Mathieu Tillet
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Mathieu Tillet
Tout sur les unités de mesure Mathieu Tillet (1714-1791) Agronome, botaniste et métallurgiste français né à Bordeaux le 10 novembre 1714 et mort le 13 décembre 1791. Parfois son nom est orthographié « du Tillet »1 . Sous la Révolution, certains patronymes ont perdu leur particule à l’image de collègues académiciens de Tillet, Jean d’Arcet souvent orthographié Darcet ou Daubenton, D’Aubenton. Dès son jeune âge, Mathieu Tillet étudie la métallurgie à l’atelier d’orfèvrerie de son père Gabriel Tillet. En 1740, il devient directeur de la Monnaie à Troyes. Son poste de directeur du Bureau d'Invention pour la ville de Troyes lui permet de faire des recherches en agronomie. Dixième d’écu en argent dit "au bandeau" fabriqué à Troyes en 1740. La légende « LUD. XV. D. G. FR. ET NAV. REX. » signifie « Louis XV, par la grâce de Dieu, roi de France et de Navarre ». L’arbre sous la tête, un tilleul, est le symbole du maître d’atelier Mathieu Tillet. Poids : 2,95 g Titre : 917‰ En 1750, l'Académie des Arts et Sciences de Bordeaux lui décerne un prix pour ses travaux sur les alliages métalliques.2 À partir de 1751, il réalise au Trianon de Versailles des expériences sur les maladies des céréales qui causent des ravages considérables sur les récoltes. En 1754, malgré le fait qu’on ne batte plus de monnaie à Troyes, il garde son titre de directeur de la monnaie. En 1755, il reçoit un prix de l’Académie de Bordeaux pour ses travaux3 concernant les maladies des céréales, dont le charbon du blé. Ces travaux lui permettent de recevoir également un prix du gouvernement ainsi qu'un poste où il occupe des fonctions administratives touchant à la Science et l'Agriculture. En observant des traces noires sur le blé, il découvre qu'il y a deux sortes de maladie. La première ressemble à une carie, les grains semblent sains, mais sont remplis d'une poudre noire nauséabonde. Dans le deuxième cas, les plantes semblent saines également mais couvertes d'une poudre noire qui s'envole au moindre souffle ; il l'appelle charbon. En 1847, Louis et Charles Tulasne vérifieront ses observations et donnerons à la carie, le nom de "Tilletia tritici". Tillet remarque qu'après un lavage des semences infectées, les grains qui poussaient étaient sains. La poudre noire était en fait des spores de champignons. La maladie n'est pas vaincue, mais le traitement atténue l'ampleur de la maladie. Il publie ses travaux en Allemagne en 17574 . Thomas Jefferson (futur président des USA), alors ambassadeur en France, note les travaux de Tillet dans ses comptes-rendus. En 1756, il démissionne du poste de directeur de la Monnaie à Troyes et s’installe à Paris, rue du Cloître-Notre-Dame et poursuit ses recherches. Il publie les résultats des expériences agronomiques de Versailles.5 Le 9 septembre 1758, il est admis à l’Académie Royale des Sciences de Paris en tant que botaniste-adjoint puis devient botaniste-associé le 4 août 1759. Il y réside comme pensionnaire surnuméraire. ___________________________________ Les Hommes des unités – Mathieu Tillet : 1 Tout sur les unités de mesure En 1760 et 1761, il se rend dans la région d’Angoulême avec son collègue agronome Henri Louis Duhamel du Monceau pour étudier une autre maladie des céréales. Ils publieront les résultats de leurs travaux sous le titre "Histoire d’un insecte qui dévore les grains de l’Angoumois"6 . À cette époque, Tillet devient membre de la Société Royale d’Agriculture de la Généralité de Paris nouvellement créée. Comme il y avait plusieurs Hôtel des monnaies dans le royaume, le 26 novembre 1762, par arrêté royal, il est demandé à Hellot, Macquer et Tillet de déterminer la meilleure méthode permettant de concevoir et vérifier les titres des alliages d’or et d’argent. En 1763, Tillet publie « Mémoire sur les essais de matière d’or & d’argent »7 ; le roi lui confie alors la fonction d’essayeur à l’Hôtel des Monnaies de Paris. Par arrêté8 (Versailles, 5 décembre 1763), le roi demande à tous les essayeurs d’utiliser la même méthode de confection des alliages des métaux précieux. En 1764, Tillet se voit confier la tâche de veiller à l’exécution du décret de 1763, (Compiègne, arrêté du 2 août 1764)9 . En 1766, il rédige un essai sur le rapport des poids étrangers avec le marc de France.10 Sous l’Ancien Régime, la Monnaie assurait le titre des monnaies métalliques ainsi que l’expertise des métaux précieux. L’étude des moyens d’en perfectionner l’essai, question récurrente sur laquelle se penchaient régulièrement les chimistes de l’Académie Royale, à commencer par Hellot, essayeur en chef, et Tillet. À partir de 1778, un enseignement public et gratuit de minéralogie et métallurgie docimastique (La docimasie était l’analyse quantitative des minerais métalliques.) fut également établi à la Monnaie, à la demande de l’Académie et à l’instigation de Balthazar Georges Sage, qui obtint cette nouvelle chaire royale, embryon de l’École des mines fondée en 1783. Ainsi, à la fin des années 1780, la Monnaie possédait-elle à la fois un savoir-faire sans égal en matière de métaux précieux et d’alliages non ferreux et en matière d’enseignement minéralogique et métallurgique. Ces compétences furent mises au service de la Révolution. Au XVIIe siècle, l’étalon de longueur était apposé sur le mur du Châtelet d’où l’appellation de « toise du Châtelet ». Les comparaisons avec les règles des commerçants lui entraînent une usure et une déformation. De plus en 1668, un affaissement du bâtiment conduit à fixer une nouvelle toise, qui sert en 1735 à fabriquer deux étalons, appelés toise du Pérou et toise du Nord et destinés à la mesure du méridien au Pérou par La Condamine et en Laponie par Maupertuis. Le 16 mai 1766, par décision royale, la Toise dite du Pérou, devient l'étalon légal en France. Louis XV charge Mathieu Tillet, inspecteur général des Monnaies et membre de l'Académie Royale des Sciences nouvellement créée, de faire exécuter 80 copies de cette toise, devenue "Toise de l'Académie" ou "toise de Paris", et de les envoyer, de même que l'aune de Paris et le poids de marc, aux procureurs généraux des différents Parlements. En 1771, Tillet et Condorcet sont nommés par Turgot respectivement, Inspecteur Général des essais et affinages et Inspecteur Général de la Monnaie du nouvel Hôtel des Monnaies quai Conti où ils résideront. Ces postes seront supprimés le 13 août 1790 Le 25 décembre 1772, Tillet devient Adjoint à la Trésorerie Royale. La plupart des hôtels des Monnaies de province sont supprimés. Février 1772, Versailles11 « Édit du roi… Portant suppression des hôtels des Monnoies de Caen, Tours, Poitiers, Toulouse, Riom, Dijon, Reims, Troies, Amiens, Bourges, Grenoble, rennes & Besançon ; des offices de Directeurs, Contrôleurs-conte-gardes, Essayeurs & Graveurs desdites Monnoies ; & de différents autres offices dans les Monnoies ; réduction de gages au denier Vingt ; & création d’offices de procureur du Roi, de Greffiers & d’Huissier pour la Monnoie de Lyon.» En 1773, il est fait Chevalier de l’Ordre de Saint-Michel par Louis XV. ___________________________________ Les Hommes des unités – Mathieu Tillet : 2 Tout sur les unités de mesure À la demande de Louis XVI, Tillet, précurseur de l'expérimentation des semences, des engrais et de la zoologie, poursuit au Trianon d'importants travaux à l'origine de ses instructions pour préparer le grain avant la semence. Ces travaux au sein d’une édition de 1785 complèteront ceux de 1756.5 Depuis l’époque de Louis XIV, Versailles est voué à l’agronomie et ceci se poursuit sous Louis XV. L'enseignement agronomique est impulsé par Bertin, contrôleur général des finances puis secrétaire d'état chargé d'un département de l'Agriculture (1763-1780). Ce lieu d’expérimentation agronomique sera à l’origine de la station INRA actuelle. En 1774, son poste à la Monnaie est assuré dorénavant par le marquis de Condorcet sur une décision de Turgot. En 1778, Tillet devient sous-directeur à la Trésorerie, puis directeur un an plus tard. En 1779, il publie 3 articles12 concernant une méthode de séparation des métaux précieux comme l’or et le platine. Il était alors commissaire du roi pour l’essai et affinage des monnaies. En 1784, il est nommé administrateur général de l’Hôpital de la Salpêtrière qui comprend un hôpital et une prison pour femmes. C’est sous son administration que Jeanne de Valois Saint-Rémy comtesse de la Motte, condamnée à perpétuité pour escroquerie dans l’affaire du collier de la reine, y fut enfermée et parvint à s’évader. Il quitte la monnaie en 1784, remplacé par Darcet. Le 23 avril 1785, il devient trésorier adjoint de l’Académie des - Jeanne de Valois Saint-Rémy comtesse de la Motte Sciences. Avec les académiciens Lavoisier, Laplace, Bailly, Coulomb, Lassone, Daubenton et d’Arcet et Tenon, Tillet est chargé d’étudier et d’évaluer le projet de l’architecte Bernard Poyet, contrôleur des bâtiments de la Ville de Paris, concernant le transfert et la reconstruction de l’Hôtel-Dieu. Un arrêt du conseil d’état, nomme Darcet comme adjoint et survivancier à Tillet au poste d’inspecteur général des essais et affinages. 21 mai 1785, Versailles13 « Arrêt du Conseil d'État… et lettres patentes sur icelui… Qui commentent le sieur Darcet, de l'Académie des Sciences, pour exercer conjointement avec le sieur Tillet, inspecteur général des Essais & Affinages, & en son absence, les fonctions qui lui ont été attribuées par l'arrêt du 2 août 1764 ; & ordonne qu'en cas de décès du sieur Tillet, le sieur Darcet lui succédera dans l'exercice de ces mêmes fonction. » À la mort de Georges Louis Leclerc, comte de Buffon survenue le 16 avril 1788, il devient trésorier perpétuel de l’Académie des Sciences. Le 6 février 90, Mathieu Tillet et Louis Paul Abeille, dans un mémoire présenté devant l’Assemblée Nationale et intitulé "Observations de la Société Royale d'Agriculture"14 , attirent l'attention sur les disparités existant en France : il existait plus de 800 mesures différentes, liées aux systèmes des provinces. On vendait le bois à brûler à la corde..., le charbon de terre à la bacherelle, le bois de charpente à la marque ou à la solive..., le sel au muid, au sétier, à la mine, au minot, au boisseau et à la mesurette...15 Leur abolition en faveur d'un régime uniforme avait fait l’objet de nombreuses doléances, car cette diversité favorise les profiteurs. Le 23 février 1790, M. Tillet est nommé président de la Société royale de médecine16 , ainsi que de MM. Halle et Thouret comme directeur et sous-directeur. Le 8 mai 1790, l'Assemblée Nationale adopte deux décrets (sanctionnés par le roi le 22 août) sur la proposition de Talleyrand du 9 mars. Le premier pose le principe de l'uniformisation des poids et mesures, de la détermination des unités de base, de la mise en place de ces ___________________________________ Les Hommes des unités – Mathieu Tillet : 3 Tout sur les unités de mesure nouvelles unités et de leurs conditions d’attribution. C’est à l’Académie des Sciences qu’est confiée la tâche scientifique et technique. « L’Assemblée Nationale, désirant faire jouir à jamais la France entière de l’avantage qui doit résulter de l’uniformité des poids et mesures décrète que le Roi sera supplié d’écrire à Sa Majesté Britannique, et de la prier d’engager le Parlement d’Angleterre à concourir avec l’Assemblée Nationale à la fixation de l’unité naturelle de mesures et de poids ; qu’en conséquence, sous les auspices des deux nations, des commissaires de l’Académie des Sciences de Paris pourront se réunir en nombre égal avec des membres choisis de la Société royale de Londres, dans le lieu qui sera jugé respectivement le plus convenable pour déterminer à la latitude de 45° ou toute autre latitude qui pourroit être préférée , la longueur du pendule, et en déduire un modèle invariable pour toutes les mesures et pour les poids ; qu’après cette opération faite avec toute la solennité nécessaire, Sa Majesté sera suppliée de charger l’Académie des Sciences de fixer avec précision pour chaque municipalité du royaume les rapports de leurs anciens poids et mesures avec le nouveau modèle* et de composer ensuite, pour l’usage de ces municipalités, des livres usuels et élémentaires où seront indiquées avec clarté toutes ces proportions. Décrète en outre que ces livres élémentaires seront adressés à la fois dans toutes les municipalités pour y être répandus et distribués ; qu’en même temps, il sera envoyé à chaque municipalité un certain nombre de nouveaux poids et mesures, lesquels seront délivrés gratuitement par elles à ceux que ce changement constitueroit dans des dépenses trop fortes ; enfin, que six mois seulement après cet envoi les anciennes mesures seront abolies et remplacées par les nouvelles. »17 _________________ *L’Académie des Sciences se voyait donc confier la tâche de reprendre les travaux de Tillet. Le second demande à l’Académie des Sciences de déterminer l’échelle de division la plus convenable pour les poids et mesures et pour les monnaies. « L’Assemblée Nationale décrète que l’Académie des sciences, après avoir consulté les officiers des monnaies, proposera son opinion sur la question de savoir s’il convient de fixer invariablement le titre des métaux monnayés, de manière que les espèces ne puissent jamais éprouver d’altération que dans le poids, et s’il n’est pas utile que la différence tolérées dans les monnaies, sous le nom de remède, soit toujours en dehors, c’est-à-dire qu’une pièce puisse bien excéder le poids prescrit par la loi, mais que jamais elle ne puisse lui être inférieure ; Enfin que l’Académie indiquera l’échelle de division qu’elle croira la plus convenable, tant pour les poids que les autres mesures et pour les monnaies. »17 Dès le 19 mai 1790, Condorcet met sur pied une commission composée de Borda (capitaine de vaisseau et mathématicien), Coulomb (physicien), Lagrange (géomètre), Laplace (géomètre), Lavoisier, Tillet (agronome) et lui-même (philosophe). Le 14 octobre, Tillet reçoit une lettre du ministre de la maison du Roi, lui adressant l'état des 12 000 livres allouées annuellement à l'Académie des Sciences pour ses dépenses particulières. Le 27 octobre, la commission recommande la division décimale pour les poids et mesures et les monnaies. La détermination de l’étalon de longueur oscille entre la mesure de la longueur du pendule battant la seconde ou une fraction du quart de l'équateur. Le 8 décembre, l’Assemblée demande aux départements d'envoyer à Paris, au secrétariat de l'Académie, les étalons des anciennes mesures des grains. Le 19 mars 1791, un rapport d’une commission de l'Académie, composée de Borda, Lagrange, Laplace, Monge et Condorcet, propose pour l’unité de longueur, la dix millionième partie du quart du méridien terrestre, une mesure qui se veut universelle. Le mot mètre n’apparaîtra qu’en 1793. Le décret du 26 mars 1791, sanctionné par Louis XVI le 30 mars, adopte la proposition de l'Académie. Décret relatif aux moyens d’établir l’uniformité des poids et mesure. (L.3, 1163 ; B. 12, 305.)18 L’Assemblée nationale considérant que pour parvenir à établir l’uniformité des poids et mesures, conformément à son décret du 8 mai 1790, il est nécessaire de fixer une unité de mesure naturelle et invariable, et que le seul moyen d’étendre cette uniformité aux nations étrangères, et de les engager à convenir d’un même système de mesure, est de choisir une unité qui, dans sa détermination, ne renferme rien ni d’arbitraire, ni de particulier à la situation d'aucun peuple sur le globe ; considérant de plus que ___________________________________ Les Hommes des unités – Mathieu Tillet : 4 Tout sur les unités de mesure l’unité proposée dans l’avis de l’Académie des sciences du 19 mars de cette année, réunit toutes ces conditions, a décrété et décrète qu’elle adopte la grandeur du quart du méridien terrestre pour base du nouveau système de mesure ; qu’en conséquence, les opérations nécessaires pour déterminer cette base, telles qu’elles sont indiquées dans l’avis de l’Académie, et notamment la mesure d’un arc de méridien depuis Dunkerque jusqu’à Barcelone, seront incessamment exécutées ; qu’en conséquence, le Roi chargera l’Académie des sciences de nommer des commissaires qui s’occuperont sans délai de ces opérations, et se concertera avec l’Espagne pour celles qui doivent être faites sur son territoire. Louis Mathurin Etienne Sedillez, député de Seine-et-Marne, dans la séance du 19 frimaire an VIII (10 décembre 1799) dira "La France a ouvert un compas, l'a posé sur l'équateur et sur le pôle. La dix millionième partie de l'espace compris entre ces deux points est appelée le mètre, unité génératrice de toutes les mesures."19 Les tâches sont réparties de la manière suivante entre les membres de l'Académie des Sciences selon cinq sous commissions: - Cassini, Méchain et Legendre exécuteront la triangulation et les latitudes de Dunkerque à Barcelone ; - Monge et Meusnier mesureront sur les bases des triangles ; - Lavoisier et Haüy détermineront le poids de l'eau nécessaire à la définition du gramme ; - Borda et Coulomb mesureront la longueur du pendule ; - Tillet, Brisson et Vandermonde compareront les anciennes mesures aux nouvelles. Suite au décret du 3 avril 1791 relatif à la commission chargée de surveiller la fabrication des monnaies, le roi nomme Boutin, Farges, Dorigny, Silvestre de Sacy, Tillet, Magimel, Rochon et Solignac.20 Les membres de la commission des poids et mesures seront reçus par Louis XVI aux Tuileries le 19 juin 1791. Le lendemain Louis XVI quittait précipitamment les Tuileries, il sera arrêté à Varennes. Passant devant Jacques Dominique Cassini, le directeur de l'Observatoire de Paris, le Roi s'arrête et dit : « Comment, Monsieur Cassini, on me dit que vous allez recommencer la mesure du méridien que votre père et votre aïeul ont déjà faite avant vous, est-ce que vous croyez le faire mieux qu’eux ? » Cassini répond : « Sire, je ne me flatterais certainement pas de mieux faire, si je n’avais sur eux un grand avantage. Les instruments dont mon père et mon aïeul se sont servis ne donnaient la mesure des angles qu’à quinze secondes près. Monsieur le Chevalier de Borda, que voici, en a inventé un qui me donnera cette mesure des angles à la précision d’une seconde ; ce sera tout mon mérite. »21 Mathieu Tillet meurt le 13 décembre 1791 à l’âge de 77 ans. __________________________ ___________________________________ Les Hommes des unités – Mathieu Tillet : 5 Tout sur les unités de mesure Ouvrages et travaux divers : Comme beaucoup de scientifiques de son époque, il œuvre dans de nombreux domaines autres que ceux qu’on lui connait principalement, à savoir la métallurgie et l’agronomie. À l’Académie de Sciences, il est rapporteur de travaux d’autres chercheurs et de commissions d’état. « Par exemple Mathieu Tillet, métallurgiste, directeur de la monnaie à Troyes, directeur puis trésorier de l’Académie royale des sciences de Paris, précepteur pour les questions d’agriculture du Dauphin sous Louis XVI, étudie la ductilité des métaux, la nature des terres et la maladies du «noir» des blés (carie). Nous pourrions dire qu’il est, selon nos critères, ingénieur des mines, chimiste, agronome, naturaliste, physiologiste, administrateur, professeur et chercheur. En fait, lorsque l’on étudie en détail ses textes, on se rend compte qu’il appartient à une communauté de chimistes partisans de «l’utilité des sciences» qui analysent de nombreux phénomènes de la nature de la même manière. Les différents métaux se forment dans la terre par fermentation. Il en est de même des différentes terres dont la culture permet plus ou moins une fermentation à l’origine de leur fertilité. Le «noir» est dû à une fermentation anormale sous l’action d’un «virus» (poison) agissant comme «ferment» (ou «levain») et en modifiant la sève qui se déverse dans le grain en une poussière noire puante. Le ferment normal habituel qui modifie cette sève en farine blanche est alors empêché d’agir. Tillet suit ici l’explication de la syphilis donnée par Jean Astruc qui fait aussi appel aux notions de ferment et de fermentation. »22 - (2) "Dissertation sur la ductilité des métaux, et les moyens de l'augmenter" par Mathieu Tillet, P. Brun éditeur à Bordeaux, 31 pages – 1750 Prix de l’Académie royale des belles lettres, sciences et arts de Bordeaux, médaille d’or - (3) "Dissertation sur la cause qui corrompt et noircit le bled dans les épis ; et sur les moyens de prévenir ces accidens" Bordeaux et Paris - 1755 Prix de l’Académie de Bordeaux, médaille d’or En 1937, Harry Baker Humphrey publie la traduction de cette publication de 1755. - "Suite des expériences et réflexions relatives à la Dissertation sur la cause qui corrompt et noircit le bled dans les épis, et sur les moyens de prévenir ces accidens..." par Mathieu Tillet - 1755 - "Avis pratique aux laboureurs sur les blés" extrait de la dissertation couronnée à l’Académie de Bordeaux en 1755, par Tillet, directeur de la monnoie de Troyes suivi de "Remèdes contre les chenilles et les chardons" Amiens, Veuve Godard - 1755 - (5) "Précis des expériences qui ont été faites par ordre du Roi à Trianon, sur la cause de la corruption des bleds et sur les moyens de la prévenir à la suite duquel est une instruction propre à guider les laboureurs dans la manière dont ils doivent préparer le grain avant de le semer" par Mathieu Tillet, Imprimerie royale, Paris – 1756 puis réédition en 1785 et 1787 - (4) "Des Herrn Tillets,... Abhandlung von der Ursache, woher die Körner des Getreides in den Aehren verderben und schwarz werden, und von denen Mitteln, wodurch man diesen Zufällen zuvorkommen kann" par Mathieu Tillet chez G. C. Grund und A. H. Holle - 1757 - "Manière de préparer le blé de semence pour préserver de noir la dépouille suivant M. Tillet, après les expériences qu'il en a faites à Trianon sous les yeux du Roi " Extrait de l'Almanach de Picardie année 1759 - "Mémoire sur l’insecte qui dévore les grains de l'Angoumois" par H. L. Duhamel du Monceau & M. Tillet - 1761 ___________________________________ Les Hommes des unités – Mathieu Tillet : 6 Tout sur les unités de mesure - (6) "Histoire d'un insecte qui dévore les grains de l'Angoumois, avec les moyens que l'on peut employer pour le détruire" par H. L. Duhamel du Monceau & M. Tillet, paru chez H. L. Guérin & L. F. Delatour, Paris – 176223 - "Observations sur la quantité d’argent que retiennent les coupelles après avoir servi aux essais." par Tillet - 1762 - (7) "Mémoire sur les essais de matière d’or & d’argent" par Hellot, Macquet et Tillet - 1763 - "Mémoire sur l’augmentation apparente de poids qu’on observe dans l’argent fin lorsqu’on en fait l’essai, et sur l’augmentation réelle du poids qui a lieu dans le plomb converti en litharge." par Tillet - 1763 - "Mémoire sur les degrés extraordinaire de chaleur auxquels les hommes et les animaux sont capables de résister." par Tillet (présence des filles dans les fours à pain) - 1764 - "Mémoires sur deux machines propres à donner la rapport que les différentes mesures à grains ou celles des liquides ont, avec le boisseau ou la pinte de Paris." par Tillet - 1765 - (10) "Essai sur le rapport des poids étrangers avec le marc de France" par Mathieu Tillet 1767 Lu à l'assemblée publique de l'Académie royale des Sciences, le 9 avril 176624 - "Communiqué à l’Académie sur l’observation d’une jument qui mit bas un poulain et un mulet." par Tillet - 1768 - "Mémoire sur la nécessité qu’il y a, dans les essais ordinaires des matières d’argent, d’extraire des coupelles la particule d’argent fin qu’elles retiennent toujours, pour écarter les variations auxquelles cette opération est sujette, et connaître surement le titre intrinsèque de ces matières." par Tillet - 1769 - rapport fait à l'Académie Royale des Sciences sur "La culture des semences de chou nommé colza et de celles de navette", un traité de l'abbé Rozier, par Tillet et Lavoisier – 177225 - rapport fait à l'Académie Royale des Sciences, au sujet d'une question relative à l'arpentage par Mathieu Tillet et l’abbé Charles Bossut - 1772 - "Observations faites par ordre du Roi sur les côtes de Normandie, au sujet des effets pernicieux qui sont attribués, dans le pays de Caux, à la fumée du varech, lorsqu'on brûle cette plante pour la réduire en soude" par Mathieu Tillet - 1772 - "Expériences et observations sur la végétation du blé dans chacune des matières simples dont les terres labourables sont ordinairement composées, et dans différents mélanges de ces matières, par lesquels on s'est rapproché de ceux qui constituent ces mêmes terres à labour" par Mathieu Tillet Tirées des Registres de l'Académie royale des sciences, Imprimerie royale - 1774 - "Réponse de M. Cadet à plusieurs observations de M. Baumé" augmenté d’un extrait d'un mémoire de M. Tillet sur la fonte des chaux de cuivre par Louis Claude Cadet Gassicourt, Mathieu Tillet, Mathurin Jacques Brisson, Antoine Laurent Lavoisier, Balthazar Georges Sage, Clousier publié par l'imprimerie de Clousier - 1775 - "Recherches sur les méthodes qu’employent les essayeurs pour fixer des matières d’or, en déterminant en même temps la quantité d’argent qu’elles peuvent contenir ; et sur les moyens ___________________________________ Les Hommes des unités – Mathieu Tillet : 7 Tout sur les unités de mesure de perfectionner cette double opération" par Tillet et Fougeroux de Bondaroy Mémoires de l’Académie royale des sciences - 1776, publié en 1779, pp. 377-430 Pour prendre date et accélérer la diffusion des travaux, les membres les plus influents de l’Académie les faisaient souvent insérer dans le premier volume à paraître, en dépit de la date officielle. En 1779, Tillet étant directeur de l’Académie fit publier son mémoire dans le volume de 1776 en cours de rédaction. - rapport fait à l'Académie Royale des Sciences sur les Prisons par MM. du Hamel, de Montigny, le Roy, Tenon, Tillet et Lavoisier - 1780 - "Expériences et observations sur le poids du pain au sortir du four et sur le règlement par lequel les boulangers sont assujettis à donner aux pains qu'ils exposent en vente un poids fixe et déterminé" par Mathieu Tillet, éditeur Ph. D. Pierres, Paris - 1781 Lu au Comité de boulangerie le 5 novembre 1781 - rapport fait à la Société Royale de Médecine sur le procédé de fabrication de tissu imperméable à l'air et l'eau de Le Roux par Tillet et Varnier - 1783 - rapport fait à l'Académie des Sciences, sur la machine aérostatique, de Montgolfier, par MM. le Roy, Tillet, Brisson, Cadet, Lavoisier, Bossut, Condorcet et Desmarest -178326 - "Projet d'un tarif propre à servir de règle pour établir la valeur du pain proportionnément à celle du bled et des farines, avec des observations sur la mouture économique comme base essentielle de ce tarif, et sur les avantages du commerce des farines, par préférence à celui du bled " par M. Tillet, Imprimerie royale, Paris - 1784 Extrait des Registres de l'Académie royale des sciences – 1784 - rapport fait à l'Académie Royale des Sciences sur un processus de revêtement des vaisselles de cuivre avec de l'argent breveté par les orfèvres Tugot et Daumy par Tillet, Vandermonde, Rochon et Lavoisier - 178527 - rapport du 3 juillet 1784 fait à l'Académie Royale des Sciences, relatif à l'avis que le Parlement a demandé à cette Académie, sur la contestation qui s'est élevée à Rochefort, au sujet de la taxe du pain par Jean-Baptiste Le Roy, Mathieu Tillet et Nicolas Desmarest - 1785 - lettre de Tillet, Pissonier, Lavoisier, Darcet, Dupont au Contrôleur Général des Finances concernant les fonds pour le département de l'agriculture - 1786 - rapport à l'Académie Royale des Sciences sur les « Mémoires et projets pour éloigner les tueries de l'intérieur de Paris » avec MM. Daubenton, Tillet, Bailly, Lavoisier, Laplace, Coulomb et Darcet - 1787 Il s’agit d’une réflexion sur les abattoirs de Paris.28 - rapport à l'Académie Royale des Sciences « Rapport des Commissaires chargés des Projets relatifs à l’établissement des quatre Hôpitaux » avec Lassone, Daubenton, Tillet, Bailly, Lavoisier, Laplace, d’Arcet - 178729 - rapport à l'Académie sur un mémoire déposé par Necker, à propos d'une nouvelle méthode pour doser les alliages d'or et d'argent, par Tillet, Sage et Darcet - 178930 (14) "Observations de la Société royale d'agriculture sur l'uniformité des poids et mesures" par MM. Tillet et Abeille - 179031 « Nous désirons, pour l’honneur de l’humanité, que le résultat d’un si bel ouvrage [l’uniformité des poids et mesures en France] substitue, aux probabilités que plusieurs savants ont déjà rassemblées, des preuves claires de l’ancienne existence d’un système métrique universel. Tout nous porte à croire que ce système existe encore, et qu’il suffirait d’écarter la rouille qui en défigure les copies, pour reconnaître que les peuples se servent de poids et de mesures dont l’étalon matrice, pris dans la nature, a toujours été le même. Si cette conjecture, appuyée d’avance sur l’opinion des savants distingués et sur un grand nombre de faits, d’observations et de rapprochements, était une vérité, il ___________________________________ Les Hommes des unités – Mathieu Tillet : 8 Tout sur les unités de mesure serait alors ni impossible, ni difficile de retrouver le type élémentaire des mesures de tous les peuples d’Europe, et peut-être de tous les peuples policés. » texte lu à l’Assemblée nationale le 6 février 179034 - rapport de l’Académie pour l’Assemblée nationale sur « Le remède des monnaies » par Lavoisier, Borda, Tillet, Coulomb, Laplace et Condorcet – 179032 - "Procédé utile pour l'affinage du chanvre et du lin" par J. d'Arcet et M. Tillet publié par ordre de l’Assemblée nationale – août 179133 __________________________ Sources : - Répertoire général des sources manuscrites de l'histoire de Paris pendant la Révolution Française, par Alexandre Tuetey -1905 - Jean-Charles de Borda (1733-1799), ou, Le système métrique, Pierre Traimond, L'Harmattan éditeur - 2006 - Histoire de l'invention et de la mise en application du système métrique par Anne Lacombe - 1979 - Comment et par qui les premiers moyens de combattre la carie du blé furent expérimentalement recherchés et découverts à Troyes, au milieu du XVIIIe siècle. Mathieu Tillet, de Bordeaux, directeur de la monnaie de Troyes de 1739 à 1755, inventeur de la pratique du chaulage des semences de blé. Les origines de sa découverte ; ses terrains d'expérience à Troyes. Sa carrière scientifique et administrative ; son adoption comme citoyen de Troyes par René Hennequin (1869-1947) - Biographie universelle, ancienne et moderne, TI – TZ tome 46 rédigé par une société de gents de lettres et de savants, chez L. G. Michaud, Paris, p. 58 - 1826 http://www.utc.fr/~tthomass/Themes/Unites/Hommes/til/pdf/bio.pdf - Édits, arrêts, ordonnances monétaires de l’autorité royale et des cours souveraines (Louis XV et Louis XVI) http://www.ordonnances.org/regnes/ - Annales historiques de la révolution française : Des essais de la monnaie à la recherche et à la certification des métaux - un laboratoire modèle au service de la guerre et de l’industrie (1775-1830) par Patrice Bret - 2000 http://ahrf.revues.org/document154.html - (1) Les siècles littéraires de la France: ou Nouveau dictionnaire, historique, critique, et bibliographique, de tous les écrivains français, morts et vivans, jusqu'à la fin du XVIIIe siècle, par Nicolas Toussaint Lemoyne Desessarts chez l'auteur imprimeur-libraire, Tome 6 - 1801 http://www.utc.fr/~tthomass/Themes/Unites/Hommes/til/pdf/1.pdf - (8) Arrêt du Conseil d’État… du 5 décembre 1763 http://www.utc.fr/~tthomass/Themes/Unites/Hommes/til/pdf/8.pdf - (9) Arrêt du Conseil d’État… du 2 août 1764 http://www.utc.fr/~tthomass/Themes/Unites/Hommes/til/pdf/9.pdf - (11) Édit du roi… de février 1772 http://www.utc.fr/~tthomass/Themes/Unites/Hommes/til/pdf/11.pdf - (12) Mémoires de l’Académie Royale des Sciences, 1779 pp. 373-377, 385-437, 545-549 - (13) Arrêt du Conseil d’État… du 21 mai 1785 http://www.utc.fr/~tthomass/Themes/Unites/Hommes/til/pdf/13.pdf ___________________________________ Les Hommes des unités – Mathieu Tillet : 9 Tout sur les unités de mesure - (15) La Méridienne, Denis Guedj Ed. Robert Lafont, Paris - 1987 - (16) Archives parlementaires tome 11, p. 700 - Ordonnances, règlements, avis du conseil d’état 1788-1830, J.-B. Duvergier - 1834 (17) tome 1 - p. 170 http://www.utc.fr/~tthomass/Themes/Unites/Hommes/til/pdf/T1.pdf (18) tome 2 - p. 271 http://www.utc.fr/~tthomass/Themes/Unites/Hommes/til/pdf/T2.pdf (20) tome 2 - p. 282 http://www.utc.fr/~tthomass/Themes/Unites/Hommes/til/pdf/T2.pdf - (19) La Révolution Française : revue d'histoire contemporaine par La société de l'histoire de la révolution française, publié par Charavay frères, Paris pp. 132-1904 - (21) Le système métrique des poids et mesures: Son établissement et sa propagation graduelle, avec l'histoire des opérations qui ont servi à déterminer le mètre et le kilogramme - Guillaume Bigourdan, chez Gauthier-Villars p. 23 - 1901 - (22) Sciences, histoire des sciences et littérature, Gilles Denis Tangence, n° 61 - 1999, pp. 8-33. http://id.erudit.org/iderudit/008163ar - (23) Histoire d'un insecte qui dévore les grains de l'Angoumois - 1762 http://www.utc.fr/~tthomass/Themes/Unites/Hommes/til/pdf/23.pdf - (24) Histoire de l’Académie Royale des Sciences - tome 2 - 1767 http://www.utc.fr/~tthomass/Themes/Unites/Hommes/til/pdf/24.pdf - (25) Mémoires de Lavoisier* vol. 4 p. 98 http://www.utc.fr/~tthomass/Themes/Unites/Hommes/til/pdf/25.pdf - (26) Mémoires de Lavoisier* vol. 3 p. 719 http://www.utc.fr/~tthomass/Themes/Unites/Hommes/til/pdf/26.pdf - (27) Mémoires de Lavoisier* vol. 4 p. 503 http://www.utc.fr/~tthomass/Themes/Unites/Hommes/til/pdf/27.pdf - (28) Mémoires de Lavoisier* vol. 3 p. 579 http://www.utc.fr/~tthomass/Themes/Unites/Hommes/til/pdf/28.pdf - (29) Extrait des registres de l’Académie Royale des Sciences - 1787 http://www.utc.fr/~tthomass/Themes/Unites/Hommes/til/pdf/29.pdf - (30) Mémoires de Lavoisier* vol. 4 p. 508 http://www.utc.fr/~tthomass/Themes/Unites/Hommes/til/pdf/30.pdf - (31) Observation de la Société royale d’agriculture - 1790 http://www.utc.fr/~tthomass/Themes/Unites/Hommes/til/pdf/31.pdf - (32) Archives parlementaires de 1787 à 1860, tome 11 pp. 486 - 1867 - (33) Mémoires de Lavoisier* vol.4 p. 519 http://www.utc.fr/~tthomass/Themes/Unites/Hommes/til/pdf/33.pdf - (34) Procès verbal de l’assemblée nationale, tome 74 -1791 http://www.utc.fr/~tthomass/Themes/Unites/Hommes/til/pdf/34.pdf (*) Les œuvres de Lavoisier http://www.lavoisier.cnrs.fr/ Œuvres de Lavoisier, éd. J.-B. Dumas, E. Grimaux et F.-A. Fouqué, Imp. Nat. - 1893 ___________________________________ Les Hommes des unités – Mathieu Tillet : 10 Tout sur les unités de mesure L'Hôtel de la Monnaie, atelier de monnayage de la monarchie, a été édifié entre 1770 et 1775, 11 quai de Conti (en face l'île de la cité à Paris), sous le règne de Louis XV par l'architecte Jacques-Denis Antoine. __________________________ Cette page est extraite d'un site concernant les unités de mesure dont l'adresse est : http://www.utc.fr/~tthomass/Themes/Unites/index.html © septembre 2010 ___________________________________ Les Hommes des unités – Mathieu Tillet : 11