O/comeceIslam en Europe-1
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O/comeceIslam en Europe-1
Islam en Europe Législation relative aux Communautés Musulmanes Projets islamiques pour un contrat culturel avec l’Etat Commission des Episcopats de la Communauté Européenne Sommaire Avant propos . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 5 Section I 1. 2. 3. La migration: facteur de changement culturel et religieux. L’immigration des musulmans en Europe . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 7 Muslims in Britain – their status and relationship with the Britisch authorities. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 63 Statistiques . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 71 Section II 1. Autriche: Gesetz vom 15. Juli 1912 betreffend der Anhänger des Islams nach hanefitischen Ritus als Religionsgemeinschaft. . . . . . . . . . . . . . . 72 Prof. Schnitzer: Das Islamgesetz von 1912. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 75 Verfassung der islamischen Glaubensgemeinschaft in Österreich. . . . 81 2. Belgique: Arrêté royal du 3 mai 1978 portant organisation des comités chargés de la gestion du temporel des islamiques reconnues. . . . . . . 100 Avis du Conseil d’Etat du 9 mars 1977 à propos d’un projet d’arrêté royal "portant organisation des comités chargés de la gestion du temporel des communautés islamiques reconnues". . . 104 Avis du Conseil d’Etat du 9 octobre 1985 à propos d’un projet d’un arrêté royal “ créant le Conseil Supérieur des Musulmans de Belgique et portant organisation des comités chargés de la gestion du temporel des communautés islamiques reconnues” . . . . . . . . . . .110 Arrêté royal du 16 novembre 1990 relatif au Conseil provisoire des Sages pour l’organisation du culte islamique en Belgique. . . . . . 118 Arrêté royal du 3 juillet 1996 relatif à l’Exécutif des Musulmans de Belgique. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 120 Arrêté royal du 24 juin 1998 modifiant l’arrêté royal du 3 juillet 1996 relatif à l’Exécutif des Musulmans de Belgique. . . . . . . . . . . . 123 2 3 Arrêté ministériel du 24 septembre 1998 concernant la Commission d’accompagnement relative à l’organisation des élections d’un organe représentatif du culte islamique. . . . . . . . 124 Arrêté royal du 4 mars 1999 modifiant l’arrêté royal du 3 juillet 1996 relatif à l’Exécutif des Musulmans de Belgique. . . . . . 127 Arrêté royal du 3 mai 1999 portant reconnaissance de l’Exécutif des Musulmans de Belgique. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 128 Arrêté royal portant reconnaissance de l’Exécutif des Musulmans de Belgique . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 130 Arrêté royal du 4 mai 1999 portant reconnaissance des membres de l’Exécutif des Musulmans de Belgique. . . . . . . . . . .133 3. Espagne: Texto des Acuerdo de Cooperacion entre el Estado España y el Comisión Islámistica de España. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 134 Kooperationsvertrag zwischen dem spanischen Staat und der Comisión Islámistica de España. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 146 Section III 1. France: . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 160 Charte du culte musulman en France. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 160 Charta der islamischen Religion in Frankreich. . . . . . . . . . . . . . . . . 173 Allocution de M. Jean-Pierre Chevènement, Ministre de l’Intérieur, Principes et fondements juridiques régissant les rapports entre les Pouvoirs Publics et le Culte musulman en France. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 184 2. Italien: Progetti di intesa tra la cummunità islamica in Italia e la Republica Italiana: . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 198 - Comunità Religiosa Islamica Italiana (CO.RE.IS). - Associanzzione Musulmani Italiani (AMI). - Comunità ed Organizzazioni Islamiche in Italia (UCOII). 4 Avant-Propos La réflexion politique doit prendre en compte la situation nouvelle et examiner le lien qui existe entre la société européenne et les musulmans immigrés, qui veulent jouir de leur « liberté de manifester leur religion » (Art. 9 § 1 de la Convention européenne de la sauvegarde des Droits de l’Homme et des Libertés fondamentales). Il semble nécessaire dans cette perspective d’établir un cadre juridique. Dans cette publication, le groupe de travail «Islam en Europe» de la Commission des Episcopats de la Communauté européenne (COMECE), a collectionné des textes législatifs relatifs aux communautés musulmanes en Autriche, en Belgique et en Espagne. Etant donné que la loi qui règle les relations entre l’Etat et la communauté musulmane en Autriche date de 1912, nous reprenons l’invervention du Prof. Schnitzer, Graz, donnée pendant les « Essener Gespräche zum Thema Staat und Kirche » 1986, qui retrace brièvement l’histoire des relations entre l’Autriche et la Communauté Islamique entre 1912 et 1988. Pour la France, nous reproduisons le texte de la Charte du culte musulman en France. Pour la situer dans le contexte de la laïcité française, nous publions l’allocution de M. Jean-Pierre Chevènement, qui a cherché une reconnaissance juridique pour les musulmans en France lorsqu’il était Ministre de l’Intérieur. En Italie, trois organisations islamiques ont publié un projet présentant leurs propositions en vue de conclure un contrat avec le Gouvernement de la République Italienne. Nous publions ces trois textes, même si la proposition de l’Associazione Musulmani Italiani (AMI) et de la Comunità ed Organizzazioni Islamiche in Italia (UCOII) sont presque identiques. Nous avons également ajouté les traductions existantes de l’un ou l’autre texte. L’introduction situe les documents ici rassemblés dans un contexte politique, juridique et social plus large, afin d’aider à mieux comprendre la situation des musulmans dans les pays de l’Union européenne. La partie concernant la Grande-Bretagne donne une description du défi au niveau d’un Etat-membre. Bruxelles , novembre 2001 5 Section I INTRODUCTION 1. FRANCE La migration: facteur de changement culturel et religieux. L’immigration des musulmans en Europe. 1. Quelques millions de personnes rattachées d’une manière ou d’une autre à des religions non-chrétiennes vivent aujourd’hui en Europe. Pour certains pays d’Europe, il s’agit là d’une réalité nouvelle. Pour les pays anciennement colonisateurs, comme la Russie, la Grande-Bretagne, l’Espagne, la France, les Pays-Bas et l’Italie, il s’agit déjà d’une rencontre de longue date. Les pays comme la Bulgarie, la Hongrie, les Balkans connaissent la présence de l’islam depuis leur occupation par le Royaume ottoman. Les mouvements migratoires suivent, aujourd’hui en Europe, les évolutions de l’économie et de la situation politique dans beaucoup de pays. Depuis 1945, il y a eu plusieurs vagues migratoires. Ce sont celle de la reconstruction immédiatement après la 2ème guerre mondiale, celle du boom économique dans les années soixante, celle des années septante, celle de l’après-crise économique provoquée par l’augmentation du prix de pétrole en 1973 et celle qui depuis le milieu des années quatre-vingts, prend plutôt la forme de l’asile politique et de la clandestinité Sans ce flux migratoire, les religions non-chrétiennes seraient restées en fait marginales. Alors que, maintenant c’est un fait populaire et social en cours d’implantation profonde dans l’espace européen. La société en Europe est véritablement devenue une société multi-religieuse et cela n’a été ni prévu ni voulu. Les clés de compréhension du devenir des religions nonchrétiennes se trouvent dans l’analyse des processus migratoires. On ne 6 7 peut pas enfermer ces religions dans les catégories d’une religion immigrée ou transplantée d’un ailleurs à un ici. Mais il convient de prendre en compte le fait que le processus de développement des religions soit soustendu par le processus d’interpénétration progressive et réciproque entre les populations d’origine musulmane p.ex. et celles de souche européenne. Pour comprendre la situation actuelle des immigrés non-chrétiens en général et des musulmans en particulier et leur influence sur la société d’accueil, il faut prendre en compte le facteur temps. La dimension temporelle est présente dans l’intégration subjective des migrants qui modifient leurs projets et leurs comportements au fur et à mesure de leur intégration. Mais elle est ressentie, également, par les chrétiens européens qui découvrent progressivement la présence d’un groupe avec une vision religieuse et culturelle différente. 2. La spécificité de l’immigration musulmane en Europe de l’Ouest Pour montrer le changement de la société en Europe de l’Ouest par la migration, prenons comme exemple le groupe des musulmans. Un groupe important de 10 à 12 millions de personnes qui propose un projet de société élaboré hors du contexte culturel européen et pratiqué à différents niveaux dans les pays d’origines des immigrés musulmans. Aujourd’hui, les Européens ne rencontrent pas seulement des musulmans mais c’est l’Islam avec ses organisations et la diversité de ses courants qui prend place dans l’environnement social, culturel et religieux en Europe. 2.1. Un peu d’histoire L’islam apparaît en Arabie au 7ème siècle à la suite de la prédication de Muhammad. Après sa mort en 632, ses disciples mettent par écrit les paroles qu’il affirmait lui être venues de Dieu. Ce recueil de textes forme un livre, le Coran. Le message essentiel que l’on y trouve est la proclamation qu’il n’y a qu’un seul Dieu Créateur et Juge des hommes. On y trouve également des exhortations à la fidélité et à l’obéissance, à la prière et à la solidarité. La façon concrète d’appliquer toutes ces recommandations n’est pas précisée par le Coran, mais les premiers musulmans imitent, pour l’essentiel, le comportement de Muhammad. Un siècle plus tard, les armées arabes ont conquis un immense empire s’étendant de l’Espagne à l’Inde. Les musulmans, bien qu’au 8 pouvoir, n’y sont encore qu’une petite minorité au sein de populations dont les coutumes sont bien différentes des leurs. Le besoin se fait donc sentir de préciser le contenu exact de la foi musulmane et des règles qui en découlent. C’est vers le 9ème siècle, que les savants musulmans développent l’art de commenter le Coran et de défendre la foi, tandis que les juristes s’attachent à déduire du Coran et de l’exemple de Muhammad les règles précises qui doivent régir tous les faits et gestes du croyant musulman dans tous les domaines de son activité. C’est le moment de grandeur de la pensée musulmane. Une intense activité intellectuelle se manifeste: L’antique héritage de la pensée grecque ou babylonienne a été traduit en arabe, des savants font progresser les sciences: mathématiques, astronomie, botanique, médecine etc. L’islam aussi se structure: sa théologie se formule et se définit, son droit devient un immense chantier visant à déterminer le juste comportement en toutes actions sociales, culturelles et religieuses. Petit à petit, en effet, s’est installé dans le coeur des musulmans la conviction que Dieu est au-dessus de nos idées, qu’il n’était pas possible à l’homme de le connaître et qu’en conséquence, s’il a parlé dans le Coran, ce ne pouvait pas être en vue de se révéler Lui-même, mais pour révéler sa volonté. La tâche primordiale du croyant consiste donc à lire le Coran pour y trouver la LOI et la suivre. Après trois siècles environ, pour de multiples raisons, cette fermentation s’est ralentie, puis s’est assoupie. Dans le domaine religieux, la communauté musulmane a secrété un corps de lettrés qui se considèrent comme essentiellement chargés de transmettre sans modification l’héritage du 9ème siècle: la loi islamique telle que l’ont définie les juristes de cette époque. Le réveil sera brutal: il se produit au début du 19ème siècle par l’expansion coloniale des puissances européennes, qui entrent dans l’ère du développement industriel et technique. L’empire musulman perd du terrain: La Grèce devient indépendante en 1830, puis les pays des Balkans. D’autres sont conquis par les colonisateurs européens. Le monde musulman s’interroge: le Coran ne dit-il pas que «Dieu leur donnera la terre en héritage en échange de leurs bons services?». Ce scandale oblige la communauté musulmane à chercher les raisons pour lesquelles Dieu 9 semble les abandonner. L’Europe triomphante de l’époque ne se prive pas de leur suggérer une réponse simple: c’est l’Islam, religion du fatalisme, qui est à l’origine de votre retard ! Pour la conscience du croyant musulman ceci ne peut être accepté: l’Islam est une révélation venant de Dieu, l’Islam ne peut être en faute. Si faute il y a, elle doit être cherchée dans la conduite des musulmans, leur façon de concevoir l’Islam ou de le pratiquer. Les écrits musulmans des deux derniers siècles essaient donc tous de répondre à ces deux questions: qu’est-ce que l’Islam? comment faut-il le pratiquer? A ces deux questions, les réponses varieront selon les personnes, les pays et les circonstances, mais, sous de multiples formes, le croyant musulman se trouve obligé d’y répondre quotidiennement: en effet, c’est au jour le jour que les contraintes de la vie moderne se font sentir, et le musulman veut faire son choix en restant fidèle aux exigences de la Parole de Dieu telle qu’il la trouve dans le Coran et dans sa tradition religieuse. Ces deux questions se posent aussi aux musulmans qui vivent dans une situation de minorité en Europe. Mais est-il possible de vivre dans notre siècle, marqué par la science et la technique, dans la fidélité à une tradition du 7ème siècle? Si le Coran est vraiment la Parole de Dieu, son enseignement est éternellement valable. Faut-il pourtant, le comprendre comme le comprenaient les lettrés du 9ème siècle? Leur interprétation est-elle infaillible? Les règles définies par les juristes de cette époque sont-elles valables pour tous les temps et tous les lieux? Ils avaient codifié la vie familiale en soumettant la femme à l’autorité de son père ou de son mari, en l’obligeant à rester chez elle ou à se voiler, en donnant au mari le droit exclusif de répudiation, en acceptant, enfin, la polygamie au profit du mari. Cet état de choses est-il vraiment voulu par Dieu? La femme croyante, aujourd’hui, doit-elle se considérer obligée de se voiler en public? De nouvelles techniques ont fait leur apparition: faut-il les adopter? L’Islam a toujours condamné les images: cette condamnation doit-elle s’étendre à la photographie? Au siècle dernier, un jeune lettré égyptien, 10 débarquant à Marseille, découvre qu’on impose aux voyageurs une quarantaine: «cette institution est-elle licite, se demande-t-il. Elle offre aux mortels de fuir la prédestination?» Mais que penser aussi de la transfusion, des transplantations, du contrôle des naissances et de certains actes cultuels? Les lettrés musulmans du 9ème siècle avaient défini la loi, la charî’a, dans un contexte de supériorité politique et militaire. L’Islam était religion d’Etat. Aujourd’hui, plus de la moitié d’un milliard de musulmans du monde vivent dans des pays où ils ne sont qu’une minorité et les pays où ils vivent ne sont pas des pays à constitution islamique. Peut-on vivre en vrai musulman dans un état qui ne l’est pas? Les musulmans doivent-ils militer pour arriver au pouvoir et changer les lois du pays? C’est chaque jour que les musulmans sont mis en demeure de se situer entre les défis de la modernité, de la religion chrétienne et les exigences de leur foi telles qu’elles ont été formulées par l’Islam classique médiéval. Cette situation nous mène au constat des courants d’opinion qui se sont formés dans les milieux musulmans, ainsi que dans le contexte européen, mais leurs propositions, d’ailleurs souvent contradictoires, concernent tous les musulmans qui vivent dans la société européenne. 2.2. La présence des musulmans au pluriel en Europe 2.2.1 Les musulmans traditionnels Les musulmans de ce courant ont en commun le souci d’une pratique traditionnelle et d’une foi communautaire où sont vécues certaines des valeurs religieuses. Fidèles à Dieu et à Muhammad, ils sont attachés aux rites et aux coutumes pratiqués dans les pays d’origine. Ils sont volontiers conservateurs dans le domaine familial et social. Souvent, ils appartiennent aux mondes des confréries traditionnelles ou modernes. En Europe, ils vivent douloureusement des situations d’exil dans laquelle ils essayent de vivre, dans la mesure du possible, la tradition apprise. 2.2.2 Les réformistes Le premier courant fut celui des réformistes. C’est au siècle dernier que les scientifiques musulmans, vivant au sein de cet Islam traditionnel, ont subi les premiers chocs de la modernité et se sont mis au travail pour repenser le noyau dur de leur foi et formuler une nouvelle façon de vivre 11 l’Islam dans le monde moderne. Pour atteindre ce but, il faut puiser dans les lois islamiques que la nation prend pour référence, cette source pure, la source du premier jaillissement. Il importe de comprendre l’Islam comme l’ont compris les compagnons de Muhammad et leurs successeurs de bonne souche. technique. Mais c’était déjà faire le choix d’une approche séculière du gouvernement. D’autres, en premier lieu desquels Kemal Atatürk (1880-1938), se mirent en devoir de moderniser leur pays en le sécularisant le plus possible pour le soustraire à l’influence rétrograde des lettrés religieux de l’Empire ottoman. Autrement dit, leur méthode consistait à étudier le Coran et les traditions de Muhammad, mais, en outre, ils avaient décidé de suivre les opinions et les façons de faire des trois premières générations de musulmans, les « anciens ». Leur recherche s’est poursuivie jusqu’autour des années 1950. Leur travail a eu une énorme influence, ils ont publié des revues et des livres. Les plus connus furent Mohammed Abduh (1849-1905), et Rachid Ridâ’ (1865-1935) en Egypte, Ben Bâdis (1889-1940) en Algérie et bien d’autres. Ils ont déclenché un mouvement de réforme, de retour à l’essentiel de l’Islam et de fidélité stricte au Coran. Pendant l’entre-deux-guerre, la Turquie devint ainsi un état laïc. La charî’a musulmane fut abolie, les universités et les écoles religieuses supprimées, une nouvelle législation adoptée qui était largement inspirée des codes européens. L’Islam cessa d’être religion d’Etat. Pour moderniser plus rapidement le pays, Kemal Atatürk a imposé même l’habit européen, le calendrier grégorien, le système métrique et l’alphabet latin. Cette révolution culturelle fut imposée d’une main de fer et accompagnée d’une lutte sans défaillance contre les milieux religieux. La Turquie actuelle en est le résultat. Dans la même ligne d’une approche séculière du pouvoir politique, mentionnons aussi le parti Ba’th qui gouverne actuellement la Syrie et l’Iraq depuis l’indépendance de ces pays. Un grand nombre des immigrés en Europe venant de ces pays ont été éduqués dans cette vision musulmane et ils la défendent aussi dans le contexte européen. En décidant de suivre les « anciens », ils partaient du principe que ces premières générations étaient plus parfaites que les musulmans actuels, et que les premiers temps de l’Islam formaient un idéal insurpassable. Cette idéalisation du passé les a finalement conduits à canoniser les solutions proposées par les lettrés du 9ème siècle, puisque ceux-ci appartenaient à ces générations mythiques. Au terme de leur recherche, l’Islam, dans son noyau essentiel, est resté un islam médiéval, et l’on retombait dans le traditionalisme. Dans la plupart des mosquées ou des salles de prières en Europe on trouve cette interprétation de l’Islam. 2.2.3 Les musulmans laïcs La recherche des réformistes était menée par des hommes dont la culture devait beaucoup aux sciences religieuses mais qui étaient peu au fait des développements du monde moderne. Cependant, des solutions pragmatiques devaient être trouvées, sans retard, pour gouverner les pays musulmans. Les milieux au pouvoir étaient constitués d’hommes dont la formation était surtout séculière: avocats, ingénieurs, médecins ou militaires, ils voyaient bien les problèmes à résoudre et se mirent à l’œuvre sans se préoccuper de disputes théologiques ou juridiques des ‘Ulama. Certains, tel Habib Bourghuiba, premier président de la Tunisie moderne, ont essayé de moderniser le pays de façon empirique, en cherchant une solution politique ou technique à un problème politique ou 12 2.2.4 Les Intégristes ou le raidissement traditionaliste L’entreprise de sécularisation brutale a entraîné de multiples protestations dans les milieux musulmans pieux. Les gouvernants « laïcs » devinrent suspects aux yeux des « religieux », qui voyaient dans leurs politiques des efforts déguisés pour imposer une laïcité offensive visant à détruire l’esprit de la religion. Contre le sécularisme ou la laïcité qui distingue le religieux des autres domaines de l’existence, des mouvements se firent jour qui réclamaient au contraire, le règne de la religion sur tous les autres domaines. Les réformateurs furent remplacés par des courants plus fondamentalistes. Le plus connu est celui des Frères Musulmans (FM), fondé en 1927 par l’Egyptien Hasan el-Banna (1906-1949). Pour lui « L’Islam est un ordre englobant qui porte sur tous les aspects de la vie ». « Ordre englobant » est le mot clé et à retenir. Ce courant cherche avant tout, dans l’Islam, la volonté de Dieu. L’important est de placer toute la vie humaine dans l’obéissance. Le militant de cette mouvance est plus préoccupé de lois à appliquer que de dévotions à faire. La société vit 13 dans le « désordre », elle a besoin de revenir à « l’ordre » voulu par Dieu. Héritant des travaux des réformistes, le courant fondamentaliste accepte en bloc comme divine toute la législation médiévale de l’Islam. D’où leur propension à répéter sans cesse: l’Islam interdit de.... l’Islam commande que.... l’Islam dit que... Ce raidissement a eu aussi pour cible l’influence massive des valeurs et des idées européennes. Les indépendances des pays avec une tradition musulmane séculière avaient bien pu couper les liens politiques de dépendance à l’égard des anciennes métropoles. Mais elles n’avaient pas arrêté les échanges culturels, économiques et commerciaux. Au contraire, elles les avaient souvent accélérés et un facteur important en était la migration. D’où une « occidentalisation » des moeurs et des modes de vie que l’on remarque sur toute la surface de la planète. Les fondamentalistes musulmans se sentent assiégés dans leurs derniers retranchements par cette influence étrangère. Mohamed Talbi, Professeur d’histoire à l’université de Tunis, les décrit ainsi: « Dans ce phénomène, il y a une large part d’authentique ressourcement - sur le plan du culte et de la foi, par exemple – donc le refus des valeurs étrangères considérées comme inadéquates, trompeuses et aliénantes. Le torrent occidental, qui déferle avec force sur l’Islam, n’a pas apporté en effet avec lui que les alluvions fertilisantes, et trop souvent l’ivraie l’a emporté sur le bon grain. D’où la violence de certaines réactions. La désislamisation surtout est ressentie avec douleur par ceux qui ont conservé la foi. Pour comprendre leur réaction - ce qui ne signifie pas les excuser - il faut bien réaliser que la blessure les atteint au plus profond de leur être. Le passage à une société tolérante et pluraliste ne se fait pas sans heurts ni drames. Dans bien des cas le durcissement de la foi, accompagné du repliement de certains cercles sur eux-mêmes, est le contrecoup d’une désislamisation très poussée particulièrement au niveau des couches urbaines de formation occidentale, et surtout de celui des universités où se produisent justement les tensions les plus graves. « L’étudiant islamique » est engendré par celui qui ne l’est plus. Dans ce contexte, des phénomènes de minorités avec ses complexes, se manifestant dans un superbe isolement ou se libérant en une tumultueuse agressivité, sont inévitables. » (Islamoschristiana 7 (1981) p. 287; voir aussi l’article de M. Talbi dans le même n°: « Islam et Occident au-delà des affrontements, des ambiguïtés et des complexes », p57-77) 14 Très rapidement, dès les années 1950, ces mouvements se sont retrouvés en conflit ouvert avec les pouvoirs en place, de tendance plutôt séculière, laïque. Les Frères Musulmans, en particulier, sont finalement passés à l’opposition ouverte ou sont partis pour l’Europe, tandis que certains de leurs membres glissaient dans l’action clandestine violente. En Egypte, en Syrie, en Turquie, en Jordanie et dans tous les pays autour de la Méditerranée, les attentats, les complots, les arrestations et les procès de militants se sont succédés à un rythme sans cesse accéléré. Les Frères musulmans ont été interdits, leurs guides et idéologues arrêtés, et exécutés. Ceux qui vivent en Europe se sont organisés pour continuer une politique d’opposition vis-à-vis des pays d’origine et pour encadrer les musulmans qui vivent dans les pays européens. 2.2.5 L’islamisme ou le radicalisme militant Ainsi est né un courant de pensée beaucoup plus militant que l’on a appelé l’islamisme en le distinguant du mot Islam qui désigne la religion dans son ensemble. L’islamisme pourrait se définir ainsi: c’est un courant où le fondamentalisme initial s’est doublé d’une double conviction: - pour ré-islamiser la société, il faut conquérir le pouvoir, c’est-à-dire, il faut créer un Etat islamique, - pour conquérir le pouvoir, il est légitime d’employer la violence révolutionnaire. La révolution iranienne en 1979 a participé de cet idéal, et a souvent galvanisé les militants des autres pays. La révolution islamique était possible, et même elle était en marche. Cette approche de la religion a modifié considérablement les mentalités de ceux qui la vivaient. Les dimensions spirituelles et mystiques de la foi ont presque toujours été perdues de vue au profit d’un combat sociopolitique qui mobilisait toutes les énergies. De plus, l’idéal de la « jihâd », « la guerre sainte », a pris une nouvelle signification. Les Musulmans ordinaires, modérés, et leurs gouvernements sécularisés ont été qualifiés d’apostats, qu’il est licite de tuer pour sauver l’Islam pur et dur. Le maître à penser de cette tendance est Sayyid Qutb (1906-1966); un Frère Musulman emprisonné par Nasser, puis jugé et exécuté. Cette tendance radicale de l’Islam actuel attire beaucoup l’attention des observateurs occidentaux, qui ont tendance à y voir l’expression normale de l’Islam que l’on veut ainsi définir comme une religion violente et 15 arriérée par nature. Curieusement, ces observateurs entrent parfaitement dans les vues des islamistes eux-mêmes, qui voudraient être reconnus par tous, à commencer par les autres musulmans, comme les seuls vrais musulmans. C’est ici qu’il faut donner la parole à un autre courant de pensée dont on parle fort peu. 2.2.6 La nébuleuse moderniste Les convulsions de l’Islam actuel n’opposent pas seulement les islamistes et les laïques. L’immense majorité des musulmans d’aujourd’hui ne se retrouvent ni dans l’approche radicale des uns, ni dans la pensée désislamisée des autres. Pendant de longues années, cette majorité silencieuse se contentait de vivre sa foi dans un contexte moderne en essayant de sauver l’essentiel. Les violents affrontements de ces dernières années ont obligé ces croyants ordinaires à formuler les raisons religieuses qu’ils avaient de ne basculer ni dans un camp ni dans l’autre. Plus récemment, un certain nombre d’intellectuels et de penseurs religieux musulmans ont commencé à donner une formulation théologique à ce qui n’avait longtemps été qu’une réaction empirique. Beaucoup de livres paraissent maintenant pour définir l’Islam de façon nouvelle, en totale rupture avec les approches islamistes ou traditionalistes qui canonisent l’Islam juridique du 9ème siècle. Les modernistes sont frappés du fait que le Coran, dans son ensemble, est fait d’exhortations générales à la loi, à la justice, à l’équité, à l’honnêteté et ne présente des règles précises que dans très peu de versets au maximum deux cents. Ils désavouent donc l’approche des penseurs médiévaux qui ont cherché, avant tout dans le Coran, des lois et des règles. Tandis que les traditionalistes imaginent les premiers temps de l’Islam comme un Age d’Or vers lequel il faudrait revenir, les modernistes, au contraire, soulignent les débuts difficiles de l’Islam naissant, et rappellent que ce n’est que progressivement que le Coran a enseigné les réformes à faire et les conversions à accomplir. Dieu ne donnait pas un système de lois fixes, mais impulsait à l’humanité un mouvement vers une perfection à atteindre plus tard dans l’histoire. Le Soudanais Mahmud Muhammad TAHA le dit dans les mots suivants: « Les musulmans disent que la charî’a musulmane est une charî’a parfaite... et c’est vrai. Mais sa perfection réside plutôt dans sa capacité d’évoluer et d’intégrer toutes les forces vives de la vie individuelle et collective et d’orienter cette vie vers des degrés de progrès permanent, en fonction de la vitalité et du renouvellement qu’a su atteindre cette vie individuelle et collective.... Les musulmans réagissent quand ils nous entendent parler de la nécessité de faire évoluer la charî’a, et disent: ‘la charî’a islamique est parfaite, elle n’a donc pas besoin d’évoluer, car n’évolue que ce qui est déficient’. En fait, c’est exactement le contraire: seul ce qui est parfait est capable d’évolution. » (Etudes Arabes, 70-71 (1986) p. 229) Le Prof. Ali Merad pense qu’il faut donner la priorité au spirituel: « Si, être musulman, c’est être témoin d’une foi et solidaire d’une communauté, plus d’une interrogation s’impose alors à l’esprit. D’abord sur le contenu même de la foi, ensuite sur le sens de la solidarité communautaire qui apparaît au regard de certains, comme l’un des emblèmes distinctifs de l’islamisme. Parler de la foi, en termes musulmans, c’est aborder un thème entouré d’un halo d’ambiguïté: s’agit-il de la foi coranique, celle qu’ont pu assumer, à l’exemple du Prophète, les croyants et les « compagnons de la première heure », dans la ferveur entretenue de la flamme sacrée de la Révélation? Ou s’agit-il de la loi systématique par les « docteurs de la Loi » avec ses implications collectives ou comme source de vie, et support d’une quête spirituelle? » (Le Monde 10.12.1978) 16 Les lettrés musulmans de l’époque classique sont donc accusés d’avoir trahi l’Islam en bloquant son dynamisme initial, en le remplaçant par un système juridique qu’ils ont sacralisé. Ils l’ont trahi aussi en tentant d’imposer leur autorité au pouvoir politique, sous le prétexte qu’il n’y avait pas de distinction entre le politique et le religieux. Pour ce faire, ils ont invoqué l’exemple du Prophète qui aurait été à la fois prophète et chef d’état. Le courant moderniste lit l’histoire différemment. Pour eux, le Prophète n’était pas un chef d’état quelles qu’aient été ses aventures guerrières. Les musulmans actuels n’ont pas à rechercher le pouvoir politique au nom de l’Islam. Il peut se vivre de façon plus intériorisée même quand on est une minorité musulmane vivante en Europe. 17 Souheib Bencheick, Mufti de Marseille pense: « Ce n’est qu’à travers le politique qu’on oblige, qu’on intimide et qu’on impose. Or, l’Islam n’a jamais demandé à ses adeptes d’obliger, d’imposer ou d’intimider: jamais ! Il appelle ses adeptes à appeler les autres. ‘Appelle à la voie de Dieu, nous t’avons envoyé pour l’humanité entière’. Le Prophète Mohamed dit: ‘Transmettez mon message, même s’il ne s’agit que d’un seul verset....’ Le croyant est appelé à transmettre. Mais Dieu merci, Dieu nous a montré la méthode ou la manière d’ inviter. ‘Appelle à la voie de Dieu par la sagesse et le sermon du bien’. Ça reste vraiment un discours qui invite à une moralité qui essaie de convaincre rationnellement aussi. Cela s’arrête là. Nous ne sommes pas les tuteurs de Dieu, mais nous en sommes les instruments. Nous sommes les chercheurs de Dieu et non les propriétaires. Donc une telle séparation, et j’en suis profondément convaincu, renvoie le religieux à son véritable statut qui est là comme témoin. La société a vraiment besoin d’une force morale. Et la religion ne peut être cette autorité morale que lorsqu’elle est écartée de tout ce qui est pouvoir, de tout ce qui est politique. Le politique, lui, ne marche qu’à travers des alliances, des compromis, des contraintes, des compromissions, etc. La force morale doit transcender tout cela. C’est pourquoi, une laïcité bien définie, bien adaptée ne peut être qu’un bienfait pour l’épanouissement de l’Islam et, surtout, pour la beauté de l’Islam. L’Islam en perd cet obscurantisme et cette manière superstitieuse. Nous avons malheureusement avec l’interférence du politique et du religieux non seulement une contrainte étatique et une pression sociale, mais une crainte de culpabilité superstitieuse qui atteint jusqu’aux capacités de réflexion de l’homme. (El Watan, 1.2.1996, p. 1, 9) Naturellement, les penseurs du courant moderniste se heurtent à la plupart des lettrés qui continuent d’interpréter le Coran comme il l’a été par le passé, comme un message dicté mot à mot à Muhammad, si bien que tout doit y être à la lettre comme venant de Dieu. On assiste donc maintenant à l’apparition d’une nouvelle approche du Coran dont les versets apparaissent toujours comme venant de Dieu mais à travers une expression marquée par son époque. ‘Dis: Qui est l’ennemi de Gabriel (qu’il soit), car c’est lui qui a fait descendre sur ton cœur... le Livre’ (Coran 2,97). Mais il manquait à l’orthodoxie (en fait, à toute la pensée médiévale) d’avoir les instruments intellectuels nécessaires pour allier, dans sa formulation du dogme, l’Altérité et le caractère verbal de la Révélation d’une part, et, d’autre part, son lien intime avec l’œuvre et la personnalité religieuse du Prophète, c’est-à-dire qu’il lui manquait la capacité intellectuelle de dire, à la fois, que le Coran est entièrement la Parole de Dieu et aussi, dans un sens ordinaire, la parole de Muhammad. Le Coran affirme clairement les deux idées, car s’il insiste sur le fait qu’il est descendu sur le ‘cœur’ du Prophète, comment peut-il être extérieur? (New York: Doubleday Ancor Book, 1968, p. 25) Sans abandonner leur foi dans l’origine divine du Coran, certains auteurs commencent donc à en examiner le texte pour le réinterpréter à la lumière des sciences modernes. Cette entreprise rencontre de multiples oppositions tant on craint que la foi en soit sapée dans ses fondements. Mais l’idée fait son chemin. 2.2.7 Les problèmes des musulmans en Diaspora européenne Les problèmes, auxquels les musulmans en Europe sont confrontés, peuvent être classés: Famille et Femme: - Education: - Fazlur Rahmân l’exprime dans son livre « Islam » ainsi: « (Le Coran) déclare en effet: ‘L’Esprit fidèle l’a fait descendre sur ton cœur pour que tu sois au nombre des avertisseurs.’ (Coran26, 194), et encore: 18 le voile l’autorité paternelle l’héritage et le témoignage des femmes quelle forme de mariage (civil, contrat de mariage d’après la charî’a), le divorce ou la répudiation, polygamie du fils et de la fille dans la famille dans les écoles mixtes ou dans la séparation entre garçons et filles participation aux cours d’entraînement sportif, de biologie, d’éducation sexuelle Quelle formation religieuse, dans l’enseignement public ou dans la mosquée. En quelle langue, arabe, turque ou dans la langue du pays d’accueil 19 Modernité: - La photo: culte ou image? Les assurances: une protection contre Dieu ou une affaire banale qui ne touche pas à la toute-puissance de Dieu? Les transplantations d’organes et la transfusion? Le problème des abonnements: est-ce qu’on peut payer une chose qui n’est pas encore « créée »? la législation en Europe et le code pénal islamique classique Politique: - - Faut-il créer un Etat islamique et lequel? Les musulmans dans la diaspora européenne doivent-ils s’organiser dans un parti politique islamique pour participer au pouvoir ou doivent-ils s’insérer dans les partis existants sans une vision islamique ou programme islamique? variété des constitutions ou lois fondamentales et des projets politiques demande aux musulmans de ne se fixer aux mécréants que s’ils immigrent vers la nouvelle communauté en signe de conversion. Muhammad a conquis la Mecque en 630 et a déclaré la fin de la migration et l’a remplacé par la promesse de participer au combat. A partir du Coran et de la Sunna, les juristes musulmans ont partagé le monde en deux: « pays d’Islam » et « pays de la guerre ». Le premier comprend tous les pays placés sous domination islamique, que les habitants soient musulmans ou non. De l’autre côté de la frontière se trouve le pays de la guerre qui, un jour ou l’autre, passera sous le pouvoir musulman. Cependant le pays de la guerre peut bénéficier d’un traité de paix temporel, devenant ainsi un « pays de traité ». La division « pays de l’Islam/pays de la guerre » a des conséquences sur la migration qu’on peut résumer en quatre questions: - 2.3 La chari’a et la migration La shari’a prescrit pour la vie sociale, politique et religieuse en général, elle donne aussi son avis concernant la migration pour les musulmans en particulier. Le Coran utilise 26 fois le terme hijra, (migration, immigration, émigration) et ses dérivés dans le sens de « abandonner » et elle a marqué la communauté musulmane dès ses débuts. Muhammad a envoyé certains de ses adeptes en Abyssinie pour les mettre à l’abri des persécutions de la Mecque. Toujours pour échapper aux persécutions, Muhammad, accompagné de certains de ses adhérents, a quitté en septembre 622 sa ville natale, la Mecque, pour se réfugier à Médine. Les versets 4, 97-98 du Coran demandent à tout musulman, vivant dans des pays de mécréants de quitter ce pays pour rejoindre la communauté musulmane, s’il le peut. Les versets 4,100 et 9,20 vont dans ce même sens. Le verset 8,72 établit une alliance entre les immigrés et ceux qui leurs donnent l’hospitalité. Il interdit de nouer une telle alliance avec les musulmans qui restent dans les pays de mécréants « tant qu’ils n’auront pas émigré ». Le verset 4,89 20 Quel est le statut des musulmans à l’intérieur du pays de l’Islam? Est-ce qu’un non-musulman, appartenant au pays de la guerre ou au pays de traité, peut venir et séjourner dans le pays de l’Islam? Est-ce qu’un musulman, appartenant au pays de l’Islam peut aller et séjourner dans le pays de la guerre ou pays de traité? Et finalement, est-ce qu’un musulman dont le pays est devenu pays de la guerre après reconquête, doit émigrer au pays de l’Islam? Je laisse de coté la migration à l’intérieur du pays de l’Islam pour me concentrer sur les données de la shari’a concernant la migration vers les pays de la guerre ou en autres termes l’immigration musulmane vers l’Europe en deux temps: premièrement: que dit la jurisprudence classique? et deuxièmement: quelle est la situation actuelle? 2.3.1 Le droit classique Sur l’émigration du musulman vers le pays de la guerre, les juristes musulmans se montrent réticents à son égard; ils n’en parlent que très sommairement. Al-Sarakhsi (mort en 1090) p.ex. ne s’attarde pas beaucoup sur l’interdiction de voyager et de séjour du musulman dans cette partie du monde. Son seul souci est d’empêcher que les commerçants musulmans vendent des biens pouvant renforcer l’ennemi, tels que le fer, la soie (dont on peut faire des drapeaux), les chevaux etc…Il répugne à ce qu’un musulman épouse une femme scripturaire, qu’elle soit libre ou 21 esclave, par peur que sa progéniture ne devienne captive ou qu’elle adopte la morale des mécréants. Il précise les normes auxquelles sont soumis les musulmans dans ces pays. Si un musulman commet un délit dans le pays de la guerre, il n’est pas punissable parce qu’il n’existe pas d’autorité qui applique la loi, bien entendu la loi islamique. Les rapports entre les musulmans cependant restent régis par les normes islamiques, à l’exception de la loi du talion. Un autre juriste, al-Shafi’i (mort en 820), fondateur d’une école juridique, enseigne seulement que le musulman peut rester dans le pays de la guerre tant qu’il peut pratiquer sa religion en invoquant le fait que Muhammad ait autorisé des convertis à l’Islam à rester à la Mecque du moment qu’ils ne craignent pas pour leur religion. D’autres juristes suivent l’argumentation de al-Shafi’i. Ibn-Hazm de Cordoue (mort en 1064) est, contrairement, plus rigoureux. Il interdit le commerce dans les pays de la guerre, de porter un exemplaire du Coran, des armes, des chevaux et autres biens pouvant les renforcer contre les musulmans. Egalement al-Qurdubi de Cordoue (mort en 1071) considère comme illicite le séjour du musulman dans les pays de la guerre alors qu’il peut le quitter. Egalement Ibn-al-‘Arabi (mort en 1148), juge de Séville, s’oppose au séjour du musulman dans les pays non-musulmans. 2.3.2 La situation actuelle L’éclatement de l’empire ottoman, la fin du Califat en 1924 et la décolonisation a complètement changé la situation juridique, politique et sociale et trois courants de pensée traversent le monde islamique. - - 22 Le premier courant plaide pour le régionalisme, chaque Etat avec ses institutions a sa raison d’être. Le deuxième courant plaide pour la nation arabe (panarabisme). On y trouve des intellectuels arabes chrétiens et musulmans. Le philosophe du nationalisme arabe est Sati al-Husri (18881-1970) et sa philosophie est à la base de la création en 1945 de la Ligue des Etats arabes. Ce courant se reflète dans les constitutions de nombreux Etats arabes où Islam est remplacé par l’arabité. Le troisième courant est en faveur du rétablissement de la nation islamique. Selon ce courant, le concept du nationalisme ou de l’Etat-nation est un concept laïc, sinon athée, et contraire à l’Islam. Il est importé de l’Occident dans le but de porter atteinte à l’Islam. Ce courant est à la base d’organisation panislamique dont la plus importante est l’ « Organisation de la Conférence Islamique »qui regroupe plus de 40 pays musulmans. La question se pose, aujourd’hui, aux savants musulmans: qu’est-ce qu’un pays islamique? Suffit-il qu’un pays applique les lois du statut personnel pour qu’il soit considéré comme musulman? Et s’il ne le fait pas, comme la Turquie? Doit-on prendre comme critère l’exercice des cultes religieux musulmans? Dans ce cas, que dire de certains pays nonmusulmans où les musulmans pratiquent leurs cultes plus librement que dans certains pays musulmans? La réalité est que plusieurs millions de musulmans vivent aujourd’hui hors de la zone géographique du « pays de l’Islam ». Certains appartiennent à la deuxième, voire la troisième génération et ont la nationalité du pays d’accueil. D’autres sont des étudiants, des réfugiés et, enfin, des européens convertis à l’Islam. La réalité creuse le fossé entre la doctrine classique et la pratique actuelle. 2.3.3 Les positions des musulmans vivant dans les pays islamiques Le « guide du musulman dans les pays étrangers », publié par les Shiites au Liban en 1990, rappelle l’interdiction classique de principe d’aller dans un pays non-musulman et cite les versets coraniques à ce sujet. Il établit alors les principes suivants: - - - Il est interdit au musulman d’aller dans les pays des mécréants si la vie dans ces pays peut porter atteinte à la religion, quel que soit l’objectif du voyage. Si le risque de l’atteinte à la religion concerne uniquement la femme et les enfants, les musulmans ne doivent pas les prendre avec eux. Si le musulman est contraint de voyager dans les pays des mécréants pour se soigner ou pour d’autres raisons importantes tout en risquant de porter atteinte à sa religion, ce voyage est permis dans les limites du nécessaire. Il est préférable de ne pas vivre en compagnie des pécheurs ou de ceux qui sont dans l’erreur, à moins d’une raison valable. Accomplir les prières quotidiennes. Ne pas manger de la nourriture 23 - - impure, ne pas boire de l’alcool et ne pas s’asseoir à une table où l’on consomme de l’alcool. Ne pas enterrer un musulman dans le cimetière des mécréants sauf en cas de nécessité. Il est permis de travailler dans un supermarché à condition de ne pas être chargé de vendre du porc ou de l’alcool. Pour les étudiants en médecine: éviter de se mêler aux femmes, si c’est impossible, éviter de se laisser influencer. Ne pas s’exercer sur un cadavre musulman sauf si la vie d’un musulman en dépend et qu’il n’existe pas de cadavre non-musulman. Se soucier de convertir les mécréants à l’Islam. - - participative socio-économique, culturelle à la nation à laquelle il adhère, l’essentiel est d’éviter une « dilution » de l’identité musulmane par les processus d’acculturation. Cette citoyenneté doit toujours assumer intégralement et loyalement avec conscience et responsabilité, ses options, même en cas de conflit. La notion toute occidentale de nation, elle-même adoptée par la quasi-totalité du monde islamique, est compatible avec l’Islam, en tant que culte et communauté. L’Islam modéré et authentique est une chance de spiritualisation pour l’Europe et il est une chance d’essor pour la réflexion religieuse et islamique. La doctrine présentée dans le « guide du musulman dans le pays étranger » on la trouve aussi dans les avis juridiques donnés dans d’autres pays ou par des universités islamiques. D’autres penseurs musulmans en Europe comme Hani Ramadan, Tarique Ramadan, Mohamed Arkoun, Haadj Eddine Sari, Tahar Ben Jelloun, Adil Jazouli et d’autres vont dans le même sens. 2.3.4 Positions des musulmans qui vivent en Europe Nous constatons un changement au sujet de la migration, si on fait une analyse de ce que les musulmans vivant en Europe disent eux-mêmes. Les musulmans concevaient leur immigration comme temporaire. Aujourd’hui, ils sont conscients et décidés à rester, et ils sont à la recherche des arguments qui lient la tradition juridique avec la réalité nouvelle. Aussi, les islamistes s’alignent sur la nouvelle situation irréversible. Sayyid Qutb, le maître à pensée de ce groupe, précise dans son commentaire du verset 8,72 (Ceux qui ont cru, ceux qui ont émigré, ceux qui ont combattu dans le chemin de Dieu avec leurs biens et leurs personnes, ceux qui ont offert l’hospitalité aux croyants et qui les ont secourus: ceux-là sont amis, les uns des autres), que l’émigration était exigée du musulman jusqu’au jour où la Mecque a été ouverte. Aujourd’hui cependant la Terre est revenue à la situation avant l’Islam (jahiliyyah) et le pouvoir n’est plus celui de Dieu mais celui du tyran. Il s’agit d’une nouvelle étape pour l’Islam. Cette étape durera jusqu’à ce que l’Islam s’étende de nouveau et qu’il n’y ait plus de migration. Plusieurs facteurs, qui s’influencent mutuellement, ont contribué au changement d’attitude du migrant. Il y a d’abord la dégradation de la situation économique des pays d’origine. Il tente ensuite de créer dans son milieu les conditions qui lui permettent de vivre sa foi en construisant des mosquées. « La création de mosquées mettrait fin à beaucoup d’ambiguïté. Elle donnerait le sentiment rassurant que l’on peut en France être français et musulman ou même musulman étranger sans risque » (Kacet). L’actuel recteur de la mosquée de Paris va dans la même direction lorsqu’il prend position concernant la citoyenneté du musulman dans un Etat qui n’est pas islamique: - 24 En temps de paix, l’appartenance nationale et civique à un Etat non-musulman est légitime pour un musulman, parce qu’elle constitue pour lui un accomplissement de ses droits et de sa vie Le problème posé par l’Islam concernant la migration provient du fait qu’elle est sectorielle mais la réalité demande souvent le compromis. Les musulmans en Europe se sont engagés dans ce processus pour harmoniser la tradition avec les nouvelles données. 3. Réaction de l’Eglise et des Instances politiques en Europe 3.1. Eglise en Europe Pendant longtemps l’Eglise et les chrétiens ont regardé les musulmans comme des « ouvriers immigrés », aujourd’hui elle parle des «Musulmans» et plus personne ne conteste l’évidence. Dans un premier 25 temps, les chrétiens et l’Eglise se sont préoccupés de la situation des musulmans dans le contexte socio-politique. Ils se sont engagés dans des œuvres sociales, caritatives et politiques. Ils ont pris le rôle de l’avocat et ont défendu les droits des défavorisés qu’ils étaient au début de l’immigration. Dans un deuxième temps, les travailleurs immigrés sont devenus les musulmans et ils sont apparus dans le travail pastoral: les enfants musulmans sont apparus dans les jardins d’enfants, dans les mouvements chrétiens de jeunes, à l’occasion de mariages, d’abord entre femmes chrétiennes et hommes musulmans, aujourd’hui aussi entre hommes chrétiens et femmes musulmanes ou encore à propos des conversions dans les deux directions. La convivialité entre chrétiens et musulmans s’étend maintenant aussi à la recherche théologique. Les chrétiens d’Europe de l’Ouest sont confrontés au fait que leur société est devenue multi-religieuse. Confessant le Dieu unique qui s’est révélé en Jésus-Christ, les chrétiens doivent apprendre à expliquer leur foi aux hommes et femmes qui suivent une autre tradition religieuse. Les musulmans en particulier posent ainsi aux chrétiens des questions concernant la révélation, le prophétisme, la foi en un Dieu trinitaire, la christologie, etc… L’Eglise d’Europe n’est pas restée indifférente à cette situation en créant un secrétariat ou des groupes de travail. Leurs activités ont un double caractère: aider les chrétiens à rencontrer les musulmans et conseiller les responsables de l’Eglise dans leur responsabilité pastorale. 3.2. Les activités du Conseil de l'Europe dans le domaine de la migration des musulmans Pour ne pas parler de la politique de chaque pays européen concernant la présence de l’Islam et les problèmes spécifiques qui se posent, je me contente de montrer l’évolution de la politique d’immigration au Conseil de l’Europe qui reflète la prise de conscience en Europe, tout en sachant quel est son statut. Le Conseil de l'Europe sous la direction du « Comité Européen pour les Migrations » (CDMG) a suivi la migration dans ses différentes 26 formes politiques, sociales ou économiques. La question des pratiques religieuses des immigrés a été abordée pour la première fois dans le cadre du "Projet sur les relations intercommunautaires et les aspects religieux de l'intégration des immigrés". Ce rapport, qui constitue une première tentative pour poser les fondements d'une approche européenne commune de l'intégration des immigrés, a été adopté à la 4ème Conférence des ministres européens chargés de la question de la migration, qui s'est tenue à Luxembourg, en septembre 1991. Le Comité des ministres a adopté, à l'intention des Etats membres, la Recommandation n° R (92) sur les relations intercommunautaires. Dans les pays européens, la religion est généralement considérée comme une affaire privée dans laquelle les Etats ne doivent pas s'immiscer, mais il est devenu de plus en plus évident, ces dernières années, que les problèmes de relations intercommunautaires ne peuvent pleinement être compris que si les organismes concernés tiennent compte de leur dimension religieuse, dans ses manifestions publiques. « Il est important de garantir la liberté de culte à tous les groupes religieux, dans les limites qu'impose le respect des droits de la personne humaine. Puisque des problèmes peuvent surgir lorsque les pratiques ou les sensibilités religieuses des groupes d'immigrés sont mal connues ou vont à l’encontre de la pratique établie de la société d'accueil, il est important que les gouvernements fassent tout ce qui est en leur pouvoir pour encourager le dialogue avec et entre les représentants des différentes religions." Ces observations sont basées sur les résultats d'une première réunion d'experts sur les pratiques culturelles et religieuses des migrants des groupes ethniques tenue en 1989. Le débat avait été axé sur les communautés religieuses issues de l'immigration en particulier des musulmans. Dans leurs conclusions, les experts avaient souligné que la liberté religieuse est garantie par les Droits de l'homme, par les Constitutions des Etats membres et par la Convention européenne des Droits de l'homme. Au chapitre 5 du rapport final concernant le projet sur les relations intercommunautaires et interethniques en Europe, il est demandé que les droits culturels des immigrés, y compris le droit de pratiquer leur religion soit reconnue. 27 Le Comité européen sur les migrations (CDMG) est d'avis que la dimension religieuse des relations intercommunautaires devrait être examinée dans le cadre des travaux futurs sur les questions culturelles et qu’il faudrait continuer d'étudier les modalités pratiques de ces questions. Le projet sur "l'intégration des immigrés vers l'égalité des chances" qui suit le projet sur les relations intercommunautaires et, d'après le CDMG, les aspects religieux et culturels intéressent de plus en plus les Etats membres du Conseil de l'Europe, entre autre à cause de la montée de l'extrémisme de droite dans plusieurs Etats. En outre, la propagande de l'intégrisme islamique préoccupe de plus en plus la majorité de la population de certains pays membres et de plus, l'Islam p. ex. est souvent perçu comme une religion incompatible avec les principes fondamentaux de la société européenne comme la démocratie, la laïcité, les droits de l'homme et surtout la liberté religieuse. Ces faits nouveaux ont amené les Chefs d'Etat et de gouvernements, réunis au Sommet de Vienne, en octobre 1993, à préconiser une réorganisation des activités du Conseil de l'Europe pour promouvoir la tolérance et faciliter la lutte contre la xénophobie dans les pays européens. Contre cela, ils ont demandé le renforcement des programmes qui encouragent la diversité culturelle. doivent se rendre compte qu'elles ne sont plus les seules à occuper la place du religieux dans la société. Le groupe des consultants propose concrètement: - - - Le groupe des consultants constate que dans les pays membres la garantie de la liberté de conscience et le libre exercice des cultes sont garantis. Ils proposent en conséquence que les Etats membres du Conseil de l'Europe: - Le CDMG a créé un groupe d'experts consultants pour établir un rapport sur les aspects culturels et religieux de l'égalité des chances. A l'aide d'un questionnaire destiné aux gouvernements des Etats membres du Conseil de l'Europe et avec les résultats de leur rencontre avec les représentants des différentes religions (Birmingham, mai 1994, Frankfurt, octobre 1994, Stockholm, mars 1995, Paris, octobre 1995), les expertsconsultants ont établi un rapport qui comprend un certain nombre de recommandations pratiques à l'intention des gouvernements, des collectivités locales et des organisations non gouvernementales (ONG). Dans leur rapport, les membres du groupe consultant, constatent une diversification religieuse croissante qui constitue un défi autant pour les gouvernements des pays membres et la société civile que pour les Eglises établies. Les gouvernements doivent mettre en place une politique qui mette toutes les religions sur un pied d’égalité et les Eglises chrétiennes 28 de créer des infrastructures et des équipements qui permettent un réel exercice de la liberté religieuse. Cela demandera dans certains pays ou bien une adaptation ou bien un changement des lois en vigueur; la garantie d'un traitement égal des minorités religieuses nouvellement arrivées dans les divers services publics qui relèvent des compétences des pouvoirs nationaux ou locaux; la garantie d'un traitement égal de l'enseignement religieux ou de l'enseignement de l'histoire des religions dans les écoles publiques ou privées comme aussi un traitement égal dans le financement des établissements privés. - - informent les minorités religieuses des droits qui leur sont garantis par la législation nationale mettent à leur disposition toutes informations sur les moyens financiers et les procédures d'accès aux ressources prévues par les législations nationales; forment et informent le personnel de l'administration publique, au niveau national et local, sur les droits garantis par la loi aux nouvelles minorités religieuses en matière de culte. Le groupe des consultants termine ses recommandations en rappelant que les pouvoirs publics des divers pays membres expriment le besoin d'avoir des interlocuteurs autorisés qui représentent les nouvelles religions. Ces souhaits sont aussi venus de la part des communautés religieuses qui constatent qu'elles ont des difficultés pour s'organiser en diaspora. C'est pour cela que le groupe de consultants, sachant que la mise sur pied de telles instances sera un processus nécessairement long et très complexe, propose: 29 - - que l'initiative vienne uniquement des communautés religieuses et que le pouvoir public s'abstienne de toute interférence pouvant apparaître comme une intervention du gouvernement; que ce processus s'oriente vers le statut de communautés religieuses en Europe sans interférence ou pression diplomatique; que le pluralisme interne des communautés religieuses soit garanti. en un premier temps, d’après leur appartenance nationale, linguistique ou culturelle dont la religion faisait partie. Cependant, l’époque où les immigrés formaient un bloc plus ou moins homogène est révolue. La deuxième et la troisième générations issues de l`immigration se divisent au moins en trois formes d‘intégration: - Dans le passé, le Conseil de l'Europe a informé les Etats membres sur la réalité de la migration et ses implications politiques, économiques et sociales. Toutes ses recherches ont été menées dans une tradition européenne qui distingue clairement la politique et le religieux et certains pays, avec la tradition de la laïcité, se sont très peu occupés de l'aspect religieux de l'intégration. Le groupe des consultants a alors clairement démontré que la religion joue un rôle important dans le processus d'intégration dans la société européenne pluraliste et sécularisée. En général, les musulmans viennent d'une société rurale et plus traditionaliste que la société d'accueil. La conception et l'organisation de la vie privée, familiale et sociale s'orientent fondamentalement vers les prescriptions et les interdits de la religion qui ont amené à la création des différentes cultures musulmanes dans lesquelles une distinction entre la politique et le religieux est difficile à faire. Toute la vie repose sur une révélation divine. La discussion sur les droits de l’homme p.ex. dans la société musulmane le montre clairement. Pour les musulmans traditionnels et pour les islamistes la charte des droits de l‘homme de l’ONU est inacceptable parce qu‘elle met les droits de l‘homme au-dessus des droits de Dieu. La discussion autour du foulard dans plusieurs pays de l‘Europe de l’Ouest le montre clairement. Cette différence on la trouve aussi au niveau de l‘enseignement. Il y a p.ex. des mouvements musulmans qui refusent les écoles mixtes en général et les cours de sport en particulier, parce qu’ils ne sont pas conformes aux prescriptions coraniques concernant la situation de la femme d’après les responsables de ces mouvements. Les sociétés d’accueil, en général, ont traité les immigrés comme des groupes nationaux. Ils ont transposé leur conception de l’Etat-Nation aux nouveaux arrivés. En fait, les immigrés eux-mêmes se sont organisés, 30 - - Un grand nombre d’immigrés cherche l’assimilation pure et simple. Ils ont adapté leur mode de vie à la classe sociale dont ils font partie. L‘assimilation peut aller jusqu‘au reniement de la foi ou de la religion ou de la culture religieuse. D‘autres cherchent une intégration selon un modèle multiculturel. Ils veulent être regardés par les pouvoirs publics comme une entité différente des communautés préexistantes. Ils trouvent les bases de leur identité dans la culture de leur pays. Puis ceux qui s‘organisent en termes d‘affiliation religieuse, en se rappelant que leur religion islamique est universelle et l’appartenance nationale est secondaire. Cette évolution est soutenue aussi par les gouvernements parce que cela permet de les inclure dans le système qu’ont développé la plupart des Etats pour traiter la diversité religieuse. Ce processus est déjà très avancé en Grande-Bretagne et en France et concerne aussi les musulmans en Belgique, aux Pays-Bas et en Allemagne. Dans la société européenne, qui est marquée par le christianisme, les immigrés vivent en diaspora. Dans tous les Etats européens, les relations entre le pouvoir politique et le religieux se sont élaborées, entre le gouvernement et l’Eglise anglicane, catholique, luthérienne, orthodoxe ou réformée. Chaque Etat en Europe a développé un statut juridique ou une forme de coopération avec la ou les Eglises présentes dans le pays. La politique doit se rendre compte de la situation nouvelle et examiner le lien qui existe dans les sociétés européennes entre le statut et la place des Eglises établies et les revendications de la part des communautés religieuses immigrées ou de personnes immigrées pour pouvoir jouir de "leur liberté de manifester leur religion" (Art. 9 §1 de la Convention européenne de la Sauvegarde des Droits de l'Homme et des Libertés Fondamentales). 31 Les adhérents de ces nouvelles religions vivent dans nos sociétés et ils commencent à participer à toute une série d‘institutions de la société: écoles, services médicaux, services sociaux; ils créent de nouvelles institutions: associations culturelles ou religieuses, écoles religieuses, centres de formations pour les personnels religieux; ils demandent la création d‘un espace religieux. Ceci dit, peut-on énoncer quelques principes de base pour la politique? Ceux-ci devront être concrétisés par les Etats membres. Par ailleurs, un meilleur échange d’informations et d’expériences entre les Etats membres dans ces différents domaines est souhaitable. Aider la création de structures pour la formation de cadres Il est nécessaire de créer des centres de formation pour les cadres (imams, guides, professeurs de religion) qui sont nécessaires pour l’organisation de la communauté et l’enseignement religieux. Ensemble, avec les représentants des communautés religieuses, les instances concernées devraient chercher comment ouvrir des centres de formation – comparables à ceux des religions établies – avec un programme d‘étude adapté à la société européenne. Accorder plus d’attention à l’éducation civique, à la démocratie, aux droits de l’homme et à l’Etat de droit 4. Thèses: Egalité des Religions dans le domaine public Dans de nombreux Etats membres, la situation des nouvelles religions dans le domaine public n‘est pas comparable à celle des religions depuis longtemps établies. Il importe qu‘elles bénéficient d‘une place équivalente et qu’on offre aux membres de ces religions des possibilités de s’acquitter de leurs devoirs religieux prévus par l‘ordre juridique établi. Il faut aussi que les autorités adoptent une attitude positive à l‘égard des manifestations religieuses p.ex. la construction de mosquées et de pagodes, la création de cimetières. Des contacts structurés entre les autorités et les organisations religieuses devraient contribuer à la résolution de ces problèmes. Atténuation de la dépendance à l’égard de gouvernements étrangers Pour réduire l’influence des gouvernements des pays d’origines, il conviendrait que les organisations religieuses en Europe soient rendues moins dépendantes à l’égard du financement étranger de leurs activités. Une manière de réduire cette dépendance consisterait à accorder à certaines activités caritatives ou de formation des avantages fiscaux, comme cela se fait pour des organisations appartenant aux religions établies. Une autre formule réside dans l’octroi d’allègements fiscaux particuliers aux organisations religieuses comme cela se pratique dans de nombreux Etats membres. 32 Le maintien de la démocratie et de l’Etat de droit suppose que les citoyens soient formés aux principes nécessaires. Cela s’applique aussi aux nouveaux citoyens. L‘éducation à ceux-ci devrait faire partie du cursus d‘intégration et du programme d‘études pour les cadres religieux. Importance du dialogue entre les religions pour la société Bien que l’Islam ait une longue histoire, ce n’est que récemment qu’il s’est fixé en Europe. Le dialogue entre les grandes religions d’Europe et les nouvelles religions revêt une importance accrue du point de vue de la société. Ce dialogue est susceptible d’améliorer la connaissance, la compréhension et le respect mutuels. Compte tenu de son importance pour la société, il serait opportun d’institutionnaliser au niveau européen les contacts entre le Conseil de l’Europe et les grandes religions. Ils doivent être intensifiés pour étudier p.ex. les questions éthiques auxquelles la société est affrontée. Formation des agents des médias Il est délicat pour un organe politique démocratique d’aborder les problèmes des médias, cependant il importerait que ceux-ci prennent conscience des effets exercés sur la société par les informations qu’ils diffusent au sujet des religions. Il y aurait lieu d’améliorer la connaissance de la religion en général, parmi les journalistes et les rédacteurs, au moyen de séminaires et de cours de formation. Cela favoriserait une information 33 plus objective et exempte de stéréotypes. Le soutien financier de la production de programmes de qualité pourrait également jouer un rôle à cet égard. Dans ce domaine, le Conseil de l’Europe devrait mener une politique comparable à celle qui est mise en oeuvre par l’Union européenne dans le domaine de la lutte contre le racisme 5. Conclusion Il ne fait pas de doute que les musulmans en Europe ont trouvé leur chemin et que les turbulences actuelles ne sont pas près de s’apaiser. Les musulmans dans la diaspora européenne se trouvent à un carrefour, et les courants et les problèmes que nous venons de décrire tirent dans des directions différentes. On comprend également les hardiesses des uns et les peurs des autres à vrai dire, chaque musulman se sent intimement sollicité par toutes ces tendances à la fois. La frontière entre les différents courants passe au milieu des coeurs. A long terme, cependant, il semble plus que probable que l’influence de la modernité fera pencher la balance vers une interprétation de l’Islam qui tienne compte des valeurs plus que des lois, des choix personnels plus que des systèmes imposés, de la dimension historique et du progrès plus que de la nostalgie de l’Age d’Or. Une nouvelle façon d’appréhender le réel et de se situer dans l’espace et le temps va nécessairement conduire à l’adaptation progressive des options modernistes par le plus grand nombre. Cela demandera donc aussi aux observateurs que nous sommes, d’ajuster constamment leurs définitions et de ne pas imaginer éternel le modèle médiéval de l’Islam classique. Littérature: Aldeeb Abu-Sahlieh, Sami: La migration dans la conception musulmane. Manuscrit non publié, 1995, 60Mp. Felice Dassetto: La construction de l’Islam européen. Approche socio-anthropologique. Paris: L’Harmattan, 1996, 383p. Mohamed Ennaceur: L’immigration maghrébine en Europe et l’avenir des relations Maghreb-Europe. Revue tunisienne de droit social. (1992) 6, p. 111-136 Jean-Marie Gaudeul: L’Islam au Carrefour. Vivant Univers, (1997) 430-431 Bernard Lewis: La situation des populations musulmanes dans un régime nonmusulman. Réflexions juridiques et historiques. In: Lewis, Bernard/Schnapper, Dominique: Musulmans en Europe. Poitiers, Actes Sud, 1992, p. 11-34 Fouad Riad: Pour un code européen de droit musulman. In: Jean-Yves Carler/Michel Verwilghen (Ed): Le statut personnel des musulmans, droit comparé et droit international privé. Bruxelles, Tariq Ramadan: Aux Sources du renouveau musulman. D’al-Afghani à Hassan al-Banna. Un siècle de réformisme islamique. Paris: Bayard Edit., 1998, 479p. Gerhard Robbers (Ed): Staat und Kirche in der Europäischen Union. Baden-Baden, Nemos, 1995 Hans Vöcking: Séminaire sur la religion et l’intégration des immigrés. Documents de réflexion. Strasbourg: Conseil de l’Europe, 1978, 9p 34 35 Migration: a factor for cultural and religious change Immigration of Muslims in Europe (texte original français) 1. Several million people associated in one way or another with nonChristian religions are living in Europe today. In some European countries, this is a new reality. For former colonial powers, such as Russia, Great Britain, Spain, France, the Netherlands and Italy, it goes a long way back in time. Countries such as Bulgaria, Hungary and the Balkans have been home to Islam since their occupation by the Ottoman Empire. Migratory movements in Europe today follow changes in the economic and political situation in many countries. Since 1945, there have been several waves of migration. One occurred during the reconstruction immediately after the Second World War, another came with the economic boom in the 1960s, then the 1970s, and again after the oil crisis caused by rocketing oil prices in 1973. The wave since the mid-1980s has tended to take the form of political asylum and clandestine entry. Without this migratory flow, the non-Christian religions would have remained marginal. However, now it is a widespread social phenomenon becoming deeply rooted in the European landscape. European society has become truly multi-religious, something that was neither planned nor desired. The key to understanding the fate of non-Christian religions can be found by analysing the migration process. Such religions cannot be classified as immigrant or transplanted from one place to another. It is essential to take into account the fact that the process of setting up religions is underpinned by the process of progressive and reciprocal integration of, for example, the original Muslim populations and European influence. To grasp the current situation of Non-Christian immigrants in general and Muslims in particular and their influence on their host society, it is necessary to take into account the time factor. The temporal 36 dimension affects the subjective integration of migrants who modify their ambitions and behaviour as they become more integrated. However, this is also felt by European Christians who gradually discover the presence of a group with a different religious and cultural viewpoint. 2. Muslim immigration in Western Europe To illustrate the changes in society in Western Europe brought about by migration, we shall take the example of the Muslims. This is an important group of 10 to 12 million people that offers a project for society drawn up outside the European cultural context and practised at various levels in the countries of origin of the Muslim immigrants. Today, Europeans encounter not only Muslims, but also Islam with its various organisations and a wide diversity of currents that are being woven into the social, cultural and religious fabric in Europe. 2.1. A brief history Islam appeared in Arabia in the seventh century following the preaching of Muhammad. Following his death in 632, his disciples put down in writing the words that he claimed came from God. This set of texts formed a book – the Koran. The key message in it is the proclamation that there is only one God, Creator and Judge of men. It also contains exhortations to faith and obedience, prayer and solidarity. Precisely how all these recommendations should be implemented is not specified in the Koran, but the first Muslims essentially imitated the behaviour of Muhammad. A century later, Arab armies conquered an immense empire extending from Spain to India. Muslims, although in power, were still a small minority in the midst of populations with customs very different from their own. The need was felt to define the exact content of the Muslim faith and the resulting rules. It was in the ninth century that Muslim scholars developed the art of commenting on the Koran and defending the faith, whilst legal minds attempted to deduce from the Koran and the behaviour of Muhammad the precise rules that should govern all behaviour of the Muslim faithful in all fields of activity. This was a time of flourishing Muslim thought and intense intellectual activity. The ancient heritage of Greek and Babylonian 37 thought had been translated into Arabic and progress was being made in the sciences: mathematics, astronomy, botany, medicine, etc. Islam was also becoming more organised: its theology was formalised and defined, its laws became a huge work in progress aimed at determining the proper behaviour for all social, cultural and religious activities. Little by little, an idea became lodged in the minds of Muslims: the conviction that God transcends our ideas and that it is not possible for man to know Him, and as a result, if He spoke through the Koran, this was not in order to reveal Himself, but to reveal His will. The primary task of the faithful was therefore to read the Koran in order to learn the LAW and then to obey it. After three centuries or so, for a multitude of reasons, this fermentation slowed and fell into a lull. In the field of religion, the Muslim community had a body of texts that it considered itself responsible for passing on without modification as the inheritance of the ninth century: Islamic law was defined by the legal minds of this period. When the awakening came, it was brutal: it occurred at the beginning of the 19th century with the colonial expansion of European powers that were entering a period of industrial and technical development. The Muslim empire lost ground: Greece became independent in 1830, followed by the Balkan countries. Others were conquered by European colonists. The Muslim world began to ask questions: didn’t the Koran say that God would give them land in return for their devotion? This scandal prompted the Muslim community to seek answers to the question of why God appeared to have abandoned them. A triumphant Europe at that time had no hesitation in suggesting a simple response: Islam, a fatalistic religion, was the cause of their backwardness! In the minds of the Muslim believers this was unacceptable: Islam was a revelation from God and therefore Islam could not be at fault. Any fault had to be sought in the conduct of Muslims and their interpretation or practice of Islam. Muslim writings over the past two centuries have therefore tried to respond to these two questions: What is Islam? How should it be practised? 38 The responses to these two questions vary according to the person, country and circumstances, but the Muslim faithful find themselves constantly confronted by these questions. The constraints of modern life have to be faced on a daily basis and Muslims want to make choices whilst remaining faithful to the requirements of the word of God according to the Koran and its religious tradition. These two questions also face Muslims who live in minorities in Europe. Is it possible to live in a century of science and technology whilst remaining faithful to a seventh century tradition? If the Koran is truly the word of God, its teaching is valid for eternity. But should it be understood in the same way as it was interpreted in the texts of the ninth century? Is this interpretation infallible? Are the rules defined by legal minds during this period valid for all places and all times? Family life was codified, making women subject to the authority of their fathers or husbands, obliging them to remain at home and wear the veil, giving the husband the exclusive right of repudiation, accepting polygamy by the husband. Is this state of affairs really ordained by God? Should women believers feel obliged to wear the veil in public today? New techniques have been discovered: should they be adopted? Islam has always condemned images: should this condemnation extend to photographs? During the last century, an educated young Egyptian disembarking in Marseilles, discovered that travellers were subject to quarantine. "Is this institution legal?" he wondered. "Does it not allow mortals to evade their predestined fate?" What would he think now of transfusions, transplants, birth control and certain religious acts? Muslim scholars of the ninth century defined Sharia law in a context of political and military superiority. Islam was a state religion. Today, more than half a billion Muslims throughout the world live in countries where they are in a minority and the countries in which they live do not have an Islamic constitution. Is it possible to live as a true Muslim in a country that is not Islamic? Should Muslims attempt to gain power and change the laws of such countries? Muslims are made aware on a daily basis that they are trapped 39 between the challenges of modernity, the Christian religion and the demands of their faith as defined by classic mediaeval Islam. As a result, currents of opinion are also being formed in Muslim communities in the European context, but their often contradictory proposals concern all Muslims who live in European society. Islam represented an unsurpassable ideal. This idealisation of the past finally led to the canonisation of the solutions offered by ninth century scholars because they belonged to these mythical generations. At the end of their research, the core of Islam remained mediaeval and the Muslim world returned to traditionalism. Most mosques or prayer halls in Europe fell in line with this interpretation of Islam. 2.2. The large-scale presence of Muslims in Europe 2.2.1 Traditional Muslims Muslims in this category share a concern to practice a traditional form of community faith and to uphold certain religious values. Faithful to God and to Muhammad, they are attached to the rites and customs practised in their countries of origin. They are very conservative in family and social matters. They often belong to traditional or modern brotherhoods. In Europe they find it hard to live in situations of exile in which they try as far as possible to uphold the traditions they have learned. 2.2.2 The reformers The first current was that of the reformers. In the last century, Muslim scholars, living under a traditional form of Islam, suffered the first shocks of modernity and set about rethinking the core of their faith and formulating a new form of Islamic life for the modern world. In order to achieve this goal, they referred back to the Islamic laws that the nation used as a point of reference, a pure source, the origin of the faith. They saw it as necessary to understand Islam in the same way as the companions of Muhammad and their noble successors. In other words, their method was to study the Koran and the traditions of Muhammad, but they also decided to follow the opinions and behaviour of the first three generations of Muslims, the "ancients". Their quest continued up until the 1950s. Their work had enormous influence and was published in reviews and books. The best known were Muhammad Abduh (1849-1905) and Ra-chid Rida’ (1865-1935) in Egypt, Ben Badis (1889-1940) in Algeria and many others. They gave rise to a reform movement, returning to the core of Islam and strict devotion to the Koran. By deciding to follow the "ancients", they assumed that these first generations were more perfect than contemporary Muslims and that early 40 2.2.3 Secular Muslims The research of the reformers was carried out by educated men who owed a great deal to religious science but who were out of touch with developments in the modern world. However, pragmatic solutions were soon found to govern Muslim countries. The powers that be were made up of predominantly secular men: lawyers, engineers, doctors and military men, they clearly saw the problems to be resolved and set about dealing with them with little regard for the theological and legal disputes of the Ulama’. Some of them, such as Habib Bourghiba, the first president of modern Tunisia, tried to modernise the country using an empirical approach, seeking political and technical solutions to political and technical problems. This implied the choice of a secular approach to government. Others, led by Kemal Ataturk (1880-1938), saw it as their duty to modernise their countries by making them as secular as possible in order to remove the retrograde influence of the religious texts of the Ottoman Empire. Between the two wars, Turkey was a secular state. Islamic Sharia law was abolished, the religious universities and schools closed down and new legislation adopted, largely inspired by European codes. Islam ceased to be the state religion. In order to modernise the country more rapidly, Kemal Ataturk even imposed European clothing, the Gregorian calendar, the metric system and the Latin alphabet. This cultural revolution was imposed with an iron hand and accompanied by relentless conflict with religious circles. The result is modern-day Turkey. The same secular approach towards political power was taken by the Ba’th party that currently governs Syria and Iraq, and has done since these countries became independent. A large number of immigrants in Europe from these countries were educated in this Muslim view and also defend it in the European context. 41 2.2.4 The integrationists or traditionalist rigidity The brutal programme of secularisation led to critical protest in Muslim religious circles. The "secular" governments became suspect in the eyes of the "religious" leaders, who saw their policies as disguised efforts to impose a secular offensive aimed at destroying the spirit of the religion. Movements sprang up to combat the secular attitude that distinguishes between religious and other domains of existence, claiming that, on the contrary, religion prevails over all other domains. The reformers were replaced by more fundamentalist currents. The best known of these is the Muslim Brotherhood, founded in 1927 by the Egyptian, Hasan el-Banna (1906-1949). In his view, "Islam is an all-encompassing order that concerns all aspects of life". "All-encompassing order" is the key phrase to remember. This current of opinion sought, above all, to find the will of God in Islam. The most important aspect was that all human life should be subject to obedience. The militant arm of this movement was more concerned about the laws to be applied than performing devotions. Society lived in "chaos" and needed to be restored to the "order" desired by God. As an heir to the reform effort, the fundamentalist current accepts as divine the entire body of Islamic mediaeval legislation. Hence the propensity to endlessly repeat such phrases as "Islam forbids", "Islam recommends that", "Islam states that", etc. This rigidity was also aimed at the massive influence of European ideas and values. The independence of countries with a secular Muslim tradition had well and truly cut their political links of dependence on former colonial powers. But they did not stop cultural, economic and commercial exchanges. On the contrary, they often boosted them and one major factor was migration. This accounts for the "westernisation" of customs and lifestyles that are seen throughout the world. The Muslim fundamentalists felt besieged in their last bastions by this foreign influence. Mohamed Talbi, Professor of history at the University of Tunis, describes them as follows: 42 "Within this phenomenon, a large part is an authentic return to the source – in terms of religion and faith, for example – hence the rejection of foreign values seen as inadequate, false and alienating. The western torrent, which severely impacted Islam, did not bring with it only the fertilising alluvial soil; all too often the weeds prevailed over the good seed. Hence the violence of certain reactions. The move away from Islam was felt especially painfully by those who retained the faith. In order to understand their reaction – which does not mean to excuse it – it is necessary to realise that this wound pierced to the very core of their being. The changeover to a tolerant and pluralist society cannot be achieved without pain and drama. In many cases the hardening of the faith, accompanied by certain circles becoming introverted, is a reaction to a very pronounced move away from Islam, particularly amongst certain urbanites with western education, and especially the universities where the most serious tensions occurred. "Islamic students" are created by those who are no longer Islamic. In this context, minorities with complexes are confined in supreme isolation and it is inevitable that these are released in turbulent aggression." (Islamoschristiana 7 (1981) p. 287; see also the article by Talbi in the same edition: "Islam and the West beyond confrontations, ambiguities and complexes", pp 57-77) In the 1950s these movements came into open conflict with the authorities of a more secular tendency. The Muslim Brotherhood, in particular, finally came out in open opposition or left for Europe, whilst some of their members slipped into violent clandestine action. In Egypt, Syria, Turkey and Jordan, and in all of the countries around the Mediterranean, assassinations, plots, arrests and the trials of militants succeeded each other at an increasingly frenetic pace. The Muslim Brotherhood was banned, their spiritual guides and ideologists arrested and executed. Those living in Europe organised their efforts to maintain a policy of opposition to their countries of origin and to support Muslims living in European countries. 2.2.5 Islamism or militant radicalism A more militant line of thought was therefore born and given the name of Islamism to distinguish it from the word Islam, which refers to the religion as a whole. Islamism could be defined as a current of thought where initial fundamentalism is backed by a dual conviction: 43 - in order to return society to Islam, it is necessary to gain power, in other words to create an Islamic state, in order to gain power, it is legitimate to use revolutionary violence. now to define Islam in a new form, totally breaking with the Islamist or traditionalist approaches that canonise the legalistic Islam of the ninth century. The Iranian revolution in 1979 contributed to this ideal, and frequently galvanised the militants in other countries. An Islamic revolution was possible, and even taking place. This approach to the religion significantly changed the attitudes of those who practised it. The spiritual and mystical dimensions of the faith were almost always lost from view against the socio-political combat that mobilised all energies. Moreover, the ideal of the "jihad", the "holy war", took on new significance. Ordinary moderate Muslims and their secular governments were branded as heretics that it was legitimate to kill to save the pure core of Islam. Professor Ali Merad believes that the spiritual aspect should take priority: - The mastermind behind this movement is Sayyid Qutb (1906-1966), a member of the Muslim Brotherhood imprisoned by Nasser, judged and then executed. This current radical trend in Islam is currently attracting a good deal of attention from western observers who tend to see it as a normal expression of Islam, which can then be branded as a violent and backward religion. Curiously, these observers share the views of the Islamists themselves who wanted to be recognised by all, starting with other Muslims, as the only true Muslims. Here we move over to another current of thought that is rarely mentioned. 2.2.6 The nebulous modernist The current convulsions in Islam not only set Islamists against secularists. The vast majority of Muslims today back neither the radical approach nor the move towards secularism. For many long years, this silent majority has had to adapt its faith to the modern context by trying to hold on to the key elements. The violent confrontations in recent years have forced ordinary believers to formulate their religious reasons for joining neither one camp nor the other. More recently, a number of Muslim intellectuals and religious thinkers have begun to give shape to a theological formula that only recently was simply an empirical reaction. Many books are appearing 44 "If being Muslim means upholding the faith and showing community solidarity, this raises more than one question. Firstly, concerning the content of the faith itself, and secondly concerning the sense of community solidarity that appears to many eyes to be one of the distinctive elements of Islamism. The subject of faith, in Muslim terms, is one surrounded by a halo of ambiguity: does it mean the faith of the Koran, the faith assumed, following the example of the Prophet, by believers and the "companions" in the early days, in the fervour maintained by the sacred flame of Revelation? or does it mean the systematic law drawn up by the "doctors of the Law" with its collective implications or as a source of life, support and spiritual quest?" (Le Monde 10.12.1978) The modernists are struck by the fact that the Koran, as a whole, is made up of general exhortations concerning the law, justice, equity and honesty and only lays down precise rules in a small number of verses, with a maximum of two hundred verses. They therefore disavow the approach of the mediaeval thinkers who sought in the Koran mainly laws and rules. Whilst the traditionalists imagine that the early days of Islam were a Golden Age to which we should return, the modernists highlight the difficult beginnings of the new Islam and recall that it was only progressively that the Koran gave instructions on reforms to be carried out and conversions to be made. God did not set up a system of rigid laws but gave humanity impetus towards a state of perfection to be achieved later in history. The Sudanese Mahmud Muhammad TAHA put it as follows: "Muslims say that the Muslim Sharia is a perfect Sharia … and this is true. But its perfection lies mainly in its capacity to evolve and to integrate the living forces of individual and collective life and to guide this life towards levels of permanent progress, depending on the vitality and renewal that this individual and collective life has achieved... Muslims react when they hear us speak of the need to make the Sharia evolve and say: "Islamic Sharia is perfect 45 and therefore does not need to evolve, because only something deficient needs to evolve." In fact, it is exactly the opposite: only something perfect is capable of evolving." (Etudes Arabes, 70-71 (1986) p. 229) The Muslim texts of the classical era therefore stand accused of having betrayed Islam by blocking its initial dynamism, replacing it with a legal system that they made sacred. They also betrayed it by imposing their authority on political power, under the pretext that there was no distinction between politics and religion. To achieve this, they cited the example of the Prophet who was both a prophet and the head of state. The modernists read this differently. In their view, the prophet was not a head of state, whatever his wartime adventures. Muslims today should not seek political power in the name of Islam. It should be experienced internally even by a Muslim minority living in Europe. Souheib Bencheick, the Mufti of Marseilles thinks: "It is not through politics that one obliges, intimidates or imposes. Islam has never asked its disciples to oblige, impose or intimidate – never! Islam calls on its disciples to call on others. ‘Call them to the path of God, we have sent you for all humanity’. The Prophet Muhammad said: ‘Spread my message, even if only a single verse....’ Believers are called upon to spread the message. But thank God, God has shown us the method and the manner to do so. ‘Call them to the path of God through preaching wisdom and goodness.’ These are truly words that call for a morality that also tries to persuade rationally. It stops there. We are not the guardians of God, we are the instruments. We are seekers after God and not proprietors. Such a separation, I am deeply convinced, refers believers to their true status, which is that of a witness. Society genuinely needs a moral force. And religion can only have this moral authority when it is separate from everything associated with power or politics. Politics works through alliances, compromises, constraints, etc. A moral force must transcend such things. That is why a properly defined and appropriate secular state can benefit the blossoming of Islam and above all the beauty of Islam. Islam loses from obscurantism and superstition. Unfortunately the interference between politics and religion is not only a statutory constraint and social pressure, but also a superstitious fear of guilt that damages man’s capacity to think." (El Watan, 1.2.1996, p. 1, 9) 46 Naturally, thinkers of the modernist school disagree with the majority of texts that continue to interpret the Koran as it was in the past, as a message dictated verbatim to Muhammad, so that it must be followed to the letter as the word of God. We are now witnessing the emergence of a new approach to the Koran where the verses still appear as coming from God but in a form of expression bearing the marks of its era. Fazlur Rahman states in his book "Islam": "(The Koran) states that: ‘Upon thy heart, that thou mayst be (one) of the warners.’ (Koran 26, 194), and: ‘Say: Who is an enemy to Gabriel! For he it is who hath revealed [this Scripture] to thy heart’ (Koran 2,97). But orthodoxy (in fact, all mediaeval thought) lacked the intellectual instruments required to combine, in its formulation of the dogma, the otherness and the verbal character of the Revelation, and also its intimate link with the works and the religious personality of the Prophet. In other words it lacked the intellectual capacity to state that the Koran is entirely the Word of God and also, in an ordinary sense, the word of Muhammad. The Koran clearly affirms these two ideas, because it stresses the fact that if it came from the ‘heart’ of the Prophet, how could it be external? (New York: Doubleday Ancor Book, 1968, p. 25) Without abandoning their faith in the divine origin of the Koran, certain authors therefore began to examine the text in order to reinterpret it in the light of modern science. This undertaking encountered a good deal of opposition due to fears that the foundations of the faith would be undermined. But the idea made headway. 2.2.7 The problems facing Muslims in the European Diaspora The problems facing Muslims in Europe can be broken down into the following categories. Family and Women: - The veil Paternal authority The legacy and faith of women Forms of marriage (civil, marriage contract under Sharia law), divorce or repudiation, polygamy 47 Education: - - - - Modernity: his followers, left his native Mecca in September 622 to take refuge in Medina. Verses 4, 97-98 of the Koran demand that any Muslim living in a country of infidels must leave his country and rejoin the Muslim community if he can. This is expressed again in verses 4,100 and 9,20. Verse 8,72 establishes a link between immigrants and those who provide hospitality. It forbids any such alliance with Muslims who remain in the country of infidels "if they do not leave their homes". Verse 4,89 calls on Muslims not to trade with infidels unless they leave for a new community as a sign of conversion. Muhammad conquered Mecca in 630 and declared an end to migration, replacing it with a promise to take part in combat. Photographs: religion or image? Insurance: protection against God or an everyday matter that does not concern an all-powerful God? Organ transplants and transfusion? The problem of subscriptions: is it possible to pay for something that has not yet been created? Legislation in Europe and the traditional Islamic criminal code Drawing on the Koran and the Sunna, Muslim legal minds split the world into two: "countries of Islam" and "countries of war". The first includes all countries under Islamic domination, whether the inhabitants are Muslims or not. The other side of the coin is countries of war which, sooner or later, will fall under the sway of Muslim power. However, a country of war may benefit from a temporal peace treaty, thus becoming a "treaty country". Politics: The division between "country of Islam / country of war" has consequences on migration that can be summarised by answering four questions: - What is the status of Muslims within a country of Islam? - Can a non-Muslim, belonging to a country of war or a treaty country visit and stay in a country of Islam? - Can a Muslim, belonging to a country of Islam visit and stay in a country of war or a treaty country? - And finally must a Muslim, whose country has become a country of war following reconquest, emigrate to a country of Islam? Of boys and girls in the family In mixed schools or where boys and girls are separated Participation in sports training, biology, sexual education Religious education, within public education or in the mosque. In which language: Arabic, Turkish or the language of the host country Is it necessary to create an Islamic state and where? Should Muslims in the European diaspora create an Islamic political party to participate in power or should they integrate into existing parties with no Islamic vision or programme? Variety of constitutions and fundamental laws and political platforms 2.3 Sharia law and migration The Sharia law prescribes behaviour not only in social, political and religious life in general, but also gives its opinion on migration for Muslims in particular. The Koran uses 26 times the term ‘hijra’ (migration, immigration, emigration) and its derivatives in the sense of "abandon" and this has marked the Muslim community since its beginnings. Muhammad sent some of his disciples to Abyssinia to shelter from persecution in Mecca. Once again to escape persecution, Muhammad, accompanied by some of 48 I leave aside the aspect of migration within countries of Islam to concentrate on the Sharia texts on migration to a country of war or, in other words, Muslim immigration to Europe, in two sections: firstly – traditional law; and secondly – the current situation. 2.3.1 Traditional law As for emigration by Muslims to countries of war, Muslim legal minds remain reticent and only address it briefly. For example, Al-Sarakhsi (who died in 1090) does not linger on the prohibition for Muslims to visit 49 and stay in this part of the world. His only concern is to prevent Muslim traders from selling goods that could strengthen the enemy, such as iron, silk (to make flags), horses, etc. He rejects the idea of a Muslim marrying a scriptural woman, whether free or a slave, for fear that her offspring may become captive or that she may adopt the morals of the infidels. He lays down the rules to which Muslims are subject in such countries. If a Muslim commits a crime in a country of war, he is not punishable because there is no authority to apply the law, meaning Islamic law, of course. However, relations between Muslims remain governed by Islamic standards, with the exception of the law of retaliation. Another legal writer, al-Shafi’i (who died in 820), the founder of a school of law, taught that Muslims could remain in a country of war only if they could practise their religion, referring to the fact that Muhammad had authorised those converted to Islam to remain in Mecca as long as they did not fear for their religion. Others followed the argumentation of al-Shafi’i. Ibn-Hazm of Cordoba (who died in 1064) was far stricter. He forbade trading in countries of war, carrying a copy of the Koran, arms, horses and any other goods that could strengthen them against the Muslims. Al-Qurdubi of Cordoba (who died in 1071) also considered it to be illegal for a Muslim to stay in a country of war if he was able to leave. Ibn-al-‘Arabi (who died in 1148), a judge in Seville, was opposed to Muslims staying in non-Muslim countries. 2.3.2 The current situation The collapse of the Ottoman Empire, with the end of the Caliphate in 1924 and decolonisation, completely changed the legal, political and social landscape and three schools of thought emerged in the Islamic world. - 50 The first school called for regionalism, where each country has its own institutions and conduct. The second school argued for an Arab nation (pan-Arabism). This movement included Arab, Christian and Muslim intellectuals. The nationalist philosopher was Sati al-Husri (1881-1970) and his philosophy is the basis of the creation in 1945 of the League of Arab States. This school of thought is reflected in the constitutions of - many Arab states where Islam is replaced by Arabism. The third school was in favour of re-establishing the Islamic nation. According to this school, the concept of nationalism or the Nation State was secular, if not atheistic, and contrary to Islam. It was imported from the West in order to attack Islam. This school is the basis of the pan-Islamic organisation, the most important of which is the "Organisation of the Islamic Conference", with more than 40 Muslim countries as members. The question facing Muslim scholars today is "What is an Islamic country?" Is it enough for a country to apply the laws of personal status for it to be considered as Muslim? And if it does not, as in the case of Turkey? Should we use the practice of the Muslim religion as a criterion? In this case, what about certain non-Muslim countries where Muslims practise their religion more freely than in certain Muslim countries? Today, several million Muslims live outside of the geographical zone of the "countries of Islam". Some of them belong to the second or even the third generation and have taken the nationality of the host country. Others are students, refugees and, finally, Europeans who have converted to Islam. This reality is creating a divide between classical doctrine and current practice. 2.3.3 The positions of Muslims living in Islamic countries The "Guide for Muslims in foreign countries", published by the Shiites in Lebanon in 1990, reiterates the traditional prohibition in principle of not visiting non-Muslim countries and cites the verses of the Koran on the subject. It establishes the following principles: - Muslims are forbidden to visit countries of infidels if life in such countries could threaten the religion, whatever the purpose of the voyage. - If the threat to the religion concerns only women and children, Muslims must not take them along. - If a Muslim is forced to travel to countries of infidels that could threaten theirto provide care or for other important reasons, the voyage is permitted within the limits of what is necessary. - It is preferable not to live in the company of sinners or those in error unless there is a valid reason. - Prayer devotions must be carried out every day. Do not eat impure 51 - - food, do not drink alcohol and do not sit at a table where alcohol is consumed. Do not bury a Muslim in a cemetery of infidels unless absolutely necessary. It is permitted to work in a supermarket as long as you do not have to sell pork or alcohol. For medical students: Avoid mixing with women and, if this is impossible, do not allow them to influence you. Do not work on a Muslim cadaver unless the life of a Muslim depends on it where no non-Muslim cadaver exists. Attempt to convert non-believers to Islam. The doctrine presented in the "Guide for Muslims in foreign countries" is also found in the legal opinions given in other countries and Islamic universities. 2.3.4 Positions of Muslims living in Europe We find that there is a change in the view of migration if we analyse what Muslims actually living in Europe say. Muslims used to perceive immigration as temporary. Today they are more aware and, having decided to stay, are looking for arguments that link the legal tradition with the new reality. Several factors, which influence each other, have contributed to a change in the attitude of immigrants. Firstly, the deterioration in the economic situation in their countries of origin. They then try to create in their new environment conditions that allow them to maintain their faith by constructing mosques. "The creation of mosques will bring an end to a great deal of ambiguity. It will give the reassuring feeling that it is possible in France to be both French and Muslim or even a foreign Muslim without risk" (Kacet). The current rector of the mosque in Paris takes a similar position concerning citizenship for Muslims in a country that is not Islamic: - 52 In peacetime, national and civil membership of a non-Muslim state is legitimate for a Muslim because it represents the accomplishment of his rights and participation in the social, economic and cultural life of the nation to which he belongs; it is essential to avoid "dilu- - - tion" of the Muslim identity through a process of cultural integration. Such a citizen must always totally and faithfully assume, in a conscientious and responsible manner, his responsibilities, even in the event of conflict. The very western notion of a nation, itself adopted by almost the entire Islamic world, is compatible with Islam, in terms of religion and community. Moderate and authentic Islam is an opportunity for spiritualisation in Europe and for religious and Islamic thought. Muslim thinkers such as Hani Ramadan, Tarik Ramadan, Mohamed Arkoun, Haadj Eddine Sari, Tahar Ben Jelloun, Adil Jazouli and others tend in the same direction. The Islamists are also aligning with the new and irreversible situation. Sayyid Qutb, the leading thinker in this group, states in his commentary on verse 8,72 (Lo! those who believed and left their homes and strove with their wealth and their lives for the cause of Allah, and those who took them in and helped them: these are protecting friends one of another) that emigration was required of Muslims until the day that Mecca is opened. However, today the Earth has returned to the situation before Islam (jahiliyyah) and power is no longer with God but with the tyrant. This is a new phase for Islam. This phase will last until Islam spreads again and there will be no more migration. The problem posed by Islam concerning migration stems from the fact that it is sectorial but reality often demands a compromise. Muslims in Europe are committed to a process of harmonising tradition with the new facts of life. 3. Reaction of the Church and political bodies in Europe 3.1. The Church in Europe For a long time the Church and Christians looked on Muslims as "immigrant workers", but today they speak of "Muslims" and nobody nowadays disputes the evidence. In the early days, Christians and the Church were concerned about the situation of Muslims in a socio-political context. They undertook charitable, political and social work. They took on the role of advocate and defended the rights of those who were vulnerable in the early days of immigration. 53 In a later phase, the immigrant workers became the Muslims and appeared in pastoral work: Muslim children appeared in kindergartens, in Christian and youth movements, at marriages, initially between Christian women and Muslim men, today between Christian men and Muslim women and there are even conversions in both directions. Friendly relations between Christians and Muslims now even extend to theological research. Christians in Western Europe are confronted by the fact that their society has become multi-religious. Believing in a single God, who revealed himself through Jesus Christ, Christians are having to learn to explain their faith to men and women who follow a different religious tradition. Muslims in particular pose questions to Christians concerning the revelation, prophecies, faith in the Holy Trinity, Christology, etc. The Church in Europe has not remained indifferent to this situation, creating a secretariat and working groups. Their activities are dual in nature: firstly, to help Christians to meet Muslims and secondly to advise church administrators on their pastoral responsibilities. 3.2. The activities of the Council of Europe in the field of Muslim migration Without going into details of the policy of each European country towards the presence of Islam and the special problems it poses, I shall describe the changes in immigration policy within the Council of Europe, which reflect rising awareness in Europe, as well as reporting on the current status. The Council of Europe under the direction of the "European Committee on Migration" (CDMG) has monitored migration in its different political, social and economic forms. The question of the religious practices of immigrants was broached for the first time as part of the "Project on inter-Community relations and the religious aspects of immigrant integration". This report, which represents a first attempt to lay the foundations of a common European approach to the integration of immigrants, was adopted at the 4th Conference of European Ministers responsible for migration, held in Luxembourg in September 1991. The Committee of Ministers adopted, on behalf of Member States, Recommendation No. R (92) on intercommunity relations. 54 In European countries, religion is generally considered to be a private matter in which the state should not interfere, but it has become increasingly evident in recent years that the problems of inter-community relations cannot be fully understood unless organisations take into account the religious dimension in its public manifestations. "It is important to guarantee freedom of religion to all religious groups, within the limits of respect for individual rights. Because problems can arise when religious practices and sensibilities are poorly understood or go against established practice in the host society, it is important for governments to do everything in their power to encourage dialogue with and between the representatives of different religions." These observations are based on the results of a first meeting held in 1989 of experts on the cultural and religious practices of migrants from ethnic groups. The discussion focused on the religious communities resulting from immigration, in particular on Muslims. In their conclusions, the experts emphasised that religious freedom is guaranteed by Human Rights, by the Constitutions of the Member States and by the European Convention on Human Rights. In chapter 5 of the final report concerning the project for inter-community and inter-ethnic relations in Europe, it calls for a recognition of the cultural rights of immigrants, including the right to practise their religion. The European Committee on Migration (CDMG) believes that the religious dimension of inter-community relations should be examined as part of the future work on cultural issues and that studies should continue into the practical aspects of these questions. The project on the "Integration of immigrants: towards equal opportunities" that followed the project on inter-Community relations and, according to the CDMG, the religious and cultural aspects are of growing interest to Member States of the Council of Europe, partly because of the rise in right-wing extremism in several countries. In addition, the propaganda for Islamic integration increasingly concerns the population at large in certain Member States, and Islam is often perceived as a religion incompatible with the fundamental principles of European society such as democracy, secularism, human rights and above all religious freedom. 55 This new situation prompted the heads of state and Government, meeting in Vienna in October 1993, to recommend a reorganisation of the Council of Europe’s activities to promote tolerance and combat xenophobia in European countries. For this purpose they asked for greater support for programmes that encourage cultural diversity. conscience and the free practice of religions are guaranteed. They therefore proposed that Member States of the Council of Europe: - The CDMG set up a group of expert consultants to draft a report on the cultural and religious aspects of equal opportunities. Based on a questionnaire sent to the governments of Member States of the Council of Europe and the results of their meetings with the representatives of the different religions (Birmingham, May 1994, Frankfurt, October 1994, Stockholm, March 1995, Paris, October 1995), the expert consultants drew up a report that contained a number of practical recommendations for governments, local authorities and non-governmental organisations (NGOs). In their report, the members of the consultant group found that growing religious diversification presented a challenge for both the governments of Member States and civil society, as well as the established churches. Governments needed to define a policy that places all religions on an equal footing, and the Christian churches had to realise that they were not the only religious institutions in society. - - The group of consultants concluded its recommendations with a reminder that the public authorities in the various Member States had expressed a need for authorised contacts to represent the new religions. These desires were also expressed by the religious communities, which had encountered difficulties in organising themselves in the diaspora. Knowing that setting up such bodies would be a long and complex process, the group of consultants proposed: - The group of consultants made the following proposals: - Create infrastructure and facilities that allow real freedom of religious practice. This would mean for some countries either an adaptation or a change to existing laws; - - Guarantee equal treatment of newly arrived religious minorities by the various public services that fall under the competence of national and local authorities; - Guarantee equal treatment of religious education and teaching of the history of religions in public and private schools as well as equal treatment for the funding of private establishments. inform the religious minorities of their rights guaranteed by national legislation; make available to them all information on the financial resources and procedures for obtaining financing prescribed under national legislation; train and inform public administration personnel, at national and local level, concerning the rights guaranteed under the law to new religious minorities regarding the practice of religion. that the initiative should come only from the religious communities and that the public authorities should refrain from any interference that could be interpreted as government intervention; that the process should address the status of the religious communities in Europe without interference or diplomatic pressure; that the internal pluralism of religious communities should be guaranteed. In the past, the Council of Europe has informed Member States about the reality of migration and its political, economic and social implications. All of its research points to a European tradition that makes a clear distinction between politics and religion. Certain countries with a secular tradition pay little attention to the religious aspect of integration, although the group of consultants had clearly shown that religion plays an important role in the integration process in a pluralist and secular European society. The group of consultants found that in Member States freedom of In general, Muslims come from a rural and more traditional society 56 57 than that of the host society. The concepts underpinning the organisation of private, family and social life were basically founded on the prescriptions and prohibitions of the religion that had led to the creation of different Muslim cultures in which it was difficult to distinguish between politics and religion. All life is based on a divine revelation. The debate on human rights, for example, in Muslim society clearly illustrates this. For traditional Muslims and for Islamists, the UN Charter on Human Rights is unacceptable because it places human rights above the laws of God. The debate concerning the veil in several western European countries is another example. The same difference is found in education. There are Muslim movements that reject mixed schools in general and sporting education in particular because they do not conform to the prescriptions of the Koran concerning women’s situation, according to the heads of these movements. In general, host societies have treated immigrants as national groups. They have transposed their concept of the nation state onto the new arrivals. In fact, the immigrants themselves initially organised themselves into national, linguistic and cultural groups in which religion played a part. However, the era when immigrants formed a more or less homogeneous unit has come and gone. The second and third generations of immigrants can be broken down into at least three forms of integration: diaspora. In all European countries, relations between the political and religious authorities are between the government and the Anglican, Catholic, Lutheran, Orthodox or Reformed Churches. Every country in Europe has developed a legal status or form of cooperation with the church or churches in the country. Policy needs to take into account the new situation and review the link in European societies between the status and place of the established churches and the claims from immigrant religious communities or individual immigrants to enjoy "the freedom of religion" (Art. 9 §1 of the European Convention on Human Rights and Fundamental Freedoms). Members of these new religions live in our societies and they are beginning to participate in a wide range of institutions in society: schools, medical services and social services, and they are creating new institutions (cultural and religious associations, religious schools and training centres for religious personnel) or calling for the creation of religious forums. In the light of the above, we need to set out the basic principles of a policy. This would have to be implemented by the Member States. Better exchanges of information and experiences between Member States would also be desirable. 4. SCENARIOS: - - - A large number of immigrants purely and simply wish to integrate. They have adapted their way of life to that of the social class to which they belong. Assimilation can go as far as rejection of their faith, religion or religious culture. Others attempt to integrate according to a multicultural model. They wish to be seen by the public authorities as an entity that is different from previous communities; the basis of their identity is the culture of their country. Then there are those who organise in terms of religious affiliation, seeing their Islamic religion as universal and national affiliation as secondary. Governments back this trend because it allows the communities to be included in the system developed by most countries to deal with religious diversity. This process is already very advanced in Great Britain and in France and also concerns Muslims in Belgium, the Netherlands and Germany. Equality of Religions in the public domain In many Member States, the situation of the new religions in the public domain is not comparable to that of long-established religions. They need to be given equivalent status, and members of these religions should be offered the possibility of conducting their religious duties according to established laws. The authorities should also adopt a positive attitude towards religious manifestations, such as the construction of mosques and pagodas and the creation of cemeteries. Regular formal contacts between the authorities and religious organisations should help to resolve these problems. In a largely Christian European society, immigrants live in a 58 59 Reducing dependence on foreign governments In order to reduce the influence of the governments of the countries of origin, it would be sensible to make religious organisations in Europe less dependent on foreign financing for their activities. One way of reducing this dependence would be to grant certain charitable or training activities tax breaks, as for organisations belonging to established religions. Another possibility would be to grant special tax breaks to religious organisations, as is the case in many Member States. Helping to create organisations for training leaders It is necessary to create training centres for leaders (imams, guides, teachers of religion) who are necessary for the organisation of the religious community and education. Together with the representatives of the religious communities, the bodies concerned should find ways to open training centres – comparable to those of established religions – with a study programme suitable for European society. Pay more attention to civic education, democracy, human rights and the state of law Safeguarding democracy and the rule of law implies that citizens should be educated in the essential principles. This also applies to new citizens. Education in these subjects should form part of the integration course and the programme of studies for religious leaders. The importance of dialogue between religions for society Although Islam has a long history, it only recently became established in Europe. The dialogue between the major religions of Europe and the new religions takes on greater importance from a societal standpoint. This dialogue could improve knowledge, understanding and mutual respect. Given its importance for society, it would be advisable to institutionalise contacts between the Council of Europe and the major religions at European level. Such contacts should be stepped up in order to examine the ethical questions facing society. 60 Educating the media It is a delicate matter for a democratic political body to broach the problems of the media, however it would be advisable to make them aware of the effects on society of the information they broadcast concerning religions. It would be a good idea to improve the general understanding of religion by journalists and editors through seminars and training courses. This would encourage more objective and less stereotyped information. Financial support for the production of quality programmes could also play a role. In this field, the Council of Europe should wage a campaign similar to that used by the European Union to combat racism. 5. Conclusion There is no doubt that Muslims in Europe have found their path and that the current turbulence is not about to subside. Muslims in the European diaspora are at a crossroads and the currents and problems that we describe are pulling them in different directions. We also understand the boldness of some and the fear of others to tell the truth, and every Muslim feels simultaneously torn by all of these trends at once. The divide between these different currents strikes at their very hearts. In the long term, however, it seems more than likely that the influence of modernity will tip the balance towards an interpretation of Islam that takes into account values rather than laws, personal choice rather than imposed systems, the historic dimension and progress rather than nostalgia for a Golden Age. A new manner of coming to terms with the real situation in space and time will necessarily lead to a progressive change in favour of the modernist approach by the majority. This means that we as observers will constantly have to adjust our points of view and refrain from seeing Islam only in terms of the classic mediaeval model. 61 Literature: Aldeeb Abu-Sahlieh, Sami: La migration dans la conception musulmane. Unpublished manuscript, 1995, 60Mp. 2. Muslims in Britain – Their status and relationship with the British authorities A. Introduction. Felice Dassetto: La construction de Islam européen. Approche socio-anthropologique. Paris: L’Harmattan, 1996, 383 p. Mohamed Ennaceur: L’immigration maghrébine en Europe et l’avenir des relations Maghreb-Europe. Revue tunisienne de droit social. (1992) 6, p. 111-136 Jean-Marie Gaudeul: Islam au Carrefour. Vivant Univers, (1997) 430-431 Bernard Lewis: La situation des populations musulmanes dans un régime non musulman. Réflexions juridiques et historiques. In: Lewis, Bernard/Schnapper, Dominique: Musulmans en Europe. Poitiers, Actes Sud, 1992, p. 11-34 Fouad Riad: Pour un code européen de droit musulman. In: Jean-Yves Carler/Michel Verwilghen (Ed): Le statut personnel des musulmans, droit comparé et droit international privé. Brussels, Tariq Ramadan: Aux Sources du renouveau musulman. D’al-Afghani à Hassan al-Banna. Un siècle de réformisme islamique. Paris: Bayard Edit., 1998, 479 p. Gerhard Robbers (Ed): Staat und Kirche in der Europäischen Union. Baden-Baden, Nemos, 1995 Hans Vöcking: Seminar on religion and the integration of immigrants. Discussion documents. Strasbourg: Council of Europe, 1978, 9 p 62 From the early 19th century a small community of Indian subcontinent and Yemeni Muslims whose men had worked in British ships settled in British ports. The earliest purpose-built mosques were constructed in London and Woking early in the 20th century. In 1944 King George VI opened the Islamic Cultural Centre in Regent’s Park in central London. The Central London Mosque was later built on this site. From the 1950s there was a substantial immigration into Britain by workers from the Commonwealth – notably from the Caribbean and the Indian sub-continent – in response to a demand for labour particularly in the textile and steel industries and the social services. This created the first large Muslim, Hindu and Sikh communities in Britain and indeed the first major communities of non-European origin. The Muslims came mainly from a few geographically limited rural areas in Mirpur and Azad Kashmir in Pakistan and Sylhet in Bangladesh. Muslim Gujeratis came with their Hindu neighbours from India and, later, from persecuted Gujerati communities in East Africa. In the 1970s these were joined by Cypriot Turks, Arabs, Malays etc. and more recently by Balkan Muslims. The immigration of some professional elements was encouraged by a ‘voucher ‘ system. The majority of Muslim immigrants were Sunnis but the traditional Indian subcontinent divisions in Sunni society between ‘Deobandi’ (similar to Wahabi) and ‘Barelwi’ (ie. rural Sufi devotions) have persisted within the Muslim community in Britain. The first influx of Muslims were largely male adults but families were increasingly reunited by the arrival of women and children in advance of increasing limitations placed on Commonwealth immigration beginning with legislation in 1962. Family reunification led to a greater demand for Mosques and the importation of Imams from communities of origin. 63 The census of 2001, which will contain a voluntary question about religious affiliation, should give us fairly accurate figures for the size of religious communities. I personally would not be surprised if the figure for Muslims is about 2 million. There are at present no reliable statistics on conversions to Islam by members of other religious communities. There is said to be a significant number of women converts to Islam on marriage although conversion by Christian or Jewish women on marriage to a Muslim is not an Islamic requirement. It is also said that a number of conversions are taking place from the Caribbean community, perhaps in part inspired by the Black Muslim movement. The 1980s saw an increase in self- awareness and militancy within the Muslim community. Significant milestones include the ‘Rushdie affair’, the Gulf War and in 1997 the publication of "Islamophobia", a privately sponsored but influential report b distinguished group of Muslim and non-Muslim experts which defined issues and demands. B. Status. The Immigration Act of 1981 tightened immigration further but it removed any remaining ambiguity of status from already settled Commonwealth immigrants who thenceforth became full British citizens. In Britain the formal legal status of religious communities with the exception of the Anglican Church of England and the Presbyterian Church of Scotland is somewhat minimal. There is no state payment of clergy, not even of Anglicans. As regards religious freedom (freedom of worship and political emancipation of religious minorities) there has been a gradual watering down of the Anglican monopoly since the 18th century, some of this by Parliamentary statutes and some by Common case law. There is a general common law principle that what is not prohibited is permitted. There is no doubt that British Muslims enjoy freedom of worship and full political rights. Britain was a signatory of the Council of Europe Convention on Human Rights from the outset and British citizens were able thereafter to appeal to the European Court but since October 2000 the Convention has become an integral part of British law (the Human Rights Act). 64 The issue of other forms of religious discrimination, eg. in the workplace, is less clear cut. The existence of strong legislation against racial discrimination helps, as do such measures as targets for levels of ethnic representation in public services etc. but Muslims argue that this is inadequate. There is a closer ethnic/religious overlap among Hindus, Sikhs and Jews (who are in fact defined as ethnic groups) than among Muslims or indeed Christians. In Northern Ireland specific anti religious discrimination legislation exists but there the background is essentially Protestant/Catholic. Case Law flowing from the Human Rights Act and Article 13 of the Amsterdam Treaty may develop in due course. Meanwhile the British Government has commissioned reports on this topic from the Universities of Derby and Cambridge (Centre for Public Law). Findings are expected to be published early in 2001 but in any case a European Union Employment directive of October 2000 commits members states to take effective action against discrimination in employment and training by October 2003. This should go far towards abolishing any remaining religious employment discrimination but I expect that the British Government will also wish to examine wider issues of religious discrimination in the light of the university reports. However, some such wider issues eg. burial, school dress, diet etc have already been addressed extensively on a local and pragmatic basis (see below). Muslims often complain about lack of protection against blasphemy and incitement to religious hatred. English Common Law protects only Anglican beliefs and was invoked only twice in the 20th century. It is unlikely that further legislation on blasphemy will be enacted so ‘Islamophobia’ will need to be tackled by other means. Perhaps new Law and Order legislation, though largely race-specific, may help to counter incitement to religious hatred. There is impressive solidarity between the leaders of all religious faiths in countering such prejudice. C. Various matters affecting the Muslim minority. Several though not all matters of practical importance to the Muslim community have been resolved at the level of local government or even at individual school level (sometimes following non-statutory government guidelines or simply ‘best practice’). This is a level of government where the new ethnic communities are able to exercise effective pressure and although there was some downgrading of the importance of local government in the 1980s many valuable achievements had been gained by that time. The following are some areas of interest. 65 1. Mosques. Planning permission is required but the attitude of local authorities has become progressively more liberal. There are about 1000 mosques in Britain today. Religious buildings can be granted a 1/3 reduction of land cost if the land belongs to the local authority. In the case of mosques and indeed of all religious establishments in Britain valuable legal and financial protection is obtained by registration under the law on charitable institutions. This for example provides tax concessions. It can also facilitate performance of civil marriage ceremonies within mosque precincts. 2. Celebration of main Muslim festivals, prayer arrangements in work place etc. These are generally left to individual employers but adequate arrangements are normal in many government offices and large businesses. 3. Burial. Timing problems exist because of delays – contrary to Muslim custom- involved in registration of every death and in obtaining disposal certificates in cases referred to a Coroner. Burials take place only 5 days a week. No particular difficulties exist as regards actual disposal arrangements eg. orientation of graves, use of shrouds only etc. but pressure on burial space in cities may cause problems as the relatively young Muslim community ages. 4. Abattoirs. Jewish and Muslim slaughter requirements are acceptable in Britain so long as health and hygiene requirements are respected. 5. Some Muslim family law issues. Muslim law on eg. polygamy or inheritance is not applicable in Britain though no doubt many Muslims find a way through some problems. Immigration officers tend to show flexibility as to which wife of a polygamous family is admitted to Britain. 66 6. Hospital and Prison Chaplains. Paid Muslim Chaplains - a novel concept in Islam - can be appointed under the arrangements for non-Anglican chaplains. 7. Education. A hundred or so private Qur’anic (or ‘supplementary’ schools) exist which offer linguistic (language of ethnic origin) and cultural as well as specifically religious instruction. There are also perhaps about 70 independent private Muslim schools following part if not always the whole of the national educational curriculum. Some of these (see below) aspire to be state funded. There have so far been relatively few applications for state funding of Muslim, or indeed Hindu or Sikh etc., schools on the pattern of those – about 7000 – controlled by Christians (Anglicans, Catholics and Methodists) and Jews. Only 3 Muslim schools have so far obtained state funding. The application process tends to be exacting and expensive. Under such arrangements 85% of the capital and 100% of the running costs are paid from public funds. In the short and medium term therefore, Muslims must look to regular state schools for the education of their children. Such schools are not as totally secular in character as are such schools in some other European countries. There is a compulsory requirement for Religious Education (RE) in British state schools. Standing Advisory Committees on Religious Education (SACREs) are formed by the Local Educational Committees (LEAs) to advise on RE and to require LEAs to establish an agreed syllabus in the locality. Muslim and other faith communities are represented on SACREs in communities where they are numerically significant. The RE syllabus must include knowledge of Christianity as a key element in British history and culture as well as some knowledge of all main stream faiths with particular emphasis on faiths with significant local representation. Pupils can opt out of RE with parental consent. In addition Islamic – or whatever – studies can be followed as a state – GSCE or A-level – examination subject. 67 A great many state schools in urban areas where Muslims are numerous have long since come to amicable and liberal arrangements as regards such matters as school dress, physical education, single sex swimming lessons, musical and art lessons, school meals etc encouraged in most cases by local authorities and non-statutory government guidelines. This has been a real achievement. There is a Muslim preference for singlesex schools: a fair number of these still exist at secondary school level. There is also a requirement in state schools for a compulsory daily ‘Collective Act of Worship’. Under the 1988 Act this must be of a mainly Christian character but pupils can opt out with parental consent and the form of service can be adapted in schools where another religion is dominant. There is said to be considerable difficulty in some cases in implementing the Collective Worship requirement. Islamic studies can be followed at post-graduate level in 16 universities. A growing number of academics in this field are Muslims. D. Political representation 1 Parliament and local government. There is still very little ‘new community’ representation in Parliament. There are 9 Black and Asian Members of the House of Commons and only 1 is a Muslim. There are 3 Muslim members of the House of Lords and there may be a scope for more when the Upper House is fully reformed. There is one British Muslim Euro MP. There are over 160 Muslim councillors in local government authorities. In 1997 there were 13 in Birmingham, 10 in Bradford and 10 in Tower Hamlets in east London. 2. Involvement of faith communities in the Inner Cities Religious Council. This initiative, which began under the Conservatives in the early 1990s in the regional context, has been continued under Labour as the ‘New Deal for Cities’. The aim is to obtain the support of faith communities for the regeneration of inner cities. There has been some difficulty in getting an active response from Black Christian Churches and from Muslims. The new Local Government Act should help towards restoring the responsibilities of local councils, institutions with which the 68 ethnic and faith minorities are familiar. The interest taken by the central government in the effectiveness of the newly formed Social Exclusion Units should also be positive. 3. Contacts with the central government and establishment. There are 4 Muslims on the Home Secretary’s race-relations forum. There is prominent Muslim representation on the Prince of Wales’ group of faith leaders. There is an ever more prominent presence of British political personalities at Muslim events and of Muslim personalities at national events (eg. since 2000 at the annual national ceremony in honour of the war dead). A Muslim member of the House of Lords led an official British Muslim delegation to the Haj in Mecca in 2000. 4. Muslim institutions. The Muslim Council, founded in 1997, is gathering influence. One hears of some complaints from eg. Shi`as and Barelwis that it is too Sunni or Wahabi in ethos and membership but it appears to be a very promising effort. The earlier Union of Muslim Organisation was a brave pioneer initiative but now seems less important. There are countless different Muslim organisations in Britain reflecting the diversity of trends, ethnic groups and concerns within the wider Muslim community. The heavy reliance on imported Imams is gradually being counterweighted by British born Imams trained in various local colleges. Examples are the 12 or more Deobandi seminaries and the long established Muslim College in Ealing, London. The most important Muslim periodicals are the Muslim Times and Q News. 5. Summing up. Although the Muslim press and some Muslim personalities remain dissatisfied by the extent of recognition accorded to their religious identity – more so perhaps than their Hindu and Sikh equivalents - I think that a dispassionate observer might be impressed by the achievements of Muslims in Britain in terms of religious and cultural recognition during the first 50 years of their existence as a significant group. Of course much more needs to be done eg. in the field of education and in the struggle against all forms of religious and racial discrimination. 69 We should not assume that all young people of Muslim background remain practicing Muslims: many adopt secular Western life-styles. Most however probably conform with some elements of their religious tradition, if only from community solidarity. At the other end of the scale, Islamist movements undoubtedly attract a minority of young people. Although a relatively small if influential Muslim middle and professional class exists, I believe that the greatest challenge which the community faces is the low social status – ie. poverty and poor educational achievement – experienced by the Muslim majority. They and the AfroCaribbean community appear to be facing greater difficulty in achieving widespread social advancement than say the Hindu or Chinese communities. The British state educational system in the inner cities, where most British Muslims live, tries by and large to show respect for their religious identity but I think it is failing them and other deprived urban communities, including those of old British stock, in more material respects. Perhaps the archaic atmosphere still prevailing in large segments of the Muslim community, deriving from a poor rural past, remains a negative factor although a large majority of British Muslims have been born in this country. In conclusion, I wish to acknowledge that although I have received much assistance from real experts in the subject I cannot claim to be in that category. I apologise in advance for errors and omissions. The views expressed in this brief summary are my own and do not represent those of the Catholic Church in England and Wales or of the British authorities. 70 3. Statistiques a.Les musulmans dans les pays de l’Union européenne Allemagne Autriche Belgique Danemark Espagne Finlande France Grande-Bretagne Grèce Irlande (***) Italie Luxembourg Pays-Bas Portugal Suède F. Dassette (1996) (*) 2.200.000 200.000 290.000 70.000 250.000 3.500.000 1.400.000 400.000 480.000 102.000 SRI (1996) (**) 2.500.000 200.000 300.000 86.000 200.000 15.000 4.200.000 1.750.000 200.000 8.000 400.000 9.000 400.000 25.000 200.000 (*) Felice Dassetto: La construction de l’Islam européen. Approche socio-anthropologique. Paris: L’Harmattan, 1996, p.26. (**) L’Islam en Europe. Dossier du SRI (Secrétariat pour les relations avec l’Islam, n° 1, Paris, 1996. (***) Weekend 6. oct. 2001: 12.000 – 15.000 (60% à Dublin) b. Encyclopaedia Britannica Allemagne Autriche Belgique Danemark Espagne Finlande France Grande-Bretagne Grèce Irlande Italie 700.000 Luxembourg Pays-Bas Portugal Suède 1.750.000 ---------------------------------450.000 -----------3.200.000 830.000 140.000 ----------------------640.000 ----------------------- 71 Section II 1. ÖSTERREICH Reichsgesetzblatt für die im Reichsrate vertretenen Königreiche und Länder Jahrgang 1912, LXVI Stück, Ausgegeben und versendet am 9. August 1912 159 Gesetzt vom 15. Juli 1912 betreffend die Anerkennung der Anhänger des Islams nach hanafitischen Ritus als Religionsgesellschaft Mit Zustimmung der beiden Häuser des Reichsrates finde Ich anzuordnen, wie folgt: Artikel 1 Den Anhängern des Islams wird in den im Reichsrat vertretenen Königreiche und Ländern die Anerkennung als Religionsgemeinschaft im Sinne des Staatsgrundgesetzes vom 21. Dezember 1867, RGBH Nr 142, insbesondere des Artikels 15 desselben, nach Maßgabe der folgenden Bestimmung gewährt. §1 Die äußeren Rechtsverhältnisse der Anhänger des Islams sind auf Grundlage der Selbstverwaltung, jedoch unter Wahrung der Staatsaufsicht, im Verordnungsweg zu regeln, sobald die Errichtung und der Bestand wenigstens einer Kultusgemeinde gesichert ist. Hierbei ist insbesondere auf den Zusammenhang der Kultusorganisation der im Inland lebenden Anhänger des Islams mit denen Bosnien und der Herzogovina in Betracht zu nehmen. Auch von der Konstituierung einer Kultusgemeinschaft können fromme Stiftungen für religiöse Zwecke des Islams errichtet werden. §2 Für das Amt eines Religionsdieners können mit Genehmigung des Kultusministers auch Kultusfunktionäre aus Bosnien und der Herzogovina berufen werden. §3 Findet die Regierung, dass einer den Gottesdienst betreffenden Anordnung der Verantstalter desselben öffentliche Rücksichten entgegenstehen, so kann sie dieselbe untersagen. 72 §4 Ein Religionsdiener, welcher verbrecherischer oder solcher strafbaren Handlungen schuldig erkannt worden ist, die aus Gewinnsucht entstehen, gegen die Sittlichkeit verstoßen oder zu öffentlichen Ärgernis gereichen, oder dessen Verhalten die öffentliche Ordnung zu gefährden droht, ist von seinem Amt zu entfernen. §5 Die Staatsbehörde hat darüber zu wachen, dass die Religionsgesellschaft der Anhänger des Islams, deren Gemeinden und Organe ihren Wirkungskreis nicht überschreiten und deren Bestimmungen der Gesetze sowie der in Aussicht genommenen Verordnung über die äußeren Rechtsverhältnisse dieser Religionsgesellschaft und den auf diesen Grundlagen erlassenen Anordnungen der staatliche Behörde Geldbußen in einer den Vermögensverhältnissen angemessenen Höhe sowie sonst gesetzlich zulässigen Zwangsmittel in Anwendung bringen. §6 Die Religionsgesellschaft der Anhänger des Islams nach hanafitischem Ritus genießt als solche sowie hinsichtlich ihrer Religionsausübung und ihrer Religionsdiener denselben gesetzlichen Schutz wie andere gesetzlich anerkannte Religionsgesellschaften. Auch die Lehren des Islams, seine Einrichtungen und Gebräuche genießen diesen Schutz, insoweit sie nicht mit den Saatsgesetzen im Widerspruch stehen. §7 Rücksichtlich der Ehen der Anhänger des Islams und der Führung ihre Geburts-, Ehe- und Sterberegister bleiben die Bestimmungen des Gesetzes vom 9. April 1870, RGBL 51, in Kraft. Die religiösen Verpflichtungen in Ansehung der Ehe werden durch diese Bestimmung nicht berührt. §8 Durch Verordnung wird bestimmt, ob und in welcher Weise Religionsdiener des Islams zur Mitwirkung bei der Führung der Geburts-, Ehe- und Sterberegister ihrer Religionsgenossen herangezogen werden können. Artikel II Mit dem Vollzug dieses Gesetzes sind Mein Minister für Kultus und Unterricht, Mein Minister des Innern und Mein Justizminister beauftragt. Bad Ischl, am 16: Juli 1912. Franz Joseph m.p. 73 Verordnung des BMUKS vom 2. August 1988 betreffend die Islamische Glaubensgemeinschaft in Österreich (Islam VO) BGBL Nr 466/1988 Diskussion über den Vortrag von Prof. Dr. iur. Wolfgang Loschelder, Bochum Diskussionsleiter: Prof. Dr. iur. Alexander Hollerbach, Freiburg Auf Grund des §1 Abs 1 des Gesetzes betreffend die Anerkennung der Anhänger des Islams als Religionsgesellschaft RGBL Nr 159/1912, in der Fassung der Kundmachung BGBL Nr 164/1988 wird hinsichtlich der äußeren Rechtsverhältnisse der duch dieses Gesetz anerkannten Religionsgesellschaft verordnet. H. Marré/J. Stüting (H): Der Islam in der Bundesrepublik Deutschland. Münster: Aschendorff, Essener Gespräche zum Thema Staat und Kirche (20), 1986 §1 In Österreich ist der Islam gesetzlich anerkannte Religionsgesellschaft, und zwar zufolge eines Spezialgesetzes, das aus der Monarchie stammt: das „Islamgesetz" genannte Gesetz vom 15. Juli 1912, RGBl Nr. 159, betreffend die Anerkennung der Anhänger des Islams nach hanefitischem Ritus als Religionsgesellschaft. Jede gesetzlich anerkannte Religionsgesellschaft ist nach österreichischem Recht mit dem Status der Öffentlich-Rechtlichkeit ausgestattet. Es gibt nach österreichischem Recht nicht die Alternative einer privatrechtlichen Religionsgesellschaft. Deshalb sind auch die kleinen Religionsgesellschaften öffentlichrechtlich. Unsere Alternative ist nur: entweder Religionsbekenntnis ohne Rechtsfähigkeit oder Religionsgesellschaft mit Rechtsfähigkeit, dann aber öffentlichrechtlich. Die Anhänger des Islams führen als anerkannte Religionsgesellschaft die Bezeichnung «Islamische Glaubensgemeinschaft in Österreich». §2 (1) Die Verfassung der islamischen Glaubensgemeinschaft in Österreich hat hinsichtlich der äußeren Rechtsverhältnisse insbesondere zu enthalten: 1. Die Erfordernisse der Zugehörigkeit und die Art des Beitrittes; 2. die Festlegung von Religionsgemeinden und Bezirken; 3. die Organe der Islamischen Glaubensgemeinschaft in Österreich und der Religionsgemeinden, sowie deren Aufgaben, Bestellung und Funktionsdauer; 4. die Rechte und Pflichten der Gemeindeangehörigen im Hinblick auf die Gemeindeverwaltung; 5. die Art der Besorgung, Leitung und unmittelbaren Beaufsichtigung des Religionsunterrichtes; 6. die Art der Aufbringung der finanziellen Mittel; 7. das Verfahren bei Abänderung der Verfassung. (2) Die Verfassung und deren Änderungen bedürfen zu ihrer Wirksamkeit für den staatlichen Bereich der staatlichen Genehmigung. §3 Diese Verordnung tritt mit dem 30. August 1988 in Kraft. 74 Prof. Schnizer, Graz: Allgemeine Grundlage für das Erlangen der Korporationsqualität ist das Anerkennungsgesetz von 1874. Beide Gesetze – das von 1874 und das von 1912 – stammen aus der Monarchie, sind aber infolge der Rechtskontinuität nach dem Ersten Weltkrieg und auch nach dem Zweiten Weltkrieg in das Recht der Republik übergegangen. An sich wäre es nahegelegen, den Islam nach dem Anerkennungsgesetz von 1874 anzuerkennen, das die Möglichkeit gibt, bei Erfüllung bestimmter Voraussetzungen wie Gewähr des Bestandes, geschlossenes Lehrgebäude usw. eine Anerkennung durch generellen Verwaltungsakt auszusprechen. Aber hier zeigte sich schon damals die Problematik, die uns in diesen Tagen hier sehr viel beschäftigt, dab der Islam in das Wertsystem, in das Kultursystem und schließlich auch in das Rechtssystem eines europäischabendländischen Staates schlecht paßt. Deswegen erfolgte die Anerkennung durch ein eigenes Gesetz, das in wesentlichen Punkten Ausführung durch spätere Verordnungen offenläßt; eine legistische 75 Technik, die nach heutiger Auffassung vom Einwand verfassungsrechtlich bedenklicher formalgesetzlicher Delegation bedroht wäre. Für diese gesetzliche Anerkennung des Islams (hanefitischen Ritus) war die Annexion Bosniens und der Herzegowina Anlaß. Die politische Situation hat also die Monarchie dazu bestimmt, auch den Islam in den Kreis der gesetzlich anerkannten Religionsgesellschaften aufzunehmen. Ganz kurz diese Situation: Durch den Berliner Kongreb 1878 war die Monarchie ermächtigt worden, die zwei ottomanischen Provinzen Bosnien und Herzegowina zu okkupieren. Vor allem die Hohe Pforte hat in Nebenverhandlungen zum Berliner Kongreb Wert darauf gelegt, daß der Islam in diesen beiden Provinzen seine beherrschende Stellung nicht verliert. Deshalb hat die Monarchie in den zunächst unter militärischer Verwaltung stehenden okkupierten Territorien Bosnien und Herzegowina den Islam gut behandelt. Übrigens bildeten die beiden einheitlich verwalteten Territorien auch ein staatsrechtliches Unikum, denn sie wurden als Kondominat der im habsburgischen Doppelstaat vereinigten beiden Reichshälften Österreich und Ungarn angesehen. Die Monarchie hat den Islam bei der Übernahme aus dem ottomanischen Reich schon, wenn man diesen Terminus verwenden kann, als religio publice recepta, wenn nicht überhaupt als Staatsreligion, vorgefunden. Für das Sonderterritorium Bosnien und Herzegowina wurden schon bald nach der Okkupation 1878 die für das selbständige Funktionieren der islamischen Religion nötigen Einrichtungen geschaffen, ein eigenes Scheriatsgericht, eine religionsgesellschaftliche islamische Oberbehörde, ein entsprechendes Schulsystem usw. Der Islam konnte also in diesem Teil des österreichischungarischen Staates ungestört als öffentliche Religion mit allen Rechten und Pflichten leben. Das Problem wurde neuerlich akzentuiert bei der Annexion. Die Annexion 1908 erfolgte zu einem politisch unglücklichen Zeitpunkt und hat im Konzert der europäischen Mächte viel Unwillen hervorgerufen. Besonders war wieder zu fürchten, daß das ottomanische Reich Widerstand leistete. Es lag ans außenpolitischen Gründen sehr viel daran, die Annexion ohne kriegerische Verwicklung über die Bühne zu bringen. Und in diesem Zusammenhang zeigte es sich als besonders empfehlenswert, den Islam formell anzuerkennen. Wie ich schon erwähnte, lebte der Islam in Bosnien und Herzegowina an sich schon seit der Okkupation völlig frei und unter dem Schutz des Staates. Die 76 Annerkennung durch das 1912 nach parlamentarischer Behandlung im Herrenhaus und im Abgeordnetenhaus vom Kaiser sanktionierte Islamgesetz bezog sich auf die im Reichsrat vertretenen Königreiche und Länder, die man in der Verwaltungssprache im Gegensatz zur ungarischen Reichshälfte meist kurz als Zisleitanien bezeichnete. Anlaß für die kaiserliche Regierung, das Gesetz im Herrenhaus. Dort wäre es normativ nicht mehr notwendig gewesen, notwendig war es aber als Deklaration der Monarchie, daß der Islam in das staatliche System integriert wird. In Wien selbst gab es damals etwas unter 1000 Muslime, die zunächst die Vorteile dieser Anerkennung genossen haben. Zur Bildung einer Kultusgemeinde kam es damals nicht. Mangels eines entsprechenden Partners war dazu im Gesetz der Verordnungsweg vorbehalten. Es zeigte also auch dort, daß es an einem organisatorisch entsprechenden Verhandlungspartner für den Staat fehlt! Die Erste Republik hatte mit dem Islam keine besonderen Kontakte. Es gab offenbar nur wenig Muslime. Irgendwelche Veranlassungen wurden nicht aktuell. Anders war das in der Zweiten Republik. Der Fremdarbeiterzustrom hat hier die Bedürfnisse nach Religionsausübung aktuell gemacht und natürlich auch die Frage des Religionsunterrichtes aktualisiert. Zwischendurch etwas zu den Zahlenverhältnissen; ich werde immer nur grobe Zahlen nennen. Österreich hat 7,5 Millionen Einwohner. Davon sind römisch-katolisch etwa 6,4 Millionen. Die nächststärkste Religionsgemeinschaft sind die Evangelischen Augsburgischen Bekenntnisses (etwas über 400 000 Bekenner), und die drittstärkste, damit argumentiert der Islam auch gern, sind schon die Muslime, allerdings mit etwa 80 000 Anhängern in der Relation und in der absoluten Zahl nicht allzu groß. Im Verhältnis zu der Einwohnerzahl von rund 7,5 Millionen stellen die rund 70 000 bis 80 000 Anhänger des Islams ungefähr 1 Prozent der österreichischen Bevölkerung. Zur Wertung dieser Zahl ist aber doch zu beachten, daß die übrigen gesetzlich anerkannten Kirchen oder Religionsgesellschaften weit unter dieser Zahl bleiben, oft nur wenige tausend Anhänger zählen. Es gibt in Österreich derzeit insgesamt etwa ein Dutzend gesetzlich 77 anerkannter Kirchen oder Religionsgesellschaften; die Angabe der genauen Zahl hängt von der unterschiedlichen Beantwortung von Rechtsfragen ab, die in diesem Zusammenhang nicht weiter interessieren. Die genannten Zahlen sind der letzten amtlichen Volkszählung von 1981 entnommen. Die islamische Glaubensgemeinschaft hat mir die sie betreffenden Zahlen erst kürzlich bestätigt. Die islamische Glaubensgemeinschaft konnte mit dem Gesetz von 1912 nur darauf verweisen, daß an sich der Status einer gesetzlich anerkannten Religionsgemeinschaft vorliegt. Es fehlte aber die nötige organisationsrechtliche Durchführung, die zunächst offenbar mangels tatsächlicher Bedürfnisse vorläufig nicht urgiert wurde. Dies änderte sich nach dem Zweiten Weltkrieg. Auf der Basis des österreichischen Vereinsgesetzes entstand der „moslemische Sozialdienst", der sich um Studenten und auch Fremdarbeiter kümmerte. Eine Stiftung „Islamisches Zentrum" wurde durch die Initiative diplomatischer Vertretungen arabischer Staaten in Wien und mit deren finanziellem Rückhalt gegründet. Diese Stiftung ist nach dem österreichischen Bundesstiftungsund Fondsgesetz 1975 errichtet und hat damit privatrechtlichen Status. Weder Verein noch Stiftung können unmittelbar spezifische Religionsrechte beanspruchen, aber sie können der Religionsausübung gewisse sachliche Voraussetzungen beistellen. So ist die genannte Stifung z. B. Rechtsträger der neuerbauten Moschee am Donaupark, die sie erbaut hat und mit allen Nebeneinrichtungen laufend erhält. Diese Ansätze, die in die 60er Jahre gehören, haben Vitalität genug entwickelt, daß man dann beim Bundesministerium für Unterricht und Kunst – das bei uns die Kultusagenden wahrnimmt – den Antrag stellen konnte, die Genehmigung zur Errichtung einer Kultusgemeinde zu erteilen. Das bedingt die Vorlage von Statuten. Solche Statuten wurden ausgearbeitet und in einem lagen Hin und Her 1979 genehmigt. Die formalgesetzlichen Delegationen des Islamgesetzes hat man dabei übersprungen und die nötigen normativen Regelungen, etwa Zusammensetzung der Gemeindeorgane oder Stellung der Religionsdiener, in diese Statuten eingebaut unter Zuhilfenahme des Anerkennungsgesetzes 1874, das für solche Statuten einige Rahmenbestimmungen aufstellt. Mit dem Genehmigungsbescheid, der sich direkt auf das Islamgesetz stützt, aber verbis expressis auch das 78 Anerkennungsgesetz analog heranzieht, wurde dieses an sich dem inneren Bereich zuzurechnende Normenwerk rechtswirksam auch für den äuberen Bereich. Wir haben also seit 1979 eine „Religionsgemeinde" genannte Kultusgemeinde, die für Wien, Niederösterreich und Burgenland zuständig ist, und wir haben im Rahmen dieser Statuten, das ging mit der analogen Heranziehung des Anerkennungsgesetzes, auch die bisher fehlende Verfassung für die islamische Glaubensgemeinschaft in Österreich. Es ist also ein vollständiges Normensystem sowohl für die einzelne Kultusgemeinde wie für die Gemeinschaft als Ganzes vorhanden. Daneben existieren aber noch andere Rechtsträger, und das macht die Situation etwas kompliziert. Ich wiederhole: Glaubensgemeinschaft und Kultusgemeinde genießen Öffentlich-Rechtlichkeit. Daneben arbeiten aber weiter Vereine, die örtlichen Interessen dienen, z. B. der Bereitstellung einer Moschee oder anderer Kultus- oder Bildungserfordernisse. Diese Vereine sind nach dem österreichischen Vereinsgesetz konstituiert, das an sich Religionsgemeinschaften aus seinem Geltungsbereich ausschließt, wohl aber nach ständiger Praxis zuläßt, dab für Teilzwecke religiöser Natur Vereine errichtet werden. Das heißt, diese Vereine können zwar gewisse Privatrechte wahrnehmen, etwa einen Mietvertrag für ein MoscheeGebäude abschließen, sie können aber nicht das Recht der öffentlichen Religionsausübung oder das Recht der Autonomie beanspruchten. Wohl aber ist ein sinnvolles Zusammenspiel ermöglicht, denn in diesen privatrechtlich gemieteten Objekten wird dann der Kult der anerkannten Glaubensgemeinschaft ausgeübt, und der hat alle Befugnisse der öffentlich-rechtlichen Religionsgemeinschaft für sich. Ähnlich ist es auch weiterhin mit den Stiftungen. Die Stiftungen können nach dem jetzt geltenden Bundesstiftungs- und Fondsgesetz von 1975 errichtet werden. Dieses Gesetz sieht an sich nur Zuständigkeit für nichtreligiöse Stiftungen vor, läßt aber die Unterstellung religiöser Stiftungen dann zu, wenn die einschlägigen Rechtsvorschriften, und dazu rechnet man offenbar auch das innere Recht, dies gestatten. Dadurch erreicht die Religionsgemeinschaft die nach verschiedenen Richtungen nötige organisatorische Durchgliederung mit Rechtspersönlichkeiten, nur eben ungewohnterweise in vielen Bereichen mit privatrechtlichen, die also hier Hilfsdienste ausüben. Die finanzielle Basis beruht auf 79 Mitgliedsbeiträgen, derzeit 600, - Schilling monatlich, zu denen sich die einzelnen Moslems freiwillig verpflichten; weiterhin auf anderen freiwilligen Leistungen etwa im Weg der früher erwähnten Erhaltungsvereine, oder schließlich durch Stiftungen, welche auch von ausländischen Vertretungsbehörden zeitweise namhafte Zuschüsse erhalten. Die Frage nach dem Religionsunterricht scheint besonders aktuell. Wir haben schwankende Angaben über die Zahl der muslimischen Schulkinder. Es sind mindestens 10 000, vielleicht aber auch 16 000. Der Religionsunterricht ist dadurch unproblematisch, weil nach Art. 17 unseres Staatsgrundgesetzes jede gesetzlich anerkannte Religionsgesellschaft das Recht und in etwa, das ist wegen der Autonomie zurückhaltend umschrieben, die Pflicht hat, an allen öffentlichen Schulen Religionsunterricht zu erteilen. Nach den einschlägigen schulrechtlichen Vorschriften besoldet die Lehrkräfte der Staat. Der Islam hat gegenwärtig 43 Lehrkräfte, die flächendeckend für ganz Österreich den Religionsunterricht erteilen. In Wien betrifft das auch Gymnasialunterricht, in den Bundesländern die Grundschulen. Wie alle Schulbücher werden auch die für den Religionsunterricht benötigten vom Staat gratis beigestellt. Der Lehrplan für den Religionsunterricht wurde von der islamischen Glaubensgemeinschaft erlassen und im Bundesgesetzblatt kundgemacht. Auch das entspricht dem System des österreichischen Staatskirchenrechts; die Religionsunterrichtslehrpläne werden autonom erlassen und lediglich deklaratorisch im Bundesgesetzblatt wiedergegeben. Dieser Lehrplan scheint mir ein knapper, aber instruktiver Beleg für die vom Islam angestrebte Selbstverwirklichung in einer fremden Kulturwelt zu sein. Probleme im Zusammenleben sind bisher nicht aufgetaucht. In vielen Richtungen könnte man juristische Probleme finden. Die wollte aber niemand suchen. Der Wille zur gemeinsamen Weiterentwicklung günstiger historischer Vorgaben setzte sich durch. 80 Im Namen Allahs, des Gnädigen, des Allerbarmers. Aus euch soll eine Gemeinschaft von Leuten werden, die zum Guten aufrufen, gebieten, was recht ist, und verbieten, was verwerflich ist. Denen wird es wohl ergehen. VERFASSUNG DER ISLAMISCHEN GLAUBENSGEMEINSCHAFT IN ÖSTERREICH gemäß dem Gesetz vom 15. Juli 1912, RGBI. Nr. 159, betreffend die Anerkennung der Anhänger des Islams als Religionsgesellschaft, in der Fassung der Kundmachung BGBL Nr. 164/ 1988 und der Verordnung BGBL Nr. 466/ 1988 I. Allgemeine Bestimmungen Artikel 1 Der Islamischen Glaubensgemeinschaft gehören alle Anhänger des Islams an, welche in der Republik Österreich ihren Aufenthalt haben. Artikel 2 Die Aufnahme in den Islam erfolgt bei Kleinkindern entsprechend den islamischen Vorschriften. Andere Personen werden durch Ablegung des islamischen Glaubensbekenntnisses in Gegenwart zweier moslemischer Zeugen durch den zuständigen Imam aufgenommen. Der Nachweis der Zugehörigkeit zum Islam erfolgt durch die Bestätigung des zuständigen Imams aus dem Registerbuch der Islamischen Religionsgemeinde. Artikel 3 Aufgabe der Islamischen Glaubensgemeinschaft ist die Wahrung und Pflege der Religion unter den Anhängern des Islams. Zur Erreichung dieses Zieles sorgt die Islamische Glaubensgemeinschaft durch: 1. Verkündigung des Islams; 2. Vorsorge für die Islamische Erziehung und Ausbildung der Anhänger des Islams; 3. Pflege der islamischen Humanität, insbesondere Fürsorge für Bedürftige und Kranke; 4. Veranstaltung religiöser Vorträge; 81 5. Herausgabe und Verbreitung islamischer Literatur und Zeitschriften; 6. Errichtung und Erhaltung von Moscheen, Religionsschulen und anderen religiösen 7. und religions-kulturellen Einrichtungen; 7. Abhaltung öffentlicher und nicht-öffentlicher islamischer Gottesdienste; 8. Bestattung der Verstorbenen; 9. Ausbildung von ReligionslehrerInnen, SeelsorgerInnen und ReligionsdienerInnen 10. Jede sonstige Tätigkeit, die die religiöse Förderung der Anhänger der Islamischen Glaubensgemeinschaft anstrebt; 11. Aufklärung über den Islam; Artikel 4 Die Religionsgesellschaft der Anhänger des Islams in der Republik Österreich ist Rechtsperson im Sinne von Artikel 15 des Staatsgrundgesetzes über die allgemeinen Rechte der Staatsbürger, RGBI. Nr. 142/1867. Sie lehrt und bekennt ihren Glauben und übt ihre Religion öffentlich und privat; sie ordnet und verwaltet ihre religiösen, religiös-kulturellen und vermögensrechtlichen Angelegenheiten selbständig. Artikel 5 Die Islamische Glaubensgemeinschaft führt ihre Verwaltung gemäß den Vorschriften des Islams nach den Bestimmungen dieser Verfassung und nach den anderen, auf Grund dieser Verfassung erlassenen Beschlüssen. Artikel 6 Neben der Religionsgesellschaft der Anhänger des Islams in der Republik Österreich haben die Islamischen Religionsgemeinden Rechtspersönlichkeit. Stiftungen erlangen die Rechtspersönlichkeit für den staatlichen Bereich nach den Bestimmungen des Bundes-Stiftungsund Fondsgesetzes, BGBI. Nr. 11/ 1975, in der jeweils geltenden Fassung, und der Stiftungsgesetze der Bundesländer. Diese Stiftungen stehen unter der religiösen Aufsicht der Islamischen Glaubensgemeinschaft. Von dieser Aufsicht ausgenommen sind die von diplomatischen Vertretungen errichteten Stiftungen, sofern deren Status nichts anderes vorsehen. Diese Einrichtungen erwerben und verwalten durch ihre Organe bewegliches und unbewegliches Vermögen, und üben alle sich ergebenden Rechte im Rahmen der Vorschriften dieser Verfassung. 82 Artikel 7 Alle Organe und Angestellten der Islamischen Glaubensgemeinschaft müssen eine angemessene religiöse Bildung besitzen, sowie die deutsche Sprache möglichst gut beherrschen. Die angemessene Bildung besteht darin, sowohl selbst die islamischen Vorschriften möglichst tadellos zu erfüllen als auch andere bei der Erfüllung dieser Vorschriften zu beraten sowie zu belehren und zu deren Befolgung zu veranlassen. Personen, die in dieser Gemeinschaft religiöse Funktionen ausüben, dürfen kein Geschäft betreiben, das mit ihrer religiösen Stellung und dem Ansehen der Islamischen Glaubensgemeinschaft nicht in Einklang steht. Artikel 8 Jedem Moslem, der sich durch die Entscheidung eines Organs der Islamischen Glaubensgemeinschaft in seinen Rechten oder persönlichen Interessen, die auf dieser Verfassung oder anderen, gehörig erlassenen Vorschriften beruhen, verletzt erachtet, steht das Recht der Berufung zu. Die Berufung gegen Entscheidungen des Gemeindeausschusses und der Gemeindeversammlung geht an den Obersten Rat, gegen Entscheidungen des Obersten Rates an den Schurarat der Islamischen Glaubensgemeinschaft. Die Berufung ist binnen 14 Tagen beim übergeordneten Organ einzubringen, welches auch über die aufschiebende Wirkung entscheiden kann. Artikel 9 Der Oberste Rat gibt ein religiös-kulturelles Mitteilungsblatt heraus, das als Amtsblatt der Islamischen Glaubensgemeinschaft zur Verlautbarung der Rechtsakte der Organe bestimmt ist. Artikel 10 Die Fahne der Islamischen Glaubensgemeinschaft ist grün, mit Aufschrift des Verses: Koran 3, 103 in weißer Farbe. („Und haltet allesamt fest am Seil Allahs und trennt euch nicht davon.") Artikel 11 Alle Organe der Islamischen Glaubensgemeinschaft haben ein Amtssiegel. Der Oberste Rat schreibt Form und Aufschrift des Amtssiegels vor. 83 II. Vermögen der Islamischen Glaubensgemeinschaft Artikel 12 Das Vermögen der Islamischen Glaubensgemeinschaft besteht aus: 1. beweglichen und unbeweglichen Sachen einschließlich deren Erträgnissen und Einkünften; 2. Geschenken und Legaten; 3. Subventionen seitens staatlicher Einrichtungen oder anderer Personen; 4. den Gemeindebeiträgen (Kultusumlage) und den aus diesen angelegten Fonds; 5. Honoraren und Gebühren anläßlich der jeweiligen Dienstleistungen; 6. Spenden und anderen Einkünften. Artikel 13 Der Schurarat der Islamischen Glaubensgemeinschaft bestimmt, anläßlich welcher religiöser und administrativer Dienstleistungen eine Gebühr oder ein Honorar unter gleichzeitiger Bestimmung der Höhe zu entrichten ist. Der Schurarat beschließt auf Vorschlag des Obersten Rates die näheren Bestimmungen über die Kultusumlage in einer Kultusumlageordnung. In dieser sind Festsetzung, Erhebung und Einbringung der Kultusumlage unter Bestimmung der Leistungspflichtigen zu regeln. Die Kultusumlageordnung hat weiters grundsätzliche Bestimmungen über die Höhe der Umlage unter Bezugnahme auf das Einkommen der Leistungspflichtigen zu enthalten, wobei allfällige freiwillige Spenden berücksichtigt werden können. Die Höhe der Beitragssätze beschließt der Oberste Rat auf Grund der Vorschläge der Gemeindeausschüsse für die Dauer zumindest eines Jahres. Die Kultusumlageordnung und die Beschlüsse über die Höhe der Beitragssätze bedürfen zu ihrer Wirksamkeit der Genehmigung des Bundesministeriums für Unterricht und Kunst. Artikel 14 Das Vermögen der Islamischen Glaubensgemeinschaft dient ausschließlich deren Zielen und darf nicht für andere Zwecke verwendet werden. Der Schurarat erläßt Richtlinien für die Vermögensverwaltung. 84 III. Organe der Islamischen Glaubensgemeinschaft Artikel 15 Organe der Islamischen Glaubensgemeinschaft sind: A: Für die Religionsgemeinde: 1. 2. 3. 4. die Gemeindeversammlung der Gemeindeausschuß der erste Imam die islamischen SeelsorgerInnen B: Für die Glaubensgemeinschaft des Islams in Österreich: 5. 6. 7. 8. 9. der Schurarat der Oberste Rat der Beirat der Mufti der IGGiÖ das Schiedsgericht Die Organe der Glaubensgemeinschaft fassen ihre Beschlüsse mit einfacher Stimmenmehrheit, sofern im folgenden nichts anderes bestimmt ist. A. Religionsgemeinde Artikel 16 Mitglieder der Religionsgemeinde sind alle jene Angehörigen der Islamischen Glaubensgemeinschaft, welche 1. im Sprengel der Religionsgemeinde durch mehr als ein Jahr ihren Wohnsitz oder ständigen Aufenthalt haben; 2. mindestens 14 Jahre alt sind; 3. in das vom Gemeindeausschuß geführte Mitgliederverzeichnis (Registerblätter) eingetragen sind und 4. sich bereit erklärt haben, den vom Obersten Rat festgesetzten jährlichen Mindestbeitrag zu bezahlen. Artikel 17 Der Sprengel der Islamischen Religionsgemeinde Wien umfaßt die Bundesländer Wien, Niederösterreich und Burgenland. Der Sprengel der Islamischen Religionsgemeinde Graz umfaßt die Bundesländer Steiermark und Kärnten. 85 Der Sprengel der Islamischen Religionsgemeinde Linz umfaßt die Bundesländer Oberösterreich und Salzburg. Der Sprengel der Islamischen Religionsgemeinde Bregenz umfaßt die Bundesländer Vorarlberg und Tirol. Artikel 18 Moslems (Angehörige des Islams gemäß Artikel 1), die nicht Mitglieder einer Religionsgemeinde sind oder außerhalb des Sprengels einer Religionsgemeinde wohnen, sind berechtigt, die religiösen und religiös-kulturellen Einrichtungen der nächstgelegenen Religionsgemeinde unter den allgemeinen Bedingungen in Anspruch zu nehmen. Artikel 19 Die Mitgliedschaft zur Religionsgemeinde endet: 1. durch den Tod; 2. durch die Verlegung des Wohnsitzes oder des ständigen Aufenthaltes aus dem Sprengel der Religionsgemeinde; 3. durch Austritt aus der Religionsgemeinde, welcher dem Gemeindeausschuß gegenüber schriftlich zu erklären ist. Die Mitgliedschaft der Religionsgemeinde kann auch durch Ausschlußbeschluß seitens des Gemeindeausschusses, bei dem eine 2/3 Mehrheit erforderlich ist, etwa im Falle schwerwiegender Vergehen gegen die Vorschriften des Islams, rechtskräftiger strafgerichtlicher Verurteilung wegen eines Verbrechens oder Entmündigung, enden; in diesen Fällen ist der Ausschuß berechtigt, aber nicht verpflichtet, einen Ausschluß auszusprechen. A. 1. Gemeindeversammlung Artikel 20 Die Gemeindeversammlung tritt zu ordentlichen und außerordentlichen Sitzungen zusammen und wird vom Vorsitzenden des Gemeindeausschusses einberufen. Die ordentliche Gemeindeversammlung tritt alle sechs Jahre zur Beschlußfassung über die Finanzgebarung der Religionsgemeinde und zur Wahl des Gemeindeausschusses – nach Möglichkeit in den beiden ersten Monaten des Kalenderjahres – zusammen und wird vom Gemeindeausschuß einberufen. 86 Außerordentliche Gemeindeversammlungen sind vom Gemeindeausschuß einzuberufen, wenn dieser dies beschließt oder wenn mindestens ein Fünftel der Mitglieder einen begründeten Antrag stellen. In diesem Fall ist die außerordentliche Gemeindeversammlung binnen Monatsfrist einzuberufen. Die Gemeindeversammlungen finden am Sitz der Gemeinde statt. Die Einladung hat Versammlungsort und Zeitpunkt des Beginns zu bestimmen. Die Gemeindemitglieder sind schriftlich zumindest 14 Tage vor der Gemeindeversammlung zu laden. Überdies ist die Einladung im Mitteilungsblatt und sonst auf geeignete Weise zu verlautbaren. Artikel 21 Die Gemeindeversammlung ist beschlußfähig, wenn mindestens die Hälfte der Mitglieder anwesend ist. Sollten weniger Mitglieder zum festgesetzten Termin anwesend sein, ist für einen anderen Termin zu laden. Diese Gemeindeversammlung ist ohne Rücksicht auf die Zahl der erschienenen Gemeindemitglieder beschlußfähig. Der Ersatztermin kann schon in der ersten Ladung festgesetzt werden. Artikel 22 Die Tagesordnung ist in der Ladung bekanntzugeben. Andere Tagesordnungspunkte können beim Gemeindeausschuß spätestens acht Tage vor dem Sitzungstermin beantragt werden. Sie bilden einen Punkt der Tagesordnung, wenn dies der Gemeindeausschuß beschließt. Sie werden vom Obersten Rat zugelassen. Beschlüsse der Gemeindeversammlung bedürfen der einfachen Stimmenmehrheit, sofern in dieser Verfassung nichts anderes bestimmt wird. Den Vorsitz in der Gemeindeversammlung führt ein Mitglied des Gemeindeausschusses, im Zweifel dessen Vorsitzender. Anläßlich der Wahl des Gemeindeausschusses wird eine Wahlkommission gebildet; dieser gehören mit Stimmrecht pro Wahlvorschlag je eine zu nominierende Vertrauensperson, sowie der Mufti und ein Mitglied des Obersten Rates an. In jedem Wahlvorschlag kann zusätzlich ein Ersatzmitglied genannt werden, welches die Vertrauensperson im Verhinderungsfall zu vertreten hat. – Kein Kandidat eines Wahlvorschlages kann Vertrauensperson sein. Den Vorsitz in der Wahlkommission führt der Mufti, im Verhinderungsfall das Mitglied des Obersten Rates. Bei Stimmengleichheit entscheidet die Stimme des Vorsitzenden. Die Wahl ist unter Aufsicht der Wahlkommission geheim mit Stimmzetteln durchzuführen. 87 Artikel 23 Für die Wahl des Gemeindeausschusses sind Wahlvorschläge längstens acht Tage vor der Gemeindeversammlung beim Obersten Rat einzubringen. Wahlvorschläge müssen von mindestens 20 Prozent der wahlberechtigten Mitglieder der Gemeinde schriftlich unterstützt werden. In den Wahlvorschlägen ist auf die sprachlichen Verhältnisse innerhalb der Religionsgemeinde Rücksicht zu nehmen. Im Falle schwerwiegender Bedenken gegen einen Wahlvorschlag hinsichtlich der Zusammensetzung der Kandidaten kann der Oberste Rat Empfehlungen über die Änderung der Kandidaten hinsichtlich der eingebrachten Wahlvorschläge aussprechen. Kommen die Kandidaten bis spätesten zu Beginn der Gemeindeversammlung diesen Änderungsvorschlägen nicht nach, kann der Oberste Rat die Einzelabstimmung nach Kandidaten oder in Abgehen von Absatz 4 die Wahl entsprechend dem Verhältnis der abgegebenen Stimmen für die eingebrachten Listen der Wahlvorschläge entsprechend deren Reihung anordnen (Verhältniswahlrecht) oder die Gemeindeversammlung auf einen späteren Zeitpunkt zum Zwecke der Einbringung neuer Wahlvorschläge verschieben. Die Kandidaten haben ihre Bereitschaft zur Aufstellung anläßlich der Einbringung der Wahlvorschläge schriftlich zu erklären. Die Kandidaten jenes Wahlvorschlages, der die meisten Stimmen auf sich vereinigt, gelten als gewählt. Im Falle der Stimmengleichheit findet eine Stichwahl statt. Führt auch diese zu keinem Ergebnis, ist binnen 14 Tagen eine neue ordentliche Gemeindeversammlung zur Wahl des Gemeindeausschusses einzuberufen. Über zweifelhafte Fragen im Zusammenhang mit der Wahlhandlung hat das Wahlkomitee sofort zu entscheiden. Artikel 24 Über die Gemeindeversammlung Generalsekretär ein Protokoll zu führen. hat der Artikel 25 Die Gemeindeversammlung beschließt über: 1. die Wahl des Gemeindeausschusses; 2. die Entgegennahme des Rechenschaftsberichtes, des Budgets und des Rechnungsabschlusses, welche vom Gemeindeausschuß vorzulegen sind; 3. die Anträge des Gemeindeausschusses; 88 4. die Anträge von Gemeindemitgliedern, die rechtzeitig eingebracht werden; 5. die Anträge an den Obersten Rat zwecks Verfassungsänderung, welche Beschlüsse der Mehrheit von 2/3 der stimmberechtigten Mitglieder bedürfen; 6. die Berichte des ersten Imams über seine Tätigkeit. Die Beschlüsse zu Ziffer 1., 2. Und 5. Bedürfen zu ihrer Wirksamkeit der Genehmigung des Obersten Rates. A.2. Gemeindeausschuß Artikel 26 Der Gemeindeausschuß ist das geschäftsführende Organ der Religionsgemeinde und wird zu seinen Sitzungen vom Vorsitzenden einberufen. Er hat die Religionsgemeinde zu vertreten und sorgt für die religiösen Belange der Moslems und die Bedürfnisse der Religionsgemeinde. Der erste Imam gehört dem Gemeindeausschuß mit beratender Stimme an. Artikel 27 Der Gemeindeausschuß führt insbesondere folgende Aufgaben durch: 1. Er verwaltet das Vermögen der Religionsgemeinde. 2. Er nimmt Legate und Stiftungen (ohne Rechtspersönlichkeit) an und schlägt deren Gründung dem Obersten Rat vor. 3. Er ernennt und enthebt die Vermögensverwalter der Stiftungen der Gemeinde (ohne Rechtspersönlichkeit). 4. Er sorgt für den Bau und die Erhaltung von Moscheen, Friedhöfen und sonstigen religiösen und kulturellen Einrichtungen der Gemeinde. 5. Er gibt seine Ansicht zur Ernennung und Dienstenthebung der Imame und der Moscheebediensteten der Gemeinde ab. 6. Er stellt die Entwürfe für das Budget und den Rechnungsabschluß. 7. Er organisiert die Einhebung der Gemeindebeiträge (Kultusumlage) und der Finanzgebarung der Religionsgemeinde. 8. Er vertritt die Interessen der Religionsgemeinde. Artikel 28 Der Gemeindeausschuß besteht aus neun Mitgliedern. Mindestens ein Drittel dieser Mitglieder muß im Besitz der angemessenen religiösen Bildung sein. Mindestens die Hälfte der 89 Mitglieder soll die österreichische Staatsbürgerschaft besitzen. Nicht mehr als ein Drittel der Ausschußmitglieder dürfen einer einzigen ethnischen und sprachlichen Gruppe angehören. Die von der ordentlichen Gemeindeversammlung gewählten Mitglieder des Gemeindeausschusses wählen unmittelbar danach den Vorsitzenden, den Generalsekretär und den Kassier, sowie deren Stellvertreter mit einfacher Stimmenmehrheit. Diese Wahl bedarf der Genehmigung des Obersten Rates. Die Funktionsdauer des Gemeindeausschusses ist 6 Jahre und währt bis zur Konstituierung des nächsten Gemeindeausschusses. Eine vorzeitige Abberufung kann durch die Gemeindeversammlung erfolgen. Die Mitglieder des Gemeindeausschusses sind für ihre Amtsführung der Gemeindeversammlung und dem Obersten Rat verantwortlich. Die Religionsgemeinde wird nach außen durch den Vorsitzenden vertreten. Rechtserhebliche Urkunden und Schriftstücke werden durch den Vorsitzenden und den Generalsekretär unterzeichnet. In finanziellen Angelegenheiten tritt an die Stelle des Generalsekretärs der Kassier. A.3. Erster Imam Artikel 29 Der Erste Imam wird nach Anhörung des Gemeindeausschusses über Antrag des Obersten Rates vom Schurarat ernannt und abberufen. Er hat zumindest Absolvent einer islamischen Hochschule zu sein oder eine entsprechende islamisch-religiöse Bildung zu besitzen. Dieser gehört dem Gemeindeausschuß mit beratender Stimme an und ist religiös-kultureller Referent. Dem ersten Imam kann vom Obersten Rat der Titel Mufti verliehen werden. Die Rechte und Pflichten der Imame bestimmen die Vorschriften des Islams sowie die vom Schurarat und Obersten Rat dementsprechend erlassenen Anordnungen. A.4. Die islamischen SeelsorgerInnen Definition: Eine/e Islamische/r SeelsorgerIn ist DienerIn an den Mitgliedern der Gemeinschaft der Muslime und hat sich um das ausgeglichene Verhältnis zwischen Physischem, Geistigem und Spirituellem – welche in 90 ihrem komplexen Zusammenspiel den Zustand der Seele darstellen – unter Berücksichtigung der islamischen Lehre und Vorschriften zu kümmern und deren allgemeinen Zustand zu verbessern. Islamische Seelsorgeorgane sollen allen Mitgliedern der Gemeinde ein Vorbild im Islam (Gottestreue und Friedfertigkeit), Iman (Glauben und Gottvertrauen) und Ihsan (Gottesliebe und Aufrichtigkeit) sein. Männliche und weibliche Seelsorger sind grundsätzlich gleichgestellt, mit der Einschränkung, dass gemäß der überwiegenden Mehrheit der Gelehrten männliche Vorbeter sowohl männliche als auch weibliche Gemeinden beim Gebet führen dürfen, während weibliche Vorbeterinnen ausschließlich weibliche Gemeinden beim Gebet führen dürfen. Auch bei der rituellen Waschung und Ausstattung der Toten müssen SeelsorgerInnen geschlechtsspezifisch herangezogen werden. Im Allgemeinen wird empfohlen, dass SeelsorgerInnen sich vornehmlich geschlechtsspezifischer Fragen des eigenen Geschlechts annehmen. Die den islamischen Seelsorgeorganen zustehende Amtsautorität darf nur gegen Angehörige der IGGiÖ gebraucht werden und niemals zum Zwecke, die Befolgung der Gesetze oder die freie Ausübung staatsbürgerlicher Rechte zu hindern. Ein äußerer Zwang darf bei der Ausübung dieser Amtsautorität nicht angewandt werden. Artikel 30 Seelsorgeorgane: 1. 2. 3. 4. 5. Erster Imam (Mufti der Religionsgemeinde) Imam (VorbeterInnen) Vaez (PredigerInnen) Muezzin (Gebetsrufer) ReligionsdienerInnen (für spezielle Aufgaben wie rituelle Totenwäsche und Beaufsichtigung der rituellen Schächtung etc.) 6. SeelsorgerInnen (für spezielle Bereiche wie Militär, Haftanstalten, Krankenhäuser, etc.) 7. ReligionslehrerInnen mit seelsorgerischem Auftrag Artikel 31 Aufgabenbereich: 1. Religiöse und religionsrechtliche Aufklärung und moralischreligiöse Unterweisung der Muslime 2. Quranlesung, Quranerklärung und Quranunterricht 3. Leitung von Gottesdiensten, insbesondere die Leitung gemeinschaftlicher Gebete 91 4. 5. 6. 7. Predigen an Feiertagen, Festtagen und religiösen Anlässen Aufnahme und Belehrung von Konvertierten Mitarbeit beim Aufbau einer lebendigen Gemeinde Seelisch-geistige Erbauung der Gläubigen und deren Beratung in Ritualfragen 8. Vereinsbetreuung 9. Beratung in familiären Angelegenheiten und Durchführung von religiösen Eheschließungen 10. Beratung in sozialen Angelegenheiten 11. Militär-, Haftanstalten- und Krankenseelsorge 12. Schwangerschaftsberatung 13. Beratung bei Erziehungsfragen 14. Trost und Beistand in Krisensituationen 15. Sterbebegleitung 16. Rituelle Waschung, Ausstattung und Bestattung von Verstorbenen Artikel 32 Bestellung: In Österreich werden Islamische SeelsorgerInnen, wenn diese Verfassung nichts anderes vorsieht auf Vorschlag der Religionsgemeinde vom Obersten Rat der IGGiÖ schriftlich bestellt und ermächtigt und gegebenenfalls aus dem Amt entlassen. Diese Kompetenzen können vom Obersten Rat auf den Gemeindeausschuss übertragen bzw. Von diesem entzogen werden. Die Zuweisung eines Seelsorgeorgans kann ständig oder vorübergehend sein. Voraussetzungen für die Bestellung: Um zum/r islamischen SeelsorgerIn bestellt zu werden, ist eine abgeschlossene Ausbildung an einer höheren islamischen Bildungsanstalt oder eine entsprechende von der IGGiÖ als adäquat anerkannte praktische Erfahrung in der seelsorgerischen Betreuung von Muslimen nachzuweisen, oder ein erfolgreicher Abschluß eines Ausbildungslehrganges über „Islamische Seelsorge in Österreich" veranstaltet von der IGGiÖ. Gründliche Kenntnisse der Lehre des Islams und der Einrichtungen der IGGiÖ müssen vorhanden sein sowie ein unbescholtener Lebenswandel. Die Eignung muß durch eine Anhörung vor dem Obersten Rat oder eines von diesem ermächtigten Gremiums bestätigt werden. Die Beherrschung der deutschen Sprache ist erwünscht. 92 Artikel 33 Amtsenthebung: Die Amtsenthebung wird (wenn diese Verfassung nichts anderes vorsieht) vom Obersten Rat der IGGiÖ ausgesprochen und erfolgt aufgrund: 1. Beendigung der Mitgliedschaft in der IGGiÖ 2. Entlassung durch den Obersten Rat oder einem anderen zuständigen Organ der IGGiÖ 3. Verlegung des Wohnsitzes aus dem zugewiesenen Wirkungsbereich 4. Verstoß gegen die in der Seelsorgeausbildung vermittelten islamischen Grundsätze und Leitlinien und/oder gegen Anweisungen der zuständigen Organe trotz Mahnung durch das zuständige Organ der IGGiÖ 5. Rechtskräftige Verurteilung wegen verbrecherischen und/oder unehrenhaften Delikten 6. Amtsmißbrauch und/oder erwiesene sittenwidrige Handlungen B: Für die Glaubensgemeinschaft des Islams in Öserreich B.5. Schurarat Artikel 34 Der Schurarat ist das legislative Organ der Islamischen Glaubensgemeinschaft in der Republik Österreich. Der Schurarat besteht aus mindesten 16 Mitgliedern. Nicht mehr als ein Drittel der Mitglieder des Schurarates dürfen einer einzigen ethnischen und sprachlichen Gruppe angehören. Dem Schurarat gehören mit beschließender Stimme die Vorsitzenden, Generalsekretäre, Kassiere und die ersten Imame jeder Religionsgemeinde an. Die restlichen Mitglieder werden von den Gemeindeausschüssen entsprechend dem Verhältnis der Mitglieder dieser Gemeinde gewählt. Das Amt der Mitglieder des Schurarates währt 6 Jahre, jedenfalls aber bis zum Zusammentritt des nächsten Schurarates. Sitz des Schurarates ist Wien. Artikel 35 Der Schurarat wählt aus seiner Mitte seinen Vorsitzenden, seinen Generalsekretär, sowie deren Stellvertreter. Der Vorsitzende hat mindestens einmal jährlich die ordentliche Sitzung des Schurarates einzuberufen. 93 Über begründeten Antrag eines Drittels der Mitglieder ist ein außerordentlicher Schurarat einzuberufen. Die Entscheidungen erfolgen mit Stimmenmehrheit. Bei Stimmengleichheit entscheidet die Stimme des Vorsitzenden. Artikel 36 Der Schurarat übt folgende Funktionen aus: 1. Er trifft Entscheidungen über die Organisation und Tätigkeit der Islamischen Glaubensgemeinschaft in Österreich. 2. Er erläßt Vorschriften über die Einrichtung von Moscheen, Räumlichkeiten zur Erteilung des Religionsunterrichtes und anderer religiöser Einrichtungen und Anstalten der Religionsgemeinden. 3. Er sorgt für die Befriedigung aller Bedürfnisse der Islamischen Glaubensgemeinschaft und erläßt die erforderlichen Richtlinien. 4. Er erstellt das Budget und bewilligt den Rechnungsabschluß. 5. Er überprüft und genehmigt die Tätigkeitsberichte des Obersten Rates. 6. Er ernennt über Vorschlag des Obersten Rates die Ersten Imame (Muftis). 7. Er wählt und enthebt den Vorsitzenden, den stellvertretenden Vorsitzenden und die Mitglieder des Obersten Rates. 8. Er erläßt Vorschriften und Richtlinien über die Verwaltung und Aufsicht des Vermögens aller Einrichtungen der Religionsgemeinden. 9. Er erläßt Vorschriften und Richtlinien über den Erwerb, die Veräußerung und die Belastung des Vermögens. 10. Er genehmigt nach den Bestimmungen dieser Verfassung die Beschlüsse der nachgeordneten Organe. 11. Er beschließt Verfassungsänderungen mit einer Mehrheit von 2/3 der Stimmen. 12. Er hat das Recht, den Gemeindeausschuß oder einzelne Personen daraus abzuwählen. 13. Die Abwahl des Vorsitzenden des Obersten Rates und Präsidenten der Islamischen Glaubensgemeinschaft sowie des Vorsitzenden des Gemeindeausschusses, welche für 6 Jahre gewählt werden, ist nur mit einer Mehrheit von 2/3 der Stimmen der Mitglieder des Schurarates nach erwiesener Verfehlung und Überprüfung der Beschuldigungen durch den Vorsitzenden des Schurarates und des Muftis der IGGiÖ vorzunehmen. 94 B.6. Oberster Rat Artikel 37 Der Oberste Rat ist das Exekutivorgan der IGGiÖ. Es ist das Hauptorgan für religiöse, religiös-kulturelle und vermögensrechtliche Belange der Islamischen Glaubensgemeinschaft. Das Mandat der vom Schurarat gewählten Mitglieder des Obersten Rates währt so lange wie das Mandat des Schurarates; es führt die Geschäfte bis zur Wahl des neuen Obersten Rates. Der Oberste Rat besteht aus zwölf Mitgliedern, welche vom Schurarat gewählt werden. Die Mitglieder müssen dem Schurarat angehören. Die Hälfte der Mitglieder muß im Besitz der angemessenen religiösen Bildung sein. Der Mufti der IGGiÖ gehört dem Obersten Rat mit beratender Stimme an. Nicht mehr als ein Drittel der Mitglieder des Obersten Rates dürfen einer ethnischen und sprachlichen Gruppe angehören. Der Vorsitzende wird im Verhinderungsfall von seinem Stellvertreter vertreten. Dieser führt dann die Geschäfte der IGGiÖ als geschäftsführender Präsident, so lange der Verhinderungsfall besteht, längstens aber bis zur Wahl eines neuen Vorsitzenden. Die Entscheidungen werden in den vom Vorsitzenden einberufenen Sitzungen getroffen. In dringenden, unaufschiebbaren Fällen entscheidet der Vorsitzende; er hat die Genehmigung des Obersten Rates in der nächsten Sitzung einzuholen. Eine Sitzung des Obersten Rates ist vom Vorsitzenden über begründeten Antrag dreier Mitglieder oder eines Ausschusses einer Religionsgemeinde innerhalb einer Frist von drei Monaten einzuberufen. Kommt der Vorsitzende den Einberufungsanträgen innerhalb von sechs Monaten nicht nach, dann hat der Stellvertretende Vorsitzende den Obersten Rat zu einer Sitzung einzuberufen. Die Islamische Glaubensgemeinschaft in der Republik Österreich wird nach außen durch den Vorsitzenden des Obersten Rates vertreten. Er ist gleichzeitig Präsident der Islamischen Glaubensgemeinschaft in Österreich. Artikel 38 Der Oberste Rat führt insbesondere in administrativer Hinsicht folgende Aufgaben durch: 1. Er verwaltet alle religiösen und vermögensrechtlichen Angelegenheiten der Islamischen Glaubensgemeinschaft und beaufsichtigt die Tätigkeit der Gemeinden und Stiftungsorgane. 95 2. Er gibt Erklärungen und Erläuterungen zu religiösen Fragen. 3. Er erteilt Anweisungen zur Gestaltung des Religionsunterrichtes, erläßt die Lehrpläne und bestellt die Fachinspektoren zur unmittelbaren Beaufsichtigung des Religionsunterrichtes. 4. Er bestellt und enthebt auf Vorschlag der Gemeindeausschüsse die Religionslehrer und beaufsichtigt deren Lehrtätigkeit. 5. Er ernennt, versetzt und enthebt die Bediensteten der Moscheen der Religionsgemeinden und der andern Angestellten des Obersten Rates und dessen Institutionen. 6. Er bewilligt die Budgets und die Rechnungsabschlüsse der Religionsgemeinden. 7. Er sorgt für die Errichtung und Instandhaltung von Moscheen und anderen religiösen Einrichtungen der Religionsgemeinden. 8. Er beaufsichtigt die Verwaltung des Vermögens aller islamischen Einrichtungen der Religionsgemeinden. 9. Er unterbreitet dem Vorsitzenden des Schurarates Vorschläge für die außerordentliche Einberufung des Schurarates und führt die notwendigen Vorbereitungen durch. 10. Er erstellt Berichte über seine Tätigkeit an den Schurarat. 11. Er bereitet Vorschläge für das Budget und den Rechnungsabschluß an den Schurarat vor. 12. Er genehmigt die Beschlüsse der Religionsgemeinden, wie dies in dieser Verfassung vorgesehen ist. 13. Er führt die Beschlüsse des Schurarates durch. 14. Er leitet die genehmigten Vorschläge der Religionsgemeinden auf Änderung dieser Verfassung an den Schurarat weiter und stellt Selbst Verfassungsänderungsanträge. 15. Er trifft in dringenden und unaufschiebbaren Fällen Entscheidungen, die in den Kompetenzbereich des Schurarates fallen und holt deren nachträgliche Genehmigung bei der nächsten Sitzung ein. B.7. Beirat Artikel 39 Der Beirat (BR) ist ein beratendes Organ der IGGiÖ. Ihm gehören die Obmänner der großen islamischen Organisationen in Österreich oder, im Falle der Unvereinbarkeit, bevollmächtigte Vertreter der betreffenden Organisationen an. 96 Der Schurarat bestimmt bei Beginn seiner Amtsperiode auf Vorschlag des Obersten Rates die Organisationen, deren Obmänner oder bevollmächtigte Mitglieder als Mitglieder des BR herangezogen werden. Die Mitgliedschaft eines Obmanns oder bevollmächtigten Mitglieds einer islamischen Organisation im BR der IGGiÖ ist mit dem Fortbestehen seiner Funktion in seiner Mutterorganisation gekoppelt. Verlust der angestammten Funktion in der eigenen Organisation führt automatisch zum Verlust der Mitgliedschaft im BR der IGGiÖ. Die Amtsperiode des BR währt so lange wie die Amtsperiode des Schurarates. Der Präsident der IGGiÖ führt den Vorsitz bei Sitzungen des BR. Er beruft auf Beschluß des Obersten Rates oder auf Antrag eines Drittels der Mitglieder des BR den BR zu ordentlichen und außerordentlichen Sitzungen ein. Artikel 40 Der BR bereitet dem Obersten Rat und dem Schurarat Vorschläge, Anträge und Anregungen vor. Er sorgt vornehmlich für die Erhaltung einer lebendigen Verbindung zwischen den Organen der IGGiÖ und der Gemeinschaft der Muslime in Österreich. B.8. Mufti der IGGiÖ Artikel 41 Der Mufti der IGGiÖ wird von den Mitgliedern des Schurarates mit einfacher Mehrheit gewählt. Er muß die erforderlichen religiösen und bildungsmäßigen Voraussetzungen besitzen. Er kann nur wegen schwerer Verfehlungen gegen die Gesetze des Islams vom Schurarat mit 2/3 -Mehrheit abgewählt werden. Artikel 42 Der Mufti der IGGiÖ entscheidet über religiöse Fragen in der Islamischen Glaubensgemeinschaft. Im Verhinderungsfall bestellt der Mufti der IGGiÖ im Einvernehmen mit dem Obersten Rat ein geeignetes Mitglied des Obersten Rates zu seinem Vertreter. Ist der Mufti der IGGiÖ dauernd an der Ausübung seiner Amtsgeschäfte verhindert, so hat der Oberste Rat ein anderes geeignetes Mitglied des Obersten Rates zum provisorischen Geschäftsträger (Na ´ib) zu ernennen, der die Funktion bis zur Wahl des neuen Muftis auszuüben hat. 97 Artikel 43 Der Mufti der IGGiÖ übt folgende Funktionen aus: 1. Er kontrolliert die Tätigkeit der Imame und Religionslehrer im Einvernehmen mit dem Obersten Rat und den Fachinspektoren. 2. Er trifft in dringenden und unaufschiebbaren Fällen religiöse Entscheidungen aus dem Kompetenzbereich des Obersten Rates und holt dessen nachträgliche Genehmigung bei der nächsten Sitzung ein. 3. Er hat das Recht, gegen jede Entscheidung des Obersten Rates oder seiner Organe Einspruch zu erheben, falls er der Meinung ist, daß sie gegen den Geist des Islams verstößt oder den Interessen der Islamischen Glaubensgemeinschaft widerspricht. Die endgültige Entscheidung trifft der Schurarat. 4. Er hat sich unter Heranziehen der Imame auch der Erwachsenenbildung zu widmen. B. 9. Das Schiedsgericht Artikel 44 Das Schiedsgericht ist das Verfassungskontrollorgan der IGGiÖ. Es wird auf Vorschlag des Obersten Rates vom Schurarat aus 7 verdienten und integeren Persönlichkeiten des islamischen öffentlichen Lebens gebildet. Der Schurarat wählt auch zugleich den Vorsitzenden des Schiedsgerichtes. Es kontrolliert und beobachtet die verfassungsmäßige Einhaltung der Wahltermine, der IGGiÖ-Organe und ihre ordnungsmäßige Einhaltung der Durchführung. Bei einer Überschreitung eines Wahltermins von einem Organ der IGGiÖ tritt das Schiedsgericht zusammen und setzt dem säumigen Organ eine angemessene Frist zur Durchführung der in Verzug geratenen Wahl. Kommt das betreffende Organ der Aufforderung des Schiedsrichters bis zum Ablauf der eingesetzten Frist nicht nach, so tritt das Schiedsgericht zusammen, erklärt das säumige Organ für abgesetzt, führt seine Amtsgeschäfte provisorisch weiter und führt die verzögerte Wahl innerhalb der Frist von zwei Monaten durch. Das Schiedsgericht kann den Antrag eines Organs der IGGiÖ über Divergenzen und Unstimmigkeiten bezüglich der Anwendung oder 98 Auslegung der Bestimmungen dieser Verfassung eine bindende Entscheidung treffen. Das Schiedsgericht wacht insbesondere über Einhaltung der in dieser Verfassung bestimmten ethnischen und sprachlichen Verhältnisse. IV. Rechte und Pflichten Artikel 45 Jedes Mitglied einer islamischen Religionsgemeinde hat in dieser das aktive Wahlrecht, unabhängig vom Geschlecht, wenn es in dem vom Gemeindeausschuß geführten Mitgliederverzeichnis (Registerblätter) mindestens sechs Monate eingetragen und mit der Bezahlung des jährlichen Mindestbeitrages nicht säumig ist. Das passive Wahlalter zum Gemeindeausschuß ist 20 Jahre und an einen dreijährigen ständigen Aufenthalt in der Gemeinde gebunden. Artikel 46 Alle Mitglieder einer islamischen Religionsgemeinde haben das Recht, alle Einrichtungen der Islamischen Glaubensgemeinschaft unter den vorgesehenen Bedingungen zu benützen. Die Anhänger des Islams sind diesbezüglich den Mitgliedern gleichgestellt. Artikel 47 Alle Mitglieder der Islamischen Glaubensgemeinschaft haben die Vorschriften des Islams und dieser Verfassung zu beachten. V. Übergangsvorschriften Artikel 48 Anläßlich der ersten Wahl des Gemeindeausschusses nach den Bestimmungen dieser Statuten sind jene Personen wahlberechtigt, die in die Liste der Mitglieder der zu konstituierenden Gemeinde eingetragen sind. Diese Liste ist vom Obersten Rat zu führen; in diese können jene Moslems aufgenommen werden, die im Sprengel der zu konstituierenden Religionsgemeinde durch mehr als ein Jahr ihren Wohnsitz oder ständigen Aufenthalt haben, sich bereit erklärt haben, den vom Obersten Rat festgesetzten jährlichen Mindestbeitrag zu bezahlen und für das erste Jahr auch tatsächlich entrichtet haben. 99 2. BELGIQUE Arrêté royal du 3 mai 1978 portant organisation des comités chargés de la gestion du temporel des communautés islamiques reconnues. (Moniteur Belge, du 6 mai 1978) CHAPITRE 1er. – DES COMITES CHARGES DE LA GESTION DU TEMPOREL DU CULTE ISLAMIQUE Art. 1er.. Les communautés islamiques sont reconnues par Nous pour une ou plusieurs provinces déterminées. La reconnaissance d’une communauté islamique a pour effet d’autoriser celle-ci à créer un comité chargé de la gestion de ses intérêts temporels en matière de culte ainsi que de sa représentation dans ses rapports avec l’autorité civile. Le comité comprend, en qualité de membre de droit, l’Imam premier en rang, ou son délégué. Il comprend, en outre, des membres élus. Ceux-ci peuvent être au nombre de six, sept ou huit pour le comité du Brabant; ils peuvent être au nombre de quatre, cinq ou six pour les autres comités. Lors de la première constitution des comités, le nombre des membres à élire est déterminé par le comité culturel du «Centre Islamique et Culturel». Deux mois au moins avant l’expiration des mandats de ses membres élus, chaque comité détermine le nombre de mandats auxquels il y aura lieu de pourvoir lors de prochaines élections. Art. 2. § 1er. Les membres du comité visés à l’article 1er, alinéa 3, sont désignés par les membres de la communauté islamique qui ont la qualité d’électeur. Pour avoir la qualité d’électeur, il faut être âgé de dix-huit ans au moins, le jour de l’élection, et être inscrit depuis un an au moins au registre d’une mosquée. Lors de cette inscription, les membres de la communauté islamique indiquent, le cas échéant, leur appartenance à un des groupes particuliers existant au sein de la communauté. 100 § 2. L’autorité chargée d’organiser l’élection répartit, s’il y a lieu, les électeurs en plusieurs collèges, en tenant compte des appartenances respectives des électeurs à des groupes particuliers, telles que les intéressés les ont indiquées lors de leur inscription au registre d’une des mosquées. La même autorité règle le mode de répartition des mandats, dans les limites autorisées par le présent arrêté. Le comité culturel du « Centre Islamique et Culturel » organise la première élection qui a lieu pour la constitution de chacun des comités créés en application du présent arrêté. Le comité institué pour une communauté islamique reconnue organise les élections prévues pour le renouvellement de sa composition, en prenant les mesures nécessaires à cet effet, deux mois au moins avant l’expiration des mandats de ses membres élus. § 3. Pour être éligible en qualité de membre du comité, il faut: a ) avoir sa résidence depuis deux ans, au moins dans la province ou une des provinces pour lesquelles le comité est créé; b ) être électeur et, le cas échéant, faire partie du collège électoral chargé d’attribuer le mandat dont il s’agit. Art. 3. L’élection des membres du comité a lieu, trois mois au plus tôt et six mois au plus tard, après la publication du Moniteur belge, de l’arrêté portant reconnaissance d’une communauté islamique. Art. 4. La liste des membres électeurs par collège et la liste des candidats sont affichées à l’entrée de la ou des mosquées six semaines avant les élections; la liste des membres élus est affichée dans les quinze jours qui suivent les élections; ces listes porteront la date de leur publication. Art 5. Toutes les réclamations relatives à la régularité des opérations électorales doivent être introduites dans les quinze jours de la publication de la décision contestée. Il est statué par le comité sortant, au plus tard, dans les quinze jours qui suivent l’expiration de ce délai. La décision est notifiée au réclamant dans la huitaine, par lettre recommandée du président du comité. 101 Art 6. Il est fait mention au procès-verbal de l’élection de l’accomplissement des formalités prévues à l’article 4, ainsi que des réclamations qui ont éventuellement été introduites et de la suite qui y a été donnée. L’élection a lieu au scrutin secret. En cas de parité de suffrages, il est procédé à un scrutin de ballottage. Si le deuxième scrutin donne le même résultat, le sort désigne le candidat qui doit être préféré. CHAPITRE III. – DES BUDGETS ET DES COMPTES Art 11. Le budget de la communauté islamique reconnue est, avant le 20 octobre, transmis par le comité, en quadruple expéditions et avec toutes les pièces justificatives, au gouverneur. Les membres du comité sont élus pour six ans. Si l’un d’entre eux perd une des conditions d’éligibilité ou cesse, pour toute autre cause, de faire partie du comité, il est pourvu à son remplacement par le collège des électeurs auquel il appartenait. Le candidat ainsi élu achève le mandat de celui qu’il remplace. Art 12. Le budget est soumis à la députation permanente du conseil provincial qui ne peut modifier les articles de dépenses relatifs à la célébration du culte; la députation permanente statue avant le 15 décembre, une des expéditions mentionnant la décision de la députation permanente est immédiatement renvoyée au gouverneur, une autre expédition est notifiée au comité, la troisième est envoyée au Ministre de la Justice et la quatrième est conservée dans les archives de la province. Art 8. Le comité nomme parmi ses membres et pour la durée de leur mandat, un président, un secrétaire et un trésorier; ces deux dernières fonctions peuvent être cumulées. Le secrétaire et le trésorier sont responsables de l’exercice de leurs fonctions envers le comité qui peut, en tout temps, leur demander tout renseignement relatif aux fonctions qu’ils exercent. Art 13. En cas de réclamation, soit de la part du gouverneur, soit de la part du comité intéressé, il est statué par arrêté royal motivé. Le recours doit être formé dans les trente jours, de la date du renvoi des expéditions. Le budget est néanmoins considéré comme approuvé pour les articles non contestés. Art 7. Le comité ne peut délibérer que si la majorité de ses membres est présente. Les résolutions sont prises à la majorité des voix des membres qui composent le comité. S’il y a parité de suffrages, la voix du président est prépondérante. Art 9. Art 10. La résolution par laquelle le comité arrête son règlement d’ordre intérieur ne peut être qu’aux conditions suivantes: a) L’imam, ou son délégué, doit être présent; b) La résolution doit recueillir quatre voix si le comité comprend, au total, cinq ou six membres; cinq voix, s’il comprend sept ou huit membres; six voix, s’il comprend neuf membres. Le règlement d’ordre intérieur est soumis à l’approbation du Ministre de la Justice. Art 14. Le trésorier est tenu de présenter son compte annuel au comité dans une séance obligatoire qui se tient le premier dimanche du mois de mars. Art 15. Le compte est transmis par le comité avant le 10 avril, en quintuple expéditions avec toutes les pièces justificatives, au gouverneur. Art 16. Le compte est soumis à l’approbation de la députation permanente qui statue avant le 1er juillet. Quatre des expéditions mentionnant la décision de la députation permanente sont immédiatement renvoyées, l’une au gouverneur, la deuxième au comité, la troisième au trésorier de ce comité et la quatrième au Ministre de la Justice. La cinquième expédition est conservée dans les archives de la province. Art 17. En cas de réclamation de la part du gouverneur, du comité ou du trésorier, il est statué par arrêté royal motivé. Le recours doit être formé dans les trente jours de la date du renvoi des expéditions. Art 18. Notre Ministre de la Justice est chargé de l’exécution du présent arrêté. 102 103 Avis du Conseil d’Etat du 9 mars 1977 A propos d’un projet d’arrêté royal « portant organisation des comités chargés de la gestion du temporel des communautés islamique reconnues » (Moniteur belge, du 1er juin 1978) Le Conseil d’Etat, section de législation, deuxième chambre, saisi par le Ministre de la Justice, le 15 décembre 1976, d’une demande d’avis sur un projet d’arrêté royal « portant organisation des comités chargés de la gestion du temporel des communautés islamiques reconnues », amendé par le Ministre le 20 janvier 1977, a donné le 9 mars 1977 l’avis suivant: Le rapport au Roi explique la portée des dispositions du projet, lesquelles tendent à organiser les «administrations» chargées de la gestion du temporel du culte islamique. L’existence de celles-ci est prévue par l’article 19bis que la loi du 19 juillet 1974 a inséré dans la loi du 4 mars 1870 sur le temporel des cultes. Cet article 19bis fixe lui-même certaines règles concernant les bases de l’organisation des administrations indiquées, leur mode de création et leur fonctionnement; pour le surplus, l’article cité renvoie, en son alinéa 1er, à l’article 19, qui confie au Roi le pouvoir de déterminer la manière dont les cultes autres que le culte catholique seront «pour la gestion de leurs intérêts temporels et pour leurs rapports avec l’autorité civile, représentés et organisés». Article 1er Cet article dispose: « Article 1er Les comités gérant les biens des communautés islamiques reconnues sont composés de l’Imam premier en rang ou de son délégué, qui en est membre de droit, et de six à huit membres élus pour la communauté reconnue du Brabant, de quatre à six membres élus pour les autres communautés provinciales reconnues ». Aux termes de l’article 19bis, alinéa 1er, « les administrations propres au culte islamique… sont organisées sur la base territoriale provinciale ». Cette disposition n’empêche pas qu’une administration puisse être instituée pour plusieurs provinces. En effet, le même article fait mention, en son alinéa 2, troisième phrase, des « avis des députations permanentes des conseils provinciaux intéressées ». Les travaux préparatoires indiquent que cette formule, qui emploie le pluriel, a été 104 choisie à dessein. (Rapport fait par M. Dua au nom de la commission de la Justice, Doc. Par., Sénat, sess. 1973-1974, n° 104, p. 9). L’article 1er devrait dès lors être conçu de manière à faire apparaître la faculté de créer des comités sur plusieurs provinces. Il ressort de l’article 1er et de l’article 3 du projet que la création d’un comité postule la reconnaissance préalable de la communauté islamique pour une ou plusieurs provinces déterminées. C’est au Roi qu’est réservé le pouvoir de conférer cette reconnaissance. L’article serait conçu de manière plus logique s’il commençait par prévoir la reconnaissance des communautés islamiques. L’article 1er du projet se borne à indiquer le nombre maximum et le nombre minimum des membres élus que pourront comprendre les comités. Pour permettre l’application de l’article, il est évidemment nécessaire de le compléter par une disposition déterminant par qui sera fixé de manière précise le nombre de membres à élire. Une solution respectant de la manière la plus complète la libre organisation du culte islamique par ceux qui pratiquent celui-ci consisterait à confier au comité comprenant les membres élus dont les mandats viennent à expiration, le soin de déterminer le nombre de mandats auxquels il y aura lieu de pourvoir pour le renouvellement de la composition du comité. Pour les premières élections, une disposition, de caractère transitoire, pourrait attribuer le soin de fixer le nombre à élire au « comité culturel » existant au sein du « Centre islamique et culturel », qu’un arrêté royal du 7 mai 1967 a reconnu comme une association internationale jouissant de la personnalité civile, en application de la loi du 25 octobre 1919, modifiée par la loi du 6 décembre 1954. Pour tenir compte des observations faites, il y aurait lieu d’amender le texte de l’article 1er et de le rédiger comme suit: « Article 1er. Les communautés islamiques sont reconnues par Nous pour une ou plusieurs provinces déterminées. La reconnaissance d’une communauté islamique a pour effet d’autoriser celle-ci à créer un comité chargé de la gestion de ses intérêts temporels en matière de culte ainsi que de sa représentation dans ses rapports avec l’autorité civile. Le comité comprend, en qualité de membre de droit, l’Imam en 105 premier en rang, ou son délégué. Il comprend, en outre, des membres élus. Ceux-ci peuvent être au nombre de six, sept ou huit pour le comité du Brabant; ils peuvent être au nombre de quatre, cinq ou six pour les autres comités. Lors de la première constitution des comités, le nombre des membres à élire est déterminé par le comité culturel du « Centre islamique et culturel ». Un mois(1) au moins avant l’expiration des mandats de ses membres élus, chaque comité détermine le nombre de mandats auxquels il y aura lieu de pourvoir lors des prochaines élections ». Article 2 Il convient de modifier le texte de l’article afin d’indiquer de manière plus précise le système électoral que le Gouvernement entend établir par les dispositions en projet. En outre, celles-ci doivent être complétées afin de déterminer par qui les élections seront organisées. L’article 2 pourrait être rédigé comme suit: « Article 2. § 1er. Les membres du comité visés à l’article 1er, alinéa 4, sont désignés par les membres de la communauté islamique qui ont la qualité d’électeur; Pour avoir la qualité d’électeur, il faut être âgé de dix-huit ans, au moins, le jour de l’élection, et être inscrit, depuis un an, au moins, au registre d’une mosquée. Lors de cette inscription, les membres de la communauté islamique, indiquent le cas échéant, leur appartenance à un des groupes particuliers existant au sein de la communauté. § 2. L’autorité chargée d’organiser l’élection répartit, s’il y a lieu, Le comité institué pour une communauté islamique reconnue organise les élections prévues pour le renouvellement de sa composition, en prenant les mesures nécessaires à cet effet, un mois(2), au moins avant l’expiration des mandats de ses membres élus. § 3. Pour être éligible en qualité de membre en comité, il faut: a) avoir sa résidence depuis deux ans, au moins, dans la province ou une des provinces pour lesquelles le comité est créé; b) être électeur et, le cas échéant, faire partie du collège électoral chargé d’attribuer le mandat dont il s’agit. » Article 3 Compte tenu du texte proposé pour l’article 1er, l’article 3 pourrait être rédigé comme suit: « Article 3. L’élection des membres du comité a lieu, trois mois, au plus tôt, et six mois, au plus tard, après la publication, au Moniteur belge, de l’arrêté portant reconnaissance d’une communauté islamique. » Article 4 Si le Gouvernement se rallie à l’observation faite ci-dessous par le Conseil d’Etat au sujet de l’article 5, il y a lieu de prescrire non seulement la publication par voie d’affiche de la liste des électeurs, mais aussi la publication par le même mode de la liste des candidats et de la liste des élus. Article 5 les électeurs en plusieurs collèges, en tenant compte des appartenances respectives des électeurs à des groupes particuliers, telles que les intéressés les ont indiquées lors de leur inscription au registre d’une des mosquées. La même autorité règle le mode de répartition des mandats, dans les limites autorisées par le présent arrêté. Le comité culturel du « Centre islamique et culturel » organise la première élection qui a lieu pour la constitution de chacun des comités créés en application du présent arrêté. Il ne paraît pas logique de ne prévoir un droit de réclamation que contre la seule formation de la liste. La première phrase de l’article 5 pourrait être modifiée de manière à viser l’ensemble des opérations électorales. Elle pourrait être rédigée comme suit: «Toutes les réclamations relatives à la régularité des opérations électorales doivent être introduites dans les quinze jours de la publication de la décision contestée.» (1) Ce délai n’est donné qu’à titre exemplatif (2) Ce délai n’est donné qu’à titre exemplatif 106 107 Article 7 La rédaction suivante est proposée: « Article 7. Les membres du comité sont élus pour six ans. Si l’un d’entre eux perd une des conditions d’éligibilité ou cesse, pour toute autre cause, de faire partie du comité, il est pourvu à son remplacement par le collège des électeurs auquel il appartenait. Le candidat ainsi élu achève le mandat de celui qu’il remplace ». Article 8 Dans le texte français, il y a lieu, à la première phrase, de remplacer les mots « leurs fonctions » par les mots « ces deux dernières fonctions ». Dans le même texte, il serait préférable, à la seconde phrase, d’employer, au lieu de l’expression « vis-à-vis » le terme « envers ». Article 9 Selon les renseignements communiqués par le délégué du Ministre, les résolutions sont prises non à la majorité des membres présents, mais à la majorité des membres qui composent le comité. La seconde phrase de l’article doit dès lors être rédigée comme suit: « Les résolutions sont prises à la majorité des voix des membres qui composent le comité. » Article10 L’article établit des règles spéciales pour l’adoption par le comité, de son règlement d’ordre intérieur: a) tout d’abord, l’Imam premier en rang, ou son délégué, doit être présent; b) en outre, la résolution adoptant le règlement ne peut être prise que par une majorité qualifiée, qui doit être calculée sur la base du nombre total des membres du comité, y compris le membre du droit. 108 Les intentions du Gouvernement seraient exprimées de manière plus précise dans le texte suivant, qui a reçu l’accord du délégué du Ministre. « Article 10. La résolution par laquelle le comité arrête son règlement d’ordre intérieur ne peut être qu’aux conditions suivantes: a) l’Imam ou son délégué, doit être présent; b) La résolution doit recueillir quatre voix si le comité comprend, au total, cinq ou six membres; cinq voix, s’il comprend sept ou huit membres; six voix, s’il comprend neuf membres. Le règlement d’ordre intérieur est soumis à l’approbation du Ministère de la Justice. » Du moins depuis la loi du 4 mars 1870 sur le temporel des cultes, on considère, de manière quasi-unanime, les fabriques d’églises comme des « établissements publics », au sens strict. Le Conseil d’Etat a jugé, à plusieurs reprises, que le conseil de la fabrique d’église constitue une autorité administrative, à l’égard de laquelle il est compétent au contentieux de l’annulation. La nature d’établissement public est également reconnue aux administrations créées, en application des articles 18 et 19 de la loi citée, pour la gestion du temporel du culte des églises protestante, anglicane et israélite. Il y a lieu de reconnaître, pour les mêmes motifs, la nature d’établissement public aux « administrations » dont la création a été prévue par la loi du 19 juillet 1974 pour assurer la gestion du temporel du culte islamique, et dont l’arrêté en projet tend à régler l’organisation et le fonctionnement. Si des controverses persistent sur le point de savoir s’il faut être de nationalité belge pour être éligible aux fonctions de membre d’un conseil de fabrique, en l’espèce, le législateur a certainement eu la volonté de ne pas soumettre à la condition de la possession de la nationalité belge, l’éligibilité aux fonctions de membre d’un des comités créés pour une communauté islamique reconnue. 109 Avis du Conseil d’Etat du 9 octobre 1985 A propos d’un projet d’un arrêté royal « créant le Conseil Supérieur des Musulmans de Belgique et portant organisation des comités chargés de la gestion du temporel des communautés islamiques reconnues » (inédit) Le Conseil d’Etat, section de législation, neuvième chambre, saisi par le Vice-Premier Ministre et Ministre de la Justice, le 3 juillet 1985, d’une demande d’avis sur un projet d’arrêté royal « créant le conseil supérieur des musulmans de Belgique et portant organisation des comités chargés de la gestion du temporel des communautés islamiques reconnues », a donné le 9 octobre 1985 l’avis suivant: Compte tenu du moment où le présent avis est donné, le conseil d’Etat attire l’attention du Gouvernement sur le fait que l’absence de contrôle qu’il appartient au parlement d’exercer en vertu de la Constitution, a pour conséquence que le Gouvernement ne dispose pas de la plénitude de ses compétences. Le présent avis est toutefois donné sans qu’il soit examiné si le projet relève bien des compétences ainsi limitées; la section de législation n’ayant pas connaissance de l’ensemble des éléments de fait que le Gouvernement peut prendre en considération lorsqu’il doit apprécier la nécessité d’arrêter ou de modifier des dispositions réglementaires. Observation générale A la différence de l’arrêté royal du 3 mai 1978, l’arrêté en projet ne se borne pas à régler l’organisation et le fonctionnement des comités chargés de la gestion du temporel des communautés islamiques reconnues. En son article 1er, il institue un « Conseil supérieur des musulmans de Belgique ». Cet article dispose même, dans les termes les plus généraux en son alinéa 1er, que « L’interlocuteur de l’Etat belge pour l’ensemble des musulmans de Belgique en tant que tels est le président du Conseil supérieur des musulmans de Belgique, élu par ledit Conseil en son sein ». Rédigé dans les termes les plus généraux qui viennent d’être reproduits, l’article 1er, alinéa 1er, ne trouve certainement pas de fondement dans les articles 18, 19 et 19bis de la loi du 4 mars 1870, modifiée par les lois du 19 juillet 1974 et du 17 avril 1985, puisque ces 110 dispositions ne concernent, comme l’indique notamment l’intitulé de la loi, que le « temporel des cultes ». Même à supposer que l’article 1er du projet serait rédigé en des termes moins larges – de telle sorte qu’il limiterait le rôle du Conseil supérieur des musulmans de Belgique et de son président à la représentation de l’ensemble des musulmans de Belgique à l’égard de l’autorité civile nationale, en ce qui concerne le temporel du culte -, il serait encore nécessaire de vérifier si, ayant ainsi un objet plus limité, la disposition énoncée à l’article 1er resterait dans les limites des pouvoirs que le Roi puise dans les articles 18 à 19bis de la loi du 4 mars 1870. En son alinéa 1er, l’article 19bis inséré dans la loi du 4 mars 1870 par la loi du 19 juillet 1974 est rédigé comme suit: « Les administrations propres au culte islamique sont organisées de la même manière sur la base territoriale provinciale ». Les mots « de la même manière » renvoient aux règles fixées par l’article 19 de la loi qui concerne les églises protestante, anglicane et israélite visées à l’article 18. L’article 19 dispose en ces termes: « Ces églises sont, pour la gestion de leurs intérêts temporels et pour leurs rapports avec l’autorité civile, représentées et organisées de la manière qui sera déterminée par le gouvernement. Cette organisation comprendra: 1° La composition du personnel 2° La circonscription 3° La régie des biens ». Il est fort contestable que l’article 19 de la loi du 4 mars 1870 habilite le Gouvernement à créer de sa propre autorité un organisme chargé de représenter fût-ce seulement pour la gestion du temporel d’un culte, l’ensemble des adeptes de celui-ci. I. L’analyse du texte originel de la loi citée et l’examen de ses travaux préparatoires justifient que la préférence soit donnée à une interprétation qui ne reconnaît pas au Gouvernement le Pouvoir indiqué. Le projet de loi initial déposé le 17 novembre 1864 sur le bureau de la Chambre des Représentants contenait des dispositions instituant par elles-mêmes des organismes centraux représentant respectivement 111 l’ensemble des adeptes des églises protestantes et l’ensemble des adeptes du culte israélite(3). Mais le Gouvernement a remplacé le projet initial, qui avait notamment pour objet de donner une nouvelle organisation aux institutions chargées du temporel des cultes, par un autre projet qui se bornait presque exclusivement à régler le contrôle de l’autorité civile sur la gestion de ces institutions. Les articles 18 et 19 du nouveau projet de loi n’ont donné lieu qu’à un examen fort bref tant à la Chambre des Représentants qu’au Sénat. Selon le rapport fait par M. Van Humbeeck au nom de la section centrale de la Chambre des Représentants les articles 18 et 19 « mettent fin à la controverse sur le point de savoir si la personnification civile est accordée par les lois existantes au culte israélite.(4) A la séance publique du Sénat du 22 février 1870, M. Bischofesheim relève que la question se pose également pour le culte anglican et il invite le Ministre de l’Intérieur à « déclarer que le gouvernement reconnaît aux articles 18 et 19 la portée que leur donne le rapporteur de la section centrale de la Chambre des Représentants, et que dorénavant les cultes dissidents auront, comme le culte catholique, la personnification civile avec la faculté de posséder des immeubles ». M. Pirmez répond de manière affirmative. Il observe qu’une déclaration du Gouvernement n’est pas nécessaire, tant le texte est formel. S’exprimant d’une manière quelque peu elliptique, il affirme en conclusion de son intervention, que « la personnification civile n’est -pas autre chose que (l’) organisation (prévue par les articles 18 et 19) ».(5) De ces passages des travaux préparatoires de la loi du 4 mars 1870, il paraît résulter que le législateur a simplement eu en vue la représentation à l’égard de l’autorité civile, qui résulte de la possession de la personnalité juridique par les « administrations » chargées du temporel des cultes, sans prévoir la représentation de ces cultes par un organisme central que le Roi aurait été habilité à créer. (3) A savoir, pour les églises protestantes, le « synode » et pour le culte israélite, le « consistoire central » (projet de loi sur l’administration du temporel des cultes, respectivement articles 132 et 139 – 141, articles 146 et 153 – 155). (Doc. Parl, Ch., sess 1864 – 1865, n° 28, pp. 278 –279). Le projet de loi laissait au Roi le soin d’organiser le temporel du culte anglican, ne lui prescrivant de « pren (dre), autant que possible pour base, les dispositions de la …. Loi ». (4) Doc. Parl., Ch., sess. 1869 – 1870, n° 53, pp. 101 – 102. (5) Ann. Parl., Sénat, sess. 1869 – 1870, p. 11 ; Pasinomie, 1870, p. 46, note 2. 112 II. L’interprétation stricte des articles 18 et 19 qui a été exposée cidessus trouve une confirmation dans la loi du 17 avril 1985 portant reconnaissance des administrations chargées de la gestion du temporel du culte orthodoxe. III. La loi citée insère, après l’alinéa 1er, dans l’article 19bis de la loi du 4 mars 1870, les dispositions suivantes: « Les administrations propres au culte orthodoxe sont organisées de la manière prévue à l’article 19, sur la base territoriale provinciale. Les rapports avec l’autorité civile sont assurés par l’organe représentatif de l’ensemble de l’église orthodoxe ». Au cours de la discussion de la proposition de loi (6) au sein de la Commission de la Justice du Sénat, le Ministre de la Justice fait valoir que « pour rendre applicable et efficace la reconnaissance du culte visé, il faut que l’Etat se trouve devant un interlocuteur légal et valable ». Il ajoute que pour les cultes catholique, protestant, israélite, et anglican « cet interlocuteur existe »; les communautés des adeptes de plusieurs de ces cultes ont créé, à cet effet, un organisme central. Par contre, il n’en est pas de même pour le culte islamique, à propos duquel des difficultés ont surgi (7). Le Ministre se déclare « prêt à reconnaître le culte orthodoxe à condition qu’on trouve une solution excluant des difficultés similaires à celles qu’on connaît avec l’Islam ». C’est pourquoi le Ministre dépose des amendements tendant notamment à compléter la proposition par un texte énonçant que « les rapports avec l’autorité civile sont assurés par l’organe représentatif de l’ensemble de l’église orthodoxe ». Ces amendements sont adoptés (8). Compte tenu des travaux préparatoires de la loi du 17 avril 1985 et notamment de la manière dont s’est exprimé le Ministre de la Justice à la Commission du Sénat, il serait hasardeux d’affirmer que l’insertion, dans le texte, de la disposition complémentaire dont le Gouvernement a (6) Déposée par M. De Clercq et consorts (Doc. Parl., Sénat, sess. 1981 – 1982, 20/1). (7) Rapport fait par Mme Gillet au nom de la Commission de la justice du sénat (Doc. Part., Sénat, sess. 1981 – 1982, 20/2, pp. 3-4). (8) Rapport cité, pp. 4-5 . 113 demandé l’adoption, aurait constitué une précaution qui n’était pas nécessaire, cette disposition complémentaire ayant seulement un caractère surabondant. En conclusion, il n’y a pas de raisons suffisantes de soutenir que pour le culte islamique, les articles 18, 19 et 19bis de la loi du 4 mars 1870 habilitent le Gouvernement à créer par voie d’autorité un organe représentatif de l’ensemble des musulmans de Belgique. Ces articles sont de stricte interprétation car s’ils ne règlent pas l’organisation interne des cultes, ils ont des rapports avec celle-ci. Par conséquent une intervention du législateur est nécessaire pour que soit atteint l’objectif visé par l’article 1er du projet. Il y a lieu d’omettre cet article, qui crée le « Conseil supérieur des musulmans de Belgique », fixe le mode de sa composition et détermine sa mission en termes généraux.Il y a lieu également de revoir l’article 2 , alinéa 4, qui confie une mission à ce « Conseil supérieur des musulmans de Belgique » lors de la première constitution d’un comité chargé de gérer le temporel du culte d’une communauté islamique reconnue. Examen du texte Article 1er Il y a lieu de se reporter à l’observation générale ci-avant. Article 2. Selon le rapport au Roi, « L’article 2…. Prévoit la reconnaissance des communautés islamiques sur la base territoriale provinciale et prévoit la constitution éventuelle de plusieurs comités dans/pour plusieurs provinces ». Il conviendrait que le caractère provincial du ressort des communautés islamiques soit énoncé dans l’alinéa 1er de l’article. Le texte suivant est proposé: « Pour le temporel du culte, les communautés islamiques sont reconnues par le Roi pour une ou plusieurs provinces ». 114 Le texte néerlandais de l’alinéa 2 devrait être rédigé comme il est indiqué dans la version néerlandaise du présent avis. Compte tenu du caractère variable du nombre de membres des comités (alinéa 3) et de l’observation générale formulée ci-avant, il y aurait lieu de revoir l’alinéa 4 ou, le cas échéant, de modifier l’alinéa 3 du présent article 2. Article 3. Paragraphe 1er L’alinéa 3 est nouveau par rapport à l’arrêté royal du 3 mai 1978 portant organisation des comités chargés de la gestion du temporel des communautés islamiques reconnues. Tel qu’il est rédigé, cet alinéa soulève des difficultés pratiques. En effet, le registre ne peut pas être déposé, en original, au gouvernement provincial, puisqu’il est susceptible d’être modifié à tout moment. Il semble qu’il soit nécessaire que ce registre soit établi en deux exemplaires, dont l’un se trouverait à la mosquée et l’autre au gouvernement provincial, et que toutes les modifications qui y sont apportées soient transmises au gouvernement provincial selon une périodicité déterminée. Si le dépôt du registre au gouvernement provincial n’a d’incidence que sur l’application de l’article 1er du projet, le Gouvernement appréciera l’opportunité de maintenir l’alinéa 3, à la lumière de l’observation générale faite ci-dessus. Paragraphe 2. Contrairement à l’article 2, § 2, alinéa 1er, de l’arrêté royal du 3 mai 1978, l’alinéa 1er ne précise pas que la répartition des électeurs en collèges est l’œuvre de « l’autorité chargée d’organiser l’élection ». La même observation vaut pour l’alinéa 2. L’alinéa 3 n’est pas susceptible d’être appliqué dans l’hypothèse où de nouveaux comités seraient créés à la suite de la reconnaissance de nouvelles communautés islamiques dans l’une ou l’autre province. Cette hypothèse est réglée par l’article 2, § 2, alinéa 3, de l’arrêté royal du 3 mai 1978. Pour la solution des problèmes indiqués ci-dessus, le Gouvernement devra tenir compte de l’observation générale. 115 Article 5 Le texte de l’article est celui de l’article 4 de l’arrêté royal du 3 mai 1978; y sont toutefois ajoutés les mots: «et resteront affichées au moins quinze jours». Toutefois, il y a une discordance entre le texte néerlandais et le texte français. Le texte néerlandais utilise le singulier: «deze lijst moet….en zij blijft…» tandis que le texte français utilise le pluriel: «ces listes porteront… et resteront affichées…». Cet ajout n’est pas clair et son texte ne correspond sans doute pas aux intentions des auteurs du projet. En effet, l’article 4 de l’arrêté royal du 3 mai 1978 tout comme l’article 5 du projet – énonce que « ces listes « visent la liste des membres électeurs, la liste des candidats et la liste des membres élus. Les deux premières listes doivent être affichées «à l’entrée de la ou des mosquées, six semaines avant les élections». Une interprétation raisonnable et logique du texte conduit à penser que ces deux listes sont affichées pendant les six semaines qui précèdent les élections. L’ajout qu’apporte le projet ne doit dès lors concerner que la seule liste des membres élus, à l’exclusion de celle des membres électeurs et de celle des candidats. Sinon, cet ajout signifierait que ces deux dernières listes doivent être affichées six semaines avant les élections, mais seulement pendant quinze jours au moins: en d’autres termes, elles ne devraient plus être affichées pendant les quatre semaines qui précèdent les élections. Il y a donc lieu de revoir le texte de l’article pour tenir compte de cette observation. Article 6. L’article reproduit l’article 5 de l’arrêté royal du 3 mai 1978. Toutefois, ledit article 5 précise qu’il est statué sur les réclamations « par le comité sortant ». Selon les explications données par le délégué du Ministre, le Gouvernement n’a pas l’intention de modifier sur ce point le système actuellement en vigueur, à savoir que c’est le comité sortant qui statue sur la régularité des opérations électorales. Une difficulté existe lorsque ce sont les opérations électorales destinées à élire pour la première fois, les membres d’un comité, qui font l’objet de réclamations. Article 7. A la sixième ligne du texte néerlandais, il conviendrait de remplacer le mot « gebeurt » par le mot « geschiedt ». Article 12 A l’article 11 de l’arrêté royal du 3 mai 1978, qu’il reproduit, l’article 12 du projet ajoute une précision en ce qu’il prévoit que le budget de la communauté islamique reconnue est transmis au gouverneur «conformément au modèle dressé par le Gouvernement». Ce dernier membre de phrase n’a évidemment pas trait à la transmission du budget au gouverneur, mais bien à l’établissement du budget. Il est inspiré de l’article 13 de la loi du 4 mars 1870 sur le temporel des cultes, qui est rédigé comme suit: «Les budgets et les comptes des fabriques sont dressés conformément aux modèles que le Gouvernement arrête, après avoir pris l’avis de l’évêque». Un arrêté royal du 7 août 1870 a déterminé le modèle des budgets des églises paroissiales et succursales qui sert également pour le budget des églises cathédrales. Un arrêté royal du 28 février 1871 a établi le modèle des comptes. Pour le culte islamique, l’arrêté en projet prévoit que le Gouvernement arrête le modèle du budget, non celui des comptes. Il serait préférable de rédiger l’article comme suit: « Article 12. Le budget de la communauté islamique reconnue est dressé conformément au modèle arrêté par le Roi. Avant le 20 octobre, le comité le transmet en quatre expéditions au gouverneur. Il y joint toutes les pièces justificatives ». Article 14 A la première ligne du texte néerlandais, il faudrait écrire: « Bij indiening van een bezwaarschift" au lieu de "Bij indiening van bezwaarschrift". La même remarque vaut aussi pour l’article 18. 116 117 Arrêté royal du 16 novembre 1990 relatif au Conseil provisoire des Sages pour l’organisation du culte islamique en Belgique Article 1er. Le Conseil provisoire des Sages pour l’organisation du culte islamique en Belgique, ci-après dénommé « le Conseil », a son siège au lieu désigné par le Ministre de la Justice. (Moniteur belge, du 24 novembre 1990) Vu la loi du 4 mars 1870 sur le temporel des cultes, notamment l’article 19bis, y inséré par la loi du 19 juillet 1974 portant reconnaissance des administrations chargées de la gestion du temporel du culte islamique; Vu les lois sur le Conseil d’Etat, coordonnées le 12 janvier notamment l’article 3, § 1er, modifié par le loi du 4 juillet 1989. Vu l’urgence; Considérant la nécessité d’apporter des solutions rapides au règlement de divers problèmes relatifs au culte islamique; Vu l’accord de Notre Ministre du Budget, donné le 13 novembre 1990;. Art. 2. Ce Conseil, désigné par le Ministre de la Justice, est composé de 19 membres islamiques, établis en Belgique depuis cinq ans au moins, résidant dans les différentes parties du pays et représentant les diverses tendances et nationalités y vivant. Le Ministre de la Justice peut donner dérogation en ce qui concerne la condition de résidence. Art. 3. Le Conseil a pour mission, à la demande du Ministre de la Justice, de donner des avis concernant les différents problèmes relatifs à la représentation de l’ensemble de la communauté islamique. Art. 4. Le Conseil peut constituer des comités techniciens, composés éventuellement de non-membres et recueillir toute information utile à ses travaux. Art. 5. Le Conseil établit son règlement d’ordre intérieur et le soumet, pour approbation, au Ministre de la Justice. Sur la proposition de Notre Ministre de la Justice, Nous avons arrêté et arrêtons: Art. 6. Un crédit permettant de couvrir les frais de fonctionnement du Conseil est inscrit au budget du Ministère de la Justice. Pour l’application du présent article, les techniciens sont assimilés aux membres du Conseil, pour la durée de leur mandat. Art. 7. Le présent arrêté produit ses effets à partir du 2 juillet 1990. Art. 8. Notre Ministre de la Justice est chargé de l’exécution du présent arrêté. 118 119 Arrêté royal du 3 juillet 1996 relatif à l’Exécutif des Musulmans de Belgique (Moniteur belge, du 9 juillet 1996) Vu la loi du 4 mars 1870 sur le temporel des cultes notamment l’article 19bis, y inséré par la loi du 19 juillet 1974, et modifié par les lois des 17 avril 1985 et 18 juillet 1991; Art. 3. Un Exécutif a pour mission, à la demande du Ministre de la Justice, de donner des avis concernant les différents problèmes relatifs, à la représentation de l’ensemble de la communauté islamique et notamment, l’enseignement de la religion islamique et sa représentation dans les prisons et les hôpitaux. Vu l’accord de Notre Ministre du Budget, donné le 24 juin 1996; Art. 4. L’Exécutif peut constituer des comités de techniques composés éventuellement de non-membre, et recueillir toute information utile à ses travaux. Vu les lois sur le Conseil d’Etat, coordonnées le 12 janvier 1973, notamment l’article 3, § 1er modifié par la loi du 4 juillet 1989; Art. 5. L’Exécutif établit son règlement d’ordre intérieur et le soumet, pour approbation, au Ministre de la Justice. Vu l’urgence; Considérant que le Conseil provisoire des Sages pour l’organisation du culte islamique en Belgique prévu par l’arrêté royal du 16 novembre 1990 a terminé ses fonctions et est remplacé par l’Exécutif des Musulmans de Belgique dans sa mission de donner des avis, la demande du Ministre de la Justice, concernant la représentation de l’ensemble de la communauté islamique; Considérant la nécessité d’apporter des solutions rapides au règlement de divers problèmes relatifs au culte islamique; Sur la proposition de Notre Ministre de la Justice, Nous avons arrêté et arrêtons: Article 1. L’Exécutif des musulmans de Belgique dénommé « l’Exécutif », a son siège au lieu désigné par le Ministre de la Justice. Art. 2. Cet Exécutif, agréé par le Ministre de la Justice, est composé de 17 membres islamiques, établis en Belgique depuis cinq ans au moins, résidant dans différentes parties du pays et représentant les diverses tendances et nationalités y vivant. Le Ministre de la Justice peut donner dérogation en ce qui concerne la condition de résidence. 120 Art. 6. Un crédit permettant de couvrir les frais de fonctionnement de l’Exécutif est inscrit au budget du Ministère de la Justice. Pour l’application du présent article, les techniciens sont assimilés aux membres de l’Exécutif, pour la durée de leur mandat. Art. 7. Le subside est à imputer à charge de l’article 03-33-02 de la section 59 – culte islamique du budget du Ministère de la Justice. Dans les limites du budget, chaque année, sur proposition de l’Exécutif il est déterminé, parmi les dépenses, celles qui sont nécessaires à l’accomplissement de ses missions. Art. 8. Après l’avis favorable de l’Inspecteur des Finances, le subside octroyé à l’Exécutif est mis en payement en trois tranches: une première tranche de 45% dans le courant du mois de mars de l’année à laquelle il se rapporte, une deuxième tranche de 45% dans le courant du mois de juillet de la même année, la troisième tranche de 10% après communication des documents justificatifs relatifs aux dépenses de l’année à laquelle le subside se rapporte. Art. 9. Le subside couvre notamment la rémunération du personnel, le coût d’achat, de location et d’aménagement de locaux, le coût d’acquisition des équipements et des fournitures nécessaires ainsi que tous les autres frais de fonctionnement, directs et indirects, se rapportant à la structuration de l’activité de l’Exécutif. 121 Art. 10. Dans les limites du subside tous les frais de personnel sont couverts, compte tenu de la situation de droit privé dans laquelle se trouve le personnel en cause. Arrêté royal du 24 juin 1998 modifiant l’arrêté royal du 3 juillet 1996 relatif à l’Exécutif des Musulmans de Belgique (Moniteur belge, du 23 juillet 1998) Art. 11. Les dépenses en matière d’allocation et d’indemnité ne peuvent être supérieures à celles qui résulteraient de l’application des règlements valant pour les agents de l’Etat, notamment dans les domaines suivants: L’arrêté royal du 18 janvier 1965 portant réglementation générale en matière de frais de parcours; L’arrêté royal du 24 décembre 1964 fixant les indemnités pour frais de séjour des membres du personnel des ministères; La circulaire du 31 janvier 1969 du Ministère des Finances relative aux allocations et indemnités allouées aux membres des commissions relevant des ministères ou des organismes d’intérêt public soumis à la tutelle ou au contrôle des ministères. Vu la loi du 4 mars 1870 sur le temporel des cultes, notamment l’article 19bis, y inséré par la loi du 19 juillet 1974, et modifié par les lois des 17 avril 1985 et 18 juillet 1991, Art. 12. Le budget de l’Exécutif est, avant le 20 octobre de l’année précédant celle à laquelle il se rapporte, transmis en triple expédition, au Ministre de la Justice. Vu le rapport de l’Exécutif des Musulmans de Belgique déposé le 13 mars 1998; Art. 13. Le compte de l’Exécutif est, avant le 10 avril de l’année Considérant la nécessité d’apporter des solutions rapides au règlement de divers problèmes relatifs au culte islamique et notamment celui de la reconnaissance de l’organe représentatif du culte islamique; suivant celle à laquelle il se rapporte, transmis en triple expédition, avec tous les documents justificatifs, au Ministre de la Justice. Art. 14. L’arrêté royal du 16 novembre 1990 relatif au Conseil provisoire des Sages pour l’organisation du culte islamique en Belgique est abrogé. Art. 15. Le présent arrêté produit ses effets le 22 novembre 1994. Vu l’avis de l’Inspecteur des Finances donné le 2 juin 1998. Vu les lois sur le Conseil d’Etat, coordonnées le 12 janvier 1973, notamment l’article 3, § 1er, modifié par la loi du 4 juillet 1989; Vu l’urgence; Considérant que l’Exécutif des Musulmans de Belgique a comme mission de donner des avis, à la demande du Ministre de la Justice concernant la représentation de l’ensemble de la communauté islamique; Sur proposition de Notre Ministre de la Justice et de l’avis de Nos ministres qui en ont délibéré en conseil: Nous avons arrêté et arrêtons: Art. 1er. Un article 3bis rédigé comme suit, est inséré dans l’arrêté royal du 3 juillet 1996 relatif à l’Exécutif des Musulmans de Belgique: Art. 16. Notre Ministre de la Justice est chargé de l’exécution du présent arrêté. « Art. 3bis. L’Exécutif prend les mesures nécessaires pour l’organisation d’élections au sein des communautés islamiques de Belgique afin de proposer la reconnaissance d’un organe représentatif du culte islamique »; Art. 2. Notre Ministre de la Justice est chargé de l’exécution du présent arrêté. 122 123 Arrêté ministériel du 24 septembre 1998 concernant la Commission d’accompagnement relative à l’organisation des élections d’un organe représentatif du culte islamique Article 1er. Une Commission d’accompagnement relative à l’organisation des élections d’un organe représentatif du culte islamique, dénommée ci-après « Commission » a son siège au lieu désigné par le Ministre de la Justice. (Moniteur belge, du 12 septembre 1999) Vu la loi du 4 mars 1870 sur le temporel des cultes, en particulier l’article 19bis, inséré par la loi du 19 juillet 1974 et modifié par les lois du 17 avril 1985 et du 18 juillet 1991; Vu l’arrêté royal du 3 juillet 1996 relatif à l’Exécutif des musulmans de Belgique, modifié par l’arrêté royal du 24 juin 1998, Art. 2. Cette Commission est composée d’un Président et de six membres, désignés par le Ministre de la Justice. Les membres sont composés paritairement d’une part, de représentants de l’Exécutif des Musulmans de Belgique et d’autre part, d’un représentant du Ministre de l’Intérieur, d’un représentant du Ministre de la Justice et d’un représentant du Centre pour l’égalité des chances et la lutte contre le racisme. Le Président a la qualité de magistrat de l’Ordre judiciaire, du Conseil d’Etat ou de la Cour d’arbitrage. Vu la décision du Conseil des Ministres du 12 juin 1998; Art. 3. La Commission a les missions suivantes: Vu la convention du 30 juin 1998 entre le Centre pour l’égalité des chances et la lutte contre le racisme et le Ministre de la Justice; Vu les avis de l’Inspecteur des Finances, donnés les 1er juillet et 28 août 1998; Vu les lois sur le Conseil d’Etat, coordonnées le 12 janvier 1973, notamment l’article 3, § 1er, modifié par les lois des 9 août 1980, 16 juin 1989, 4 juillet 1989 et 4 août 1996; Vu l’urgence, Considérant la nécessité d’apporter des solutions rapides au règlement de divers problèmes relatifs au culte islamique et notamment celui de la reconnaissance de l’organe représentatif du culte islamique; Considérant qu’en exécution des décisions prises, les préparations des opérations électorales débuteront le 1er septembre 1998 et qu’il y a lieu qu’une Commission d’accompagnement puisse remplir sa mission à partir de cette date, Arrête: 124 1) Veiller à la régularité des élections; 2) Rendre avis et organiser la médiation concernant les litiges qui pourraient survenir dans le cadre des élections et portant notamment: a) sur les déclarations à effectuer par les électeurs et les candidats; b) sur la preuve d’inscription; c) sur les conditions à respecter par les candidats. 3) Approuver la désignation des présidents et assesseurs des bureaux de vote; 4) Composer une délégation d’observateurs des élections. Art. 4. La Commission rédige un règlement d’ordre intérieur. Art. 5. La Commission ne peut se réunir valablement que si au moins la majorité de ses membres est présente. Elle décide à la majorité absolue. En cas de parité des voix, la voix du Président est prépondérante. Un membre a le droit de faire acter dans les comptes-rendus son opinion divergente. Art. 6. La Commission se réunit au moins toutes les trois semaines, à moins qu’il soit nécessaire de traiter certains points sans délais. Elle fait rapport de ses travaux au Ministre de la Justice. 125 Art. 7. Le secrétariat est assuré par un secrétaire qui est mis à disposition à ces fins par le Centre pour l’égalité des chances et la lutte contre le racisme. Arrêté royal du 4 mars 1999 Modifiant l’arrêté royal du 3 juillet 1996 relatif à l’Exécutif des Musulmans de Belgique (Moniteur belge, du 16 avril 1999) Art. 8. La Commission est dissoute lorsque le rapport final qu’elle a déposé concernant les opérations électorales a été approuvé par le Ministre de la Justice. Vu la loi du 4 mars 1870 sur le temporel des cultes, notamment l’article 19bis, y inséré par la loi du 19 juillet 1974, et modifié par les lois des 17 avril 1985 et 18 juin 1991; Art. 9. Cet arrêté entre en vigueur le 1er septembre 1998. Vu l’arrêté royal du 3 juillet 1996 relatif à l’Exécutif des Musulmans de Belgique, modifié par l’arrêté royal du 24 juin 1998; Vu l’avis de l’inspecteur des Finances du 8 février 1999; Vu les lois sur le Conseil d’Etat, coordonnées le 12 janvier 1973, notamment l’article 3, § 1er, modifié par la loi du 4 juillet 1989; Vu l’urgence; Considérant la nécessité pour l’Exécutif des Musulmans de Belgique de pouvoir disposer de façon régulière et dès le début de chaque année du subside qui lui est alloué annuellement afin de lui permettre d’effectuer l’entièreté de ses missions sans devoir recourir à l’emprunt: Sur la proposition de Notre ministre de la Justice, Nous avons arrêté et arrêtons: Art. 1er. Dans l’article 8 de l’arrêté royal du 3 juillet 1996 relatif à l’Exécutif des Musulmans de Belgique, les mots « mars » et « juillet » sont remplacés respectivement par les mots « janvier » et « mai ». Art. 2. Notre Ministre de la Justice est chargé de l’exécution du présent arrêté. 126 127 Arrêté royal du 3 mai 1999 portant reconnaissance de l’Exécutif des Musulmans de Belgique (Moniteur belge, du 20 mai 1999) Le 13 décembre 1998, des élections en vue de composer un organe représentatif pour le culte islamique ont été organisées. Cet organe représentatif sera à l’avenir l’interlocuteur des autorités, tant au niveau fédéral, en ce qui concerne le temporel des cultes (nomination des imams et des aumôniers et gestion administrative des communautés locales) qu’au niveau des communautés, notamment pour l’enseignement (programmes, inspections et désignation des professeurs de religion). Cet organe représentatif portera le nom d’ »Exécutif des Musulmans de Belgique ». De cette manière, la continuité dans la dénomination est assurée, étant donné qu’un Exécutif avait déjà été reconnu par l’arrêté royal du 3 juillet 1996. Les résultats des élections du 13 décembre 1998 ont été avalisés par le Ministre de la Justice et les noms des représentants de la communauté musulmane qui siègeront dans l’Exécutif des Musulmans de Belgique lui ont été communiqués sur cette base. Il est dès lors possible d’exécuter pleinement la loi du 19 juillet 1974 portant reconnaissance des administrations chargées de la gestion du temporel du culte islamique. culte islamique sera organisé sur une base provinciale. Des communautés locales devront dès lors être reconnues. Ce n’est qu’après la reconnaissance des communautés islamiques locales qu’il sera possible d’établir pour le culte islamique un budget tenant compte de paramètres concrets tels que les frais de fonctionnement et les traitements des ministres du culte à charge du budget du Ministère de la Justice. Il est dès lors indispensable de prévoir un régime provisoire et de maintenir le système de subsidiation actuellement en vigueur. C’est pourquoi, un certain nombre d’articles de l’arrêté royal du 3 juillet 1996 relatif à l’Exécutif des Musulmans de Belgique, arrêté qui est supprimé par le présent arrêté, sont maintenus afin de garantir le financement. Il s’agit des articles 4 à 10 du présent arrêté. Etant donné que l’année budgétaire 1999 est déjà en cours, il est prévu que les tranches non encore payées du subside reviennent à l’Exécutif reconnu par le présent arrêté. J’ai l’honneur d’être, de Votre Majesté, le très respectueux, et très fidèle serviteur, Le Ministre de la Justice, T. VAN PARYS Les membres de l’Exécutif des Musulmans de Belgique seront reconnus par un arrêté distinct du présent arrêté. Ils siègeront à titre personnel mais en tant que représentants de l’entièreté de la communauté religieuse islamique belge. L’agrément du résultat des élections a mis fin à la mission de l’Exécutif instauré par l’arrêté royal du 3 juillet 1996, qui avait principalement une mission consultative tout en étant également chargé, par l’arrêté royal du 24 juin 1998, de l’organisation d’élections afin de proposer la reconnaissance d’un organe représentatif du culte islamique. L’article 11 du présent arrêté charge l’Exécutif reconnu par l’arrêté royal du 3 juillet 1996 de clôturer les comptes, d’apurer le passif et de transférer les actifs au nouvel Exécutif. La reconnaissance de l’organe représentatif marque le début d’une phase de négociations concernant les matières les plus diverses et pour lesquelles un règlement s’impose. En vertu de la loi du 19 juillet 1974, le 128 129 Arrêté royal portant reconnaissance de l’Exécutif des Musulmans de Belgique Vu la loi du 4 mars 1870 sur le temporel des cultes, notamment l’article 19bis, y inséré par la loi du 19 juillet 1974, et modifié par les lois des 17 avril 1985, 18 juillet 1991 et 10 mars 1999; Vu l’arrêté royal du 3 mai 1978 portant organisation des comités chargés de la gestion du temporel des communautés islamiques reconnues; Vu l’arrêté royal du 3 juillet 1996 relatif à l’Exécutif des Musulmans de Belgique, modifié par les arrêtés royaux des 24 juin 1998 et 4 mars 1999; Considérant qu’il est donc nécessaire de maintenir un régime transitoire sous forme de subside; Sur la proposition de Notre Ministre de la Justice, Nous avons arrêté et arrêtons: Article 1er. «L’Exécutif des Musulmans de Belgique», dénommé «L’Exécutif», est reconnu comme organe représentatif du culte islamique. Art. 2. Le Roi reconnaît les membres de l’Exécutif proposés au Ministre de la Justice suite à la procédure électorale. Art. 3. L’Exécutif établit son règlement d’ordre intérieur et le transmet au Ministre de la Justice. Vu l’avis de l’Inspecteur des Finances, donné le 22 avril 1999; Vu les lois sur le Conseil d’Etat, coordonnées le 12 janvier 1973, notamment l’article 3, § 1er, remplacé par le loi du 4 juillet 1989 et modifié par la loi du 4 août 1996; Vu l’urgence; Considérant que l’Exécutif des Musulmans de Belgique, prévu par l’arrêté royal du 3 juillet 1996, a terminé sa mission; Considérant que suite aux élections pour un organe représentatif du culte islamique, tenues le 13 décembre 1998, une proposition tenant composition de cet organe a été transmise au Ministre de la Justice; Art. 4. En exécution de la loi contenant le Budget général des dépenses, un crédit permettant de couvrir les frais de fonctionnement de l’Exécutif est inscrit au budget du Ministère de la Justice, sous forme de subside à l’article 03.33.02 de la section 59. Art. 5. Après avis favorable de l’Inspecteur des Finances, le subside octroyé à l’Exécutif est mis en payement en trois tranches: une première tranche de 45% dans le courant du mois de janvier de l’année à laquelle il se rapporte, une deuxième tranche de 45% dans le courant du mois de mai de la même année, la troisième tranche de 10% après communication des documents justificatifs relatifs aux dépenses de l’année à laquelle le subside se rapporte. Considérant qu’il est nécessaire d’apporter des solutions rapides au règlement de divers problèmes relatifs au culte islamique, notamment la nomination des imams, des professeurs de religion et des aumôniers et que cela n’est possible qu’en collaboration avec un organe représentatif; Art. 6. Le subside couvre notamment la rémunération du personnel, le coût d’achat, de location et d’aménagement de locaux, le coût d’acquisition des équipements et des fournitures nécessaires ainsi que tous les autres frais de fonctionnement, directs et indirects, se rapportant à la structuration de l’activité de l’Exécutif. Considérant que le financement de l’Exécutif des Musulmans de Belgique doit être assuré et qu’un règlement ne pourra se réaliser qu’après la reconnaissance des communautés islamiques locales; Art. 7. Dans les limites du subside, tous les frais de personnel sont couverts, compte tenu de la situation de droit privé dans laquelle se trouve le personnel concerné. 130 131 Art. 8. Les dépenses en matière d’allocations et d’indemnités ne peuvent être supérieures à celles qui résulteraient de l’application des règlements valant pour les agents de l’Etat, notamment dans les domaines suivants: • l’arrêté royal du 18 janvier 1965 portant réglementation générale en matière de frais de parcours; • l’arrêté royal du 24 décembre 1964 fixant les indemnités pour frais de séjour des membres du personnel des ministères; • la circulaire du 31 janvier 1969 du Ministère des Finances relative aux allocations et indemnités allouées aux membres des commissions relevant des ministères ou des organismes d’intérêt public soumis à la tutelle ou au contrôle des ministères. Art. 9. Le budget de l’Exécutif est, avant le 20 octobre de l’année précédant celle à laquelle il se rapporte, transmis en triple expédition, au Ministre de la Justice. Arrêté royal du 4 mai 1999 portant reconnaissance des membres de l’Exécutif des Musulmans de Belgique (Moniteur Belge, du 1er juin 1999) Vu la loi du 14 mars 1870 sur le temporel des cultes, notamment l’article 19bis, y inséré par la loi du 19 juillet 1974, et modifié par les lois des 17 avril 1985, 18 juillet 1991 et 10 mars 1999; Vu l’arrêté royal du 3 mai 1978 portant organisation des comités chargés de la gestion du temporel des communautés islamiques reconnues; Vu l’arrêté royal du 3 mai 1999 portant reconnaissance de l’Exécutif des Musulmans de Belgique, notamment l’article 2; Vu les propositions faites au Ministre de la Justice; Sur la proposition de notre Ministre de la Justice; Art. 10. Le compte de l’Exécutif est, avant le 10 avril de l’année suivant celle à laquelle il se rapporte, transmis en triple expédition, avec tous les documents justificatifs, au Ministre de la Justice. Art. 11. L’arrêté royal du 3 juillet 1996 relatif à l’Exécutif des Musulmans de Belgique est abrogé. Toutefois, l’Exécutif prévu dans cet arrêté royal est chargé de clôturer les comptes, d’apurer le passif et de transférer les actifs à l’Exécutif instauré par le présent arrêté et ce dans le mois de la publication du présent arrêté. Art. 12. La partie du subside de l’année budgétaire 1999 qui n’a pas encore été transférée à l’Exécutif prévu dans l’arrêté royal du 3 juillet 1996, sera payée à l’Exécutif instauré par le présent arrêté, conformément aux modalités prévues à l’article 5. Art. 13. Le présent arrêté entre en vigueur le 20 mai 1999. Art. 14. Notre Ministre de la Justice est chargé de l’exécution du présent arrêté. 132 Nous avons arrêté et arrêtons: Article 1er. Les personnes suivantes, proposées au Ministre de la Justice suite à la procédure électorale, sont reconnues comme membres de l’Exécutif des Musulmans de Belgique: 1. 2. 3. 4. 5. 6. 7. 8. Bali, Muhammad, Belge; Bouhna, Brahim, Belge; Bouselmati, Minha, Belge; Caliskan, Murat, Belge; Cavdarli, Cemal, Belge; Ibn Seddick, Hassan, Marocain; De Munck, Lodewijk, Belge; El Arbi, Zouhair, Belge; 9. El Moukharti, Abdelhamid, Marocain; 10. Guerbal, Sebti, Belge; 11. Kara, Abdulakdir, Belge; 12. Maloujahmoum, Nordin, Belge; 13. Qureshi, Iqbal Ahmed, Belge; 14. Van den Broeck, Luc, Belge; 15. Bayraktar, Aysel, Belge; 16. Demeester, Dirk, Belge. Article 2. Le présent arrêté entre en vigueur le 1er juin 1999. Article 3. Notre Ministre de la Justice est chargé de l’exécution du présent arrêté. 133 3. ESPAGNE Texto de Acuerdo de Cooperación entre el Estado Español y la Comisión Islámica de España* Exposición de Motivo: La Constitución Española de 1978, al configurar un Estado democrático y pluralista, ha supuesto un profundo cambio en la tradicional actitud del Estado ante el hecho religioso, consagrando como fundamentales los derechos de igualdad y libertad religiosa, cuyo ejercicio garantiza con la mayor amplitud permitida por las exigencias derivadas del mantenimiento del orden público protegido por la Ley y por el respeto debido a los derechos fundamentales de los demás. Estos derechos, concebidos originariamente como derechos individuales de los ciudadanos, alcanza también, por derivación, a las Comunidades o Confesiones en que aquéllos se integran para el cumplimiento comunitario de sus fines religiosos, sin necesidad de autorización previa, ni de su inscripción en ningún Registro Público. Desde el respeto más profundo a estos principios, el Estado, también por imperativo constitucional, viene obligado, en la medida en que las creencias religiosas de la sociedad española lo demanden, al mantenimiento de relaciones de cooperación con las diferentes Confesiones o Comunidades religiosas pudiendo hacerlo en formas diversas con las Confesiones inscritas en el Registro de Entidades Religiosas. La Ley Orgánica de Libertad Religiosa establece la posibilidad de que el Estado concrete su cooperación con las Confesiones o Comunidades religiosas, mediante la adopción de Acuerdos o Convenios de Cooperación, cuando aquéllas, debidamente inscritas en el Registro de Entidades Religiosas, hayan alcanzado en la sociedad española, además, un arraigo que, por el número de sus creyentes y por la extensión de su credo, resulte evidente o notorio. En este caso se encuentra la religión islámica, de tradición secular en nuestro país, con relevante importancia en la formación de la identidad española, representada por distintas Comunidades de dicha confesión, inscritas en el Registro de Entidades Religiosas e integradas en alguna de las dos Federaciones igualmente inscritas, denominadas: Federación Española de Entidades Religiosas Islámicas y Unión de Comunidades Islámicas de España que, a su vez, han constituido una entidad religiosa inscrita con la denominación de "COMISION ISLAMICA DE ESPAÑA" como órgano representativo del islamismo español ante el Estado para la negociación, firma y seguimiento de los acuerdos adoptados. Dando respuesta a los deseos formulados por ambas Federaciones, expresión de la voluntad de los musulmanes españoles, y tras oportunas negociaciones, se llegó a la conclusión del presente Acuerdo de Cooperación, en el que se abordan asuntos de gran importancia para los ciudadanos de religión islámica: Estatuto de los dirigentes religiosos islámicos e Imames, con determinación de los especificos derechos que se derivan del ejercicio de su función religiosa, situación personal en ámbitos de tanta importancia como la Seguridad Social y forma de cumplimiento de sus deberes militares; protección jurídica de las Mezquitas de culto; atribución de efectos civiles al matrimonio celebrado según el rito religioso islámico; asistencia religiosa en Centros o Establecimientos públicos; enseñanza religiosa islámica en los Centros docentes; beneficios fiscales aplicables a determinados bienes y actividades de las Comunidades pertenecientes a las Federaciones que constituyen la "Comisión Islámica de España", conmemoración de festividades religiosas islámicas y, finalmente, colaboración del Estado con la expresada Comisión en orden a la conservación y fomento del Patrimonio Histórico y Artístico islámico. En la negociación del presente Acuerdo, se ha procurado siempre tener el más escrupuloso respeto a la voluntad negociadora de los interlocutores religiosos, como la mejor expresión de los contenidos doctrinales específicos del credo religioso islámico y de las peculiares exigencias de conciencia que de ellos se derivan, para hacer posible que sea real y efectivo el ejercicio del derecho de libertad religiosa de los creyentes musulmanes. * Encuentro (1993) 252 134 135 Disposiciones Generales: Art°. 1°. – Los derechos y obligaciones que se deriven de la Ley por la que se apruebe el presente Acuerdo, serán de aplicación a las Comunidades Islámicas inscritas en el Registro de Entidades Religiosas, que formen parte o posteriormente se incorporen a la "Comisión Islámica de España" o a alguna de las Federaciones Islámicas inscritas en dicha Comisión mientras su pertenencia a las mismas figure inscrita en dicho Registro. Art° 2°. – La incorporación de las Comunidades y Federaciones Islámicas a la "Comisión Islámica de España" a los efectos de su constancia en el Registro de Entidades Religiosas, se acreditará mediante certificación expedida por los representantes legales correspondientes, con la conformidad de la referida Comisión. La anotación en el Registro de su baja o exclusión, se praticará a instancia de la entidad interesada o de la "Comisión Islámica de España". Art° 3°. – La Certificación de fines religiosos que exige el real Decreto 142/1991, de 9 de Enero, para la inscripción de las entidades asociativas religiosas que su constituyan como tales, de acuerdo al ordenamiento de las Comunidades Islámicas, podrá ser expedida por la Federación a que pertenezcan, con la conformidad de la "Comisión Islámica de España", o por ésta si no formaran parte de ninguna Federación. Lugares de culto (Mezquitas): Art° 4°. – A todos los efectos legales, son Mezquitas o lugares de culto de las Comunidades Islámicas pertenecientes a la " Comisión Islámica de España", los edificios o locales destinados de forma exclusiva a la práctica habitual de la oración, formación o asistencia religiosa islámica, cuando así se certifique por la Comunidad respectiva, con la conformidad de dicha Comisión. Art° 5°. - Los lugares de culto de las Comunidades islámicas miembros de la "Comisión Islámica de España. Gozan de inviolabilidad en los términos establecidos por las Leyes. En caso de expropiación 136 forzosa, deberá ser oída previamente la "Comisión Islámica de España", y no podrán ser demolidos sin ser previamente privados de su carácter sagrado, con excepción de los casos previstos en las Leves, por razones de urgencia o peligro. También quedarán exceptuados de la ocupación temporal e imposición de servidumbres en los términos previstos en el Art. 119 de la Ley de Expropiación Forzosa. Art° 6°. - El Estado respeta y protege la inviolabilidad de los archivos y demás documentos pertenecientes a la "Comisión Islámica de España", así como a sus Comunidades miembros. Art° 7°. - Los lugares de culto podrán ser objeto de anotación en el Registro de Entidades Religiosas. Art° 8°. - Los cementerios islámicos gozarán de los beneficios legales que el Artículo 5° establece para los lugares de culto. Se reconoce a las Comunidades Islámicas, pertenecientes a la "Federación Islámica de España", el derecho a la concesión de parcelas reservadas para los enterramientos islámicos en los cementerios municipales, así como el derecho a poseer cementerios islámicos propios. Se adoptarán las medidas oportunas para la observancia de las reglas tradicionales islámicas, relativas a inhumaciones, sepulturas y ritos funerarios, que se realizarán con intervención de la Comunidad Islámica local. Se reconoce el derecho a trasladar a los cementerios pertenecientes a las Comunidades Islámicas, los cuerpos de los difuntos musulmanes, tanto los actualmente inhumados en cementerios municipales como los de aquéllos cuyo fallecimiento se produzca en localidad en la que no exista cementerio islámico, con sujeción a lo dispuesto en la legislación del régimen local y de Sanidad. Dirigentes Religiosos Islámicos e Imames: Art° 9°. - A los efectos legales, son dirigentes religiosos islámicos e IMAMES de las Comunidades Islámicas, las personas físicas dedicadas, con carácter estable, a la dirección de las Comunidades a que se refiere el Art. 1° del presente Acuerdo, a la dirección de la oración, formación y asistencia religiosa islámica y acrediten el cumplimiento de estos requisitos mediante certificación expedida por la Comunidad a que pertenezcan con la conformidad de la "Comisión Islámica de España". 137 Art° 10°. - En ningún caso las personas expresadas en el artículo anterior estarán obligadas a declarar sobre hechos que les hayan sido revelados en el ejercicio de sus funciones de culto o de asistencia religiosa islámica, en los términos legalmente establecidos para el secreto profesional. Art° 11°. - Los Imames y dirigentes religiosos islámicos estáran sujetos a las disposiciones generales del Servicio Militar. Si lo solicitaren, se les podrá asignar misiones que sean compatibles con sus funciones religiosas. Art° 12°. - Los estudios que se cursen para la fomación religiosa de las personas a que se refiere el Artículo 9, en los Centros Islámicos reconocidos por el Ministerio de Educación y Ciencia darán derecho a prórroga de incorporación a filas de segunda clase. Para l8 solicitud de dicha prórroga, deberán acreditarse los mencionados estudios mediante certificación expedida por el centro islámico correspondiente. Art° 13°. - De acuerdo con lo dispuesto en el Artículo 1 del Real Decreto 2398/77, de 27 de Agosto, las personas que reúnan los requisitos expresados en el Art°. 9° del presente Convenio, quedarán incluidas en el Régimen General de la Seguridad Social, asimiladas a trabajadores por cuenta ajena. Las comunidades Islámicas respectivas asumirán los derechos y obligaciones establecidos para los empresarios en el Régimen General de la Seguridad Social. momento de su celebración, si los contrayentes reúnen los requisitos de capacidad exigidos por el Código Civil. Los contrayentes expresarán el consentimiento ante alguna de las personas expresadas en el Art. 9° y, al menos, dos testigos mayores de edad. Para el pleno reconocimiento de tales efectos, será necesaria la inscripción del matrimonio en el Registro Civil. Art° 16°. – Las personas que deseen inscribir el matrimonio celebrado en la forma prevista en el Artículo anterior, deberán acreditar previamente su capacidad matrimonial, mediante certificación expedida por el Registro Civil correspondiente. No podrá practicarse la inscripción si se hubiera celebrado el matrimonio transcurrido más de seis meses desde la expedición de dicha certificación. Art° 17°. – Una vez celebrado el matrimonio, el representante de la Comunidad Islámica en que se hubiera contraído aquél, enviará al Registro Civil, para su inscripción, certificación acreditativa de la celebración del matrimonio, en la que deberán expresarse las circunstancias exigidas por la legislación del Registro Civil. Art° 18°. – Sin perjuicio de las responsabilidades a que haya lugar y de los derechos adquiridos de buena fe por terceras personas, la inscripción del matrimonio celebrado conforme al presente Acuerdo podrá ser promovida también en cualquier tiempo, mediante presentación de la certificación diligenciada a que se refiere el artículo anterior. Funciones Islámicas de culto: Asistencia Religiosa Islámica a internados: Art° 14°. – A los efectos legales, son funciones islámicas de culto, formación y asistencia religiosa, las que lo sean de acuerdo con la Ley y la tradición islámica, emanadas del Corán o de la Sunna y protegidas por la Ley Orgánica de Libertad Religiosa. Formas de celebración del Matrimonio Religioso Islámico: Art° 15°. – El Estado atribuye efectos civiles al matrimonio celebrado según la forma religiosa establecida en la Ley Islámica, desde el 138 Art° 19°. – El Estado garantiza el ejercicio del derecho a la asistencia religiosa de los internados en Centros o Establecimientos penitenciarios, hospitalarios, asistenciales u otros análogos del sector público, proporcionada por los IMAMES o personas designadas por las Comunidades, que deberán ser autorizadas por los Organismos administrativos competentes. Las Direcciones de los Centros o Establecimientos Públicos estarán obligadas a transmitir a la Comunidad Islámica correspondiente las solicitudes de asistencia religiosa recibidas de 139 los internos o de sus familiares, si los propios interesados no estuvieran en condiciones de hacerlo. La asistencia religiosa prevista en este artículo comprenderá la que se dispense a los moribundos, así como las honras fúnebres del rito islámico. Art° 20°. – En todo caso, la asistencia religiosa a que se refiere el artículo anterior se prestará con pleno respeto al principio de libertad religiosa y con observancia de las normas de organización y régimen interno de los Centros, libre y sin limitación de horario. Por lo que se refiere a los Establecimientos penitenciarios, la asistencia religiosa se realizará de acuerdo con lo dispuesto en la legislación penitenciaria. Art° 21°. – Los gastos que origine el desarrollo de la asistencia religiosa serán sufragados en la forma que acuerden los representantes de la "Comisión Islámica de España", con la dirección de los Centros y establecimientos públios contemplados en el Art. 21, sin perjuicio de la utilización de los locales que a tal fin, existan en dichos Centros o Establecimientos. Asistencia Religiosa Islámica a Militares: Art° 22°. – Se reconoce el derecho de los militares españoles musulmanes, sean o no profesionales, y de cuantas personas de dicha religión presten servicio en las Fuerzas Armadas, a recibir asístencia religiosa islámica y a participar en actividades y ritos religiosos propios del Islam, previa la oportuna autorización de sus Jefes, que procurarán hacer compatibles con las necesidades del Servicio, facilitando los lugares y medios adecuados para su desarrollo. Art° 23°. – Los militares musulmanes que no puedan cumplir sus obligaciones religiosas islámicas, especialmente la oración colectiva en común del viernes, por no haber mezquita o, en su caso, oratorio en el lugar de su destino, podrán ser autorizados para el cumplimiento de aquéllas en la mezquita u oratorio de la localidad más próxima, cuando las necesidades del servicio lo permitan. 140 Art° 24°. – La asistencia religiosa islámica será dispensada por los Imames o personas designadas con carácter estable por las Comunidades Islámicas "Comisión Islámica de España", autorizadas por los mandos correspondientes que prestarán la colaboración precisa para el desempeño de sus funciones en términos de igualdad con los ministros de culto de otras iglesias, confesiones o comunidades religiosas que tengan firmados Acuerdos de Cooperación con el Estado. Art° 25°. – Las autoridades correspondientes comunicarán el fallecimiento de los militares musulmanes, ocurrido durante la prestación de Servicio, a la familia del fallecido, así como a la "Comisión Islámica de España", a fin de que puedan recibir las honras fúnebres y ser enterrados conforme a la Ley Islámica. Art° 26°. – El Estado a fin de dar efectividad a lo dispuesto en el Artículo 27.3 de la Constitución, así como en la Ley Ogánica 8/85, de 3 de Julio, Reguladora del derecho a la Educación y en la Ley Orgánica 1/90, de 3 de Octubre, de Ordenación General del Sistema Educativo, garantiza a los alumnos musulmanes, a sus padres y a los órganos escolares de gobierno que lo soliciten, el ejercicio del derecho de los primeros a recibir enseñanza religiosa islámica en los Centros docentes públicos y privados concertados, siempre que, en cuanto a estos últimos, el ejercicio de aquel derecho no entre en contradicción con el carácter propio del Centro, en los niveles de Eduación infantil, Eduación primaria y educación secundaria. Art° 27°. – La enseñanza religiosa islámica será impartida por profesores designados por las Comunidades pertenecientes a la "Comisión de Islámica de España", con la conformidad de la Federación a que pertenezcan. Art° 28°. – Los contenidos de la enseñanza religiosa islámica, así como los libros de texto relativos a la misma, serán proporcionados por las Comunidades respectivas, con la conformidad de la "Comisión Islámica de España". 141 Art° 29°. – Los Centros Docentes Públicos y los Privados Concertados a que se hace referencia en el Artículo 28 deberán facilitar los locales adecuados para el ejercicio del derecho que en este capítulo se regula, sin que pueda perjudicar el desenvolvimiento de las actividades lectivas. Art° 30°. – La "Comisión Islámica de España", así como las Comunidades pertenecientes a la misma, podrán establecer y dirigir Centros docentes de los niveles educativos que se mencionan en el Artículo 28, así como Universidades y Centros de Formación Islámica, con sometimiento a la legislación general vigente en la materia. Art° 31°. – La "Comisión Islámica de España", así como sus Comunidades miembros, podrán organizar cursos de enseñanza religiosa en los Centros Universitarios públicos, pudiendo utilizar los locales y medios de los mismos, de acuerdo con las autoridades académicas. Régimen Fiscal: Art° 32°. – La "Comisión Islámica de España" y las Comunidades que la integran pueden recabar libremente de sus miembros prestaciones, organizar colectas públicas y recibir ofrendas y liberalidades de uso. Art° 33°. – Además de los conceptos indicados en el artículo anterior, tendrán la consideración de operaciones no sujetas a tributo alguno: 1. La entrega gratuita de publicaciones, instrucciones y boletines internos, de carácter religioso islámico, realizada directamente a sus miembros por las comunidades pertenecientes a la "Comisión Islámica de España" 2. La actividad de enseñanza religiosa islámica en los Centros de la "Comisión Islámica de España",así como de sus Comunidades miembros, destinada a la formación de Imames y de dirigentes religiosos islámicos. Art° 34°. – La "Comisión islámica de España", así como sus Comunidades miembros, estarán exentas: 142 1. Del impuesto sobre Bienes inmuebles y de las Contribuciones Especiales que, en su caso, correspondan por los siguientes bienes inmuebles de su propiedad; 1.1 Las mezquitas o lugares de culto y sus dependencias o edificios y locales anejos, destinados al Culto, asistencia religiosa islámica, residencia de Imames y dirigentes religiosos islámicos, así como a oficians. 1.2 Los Centros destinados a la formación de Imames y dirigentes religiosos islámicos. 2. Del impuesto sobre Sociedades, en los términos previstos en los números dos y tres del Art° 5. de la Ley 61/78, de 27 de Diciembre, reguladora de aquél. 3. Del impuesto sobre Sociedades que grava los incrementos de patrimonio obtenidos a título gratuito, siempre que los bienes y derechos adquiridos se destinen a actividades religiosas islámicas o asistenciales. 4. Del impuesto sobre Transmisiones Patrimoniales y Actos Jurídicos Documentados, siempre que los respectivos bienes o derechos adquiridos se destinen a actividades religiosas o asistenciales, en los términos establecidos en el Texto Refundido de la Ley del Impuesto, aprobado por Real Decreto Legislativo 3050/1980, de 30 de Diciembre, y su Reglamento, aprobado por Real Decreto 3493/1981, de 29 de Diciembre, en orden a los requisitos y procedimientos para el disfrute de esta exención. Art° 35°. – Sin perjuicio de lo previsto en los artículos anteriores, la "Comisión Islámica de España", así como sus Comunidades miembros y las ascociaciones y entidades creadas y gestionadas por las mismas que se dediquen a actividades religiosas, beneficodocentes, médicas u hospitalarias o de asistencia social, tendrán derecho a los beneficios fiscales que el ordenamiento jurídico-tributario del Estado Español prevea en cada momento para las entidades sin fin de lucro y, en todo caso, a los que se concedan a las entidades benéficas privadas. Art° 36°. – La legislación fiscal regulará el tratamiento tributario aplicable a los donativos que se realicen a las Comunidades pertenecientes a la "Comisión Islámica de España", con las deducciones que, en su caso, pudieran establecerse. 143 Descansos y Festividades Religiosas. Art° 37°. – Los miembros de las Comunidades Islámicas pertenecientes a la "Comisión Islámica de España" que lo deseen, podrán solicitar la interrupción de su trabajo los viernes de cada semana, día de rezo colectivo obligatorio y solemne de los musulmanes, desde las trece treinta hasta las dieciséis treinta horas, así como la conclusión de la jornada laboral una hora antes de la puesta del sol, durante el mes de ayuno (Ramadán). En ambos casos, se procurará hacer compatible el cumplimiento de dichos deberes islámicos con la organización laboral respectiva, recuperando las horas dejadas de trabajar, sin compensación alguna. Art° 38°. – Las festividades y conmemoraciones que a continuación se expresan, que según la Ley Islámica tienen el carácter de religiosas, podrán sustituir a las establecidas con carácter general por el Estatuto de los Trabajadores, en su artículo 37.2 con el mismo carácter de retribuidas y no recuperables, a petición de los fieles de las Comunidades Islámicas pertenecientes a la "Comisión Islámica de España", siempre que resulte compatible con la organización laboral respectiva: 1. AL HIYRA, correspondiente al 1° de Muharram, primer día del Año Nuevo Islámico. 2. ACHURA,décimo día de Muharram. 3. IDU AL-MAULID, corresponde al 12 de Rabiu AL AWWAL, nacimiento del Profeta. 4. AL ISRA WA AL-MI’RAY, corresponde al 27 de Rayab,fecha del Viaje Nocturno y la Ascensión del Profeta. 5. IDU AL-FITR, corresponde a los días 1°, 2° y 3° de Shawwal y celebra la culminación del Ayuno de Ramadán. 6. IDU AL-ADHA, corresponde a los días 10°, 11° y 12° de Du ALHYYAH y celebra el sacrificio protagonizado por el Profeta Abraham. Los alumnos musulmanes que cursen estudios en centros de enseñanza públicos o privados concertados, estarán dispensados de la asistencia a clase y de la celebración de exámenes, en el día del viernes y en las festividades y conmemoraciones religiosas anteriormente expresadas, a petición propia o de quienes ejerzan la patria potestad o tutela. 144 Los exámenes, oposiciones o pruebas selectivas, convocadas para el ingreso en las Administraciones Públicas, que hayan de celebrarse en los días a que se refiere el párrafo anterior, serán señalados, para los musulmanes que lo soliciten, en una fecha alternativa, cuando no haya causa motivada que lo impida. Patrimonio Histórico: Art° 39°. – El Estado y la "Comisión Islámica de España" colaborarán en la conservación y fomento del patrimonio histórico, artístico y cultural islámico en España, que continuará al servicio de la sociedad para su contemplación y estudio. Dicha colaboración se extenderá a la realización del catálogo e inventario del referido patrimonio, así como a la creación de Patronatos, Fundaciones u otro tipo de instituciones de carácter cultural, de los que formarán parte representantes de la "Comisión Islámica de España". Disposición Adicional Primera: El Gobierno pondrá en conocimiento de la "Comisión Islámica de España" las iniciativas legislativas que afecten al contenido del presente Acuerdo, para que aquélla pueda expresar su parecer. Disposición Adicional Segunda: El presente Acuerdo podrá ser objeto de revisión, total o parcial, por iniciativa de cualquiera de las partes que lo suscriben, sin perjuicio de su ulterior tramitación parlamentaria. Disposición Adicional Tercera: Se constituirá una Comisión Mixta Paritaria con representantes de la Administración del Estado y de la "Comisión Islámica de España" para la aplicación y seguimiento del presente Acuerdo. 145 Der Kooperationsvertrag zwischen dem spanischen Staat und Der « Comisión Islámica de España » (Islamische Kommission Spaniens)* Dies spanische Verfassung von 1978 hat bei der Bildung eines demokratischen und pluralistischen Staates einen groben Wandel in der traditionsgemäben Auffassung des Staates gegenüber der Religion vollzogen, indem sie die Gleichberechtigung und Glaubensfreiheit als grundlegendes Recht festgesetzt hat. Diese Verfassung garantiert die Ausübung dieser Glaubensfreiheit in einer größt möglichen Weite, eingeschränkt durch die Bedingungen zum Erhalt der öffentlichen Ordnung, die ihrerseits durch das Gesetz und durch die nötige Achtung der fundamentalen Rechte der Mitmenschen gewährleistet ist. ansässig geworden sind. Dies müßte durch die Zahl ihrer Gläubigen und die Ausbreitung ihres Bekenntnisses sichtbar oder spürbar werden. Dies trifft auf die islamische Religion zu, die in unserem Land eine jahrhundertelange Tradition hat und äußerst wichtig für die Entwicklung der spanischen Identität ist. Sie wird durch diverse Gemeinschaften repräsentiert, die im „Registro de Entidades Religiosas", eingeschrieben sind und einem der zwei Föderationen angehören, die ebenfalls eingetragen sind. Diese Bünde heißen: „Federacion Española des Entidades Religiosas Islámicas de España" und „Unión des Comunidades Islámicas de España », die wie derum eine Religionsverband gebildet haben, der unter dem Namen „Comisión islámica de España " eingetragen ist, die als repräsentatives Organ der spanischen Muslime gegenüber dem Staat gilt, um Verhandlungen zu führen, Beschlüssen abzuschlieben und um sie zu befolgen. Diese Rechte, die ursprünglich für den einzelnen Bürger gedacht waren, gelten auch nach einer Modifizierung, den Gemeinschaften oder Konfessionen, in denen sie eingetreten sind, und gemeinsam ihren religiösen Pflichten nachzukommen, ohne daß sie sich in einem öffentlichem Register eintragen müssen. Dem Wunsch beider Vereine Willensäuberung der spanischen Muslime – folgend und nach geführten Verhandlungen, ist es zum Abschluß dieses Kooperationsvertrags gekommen. In diesem werden wichtige Angelegenheiten für die Bürger islamischer Religion angesprochen: Wegen der tiefsten Hochachtung dieser Prinzipien, aber auch wegen der Vorgaben der Verfassung, ist der spanische Staat verpflichtet – in dem Maße, wie die Glaubensgemeinschaften der spanischen Gesellschaft es erfordern – Zusammenarbeit mit den verschiedenen Konfessionen oder Gemeinschaften zu ermöglichen. Dies kann der Staat auf verschiedene Weise mit den Konfessionen, die im „Registro de Entidades Religiosas" (Register der religiösen Verbänden) eingeschrieben sind, machen. Satzungen für die religiösen, islamischen Leiter und Imame, mit Bestimmungen der spezifischen Rechte, die sich von deren Ausübung ihrer religiösen Tätigkeit ableiten; deren persönliche Situation in so wichtigen Bereichen, wie der Sozialversicherung und der Weise, wie sie ihren militärischen Verpflichtungen nachzukommen haben. (Orginaltext spanish) Das spanische Gesetz bzgl. der Religionsfreiheit (Ley Orgánica de Libertad Religiosa) macht es möglich, daß der Staat seine Zusammenarbeit mit den Konfessionen oder religiösen Gemeinschaften mittels Beschlüsse oder Kooperationsverträge konkretisiert, wenn diese (Konfessionen oder Glaubengemeinschaften) im „Registro de Entidades Religiosas" (Register der religiösen Köperschaften) ordnungsgemäb eingeschrieben sind und sie auberdem in der spanischen Gesellschaft Gesetzlicher Schutz der Moscheen. Zivilrechtliche Auswirkungen bei Hochzeiten, die nach dem religiösen islamischen Ritus geschlossen wurden. Religiöse Betreuung in öffentliche Schulen und Anstalten. Islamischer Religionsunterricht in den Lehrzentren. Steuerliche Vorteile, anwendbar auf bestimmte Güter und Aktivitäten der Gemeinschaften, die den Vereinen angehören, die die „Comisión Islámica de España" bilden. * Nicht autorisierte Übersetzung von Dolores Palenzuela 146 147 Gedenken der religiösen islamischen Feste und schlieblich die Zusammenarbeit des Staates mit der „Comisión Islámica de España" bei der Erhaltung und Förderung des historischen Erbes und der islamischen Kunst. Bei den Verhandlungen dieses Abkommens ist immer versucht worden, gewissenhaft den Verhandlungswillen der religiösen Sprecher, so wie die beste Ausdrucksform, die der spezifischen doktrinalen Inhalte des religiösen islamischen Bekenntnisses und den besonderen Anforderungen des Gewissens, die sich daraus ableiten, zu beachten, um zu ermöglichen, daß die Ausübung des Rechts auf Religionsfreiheit der gläubigen Muslime wirklich und effektiv ausgeübt werden kann. Hauptbestimmungen: Artikel 1. Die Rechte und Pflichten, die vom Gesetz ergehen, gelten den islamischen Gemeinschaften, die im „Registro de Entidades Religiosas" eingetragen sind, die ein Teil der „Comisión Islámica de España" oder einem der eingetragenen islamischen Vereine, die ebenfalls in die Kommission integriert sind. Artikel 2. Die Eingliederung der Gemeinschaften und der islamischen Vereine in der „Comisión Islámica de España" – um im „Registro de Entidades Religiosas" zu verbleiben – soll urkundlich durch die jeweiligen rechtmäbigen Vertreter bestätigt werden, im Einvernehmen mit der genannte Kommission. Die Abmeldung oder der Austritt vom Register geschieht durch das Gesuch der interessierten Gemeinschaft oder der „Comisión Islámica de España". Artikel 3. Die Bestätigung des religiösen Zweckes, die das Hauptdekret (Real Decreto) 142/1991 vom 9. Februar verlangt, um die Eintragung der religiösen Vereine, die als solche von islamischen Gemeinschaften, gemäß deren Ordnung anerkannt werden, kann von der Föderation Islamischer Vereinigungen, der sie angehören, in Einvernehmung mit der „Comisión Islámica de España" bestätigt werden oder nur von dieser selbst, wenn sie keiner Föderation angehören. 148 Kultstätte (Moscheen): Artikel 4. Moscheen oder Kultstätte der islamischen Gemeinschaften, die der „Comisión Islámica de España" angehören, sind im Sinne des Gesetzes: Gebäude oder Lokale, die ausschlieblich für die Ausübung des Gebetes, der Bildung oder der religiöse islamische Betreuung bestimmt sind, immer dann, wenn dies die jeweilige Gemeinschaft mit dem Einvernehmen der genannten Kommission bestätigt. Artikel 5. Die Kulstätte der islamischen Gemeinschaften, die Mitglieder der „Comisión Islámica de España" sind, genießen Immunität in den Grenzen, die das Gesetz gestellt hat. Im Falle einer Zwangsenteignung muß vorher die „Comisión Islámica de España" angehört werden. Die Kultstätten können auch nicht abgerissen werden, ohne daß ihnen vorher der Heiligkeitsstatus entzogen worden ist. Ausgenommen sind die Fälle, die das Gesetz vorsieht: im Notfall und bei Gefahr. Davon ausgenommen sind auch zeitweilige Besetzung und Auflagen von Dienstbarkeit im Rahmen, die im Art. 119 des Gesetzes der Zwangsenteignung („Ley de Expropriación Forzosa") vorgesehen sind. Artikel 6. Der Staat respektiert und bewahrt die Immunität der Archive und der anderen Dokumente, die der „Comisión Islámice de España" gehören, wie auch die deren Mitglied-Gemeinschaften. Artikel 7. Die Gottesdiensträume können im „Registro de Entidades Religiosas" eingetragen werden. Artikel 8. Die islamischen Friedhöfe haben die gesetzlichen Vorteile, die der Artikel 5 für die Kultstätten festsetzt. Die islamischen Gemeinschaften, die der „Federación Islámica de España" angehören, haben einen Anspruch darauf, daß ihnen auf städtischen Friedhöfen Grundstücke zugeteilt werden, die für islamische Begräbnisse reserviert werden. Sie haben auch das Recht, selbst Friedhöfe zu besitzen. Es sollen in Zusammenarbeit mit der örtlichen islamischen Gemeinschaft Mabnahmen ergriffen werden, die 149 Einhaltung der islamischen Bräuche, bezüglich des Begräbnisses, der Grabstätte und des Bestattungsritus, ermöglichen. Es wird das Recht anerkannt, verstorbene Muslime – sowohl, die schon auf Kommunalen Friedhöfen begraben sind, wie auch die, die in einer Ortschaft sterben, die keinen islamischen Friedhof hat – in Friedhöfe, die den islamischen Gemeinschaften gehören zu überführen. Dies sollte in Anlehnung an die örtlichen gesetzlichen Bestimmungen und das Gesundheitsgesetz geschehen. Religiöse islamische Leiter und Imame: Artikel 9. Religiöse islamische Leiter und Imame der islamischen Gemeinschaften sind im Sinne des Gesetzes: natürliche Personen, die sich dauerhaft der Leitung der Gemeinschaften - auf die sich Artikel 1 dieses Abkommen bezieht -, die sich der Leitung des Gebetes, der Bildung und der religiöse islamischen Betreuung widmen und die Erfüllung dieser Forderung mittels einem Dokument ausweist, das von der Gemeinschaftgemäb der „Comisión Islámica de España" – welcher sie angehören, ausgestellt wird. Artikel 10. Auf keinen Fall können die im vorherigen Artikel gemeinten Personen im gesetzlich gegebenem Rahmen der beruflichen Schweigepflicht gezwungen werden, über Vorkommnisse, die ihnen bei der Ausübung ihrer gottesdienstlichen Aufgabe oder bei der religiösen islamischen Betreuung offenbart worden sind, auszusagen. Artikel 11. Die Imame und die religiösen muslimischen Leiter sind an die allgemeinen Bestimmungen des Militärdienstes gebunden. Wenn beantragt wird, können sie Tätigkeiten ausführen, die mit ihrer religiösen Aufgabe vereinbar sind. Artikel 12. Studiengänge an den „Centros Islámicos", die vom Erziehungsund Bildungsministerium anerkannt sind, um Personen, auf die sich 150 Artikel 9 bezieht, eine religiöse Ausbildung zu geben, haben ein Recht, sich von der Sekundarstufe befreien zu lassen. Um die genannte Zurückstellung zu beantragen, müssen die genannten Studiengänge mittels einer Urkunde des zuständigen islamischen (Schul-)Zentrums bestätigt werden. Artikel 13. Gemäb dem Vereinbarten im Artikel 1 des Hauptdekrets (Real Decreto) vom 27. August, verbleiben die Personen, die Bedingungen, die im Artikel 9 des Abkommens aufgeführt werden, erfüllen, werden in der allgemeinen Ordnung der Sozialversicherung unselbständigen Arbeitern gleichgestellt. Die jeweiligen islamischen Gemeinschaften die Rechte und Pflichten der Arbeitgeber, die in der allgemeinen Ordnung der Sozialversicherung festgesetzt sind. Islamische Aufgaben des Gottesdienstes: Artikel 14. Islamische Aufgaben des Gottesdienstes, der Bildung und der religiösen Betreuung sind im Sinne des Gesetzes die, die es gemäb des islamischen Gesetzes und der islamischen Tradition sind. Diese leiten sich vom Koran oder von der Sunna ab, und sind durch das Gesetz bzgl. der Religionsfreiheit (Ley Orgánica de Libertad Religiosa) geschützt. Islamische religiöse Hochzeit: Artikel 15. Der Staat verleiht der Eheschliebung, die nach der religiösen Form, die im islamischen Gesetz verankert ist, geschlossen wurde und direkt nach dem Abschlub der zivilen Eheschliebung, die Ehefähigkeit der Ehepartner voraussetze, so wie es vom Zivilrecht (Código Civil ) gefordert wird. Die Ehepartner werden ihren Heiratswillen vor einer im Artikel 9 beschriebenen Person und vor mindestens zwei volljährigen Zeugen erklären. Für die volle Anerkennung der besagten Rechte ist noch die Eintragung der Ehe beim Standesamt (Registro Civil) notwendig. 151 Artikel 16. Die Personen, die- wie im vorherigen Artikel vorgesehengeschlossene Ehe, eintragen lassen wollen, müssen sich vorher ihre Heiratsfähigkeit, mittels einer Bescheinigung, die vom jeweiligen Standesamt ausgestellt wird, bestätigen lassen. Die Eintragung kann nicht vollzogen werden, wenn die Hochzeit sechs Monate nach der Ausstellung der besagten Bescheinigung geschlossen wurde. Artikel 17. Nachdem die Eheschließung vollzogen wurde, wird der Vorsteher der islamischen Gemeinde, in der sie geschlossenen wurde, dem Standesamt die beglaubigte Bescheinigung der Eheschließung einsenden, in der die geforderten gesetzlichten Auflagen des Standesamtes geäußert werden, um sie eintragen zu lassen. Artikel 18. Unbeschadet der Verantwortung, die gegeben ist und der erworbenen Rechte durch den guten Willen dritter Personen, kann die Eintragung, der gemäß diesem Abkommen vollzogenen Eheschließung, jederzeit veranlaßt werden, wenn die bearbeitete Bescheinigung- auf die sich der vorherige Artikel bezog- vorgezeigt wird. Die religiöse Betreuung, die in diesem Artikel vorgesehen ist, beinhaltet auch die Betreuung, die man Sterbenden erteilt wie auch die Totenehre nach islamischen Brauch. Artikel 20. Auf alle Fälle wird die religiöse Betreuung, auf die sich der vorherige Artikel bezieht, mit voller Achtung des Prinzips der Religionsfreiheit und indem die Regeln der Organisation und die innere Ordnung der Zentren beachtet werden, frei und ohne zeitliche Begrenzung gewährt. Die religiöse Betreuung in den Strafvollzugsanstalten wird gemäb den Vorschriften des Strafgesetz vollzogen. Artikel 21. Die Kosten, die religiöse Betreuung verursacht, werden so bestritten, wie es die Vertreter der „Comisión Islámica de España" mit der Leitung der Zentren oder öffentlichen Anstalten, die im Artikel 21 beschrieben sind, verhandelt haben. Die Räume, die für diesen Zweck in den besagten Zentren oder Anstalten vorhanden sind, dürfen ohne Vorbehalt benutze werden. Religiöse islamische Betreuung an Soldaten: Religiöse Islamische Betreuung Kategorialer Gruppen (Internados) Artikel 19. Der Staat garantiert die Ausübung des Rechtes auf religiöse Betreuung der Internatsschüler in Schulzentren, Gefangener in Strafvollzugsanstalten, Personen in Krankenhäuser und Betreuungsanstalten oder ähnlichem im öffentlichen Sektor durch Imame oder Personen, die von den Gemeinschaften dazu bestimmt sind und vom zuständigen Verwaltungsorgan autorisiert sind. Die Leitungen der öffentlichen Schulzentren oder Anstalten sind verpflichtet, den zuständigen islamischen Gemeinschaften die Anträge auf religiöse Begleitung, die sie von den betreffenden Personen oder deren Familienangehörigen empfangen haben – falls die Interessierte selbst nicht in der Lage dazu wären – weiter zu leiten. 152 Artikel 22. Es wird das Recht der spanischen islamischen Soldaten – seien sie Berufssoldaten oder nicht – und aller Personen dieser Religion, die in der Streitmacht dienen, religiöse islamische Betreuung zu empfangen und die Teilnahme an Veranstaltungen und Riten, die dem Islam eigen sind, gewährt. Dies geschieht nach vorheriger Genehmigung der Vorgesetzten, die versuchen werden, es mit den Interessen des (Militär) Dienstes zu vereinbaren und indem sie geeignete Räume und Mittel für den Vollzug zur Verfügung stellen. Artikel 23. Die islamischen Soldaten, die nicht ihren religiösen islamischen Pflichten nachgehen können – speziell dem gemeinsamen Freitagsgebet, weil es keine Moschee, oder in diesem Fall keinen Gebetsraum am Einsatzort gibt, können sich die Erlaubnis holen, in die Moschee oder den 153 Gebetsraum der nächstliegenden Ortschaft zu gehen, wenn es die militärische Situation erlaubt. Artikel 24. Die religiöse islamische Betreuung wird durch die Imame oder Personen, die dauerhaft dazu durch die islamischen Gemeinschaften der „Comisión Islámica de España" bestimmt sind, gewährleistet. Diese werden durch die Zuständigen (staatl.) Behörden ermächtigt, die nötige Zusammenarbeit gewähleistet, damit sie ihren Aufgaben nachkommen können. Sie sind den Beauftragten anderer Kirchen, Konfessionen oder religiösen Gemeindschaften, die einen Kooperationsvertrag mit dem Staat abgeschlossen haben, gleichgestellt. Artikel 28. Den Inhalt des islamischen Religionsunterrichts, so wie auch die Schulbücher für den Religionsunterricht werden von den jeweiligen Gemeinschaften im Einvernehmen mit der „Comisión Islámica de España" erstellt. Artikel 29. Die öffentlichen und privaten Schulen, auf die sich der Artikel 28 bezieht, sollen die geeigneten Räume zur Verfügung stellen, damit das Recht, das dieses Kapitel regelt, ausgeübt werden kann, ohne dab die Abwicklung der Unterweisung beeinträchtigt wird. Artikel 30. Artikel 25. Die zuständigen Befehlshaber werden den Tod der islamischen Soldaten, der während der Ausübung des Militärdienstes eingetreten ist, den Familien der Gefallenen, wie auch der „Comisión Islámica de España" mitteilen, damit sie die Totenehren empfangen können und gemäß des islamischen Gesetzes bestattet werden können. Die „Comisión Islámica de España", wie auch die Gemeinschaften, die ihr angehören, können Lehrzentren auf den Ebenen, die im Artikel 28 genannt werden, sowie Universitäten und Zentren zur islamischen Ausbildung errichten und leiten, indem sie sich den diesbezüglichen allgemeinen geltenden Gesetze unterordnen. Artikel 31. Religiöse Erziehung und Unterweisung Artikel 26. Damit das, was im Artikel 27,3 der Verfassung (Constitución), wie auch des Grundgesetzes (Ley Orgánica) 8/85 vom 3. Juli, das das Recht auf Erziehung regelt – und des Grundgesetzes 1/90 vom 3. Oktober – die allgemeine Ordnung des Schulsystems – steht, umgesetzt werden kann, garantiert der Staat den islamischen Schülern, deren Eltern und den staatlichen Schulen, die es beantragen, das Recht der Schüler auf religiösen islamischen Unterricht in den öffentlichen und privaten Schulen. Bei den privaten, dann, wenn die Ausübung dieses Rechts, nicht der Eigenart der Schule – auf Ebene der Vorschule (Educación infantil), Grund -und Hauptschulen (E.secundaria) – widerspricht. Die „Comisión Islámica de España", wie auch ihre Mitgliedsgemeinschaften dürfen in den öffentlichen Universitäten Religionskurse organisieren und deren Räume und Mittel mit dem Einvernehmen der Bildungsbehörde benutzen. Besteuerungsordnung: Artikel 32. Die „Comisión Islámica de España" und die Gemeinschaften, die ihr angehören, können von ihren Mitglieder Darlehen erbitten, öffentliche Sammlungen durchführen, Spenden und Nutzungsrechte empfangen. Artikel 33. Artikel 27. Der islamische Religionsunterricht wird durch Lehrer, die von den Gemeinschaften, die der „Comisión Islámica de España" angehören, erteilt. Dies geschieht im Einvernehmen mit der Organisation, der sie angehören. 154 Auber der im vorhergehenden Artikel genannten Möglichkeiten, werden noch folgende Aktivitäten ohne jegliche steuerliche Bindung berücksichtigt: 1. Die unentgeltliche Abgabe von internen religiösen Veröffentlichungen, Anweisungen und Zeitschriften, die direkt an 155 die Mitglieder der Gemeinschaften verteilt werden, die der „Comisión Islámica de España" angehören. 2. Die religiöse islamische Schulung in den Zentren, die für die Bildung der Imame und der religiösen muslimischen Leiter bestimmt sind und der „Comisión Islámica de España" so wie auch deren Mitgliedsgemeinschaften angehören. Artikel 34. Die „Comisión Islámica de España" so wie ihre Mitgliedsgemeinschaften sind befreit von: 1. Der Immobiliensteuer (Impuesto sobre Bienes Inmuebles) und den speziellen Beitragsabgaben (Contribución Especial), die sie wegen des Besitzes der folgenden Immobilien zahlen müßten. 1. 1Moscheen oder Kultstätte und deren Nebenräume oder Gebäude und Lokale, die ihnen angehören, die zum kultischen Gebrauch und zur religiösen islamischen Betreuung bestimmt sind, Wohnungen der Imame und der religiösen muslimischen Leiter und die Büroräume. 1.2 Zentren, die für die Schulung der Imame und der religiösen muslimischen Leiter bestimmt sind. 2. Von der Vereins-/Körperschaftssteuer (Impuesto sobre Sociedades) im Rahmen de Gesetzes 61/78 vom 27 Dezember – welches dies im Artikel 5 unter der Nummer zwei und drei regelt. 3. Von der Vereins-/ Körperschaftssteuer (Impuesto sobre Sociedades) , die das Wachstum des unentgeltlichen erhaltenen Gemeinschaftsbesitzes betrifft wenn diese erhaltenen Güter und Rechte für religiöse islamische Aktivitäten oder deren Dienst bestimmt ist. 4. Von der Steuer wegen der Übertragung von Gemeinschaftsbesitz (Transmisiones Patrimoniales) und dokumentierte Rechtshandlungen (Acto Juridico Documentado), immer wenn die jeweiligen erhaltenen Güter oder Rechte für religiöse oder unterstützende Zwecke bestimmt sind. Dies geschieht im Rahmen, die der umgearbeitete Text des Steuergesetzes vom gesetzlichen Hauptdekret (Real Decreto Legislativo) 3050/1980 vom 30. Dezember verabschiedet und seiner Verordnung – vom 156 Hauptdekret (Real Decreto) 3494/1981 vom 29. Dezember verabschiedet, gesetzt hat, um die Bedingungen und die Verfahrensweise zu ordnen, um in den Genuß dieser Freistellung zu kommen. Artikel 35 Ohne Einschränkung von dem, was in dem vorherigen Artikel dargestellt worden ist, wird der „Comisión Islámica de España" wie auch deren Mitgliedsgemeinschaften und die von ihnen geschaffenen und betriebenen Köperschaften und Verbände, die sich religiösen, wohltätigen, lehrenden, ärztlichen und krankenhäuslichen oder sozialen Zwecken widmen, ein Recht auf steuerliche Vorteile [oder staatl. Bezuschussung], die die Ordnung des Steuerrechtes des spanischen Staates für gemeinnützige Köperschaften vorsieht, gewährt. Auf jeden Fall, die Vorteile, die auch den privaten Wohlfahrtsverbänden bewilligt werden. Artikel 36 Das Steuergesetz regelt die steuerliche Behandlung der Spenden, die den Gemeinschaften, die der „Comisión Islámica de España" angehören, gemacht werden, mit den Begünstigungen [d.h.: des Spenders] die in diesem Fall angesetzt, werden könnte. Religiöse Ruhe- und Feiertage: Artikel 37 Die Mitglieder der islamischen Gemeinschaften, die der «Comisión Islámica de España» angehören, können auf Wunsch die Unterbrechung ihrer Arbeit am Freitag jeder Woche – Tag des gemeinsamen feierlichen Pflichtgebets der Muslime – von dreizehn Uhr dreißig bis sechzehn Uhr dreißig beantragen, so wie auch die Beendigung des Arbeitstages eine Stunde vor Sonnenuntergang im Fastenmonat (Ramadan). In beiden Fällen soll versucht werden die genannten islamischen Pflichten mit der jeweiligen Arbeitsorganisation zu vereinbaren, indem die nicht gearbeiteten Stunden ohne jegliche Vergütung nachgearbeitet werden. 157 Artikel 38 Die Fest – und Gedenktage, die anschließend genannt werden, sind nach dem islamischen Gesetz religiöser Art. Sie können – nach Antrag der Gläubigen der islamischen Gemeinschaften, die der „Comisión Islámica de España" angehören – die von der Arbeiterordnung im Artikel 37,2 festgelegten Fest-und Gedenktage allgemeiner Art ersetzen – mit der gleichen Art von Vergütung und (ebenfalls) als nicht nachholpflichtige Arbeit – immer wenn es mit der jeweiligen Arbeitsorganisation vereinbar ist: 1. al-hidjra, fällt am 1. des muharram. Erster Tag des Jahres nach dem islamischen Kalender. 2. ashûrâ, zehnter Tag des Muharram. 3. îd-al-mawlîd, fällt am 12. des rabi al-awwal. Geburt des Propheten. 4. al-isra wa-I mirâdj, fällt am.27. des radjab. Nächtliche Reise und Himmelfahrt des Propheten. 5. îd-ul-fitr, fällt am 1.,2., und 3. des shawwals. Es wird der Höhepunkt der Fastenzeit Ramadan gefeiert. 6. îd-ul-adhâ, fällt am 10., 11. und 12. des dû-I-hidjra. Es wird das Opfer, das der Prophet Abraham dargebracht hat, gefeiert. Die islamischen Schüler, die öffentliche oder private Schulen besuchen, werden an Freitagen und Gedenktagen, auf eigener Bitte oder der, der Erziehungsberechtigten, vom Unterricht und von der Teilnahme an Prüfungen befreit. Prüfungen and Auswahlprüfungen für Staatsstellen, die für den Eintritt in öffentliche Ämter ausgerufen werden und die auf einen der Tage fallen, auf die sich der vorherige Paragraph bezieht, werden für Muslime, die es beantragen, auf ein anderes Datum gesetzt, sofern es ein Grund nicht verhindert. 158 Geschichtliches Erbes: Artikel 39 Der Staat und die „Comisión Islámica de España" werden zusammenarbeiten, um das historische, künstlerische und kulturelle islamische Erbe, welches im Dienst der Gesellschaft zur Anschauung und zum Studium steht, zu erhalten und zu fördern. Die Zusammenarbeit erstreckt sich auf die Herstellung von Katalogen und Inventaren des genannten Erbes, wie auch die Schaffung von Stiftungen, Gründungen und anderer Institutionen kultureller Art, bei denen die Vertreter der „Comisión Islámica de España" beteiligt werden. Erste Zusatzbestimmung: Die Regierung wird die „Comisión Islámica de España" über gesetzliche Initiativen informieren, die Auswirkungen auf dieses Abkommen haben, damit sie ihre Meinung dazu äubern kann. Zweite Zusatsbetimmung: Dieses Abkommen kann – ganz oder teilweise – durch die Initiativen jeder Seite, die es unterschreibt, revidiert werden, ohne daß die nachfolgende parlamentarischen Verhandlungen dadurch beeinträchtigen werden. Dritte Zusatzbestimmung: Es soll ein paritätisch zusammengesetzter Ausschuß aus Vertretern der Staatsverwaltung und der „Comisión Islámica de España" für die Anwendung und Begleitung dieses Abkommens gebildet werden.. 159 Section 3. 1. FRANCE CHARTE DU CULTE MUSULMAN EN FRANCE* Préambule L’Islam, deuxième religion de France par le nombre de ses fidèles, s’affirme à la fois comme une spiritualité à vocation universelle et une communauté désireuse de manifester sa spécificité et son organisation culturelles dans le cadre des lois de la République. La présente charte est proposée par les instances musulmanes réunies au sein du Conseil Consultatif des Musulmans de France (CCMF). Elle définit le cadre général dans lequel les musulmans de France entendent préciser: - la légitimité historique de leur présence sur le sol national; - les principes sur lesquels ils conviennent de s’unir; - l’organisation de leur culte; - leur rapport à la société française et à l’Etat. L’Islam est une religion qui ne fait aucune différence entre les croyants. Aussi la présente charte s’adresse-t-elle à l’ensemble des musulmans de France, sans distinction d’origine, de nationalité ou d’école de jurisprudence. Hier par leur sang versé à Verdun ou Monte Cassino, aujourd’hui par leur labeur, leur intelligence, leur créativité, les Musulmans de France contribuent à la défense et à la gloire de la Nation comme à sa prospérité et à son rayonnement dans le monde. La communauté musulmane tient à garder vivante l’histoire de sa présence en France et à préserver sa mémoire qui, comme celles des autres composantes de la Nation, est une partie intégrante de la mémoire nationale. Titre Premier: Les principes de base «Maintenez-vous fermement au lien de Dieu et ne vous divisez pas. Rappelez-vous le bienfait que Dieu vous a accordé en unissant vos cœurs afin que vous deveniez frères, alors qu’auparavant vous étiez opposés.» (Coran III, 103) Article 1: Face aux défis de la modernité et aux mutations du monde, la communauté musulmane veut affirmer sa conviction que seules des institutions représentatives librement conçues et organisées par et pour elle, lui permettront de réaliser ses légitimes aspirations spirituelles et culturelles. Grâce à ces institutions, elle sera à même de mieux favoriser le progrès moral de ses membres, l’avenir de la vie culturelle de ses jeunes, d’organiser la solidarité envers les déshérités, de participer à la lutte contre les fléaux sociaux et d’éviter les dérives politiques et idéologiques dommageables pour elle ou pour l’intérêt national. Article 2: Les musulmans vivant en France ont des origines diverses, mais ils ont vocation à s’unir et à s’organiser, en respectant la pluralité de leurs sensibilités, qui est une richesse. Article 3: L’Islam est un message universel fondé sur le Coran et sur la Tradition du Prophète Muhammad (SAWS). Les musulmans de France veulent trouver dans leur patrimoine spirituel et culturel, les clefs pour vivre en harmonie au sein de la communauté nationale, et pour faire face aux problèmes particuliers qui se posent à eux. Article 4: La cohésion sociale et l’unité nationale de la France ne sont pas fondées sur une ethnie ou une religion mais sur une volonté, celle de vivre ensemble et de partager les principes de la Déclaration des Droits de l’Homme et du Citoyen, et les valeurs républicaines. Les musulmans vivant en France, qu’ils soient français ou étrangers, y vivent par choix et sont conscients que leur participation à la communauté nationale leur donne des droits et leur impose des devoirs. * Se Comprendre (1995) 95, S. 9-17 160 161 Titre II: Les valeurs spirituelles et ethniques «Aussi avons-nous fait de vous une communauté du juste milieu afin que vous témoigniez des hommes et que l’Envoyé témoigne de vous.» (Coran II, 143) «Que soit formée de vous une communauté qui appelle au bien, recommande la bonne action et réprouve ce qui est blâmable.» (Coran III, 104) «Nous avons fait de vous des peuples et des tribus afin que vous vous connaissiez les uns les autres.» (Coran XXXXIX, 13) «Cherchez la science du berceau jusqu’au tombeau.» (Hadîth nabawî) Article 5: Parmi les valeurs universelles dans lesquelles les musulmans se reconnaissent, la présente charte veut mentionner particulièrement celles qui guident les rapports des musulmans avec la société dans laquelle ils vivent. Article 6: L’Islam, religion de connaissance et de charité, de fraternité, de pardon et de justice sociale est ouvert à tous les hommes et à toutes les femmes, quels que soient leur origine, leur richesse, ou leur degré de savoir. Son credo fondamental est la foi en Dieu, en son unicité absolue, la confiance absolue en Lui, la croyance au Message du Prophète Muhammad et des Prophètes qui l’ont précédé. Il appelle à un comportement moral s’inspirant de la conduite exemplaire du prophète Muhammad (SAWS). Article 7: L’Islam encourage la science, honore les savants et combat l’ignorance, condamne le vice et magnifie la vertu. Il constitue un message de paix et une incitation au perfectionnement moral. Il convie ses fidèles à lutter pour le triomphe du Bien sur le Mal, et de la fraternité sur la haine. Il est l’annonce d’une bonne nouvelle pour l’au-delà adressée à tous ceux qui craignent Dieu et un avertissement à ceux qui, pour un plaisir ou un intérêt éphémère, violent les lois éternelles. 162 Article 8: L’Islam est depuis toujours une religion de la connaissance: « Cherchez le Savoir, du berceau jusqu’au tombeau » avait dit le prophète (SAWS). La présente charte rappelle l’importance de l’éducation et de l’enseignement pour les garçons comme pour les filles, et exhorte les musulmans à chercher constamment à mieux connaître leur religion et le monde qui les entoure. Article 9: La communauté musulmane est invitée dans le Coran à être une « communauté du juste milieu ». La mesure, la modération, la douceur, les vertus de patience, de charité, d’amour et de pardon sont les fondements de la piété musulmane. En conséquence, les solutions aux problèmes qui se posent à la communauté doivent être recherchées par les voies du dialogue et de la concertation. Article 10: L’Islam appelle à la justice et à la solidarité sociale. Les actions qui y concourent sont recommandées dans le Coran avec une telle insistance qu’elles apparaissent comme des devoirs sacrés, prioritaires. Les musulmans doivent donc être parmi les premiers citoyens à participer avec constance et générosité aux efforts de solidarité nationale. Article 11: L’Islam prône la tolérance et combat le racisme, la xénophobie et les discriminations de tout ordre. Article 12: L’Islam est dans son essence une religion de paix et de non-violence. Ses fidèles ont pour devoir de favoriser la sauvegarde d’un climat de sérénité et d’union, propice au développement de la prospérité et à l’épanouissement de la vie spirituelle. Article 13: L’Islam appelle au respect de la dignité de l’homme. Il refuse toute forme de discrimination et d’exploitation. Il ordonne le respect de la vie humaine. « C’est Dieu qui donne la vie et c’est Dieu qui la retire ». Il condamne tout ce qui peut dégrader la personne, affirme la valeur de la pudeur, de la maîtrise de soi et du respect d’autrui. 163 Titre III: L’organisation d’institutions représentatives "O vous qui croyez, obéissez à Dieu, obéissez à l’Envoyé et à ceux d’entre vous qui commandent.» (Coran IV, 59) «La conduite de leurs affaires est le fruit de leur concertation.» (Coran XII?, 38) «En vérité, les mosquées sont à Dieu, n’y invoquez personne d’autre que lui.» (Coran LXXII, 18) Article 14: La pratique du culte musulman en France implique l’existence de mosquées dans lesquelles les fidèles peuvent accomplir dignement leurs obligations cultuelles. Ils y sont accueillis sans distinction de nationalité, de langue ou d’école de jurisprudence. Lieux de prière et de recueillement, les mosquées doivent être tenues à l’écart des activités partisanes et des polémiques politiques pour préserver leur respectabilité et leur caractère sacré inviolable. Article 15: Soucieuse également de respecter la loi républicaine (Article 25 de la loi du 9 décembre 1905) la présente charte engage la communauté à préserver l’apolitisme et la neutralité des mosquées. Article 16: L’édification des mosquées incombe aux musulmans. Ils s’organisent en Association légalement constituées. Article 17: L’Organisation de la vie culturelle est du ressort d’une commission culturelle permanente, issue du Conseil prévu à l’Article 26. Article 18: Les fonctions des mosquées Sur la base de ces principes clairs, les mosquées assument plusieurs fonctions communautaires: - fonction religieuse: elles assurent la célébration de la prière, la lecture et l’étude du Coran, la collecte de la zakat; - fonction culturelle: elles veillent à l’organisation des cours et de conférences pour la diffusion de la culture musulmane et assurent symboliquement la visibilité de l’Islam dans la communauté nationale; - fonction de formation: elles assurent l’enseignement du Coran, de la Sunna, de la jurisprudence, de la théologie et de la culture 164 - musulmanes, l’initiation à la religion et dispensent des cours sur la doctrine et l’éthique; fonction sociale: elles viennent en aide aux démunis, concourent au soutien moral des familles et coordonnent les activités des aumôniers. Article 19: Les mosquées apportent leur concours à l’organisation du pèlerinage et au contrôle des circuits de production et de distribution de la viande halal. Elles assurent l’aumônerie, les rites funéraires et toutes célébrations religieuses. Article 20: A l’échelon de chaque mosquée, l’imam dirige la prière rituelle (salât) cinq fois par jour, organise les prières spéciales et assure la prédication hebdomadaire de la prière du Vendredi. Outre la direction de la prière, son rôle est également pédagogique: il veille à l’enseignement du Coran et de la Sunna, dispense l’éducation religieuse. Il consacre une attention particulière impliquant un effort constant de réflexion et de recherche, à une autre fonction sensible et précieuse pour les fidèles: trouver des réponses appropriées aux questions liées aux aspects juridiques ou rituels de la vie des musulmans au sein de la société française; des réponses compatibles avec les exigences de la foi et respectueuses des lois de la République et des réalités de l’environnement social. L’imam doit avoir un comportement moral et social exemplaire, posséder une formation reconnue et une bonne connaissance de la langue française, s’informer sur les problèmes sociaux, familiaux et individuels de sa communauté, maintenir en toute circonstance, notamment sur le plan politique, la réserve inhérente à sa charge et à la séparation des cultes et de l’Etat. Article 21: L’imam est le responsable local officiel du culte musulman. Il doit entretenir dans les domaines qui le concerne des rapports avec les pouvoirs publics et les représentants des autres cultes. Il est nommé par l’autorité compétente qui représente la communauté. Article 22: A l’échelon de chaque région, une Conférence des Imams présidée par un Muphti régional ou à défaut par le doyen d’âge le plus compétent et le plus expérimenté sera l’organe régional de concertation et de propositions. 165 Article 23: Une Conférence nationale réunit les Présidents des Conférences régionales, les Muphtis régionaux de France. De concert avec la Commission culturelle permanente issue du Conseil, elle a pour rôle de: - assurer la coordination des activités culturelles, en particulier la fixation des dates des fêtes religieuses du calendrier musulman; - superviser l’activité des imams; - délivrer des avis jurisprudentiels, lorsque des situations nouvelles se présentent. Article 24: L’émergence de l’Islam de France et son insertion normale dans la communauté nationale au même titre que les autres cultes, est conditionnée par l’existence d’institutions représentatives auprès des Pouvoirs Publics et des autres représentants de la société française. Article 25: La structuration communautaire se fera sur la base de deux principes essentiels recommandés par le Coran: l’appel à l’union (alittihâd) et la nécessité de la concertation (ash-shûra), qui sont en tout point compatibles avec les exigences démocratiques et les principes des Droits de l’Homme. Article 26: Le Conseil Représentatif des Musulmans de France est l’organe représentatif de la communauté musulmane au niveau national. Il est dirigé par un Président et un Conseil d’Administration. TITRE IV: L’Islam et la République «Dieu veut rendre non pas difficile, mais facile pour vous l’accomplissement des obligations religieuses.» (Coran II, 185) «L’amour de la nation est une forme de la foi.» (Hadîth-nabawî) Article 27: Les musulmans ont su à maintes reprises, par le passé, montrer leur attachement à la République, jusqu’au sacrifice suprême. Article 28: La construction de l’Institut Musulman de la Grande Mosquée de Paris, par-delà sa dimension cultuelle et culturelle rappelle à tous le souvenir de ces musulmans de toutes origines qui, au cours de la première guerre mondiale, ont fait don de leur vie pour que l’intégrité territoriale de la France et les valeurs de la République soient préservées. Cette institution est en même temps le symbole et le témoignage vivant de la volonté de la France d’intégrer dans le patrimoine national cette composante musulmane devenue essentielle puisque l’Islam est désormais la deuxième religion de France par le nombre de ses fidèles. Article 29: La communauté musulmane, à l’instar des autres familles spirituelles du pays, entend affirmer son identité et assurer la défense de ses valeurs dans le cadre des lois républicaines. Article 30: Prenant acte de ce que la laïcité implique la neutralité religieuse de l’Etat, les musulmans de France, fidèles à la tradition musulmane la plus authentique, se démarquent de tout extrémisme et témoignent de leur attachement à l’Etat qui, conformément à la loi, assure la liberté de conscience, et garantit le libre exercice des cultes et traite tous les cultes de façon équitable (article 1 de la loi 1905). Article 31: L’émergence de l’Islam comme un des principaux cultes pratiqués en France date de la seconde moitié du XX ème siècle, bien après la loi de 1905 et les textes et les aménagements pratiques qui ont facilité son application en tenant compte des problèmes spécifiques à chacun des principaux cultes ayant droit de cité dans le pays. Dans l’esprit des règles d’équité entre toutes les confessions dont la société et l’Etat français s’honorent, les Musulmans attendent qu’une conception compréhensive des modalités d’application de la loi permette à leur culte de s’y intégrer 166 167 harmonieusement à son tour, comme tous les autres cultes. Cela appelle notamment de la part des Pouvoirs Publics des mesures facilitant, là où cela s’avère nécessaire: - la construction de lieux de culte; - la création d’aumôneries dans les écoles, les armées, les hôpitaux et les prisons; - de carrés musulmans dans les cimetières; - d’écoles privées sous contrat d’association. Article 32: Les musulmans de France, en communion avec les autres croyants, entendent œuvrer au développement d’une expression de la laïcité qui instaurerait entre les religions et l’Etat une situation de concorde. Article 33: Membres à part entière sur le plan spirituel du vaste ensemble culturel et religieux de la « ummah » islamique, les musulmans de France ne sont pas moins conscients des liens privilégiés les liant à la France, qui est pour beaucoup d’entre eux patrie de naissance ou d’élection. Par-delà la diversité de leurs origines ethniques, linguistiques et culturelles, les musulmans de France entendent œuvrer à l’émergence d’un Islam de France, à la fois ouvert sur le monde musulman et ancré dans la réalité de la société française. Ne se réclamant d’aucune autorité religieuse étrangère particulière, les musulmans de France concourent à l’expression d’un Islam qui permet de vivre profondément le message coranique dans un rapport serein à la culture française. TITRE V: L’Islam et les autres religions «Si Dieu l’avait voulu, Il aurait fait de vous une seule communauté; mais Il a voulu vous éprouver par le don qu’Il vous a fait. Rivalisez entre vous dans les bonnes actions. Votre retour, à tous, se fera vers Dieu. C’est alors qu’Il vous informera sur vos différends.» (Coran V, 48) Article 34: Conformément au message universel du Coran, l’Islam reconnaît la succession des prophètes et la validité des messages antérieurs. Les musulmans partagent avec les juifs et les chrétiens les mêmes valeurs spirituelles issues du monothéisme abrahamique. L’Islam appelle à la reconnaissance réciproque des religions dans l’adoration du Dieu unique et incite les croyants à œuvrer ensemble dans la société humaine pour le bien de tous. Article 35: L’Islam encourage le dialogue interreligieux, «de la façon la plus courtoise». Puisqu’ «il n’y a pas de contrainte en religion», les musulmans de France veulent simplement témoigner de leur foi par la bonne parole et l’exemple et rejettent toute forme de prosélytisme intempestif. Article 36: Les musulmans ont le souci de préserver les principes spirituels et éthiques de leur religion et ils font part de leur vigilance devant toute forme de dérision et de désacralisation des valeurs universelles. Ils rappellent que la liberté de penser doit s’accompagner du sens des responsabilités et du respect des convictions d’autrui. Article 37: Les musulmans de France veulent participer à la réflexion contemporaine dans tous les domaines de la pensée et de l’éthique. Ils entendent apporter leur contribution, dans le respect réciproque des valeurs afin de trouver des solutions aux problèmes qui se posent aujourd’hui à l’humanité et de promouvoir un esprit de tolérance, de paix et de solidarité. 168 169 SIGNATAIRES DE LA CHARTE DU CULTE MUSULMAN 1– Dr. Dalil Boubakeur, président de la Société des Habous et des Lieux saints de l’Islam, président du Conseil représentatif des Musulmans de France, recteur de l’Institut musulman de la Mosquée de Paris. 2 – Abdellatif Moussa, président des Français musulmans de Picardie. 3 – Achebouche Abdelkader, directeur de la Mosquée d’Amiens. 4 – Ahmed Chaouch Mohamed Rachid, membre de l’Amicale des anciens Caïds. 5 – Akouj Abdelhamid, président de l’AEIF. 6 – Al Saadi Mohamed, professeur. 7 – Allel Ali, président d’Association. 8 – Amalou Hadj Ibrahim, ancien Caïd, président de l’UNACFCI du sud. 9 – Amara Naymi, représentant des Musulmans du Gard. 10 – Amer Abdelhamid, Muphti. 11 – Bakiri Said, chargé de presse de la Mosquée de Paris. 12 – Bakkali Mohamed, chargé du service des Visites. 13 – Maître Bechouche Ramdane, ancien président du Tribunal administratif de Paris. 14 – Belloucif Amar, ancien sénateur. 15 – Colonel Bencheikh Abderrahmane, ancien colonel. 16 – Benmahmoud Salah, « Foi et Pratique ». 17 – Bentabet Zine El Abidine, président de l’Emission « Connaître l’Islam ». 18 – Boubaker Mohamed, docteur en pharmacie 19 – Bouchikhi Hocine, fonctionnaire aux AD de Paris. 20 – Boudjedi Mohamed, Muphti de la Mosquée de Nanterre. 21 – Boufersakhta Abderhmane, Mosquée de La Courneuve. 22 – Bouhraoua Mohamed, commandant de Gendarmerie. 23 – Boushada Mohamed Larbi, membre d’Association. 24 – Bouzidi Djelloul, grand Muphti de la Mosquée de Paris. 25 – Chabaraka Ahmed, ancien sénateur. 26 – Cheikh Chérif Abdelmajid, vice-président de la Mosquée de Paris. 27 – Chekkaf Mohamed, Muphti « Est ». 28 – Chelaghemdib Sayeh, président de la Mosquée de Tours. 29 – Chirane Abdelhamid, professeur de Théologie. Muphti de la 170 Mosquée de Lyon. 30 – Daboussi Abdelmajid, directeur « Radio Soleil ». 31 – Dahmani Bachir, président de la Fédération régionale des Musulmans du Sud de la France. 32 – Dem Tidjane, diplomate africain. 33 – Dib Amar, responsable du Mouvement de la Jeunesse de Lyon. 34 – Dramchini Rabah, directeur de Cabinet du Rectorat de la Mosquée de Paris. 35 – Drici Miloud, président de la Fédération régionale des Musulmans du Nord-Pas-de-Calais. 36 – El Bairiz, Association des Etudiants musulmans de FranceFédération. 37 – Filali Ahmed, président du Mouvement de la Jeunesse à Epinal. 38 – Ghiatou Mohamed, président des Français musulmans de Strasbourg. 39 – Goutel Ali, Mosquée de Troyes. 40 – Gheroui Mohamed, ancien sénateur. 41 – Guiderdoni Andelhak, chercheur CNRS. 42 – Gubuz Attila, professeur turc à la Sorbonne. 43 – Hachime Said Madjide, Communauté comorienne. 44 – Haddi Ali, Association des Français musulmans. 45 – Haidara Bachir, Communauté sénégalaise. 46 – Heddi Mimoun, restaurateur. 47 – Henni Abdeerahlane, président de l’Association de Châtelleraut. 48 – Kaaniche S. Habib, président de la Fédération d’Aix-en-Provence. 49 – Kabtane Kamel, secrétaire général du Conseil régional RhôneAlpes, président « le Rappel ». 50 – Kari Embarek, juriste, conseiller régional d’Ile-de-France, président Commission des lycées. 51 – Dr. Kechat Larbi, Muphti et Imam de la Mosquée Al-Daouwa (Paris 19). 52 – Khediri Ghodbane, Convention nationale des français musulmans. 53 – Kheliff Rabah, capitaine, président de la Mosquée de Lyon. 54 – Khorsi Saddock, ancien député. 55 – Lemtai Lakdhar, président de l’Association Villeneuve-StGeorges. 56 – Madaoui Amar, secrétaire général des Musulmans de Besançon. 57 – Mansour Kamel, président du Groupement pour la Jeunesse et l’Entraide. 171 58 – 59 – 60 – 61 – 62 – 63 – 64 – 65 – 66 – 67 – 68 – 69 – 70 – 71 – 72 – 73 – 74 – 75 – 76 – 77 – 78 – 79 – Mansour Mohamed, éditeur. Mathelouthi Taoufik, président « Radio Méditerranée FM ». Megdoud Mohamed, ancien sénateur Mekachera Hamlaoui, président du Conseil national des Français musulmans. Miske Baba Ahmed, médiateur international, ancien ambassadeur. Mme Jazaerli Djaouida, avocate. Mme Khali Kadidja, présidente de l’Union des femmes musulmanes Nameri Messaoud Rachid, secrétaire général des Français musulmans de Rouen. Nizar Laredj, président des Associations des Musulmans de l’Essone. Dr. Rais Hocine, directeur des Affaires Culturelles de la Mosquée de Paris. Nordine Mohamed, président d’Association de Lodeve. Rezzig Djelloul, président Ligue des Musulmans de Vitrolles. Saifi Hadj Saadi, chargé des Mosquées des Aéroports de Paris. Salhi Zoubir, responsable du service financier. Sale Babacar, enseignant à l’Université de Paris et à l’Ecole des Hautes Etudes en sciences sociales. Sebbache Miloud, président de la Mosquée de Roubaix. Seghir Mohamed, président de l’Association des «Amicales des Algériens en France». El Samman Ali, président de l’ADIC (Association du dialogue is lamo-chrétien). Taleb Abdelkader, président d’Association de Nanterre. Tataiat Mohamed, Muphti de Toulouse. Tebbal Abdelhamid, prodesseur. Timentit Mohamed Larbi, Muphti du Nord-pas-de-Calais. CHARTA DER ISLAMISCHEN RELIGION IN FRANKREICH* (texte original: français) Präambel Der Islam, nach der Anzahl seiner Gläubigen die zweitgrößte Religionsgemeinschaft in Frankreich, versteht sich sowohl als Spiritualität mit universeller Berufung als auch als Gemeinschaft, die ihre Eigenart und ihre kulturelle Entfaltung im Rahmen der Gesetze der französischen Republik verwirklichen will. Vorliegende Charta wird von den zuständigen, im Conseil Consultatif des Musulmans de France (CCMF) zusammengeschlossenen islamischen Instanzen vorgeschlagen. Sie steckt den Rahmen ab in der die Muslime in Frankreich klarstellen möchten: - Die historische Berechtigung ihrer Präsenz auf französischem Staatsgebiet - Die Prinzipien, nach denen sie sich zusammenschlieben können - Ihre Beziehung zur französischen Gesellschaft und zum Staat. Der Islam ist eine Religion, die keinerlei Unterschiede zwischen den Gläubigen macht. So richtet sich die vorliegende Charta an die Gesamtheit der Muslime in Frankreich, ohne Rücksicht auf Herkunft, Staatsangehörigkeit oder Rechtsschule. So wie sie gestern ihr Blut in Verdun oder Monte Cassino vergossen haben, so tragen die Muslime in Frankreich heute durch Arbeit, Intelligenz und Kreativität ihren Teil zur Verteidigung und zum Ruhme der Nation sowie zur Konjunktur und zur Stellung in der Welt bei. Die islamische Gemeinschaft legt Wert darauf, daß die Geschichte ihrer Präsenz in Frankreich als wesentlicher Bestandteil der Geschichte der Nation lebendig erhalten bleibt, in gleichem Mabe wie die Erinnerung an andere Gemeinschaften wachgehalten wird. * Übersetzung aus dem Französischen: Liselotte Bernard 172 173 TITEL I: Grundprinzipien „Und haltet allesamt fest an der Verbindung (?) mit Gott (watasimû bi-habli Llâhi) und teilt euch nicht (in verschiedene Gruppen)! Und gedenket der Gnade, die Gott euch erwiesen hat! (Damals) als ihr Feinde waret und er zwischen euren Herzen Freundschaft stiftete, worauf ihr – durch seine Gnade – Brüder wurdet: Und (damals als ihr) euch (auf grund eures Unglaubens) am Rand einer Grube des Höllenfeuers befandet und er euch dann davor rettete. So macht Gott euch seine Verse klar. Vielleicht würdet ihr euch rechtleiten lassen.” (Koran 3, 103)(1) Artikel 4: Der gesellschaftliche Zusammenhalt und die nationale Einheit Frankreichs gründen sich nicht auf eine einzige Ethnie oder Religion, sondern auf den Willen, gemeinsam zu leben und die Prinzipien der Erklärung der Menschen- und Bürgerrechte und die Werte der Nation zu teilen. Die in Frankreich lebenden Muslime, seien sie Franzosen oder Ausländer, leben hier aus freien Stücken und sind sich bewußt, daß ihr Anteil am Staatswesen ihnen Rechte verleiht und Pflichten auferlegt. TITEL II: Spirituelle und ethische Werte: Artikel 1: Angesichts der Herausforderung der Moderne und des Wandels in der Welt möchte die islamische Gemeinschaft ihrer Überzeugung Ausdruck verleihen, daß nur repräsentative Einrichtungen, die durch sie und für sie frei angelegt und organisiert sind, ihr erlauben, ihre legitimen spirituellen und kulturellen Ansprüche zu realisieren. Dank dieser Einrichtungen wird sie imstande sein, die moralische Weiterentwicklung ihrer Mitglieder und die Zukunft des religiösen Lebens der jungen Generation zu fördern, die Solidarität gegenüber Benachteiligten zu unterstützen, sich am Kampf gegen gesellschaftliche Mißstände zu beteiligen sowie politische und ideologische Irrwege zu vermeiden, die ihr oder dem nationalen Interesse Schaden zufügen. „Und so haben wir euch (Muslime) zu einer in der Mitte stehenden Gemeinschaft gemacht, damit ihr Zeugen über die (anderen) Menschen seiet und der Gesandte über euch Zeuge sei.” (Koran 2, 143) „Aus euch soll eine Gemeinschaft (von Leuten) werden, die zum Guten aufrufen, gebieten, was recht ist, und verbieten, was verwerflich ist." (Koran 3, 104) „Wir haben euch zu Verbänden (shu’ûb) und Stämmen (qabâ’il) gemacht, damit ihr euch (aufgrund der genealogischen Verhältnisse) untereinander kennt." (Koran 49, 13) „Suchet das Wissen, von der Wiege bis zum Grab". (Hadith nabawi) Artikel 5: Artikel 2: Die in Frankreich lebenden Muslime sind von unterschiedlicher Herkunft, sie sollten sich aber zusammenschließen und organisieren, indem sie die Vielfalt ihrer Mentalitäten respektieren, die eine Bereicherung darstellt. Von den universellen Werten, in denen die Muslime sich wiederfinden, möchte die vorliegende Charta vor allem jene hervorheben, die Beziehungen der Muslime zu der Gesellschaft bestimmen, in der sie leben. Artikel 6: Artikel 3: Der Islam ist eine universelle, auf den Koran und den Propheten Muhammad gegründete Botschaft. Die Muslime Frankreichs wollen aus ihrem spirituellen und kulturellen Erbe die Kraft schöpfen, harmonisch in der französischen Gemeinschaft zu leben und sich den besonderen Problemen stellen zu können, die auf sie zukommen. Der Islam, eine Religion der Erkenntnis und der Nächstenliebe, des Vergebens und der sozialen Gerechtigkeit, steht allen Männern und Frauen offen, unabhängig von Herkunft, Vermögen oder Bildungsstand. Seine Glaubensbasis ist der Glaube an Gott, an Seine absolute Einzigartigkeit, das uneingeschränkte Vertrauen in Ihn, der Glaube an die Botschaft des Propheten Muhammad und der vorausgegangen Propheten. Er ruft zu einem sittlichen Lebenswandel auf, der sich am beispielhaften Verhalten des Propheten Muhammad orientiert. (1) Zitiert nach Paret, Rudi: Der Koran. Stuttgart/Berlin/Köln/Mainz: Kohlhammer Verlag. 1962 174 175 Artikel 7: Der Islam fördert die Wissenschaft, ehrt die Gelehrten, bekämpft die Unwissenheit, verdammt das Laster und preist die Tugend. Er fordert seine Gläubigen auf, sich dafür einzusetzen, daß das Gute über das Böse siegt und die Brüderlichkeit über den Haß. Er ist die Verkündigung einer frohen Botschaft vom Jenseits an all diejenigen, die Gott fürchten, und eine Warnung an alle, die um eines flüchtigen Vergnügens oder eines vergänglichen materiellen Vorteils willen gegen die ewigen Gesetze verstoßen. Artikel 8: Der Islam ist seit jeher eine Religion der Erkenntnis: „Suchet das Wissen von der Wiege bis zum Grabe", hat der Prophet gesagt. Die vorliegende Charta erinnert an die Bedeutung der Erziehung und der schulischen Bildung, sowohl für Jungen als auch für Mädchen, und spornt die Muslime an, sich stets zu bemühen, ihre Religion und ihr Umfeld besser kennenzulernen. Artikel 9: Die islamische Gemeinschaft wird im Koran eingeladen, „eine Gemeinschaft des goldenen Mittelwegs" zu sein. Maß, Mäßigung, Milde, die Tugend der Geduld, der Nächstenliebe, der Liebe und des Verzeihens bilden das Fundament islamischer Frömmigkeit. Folglich soll die Lösung der Probleme, die sich der muslimischen Gemeinschaft stellen, auf dem Wege des Dialogs und der Verständigung gesucht werden. Artikel 10: Der Islam ruft zu Gerechtigkeit und sozialer Solidarität auf. Das dafür notwendige Handeln wird im Koran mit so großer Nachdrücklichkeit empfohlen, daß es wie eine heilige, vordringliche Pflicht erscheint. Die Muslime müssen sich deshalb in vorderster Reihe mit Ausdauer und Großzügigkeit für mehr Solidarität im Lande einsetzen. Artikel 11: Der Islam verkündet Toleranz und richtet sich gegen Rassismus, Fremdenfeindlichkeit und jegliche Diskriminierung. 176 Artikel 12: Der Islam ist von seinem Wesen her eine Religion des Friedens und der Gewaltlosigkeit. Seine Gläubigen sind dazu verpflichtet, ein Klima der Ausgeglichenheit und der Einheit zu schaffen, in dem sich Wohlstand entwickeln und spirituelles Leben entfalten kann. Artikel 13: Der Islam ruft zur Wahrung der Menschenwürde auf. Er lehnt jede Art von Diskriminierung und Ausbeutung ab. Er fordert die Achtung des menschlichen Lebens. „Gott gibt das Leben und Gott nimmt es." Er verdammt alles, was einen Menschen herabwürdigt. Der Islam bekräftigt den Wert der guten Sitten, der Selbstbeherrschung und der Achtung anderer. TITEL III: Die Organisation repräsentativer Institutionen „Ihr Gläubigen! Gehorchet Gott und dem Gesandten und denen unter euch, die zu befehlen haben!” . (Koran 4, 59) „die auf ihren Herrn hören, das Gebet (salât) verrichten, sich untereinander beraten (Wa-am-ruhum shûrâ bainahum) und von dem, was wir Ihnen (an Gut) beschert haben, Spenden geben,..." (Koran 42, 38) „Und: ‚Die Kultstätten (masâdjid) sind (ausschließlich) für Gott da. Daher ruft neben Gott niemand (anderes) an!" (Koran 72, 18) Artikel 14: Die Ausübung der islamischen Religion in Frankreich setzt das Vorhandensein von Moscheen voraus, in denen die Gläubigen auf würdige Weise ihren religiösen Pflichten nachkommen können. Da sind alle willkommen, unabhängig von ihrer Staatsangehörigkeit, ihrer Sprache oder der Rechtsschule. Als Stätten des Gebets und der Sammlung müssen Moscheen von parteilichen Aktivitäten und politischer Polemik freigehalten werden, um ihren ehrwürdigen und unantastbar heiligen Charakter zu bewahren. Artikel 15: Im Bestreben, das Gesetz des Landes zu achten (Artikel 25 des Gesetzes vom 9. Dezember 1905), verpflichtet die vorliegende Charta die Gemeinschaft, die unpolitische Haltung und die Neutralität der Moscheen zu wahren. 177 Artikel 16: Der Bau der Moscheen ist Sache der Muslime. Sie schließen sich zu gesetzlich anerkannten Vereinigungen zusammen. Artikel 17: Die Ausübung des religiösen Lebens ist Aufgabe einer ständigen Kultkommission, die von dem in Artikel 26 vorgesehenen Rat gebildet wird. Artikel 18: Der Auftrag der Moscheen. Auf der Grundlage dieser eindeutigen Prinzipien erfüllen die Moscheen mehrere Gemeinschaftsaufgaben: - Religiöser Auftrag: Sie ermöglichen das feierliche Gebet, die Lesungen und das Koranstudium sowie die Erhebung der Steuer (Zakât). - Kultureller Auftrag: Sie beaufsichtigen das Abhalten von Kursen und Vorträgen zur Verbreitung der islamischen Kultur und verkörpen symbolisch die sichtbare Präsenz des Islam im Gemeinwesen. - Bildungsauftrag: Sie kümmern sich um die Unterweisung Korans, der Sunna, der Rechtsprechung, der islamischen Kultur, der Einführung in die Religion und veranstalten Ethikkurse. - Sozialer Auftrag: Sie unterstützen Bedürftige, geben den Familien moralischen Halt und koordinieren die Aktivitäten der Geistlichen. Artikel 19: Die Moscheen tragen ihren Teil dazu bei, die Pilgerreisen auszurichten und die Produktion und Verteilung des Halal-Fleisches zu überwachen. Sie stellen das Personal, sorgen sich um die Beerdigungsriten und um alle religiösen Feierlichkeiten. Artikel 20: In jeder Moschee steht der Imam 5 mal täglich dem rituellen Gebet (salât) vor, er ruft die Gläubigen zu besonderen Gebeten und hält die wöchentliche Ansprache beim Freitagsgebet. Darüberhinaus ist seine Aufgabe auch eine pädagogische: Er beaufsichtigt den Koran- und Sunnaunterricht und vermittelt eine religiöse Erziehung. Durch ständige Reflexion und Forschung richtet er 178 seine besondere Aufmerksamkeit auf eine andere Aufgabe, die den Gläubigen wichtig und wertvoll ist: Befriedigende Antworten auf juristische oder rituelle Fragen zu finden, mit denen sich die Muslime konfrontiert sehen, die inmitten der französischen Gesellschaft leben, Antworten, die mit den Glaubensforderungen in Einklang stehen und die Gesetze des Landes und die Gegebenheiten des sozialen Umfeldes respektieren. Der Imam muß sich moralisch und gesellschaftlich vorbildlich verhalten, über eine anerkannte Ausbildung und gute Kenntnisse der französischen Sprache verfügen, sich über die sozialen, familiären und individuellen Probleme seiner Gemeinde informieren und in jeder Situation, vor allem im politischen Bereich, die mit seinem Amt und mit der Trennung von Kult, Religion und Staat verbundene Zurückhaltung üben. Artikel 21: Der Imam ist der offizielle Verantwortliche der Ortsgemeinde für den islamischen Kult. In seinem Zuständigkeitsbereich hält er Kontakt zu den Behörden und den Vertretern anderer Religionen. Er wird von der zuständigen Stelle ernannt, die die Gemeinschaft vertritt. Artikel 22: Auf Regionalebene ist die Imamkonferenz, der ein Mufti der Region oder, statt dessen, der sachkundigste und erfahrenste Alterspräsident vorsteht, für Absprachen und Vorschläge zuständig. Artikel 23: Die Nationalkonferenz besteht aus den Vorsitzenden der Regionalkonferenzen und den Regionalmuftis Frankreichs. Im Einvernehmen mit der aus dem Rat hervorgegangenen Ständigen Kultkonferenz hat sie folgende Aufgaben: - Die Koordination der religiösen Aktivitäten, besonders die Festlegung der Daten der religiösen Feste des islamischen Kalenders - Die Überwachung der Aktivitäten der Imame - Das Erstellen von Gutachten in Präzedenzfällen, wenn eine Veränderung der Lage eintritt. Artikel 24: Die Präsenz des Islam in Frankreich und sein reibungsloses Einfügen neben den anderen Religionen in das französische 179 Gemeinwesen setzt das Vorhandensein von repräsentativen Einrichtungen bei den Behörden und anderen Vertretern der französischen Gesellschaft voraus. Artikel 29: Die islamische Gemeinschaft will wie die anderen spirituellen Vereinigungen des Landes ihre Identität bekräftigen und ihre Werte im Rahmen der französischen Gesetze verteidigen. Artikel 25: Die Strukturierung der Gemeinschaft basiert auf zwei bedeutenden Prinzipien, die der Koran empfiehlt: Der Aufruf zur Einheit (al-ittihâd) und die Notwendigkeit der Abstimmung (as-shûrâ), die in allen Punkten mit den demokratischen Ansprüchen und den Grundlagen der Menschenrechte übereinstimmen. Artikel 26: Der Repräsentationsrat der Muslime Frankreichs ist das Organ, das die islamische Gemeinschaft im Lande vertritt. Er wird von einem Präsidenten und einem Verwaltungsrat geleitet. TITEL IV: Der Islam und die Französische Republik „Gott will es euch leicht machen, nicht schwer." (Koran 2, 185) „Die Liebe der Nation ist eine Form von Glauben." (Hadith Nabawi) Artikel 27: Die Muslime haben in der Vergangenheit wiederholte Male ihre Bindung an die Republik bewiesen und dabei größte Opfer gebracht. Die unzähligen Grabstätten mit dem Halbmond auf unseren Militärfriedhöfen legen davon Zeugnis ab. Artikel 28: Der Bau des Islamischen Instituts der Großen Moschee in Paris hat nicht nur eine religiöse und kulturelle Dimension, sondern ruft auch die Erinnerung an alle Muslime verschiedener Herkunft wach, die im Ersten Weltkrieg ihr Leben für die Verteidigung französischen Territoriums und die Bewahrung der Werte der Republik geopfert haben. Diese Einrichtung ist zugleich Symbol und lebendiges Zeugnis des Willens Frankreichs, diesen Beitrag in das nationale Erbe zu integrieren, was wegen der Stellung des Islam als zweitgrößte Religion aufgrund der Anzahl ihrer Gläubigen von Bedeutung ist. 180 Artikel 30: Sich wohl bewußt, daß die Trennung von Kirche und Staat religiöse Neutralität erfordert, enthalten sich die Muslime Frankreichs, getreu ihrer eigenen Tradition, jeder Art von Extremismus und bezeugen ihre Bindung an den Staat, der nach dem Gesetz Gewissensfreiheit und freie Religionsausübung zusichert sowie alle Glaubensgemeinschaften gleich behandelt. (Artikel 1 des Gesetzes von 1905) Artikel 31: Die Präsenz des Islam als eine der größten Religionsgemeinschaften in Frankreich geht auf die 2. Hälfte des 20. Jahrhunderts zurück, ist also wesentlich jünger als das Gesetz von 1905. Die Texte und praktischen Ausführungsbestimmungen haben die Anwendung erleichtert, indem sie den besonderen Schwierigkeiten jeder Religion Rechnung trugen, die in diesem Land das Bürgerrecht genießt. Nach den Regeln der Gleichbehandlung aller Bekenntnisse, deren die französische Gesellschaft und der Staat sich rühmen, erwarten die Muslime, daß ein verständnisvolles Konzept der Ausführungs-bestimmungen des Gesetzes es ihrer Religion erlaubt, sich ihrerseits harmonisch wie die anderen Religionen einzugliedern. Dies erfordert vor allem seitens der Behörden erleichternde Maßnahmen da, wo es sich als nötig erweist: - Beim Bau von Kultstätten - Bei der Einrichtung von Stellen für Religionslehrer, Militär-, Krankenhaus- und Gefängnisseelsorger - Ein besonderes Feld für Muslime auf den Friedhöfen - Privatschulen mit einem Vereinsstatut. Artikel 32: Die Muslime Frankreichs wollen im Einklang mit den anderen Gläubigen für die Fortentwicklung der religiösen Neutralität arbeiten und die Eintracht zwischen den Religionen und dem Staat gewährleisten. 181 Artikel 33: Als vollwertiges Mitglied auf spiritueller Ebene der großen kulturellen und religiösen Gesamtheit der islamischen „umma", sind sich die Muslime bewußt, das für viele von ihnen Frankreich Geburtsland oder Wahlheimat ist. Über die Unterschiede ihrer ethnischen, sprachlichen und kulturellen Herkunft hinweg wollen die Muslime für die Präsenz des Islam in Frankreich tätig werden, der sich sowohl der islamischen Welt öffnet als auch in der Realität der französischen Gesellschaft verankert ist. Ohne sich auf irgendeine spezielle ausländische religiöse Autorität zu berufen, wirken sie gemeinsam auf die Ausprägung eines Islam hin, der es möglich macht, die Botschaft des Korans von Grund auf in einer spannungsfreien Beziehung zur französischen Kultur zu leben. Artikel 35: Der Islam fördert den interreligiösen Dialog „auf die rücksichtsvollste Weise". Weil „es in der Religion keinen Zwang geben darf", wollen die Muslime in Frankreich lediglich ihren Glauben durch Wort und Beispiel bezeugen und lehnen jede Art von unangebrachtem Bekehrungseifer ab. Artikel 36: Die Muslime kümmern sich um den Erhalt der spirituellen und ethischen Werte ihrer Religion und beobachten aufmerksam jede Art von Verhöhnung und den Verlust des sakralen Charakters universeller Werte. Sie weisen darauf hin, daß die Gedankenfreiheit Hand in Hand mit der Verantwortung und der Hochachtung vor der Überzeugung anderer gehen muß. TITEL V: Der Islam und die anderen Religionen Artikel 37: „Und wenn Gott gewollt hätte, hätte er euch zu einer einzigen Gemeinschaft (umma) gemacht. Aber er (teilte euch in verschiedene Gemeinschaften auf und) wollte es (so) in dem, was er euch (von der Offenbarung) gegeben hat, auf die Probe stellen. Wetteifert nun nach den guten Dingen! Zu Gott werdet ihr (dereinst) allesamt zurückkehren. Und dann wird er euch Kunde geben über das, worüber ihr (im Diesseits) uneins waret". (Koran 5, 48) Die Muslime wollen an den geistigen Strömungen und ethischen Diskussionen der Gegenwart teilhaben. Sie wollen in gegenseitiger Hochachtung ihren Teil zu Lösung der Probleme beitragen, sie sich heute der Menschheit stellen, und auf mehr Toleranz, Frieden und Solidarität hinwirken. Artikel 34: Gemäß der universellen Botschaft des Korans erkennt der Islam die Reihe der Propheten und die Gültigkeit vorausgegangener Botschaften an. Die Muslime bekennen sich zu den gleichen spirituellen Werten, die aus dem Monotheismus Abrahams stammen, wie auch Juden und Christen. Der Islam ruft zur gegenseitigen Anerkennung der Religionen in der Verehrung des eines Gottes auf und hält die Gläubigen an, sich gemeinsam für eine menschliche Gesellschaft zum Wohle aller einzusetzen. 182 183 Allocution de M. Jean-Pierre Chevènement Ministre de l’Intérieur Consultation des Représentants des Principales sensibilités musulmanes sur l’organisation du culte Islamique en France (28.02.2000) Monsieur le Recteur et Messieurs les Présidents d’associations, Madame, Messieurs, Je vous souhaite la bienvenue au Ministère de l’Intérieur, pour cette réunion plénière qui conclut la phase préliminaire de la Consultation à laquelle je vous avais conviés en octobre dernier. Je vous remercie de vous être rendus à mon invitation. J’espère que cette rencontre sera suivie de beaucoup d’autres et qu’elle nous permettra, dès aujourd’hui, de franchir un grand pas. Voici déjà trois mois, en effet presque jour pour jour, que par courrier, je me suis adressé à vous, entreprenant une démarche en direction des musulmans de France, que j’avais annoncée auparavant à plusieurs reprises et notamment lors des vœux que j’avais formulés pour eux à l’occasion de l’Aïd el Kebir, m’exprimant en ces termes: « L’organisation d’instances propres à rapprocher les musulmans de France dans le respect de leur diversité demeure pour beaucoup d’entre eux un objectif qui leur tient à cœur. Les représentants de ces différentes sensibilités savent que je suis ouvert à des consultations qui seraient utiles pour favoriser une initiative qui n’appartient qu’aux musulmans euxmêmes, mais dont la mise en œuvre, s’ils en sont d’accord, peut être encouragée par l’Etat ». Depuis lors, ma conviction n’a pas changé, elle n’a fait que croître: les textes juridiques qui régissent les cultes et organisent la laïcité dans notre pays peuvent convenir aussi à l’Islam et doivent donc permettre que se réalisent à la fois l’intégration et l’organisation du culte musulman en France. Ainsi que je vous l’avais écrit en octobre dernier, « l’un et l’autre but sont à votre portée. Mais le temps est passé où l’Etat pouvait dans un tel domaine dicter sa volonté. Il ne cherchera pas à le faire en se substituant à la vôtre. Il s’emploiera seulement à vous aider, dans le respect des textes juridiques en vigueur qui » - écrivais-je encore – « s’imposent à tous ». 184 L’initiative que j’ai prise alors, repose sur une autre conviction, qu’ont partagée mes prédécesseurs depuis des années: l’absence d’une instance rassemblant et représentant les musulmans résulte à la fois du caractère propre de l’Islam, culte sans véritable clergé ni organisation hiérarchique, et des conditions historiques dans lesquelles il s’est installé durablement en France à travers les vagues les plus récentes de l’immigration. La République a défini des règles protectrices. Elle permet à travers le droit du sol l’acquisition de la nationalité française. Des millions de français et des millions d’étrangers régulièrement établis en France sont aujourd’hui de tradition musulmane. Cette tradition, nous la respectons. Chaque personne a le droit de pratiquer sa religion. La République respecte l’Islam comme elle respecte les autres religions, qui ont été un facteur d’élévation morale de l’humanité. Simplement, l’absence d’une instance représentative nuit au dialogue et à l’acceptation mutuelle. Cette situation est d’abord judiciable aux musulmans eux-mêmes, je l’ai déjà dit: il n’est pas normal qu’ils soient contraints à pratiquer leur culte dans des caves ou des garages. L’Islam a aussi besoin d’être connu et accepté par nos concitoyens, à l’égal des autres grandes religions traditionnelles. Les pouvoirs publics, ont aussi besoin d’avoir des interlocuteurs représentatifs incontestables. Si « la République ne reconnaît aucun culte », selon l’expression de la loi de 1905, elle se doit de les connaître tous. Comme l’a écrit l’historien Maurice Agulhon: «S’il y a place pour trois, il doit bien y avoir place pour quatre, à la table de la République». Certains de mes prédécesseurs pleinement conscients de cette nécessité ont œuvré à l’organisation des musulmans de France, notamment Pierre Joxe qui a ouvert la voie en créant le Conseil de Réflexion sur l’Islam en France (le CORIF), et plus récemment Charles Pasqua qui avait favorisé la création d’un Conseil Représentatif de l’Islam de France et la rédaction d’une Charte du Culte musulman en France. Je cite ces deux noms à dessein, parce qu’ils témoignent de ce que la question qui nous occupe ici n’est ni une cause de droite ni une cause de gauche, mais tout simplement une cause nationale, qui doit échapper à toute récupération partisane. Ces expériences ont été instructives. Dans le cas de l’Islam, toute tentative d’organisation qui serait imposée « d’en haut » aux musulmans, ou qui ne tiendrait pas compte de la réalité de l’Islam de France, serait certainement vouée à l’échec. Je souhaite donc privilégier le dialogue et 185 faciliter autant qu’il sera possible l’auto-organisation des musulmans dans le cadre des lois qui sont celles de la République. C’est donc après avoir longuement analysé les efforts de mes prédécesseurs que j’ai pris le parti d’une démarche pragmatique et progressive, tenant le plus grand compte de la réalité actuelle de l’Islam en France, et centrée au départ sur les questions proprement cultuelles. Cette démarche repose sur un principe familier aux musulmans, qui est celui de l’Istichara, que l’on traduit généralement par le terme de Consultation. C’est donc dans le cadre de la Consultation de représentants des principales sensibilités qui composent le paysage Islamique en France, sur la manière d’aider l’Islam à s’organiser en France, que les pouvoirs publics attendent de vous des propositions concrètes susceptibles d’amener l’émergence d’une instance représentative de ce culte, pouvant convenir sinon à tous les musulmans, du moins à une très large majorité d’entre eux. L’une des premières questions qui se soient posées a été: qui consulter? Il fallait trouver un équilibre entre la représentativité effective des personnes consultées, et la nécessité de ne pas former un groupe trop large qui n’aurait pu travailler efficacement. Nous avons donc constitué: A) un collège rassemblant les principales fédérations ayant une audience nationale, mais dont les mosquées qui leur sont affiliées ne rassemblent cependant pas tout à fait la moitié des lieux de culte musulman en France, d’après les renseignements dont je dispose; B) un second collège, formé de six grandes mosquées indépendantes ayant un véritable rayonnement régional; C) par ailleurs, en tant que ministre des cultes, il m’a paru utile de m’entourer des conseils de six personnalités qualifiées, à la fois pour leurs compétences et pour le fait qu’elles symbolisent des écoles de pensée ou de recherche qui pourront nous aider à progresser ensemble. La composition de cette table ronde ne manquera pas d’être 186 critiquée, mais je me suis efforcé, après plus de deux années consacrées à des rencontres avec mes conseillers, de tenir compte de l’Islam en France dans sa réalité et dans sa diversité. Cette réunion ne saurait évidemment préfigurer exactement la future instance représentative qui devra émerger de nos échanges et des travaux de la Consultation. Elle n’est pas fermée, elle pourra le cas échéant solliciter des bonnes volontés extérieures dans l’étape nouvelle qui va commencer. Je voudrais en venir maintenant à ce qui a constitué la question centrale de la phase initiale de la Consultation, qui trouve son aboutissement dans la réunion d’aujourd’hui. Dès votre premier entretien au Ministère de l’Intérieur, en même temps que vous preniez connaissance du cadre général de la Consultation, un texte élaboré par mes services vous a été remis, qui n’était rien d’autre que le rappel de l’état actuel du droit positif concernant l’exercice des cultes en France. Cette démarche a suscité quelques interrogations parmi certains d’entre vous. Et plus encore peut-être à l’extérieur, où d’aucuns, toujours prompts à la dénonciation à l’égard du Ministère de l’Intérieur, ont cru voir une attitude de discrimination à l’encontre des musulmans, comme si l’on exigeait d’eux un serment de fidélité aux lois de la République. Cette critique est injuste. Ce texte en effet est un utile rappel pour nous tous et même davantage: il fournit des précisions que beaucoup ignorent sur les possibilités offertes, par exemple aux collectivités locales pour aider à la construction de mosquées, et bien d’autres encore. Dès lors qu’il aura été paraphé par vous tous, ce texte pourra être adressé aux Préfets que j’ai instruits des progrès de notre Consultation. Ce qui vous est demandé est simplement de confirmer votre connaissance des lois de la République qui régissent les rapports entre l’Etat et les cultes. Ce texte permettra une évolution des mentalités dans notre pays et une meilleure connaissance et acceptation de l’Islam dès lors que celui-ci aura fait lui-même connaître sans réticence son acceptation des lois de la République que –soit dit par parenthèses- je suis, en tant que 187 Ministre de l’Intérieur chargé de faire appliquer. Et vous comprenez bien que je suis naturellement attaché à la sécurité de tous les habitants de notre pays mais aussi –croyez-le- à l’exercice des libertés que la République leur garantit. Il nous faut mesurer pleinement ce que la situation que nous connaissons aujourd’hui a d’inédit, tant pour les pouvoirs publics que pour les musulmans. La loi de 1905, qui est, depuis maintenant trois quart de siècle, le cadre juridique de relations apaisées entre l’Etat et les cultes, a marqué le terme de plus d’un siècle de combats politiques qui ont permis l’émancipation républicaine à partir de l’Ancien Régime d’avant 1789, celui de l’absolutisme de droit divin. La plus grande partie de la loi est consacrée au règlement du passif qui s’était accumulé entre l’Eglise Catholique et la République. Du reste, le culte juif et le culte protestant, organisés en tant que cultes minoritaires depuis un siècle, n’eurent aucun mal à entrer dans le cadre de la loi. Il fallut en revanche attendre presque vingt ans, jusqu’en 1924, pour que l’Eglise Catholique accepte sans réserve la séparation de l’Eglise et de l’Etat. La situation qu’ensemble nous connaissons aujourd’hui est absolument différente. Le cadre juridique ne change évidemment pas, mais sa mise en œuvre appelle la manifestation d’un consentement mutuel: les Pouvoirs Publics doivent accueillir l’exercice d’un culte qui s’est progressivement implanté en France depuis le début du siècle et plus particulièrement depuis une quarantaine d’années; l’Islam de France doit s’organiser en tant que culte minoritaire dans un pays laïque. Cette expérience n’a pas de précédent historique et ne peut progresser qu’en vérifiant à chaque pas la solidité de sa démarche. C’est pourquoi il faut que le cadre juridique de l’exercice des cultes puisse fonder l’élaboration d’une instance représentative du culte musulman, dont l’utilité est reconnue par tous. Non que les musulmans en tant que tels puissent être suspects de ne pas se conformer aux lois de la République. Mais il fallait que soit publiquement affirmé qu’il n’existe pas de conflit de principe entre la tradition du culte musulman et l’organisation légale des cultes en France. 188 Le texte qui vous a été proposé est d’abord à mes yeux une marque de considération pour les musulmans et les associations qui les représentent. Le fait que les responsables que vous êtes ratifient ensemble ce texte revêt une portée considérable. De ce jour pourra être datée l’entrée officielle de l’Islam dans le cadre des rapports entre les pouvoirs publics et les cultes, en parfaite égalité avec les autres cultes. Ainsi se trouvera définitivement tranché par voie de conséquence un débat qui a mobilisé les intellectuels musulmans et non musulmans pendant des années dans une kyrielle de réunions, de colloques et de symposiums, autour de la double question suivante: « L’Islam est-il compatible avec la République? Faut-il modifier la loi de 1905 pour tenir compte des spécificités de l’Islam? » En vous insérant sereinement dans le cadre juridique de la loi de 1905 qui fonde la laïcité républicaine, vous démontrez de façon éclatante que ses vertus sont intactes. Qu’est-ce que la laïcité en effet, sinon la croyance en la capacité de tous les citoyens, quelle que soit leur religion, de s’entendre sur le bien commun, la res publica, à la seule lumière de la raison naturelle à laquelle le Coran se réfère constamment, du moins dans la traduction qu’en a donnée Jacques Berque. Je voudrais évoquer brièvement cette notion de laïcité qui a été, parfois entre les musulmans et le reste de la société, source de quelques malentendus mais qui je crois est naturellement protectrice des religions minoritaires. Il y a un paradoxe de l’Islam dans ses rapports avec la laïcité. De ce qu’il est dépourvu d’un magistère clérical, du moins dans sa tradition sunnite, l’Islam se proclame volontiers laïque. Cependant, l’Islam à la différence du christianisme, n’a connu ni la Renaissance ni la Réforme. Certes, l’Islam distingue le domaine religieux et le domaine mondain. Mais il ne manque pas de musulmans pour faire observer que cette distinction appelle une coordination et, par conséquent, une implication permanente du religieux dans le mondain. Pourtant, dès le XIXème siècle, 189 les peuples musulmans et particulièrement les peuples arabes, placés devant le défi de la modernité, ont été traversés par le courant de la renaissance, de la Nahda. Les dérives de l’histoire contemporaine, souvent nées de la frustration, mais aussi du sentiment de l’injustice face à l’Occident, nous font comprendre la difficulté qu’il y a à séparer, pour les peuples en cause, la religion et la politique, et à écarter le risque du dévoiement de celle-ci par celle-là. La question laïque est donc un défi, non seulement pour l’institution d’un Islam français, mais plus généralement pour l’Islam dans le monde de demain. Mais pour ma part, naturellement tourné vers les peuples musulmans et comprenant les injustices dont ils souffrent et les problèmes qu’ils doivent résoudre, je pense que l’Islam n’a rien à craindre d’une laïcité bien comprise. Dans la postface qu’il a donnée à sa traduction française du Coran, Jacques Berque a souligné les appels de la rationalité qu’on y trouve, ces incitations à prêcher Dieu dans la clairvoyance ou la lucidité. Et c’est ainsi qu’il interprète la définition qu’une fameuse sourate donne de Dieu: « La lumière des cieux et de la Terre ». Comme tous les grands textes religieux, le Coran a pu donner matière à bien des interprétations, allant du mysticisme le plus exalté au déisme le plus sobre. Mais c’est par son noyau rationnel qu’il participe le mieux au dialogue fécond avec les autres religions, les autres cultes, voire avec les croyances des incroyants. Et l’Islam n’a jamais été aussi grand que lorsqu’il a su s’ouvrir au monde, assimiler les savoirs et les pratiques les plus originales pour en faire le patrimoine commun de l’humanité. La laïcité est aujourd’hui en France une valeur unanimement partagée. Elle est, pour tous nos concitoyens, une forme de la liberté, qui garantit à chacun le choix de ses croyances; elle s’identifie à la tolérance envers toute religion, et c’est ainsi qu’elle nous permet d’accueillir aujourd’hui l’Islam, introduit de façon relativement nouvelle dans notre société. Mais n’est-ce pas aussi le message du Prophète dans la deuxième sourate du Coran: « pas de contrainte en matière de religion? ». La laïcité préserve, à l’écart de la sphère privée, la sphère publique, un espace où s’épanouit la raison naturelle, que tous les hommes ont en commun, sans qu’aucune religion puisse prétendre y imposer le primat de la Révélation qui lui est propre sur les valeurs de la connaissance, sans qu’un dogme 190 prétende imposer sa loi. La laïcité de l’Etat qui, aux termes de la Constitution, « respecte toutes les croyances », ne prémunit pas seulement chaque citoyen contre toute discrimination relative à sa religion; elle fait de la chose publique une chose véritablement commune, où il n’y a place que pour l’argumentation éclairée par les lumières de la raison; elle contribue ainsi à la formation du citoyen et à l’exercice de la démocratie. C’est la définition positive de la laïcité. Je veux, pour conclure, vous féliciter à nouveau pour le geste symbolique que vous allez accomplir aujourd’hui en adoptant le socle juridique d’une organisation commune durable. Je vous cède maintenant la parole afin que vous puissiez vous prononcer sur les travaux à entreprendre dans le cadre de la Consultation. Le chemin sera sans doute long avant que ceci donne naissance à un projet définitif. L’organisation de l’instance représentative est de votre responsabilité: l’Etat ne lui fixe ni cadre ni délai. Mais nous pouvons dès maintenant travailler ensemble sur des problèmes qui appellent des solutions concrètes et rapides: - la création éventuelle d’associations cultuelles; - la création de nouveaux lieux de culte; - le statut des religieux; - et tout autre sujet dont vous pourriez souhaiter la mise à l’étude. Je vous propose de créer, si vous le souhaiez, des groupes de travail entre l’Administration et les experts que vous pourriez désigner. Nous pourrons à la fin de cette réunion prendre date pour une autre réunion qui nous permettra, je l’espère, de progresser. Mais auparavant, je souhaite d’abord vous écouter. 191 Principes et Fondements juridiques régissant les rapports entre les Pouvoirs publics et le culte musulman en France Les groupements et associations de musulmans adhérant à l’ensemble des principes juridiques rassemblés dans le présent texte confirment solennellement leur attachement aux principes fondamentaux de la République française et notamment aux articles 10 et 11 de la déclaration des droits de l’homme et du citoyen relatifs à la liberté de pensée et à la liberté de religion, à l’article 1er de la Constitution affirmant le caractère laïque de la République et le respect par celle-ci de toutes les croyances, et enfin aux dispositions de la loi du 9 décembre 1905 concernant la séparation des Eglises et de l’Etat. Ils adhèrent également au principe rappelé par le préambule de la Constitution et défini par l’article 1er de la Déclaration des droits de l’homme et du citoyen selon lequel tous les hommes naissent et demeurent libres et égaux en droit. C’est pourquoi, toute discrimination fondée sur le sexe, la religion, l’appartenance ethnique, les mœurs, l’état de santé ou le handicap est contraire à ce principe et pénalement répréhensible. Ces dispositions relatives à la liberté de pensée, de conscience et de religion ont par ailleurs été confirmées par la Convention européenne de sauvegarde des droits de l’homme et des libertés fondamentales du 4 novembre 1950, ratifiée par la France le 31 décembre 1973. Ces dispositions sont également reconnues sans restriction par les groupements et associations adhérant au présent texte. Ceux-ci se reconnaissent dans les principes et règles ci-après énoncés, qui assurent aux Musulmans la jouissance en France des mêmes droits et les soumettent aux mêmes obligations que les fidèles des autres cultes, pourvu que soit respecté l’ordre public et préservée la neutralité religieuse de la République, de ses institutions et de tous les lieux publics. 192 I – Des associations cultuelles Au nombre de ces droits figure d’abord celui de créer des associations cultuelles conformément aux dispositions du titre IV de la loi du 9 décembre 1905. Ces associations doivent avoir exclusivement pour objet l’exercice du culte, c’est-à-dire l’accomplissement des cérémonies, l’acquisition et l’entretien des édifices du culte, l’entretien et la formation des ministres du culte. Ces associations peuvent, en outre, conformément aux dispositions de l’article 20 de la loi du 9 décembre 1905, créer des unions d’associations cultuelles, elles-mêmes cultuelles, fédérant et dirigeant l’ensemble des associations qui la composent. Ces unions peuvent statutairement décider de se rassembler et de constituer un organe unique de représentation nationale du culte musulman, à l’instar d’autres cultes présents en France. Les associations cultuelles qui se conforment à ces prescriptions peuvent bénéficier des avantages, notamment fiscaux, prévus en faveur de cette catégorie de groupements. Elles doivent, en revanche, respecter les règles d’organisation et de fonctionnement prévues par les dispositions légales précitées, disposer des ressources limitativement énumérées et dresser les documents comptables et financiers exigés. Rien n’interdit, bien au contraire, que des fidèles du culte musulman se constituent par ailleurs en associations à vocation culturelle, sociale, éducative, sportive, etc… à condition que les personnes morales ainsi créées aient un objet statutaire et une activité distincte de celles des associations cultuelles. II – Des mosquées et lieux de prière Les mosquées et lieux de prière, comme tous les édifices du culte, constituent la condition même de l’expression religieuse des fidèles. C’est pourquoi leur acquisition et leur utilisation font partie intégrante du libre exercice du culte pourvu que, conformément aux dispositions du titre V de la loi du 9 décembre 1905 relatif à la police des cultes, ces édifices du culte soient uniquement réservés à l’exercice public du culte, donc 193 librement ouverts, à l’exclusion de toute activité qui y est étrangère et notamment à caractère politique. Il est admis que peuvent bénéficier du statut attaché à l’édifice du culte les accessoires indispensables tels que les locaux destinés à l’enseignement religieux. Si les pouvoirs publics ne peuvent directement financer la construction ou l’acquisition de mosquées, comme de tout édifice du culte, certaines garanties et avantages doivent néanmoins être rappelés: Seules s’appliquent à l’égard de la construction de mosquées ou de la transformation à cet usage de bâtiments déjà existants, les règles d’urbanisme nationales et locales. Aucune autre considération n’est fondée à justifier une décision administrative de refus qui serait, dans ces conditions, irrégulière. En outre, les collectivités locales peuvent conformément à l’article 11 de la loi de finances du 29 juillet 1961 garantir les emprunts contractés pour la construction des édifices du culte dans les agglomérations nouvelles, mettre à disposition par bail emphytéotique des terrains communaux pour y construire des édifices du culte et enfin accorder par contrat de location et moyennant paiement d’un loyer, des locaux communaux que les conseils municipaux décident de mettre à disposition des partis politiques, syndicats et associations dans les conditions prévues par l’article 2143-3 du code général des collectivités territoriales. Enfin, en application du dernier alinéa de l’article 19 de la loi du 9 décembre 1905, l’Etat, les départements et les communes peuvent, sans que cela contrevienne à la prohibition des subventions publiques en faveur des cultes, participer financièrement à la réparation des édifices affectés au culte public et appartenant à des personnes privées. III – Des ministres du culte et autres cadres religieux Il revient aux musulmans eux-mêmes et à leurs associations de fixer et de préciser la notion de ministre des cultes correspondant à la pratique de leur religion et aux règles qu’ils s’imposent, et d’indiquer, au sein de la collectivité religieuse musulmane, les membres auxquels ce titre est conféré. 194 Sauf exception dûment motivée, ceux-ci devront à l’avenir être recrutés et rémunérés par les associations cultuelles (ou autres) qui les emploient. Il serait souhaitable qu’ils soient majoritairement de nationalité française et disposent d’un niveau culturel et religieux approprié à leurs fonctions. A raison de la définition de leurs fonctions, les ministres du culte et autres cadres religieux musulmans sont soumis aux mêmes obligations et disposent des mêmes droits que tous les autres ministres des cultes présents en France, notamment au regard de la neutralité politique que doivent respecter les allocutions et prêches tenues dans les édifices du culte, conformément aux dispositions du titre V de la loi du 9 décembre 1905. IV – Des aumôneries Les aumôneries constituent, en application de l’article 2 de la loi du 9 décembre 1905 et en conformité avec les textes les régissant, un droit pour tous les fidèles du culte musulman qui, pour des raisons indépendantes de leur volonté, se trouvent retenus dans tout service ou établissement publics, national ou local. Désignés par l’union des associations cultuelles musulmanes, les aumôniers se trouvent soumis à la double hiérarchie des autorités administratives de tutelle et des autorités religieuses dont ils relèvent. Ces autorités administratives de tutelle qui peuvent éventuellement rémunérer ces aumôniers, organisent ellesmêmes les conditions dans lesquelles ceux-ci exercent leur ministère dans les services ou établissements publics concernés. V – Des établissements d’enseignement privés Les établissements d’enseignement privés qui auront conclu avec l’Etat les contrats que la loi permet (contrats simples ou contrats d’association) devront respecter les règles administratives, financières et pédagogiques de l’Education Nationale, en particulier l’enseignement des matières conformément aux programmes et aux horaires fixés. VI – Des prescriptions vestimentaires et alimentaires 1 - Les pouvoirs publics n’ont pas à connaître des emblèmes religieux vestimentaires que les fidèles d’un culte estiment devoir porter en privé. En revanche, les usagers de certains services publics, et notamment 195 ceux de l’enseignement public, doivent se conformer à certaines règles. Ils doivent s’abstenir d’arborer des signes d’appartenance religieuse, dans les conditions rappelées par la jurisprudence du Conseil d’Etat. En effet, la conception française de la laïcité implique la reconnaissance d’un espace de formation au débat public, commun à tous les citoyens français exerçant leur raison naturelle pour déterminer le meilleur intérêt général. 2 – La République n’intervient pas dans les pratiques alimentaires qu’imposent certaines prescriptions rituelles, sauf en faveur des usagers des établissements publics auxquels les nécessités de leur état ne permettent pas de choisir librement les aliments qu’ils consomment. C’est ainsi que les administrations gérant les établissements d’enseignement, pénitentiaires, hospitaliers et militaires peuvent offrir à leurs usagers qui le souhaitent, des repas conformes aux prescriptions rituelles qu’ils estiment devoir respecter. S’agissant de l’abattage rituel des animaux dont la viande est destinée à la consommation humaine, il doit respecter, dans les conditions fixées par la loi, la protection animale, l’hygiène publique et la sauvegarde de l’environnement. VIII – Des fêtes religieuses Outre les fêtes légales qui s’imposent dans tous les secteurs d’activité, les agents publics peuvent bénéficier d’autorisation d’absence, sous réserve des nécessités du service, pour participer aux cérémonies célébrées à l’occasion des principales fêtes propres à leur confession. En ce qui concerne les musulmans, ces autorisations d’absence peuvent être accordées à l’occasion de trois fêtes: l’Aïd el Seghir (Aïd el Fitr), l’Aïd el Kebir (Azï el Adha) et le Mouloud (Al Mawlid Annabawi). Les principes ainsi énoncés à l’intention des fidèles du culte musulman en France reprennent et constituent l’ensemble des normes juridiques régissant les rapports entre la République et tous les cultes. L’adhésion pleine et entière des groupements et associations de musulmans signataires à ces principes, atteste de leur volonté de rejoindre et d’intégrer le cadre juridique qui organise et garantit en France, à la fois le libre exercice des cultes, et le caractère laïque des institutions. VII – Des lieux de sépulture Les cimetières doivent respecter la neutralité qui s’impose dans tous les lieux publics, à l’exception des sépultures qui, conformément à l’article 28 de la loi du 9 décembre 1905, peuvent comporter des signes ou emblèmes religieux pourvu que l’appartenance confessionnelle du défunt n’y soit pas mentionnée. Toutefois, il a été admis que les maires, seuls compétents en ce domaine, peuvent autoriser le regroupement des sépultures de défunts de confession musulmane à condition que cet ensemble ne soit pas matériellement isolé du reste du cimetière, et que soient respectées les dispositions relatives à l’hygiène et la santé publiques. L’inhumation au sein de ce regroupement de sépultures doit résulter de la volonté du défunt. 196 197 2. ITALIA 1. PROGETTO D’INTESA TRA LA COMUNITÀ ISLAMICA IN ITALIA E LA REPUBBLICA ITALIANA 1 A cura della Comunità Religiosa Islamica Italiana (CO.RE.IS 1996)* P. Ungari/M.Modica: Per una convergenza mediterranea sui diritti dell’Uomo. Vol. II, Nuovi documenti commentati. EUROMA (Editrice Universitaria di Roma) – La Goliardica, 1999, 254 p. ARTICOLO 1 DISPOSIZIONI GENERALI I rapporti fra lo Stato e la Comunità Islamica in Italia, relativi agli interessi e alle attività culturali e devozionali degli appartenenti alla Religione islamica residenti nel territorio della Repubblica, sono regolati dalla legge sulla base della presente Intesa. Ai fini della presente Intesa, si considerano culturali e devozionali gli interessi e le attività inerenti all’esercizio del culto pubblico e privato, alla testimonianza delle fede e alla edificazione spirituale di coloro che aderiscono alla Religione islamica, nonché quelli concernenti la formazione religiosa e culturale delle Guide del culto preposte alla direzione della Preghiera e alla impartizione degli insegnamenti fondamentali della tradizione islamica. Resta inteso che tutti gli interessi e le attività di altra natura, inclusi quelli di assistenza e beneficenza, istruzione ed educazione, rimangono soggetti all’ordinamento giuridico della Repubblica italiana che seguiterà a disciplinarli in conformità ai propri principi, nel rispetto dei diritti fondamentali della persona umana. 1 La CO.RE.IS. italiana è consapevole del fatto che in Italia esistono numerose organizzazioni islamiche e che non tutte hanno la portata nazionale o un interesse specifico ad avere relazioni dirette con lo Stato. La CO.RE.IS italiana, quindi, si fa promotrice della costituzione di un ente rappresentativo islamico in Italia, detto "Comunità Islamica", di cui facciano parte, assieme alla CO.RE.IS. italiana, tutte le organizzazioni islamiche che abbiano presentato allo Stato una proposta d’Intesa e che forniscano sufficienti garanzie di non contrastare con l’ordinamento giuridico italiano. ARTICOLO 2 I PILASTRI DELLA RELIGIONE ISLAMICA La Repubblica italiana prende atto che la Religione islamica poggia su cinque pilastri fondamentali. Il pimo, costitutivo dell’atto stesso di adesione all’Islam, consiste nella Testimonianza di Fede per la quale "non v’è Dio se non Iddio, e Muhammad è l’Inviato di Dio". Il secondo è rappresentato dalla Preghiera rituale. Il terzo dalla Elemosina rituale. Il quarto pilastro è costituito dal Digiuno nel mese del Ramadan. Il quinto dal Pellegrinaggio alla Mecca. ARTICOLO 3 LIBERTÀ RELIGIOSA In conformità ai principi della Costituzione, è riconosciuto a tutti gli appartenenti alla Religione islamica in Italia, indipendentemente dalla loro cittadinanza, lingua, etnia e altre condizioni personali e sociali, il diritto di professare e praticare liberamente la propria religione in qualsiasi forma, individuale o associata, di farne propaganda e di esercitarne, in privato o in pubblico, il culto e i riti. E’ garantita agli appartenenti alla Religione islamica, alle loro associazioni e organizzazioni, la piena libertà di manifestazione del pensiero religioso con la parola, lo scritto e ogni altro mezzo di diffusione. E’ loro parimenti assicurata, in fatto di tutela e promozione degli interessi culturali e devozionali, la libertà di riunione, anche in luogo pubblico, senza ingerenze delle autorità civili. Per le riunioni in luogo pubblico aventi altre finalità, resta invece inteso che occorre darne preavviso alle competenti autorità civili, le quali non potranno tuttavia vietarle per reali motivi di sicurezza o incolumità pubblica. ARTICOLO 4 TUTELA PENALE E’ assicurata in sede penale la parità di tutela del diritto di libertà religiosa, senza discriminazioni fra persone e culti. Il disposto dell’Art. 3 della legge 13 ottobre 1975, n. 654, sulla eliminazione di tutte le forme di discriminazione razziale, s’intende riferito anche alle manifestazioni d’intolleranza religiosa. * Si veda, di seguito, la nota di presentazione del dott. Ahmad ‘Abd al Waliyy VINCENZO 198 199 ARTICOLO 5 PREGHIERA RITUALE La Repubblica, nel prendere atto che la Preghiera rituale islamica, previa abluzione, si compie cinque volte al giorno, all’alba, a mezzogiorno, di pomeriggio, al tramonto e di notte, in fasce orarie che variano nel corso dell’anno, s’impegna a garantire, nel rispetto della riservatezza, il dignitoso esercizio di tale pratica rituale negli uffici pubblici, e a favorirlo anche nei luoghi di lavoro privato. La Comunità Islamica comunicherà al Ministero degli Interni i relativi orari, distribuiti per Regioni, da pubblicare sulle Gazzette ufficiali regionali all’inizio di ciascun anno solare. In corrispondenza delle fasce orarie di preghiera, viene prevista la possibilità di pause, nei luoghi di lavoro e nelle scuole, della durata di quindici minuti ciascuna, salvo recupero o computo ai fini retributivi. Coloro che non sono in grado di avvalersi, per ragioni di servizio, delle festività del Venerdì, hanno comunque il diritto, salvo casi di assoluta eccezionalità, di partecipare alla Preghiera della fascia oraria di mezzogiorno, della durata di tre quarti d’ora circa, recandosi nel luogo di culto più vicino. ARTICOLO 6 ELEMOSINA RITUALE La Repubblica, nel prendere atto che le entrate della Comunità Islamica e delle organizzazioni islamiche giuridicamente costituite, sono rappresentate dalle elemosine rituali, in denaro o in beni, dovute annualmente dai fedeli, consente la deducibilità di tali contributi dal reddito complessivo imponibile, assoggettato all’imposta sul reddito delle persone fisiche. Detti contributi sono deducibili, relativamente al periodo d’imposta per il quale sono stati versate, fino a concorrenza del dieci per cento del reddito imponibile, comunque per un importo complessivamente non superiore a lire otto milioni. Le modalità sono stabilite con decreto del Ministro delle Finanze. Al termine di ogni triennio, a partire dall’anno di sottoscrizione della presente Intesa, una Commissione mista procederà alla eventuale revisione dell’importo deducibile. Ferma restando la possibilità dei fedeli di devolvere annualmente elemosine rituali, in denaro o in beni, a famiglie bisognose e organizzazioni islamiche, la Comunità Islamica concorre alla ripartizione 200 della quota pari all’otto per mille dell’imposta sul reddito liquidata dagli uffici pubblici sulla base delle dichiarazioni annuali. ARTICOLO 7 DIGIUNO RITUALE La Repubblica, nel prendere atto del valore rituale del Digiuno del mese del Ramadan, s’impegna ad agevolare l’attuazione di tale pratica religiosa, riducendo, se necessario, di un’ora, negli uffici e nelle scuole pubbliche, l’orario lavorativo delle persone di religione islamica, in coincidenza con il pasto rituale che si compie prima dell’inizio del Digiuno e al momento della sua interruzione, e favorendo il rispetto di tale pratica culturale anche nell’ambito del lavoro privato. Si provvederà all’eventuale recupero, senza compenso straordinario, delle ore lavorative non prestate. Il termine approssimativo iniziale e quello finale del Digiuno, determinati annualmente dalla Comunità Islamica che ne darà notizia al Ministero dell’Interno, sono pubblicati sulla Gazzetta Ufficiale all’inizio di ciascun anno, mentre le date esatte vengono comunicate alle autorità appena possibile. Saranno favorite le richieste dei dipendenti di Religione islamica che intendono fruire delle ferie annuali durante il periodo del mese del Ramadan. ARTICOLO 8 PELLEGRINAGGIO RITUALE La Repubblica italiana si impegna ad agevolare, per le persone di religione islamica che ne facciano richiesta, il compimento del Pellegrinaggio rituale alla Mecca, nel periodo comunicato al Ministero degli Interni dalla Comunità islamica, e pubblicato nella Gazzetta Ufficiale all’inizio di ciascun anno solare. A tal fine si impegna a concedere i necessari permessi al personale dipendente dagli uffici pubblici, e ad agevolare analoghe concessioni da parte dei datori di lavoro privati, salvo recupero, in entrambi i casi, senza compenso straordinario, delle ore lavorative non prestate. Alle persone di religione islamica di cittadinanza non italiana, regolarmente residenti in Italia, è garantito il rientro nel territorio della Repubblica in occasione di un unico Pellegrinaggio rituale. 201 ARTICOLO 9 ABBIGLIAMENTO E ALIMENTAZIONE Fermo il diritto delle persone di religione islamica di vestirsi, anche in luogo pubblico, secondo le loro tradizioni, è consentito a coloro che ne facciano richiesta di mantenere il capo coperto anche nelle foto dei documenti personali, purché ne sia sufficientemente garantita la riconoscibilità. Restano ferme le norme di sicurezza generale e di prevenzione degli infortuni sul lavoro. Nella gestione del servizio mensa dipendenti dalle pubbliche amministrazioni, la Repubblica assicura la fruibilità da parte del personale di Religione musulmana, di cibi e bevande consentiti dalla tradizione islamica, e favorisce l’adozione di analoghe iniziative nell’ambito del lavoro privato. ARTICOLO 10 ENTI ISLAMICI Ferma restando la possibilità giuridica delle organizzazioni islamiche presenti in Italia, altre istituzioni ed enti islamici con sede nel territorio della Repubblica, possono essere riconosciuti come persone giuridiche agli effetti civili, qua loro abbiano fini culturali e devozionali, una sede in Italia un proprio patrimonio sufficiente, e siano rappresentati giuridicamente e di fatto da cittadini italiani aventi domicilio in Italia. Il relativo riconoscimento ha luogo con Decreto del Presidente della Repubblica, udito il parere del Consiglio di Stato. Gli enti islamici, civilmente riconosciuti, devono essere iscritti nel pubblico registro delle persone giuridiche. In tale registro, con le indicazioni di cui agli Articoli 33 e 34 del Codice civile, devono risultare le norme di funzionamento e i poteri degli amministratori cui spetta la rappresentanza. Le attività degli enti islamici civilmente riconosciuti, le quali non abbiano natura esclusivamente culturale e devozionale, saranno soggette alle comuni disposizioni di legge. Il mutamento dei fini dell’ente comporta la revoca del riconoscimento della relativa personalità giuridica. 202 ARTICOLO 11 EDIFICI DI CULTO La Repubblica italiana s’impegna a secondare il rilascio delle autorizzazioni per la costruzione, su domanda della Comunità Islamica, di nuove moschee e per l’apertura di nuove sale di preghiera, in risposta ai bisogni spirituali della popolazione di religione islamica e nel rispetto degli strumenti urbanistici e dei vincoli ambientali e artistici Gli edifici destinati all’esercizio pubblico del culto islamico, anche se appartengono a privati, non possono essere sottratti alla loro destinazione, neppure per effetto di alienazione, fin tanto che tale destinazione non sia cessata con il consenso della Comunità Islamica. Tali edifici non possono essere requisiti, occupati, espropriati o demoliti se non per gravi ragioni, udita la Comunità Islamica. Salvo i casi di urgente necessità, o di gravi turbative dell’ordine pubblico, le forze di polizia non possono entrare in tali edifici se non previo avviso e presi accordi con la Comunità Islamica. ARTICOLO 12 GESTIONE DEGLI EDIFICI DI CULTO La Comunità Islamica che ha richiesto l’apertura del luogo di culto, si preoccuperà di nominare, per ciascuna moschea o sala di pregheria, una Guida del culto, affiancata da un Consiglio di gestione, nominato dalla Comunità. Tale Consiglio ha la responsabilità della raccolta di elemosine, contributi, donazioni, lasciti testamentari, e della gestione ordinaria del luogo di culto. I nomi e cognomi e le funzioni dei membri del Consiglio di gestione, unitamente a quelli delle Guide di culto, sono trasmessi al Ministero dell’Interno. ARTICOLO 13 GUIDE DEL CULTO Alle Guide del culto, nominate dalla Comunità Islamica in Italia, è assicurato il libero esercizio del proprio ministero culturale e devozionale. Essi non sono tenuti a dare a magistrati o ad altre autorità civili 203 informazioni su persone e materie di cui siano venuti a conoscenza in ragione del loro ministero. I nomi e le funzioni delle Guide del culto, anche quali responsabili dei luoghi di culto, vengono comunicati al Ministero degli Interni. Le Guide del culto di cui al precedente comma sono esonerate, su loro richiesta, dal servizio militare. In caso di mobilitazione generale, se chiamate alle armi, eserciteranno le loro funzioni nelle forze armate. I provvedimenti in materia spirituale, nell’ambito della Comunità Islamica, sono presi senza ingerenze dello Stato, delle Regioni e degli altri enti territoriali. Resta inteso che dette comunità conformeranno la propria disciplina interna al rispetto dei diritti fondamentali dell’uomo. E’escluso ogni ricorso agli organi dello Stato per l’esecuzione dei provvedimenti delle comunità medesime nelle materie spirituali e disciplinari di loro competenza. ARTICOLO 14 ATTIVITÀ CONFESSIONALI Gli atti in materia spirituale della Comunità Islamica in Italia, la distribuzione e affissione di pubblicazioni e stampati di carattere religioso, all’interno e all’ingresso dei luoghi di culto, nonché nelle sedi delle Comunità Islamiche, e le raccolte di fondi a finalità religiose ivi eseguite, sono liberi e non soggetti a oneri. ARTICOLO 15 FESTIVITÀ RELIGIOSE I musulmani che dipendono dallo Stato, da enti pubblici o privati, o che esercitano attività autonome o commerciali, i militari e coloro che siano assegnati al servizio civile sostitutivo, hanno diritto di fruire, su loro richiesta, della festività religiosa del Venerdì. Tale diritto è esercitato nel quadro della flessibilità dell’organizzazione del lavoro con eventuale recupero in altri giorni senza compenso straordinario, per le ore lavorative non prestate. Restano comunque salve le imprescrittibili esigenze dei servizi essenziali previsti dall’ordinamento giuridico della Repubblica. Tali disposizioni si applicano del pari alle festività religiose islamiche dette della Rottura del Digiuno e del Sacrificio di Abramo. 204 La datazione approssimativa di tali festività, basata sul calendario lunare, viene comunicata dalla Comunità Islamica al Ministero dell’Interno, e pubblicata sulla Gazzetta Ufficiale all’inizio di ciascun anno solare, ed è confermata alle autorità appena possibile. Nel fissare le prove di esame o di concorso, le autorita civili competenti terranno conto dell’esigenza di rispetto delle festività islamiche. Si considerano giustificate, su richiesta di chi esercita la potestà parentale ai sensi delle leggi dello Stato, o degli stessi interessati, le assenze degli alunni musulmani dalla scuola nei giorni festivi islamici. ARTICOLO 16 ASSISTENZA RELIGIOSA: DISPOSIZIONI GENERALI L’appartenenza alle forze armate, alla polizia, o ad altri servizi assimilati, nonché la degenza in ospedali, case di cura o di assistenza pubblica e la permanenza negli istituti di prevenzione e pena non possono dar luogo a ingiustificati impedimenti nell’esercizio della libertà religiosa e nell’adempimento delle pratiche di culto. E’riconosciuto alle persone di Religione islamica, che si trovino nelle condizioni di cui al comma precedente, il diritto di osservare, a loro richiesta, sia compatibile con l’assistenza della comunità competente, le prescrizioni islamiche in materia alimentare. La macellazione secondo il rito islamico continua a essere regolata dal decreto del Ministero della Sanità dell’11 giugno 1980 (G.U. 20 giugno 1980, n. 168) ARTICOLO 17 ASSISTENZA SPRITUALE AI MILITARI L’assistenza spirituale ai militari di Religione Islamica è assicurata dalle Guide del culto designate a tal fine dalla Comunità Islamica in Italia, approvate dalle Autorità militari competenti. I militari di Religione islamica hanno diritto di partecipare, in giorni e ore fissati d’intesa con le Autorità militari, alle attività di culto che si svolgono nelle località dove essi si trovino in ragione del loro servizio, o in località vicine. Restano ferme le esigenze essenziali di servizio. In caso di decesso in servizio di militari di Religione islamica, il 205 Comando militare avverte tempestivamente la Comunità competente, per assicurare, d’intesa con i familiari del defunto, che le esequie si svolgano secondo il rito islamico. ARTICOLO 18 ASSISTENZA SPRITUALE AGLI INFERMI L’assistenza spirituale ai ricoverati di Religione islamica negli istituti ospedalieri, nelle case di cura o di riposo, è assicurata dalle Guide del culto designate a tal fine dalla Comunità Islamica e indicate alle Direzioni dei singoli istituti. L’accesso di tali Guide ai predetti istituti è libero e senza limitazioni di orario. Le Direzioni dei singoli istituti comunicano tempestivamente alla Comunità le richieste di assistenza spirituale avanzate dai ricoverati, o dalle loro famiglie. ARTICOLO 19 ASSISTENZA SPRITUALE AI DETENUTI Ai detenuti di Religione Islamica è assicurata l’assistenza spirituale, negli istituti penitenziali, delle Guide del culto designate a tale scopo dalla Comunità Islamica e approvate dalle Autorità civili di sorveglianza. Tali Guide, nella osservanza delle disposizioni di sicurezza, possono visitare i detenuti previa autorizzazione delle Autorità di sorveglianza. L’assistenza spirituale è svolta su richiesta dei detenuti, o delle loro famiglie, o per iniziativa delle Guide del culto, in locali idonei messi a disposizione dall’istituto penitenziario. Il direttore dell’istituto informa di ogni richiesta di assistenza spirituale avanzata dai detenuti, della Comunità Islamica. ARTICOLO 20 ISTRUZIONE RELIGIOSA NELLE SCUOLE PUBBLICHE Nelle scuole pubbliche di ogni ordine e grado, nelle quali, a norma della Costituzione della Repubblica, l’insegnamento è impartito nel rispetto della libertà di coscienza e di religione e della pari dignità degli uomini, è esclusa ogni ingerenza sull’educazione e sulla formazione 206 religiosa degli alunni di fede islamica. La Repubblica italiana, nel garantire la libertà di coscienza di tutti, riconosce agli alunni delle scuole pubbliche il diritto di non avvalersi di insegnamenti religiosi. Tale diritto è esercitato su richiesta degli alunni o di coloro cui compete la potestà parentale ai sensi delle leggi dello Stato. Per dare reale efficacia a tale diritto, l’ordinamento scolastico stabilisce che l’insegnamento religioso, previsto da leggi dello Stato, non abbia luogo secondo orari e modalità che abbiano per gli alunni effetti discriminanti, e che non siano previste forme d’insegnamento religioso diffuso nello svolgimento di altre discipline. In ogni caso non possono essere richiesti agli alunni atti di culto o qualunque altra pratica religiosa. La Repubblica italiana, nel garantire il carattere pluralistico della scuola pubblica, assicura agli incaricati designati dalla Comunità il diritto, nell’ambito delle attività culturali previste dall’ordinamento scolastico, di rispondere a eventuali richieste, provenienti dagli alunni, dalle loro famiglie o dagli organi scolastici, in ordine allo studio del fatto religioso islamico. [I relativi oneri sono a carico della Comunità Islamica]. ARTICOLO 21 SCUOLE ISLAMICHE Alla Comunità Islamica in Italia, alle associazioni ed enti islamici, è riconosciuto, in conformità alla Costituzione della Repubblica, il diritto di istituire liberamente scuole di ogni ordine e grado e istituti di educazione. A tali scuole, che ottengono la parità, è assicurata piena libertà, e ai loro alunni un trattamento scolastico equipollente a quello delle scuole dello Stato e degli altri enti territoriali, anche per quanto riguarda l’esame di Stato. La Repubblica prende atto che la Comunità Islamica prevede di istituire una scuola di formazione religiosa per le Guide del culto, e di organizzare corsi scolastici e universitari aperti anche a non musulmani. ARTICOLO 22 MATRIMONIO La Repubblica italiana, attesa la pluralità dei sistemi di celebrazione a cui si ispira il suo ordinamento, riconosce gli effetti civili al matrimonio celebrato secondo il rito islamico, davanti a una Guida del culto avente cittadinanza italiana, designata dalla Comunità Islamica, a condizione che 207 l’atto relativo sia trascritto nei registri della stato civile previa pubblicazione nella Casa comunale. Coloro che intendono celebrare il matrimonio ai sensi del comma precedente debbono comunicare tale intenzione all’ufficiale dello stato civile al quale richiedono le pubblicazioni, indicando il nominativo della Guida del culto designata. L’ufficiale di stato civile, dopo aver proceduto alle pubblicazioni, accerta che nulla si oppone alla celebrazione del matrimonio secondo le vigenti norme di legge e rilascia ai nubendi un nulla osta in duplice originale. Nel nulla osta dovrà essere altresì attestato che il predetto ufficiale ha spiegato ai nubendi i diritti e i doveri dei coniugi, dando ad essi lettura dei relativi articoli del codice civile. Subito dopo la celebrazione, la Guida del culto redige in duplice originale l’atto di matrimonio, allegando ad esso il nulla osta rilasciato dall’ufficiale di stato civile. L’atto di matrimonio, oltre alle indicazioni del nome e del cognome della Guida del culto e dei testimoni, contiene anche le dichiarazioni eventualmente rese dai coniugi a norma di legge. Entro cinque giorni dalla celebrazione, la Guida del culto trasmette, per la trascrizione, un originale dell’atto di matrimonio con allegato nulla osta, all’ufficiale di stato civile del comune in cui è avvenuta la celebrazione. L’ufficiale di stato civile, constatata la regolarità dell’atto e l’autenticità del nulla osta, effettua la trascrizione nei registri dello stato civile entro ventiquattro ore dal ricevimento dell’atto, dandone contestuale notizia alla Guida del culto. Il matrimonio ha effetti civili dal momento della celebrazione, anche qualora l’ufficiale di stato civile, che ha ricevuto l’atto, abbia omesso di effettuare la trascrizione nel termine prescritto. ARTICOLO 23 CIMITERI E FUNERALI I piani regolatori cimiteriali prevedono, su richiesta della Comunità Islamica, reparti speciali per la sepoltura di defunti musulmani. Alla Comunità, che faccia domanda di avere un reparto proprio, è data dal sindaco, in concessione, un’area adeguata del cimitero comunale. E’ garantita a tutti musulmani la celebrazione del rito funebre e la inumazione secondo la tradizione islamica, con sepoltura perpetua. 208 A tal fine, fermo restando gli oneri di legge a carico degli interessati o delle Comunità, le concessioni di cui all’Art.92 del d.p.r. 21 ottobre 1975, n. 803, sono rinnovate ogni novantanove anni. ARTICOLO 24 PATRIMONIO ARTISTICO Nel rispetto delle proprie tradizioni, la Comunità offre la propria collaborazione alle Autorità della Repubblica per la tutela e la valorizzazione del patrimonio artistico, storico e culturale della civiltà islamica in Italia. ARTICOLO 25 NORME DI ATTUAZIONE Le Autorità competenti, nell’emanare norme di attuazione della legge emanata sulla base della presente Intesa, terranno conto delle esigenze fatte loro presenti dalla Comunità Islamica, e avvieranno, se richieste, opportune consultazioni. ARTICOLO 26 MODIFICAZIONI DELL’INTESA Ove una delle parti ravvisasse l’opportunità di modifiche al testo della Intesa, le parti torneranno a convocarsi a tal fine per procedere ad una amichevole rivalutazione della normativa. ARTICOLO 27 DISPOSIZIONI FINALI Con l’entrata in vigore della legge emanata sulla base delle presente Intesa, cessano di avere afficacia e applicabilità nei confronti della Comunità Islamica in Italia le disposizioni della legge 24 giugno 1929, n. 1159, e del r.d. 28 febbraio 1930, n. 289. 209 NOTA DI PRESENTAZIONE Ahmad ‘Abd al Waliyy Vincenzo Il progetto d’intesa della CO.RE.IS è stato elaborato da un comitato scientifico nato grazie all’interessamento del Prof. Antonio Labruna, Preside della Facoltà di Giurisprudenza dell’Università Frederico II di Napoli e attuale Presidente del Comitato Universitario Nazionale. Del comitato scientifico fanno parte, per la CO.RE.IS, oltre al sottoscritto, lo Shaykh ‘Abd al Wahid Pallavicini (presidente) , ‘Abd al Latif Conti (segretario generale) e Yaha Sergio Yahe Pallavicini (direttore generale); inoltre, Mario Tedeschi, docente di Diritto canonico ed ecclesiastico dell’Università Frederico II di Napoli e Piero Bellini, docente di Storia del diritto canonico dell’Università La Sapienza di Roma, ed infine ‘Abd al Haqq Ismail Guiderdoni, direttore dell’Institut des Hautes Etudes Islamiques (IHEI), Parigi-Embrun nonché membro del CNRS e uno dei redattori della "Carta del Culto Musulmano in Francia", presentata dall’Istituto della grande Moschea di Parigi al governo francese nel 1995. Il presente progetto è stato prima consegnato in via ufficiosa alla Direzione Generale degli Affari dei Culti del Ministero degli Interni italiano nel giugno del 1996 e successivamente trasmesso ufficialmente nel luglio del 1998 alla Presidenza del Consiglio dei Minsitri. Il lasso di tempo tra le due azioni si è reso necessario per approntare anche l’istanza di riconoscimento giuridico della CO.RE.IS come ente religioso, procedura che per prassi precede la sottoscrizione dell’intesa e che è stata finalmente avviata contestualmente alla richiesta ufficiale d’intesa. Il riconoscimento infatti, regolato ancora della vecchia legge "sui culti ammessi" del 1929/30, prevede che un ente religioso sia strutturato in maniera analoga ad una "Chiesa", con relativi ministri del culto, luoghi rituali "consacrati", ecc... Nell’Islam, invece, non esiste un vero e prorio clero e le stesse moschee non hanno quella centralità rappresentativa che svolgono le chiese. E’ stato quindi necessario elaborare, d’accordo con il Ministero dell’Interno, uno statuto che sottolineasse il ruolo rappresentativo che svolgono in generale i sapienti e gli intellettuali nei confronti di tutta la comunità e in particolare i membri della CO.RE.IS. nei confronti dei musulmani in Italia. Sono infatti gli intellettuali, nell’Islam, coloro che hanno la responsabilità di trasmettere fedelmente gli aspetti essenziali delle 210 dottrina islamica nella sua forma originaria e immutabile. E’questa qualità che conferisce, in una religione nella quale non esiste un clero, il carattere di rappresentanza degli interessi religiosi dell’intera comunità islamica. In virtù di questa prospettiva sapienzale, fondata sulla trasmissione diretta del sapere da maestro a discepolo attraverso un’eredità millenaria che risale allo stesso Profeta Muhammad, la dottrina islamica è salvaguardata dai tentativi fondamentalistici di interpretare la religione ad uso e consumo di gruppi, partiti o stati, interessati unicamente alla strumentalizzazione poltica ed eversiva della religione. La CO.RE.IS è stata fondata da intellettuali musulmani italiani e attualmente è l’organizzazione che raccoglie in assoluto il maggior numero di cittadini italiani di fede islamica. Da alcuni anni è stata riconosciuta dall’Università Islamica Al Azhar del Cairo e dal Consiglio Supremo degli Affari Islamici d’Egitto come l’ente rappresentativo dell’Islam in Italia, e come tale i membri della CO.RE.IS sono invitati a partecipare agli incontri tra maggiori “ulema” i sapienti della Comunità islamica, che si tengono ogni anno soprattutto in Egitto, Marocco e Arabia Saudita. Per una migliore e precisa conoscenza dell’organizzazione si è ritenuto utile riportare una sintetica scheda sull’Ente del Ministero dell’Interno italiano (Direzione Generale degli Affari dei Culti). La CO.RE.IS Italiana è stata costituita a Milano nel 1993 ad opera di alcuni intellettuali musulmani, prevalentemente italiani. Originariamente l’organismo, presieduto dal Sig. Pallavicini Felice detto "Shayik ‘Abd al Wahid", era stato denominato "Associazione Internazionale per l’Informazione sull’Islam" (AIII) ed aveva come finalità la promozione di iniziative utili alla conoscenza in Italia e in Europa dell’Islam, distinguendosi per un’intensa attività culturale: convegni, congressi, seminari. Nel marzo del 1996 l’IESCO (Organizzazione islamica per l’educazione, le scienze e la cultura), membro dell’Organizzazione della Conferenza Islamica (OCI), ha firmato un patto bilaterale con l’AIII – CO.RE.IS. e le delegò alcuni compiti istituzionali nel campo scientifico in Italia. L’AIII si è poi progressivamente trasformata in un organismo di natura religiosa rendendosi interprete delle molteplici esigenze culturali dei musulmani in Italia. 211 Avendo quindi allargato le sue finalità alla tutela "religiosa" oltre che "culturale" dell’Islam italiano, l’AIII si è dotata di un nuovo statuto di un nuovo nome: CO.RE.IS (Comunità religiosa islamica italiana), il cui legale rappresentante e la cui sede sono rimasti invariati. La CO.RE.IS ha recentemente prodotto istanza per addivenire all’intesa con lo Stato italiano prevista dall’art. 8 della Costituzione. Nel febbraio del 1998, l’Ente è entrato a far parte della Commissione per l’educazione interculturale presso il Ministero della Pubblica Istruzione. Attualmente, vi sono delegazioni regionali della CO.RE.IS in Lombardia, Veneto, Piemonte, Liguria, Emilia Romagna, Abruzzo, Umbria, Toscana, Lazio, Campania e Sicilia. Vi sono inoltre anche rappresentanze in Francia, il paese europeo con il maggior numero di musulmani. PROGETTO D’INTESA DELL’ASSOCIAZIONE MUSULMANI ITALIANI (AMI) CON LA REPUBBLICA ITALIANA PREAMBOLO Le Repubblica italiana e l’Associazione Musulmani Italiani, considerato che la Costituzione riconosce i diritti fondamentali della persona umana e la liberta di pensiero, di coscienza e di religione, considerato che la Dichiarazione Universale dei Diritti dell’uomo del 10 dicembre 1948, la Dichiarazione Internazionale sull’eliminazione di ogni forma di intolleranza e di discriminzione basate sulla religione o sulle credenze del 25 novembre 1981, la Convenzione per la salvaguardia dei diritti dell’uomo e delle libertà fondamentali del 4 gennaio 1950, ratificata con la legge 4 agosto 1955, n. 848 e successive integrazioni e relative ratifiche, la Dichiarazione dei diritti del fanciullo del 20 novembre 1959, i Patti internazionali relativi ai diritti economici, sociali e culturali e ai diritti civili e politici del 16 dicembre 1966, ratificati con la legge 25 ottobre 1977, n. 881, garantiscono i diritti di libertà di coscienza e di religione, senza discriminazione alcuna, considerato che, in forza dell’art. 8, secondo e terza comma, della Costituzione, le confessioni religiose hanno il diritto di organizzarsi secondo i propri statuti, in quanto questi non contrastino con l’ordinamento giuridico italiano e che i loro rapporti con lo Stato sono regolati per legge sulla base di intese con le relative rappresentanze confessionali, riconosciuta l’opportunità di addivenire a tale intesa, convengono che le disposizioni seguenti costituiscono intesa tra lo Stato e la confessione islamica italiana, ai sensi dell’art. 8 della Costituzione. ARTICOLO 1 In conformità ai principi della Costituzione, è riconosciuto il diritto di professare e praticare liberamente la religione islamica in qualsiasi forma individuale o associata, di farne propaganda e di esercitarne in privato o in pubblico il culto o i riti. Il diritto in questione implica in particolare la facoltà del compimento dell’orazione rituale quotidiana entro i tempi d’obbligo, nonché l’osservanza del digiuno rituale diurno nei tempi prescritti. 212 213 Ai Musulmani ed all’Associazione Musulmani Italiani è garantita piena libertà di riunione e di espressione del pensiero con la parola, lo scritto ed ogni altro mezzo di diffusione. Gli atti relativi al magistero islamico, l’affissione, la distribuzione di pubblicazioni e stampati di carattere religioso all’interno ed all’ingresso dei luoghi di culto, nonché delle sedi centrali e periferiche dell’Associazione Musulmani Italiani, nonché le raccolte di fondi ivi eseguite, sono libere e non soggette ad oneri. In sede penale è assicurata la parità di tutela del sentimento religioso e dei diritti di libertà religiosa, senza discriminazione tra i cittadini e i culti. Il disposto dell’art. 3 della legge 13 ottobre 1975, n. 654, s’intende altresì come riferito alle manifestazioni d’intolleranza e di pregiudizio religioso. ARTICOLO 2 I membri del Consiglio direttivo dell’Associazione Musulmani Italiani, responsabili di sedi locali e guide titolari dei luoghi di culto sono ministri del culto islamico; è loro assicurato il libero esercizio del magistero ed essi non sono tenuti a dare a magistrati o ad altre autorità notizie di cui siano venuti a conoscenza per ragione del loro ministero. Previa richiesta vidimata dall’Associazione Musulmani Italiani, i predetti ministri sono esonerati dal servizio militare e, in caso di mobilitazione generale, sono dispensati dalla chiamata alle armi qualora membri del Consiglio direttivo o titolari di luogo di culto; gli altri ministri esercitano il loro magistero in seno alle forze armate. L’Associazione Musulmani Italiani si impegna a rilasciare debita certificazione attestante la qualifica di ministro del culto islamico. ARTICOLO 3 I Musulmani dipendenti dallo Stato, da enti pubblici o privati, o che esercitino attività autonome o commerciali, i militari o coloro che siano assegnati al servizio civile sostitutivo, hanno diritto di partecipare, su loro richiesta, alle preghiera congregazionale del venerdì nei luoghi di culto islamici. Tale diritto viene esercitato nel quadro della flessibilità dell’organizzazione del lavoro. Restano comunque salve le imprescrittibili necessità dei servizi essenziali previsti dall’ordinamento giuridico. (Ar.10 Comma IV e V): Nel fissare il calendario degli esami, le au- 214 torità scolastiche adotteranno in ogni caso opportuni accorgimenti, onde consentire ai candidati musulmani che ne facciano richiesta di sostenere in un altro giorno le prove fissate per il venerdì, ovvero in occasione delle festività o solennità islamiche di cui all’articolo 4. Quanto disposito nel comma precedente si applica inoltre alla datazione delle prove di concorso e alle autorità competenti. ARTICOLO 4 Alle seguenti festività o solennità islamiche si applicano le disposizioni di cui all’articolo 3: Festa della rottura del digiuno Festa del sacrificio Notte di al-Qadr Capodanno islamico Anniversario di Ashura Anniversario della nascita del profeta Muhammad Anniversario del viaggio notturno e dell’ascensione. La datazione di tali festività e solennità, regolata in base al calendario lunare dell’egira, è tempestivamente comunicata dall’Associazione Musulmani Italiani al Ministero dell’Interno il quale ne dispone la pubblicazione sulla Gazzetta Ufficiale. ARTICOLO 5 L’appartenenza delle forze armate, alla polizia o ad altri servizi assimilati, la degenza in ospedali, case di cura o di assistenza pubblica, la permanenza in istituti di prevenzione o pena, non possono dare luogo ad alcun impedimento nell’esercizio della libertà religiosa e nell’adempimento delle pratiche di culto. Ai Musulmani che si trovino nelle condizioni di cui al comma precedente è riconosciuto, su richiesta, il diritto di rispettare le prescrizioni islamiche in materia alimentare, senza oneri per le istituzioni ospitanti. ARTICOLO 6 La macellazione eseguita secondo il rito islamico continua ad essere regolata secondo il decreto ministeriale 18 giugno 1980, pubblicato sulla Gazzetta Ufficiale n. 168 del 20 giugno 1980. 215 ARTICOLO 7 L’assistenza spirituale ai militari musulmani è assicurata dai ministri di culto a tal fine designati, previo accordo tra l’Associazione Musulmani Italiani e le autorità competenti. I militari musulmani hanno diritto, nei giorni e nei tempi fissati, di partecipare alle attività di culto che si svolgono nelle località in cui essi si trovano in ragione del loro servizio militare. Qualora non esistano moschee, o comunque non si svolgano attività di culto nel luogo ove essi prestano servizio, i militari musulmani potranno comunque ottenere, nel rispetto delle esigenze di servizio, il permesso di frequentare la moschea più vicina. In caso di decesso in servizio di militari musulmani, il comando militare avvertirà l’Associazione Musulmani Italiani onde assicurare, d’intesa con i familiari del defunto, lo svolgimento delle esequie conformemente al rito islamico. ARTICOLO 8 Ai ministri di culto islamico è assicurata l’assistenza spirituale dei musulmani ricoverati negli istituti ospedalieri, nelle case di cura o di riposo. L’accesso dei ministri di culto ai predetti istituti è a tal fine libero e senza limitazione di orario. Le direzioni degli istituti competenti comunicano all’Associazione Musulmani Italiani le richieste di assistenza spirituale avanzate dai ricoverati. ARTICOLO 9 Negli istituti penitenziari è assicurata l’assistenza spirituale a cura dei ministri del culto islamico. A tal fine l’Associazione Musulmani Italiani trasmette all’autorità competente l’elenco dei ministri incaricati dell’assistenza spirituale nei diversi istituti. I ministri in questione sono compresi nel numero di coloro che possono visitare gli istituti penitenziari senza particolare autorizzazione. L’assistenza spirituale è svolta su richiesta dei detenuti, delle loro famiglie o dei ministri del culto, in locali ideonei messi a disposizione dell’istituto penitenziario. Il direttore dell’istituto informa l’Associazione Musulmani Italiani di ogni richiesta in tal senso avanzata dai detenuti o dai loro familiari. 216 ARTICOLO 10 Nelle scuole pubbliche di ogni ordine e grado, l’insegnamento è impartito nel rispetto della libertà di coscienza e di religione, conformente ai principi di pari dignità dei cittadini, senza distinzione di religione. E’ esclusa ogni ingerenza sull’educazione e sulla formazione religiosa degli alunni musulmani. Agli alunni musulmani non potrà essere in alcun modo imposta la partecipazione ad atti di culto o a lezioni di religione non conformi alla loro appartenenza confessionale. Nell’ambito della flessibilità dell’orario scolastico, gli alunni musulmani che ne facciano richiesta hanno diritto a partecipare, un’ora alla settimana, a lezioni di religione islamica tenute da personale docente abilitato dall’Associazione Musulmani Italiani. L’Associazione Musulmani Italiani comunicherà per tempo alle competenti autorità scolastiche la lista dei docenti di religione islamica abilitati. Nel fissare il calendario degli esami, le autorità scolastiche adotteranno in ogni caso opportuni accorgimenti, onde consentire ai candidati musulmani che ne facciano richiesta di sostenere in un altro giorno le prove fissate per il venerdì, ovvero in occasione delle festività o solennità islamiche di cui all’Articolo 4. Quanto disposto nel comma precedente si applica inoltre alla datazione delle prove di concorso ed alle autorità competenti. ARTICOLO 11 In conformità al principio della libertà della scuola e dell’insegnamento e nei termini previsti dalla Costituzione, è riconosciuto all’Associazione Musulmani Italiani il diritto d’istituire liberamente scuole di ogni ordine e grado ed istituti di educazione islamica. A tali scuole che ottengono la parità è assicurata piena libertà ed ai loro alunni un trattamento equipollente a quello delle scuole di Stato e degli altri enti territoriali, anche per quel che concerne l’esame di Stato. Sono riconosciuti le lauree in scienze islamiche, in giurisprudenza islamica ed in esegesi coranica, come pure il diploma in scienze islamiche rilasciato dall’Istituto Culturale della Comunità Islamica Italiana, aderente all’Associazione Musulmani Italiani. I Musulmani in possesso di titoli di studio equipollente rilasciati da università o Istituti di studi islamici esteri 217 hanno diritto, previo esame, a chiedere l’equiparazione del titolo ed il rilascio di relativa certificazione. ARTICOLO 12 E’ riconosciuta la facoltà di celebrazione e scioglimento di matrimoni religiosi, senza alcun effetto o rilevanza civile in Italia, secondo la legge e la tradizione islamiche. ARTICOLO 13 Gli edifici destinati all’esercizio pubblico del culto islamico, anche se appartengono a privati, non possono essere sottratti alla loro destinazione, neppure per effetto di alienazione, fino a che la destinazione stessa non sia cessata con il consento dell’Associazione Musulmani Italiani. Tali edifici non possono essere requisiti, occupati, espropriati o demoliti, se non per gravi ragioni, e previo accordo con l’Associazione Musulmani Italiani. Salvo i casi di urgente necessità, la forza pubblica non può entrare per l’esercizio della sua funzione in tali edifici senza previo accordo con l’Associazione Musulmani Italiani, ed in ogni caso attenendosi al principio di non calpestare con le scarpe i luoghi destinati all’adorazione rituale. ARTICOLO 14 I piani regolatori cimiteriali prevedono, su richiesta della sede periferica dell’Associazione Musulmani Italiani competente per territorio, reparti speciali per la sepoltura dei defunti musulmani. Alla sede periferica che faccia richiesta di avere un reparto proprio è data dal sindaco in concessione un’area adeguata del cimitero. Le sepolture nei reparti islamici dei cimiteri comunali sono perpetue, in conformità della legge e della tradizione islamica. Nell’ambito dei reparti in questione, è assicurata la facoltà di procedere all’orazione funebre prima dell’inumazione. ARTICOLO 15 Lo Stato e l’Associazione Musulmani Italiani collaborano per la tutela e la valorizzazione dei beni afferenti al patrimonio artistico, culturale, architettonico, archeologico, archivistico e librario dell’islamismo in Italia. 218 Entro 12 mesi dall’entrata in vigore della legge di approvazione della presente Intesa, sarà costituita una Commissione mista per le finalità di cui al precedente comma e con lo scopo di agevolare la raccolta, il riordinamento ed il godimento dei beni culturali eslamici.. Alla Commissionne è data notizia del reperimento dei beni di cui al primo comma. ARTICOLO 16 All’Associazione Musulmani Italiani è riconosciuta la personalità giuridica con decreto del Presidente della Repubblica, udito il parere del Consiglio di Stato. L’Associazione Musulmani Italiani è l’ente rappresentante la confessione islamica nei rapporti con lo Stato e per la materie di interesse generale dell’islamismo. Essa cura e tutela gli interessi religiosi dei Musulmani Italiani, promuove la conservazione delle tradizioni islamiche e dei beni culturali islamici, mantiene i contatti con le collettività e le istituzioni islamiche estere. ARTICOLO 17 Lo statuto dell’Associazione Musulmani Italiani è depositato presso il Ministero degli Interni. Le successive modifiche sono depositate a cura dell’Associazione presso il Ministero dell’Interno entro trenta giorni dalla loro adozione. ARTICOLO 18 L’Associazione Musulmani Italiani deve iscriversi, agli effetti civili, nel registro delle persone giuridiche entro due anni dalla data di entrata in vigore delle legge di approvazione della presente intesa. A tal fin,e l’Associazione deposita il proprio statuto indicando le sedi rispettivamente centrale e periferiche, il cognome ed il nome degli amministratori, con menzione di quelli cui è attribuita la rappresentanza. All’Associazione Musulmani Italiani non può essere riservato, ai fini della registrazione, un trattamento diverso da quello previsto per le persone giuridiche private. Decorso il termine di cui al primo comma, l’Associazione Musulmani Italiani può concludere accordi giudirici solo previa iscrizione nel registro delle persone giuridiche. 219 ARTICOLO 19 L’attività di religione e di culto dell’Associazione Musulmani Italiani si svolge a norma di statuto, senza ingerenza da parte dello Stato, delle Regioni e di altri enti territoriali. La gestione ordinaria e gli atti di straordinaria amministrazione dell’Associazione Musulmani Italiani si svolgono sotto il controllo degli organismi competenti e a norma di statuto, senza ingerenza da parte dello Stato, delle Regioni e degli altri enti territoriali. Per l’acquisto di beni immobili, per l’accettazione di donazioni e lasciti, per il conseguimento di legati da parte dell’Associazione Musulmani Italiani si applicano le disposizioni delle leggi civili relative alle persone giuridiche. ARTICOLO 20 La Repubblica italiana prende atto che, secondo la tradizione islamica, le esigenze religiose comprendono quelle di culto, assistenziali e culturali. Agli effetti delle leggi civili si considerano inolire; a) attività di religione e di culto quelle dirette all’espletamento del magistero islamico, all’esercizio del culto, alla prestazione dei servizi rituali, alla formazione dei ministri di culto, allo studio dell’Islam e alla religione islamica. b) attività diverse da quelle di religione e di culto, quelle di assistenza e beneficenza, istruzione, educazione e cultura e, comunque, le attività commerciali eventualmente anche a scopo di lucro. ARTICOLO 21 Agli effetti tributari l’Associazione Musulmani Italiani è equiparata agli enti aventi fine di beneficenza o di istruzione. Tali enti hanno il diritto di svolgere liberamente attività diverse da quelle di religione o di culto che restano, però, soggette alle leggi dello Stato concernenti tali attività ed al regime tributario previsto per le medesime. 220 ARTICOLO 22 Gli impegni finanziari per la costruzione degli edifici di culto e delle relative pertinenze, destinate ad attività connesse, sono determinati dalle autorità civili competenti secondo disposizioni delle leggi 22 ottobre 1971, n. 865 e 28 gennaio 1977, n. 10, e successive modificazioni. Gli edifici di culto e le predette pertinenze, costruite con contributi personali o regionali, non possono essere sottratti alla loro destinazione, neppure per effetto di alienazione, se non sono trascorsi almeno venti anni dall’erogazione del contributo. Il vincolo è trascritto nei registri immobiliari. Tale vincolo può essere estinto prima del compimento del termine d’intesa fra l’Associazione Musulmani Italiani e l’autorità civile erogante, previa restituzione delle somme percepite a titolo di contributo, in proporzione alla riduzione del termine e con rilevanza determinata in misura pari alla variazione accertata dall’ ISTAT dell’indice dei prezzi al consumo per le famiglie di operai e impiegati. Gli atti o accordi che comportino violazione del vincolo sono nulli. ARTICOLO 23 La Repubblica italiana prende atto che, a prescindere da donazioni, erogazioni e lasciti, le entrate dell’Associazione Musulmani Italiani sono costituite anche dall’ammontare del tributo islamico annuale, dovuto, a norma delle tradizione islamica, da tutti i musulmani che si trovino nelle condizioni d’imponibilità previste. In considerazione delle finalità statutarie dell’Associazione Musulmani Italiani nei confronti degli aderenti, il predetto tributo annuale, versato dell’Associazione, relativo al periodo d’imposta durante il quale è stato versato, è deducibile dal reddito complessivo imponibile assoggettato all’imposta sul reddito delle persone fisiche fino a concorrenza dell’aliquota fissata dalla legge. Le modalità relative sono stabilite con decreto del Ministro delle Finanze. All’Associazione Musulmani Italiani è riconosciuto, al pari delle comunità già ammesse, il diritto di percepire il contributo di legge pari all’otto per mille dell’imposta sul reddito delle persone fisiche, liquidato dagli uffici in base alle dichiarazioni annuali. 221 ARTICOLO 24 Gli assegni corrisposti dall’Associazione Musulmani Italiani per il sostentamento integrale o parziale dei propri ministri di culto sono equiparati, ai fini fiscali, al reddito da lavoro dipendente. L’Associazione provvede ad operare su tali assegni le ritenute fiscali secondo le disposizioni tributarie in materia. ARTICOLO 28 Le autorità competenti, nell’emanare norme di attuazione della legge di approvazione delle presente intesa, terranno conto delle esigenze fatte presenti dall’Associazione Musulmani Italiani ed avvieranno, qualora richieste, opportune consultazioni. ARTICOLO 29 ARTICOLO 25 Il Presidente dell’Associazione Musulmani Italiani trasmette annualmente al ministero dell’Interno un rendiconto relativo alla effettiva utilizzazione delle somme di cui all’Articolo 23 e ne diffonde adeguata informazione. Tale rendiconto deve comunque precisare: a) Il numero dei ministri di culto cui è stata assicurata l’intera remunerazione e di quelli cui è stata assicurata una semplice integrazione. b) L’ammontare complessivo delle somme destinate al sostentamento dei ministri di culto, nonché l’ammontare delle ritenute fiscali operate su tali somme. c) Gli interventi per altre finalità statutarie, diversi dalla retribuzione dei ministri di culto. Ove una delle parti ravvisasse opportunità di modifiche al testo della presente intesa, le parti torneranno a convocarsi a tal fine. Alle modifiche si procederà con la stipulazione di ulteriori intese e con la presentazione al Parlamento di appositi disegni di legge per approvazione, ai sensi dell’art. 8 della Costituzione. ARTICOLO 30 In occasione della presentazione di disegni di legge, relativi a materie che coinvolgono i rapporti della confessione islamica con lo Stato, verranno promosse previamente, in conformità con l’art. 8 della Costituzione, intese del caso fra il Governo e l’Associazione Musulmani Italiani. ARTICOLO 31 ARTICOLO 26 I ministri di culto islamico di cui all’Articolo 2 possono essere iscritti al fondo speciale di previdenza e assistenza per i ministri di culto. Le disposizioni di cui all’Articolo 23 si applicano a partire dal primo periodo di imposta successivo a quello della legge di approvazione della presente intesa. ARTICOLO 32 ARTICOLO 27 Ai ministri di culto dell’Associazione Musulmani Italiani è riconosciuta libertà di distribuire gratuitamente in luoghi pubblici copie del Corano ed altre pubblicazioni d’argomento religioso, senza specifica autorizzazione o il pagamento di alcun tributo locale. 222 Il Governo presenterà al Parlamento apposito disegno di legge di approvazione della presente intesa al quale sarà allegato il testo dell’intesa stessa. 223 PROGETTO D’INTESA DELL’UNIONE DELLE COMUNITÀ ED ORGANIZZAZIONI ISLAMICHE IN ITALIA (UCOII) CON LA REPUBBLICA ITALIANA In nome di Dio, il Compassionevole, il Misericordioso PREAMBOLO La Repubblica italiana E l’Unione delle Comunità ed Organizzazioni Islamiche in Italia, considerato che la Costituzione riconosce i diritti fondamentali della persona umana e la liberta di pensiero, di coscienza e di religione, considerato che la Dichiarazione Universale dei Diritti dell’uomo del 10 dicembre 1948, la Dichiarazione Internazionale sull’eliminazione di ogni forma di intolleranza e di discriminzione basate sulla religione o sulle credenze del 25 novembre 1981, la Convenzione per la salvaguardia dei diritti dell’uomo e delle libertà fondamentali del 4 gennaio 1950, ratificata con la legge 4 agosto 1955, n. 848 e successive integrazioni e relative ratifiche, la Dichiarazione dei diritti del fanciullo del 20 novembre 1959, i Patti internazionali relativi ai diritti economici, sociali e culturali e ai diritti civili e politici del 16 dicembre 1966, ratificati con la legge 25 ottobre 1977, n. 881, garantiscono i diritti di libertà di coscienza e di religione, senza discriminazione, considerato che tali principi universali sono patrimonio perenne dell’Islam, considerato che, in forza dell’art. 8, secondo e terzo comma, della Costituzione, le confessioni religiose hanno diritto ad organizzarsi secondo i propri statuti, in quanto non contrastino con l’ordinamento giuridico italiano e che i loro rapporti con lo Stato sono regolati per legge sulla base di intese con le relative rappresentanze, riconosciuta l’opportunità di addivenire a tale intesa, convengono che le disposizioni seguenti costituiscono intesa tra lo Stato e la confessione islamica, ai sensi dell’art. 8 della Costituzione. 224 ARTICOLO 1 LIBERTÀ RELIGIOSA In conformità ai prinicipi della Costituzione, è riconosciuto il diritto di professare e praticare liberamente la religione islamica in qualsiasi forma individuale o associata, di farne propaganda e di esercitarne in privato o in pubblico il culto o i riti. E’ garantita ai musulmani, alle loro associazioni e organizzazioni, alle Comunità Islamiche e all’Unione della Comunità ed Organizzazioni Islamiche in Italia, la piena libertà di riunione e di espressione del pensiero con la parola, lo scritto ed ogni altro mezzo di diffusione. Gli atti relativi, a magistero islamico, l’affissione e la distribuzione di pubblicazioni e stampati, di carattere religioso all’interno e all’ingresso dei luoghi di culto, nonché nella sede delle Comunità Islamiche e della Unione della Comunità ed Organizzazioni Islamiche in Italia, e le raccolte di fondi ivi eseguite, sono libere e non soggette ad oneri. In sede penale è assicurata la parità di tutela del sentimento religioso e dei diritti di libertà religiosa, senza discriminazione tra i cittadini e i culti. Il disposto dell’art. 3 della legge 13 ottobre 1975, n. 654, s’intende riferito anche alle manifestazioni d’intolleranza e di pregiudizio religioso. ARTICOLO 2 GUIDE DEL CULTO Alle guide del culto (gli Amil-gli Amir-gli Imam) nominati dalle Comunità e dall’Unione secondo le norme della religione islamica, è assicurato il libero esercizio del magistero; essi non sono tenuti a dare a magistrati o altre autorità notizie di cui siano venuti a conoscenza per ragione del loro minsitero. Le predette guide del culto sono esonerate dal servizio militare, su loro richiesta vistata dall’Unione e, in caso di mobilitazione generale, sono dispensati dalla chiamata alle armi quando svolgano la funzione di Amir di una Comunità (nota I: Intesa convenzionalmente come "provinciale" con un minimo di un Amir ed un massimo di tre Amir pre le province maggiormente abitate); gli altri, se chiamati alle armi, esercitano il loro magistero nelle forze armate. Ai fini dell’applicazione del presente articolo e degli articoli 7, 8, 9, 12 e 26, l’Unione rilascia apposita certificazione attestante la legittimazione delle qualifiche delle guide del culto. 225 ARTICOLO 3 VENERDÌ I Musulmani dipendenti dallo Stato, da enti pubblici o da privati, o che esercitino attività autonome o commerciali, i militari o coloro che siano assegnati al servizio civile sostitutivo, hanno diritto di partecipare, su loro richiesta, alla preghiera congregazionale del venerdì nei luoghi di culto islamici. Tale diritto viene esercitato nel quadro della flessibilità dell’organizzazione del lavoro. Restano comunque salve le imprescrittibili esigenze dei servizi essenziali previsti dall’ordine giuridico. Nel fissare il diario di prove di concorso le autorità competente terranno conto dell’esigenza di cui al primo comma del presente articolo. Nel fissare il diario degli esami, le autorità scolastiche adotteranno in ogni caso opportuni accorgimenti, onde consentire ai candidati musulmani che ne facciano richiesta di sostenere in altro giorno le prove di esame fissate nel giorno di venerdì. Si considerano giustificate le assenze degli alunni musulmani dalla scuola nella giornata di venerdì, su richiesta dei genitori o dell’alunno se maggiorenne. ARTICOLO 4 FESTIVITÀ RELIGIOSE Alle seguenti festività religiose islamiche si applicano le disposizioni di cui all’articolo 3: Aid e Fitr (festa della rottura del digiuno) Aid e Adha (festa del sacrificio) La datazione di dette festività, è tempestivamente comunicata dall’Unione al Ministero dell’Interno, il quale ne dispone la pubblicazione sulla Gazzetta Ufficiale. ARTICOLO 5 ASSISTENZA RELIGIOSA L’appartenenza alle forze armate, alla polizia o ad altri servizi assimilati, la degenza in ospedali, case di cura o di assistenza pubblica, la permanenza in istituti di prevenzione o pena, non possono dare luogo ad alcun impedimento nell’esercizio della libertà religiosa e nell’adempimento alle pratiche di culto. 226 Ai Musulmani che si trovino nelle condizioni di cui al comma precedente è riconosciuto il diritto di osservare a loro richiesta e con l’assistenza della Comunità competente le prescrizioni islamiche in materia alimentare, senza oneri per le istituzioni ospitanti. ARTICOLO 6 PRESCRIZIONI RELIGIOSE La macellazione eseguita secondo il rito islamico continua ad essere regolata secondo il decreto ministeriale 18 giugno 1980, pubblicato sulla Gazzetta Ufficiale n. 168 del 20 giugno 1980 conformemente alla legge e alla tradizione islamica. ARTICOLO 7 ASSISTENZA RELIGIOSA AI MILITARI L’assistenza spirituale ai militari musulmani è assicurata dalle guide del culto designate a tal fine sulla base di intese tra l’Unione e le autorità di governo competenti. I militari musulmani hanno diritto, in giorni e orari prestabiliti, di partecipare alle attività di culto che si svolgono nelle località in cui essi si trovano in ragione del loro servizio militare. Qualora non esistano moschee, o comunque non si svolgano attività di culto nel luogo ove essi prestano servizio, i militari musulmani potranno comunque ottenere, nel rispetto delle esigenze particolari di servizio, il permesso di frequentare la moschea più vicina. In caso di decesso in servizio di militari musulmani, il comando militare avvertirà la Comunità competente onde assicurare, d’accordo con i familiari del defunto, lo svolgimento delle esequie secondo rito islamico. ARTICOLO 8 ASSISTENZA RELIGIOSA AI RICOVERATI È assicurata dalle guide del culto di cui all’art. 2 l’assistenza spirituale dei musulmani ricoverati negli istituti ospedalieri, nelle case di cura o di riposo. L’accesso di tali guide ai predetti istituti è a tal fine libero e senza limitazione di orario. Le direzioni degli istituti competenti comunicano 227 alla comunità competente per territorio le richieste di assistenza spirituale avanzate dai ricoverati. ARTICOLO 9 ASSISTENZA RELIGIOSA AI DETENUTI Negli istituti penitenziari, è assicurata, a cura delle guide di culto designate dall’Unione, l’assistenza sprituale. A tal fine l’Unione trasmette all’autorità competente, l’elenco delle guide del culto, incaricate dell’assistenza spirituale negli istituti penitenziari compresi nella circoscrizione delle singole Comunità. Tali guide sono comprese tra coloro che possono visitare gli istituti penitenziari senza particolare autorizzazione. L’assistenza spirituale è svolta su richiesta dei detenuti o delle loro famiglie o per iniziativa delle guide del culto in locali ideonei messi a disposizione dell’istituto pentienziario. Il direttore dell’istituto informa la Comunità competente per territorio determinato. ARTICOLO 10 ISTRUZIONE RELIGIOSA NELLE SCUOLE Nelle scuole pubbliche di ogni ordine e grado, l’insegnamento è impartito nel rispetto della libertà di coscienza e di religione, e della pari dignità dei cittadini, senza distinzione di religione. E’esclusa ogni ingerenza sull’educazione e sulla formazione religiosa degli alunni musulmani. La Repubblica Italiana, nel garantire la libertà di coscienza riconosce agli alunni delle scuole pubbliche il diritto di non avvalersi d’insegnamenti religiosi. Tale diritto è esercitato dagli alunni o da coloro cui compete la potestà su di essi ai sensi delle leggi dello Stato. Per dare reale efficacia all’attuazione di tale diritto, l’ordinamento scolastico provvede a che l’insegnamento religioso non abbia luogo secondo orari e modalità che abbiano per gli alunni effetti comunque discriminanti e che non siano previste forme d’insegnamento religioso diffuso nello svolgimento dei programmi di altre discipline. In ogni caso non possono essere richiesti agli alunni pratiche religiose o atti di culto. (Art. 3 comma II): Nel fissare il calendario di prove di concorso le 228 autorità competenti terranno conto dell’esigenza di cui primo comma del presente articolo. Nel fissare il diario degli esami, le autorità scolastiche adotteranno in ogni caso opportuni accorgimenti, onde consentire ai candidati musulmani che ne facciano richiesta di sostenere in altro giorno le prove di esame fissate nel giorno di venerdì. Si considerano giustificate le assenze degli alunni musulmani dalla scuola della giornata di venerdì su richiesta dei genitori o dell’alunno se maggiorenne. ARTICOLO 11 SCUOLE ISLAMICHE In conformità con il principio della libertà della scuola e dell’insegnamento e nei termini previsti dalla Costituzione, è riconosciuta all’Unione, alle Comunità, alle associazioni e agli enti islamici il diritto di istituire liberamente scuole di ogni ordine e grado ed istituti di educazione. A tali scuole che ottengono la parità è assicurata piena libertà ed ai loro alunni un trattamento equipollente a quello delle scuole di Stato e degli altri enti territoriali, anche per quel che concerne l’esame di Stato. ARTICOLO 12 MATRIMONIO Sono riconosciuti gli effetti civili ai matrimoni celebrati in Italia, secondo il rito islamico davanti a una delle guide del culto di cui al precedente articolo 2, delegato dalla Comunità, a condizione che l’atto relativo sia trascritto nei registri dello stato civile, previa pubblicazione nella Casa comunale. Coloro che intendono celebrare il matrimonio ai sensi del precedente comma, devono comunicare tale intenzione all’ufficiale di stato civile al quale richiedono le pubblicazioni. L’ufficale di stato civile, il quale abbia proceduto alle pubblicazioni, accerta che nulla si oppone alla celebrazione del matrimonio secondo le vigenti norme di legge e attestadicio in un nulla osta rilascia e in duplice copia ai nubendi. Subito dopo la celebrazione, il celebrante spiega ai coniugi gli effetti civili del matrimonio dando lettura degli articoli del codice civile 229 riguardanti i diritti e i doveri dei coniugi. I coniugi potranno altresì rendere le dichiarazioni che la legge consente nell’atto del matrimonio. Il delegato della Comunità davanti al quale ha luogo la celebrazione nuziale, allega il nulla osta rilasciato dall’ufficiale di stato civile all’atto del matrimonio che egli redige in duplice copia subito dopo la celebrazione. Dall’atto di matrimonio oltre alle indicazioni richieste dalla legge civile devono risultare: - il nome e il cognome della guida del culto, delegato dalla Comunità, dinanzi al quale è stato celebrato il matrimonio; - la menzione dell’avvenuta lettura degli articoli del codice civile riguardanti i diritti e i doveri dei coniugi; - le dichiarazioni di cui al quarto comma eventualmente rese dai coniugi; Entro cinque goirni dalla celebrazione, il delegato della Comunità trasmette per la trascrizione un originale dell’atto di matrimonio insieme al nulla osta all’ufficiale di stato civile del comune dove è avvenuta la celebrazione. L’Ufficiale dello stato civile, constatata la regolarità dell’atto e l’autenticità del nulla osta allegato, effettua la trascrizione nei registri dello stato civile entro le 24 ore successive al ricevimento e ne dà notizia al delegato della Comunità. Il matrimonio ha effetti civili dal momento della celebrazione anche se l’ufficiale dello stato civile che ha ricevuto l’atto abbia omesso di effettuare la trascrizione nel termine previsto. Resta ferma la facoltà di celebrare e sciogliere matrimoni religiosi senza alcun effetto o rilevanza civile secondo la legge e la tradizione islamica. ARTICOLO 13 ABBIGLIAMENTO TRADIZIONALE Alle donne musulmane che ne facciano richiesta è riconosciuta la facoltà di utilizzare, per tutti i documenti ufficiali, foto tessere che ritraggano a capo coperto. 230 ARTICOLO 14 EDIFICI DI CULTO Gli edifici destinati all’esercizio pubblico del culto islamico, anche se appartengono a privati, non possono essere sottratti alla loro destinazione, neppure per effetto di alienazione, fino a che la destinazione stessa non sia cessata con il consenso della Comunità competente o dell’Unione. Tali edifici non possono essere requisiti, occupati, espropriati o demoliti, se non per gravi ragioni, e previo accordo con l’Unione. Salvo i casi di urgente necessità, la forza pubblica non può entrare per l’esercizio della sua funzione in tali edifici senza previo accordo con la Comunità competente. ARTICOLO 15 CIMITERI I piani regolatori cimiteriali prevedono, su richiesta della Comunità competente per territorio, reparti speciali per la sepoltura dei defunti musulmani. Alla Comunità che faccia richiesta di avere un reparto proprio è data dal sindaco in concessione un’area adeguata del cimitero. ARTICOLO 16 BENI CULTURALI AMBIENTALI Lo Stato e l’Unione e la Comunità collaborano per la tutela e la valorizzazione dei beni afferenti al patrimonio artistico, culturale, architettonico, archeologico, archivistico e librario dell’islamismo in Italia. Entro 12 mesi dall’entrata in vigore della legge di approvazione della presente intesa, sarà costituita una Commissionne mista per le finalità di cui al precedente comma e con lo scopo di agevolare la raccolta, il riordinamento ed il godimento dei beni culturali eslamici. Alla Commissionne è data notizia del reperimento dei beni di cui al primo comma. 231 ARTICOLO 17 COMUNITÀ ISLAMICHE Le comunità islamiche in quanto istituzioni dell’Islam in Italia, sono formazioni sociali originarie che provvedono al soddisfacimento delle esigenze religiose dei musulmani, secondo la legge e le tradizioni islamiche. La Repubblica italiana prende atto che le Comunità curano l’esercizio del culto, l’istruzione e l’educazione religiosa, provvedono a tutelare gli interessi collettivi dei musulmani in sede locale, contribuiscono secondo la legge e le tradizioni islamiche all’assistenza degli i appartenenti alle Comunità. Alle singole Comunità islamiche viene attribuita la personalità giuridica secondo le procedure stabilite dalla legge che disciplina tali materie. La costituzione delle Comunità islamiche, la definizione e la modifica delle rispettive circoscrizioni territoriali, l’unificazione o l’estenzione di quelle esistenti, sono riconosciute con decreto del Presidente della Repubblica udito il parere del Consiglio di Stato, su domanda della Comunità e dell’Unione. ARTICOLO 18 UNIONE DELLE COMUNITÀ ED ORGANIZZAZIONI ISLAMICHE IN ITALIA All’Unione delle Comunità ed Organizzazioni Islamiche in Italia è riconosciuta la personalità giuridica con decreto del Presidente della Repubblica, udito il parere del Consiglio di Stato. L’Unione è l’ente rappresentante la confessione islamica nei rapporti con lo Stato e per la materie di interesse generale dell’islamismo. L’Unione cura e tutela gli interessi religiosi dei musulmani in Italia, promuove la conservazione delle tradizioni islamiche e dei beni culturali islamici, coordina e integra l’attività delle comunità, mantiene i contatti con le collettività e gli enti islamici degli altri paesi. ARTICOLO 19 DEPOSITO DELLO STATUTO Lo statuto dell’Unione delle Comunità ed Organizzazione Islamiche in Italia è depositato a cura dell’Unione presso il Ministero dell’Interno. 232 Le successive modifiche sono depositate a cura dell’Unione presso il Ministero dell’Interno, entro trenta giorni dalla loro adozione. ARTICOLO 20 REGISTRO DELLE PERSONE GIURIDICHE L’Unione e le Comunità devono iscriversi, agli effetti civili, nel registro delle persone giuridiche entro due anni dalla data di entrata in vigore delle legge di approvazione della presente intesa. A tal fine l’Unione e le Comunità depositano i rispettivi statuti indicando le rispettive sedi, il cognome ed il nome degli amministratori, con menzione di quelli a cui è attribuita la rappresentanza. All’Unione e alle Comunità non può essere fatto, ai fini della registrazione, un trattamento diverso da quello previsto per le persone giuridiche private. Decorso il termine di cui al primo comma, l’Unione e le Comunità possono concludere negozi giuridici solo previa iscrizione nel registro delle persone giuridiche. ARTICOLO 21 ATTIVITÀ DELL’UNIONE E DELLE COMUNITÀ L’attività di religione e di culto dell’Unione e delle Comunità si svolge a norma dei rispettivi statuti, senza ingerenza da parte dello Stato, delle Regioni e di altri enti territoriali. La gestione ordinaria e gli atti di straordinaria amministrazione dell’Unione delle Comunità si svolgono sotto il controllo degli organismi competenti e a norma di statuto, senza ingerenza da parte dello Stato, delle Regioni e degli altri enti territoriali. Per l’acquisto di beni immobili, per l’accettazione di donazioni e lasciti, per il conseguimento di legati da parte dell’Unione delle Comunità si applicano le disposizioni delle leggi civili relative alle persone giuridiche. ARTICOLO 22 ATTIVITÀ DI RELIGIONE DI CULTO E ATTIVITÀ DIVERSE La Repubblica italiana prende atto che, secondo la tradizione islamica, le esigenze religiose comprendono quelle di culto, assistenziali e culturali. 233 Ai sensi delle leggi civili si considerano inaltre; c) l’attività di religione e di culto quelle dirette all’espletamento del magistero islamico, all’esercizio del culto, alla prestazione dei servizi rituali, alla formazione delle guide di culto, allo studio dell’Islam e alla religione islamica. d) l’attività diverse da quelle di religione e di culto, qual assistenza e beneficenza, istruzione, educazione e cultura e, in agri caso, le attività commerciali eventualmente anche a scopo di lucro. ARTICOLO 23 REGIME TRIBUTARIO Agli effetti tributari l’Unione e le Comunità sono equiparati agli enti aventi fine di beneficenza o di istruzione. Tali enti hanno il diritto di svolgere liberamente attività diverse da quelle di religione o di culto che restano, però, soggette alle leggi dello Stato concernenti tali attività ed al regime tributario previsto per le medesime. ARTICOLO 24 COSTRUZIONE DEGLI EDIFICI DI CULTO Gli impegni finanziari per la costruzione degli edifici di culto e delle relative pertinenze, destinate ad attività connesse, sono determinati dalle autorità civili competenti secondo disposizioni delle leggi 22 ottobre 1971, n. 865 e 28 gennaio 1977, n. 10, e successive modificazioni. Gli edifici di culto e le predette pertinenze, costruite con contributi personali o regionali, non possono essere sottrati alla loro destinazione, neppure per effetto di alienazione, se non sono trascorsi almeno venti anni dall’erogazione del contributo. Il vincolo è trascritto nei registri immobiliari. Tale vincolo può essere estinto prima del compimento del termine d’intesa tra la Comunità competente e l’autorità civile erogante, previa restituzione delle somme precepite a titolo di contributo, proporzionalmente alla riduzione del termine e con rilevazione determinata in misura pari alla variazione accertata dall’ ISTAT dell’indice dei prezzi al consumo per le famiglie di operai e impiegati. Gli atti o i negozi che comportino violazione del vincolo sono nulli. 234 ARTICOLO 25 DEDUCIBILITÀ DEI CONTRIBUTI La Repubblica italiana prende atto che, le entrate delle Comunità islamiche sono costituite anche dall’ammontare della Zakat (decima/elemosina legale) annuale dovuta, a norma delle legge islamica, da tutti i musulmani che si trovino nelle condizioni d’imponibilità previste. In considerazione delle finalità assistenziali e previdenziali perseguite dalle Comunità, a norma dello Statuto in favore dei predetti appartenenti, la predetta Zakat annuale, versata alle Comunità stesse, relativa al periodo di imposta nel quale è stata versata, è deducibile dal reddito complessivo imponibile assoggettato all’imposta sul reddito delle persone fisiche fino alla concorrenza dell’aliquota fissata dalla legge. Le modalità relative sono stabilite con decreto del Ministro Finanze. All’Unione delle Comunità ed Organizzazione Islamiche in Italia, è riconosciuto, al pari delle comunità già ammesse, il diritto di percepire il contributo di legge destinato ed ogni altra forma assistenziale alle altre comunità riconosciute. ARTICOLO 26 PREVIDENZA PER LE GUIDE DEL CULTO Le guide del culto di cui all’Articolo 2 possono essere iscritte al fondo speciale di previdenza e assistenza per i ministri di culto. ARTICOLO 27 NORME DI ATTUAZIONE Le autorità competenti, nell’emanare norme di attuazione della legge di approvazione delle presente intesa, terranno conto delle esigenze fatte presenti dall’Unione ed avvieranno, qualora richieste, opportune consultazioni. 235 ARTICOLO 28 ULTERIORI INTESE Ove una delle parti ravvisasse opportunità di modifiche al testo della presente intesa, le parti torneranno a convocarsi a tal fine. Alle modifiche si procederà con la stipulazione di ulteriori intese e con la presentazione al Parlamento di appositi disegni di legge di approvazione ai sensi dell’art. 8 della Costituzione. In occasione della presentazione di disegni di legge, relativi a materie che coinvolgono i rapporti della confessione islamica con lo Stato, verranno promosse previamente, in conformità con l’art. 8 della Costituzione, intese del caso fra il Governo e l’Unione. ARTICOLO 29 ENTRATA IN VIGORE Le disposizioni di cui all’Articolo 25 si applicano a partire dal primo periodo di imposta successivo a quello legge di approvazione della presente intesa. ARTICOLO 30 LEGGE DI APPROVAZIONE DELL’INTESA Il Governo presenterà al Parlamento apposito disegno di legge di approvazione della presente intesa, al quale sarà allegato il testo dell’intesa stessa. 236 237 238 239 240