Paris au rythme du dessin au rythme du dessin
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Paris au rythme du dessin au rythme du dessin
Quotidien belge SEMAINE DU 20 AU 26 MARS 2015 ARTS LIBRE Paris au rythme du dessin h Fin mars 2015 sous le signe d’un dessin plus présent que jamais dans les consciences et les collections. Drawing Now, clap 9e Fort du succès de 2014, le Salon du Dessin contemporain persiste et signe. Au Carreau du Temple, sur deux niveaux. Au premier, une cinquantaine de galeries de la scène internationale. Au second, une vingtaine d’émergents, jeunes galeries et artistes en devenir. Engagé par rapport aux récents événements tragiques, le Drawing Now 2015 conforte la liberté d’expression en présentant, issu de collections privées et publiques, un ensemble de dessins de choc réunis par Philippe Piguet, son directeur artistique. tance, création 400 artistes, 73 galeries, 15 pays Hommage à la liberté d’expression, le salon réunira aussi des interviews d’artistes autour de Piguet : tête d’affiche, Ernest Pignon-Ernest, le 25 à 12h. Mais aussi Lucy et Jorge Orta, le 26; Alain Declercq, le 27; Nazanin Pouyandeh, le 28. Christine Phal, sa fondatrice-présidente, et Carine Tissot, sa directrice, ont préservé le meilleur des éditions précédentes. Elles réitè- Paris Art Fair ous les satela modernité vé aux solos es en provee. Le focus de Est, une thét prochaine- COURTESY GEUKENS&DE VIL / GIDEON KIEFER LES AMATEURS DE DESSINS ANCIENS ont leur lieu culte au Palais Brongniart, place de la Bourse, dans le deuxième arrondissement. Et dans le troisième, au Carreau du Temple, 9e édition du salon du dessin contemporain, le Drawing Now. Place au feuillet dessiné d’hier à nos jours ! Asie rent : les Drawing Talks – débats d’actualité sur l’engagement des acteurs culturels, le Drawing in Progress avec des artistes dessinant en direct, le Prix Drawing Now. Trois galeries belges sont de cette 9e partie : la Bruxellloise Valérie Bach avec un focus sur Jeanne Susplugas; la Knokkoise Geukens&De Vil qui mise sur Gideon Kiefer; l’Anversoise Van de Weghe avec Stijn Colle. “Tout souvenir rappelle la solitude”, une œuvre de Gideon Kiefer exposée par la galerie Geukens&De Vil à Paris. Ne sous-estimons pas la participation de la Galerie C, de Neuchâtel, en verve avec Valérie Favre, de Bernard Ceysson avec Noël Dolla, de Christian Berst et de ses marginaux dont Jozef Hofer, du New-Yorkais Andrew Edlin riche de surprenants Marcel Storr, de Lelong avec Rebecca Horn… Oublier le parcours hors-les-murs serait préjudiciable. De la Bibliothèque nationale de France- François-Mitterand à la Fondation Cartier, de la Halle Saint-Pierre à Maison Rouge, du Branly au Pompidou et dans maintes galeries, le dessin en voit de toutes les couleurs. Des couleurs et des surprises qu’il entend vous partager. Roger Pierre Turine U Carreau du Temple, 4, rue Eugène Spuller, 75003, du mercredi 25 au dimanche 29 mars. Infos : www.drawingnowparis.com Il pleut des feuilles sur la cité lumière h Ce sont des dessins, par milliers en des dizaines de lieux dont le principal est à la Bourse. BARONI vitation le SEMAINE DU 20 AU 26 MARS 2015 ARTS LIBRE l Salons Salons ne œuvre de homas Lerooy, Delicious”, echnique mixte ur papier, 014, 87 x 15 cm, une œuvre exposée Art Paris par la alerie Nathalie badia. lentes enseie Jacques Eldes Filles du de Belgique, édition. La Ifa tistes jeunes e, également is, Bruxelles, ues dont Liu les. guration avec ekerkhove et concentrera scal Janssens op’art : Cruz ate. halie Obadia r ailleurs exHyber en ce Daniel Temont notre naamur. La Huu chat de Ge- 20 MARS 2015 LA LIBRE BELGIQUE Cette académie d’un homme nu se trouvera chez Baroni. Elle est de Tiepolo. NOUS VOICI DÉJÀ À LA SEIZIÈME édition du “Salon du Dessin” qui avait été inventé jadis ou naguère, on ne sait plus comment le dire, par un petit groupe de marchands locaux pour contrebalancer une certaine désaffection des grands salons d’antiquités pour cet art pourtant majeur. Dans les temps anciens, le dessin était évidemment la source même de la création, cette approche au millimètre des artistes qui cherchaient des solutions à une mise en scène pour un tableau, une fresque, une sculpture. Ce salon du dessin fournit en même temps l’occasion de visiter des expositions très courtes autour des dessins. C’est le cas à la Fondation Custodia, au musée d’Orsay, à l’Ecole des Beaux-Arts, au musée Nissim de Camondo en le, de la présente publication, sous quelque forme que ce soit, est interdite sans autorisation préalable et écrite de l'éditeur ou de ses ayants droit. la maison de Victor Hugo ou au musée Cognacq-Jay. On en omet par faute de place. Certains exposants du salon du dessin, comme chaque année d’ailleurs, sont actuellement à la Tefaf à Maestricht. On verra donc sous la grande verrière de la Bourse, près de l’opéra Garnier, un dessin de paysans au fusain tracé par Van Gogh chez Artura Cuellar, proche de ce que l’on peut admirer à Mons. Chez de Bayser, on épinglera une feuille de Gustave Guillaumet (1840-1887), figurant un “Jeune Arabe”. Tiepolo sera à l’honneur chez Coatalem (Mariage de la Vierge” et chez Marty de Cambiaire avec une étude de nu masculin assis. Patrick Derom qui vous attend à la Tefaf dans le salon du premier étage, viendra avec une composition qu’il nous dit enivrante, de Spilliaert. Baroni sera là avec un travail de Gauguin, tandis que Terrades annonce une invention de Boldoni (1842-1931), connu pour ses portraits “élégantissimes”. Victor Hugo Les Talabardon&Gauthier qui présentent un quatuor de dessins et de créations de Victor Hugo à la Tefaf, dont une merveille nommée “Souvenirs de Belgique”, seront là avec un portrait de Hyacinthe Aubry-Lecomte (17871858). Il y a là comme on le voit des noms connus et d’autres totalement oubliés. Le marché de l’art réservera toujours des surprises. Seule la qualité compte quand on est collectionneur. Sur la presque cinquantaine d’exposants, un peu serrés il faut en convenir, il ne faut pas rater le stand des Prouté, immenses et historiques marchands du quartier de Saint-Germain à Paris dont la boutique, proche du libraire Saffroy (autre monument dans son genre), est un émerveillement. Gravures et dessins vous attendent de part et d’autres chez les Prouté. On terminera cette petite évocation avec les feuilles de Helleu et de JBM Pierre, chez Didier Aaron et le portrait fort amusant d’Edgar Degas par Manzi chez Bruce Livie. Ph. Fy. U Infos : Du 25 au 30 mars, place de la Bourse, 75002 Paris. www.colonnes.com. De 12h à 20h. Entrée : 15 €. © S.A. IPM 2015. Toute représentation ou reproduction, même partielle, de la présente publication, sous quelque forme que ce soit, est int Date : 27 MARS 15 Page de l'article : p.19 Journaliste : Harry Bellet / Philippe Dagen Pays : France Périodicité : Quotidien OJD : 275310 Page 1/2 CULTURE Le dessin, terre de découvertes et de petits prix Les deux Salons, à Paris, consacrés aux œuvres sur papier connaissent un succès grandissant ARTS I I y aura bientôt un quart de siècle, en 1991, quèlques marchands parisiens imaginèrent de créer un Salon exclusivement consacré au dessin, et d'y inviter certains de leurs confrères étrangers. Depuis, l'initiative a fait tache d'huile : une autre foire s'est forgée, réservée aux feuilles contemporaines, et une Semaine du dessin s'est constituée autour d'une vingtaine de musées et d'institutions à Paris et en Ile-deFrance qui sortent leurs plus beaux (et fragiles) papiers pour l'occasion. C'est au Palais Brongniart que se tient la version originale, si on ose dire, de ces manifestations. Dixneuf marchands français et vingt étrangers y montrent des oeuvres anciennes, mais pas seulement. Il suffit de s'attarder dans le stand, à gauche en entrant, de Jean-Luc Baroni : sur les mêmes murs, trois siècles d'histoire de l'art. Un Tiepolo, un Ingres, un Gauguin, et un rare dessin de Francis Bacon, la messe est dite, il y en a pour tous les goûts. C'est aussi sur ce Salon que sera remis à un dessinateur contemporain le prix Florence et Daniel Guerlain, créé par des collectionneurs. Là également que l'universitaire Claude Mignot va diriger deux après-midis d'études (depuis 2006, chaque édition du Salon accueille des rencontres savantes) consacrés à la place du dessin d'architecture. Des nouveaux venus Petit à petit, la chose s'est sue. Les rares collectionneurs spécialisés (une quarantaine en France, quèl- Tous droits réservés à l'éditeur ques centaines dans le monde) ont vu déferler des hordes de nouveaux venus : en 2014, le Palais Brongniart a reçu 13 DOO visiteurs en une semaine. Nombreux sont les conservateurs étrangers qui enchaînent désormais la Foire de Maastricht, qui s'est achevée le 22 mars, et ce Salon, qui ouvrait ses portes le 24 mars. On y trouve des merveilles, et de belles surprises. Ainsi, si les hyperréalistes se cherchent un précurseur, qu'ils se penchent donc sur la jolie Eugénie Tranquilline, dessinée au crayon Conté en 1834 par son papa, Aubry Lecomte (17971858). Pour la galerie Talabardon & Gautier, qui la présente, il s'agirait d'une riposte à la photographie, qui en était pourtant à ses tout débuts, et bien loin d'atteindre une telle précision. Tout autre registre, chez Thessa Herold qui a déniché un Dali, Dormeuse, cheval et lion invisibles, un Chirico de belle cuvée (1913), et deux rarissimes Hannah Hôch (1898-1978), une dadaïste berlinoise. On la verra toute nue dans le stand voisin, celui du Madrilène Guillermo de Osma, croquée par son compagnon Raoul Hausmann en 1916. On pourrait poursuivre la litanie des découvertes : les Spilliaert du Bruxellois Derom, le Klimt et le Schiele du New-Yorkais Tunick, tel petit collage de Schwitters chez Zlotowski, les Irving Petlin et le Germaine Richier du Suisse Ditesheim, qui fut l'associé valeureux du légendaire Jan Krugier, ou encore le dessin assez cochon de ce merveilleux sanglier que fut Paul Rebeyrolle, que présente Brame et Lorenceau. Mais il faut faire une mention spéciale au stand du britannique Marlborough, avec un ensemble remarquable dAvigdor Arikha, dont on aimerait bien un jour voir une grande rétrospective. De son côté, Drawing New, Salon du dessin contemporain, est en train de devenir l'une des manifestations les plus intéressantes du marché parisien, et la plus propice aux découvertes. Soixante-treize galeries Des soixante-treize galeries réunies au Carreau du Temple, près de la moitié ne sont pas françaises. Un cinquième est là pour la première fois, et le secteur dit Emergence, dédié aux nouvelles et nouveaux venus, regroupe vingt-deux galeries, plus du quart du total, bien plus que la FIAC n'en admet au Grand Palais. Mais la différence avec la FIAC tient à ce simple fait : Drawing New étant réserve aux travaux sur papier d'aujourd'hui, la plupart des oeuvres proposées sont à des prix qui seraient dérisoires là-bas. Il s'ensuit qu'elles se prêtent mal à la spéculation, et que cette foire sent moins fort l'argent que d'autres. On y a vu une collectionneuse acquérir un livre ruiné de Stéphane Thidet chez Aline Vidal sans se demander si l'investissement serait fructueux et si l'artiste figure dans les palmarès des ventes aux enchères. On ne peut que lui donner raison, car les livres de Thidet sont, en effet, parmi les oeuvres qui s'imposent au fil de la promenade. Chez la même galeriste, les reliquaires d'une nature sauvage menacée que compose Herman de Vries méritent autant d'attention. Comme le mur en hommage à Erik Dietman par Claudine Papillon, qui rappelle DESSIN2 5247743400505 Date : 27 MARS 15 Page de l'article : p.19 Journaliste : Harry Bellet / Philippe Dagen Pays : France Périodicité : Quotidien OJD : 275310 Page 2/2 quel subtil artiste il était. Ou les griffures et épanchements de Rebecca Horn à la Galerie Lelong. Ces artistes désormais reconnus en côtoient d'autres en devenir : Myriam Minhidou, philosophique tisseuse de mots et de fils, chez Maia Muller ; Jean Bedez, topographe maniaque de lieux insensés, chez Suzanne Tarasieve ; Chourouk Hriech, autre topographe fascinée par l'architecture, chez JeanGabriel Mitterrand. Certains imposent leur singularité. Daniel Otero Terres, chez Marine Veineux, est de ceux-là, comme l'onirique et inquiétante Nazanin Pouyandeh chez Vincent Sator et comme Jeanne Susplugas dont Valérie Bach expose des oeuvres qui font rire avec des sujets déplaisants: maladies et phobies. • HAKKY lf KLLET El' PHILIPPE DAUEN Tous droits réservés à l'éditeur Salon du dessin, Palais Brongniart, place de la Bourse, Paris 2e. De 12 heures à 20 heures, jeudi jusqu'à 22 heures. 15 €, catalogue compris. Jusqu'au 30 mars. www.salondudessin.com Drawing Now, Carreau du Temple, 4, rue Eugène-SpuUer, Paris 3e. De ii heures à 20 heures. Deg€ài6€. Jusqu'au 2g mars. Drawingnowparis.com Au Palais Brongniart sera remis à un dessinateur contemporain le prix Florence et Daniel Guerlain, créé par des collectionneurs DESSIN2 5247743400505 LE QUOTIDIEN DE L'ART Date : 25 MARS 15 Page de l'article : p.8-9 Journaliste : Emmanuelle Lequeux Pays : France Périodicité : Quotidien Page 1/2 FOIRE DRAWING NOW Cc-""" • du Temple, Pans 3 e — J u s q u ' a u 29 mars Découvertes et artistes confirmés à Drawing Now Lumiere parfaite, deambulation agréable, format resserré juste ce qu'il faut. Depuis son installation au Carreau du Temple, à Pans, Drawmg Now jouit d'un solide capital sympathie Maîs à chaque edition, ce salon du dessin contemporain parvient a l'enrichir un peu plus _Par Emmanuelle Lequeux Daniel Zcller Corporeal Impositio i 2013 encre et acrylique sur papier 34 x 28 cm Courtesy Galerie Michel Soskine Madrid New York Tous droits réservés à l'éditeur ___i Pas un stand qui ne fasse tache un harmonieux mélange de tout jeunes artistes et de figures repérées, le tout a des prix pour le souvent doux le cru 2015 de Drawmg Now ne fait pas mentir sa réputation désormais indéboulonnable « Nous avons fmi ime cinquantaine de salons différents, et c'est de lom notre prefere, il y a des collectionneurs de dessin comme nulle part s enthousiasme la galerie zurichoise Romerapotheke Ici, le public sait vraiment de quoi il parle, les gens ne sont pas la comme dans les foires américaines a poser des questions stupides, ils ont une memoire incroyable et peuvent reflechir un an sur un achat maîs ils achètent » Son focus sur la Viennoise Eva Grun fait partie des jolies decouvertes de larges dessins, réalises sur de vieux papiers d'architectes des cartes anciennes ou des billets d'avion (environ 5 DOO euros) Car voila un des grands plaisirs de la foire offrir des ensembles importants d oeuvres a travers ces focus, qui autorisent des accrochages précis, lom de toute tentation « putassiere » À commencer par I un des rares « solo show », celui de Daniel Zeller a la galerie Michel Soskme (Madrid New York), qui a cette annee prefere Drawmg Now a Art Paris Art Pair Le trait diaboliquement précis de l'artiste dessine des rivières et des cerveaux des neurones et des deserts (de 3 600 a 12 DOO euros) Amoureux du dessin, Michel Soskme participe pour la premiere fois a la foire, maîs ne le regrette pas « C est un salon a la qualite grandissante, grâce auquel j'aimerais faire decouvrir aux musees européens cet artiste déjà tres repute auprès des Américains » Autre beau panorama, un ensemble quasi inedit de dessins d'Erik Dietman qu'a sorti Claudine Papillon (Paris) croquis tires de ses carnets de voyage en Finlande ou a la Reunion, qui soulignent un ensemble joliment compose autour de Cathryn Boch, lauréate du prix Drawmg Now en 2014 (lire Le Quotidien de l'Art d hier) Tout en élégance, le stand voisin de la galerie Lelong (Paris) cree lui aussi de magnifiques dialogues en digressant autour du noir, rouge et blanc Les abstractions de sang de Rebecca Horn (25 DOO euros le diptyque) font echo a une magnifique calligraphie de Motherwell vendue 40 DOO euros Y a-t-il des clients ici pour de tels prix ? « Les gens ont en tout cas un infini respect pour de telles pieces, nous en mettons toujours, et rien ne dit qu au fond les possibilités de les vendre soient plus limitées qu ailleurs, chaque annee on sent une plus grande qualite du public, analyse-t-on a la galerie Bien sûr, nous n'amènerions pas des papiers de Mira, les clients pour ce genre d'oeuvres NOUS AVONS FAIT UNE CINQUANTAINE DE SALONS DIFFERENTS, ET C'EST DE LOIN NOTRE PRÉFERE, IL Y A DES COLLECTIONNEURS DE DESSIN COMME NULLE PART DESSIN2 3623643400524 LE QUOTIDIEN DE L'ART Date : 25 MARS 15 Page de l'article : p.8-9 Journaliste : Emmanuelle Lequeux Pays : France Périodicité : Quotidien Page 2/2 SUITE DE LA PAGE 08 DECOUVERTES ET A R T I S T E S CONFIRMÉS A DRAWING NOW vont plutôt au Salon du dessin du Palais Brogniard. Mais cela permet de revisiter l'histoire du dessin, et d'asseoir l'accrochage ». La galeriste Aline Vidal est, elle, un peu plus sceptique. « Dès que les prix dépassent 15 000 euros, cela devient plus difficile », concède-t-elle. Ce qui n'a pas empêché son stand de connaître un beau succès dès les premières heures. Porté par sa représentation des PaysBas à la Biennale de Venise en mai, herman de vries attire les regards, avec un superbe journal de Marrakech tsar % v Erik Dietman, Sitarane, Samtonge, Fontaine, Le Tangue et toi, 1995, aquarelle, pastel et colle sur papier, 75 x 58 cm © Courtes/ Galerie Claudine Papillon, Paris H Unilin f, Wi ** * ° I V* • • berman de vries, Journal de Marrakech, 2011 Courtesy Galerie Aline Vidal, Paris H » i,,.t • i» i • tt > •i»« • lt! T ll en poétique herbier, à 40 000 euros (pour les bourses les plus modestes, ses œuvres commencent à I 800 euros). Très remarqués également, les Journaux de bord de Stéphane Thidet : des livres anciens qui semblent épuisés par le temps, traversés de failles et de déchirures. Ils ont en fait passé des mois dans le Refuge, cette maison où il pleut, récemment présentée au Palais de Tokyo, et sont partis pour 5 500 euros pièce. Impossible de résumer en quèlques lignes la diversité du salon : où s'oppose l'abstraction un peu raide montrée par la galerie Wenger (Zurich) aux chairs à vif des aquarelles de Barthélémy Toguo, les animaux hybrides d'Atta Oko chez Magnin-A (Paris) et les froides aquarelles grises de Nicole Phungrasamee Fein chez Joe (Philadelphie). Où l'étrangeté vert-de-gris d'une Marlène Mocquet chez Laurent Godin (de 3 500 à 5 000 euros) converse avec les inquiétudes aquarellées de gris de Françoise Pétrovitch chez Semiose (à partir de 2 200 euros). Car le salon, réactif comme sait l'être le dessin, n'échappe pas à l'intranquillité de ces temps, comme le rappelle aussi au sous-sol l'exposition consacrée au dessin engagé. DRAWING NOW, Jusqu'au 29 mars, Carreau du Temple, 4, rue Eugène Spuller, 75003 Paris, www.drawingnow.com Tous droits réservés à l'éditeur DESSIN2 3623643400524 Bram avoue ne pas connaître les chansons, mais avec qui il cultive les mêmes goûts Et si «Wild flowers», le nouvel album sorti cette semaine, ne doit rien à cette expé- 27 MARS 2015 L’ÉCHO Quotidien belge © ANTON COENE Le présent dessiné, d’hier et d’aujourd’hui Jusqu’à dimanche, à Paris, le Salon du dessin contemporain esquisse le portrait de cet art plusieurs fois millénaire, qui n’a pas fini de dévoiler ses traits et attraits… BERNARD ROISIN Situé dans le bâtiment magnifique du Carreau du Temple, structure de métal XIXe entièrement réhabilitée et modernisée, le salon du dessin contemporain, Drawing Now, en est déjà à sa 9e édition. Première foire d’art contemporain en Europe uniquement dédiée au dessin actuel et des 50 dernières années, il investit la grande et superbe verrière de ce bâtiment ainsi que son sous-sol: au rez-de-chaussée, une cinquantaine de galeries établies, le sous-sol étant réservé à de plus jeunes, émergentes. En ce même sous-sol, Philippe Piguet, directeur artistique de la foire, a initié, suite aux événements de janvier, une petite exposition dédiée à l’art et l’engagement: y sont accrochés des dessins politiques issus de collections publiques et privées, signés notamment Tomi Ungerer, Erro, Villeglé ou Ernest Pignon-Ernest. Une fois encore, cette édition propose un panel impressionnant de procédés, de techniques et de sujets, d’une forme artistique que d’aucuns pourraient croire figée. E A la galerie Valois par exemple, le jeune Pierre Seinturier, issu de la bédé, présente de grands dessins à l’encre du japon, baignés dans un univers du film noir américain des années 50, sur lequel plane une ambiance Twin Peaks, résultat de la soudaine étrangeté qui fait irruption dans des scènes au départ d’une profonde banalité. Daniel Zeller (Galerie Michel Soskine) ébauche lui en noir et blanc ou en couleurs des arborescences qui paraissent à la fois florales, «cervicales» ou relever de la carte hydrographique. E Reproduisant au bic bleu des photos, l’italien Guiseppe Stampone (Galleria Marie-Laure Fleisch) propose entre autres un panorama de quinze pochettes de disques intitulé «Nel blu dipinto di blu» qu’il a entièrement et parfaitement reproduits au stylo à bille, leur accolant au passage un mot qui les rehausse d’une dimension politique ou historique: «London Calling» des Clash référant à Thatcher par exemple, Immigration sous-titrant le dernier Stromae. E Chez Andrew Edlin, l’œuvre particulière, brute, de Marcel Storr est mise en exergue: ce cantonnier de la ville de Paris, au destin semblable à celui de Séraphine de Senlis dessina sa vie durant des architectures incroyables, imaginaires, au crayon et à l’encre de couleur. Il entre en résonance avec l’œuvre de Brigitte Waldrach qui dans de grands formats dépeint l’architecture de Notre-Dame. S’inspirant de l’œuvre de Victor Hugo, elle y accole des textes qui évoquent l’animation des pierres de la cathédrale dans des dessins majestueux entre crayon et gouache. E Collages et découpages caractérisent par contre l’œuvre de Jana Gunstheimer (toujours chez Conrads) qui dans «The confiscation of the works of the artist’s studio» notamment, livre le crayonné d’un atelier dont les œuvres se sont physiquement dérobées… Ceci dans un dessin réaliste que pratiquent également Sullivan GobaBlé dans des reproductions au fusain et à la pierre noire de photographies d’amoncellement d’objets qu’il élabore, et Maude Maris à Un panel impressionnant de procédés, de techniques et de sujets, d’une forme artistique que d’aucuns pourraient croire figée. la mine de plomb cette fois dans des natures mortes aux fromages notamment (tous deux chez Gounod). E Dans la même mouvance, les dessins de Jean Bedez (à la galerie Tarasiève) se révèlent d’un réalisme saisissant: la description précise des palais délaissés de Saddam Hussein ou des salles éventrées de Détroit après la crise, pense-t-on. Mais non, il s’agit en fait de situations imaginaires, comme dans cette «Constellation de la Vierge» dont certains objets du quotidien abandonnés dans le décor en «Busan #1», de Peter Soriano, 2014. Aquarelle, bombe, crayon et encre sur papier, 39 x 73 cm. © PETER SORIANO ruine, basket ration EA Wegh Émerg dessin crayon sont é relle st EM tôt l’e une sé des m gomm Danie Benda mas d de des tograp silhou ment petits sions en scè ils pos désuèt l’espri Enf sionna plus d ceux d gnée E long – au fusa phistic de cert fique e «Draw 29 ma 4 rue E www.d 27 MARS 2015 L’ÉCHO Quotidien belge ujourd’hui nel ssionnant océdés, de iques et de s, d’une forme que que d’aucuns aient croire figée. la mine de plomb cette fois dans des natures mortes aux fromages notamment (tous deux chez Gounod). E Dans la même mouvance, les dessins de Jean Bedez (à la galerie Tarasiève) se révèlent d’un réalisme saisissant: la description précise des palais délaissés de Saddam Hussein ou des salles éventrées de Détroit après la crise, pense-t-on. Mais non, il s’agit en fait de situations imaginaires, comme dans cette «Constellation de la Vierge» dont certains objets du quotidien abandonnés dans le décor en , bombe, crayon et encre sur papier, 39 x 73 cm. © PETER SORIANO ruine, entre autres des ballons de basket, en reprennent la configuration astrale. E A la galerie anversoise Van De Weghe présente dans la section Émergence au sous-sol, les grands dessins sylvestres au simple crayon d’après photo de Stijn Cole sont également d’une réalité naturelle stupéfiante. E Mauro Giaconi pratique plutôt l’effacement notamment dans une série de tours jumelles dont des morceaux sont volontairement gommés. Alors que le Mexicain Daniel Alcala toujours à la galerie Bendana-Pinel propose des dioramas de ponts d’usines faits à partir de dessins réalisés sur base de photographies dans un jeu de silhouettes qui rend ces lieux également fantomatiques… Quant aux petits tableaux en trois dimensions de Marcel Miracle, mettant en scène des objets du quotidien, ils possèdent une âme, une poésie désuète digne d’un Marcel Mariën, l’esprit frondeur en moins. Enfin, dans ce panorama impressionnant de l’art du dessin qui réunit plus de 400 artistes issus de 15 pays, ceux de scènes de tauromachie signée Ernest Pignon-Ernest – chez Lelong – réalisés par de simples traits au fusain, s’ils ne possèdent ni la sophistication ou le côté spectaculaire de certains, se révèlent d’une magnifique et lumineuse simplicité. «Drawing Now», jusqu’au 29 mars au Carreau du Temple, 4 rue Eugène Spuller, Paris 3e. www.drawingnowparis.com LE QUOTIDIEN DE L'ART Pays : France Périodicité : Quotidien Date : 24 MARS 15 Page de l'article : p.14-16 Journaliste : Roxana Azimi Page 1/3 DRAUING NON CHRISTINE PHAL ET PHILIPPE PIGUET, présidente et directeur artistique de Drawing New « ll y a une nécessité du dessin dans le vif du présent » La foire Drawing New offre cette année, du 25 au 29 mars, un panorama du dessin contemporain resserré sur 73 galeries et Une exposition sur le dessin engagé._Propos recueillis par Roxcma Azimi Philippe Piguet et Christine Phal. Photo : D. R. Tous droits réservés à l'éditeur Roxana Arimi_Quel bilan tirez-vous de votre installation l'an dernier au Carreau du Temple ? Christine Phal_Le bilan est positif de tous les côtés. Les exposants ont adoré le lieu, les visiteurs aussi. Il convient à l'événement. Nous avions des doutes sur la facilité des visiteurs étrangers à situer Ie Carreau, mais au final nous avons eu 21 DOO visiteurs contre environ 19 DOO habituellement. Les galeries en sous-sol n'étaient toutefois pas très contentes lors du vernissage, où elles ont vu peu de visiteurs... CP_Nous avons eu 24 heures de retard dans notre installation à cause de l'occupation des lieux par les intermittents. Nous ne maîtrisions pas l'espace et nous n'avions pas de signalétique le premier jour. Cette année, nous avons accentué la réflexion. L'idée est d'avoir une grande unité dans les salles du bas, dédiées aux artistes émergents, quel que soit l'âge de leur galerie. Nous avons changé de circulation de sorte que les VIP auront tendance à descendre spontanément. Cette année, se trouvent groupes en bas la section Émergence, mais aussi l'exposition de Philippe [Piguet], l'espace pour les tables rondes et DESSIN2 3929443400505 LE QUOTIDIEN DE L'ART Pays : France Périodicité : Quotidien Date : 24 MARS 15 Page de l'article : p.14-16 Journaliste : Roxana Azimi Page 2/3 CHRISTINE PHAL ET PHILIPPE PIGUET, présidente et directeur artistique de Drawmg Now L'INSTALLATION AU CARREAU DU TEMPLE ENTRAÎNE LES GALËRISTES À REPENSER LEUR ATTITUDE VIS-ÀVIS DE NOUS. Tous droits réservés à l'éditeur SUITE DE LA PAGE 14 les vidéos, im mini-espace restauration. Beaucoup de choses se passeront là. Vous avez aussi supprimé cette année l'Espace Commines, peu fréquenté l'an dernier. CP_Les gens avaient envie de voir le Carreau du Temple. Quand on a un espace principal et un espace secondaire, il y a toujours un déficit de fréquentation. ll a été particulièrement net. De fait, en regroupant toutes les galeries dans un même lieu, avez-vous des stands plus petits? Philippe Piguet_Non, nous avons moins de galeries, 73 au lieu de 86 l'an demier, ce qui va dans le bon sens en termes de qualité. Ce regroupement nous a permis d'être plus sélectifs. Nous avons aussi un réservoir important d'exposants qui viennent une année sur deux ou trois. CP_Ce sont des galeries qui n'ont pas une capacité à avoir une proposition solide en dessin tous les ans, car ce n'est pas leur médium principal, d'où un taux de renouvellement plus important que sur certaines foires. Nous avons cette année 21 % de nouvelles galeries, avec par exemple le retour d'Anne de Villepoix et d'Hervé Loevenbruck. La galerie Georges-Philippe et Nathalie Vallois vient pour la première fois. En neuf ans, il n'y a que quatre ou cinq galeries présentes à chaque édition, comme Christian Berst, Jean Fournier ou Claudine Papillon. PP_L'installation au Carreau du Temple entraîne les galeristes à repenser leur attitude vis-à-vis de nous. CP_Nous devons faire attention au nombre de galeries car le dessin est un médium qu'il faut préserver. Est-ce à dire que trop de dessins tue le dessin ? CP_Les gens ont besoin d'entrer dans l'univers des artistes. Nous avons 47 % de galeries étrangères, avec des artistes que les gens ne connaissent pas forcément. Il faut que les visiteurs aient le temps de se promener, Pourquoi le dessin ne se démode-t-il pas ? PP_Parce qu'il est fondamental. C'est à l'amont de toute création. Même Buren fait des dessins. C'est aussi un vecteur d'initiation. Au début, un collectionneur va doucement, il veut apprendre. CP_Avant qu'on ne crée le salon, beaucoup d'artistes gardaient leurs dessins dans les tiroirs et ne les montraient pas sur les foires, car ce n'était pas rentable pour les galeries. Le dessin demande une attention et dans les foires où il y a des installations tape à l'œil, >' passe inaperçu. Charlotte Charbonnel, Limaille fossilisée, serie des dessins magnétiques, 2012, limaille de fer et vents sur papier, 40 x 50 cm. €> Courtesie de l'artiste et Backslash Gallery, Paris DESSIN2 3929443400505 LE QUOTIDIEN DE L'ART Date : 24 MARS 15 Page de l'article : p.14-16 Journaliste : Roxana Azimi Pays : France Périodicité : Quotidien Page 3/3 CHRISTINE PHAL ET PHILIPPE PIGUET, présidente et directeur artistique de Drawmg New LE DESSIN EST FONDAMENTAL. C'EST À L'AMONT DE TOUTE CRÉATION. MÊME BUREN FAIT DES DESSINS. C'EST AUSSI UN VECTEUR D'INITIATION. SUITE DE LA PAGE 15 Vous consacrez une exposition au dessin engagé. Est-ce une manière de s'ancrer dans l'actualité après l'attentat contre Charlie Hebdo ? PP_Quand il y a eu les attentats du 7 janvier, nous nous sommes dit qu'il fallait rebondir à notre façon, montrer que les artistes peuvent être engagés. Picasso disait qu'un artiste est un être politique. Beaucoup d'artistes portent cet engagement, comme Ernest PignonErnest, Barthélémy Toguo, Yann Toma... La caricature est peu présente sur la foire. Y en aura-t-il plus cette année ? PP_I1 n'y a pas d'économie de la caricature. Nous ne voulions pas faire une réponse littérale. Je connais Plantu et j'aurais pu l'exposer, mais je voulais faire autre chose. CP_C'est la place qui nous semblait juste sur le salon. La Bibliothèque nationale de France propose une exposition sur ce thème pendant Drawing New [« Hommage au dessin de presse », du 26 mars au 12 avril]. Justement, à l'instar des institutions d'art ancien qui mettent le dessin à l'honneur pendant la foire, celles d'art contemporain prennent aussi ce pli, avec « Thomas Lerooy » au Petit Palais, « Jérôme Zonder » à la Maison rouge. Est-ce le signe d'une pleine reconnaissance ? PP_Sans doute. Il y a une nécessité du dessin dans le vif du présent. Pierre Semtuner, Let's ignore hlm, 2014, encre de Chine sur papier, 140 x IOU cm © Courtes/ Galerie Georges-Philippe et Nathalie Vallois, Pans. DRAWING NOW, du 25 au 29 mars, Carreau du Temple, 4, rue Eugène Spuller, 75003 Paris, www.drawinenow.com Tous droits réservés à l'éditeur DESSIN2 3929443400505 THE NEW YORK TIMES 27 MARS 2015 Quotidien américain, version internationale The connoisseur market for drawings, most of which are small and are often by unknown or little-known artists, in many ways represents the absolute antithesis of the brandbuying of big-name 20th- and 21st-century paintings that motivates many wealthy collectors. “Drawings aren’t about the brand, they’re about the energy of the drawing itself, which can often be stronger than a finished painting,” said the Dutch collector Christine Koenigs, who was browsing the Salon du Dessin. “With knowledge, you can still achieve a lot. You can buy decent things for €5,000.” A case in point was a superbly detailed and idealized brown ink study of the tomb of François I of France by the all-but-forgotten Étienne François Imbard (1780-1830). Presented in a period gilded frame, this was sold at the March 24 preview by the Paris dealer Galerie Paul Prouté for about €5,000. Arguably, an abandonment of brand-awareness is even more important at Drawing Now Paris, held at the restored Carreau du Temple in the Marais, where 73 galleries exhibited works by more than 400 artists, few of whom would have been known to dedicated followers of collecting fashion on Instagram. The fair’s lone Korean exhibitor, Wooson Gallery, did however sell the powerful 2011 Barthélémy Toguo watercolor figure study, “Jugement dernier XI,” priced at €25,000, to a collector from the south of France. Mr. Toguo, who was born in Cameroon and lives in Paris, will be among the participating artists at this year’s Venice Biennale, curated by Okwui Enwezor of Nigeria. Far more typical of discoveries to be made at Drawing Now is the work of the Philadelphia artist Sharka Hyland, who has studied art history, comparative literature and graphic design. All these disciplines are combined in her minimalist pencil drawings of texts by novelists such as Kafka, Hardy and Proust. These were priced at €1,550 at the booth of the Philadelphia dealer, Gallery Joe. As yet, Sharka Hyland might not be a “brand” artist, but at least most people have heard of Marcel Proust. Date : 26 MARS 15 Page de l'article : p.28 Journaliste : Béatrice de Rochebouët / Valérie Sasportas / Claire Bommelaer Pays : France Périodicité : Quotidien Paris OJD : 317225 Page 1/4 Les bonnes perspectives du dessin MARCHÉ DE L'ART Point commun entre deux salons, parisiens, l'un au Palais Brongniart, l'autre au Carreau du Temple ries spéculateurs n'y sont pas les rois. BÉATRICE DE ROCHEBOUËT [email protected] aris a su tenir sa réputation d'être la meilleure place pour le dessin. En deux salons, l'un plus classique à la Bourse, l'autre plus contemporain au Carreau du Temple, cette spécialité couvre tous les siècles jusqu'à aujourd'hui. Ce sont deux univers totalement différents mais dont le dénominateur commun est la passion pour un médium délicat, qui cache souvent de grandes histoires. Les spéculateurs, pour une fois, n'y font pas la loi. «Ici les amateurs n'achètent pas avec leurs oreilles mais avec leurs yeux, us ne s'arrêtent pas à l'image, us veulent comprendre ce qu'il y a derrière», constate le mar- Tous droits réservés à l'éditeur chand londonien Jean-Luc Baroni qui, dès l'entrée, donne le niveau de qualité avec un merveilleux Gauguin qui trônait jadis dans la salle à manger de feu Jan Krugier, ce marchand suisse fou de Picasso (pas une feuille au salon!) dont la collection a été vendue avec succès l'an dernier chez Sotheby's. Après Maastricht, voilà à Paris cette gouache, aquarelle et plume de 1890, Nègreries Martinique, proposée à 2 millions d'euros. Pour cette XVIe édition de la semaine du dessin qui met en ébullition la capitale avec une vingtaine d'expositions dans les musées, des accrochages en galeries et des colloques dont celui sur le dessin d'architecture en résonance avec les feuilles choisies par la Bnp, jamais on a croisé autant de collectionneurs, de conservateurs et de directeurs d'institutions venus d'Europe, de Grande-Bretagne et des États-Unis. Beaucoup cette année ne sont pas passés par Maastricht qui a fermé ses portes dimanche. Les marchands de peinture ancienne en ont apparemment souffert tout comme ceux de la section «works on paper» nettement moins étoffée qu'à Paris. Le Palais Brongniart est réputé pour réunir la plus importante concentration de marchands internationaux. Et ceux-ci ont une fois de plus gardé le meilleur pour l'événement. Au traditionnel déjeuner du mercredi - une institution! -, les discussions tournent autour des achats qui se font souvent dès les premières heures comme cette Étude de femme éplorée de Simon Vouet achetée par une institution étrangère autour de 300000 euros, chez le nouveau venu parisien Tarantino. Il fallait pousser des coudes pour fendre DESSIN2 1826643400507 Date : 26 MARS 15 Page de l'article : p.28 Journaliste : Béatrice de Rochebouët / Valérie Sasportas / Claire Bommelaer Pays : France Périodicité : Quotidien Paris OJD : 317225 Page 2/4 la foule mardi apres midi au Palais Brongniart ou sont présentes 19 galeries fr rn Baises contre 20 étrangères, dont sept nouveaux exposants Ce salon est parve nu a un juste equilibre entre l'ancien et le moderne qui a fait sa poussée a\ ec Vieira da Silva (350000 euros pour une tempera sur papier maroufle chez Appheat Pra zan), Le Corbusier dont Beaubourg célébrera, a partir du 29 avril, Ic cinquantenaire de sa mort (250 DOO euros pour une gouache de 1929), Zao Wou-Ki (35000 euros pour un minuscule oiseau chez la Londonienne \ktis) « ivoire accrochage, comme celui de l'époque des Pannier nonclé 1925 avec ses grands nus ou ses petites prostituées donne un sacre coup de fouet a ce salon», observe Florence Chibret Plaussu de la galerie de la Présidence De vant l'intérêt pour cet artiste, a qui le Ja- pon vient dc consacrer une exposition, la galerie i reb lusse un peu ses prix 48000 euros pour le grand nu, environ 35 000 pour les plus petits Découvertes et redécouvertes L'ambiance était nettement plus décontractée au Carreau du Temple pour Drawing Non salon a taille humaine (73 galeries dont 47 % sont étrangères) ou I on déambule dans un joyeux mélange de noms connus comme Alberola (9 DOO a 12000 euros chez Maia Muller) ou Erik Dietman (lutour de 9000 euros chez Claudine Papillon) et de decouvertes (1200 euros les petites maisons qui dénie nagent avec vos objets préfères de Jeanne Suspluglas chez la Bruxelloise Valerie Bach) Celles-eisontnombreuses, al'instar de Pierre Scintiller dont le one man show chez Georges-Philippe Vallois a fait « sold out » en une heure Mêlant archi lecture contemporaine et foret hantée, I étrange univers au pastel gras de ce trn blion de 26 ans sorti tout juste des Arts decoratifs n était propose qu a 4 800 euros pour les tres grands formats Les redécouvertes v sont aussi nombreuses Marlene Mocquet, artiste nee en 1979 dej-î remarquée plr Frmcois Pinault, chez Laurent Godin (3000 a 5000 euros pour les petits formats et 19000 pour les grands) ou AnnetteBarcelo dont les créatures hybrides campées dans un univers surréaliste se vendent des 1200 euros, chez Anne de \illcpoix Les exposants misent sur les petits prix Au delà, cela risque d'être plus difficile • www salondudessin com www drawingnowpans com Ci-dessus Negrenes Martinique de Paul Gauguin A gauche, une œuvre de Jean Fautrier JEAN LUC BARON GALLPIL DC LA PRLS DLNCL Croquis engagés au salon Drawing Now Impossible de passer a cote • I exposition de dessins engages traverse la double entree du niveau inférieur du salon Drawing Now, au Carreau du temple a Paris Point d orgue entre les artistes confirmes a I etage, et les émergents, en bas Le commissaire d exposition, Philippe Piguet a souhaite y accrocher des œuvres inattendues Comme ce tableau de cartes postales du Lagos (Nigeria), du Camerounais Barthelemy Toguo qui a demande aux gens d exprimer leurs Tous droits réservés à l'éditeur sentiments ll a orne leurs mots d une image rouge sang en echo a la situation vécue et s'est envoyé la carte a son adresse Cet artiste phare de l'année 2015 a I œuvre proteiforme sera a la Biennale de Venise, avec la galerie Lelong en mai. En face Yann Toma artiste observateur a I ONU, expose les chefs d Etat et autres «ambassadeurs» qui s y sont exprimes Miroir d une prise de conscience citoyenne le mur affiche un long dessin extrait de la serie des Cabines téléphoniques d Ernest Pignon- Ernest Et les couleurs vives sur fond noir dénonçant la guerre du Vietnam de Toml Ungerer. Au fond de ce couloir de la liberte d'expression un dessin inedit de Jacques Villegle conclut I exposition Ami de Philippe Honore collaborateur assassine de Charlie Hebdo, Jacques Villegle 89 ans, lui a aussitôt rendu hommage avec un dessin couvert de son alphabet socio-politique VALERIE SASPORTAS Salon Drawing Now Carreau du Temple (Pans IVe), jusqu'au 29 mars DESSIN2 1826643400507 LE QUOTIDIEN DE L'ART Date : 30 MARS 15 Page de l'article : p.8 Journaliste : Roxana Azimi Pays : France Périodicité : Quotidien Page 1/1 FOIRE Les collectionneurs ont répondu présent sur Art Paris Art Pair et Drawing Now Les foires Art Paris Art Pair et Drawing Now se sont achevées hier soir à Paris sur des bilans globalement positifs._Par Roxana Azimi __ Ni la météo capricieuse qui plombe ce début de printemps, ni le quasi-trop-plein d'événements (quatre foires simultanées auxquelles s'ajoutaient plusieurs off) n'ont pas eu raison des salons Art Paris Art Pair et Drawing New, dont les bilans commerciaux étaient globalement bons à la fermeture de leurs portes dimanche 29 mars. À Art Paris Art Pair, la gradation allait du « satisfaisant sans plus » de Jean Brolly (Paris) au « génial I », cri du coeur de Diane Lahumière (Paris). « Les gens veulent se faire plaisir avec de bettes choses », constatait Christine Ollier, de la galerie Les Filles du Calvaire (Paris), qui a cédé dix peintures de Paz Corona dans une gamme de \ 800 à 12 000 euros, notamment à l'épouse de Louis Schweitzer, commissaire général à l'investissement. De son côté, DuplexlOOm2 & L'Agence à Paris (Sarajevo, Paris) a fait un carton en cédant une vingtaine d'aquarelles de Radenko Milak. « Les collectionneurs ne s'interdisent pas les achats plaisir, mais pas à des prix élevés, exceptés pour François Morellet, toujours attractif, et John Armleder, LES ACHATS PLAISIRS ÉTAIENT PRÉCISÉMENT LÉGION SUR DRAWING NOW OÙ L'AMBIANCE ÉTAIT TOUTEFOIS MOINS ÉLECTRIQUE QUE PAR LE PASSÉ qui connaît un net revive! », constatait pour sa part Catherine Issert (Saint-Paul-de-Vence). Les achats plaisirs étaient précisément légion sur Drawing Now où l'ambiance était toutefois moins électrique que par le passé. Les galeries n'en ont pas moins bien travaillé, y compris certaines situées dans la section Émergence, au sous-sol, cela malgré une signalétique encore vacillante et une déperdition consécutive. «/'ai constaté une curiosité manifeste de la part des collectionneurs ainsi qu'une qualité d'écoute et d'échange », remarquait Vincent Sator (Paris), qui a cédé une vingtaine de dessins. Bernard Utudjian (Galerie Polaris, Paris) a lui trouvé preneur pour chacun de ses artistes. Le Muséum of Old and New Art (MONA) de Tasmanie lui a même acheté une série de feuilles de Christian Lhopital. Michel Soskine (Madrid, New York) s'est quant à lui défait d'une quinzaine de dessins d'une finesse de dentelle de Daniel Zeller. Semiose (Paris), qui se félicitait d'avoir rencontre des collectionneurs étrangers, a cédé des dessins à une trentaine d'amateurs. « On sent un net progrès en termes de fréquentation quantitativement et qualitativement, observait pour sa part Eva Paz Corona, Elle le saisit par sa main blanc de lys, 2013, huile sur toile, 230 x 150 cm Courtesy Galerie les Filles du Calvaire, Paris Hober (Paris). Nous avons vendu sans exception tous les jours et les gens ont très peu discuté les prix ». Il faut dire que les tarifs étaient globalement peu élevés et de fait attractifs. Le public s'est ainsi rué sur les dessins de la Suissesse Annette Barcelo présentés chez Anne de Villepoix (Paris). Reste à espérer que ce bol d'oxygène commercial se prolonge dans les galeries où les affaires sont plus tendues... Tous droits réservés à l'éditeur DESSIN2 1620153400503 AGENCE FRANCE PRESSE MONDIALES Pays : France Périodicité : Quotidien Paris Date : 26 MARS 15 Journaliste : fa/na/DS Page 1/1 26/03/2015 12:13:00 "Drawing Now" : le dessin contemporain dans tous ses états PARIS, 26 mars 2015 (AFP) - Abstrait, photographique, minimaliste... Le dessin contemporain s'exprime dans toute sa diversité à "Drawing Now", dont la 9e édition réunit jusqu'à dimanche soir 73 galeries de 15 pays au Carreau du Temple à Paris. "La sélection des galeries se fait très en amont par des experts indépendants", dont des spécialistes du Musée Albertina de Vienne ou du Musée des Arts graphiques de Berlin, explique Christine Phal, fondatrice et présidente de ce "Salon du dessin contemporain". Deux tiers des candidatures sont éliminées. Pour éviter la dispersion, chaque exposant doit consacrer au moins un tiers de son stand à un artiste. "Cela permet de rentrer dans son univers et de lui donner une visibilité", justifie Christine Phal. 47% des exposants sont étrangers, dont neuf galeries d'Allemagne où "la tradition graphique est toujours vivante", note Christine Phal. Mais les galeries spécialisées dans le dessin sont peu nombreuses dans le monde. Si beaucoup d'artistes travaillent encore avec une feuille de papier et un crayon, "Drawing now" entend le dessin au sens large : aquarelle, gouache, fil et même vidéo. "L'essentiel, c'est le trait. II doit y avoir une prédominance du geste. Le néon rouge de Claude Lévêque sous la pyramide du Louvre pourrait être exposé au salon", souligne Christine Phal. Entre les objets poétiques de Philippe Favier - des dessins sur des blocs de verre (Bernard Chauveau éditeur) - , l'expressionisme des nus de Josef Hofer, rattaché à l'art brut (galerie Christian Berst), les aquarelles minimalistes d'Henrik Eiben (galerie Pablo's Birthday) ou les grands dessins à l'encre de Pierre Seinturier rappelant l'univers de David Lynch (galerie Lelong), le choix est large. Selon Christine Phal, "les prix ont nettement monté, mais on peut trouver de très bonnes opportunités à 1.000 ou 2.000 euros". fa/na/DS Tous droits réservés à l'éditeur DESSIN2 9307743400502 28 MARS 2015 FRANKFURTER ALLGEMEINE ZEITUNG Quotidien allemand Kunstmarkt FRANKFURTER ALLGEMEINE ZEITUNG S A M S TAG , 2 8 . M Ä R Z Alte Vintag Jean Bedez’ „Vaine Gloire“ von 2015 (9000 Euro), bei Suzanne Tarasieve auf „Drawing Now“ – Eine Zeichnung ohne Titel von Zao Wou Ki, um 1951 (450 000 Euro), bei Aktis und Mary Cassatts „Mère et enfant“ in Kohle und Pastell, um 1898/99 (350 000 Euro), bei Damien Boquet auf dem „Salon du Dessin“ Fotos Galerien Die Jahrhunderte auf drei Messen durchschreiten In Paris blüht wieder der Salon du Dessin, behauptet sich die Zeichnungsmesse Drawing Now und glänzt die Art Paris im Grand Palais PARIS, Ende März Der Messe-Marathon geht weiter. Jetzt ist Paris an der Reihe, mit gleich drei komplementären Messen. Neben der „Art Paris“, der großen Frühjahrsschau im Grand Palais, gibt die „Woche der Zeichnung“ mit ihren zwei thematischen Messen die einzigartige Gelegenheit, sich an Arbeiten auf Papier aus allen Jahrhunderten sattzusehen. Der Frühling steht allerdings bloß im Kalender, ein feuchtkalter Luftzug weht durch die mächtige Halle des Grand Palais. Dann und wann brechen Sonnenstrahlen durch die gläserne Kuppel und lassen die Kunst auf der Art Paris in ihrer Farbigkeit aufleuchten. Auch im Carreau du Temple, den frisch restaurierten Markthallen des Marais-Viertels, wo „Drawing Now“, die Messe für zeitgenössische Zeichnung, den idealen Ort gefunden hat, wird bei der Eröffnung noch gefröstelt. Warm ums Herz wird es erst im Saal des Palais Brongniart. Dort herrscht die elegante gedämpfte Stimmung des „Salon du Dessin“, der immer wieder eine Augenweide ist. Im Salon du Dessin geht es um nichts als die faszinierende Intelligenz, die reine Schönheit der zeichnerischen Geste. Zeichnungen zu betrachten hat auch mit Nähe zu tun. Manche Szenen sind so klein, so delikat, dass man sich zentimeternah zu ihnen hinbeugen möchte. Bei Katrin Bellinger aus München fällt der Blick auf ein solches Kleinod. Es handelt sich um eine Szene aus dem Jahr 1886 in Gouache und Aquarelle von Adolph Menzel, die nur elf mal achtzehn Zentimeter groß ist. Wie ein Schnappschuss hält sie detailreich einen drollig stürmischen Augenblick im Kaffeehausgarten fest. Schon seit einer Woche würde er diesen Menzel betrachten und immer wieder etwas Neues entdecken, bekennt Martin Graessle, der Geschäftsführer von Bellinger, der dieses Wunder der beschwingten zeichnerischen Präzision für 650 000 Euro anbietet. Auch bei Martin Moeller aus Hamburg ist es eine winzige Zeichnung, diesmal von Franz Marc, die das Herz höherschlagen lässt. Mit Aquarellfarbe hat Marc ein bezauberndes Pferdchen auf eine Postkarte gepinselt. Lebenslustig trabt es in die Welt und wirft dabei den Kopf schnaubend in die Lüfte. Der Maler hatte diese handgemalte Karte um 1912 vom oberbayrischen Sindelsdorf an Freunde nach Paris geschickt. Auf der Rückseite lässt sich seine Nachricht lesen: „Schönen Gruß von Ihren Sindelsdorfern, die Sie einsam über Pariser Brücken wandern sehen.“ Hundert Jahre später ist Marcs Postkarte wieder in Paris angekommen und kostet 340 000 Euro. Zu dieser 24. Ausgabe haben 39 Galerien die demokratisch gleich großen Stände im Börsenpalais bezogen. Die auf Klassische Moderne spezialisierte Pariser Galerie Damien Boquet Art ist zum ersten Mal dabei und hält – wie es sich für den Salon du Dessin gehört – nur Spitzenwerke bereit. Darunter ist ein selten großes Frauenporträt mit rumänischer Bluse von Henri Matisse (410 000 Euro). Matisse, der die Zeichnung als die direkteste und reinste Übersetzung der Emotion definiert hat, zeichnet mit sicherer Hand die feinen Züge seines Modells. Auch wenn die Klassische Moderne längst einen unerlässlichen Platz auf der Schau eingenommen hat, bleiben Alte Meister im Mittelpunkt der Messe. Bei Pandora Old Masters aus New York hängt, etwas einsam, eine einzige Arbeit von Nicolas de Staël (57 000 Euro) neben Meistern des 16. Jahrhunderts, unter ihnen ein erstaunlicher Frauenkopf auf blauem Papier von Bernardino Lanino (47 000 Euro). Bei De Bayser aus Paris fällt der Entwurf zu einem Fresko von Lazzaro Tavarone auf: Der Genueser Maler hat das Papier mit orangeroter Farbe getränkt, bevor er seine Studie einer Frau mit drapiertem Rock und eines Jungen darauf zeichnete. Oben am Bildrand sieht man auch 400 Jahre später noch die Abdrücke von den Fingern, mit denen der Maler sein noch feuchtes Blatt gehalten hat. Solche Details gehören zu den bewegenden Momenten auf dem Salon du Dessin. Drawing Now, die vor neun Jahren von Catherine Phal gegründete Messe für zeitgenössische Zeichnung, beweist mit ihrer aktuellen Ausgabe, dass sie zum festen Termin im Messekalender geworden ist. Eine konzentrierte Auswahl von 73 Galerien, darunter fast fünfzig Prozent aus dem Ausland, zeigt, wie sich gerade junge Künstler die Subtilität und Vielfalt der Arbeit auf Papier wieder zu eigen machen. Vielleicht ist das neue Vergnügen an der Figuration in der Malerei insbesondere durch die Hintertür der Zeichnung wie- der in die Kunst eingerückt? Angesichts von Drawing Now könnte man das meinen. Ein Künstler der Generation um die vierzig wie Jean Bedez, der seine phantastischen, beunruhigenden Architekturräume (um 9000 Euro) bei Suzanne Tarasieve neben den umwerfenden Aktstudien von Markus Lüpertz (6500 und 7000 Euro) zeigt, hat sich ausschließlich für die Zeichnung entschieden. Ebenso Jérôme Zonder, der von der Pariser Galerie Eva Hober vertreten wird. Zonder arbeitet mit Kohle, Kohlenstaub und Bleistift und konzentriert sein figuratives Werk, das immer wieder auf beklemmende, doppeldeutige Kindheitsszenen zurückkommt, ganz auf die Zeichnung (2800 bis 14 000 Euro). Die Art Paris im Grand Palais hat in ihrem vierten Jahr unter der Leitung von Guillaume Piens ihre Identität gefunden. Sie eröffnet mittelgroßen und internationalen Galerien, die fast fünfzig Prozent der Teilnehmer ausmachen, einen Raum zur Präsentation, und sie gibt mit ihrem regionalen Fokus die Möglichkeit, die Szenen fernerer Länder zu entdecken. Diesmal sind Galerien aus Singapur mit südostasiatischen Künstlern zu Gast – ein Länderschwerpunkt von hoher Qualität. Die Galerie Intersections zeigt politisch engagierte Arbeiten des burmesischen Künstlers Nyein Chan Su (4900 Euro). Die Chan Hampe Galleries sind mit einer Soloshow der singapurischen Künstlerin Dawn Ng nach Paris gekommen: „A Thing of Beauty“ heißt ihre Serie mit fotografierten Installationen, die in verschiedenen Farbzusammenstellungen kunst- Das Selbstbewusstsein wächst weiter Stars im Zentrum, Entdeckungen an den Rändern: Eine junge Kunstszene etabliert sich in Hongkong HONGKONG, Ende März Die dritte Ausgabe der Art Basel Hong Kong (F.A.Z. vom 14. März) ist vorbei. Doch die gute Laune aufgrund durchweg sehr guter Verkäufe klingt in der Stadt noch nach. Wer es in der Messewoche nicht geschafft hat, kann jetzt die Galerien und Kunsträume dort in Ruhe entdecken. Die Kunstszene Hongkongs gestaltet sich dabei wie ein Spiegel der Messe: Die international agierenden Galeristenund Künstlerstars besetzen das Zentrum, und die Kunst, die vor Ort entsteht und hier Bedeutung hat, muss man eher an den Rändern suchen. Die junge Szene versteckt sich an den unterschiedlichsten Orten in der ganzen Stadt – nur nicht in der Mitte, wo die Big Players sitzen. Der Stadtteil Central mit seinen Nobelboutiquen und -hotels scheint fest in der Hand jener der an Entdeckungen reichen „Discoveries“-Sektion den Neo-Minimalismus von Mika Tajima; die Liste ließe sich fortsetzen. Dazwischen prangten bunte, westliche oder westlich geprägte Pop-Art-Klassiker und spektakuläre Großinstallationen, die wie gemacht scheinen für die Möblierung der marmorglänzenden Lobbys der Wohn- und Geschäftshochhäuser, die das Stadtbild Hongkongs prägen. Rauher und kritischer zeigt sich die junge Kunst in der Stadt, die in Arbeitervierteln wie dem dichtbesiedelten North Point oder Aberdeen gezeigt wird, wo in betriebsamen Fabrikgebäuden die auf asiatische Kunst spezialisierten jungen Galerien zu finden sind. Die Galerie „Blindspot“ in Wong Chuk Hang zählt unbedingt dazu: Vor fünf Jahren gegründet, ist sie wohl der beste Ort, um mehr über den Räumen der Galerie befand sich früher eine Wäscherei. Blindspot zeigt „Museum of the Lost“ des Hongkonger Künstlerduos Leung Chi Wo und Sara Wong, die auch Mitbegründer des ältesten Hongkonger Projektraums Para/Site sind. Sie stellen anonym gebliebene Protagonisten aus berühmten, über die Jahre gesammelten Pressebildern im leeren Studio nach. Die Vereinzelung und Vergrößerung dieser namenlosen Unbekannten ruft nicht nur das zugrundeliegende Ereignis noch einmal ins Bewusstsein. Sie illustrieren zugleich die Mechanismen massenmedialer Berichterstattung und selektiver Wahrnehmung (Auflage 5; je 6000 Euro). In der trubeligen Satellitenstadt Aberdeen, die sich durch ihren Fischmarkt sehr nach Festland-China anfühlt, versteckt sich im altertümlichen Blue Box Malereien auf Leinwand mitgebracht, die die Morphologie und zyklischen Verhaltensmuster von Motten in abstrakte graphische Strukturen übersetzen. Was lose an topographische Karten oder verzerrte Fernsehbilder erinnert, bildet die nächtlichen Wege der Motten während der Nahrungssuche ab oder den Rhythmus ihrer Flügelschläge zur Paarungszeit. Zugleich entwickelt Chua in ihren minimalistischen, objekthaften Arbeiten neue formale Strategien für die Ausführung und Präsentation des traditionellen Mediums Malerei (Preise 1000 bis 9000 Euro.) Zu den wenigen in der Stadt ansässigen europäischen Galeristen, die junge Kunst aus der Region vertreten, zählt seit fünf Jahren Édouard Malingue, Sohn des Pariser Galeristen Daniel Malingue. Zur Messe eröffnete er die Ausstellung „Two voll aufgebaute Alltagsgegenstände aus den sogenannten Mama-Stores in Singapur zeigen (3800 bis 7500 Euro). Wie überall derzeit auf den großen Kunstmessen sieht man auch auf der Art Paris viel Ästhetisches. Selbst kritische Botschaften sind hochglanzverpackt, wie die Installation „Offshore“, die in einer waschmaschinenartigen Edelstahlskulptur mit Sichtfenster virtuelle Dollar- oder Euroscheine wäscht; 18 000 (ungewaschene?) Euro kostet das Werk des ehemaligen Streetart-Künstlers Noart, das sich zwischen Design und Kinetik ansiedeln lässt, bei der Galerie Oliver Waltman aus Miami. Neben den wieder hoch im Kurs stehenden, historischen Kinetikern und Op-Art-Künstlern oder den zeitgenössischen Minimalisten lassen sich aber auch Arbeiten finden, die den Betrachter nicht sofort ästhetisch besänftigen. Claude Bernard, Paris, zeigt eine immense Installation von Denis Monfleur mit unzähligen wuselnden, grauen Lavasteinfiguren, die geschäftig orangefarbene Elemente transportieren (je Figur 2000 bis 6000 Euro). Am Stand der Galerie Rabouan Moussion, Paris, hängt eine grob behauene hölzerne Weltkarte mit dem Titel „Map“ des russischen Künstlers Dimitri Tsykalov. Sie wurde aus Kisten für Rüstungsmaterial gezimmert und auf Deckel von Transportkästen für Sauerstoffmasken aufgenagelt (60 000 Euro). Auch aus grobem oder gar beängstigendem Material kann Kunst entstehen. BETTINA WOHLFARTH Salon du Dessin, bis 30. März im Palais Brongniart. Drawing Now, bis 29. März im Carreau du Temple. Art Paris Art Fair, bis 29. März im Grand Palais. Eine halbe Million für Händels Reinschrift Georg Friedrich Händels Musikmanuskript „Se tu non lasci amore“ von 1708 geht für 500 000 Euro in die Vereinigten Staaten. Die 29 Seiten umfassende Reinschrift verdoppelte damit ihren Schätzpreis in der Autographen-Auktion bei Stargardt in Berlin (F.A.Z. vom 21. März). Eigenhändige Manuskripte von Händel haben hohen Seltenheitswert. Nach Informationen des Auktionshauses wurde in den vergangenen vierzig Jahren lediglich ein Notenblatt von ihm versteigert. 300 000 Euro erzielten sowohl Franz Sales Kandlers Musik-Stammbuch, geführt von 1817 bis 1829 in Wien, als auch Ludwig van Beethovens Skizzen zur „Mondscheinsonate“ von 1801. Beide Dokumente waren auf 120 000 Euro geschätzt worden. psch Glamourö ersten Ap ten-Aukti ter den H aus der Z Oberteil tem Pelzk lass der T Das um 1 (Taxe 400 ebenso au glitzernd grünen T gibt (800/ beweist Kleid mit mit chan (280/400) geerbtes muster au terlassen Prachts geschicht kleider a dar: Je na ge Schlep Seide get Struktur dem 1877 wig Zwie schwarze nähern u „So ein C beth auch die Expe schönen Kleid aus sie viel R Glamour 1930 (Tax ein Mode Freundin nicht ein ge samm lichen Ha namente einer die schen Zw ne Kleid und hellb Echte wändig g würfe, di Mode eh 19. Jahrh ein Schu mit Seide schwarze Blumenm Schultert perlen m borte (36 Wiener C der ursp kam und Verkäufe Modelle farbig ka den Fünf vorsticht schen C knieumsp Yves Sain (1000/120 27 MARS 2015 HANDELSBLATT Quotidien allemand KUNSTMARKT 65 ENENDE 27./28./29. MÄRZ 2015, NR. 61 höhe Wie in den besten Jahren Die Pariser Messen für Handzeichnungen starten mit guten Verkäufen. rund. W er ein gutes Preis-Leistungs-Verhältnis den oft von Publicitysucht getriebenen Auktionsspektavorzieht, konnte viel besser bei 2 zur „Asia Week New York“-Mesgereisten internationalen Asiatikalern fündig werden. Da zeigte etue Ollemans (London) asiatischen muck, Dr. Robert Bigler (Zürich) e 28 tibeto-chinesisch-buddhistiSkulpturen des 13. und 14. Jahrerts vor, die vor der jetzt hochbeen Yongle-Ära entstanden und zu einem Bruchteil des Preises zu n sind. Buddhist Art (Berlin) warbestärkt durch die erste westliche ellung „Buddhist Art of Myan(Asia Society, bis 10. Mai), mit h fünf von nur selten auf den t kommenden burmesischen Staauf. d auch für die unterbewertete jache Kunst wird ein Silberstreif am zont sichtbar. Das Metropolitan um of Art und das Minneapolis Ine of Arts vermelden ein Vermächton jeweils 12,5 Millionen Dollar, em Ankauf und der Erforschung apanischer Kunst dienen soll. Wie precher der Japanese Art Dealers ciation zuletzt vermeldete, haben en mindestens vier Werke reser- MSÄTZE a Week New York samtumsatz Christie’s: ,1 Millionen Dollar in 11 Auktionen von für die mmlung Robert H. Ellsworth: ,7 Millionen Dollar (nicht eingehnet die Online-Versteigerung) samtumsatz Sotheby’s: 42 Millionen Dollar 8 Auktionen, davon allein für nesische Kunst: 19 Millionen Dollar nhams: 11,06 Millionen Dollar 5 Auktionen „Balance 2014“ von Brigitte Waldach: Die Gouache ist auf der Pariser Handzeichnungs-Messe „Drawing Now“ am Stand der Düsseldorfer Galerie Conrads zu haben. Galerie CONRADS Düsseldorf e stammt aus Alastair Bradley ns berühmter „Guennol Collectidie über die vergangenen Jahre beeinige Meisterwerke zu Spitzenen abgab. Uralte Siegel belegen als Besitzerin Mahin Banu Khanum —62), Tochter des Gründers der schen Safaviden-Dynastie, Schah el I. taunlich erfolgreich war Sotheam 18. März mit moderner und enössischer Kunst Südostasiens. führt vom seltenen Selbstporträt a Sher-Gils (1933), der „Frida Kahiens“, das bei 2,9 (Taxe 1,2 bis 1,8) onen Dollar die Hände wechselte, e dank neuer Sammler das höchsgebnis seit 2007 und ein 60-proges Wachstum gegenüber der letzaison eingespielt. anisches und Koreanisches wurde ei Bonhams angeboten. Eine selüber 30 Zentimeter hohe kararaun glasierte Schulterflasche aus apanischen Kamakura-Periode es 14. Jahrhundert) mit eingestanzhrysanthemenblüten führte die Ten mit 275 000 Dollar an. Olga Grimm-Weissert Paris E ine solche Zufriedenheit gab es seit Jahren auf keiner großen Messe mehr. Anlässlich der neunten Ausgabe der Messe für zeitgenössische Werke auf Papier, „Drawing Now“, konstatierte man einen Qualitätssprung bei den meisten der 73 Galerien aus 15 Ländern, die durchweg gute, ästhetisch ansprechende und interessante Blätter anbieten. Dabei fällt die Beteiligung von sieben deutschen Galeristen auf. Die Pariser Händler, die den „Salon du Dessin“ 1991 gründeten, an dem in diesem Jahr 39 Galeristen teilnehmen, ziehen internationale Sammler, Museen und Kuratoren nach Paris, wo sie wieder zugreifen und beide Messen besuchen. Der Stand der Pariser Galerie G-P & N Vallois auf der „Drawing Now“, die dem jungen Franzosen Pierre Seinturier eine monografische Präsentation ermöglichte, war am Vernissage-Tag bereits ausverkauft. Seinturier entwickelt eine Technik mit „fettem Pastell auf Papier“, wie er dem Handelsblatt erklärt, mit der er seine großformatigen Landschaften wie einen Roman zeichnet. Vallois gab acht Werke für insgesamt 35 000 Euro ab. Das ist auch im Verhältnis zu den Formaten ein relativ kleiner Betrag, aber Seinturier ist ein (noch) unbekannter Künstler. Für bekanntere Künstlerinnen wie die Französin Françoise Petrovitch und ihre Großformate muss man allerdings 16 000 Euro bei der Semiose Galerie (Paris) ausgeben. Rebecca Horns zart-abstrakte Werke von 1985 oder 1991 bietet Lelong (Paris) zwischen 24 000 bis 48 000 Euro an. Die meisten Verkäufe der Zeitgenossen-Messe liegen unter 10 000 Euro. Eine beängstigend dichte Menschenmenge drängte sich am Nachmittag der Vernissage (24.3.) im „Salon du Dessin“, um ihre Museums- oder Sammelbestände zu ergänzen. Wie früher gab es eine Stunde später bereits viele rote Punkte, die Verkäufe anzeigen. Der Markt für Qualitätszeichnungen ist zwar ausge- dünnt, aber die meisten Händler versichern, dass sie nach wie vor gute Blätter finden. Da der „Salon“ sein Angebot bis zur Moderne und den Zeitgenossen ausdehnte, sind in Farben ausgearbeitete Studien zu Gemälden von Paul Gauguin (bei Jean-Luc Baroni, London) oder Fernand Léger (bei David Tunick, New York, Antoine Laurentin, Paris-Brüssel, Jean-François Baroni, Paris) die diesjährigen Highlights. Adolf Menzel, Odilon Redon, Jean Auguste Dominique Ingres, oder die Dynastie Tiepolo zählen wie üblich zu den Spitzenreitern, die man an mehreren Ständen im sechsstelligen Preisbereich sah. Adolf Menzels kleine Gouache „Kaffeezeit in Kissingen“ soll bei Bellinger-Colnaghi 650 000 Euro kosten. Eine Studie für eine Lithographie, die Ingres von der Familie Gatteaux 1850 anfertigte, ist bei Stephen Ongpin mit 350 000 Euro angesetzt. Ein kräftiger Impuls kommt aus dem Nachlass des 2008 verstorbenen Topgaleristen Jan Krugier, dessen enorme Lagerbestände sukzessive in den Handel gelangen. Zum Beispiel adelt die Provenienz „Krugier“ mehrere Werke von Victor Hugo, dessen Nachfahren auch bei Christie’s Paris am 4.4.2012 einlieferten. „Es war unmöglich, auf Auktionen eine Zeichnung von Hugo gegen Krugier zu ersteigern“, erinnert sich Gerhard Kehlenbeck von Le Claire Kunst, Hamburg, der einen Katalog für die vier von Le Claire angebotenen Zeichnungen von Victor Hugo redigierte. Die Preise liegen zwischen 70 000 bis 220 000 Euro. Wogegen das Pariser Galeristenduo Talabardon & Gautier die Werke von Hugo wesentlich höher ansetzt: Für zwei mit der Feder gezeichnete und von Hugo gerahmte Querformate erwartet das Duo 460 000 Euro, während die Federzeichnung „Souvenir de Belgique“ von 1850 mit 600 000 Euro angesetzt ist. Die meisten Galeristen haben in diesem Jahr ihren Stand besonders sorgfältig konzipiert, was zu dem prompten kommerziellen Erfolg führte. Dabei versucht jeder, die Künstler seines Landes oder einer Epoche privilegiert zu zeigen: Der Brüsseler Patrick Derom fährt eine ganze Wand mit Arbeiten des belgischen Symbolisten Léon Spilliaert auf, Martin Moeller aus Hamburg privilegiert Deutsche: Adolf Menzel, August Macke, Max Liebermann, George Grosz und Wilhelm Kunert, der sofort in die USA ging. Christie’s Paris versteigerte am 25.3. exzeptionelle Arbeiten auf Papier aus der holländischen Triton-Sammlung für 9,8 Millionen Euro sowie Altmeisterund 19.-Jahrhundert-Zeichnungen für 2,8 Millionen Euro. 3"/1!.1 #+##) )&# " . (' % . . # )$&#! ,,,!)$&#! # $&- # ! )# ! ! *$$# ! ! *#