« Violencesà l`Encontredes Femmes»

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« Violencesà l`Encontredes Femmes»
République Algérienne Démocratique et Populaire
Ministère de la Santé de la Population et de la Réforme Hospitalière
INSTITUT NATIONAL DE SANTE PUBLIQUE
«
Violences à l’Encontre des Femmes »
Enquête nationale
Algérie 2005
République Algérienne Démocratique et Populaire
Ministère de la Santé de la Population et de la Réforme Hospitalière
INSTITUT NATIONAL DE SANTE PUBLIQUE
Violences à l’Encontre des Femmes,
l’enquête nationale
Algérie 2005
REMERCIEMENTS
Le groupe de recherche « violences à l’encontre des femmes » tient à
remercier tous les superviseurs, les enquêteurs, les agents de saisie et le
comité de rédaction du rapport final.
Nous remercions également les,
Ministère de la Justice et magistrats
Ministère de l’Intérieur et des Collectivités Locales,
Ministère de l’Emploi et de la Solidarité Nationale,
Ministère de la Jeunesse et des Sports
Direction Générale de la Sûreté Nationale (DGSN)
Associations de femmes
Directions de la Santé et de la Population des 48 wilayas (DSP)
L’OMS, pour le soutien financier de cette étude.
Le FNUAP et l’UNIFEM, qui ont permis l’édition de ce rapport.
Le Centre d’Information et de Documentation des Droits des Enfants et
des Femmes (CIDDEF), qui a gravé le CDRom de cette étude.
Nos remerciements vont aussi au département éditions de RUBICUBE.
COMPOSITION DU GROUPE DE RECHERCHE « Violences à l’encontre des femmes »
Pr MEHDI Youcef : Professeur de médecine légale, Hôpital Mustapha, Alger
Pr ADJALI Mohamed : Professeur de gynécologie-obstétrique, Hôpital Béni Messous, Alger
Dr MEDJAHED Faïka : Responsable du service Santé des femmes, Institut National de Santé Publique, Alger
Dr HANNOUN Djohar : Médecin épidémiologiste, Institut National de Santé Publique, Alger
Mme STEINER Annie : Juriste, Alger
Mme HADDAB Zoubida : Professeur en Sciences Politiques, Université d’Alger
Me AIT ZAI Nadia : Avocate, enseignante, Faculté de Droit, Alger
Dr LAIMOUCHE Soraya : Médecin légiste, Hôpital Mustapha, Alger
M. AIT AMARA Hamid : Sociologue, Alger
Dr TAIBI Souad : Psychiatre, EHS Mahfoud Boucebci, Cheraga, Alger
Dr ALLOULA Dalila : Gynécologue privé, Oran
Mme Djabalah Houria : Psychologue, Professeur à l’Université d’Alger
Mme SOUICI Annie : Sage-femme, Institut National de Santé Publique, Alger
Le Dr LAHRECHE-NOUAR, médecin légiste au CHU Bab El Oued, décédée lors des inondations de Bab El Oued, a participé
aux travaux du groupe jusqu’à son décès en novembre 2001.
COMITÉ DE RÉDACTION
Dr MEDJAHED Faïka : Responsable du service Santé des femmes, Institut National de Santé Publique, Alger
Dr HANNOUN Djohar : Médecin épidémiologiste, Institut National de Santé Publique, Alger
Mme STEINER Annie : Juriste, Alger
Mme HADDAB Zoubida : Professeur en Sciences Politiques, Université d’Alger
AVANT-PROPOS
En dépit de son caractère universel, la violence à l’encontre des femmes est largement déniée par la société, tant elle est vécue comme
fatalité par certains et normalité par d’autres.
Véritable problème de santé publique, ce phénomène de société n’épargne aucune couche
de la population quels que soient sa culture
et/ou son niveau socio-économique.
En raison de son importance, ce problème a
fait l’objet de résolutions internationales (résolutions 48/104 de l’ONU 1993, WHA 49.25
de l’OMS 1996).
Concomitamment, en Algérie, une unité « Violence contre les femmes » est créée au sein de
l’INSP, à qui l’on doit de nombreuses rencontres thématiques dont l’objectif est de réduire
voire éliminer ce fléau.
Très rapidement, il s’est avéré que la prise
en charge ne pouvait être que multisectorielle impliquant les différents acteurs de la
société civile.
Malgré l’importance du problème, peu de
données précises sont disponibles tant au niveau national qu’international.
Toutefois, on estime, à l’échelle mondiale, que
près d’un tiers des femmes a subi des sévices
corporels.
Dans notre pays, un projet a été initié par le
Ministère de la Santé, de la Population et de la
Réforme Hospitalière en 2002-2003 en collaboration avec d’autres organismes (Ministère
de l’Intérieur, Ministère de la Jeunesse et des
Sports, Solidarité, mouvements associatifs)
portant essentiellement sur l’étude et la prévention du phénomène de la violence à l’encontre des femmes.
Ce travail a permis d’apprécier au mieux l’ampleur du problème et d’approcher son profil
épidémiologique, de même qu’il a été l’occasion pour les différents partenaires de mieux
se connaître et de collaborer pour un même
objectif : celui de soulager la souffrance des
femmes en détresse et de réduire considérablement l’impact de la violence, en général,
dans notre société.
Professeur M. ACHIR,
Directeur Général de l’INSP
TABLE DES MATIERES
LISTE DES ABREVIATIONS
11
I- INTRODUCTION
13
II- QUELQUES DONNEES SUR L’ALGERIE
Introduction
Données sociodémographiques
Données administratives
Données juridiques
18
18
22
24
III- PROTOCOLE DE L’ENQUETE
Justification de l’étude
Objectifs
Population de l’étude
Echantillon de l’étude
Recueil de l’information
Questionnaires
Organisation pratique de l’enquête
28
28
29
29
30
30
30
IV- DIFFICULTES RENCONTREES SUR LE TERRAIN
37
V- DESCRIPTION DE LA POPULATION ETUDIEE
Introduction
Lieu de résidence
Caractéristiques sociodémographiques
Conclusion
40
40
42
43
VI- PRESENTATION DES RESULTATS PAR AXE
Généralités
Particularités
46
46
VII- RESULTATS AXE SANTE
Introduction
Caractéristiques des femmes victimes d’agression
Caractéristiques de l’agression
Nature de l’agression
Motifs et caractéristiques de la consultation
Conséquence de l’agression et prise en charge
Conclusion
50
50
54
60
73
81
85
VIII- RESULTATS POUR L’AXE POLICE
Introduction
Caractéristiques des femmes victimes d’agression
Caractéristiques de l’agression
Caractéristiques de l’agresseur
Nature de l’agression
Motifs et caractéristiques du recours à une structure de police
Conséquences de l’agression et prise en charge
Conclusion
88
88
91
93
98
106
111
113
IX- RESULTATS AXE JUSTICE
Introduction
Caractéristiques des femmes victimes d’agression
Caractéristiques de l’agression
Caractéristiques de l’agresseur
Nature de l’agression
Motifs et caractéristiques du recours en justice
Conséquence de l’agression et prise en charge
Qualification des faits et sanction prononcée par le juge
Conclusion
116
116
120
122
127
138
144
147
149
X- RESULTATS AXE ECOUTE
Introduction
Caractéristiques des femmes victimes d’agression
Caractéristiques de l’agression
Nature de l’agression
Motifs et caractéristiques de la démarche
Conséquence de l’agression et prise en charge
Conclusion
154
154
158
164
175
182
186
XI- RESULTATS : COMPARAISON DE LA POPULATION ETUDIEE
Introduction
Lieu de résidence
Caractéristiques sociodémographiques
Nombre d’agressions
Caractéristiques de l’agression
Nature de l’agression
Motifs et caractéristiques de la démarche
Prise en charge proposée
Conclusion
190
190
193
196
197
201
205
207
207
XII- CONCLUSION GENERALE
211
XIII- RECOMMANDATIONS
215
XIV- ANNEXES
Décision ministérielle
Composition du comité de suivi et de coordination de l’enquête
Le calendrier de l’enquête
Questionnaires
Liste des enquêteurs et enquêtrices de la santé
Liste des enquêteurs et enquêtrices des cellules d’écoute
219
LISTE DES ABREVIATIONS UTILISEES
CHU : Centre Hospitalo-Universitaire
CIAJ : Centre d’Information et d’Animation de la Jeunesses
DAS : Direction de l’Action Sociale
DGSN : Direction Générale de la Sûreté Nationale
DSP : Direction de la Santé et de la Population
EHS : Etablissement Hospitalier Spécialisé
FNUAP : Fond des Nations Unies pour la Population
INSP : Institut National de Santé Publique
MSPRH : Ministère de la Santé, de la Population et de la Réforme Hospitalière
OMS : Organisation Mondiale de la Santé
ONS : Office National des Statistiques
PJ : Police judiciaire
RACHDA : RAssemblement Contre la Hogra et pour les Droits des Algériennes
RGPH : Recensement Général de la Population et de l’Habitat
SOS : Association SOS Femmes en détresse
UNIFEM : Fonds de Développement des Nations Unies pour la Femme
INTRODUCTION
INTRODUCTION
Violences à l’enconre des femmes, l’enquête nationale
La violence à l’encontre des femmes est un problème universel qui touche des millions d’entre elles à travers le
monde, quelles que soient leur culture, leur appartenance sociale ou leur niveau d’instruction. La multiplication
des études, la pression des mouvements de femmes et des associations des droits de l’homme ont conduit à des
progrès importants du droit international : cela a facilité la possibilité de conduire des enquêtes là où il n’y en avait pas
encore. La résolution 48 /104 de l’ONU sur l’élimination de la violence à l’égard des femmes en donne une définition
qui précise ses diverses formes « Tout acte de violence dirigé contre le sexe féminin qui entraîne ou est susceptible
d’entraîner des lésions ou souffrances physiques, sexuelles ou psychologiques aux femmes, y compris les menaces de
tels actes, la coercition ou la privation arbitraire de liberté, qu’elles aient lieu dans la vie publique ou privée ». En 1994,
un rapporteur spécial (SRVAW) sur la violence à l’encontre des femmes, ses causes et ses conséquences, est nommé
par la commission des droits de l’homme de l’ONU.
L’OMS a permis une prise de conscience collective sur le phénomène de la violence, particulièrement à l’encontre
des femmes, en définissant ce problème comme une priorité de santé publique (résolution WHA 49.25 de 1996). La
prévention et/ou la prise en charge de cette violence est par conséquent du ressort de la collectivité et place la santé
comme acteur principal. Les conséquences en sont multiples mais ne peuvent être que positives : rôle possible de la
santé comme coordonnateur des nombreux intervenants (justice, police, santé…).
En Algérie, les données existantes sont rares et tout à fait parcellaires. Quelques statistiques existent néanmoins, et
proviennent des services de sécurité, de travaux de recherche, de pratiques cliniques. et également du monde associatif.
Celles-ci ont fourni des informations montrant qu’ici, comme ailleurs, c’est à “ l’abri ”, au sein de l’espace familial que les
femmes sont le plus exposées à diverses formes de violence. C’est ce qui apparaît, par exemple, à travers les données
fournies par le Pr. Mehdi et son équipe, dans une étude réalisée en 2001, sur les victimes se présentant au service de
médecine légale de l’hôpital Mustapha Bacha : 81,25% des femmes sont agressées au domicile (Séminaire « Violences
à l’encontre des femmes, prise en charge et intersectorialité - 27-29octobre 2001 »). La même année, une enquête
exploratoire du CENEAP, pour le PNUD et SOS Femmes en détresse, montre que pour les femmes de 30 à 39 ans,
l’agresseur est le mari dans 77% des cas.
14
Puisque la violence à l’encontre des femmes est reconnue comme un problème de santé publique, l’I.N.S.P (institut
national de santé publique) est apparu comme l’institution la plus indiquée pour mener à bien ce travail. En effet,
cette structure est en mesure de réunir les conditions nécessaires à la mise en œuvre d’une telle entreprise, du fait de
son expérience dans le domaine des enquêtes de santé et de ses capacités à manager des groupes et /ou des études
s’appuyant sur la multidisciplinarité. Un rappel très succinct du processus de mise en œuvre de l’enquête nationale
n’est pas inutile pour saisir l’importance de l’entreprise et des enjeux qu’elle implique.
Au milieu des années 95, des médecins, des spécialistes, des psychologues, des sages femmes et des chercheurs se
sont regroupés à l’I.N.S.P. et ont créé un groupe de recherche « violence à l’encontre des femmes » afin d’apporter leur
contribution à l’appréhension de cette question.
Pourquoi cet intérêt pour un phénomène dont la prise en charge est loin de faire l’unanimité dans notre société ?
Premièrement, parce que la violence touche une catégorie importante de la population : les quelques données
disponibles montrent, que malheureusement, la violence est vécue au quotidien par un grand nombre de femmes.
Or ce phénomène tend à être banalisé et la violence tolérée et acceptée par la société. Deuxièmement, la violence
qu’a connue l’Algérie durant la décennie 1990 a interpellé de nombreux acteurs qui se sont trouvés démunis devant
cette explosion de souffrance. Ceci a incité nombre de personnes (chercheurs, personnes de terrain, santé, justice…),
à essayer de mettre en commun les expériences vécues afin d’améliorer les prises en charge proposées lorsqu’elles
existent et/ou de mettre en place de nouvelles procédures. Enfin, l’amélioration de la situation ne peut se faire que
par une meilleure compréhension du phénomène et des éléments qui concourent à sa genèse : facteurs culturels,
historiques, sociaux, économiques. Seule cette connaissance permettra d’en réduire les conséquences néfastes sur la
personnalité de l’individu et aidera à mettre en œuvre des programmes de prévention.
INTRODUCTION
Violences à l’enconre des femmes, l’enquête nationale
Aussi, dès la création du groupe de recherche, des activités associant les différentes institutions, organismes et
organisations ont été menées dans le but de débattre et de développer des actions communes, pour s’attaquer aux
causes sociétales de la violence à l’encontre des femmes et d’assurer une prise en charge adéquate des victimes.
Avec ses partenaires, le groupe a contribué à rendre visible un phénomène trop souvent nié et considéré,
malheureusement, par de nombreuses victimes, comme une situation « normale », ou au mieux reconnue comme un
malheur auquel il faut se résigner. Un des objectifs du travail entrepris était également de sensibiliser les intervenants,
mais également la société sur la gravité et les conséquences de la violence sur les victimes. Le contexte particulièrement
difficile de l’époque était peu favorable et les obstacles plus nombreux que les encouragements. Durant cette période
où une violence extrême a sévi dans le pays, les femmes n’ont pas été épargnées et ont été particulièrement ciblées.
Cependant, c’est aussi ce contexte qui a servi de catalyseur pour la prise de conscience du problème de la violence
à l’encontre des femmes. Des intervenants, en particulier parmi les services de sécurité, ont exprimé une demande
d’aide pour mieux appréhender la prise en charge des victimes. Lorsque le groupe proposa en 1996, l’idée d’une
enquête nationale comme celles que l’I.N.S.P. avait coutume de mener sur des problèmes de santé publique, pour
beaucoup, le projet semblait peu ou pas réalisable. Mais cependant, après une période d’efforts et de tâtonnements,
le projet a pris forme et s’est concrétisé. Durant cette période, de nombreuses journées d’études, des séminaires
ont été organisés avec des intervenants venant de différents milieux professionnels, médecins de toutes spécialités,
chercheurs en sciences sociales ainsi qu’avec des militantes des associations féminines. Ces dernières ont également
pris de nombreuses initiatives pour dénoncer cette violence mais aussi pour intervenir dans sa prise en charge. L’aide
des medias (la télévision mise à part) dans l’action de sensibilisation a été d’un grand apport.
L’acceptation du projet, annoncée par le ministre de la santé et de la réforme hospitalière, est intervenue en octobre
2001, à la fin d’un séminaire intitulé « Violences contre les femmes : prise en charge et intersectorialité ». Le 10 août
2002, toutes les autres institutions – les ministères chargés de la justice, de l’intérieur, de la solidarité nationale, de la
jeunesse et des sports et la DGSN - donnaient leur accord et s’engageaient dans ce projet : toutes ces institutions n’ont
pas ménagé leurs efforts pour assurer la réussite de cette étude. Des associations se sont également mobilisées.
Cette enquête a donc pu être menée, malgré quelques moments éprouvants, dont le pays se souvient : il s’agit d’abord
des inondations du 10 novembre 2001 à Bab El Oued où a disparu un membre de notre groupe, le docteur Farida
Lahrèche-Nouar, médecin légiste au CHU de Bab-El-Oued, puis le séisme du 21 mai 2003.
L’enquête, en rassemblant des données fiables selon des procédures bien définies, devrait permettre d’avoir, sur ce
problème une parole plus forte, en mesure de remettre en cause des préjugés sociaux encore très prégnants et de
rendre inacceptable ce qui paraît, encore trop souvent, comme normal ou sans importance.
On pourrait ainsi disposer d’éléments pour fonder une réflexion et une pratique de la prévention permettant d’agir,
progressivement, sur les représentations discriminatoires qui justifient la violence envers les femmes.
Enfin, le but essentiel de l’enquête est de sensibiliser tous les intervenants afin d’assurer une meilleure prise en charge
des femmes en souffrance dans les structures concernées. Actuellement, cette prise en charge est compartimentée,
cloisonnée. En effet, chacun des intervenants sur le terrain œuvre, sans concertation avec les autres, dans le domaine
qui le concerne, médical, sécuritaire, judiciaire, psychologique ou social. Cette étude montre que cette question
interpelle différents secteurs et que la coordination de tous les organismes impliqués est essentielle. Elle doit
permettre d’identifier les éléments en vue :
· D’améliorer le dépistage et la prise en charge cohérente des femmes victimes ;
· D’aider à la mise en place de réseaux coordonnés entre les structures sanitaires, sécuritaires, judiciaires et sociales ;
· D’impliquer davantage le mouvement associatif ;
· De mieux impliquer les médias pour une sensibilisation large du public.
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QUELQUES DONNEES SUR L’ALGERIE
Q U E LQ U E S D O N N E E S S U R L’ A LG E R I E
Violences à l’enconre des femmes, l’enquête nationale
I- INTRODUCTION
La situation géographique de l’Algérie, deuxième pays africain avec une superficie de 2.381.740 kilomètres carrés,
a fait qu’elle a été, dans le passé, une terre de passage et de contacts entre les différentes civilisations, une plaque
tournante entre l’Afrique, l’Europe, l’Orient et l’Amérique.
Elle fut aussi une terre d’invasions (les phéniciens, les romains, les vandales, les byzantins, les arabes, les turcs et les
français), mais également une terre de résistance ce qui en fait, aux dires de certains, un véritable laboratoire social et
politique, intéressant de nombreux pays.
Sa capitale est Alger. La population résidente était estimée à 31 millions d’habitants en 2002.
L’Algérie se subdivise en 48 wilayas (départements) dont 36 situées au nord et 12 au sud.
Le recensement général de la population de 1998 montre que plus de la moitié de la population vit en zones urbaines
(58.3%), marquant ainsi une croissance d’urbanisation de près de dix points par rapport à l’année 1987.
II- DONNEES SOCIODEMOGRAPHIQUES
1/ Données générales
L’évolution de la population algérienne depuis son indépendance, est donnée dans le tableau ci-contre. Les sources
sont les différents recensements généraux de la population et de l’habitat (RGPH) réalisés par l’Office National des
Statistiques (ONS).
18
Tableau I : Evolution de la population algérienne – Données de l’ONS (en millions)
Année/Population
Féminine
Masculine
Totale
1966
6.023
6.073
12.096
1977
8.072
7.992
16.064
1987
11.308
11.574
22.881
1998
14.171
14.801
28.972
Les personnes de sexe masculin représentent 50,4% de l’ensemble de la population et les personnes de sexe féminin
49,6%. La population âgée de 20 à 59 ans a augmenté de 10 points passant de 39% en 1997 à 49% en 1998. Les 55 ans
et plus représentent environ 9% de la population.
Q U E LQ U E S D O N N E S S U R L’ A LG E R I E
Violences à l’enconre des femmes, l’enquête nationale
19
Q U E LQ U E S D O N N E E S S U R L’ A LG E R I E
Violences à l’enconre des femmes, l’enquête nationale
Tableau II : Population par groupes d’âges et par sexe, Algérie RGPH 1998
Groupe d’âges
0 à 4 ans
5 à 9 ans
10 à 14 ans
15 à 19 ans
20 à 24 ans
25 à 29 ans
30 à 34 ans
35 à 39 ans
40 à 44 ans
45 à 49 ans
50 à 54 ans
55 à 59 ans
60 à 64 ans
65 à 69 ans
70 à 74 ans
75 à 79 ans
80 ans et plus
Non déterminé
Total
Masculin
1 631 666
1 838 840
1 941 525
1 797 514
1 481 823
1 265 376
1 061 720
841 984
699 695
573 146
372 855
350 221
302 330
255 346
165 008
106 936
108 893
6 145
14 801 024
Féminin
1 553 637
1 761 798
1 868 411
1 728 729
1 443 167
1 248 486
1 046 783
828 102
695 885
550 586
394 195
352 492
323 748
262 378
169 713
112 232
123 595
7 382
14 471 318
Ensemble
3 185 303
3 600 638
3 809 937
3 526 243
2 924 990
2 513 862
2 108 504
1 670 087
1 395 580
1 123 732
767 050
702 713
626 078
517 724
334 721
219 167
232 488
13 527
29 272 342
La répartition de la population par âge montre que la population âgée de 15-59 ans représente 61,7% de la population
générale.
Tableau III : Evolution des 15-59 ans selon les recensements généraux de la population et de l’habitat
(RGPH) – Données de l’ONS (en millions)
Année
1966
1977
1987
1998
20
Féminine
2814
3.842
5.715
8.288
Masculine
2.758
3.586
5.764
8.444
Total
5.572
7.428
11.479
16.732
Le taux d’accroissement naturel de la population est passé de 3,21% en 1980 à 1,43% en 2000.
L’âge au premier mariage en 2002 est estimé à 31,3 ans pour les hommes et à 29,6 pour les femmes.
Tableau IV : Evolution de l’âge au premier mariage - Données de l’ONS
Année
1966
1977
1987
1998
Age au premier mariage : Féminine
18,3
20,9
23,7
27,6
Masculine
23,8
25,3
27,7
31,3
Les célibataires représentent plus des deux tiers de la population générale (65,8%). En 1987, ce pourcentage était de
65% et était plus important pour le sexe masculin (69%).
En 1998, la taille moyenne du ménage algérien était de 6,5 personnes. Elle était de 7,1 personnes en 1987 et de 6,6
personnes en 1977. On dénombre actuellement une moyenne de 7,1 personnes par logement.
Le nombre moyen de naissances vivantes par femme, ou indice synthétique de fécondité, est passé de 8.3 enfants
par femme en 1970 à 2,54 enfants par femme en 2000. Actuellement, les estimations semblent donner une valeur
inférieure à trois enfants. Le taux global de fécondité est passé de 154,8‰ en 1987 à 103,9‰ en 1995.
Le taux de pratique contraceptive était estimé à 64% en 2000. Il était de 56,9% en 1995 et de 25% en 1984.
Q U E LQ U E S D O N N E S S U R L’ A LG E R I E
Violences à l’enconre des femmes, l’enquête nationale
Le taux de mortalité maternelle est aux alentours de 117 pour 100.000 naissances vivantes, d’après les données de
l’enquête nationale menée par l’I.N.S.P. en 1999.
La mortalité infantile est évaluée à près de 34 pour 1000 habitants.
2/ Données sur la scolarisation et l’alphabétisation
L’obligation de la scolarisation des enfants de 6 à 16 ans a permis de réduire le taux d’analphabétisme en Algérie.
L’évolution de la scolarisation des enfants de 6 à 14 ans selon les recensements généraux de la population et de
l’habitat (RGPH), est mentionnée dans le tableau ci-après.
Tableau V : Evolution du pourcentage d’enfants scolarisés depuis l’indépendance – Données de l’ONS
Année
1966
1977
1987
1998
Garçon
56,80
80,80
87,75
85,28
Fille
36,90
59,60
71,56
80,73
Ensemble
47,20
70,40
79,86
83,05
Le taux d’analphabétisme des femmes était de 40,3% en 1998. En 1966, il était de 85,40%. Il a été divisé par deux entre
1966 et 1998.
Tableau VI : Evolution du taux d’analphabétisme selon le sexe – Données de l’ONS
Année / Population
1966
1977
1987
1998
Masculine
62,30
48,20
30,75
23,65
Féminine
85,40
74,30
56,66
40,27
Ensemble
74,60
58,10
43,62
31,90
3/ Données de l’activité économique
Plus des deux tiers des femmes sont considérées comme inactives (sans travail rémunéré)
21
Tableau VII : Population au chômage selon le sexe – Données de l’ONS-2001
Masculin
% en ligne
% en colonne
MASCULIN
995.969
56,59
81,43
FEMININ
763 964
43,41
89,34
TOTAL
1.759.933
100
54,68
Féminin
% en ligne
% en colonne
227.150
71,36
18,57
91.187
28,64
10,66
318.337
100
15,32
Total
% en ligne
% en colonne
1.223.119
58,85
100
855 151
41,15
100
2.078. 270
100
100
Les femmes « salariés permanents » représentent les trois quarts des femmes qui exercent une activité rémunérée.
Il est à noter que la place des femmes dans le travail informel n’a pas été prise en compte.
Q U E LQ U E S D O N N E E S S U R L’ A LG E R I E
Violences à l’enconre des femmes, l’enquête nationale
Tableau VIII : Répartition de la population occupée selon la situation dans la profession et le sexe
Employeurs et indépendants
Salariés permanents
Salariés non permanents + apprentis +autres
Aides familiaux
TOTAL
MASCULIN
1.607.193
2.350.678
1.376.478
416.683
5.751.032
FEMININ
248.168
678.549
138.964
67.374
933.024
TOTAL
1.855.361
2.829.197
1.528.442
483.057
6.684.056
La participation des femmes à l’activité rémunérée reste très faible. Seulement une femme sur sept, sur l’ensemble de
la population féminine, est active en zone urbaine et une sur dix en zone rurale.
Tableau IX : Population occupée – Données de l’ONS 2001
Masculin
% en ligne
% en colonne
Urbaine
3.131.044
54,45
80,58
Rurale
2.619.591
45,55
93,63
Ensemble
5.750.635
Féminin
% en ligne
% en colonne
754.848
80,90
19,42
178.176
19,10
6,37
933.024
100
13,96
3.886.288
2.797.768
6.684.056
Total
86,44
III- DONNEES ADMINISTRATIVES
22
La population est répartie d’un point de vue administratif en quarante-huit wilayas (départements) : trente-six wilayas
au nord et douze wilayas au sud. Ces wilayas, sont elles-mêmes subdivisées en daïras (circonscriptions), au nombre de
595. La cellule de base est la commune : on en dénombre 1.541.
Sur le plan sanitaire, cinq régions sanitaires sont individualisées, et ce depuis 1995 : la région sanitaire est, la région
sanitaire centre, la région sanitaire ouest, la région sanitaire sud ouest et la région sanitaire sud est. Dans chaque région,
il existe un observatoire régional de la santé. Ces observatoires sont des outils pour les régions, afin de déterminer les
priorités de santé et mettre en oeuvre et/ou adapter des programmes spécifiques aux particularités locales.
Le secteur sanitaire est la cheville ouvrière du système de santé. Il comprend un hôpital autour duquel s’articulent
toutes les activités de santé des services de base : polycliniques, centres de santé, unités médico-sociales des
entreprises, des caisses de sécurité sociale ainsi que les cabinets médicaux privés...
Ces secteurs sanitaires sont au nombre de 187, avec 478 polycliniques et 1.126 centres de santé, répartis au niveau
national.
La direction générale de la sûreté nationale (DGSN) couvre l’ensemble du territoire national avec :
· 48 services de police judiciaire (PJ) au niveau des sûretés de wilaya (commissariats centraux).
· 271 sûretés de daïras (circonscriptions) disposant de services de police judiciaire (PJ).
· 346 sûretés urbaines (communes) disposant de services de sûreté urbaine
L’ensemble des services de sûreté dans les différents paliers sont dotés de personnels de la police judiciaire chargés
de suivre les requêtes des femmes victimes de violence.
En ce qui concerne le Ministère de la justice, la compétence territoriale de l’appareil judiciaire (cours et les tribunaux)
est fixée par décret.
Le Ministère de la jeunesse et des sports a créé 48 cellules d’écoute et de prévention implantées dans les centres d’information
et d’animation de la jeunesse (CIAJ) et ce, dans les quarante-huit wilayas.
Le Ministère de l’emploi et de la Solidarité Nationale, est représenté dans les wilayas par les directions de l’action sociale,
organisées en service dont un bureau chargé des relations avec le mouvement associatif.
CARTE SANITAIRE
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Q U E LQ U E S D O N N E E S S U R L’ A LG E R I E
Violences à l’enconre des femmes, l’enquête nationale
IV- DONNEES JURIDIQUES
Il nous a paru impossible de citer toutes les dispositions juridiques (législatives et réglementaires) ayant une incidence directe
ou indirecte sur l’objet de l’enquête. Aussi, nous avons choisi, pour éviter longueurs et surcharges :
- Les dispositions législatives
Code de la famille, code pénal, code civil, loi relative à la protection et à la promotion de la santé ; et, parmi ces dispositions, celles
ayant un lien avec des violences ciblées par l’enquête : violences physiques (les plus signalées), psychologiques, sexuelles.
En ce qui concerne la Constitution, étant donné son caractère de loi fondamentale du pays, le choix a été plus large.
- La Constitution
La Constitution, révisée et adoptée par référendum du 28 novembre 1996, stipule :
• Article 2 : L’islam est la religion de l’Etat.
• Article 29 : Les citoyens sont égaux devant la loi, sans que ne puisse prévaloir aucune discrimination pour cause de
naissance, de race, de sexe, d’opinion ou de toute autre condition ou circonstance personnelle ou sociale.
• Article 31 : Les institutions ont pour finalité d’assurer l’égalité en droits et devoirs de tous les citoyens et citoyennes
en supprimant les obstacles qui entravent l’épanouissement de la personne humaine et empêchent la participation
effective de tous, à la vie politique, économique, sociale et culturelle.
• Article 34 : L’état garantit l’inviolabilité de la personne humaine. Toute forme de violence physique ou morale ou
d’atteinte à la dignité est proscrite.
• Article 63 : L’ensemble des libertés de chacun s’exerce dans le respect des droits reconnus à autrui par la Constitution,
particulièrement dans le respect du droit à l’honneur, à l’intimité et à la protection de la famille, à celle de la jeunesse et
de l’enfance.
• Article 140 : La justice est fondée sur les principes de légalité et d’égalité. Elle est égale pour tous, accessible à tous et
s’exprime par le respect du droit.
• Article 147 : Le juge n’obéit qu’à la loi.
24
- Le code de la famille
La loi N° 84.11 du 9 juin 1984 portant code de la famille, stipule, entre autre :
• Article 8 : Il est permis de contracter mariage avec plus d’une épouse dans les limites de la chariâ si le motif est justifié,
les conditions et l’intention d’équité réunies et après information préalable des précédente et future épouses. L’une et
l’autre peuvent intenter une action judiciaire contre le conjoint en cas de dol ou demander le divorce en cas d’absence
de consentement.
• Article 9 : Le mariage est contracté par le consentement des futurs conjoints, la présence du tuteur matrimonial et de
deux témoins ainsi que la constitution d’une dot.
• Article 39 : l’épouse est tenue de :
1.obéir à son mari et de lui accorder des égards en sa qualité de chef de famille,
2.allaiter sa progéniture si elle est en mesure de le faire et de l’élever.
3.respecter les parents de son mari et ses proches.
• Article 48 : Le divorce est la dissolution du mariage. Il intervient par la volonté de l’époux, par consentement mutuel des
deux époux ou à la demande de l’épouse dans la limite des cas prévus aux articles 53 et 54
• Article 52 : Si le juge constate que le mari aura abusivement usé de sa faculté de divorce, il accorde à l’épouse le droit aux
dommages et intérêts pour le préjudice qu’elle a subi. Si le droit de garde lui est dévolu et qu’elle n’a pas de tuteur qui
accepte de l’accueillir, il lui est assuré, ainsi qu’à ses enfants, le droit au logement selon les possibilités du mari.
Est exclu de la décision, le domicile conjugal s’il est unique. Toutefois, la femme divorcée perd ce droit une fois remariée ou
convaincue de faute immorale dûment établie
Q U E LQ U E S D O N N E S S U R L’ A LG E R I E
Violences à l’enconre des femmes, l’enquête nationale
- Le code pénal
Les violences sont prévues et sanctionnées par l’ordonnance n°66-156 du 8 juin 1966, modifiée et complétée. Parmi les
nombreux articles concernant notre objet, on peut citer, par groupes de violences :
1-Les violences volontaires : coups et blessures volontaires : articles 264 à 276
Dans ces articles, pour appliquer des peines d’emprisonnement et d’amende au coupable, peines variables selon
les circonstances et les conséquences de l’agression, il faut qu’il résulte des violences « une maladie ou une
incapacité totale de travail pendant plus de 15 jours ».
En deçà d’une maladie ou d’une incapacité totale de travail pendant 15 jours, les violences passent de la catégorie
« crimes et délits contre les personnes », à la catégorie des contraventions (article 442) où les peines sont moins
sévères que dans la catégorie précédente.
Enfin, il convient de signaler :
•l’article 267 qui prévoit des peines plus lourdes quand les coups et blessures sont le fait d’un ascendant contre ses
père, mère ou autres ascendants légitimes ;
•l’article 272 qui aggrave les peines lorsque l’agresseur est un ascendant ou une personne ayant autorité sur la
victime lorsque celle-ci est un enfant ;
•le 2ème alinéa de l’article 264 qui prévoit, outre l’emprisonnement et l’amende, la privation de certains droits, telle
que la dégradation civique, prévue aux alinéas 8 et 14 du code.
2-Les attentats aux mœurs : articles 333 à 341:
•Article 333, alinéa 1 (loi n ° 82-04 du 13 février 1982) : Toute personne qui a commis un outrage public à la
pudeur est punie d’un emprisonnement de 2 mois à 2 ans et d’une amende de 500 à 2000 DA.
•Article 335, alinéa 1 (ordonnance n° 75-47 du 17 juin 1975 ) : Est puni de la réclusion à temps, de 5 à 10 ans,
tout attentat à la pudeur consommé ou tenté avec violence contre des personnes de l’un ou l’autre sexe.
•Article 336 (ordonnance n°75-47 du 17 juin 1975) relatif au viol :
Quiconque a commis le crime de viol est puni de la réclusion à temps, de 5 à 10 ans.
Si le viol a été commis sur la personne d’une mineure de 16 ans, la peine est la réclusion à temps, de 10 à
20 ans.
•Article 337 bis relatif à l’inceste (ordonnance n°75-47 du 17 juin 1975) :
Des peines sont prévues en cas d’inceste, et la liste des personnes punissables cible six catégories
d’individus.
3-Enlèvement et séquestration : les articles 291 et 292 prévoient des peines de cinq ans minimum et pouvant aller
jusqu’à la réclusion perpétuelle.
4-Menaces verbales et graves : l’article 286 prévoit six mois à deux ans d’emprisonnement et une amende de 500
à 1500 dinars
- Le code civil
Il est régit par l’ordonnance n°75-58 du 26 septembre 1975, modifiée et complétée.
• Article 40 : Toute personne majeure, jouissant de ses facultés mentales et n’ayant pas été interdite, est pleinement
capable pour l’exercice de ses droits civils. La majorité est fixée à 19 ans révolus.
5/La loi 85-05 du 16-02-85 relative à la protection et la promotion de la santé
L’article 68 : La protection maternelle et infantile est l’ensemble des mesures médicales, sociales, administratives, ayant
pour but notamment :
•de protéger la santé de la mère en lui assurant les meilleures conditions médicales et sociales aussi bien avant,
pendant, qu’après la grossesse ;
•de réaliser les meilleures conditions de santé et de développement psychomoteurs de l’enfant.
25
PROTOCOLE
PROTOCOLE
Violences à l’enconre des femmes, l’enquête nationale
I- JUSTIFICATION DE L’ETUDE
Durant la décennie 90, notre pays a connu une vague de violence sans précédent qui a touché toutes les couches de
la société et tous les individus, quels que soient leur sexe ou leur situation socioéconomique. Les femmes ont payé un
lourd tribu et en ont été malheureusement doublement victimes.
En effet, les familles, se sentant menacées, ont réduit, encore davantage, le peu de liberté gagnée par les femmes, pour
« les protéger » et « protéger » la famille.
A cette violence particulière et ponctuelle (dans le sens où elle est relative à une période bien définie), s’est juxtaposée
la violence « quotidienne », « ordinaire »… Les services prenant en charge la violence – services de santé, de police,
de gendarmerie, de justice…- et plus particulièrement la violence envers les femmes, se sont trouvés démunis devant
cette nouvelle situation. Ces éléments ont suscité un début de prise de conscience collective de ce phénomène (même
si celui-ci est encore loin de ce que l’on attend) et ont mis en évidence la nécessité d’avoir un personnel formé pour
être à même de répondre à la demande. Paradoxalement ou peut être pour toutes ses raisons, peu de données étaient
disponibles et surtout accessibles. Les quelques informations disponibles étaient relatives à des exactions commises
par les terroristes sur des femmes et provenaient des services de santé.
L’expérience vécue a fait l’objet de rencontres scientifiques où se sont rencontrés les personnels des services de santé,
de la justice, de la police, de la solidarité, de la jeunesse et des sports et des associations, impliqués dans la prise en
charge des victimes. Ces échanges ont permis de montrer qu’il existait des données parcellaires sur la question, que
la violence « quotidienne » n’était malheureusement pas un phénomène rare et que la prise en charge des victimes
nécessitaient le rapprochement de tous les services concernés par ce problème. Il est apparu alors important de
disposer de données objectives sur la violence envers les femmes mais il est également apparu primordial d’avoir un
minimum d’information sur la prise en charge des victimes au niveau de tous les services concernés.
C’est ainsi que l’idée d’une enquête transectorielle sur cette question particulière s’est imposée.
28
Le projet s’est construit pour briser le déni social sur le problème de la violence à l’encontre des personnes de sexe
féminin. Pour atteindre ce but, il importait de créer une dynamique et une synergie partenariale des institutions et
intervenants pour dépister et aider ces personnes à refuser cette violence qu’elles subissent comme une fatalité allant
de soi.
II- OBJECTIFS
L’objet de cette enquête est de pouvoir regrouper et recouper les informations disponibles sur les violences
enregistrées à la suite d’une démarche des femmes auprès d’une institution.
Il s’agit de :
• Identifier les types de violence perpétrée ainsi que les circonstances de ces agressions ;
• Identifier les circonstances pour lesquelles les victimes sont amenées à « consulter » ;
• Identifier les personnes ressources au niveau de la famille des victimes ;
• Identifier les circuits de prise en charge ;
• Décrire la prise en charge actuelle de ces personnes ;
• Essayer de définir une prise en charge plus appropriée de ces personnes en intégrant la dimension multisectorielle.
Pour répondre aux objectifs assignés, plusieurs niveaux d’interventions ont été définis :
• enquêtes auprès des institutions prenant en charge les femmes victimes de violence ;
• enquêtes auprès des associations confrontées à la prise en charge des femmes victimes de violence.
PROTOCOLE
Violences à l’enconre des femmes, l’enquête nationale
III- POPULATION DE L’ETUDE
Il s’agit d’une enquête portant sur toutes les femmes victimes de violences qui se présentent pour une prise en charge médicale,
judiciaire ou sociale durant la période de l’enquête et ce, quelque soit l’ancienneté de l’agression et l’âge de la victime, c’est à dire :
• consultant auprès d’une structure de santé,
• ayant recours aux services de l’appareil judiciaire (police et justice),
• s’adressant aux centres d’accueil et d’écoute, durant la période de l’étude qui s’est déroulée durant le dernier trimestre 2003.
IV- ECHANTILLON DE L’ETUDE
Notre choix a porté sur une enquête auprès des différentes institutions et organismes concernés par la prise en charge des
victimes de violence notamment : les tribunaux, les services de santé et de police, les centres d’écoute et d’accueil, dans les
différentes régions d’Algérie pour prendre en compte les éventuelles différences comportementales liées à des spécificités
géographiques et habitudes socioculturelles.
Le niveau de base est représenté par la wilaya. Les quarante-huit wilayas ont été représentées.
Pour des raisons didactiques, nous individualiserons les quatre axes - médical, justice, police et écoute et accueil.
L’axe médical
L’enquête a été menée auprès de médecins susceptibles de prendre en charge les femmes victimes de violence. Quatre
services ont été identifiés : médecine légale, gynécologie obstétrique, psychiatrie et les urgences.
Pour des raisons de faisabilité et de disponibilité du personnel, l’enquête a été menée au niveau des chefs-lieux de wilayas. Ont
été pris en compte :
• l’ensemble des CHU, au nombre de treize,
• les hôpitaux siégeant au niveau des chefs-lieux de wilayas, au nombre de quarante-huit.
Ainsi, ont participé à cette étude :
• de manière officielle, l’ensemble des services de :
gynécologie-obstétrique,
médecine légale,
psychiatrie,
psychologie,
urgence
du secteur public (CHU et Hôpitaux chefs-lieux de wilayas),
• le secteur privé a participé de manière volontaire.
Les axes « police » et « justice »
L’étude a été menée à partir des plaintes et requêtes introduites par les familles et/ou les femmes victimes de violences auprès
des structures de la police et de la justice.
Les structures concernées sont représentées par :
• les commissariats de police,
• les tribunaux et les cours de justice.
Les centres d’écoute et d’accueil
L’enquête a été menée auprès de l’ensemble des centres d’écoute et d’accueil prenant en charge les femmes victimes de
violence relevant des institutions et organisations suivantes :
• Ministère de l’emploi et de la solidarité nationale (DAS, centres spécialisés, mouvement associatif),
• Ministère de la jeunesse et des sports (CIAJ),
• Ministère de la justice (centre de redressement),
• Ministère de la Santé, de la Population et de la Réforme Hospitalière,
• Association RACHDA,
• Association SOS Femmes en détresses.
• Autres.
29
PROTOCOLE
Violences à l’enconre des femmes, l’enquête nationale
V- RECUEIL DE L’INFORMATION
Le recueil de l’information s’effectue par interview directe des victimes :
• l’axe santé : lors des consultations médicales ;
• l’axe « écoute et d’accueil » : au moment où les victimes sollicitent ces institutions ;
• l’axe justice : au moment où les familles des victimes introduisent des requêtes pour les violences subies ;
• l’axe police : au moment où les victimes ou leurs familles portent plainte.
Pour recueillir des informations relatives aux types d’agressions que subissent les victimes de sexe féminin, des
questionnaires ont été conçus (cf. annexe 4). Au total, trois questionnaires ont été élaborés :
• un en direction des services de santé,
• un en direction des services judiciaires (justice et police),
• un en direction des centres d’écoute et d’accueil .
VI- QUESTIONNAIRES
30
Quels que soit les questionnaires, tous comprenaient des informations relatives :
• aux caractéristiques sociodémographiques des victimes,
• aux motifs et caractéristiques de la consultation et/ou de la demande d’aide,
• aux caractéristiques de l’agression,
• au devenir de la personne victime de l’agression,
• aux modalités de prise en charge de la victime.
Pour les axes « justice » et « police », une rubrique supplémentaire a été adjointe et concerne les caractéristiques
socio-démographiques de l’agresseur.
Les questionnaires comprennent au total :
• axe santé : 31 questions dont 29 fermées et 02 ouvertes ;
• axe judiciaire : 24 questions toutes fermées ;
• axe écoute : 28 questions dont 26 fermées et 02 ouvertes.
Pour faciliter, le dépouillement des questionnaires et l’analyse ultérieure, les questions ont été présentées, pour la
majorité d’entre-elles, sous formes de questions fermées.
Pour les axes justice, police et écoute et accueil les questionnaires et les guides ont été élaborés dans les deux langues
(arabe et français).
Un guide d’enquête a été élaboré pour chacun des questionnaires.
La codification des réponses a été autant que possible homogénéisée, sauf dans des cas très particuliers (question
finale : suggestions des intervenants). La codification numérique a été adoptée. Pour éviter l’utilisation de feuilles
volantes avec leurs risques de pertes, le questionnaire a été conçu sous forme d’une double feuille.
Les questionnaires et les guides des enquêteurs ont été mis au point après une pré–enquête
Les femmes qui refusaient de participer à l’enquête n’ont pas été remplacées. Il en a été de même pour tous les axes.
VII-ORGANISATION PRATIQUE DE L’ENQUETE
Cette enquête transectorielle a impliqué pour sa réalisation différents ministères et une organisation :
• le Ministère de la Justice,
• le Ministère de l’Intérieur et les Collectivités Locales,
• le Ministère de la Jeunesse et les Sports,
• le Ministère de l’emploi et de la Solidarité Nationale,
• le Ministère de la Santé, de la Population et de la Réforme Hospitalière,
• l’Organisation Mondiale de la santé.
L’Institut National de Santé Publique a été chargé de réaliser cette étude en collaboration avec les autres institutions
et organisations, confrontées à la prise en charge des femmes victimes de violence, avec le soutien de l’Organisation
mondiale de la santé (OMS).
PROTOCOLE
Violences à l’enconre des femmes, l’enquête nationale
Un comité de suivi et de coordination de l’enquête regroupant les principaux concernés a été installé à l’Institut
National de Santé Publique. La composition de ce comité est donnée en annexe 2.
Afin de mobiliser toutes les ressources locales, une décision ministérielle N° 051/MSPRH du 10 août 2002 portant
ouverture d’une enquête nationale sur les violences à l’égard des femmes a été envoyée à tous les centres hospitalouniversitaires, les secteurs sanitaires et directions de la santé et de la population des wilayas (DSP) concernés (cf.
annexe 1).
1/ Les niveaux d’interventions
Trois niveaux d’interventions ont été définis :
• le niveau périphérique,
• le niveau intermédiaire,
• le niveau central.
Au niveau périphérique
A ce niveau, sont désignés les enquêteurs. Ils ont en charge de recueillir, pour chaque femme victime de violence et
ayant recours à un des services désignées, l’information correspondante au niveau des questionnaires.
Ce niveau est représenté pour l’axe :
• santé : par les consultations des urgences, de gynécologie, médecine légale, psychiatrie et de psychologie assurées
au niveau des hôpitaux chef lieu de wilaya et des CHU.
Les médecins et psychologues enquêteurs rempliront pour chaque femme, consultant pour agression durant la
période de l’enquête, la fiche prévue à cet effet ;
• justice et police : par les requêtes introduites par les familles et/ou les victimes de violence auprès des commissariats
de police, des tribunaux ou des cours. Un enquêteur a été désigné par la tutelle de chaque institution, au niveau des
commissariats de police, des cours et des tribunaux dans toutes les wilayas du pays ;
• écoute et accueil : par les demandes médicales, psychologiques, juridiques et sociales formulées par les victimes
auprès des centres dépendant des ministères et associations concernés et ce, dans chaque wilaya.
Au niveau intermédiaire
Ce niveau est représenté par les directions de la santé et de la population de chaque wilaya. Un médecin superviseur
a été désigné par wilaya. Il avait pour rôle :
• de collecter l’ensemble des fiches remplies au niveau des structures sanitaires et des centres d’écoute ;
• de vérifier l’exhaustivité des fiches ;
• de coordonner l’enquête au niveau de sa wilaya ;
• de sensibiliser avec l’aide des médecins enquêteurs, le secteur privé pour qu’il participe le plus largement possible
à cette étude ;
• de transmettre mensuellement les fiches au niveau central, représenté par l’I.N.S.P.
Les informations collectées auprès des services de justice et de police sont acheminées directement au niveau central
de leurs institutions.
Au niveau central (I.N.S.P.)
Le comité de suivi et de coordination de l’enquête est chargé de l’organisation et du déroulement de l’enquête, du
traitement et de l’analyse des données.
Ce groupe est chargé entre autres :
• de former les médecins superviseurs et les enquêteurs des services de santé ;
• de coordonner l’enquête au niveau national ;
• de contrôler l’ensemble des fiches ;
• de coder, saisir et traiter l’information provenant des structures de santé et des structures de l’administration
judiciaire ;
• de rédiger le rapport final ;
• de proposer des stratégies de prise en charge des victimes de violence.
31
PROTOCOLE
Violences à l’enconre des femmes, l’enquête nationale
2/ Durée de l’enquête
La durée totale de l’étude a été estimée à deux ans (biennium 2002-2003). Le calendrier des différentes phases
programmées a été approuvé par le comité de suivi (cf. annexe 3). Les ressources humaines et le matériel nécessaires
à l’enquête ont été mobilisés par l’Institut national de santé publique, les directions de santé de wilaya, les secteurs
sanitaires, la DGSN, la justice, les affaires sociales, la jeunesse et les sports et l’O.M.S.
3/ Pré-enquête
Une pré-enquête été menée dans six wilayas (cf. tableau ci-contre). Elle avait pour but de :
• vérifier la faisabilité de l’enquête dans des wilayas différentes,
• tester le questionnaire,
• améliorer l’organisation sur le terrain.
Pour l’axe santé
Les cinq régions sanitaires ont participé à cette étude.
Wilayas
Secteurs
Constantine
Sétif
Tizi-Ouzou
Alger
Saida
Ouargla
DSP + CHU + EHS + Hôpital + Secteur Sanitaire
DSP + CHU + EHS + Hôpital + Privé
2 Secteurs Sanitaires
DSP + 4 CHU + 2 EHS + 1 clinique + Hôpital + 2 Privé
DSP + Hôpital
DSP + Hôpital + 1 privé
Cette pré-enquête a concerné essentiellement les structures de santé : trois CHU, cinq hôpitaux et quatre EHS.
32
Pour l’axe justice
Ont participé à la réalisation de cette étude : six cours et vingt tribunaux dont :
• Alger : une cour et cinq tribunaux,
• Constantine : une cour et quatre tribunaux,
• Sétif : une cour et quatre tribunaux,
• Tizi-Ouzou : une cour et deux tribunaux,
• Saida : une cour et trois tribunaux,
• Ouargla : une cour et deux tribunaux.
Pour l’axe écoute et accueil
Ont participé à la réalisation de cette étude :
• Alger : une maison de jeunes, un centre spécialisé de rééducation de jeunes filles, l’association SOS femmes en
détresse et l’association RACHDA.
• Constantine : une maison de jeunes et un service d’insertion pour la protection et l’orientation de la femme.
• Sétif : la direction de l’action des activités sociales de la jeunesse.
• Tizi-Ouzou : la direction de l’action des activités sociales de la jeunesse et l’association pour la protection et
l’orientation de la femme.
• Saida : la direction de l’action des activités sociales de la jeunesse et un centre d’insertion pour la protection et
l’orientation de la femme.
• Ouargla : un centre d’insertion pour la protection et l’orientation de la femme et un centre psychosocial de la
jeunesse.
Pour l’axe police
La pré-enquête n’a pas pu être réalisée.
PROTOCOLE
Violences à l’enconre des femmes, l’enquête nationale
4/ Formation des enquêteurs et des superviseurs
Pour l’axe santé
Les médecins superviseurs et les enquêteurs, identifiés durant le mois de novembre 2002 par les directions de la
population de chaque wilaya, ont été réunis, pour une formation, du 8 au 14 décembre 2002. Les formations ont été
programmées par région sanitaire. Au total, trois sessions de formation, regroupant les enquêteurs et les superviseurs
des quarante-huit wilayas, ont été organisées.
Les superviseurs étaient au nombre de quarante-huit et les enquêteurs au nombre de cent quatre-vingt treize (95
femmes et 98 hommes). L’encadrement des séminaires–ateliers de formation a été assuré par les membres du comité
de suivi et de coordination de l’enquête.
Au cours des séminaires de formation ont été abordés, au plan pratique et théorique, les aspects suivants :
• la pertinence d’une étude sur le phénomène de la violence à l’encontre des femmes,
• les objectifs et la méthodologie de l’enquête,
• les conditions de participation à la réalisation de l’enquête,
• l’importance des données à collecter,
• les aspects logistiques et organisationnels de l’enquête
• l’identification des services ciblés,
• l’établissement d’un plan de travail de l’enquête par wilaya et par axe.
La formation a concerné principalement l’étude des questionnaires. La méthode d’enseignement actif a été privilégiée
avec des exercices répétés de simulations.
Chaque enquêteur et chaque superviseur ont reçu un quota de questionnaires et de guides. La liste nominative des
superviseurs et des enquêteurs figure aux annexes 5 et 6.
Au cours de cette formation, chaque superviseur a établi la programmation des activités de sa wilaya. Chaque
programmation locale a été discutée puis validée par l’ensemble des enquêteurs participant à la réalisation de
l’enquête, afin d’assurer une cohérence générale dans l’exécution de l’enquête sur le terrain et un respect des
programmes établis.
Pour l’axe justice et l’axe sûreté
La formation des enquêteurs et superviseurs a été assurée par les représentants des institutions participant à la
réalisation de cette enquête. Elle a porté sur :
• l’intérêt de participer à la réalisation de cette étude,
• l’organisation du travail sur le terrain,
• l’identification des services de la police judiciaire de sûreté de wilaya, de daïras, et urbaines,
• l’identification des tribunaux et cours de justice,
• le contrôle des questionnaires.
Pour l’axe « Ecoute et Accueil »
La formation a concerné seulement deux associations RACHDA et SOS Femme en détresse. Elle a été assurée par le
comité de suivi et de coordination à l’I.N.S.P. les 14 et 15 décembre 2002.
Les enquêteurs des centres d’écoutes et d’accueils relevant du Ministère de l’emploi et de la Solidarité et du Ministère
de la Jeunesse et du Sport n’ont pas pu assister à la formation dispensée à l’I.N.S.P. par le comité de suivi et de
coordination de l’enquête. Cette formation a été décentralisée et assurée par les superviseurs de l’axe santé dans
chaque wilaya.
33
PROTOCOLE
Violences à l’enconre des femmes, l’enquête nationale
5/ Collecte des informations
La collecte des informations auprès des victimes a débuté immédiatement après la formation des enquêteurs et
superviseurs.
Les superviseurs ont procédé, conformément aux directives données lors de la formation, au contrôle du travail des
enquêteurs au plan quantitatif et qualitatif. Ils ont quotidiennement vérifié les questionnaires et notamment la cohérence
des réponses.
Par ailleurs, le suivi et l’évaluation du travail sur le terrain ont été assurés par le contact permanent entre les superviseurs
et le comité de coordination de l’enquête à I.N.S.P. qui se réunissait tous les quinze jours. Celui-ci était tenu régulièrement
informés de l’avancement du travail et des problèmes rencontrés.
Les directions de la santé ont toutes étaient sollicitées et ont établi la liaison entre les CHU et les secteurs sanitaires
d’une part et l’I.N.S.P. d’autre part. Des déplacements sur le terrain ont été effectués par des membres du comité de
coordination.
Enfin, deux séminaires d’évaluations ont été organisés à l’I.N.S.P. le 5 février 2003 et 30 mars 2003.
Les superviseurs et les enquêteurs, par le dévouement et leurs sérieux dont ils ont fait preuve, ont grandement contribués
au succès de la collecte.
De leur côté la DGSN, le ministère de la Justice, celui de la Jeunesse et des Sports et celui des Affaires Sociales et de la
Solidarité ont apporté leurs concours techniques à l’opération de collecte. Ainsi, l’ensemble des services sollicités ont
assuré de façon conséquente et efficace la réussite de ce travail.
34
La remise des questionnaires a été effectuée :
• pour l’axe santé, par les superviseurs de chaque wilaya,
• pour l’axe sûreté, par la représentante de la DGSN,
• pour l’axe justice, par le représentant du Ministère de la Justice,
• pour l’axe écoute et accueil, aussi bien par les superviseurs de l’axe santé, que les représentants des ministères concernés
et des associations.
Le calendrier de la collecte des questionnaires et du contrôle par le comité de coordination de l’enquête « violence
envers les femmes » figure en annexe 3.
Pour atteindre les objectifs du contrôle, la vérification des documents a été effectuée à la réception des questionnaires.
Les contrôles ont porté sur les erreurs d’identification, les omissions, la cohérence des réponses clés, les erreurs de
classification et de transcription. Une fois les vérifications terminées, les corrections ont été apportées chaque fois que
cela a été possible. Tous les questionnaires ont été classés par axe.
6/ Saisie des informations
Au plan pratique, et afin de faciliter la saisie, les questionnaires contrôlés et à saisir ont été classés par ordre numérique,
mis en paquets par axe et par wilaya. La saisie des données a été effectuée sur le logiciel « EPI-INFO 6, compatible an
2000 ». Les programmes de contrôles (CHK) ont été élaborés.
La saisie de la totalité des questionnaires de l’enquête a nécessité plus de trois mois. Les deux agents chargés de la saisie
devaient finir entièrement la saisie d’un axe avant de passer à un autre axe. Après chaque saisie, une vérification de la
concordance a été réalisée entre le nombre d’enregistrements et le nombre de questionnaires saisis. Les questionnaires
ont été stockés à part afin d’éviter tout risque au cours des manipulations et permettre une identification rapide des axes
au cas où des contrôles ultérieurs s’avéreraient nécessaires.
PROTOCOLE
Violences à l’enconre des femmes, l’enquête nationale
7/ Contrôle de la saisie
La saisie a été, une première fois, contrôlée par les agents de saisie eux-mêmes. Dans une seconde phase, des
vérifications ont été opérées par les membres du comité de suivi et de coordination de l’enquête. Le contrôle a été
quantitatif et qualitatif. Le nombre de questionnaires saisis ainsi que le nombre de victimes répertoriées ont été
vérifiés. Les réponses fournies ont été également vérifiées.
8/ Traitement et exploitation des données
L’analyse des données s’est déroulée durant l’année 2004. Après plusieurs contrôles, la rédaction de chaque axe a
été confiée à un membre du comité de coordination. Les résultats obtenus ont été discutés au cours de séances
regroupant des membres du comité de suivi et de coordination de l’enquête.
Les données ont été analysées en fonction de la structure accueillant la victime, du lieu de résidence, de l’âge, de l’état
civil, de la situation socioculturelle et économique, du type de violence. Dans le traitement des données, la répartition
selon le type de violence a été regroupée en trois catégories : les violences physiques, les violences sexuelles et les
violences psychologiques.
35
DIFFICULTES RENCONTREES SUR LE TERRAIN
DIFFICULTES RENCONTREES SUR LE TERR AIN
Violences à l’enconre des femmes, l’enquête nationale
Quelques difficultés ont été rencontrées lors de l’organisation et la mise en place de l’enquête « violence à l’encontre
des femmes ». Ces difficultés ont été retrouvées à chacune des différentes étapes de l’enquête.
Nous citons les principales.
Au moment de la formation, tous les secteurs concernés n’ont pas pu assister à la formation organisée par le comité
de suivi et de coordination à l’I.N.S.P.. Ceci a rendu plus difficile, l’exploitation des questionnaires. Ainsi, les enquêteurs
des centres d’écoute et d’accueil relevant du ministère de la jeunesse et des sports et du ministère de l’emploi et de
la solidarité nationale n’ont pas pu bénéficier de la formation centralisée à l’I.N.S.P.. Néanmoins, les superviseurs des
wilayas ont assuré cette tâche chacun dans leur wilaya respective.
Les enquêteurs des axes « justice » et « police » n’ont pas pu être formés à l’I.N.S.P. par le comité de suivi et de
coordination de l’enquête. Une formation a cependant pu être dispensée et coordonnée par un membre du comité :
pour l’axe « justice » et l’axe « police », ce rôle de coordonnateur a été assuré par le représentant, respectivement du
ministère de la justice et de la DGSN, désigné pour l’enquête.
Lors de la pré-enquête, les structures de police n’ont pas pu participer à cette étape du fait d’élections municipales
concomitantes. Le questionnaire n’a donc pas été testé pour cet axe et cela a retentit dans la compréhension de
certaines questions, notamment, celles relatives aux motifs de recours aux services de police.
Lors de l’enquête, proprement dîte, des difficultés organisationnelles ont été rencontrées et ont alourdi les taches de
chacun. Ce sont en premier lieu, l’insuffisance et parfois l’absence totale de moyens de communication. La première
conséquence s’est faite ressentir sur la coordination entre les différentes structures, notamment entre l’I.N.S.P. et les
services de santé (DSP…), mais, également, entre les superviseurs et les enquêteurs. La deuxième implication a été
une difficulté à recruter les praticiens exerçant en médecine libérale, la sensibilisation de ce secteur devait être du
ressort des superviseurs.
38
Le deuxième point à soulever est le peu de moyens de transport mis à la disposition des superviseurs. Couplé au
problème précédent, il peut expliquer la quasi-absence de participation du secteur privé dans l’enquête « violences
envers les femmes ».
Ces deux problèmes réunis ont également influé sur l’acheminement des questionnaires entre les différents niveaux
d’intervention. Ceci a occasionné des retards dans la saisie et, par ricochet, dans l’exploitation des données et, ce
d’autant, que cette période a coïncidé avec le séisme qu’a connu l’Algérie en mai 2003 et une période de canicule
particulièrement éprouvante.
DESCRIPTION DE LA POPULATION ETUDIEE
DESCRIPTION DE L A POPUL ATION ETUDIEE
Violences à l’enconre des femmes, l’enquête nationale
I- INTRODUCTION
Dans ce chapitre, nous décrirons les caractéristiques sociodémographiques des femmes victimes de violence qui
se sont présentées dans l’une des structures enquêtées durant la période d’étude. Pour chaque indicateur, nous
donnerons les résultats globaux pour la population étudiée puis nous les comparerons à ceux de la population
générale.
Nous présenterons les caractéristiques :
• de résidence,
• d’âge,
• matrimoniales,
• socioprofessionnelles.
Au total neuf mille trente trois femmes victimes de violence ont eu recours à une ou plusieurs des structures enquêtées :
centres d’écoute, structure de santé, commissariat de police et/ou tribunaux et ce, durant la période d’étude.
Les structures qui ont reçu le plus grand nombre de victimes sont par ordre décroissant les structures de santé, les
commissariats, les tribunaux et les centres d’écoute.
Tableau I : des victimes selon les structures sollicitées
Nombre de victimes
Justice
2.130
Police Centres d’écoute
2.444
713
Santé
3.746
Total
9.033
II- LIEU DE RESIDENCE
40
Globalement, le maximum de victimes a été recruté dans les grandes villes : d’abord la capitale (10,4%), puis Constantine
(5,0%) et Oran (4,0%) et de nombreuses villes des hauts plateaux (Tiaret : 3,8 – Sétif : 3,0 – Sidi Bel Abbès : 2,7 - Aïn
Temouchent : 3,5 – Oum El Bouaghi : 2,5 - Mila : 2,0), notamment celles de l’Est. Et-ce à dire que les conditions générales
de vie sont plus difficiles ou est-ce liée à des artefacts : population plus importante, enquêteurs et intervenants
davantage sensibilisés ?
Les wilayas les moins représentées sont les wilayas du sud, résultats probablement en rapport avec un nombre de
structures moindres, mais liés également aux difficultés d’accès des femmes à ces structures.
DESCRIPTION DE L A POPUL ATION ETUDIEE
Violences à l’enconre des femmes, l’enquête nationale
Tableau II : Répartition des victimes selon la wilaya de résidence
Wilaya de résidence
1-Adrar
2-Chlef
3-Laghouat
4-Oum El Bouaghi
5-Batna
6-Béjaïa
7-Biskra
8-Béchar
9-Blida
10-Bouira
11-Tamanrasset
12-Tébessa
13-Tlemcen
14-Tiaret
15-Tizi Ouzou
16-Alger
17-Djelfa
18-Jijel
19-Sétif
20-Saïda
21-Skikda
22-Sidi Bel Abbès
23-Annaba
24-Guelma
25-Constantine
26-Médéa
27-Mostaganem
28-M’Sila
29-Mascara
30-Ouargla
31-Oran
32-El Bayadh
33-Illizi
34-Bordj Bou Arreridj
35-Boumerdès
36-El Tarf
37-Tindouf
38-Tissemsilt
39-El Oued
40-Khenchela
41-Souk Ahras
42-Tipaza
43-Mila
44-Aïn Défla
45-Naâma
46-Aïn Témouchent
47-Ghardaïa
48-Relizane
Indéterminé
Total
Total
49 (0.5)
169 (1.9)
43 (0.5)
226 (2.5)
163 (1.8)
143 (1.6)
150 (1.7)
118 (1.3)
197 (2.2)
133 (1.5)
43 (0.5)
146 (1.6)
353 (3.9)
344 (3.8)
130 (1.4)
939 (10.4)
154 (1.7)
235 (2.6)
271 (3.0)
173 (1.9)
322 (3.6)
247 (2.7)
331 (3.7)
103 (1.1)
448 (5.0)
158 (1.7 )
193 (2.1)
102 (1.1)
201 (2.2)
51 (0.6)
360 (4.0)
71 (0.8)
26 (0.3)
216 (2.4)
139 (1.5)
141 (1.6)
24 (0.3)
125 (1.4)
125 (1.4)
74 (0.8)
126 (1.4)
174 (1.9)
179 (2.0)
154 (1.7)
121 (1.3)
315 (3.5)
173 (1.9)
148 (1.6)
7 (0.08)
9033
41
DESCRIPTION DE L A POPUL ATION ETUDIEE
Violences à l’enconre des femmes, l’enquête nationale
III- CARACTERISTIQUES SOCIODEMOGRAPHIQUES
1/ Age des victimes
Il s’agit de l’âge au moment de l’agression exprimé en années révolues. Celui-ci s’échelonne de 1 à 93 ans. L’âge
moyen est de 33,3 [± 0,3]. Pour faciliter la lecture et les comparaisons ultérieures, nous avons regroupé les données.
La répartition en fonction des tranches d’âge est donnée dans le tableau ci-contre. Le pourcentage le plus élevé de
victimes est retrouvé chez les 15-24 ans (28,11%), les 25-34 ans (26,65%) et les 35-44 ans (20,58%). A noter cependant,
que près de 10% des victimes ont 55 ans et plus et qu’un peu moins de 5% n’ont pas plus de 14 ans.
La comparaison avec les données de la population générale montre une différence significative (x2=3239.44 - p<10-6). On
note une surreprésentation des 15-54 ans par rapport à la population générale : 85,97% versus 60,23%.
Tableau III : Répartition des victimes selon l’âge au moment de l’agression
Tranches d’âge
0-14
15-24
25-34
35-44
45-54
55 et +
Total
Population générale
Effectif
4.668.166
3.730.164
2.652.299
1.780.645
1.231.724
1.535.456
15.598.452
%
29,93
23,91
17,00
11,42
7,90
9,84
Population enquêtée
Effectif
%
420
4,65
2.539
28,11
2.407
26,65
1.859
20,58
960
10,63
848
9,39
9.033
2/ Situation matrimoniale des victimes
Plus du tiers des femmes agressées sont célibataires (36,2%) dont 1,6% de mères célibataires. Les femmes mariées
représentent environ la moitié des victimes et les femmes veuves ou divorcées près de 15%.
42
La comparaison de la population globale des victimes avec les données de la population générale met également en
évidence des différences dans la situation matrimoniale (x2 = 4061.34 - p < 10-6). Les femmes mariées représentent la
moitié des victimes, alors que dans la population générale, elles sont moins du tiers, laissant déjà préjugé de la part
importante de la violence conjugale. Les femmes divorcées et/ou séparées sont également surreprésentées : 7,4%
contre 1,4%.
Tableau IV : Répartition des victimes selon leur situation matrimoniale
Situation matrimoniale
mariée
célibataire
divorcée/séparée
veuve
Total
Population générale1
Effectif
5.002.926
9.562.610
225.528
807.388
15.598.452
%
32,1
61,3
1,4
5,2
Population enquêtée
Effectif
%
4.507
50,0
3.261
36,1
667
7,4
587
6,5
9.022
La surreprésentation des femmes mariées et divorcées pourrait être liée à la structure par âge de la population étudiée
(plus jeune que la population générale). Nous avons donc analysé pour la tranche d’âge des 15-44 ans, qui est la plus
importante, la situation matrimoniale des deux populations afin de vérifier que les résultats observés ne sont pas
liés à la variable âge (cf. tableau ci-dessous). Le croisement des variables confirme l’importance des femmes mariées
ou ayant été mariées, notamment des veuves et des divorcées parmi les victimes ayant consulté une des structures
susmentionnées (x2 = 1051.64 - p < 10-6). En effet à âge égal, la proportion de femmes mariées, veuves ou divorcées est
statistiquement plus élevée que dans la population générale.
1 D’après les données de l’ONS – Septembre 2003
DESCRIPTION DE L A POPUL ATION ETUDIEE
Violences à l’enconre des femmes, l’enquête nationale
Tableau V : Répartition des victimes de 15-44 ans selon leur situation matrimoniale
Situation matrimoniale
mariée
célibataire
divorcée/veuve
Total
Population générale1
Effectif
%
3.128.346
39,3
4.837.487
60,7
197.273
2,5
7.965.833
Population enquêtée
Effectif
%
3.376
41,1
4.202
51,2
632
7,6
8.210
3/ Niveau d’instruction des victimes
Pour un peu plus de 5% des victimes, nous n’avons pas pu avoir leur niveau d’instruction.
Les victimes sont globalement plus instruites que la population générale (x2 = 371.91 - p < 10-6). Ainsi les femmes ayant
au moins le niveau du collège représentent près de la moitié des victimes (49,7%), alors que dans la population générale,
ce pourcentage est de 41,6%. Ces différences sont probablement le fait de la distribution par âge particulière de notre
échantillon. Ce sont globalement des femmes jeunes qui ont donc plus de chance d’avoir été scolarisée. La catégorie
la moins représentée dans la population d’étude est celles des femmes ayant un niveau primaire, englobant entre
autres les personnes en cours de scolarisation, or celles-ci ne représentent qu’une faible proportion des victimes.
Tableau VI : Répartition des victimes selon leur niveau d’instruction
Niveau d’instruction
analphabète
primaire
moyen
secondaire
supérieur
Total
Population générale
Effectif
4.447.512
3.949.605
3.066.314
2.051.969
841.245
14.356.645
%
31,0
27,5
21,4
14,3
5,9
Population enquêtée
Effectif
%
2.606
30,8
1.654
19,5
2.082
24,6
1.613
19,0
519
6,1
8.474
4/ Profession des victimes
Près des trois quarts des victimes sont sans profession (72,3%) et le cinquième exerce un métier (19,4%). Ont été
rangées dans la catégorie sans profession, les personnes de plus de 15 ans, non scolarisées, n’ayant pas de travail
rémunéré et n’étant pas au chômage. La proportion de femmes ayant une activité rémunérée est significativement
plus élevée que dans la population générale (x2 = - p < 10-6). Ainsi, ce pourcentage chez les plus de quinze ans est-il
parmi les victimes de 20,2% alors que dans la population générale, il est aux alentours de 8,5%.
III- CONCLUSION
La répartition par âge montre que la population étudiée est globalement plus jeune que la population générale. On
enregistre une prédominance de femmes entre 15-44 ans, notamment de femmes mariées et ceci indépendamment
de la structure par âge de notre population ; ceci peut laisser déjà préjuger de la place de la violence conjugale. On
note également une surreprésentation de femmes seules (veuves ou divorcées), pouvant indiquer d’une précarisation
accrue de cette catégorie de la population.
Près de la moitié des femmes ont été au moins jusqu’au collège, et la proportion de femmes ayant une activité
rémunérée est plus élevée que dans la population féminine algérienne. Globalement, ce sont les femmes ayant un
certain niveau d’instruction et ayant une certaine indépendance financière qui osent déclarer les agressions subies ;
ceci laisse présager de l’importance des violences méconnues dans la population générale.
1 D’après les données de l’ONS – Septembre 2003
43
PRESENTATION DES RESULTATS PAR AXE
PRÉSENTATION DES RÉSULTATS PAR AXE
Violences à l’enconre des femmes, l’enquête nationale
INTRODUCTION GENERALE
I- GENERALITES
Nous présenterons les résultats par axe d’étude :
• Axe « santé » : victimes ayant consulté dans une structure de santé,
• Axe « police » : victimes ayant porté plainte auprès des commissariats de police,
• Axe « justice » : victimes ayant esté en justice suite à l’agression subie,
• Axe « écoute et accueil » : victimes ayant contacté un centre d’écoute ou d’accueil.
Nous détaillerons pour chacun de ces axes :
• quelques particularités de la population étudiée,
• les caractéristiques de l’agression,
• la nature de la violence,
• les motifs ayant amené les victimes à effectuer une démarche auprès d’une des structures citées,
• et les conséquences de cette agression.
Pour chacune de ces rubriques, nous présenterons les données brutes puis nous analyserons celles-ci en fonction de
caractéristiques sociodémographiques.
Nous reprendrons à la fin de chaque axe, les points essentiels le caractérisant.
Nous terminerons par un chapitre « comparaison » qui reprendra les principaux résultats en mettant en exergue les
différences observées selon l’axe d’étude.
46
Pour les axes « justice » et « police », une rubrique supplémentaire a été adjointe et concerne les caractéristiques de
l’agresseur.
Les conséquences judiciaires de l’agression ne sont présentées que dans l’axe « justice ».
II- PARTICULARITES
Nous reprenons ici, les rubriques communes aux quatre axes, et nécessitant quelques éclaircissements ou explications.
Rubrique « lieu d’agression »
Concernant les lieux d’agression, quatre modalités ont été définies qui sont le domicile, le travail, les lieux publics et
les autres lieux. Cette dernière catégorie fait référence à des endroits isolés, éloignés des habitations qui sont dans la
majorité des cas des lieux publics. Cette distinction entre « lieu public » et « autre lieu » apparaît pour les structures de
police et de justice. Nous l’avons maintenue pour les deux autres axes par souci d’homogénéisation et à des fins de
comparaison.
Rubrique « agression psychologique »
Concernant la nature des agressions subies, trois catégories ont été définies : physique, sexuelle et psychologique. Il
est bien entendu que toute agression physique ou sexuelle s’accompagne d’un préjudice d’ordre psychologique. Etait
donc définie comme agression psychologique, toute violence à type de harcèlement, de menace, insulte… sans autres
violences associées. Dans la pratique, il a été difficile de dissocier les trois types de violence et de préserver cette nuance.
De plus, pour certaines victimes, les violences psychologiques décrites étaient une conséquence des autres formes
d’agression subie, mais pour d’autres, il y avait effectivement, association simultanée de plusieurs d’entre elles. Nous
avons donc créé une nouvelle variable, tenant compte de la possibilité de violences multiples.
PRÉSENTATION DES RÉSULTATS PAR AXE
Violences à l’enconre des femmes, l’enquête nationale
Rubrique « violence sexuelle »
Une même personne pouvant être victime de plusieurs types de violence sexuelle, nous avons créé une nouvelle variable
prenant en considération ce fait. Les classes sont emboîtées. Pour ce faire, nous avons, arbitrairement, pour les besoins de
l’analyse, défini un classement de ces violences. Ainsi, la première catégorie est représentée par les personnes victimes
uniquement d’attouchements ; la deuxième modalité comprend les victimes de fellation seule, associée ou non à des
attouchements ; la classe suivante se compose des femmes ayant subi un viol associé ou non à une fellation et/ou des
attouchements… La première classe comprend donc les personnes victimes seulement d’attouchements et les classes
suivantes, les victimes de violences sexuelles avec pénétration associée ou non à d’autres types d’agressions sexuelles.
La modalité « autre » est à part et ne comprend que les victimes pour lesquelles, nous n’avons pas d’information sur la
nature de cette violence, ou qui ont subi des violences non définies dans les catégories précédentes.
Nous rappelons que les résultats présentés ne concernent que les agressions déclarées par les victimes auprès d’un
certain nombre de structures déjà citées et ne sont donc pas représentatifs de l’ensemble des violences commises à
l’encontre des femmes.
47
AXE « SANTÉ »
AXE « SANTÉ »
Violences à l’enconre des femmes, l’enquête nationale
I- INTRODUCTION
L’ordre de présentation des résultats a voulu suivre la démarche logique que doivent entreprendre les victimes
de violence pour obtenir réparation. La première étape est le constat de la violence. Celui-ci est établi à partir des
conséquences physiques et/ou psychologiques de l’agression. Ces lésions vont être authentifiées par un médecin
et vont être décrites dans un document capital pour la victime : le certificat médical. Avec ce document, la personne
ayant subi la violence pourra aller porter plainte auprès des services de police, puis ester éventuellement en justice.
Cette procédure est la plus habituelle mais il peut arriver que l’ordre de recours aux institutions diffère en fonction de
situations particulières…
Le plan adopté pour la présentation des résultats est commun à tous les axes : caractéristiques de la population
étudiée, description de l’agression et conséquences de celle-ci... Les conséquences des violences subies, sur la santé
des personnes, seront davantage détaillées dans ce chapitre ainsi que les difficultés que rencontrent les praticiens
pour la prise en charge des victimes.
II- CARACTERISTIQUES DES FEMMES VICTIMES D’AGRESSION
Trois mille sept cent quarante-six femmes victimes d’agression et ayant consulté dans une structure de santé ont été
enregistrées.
1/ Age des victimes
L’âge moyen des femmes agressées est de 32,7 ans [± 0,5] avec des extrêmes allant de 1 à 93 ans. Environ les deux tiers
d’entre-elles (61,1%) ont moins de 35 ans au moment de l’agression et les quatre cinquièmes moins de 45 ans (82,9%).
Les 55 ans et plus représentent un peu moins du dixième des victimes.
Tableau I : Répartition par tranches d’âge des victimes ayant consulté dans une structure de santé
Classes
Effectifs
%
1-14 ans
166
4,4
15-24
993
26,5
25-34
1.131
30,2
35-44
815
21,8
45-54
373
10,0
55-64
141
3,8
>= 65
127
3,4
Total
3.746
������������������������������������������������
������������������������������������
Figure 1
���������
50
��������������
2/ Situation matrimoniale des victimes
Un peu moins du tiers des femmes agressées sont célibataires dont 0,1% de mères célibataires. Les femmes mariées
représentent plus de la moitié des victimes et les femmes veuves ou divorcées, le dixième.
Tableau II : Situation matrimoniale des victimes ayant consulté dans une structure de santé
Situation matrimoniale Célibataire Mère célibataire Mariée Concubine Divorcée Veuve Non précisé Total
Effectifs
1.176
7 2.200
12
173
176
2 3.746
%
11,4
0,2
58,7
0,3
4,6
4,7
0,5
AXE « SANTÉ »
Violences à l’enconre des femmes, l’enquête nationale
Pour la suite de l’analyse, nous avons regroupé certaines modalités (cf. figure ci-dessous).
�����������������������������������
Figure 2
�����������
����
�������
�����
����������
����
������������
�����
Célibataire = célibataire + mère célibataire - Mariée = femme mariée ou concubine - Div./veuve = femme divorcée ou
veuve.
L’âge moyen au moment de l’agression varie en fonction de la situation matrimoniale des victimes (x2 = 1599.205- p < 10-6).
Ce sont les femmes célibataires qui enregistrent un âge moyen, au moment des faits, le plus faible puisqu’il se situe aux
alentours de 21 ans (cf. tableau III).
Tableau III : Age moyen des victimes selon la situation matrimoniale
Situation matrimoniale
Moyenne
Variance
Echantillon
Médiane
Divorcée/veuve
48,4
308.309
349
46
Célibataire
21,3
63.844
1.183
20
Mariée
36,4
118.190
2.212
35
Célibataire = célibataire + mère célibataire - Mariée = femme mariée ou concubine - Div./veuve = femme divorcée ou
veuve.
3/ Niveau d’instruction des victimes
Le quart des femmes agressées (25,4%) a fait des études secondaires ou supérieures. Le pourcentage enregistré se
rapproche de celui de la population générale mais est encore au-dessus de celui-ci : 26,6% chez les plus de 15 ans alors
que l’Office national des statistiques mentionne un pourcentage de 20,2%1.
Tableau IV : Répartition des victimes en fonction de leur niveau d’instruction
Niveau d’instruction Analphabète Primaire Moyen Secondaire SupérieurNon précisé
Effectifs
1.004
806
982
740
211
3
%
26,8
21,5
26,2
19,8
5,6
0,1
Total
3.746
L’âge moyen au moment de l’agression est plus élevé chez les femmes non instruites (x2 = 669.596 - p < 10-6) alors qu’il
est sensiblement voisin pour les femmes ayant été scolarisées, tous niveaux confondus.
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Figure 3
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�����
����������
�����
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����
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Tableau V : Age moyen des victimes selon leur niveau d’instruction
Niveau d’instruction
Moyenne
Variance
Echantillon
Médiane
1 D’après les données de l’ONS - 2003
Analphabète
43,2
260.329
1.004
42
Primaire/moyen
29,3
129.104
1.788
28
Secondaire/supérieur
28,1
73.881
951
27
51
AXE « SANTÉ »
Violences à l’enconre des femmes, l’enquête nationale
4/ Profession des victimes
Plus des deux tiers des femmes sont sans profession (69,5%). Ce chiffre est proche du pourcentage observé au niveau
national qui est de 70,6%1.
Nous avons regroupé dans la catégorie « sans profession », les pensionnées (au nombre de cinq), les chômeurs (au
nombre de 2) et les femmes au foyer ayant une activité rémunérée (72) qui représentent 3,0% de ce groupe.
Ce regroupement a été nécessaire du fait des petits effectifs retrouvés. Le choix de classer les femmes au foyer ayant
une activité rémunérée dans la catégorie « sans profession » a tenu compte du fait que les lieux d’agressions et donc les
agresseurs étaient potentiellement plus proche de cette catégorie que de celle des femmes ayant une profession.
Tableau VI : Statut socioprofessionnel des victimes
Statut socioprofessionnel Sans profession
Effectifs
2.604
%
69,5
Sans profession : femme au foyer, pensionnée, chômeur
Scolarisée Avec profession
371
766
9,9
20,4
Non précisé
5
0,1
Total
3.746
L’âge moyen au moment de l’agression est fonction du statut socioprofessionnel des victimes (x2 = 767.622 - p < 10-6). On
enregistre une différence nette entre la catégorie des « élèves, étudiantes » et les autres modalités (cf. tableau).
Tableau VII : Age moyen des victimes selon leur statut socioprofessionnel
Statut socioprofessionnel
Moyenne
Variance
Echantillon
Médiane
Sans profession
34,7
199.757
2.604
32
Etudiante/élève
16,.4
24.684
371
17
Sans profession : femme au foyer, pensionnée, chômeur
Avec profession
33,9
95.507
766
33
�������������������������������������
52
���������������
�����
Figure 4
���������
����
�����������
����
���������������
�����
Les professions sont assez diversifiées. On retrouve par ordre de fréquence et d’importance, parmi les femmes ayant
un travail rémunéré, les employées (35,2%), les enseignantes (32,3%) et les cadres (12,5%). A noter que la catégorie
« employée/ouvrière » est composée majoritairement d’employées (93,7%).
Tableau VIII : Répartition des professions parmi les victimes ayant une activité rémunérée
Profession Artisan patron
Effectifs
68
Cadre
Enseignante
Employée
Non précisé
Total
96
251
270
88
766
%
8,9
12,5
32,3
35,2
11,5
1-Artisan patron : industriel, gros commerçant, artisan patron - 2-cadre : cadre supérieur, cadre moyen 3-enseignante : enseignante du fondamental - 4-employée : employée, ouvrière agricole et non agricole
Les femmes exerçant une profession ont un âge médian, au moment de l’agression, plus élevé que les femmes sans
emploi, à l’exception de celles qui sont dans le secteur libéral (x2 = 786.300 - p < 10-6).
1 D’après les données de l’ONS - 2003
AXE « SANTÉ »
Violences à l’enconre des femmes, l’enquête nationale
Tableau IX : Age moyen des victimes selon le statut professionnel détaillé
Profession
Prof .lib Cadre sup./moyen
Moyenne
Variance
Echantillon
Médiane
28,9
61.168
68
29
Enseignante
33,9
60.484
96
34
33,2
62.658
251
33
Employée Ouvrière Sans profession
36,2
127.345
253
34
30,9
82.485
17
33
34,7
197.818
2676
32
Elève/
étudiante
16,4
24.684
371
17
1-profession libérale : industriel, gros commerçant, artisan patron -2-cadre : cadre supérieur, cadre moyen
3-enseignante : enseignante du fondamental - 4-employée : employée - 5-ouvrière : ouvrière agricole et non agricole
6-sans profession : femme au foyer, pensionnée, chômeur
L’étude du niveau d’instruction en fonction de la profession déclarée montre que les catégories « employée » et
« profession libérale », sont des classes hétérogènes. En effet, on retrouve dans cette classe, aussi bien des personnes
analphabètes, qu’ayant le niveau d’étude secondaire (cf. tableau ci-contre).
Tableau X : Profession et niveau d’instruction des victimes
Niveau d’instruction
Profession
Artisan patron
Cadre supérieur
Cadre moyen
Enseignante
Employée
Etudiante
Sans profession
Total
Analphabète
4
0
0
51
7
941
0
1.003
Primaire
19
0
0
59
3
659
65
805
Moyen Secondaire Supérieur
30
13
2
5
17
74
75
147
29
73
60
10
3
4
0
671
375
29
120
120
64
977
736
208
Total
68
96
251
253
17
2.675
369
3.729
5/ Structures enquêtées
Plus de la moitié des victimes proviennent des services de médecine légale (51,2%) et dans une moindre mesure des
urgences (37,5%). Il est à souligner le peu de victimes déclarées par les services de gynécologie (2,2%) et de psychiatrie
(4,5%). Deux raisons peuvent être évoquées :
• la faible participation de ces services dans l’enquête sur les violences envers les femmes. Celle-ci est manifeste. Il faudra
en rechercher les raisons ; pour ces services, une des éventualités à prendre en compte, est le peu de femmes, victimes
de violence, arrivant dans ces structures pour une prise en charge effective. Il semblerait qu’il y ait dans ce cas précis,
une préférence pour les praticiens exerçant dans une structure privée (facilité d’accès), or, peu de structures privées ont
participé à cette étude (cf. paragraphe « les types de structures ») ;
• la majorité des victimes s’adressent directement aux services d’urgence ou de médecine légale, lorsqu’elles veulent
faire constater la violence dont elles ont été l’objet. Quant aux réquisitions faites par la police, le choix du service est du
ressort de ce corps.
Tableau XI : Répartition des victimes en fonction des services de provenance
Structure Médecine légale Gynécologie
Effectifs
1.918
83
%
51,2
2,2
Psychiatrie
170
4,5
Urgences Non précisé
1.403
172
37,5
4,6
Total
3.746
La qualité de la personne ayant pris en charge les victimes découle directement des services ayant participé à l’étude.
Dans la moitié des cas, ce sont les médecins légistes qui ont reçu les femmes ayant subi des violences, suivis par les
médecins généralistes.
Tableau XII : Répartition des victimes selon la première personne les ayant prises en charge
Enquêteur
Effectifs
%
Généraliste Gynécologue Psychiatre Médecin légiste Psychologue Non précisé
1.615
43,1
37
1,0
68
1,8
1.890
50,5
113
3,0
Total
23 3.746
0,6
53
AXE « SANTÉ »
Violences à l’enconre des femmes, l’enquête nationale
III- CARACTERISTIQUES DE L’AGRESSION
1/ Nombre déclaré d’agressions par la victime
Le nombre moyen d’agression par femmes, parmi celles ayant consulté une structure de santé, est de 2,02 [± 0,08] avec
des extrêmes allant de 1 à 25.
Nous avons regroupé les données en deux classes. Près du tiers des femmes déclarent plus d’une agression. Pour un peu
moins de 10% des femmes (7,8%), cette donnée est manquante.
Le nombre déclaré d’agression est fonction du statut sociodémographique des victimes. Ainsi, ce sont les femmes mariées
(x2 = 140.77 - p < 10-6), instruites (x2 = 16.86 - p = 0.00205826) et autonomes financièrement (x2 = 33.04 - p < 10-6) qui
déclarent le plus grand nombre d’agressions multiples.
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Figure 5
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����
����
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�
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54
• Situation matrimoniale des victimes
Le pourcentage de femmes mariées déclarant plus d’une agression (40,6%) est significativement plus élevé que celui
des célibataires (27,6%) ou du groupe des femmes veuves ou divorcées (27,6%). Le groupe des victimes déclarant plus
d’une agression pourrait correspondre, pour une grande partie d’entre elles, à des femmes subissant des violences
répétées. Ceci suppose que l’agresseur gravite dans l’entourage immédiat de la victime, situant donc cette violence,
soit dans l’enceinte de la cellule familiale, soit sur les lieux de travail (cf. rubriques « identité de l’agresseur » et « lieu de
l’agression »).
Tableau XIV : Nombre déclaré d’agressions et situation matrimoniale des victimes
Situation matrimoniale /
Nombre d’agressions
=1
2-25
Total
Célibataire
Veuve/divorcée
Mariée
Total
915
233
1.148
241
92
333
1.170
801
1971
2.326
1.126
3.452
• Niveau d’instruction des victimes
Ce sont les femmes ayant été scolarisées et ce, quel que soit leur niveau d’instruction, qui déclarent les pourcentages
les plus élevés d’agressions multiples. Près des trois quarts des femmes analphabètes (72,5%) ne déclarent qu’une seule
agression alors que pour toutes les autres catégories, cette proportion est aux alentours de 66%.
Tableau XV : Nombre déclaré d’agressions et niveau d’instruction des victimes
Niveau d’instruction
Analphabète
Nombre d’agressions
=1
674
>1
256
Total
930
Primaire
Moyen
Secondaire
Supérieur
Total
475
272
747
604
301
905
443
229
672
130
67
197
2.326
1.125
3.451
AXE « SANTÉ »
Violences à l’enconre des femmes, l’enquête nationale
• Statut socioprofessionnel des victimes
Les femmes exerçant une profession (37,6%) déclarent plus souvent des agressions répétées que celles ne travaillant pas
(33,0%) ou étant scolarisées (20,3%).
Tableau XVI : Nombre déclaré d’agressions et statut socioprofessionnel des victimes
Statut socioprofessionnel
Sans profession
Nombre d’agressions
=1
1600
>1
787
Total
2387
Scolarisée Avec profession
287
73
360
Total
438
264
702
2325
1124
3449
Sans profession : femme au foyer, retraitée, chômeur
2/ Lieu de l’agression
Dans près de trois quart des cas, l’agression s’est déroulée à domicile (73,1%) et dans le cinquième des cas les lieux
publics sont en cause (20,1%).
Tableau XVII : Répartition des victimes en fonction du lieu d’agression
Lieu d’agression
Domicile
Travail
Lieu public
Autre lieu
Non précisé
Total
Effectifs
2.740
145
754
104
3
3.746
%
73,1
3,9
20,1
2,8
0,1
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�������
����
�����������
�����
����������
����
�����������
����
Figure 6
55
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�����
• Situation matrimoniale des victimes
Lieu de l’agression et situation matrimoniale des victimes sont associés (x2 = 690.45 – p < 10-6).
Les célibataires sont plus souvent victimes d’agression dans les lieux publics (39,%) que les autres groupes.A noter cependant
que, quelle que soit la situation matrimoniale de la victime, ce sont les agressions à domicile qui viennent en tête.
Sur les lieux de travail, le pourcentage le plus élevé d’agressions est retrouvé chez les femmes célibataires (61,4%), puis les
femmes mariées (29,0%). Cette distribution est probablement en rapport avec le fait que se sont les célibataires qui sont les
plus nombreuses à travailler.
A domicile, on retrouve essentiellement les femmes mariées (71,2%) puis, dans une moindre mesure, les célibataires
(20,2%).
Dans les lieux publics, ce sont principalement les célibataires qui déclarent les agressions (61,8%), suivies par les femmes
mariées (25,9%).
Tableau XVIII : Lieu d’agression et situation matrimoniale des victimes
Lieu d’agression
Situation matrimoniale
Célibataire
Mariée
Divorcée/veuve
Total
Domicile
Travail
Lieu public
Autre lieu
Total
553
1.951
235
2.739
89
42
14
145
465
195
93
753
75
22
7
104
1.182
2.210
349
3.741
AXE « SANTÉ »
Violences à l’enconre des femmes, l’enquête nationale
Figure 7
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������������������������������������������������
�������������������
��������
�������
�����������
����������
�����������������
���������
�����������
������
3/ Identité de l’agresseur
Les agresseurs les plus souvent cités sont, par ordre décroissant, respectivement le mari (40,0%), le voisin (16,2%),
un inconnu (8,6%) ou une connaissance (7,9%). Si l’on regroupe les modalités, dans la majorité des cas, il s’agit d’une
personne connue de la victime, vivant dans son entourage immédiat (91,0%). Moins du dixième des victimes ont été
agressées par des inconnus (7,9%).
La famille de la victime représente le premier agresseur puisque près des deux tiers des agressions (63.9%) ont été
commises par un de ses membres. Le mari et/ou le fiancé sont les premiers agresseurs puisqu’ils sont responsables de
plus des quatre dixièmes des violences commises (43,6%).
56
Tableau XIX : Identité de l’agresseur
Fiancé/ Père/
ApparConnaisMari
Enfant Fratrie
Voisin
Autorité Tuteur Inconnu NP* Total
concubin mère
enté
sance
1500
134
85
126
281
268
605
296
81
27
323
20 3746
40.0
3.6
2.3
3.4
7.5
7.2
16.2
7.9
2.2
0.7
8.6 0.5
* NP = Non précisé
1-Mari/fiancé : mari, fiancé ou concubin -2-parent : ascendant/descendant et apparenté -3- fratrie : frère et sœur
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�������
����
Figure 8
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����
�����
�����
���������������
�������
����
����
�����������
�����
������
�����
4-connu : voisin ou connaissance - 5-autorité : personne investie d’une autorité morale ou tuteur - 6-inconnu : inconnu.
• Lieu de l’agression
Il existe un lien significatif entre l’identité de l’agresseur et le lieu de l’agression (x2 = 1649.65 – p < 10-6).
Ainsi lorsque les agressions sont dues à des membres de la famille, le lieu principal d’agression est le domicile avec un
pourcentage dépassant les 90%. Dans quelques rares cas, l’agression est survenue au travail ou dans un lieu public. A
noter cependant que, le dixième des agressions perpétrées par la famille (descendants, ascendants et apparentés) ont
été commises sur les lieux publics.
Lorsque l’agresseur est une personne investie d’une autorité morale, l’agression survient dans près de la moitié des cas
sur les lieux du travail (41,7%) et, dans une moindre mesure, dans un lieu public (12,0%).
Quant aux connaissances, au sens large, le lieu de l’agression est d’abord le domicile (52,2%) puis les lieux publics
(37,0%).
AXE « SANTÉ »
Violences à l’enconre des femmes, l’enquête nationale
Tableau XX : Etude de l’identité de l’agresseur en fonction du lieu d’agression
Lieu d’agression
Identité de l’agresseur
Mari/fiancé
Parent
Fratrie
Connu
Autorité
Autre
Total
Domicile
1.478
425
266
470
38
48
2725
Travail
30
0
0
53
45
16
144
Lieu public
114
48
13
333
13
230
751
Autre lieu
10
6
2
45
12
28
103
Total
1.632
479
281
901
108
322
3723
1- Mari/fiancé : mari, fiancé ou concubin - 2-parent : ascendant/descendant et apparenté - 3 - fratrie : frère et sœur
4 - connu : voisin ou connaissance - 5-autorité : personne investie d’une autorité morale ou tuteur - 6-autre : inconnu.
On retrouve une association entre l’identité de l’agresseur et certaines caractéristiques des victimes notamment, avec
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Figure 9
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���
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��
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���
��
��� �
��
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��������
�������
�����������
����������
leur situation matrimoniale (x2 = 1485.28 – p < 10-6), leur âge (x2 = 861.46 – p < 10-6) et leur statut socioprofessionnel (x2
= 354.53 – p < 10-6).
• Situation matrimoniale des victimes
Chez les célibataires, l’agresseur est, à niveau égal, une connaissance (38,4%) ou un membre de la famille (36,0%) au sens
large (ascendant, descendant, mari, fratrie) puis une personne inconnue (19,3%).
Chez les femmes mariées, la majorité des agressions sont commises par le mari (67,3%), suivi des connaissance (15,0%)
et d’un parent (11,0%).
Pour les veuves ou divorcées, l’identité de l’agresseur est plus polyvalente avec un rôle quasi-similaire pour les
connaissances (34,9%) et la famille (30,5%). L’ex-mari vient tout de même en troisième position (19,9%) ; pour la
population des divorcées, il est responsable de près du tiers des violences (31,8%).
Les agresseurs inconnus sont retrouvés plus fréquemment chez les victimes célibataires (69,7%).
Tableau XXI : Identité de l’agresseur et situation matrimoniale des victimes
Agresseur
S.matrimoniale
Célibataire
Mariée
Divorcée/veuve
Total
Mari/fiancé
Parent
Fratrie
Connu
Autorité
Autre
Total
93
1.486
55
1.634
128
244
106
478
199
57
24
280
448
332
121
901
75
23
10
108
225
67
31
323
1.168
2.209
347
3.724
1-Mari/fiancé : mari, fiancé ou concubin -2-parent : ascendant/descendant et apparenté -3- fratrie : frère et sœur
4-connu : voisin ou connaissance - 5-autorité : personne investie d’une autorité morale ou tuteur - 6-autre : inconnu.
57
AXE « SANTÉ »
Violences à l’enconre des femmes, l’enquête nationale
������������������������������������������������������
��������
����
���
���
Figure 10
���
���
��
�� �
�� ���
���
���
���
���
�� ��
����
����
��
���
� ��
�� ��
�����������������������
���������
�����������
������
• Age des victimes
Pour les moins de 15 ans, l’agresseur principal est représenté par une connaissance (42,1%).
Chez les 15-24 ans, il est à noter la place de la fratrie parmi les agresseurs : elle est responsable de plus du dixième des
agressions (12,6%).
Pour les 25-54 ans, le mari occupe la première place parmi les agresseurs cités, suivi, dans des proportions identiques, par
la famille au sens large (39,7%) ou une personne connue (36,7%).
Pour les plus de 54 ans, notons le rôle non négligeable des parents au sens large (ascendant, descendant et apparenté)
et des connaissances.
Tableau XXII : Etude de l’identité de l’agresseur en fonction de l’âge des victimes
01-14
15-24
25-34
35-44
45-54
55-64
>= 65
Total
0
20
14
69
24
37
164
279
86
124
314
38
141
982
646
111
74
188
24
83
1126
493
75
41
152
12
40
813
173
72
17
96
3
12
373
32
50
6
47
3
3
141
11
65
5
35
4
7
127
1.634
479
281
901
108
323
3.726
1- Mari/fiancé : mari, fiancé ou concubin -2 -parent : ascendant/descendant et apparenté - 3 - fratrie : frère et sœur
4 - connu : voisin ou connaissance - 5-autorité : personne investie d’une autorité morale ou tuteur - 6-autre : inconnu.
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����
���
Figure 11
�����������
58
Tranches d’âge
Agresseur
Mari/fiancé
Parent
Fratrie
Connu
Autorité
Autre
Total
���
���
���
��
����
�����
�����
�����
�����
����� �������
��������������
�����������
������
�������
�����
��������
������
• Statut socioprofessionnel des victimes
Pour les femmes sans profession, le mari est l’agresseur principal avec près de la moitié des déclarations (47,4%). Il est suivi
par la famille (fratrie, descendants… : 22,2%) et les connaissances (22,5%). La fratrie occupe une place non négligeable
parmi les agresseurs avec 7,7% des agressions.
Chez les victimes scolarisées (étudiantes et/ou élèves), l’identité de l’agresseur est plus variable avec un rôle relativement
important des connaissances (39,5%) et des personnes inconnues (22,3%). Notons que la fratrie est responsable de près du
dixième des agressions déclarées (9,8%).
AXE « SANTÉ »
Violences à l’enconre des femmes, l’enquête nationale
Chez les personnes exerçant une activité rémunérée, les principaux agresseurs sont le mari (48,8%) et les personnes
connues (22,59%).
Tableau XXIII : Identité de l’agresseur et statut socioprofessionnel des victimes
S. socioprofessionnel
Identité de l’agresseur
Mari/fiancé
Parent
Fratrie
Connu
Autorité
Autre
Total
Scolarisée/
Etudiante
32
36
36
145
36
82
367
Sans profession
1.228
375
199
582
40
166
2.590
Avec profession
Total
373
67
45
172
32
75
764
1.633
478
280
899
108
323
3.721
1 -Mari/fiancé : mari, fiancé ou concubin - 2-parent : ascendant/descendant et apparenté -3- fratrie : frère et sœur
4-connu : voisin ou connaissance - 5-autorité : personne investie d’une autorité morale ou tuteur - 6 -autre : inconnu.
Sans profession : femme au foyer, retraitée, chômeur
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Figure 12
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59
Le lien entre statut socioprofessionnel des victimes et identité de l’agresseur est très fort car celui-ci persiste lorsque l’on
détaille les professions (x2 = 389.22 – p < 10-6).
Ainsi, si pour toutes les catégories (à l’exception des élèves/étudiantes), on retrouve la prédominance du mari comme
premier agresseur, sa place est néanmoins plus importante chez les femmes ouvrières (64,7%) et, de manière surprenante,
celles entrant dans la catégorie des cadres (65,6%) et des enseignantes (52,0%). Peut être est-ce un biais : ce résultat
pourrait être lié au fait que les femmes cadres ou enseignantes réagissent davantage : en effet, nous avons vu que le
nombre déclaré d’agressions augmente parallèlement a celui du niveau d’instruction (cf. tableau XV).
La place des parents est plus importante pour les femmes sans profession (14,3%), les employées (13,0%) et les étudiantes
(9,8%).
Tableau XXIV : Identité des agresseurs et statut socioprofessionnel des victimes
S.socioprofessionnel
Sans profesProf. lib. Cadre Enseignante Employée Ouvrière
Identité de l’agresseur
sion
Mari/fiancé
Parent
Fratrie
Connu
Autorité
Autre
Total
30
4
6
18
2
8
68
63
7
2
8
5
11
96
130
15
18
54
11
22
250
105
33
14
68
11
22
253
11
1
0
2
2
1
17
1.257
381
203
603
41
176
2.661
Elève
Total
32
36
36
145
36
82
367
1.628
477
279
898
108
322
3.712
1-Mari/fiancé : mari, fiancé ou concubin - 2-parent : ascendant/descendant et apparenté - 3- fratrie : frère et sœur
4 - connu : voisin ou connaissance - 5 - autorité : personne investie d’une autorité morale ou tuteur - 6 -autre : inconnu.
1- profession libérale : industriel, gros commerçant, artisan patron -2 - cadre : cadre supérieur, cadre moyen 3 - enseignante : enseignante du fondamental - 4 - employée : employée - 5 -ouvrière : ouvrière agricole et non agricole
6 - sans profession : femme au foyer, pensionnée, chômeur
AXE « SANTÉ »
Violences à l’enconre des femmes, l’enquête nationale
• Nombre déclaré d’agression
L’analyse du lien entre le nombre déclaré d’agressions et l’identité de l’agresseur met en évidence une liaison
statistiquement significative (x2 = 348.736 – p < 10-6). Le nombre moyen déclaré d’agressions est plus élevé lorsqu’il s’agit
du mari, des descendants et de la fratrie (mari : 2.7 - descendants : 2.2 – fratrie : 2.0) néanmoins les valeurs moyennes sont
relativement proches. Il est le plus bas lorsqu’il s’agit d’un inconnu. A noter cependant que pour les tuteurs, le nombre
moyen d’agressions déclaré est relativement élevé (1.8), pratiquement équivalent à celui des ascendants.
IV- NATURE DE L’AGRESSION
1/ Généralités
Les agressions physiques (94,0%) représentent la quasi-majorité des agressions déclarées.Viennent en deuxième position
les agressions psychologiques (16,9%) puis, sexuelles (5,4%).
Tableau XXV : Répartition des agressions en fonction de leur nature
Nature de l’agression
Effectifs
%
Physique
3.522
94,0*
Sexuelle
202
5,4*
* pourcentages calculés par rapport à l’ensemble des violences déclarées dans cet axe, soit 3.746.
Psychologique
633
16,9*
La prise en compte de violences multiples montre que très peu de victimes déclarent plusieurs types d’agression. Les
quatre cinquièmes des violences sont des agressions physiques seules, c’est à dire sans autre violence associée (sexuelle
et/ou psychologique).
Pour 1,8% des victimes, l’agression était simultanément physique, sexuelle et psychologique. Dans treize cas, la nature
de l’agression n’a pas pu être précisée.
60
Tableau XXVI : Répartition des agressions en fonction de leur nature en tenant compte de la possibilité de violences
multiples
Nature de l’agression
Effectifs
%
1
66
1,8
2
3
4
33 436 2.987
0,9 11,6 79,7
5
23
0,6
6
80
2,1
7 Non précisé
108
13
2,9
0.3
Total
3.746
1 : agression physique + sexuelle + psychologique – 2 : agression physique et sexuelle – 3 : agression physique et
psychologique - 4 : agression physique – 5 : agression sexuelle et psychologique – 6 : agression sexuelle – 7 : agression
psychologique
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Figure 13
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AXE « SANTÉ »
Violences à l’enconre des femmes, l’enquête nationale
• Identité de l’agresseur
L’identité de l’agresseur et la nature de l’agression sont étroitement liés (x2 = 358.11 – p < 10-6). Quel que soit l’agresseur,
on note que viennent en premier les violences physiques seules puis, associées à des agressions psychologiques.
Ainsi, lorsqu’il s’agit du mari, les agressions sont plus souvent physiques seules (81,6%) et physiques et psychologiques
simultanément (14,8%). Les mêmes résultats sont observés lorsque les agressions sont commises par la famille avec
respectivement 82,2 et 11,1%.
Les agressions perpétrées par la fratrie sont essentiellement physiques, sans autre violence associée (44,6%) ; viennent,
en seconde place, les agressions physiques et psychologiques simultanément (28,6%).
Lorsqu’il s’agit d’une personne ayant une autorité morale, le premier type d’agression retrouvé est toujours représenté
par les agressions physiques seules (53,3%). Les agressions psychologiques, seules ou associées à d’autres violences,
représentent pour ce groupe un peu moins de la moitié des violences commises (41,9%). Près du dixième des agressions
sont de nature sexuelle (9,3%), qu’elles soient seules ou associées.
Les agressions sexuelles, sans autre violence déclarée, sont plus souvent observées lorsque l’agresseur est une personne
connue (voisin ou connaissance) ou, lorsqu’il s’agit d’un inconnu avec respectivement 53,8% et 31,3% des agressions
commises par ces personnes.
Tableau XXVII : Nature de l’agression et identité de l’agresseur
Identité agresseur
Mari/fiancé
Nature de l’agression
1
16
2
5
3
242
4
1.330
5
2
6
7
7
28
Total
1.630
Parent
Fratrie
2
0
53
393
1
1
28
478
1
0
28
234
3
1
14
281
Connu Autorité
34
16
53
730
12
43
7
895
4
1
27
57
2
3
13
107
Autre
Total
16
11
20
9
11
26
6
99
8
10
30
237
3
25
9
322
1 : agression physique + sexuelle + psychologique – 2 : agression physique et sexuelle – 3 : agression physique et
psychologique - 4 : agression physique – 5 : agression sexuelle et psychologique – 6 : agression sexuelle – 7 : agression
psychologique
1- Mari/fiancé : mari, fiancé ou concubin - 2 -parent : ascendant/descendant et apparenté -3 - fratrie : frère et sœur
4 - connu : voisin ou connaissance - 5 -autorité : personne investie d’une autorité morale ou tuteur 6 - autre : inconnu.
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Figure 14
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• Situation matrimoniale des victimes
La nature de l’agression déclarée varie en fonction de la situation matrimoniale des victimes (x2 = 226.06 – p < 10-6). Ce
lien est à mettre également en rapport avec le lieu de l’agression et l’âge de la victime, paramètres qui sont étroitement
intriqués. Quelle que soit la situation matrimoniale de la personne, les deux types d’agressions retrouvées principalement
sont les violences physiques seules et celles, associées à des agressions psychologiques.
A l’inverse, les agressions physiques et psychologiques simultanément sont observées préférentiellement lorsque la
victime est mariée (61,9%) et seraient plus en faveur d’un agresseur « régulier ».
61
AXE « SANTÉ »
Violences à l’enconre des femmes, l’enquête nationale
Les agressions sexuelles et psychologiques sont enregistrées essentiellement chez les célibataires (87%) puis, dans un
tout ordre de grandeur, chez les femmes mariées (13,0%).
Les agressions psychologiques seules sont retrouvées, par ordre de fréquence, chez les victimes célibataires (48,1%) et
mariées (40,7%).
Tableau XXVIII : Nature des agressions et situation matrimoniale des victimes
Nature de l’agression
Situation matrimoniale
Célibataire
Mariée
Veuve/divorcée
Total
1
2
3
4
5
6
7
Total
43
20
3
66
24
5
4
33
127
270
39
436
839
1.857
289
2.985
20
3
0
23
73
5
2
80
52
44
12
108
1.178
2.204
349
3.731
1 : agression physique + sexuelle + psychologique – 2 : agression physique et sexuelle – 3 : agression physique et
psychologique - 4 : agression physique – 5 : agression sexuelle et psychologique – 6 : agression sexuelle – 7 : agression
psychologique
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Figure 15
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62
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• Statut socioprofessionnel des victimes
Il existe un lien entre la nature de l’agression et le statut socioprofessionnel de la victime (x2 = 67.34 – p < 10-6). Ce sont
toujours les agressions physiques seules, ou associées à des violences psychologiques, qui dominent et ce, quel que soit
le statut socioprofessionnel de la victime.
Si l’on s’intéresse à la nature de l’agression, on note, par contre, que les agressions simultanément physiques, sexuelles et
psychologiques sont retrouvées principalement parmi les femmes sans profession (66,7%), de même pour les agressions
physiques et psychologiques (61,2%).
Tableau XXIX : Nature des agressions et statut socioprofessionnel des victimes
Nature de l’agression
Statut socioprofessionnel
Sans profession
Scolarisée/Etudiante
Avec profession
Total
1
2
3
4
5
6
7
Total
44
9
13
66
22
6
5
33
267
53
116
436
2.123
263
597
2.983
14
4
5
23
52
24
4
80
72
11
24
107
2.594
370
764
3.728
1 : agression physique + sexuelle + psychologique – 2 : agression physique et sexuelle – 3 : agression physique et
psychologique - 4 : agression physique – 5 : agression sexuelle et psychologique – 6 : agression sexuelle – 7 : agression
psychologique
Sans profession : femme au foyer, pensionnée, chômeur
• Nombre déclaré d’agression
On retrouve également une liaison significative entre la nature de l’agression et le nombre déclaré d’agressions
(x2 = 55.525 – p < 10-6).
AXE « SANTÉ »
Violences à l’enconre des femmes, l’enquête nationale
Le nombre moyen d’agressions est plus élevé lorsqu’il s’agit de violences psychologiques seules ou associées à d’autres
violences. Par contre, lorsqu’il s’agit d’agressions sexuelles seules, on observe les valeurs les plus basses.
Ces résultats sont cohérents avec les précédents et avec la dynamique des violences. En effet, il est rare qu’une agression
psychologique soit unique et, amène, dans le même temps, la victime à consulter, sauf dans de très rare cas, ou alors,
lorsqu’il s’agit de catastrophes naturelles, ce qui n’est pas l’objet du présent travail. A l’inverse, les agressions sexuelles
peuvent être isolées et être le fait d’une personne inconnue ou alors, être répétées, l’agresseur doit alors être recherché
parmi un proche de la victime.
Tableau XXX : Nombre moyen d’agressions déclarées selon la nature de l’agression
Nature de l’agression
Moyenne
Variance
Echantillon
1
2,6
12,995
60
2
1,5
0,902
32
3
2,8
11,332
381
4
1,9
4,854
2.767
5
2,2
5,968
23
6
1,6
3,806
78
7
2,1
6,301
100
1 : agression physique + sexuelle + psychologique – 2 : agression physique et sexuelle – 3 : agression physique et
psychologique - 4 : agression physique – 5 : agression sexuelle et psychologique – 6 : agression sexuelle – 7 : agression
psychologique
2/ Les agressions physiques
Les agressions physiques représentent la quasi-majorité des violences déclarées (94,0%). Si l’on s’intéresse aux différentes
agressions physiques, on observe que les trois quarts sont des coups et blessures volontaires (78,1%). Les enlèvements et
séquestrations représentent 1% de ce type d’agression.
Tableau XXXI : Nature des agressions physiques
Type d’agression physique Coups et blessures volontaires
Effectifs
2.925
%
78,1*
Enlèvement
37
1,0*
Séquestration
39
1,0*
* : les pourcentages sont calculés par rapport à l’ensemble des violences déclarées pour cet axe, soit un total de 3.746.
• Lieu d’agression
Il existe un lien entre le lieu de l’agression et la nature physique de l’agression (x2 = 113.05 – p < 10-6). C’est au domicile
que l’on observe la plus grande proportion d’agressions physiques (73,7%), la plus faible étant enregistrée sur les autres
lieux (2.1%) qui sont des endroits isolés.
Tableau XXXII : Violences physiques et lieu de l’agression
Lieu d’agression
Agression physique
Total
Domicile
2.594
2.740
Travail
128
145
Lieu public
724
754
Autre lieu
74
30
Total
3.520
3.743
Peu de commentaires sont faits sur les liens entre les violences physiques et les variables étudiées ci-dessous (identité de
l’agresseur…) car du fait de la quasi-exclusivité des agressions physiques déclarées, les résultats vont tous dans le même
sens : prédominance pour ne pas dire exclusivité des violences physiques.
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Figure 16
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63
AXE « SANTÉ »
Violences à l’enconre des femmes, l’enquête nationale
• Identité de l’agresseur
Près de la moitié des violences physiques sont le fait du mari (45,4%). Il est suivi par les connaissances (23,7%) et un
parent (12,8%).
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Figure 17
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1-Mari/fiancé : mari, fiancé ou concubin - 2-parent : ascendant/descendant et apparenté - 3 - fratrie : frère et sœur
4-connu : voisin ou connaissance - 5-autorité : personne investie d’une autorité morale ou tuteur - 6-inconnu : inconnu.
I
l existe un lien entre l’identité de l’agresseur et la nature physique ou non de l’agression (x2 = 86.94 – p < 10-6). Les
agressions sont presque exclusivement physiques lorsque l’agresseur est le mari ou le fiancé (97,5%), un parent (93,5%),
la fratrie (93,6%) ou une personne connue (92,5%).
Tableau XXXIII : Violences physiques et identité de l’agresseur
Agresseur
Agression physique
Total
Mari/fiancé
1.593
1634
Parent
448
479
Fratrie
263
281
Connu Autorité
833
89
901
108
Autre
285
323
Total
3.511
3726
1-Mari/fiancé : mari, fiancé ou concubin - 2 - parent : ascendant/descendant et apparenté - 3 - fratrie : frère et sœur – 4connu : voisin ou connaissance - 5-autorité : personne investie d’une autorité morale ou tuteur - 6 - autre : inconnu.
64
On retrouve une liaison significative entre certains paramètres sociodémographiques des victimes et la nature physique
ou non de l’agression mais, les variations sont minimes du fait de la quasi-exclusivité des violences physiques.
Ainsi, il semblerait que la proportion déclarée d’agressions physiques soit plus importante chez les femmes mariées
(x2 = 138.79 – p < 10-6), sans profession (x2 = 18.38 – p = 0.00010181) et analphabètes (x2 = 15.88 – p = 0.00318308). Ces
résultats semblent indiquer qu’il s’agit d’une population plus exposée aux violences, ou peut être moins armée pour se
défendre.
• Situation matrimoniale des victimes
Les proportions les plus élevées d’agressions physiques sont retrouvées chez les femmes mariées (97,3%) et chez les
veuves ou divorcées (95,9%).
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Figure 18
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Tableau XXXIV : Violences physiques et situation matrimoniale des victimes
Situation matrimoniale
Agression physique
Total
Célibataire
1.033
1.183
Mariée Divorcée/Veuve
2.152
335
2.212
349
Total
3.520
3.744
AXE « SANTÉ »
Violences à l’enconre des femmes, l’enquête nationale
• Statut socioprofessionnel des victimes
La proportion déclarée d’agressions physiques est pratiquement identique chez les femmes sans profession (94,3%) et
celles exerçant un métier (95,4%).
Tableau XXXV : Violences physiques et statut socioprofessionnel des victimes
Statut socioprofessionnel
Agression physique
Total
Sans profession Scolarisée/Etudiante
2.456
331
2.604
371
Avec profession
731
766
Total
3.518
3.741
Sans profession : femme au foyer, pensionnée, chômeur
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Figure 19
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• Niveau d’instruction des victimes
Le pourcentage le plus élevé est retrouvé chez les victimes analphabètes (95,8%) ; toutefois, les valeurs sont très proches
pour les différentes catégories et se situent toutes au-dessus de 90%.
Tableau XXXVI : Violences physiques et niveau d’instruction des victimes
Niveau d’instruction
Agression physique
Total
Analphabète
962
1.004
Primaire
748
806
Moyen Secondaire
906
706
982
740
Supérieur
198
211
Total
3.520
3.743
3/ Nature et localisation des lésions dans les agressions physiques
Niveau d'instruction des victimes en cas d'agression
physique
Figure 20
Secondaire
20,1%
Supérieur
5,6%
M oyen
25,7%
Analphabète
27,3%
Primaire
21,3%
Près des trois quarts des victimes, ayant été agressées physiquement, présentaient des lésions (72,1%). Pour près du
dixième, des traumatismes avec ou sans fracture (7,1%) et des lésions internes (1,4%) ont été diagnostiqués. Un décès a
été enregistré et est survenu sur les lieux de consultation.
Tableau XXXVII : Nature des lésions suite aux violences physiques
Nature des
lésions
Effectifs
%
Pas de
Contusion
lésion
976
1857
27,7
52,7
Plaie
TSLO
Fracture
384
10,9
128
3,6
121
3,4
Lésion
interne
50
1,4
Non précisé
6
0,2
Total
3.522
1-pas de lésion : pas de lésion apparente - 2-Contusion : égratignure, contusion, hématome - 3-plaie : plaie ouverte
4-TSLO : traumatisme sans lésion osseuse - 5-frature - 6-Lésion interne : hémorragie interne, brûlure
65
AXE « SANTÉ »
Violences à l’enconre des femmes, l’enquête nationale
Le siège des lésions est d’abord la tête (17,7%), suivie par les membres (12,9%). Pour près du dixième des victimes, des
lésions siégeant sur plusieurs parties du corps, contiguës ou non, ont été diagnostiquées.
Tableau XXXVIII : Localisation des lésions suite aux violences physiques
Localisation
des lésions
Effectifs
%
Pas de lésion
976
27,7
Tête
Membres
Corps
625
17,7
456
12,9
101
2,9
Lésions
multiples
307
8,7
Non préTotal
cisé
1.057
3.522
30,0
1-pas de lésion : pas de lésion apparente -2-tête : tête, face et cou - 3 -membres : membres supérieurs et inférieurs
5 - corps : thorax, abdomen, dos - 6-lesions multiples : plusieurs parties du corps touchées
• Identité de l’agresseur
La nature des lésions varie selon l’identité de l’agresseur (x2 = 137.98 – p < 10-6). Le mari est responsable de la moitié des
fractures et des traumatismes sans lésions osseuses (50,4%) et de près de la moitié des lésions internes (42,0%).
Tableau XXXIX : Identité de l’agresseur et nature des lésions
66
Nature des lésions
Identité de l’agresseur
Mari
Fiancé
Concubin
Fratrie
Ascendant
Descendant
Apparenté
Tuteur
Autorité
Voisin
Connaissance
Inconnu
Total
Pas de
Contusion
lésion
407
787
35
42
13
12
62
133
32
27
34
67
44
162
11
13
21
37
137
326
75
128
97
121
968
1.855
Plaie
TSLO
Fracture
126
11
2
36
8
14
34
0
1
86
18
48
384
60
2
1
12
2
2
6
1
1
16
17
7
127
65
3
2
16
2
3
3
0
2
12
7
6
121
Lésion
Total
interne
21 1.466
2
95
0
30
3
262
1
72
2
122
4
253
1
26
1
63
3
580
7
252
5
284
50 3.505
1-pas de lésion : pas de lésion apparente - 2-Contusion : égratignure, contusion, hématome - 3-plaie : plaie ouverte
4- TSLO : traumatisme sans lésion osseuse - 5-frature - 6-Lésion interne : hémorragie interne, brûlure
4/ Les agressions sexuelles
Deux cents deux agressions sexuelles ont été déclarées, représentant le vingtième des violences (5,4%). Ces agressions
sont représentées par les viols (52,9%), les attouchements (34,6%), les actes de sodomie (18,8%), la fellation (5,4%) et la
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Figure 21
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AXE « SANTÉ »
Violences à l’enconre des femmes, l’enquête nationale
pénétration intravaginale d’un objet (5,0%). Pour cinq femmes, la nature de l’agression sexuelle n’a pas été précisée.
La part relative des différentes catégories d’agression sexuelle par rapport à l’ensemble des violences est présentée dans
le tableau ci-dessous.
Tableau XXXX : Catégories d’agression sexuelle
Type d’agression sexuelle
Effectifs
%
Attouchement
70
1,9*
Fellation Pénétration
11
10
0,3*
0,3
Viol
107
2,9*
* : les pourcentages ont été calculés par rapport à l’ensemble des violences déclarées, soit un total de 3.746.
Sodomie
7
1,0*
Comme annoncé dans l’introduction des résultats, nous avons créé une nouvelle variable qui tient compte de la
possibilité d’agressions sexuelles multiples, ce qui est généralement la règle. Par exemple, une femme peut être victime
d’attouchements et de viol. Les résultats sont présentés dans le tableau ci-dessous.
Tableau XXXXI : Nature détaillée des agressions sexuelles
Nature des agressions
sexuelles
Effectifs
%
Attouchement
Fellation Pénétration
seul
49
7
5
24,3
3,5
2,5
viol Sodomie
98
48,5
38
18,8
NP*
Total
5
2,5
202
1 : attouchements seuls - 2 : fellation seule ou accompagnée d’attouchements - 3 : pénétration intravaginale d’un objet,
accompagnée ou non de fellation et d’attouchements - 4 : viol accompagné ou non de pénétration, de fellation et
d’attouchements - 5 : sodomie accompagnée ou non de viol, de pénétration, de fellation et d’attouchements 6 : non précisé
• Lieu de l’agression
Les agressions sexuelles sont observées plus fréquemment lorsque le lieu de l’agression est un terrain isolé, éloigné
de la population (33,7%). Il est qualifié d’autre lieu au niveau de notre questionnaire. En deuxième position, et à parts
pratiquement égales, on retrouve le travail (7,6%) et les endroits publics (7,4%) (x2 = 186.48 – p < 10-6).
Tableau XXXXII : Violences sexuelles et lieu de l’agression
Lieu d’agression
Agression sexuelle
Total
Domicile
100
2740
Travail
11
145
Lieu public
56
754
Autre lieu
35
104
Total
202
3.743
• Identité de l’agresseur
Lorsque l’agression est sexuelle, on retrouve, dans plus de la moitié des cas, une connaissance (52,0%), suivie de personnes
inconnues (22,8%). Pour le sixième des agressions, le mari et/ou le fiancé sont incriminés (14,9%).
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Figure 22
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1-Mari/fiancé : mari, fiancé ou concubin - 2-parent : ascendant/descendant et apparenté -3- fratrie : frère et sœur
4-connu : voisin ou connaissance - 5-autorité : personne investie d’une autorité morale ou tuteur -6-inconnu : inconnu.
67
AXE « SANTÉ »
Violences à l’enconre des femmes, l’enquête nationale
Dans un deuxième temps, il a été recherché l’existence d’un lien entre l’identité des agresseurs et la nature sexuelle ou
non de l’agression (x2 = 190.00 – p < 10-6).
On constate que les agressions sexuelles sont plus fréquemment observées lorsque l’agresseur est une personne
inconnue (14,2%) ou une connaissance (11,7%). Près du dixième des agressions, perpétrées par une autorité, sont d’ordre
sexuelle (9,3%). A noter que 1,8% des violences commises par la fratrie sont sexuelles.
Tableau XXXXIII : Violences sexuelles et identité de l’agresseur
Agresseur
Agression sexuelle
Total
Mari/fiancé
30
1.634
Parent
4
479
Fratrie
5
281
Connu Autorité
105
10
901
108
Autre
46
323
Total
200
3.726
1-Mari/fiancé : mari, fiancé ou concubin - 2-famille : ascendant/descendant et apparenté - 3- fratrie : frère et sœur
4-connu : voisin ou connaissance - 5-autorité : personne investie d’une autorité morale et tuteur - 6-autre : inconnu.
Lorsque l’on s’intéresse aux catégories d’agressions sexuelles, on note également un lien statistiquement significatif
entre l’identité de l’agresseur et le type de ces violences (x2 = 370.24 – p < 10-6).
Ainsi, lorsqu’il s’agit du concubin, les agressions sexuelles déclarées sont exclusivement des viols et représentent 12,5%
des violences commises par ces personnes. Il faut, néanmoins, interpréter ces résultats avec précaution, car les effectifs
sont très petits. Lorsqu’il s’agit du mari, les agressions sexuelles déclarées sont essentiellement la sodomie (0,7%), puis le
viol (0,3%).
Pour les agresseurs inconnus ou les connaissances, la majorité des violences sexuelles sont le viol avec respectivement
8,1 et 12,5%.
Concernant les ascendants et la fratrie, peu d’agressions sexuelles sont déclarées et lorsqu’elles le sont, le viol et la
pénétration intravaginale d’un objet viennent en tête (petits effectifs).
68
Tableau XXXXIV : Catégories de violence sexuelle et identité de l’agresseur
Attouchement
PénéAgression non
Agression sexuelle /
Fellation
viol Sodomie
seul
tration
sexuelle
Identité de l’agresseur
Mari
Fiancé
Concubin
Ascendant
Descendant
Fratrie
Apparenté
Voisin
Connaissance
Autorité
Inconnu
Total
0
3
0
0
0
0
0
18
12
4
10
49
2
2
0
0
0
0
0
1
1
1
0
7
2
0
0
0
0
1
0
1
0
0
0
4
5
2
4
1
0
3
2
17
37
0
26
97
10
0
0
0
0
1
1
6
10
1
7
38
1.481
95
28
84
126
276
265
561
235
75
277
3.526
Total
1.500
102
32
85
126
281
268
604
295
81
320
3.721
1 : attouchements seuls - 2 : fellation seule ou accompagnée d’attouchements - 3 : pénétration accompagnée ou non
de fellation et d’attouchements - 4 : viol accompagné ou non de pénétration, de fellation et d’attouchements
5 : sodomie accompagnée ou non de viol, de pénétration, de fellation et d’attouchements - 8 : pas d’agression sexuelle
1 : attouchements seuls - 2 : fellation seule ou accompagnée d’attouchements - 3 : pénétration accompagnée ou non
de fellation et d’attouchements- 4 : viol accompagné ou non de pénétration, de fellation et d’attouchements
5 : sodomie accompagnée ou non de viol, de pénétration, de fellation et d’attouchements
AXE « SANTÉ »
Violences à l’enconre des femmes, l’enquête nationale
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Figure 23
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1-Mari/fiancé : mari, fiancé ou concubin - 2-parent : ascendant/descendant et apparenté - 3- fratrie : frère et sœur
4-connu : voisin ou connaissance - 5-autorité : personne investie d’une autorité morale ou tuteur - 6-inconnu : inconnu.
Les paramètres sociodémographiques varient selon la nature sexuelle ou non de l’agression. Ainsi, ce sont les jeunes filles
(x2 = 240.39 – p < 10-6), encore scolarisées (x2 = 33.66 – p < 10-6), et ayant un niveau primaire ou moyen (x2 = 14.24 – p =
0.00655437) qui enregistrent les pourcentages les plus élevés d’agression sexuelle.
• Situation matrimoniale des victimes
Les victimes concubines et célibataires ont la proportion la plus élevée d’agressions sexuelles avec respectivement
25.0% et 13,5% des violences commises dans ces groupes.
Tableau XXXXV : Violences sexuelles et situation matrimoniale des victimes
Situation matrimoniale
Agression sexuelle
Total
Célibataire
160
1.183
Mariée
30
2.200
Veuve
1
175
Divorcée Concubine
8
3
173
12
Total
202
3.744
L’analyse détaillée des catégories d’agression sexuelle, en fonction de la situation matrimoniale, montre que quel que
soit le type d’agression, les pourcentages les plus élevés sont observés chez les célibataires et que la quasi-majorité des
viols et actes de sodomie sont enregistrés dans ce groupe. A noter cependant que nous n’avons pas individualisé les
incestes du fait des faibles effectifs statistiques (cf. commentaires ci-dessous).
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Figure 24
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69
AXE « SANTÉ »
Violences à l’enconre des femmes, l’enquête nationale
Tableau XXXXVI : Catégories de violence sexuelle et situation matrimoniale des victimes
Situation matrimoniale
Nature de l’agression
Attouchement
Fellation
Pénétration
Viol
Sodomie
Agression non sexuelle
Total
Célibataire
Mariée
Veuve
Total
45
4
1
79
26
1.023
1.171
4
3
4
11
11
2.179
2.212
0
0
0
8
1
340
349
49
7
5
98
38
3.542
3.739
1 : attouchements seuls - 2 : fellation seule ou accompagnée d’attouchements - 3 : pénétration accompagnée ou non
de fellation et d’attouchements- 4 : viol accompagné ou non de pénétration, de fellation et d’attouchements
- 5 : sodomie accompagnée ou non de viol, de pénétration, de fellation et d’attouchements
Il est à signaler néanmoins que six incestes ont été enregistrés. Pour quatre d’entre-eux, il s’agit de viols et dans deux
autres cas, il a été signalé une pénétration intravaginale d’un objet et un acte de sodomie. Les agresseurs sont représentés
essentiellement par la fratrie (83,3%) et dans un cas par un ascendant (16,6%). L’âge des victimes est compris entre trois
et vingt-quatre ans.
• Statut socioprofessionnel des victimes
Le pourcentage le plus élevé d’agression sexuelle est enregistré chez les personnes scolarisées (11,6%).
Tableau XXXXVII : Violences sexuelles et statut socioprofessionnel des victimes
70
Statut socioprofessionnel
Agression sexuelle
Total
Sans profession Scolarisée/Etudiante
132
43
2.604
371
Avec profession
27
766
Total
202
3.741
Sans profession : femme au foyer, pensionnée, chômeur
• Niveau d’instruction des victimes
Les proportions les plus élevées sont déclarées chez les victimes ayant un niveau primaire (6,5%) et moyen (6,9%). Cela
est probablement en rapport avec l’âge des victimes qui sont encore scolarisées au moment des faits. Inversement, les
pourcentages les plus bas sont observés chez les femmes non instruites (3,5%) qui sont en moyenne plus âgées que les
célibataires.
Tableau XXXXVIII : Violences sexuelles et niveau d’instruction des victimes
Niveau d’instruction
Agression sexuelle
Total
Analphabète
35
1.004
Primaire
52
806
Moyen Secondaire
68
37
982
740
Supérieur
9
211
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Figure 25
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�����
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Total
201
3.743
AXE « SANTÉ »
Violences à l’enconre des femmes, l’enquête nationale
4/ Les agressions psychologiques
Ce type d’agression représente plus du sixième des agressions déclarées (16,9%). Nous ne disposons d’aucune information
sur la nature de ces violences.
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Figure 26
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• Lieu de l’agression
Lorsque l’agression comprend une composante psychologique, le premier lieu d’agression signalé est le domicile avec
plus des trois quarts des violences déclarées.
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Figure 27
71
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On retrouve un lien entre le lieu de la violence et la nature psychologique de celle-ci (x2 =42.63 – p < 10-6). Ce sont sur
les lieux de travail que l’on observe le maximum d’agressions psychologiques (33,1%). En deuxième position vient le
domicile avec près du cinquièmes des violences déclarées (17,6%).
Tableau XXXXIX : Violences psychologiques et lieu de l’agression
Lieu d’agression
Agression psychologique
Total
Domicile
481
2.740
Travail
48
145
Lieu public
91
754
Autre lieu
12
104
Total
632
3.743
• Identité de l’agresseur
Une association statistiquement significative est mise en évidence entre l’identité de l’agresseur et la nature
psychologique de la violence (x2 = 69.63 – p < 10-6).
Ce sont les personnes investies d’une autorité morale qui enregistrent les pourcentages les plus élevés d’agressions
psychologiques. Presque la moitié des violences commises par ces personnes sont de nature psychologique (42,6%).
Il s’agit dans 41,7% d’agressions commises sur les lieux de travail et dans un tiers des cas de violences survenues à
domicile (35,2%).
AXE « SANTÉ »
Violences à l’enconre des femmes, l’enquête nationale
Tableau L : Identité de l’agresseur dans les violences psychologiques
Identité
Effectifs
Total
Mari
288
1.634
Parent
84
479
Fratrie
46
281
Connu
106
901
Autorité
46
108
Autre
50
323
Total
620
3.726
1-Mari/fiancé : mari, fiancé ou concubin - 2-parent : ascendant/descendant et apparenté -3- fratrie : frère et sœur
4-connu : voisin ou connaissance - 5-autorité : personne investie d’une autorité morale ou tuteur - 6-autre : inconnu.
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Figure 28
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On retrouve des résultats similaires à ceux des agressions sexuelles. Un lien est mis en évidence entre certaines
caractéristiques des victimes et la nature psychologique des violences : leur situation matrimoniale (x2 = 15.52 – p =
0.00042615) et leur statut socioprofessionnel (x2 = 1658 – p = 0.00025118). Par contre, on ne retrouve aucun lien avec le
niveau d’instruction (x2 =6.97 – p = 0.137).
72
• Situation matrimoniale des victimes
Fait surprenant, ce sont les célibataires (20,5%) qui déclarent plus souvent ce type d’agression. Cela pourrait être en
rapport avec le lieu de l’agression. Nous avons vu précédemment que le tiers des agressions commises sur les lieux
de travail étaient de nature psychologique et, que la majorité des personnes qui y déclarait des violences étaient les
célibataires.
Tableau LI : Situation matrimoniale des victimes dans les violences psychologiques
Situation matrimoniale
Agression psychologique
Total
Célibataire
242
1.183
Mariée Divorcée/Veuve
337
54
2.212
349
Total
633
3.744
• Statut socioprofessionnel des victimes
Les victimes scolarisées (20,8%) ou ayant une activité professionnelle (20,6%) signalent, plus souvent que les autres
catégories, les agressions de nature psychologique.
Tableau LII : Statut socioprofessionnel des victimes et violence psychologique
Statut socioprofessionnel
Agression psychologique
Total
Sans profession Scolarisée/Etudiante
397
77
2.604
371
Sans profession : femme au foyer, pensionnée, chômeur
Avec profession
158
766
Total
632
3.741
AXE « SANTÉ »
Violences à l’enconre des femmes, l’enquête nationale
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Figure 29
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L’analyse plus fine en fonction de la catégorie socioprofessionnelle confirme ce lien (x2 = 47.88 – p < 10-6).
C’est la catégorie des cadres qui déclarent le plus d’agressions psychologiques (31,2%), suivie des enseignantes (26,7%)
et des professions libérales (25,0%).
Tableau LIII : Profession des victimes dans les violences psychologiques
Profession
Agression psychologique
Total
Prof.
EnseiCadre
Employée Ouvrière
lib
gnante
17
30
67
32
2
68
96
251
253
17
Sans
Etudiante Total
prof.
405
77
630
2.676
371 3.732
1-profession libérale : industriel, gros commerçant, artisan patron - 2-cadre : cadre supérieur, cadre moyen - 3enseignante : enseignante du fondamental - 4-employée : employée - 5-ouvrière : ouvrière agricole et non agricole
6 -sans profession : femme au foyer, pensionnée, chômeur
• Niveau d’instruction
On ne retrouve aucun lien avec le niveau d’instruction (x2 =6.97 – p = 0.137).
73
V- MOTIFS ET CARACTERISTIQUES DE LA CONSULTATION
1/ Accès à la consultation et motifs de consultation
La majorité des victimes se sont présentées spontanément à une consultation (93,0%). Les motifs, amenant la victime
à consulter dans une structure de santé, sont multiples et souvent associés mais, le premier motif est l’obtention d’un
certificat médical décrivant les lésions observées (cf. figure ci-dessous). Plus des quatre cinquièmes des victimes (88,8%)
ont mis en avant celui-ci. Par ordre de fréquence, les certificats pour coups et blessures (86,1%) viennent largement
devant, suivi par les certificats de virginité (3,4%) et pour interruption de grossesse (0,7%). Moins du sixième des victimes
(14,8%) ont mis en avant des soins.
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Figure 30
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AXE « SANTÉ »
Violences à l’enconre des femmes, l’enquête nationale
Seulement, une infime minorité de victimes ont évoqué directement les violences sexuelles dont elles ont été l’objet, en
tant que violence à prendre en charge. La majorité de ces personnes sont venues d’abord pour obtenir un certificat de
virginité (73,3%). Un peu moins du sixième a souhaité une interruption de grossesse (15,9%) et seulement 5,7% ont mis
en avant directement l’agression sexuelle (viol, sodomie, attouchements…).
Tableau LIV : Motifs amenant les victimes à consulter et touchant à la sphère sexuelle
Certificat de
virginité
Motif
Effectifs
%
129
73,3
Interruption
Accouchement/
thérapeutique
avortement
de grossesse
28
2
15,9
1,1
Violence
sexuelle
Certificat
médical
10
5,7
1
0,6
NP* Total
6
3,4
176
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Figure 31
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����������������
Il est assez intéressant de noter que si le premier motif, mis en avant, est l’obtention du certificat médical, le tiers des
personnes (35,6%) ont exprimé, au moment de la consultation, le désir d’une prise en charge effective.
Les motifs de la prise en charge sont multiples et sont parfois associés. Les résultats sont présentés dans les tableaux cicontre. Les principales demandes concernent les difficultés relationnelles qui sont observées chez le quart des victimes.
A noter cependant que 6,9% des victimes présentent des signes de dépression et/ou d’anxiété.
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Figure 32
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74
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Nous avons essayé de regrouper plusieurs variables pour identifier le nombre de personnes venant pour un problème
psychologique et/ou psychiatrique patent, c.a.d. exprimé au moment de la consultation. Ceux-ci représentent près du
tiers de la consultation (33,6%).
AXE « SANTÉ »
Violences à l’enconre des femmes, l’enquête nationale
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Figure 33
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2/ Modalités d’accompagnement
Plus de la moitié des victimes sont accompagnées lors de la consultation (61,8%).
On retrouve un lien avec toutes les variables socio-démographiques, la nature de l’agression ainsi que l’identité
de l’agresseur. De manière générale, il semble que plus les personnes sont indépendantes et moins elles se font
accompagner.
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Figure 34
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• Niveau d’instruction des victimes
Ce sont les femmes ayant le niveau d’instruction le plus élevé qui sont le moins accompagnées ; néanmoins, il est
à noter que, quelle que soit la catégorie, plus de la moitié des victimes sont accompagnées d’une tierce personne
(x2 = 34.50 – p < 10-6).
Parmi les femmes ayant été scolarisées, on note un gradient : plus le niveau est élevé et moins les victimes se font
accompagner. Le pourcentage de personnes non accompagnées varie ainsi de 34,7% pour les personnes ayant un
niveau primaire à 49,8% pour celles ayant un niveau supérieur.
Tableau LV : Accompagnement et niveau d’instruction des victimes
Niveau d’instruction
Personnes accompagnées
Total
Analphabète
575
1.004
Primaire
526
806
Moyen Secondaire Supérieur
654
452
106
982
740
211
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Figure 35
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Total
2.313
75
AXE « SANTÉ »
Violences à l’enconre des femmes, l’enquête nationale
• Situation matrimoniale des victimes
Ce sont les célibataires qui sont le plus souvent accompagnées (75,5%), ce qui peut s’expliquer en partie par leur âge et
par la nature de l’agression. A l’inverse les pourcentages les plus bas sont observés chez les veuves et divorcées
(x2 = 115.11 – p < 10-6) : plus de la moitié des femmes veuves ou divorcées ne sont pas assistées d’une tierce personne
lors de la consultation (52,7%).
Tableau LVI : Accompagnement et situation matrimoniale des victimes
Situation matrimoniale
Personnes accompagnées
Total
Célibataire
870
1.183
Mariée
1.279
2.212
Veuve/divorcée
165
349
Total
2.314
3.744
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Figure 36
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���
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�����������
76
���������������
• Statut socioprofessionnel des victimes
De même, ce sont les femmes ayant une profession (54,2%) qui sont le moins souvent accompagnées (x2 =155.25 – p < 10-6).
Tableau LVII : Accompagnement et statut socioprofessionnel des victimes
Statut socioprofessionnel
Personnes accompagnées
Total
Sans profession
1.655
2.604
Scolarisée Avec profession
307
351
371
766
sans profession : femme au foyer, pensionnée, chômeur
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Figure 37
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��
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����������
�������������������������
�����������
���������������
Total
2.313
3.741
AXE « SANTÉ »
Violences à l’enconre des femmes, l’enquête nationale
Plus finement, on remarque que le statut professionnel est lié à la variable « accompagnement » (x2 = 191.30 – p < 10-6).
Ainsi, ce sont les cadres (35,4%), les enseignantes du fondamental (44,6%) et les employées (38,7%) qui sont le moins
souvent accompagnées alors que les femmes sans profession sont assistées d’une tierce personne dans plus de la moitié
des cas (63,4%). Il est à noter que les taux les plus élevés ne sont pas observés chez les femmes sans profession mais, chez
les personnes scolarisées (82,7%) et, de façon étonnante, chez celles entrant dans la catégorie des gros commerçants et
industriels (70,6%).
Tableau LVIII : Accompagnement et profession des victimes
Profession
Accompagnée
Total
Prof.
Cadre
libérale
48
34
68
96
EnseiEmployée Ouvrière
gnante
112
98
12
251
253
17
Sans proEtudiante
fession
1.696
307
2.676
371
Total
2.307
3.732
1-profession libérale : industriel, gros commerçant, artisan patron - 2-cadre : cadre supérieur, cadre moyen 3-enseignante : enseignante du fondamental -4-employée : employée - 5-ouvrière : ouvrière agricole et non agricole 6-sans profession : femme au foyer, pensionnée, chômeur
• Age des victimes
On observe, comme pour les autres variables socio-économiques, une liaison entre l’âge des victimes et le fait d’être
accompagné ou non (x2 = 260.56 – p < 10-6). Ce pourcentage est d’autant moins élevé que la personne est plus âgée,
probablement en rapport avec une plus grande indépendance mais également avec la nature de l’agression.
Tableau LIX : Accompagnement et âge des victimes
Age
Accompagnée
Total
1-14
161
166
15-24
756
993
25-34
657
1.131
35-44
405
815
45-54
182
373
55-64
77
141
>= 65
77
127
Total
2.315
3.746
• Nature de l’agression
L’accompagnement lors de la consultation est tributaire de la nature de l’agression (x2 = 56.24 – p < 10-6).
77
Il semblerait que lorsque l’agression est physique, sans autre violence associée, les victimes sont moins souvent
accompagnées (59,5%).
Par contre, en cas d’agression sexuelle, seule ou associée à d’autres types d’agression (82,7%), la grande majorité des
victimes sont accompagnées.
Tableau LX : Accompagnement et nature de l’agression subie par les victimes
Nature de l’agression
Personnes accompagnées
Total
1
48
66
2
31
33
3
285
436
4
1777
2987
5
17
23
6
71
80
7
76
108
Total
2305
3733
1 : agression physique + sexuelle + psychologique – 2 : agression physique et sexuelle – 3 : agression physique et
psychologique - 4 : agression physique – 5 : agression sexuelle et psychologique – 6 : agression sexuelle – 7 : agression
psychologique
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Figure 38
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��
��
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���������������
AXE « SANTÉ »
Violences à l’enconre des femmes, l’enquête nationale
• Identité de l’agresseur
L’identité de l’agresseur semble également influer sur l’accompagnement de la victime (x2 =56.83– p < 10-6). Les
pourcentages les plus élevés sont enregistrés lorsque l’agresseur est le tuteur (81,5%), une personne ayant autorité sur la
victime (77,8%) ou un ascendant (77,6%).
Par contre, les victimes sont moins souvent accompagnées lorsque l’agresseur est le concubin (37,5%), le mari (57,1%)
ou le fiancé (56,9%).
A noter également, le pourcentage relativement faible de personnes accompagnées lorsque les violences ont été
commises par les descendants.
Tableau LXI : Accompagnement et identité de l’agresseur
Accompagnement
Identité de l’agresseur
Mari
Fiancé
Concubin
Ascendant
Descendant
Fratrie
Apparenté
Voisin
Connaissance
Tuteur
Autorité
Inconnu
Total
78
Accompagnée
Non accompagnée
Total
856
58
12
66
69
178
174
388
196
22
63
216
2.298
644
44
20
19
57
103
94
217
100
5
18
107
1.428
1.500
102
32
85
126
281
268
605
296
27
81
323
3.726
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Figure 39
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3/ Identité de l’accompagnateur
Par ordre de fréquence, l’accompagnateur est d’abord la mère (31,0%), la fratrie (18,7%) et le père (14,9%). La police et la
gendarmerie sont des corps très peu présents (1,4% et 2,6%).
Tableau LXII : Identité de l’accompagnateur chez les victimes assistées d’une tierce personne
Identité accompagnateur
Personnes accompagnatrices
%
Mère
Père Fratrie
GendarAmi Police
Autre Enfant Mari Total
merie
717
345
432
142
33
61
260
191
31,0
14,9
18,7
6,1
1,4
2,6
11,2
8,3
134 2.315
5,8
AXE « SANTÉ »
Violences à l’enconre des femmes, l’enquête nationale
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Figure 40
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• Nature de l’agression
La nature de l’agression influe sur l’identité de la personne accompagnatrice. Le pourcentage le plus élevé est observé
chez les femmes victimes d’agressions physiques et sexuelles (93,9 %).
Les trois personnes clés sont d’abord la mère, puis les frères et sœurs et, en troisième lieu le père et ce, quel que soit le
type d’agression. Notons, la place particulière de la police et de la gendarmerie, dans le cas d’agressions sexuelles.
En cas de violence physique, les accompagnateurs principaux sont la mère (30,0%), la fratrie (19,3%) puis le père
(152%). Les personnes les moins souvent sollicitées, en dehors des corps constitués, sont le mari (6,0%) et les amis
(6,2%) (x2 = 89.05 – p < 10-6)
Tableau LXIII : Identité de l’accompagnateur et violences physiques chez les victimes assistées d’une tierce personne
Identité accompagnateur Mère
Violence physique
Total
642
717
Père Fratrie
326
345
413
432
GendarAmi Police
Autre Enfant Mari Total
merie
133
22
45
247
185 128 2.141
142
33
61
260
191 134 2.315
Pour les violences sexuelles, les accompagnateurs principaux sont la mère mais, dans une proportion plus élevée (37,7%) et
les corps constitués (gendarme : 16,2% - police : 11,4%). Le père est aussi sollicité dans une proportion un peu inférieure à celle
observée pour les agressions physiques (12,0%). Les accompagnateurs les moins fréquents sont les descendants (0,5%) et le
mari (1,8%). Il ne faut pas oublier que ce type de violence a surtout été déclaré chez les célibataires (x2 = 291.96 – p < 10-6).
Tableau LXIV : Identité de l’accompagnateur et violences sexuelles chez les victimes assistées d’une tierce personne
Identité accompagnateur
Violence sexuelle
Total
Mère
63
717
Père Fratrie
20
345
9
432
GendarAmi Police
Autre Enfant Mari Total
merie
13
19
27
12
1
3 167
142
33
61
260
191 134 2.315
Par contre, en cas d’agression psychologique, on ne retrouve pas d’association avec l’identité de l’accompagnateur (x2
= 9.64 – p = 0.291).
D’un point de vue descriptif, la mère est toujours le premier accompagnateur (33,8%), puis viennent la fratrie (17,6%) et
le père (12,7%).
Tableau LXV : Identité de l’accompagnateur et violences psychologiques chez les victimes assistées d’une tierce
personne
Identité accompagnateur
Violence psychologique
Total
Mère
144
717
Père Fratrie
54
345
75
432
GendarAmi Police
Autre Enfant Mari Total
merie
31
5
17
41
34
25 426
142
33
61
260
191 134 2.315
Nous avons également retrouvé un lien entre la nature de la personne accompagnatrice et les conditions
sociodémographiques des victimes. Les résultats sont présentés ci-après.
79
AXE « SANTÉ »
Violences à l’enconre des femmes, l’enquête nationale
• Situation matrimoniale des victimes
La situation matrimoniale influence l’identité de l’accompagnateur (x2 = 489.94 – p < 10-6). Pour les veuves et les femmes
divorcées, les personnes accompagnatrices sont principalement les descendants (32,1%) et les autres personnes (20,6%),
puis viennent la fratrie (17,0%). Chez les célibataires, c’est la mère que l’on retrouve dans le rôle principal (43,4%) puis, le
père (20,6%) et la fratrie (14,3%).
Chez les femmes mariées, les personnes soutien sont représentées d’abord par la mère (24,9%), suivie de la fratrie (21,9%),
puis à parts pratiquement égales, les autres personnes (13,0%) et le père (12,6%).
Tableau LXVI : Identité de l’accompagnateur et situation matrimoniale des victimes assistées d’une tierce personne
Accompagnateur
S.matrimoniale
Célibataire
Mariée
Veuve/divorcée
Total
Mère
378
319
20
717
Père Fratrie
179
161
5
345
124
280
28
432
GendarAmi Police
Autre Enfant Mari Total
merie
65
23
35
59
2
5 870
60
5
23
166
136 129 1.279
17
5
3
34
53
0 165
142
33
61
259
191 134 2314
• Niveau d’instruction des victimes
De manière générale, la place des amis en tant qu’accompagnateur croît avec le niveau d’instruction de la victime. Ainsi,
la proportion de femmes accompagnées d’un ami varie de 4,3% à 20.8% (x2 = 360.59 – p < 10-6 ).
80
Chez les victimes non instruites, les accompagnateurs principaux sont les descendants (21,6%) et la fratrie (20,9%) suivis
par les « autres personnes » (16,5%). Cela peut s’expliquer par le fait que la majorité des femmes analphabètes sont en
moyenne plus âgées que les célibataires et les personnes mariées.
Chez celles ayant un niveau primaire et moyen, on retrouve par ordre d’importance la mère (34,0% respectivement
41,1%), la fratrie (19,0% respectivement 16,7%) et le père (15,2% respectivement 15,7%).
Pour les personnes ayant un niveau d’étude secondaire, la distribution est identique mais, avec un rôle un peu moins
important de la mère (35,4%) même, si elle tient toujours le premier rôle.
Pour les victimes avec un niveau d’étude supérieur, on observe, dans l’ordre, la fratrie (25,5%), la mère (21,7%) et les amis
(20,8%). La mère vient en deuxième position au même titre que les amis.
Tableau LXVII : Identité de l’accompagnateur et niveau d’instruction des victimes assistées d’une tierce personne
Accompagnateur
Niveau d’instruction
Analphabète
Primaire
Moyen
Secondaire
Supérieur
Total
Mère
86
179
269
160
23
717
Père Fratrie
59
80
103
85
18
345
120
100
109
75
27
431
GendarAmi Police
Autre Enfant Mari Total
merie
25
4
14
95
124
48
575
29
6
12
47
39
34
526
31
12
22
65
22
21
654
35
9
12
44
5
27
452
22
1
1
9
1
4
106
142
32
61
260
191 134 2.313
• Statut socioprofessionnel des victimes
On observe un lien entre profession et identité de la personne accompagnatrice (x2 = 176.37 – p < 10-6 ). Le rôle du père
est important chez les étudiantes et élèves (29,3%), néanmoins il vient après celui de la mère (43,3%).
AXE « SANTÉ »
Violences à l’enconre des femmes, l’enquête nationale
Tableau LXVIII : Identité de l’accompagnateur et statut socioprofessionnel des victimes assistées d’une tierce personne
Accompagnateur
S.socioprofessionnel
Sans profession
Scolarisée
Avec profession
Total
Mère
496
133
86
715
Père Fratrie
212
90
43
345
322
37
73
432
GendarAmi Police
Autre Enfant Mari Total
merie
80
23
43
199
171 109 1.655
19
6
8
13
0
1 307
43
4
10
48
20
24 351
142
33
61
260
191 134 2.313
VI- CONSEQUENCES DE L’AGRESSION ET PRISE EN CHARGE
1/ Prise en charge des victimes
Le tiers des victimes n’a pas nécessité et/ou n’a pas bénéficié d’une prise en charge ultérieure en dehors de la consultation
présente.
Seulement, un peu plus du dixième des victimes (12,9%) ont bénéficié d’une prise en charge psychologique, associée ou
non à une prise en charge médicale. Ce pourcentage reste très bas, eu égard au nombre de personnes ayant présenté des
troubles psychologiques patents au moment de la consultation : plus du tiers des victimes, mais également par rapport
à l’ensemble des femmes.
Tableau LXIX : Prise en charge des victimes
Prise en charge
Effectifs
%
Médicale + psy- Non en dehors de
chologique
la consultation
112
369
1.226
3,0
9,9
32,7
Médicale Psychologique
1.852
49,4
NP *
Total
187
5,0
3.746
* : NP : non précisé
2/ Orientation de la personne
Un peu moins de la moitié des victimes ont été orientées (46,9%)
81
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Figure 41
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• Nature de l’agression
On retrouve un lien entre l’existence d’une orientation et la nature de l’agression (x2 = 85.29 – p < 10-6). Les personnes
orientées sont celles qui ont subi une agression sexuelle seule (72,5%) ou, associée à une violence psychologique (73,9%)
et/ou physique (71,2%). Les autres personnes orientées sont celles ayant subi une agression physique seule (74,0%). Il
est à noter le pourcentage relativement bas d’orientation, des victimes de violences psychologiques seules (59,3%) ou
associées à des violences physiques (57,5%).
AXE « SANTÉ »
Violences à l’enconre des femmes, l’enquête nationale
Tableau LXX : Orientation des victimes et nature de l’agression
Nature de l’agression
Orientée
Total
1
47
66
2
18
33
3
251
436
4
1297
2987
5
17
23
6
58
80
7
64
108
Total
1.752
3.733
1 : agression physique + sexuelle + psychologique – 2 : agression physique et sexuelle – 3 : agression physique et
psychologique - 4 : agression physique – 5 : agression sexuelle et psychologique – 6 : agression sexuelle – 7 : agression
psychologique
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Figure 42
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��
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������������
Les orientations concernent principalement le médecin légiste (14,3%) et la police (13,9%). Notons le peu d’orientations
vers le psychologue (2,4%) et/ou le psychiatre (2,1%) alors que, parmi les motifs de consultations, les problèmes
psychologiques et/ou psychiatriques ont une place non négligeable (le tiers des motifs de consultation).
Tableau LXXI : Orientation des victimes et identité de la personne ressource
82
Vers qui
Effectifs
%
0
1.990
53,1
1
48
1,3
2
77
2,1
3
91
2,4
4
349
9,3
5
536
14,3
6
520
13,9
7
117
3,1
8
18
0,5
Total
1.756
1 : médecin généraliste – 2 : gynécologue – 3 : psychiatre - 4 : psychologue – 5 : médecin légiste – 6 : police
7 : gendarme - 8 : association
2/ Réparations judiciaires
Pour près des deux tiers des victimes, une réparation judiciaire a été envisagée par la victime.
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Figure 43
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Parmi celles ayant envisagé une suite judiciaire, plus de la moitié désirent porter plainte (50,3%) mais seulement, un peu
plus du dixième des victimes (11,7%) envisage concrètement d’« aller en justice ».
Pour plus du dixième des femmes, nous n’avons pas pu avoir la nature de cette suite.
AXE « SANTÉ »
Violences à l’enconre des femmes, l’enquête nationale
Tableau LXXII : Poursuites judiciaires envisagées par les victimes
Suites judiciaires
Effectifs
%
Menace
Plainte
434
18,3
1194
50,3
Justice Réparation
277
11,7
Non précisée
109
310
4,6
13,1
divorce
48
2,0
Total
2.372
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����
Figure 44
����
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• Nature de l’agression
On retrouve un lien entre la nature de l’agression et le type de suites judiciaire envisagées.
Ainsi pour les victimes d’agressions physiques (x2 = 107.39 – p < 10-6), près des quatre dixièmes d’entre-elles n’envisagent
pas de suites judiciaires (38,6%). Seulement, le tiers veulent porter plainte (35,6%) et moins du dixième pensent aller en
justice (8,2%).
Tableau LXXIII : Poursuites judiciaires envisagées par les victimes et violence physique
Suites judiciaires
Agression physique
Total
Pas de
suite
1.246
1.373
Menace
Plainte
431
434
1.147
1.194
Justice Réparation
263
277
34
49
Divorce
Total
104
109
3.225
3.406
Pour les agressions sexuelles (x2 = 105.55 – p < 10-6), la proportion de personnes envisageant des suites judiciaires est
élevée (77%). Comme précédemment, la nature de cette suite est représentée principalement par les dépôts de plaintes
(37,2%). Le pourcentage de personnes envisageant une réparation est un peu plus important que pour les victimes
d’agressions physiques (7,3%) mais, reste néanmoins très faible.
Tableau LXXIV : Poursuites judiciaires envisagées par les victimes et violence sexuelle
Suites judiciaires
Agression sexuelle
Total
Pas de
suite
63
1.373
Menace
Plainte
3
434
71
1.194
Justice Réparation
37
277
14
49
Divorce
Total
3
109
191
3.436
Peu de victimes comptent donner suite en cas de violences psychologiques (x2 = 49.76 – p < 10-6). Pratiquement, la moitié
des victimes n’envisagent pas de suites judiciaires (48,2%) et seulement, le vingtième comptent porter plainte (23,3%).
Est-ce à dire que le préjudice psychologique est peu ou pas reconnu comme tel ? Il aurait été intéressant de coupler avec
le type de violences (harcèlement et autre).
Tableau LXXV : Poursuites judiciaires envisagées par les victimes et violence psychologique
Suites judiciaires
Agression psychologique
Total
Pas de
Menace
suite
292
83
1.373
434
Plainte
141
1.194
Justice Réparation
48
277
13
49
Divorce
Total
29
109
606
3.436
83
AXE « SANTÉ »
Violences à l’enconre des femmes, l’enquête nationale
Nous avons étudié la possibilité de suites judiciaires avec les variables sociodémographiques dont nous disposions et
nous notons un lien statistiquement significatif pour l’ensemble d’entre elles.
• Situation matrimoniale des victimes
Ainsi, c’est chez les célibataires que nous enregistrons le pourcentage le plus élevé d’absence de suites judiciaires (43,1%)
probablement en rapport avec la nature des agressions mais également d’une méconnaissance des procédures : elles
sont souvent encore scolarisées (x2 = 129.05 – p < 10-6). Les pourcentages les plus élevés de plaintes sont envisagés chez
les veuves et divorcées (43,3%).
Tableau LXXVI : Poursuites judiciaires envisagées et situation matrimoniale des victimes
Pas de
Menace Plainte
suite
469
80
410
797
317
652
107
37
132
1.373
434
1.194
Suites judiciaires
Célibataire
Mariée
Veuve/divorcée
Total
Justice Réparation
107
143
26
276
20
28
1
49
Divorce
Total
2
105
2
109
1.088
2042
305
3.436
• Niveau d’instruction des victimes
Une association est retrouvée entre le niveau d’instruction et le fait d’envisager des suites judiciaires (x2 = 46.20 – p < 10-6). Le
pourcentage d’« abstentionnistes » semble équivalent quel que soit le niveau d’instruction (il varie de 39,3 à 41,8%).
Les plus forts taux de plaintes sont enregistrés chez les victimes ayant un niveau secondaire (38,7%) ou supérieur (36,5%).
A noter que les procédures de divorce sont par contre parallèles au niveau d’instruction. Le pourcentage le plus bas est
enregistré chez les personnes analphabètes (1,5%) et le plus élevé chez les personnes ayant un niveau d’étude supérieure
(6,9%).
Tableau LXXVII : Poursuites judiciaires envisagées et niveau d’instruction des victimes
84
Suites judiciaires
Niveau d’instruction
Analphabète
Primaire
Moyen
Secondaire
Supérieur
Total
Pas de
Menace Plainte
suite
351
122
313
311
104
237
351
115
307
271
79
266
79
14
69
1.373
434
1.192
Justice Réparation
85
69
70
43
10
277
16
13
9
7
4
49
Divorce
Total
14
19
41
22
13
109
911
753
893
688
189
3.434
3/ Difficultés rencontrées par les praticiens pour la prise en charge des victimes
Pour un peu moins du sixième des femmes (15,1%), les praticiens ont rencontré des difficultés de prise en charge des
victimes.
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Figure 45
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����������
������������������
AXE « SANTÉ »
Violences à l’enconre des femmes, l’enquête nationale
Les principales difficultés mentionnées sont la méconnaissance des procédures dans plus du tiers des cas (36,8%), une
incompréhension de la situation (32,9%) et une difficulté d’orientation (22,7%)
Tableau LXXVIII : Difficultés rencontrées par les praticiens pour la prise en charge des victimes
Difficultés
Effectifs
%
Méconnaissance
des procédures
210
37,0
Difficulté
Incompréhension Autre
d’orientation
128
185
42
22,6
32,6
7,4
NP* Total
2
0,4
567
NP* : non précisé
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Figure 46
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V- CONCLUSION
Globalement, les caractéristiques sociodémographiques des victimes s’adressant aux structures de santé se rapprochent
de celle de la population générale avec néanmoins quelques particularités. Ainsi, les femmes ayant eu recours aux
structures de santé sont relativement jeunes puisque les deux tiers ont moins de 35 ans au moment des faits. La
majorité d’entre-elles sont mariées ou ont été mariées (68,3%). Le quart des victimes a fait des études secondaires et/ou
supérieures (25,4%) et plus des deux tiers sont sans profession (69,5%).
Le tiers des femmes s’étant présenté dans une structure de santé (32,6%) a déclaré plus d’une agression, situant ce
groupe parmi les femmes subissant des agressions répétées. Ceci est confirmé par la suite, puisque ce groupe se compose
essentiellement de femmes mariées (40,6%) et dont les principaux agresseurs sont représentés par un membre de la
famille.
Dans près des trois quarts des cas, l’agression est survenue à domicile. Les agresseurs, sont dans plus des deux tiers
des cas, un membre de la famille (64,0%), situant donc la violence dans le cadre familial. Le mari et le fiancé sont les
premiers agresseurs ; ils représentent à eux deux 43,6% des violences commises. Si l’on rapporte ce chiffre uniquement
aux femmes mariées, plus les deux tiers des agressions déclarées sont le fait du mari (67,3%). La violence conjugale n’est
pas l’exclusivité des femmes mariées puisque l’ex-mari est responsable de près du tiers des agressions chez les divorcées
(31,8%). Chez les 15-24 ans, plus du dixième des agressions sont le fait de la fratrie.
La quasi-majorité des violences déclarées sont physiques (94,0%), ce qui peut s’expliquer par la nature de l’axe étudié. En
effet, les victimes ne viennent consulter dans une structure de santé que lorsqu’elles présentent des lésions physiques, que
ce soit pour des soins ou pour faire constater les lésions et, obtenir ainsi un certificat médical (88,8%) qui leur permettra
éventuellement d’aller en justice. On peut, toutefois, s’étonner du peu d’agressions sexuelles (5,4%) et psychologiques
(16,9%) signalées.
Concernant les agressions sexuelles, le peu de participation des services de gynécologie (2,2%) peut expliquer en partie,
mais pas totalement, les résultats observés, et ceci malgré la participation des services de médecine légale. Cela est
l’indice de la difficulté pour les victimes à signaler ce genre d’agression.
85
AXE « SANTÉ »
Violences à l’enconre des femmes, l’enquête nationale
Pour les agressions psychologiques, le même constat peut être fait au regard du faible pourcentage observé (16,9%).
Cela montre, au-delà des problèmes de participation des services de psychiatrie (4,5%), que les victimes semblent
minimiser et avoir du mal à formuler ce genre d’agression. Cela est bien démontré dans cette étude où le pourcentage
de déclaration des violences psychologiques est d’autant plus élevé que le niveau d’instruction augmente : 14,4% chez
les analphabètes versus 18,1% chez les femmes ayant un niveau supérieur d’instruction. Dans le même sens, lorsque
l’on étudie le pourcentage d’agressions psychologiques seules, celui-ci est quasi-inexistant : 2,9%. Cela est d’autant
plus alarmant, que lorsque l’on examine le pourcentage de victimes ayant des problèmes psychologiques, formulés au
moment de la consultation, on note que le tiers d’entre-elles présente lesdites difficultés. De même, si on ne s’intéresse qu’à
la violence conjugale qui représente 40,0% des violences, on ne peut que s’étonner du peu d’agressions psychologiques
signalées. En effet, les violences conjugales se présentent généralement comme un continuum qui va de la pression, la
menace et l’insulte à la violence physique proprement dite.
Plus de la moitié des victimes sont accompagnées lors de la consultation (61,8%). Cet accompagnement est modulé par
différents facteurs, notamment l’identité de l’agresseur et la nature de la violence. Ainsi, lorsque l’agresseur est le tuteur,
une personne ayant une autorité morale sur la victime ou un ascendant, on enregistre les proportions les plus élevées. Cela
est probablement en rapport avec l’âge des victimes. Par contre, ce pourcentage est le plus bas lorsque l’agresseur est le
mari ou le concubin. De même, les victimes bénéficient davantage de l’aide d’une personne soutien lorsque l’agression
est sexuelle (82,7%). L’accompagnateur principal est représenté par la mère, quelle que soit la nature de l’agression. Les
corps constitués ne prennent de l’importance qu’en cas de violence sexuelle où ils viennent en seconde position, après
la mère.
Une prise en charge ultérieure a été préconisée pour un peu plus de la moitié des femmes (52,4%) ayant eu recours à
une structure de santé. Celle-ci est essentiellement médicale. A souligner, le peu d’orientation vers un psychiatre (2,1%)
ou vers un psychologue (2,4%) alors que des problèmes psychologiques patents ont été observés au moment de la
consultation pour le tiers des victimes.
86
Il est intéressant de noter que les deux tiers des victimes envisagent des suites judiciaires mais que lorsqu’on leur
demande de préciser leur démarche ultérieure, seulement le dixième envisage réellement d’aller en justice.
Concernant la prise en charge des victimes, les médecins soulignent, parmi les difficultés rencontrées, la méconnaissance
des procédures (36,8%) et les difficultés d’orientation des victimes (22,7%). Si l’on regroupe ces deux éléments, près des
deux tiers des médecins n’ont pas à leur disposition les informations nécessaires pour une prise en charge globale des
victimes de violence : personnes ressources, structures de prise en charge, démarches à entreprendre… A cela s’ajoute
une insuffisance de formation pour une prise en charge effective des femmes victimes de violence : la majorité des
praticiens se sont sentis démunis devant cette violence et ont souligné le peu de moyens qui étaient à leur disposition.
AXE « POLICE »
AXE « POLICE »
Violences à l’enconre des femmes, l’enquête nationale
I- INTRODUCTION
Nous rappelons que le travail a été mené auprès des services de police judiciaire des différents commissariats (sûreté
urbaine), et ce à travers tout le territoire national.
Nous présenterons, comme précédemment, les résultats relatifs à la population étudiée et aux spécificités de
l’agression. Une rubrique supplémentaire a été intégrée à cet axe : les caractéristiques de l’agresseur.
II- CARACTERISTIQUES DES FEMMES VICTIMES D’AGRESSION
Deux mille quatre cent quarante quatre dossiers de femmes victimes d’agression et ayant contacté la police ont été
enregistrés.
1/ Age des victimes
L’âge moyen des femmes agressées est de 33,7 ans [± 0.6] avec des extrêmes allant de 1 à 92 ans. On note que les 1524 ans représentent près du tiers des victimes (30,0%) et les moins de 35 ans, un peu plus de la moitié (57,0%).
Tableau I : Répartition par tranches d’âge des victimes ayant contacté une structure de police
Classes
Effectifs
%
1-14 ans
110
4,5
15-24
734
30,0
25-34
550
22,5
35-44
510
20,9
45-54
279
11,4
55-64
138
5,6
>= 65
123
5,0
Total
2.444
Les trois quarts des victimes ont entre 15 et 44 ans. A noter que les plus de 54 ans représentent le dixième des
victimes.
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88
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Figure 1
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2/ Situation matrimoniale des victimes
Plus du tiers des femmes agressées sont célibataires. Parmi elles, moins de 1% sont des mères célibataires. Les femmes
mariées représentent moins de la moitié des victimes et les femmes veuves ou divorcées le dixième.
Tableau II : Situation matrimoniale des victimes ayant contacté une structure de police
Situation matrimoniale
Effectifs
%
Mère céliInstance de
Non préMariée
Divorcée Veuve Fatiha
Total
bataire
divorce
cisé
944
9
1054
5
227
200
3
22.444
38,6
0,4
43,1
0,2
9,3
8,2
0,1
0,1
Célibataire
Fatiha : mariage religieux, non enregistré à l’état civil.
Nous avons regroupé certaines modalités. Ainsi, les femmes en instance de divorce, divorcées ou veuves ont été
regroupées dans une même catégorie, celle des femmes « veuves ou divorcées ». De même, nous avons intégré au
niveau des femmes mariées, celles n’ayant enregistré que le mariage religieux (Fatiha) (cf. figure 2).
AXE « POLICE »
Violences à l’enconre des femmes, l’enquête nationale
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Figure 2
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�������
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L’âge moyen au moment de l’agression diffère en fonction de la situation matrimoniale (x2 = 1230.416- p < 10-6), les
femmes célibataires et mariées étant agressées plus jeunes (cf. tableau ci-dessous).
De même, on note que 50% des femmes célibataires ont moins de 20 ans au moment de leur agression contre
respectivement 38 et 44 ans pour les femmes mariées, veuves ou divorcées.
Tableau III : Age moyen des victimes en fonction de leur situation matrimoniale
Situation matrimoniale
Moyenne
Variance
Echantillon
Médiane
Divorcée/Veuve
47,2
282,9
432
44
Célibataire
21,6
74,534
953
20
Mariée
39,2
141,019
1.057
38
3/ Niveau d’instruction des victimes
Moins du quart des femmes agressées (23,3%) ont fait des études secondaires ou supérieures. Près du tiers des
victimes (29,6%) sont analphabètes.
89
Tableau IV : Répartition des victimes en fonction de leur niveau d’instruction
Niveau d’instruction
Effectifs
%
Analphabète
Primaire
723
29,6
433
17,7
Moyen Secondaire Supérieur
602
24,6
411
16,8
160
6,5
Non précisé
115
4,7
Total
2.444
Niveau d'instruction des victimes
Supérieur
6,5%
Figure 3
Secondaire
16,8%
Moyen
24,6%
Indéterminé
4,7%
Analphabète
29,6%
Primaire
17,7%
L’âge moyen des femmes agressées diffère de manière significative (x2 = 719.543 - p < 10-6) en fonction de leur niveau
d’instruction. Les femmes sans instruction (analphabète et niveau primaire) ont un âge moyen plus élevé au moment
de l’agression (déclaration de l’agression).
AXE « POLICE »
Violences à l’enconre des femmes, l’enquête nationale
Tableau V : Age moyen des victimes en fonction du niveau d’instruction
Niveau d’instruction
Moyenne
Variance
Echantillon
Médiane
Analphabète
46,8
264,587
723
46
Primaire
30,9
176,779
433
30
moyen
25,5
103,135
602
23
Secondaire
27,1
90,109
411
25
supérieur
29,3
87,912
160
26
4/ Profession des victimes
Un peu moins des deux tiers des femmes sont sans profession (65,3%).
Tableau VI : Statut socioprofessionnel des victimes
Statut socioprofessionnel
Effectifs
%
Sans profession
1.596
65,3
Scolarisée/
Avec profession
Etudiante
361
459
14,8
18,8
Non précisé
Total
28
1,1
2.444
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�����
����������
�����
Figure 4
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�����
90
Les femmes exerçant une profession ont un âge moyen, au moment de l’agression, moins élevé que celui des femmes
sans profession, à l’exception de celui observé chez les employées (x2 = 816.235 - p < 10-6).
Tableau VII : Age moyen des victimes en fonction du statut professionnel
Profession
Moyenne
Variance
Echantillon
Médiane
Prof . libérale
30,1
67,492
55
28
Cadre sup./ Enseignante/
moyen technicienne
35,9
33,7
82,662
79,378
58
201
34
33
Employée/
ouvrière
38,0
87,324
115
38
Elève/ étu- Sans profesdiante
sion
16,3
37,8
17,975
252,340
384
1.579
16
35
1-Artisan patron : industriel, gros commerçant, artisan patron - 2-cadre : cadre supérieur, cadre moyen - 3-enseignante :
enseignante du fondamental, technicienne - 4-employée : employée, ouvrière agricole et non agricole
On retrouve, par ordre de fréquence et d’importance, parmi les femmes ayant un travail rémunéré, les enseignantes et
les techniciennes (43,8%), les employées et ouvrières (21,1%) et les artisans patrons (12,0%).
Tableau VIII : Répartition des professions parmi les victimes ayant une activité rémunérée
Profession
Effectifs
%
Artisan
patron
55
12,0
Cadre supérieur
22
4,8
Cadre
moyen
36
7,8
Enseignante/ Employée/
Non précisé
technicienne ouvrière
201
115
30
43,8
25,1
5,2
Total
459
1-Artisan patron : industriel, gros commerçant, artisan patron - 2-cadre – 3-enseignante : enseignante du fondamental,
technicienne - 4-employée : employée, ouvrière agricole et non agricole
AXE « POLICE »
Violences à l’enconre des femmes, l’enquête nationale
III- CARACTERISTIQUES DE L’AGRESSION
1/ Nombre déclaré d’agressions
Le nombre moyen d’agressions par femme, parmi celles ayant consulté une structure de la police, est de 1,6 [± 0.3].
Plus des neuf dixièmes des victimes déclarent une seule agression. Ces premiers résultats annoncent déjà une des
particularités de l’axe « police ». Ce sont les agressions perpétrées par une personne inconnue, ou une connaissance
qui sont signalées à la police, donc a priori unique (cf. rubrique « identité de l’agresseur »).
Pour un peu moins de 10% des femmes (7,8%), cette donnée n’est pas disponible.
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Figure 6
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La situation matrimoniale des victimes (x2 = .48 - p = 0.0144271) et leur niveau d’instruction (x2 = 23.80 - p = 0.00008764)
sont liées au nombre d’agressions déclarées. Ce sont les femmes les plus fragiles, soit de par leur situation sociale, soit
de par leur niveau d’instruction, qui signalent le plus d’agressions multiples.
• Situation matrimoniale des victimes
Le pourcentage de femmes, déclarant plus d’une agression, suit une progression ascendante, allant des célibataires,
aux veuves et divorcées.
Tableau IX : Nombre déclaré d’agressions et situation matrimoniale des victimes
Situation matrimoniale
Nombre d’agressions
=1
>1
Total
Célibataire
Mariée Veuve/divorcée
895
50
945
981
72
1.053
Total
390
41
431
2.266
163
2.429
• Niveau d’instruction des victimes
On retrouve un lien entre le niveau d’instruction et le nombre déclaré d’agressions. Ce sont les femmes ayant un
niveau primaire qui déclarent le plus d’agressions multiples (11,6%).
Tableau X : Nombre déclaré d’agressions et niveau d’instruction des victimes
Niveau d’instruction
Nombre d’agressions
=1
>1
Total
Analphabète
Primaire
Moyen
Secondaire
Supérieur
Total
673
47
720
381
50
431
574
25
599
380
28
408
152
7
159
2.160
157
2.317
91
AXE « POLICE »
Violences à l’enconre des femmes, l’enquête nationale
• Statut socioprofessionnel des victimes
On n’observe pas de lien entre le statut socioprofessionnel des victimes et le nombre déclaré d’agressions (x2 = 0.90 - p = 0.639).
Tableau XI : Nombre déclaré d’agressions et statut socioprofessionnel des victimes
Statut socioprofessionnel
Nombre d’agressions
=1
>1
Total
Sans profession
Scolarisée Avec profession
1.486
104
1.590
329
28
357
427
29
456
Total
2.242
161
2.403
2/ Lieu de l’agression
Les lieux publics représentent plus du tiers des lieux d’agression (38,0%). Le domicile reste néanmoins encore le lieu
privilégié des violences signalées (53,5%).
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Figure 7
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92
Tableau XII : Répartition des victimes en fonction du lieu d’agression
Lieu d’agression
Effectifs
%
Domicile
1.308
53,5
Travail
132
5,4
Lieu public
929
38,0
Autre
36
1,5
Non précisé
39
1,6
Total
2.444
• Situation matrimoniale des victimes
Le lieu de l’agression varie en fonction de la situation matrimoniale des victimes (x2 = 330.79 – p < 10-6).
Les célibataires sont plus souvent victimes d’une agression dans les lieux publics (58,3% %) que les autres personnes
(mariées : 22,8% - veuves… : 34,6%).
A noter que pour les femmes mariées (71,4%), veuves ou divorcées (61,5%), ce sont les agressions à domicile qui
viennent en tête.
Sur les lieux de travail, le pourcentage le plus élevé d’agressions déclarées est retrouvé chez les femmes célibataires
(50,8%), puis les femmes mariées (38,6%). Cette distribution est probablement en rapport avec le fait que les célibataires
sont plus nombreuses à travailler.
Tableau XIII : Lieu d’agression et situation matrimoniale des victimes
Lieu d’agression
S. matrimoniale
Célibataire
Mariée
Divorcée/veuve
Total
Domicile
Travail
Lieu public
Autre lieu
Total
295
748
265
1.308
67
51
14
132
540
239
149
928
24
9
3
36
926
1.047
431
2.404
AXE « POLICE »
Violences à l’enconre des femmes, l’enquête nationale
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����������������
Figure 8
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IV- CARACTERISTIQUES DE L’AGRESSEUR
1/ Identité de l’agresseur
On retrouve en premier lieu le voisin (24,1%) et non plus le mari, puis les connaissances (18,8%), le mari ne venant
qu’en troisième position (16,8%). Les ascendants occupent une place minime (1%) parmi les agressions déclarées,
tandis que les descendants sont cause de près du dixième des violences. Dans la majorité des cas, l’agresseur est une
personne connue de la victime, vivant dans son entourage immédiat (85,9%).
Tableau XIV : Identité de l’agresseur
Père/
ApparConnaisInconnu/
Enfant Fratrie
Voisin
Autorité
NP Total
mère
enté
sance
autre
16
25
173
124
178
590
459
37
390 41 2.444
0,7
1,0
7,1
5,1
7,3
24,1
18,8
1,5
16,0 1,7
Identité
Mari Fiancé
Effectifs
%
411
16,8
* : NP : non précisé
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��������
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������
����
93
�����������
�����
�����������
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�������
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Figure 9
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�����
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Connu : voisin + connaissance - parent : apparenté + ascendant - Inconnu : inconnu + autre
• Lieu de l’agression
On retrouve une association statistiquement significative entre l’identité de l’agresseur et le lieu de l’agression
(x2 = 691.93 – p < 10-6).
Ainsi, lorsque les agressions sont dues à des membres de la famille, le lieu principal d’agression est le domicile avec
un pourcentage dépassant les 80%. Dans quelques rares cas, l’agression est survenue au travail ou dans un endroit
public. A noter cependant que plus du dixième des agressions perpétrées par la famille (descendants, ascendants et
apparentés, mari) surviennent sur les lieux publics (11,7%).
Lorsque l’agresseur n’est pas un membre de la famille, l’agression survient plus fréquemment sur les lieux du travail ou
dans un lieu public. Le lieu quasi-exclusif d’agression par les descendants est le domicile (98,2%).
AXE « POLICE »
Violences à l’enconre des femmes, l’enquête nationale
Tableau XV : Etude de l’identité de l’agresseur en fonction du lieu d’agression
Lieu d’agression
Agresseur
Mari/fiancé
Parent
Fratrie
Connu
Descendant
Autre
Total
Domicile
Travail
Lieu public
Autre lieu
Total
355
162
116
402
168
85
1.288
7
2
1
84
0
36
130
59
36
7
558
3
250
913
4
2
0
15
0
13
34
425
202
124
1.059
171
384
2.365
1-Mari/fiancé : mari ou fiancé - 2-parent : ascendant et apparenté - 3- fratrie : frère et sœur – 4-connu : voisin,
connaissance ou autorité - 5-descendant : enfant - 6-autre : autre personne et/ou inconnu.
Figure 10
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���
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���������
������
94
• Situation matrimoniale des victimes
On retrouve également un lien entre la situation matrimoniale des victimes et l’identité de l’agresseur (x2 = 741.55 – p < 10-6).
Ainsi, chez les célibataires, l’agresseur est principalement une connaissance au sens large (57,6%), puis une personne
inconnue (26,3%), les parents occupant une place relativement minime (7,3%). Chez les femmes mariées, l’agresseur
principal est, presque à niveau égal, le mari (37,6%) et une connaissance (33,5%), suivi par les descendants (9,6%) et un
parent (9,1%). Pour les veuves ou divorcées, l’identité de l’agresseur est plus polyvalente, mais avec un rôle également
important des connaissances (46,8%), suivi des descendants (17,2%) puis d’un parent (9,4%).
Tableau XVI : Identité de l’agresseur et situation matrimoniale des victimes
Agresseur
S.matrimoniale
Célibataire
Mariée
Divorcée/veuve
Total
Mari/fiancé
Parent
Fratrie
12
392
23
427
68
95
40
203
71
25
28
124
Connu Descendant
538
349
199
1.086
0
100
73
173
Autre
Total
245
82
62
389
934
1.043
425
2.402
1-Mari/fiancé : mari, fiancé -2-parent : père, mère, et parent -3- fratrie : frère et sœur – 4- connu : voisin ou
connaissance, autorité -5-descendant : enfant -6-autre : autre personne et/ou inconnu.
AXE « POLICE »
Violences à l’enconre des femmes, l’enquête nationale
Figure 11
�����������
�������������������������������������������������
����
���
���
���
���
���
���
���
���
���
��
������������������������
��������������������������������������������������
�����������������������
�����������
���������
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• Age des victimes
La situation matrimoniale étant liée dans une grande mesure à l’âge des personnes, nous avons également étudié
l’existence d’une association entre l’identité de l’agresseur et l’âge des victimes (x2 = 706.10– p < 10-6).
Ainsi, pour les moins de 25 ans, l’agresseur principal est représenté essentiellement par une personne connue (< 15
ans : 71.0% - 15-24 ans : 52,7%) ou un inconnu (< 15 ans : 15,9% - 15-24 ans : 26,6 %).
Pour les 25-34 ans et les 35-44 ans, l’agresseur est principalement une connaissance (respectivement 39.5% et 42.5%),
puis le mari (respectivement 30,0% et 27,3%).
Chez les plus de 44 ans, si le premier agresseur est également une connaissance, notons la part importante des
descendants qui viennent avant le mari ; chez les 55-64 ans et les 65 ans et plus, ils représentent plus du tiers des
violences déclarées pour cette tranche d’âge avec, respectivement 35,0% et 37,2%.
Tableau XVII : Etude de l’identité de l’agresseur en fonction de l’âge des victimes
Tranches d’âge
Identité agresseur
Mari/fiancé
Parent
Fratrie
Descendant
Connu
Autre
Total
95
01-14
15-24
25-34
35-44
45-54
55-64
>= 65
Total
0
10
4
0
76
17
107
71
48
30
0
379
191
719
164
47
36
1
216
83
547
137
37
27
31
213
56
501
36
25
20
51
115
25
272
16
14
5
45
47
9
136
3
22
2
45
40
9
121
427
203
124
173
1.086
390
2.403
1-Mari/fiancé : mari, fiancé - 2-parent : père, mère, et parent - 3- fratrie : frère et sœur – 4-descendant : enfant 5- connu : voisin, connaissance ou autorité - 6-autre : autre personne et/ou inconnu.
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Figure 12
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AXE « POLICE »
Violences à l’enconre des femmes, l’enquête nationale
• Statut socioprofessionnel des victimes
L’identité de l’agresseur et le statut socioprofessionnel de la victime sont des paramètres étroitement liés (x2 = 206.46
– p < 10-6). Quel que soit le statut socioprofessionnel, l’agresseur principal est une connaissance. Notons la part
relativement importante des descendants chez les femmes sans profession (10.0%).
Tableau XVIII : Identité de l’agresseur et statut socioprofessionnel des victimes
S.socioprofessionnel
Identité de l’agresseur
Mari/fiancé
Parent
Fratrie
Descendant
Connu
Autre
Total
Scolarisée/
Etudiante
6
26
10
0
214
97
353
Sans profession
332
153
82
157
658
189
1.571
Avec profession
Total
81
23
32
15
201
100
452
419
202
124
172
1.073
386
2.376
1-Mari/fiancé : mari, fiancé - 2-parent : père, mère, et parent - 3- fratrie : frère et sœur – 4-descendant : enfant 5- connu : voisin, connaissance ou autorité - 6-autre : autre personne et/ou inconnu.
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Figure 13
96
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2/ Instruction de l’agresseur
La majorité des agresseurs ont un niveau d’instruction primaire (27,6%), moyen (26,8%) ou sont analphabètes (20,3%).
Très peu ont suivi des études supérieures (2,2%). Il n’est pas possible de comparer à la population générale du fait du
grand nombre d’indéterminés.
Tableau XIX : Répartition des agresseurs en fonction de leur niveau d’instruction
Niveau d’instruction
Effectifs
%
Analphabète
Primaire
495
20,3
674
27,6
Moyen Secondaire Supérieur
656
26,8
249
10,2
54
2,2
Non précisé
316
12,9
Total
2.444
• Lieu de l’agression
Nous retrouvons une association entre le niveau d’instruction de l’agresseur et le lieu de la violence (x2 = 57.50 – p < 10-6).
Ainsi lorsque l’agression survient à domicile, l’agresseur est majoritairement (58,1%) une personne peu instruite
(primaire : 32,3% - analphabète : 25,8%).
Inversement, sur les lieux de travail, on retrouve une majorité de personnes ayant au minimum un niveau d’instruction
moyen ou plus (67,3%). A noter que ce sont les personnes ayant un niveau secondaire et ou supérieur qui sont les plus
nombreuses (34,5%).
Dans les lieux publics, on retrouve la même distribution qu’à domicile.
AXE « POLICE »
Violences à l’enconre des femmes, l’enquête nationale
Tableau XX : Etude du lieu d’agression en fonction du niveau d’instruction des agresseurs
Lieu d’agression
Niveau d’instruction
Analphabète
Primaire
Moyen
Sec/supérieur
Total
Domicile
Travail
304
381
342
152
1179
21
17
38
40
116
Lieu public/
Autre
167
268
264
101
800
Total
492
666
644
293
2095
3/ Profession de l’agresseur
Pour plus de 10% de cette population, nous n’avons pas pu avoir le statut socioprofessionnel (14,3%).
La majorité des agresseurs sont des personnes au chômage (48,7%) et loin derrière, en seconde position, des
enseignants (9,2%).
Nous avons, comme précédemment, regroupé certaines modalités (cf. tableau ci-dessous).
Tableau XXI : Répartition des professions des agresseurs
Profession
Effectifs
%
Artisan
patron
216
8,8
Cadre Employé Ouvrier
256
10,5
86
3,5
206
8,4
Au
chômage
1236
50,6
Non précisé
95
349
3,9
14,3
Etudiant
Total
2.444
1 : industriel, artisan - 2 : cadre : cadre supérieur/moyen et enseignant 3- employé - 4 : ouvrier agricole et non
agricole - 5 : sans profession : retraité et au chômage - 6 : étudiant et jeune non scolarisé
• Lieu de l’agression
Le lieu de l’agression est lié à la profession de l’agresseur (x2 = 62.20 – p < 10-6).
On retrouve des conclusions allant dans le même sens que l’étude des variables « niveau d’instruction » et « lieu de
l’agression ». A domicile, ce sont les agresseurs au chômage (61,0%) et les ouvriers (10,7%) qui viennent en tête.
Sur les lieux de travail, on enregistre, dans des proportions non négligeables, des professions libérales (22,4%) et des
cadres (20,6%). A signaler qu’un nombre non négligeable d’agressions survenant sur les lieux de travail de la victime,
sont perpétrées par des personnes extérieures à ces lieux. Il s’agit, pour la plupart, de voisins et/ou de connaissances,
parfois de membres de la famille.
On observe donc un profil différent des agresseurs selon le lieu de l’agression.
Tableau XXII : Répartition des professions des agresseurs en fonction du lieu d’agression
Profession
Domicile
Travail
Lieu public/autre
lieu
Total
Artisan
patron
102
24
Cadre
Employé
Ouvrier
146
22
50
7
124
4
Sans profession
708
40
83
83
28
74
209
251
85
202
Etudiant
Total
31
10
1.161
107
479
48
795
1.227
89
2.063
1 : industriel, artisan - 2 : cadre : cadre supérieur, cadre moyen et enseignant 3- employé - 4 : ouvrier agricole et non
agricole - 5 : sans profession : retraité, au chômage - 6 : étudiant et jeune non scolarisé
97
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Violences à l’enconre des femmes, l’enquête nationale
V- NATURE DE L’AGRESSION
1/ Généralités
Les agressions physiques, seules ou associées à d’autres violences, représentent les deux tiers des agressions déclarées
(67,5%). Viennent, en deuxième position, les agressions psychologiques (29,2%), puis sexuelles (9,6%).
Tableau XXIII : Répartition des agressions en fonction de leur nature
Nature de l’agression
Effectifs
%
Physique
1.649
67,5*
Sexuelle
234
9,6*
Psychologique
714
29,2*
* : pourcentages calculés par rapport à l’ensemble des violences déclarées pour cet axe, soit 2.444.
Pour 0,4% des victimes, l’agression est simultanément physique, sexuelle et psychologique. Dans dix sept cas, il n’a pas
pu être précisé la nature de l’agression.
Les violences psychologiques seules représentent pratiquement le quart des violences (23,9%).
On note que la quasi-majorité des violences physiques ne sont pas associées à d’autres types d’agression. Ainsi, 61,6%
des victimes signalent des agressions physiques seules.
Tableau XXIV : Répartition des agressions en fonction de leur nature en tenant compte de la possibilité de
violences multiples
Nature de l’agression
Effectifs
%
98
1
2
3
4
5
6
9
0,4
31
1,3
103
4,2
1506
61,6
18
0,7
176
7,2
Non précisé
584
17
23,9
0,7
7
Total
2.444
1 : agression physique + sexuelle + psychologique – 2 : agression physique et sexuelle – 3 : agression physique et
psychologique - 4 : agression physique – 5 : agression sexuelle et psychologique – 6 : agression sexuelle
7 : agression psychologique
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Figure 14
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• Lieu d’agression
Une liaison statistiquement significative est mise en évidence entre la nature et le lieu de l’agression (x2 = 52.67–p < 10-6).
Quel que soit le lieu de l’agression, à l’exception de la modalité « autres lieux », les violences physiques seules et les
violences psychologiques seules sont au premier plan.
C’est dans les lieux isolés que l’on enregistre le pourcentage le plus élevé d’agressions sexuelles seules (27,8%), avant
les agressions psychologiques seules (19,4%).
Sur les lieux de travail, plus du tiers des agressions sont de nature psychologique, seule ou associée à d’autres violences
(39,4%). Près du dixième des violences signalées sur ces lieux sont sexuelles (9,9%), associées ou non à d’autres types
d’agression.
AXE « POLICE »
Violences à l’enconre des femmes, l’enquête nationale
Tableau XXV : Etude de la nature des agressions en fonction du lieu d’agression
Nature de l’agression
Lieu de l’agression
Domicile
Travail
Lieu public
Autre lieu
Total
1
2
3
4
5
6
7
Total
2
1
6
0
9
17
2
11
1
31
57
6
38
0
101
862
69
541
18
1.490
10
1
7
0
18
84
9
67
10
170
269
44
251
7
571
1.301
132
921
36
2.390
1 : agression physique + sexuelle + psychologique – 2 : agression physique et sexuelle – 3 : agression physique et
psychologique - 4 : agression physique – 5 : agression sexuelle et psychologique – 6 : agression sexuelle
7 : agression psychologique
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Figure 15
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Si la nature de l’agression est étroitement liée à l’identité de l’agresseur (x2 = 243.35 – p < 10-6), par contre on ne met
pas en évidence d’association statistiquement significative avec le niveau d’instruction (x2 = 18.71 – p = 0.411) et le
statut socioprofessionnel (x2 = 33.72 – p = 0.292) des agresseurs.
99
• Nature de l’agression et identité de l’agresseur
Quel que soit l’agresseur, on note que viennent en premier les violences physiques seules.
Ainsi, lorsqu’il s’agit du mari, les agressions sont le plus souvent des violences physiques seules (86,1%) et des
violences psychologiques seules (7,6%). Les mêmes résultats sont observés lorsque les agressions sont commises par
un parent avec respectivement 63,7 et 25,9%, la fratrie (78,9 versus 16,3%) et les descendants (59,8 versus 34,3%). A
noter toutefois que plus du tiers des agressions perpétrées par les descendants sont de nature psychologique.
Lorsque l’agresseur est une personne connue, les violences sexuelles viennent en troisième position (10,1%).
Tableau XXVI : Etude de la nature des agressions en fonction de l’identité de l’agresseur
Agresseur /
Agression
1
2
3
4
5
6
7
Total
Mari/fiancé
Parent
0
2
21
364
0
4
32
423
0
0
10
128
2
9
52
201
Fratrie Descendant
0
1
2
97
0
3
20
123
0
1
8
101
0
1
58
169
Connu
Autre
Total
7
14
36
617
13
109
282
1.078
2
11
25
168
3
41
131
381
9
29
102
1.475
18
167
575
2.375
Agression : 1 : agressions physique + sexuelle + psychologique – 2 : agression physique et sexuelle – 3 : agression
physique et psychologique - 4 : agression physique – 5 : agression sexuelle et psychologique – 6 : agression sexuelle
7 : agression psychologique
Agresseur : 1-Mari/fiancé : mari ou fiancé - 2-parent : ascendant et apparenté - 3- fratrie : frère et sœur
4-connu : voisin, connaissance ou autorité - 5-autre : autre personne et/ou inconnu.
AXE « POLICE »
Violences à l’enconre des femmes, l’enquête nationale
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Figure 16
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Agression : 1 : agressions physique + sexuelle + psychologique – 2 : agression physique et sexuelle – 3 : agression
physique et psychologique - 4 : agression physique – 5 : agression sexuelle et psychologique – 6 : agression sexuelle
7 : agression psychologique
Agresseur : 1-Mari/fiancé : mari, fiancé - 2-parent : ascendant et apparenté - 3- fratrie : frère et sœur – 4-descendant :
enfant - 5-connu : voisin, connaissance, autorité - 6-inconnu : autre personne et/ou inconnu.
L’étude de la nature de l’agression avec la situation matrimoniale des victimes (x2 = 267.77 – p < 10-6) et leur statut
socioprofessionnel (x2 = 211.25 – p < 10-6) permet de mettre en exergue une association statistiquement significative
entre ces variables. Ces liens sont, également, à mettre en rapport avec l’âge des victimes et le lieu de l’agression.
• Situation matrimoniale des victimes
Quelle que soit la situation matrimoniale de la victime, les deux types d’agression retrouvés principalement sont les
violences physiques seules et les agressions psychologiques seules.
Les agressions psychologiques sont observées principalement chez les victimes veuves ou divorcées (37,3%).
Tableau XXVII : Nature des agressions et situation matrimoniale des victimes
Nature de l’agression
Situation matrimoniale
Célibataire
Mariée
Veuve/divorcée
Total
1
2
3
4
5
6
7
Total
8
1
0
9
22
8
1
31
33
52
18
103
496
749
260
1.505
12
4
2
18
158
10
8
176
215
229
140
584
944
1.053
429
2426
1 : agression physique + sexuelle + psychologique – 2 : agression physique et sexuelle – 3 : agression physique et
psychologique - 4 : agression physique – 5 : agression sexuelle et psychologique – 6 : agression sexuelle – 7 : agression
psychologique
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Figure 17
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100
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AXE « POLICE »
Violences à l’enconre des femmes, l’enquête nationale
• Statut socioprofessionnel des victimes
Ce sont les agressions physiques seules et les violences psychologiques seules qui dominent le tableau et ce, quel que
soit le statut socioprofessionnel de la victime.
Tableau XXVIII : Nature des agressions et statut socioprofessionnel des victimes
Nature de l’agression
Statut socioprofessionnel
Sans profession
Scolarisée/Etudiante
Avec profession
Total
1
2
3
4
5
6
7
Total
7
2
0
9
22
7
1
30
56
14
32
102
1.070
174
244
1.488
12
6
0
18
76
80
19
175
342
73
162
577
1.585
356
458
2.399
1 : agression physique + sexuelle + psychologique – 2 : agression physique et sexuelle – 3 : agression physique et
psychologique - 4 : agression physique – 5 : agression sexuelle et psychologique – 6 : agression sexuelle
7 : agression psychologique
2/ Les agressions physiques
Les agressions physiques représentent les deux tiers des violences déclarées (67,50%). Lorsque l’on examine la nature
de ces agressions, on observe que la quasi-majorité des agressions physiques sont des coups et blessures volontaires
(99,5%). Les enlèvements et séquestrations représentent 3,1% de ce type d’agression.
Tableau XXIX : Nature des agressions physiques
Type d’agression physique
Effectifs
%
Coup et blessure volontaires
1.642
67,2*
Enlèvement
Séquestration
55
2,3*
20
0,8*
* : les pourcentages sont calculés par rapport à l’ensemble des violences déclarées pour cet axe, soit 2.444.
101
• Identité de l’agresseur
Lorsque les violences sont physiques, on retrouve par ordre d’importance, les connaissances qui sont responsables
de près de la moitié des agressions (40,9%). Vient en seconde position le mari (23,7%), puis la famille au sens large
(21,2%).
Il existe un lien entre l’identité de l’agresseur et la nature physique ou non de l’agression (x2 = 177.49 – p < 10-6). Les
pourcentages les plus élevés d’agressions physiques sont observés lorsque l’agresseur est le mari (91,6%), la fratrie
(81,5%) et un parent (68%).
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Figure 18
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Lorsque l’agresseur est une personne non connue, la nature des agressions perpétrées est pour moitié physique
(52,8%) et pour moitié « autres » (47,2%).
NB : Ces pourcentages sont calculés par rapport à l’ensemble des agressions commises par chacun des agresseurs
AXE « POLICE »
Violences à l’enconre des femmes, l’enquête nationale
Tableau XXX : Violences physiques et identité de l’agresseur
Identité de l’agresseur
Agression physique
Total
Mari/fiancé
391
427
parent
138
203
Fratrie Descendant
101
111
124
173
Connu
674
1.086
Autre
206
390
Total
1.621
2.403
1-Mari/fiancé : mari, fiancé - 2-parent : ascendant et apparenté - 3- fratrie : frère et sœur – 4-descendant: enfant 5-connu : voisin, connaissance, autorité - 6-autre : autre personne et/ou inconnu.
La nature physique ou non de l’agression déclarée est fonction de la situation matrimoniale des victimes (x2 = 75.81 – p < 10-6),
leur niveau d’instruction (x2 = 11.66 – p = 0.02009882) et leur statut socioprofessionnel (x2 = 55.38 – p < 10-6). Globalement, ce
sont les femmes mariées, non instruites et au foyer qui déclarent le plus d’agressions physiques.
• Situation matrimoniale des victimes
Quelle que soit la situation matrimoniale des victimes, la violence physique vient en première place avec néanmoins
des variations. Ainsi, les pourcentages les plus élevés sont observés chez les femmes mariées (76,6%) et les plus bas
chez les célibataires (58,7%).
Tableau XXXI : Violences physiques et situation matrimoniale des victimes
Situation matrimoniale
Agression physique
Total
Célibataire
559
953
Mariée Divorcée/Veuve
810
279
1.057
432
Total
1.648
2.442
• Niveau d’instruction des victimes
On constate une relation inverse entre le pourcentage déclaré d’agressions physiques et le niveau d’instruction des
victimes : plus le niveau d’instruction s’élève et plus le pourcentage d’agressions physiques diminue. Il varie de 58,1%
chez les personnes ayant fait des études supérieures à 71,0% chez les victimes analphabètes.
102
Tableau XXXII : Violences physiques et niveau d’instruction des victimes
Niveau d’instruction
Agression physique
Total
Analphabète
513
723
Primaire
297
433
Moyen Secondaire
403
268
602
411
Supérieur
93
160
Total
1.574
2.329
• Statut socioprofessionnel
Il existe un lien entre le statut socioprofessionnel de la victime et la nature physique ou non de l’agression. Ce sont les
sans profession qui déclarent le plus d’agressions physiques (72.4%).
Tableau XXXIII : Violences physiques et statut socioprofessionnel des victimes
Statut socioprofessionnel
Agression physique
Total
Sans profession Scolarisée/Etudiante
1.155
197
1.596
361
Avec profession
277
459
Total
1.629
2.416
3/ Les agressions sexuelles
Le dixième des agressions déclarées sont de nature sexuelle (9,6%). Ces agressions sont représentées par le viol
(54,7%), les attouchements (25,2%), la sodomie (16,7%) et l’inceste (2,6%). Pour 10 femmes, la nature de l’agression
sexuelle n’a pas été précisée.
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Figure 19
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AXE « POLICE »
Violences à l’enconre des femmes, l’enquête nationale
Le tableau ci-dessous donne la part respective des différents types de violence sexuelle parmi l’ensemble des
agressions déclarées.
Tableau XXXIV : Nature des agressions sexuelles
Type d’agression sexuelle
Effectifs
%
Attouchement
59
2,4*
Inceste
6
0,2*
Viol
128
5,2*
Sodomie
39
1,6*
* : les pourcentages sont calculés par rapport à l’ensemble des violences déclarées dans cet axe, soit 2.444.
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Figure 20
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• Lieu de l’agression
Les agressions sexuelles sont observées plus fréquemment lorsque le lieu de l’agression est un « autre lieu » (30,6%),
le travail (9,8%) ou un lieu public (9,8%) (x2 = 19.84 – p = 0.00018321).
Tableau XXXV : Violences sexuelles et lieu de l’agression
Lieu d’agression
Agression sexuelle
Total
Domicile
113
1.308
Travail
13
132
103
Lieu public
91
929
Autre lieu
11
36
Total
228
2.405
• Identité de l’agresseur
Il existe un lien statistiquement significatif entre l’identité de l’agresseur et la nature sexuelle de
l’agression (x 2 = 90.85 – p < 10 -6). Les agressions sexuelles sont plus fréquemment observées lorsque l’agresseur
est une personne inconnue (15,1%), ou connue (13,5%). A noter que 3,2% des violences commises par la fratrie sont
sexuelles.
Tableau XXXVI : Violences sexuelles et identité de l’agresseur
Identité de l’agresseur
Agression sexuelle
Total
Mari/fiancé
6
427
Parent
11
203
Fratrie Descendant
4
2
124
173
Connu
147
1.086
Autre
59
390
Total
229
2.403
1-Mari/fiancé : mari ou fiancé - 2-parent : ascendant et apparenté - 3- fratrie : frère et sœur – 4-descendant : enfant
5-connu : voisin, connaissance ou autorité - 6-autre : autre personne et/ou inconnu.
• Situation matrimoniale des victimes
La situation matrimoniale est associée à la nature de l’agression (x2 = 234.65 – p < 10-6). Les victimes célibataires ont la
proportion la plus élevée d’agressions sexuelles (21%).
AXE « POLICE »
Violences à l’enconre des femmes, l’enquête nationale
Tableau XXXVII : Violences sexuelles et situation matrimoniale des victimes
Situation matrimoniale
Agression sexuelle
Total
Célibataire
200
953
Mariée Divorcée/Veuve
23
11
1.057
432
Total
234
2.442
Les viols sont déclarés principalement par les célibataires (91,2%) (x2 = 155.80 – p < 10-6).
Tableau XXXVIII : Viol et situation matrimoniale des victimes
Situation matrimoniale
Viol
Total
Célibataire
117
953
Mariée Divorcée/Veuve
7
4
1.057
432
Total
128
2.442
• Niveau d’instruction des victimes
On retrouve une association entre la nature sexuelle de l’agression et le niveau d’instruction (x2 = 53.68 – p < 10-6). Les
proportions les plus élevées sont déclarées chez les victimes ayant un niveau primaire (15,7%) et moyen (14,3%).
Tableau XXXIX : Violences sexuelles et niveau d’instruction des victimes
Niveau d’instruction
Agression sexuelle
Total
Analphabète
39
723
Primaire
68
433
Moyen Secondaire
86
28
601
411
Supérieur
9
160
Total
230
2.328
• Statut socioprofessionnel
Le statut socioprofessionnel et la nature sexuelle de l’agression sont des paramètres liés (x2 = 140.20 – p < 10-6). Les
personnes scolarisées subissent plus d’agressions sexuelles que les autres personnes (26,3%).
104
Tableau XXXX : Violences sexuelles et statut socioprofessionnel des victimes
Statut socioprofessionnel
Agression sexuelle
Total
Sans profession Scolarisée/Etudiante
117
95
1.596
361
Avec profession
20
459
Total
232
2.416
4/ Les agressions psychologiques
Ce type d’agression représente près du tiers des agressions déclarées (29,2%).
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Figure 21
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Les violences psychologiques sont représentées par les injures (49,0%), les menaces (47,3%) et le harcèlement (21,4%).
Une ou plusieurs de ces violences sont souvent associées.
AXE « POLICE »
Violences à l’enconre des femmes, l’enquête nationale
Tableau XXXXI : Répartition des victimes selon les catégories de violences psychologiques
Type d’agression psychologique
Effectifs
%
Harcèlement
153
6.,3*
Menace
338
13,8*
Insulte
350
14,3*
* : les pourcentages sont calculés par rapport à l’ensemble des violences déclarées dans cet axe, soit 2444.
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Figure 22
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• Le lieu de l’agression
On retrouve un lien entre le lieu de la violence et la nature psychologique de celle-ci (x2 = 20.38 – p = 0.00014139).
C’est sur les lieux de travail que l’on observe le maximum d’agressions psychologiques (39,4%).
Tableau XXXXII : Violences psychologiques et lieu de l’agression
Lieu d’agression
Agression psychologique
Total
Domicile
338
1.308
Travail
52
132
Lieu public
302
929
Autre lieu
7
36
Total
699
2.405
• Identité de l’agresseur
On met en évidence une association entre l’identité de l’agresseur et la nature psychologique de la violence
(x2 = 100.98 – p < 10 -6). La proportion la plus élevée d’agressions psychologiques est observée lorsque l’agresseur
est une personne inconnue (41,3%), suivie par les descendants (38,2%).
Tableau XXXXIII : Identité de l’agresseur dans les violences psychologiques
Identité
Effectifs
Total
Mari
54
427
Parent
64
203
Fratrie
22
124
Descendant
66
173
Connu
339
1.086
Autre
161
390
Total
706
2.403
1-Mari/fiancé : mari ou fiancé - 2-parent : ascendant et apparenté - 3- fratrie : frère et sœur – 4-descendant : enfant
5-connu : voisin, connaissance ou autorité - 6-autre : autre personne et/ou inconnu.
Certains paramètres sociodémographiques des victimes sont étroitement liés à l’existence d’une violence psychologique.
Ainsi, on observe les pourcentages les plus élevés chez les veuves ou divorcées (x2 = 15.70 – p = 0.00018919), les personnes
exerçant une profession (x2 = 46.62 – p < 10-6), chez les femmes instruites (x2 = 61.65 – p = 0.00000225) et celles dépassant
les 35 ans (x2 = 26.91 – p = 0.000150).
• Situation matrimoniale
Ce sont les veuves et divorcées (37,0%) qui déclarent le plus souvent ce type d’agression.
Tableau XXXXIV : Situation matrimoniale des victimes dans les violences psychologiques
Situation matrimoniale
Agression psychologique
Total
Célibataire
268
953
Mariée Divorcée/Veuve
286
160
1.057
432
Total
714
2.442
105
AXE « POLICE »
Violences à l’enconre des femmes, l’enquête nationale
• Statut socioprofessionnel des victimes
Les victimes ayant une activité professionnelle (42.3%) déclarent plus souvent que les autres catégories les agressions
de nature psychologique.
Tableau XXXXV : Statut socioprofessionnel des victimes dans les violences psychologiques
Statut socioprofessionnel
Agression psychologique
Total
Sans profession Scolarisée/Etudiante
417
95
1.596
361
Avec profession
194
459
Total
706
2.416
• Niveau d’instruction des victimes
Plus le niveau d’instruction s’élève et, plus le pourcentage d’agressions psychologiques augmente, résultat déjà
observé lors de l’analyse de l’axe « santé ».
Tableau XXXXVI : Violences psychologiques et niveau d’instruction des victimes
Niveau d’instruction
Agression psychologique
Total
Analphabète Primaire
202
99
723
433
Moyen Secondaire Supérieur
155
146
66
602
411
160
Total
668
2.329
• Age des victimes
On note une élévation progressive du nombre déclaré d’agression avec l’âge des victimes. Ainsi, la proportion de
violences psychologiques passe de 17,3% chez les moins de 15 ans à 34,3% chez les 35-44 ans. A partir de cette tranche
d’âge, on observe une stabilisation de ce pourcentage qui est aux alentours du tiers des agressions déclarées.
Tableau XVII : Violences psychologiques et âge des victimes
106
Tranches d’âge
Agression psychologique
Total
01-14
19
110
15-24
178
734
25-34
163
550
35-44
175
510
45-54
92
279
55-64
45
138
>= 65
42
123
Total
714
2.444
VI- MOTIFS ET CARACTERISTIQUES DU RECOURS A UNE STRUCTURE DE POLICE
1/ Motifs du recours à une structure de police
Les motifs amenant la victime à se présenter à une structure de police sont essentiellement de deux ordres : le
signalement de l’agression (79,8%) et le dépôt de plainte (17,7%).
Tableau XXXXVII : Statut socioprofessionnel des victimes dans les violences psychologiques
Motif
Effectifs
%
Dépôt de plainte
432
17,7*
Signalement de
l’agression
1950
79,8*
Autre
Non précisé
Total
37
1,5*
25
1,0*
2.444
* : les pourcentages sont calculés par rapport à l’ensemble des violences déclarées dans cet axe, soit 2444.
AXE « POLICE »
Violences à l’enconre des femmes, l’enquête nationale
2/ Modalités d’accompagnement
Moins de la moitié des victimes sont accompagnées (46,3%).
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Figure 23
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• Niveau d’instruction des victimes
Globalement, ce sont les femmes les plus instruites qui se font davantage accompagner. Parmi elles, ce sont les
femmes ayant un niveau moyen d’instruction qui sont le plus souvent assistées d’une tierce personne (x2 = 22.32 – p
= 0.00017330).
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Figure 24
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107
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Tableau XXXXVIII : Accompagnement et niveau d’instruction des victimes
Niveau d’instruction
Personnes accompagnées
Total
Analphabète
292
723
Primaire
210
433
Moyen Secondaire Supérieur
320
193
77
602
411
160
Total
1.092
2.329
On retrouve un lien entre l’accompagnement et les variables caractérisant les victimes. Plus particulièrement, les
pourcentages les plus élevés d’accompagnement sont observés chez les célibataires (x2 = 81.86 – p < 10-6), les femmes
sans profession (x2 =133.31 – p < 10-6) et les jeunes personnes (x2 = 159.31 – p < 10-6).
AXE « POLICE »
Violences à l’enconre des femmes, l’enquête nationale
• Situation matrimoniale des victimes
Ce sont les célibataires qui sont le plus souvent accompagnées (57,0%) ce qui peut s’expliquer, en partie, par leur âge
et par la nature de l’agression : les taux les plus élevés d’agression sexuelle sont observés chez les célibataires. Par
contre, les pourcentages les plus bas sont observés chez les veuves et divorcées (32,9%).
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Figure 23
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Tableau XXXXIX : Accompagnement et situation matrimoniale des victimes
Situation matrimoniale
Personnes accompagnées
Total
Célibataire
543
953
Mariée
447
1.057
Veuve/divorcee
142
432
Total
1.132
2.442
• Statut socioprofessionnel des victimes
De même, ce sont les femmes ayant une profession qui sont le moins souvent accompagnées.
Tableau L : Accompagnement et statut socioprofessionnel des victimes
108
Statut socioprofessionnel
Personnes accompagnées
Total
Sans profession
202
416
Scolarisée Avec profession
43
44
96
176
Total
289
688
Plus finement, on remarque que le statut professionnel est lié à la variable « accompagnement » (x2 = 148.47 – p < 10-6).
Les proportions les plus basses d’accompagnement sont enregistrées chez les employées/ouvrières (27,8%), suivies
des enseignantes (34,3%) puis des artisans patrons (40,0%). Il est à noter que les taux les plus élevés sont observés
chez les personnes scolarisées (73,4%) et les cadres (50,0%).
Tableau LI : Accompagnement et profession des victimes
Profession
Personnes accompagnées
Total
Artisan
Cadre
patron
22
29
55
58
Ensei- Employée/
Etudiante
gnante ouvrière
69
32
282
201
115
384
Sans proTotal
fession
681 1.115
1579 2.392
1-Artisan patron : industriel, gros commerçant, artisan patron - 2-cadre : cadre supérieur, cadre moyen
3-enseignante : enseignante du fondamental, technicienne - 4-employée : employée, ouvrière agricole et non
agricole
• Age des victimes
On observe comme pour les autres variables socio-économiques une liaison entre l’âge des victimes et le fait d’être
accompagné ou non. Ce pourcentage est d’autant moins élevé que la personne est plus âgée, résultat probablement
en rapport avec, une plus grande indépendance des victimes mais également, avec la nature de l’agression. Par
ailleurs, il est vraisemblable que les personnes âgées, notamment les veuves ou divorcées, particulièrement fragilisées,
puissent avoir des difficultés à trouver l’assistance d’une personne soutien.
AXE « POLICE »
Violences à l’enconre des femmes, l’enquête nationale
Tableau LII : Accompagnement et âge des victimes
Classes
Personnes accompagnées
Total
1-14 ans
95
110
15-24
427
734
25-34
225
550
35-44
180
510
45-54
105
279
55-64
55
138
>= 65
45
123
Total
1.132
2.444
• Nature de l’agression
On retrouve un lien statistiquement significatif entre la nature de l’agression et l’accompagnement de la victime
(x2 = 84.30 – p < 10-6). Il semblerait que lorsque l’agression comporte une composante psychologique, les victimes
sont moins souvent accompagnées. Le pourcentage le plus élevé est observé chez les femmes victimes d’agressions
simultanément physiques, psychologiques et sexuelle (88,9%) ou victimes d’agressions sexuelles seules (73,9%) ou
associées à des violences psychologiques (77,8%). Globalement, le pourcentage de personnes non accompagnées est
le plus bas chez les victimes de violences sexuelles et le plus élevé chez celles qui ont subi une agression psychologique.
Plus de la moitié des personnes ayant subi une agression physique ne sont pas accompagnées (55,5%).
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109
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Tableau LIII : Accompagnement et nature de l’agression subie par les victimes
Nature de l’agression
Personnes accompagnées
Total
1
8
9
2
18
31
3
56
103
4
660
1.506
5
14
18
6
130
176
7
235
584
Total
1.121
2.427
1 : agression physique + sexuelle + psychologique – 2 : agression physique et sexuelle – 3 : agression physique et
psychologique - 4 : agression physique – 5 : agression sexuelle et psychologique – 6 : agression sexuelle
7 : agression psychologique
• Identité de l’agresseur
L’identité de l’agresseur semble également influer sur le fait d’être accompagnée ou pas (x2 = 25.0– p = 0.00013925).
Les pourcentages les plus élevés sont enregistrés lorsque l’agresseur est un parent (51,7%) ou une personne connue
(50,4%). Par contre, les victimes sont moins souvent accompagnées lorsque l’agresseur est le mari ou le fiancé
(38,2%).
Tableau LIV : Accompagnement et identité de l’agresseur
Identité
Effectifs
Total
Mari
163
427
Parent
105
203
Fratrie
50
124
Descendant
71
173
Connu
547
1.086
Autre
175
390
Total
1.111
2.403
1-Mari/fiancé : mari ou fiancé - 2-parent : ascendant et apparenté - 3- fratrie : frère et sœur – 4-descendant : enfant
5-connu : voisin, connaissance ou autorité - 6-autre : autre personne et/ou inconnu.
AXE « POLICE »
Violences à l’enconre des femmes, l’enquête nationale
3/ Identité de l’accompagnateur
Par ordre de fréquence, l’accompagnateur est d’abord la mère (26,3%), puis le père (20,8%) et les enfants (16,3%).
Tableau LV : Identité de l’accompagnateur chez les victimes assistées d’une tierce personne
Identité accompagnateur
Personnes accompagnées
%
Père
Mère
Enfant
Fratrie
Ami
Autre
Non précisé
Total
236
298
185
87
106
175
45
1.132
20,8
26,3
16,3
7,7
9,4
15,5
4.,9
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Figure 25
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110
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• Nature de l’agression
On retrouve un lien entre la nature de l’agression et l’identité de la personne accompagnatrice (x2 = 96.44 – p < 10-6).
Lorsque l’agression est simultanément physique, sexuelle et psychologique, les accompagnateurs sont essentiellement
la mère et le père (37,5%). Quand la violence est uniquement physique, la première personne soutien est le mère
(25,3%). Lors des violences sexuelles seules, le premier accompagnateur est la mère (44,4%).
Dans les violences psychologiques seules, les personnes soutien sont représentées, à parts pratiquement égales, par
la mère (23,7%), les enfants (18,9%) et le père (17,5%).
Tableau LVI : Identité des accompagnateurs et nature de l’agression subie par les victimes
Nature de l’agression
Enfants
Mère
Père
Fratrie
Ami
Autre
Total
1
1
3
3
0
1
0
8
2
2
5
3
1
2
2
15
3
14
12
6
2
9
11
54
4
118
163
133
66
63
101
644
5
1
4
5
1
1
2
14
6
5
55
49
3
5
7
124
7
43
54
40
13
24
54
228
Total
184
296
239
86
105
177
1.087
1 : agression physique + sexuelle + psychologique – 2 : agression physique et sexuelle – 3 : agression physique et
psychologique - 4 : agression physique – 5 : agression sexuelle et psychologique – 6 : agression sexuelle
7 : agression psychologique
Nous avons également retrouvé un lien entre l’identité de la personne accompagnatrice et les paramètres
sociodémographiques des victimes. Les résultats sont présentés ci-après.
• Situation matrimoniale des victimes
La situation matrimoniale influence l’identité de l’accompagnateur (x2 = 473.89 – p < 10-6). Chez les veuves et divorcées,
les personnes accompagnatrices sont principalement les descendants (45,4%) et les amis (16,2%).
Chez les célibataires, c’est la mère que l’on retrouve dans le rôle principal (41,1%) suivie du père (35,2%).
Chez les femmes mariées, viennent d’abord les « autres personnes » (34,9%) et les enfants (25,5%).
AXE « POLICE »
Violences à l’enconre des femmes, l’enquête nationale
Tableau LVII : Identité des accompagnateurs et situation matrimoniale des victimes
S. matrimoniale
Enfants
Mère
Père
Fratrie
Ami
Autre
Total
Célibataire
15
217
186
38
53
19
528
Mariée
112
64
47
29
34
153
439
Veuve/divorcee
59
17
6
20
21
7
130
Total
186
298
239
87
108
179
1.097
• Niveau d’instruction des victimes
Parmi les femmes ayant été scolarisées, on note un gradient : plus le niveau est élevé et plus les victimes se font
accompagner (x2 = 251.96 – p < 10-6). A noter également que la place des amis en tant qu’accompagnateur croît avec
le niveau d’instruction de la victime : varie de 6.3% à 20.5% et pourrait traduire la capacité à se créer des relations en
dehors de la cellule familiale.
Tableau LVIII : Identité des accompagnateurs et niveau d’instruction des victimes
Niveau d’instruction
Enfants
Mère
Père
Fratrie
Ami
Autre
Total
Analphabète
116
29
33
26
18
62
284
Primaire
29
61
42
14
16
40
202
Moyen Secondaire
16
12
115
60
92
51
26
16
32
22
29
29
310
190
Supérieur Total
3
176
18
283
15
233
4
86
18
106
15
175
73 1.059
111
VI- CONSEQUENCES DE L’AGRESSION ET PRISE EN CHARGE
1/ Séquelles de l’agression
Pour les quatre cinquièmes des victimes, on note des conséquences directes de l’agression à type d’invalidités
physiques, de séquelles psychologiques et/ou d’une grossesse. Chez la moitié des victimes, on enregistre des séquelles
physiques et, chez un tiers d’entre elles, des séquelles psychologiques.
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Figure 26
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Lorsqu’on examine la nature des séquelles observées suite à l’agression, on note que plus de la moitié sont des
invalidités physiques.
AXE « POLICE »
Violences à l’enconre des femmes, l’enquête nationale
Tableau LIX : Séquelles de l’agression subie par les victimes
Nature des conséquences
Effectifs
%
Invalidité
1.282
52,5*
Séquelles psychologiques
712
29,1*
Grossesse
29
1,2*
* : les pourcentages sont calculés par rapport à l’ensemble des violences déclarées dans cet axe, soit 2.444.
2/ Grossesses secondaires à des violences sexuelles
Plus du dixième des victimes d’agressions sexuelles ont eu comme conséquence une grossesse non désirée.
Parmi les victimes enceintes, une seule a bénéficié d’une interruption thérapeutique de grossesse. Aucun infanticide
n’a été signalé. Notons le pourcentage élevé d’indéterminés, ne permettant pas d’analyser les résultats.
Tableau LX : Devenir des grossesses issues des violences subies par les victimes
Devenir des grossesses
Effectifs
%
Accouchement
11
37,9
Infanticide
0
0,0
ITG
1
3,4
Non précisé
17
58,6
Total
29
Parmi les personnes ayant accouché, la répartition du devenir de l’enfant est donnée ci-dessous. Aucune conclusion
ne peut être apportée du fait des effectifs très petits et du grand nombre d’indéterminés (36,4%).
Tableau LXI : Devenir des enfants
Devenir de l’enfant
Abandonné
Effectifs
%
112
4
36,4
Gardé par la
mère
2
18,2
Placé
Autre Non précisé
0
0,0
1
9,1
4
36;4
Total
11
3/ Suites de l’agression
Une prise en charge a été proposée, seulement, pour le cinquième des victimes. Celle-ci est avant tout à type
d’assistance judiciaire (8,3%) et/ou d’aide médico-légale (5,4%).
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Figure 27
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Aucun placement n’a été signalé. Le pourcentage de prise en charge préconisée reste faible. Une prise en charge
judiciaire a été préconisée uniquement pour moins du dixième des victimes.
Tableau LXII : Répartition des victimes selon la nature de la prise en charge préconisée
Nature de la prise
en charge
Effectifs
%
Médicale
Psychologique
Judiciaire
Placement
Arrangement
133
5,4
34
1,4
204
8,3
7
0,3
54
2,2
* : les pourcentages sont calculés par rapport à l’ensemble des violences déclarées dans cet axe, soit 2.444.
AXE « POLICE »
Violences à l’enconre des femmes, l’enquête nationale
VII- CONCLUSION
Dans cet axe, on enregistre une moyenne d’âge plus élevée (33,7 ans) que dans les structures de santé avec, comme
conséquence, un nombre relativement important de victimes ayant 55 ans et plus (10,6%). En dehors des éventuelles
implications sur les caractéristiques sociodémographiques des victimes – pourcentage important de femmes mariées
(43,2%), sans profession (65,3%) et ayant pas ou peu d’instruction (47,3% sont analphabètes ou ont un niveau
primaire) – il est mis en évidence un groupe de femmes victimes de violence qui semblent particulièrement fragilisées
et exposées. Ce sont les femmes veuves ou divorcées ou ayant plus de 55 ans, ces trois paramètres étant très souvent
étroitement liés.
Les agresseurs, contrairement à ce qui a été observé pour l’axe « santé », sont le plus souvent des connaissances
au sens large (44,4%). Les agressions commises par la famille viennent après (39;3%). Résultats qui méritent d’être
soulignés, car ils sont, sans doute, l’indice de la difficulté pour les femmes à porter plainte lorsqu’il s’agit de violence
conjugale et familiale. Ceci ne minimise en rien les agressions des voisins - le quart des agressions déclarées – qui sont
sans doute un symptôme des conditions de vie dans les immeubles et les quartiers surpeuplés. Autre fait marquant, la
place particulière des descendants parmi les agresseurs (7,1%), notamment les femmes veuves ou divorcées : ceux-ci
sont responsables de près du cinquième des violences déclarées (17,2%). De même, chez les femmes de plus de 55
ans, ils sont causes de plus du tiers des agressions (55-64 ans : 33,1% - >= 65 ans : 37,2%). Celles-ci sont essentiellement
à type de harcèlement, d’injures et de menaces. Ces chiffres donnent à réfléchir sur les mutations actuelles de la
famille et la remise en cause de la valeur traditionnelle de respect des enfants pour les parents.
Une particularité par rapport à l’axe « santé », c’est l’existence d’informations concernant certaines caractéristiques
sociodémographiques des agresseurs. On observe une majorité de personnes analphabètes ou peu instruites, ne
dépassant pas le niveau d’étude correspondant au moyen (74,7%) et au chômage (48,7%). Néanmoins ce profil est
à nuancer, notamment en fonction du lieu d’agression et de la nature de la violence infligée. Ainsi, il semble que,
lorsque l’agression survient à domicile et que la nature de la violence est essentiellement physique, l’agresseur soit
une personne peu instruite et au chômage. Sur les lieux de travail, on rencontre davantage de personnes ayant le
niveau secondaire ou supérieur avec une prédominance de violences psychologiques. Ces résultats sont à prendre
avec précaution, car l’information est manquante pour plus de 10% des individus, néanmoins ils pourraient traduire
la répartition habituelle de ces différentes catégories dans la population générale.
Les agressions déclarées sont essentiellement physiques (67,5%). A noter cependant, que les agressions psychologiques
sont loin d’être négligeables lorsque la violence est commise sur les lieux de travail (près des quatre dixièmes des
violences déclarées) ou par les enfants des victimes (39,1%). Ainsi, si l’on hésite à porter plainte contre la famille, ce
tabou semble être rompu, lorsqu’il s’agit des descendants notamment chez les femmes de plus de 65 ans. A signaler
que les agressions sexuelles sont observées essentiellement au niveau des autres lieux qui, nous le rappelons, sont des
endroits isolés, éloignés des habitations.
Un peu moins de la moitié des victimes sont accompagnées lorsqu’elles se présentent à une structure de police. Il est
intéressant de noter que ce sont les femmes les mieux armées - instruites et ayant une activité rémunérée – qui enregistrent
les pourcentages les plus élevés de personnes accompagnées. De même, lorsque l’agresseur est de la famille (51,7%) ou
une connaissance (50,4%), les plus forts taux d’accompagnement sont enregistrés. Par contre, lorsqu’il s’agit du mari
ou du fiancé (38,2%), on observe les proportions les plus basses. Ceci pourrait être l’indice d’une décision individuelle
n’ayant pas l’approbation de la famille et/ou de l’entourage. A signaler également que le taux le plus bas de personnes
accompagnées se retrouve chez les personnes victimes d’agression psychologique et chez les personnes veuves ou
divorcées.
Les accompagnateurs sont d’abord la mère puis le père. Le rôle des amis est relativement faible (moins du dixième
des accompagnateurs) ; néanmoins leur participation croit au fur et à mesure que le niveau d’instruction de la victime
s’élève. Ceci pourrait traduire la capacité des personnes à évoluer hors de l’enceinte familiale et à mobiliser des
personnes ressources autres que la famille au sens restreint. Il serait également l’indice de la prise de conscience des
difficultés que pourraient rencontrer les victimes lors de leurs démarches.
113
AXE « JUSTICE »
AXE « JUSTICE »
Violences à l’enconre des femmes, l’enquête nationale
I- INTRODUCTION
Ont été traitées les requêtes introduites par les familles ou par les victimes elles-mêmes auprès des structures de la
justice dans les 48 wilayas du pays. Nous rappelons que ces structures sont :
•Les cours, chaque chef-lieu de wilaya étant le siège d’une cours,
•Les tribunaux ciblés par le ministère de la justice dans les wilayas concernées.
Les résultats portent, en dehors des caractéristiques des victimes et de l’agression, communes à tous les axes, sur
quelques données caractérisant les agresseurs et, surtout, sur les suites judiciaires de l’agression.
II- CARACTERISTIQUES DES FEMMES VICTIMES D’AGRESSION
Deux mille cent trente dossiers de femmes, victimes d’agression et ayant esté en justice, ont été enregistrés.
1/ Age des victimes
L’âge moyen des femmes agressées est de 35,4 ans [±0,4] avec des extrêmes allant de 2 à 91 ans. Les classes modales
sont représentées par les 15-24 ans et les 25-34 ans qui cumulent, à elles deux, la moitié des plaintes. A noter, cependant,
que 5% des victimes ayant esté en justice ont moins de 15 ans et que, parmi les 15-24 ans, la moitié (52%) n’ont pas
fêté leur vingtième anniversaire.
Tableau I : Répartition par tranches d’âge des victimes ayant esté en justice
Classes
Effectifs
%
1-14 ans
104
4,9
15-24
561
26,3
25-34
496
23,3
35-44
392
18,4
45-54
271
12,7
55-64
153
7,2
>= 65
153
7,2
Total
2130
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Figure 1
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116
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Un groupe d’âge particulier est individualisé, comme pour l’axe « police » : ce sont les plus de 55 ans qui représentent
près du sixième des victimes (14,4%).
2/ Situation matrimoniale des victimes
Le tiers des femmes agressées est célibataire. Parmi elles, on enregistre 1,0% de mères célibataires. Les femmes mariées
représentent environ la moitié des victimes (48,4%) et les femmes veuves ou divorcées un peu plus du cinquième
(17,7%). Les femmes mariées semblent surreprésentées au regard du pourcentage observé au niveau national
(32,1%)1 mais la répartition par age des victimes peu expliquer ces résultats : le tiers des victimes ont moins de 25 ans
alors que dans la population générale, les 0-24 ans représentent plus de la moitie des femmes.
AXE « JUSTICE »
Violences à l’enconre des femmes, l’enquête nationale
Tableau II : Situation matrimoniale des victimes ayant esté en justice
Situation maMère céliEn instance
Célibataire
Mariée
Divorcée Veuve Fatiha Autre NP* Total
trimoniale
bataire
de divorce
Effectifs
713
7 1.025
2
180
196
1
5
1 2.130
%
33,5
0,3
48,1
0,1
8,5
9,2
0,0
0,2 0,0
Fatiha : mariage religieux, non enregistré à l’état civil
NP : non précisé
Nous avons comme précédemment, regroupé certaines modalités : les célibataires ensemble, le groupe des femmes
veuves ou divorcées qui comprend, en plus, celles en instance de divorce, la classe des femmes mariées qui se compose
des personnes mariées ou mariées religieusement mais dont l’acte de mariage n’a pas été enregistré à l’état civil
(Fatiha) et autre.
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Figure 2
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La quasi-majorité des 15-24 ans (92%) sont célibataires. Les femmes célibataires et mariées sont agressées plus jeunes
(x2 = 980.584- p < 10-6) avec un âge moyen respectivement, de 21,6 et 40,1 ans au moment des faits.
La moitié des femmes célibataires ont moins de 20 ans au moment de leur agression, contre, respectivement, moins
de 38 et 47 ans pour les femmes mariées et veuves ou divorcées.
Tableau III : Age moyen des victimes en fonction de leur situation matrimoniale
Situation matrimoniale
Moyenne
Variance
Echantillon
Médiane
Divorcée/veuve
49,0
308,660
378
47
Célibataire
21,6
88,342
720
19
Mariée
40,1
172,839
1.031
38
3/ Niveau d’instruction des victimes
Globalement, les victimes entamant une procédure judiciaire sont moins instruites que celles ayant eu recours aux
services de la santé et de la police. Moins du sixième des femmes agressées (13,8%) ont fait des études secondaires ou
supérieures. Plus du tiers des victimes (36,5%) sont analphabètes, pourcentage très proche de celui de la population
générale (31,0%).
A signaler toutefois, le grand nombre d’indéterminés pour ce paramètre (20,6%).
Tableau IV : Répartition des victimes en fonction de leur niveau d’instruction
Niveau d’instruction
Effectifs
%
Analphabète
Primaire
777
36,5
291
13,7
Moyen Secondaire Supérieur
328
15,4
224
10,5
71
3,3
Non précisé
439
20,6
Total
2.130
117
AXE « JUSTICE »
Violences à l’enconre des femmes, l’enquête nationale
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Figure 3
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L’âge moyen des femmes agressées varie en fonction de leur niveau d’instruction (x2 = 410.546 - p < 10-6).
Les femmes sans instruction (analphabètes) ont un âge moyen (44,4 ans) plus élevé au moment de l’agression. Ce
constat est probablement en rapport avec leur statut socioprofessionnel et matrimonial. Ce sont généralement des
femmes mariées, au foyer.
Tableau V : Age moyen des victimes en fonction de leur niveau d’instruction
Niveau d’instruction
Moyenne
Variance
Echantillon
Médiane
118
Analphabète
44,4
318,063
777
44
Primaire
28,4
176,383
291
28
moyen
26,6
120,041
328
25
Secondaire
26,5
109,693
224
24
supérieur
30,2
89,933
71
29
4/ Profession des victimes
Près des trois quarts des femmes sont sans profession (73,3%), valeur qui se rapproche de celle de la population
générale. Nous avons regroupé dans la catégorie « sans profession », les pensionnées. Elles sont au nombre de trenteneuf et représentent 2,5% des femmes de ce groupe. Un point particulier à l’axe « justice » est le nombre relativement
élevé d’enfants non scolarisées de moins de 16 ans. Pour les commodités de l’analyse, elles ont été intégrées dans la
classe des « scolarisées/étudiantes ». Elles représentent 8,6% des individus de cette classe.
Tableau VI : Statut socioprofessionnel des victimes
Statut socioprofessionnel
Effectifs
%
Sans profession
1.561
73,3
Scolarisée/
Avec profession
Etudiante
230
294
10,8
13,8
Non précisé
Total
45
2,1
2.130
Sans profession : femmes au foyer, pensionnées – scolarisée : écolière, étudiante ou jeune de moins de 16 ans non
scolarisée.
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Figure 4
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Sans profession : femme au foyer, pensionnée – scolarisée : écolière, étudiante ou jeune de moins de 16 ans non
scolarisée.
AXE « JUSTICE »
Violences à l’enconre des femmes, l’enquête nationale
Les professions les plus présentes sont, par ordre de fréquence et d’importance, les enseignantes du fondamental et
les techniciennes (37,4%) et, en second lieu, les employées et ouvrières (31,6%). Cette dernière catégorie se compose
en majorité d’employées, les ouvrières agricoles (2,2%) et non agricoles (8,6%) représentent environ le dixième de
cette classe.
Tableau VII : Répartition des professions parmi les victimes ayant une activité rémunérée
Profession
Effectifs
%
Artisan patron
32
10,9
Cadre sup/
moyen
34
11,6
Enseignante
110
37,4
Employée/
Non précisé
ouvrière
93
25
31,6
8,5
Total
294
1-Artisan patron : industriel, gros commerçant, artisan patron – 2-cadre : cadre supérieur, cadre moyen 3-enseignante : enseignante du fondamental, technicienne – 4-employée/ouvrière : employée, ouvrière agricole et
non agricole.
Les femmes exerçant une profession ont un âge moyen, au moment de l’agression, moins élevé que celui des femmes
sans profession, à l’exception de celui relevé chez les employées (x 2 = 503.862 - p < 10-6), résultats déjà observés chez
les femmes ayant porté plainte auprès d’une structure de police.
Tableau VIII : Age moyen des victimes en fonction de leur statut socioprofessionnel
Profession
Moyenne
Variance
Echantillon
Médiane
Artisan pa- Cadre sup./
Enseignante
tron
moyen
29,0
36,4
35,8
64,096
69,765
107,251
32
34
110
27,5
36
35
Employée/ Elève/ étudi- Sans profesouvrière
ante
sion
38,2
15,6
38,5
150,832
27,871
274,151
94
230
1.560
37
16
35
1-Artisan patron : industriel, gros commerçant, artisan patron – 2-cadre : cadre supérieur, cadre moyen 3-enseignante : enseignante du fondamental, technicienne – 4-employée/ouvrière : employée, ouvrière agricole et
non agricole - 5-sans profession : femme au foyer, pensionnée – 6- scolarisée : écolière, étudiante ou jeune de moins
de 16 ans non scolarisée
5/ Structures enquêtées
Les requêtes proviennent, dans plus des trois quarts des cas, des tribunaux (77,3%) et, pour un peu moins du quart,
des cours d’appel.
Tableau IX : Répartition des victimes en fonction de la structure où a été introduite la plainte
Structure
Effectifs
%
Cours
440
20,7
Tribunaux
1.647
77,3
Autres
43
2,0
Total
2.130
119
AXE « JUSTICE »
Violences à l’enconre des femmes, l’enquête nationale
III- CARACTERISTIQUES DE L’AGRESSION
1/ Nombre déclaré d’agressions
Plus des neuf dixièmes des victimes déclarent une seule agression (95,1%). Le nombre moyen d’agression par femme
est de 1,1 [± 0,1], résultat voisin de celui observé dans les structures de police. Le nombre déclaré d’agressions
multiples, pour une même femme, varie de 2 à 14.
Contrairement à ce qui a été observé pour les structures de santé et de police, on ne retrouve aucun lien entre le nombre
déclaré d’agression et les variables sociodémographiques caractérisant les victimes, telles que leur situation matrimoniale
(x 2 = 0.21 - p = 0.899), leur niveau d’instruction (x 2 = 1.20 - p = 0.877) et leur statut socioprofessionnel (x2 = 1.07 - p =
0.586). Ces résultats contradictoires pourraient être liés au peu de victimes déclarant plus d’une agression.
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Figure 5
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120
2/ Lieu de l’agression
Les lieux publics sont beaucoup plus souvent cités, que dans les autres axes, comme lieu de l’agression et représentent
plus du tiers des cas (34,6%). Le domicile reste néanmoins le lieu privilégié des violences signalées (59,9%).
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Figure 6
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Tableau X : Répartition des victimes en fonction du lieu d’agression
Lieu d’agression
Effectifs
%
Domicile
1.275
59,9
Travail
52
2,4
Lieu public
737
34,6
Autre lieu *
53
2,5
Non précisé
13
0,6
Total
2.130
* autre lieu : lieu isolé
Le lieu de l’agression est associé à certaines variables sociodémographiques des victimes, telles que leur situation matrimoniale
(x2 = 360.82 – p < 10-6), leur statut socioprofessionnel (x2 =448.00 – p < 10-6) et leur âge (x2 =236.76 – p < 10-6).
AXE « JUSTICE »
Violences à l’enconre des femmes, l’enquête nationale
• Situation matrimoniale des victimes
On retrouve des résultats similaires à ceux des précédents axes. Les célibataires sont plus souvent victimes d’une agression dans les
lieux publics (57,1%) que les autres groupes (mariées : 20,4% - veuves… : 31,2%) et c’est, pour elles, le premier lieu d’agression déclaré.
Par contre, pour les femmes mariées (77,3%), veuves ou divorcées (65,9%), ce sont les agressions à domicile qui
viennent en tête.
Sur les lieux de travail, le pourcentage le plus élevé d’agressions déclarées est retrouvé chez les femmes célibataires
(53,8%), puis chez les femmes mariées (30,8%).
Dans les lieux isolés, les agressions sont, dans près des quatre cinquièmes des cas, survenues chez les célibataires
(79,2%).
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Figure 7
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Tableau XI : Lieu d’agression et situation matrimoniale des victimes
Lieu d’agression
Situation matrimoniale
Célibataire
Mariée
Divorcée/veuve
Total
Domicile
Travail
Lieu public
Autre lieu *
Total
237
788
249
1274
28
16
8
52
408
208
118
734
42
8
3
53
715
1.020
378
2113
* autre lieu : lieu isolé
* autre lieu : lieu isolé
• Statut socioprofessionnel des victimes
Les sans profession (67,5%) et les femmes ayant un travail rémunéré (52,4%) sont agressées principalement au
domicile, alors que pour les jeunes (scolarisées ou non), ce sont les lieux publics qui ressortent (69,7%).
Tableau XII : Lieu d’agression et statut socioprofessionnel des victimes
Lieu d’agression /
S. socioprofessionnel
Sans profession
Scolarisée
Avec profession
Total
Domicile
Travail
Lieu public
Autre lieu *
Total
1.034
44
175
1.253
0
0
49
49
470
145
105
720
27
19
5
51
1.531
208
334
2.073
* autre lieu : lieu isolé
1-sans profession : femme au foyer, pensionnée – 2-scolarisée : écolière, étudiante ou jeune de moins de 16 ans non
scolarisée.
• Age des victimes
Chez les moins de 25 ans, le premier lieu d’agression cité est représenté par les lieux publics (< 15 ans : 66,0% - 15-24
ans : 48,9%). Chez les 25 ans et plus, le domicile est le premier lieu d’agression. Il est suivi, dans une moindre mesure,
par les lieux publics.
121
AXE « JUSTICE »
Violences à l’enconre des femmes, l’enquête nationale
Tableau XIII : Lieu d’agression et âge des victimes
Tranches d’âge
Lieu d’agression
Domicile
Travail
Lieu public
Autre lieu *
Total
1-14 ans
15-24
25-34
35-44
45-54
>= 55
Total
24
0
68
11
103
249
8
272
27
556
316
22
151
5
494
262
18
105
5
390
200
1
67
0
268
224
3
74
5
306
1.275
52
737
53
2.117
* autre lieu : lieu isolé
IV- CARACTERISTIQUES DE L’AGRESSEUR
1/ Identité de l’agresseur
On retrouve en premier lieu le voisin (23,4%), puis le mari (21,2%), et les connaissances (16,4%). Dans la majorité des
cas, l’agresseur est une personne connue de la victime, vivant dans son entourage immédiat (84,0%).
Moins de la moitié des agressions déclarées (42,5%) sont commises par la famille.
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Figure 8
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122
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Tableau XIV : Identité de l’agresseur
Père/
ConnaisInconnu/
Enfant Fratrie Apparenté Voisin
Autorité
NP* Total
mère
sance
autre
11
25
170
68
179
499
349
38
276
64 2.130
0,5 1,2
8,0
3,2
8,4 23,4
16,4
1,8
12,9 3,0
Identité Mari Fiancé
Effectifs 451
%
21,2
* NP = Non précisé
1-mari/fiancé : mari ou fiancé - 2-parent : ascendant/descendant et apparenté - 3- fratrie : frère et sœur
4-connu : voisin, connaissance, personne investie d’une autorité morale - 6-inconnu : autre personne et/ou inconnu.
• Lieu de l’agression
Identité de l’agresseur et lieu de l’agression sont des paramètres étroitement liés (x2 = 518.56 – p < 10-6). Ainsi lorsque
les agressions sont dues à des membres de la famille, le principal lieu d’agression est le domicile. Néanmoins, lorsque
l’agresseur est un parent, le quart des violences ont lieu à l’extérieur (26,0%). De même, près du dixième des agressions
commises par la fratrie surviennent sur les lieux publics.
Lorsque l’agresseur n’est pas un membre de la famille, l’agression survient, plus fréquemment, sur les lieux de travail
ou dans un lieu isolé.
AXE « JUSTICE »
Violences à l’enconre des femmes, l’enquête nationale
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Figure 9
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Tableau XV : Identité de l’agresseur et lieu d’agression
Lieu d’agression
Agresseur
Mari/fiancé
Parent
Fratrie
Descendant
Connu
Autre
Total
Domicile
Travail
Lieu public
Autre lieu *
Total
421
144
59
158
384
77
1.243
4
5
0
0
31
11
51
34
53
8
10
433
172
710
1
2
1
1
33
14
52
460
204
68
169
881
274
2.056
1-mari/fiancé : mari, fiancé - 2-parent : ascendant et parent - 3- fratrie : frère et sœur – 4-enfant - 5-connu : voisin ou
connaissance, personne investie d’une autorité morale - 6-autre : autre personne et/ou inconnu.
* autre lieu : lieu isolé
On observe un lien entre les variables sociodémographiques des victimes et l’identité de l’agresseur notamment avec
leur situation matrimoniale (x2 = 636.34 – p < 10-6), leur âge (x2 = 600.24 – p < 10-6) et leur statut socioprofessionnel (x2
= 164.84 – p < 10-6).
• Situation matrimoniale des victimes
Chez les célibataires, l’agresseur est principalement une connaissance au sens large (59,6%), puis une personne inconnue (22,8%), la
famille occupant néanmoins une place non négligeable (17,7%). Chez les femmes mariées, les agresseurs sont, par ordre de fréquence, le
mari (41,5%), une connaissance (31,6%), un parent (9,9%) ou un descendant (9,2%). Pour les veuves ou divorcées, l’identité de l’agresseur
est plus variable mais avec un rôle également prépondérant des connaissances (42,2%), suivies des descendants (21,1%), des personnes
inconnues (15,1%) et de l’ex-mari (9,5%). Comme observé dans l’axe « police », l’ex-mari occupe, toujours, une place non négligeable
parmi les agresseurs, puisqu’il est responsable de près du cinquième des agressions déclarées chez les femmes divorcées (17,1%). Il
est intéressant de noter la différence de l’ordre d’importance des agresseurs selon les structures de recours. Alors que l’étude de l’axe
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Figure 10
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123
AXE « JUSTICE »
Violences à l’enconre des femmes, l’enquête nationale
« santé » avait mis en exergue le rôle de la famille et du mari dans les violences commises à l’égard des femmes, ici ceux-ci semblent
être relégués au second plan. On peut penser qu’il est plus aisé de déclarer à la justice une agression commise par un tiers que par une
personne proche, et ce, d’autant que ces résultats sont similaires à ceux de l’axe « police ».
Tableau XVI : Identité de l’agresseur et situation matrimoniale des victimes
Agresseur
S.matrimoniale
Célibataire
Mariée
Divorcée/veuve
Total
Mari/fiancé
Parent
11
416
35
462
73
99
31
203
Fratrie Descendant
38
16
14
68
0
92
78
170
Connu
Autre
Total
411
317
156
884
157
62
56
275
690
1.002
370
2062
1-mari/fiancé : mari ou fiancé - 2-parent : ascendant et apparenté - 3- fratrie : frère et sœur – 4-descendant : enfant - 5connu : voisin, connaissance ou personne investie d’une autorité morale - 6-autre : autre personne et/ou inconnu.
• Age des victimes
Pour les moins de 25 ans, le premier agresseur est une connaissance (< 15 ans : 60,6% - 15-24 : 52,2%), suivie des
personnes inconnues (< 15 ans : 24,2 – 15-24 ans : 20,8 %).
Pour les 25-34 ans et les 35-44 ans, on retrouve d’abord les connaissances (38,8% respectivement 38,5%), puis le mari
(35,6% respectivement 34,6%).
Chez les plus de 44 ans, si le premier agresseur est également une connaissance, notons la part importante des
descendants qui sont responsables de plus du tiers des violences déclarées pour les 65 ans et plus (36,7%).
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124
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Figure 11
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Tableau XVII : Identité de l’agresseur et âge des victimes
Tranches d’âge
Agresseur
Mari/fiancé
Parent
Fratrie
Descendant
Connu
Autre
Total
01-14
15-24
25-34
35-44
45-54
55-64
>= 65
Total
0
14
1
0
60
24
99
81
46
19
0
283
113
542
171
44
22
3
186
54
480
132
31
12
21
147
39
382
59
25
7
41
110
20
262
17
21
5
50
49
9
151
2
23
2
55
51
17
150
462
204
68
170
886
276
2.066
1-mari/fiancé : mari, fiancé - 2-parent : ascendant et apparenté - 3- fratrie : frère et sœur – 4-descendant : enfant
5-connu : voisin ou connaissance, personne investie d’une autorité morale - 6-autre : autre personne et/ou inconnu.
AXE « JUSTICE »
Violences à l’enconre des femmes, l’enquête nationale
• Statut socioprofessionnel des victimes
Quel que soit le statut socioprofessionnel, l’agresseur principal est une connaissance. Nous relevons la part relativement
importante des descendants chez les femmes sans profession (10,2%).
Tableau XVIII : Identité de l’agresseur et statut socioprofessionnel des victimes
Tranches d’âge
Agresseur
Mari/fiancé
Parent
Fratrie
Descendant
Connu
Autre
Total
Scolarisée/
Etudiante
2
20
2
0
139
58
221
Sans profession
388
159
60
155
598
156
1.516
Avec profession
Total
63
17
6
12
138
50
286
453
196
68
167
875
264
2.023
1-sans profession : femme au foyer, pensionnée – 2-scolarisée : écolière, étudiante ou jeune de moins de 16 ans non
scolarisée.
1-Mari/fiancé : mari, fiancé - 2-parent : ascendant et apparenté - 3- fratrie : frère et sœur – 4-descendant : enfant
5-connu : voisin ou connaissance, personne investie d’une autorité morale - 6-autre : autre personne et/ou inconnu.
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Figure 12
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125
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1-Mari/fiancé : mari, fiancé - 2-parent : ascendant et apparenté - 3- fratrie : frère et sœur – 4-descendant : enfant
5-connu : voisin ou connaissance, personne investie d’une autorité morale - 6-autre : autre personne et/ou inconnu.
Sans profession : femme au foyer, pensionnée – scolarisée : écolière, étudiante ou jeune de moins de 16 ans non
scolarisée.
2/ Instruction de l’agresseur
Près du tiers des agresseurs sont analphabètes (29,8%) et plus du cinquième ont un niveau primaire d’instruction
(17,0%). Sensiblement, le même pourcentage a un niveau moyen 17,5%. Très peu ont suivi des études supérieures
(1,7%).
Le pourcentage de personnes analphabètes est plus élevé que dans la population générale où il se situe aux alentours
de 16.5%.
Tableau XIX : Répartition des agresseurs en fonction de leur niveau d’instruction
Niveau d’instruction
Effectifs
%
Analphabète
Primaire
635
29,8
363
17,0
Moyen Secondaire Supérieur
373
17,5
139
6,5
36
1,7
Non précisé
584
27,4
Total
2.130
AXE « JUSTICE »
Violences à l’enconre des femmes, l’enquête nationale
• Lieu de l’agression
On observe un lien statistiquement significatif entre le niveau d’instruction de l’agresseur et le lieu de la violence
(x2 = 43.39 – p < 10-6).
Des résultats similaires à ceux de l’axe « police » sont retrouvés. Ainsi, à domicile, l’agresseur est majoritairement
(65,6%) une personne peu ou non instruite avec, respectivement, le quart des personnes ayant uniquement le niveau
primaire (24,3%) et les quatre dixièmes analphabètes (41,3%).
Par contre, sur les lieux de travail, on retrouve une majorité de personnes instruites ayant, au minimum, un niveau
d’instruction moyen voire plus (75,8%). A noter que ce sont les personnes ayant un niveau secondaire et/ou supérieur
qui sont les premiers agresseurs sur ces lieux (39,4%). Ces observations sont à interpréter avec précaution du fait du
faible nombre d’agression déclarées sur les lieux de travail.
Dans les lieux publics, au sens large, on retrouve la même distribution qu’à domicile, c’est à dire des individus étant en
majorité analphabètes ou ayant uniquement le niveau primaire.
Tableau XX : Lieu d’agression et niveau d’instruction des agresseurs
Lieu d’agression
Niveau d’instruction
Analphabète
Primaire
Moyen
Secondaire
Supérieur
Total
126
Domicile
Travail
383
225
221
80
18
927
5
3
12
8
5
33
Lieu public/
Autre lieu
244
132
139
51
13
579
Total
632
360
372
139
36
1.539
3/ Profession de l’agresseur
Il est à noter que, pour 7,8% de cette population, nous n’avons pas pu avoir le statut socioprofessionnel.
La majorité des agresseurs sont des personnes au chômage (49,7%) et, dans une moindre mesure et en seconde
position, des artisans (8,4%), des ouvriers non agricoles (8,3%) et des enseignants (8,2%).
Tableau XXI : Répartition des professions des agresseurs
Profession
Effectifs
%
Indus./ar- Cadre/enEmployé Ouvrier Retraité
tisan seignant
179
203
69
280
161
8,4
9,5
3,2
13,1
7,6
Sans profession
1059
49,7
Etudiant
NP* Total
12
0,6
167 2.130
7,8
1 : industriel, artisan, profession libérale - 2 : cadre : cadre supérieur, moyen et enseignant - 3- employé - 4 : ouvrier
agricole et non agricole - 5 : retraité - 6 : sans profession : au chômage - 7 : étudiant et jeune non scolarisé
* - NP : non précisé
• Lieu de l’agression
Le lieu de l’agression est tributaire de la profession de l’agresseur (x2 = 66.89 – p < 10-6).
Les résultats observés confirment les analyses antérieures. Ainsi, à domicile, ce sont les agresseurs au chômage (51,8%)
et les ouvriers (16,5%) qui dominent le tableau.
Sur les lieux de travail, les cadres sont la cause de plus du tiers des agressions (367%). Il est à noter toutefois que
près des quatre dixièmes des violences commises dans ces lieux sont le fait d’agresseurs au chômage. Il s’agit dans
la majorité des cas du voisin (47,4%) et, dans une moindre mesure, et à parts équivalentes, la famille (21,3%) ou un
inconnu (21,0%). Ces personnes sont extérieures à ces lieux.
Dans les endroits isolés, la moitié des personnes incriminées sont au chômage.
AXE « JUSTICE »
Violences à l’enconre des femmes, l’enquête nationale
Tableau XXII : Répartition des professions des agresseurs en fonction du lieu d’agression
Profession
Indus./artisan
Domicile
Travail
Lieu public
Autre lieu
Total
111
3
58
5
177
Cadre/enseignant
131
18
55
10
214
Employé
Ouvrier
Retraité
39
4
26
0
69
194
0
80
5
279
92
5
60
3
160
Sans profession
610
19
400
24
1053
Total
1.177
49
679
47
1.952
1 : industriel, artisan, profession libérale - 2 : cadre : cadre supérieur, moyen et enseignant - 3- employé
4 : ouvrier agricole et non agricole - 5 : retraité - 6 : sans profession : au chômage
V- NATURE DE L’AGRESSION
1/ Généralités
Les deux tiers des agressions déclarées sont de nature physique (62,7%). Elles sont suivies par les violences
psychologiques (33,0%) puis, sexuelles (13,1%).
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Figure 13
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127
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Tableau XXIII : Répartition des agressions en fonction de leur nature
Nature de l’agression
Effectifs
%
Physique
1.335
62,7*
Sexuelle
279
13,1*
Psychologique
703
33,0*
* : pourcentages calculés par rapport à l’ensemble des violences déclarées dans cet axe, soit 2130.
Pour 0,3% des victimes, l’agression est simultanément physique, sexuelle et psychologique. Dans onze cas, la nature
de l’agression n’a pas pu être précisée.
Les neuf dixièmes des victimes ont déclaré un seul type d’agression (90,5%). Le quart des violences signalées sont des
agressions psychologiques seules, c’est à dire non associées à d’autres formes d’agressions.
Tableau XXIV : Répartition des agressions en fonction de leur nature en tenant compte de la possibilité de
violences multiples
Nature de l’agression
Effectifs
%
1
2
3
4
5
6
7
0,3
27
1,3
144
6,8
1157
54,3
13
0,6
232
10,9
Non précisé
539
11
25,3
0,5
7
Total
2.130
1 : agression physique + sexuelle + psychologique – 2 : agression physique et sexuelle – 3 : agression physique et
psychologique - 4 : agression physique – 5 : agression sexuelle et psychologique – 6 : agression sexuelle – 7 : agression
psychologique
AXE « JUSTICE »
Violences à l’enconre des femmes, l’enquête nationale
• Lieu de l’agression
Une liaison statistiquement significative est mise en évidence entre la nature et le lieu de l’agression (x2 = 81.94 – p < 10-6).
Quel que soit le lieu de l’agression, les violences physiques seules et les violences psychologiques seules sont au
premier plan.
A domicile, on enregistre principalement des violences physiques seules (57,7%) et psychologiques seules (24,9%).
Dans les autres lieux, on observe une prédominance d’agressions physiques seules (49,1%) et de violences sexuelles
seules (31,1%).
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Figure 14
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Sur les lieux de travail, plus de la moitié des agressions sont de nature psychologique seule ou associée à d’autres
violences (55,8%). A noter que près du dixième des violences signalées sur ces lieux sont sexuelles (9,6%), associées
ou non à d’autres types d’agression.
Les violences sexuelles surviennent principalement dans les endroits isolés (32,1%).
Tableau XXV : Etude de la nature des agressions en fonction du lieu d’agression
128
Nature de l’agression
Lieu de l’agression
Domicile
Travail
Lieu public
Autre lieu
Total
1
2
3
4
5
6
7
Total
4
0
3
0
7
12
1
10
4
27
89
3
47
2
141
733
19
376
26
1.154
6
1
5
1
13
110
3
99
17
229
316
25
191
3
535
1.270
52
731
53
2.106
1 : agression physique + sexuelle + psychologique – 2 : agression physique et sexuelle – 3 : agression physique et psychologique
- 4 : agression physique – 5 : agression sexuelle et psychologique – 6 : agression sexuelle – 7 : agression psychologique
On observe un lien significatif entre la nature de l’agression et certaines caractéristiques de l’agresseur notamment
son identité (x2 = 269.20 – p < 10-6), son niveau d’instruction (x2 = 43.36 – p < 10-6) et son statut socioprofessionnel (x2
= 47.74 – p < 10-6), résultats non retrouvés dans l’axe « police ».
• Nature de l’agression et identité des agresseurs
Quel que soit l’agresseur, on note que viennent en premier les violences physiques seules. Lorsqu’il s’agit du mari,
les agressions sont plus souvent des violences physiques seules (78,4%) et des violences psychologiques seules
(12,8%). Les mêmes résultats sont observés lorsque les agressions sont commises par un parent avec respectivement
55,7% d’agressions physiques seules et 28,1% de violences psychologiques seules, la fratrie (69,7 versus 15,2%) et les
descendants (51,8 versus 35,9%). A noter toutefois que plus du tiers des agressions perpétrées par les descendants sont
de nature psychologique et que le dixième des violences commises par la famille sont de nature sexuelle (11,3%).
AXE « JUSTICE »
Violences à l’enconre des femmes, l’enquête nationale
Identité de l'agresseur et nature de l'agression
100%
Pourcentage
80%
Figure 15
60%
40%
20%
0%
x
y
y
le
o,
sy
ue
el
ol
se
ps
iq
ps
-p
hhxu
ch
xys
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e
y
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P
P
h
s
s
s
S
P
A,
A,
hP
A,
A,
A,
P
A,
A,
Nature de l'agression
mari/fiancé
parent
fratrie
descendant
connu
inconnu
Tableau XXVI : Etude de la nature des agressions en fonction de l’identité de l’agresseur
Agresseur
Agression
1
2
3
4
5
6
7
Total
Mari/fiancé
Parent
1
1
34
362
0
5
59
462
0
1
9
113
0
23
57
203
Fratrie Descendant
0
0
9
46
0
1
10
66
Connu
Autre
Total
4
17
55
393
10
149
256
884
1
8
13
117
2
48
82
271
6
27
141
1.119
12
226
525
2.056
0
0
21
88
0
0
61
170
Agression : 1 : agressions physique + sexuelle + psychologique – 2 : agression physique et sexuelle – 3 : agression physique et psychologique - 4 : agression physique – 5 : agression sexuelle et psychologique – 6 : agression sexuelle 7 : agression psychologique
Agresseur : 1-Mari/fiancé : mari ou fiancé - 2-parent : ascendant et apparenté - 3- fratrie : frère et sœur
4-connu : voisin, connaissance ou autorité - 5-autre : autre personne et/ou inconnu.
• Niveau d’instruction des agresseurs
Quel que soit le niveau d’instruction de l’agresseur, les violences physiques seules sont au premier plan. On observe
un gradient entre le niveau d’instruction de l’agresseur et la nature des violences déclarées ; ainsi le pourcentage
d’agressions physiques seules va en diminuant au fur et à mesure que le niveau d’instruction s’élève : il passe de 61,5%
chez les agresseurs analphabètes à 41,7% chez ceux ayant un niveau supérieur. De manière inverse, on enregistre que
la proportion de violences psychologiques signalées augmente parallèlement avec le niveau d’instruction.
Les pourcentages observés varient de 21,3% lorsque l’agresseur est sans instruction à 33.3% chez les individus ayant
fait des études supérieures.
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Figure 16
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129
AXE « JUSTICE »
Violences à l’enconre des femmes, l’enquête nationale
Tableau XXVII : Nature des agressions et niveau d’instruction des agresseurs
Agresseur
Agression
1
2
3
4
5
6
7
Total
Analphabète
Primaire
0
3
38
387
3
64
134
629
2
8
26
183
4
51
89
363
Moyen Secondaire
2
3
30
173
2
48
114
372
Supérieur
Total
0
0
5
15
0
4
12
36
4
16
108
828
10
184
389
1.539
0
2
9
70
1
17
40
139
1 : agressions physique + sexuelle + psychologique – 2 : agression physique et sexuelle – 3 : agression physique
et psychologique - 4 : agression physique – 5 : agression sexuelle et psychologique – 6 : agression sexuelle – 7 :
agression psychologique
• Statut socioprofessionnel des agresseurs
De même, à l’inverse du fichier « police », on retrouve une liaison statistiquement significative entre la profession de
l’agresseur et la nature de l’agression. Quelle que soit la profession des agresseurs, du fait de la distribution particulière
des données, on retrouve toujours au premier plan, les violences physiques seules et psychologiques seules. Les
agressions sexuelles seules viennent au troisième plan et représentent plus du dixième des agressions commises par
les ouvriers (13,9%), les industriels (12,3%) et les chômeurs (11,0%).
Tableau XXVIII : Nature des agressions et statut socioprofessionnel des agresseurs
130
Nature de l’agression
Statut socioprofessionnel
Indus./artisan
Cadre/enseignant
Employé
Ouvrier
Retraité
Sans profession
Total
1
2
3
4
5
6
7
Total
1
2
0
1
1
1
6
7
4
0
6
2
7
26
13
17
3
21
9
73
136
91
119
45
162
92
563
1.072
0
3
0
0
0
8
11
22
17
4
39
12
115
209
45
53
17
50
45
282
492
179
215
69
279
161
1.049
1.952
1 : agression physique + sexuelle + psychologique – 2 : agression physique et sexuelle – 3 : agression physique et
psychologique - 4 : agression physique – 5 : agression sexuelle et psychologique – 6 : agression sexuelle – 7 : agression
psychologique
1 : industriel, artisan, profession libérale - 2 : cadre : cadre supérieur, moyen et enseignant - 3- employé - 4 : ouvrier
agricole et non agricole - 5 : retraité - 6 : sans profession : au chômage - 7 : étudiant et jeune non scolarisé
Les variables sociodémographiques caractérisant les victimes et la nature de l’agression sont des paramètres étroitement
liés. Ainsi, la nature de l’agression déclarée est influencée par leur situation matrimoniale (x2 = 370.51 – p < 10-6), leur
niveau d’instruction (x2 = 89.06 – p < 10-6) et leur statut socioprofessionnel (x2 = 76.81 – p < 10-6).
• Situation matrimoniale des victimes
L’association retrouvée entre ces deux variables est, probablement, en rapport avec le lieu de l’agression et l’âge des
victimes. Notons, en préambule, que quelle que soit la situation matrimoniale de la personne, la première agression
signalée est la violence physique seule.
Chez les célibataires, la deuxième violence enregistrée est de nature sexuelle (26,2%), avant les agressions
psychologiques.
Chez les femmes mariées sont, au premier plan, les violences physiques seules (65,5%), puis les violences psychologiques
seules (24,5%).
AXE « JUSTICE »
Violences à l’enconre des femmes, l’enquête nationale
Chez les veuves et divorcées, les agressions physiques (45,1%) et psychologiques seules (41,9%) occupent pratiquement
la même place.
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Figure 17
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Tableau XXIX : Nature des agressions et situation matrimoniale des victimes
Nature de l’agression
Situation matrimoniale
Célibataire
Mariée
Veuve/divorcée
Total
1
2
3
4
5
6
7
Total
4
2
1
7
22
4
1
27
47
71
26
144
315
671
170
1.156
9
3
1
13
187
23
20
230
129
251
158
538
713
1025
377
2.115
1 : agression physique + sexuelle + psychologique – 2 : agression physique et sexuelle – 3 : agression physique et
psychologique - 4 : agression physique – 5 : agression sexuelle et psychologique – 6 : agression sexuelle – 7 : agression
psychologique
• Statut socioprofessionnel des victimes
La même remarque est à faire. Ce sont les agressions physiques seules et les violences psychologiques qui prédominent
et ce, quel que soit le statut socioprofessionnel de la victime.
On enregistre néanmoins, un pourcentage plus élevé de violences psychologiques chez les femmes ayant une
profession (35,2%)
Tableau XXX : Nature des agressions et statut socioprofessionnel des victimes
Nature de l’agression
Statut socioprofessionnel
Sans profession
Scolarisée/Etudiante
Avec profession
Total
1
2
3
4
5
6
7
Total
4
1
2
7
12
8
6
26
99
19
25
143
882
113
137
1.132
4
4
4
12
163
47
16
226
391
35
103
529
1.555
227
293
2.075
1 : agression physique + sexuelle + psychologique – 2 : agression physique et sexuelle – 3 : agression physique et
psychologique - 4 : agression physique – 5 : agression sexuelle et psychologique – 6 : agression sexuelle – 7 : agression
psychologique
Sans profession : femme au foyer, pensionnée – scolarisée : écolière, étudiante ou jeune de moins de 16 ans non
scolarisée.
2/ Les agressions physiques
Les agressions physiques représentent les deux tiers des violences déclarées (62,6%). La quasi-majorité des agressions
physiques sont des coups et blessures volontaires (99,9%). Les enlèvements et séquestrations représentent 4,2% de
ce type d’agression.
131
AXE « JUSTICE »
Violences à l’enconre des femmes, l’enquête nationale
Tableau XXXI : Nature des agressions physiques
Type d’agression physique
Effectifs
%
Coup et blessure volontaires
1.332
62,5
Enlèvement
Séquestration
43
2,0
13
0,6
* : les pourcentages sont calculés par rapport à l’ensemble des violences déclarées pour cet axe, soit 2.130.
• Lieu de la violence
La nature physique de l’agression diffère en fonction du lieu de la violence (x2 = 16.66 – p = 0.00083112). C’est au
niveau du domicile que l’on observe la plus grande proportion d’agressions physiques (65,7%), la plus faible étant
enregistrée sur les lieux de travail (44,2%).
Tableau XXXII : Violences physiques et lieu de l’agression
Lieu d’agression
Agression physique
Total
Domicile
838
1.275
Travail
23
52
Lieu public
436
737
Autre lieu
32
53
Total
1.329
2.117
On met en évidence une association statistiquement significative entre la nature physique de l’agression et un certain
nombre de paramètres liés à l’agresseur dont son identité (x2 = 178.30 – p < 10-6) et son niveau d’instruction (x2 = 15.86
– p = 0.00321261). Par contre, on ne retrouve aucun lien avec le statut socioprofessionnel des agresseurs (x2 = 7.32 – p
= 0.197).
• Identité des agresseurs
Les pourcentages les plus élevés d’agressions physiques sont observés lorsque l’agresseur est le mari (86,1%), la fratrie
(80,9%) et les enfants (64,1%).
132
Tableau XXXIII : Violences physiques et identité de l’agresseur
Identité de l’agresseur
Agression physique
Total
Mari
398
462
Parent
123
204
Fratrie Descendant
55
109
68
170
Voisin Connu
281
188
499
387
Autre
139
276
Total
1.293
2.066
1-Mari : mari, fiancé - 2-parent : ascendant et apparenté - 3- fratrie : frère et sœur – 4-descendant: : enfant
5- voisin : voisin - 6-connu : connaissance, personne investie d’une autorité - 7-autre : autre personne et/ou inconnu.
• Niveau d’instruction des agresseurs
Les agresseurs ayant peu d’instruction (analphabète : 67,4% ; primaire : 60,3%) enregistrent les proportions les plus
élevées de violences physiques.
Il est à noter toutefois que, quel que soit le niveau d’instruction de l’agresseur, plus de la moitié des violences commises
sont physiques, qu’elles soient associées ou non à d’autres agressions.
Tableau XXXIV : Violences physiques et niveau d’instruction des agresseurs
Niveau d’instruction
Agression physique
Total
Analphabète
428
635
Primaire
219
363
Moyen Secondaire
208
81
373
139
Supérieur
20
36
Total
956
1.546
L’existence de violences physiques est fonction de la situation matrimoniale des victimes (x2 = 86.69 – p < 10-6) et de
leur niveau d’instruction (x2 = 10.90 – p = 0.02776486). Aucun lien n’est retrouvé avec le statut socioprofessionnel des
victimes (x2 = 4.09 – p = 0.129).
AXE « JUSTICE »
Violences à l’enconre des femmes, l’enquête nationale
• Situation matrimoniale des victimes
Ce sont les femmes mariées qui enregistrent les proportions les plus élevées de violences physiques (72,8%).
Tableau XXXV : Violences physiques et situation matrimoniale des victimes
Situation matrimoniale
Agression physique
Total
Célibataire
388
721
Mariée Divorcée/Veuve
748
198
1.027
378
Total
1.334
2.126
• Niveau d’instruction des victimes
On note que le pourcentage d’agressions physiques déclarées est en relation avec le niveau d’instruction des victimes,
résultat déjà observé lors des précédentes analyses.
Ainsi, plus le niveau d’étude est élevé et plus la proportion déclarée de violences physiques diminue. Celle-ci passe de
63,1% chez les femmes analphabètes à 47,9% chez celles ayant un niveau d’instruction supérieur.
Tableau XXXVI : Violences physiques et niveau d’instruction des victimes
Niveau d’instruction
Agression physique
Total
Analphabète
490
777
Primaire
191
291
Moyen Secondaire
188
137
328
224
Supérieur
34
71
Total
1.040
1.691
3/ Les agressions sexuelles
Plus du dixième des agressions déclarées sont de nature sexuelle (13,1%). Ces agressions sont représentées par le viol
(50,5%), les attouchements (24,0%), la sodomie (22,2%) et l’inceste (3,6%). Pour cinq femmes, la nature de l’agression
sexuelle n’a pas été précisée.
La part des différentes catégories d’agressions sexuelles, parmi l’ensemble des violences déclarées, est présentée
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133
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Figure 18
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dans le tableau ci-dessous.
Tableau XXXVII : Nature des agressions sexuelles
Type d’agression sexuelle
Effectifs
%
Attouchement
67
3,1*
Inceste
10
0,5*
Viol
141
6,6*
Sodomie
62
2,9*
* : les pourcentages ont été calculés par rapport à l’ensemble des violences déclarées, soit un total de 2130.
AXE « JUSTICE »
Violences à l’enconre des femmes, l’enquête nationale
Figure 19
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• Lieu de l’agression
Les agressions sexuelles sont observées plus fréquemment lorsque le lieu de l’agression est un endroit isolé - autre
lieu - (41,5%) et les lieux publics (15,9%) (x2 = 51.77 – p < 10-6).
Tableau XXXVIII : Violences sexuelles et lieu de l’agression
Lieu d’agression
Agression sexuelle
Total
Domicile
132
1.275
Travail
5
52
Lieu public
117
737
Autre lieu
22
53
Total
276
2.117
Il existe un lien statistiquement significatif entre la nature sexuelle de l’agression et l’identité des agresseurs (x2 =
145.47 – p < 10-6) ainsi qu’avec leur niveau d’instruction (x2 = 9.77 – p = 0.04444161). Par contre, aucune association
n’est mise en évidence avec leur statut socioprofessionnel (x2 = 16.92 – p = 0.076).
134
• Identité des agresseurs
Les agressions sexuelles sont plus fréquemment observées lorsque l’agresseur est une personne inconnue (21,4%), ou
connue (20,3%). A noter que, le dixième des agressions commises par un parent (11,8%) sont sexuelles.
Tableau XXXIX : Violences sexuelles et identité des agresseurs
Identité de l’agresseur
Agression sexuelle
Total
Mari/fiancé
7
462
Parent
24
204
Fratrie Descendant
1
0
68
170
Connu
180
886
Autre
59
276
Total
271
2.066
1-Mari/fiancé : mari, fiancé - 2-parent : ascendant et apparenté - 3- fratrie : frère et sœur – 4-descendant : descendant
5-connu : voisin, connaissance, autorité - 6-autre : autre personne et/ou inconnu.
• Niveau d’instruction des agresseurs
Les pourcentages les plus bas sont observés chez les agresseurs ayant fait des études supérieures (11,1%) et chez
ceux qui sont analphabètes (11,0%). Les proportions les plus élevées sont enregistrées parmi les personnes ayant un
niveau primaire (17,9%).
Tableau XXXX : Violences sexuelles et niveau d’instruction des agresseurs
Niveau d’instruction
Agression sexuelle
Total
Analphabète
70
635
Primaire
65
363
Moyen Secondaire
55
20
373
139
Supérieur
4
36
Total
214
1.546
Les caractéristiques sociodémographiques des victimes et la nature sexuelle de la violence sont liées, en particulier
avec la situation matrimoniale (x2 = 305.88 – p < 10-6), le niveau d’instruction (x2 = 24.74 – p = 0.00005686) et le statut
socioprofessionnel (x2 = 40.23 – p < 10-6).
AXE « JUSTICE »
Violences à l’enconre des femmes, l’enquête nationale
• Situation matrimoniale des victimes
Les victimes célibataires ont la proportion la plus élevée d’agressions sexuelles (30,8%). Les viols sont déclarés
principalement par les célibataires (89,9%).
Tableau XXXXI : Violences sexuelles et situation matrimoniale des victimes
Situation matrimoniale
Agression sexuelle
Total
Célibataire
222
721
Mariée Divorcée/Veuve
32
23
1027
378
Total
277
2.126
• Niveau d’instruction des victimes
Les proportions les plus élevées sont déclarées par les victimes ayant un niveau primaire (17,5%) et moyen (20,2%), les
plus basses chez les personnes analphabètes (9,9%).
Tableau XXXXII : Violences sexuelles et niveau d’instruction des victimes
Niveau d’instruction
Agression sexuelle
Total
Analphabète
77
777
Primaire
51
291
Moyen Secondaire
66
28
328
224
Supérieur
10
71
Total
232
1.691
• Statut socioprofessionnel des victimes
Les personnes scolarisées déclarent plus d’agressions sexuelles que les autres personnes (26,1%), résultat probablement
en rapport avec leur âge.
Tableau XXXXIII : Violences sexuelles et statut socioprofessionnel des victimes
Statut socioprofessionnel
Agression sexuelle
Total
Sans profession Scolarisée/Etudiante
183
60
1.561
230
Avec profession
28
294
Total
271
2.085
L’analyse plus fine en fonction du statut professionnel confirme que les violences sexuelles sont plus souvent signalées
chez les jeunes scolarisées (26,1%) (x2 = 132.943.18 – p < 10-6).
Tableau XXXXIII : Violences sexuelles et profession des victimes
Profession
Agression sexuelle
Total
Indus./artisan
5
32
Enseignante/ Employée/
Etudiante
tech. ouvrière
1
12
7
60
34
110
93
230
Cadre
Sans proTotal
fession
183
268
1.561 2.060
1-Artisan patron : industriel, gros commerçant, artisan patron – 2-cadre : cadre supérieur et moyen - 3-enseignante/tech. :
enseignante du fondamental, technicienne – 4-employée/ouvrière : employée, ouvrière agricole et non agricole 5- sans
profession : femme au foyer, pensionnée – 6- scolarisée : écolière, étudiante ou jeune de moins de 16 ans non scolarisée
135
AXE « JUSTICE »
Violences à l’enconre des femmes, l’enquête nationale
3/ Les agressions psychologiques
Ce type d’agression représente le tiers des agressions déclarées (33,0%). Ces violences psychologiques sont
représentées par les menaces (53,9%), les injures (52,8%) et le harcèlement (17,2%). Une ou plusieurs de ces violences
sont souvent associées.
A noter que le quart des agressions déclarées sont des agressions psychologiques seules (25,3%), c’est à dire non
associées à une autre forme de violence.
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703
Figure 20
1427
Non
Oui
La part des différentes catégories de violence psychologique, parmi l’ensemble des agressions déclarées, est donnée
dans le tableau ci-dessous.
Tableau XXXXIV : Répartition des victimes selon les catégories de violence psychologique
Type d’agression psychologique
Effectifs
%
Menace
379
17,8*
Injure
371
17,4*
* : pourcentages calculés sur l’ensemble des violences déclarées, soit un total de 2.130.
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Figure 21
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136
Harcèlement
121
5,7*
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• Lieu de l’agression
Le lieu de la violence et la nature psychologique de celle-ci sont étroitement liés (x2 = 23.65 – p = 0.00002949). Plus de
la moitié des agressions commises sur les lieux de travail (55,8%) ont une composante psychologique. C’est également
sur les lieux de travail que l’on observe le maximum d’agressions psychologiques, seules ou associées.
Tableau XXXXV : Violences psychologiques et lieu de l’agression
Lieu d’agression
Agression psychologique
Total
Domicile
415
1.275
Travail
29
52
Lieu public
246
737
Autre lieu
6
53
Total
696
2.117
AXE « JUSTICE »
Violences à l’enconre des femmes, l’enquête nationale
On retrouve une association entre la nature psychologique de la violence et certaines caractéristiques des agresseurs
dont leur identité (x2 = 79.02 – p < 10-6) et leur niveau d’instruction (x2 = 19.87 – p = 0.00052864). Par contre aucun lien
n’est mis en évidence avec la profession des agresseurs (x2 = 15.15 – p = 0.126530).
• Identité des agresseurs
La proportion la plus élevée d’agressions psychologiques est observée lorsque l’agresseur est une personne ayant une
autorité morale sur la victime (63,2%), suivie par les descendants (48,2%). Le père et la mère n’ont pas été comptabilisés
car les effectifs sont très petits.
Tableau XXXXVI : Identité de l’agresseur et violences psychologiques
Identité
A.psy.
Total
Père/
Enfant Fratrie
mère
0
5
82
19
11
23
170
68
Mari Fiancé
94
451
ConnaisInconnu/
Autorité
Total
sance
autre
184
117
24
70 684
499
349
38
276 2.066
Parent Voisin
61
179
• Niveau d’instruction des agresseurs
On retrouve un lien statistiquement significatif entre le niveau d’instruction de l’agresseur et la nature psychologique
ou non de l’agression Les pourcentages les plus bas sont observés chez les agresseurs analphabètes (27,6%). Chez
les personnes de niveau d’instruction supérieur (47,2%), près de la moitié des violences commises comprennent une
composante psychologique.
Tableau XXXXVII : Violences psychologiques et niveau d’instruction des agresseurs
Niveau d’instruction
Agression psychologique
Total
Analphabète
175
635
Primaire
121
363
Moyen Secondaire
148
50
373
139
Supérieur
17
36
Total
511
1.546
Toutes les variables sociodémographiques caractérisant les victimes sont liées à l’existence de violences psychologiques
notamment la situation matrimoniale (x2 = 60.53 – p < 10-6), le niveau d’instruction (x2 = 23.23 – p = 0.00011402) et le
statut socioprofessionnel (x2 = 27.43 – p = 0.00000111).
• Situation matrimoniale des victimes
Ce sont les veuves et divorcées (49,2%) qui déclarent le plus souvent ce type d’agression. Chez les célibataires, les
violences psychologiques représentent le quart des agressions signalées (26,2%).
Tableau XXXXVIII : Violences psychologiques et situation matrimoniale des victimes
Situation matrimoniale
Agression psychologique
Total
Célibataire
189
721
Mariée Divorcée/Veuve
327
186
1.027
378
Total
702
2.126
• Niveau d’instruction des victimes
Plus les victimes ont un niveau d’instruction élevé, et plus le pourcentage d’agressions psychologiques augmente,
résultat retrouvé également lors de l’analyse des deux axes précédents. Celui-ci varie de 32,2% chez les personnes
analphabètes à 56,3% chez celles ayant effectué des études supérieures
Tableau XXXXIX : Violences psychologiques et niveau d’instruction des victimes
Niveau d’instruction
Agression psychologique
Total
Analphabète
250
777
Primaire
83
291
Moyen Secondaire
113
87
328
224
Supérieur
40
71
Total
573
1.691
137
AXE « JUSTICE »
Violences à l’enconre des femmes, l’enquête nationale
• Statut socioprofessionnel des victimes
Les victimes ayant une activité professionnelle (45,6%) déclarent plus souvent, que les autres catégories de femmes,
les agressions de nature psychologique.
Tableau L : Violences psychologiques et statut socioprofessionnel des victimes
Statut socioprofessionnel
Agression psychologique
Total
Sans profession Scolarisée/Etudiante
498
59
1.561
230
Avec profession
134
294
Total
691
2.085
Sans profession : femme au foyer, pensionnée – scolarisée : écolière, étudiante ou jeune de moins de 16 ans non
scolarisée.
L’analyse plus fine en fonction de la catégorie professionnelle confirme cette tendance (x2 = 46.58 – p < 10-6). C’est la
catégorie des cadres qui déclare le plus d’agressions psychologiques (73,5%), suivie des enseignantes (49,1%) et des
artisans patrons (40,6%).
Tableau LI : Violences psychologiques et profession des victimes
Indus./artisan
Agression psychologique
13
Total
32
Profession
Enseig./ Employée/
Etudiante
tech.
ouvrière
25
54
36
59
34
110
93
230
Cadre
Sans proTotal
fession
498
685
1561 2.060
1-Artisan patron : industriel, gros commerçant, artisan patron – 2-cadre : cadre supérieur et moyen - 3-enseignante/
tech. : enseignante du fondamental, technicienne – 4-employée/ouvrière : employée, ouvrière agricole et non agricole
5- sans profession : femme au foyer, pensionnée – 6- scolarisée : écolière, étudiante ou jeune de moins de 16 ans non
scolarisée
VI- MOTIFS ET CARACTERISTIQUES DU RECOURS EN JUSTICE
138
1/ Motifs du recours en justice
Les motifs amenant la victime à une structure de l’appareil judiciaire sont essentiellement de trois types : signalement
de l’agression (53,7%), dépôt de plainte (40,2%) et autre (2,1%). Le signalement de l’agression pourrait correspondre à la
plainte « signalement de l’agression » déposée auprès des structures de police, et transmises, par celles-ci, à la justice.
Tableau LII : Motifs du recours en justice
Motif du recours
Effectifs
%
Signaler l’agression Dépôt de plainte
1143
856
53,7
40,2
Autre Non précisé
45
86
2,1
4,0
Total
2.130
• Nature de l’agression
Motif du recours et nature de l’agression sont liés (x2 = 56.26 – p < 10-6). Quelle que soit la nature de l’agression, le premier
motif de recours à une structure de justice est le signalement de l’agression, à l’exception des agressions simultanément
physiques et sexuelles, ou psychologiques et sexuelles. Dans ces deux derniers cas, le premier motif est le dépôt de plainte avec
respectivement 63,0% et 69,2%. Il faut toutefois nuancer ces résultats car les effectifs de ces deux catégories sont faibles.
Tableau LIII : Motifs du recours et nature de l’agression subie par les victimes
Nature de l’agression
Signalement
Dépôt de plainte
Autre
Total
1
3
3
1
7
2
10
17
0
27
3
75
64
1
140
4
640
452
16
1108
5
4
9
0
13
6
116
88
18
222
7
290
217
9
516
Total
1.138
850
45
2.033
1 : agression physique + sexuelle + psychologique – 2 : agression physique et sexuelle – 3 : agression physique et psychologique - 4 :
agression physique – 5 : agression sexuelle et psychologique – 6 : agression sexuelle – 7 : agression psychologique
AXE « JUSTICE »
Violences à l’enconre des femmes, l’enquête nationale
• Statut socioprofessionnel des victimes
On ne retrouve aucune association entre le statut socioprofessionnel des victimes et les motifs amenant la personne à
ester en justice (x2 = 7.55 – p = 0.109).
2/ Modalités d’accompagnement
Un peu plus du tiers des victimes sont accompagnées (38,0%), soit un pourcentage plus bas que celui observé auprès
des structures de police (46,3%).
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Figure 22
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• Nature de l’agression
L’accompagnement de la victime est tributaire de la nature de l’agression (x2 = 50.61 – p < 10-6). Il semblerait que
lorsque l’agression comporte une composante psychologique, les victimes sont moins souvent accompagnées (42,8%).
Le pourcentage le plus élevé est enregistré chez les femmes victimes d’agressions sexuelles, qu’elles soient seules
(52,6%) ou associées aux deux autres formes de violences – physiques et psychologiques (71,4 %), ou concomitantes
d’agressions physiques (59,3%), résultat qui était attendu.
Quand la violence est uniquement physique, la majorité des victimes se présentent seules (61,9%).
Tableau LIV : Accompagnement et nature de l’agression subie par les victimes
Nature de l’agression
Personnes accompagnées
Total
1
5
7
2
16
27
3
72
144
4
415
1.157
5
5
13
6
122
232
7
169
539
Total
804
2.119
1 : agression physique + sexuelle + psychologique – 2 : agression physique et sexuelle – 3 : agression physique et psychologique - 4 :
agression physique – 5 : agression sexuelle et psychologique – 6 : agression sexuelle – 7 : agression psychologique
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Figure 23
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L’existence ou l’absence d’une personne soutien, lors des démarches auprès des structures de justice, est étroitement liée
aux paramètres sociodémographiques des victimes : niveau d’instruction (x2 = 39.82 – p < 10-6) statut socioprofessionnel
139
AXE « JUSTICE »
Violences à l’enconre des femmes, l’enquête nationale
(x2 = 111.98 – p < 10-6) et situation matrimoniale (x2 = 95.20 – p < 10-6). Globalement, ce sont les femmes les mieux armées
– c.a.d. instruites, ayant une profession - qui enregistrent les pourcentages les plus élevés d’accompagnement. Une
des hypothèses plausibles est qu’elles sont davantage informées des difficultés qu’elles peuvent rencontrer et qu’elles
essaient de s’y préparer au mieux, notamment en recherchant le soutien d’une personne proche.
• Situation matrimoniale des victimes
Ce sont les célibataires qui sont le plus souvent accompagnées (52,3%), ce qui peut s’expliquer en partie par leur âge.
A l’inverse, les pourcentages les plus bas sont observés chez les veuves et divorcées. Ainsi, les victimes qui se font le
moins accompagner sont les veuves et divorcées (71,2%).
Tableau LV : Accompagnement et situation matrimoniale des victimes
Situation matrimoniale
Personnes accompagnées
Total
Célibataire
377
721
Mariée
322
1027
Veuve/divorcée
109
378
Total
808
2126
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Figure 24
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140
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• Niveau d’instruction des victimes
Globalement, ce sont les femmes les plus instruites qui se font davantage accompagner. Parmi elles, ce sont les femmes
ayant un niveau secondaire d’instruction qui enregistrent les proportions les plus élevées (48,2%).
Parmi les femmes ayant été scolarisées,on note un gradient :plus le niveau est élevé et plus les victimes se font accompagner
à l’exception de la classe « études supérieures » ; ces résultats pourraient être liés aux petits effectifs observés.
Tableau LVI : Accompagnement et niveau d’instruction des victimes
Niveau d’instruction
Personnes accompagnées
Total
Analphabète
234
777
Primaire
127
291
Moyen Secondaire Supérieur
145
108
26
328
224
71
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Figure 25
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Total
640
1.691
AXE « JUSTICE »
Violences à l’enconre des femmes, l’enquête nationale
• Statut socioprofessionnel des victimes
Le résultat marquant, mais attendu, concerne les victimes scolarisées qui enregistrent le pourcentage le plus élevé
de personnes accompagnées (71,0). On retrouve le même pourcentage de personnes non accompagnées chez les
femmes sans profession (66,5%) et celles exerçant une activité rémunérée (65,4%).
Tableau LVII : Accompagnement et statut socioprofessionnel des victimes
Statut socioprofessionnel
Personnes accompagnées
Total
Sans profession
516
1.540
Scolarisée Avec profession
149
116
210
335
Total
781
2.085
Sans profession : femme au foyer, pensionnée – scolarisée : écolière, étudiante ou jeune de moins de 16 ans non
scolarisée.
Les proportions les plus basses d’accompagnement sont enregistrées chez les cadres (23,5%), les employées/ouvrières (27,9%).
Il est à noter que les taux les plus élevés sont observés chez les personnes scolarisées (72,6%) et les enseignantes (40,9%).
Tableau LVIII : Accompagnement et statut professionnel des victimes
Indus./artisan
Personnes accompagnées
13
Total
32
Profession
Enseig./ Employée/
Etudiante
tech.
ouvrière
8
45
26
167
34
110
93
230
Cadre
Sans proTotal
fession
515
774
1.561 2.060
1-Artisan patron : industriel, gros commerçant, artisan patron – 2-cadre : cadre supérieur et moyen -3-enseignante/
tech. : enseignante du fondamental, technicienne – 4-employée/ouvrière : employée, ouvrière agricole et non agricole
5- sans profession : femme au foyer, pensionnée – 6- scolarisée : écolière, étudiante ou jeune de moins de 16 ans non
scolarisée
• Identité des agresseurs
L’identité de l’agresseur semble également influer sur le fait d’être accompagné ou pas (x2 = 23.10– p = 0.00032357).
Les pourcentages les plus élevés sont enregistrés lorsque l’agresseur est une personne inconnue (48,6%), ou une
connaissance (39,7%). Par contre, les victimes sont moins souvent accompagnées lorsque l’agresseur fait partie de la
famille au sens large (ascendant, descendant …).
Tableau LIX : Identité de l’agresseur chez les victimes assistées d’une tierce personne
Identité de l’agresseur
Personnes accompagnées
Total
Mari
150
462
Parent
76
204
Fratrie
25
68
Enfant
53
170
Connu
348
886
Inconnu
134
276
Total
786
2.066
1-Mari/fiancé : mari, fiancé - 2-parent : ascendant et apparenté - 3- fratrie : frère et sœur – 4-descendant : enfant - 5connu : voisin, connaissance, autorité - 6-inconnu : autre personne et/ou inconnu.
3/ Identité de l’accompagnateur
Par ordre de fréquence, l’accompagnateur est d’abord le père (26,2%), les enfants (21,6%) et la mère (20,5%).
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Figure 26
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141
AXE « JUSTICE »
Violences à l’enconre des femmes, l’enquête nationale
Tableau LX : Identité de l’accompagnateur chez les victimes assistées d’une tierce personne
Identité accompagnateur
Père
Personne accompagnatrice
%
212
26,2
Mère Enfant Fratrie
166
20,5
175
21,6
63
7,8
Ami
57
7,0
Non précisé
124
13
15,3
1,6
Autre
Total
810
• Nature de l’agression
On retrouve un lien entre la nature de l’agression et l’identité de la personne accompagnatrice (x2 = 126.89 – p < 10-6).
Lorsque l’agression est simultanément physique, sexuelle et psychologique, on retrouve, dans les mêmes proportions,
la mère (40,0%) et les enfants (40,0%) comme accompagnateurs principaux.
Quand l’agression est sexuelle, seule ou associée à d’autres violences, le premier accompagnateur est le père (41,9%)
suivi par la mère (30,4%).
En cas d’agression psychologique seule, le premier accompagnateur est représenté par les enfants (31,7%), suivi des
« autres personnes » (22,6%).
Par contre, les amis sont peu présents en général. Ils sont surtout sollicités lorsque la violence est psychologique
(38,6%).
Tableau LXI : Identité des accompagnateurs et nature de l’agression subie par les victimes
142
Nature de l’agression
Enfants
Mère
Père
Fratrie
Ami
Autre
Total
1
2
2
1
0
0
0
5
2
1
3
3
2
4
3
16
3
18
20
11
4
7
12
72
4
97
84
117
35
14
60
407
5
0
3
2
0
0
0
5
6
5
37
56
5
10
9
122
7
52
17
20
16
22
37
164
Total
175
166
210
62
57
121
791
1 : agression physique + sexuelle + psychologique – 2 : agression physique et sexuelle – 3 : agression physique et
psychologique - 4 : agression physique – 5 : agression sexuelle et psychologique – 6 : agression sexuelle – 7 : agression
psychologique
Globalement, le pourcentage de personnes non accompagnées est le plus bas chez les victimes de violences sexuelles
et le plus élevé chez celles ayant subi une agression psychologique. Les personnes clés sont les parents et les enfants,
mais leur présence est moins tranchée que chez les victimes ayant recours à une structure de police. A noter, cependant,
que le rôle joué par les enfants apparaît nettement. Ils viennent en deuxième position lorsque l’agression est physique
seule, et sont le premier accompagnateur pour les agressions psychologiques seules.
• Situation matrimoniale des victimes
La situation matrimoniale influence l’identité de l’accompagnateur (x2 = 355.46 – p < 10-6). Lorsque les victimes sont
des veuves ou divorcées, les personnes accompagnatrices sont principalement les descendants (50,0%).
Chez les célibataires, c’est le père qui est le premier accompagnateur (43,1%), suivi de la mère (34,5%).
Chez les femmes mariées, viennent d’abord les enfants (38,3%) puis, les autres personnes (27,5%).
AXE « JUSTICE »
Violences à l’enconre des femmes, l’enquête nationale
Tableau LXII : Identité des accompagnateurs et situation matrimoniale des victimes
Nature de l’agression
Enfants
Mère
Père
Fratrie
Ami
Autre
Total
Célibataire
0
128
160
29
31
23
371
Mariée
121
26
44
27
11
87
316
Veuve/div.
54
12
8
6
14
14
108
Total
175
166
212
62
56
124
795
• Niveau d’instruction des victimes
Niveau d’instruction des victimes et accompagnement sont étroitement liés (x2 = 45.92 – p < 10-6). La place des amis,
en tant qu’accompagnateur, croît avec le niveau d’instruction de la victime : elle varie de 5,3% à 12,7%.
Chez les victimes non instruites, les accompagnateurs principaux sont les enfants (31,1%) et le père (21,5%).
Chez celles ayant un niveau primaire et moyen, on retrouve, par ordre d’importance, le père (32,3% respectivement
27,1%) puis la mère (26,6% respectivement 26,4%).
Pour les victimes ayant un niveau d’études secondaires ou supérieures, on observe, dans l’ordre, le père, la mère et les
amis.
Tableau LXIII : Identité des accompagnateurs et niveau d’instruction des victimes
Niveau d’instruction
Enfants
Mère
Père
Fratrie
Ami
Autre
Total
Analphabète
71
36
49
14
12
46
228
Primaire
23
33
40
6
5
17
124
Moyen Second./Supérieur
25
13
38
26
39
53
14
15
12
17
16
10
144
134
Total
132
133
181
49
46
89
630
• Statut socioprofessionnel des victimes
On observe un lien entre le statut socioprofessionnel des victimes et l’identité de la personne accompagnatrice
(x2 = 153.42 – p < 10-6). Le rôle du père est prépondérant chez les étudiantes et élèves (51,7%).
Les enfants sont les accompagnateurs principaux aussi bien des femmes sans profession (27,5%) que de celles ayant
une profession (27,2%).
Tableau LXIV : Identité des accompagnateurs et statut socioprofessionnel des victimes
S. socioprofessionnel
Enfants
Mère
Père
Fratrie
Ami
Autre
Total
Sans profession
139
95
116
42
27
86
505
Scolarisée
0
48
77
8
9
7
149
Avec profession
31
16
14
9
19
25
114
Total
170
159
207
59
55
118
768
Sans profession : femme au foyer, pensionnée – scolarisée : écolière, étudiante ou jeune de moins de 16 ans non
scolarisée.
143
AXE « JUSTICE »
Violences à l’enconre des femmes, l’enquête nationale
VII- CONSEQUENCES DE L’AGRESSION ET PRISE EN CHARGE
1/ Séquelles de l’agression
Pour les quatre cinquièmes des victimes, on note des conséquences directes de l’agression telles que des invalidités
physiques, des séquelles psychologiques et/ou une grossesse. Chez la moitié des victimes, on enregistre des séquelles
physiques et, chez le quart d’entre elles, des séquelles psychologiques.
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Figure 27
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Tableau LXV : Séquelles de l’agression subie par les victimes
Nature des conséquences
Effectifs
%
Invalidité
1136
53,3*
Séquelles psychologiques
571
26,8*
Grossesse
55
2,6*
* : pourcentages calculés sur l’ensemble des violences déclarées, soit un total de 2130.
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144
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Figure 28
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2/ Grossesses secondaires à des violences sexuelles
Près du cinquième des victimes d’agressions sexuelles ont eu comme conséquence une grossesse. Parmi les victimes
enceintes, une seule a bénéficié d’une interruption thérapeutique de grossesse. Deux infanticides ont été signalés.
Tableau LXVI : Devenir des grossesses issues des violences subies par les victimes
Devenir des grossesses
Effectifs
%
Accouchement
26
47,3
Infanticide
2
3,6
ITG*
1
1,8
Non précisé
26
47,6
Total
55
* : Interruption thérapeutique de grossesse
Parmi les personnes ayant accouché, près de la moitié des enfants ont été gardés par la mère (42,3%) et le quart a été
abandonné à l’hôpital.
Tableau LXVII : Devenir des enfants
Devenir de l’enfant
Effectifs
%
Abandonné à
l’hôpital
7
26,9
Gardé par la Abandonné sur
mère
voie publique
11
2
42,3
7,7
Non précisé
2
4
7,7
15,4
Autre
Total
26
AXE « JUSTICE »
Violences à l’enconre des femmes, l’enquête nationale
3/ Suites de l’agression
Seulement pour le sixième des victimes, une prise en charge a été proposée. Celle-ci est avant tout à type d’assistance
judiciaire (4,9%) et d’aide médico-légale (5,7%). Aucun placement n’a été enregistré.
Sur l’ensemble des victimes, seulement 4,9% d’entre elles ont bénéficié d’une assistance judiciaire et 5,7% d’une aide
médicale.
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Figure 29
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Tableau LXVIII : Répartition des victimes selon la nature de la prise en charge préconisée
Nature de la prise
en charge
Effectifs
%
Médicale Psychologique Judiciaire Placement Arrangement
122
5,7*
20
0,9*
104
4,9*
0
0,0*
35
1,6*
Non précisé
31
1,5*
* : les pourcentages ont été calculés par rapport à l’ensemble des violences déclarées dans cet axe, soit 2.130.
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145
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Figure 30
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Pratiquement, aucune victime n’a eu une prise en charge pluridisciplinaire (0,6%). A noter que trois arrangements ont
été associés à une prise en charge médicale seule, à une aide médicale et psychologique et à une assistance judiciaire
seule.
Tableau LXIX : Répartition des victimes selon la nature de la prise en charge préconisée en tenant compte de
la possibilité d’association
Nature de la prise en charge
Effectifs
%
0
1.818
85,3
1
5
0,2
2
108
5,1
3
9
0,4
4
95
4,5
5
15
0,7
6
33
1,5
7
10
0,5
9 Total
38 2.130
1,8
0 : pas de prise en charge – 1 : médicale + psychologique – 2 : médicale seule – 3 : médicale + judiciaire – 4 : judiciaire
seule - 5 : psychologique seule – 6 : arrangement seul – 7 : autre – 9 : non précisé
• Nature de l’agression
On retrouve une liaison significative entre la nature de l’agression et l’existence ou l’absence d’une prise en charge
ultérieure (x2 = 49.84 – p < 10-6).
AXE « JUSTICE »
Violences à l’enconre des femmes, l’enquête nationale
Le pourcentage de prise en charge est le plus bas pour les victimes d’agressions psychologiques seules (8,5%) et
physiques seules (14,3%).
Il est le plus élevé pour les personnes ayant simultanément subi les trois types de violence (42,9%) mais les effectifs
sont petits et, les résultats sont donc à interpréter avec précaution. Ce pourcentage est également élevé chez celles
ayant été agressées physiquement et sexuellement (37,0%).
Tableau LXX : Nature de la prise en charge préconisée en fonction de la nature de l’agression
Nature de l’agression
Prise en charge
Total
1
3
7
2
10
27
3
35
144
4
165
1157
5
3
13
6
48
232
7
46
539
Total
310
2.119
1 : agressions physique + sexuelle + psychologique – 2 : agressions physique et sexuelle – 3 : agressions physique et
psychologique - 4 : agression physique – 5 : agressions sexuelle et psychologique – 6 : agression sexuelle – 7 : agression
psychologique
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Figure 31
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146
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Le pourcentage de personnes ayant bénéficié d’une assistance judiciaire est le plus élevé chez les victimes d’agressions
physiques qu’elles soient seules ou associées à d’autres types de violence (x2 = 25.43 – p = 0.00028420).
Tableau LXXI : Nature l’agression et assistance judiciaire
Nature de l’agression
Assistance judiciaire
Total
1
1
7
2
5
27
3
14
144
4
45
1.157
5
0
13
6
7
232
7
32
539
Total
104
2.119
1 : agressions physique + sexuelle + psychologique – 2 : agressions physique et sexuelle – 3 : agressions physique et
psychologique - 4 : agression physique – 5 : agressions sexuelle et psychologique – 6 : agression sexuelle – 7 : agression
psychologique
Des arrangements à l’amiable sont enregistrés essentiellement chez les victimes d’agressions sexuelles seules (6,9%)
ou associées à des violences physiques (11,1%) (x2 = 62.04 – p < 10-6 ).
Tableau LXXII : Nature de l’agression et arrangement
Nature de l’agression
Arrangement
Total
1
0
7
2
3
27
3
2
144
4
11
1.157
5
0
13
6
16
232
7
3
539
Total
35
2.119
1 : agressions physique + sexuelle + psychologique – 2 : agressions physique et sexuelle – 3 : agressions physique et
psychologique - 4 : agression physique – 5 : agressions sexuelle et psychologique – 6 : agression sexuelle – 7 : agression
psychologique.
AXE « JUSTICE »
Violences à l’enconre des femmes, l’enquête nationale
VIII- QUALIFICATION DES FAITS ET SANCTION PRONONCEE PAR LE JUGE
1/ Qualification des faits
Près des trois quarts des agressions ont été qualifiées de délits par la justice (72,5%). Dans la procédure judiciaire
intervient d’abord la qualification des faits, ici les agressions objet de l’enquête, puis le juge prononce la sanction en
tenant en compte de la qualification et de divers éléments. La qualification des faits et le jugement se font en deux
temps. La sanction prise par le juge est précisée dans la rubrique suivante.
Lorsqu’un fait est qualifié de crime, l’article « 5 » du code pénal prévoit, outre la peine de mort, la réclusion perpétuelle
ou la réclusion à temps pour une durée de 5 à 20 ans. Lorsqu’il s’agit d’un délit, la peine d’emprisonnement va de plus de
deux mois à cinq ans, assortie d’une amende de plus de deux mille dinars. En cas de contraventions, l’emprisonnement
va de un jour à deux mois au plus, avec une amende de vingt à deux mille dinars. Pour les affaires classées, il pourrait
s’agir ici, dans certains cas, du retrait de la plainte par la victime. En ce qui concerne le non-lieu, il intervient, au cours de
la procédure, tant sur la qualification que sur la sanction. Nous soulignerons, par la suite, la part des disqualifications,
c’est-à-dire de crimes passant dans la catégorie des délits sous l’effet d’éléments dont les données ne nous sont pas
connues ici.
Tableau LXXIII : Qualification des faits
Qualification des faits
Effectifs
%
Crime
Contravention
1546
185
72,6
8,7
Délit
111
5,2
Classement
28
1,3
NonEn
Non préAutre
Total
lieu cours
cisé
14
114
1
131 2130
0,7
5,4
0,0
6,2
Les analyses suivantes ne porteront que sur les violences pour lesquelles un jugement a été prononcé suite à leur
qualification ; seront donc exclues, les affaires en cours et celles pour lesquelles nous n’avons aucune information (non
précisé).
• Nature de l’agression
La qualification des faits est tributaire de la nature de l’agression (x2 = 509.25 – p < 10-6 ). Les quatre cinquièmes des
violences psychologiques ont été classées en délits (83,1%). Sur l’ensemble des violences qualifiées de crime, les trois
quarts sont des agressions sexuelles (74,8%).
Tableau LXXIV : Qualification des faits et nature de l’agression
Nature de l’agression
Crime
Délit
Contravention
Classement
Non-lieu
Autre
Total
1
1
4
0
0
1
0
6
2
6
16
0
2
0
0
24
3
6
111
5
2
1
10
135
4
13
854
152
12
2
57
1090
5
2
9
0
0
0
0
11
6
74
127
1
2
5
11
220
7
9
417
25
10
5
36
502
Total
111
1.538
183
28
14
114
1.988
1 : agressions physique + sexuelle + psychologique – 2 : agressions physique et sexuelle – 3 : agressions physique et psychologique
- 4 : agression physique – 5 : agressions sexuelle et psychologique – 6 : agression sexuelle – 7 : agression psychologique
• Agression sexuelle
La qualification des faits objet de la violence et la nature sexuelle de celle-ci sont associées (x2 = 415.15 – p < 10-6).
Environ le tiers des agressions sexuelles ont été qualifiées de crime (33,2%).
Tableau LXXV : Qualification des faits et agressions sexuelles
Qualification des faits
Agression sexuelle
Total
Crime
83
111
Délit
156
1.546
Contravention Classement
1
4
185
28
Non-lieu
6
14
Total
250
1.884
147
AXE « JUSTICE »
Violences à l’enconre des femmes, l’enquête nationale
Les agressions sexuelles seules ont été qualifiées de crimes dans un peu moins d’un tiers des cas (31,8%) alors que les
viols, incestes et sodomies représentent les trois quarts de ces violences (75,9%) (x2 = 685.74 – p < 10-6). Si l’on analyse
plus finement ces résultats en fonction des catégories d’agressions sexuelles, on note que seulement le cinquième
des incestes ont été qualifiés de crime (20,0%). De même, moins de la moitié des viols (49,6%) ont été classés dans
cette catégorie. Pour les actes de sodomie, la notion de « crime » n’a été retenue que pour deux d’entre eux, soit 3,6%.
Par contre, 29,2% des attouchements seuls ont été rangés dans cette catégorie.
Si l’on se réfère au code pénal qui sanctionne comme crime le viol et l’inceste, on observe que moins de la moitié de
ces violences (47,4%) ont été qualifiées par la justice de crime.
Tableau LXXVI : Qualification des faits et catégories d’agressions sexuelles
Qualification des faits
Attouchement
Inceste
Viol
Sodomie
Autre
Agression non sexuelle
Total
Crime
17
2
61
2
1
28
111
Délit
39
5
55
54
3
1.390
1.546
Contravention Classement
0
1
0
0
1
3
0
0
0
0
184
24
185
28
Non-lieu
0
3
3
0
0
8
14
Total
57
10
123
56
4
1.634
1.884
1 :attouchements seuls - 2 :inceste accompagné ou non d’attouchements - 3 :viol accompagné ou non d’attouchements
4 : sodomie accompagnée ou non de viol et/ou d’attouchements
148
Pour les actes de sodomie et d’attouchements, qui entrent dans la catégorie « attentats à la pudeur » et qui ont été
qualifiés de délits, nous avons recherché si des facteurs aggravants apparaissaient (age de la victime, identité de
l’agresseur…).
Ainsi, pour l’ensemble des actes de sodomie non qualifiés de crime, douze sont survenus chez des mineures (< 16 ans)
et trois ont été commis par un membre de la famille. Ce qui revient à dire que le quart des actes de sodomie (25,0%)
ont été disqualifiés au regard du code pénal en ne tenant compte que des deux facteurs aggravants que sont l’âge de
la victime et l’identité de l’agresseur.
Pour les attouchement qualifiés de crime, environ la moitié (35,3%) sont survenus chez des mineures (< 16 ans). Quatre
autres (23,5%) étaient associés à d’autres violences.
Les trois quarts des agressions physiques ont été qualifiés de délits (x2 = 120.47 – p < 10-6).
Tableau LXXVII : Qualification des faits et agression physique
Qualification des faits
Agression physique
Total
Crime
26
111
Délit
985
1546
Contravention Classement
157
16
185
28
Non-lieu
4
14
Total
1.188
1.884
Pratiquement les neuf dixièmes des agressions psychologiques (89,0%) ont été qualifiés de délits (x2 = 43.60 – p < 10-6).
Parmi les agressions psychologiques qualifiées de crime, la moitié était associée à d’autres violences, physiques et/ou
sexuelles.
Tableau LXXVIII : Qualification des faits et agression psychologique
Qualification des faits
Agression psychologique
Total
Crime
18
111
Délit Contravention Classement
541
30
12
1546
185
28
Non-lieu
7
14
Total
608
1.998
AXE « JUSTICE »
Violences à l’enconre des femmes, l’enquête nationale
2/ Sanction prononcée par le juge
Nous observons un grand nombre d’indéterminés. Pour le quart des agressions, l’affaire est encore en cours (28,8%).
Pour près d’un quart, une amende a été fixée comme sanction (24,2%).
Tableau LXXIX : Sanction prononcée par le juge
Sanction
Effectifs
%
1
269
12,6
2
200
9,4
3
3
0,1
4
515
24,2
5
132
6,2
6
16
0,8
7
6
0,3
8
613
28,8
9 Total
376 2.130
17,7
1 : peine privative de liberté – 2 : condamnation avec sursis – 3 : déchéance de l’autorité – 4 : amende – 5 : non-lieu – 6 :
mis en examen 7 : autre – 8 : affaire en cours – 9 : non précisé
Dans la suite de l’analyse, nous ne travaillerons que sur les affaires pour lesquelles un jugement est intervenu. Nous
exclurons donc les catégories « mis en examen » et « affaires en cours ».
• Nature de l’agression
Une association statistiquement significative est mise en évidence entre la sanction retenue et la nature de l’agression
(x2 = 138.75 – p < 10-6 ).
Sur l’ensemble des agressions sexuelles pour lesquelles un jugement est intervenu, pour moins de la moitié d’entre
elles, une peine privative de liberté a été retenue.
A noter que pour le quart des violences sexuelles, un non-lieu a été prononcé. La moitié d’entre elles, avaient été
qualifiées de viol ou d’inceste (50,0%).
Concernant les agressions physiques, peu d’éléments sont à notre disposition pour comprendre la sanction,
néanmoins, il est intéressant de noter que pour les deux tiers des agressions physiques ayant abouti à une peine
privative de liberté, l’agresseur était un membre de la famille (62,0%) alors que la majorité des agressions déclarées
dans cet axe ont été commises par des connaissances ou des personnes inconnues (54,5% - cf. rubrique sur l’identité
de l’agresseur). Cela peut-il signifier que l’appartenance à la famille pourrait être un facteur aggravant la peine ? La
réponse est oui, si les coups et blessures volontaires sont portés à des ascendants légitimes (article « 267 » du code
pénal) ou que les violences et leurs séquelles étaient graves.
Tableau LXXX : Sanction et nature de l’agression
Nature de l’agression
Peine privative de liberté
Condamnation avec sursis
Déchéance de l’autorité
Amende
Non-lieu
Total
1
3
0
0
0
1
4
2
2
0
0
2
2
6
3
25
7
0
33
7
72
4
137
115
2
373
45
672
5
6
1
0
1
1
9
6
37
14
0
9
22
82
7
56
60
1
95
54
266
Total
266
197
3
513
132
1.111
1 : agressions physique + sexuelle + psychologique – 2 : agressions physique et sexuelle – 3 : agressions physique et
psychologique - 4 : agression physique – 5 : agressions sexuelle et psychologique – 6 : agression sexuelle – 7 : agression
psychologique
VII- CONCLUSION
Dans cet axe, les résultats concernent deux catégories de données : les unes sont citées dans les rubriques communes aux
quatre axes, et les autres sont particulières à l’axe justice (qualification de l’infraction et sanction prise).
A- Données citées dans les rubriques communes aux quatre axes
Dans cet axe, les caractéristiques des victimes sont très proches de celles de la population générale. Certains résultats se
rapprochent de ceux de l’axe police, et les commentaires qu’on peut en faire sont sensiblement similaires, avec, cependant,
des taux plus élevés que dans l’axe police. Il en est ainsi : de la moyenne d’âge des victimes (35,4 ans au lieu de 33,7 ans),
du nombre de victimes ayant 55 ans et plus (14,4% au lieu du 10,6%), du pourcentage de femmes mariées (48,4% au lieu
149
AXE « JUSTICE »
Violences à l’enconre des femmes, l’enquête nationale
e 43,2%), de femmes sans profession (73,3% au lieu de 65,3%) et peu ou pas instruites (63,2% au lieu de 47,3%), de veuves
et divorcées (17,7% dans les deux axes). Tous ces éléments mettent en évidence un groupe de femmes particulièrement
exposées et fragilisées et qui dans des proportions plus importantes, vont surmonter les difficultés rencontrées pour ester
en justice : dernier recours pour elles ? Gravité de l’agression ? ou toute autre raison.
Si nous nous intéressons à l’agresseur, le taux le plus élevé se retrouve chez les connaissances au sens large (voisin 23,4%,
personne connue 16,4%), puis le mari (21,2%). Le taux des agressions commises par la famille (42,5%) montre la réticence à
citer la famille en justice, alors que le domicile est le lieu privilégié de l’agression (59,9%) avant les lieux publics (34,6%) et le
lieu du travail (2,4%), taux particulièrement bas par rapport aux axes précédents.
Un fait marquant est à signaler : la part des descendants en tant qu’agresseur (8,0%), et quand il s’agit de veuves ou divorcées,
victimes privilégiées à plus d’un titre, le taux des agressions par les descendants s’élève à 12,4% et, pour les femmes de 65
ans et plus, il est de 36,7%. Ceci mérite réflexion.
La majorité des agresseurs sont des personnes sans profession (49,7%), taux plus élevé que celui établi par rapport à la
population générale, et lorsque l’agression survient à domicile, l’agresseur est, pour 65,6% des cas, une personne pas ou peu
instruite (analphabètes : 29,8% - niveau primaire : 17,0%). Même constatation dans les lieux publics. Par contre, sur les lieux
de travail, les personnes ayant un niveau secondaire ou supérieur ont une place prépondérante.
En ce qui concerne la nature des agressions déclarées, elles sont majoritairement physiques (62,6%) avec un pourcentage
de 99,9% pour les coups et blessures volontaires. Les agressions commises par le mari et la fratrie sont dans 86,1% et 80,9%
des cas des violences physiques. Les deux tiers des violences dues aux descendants sont de nature physique (64,1%).
150
Le taux des agressions psychologiques n’est pas négligeable (33,0% des agressions déclarées). Ce sont surtout des menaces,
des injures et, dans une moindre proportion, le harcèlement. On remarque que, plus le niveau d’instruction de la victime est
élevé, plus le pourcentage d’agressions psychologiques augmente, situation inverse de celle constatée pour les violences
physiques.
Quant aux agressions sexuelles, où le pourcentage est plus élevé que dans les axes précédents, elles représentent 13,1% des
violences déclarées, que ces violences sexuelles soient seules ou associées à d’autres types de violence. Le viol en représente
la moitié, soit 50,5%. Quant au taux peu élevé d’incestes (3,6%), on peut penser que, lorsque la famille est impliquée, on a
tendance à ne pas aller se plaindre aux structures officielles.
C’est dans l’axe justice que le taux d’accompagnement est le plus bas (38,0%) alors que dans l’axe police, il est de 46,3%. Ceci
peut s’expliquer par le fait qu’il n’y a plus l’urgence comme en cas d’appel aux structures de santé et de police.
Dans cet axe seulement, l’accompagnateur est d’abord le père (26,1%), puis les descendants (21,6%) et la mère (20,5%).
Ceci peut être dû à l’aspect intimidant de l’appareil judiciaire et au fait qu’il s’agisse, dans cet axe, d’une proportion élevée
d’agressions sexuelles.
Quant aux séquelles de l’agression, l’invalidité physique représente 53,3% des cas, 26,8% ont des séquelles psychologiques.
Les grossesses sont observées chez 2,6% des victimes. Notons que pour cette dernière catégorie (victimes enceintes), une
seule a bénéficié d’une interruption thérapeutique de grossesse (comme dans l’axe police). Ce chiffre peut paraître bas
si l’on précise que deux infanticides (3,6%) ont été signalés et que 47,3% des victimes ont accouché. Seulement pour le
sixième des victimes, une prise en charge a été proposée.
A noter enfin que le pourcentage de poursuites judiciaires est le plus élevé chez les victimes d’agressions physiques, seules
ou associées, et qu’il est le plus bas chez les victimes d’agressions sexuelles. Ceci est peut être dû, simple hypothèse, aux
arrangements à l’amiable enregistrés pour les agressions sexuelles dans 18% des cas.
AXE « JUSTICE »
Violences à l’enconre des femmes, l’enquête nationale
B- Qualification de l’infraction et sanction prise
Près des trois quarts des agressions ont été qualifiées de délits par les structures de justice (72,5%), la qualification de délit
entraînant, comme sanction, un emprisonnement de plus de deux mois à cinq ans et une amende de plus de 2000 DA
(article 5 du code pénal).
5,2% des agressions ont été qualifiées de crimes qualification entraînant soit la mort, soit la réclusion perpétuelle, soit la
réclusion à temps pour une durée de cinq à vingt ans.
Enfin, 8,7% ont été qualifiées de contraventions, ce qui entraîne un emprisonnement d’un jour au moins à deux mois au
plus et une amende de 20 à 2000 DA.
Il convient de signaler le pourcentage important d’affaires en cours (28,8%), ce qui influe, de façon notable, sur les taux de
qualification pour l’ensemble des cas ; il en a été tenu compte.
Les agressions sexuelles seules, soit 10,9% de l’ensemble des agressions déclarées dans cet axe (passe à 13,1% en tenant
compte des violences associées), ont été qualifiées de crimes dans un peu moins d’un tiers des cas (31,8%) alors que
les viols, incestes et sodomie représentent les trois quarts de ces violences (75,9%). En précisant davantage, les viols qui
représentent 50,5% de ces violences ont été qualifiés de crimes dans un peu moins de la moitié des cas (49,6%), les incestes
qui représentent 3,6% des violences sexuelles, ont été qualifiés de crimes pour 20,0% des cas, et pour les actes de sodomie
(soit 22,2% des cas), ils ont été qualifiés de crime pour deux infractions, soit un pourcentage de 3,6% de ces agressions.
Quant aux attouchements, soit 24,0% des violences sexuelles, ils ont été qualifiés de crime dans 28,3% des cas : s’agit-il, dans
ce cas particulier, d’attouchements dont la gravité a été prouvée ? Pour 47,1%, il s’agit de mineures.
Ainsi, les pourcentages faibles de qualification comme crimes, tels qu’ils apparaissent dans les données relatives aux viols,
incestes et sodomie, sont difficiles à cerner et ne peuvent être appréhendés, compte tenu de l’insuffisance de certaines
informations, que sous formes d’interrogations diverses. S’agit-il par exemple :
- d’une insuffisance de preuves, la preuve, cet élément indispensable au magistrat, étant difficile à apporter dans certains
cas,
- d’arrangements à l’amiable, intervenus à un certain moment de la procédure compte-tenu d’éléments nouveaux,
- enfin, d’une application pragmatique (ou jurisprudentielle ?) de certains articles du code pénal aboutissant à une
qualification inférieure, c’est-à-dire à celle du délit.
Quant aux autres catégories d’agressions, la qualification comme délit représente les trois quarts des agressions physiques,
et les neuf dixièmes des agressions psychologiques (seules ou associées à des violences physiques et/ou sexuelles).
En ce qui concerne les sanctions, il apparaît qu’après avoir soustrait les affaires en cours et les mises en examen (soit sur
1.111 cas), il y a 513 peines d’amendes, 266 peines privatives de liberté, 197 condamnations avec sursis et 132 non-lieu (soit
un pourcentage de 29,6% pour les sursis et les non-lieu).
Enfin, concernant les peines privatives de liberté, dans la majorité des cas d’agressions physiques, il est intéressant de noter
que l’agresseur est un membre de la famille (62,0%) alors que, dans cet axe, 54,5% des agressions déclarées ont été commises
par des connaissances ou des personnes inconnues. Cela pourrait signifier un degré de gravité plus élevé de l’agression,
mais aussi une application de l’article 267 du code pénal aux dispositions plus sévères quand les coups et blessures ont été
infligés, par un descendant, à ses père ou mère légitimes ou à un autre ascendant légitime.
151
AXE « ECOUTE ET ACCUEIL »
AXE « ECOUTE »
Violences à l’enconre des femmes, l’enquête nationale
I-INTRODUCTION
L’axe « écoute et accueil » correspond aux structures pouvant assurer un soutien psychologique aux femmes victimes
de violence et/ou les accueillir. Ces structures relèvent essentiellement des ministères chargés de la solidarité et de
la jeunesse et des sports ; néanmoins, d’autres ministères possèdent de telles structures. Celles-ci se répartissent en
centres :
-d’écoute : ils sont prévus pour fonctionner, 24 h sur 24, soit sous forme d’appels téléphoniques anonymes et gratuits,
soit sous forme de consultations classiques. Cette écoute est assurée par des psychologues, des juristes et des
médecins ;
-d’accueil : ils sont conçus pour héberger momentanément toute femme victime de violence. Leurs objectifs sont
d’offrir une protection et un accompagnement au plan social, médical, psychologique et juridique ;
-de redressement : ils relèvent de la justice et accueillent les mineures pour lesquelles une décision de justice a été
prononcée ;
-de transit : ce sont, comme leur nom l’indique, des lieux de tri.
Dans cet axe, nous avons tenté d’identifier l’ensemble des intervenants potentiels et de les impliquer dans cette étude
afin d’appréhender la question liée à l’accompagnement des femmes victimes de violence.
Comme pour les autres axes, nous décrirons d’abord la population étudiée, puis les caractéristiques de l’agression et
les conséquences de celle-ci.
II- CARACTERISTIQUES DES FEMMES VICTIMES D’AGRESSION
Sept cent treize dossiers de femmes victimes d’agression et ayant contacté un des centres1 suscités ont été
enregistrés.
Tableau I : Répartition par tranches d’âge des victimes ayant contacté un centre
Classes
Effectifs
%
1-14 ans
40
5,6
15-24
251
35,2
25-34
230
32,3
35-44
142
19,9
45-54
37
5,2
55-64
6
0,8
>= 65
7
1,0
Total
713
A signaler que plus des quatre cinquièmes (87.4%) des victimes ont entre 15 à 44 ans, ce qui correspond à une période
où les femmes sont donc particulièrement exposées,
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������������������������
Figure 1
���������
154
1/ Age des victimes
L’âge moyen des femmes agressées est de 28,5 ans, avec des extrêmes, allant de 2 à 83 ans. Après regroupement en
classes de dix ans, on note que plus du tiers d’entre-elles ont moins de vingt cinq ans lors de l’agression.
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���
���
���
���
��
�
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1 Par centre, on entend soit un centre d’écoute, d’accueil, de transit, de redressement…
AXE « ECOUTE »
Violences à l’enconre des femmes, l’enquête nationale
2/ Situation matrimoniale des victimes
Plus de la moitié des femmes agressées sont célibataires. Le pourcentage de mères célibataires est nettement plus élevé
que dans les autres axes. Il avoisine le dixième des femmes célibataires (7,1%). Les personnes mariées représentent un
peu moins du tiers et, les femmes veuves ou divorcées le dixième. Probablement que cette répartition est en rapport
avec l’âge des victimes qui sont nettement plus jeunes que dans les autres axes.
Tableau II : Situation matrimoniale des victimes ayant contacté un centre
Situation matrimoniale
Effectifs
%
Mère célibataire
376
29
52,7
4,1
Instance de
Divorcée
divorce
207
14
66
29,0
2,0
9,3
Célibataire
Non précisé
15
6
2,1
0,8
Mariée
Veuve
Total
713
Pour la suite de l’analyse, nous avons regroupé certaines modalités, comme pour les axes précédents. Ainsi, les
femmes en instance de divorce, divorcées ou veuves ont été regroupées dans une même catégorie, celle des femmes
« veuves ou divorcées ». De même, nous avons créé la modalité « célibataire » qui comprend les célibataires et mères
célibataires (cf. figure 2).
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��������������
�����
�����������
����
Figure 2
�����������
�����
������
�����
L’âge moyen au moment de l’agression varie selon la situation matrimoniale des victimes (x2 = 250.410 - p < 10-6). Les
femmes célibataires et mariées sont agressées plus jeunes avec un âge moyen respectivement de 23,2 et 34,7 ans (cf.
tableau III).
De même, on note que la moitié des célibataires ont moins de 23 ans au moment de l’agression, contre respectivement,
35 et 37 ans pour les femmes mariées et veuves ou divorcées.
Tableau III : Age moyen des victimes en fonction de leur situation matrimoniale
Situation matrimoniale
Moyenne
Variance
Echantillon
Médiane
Divorcée/Veuve
39,0
180,486
81
37
Célibataire
23,2
66,415
405
22
Mariée
34,7
82,793
221
35
3/ Niveau d’instruction des victimes
Près de la moitié des femmes agressées (44.2%) ont fait des études secondaires ou supérieures, soit un taux largement
plus élevé que celui observé dans la population générale qui est aux alentours de 20%1.
Tableau IV : Répartition des victimes en fonction de leur niveau d’instruction
Niveau d’instruction
Effectifs
%
Analphabète
Primaire
Moyen
Secondaire
102
14,3
124
17,4
170
23,8
238
33,4
1 D’après les données de l’ONS – septembre 2003
Supérieur Non précisé
77
10,8
2
0,3
Total
713
155
AXE « ECOUTE »
Violences à l’enconre des femmes, l’enquête nationale
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���������
�����
Figure 3
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����
�����
����������
�����
��������
�����
�����
�����
L’âge moyen au moment de l’agression est significativement plus élevé chez les femmes non instruites (x2 = 10.41
- p = 0.005469) alors qu’il est sensiblement voisin pour les femmes ayant été scolarisées, et ce, quel que soit le niveau
d’instruction atteint.
Tableau V : Age moyen des victimes selon leur niveau d’instruction
Niveau d’instruction
Moyenne
Variance
Echantillon
Médiane
Analphabète
33,5
272,132
102
32
Primaire/moyen
27,3
116,457
294
26
Secondaire/supérieur
27,9
71,855
315
27
4/Profession des victimes
La majorité des femmes sont sans profession (58,3%) cependant, un pourcentage relativement élevé de femmes
travaillent (24,7%). Rapporté à la population des plus de 16 ans, ce chiffre passe à 27,4%, valeur nettement au-dessus
du pourcentage observé au niveau national qui est aux alentours de 8,5%1.
Tableau VI :Statut socioprofessionnel des victimes
156
Statut socioprofessionnel
Effectifs
%
Sans profession
416
58,3
Scolarisée/
Avec profession
Etudiante
96
176
13,5
24,7
Non précisé
Total
25
3,5
713
L’âge moyen au moment de l’agression diffère selon le statut socioprofessionnel de la victime (x2 = 149.13 - p > 10-6).
Les femmes ayant une profession ont tendance à être plus âgées au moment de l’agression.
Tableau VII : Age moyen des victimes en fonction de leur statut socioprofessionnel
Statut socioprofessionnel
Moyenne
Variance
Echantillon
Médiane
Sans profession
29,0
130,083
416
28
Scolarisée
17,6
28,983
96
17
��������������������������������������
�����������
����
Figure 4
���������������
�����
����������
�����
���������������
�����
1 D’après les données de l’ONS – septembre 2003
Avec Profession
32,2
84,494
176
32
AXE « ECOUTE »
Violences à l’enconre des femmes, l’enquête nationale
Les professions les plus fréquemment rencontrées, parmi les femmes ayant un travail rémunéré, sont respectivement
les enseignantes (55,1%), les employées (14,8%) et les artisans patrons (10,2%), ce qui ne correspond pas à la répartition
habituelle observée dans la population générale. Contrairement aux autres axes, on ne retrouve pas de technicienne,
ni d’ouvrière.
Tableau VIII : Répartition des professions parmi les victimes ayant une activité rémunérée
Profession
Effectifs
%
Artisan
patron
18
10,2
Cadre supérieur
3
1,7
Cadre
Enseignement
moyen
17
97
9,7
55,1
Employé Non précisé
26
14,8
15
8,5
Total
713
1-Artisan patron : artisan patron - 2-cadre : cadre supérieur – 3- cadre moyen – 4- enseignante : enseignante du
fondamental - 5-employée : employée
L’étude du niveau d’instruction, en fonction de la profession déclarée, montre, comme lors de l’analyse de l’axe « santé »,
que la catégorie « employée », est une classe assez disparate. En effet, celle-ci comprend des personnes analphabètes
ou ayant le niveau secondaire.
La même remarque est à faire concernant, la classe « artisan patron » (cf. tableau ci-contre).
Tableau IX : Profession et niveau d’instruction des victimes
Niveau d’instruction
Profession
Artisan patron
Cadre supérieur
Cadre moyen
Enseignante
Employée
Etudiante
Sans profession
Total
Analphabète
Primaire
2
0
0
0
6
0
89
97
3
0
0
1
12
11
92
119
Moyen Secondaire Supérieur
4
0
0
15
5
28
106
158
9
0
3
60
3
38
110
223
0
3
14
20
0
19
19
75
Total
18
3
17
96
26
96
416
672
5/ Structures enquêtées
Les victimes recensées dans cet axe proviennent, en majorité, des structures dépendant du ministère de la jeunesse
et des sports (55,4%) et du ministère de la solidarité (23,4%).
Tableau X : Répartition des victimes en fonction des ministères ou organismes de tutelle
Structure
Effectifs
%
MSPRHS
83
11,6
MAS
167
23,4
MJ
11
1,5
MJS
395
55,4
Associations
45
6,3
Autres
12
1,7
Total
713
MSPRHS : Ministère de la santé et de la réforme hospitalière - MAS : Ministère de la solidarité et des affaires sociale MJ : Ministère de la justice - MJS : Ministère de la jeunesse et des sports
Peu de victimes proviennent des associations de femmes comme en témoigne le tableau ci-contre. Cela peut
s’expliquer en partie par le peu d’associations travaillant dans le champ de l’écoute et de l’accueil.
L’association la plus présente a été « SOS femmes en détresse » qui disposent de centres d’écoute et d’accueil dans
plusieurs villes d’Algérie, et où plus de la moitié des victimes ont été recensées. En deuxième position, vient l’association
« Rachda » qui ne possède que deux centres : un pour l’accueil et l’autre pour l’écoute.
« APF divorcée » est une association qui apporte essentiellement une aide juridique aux femmes en instance
de divorce ou séparées de leur époux. Elle dispose d’un seul centre. L’association « environnement » et le centre
157
AXE « ECOUTE »
Violences à l’enconre des femmes, l’enquête nationale
psychopédagogique n’ont pas pour vocation l’écoute et l’accueil des femmes en détresse mais peuvent apporter à
l’occasion une aide et ce, d’autant qu’ils disposent de psychologues.
Tableau XI : Répartition des victimes selon l’association les ayant prises en charge
Association
Environnement
Effectifs
%
1
2,2
Centre psy/
SOS FD
pédago
1
27
2,2
60,0
APF divorcée
9
7
20,0
15,6
Rachda
Total
45
La quasi-majorité des enquêteurs sont des psychologues, résultat qui était attendu, puisque plus des trois quarts des
structures ayant participé à l’étude sont des centres d’écoute.
Tableau XII : Répartition des victimes selon la personne les ayant prises en charge
Enquêteur
Effectifs
%
AssistanteNon préTotal
sociale
cisé
36
9 713
5,0
1,3
Médecin Psychologue Juriste Gestionnaire Autre
48
6,7
554
77,7
22
3,1
13
1,8
31
4,3
La majorité des structures ayant pris en charge des victimes sont des centres d’écoute (plus des ¾ des personnes
agressées) et, dans une proportion nettement plus faible, des centres d’accueil (12.6%), ce qui correspond globalement
à ce qui est retrouvé sur le terrain.
Tableau XIII : Répartition des victimes selon la structure de prise en charge
Structure
Effectifs
%
Ecoute
558
78,3
Accueil Redressement
90
13
12,6
1,8
Transit
6
0,8
Autre
44
6,2
Non précisé
2
0,3
Total
713
158
III- CARACTERISTIQUES DE L’AGRESSION
1/ Nombre déclaré d’agressions
Le nombre moyen d’agression par femmes parmi celles ayant consulté un centre est de 4,1.
Les trois quarts des victimes ont subi plus d’une agression et un peu moins du cinquième plus de six. Pour ce dernier
groupe, le nombre déclaré d’agressions varie de 7 à 35.
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���
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Figure 5
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���
���
���
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A noter que pour un peu moins de 10% des femmes, cette donnée est manquante.
Le nombre déclaré d’agressions est influencé par les caractéristiques sociodémographiques des victimes dont la
situation matrimoniale (x2 = 18.39 - p = 0.00103745), le niveau d’instruction (x2 = 34.45 - p = 0.00057271) et le statut
socioprofessionnel (x2 = 17.10 - p = 0.00893018).
AXE « ECOUTE »
Violences à l’enconre des femmes, l’enquête nationale
• Situation matrimoniale des victimes
Le pourcentage de femmes mariées (56,6%) ou ayant été mariées (48,1%) déclarant plus de trois agressions est plus
élevé que celui observé chez les femmes célibataires (42,9%).
Ce troisième groupe - plus de trois agressions déclarées - pourrait correspondre à des femmes régulièrement
battues ou subissant une autre forme de violence avec comme agresseur principal, une personne proche : le mari ou
un membre de la famille, sachant que le mari est le premier agresseur pour les femmes mariées (cf. paragraphe IV :
« caractéristiques de l’agression »).
Tableau XIV : Nombre déclaré d’agressions et situation matrimoniale des victimes
Situation matrimoniale
Nombre d’agressions
=1
2-3
>4
Total
Célibataire
Veuve/divorcée
Mariée
Total
104
127
174
405
28
14
39
81
40
56
125
221
172
197
338
707
• Niveau d’instruction
On observe un gradient entre le niveau d’instruction et le nombre déclaré d’agressions par la victime. On relève
que ce sont les femmes instruites qui déclarent plus d’une agression. Le pourcentage le plus élevé, pour une seule
agression déclarée, est observé chez les personnes sans instruction.
Tableau XV : Nombre déclaré d’agressions et niveau d’instruction des victimes
Niveau d’instruction
Nombre d’agressions
=1
2-3
4-6
>6
Total
Analphabète
Primaire
Moyen
Secondaire
Supérieur
Total
40
19
22
11
92
37
31
34
12
114
39
51
32
33
155
43
73
70
42
228
12
25
20
14
71
171
199
178
112
660
• Statut socioprofessionnel
Les femmes sans profession déclarent en moyenne plus d’agressions que celles qui travaillent ou qui sont
scolarisées.
Tableau XVI : Nombre déclaré d’agressions et statut socioprofessionnel des victimes
Statut socioprofessionnel
Nombre d’agressions
=1
2-3
4-6
>6
Total
Sans profession
Scolarisée Avec profession
98
99
109
78
384
28
33
20
8
89
34
63
42
25
164
Total
160
195
171
111
637
2/ Lieu de l’agression
Dans près de trois quart des cas, l’agression s’est déroulée à domicile (70.0%). A noter que 10% des agressions sont
survenues sur les lieux de travail.
Tableau XVII : Répartition des victimes en fonction du lieu d’agression
Lieu d’agression
Effectifs
%
Domicile
499
70,0
Travail
71
10,0
Lieu public
125
17,5
Autre lieu
12
1,7
Non précisé
6
0,8
Total
713
159
AXE « ECOUTE »
Violences à l’enconre des femmes, l’enquête nationale
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����
�����������
�����
�������
�����
�����������
����
Figure 6
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�����
• Situation matrimoniale
Le lieu de l’agression varie en fonction de la situation matrimoniale des victimes (x2 = 7.16 - p = 0.027659). Les
célibataires sont plus souvent victimes d’une agression dans les lieux publics (28,5%) que les autres personnes. On
peut néanmoins relever que, quelle que soit la situation matrimoniale de la victime, les agressions à domicile viennent
en tête.
Tableau XVIII : Lieu d’agression et situation matrimoniale des victimes
Lieu d’agression
S. matrimoniale
Célibataire
Mariée
Divorcée/veuve
Total
Travail
237
198
61
496
49
14
7
70
Lieu public/
Autre
114
9
12
135
Total
400
221
80
701
Les classes « lieu public » et « autre lieu » ont été regroupées pour pouvoir interpréter les résultats
���������������������������������������������������
����������������
Figure 7
������������
160
Domicile
����
���
���
���
���
��
����������������
���������
�����������
������
3/ Identité de l’agresseur
Les agresseurs les plus souvent cités sont, par ordre décroissant, respectivement le mari (31,6%), un inconnu (11,8%),
un apparenté (9,5%) ou une personne investie d’une autorité morale (9,3%). Dans un cas, nous n’avons pas pu avoir
l’identité de l’agresseur.
Si l’on regroupe les modalités, il s’agit, dans la majorité des cas, d’une personne connue de la victime, vivant dans son
entourage immédiat (88,2%). Seulement le dixième des victimes a été agressé par des inconnus.
AXE « ECOUTE »
Violences à l’enconre des femmes, l’enquête nationale
Tableau XIX : Identité de l’agresseur
Père/
ConnaisInconnu/
Enfant Fratrie Apparenté Voisin
Autorité
NP* Total
mère
sance
autre
14
63
13
57
68
44
63
66
99
1 713
2,0 8,8
1,8
8,0
9,5
6,2
8,8
9,3
13,9
Identité Mari Fiancé
Effectifs 225
%
31,6
* NP = Non précisé
La famille de la victime occupe une place prépondérante parmi les agresseurs, puisque près des deux tiers des
agressions (61,7%) ont été commises par un membre de la famille. En tête, viennent le mari et/ou le fiancé (33,5%). La
fratrie représente près du dixième des agresseurs (8,0%).
Figure 8
1-Mari/fiancé : mari ou fiancé - 2-Parent : ascendant/descendant et apparenté -3- fratrie : frère et sœur - 4-connu : voisin
ou connaissance - 5-autorité : personne investie d’une autorité morale - 6-inconnu : autre personne et/ou inconnu.
• Lieu d’agression
L’identité de l’agresseur et le lieu de l’agression sont des paramètres étroitement liés (x2 = 556.86 – p < 10-6).
Ainsi, lorsque les agressions sont dues à des membres de la famille, le lieu principal d’agression est le domicile avec un
pourcentage dépassant les 90%. Dans quelques rares cas, l’agression est survenue au travail ou dans un lieu public.
Lorsque l’agresseur n’est pas un membre de la famille, l’agression survient plus fréquemment au travail ou dans un
lieu public sauf lorsqu’il s’agit d’un voisin ou d’une connaissance. Dans ce dernier cas, le lieu de l’agression est, à parts
égales, le domicile et les endroits publics.
Les violences perpétrées par les personnes investies d’une autorité morale surviennent, dans plus des deux tiers
des cas, sur les lieux de travail et sont probablement d’ordre psychologique relevant du harcèlement (cf. paragraphe
« nature de l’agression »).
Tableau XX : Identité de l’agresseur et lieu d’agression
Lieu d’agression
Agresseur
Mari/fiancé
Parent
Fratrie
Connu
Autorité
Autre
Total
Domicile
Travail
217
137
57
48
17
23
499
8
3
0
11
44
4
70
Lieu public/Autre
lieu
14
4
0
46
5
68
137
Total
239
144
57
105
66
95
706
1-Mari/fiancé : mari ou fiancé - 2-parent : ascendant/descendant et apparenté - 3- fratrie : frère et sœur - 4-connu : voisin
ou connaissance - 5-autorité : personne investie d’une autorité morale - 6-autre : autre personne et/ou inconnu.
1-Mari/fiancé : mari ou fiancé - 2-parent : ascendant/descendant et apparenté - 3- fratrie : frère et sœur – 4-connu : voisin ou
connaissance - 5-autorité : personne investie d’une autorité morale - 6-inconnu : autre personne et/ou inconnu.
161
AXE « ECOUTE »
Violences à l’enconre des femmes, l’enquête nationale
Figure 9
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�������
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On observe un lien entre les principaux paramètres sociodémographiques des victimes et l’identité de l’agresseur
dont la situation matrimoniale (x2 = 360.11 – p < 10-6), l’âge (x2 = 140.88 – p < 10-6) et le statut socioprofessionnel (x2
= 92.74 – p < 10-6).
• Situation matrimoniale des victimes
Chez les célibataires, l’agresseur est par ordre de fréquence un parent (27,7%), une connaissance (21,5%), un inconnu
(19,5%) et dans les mêmes proportions, une personne investie d’une autorité morale (11,8%) et/ou un membre de la
fratrie (11,6%).
Chez les femmes mariées, l’agresseur principal, sinon quasi-exclusif, est le mari (82.4%).
Pour les veuves ou divorcées, l’identité de l’agresseur est plus polyvalente. A noter que chez les victimes divorcées,
l’ex-mari occupe toujours la première place avec 45,0% des agressions.
162
Les agresseurs inconnus sont retrouvés plus fréquemment chez les victimes célibataires (79,8%).
Tableau XXI : Identité de l’agresseur et situation matrimoniale des victimes
Agresseur
S.matrimoniale
Célibataire
Mariée
Divorcée/veuve
Total
Mari/fiancé
Parent
Fratrie
Connu
Autorité
Autre
Total
32
182
25
239
112
13
18
143
47
4
4
55
87
9
9
105
48
9
8
65
79
4
16
99
405
221
80
706
1-Mari/fiancé : mari ou fiancé -2-parent : ascendant/descendant et apparenté - 3- fratrie : frère et sœur– 4-connu : voisin
ou connaissance - 5-autorité : personne investie d’une autorité morale - 6-autre : autre personne et/ou inconnu.
1-Mari/fiancé : mari ou fiancé - 2-parent : ascendant/descendant et apparenté - 3- fratrie : frère et sœur – 4-connu :
voisin ou connaissance - 5-autorité : personne investie d’une autorité morale - 6-inconnu : autre personne et/ou
inconnu.
• Age des victimes
La situation matrimoniale étant tributaire, dans une grande mesure, de l’âge des personnes, nous avons également
étudié l’existence d’un lien entre l’identité de l’agresseur et l’âge des victimes.
Ainsi, pour les moins de 25 ans, l’agresseur principal est représenté par un parent (< 15 ans : 45,0% ; 15-24 ans : 28,0%)
ou une personne connue (< 15 ans : 15.0% ; 15-24 ans : 15.0%). A noter, le rôle de la fratrie chez les moins de 25 ans :
elle est responsable de 12,5% des agressions commises chez ces personnes.
AXE « ECOUTE »
Violences à l’enconre des femmes, l’enquête nationale
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Figure 10
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���
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Pour les 25-34 ans, l’agresseur est dans des proportions pratiquement identiques le mari (37,6%), ou une personne
inconnue (37,4%) ou une connaissance (34,6%).
Chez les 35 ans et plus, le premier agresseur est représenté par le mari (35-44 ans : 6,0 – 45-54 ans : 39,5 et 55-64 ans :
50,0%).
Tableau XXII : Identité de l’agresseur et âge des victimes
Tranches d’âge
Identité agresseur
Mari/fiancé
Parent
Fratrie
Connu
Autorité
Autre
Total
01-14
15-24
25-34
35-44
45-54
55-64
Total
3
18
5
6
2
6
40
37
71
31
49
22
41
251
86
31
11
37
27
37
229
88
13
7
8
13
13
142
22
2
2
7
2
2
37
3
9
1
0
0
0
6
239
144
57
107
66
99
712
1-Mari/fiancé : mari ou fiancé -2-parent : ascendant/descendant et apparenté - 3- fratrie : frère et sœur – 4-connu :
voisin ou connaissance - 5-autorité : personne investie d’une autorité morale - 6-autre : autre personne et/ou
inconnu.
1-Mari/fiancé : mari ou fiancé -2-parent : ascendant/descendant et apparenté - 3- fratrie : frère et sœur – 4-connu :
voisin ou connaissance - 5-autorité : personne investie d’une autorité morale - 6-inconnu : autre personne et/ou
inconnu.
• Statut socioprofessionnel des victimes
Pour les femmes sans profession, le mari est l’agresseur principal avec 39,9% des déclarations, puis vient un parent
avec 20,2% des violences commises. La fratrie occupe une place non négligeable parmi les agresseurs avec 7,2% des
agressions.
Chez les victimes scolarisées (étudiantes et/ou élèves), l’identité de l’agresseur est plus variable avec un rôle non
négligeable des parents (30,2%) et des personnes connues (26,0%).
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Figure 11
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�����������
������
�������
�����
��������
�������
163
AXE « ECOUTE »
Violences à l’enconre des femmes, l’enquête nationale
Chez les personnes exerçant une activité rémunérée, les principaux agresseurs sont le mari (30,9%) et les personnes
investies d’une autorité morale (22,9%).
Tableau XXIII : Identité de l’agresseur et statut socioprofessionnel des victimes
S. socioprofessionnel
Identité de l’agresseur
Mari/fiancé
Parent
Fratrie
Connu
Autorité
Autre
Total
Sans profession
166
84
30
61
14
61
416
Scolarisée/
Etudiante
9
29
11
25
9
13
96
Avec profession
Total
54
29
16
20
40
16
175
229
142
57
106
63
90
687
1-Mari/fiancé : mari ou fiancé -2-parent : ascendant/descendant et apparenté - 3- fratrie : frère et sœur – 4-connu : voisin
ou connaissance - 5-autorité : personne investie d’une autorité morale - 6-autre : autre personne et/ou inconnu.
• Nombre déclaré d’agressions
Le nombre moyen d’agressions est significativement plus élevé (x2 = 43.942 – p < 10-6) lorsqu’il s’agit d’un membre
de la famille (ascendant : 14,3 - mari : 12,5 – descendant : 12,3 – apparenté : 10,6). Il est le plus bas lorsqu’il s’agit d’une
connaissance, au sens large, ou d’un inconnu. A noter cependant, que les personnes investies d’une autorité morale
ont un nombre déclaré d’agressions relativement élevé (9,7), témoignant de leur répétition.
Tableau XXIV : Nombre moyen d’agression et identité de l’agresseur
164
Nombre moyen
1
2
3
4
5
6
7
8
9
10
11
d’agression
Moyenne
12,5
9,1
14,3
12,1
12,3
10,6
5,2
9,8
9,7
9,1
7,3
Variance
671,117 673,764 919,129 703,410 746,113 637,702 224,657 552,942 533,538 526,786 29,124
Echantillon
225
14
63
13
57
68
44
63
66
84
15
Médiane
5
1
3
5
3
3
1.5
3
3
3
6
1 : mari - 2 : fiancé -3 : ascendant -4 : descendant -5 : fratrie -6 : apparenté -7 : voisin - 8 : connaissance -9 : autorité 10 : inconnu -11 : autre
IV-NATURE DE L’AGRESSION
1/ Généralités
Les agressions physiques (59,9%) représentent plus de la moitié des cas, de même que les agressions psychologiques
(57,6%). Le tiers des violences déclarées sont des agressions sexuelles (31,3%).
Tableau XXV : Répartition des agressions en fonction de leur nature
Nature de l’agression
Effectifs
%
Physique
427
59,9
Sexuelle
223
31,3
Psychologique
411
57,6
* : pourcentages calculés par rapport à l’ensemble des violences déclarées dans cet axe, soit 713.
Pour 5,5 des victimes, l’agression était simultanément physique, sexuelle et psychologique. Dans deux cas, la nature
de l’agression n’a pas pu être précisée.
En prenant en compte, la possibilité d’agressions multiples sur une même personne, on observe que près de la moitié
des victimes ont déclaré deux ou plusieurs violences associées (43,7%).
AXE « ECOUTE »
Violences à l’enconre des femmes, l’enquête nationale
Tableau XXVI :Répartition des agressions en fonction de leur nature en tenant compte de la possibilité de
violences multiples
Nature de l’agression
Effectifs
%
1
2
3
4
5
6
39
5,5
18
2,5
215
30,2
155
21,7
39
5,5
127
17,8
Non précisé
118
2
16,5
0,3
7
Total
713
1 : agression physique + sexuelle + psychologique – 2 : agression physique et sexuelle – 3 : agression physique et psychologique - 4 : agression physique – 5 : agression sexuelle et psychologique – 6 : agression sexuelle – 7 : agression psychologique
• Identité de l’agresseur
L’identité de l’agresseur et la nature de l’agression sont liées (x2 = 298.34 – p < 10-6). Ainsi, lorsqu’il s’agit d’un parent,
les agressions sont le plus souvent physiques et psychologiques simultanément et représentent respectivement 42%
et 34,7% des agressions perpétrées par ces personnes.
Les agressions commises par la fratrie sont essentiellement de nature physique seule avec 44,6% des cas ; viennent en
seconde place les agressions physiques et psychologiques simultanément (28,6%).
Lorsqu’il s’agit d’une personne ayant une autorité morale, le premier type d’agression retrouvé concerne les
agressions de nature psychologique seule (34,8%), puis, en deuxième lieu, les agressions psychologiques et sexuelles
simultanément (21,2%).
Les agressions uniquement sexuelles sont le plus souvent observées lorsque l’agresseur est une personne connue
(voisin ou connaissance) ou lorsqu’il s’agit d’un inconnu avec respectivement 49,5% et 26,3% des agressions perpétrées
par ces personnes.
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�����
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165
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Figure 12
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Tableau XXVII : Nature des agressions et identité de l’agresseur
Identité agresseur
Nature de l’agression
1
2
3
4
5
6
7
Total
Mari/fiancé
Parent
Fratrie
Connu
Autorité
Autre
Total
9
2
100
77
2
9
39
238
4
3
50
32
5
22
28
144
2
0
16
25
3
6
4
56
6
1
20
6
4
53
17
107
2
1
9
6
14
11
23
66
16
11
20
9
11
26
6
99
39
18
215
155
39
127
117
710
Agression : 1 : agressions physique + sexuelle + psychologique – 2 : agression physique et sexuelle – 3 : agression physique et psychologique - 4 : agression physique – 5 : agression sexuelle et psychologique – 6 : agression sexuelle – 7 : agression psychologique
Agresseur : 1-Mari/fiancé : mari ou fiancé - 2-parent : ascendant/descendant et apparenté - 3- fratrie : frère et sœur 4-connu : voisin ou
connaissance - 5-autorité : personne investie d’une autorité morale - 6-autre : autre personne et/ou inconnu.
AXE « ECOUTE »
Violences à l’enconre des femmes, l’enquête nationale
Figure 13
������������
������������������������������������������������
����������� ������
�������
�����
��������
�������
���������������������
������������
��������
��������
����������
���������
����������
�����������
1-Mari/fiancé : mari ou fiancé - 2-parent : ascendant/descendant et apparenté - 3- fratrie : frère et sœur –
4-connu : voisin ou connaissance - 5-autorité : personne investie d’une autorité morale 6-inconnu : autre personne et/ou inconnu.
• Situation matrimoniale des victimes
On observe un lien entre la situation matrimoniale de la victime et le type d’agression, en rapport probablement avec
le lieu de l’agression et l’âge de la victime (x2 = 127.22 – p < 10-6).
Les célibataires subissent, par ordre de fréquence décroissante, d’abord des agressions sexuelles seules (27,9%), des
agressions physiques et psychologiques simultanément (21,0%), puis, en troisième position, des agressions physiques
seules (17,3%).
Les femmes mariées sont d’abord agressées simultanément physiquement et psychologiquement (41,8%), puis
physiquement (30.5%) et psychologiquement (19,5%).
166
Quant aux femmes veuves ou divorcées, on retrouve dans l’ordre : d’abord des agressions uniquement physiques
(47,5%), puis, à parts pratiquement égales, des violences soient seulement psychologiques (20,0%), soient physiques
et psychologiques simultanément (18,8%).
Tableau XXVIII : Nature des agressions et situation matrimoniale des victimes
Nature de l’agression
Situation matrimoniale
Célibataire
Mariée
Veuve/divorcée
Total
1
2
3
4
5
6
7
Total
28
8
3
39
16
0
2
18
85
92
38
215
70
67
15
152
34
3
2
39
113
7
4
124
59
43
16
118
405
220
80
705
1 : agression physique + sexuelle + psychologique – 2 : agression physique et sexuelle – 3 : agression physique et psychologique - 4 : agression physique – 5 : agression sexuelle et psychologique – 6 : agression sexuelle – 7 : agression psychologique
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Figure 14
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AXE « ECOUTE »
Violences à l’enconre des femmes, l’enquête nationale
• Statut socioprofessionnel des victimes
La nature de l’agression varie en fonction du statut socioprofessionnel de la victime (x2 = 47.58 – p < 10-6).
Les victimes scolarisées (élèves ou étudiantes) sont d’abord agressées sexuellement (29,2%), puis, simultanément
physiquement et psychologiquement (26,0%). Le pourcentage de personnes scolarisées ayant subi une agression
sexuelle seule, ou associée à d’autres formes de violence, concerne près de la moitié des victimes (43,8%).
Les femmes exerçant une profession subissent principalement des agressions physiques et psychologiques (31,1%),
puis de nature uniquement psychologique (25,6%), probablement en rapport avec les agressions perpétrées sur les
lieux de travail ou par une autorité morale (cf. paragraphe « agressions psychologiques).
Pour les femmes sans profession, les agressions sont, avant tout, physiques et psychologiques (29,9%) et physiques
seules (26,5%), vraisemblablement en rapport avec l’identité de l’agresseur qui est principalement, dans ce cas, le mari
ou la famille.
Tableau XXIX : Nature des agressions et statut socioprofessionnel des victimes
Nature de l’agression
Statut socioprofessionnel
Sans profession
Scolarisée/Etudiante
Avec profession
Total
1
2
3
4
5
6
7
Total
27
3
6
36
9
4
5
18
124
25
60
209
110
14
28
152
17
7
15
39
78
28
17
123
50
15
45
110
415
96
176
687
1 : agression physique + sexuelle + psychologique – 2 : agression physique et sexuelle – 3 : agression physique et
psychologique - 4 : agression physique – 5 : agression sexuelle et psychologique – 6 : agression sexuelle –
7 : agression psychologique
• Nombre d’agressions
On retrouve également un lien significatif entre la nature de l’agression et le nombre déclaré d’agressions (x2 =
38.509 – p = 0.000001). Le nombre moyen d’agressions est plus élevé lorsqu’il s’agit de violences physiques seules
ou associées à des violences psychologiques. Par contre, lorsqu’il s’agit d’agressions sexuelles seules, on observe les
pourcentages les plus bas.
Tableau XXX : Nombre moyen d’agressions selon la nature de l’agression
Nature de
l’agression
Moyenne
Variance
Echantillon
Médiane
1
2
3
4
5
6
7
13,0
651,000
39
6
8,5
517,559
18
2
12,3
665,189
215
5
12,4
761,542
155
3
15,0
844,208
39
5
6,9
355,619
127
3
9,2
523,016
118
3
1 : agression physique + sexuelle + psychologique – 2 : agression physique et sexuelle – 3 : agression physique et psychologique
- 4 : agression physique – 5 : agression sexuelle et psychologique – 6 : agression sexuelle – 7 : agression psychologique
2/ Les agressions physiques
Les agressions physiques représentent plus de la moitié des violences enregistrées (59,9%). Parmi les agressions
physiques, au nombre de 427, on observe que la quasi-majorité d’entre-elles sont des coups et blessures volontaires
(95,1%).
Tableau XXXI : Nature des agressions physiques
Type d’agression physique
Effectifs
%
Coup et blessure volontaires
406
56,9*
Enlèvement
Séquestration
24
3,4*
25
3,5*
* : les pourcentages sont calculés par rapport à l’ensemble des violences déclarées pour cet axe, soit un total de 713.
167
AXE « ECOUTE »
Violences à l’enconre des femmes, l’enquête nationale
• Lieu de l’agression
Le lieu de l’agression et la nature physique de l’agression sont étroitement liés (x2 = 77.07 – p < 10-6). C’est au domicile
que l’on observe la plus grande proportion d’agressions physiques (69,5%), la plus faible étant enregistrée sur les lieux
de travail (19,7%).
Tableau XXXII : Violences physiques et lieu de l’agression
Lieu d’agression
Agression physique
Total
Domicile
347
499
Travail Lieu public/Autre
14
64
71
137
Total
425
707
• Identité de l’agresseur
Lorsque les violences sont physiques, le premier agresseur est le mari (44,0%), suivi d’un parent (20,8%) et de personnes
inconnues (13,1%) (cf. figure 15).
1-Mari/fiancé : mari ou fiancé -2-parent : ascendant/descendant et apparenté - 3- fratrie : frère et sœur –
4-connu : voisin ou connaissance - 5-autorité : personne investie d’une autorité morale 6-inconnu : autre personne et/ou inconnu.
Lorsque l’on étudie le lien entre l’identité de l’agresseur et la nature physique ou non de l’agression (x2 = 108.36 – p
< 10-6), on observe qu‘il s’agit de violences physiques, seules ou associées, dans plus de la moitié des cas, lorsque
l’agresseur est le mari ou le fiancé (78,7%), un parent (61,8%) ou une personne inconnue (56,6%).
Tableau XXXIII : Violences physiques et identité de l’agresseur
Agresseur
Agression physique
Total
168
Mari/fiancé
188
239
Parent
89
144
Fratrie
43
57
Connu Autorité
33
18
107
66
Autre
56
99
Total
427
712
1-Mari/fiancé : mari ou fiancé -2-parent : ascendant/descendant et apparenté - 3- fratrie : frère et sœur –
4-connu : voisin ou connaissance - 5-autorité : personne investie d’une autorité morale 6-autre : autre personne et/ou inconnu.
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Figure 15
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• Situation matrimoniale des victimes
Environ les trois quarts des agressions sont de nature physique chez les femmes mariées (75,5%) et chez les personnes
veuves ou divorcées (71,6%) alors que ce type d’agression représente un peu moins de la moitié des violences
déclarées, parmi les victimes célibataires (x2 = 46.76 – p < 10-6).
Tableau XXXIV : Violences physiques et situation matrimoniale des victimes
Situation matrimoniale
Agression physique
Total
Célibataire
199
405
Mariée Divorcée/Veuve
167
58
221
81
Total
424
707
AXE « ECOUTE »
Violences à l’enconre des femmes, l’enquête nationale
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Figure 15
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• Statut socioprofessionnel des victimes
Plus de la moitié des agressions sont de nature physique chez les femmes sans profession (64,9%), ou ayant une
activité rémunérée (56,2%), alors que chez les personnes scolarisées, il est de 47,9% (x2 = 11.04 – p = 0.00400510).
Tableau XXXV : Violences physiques et statut socioprofessionnel des victimes
Statut socioprofessionnel
Agression physique
Total
Sans profession Scolarisée/Etudiante
270
46
416
96
Avec profession
99
176
Total
415
688
Si l’on s’intéresse au détail des professions, le lien est maintenu (x2 = 13.56 – p = 0.00883906). Ainsi, on retrouve
un gradient en rapport probablement avec le niveau d’étude. Chez les sans profession ou les personnes ayant une
profession non qualifiante, on observe une majorité d’agressions physiques.
Tableau XXXVI : Violences physiques et profession des victimes
Profession
Agression physique
Total
Cadre/prof.
libérale
19
38
Enseignante
Employée
52
97
17
26
Sans profession
46
270
96
416
Etudiante
Total
404
673
1-cadre/prof.libérale : artisan patron, cadre supérieur et cadre moyen - 2-enseignante : enseignante du fondamental 3-employée : employée
• Niveau d’instruction des victimes
Plus le niveau d’instruction est élevé, et plus la proportion déclarée d’agressions physiques diminue (x2 = 12.85 – p =
0.01201614). Ainsi, ce pourcentage varie de 70,6% chez les analphabètes à 48,1% chez les femmes ayant un niveau
supérieur d’instruction.
Tableau XXXVII : Violences physiques et niveau d’instruction des victimes
Niveau d’instruction
Agression physique
Total
Analphabète
72
102
Primaire
77
124
Moyen Secondaire
108
131
170
238
Figure 17
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Supérieur
37
77
Total
425
711
169
AXE « ECOUTE »
Violences à l’enconre des femmes, l’enquête nationale
3/ Les agressions sexuelles
Un peu moins du tiers des agressions déclarées sont de nature sexuelle (31,3%). Parmi celles-ci, plus de la moitié sont
des viols (56,5%), viennent ensuite les attouchements (16,2%), les incestes (12,6%) et les actes de sodomie (3,1%). Pour
vingt-cinq femmes, la nature de l’agression sexuelle n’a pas pu être précisée ou ne rentrait dans aucune des catégories
citées. Il s’agit entre autres, pour cette catégorie, de tentatives de viol et d’inceste.
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Figure 18
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Le tableau ci-après donne la part respective des différents types de violence sexuelle parmi l’ensemble des agressions
déclarées.
Tableau XXXVIII : Nature des agressions sexuelles
Type d’agression sexuelle
Effectifs
%
Inceste
28
3,9*
Viol
126
17,7*
Sodomie
7
1,0*
* : les pourcentages ont été calculés par rapport à l’ensemble des violences déclarées, soit un total de 713.
La nature détaillée des agressions sexuelles, en tenant compte de la possibilité d’association de plusieurs types de
violence sexuelle chez une même personne, est présentée dans le tableau ci-contre (cf. tableau XXXIX).
Tableau XXXIX : Nature détaillée des agressions sexuelles
Nature des agressions
sexuelles
Effectifs
%
Attouchement
seul
37
16,6
Inceste
Viol
Sodomie
Autre
Total
28
12,6
126
56,5
7
3,1
25
11,2
223
1 : attouchements seuls - 2 : inceste accompagné ou non d’attouchements - 3 : viol accompagné ou non d’attouchements- 4 :
sodomie accompagnée ou non de viol et/ou d’attouchements - 5 : autre type d’agressions sexuelles
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Figure 19
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170
Attouchement
40
5,6*
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��
��
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AXE « ECOUTE »
Violences à l’enconre des femmes, l’enquête nationale
• Lieu de l’agression
Les agressions sexuelles sont observées plus fréquemment lorsque le lieu de l’agression est un lieu public (56,9%) ou
de travail (43,7%) (x2 = 68.15 – p < 10-6).
Tableau XXXX : Violences sexuelles et lieu de l’agression
Lieu d’agression
Agression sexuelle
Total
Domicile
109
499
Travail Lieu public/Autre
31
78
71
137
Total
218
707
• Identité de l’agresseur
Lorsque l’agression est sexuelle, on retrouve par ordre de fréquence, une connaissance (28,7%), une personne inconnue
(28,7%) ou un parent (15,2%).
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Figure 20
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1-Mari/fiancé : mari ou fiancé - 2-parent : ascendant/descendant et apparenté - 3- fratrie : frère et sœur – 4-connu : voisin ou
connaissance - 5-autorité : personne investie d’une autorité morale - 6-inconnu : autre personne et/ou inconnu.
L’étude du lien, entre l’identité de l’agresseur et la nature sexuelle de l’agression, met en évidence une liaison
statistiquement significative (x2 = 157.43 – p < 10-6).
Les agressions sexuelles représentent plus de la moitié des violences lorsque l’agresseur est une personne inconnue
(64,6%) ou une connaissance (59,8%). Près de la moitié des agressions commises par des personnes ayant une autorité
morale sont d’ordre sexuelle (42,4%).
Tableau XXXXI : Violences sexuelles et identité de l’agresseur
Agresseur
Agression sexuelle
Total
Mari/fiancé
22
239
Parent
34
144
Fratrie
11
57
Connu Autorité
64
28
107
66
Autre
64
99
Total
223
712
1-Mari/fiancé : mari ou fiancé -2-parent : ascendant/descendant et apparenté - 3- fratrie : frère et sœur – 4-connu : voisin
ou connaissance - 5-autorité : personne investie d’une autorité morale - 6-autre : autre personne et/ou inconnu.
Lorsque l’on s’intéresse aux différentes catégories de violences sexuelles, on note que la nature des agressions varie
en fonction de l’identité de l’agresseur (x2 = 400.15 – p < 10-6).
Ainsi, lorsqu’il s’agit d’un inconnu ou d’une connaissance, la majorité des agressions sont de nature sexuelle, le viol
venant en tête avec respectivement 53,6% et 47,6%.
Concernant les ascendants et la fratrie, la première agression sexuelle déclarée est l’inceste qui représente pratiquement
le sixième (15,9% et 15,8%) des violences perpétrées par ces personnes.
Lorsque l’agresseur est une personne ayant une autorité morale sur la victime, les agressions sexuelles se partagent
entre le viol (16,2%) et autres agressions sexuelles (19,7%).
171
AXE « ECOUTE »
Violences à l’enconre des femmes, l’enquête nationale
Pour les apparentés, il y a eu des difficultés à classer l’agression notamment entre l’inceste et le viol. Si l’on regroupe
ces deux catégories, elles viennent au premier plan des violences sexuelles avec 27,9% des agressions commises par
ces personnes.
Lorsque l’on s’intéresse au type d’agression, on note que les actes de sodomie sont perpétrés quasi-exclusivement
par le mari (85,7%).
Les viols, de manière générale, sont les agressions sexuelles les plus souvent déclarées et cela quelle que soit l’identité
de l’agresseur.
Tableau XXXXII : Catégories de violence sexuelle et identité de l’agresseur
Agression sexuelle
Agresseur
Mari
Fiancé
Ascendant
Descendant
Fratrie
Apparenté
Voisin
Connaissance
Autorité
Inconnu
Autre
Total
Attouchement
Inceste
seul
2
0
2
0
2
10
0
1
0
9
2
8
7
0
8
0
3
0
9
0
2
0
37
28
172
Viol Sodomie
5
5
0
0
0
11
16
30
11
45
3
126
6
0
0
0
0
0
0
0
1
0
0
7
Autre
2
0
0
0
2
0
0
3
13
4
1
25
Agression non
sexuelle
210
7
51
12
46
47
21
22
38
26
9
489
Total
225
14
63
13
57
68
44
63
66
84
15
712
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Figure 21
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1 : attouchements seuls - 2 : inceste accompagné ou non d’attouchements - 3 : viol accompagné ou non d’attouchements
- 4 : sodomie accompagnée ou non de viol et/ou d’attouchements
1-Mari/fiancé : mari ou fiancé -2-parent : ascendant/descendant et apparenté - 3- fratrie : frère et sœur – 4-connu : voisin ou
connaissance - 5-autorité : personne investie d’une autorité morale - 6-inconnu : autre personne et/ou inconnu.
• Situation matrimoniale des victimes
La situation matrimoniale est également liée à la nature de l’agression (x2 = 114.67 – p < 10-6). Les victimes célibataires
ont enregistré la proportion la plus élevée d’agressions sexuelles (47,2%).
AXE « ECOUTE »
Violences à l’enconre des femmes, l’enquête nationale
Tableau XXXXIII : Violences sexuelles et situation matrimoniale des victimes
Situation matrimoniale
Agression sexuelle
Total
Célibataire
191
405
Mariée Divorcée/Veuve
18
11
221
81
Total
220
707
L’analyse détaillée du type d’agression sexuelle en fonction de la situation matrimoniale montre que quel que soit
le type d’agression, les pourcentages les plus élevés sont observés chez les célibataires, à l’exception des actes de
sodomie. A noter, cependant que, dans deux cas, les incestes ont été déclarés par des victimes mariées ou séparées (x2
= 141.09 – p < 10-6). Il s’agit donc de violences anciennes.
Tableau XXXXIV : Catégories de violence sexuelle et situation matrimoniale des victimes
Situation matrimoniale
Nature de l’agression
Attouchement
Inceste
Viol
Sodomie
Autre
Agression non sexuelle
Total
Célibataire
Mariée Divorcée/Veuve
30
25
117
1
18
214
405
4
1
3
6
4
203
221
3
1
4
0
3
70
81
Total
37
27
124
7
25
487
707
1 : attouchements seuls - 2 : inceste accompagné ou non d’attouchements - 3 : viol accompagné ou non d’attouchements - 4 : sodomie accompagnée ou non de viol et/ou d’attouchements
• Statut socioprofessionnel des victimes
On retrouve une association entre le statut socioprofessionnel et la nature sexuelle de l’agression (x2 = 10.77 – p =
0.00459104). Les personnes scolarisées subissent plus d’agressions sexuelles que les autres femmes (43.8%).
Tableau XXXXV : Violences sexuelles et statut socioprofessionnel des victimes
Statut socioprofessionnel
Agression sexuelle
Total
Sans profession Scolarisée/Etudiante
131
42
416
96
Avec profession
43
176
Total
216
688
Il existe un lien entre la profession et la nature sexuelle de l’agression (x2 = 11.79 – p = 0.01900458). Les personnes
scolarisées (43,8%) et les sans profession (31,5%) connaissent les taux les plus élevés, probablement pour des raisons
différentes qu’il serait bon d’approfondir.
Tableau XXXXVI : Violences sexuelles et profession des victimes
Profession
Agression sexuelle
Total
Cadre/prof.
libérale
10
38
Enseignante
Employée
21
97
7
26
Sans profession
42
131
96
416
Etudiante
Total
211
673
1-cadre/prof.libérale : artisan patron, cadre supérieur et cadre moyen - 2-enseignante : enseignante du fondamental 3employée : employée
4/ Les agressions psychologiques
Ce type d’agression représente plus de la moitié des agressions déclarées (57,6%).
Sur le total des agressions d’ordre psychologique, près des trois quarts (71,3%) sont associées à d’autres formes
de violences (sexuelle et/ou physique). Celles-ci prennent la forme de menaces ou d’insultes (plus de la moitié des
agressions de nature psychologique) ou parfois de harcèlement sexuel, sur les lieux de travail…
173
AXE « ECOUTE »
Violences à l’enconre des femmes, l’enquête nationale
A signaler que près du vingtième des femmes victimes d’une agression, toute nature confondue, ont déclaré avoir été
harcelées.
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Figure 22
���
���
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���
Tableau XXXXVII : Répartition des victimes selon les catégories de violence psychologique
Type d’agression psychologique
Effectifs
%
Harcèlement
136
19,1*
Menace
245
34,4*
Insulte
267
37,4*
* : pourcentages calculés sur l’ensemble des violences déclarées, soit un total de 713.
• Lieu de l’agression
Contrairement aux deux autres formes d’agression, on ne retrouve pas de lien entre la nature psychologique de
la violence et le lieu de la violence (x2 = 4.84 – p = 0.18363444) ainsi qu’avec le niveau d’instruction (x2 = 4.87 – p =
030084877).
174
• Identité de l’agresseur
La nature psychologique de la violence et l’identité de l’agresseur sont associées (x2 = 22.53 – p = 0.00041583).
Il est intéressant de noter que les violences commises par les descendants sont presque exclusivement de nature
psychologique (92,3%). Ils sont suivis par les personnes investies d’une autorité morale (72,7%) et le mari (64,4%).
Tableau XXXXVIII : Violences psychologiques et identité de l’agresseur
Identité
Effectifs
Total
Père/
ConnaisInconnu/
Enfant Fratrie Apparenté Voisin
Autorité
Total
mère
sance
autre
5
36
12
25
39
22
25
48
53 410
14
63
13
57
68
44
63
66
99 712
Mari Fiancé
145
225
• Situation matrimoniale des victimes
La nature psychologique de l’agression est tributaire de la situation matrimoniale des victimes (x2 = 21.70 – p =
0.00001940).
Les femmes mariées (66,1%) ou vivant séparées (veuves ou divorcées : 72,8%) déclarent plus souvent ce type
d’agression que les personnes célibataires (50,9%).
Tableau XXXXIX : Violences psychologiques et situation matrimoniale des victimes
Situation matrimoniale
Agression psychologique
Total
Célibataire
206
405
Mariée Divorcée/Veuve
146
59
221
81
Total
411
707
AXE « ECOUTE »
Violences à l’enconre des femmes, l’enquête nationale
• Statut socioprofessionnel des victimes
Le statut social semble également lié à la nature psychologique de l’agression (x2 = 19.83 – p = 0.00004942).
Les femmes avec profession déclarent, plus souvent que les autres catégories, les agressions de nature
psychologique.
Tableau L : Violences psychologiques et statut socioprofessionnel des victimes
Statut socioprofessionnel
Agression psychologique
Total
Sans profession Scolarisée/Etudiante
218
50
416
96
Avec profession
126
176
Total
394
688
On met en évidence une liaison statistiquement significative entre la nature de la profession exercée et la déclaration
d’une agression psychologique (x2 = 22.87 – p = 0.00013420).
Les employées (80,8%) et les enseignantes du fondamental (74,2%) ont tendance à déclarer, plus souvent que les
autres victimes, des agressions d’ordre psychologique.
Tableau LI : Violences psychologiques et profession des victimes
Profession
Agression psychologique
Total
Cadre/prof.
Enseignante
libérale
24
72
38
97
Employée
Etudiante
21
26
50
96
Sans profession
218
416
Total
385
673
1-cadre/prof.libérale : artisan patron, cadre supérieur et cadre moyen -2-enseignante : enseignante du fondamental
3-employée : employée
Ainsi, les plaintes pour harcèlement sont retrouvées plus fréquemment chez les employées (34.6%) et les enseignantes
du fondamental (x2 = 12.46 – p = 0.01425214).
Tableau LII : Profession des victimes en cas de harcèlement
Profession
Harcèlement
Total
Cadre/prof.
Enseignante
libérale
10
26
38
97
Employée
Etudiante
9
26
14
96
Sans profession
68
416
Total
127
713
1-cadre/prof.libérale : artisan patron, cadre supérieur et cadre moyen - 2-enseignante : enseignante du fondamental
3-employée : employée
V- MOTIFS ET CARACTERISTIQUES DE LA DEMARCHE
A/ MOTIFS DE LA DEMARCHE
1/ Généralités
Les motifs amenant la victime à consulter sont multiples et souvent associés. Par ordre de fréquence, on retrouve
d’abord une demande d’aide (58,2%), puis de conseils (42,4%) - qui peuvent être également assimilés à une aide - et
ensuite loin derrière, la nécessité de se confier (13,3%) et le besoin d’un abri (12,3%).
Tableau LIII : Motifs de la démarche des victimes
Motif de la démarche
Effectifs
%
Se confier
95
13,3
Conseil
302
42,4
Aide
415
58,2
* : pourcentages calculés sur l’ensemble des violences déclarées, soit un total de 713.
Abri
88
12,3
Autre
49
6,9
175
AXE « ECOUTE »
Violences à l’enconre des femmes, l’enquête nationale
���
Figure 23
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���
��
��
����������
�������
����
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��
������
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Nous avons ensuite étudié si ces demandes particulières étaient tributaires des conditions sociodémographiques et
de la nature de l’agression.
2/ Demande d’aide
La demande d’aide est associée à la situation matrimoniale (x2 = 6.02 – p = 0.04922229), au niveau d’instruction (x2 =
9.99 – p = 0.04067450), au statut social (x2 = 9.74 – p = 0.00768807) et professionnel (x2 = 12.33 – p = 0.01505866) mais
ne semble pas être liée à l’âge (x2 = 4.74 – p = 0.192) [cf. tableaux ci-contre].
• Situation matrimoniale des victimes
La demande d’aide est plus importante chez les célibataires (61,7%). Dans le groupe des femmes mariées ou celui des
veuves ou divorcées, ce pourcentage est autour de 50%.
Tableau LIV : Demande d’aide et situation matrimoniale des victimes
Situation matrimoniale
Demande d’aide
Total
Célibataire
250
405
Mariée
120
221
Veuve/divorcée
40
81
Total
410
707
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����
����
Figure 24
������������
176
����
����������������������
• Niveau d’instruction des victimes
Il semblerait, que globalement, plus le niveau d’instruction est élevé et plus la demande d’aide diminue. Ainsi, ce sont
les femmes ayant un niveau primaire (66,1%), moyen (61,7%), ou analphabètes (58,8%), qui ont le pourcentage le plus
élevé de demande d’aide.
AXE « ECOUTE »
Violences à l’enconre des femmes, l’enquête nationale
Tableau LV : Demande d’aide et niveau d‘instruction des victimes
Niveau d’instruction
Demande d’aide
Total
Analphabète
60
102
Primaire
82
124
Moyen Secondaire
105
132
170
238
Supérieur
35
77
Total
410
711
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��
������������
��
Figure 25
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����
����
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��
��
��
��
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���������� ���������
��������������������
• Statut socioprofessionnel des victimes
Ce sont les femmes exerçant une profession, donc relativement indépendantes, qui enregistrent la demande la plus
basse (48,3%), versus 61,5% pour les femmes inactives.
Tableau LVI : Demande d’aide et statut socioprofessionnel des victimes
S. socioprofessionnel
Demande d’aide
Total
Sans profession
256
416
Scolarisée Avec profession
60
85
96
176
Total
401
688
177
L’analyse plus fine par profession confirme les résultats précédents. Ce sont les femmes les plus indépendantes
financièrement et/ou ayant un niveau d’instruction élevé qui ont les pourcentages les plus bas concernant la demande
d’aide. Ainsi, les enseignantes enregistrent le pourcentage le plus bas avec 44,3% de demande d’aide.
A noter que la catégorie « cadre/profession libérale » où la proportion est de 52,6%, est une classe non homogène
puisqu’elle comprend aussi bien des personnes analphabètes que celles ayant un niveau secondaire (coiffeuses,
propriétaires de petites entreprises : tricots, broderies…). Cela pourrait expliquer le pourcentage relativement élevé
observé.
Tableau LVII : Demande d’aide et profession des victimes
Profession
Demande d’aide
Total
Cadre/prof.
libérale
20
38
Enseignante Employée Elève/Etudiante Sans profession
43
97
12
26
60
96
256
416
1-cadre/prof.libérale : artisan patron, cadre supérieur et cadre moyen - 2-enseignante : enseignante du fondamental
3-employée : employée
3/ Conseil
Le motif « conseil » est lié à la situation matrimoniale (x2 =13.42 – p = 0.00122074) et au niveau d’instruction (x2 =22.78
– p = 0.00014031). Par contre, on ne retrouve aucun lien avec l’âge (x2 =3.99 – p = 0.262), le statut social (x2 =3.15 – p =
0.206) et la profession (x2 =5.36 – p = 0.252).
AXE « ECOUTE »
Violences à l’enconre des femmes, l’enquête nationale
• Situation matrimoniale des victimes
A l’inverse du motif « demande d’aide », ce sont les femmes mariées (52,5%) qui ont la plus forte demande en conseil.
A signaler que seulement le tiers des femmes veuves ou divorcées (39,5%) ont mis en avant le besoin en conseils.
Tableau LVIII : Demande en conseils et situation matrimoniale des victimes
Situation matrimoniale
Demande conseil
Total
Célibataire
152
405
Mariée
116
221
Veuve/divorcée
32
81
Total
300
707
• Niveau d’instruction des victimes
Ce sont les femmes les plus instruites (51,9%) qui enregistrent les pourcentages les plus élevés, résultats inverses de
ceux observés pour la demande d’aide.
Tableau LIX : Demande en conseils et niveau d’instruction des victimes
Niveau d’instruction
Demande conseil
Total
Analphabète
26
102
Primaire
42
124
Moyen Secondaire
78
115
170
238
Supérieur
40
77
Total
301
711
Ces deux paramètres – profession et instruction - pourraient être des indicateurs d’une plus grande autonomie. Ainsi,
les femmes instruites et ayant une activité rémunérée auraient davantage tendance a demander conseil, la décision
finale leur revenant, tandis que les victimes analphabètes et sans profession solliciteraient plus souvent une aide.
4/ Se confier
Concernant ce motif particulier, on ne retrouve aucun lien avec les variables caractérisant le statut socio-démographique
des victimes (cf. tableaux ci-dessous).
178
Il ressort de ces tableaux que les femmes, quel que soit leur niveau d’instruction (x2 = 8.49 – p = 0.075), leur situation
matrimoniale (x2 = 1.88 – p = 0.391), leur âge (x2 = 3.86 – p = 0.695) et leur statut socio-professionnel (x2 = 4.71 – p =
0.095), éprouvent le besoin de se confier.
Tableaux LX, LXI, LXII & LXIII
Besoin de se confier et situation matrimoniale des victimes
Situation matrimoniale
Célibataire
Mariée Veuve/divorcée
Se confier
58
30
7
Total
405
221
81
Besoin de se confier et niveau d’instruction des victimes
Niveau d’instruction Analphabète
Primaire
Moyen Secondaire Supérieur
Se confier
11
9
22
38
15
Total
102
124
170
238
77
Besoin de se confier et âge des victimes
Classes
1-14 ans
15-24
25-34
35-44
45-54
55-64
>= 65
Se confier
8
35
31
17
3
1
0
Total
40
251
230
142
37
6
7
Besoin de se confier et statut socioprofessionnel des victimes
Statut socioprofessionnel
Sans profession
Scolarisée Avec profession
Se confier
48
14
32
Total
416
96
176
Total
95
707
Total
95
711
Total
95
713
Total
94
688
AXE « ECOUTE »
Violences à l’enconre des femmes, l’enquête nationale
B/NATURE DE LA PRISE EN CHARGE ET MODALITES D’ACCOMPAGNEMENT
1/ Nature de la prise en charge
La nature de la prise en charge est avant tout psychologique (76,3%) et, loin derrière, et dans des proportions identiques,
judiciaire (19,6%) et médicale (19,5%). Ce constat pourrait s’expliquer par la nature des structures ayant participé à
l’étude : les trois quarts sont des centres d’écoute où officient majoritairement des psychologues.
Tableau LXIV : Nature de la prise en charge des victimes
Nature de la prise en
charge
Effectifs
%
Juridique Psychologique
140
19,6
544
76,3
Médicale
Abri Aide sociale
139
19,5
67
9,4
83
11,6
Autre
17
2,4
* : pourcentages calculés sur l’ensemble des violences déclarées, soit un total de 713.
Figure 26
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��
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����
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179
2/ Modalités d’accompagnement
Moins de la moitié des victimes sont accompagnées lors de l’entretien (42,1%).
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��������������
���
Figure 27
���
���
On retrouve un lien avec certaines variables socio-économiques et la nature de l’agression ainsi qu’avec l’identité de
l’agresseur. Plus les personnes sont indépendantes et moins elles se font accompagner. Ainsi, l’accompagnement est
associé au niveau d’instruction (x2 = 61.95 – p < 10-6) et au statut socioprofessionnel (x2 =28.53 – p = 0.00000064). Par
contre, on ne retrouve pas de lien entre le fait d’être accompagné ou non, et la situation matrimoniale (x2 = 2.14 – p =
0.342), ainsi que l’âge des victimes (x2 = 5.69 – p = 0.127).
AXE « ECOUTE »
Violences à l’enconre des femmes, l’enquête nationale
• Niveau d’instruction des victimes
Plus le niveau d’instruction s’élève et moins les victimes se font accompagner. Ainsi, seulement 16,9% des personnes
ayant un niveau supérieur se font accompagner contre 58.8% pour les analphabètes.
Tableau LXV :Accompagnement et niveau d’instruction des victimes
Niveau d’instruction
Personnes accompagnées
Total
Analphabète
60
102
Primaire
70
124
Moyen Secondaire Supérieur
86
71
13
170
238
77
Total
300
711
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Figure 28
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��
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���������� ���������
��������������������
• Statut socioprofessionnel des victimes
De même, ce sont les femmes ayant une profession (25,0%) qui sont le moins souvent accompagnées.
180
Tableau LXVI :Accompagnement et statut socioprofessionnel des victimes
Statut socioprofessionnel
Personnes accompagnées
Total
Sans profession
202
416
Scolarisée Avec profession
43
44
96
176
Total
289
688
• Nature de l’agression
On retrouve un lien statistiquement significatif entre la nature de l’agression et l’accompagnement des victimes (x2
=18.97 – p = 0.00422221). Quelle que soit la nature de l’agression, la majorité des victimes sont non accompagnées à
l’exception de celles ayant subies une agression physique et sexuelle.
A noter que ce sont parmi les femmes victimes de violences psychologiques que l’on retrouve le plus grand nombre
de femmes non accompagnées : 72,2%.
Le pourcentage le plus élevé est observé chez les victimes d’agressions physiques et sexuelles (72,2%).
Tableau LXVII :Accompagnement et nature de l’agression subie par les victimes
Nature de l’agression
Personnes accompagnées
Total
1
22
39
2
13
18
3
77
215
4
74
155
5
15
39
6
58
127
7
41
118
Total
300
711
1 : agression physique + sexuelle + psychologique – 2 : agression physique et sexuelle – 3 : agression physique et psychologique
- 4 : agression physique – 5 : agression sexuelle et psychologique – 6 : agression sexuelle – 7 : agression psychologique
AXE « ECOUTE »
Violences à l’enconre des femmes, l’enquête nationale
�����������������������������������������
������������������������������������
������������
����
Figure 29
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���
���
���
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��
�
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�����������
• Identité de l’agresseur
L’identité de l’agresseur semble également influer sur le fait d’être accompagné ou pas (x2 =20.50– p = 0.00100681).
Les victimes sont plus souvent accompagnées lorsque l’agresseur est un inconnu (54,5%), le mari (45,2%) ou une
connaissance (43,9%).
A l’inverse, on enregistre les taux les plus bas lorsque l’agresseur est, soit un membre de la fratrie (26,3%), soit une
personne investie d’une autorité morale (25,8%).
Tableau LXVIII :Accompagnement et identité de l’agresseur
Identité de
l’agresseur
Personnes accompagnées
Total
Mari Fiancé
Père/
AppaConnaisInconnu/
Enfant Fratrie
Voisin
Autorité
mère
renté
sance
autre
101
7
23
4
15
32
28
19
17
54
225
14
63
13
42
68
44
63
66
99
3/ Identité de l’accompagnateur
Par ordre de fréquence, l’accompagnateur est d’abord la mère (23,3%), les enfants (18,3%) ou une autre personne
(17,0%). Le père est la personne la moins souvent sollicitée (8,3%).
Tableau LXIX :Identité de l’accompagnateur chez les victimes assistées d’une tierce personne
Identité accompagnateur
Personnes accompagnatrices
%
Père
Mère Enfant Fratrie
25
8,3
70
23,3
55
18,3
40
13,3
Ami
Autre
38
12,7
51
17,0
Non
précisé
21
7,0
����������������������������
������
�����
�����������
����
�������
�����
Figure 30
����
�����
����
�����
�������
�����
����
����
Total
300
181
AXE « ECOUTE »
Violences à l’enconre des femmes, l’enquête nationale
• Nature de l’agression
On retrouve un lien entre la nature de l’agression et l’identité de la personne accompagnatrice (x2 = 61.49– p < 10-6).
Les victimes de violences sexuelles, associées ou non à d’autres agressions, sont d’abord accompagnées par leur mère
(36,3%) puis dans des proportions identiques par un ami et/ou une autre personne (16,7%). Les femmes ayant subi
une agression sexuelle et psychologique se font accompagner par ordre de fréquence par la mère (46,7%) puis, le
père (26,7%).
Les victimes de violence psychologique sont accompagnées principalement par les enfants (27,4%) puis, la fratrie
(9,6%).
Les femmes ayant subi les trois types de violence (physique, sexuelle et psychologique) se présentent à la consultation
d’abord avec les enfants (35,0%), puis la mère (30,0%) et, dans une moindre mesure, par une autre personne (15,0%).
Tableau LXX :Identité des accompagnateurs et nature de l’agression subie par les victimes
Nature de l’agression
Enfants
Mère
Père
Fratrie
Ami
Autre
Total
1
7
6
2
0
2
3
20
2
1
5
0
0
1
4
11
3
23
16
4
8
9
14
74
4
12
12
7
9
9
17
66
5
0
7
4
2
2
0
15
6
2
19
6
9
10
10
56
7
10
5
2
12
5
3
37
Total
55
70
25
40
38
51
279
1 : agression physique + sexuelle + psychologique – 2 : agression physique et sexuelle – 3 : agression physique et psychologique
4 : agression physique – 5 : agression sexuelle et psychologique – 6 : agression sexuelle – 7 : agression psychologique
182
Si l’on s’intéresse aux personnes accompagnatrices, on note que les enfants sont plus souvent retrouvés lorsqu’il
s’agit d’agressions simultanément physiques et psychologiques (41,8%), puis physiques (21,8%) et psychologiques
(18,2%).
Lorsque l’accompagnateur est la mère, on enregistre une plus grande homogénéité, les pourcentages observés étant
voisins quelle que soit la nature de l’agression. A noter cependant que le rôle de la mère ressort pour les violences
sexuelles (22,9%) et physiques et psychologiques (22,9%).
Le père est souvent présent pour les agressions physiques (28,0%) et sexuelles (16%), dans une moindre mesure, pour
les violences psychologiques (8,0%) ou physiques, psychologiques et sexuelles (8,0%).
La fratrie occupe une place de premier plan pour les agressions psychologiques (30,0%), sexuelles (22,5%) et physiques
(22,5%) seules. A noter qu’elle est complètement absente pour les agressions simultanément physiques, sexuelles et
psychologiques et pour les violences physiques et sexuelles.
Les amis sont surtout présents lorsque les violences sont sexuelles (26,3%), physiques (23,7%) et physiques et
psychologiques (23,7%).
Les femmes non accompagnées sont observées plus fréquemment lorsque la nature de la violence subie est physique
et psychologique (33,6%), psychologique (18,7%) puis sexuelle (16,8%).
VI- CONSEQUENCES DE L’AGRESSION ET PRISE EN CHARGE
1/ Conséquences de l’agression
Pour plus des quatre cinquièmes des victimes, des conséquences de l’agression ont été décrites. Celles-ci comprennent
des préjudices aussi bien de nature physique à type d’invalidité, que de nature psychologique. Ont été également
inclus dans cette catégorie, les grossesses secondaires à des violences sexuelles.
AXE « ECOUTE »
Violences à l’enconre des femmes, l’enquête nationale
����������������������������
���
Figure 31
���
���
���
Lorsque l’on s’intéresse à la nature de ces conséquences, les séquelles psychologiques viennent au premier plan
(71,0%). Plus du dixième des femmes agressées ont eu comme conséquence une grossesse. Si l’on rapporte ce chiffre
au nombre d’agressions sexuelles, plus du tiers de ces agressions se sont soldées par une grossesse (35,9%).
Tableau LXXI :Séquelles de l’agression subie par les victimes
Nature des conséquences
Effectifs
%
Invalidité
105
14,7
Séquelles psychologiques
506
71,0
Grossesse
80
11,2
2/ Grossesses secondaires à des violences sexuelles
Concernant, les grossesses issues des violences subies, les trois quarts ont abouti à la naissance d’un enfant. Seulement
0.9% des femmes agressées sexuellement ont bénéficié d’une interruption thérapeutique de grossesse.
Tableau LXXII :Devenir des grossesses issues des violences subies par les victimes
Devenir des grossesses
Effectifs
%
Accouchement
61
76,3
Infanticide
1
1,3
ITG*
2
2,5
Non précisé
16
20,0
Total
80
* : Interruption thérapeutique de grossesse
Sur l’ensemble des grossesses menées à terme, plus du tiers des nouveau-nés (33,8%) ont été gardés par la mère et un
peu moins du quart ont été abandonnés en milieu hospitalier (24,6%).
Tableau LXXIII :Devenir des enfants
Devenir de l’enfant
Effectifs
%
Abandonné
19
24,6
Gardé par la
mère
26
33,8
Placé
5
6,5
Autre Non précisé
1
1,3
26
33,8
Total
77
Les grossesses ont été observées le plus souvent chez les victimes célibataires, ce qui rend particulièrement alarmant,
le chiffre extrêmement modeste des interruptions de grossesse.
Tableau LXXIV : Grossesses et situation matrimoniale des victimes
Situation matrimoniale
Grossesse
Total
Célibataire
70
405
Mariée
7
221
Divorcée/veuve
2
81
Total
80
183
AXE « ECOUTE »
Violences à l’enconre des femmes, l’enquête nationale
3/ Prise en charge
Pour près des trois quarts des victimes (75,7%), une prise en charge a été préconisée.
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Figure 32
���
���
���
L’aide psychologique, seule ou associée à d’autres soutiens, vient largement en tête puisqu’elle représente près des
deux tiers des prises en charge (62,6%). La prise en charge médicale, quant à elle, ne représente que le cinquième
(19,4%). L’assistance judiciaire vient en troisième position (11,2%). La catégorie « autre » regroupe différentes sortes
d’aides (soutien financier, hébergements ….).
Seulement pour 2,4% des victimes, une triple prise en charge – médicale, psychologique et judiciaire – a été préconisée.
A noter que pour le quart des victimes, aucune prise en charge n’a été proposée.
Tableau LXXV : Répartition des victimes selon la nature de la prise en charge préconisée
Nature de la prise
en charge
Effectifs
%
184
1
2
3
4
5
6
7
8
9
Total
17
2,4
76
10,7
10
1,4
35
4,9
26
3,6
327
45,9
27
3,8
22
3,1
173
24,3
300
711
1 : prise en charge médicale, psychologique et judiciaire – 2 : prise en charge médicale et psychologique – 3 : prise en charge médicale et
judiciaire – 4 : prise en charge médicale – 5 : prise en charge psychologique et judiciaire – 6 : prise en charge psychologique – 7 : prise en
charge judiciaire – 8 : autre prise en charge – 9 : pas de prise en charge
• Nature de l’agression
La nature de la prise en charge est associée à la nature de l’agression (x2 = 115.38 – p =< 10-6).
Tableau LXXVI :Nature de la prise en charge préconisée en fonction de la nature de l’agression
Nature de l’agression
Nature de la prise en charge
1
2
3
4
5
6
7
8
9
Total
1
2
3
4
5
6
7
Total
3
11
1
1
4
10
0
1
8
39
1
6
0
1
1
5
1
0
3
18
3
19
7
8
7
89
9
9
64
215
4
15
2
16
2
63
7
8
38
155
0
4
0
0
4
17
5
0
9
39
4
15
0
9
4
67
2
2
24
127
2
5
0
0
4
76
3
2
26
118
17
75
10
35
26
327
27
22
172
711
1 : prise en charge médicale, psychologique et judiciaire – 2 : prise en charge médicale et psychologique – 3 : prise en charge médicale
et judiciaire – 4 : prise en charge médicale – 5 : prise en charge psychologique et judiciaire – 6 : prise en charge psychologique – 7 : prise
en charge judiciaire – 8 : autre prise en charge – 9 : pas de prise en charge
1 : agressions physique + sexuelle + psychologique – 2 : agressions physique et sexuelle – 3 : agressions physique et psychologique - 4 :
agression physique – 5 : agressions sexuelle et psychologique – 6 : agression sexuelle – 7 : agression psychologique
AXE « ECOUTE »
Violences à l’enconre des femmes, l’enquête nationale
Ces relations sont mieux décrites dans les tableaux éclatés, présentés ci-dessous. Néanmoins, ils ne prennent pas en
compte le fait qu’une agression puisse être simultanément physique, psychologique et sexuelle.
Ainsi, lorsque l’agression a été essentiellement physique, la prise en charge la plus souvent préconisée est d’abord
psychologique (34,1%), puis médicale (13,7%).
Tableau LXXVII : Agression physique et nature de la prise en charge des victimes
Nature de la prise
en charge
Agression physique
Total
1
2
3
4
5
6
7
8
9
Total
11
17
51
76
10
10
26
35
14
26
167
327
17
27
18
22
113
173
427
713
1 : prise en charge médicale, psychologique et judiciaire – 2 : prise en charge médicale et psychologique –
3 : prise en charge médicale et judiciaire – 4 : prise en charge médicale – 5 : prise en charge psychologique et
judiciaire – 6 : prise en charge psychologique – 7 : prise en charge judiciaire – 8 : autre prise en charge –
9 : pas de prise en charge
Lorsque l’agression est de nature sexuelle, la prise en charge est représentée principalement par une aide psychologique
(70,8%).
Tableau LXXVIII:Agression sexuelle et nature de la prise en charge des victimes
Nature de la prise
en charge
Agression sexuelle
Total
1
2
3
4
5
6
7
8
9
Total
8
17
36
76
1
10
11
35
13
26
99
327
8
27
3
22
44
173
223
713
1 : prise en charge médicale, psychologique et judiciaire – 2 : prise en charge médicale et psychologique –
3 : prise en charge médicale et judiciaire – 4 : prise en charge médicale – 5 : prise en charge psychologique et judiciaire
– 6 : prise en charge psychologique – 7 : prise en charge judiciaire – 8 : autre prise en charge –
9 : pas de prise en charge
Dans le cas où la violence déclarée était psychologique, la principale prise en charge proposée est de nature
psychologique (64.4%).
Tableau LXXIX : Agression psychologique et nature de la prise en charge des victimes
Nature de la prise
en charge
Agression psychologique
Total
1
2
3
4
5
6
7
8
9
Total
8
39
8
9
19
192
17
12
107
411
17
76
10
35
26
327
27
22
173
713
1 : prise en charge médicale, psychologique et judiciaire – 2 : prise en charge médicale et psychologique –
3 : prise en charge médicale et judiciaire – 4 : prise en charge médicale – 5 : prise en charge psychologique et
judiciaire – 6 : prise en charge psychologique – 7 : prise en charge judiciaire – 8 : autre prise en charge –
9 : pas de prise en charge
On met en évidence un lien entre le niveau d’instruction et les prises en charges proposées probablement en rapport
avec la nature des agressions et l’identité de l’agresseur (x2 = 37.35 – p = 0.00187112). A noter que quel que soit le
niveau d’instruction, l’aide proposée est d’abord psychologique. Chez les sans profession, la nature de la prise en
charge préconisée est, par ordre de fréquence, psychologique (30,4%) puis, médicale (8,8%).
3/ Propositions des intervenants
Pour aider à élaborer des recommandations, nous avons demandé, comme précédemment, aux intervenants
d’apporter leur contribution. Dans un premier temps, il leur a été proposé une liste fermée. Ils devaient cocher les
185
AXE « ECOUTE »
Violences à l’enconre des femmes, l’enquête nationale
propositions qui leur semblaient les plus pertinentes au vu de leur expérience et des problèmes de prise en charge
posés par les victimes. Il est à signaler qu’à cette question, plus du tiers des intervenants ne font aucune proposition
quant à la prise en charge ultérieure de la victime et près de la moitié d’entre eux proposent en premier lieu une aide
psychologique (47,5%) (cf. figure 33).
Dans un deuxième temps, la même question a été posée mais dans un cadre plus général et sous forme de question
« ouverte ». Parmi les propositions viennent en tête : l’ouverture de centres (12,4%), l’information (6,0%) et la
modification des lois (5,4%).
Tableau LXXX : Propositions des intervenants
Propositions
Effectifs
%
Pas de proposition
550
77,2
Changer
les lois
25
3,5
Ouvrir des
Informer
centres
58
28
8,2
3,9
HébergeMédiation
ment
22
10
20
3,1
1,4
2,8
Autre
Total
713
VII- CONCLUSION
186
Les victimes faisant appel aux centres d’écoute, pris dans son sens le plus large, se caractérisent par leur relative
jeunesse par rapport à celles recensées au niveau d’autres types de structures (justice, santé, police). Les trois quarts
ont moins de trente cinq ans au moment des faits. Comme corollaire immédiat, on retrouve une majorité de célibataires
(58,8%) et un pourcentage élevé de femmes ayant accédé à des études secondaires (33,4%) ou supérieures (10,8%).
Les femmes ayant une activité rémunérée sont surreprésentées (24,7%) par rapport à la moyenne nationale mais
également par rapport aux autres axes étudiés (cf. chapitre «comparaison»). Une particularité est la surreprésentation
des enseignantes et des employées. Est-ce à dire qu’il s’agit de deux catégories particulièrement exposées à certains
types de violence ou, du fait de leur situation personnelle (niveau d’instruction, autonomie financière…), osent-elles
plus que d’autres protester et essayer de prendre en charge leur situation ? Probablement que plusieurs paramètres
sont à prendre en compte. Le premier est relatif à l’information. L’existence de centres d’écoute ainsi que la possibilité
d’y accéder, par téléphone ou en se présentant en personne, sont des données qui ne sont pas disponibles de
manière homogène à l’ensemble de la population féminine. La conséquence en est un biais de sélection des victimes
contactant ces centres. Le deuxième paramètre à considérer est d’ordre économique. L’accès au téléphone, bien que
statutairement gratuit, est souvent payant et peut donc être un frein, pour certaines catégories de femmes, sans
revenus propres.
Les agressions commises sur ce groupe de femmes se particularisent par leur fréquence, et l’identité de l’agresseur.
Ainsi, seulement le quart des victimes déclarent une seule agression. Ce qui revient à dire que les trois quarts restants
sont des femmes régulièrement agressées (44% déclarent quatre agressions et plus), situant donc la violence dans
l’enceinte de la cellule familiale. Une analyse plus fine confirme cette première impression. Le pourcentage d’agressions
multiples est plus élevé chez les femmes mariées et le lieu privilégié des agressions reste le domicile.
Les deux tiers des agressions déclarées ont été commis par un membre de la famille. A l’intérieur de ce groupe, on
enregistre des variations importantes selon la situation matrimoniale de la victime. Chez les femmes mariées, les
quatre cinquièmes des violences (82,4%) sont le fait du mari. Chez les célibataires, on retrouve d’abord la famille
(ascendants, fratrie et apparentés) qui est cause de près de la moitié des agressions (47,2%). A noter que dans le
groupe des femmes divorcées, l’ex-mari continue à jouer un rôle de premier plan puisqu’il est responsable de près de
la moitié des agressions (45,0%).
Ce groupe de victimes se singularise également par la nature des agressions déclarées. Ainsi, les violences sexuelles et
psychologiques, très peu présentes dans les autres axes, occupent ici, une place non négligeable parmi les agressions
déclarées, puisque près du tiers sont d’ordre sexuel (31,3%) et plus de la moitié d’ordre psychologique (57,6%).
A noter que 43,9% des victimes ont subi plusieurs types de violence : sexuelle, physique et/ou psychologique. Les
violences sexuelles sont retrouvées presque exclusivement chez les victimes célibataires. Ce type de violence est
quasi-inexistant chez les femmes mariées et/ou ayant été mariées. L’explication la plus plausible de ce constat semble
AXE « ECOUTE »
Violences à l’enconre des femmes, l’enquête nationale
être une modulation de la déclaration par la victime elle-même. Ainsi, pour les célibataires, il importe que l’agression
soit reconnue, et ce d’autant, qu’il y a eu viol, afin de dégager leur responsabilité dans la perte de la virginité. Par
contre, pour les femmes mariées, une sous déclaration des agressions sexuelles semble être plus que probable. Parmi
les raisons les plus vraisemblables, on peut citer le poids des traditions et de l’éducation de la prime enfance. Ainsi,
lorsque l’agresseur est un inconnu et qu’il y a eu violence sexuelle, ce poids est tel que les victimes mariées préfèrent
taire l’événement, considérant que les conséquences d’une telle déclaration leur seraient plus préjudiciables qu’une
éventuelle réparation. Quand l’agresseur est le mari lui-même, peu de femmes en font état. Pour comprendre
cette attitude, deux facteurs nous paraissent importants. Le premier est que la majorité des victimes intériorise la
domination du mari et accepte cette violence comme allant de soit. Le deuxième est qu’un grand nombre de femmes
sont conscientes que cette violence est injuste mais, sont résignées car elles ne voient pas de solution.
Quant à la prise en charge des victimes, on note qu’elle est essentiellement d’ordre psychologique (62,7%), sans autre
information : constat logique, l’axe « Ecoute et accueil » étant à plus de 75% constitué de centres d’écoute. Malgré cela,
on note que ceux-ci restent insuffisants puisque parmi les propositions des intervenants viennent en tête l’ouverture
de centres.
En conclusion, ce volet « écoute & accueil » mérite d’être développé et étoffé car c’est le seul endroit où les femmes
peuvent s’exprimer sans que leur parole soit contrôlée, ni encadrée et ce, d’autant que l’anonymat est garanti et que
le personnel encadrant est composé en majorité de psychologues. L’étude de cet axe a permis de mettre en exergue
l’importance des violences psychologiques (57,9%), au même titre que les violences physiques (59,9%), fait particulier
à cet axe.
187
RESULTATS : COMPARAISON DE LA POPULATION ETUDIEE
RESULTATS : COMPARAISON DE LA POPULATION ETUDIEE
Violences à l’enconre des femmes, l’enquête nationale
I- INTRODUCTION
Dans ce chapitre, nous avons comparé les différents axes d’étude. Pour cela, nous avons repris les principales
caractéristiques des femmes victimes de violence, décrites dans les chapitres précédents, et ayant eu recours à une
des structures mentionnées dans le protocole : structures de justice, de police, de santé, d’écoute et/ou d’accueil.
Pour chaque caractéristique retenue, nous avons donné les résultats globaux pour la population étudiée et nous
avons commenté les différences observées entre les axes (police, justice, santé, écoute et accueil).
Pour cela, nous avons travaillé uniquement sur les données communes aux quatre axes et nous avons éliminé les
indéterminés pour toutes les variables d’étude. Une des conséquences immédiates est une modification possible des
pourcentages signalés dans les quatre chapitres précédents.
Nous avons présenté les caractéristiques de résidence, sociodémographiques, la nature de l’agression, les modalités
d’accompagnement, les conséquences de l’agression et la prise en charge préconisée des victimes.
Nous rappelons que neuf mille trente trois femmes victimes de violence ont eu recours à une ou plusieurs des
structures enquêtées durant la période d’étude.
Les structures qui ont reçu le plus grand nombre de victimes sont, par ordre décroissant, les structures de santé, de
police, de justice et les centres d’écoute1.
Tableau I : Répartition des victimes selon les structures fréquentées
Nombre de victimes
Justice
Police
Ecoute & accueil
Santé
Total
2130
2444
713
3746
9033
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190
Figure 1
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II- LIEU DE RESIDENCE
La répartition des victimes par lieu de résidence est très disparate et variable selon l’axe d’étude. Ces différences sont
difficiles à expliquer et un des critères à prendre en compte est le degré d’implication des différents intervenants
(police, justice, santé, écoute et accueil).
Pour faciliter l’analyse, nous avons regroupé les wilayas selon l’organisation de la santé, c’est-à-dire par région sanitaire.
Nous retrouvons une distribution différente des victimes selon les structures de recours (x2 = 267.44 - p = 10-6).
Ainsi, pour l’axe « justice », les personnes victimes de violences proviennent essentiellement de la région EST (36,0%)
et OUEST (34,5%), alors que pour les autres axes, c’est les régions Centre et EST qui enregistrent le plus de victimes. Il
est toutefois à signaler que la région CENTRE vient en première position dans les axes « police » et « santé ».
1 Dans ce document, l’expression « centres d’écoute » renvoie à l’ensemble des structures faisant de l’écoute, c’est-à-dire les centres d’écoute tels
qu’ils ont été définis dans le chapitre « écoute et accueil », les centres d’accueil et les centres de transit.
RESULTATS : COMPARAISON DE LA POPULATION ETUDIEE
Violences à l’enconre des femmes, l’enquête nationale
Tableau II : Répartition des victimes selon les structures fréquentées et la région de résidence
Justice
Centre
Est
Ouest
Sud-Est
Sud-Ouest
Indéterminé
Total
%*
Santé
%*
33,4
29,5
26,8
6,4
3,7
Ecoute & accueil
236
198
168
42
69
33,1
27,8
23,5
5,9
9,7
1198
1346
811
265
123
32,0
35,9
21,6
7,1
3,3
0,1
0
0,00
3
0,08
%*
Police
%*
439 20,6
766 36,0
734 34,5
123 5,8
68 3,2
816
722
655
157
91
0 0,00
3
2130
2444
713
3746
Total
%*
2689 29,8
3032 33,6
2368 26,2
587 6,5
351 3,9
6
0,1
9033
* : Les pourcentages sont calculés par rapport au total de chaque axe.
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Figure 2
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���
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�������
���������
191
L’analyse plus fine permet de préciser les wilayas les plus touchées selon l’axe d’étude. Ainsi, pour les structures de
justice, en dehors d’Oran (10,9%), les victimes proviennent essentiellement de Skikda (8,0%), Tiaret (5,7%), Tlemcen
(5,5%) et de Tissemsilt (4,6%).
Concernant l’axe « Ecoute & accueil », les victimes, en dehors des grandes villes, proviennent de trois wilayas : Aïn Défla
(7,7%), Naâma (8,1%) et Aïn Témouchent (7,6%).
Il serait bon de corréler ces résultats aux antennes d’implantation des centres d’écoute et d’accueil ayant pris en
charge les victimes de violence.
Il est à noter, qu’aussi bien pour l’axe justice que pour celui des centres d’écoute, peu de victimes proviennent de la
wilaya d’Alger, capitale du pays, alors que pour les axes « santé » et « police », la wilaya de résidence la plus souvent
retrouvée est Alger.
Globalement, tous les axes confondus, les victimes proviennent, par ordre de fréquence, des wilayas d’Alger (10,4%),
Constantine (5,0%), Oran (4,0%), Tlemcen (3,9%), Tiaret (3,8%), Annaba (3,7%), et de Aïn Témouchent (3,5%), c’est-àdire essentiellement des plus grandes villes du pays.
RESULTATS : COMPARAISON DE LA POPULATION ETUDIEE
Violences à l’enconre des femmes, l’enquête nationale
Tableau III :Répartition des victimes selon l’axe étudié et la wilaya de résidence
Wilaya de résidence
192
1-Adrar
2-Chlef
3-Laghouat
4-Oum El Bouaghi
5-Batna
6-Béjaïa
7-Biskra
8-Béchar
9-Blida
10-Bouira
11-Tamanrasset
12-Tébessa
13-Tlemcen
14-Tiaret
15-Tizi Ouzou
16-Alger
17-Djelfa
18-Jijel
19- Sétif
20-Saïda
21-Skikda
22-Sidi Bel Abbès
23-Annaba
24-Guelma
25-Constantine
26-Médéa
27-Mostaganem
28-M’Sila
29-Mascara
30-Ouargla
31-Oran
32-El Bayadh
33-Illizi
34-Bordj Bou Arreridj
35-Boumerdès
36-El Tarf
37-Tindouf
38-Tissemsilt
39-El Oued
40-Khenchela
41-Souk Ahras
42-Tipaza
43-Mila
44-Aïn Défla
45- Naâma
46-Aïn Témouchent
47-Ghardaïa
48-Relizane
Indéterminé
Total
Justice
Police
13 0,6%
9 0,4%
6 0,3%
47 2,2%
66 3,1%
60 2,8%
29 1,4%
16 0,8%
32 1,5%
23 1,1%
8 0,4%
8 0,4%
118 5,5%
121 5,7%
20 0,9%
81 3,8%
27 1,3%
44 2,1%
42 2,0%
25 1,2%
171 8,0%
58 2,7%
61 2,9%
65 3,1%
19 0,9%
64 3,0%
55 2,6%
18 0,8%
66 3,1%
9 0,4%
232 10,9%
20 0,9%
15 0,7%
29 1,4%
44 2,1%
41 1,9%
2 0,1%
97 4,6%
22 1,0%
14 0,7%
2 0,1%
35 1,6%
74 3,5%
13 0,6%
13 0,6
20 0,9%
38 1,8%
37 1,7%
1 0,0%
27 1,1%
31 1,3%
20 0,8%
46 1,9%
59 2,4%
15 0,6%
42 1,7%
18 0,7%
25 1,0%
35 1,4%
34 1,4%
45 1,8%
133 5,4%
116 4,7%
61 2,5%
430 17,6%
47 1,9%
24 1,0%
59 2,4%
66 2,7%
36 1,5%
50 2,0%
135 5,5%
20 0,8%
50 2,0%
59 2,4%
39 1,6%
26 1,1%
42 1,7%
22 0,9%
108 4,4%
12 0,5%
4 0,2%
17 0,7%
13 0,5%
45 1,8%
10 0,4%
14 0,6%
9 0,4%
15 0,6%
114 4,7%
28 1,1%
34 1,4%
55 2,3%
24 1,0%
27 1,1%
26 1,1%
74 3,0%
3 0,1%
2.130
2.444
Ecoute & accueil
Santé
Total
6 0,8%
3 0,1%
8 1,1%
121 3,2%
11 1,5%
6 0,2%
17 2,4%
116 3,1%
14 2,0%
24 0,6%
31 4,3%
37 1,0%
20 2,8%
59 1,6%
2 0,3%
82 2,2%
2 0,3%
138 3,7%
11 1,5%
64 1,7%
1 0,0%
11 1,5%
82 2,2%
5 0,7%
97 2,6%
107 2,9%
26 3,6%
23 0,6%
12 1,7% 416 11,1%
42 5,9%
38 1,0%
18 2,5%
149 4,0%
16 2,2%
154 4,1%
46 6,5%
36 1,0%
2 0,3%
113 3,0%
7 1,0%
132 3,5%
27 3,8%
108 2,9%
3 0,4%
15 0,4%
379 0,1%
24 3,4%
11 0,3%
13 1,8%
86 2,3%
19 2,7%
39 1,0%
8 1,1%
85 2,3%
4 0,6%
16 0,4%
20 0,5%
37 5,2%
2 0,1%
7 1,0%
11 1,5%
159 4,2%
13 1,8%
69 1,8%
11 1,5%
44 1,2%
2 0,3%
10 0,3%
14 0,4%
12 1,7%
82 2,2%
1 0,1%
44 1,2%
9 1,3%
1 0,0%
20 2,8%
91 2,4%
7 1,0%
64 1,7%
55 7,7%
31 0,8%
58 8,1%
26 0,7%
54 7,6%
214 5,7%
8 1,1%
101 2,7%
3 0,4%
34 0,9%
3 0,1%
49 (0,5)
169 (1,9)
43 (0,5)
226 (2,5)
163 (1,8)
143 (1,6)
150 (1,7)
118 (1,3)
197 (2,2)
133 (1,5)
43 (0,5)
146 (1,6)
353 (3,9)
344 (3,8)
130 (1,4)
939 (10,4)
154 (1,7)
235 (2,6)
271 (3,0)
173 (1,9)
322 (3,6)
247 (2,7)
331 (3,7)
103 (1,1)
448 (5,0)
158 (1,7)
193 (2,1)
102 (1,1)
201 (2,2)
51 (0,6)
360 (4,0)
71 (0,8)
26 (0,3)
216 (2,4)
139 (1,5)
141 (1,6)
24 (0,3)
125 (1,4)
125 (1,4)
74 (0,8)
126 (1,4)
174 (1,9)
179 (2,0)
154 (1,7)
121 (1,3)
315 (3,5)
173 (1,9)
148 (1,6)
7 (0,08)
713
3.746
9.033
RESULTATS : COMPARAISON DE LA POPULATION ETUDIEE
Violences à l’enconre des femmes, l’enquête nationale
III- CARACTERISTIQUES SOCIODEMOGRAPHIQUES
1/ Age des victimes
On enregistre des différences selon la structure de recours. Ainsi, l’âge moyen des victimes est significativement (p
< 10-6) plus élevé chez les personnes ayant esté en justice ou ayant porté plainte auprès des structures de police (cf.
tableau ci-contre).
Les femmes les plus jeunes sont retrouvées dans les centres d’écoute.
Tableau IV : Répartition des victimes selon l’âge moyen au moment de l’agression
Moyenne
Variance
Echantillon
F
Justice
35,4 ± 0,7
275,6
2.130
41,67
Police Ecoute & accueil
33,8 ± 0,6
28,5 ± 0,8
242,9
124,8
2.444
713
P < 10-6
Santé
32,7 ± 0,5
190,5
3.746
Lors de la comparaison globale avec les tranches d’âge, on retrouve des résultats similaires (cf. tableau ci-contre). Ceci
permet de préciser les différences (x2 = 458.60 - p = 10-6).
Ainsi, globalement, les moins de quinze ans représentent environ 5% des victimes quelle que soit la structure
fréquentée. Par contre, la proportion des 15-34 ans est plus importante dans l’axe « Ecoute & accueil » : deux tiers des
victimes (67.5%), versus la moitié ou moins de la moitié pour les autres axes.
Inversement, les quarante-cinq ans et plus sont les moins représentées dans l’axe « Ecoute & accueil ». La proportion
de victimes ayant plus de quarante-quatre ans est la plus élevée dans les structures de justice et de police et, dans une
moindre mesure, dans les structures de santé.
193
Les plus de cinquante-cinq ans, qui sont une population particulièrement exposée et fragilisée, représentent le
sixième des victimes dans l’axe justice et le dixième dans l’axe police. Elles sont quasi-inexistantes dans l’axe « Ecoute
& accueil ». Ceci mérite d’être souligné.
Quels sont les paramètres qui influent sur la décision d’avoir recours à un centre d’écoute ? Est-ce un problème
d’information, les femmes les plus âgées, souvent seules, étant peu au courant de l’existence de telles structures ? Ou
est-ce liée à la nature de l’agression : chez les plus de cinquante-cinq ans, environ les deux tiers des violences sont de
nature psychologique seule (cf. rubrique « nature de l’agression ») or dans les centres d’écoute, les victimes signalent
surtout des agressions physiques ou sexuelles, associées ou non à des violences psychologiques.
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�����������������������������
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Figure 3
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���
���
��
����
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��������������
���������������
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������
�����
RESULTATS : COMPARAISON DE LA POPULATION ETUDIEE
Violences à l’enconre des femmes, l’enquête nationale
Tableau V : Répartition par tranches d’âge des victimes selon l’axe d’étude
Tranches d’âge
0-14
15-24
25-34
35-44
45-54
55 et +
Total
Justice
104 (4,9%)
561 (26,3%)
496 (23,3%)
392 (18,4%)
271 (12,7%)
306 (14,4%)
2.130
Police
110 (4,5%)
734 (30,0%)
550 (22,5%)
510 (20,9%)
279 (11,4%)
261 (10,7%)
2.444
Ecoute…
40 (5,6%)
251 (35,2%)
230 (32,3%)
142 (19,9%)
37 (5,2%)
13 (1,8%)
713
Santé
166 ( 4,4%)
993 (26,5%)
1.131 (30,2% )
815 (21,8%)
373 (9,9%)
268 (7,1%)
3.746
Total
420
2539
2407
1859
960
848
9.033
2/Situation matrimoniale des victimes
L’étude de cette répartition en fonction de la structure de recours met en évidence des différences statistiquement
significatives (x2 = 409.45 - p < 10-6).
Ainsi, la proportion de célibataires est prédominante dans l’axe « Ecoute & accueil » et représente plus de la moitié
des victimes consultant auprès de ces structures. De même, on y observe la plus grande proportion de femmes
divorcées ou séparées (11,3%). La proportion de célibataires enregistrée dans l’axe « police » est intermédiaire entre
celle observée dans les structures de santé (31,4%) et les centres d’écoute (56,8%).
Pour toutes les autres structures (police, justice et santé), ce sont les femmes mariées qui occupent la première place.
Tableau VI : Situation matrimoniale des victimes selon l’axe d’étude
Justice
%
1.031
721
182
196
2.129
48,4
33,8
8,5
9,2
Police
%
1.057 43,3
953 39,1
232 9,5
200 8,2
2.442
Ecoute & ac% Santé
% Total
cueil
207 29,3 2.212 56,7 4.507
405 57,3 1.183 31,6 3.209
80 11,3
173 4,6 667
15 2,1
176 4,7 587
707
3.744
9.022
%
50,0
36,2
7,4
6,5
������������������������������������������������
�������
Figure 4
�����������
194
Situation matrimoniale
mariée
célibataire
div/separée
veuve
Total
����
���
���
���
���
��
�������
������
��������
�����
�������������������
������
�����������
�������������
��������
�����
3/Niveau d’instruction des victimes
Pour un peu plus de 5% des victimes, nous n’avons pas pu avoir leur niveau d’instruction, le plus grand nombre
d’indéterminés étant observé dans les structures de la justice (20,6%) et de la police (4,7%).
La répartition par niveau d’instruction diffère de manière significative selon la structure de recours (x2 = 397.96 - p =
10-6).
Globalement, les victimes entamant une procédure judiciaire ont les taux d’analphabétisme les plus élevés. Ceux-ci
sont similaires à ceux de la population générale.
194
RESULTATS : COMPARAISON DE LA POPULATION ETUDIEE
Violences à l’enconre des femmes, l’enquête nationale
Par contre, les pourcentages de femmes ayant fait des études secondaires et/ou supérieures sont les plus importants
dans l’axe « écoute & accueil » et sont largement au-dessus de la moyenne nationale.
Les victimes ayant eu recours aux structures de la police et de la santé ont un niveau d’instruction intermédiaire entre
celles ayant esté en justice et celles s’étant adressées à une structure d’écoute.
Tableau VII : Niveau d’instruction des victimes selon l’axe d’étude
Niveau d’instruction
Analphabète
Primaire
Moyen
Secondaire
Supérieur
Total
Justice
Police
Ecoute…
Santé
Total
777 (46,0%)
291 (17,2%)
328 (19,4%)
224 (13,2%)
71 (4,2%)
1.691
723 (31,0%)
433 (18,6%)
602 (25,9%)
411 (17,6%)
160 (6,9%)
2.329
102 (14,3%)
124 (17,4%)
170 (23,9%)
238 (33,5%)
77 (10,8%)
711
1004 (26,8%)
806 (21,5%)
982 (26,2%)
740 (19,8%)
211 (5,6%)
3.743
2606 (37,9%)
1654 (24,1%)
2082 (30,3%)
1613 (23,5%)
519 (7,6%)
8.474
����������������������������������������������
�������
Figure 5
�����������
����
���
���
���
���
��
�������
������
������
�����
�������������������
�����������
��������
�����
����������
195
���������
4/ Profession des victimes
L’analyse du statut socioprofessionnel, en fonction de la structure de recours, montre des différences significatives
entre les différents groupes (x2 = 102.21 - p = 10-6).
Le pourcentage le plus élevé de femmes ayant une activité rémunérée, est retrouvé auprès de la population des
centres d’écoute (25,6%), suivie par celle des structures de santé (20,5%).
A l’inverse, la proportion la plus élevée de femmes sans profession est constatée chez les femmes ayant esté en justice
(74,9%), suivie par celles ayant porté plainte auprès d’un commissariat (66,1%).
Tableau VIII : Statut socioprofessionnel des victimes selon l’axe d’étude
sans profession
scolarisée
profession
Total
justice
%
1.561 74,9
230 11,0
294 14,1
2.085
police
1.596
361
459
2.416
%
66,1
14,9
19,0
écoute
% santé
416 60,5 2.604
96 14,0
371
176 25,6
766
688
3.741
%
69,6
9,9
20,5
Total
6.177
1.058
1.695
8.930
%
69,2
11,8
19,0
RESULTATS : COMPARAISON DE LA POPULATION ETUDIEE
Violences à l’enconre des femmes, l’enquête nationale
���������������������������������������������������
�������
�����������
����
Figure 6
���
���
���
���
��
�������
������
������
�����
�������������������
���������������
����������
����������
IV- NOMBRE D’AGRESSIONS
Le nombre déclaré d’agressions varie selon l’axe d’étude (x2 = 1982.86 - p = 10-6). Ces différences laissent supposer que
les populations fréquentant les diverses structures étudiées ne sont pas homogènes.
Tableau IX : Nombre moyen d’agression selon l’axe d’étude
Justice
1,1 ± 0,03
2,227
2127
369,28
Moyenne
Variance
Echantillon
F
196
Police
1,6 ± 0,02
1,518
2431
P < 10-6
Ecoute & accueil
4,1 ± 0,2
14,013
662
Santé
2,02 ± 0,8
5,752
3454
Ainsi, dans les centres d’écoute, les trois quarts des victimes déclarent plus d’une agression. A l’inverse, les femmes
ayant esté en justice, et dans une moindre mesure, celles ayant porté plainte auprès des structures de police ont,
pour la quasi-majorité, déclaré une seule agression avec respectivement 95,1% et 93,3%. Entre ces deux situations
extrêmes, on retrouve les personnes ayant consulté dans une structure de santé : le tiers d’entre-elles ont déclaré plus
d’une agression.
Ces divergences sont en partie liées à des différences dans les caractéristiques sociodémographiques. En effet, l’analyse
fine, axe par axe, a mis en évidence que les femmes instruites, ayant une profession qualifiante, avaient davantage
tendance à déclarer plus d’une agression. Or, nous avons pu voir que c’est dans les services de santé et les centres
d’écoute que l’on observait la plus grande proportion de femmes instruites et autonomes financièrement.
Ces résultats sont également en rapport avec l’identité de l’agresseur (cf. chapitres « résultats axe par axe » et rubriques
sur « l’identité de l’agresseur » et « nature de la violence »). En effet, dans les commissariats et les tribunaux, la majorité
des violences déclarées sont occasionnées par une personne ne faisant pas partie de la famille, souvent un inconnu
et/ou une connaissance, donc a priori unique. A l’inverse, dans les centres d’écoute et les structures de santé, la famille,
dont le mari, représente une part non négligeable des agresseurs. Ceci serait plus en rapport avec des violences
répétées dans le temps.
Tableau X : Nombre d’agressions en fonction de l’axe d’étude
Nombre
d’agressions
=1
>1
Total
Justice
% Police
2.023 95,1
104 4,9
2.127
2.268
163
2.431
%
Ecoute…
%
Santé
%
Total
%
93,3
6,7
172
490
662
26
74
2.328
1.126
3.454
67,4
32,6
4.546
1.722
6.268
72,5
27,5
RESULTATS : COMPARAISON DE LA POPULATION ETUDIEE
Violences à l’enconre des femmes, l’enquête nationale
������������������������������������������������������
����
���
Figure 7
���
����
����
����
���
����
���
��
�������
������
������
�����
�������������������
���
���
V- CARACTERISTIQUES DE L’AGRESSION
1/ Lieu de l’agression
Les deux tiers des victimes ont été agressés au niveau de leur domicile (64,9%). L’analyse du lieu d’agression en
fonction de la structure de recours met en évidence une différence significative (x2 = 418.45 - p = 10-6). Si le domicile
reste le lieu privilégié des agressions (53,5%) et ce, quel que soit l’axe d’étude, on enregistre des variations.
Ainsi, les victimes ayant porté plainte auprès des commissariats (38,6%) et/ou ayant esté en justice (34,8%) citent
beaucoup plus souvent les lieux publics comme lieu de l’agression que celles qui ont consulté dans une structure de
santé et/ou un centre d’écoute. Ces résultats sont probablement en rapport avec l’identité de l’agresseur. Nous avons
vu précédemment que dans les structures de police et de justice, les agresseurs les plus fréquemment cités sont des
personnes extérieures à la famille, alors que pour les structures de santé et les centres d’écoute, ce sont les membres
de la famille.
Par ailleurs, la proportion d’agressions sur les lieux de travail est la plus élevée parmi les victimes s’adressant aux
centres d’écoute.
Tableau XI :Lieu d’agression en fonction de l’axe d’étude
Lieu de l’agression
Domicile
Travail
Lieu public
Autre lieu
Total
Justice
1.275
52
737
53
2.117
% Police
60,2
2,5
34,8
2,5
1.308
132
929
36
2.405
%
Ecoute
54,4
5,5
38,6
1,5
%
499 70,6
71 10,0
125 17,7
12 1,7
707
Santé
����������������
����
���������
����
����
����
����
���
�
�������
������
������
�����
����������������
��������
�������
�����������
%
2.740 73,2 5.822 64,9
145 3,9 400 4,5
754 20,1 2.545 28,4
104 2,8 205 2,3
3.743
8.972
������������������������������������������������������
Figure 8
% Total
����������
197
RESULTATS : COMPARAISON DE LA POPULATION ETUDIEE
Violences à l’enconre des femmes, l’enquête nationale
2/ Identité de l’agresseur
L’identité de l’agresseur varie selon l’axe d’étude (x2 = 861.04 - p = 10-6).
Ainsi, concernant les axes « police » et « justice », le premier agresseur déclaré est représenté par un voisin avec
respectivement 24,6 et 24,2%. Le mari vient en seconde position pour l’axe « justice » et, en troisième place pour
l’axe « police », après les connaissances, alors que dans les centres d’écoute et des centres de santé, c’est le premier
agresseur déclaré.
Les descendants occupent une place non négligeable pour ces deux axes – police et justice - avec respectivement 7,2
et 8,2% des agressions déclarées.
Pour les centres d’écoute, les agresseurs ayant une autorité morale sur la victime représentent près du dixième des
agresseurs (9,3%).
Tableau XII : Identité de l’agresseur en fonction de l’axe d’étude (données détaillées)
Justice
% Police
451 21,8
11 0,5
21 1,0
4 0,2
68 3,3
170 8,2
179 8,7
499 24,2
349 16,9
38 1,8
186 9,0
90 4,4
2.066
411
16
15
10
124
173
178
590
459
37
304
86
2.403
% Ecoute…
17,1
0,7
0,6
0,4
5,2
7,2
7,4
24,6
19,1
1,5
12,7
3,6
225
14
63
0
57
13
68
44
63
66
84
15
712
% Santé
31,6
2,0
8,8
8,0
1,8
28,5
6,2
8,8
9,3
11,8
2,1
%
Total
%
1500 40,3
134 3,6
85 2,3
0
281 7,5
126 3,4
295 18,1
605 16,2
296 7,9
81 2,2
323 8,7
0 0,0
3.726
2.587
175
184
14
530
482
720
1.738
1.167
222
897
191
8.907
29,0
2,0
2,1
0,2
6,0
5,4
8,1
19,5
13,1
2,5
10,1
2,1
�������������������������������������������
����
Figure 9
�����������
198
Identité de
l’agresseur
Mari
Fiancé
Père
Mère
Fratrie
Descendant
Apparenté
Voisin
Connaissance
Autorité
Inconnu
Autre
Total
���
���
���
���
��
�������
������
������
�����
���������������������
����
�������
������������
������
����������
��������
����
���������
�������
����
������
�����
RESULTATS : COMPARAISON DE LA POPULATION ETUDIEE
Violences à l’enconre des femmes, l’enquête nationale
Le regroupement en classes permet de mettre en exergue, la part prépondérante du mari et de la famille, parmi
les victimes se présentant à une structure de santé ou à un centre d’écoute, avec respectivement 61,8% et 65,0%,
contre 43,8% et 38,6% pour les structures judiciaires et de police. Pour ces deux dernières structures, les principaux
agresseurs sont représentés par des personnes inconnues ou par une connaissance.
Quant aux agressions commises par les descendants, les pourcentages les plus élevés sont observés parmi les victimes
ayant esté en justice (8,2%) ou ayant porté plainte dans une structure de police (7,2%).
Il est intéressant de noter la différence de l’ordre d’importance des agresseurs. Alors que l’étude des axes « santé » et
« écoute » a mis en exergue le rôle de la famille et du mari dans les violences commises à l’égard des femmes, dans
les axes « police » et « justice », ceux-ci semblent reléguer au second plan. Probablement qu’il est plus aisé de déclarer
à la police et/ou à la justice, une agression commise par un tiers que par une personne proche, à l’exception des
agressions commises par les descendants.
Tableau XIII : Identité de l’agresseur en fonction de l’axe d’étude (données regroupées)
Identité de l’agresseur
mari/fiancé
parent
fratrie
enfant
connu
inconnu
Total
Justice
Police
462
204
68
170
886
276
2.066
22,4
9,9
3,3
8,2
42,9
13,4
%
Ecoute
427 17,8
203 8,4
124 5,2
173 7,2
1.086 45,2
390 16,2
2.403
239
131
57
13
173
99
712
% Santé
33,6
18,4
8,0
1,8
24,3
13,9
1634
380
281
126
982
323
3.726
%
Total
%
43,9
10,2
7,5
3,4
26,4
8,7
2.762
918
530
482
3.127
1088
8.907
31,0
10,3
6,0
5,4
35,1
12,2
1-Mari/fiancé : mari, fiancé -2-parent : père, mère et apparenté -3- fratrie : frère et sœur – 4-enfant- 5-connu : voisin ou
connaissance, personne investie d’une autorité morale -6-inconnu : autre personne et/ou inconnu.
199
�������� ��� ���� ��� ��� ������������ ���������
����
Figure 10
�����������
���
���
���
���
��
�������
������
������
�����
�������������������
�����������
������
�������
������
�����
�������
Nous avons refait la même analyse, en distinguant les femmes célibataires des femmes mariées ou ayant été mariées,
pour étudier l’importance du rôle du mari ou de certains autres membres de la famille tels que les ascendants et/ou
descendants.
Chez les célibataires
Chez les victimes célibataires, on note le rôle prépondérant, des connaissances et des inconnus, même si la part relative
de chacun diffère selon l’axe d’étude.
RESULTATS : COMPARAISON DE LA POPULATION ETUDIEE
Violences à l’enconre des femmes, l’enquête nationale
Notons le rôle important de la fratrie qui représente globalement le dixième des agresseurs chez les victimes
célibataires. Parmi les victimes ayant eu recours aux structures de santé, la fratrie est responsable de près du cinquième
des agressions (17;0%).
Tableau XIV :Identité de l’agresseur en fonction de l’axe d’étude chez les célibataires (données regroupées)
Identité de l’agresseur
mari/fiancé
ascendant
parent
fratrie
enfant
connu
inconnu
Total
Justice
11
20
53
38
0
411
157
690
Police
1,6
2,9
7,7
5,5
0,0
59,6
22,8
%
Ecoute
12 1,3
17 1,8
51 5,5
71 7,6
0 0,0
538 57,6
245 26,2
934
32
63
49
47
0
135
79
405
% Santé
7,9
15,6
12,1
11,6
0,0
33,3
19,5
93
63
84
199
0
504
225
1.168
%
8,0
5,4
7,2
17,0
0,0
43,2
19,3
Total
%
148 4,6
163 5,1
237 7,4
355 11,1
0 0,0
1.588 49,7
706 22,1
3.197
1-Mari/fiancé : mari, fiancé -2-ascendant : père, mère -3-parent : apparenté -4- fratrie : frères et sœurs – 5-enfant 6-connu : voisin, connaissance ou personne investie d’une autorité morale - 7-inconnu : autre personne et/ou
inconnu.
Chez les femmes mariées
200
Chez les femmes mariées, on observe une plus grande hétérogénéité en ce qui concerne l’identité de l’agresseur. On
note toutefois le rôle majeur du mari. Ainsi, si pour les axes « justice » et « police », le premier agresseur est toujours
représenté par une connaissance avec respectivement 34,5% et 37,3%, le mari est le principal agresseur déclaré chez
les victimes ayant recours aux centres d’écoute et aux structures de santé avec respectivement 68,8 et 60,3%.
Le rôle de la fratrie semble moins important que chez les victimes célibataires. En troisième position vient un parent
et ce, quel que soit l’axe d’étude.
Tableau XV :Identité de l’agresseur en fonction de l’axe d’étude chez les femmes mariées, veuves ou divorcées
(données regroupées)
Identité de l’agresJustice
seur
mari/fiancé
451
ascendant
5
famille
125
fratrie
30
enfant
170
connu
473
inconnu
118
Total
1.372
Police
32,9
0,4
9,1
2,2
12,4
34,5
8,6
%
415 28,3
8 0,5
127 8,7
53 3,6
173 11,8
548 37,3
144 9,8
1.468
Ecoute
% Santé
207 68,8
2 0,7
19 6,3
8 2,7
10 3,3
35 11,6
20 6,6
301
1.541
22
210
81
126
478
98
2.556
%
60,3
0,9
8,2
3,2
4,9
18,7
3,8
Total
%
2.614 45,9
37 0,6
481 8,4
172 3,0
479 8,4
1.534 26,9
380 6,7
5.697
1-Mari/fiancé : mari, fiancé -2-ascendant : père, mère -3-parent : apparenté -4- fratrie : frère et sœur – 5-enfant 6-connu : voisin, connaissance ou personne investie d’une autorité morale - 7-inconnu : autre personne et/ou
inconnu.
Femmes de 55 ans et plus
Lors des précédentes analyses, le rôle important des descendants a été mis en évidence dans les violences commises
chez les femmes de 55 ans et plus. Nous avons donc recherché dans ce groupe (victimes de 55 ans et plus), l’identité
des agresseurs en fonction de l’axe d’étude. Les effectifs étant très petits, nous n’avons pas pu calculer le test du khi
deux qui permet de préciser s’il existe une association entre les variables étudiées.
RESULTATS : COMPARAISON DE LA POPULATION ETUDIEE
Violences à l’enconre des femmes, l’enquête nationale
Néanmoins, nous constatons que, quel que soit l’axe étudié, les deux principaux agresseurs sont les descendants et
les connaissances. A eux deux, ils sont responsables de plus des deux tiers des violences chez les femmes de 55 ans
et plus : cela confirme les résultats précédents qui avaient permis de mettre en exergue ce groupe particulièrement
fragilisé et exposé.
Tableau XVI : Identité de l’agresseur en fonction de l’axe d’étude chez les femmes de 55 ans et plus (données
regroupées)
Identité de l’agresJustice
seur
mari/fiancé
19
parent
44
fratrie
7
enfant
105
connu
100
inconnu
26
Total
301
Police
6,3
14,6
2,3
34,9
33,2
8,6
%
19 7,4
36 14,0
7 2,7
90 35,0
87 33,9
18 7,0
257
Ecoute
% Santé
3 23,1
4 30,8
1 7,7
5 38,5
0 0,0
0 0,0
13
43
42
11
73
89
10
268
%
Total
%
16,0
15,7
4,1
27,2
33,2
3,7
84
126
26
273
276
54
839
10,0
15,0
3,1
32,5
32,9
6,4
1-Mari/fiancé : mari, fiancé -2-parent : père, mère, apparenté -3- fratrie : frère et sœur – 4-enfant - 5-connu : voisin,
connaissance ou personne investie d’une autorité morale - 6-inconnu : autre personne et/ou inconnu.
V- NATURE DE L’AGRESSION
1/ Nature de l’agression
La nature de l’agression diffère de manière significative entre les quatre axes (x2 = 2087.34 - p < 10-6). Les agressions
physiques seules viennent en première position chez les victimes s’adressant aux structures de justice, de police et de
santé et représentent plus de la moitié des agressions.
Les agressions sexuelles occupent une place importante chez les victimes consultant dans les centres d’écoute.
En ce qui concerne les axes « justice » et « police », contre toute attente, les agressions psychologiques seules, c’est-àdire non associées à d’autres types de violence, représentent environ le quart des violences déclarées, alors que dans
les deux autres axes « santé & écoute », ces pourcentages sont nettement moins élevés.
Chez les victimes s’adressant aux structures de santé, ce sont essentiellement les agressions physiques seules qui
prédominent avec les quatre cinquièmes des violences signalées (80.0%). On peut s’interroger sur la non prise en
compte de la violence psychologique. En effet, seulement le sixième des victimes mentionnent ce type d’agression
alors que dans l’axe « santé », la violence familiale, notamment conjugale, est au premier plan (cf. rubrique « identité
de l’agresseur »).
Tableau XVII :Nature de l’agression en fonction de l’axe d’étude
Nature de
l’agression
A,Ph-sex-psy
A,Ph-sex
A,Ph-psy
A,Physique
A,sex-psy
A,Sexuelle
A,Psycholo,
Total
justice
%
police
%
Ecoute…
7
27
144
1157
13
232
539
2119
0,3
1,3
6,8
54,6
0,6
10,9
25,4
9
29
102
1475
18
167
575
2375
0,4
1,2
4,3%
62,1
0,8
7,0
24,2
39
18
215
155
39
127
118
711
% santé
5,5
2,5
30,2
21,8
5,5
17,9
16,6
66
33
436
2987
23
80
108
3733
%
1,8
0,9
11,7
80,0
0,6
2,1
2,9
total
%
121 1,4
107 1,2
897 10,0
5774 64,6
93 1,0
606 6,8
1340 15,0
8938
201
RESULTATS : COMPARAISON DE LA POPULATION ETUDIEE
Violences à l’enconre des femmes, l’enquête nationale
2/ Violences physiques
Si l’on s’intéresse aux agressions physiques dans leur ensemble, sans prendre en compte les autres violences associées,
on note que quel que soit l’axe d’étude, celles-ci sont au premier plan avec un maximum observé dans les structures
de santé. Un biais est probablement à l’origine de ce résultat : les victimes ne consultent que devant l’existence de
lésions physiques au sens restreint.
Tableau XVIII : Importance des violences physiques en fonction de l’axe d’étude
justice
Violences physiques 1.335
Pas de violences
795
physiques
Total
2.130
% police
62,7 1.649
%
67,5
Ecoute
427
37,3
32,5
286
795
2.444
% santé
59,9 3.522
40,1
713
224
%
94,0
Total
4.457
%
49,9
6,0
4.476
50,1
3.746
8.933
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����
���
���
Figure 10
���
���
��
�������
������
������
�����
�������������������
202
������������
��������
��������
���������
����������
�����������
����������
3/ Violences sexuelles
Le plus fort taux déclaré d’agressions sexuelles est retrouvé dans les centres d’écoute avec près du tiers des violences
subies qu’elles soient ou non associées à d’autres formes de violence.
Viennent en deuxième position, mais dans une moindre mesure, les structures de justice où plus du dixième des
violences ayant abouti en justice sont des violences sexuelles. A noter cependant que tout axe confondu, seulement
le dixième des violences subies sont de nature sexuelle (10,4%).
C’est dans les structures de santé que l’on enregistre le plus bas taux d’agressions sexuelles déclarées. Fait assez
surprenant, car on s’attendrait à avoir un effet « entonnoir » avec le plus fort taux observé auprès des institutions
prenant en charge la santé des individus, c’est-à-dire les structures de santé et les centres d’écoute. Le recours à ces
services est, ou devrait être, la première étape avant de porter plainte et/ou d’ester en justice, avec une déperdition,
au fur et à mesure, que la victime avance dans sa démarche. Or, nous observons le phénomène inverse, c’est-à-dire un
pourcentage qui va en s’amenuisant de la justice à la santé en passant par les structures de police. La quasi-absence
de participation des services de gynécologie (2,2%) pourrait expliquer, en partie, ces résultats.
Tableau XIX :Importance des violences sexuelles en fonction de l’axe d’étude
Violences sexuelles
Pas de violences
sexuelles
Total
justice
279
1.851
2.130
% police
13,1
234
86,9
2.210
2.444
%
9,6
Ecoute
223
%
31,3
santé
202
%
5,4
Total
938
%
10,4
90,4
490
68,7
3.544
94,6
8.095
89,6
713
3.746
9.033
RESULTATS : COMPARAISON DE LA POPULATION ETUDIEE
Violences à l’enconre des femmes, l’enquête nationale
L’analyse fine montre qu’il existe des différences dans la nature des violences sexuelles déclarées selon l’axe d’étude
(x2 = 87.12. - p < 10-6). Si le viol est la violence sexuelle retrouvée au premier plan quel que soit l’axe d’étude, on
enregistre des variations dans l’ordre d’importance des autres catégories d’agression sexuelle.
Un point qui mérite d’être souligné, est le peu d’incestes retrouvés auprès des axes « justice » et « police », compte
tenu des résultats observés dans les centres d’écoute. Là aussi, on peut émettre l’hypothèse que lorsque la famille est
directement impliquée, on constate une tendance à ne pas aller se plaindre aux structures officielles.
Tableau XX :Nature des violences sexuelles en fonction de l’axe d’étude
Attouchement
Inceste
Viol
Sodomie
Autre
Total
justice
63
10
139
62
5
279
% police
22,6
54
3,6
6
49,8
125
22,2
39
1,8
10
234
%
23,1
2,6
53,4
16,7
4,3
Ecoute
37
28
126
7
25
223
% santé
16,6
49
12,6
6
56,5
94
3,1
37
11,2
16
202
%
24,3
3,0
46,5
18,3
7,9
Total
203
50
484
145
56
938
%
21,6
5,3
51,6
15,5
6,0
Ceci est confirmé par le tableau suivant où la part des agresseurs proches (mari, ascendant et fratrie) est la plus
élevée chez les victimes ayant recours aux centres d’écoute (20.6%) et aux structures de santé (18%). Ils représentent
pratiquement le cinquième des agresseurs pour violence sexuelle. A l’inverse, dans les structures de justice et de
police, les taux les plus bas sont observés, avec respectivement, 4.8% et 6.5%, soit près de quatre fois moins élevé que
pour les autres axes.
Tableau XXI :Identité des agresseurs en cas de violences sexuelles en fonction de l’axe d’étude
Mari/fiancé
Ascendant/descendant
Fratrie
Apparenté
Connu
Inconnu
Total
justice
7
% police
2,6
6
%
2,6
Ecoute
22
% santé
9,9
30
5
1,8
5
2,2
13
5,8
1
19
180
59
271
0,4
7,0
66,4
21,8
4
8
147
59
229
1,7
3,5
64,2
25,8
11
21
92
64
223
4,9
9,4
41,3
28,7
%
15,0
Total
65
%
7,0
1
0,5
24
2,6
5
3
115
46
200
2,5
1,5
57,5
23,0
21
51
534
228
923
2,3
5,5
57,8
24,7
1-Mari/fiancé : mari, fiancé -2-ascendant/descendant : père, mère, enfant -3- fratrie : frère et sœur – 4-apparenté :
parent éloigné -5-connu : voisin, connaissance ou personne investie d’une autorité morale - 6-inconnu : autre
personne et/ou inconnu.
4/ Violences psychologiques
Les violences psychologiques sont au premier plan dans les centres d’écoute avec plus de la moitié des violences
déclarées. Néanmoins, une analyse plus fine, montre que moins du tiers de ces agressions (28,7%) sont des agressions
psychologiques seules.
C’est auprès des structures de justice que l’on enregistre le pourcentage le plus élevé de violences psychologiques
seules (cf. au-dessus) puisqu’elles représentent le quart des violences ayant abouti en justice. Elles sont également, par
ordre de fréquence, le deuxième type de violence pour lesquelles une procédure judiciaire a été mise en œuvre.
Les pourcentages les plus bas sont enregistrés dans les structures de santé. La faible participation des services de
psychiatrie (4,5%) pourrait être à l’origine de ce résultat mais, il faut, également prendre en compte, la perception
de la violence par les victimes, notamment celle de nature psychologique. En effet, les victimes ayant eu recours aux
structures de santé, ont mis en avant dans 80,0% des cas, les lésions physiques qu’elles présentaient alors que pour le
tiers d’entre-elles, des problèmes psychologiques ont été formulés lors de la consultation.
203
RESULTATS : COMPARAISON DE LA POPULATION ETUDIEE
Violences à l’enconre des femmes, l’enquête nationale
Tableau XXII : Importance des violences psychologiques en fonction de l’axe d’étude
justice
Violences psychologiques
Pas de violences
psychologiques
Total
% police
% Ecoute
% santé
% Total
%
703
33,0
714
29,2
411
57,6
633
16,9 2,461
27,2
1,427
67,0
1,730
70,8
302
42,4 3,113
83,1 6,572
72,8
713
3,746
9,033
2,130
2,444
Lieu de l’agression et axe d’étude sont étroitement associés (x2 = 183.77 - p = 10-6). Si le domicile reste le lieu privilégié
où se déroulent les violences psychologiques, la part relative de celui-ci, ainsi que des autres lieux cités, varie selon la
structure de recours.
Dans les structures de santé, les trois quarts des agressions psychologiques surviennent à domicile (76,1%) et le
sixième dans les lieux publics.
En ce qui concerne l’axe « police », le lieu de ces violences est, pratiquement dans les mêmes proportions, le domicile
(48,4%) et les lieux publics (44,2%). Pour l’axe « justice », on retrouve des résultats similaires mais, avec toutefois, une
prédominance des violences à domicile.
A noter que ce sont les victimes s’adressant aux structures d’écoute qui déclarent la proportion la plus importante
d’agressions sur les lieux de travail.
Tableau XXIII :Lieu d’agression dans les violences psychologiques en fonction de l’axe d’étude
204
Lieu de l’agression
Domicile
Travail
Lieu public
Total
Justice
415
29
252
696
Police
%
338
52
309
699
48,4
7,4
44,2
59,6
4,2
36,2
Ecoute
%
290 70,9
48 11,7
71 17,4
409
Santé
% Total
%
481 76,1 1524 62,6
48 7,6 177 7,3
103 16,3 735 30,2
632
2436
Le type de structures auxquelles les victimes ont recours et l’identité de l’agresseur sont liés (x2 =500.67 - p = 10-6).
Ainsi, pour les axes « justice » et « police », les principaux agresseurs signalés sont les connaissances (voisin, personne
connue, autorité morale), responsables de la moitié des violences commises dans ce groupe.
Pour les axes « écoute « et « santé », on retrouve, par ordre de fréquence, d’abord le mari, avec respectivement, 36,6%
et 46,5%, puis une personne connue dans environ le quart des cas et, en troisième position, un parent.
Tableau XXIV :Identité de l’agresseur dans les violences psychologiques en fonction de l’axe d’étude (données
regroupées)
Identité de l’agresJustice
seur
mari/fiancé
94
parent
66
fratrie
19
enfant
82
connu
325
inconnu
98
Total
684
Police
13,7
9,6
1,5
12,0
47,5
14,3
%
Ecoute
54 7,6
64 9,1
22 3,1
66 9,3
339 48,0
161 22,8
706
150
75
25
12
95
53
410
% Santé
36,6
18,3
6,1
2,9
23,2
12,9
288
68
46
16
152
50
620
%
Total
%
46,5
11,0
7,4
2,6
24,5
8,1
586
273
112
176
911
362
2420
24,2
11,3
4,6
7,3
37,6
15,0
1-Mari/fiancé : mari, fiancé - 2-parent : père, mère, apparenté - 3- fratrie : frère et sœur – 4-enfant - 5-connu : voisin,
connaissance ou personne investie d’une autorité morale - 6-inconnu : autre personne et/ou inconnu.
RESULTATS : COMPARAISON DE LA POPULATION ETUDIEE
Violences à l’enconre des femmes, l’enquête nationale
VI- MOTIFS ET CARACTERISTIQUES DE LA DEMARCHE
1/ Motifs d’accompagnement
Le pourcentage le plus important de personnes accompagnées est retrouvé chez les victimes consultant dans une
structure de santé avec près des deux tiers de la population cible (x2 = 361.19 - p = 10-6). A l’inverse, le taux le plus bas
est retrouvé chez les personnes estant en justice. L’explication la plus probable est que devant l’urgence, la victime
est accompagnée et/ou soutenue par un proche. L’effet temps apparaît lors de la procédure judiciaire qui est souvent
longue et fastidieuse et il devient sans doute plus difficile de mobiliser les ressources humaines.
Tableau XXV :Modalités d’accompagnement en fonction de l’axe d’étude
Accompagnée
Non accompagnée
Total
Justice
810
1320
% Police
38,0 1132
%
46,3
Ecoute
300
62,0
53,7
413
2130
1312
2444
% Santé
42,1 2315
%
61,8
Total
4557
%
50,4
57,9
38,2
4476
49,6
1431
713
3746
9033
• Violences sexuelles
Le pourcentage de victimes accompagnées en cas de violence sexuelle diffère selon l’axe d’étude (x2 = 74.41 - p < 106
). C’est auprès des structures de santé et de police que l’on enregistre les proportions les plus élevées : plus des quatre
cinquièmes des victimes pour la santé et un peu moins des trois quarts pour la police.
A l’inverse, le pourcentage le plus bas est observé dans les centres d’écoute (47,0%). Cela pourrait être en rapport avec
la date de survenue de l’événement. En général, celui-ci est relativement récent lorsque l’on s’adresse aux structures
de police et de santé (constatation des faits, signalement de l’agression…) alors que pour l’axe « écoute », la violence
peut être récente comme ancienne et l’on recherche davantage un soutien psychologique et une aide dont la nature
varie selon les victimes.
Tableau XXVI : Modalités d’accompagnement dans les violences sexuelles en fonction de l’axe d’étude
Justice
Accompagnée
148
Non accompa131
gnée
Total
279
% Police
53,0
161
%
71,6
Ecoute
102
47,0
28,4
115
64
225
% Santé
47,0
164
%
82,4
Total
575
%
62,5
53,0
17,6
345
37,5
217
35
199
920
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�������
����
���
Figure 11
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���
���
����
����
����
�������
������
������
����
��
�����
�������������������
�����������
���������������
205
RESULTATS : COMPARAISON DE LA POPULATION ETUDIEE
Violences à l’enconre des femmes, l’enquête nationale
• Violences psychologiques
Il existe un lien entre l’accompagnement des victimes dans les violences psychologiques et la structure de recours (x2
= 147.39 - p = 10-6).
Le pourcentage le plus élevé de personnes accompagnées est enregistré dans les structures de santé : plus des deux
tiers des victimes sont accompagnées. Ces résultats sont à nuancer car nous avons vu précédemment que la quasimajorité des agressions psychologiques étaient associées à des violences physiques. Les violences psychologiques
seules ne représentent que 2,9% de l’ensemble des agressions. Pour les axes « police » et « justice », la proportion de
victimes non accompagnées est plus importante que celle bénéficiant d’une personne soutien.
Tableau XXVII :Modalités d’accompagnement dans les violences psychologiques en fonction de l’axe d’étude
Justice
Accompagnée
246
Non
452
accompagnée
Total
698
% Police
35,2
304
%
43,2
Ecoute
146
64,8
56,9
256
400
704
% Santé
36,3
401
%
66,0
Total
1097
%
45,5
63,7
34,0
1315
54,5
402
207
608
2412
2/ Identité de l’accompagnateur
L’accompagnateur principal est représenté par la mère à l’exception de l’axe justice où le père occupe la première
place. Cela pourrait s’expliquer par le fait que les victimes sont plus âgées que dans les autres structures et que les
agresseurs varient selon l’axe d’étude.
Un autre facteur à prendre en compte est le caractère officiel de la démarche.
Tableau XXVIII : Identité de l’accompagnateur en fonction de l’axe d’étude
206
Mère
Père
Fratrie
Amis
Police/Gend.
Autres
Descendants
Mari
Total
Justice
166
212
63
57
0
124
175
0
797
% Police
20,8
298
26,6
236
7,9
87
7,2
106
0,0
0
15,6
175
22,0
185
0,0
0
1087
%
27,4
21,7
8,0
9,8
0,0
16,1
17,0
0,0
Ecoute
70
25
40
38
0
51
55
0
279
% Santé
25,1
717
9,0
345
14,3
432
13,6
142
0,0
94
18,3
260
19,7
191
0,0
134
2181
%
32,9
15,8
19,8
6,5
4,3
11,9
8,8
6,1
Total
1251
818
622
343
94
610
606
134
4344
%
28,8
18,8
14,3
7,9
2,2
14,0
14,0
3,1
Nous avons refait le même travail mais en individualisant les violences sexuelles et psychologiques.
• Violences sexuelles
Ainsi, dans les violences sexuelles, le premier accompagnateur est toujours la mère, à l’exception de l’axe « justice »,
pour lequel le père vient en première position.
Tableau XXIX : Identité de l’accompagnateur dans les violences sexuelles en fonction de l’axe d’étude
Justice
mère
45
père
62
fratrie
7
amis
14
Police/gend.
Autres
12
descendants
8
Total
148
% Police
30,4
67
41,9
60
4,7
5
9,5
9
8,1
11
5,4
9
161
%
41,6
37,3
3,1
5,6
6,8
5,6
Ecoute
37
12
11
15
17
10
102
%
36,3
11,8
10,8
14,7
16,7
9,8
Santé
63
20
9
13
46
12
1
164
%
38,4
12,2
5,5
7,9
28,0
7,3
0,6
Total
212
154
32
51
46
52
28
575
%
36,9
26,8
5,6
8,9
8,0
9,0
4,9
RESULTATS : COMPARAISON DE LA POPULATION ETUDIEE
Violences à l’enconre des femmes, l’enquête nationale
• Violences psychologiques
Dans les violences psychologiques, seules ou associées, on enregistre des variations importantes de l’identité de
l’accompagnateur en fonction de l’axe d’étude et également par rapport à l’ensemble des agressions.
Dans l’axe « justice, le premier accompagnateur est représenté par les descendants (29.3%). Cela peut s’expliquer
par le fait qu’il s’agit généralement de femmes plus âgées et que la moitié des agressions sont commises par des
connaissances dont le voisin.
Pour les structures de police, l’accompagnateur principal est d’abord la mère (24.0%), suivie par d’autres personnes
(22.0%) et des descendants (19.4%).
En ce qui concerne l’axe « écoute & accueil », on retrouve, comme dans l’axe « justice », les descendants comme les
personnes soutien essentielles (27.4%), suivies par la mère.
Quant aux victimes s’adressant aux structures de santé, c’est la mère qui est le principal accompagnateur dans plus
du tiers des cas.
Tableau XXX :Identités de l’accompagnateur dans les violences psychologiques en fonction de l’axe d’étude
mère
père
fratrie
amis
Police/gend.
Autres
descendants
Total
Justice
42
34
20
29
49
72
246
% Police
17,1
73
13,8
54
8,1
16
11,8
35
20,0
67
29,3
59
304
%
24,0
17,8
5,3
11,5
22,0
19,4
Ecoute
34
12
22
18
20
40
146
%
23,3
8,2
15,1
12,3
13,7
27,4
Santé
144
54
75
31
22
41
34
401
%
35,9
13,5
18,8
7,7
5,5
10,2
8,5
Total
293
154
133
113
22
177
205
1097
%
26,7
14,0
12,1
10,3
2,0
16,1
18,7
207
VII- PRISE EN CHARGE PROPOSEE
Moins de la moitié des victimes ont bénéficié d’une prise en charge. Des différences sont observées selon les axes,
les pourcentages les plus faibles de prise en charge étant enregistrés dans les axes « police » et « justice ». On peut
se poser la question de la disponibilité de l’information, concernant les prises en charge médicale et psychologique,
pour ces deux axes.
Tableau XXXI : Prise en charge préconisée en fonction de l’axe d’étude
Prise en charge Justice
Oui
312
Non
1818
Total
2130
% Police
14,6
443
85,4 2001
2444
%
18,1
81,9
Ecoute
540
173
713
% Santé
75,7 2520
24,3 1226
3746
%
67,3
32,7
Total
3815
5218
9033
%
42,2
57,8
VIII- CONCLUSION
La comparaison des principaux indicateurs sociodémographiques permet de mettre en évidence des différences
dans les populations étant amenées à déclarer une agression.
Ainsi, de manière générale, les victimes estant en justice sont, globalement, plus âgées que celles ayant eu recours
aux autres structures, avec comme corollaire, plus de femmes veuves ou divorcées, pourcentage de femmes de
plus de 55 ans relativement élevé, c’est-à-dire une population probablement plus précarisée. Les caractéristiques
sociodémographiques des femmes de l’axe « justice » sont très proches de celles de la population générale : tranches
d’âge touchées, statut socioprofessionnel et situation matrimoniale.
RESULTATS : COMPARAISON DE LA POPULATION ETUDIEE
Violences à l’enconre des femmes, l’enquête nationale
Inversement, les femmes s’étant adressées aux structures d’écoute et /ou d’accueil diffèrent, de part certaines
caractéristiques, de la population générale. Elles sont globalement plus instruites, sont davantage autonomes
financièrement et sont nettement plus jeunes. Les plus de 55 ans ne représentent que 1,8% des victimes dans cet
axe.
Entre ces deux axes, se situent les victimes portant plainte au niveau des structures de police et, qui sont très proches
de celles estant en justice. Les femmes consultant dans les structures de santé ont des caractéristiques intermédiaires
entre l’axe « écoute & accueil » et les axes « police » et « justice ».
Une des premières implications est que ces différentes populations ne se superposent pas, ou seulement en partie :
les victimes estant en justice ne s’adressent pas aux centres d’écoute ou, très peu, et inversement. Cela veut dire que
l’information et l’accès aux différentes structures varient d’un groupe social à l’autre selon des paramètres qu’il reste
à déterminer. Ces éléments sont capitaux car ils devront être pris en compte dans les stratégies de prise en charge qui
seront proposées.
Ces divergences ne s’arrêtent pas aux données sociodémographiques mais concernent également les caractéristiques
de l’agression : nature, nombre déclaré d’agressions, identité de l’agresseur… Grossièrement, ne portent plainte
et par ricochet, vont surtout en justice, les femmes ayant été agressées par des connaissances et/ou des inconnus.
Proportionnellement peu d’agressions commises par le mari et/ou la famille arrivent en justice. Plus de la moitié des
violences, sont le fait de connaissances ou de personnes inconnues pour les axes « justice » (56,3%) et « police » (61,5%)
alors que pour les axes « santé » (35,0%) et « écoute » (38,1%), ces personnes ne sont responsables que d’environ du
tiers des violences. Une exception à cela, les violences commises par les descendants : les victimes n’hésitent pas à
porter plainte et à ester en justice, sans doute parce que l’agression est ressentie de manière particulièrement grave.
208
La modulation des déclarations des violences selon les structures de recours a une incidence sur le nombre d’agressions
signalées par les victimes. Pour les axes « santé » et « écoute & accueil », la proportion de femmes déclarant plus d’une
agression est loin d’être négligeable avec respectivement 32,6% et 74,0%,alors que pour les deux autres axes,ce pourcentage
avoisine les 5%. Ces résultats peuvent s’expliquer : les agressions répétées ne peuvent être le fait que de personnes proches,
que ce soit à domicile ou sur les lieux de travail. Autre fait étonnant mais, qui traduirait et confirmerait la divergence des
populations ayant accès aux centres d’écoute et aux structures de justice et de police, est la modulation de la déclaration
en fonction du niveau d’instruction. Ainsi, dans les centres d’écoute, ce sont les femmes les plus instruites qui signalent les
agressions multiples alors qu’au niveau de la police, ce sont les femmes qui ont un niveau d’étude primaire.
Cette modulation des déclarations se répercute également sur la nature des agressions signalées. Ainsi, les agressions
psychologiques seules, non associées à d’autres violences, représentent le quart des plaintes et /ou des affaires passant
en jugement dans les structures de police et de justice. Cette particularité semble liée à la proportion non négligeable
de femmes estant en justice contre leurs enfants mais, traduit, également, les agressions quotidiennes du voisinage,
conséquence probable de conditions socio-économiques difficiles dont celle de l’accès au logement. Ces derniers
sont responsables de la moitié des agressions psychologiques pour les axes « justice » et « police ». A noter que les
pourcentages les plus élevés d’agressions psychologiques seules, sont enregistrés parmi les victimes ayant recours aux
structures de police et/ou de justice.
Il est assez intéressant de noter que malgré ces divergences, l’accompagnateur principal est représenté par la mère
à l’exception de l’axe « justice » où le père occupe la place principale. Des résultats similaires sont enregistrés lorsque
l’agression est sexuelle et/ou physique. Par contre, dans les agressions psychologiques, l’axe « justice » se particularise
encore avec l’axe « écoute » : ce sont les descendants qui représentent la première personne ressource des victimes.
A côté de ces divergences, on enregistre des points communs à tous les axes qui méritent d’être soulignés. Ainsi, la
proportion déclarée d’agressions psychologiques est d’autant plus élevée que la victime est instruite et indépendante
financièrement. De même, les agressions physiques sont davantage déclarées par les femmes sans profession, alors
que pour celles travaillant à l’extérieur, on enregistre une prédominance d’agressions psychologiques.
RESULTATS : COMPARAISON DE LA POPULATION ETUDIEE
Violences à l’enconre des femmes, l’enquête nationale
Les agressions physiques sont majoritaires et ce, quel que soit l’axe d’étude avec cependant des variations
importantes.
Dans l’ensemble, peu d’agressions sexuelles sont déclarées et ne concernent dans la quasi-majorité des cas que des
femmes célibataires. Cela pourrait être l’indice de la difficulté qu’ont les victimes à s’exprimer sur ce sujet. Ces violences
ressortent davantage dans l’axe « Ecoute & accueil » et dans une moindre mesure dans l’axe « justice puisqu’elles
représentent respectivement environ le tiers et le dixième des violences déclarées. Elles sont le moins représentées
dans l’axe « santé ».
Les agressions psychologiques prédominent chez les veuves et divorcées et/ou les personnes de plus de 55 ans.
Le lieu principal de l’agression est le domicile quelque soit l’axe considéré : environ les deux tiers des violences y sont
commises. Les femmes mariées sont d’abord agressées à domicile. Les agressions sexuelles surviennent principalement
dans les lieux publics et plus particulièrement isolés.
Sur les lieux de travail, les principales violences retrouvées sont de nature sexuelle et/ou psychologique. Ces dernières
prédominent et représentent plus du tiers des violences signalées.
Concernant les agresseurs, le mari est responsable essentiellement de violences physiques, très peu d’agressions
psychologiques sont mentionnées. Les violences perpétrées par les descendants sont quasi-exclusivement de nature
psychologique.
Par ailleurs, les victimes sont d’autant plus souvent accompagnées qu’elles sont jeunes, célibataires et que l’agression
est sexuelle. Inversement, lors des agressions psychologiques, peu de victimes ont le soutien d’une personne ressource.
De même, lorsque l’agresseur est le mari ou le fiancé, on observe les pourcentages les plus bas d’accompagnement.
209
CONCLUSION GENERALE
CONCLUSION GENERALE
Violences à l’enconre des femmes, l’enquête nationale
L’enquête réalisée en 2002-2003, sur la violence à l’encontre des femmes, est une enquête descriptive non exhaustive
qui a été menée par l’Institut National de Santé publique, en collaboration avec les ministères chargés de la justice, de
la jeunesse et des sports, de l’intérieur et de la solidarité, avec la DGSN et des associations. Cette étude a été conduite
dans les principales structures auxquelles les femmes victimes de violences doivent avoir recours pour obtenir une
reconnaissance de leur état, une éventuelle réparation et pour enfin, se reconstruire. Nous rappelons que ces structures
sont représentées par les services de santé, de police, de justice et des centres d’écoute. Initialement, cette étude
devait être menée, durant la même période, auprès de ces différentes institutions ; cela aurait permis d’effectuer des
recoupements et d’identifier les groupes de victimes ayant eu recours à l’ensemble ou à une partie de leurs services.
Le but était de définir le parcours de ces femmes et d’appréhender les difficultés et/ou résistances entravant leur prise
en charge mais, également, celles limitant la collaboration entre les différentes structures. Dans la réalité, les périodes
d’enquête se sont parfois chevauchées, mais sans se recouvrir complètement, et le système d’anonymat préconisé a
rendu difficile sinon impossible la réalisation de cet objectif.
L’enquête a concerné toutes les wilayas du pays mais la participation effective des différentes institutions a été
modulée par le degré d’engagement des enquêteurs et des difficultés rencontrées sur le terrain. De ce fait, aucune
conclusion ne peut être portée sur l’importance relative des violences d’une wilaya à une autre ou entre wilayas.
Cette enquête n’a permis d’étudier que quelques aspects du problème des violences qui est fort complexe. Elle n’a pas
pour ambition de mesurer l’ampleur du problème, ni d’en restituer la dimension socioculturelle. L’absence d’approche
qualitative et de la parole des femmes limitent également les possibilités d’interprétation des résultats. Des études
de population sont indispensables, non seulement pour quantifier l’ampleur du phénomène, mais également pour
appréhender la dimension sociologique de la violence.
Malgré ces difficultés, des résultats intéressants sont apparus qui méritent réflexion et surtout qui demanderont à être
confirmés par d’autres études.
212
Les victimes sont des femmes relativement jeunes, les quatre cinquièmes d’entre-elles ont moins de 45 ans au moment
des faits. Elles sont plus instruites que la population générale : environ le tiers ont fait des études secondaires et/ou
supérieures (31,1%). Le pourcentage de femmes exerçant un métier est relativement important : près d’une victime
sur cinq travaille à l’extérieur (19%). Les femmes mariées ou ayant été mariées constituent environ les deux tiers de la
population étudiée.
Certaines caractéristiques des agresseurs ont pu être appréhendées à travers les axes « police » et « justice ».
Globalement, les agresseurs semblent peu instruits. Malheureusement, le niveau d’instruction ne semble pas un
frein à la violence, mais tout au plus lui confère-t-il un autre visage. Les agressions physiques sembleraient être plus
souvent signalées lorsque l’agresseur est analphabète, alors que les violences psychologiques seraient plus le fait de
personnes instruites. Par contre, ce qui semble certain, c’est que le chômage apparaît comme un facteur aggravant : la
moitié des agresseurs sont sans emploi au moment des faits. Une des conséquences directes est, que la lutte contre
la violence, si elle se veut efficace, devra prendre en compte toutes les dimensions socioculturelles et économiques
favorisant sa recrudescence. C’est donc l’affaire de tous et non pas de quelques individus. C’est la société toute entière
qui est interpellée et qui doit réagir.
Le domicile est le lieu privilégié de toutes les violences, à l’exception des agressions sexuelles qui sont plus souvent
signalées dans les lieux publics. Plus de 50% des agressions déclarées sont survenues à domicile, lieu où les femmes
majoritairement au foyer, censé être un lieu de sécurité, sont donc le plus exposées aux violences.
Cette étude a mis également en exergue, l’importance de la violence intrafamiliale et conjugale : les deux tiers des
agressions signalées.
Concernant spécifiquement la violence intrafamiliale, mari exclu, elle représente le cinquième des agressions. Elle
ressort davantage à travers les axes « santé » et « écoute & accueil ». Cette étude a mis en évidence, un fait surprenant,
CONCLUSION GENERALE
Violences à l’enconre des femmes, l’enquête nationale
la violence perpétrée par les descendants à l’encontre de leur mère. Ces agressions représentent le tiers des violences
commises chez les personnes de plus de 55 ans. De même, chez les célibataires, la fratrie est responsable de plus du
dixième des agressions.
La violence conjugale est également omniprésente : la moitié des violences (45,9%) déclarées par les femmes mariées
ou ayant été mariées ont été commises par le mari. L’étude par axe montre qu’elle représente plus des deux tiers, si ce
n’est les quatre cinquièmes, des agressions commises chez les victimes mariées, s’adressant aux structures d’écoute
(82,4%) et de santé (67,3%). Mais, lorsqu’il s’agit de recourir à la police et/ou à la justice, on enregistre une déperdition
puisque ces violences ne représentent plus que les quatre dixièmes ou parfois moins. Pour expliquer en partie ce
décalage, on peut incriminer un biais de recrutement dans les structures de santé et d’écoute : les agressions verbales
commises par le voisinage et/ou des inconnus sont probablement moins mentionnées par les victimes ayant recours
à ces structures ; néanmoins, il n’en demeure pas moins que ces violences conjugales sont souvent passées sous
silence et déniées par les victimes. En effet, si cette violence peut être un événement unique, et se révéler à l’occasion
d’une situation de stress, dans la majorité des cas, il s’agit d’agressions répétées dans le temps, qui peuvent, bien sur,
être exacerbées par des stimuli extérieurs, mais, qui n’en demeure pas moins répétitives. Or dans les axes « justice »
et « police », la quasi-majorité des victimes ne déclarent qu’une seule agression (95%) alors qu’environ les quatre
dixièmes sont dues à un membre de la famille, mari inclus.
Autre fait saillant, les voisins et connaissances tiennent une place non négligeable dans les violences subies par les
femmes : plus du tiers des agressions (35,1%). Cette émergence de la violence de voisinage est, sans doute, le témoin
de conditions de vie difficiles mais traduit également les conflits dus à l’absence de respects des règles de gestion de
l’espace commun.
Ces violences, notamment intrafamiliales et de voisinage, sont le révélateur de profondes mutations qui s’opèrent au
sein de la société et qui se répercutent sur les comportements et les relations des individus entre eux. Elles traduisent
une mal-vie qu’il faudra prendre en compte.
En ce qui concerne la nature des violences, celles-ci sont majoritairement physiques : plus des trois quarts des
agressions signalées (77,2%). Elles se manifestent essentiellement sous forme de coups et blessures volontaires.
Les violences psychologiques ne sont pas reconnues en tant que telles. Il faut que d’autres types d’agressions
(physiques, sexuelles…) soient perpétrées en même temps pour que la victime en parle et encore de manière souvent
très limitée. Les résultats sont parlants : dans la santé, la quasi-majorité des violences déclarées chez les femmes mariées
sont physiques (97,6%) ; or, parmi celles-ci, seulement 15,6% déclarent simultanément des violences psychologiques
associées. Cela est d’autant plus alarmant que la violence conjugale représente 67,3% de l’ensemble des agressions
déclarées pour cet axe, et que dans la grande majorité des cas, il ne s’agit pas d’un événement unique mais bien d’un
phénomène au long cours. En effet, la violence conjugale est généralement un cumul de la violence physique et
psychologique. Tout se passe, comme si les femmes ayant intériorisé les rapports d’inégalité et de domination entre
les sexes, ne sont pas portées à déclarer les violences autres que physiques, constatables par le médecin ou tout autre
intervenant.
En outre, alors que la quasi-majorité des violences déclarées sont physiques (94,0%), le tiers des victimes signalent, au
moment de la consultation, des symptômes à type d’anxiété, d’angoisse, de dépression ou de problèmes relationnels,
suite à ces agressions. Un point positif à souligner, dans un certain sens, est le nombre d’agressions psychologiques
seules, déclarées à la police et la justice : près du quart des violences ; mais là encore, des nuances sont à apporter car
il s’agit essentiellement de violences extra-familiales, à l’exception de celles dues aux descendants.
Les agressions sexuelles sont très peu signalées par les victimes puisqu’elles ne représentent que le dixième des
violences déclarées et, fait singulier, ne concernent pratiquement que les célibataires : les quatre cinquièmes sont
mentionnées par ce groupe. Au delà de l’insuffisance de participation des services de gynécologie, la difficulté
des victimes à s’exprimer sur un tel sujet transparaît et mérite qu’un travail de réflexion soit mené sur ce thème
213
CONCLUSION GENERALE
Violences à l’enconre des femmes, l’enquête nationale
particulier et ce, d’autant que ces violences ont de lourdes répercussions sur la vie intime et sociale de la personne.
Cette difficulté n’est pas propre aux victimes, puisque même au niveau des institutions, celle-ci se manifeste sous
diverses formes. L’une d’entre-elles est semble être un problème de qualification des infractions pour des situations
qui, a priori, ne devraient pas laisser place à des interprétations possibles du code pénal. En dehors, des insuffisances
de preuves, qui sont capitales pour le juge, on peut poser la question, tout au moins en partie, des définitions des
différentes catégories d’agressions sexuelles dans le code pénal. Il en est ainsi de la distinction entre viol et pénétration
intravaginale d’un objet, des différentes formes d’agressions sexuelles regroupées dans la catégorie des attentats aux
mœurs (attouchement, sodomie…).
Un point à souligner et qui apparaît dans les axes « police » et « justice », est l’émergence, ou plus exactement, un
début de reconnaissance des agressions sur les lieux de travail. Elles représentent environ le vingtième des violences
et se manifestent essentiellement sous forme d’agressions psychologiques et sexuelles.
Quant à la prise en charge des victimes, elle paraît insuffisante tant sur le plan santé que sur le plan institutionnel.
En effet, peu de victimes ont bénéficié d’une prise en charge psychologique : moins de 10% des victimes alors que
pour la majorité d’entre-elles, il s’agit de violences répétées au long cours. De même, on observe une déperdition
importante entre les axes « santé » et « écoute & accueil » d’une part, et les axes « police » et « justice » d’autre part,
qui pourraient traduire des difficultés de collaboration entre les différentes structures concernées mais, également,
un manque de sensibilisation et d’information aussi bien des victimes que des intervenants. A ce propos, la majorité
d’entre-eux soulignent la méconnaissance des procédures à suivre ainsi que l’insuffisance des structures de prise en
charge des victimes de violence et l’absence de formation dans ce domaine.
214
Ainsi, globalement, on assiste à une sous-déclaration manifeste des violences de quelque nature qu’elle soit, mettant
en exergue si besoin était la difficulté des femmes à s’exprimer et à parler mais également l’absence de formation des
intervenants à l’écoute. En témoigne, le faible pourcentage d’agressions psychologiques déclarées dans le cadre des
violences conjugales et intrafamiliales comme signalées ci-dessus. Les intervenants des différents secteurs doivent
apprendre à entendre, au-delà de la verbalisation des symptômes rapportés par la victime ou des lésions physiques
objectives et aider celle-ci à s’exprimer.
Par ailleurs, à l’intérieur des axes, on enregistre des différences sur un certain nombre de paramètres
sociodémographiques et sur les caractéristiques générales des agressions déclarées. Les populations étudiées ne
se superposent pas. Les canaux d’information devront donc être multiples et prendre en compte cette donnée.
Cela sous-entend que des travaux sur ce thème devront être encouragés afin de définir les canaux d’information
pouvant être utilisés et pour quels publics. Une deuxième implication est la mise en place et/ou le renforcement d’une
collaboration et coordination entre les différentes structures.
Il est certain qu’un travail sur la perception et la représentation des violences dans la société algérienne s’impose.
En conclusion, il s’agit d’une première enquête nationale et multisectorielle sur les violences à l’encontre des femmes.
Elle a eu le mérite de mobiliser l’ensemble des intervenants pour la prise en charge des victimes de violence et de créer
une dynamique qui sans aucun doute aidera à la mise en place d’un réseau de prise en charge de cette population.
Des efforts considérables ont été déployés par l’ensemble des personnes ayant participé à cette étude, avec parfois
des moyens rudimentaires.
Qu’ils en soient tous ici remerciés. Sans eux, cette enquête n’aurait pu voir le jour et les résultats présentés ici ne
seraient pas. Enfin, nous terminerons par une note d’espoir, en espérant que cette étude soit le prélude à de nombreux
travaux sur ce thème qui permettront d’améliorer la prise en charge des femmes victimes de violence, et qui les
aideront à s’exprimer et à être entendues. Le but ultime reste néanmoins de réduire et de prévenir cette violence.
RECOMMANDATIONS
RECOMMANDATIONS
Violences à l’enconre des femmes, l’enquête nationale
A l’issue de cette enquête, certaines particularités de la violence envers les femmes ont pu être mises en évidence ainsi
que les difficultés rencontrées par les victimes pour faire reconnaître leur droit. Nous avons repris les points principaux
qui méritent réflexion et qui à notre sens, sont primordiaux pour contribuer, non seulement, à une meilleure prise
en charge des victimes de violence, mais également pour que s’opèrent un changement sur la représentation de la
violence, et plus particulièrement de la violence envers les femmes dans la société. Nous avons énuméré ces points
sous forme de recommandations ; celles-ci sont loin d’être exhaustives et sont plus des pistes de réflexion. Certaines
sont peut être plus élaborées que d’autres mais toutes demandent à être enrichies. Ces recommandations tiennent
également compte des remarques et difficultés qu’ont rencontrées les intervenants lors de l’enquête et/ou de la prise
en charge des femmes victimes de violence.
La formation des différents intervenants
Ainsi, aussi bien lors de l’analyse des données que lors des séminaires d’évaluation, les intervenants ont souligné
le manque de préparation et de formation pour aider au mieux les femmes victimes de violence. Une réflexion
doit donc être entamée sur la formation des personnels étant amener à prendre en charge les victimes : personnel
médical, personnel des structures de police et de justice (magistrat), personnel des centres d’écoute et d’accueil. Cette
formation doit comporter au minimum deux volets :
• l’écoute et l’accueil. Les premières analyses ont montré que l’objet de la consultation n’était pas toujours en
rapport direct avec les violences subies. Il faut donc apprendre à écouter et à décoder les plaintes des victimes ;
• l’accueil des femmes : un travail doit être mené en ce sens afin de ne pas décourager les personnes qui arrivent
dans une structure, que ce soit pour faire état des violences subies, pour une prise en charge effective, ou pour
porter plainte et ester en justice.
Un troisième point doit être considéré. C’est la possibilité d’orienter les victimes vers telles ou telles structures selon
ces désirs et en fonction des procédures existantes. Cela suppose que le personnel soit informé non seulement sur
les personnes ressources disponibles dans sa région mais également sur les démarches à effectuer… A ce titre, on
pourrait redynamiser la formation des assistantes sociales.
216
L’amélioration de l’accueil des victimes dans les différentes structures concernées
Nous avons vu que c’était un point primordial. Cette amélioration doit porter sur deux aspects :
• l’humanisation de l’accueil ;
• l’efficacité ou la fonctionnalité de l’accueil : nous sous-entendons que du personnel est disponible pour informer
et orienter les victimes vers les structures adéquates. Cela suppose, une réorganisation des structures existantes
et un personnel formé et informé ;
• la mise à disposition de brochures sur les procédures et personnes ressources.
Parmi les propositions concrètes, favoriser le personnel féminin, notamment dans les structures de police, pour
l’accueil de ces personnes. Pour les services de santé, notamment ceux de médecine légale qui accueillent le plus
grand nombre de victimes, il serait bon de renforcer leur action par la présence de psychologues lorsque ceux-ci sont
absents ou en nombre insuffisant.
Le renforcement et la création de centres d’écoute et d’accueil
Tous les intervenants ont souligné que les structures, à même de prendre en charge la santé « mentale » des femmes
victimes de violence, restent en nombre insuffisant pour pouvoir jouer leur rôle. Ces structures sont fondamentales car
ce sont actuellement les rares endroits où les femmes peuvent s’exprimer. En effet, il est probable que le personnel de
santé, en dehors des services de psychiatrie, n’est pas suffisamment préparé à l’écoute mais également ne dispose pas
des conditions nécessaires pour cela : consultation surchargée, lieu inadéquat… Or il a été démontré le rôle bénéfique
et primordiale de la parole et de l’écoute pour toutes les victimes de violence quelle qu’elle soit.
De plus, les centres d’accueil permettent d’héberger temporairement les femmes victimes de violence qui ne peuvent
retourner chez elles en attendant de trouver une solution durable.
Parmi les actions à soutenir, c’est la généralisation du téléphone vert, au moins un par wilaya, et qui fonctionnerait 24
heures sur 24.
RECOMMANDATIONS
Violences à l’enconre des femmes, l’enquête nationale
Donner toute son importance à la prévention
La meilleure arme reste la prévention même si les résultats ne sont pas immédiats. Ces actions de prévention
comprennent deux volets :
• l’information et la sensibilisation des victimes et de la population générale afin que la violence ne soit plus
banalisée et ce, à travers les différents medias (télévision, radio, presse écrite) et par tous les autres moyens
disponibles (affiches, dépliants…). Les canaux à utiliser devront tenir compte des populations auxquels
s’adressent ces messages. Ce travail de sensibilisation doit être entrepris afin que les victimes n’acceptent plus
ces violences comme allant de soi, ou étant sans possibilité de recours. Ce travail doit non seulement concerner
les femmes dans leur ensemble mais également la société dans sa globalité car les victimes ont moins souvent le
soutien de leur entourage lorsque la violence est conjugale : le pourcentage de personnes accompagnées dans
ce cas dépasse rarement 50%. Si l’état doit être partie prenante de ce travail, l’implication de tous est impérative
que ce soit par le biais d’associations, ou d’autres process qu’il reste à déterminer. En parallèle, le travail des
femmes doit être promu et encouragé, les femmes instruites et autonomes financièrement sont mieux armées
pour se défendre et faire respecter leurs droits. Il s’agit d’un travail de longue haleine qui doit commencer dès le
plus jeune age, l’école pourrait être un des moyens de sensibilisation ;
• l’éducation à l’école : celle-ci doit commencer dès le plus jeune âge. Parmi les actions concrètes pouvant amener
à modifier le comportement des individus vis-à-vis de la violence, citons :
a. l’introduction dans les programmes scolaires de thèmes relatifs au respect et à la dignité des femmes
et de la condamnation de toute forme de violence contre elles, à travers l’éducation civique, l’éducation
religieuse et les textes littéraires ;
b. la correction, dans les manuels scolaires, de l’image dégradée des femmes : situation d’infériorité de la
mère vis-à-vis du père, exclusion du monde du travail et de l’espace public… ;
c. l’implication des associations des parents d’élèves et l’association nationale pour la culture de la nonviolence à l’école.
Optimiser la législation
Revoir ou compléter, selon le cas, la législation existante, et principalement :
1. Le code de la famille dans ses articles les plus discriminatoires et susceptibles de favoriser la violence. Citons à
titre d’exemple, la tutelle (article 9), la polygamie (article 8), le divorce (l’article 48 comporte les éléments d’une
répudiation déguisée), la garde des enfants, le logement, les successions.
L’article 39, quant à lui, s’il ne justifie pas la violence, peut la favoriser par une interprétation abusive de l’obéissance
et des égards dus au mari.
2. Le code pénal :
a. Compléter les articles concernant les violences sexuelles par des définitions et qualifications précises
relatives au viol (sous ses différentes formes) et aux attentats à la pudeur. Le cas de la sodomie est à définir
afin d’en tirer une qualification et une sanction adéquates. Il serait souhaitable que la sodomie soit classée
comme une forme de viol ;
b. Considérer, d’une manière générale, que la violence conjugale, y compris la violence sexuelle, est une
infraction qui doit être sévèrement punie par la loi ;
c. Prévoir un article sur le harcèlement sexuel sur les lieux de travail ainsi qu’un article sur le harcèlement
verbal ;
d. Considérer que les coups et blessures du conjoint (ou du concubin), constituent une circonstance
aggravante ;
e. Réduire la durée de l’incapacité totale de travail de 15 à 8 jours.
3. Légiférer dans les domaines suivants :
a. La reconnaissance de la paternité, autre que volontaire ;
b. La possibilité, pour les associations, de se porter partie civile dans certains cas (A titre d’exemple, citons le
cas des victimes de Hassi Messaoud).
217
RECOMMANDATIONS
Violences à l’enconre des femmes, l’enquête nationale
Favoriser et renforcer l’action du mouvement associatif
Le rôle du mouvement associatif n’est plus à démontrer et il est complémentaire de celui des autres structures et/
ou institutions. Il est moins tributaire des carcans administratifs et repose beaucoup sur le bénévolat. A ce titre, le
personnel est davantage sensibilisé et donc plus réceptif aux plaintes des victimes.
Favoriser les enquêtes dans ce domaine particulier
Les résultats de cette première étude laisse présager de l’ampleur du phénomène de la violence. Quelques aspects
seulement ont pu être étudiés. Si l’on veut pouvoir mettre en place des actions concrètes pour améliorer, non
seulement, la prise en charge des victimes mais également prévenir la violence, il faut multiplier les travaux et les
études sur la violence et ses représentations dans la société.
La collaboration entre les différents services, institutions
Toutes les actions citées ne prendront pleinement leurs effets que si il s’y associe une étroite collaboration entres les
différentes structures concernées : santé, police, justice et écoute.
Cela pourrait se concrétiser par :
• la mise en place d’un réseau avec une cellule de coordination centrale dans chaque ministère concerné. Ce
schéma pourrait être dupliqué dans les wilayas ;
• la désignation des personnes ressources et des structures de prise en charge à chacun des niveaux
d’intervention ;
• la définition des procédures et leur mise en œuvre.
Pour renforcer et maintenir cette collaboration, des séminaires annuels regroupant les différents intervenants
pourraient être organisés.
L’Institut National de Santé Publique de par sa position pourrait jouer un rôle dans cette coordination qu’il reste bien
sur à définir.
218
ANNEXES
219
ANNEXES
Violences à l’enconre des femmes, l’enquête nationale
DECISION MINISTERIELLE
Décision MSPRH du 10 août 2002 portant ouverture d’une enquête nationale
sur les violences à l’égard des femmes
Le Ministre de la Santé, de la Population et de la Réforme Hospitalière,
- vu le décret présidentiel n°02-208 du 17 juin 2002 portant nomination des membres du Gouvernement ;
- vu le décret exécutif n°96-66 du 27 janvier 1996 fixant les attributions du Ministre de la Santé et de la Population ;
décide
Article 1er : la présente décision a pour objet l’ouverture d’une enquête nationale sur les violences à l’égard des
femmes.
Article 2 : l’enquête nationale visée à l’article ci-dessus est destinée à recueillir des données factuelles relatives :
- aux femmes victimes de violences,
- à la détermination de la typologie et des degrés de gravité des actes de violence,
- aux modalités et circuits de prise en charge des femmes victimes de violence par les systèmes judiciaire, sanitaire et
sécuritaire.
Article 3 : l’Institut National de Santé Publique est chargé de l’enquête nationale sur les violences à l’égard des
femmes.
Article 4 : la conception et la coordination de l’enquête nationale sur les violences à l’égard des femmes sont confiées
à un groupe technique composé des membres suivants :
220
- Melle Faïka MEDJAHED, coordinateur
- Pr Youcef MEHDI, membre
- Pr Mohamed ADJALI, membre
- Mme Annie STEINER, membre
- Mme Zoubida HADDAB, membre
- Mme Nadia AIT ZAI, membre
- M. Hamid AIT AMARA, membre
- Dr Souad TAIBI, membre
- Dr Dalila ALLOULA, membre
- Dr Djohar HANNOUN, membre
Article 5 : la réalisation de l’enquête sur le terrain est à la charge des enquêteurs, des contrôleurs et des superviseurs
désignés à cet effet.
Article 6 : les services de médecine légale et de gynécologie-obstétrique des centres hospitalo-universitaires, des
secteurs sanitaires et des établissements hospitaliers spécialisés ainsi que du secteur privé du pays sont concernés
par cette enquête.
Article 7 : Messieurs les directeurs des centres hospitalo-universitaires, des secteurs sanitaires et des établissements
hospitaliers spécialisés sont chargés d’apporter leur concours à la réalisation de cette enquête.
Article 8 : le Directeur Général de l’Institut National de Santé Publique est chargé de l’exécution de la présente
décision.
Le Ministre de la Santé, de la Population et de la Réforme Hospitalière
Signé : Pr Aberkane Abdelhamid
ANNEXES
Violences à l’enconre des femmes, l’enquête nationale
COMPOSITION DU COMITE DE SUIVI ET DE COORDINATION DE L’ENQUETE
- Pour le Ministère de la Justice : M AISSI
- Pour le Ministère de l’Intérieur et des Collectivités Locales : M AISSIOU Farid
- Pour le Ministère de la Jeunesse et les Sports : M ACHA
- Pour le Ministère des Affaires Sociales et la Solidarité Nationale : Mme DJOUMI Fatma
- Pour la Direction Générale de la Sûreté Nationale ( DGSN) : Mme MESSAOUDENE Kheira
- Pour l’association RACHDA : Mme SATOR Badia
- Pour l’association SOS Femmes en Détresse : Mme BELLALA Meriem
- Pour l’Institut National de Santé Publique : Pr ACHIR Moussa
- Le groupe de recherche « violences à l’encontre des femmes »
221
ANNEXES
Violences à l’enconre des femmes, l’enquête nationale
LE CALENDRIER DE L’ENQUETE
Le calendrier des différentes phases programmées a été approuvé par le comité de suivi.
ACTIVITES
DESCRIPTION
Réalisation de la pré-enquête sur le
terrain
Présentation de l’étude et discussion
de la méthodologie de travail
Diffusion des actes du séminaire
sur la violence
Diffusion du guide de SOS femmes
en détresse
Collecte des données de la pré-enquête
Exploitation des données
222
Réalisation de l’enquête sur le terrain
Exploitation des données
DATE DEBUT
DATE FIN
26.06.2002
26.02.2002
Elaboration des questionnaires/guides
de l’enquête
Séminaires de formation des enquêteurs et superviseurs
26.06.2002
21.09.2002
22.09.2002
24.09.2002
Déroulement de la pré-enquête
Evaluation à mi parcours de l’étude
par le comité de suivi et de coordination de l’enquête
Traitement des questionnaires
Organisation d’une journée d’étude
de restitution de la pré-enquête et recommandations pour la réalisation de
l’enquête
28.09.2002
13.10.2002
12.10.2002
20.10.2002
02.11.2002
18.11.2002
01.10.2002
02.10.2002
18.11.2002
Elaboration des questionnaires/guides
de l’enquête
Séminaires
de
formation
des
enquêteurs et superviseurs
Supervision et suivi sur le terrain
Collecte des données
Traitement des questionnaires
Réalisation d'une affiche
Organisation d'une journée d'étude
pour diffuser les recommandations de
l'étude
18.11.2002
18.12.2002
08.12.2002
15.12.2002
08.12. 2003
21.05.2003
25.06.2003
03.05.2003
01.07.2003
01.12.2003
Journée d’étude organisée à l’I.N.S.P. et
installation du comité de coordination
avec :
l’OMS
le Ministère de la Justice
le Ministère de l’Intérieur et des Collectivités Locales
le Ministère de la Jeunesse et des
Sports
le Ministère de l’emploi et de la Solidarité Nationale
l’association RACHDA
l’association SOS Femmes en Détresse
13.10.2002
ANNEXES
Violences à l’enconre des femmes, l’enquête nationale
QUESTIONNAIRES
I- CENTRES D’ACCUEIL ET D’ECOUTE
REPUBLIQUE ALGERIENNE DEMOCRATIQUE ET POPULAIRE
MINISTERE DE LA SANTE,DE LA POPULATION ET DE LA REFORME HOSPITALIERE
INSTITUT NATIONAL DE SANTE PUBLIQUE
ENQUETE NATIONALE : VIOLENCE A L’ENCONTRE DES FEMMES
CENTRES D’ACCUEIL ET D’ECOUTE
Identification de la structure
223
ANNEXES
224
Violences à l’enconre des femmes, l’enquête nationale
ANNEXES
Violences à l’enconre des femmes, l’enquête nationale
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ANNEXES
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Violences à l’enconre des femmes, l’enquête nationale
ANNEXES
Violences à l’enconre des femmes, l’enquête nationale
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Violences à l’enconre des femmes, l’enquête nationale
ANNEXES
Violences à l’enconre des femmes, l’enquête nationale
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Violences à l’enconre des femmes, l’enquête nationale
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Violences à l’enconre des femmes, l’enquête nationale
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Violences à l’enconre des femmes, l’enquête nationale
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Violences à l’enconre des femmes, l’enquête nationale
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Violences à l’enconre des femmes, l’enquête nationale
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INSTITUT NATIONAL DE SANTE PUBLIQUE
L’enquête nationale « violences à l’encontre des femmes » a été réalisée
à l’initiative du groupe de recherche « violences à l’encontre des femmes » de l’Institut National de Santé Publique avec l’appui du Ministère
de la Santé, de la Population et de la Réforme Hospitalière.
Ont participé à la réalisation de cette étude
Ministère de la Justice
Ministère de l’Intérieur et des Collectivités Locales
Ministère de la Jeunesse et des Sports
Ministère de l’Emploi et de la Solidarité Nationale
Direction Générale de la Sûreté Nationale
Associations de femmes
Directions de la Santé et de la Population des 48 wilayas
Le soutien financier de l’OMS.
Le UNFPA et l’UNIFEM, qui ont permis l’édition de ce rapport.
Le CIDDEF, qui a gravé le CDRom de cette étude.
OMS
MAROC
ALGERIE
TUNISIE
CIDDEF
C. rubicubedz.com Tél 213 21 928 141
Impression : ED - DIWAN.