Jean-Baptiste LULLY (1632-1687)
Transcription
Jean-Baptiste LULLY (1632-1687)
Jean-Baptiste L U L L Y (1632-1687) Les Divertissements de Versailles DES C O M É D I E S - B A L L E T S A U X TRAGÉDIES-LYRIQUES, U N ITINÉRAIRE À TRAVERS L ' Œ U V R E FOISONNANTE D U C O M P O S I T E U R D U R O I - S O L E I L . Л U N I Q U E J O U R N E Y THROUGH J E A N - B A P T I S T E L U L L Y ' S WORK S LOR M U S I C THEATRE S P A N N I N G HIS CREATIVE LIFE AT THE COURT OF THE S U N K I N G . 1 PSYCHГ- P r e l u d e p o u r l e s t r o m p e t t e s 0:54 2 3 L ' A M O U R MÉDECIN 4 Gk'ORCiis DANDIN 5 6 7 Акмюг: C h a n t o n s les p l a i s i r s c h a r m a n t s Q u i t t o n s notre vaine querelle L E S P L A I S I R S D E I.'ILE E N C H A N T É E GEORGES DANDIN 10 11 5:16 C h è r e Climène, dis-moi ISIS J e vous aime, N y m p h e c h a r m a n t e , & Plainte du Dieu 9 6:52 C h a n t o n s tous de l'Amour E n f i n il e s t en m a p u i s s a n c e Pan 12:15 8 L ' h i v e r qui n o u s t o u r m e n t e BALLET DES M U S E S 13 14 ROLAND AK M I D E Trop indiscret A m o u r Ah ! j'attendrai longtemps 4:07 3:01 5:06 10:14 ARMÏDC, vous m'allez quitter • Passacaille 17 02 : S o p h i e D a n e m a n , Rinat S h a h a m , E m m a n u e l l e Halirrif, I s a b e l l e O h a d i a , Paul A g n e w , C y r i l Auvity, bante-contre L a u r e n t S l a a r s , taille dessus Boris G r a p p e , O l i v i e r L a l l o u e t t e , F r a n ç o i s B a z o l a , Les Avis Florissants sont subventionnés par le Ministère de la Cultun la Ville de Gien, le (Conseil Regional de tinsse-Normandie. WWW.ARTS-FLORISSANTE.COM 1:25 1:21 LSIS S C È N E D E S FORGES Q u e le feu d e s f o r c e s s ' a l l u m e 12 1:58 Duo des N y m p h e s Laisse-nous en repos, Philène i I S I S S C È N E D U FROID 1:47 3:37 WWW.WARNERCIASSICS.COM/LESARTSFLOI•rissante EratoDisques •- ?L4i;'4V;iii!TT (-l;i:.sn:s ln!t'Ni;itin;i.i! lï.imui MIIMI: (inuiji an AOL Timi: W.imrr Сшпрлпу UFMA. HlfcM MAI)! INfitlì MAN V liï О WAHNfft MUSIC MANUFACrimiNlî tUROPF ЛИ fitihls ni tho producer ami the owne (it the workreproducedrc-snvnl lin.itlirumscd соцуию. lining. Icitdiitq. public pei Ini umici' :iml bicidc:isluui Щ tin:; мнит H'i:nidimi nini oîlici wmks pioloclnd i>y 111иV'i'• ! 4 embedded m :ins CI.) .in: strictly prohibited 1 basse JEAN-BAPTISTE LULLY (1632-1687) Les Divertissements de Versailles Des comédies-ballets aux tragédies-lyriques, un itinéraire à travers l'œuvre foisonnante du compositeur du Roi-Soleil. A unique journey through Jean-Baptiste Lully's works for music theatre spanning his creative life at the court of the Sun King. Psyché 1 2 Prélude pour les trompettes Chœur Chantons les plaisirs charmants 0:54 1:47 L'Amour médecin 3 Trio Quittons notre vaine querelle La Comédie Sophie Daneman • La Musique Rinat Shaham • Le Ballet Olivier Lallouette Georges Dandin 4 Chantons tous de l'Amour 6:52 Bacchus François Bazola • Cloris Isabelle Obadia • Berger Cyril Auvity avec Sophie Daneman, Rinat Shaham, Emmanuelle Halimi, Laurent Slaars • Chœur Armide 5 Récit Enfin il est en ma puissance 5:16 Prélude et Air Venez, secondez mes désirs Armide Rinat Shaham Les P l a i s i r s d e l ' I l e e n c h a n t é e 6 Chère Climène, dis-moi Cloris Isabelle Obadia • Climène Emmanuelle Halimi Isis 7 Récit le vous aime, Nymphe charmante Chœur Aimons sans cesse 1:58 Récit Faut-il qu'en vains discours Chœur Courons à la chasse Récit avec Chœur Je ne puis vous quitter Plainte du Dieu Pan Pan Boris Grappe • Syrinx Sophie Daneman • Mercure Cyril Auvity • Chœur Isis 8 Duo Aimez, profitez du temps i r e et 2 Nymphes e 1:25 Isabelle Obadia, Emmanuelle Halimi GEORGES DANOIN 9 Quatuor Climène Laisse-nous en repos, Philène ! Tircis Cyril Auvity • Philène Laurent Slaars Isis Scène du froid 10 4:21 Emmanuelle Halimi • Cloris Isabelle Obadia Prélude Entrée des peuples des climats glacés Chœur L'hiver qui nous tourmente Récit Laissez-moi, cruelle Furie ! Chœur Ah ! quelle peine de trembler ' 4°7 lo Sophie Daneman • La Furie Paul Agnew • Chœur Scène des forges 11 Prélude Chœur Que le feu des forges s'allume Récit et Chœur Quel déluge de feu 3:°! lo Sophie Daneman • La Furie Paul Agnew • Chœur BALLET DES M U S E S 12 Air Trop indiscret Amour Euridice Sophie Daneman 5:06 ROLAND 13 Air Ah ! j'attendrai longtemps Air Je suis trahi ! 10:14 Prélude et Air Ah ! je suis descendu dans la nuit du tombeau Roland Olivier Lallouette ARMIDE 14 Ritournelle Récit et Duo Armide, vous m'allez quitter Passacaille Choeur Les plaisirs ont choisi Renaud Paul Agnew • Armide Rinat Shaham • Un amant fortuné Cyril Auvity • Chœur SOLISTES Sophie Daneman,dessus Rinat Shaham, dessus Emmanuelle Haliml,dessus Isabelle Obadia, dessus Paul Agnew, haute-contre Cyril Auvity, haute-contre Laurent Slaars, taille Boris Grappe, basse Olivier Lallouette, basse François Bazola, basse Les Arts Florissants William Christie 17:02 CHŒUR Solange Ahorga, Nicole Dubrovitch, Emmanuelle Halimi, Léa Hanrot, Isabelle Obadia, Anne Pichard, Valérie Rio, dessus Cyril Auvity, Jean-Xavier Combarieu.Thibaud Lenaerts, Bruno Renhold, Marcio Soares-Holanda, Renaud Tripathl, haute-contre Nicolas Bauchau, Michael Loughlin-Smith, Jean-Yves Ravoux, Maurizio Rossano, Laurent Slaars, taille François Bazola, Fabrice Chomienne, Laurent Collobert, Marc Fouquet, David le Monnier, Christophe Olive, basse ORCHESTRE Myriam Gevers, premier violon et violon solo Jean-Paul Burgos, Simon Heyerick (soliste), Bernadette Charbonnier, Roberto Crlsafulli, Sophie Cevers-Demoures, Catherine Girard, Guya Martinini, Valérie Mascia, Alba Roca, dessus de violon Galina Zinchenko, Samantha Montgomery, Martha Moore, haute-contre de violon Anne Weber, Michèle Sauvé, Jorien vanTuinen, taille de violon Jean-Luc Thonnérieux, Peter van Boxelaere, quinte de violon Emmanuel Baissa, Ulrike Brùtt, basse de violon Paul Carlloz, Alix Verzier, violoncelle Anne-Marie Lasla, viole de gambe Serge Saïtta (soliste), Charles Zebley,//ûte traversière Sébastien Marq (soliste), Charles Zebley,//ûte à bec Pler Lulgi Fabrettl, Michel Henry, hautbois Claude Wassmer, Philippe Miqueu, basson Marie-Ange Petit, timbales et percussions Brian Feehan, Jonathan Rub'm, luth et théorbe Béatrice Martin, clavecin et orgue Clavecin flamand, deux claviers, école Ruckers (1640), copie par Marc Ducornet et Emmanuel Danset, Paris 2 0 0 1 ; orgue positif Johan Deblieck, Bruxelles, 2 0 0 0 CONTINUO Emmanuel Baissa, basse de violon Anne-Marie Lasla, viole de gambe Claude Wassmer, basson Brian Feehan, Jonathan Rubin, luth et théorbe Béatrice Martin, clavecin et orgue Béatrice Martin et Benoît Hartoin, assistants/nws/raux François Bazola, assistant musical chargé du chœur Anne Pichard, conseiller linguistique Les Arts Florissants remercient le Fonds Instrumental Français du prêt d'une basse de violon anonyme du x v i I I siècle. E Le programme des Divertissements de Versailles a été créé, dans une mise en espace de Mireille Larroche, au Théâtre des Champs-Elysées à Paris en janvier 2002. Enregistrement : Espace de projection de l'IRCAM les 18,19 et 20 janvier 2002 Enregistrement réalisé par Musica Numéris Supervision de l'enregistrement : Jean Chatauret Direction artistique : Nicolas Bartholomée Prise de son et montage: Simon Fox • Mixage, master : Koichiro Hattori Assistant : Jïri Heger Couverture: Palais de Versailles, Yvelines, France • © 2001, Bernard Dupont/Authors Image Conception graphique: Smith & Gilmour • Mise en page : Peter Vogelpoel De Lulli à Lully A RRIVÉ au bon moment, venu du bon endroit, Giovanni Battista Lulli eut sur l'histoire du « divertissement » à la française l'Influence de Racine sur la tragédie ou de Métastase sur le livret. Né italien,comme Mazarln, il eut l'habileté de renier ses origines, pour mettre au service du roi de France les talents qu'elles lui avaient valus. Il réussit le paradoxe de fonder le seul genre qui disputa à l'opéra italien les scènes européennes : la tragédie lyrique française, conçue en partie contre l'esthétique transalpine. Entamant sa carrière française comme danseur et comédien (Il fut, avec Molière, le disciple deTIberio Fiorelli, dit Scaramouche), Lulli était aussi violoniste, à une époque où le violon venait de conquérir une place prédominante (avec la fondation des célèbres Vingt-quatre violons du Roy). Sur tous ces plans (théâtre, danse, musique), Lulli sut Intervenir de manière décisive, ne commettant pas l'erreur de placer le chant à l'avant-scène, comme le faisaient les Italiens. Si l'on voulait schématiser son Influence, l'on pourrait dire qu'elle consista à donner aux Français, en douceur, le goût du texte chanté, dont la place ne cessera de croître au fil des productions. Ce qu'illustre notre programme, en représentant les trois genres principaux qu'il aborda : la fête de cour, la comédie mêlée de musique et la tragédie lyrique. Les oeuvres les plus anciennes que l'on enten- tre 1664 et 1671, elle donna le jour à dix ouvrages, aux formes très différentes : Le Mariage forcé, La Princesse d'Élide, EAmour médecin, la Pastorale comique, Le Sicilien, Georges Dandin, Monsieur de Pourceaugnac, Les Amants magnifiques, Le Bourgeois gentilhomme et Psyché. Au cours de l'année 1664, le roi voulut célébrer les premiers aménagements de Versailles, lors de fêtes connues sous le nom de Plaisirs de l'île enchanté (l'île en question étant celle de la magicienne Alclne, empruntée à l'Arloste). Ces Plaisirs durèrent une semaine, faisant se succéder marches, carrousels, bals et représentations théâtrales. Molière représenta trois de ses pièces et dut en écrire une nouvelle : la « comédie galante mêlée de musique et d'entrées de ballet » La Princesse d'Élide. Il s'agit d'une œuvre déroutante : commencée en vers, terminée en prose, elle regarde du côté de la tradition galante d'Honoré d'Urfé, entretenue par les Scudéry frère et sœur (dont Molière se moquera tant par la suite) ; son prétexte, lui, est emprunté à un ouvrage espagnol, tandis que les intermèdes musicaux semblent se souvenir de l'opéra vénitien. C'est notamment le cas du Cinquième, ce débat ancillalre qui reprend textuellement la question que se posait, deux ans plus tôt, le Page d'Ercole amante de Cavalll : « quel est donc cet amour/dont chacun parle à la cour ? » (N,3). L'année suivante volt une nouvelle commande hâtive du roi destinée à Versailles : le résultat en est EAmour médecin, « proposé,fait, appris et représenté en cinq jours », affirme Molière. Le dra témoignent de la collaboration Lully'-Mollère. principal ressort comique de la pièce (peut-être Celle-ci fut dense bien qu'éphémère puisque, en- soufflé par Louis lui-même) tient à la caricature de quatre insupportables médecins. Les intermèdes en musique, quant à eux,font intervenir des personnages de la commedia dell'arte, à l'exception du dernier et du Prologue, qui mettent en scène la Comédie, la Musique et le Ballet (deux dessus et basse). Là encore, on peut soupçonner un emprunt à l'opéra vénitien et, notamment, à // Ciro de Cavalli (1653), dont le Prologue introduisait l'Architecture, la Musique, la Peinture, la Poésie et la Curiosité. Néanmoins, la louange au roi à laquelle conduit le texte de Molière reste bien française,tout autant que la forme en rondeau choisie par Lully. Les deux dernières pièces de Molière auxquelles participa Lully - Georges Dandin et Monsieur de Pourceaugnac - sont mieux connues et non dépourvues de ressemblances. La première s'insère dans le Grand Divertissement royal de Versailles,commandé durant l'été 1668 par Louis XIV pour célébrer la paix d'Aix-la-Chapelle. En dépit de ce cadre pompeux, l'œuvre relève de la farce (elle est sous-titrée Le mari confondu), mais d'une farce dans laquelle le sadisme l'emporte sur la drôlerie. Renversant l'habitude, les trois brefs actes de Georges Dandin constituent les intermèdes en prose d'une comédie pastorale en vers, représentée dans un théâtre de verdure : d'où le caractère bucolique du divertissement offert ici, qui traite d'un « conflit » rémanent dans le cadre du théâtre lyrique - celui opposant les dieux du vin et de l'amour (Rameau le traitera dans Anacréon, 1757)-,conflit représenté par l'opposition des deux groupes vocaux, qui ne parviennent à l'unanimité que dans l'imitation finale de l'écho. Thème typique de l'esprit français : passion et ivresse obscurcissent le bon sens et ne sont bonnes qu'à être traitées en musiqueMais Lully était trop courtisan pour se contenter déjouer les bouffons : quittant les terres de la comédie, il va tenter de concilier la valeur « divertissante «jusque-là accordée,en France, à la musique, avec le respect réservé au genre tragique. La fusion se fera en plusieurs étapes. L'une d'entre elles se nomme la « pièce à machines » : Psyché en est un exemple. L'œuvre naquit de la volonté du roi de réutiliser la dispendieuse Salle des machines qu'il avait fait construire aux Tuileries et qui avait été inaugurée avec i'Ercole amante de Cavalli et Buti (1662), dont on reprendrait, pour l'occasion, les pharaoniques décors. Le sujet fut proposé par Molière (Racine, lui, avait envisagé un Orphée), auquel la commande échut ; mais, ne pouvant faire face seul à cette « tragédie-ballet » en cinq actes, il requit l'aide de Philippe Ouinault (qui écrivit les divertissements) et de Pierre Corneille (auquel on doit l'essentiel des quatre derniers actes). L'ouvrage-qui durait cinq heures, nécessitait neuf décors, convoquait tous les dieux de l'Olympe,des monstres,démons, polichinelles et zéphyrs - fut joué avec succès tout au long du carnaval de 1671. Lully y fit ses débuts de véritable auteur d'opéra, donnant toute la mesure de sa science orchestrale lors du dernier chœur (aux parties intermédiaires soignées et chromatiques), chanté par les « troupes différentes de la suite d'Apollon, de Bacchus, de Morne et de Mars ». L'ambition de Lully ne lui permettant plus de seconder quelque poète que ce soit, la brouille avec Molière ne tarda pas. En 1672, Lully profita de la faillite de Perrin et Cambert pour racheter le privilège qu'ils avaient obtenu du roi en fondant l'Académie royale ; le Florentin devint « directeur de tout le théâtre de musique », recevant de fait le monopole des représentations musicales sur le territoire français (au grand dam de Molière). L'année suivante commença sa collaboration avec le dramaturge Ouinault, qui aboutit à la conception d'une dizaine de tragédies lyriques (quasiment une par an de 1673 à 1686). Le présent disque présente des extraits de trois des plus abouties : Isis (1677), Roland (1685) et Armide (1686). La première n'est ni la plus typique ni la mieux connue. Créé à Saint-Cermain-en-Laye, Isis déconcerta les auditeurs par son caractère « savant », qui lui valut le titre d'« opéra des musiciens ». L'intrigue troussée par Ouinault est décousue, épique : elle conte les aventures subies par la nymphe lo, aimée de Jupiter mais forcée de fuir devant le courroux de Junon, jusqu'en Egypte, où elle est divinisée sous le nom d'Isis. S'emparant des scènes spectaculaires dont est semé le livret, Lully trousse une série de brillants tableaux musicaux.À l'Acte III prend place la traditionnelle « scène de sommeil » (celui d'Argus,endormi par Mercure), qui s'insère dans un divertissement champêtre, véritable « théâtre dans le théâtre » développant une intrigue indépendante (les amours de Pan et Syrinx). Il s'achève sur la plainte déchirante de Pan, auquel ne répond que lèvent, représenté par les traits de flûtes. À l'Acte IV, lo, poursuivie par une Furie, traverse des mondes divers :la Scythie, dans la « scène du froid », avec son fameux « chœur des trembleurs », puis les forges des Chalybes, et son brutal chœur de forgerons, enfin, l'enfer lui-même, où l'accueillent les trois Parques (dont le trio se retrouvera dans Hippolyte et Aride de Rameau, en 1733). 2 L'autonomisation de l'orchestre telle qu'elle apparaît dans Isis s'affirme dans Roland, créé à Versailles, et dont le roi lui-même aurait soumis le sujet. Outre qu'il a la particularité d'avoir pour héros une basse, cet opéra se distingue par l'importance qu'y prennent les récitatifs accompagnés par l'orchestre. Notamment à l'Acte IV, qui peut être considéré comme un immense « monologue » du héros, prenant peu à peu conscience de la trahison d'Angélique,confirmée par les pasteurs qui forment le divertissement, et s'achevant par une « scène de la folie » d'une grande variété. La mobilité du récit (exigeant un ample ambitus vocal) et de sa moirure orchestrale annonce les scènes construites plus tard, pour le même genre de voix, par Campra dans Tancrède (1702) et par Rameau dans Hippolyte. Cette tentative de Lully ne semble pas avoir été bien comprise à l'époque, puisqu'il n'ira pas plus loin dans ce sens, du moins jusqu'à Acis et Calatée {1686), qui fut un échec. Dans Armide, sa dernière tragédie lyrique, créée à l'Académie royale, il délimite plus nettement les domaines de la musique et de la récitation : le célèbre « Monologue d'Armide », à l'Acte II, au cours duquel la magicienne hésite à frapper Renaud endormi, respecte ainsi la ductilité du From Lulli to Lully poème, dont la moindre nuance est rendue, avant le <• petit air » final, au rôle cathartlque. Ici, Armlde, sous sa forme humaine, déclame G IOVANNI Battista Lulli came from the right place at the right time, and his Influence on (imitant, paraît-il, la prosodie de la grande tra- the French divertissement was comparable to gédienne Champmeslé) ; elle ne chante à nou- that of Racine on tragedy or Metastaslo on the veau que pour appeler les démons, redevenant opera libretto. Like Cardinal Mazarln he was born magicienne. Et si le dernier duo des amants, tout in Italy, but was shrewd enough to disown his comme la Passacallle langoureuse qui lui fait origins and place his native talents at the service suite, versent dans un lyrisme proche de l'art Ita- of the King of France. His paradoxical achieve- lien, c'est que l'enchanteresse y déploie tous ses ment was to establish the only genre which could charmes - toutes les dangereuses séductions de rival Italian opera on the stages of Europe: French tragédie lyrique, a form partially conceived against Italian taste. Lulli began his career In France as a dancer and actor (like Moliere he was a disciple of Tiberio Florelli, known as Scaramouche), and was also a violinist at a time when that instrument had just assumed a leading role with the foundation of the famous ensemble Les Vingtquatre violons du Roy. In each of these areastheatre, dance and music - he made a decisive contribution by avoiding the Italians'error of giving too much prominence to singing. If one wanted to sum up his achievement, one could say that it consisted in gently giving French audiences a taste for sung texts, whose relative importance would gradually increase over the years of his activity. This can be heard on the present recording, which illustrates the three main genres he worked in: tnefétede cour, plays mixed with music, and tragédie lyrique. cette musique avec laquelle le théâtre français, pendant longtemps, se garda de fusionner... Olivier Rouvière 1. Lulli fut naturalisé français en 1661 et modifia ainsi son nom. 2. À nouveau, l'opéra de Lully trouva un écho anglais dans la scène du Génie du froid du King Arthur (1691) de Henry Purcell (à son tour parodiée par Klaus Nomi...). The earliest pieces on the disc are examples of the collaboration between the composer (who changed the spelling of his name to Lully when he became a naturalized Frenchman In 1661) and Molière. It was a fruitful but short-lived partnership which resulted In ten works, each very different in style, written between 1664 and 1671: Le manage forcé, La Princesse d'Elide, L'amour médecin, the Pastorale comique, Le Sicilien, Georges Dandin, Monsieur de Pourceaugnac, Les Amants magnifiques, Le Bourgeois gentilhomme and Psyché. In 1664 Louis XIV wanted to celebrate the earliest establishment at Versailles with a series of festivities known as Les Plaisirs de l'Ile enchantée (the magic island in question being that of Ariosto's sorceress Alclna).The Plaisirs lasted for a week, with a succession of marches, carousels, balls and theatrical performances. Molière staged three of his existing plays and also wrote a new one: La Princesse d'Elide, a comedie galante mixed with music and dancing. It is a somewhat disconcerting work: beginning In verse and ending In prose, it follows the galant tradition established by the writer Honoré d'Urfé and developed by Georges and Madeleine Scudéry, the brother and sister whom Molière would later make such fun of; Its main Idea comes from a Spanish source, while the musical Interludes seem to recall Venetian opera.This Is certainly true of the fifth, the debate between the servants which borrows word for word the question posed two years earlier by the Page In Cavalli's Ercole amante:'What then Is this Love/ of which everyone speaks at court?' (Act Two, scene 3). The following year saw another hasty royal commission for Versailles.The result was EAmour médecin,'proposed, made, learned and performed In five days', as Molière claimed.The play's main comic action, which may have been suggested by the King himself, consists in lampooning four unbearable doctors. As for the musical Interludes, they bring onto the stage characters from the commedia dell'arte, apart from the last Interlude and the Prologue, which present personifications of Comedy, Music and Dance (two tenors and a bass). Here again, there Is a hint of borrowing from Venetian opera, particularly Cavalli's // Ciro (1653), whose Prologue had introduced Architecture, Music, Painting, Poetry and Curiosity. Nevertheless, Mollère's text, designed to praise the King, is essentially French, and so Is the rondeau form adopted by Lu My. Mollère's last two plays with contributions by Lully - Georges Dandin and Monsieur de Pourceaugnac-are better known and bear certain resemblances to one another.The first of them formed part of the Grand Divertissement royal de Versailles, commissioned by Louis XIV In the summer of 1668 to celebrate the peace of Alx-la-Chapelle. In spite of this pompous context, Georges Dandin comes close to pure farce (It Is subtitled The Confounded Husband), albeit a farce where cruelty prevails over simple fun. In a reversal of traditional practice, its three short acts comprise the prose interludes of a pastoral comedy In verse performed In a rustic setting: hence the bucolic nature of the divertissement performed here. It deals with a particularly operatic conflict which opposes the gods of wine and of love (the dispute would be treated again in Rameau's Anacreon in 1757). It is characterised by the opposition of two vocal ensembles, who reach agreement only in the final echo imitation. The theme is typical of French taste: passion and intoxication cloud men's good sense, and are worthy only of treatment in music. Lilly was far too much of a courtier to be content with playing the clown. Abandoning the domain of comedy, he then set out to reconcile the entertainment status until then accorded to music in France with the respect given to the tragic genre.This fusion was carried out in various stages. Among them was the 'play with machines', one example of which is Psyche. This work resulted from the King's desire to re-use the costly Salle des machines which he had had built in theTuileries,and which had been inaugurated with Ercole amante by Cava Hi and Buti (1662). Its grandiose sets were now to be revived for the occasion.The subject was proposed by Moliere, who ended up with the commission (Racine,typically, would have preferred an Orpheus): but since he was unable to cope single-handed with this five-act tragedie-ballet, he sought the help of Philippe Quinault, who wrote the divertissements, and Pierre Corneille, who was reponsible for most of the four last acts. Psyche lasted for five hours, required nine changes of scene and called on all the gods of Olympus in addition to various monsters, demons, clowns and zephyrs; it was performed with great success throughout the 1671 carnival season. It was also the work in which Lully made his debut as a true opera composer, devoting all his orchestral skills to the final chorus, sung by 'various groups of the followers of Apollo, Bacchus, Momus and Mars', with its carefully written chromatic inner parts. Since Lilly's ambitious nature would not allow him to play second fiddle to any poet, a quarrel with Molière could not be long delayed. In 1672 he took advantage of the bankruptcy of Perrin and Cambert to buy for himself the privilege which they had earlier received from the King to found the Académie royale (the Paris Opera).The Florentine thus became, to Molière's intense displeasure,'Director of all musical theatres', and obtained a virtual monopoly of all musical performances on French territory. The next year saw the beginning of his collaboration with the dramatist Quinault, which resulted in the composition of nearly a dozen tragédies lyriques, almost one a year between 1673 and 1686.This recording contains excerpts from three of the most successful: Isis (1677), Roland (1685) and Armide (1686). The first of them is neither the most typical nor the best-known. Produced at Saint-Cermainen-Laye, Isis puzzled audiences by its'learned' style and gained the reputation of being a 'musician's opera'.The plot concocted by Quinault is both rambling and epic: it recounts the misadventures of the nymph lo, who is loved by Jupiter but isforced to flee the wrath of Juno. She ends up in Egypt, where she is deified under the name Isis. Seizing on the many spectacular scenes found throughout the libretto, Lully created a series of brilliant musical tableaux. Act Three contains a traditional 'slumber scene' (Argus is sent to sleep by Mercury) inserted into a pastoral divertissement-a real 'play within a play', which develops an independent sub-plot concerning the love of Pan and Syrinx. This ends with Pan's heart-rending lament, answered only by the wind (represented by the music of flutes). In Act Four, lo is pursued by a Fury and passes through various worlds: first Scythia, with its scène de froid and celebrated 'shivering chorus' (in 1691 Lilly's opera found an English echo in the 'Frost scene'from Purcell's King Arthur, which in its turn was parodied by Klaus Nomi); then the smithies of the Chalybes, with its brutal chorus of blacksmiths; and finally Hades itself, where she is greeted by the three Fates (a trio who would turn up again in Rameau's Hippolyte etAricie in 1733). The independent role played by the orchestra in Isis is further developed in Roland, produced at Versailles and based on a subject suggested by the King himself. In addition to the unusual feature of casting its hero as a bass, this opera stands out for the importance of its orchestrally accompanied recitatives, notably in Act Four, which is virtually an extended monologue for the hero. He gradually becomes aware that he has been betrayed by Angélique, a fact confirmed by the shepherds who form the divertissement, and the act ends with a mad scene full of variety. The wide scope of the recitative (which requires a huge vocal compass) and its orchestral garb anticipate scenes composed later for the same type of voice by Campra in Tancrède (1702) and Rameau in Hippolyte. Lilly's experiment seems not to have been understood at the time, for he went no further in this direction, at least not until Acis et Calatée (1686), which was a failure. In Armide, his final tragédie lyrique, produced at the Académie royale, Lilly made a clearer distinction between the domains of music and recitative. In Armide's famous monologue in Act Two, the sorceress hesitates to stab the sleeping Renaud; the word-setting follows the flexibility of the poem, reflecting its every nuance before the final cathartic petit air. Armide, in her human form, declaims in a recitative style which is said to have been imitated from the prosody of the great tragic actress Champmeslé. She returns to pure song only when she becomes a sorceress again and summons the demons. And if the lovers'final duet, like the languorous Passacaille which follows, exhibits a lyricism close to the art of the Italians, it is because the enchantress is here employing all her spells, all the perilous seduction of a musical style which for many years French opera would attempt to avoid. Olivier Rouvière Translation: Andrew Huth Wie aus Lulli Lully wurde G Battista Lulli,der Mann zur rechten Zeit am rechten Ort, war für die Geschichte des „Divertissements" französischen Stils ähnlich bedeutungsvoll wie Racine für die Ausprägung der klassischen französischen Tragödie oder Metastasio für die Kunst der Librettodichtung. Wie Mazarin als Italiener geboren, war er klug genug, sich von seiner Herkunft loszusagen, stellte aber die Ihm daraus erwachsenen Talente In den Dienst des Königs von Frankreich. So gelang Ihm die Paradoxle, zum Schöpfer der Gattung zu werden, die auf den Bühnen Europas als einzige mit der italienischen Oper konkurrieren konnte: der französischen Tragedie lyrlque,die In mancher Hinsicht eine gegen die Ästhetik von jenseits der Alpen gerichtete Kunstform war. Lulli, der seine Laufbahn in Frankreich alsTänzer und Schauspieler begann (er war mit Mollere Schüler von Tlberio Florelll, genannt Scaramouche), war auch Gelger, und das zu einer Zelt, als die Violine sich gerade alsein Instrument mit Vorrangstellung durchgesetzt hatte (mit der Einrichtung der berühmten Vingt-quatre violons du Roy). In allen drei Bereichen (Theater, Ballett, Musik) Ist Lulli richtungweisend tätig geworden und hat dabei nicht den Fehler gemacht, den Gesang In den Vordergrund zu stellen, wie die Italiener es taten. Wollte man seinen Elnfluss auf eine einfache Formel bringen, könnte man sagen, er hat den Franzosen ganz allmählich den gesungenen Textvortrag schmackhaft gemacht, der Im Laufe der Zelt in seinen Produktionen immer breiteren Raum einnahm. Dies ist auch aus unserem ProIOVANNI Chor Besingen wir die lieblichen Freuden der glücklich Liebenden! Antwortet, Trompeten, Pauken und Trommeln! Stimmt immer überein mit dem süßen Klang der Sackpfeifen, mit den süßen Liedern der Liebe! Komödie Lassen wir unser müßig Geplänkel, streiten wir nicht um unserTalent; in einen schöneren Ruhm setzen wir heut unsern Stolz: Vereinen wir drei uns mit besonderem Eifer, um den größten Gott auf Erden zu erfreuen. Komödie, Musik, Ballett Vereinen wir drei uns mit besonderem Eifer, um den größten Gott auf Erden zu erfreuen. Musik Von seinen Arbeiten, größer, als man es glauben kann, kommt erzu uns manchmal ruhn. Gibt es einen größeren Ruhm, gibt es ein süßeres Glück? Vereinen wir drei uns mit besonderem Elfer, etc. Komödie, Musik, Ballett Vereinen wir drei uns mit besonderem Eifer, diesen großen Gott, der die Welt regiert, zu feiern. Alle Besingen wir alle Amors holde Macht! Besingen wir alle seine prächtigen Reize; er ist der liebenswerteste und größte aller Götter. Ein Anhänger des Bacchus Haltet ein, das Ist zu viel des Guten. Ein andrer Gott, dessen Gesetzen wir folgen, ficht an diese Ehre, die dem Amor eure Sackpfeifen und Stimmen entbieten. So schöne Titel kann nur Bacchus beanspruchen, und wir sind hier, seine Rechte zu verteidigen. PSYCHÉ Chœur 2 Chantons les plaisirs charmants Des heureux amants ! Répondez-nous, trompettes, Timbales et tambours ! Accordez-vous toujours Avec ie doux son des musettes, Avec le doux chant des amours ! Chorus Come, let's sing of the sweet delights of happy lovers! Join in with us,you trumpets, drums and tambourines! Be in constant harmony with the sweet sound of the pipes, with the sweet songs of love! L'AMOUR M É D E C I N 3 La Comédie Quittons notre vaine querelle, Ne nous disputons point nos talents tour à tour Et d'une gloire plus belle Piquons-nous en ce jour : Unissons-nous tous trois d'une ardeur sans seconde Pourdonnerdu plaisir au plus grand Dieu du monde. Comedy Let's cease our useless quarrelling, let's not dispute our talents one by one, but let glory of a fairer sort be our spur today. Let us three unite with zeal unrivalled to give pleasure to the greatest God of all. La Comédie, la Musique, le Ballet Unissons-nous d'une ardeur sans seconde Pour donner du plaisir au plus grand Dieu du monde. Comedy, Music, Ballet Let us three unite with zeal unrivalled to give pleasure to the greatest God of all. La Musique De ces travaux, plus grands qu'on ne peut croire, Il se vient délasser quelquefois parmi nous. Est-il de plus grande gloire, Est-il bonheur plus doux ? Unissons-nous tous trois d'une ardeur, etc. Music From these labours, greater than you can imagine, we should rest ourselves from time to time. Is there a greater glory, is there a sweeter joy? Let us three unite with zeal unrivalled, etc. La Comédie, la Musique, le Ballet Unissons-nous tous trois d'une ardeur sans seconde Pour fêter ce grand Dieu qui gouverne le monde. Comedy, Music, Ballet Let us three unite with zeal unrivalled to honour this great God who rules the world. GEORGES DANDIN 4 Tous Chantons tous de l'Amour le pouvoir adorable ! Chantons tous dans ces lieux ses attraits glorieux ; Il est le plus aimable et le plus grand des Dieux. All Let's all celebrate Love's delectable power! Let's celebrate here his glorious attributes; he isthe most delightful and the greatest of the Gods. Un suivant de Bacchus Arrêtez, c'est trop entreprendre. Un autre Dieu dont nous suivons les lois S'oppose à cet honneur qu'à l'Amour osent rendre Vos musettes et vos voix. À des titres si beaux Bacchus seul peut prétendre, Et nous sommes ici pour défendre ses droits. A follower of Bacchus Stop,you are assuming too much. Another God whose laws we obey objects to the honour you dare pay to Love with your pipes and voices. Bacchus alone lays claim to such respect, and we are here to defend his rights. gramm ersichtlich,das die drei großen Gattungen, denen er sich hauptsächlich gewidmet hat, der Reihe nach vorstellt: die Fête de cour, die Comédie mêlée de musique und die Tragédie lyrique. Die ältesten der hier eingespielten Werke sind Beispiele der Zusammenarbeit LuIly^Mollère. Es war eine intensive, wenn auch nur kurze Zeit währende Zusammenarbeit, aus der zwischen 1664 und 1671 zehn Werke unterschiedlichster Form hervorgegangen sind: Le Mariage forcé, La Princesse d'Elide, CAmour médecin, La Pastorale comique, Le Sicilien, Georges Dandin, Monsieur de Pourceaugnac, Les Amants magnifiques, Le Bourgeois gentilhomme und Psyché. Im Laufe des Jahres 1664 sollte auf Wunsch des Königs aus Anlass der ersten Baufortschritte der Schlossanlage von Versailles ein großes Fest gefeiert werden unter dem Motto Plaisirs de l'ile enchantée (in Anspielung auf die Insel der Zauberin Alclna In einer Dichtung von Ariost). Diese Plaisirs dauerten eine Woche und boten in bunter Folge Aufzüge, Reiterspiele, Bälle und Theaterdarbietungen. Mollere brachte drei seiner Stücke zur Aufführung und erhielt den Auftrag, außerdem elne„Comédie galante mêlée de musique et d'entrées de ballet" zu schreiben, ein Lustspiel mit Musik und Ballettelnlagen, La Princesse d'Elide. Ein verwirrendes Stück: es beginnt In Versform und endet In Prosa, und es knüpft an die Tradition der galanten Schäferdichtung von Honoré d'Urfé an, die von den Geschwistern Scudéry weitergepflegt wurde (über die sich Mollere später so gerne lustig machte); die Rahmenhandlung Ist einem spanischen Werk entnommen, während die musikalischen Intermedien gewisse Einflüsse Chor des Bacchus Wir folgen der holden Macht des Bacchus. Wir folgen allerorten seinen prächtigen Reizen; er ist der liebenswerteste und größte aller Götter. Cloris Der Frühling ist's, der zum Leben unsere Blumenwiesen wieder erweckt. Aber Amor ist's und seine Flamme, die unsere Herzen wieder aufleben lassen. Ein Anhänger des Bacchus Die Sonne vertreibt die Schatten, die den Himmel verdunkeln, und von den düstersten Seelen vertreibt Bacchus die Sorgen. Chor des Bacchus Bacchus wird gehuldigt auf Erden und auf den Wogen, Chor des Amor Und Amor Ist ein Gott, den man allerorten verehrt. Chor des Bacchus Bacchus hat seiner Macht alle Welt unterworfen, Chor des Amor Und Amor hat Menschen und Götter gezähmt. Chor des Bacchus [gleich? Kommt irgendetwas seiner unvergleichlichen Süße Chor des Amor Kommt Irgendetwas seinen köstlichen Reizen gleich? Chor des Bacchus Verachtung über Amor und sein Feuer! Partei des Amor Ach, welche Freude zu lieben! Partei des Bacchus Ach, welche Freude zu trinken! Cloris Ach, welche Freude zu lieben! Chœur de Bacchus Nous suivons de Bacchus le pouvoir adorable. Nous suivons en tous lieux Ses attraits glorieux ; Il est le plus aimable Et le plus grand des Dieux. Bacchus'Chorus We are under the delectable sway of Bacchus. Wherever he goes we are under his glorious influence; he is the most charming and the greatest of the Cods. Cloris C'est le Printemps qui rend l'âme À nos champs semés de fleurs, Mais c'est l'Amour et sa flamme Oui font revivre nos cœurs. Cloris 'TIs Springtime that revives our meadows strewn with flowers, but 'tis Love and his fires of passion that revive our hearts. Un suivant de Bacchus Le soleil chasse les ombres Dont le ciel est obscurci, Et des âmes les plus sombres Bacchus chasse le souci. A follower of Bacchus The sun drives away the shadows that darken the sky, and from the gloomiest spirits Bacchus drives care away. Chœur de Bacchus Bacchus'Chorus Bacchus est révéré sur la terre et sur l'onde, Bacchus is revered by land and sea, Chœur de l'Amour Love's Chorus Et l'amour est un Dieu qu'on adore en tous lieux. and Love is a God adored in every place. Chœur de Bacchus Bacchus' Chorus Bacchus à son pouvoir a soumis tout le monde, Bacchus has subjected all to his power, Chœur de l'Amour Love's Chorus Et l'Amour a dompté les hommes et les Dieux. and Love has tamed both men and Gods. Chœur de Bacchus Bacchus'Chorus Rien peut-il égaler sa douceur sans seconde ? Is his sweetness not beyond compare? Chœur de l'Amour Rien peut-il égaler ses charmes précieux ? Love's Chorus Chœur de Bacchus Bacchus' Chorus Fi de l'amour et de ses feux ! Le parti de l'Amour Ah ! quel plaislrd'aimer ! Le parti de Bacchus Are his precious charms not beyond compare? I snap my fingers at Love and his fires of passion! Love's Faction Ah! What a pleasure it Is to love! Ah ! quel plaisir de boire ! Bacchus' faction Cloris Ah! What a pleasure it is to drink! Ah ! quel plaisir d'aimer ! Ah Le parti ! queldeplaisir Bacchus de boire ! Cloris Ah! Bacchus' WhatFaction a pleasure it It is Is to drinkl love! der venezianischen Oper erkennen lassen. Das ist vor allem beim fünften der Fall, jenem Gespräch über Liebeshändel mit Dienstboten, In dem wörtlich die Frage zitiert wird, die sich zwei Jahre vorher der Page In Ercole amante von Cavalli gestellt hatte:„Was hat es nur mit dieser Liebe auf sich / von der bei Hofe jeder spricht?" (II, 3). Im darauffolgenden Jahr gab der König überstürzt erneut ein Werk für Versailles In Auftrag: das Ergebnis war EAmour médecin,„innerhalb von fünf Tagen geplant, geschrieben, einstudiert und aufgeführt", wie Mollere versichert. Das Stück bezieht seine Komik (möglicherweise von Ludwig selbst angeregt) In erster Linie aus der karikierenden Darstellung von vier unausstehlichen Ärzten. Anders die musikalischen Intermedien: dort treten Figuren der Commedia dell'arte auf, ausgenommen das letzte und der Prolog, die der allegorischen Darstellung der Komödie, der Musik und des Balletts dienen (zwei Soprane und Bass). Auch hier sind Anleihen bei der venezianischen Oper zu vermuten, insbesondere bei // Ciro von Cavalli (1653), in dessen Prolog die Architektur, die Musik, die Malerei, die Dichtkunst und die Wissbegier personifiziert wurden. Das Herrscherlob, mit dem derText Molleres endet, Ist Indessen sehr französisch, ebenso die von Lully gewählte Rondeau-Form. Die letzten beiden Stücke der Zusammenarbeit von Molière und Lully - Georges Dandin und Monsieur de Pourceaugnac- sind bekannter geworden, und sie sind sich nicht unähnlich. Das erste ist Teil des Grand Divertissement royal de Versailles, das Ludwig XIV. Im Sommer 1668 für die Festlichkeiten aus Anlass des Friedens von Partei des Amor Wer ohne Liebe lebt, hat eine Leben ohne Reize, Partei des Bacchus Leben, ohne zu trinken, bedeutet sterben. Partei des Amor Liebreizende Fesseln! Partei des Bacchus Süßer Sieg! Beide Chöre Nein, nein.es geht zu weit, der größte Gott von allen Chor des Amor Ist Amor! Chor des Bacchus Ist Bacchus! Ein Hirte Das Ist zu viel, Hirten, und wozu dieser Streit; lassen wir zu, dass die Vernunft zu einer Partei uns Amor hat Zauber, Bacchus hat Reize, [vereint, es sind zwei Gottheiten, die vortrefflich zusammenpassen:Wlrwollen sie nicht trennen. Beide Chöre mit allen Solisten Mischen wir also ihre süßen Reize, mischen wir unsere Stimmen an diesem schönen Ort, und lassen wir es die Echos ringsum wiederholen: Nichts Ist süßer als Bacchus und Amor! Armide Endlich ist er in meiner Gewalt, der fatale Feind, der stolze Sieger. Des Schlafes Zauber liefert ihn meiner Rache aus; sein unbezwingbares Herz werd' ich durchbohren. Durch ihn sind all meine Gefangenen der Sklaverei entkommen; er soll meine ganze Wut verspüren. Welch Unruhe fasst mich? Was lässt mich zaudern? Was will zu seinen Gunsten mir mein Mitleid sagen? Stoß zu... Himmel! Wer hält mich auf? Vernicht' Ihn... Ich zittre! Räche dich... Ich seufze! Soll ich so mich rächen heut? Mein Zorn erlischt,wenn ich ihm nähertrete. Le parti de l'Amour Love's faction À qui vit sans amour, la vie est sans appas, Life without love has no charms. Le parti de Bacchus C'est mourir que de vivre et de ne boire pas. Bacchus' faction To live without drink is to die. Le parti de l'Amour Love's faction Aimables fers ! Delectable surrender! Le parti de Bacchus Bacchus'faction Douce victoire ! Les deux chœurs Non, non,c'est un abus, Le plus grand Dieu de tous, Le chœur de l'Amour Sweet victory! Both Choruses No, no, you are mistaken! The greatest God of all... Love's Chorus C'est l'Amour ! Is Love! Le chœur de Bacchus Bacchus'Chorus C'est Bacchus ! Un berger C'est trop, bergers, et pourquoi ces débats ? Souffrons qu'en un parti la raison nous assemble. LAmour a des douceurs, Bacchus a des appas, Ce sont deux déités qui vont fort bien ensemble : Ne les séparons pas. Les deux chœurs avec tous les solistes Mêlons donc leurs douceurs aimables, Mêlons nos voix dans ces lieux agréables. Et faisons répéter aux Échos d'alentour Qu'il n'est rien de plus doux que Bacchus et l'Amour ! Is Bacchus! A Shepherd Enough, O shepherds, and why these arguments? Let reason unite us in a single faction. Love has its sweetness, Bacchus has his charms, they are two deities that go together well. Let us not divide them. Both choruses with all soloists So let us combine their sweetnesses, let us blend ourvoices in this pleasant place, and make the echoes all around repeat that there is nothing sweeter than Bacchus and Love! ARMIDE Armide Enfin il est en ma puissance. Ce fatal ennemi, ce superbe vainqueur. Le charme du sommeil le livre à ma vengeance ; Je vais percer son invincible cœur. Par lui tous mes captifs sont sortis d'esclavage ; Qu'il éprouve toute ma rage. Quel trouble me saisit ? Oui me fait hésiter ? Qu'est-ce qu'en sa faveur la pitié me veut dire ? Frappons... Ciel ! Oui peut m'arrêter ? Achevons... Je frémis ! Vengeons-nous... Je soupire ! Est-ce ainsi que je dois me venger aujourd'hui ? Ma colère s'éteint quand j'approche de lui. Armide At last he is in my power, this dread enemy, this proud conqueror. Sleep has delivered him up to my vengeance. Now I shall pierce his invincible heart. Because of him my captive slaves have escaped; he shall taste my uttermost fury. What agitation grips me? What makes me hesitate? Is pity pleading with me on his behalf? Strike!... Ye Gods! Who can stop me? Let's do the deed... I tremble! I'll be avenged!... I sigh! Is this the way that I must take revenge? My anger cools when I draw near to him. Aachen in Auftrag gegeben hatte. Ungeachtet dieses prunkhaft-feierlichen Rahmens hat das Werk den Charakter einer Posse (der Untertitel ist Le man confondu), aber einer Posse, In der der Spaß in Sadismus ausartet. In Umkehrung der sonstigen Gepflogenhelten sind die drei kurzen Akte von Georges Dandin Intermedien in Prosa einer Pastoralkomödie in Versform, die zur Aufführung in einem Gartentheater bestimmt war. Daher rührt auch der bukolische Charakter des hier eingespielten Divertissements, das von einem „Streit" handelt, der im Bereich der Oper Immer wieder begegnet: der Gott des Weins streitet mit dem Gott der Liebe (Rameau griff das Thema 1757 in seinem Anacreon auf); dargestellt wird dieser Streit als das Gegeneinander von zwei Vokalgruppen, die erst In der Schlussimitation des Echos Einigkeit erzielen. Ein klassisches Thema französischen Denkens: Leidenschaft und Trunkenheit trüben den gesunden Menschenverstand und taugen allenfalls als Gegenstand der musikalischen Darstellung... Je länger ich ihn sehe, umso müßiger wird meine Rache; mein zitternder Arm verweigert meinen Hass. Ach!, wie grausam, ihm das Leben zu rauben! Diesem jungen Helden ergibt sich alles auf Erden. Wer kann glauben, dass er nur für den Krieg Für die Liebe scheint er wie geschaffen. [geboren? Kann ich mich nicht rächen, ohne dass er fällt? Ach! Genügt es nicht, dass ihn die Liebe straft? Da ihm meine Augen nicht bezaubernd genug erschienen, soll er mich wenigstens durch meinen Zauber lieben, soll ich, wenn's geht, ihn hassen. Aber Lully war zu sehr Höfling, um sich mit der Rolle des Spaßmachers zufrieden zu geben: erverlleßdle Niederungen des Lustspiels und unternahm den Versuch, der Musik über die „unterhaltende" Funktion hlnaus.auf die man sie bisher in Frankreich beschränkt hatte, zu der Wertschätzung zu verhelfen, die der Gattung der Tragödie vorbehalten war. Die Verschmelzung sollte sich schrittweise vollziehen. Ein Zwischenschritt war das so genannte „Maschineriestück": Psyche ist ein Beispiel dafür. Das Werk entstand auf Veranlassung des Königs, der den Wunsch hatte, den mit der neuesten Bühnenmaschinerie Cloris Man sagte mir, ihre Flamme sei schlimmer als ein Geier und man leide In der Liebe eine grausame Pein. Climene Man sagte mir.es gebe keine schönere Leidenschaft und nicht zu lieben sei ein Verzicht aufs Leben. Cloris Kommt, steht meinen Wünschen bei, Dämonen, verwandelt euch In liebliche Zephyre. Ich ergebe mich diesem Sieger, von Mitleid überwältigt; verbergt meine Schwäche, meine Scham in den entlegensten Wüstentälern, eilt, entführt uns ans Ende der Welt. Cloris Teure Climene, sag mir, was hältst du von der Liebe? Climene Du selbst, was hältst du davon, treue Gefährtin? Wem von beiden sollen wir Recht geben? Climene Was sollen wir glauben, das Schlechte oder das Gute? Zusammen Lieben wir, es Ist der wahre Weg zu wissen, was wir davon halten sollen. Plus je le vois, plus ma vengeance est vaine ; Mon bras tremblant se refuse à ma haine. Ah ! quelle cruauté de lui ravir le jour ! À ce jeune héros tout cède sur la terre. Oui croirait qu'il fût né seulement pour la guerre ? Il semble être fait pour l'amour. Ne puis-je me venger à moins qu'il ne périsse ? Hé ! Ne suffit-il pas que l'amour le punisse ? Puisqu'il n'a pu trouver mes yeux assez charmants. Qu'il m'aime au moins par mes enchantements, Que, s'il se peut, je le haïsse. The more I see him, the more vain my vengeance seems; my trembling arm will not minister to my hate. Ah! How cruel to rob him of his life! The world lies at the feet of this young hero. How could one think he was born for nothing but war? He seems made for love. Can I not wreak vengeance without killing him? Ha! Would it not suffice if love were his punishment? Since my eyes could not charm him enough, let him be made to love me by enchantment, and let me, if possible, hate him. Venez, secondez mes désirs, Démons, transformez-vous en d'aimables zéphyrs. Je cède à ce vainqueur, la pitié me surmonte, Cachez ma faiblesse et ma honte Dans les plus reculés déserts. Volez, conduisez-nous au bout de l'univers. Come, help me achieve my desires. Demons, transform yourselves into gentle zephyrs. I am yielding to this victor, pity overcomes me, drive my weakness and my shame into the remotest deserts, fly, waft us to the ends of the universe! LES P L A I S I R S DE L'ÎLE E N C H A N T É E Cloris Cloris Chère Climène, dis-moi, que crois-tu de l'amour ? Dearest Clymene,tell me, what do you think of love? Climène Clymene Toi-même, qu'en crois-tu, ma compagne fidèle ? And you, what do you think of it, my faithful friend? Cloris On m'a dit que sa flamme est pire qu'un vautour Et qu'on souffre en aimant une peine cruelle. Climène On m'a dit qu'il n'est point de passion plus belle, Et que ne pas aimer, c'est renoncer au jour. Cloris Cloris I've heard that its flame rends worse than a vulture and that one suffers cruelly in loving. Clymene I've heard there is no passion more superb, and that to love not is to renounce life itself. Cloris À qui des deux donnerons-nous victoire ? To which of the two should we award the victory? Climène Clymene Qu'en croirons-nous, ou le mal ou le bien ? What should we believe,the evil orthe good? Ensemble Aimons, c'est le vrai moyen Together Let's love, that is the only means of knowing what we should believe. De savoir ce qu'on en doit croire. ausgestatteten Saal zu nutzen, den er mit großem Aufwand In den Tullerlen hatte einrichten lassen; dieser war mit Ercole amante von Cavalll und Buti (1662) eingeweiht worden, und dessen grandlose Bühnenausstattung konnte man bei dieser Gelegenheit ebenfalls wiederverwenden. Das Sujet hatte Mollere vorgeschlagen (Racine hatte an einen Orpheus gedacht), und er erhielt auch den Auftrag; da er diese tragédie-ballet in fünf Akten aber nicht allein bewältigen konnte, nahm er die Hilfe von Philippe Quinault (der die Divertissements schrieb) und Pierre Corneille in Anspruch (dem wir die wesentlichen Teile der letzten vier Akte verdanken). Das Werk - das fünf Stunden dauerte, für das neun verschiedene Bühnenbilder erforderlich waren, und In dem alle Götter des Olymp auftraten, Ungeheuer, Dämonen, Hanswurste und Zephyre-wurde mit Erfolg den ganzen Karneval 1671 hindurch gespielt. Es war Lullys Erstlingswerk als wirklicher Opernkomponist, dessen Kunst der Orchesterbehandlung aufs Schönste Im letzten Chor zutage tritt (mit sorgfältig gearbeiteten, chromatischen Zwischenspielen), der von den „verschiedenen Gruppen des Gefolges von Apollon, Bacchus, Momos und Mars" gesungen wird. Der Ehrgeiz Lullys ließ es nicht zu, seine Kunst länger In den Dienst irgendeines Dichters zu stellen, und so ließ das Zerwürfnis mit Mollere nicht lange auf sich warten. Als 1672 Perrln und Cambert In Konkurs gingen, nutzte Lully die günstige Gelegenheit und kaufte Ihnen das Privileg ab, das sie vom König zur Gründung einer Académie royale erhalten hatten; der Florentiner war nun „oberster Musikchef" und hatte prak- Pan Ich liebe Euch, reizende Nymphe. [gefallen. Ein unsterblicher Geliebter sucht Euren Augen zu Syrinx Pan ist ein mächtiger Gott, ich huldige den Göttern, doch vor dem Wort "Geliebter" graut mir. Pan Damit Ihr das Wort "Geliebter" süßer findet, füg ich den Titel "Gemahl" hinzu. Es wird mir nicht schwer fallen, mich in einer liebreizenden Kette zu binden; es wird mir nicht schwerfallen, mich zu binden und nie wieder zu schwanken. Liebt einen Gott, der Euch verehrt, vereinen wir uns in einem lieblichen Band! Syrinx Ein Gemahl muss noch mehr zu fürchten sein als ein Geliebter. Pan Zerstreut Eure sinnlosen Bedenken! Billigt die Liebe und ihren Zauber, lernt Ihre süßesten Reize kennen. Nein.es kann nur wegen Eurer Unwissenheit sein, dass sie Euch nicht gefällt. Syrinx Die Leiden anderer belehren mich. Ach, welch ein Unglück, sein Herz zu binden! Warum muss sein schönstes Alter man In tödlicher Sehnsucht verbringen? Ach, welch ein Unglück, nicht den Mut zu haben, sich von der Last trüber Sklaverei zu befreien! Ach, welch ein Unglück, sein Herz zu binden! Pan Ach, wie schade, dass Ihr nicht zu lieben wlsst! Was nützt es Euch, so viele Reize zu besitzen, wenn Ihr deren größten Vorzug gering schätzt? Was nützt es Euch, alles betören zu können? Ach, wie schade, dass Ihr nicht zu lieben wisst! Isis 7 Pan Je vous aime, Nymphe charmante. Un amant immortel cherche à plaire à vos yeux. Pan I love you, charming Nymph. An immortal lover seeks to please your eyes. Syrinx Pan est un Dieu puissant, je révère les Dieux, Mais le nom d'amant m'épouvante. Syrinx Pan is a powerful God, and I revere the Gods, but the name of lover frightens me. Pan Pour vous faire trouver le nom d'amant Plus doux, j'y joindrai le titre d'époux. Je n'aurai pas de peine À m'engager dans une aimable chaîne ; Je n'aurai pas de peine À m'engager pour ne jamais changer. Aimez un Dieu qui vous adore, Unissons-nous d'un nœud charmant ! Pan To make the name of lover sound more sweet, I shall link it to that of husband. It will not grieve me at all to pledge myself to so sweet a bond; it will not grieve me at all to commit myself to constancy. Give your heart to a God who adores you, let the delightful bond unite us! Syrinx Un époux doit être encore Plus à craindre qu'un amant. Syrinx A husband is even more to be feared than a lover. Pan Dissipez de vaines alarmes ! Éprouvez l'amour et ses charmes, Connaissez ses plus doux appas. Non, ce ne peut être Que faute de le connaître Qu'il ne vous plaît pas. Pan Throw your vain fears to the winds! Put love and its charms to the test, come to know its sweetest qualities. No, it can only be because you have never known it that you like it not. Syrinx Les maux d'autrui me rendront sage. Ah, quel malheur de laisser engager son cœur ! Pourquoi faut-il passer le plus beau de son âge Dans une mortelle langueur ? Ah, quel malheur ! Pourquoi n'avoir pas le courage De s'affranchir de la rigueur d'un funeste esclavage ! Ah, quel malheur de laisser engager son cœur ! Syrinx I have learned wisdom from others' misfortunes. Ah, what unhappiness to lose one's heart! Why should one spend the best years of one's life languishing like to die? Ah, how dreadful to lack the courage to free oneself from miserable slavery! Ah, what a shame to give away one's heart! Pan Ah, quel dommage que vous ne sachiez pas aimer ! Que vous sert-il d'avoir tant d'attraits en partage Si vous en négligez le plus grand avantage ? Que vous sert-il de savoir tout charmer ? Ah, quel dommage que vous ne sachiez pas aimer ! Pan Ah, what a shame you know not how to love! What does it profit you to have such charms if you neglect their greatest benefit? What good to you is the power to enchant everyone? Ah, what a shame you know not how to love! tisch das Monopol auf sämtliche Musikveranstaltungen in ganz Frankreich (sehr zum Schaden Molieres). Ein Jahr später begann seine Zusammenarbeit mit dem Dramatiker Quinault, aus der an die zehn Tragedies lyriques hervorgegangen sind (von 1673 bis 1686 beinahe jedes Jahr eine). Die vorliegende Einspielung bringt Auszüge aus drei der gelungensten dieser Opern: /s/s (1677), Roland (1685) und Armide (1686). Chor der Waldgötter, Satyren und Hirten Die erste ist kein für Lilly typisches Werk und sie ist auch nicht sehr bekannt. Isis, in SalntGermain-en-Laye uraufgeführt, verwirrte die Zuschauer durch ihren „gelehrten" Charakter, der ihr die Bezeichnung „Musikeroper" einbrachte. Die von Quinault zusammengeschusterte Handlung ist unzusammenhängend und ausufernd: sie erzählt das abenteuerliche Leben der Nymphe lo, die-das Objekt der Begierde Jupiters-vor dem Zorn der Juno fliehen muss und bis nach Ägypten gelangt, wo sie als Göttin Isis verehrt wird. Lully hat sich die wirkungsvollen Szenen, die über das ganze Libretto verteilt sind, zunutze gemacht und eine Reihe brillanter musikalischer Stimmungsbilder geschrieben. Im 3. Akt kommt es zu der obligatorischen „Schlummerszene" (Argus, von Merkur in tiefen Schlaf versetzt), die in ein ländlich-idyllisches Divertissement eingefügt ist, ein regelrechtes „Stück im Stück" mit eigener Handlung (der Liebschaft von Pan und Syrinx). Es endet mit der herzzerreißenden Klage des Pan, die nur beim Wind Gehör findet, der in Gestalt von Flötenläufen Antwort gibt. Im 4 . Akt flieht lo, von einer Furie gehetzt, durch verschiedene Welten: sie gelangt in der „Frostszene" mit dem berühmten „Chor der Zitternden" nach Syrinx Soll in leeren Reden ein so schönerTag vergehen? Meine Gefährtinnen, laufen wir in den tiefen Wald, lasst sehen, welche von uns ihre Pfeile am besten [benützt. Gehen wir auf die Jagd, auf die Jagd! Chor der Nymphen 2 Lieben wir ohne Unterlass! Chor der Nymphen Lieben wir niemals! Chor der Waldgötter, Satyren und Hirten Ergeben wir uns der Liebe, die uns bedrängt! Um glücklich zu leben, lieben wir ohne Unterlass! Chor der Nymphen Um friedlich zu leben, lieben wir niemals! Gehen wir auf die Jagd! Pan Ich kann Euch nicht verlassen, mein Herz hängt an Euch in zu starken und zu süßen Ketten. Syrinx Meine Gefährtinnen, kommt! Vergeblich rufe ich. Pan Hört, Undankbare, hört auf einen Gott, den Eure Schönheit betört und der Euch treue Liebe schwört. Syrinx Ich erkläre der Liebe ewigen Krieg. Chor Grausame, haltet ein! Haltet ein. Grausame! Syrinx Man hält mich von allen Seiten fest! Chor Grausame, haltet ein, haltet ein, haltet ein! Syrinx Schutzgötter der Unschuld, Najaden, Nymphen dieser Wässer, ich flehe hier um eure Hilfe. Chœur de Sylvains, de Satyres et de Bergers Chorus of Dryads, Satyrs and Shepherds Aimons sans cesse ! Let us never cease loving! Chœur de Nymphes Chorus of Nymphs N'aimons jamais ! Chœur de Sylvains, de Satyres et de Bergers Cédons à l'amour qui nous presse ! Pour vivre heureux, aimons sans cesse ! Chœur de Nymphes Let us never love! Chorus of Dryads, Satyrs and Shepherds Let us yield to love's urgent desires! To be happy, let's never cease loving! Chorus of Nymphs Pour vivre en paix, n'aimons jamais ! Syrînx Faut-il qu'en vains discours un si beau jour se passe ? Mes compagnes, courons dans le fond des forêts, Voyons qui d'entre nous se sert mieux de ses traits. Courons, à la chasse, à la chasse ! To live in peace, let us never love! Syrinx Must we waste so fair a day in vain discourse? My friends, let's hasten to the depths of the woods, see which of us makes the best use of our arrows. Make haste, to the hunt, to the hunt! Chœur de Nymphes Chorus of Nymphs Courons à la chasse ! Pan Je ne puis vous quitter, mon cœur s'attache à vous Par des nœuds trop forts et trop doux. Make haste to the hunt! Pan I cannot leave you, my heart is attached to you by bonds that are too strong, too sweet. Syrinx Syrinx Mes compagnes, venez ! C'est en vain que j'appelle. Come, my friends! Must I summonyou in vain? Pan Écoutez, ingrate, écoutez Un Dieu charmé de vos beautés Oui vous jure un amourfidèle. Syrinx Pan Listen,you ungrateful girl, listen to a God charmed by your beauty who vows eternal love. Syrinx Je déclare à l'amour une guerre immortelle. I declare eternal war on Love. Chœur Chorus Cruelle, arrêtez ! Arrêtez, cruelle ! Cruel girl, stop! Stop, cruel girl! Syrînx Syrinx On me retient de tous côtés ! I am being held fast! Chœur Chorus Cruelle, arrêtez, arrêtez, arrêtez ! Cruel girl, stop, stop, stop! Syrinx Dieux protecteurs de l'innocence, Naïades, nymphes de ces eaux, J'implore ici votre assistance. Syrinx Divine protectors of innocence, Naiads, Nymphs of these waters, I imploreyouraid. Skythlen, dann mit dem grausamen Chor der Schmiede in die Eisenschmieden der Chalybier, schließlich sogar in die Hölle, wo sie von den drei Parzen empfangen wird (ein Terzett der Parzen findet sich auch In Hippolyte et Aride (1733) von Rameau). Die zunehmende Eigenständigkeit des Orchesters, wie sie In Isis zu beobachten ist, zeigt sich noch ausgeprägter in Roland,der In Versailles uraufgeführt wurde und dessen Sujet der König selbst vorgegeben haben soll. Es gehört zu den Besonderhelten dieser Oper, dass die Hauptrolle eine Basspartie ist, aber auch der breite Raum, den die orchesterbegleiteten Rezltative einnehmen, ist hervorzuheben. Dies is vor allem im 4. Akt der Fall, der als ein gewaltiger „Monolog" des Helden aufzufassen Ist. Diesem wird nach und nach klar, dass Angelika ihn zum Narren hält, was auch die Schäfer bestätigen, die das Divertissement bestreiten. Der Monolog endet mit einer „Wahnsinnsszene" von großer Mannigfaltigkeit des Ausdrucks. Die Wandelbarkelt des Vortrags (die einen großen Ambitus der Stimme voraussetzt) wie auch der Untermalung durch das Orchester weist auf Szenen voraus, wie sie für die gleiche Stimmgattung später Campra in Tancrède (1702) und Rameau in Hippolyte geschaffen haben. Diese Bestrebungen Lullys sind zu seiner Zelt offenbar auf wenig Verständnis gestoßen, denn er hat sich in dieser Richtung nicht weiter bemüht, zumindest in Acis et Calatée (1686) nicht, das ein Misserfolg war. In Armide, seiner letzten Tragédie lyrique, die In der Académie royale uraufgeführt wurde, grenzt er die Bereiche Musik und Rezitation deutlicher Syrinx stürzt sich ins Wasser. Pan Wo seid Ihr? Welch neue Wunder! Die Nymphe verwandelt sich In Schilfrohr! Klage des Gottes Pan Wehe, wehe! Welch Geräusch! Was höre ich? Ach, welch neue Stimme! Die Nymphe will noch ihr Bedauern sagen. Wie süß ist ihr Gemurmel! Wie reizvoll ihre Klage! Wir hör'n nicht auf, mit ihr zu klagen. Die charmanten Überreste einer Nymphe, die so schön war, will ich wiederbeleben. Sie antwortet noch meinen Seufzern. Wir hör'n nicht auf, mit ihr zu klagen. Die Augen, die mich betörten, werden kein Licht mehr Musstest so du, grausame Liebe, dich [sehn. an einer widerspenstigen Schönheit rächen? Hätte es nicht gereicht, sie zu besiegen und in deinen Ketten Ihr gefühlloses Herz zu dem meinen in ewiger Glut entbrennen zu lassen? Alles soll meine Qual verspüren! Zwei Hirten und Pan Die reizenden Überreste einer Nymphe, die so schön war, wollen wir wiederbeleben. Sie antwortet noch unsern Seufzern. Wir hör'n nicht auf, mit Ihr zu klagen. Pan Mögedles klagende Schilfrohr auf ewig geliebt werden! Merkur Genug! Trauriger Amor, Ihr verdrießt uns. Auf! Wechseln wir das Thema! Verlassen wir diese bekümmerte Liebe. l. Nymphe, 2. Nymphe Liebt, nützt die Zeit, lieblicheJugend, erfüllt euer Begehren! Alles lacht,alles bezaubert in den schönsten Jahren. Die Liebe erleuchtet euch. Folgt Ihr nach, Syrinx se jette dans les eaux. Pan Où vous exposez-vous ? Quels prodiges nouveaux ! La nymphe est changée en roseaux ! Syrinx throws herself into the water. Pan Where are you going? What strange phenomena! The nymph has been changed into reeds! Plainte du Dieu Pan Hélas, hélas ! Quel bruit ! Qu'entends-je ? Ah, quelle voix nouvelle ! La nymphe tâche encor d'exprimer ses regrets. Que son murmure est doux ! Que sa plainte a d'attraits ! Ne cessons point de nous plaindre avec elle. Ranimons les restes charmants D'une nymphe qui fut si belle. Elle répond encore à nos gémissements. Ne cessons point de nous plaindre avec elle. Lament of the God Pan Alas, alas! That sound! What is it? Ah, a new, strange voice! The nymph is still endeavouring to express her sorrow. How sweet her murmuring! How alluring her lament! Let us never cease to weep with her. New life shall be bestowed upon the remains of a nymph who was so fair. She will respond to our laments, and we will never cease to weep with her. Les yeux qui m'ont charmé ne verront plus le jour. Était-ce ainsi, cruel amour, Qu'il fallait te venger d'une beauté rebelle ? N'aurait-il pas suffi de t'en rendre vainqueur Et devoir dans tes fers son insensible cœur Brûler avec le mien d'une ardeur éternelle ? Que tout ressente mes tourments ! The eyes that charmed me will never see daylight again. Is it thus, cruel Love, that you felt bound to avenge yourself upon a rebellious beauty? Would it not have sufficed to vanquish her and see her unfeeling heart in your shackles, burning with mine in an eternal ardour? May my suffering be shared by all! Deux Bergers et Pan Ranimons les restes charmants D'une nymphe qui fut si belle. Elle répond encore à nos gémissements. Ne cessons point de nous plaindre avec elle. Two Shepherds and Pan New life shall be bestowed upon the remains of a nymph who was so fair. She will respond to our laments, and we will never cease to weep with her. Pan Pan Que ces roseaux plaintifs soient ajamáis aimés. May these plaintive reeds be ever loved. Mercure Il suffit ! Triste Amour, vous nous contrariez. Allons ! changeons un peu d'objet ! Quittons cet amour inquiet. Mercury Enough! Doleful Love,you're thwarting us. Come now! Let's look for something a little different! Leave this troublesome love alone. ISIS i Nymphe, 2 Nymphe s Aimez, profitez du temps. Jeunesse charmante, Rendez vos désirs contents ! Tout rit, tout enchante Dans les plus beaux ans. L'amour vous éclaire, Marchez sur ses pas. r e E i Nymph, 2 Nymph Love, make hay while the sun shines, charming youth, satisfy your desires! All is smiles, all is enchantment in the best years of your life. Love illuminates your path. Follow where it leads, s t N D voneinander ab: so folgt der berühmte „Monolog der Armida" im 2. Akt, wenn die Zauberin zögert, den schlafenden Rinaldo zu töten, dem Duktus strebt nach schmeichelnden Ketten. Was nützt es zu gefallen, wenn ihr nicht liebt? der Dichtung, die in allen Nuancen ausgedeutet wird, bis das petitair („kurze Air") am Ende des Monologs erklingt, das ihre Läuterung verdeutlicht. Hier deklamiert Armida als menschliches Wesen (wie es heißt, in Nachahmung des Deklamationsstils der berühmten Tragödin Champmesle); sie singt erst wieder, wenn sie erneut die Dämonen herbeiruft und sich wieder in die Zauberin verwandelt. Und wenn das letzte Duett der Liebenden wie auch die anschließende sehnsuchtsvolle Passacaglia Züge eines Lyrismus italienischer Prägung tragen, so liegt das daran, dass die Zauberin in diesen Sätzen ihre ganze Verführungskunst aufbietet-den ganzen gefährlichen Zauber dieser Musik, der sich das französische Theater wohlweislich so lange verschlossen ivier Rouviere Climene Lass' uns in Ruhe, Philene! Cloris Tircis, halte mich nicht auf! Die zwei Hirten (Tircis und Philene) Ach, herzlose Schöne, geruhe, mir einen Augenblick zuzuhören! Die zwei Hirtinnen (Climene und Cloris) Aberwas willst du mirerzählen? Tircis und Philene Dass eine unsterbliche Flamme mein Herz unter deiner Herrschaft verzehrt. Climene und Cloris Das ist nicht neu: Du hast mir's tausend Mal gesagt. Philene Was? Willst du, dass mein Leben lang ich liebe und nichts erreiche? Übersetzung: Heidi Fritz Climene Nein, das ist nicht mein Begehrn, hör auf zu lieben, das möcht ich gern. 1. Lulli wurde 1661 französischer Staatsbürger und änderte seinen Namen entsprechend. Tircis Der Himmel zwingt mich zu der Huldigung, von der all diese Wälder Zeugen sind. 2. Auch diese Oper Lullys hat in England nachgewirkt, in der Frost-Geist-Szene in King Arthur (1691) von Henry Purcell (die wiederum von Klaus Nomi nachgeahmt wurde...). Cloris So soll der Himmel, da er dich zwingt, dir deine Mühe lohnen. Philene Durch dein hervorragendes Verdienst fesselst du meine Augen. Climene Wenn ich verdien', dass man mich liebt, schulde ich deinem Feuer nichts. Cherchez à vous faire Des noeuds pleins d'appas. Que vous sert de plaire Si vous n'aimez pas ? try to find attractive partners. What is the good of pleasing if you do not love? GEORGES DANDIN Climène Clymene Laisse-nous en repos, Philène ! Leave us alone, Phylene! Cloris Tircis, ne viens point m'arrêter ! Les deux bergers (Tircis et Philène) Ah ! belle inhumaine, Daigne un moment m'écouter ! Les deux bergères (Climène et Cloris) Cloris Thyrsis, do not interfere! The two Shepherds (Thyrsis and Phylene) Ah,cruel-hearted girl, deign to listen to me for a moment! The two Shepherdesses (Clymene and Cloris) Mais que me veux-tu conter ? Tircis et Philène Que d'une flamme immortelle Mon cœur brûle sous tes lois. Climène et Cloris Ce n'est pas chose nouvelle : Tu me l'as dit mille fois. But what do you want to tell me? Thyrsis and Phylene That with an eternal flame my heart burns for you. Philène Quoi ? veux-tu toute ma vie Que j'aime et n'obtienne rien ? Phylene So? Do you want me to love you all my life without reward? Climène Non,ce n'est point mon envie ; N'aime plus, je le veux bien. Clymene No, that's not what I want. Cease to love me, that's what I desire. Tircis Le Ciel me force à l'hommage Dont tous ces bois sont témoins. Clymene and Cloris There's nothing new in that. You've said it a thousand times. Thyrsis Heaven compels me to express my homage > to which these woods bear witness. Cloris C'est au Ciel, puisqu'il t'engage, À te payer de tes soins. Cloris Since heaven compels you, it is heaven's duty to repay your devotion. Philène C'est par ton mérite extrême Que tu captives mes yeux. Phylene It is your own perfection that has enslaved my eyes. Climène Si je mérite qu'on m'aime, Je ne dois rien à tes feux. Clymene If I am loved for my perfection, I oweyourardour nothing. Die zwei Hirten Der Glanz deiner Augen tötet mich. Die zwei Hirtinnen Bleibe fort von mir! Die zwei Hirten Mir gefällt dieser Anblick. Die zwei Hirtinnen Hirte, dann klage nicht darüber. Philène Ach! Schöne Climène! Tircis Ach! Schöne Cloris! Philène Erweiche sie für mich! Tircis Zähm für mich ihre Verachtung! Cloris Sei mitfühlend für die Liebe des Philène! Climène Sei mitfühlend für die Glut des Tircis! Cloris Gehst du mit deinem Beispiel voran, Hirtin, werd ich dir vielleicht folgen. Climène Willst du dich entscheiden voranzugehn, möglich, dass ich dir folge. Cloris zu Tircis Adieu, Hirte! Climène zu Philène Adieu, Hirte! Cloris Wart'auf ein günstiges Schicksal. Climène [besessen. Wart'auf eine süße Heilung des Übels, von dem du Tircis Ich erwarte keine Arznei. Les deux bergers The Two Shepherds L'éclat de tes yeux me tue. The brightness of your eyes kills me. Les deux bergères The Two Shepherdesses Détourne de moi tes pas. Stay away from me. Les deux bergers The Two Shepherds Je me plais dans cette vue. I take pleasure in the sight. Les deux bergères The Two Shepherdesses Berger, ne t'en plains donc pas. Then, Shepherd, do not complain about it. Phîlène Phylene Ah ! belle Climene ! Ah! FairClymene! Tircis Thyrsis Ah ! belle Cloris ! Ah! Fair Cloris! Philène Phylene Rends-la pour moi plus humaine ! Persuade her to use me more humanely! Tircis Thyrsis Dompte pour moi ses mépris ! Tame her sharp tongue for me! Cloris Cloris Sois sensible à l'amour que te porte Philène ! Be sympatheticto Phylene's love for you! Climène Clymene Sois sensible à l'ardeur dont Tircis est épris ! Be sympathetic to Thyrsis' passion for you! Cloris Si tu veux me donner ton exemple, bergère, Peut-être que je te suivrai. Climène Si tu veux te résoudre à marcher la première, Possible que je te suivrai. Cloris à Tircis Adieu, berger ! Climène à Philène Adieu, berger ! Cloris Cloris If you want to lead me by example, Shepherd, I might follow you. Clymene If you resolve to walk ahead, I might follow you. Cloris to Thyrsis Farewell, Shepherd! Clymene to Phylene Farewell, Shepherd! Cloris Attends un favorable sort. Wait for a stroke of luck. Climène Clymene Attends un doux succès du mal qui te possède. Wait for a happy cure for your malady. Tircis Je n'attends aucun remède. Thyrsis I wait for no remedy. Philène Und ich erwarte nur den Tod. Tircis und Philène Da wir in solcher Freudlosigkeit vergehen müssen, soll derTod unsere tristen Seufzer beenden. Kälteszene Die Bühne zeigt den eisigsten Ort Skythiens. Vorspiel: Entree der Völker der eisigen Breiten Chor der Völker der eisigen Breiten Der Winter, der uns plagt, lässt uns unerbittlich frieren. Wir können nur mit zitternder Stimme sprechen. Schnee und Eis lassen uns tödlich frösteln. Der Reif überzieht unsere schauernden Körper. Durchdringende Kälte raubt uns die Sinne, die härtesten Felsen bersten, Schnee und Eis lassen uns tödlich frösteln. lo Lasst mich, grausame Furie! Grausame, lasst mich einen Augenblick zu Atem Ah, Barbarin, je mehr ich dich bitte, [kommen. umso größer wird deine Freude, mich zu quälen! Furie Seufze, stöhne, weine, schreie! Mir ist deine Pein ein reizendes Schauspiel. lo Lass' mich, grausame Furie! [kommen! Grausame, lass'mich einen Augenblick zu Atem Welch schrecklicher Ort, welch unerträgliche Kälte! Sind die von deiner schonungslosen Wut gereizten Schlangen nicht schon genügend grausame Peiniger? Ein elendes Herz zu bestrafen, suchst du so weit neue Qualen? Philène Phylene Et je n'attends que la mort. And I wait only for death. Thyrsis and Phylene Since we must languish in such misery, let's put an end to our sad sighs with death. Tircis et Philène Puisqu'il nous faut languir en de tels déplaisirs, Mettons fin en mourant à nos tristes soupirs. ISIS Scène du froid Frost Scene Le théâtre représente l'endroit le plus glacé de la Scythie. The scene represents the iciest region ofScythia. Prélude : Entrée des peuples des climats glacés Prelude: Entry of the denizens of ice-bound lands Chœur des peuples des climats glacés L'hiver qui nous tourmente S'obstine à nous geler. Nous ne saurions parler Qu'avec une voix tremblante. La neige et les glaçons Nous donnent de mortels frissons. Chorus of the Denizens of the ice-bound lands The winter that torments us freezes us inexorably. We can only speak in trembling voices. The snow and ice cause deadly shivers. Les frimas se répandent Sur nos corps languissants. Le froid transit nos sens Les plus durs rochers se fendent. La neige et les glaçons Nous donnent de mortels frissons. The hoar-frosts creep over our suffering bodies. The cold benumbs our senses, the hardest rocks are split. The snow and ice cause deadly shivers. lo Laissez-moi, cruelle Furie ! Cruelle, laissez-moi respirer un moment. Ah ! barbare, plus je te prie lo Let me be, cruel Fury! Cruel one, let me catch my breath. Ah! Inhuman one, the more I plead, the greater your pleasure in tormenting me! Et plus tu prends plaisir d'augmenter mon tourment! La Furie Soupire,gémis, pleure,crie ! The Fury Je me fais de ta peine un spectacle charmant. lo Laisse-moi, cruelle Furie ! Cruelle, laisse-moi respirer un moment. Quel horrible séjour, quel froid insupportable ! Les serpents furieux par ta rage implacable Ne sont-ils pas d'assez cruels bourreaux ? Pour punir un cœur misérable Viens-tu chercher si loin des supplices nouveaux ? Your pain provides me with a charming spectacle, Sigh, groan, weep, shriek! lo Let me be, cruel Fury! Cruel one, let me catch my breath. What a horrible place, what unbearable cold! The furious snakes made implacable by your raging are they not sufficiently cruel executioners? To punish a miserable heart have you come so far afield to seek new tortures? Furie Unglückliche Bewohner einer elenden Behausung, erfahret Junos unheilvollen Grimm! Durch ihre harte Rache seht ihr eine Unglückliche, die hundert Mal mehr leidet als ihr. lo und die Furie Ihr seht eine Unglückliche, die hundert Mal mehr leidet als ihr. Chor Ach! Welche Pein zu zittern, zu leiden im Schrecken des Eises! lo Ach! Welche Pein, so viel Leid zu erdulden, ohne denTod zu finden! Ach, welch unmenschliche Rache! Furie Lass' uns die Tortur wechseln, gehn wir in andre Breiten. lo, Chor Ach! Welche Pein etc. Szene der Schmiede Die Bühne zeigt die Schmiede der Chaiybier, die gerade Stahl schmieden. Zwei Anführer der Chaiybier Zündet das Feuer der Schmiede an, Arbeitet mit neuer Kraft! Lasst den Amboss klingen unter schweren Hammerschlägen! Chor Zündet das Feuer der Schmiede an,etc. Rasch, rasch, rasch! lo Welch Feuersflut ergießt sich über mich! Chor Rasch, rasch, rasch! lo Oh Himmel! La Furie Malheureux habitants d'une demeure affreuse, Connaissez de Junon le funeste courroux ! Par sa vengeance rigoureuse Vous voyez une malheureuse Oui souffre cent fois plus que vous. The Fury Wretched inhabitants of a dreadful place, learn of Juno's baleful wrath! Victim of her ruthless vengefulness, you see before you an unhappy woman whose sufferings are a hundredfold more than yours. lo et la Furie Vous voyez une malheureuse Oui souffre cent fois plus que vous. lo and the Fury You see before you an unhappy woman whose sufferings are a hundredfold more than yours. Chœur Ah ! quelle peine de trembler. De languir dans l'horreur des frimas ! Chorus Ah! The pain of shivering, languishing in the horror of hoar-frost! lo Ah ! quelle peine d'éprouver Tant de maux sans trouver le trépas ! Ah ! quelle vengeance inhumaine ! lo Ah! The pain of suffering such agony with no hope of death! Ah! What inhuman vindictiveness! La Furie Viens changer de tourments, passe en d'autres climats. The Fury Come, for a change of torment, we'll go to other climes. lo, Chœur lo, Chorus Ah ! quelle peine,etc. Ah! The pain,etc. Scène des forges Forge Scene Le théâtre représente les forges des Chalybes qui tra- The scene shows the forges of the Chalybes which are vaillent à forger l'acier. being worked to produce steel. Deux conducteurs des Chalybes n Que le feu des forges s'allume. Travaillons d'un effort nouveau ! Qu'on fasse retentir l'enclume Sous les coups pesants du marteau ! Chœur Oue le feu des forges s'allume, etc. Tôt, tôt, tôt ! Two Leaders of the Chalybes To kindle the forge's fire, we must work harder yet! Makethe anvil ring to the heavy hammer-blows! Chorus To kindle the forge's fire, etc. Hurry, hurry, hurry! lo lo Quel déluge de feu vient sur moi se répandre ! A river of fire is about to engulf me! Chœur Tôt, tôt, tôt ! lo Ôciel ! Chorus Hurry, hurry, hurry! lo O heavens! Furie Der Himmel kann dich nicht hören, du klagst nicht laut genug. lo Juno wäre weniger unmenschlich. Du lässt mich zu viel leiden,dienst ihrem Hass zu gut. Furie Für das Maß ihrer Eifersucht sind auch die grausamsten Schmerzen noch zu schwach. lo Wehe, wehe! Welch ungeheure Strenge! Umsonst liebt Jupiter mich: Der Hass der Juno weidet sich an meiner Qual. Wie stark ihr hasst, große Götter! Wie weit seid ihr davon entfernt, so zu lieben! Chor Bereitet alles Nötige! Rasch, rasch, rasch! lo Kann ich nicht mein Leben beenden? In den Wellen möcht' ich sterben! Furie Überallhin muss meine Wut dir folgen; erwarte nicht Hilfe noch Rast. Chor Bereitet alles Nötige! Rasch, rasch, rasch! Euridice Zu schwatzhafter Amor, zu strenge Bedingung! Ich weiß nicht, wer von euch beiden mir größere Qualen verursacht, aber es ist ein gefährliches Übel, zu lieben und es nicht sagen zu dürfen! Roland Ach! Ich werde lange warten, die Nacht ist noch fern. Was, will die Sonne immer scheinen? Sie neidet mir mein Glück, verlängert ihren Lauf, La Furie Le ciel ne peut t'entend re, tu ne te plains pas assez haut. The Fury Heaven cannot hearyou,your plaints are not loud enough. lo Junon serait moins inhumaine. Tu me fais trop souffrir, tu sers trop bien sa haine. lo Juno would be less inhuman. You make me suffer too much,you serve her hate too well. La furie Au gré de son dépit jaloux Les maux les plus cruels seront encore trop doux. The Fury To satisfy her jealous spite, the cruellest pains are too gentle. lo Hélas ! hélas,quellerigueurextrême ! C'est en vain que Jupiter m'aime : La haine de Junon jouit de mon tourment. Que vous haïssez fortement, grands Dieux ! Qu'il s'en faut bien que vous aimiez de même ! lo Alas! Alas! What excessive harshness! Jupiter's love does not serve me: Juno's hate makes sport of my torment. How strongly you hate, great Gods! How weak is your love in comparison to your hate! Chœur Ou'on prépare tout ce qu'il faut ! Tôt, tôt, tôt ! Chorus Everything needful must be ready! Hurry, hurry, hurry! lo Ne pourrais-je cesser de vivre ? Cherchons le trépas dans les flots ! lo Could I not end my life? Let me seek death by drowning! La Furie Partout ma rage te doit suivre ; N'attends ni secours ni repos. The Fury My rage must follow you everywhere. Expect no help nor rest. Chœur Ou'on prépare tout ce qu'il faut ! Tôt, tôt, tôt ! Chorus Everything needful must be ready! Hurry, hurry, hurry! B A L L E T DES M U S E S Euridice Trop indiscret Amour, devoir trop rigoureux ! Je ne sais lequel de vous deux Me cause le plus de martyre. Mais que c'est un mal dangereux D'aimer et ne le pouvoir dire ! Euridice Love too carefree, duty too demanding! I know not which of the two of you causes me more heartache. But what a perilous ill it is to love when you cannot confess it. ROLAND Roland Ah ! j'attendrai longtemps, la nuit est loin encore. Quoi, le soleil veut-il luire toujours ? Jaloux de mon bonheur, il prolonge son cours Roland Ah, I have long to wait, for night is still faraway, what, would the sun shine all the time? Jealous of my happiness, he prolongs his course damit die Schönheit, die ich liebe, später kommt. Oh Nacht! Hilf meinem liebend Sehnen. Dränge den Stern des Tags, ins Wasser einzutauchen. Breit' in den Lüften deine dunklen Schleier aus. Mit meinen schmerzlichen Schreien werde ich nicht deine tiefe Ruhe stören. [mehr Der reizende Gegenstand meiner Wünsche erwartet nur dich, um den treuesten Liebenden der Welt zu beglücken. Oh Nacht! Hilf meinem liebend Sehnen. Wie grün sind diese Wiesen! Wie schön diese Grotte! Der Inschrift hier entnehm' ich, dass die Liebe in diesen stillen Hain zwei Liebende führte, die in gegenseitiger Glut entbrannt. Ich hoffe, dass die Liebe bald die Schönheit,die ich liebe, hierherführen wird. In höchsten Glücksgefühlen schwelgend, werden auch wir bald in dieser Grotte schreiben. Schöne Stätte, süße Zuflucht unserer glücklichen Liebe, mögest du immer reizend und ungestört bleiben. Schauen wir uns um. Was sehe ich? Diese Worte scheinen von AngeÜkas Hand geschrieben. Himmel! Einem anderen als mir erklärt sie ihre Liebe. Angelika verschenkt ihr Herz, Medor ist der Sieger. Hat sie mich in leerer Hoffnung gewiegt? Undankbare! Ist's nicht ein Verdacht, der sie kränkt? Medor der Sieger? Nein! Ich habe noch nicht von Medor sprechen hören. Meine Liebe hätte Grund zur Unruhe, fände ich hier den Namen des furchtlosen Sohns des Aimon oder eines anderen für seine Kämpfe berühmten Kriegers. Angelika hat's nicht gewagt, ihres Herzens wahren Gebieter zu bekennen, und ich kann leicht erkennen, dass sie von mir unter einem falschen Namen spricht Nach mir allein schmachtet ihr Herz, sie hat's mir genug gesagt, und ich bin dessen sicher genug. Pour retarder la beauté que j'adore. Ô Nuit ! favorisez mes désirs amoureux. Pressez l'astre du jour de descendre dans l'onde, Dépliez dans les airs vos voiles ténébreux. Je ne troublerai plus par mes cris douloureux Votre tranquillité profonde. Le charmant objet de mes vœux N'attend que vous pour rendre heureux Le plusfidèle amant du monde. Ô Nuit ! favorisez mes désirs amoureux. to delay the beauty I adore. 0 Night! Favour my amorous desires. Compel the day's star to sink beneath the waves, unfold your shadowy veils upon the winds. 1 will disturbyourdeeptranquillity with my mournful cries no more. The charming object of my affections waits for you alone in order to bestow happiness upon the most faithful lover in the world. 0 Night! Favour my amorous desires. Que ces gazons sont verts ! Que cette grotte est belle ! How green are these lawns! How lovely is this grotto! Ce que je lis m'apprend que l'amour a conduit Dans ce bocage, loin du bruit. Deux amants qui brûlaient d'une ardeur mutuelle. J'espère qu'avec moi l'amour bientôt Ici conduira la beauté que j'aime. Enchantés d'un bonheur extrême. Sur ces grottes bientôt nous écrirons aussi. Beaux lieux.doux asile De nos heureuses amours, Puissiez-vous être toujours Charmant et tranquille. What I read here tells me that love once led into this grove, far from all disturbance, two lovers burning with a mutual passion. 1 hope that love will soon lead here the beauty that I love. Under the spell of blissful happiness, we too will soon be writing in these grottos. Lovely spot, sweet shelter of our happy love, may you for ever be charming and peaceful. Voyons tout. Qu'est-ce que je vois ? Ces mots semblent tracés de la main d'Angélique. Ciel ! C'est pour un autre que moi Que son amour s'explique. Angélique engage son cœur, Médor en est vainqueur. Elle m'aurait flatté d'une vaine espérance ? L'ingrate ! N'est-ce point un soupçon qui l'offense ? Médor en est vainqueur ? Non ! Je n'ai point encore Entendu parler de Médor. Mon amour aurait lieu de prendre des alarmes Si je trouvais ici le nom De l'intrépide fils d'Aimon Ou d'un autre guerrier célèbre par les armes. Angélique n'a pas osé Avouer de son cœur le véritable maître ; Et je puis aisément connaître Qu'elle parle de moi sous un nom supposé. C'est pour moi seul qu'elle soupire, Elle me l'a trop dit et j'en suis trop certain. I'll look around. What is this I see? These words seem written in Angelica's hand. Heavens! It is for someone else that she declares her love. Angelica pledges her heart, Medor has conquered it. Would she have encouraged a vain hope? Heartless woman! Does such a suspicion do her an Has Medor won her? No! Never yet [injustice? have I heard Medor mentioned. My heart would have good reason for alarm had I found here the name of Aimon's intrepid son or that of some other famous warrior. Angelica would not venture to confess the true master of her heart, so I can be sure that she speaks of me under an assumed name. It is for me alone that she longs, she has said it so often and I am quite convinced. Lesen wir diese andern Worte, sie sind von einer andern Hand... Was lese ich? Himmel! Ich les' noch einmal... Dass Medor glücklich ist! Angelika hat sein Begehrn erfüllt. Dieser Medor, wer er auch sei, rühmt sich hier, der glückliche Sieger eines so reizenden Geschöpfs zu sein. Angelika hat das Begehren eines andern Liebenden erfüllt? Hat mich verraten? Nein, ich kann's nicht glauben. Nein, nein, ein Neider wollte mit diesen Worten das geliebte Wesen verleumden und meine Ruhe stören. Ich bin verraten! Himmel! Wer hätt's geglaubt? Oh Himmel! Ich bin verraten von der untreuen Schönen, für die die Liebe mich den Ruhm verraten ließ. Oh süße Hoffnung, in der ich mich wiegte, in welch grässlichen Abgrund hast du mich gestürzt? Zeugen einer widerwärtigen Leidenschaft, ihr habt meine Augen zu sehr verletzt. Möge alles an dieser Stätte das Grauen, das in meiner Seele herrscht, verspüren! Er zerstört die Inschriften, reißt Bäume und Felsbrocken aus. Ach! Ich steig hinab ins finstre Grab. Muss mich Amor verfolgen? Dieses Schwert ist nur mehr eine nutzlose Bürde für einen klagenden Schatten. Er wirft seine Waffen weg, bringt sich in große Unordnung. Welch Schlund ist geöffnet? Was sehe ich? Welch schauerliche Stimme erklingt? Die Hölle rüstet gegen mich eine unerbittliche Furie. Barbarin, ah! Du gibst mich dem Licht zurück? Was verlangst du? Sprich, oh grauenvolle Pein! Es gilt, ein schreckliches Beispiel der Qualen einer unheilvollen Liebe zu zeigen. Lisons ces autres mots ; ils sont d'une autre main... Qu'ai-je lu ? Ciel ! Il faut relire... Que Médor est heureux ! Angélique a comblé ses vœux. Ce Médor, quel qu'il soit, se donne ici la gloire D'être l'heureux vainqueur d'un objet si charmant. Angélique a comblé les vœux d'un autre amant ? Elle a pu me trahir ? Non, je ne le puis croire. Non, non, quelque envieux a voulu par ces mots Noircir l'objet que j'aime et troubler mon repos. Let me read further, these words are in another hand... What's this? Heavens! I must read that again... Medor is happy! Angelica has crowned his joy. This Medor, whoever he may be, here claims the of being chosen by so charming a girl. [honour Angelica has accepted another lover? She has been false to me? No, I cannot believe it. No, no, some envious person has written this to blacken my loved one's name and destroy my peace of mind. Je suis trahi ! Ciel ! Oui l'aurait pu croire ? Ô Ciel ! Je suis trahi par l'ingrate beauté Pour qui l'Amour m'a fait trahir ma gloire. Ô doux espoir dont j'étais enchanté, Dans quel abîme affreux m'as-tu précipité ? I am betrayed! Heavens! Who could have believed it? O heavens! I have been jilted by the cruel woman for whose love I sacrificed my honour. 0 sweet hope by which I was bewitched, into what dreadful abyss have you cast me? Témoins d'une odieuse flamme, Vous avez trop blessé mes yeux. Que tout ressente dans ces lieux L'horreur qui règne dans mon âme ! Witnesses to a hateful passion, you have wounded my sight too cruelly. May everything in this place feel the horror in my soul! // arrache les inscriptions, et même les arbres et des He obliterates the writing and even uproots trees and smashes pieces of rock. morceaux de rocher. Ah ! je suis descendu dans la nuit du tombeau. Faut-il que l'Amour me poursuive ? Ce fer n'est plus qu'un vain fardeau Pour une ombre plaintive. Ah, I have descended into the darkness of the tomb. Will Love pursue me still? This sword is nothing but a useless burden for a doleful shade. // jette ses armes et se met dans un grand désordre. He throws his weapons to the ground and rends his hair and clothes. Quel gouffre s'est ouvert ? Qu'est-ce que j'aperçois ? Quelle voix funèbre s'écrie ? Les enfers arment contre moi Une impitoyable Furie. What abyss yawns before me? What is it that I see? What doleful voice is shrieking? Hell pits a ruthless Fury against me. Barbare, ah ! Tu me rends au jour ? Que prétends-tu ? Parle, ô supplice horrible ! Il faut montrer un exemple terrible Des tourments d'un funeste amour. How cruel, ah! You send me back to the light? What do you want? Speak, O horrid tormentor! 1 must provide a terrible example of the torments of doomed love. Renaud Armide, Ihr werdet mich verlassen! Armide Ich brauche die Unterwelt, ich suche sie auf; meine Kunst will Einsamkeit. Meine Liebe zu Euch bereitet mir Sorgen, die mein Herz unruhig machen. Renaud Armide, Ihr werdet mich verlassen! Armide Seht, an welchem Ort ich Euch lasse. Renaud Kann ich irgendetwas sehen außer Euren Reizen? Armide Freuden werden Euch stets verfolgen. Renaud Gibt es sie denn, wo Ihr nicht seid? Armide Ein schwarzes Vorgefühl verwirrt und quält mich; es kündet mir ein Unheil, das ich hindern will, und je mehr mich unser Glück berauscht, umso mehr furche ich sein Ende. Renaud Könnt Ihrvon sinnloser Furcht befallen sein, Ihr, die Ihr die dunkle Stätte erzittern lasst? Armide Ihr lehrt mich die Liebe kennen, die Liebe lehrt mich die Furcht. Ihr wart für den Ruhm entbrannt, bevor Ihr mich liebtet, Ihr suchtet ihn überall mit unvergleichlichem Eifer; Der Ruhm ist ein Rivale, der mir immer Sorgen bereiten wird. Renaud Wie unverständig war ich zu glauben, ein müßiger Lorbeerkranz für einen Sieg sei das wertvollste aller Güter! Ist der ganze Glanz des Ruhmes einen Blick Eurer Augen wert? ARMIDE Renaud Renaud Armide, vous m'a Nez quitter ! Armide,you intend to leave me! Armide J'ai besoin des Enfers, je vais les consulter ; Mon art veut de la solitude. L'amour que j'ai pour vous cause l'inquiétude Dont mon cœur se sent agiter. Renaud Armide I need the Underworld, I go to seek its advice. My arts require some solitude. My love for you creates an uneasiness that troubles my heart. Renaud Armide, vous m'a Nez quitter ! Armide,you're leaving me! Armide Armide Voyez en quel lieu je vous laisse. See in what place I leave you. Renaud Renaud Puis-je rien voir que vos appas ? How can i see anything but your beauty? Armide Armide Les plaisirs vous suivront sans cesse. Pleasures will follow you constantly. Renaud Renaud En est-il où vous n'êtes pas ? How can that be if you are not there? Armide Un noir pressentiment me trouble et me tourmente; Il m'annonce un malheurquejeveux prévenir, Et plus notre bonheur m'enchante Plus je crains de le voir finir. Renaud D'une vaine terreur pouvez-vous être atteinte, Vous qui faites trembler le ténébreux séjour ? Armide Vous m'apprenez à connaître l'amour, L'amour m'apprend à connaître la crainte. Vous brûliez pour la gloire avant que de m'aimer. Vous la cherchiez partout d'une ardeur sans égale ; La gloire est une rivale Oui doit toujours m'alarmer. Renaud Que j'étais insensé de croire Qu'un vain laurier donné par la victoire De tous les biens fût le plus précieux ! Tout l'éclat dont brille la gloire Vaut-il un regard de vos yeux ? Armide A black foreboding troubles and torments me. It warns me of a danger I would avoid, and the more our happiness enchants me, the more I fear to see it end. Renaud Can you be affected by vain terror, you who cause the realm of darkness to quake? Armide You taught me how to love, love teaches me to fear. You longed for glory before you knew me, sought it everywhere with matchless zeal; glory is a rival that will always haunt me. Renaud How stupid was I to believe that an empty laurel wreath, the prize of victory, was more precious than any other thing! Can all the lustre of a glittering victory be worth one glance from your eyes? Gibt es ein Gut, so reizvoll und so selten wie jenes, das die Liebe meiner Hoffnung verspricht? Armide Strenge Vernunft und barbarische Pflicht haben über Helden nur allzu viel Macht. [erleuchtet: Renaud Ich werde immer verliebter, je mehr mich die Vernunft Euch zu lieben, schöne Armide, ist meine erste Pflicht. Mein Ruhm soll sein, Euch zu gefallen, mein Glück, Euch zu sehn. [unterworfen! Armide Welch liebenswerten Gesetzen ist meine Seele Renaud Wie süß ist es, Euch meine Sehnsucht teilen zu sehn! Armide Wie süß ist's mir, einen so großen Sieger zu fesseln! Renaud Wie beneidenswert sind meine Bande! Zusammen Lieben wir uns,alles lädt uns dazu ein. Ach, wärt Ihr so streng, mir Euer Herz zu versagen, Ihr nähmt mir das Leben. Renaud Nein, eher verlier ich mein Leben, als meine Flamme zu löschen. Armide Nein, nichts kann meine Seele ändern. Renaud Nein, eher verlier ich mein Leben, als mich von einer so holden Liebe zu befreien. Zusammen Nein, eher verlier ich mein Leben etc. Armide Zeugen unserer unendlichen Liebe, [folgt, [Spiele den Helden,den ich liebe. die ihr an dieser Stätte des Glücks meinen Gesetzen beschäftigt bis zu meiner Rückkehr durch angenehme Est-il un bien si charmant et si rare Is it as delightful and as rare Que celui dont l'amour veut combler mon espoir ? Armide La sévère raison et le devoir barbare Sur les héros n'ont que trop de pouvoir. as that with which love would crown my hopes? Armide Strict reason and cruel duty have all too much power over heroes. Renaud J'en suis plus amoureux plus la raison m'éclaire : Vous aimer, belle Armide, est mon premier devoir. Je fais ma gloire de vous plaire Et tout mon bonheur de vous voir. Renaud The clearer my mind, the more I am in love: to love you, fair Armide, is my first duty. I seek glory in pleasing you and all my happiness lies in seeingyou. Armide Armide Que sous d'aimables lois mon âme est asservie ! How charming the laws that hold my soul enthralled! Renaud Renaud Qu'il est doux de vous voir partager ma langueur ! How sweet it is to see you share my passion! Armide Armide Qu'il m'est doux d'enchaîner un si fameux vainqueur ! I find it sweet to have captivated so great a victor! Renaud Renaud Que mes fers sont dignes d'envie ! How enviable is my captivity! Ensemble Aimons-nous, tous nous y convie. Ah ! si vous aviez la rigueur De m'ôter votre cœur, Vous m'ôteriez la vie. Renaud Non, je perdrai plutôt le jour Que d'éteindre ma flamme. Armide Both Let us love, everything urges us to do so. Ah, had you been so harsh as to snatch your heart away from me, you would have snatched away my life. Renaud No, I would rather lose my life than stop loving you. Armide Non, rien ne peut changer mon âme. No, nothing can change the way I feel. Renaud Non, je perdrai plutôt le jour Renaud No, I would rather lose my life than loose the ties of so great a love. Both Que me dégager d'un si charmant Amour. Ensemble Non,je perdrai plutôt lejour,etc. Armide Témoins de notre amour extrême, Vous qui suivez mes lois dans ce séjour heureux Jusques à mon retour par d'agréables jeux Occupez le héros que j'aime. No, I would rather lose my life, etc. Armide Witnesses of our undying love, you who obey my laws in this happy place, until I return, keep the hero that I love busy with pleasant games. Passacaglia Ein glücklicher Liebender, dann der Chor Die Freuden haben als Zuflucht diese schöne, ruhige Stätte auserwählt. Wie reizend ist dieser Ort für die glücklichen Liebenden! Die Liebe hält in ihren Ketten tausend Vögel, die man in unsern Wäldern Tag und Nacht hört. Brächte die Liebe nur Kummer, würden verliebte Vögel nicht soviel singen. Junge Herzen, alles ist euch günstig. Nützet das Glück, das nicht von Dauer. Im Winter unsrer Jahre herrscht Amor nicht mehr. Die schönen Tage, die man verliert, sind für immer verloren. Übersetzung: Agnes Ploteny Passacallle Passacaille Un amant fortuné, puis le Chœur Les plaisirs ont choisi pour asile Ce séjour agréable et tranquille. Que ces lieux sont charmants Pour les heureux amants ! A Happy Lover, then Chorus Pleasures have chosen for their dwelling this pleasing and peaceful spot. How charming are such places for happy lovers! C'est l'amour qui retient dans ses chaînes Mille oiseaux qu'en nos bois nuit et jour on entend. Si l'amour ne causait que des peines, Les oiseaux amoureux ne chanteraient pastant. Love it is who here holds captive the thousand birds we hear night and day in our woods. If love caused nothing but misery, the amorous birds would sing less. Jeunes cœurs, tout vous est favorable. Profitez d'un bonheur peu durable. Dans l'hiver de nos ans l'Amour ne règne plus. Les beaux jours que l'on perd sont pour jamais perdus. Young hearts, everything is on your side. Make the most of happiness while it lasts. In the winter of our lives Love no longer reigns. Youth once lost will never come again. Translotion ©Avril Bordoni, 2002 Al Z EratoDisques 0927-44655-2