiatrie, n’est pas suffisamment préparé à l’écoute mais également ne dispose pas des conditions nécessaires pour cela : consultation surchargée, lieu inadéquat… Or il a été démontré le rôle bénéfique et primordiale de la parole et de l’écoute pour toutes les victimes de violence quelle qu’elle soit. De plus, les centres d’accueil permettent d’héberger temporairement les femmes victimes de violence qui ne peuvent retourner chez elles en attendant de trouver une solution durable. Parmi les actions à soutenir, c’est la généralisation du téléphone vert, au moins un par wilaya, et qui fonctionnerait 24 heures sur 24. RECOMMANDATIONS Violences à l’enconre des femmes, l’enquête nationale Donner toute son importance à la prévention La meilleure arme reste la prévention même si les résultats ne sont pas immédiats. Ces actions de prévention comprennent deux volets : • l’information et la sensibilisation des victimes et de la population générale afin que la violence ne soit plus banalisée et ce, à travers les différents medias (télévision, radio, presse écrite) et par tous les autres moyens disponibles (affiches, dépliants…). Les canaux à utiliser devront tenir compte des populations auxquels s’adressent ces messages. Ce travail de sensibilisation doit être entrepris afin que les victimes n’acceptent plus ces violences comme allant de soi, ou étant sans possibilité de recours. Ce travail doit non seulement concerner les femmes dans leur ensemble mais également la société dans sa globalité car les victimes ont moins souvent le soutien de leur entourage lorsque la violence est conjugale : le pourcentage de personnes accompagnées dans ce cas dépasse rarement 50%. Si l’état doit être partie prenante de ce travail, l’implication de tous est impérative que ce soit par le biais d’associations, ou d’autres process qu’il reste à déterminer. En parallèle, le travail des femmes doit être promu et encouragé, les femmes instruites et autonomes financièrement sont mieux armées pour se défendre et faire respecter leurs droits. Il s’agit d’un travail de longue haleine qui doit commencer dès le plus jeune age, l’école pourrait être un des moyens de sensibilisation ; • l’éducation à l’école : celle-ci doit commencer dès le plus jeune âge. Parmi les actions concrètes pouvant amener à modifier le comportement des individus vis-à-vis de la violence, citons : a. l’introduction dans les programmes scolaires de thèmes relatifs au respect et à la dignité des femmes et de la condamnation de toute forme de violence contre elles, à travers l’éducation civique, l’éducation religieuse et les textes littéraires ; b. la correction, dans les manuels scolaires, de l’image dégradée des femmes : situation d’infériorité de la mère vis-à-vis du père, exclusion du monde du travail et de l’espace public… ; c. l’implication des associations des parents d’élèves et l’association nationale pour la culture de la nonviolence à l’école. Optimiser la législation Revoir ou compléter, selon le cas, la législation existante, et principalement : 1. Le code de la famille dans ses articles les plus discriminatoires et susceptibles de favoriser la violence. Citons à titre d’exemple, la tutelle (article 9), la polygamie (article 8), le divorce (l’article 48 comporte les éléments d’une répudiation déguisée), la garde des enfants, le logement, les successions. L’article 39, quant à lui, s’il ne justifie pas la violence, peut la favoriser par une interprétation abusive de l’obéissance et des égards dus au mari. 2. Le code pénal : a. Compléter les articles concernant les violences sexuelles par des définitions et qualifications précises relatives au viol (sous ses différentes formes) et aux attentats à la pudeur. Le cas de la sodomie est à définir afin d’en tirer une qualification et une sanction adéquates. Il serait souhaitable que la sodomie soit classée comme une forme de viol ; b. Considérer, d’une manière générale, que la violence conjugale, y compris la violence sexuelle, est une infraction qui doit être sévèrement punie par la loi ; c. Prévoir un article sur le harcèlement sexuel sur les lieux de travail ainsi qu’un article sur le harcèlement verbal ; d. Considérer que les coups et blessures du conjoint (ou du concubin), constituent une circonstance aggravante ; e. Réduire la durée de l’incapacité totale de travail de 15 à 8 jours. 3. Légiférer dans les domaines suivants : a. La reconnaissance de la paternité, autre que volontaire ; b. La possibilité, pour les associations, de se porter partie civile dans certains cas (A titre d’exemple, citons le cas des victimes de Hassi Messaoud). 217 RECOMMANDATIONS Violences à l’enconre des femmes, l’enquête nationale Favoriser et renforcer l’action du mouvement associatif Le rôle du mouvement associatif n’est plus à démontrer et il est complémentaire de celui des autres structures et/ ou institutions. Il est moins tributaire des carcans administratifs et repose beaucoup sur le bénévolat. A ce titre, le personnel est davantage sensibilisé et donc plus réceptif aux plaintes des victimes. Favoriser les enquêtes dans ce domaine particulier Les résultats de cette première étude laisse présager de l’ampleur du phénomène de la violence. Quelques aspects seulement ont pu être étudiés. Si l’on veut pouvoir mettre en place des actions concrètes pour améliorer, non seulement, la prise en charge des victimes mais également prévenir la violence, il faut multiplier les travaux et les études sur la violence et ses représentations dans la société. La collaboration entre les différents services, institutions Toutes les actions citées ne prendront pleinement leurs effets que si il s’y associe une étroite collaboration entres les différentes structures concernées : santé, police, justice et écoute. Cela pourrait se concrétiser par : • la mise en place d’un réseau avec une cellule de coordination centrale dans chaque ministère concerné. Ce schéma pourrait être dupliqué dans les wilayas ; • la désignation des personnes ressources et des structures de prise en charge à chacun des niveaux d’intervention ; • la définition des procédures et leur mise en œuvre. Pour renforcer et maintenir cette collaboration, des séminaires annuels regroupant les différents intervenants pourraient être organisés. L’Institut National de Santé Publique de par sa position pourrait jouer un rôle dans cette coordination qu’il reste bien sur à définir. 218 ANNEXES 219 ANNEXES Violences à l’enconre des femmes, l’enquête nationale DECISION MINISTERIELLE Décision MSPRH du 10 août 2002 portant ouverture d’une enquête nationale sur les violences à l’égard des femmes Le Ministre de la Santé, de la Population et de la Réforme Hospitalière, - vu le décret présidentiel n°02-208 du 17 juin 2002 portant nomination des membres du Gouvernement ; - vu le décret exécutif n°96-66 du 27 janvier 1996 fixant les attributions du Ministre de la Santé et de la Population ; décide Article 1er : la présente décision a pour objet l’ouverture d’une enquête nationale sur les violences à l’égard des femmes. Article 2 : l’enquête nationale visée à l’article ci-dessus est destinée à recueillir des données factuelles relatives : - aux femmes victimes de violences, - à la détermination de la typologie et des degrés de gravité des actes de violence, - aux modalités et circuits de prise en charge des femmes victimes de violence par les systèmes judiciaire, sanitaire et sécuritaire. Article 3 : l’Institut National de Santé Publique est chargé de l’enquête nationale sur les violences à l’égard des femmes. Article 4 : la conception et la coordination de l’enquête nationale sur les violences à l’égard des femmes sont confiées à un groupe technique composé des membres suivants : 220 - Melle Faïka MEDJAHED, coordinateur - Pr Youcef MEHDI, membre - Pr Mohamed ADJALI, membre - Mme Annie STEINER, membre - Mme Zoubida HADDAB, membre - Mme Nadia AIT ZAI, membre - M. Hamid AIT AMARA, membre - Dr Souad TAIBI, membre - Dr Dalila ALLOULA, membre - Dr Djohar HANNOUN, membre Article 5 : la réalisation de l’enquête sur le terrain est à la charge des enquêteurs, des contrôleurs et des superviseurs désignés à cet effet. Article 6 : les services de médecine légale et de gynécologie-obstétrique des centres hospitalo-universitaires, des secteurs sanitaires et des établissements hospitaliers spécialisés ainsi que du secteur privé du pays sont concernés par cette enquête. Article 7 : Messieurs les directeurs des centres hospitalo-universitaires, des secteurs sanitaires et des établissements hospitaliers spécialisés sont chargés d’apporter leur concours à la réalisation de cette enquête. Article 8 : le Directeur Général de l’Institut National de Santé Publique est chargé de l’exécution de la présente décision. Le Ministre de la Santé, de la Population et de la Réforme Hospitalière Signé : Pr Aberkane Abdelhamid ANNEXES Violences à l’enconre des femmes, l’enquête nationale COMPOSITION DU COMITE DE SUIVI ET DE COORDINATION DE L’ENQUETE - Pour le Ministère de la Justice : M AISSI - Pour le Ministère de l’Intérieur et des Collectivités Locales : M AISSIOU Farid - Pour le Ministère de la Jeunesse et les Sports : M ACHA - Pour le Ministère des Affaires Sociales et la Solidarité Nationale : Mme DJOUMI Fatma - Pour la Direction Générale de la Sûreté Nationale ( DGSN) : Mme MESSAOUDENE Kheira - Pour l’association RACHDA : Mme SATOR Badia - Pour l’association SOS Femmes en Détresse : Mme BELLALA Meriem - Pour l’Institut National de Santé Publique : Pr ACHIR Moussa - Le groupe de recherche « violences à l’encontre des femmes » 221 ANNEXES Violences à l’enconre des femmes, l’enquête nationale LE CALENDRIER DE L’ENQUETE Le calendrier des différentes phases programmées a été approuvé par le comité de suivi. ACTIVITES DESCRIPTION Réalisation de la pré-enquête sur le terrain Présentation de l’étude et discussion de la méthodologie de travail Diffusion des actes du séminaire sur la violence Diffusion du guide de SOS femmes en détresse Collecte des données de la pré-enquête Exploitation des données 222 Réalisation de l’enquête sur le terrain Exploitation des données DATE DEBUT DATE FIN 26.06.2002 26.02.2002 Elaboration des questionnaires/guides de l’enquête Séminaires de formation des enquêteurs et superviseurs 26.06.2002 21.09.2002 22.09.2002 24.09.2002 Déroulement de la pré-enquête Evaluation à mi parcours de l’étude par le comité de suivi et de coordination de l’enquête Traitement des questionnaires Organisation d’une journée d’étude de restitution de la pré-enquête et recommandations pour la réalisation de l’enquête 28.09.2002 13.10.2002 12.10.2002 20.10.2002 02.11.2002 18.11.2002 01.10.2002 02.10.2002 18.11.2002 Elaboration des questionnaires/guides de l’enquête Séminaires de formation des enquêteurs et superviseurs Supervision et suivi sur le terrain Collecte des données Traitement des questionnaires Réalisation d'une affiche Organisation d'une journée d'étude pour diffuser les recommandations de l'étude 18.11.2002 18.12.2002 08.12.2002 15.12.2002 08.12. 2003 21.05.2003 25.06.2003 03.05.2003 01.07.2003 01.12.2003 Journée d’étude organisée à l’I.N.S.P. et installation du comité de coordination avec : l’OMS le Ministère de la Justice le Ministère de l’Intérieur et des Collectivités Locales le Ministère de la Jeunesse et des Sports le Ministère de l’emploi et de la Solidarité Nationale l’association RACHDA l’association SOS Femmes en Détresse 13.10.2002 ANNEXES Violences à l’enconre des femmes, l’enquête nationale QUESTIONNAIRES I- CENTRES D’ACCUEIL ET D’ECOUTE REPUBLIQUE ALGERIENNE DEMOCRATIQUE ET POPULAIRE MINISTERE DE LA SANTE,DE LA POPULATION ET DE LA REFORME HOSPITALIERE INSTITUT NATIONAL DE SANTE PUBLIQUE ENQUETE NATIONALE : VIOLENCE A L’ENCONTRE DES FEMMES CENTRES D’ACCUEIL ET D’ECOUTE Identification de la structure 223 ANNEXES 224 Violences à l’enconre des femmes, l’enquête nationale ANNEXES Violences à l’enconre des femmes, l’enquête nationale 225 ANNEXES 226 Violences à l’enconre des femmes, l’enquête nationale ANNEXES Violences à l’enconre des femmes, l’enquête nationale 227 ANNEXES 228 Violences à l’enconre des femmes, l’enquête nationale ANNEXES Violences à l’enconre des femmes, l’enquête nationale 229 ANNEXES 230 Violences à l’enconre des femmes, l’enquête nationale ANNEXES Violences à l’enconre des femmes, l’enquête nationale 231 ANNEXES 232 Violences à l’enconre des femmes, l’enquête nationale ANNEXES Violences à l’enconre des femmes, l’enquête nationale 233 ANNEXES 234 Violences à l’enconre des femmes, l’enquête nationale ANNEXES Violences à l’enconre des femmes, l’enquête nationale 235 ANNEXES 236 Violences à l’enconre des femmes, l’enquête nationale ANNEXES Violences à l’enconre des femmes, l’enquête nationale 237 INSTITUT NATIONAL DE SANTE PUBLIQUE L’enquête nationale « violences à l’encontre des femmes » a été réalisée à l’initiative du groupe de recherche « violences à l’encontre des femmes » de l’Institut National de Santé Publique avec l’appui du Ministère de la Santé, de la Population et de la Réforme Hospitalière. Ont participé à la réalisation de cette étude Ministère de la Justice Ministère de l’Intérieur et des Collectivités Locales Ministère de la Jeunesse et des Sports Ministère de l’Emploi et de la Solidarité Nationale Direction Générale de la Sûreté Nationale Associations de femmes Directions de la Santé et de la Population des 48 wilayas Le soutien financier de l’OMS. Le UNFPA et l’UNIFEM, qui ont permis l’édition de ce rapport. Le CIDDEF, qui a gravé le CDRom de cette étude. OMS MAROC ALGERIE TUNISIE CIDDEF C. rubicubedz.com Tél 213 21 928 141 Impression : ED - DIWAN.