Résumés des communications Juin 2010.
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Résumés des communications Juin 2010.
L’EXAMEN TRICHOLOGIQUE: APPROCHE PRATIQUE DR PIERRE A. DE VIRAGH, CONSULTANT ET RESPONSABLE DES CONSULTATIONS DE TRICHOLOGIE AUX SERVICES DE DERMATOLOGIE, HOPITAUX UNIVERSITAIRES DE BERNE ET DE LAUSANNE Dans un cabinet de dermatologie générale, environ 4% des patients sont des femmes se plaignant d’une chute de cheveux non-focale. Ainsi, au moins chaque deuxième jour, le dermatologue se verra confronté à une patiente en détresse qui subjectivement voit mis en question son identité psychosexuelle. Malgré le reflexe de dissuasion de beaucoup de médecins, banalisant une telle chute de cheveux comme processus de vieillissement, la très grande majorité des femmes est tout à fait capable de faire la différence entre une chute de cheveux liée à l’âge et un processus pathologique. Une approche systématique et ciblée permet de prendre efficacement ces patientes en charge dans le temps habituel d’une consultation dermatologique. Pour optimiser la consultation il est recommandé que toutes les patientes se plaignant d’une chute de cheveux non-focale se présentent pour un examen standardisé ou un trichogramme au 5ème jour après shampooing, tandis qu’en cas de foyers alopéciques elles se présentent les cheveux fraichement lavées pour une éventuelle biopsie. Tout commence par une anamnèse dirigée, permettant de focaliser sur les causes possibles de la chute de cheveux. Il faut en particulier relever : troubles du cycle menstruel (ménarche tardive ou irrégularités du cycle indiquant un problème hormonal, le plus souvent un syndrome des ovaires polykystiques = signes cliniques ou biochimiques d'une hyperandrogénémie et oligo- resp. amenorrhee), importance des pertes (>12 tampons/cycle = hypermennorhagie, possible carence martiale prae/latente, cave : troubles de la CRASE), pilosité corporelle excessive (hirsutisme > 8 points sur l'échelle de Feriman-Gallway), régimes alimentaires et mode de vie (végétarisme ou déficits nutritionnels par sport excessif), médicaments induisant fréquemment un effluvium (inhibiteurs de la pompe à protons, bétabloquants, coumariniques, rétinoïdes, méthotrexate, antioestrogènes et anti-aromatases pour traitement de cancers de sein), anamnèse familiale. Il est de plus grande importance d’exclure un traitement hormonal contraceptif ou substitutif par des progestatifs à activité partielle androgénisante, comme les dérivés du noréthistérone et son acétate, norgestrel resp. lévonorgestrel (incl. le stérilet Mirena), le désogestrel ou le tibolon ; des traitements à activité andogénisante sont assez fréquents chez la femme ménopausée, prescrits à ‘intention de maintenir sa libido. Il n’y a aucune utilité de faire compter les cheveux tombés aux patientes, comme ce nombre varie considérablement de jour en jour, entre les individus, et qu’il n’y a pas d’études fiables quant à une valeur normale, le chiffre avancé de « 100 cheveux par jour » faisant partie de la mythologie dermatologique (1) . En plus, cet acte fixe la patiente sur le nombre de cheveux qu'elle arrive à collectionner par jour, rendant sa prise en charge pénible. L’inspection du cuir chevelu par reconnaissance du « pattern » de la chute de cheveux permet de rapidement reconnaître si une femme souffre d'une alopécie androgénétique, d'un effluvium diffus, ou d'une autre forme de chute de cheveux (inflammatoire, focale, cicatrisante). Souvent, il y a une 1 combinaison de plusieurs causes, et le dermatologue ne doit pas essayer de coincer tous les symptômes cliniques en un seul diagnostic, ce qui invariablement mène à l'échec thérapeutique. Le diagnostic d'une alopécie androgénétique doit impérativement préciser type et stade, comme il s'agit aussi chez la femme d'un processus physiologique lié à l'âge (normal: Ludwig I dès 30 ans, Ludwig II dès la ménopause, Ludwig III dès le "troisième âge"; Hamilton-Norwood jusqu'à 3). Il y a une indication médicale au traitement qu'en cas d'une alopécie dépassant l'habituel pour la tranche d'âge. De même, la décision pour des éventuels investigations endocrinologiques couteuses se fera en dépendance de l'importance de l'alopécie (voir ici-bas). A retenir qu’une inflammation modérée du cuir chevelu ne cause pas de chute de cheveux, mais que n’importe quelle inflammation importante peut en être responsable, passagère si rapidement soignée, persistante par fibrose folliculaire si négligée trop longtemps. En cas d’une pathologie cicatrisante il faut toujours procéder à une biopsie, et alors à cheval à travers la zone touchée (2/3) et la cicatrice (1/3), en parallèle aux follicules, jusqu’à l’hypoderme. L’examen trichologique proprement dit consiste en test de partition et test de traction qui révèlent une éventuelle différence de la densité de cheveux respectivement du cycle pilaire entre la région occipitale, habituellement épargnée de la calvitie constitutionnelle, et fronto-temporo-pariétale. Le test de traction se fait, comme le trichogramme, au 5ème jour après le shampooing. En cas d'une différence le diagnostic est celui d'une alopécie androgénétique; ceci n'exclue pas un autre processus induisant une raréfaction des cheveux. Le test de friction révèle une fragilité pathologique des cheveux s'il en résulte des fragments cassés, le plus souvent par abus de moyens cosmétiques (défrisages etc.), rarement par carence nutritionnelle (2). Mieux qu’avec le simple test de traction, le cycle pilaire est évalué par un trichogramme. L’erreur la plus courante est d’interpréter ce test dans une fausse conception de la chute de cheveux comme processus quasi-statique, constant. Cependant, il s’agit d’un processus ondulant, s’intensifiant par vagues. Le trichogramme doit donc être interprété comme test dynamique: un grand nombre de cheveux télogènes est équivalant à une diminution de leur nombre, l’intervalle normal de 15-20% étant une zone aveugle, où il n’y a pas de chute de cheveux pathologique ou quand on ne peut pas l’apprécier. Un nombre pathologique de télogènes en pariétal seulement est pathognomique de l’alopécie androgénétique, en occipital et pariéto-fronto-temporale de l’effluvium diffus. Un nombre pathologique en occipital seulement peut signer un effluvium diffus, une chute de cheveux saisonnière, ou encore une alopécie androgénétique en extension dans l’occiput s’il y a aussi une augmentation de cheveux miniaturisés. A première vue paradoxalement, mais expliqué par le dynamisme de la chute de cheveux, quand les télogènes dépassent 60% il faut suspecter un effluvium anagène (dystrophique) - en général une pelade diffuse - et quand ils dépassent 80% le diagnostiquer. Les examens paracliniques se font par blocs de paramètres, combinés selon la présentation clinique. Teste de base (toutes les patientes) : ferritine, AAN, TSH. Carences nutritionnelles (patientes suivant un régime amaigrissant ou végétarien, contraceptifs contenant l’acétate de cyprotérone) : vitamine B12, zinc, biotine (3). Test hormonal de base (patientes âgées avec alopécie androgénétique d’apparition soudaine et rapide) : testostérone totale, DHEAS. Test hormonal complémentaire, au moins deux cycles après l’arrêt d'une éventuelle contraception hormonale (femmes avec alopécie androgénétique avancée Ludwig II avant 30 ans, Ludwig III avant ménopause; femmes avec troubles du cycle ou en cas de hirsutisme) : LH/FSH, 17-OH progestérone, androstèndione, éventuellement 2 prolactine. Pour les trois premiers il faut connaitre la phase du cycle et c’est une habitude utile d’invariablement faire un tel examen en phase folliculaire (3-6 jour du cycle). Des troubles hormonaux ou des maladies auto-immunes sont rares chez des patientes ne se plaignant que d’une chute de cheveux sans hirsutisme et sans trouble du cycle ; néanmoins, on ne veut pas les manquer. Assez courantes par contre, sont des déficiences nutritionnelles simples ou combinées, retrouvées dans jusqu'à ¾ des patientes consultant pour une chute de cheveux anormalement importante. La plus courante est la carence martiale pré/latente, signe d'un manque en fer tissulaire (ferritine < 50-70 ng/ml) (3, 4), associé souvent aussi à des symptômes internistiques (fatigue, troubles du sommeil etc.) (5). Chez ces patientes la carence, sur seuil individuel, aggrave ou déclenche ce qui à première vue est méconnue comme chute de cheveux simple sur base constitutionnelle et liée à l’âge (6). L'observation - importante - de l'association d'alopécies constitutionnelles et d' "effluviums télogènes chroniques" (7) diffère de ce concept, où une déficience en cofacteurs peut déclencher ou aggraver une alopécie androgénétique simple. Cependant si la carence est négligée, l’échec du traitement visant l’alopécie constitutionnelle est certain. Contrairement, la correction seule d’une carence souvent inverse une alopécie androgénétique d’un point, souvent à atteindre une densité capillaire physiologique pour l’âge et à pleine satisfaction de la patiente. Alors, d’autres mesures fastidieuses pour corriger une chute de cheveux constitutionnelle ne sont pas nécessaires. La correction d’une carence nutritionnelle implique un suivi serré afin d’assurer des conditions stables et d’éviter des mouvements de jojo des éléments, responsables de nouvelles épisodes de chute de cheveux, autant frustrantes pour la patiente et le médecin. Si on réalise l’origine multifactorielle de la majorité des cas d’une chute de cheveux, et qu’on traite les patientes soigneusement et avec suivi à long terme, on peut obtenir un taux de succès d’environ 85%, à leur grande reconnaissance. Références : 1 Ihm CW, Lee JY: Evaluation of daily hair counts. 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DR BRUNO MATARD CENTRE DE SANTE SABOURAUD HOPITAL SAINT LOUIS. Introduction . Le cuir chevelu héberge une microflore levurique et bactérienne normale dont le déséquilibre écologique peut conduire à des pathologies variées. Les spécificités microbiologiques et topographiques des follicules pileux du cuir chevelu conditionnent l’existence de 2 ordres de maladies : des folliculites cicatricielles ou non qui posent , en pratique courante, le problème du diagnostic d’une pustulose du cuir chevelu et des maladies où l’atteinte du cuir chevelu est le fait d’un tropisme particulier d’un agent infectieux pour celui-ci. I Le cuir chevelu normal 1-La flore normale : flore résidente et flore transitoire Le cuir chevelu est riche en glande sébacées et donc en lipides favorisant la présence de propionibactérium spp et Malassezia spp .La densité des germes y est d’environ 10 puissance 6 germes /cm2 . La flore résidente du cuir chevelu est constituée principalement de levures du genre Malassezia, de prionibactérium acnés et de staphylocoques coagulase- (dont les staphylocoques épidermitis qui constituent 90% des germes aérobies.(1)). Des acariens du genre démodex colonisent l’ostium folliculaire et l’abouchement des glandes sébacés. La flore transitoire 4 Elle est transmise au cuir chevelu par les mains .Un staphylocoque doré est retrouvé dans 20 % à 30% des cheveux de sujets normaux(2) avec d’autres pathogènes occasionnels manuportés comme E.Coli,Streptococcus viridans,Streptococcus Beta hémolytique ,protéus,bacille pyocyanique et des streptocoques fécaux. 2 – Les défenses immunitaires Un système complexe de plusieurs lignes de défenses protège l’ostium folliculaire des microorganismes présents à sa surface : - la flore commensale. Des travaux récents (3)suggère que son équilibre est un facteur protecteur déterminant. En effet, puisque seuls 1% des bactéries sont cultivables(4) ,le séquençage des gènes bactériens par biologie moléculaire révèle l’existence aujourd’hui de nombreuses bactéries jusqu’alors inconnues(3). D’autre part, l’étude génétique de communautés bactériennes entières par biologie moléculaire (analyse métagénomique(3) va permettre l’étude du rôle de la flore bactérienne dans son ensemble dans des situations normales ou pathologiques (5) . -le sébum ,par ses propriétés fongicides et bactéricides. -Le système immunitaire avec une forte représentation dans la région ostiale des éléments suivants:Béta défensines, macrophages,CMH classe 1, ,cellules de Langerhans (6) 2 Maladies résultant de l’invasion d’organismes habituellement non pathogènes de la flore microbienne transitoire ou permanente Tous les contituants de la flore commensale peuvent devenir pathogènes par invasion du follicule pileux .Cette invasion suppose l’échec des mécanismes de défenses immunitaires qui protègent l’ostium folliculaire. La folliculite qui en résulte se traduira par une pustule folliculaire qui évoluera ou non selon le micro organisme en cause vers une destruction du follicule pileux. A Germes pyogènes : Streptocoques et Staphylocoque doré -L’impétigo de Bockhart ou folliculite superficielle staphylococcique Le staphylocoque doré peut être à l’origine de folliculites superficielles encore appelé impétigo de Bockhart qui correspondent à une atteinte ostiale du follicule pileux .Fréquentes sur fesses et les 5 cuisses , elles atteignent volontiers la barbe ou les creux axillaires et sont souvent associées à la présence d’un gite staphylococcique. Elle sont plus rares au cuir chevelu .Elles ne sont en général pas alopéciante mais peuvent laisser une petite cicatrice cupuliforme le plus souvent transitoire parfois définitive.Au cuir chevelu, en l’absence d’immunodépression elle ne récidivent pas après traitement antistaphylococcique général et local bien conduit et suppression d’éventuels facteurs favorisant (rasage,friction ,occlusion) -L’impetigo classique dans sa forme périorificielle de l’enfant (impétigo de Tilbury Fox), d’origine streptococcique ou staphylococcique peut également atteindre le cuir chevelu -La Folliculite décalvante (FD): La FD est une folliculite cicatricielle récidivante de cause inconnue survenant dans la majorité des cas chez des adultes sans hérédité notable ni anomalie immunitaire connue . La responsabilité du staphylocoque doré retrouvé dans la majorité des cas à la surface cutanée est discuté : rôle direct ou simple germe de surinfection ? La théorie la souvent proposée d’un rôle super antigénique des SD n’explique pas le caractère indéfiniment récidivant malgré l’utilisation d’antibiotiques anti- staphylocciques le plus souvent transitoirement efficace. B Propionibactérium acnès(PA) Les seuls organismes anaérobies de la microflore cutanée sont les bactéries du genre propionibacterium dont ils existe 3 espèces (p .acnes, p.avidum et p.granulosum)( 7). Elles sont ubiquitaires sur la peau mais leur densité varie en fonction du degré d’hydratation, d’anaérobiose et de la concentration en sébum et en sueur. P. Acnés est l’espèce la plus prévalente et la plus nombreuse, spécialement dans les régions « huileuses », riches en sébum comme le cuir chevelu. Le portage de P. Acnés devient beaucoup plus important chez les hommes aux alentours de 25 ans sans doute en raison du fonctionnement âge et sexe dépendant des glandes sébacées. PA est un bacille gram plus, anaérobie, aérobie tolérant, saprophyte responsable parfois de folliculites récidivantes. Il s’agit d’un tableau assez stéréotypé constitué par la survenue de pustules, folliculaires le plus souvent, non alopéciantes. Leur base peut être érythémateuse. Cette pustulose, individualisée par Maibach en 1967(8) à partir de 6 patients a été peu rapportée puisque les quelques articles publiés depuis ne concernent que moins d’une quinzaine de patients.(9,10,11).Ces observations permettent de dégager les caractéristiques suivantes :les patients sont quasi exclusivement des hommes (1 seule femme sur les 13 patients rapportés) âgés de 20 et 40 ans .Les pustules sont le plus souvent parieto- occipitales et asymptomatiques mais peuvent être prurigineuses et disparaissent spontanément en quelque jours sans traitement pour récidiver rapidement (11) Cette évolution sur le mode poussée rémission malgré les traitements dure souvent plusieurs années .(11,8) 6 Les cultures aérobies montre souvent la présence d’un staphylocoque doré(8 ) dont la résistance au traitement devra faire douter du diagnostic souvent porté à tort de folliculite staphylococcique . Seule une recherche sur milieu anaérobie permettra de cultiver le p. acnés prélevé dans les pustules (9).Histologiquement, on observe une pustule remplie de polynucléaires neutrophiles dans lesquels et autour desquels p. acnés peut parfois être observé (8,11). Un frottis coloré au gram réalisé sur une pustule est un examen simple qui permet d’orienter le diagnostic en montrant de nombreux bâtonnet intra et extra cellulaire (8). Le traitements antibiotiques locaux (érythromycine, clindamicine) sont d’efficacité inconstante. Les tétracyclines et l’érythromycine par voie orale sont souvent efficaces mais une récidive survient le plus souvent à l’arrêt .L’isotretinoïne per os est en générale très efficace à une dose minimale efficace (souvent 5 mg /24h voire par 48 H(11)) mais n’a qu’une action suspensive. 3-Demodex Démodex est un acarien commensal de la peau humaine qui colonise les follicules pileux dont Il existe 2 espèces: demodex follicularum et demodex brevis(12) D .follicularum est le plus long (280 microns).Il possède un long segment postérieur tubulaire, a des œufs en forme de flèche et occupe l’infundibulum par groupe de quelques individus. D.brevis mesure 170 micron, a un segment postérieur pointu, des œufs ovales et est présent dans la glande sébacée de façon solitaire. Les acariens sont revêtus d’une cuticule .Ils ont 3 segments: tête, thorax, abdomen. Des pièces buccales en forme d’aiguilles sont utilisées pour consommer les cellules de la peau. Les Démodex sont plus nombreux dans les zones riches en glandes sébacées comme la face, le cou, les paupières, et la partie haute du thorax. La prévalence de l’infestation par démodex augmente avec l’âge :après 50 ans Démodex est retrouvé chez 50 à 80 % des sujets (13)et dans 12 % des biopsies cutanées toutes indications confondues.(14) La responsabilité des Démodex est discutée dans plusieurs dermatoses : pytiriasis folliculorum, rosacé classique et rosacé granulomateuse,dermatite péri orale, blépharite à démodex et folliculites du scalp. Il faut (15,16),pour que sa responsabilité puisse être discuté ou bien la présence de démodex en situation intra dermique ou bien une concentration anormale de démodex c'est-à-dire : plus de 5 démodex par follicule pileux ou plus de 5 démodex par cm2 obtenus par grattage de cette surface ou par une méthode standardisée d’arrachage de la couche cornée sur une surface de 1cm2 avec une colle cyanoacrylique(17)). 7 Si l’existence de folliculites du visage impliquant la responsabilité des demodex parait vraisemblable, celle d’authentiques folliculites du cuir chevelu parait moins claire. Une douzaine d’observations a été rapportée dans la littérature(18-24,16). Toutes concernent des cuirs chevelu chauves ou dégarnis. Seule 2 d’entres elles sont suffisamment documentées(16,20) pour considérer le diagnostic de folliculite à démodex probable : absence de meilleur diagnostic, négativité des prélements bactériologiques et mycologiques, histologie compatible avec demodex en nombre important ou en situation dermique,amélioration par traitement anti démodex. Cette prédominance pour les cuirs chevelu chauves pourrait s’expliquer par une certaine prédisposition de D.folliculorum et D brevis a infester les follicules duvet (14) Les traitements disponibles sont le métronidazole topique et per os,l’ivermectine orale ( 200 microgramme/kg en dose unique ),les applications locales de permethrines ,le lindane, le benzoate de benzyl, le crotamiton en crème 4-Pustulose à levures du genre Malassezia. Les folliculites à levures du genre Malassezia sont fréquentes au niveau du tronc chez l’adulte immuno compétent et plus encore en cas d’immunodépresssion . L’atteinte du scalp n’a été qu’exceptionnellement rapporté dans la littérature (25). 2 maladies infectieuses avec tropisme particulier pour des follicules pileux. 1La syphilis Au stade primaire la syphilis n’est pas alopéciante sauf en cas de chancre du scalp (26,27) L’alopécie syphilitique survient le plus souvent lors de la syphilis secondaire. Sa prévalence, à ce stade, varie de 3 à 48 % selon les études avec une prédominance chez les hommes homosexuels (26,27,28) Plusieurs formes cliniques d’alopécies sont possibles au stade secondaire, toutes non inflammatoires et non cicatricielles. La plus fréquente et la plus caractéristique est une alopécie en petites plaques réparties irrégulièrement de façon diffuse sur le cuir chevelu conférant à la chevelure un aspect « mangé par les mites » qui peut ressembler à une pelade en plaques diffuses .Les sourcils, la barbe et tous les poils du corps peuvent être concernés.(26,27). 8 La seconde est une alopécie diffuse pouvant mimer un effluvium telogène. la troisième associe la forme diffuse à des plaques circonscrites. Rarement, des lésions papulo-squameuses du cuir chevelu accompagnent l’alopécie (28). Lorsqu’elles sont situées à la lisière du cuir chevelu elles forment alors la classique « couronne de Vénus » L’alopécie accompagne le plus souvent les autres signes cutanéo- muqueux de la syphilis secondaire Ce n’est que rarement qu’elle peut être le seul symptôme (26,27)et poser un problème de diagnostic différentiel difficile avec la pelade . On parle alors d’alopécie syphilitique essentielle (26,27,29) Dans la syphilis maligne, une chute de cheveux peut être associée à des lésions nodulaires ulcérées qui peuvent affecter le scalp aussi bien que toute la surface cutané (26). Il s’agit alors d’une vascularite nécrosante qui est observée le plus souvent chez des patients immunodéprimés. L’atteinte du scalp peut alors être cicatricielle. Dans l’alopécie « classique »de la syphilis secondaire , l’examen histologique montre un infiltrat lymphocytaire péri bulbaire et perivasculaire ( 30).La présence de plasmocyte ,volontiers dispersés dans l’infiltrat est inconstante (29,31) .Cet aspect d’infiltrat lymphocytaire peribulbaire peut faire porter à tort le diagnostic de pelade .(28,29,32) Le spirochète, même en utilisant des colorations spéciales (Warthin –Starry) est rarement retrouvé.(26) . Quelques travaux ont pu mettre en évidence par immuno histochimie le tréponème dans les follicules pileux des régions alopéciques par PCR ou immunohistochimie(29). Au contraire Les spirochètes son nombreux dans les lésions nodulaires ulcératives de la syphilis maligne. Dans la syphilis tertiaire les gommes peuvent s’accompagner d’une alopécie cicatricielle (26,30) 2 -Pustulose à Candida . Des folliculites à candida de la barbe et du cuir chevelu ont été décrites chez des patients héroïnomanes dans les jours suivant l’injection de drogue après une phase septicémique associant fièvre, sueurs et myalgies. L’atteinte du cuir chevelu est constante. Le prélèvement local des pustules est le plus souvent positif alors que les hémocultures sont souvent négatives. Des localisations extra cutanées en particulier oculaires et osseuses sont présentes dans 50 % des cas et conditionnent le pronostic. (33) 9 Plusieurs cas de folliculites de la barbe et du cuir chevelu ont été rapportés chez des patients non toxicomanes non immunodéprimés mais en contexte de septicémie candidosique le plus souvent par infection d’un cathéter central.(34) 3-Herpes virus. Le zona céphalique est une cause possible classique d’alopécie cicatricielle lors de l’atteinte de la branche ophtalmique du trijumeau. Les folliculites herpétiques des manifestations rares des Herpes virus(HSV et HVZ) ,sans doutes sous diagnostiquées ,dont environ 25 observations seulement ont été rapportées dans la littérature.(35) . Plusieurs observations de sycosis herpétique à HSV de la barbe ont été rapportées chez des sujets non immuno- déprimés( 36,37 ,38) . Bien que rare, il semble que l’atteinte folliculaire soit plus fréquente dans les zonas que dans les infections à HSV : sur 21 folliculites herpétiques une étude Par PCR a montré qu’il s’agissait de HVZ dans 17 cas et de HSV 1 dans 4 cas (35).Un cas de folliculite du scalp à HSV 2 à été rapporté(39) . 4- Le HIV 2 types d’atteinte du cuir chevelu sont possibles au cours de l’infection HIV : des alopécies (environ 7% des cas (40)) et des modifications de la texture des cheveux . Les alopécies sont le fait d’éffluvium télogènes de causes variées, le plus souvent non spécifiques (carentielles, endocrinologiques, médicamenteuses …). Un mécanisme spécifique, du au virus HIV, à l’origine d’une augmentation du nombre de cellules apoptotiques dans la gaine épithéliale externe et des cellules souches folliculaires pourrait expliquer certains de ces effluvium télogènes (40) Des altérations dystrophiques des tiges pilaires observées en microscopie électronique expliquent les modifications observées surtout aux stades avancés de la maladie : apparition de cheveux fins et cassant et défrisage des cheveux crépus. (41) 10 Bibliographie 1-Cogen AL, Nizet V, Gallo RL. Skin microbiota: a source of disease or defence? Br J Dermatol. 2008 ;158:442-55. 2-Hair as a reservoir of staphylococci. Summers MM,Lynch P.F,Black T J Clin Pathol. 1965 Jan;18:13-5. 3-Grice EA, Kong HH, Conlan S, Deming CB, Davis J, Young AC; Bouffard GG, Blakesley RW, Murray PR, Green ED, Turner ML, Segre JA. Topographical and temporal diversity of the human skin microbiome. 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Clinical and histopathologic features of hair loss in patients with HIV-1 infection. J Am Acad Dermatol. 1996 ;:63-8. 16 Antibiotiques et cuir chevelu L’avis d’un infectiologue : pourquoi faut-il en prescrire moins ? Docteur Sandra Fournier Origine des antibiotiques Molécules produites par des champignons ou des bactéries, ou par synthèse. Ex: Penicillium producteur de pénicilline, Streptomyces producteur de streptomycine Antibiotiques semi-synthétiques : méticilline synthétisée à partir de la pénicilline Fluoroquinolones produites par synthèse pure 17 Qu’est ce que le résistance bactérienne ? Bactérie capable de se multiplier en présence d’une concentration élevée d’antibiotique In vivo : CMI> concentration plasmatique maximale Résistance soit naturelle streptocoque et aminosides, BG- et glycopeptides Soit acquise Mutation chromosomique Plasmide, transposon Origine des gènes de la résistance Antibiotiques: produits naturels élaborés par microorganismes Ex: Penicillium, Streptomyces Microorganisme producteur synthétise, pour se protéger, des enzymes qui inactivent l’antibiotique ou modifient sa cible. Serait à l’origine des gènes de résistance aux antibiotiques. 18 Résistance plasmidique aux antibiotiques de E.coli dans des populations non exposées aux antibiotiques Gardner, Lancet, 1969 : 774 Habitants du N.E. de l’île Malaïta (Archipel Salomon), "à l’abri de la civilisation moderne sauf rares missionnaires" (étude anthropologique, Harvard, 1968) 1/21 avait dans les selles une souche de E.coli avec plasmide de résistance strepto. ± tétra. Support génétique de la résistance Gènes codant pour la résistance peuvent faire partie du patrimoine génétique de la bactérie ou appartenir à un élément génétique mobile (plasmide ou transposon) Résistance acquise : Mutation chromosomique, rare, stable, transmise aux cellules filles, peu transférable d’une bactérie à une autre Taux de mutation élevé pour quinolones, rifampicine, fosfomycine Acquisition d’un élément génétique mobile: instable en l’absence de facteurs de sélection, mais transférable d’une bactérie à une autre, appartenant parfois à des espèces différentes. Concerne souvent plusieurs familles d’antibiotiques 19 Sélection des bactéries résistantes sous la pression de sélection des antibiotiques Antibiotique Faible proportion de bactéries résistantes Proportion élevée de bactéries résistantes Echanges connus de gènes de résistance entre différentes espèces bactériennes (Tenover CID 2001) Gram Pseudomonas Enterobactéries Vibrio cholerae Campylobacter Gram + Staphylocoque Enterocoque Pneumocoque Streptocoque échange G+/G+ ou G-/Géchange G+/G- 20 Cibles d’un traitement antibiotique Action sur le foyer infectieux = cible du traitement: éliminer les bactéries responsables de l’infection Risque : sélection de mutants résistants au sein d’une population initialement sensible Action sur la flore commensale = effet indésirable du traitement Sélection d’espèce naturellement résistante : ex Clostridium difficile Sélection d’espèce ayant acquis une résistance Flore commensale Organisme composé de 1014 bactéries contre 1013 cellules Plus de 400 espèces différentes 3 réservoirs principaux Tube digestif 109 – 1011 bactéries/g Plusieurs centaines d’espèces Prédominance des anaérobies Entérobactéries et entérocoque : 108 Sphère ORL 108 bactéries/ml Prédominance des anaérobies Antibiotiques Streptococcus viridans et S. pneumoniae : échanges génétiques Peau 102à 105/cm2 Corynébacteries, Staphylocoque coagulase négatif Source d’infection de cathéter 21 Sélection de streptocoques buccaux résistants aux antibiotiques après antibioprophylaxie Amoxicilline (3 g x 2,1 jour/semaine) pré-prophylaxie : 1 semaine : 5 semaines : 3 semaines après fin : Southall et al, JAC, 1983 0/9 porteur de strepto. R amox. (> 0,5 mg/l) 1/9 " " " " 9/9 " " " " disparition " " " Erythromycine (1 g X 2,1 jour/semaine) pré-prophylaxie : 2 semaines : 23 sem. après fin : 43 " : Harrison et al, JAC, 1985, 15 : 471 0/10 porteur de strepto. R érythro ( ≥ 1 mg/l) 10/10 " " " " encore 8/10 porteurs encore 5/8 porteurs Flore cutanée Sélection in vivo de mutants résistants sous traitement par fluoroquinolones Hoiby, Lancet, 1997;349:167 7 volontaires sains Ciprofloxacine 750 mgX2/j, 7 jours Concentration dans la sueur : 2 à 2,5 mg/l Sélection de S. epidermidis résistants (CMI > 4 mg/l) chez les 7 volontaires Persistance ≥ 1 mois après traitement + Résistance à meticilline, erythromycine, gentamycine, trimethoprime 22 Sélection des bactéries résistantes sous la pression de sélection des antibiotiques Prévot et al, AAC,1986;30:945-7 Emergence d’entérobactéries résistantes au céfotaxime dans la flore fécale de patients traités et non traités par céfotaxime Témoins % de patients sans entérobactéries résistantes au céfotaxime 31 patients non traités par cefotaxime 68 patients traités par cefotaxime La résistance bactérienne aux antibiotiques à l’échelle de la population 23 Incidence des entérobactéries BLSE / 1000 JH (« RAISIN ») 0,2 0.16 0,15 E.coli E.coli K.pneumoniae 0,1 E.cloacae E.aerogenes 0,05 0.02 0 2002 2003 2004 2005 2006 2007 2008 Klebsiella pneumoniae résistantes aux céphalosporines de 3ème génération (%) - bactériémies 2% 15% 2005 2008 24 Antibiotiques et résistance bactérienne, le retour en arrière est-il possible ? Impact d’un programme de maîtrise de la consommation d’antibiotiques sur les taux de résistance Nb de jours d’ d’antibiotiques 20 000 140 Nb BGN ré résistants 160 15 000 120 79 10 000 80 5 000 40 0 Avant Aprè Après 0 Gruson et al. Am J Respir Crit Care Med 2000;162:837-43 25 Prévenir les infections Infection Eviter la transmission croisée Résistance bactérienne Antibiotique Diminuer la consommation Comment prescrire mieux ? 26 10 messages clés Choisir un antibiotique adapté à la bactérie que l’on veut atteindre Spectre le plus étroit possible Ré-évaluer la prescription à 2 jours Durée nécessaire et suffisante : un traitement court de 7 jours suffit pour traiter la plupart des infections. Ne traiter que les seules infections bactériennes Ne pas traiter une colonisation Adopter des modalités d’administration appropriées : voie orale, posologie … Limiter les associations d’antibiotiques Prévenir la transmission croisée Limiter les dispositifs invasifs Vacciner Limiter les associations d’antibiotiques La monothérapie suffit pour traiter la plupart des infections courantes Les associations ont trois objectifs : limiter l’émergence de mutants résistants pour certains couples bactériesantibiotiques (« modèle tuberculose ») : S. aureus et fluoroquinolones, rifampicine, fosfomycine, acide fusidique P. aeruginosa et ß-lactamines ou fluoroquinolones Enterobacter, Serratia et ß-lactamines Entérobactéries et fluoroquinolones en cas de résistance à l’acide nalidixique obtenir un effet synergique dans certaines situations où il est nécessaire d’augmenter la bactéricidie (infection à bacille gram négatif chez le neutropénique, infection grave à entérocoque …) élargir le spectre en cas d’ : incertitude sur la nature du germe responsable infection polymicrobienne Si une association d’antibiotiques a été débutée, l’indication de la poursuivre doit être ré-évaluée à 48 heures, éventuellement avec l’aide du référent en antibiothérapie de l’hôpital 27 Une autre raison de limiter la prescription des antibiotiques Infections à Clostridium difficile (CD) Responsable de 15 à 25 % des diarrhées post-antibiotiques Incidence 1 à 10 pour 1000 admissions Transmission croisée + AB à large spectre déséquilibre la flore digestive, favorise l’acquisition et l’implantation de CD AB les plus souvent responsables : Augmentin, C3G, Dalacine, macrolides, fluoroquinolones CD toxinogène, souche 027 Penser à la colite pseudo-membraneuse devant : Diarrhée abondante Douleurs abdominales Fièvre, AEG + hyperleucocytose (20 000 G blancs), syndrome inflammatoire Complication : perforation du colon Mortalité 1%, si colite pseudo-membraneuse compliquée 40% Diagnostic : recherche de toxine, coproculture, rectoscopie Traitement : Flagyl (vancomycine per os) : 1 g/j Arrêt de l’AB responsable Eviter ralentisseurs du transit Récidives 20% 28 Plan national Antibiotiques Prescrire moins d’antibiotiques, c’est préserver leur efficacité 29 CAS CLINIQUES DE PEDIATRIE DU CUIR CHEVELU PROFESSEUR CHRISTINE BODEMER HOPITAL NECKER CALVITIES CELEBRES REMI MAGHIA La calvitie se définit comme l’absence partielle ou totale de cheveux, sans préjuger de la cause. Devenir chauve, puis être chauve, est-ce un handicap, ou est-ce indifférent (« rien »), ou un atout ? Cette dernière possibilité étant, il faut le dire, une tendance plus récente (mais il ya eu des précurseurs en la matière). Finalement, cette question qui est sans solution dès qu’on la formule, s’est posée dans le passé et continuera probablement à intéresser les hommes tant qu’ils prêteront attention à leur aspect physique, à leur présentation, voire à leur « image » comme on dit de nos jours. Question se posant plus s’ils sont célèbres ? Probablement. Avant l’ère des traitements actifs, médicaux et chirurgicaux, en particulier sur la cause la plus fréquente, l’alopécie androgénétique, nos prédécesseurs célèbres en ce bas monde avaient moins de possibilités que nous. La thérapeutique étant inexistante, il est certain que, après une phase de « thérapie » infructueuse, l’acceptation ou la dissimulation étaient les deux alternatives habituelles. Jules César, devenu empereur de Rome, fit voter au Sénat une loi lui permettant de porter continuellement la couronne de laurier : pas mal ! C’est Louis XIII, roi de France, qui lance la mode des perruques pour dissimuler son alopécie ; c’est ainsi que la perruque devient un canon de bon goût et de noblesse. Le roi soleil Louis XIV, touché de la même disgrâce, bénéficie du fait que la perruque est devenue un signe obligatoire de haut rang. Il se fait raser quotidiennement par son barbier, en secret, avant de revêtir son énorme perruque. Une infection cutanée gravissime à type de méga-furoncle nucal (sous la perruque) faillit bien lui être fatale. Autres moyens de camouflage : le bicorne de Napoléon et le képi de Pétain, couvre-chefs leur permettant à la fois de cacher leur calvitie et d’en imposer par leur stature militaire. 30 En France, après la deuxième guerre mondiale, la calvitie fut largement prédominante chez nos présidents (seule exception : le président actuel…). C’est l’inverse outre-Atlantique puisque depuis Dwight Eisenhower, aucun président élu des Etats-Unis d’Amérique ne fut chauve. Avis aux prétendants à l’élection suprême ! Une curiosité est la répartition chauves/chevelus des dirigeants de la Russie depuis la révolution communiste : alternance parfaite. Le 50-50 est conservé si l’on regarde la toison des 2 dirigeants fascistes qui ont terrorisé l’Europe sous leur régime tyrannique jusqu’à la fin de la deuxième guerre mondiale. L’attitude des célébrités contemporaines face à la calvitie sera analysée dans sa diversité : tout est possible : de « j’assume, je n’assume pas, j’en joue, j’en fais ma marque de distinction », à « j’en fais un véritable atout ». Enfin, une analyse de la calvitie dans l’art, en particulier au travers des autoportraits, prouve que souvent les maitres de l’art pictural se sont eux-mêmes représentés chauves sans aucune concession. 31 LE TRAITEMENT HORMONAL DES ALOPECIE ANDROGENOGENETIQUES FEMININES ? M. FAURE, LYON. L’alopécie dite androgénogénétique féminine ou AAG (Female Pattern Hair Loss en anglo-américain) semble représenter la plus fréquente des causes d’alopécie féminine diffuse. Le rôle des androgènes n’est cependant pas prouvé. Il est suspecté par analogie avec l’AAG masculine chez l’homme et devant la possibilité d’une hyperandrogénie biologique associée. Cette dernière éventualité est loin d’être la règle. La prise en charge de l’AAG féminine repose sur l’association d’un traitement local par minoxidil et de la mise sous antiandrogène. L’inefficacité du finastéride chez la femme n’est enfin pas démontrée. Rappelons que (1) le diagnostic est clinique ; (2) que le rôle des hormones n’est pas prouvé ; (3) que les explorations endocriniennes à la recherche d’une hyperandrogénie ovarienne, parfois surrénalienne ne sont en fait justifiées qu’en cas d’hirsutisme « vrai », et/ou d’anomalies du cycle associés (1-6). La contraception hormonale doit être adaptée. La contraception hormonale sera adaptée en cas d’AAG, en évitant les contraceptions potentiellement androgéniques et en privilégiant les associations estroprogestatives (OP) dites antiandrogéniques par voie orale (7). Les OP peuvent être antiandrogéniques : diminution de la production des androgènes ovariens (effet antigonadotrope) et augmentation de la production de la SHBG (éthinyl-estradiol). Cet effet antiandrogénique peut être cependant masqué par les propriétés androgéniques du progestatif utilisé. Les PG peuvent, selon le progestatif, en se fixant sur le récepteur aux androgènes (AR) exercer un effet agoniste (androgénique) ou antagoniste (antiandrogénique). En cas d’AAG, on conseillera donc une contraception OP avec un progestatif antiandrogénique : acétate de cyprotérone - CPA (Diane35 par exemple), acétate de chlormadinone - CMA (Belara), dienogest (Qlaira), drospirénone (Jasmine, Jasminelle, Yaz), norgestimate (Triafemi, Tricilest). En revanche les progestatifs des « nouvelles » contraceptions OP par voie transdermique (patch Evra) ou par anneau vaginal (Nuvaring) sont capables d’effets androgéniques sur la peau et le 32 système pileux.. Les contraceptions progestatives (prise orale de desogestrel (Cerazette), SIU au lévonorgestrel (Mirena) ou l’implant à l’étonogestrel (Implanon)) doivent être considérées comme des facteurs aggravants et ne sauraient être conseillées. On recherchera également en cas d’AAG la prise d’hormones à activité androgénique (progestatif en périménopause; tibolone (Livial) après la ménopause ; patch androgénique (Intrinsa). Ceci étant, l’effet antiandrogénique des contraceptions OP dites antiandrogéniques est insuffisant pour corriger une AAG. Il en est de même chez la femme ménopausée du traitement estrogénique dit de ménopause. Il faut savoir avoir recours aux antiandrogènes et aux applications de minoxidil. La prise en charge passe en fait par l’emploi des antiandrogènes … Ils agissent essentiellement par leur fixation sur le récepteur périphérique aux androgènes (8). Aucune des deux molécules disponibles en France n’a d’AMM dans l’alopécie féminine. Les résultats ne sont en fait qu’aléatoires, « patiente-dépendants ». L’acétate de cyprotérone (CPA) Actuellement le schéma le plus utilisé associe chaque jour un comprimé d’Androcur® 50 mg à un estrogène naturel en comprimé, en gel ou en patch, ceci 20 jours sur 28. Une alternative est l’association en cas de prise orale d’un OP d’un comprimé par jour les 15 ou 21 premiers jours de la prise de l’OP. Elle permet d’éviter les anomalies du cycle qui peuvent être rencontrées avec le schéma précédent. En ce qui concerne l’hirsutisme, l’amélioration apparaît vers 6 mois de traitement. Le traitement n’est que suspensif. Sur l’alopécie, l’effet est aussi lent, moins constant (9-11), surtout marqué en cas d’hyperandrogénie associée (9) et nécessite la correction préalable d’une éventuelle carence martiale (2). L’appréciation subjective par la patiente est très variable d’une femme à l’autre. Il est préférable de ne pas prescrire le CPA seul sans estrogènes. Il ne peut donc être utilisé en cas de contre-indication aux estrogènes (lupus, thrombophilie, cancers estrogénodépendants) et il est difficile de l’envisager chez la femme ménopausée sans troubles climatériques, et/ou à distance « tardive » de la ménopause. 33 La spironolactone La spironolactone (Aldactone®), très utilisée aux USA, où le CPA n’est pas disponible, n’est pas antigonadotrope. En plus de son effet par blocage du récepteur aux androgènes, elle inhibe la synthèse de testostérone. Elle est prescrite à une dose de 100 à 200 mg par jour, en continu. L’efficacité est similaire à celle du CPA (8, 10). Sa prescription ne « nécessite » pas de traitement estrogénique associé, contrairement à celle du CPA (cf supra). … ou des inhibiteurs de la 5 α réductase, dont rien ne prouve vraiment l’absence d’efficacité … Le finastéride Le finastéride recommandé dans la prise en charge de l’AAG masculine n’est quant à lui ni une hormone, ni un antiandrogène, puisque son action consiste en une inhibition de la transformation enzymatique de la T en DHT. Les études initiales n’ont pas montré d’efficacité à la dose quotidienne de 1 mg dans l’AAG post-ménopausique (12). Quelques bons résultats individuels ont cependant été rapportés, à des posologies supérieures, mais nous manquons d’études contrôlées (13-15). De bons résultats ont été rapportés chez la femme jeune avec une dose quotidienne de 2,5 mg, mais dans une étude ouverte, sans contrôle, et sous contraception dite antiandrogénique (Jasmine) (16). L’effet donc du finastéride en cas d’AAG précoce, chez la femme jeune, en période d’activité génitale n’a donc pas été correctement évalué à l’heure actuelle et rien n’indique en fait que le finastéride est inefficace en cas d’AAG féminine, pour lequel il n’a certes pas d’AMM (le CPA et la spironolactone non plus d’ailleurs). Des résultats individuels (supérieurs ?) ont pu également être rapportés sous dutastéride (17). … associés aux applications de Minoxidil. Voilà plus de 10 ans que le produit a montré son efficacité dans l’AAG féminine, comme chez l’homme. En pratique, rien ne permet de réserver la solution de minoxidil à 5 % au seul sexe masculin d’ailleurs. Des tentatives de comparaison des efficacités relatives du minoxidil et du CPA ont été tentées. Elles ont montré semble-t-il que le minoxidil était d’avantage efficace chez des femmes présentant une alopécie isolée sans stigmates d’hyperandrogénie clinique ou biologique, alors que le CPA serait plus efficace chez des femmes présentant une hyperandrogénie clinique ou biologique avérée (11). Cette double prise en charge doit s’accompagner d’une prise en charge psychologique adaptée, et ne dispense parfois pas du recours à la chirurgie des microgreffes. 34 Références 1. Ludwig E. Classification of the types of androgenetic alopecia (common baldness) occuring in the female sex. Br J Dermatol, 1977; 97: 247-54 2. Rushton DH, Ramsay ID The importance of adequate serum ferritine levels during oral cyproterone acetate and ethinylestradiol treatment of diffuse androgen dependent alopecia in women Clin Endocrinol 1992; 36: 421-7 3. Futterweit W et coll. The prevalence of hyperandrogenism in 109 consecutive female patients with diffuse alopecia J Ann Acad Dermatol 1988; 19: 831-6 4. 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Mais la principale innovation en contraception orale estroprogestative en France, et dans de nombreux pays européens et non européens, est la commercialisation de la première pilule à base d’estrogène naturel, QlairaR. La nouvelle contraception d’urgence à l’acétate d’ulipristal (PRM= Modulateur du récepteur à la progestérone), EllaoneR ; efficace pendant les 120 h suivant un rapport sexuel, mais non remboursée par la Sécurité Sociale. Le présent: 2010 Le remboursement de certaines pilules EP à base de progestatifs de 3° génération (Varnoline ContinuR et DésobelR 20 et 30 au désogestrel). L’arrivée en France de LEELOOR Gé, la seule pilule à 20 μg d’éthinyl-estradiol (EE) avec lévonorgestrel (progestatif de 2°génération). Elle a un statut de générique mais en France son princeps n’est pas commercialisé. L’Implant, ImplanonR devrait en 2010 prendre le nom de NexplanonR. Il aura un nouveau inserteur et sera radio-opaque ce qui facilitera son repérage au moment du retrait s’il n’est pas palpable. L’avenir: 2011-2012 La 2° pilule à base d’estrogène naturel (estradiol et acétate de nomégestrol), pilule monophasique de 24 j sur 28. La pilule DienilleR (EE 30 μg / 2 mg Dienogest), déjà commercialisée dans de nombreux pays européens sous le nom de ValetteR et approuvée dans certains dans le traitement de l’acné modéré. Yaz PlusR, contiendra de l’acide folique. Le patch hebdomadaire FidenciaR , contiendra EE et gestodène, il est plus petit qu’Evra et est transparent 36 Un anneau vaginal diffusant EE et nestorone, progestatif inactif per os, très proche de la progestérone micronisée. Il sera placé 21j dans le vagin, retiré pendant 7j mais réutilisé ainsi pendant 1 an. Nouveaux dispositifs utérins (DIU) au cuivre moins volumineux, pouvant convenir aux nullipares, tels que TCu380-NulR disponible au Mexique, le GynefixR330 et le GynefixR 200, disponibles en Belgique. Les futurs systèmes intra-utérins au lévonorgestrel (SIU-LNG) (le Fibroplant-LNGR, le FemilisR …), et en particulier le LCSR (Levonorgesrel Contraceptive System), conçus pour les nullipares et les petits utérus. Evolution de la contraception en France Les associations estroprogestatives (EP). De loin la première méthode de contraception, elles sont néanmoins en baisse discrète mais constante depuis 2005. Les seules à progresser chaque année sont celles à base de drospirénone (JasmineR, jasminelleR et YazR). La prescription de pilules génériques augmente chaque année : 22% en 2006, 27% en 2007, 29 % en 2010. QlairaR commence à s’implanter. Les micro-pilules progestatives pures. Elles progressent grâce à CérazetteR (75 μg désogestrel), du fait probablement de la tolérance à l’oubli de 12h, comparable donc aux EP. L’anneau vaginal NuvaringR progresse doucement. Le patch EvraR est stable. L’implant ImplanonR (étonogestrel) est stable. La contraception d’urgence NorlevoR continue de progresser. Les DIU-Cu et le SIU-LNG (MirenaR) ont baissé légèrement en 2009. Progestatifs à action anti-androgénique : drospirénone et diénogest - drospirénone : JasmineR, JasminelleR, Jasminelle ContinuR et YAZR. YAZR, quels avantages par rapport à Jasminelle R et à Jasminelle ContinuR ? Ces 3 associations sont identiques tant qu’à la dose d’EE (20 μg ) et à la dose de DRSP (3 mg). Ce qui les différencie est le nombre de comprimés actifs et le schéma : 21 cp actifs pour Jasminelle R (plaquette de 21 cp), 21 cp actifs pour Jasminelle ContinuR (mais plaquette de 28 cp, dont 7 placebo), ce schéma à pour but d’améliorer l’observance en supprimant les oublis de reprise de plaquette). L’intérêt de YAZR réside dans son schéma, 24 cp actifs suivis de 4 placebo seulement (plaquette de 28 cp), son objectif est triple : améliorer la tolérance, l’observance et l’efficacité. La drospirénone est le progestatif dont le profil se rapproche le plus de celui de la progestérone naturelle. En plus de ses activités progestomimétique et antigonadotrope, communes à tous les progestatifs, elle possède deux autres propriétés qui en font tout son intérêt : - une activité anti-minéralocorticoïde, qui limite la rétention hydrosodée liée à la prise d’EE, et donc peut améliorer la tolérance du contraceptif 37 - une activité anti-androgène, qui la différencie des progestatifs de 3° génération et qui lui confère une efficacité acti-acnéique, certes plus faible que celle de l’acétate de cyprotérone (antiandrogène de référence) d’après les études in vitro, mais identique en clinique. Réduire l’intervalle libre à 4 j (au lieu de 7), avec 3 j supplémentaire de dospirénone permet une réduction des effets secondaires tels que gonflement, mastodynies, migaines, améliorant donc la tolérance (moins d’abandon de pilule) et augmentant la marge de sécurité contraceptive. Deux études américaines ont montré une efficacité de cette association comparable à celle des inhibiteurs de la recapture de la sérotonine dans le syndrome prémenstruel sévère (PMDD ou PreMenstruel Dysphoric Disorder), maladie psychiatrique touchant 3 à 8 % des femmes). Elles ont montré des effets bénéfiques sur les symptômes physiques et émotionnels, notamment une réduction du risque de dépression prémenstruelle. Ainsi au USA, YAZR a obtenu une AMM pour le traitement des troubles dysphoriques de la phase lutéale tardive. De plus toujours aux USA, YAZR a obtenu une AMM comme traitement de l’acné modérée, à la suite des résultats de deux grands essais multicentriques américains versus placebo. En France l’AMM n’a pas été obtenu dans ces deux indications. Néanmoins dans le Vidal les résultats des études concernant l’acné sont détaillés ! (Fenton C, 2007, Maloney JM, 2008) Rapellons que JasmineR (30mg d’EE) n’a pas d’AMM pour traitement de l’acné, bien qu’une étude comparative ait montré que son efficacité dans l’acné modérée est égale à celle de Diane 35R (van Vloten WA, 2002) -dienogest : QlairaR et ValetteR (qui devrait être bientôt commercialisée en France sous le nom de DienilleR). Le dienogest est un progestatif hybride qui combine des propriétés des norstéroïdes et des propriétés des dérivés de la progestérone. Le remplacement du radical 17µ éthinyl par un radical 17µ cyanométhyl lui permet de se distinguer des autres dérivés de le nortestostérone par absence d’activité androgénique. Il possède même des propriétés anti-androgéniques : absence de liaison à la SHBG et fixation au récepteur des androgènes. Il exerce in vivo, sur la prostate et les vésicules séminales de rat, un effet anti-androgénique, mais inférieur à celui de l’acétate de cyprotérone (CPA). Il inhibe la prolifération en culture de cellules prostatiques humaines, plus que le CPA. Il est dénué de toute activité estrogénique, glucocorticoïde et minéralocorticoïde. Il a une action endométriale sélective avec un indice utérotropique supérieur à celui des autres progestatifs utilisés en contraception estro-progestative (rapport entre la dose de progestatif nécessaire pour inhiber l’ovulation et la dose pour transformer l’endomètre). ValetteR (EE 30 μg / 2 mg Dienogest) est approuvée dans certains pays dans le traitement de l’acné modérée. De bons résultats dans l’acné ont pu être rapportés, d’une part par l’observation lors d’une étude multicentrique ouverte de 6004 femmes avec acné, de l’amélioration progressive de celle-ci (Zimmermann T, 1999) et d’autre part par une étude multicentrique, randomisée en double aveugle comparant l’efficacité de EE+dienogest (n=525) à EE+CPA (537) et à un placebo (n=264) chez des femmes de 16 à 45 ans présentant une acné faciale modérée. Dans cette dernière étude l’efficacité de l’association avec dienogest a été comparable à celle avec CPA, efficacité significativement plus importante que le placebo (Palombo-Kinne E, 2009). QlairaR : une association estro-progestative innovante. 38 Il s’agit de la première association estro-progestative contraceptive contenant d’une part de l’estradiol naturel (et non de l’EE) et d’autre par du dienogest. L’estrogène naturel est du valérate d’estradiol (ester du 17 β estradiol) actif par voie orale ; 2 mg VE2 correspond à 1,5 mg 17 βE2. Rappelons que ce dernier est 100 fois moins puissant que l’EE. Cette différence est importante à souligner car elle explique que la synthèse des protéines hépatiques est beaucoup plus faible avec E2 qu’avec EE. QlairaR devrait donc diminuer les risques métaboliques et cardio-vasculaires. Néanmoins à ce jour les contre-indications de QlairaR sont absolument les mêmes que celles de toutes les autres associations estro-progestatives. L’élévation de la SHBG est donc moindre qu’avec EE. De ce fait l’activité anti-acnéique liée à l’effet anti-androgénique du dienogest pourrait s’en trouver diminuée. Ainsi, il est impossible d’extrapoler pour l’instant à l’association QlairaR les effets anti-acnéiques démontrés avec ValetteR. Le dienogest, grâce à son puissant effet endométrial, permet un bon contrôle du cycle, ce qui a permis l’arrivée de QlairaR. En effet les essais antérieurs avec de nombreux progestatifs (désogestrel, acétate de noréthindrone, acétate de cyprotérone) avaient été non concluants du fait d’un mauvais contrôle du cycle se traduisant par une fréquence non acceptable de saignements inter-menstruels. Association 20 μg EE et 100 μg levonorgestrel (LEELOORGé) Deux études montrent une amélioration significative de l’acné féminine sous cette association monophasique, bien que le lévonorgestrel soit considéré comme un progestatif androgénique (Leyden J 2002, Thiboutot D 2001). Ces résultats peuvent paraître surprenants puisque ce progestatif est souvent responsable de la ré-apparition de signes d’hyperandrogénie (acné, alopécie, hirsutisme) chez les femmes ayant le SIU au LVG (MirenaR), mais alors l’action androgénique du LVG n’est pas contre-balancée par celle de l’éthinyl-estradiol. Pour en savoir plus Fenton C et al. Drospirenone / ethinylestradiol , 3 mg/20 μg (24/4 day regimen). A review of its use in contraception, prementrual dysphoric disorder and moderate acne vulgaris. Drug 2007; 67: 1749-65 Maloney JM et al. Treatment of acne using 3 mg drospirenone/20 μg ethinylestradiol oral contraceptive administered in a 24/4 regimen : a randomized controlled trial. Obstet Gynecol 2008; 112: 773-81 Leyden J et al. Efficacy of a low-dose oral contraceptive containing 20 μg of ethinyl estradiol and 100 μg of levonorgestrel for the treatment of moderate acné : a randomized, pkcebo-controlled trial. J Am Acad Dermatol 2002; 47: 399-409 Palombo-Kinne E et al. Efficacy of a combined oral contraceptive containing 0.030 mg ethinylestradiol/2mg dienogest for the treatment of papulopustular acne in comparaison with placebo and 0.035 mg ethinylestradiol/2mg cyproterone acetate. Contraception 2009;79: 282-289. Serfaty D. Evolution du marché de la contraception en France en 2009. Genesis, 147, Mars 2010 Serfaty D. Actualités et perspectives de la contraception en France. 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Si nous nous empressons de déclarer que les publication sont nombreuses, la recherche est active et des protocoles présents nos prescriptions ont dans la majeure partie des cas peu évolué. Certes les bolus de methylprednisolone et le méthotrexate ont élargi notre palette de prescriptions mais leur utilisation dans la pelade reste restreinte à des cas bien particuliers. Notons que lorsque le patient pose de cette manière cette question, il en refusera la prescription. Quelles sont les nouveautés dans la prise en charge de la pelade ? D’un point de vue clinique deux formes ont été décrites ces dernières années : la pelade à type d’Alopecia Areata Incognita qui pour certains est une forme de pelade diffuse caractérisée par des critères notamment dermatoscopiques (cheveux dystrophiques, points jaunes) et pour d’autres ne serait qu’un effluvium télogène aiguë apparaissant sur une alopécie androgénétique plus ancienne. La différence entre cette supposée forme de pelade et une pelade diffuse aiguë est subtile et on doit surtout retenir qu’un effluvium intense doit être observé au dermatoscope et faire éventuellement l’objet d’un trichogramme pour ne pas passer à côté d’une pelade. La pelade aiguë diffuse de pronostic favorable est aussi décrite comme une entité particulière puisqu’à court terme elle est très alopéciante (passage éventuel par un stade décalvant) mais semble repousser spontanément et totalement en quelques mois. L’examen en dermatoscopie donne des arguments importants sur le diagnostic et le stade évolutif d’une pelade. Les Points Jaunes parfois avec une zone centrale gris poussiéreuse, disposés de manière régulière sont une des pierres angulaires du diagnostic dermatoscopique ; on trouvera aussi des cheveux dystrophiques sous forme de points d’exclamation ou de points noirs (cheveux cadavérisés). Des auteurs ont envisagé comme signe prédictif d’activité des cheveux effilés à leur base qui leur donne une tendance à être coudés sous leur poids ou une faible pression. Les duvets, les cheveux intermédiaires apparaissent lors de la repousse. Des modifications de couleur (disparition ou réapparition du pigment) peuvent aussi apparaître sous le dermatoscope. 41 Les vraies nouveautés thérapeutiques sont peu nombreuses. Le méthotrexate (MTX), associé ou non à une corticothérapie orale est un apport notable, à réserver à des épisodes sévères, compte tenu du caractère chronique de la maladie-pelade qui peut évoluer par épisodes durant toute une vie. Les patients doivent être informés du caractère suspensif du traitement. Il semble souvent délicat de cesser les corticoïdes lors d’une association thérapeutique. Les bolus de methylprednisolone (Bmp) font partie de l’arsenal classique lors d’une pelade aiguë très extensive, mais à ce jour aucune étude autre qu’ouverte n’a été publiée. L’association Bmp et MTX a fait l’objet d’une étude ouverte dont les résultats préliminaires ont été présentés aux JDP 2009 ; la part de l’un et de l’autre traitement est difficile à apprécier. Malheureusement à ce jour aucun médicament issu des biotechnologies n’apporte un bénéfice dans le traitement de la pelade : après l’efalizumab, l’adalimumab, l’infliximab et l’etanercept l’alefacept est le plus récent échec. Les analogues de la prostaglandine F2α n’apportent pas de bénéfice dans la pelade des cils. Le Bexarotène pourrait peut être amener un effet positif dans les pelades décalvantes mais ce fait reste faible et incertain (repousse de 12% des patients sur le côté traité et de 16% des deux côtés). Les inhibiteurs de la calcineurine topiques (tacrolimus et pimecrolimus) sont sans effet. La capsaïcine semble apporter quelques résultats très modérés dans une étude ouverte qui mériterait confirmation. L’hypnose améliorerait l’humeur sans modifier la repousse. La Photothérapie dynamique confirme son absence d’effet. Certains antihistaminiques (fexofenadine, ebastine) font l’objet d’études dont les résultats sont discutables sur des patients…ou sur des souris C3H/HeJ, un modèle animal incertain. Qu’est-ce qui n’est pas nouveau mais reste d’actualité pour la prise en charge d’un patient présentant une pelade ? Après l’examen clinique prenant en compte aussi les poils du visage et du corps, les ongles et la palpation de la thyroïde, après le temps de l’écoute et des explications, vient le temps d’une proposition de traitement si le patient est demandeur. L’effet de ce traitement sera jugé en 4 à 8 semaines pour des injections de corticoïde retard, le plus souvent en 3 mois pour les autres traitements. Une prise en charge psychothérapique ne sera proposée qu’en cas de trouble associé ou de retentissement psychologique important, déstabilisant de l’alopécie. Nous savons les lourds effets négatifs de la pelade sur la qualité de vie, l’image de soi, et l’humeur. Nos outils thérapeutiques restent les dermocorticoïdes (effet démontré unilatéral du propionate de clobetasol) ; les corticoïdes retard injectés in situ (effet local attestant l’efficacité), une étude récente propose de traiter jusqu’à 50 à 95% de la surface du cuir chevelu avec ces injections ; le dioxyantranol ; la photothérapie (PUVA le plus souvent en l’absence d’étude sérieuse sur les UVB TL01) ; l’immunothérapie de contact que nous réservons à des cas sévères et rebelles ; le méthotrexate dont nous attendons une étude de plus grande envergure pour une meilleure évaluation. Restent les traitements discutés que sont l’isoprinosine, le zinc, la sulfasalazine. Le minoxidil ne peut qu’épaissir une repousse, il ne la déclenchera pas. Le laser ou la lampe Excimer 308 nm sont en pratique d’emploi anecdotique en regard des autres traitements. Chez l’enfant les traitements locaux (dermocorticoides, dioxyantranol, minoxidil) restent le plus souvent seuls envisageables : les UVB ont une indication exceptionnelle, les bolus de methylprednisolone peuvent être discutés dans les cas de pelade très extensive, l’indication du MTX ne parait pas justifiée. 42 Nos perspectives d’avenir se tournent vers des outils variés, qui peuvent être pragmatiques ou pourront être des éclaireurs sur des pistes surprenantes : de nouveaux médicaments issus de biotechnologies l’ustékinumab, des probiotiques et autres moyens d’immunomodulation, la vitamine D, certains lasers,…voire des gestes chirurgicaux. REFERENCES 1. Lew BL, Shin MK, Sim WY. Acute diffuse and total alopecia: A new subtype ofalopecia areata with a favorable prognosis. J Am Acad Dermatol. 2009 2. Tosti A, Whiting D, Iorizzo M, Pazzaglia M, Misciali C, Vincenzi C, Micali G. The role of scalp dermoscopy in the diagnosis of alopecia areata incognita. 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J Eur Acad Dermatol Venereol. 2009 Dec;23(12):1451-3. 45 CUIR CHEVELU : QUOI DE NEUF EN 2009-2010 ? DR PASCAL REYGAGNE CENTRE SABOURAUD HOPITAL SAINT LOUIS 2009 a vu se poursuivre de nombreuses descriptions dermatoscopiques et vidéomicroscopiques au niveau du cuir chevelu et du cheveu.et les principaux congrès de dermoscopie intègrent actuellement une session consacrée à la dermoscopie du cuir chevelu. La dermoscopie fait maintenant partie de l’examen clinique du cuir chevelu permettant d’affiner le diagnostic étiologique, l’évaluation du pronostic, et l’évolution sous traitement des différentes alopécies. En matière de pelades, les résultats obtenus avec les nouveaux biologiques indiqués dans la polyarthrite rhumatoïde et les psoriasis sévères restent toujours décevants. Les anti TNF confirment leur absence d’efficacité et l’aléfacept également. Pas d’avancée spectaculaire concernant le traitement de l’alopécie androgénétique. Le dutastéride a demandé une AMM en Corée pour le traitement des alopécies androgénétiques masculines (AAGM), mais il n’est pas recommandé actuellement dans le traitement de l’AAGM ni en Europe ni aux Etats-Unis. Finastéride et dutastéride n’ont pas fait l’objet d’études nouvelles suffisamment convaincantes chez la femme et leur efficacité n’est donc toujours pas démontrée dans l’AAGF. Surveillance et méthode d’évaluation d’une alopécie: La vidéomicroscopie et la dermoscopie prennent un rôle important dans le diagnostic étiologique des maladies du cuir chevelu. La dermoscopie fait maintenant partie de l’examen clinique standard du cuir chevelu et de nouvelles images sont décrites cette année. Les points rouges folliculaires sont des structures concentriques de 0,15 à 0,50 mm de diamètre, érythémateuses et régulièrement distribuées (Tosti 2009). Ils correspondent à des ostia folliculaires dilatés contenant un bouchon corné et entourés de vaisseaux et d’érythrocytes. Ces points rouges folliculaires semblent spécifiques du lupus érythémateux chronique (LEC), et dans une revue rétrospective avec relecture en aveugle des images dermoscopiques de 155 patients avec une alopécie cicatricielle, ces points rouges n’ont été mis en évidence que dans 5 cas correspondants tous les 5 à un diagnostic de LEC. 46 Rappelons que dans la pelade s’observent des cheveux cadavérisés, des cheveux dystrophiques pseudo-comédoniens, des cheveux duvets, des cheveux dépigmentés, et la présence de taches jaunes très régulières correspondants à des ostiums dilatés contenants des débris de kératine. Plus récemment ont été décrits des cheveux sténosés à leur base ou au dessus, variante de cheveux peladiques ayant probablement continué à pousser après une poussée inflammatoire incomplète. En examinant une série de 100 patients peladiques à Osaka, au Japon, Inui observe d’autant plus fréquemment ces cheveux sténosés à la base que la pelade est active (Inui 2009a). La dermoscopie aide également au diagnostique d’AAGM ou d’AAGF ; l’examen dermoscopique de 50 AAGM et de10 AAGF retrouve une hétérogénéité des diamètres (plus de 20% de cheveux fins) dans tous les cas et un halo péri folliculaire dans 66% des AAGM et 20% des AAGF, ce dernier chiffre plus bas que dans la population caucasienne pouvant s’expliquer par un contraste de couleur plus difficile à observer sur peau asiatique. Des points jaunes moins nombreux et moins réguliers que pour les pelades sont observés dans 26% des AAGM et 10% des AAGM (Inui 2009b). Chez l’enfant, le diagnostic différentiel entre aplasie congénitale et hamartome sébacé peut être difficile car les hamartomes vus précocement sont souvent plans, lisses et peu colorés. Ici encore la dermoscopie peut aider en visualisant des glandes sébacées sous forme de points jaunes clairs, brillants et non associés à des follicules. Le suivi dans le temps de ces images permet de voir apparaître les structures sébacées plus visibles au fur et à mesure que l’enfant grandit et que l’hamartome s’épaissit. En contraste l’aplasie cutanée apparaît homogène et translucide en dermoscopie sans aucune structure visible (Neri 2009). Le Trichoscan™ est un logiciel Allemand entièrement automatisé qui permet de faire des phototrichogrammes entièrement automatisé avec mesure de la densité totale, des nombres et des pourcentages de cheveux anagènes et télogène, du nombre et du pourcentage de duvets, et enfin du diamètre moyen. Il a été validé récemment et ses mesures peuvent donc être utilisées comme critères principaux et objectifs de suivi au cours d’études de l’efficacité de produits anti-chute (Gassmueller 2009). Alopécie androgénétique (AAG) : Le nouveau test génétique Hair DX qui permet de dépister précocement la prédisposition à développer une AAG intègre maintenant le nouveau locus de prédisposition à l’AAGM identifié en 2008 sur le chromosome 20, en 20p11.22. Cela augmente chez l’homme les pouvoirs prédictif positif et négatif qui sont de 70 à 80%. Ce test comptabilisait initialement uniquement le nombre de répétitions des séquences CAG situées à l’extrémité du gène du récepteur aux androgènes impliqué dans la survenue d’une AAG. Plus ce nombre est faible plus la sensibilité des récepteurs est grande et plus la prédisposition à faire une AAG est importante. Chez la femme si le nombre de répétition est inférieur ou égal à 15 il existe une alopécie androgénétique sévère dans 97% des cas. Une variante de ce test, le Hair DX RxR a été commercialisée aux USA en 2009 ; elle permet de prédire l’efficacité du finastéride chez l’homme : peu d’efficacité si il y a plus de 24 répétitions et bonne efficacité si il y a 47 moins de 22 répétitions. Le test coute 190 USD et il est pratiqué sur un simple frotti endobuccal de la muqueuse jugale envoyé dans un milieu spécial au laboratoire pour analyse génétique. Ce test pourrait permettre de débuter des traitements précocement ou de rassurer des personnes peu exposées à développer une véritable AAG. Il est commercialisé en Belgique et en Italie et devrait l’être bientôt en France. Le finastéride était connu pour donner dans un faible nombre de cas des gynécomasties, parfois chez des patients prédisposés ayant déjà fait des poussées antérieures. Le finastéride inhibe la transformation de la testostérone en DHT. La DHT est diminuée d’environ 60% avec une faible augmentation de la testostérone de 15 à 20% et une augmentation de l’œstradiol du même ordre avec un ratio testostérone/œstradiol inchangé. Depuis la commercialisation du finastéride et jusqu’en Novembre 2009, 50 cas de cancer du sein ont été rapportés dans le monde entier chez l’homme, essentiellement à la dose de 5mg/jour chez des hommes âgés traités pour une hypertrophie bénigne prostatique (Finastéride 2009). Seuls 3 cas ont été rapportés pour la dose de 1mg/jour ce qui n’est pas en faveur d’une augmentation du risque connu spontanément qui est de 1/100 000 hommes par an. Aucun cas n’a été signalé au cours des études cliniques à la dose de 1mg/jour. Au cours des études cliniques contrôlées et prolongées au delà de 1 an à la dose de 5mg/jour il n’a pas été observé d’augmentation significative chez les patients traités : 7,8 / 100 000 patient-an pour les patients exposés (IC=3,7-11,9) versus 3,8 / 100 000 patient-an pour les non exposés (IC=1,2-11,9). Au nom du principe de sécurité l’agence européenne de pharmacovigilance a décidé d’ajouter dans le RCP et sur la notice patient que des cas de cancer du sein ont été rapportés chez des hommes utilisant le finastéride à la dose de 1 et de 5mg/jour. Le rapport bénéfice / risque restant favorable dans les indications 5 et 1 mg, les indications ne sont pas modifiées. Ces modifications prendront effet en Septembre 2010. De nombreux articles dans la littérature urologique confirment l’efficacité, la bonne tolérance et la réduction du risque de cancer de prostate chez les patients utilisant le finastéride au long cours à la dose de 5mg/jour préconisée pour les hypertrophies bénignes prostatiques (Fitzpatrick 2009). Les éléments nouveaux de l’étude PCPT qui avait démontré l’efficacité préventive du finastéride à la dose de 5mg/jour sur le cancer de prostate mettent en évidence que non seulement le finastéride réduit le risque de cancer de prostate de 25%, y compris les cancers de haut grade, mais qu’en plus il augmente les possibilités de détection et de dépistage en augmentant la sensibilité des dosages de PSA et des biopsies trans-rectales (Reed 2009). Dans une étude multicentrique en double aveugle versus placebo incluant 6 729 hommes âgés de 50 à 75 ans le dutastéride prescrit à la dose de 0,5mg/jour pendant 4 ans réduit également le risque de cancer de prostate de 22,8% (Andriole 2010). 48 Le minoxidil en mousse à 5% est disponible aux Etats-Unis depuis plus de 2 an pour le traitement des alopécies androgénétiques masculines (Rogaine 5% foam®). Cette forme galénique nouvelle pour le minoxidil est en cours de développement en europe pour les alopécies androgénétique masculine et féminine avec espoir d’une seule application par jour chez la femme. Cette mousse doit être appliquée à raison d’ ½ bouchon à chaque application à répartir avec des doigts secs sur la zone à traiter. La structure de la mousse casse au contact de la chaleur du cuir chevelu permettant une bonne répartition du produit actif avec moins de dépôt et moins d’irritation. Psoriasis du cuir chevelu : 50% des patients ayant un psoriasis ont une atteinte du cuir chevelu. Le psoriasis du cuir chevelu est gênant essentiellement en raison du prurit d’une part et des dépôts incessants de pellicules sur les vêtements d’autre part. Le psoriasis du cuir chevelu reste une maladie chronique nous posant essentiellement des problèmes de traitement au long cours Les demandes des patients se tournent vers des traitements locaux appliqués une seule fois par jour. Les biologiques peuvent être indiqués dans les formes étendues et rebelles aux traitements usuels. Cependant les traitements locaux restent les plus utiles au niveau du cuir chevelu. Depuis un an nous avons une expérience de deux nouveaux traitements locaux du psoriasis du cuir chevelu: le shampooing au propionate de clobétasol à 0,05% (Clobex®) disponible depuis décembre 2008 et le gel associant calcipotriol et dipropionate de bétaméthasone (Xamiol®) commercialisé depuis septembre 2009. Le Clobex® est utilisé tous les jours pendant 4 semaines sur cuir chevelu sec en contact bref de 15 mn avant de faire mousser et de rincer. Le Clobex®, contrairement au propionate de clobétasol en gel (Dermoval gel®), n’entraine pas d’atrophie cutanée, ne supprime pas l’axe hypothalamohypophysaire et est ophtalmologiquement très bien toléré. L’efficacité du Clobex® en monothérapie est équivalente à celle du clobétasol en gel (Dermoval gel®) utilisé une seule fois par jour, et supérieure à celle du calcipotriol en solution (Daivonex lotion®) utilisé 2 fois par jour. Le shampooing Clobex® est conseillé en monothérapie dans les psoriasis légers à modérés, et en association dans les psoriasis plus sévères. Cette année sont publiés les résultats à long terme. Les patients ayant répondu à un traitement de 4 semaines par Clobex® ont été randomisés pour, soit poursuivre les applications du shampooing actif 2 fois par semaine, soit utiliser seulement le véhicule du shampooing (Poulin 2009a, Poulin 2009b). La première récidive a été beaucoup plus rapide dans le groupe véhicule que dans le groupe placebo avec surtout absence d’effet secondaire corticodépendant. Après 3 mois 44,3% des patients traités n’avaient pas rechuté tandis qu’ils n’étaient que 15,5% dans le groupe placebo Après 6 mois 31% des patients traités n’avaient pas rechuté tandis qu’ils n’étaient que 8,1% dans le groupe placebo. En cas de rechute les patients reprenaient les applications quotidiennes jusqu’à ce que l’amélioration soit suffisante pour reprendre un traitement d’entretien 2 fois par semaine. Au vu de ces résultats l’utilisation sur une année complète de ce shampooing semble sûre 49 et efficace. Une application 3 fois par semaine mériterait d’être essayée chez les patients qui rechutent rapidement. Le gel Xamiol® doit être appliqué tous les soirs pendant 2 à 8 semaines et il doit être rincé avec un shampooing le matin. Le gel Xamiol® est commercialisé depuis septembre 2009.L’étude princeps à 3 bras en double aveugle a démontré que l’association calcipotriol et dipropionate de bétaméthasone était plus efficace que le calcipotriol seul et que le dipropionate de bétaméthasone seul (Van De Kerkhof 2008, Kragballe 2009). L’action est rapide puisque le traitement est un succès pour 49% des patients en 2 semaines versus 38% sous bétaméthasone et 16% sous calcipotriol. Aprés 8 semaines, 68,4% des patients n’ont plus de psoriasis ou un psoriasis très modéré, versus 43% sous calcipotriol. Cette année une étude randomisée s’intéresse à la qualité de vie des patients traités par l’association une seule fois par jour (n=207) ou par le calcipotriol seul deux fois par jour. (n=105). Les scores de qualité de vie SF 36v2 et Skindex-16 s’améliorent significativement dans les 2 groupes mais l’amélioration est significativement plus importante pour l’association (Ortonne 2009). Au total, le gel Xamiol® est un traitement efficace et bien toléré. Surtout l’amélioration de la qualité de vie est réelle et n’est pas perturbée par la nécessité d’applications quotidiennes le soir et de shampooing le lendemain pendant les périodes d’attaque. Le shampooing Clobex® et le gel Xamiol® rendent de vrais services à nos patients car au niveau du cuir chevelu, d’une part ceux-ci préfèrent les produits à une seule application par jour, et d’autre part ils préfèrent les mousses, les shampooings, les lotions et les gels aux crèmes et aux pommades. Dans les psoriasis les moins sévères, tout comme dans les dermites séborrhéiques, l’utilisation d’un shampooing actif ne contenant pas de corticoïdes peu suffire à améliorer les symptômes locaux et la qualité de vie des patients (Seité 2009). Récemment des experts européens ont établi un consensus spécifique pour la prise en charge thérapeutique des psoriasis du cuir chevelu avec un traitement d’attaque conseillé 2 à 4 semaines en fonction des produits et de la sévérité du psoriasis (Ortonne 2009). Ce traitement d’attaque peut utiliser des shampooings, des lotions à base de dérivés de la vitamine D, des corticoïdes en lotion ou shampooing, des associations, et des crèmes ou onguent dans les formes plus sévères Dans les cas les plus sévères et/ou en cas d’autres localisations le justifiant les traitements systémiques seront associés aux traitements locaux. Les traitements d’entretien seront plus simples avec soit espacement des applications ou des shampooings, soit traitement séquentiel adapté à l’évolutivité du psoriasis et à la demande des patients. 50 Pelade: Une exploration du registre américain des patients peladiques (National Alopecia Areat Registry) a permis d’isoler 19 paires de jumeaux monozygotes et 31 paires de jumeaux dizygotes avec un niveau de concordance pour la pelade de 42% (8/19) chez les jumeaux monozygotes et de 10% (3/31) chez les jumeaux dizygotes (Rodriguez 2010). Ce taux est proche des taux de 55% et de 0% déjà mis en évidence par la même équipe.en1998. Chez les jumeaux monozygotes, l’âge médian de début de la pelade est de 13 ans, et 7 couples sur 8 vivent sous le même toit. 7 fois sur 8 les formes cliniques de pelade sont identiques chez les deux jumeaux: pelade en plaque pour 2 paires de jumeaux et pelade totale ou universelle pour 5 paires. Le délai moyen de déclenchement de la pelade entre deux jumeaux monozygote est de 4,85 ans. Les auteurs ont recherché sans succès une corrélation entre le début de la pelade et les sérologies EBV ou CMV. Leurs données suggèrent que la pelade n’est pas purement génétique car le niveau de concordance attendu serait de 100%. De plus, le fait que les jumeaux homozygotes atteints partagent le même toit suggère que les facteurs environnementaux puissent être importants. Des résultats préliminaires avaient en 2006 suggéré la possible efficacité de l’hypnose dans les pelades rebelles. Cette équipe belge a étudié anxiété, qualité de vie et dépression chez 20 patients développant une pelade de plus de 30% depuis au moins 3 mois versus 21 patients témoins bénéficiant d’un traitement classique (Willemsen 2010). Le suivi a duré 6 mois avec 2 séances d’hypnose par mois suggérant la repousse et développant la relaxation et la confiance en soi. Une autoséance quotidienne était conseillée. Dépression et anxiété ont été mesurées au début et à 6 mois avec une échelle SCL 90 et la qualité de vie avec le skindex 17 et le 36 item short form (SF-36). A 6 mois, aucune repousse supérieure à 50% n’a été observée mais les scores de depression et d’anxiété ont diminué de 28,8 à 22,8 et de 16,3 à 14,15 dans le groupe hypnose et ne se sont pas améliorés dans le groupe traitement conventionnel, les améliorations étant statistiquement significatives. Au total même si elle ne fait pas repousser les cheveux, l’hypnose peut aider certains patients à mieux vivre avec leur pelade. 51 Les injections intra-lésionelles de corticoides sont habituellement recommandées en première intention au cours des pelades en plaques de moins de 50%. De la surface du cuir chevelu. Une étude récente nous propose d’étendre cette indication à des pelades plus sévères touchant 50 à 95% du cuir chevelu (Chang 2009). L’acétonide de triamcinolone dilué à 5 ou 10 mg/ml a été injecté toutes les 4 à 6 semaines chez 10 patients avec un succès dans 60% des cas et une atrophie cutanée modérée dans 30% des cas. Les facteurs de bonne réponse étaient la présence de cheveux peladiques et l’existence d’un test à la traction positif, ces deux signes traduisant une inflammation aigue et une pelade active. L’amélioration a été visible après un mois, 5 fois et après 4 mois, 1 fois. Il faut donc arrêter s’il n’y a pas d’amélioration après 2 ou 3 séries d’injections. Une anesthésie locale sous occlusion mise en place 1 heure avant les injections minimise les douleurs. Nous attendons avec impatience les résultats à moyen et à long terme de l’association méthotrexate – prednisone per os dans la prise en charge des pelades sévères. Une nouvelle étude rapportée cette année aux JDP s’intéresse à l’association bolus i/v de méthylprednisolone (500mg/jour, 3 jours de suite/mois pendant 3 mois) et méthotrexate per os (15 à 20 mg/semaine, 18 mois) (Droitcourt 2009). 20 patients ayant une pelade en plaque modérée à sévère (n=8), une pelade ophiasique (n=2), une pelade decalvante totale (n=6), ou une pelade universelle (n=2) évoluant depuis en moyenne 31 mois ont été suivis 6 à 37 mois avec 4 repousses totales (20%) et 16 repousses partielles avec un délai moyen de repousse de 5 mois (1 à 12 mois). Ces résultats préliminaires traduisent une efficacité certaine de ce schéma de traitement. Il n’est cependant pas possible de savoir si les bolus de méthylprednisolone ont ici un intérêt et il est encore plus difficile de les comparer à une faible dose de prednisone per os. Des résultats à plus long terme et des études comparatives sont nécessaires pour mieux préciser la place du méthotrexate avec ou sans corticoïde per os ou en bolus i/v dans la prise en charge des pelades sévères. Le méthotrexate seul ne semble pas un bon traitement de la pelade sévère de l’enfant car les repousses durables supérieures à 70% sont rares : 3/13 dont 1/13 après arrêt du méthotrexate dans la série de Royer-Begyn rapportée aux JDP 2009 (RoyerBegyn 2009). Les résultats suggèrent une efficacité du méthotrexate utilisé seul chez l’enfant, inférieure à celle observée chez l’adulte. Ces résultats ne permettent pas actuellement de retenir un rapport bénéfice/risque favorable dans cette indication chez l’enfant. La pelade est une maladie auto immune médiée par les lymphocytes T. La physiopathologie de la pelade a des points communs avec le vitiligo ou le psoriasis. A des stades précoces les cytokines de type 1 sont exprimées au niveau des lésions de pelade. C’est pour ces raisons que les inhibiteurs de 52 la calcineurine et les nouveaux biologiques utilisés dans les PAR et dans les psoriasis sévères ont été testés dans la pelade. Les résultats actuels sont décevants. - Les anti TNF ont confirmé leur non efficacité et même un rôle potentiellement aggravant ou déclenchant (éthanercept, infliximab, adalimumab) - Le leflunamide utilisé pour les polyarthrites rhumatoïdes réfractaires ne semble pas efficace sur la pelade chez l’homme. - Cette année une étude en double aveugle incluant 45 patients versus placébo démontre l’absence d’efficacité de l’aléfacept dans la pelade (Strober 2009). - Au total les différents biologiques actuellement essayés dans la pelade ont tous été des échecs ; reste de nouveaux candidats tels que les anti IL 12 et IL 23 ; des associations de biologiques entre eux sont également possibles. Alopécies cicatricielles : Ici encore la dermoscopie du cuir chevelu est une aide au diagnostic ; elle permet de mieux visualiser la disparition des ostiums folliculaires et le caractère cicatriciel de l’alopécie (Harries 2009) ; elle permet aussi de différentier plus facilement lichen plan pilaire et folliculite décalvante en mettant en évidence des cheveux en touffe plus facilement en bordure des plaques. L’alopécie frontale fibrosante (AFF) reste à la mode et a fait l’objet de plusieurs articles. Le fait qu’il s’agisse d’une forme clinique de lichen plan pilaire n’est plus discuté (Assouly 2009). Deux études prospectives non contrôlées, l’une italienne en 2005 puis l’autre espagnole en 2007 ont mis en avant d’une efficacité du finastéride associé à du minoxidil à 2 ou à 5%. Après avoir rapporté une observation anecdotique en 2008 (Katoulis 2008), une équipe Grecque a rapporté des résultats intéressants avec le dutastéride (Georgala 2009). 13 femmes de 55 à 72 ans ont été traitées 12 mois par dutastéride, 0,5mg/jour. Après 6 mois, 6 patientes (46,1%) étaient en rémission complète et 2 en rémission partielle. Cette étude reste une étude ouverte et l’innocuité à long terme du dutastéride chez la femme n’est pas démontrée. Le lichen plan pilaire (LPP) est une alopécie cicatricielle inflammatoire lymphocytaire d’évolution chronique, irréversible, d’étiologie inconnue et de traitement difficile. Vera Price met a mis au point dans le LPP un score d’évolutivité clinique appelé LPP Activity Index (LPPAI) (Chiang 2010). Ce score composite variant de 0 à 10 comporte : - 3 signes fonctionnels (brûlures, douleurs, prurit) cotés de 0 à 3 (0=absent, 1=léger, 2=modéré et 3=sévère) additionnés puis divisés par 3. 53 - 3 symptômes cliniques (érythème diffus, érythème périfolliculaire et desquamation péripilaire) cotés également de 0 à 3 additionnés puis divisés par 3. - un test de traction coté 2,5 si la traction de 10 à 20 cheveux entre pouce et index à la périphérie des plaques rapporte au moins un cheveu anagène et coté zéro sinon - l’évolutivité appréciée par le patient, cotée zéro si stabilité des lésions, 0,75 si doute et 1,5 si extension des lésions. - le LPPAI est obtenu en additionant ces 4 scores 40 patients adultes avec un diagnostic clinique et histologique de LPP (n=29), d’alopécie frontale fibrosante (AFF=) (n=7) ou à la fois de LPP et d’AFF (n=4) ont été traités par hydroxychloroquine à 400 mg/jour pendant 12 mois entre 2004 et 2007 et suivis grâce au LPPAI. Arbitrairement un patient était considéré répondeur complet (RC) si le LPPAI diminuait de 85 %, répondeur partiel (RP) si le LPPAI diminuait de 25 à 85% et échec sinon. L’évolution du LPPAI ainsi définie était dans cette étude corrélée à l’appréciation globale de l’investigateur (bien contrôlé, modérément contrôlé, pas contrôlé). Après 6 et 12 mois les RC étaient 3% (1/38) et 23% (9/40) et les RP 66% (25/38) et 60% (24/40). Les non répondeurs avaient tous un LPPAI initial compris entre 6,7 et 8,7, à comparer au score moyen initial de 4,5 sur l’ensemble de la population. Au total les auteurs considèrent l’hydroxychloroquine comme un traitement efficace du LPP. Cependant cette étude reste une étude ouverte avec un critère de jugement composite et subjectif et le taux de réponse complet très bas à 6 mois (3%) et modeste à 12 mois (23%) ne permet pas d’éliminer un effet placebo ou une évolution spontanée de la maladie (Sperling 2010). De plus les LPP les plus actifs donc nécessitant le plus d’être traités ne semblent pas bon répondeurs. Enfin, nous avons traité 12 patients ayant un LPP ou une pseudopelade de Brocq pendant 6 mois à la même dose d’hydroxychloroquine sans succès, avec une surveillance comportant des photographies globales standardisées et un compte de cheveux sur une zone repérée par microtatouage. Le LPPAI est un nouveau score qui peut être cliniquement intéressant mais qui doit encore être validé ; il ne peut pas à lui seul permettre de mesurer l’efficacité thérapeutique au cours du LPP qui reste une maladie chronique évoluant parfois à bas bruit. Une surveillance objective par compte de cheveux et photographies standardisées est nécessaire. Une autre étude analyse rétrospectivement les 16 patients adultes (âge moyen=51,5 ans) avec un diagnostic clinique et histologique de LPP qui ont été traités à l’université de San Francisco par 54 mycophénolate mofétil 12 mois entre 2003 et 2007 et suivis grâce au score LPPAI (Cho 2010). Tous ces patients avaient été auparavant traités sans succès par hydroxychloroquine (n=15), cyclosporine (n=7), ou corticoïdes locaux (n=11) ou corticoïdes intralésionnels (n=7). 4 patients avaient un lichen associé en dehors du cuir chevelu, soit muqueux (n=1), soit cutané (n=3). La dose de mycophénolate mofétil utilisée était de 2 g/jour. 12 patients ont pu être traités entre 6 mois et un an, et 4 ont arrêté en raison d’effets secondaires. Arbitrairement un patient était considéré répondeur complet (RC) si le LPPAI diminuait de 85 %, répondeur partiel (RP) si le LPPAI diminuait de 25 à 85% et échec sinon. Après 6 mois les RC étaient 42% (5/12) et les RP 42% (5/12). Les 2 non répondeurs (16%) avaient un LPPAI initial élevé (7,0) une fois et faible (2,8) une fois. Au total les auteurs considèrent le MMF comme un traitement efficace du LPP possible après échec des corticoïdes locaux et de l’hydroxychloroquine. La tolérance du MMF est meilleure que celle de la ciclosporine et ce traitement peut être prolongé plus facilement pendant 1 à 2 ans si nécessaire. Cependant cette étude reste une étude ouverte avec un critère de jugement composite et subjectif et elle mériterait d’être confirmée par une étude avec compte de cheveux et/ou photographies standardisées et avec un suivi à plus long terme. Nous avons traité 5 patients pendant 2 à 8 mois à la même dose de MMF de 2 g/jour avec succès complet dans 40% (2/5), sur la base d’une surveillance comportant des photographies globales standardisées et un compte de cheveux sur une zone repérée par microtatouage. Certaine études ont mis en évidence une perte des récepteurs nucléaires activateurs de la prolifération des peroxydes gamma (PPARdans les glandes sébacées au cours des alopécies cicatricielles. Cette perte de récepteurs pourrait entraîner une anomalie du métabolisme des lipides avec apparition de lipides pro-inflammatoires, inflammation et destruction des follicules et notamment du bulge, siège des cellules souches et proche de l’abouchement des glandes sébacées. Des souris knock-out pour PPAR développent des alopécies cicatricielles ce qui pourrait confirmer cette hypothèse. Les agonistes de PPAR utilisés dans le diabète deviennent alors des possibles traitements des alopécies cicatricielles (pioglitazone, rosglitazone) (Mirmirani 2010). Dans cet article une femme de 47 ans développait un LPP confirmé histologiquement et évolutif malgré des traitements par prednisone orale, hydroxychloroquine, doxycycline 200 mg/jour, mycophénolate mofétil, tacrolimus topique et corticoïdes locaux en lotion ou en shampooing (Mirmirani 2010). Un traitement par pioglitazone hydrochloride, 15mg/jour en une prise a permis une régression du prurit 55 en 1 mois, des signes locaux en 2 mois, et de l’inflammation histologique en 6 mois avec une rémission complète stable 1 an après l’arrêt du traitement. Il s’agit d’une observation unique et le LPP peut évoluer vers une rémission spontanée. La pioglitazone peut entrainer rétention hydrosodée, insuffisance cardiaque et prise de poids, elle est dégradée par le cytochrome P450 et peut entraîner des interactions médicamenteuses. Nous devrons attendre les résultats d’études actuellement en cours avant de savoir si cette nouvelle approche thérapeutique a de l’avenir. La pustulose érosive du cuir chevelu est une dermatose inflammatoire rare se développant chez les patients âgés, souvent sur des cuirs chevelus insolés ou traumatisés. Le traitement classique repose sur une corticothérapie locale forte qui n’est pas toujours efficace. De nombreux autres traitements incluant tacrolimus, pinécrolimus, sels de zinc, isotrétinoïne ont pu être proposés. Cette année nous apporte un nouveau traitement par photothérapie dynamique (Meyer 2010). Restons prudents car l’an dernier un autre article nous apprenait que la photothérapie dynamique pouvait être une cause de déclenchement de pustulose érosive du cuir chevelu (Guarneri 2009. Une étude randomisée en double aveugle de 8 semaines démontre chez 15 patients porteurs d’une hidradénite suppurée modérée à sevère traitée par infliximab (5mg/kg) une meilleure amélioration de l’hidradénite suppurée severity index (HSSI) que chez 23 patients traités par placebo (Grant A 2010). Ils étaient 26% à améliorer leur score HSSI de plus de 50% versus 5% dans le groupe placebo sans effet secondaire notable. Par ailleurs étaient également améliorés de façon statistiquement significative la qualité de vie (DLQI), la douleur, et biologiquement la VS et la CRP. La physiopathologie de la cellulite disséquante du cuir chevelu (CDCC) est proche de celle de l’hidradénite suppurée avec dans les 2 cas une occlusion folliculaire profonde et des associations fréquentes. Un autre anti TNF, l’adalimumab a été utilisé avec succès dans trois observations isolées de CDCC rebelles à de nombreux traitement dont l’isotrétinoïne et la dapsone, avec cependant rechute à l’arrêt de l’adalimumab, peut être secondaire à une occlusion folliculaire persistante (Navarini 2010). Les anti TNF sont peut être un traitement prometteur des CDCC résistantes à l’isotrétinoïne per os. L’isotrétinoïne per os reste le traitement de référence actuel des CDCC. Une étude cas témoin pratiquée à Détroit chez des femmes afro-américaines porteuses d’alopécie centrale centrifuge cicatricielle du vertex (ACCCV) (n=51) met en évidence versus témoins non alopéciques (n=50) une nette augmentation de la pratique de tissages (p<0,04), de tresses et 56 d’extension (p<0,03) et surtout d’épisodes de douleurs ou d’inflammation après la pratique de tissages de tresses ou d’extension (Gathers 2009). Dans cette étude et contrairement à une croyance répandue, une corrélation avec la pratique de défrisage à chaud ou à froid n’a pas pu être mise en évidence. Les défrisages au fer chaud ont d’ailleurs quasiment disparu aux Etats-Unis et en Europe. Cette étude apporte une pierre supplémentaire à la théorie mécanique de l’ACCCV. La fragilité des cheveux défrisés est bien connue et mise en relation avec la rupture des ponts disulfures. Une étude récente de Khumalo a été faite sur les cheveux africains de 30 volontaires de 18 à 26 ans ayant des cheveux crépus non défrisés (n=10), des cheveux défrisés sains (n=10) ou des cheveux défrisés abîmés (n=10). Le taux de cystine est homogène tout au long du cheveu naturel (14mg/g). Le taux de cystine est très abaissé en partie proximale des cheveux défrisés sains (7,5mg/g) et encore plus en partie distale (3,3mg/g). Les cheveux défrisés les plus abîmés voient leur taux de cystine encore plus bas au niveau proximal. La baisse de ce taux comparable à ce qui peut s’observer au cours des trichothiodystrophies peut alors expliquer la fragilité de ces cheveux défrisés. Les autres dosages mettent en évidence une baisse des taux de citrulline et d’arginine et une élévation de la glutamine (Khumalo 2010). Tumeurs : Un tableau de lichen plan pilaire du cuir chevelu hypopigmenté ou une alopécie cicatricielle en plaques hypopigmentées ou squameuses doivent faire discuter les diagnostics de MF classique, de sarcoïdose, mais aussi de lymphome ou MF pilotrope ou ichtyosiforme, ou encore de lymphome à cellules T syringotrope caractérisé par une infiltration des glandes sudorales eccrines (Jacob 2009). Une radiothérapie locale peut donner de très bons résultats dans les formes précoces et localisées 57 BIBLIOGRAPHIE: Andriole GL, Bostwick DG, Brawley OW, Gomella LG, Marberger M, Montorsi F, Pettaway CA, Tammela TL, Teloken C, Tindall DJ, Somerville MC, Wilson TH, Fowler IL, Rittmaster RS; REDUCE Study Group. Effect of dutasteride on the risk of prostate cancer. N Engl J Med. 2010;362:1192-202. Assouly P, Reygagne P. Lichen planopilaris: update on diagnosis and treatment. Semin Cutan Med Surg. 2009;28:3-10. Chang KH, RojhirunsakoolS, Goldberg LJ. 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Le diagnostic de teigne du cuir chevelu doit être évoqué en premier devant tout état squameux, croûteux, pustuleux du cuir chevelu d’un enfant et doit être confirmé par un prélèvement mycologique dans un laboratoire expérimenté dans les prélèvements mycologiques cutanés. Mais c’est aussi une infection de la femme adulte surtout si elle a vécu en zone endémique comme l’Afrique Noire, le Maghreb et le Moyen Orient. Toute lésion du cuir chevelu chez une femme adulte venue de zone endémique ou présentant une affection du cuir chevelu, persistante ou s’aggravant, doit faire évoquer le diagnostic de teigne et justifie un prélèvement mycologique. La teigne du cuir chevelu demeure très rare chez l’homme adulte qui présente plus volontiers une infection de la barbe. - Le traitement d’une teigne du cuir chevelu doit impérativement associer un traitement systémique, un traitement local et des mesures additives. Le médicament systémique de première intention demeure la griséofulvine prescrite à une dose de 20 mg/kg/ jour (recommandations internationales) voir plus si l’agent responsable est un dermatophyte du genre Microsporum ou s’il s’agit d’une teigne inflammatoire Les mesures additives sont nécessaires pour l’obtention d’une guérison. Dans les teignes microsporiques, il faut dégager aux ciseaux les plaques jusqu’en zone cutanée indemne. De même dans les kérions, il est très utile d’épiler les cheveux car leur persistance sur la zone infectée majore la réaction inflammatoire par incarnation des cheveux dans la peau. Il faut défaire les coiffures nattées « afros » des femmes et des petites filles, prescrire un kératolytique dans les teignes croûteuses afin que les antifongiques pénètrent bien. Il est capital de désinfecter les bonnets, capuches, casquettes, perruques.. et surtout tous les instruments de coiffure, brosses, peignes, 63 tondeuses, source d’auto-contamination et de transmission intra-familiale en particulier dans les teignes anthropophiles. Pourquoi faut-il reconnaître et traiter une teigne du cuir chevelu ? Les teignes du cuir chevelu provoquées par des dermatophytes anthropophiles sont contagieuses au sein de la famille ou de la communauté essentiellement par l’utilisation commune des instruments de coiffure utilisés pour raser les petits garçons ou natter les petites filles et leurs mères. De plus, Trichophyton tonsurans, dermatophyte dont la transmission d’un individu à l’autre est particulièrement facile, représente aujourd’hui le 3ème agent responsable de teigne du cuir chevelu et a déjà provoqué plusieurs épidémies dans des crèches et des maternelles. Le diagnostic d’une teigne provoquée par un dermatophyte zoophile permet le traitement de l’animal responsable afin d’éviter de nouveaux cas. L’absence de traitement d’une teigne, souvent due à T.violaceum, peut aboutir à une alopécie définitive. La loi en France Les recommandations du ministère de la santé sont les suivantes depuis 2003 : Eviction scolaire: oui, sauf si présentation d’un certificat médical attestant d’une consultation et de la prescription d’un traitement adapté. Il est recommandé à la famille de l’enfant atteint de consulter pour un dépistage familial. (Guide des conduites à tenir en cas de maladies transmissibles dans une collectivité d’enfants. CSHPF du 14/03/2003. www.sante.gouv.fr) 64 NODULES ALOPECIANTS ET ASPETIQUES DU SCALP (NAAS) : Etude prospective de 17 cas Dr Sami ABDENNADER Centre Sabouraud, Paris Collaborateurs : Dr Marie-Dominique VIGNON -PENNAMEN, Dr Pascal REYGAGNE, Dr Jean HATCHUEL Introduction : Les nodules alopéciants et aseptiques du scalp (NAAS) représentent une nouvelle entité clinique décrite au Japon en 1992 sous le terme « pseudokyste du scalp » (1). En 2009, nous avons proposé la dénomination NAAS (2) pour mieux décrire cette entité. Seules des études rétrospectives ont été publiée au Japon (1,3) et en France (2,4). Objectifs : 1. Décrire les signes cliniques et anatomo-pathologiques des NAAS, 2. évaluer la réponse à la doxycycline, 3. et comparer les résultats à ceux obtenus chez des patients ayant une cellulite disséquante du scalp (CDS) Méthodes : • • • Etude prospective au Centre Sabouraud du 1er janvier 2008 au 31 octobre 2009 Inclusion de 17 patients consécutifs ayant un NAAS, et d’une cohorte comparative de 7 patients ayant une CDS Examen clinique : âge, sexe, ethnie, durée évolution, signes fonctionnels (gêne, douleur, prurit), retentissement sur qualité de vie, traitement(s) antérieur(s), nombre de nodules, taille, aspect, siège, consistance, type d’alopécie associée 65 • • • • • Ponction avec une aiguille de moyen calibre (n=16) Cultures à visée mycologique, bactériologique et mycobactériologique Biopsie (HE, PAS, ZIEHL) et étude en lumière polarisée (n=16) Doxycycline (100mg/j) pendant 3 mois Suivi à M1 et M3 Résultats : 1. Résultats cliniques chez les patients ayant un NAAS (n=17) : • • • • • • • • • • • • • • • Age moyen 30,8 ans (18-49) prédominance masculine (16 hommes, 1 femme) 12 caucasiens, 5 noirs Durée : 28 mois (2-72) 14 sont symptomatiques 7 ont un retentissement sur la qualité de vie 7 (41%) : 1 nodule, 6 (35,2%) : 2 nodules, 4 : plus de 2 nodules, 7 Taille : 8 à 40 mm (15,9) Surtout région occipitale haute (16/17 au moins un nodule sur région occipitale) – 1 cas de nodule de la barbe Fermes (13/17), un peu fluctuants (4/17) Alopécie toujours non cicatricielle Nodules en dôme, cuir chevelu autour normal Ponction négative 11/16 (68,7%) et positive 5 fois Liquide purulent : 2 cas, hémorragique : 1 cas, jaunâtre citrin : 1 cas +++ matériel ponction toujours aseptique avec négativité des cultures mycologique, bactériologiques et mycobactériologiques 2. Résultats anatomo-pathologiques (n=16) : Infiltrat inflammatoire dans derme réticulaire et profond 7/16 : granulome avec cellules multi-nucléés, polynucléaires neutrophiles, lymphocytes, histiocytes et rarement plasmocytes • 7/16 : inflammation lymphohistiocytaire non spécifique • 2 /16 : image de kyste épidermique avec une réaction inflammatoire +++ Négativité de PAS, ZIEHL et étude en Lumière polarisée • • +++ Absence de cavité pseudokystique 3. Suivi et réponse à la doxycycline : 66 15 revus à M1 et 14 à M3 A M1 → 8/12 (66%) sont devenus asymptomatiques, 3 sont restés asymptomatiques, 4 sont restés symptomatiques (dont 2 avec moins de gêne et de prurit) → 8 ont eu une repousse partielle A M3 → 7/14 sont guéris → 7/14 ont eu une bonne réponse (affaissement des nodules et repousse partielle) 4. Cohorte de patients ayant une CDS (n=7) : • Age moyen 29, 4 ans (19-35) • 7 hommes, aucune femme • 3 noirs, 4 caucasiens • Plus de 10 nodules dans 3 cas, 6 nodules dans un cas • Nodules oblongs, fluctuants • 5/7 : vertex et région occipitale • Alopécie cicatricielle 4/7 (57, 1%) • Cuir chevelu inflammatoire, au maximum cérébriforme • Ponction positive 5/7 (4 fois hémorragique) – bactériologie négative • Infiltrat inflammatoire diffus (+++), plus destructif • Granulome 5/7, fibrose (4/7) • Malgré amélioration, aucune guérison à M3 Discussion : La prévalence des NAAS est inconnue. Nous avons observé 17 cas de NAAS parmi 20 000 patients qui ont consulté durant cette période pour un problème de cuir chevelu. En tout, nous avons observé 35 cas durant une période de 15 ans. Il s’agit donc d’une entité rare. La survenue chez des patients asiatiques, caucasiens et noirs indique que les facteurs génétiques ne sont probablement pas impliqués et que cette entité est certainement méconnue dans les pays autres que le Japon et la France. Les NAAS touchent surtout les adultes jeunes, avec dans notre expérience des extrêmes allant de 12 à 61 ans, (18 à 49 ans dans la présente étude). Ceci est comparable à ce qui est observé chez les patients ayants une CDS. L’aspect clinique est caractéristique avec la présence d’un ou plusieurs nodule(s) en dôme, associé(s) à une alopécie non cicatricielle de bon pronostic, et un cuir chevelu autour normal. 67 Le principal diagnostic différentiel est la CDS dont la présentation clinique est différente : nodules multiples, oblongs, coalescents, cuir chevelu autour inflammatoire, association à une alopécie potentiellement cicatricielle. Un autre diagnostic différentiel est représenté par le kyste trichilemmal enflammé, habituellement non alopécique, dont le matériel est particulier et l’histologie spécifique. La doxycycline à la dose de 100 mg/j pour une durée de 3 mois est efficace. Elle agit probablement par le biais d’une action anti-inflammatoire (6). Toutefois il s’agit d’une étude ouverte, non contrôlée. En outre, une résolution spontanée des NAAS est possible en particulier après une ponction (4), voire une biopsie (6). Une alternative thérapeutique est l’injection in situ de corticoïdes (1,6) . Ce traitement, justifié du fait du caractère aseptique des nodules, devrait être réservé, à notre avis, aux cas résistants à la doxycycline pour une durée minimale de 3 mois. L’exérèse chirurgicale (3) est une option qui nous parait agressive du fait de la taille des nodules pouvant atteindre 50 mm, de la résolution spontanée possible et de l’efficacité de la doxycycline. L’étiologie des NAAS est inconnue. Il s’agit probablement d’une forme particulière de folliculite profonde. L’alopécie est non cicatricielle car l’infiltrat inflammatoire est profondément situé, sous le bulge (2,5). Des études ultérieures sont nécessaires pour élucider les mécanismes pathogéniques en cause : facteurs locaux avec une occlusion folliculaire ou un corps étranger, ou processus immunologique comme dans la pelade. Conclusions : L’aspect particulier des nodules, l’alopécie non cicatricielle réversible, l’infiltrat inflammatoire profond et l’efficacité de la doxycycline confèrent une spécificité aux NAAS. La ponction suivie d’un traitement par doxycycline pendant 3 mois sont efficaces. Les cliniciens doivent connaître cette entité, probablement méconnue, pour éviter une approche agressive. 68 REFERENCES 1. Iwata T, Hashimoto T, Nimura M. Pseudocyst of scalp Jap J Clin Dermatol 1992; 46: 96-16Tsuruta D, Hayashi A, Kobayashi H, Nakagawa K, Furukawa M. Pseudocyst of the scalp. Dermatology 2005; 210:333-335 2. 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