Issue6_GW_7th June.indd

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Issue6_GW_7th June.indd
cambridge university modern languages journal
polyglossia - cu modern languages journal
2
We hope you enjoy Issue 6!
The Polyglossia Committee
photo by katie malik
arts
Chloe Burrows
Rebecca Jackson
[email protected]
creative writing
Oliver Kenny
Gwen Sims-Williams
[email protected]
travel
David Charles
Judit Damásdi
[email protected]
politics & current affairs
Louise Atkinson
Helen Lilley
Jamie Melly
Jenny Payne
[email protected]
socials & events
Xanthe Gilmore
Jamie Walke
Rebecca Watson
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Lucy Chambers
Harriet Grigg
[email protected]
Annie Harvey
Katarzyna Malik
Nicola Runciman
Production Editor George Walkden
[email protected]
Polyglossia would also like to thank its
proofreaders: Hugues Azérad, Lucia Cavalli,
Judit Damásdi, Stuart Davis, Silvia GonzalezJove, Marta Jenkala, Annemarie KünzlSnodgrass, María Noriega-Sánchez.
Logo design by Sheli Levenson. Cover by Nicola Runciman.
The opinions expressed in this journal are not necessarily those of the editorial committee, the
MML faculty, or the University of Cambridge. All photos by author unless otherwise credited.
Printed by StuPrint • www.stuprint.com • [email protected]
arts
travel
creative writing
Le débat sur l’identité nationale en France aujourd’hui Merryn Everitt.................................p20
La revolución del iPad PJ Lennon..........................................................................................p22
¿Galicia trilingüe? Graeme Cummings...................................................................................p23
Майбутнє – не помаранчеве/The Future’s Bright, The Future’s Not Orange Lucy Chambers.....p26
marketing & publicity
President Hanna Weibye
Vice-President Sally Pei
Treasurer Emma Clutton-Brock
Membership Secretary Daniel Rowe
[email protected]
design
Quella nostalgia inevitabile Nicola di Luzio........................................................................... p16
David Stansbury.................................................................................... p17
Budapest, te csodás!/Budapest: you are wonderful! Judit Damásdi....................................... p18
politics
Anyone interested in helping the
society and the magazine get even
bigger and better next year should
apply to be on the committee
by
emailing
polyglossia@
googlemail.com.
Anastasis Daniel Galbraith.................................................................................................... p10
Avant-goût du printemps Eleonora Cabuk............................................................................. p11
Das Bild: Eine ganz persönliche Perspektive Sven Greitschus............................................... p12
El año en el extranjero: ¿una Odisea en el siglo XXI? Charlotte Briere-Edney..................... p14
Una qualunque giornata di Febbraio Silvia Guglielmi............................................................ p15
travel
In its new incarnation as the
Cambridge University Modern
Languages Society, Polyglossia
has established itself as a vital
part of modern languages at
Cambridge!
Review: Un prophète/A prophet Margherita Manca................................................................p4
Review: ‘Modern Times: Responding to Chaos’ (Kettle’s Yard) Philippa Lewis.....................p6
Review: La Princesse et le Président Rebecca Jackson............................................................p7
Review: ‘Personnes’ (Christian Boltanski) Octavia Bright.......................................................p8
creative
This year, Polyglossia has gone
beyond print as well, and run a
successful careers event, several
cocktails nights and a May Week
garden party.
contents
arts
When the magazine began in 2006
it seemed unrealistic in the extreme
– who would read a magazine
written in multiple languages?
Who would have time to write
for it? But Cambridge students
should not be underestimated,
and over four years and six issues
their talents and enthusiasm have
been showcased in Polyglossia
in over ten languages, as well as
through painting and photography.
This issue is the first to contain
dual-language articles, a new
Polyglossia initiative to make
less commonly studied languages
accessible to a wider audience.
3
contents
editorial
Welcome to the sixth issue of
Polyglossia!
issue number 6 - june 2010
politics & current affairs
Make Polyglossia your own!...................................................................................................p27
arts
travel
creative writing
politics & current affairs
polyglossia - cu modern languages journal
irs
Margherita Manca
found herself
troubled, disturbed
and also a little bit
inspired by the film
A Prophet. Director
Jacques Audiard
brings out a certain
beauty in the bleak
and depressing prison
whose inner workings
and power structure
the film’s protagonist,
Malik el Djebena, must
negotiate for his
survival. Despite the
shocking violence and
brutality it portrays,
A Prophet evokes
sympathy for its
young protagonist and
invites the audience to
form their own moral
judgements – each in
a way becoming the
prophet of the title.
Ne fais pas de bêtises. Ne vas
pas en prison. Même si elles
paraissent évidentes, cellesci sont les premières pensées
qui ont surgi dans ma tête au
bout de quelques minutes de
film. Cependant, Un Prophète
ne m’a pas seulement rendu
inquiète et un peu déstabilisée,
il m’a aussi inspiré et émerveillé
grâce aux capacités incroyables
du cinéma que ce film nous fait
découvrir. Jaques Audiard puise
dans son talent de directeur
pour transformer ce qui, après
tout, est une prison déprimante,
glauque et aliénante en une
véritable scène de spectacle.
Cela dit, la particularité de
ce film réside aussi dans
l’évolution
progressive
du
personnage
principal
de
travel
l’histoire. Malik El Djebena
paraît extrêmement vulnérable
et perturbé par ses premières
rencontres et expériences en
tant que prisonnier. Petit à petit
il s’aperçoit du fonctionnement
de l’établissement avec ses
hiérarchies implicites et ses
fidélités imposées. Il est, dès
son arrivée, pris sous l’aile
protectrice d’un ancien de la
prison, le corse et impitoyable
César Luciani. Ce dernier, pour
régler un compte personnel et
pour s’assurer que Malik est
l’homme qu’il lui faut a ses cotés,
ordonne au jeune homme de
tuer un autre détenu: Reyeb.
En effet, Un Prophète est sans
aucun doute un film violent et
si vous êtes sensible je vous
conseille vivement d’être prêts
à baisser les yeux de temps
en temps. Certaines scènes,
comme d’ailleurs celle de
l’assassinat au début du film,
sont très sanglantes. De plus,
l’angle de la camera, le ralenti
et la musique lente rendent
cette séquence encore plus
atroce et dérangeante. Malik
est entraîné par un autre
corse peu avant son acte qui
lui
apprend une technique
horrifiante pour garder son
arme cachée. Finalement, se
trouvant au carrefour entre une
mort presque certaine ou une
vie hantée par le sentiment de
culpabilité d’être un assassin,
Malik s’apprête à rendre visite à
Reyeb avec une lame de rasoir
coincée entre ses gencives…
Même si le film est cruel et
pessimiste dans la mesure
où l’on a l’impression que les
amitiés sont créées seulement
pour des intérêts propres et la
confiance n’est jamais une vertu
issue number 6 - june 2010
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attribuable aux personnages,
Un Prophète possède un côté
émouvant qui vient du réalisme
délivré par le personnage luimême. Malik est analphabète,
orphelin
et
exclu
de
la
communauté musulmane ce qui
l’oblige, une fois emprisonné, à
se prendre en charge et faire face
aux problèmes sociopolitiques et
raciaux auxquels il est confronté.
Les spectateurs sont témoins
de ses mutations physiques et
morales tout au long du film
et inévitablement éprouvent
une certaine empathie pour ce
jeune homme de dix neuf ans
(son apparence trahit cet âge
entièrement) seul et exploité.
Enfin,
ma
curiosité
est
encore aiguisée par le titre.
Je l’interprète comme une
description de Malik qui avec ses
ruses acquises au fur et à mesure
et ses calculs discrets devient,
à la fin du film, l’antithèse du
détenu de six ans auparavant et
donc un homme puissant voire
surnaturel. De plus, une scène
merveilleusement montée où le
personnage prédit l’apparition
d’un cerf fait allusion à son rôle
de prophète. Est-ce l’habitude
de la vie en prison qui le rend de
plus en plus alerte et méfiant ou
est-ce le sort qui tourne en
faveur de Malik et lui laisse
un message sous la forme d’un
rêve, nous ne le savons pas. Mais
après tout n’est-ce pas dans
le mystère que l’on trouve la
beauté du cinéma ? Ce film nous
laisse la possibilité d’imaginer,
au-delà des faits concrets, des
souhaits du réalisateur et de
l’interprétation des acteurs, ce
qui émane du mot prophète pour
chacun de ses spectateurs.
Margherita Manca
creative writing arts politics & current affairs travel
arts
arts
4
Réalisation: Jacques Audiard
Acteurs principaux: Tahar Rahim, Niels Arestup, Adel Bencherif
Genre: Drame
Durée: 149 minutes
Prix: Grand prix du jury du Festival de Cannes 2009,
BAFTA 2010 - Best foreign film award
creative writing arts
politics & current affairs tra
polyglossia - cu modern languages journal
irs
‘Modern Times:
Responding to
Chaos’
Kettle’s Yard, 16
January – 14 March
2010
This season at Kettle’s
Yard sees the first in
a series of exhibitions
responding to
modernity. Curated
by artist and filmmaker Lutz Becker,
‘Responding to Chaos’
shows a range of works
which celebrate the
novelty and excitement
of modern life but also
reveal the worries and
fears which accompany
it. Although not a
blockbuster exhibition,
‘Responding to Chaos’
is surprising, subtle and
thought-provoking,
and includes works
from the Futurist,
Constructivist,
Minimalist and
Conceptualist
movements.
Depuis octobre on a assisté à
deux rétrospectives à Kettle’s
Yard, celle de Helen Almeida et
celle de Roger Hilton. Ce mois-ci,
c’est plutôt une rétrospective de
la modernité qui a lieu au musée
d’art contemporain. Responding
to Chaos est la première d’une
série d’expositions où des artistes
contemporains se mettent à
montrer ce que la modernité veut
dire pour eux. Cette fois, c’est au
tour du peintre et cinéaste Lutz
Becker de sélectionner les œuvres
d’art qui résument, pour lui, un
temps de grands bouleversements
travel
politiques, sociaux, scientifiques
et technologiques, du début
du vingtième siècle jusqu’à
aujourd’hui. Comment a-t-il
fait ?
L’exposition
n’est
pas
chronologique
mais
plutôt
thématique : on est donc libre
de faire des connexions et des
comparaisons
personnelles.
Moi, quand je pense au chaos,
je pense à un état qui est en
même temps passionnant et
effrayant. Commençons par le
premier. Becker a choisi des
œuvres qui montrent le désir de
l’artiste de trouver de nouveaux
moyens de représenter la vitesse
et l’accélération de la vie au
vingtième siècle, de profiter des
juxtapositions bizarres que nous
offre la ville moderne, de fêter
le côté spectaculaire de la vie
quotidienne. On voit ce désir
dans les peintures futuristes de
Boccioni et de Carrà, et aussi chez
Schwitters, pour qui le collage est
la technique la mieux adaptée à la
représentation de la vie moderne.
Becker a aussi choisi d’exposer
un beau film de Fernand Léger, Le
ballet mécanique (1924). Le film
témoigne d’une ère où de nouvelles
technologies offraient aux artistes
une nouvelle façon de voir, de
comprendre et de façonner le
monde. Le chaos de la modernité
nous fait penser également aux
atrocités du vingtième siècle. Les
dessins de Otto Dix (‘Lament’,
1915) et de Georg Grosz (‘War
Drawing’, 1917) montrent les
corps et les visages indistincts
des soldats morts. La violence
est toujours là dans les œuvres
plus modernes, mais chez Joseph
Beuys et Lucio Fontana elle est
devenue partie de la substance
même de l’œuvre : la surface de la
toile est abîmée, attaquée.
Cependant, chose intéressante
à noter, et plutôt surprenante:
la plupart des œuvres dans
l’exposition n’évoquent ni la
passion, ni la peur. Un grand
nombre d’œuvres minimalistes
et constructivistes font leur
apparition. Il y a beaucoup
de dessins en blanc et noir,
de
diagrammes
presque
mathématiques, de lignes et de
formes exactes. Becker a choisi
de montrer ‘Working Drawing’
de Sol Levitt (1996), ‘Drawing
Version II’ de Ben Nicholson
(1936) et ‘Untitled Lines/ Grid’ de
Katherine Hinsberg (2009). Tout
d’abord, cette précision a l’air un
peu incongrue dans une exposition
qui s’intitule ‘Responding to
Chaos.’ Il est où, ce chaos ?
Mais en regardant de plus près,
on a l’impression que ce désir
de l’artiste moderne de préciser,
d’être exact atteste peut-être d’un
besoin de sécurité dans un monde
qui est en train de devenir de moins
en moins sûr, au niveau artistique
autant que politique. C’est peutêtre la surabondance de culture
visuelle (publicités, magazines,
affiches) qui, au lieu d’inspirer
l’artiste, l’a fait se réfugier dans
le calme des lignes régulières et
ordonnées.
‘Responding to Chaos’ n’est pas
une exposition ‘blockbuster’, il n’y
a pas vraiment de chefs-d’œuvre
importants, mais elle n’en est pas
moins une regard fascinant et
personnel sur la modernité. C’est
une exposition où figurent des
artistes connus tels que Mondrian,
Klee, Pollock, et Serra. Et, ce
qui importe davantage, c’est une
exposition surprenante et subtile,
qui fait réfléchir au concept du
chaos et de son contraire.
Philippa Lewis
issue number 6 - june 2010
La Princesse
et le Président
Both sides of the
channel were
amused and
intrigued by the
publication of
the latest novel
by former French
President Valéry
Giscard d’Estaing.
Readers wondered
how much of the
plot was drawn from
real-life; certainly
the description
of the President’s
residences and state
duties are startlingly
accurate, but can
the same be said
of the President’s
involvement with the
Princess of Wales?
La Princesse et le Président
n’est un titre ni passionnant
ni particulièrement original.
Cependant, la publication
de ce roman a provoqué un
scandale littéraire et politique.
Si l’auteur de La Princesse
et le Président n’était pas un
ancien chef d’État, Valéry
Giscard d’Estaing, sa parution
dans les librairies n’aurait pas
été remarquée. Encore une
raison qui explique le délire
médiatique:
l’héroïne
du
roman, Patricia, la princesse
de Cardiff, amoureuse du
protagoniste,
président
Jacques-Henri
Lambertye,
possède une ressemblance
troublante avec
Diana,
princesse de Galles.
La question qui préoccupe
tout le monde: est-ce que c’est
creative writing arts politics & current affairs travel
7
un roman autobiographique
ou l’imagination sentimentale
d’un
ancien
président?
Certains éléments de l’histoire
sont sans doute fondés sur
réalité. La princesse Patricia
est belle, médiatique, et piégée
dans un mariage malheureux
tout comme notre pauvre
Princesse Diana. De plus, VGE
décrit Rambouillet, résidence
estivale du président, ainsi
que la vie quotidienne du chef
de l’état d’une manière très
fidèle. Sans doute, quelque
vérité se cache derrière
l’histoire.
de la République, le scandale
littéraire
est
inévitable.
Il a déjà publié des livres
politiques qui ont connus
du succès, mais son premier
roman Le Passage a reçu des
critiques dures alors peutêtre se croyait-il en terrain
familier avec La Princesse et
le Président.
Il est aussi à noter que VGE
est membre de l’Académie
française, ce qui peut-être
explique son enthousiasme
pour étaler sa connaissance
littéraire. Cet enthousiasme
rend l’histoire plus malhabile ;
en dépit du sujet léger l’auteur
fait mention d’une vaste
gamme d’oeuvres françaises
importantes. La Princesse de
Clèves semble déplacée à coté
de Princesse Patricia. Enfin,
aspect vraiment irritant pour
le lecteur anglais, VGE inclut
de nombreux dialogues dans
un anglais maladroit : << I wish
that you love me>>. Chaque
critique de l’ouvrage dans
les journaux anglais termine
les citations en anglais avec
‘sic’.
arts
arts
6
En revanche, selon le livre,
VGE et Diana se sont rencontrés
au palais de Buckingham
pendant une réunion du G7.
Mais en réalité, la rencontre a
eu lieu à Versailles longtemps
après la fin de la présidence de
VGE. Par ailleurs, VGE était
l’aîné de Diana de trente ans
et le deuxième mandat dont
profite le fictif Jacques-Henri
Lambertye a échappé à VGE.
Finalement, non seulement
le mariage de Jacques-Henri
et Patricia mais également
l’union de la France et du
Royaume-Uni relèvent de la Les cyniques ont remarqué que
pure fiction.
la parution de La Princesse et
Le Président a coïncidé avec
Il semble que VGE mélange la publication des mémoires
la vérité et la fiction pour de Jacques Chirac, rival de
accroître l’intérêt suscité par VGE depuis des lustres. En
le roman, mais je trouve la comparaison, l’intérêt suscité
combinaison de souvenirs et autour du livre de Chirac
de fiction un peu maladroit. était minime. On ne peut pas
On ne peut pas nier que le s’empêcher d’espérer que
rôle de romancier devrait VGE se contente d’éclipser
représenter un vrai défi pour Chirac et que La Princesse et
l’ancien président. Il est le Président est sa dernière
normal que les souvenirs contribution
au
genre
d’un auteur influencent leur romanesque.
œuvre, donc si l’ancien rôle
du romancier est président
Rebecca Jackson
creative writing arts
politics & current affairs tra
polyglossia - cu modern languages journal
8
‘Personnes’
irs
Christian Boltanski
is arguably
France’s greatest
living artist.
Octavia Bright
reviews ‘Personnes’,
Boltanski’s
exhibition for
the Monumenta
2010 series,
and witnesses
the complete
transformation
of Paris’ imposing
Grand Palais.
‘Chacun sait à peu près tout,
mais comme dans une sorte de
grand sac poubelle où les choses
ne sont pas à niveau: elles sont
travel
Personnes
de Christian
Boltanski es
la
tercera
ex p o s i c i ó n
de la serie ‘Monumenta’ que
cada año llena Le Grand Palais
en París con una instalación
inmensa. El francés sigue los
pasos de Anselm Kiefer y Richard
Serra, dos artistas igualmente
acostumbrados a trabajar a tan
gran escala. El título es un juego
de palabras en que se encuentra
la esencia de la obra entera: el
concepto de la ausencia en la
presencia. La pluralidad es algo
muy importante para Boltanski,
cuyo arte siempre investiga ideas
filosóficas de nuestra relación
con la muerte. La palabra plural
‘personnes’ significa ‘personas’,
pero el singular de la misma
palabra, ‘personne’, quiere
decir ‘nadie’. Entonces una sola
palabra refleja los conceptos
filosóficos detrás del proyecto: las
diez toneladas de ropa humana
reciclada que son las huellas de
miles de personas, pero sin la
presencia de ninguna (el artista
confirmó: “este proyecto se trata
de la transición entre ‘estar’ y ‘no
estar’, entre alguien y nadie.”)
Este eco de la humanidad está
reforzado por el sonido de los
latidos grabados de cientos
de corazones humanos que
retumba en el espacio enorme
de la sala.
Cuando uno entra en Le Grand
Palais la vista de la sala magnífica
de estilo ‘art nouveau’ está
impedida por un muro de tres
metros de altura y diez metros de
largo constituido de filas sobre
filas de cajas de hierro. Cada uno
de los artefactos herrumbrados
lleva un número sellado, y parecen
inmediatamente
siniestros.
¿Qué tipo de reliquias humanas
se esconden dentro? Parado
frente a este impedimento tan
imponente, uno se da cuenta
de un ruido de pulsación que
es, por raro que parezca, muy
reconfortante:
el sonido de
cientos de latidos de corazones
grabados haciendo eco en el
espacio enorme. Camina al
otro lado del muro oxidado, y
el sonido se vuelve más y más
fuerte mientras la exposición
aparece.
Justo delante surge una montaña
de ropa usada de 10 metros
de altura, los escombros de la
vida humana. Encima de esta
montaña multicolor, sostenida
en el aire por una grúa, se
encuentra una enorme garra
mecánica pintada de un rojo
agresivo. Y entre usted y este
raro montón esculpido hay 69
9
campamentos, divido por barras
de hierro con lámparas halógenas
suspendidas encima de ellos.
Dentro de cada cuadrado se
encuentra más ropa usada, salvo
que aquí está cuidadosamente
extendida sobre el suelo en un
solo estrato, boca abajo. Los
campamentos cuadrados están
separados por pasillos, y cuando
uno camina por ellos, temblando
por el frío intenso de la sala, el
sonido y el tempo de los latidos
diferentes empieza a cambiar.
Uno comienza a distinguir
modelos diferentes dentro de
la gigante vibración que rebota
alrededor de la sala, y emergen
personalidades
individuales
como pequeñas irregularidades
de ritmo e intensidades
diferentes.
Para Boltanski, la incomodidad
de su público era fundamental
para transmitir el sentido de
su obra. Ha dicho que el frío
intenso del invierno en París
era <<una parte integral de la
obra>>, y por eso la exposición
tuvo lugar específicamente
entre el 13 de enero y el 21 de
febrero. No quería que la gente
pasara horas dentro de la sala;
intentaba crear una atmósfera
sofocante y desconcertante pero
de una belleza inmensa. Y en mi
opinión, triunfó. Contemplar la
garra levantando y dejando caer
la ropa al azar es completamente
hipnotizante (los paralelos con la
mano de Dios son intencionados),
pero con el frío de la sala uno no
puede quedarse enfrente durante
mucho tiempo porque se siente
demasiado frío al permanecer
quieto. Decía el artista: “la
máquina va a ser desagradable.
Todo va a ser desagradable. No
creo que nadie aguante ahí más
de 10 minutos”.
creative writing arts politics & current affairs travel
arts
arts
– Christian Boltanski
enfoncées à l’intérieur. Le travail
d’un artiste est, en soulignant
quelque chose – comme dans
un texte où l’on souligne un mot
-, de faire
apparaître
quelque
chose que les
gens savent
déjà, mais
qui n’est pas
[apparu] à la
conscience
donc, on fait
remonter
des choses.
[…] On fait
r e s s e n t i r,
non pas ce
qu’on a fait
ou vécu, mais
ce
qu’eux
ont vécu.’ Christian
Boltanski.
issue number 6 - june 2010
Christian Boltanski es un
artista obsesionado por los
rastros humanos, la memoria
y el azar, sin olvidar la muerte,
y son todos temas muy
bien representados en esta
instalación. Decía él mismo:
“Creo que hay pocas cuestiones
existenciales importantes: la
muerte es una. Todo el mundo
sabe que va a morir, así que
es mejor habituarse”. Como
declaró Frédéric Mitterrand
(el ministro de la cultura y la
creative writing arts
comunicación francés), el arte
de Boltanski “nos recuerda
a las grandes tragedias y
dificultades de la vida humana,
a esas experiencias que son la
soledad, la pérdida, la muerte,
el anonimato y el poder, pero
también a la memoria, la
identidad y la creencia, la
energía creativa que mantiene
la vida de la gente y las
civilizaciones”.
Octavia Bright
politics & current affairs tra
polyglossia - cu modern languages journal
current affairs
Anastasis
Marie la vieille vit la mort de ses enfants.
Elle vit leur disparition : au-delà de la ligne,
là-bas, s’écartant, hors champ.
Le rêve était comme une douche froide
sur le dos, nu, à vif.
Marie la vieille vit les ossements de ses enfants.
Dehors, dans un endroit mouillé, moussu ;
la terre était couverte d’un dépôt gluant.
Enterrés par des étrangers anonymes
dont personne ne parlait.
Cet endroit n’était pas un vrai endroit :
mal éclairé, sans aucun bord perceptible,
comme l’argile informe.
Le ciel paraissait comme une moisissure
immergée par la lourdeur du gris.
Mais soudain quelque chose perça
le linceul translucide, ce qui rapidement
y engendra une fente énorme.
La chaleur coupe les nuages.
Marie voit les jeunes os bouger
et se revêtir de nouveau matériel,
blanc comme la lumière des étoiles
en brûlant les yeux intérieurs
par ce qui ressemble au chrome.
Elle sent le goût de l’air atomisé,
elle veut le toucher
mais cela avait déjà disparu.
issue number 6 - june 2010
11
Avant-goût du
printemps
Encore une fois amoureuse:
Oh, comme le ciel s’unit à la terre affamée!
J’entends ta voix, étrange comme le vent
Qui souffle parmi les branches réveillées.
creative
creative
10
Et loin d’ici, dans un temps oublié,
Un merle chante dans un bois sommeillant,
L’air est rempli de transports inouïs:
L’enfant découvrit l’univers enivrant.
Que je meure, que je viveN’importe dans cette transe!
Le rossignol se tait sur la transcendance,
Il chante en tombant comme il chante en volant.
C’est le printemps rêvé aux pleurs de la neige,
C’est le charme de la fée aux murmures de la mer...
Les passants partirent et coururent en avant,
car ils virent que l’aube arrivait.
Eleonora Cabuk
Daniel Galbraith
travel creative writing arts politics & current affairs travel creative writing arts
politics & curren
polyglossia - cu modern languages journal
Das Bild
Eine ganz persönliche Perspektive
Sometimes we can be overwhelmed
by the sheer variety of our thoughts.
The author of this piece explores the
topic of his musings through the
medium of colour, and uses these
colours to paint a vivid picture.
auf eine Leinwand zu werfen, um ein
Bild davon zu malen, was ich denke; ein
Bild, das sich mit der Zeit verändert, als
Neigung jedoch immer dasselbe bleibt,
darauf wartend meine Meinung zu
werden.
E
Manchmal stolpere ich über so viele
Gedanken, die ich ergreifen, schütteln
und ein kleines bisschen quetschen
möchte, dass ich fast überwältigt bin
von ihrer unfassbaren Vielfalt. Deshalb
ordne ich sie nach Farben… und das ist
nur der Anfang:
s fühlt sich an, als würde ich
schweifen, ja sogar schweben,
durch diese weite und
farbenfrohe Tiefe, die ich meine
Fantasie zu nennen wage. Ich bin auf der
Jagd nach Gedanken, die wichtig genug
scheinen um sie aus unmittelbarer Nähe
zu betrachten – fast als wären sie rohe
Diamanten, die mit feinster Pinzette
gegen das Licht gehalten werden – und
welche dann, nur vielleicht, berechtigt
wären ergriffen, geschüttelt und ein
kleines bisschen gequetscht zu werden,
damit sie anschließend als sanft starke
Blumen meiner Vorstellung erblühen.
Ohne Frage ist dies, was wir - schamlos
und ohne das kleinste Bisschen Arroganz
- eine Kreation, Idee oder Perspektive
nennen dürfen; und gibt es etwas,
das besser dazu geeignet wäre, eine
Perspektive zu beschreiben, als eine
gedankenvolle Farbe oder ein farbiger
Gedanke? Diese Blumen jedoch, das
muss ich zugeben, werden häufig und
ohne Gnade brutal vom Winde der Zeit
ergriffen. Einigen kann dieser nichts
anhaben und andere werden von ihm
hinweggefegt. Um jedoch das Ganze
zu wahren, so darf ich nicht zögern
sie einzufangen, sie nicht entkommen
zu lassen, sie zu betrachten, sie zu
akzeptieren und sie dann mit Wucht
current affairs
Ich erkenne ein Blau, tief, fest und
von metallener Erhabenheit, als
ob nichts und niemand ihm jemals
etwas anhaben, ja es sogar berühren
könne. Es ist das Blau eines Himmels,
zusammengehalten
von
zwölf
goldenen Sternen, die versuchen
auch in der dunkelsten aller Nächte
zu scheinen. Es ist ein Himmel so
lebendig und kristallklar dass er
alles überwältigt, alles formt, alles in
sich birgt und trotzdem nicht mehr
ist als ein Hintergrund, manchmal
schwach, abhängig von uns und in
Gefahr auseinanderzufallen und alles
unter sich zu verschlingen. Es ist nicht
wirklich Angst, die mich von Kopf bis
Fuß schüttelt, wenn ich daran denke.
Es ist vielmehr eine gewisse Kälte, die
mich erfasst, als würden Winterwinde
wie scharfe Schneiden durch meinen
Mantel dringen und meine Haut
mit tausenden von Stecknadeln
übersäen. Schnell, ich flüchte davon,
ergreife, schüttele und quetsche nur
ein bisschen mehr und urplötzlich
verändern sich die Winterwinde in
etwas, das ich traumhaft… das ich
Freiheit nenne. Eine frische, doch
warme Brise, kommend vom Meer aller
Meere, vom Ozean aller Ozeane, alles,
was sie berührt, mit Leben erfüllend:
Sand, Gras, Bäume und Geister... für
immer fortfahrend und, ohne dass
jegliche Hindernisse ihrer Ganzheit im
Wege stehen, dabei die wahre Größe
einer Nation zu verkörpern.
issue number 6 - june 2010
rebellierend gegen alte Strukturen und
die Felsen der Beklemmung. Ich will ihn
einfangen, diesen Gedanken, ergreife,
schüttele und quetsche vielleicht ein
bisschen zu viel und dort, genau vor
meinen Augen, wird er zu einem Strom
aus Blut, den Boden bis in die tiefsten
Tiefen tränkend und den Kontinent
auf ein neues gestaltend… wieder
und wieder und wieder… Es ist ein Rot
so hintergründig und schwer, dass es
schemenhaft die Morgenröte eines
neugeborenen Himmels färbt. Eines
Himmels, der zusammengehalten wird
von zwölf goldenen Sternen, die auch in
der dunkelsten aller Nächte versuchen
werden zu scheinen.
13
Und dann ist da ein Weiß. Ein Weiß so
blendend,dassichbeinahemeineAugen
schließen muss um es zu erkennen.
Ich denke. Weiß ist kompliziert. Es
ist keine Farbe als solche. Es ist eine
Kombination aus Gedanken, die ich
nicht einfach ergreifen, schütteln,
nur ein bisschen quetschen und sie
anschließend willentlich und ohne
Zweifel mit Wucht auf eine Leinwand
werfen kann, um ein Bild davon zu
malen, was ich denke. Ich habe Zweifel.
Weiß ist komplex, Weiß ist vielfältig:
Es steht für den Anfang und das Ende,
und für gewinnen und verlieren. Es
steht für eine weiße Taube mit einem
Olivenzweig im Schnabel und für den
Reiter eines Schimmels kurz davor eine
Nation im Elend zu versenken; Weiß
steht für Frieden und Göttlichkeit, und
für Terror, Tod und Trauer. Es steht für
das Königliche und für die Revolution,
für Krieg und für Widerstand, für das
Schöne und das Hässliche. Weiß steht
für Mythen und Kulturen. Es steht für
Einheit. Es steht für Reinheit. Es steht
für Unschuld. Weiss, so blendend, dass
ich beinahe meine Augen schließen
muss um es zu erkennen, steht für das
Equilibrium zwischen dem blau und
rot gemalten Teil eines Bildes, das ich
Frankreich nenne.
Es ist ein Rot, das sich mir als Nächstes ins
Bewusstsein drängt. Ein Rot so sauber und
pulsierend, dass ich denke, Leben, Liebe
und Lust seien die einzigen Ausdrücke,
die es bestimmen könnten. Es steht für
eine Nation so alt wie ihre Idee; manchmal
brutal auf den Boden geworfen, leise
schluchzend in Ergebenheit, ruhend,
wartend auf den perfekten Moment
die Faust zu ballen und die Muskeln zu
spannen. Es ist fast als würde ein Riese
erwachen: Erst auf den Knien, der Kopf tief
gesunken, stemmt er die enormen Arme
auf den Boden, richtet sich auf, schnaubt,
wütet und reckt den kraftvollen Körper in
alle Himmelrichtungen,während er Galle
speiend die Laster der Gefangenschaft
von seiner Seele brüllt und heftig die Luft
der Freiheit durch seine Lungenflügel
pumpt… bis er sich majestätisch auf
einem Thron aus Loyalität niederlässt,
strotzend vor Leben, strotzend vor
Liebe, strotzend vor Lust. Aber dort ist
noch mehr. Ein Rot so stark, dass ich es
fühlen, sehen, fast berühren kann. Es ist
ein revolutionäres Rot mit einer Kraft,
die wir nur selten sehen in dieser Welt,
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Sven Greitschus
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12
politics & curren
polyglossia - cu modern languages journal
El año en el extranjero
T
¿ una Odisea en el siglo XXI ?
odos sabemos que el año en el
extranjero forma parte integral
de la experiencia de cualquier
estudiante de filología. Todos
nosotros tenemos grandes expectativas,
ideas y prejuicios en cuanto a cómo
vamos a pasar este mítico tiempo. Hemos
visto la celebrada película “L’Auberge
Espagnole” que trata precisamente de
este tema, y empezamos nuestro viaje
imaginándonos en un ático bohemio en
París, en una plaza española tapeando o
quizás bebiendo cerveza en Alemania. Y
dada la carencia de información concreta
y realmente útil a nuestra disposición,
además del innegable oscurantismo que
rodea este año, es poco sorprendente
que recurramos a estereotipos para
poder empezar a racionalizar el desafío
al que nos toca enfrentarnos.
Tras un esfuerzo monumental de
organización, el ajetreo de despedidas,
maletas, aviones, documentación,
móviles, bancos, matrículas, llegamos
por fin a un piso desconocido con
gente extranjera, en un lugar foráneo, a
veces sin conocer ni siquiera a una sola
persona. Sin embargo, más inquietante
que cualquier tema práctico es siempre
la ausencia de la gente de toda la vida lo
que tiene el mayor impacto. Tememos
abandonar nuestros amigos y familia,
y a medida que aparecen las fotos de
la vuelta universitaria, nos quedamos
como espectadores angustiados de
una obra en la que antes actuábamos
nosotros. Todo regocijo, frustración y
actividad quedan marginados frente
al dolor de no estar. No estar para
participar en alegrías, o no poder estar
para dar apoyo en tiempos menos
felices.
current affairs
issue number 6 - june 2010
Una qualunque giornata
di Febbraio
This short piece reflects the sharp
contrast between the normality of
an idle February day and the reality
of hospital life surrounded by people
who are sick. One’s problems though genuine and important - are
instantly put into perspective at
the sight of disease and suffering.
Las peripecias son innumerables, y a cada
paso tropezamos con un reto diferente.
Comounmonstruodeseiscabezas,nunca
se sabe dónde el año en el extranjero
morderá. ¿Será el descubrimiento de
una pasión por la enseñanza, o tal vez un
sentimiento hasta ahora desconocido de
tranquilidad consigo mismo? Algunos
encontrarán el amor de su vida, y otros su
justo castigo en forma de un compañero
de piso insoportable. Descubrimientos
imprescindibles, revelados sólo al salir de
lo familiar y navegar por las tempestades
de lo desconocido. Pero con un espíritu
aventurero y un poco de ingenio, lo
superamos todo.
¿Pero vale realmente la pena? ¿En
qué ganamos? Memorias eternas,
experiencias inimaginables, e historias
increíbles. Esta trayectoria nos da la
ocasión de pensar en nosotros, nuestros
deseos y temores, y nuestra relación con
el mundo y los demás. Todos salimos
de esta vivencia con alguna perla de
The Year Abroad, familiar to all MML
students, is a staple of the course. This
piece dicusses the nature of the experience,
our preconceptions about it, and
whether we emerge changed as a result.
sabiduría en cuanto a nosotros mismos.
En realidad, es esto lo que hace el año
tan inapreciable.
Con suerte y vientos favorables
volveremos a casa sanos y salvos.
Pero ¿habremos cambiado en cuanto
regresemos a nuestra isla? Sin duda.
Porque el año en el extranjero no es
cualquier viaje turístico prolongado. Más
bien es una travesía en introspección,
una profunda excursión hasta los límites
del yo, y la oportunidad de potenciar esta
persona disimulada, este vagabundo
que se escondía como un bastardo en
las tinieblas del alma.
Charlotte Briere-Edney
15
I
ntorno è tutto grigio. Il cielo
è coperto e nevica. Scendendo
dall’autobus i fiocchi di
neve mi toccano la bocca e
le scarpe di camoscio si bagnano
istantaneamente. Il cappuccio mi
copre la visione e mi rimprovero
di non aver portato un ombrello.
“Come posso attraversare la strada
senza visuale?” penso fra me e me.
Nella brevissima passeggiata dalla
fermata dell’autobus all’entrata
principare penso a quanti libri ho
da leggere, a cosa posso dire alla
persona che mi ha spezzato il cuore
solo pochi giorni fa, a cosa posso
cucinarmi per cena, all’assurdità
dell’allenamento di tennis alle 7 di
mattina, ed a com’è possibile che in
quest’isola è sempre perennemente
grigio. “Dev’essere per forza un
fenomeno cosmico metereologico”
mi
rincuoro,
appena
entro
nell’ingresso di Addenbrookes.
“Ho un appuntamento con la
responsabile del volontariato” dico
alla signorina del banco. “La chiamo
subito. Prego, si sieda in quelle
poltrone vicino l’ingresso.”
Mi
oriento verso le poltrone, e prima di
sedermi mi do un occhiata in giro.
L’ospedale, eccolo qui. E’ come una
piccola città piena di disgrazie e di
umanità. Mi siedo, inconsapevole
che la mia attesa sarà lunga. Mentre
vedo passare medici in divisa
chirurgica, infermieri portanti di
attrezzi sterilizzati e tanti, tantissimi
parenti di malati, mi rivengono in
mente i miei pensieri. “Forse dovrei
entrare nel bar, ordinare una birra,
avvicinarmi al tavolo, buttargliela
in faccia, girarmi e andarmene. Si,
si. No, ma che dici? Non ti abbassare
a questi livelli. Forse non dovrei
dirgli proprio niente – mai più una
parola.”
Intravedo dietro l’angolo delle
rotelle che pian piano diventano
una sedia a rotelle che gira verso di
me. Una mamma con un po’ di rughe
blocca la sedia, e aiuta la figlia ad
infilarsi la giacchia. La giovane
ventenne ha uno sguardo buono –
d’oro – ma spento. Non reclama, non
concorda, infila le braccia e basta.
Vedo che è totalmente pelata, non
con i capelli corti corti, ma del
tutto pelata. Mi guarda, spenta,
ed io faccio quasi finta di guardare
attraverso il suo corpo verso il
bar. Penso, “se rompo lo sguardo
e mi giro altrove, penserà che mi
imbarazzo della sua condizione.
Se la fisso, si potrebbe arrabbiare
e pensare ‘ma questa che vuole?’.
Meglio se guardo vagamente nella
sua direzione, come stavo facendo.”
Si infila una fascia tipicamente per
i capelli, spessa e con una rosa di
lato, ma non copre tutta la testa
che si bagnerà con i fiocchi. La
mamma, la figlia, e la flebo escono
ineme, tutte e tre legate dalla vita.
Fanno un giro – brevissimo – per
una boccata di aria fresca e gelida,
e ritornano dentro. Mentre mi
passano la figlia si leva la fascia e le
vedo dirigersi verso gli ascensori.
Su quale piano uscirà? Tornerà nel
letto e aspetterà il medico di turno
per una visita volè? E domani cosa
farà? E dopodomani?
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14
Non è una storia che finisce con,
‘i miei pensieri sono superflui
paragonati ai problemi di una
ventenne con un tumore’. E’ tutta
una questione di momenti – non ce
ne sono di più o meno importanti.
Sono situazioni, ogni situazione
s’imbarca con la consapevolezza
di perdere qualcosa ma di
guadagnarne un’altra. I problemi
genuini, sono tutti veri, in tutte
le età, in tutti i contesti. Non è
una storia che finisce con, ‘i miei
pensieri sono superflui paragonati
ai problemi di una ventenne con un
tumore’.
O forse si, invece, è una storia che
finisce proprio così.
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Silvia Guglielmi
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issue number 6 - june 2010
17
Quella
nostalgia
inevitabile
No matter how exciting travelling
can be, we inevitably find
ourselves missing home. But what
exactly is it that we miss? In reality,
rather than concrete places or
things, it is often the mere feeling
of familiarity, the sensation of
being chez soi. Yet this realisation
only comes to us through travel;
absence makes the heart grow
fonder. Nonetheless, starting to
miss essays and supervisions might
be a proposition too far...
Però, si dice anche «There’s no place
like home» e neanch’io, amante
dell’Italia, della sua lingua e – non
dimentichiamolo - della sua cucina,
posso negare che dopo un certo
periodo all’estero comincio a sentire
la mancanza del mio paese.
Ma fermiamoci qui un attimo: è
davvero il mio paese che mi manca?
Mi mancano, per esempio, il Fish
and Chips (il solo piatto inglese che
conoscono gli italiani), la pioggia
(anche se presente spesso qui a
Firenze), i chav e la regina? Benché
qui ci sia il risotto e la pasta, il sole
(qualche volta) e la bellezza eterna
del Rinascimento? Oppure mi manca
qualcos’altro, qualcosa di meno
Ovviamente ci possono mancare gli
amici, la famiglia, il fidanzato (se ce
l’abbiamo...). Ma l’impressione di
essere se stessi è una cosa a parte.
Ogni tanto ci si stanca di sentirsi
sempre stranieri, di non sapere
come funzionano le cose, di non
capire un’acca di come risolvere i suoi
problemi... E ci manca anche quella
fraternità che esiste, volenti o nolenti,
tra connazionali. Che piaccia o no agli
studenti Erasmus in cerca di amicizia
condei‘veri’italiani,francesi,peruviani,
timbuktuiani ecc, è innegabile che,
al primo incontro con una persona
del proprio paese, ci si capisce bene,
ci si mette d’accordo e c’è un senso
del legame forte dell’esperienza
in comune. Si conoscono le stesse
barzellette, le stesse cronache di
politica e di vip, si è passati per lo
stesso sistema scolastico.
Comunque, è necessario viaggiare
per rendersene conto, e la sensazione
è quasi intangibile una volta tornati a
casa. È solo quando tutto è straniero
che questa familiarità risale in
superficie. Dico sempre che con il mio
politics & current affairs
travel
amore del viaggio, e la mia abitudine
di pensare sempre alla prossima
vacanza all’estero o al giorno quando
potrò lavorare o studiare all’estero,
si potrebbe pensare che l’Inghilterra
non mi piaccia – invece non è vero.
L’Inghilterra mi piace molto, solo che
non mi interessa; non mi appassiona
e non presenta niente di nuovo.
All’estero, anche le brutte esperienze
diventano avventure. Sbagliando
s’impara. E si pensa in modo diverso
– invece di andare sempre negli stessi
locali, nelle stesse città, si cerca sempre
la novità. Ma poi, man mano, viene la
volontà di tornare, in un certo modo,
alle proprie radici. Come si suol dire,
«La lontananza rinsalda i sentimenti
» (Absence makes the heart grow
fonder).
Ma per tutti voi che siete a Cambridge,
sommersi di lavoro, mi dispiace: non
posso ancora dire che i saggi, i compiti
e le supervisions mi mancano. E
probabilmente non lo dirò mai.
Come? Ho un saggio – lo YAP – da
fare? Come? Non ti sento bene...
Sono così lontana... forse domani, o
dopodomani...
travel
travel
Il mondo è un libro e chi non viaggia
ne conosce solo una pagina. Così
scrisse Sant’Agostino, e sicuramente
aveva ragione. Non esiste quasi
nessuno studente che vi direbbe
altro, e certamente non gli studenti
di Lingue, appassionati come sono
delle culture e dei paesi stranieri, dei
viaggi, dell’avventura e della scoperta
di mondi nuovi.
misurabile ma più profondo, cioè la
sensazione di essere me stessa?
The author, currently in Cairo on his year abroad, looks at Edward Said’s Orientalism in his article. He
contemplates the meaning of ‘east’ and ‘orient’ and Said’s hope for cultures to live alongside one another.
david stansbury
nicola di luzio
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issue number 6 - june 2010
photo by máté krisztián
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photo by máté krisztián
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Budapest, te csodás!
Dual-language articles are a new
Polyglossia initiative to make less
commonly studied languages
accessible to a wider audience.
Here Judit Damasdi explores the
magic of Budapest...
…Budapestbe. Tisztán emlékszem
a pillanatra: egy májusi délután
volt, a budai siklón siklottunk
felfele a vár felé. Belga barátainknak
mutattuk meg a várost és ahogy
lenéztem a lábam előtt elterülő
Pestre, mintha egy hártya hullott
volna le a szemeimről. Ez az élmény
igazán akkor lesz említésre méltó,
ha a tudjuk, hogy kis családom
valóságos
megszállottja
az
utazásnak. Rokonaim szerte-szét
szórva élnek a világban Kínától az
Egyesült Államokig és nagyon kicsi
koromtól kezdve nagyon sokat
utaztam. Tizennégy éves koromra
bejártam Európa nagy részét,
Afrikába is elvetett a sors – részben
egyedül, részben a szüleimmel
jártuk a világot. Azon kiválasztottak
közé tartozom, akik több városban
is otthon érzik magukat: van
kedvenc pékem Rómában, tudom,
hogy hol lehet a legjobb sajtot
venni Finnországban (Juustoportti,
Jalasjärvi ha netán valakit érdekel)
és most már Cambridge is régi
ismerősként üdvözöl.
Azon
a
májusi
délutánon
viszont olyan szerelem született,
amelyhez foghatóban azóta sem
volt részem. Budapest többé már
Budapest
gyönyörű.
Ha
az
ember este átdöcög a Margit
hídon és elnéz a Gellért hegy
irányába egy olyan panorámában
gyönyörködhet,
melyhez
fogható kevés van a világon. Ha
megmásszuk a Halászbástyát és
lenézünk, eláll a lélegzetünk. És
még sorolhatnám. Sorolhatom is,
amikor messzi földről érkeznek
barátaim, általában pár napos
villámlátogatásra. Ilyenkor újra
elfog a bizsergés és magam is
átalakulok turistává. Megtervezem,
hogy milyen sorrendben haladunk
végig a városon (elmaradhatatlan
a Dohány utcai zsinagóga, a Szent
István bazilika, az Andrássy körút,
a Hősök tere s természetesen a
budai vár), hogy hol állunk meg és
hol eszünk. Ilyenkor az ember még
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a tömegközlekedési eszközöket is
nagyobb gonddal válogatja meg.
Megpróbálom huszonnégy vagy
negyvennyolc órába belesűríteni,
mindazt, ami Budapest: a királyi
várkerületet, a zsidó negyededet,
a bérházakban létrejött alternatív
szórakozó helyeket, az Operát s a
Zeneakadémiát, az óbudai főteret
és a Múzeum körút antikváriumait.
S ilyenkor Budapest mintha
észrevenné,
hogy
figyelik,
„előadás
van”,
eltakarja
az
omladozó vakolatot, a falfirkákat
és a modern üvegpalotákat. Mert
ha Róma egy embert elcsábító
örömlány, akkor Budapest egy
dáma, kit a kommunizmus évei
hamupipőke álomra kárhoztattak.
Mostanában viszont újra elővette
a szebb napokat látott ruháit,
kicsit leporolta őket és hétrőlhétre, hónapról-hónapra jobban
visszaszokik a nagyvilági életbe.
S én csak remélni tudom, hogy
nem veszíti el a fejét, nem épülnek
toronyházak a századfordulós
paloták helyén és nem leszünk
„igazi” nagyváros. Befejezésképpen
még talán csak annyit, hogy
mindenkinek csupán ajánlani
tudom, hogy néha a megszokott
rutin helyett tegyen úgy egy
napra, mintha idegen lenne a
saját városában. Csodálkozzon
rá egy szép épületre, menjen
be egy múzeumba és fogja el
kíváncsisággal teli izgalom, amikor
befordul egy utcasarkon. Ha
viszont mégis valami igazán újra
vágyik, akkor jöjjön el Budapestre.
Mert Budapest a világ közepe.
creative writing
I’m in love…
…with
Budapest.
I
can
remember it clearly: it was a
May afternoon and we were
ascending smoothly on the
Castle Hill Funicular. We were
showing our Belgian friends
around the town and as I looked
down over Pest I felt as if I had
just put on a new pair of eyeglasses. This experience is
even more significant given my
family’s obsession with travel.
My relatives are scattered
around the world from China
to the US, and I travelled a lot
from a very early age. By the
time I was fourteen I had been
to most parts of Europe and
even to Africa: I was trotting
the globe with my parents or
increasingly, on my own. Not
quite as common in Hungary
as one might think. I am one
of those lucky people who
have homes in many cities:
I have my favourite bakery in
Rome, I know where to buy
the best cheese in Finland
(in Juustoportti at Jalasärvi in
case you’re interested) and
Cambridge greets me as an old
friend too.
So there I was on that May
afternoon suddenly feeling an
unprecedented love. Budapest
was no longer simply the city
where I lived my everyday life:
it became my hometown in the
very homely sense of this word.
I am still excited to leave it
from time to time and sail off to
unknown seas but I always feel
the same buzz when I cross
the border again – whether in
the air or on the ground. And
this buzz does not cease until
I have been to my favourite
places
again
and
again:
travelled on trams no.s 19 or 2
to admire the Danube or made
a short trip on the Millennium
Underground to admire the
antique plate of ‘Vörösmarty
utcza’ (utca, that is street, in
less archaic Hungarian).
For Budapest is beautiful. If
you meander across the Margit
bridge in the evening and look
towards the Gellért mountain,
you can enjoy the kind of
panoramic view that is rarely
found anywhere in the world. If
you climb up to the Fisherman’s
Bastion and look down on the
city, the view takes your breath
away. I could go on forever. In
fact I do go on forever when
my friends come and pay me a
whirlwind visit for a few days.
Then I feel the buzz again and
transform into a tourist myself.
I plan the route of sightseeing
- we simply can’t miss the
Synagogue at Dohány street,
the Szent István basilica,
Andrássy Avenue,
Heroes’
Square or Castle Hill. I even
choose public transportation
with great care. I try to squeeze
into twenty-four or forty-eight
arts p olitics & current affairs
travel
hours all that makes Budapest
the city it is: the castle district,
the
Jewish
quarter,
the
underground clubs of downtown
tenement houses, the Opera
and the Music Academy, the
town square of Óbuda and the
second-hand bookshops of the
Múzeum körút. And it seems that
Budapest notices that it’s show
time: suddenly the mouldering
walls are out of sight together
with the graffiti and modern
office buildings. If Rome is a
seductive and frivolous woman,
then Budapest is an old lady,
who was a Sleeping Beauty
during the years of communism.
Today, she is awake again and
has taken her elegant clothes
out of the wardrobe to enjoy
worldly pleasures. I can only
hope that it won’t lose its dignity
and become a ‘proper’ big city
with skyscrapers instead of
elegant palaces.
Before wrapping up, I’d just
like to recommend everybody
to play at being a tourist just
for a day, wherever they might
live. Admire a nice building,
visit a museum and feel the
excitement of the unknown
when you reach a corner.
travel
travel
Szerelmes vagyok…
nem csupán az a város volt, ahol
a mindennapjaimat élem, hanem
a hazámmá, a tágabb értelemben
vett otthonommá lett. Izgalommal
tölt el, ha elhagyom időről időre,
hogy megmártózhassak más tájak
vizeiben, de mindig ugyanaz a
bizsergés fog el, amikor átlépem a
határt: akár levegőben, akár földön
teszem ezt. És ez a bizsergés nem
szűnik meg, egészen addig, amíg
be nem járom újra a kedvenc
helyeimet a városban, fel nem ülök
a 19-es vagy a 2-es villamosra egy
rövid Duna-menti utazás erejéig,
vagy alá nem szállok a kis földalatti
kocsiijaiba, hogy újra és újra
megcsodálhassam a „Vörösmarty
utcza” (mai helyesírás szerint
„utca”) ódivatú tábláját.
Budapest: you are wonderful!
But if you want something really
new then come to Budapest.
For Budapest is the centre of
the world.
judit damásdi
creative writing
arts pol
Le débat sur l’identité nationale
a fait rage récemment dans la
presse et la société françaises.
Depuis
qu’Éric
Besson,
ministre
de
l’Immigration,
de l’Intégration, de l’Identité
nationale et du Développement
solidaire, a lancé un débat
national sur l’identité française
en novembre 2009, on n’a
pas cessé d’en parler. Un site
Web officiel est ouvert aux
commentaires, au moins une
réunion pour débattre le sujet
a eu lieu dans chacun des
96 départements et des 342
arrondissements de France
métropolitaine, ainsi que dans
les DOM-TOM, et le ministère
de l’Identité Nationale a créé
une équipe spécifiquement
chargée d’organiser et de
veiller au bon déroulement
du débat. Après avoir reçu
cette pléthore de contributions
et
après
de
longues
discussions
parlementaires,
le
gouvernement
a
finalement publié quelques
recommandations. Ils tentent
donc de donner leur réponse
et la réponse de la nation
française à la question - qu’estce qu’être français?
Le grand problème, c’est
que personne n’arrive à se
mettre d’accord. Quelquesuns
acceptent
le
débat
avec enthousiasme, même
ceux de gauche. Dans Le
Monde, journal de référence
et de centre gauche, Yazid
Sabeg a déclaré que <<La
France s’honore de mener
une réflexion collective là-
e writing
arts
dessus>>. 1 À l’autre extrême,
Faïza Guène a écrit dans The
Guardian que pour elle, être
française signifie simplement
rejeter le débat tel qu’il a été
conçu par le ministre. 1
Recently,
the
French
government
launched
a
national debate on the
nature of French identity.
This has raised interesting
questions about what it
means to be French, and
how France has chosen to
construct its national identity
and integrate immigrants
compared to Britain.
Ironiquement,
sur
le
site
Web
officiel
du
débat,
le
gouvernement
essaie
d’encourager
des
commentaires autour du thème
<<Ce qui interroge notre
identité nationale>> avec sousthème <<L’individualisme>>.
Mais même entre les partisans
et les non-partisans du débat,
un certain consensus a été
trouvé. Même si les opinions
spécifiques de certains sur
l’identité nationale divergent
et tendent à l’individualisme,
presque chaque commentaire
que
j’ai
lu
rejette
le
communautarisme
et
le
multiculturalisme. Et cela peutêtre difficile à comprendre pour
quelqu’un qui a été élevé dans
un pays où ces deux modèles
ont été promulgués, car pour
les
jeunes
britanniques,
ces deux concepts forment
souvent la base de notre
identité nationale à nous.
Alors,
quelles
sont
les
conclusions
à
en
tirer?
Pendant ces mois-ci, la France
a clairement articulé une
vision d’un pays <<d’un idéal
assimilationniste>>,
où
on
rejette <<le multiculturalisme
américain>> et <<la menace
du communautarisme>>. 1 Ceci
étant bien clair, ils restent
encore quelques problèmes
à résoudre. Tout en déclarant
que <<La France doit rester
ce pays qui permet à chacun
d’être
individuellement
ce
qu’il veut être>>, on ajoute
une condition, à savoir que
l’individu peut accéder à cet
idéal seulement dans le cas
où il vit <<sans reconnaître
d’autre communauté que la
République>>. 1
Un
grand
problème se pose. Et si on a
la double nationalité? Et si
on affirme que son identité
personnelle est tissée de
l’identité de chaque petite
communauté à laquelle on
appartient,
qu’elle soit la
communauté de son village,
de sa ville, de son université
ou de son lieu de travail? Le
communautarisme
marche
bien comme modèle parce que
la communauté nationale est
trop grande et abstraite pour
être la seule communauté à
laquelle on appartient. On a
besoin d’un réseau national
de petites communautés où
on connaît ses voisins et
on s’entraide, que l’on soit
membre d’une communauté
de banlieue, de centre-ville
ou de village. On a besoin
d’une communauté nationale
politics & current affairs
travel
21
diverse et accueillante, à
laquelle on peut s’adhérer
sans être forcé de se modifier
pour <<s’assimiler>>. Dès
qu’on accepte que la diversité
peut être une richesse qui
renouvelle l’identité nationale,
on commence à s’approcher
de cet idéal.
Bien
sûr
que
le
communautarisme
peut
avoir aussi un côté négatif,
car personne ne désire la
ghettoïsation. Mais dès qu’on
stigmatise les communautés
et la différence, comme on
n’a pas cessé de faire ces
derniers mois, on fait resurgir
le fantasme de <<l’autre
dedans>>.
Effectivement,
l’enjeu majeur caché derrière
ce grand débat a été sans doute
une question qu’on devrait
avoir honte de poser - <<peuton être à la fois français et
musulman?>>. Dans un état
laïc, cette énigme pose plus de
problèmes que l’on ne pense.
Le voile a déjà été interdit dans
les écoles et dans le secteur
public, et la burqa va bientôt
être interdite dans tout espace
public. Plus inquiétant encore,
dans un sondage fait en 2009,
41% des Français interrogés
se sont déclarés contre la
construction de lieux de culte
musulmans, 3 même si c’est un
des droits de l’homme d’avoir
accès à un lieu de culte. Et c’est
précisément là où se trouve
la grande dichotomie relevée
par ce débat <<creux>> et
<<fangeux>>. 4 La France est
un grand pays, et les Français
sont une grande nation. Ils
se disent, et sont reconnus
internationalement, comme la
nation qui a bercé la pensée
des Lumières, et qui défend
creative writing
arts
les droits de l’homme surtout,
avec leur devise, <<Liberté,
égalité, fraternité>>. Donc,
pourquoi, dans un tel pays,
essaie-t-on d’imposer une
vision d’une identité nationale?
Si l’esprit français existe, il se
trouvera sûrement dans cette
vision du pays des lumières
et des droits humains. Il ne se
trouvera jamais dans la peur
de l’autre.
merryn everitt
1. Sabeg, Yazid. “Abordons sans crainte une discussion démocratique et salutaire. C’est le
meilleur moyen d’éviter dérives, ambiguïtés et régressions”, Le Monde, 17 novembre 2009.
2. Guène, Faïza. “In search of Frenchness”, http://www.guardian.co.uk/
commentisfree/2010/jan/28/france-national-identity-muslim, 28 janvier 2010.
3. Sondage fait par Ifop pour Le Figaro, http://www.lefigaro.fr/actualitefrance/2009/12/02/01016-20091202ARTFIG00629-les-francais-de-plus-en-plushostiles-aux-mosquees-.php.
4. “Chronique d’Olivier Duhamel”, diffusé par France Culture, 9-2-10.
politics & current affairs
politics
politics
Le débat sur l’identité nationale en France aujourd’hui
issue number 6 - june 2010
photo by katie malik
polyglossia - cu modern languages journal
20
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polyglossia - cu modern languages journal
La revolución del iPad
Hace poco tiempo Apple
anunció a bombo y platillo el
debut de su nuevo producto: el
iPad. Este ordenador chiquitín,
tan cacareado por todos los
medios
de
comunicación
mundial, salió al mercado
el 27 de enero y causó un
caos inesperado en los sitios
web Facebook y Twitter (por
cierto, a Stephen Fry quisiera
decirle que no será la muerte
del libro). Sin embargo, ¿por
qué tenemos tantas ganas
de comprar tales artilugios
de Apple? La página web de
Apple nos explica que son los
atributos de sus productos los
que nos enganchan, incluyendo
la “inteligencia” y la “belleza”
“por dentro y por fuera”. Pero,
para entender esta moda
quisiera mirar hacia el pasado y
el lanzamiento del iPod.
nueve años de vida, el iPod ha
sufrido muchos cambios y sigue
mejorando con adiciones que han
influidoensuinclusiónenelaulay
laoficina,incluyendolamezclade
An Apple user myself, I was
surprised by the build up to the
launch of the iPad. This article
examines that launch before
tracing Apple’s success back to
the launch of its breakthrough
product, iPod, almost a decade
ago. It also looks at how the
Apple brand has evolved to
become a mythology, or fetish,
and how this affects comsumer
drive in relation to the purchase
of their products.
iPod y móvil para crear el iPhone.
Así que, ¿podemos concluir que
Apple simplemente ha sido el más
listo teniendo en cuenta lo que
queremos los consumidores? Yo
Se lanzó en 2001 y revolucionó diría que no, porque la revolución
la manera de escuchar música Apple no es tan fácil de explicar. Hoy
y la empresa nunca echó en día la marca se ha transformado
la vista atrás. Ofrecía una en algo mucho más que el concepto
alternativa a los reproductores del coso indispensable –sólo hay
USB feos, sin pantalla y sin la que mirar los ‘smartphones’ de
memoria suficiente para bajar Blackberry y Google para entender
todos los CDs que teníamos. que el mercado está saturado
Además, su diseño único, de teléfonos inteligentes que
fácil y atractivo atrajo a los reproducen música, navegan por
jóvenes que siguen la moda la web y hacen fotos– y que es
y con dinero para quemar. Se una cuestión de ¿qué ha venido a
convirtió en algo imprescindible representar la marca Apple?
con la inclusión de facilidades
para fotos, juegos y vídeos Estoy seguro de que todos tenemos
con los que ocupar el tiempo la imagen del usuario Mac en la
durante cualquier viaje o clase mente: es joven, guay, inteligente,
aburrida, sin la necesidad de diferente, artístico, innovador,
(según
brandtag.
llevar unos cuantos chismes etcétera
en la mochila. Uno se da net). Todos son términos que
cuenta de que, durante sus identificamos con una marca que
e writing
arts
hasta el lanzamiento del iPod
no significaba nada así y que
nos invita a preguntarnos cómo
sería la suerte de Apple si no
lo hubiera lanzado. Si vamos al
grano, la verdad del asunto es
que ha crecido una mitología
Mac –de dónde exactamente
no sé– que ha sido el mejor
resultado posible para Apple.
Ahora el consumidor no está
comprando solamente uno de
sus productos, sino la imagen
de esa persona ficticia que
tenemos en la mente. La
percepción que tiene la persona
ajena de nosotros influye en
nuestra selección de un móvil o
portátil Apple en vez de uno de
cualquier otra marca; un hecho
triste, cuando consideramos
que el dinero gastado para
contentarnos no significa que
lo hayamos gastado bien.
Como somos una generación
muy acostumbrada a la
propaganda cotidiana de las
empresas en la tele, la radio
e internet, me resulta un poco
extraño que hayamos caído en
esta trampa tan ridícula como
obvia.Alfinalyalcaboloque
se compra es un producto
electrónico –nada más– pero
con la mitología Apple se ha
transformado en un fetiche para
estar de moda y pertenecer a un
grupo de gente que en realidad
no tiene en común nada más
que su selección del artilugio.
Si eres único por comprar un
Mac, pues, eres “único” como
todos los demás.
politics & current affairs
pj lennon
travel
issue number 6 - june 2010
On the 21st of January this year,
tens of thousands of people took
to the streets of Santiago de
Compostela to protest against the
regional government’s plans for
the use of language in education.
The Partido Popular, after winning
last year’s elections, promised
to overturn the linguistic policy of
the previous government, which
obliged children to study core
subjects in the Galician language.
Instead, they supported the rights
of parents to opt for education in
Spanish if this was their child’s
mother tongue. However, after
the Partido Popular released their
‘decree of plurilingualism’, in which
they propose splitting the school
week into three, teaching 33% of
classes in Galician, 33% in Spanish
and 33% in English, many people
complained of being misled, whilst
others complained of a policy
which, in their eyes, threatens the
Galician language by reducing its
presence in the classroom.
Furthermore, many worry about
the effects that teaching a
significant number of classes in
English will have on education. If
children speak little English, will
they be capable of studying in this
language, or will teachers have
to translate into one of the two
official languages regardless?
Teachers, too, fear for their future:
will it soon become compulsory
for all teachers to speak English
before they have any chance
of finding a job? Either way,
despite the protests this policy
has caused in Galicia, the party
has recently announced plans
to attempt a similar policy on
a national level. It remains to
be seen whether the party will
achieve its goals in the region,
and what effect this will have on
their plans for the rest of Spain.
creative writing
arts
¿GALICIA
23
TRILINGÜE?
“QUEREMOS GALEGO!
QUEREMOS GALEGO!”
El pasado 21 de enero miles
de manifestantes de toda
Galicia llenaron las calles
de Santiago de Compostela,
unidos en sus gritos en
contra de lo que llaman el
«decretazo contra el gallego»
del gobierno de Alberto Núñez
Feijóo, líder del Partido
Popular (PP) en la comunidad
y vigente presidente de la
Xunta de Galicia. Entre ellos,
profesores y alumnos que
aquel jueves hicieron huelga
: unos por amor a la lengua
propia de la comunidad,
otros por miedo de perder su
trabajo, todos por expresar
su disgusto con lo que en
realidad se llama «el decreto
del plurilingüismo».
Hoy por hoy, en las aulas
de Galicia, igual que en las
calles, se pueden hablar y
oír dos lenguas: el gallego y
el castellano. Sin embargo,
según la escuela, el porcentaje
gallego-castellano
varía
mucho. Conforme a la Ley de
Normalización Lingüística del
gobierno anterior, un 50% por
lo menos de las asignaturas
deben ser impartidas en
gallego y además, éstas
tienen que ser las ‘troncales’.
Frente a las quejas de
ambos
castellanohablantes
y
gallegohablantes,
Feijóo
prometió
cambiar
la
ley
de
la
coalición
socialista-nacionalista.
No obstante, el borrador de
este decreto no promete un
50% de clases en castellano
politics & current affairs
politics
politics
22
>>
travel creative
y un 50% en gallego, como
querían unos,
ni tampoco
el derecho de estudiar las
asignaturas troncales en la
lengua materna, sea cual
sea, como querían otros. La
organización Galicia Bilingüe,
por ejemplo, dio su apoyo a la
campaña de Feijóo creyendo
que ésta era su intención. De
hecho, la nueva propuesta crea
cierta libertad de elección en
cuanto a la lengua, dándoles
a los padres el derecho de
elegir en qué idioma su hijo
estudia dos asignaturas (el
idioma en que se imparten las
otras lo decidiría un claustro
de profesores). Además, exige
un equilibrio de horas lectivas
en gallego y en castellano.
Pero este equilibrio sólo
garantiza un 33% de las clases
en ambas lenguas oficiales,
ya que un tercio de las horas
serán impartidas en lengua
inglesa.
Y aquí tropiezan con el
problema: la política de la
Xunta no cumple con los sueños
de ninguno de los grupos
que se ha manisfestado en
este asunto. Galicia Bilingüe
denuncia a Feijóo por haberles
engañado con su promesa de
ofrecer la enseñanza en la
lengua materna indicada por
los padres al inicio del curso.
Exponen que el decreto, al
negar esta oportunidad de
e writing
arts
elección, quitaría a los niños
la oportunidad de aprovechar
completamente su educación,
condenándolos a enfrentarse
constantemente
con
dificultades de comprensión y
expresión. Para ellos, exigir
que un niño aprenda o estudie
cualquier asignatura en una
lengua que le sea ajena,
en una tierra donde el uso
de su lengua materna está
asegurado por la constitución
nacional, es una situación
lamentable.
Lamentable,
también,
dicen otros, que asimismo
quieren que los alumnos
sean educados en su lengua
materna, siempre y cuando sea
el gallego. Según ellos, Galicia
Bilingüe, a pesar de profesar
su apoyo de educación en
cualquier lengua oficial, es un
organismo gallegófobo que
quiere imponer el castellano
en un sistema que debería
de ser 100% en gallego.
Además, tienen miedo de
que los padres, al creer que
el castellano asegura un
futuro más rentable para sus
hijos, elijan la enseñanza en
castellano a pesar de tener
como lengua materna el
gallego. Para ellos, no sólo se
trata de proteger los derechos
de los alumnos de aprender
en la lengua que les resulta
más cómoda, sino también
de proteger los derechos
del gallego garantizados en
el Estatuto de Autonomía y
de fomentar su uso como
lengua viva y válida.
Con
la posibilidad de tan sólo un
tercio de las horas lectivas en
gallego, se quejan de «una
política de exterminación » de
la lengua.
Sin embargo, a pesar de
sus diferencias en cuanto
a las lenguas oficiales de la
comunidad, los grupos se
juntan en sus quejas contra
el plan de dar un tercio de
las clases en inglés. Si lo
ven imposible o, al menos,
nefasto estudiar en una de
las dos lenguas de Galicia,
dos lenguas que se parecen
bastante entre sí, llega a ser
casi impensable que den clases
en una lengua extranjera
en que la mayoría de los
alumnos tienen poco nivel y,
además, no tiene oficialidad
ninguna. Eso disminuye el
contenido en gallego a la vez
que disminuye la calidad de
educación de los alumnos y
por supuesto provoca más
reacciones contrarias.
politics & current affairs
25
Y los problemas de dar clase en
inglés no sólo afectan el futuro
de los alumnos.
También,
muchos
profesores,
que
actualmente tienen que dominar
el castellano y el gallego antes
de poder trabajar, temen que
acabara con sus oportunidades
de empleo. ¿Es justo esperar
que todo el personal docente
domine el inglés, incluso
cuando no tiene nada que ver
con su asignatura, si el centro
al que está destinado un
profesor la ha elegido enseñar
en inglés? ¿Llegaría la oferta
de plazas a personas que son
peores profesores sólo porque
dominan más el inglés? En
cualquier caso, ¿es posible dar
una clase entera, un tercio de
la semana escolar, en inglés
sin tener que recurrir al gallego
o al castellano para que los
alumnos aprendan algo? O,
¿se sentirían mejor todos en
estas clases, contentos al
saber que están discriminando
igualmente a todos, no a los
que elijan un idioma oficial en
vez del otro?
>>
A pesar de todo, parece que
las repercusiones de su política
en Galicia no ha asustado al
PP. El partido nacional acaba
de anunciar su intención, si
gana las próximas elecciones,
de garantizar la enseñanza
del castellano y en castellano
en todo el Estado, además de
promover el uso del inglés.
Mientras que no llegaron a
anunciar una división en tercios
de la semana escolar como
ha hecho la Xunta, sí que han
propuesto que las comunidades
bilingües enseñen en ambos
idiomas «en rango de igualdad».
Si esta idea ha provocado
manifestaciones en Galicia,
donde ya se oía habitualmente
las dos lenguas en las aulas,
queda por verse el follón que se
montaría en Cataluña, donde
todas las clases, menos la de
Lengua y Literatura Castellana,
se
imparten
en
catalán.
También se verían afectados las
Islas Baleares, la Comunidad
Valenciana, Navarra y el País
Vasco, donde existen varios
sistemas de equilibrio (o no)
lingüístico.
No cabe duda de que el
resultado del debate gallego
influirá el procedimiento de esta
política a escala nacional, hasta
tal punto que podría determinar
si llega a otras comunidades.
Una cosa es intentar asegurar
el dominio de la lengua
nacional,
conocimiento
de
la cual es un «deber» de la
constitución; otra cosa es
intentar quitar los derechos
que ya han ganado las lenguas
regionales, que son también
oficiales y garantizadas, y
remplazarlas por el inglés.
Con tanto desacuerdo sobre el
bilingüismo, parece imposible
que los gallegos acepten el
trilingüismo que tanto desea el
PP, aún más que llegue a ser
una política nacional.
politics
politics
issue number 6 - june 2010
polyglossia - cu modern languages journal
24
graeme cummings
travel
creative writing
arts
politics & current affairs
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issue number 6 - june 2010
Майбутнє – не
помаранчеве
У 2004-2005 рр. політологи
по всьому світу проголосили,
що українська «Помаранчева
Революція» стала перемогою
демократії
в
Україні.
Незалежні
спостерігачі
заявили, що Віктор Янукович
переміг на президентських
виборах тільки за допомогою
фальсифікації
результатів.
Здається,
результати
повторного підрахунку голосів
підтвердили заяву: Янукович
програв, отримавши тільки
44 відсотки голосів; Віктор
Ющенко став президентом.
Зараз здається, що знову
повторюється
те
саме.
Юлія Тимошенко вирішила
не
визнавати
перемогу
Януковича і звинуватила ЦВК
(Центральну виборчу комісію)
в протиправних діях. З часом
Тимошенко відкликала позов
про оскарження перемоги
Януковича в суді, кажучи, що
суд не цікавиться тим, щоб
добитися
справедливості.
Після п’яти років в тіні,
Янукович врешті-решт став
президентом.
Здається,
міжнародні
моніторингові
організації
задоволені
проведенням
виборів, а чому тоді дехто
непокоїться про результати? А
з іншого боку, на що оптимісти
сподіваються?
Вважається, що одна з причин,
чому Тимошенко програла
– це її неспроможність
e writing
arts
In a sh o r t a r t i c l e a b o u t t h e
Ukrain i a n e l e c t i o n s , L u c y
Chamb e r s b r i e f l y o u t l i n e s
some h o p e s a n d f e a r f o r
the Uk ra in e a n d b e y o n d
in the l i g h t o f t h e r e s u l t s .
Dual-la n g u a g e
articles
are a n e w P o l y g l o s s i a
initiativ e t o m a k e l e s s
commo n l y
studied
langua g e s a c c e s s i b l e t o a
wid e r a u d ie n c e .
вести Україну по шляху до
економічного
відновлення.
Україна
мусила
позичати
мільярди
доларів,
щоб
вижити. Можливо, Янукович,
чий основний виборчий округ
знаходиться на промисловому
сході країни, зможе піднести
промисловість
так,
щоб
вивести Україну з кризи.
Дехто
непокоїться,
що
його президентство стане
поверненням
до
влади
олігархії 90-их років.
Або, як багато політологів
радять,
Янукович
зможе
створити альянс з Росією та
шукати там більше торгівлі.
Для нас усіх у Європі, великим
джерелом занепокоєння є
постачання енергії. Україна
знаходиться на ключовому
місці
в
тій
справі,
й
іноді її звинувачували у
протиправному
присвоєнні
газу, що привело до нестач по
всій Європі. Ясно, що стосунки
Януковича
з
Москвою
матимуть вплив на нас усіх.
Почекаємо й подивимося.
In
2004-2005,
political
commentators
all
round
the world hailed Ukraine’s
“Orange
Revolution”
as
a victory for Ukrainian
democracy.
Independent
observers had declared that
Viktor Yanukovych had won
the presidential elections only
due to falsification of results.
The results of the re-run
would seem to confirm this
statement as Yanukovych lost
with only 44 percent of total
votes; Viktor Yushchenko
became president.
Five years on, and for a
moment it looks like it was
happening
again.
Yulia
Tymoshenko
refused
to
acknowledge
Yanukovych’s
victory in the presidential
elections and accused the
Central Electoral Commission
of wrongdoings. Tymoshenko
withdraws her court claim
declaring that the court is not
interested in pursuing justice.
After more than five years in
the shadows Yanukovych is
finally president.
politics & current affairs
travel
will manage to stimulate industry enough to
bring Ukraine out of crisis. Others worry that his
presidency will mean a return to the domination
of the oligarchs of the 1990’s.
Alternatively, as many political scientists
have suggested, Yanukovych could align
with Moscow and seek enhanced trade
with Russia. For the rest of us in Europe,
the big source of worry is energy supply.
Ukraine occupies a key strategic position in
energy supply from Russia to Europe and at
various times, Ukraine has been accused of
siphoning off gas, leading to shortages all
over Europe. Yanukovych’s relations with
Moscow are clearly going to affect all of us.
We will have to wait and see.
lucy chambers
make polyglossia
become a member of
your own
cambridge university
modern languages society
The international monitoring
organisations seem satisfied
with the conduct of the
elections, so why are some
still worried about this result?
Or on the other hand, what
are the optimists hoping for?
One of the main reasons for
Tymoshenko’s defeat is believed
to be her failure to direct Ukraine
along the road to economic
recovery. Ukraine has had to
seek many billions of dollars
from the IMF simply to survive.
It is possible, that Yanukovych,
whose main constituency is in
the industrial East of the country,
27
The Future’s
Bright,
The Future’s
not Orange
photo by axiepics (http://www.flickr.com/photos/axiepics/)
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