00 Cah. MBAL couv bis - Musée des Beaux Arts de Lyon
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00 Cah. MBAL couv bis - Musée des Beaux Arts de Lyon
15,00 € ISSN 1765-2480 CAHIERS DU MUSÉE DES BEAUX-ARTS DE LYON 20 02/2006 CAHIERS DU M U S É E D E S BEAUX-ARTS DE LYON 20 0 2 20 0 6 POUR DE NOUVEAUX CAHIERS Sylvie Ramond Conservateur en chef du patrimoine, directeur du musée des Beaux-Arts de Lyon Créé en 1952 par René Jullian, directeur du musée des Beaux-Arts de Lyon, soutenu dès l’origine par l’Association des amis du musée, le Bulletin des musées et monuments de Lyon s’est rapidement imposé comme une revue scientifique de premier plan, au service des publics les plus lointains, dans le monde entier, mais aussi des amateurs les plus proches et fidèles, amoureux du patrimoine lyonnais et de la collection du Palais Saint-Pierre. Soucieux de renforcer la diffusion du Bulletin, mon prédécesseur Vincent Pomarède avait pris la décision en 2002 de le transformer en Cahiers du musée des Beaux-Arts. En devenant annuel – au lieu de trimestriel –, et en s’attachant à faire davantage écho à la vie du musée, aux expositions et aux acquisitions, les Cahiers devaient poursuivre l’indispensable action de ses fondateurs, tout en reflétant la vitalité de la vie artistique et scientifique. Préparé par les conservateurs du musée des BeauxArts, Dominique Brachlianoff, Christian Briend, Geneviève Galliano, Laurence Tilliard et François Planet, chargé du médaillier, ce volume est donc un numéro de transition. Il annonce une nouvelle formule en donnant un écho aux travaux les plus originaux et rigoureux sur quelques œuvres ou ensembles essentiels du musée, comme le Torse d’homme trouvé à Coptos, la Vierge allaitant l’Enfant du Maître aux Madones joufflues ou le bel ensemble safavide de céramiques persanes que possède le musée. Il vient naturellement éclairer les nouvelles acquisitions, comme le très beau relief funéraire du Moyen-Euphrate représentant un couple, acquis en 2001, et dont le caractère exceptionnel ne ressort que mieux à la lecture de l’étude qui lui est consacrée. Si elles ne peuvent toutes faire l’objet d’une étude aussi approfondie, les acquisitions du musée des Beaux-Arts seront désormais présentées à la fin des Cahiers. Cette livraison établie par Laurence Berthon, Gérard Bruyère et Léna Widerkehr, vient ainsi faire le bilan non pas d’une année, mais de cinq : près de deux-cents œuvres, acquises entre 2002 et 2006, venant renforcer les différentes collections du musée sont ainsi livrées comme autant de signes du souci permanent des conservateurs de préserver et enrichir le patrimoine. Les Cahiers doivent refléter deux temporalités : la vie de la recherche en histoire de l’art et celle d’une grande institution, notamment faite d’acquisitions et d’expositions. Deux temporalités différentes, mais qui peuvent se rejoindre parfois, y compris de manière fortuite et heureuse. Il y a quelques années de cela, Pierre Rosenberg, ancien directeur du musée du Louvre et éminent spécialiste de l’art français du XVIIe siècle, avait proposé de revenir sur un des deux magnifiques dessins de Nicolas Poussin que possède le musée de Lyon, une étude pour l’Eliezer et Rebecca, que nous avons l’honneur de publier. Au moment où paraissent ces Cahiers qui annoncent une nouvelle formule, le musée présente sur ses cimaises un autre chef-d’œuvre de Poussin, La Fuite en Égypte, que posséda jadis le soyeux d’origine lyonnaise, Jacques Sérisier, et qui vient d’être acquis par l’État français au bénéfice du musée du Louvre et du musée des Beaux-Arts de Lyon. Ce volume est un hommage à tous ceux, mécènes, historiens de l’art, amateurs, pour qui la connaissance et l’enrichissement de la collection lyonnaise ne peuvent être dissociés. Sommaire Études 8 Klaus Parlasca Alexandre Aigiochos, un torse méconnu du roi de Macédoine à Lyon 12 Pierre-Louis Gatier Un relief funéraire du Moyen-Euphrate au Musée des Beaux-Arts de Lyon 16 Yolande Crowe La collection persane de céramiques safavides (1501-1722) au musée des Beaux-Arts de Lyon 28 Didier Martens Une œuvre méconnue du Maître aux Madones joufflues 36 Pierre Rosenberg A propos de l’Eliezer et Rébecca de Poussin 40 Emmanuelle Macé De Pallas au casque à La Walkyrie, œuvre “musicale” d’Auguste Rodin 44 Françoise Lucbert L’Air autour des scieurs de long d’Henry Valensi, un épisode méconnu de l’histoire du cubisme 50 Philippe Dufieux Louis Bouquet et l’hôtel de ville de Puteaux, À propos d’une étude du Musée des Beaux-Arts de Lyon 58 Lydia Harambourg Magdeleine Vessereau, “Le dessin n’est pas fait pour les ventres pleins, mais pour les affamés Vie du musée 2002-2006 76 Acquisitions et dépôts 2002-2006 108 Expositions et publications du musée 2002-2006 110 Les Amis du musée 112 Informations pratiques du musée DE PALLAS AU CASQUE À LA WALKYRIE, ŒUVRE “MUSICALE” D’AUGUSTE RODIN EMMANUELLE MACÉ 1 Inv. B 763. Marbre. H. 0,56 ; L. 0,35 ; P. 0,48. 2Voir Philippe Durey et Antoinette Le Normand- Romain,cat.exp. Les Métamorphoses de Madame F. :Auguste Rodin, Maurice Fenaille et Lyon, Lyon, musée des Beaux-Arts, 1998, p. 116-117. 3 Inv. S.582. Bronze, fonte 1927. H. 0,57 ; L. 0,40 ; P. 0,50. 4 Lettre de René Chéruy, ancien secrétaire de Rodin, à Madeleine Rocher-Jauneau, assistante au musée des Beaux-Arts de Lyon, 20 juillet 1957 (Lyon, musée des Beaux-Arts et Paris, archives du musée Rodin). 5 Lettre autographe signée de Raymond Tripier à Rodin, 6 octobre 1905 (Archives du musée Rodin). 1 Auguste Rodin, Pallas au casque, 1905. Lyon, musée des Beaux-Arts 2 Auguste Rodin, Pallas au casque. Paris, musée Rodin En 1906, le musée des Beaux-Arts de Lyon faisait l’acquisition d’un buste en marbre d’Auguste Rodin intitulé Pallas au casque1 (fig. 1). Les traits de ce grave et beau visage semblent être ceux de Marianna Russell, femme du peintre australien John Peter Russell, que Rodin avait rencontré par l’intermédiaire de Claude Monet ou du critique d’art Gustave Geffroy2. Le sculpteur exécuta son portrait en 1888 et le fit traduire en différents matériaux comme la cire ou l’argent. Il reprit plusieurs fois ce buste au cours de sa carrière et créa de nouvelles œuvres en modifiant simplement la coiffure de son modèle et en donnant des titres et des interprétations différentes à ses exemplaires. C’est ainsi que la tête de la jeune femme fut ornée d’un petit temple grec (Pallas au Parthénon, 1896, Paris, musée Rodin), d’un casque (Pallas au casque, 1896, Paris, musée Rodin) ou parfois même dépourvue de toute coiffe (Pallas sans casque, 1896, Melbourne, National Gallery of Victoria). Pallas au casque représente donc Athéna, la déesse grecque de la sagesse mais également de la guerre. Rodin la montre ici casquée et parée d’une cuirasse ornée de serpents. Le sculpteur devait en réaliser de nombreuses variantes dans différents matériaux, par exemple en bronze, dont un exemplaire est conservé au musée Rodin3 (fig. 2), en marbre ou associant parfois ces deux matériaux dans une même œuvre ; c’est le cas de la Pallas au casque de la Walker Art Gallery de Liverpool, sculpture en marbre, surmontée d’un casque en bronze. L’exemplaire du musée Rodin fut fondu en 1927 par Alexis Rudier d’après le marbre du musée de Lyon. 40 41 2 Le visage lisse et paisible de ce marbre fut exécuté par le praticien Muller, le casque et la cuirasse “taillés directement dans le marbre sans esquisse ou modèle préalable” par Eugène Lagare, élève et praticien de Rodin, qui fut d’ailleurs “très satisfait” du résultat4. L’œuvre fut acquise par la ville de Lyon, pour son musée, au prix de 6000 francs. Ce buste, connu à l’époque sous les noms de Minerve casquée, Pallas casquée ou encore Pallas au casque, remplaçait l’œuvre en marbre Roméo et Juliette, que la Commission des musées de Lyon avait initialement commandée à Rodin5. La correspondance entre le docteur Raymond Tripier, président de la Commission, et le sculpteur n’indique pas la raison de cet échange. En revanche, ces lettres nous montrent combien Tripier était soucieux d’assurer aux œuvres du maître la meilleure présentation 1 1 Inv. 1963-129. Huile sur toile, 65 x 54 cm. 2 Amsterdam ou L’Hommage à Rembrandt (1936), Fugue en Vert (1938) et La Vie intellectuelle (1951). Ces tableaux font l’objet de l’un des rares articles consacré à Valensi : Madeleine Vincent, “Trois œuvres d’Henry Valensi au musée des Beaux-Arts de Lyon”, Bulletin des musées et monuments lyonnais, 1961, n° 1, p 325-335. L’Air autour des scieurs de long est mentionné, p. 326, mais ne fait pas encore partie de la collection du musée auquel il sera légué en 1963 par André Valensi, le frère du peintre. 3 Les noms des quatre autres divergent un peu selon les témoignages : Picabia, Gleizes, Dumont (ou Metzinger) et Duchamp (ou Duchamp-Villon).Voir Cécile Debray et Françoise Lucbert (sous la direction de), La Section d’or 1912 1920 1925, Paris, Cercle d’art, 2000. 4 Salon de “La Section d’or”, cat. exp., Paris, galerie La Boétie, 10-30 octobre 1912, n° 158. 5 C’était le titre de la conférence qu’Apollinaire prononça à la galerie La Boétie le lendemain de l’ouverture de la Section d’or. Cette conférence lui permit d’enrichir le texte des Méditations esthétiques. Les Peintres cubistes, Paris, Figuière, 1913 ; rééd. Paris, Hermann, 1965 et 1980. FRANCOISE LUCBERT 6 Voir Christian Briend, “Albert Gleizes au Salon de la Section d’or de 1912” in Debray et Lucbert 2000, p. 71-76 et Albert Gleizes, le cubisme en majesté, cat. exp., Barcelone, Museu Picasso / Lyon, musée des Beaux-Arts, 2001. 7 Sur Tobeen, voir Debray et Lucbert 2000, p. 255-256. Deux ans auparavant,Valensi peignait Les Faucheurs, 1910, huile sur toile, 30 x 45 cm (Paris, musée d’Orsay). 8 La Chasse (localisation inconnue), présentée par Gleizes au Salon d’Automne de 1911, figure dans son envoi à la Section d’or. Le Fauconnier présente Le Chasseur, 1912, 155 x 116 cm (New York, Museum of Modern Art) au Salon des Indépendants de 1912. 1 Henry Valensi, L’Air autour des scieurs de long, 1912. Lyon, Musée des Beaux-Arts L’AIR AUTOUR DES SCIEURS DE LONG D’HENRY VALENSI UN ÉPISODE MÉCONNU DE L’HISTOIRE DU CUBISME L’Air autour des scieurs de long (fig. 1) est l’une des peintures les plus curieuses de la collection du musée des Beaux-Arts de Lyon1. Cette composition de Henry Valensi (1883-1960) participe de l’aventure cubiste même si son auteur ne figure pratiquement jamais dans les ouvrages sur le cubisme. On le connaît plutôt aujourd’hui pour avoir été le chef de file des artistes musicalistes au début des années 1930. C’est d’ailleurs à ce courant que se rattachent les trois autres toiles du même peintre conservées au musée de Lyon2. En revanche, on oublie trop souvent l’importante participation de Valensi au fameux Salon de la Section d’or à la galerie La Boétie en octobre 1912. En plus d’y exposer, il fut le secrétaire du comité des “Cinq” qui organisa l’événement3. Et c’est dans ce contexte que L’Air autour des scieurs de long doit mériter notre attention, puisqu’il y était accroché à proximité d’œuvres aussi marquantes que le Nu descendant l’escalier de Marcel Duchamp, La Noce de Fernand Léger ou Le Lavabo de Juan Gris4. Si le tableau de Valensi n’est pas comparable à ces œuvres majeures, il s’inscrit au cœur de “l’écartèlement du cubisme”, notion utilisée par Apollinaire pour exprimer la diversité des productions présentées à la mémorable exposition5. À l’époque, les cubistes “orthodoxes” (Picasso et Braque, rejoints par Gris en 1911) se distinguaient des multiples interprètes du mouvement, des plus novateurs (Léger, Delaunay), aux promoteurs d’une fusion entre avant-garde et tradition (Gleizes, Metzinger, La Fresnaye, Lhote). Des quatre catégories utilisées par Apollinaire pour classifier un tel foisonnement – cubisme scientifique, physique, orphique et instinctif – c’est à l’orphisme que les onze toiles envoyées par Valensi à la Section d’or correspondent le mieux. Dans un esprit assez proche de Delaunay, de Picabia et surtout de Kupka (à qui il vouait la plus vive estime),Valensi a élaboré une réflexion esthétique sur la peinture pure qui devait le conduire aux portes de l’abstraction. Son interprétation du cubisme vaut la peine d’être étudiée car elle a contribué à élargir l’horizon cubiste en lui apportant mouvement, rythme et couleur. Un hymne au travail Dans L’Air autour des scieurs de long,Valensi dépeint des gens d’origine modeste qui s’adonnent à leur labeur quotidien au cœur de la forêt. Le thème est empreint d’une vision sociale de l’art partagée par de nombreux créateurs de la période. Parmi eux, Gleizes expose à la Section d’or son imposant Dépiquage des moissons (France, collection particulière), dont la majesté est à la mesure de l’idéalisme social qu’il partage avec ses amis de l’Abbaye de Créteil6. Représentée lors de la même exposition par Les Faucheurs de Félix Tobeen7, la thématique agreste perpétue la longue tradition qui, des frères Limbourg à Van Gogh, situe l’homme dans une relation harmonieuse avec la nature, sa vie étant rythmée par le cycle des saisons. C’est sans doute pour exalter cette forme d’harmonie que Gleizes et Le Fauconnier réalisent des scènes de chasse8. Enfin, les grandes compositions à figures qui ornent les cimaises des Salons progressistes entre 1911 et 1914 montrent une union panthéiste entre l’être humain et son milieu naturel.Toutefois, contrairement à Gleizes 44 45 LA COLLECTION PERSANE DE CÉRAMIQUES SAFAVIDES (1501-1722) AU MUSÉE DES BEAUX-ARTS DE LYON YOLANDE CROWE Note de l’éditeur : (*) à la suite d’un mot renvoie au glossaire en fin de présentation 1 R. Murdoch Smith, Persian Art, Londres, 1876. 2 What to See and Where to See It! Or the Operatives Guide to the Art Treasures Exhibition, Manchester Royal Institute, cat. exp., Manchester, 1878. 3 L’on ne doit pas perdre de vue, que des étudiants en ar t perse sont largement redevables au colonel Murdoch Smith. Grâce à sa promptitude, énergie et son goût éclairé, le pays conserve l’impor tante collection d’objets d’ar t perse à South Kensington. Acquise en 1776, elle n’a pas encore été intégralement exposée. ». H.Wallis, Illustrated catalogue of Persian and Arab art exhibited in 1885, cat. exp., Burlington Fine Ar ts Club, Londres 1885. À la découverte des céramiques safavides La céramique du monde de l’islam a, dès le XIXe siècle, retenu l’attention des collectionneurs et des musées, bien que les différentes origines et styles des pièces n’aient pas été clairement perçus à cette époque. Ainsi, le nom de céramiques ottomanes était-il souvent donné aux céramiques persanes des XVIe et XVIIe siècles et les céramiques d’Iznik se voyaient-elles durablement attribuer les noms de Damas et de Rhodes. Ce n’est qu’après le milieu du XIXe siècle, que la distinction put se faire entre les productions turques et persanes grâce aux acquisitions d’importantes collections persanes par le South Kensington Museum, aujourd’hui appelé Victoria and Albert Museum de Londres. Ces acquisitions permirent au musée londonien de se placer très tôt au premier rang des collections persanes en dehors de l’Iran. Elles sont dues à la clairvoyance d’un jeune ingénieur, officier de l’armée des Indes, Richard Murdoch Smith. En poste à Téhéran dès 1863, il fut nommé directeur de la section persane de l’Indo-European Telegraph Line, qu’il aida à implanter et contrôler jusqu’en 1889. Grâce à sa culture, sa perspicacité et sa connaissance de la langue locale, le farsi, il fut à même de connaître et apprécier le monde persan. Il réalisa très rapidement que le marché de l’art allait découvrir la valeur de l’art persan, raison pour laquelle il offrit ses services au Musée alors qu’en 1874, il escortait Nasr al-Din Shah (1848-1896) en visite officielle à Londres. Dès 1876, le Musée organisait une exposition d’art persan avec les premiers envois de Murdoch Smith. Pour l’accompagner, celui-ci publia un petit volume consacré à ces nouvelles acquisitions1, sans toutefois pouvoir en corriger les épreuves à Téhéran, ce qui suscita son irritation. En 1878, le Royal Manchester Institute organisait une exposition d’objets d’art afin de réunir des fonds en vue de la création d’une école des Beaux-Arts. Certains de ces objets étaient persans et provenaient de la collection de Philip Ziegler de Manchester, un importateur suisse de tapis persans et collectionneur de céramiques. Le catalogue de l’exposition observe déjà la ressemblance entre les céramiques chinoises et celles de la Perse2. Quelques années plus tard, en 1885, le Burlington Fine Arts Club de Londres exposa sous la désignation Specimens of Persian and Arabian Art une sélection d’objets d’art perse et arabe réunissant des pièces de musées ainsi que des objets en métal et en céramique provenant de quarante et une collections privées. Dans l’introduction du catalogue, on relève:“It must never be forgotten that students of Persian art are deeply indebted to Colonel Murdoch Smith.To his promptitude, energy and sound taste, the country owes the large collection of Persian art objects at South Kensington. Purchased in 1776 it has not yet been fully displayed.”3. Ces trois expositions laissent à penser qu’une grande variété de céramiques persanes avait déjà été sélectionnée par des amateurs anglais à la fin du XIXe siècle. Au XXe siècle, en revanche, l’attention des spécialistes de céramique persane s’est essentiellement portée sur les débuts de la période 16 17 Plat (cat. 1) 2e quart du XVIIe siècle 3 Plat Bleu/blanc H. 8,8 cm ; L. 46,5 cm ; B. 25,5 cm Acquis le 22 octobre 1895 auprès de M. Duseigneur, 3 rue de l’Abbaye, Paris Inv. D 618 Le bord du plat est en accolades et un décor de losanges aux quatre pointes également en accolades recouvre tout le plat. Chaque pointe est encadrée par deux petites fleurs. Des panneaux triangulaires marquent les intervalles. Ce schéma se répète au centre en formant une étoile à huit pointes, quatre pointes se terminant en fleurons, les quatre autres rejoignant les panneaux triangulaires déjà mentionnés.Toutes ces formes sont remplies de rinceaux épais formés de petites feuilles. Au centre du plat figure un remarquable dragon ailé au corps ramassé, à la crinière dressée, avec quatre pattes et une longue queue. Ces dragons sont souvent représentés sur un lit de feuilles semblables (nos. 155-159). Le revers est presque le même que celui du plat D 143, mais avec un seul croisement de feuilles et l’addition d’esquisses de rochers vers le bord.Trois tassels figurent également au centre. Le dessin en étoile rappelle le retour à l’usage de dessins géométriques vers le milieu du XVIIe siècle (nos. 166-176). 4 Plat Gris-bleu H. 5,8 cm ; L. 43,5 cm ; B. 24 cm Acquis le 10 juin 1881 auprès de H.Vuagneux [?], 14 rue Moncey, Paris Inv. D 144 Aucun plat Kraak safavide “première manière” n’est conservé dans la collection, mais leur décoration de panneaux rayonnants subsiste ici, combinée à l’emploi plus tardif de la couleur grise, tirant souvent sur le gris-bleu. Cette indication d’une date postérieure est corroborée par l’exécution des panneaux eux-mêmes, simplifiés et en plus grand nombre – onze – décorant les rebords et la paroi. La simplification s’étend aux sujets: une fleur sur trois tiges occupe trois panneaux; trois autres renferment un palmipède avec lotus; un autre est encombré de rubans et d’objets informes. Les panneaux des intervalles sont plus précis. La peinture centrale se rapproche davantage des premiers Kraak séfévides, avec au centre un lion sur des rochers, un arbre sur la droite et une tige fleurie sur la gauche. Le tout est dominé par un nuage purement Kraak comme sur le plat D 166. Un double cercle remplit l’intérieur de la base. 5 Plat Monochrome bleu foncé avec décor lustré sur glaçure H. 8,3 cm ; L. 47 cm ; B. 27,8 cm Acquis le 10 juin 1881 auprès de H.Vuagneux [?], 14 rue Moncey, Paris Cat. MBAL 1887, p. 230, n°233 ; cat. MBAL 1897, p. 359, n°380 Inv. D 142 Le rebord du large plat est orné d’une bande de losanges dont les intervalles sont remplis d’un fin treillis lustré. Dans le décor rayonnant du centre, quatre palmettes en forme de losange alternent avec quatre losanges plus petits aux fines tentacules. Le même monochrome bleu foncé recouvre le revers. On peut reconnaître un tassel au centre craquelé de la base. 12 Vase multicol Monochrome blanc avec décor lustré H. 22,2 cm ; L. 14,8 cm ; B. 9,6 cm Acquis le 10 juin 1881 auprès de H.Vuagneux [?], 14 rue Moncey, Paris Catalogue MBAL 1887, p. 230, n° 232 ; cat. MBAL 1897, p. 358, 375. Inv. D 141 Un large col avec une bande lustrée se termine en un bord évasé blanc ,avec de chaque coté une petite bande de feuilles en rinceaux. Deux séries de losanges occupent l’épaule audessus des quatre cols secondaires complètement lustrés. Le reste du vase est décoré de gerbes de fleurs ressemblant à des pavots, un motif souvent repris dans les dessin de textiles et d’émaux moghols. Le pied marqué par une large bande lustrée s’évase gracieusement. La forme existe dès le XIIIe siècle en Iran et pourrait correspondre une forme chinoise Song faite pour inclure des bâtons d’encens. Ce style réapparaît à l’époque safavide probablement comme pique-fleurs à la demande de la VOC. De par ses décors sur les céramiques bleu-blanc, la forme peut être datée dès le deuxième quart du XVIIe siècle, bien avant une semblable production aux Pays-Bas. Les formes safavides les plus grandes ont jusqu’à cinq cols secondaires. 13 Vase XVIIIe siècle Décor bleu/blanc et rouge H. 14 cm ; L. 11 cm ; B. 5,8 cm ; Col. 4 cm [le bourrelet du col a été coupé] Acquis le 7 octobre 1892 auprès de Georges Duseigneur, 35, rue Malherbes, à Lyon Inv. D 490 La forme, classique, est produite dans toutes les tailles, même les plus petites comme pour ce vase. Le col vertical est cassé et une bande de losanges bleus recouvre l’épaule. Un treillis rouge de losanges sur deux registres à peine visibles remplit une bande plus large sur le haut de la panse.Trois gerbes de fleurs séparées par deux nuages décorent la moitié inférieure. Quatre cercles bleus marquent le bas du vase. Des craquelures attestent le mauvais état de la glaçure. De plus, le bleu de cobalt a coulé par endroits. La peinture hâtive du décor indique sans doute une fabrication tardive. 24 25 LA COLLECTION PERSANE DE CÉRAMIQUES SAFAVIDES (1501-1722) milieu du XVIIe siècle Monochrome bleu avec décor lustré sur glaçure H. 30 cm ; L. 16,7 cm ; B. 9,9 cm Acquis le 23 juillet 1896 auprès d’Antoine G. Brinco, 23 rue Berger [?], Paris Cat. MBAL1897, p. 358, n° 374 Inv. D 664 La forme ovoïde de cette bouteille est identique à celle de nombreuses autres bouteilles de couleurs variées. Le renflement du col vers le haut suggère le profil d’un petit pot dont le bord est d’ailleurs brisé. Il en existe des exemples au Victoria and Albert Museum (nos. 234, 236) en décor bleu/blanc, datant du milieu du XVIIe siècle. Cyprès et gerbes de fleurs décorent le reste du col et l’épaule de la bouteille. Au delà d’une bande de panneaux, la panse est recouverte de médaillons aux complexes treillis. De longues feuilles et des bouquets de fleurs remplissent les intervalles. L’intérieur de la base est glaçuré car une pernette à trois pointes y a laissé des traces. AU MUSÉE DES BEAUX-ARTS DE LYON 11 Bouteille UN RELIEF FUNÉRAIRE DU MOYEN-EUPHRATE AU MUSÉE DES BEAUX-ARTS DE LYON PIERRE-LOUIS GATIER 1 P.-L. Gatier, “Recueil des inscriptions lapi- daires grecques, latines et coptes du musée des Beaux-Arts et du muséum d’Histoire naturelle de Lyon”, Bulletin des musées et monuments lyonnais, 2001-1, p. 24-25, n° 9. 2 Voir la liste de J. Wagner, Seleukeia am Euphrat/Zeugma, Wiesbaden, 1976 (Beihefte zum TAVO, Reihe B, 10), p. 169-171, corrigée et complétée par D. Kennedy, The Twin Towns of Zeugma on the Euphrates, Rescue Work and Historical Studies, Portsmouth, RI, 1998 (JRA, Suppl. Series, 27), p. 104-108, pour Zeugma ; J.-P. Rey-Coquais,“Inscriptions inédites de Sidon”, G. Paci, éd., EPIGRAFAI, Miscellanea epigrafica in onore di Lidio Gasperini, Tivoli, 2000, p. 799-832, cf. p. 826-827, à propos des noms de type romain à Sidon. Le musée des BeauxArts de Lyon a acquis en 2001, en vente publique, un relief (Inv. 2001-5) représentant, en buste, un homme et une femme, avec deux inscriptions grecques, récemment publiées1, qui permettent de le dater. Cet intéressant monument funéraire complète un ensemble substantiel d’objets du Proche-Orient romain conservés et exposés par le musée. Le relief est sculpté sur le long côté d’un bloc parallélépipédique de calcaire tendre (dimensions : 54 x 80 x 13-16 cm). Se détachant d’un cadre lisse peu régulier (8-11 cm sur le côté, 3-4 cm en haut) qui forme une niche, apparaissent, en buste, un homme à gauche et une femme à droite, côte à côte. L’homme, tête nue, porte une courte et épaisse barbe et une moustache ; il est vêtu d’une tunique couverte d’un manteau-himation, dont il retient un pan de sa main droite, et serre dans la main gauche un objet replié qu’on identifiera à une couronne funéraire. La femme est également vêtue d’une tunique et d’un manteau, de même type. Une broche orne sa tunique. Elle a les cheveux pris dans un serre-tête ou un bandeau et recouverts par son manteau. Sa main droite s’appuie sur l’épaule droite de l’homme et sa main gauche tient deux objets, vraisemblablement une quenouille et un fuseau. Le haut-relief est réservé dans le bloc calcaire. De profondes traces d’outils se remarquent dans les parties creusées. De même, sur les côtés du bloc, d’autres traces, diagonales, semblent appartenir à la phase antique, d’extraction du bloc ou d’incorporation au monument funéraire d’où il provient et où il devait servir de plaque de loculus. On remarquera quelques détails significatifs. Les yeux des deux personnages sont faits de manière identique, avec des paupières très marquées et, au centre du globe oculaire, un iris circulaire gravé en son milieu d’un simple point en guise de pupille. Le visage de la femme est marqué de deux rides diagonales, naissant sous le nez, et ses joues sont creusées. Celui de l’homme est plus lisse sans trait particulier. L’un et l’autre semblent d’âge mûr. Deux inscriptions grecques sont gravées à gauche et à droite, concernant chacun des deux personnages. La pierre est endommagée en surface et, ça et là, quelques lettres ont été détruites. Les comparaisons avec les séries connues montrent très nettement que ce relief provient de la zone du Moyen-Euphrate. L’ère qui est employée dans cette région, pendant l’Antiquité, est celle des Séleucides dont le point de départ est fixé au 1er octobre 312 avant J.-C. On se trouve donc sous le règne conjoint de Marc Aurèle et Lucius Vérus, en 162 après J.-C. Les deux mois du calendrier macédonien, hérité lui aussi des Séleucides, Lôos et Gorpiaios, se suivent et correspondent à juillet et août. L’homme est mort en juillet 162 et son épouse, Fabia, l’a suivi dans la tombe deux semaines plus tard. Du fait de la destruction des premières lettres de l’inscription, le nom de l’homme reste mystérieux. Celui de son épouse est clairement Fabia, gentilice latin utilisé en nom unique, comme c’est parfois le cas, dans l’Orient romain2, pour les pérégrins, c’est-àdire les gens qui ne sont pas des citoyens romains portant les tria nomina. Le formulaire des épitaphes est extrêmement simple, avec une version brève des 12 13 Texte : a) 4 8 À gauche, à côté de l’homme : ª.ºG≥Çr≥ipe crhste; ca≥i`rª≥ eº, gou v Lwv-≥ ou gk v. Traduction : a) “... ripos excellent, adieu ; (l’an) 473, (au mois de) Lôos, le 23.” Note critique : Tildes (traits horizontaux) sur les chiffres. b) 4 8 À droite, à côté de la femme : Faªbºivªaº cai`re, go≥ªu ºv G≥ªorºpªiaivºou z v. b) “Fabia, adieu ; l’an 473, (au mois de) Gorpiaios, le 7.” MAGDELEINE VESSEREAU, “LE DESSIN N’EST PAS FAIT POUR LES VENTRES PLEINS MAIS POUR LES AFFAMÉS.” LYDIA HARAMBOURG 1 Magdeleine Vessereau, Autoportrait torturé, 1985 (cat. 27) En 1949, Magdeleine Vessereau expose pour la première fois à la galerie des Garets, 38, rue de Courcelles à Paris. La seule présence de ses dessins sur les cimaises la persuade que son engagement artistique est désormais irréversible. Une certitude en accord avec sa vie qui engendre l’espace de cette vérité. Que présente-t-elle ? Des paysages et des nus, deux thèmes récurrents d’un œuvre en devenir. Âgée de quarante-quatre ans, mais inconnue du milieu de l’art, l’artiste s’impose d’emblée et bénéficie d’une préface du critique Jean Bouret, sous la plume duquel on peut lire : “Toutes les équivalences qui remplacent les valeurs initiales sont le fait d’un lent cheminement, dans le cerveau, des sensations premières”. Son dessin, par la fermeté infaillible du trait, pleinement ancré dans le langage naturel et spontané qu’elle fait sien, traduit déjà tout ce qui fera sa profonde originalité, à savoir la double exploration qu’elle va mener simultanément sur la feuille, celle de l’espace du dedans, à la fois plastique et personnel. Le dessin porte en lui ses moyens d’expression propres, elle y ajoute un mouvement interne destiné à explorer la spatialité du support pour l’expérience constamment renouvelée avec la relation intime qu’elle établit avec son sujet. L’énergie qui la fait agir génère le pouvoir de métamorphoser la nature originelle, les arbres, la montagne, le rocher, comme les êtres vivants, en une réalité essentielle. Elle trouve dans le dessin – art de transposition par excellence – le moyen expressif le mieux adapté pour traduire sa vision à chaque moment de sa vie. Magdeleine Vessereau naît à Lyon en 1915, au hasard des mouvements migratoires suscités par la Grande Guerre, qui entraîne le déplacement de nombreuses familles françaises. Elle gardera pour sa ville natale, à défaut de souvenirs, une tendresse particulière qui lui a toujours fait envisager une donation au musée des Beaux-Arts de Lyon. Dès son plus jeune âge, dessiner est pour elle une occupation de tous les instants. Déjà sa vie et son goût pour l’art s’entremêlent, tissent les fils d’une trame qui sera celle de son destin. C’est dans le pays d’Auge, berceau familial, qu’elle passe son enfance. Sa famille a réintégré le manoir de Montfreule, à MéryCorbon, près de Lisieux où elle va en classe, puis elle poursuit ses études secondaires classiques au collège de Caen. Ses moments de liberté, elle les passe à parcourir le bocage normand animée d’une curiosité telle, que dessiner devient bientôt une réponse naturelle à la contemplation qui comble son tempérament porté à la méditation. L’apprentissage renouvelé auquel elle se livre alors, celui d’exercer son regard, de le soumettre à l’analyse et de l’éprouver en le confrontant au spectacle permanent du monde, sans doute, l’incite à tirer de sa poche un petit carnet sur lequel elle transcrit déjà, dans la fulgurance du geste, une forme, fait naître une présence. À ce jeu où l’œil tente d’arracher au monde son secret, avec la complicité d’une main alerte et disponible, le dessinateur tente son incertaine appropriation physiologique d’une nature toujours mouvante. Il est difficile d’imaginer un accord plus conscient entre l’art et cette jeune fille brillante, qui enchaîne des études de lettres classiques après celles de 58 59 1 2 sciences, tout en suivant les cours des Beaux-Arts de Caen. Ses aptitudes naturelles la confrontent à la multiplicité des langages tant intellectuels qu’expressifs. Étudier, peindre et dessiner font partie d’un quotidien sanctionné par la reprise opiniâtre du travail, dans le bonheur simple de voir chaque jour le soleil se lever. Déjà, elle confie secrètement ses pensées, épanche ses sentiments dans un petit journal personnel illustré. Cette habitude de l’écriture ainsi ne l’abandonnera jamais. De 1929 à 1998, elle rédigea journellement en une langue dont elle aime les termes, pour sauvegarder sa mémoire et mieux savourer ce qu’elle vit, pour libérer la petite musique contenue en chaque mot, elle la musicienne qui pratiqua le piano pendant de longues années. Mais le dessin lui offre un matériau privilégié qu’elle apprivoise au fil de ses découvertes, avec une maîtrise technique croissante. Grâce au dessin, elle s’empare de la vie pour la transposer dans toute la force de son évidence. Élevée au sein d’une famille de notables, Magdeleine se heurte cependant à l’incompréhension de ses parents face à ses velléités artistiques. Comment peut-elle imaginer que son père, qui, après avoir connu l’aventure dans les colonies, s’installe comme pharmacien, qui reste ouvert aux avant-gardes et pratique la peinture en dilettante, soit le censeur de sa passion, l’arbitre d’une destinée qu’elle sait irrévocable ? Elle découvre le conflit, la lutte, qu’elle connaîtra de nouveau plus tard, dans un univers où être femme et créateur est souvent perçu comme un handicap. Pourtant, le papillon sort de la chrysalide. La nécessité de poursuivre ses études supérieures l’amène à Paris. Elle en profite pour s’inscrire dans des académies libres et fréquente surtout la Grande Chaumière, où elle côtoie un 7 Le Sapin II, 1950 Fusain sur papier, 48 x 63,5 cm Signé b.g. : magdeleine Inv. 2000-17 10 Nu, jambe étendue, 1950 Fusain sur papier, 48 x 37 cm Signé b.d. : magdeleine Inscription au revers du montage : Nu, jambe étendue 1950 Inv. 2000-21 8 Chanfroy (forêt de Fontainebleau), 1950 Fusain sur papier, 48,5 x 63,2 cm Signé b.d. : magdeleine V Etiquette de transporteur au revers du montage : 29 Chanfroy (forêt de Fontainebleau) Inv. 2000-19 11 Au Grumwalderhof, 1954 Fusain sur papier, 49 x 64 cm Signé b.d. : magdeleine / février 1954 Inv. 2000-18 9 Marlotte, chambre 3, 1950 Fusain sur papier, 37 x 47,5 cm Inscription au revers du montage : Marlotte, chambre 3 1950 Inv. 2000-20 12 Solitude des sables, 1958 Fusain sur papier, 41,5 x 75 cm Signé b.g. : magdeleine V. Inscription au revers du montage : 26 Sables (fusain – 1958) Inv. 2000-37 Acquisitions et dépôts 2002 - 2006 Dossier établi par Laurence Berthon, Gérard Bruyère et Léna Widerkehr Abréviations utilisées : a.c. = avec cadre b. = bas c. = centre cat. exp. = catalogue d’exposition cuv. = cuvette (coup de planche) Ép. = épaisseur f. = feuillet g. = gauche h. = haut H. = Hauteur Inscr. = Inscription Inv. = Numéro d’inventaire L. = Largeur Mo. = Monogrammé Ms = manuscrit (ouv.) = ouverture fenêtre passe-partout P. = Profondeur pap. = papier S. = Signé Sauf exception, les dimensions sont données en mètres. Il s’agit des dimensions de l’œuvre, sans cadre ; excepté toute mention contraire. Pour les estampes, sauf mention contraire, les dimensions sont celles de la cuvette. Seules figurent les signatures et inscriptions autographes portées sur l’œuvre ; la description complète des œuvres, ainsi que le nom des éventuels restaurateurs, peut être obtenu à la documentation du musée. Les œuvres provenant de la collection André Dubois sont suivies de la mention du numéro de la notice du catalogue et de l’illustration dans : Histoire d’un œil : La collection André Dubois, numéro hors-série des Cahiers du musée des Beaux-Arts de Lyon 2006, paru à l’occasion de l’exposition du même titre, présentée au musée des Beaux-Arts de Lyon, 6 juillet – 25 septembre 2006. Celui est abrégé comme suit : Histoire d’un œil, suivi du numéro de catalogue et de l’illustration. Autres sources abrégées : Lyon 2006-2007 : Jacques Stella (1596-1657), cat. exp., musée des Beaux-Arts de Lyon, Somogy, 2006 Lyon 2007 : Le temps de la peinture. Lyon 1800-1914, cat. exp., musée des Beaux-Arts de Lyon, Fage éditions, 2007 76 77 Versements de la Ville de Lyon en 2002-2003 Léon Garraud Saint-Moreil (Creuse), 1877 – Lyon, 1961 Cour du palais Saint-Pierre, [avant 1914] Huile sur carton H. 0,400 ; L. 0,620 S.b.g. : LGarraud Inv. H 2409 (Fonds municipal A 276) Louis Bouquet Lyon, 1885 – id.,1952 Esquisse pour le décor de l’escalier d’honneur de la Mairie de Puteaux, [1931-1934] Huile sur papier collé sur toile H. 0,770 ; L. 1,15 Inv. H 2406 (Fonds municipal A 458) Voir dans le présent Cahiers, la contribution de Philippe Dufieux. Jean-Marie Jacomin Lyon, 1789 – id.,1858 Madame Montessuy Huile sur toile H. 0,650 ; L. 0,540 Inv. X 782 (Fonds municipal A 389) Henri Martin Toulouse, 1860 – Labastide-du-Vert (Lot), 1943 Sérénité Huile sur toile H. 1,16 ; L. 0,810 Inv. H 2410 (Fonds municipal A 389) Eugène Brouillard Lyon, 1870 – Lyon, 1950 Pour le blanc et noir [avant 1912] Esquisse à l’encre et pastel rehaussée de peinture blanche H. 0,560 ; L. 0, 870 S.b.g. : Brouillard Inv. H 2407 (Fonds municipal A 1262) Jean Puy Roanne, 1876 – id., 1960 La Lecture, [1935] Huile sur toile H. 0,925 ; L. 0,735 S.b.g. : J Puy Inv. 1935-54 (Fonds municipal A 1261) Joannès Veimberg Lyon, 1918 – Nice, 1982 Pigalle la nuit Huile sur toile H. 0,556 ; L. 0,462 S.h.c. : Veimberg Inv. H 2412 (Fon Jean Couty Saint-Rambert - L’Île-Barbe (Rhône), 1907 – Lyon, 1991 Femme à l’oiseau, [1952] Huile sur toile H. 1,95 ; L. 1,10 S.b.g. : COUTY Inv. H 2408 (Fonds municipal A 449) Dépôts au musée des beaux-arts de Lyon 78 79 Théodore Chasseriau Sainte-Barbe-de-Samana (SaintDomingue), 1819 – Paris, 1856 Le Christ au jardin des Oliviers Huile sur toile H. 5,00 ; L. 3,40 Collections nationales, dépôt mairie de Saint-Jean d’Angély Dépôt du FNAC (PFH 998) Dépôt 2002-1 Maurice Denis Granville, 1870 – Paris, 1943 Jeunes filles à la lampe ou Les deux sœurs sous la lampe, 1891 Huile sur toile H. 0,370 ; L. 0,660 Mo. vertical et d.g.c. : MAUD 91 Au verso : La vocation Huile sur toile Dation Maurice Denis, dépôt du musée d’Orsay, 2003. Inv. RF 2001-10 Dépôt 2003-1 2003 Tablette cunéiforme Terre cuite H. 0,850 ; L. 0,120 ; Ép. 0,355 Don des Amis du musée Inv. 2003-1 80 81 Jean-Claude Bonnefond¶ Lyon, 1796 – id.,1860 Saint Jacques Huile sur toile H. 0,408 ; L. 0,325 S.b.g. : Bonnefond Étiquette manuscrite sur le châssis : Peinture de Bonnefond léguée par mon oncle Vincent de Vaugelas décédé en 1858 Achat Inv. 2002-10 Tablette cunéiforme Terre cuite H. 0,485 ; L. 0,730 ; Ép. 0,255 Don des Amis du musée Inv. 2003-2 60 monnaies antiques Achat Inv. 2002-11 21 monnaies gallo-romaines Achat Inv. 2002-12 10 monnaies antiques de Mauritanie Don des Amis du musée Inv. 2002-13 Louis XIV, sol de 15 deniers Don Jacques Breil Inv. 2002-14 Limoges, début XVIIe siècle Sainte Marie-Madeleine Plaque en émail peint sur cuivre H. 0,230 ; L. 0,172 Inscr. h. : S.MARIE.MADALAINE Achat Inv. 2003-3 Jean Chevalier Saint-Pierre-de-Chandieu (Rhône), 1913 – Lyon, 2002 Développement mélodique, 1955 Huile sur toile H. 1,058 ; L. 1,405 S.d.b.d. : Jean Chevalier 55 Legs André Dubois, 2004 Inv. 2005-42 Voir Histoire d’un œil, n°35, repr. coul. p. 45 Jean Chevalier Composition (Le Printemps de Prague), 1968 Huile sur toile H. 0,730 ; L. 0,920 S.d.b.c. : JChevalier 68 Legs André Dubois, 2004 Inv. 2005-43 Voir Histoire d’un œil, n°36, repr. coul. p. 45 Claude Bellegarde Paris, 1927 Histoire de l’œil, 1967 Huile et papiers collés sur toile H. 1,500 ; L. 1,500 S.d.b. vers la d. : Bellegarde 67 Inscr. au revers : vision d’une couleur / dans l’iris / un nouveau regard Legs André Dubois, 2004 Inv. 2005-44 Voir Histoire d’un œil, n°65, repr. coul. p. 71 Jean Chevalier Développement mélodique André Dubois Thizy (Rhône), 1931 – Bron (Rhône), 2004 Composition cubiste, vers 1954 Huile sur carton H. 0,330 ; L. 0,411 S.b.d. et numéroté : N°16 / ADubois Legs André Dubois, 2004 Inv. 2005-45 Voir Histoire d’un œil, n°54, repr. p. 16 Camille Bryen Nantes, 1907 – Paris, 1977 Objets en porcelaine, 1951 Huile sur toile H. 0,730 ; L. 0,600 S.b.d. : Bryen Inscription sur le châssis : Objets en porcelaine Legs André Dubois, 2004 Inv. 2005-46 Voir Histoire d’un œil, n°52, repr. coul. p. 60 Serge Charchoune Bougourouslan (Russie), 1888 – Villeneuve-Saint-Georges (Essonne), 1975 La Harpe (variation n°2) Huile sur toile H. 0,807 ; L. 0,650 S.d.b.d. : CHARCHOUNE VI VII 60 Inscr. au dos, sur la toile : Charchoune / La harpe,Var-n2 / VI 60 VII / 14, Cité Claude Bellegarde Histoire de l’œil Acquisition et dons d’œuvres de Geer van Velde 2005 Geer Van Velde Lisse (Pays-Bas), 1898 – Cachan (Val-de-Marne), 1977 Composition Huile sur toile H. 1,460 ; L. 1,340 Mo.b.d. : GvV Achat, acquis avec le concours du FRAM, cofinancé par l’État et la Région Rhône-Alpes Inv. 2005-64 Geer Van Velde Sans titre, 1935 Encre sur papier H. 0,265 ; L. 0,195 Don Elisabeth van Velde et Piet Moget, 2005 Inv. 2005-65 Geer Van Velde Sans titre Encre sur papier H. 0,275 ; L. 0,225 Don Elisabeth van Velde et Piet Moget, 2005 Inv. 2005-66 Geer Van Velde Sans titre Fusain sur papier H. 0,267 ; L. 0,210 Don Elisabeth van Velde et Piet Moget, 2005 Inv. 2005-67 Suite des acquisitions 2006 Anonyme Paysage Encre de Chine, sur tracé préalable au crayon, sur papier H. 0,080 ; L. 0,190 Inscription sur la papier de montage : dessin à la plume dans le goût d’Israël Sylvestre. Deux marques de collection Inv. 2006-22 Gustave Moreau Paris, 1826 – id., 1898 Recto : Groupe de personnages Crayon sur papier Verso : Groupe de personnages Crayon sur papier H. 0,222 ; L. 0,294 Don Edwart Vignot Inv. 2006-25a, 2006-25b Anonyme Profil de femme Fusain et sanguine sur papier H. 0,140 ; L. 0,110 Inv. 2006-23 Anonyme Tête d’enfant Fusain et sanguine sur papier H. 0,200 ; L. 0,160 Inv. 2006-24 Antoine Coysevox Lyon, 1640 – Paris, 1720 Louis XV, à l’âge de neuf ans (17101774) Buste en terre cuite, sur base de terre cuite H. 0,475 ; L. 0,440 ; P 0,165 S. au revers : CO…OX Legs Annie et Michel Rouffet Inv. 2006-26 Clémence de Sermézy (Clémence Sophie d’Audignac ou Dandignac, Mme A. Noyel de) Lyon, 1767 – Charentay (Rhône), 1850 Portrait de Madame Révoil, 1827 Plâtre H. 0,685 ; L. 0,475 ; P. 0,217 S.d. à l’arrière sur le piédouche : mai 1827 / DN de Sermezy Inscr. à l’avant sur le piédouche : Maîtresse elle est de parler sagement, / Aller, venir soy tenir gentiment / Vertu du monde en elle ne se cèle / Ainsi bonne est et belle et telle qu’elle / [Mieux désirer] on ne peut à plaisir. Achat, acquis avec le concours du FRAM et avec le concours de l'Association des Amis du musée Inv. 2006-27 Blaise Pascal et Albert Gleizes Pensées sur l’homme et Dieu Choix et classement de Geneviève Lewis. Livre illustré de 57 eaux-fortes par Albert Gleizes Casablanca, Jacques Klein – Éditions de La Cigogne, 1950 Don Geneviève Lewis, 2006 Inv. 2006-28 Don Colette et Étienne Bidon : 33 estampes de Balthazar-Jean Baron (14 juillet 1788 – 24 juin 1869) Jacques Stella Lyon, 1596 – Paris, 1657 Sainte Famille avec saint Jean Baptiste Huile et or sur cuivre H. 0,356 ; L. 0,264 Acquis avec le concours du FRAM Inv. 2006-29 Francisque-Joseph Duret Paris, 1804 – id., 1865 Chactas méditant sur le corps d’Atala, vers 1836 Huile sur papier, collé en plein sur carton H. 0,225 ; L. 0,171 Initiales en bas à droite : F.D. Don des Amis du musée Inv. 2006-30 Avertissement : La description de cet ensemble de gravures se base sur l’étude inédite de Colette É. Bidon, Balthazar-Jean Baron : étude des états des gravures, dont un exemplaire dactylographié est déposé à la conservation du fonds ancien de la Bibliothèque municipale de Lyon. Le numéro de concordance introduit par « CÉB» en fin de fiche technique s’y rapporte. L’établissement du présent catalogue a également été réalisé en comparaison avec les épreuves de Baron conservées dans le fonds ancien de la BML. Celui-ci se compose d’un album de gravures de Baron (cote : F19BAR001555 à F19BAR001733) constitué par l’artiste et initialement donné par lui-même à la Bibliothèque du Palais des Arts, l’un des fonds constitutifs de la Bibliothèque municipale de Lyon. Il fut ensuite substantiellement enrichi de trois donations de Colette É. Bidon, en 1999, 2001-2003 et 2006. Pour ces estampes, les titres sont ceux du catalogue établi par C.É. Bidon ; parfois, ces derniers sont précédés du titre qui figure dans l’album d’estampes constitué par l’artiste (dans ce cas, le titre de C.É. Bidon est introduit par ses initiales : CÉB). La transcription des titres de l’album ainsi celle des citations en restitue fidèlement l’orthographe. Les dimensions indiquées sont celles de la cuvette, parfois celles-ci sont complétées par les dimensions de la composition. Les fiches techniques sont parfois étayées d’une description complète des états : ceci se produit lorsque des divergences avec le travail fondamental de C.É. Bidon ont été relevées dans la description ou succession des états. Les précisions observées lors de l’établissement de ce catalogue ont été ajoutées entre crochets [ ]. Le cas échéant, la mention d’un dessin en rapport avec la gravure complète la description ; la mention Bidon 1999 renvoie à l’étude de C.É. Bidon, « Balthazar-Jean Baron, 17881869 : dessinateur – graveur lyonnais », parue dans Nouvelles de l’estampe, juillet-septembre 1999, n°165, p. 7-43. Nous avons enfin le grand plaisir de remercier très cordialement les collègues du fonds ancien de la Bibliothèque municipale de Lyon, en particulier Pierre Guinard et Claudio Galleri. Le pêcheur à la ligne, 1833 Eau-forte H. 0,112 ; L. 0,159 Initiales d.b.g. dans la marge : JB 1833 1er état sur 3 [plus probablement : sur 4 : tailles dans eau et ciel passées au brunissoir (BML : F19BAR001765)] Inv. 2006-31-1 CÉB. 36 98 99 Colombier aux Roches de Condrieu, 1834 CÉB : Intérieur de basse-cour, le pigeonnier des Roches Eau-forte et pointe-sèche H. 0,157 ; L. 0,113 D.s.b.d. dans la marge : 1834 J. Baron. [à d.s., traces d’une date 1834 passée au brunissoir]. Remarques dans les marges h.g.b. 1er état sur 3 Inv. 2006-31-2 CÉB. 39 Jacques Stella Sémiramis appelée au combat, 1637 Huile sur ardoise S.d.b.c. sur le parchemin : J.Stella f. 1637 Acquis avec le concours du FRAM Inv. 2006-37 Voir : Lyon 2006-2007, cat. 54 Anonyme, élève de David (A.V.) Portrait de Jean-Marie Prost (?), à l’antique Crayon sur papier (ouv.) : H. 0,630 ; L. 0,440 Dédicace h.d. au crayon noir et pierre noire partiellement rehaussé de craie blanche ; A son ami / AV [entrelacé] / élève de David. Dédicace à la plume et encre sur étiquette collée sur le carton de fond : A Stéphanie / Pour sa fête de l’an 1809 / son frère et ami / Prost / (statuaire) Achat Inv. 2006-38 Nous n’avons pu identifier cet élève de David aux initiales A.V. qui a réalisé ce portrait du sculpteur lyonnais JeanMarie Prost (1776-1855). Rappelons que Stéphanie Prost, sœur du sculpteur, a offert en 1869 la maquette du Childebert exécuté par celui-ci pour le portail de l’Hôtel-Dieu de Lyon (inv. A 3001). Alexis Grognard Lyon, 1752 – id., 1840 Papiers des familles Grognard et Richard, dont : des pièces relatives à la pension de retraite d’Alexis Grognard comme professeur de dessin à l’école des Beaux-Arts de Lyon Le catalogue des tableaux, dessin, estampes, marbres, bronzes, meubles gothiques, livres etc… du cabinet de François-Fleury Richard Don des descendants de Fleury Richard Inv. 2006-39 Max Schoendorff Lyon, 1934 Foolish Wives Mine de plomb sur tôle d’aluminium recouverte d’un émail acrylique H. 2,00 ; L. 3,00 Don Gilbert Monin Inv. 2006-40 106 107