Le photographe

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Le photographe
Prix des lycéens autrichiens 2010
DOSSIER PEDAGOGIQUE
Le photographe
Mano Gentil
Syros, 2006
Dossier réalisé par Laetitia Gonon,
sous la direction de Tristan Fabiani-Pradeilles, Attaché de coopération pour le français
Institut Français de Vienne
Prix des lycéens autrichiens
2009 – 2010
DOSSIER PEDAGOGIQUE
Le photographe
de Mano Gentil (Ed. Syros, coll. « les uns les autres »)
Comment utiliser ce dossier ?
Ce dossier est destiné à faciliter votre lecture du roman. Il comprend trois grandes parties :
un travail préliminaire sur le titre et la couverture du livre,
une évocation des références culturelles et historiques, une présentation des
personnages, une analyse thématique, une analyse narratologique et une courte
bibliographie,
un parcours du roman chapitre par chapitre, incluant des pistes de lecture sous forme
de questions, des renvois à des faits de civilisation, une analyse du lexique, et des
propositions d’approfondissement ou de recherche.
Ce dossier doit accompagner votre lecture et aider votre prise de notes dans votre carnet de
bord, qui reste votre principal instrument de travail. Ce carnet permet en effet de noter vos
impressions de lecture chapitre par chapitre, de dresser et d’affiner au fur et à mesure le
portrait des personnages principaux, de dessiner la topographie des lieux, de relever les
indices dispersés dans le roman, de faire le point sur les thèmes abordés, etc. C’est à partir de
ce carnet que vous préparerez votre présentation du roman en classe.
Introduction
Analyse de la première et de la quatrième de couverture
- Quelles sont les couleurs de la première de couverture ? Que peuvent-elles symboliser ? Le
roman sera-t-il plutôt sérieux ou comique ?
- A quoi fait penser la ligne transversale qui passe par le cou de l’homme en noir ?
- Le titre vous paraît-il en rapport avec l’image ?
- Lisez la quatrième de couverture. Qui est le narrateur ? Quel est le thème du roman ?
Comprenez-vous à présent le rapport entre le titre et l’illustration ?
- Ecrivez quelques lignes pour imaginer ce que va raconter le roman ; quand vous l’aurez lu,
vous comparerez votre résumé avec vos camarades pour savoir qui était le plus proche de la
vérité.
- Imaginez la quatrième de couverture d’un autre roman sur le même thème.
1. Références culturelles et historiques
Histoire de la peine de mort en France
- En France, avant la Révolution de 1789, la punition d’un crime grave était fonction du
criminel et de la nature de son crime : par exemple, le noble était décapité à la hache,
l’hérétique était brûlé vif, le domestique voleur de son patron était pendu, etc. La guillotine
s’impose comme l’instrument de la peine de mort depuis la loi du 6 octobre 1791 décrétant
que « tout condamné à mort aura la tête tranchée ». Adoptée réellement depuis 1792, cette
machine reste dans l’histoire de France comme l’un des symboles de la Révolution et de la
Terreur de 1793 : Louis XVI et sa femme Marie-Antoinette furent guillotinés, ainsi que de
nombreux révolutionnaires (on estime à 17 000 le nombre de personnes guillotinées entre juin
1793 et juillet 1794). La guillotine répond à une volonté de « démocratisation » ou
d’« humanisation » de la peine de mort : la punition est la même pour tous, et elle doit
permettre une mort rapide, moins douloureuse. Le médecin Joseph Guillotin passe pour être
l’inventeur de l’instrument ; il obtient que la décapitation devienne le même supplice appliqué
pour tous les condamnés à mort. Cependant, le modèle final de la guillotine est dû au médecin
Antoine Louis, de l’Académie Nationale de Médecine, et n’est définitivement mis au point
qu’en 1792.
Caricature britannique contre-révolutionnaire (1819)
- La peine de mort a compté quelques grands adversaires, intellectuels et politiques, comme
Voltaire, Victor Hugo ou Albert Camus. En 1908, les députés discutèrent par exemple
beaucoup sur la question de la peine de mort : Maurice Barrès était un de ses fervents
partisans, tandis que Jean Jaurès soulignait entre autres la possibilité d’erreurs judiciaires.
Victor Hugo, dans la préface du Dernier Jour d’un condamné (1829), écrit : « Se venger est
de l’individu, punir est de Dieu. La société est entre deux. Le châtiment est au-dessus d’elle,
la vengeance au-dessous. Rien de si grand et de si petit ne lui sied. Elle ne doit pas "punir
pour se venger" ; elle doit corriger pour améliorer ». L’opinion française a très longtemps été
favorable à la peine de mort, qu’elle considère comme un spectacle, et qui réunit le peuple
autour de la guillotine. En 1939, une exécution publique est particulièrement sanglante et
agitée : la presse prend de nombreuses photos, et la foule parvient à bousculer le service
d’ordre. Le gouvernement décide donc cette année-là que les exécutions ne seront plus
publiques.
- En France, la peine de mort était proposée par le procureur à un jury ; une fois qu’elle est
décidée, si le jugement n’est pas modifié en appel et que le condamné n’est pas sauvé par une
grâce présidentielle, le condamné à mort doit être guillotiné. C’est l’exécuteur en chef qui tire
la manette provoquant la chute de la lame sur le cou du condamné. Auparavant, il faut monter
la guillotine : l’appareil est constitué d’une base dont la forme varie et sur laquelle sont fixés
deux montants verticaux hauts de quatre mètres environ, à 37 centimètres l’un de l’autre, euxmêmes surmontés par une barre transversale et une poulie. Entre ces deux piliers coulisse une
lourde lame en forme de trapèze (le couperet) surmontée d’un poids métallique (le mouton ;
l’ensemble pèse 40 kilogrammes). La lame est montée au sommet des montants avec une
corde qui passe dans la poulie, et reste fixée à la barre transversale par un système de pince.
Le condamné à mort est poussé sur une planche verticale qui bascule horizontalement, et son
cou se retrouve placé dans la lunette. La lunette est un collier de bois, en forme de cercle, qui
se sépare en deux demi-cercles à volonté – seule la partie supérieure est mobile – et permet
d’enfermer le cou du condamné entre les deux montants, l’empêchant de bouger.
Vers l’abolition de la peine de mort
- C’est la loi du 9 octobre 1981 qui abolit, en France, la peine de mort, alors même qu’un
sondage, publié par le Figaro le lendemain de l’adoption du texte d’abolition, précisait que
63% des Français étaient encore favorables à la peine capitale (ils n’étaient plus que 42% en
2006). Après l’élection de François Mitterrand à la présidence de la République, le nouveau
Garde des Sceaux (ou ministre de la justice), Robert Badinter, parvient à faire voter la loi sur
l’abolition de la peine de mort. Cet avocat de formation a longtemps combattu pour
l’abolition : en 1972, il ne parvient pas à éviter la peine de mort à son client dans l’affaire de
la révolte de la prison de Clairvaux. Mais en 1977, il sauve Patrick Henry de la peine
capitale : son client, qui avait tué un petit garçon de sept ans, est condamné à la réclusion
criminelle à perpétuité. Ces différents procès entretiennent le débat : si entre 1968 et 1981
9 231 personnes comparaissent pour des crimes passibles de la peine capitale, 38 furent
condamnées à mort et 7 seulement exécutées. Dans son discours prononcé à l’Assemblée
nationale, lors de la discussion du projet sur l’abolition de la peine de mort, Robert Badinter
reprend les arguments contre la peine de mort : il montre comment elle est surtout pratiquée
dans les dictatures et les systèmes totalitaires, et comment « utiliser contre les terroristes la
peine de mort, c’est, pour une démocratie, faire siennes les valeurs de ces derniers ». Il récuse
par ailleurs l’argument de l’exemplarité : « si la peur de la mort arrêtait les hommes, vous
n’auriez ni grands soldats, ni grands sportifs. Nous les admirons, mais ils n’hésitent pas
devant la mort. D'autres, emportés par d’autres passions, n’hésitent pas non plus ».
- Le roman de Mano Gentil reconstitue très bien cette atmosphère des années 1970, pleine de
réflexions et de changements. Il suit une chronologie historique très précise, et fait de
nombreuses références aux exécutions antérieures à 1977 : l’histoire se passe en effet en
septembre 1977, et la seconde partie essentiellement dans la nuit du 12 au 13 septembre 1977
(p. 89). La société de l’époque est évoquée à travers, par exemple, la référence à l’été très sec
de 1976, ou encore aux troubles dans le Larzac (p. 22 et 64). On voit ainsi un narrateur très
fidèle à la société de son père et de son grand-père, et qui a du mal à voir le monde changer
(surtout après mai 1968) ; ces changements cependant vont provoquer en lui plusieurs
bouleversements, en particulier face à la peine de mort.
La peine de mort aujourd’hui
- Aujourd’hui la peine capitale est encore en vigueur dans de nombreux pays. L’Asie reste
ainsi une région principalement non abolitionniste, et aux Etats-Unis 35 des 50 Etats
l’appliquent encore : en 2003, 84 % des exécutions recensées ont ainsi eu lieu en Chine, aux
États-Unis, en Iran et au Viêtnam. En Chine, selon les informations limitées et fragmentaires
dont disposait Amnesty International à la fin de l’année, au moins 726 personnes ont été
exécutées, mais ce chiffre est vraisemblablement très en deçà de la réalité : un membre
chevronné du Parlement chinois a laissé entendre en mars 2004 que la Chine exécutait « près
de 10 000 » personnes chaque année. Au moins 64 personnes ont été exécutées au Viêtnam.
Dans certains pays qui suivent strictement les pratiques traditionnelles de l’Islam, la
lapidation est encore employée occasionnellement, notamment contre les femmes adultères.
Au moins 108 personnes ont été exécutées en Iran, et bien plus sont mortes récemment, lors
des troubles qui ont suivi les élections de l’été 2009.
- L’électrocution est sans doute, à nos yeux, le « symbole » de l’exécution aux Etats Unis ;
pourtant, aujourd’hui, cette méthode n’est utilisée que par quatre Etats sur trente huit
(l’Alabama, Le Nebraska et la Géorgie ; la Floride la propose aussi mais, contrairement aux
trois autres Etats cités précédemment, ce n’est pas son unique méthode d’exécution). Ce type
d’exécution a soulevé de nombreux débats sur l’application de la peine capitale (le 8 juillet
1999, du sang s’était écoulé du col d’un condamné exécuté). Depuis, les condamnés à mort
peuvent choisir entre l’injection létale et l’électrocution. Soixante-cinq condamnés à mort ont
été exécutés aux États-Unis. On notera que le Conseil de l’Europe interdit le recours à la peine
de mort en temps de paix.
2. Présentation des personnages
- Le narrateur, M. Umbert : on ne connaît pas son prénom. Après une école de commerce, il
est devenu agent commercial chez Cuirs et Confection (C. C.), où il travaille depuis presque
25 ans ; il est efficace dans son travail. Mais il est aussi « photographe » dans les exécutions
capitales. Physiquement, il est grand et fort, et il a plus de quarante ans. Il n’aime pas le
conflit et préfère se taire ; souvent, il reste discret. M. Umbert est très ordonné, voire
maniaque, et est très attaché à ses habitudes et à ses certitudes. C’est un homme qui a
beaucoup d’imagination, mais du mal à exprimer ses sentiments ; il n’a ainsi jamais pu dire à
ses parents qu’il les aimait. Il est en couple depuis deux ans avec Nicole.
- Charles Umbert, le père du narrateur : il était cordonnier et tenait une boutique avec sa
femme ; mais il était aussi exécuteur en chef, ce que son fils n’a pas voulu devenir. Il est mort
à 54 ans, en 1954 (p. 12 et 97). C’était un homme raffiné dans son habillement, surtout pour
les exécutions. Il aimait les voitures, et n’achetait que des modèles français. Comme son fils,
il était un peu maniaque et très ordonné, et ne manifestait presque jamais ses sentiments ; il
tenait un carnet de bord de toutes ses exécutions, comme un moyen de surmonter l’horreur
(p. 86). Il était toujours d’accord avec les jugements rendus, et a actionné une cinquantaine de
fois le mécanisme de la guillotine.
- Mme Umbert, la mère du narrateur : elle s’oppose très peu à son mari, une fois au sujet
d’une voiture. Elle vit seule, s’inquiète pour son fils ; elle s’est interrogée sur sa vie
amoureuse, et aime bien Nicole.
- Joseph : c’est un autre des exécuteurs ; il voyage toujours avec le narrateur. Il a 55 ans et
habite Montreuil. Ce n’est pas un bavard ; il plaisante rarement, et est d’humeur égale à
chaque exécution. Son oncle a été exécuteur en Guyane, mais il ne veut pas en parler ; il dit
qu’il est de père inconnu. Joseph reste un personnage mystérieux, qui semble bien aimer le
héros, même s’il l’intimide. Il aime les animaux, et face à lui, le narrateur se sent parfois
comme face à un juge. Il est solide, donne le sentiment d’une grande confiance en soi, et ne se
plaint jamais.
- Nicole : c’est la compagne du narrateur. Elle est divorcée et a deux enfants. M. Umbert ne la
voit que les week-ends, car ils habitent séparés ; parfois elle lui fait la surprise de venir en
semaine. Elle est mince, blonde et petite ; elle n’aime pas les choses et les gens bien rangés, et
elle n’apprécie pas d’être contredite. Le narrateur l’aime vraiment, mais il a parfois peur
d’elle : en politique, elle semble n’admettre aucune autorité, aucune règle, et elle est contre la
peine de mort ; elle fait réfléchir le héros. Ce dernier ne dit pas tout à Nicole : par exemple, il
ne lui a pas raconté l’histoire de son grand-père maternel.
Le rôle du père
Le père est le personnage le plus important dans ce roman, après le narrateur. Ce dernier est
devenu photographe, parce que son père et son grand-père ont participé aux exécutions
capitales avant lui : c’est une tradition familiale. Le héros suit bien tous les enseignements de
son père : il préfère acheter français (pour lui, les Toyota ne sont pas des voitures solides), et
d’ailleurs il a une Peugeot et veut acheter une Renault. Le père ne voyageait qu’en France
pour les vacances, il n’a pas voulu aller à Alger pour des exécutions. Umbert fils souhaite
rester fidèle à ce que son père lui a transmis, la force d’exécuter ; il veut lui faire honneur, que
son père soit fier de lui (p. 88). Le roman est en fait l’histoire d’un fils qui, progressivement,
se défait de l’influence et du modèle paternel. La nuit précédant l’exécution, le narrateur se
demande : « Peut-être que je suis en train de casser mon héritage ? » (p. 118).
L’opposition du narrateur et de Nicole sur la peine de mort
Nicole se moque un peu du narrateur et de son obéissance à la République. Elle croit dans la
transcommunication relationnelle et l’écriture automatique : selon elle, on pourrait lire les
dernières pensées d’un condamné. Nicole propose au narrateur d’en être le porteur, de les
transmettre à ses proches. Elle pense ainsi qu’il pourrait entrer en relation avec le défunt,
communiquer avec l’au-delà, qu’il a un rôle à jouer auprès des familles. Elle insiste sur
l’humanité des condamnés, sur le fait qu’ils ont été un jour dans le ventre de leur mère. C’est
elle qui incarne une opposition à la mécanique de la justice : la dernière phrase du roman est
en effet : « Elle a dit trop de choses ». Elle a donc fait réfléchir M. Umbert.
La République, un vrai personnage ?
La République ou la Patrie sont, pour le narrateur comme pour son père, un principe
supérieur : la guillotine et la justice sont des machines, et les exécuteurs agissent
mécaniquement, automatiquement, comme des rouages de la machine. Le père du narrateur
dit qu’il faut faire vite et bien ce que la République attend d’eux, qu’il faut servir au mieux la
République. De même, Umbert fils pense qu’il faut oublier qui est le condamné, et ne se
référer qu’aux lois de la République. Ils croient tous les deux dans un pays fort auquel il faut
être fidèle. Etre photographe est donc un devoir dû au pays : il faut obéir aux ordres qu’on
leur donne, être le bras de la justice. Pour tous les deux, la République a toujours raison.
Les doutes du narrateur
On voit M. Umbert évoluer au fil du roman : au début on a l’impression qu’il n’a pas de
sentiment, comme Meursault dans L’Etranger de Camus, puis il change progressivement
d’attitude face à la peine de mort et à l’image de son père. Il trouve par exemple insupportable
l’idée d’ôter la vie à un enfant (p. 95) : la nuit avant l’exécution, il se demande si la peine de
mort est l’unique solution, et se pose de nombreuses questions. C’est Nicole qui commencé à
semer le doute en lui, en parlant d’autres solutions que la peine de mort. Il pense alors au fait
qu’il peut tuer un innocent et il se demande s’il est pire d’ordonner la mort ou de faire ce qui a
été ordonné. Jamais auparavant il n’a pensé que le coupable pouvait être innocent. Il finit par
douter que son père ait toujours eu raison. Lors de l’exécution, le lendemain matin, quelque
chose se casse en lui ; septembre 1977 correspond à la date de la dernière exécution en
France.
3. Analyse narratologique
Structure du roman
- Le roman est composé de deux parties : la première est découpée en quatre chapitres, mais la
seconde n’en compte aucun. En effet, la première partie montre comment la vie du héros est
organisée entre son travail, les exécutions, les week-ends avec Nicole, les souvenirs de son
père. Le fil conducteur est alors l’achat d’un modèle bleu roi de Renault 16 au garage
Montaigne : le narrateur n’a pas de problèmes de conscience, mais le chien que ramasse
Joseph et les remarques de Nicole commencent à laisser planer un doute sur ses certitudes.
- La deuxième partie ne comporte plus de chapitres : elle suit essentiellement le fil des
pensées du narrateur, la nuit précédant l’exécution, et finit sur cette dernière. L’absence de
chapitres montre ainsi comment les certitudes du héros s’écroulent : ses souvenirs se mêlent à
ses rêveries, et on suit mieux le fil de ses pensées sans la coupure des chapitres. Plus
l’exécution se rapproche, plus le narrateur est mal à l’aise.
Procédés de narration
- Le récit est écrit à la première personne, ce qui permet d’avoir un accès privilégié aux
pensées du personnage principal. Celui-ci, au début, n’exprime que très peu ses sentiments : il
se définit surtout par un ensemble de règles qui lui viennent de son père ; dans la seconde
partie, l’expression du sentiment, comme la peur, le doute, le dégoût, est beaucoup plus
présente. Le vocabulaire est technique lorsqu’il s’agit de la guillotine, mais très simple sinon,
voire familier, pour qu’on se sente plus proche du personnage.
- Le roman est construit autour d’analepses répétées (ou flash-back) : le temps utilisé pour le
récit est le présent, comme si le narrateur faisait les choses au moment où il les décrit. Il a
recours au futur pour les projets qu’il a avec Nicole. Mais on trouve le passé dans les
analepses : le narrateur explique comment il en est venu à cette exécution qui se prépare
pendant le roman, et qui a lieu à la fin. Il explique dans les analepses qui est Nicole, comment
il l’a rencontrée, il raconte des anecdotes sur son père, sa mère, son adolescence, son enfance.
Vers la fin du roman, il imagine même la vie des condamnés, juste avant leur crime.
4. Pour élargir sur la peine de mort et la machine judiciaire :
Victor Hugo, Le dernier jour d’un condamné (1829).
Victor Hugo, Claude Gueux (1834).
Franz Kafka, In der Strafkolonie (1919).
Albert Camus, L’Etranger (1942).
Albert Camus, Réflexions sur la peine capitale (1957).
Robert Badinter, L’Abolition (2000).
http://www.amnesty.org/fr/death-penalty
Filmographie
Lars von Trier, Dancer in the dark (2000).
Frank Darabont, La Ligne verte (2000).
Jean-Xavier de Lestrade, Un coupable idéal (2001).
Jean-Daniel Verhaeghe, L’Abolition (2008).
5. Au fil des chapitres
Exergue
(p. 5)
Ce qu’il faut avoir compris
Pourquoi utilise-t-on le mot « photographe » pour une exécution capitale à la guillotine ?
Pour approfondir
Qui est Fernand Meyssonier ? Faites une recherche.
Première partie
Chapitre 1
(p. 9-22)
Ce qu'il faut avoir compris
Quel était le métier de monsieur Umbert père ? et celui du narrateur ?
Pourquoi le narrateur a-t-il choisi d’être photographe ?
Qu’apprend-on sur Nicole ?
Qu’est-ce qui gêne le photographe dans son travail ?
Culture et civilisation
p. 9 La prison des Baumettes est le centre pénitentiaire de Marseille, dans le sud-est de la
France. Elle a été construite en 1934 au sud de la ville, et est toujours utilisée ; mais elle est
aujourd’hui surpeuplée et en très mauvais état.
p. 10 « Monsieur de Paris » est le nom que l’on donne aux bourreaux, aux exécuteurs, à Paris.
p. 14 Vol au-dessus d’un nid de coucou (One Flew Over the Cuckoo’s Nest) est un film de
Milos Forman avec Jack Nicholson, sorti en 1975 et adapté d’un roman de Ken Kesey (1962).
Il se passe dans un hôpital psychiatrique.
p. 15 FIP (France Inter Paris) est un réseau radiophonique français créé en 1971. Il diffuse de
la musique et des informations culturelles et routières.
p. 17
- Stains est une ville de la banlieue nord-est de Paris.
- Un bar PMU est un bar où l’on peut aussi faire des paris sur les courses de chevaux (Pari
Mutuel Urbain).
p. 18
- Monseigneur Lefebvre (1905-1991) était un archevêque catholique français très
traditionaliste, et ennemi de la modernité religieuse ; il était entre autres favorable à la messe
en latin.
- Michel Platini (né en 1955) est un célèbre footballeur français, sélectionné 72 fois en équipe
de France ; il a joué de 1972 à 1987.
- La police municipale dépend du maire de la commune, et non du ministère de l’Intérieur :
elle s’occupe de réglementer la circulation, le stationnement, mais pas du maintien de l’ordre
ou de la prévention du crime, comme la police nationale.
p. 18-19 Ce nouveau monument de Paris dont parle le narrateur, et qui porte le nom d’un
président, est le Centre Pompidou (ou Centre Beaubourg). Georges Pompidou (1911-1974) fut
en effet le président de la République précédant Valéry Giscard d’Estaing, au pouvoir en
1977, au moment de l’histoire. C’est Pompidou qui a voulu la création de cet important centre
culturel, spécialisé dans l’art moderne. Le Centre est inauguré en janvier 1977 par Valéry
Giscard d’Estaing. L’architecture du Centre, qui montre tuyaux de couleur et passerelles
métalliques en façade, a créé la polémique : c’était un projet de l’architecte Renzo Piano.
p. 19 Il s’agit bien de La vie devant soi et non de La vie à soi : c’est un roman de Romain
Gary publié sous le pseudonyme d’Emile Ajar en 1975. Il raconte l’histoire d’un jeune
orphelin arabe, Momo, recueilli par Madame Rosa, une ancienne prostituée qui a vécu
Auschwitz.
p. 22 « Elever des chèvres dans le Larzac » est aujourd’hui devenu une phrase toute faite pour
dire qu’on se retire de la vie capitaliste pour aller vivre sainement dans la nature, en
communauté : c’est après la révolution culturelle, sexuelle et sociale de mai 1968 en France
qu’est apparue cette expression, parce que de nombreux soixante-huitards sont effectivement
allés élever des chèvres dans le Larzac. Sur ce plateau du Sud de la France était déjà installé
un camp militaire, que le gouvernement a voulu agrandir en 1971 ; de nombreux habitants et
sympathisants se sont alors opposés à ce projet, qui fut finalement annulé en 1981.
Lexique
p. 9
le procureur
hier : der Ankläger, auch Staatsanwalt
la bécane (pour désigner la guillotine)
l’exécuteur en chef (m)
surnom de la guillotine donné au XXe siècle
der Oberscharfrichter
p. 10
la corbeille
la toquade
der Korb
die Marotte
p. 11
la carrure
le condamné
la détermination
le cordonnier
die Breite, die Statur
der Verurteilte
die Entschlossenheit
der Schuster
p. 12
l’arrêt criminel (m)
l’instance (f)
s’en ficher (fam.)
das strafrechtliche Urteil
die Instanz
egal sein, darauf pfeifen (ugs.)
p. 13
l’agent commercial (m)
der Handelsvertreter
p. 14
la réticence
das Zögern
p. 15
le périphérique (ceinture parisienne)
die Ringautobahn (in Paris)
p. 16
le confrère
der (Berufs)kollege
p. 17
le bourreau
le lapsus
der Henker
der Versprecher
p. 19
rentabiliser
la veuve (pour désigner la guillotine)
une sèche (une cigarette ; fam.)
le ronron
le fourgon
etw. rentabel machen/gestalten
wörtlich : die Witwe, hier : Guillotine
ein Glimmstängel (ugs. für eine Zigarette)
das Schnurren
der Gepäckkarren
p. 20
le protocole
à l’aune de qqch
das Protokoll, das Protokollarische
hier : gemessen an, verglichen mit
p. 21
turlupiner
l’élucubration (f)
la ristourne
être pris entre deux feux
quälen
das Hirngespinst, Gerede, Geschätz, Redereien
der Preisnachlass, der Rabatt
zwischen zwei Stühlen sitzen
le service comptabilité
die Buchhaltung
p. 22
le jargon
der Jargon, die Fachsprache
Pour approfondir
- A quel temps le narrateur raconte-t-il son histoire ?
- Expliquez le lapsus que fait la secrétaire p. 17. Ecrivez un petit récit racontant comment
vous avez été confronté vous-même à un lapsus amusant.
- Faites une recherche sur le Centre Pompidou.
Chapitre 2
(p. 23-39)
Ce qu'il faut avoir compris
Pourquoi doit-on être bien habillé quand on est bourreau ?
Le narrateur est-il content d’aider le chien blessé ? pourquoi ?
Qu’apprend-on de nouveau sur Joseph ?
A quoi sert la baignoire ?
Culture et civilisation
p. 24 Les bleus de travail ou bleus de chauffe sont des pantalons ou des salopettes de couleur
bleue, utilisés pour les travaux salissants, surtout sur les chantiers.
p. 27 Le onzième est le XIe arrondissement de Paris, qui en compte 20. Il se trouve à l’est de
la capitale, au nord de la Seine.
p. 30
- Le nouveau maire de Paris est Jacques Chirac (né en 1932) : premier ministre de Valéry
Giscard d’Estaing de 1974 à 1976, Chirac fut aussi celui de Mitterrand de 1986 à 1988. Il a
été maire de Paris de 1977 à 1995, et président de la République française de 1995 à 2007.
- En mai 1977, Raymond Barre, alors premier ministre de droite, et François Mitterrand,
premier secrétaire du Parti Socialiste, s’étaient affrontés sur un plateau de télévision dans un
« duel » politique.
- Bernard Thévenet (né en 1948) est un ancien coureur cycliste français.
- La France a remporté en 1977 le Tournoi des 5 nations en rugby, en gagnant tous ses
matches et sans encaisser un seul essai.
- Le Sud-Ouest de la France est réputé pour sa bonne cuisine et son vin.
p. 33 La prison de la Santé, construite en 1867, est la dernière prison située dans Paris ; elle se
trouve dans le XIVe arrondissement, au sud de la capitale.
p. 37 Nicolas Peyrac est un chanteur français né en 1949. Il chante Et mon père en 1975.
p. 38
- Porte d’Italie est le nom d’une station de métro dans le sud de Paris.
- Le fromage de tête est un pâté à base de porc composé surtout à partir de la tête de l’animal.
Joseph fait une plaisanterie autour de l’exécution capitale, qui consiste à couper la tête du
condamné.
p. 42
- La Simca Aronde est une voiture familiale fabriquée de 1951 à 1964.
- Les « événements d’Algérie » désignent la guerre d’indépendance de ce pays contre la
France, dont elle a été une colonie (1842-1848), puis un département (1848-1962). La guerre
a duré de 1954 à 1962, mais ce n’est qu’en 1999, sous la présidence de Jacques Chirac, que la
France a reconnu qu’il s’agissait bien d’une guerre.
p. 43 Un Monoprix est un magasin de grande distribution (alimentation, maison,
vêtements…), créé dans les années 1930, et qui existe toujours aujourd’hui.
Lexique
p. 23
l’entrepôt (m)
das Lager, der Lagerraum
p. 24
l’auxiliaire (m)
bavard
faire figure de
le rustre
loquace
la redingote
le raffinement
l’échafaud (m)
der Gehilfe
geschwätzig
als jmd./etw. gelten
der Rüpel
redselig
der Gehrock
die Rafinesse
das Schafott
p. 25
en imposer
le pubis
imponieren
(anat) das Schambein, die Scham
p. 26
redoutable
la mante religieuse
carnivore
la robustesse
usurpé
le hayon
schrecklich
die Gottesanbeterin
fleischfressend
die Robustheit
unverdient
die Heckklappe
p. 27
poquer (fam.)
véto (abrév.)
le mégot
ici frapper, erwischen
le vétérinaire
die Kippe, der Zigarettenstummel
p. 28
le train-train
à son comble
der Trott (ugs)
auf dem Höhepunkt
p. 29
incandescent
le cliquetis
le clignotant
weißglühend
das Klimpern
der Blinker
p. 30
coriace
unerbittlich, zäh
p. 33
le chapiteau
hier : der Aufsatz
p. 33
passer au crible
la manette
vibrer
le mouton (partie de la guillotine)
etw. durchleuchten
der Schaltgriff
vibrieren, flattern
die Fallgewichtsramme (Teil der Guillotine)
p. 34
les demi-lunettes (partie de la guillotine)
le rétroviseur
pénitentiaire
le commissariat
le flic
reluquer
die Halblünetten (Teil der Guillotine)
der Rückspiegel
Straf…
das Kommissariat
der Bulle (ugs), der Polizist
auf jmd/etw schielen
p. 35
faire attention à sa ligne
le bourrelet
auf seine Figur Acht geben
der Fettpolster
p. 38
saupoudrer
le concessionnaire
besträuen
der Autohändler
p. 44
se donner une contenance
die Fassung behalten
p. 46
le coupé sport
le vamp
das Sportcoupé
der Vamp
p. 47
dépité
sémillant
verdrossen
lebhaft
Pour approfondir
- Relisez les pages 27 et 37 : quelle particularité notez-vous dans la façon de parler de
Joseph ? qu’en déduit-on sur le personnage ?
- Relisez les pages 33-34 et les références historiques de l’introduction, puis faites des
recherches pour trouver une image de guillotine que vous légenderez.
- Pourquoi parle-t-on des « événements » d’Algérie (p. 42) alors qu’il s’agissait d’une
guerre ? Comment appelle-t-on cette figure de style ?
Chapitre 3
(p. 49-61)
Ce qu'il faut avoir compris
Comment le narrateur a-t-il rencontré Nicole ?
Comment Nicole réagit-elle quand elle apprend que le narrateur est photographe ?
Comment se passe la rencontre entre Nicole et la mère du narrateur ?
Quelle est l’attitude de Nicole et du narrateur au restaurant ?
Culture et civilisation
p. 52 Le vin Sainte-Croix-du-Mont est produit dans la région Bordeaux ; c’est un vin blanc,
qui se boit bien en accompagnement du foie gras de canard, une autre spécialité du Sud-Ouest
de la France.
p. 53
- Deauville est une ville du Calvados, au Nord-Ouest de la France, au bord de la mer. C’est
une station balnéaire de luxe, fréquentée par de nombreuses célébrités.
- Le nouveau jeu mis en place par un haut fonctionnaire des Finances est le Loto, dont la
Française des Jeux a le monopole ; le premier tirage a bien eu lieu en mai 1976 au théâtre de
l’Empire. Sa première diffusion télévisée se fait en 1978.
p. 54 Le condamné qui s’est vu refuser la grâce présidentielle par Giscard d’Estaing est
Christian Ranucci, guillotiné en juillet 1976 aux Baumettes. Il était accusé d’avoir tué une
petite fille de 8 ans.
p.61 Padre Padrone (« Père patron ») est un film italien de Paolo et Vittorio Taviani, adapté
d’un roman de Gavino Ledda, palme d’or au Festival de Cannes 1977. Il se passe dans la
Sardaigne des années 1940. Le film de Woody Allen sorti la même année est Annie Hall.
Lexique
p. 49
la standardiste
exigu
le décolleté
die Telefonistin
winzig
das Dekolleté
p. 50
l’attraction (f)
l’assistante de direction (f)
le tracas
la réceptionniste
die Anziehung
die Assistentin der Geschäftsführung
die Unannehmlichkeiten, Scherereien
die Empfangsdame
p. 51
la serrure
das Türschloss
p. 52
déranger
à la dérive
stören, hier : durcheinander bringen
abdriften, hier : völlig unordentlich
p. 53
sens dessus dessous
drunter und drüber
p. 54
le verdict
empiéter
le tour de garde (pour les couples
divorcés qui ont des enfants)
der Urteilsspruch
hier : beeinträchtigen
mit der Kinderbetreuung an der Reihe sein
p. 56
papoter (fam.)
à merveille
plaudern, schwatzen
wunderbar
p. 57
désuet
douillet
altmodisch, veraltet
wehleidig
p. 58
la table-bistrot
le trac
der Wirtshaustisch
das Lampenfieber
p. 59
leste
l’hébétude (f)
flink
der Stumpfsinn, Abgestumpftheit
p. 60
sous cet angle
le défunt
l’arête (f)
von diesem Standpunkt aus
der Verstorbene
die Gräte
Pour approfondir
- Faites un exposé sur l’affaire Christian Ranucci.
- Faites des recherches sur l’écriture automatique et la transcommunication relationnelle ;
rédigez un récit mettant en scène ces phénomènes surnaturels.
Chapitre 4
(p. 63-76)
Ce qu'il faut avoir compris
Quel est l’état d’esprit du narrateur au début du chapitre ?
Quelle est la chose qui le dérange le plus dans les exécutions ?
A quel jeu s’amuse le narrateur sur la route ?
De quoi parle-t-il avec Joseph sur la route ?
Culture et civilisation
p. 64 Pour le Larzac libéré, voir les commentaires ci-dessus portant sur la p. 22. Les habitants
et les écologistes s’opposent à l’agrandissement du camp militaire. En août 1977, un grand
rassemblement de 50 000 personnes proteste contre cette mesure.
p. 65 Douai est une ville du Nord de la France, près de Lille et de la frontière belge.
p. 67 La DS est une voiture de Citroën, commercialisée de 1955 à 1975.
p. 71 La Bourgogne est une région du Centre-Nord-Est de la France, réputée entre autres pour
son vin.
p. 72 Aix-en-Provence est une ville du Sud, à 30 minutes de Marseille en voiture.
p. 75 Le Vieux-Port de Marseille est un site historique apparu dès le VIIe siècle avant J. –C.,
et en partie détruit pendant la Seconde Guerre mondiale.
Lexique
p. 63
le quai
le lampadaire
s’assoupir
der Quai
die Straßenlaterne
einnicken, eindösen
p. 64
la marée montante
la rengaine lancinante
l’au-delà (m)
l’aspirateur (m)
le perron
farouche
die Flut (Ebbe und Flut)
mitreißender Schlager
das Jenseits
der Staubsauger
die Außentreppe
hier : fanatisch
p. 65
au quart de tour
les essuie-glaces (m)
décaper
die Vierteldrehung
die Scheibenwischer
etw blank putzen
p. 66
le casse-croûte
incommoder
déranger
sempiternel
die Zwischenmahlzeit
belästigen, stören
stören
immerwährend
p. 67
l’imperméable (m)
en planque
le marchepied
der Regenmantel
versteckt
das Trittbrett
p. 68
le foyer conjugal
l’aire d’autoroute (f)
l’individu (m)
la soucoupe
troubler
le pare-brise
der gemeinsame Haushalt
der Autobahnrastplatz
das Individuum, die Person
die Untertasse
irritieren
die Windschutzscheibe
p. 69
l’hémorragie interne (f)
le salaud (vulg.)
rester en rade
dégueulasse
la banquette
la malle
la couverture
la sieste
pénible
le juge
die interne Blutung
der Drecksack, Saukerl (pop)
zurückbleiben, liegenbleiben
ekelhaft, schweinisch
die Sitzbank
der Koffer
die Decke
das Mittagsschläfchen
anstrengend, mühsam
der Richter
p. 70
intarissable
la piqûre de morphine
la seringue
le boulot (fam.)
le remède
le feutre (sorte de chapeau)
unerschöpflich
die Morphiumspritze
die Spritze
die Arbeit (ugs)
Arzneimittel
Filzhut
p. 71
le volant
la fraîcheur
apprivoiser
das Steuer, das Volant
die Frische, die Kühle
zähmen
p. 72
inouï
le passager
la bougie
la cochonnaille (fam)
unerhört
hier : Beifahrer
die Kerze
das Schweinerne (ugs)
p. 73
les autorités (f)
être aux premières loges
la communion solennelle
amuser la galerie
sans faillir, ni défaillir
torturer
violer
die Behörden
ganz vorne dabei sein
die feierliche Kommunion
alle unterhalten
ohne mit der Wimper zu zucken
foltern
vergewaltigen
p. 74
la lame
die Klinge, Schneide
la paume
la vérification
le déchargement
la base
le niveau (l’outil)
jambes de force (de la guillotine)
la rainure
p. 75
aiguiser le couperet
l’aube (f)
le mât
les haubans
la coque (de bateau)
tenir rigueur à quelqu’un
die Handfläche
die Überprüfung
das Ausladen
der Grundstock, das Fundament
die Ebene, der Pegel
die Stützstreben
die Rille, die Einkerbung
das Beil schleifen, schärfen
die Morgendämmerung
der Mast
die Wants (Seil oder Stange zur seitlichen
Verspannung eines Masts
der Rumpf, Schiffskörper
auf jm böse sein
Pour approfondir
- Le héros passe l’aspirateur pour se détendre : cela vous arrive-t-il ? que peut-on en déduire
sur son caractère ? Que faites-vous pour vous détendre ?
- Prenez une carte de France et retracez le trajet suivi par le narrateur et Joseph.
Seconde partie
Fragment 1
(p. 79-90)
Ce qu'il faut avoir compris
Pourquoi le héros avait-il pris rendez-vous à l’hôpital ?
Comment s’est passée la première fois que le narrateur a fait la toilette du condamné ?
Pourquoi peut-on dire que son père est soigneux ?
Culture et civilisation
p. 80
- Les gauloises sont des cigarettes produites en France depuis 1910, et réputées pour être très
fortes.
- L’hôpital des Quinze-Vingt est situé dans le XIIe arrondissement de Paris (au sud-ouest de la
capitale, mais toujours au nord de la Seine). Il a été fondé au XIIIe siècle ; c’est le Centre
hospitalier national d’ophtalmologie, spécialisé dans les maladies des yeux.
Lexique
p. 79
lorgner (fam.)
le képi
jm anstarren
die Schirmmütze
p. 80
l’ophtalmologue (m)
de renom
la démangeaison
la paupière
der Augenarzt
renommiert
der Juckreiz
das Augenlid
p. 81
être dans son assiette
l’étreinte (f)
gut drauf sein
die Umarmung
p. 82
être aux aguets
le funérarium
la mimique
auf der Hut sein
die Leichenhalle
die Mimik
p. 83
le croque-mort
la ferveur
indécent
l’agonie (f)
der Sargträger
die Inbrunst
unanständig
die Agonie, der Todeskampf
p. 84
à tâtons
inspecter
la toilette
entraver
la dignité
zögernd
inspizieren, beaufsichtigen
das Waschen, die Toilette
behindern, beeinträchtigen
die Würde
p. 85
les ciseaux
l’instinct de survie (m)
le maton
vociférer
en deux temps trois mouvements
le trouillard
die Schere
der Überlebensinstinkt
der Gefängnisaufseher
brüllen, toben
sehr schnell
Angsthase, Hasenfuß
p. 86
le compte rendu
surmonter
l’horreur (f)
consigner
la rigueur
le croquenot (fam.)
das Protokoll
überwinden
der Horror
niederschreiben, protokollieren
die Akribie
grobe Schuhe, Latschen (ugs)
p. 87
la cravate
le mutisme
impeccable
le bouton de manchette
le tournevis
die Krawatte
das Schweigen
einwandfrei, tipptopp
der Manschettenknopf
der Schraubenzieher
p. 88
la monture
la superstition
le cercueil
mettre un point d’honneur à
die Fassung, das Gestell
der Aberglaube
der Sarg
sich ganz besonders bemühen, sehr sorgfältig sein
p. 89
le cintre
la sentence
l’élégance (f)
le maillot de corps
le débardeur
der Kleiderbügel
das Urteil
die Eleganz
das Unterhemd
der Pullunder
Pour approfondir
- Votre père a-t-il des objets auxquels il est attaché ? lesquels ?
- Quand vous n’arrivez pas à dormir, à quoi aimez-vous penser ?
Fragment 2
(p. 90-110)
Ce qu'il faut avoir compris
Qui est Christine ?
Que s’est-il passé après la mort du père du narrateur ?
Quelle histoire le héros imagine-t-il sur l’apprenti boucher que son père a exécuté ?
Quel point commun entre les condamnés M. Umbert remarque-t-il ?
Culture et civilisation
p. 94 Le héros comprend que l’Angleterre est synonyme d’avortement car l’avortement a été
interdit en France jusqu’en 1975 : en Grande-Bretagne, il est autorisé depuis 1967, selon une
législation considérée comme la plus libre en Europe.
p. 97 La rue Montmartre se situe au nord de la Seine, entre le Ier et le IIe arrondissement, au
centre de la capitale.
p. 101 La Déclaration des droits de l’homme et du citoyen, adoptée le 26 août 1789, est l’un
des textes fondamentaux de la Révolution française. Elle expose les droits et les devoirs des
citoyens, et est reprise dans le préambule de la Constitution française ; la Constitution de 1946
est celle de la IVe République, celle de 1958 concerne la Ve République, qui est toujours le
régime politique actuel en France.
p. 102 En 1952, trois Anglais sont assassinés près du domaine de la famille Dominici : le
vieux Dominici, Gaston, accusé de ce triple meurtre, est condamné à mort malgré le manque
de preuves, et est gracié par le général de Gaulle, alors président de la République, en 1960.
p. 104 L’exécution dont il est question dans le roman mêle sans doute les deux dernières
exécutions françaises, celle de Jérôme Carrein, exécuté en juin 1977 à Douai, et celle de
Hamida Djandoubi, exécuté le 10 septembre 1977 aux Baumettes. Carrein, comme le
condamné dans le roman, enlève une petite fille de huit ans, tente de la violer, l’étrangle puis
la noie. Le crime correspond presque à celui du roman ; le condamné, en revanche, ressemble
plus à Hamida Djandoubi, d’origine tunisienne (et non algérienne comme dans le livre),
condamné pour le meurtre et la torture de son ancienne maîtresse. Hamida Djandoubi était
aussi accusé de viol aggravé sur une adolescente de 15 ans ; il a été guillotiné à 4 heures 15 du
matin le 10 septembre 1977. L’auteur, même si elle s’est inspirée de l’histoire, a ainsi recréé
une exécution qui n’a pas vraiment eu lieu.
p. 109 Louis XVI fut le dernier roi de France avant la Révolution de 1789 ; il fut renversé en
1792 et guillotiné en 1793.
Lexique
p. 90
policé
zivilisiert
p. 91
le gendarme
à l’assaut
voler en éclats
le fourmillement dans les pieds
la braguette
der Gendarm
der Angriff, Sturmangriff
zu Bruch gehen
die Beine sind eingeschlafen
der Hosenschlitz
p. 92
les oreillons (m, pl)
le radeau
déchaîné
la détresse
Mumps
das Floß
entfesselt
die Not, die Hilflosigkeit
p. 93
jouer des tours
ignoble
Streiche spielen
abscheulich
p. 94
épier
l’organe (m)
beobachten, überwachen, nachspionieren
das Organ
p. 95
venir à bout de qqch
de plein fouet
etw meistern, überwinden
mit voller Wucht
p. 96
déconcerter
tarabuster (fam.)
se débrouiller
jm aus der Fassung bringen
jm drängen, zusetzen (ugs)
sich zu helfen wissen, gut zurechtkommen
p. 97
s’enrayer
bremsen
p. 98
la corpulence
die Korpulenz, die Leibesfülle
p. 99
la mise à l’épreuve
la réinsertion
die Bewährung
die Resozialisierung
p. 100
le mouchoir
le barrissement
das Taschentuch
das Trompeten (Elefantenschrei)
p. 101
se délecter
durch etw ergötzen
p. 103
le boucher
se tortiller
hébété
trancher
der Metzger
sich winden
entgeistert, abgestumpft
abtrennen, abschneiden
p. 104
la sanction
la gamine
jouir
en laisse
barrer le chemin
die Sanktion
das Mädchen
genießen
an der Leine
hindernd im Weg stehen
p. 105
cogner
sortir de ses gonds
s’envenimer
faire des simagrées
le spasme
an jm/etw anstoßen
in Zorn geraten
sich verschlimmern
hier : Mätzchen machen, sich zieren
der Spasmus (Krampf)
p. 106
la civilité
ne pas l’emporter au paradis
l’abattoir (m)
die Höflichkeit
die Konsequenzen seines Handelns tragen
der Schlachthof
p. 107
les viscères (m)
glousser
la marâtre
marcher à la baguette
les brimades (f)
die Gedärme, die Eingeweide
glucksen, kichern
die Rabenmutter, die Stiefmutter
parieren
die Schickane
p. 108
submerger
grotesque
überschwemmen, überwältigen
grotesk
p. 109
moche
la cible
la hargne
prospère
hässlich
die Zielscheibe, das Ziel
die Bissigkeit, die Streitsucht
erfolgreich
p. 110
délirer
fantasieren, spinnen
Pour approfondir
- Le narrateur était toujours le gendarme lors de ses jeux d’enfants : est-ce conforme à son
caractère ? A quoi jouiez-vous quand vous étiez enfant ?
- Le narrateur a aimé, un jour, terrifier une petite fille : cela vous paraît-il humain ?
inquiétant ? Une expérience similaire vous est-elle déjà arrivée ? Organisez un débat en
classe.
Fragment 3
(p. 110-126)
Ce qu'il faut avoir compris
Quelle remarque se fait le narrateur en repensant à la cour de récréation de son école ?
De quels condamnés à mort s’imagine-t-il l’histoire ?
D’où vient la trousse de toilette du héros ?
Culture et civilisation
p. 111 On appelle la guillotine la Louisette en référence à Antoine Louis, son inventeur.
p. 117 La montée des Accoules est une rue ancienne, comprenant un escalier, qui mène
jusqu’au quartier du Panier, l’un des plus pittoresques de Marseille. La bouillabaisse est une
spécialité marseillaise : c’est une soupe de poissons servie avec des croûtons et de la sauce
rouille.
p. 118 La peine de mort est remise en question par plusieurs avocats, dont Robert Badinter
(voir l’introduction), entre autres suite aux affaires Patrick Henry et Christian Ranucci.
p. 121 Le grand-père du héros a récupéré la trousse dans les tranchées, pendant la Première
Guerre mondiale (1914-1918). Les tranchées apparaissent pendant la guerre de position, sur le
territoire français, opposant Allemands et Français.
p. 122 Saint-Ouen est une ville de la banlieue parisienne, juste au nord de la capitale. Elle
accueille le marché aux puces de Paris, qui réunit de très nombreux antiquaires et brocanteurs.
Lexique
p. 110
le notaire
der Notar
l’avocat (m)
le notable
p. 111
un air coquin
le cheval de bataille
prendre en grippe
der Rechtsanwalt
die Standesperson
être mal fagoté
squelettique
courber l’échine
le fric (fam.)
se pavaner
le chevalier servant
hier : einen frechen Anstrich verleihen
das Lieblingsthema
jm auf dem Kieker haben, nicht leiden
können
wie eine Vogelscheuche aussehen
knochendünn, wie ein Skelett
katzbuckeln
das Geld, der Zaster
stolzieren, sich in Szene setzen
galanter Kavalier
p. 112
berner
défrayer la chronique
la bavure
betrügen, reinlegen
Anlass zum Gerede geben
das Fehlverhalten
p. 114
un bougnoule (vulg.)
les conneries (fam.) (f)
dérisoire
Nordafrikaner, Neger (Schimpfwort)
der Mist, der Quatsch
lächerlich
p. 115
l’abomination (f)
le palais
le cabas
sordide
le tesson
le juré
die Abscheulichkeit
hier : der Gaumen
die Einkaufstasche, der Einkaufskorb
gemein
Scherbe
der Geschworene
p. 116
une brute
sans broncher
passer une nuit blanche
ein Rohling, brutaler Mensch
ohne mit der Wimper zu zucken
kein Auge zudrücken, eine schlaflose
Nacht verbringen
p. 117
s’en donner à cœur joie
sich amüsieren
p. 118
le chambardement
le haut-le-cœur
der Umsturz
die Übelkeit
p. 119
le veilleur de nuit
l’interrupteur (m)
le fin du fin, le saint des saints
der Nachtwächter
der Schalter
das Allerheiligste
p. 120
l’instant propice (m)
le gâchis
den günstigen Augenblick
die Vergeudung, die Verschwendung
p. 120
dépiauter
häuten, schälen
p. 121
rire à gorge déployée
équarrir
la trousse de toilette
la trousse chirurgicale
laut lachen
quadratisch machen
die Kosmetiktasche
das Chirurgenset
p. 122
le nécessaire à coiffer
l’emballage (m)
entailler
das Frisiernecessaire
die Verpackung
einritzen, einkerben
p. 123
graviter autour de qn
les débats (dans un procès) (m)
le pouce
la gorge
ständig um jm sein
die Gerichtsverhandlung, die Debatte
der Daumen
die Kehle
p. 124
reporter
raconter par le menu
aufschieben
ganz genau erzählen
p. 125
narguer
le cérémonial
verhöhnen
das Zeremoniell
Pour approfondir
- « Nous avons affaire à de pauvres types. Des types pauvres » : expliquez les différents sens
de cette expression selon la place de l’adjectif qualificatif.
- p. 111, relevez tous les mots qui signifient « enfant » ou « petit garçon ».
Fragment 4
(p. 126-138)
Ce qu'il faut avoir compris
De quoi Joseph a-t-il rêvé pendant la nuit ?
Que réclame le condamné avant l’exécution ?
Lorsque la lame tombe sur le cou du condamné, que ressent le narrateur ?
Que se passe-t-il dans les toilettes quand le narrateur va se laver les mains après l’exécution ?
Culture et civilisation
p. 131 Les cornes de gazelles sont une pâtisserie d’origine marocaine, et plus largement
maghrébine : ce sont des gâteaux en forme de croissant de lune.
p. 137 En 1976, l’Olympique de Marseille (OM) remporta la coupe de France de football face
à Lyon.
p. 138 Les gens du Sud de la France, en particulier à Marseille, appellent « fadas » les gens
qu’ils jugent un peu fous.
Lexique
p. 126
le commutateur
le fantôme
der Lichtschalter
der Geist
p. 127
laconique
lakonisch
p. 128
japper
goulûment
heulen, kläffen
gierig
p. 129
la calanque
sans plus de procédure
la levée des écrous
kleine Bucht mit Felsen
ohne weiteres Aufheben
das Anziehen der Schrauben
p. 130
le flanc
le périmètre de sécurité
la djellaba
die Seite
die Sicherheitszone, Schutzzone
Kleidungsstück (langes Kleid)
und Männer in Nordafrika
p. 131
le tabouret
le recteur de la mosquée
der Schemel, die Fußbank
der Vorstand der Moschee
p. 132
le mess des officiers
die Offiziersmesse
p. 133
le menton
l’intermède (m)
basculer
la planche
sectionner
das Kinn
das Zwischenspiel
herunterkippen, umlegen
das Brett
durchschneiden
für
Frauen
p. 134
les huiles (personnes de haute autorité)
le greffe
le démontage
l’aiguiseuse (f)
à l’équerre
le lavabo
le hoquet
vomir
le torchon
le burnous
wichtige, einflußreiche Personen
die Gerichtskanzlei
der Abbau
die Schleifmaschine
der Anschlagwinkel, das Winkelmaß
das Waschbecken
der Schluckauf
brechen, kotzen
das Geschirrtuch
der Burnus (weiter Kapuzenmantel)
p. 135
vaciller
essuyer
le couillon (vulg.)
l’effusion de sang (f)
la raclette
schwanken
abtrocknen
der Dummkopf, Blödmann
das Blutvergießen
der Schaber
p. 137
être chargé à bloc
rammelvoll geladen sein
p. 138
le pore
die Pore
Pour approfondir
- Le narrateur vous paraît-il humain ? Quels sentiments ressent-on au récit de l’exécution ?
- « Elle a dit trop de choses » : comment comprenez-vous la dernière phrase du roman ?
- Imaginez la discussion que le narrateur a avec Nicole à son retour.

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