Le photographe
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Le photographe
Prix des lycéens autrichiens 2010 DOSSIER PEDAGOGIQUE Le photographe Mano Gentil Syros, 2006 Dossier réalisé par Laetitia Gonon, sous la direction de Tristan Fabiani-Pradeilles, Attaché de coopération pour le français Institut Français de Vienne Prix des lycéens autrichiens 2009 – 2010 DOSSIER PEDAGOGIQUE Le photographe de Mano Gentil (Ed. Syros, coll. « les uns les autres ») Comment utiliser ce dossier ? Ce dossier est destiné à faciliter votre lecture du roman. Il comprend trois grandes parties : un travail préliminaire sur le titre et la couverture du livre, une évocation des références culturelles et historiques, une présentation des personnages, une analyse thématique, une analyse narratologique et une courte bibliographie, un parcours du roman chapitre par chapitre, incluant des pistes de lecture sous forme de questions, des renvois à des faits de civilisation, une analyse du lexique, et des propositions d’approfondissement ou de recherche. Ce dossier doit accompagner votre lecture et aider votre prise de notes dans votre carnet de bord, qui reste votre principal instrument de travail. Ce carnet permet en effet de noter vos impressions de lecture chapitre par chapitre, de dresser et d’affiner au fur et à mesure le portrait des personnages principaux, de dessiner la topographie des lieux, de relever les indices dispersés dans le roman, de faire le point sur les thèmes abordés, etc. C’est à partir de ce carnet que vous préparerez votre présentation du roman en classe. Introduction Analyse de la première et de la quatrième de couverture - Quelles sont les couleurs de la première de couverture ? Que peuvent-elles symboliser ? Le roman sera-t-il plutôt sérieux ou comique ? - A quoi fait penser la ligne transversale qui passe par le cou de l’homme en noir ? - Le titre vous paraît-il en rapport avec l’image ? - Lisez la quatrième de couverture. Qui est le narrateur ? Quel est le thème du roman ? Comprenez-vous à présent le rapport entre le titre et l’illustration ? - Ecrivez quelques lignes pour imaginer ce que va raconter le roman ; quand vous l’aurez lu, vous comparerez votre résumé avec vos camarades pour savoir qui était le plus proche de la vérité. - Imaginez la quatrième de couverture d’un autre roman sur le même thème. 1. Références culturelles et historiques Histoire de la peine de mort en France - En France, avant la Révolution de 1789, la punition d’un crime grave était fonction du criminel et de la nature de son crime : par exemple, le noble était décapité à la hache, l’hérétique était brûlé vif, le domestique voleur de son patron était pendu, etc. La guillotine s’impose comme l’instrument de la peine de mort depuis la loi du 6 octobre 1791 décrétant que « tout condamné à mort aura la tête tranchée ». Adoptée réellement depuis 1792, cette machine reste dans l’histoire de France comme l’un des symboles de la Révolution et de la Terreur de 1793 : Louis XVI et sa femme Marie-Antoinette furent guillotinés, ainsi que de nombreux révolutionnaires (on estime à 17 000 le nombre de personnes guillotinées entre juin 1793 et juillet 1794). La guillotine répond à une volonté de « démocratisation » ou d’« humanisation » de la peine de mort : la punition est la même pour tous, et elle doit permettre une mort rapide, moins douloureuse. Le médecin Joseph Guillotin passe pour être l’inventeur de l’instrument ; il obtient que la décapitation devienne le même supplice appliqué pour tous les condamnés à mort. Cependant, le modèle final de la guillotine est dû au médecin Antoine Louis, de l’Académie Nationale de Médecine, et n’est définitivement mis au point qu’en 1792. Caricature britannique contre-révolutionnaire (1819) - La peine de mort a compté quelques grands adversaires, intellectuels et politiques, comme Voltaire, Victor Hugo ou Albert Camus. En 1908, les députés discutèrent par exemple beaucoup sur la question de la peine de mort : Maurice Barrès était un de ses fervents partisans, tandis que Jean Jaurès soulignait entre autres la possibilité d’erreurs judiciaires. Victor Hugo, dans la préface du Dernier Jour d’un condamné (1829), écrit : « Se venger est de l’individu, punir est de Dieu. La société est entre deux. Le châtiment est au-dessus d’elle, la vengeance au-dessous. Rien de si grand et de si petit ne lui sied. Elle ne doit pas "punir pour se venger" ; elle doit corriger pour améliorer ». L’opinion française a très longtemps été favorable à la peine de mort, qu’elle considère comme un spectacle, et qui réunit le peuple autour de la guillotine. En 1939, une exécution publique est particulièrement sanglante et agitée : la presse prend de nombreuses photos, et la foule parvient à bousculer le service d’ordre. Le gouvernement décide donc cette année-là que les exécutions ne seront plus publiques. - En France, la peine de mort était proposée par le procureur à un jury ; une fois qu’elle est décidée, si le jugement n’est pas modifié en appel et que le condamné n’est pas sauvé par une grâce présidentielle, le condamné à mort doit être guillotiné. C’est l’exécuteur en chef qui tire la manette provoquant la chute de la lame sur le cou du condamné. Auparavant, il faut monter la guillotine : l’appareil est constitué d’une base dont la forme varie et sur laquelle sont fixés deux montants verticaux hauts de quatre mètres environ, à 37 centimètres l’un de l’autre, euxmêmes surmontés par une barre transversale et une poulie. Entre ces deux piliers coulisse une lourde lame en forme de trapèze (le couperet) surmontée d’un poids métallique (le mouton ; l’ensemble pèse 40 kilogrammes). La lame est montée au sommet des montants avec une corde qui passe dans la poulie, et reste fixée à la barre transversale par un système de pince. Le condamné à mort est poussé sur une planche verticale qui bascule horizontalement, et son cou se retrouve placé dans la lunette. La lunette est un collier de bois, en forme de cercle, qui se sépare en deux demi-cercles à volonté – seule la partie supérieure est mobile – et permet d’enfermer le cou du condamné entre les deux montants, l’empêchant de bouger. Vers l’abolition de la peine de mort - C’est la loi du 9 octobre 1981 qui abolit, en France, la peine de mort, alors même qu’un sondage, publié par le Figaro le lendemain de l’adoption du texte d’abolition, précisait que 63% des Français étaient encore favorables à la peine capitale (ils n’étaient plus que 42% en 2006). Après l’élection de François Mitterrand à la présidence de la République, le nouveau Garde des Sceaux (ou ministre de la justice), Robert Badinter, parvient à faire voter la loi sur l’abolition de la peine de mort. Cet avocat de formation a longtemps combattu pour l’abolition : en 1972, il ne parvient pas à éviter la peine de mort à son client dans l’affaire de la révolte de la prison de Clairvaux. Mais en 1977, il sauve Patrick Henry de la peine capitale : son client, qui avait tué un petit garçon de sept ans, est condamné à la réclusion criminelle à perpétuité. Ces différents procès entretiennent le débat : si entre 1968 et 1981 9 231 personnes comparaissent pour des crimes passibles de la peine capitale, 38 furent condamnées à mort et 7 seulement exécutées. Dans son discours prononcé à l’Assemblée nationale, lors de la discussion du projet sur l’abolition de la peine de mort, Robert Badinter reprend les arguments contre la peine de mort : il montre comment elle est surtout pratiquée dans les dictatures et les systèmes totalitaires, et comment « utiliser contre les terroristes la peine de mort, c’est, pour une démocratie, faire siennes les valeurs de ces derniers ». Il récuse par ailleurs l’argument de l’exemplarité : « si la peur de la mort arrêtait les hommes, vous n’auriez ni grands soldats, ni grands sportifs. Nous les admirons, mais ils n’hésitent pas devant la mort. D'autres, emportés par d’autres passions, n’hésitent pas non plus ». - Le roman de Mano Gentil reconstitue très bien cette atmosphère des années 1970, pleine de réflexions et de changements. Il suit une chronologie historique très précise, et fait de nombreuses références aux exécutions antérieures à 1977 : l’histoire se passe en effet en septembre 1977, et la seconde partie essentiellement dans la nuit du 12 au 13 septembre 1977 (p. 89). La société de l’époque est évoquée à travers, par exemple, la référence à l’été très sec de 1976, ou encore aux troubles dans le Larzac (p. 22 et 64). On voit ainsi un narrateur très fidèle à la société de son père et de son grand-père, et qui a du mal à voir le monde changer (surtout après mai 1968) ; ces changements cependant vont provoquer en lui plusieurs bouleversements, en particulier face à la peine de mort. La peine de mort aujourd’hui - Aujourd’hui la peine capitale est encore en vigueur dans de nombreux pays. L’Asie reste ainsi une région principalement non abolitionniste, et aux Etats-Unis 35 des 50 Etats l’appliquent encore : en 2003, 84 % des exécutions recensées ont ainsi eu lieu en Chine, aux États-Unis, en Iran et au Viêtnam. En Chine, selon les informations limitées et fragmentaires dont disposait Amnesty International à la fin de l’année, au moins 726 personnes ont été exécutées, mais ce chiffre est vraisemblablement très en deçà de la réalité : un membre chevronné du Parlement chinois a laissé entendre en mars 2004 que la Chine exécutait « près de 10 000 » personnes chaque année. Au moins 64 personnes ont été exécutées au Viêtnam. Dans certains pays qui suivent strictement les pratiques traditionnelles de l’Islam, la lapidation est encore employée occasionnellement, notamment contre les femmes adultères. Au moins 108 personnes ont été exécutées en Iran, et bien plus sont mortes récemment, lors des troubles qui ont suivi les élections de l’été 2009. - L’électrocution est sans doute, à nos yeux, le « symbole » de l’exécution aux Etats Unis ; pourtant, aujourd’hui, cette méthode n’est utilisée que par quatre Etats sur trente huit (l’Alabama, Le Nebraska et la Géorgie ; la Floride la propose aussi mais, contrairement aux trois autres Etats cités précédemment, ce n’est pas son unique méthode d’exécution). Ce type d’exécution a soulevé de nombreux débats sur l’application de la peine capitale (le 8 juillet 1999, du sang s’était écoulé du col d’un condamné exécuté). Depuis, les condamnés à mort peuvent choisir entre l’injection létale et l’électrocution. Soixante-cinq condamnés à mort ont été exécutés aux États-Unis. On notera que le Conseil de l’Europe interdit le recours à la peine de mort en temps de paix. 2. Présentation des personnages - Le narrateur, M. Umbert : on ne connaît pas son prénom. Après une école de commerce, il est devenu agent commercial chez Cuirs et Confection (C. C.), où il travaille depuis presque 25 ans ; il est efficace dans son travail. Mais il est aussi « photographe » dans les exécutions capitales. Physiquement, il est grand et fort, et il a plus de quarante ans. Il n’aime pas le conflit et préfère se taire ; souvent, il reste discret. M. Umbert est très ordonné, voire maniaque, et est très attaché à ses habitudes et à ses certitudes. C’est un homme qui a beaucoup d’imagination, mais du mal à exprimer ses sentiments ; il n’a ainsi jamais pu dire à ses parents qu’il les aimait. Il est en couple depuis deux ans avec Nicole. - Charles Umbert, le père du narrateur : il était cordonnier et tenait une boutique avec sa femme ; mais il était aussi exécuteur en chef, ce que son fils n’a pas voulu devenir. Il est mort à 54 ans, en 1954 (p. 12 et 97). C’était un homme raffiné dans son habillement, surtout pour les exécutions. Il aimait les voitures, et n’achetait que des modèles français. Comme son fils, il était un peu maniaque et très ordonné, et ne manifestait presque jamais ses sentiments ; il tenait un carnet de bord de toutes ses exécutions, comme un moyen de surmonter l’horreur (p. 86). Il était toujours d’accord avec les jugements rendus, et a actionné une cinquantaine de fois le mécanisme de la guillotine. - Mme Umbert, la mère du narrateur : elle s’oppose très peu à son mari, une fois au sujet d’une voiture. Elle vit seule, s’inquiète pour son fils ; elle s’est interrogée sur sa vie amoureuse, et aime bien Nicole. - Joseph : c’est un autre des exécuteurs ; il voyage toujours avec le narrateur. Il a 55 ans et habite Montreuil. Ce n’est pas un bavard ; il plaisante rarement, et est d’humeur égale à chaque exécution. Son oncle a été exécuteur en Guyane, mais il ne veut pas en parler ; il dit qu’il est de père inconnu. Joseph reste un personnage mystérieux, qui semble bien aimer le héros, même s’il l’intimide. Il aime les animaux, et face à lui, le narrateur se sent parfois comme face à un juge. Il est solide, donne le sentiment d’une grande confiance en soi, et ne se plaint jamais. - Nicole : c’est la compagne du narrateur. Elle est divorcée et a deux enfants. M. Umbert ne la voit que les week-ends, car ils habitent séparés ; parfois elle lui fait la surprise de venir en semaine. Elle est mince, blonde et petite ; elle n’aime pas les choses et les gens bien rangés, et elle n’apprécie pas d’être contredite. Le narrateur l’aime vraiment, mais il a parfois peur d’elle : en politique, elle semble n’admettre aucune autorité, aucune règle, et elle est contre la peine de mort ; elle fait réfléchir le héros. Ce dernier ne dit pas tout à Nicole : par exemple, il ne lui a pas raconté l’histoire de son grand-père maternel. Le rôle du père Le père est le personnage le plus important dans ce roman, après le narrateur. Ce dernier est devenu photographe, parce que son père et son grand-père ont participé aux exécutions capitales avant lui : c’est une tradition familiale. Le héros suit bien tous les enseignements de son père : il préfère acheter français (pour lui, les Toyota ne sont pas des voitures solides), et d’ailleurs il a une Peugeot et veut acheter une Renault. Le père ne voyageait qu’en France pour les vacances, il n’a pas voulu aller à Alger pour des exécutions. Umbert fils souhaite rester fidèle à ce que son père lui a transmis, la force d’exécuter ; il veut lui faire honneur, que son père soit fier de lui (p. 88). Le roman est en fait l’histoire d’un fils qui, progressivement, se défait de l’influence et du modèle paternel. La nuit précédant l’exécution, le narrateur se demande : « Peut-être que je suis en train de casser mon héritage ? » (p. 118). L’opposition du narrateur et de Nicole sur la peine de mort Nicole se moque un peu du narrateur et de son obéissance à la République. Elle croit dans la transcommunication relationnelle et l’écriture automatique : selon elle, on pourrait lire les dernières pensées d’un condamné. Nicole propose au narrateur d’en être le porteur, de les transmettre à ses proches. Elle pense ainsi qu’il pourrait entrer en relation avec le défunt, communiquer avec l’au-delà, qu’il a un rôle à jouer auprès des familles. Elle insiste sur l’humanité des condamnés, sur le fait qu’ils ont été un jour dans le ventre de leur mère. C’est elle qui incarne une opposition à la mécanique de la justice : la dernière phrase du roman est en effet : « Elle a dit trop de choses ». Elle a donc fait réfléchir M. Umbert. La République, un vrai personnage ? La République ou la Patrie sont, pour le narrateur comme pour son père, un principe supérieur : la guillotine et la justice sont des machines, et les exécuteurs agissent mécaniquement, automatiquement, comme des rouages de la machine. Le père du narrateur dit qu’il faut faire vite et bien ce que la République attend d’eux, qu’il faut servir au mieux la République. De même, Umbert fils pense qu’il faut oublier qui est le condamné, et ne se référer qu’aux lois de la République. Ils croient tous les deux dans un pays fort auquel il faut être fidèle. Etre photographe est donc un devoir dû au pays : il faut obéir aux ordres qu’on leur donne, être le bras de la justice. Pour tous les deux, la République a toujours raison. Les doutes du narrateur On voit M. Umbert évoluer au fil du roman : au début on a l’impression qu’il n’a pas de sentiment, comme Meursault dans L’Etranger de Camus, puis il change progressivement d’attitude face à la peine de mort et à l’image de son père. Il trouve par exemple insupportable l’idée d’ôter la vie à un enfant (p. 95) : la nuit avant l’exécution, il se demande si la peine de mort est l’unique solution, et se pose de nombreuses questions. C’est Nicole qui commencé à semer le doute en lui, en parlant d’autres solutions que la peine de mort. Il pense alors au fait qu’il peut tuer un innocent et il se demande s’il est pire d’ordonner la mort ou de faire ce qui a été ordonné. Jamais auparavant il n’a pensé que le coupable pouvait être innocent. Il finit par douter que son père ait toujours eu raison. Lors de l’exécution, le lendemain matin, quelque chose se casse en lui ; septembre 1977 correspond à la date de la dernière exécution en France. 3. Analyse narratologique Structure du roman - Le roman est composé de deux parties : la première est découpée en quatre chapitres, mais la seconde n’en compte aucun. En effet, la première partie montre comment la vie du héros est organisée entre son travail, les exécutions, les week-ends avec Nicole, les souvenirs de son père. Le fil conducteur est alors l’achat d’un modèle bleu roi de Renault 16 au garage Montaigne : le narrateur n’a pas de problèmes de conscience, mais le chien que ramasse Joseph et les remarques de Nicole commencent à laisser planer un doute sur ses certitudes. - La deuxième partie ne comporte plus de chapitres : elle suit essentiellement le fil des pensées du narrateur, la nuit précédant l’exécution, et finit sur cette dernière. L’absence de chapitres montre ainsi comment les certitudes du héros s’écroulent : ses souvenirs se mêlent à ses rêveries, et on suit mieux le fil de ses pensées sans la coupure des chapitres. Plus l’exécution se rapproche, plus le narrateur est mal à l’aise. Procédés de narration - Le récit est écrit à la première personne, ce qui permet d’avoir un accès privilégié aux pensées du personnage principal. Celui-ci, au début, n’exprime que très peu ses sentiments : il se définit surtout par un ensemble de règles qui lui viennent de son père ; dans la seconde partie, l’expression du sentiment, comme la peur, le doute, le dégoût, est beaucoup plus présente. Le vocabulaire est technique lorsqu’il s’agit de la guillotine, mais très simple sinon, voire familier, pour qu’on se sente plus proche du personnage. - Le roman est construit autour d’analepses répétées (ou flash-back) : le temps utilisé pour le récit est le présent, comme si le narrateur faisait les choses au moment où il les décrit. Il a recours au futur pour les projets qu’il a avec Nicole. Mais on trouve le passé dans les analepses : le narrateur explique comment il en est venu à cette exécution qui se prépare pendant le roman, et qui a lieu à la fin. Il explique dans les analepses qui est Nicole, comment il l’a rencontrée, il raconte des anecdotes sur son père, sa mère, son adolescence, son enfance. Vers la fin du roman, il imagine même la vie des condamnés, juste avant leur crime. 4. Pour élargir sur la peine de mort et la machine judiciaire : Victor Hugo, Le dernier jour d’un condamné (1829). Victor Hugo, Claude Gueux (1834). Franz Kafka, In der Strafkolonie (1919). Albert Camus, L’Etranger (1942). Albert Camus, Réflexions sur la peine capitale (1957). Robert Badinter, L’Abolition (2000). http://www.amnesty.org/fr/death-penalty Filmographie Lars von Trier, Dancer in the dark (2000). Frank Darabont, La Ligne verte (2000). Jean-Xavier de Lestrade, Un coupable idéal (2001). Jean-Daniel Verhaeghe, L’Abolition (2008). 5. Au fil des chapitres Exergue (p. 5) Ce qu’il faut avoir compris Pourquoi utilise-t-on le mot « photographe » pour une exécution capitale à la guillotine ? Pour approfondir Qui est Fernand Meyssonier ? Faites une recherche. Première partie Chapitre 1 (p. 9-22) Ce qu'il faut avoir compris Quel était le métier de monsieur Umbert père ? et celui du narrateur ? Pourquoi le narrateur a-t-il choisi d’être photographe ? Qu’apprend-on sur Nicole ? Qu’est-ce qui gêne le photographe dans son travail ? Culture et civilisation p. 9 La prison des Baumettes est le centre pénitentiaire de Marseille, dans le sud-est de la France. Elle a été construite en 1934 au sud de la ville, et est toujours utilisée ; mais elle est aujourd’hui surpeuplée et en très mauvais état. p. 10 « Monsieur de Paris » est le nom que l’on donne aux bourreaux, aux exécuteurs, à Paris. p. 14 Vol au-dessus d’un nid de coucou (One Flew Over the Cuckoo’s Nest) est un film de Milos Forman avec Jack Nicholson, sorti en 1975 et adapté d’un roman de Ken Kesey (1962). Il se passe dans un hôpital psychiatrique. p. 15 FIP (France Inter Paris) est un réseau radiophonique français créé en 1971. Il diffuse de la musique et des informations culturelles et routières. p. 17 - Stains est une ville de la banlieue nord-est de Paris. - Un bar PMU est un bar où l’on peut aussi faire des paris sur les courses de chevaux (Pari Mutuel Urbain). p. 18 - Monseigneur Lefebvre (1905-1991) était un archevêque catholique français très traditionaliste, et ennemi de la modernité religieuse ; il était entre autres favorable à la messe en latin. - Michel Platini (né en 1955) est un célèbre footballeur français, sélectionné 72 fois en équipe de France ; il a joué de 1972 à 1987. - La police municipale dépend du maire de la commune, et non du ministère de l’Intérieur : elle s’occupe de réglementer la circulation, le stationnement, mais pas du maintien de l’ordre ou de la prévention du crime, comme la police nationale. p. 18-19 Ce nouveau monument de Paris dont parle le narrateur, et qui porte le nom d’un président, est le Centre Pompidou (ou Centre Beaubourg). Georges Pompidou (1911-1974) fut en effet le président de la République précédant Valéry Giscard d’Estaing, au pouvoir en 1977, au moment de l’histoire. C’est Pompidou qui a voulu la création de cet important centre culturel, spécialisé dans l’art moderne. Le Centre est inauguré en janvier 1977 par Valéry Giscard d’Estaing. L’architecture du Centre, qui montre tuyaux de couleur et passerelles métalliques en façade, a créé la polémique : c’était un projet de l’architecte Renzo Piano. p. 19 Il s’agit bien de La vie devant soi et non de La vie à soi : c’est un roman de Romain Gary publié sous le pseudonyme d’Emile Ajar en 1975. Il raconte l’histoire d’un jeune orphelin arabe, Momo, recueilli par Madame Rosa, une ancienne prostituée qui a vécu Auschwitz. p. 22 « Elever des chèvres dans le Larzac » est aujourd’hui devenu une phrase toute faite pour dire qu’on se retire de la vie capitaliste pour aller vivre sainement dans la nature, en communauté : c’est après la révolution culturelle, sexuelle et sociale de mai 1968 en France qu’est apparue cette expression, parce que de nombreux soixante-huitards sont effectivement allés élever des chèvres dans le Larzac. Sur ce plateau du Sud de la France était déjà installé un camp militaire, que le gouvernement a voulu agrandir en 1971 ; de nombreux habitants et sympathisants se sont alors opposés à ce projet, qui fut finalement annulé en 1981. Lexique p. 9 le procureur hier : der Ankläger, auch Staatsanwalt la bécane (pour désigner la guillotine) l’exécuteur en chef (m) surnom de la guillotine donné au XXe siècle der Oberscharfrichter p. 10 la corbeille la toquade der Korb die Marotte p. 11 la carrure le condamné la détermination le cordonnier die Breite, die Statur der Verurteilte die Entschlossenheit der Schuster p. 12 l’arrêt criminel (m) l’instance (f) s’en ficher (fam.) das strafrechtliche Urteil die Instanz egal sein, darauf pfeifen (ugs.) p. 13 l’agent commercial (m) der Handelsvertreter p. 14 la réticence das Zögern p. 15 le périphérique (ceinture parisienne) die Ringautobahn (in Paris) p. 16 le confrère der (Berufs)kollege p. 17 le bourreau le lapsus der Henker der Versprecher p. 19 rentabiliser la veuve (pour désigner la guillotine) une sèche (une cigarette ; fam.) le ronron le fourgon etw. rentabel machen/gestalten wörtlich : die Witwe, hier : Guillotine ein Glimmstängel (ugs. für eine Zigarette) das Schnurren der Gepäckkarren p. 20 le protocole à l’aune de qqch das Protokoll, das Protokollarische hier : gemessen an, verglichen mit p. 21 turlupiner l’élucubration (f) la ristourne être pris entre deux feux quälen das Hirngespinst, Gerede, Geschätz, Redereien der Preisnachlass, der Rabatt zwischen zwei Stühlen sitzen le service comptabilité die Buchhaltung p. 22 le jargon der Jargon, die Fachsprache Pour approfondir - A quel temps le narrateur raconte-t-il son histoire ? - Expliquez le lapsus que fait la secrétaire p. 17. Ecrivez un petit récit racontant comment vous avez été confronté vous-même à un lapsus amusant. - Faites une recherche sur le Centre Pompidou. Chapitre 2 (p. 23-39) Ce qu'il faut avoir compris Pourquoi doit-on être bien habillé quand on est bourreau ? Le narrateur est-il content d’aider le chien blessé ? pourquoi ? Qu’apprend-on de nouveau sur Joseph ? A quoi sert la baignoire ? Culture et civilisation p. 24 Les bleus de travail ou bleus de chauffe sont des pantalons ou des salopettes de couleur bleue, utilisés pour les travaux salissants, surtout sur les chantiers. p. 27 Le onzième est le XIe arrondissement de Paris, qui en compte 20. Il se trouve à l’est de la capitale, au nord de la Seine. p. 30 - Le nouveau maire de Paris est Jacques Chirac (né en 1932) : premier ministre de Valéry Giscard d’Estaing de 1974 à 1976, Chirac fut aussi celui de Mitterrand de 1986 à 1988. Il a été maire de Paris de 1977 à 1995, et président de la République française de 1995 à 2007. - En mai 1977, Raymond Barre, alors premier ministre de droite, et François Mitterrand, premier secrétaire du Parti Socialiste, s’étaient affrontés sur un plateau de télévision dans un « duel » politique. - Bernard Thévenet (né en 1948) est un ancien coureur cycliste français. - La France a remporté en 1977 le Tournoi des 5 nations en rugby, en gagnant tous ses matches et sans encaisser un seul essai. - Le Sud-Ouest de la France est réputé pour sa bonne cuisine et son vin. p. 33 La prison de la Santé, construite en 1867, est la dernière prison située dans Paris ; elle se trouve dans le XIVe arrondissement, au sud de la capitale. p. 37 Nicolas Peyrac est un chanteur français né en 1949. Il chante Et mon père en 1975. p. 38 - Porte d’Italie est le nom d’une station de métro dans le sud de Paris. - Le fromage de tête est un pâté à base de porc composé surtout à partir de la tête de l’animal. Joseph fait une plaisanterie autour de l’exécution capitale, qui consiste à couper la tête du condamné. p. 42 - La Simca Aronde est une voiture familiale fabriquée de 1951 à 1964. - Les « événements d’Algérie » désignent la guerre d’indépendance de ce pays contre la France, dont elle a été une colonie (1842-1848), puis un département (1848-1962). La guerre a duré de 1954 à 1962, mais ce n’est qu’en 1999, sous la présidence de Jacques Chirac, que la France a reconnu qu’il s’agissait bien d’une guerre. p. 43 Un Monoprix est un magasin de grande distribution (alimentation, maison, vêtements…), créé dans les années 1930, et qui existe toujours aujourd’hui. Lexique p. 23 l’entrepôt (m) das Lager, der Lagerraum p. 24 l’auxiliaire (m) bavard faire figure de le rustre loquace la redingote le raffinement l’échafaud (m) der Gehilfe geschwätzig als jmd./etw. gelten der Rüpel redselig der Gehrock die Rafinesse das Schafott p. 25 en imposer le pubis imponieren (anat) das Schambein, die Scham p. 26 redoutable la mante religieuse carnivore la robustesse usurpé le hayon schrecklich die Gottesanbeterin fleischfressend die Robustheit unverdient die Heckklappe p. 27 poquer (fam.) véto (abrév.) le mégot ici frapper, erwischen le vétérinaire die Kippe, der Zigarettenstummel p. 28 le train-train à son comble der Trott (ugs) auf dem Höhepunkt p. 29 incandescent le cliquetis le clignotant weißglühend das Klimpern der Blinker p. 30 coriace unerbittlich, zäh p. 33 le chapiteau hier : der Aufsatz p. 33 passer au crible la manette vibrer le mouton (partie de la guillotine) etw. durchleuchten der Schaltgriff vibrieren, flattern die Fallgewichtsramme (Teil der Guillotine) p. 34 les demi-lunettes (partie de la guillotine) le rétroviseur pénitentiaire le commissariat le flic reluquer die Halblünetten (Teil der Guillotine) der Rückspiegel Straf… das Kommissariat der Bulle (ugs), der Polizist auf jmd/etw schielen p. 35 faire attention à sa ligne le bourrelet auf seine Figur Acht geben der Fettpolster p. 38 saupoudrer le concessionnaire besträuen der Autohändler p. 44 se donner une contenance die Fassung behalten p. 46 le coupé sport le vamp das Sportcoupé der Vamp p. 47 dépité sémillant verdrossen lebhaft Pour approfondir - Relisez les pages 27 et 37 : quelle particularité notez-vous dans la façon de parler de Joseph ? qu’en déduit-on sur le personnage ? - Relisez les pages 33-34 et les références historiques de l’introduction, puis faites des recherches pour trouver une image de guillotine que vous légenderez. - Pourquoi parle-t-on des « événements » d’Algérie (p. 42) alors qu’il s’agissait d’une guerre ? Comment appelle-t-on cette figure de style ? Chapitre 3 (p. 49-61) Ce qu'il faut avoir compris Comment le narrateur a-t-il rencontré Nicole ? Comment Nicole réagit-elle quand elle apprend que le narrateur est photographe ? Comment se passe la rencontre entre Nicole et la mère du narrateur ? Quelle est l’attitude de Nicole et du narrateur au restaurant ? Culture et civilisation p. 52 Le vin Sainte-Croix-du-Mont est produit dans la région Bordeaux ; c’est un vin blanc, qui se boit bien en accompagnement du foie gras de canard, une autre spécialité du Sud-Ouest de la France. p. 53 - Deauville est une ville du Calvados, au Nord-Ouest de la France, au bord de la mer. C’est une station balnéaire de luxe, fréquentée par de nombreuses célébrités. - Le nouveau jeu mis en place par un haut fonctionnaire des Finances est le Loto, dont la Française des Jeux a le monopole ; le premier tirage a bien eu lieu en mai 1976 au théâtre de l’Empire. Sa première diffusion télévisée se fait en 1978. p. 54 Le condamné qui s’est vu refuser la grâce présidentielle par Giscard d’Estaing est Christian Ranucci, guillotiné en juillet 1976 aux Baumettes. Il était accusé d’avoir tué une petite fille de 8 ans. p.61 Padre Padrone (« Père patron ») est un film italien de Paolo et Vittorio Taviani, adapté d’un roman de Gavino Ledda, palme d’or au Festival de Cannes 1977. Il se passe dans la Sardaigne des années 1940. Le film de Woody Allen sorti la même année est Annie Hall. Lexique p. 49 la standardiste exigu le décolleté die Telefonistin winzig das Dekolleté p. 50 l’attraction (f) l’assistante de direction (f) le tracas la réceptionniste die Anziehung die Assistentin der Geschäftsführung die Unannehmlichkeiten, Scherereien die Empfangsdame p. 51 la serrure das Türschloss p. 52 déranger à la dérive stören, hier : durcheinander bringen abdriften, hier : völlig unordentlich p. 53 sens dessus dessous drunter und drüber p. 54 le verdict empiéter le tour de garde (pour les couples divorcés qui ont des enfants) der Urteilsspruch hier : beeinträchtigen mit der Kinderbetreuung an der Reihe sein p. 56 papoter (fam.) à merveille plaudern, schwatzen wunderbar p. 57 désuet douillet altmodisch, veraltet wehleidig p. 58 la table-bistrot le trac der Wirtshaustisch das Lampenfieber p. 59 leste l’hébétude (f) flink der Stumpfsinn, Abgestumpftheit p. 60 sous cet angle le défunt l’arête (f) von diesem Standpunkt aus der Verstorbene die Gräte Pour approfondir - Faites un exposé sur l’affaire Christian Ranucci. - Faites des recherches sur l’écriture automatique et la transcommunication relationnelle ; rédigez un récit mettant en scène ces phénomènes surnaturels. Chapitre 4 (p. 63-76) Ce qu'il faut avoir compris Quel est l’état d’esprit du narrateur au début du chapitre ? Quelle est la chose qui le dérange le plus dans les exécutions ? A quel jeu s’amuse le narrateur sur la route ? De quoi parle-t-il avec Joseph sur la route ? Culture et civilisation p. 64 Pour le Larzac libéré, voir les commentaires ci-dessus portant sur la p. 22. Les habitants et les écologistes s’opposent à l’agrandissement du camp militaire. En août 1977, un grand rassemblement de 50 000 personnes proteste contre cette mesure. p. 65 Douai est une ville du Nord de la France, près de Lille et de la frontière belge. p. 67 La DS est une voiture de Citroën, commercialisée de 1955 à 1975. p. 71 La Bourgogne est une région du Centre-Nord-Est de la France, réputée entre autres pour son vin. p. 72 Aix-en-Provence est une ville du Sud, à 30 minutes de Marseille en voiture. p. 75 Le Vieux-Port de Marseille est un site historique apparu dès le VIIe siècle avant J. –C., et en partie détruit pendant la Seconde Guerre mondiale. Lexique p. 63 le quai le lampadaire s’assoupir der Quai die Straßenlaterne einnicken, eindösen p. 64 la marée montante la rengaine lancinante l’au-delà (m) l’aspirateur (m) le perron farouche die Flut (Ebbe und Flut) mitreißender Schlager das Jenseits der Staubsauger die Außentreppe hier : fanatisch p. 65 au quart de tour les essuie-glaces (m) décaper die Vierteldrehung die Scheibenwischer etw blank putzen p. 66 le casse-croûte incommoder déranger sempiternel die Zwischenmahlzeit belästigen, stören stören immerwährend p. 67 l’imperméable (m) en planque le marchepied der Regenmantel versteckt das Trittbrett p. 68 le foyer conjugal l’aire d’autoroute (f) l’individu (m) la soucoupe troubler le pare-brise der gemeinsame Haushalt der Autobahnrastplatz das Individuum, die Person die Untertasse irritieren die Windschutzscheibe p. 69 l’hémorragie interne (f) le salaud (vulg.) rester en rade dégueulasse la banquette la malle la couverture la sieste pénible le juge die interne Blutung der Drecksack, Saukerl (pop) zurückbleiben, liegenbleiben ekelhaft, schweinisch die Sitzbank der Koffer die Decke das Mittagsschläfchen anstrengend, mühsam der Richter p. 70 intarissable la piqûre de morphine la seringue le boulot (fam.) le remède le feutre (sorte de chapeau) unerschöpflich die Morphiumspritze die Spritze die Arbeit (ugs) Arzneimittel Filzhut p. 71 le volant la fraîcheur apprivoiser das Steuer, das Volant die Frische, die Kühle zähmen p. 72 inouï le passager la bougie la cochonnaille (fam) unerhört hier : Beifahrer die Kerze das Schweinerne (ugs) p. 73 les autorités (f) être aux premières loges la communion solennelle amuser la galerie sans faillir, ni défaillir torturer violer die Behörden ganz vorne dabei sein die feierliche Kommunion alle unterhalten ohne mit der Wimper zu zucken foltern vergewaltigen p. 74 la lame die Klinge, Schneide la paume la vérification le déchargement la base le niveau (l’outil) jambes de force (de la guillotine) la rainure p. 75 aiguiser le couperet l’aube (f) le mât les haubans la coque (de bateau) tenir rigueur à quelqu’un die Handfläche die Überprüfung das Ausladen der Grundstock, das Fundament die Ebene, der Pegel die Stützstreben die Rille, die Einkerbung das Beil schleifen, schärfen die Morgendämmerung der Mast die Wants (Seil oder Stange zur seitlichen Verspannung eines Masts der Rumpf, Schiffskörper auf jm böse sein Pour approfondir - Le héros passe l’aspirateur pour se détendre : cela vous arrive-t-il ? que peut-on en déduire sur son caractère ? Que faites-vous pour vous détendre ? - Prenez une carte de France et retracez le trajet suivi par le narrateur et Joseph. Seconde partie Fragment 1 (p. 79-90) Ce qu'il faut avoir compris Pourquoi le héros avait-il pris rendez-vous à l’hôpital ? Comment s’est passée la première fois que le narrateur a fait la toilette du condamné ? Pourquoi peut-on dire que son père est soigneux ? Culture et civilisation p. 80 - Les gauloises sont des cigarettes produites en France depuis 1910, et réputées pour être très fortes. - L’hôpital des Quinze-Vingt est situé dans le XIIe arrondissement de Paris (au sud-ouest de la capitale, mais toujours au nord de la Seine). Il a été fondé au XIIIe siècle ; c’est le Centre hospitalier national d’ophtalmologie, spécialisé dans les maladies des yeux. Lexique p. 79 lorgner (fam.) le képi jm anstarren die Schirmmütze p. 80 l’ophtalmologue (m) de renom la démangeaison la paupière der Augenarzt renommiert der Juckreiz das Augenlid p. 81 être dans son assiette l’étreinte (f) gut drauf sein die Umarmung p. 82 être aux aguets le funérarium la mimique auf der Hut sein die Leichenhalle die Mimik p. 83 le croque-mort la ferveur indécent l’agonie (f) der Sargträger die Inbrunst unanständig die Agonie, der Todeskampf p. 84 à tâtons inspecter la toilette entraver la dignité zögernd inspizieren, beaufsichtigen das Waschen, die Toilette behindern, beeinträchtigen die Würde p. 85 les ciseaux l’instinct de survie (m) le maton vociférer en deux temps trois mouvements le trouillard die Schere der Überlebensinstinkt der Gefängnisaufseher brüllen, toben sehr schnell Angsthase, Hasenfuß p. 86 le compte rendu surmonter l’horreur (f) consigner la rigueur le croquenot (fam.) das Protokoll überwinden der Horror niederschreiben, protokollieren die Akribie grobe Schuhe, Latschen (ugs) p. 87 la cravate le mutisme impeccable le bouton de manchette le tournevis die Krawatte das Schweigen einwandfrei, tipptopp der Manschettenknopf der Schraubenzieher p. 88 la monture la superstition le cercueil mettre un point d’honneur à die Fassung, das Gestell der Aberglaube der Sarg sich ganz besonders bemühen, sehr sorgfältig sein p. 89 le cintre la sentence l’élégance (f) le maillot de corps le débardeur der Kleiderbügel das Urteil die Eleganz das Unterhemd der Pullunder Pour approfondir - Votre père a-t-il des objets auxquels il est attaché ? lesquels ? - Quand vous n’arrivez pas à dormir, à quoi aimez-vous penser ? Fragment 2 (p. 90-110) Ce qu'il faut avoir compris Qui est Christine ? Que s’est-il passé après la mort du père du narrateur ? Quelle histoire le héros imagine-t-il sur l’apprenti boucher que son père a exécuté ? Quel point commun entre les condamnés M. Umbert remarque-t-il ? Culture et civilisation p. 94 Le héros comprend que l’Angleterre est synonyme d’avortement car l’avortement a été interdit en France jusqu’en 1975 : en Grande-Bretagne, il est autorisé depuis 1967, selon une législation considérée comme la plus libre en Europe. p. 97 La rue Montmartre se situe au nord de la Seine, entre le Ier et le IIe arrondissement, au centre de la capitale. p. 101 La Déclaration des droits de l’homme et du citoyen, adoptée le 26 août 1789, est l’un des textes fondamentaux de la Révolution française. Elle expose les droits et les devoirs des citoyens, et est reprise dans le préambule de la Constitution française ; la Constitution de 1946 est celle de la IVe République, celle de 1958 concerne la Ve République, qui est toujours le régime politique actuel en France. p. 102 En 1952, trois Anglais sont assassinés près du domaine de la famille Dominici : le vieux Dominici, Gaston, accusé de ce triple meurtre, est condamné à mort malgré le manque de preuves, et est gracié par le général de Gaulle, alors président de la République, en 1960. p. 104 L’exécution dont il est question dans le roman mêle sans doute les deux dernières exécutions françaises, celle de Jérôme Carrein, exécuté en juin 1977 à Douai, et celle de Hamida Djandoubi, exécuté le 10 septembre 1977 aux Baumettes. Carrein, comme le condamné dans le roman, enlève une petite fille de huit ans, tente de la violer, l’étrangle puis la noie. Le crime correspond presque à celui du roman ; le condamné, en revanche, ressemble plus à Hamida Djandoubi, d’origine tunisienne (et non algérienne comme dans le livre), condamné pour le meurtre et la torture de son ancienne maîtresse. Hamida Djandoubi était aussi accusé de viol aggravé sur une adolescente de 15 ans ; il a été guillotiné à 4 heures 15 du matin le 10 septembre 1977. L’auteur, même si elle s’est inspirée de l’histoire, a ainsi recréé une exécution qui n’a pas vraiment eu lieu. p. 109 Louis XVI fut le dernier roi de France avant la Révolution de 1789 ; il fut renversé en 1792 et guillotiné en 1793. Lexique p. 90 policé zivilisiert p. 91 le gendarme à l’assaut voler en éclats le fourmillement dans les pieds la braguette der Gendarm der Angriff, Sturmangriff zu Bruch gehen die Beine sind eingeschlafen der Hosenschlitz p. 92 les oreillons (m, pl) le radeau déchaîné la détresse Mumps das Floß entfesselt die Not, die Hilflosigkeit p. 93 jouer des tours ignoble Streiche spielen abscheulich p. 94 épier l’organe (m) beobachten, überwachen, nachspionieren das Organ p. 95 venir à bout de qqch de plein fouet etw meistern, überwinden mit voller Wucht p. 96 déconcerter tarabuster (fam.) se débrouiller jm aus der Fassung bringen jm drängen, zusetzen (ugs) sich zu helfen wissen, gut zurechtkommen p. 97 s’enrayer bremsen p. 98 la corpulence die Korpulenz, die Leibesfülle p. 99 la mise à l’épreuve la réinsertion die Bewährung die Resozialisierung p. 100 le mouchoir le barrissement das Taschentuch das Trompeten (Elefantenschrei) p. 101 se délecter durch etw ergötzen p. 103 le boucher se tortiller hébété trancher der Metzger sich winden entgeistert, abgestumpft abtrennen, abschneiden p. 104 la sanction la gamine jouir en laisse barrer le chemin die Sanktion das Mädchen genießen an der Leine hindernd im Weg stehen p. 105 cogner sortir de ses gonds s’envenimer faire des simagrées le spasme an jm/etw anstoßen in Zorn geraten sich verschlimmern hier : Mätzchen machen, sich zieren der Spasmus (Krampf) p. 106 la civilité ne pas l’emporter au paradis l’abattoir (m) die Höflichkeit die Konsequenzen seines Handelns tragen der Schlachthof p. 107 les viscères (m) glousser la marâtre marcher à la baguette les brimades (f) die Gedärme, die Eingeweide glucksen, kichern die Rabenmutter, die Stiefmutter parieren die Schickane p. 108 submerger grotesque überschwemmen, überwältigen grotesk p. 109 moche la cible la hargne prospère hässlich die Zielscheibe, das Ziel die Bissigkeit, die Streitsucht erfolgreich p. 110 délirer fantasieren, spinnen Pour approfondir - Le narrateur était toujours le gendarme lors de ses jeux d’enfants : est-ce conforme à son caractère ? A quoi jouiez-vous quand vous étiez enfant ? - Le narrateur a aimé, un jour, terrifier une petite fille : cela vous paraît-il humain ? inquiétant ? Une expérience similaire vous est-elle déjà arrivée ? Organisez un débat en classe. Fragment 3 (p. 110-126) Ce qu'il faut avoir compris Quelle remarque se fait le narrateur en repensant à la cour de récréation de son école ? De quels condamnés à mort s’imagine-t-il l’histoire ? D’où vient la trousse de toilette du héros ? Culture et civilisation p. 111 On appelle la guillotine la Louisette en référence à Antoine Louis, son inventeur. p. 117 La montée des Accoules est une rue ancienne, comprenant un escalier, qui mène jusqu’au quartier du Panier, l’un des plus pittoresques de Marseille. La bouillabaisse est une spécialité marseillaise : c’est une soupe de poissons servie avec des croûtons et de la sauce rouille. p. 118 La peine de mort est remise en question par plusieurs avocats, dont Robert Badinter (voir l’introduction), entre autres suite aux affaires Patrick Henry et Christian Ranucci. p. 121 Le grand-père du héros a récupéré la trousse dans les tranchées, pendant la Première Guerre mondiale (1914-1918). Les tranchées apparaissent pendant la guerre de position, sur le territoire français, opposant Allemands et Français. p. 122 Saint-Ouen est une ville de la banlieue parisienne, juste au nord de la capitale. Elle accueille le marché aux puces de Paris, qui réunit de très nombreux antiquaires et brocanteurs. Lexique p. 110 le notaire der Notar l’avocat (m) le notable p. 111 un air coquin le cheval de bataille prendre en grippe der Rechtsanwalt die Standesperson être mal fagoté squelettique courber l’échine le fric (fam.) se pavaner le chevalier servant hier : einen frechen Anstrich verleihen das Lieblingsthema jm auf dem Kieker haben, nicht leiden können wie eine Vogelscheuche aussehen knochendünn, wie ein Skelett katzbuckeln das Geld, der Zaster stolzieren, sich in Szene setzen galanter Kavalier p. 112 berner défrayer la chronique la bavure betrügen, reinlegen Anlass zum Gerede geben das Fehlverhalten p. 114 un bougnoule (vulg.) les conneries (fam.) (f) dérisoire Nordafrikaner, Neger (Schimpfwort) der Mist, der Quatsch lächerlich p. 115 l’abomination (f) le palais le cabas sordide le tesson le juré die Abscheulichkeit hier : der Gaumen die Einkaufstasche, der Einkaufskorb gemein Scherbe der Geschworene p. 116 une brute sans broncher passer une nuit blanche ein Rohling, brutaler Mensch ohne mit der Wimper zu zucken kein Auge zudrücken, eine schlaflose Nacht verbringen p. 117 s’en donner à cœur joie sich amüsieren p. 118 le chambardement le haut-le-cœur der Umsturz die Übelkeit p. 119 le veilleur de nuit l’interrupteur (m) le fin du fin, le saint des saints der Nachtwächter der Schalter das Allerheiligste p. 120 l’instant propice (m) le gâchis den günstigen Augenblick die Vergeudung, die Verschwendung p. 120 dépiauter häuten, schälen p. 121 rire à gorge déployée équarrir la trousse de toilette la trousse chirurgicale laut lachen quadratisch machen die Kosmetiktasche das Chirurgenset p. 122 le nécessaire à coiffer l’emballage (m) entailler das Frisiernecessaire die Verpackung einritzen, einkerben p. 123 graviter autour de qn les débats (dans un procès) (m) le pouce la gorge ständig um jm sein die Gerichtsverhandlung, die Debatte der Daumen die Kehle p. 124 reporter raconter par le menu aufschieben ganz genau erzählen p. 125 narguer le cérémonial verhöhnen das Zeremoniell Pour approfondir - « Nous avons affaire à de pauvres types. Des types pauvres » : expliquez les différents sens de cette expression selon la place de l’adjectif qualificatif. - p. 111, relevez tous les mots qui signifient « enfant » ou « petit garçon ». Fragment 4 (p. 126-138) Ce qu'il faut avoir compris De quoi Joseph a-t-il rêvé pendant la nuit ? Que réclame le condamné avant l’exécution ? Lorsque la lame tombe sur le cou du condamné, que ressent le narrateur ? Que se passe-t-il dans les toilettes quand le narrateur va se laver les mains après l’exécution ? Culture et civilisation p. 131 Les cornes de gazelles sont une pâtisserie d’origine marocaine, et plus largement maghrébine : ce sont des gâteaux en forme de croissant de lune. p. 137 En 1976, l’Olympique de Marseille (OM) remporta la coupe de France de football face à Lyon. p. 138 Les gens du Sud de la France, en particulier à Marseille, appellent « fadas » les gens qu’ils jugent un peu fous. Lexique p. 126 le commutateur le fantôme der Lichtschalter der Geist p. 127 laconique lakonisch p. 128 japper goulûment heulen, kläffen gierig p. 129 la calanque sans plus de procédure la levée des écrous kleine Bucht mit Felsen ohne weiteres Aufheben das Anziehen der Schrauben p. 130 le flanc le périmètre de sécurité la djellaba die Seite die Sicherheitszone, Schutzzone Kleidungsstück (langes Kleid) und Männer in Nordafrika p. 131 le tabouret le recteur de la mosquée der Schemel, die Fußbank der Vorstand der Moschee p. 132 le mess des officiers die Offiziersmesse p. 133 le menton l’intermède (m) basculer la planche sectionner das Kinn das Zwischenspiel herunterkippen, umlegen das Brett durchschneiden für Frauen p. 134 les huiles (personnes de haute autorité) le greffe le démontage l’aiguiseuse (f) à l’équerre le lavabo le hoquet vomir le torchon le burnous wichtige, einflußreiche Personen die Gerichtskanzlei der Abbau die Schleifmaschine der Anschlagwinkel, das Winkelmaß das Waschbecken der Schluckauf brechen, kotzen das Geschirrtuch der Burnus (weiter Kapuzenmantel) p. 135 vaciller essuyer le couillon (vulg.) l’effusion de sang (f) la raclette schwanken abtrocknen der Dummkopf, Blödmann das Blutvergießen der Schaber p. 137 être chargé à bloc rammelvoll geladen sein p. 138 le pore die Pore Pour approfondir - Le narrateur vous paraît-il humain ? Quels sentiments ressent-on au récit de l’exécution ? - « Elle a dit trop de choses » : comment comprenez-vous la dernière phrase du roman ? - Imaginez la discussion que le narrateur a avec Nicole à son retour.