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@Josée Boyer Palmyre
ACTUAILES
Bimensuel d’actualités des 10-­‐15 ans
Mercredi 20 mai 2015
numéro 36
Chers amis,
Alors qu’Actuailes vient de fêter son deuxième anniversaire, nous tenions en premier lieu à remercier tous ceux qui nous ont permis d’avancer : nos contributeurs, nos bienfaiteurs et nos chers lecteurs.
Nous vous emmenons cette semaine à Palmyre, perle de l’Orient menacée par les djihadistes de l’État islamique qui sont à ses portes. Nous avons à cette occasion une pensée toute particulière pour nos frères chrétiens
d’Orient que cette guerre a déplacés et martyrisés. Nous faisons le vœu qu’ils puissent retourner au plus vite dans leurs foyers.
Nous vous proposons également de vous aider à mieux cerner les enjeux de la nouvelle loi sur le renseignement, ou encore de découvrir les coulisses
d’Internet, sans oublier vos traditionnels conseils de lecture ou de film.
Bonne lecture à tous et rendez-vous le 3 juin pour le prochain numéro.
Toute l’équipe d’Actuailes.
Retrouvez-nous désormais sur actuailes.fr
Actuailes n° 36 du 20 mai 2015
François Senlis
« Donner de la France une certaine idée, c’est aussi nous permettre de jouer un certain rôle », Maurice Barrès, Mes Cahiers.
Quatre résistants accueillis au Panthéon
Apprendre avec l’actualité
<a href="http://www.photo-libre.fr">Photos Libres</a>
Césaire, poète et homme politique connu pour son
anticolonialisme. Il y a au total soixante-treize
personnes (dont deux femmes) au Panthéon.
Qui sont les quatre personnes qui vont faire leur entrée au Panthéon ?
À l’occasion de la journée nationale de la Résistance,
le 27 mai 2015, Germaine Tillion, Geneviève de
Gaulle-Anthonioz, Pierre Brossolette et Jean Zay,
tous résistants durant la Seconde Guerre mondiale,
vont entrer au Panthéon. Soixante-dix ans après la
fin de cette guerre, il s’agit d’honorer le patriotisme, la
foi en l’avenir et la volonté de combattre dont ils ont
fait preuve.
Pierre Brossolette était un journaliste français.
Arrêté par la Gestapo* en février 1944, il a préféré se
suicider en sautant par la fenêtre plutôt que de parler
sous la torture. Il avait en effet peur de révéler les
noms de ses camarades résistants aux policiers
allemands.
Le 27 mai 2015, quatre résistants de la Seconde Guerre mondiale vont être accueillis au Panthéon. Actuailes revient sur cet événement.
Qu’est-ce que le Panthéon ?
Le Panthéon est une ancienne église située dans le
centre de Paris, sur la montagne Sainte-Geneviève.
Construite à la fin du XVIIIe siècle pour répondre à un
vœu de Louis XV atteint d’une grave maladie, elle a
pour vocation depuis 1791 d’honorer les personnages illustres de l’histoire de France, en recueillant
leur cercueil ou une plaque sur laquelle leur nom a
été gravé.
Sur le fronton de ce monument est inscrite la phrase :
« Aux grands hommes, la Patrie reconnaissante ». Le
Panthéon sert en effet de mémoire à notre pays et
permet de la transmettre aux jeunes générations en
leur expliquant les œuvres des hommes et femmes
qui s’y trouvent.
Ainsi, de nombreux écrivains (comme Saint Exupéry,
Voltaire, Rousseau, Victor Hugo, Émile Zola…),
hommes politiques (Jean Jaurès, Sadi Carnot…), ou
militaires (Delestraint, Guynemer…), scientifiques
(Pierre et Marie Curie…) ou artistes, sont inscrits au
Panthéon.
Les dernières personnes accueillies sont, en 2002,
l’écrivain Alexandre Dumas, auteur notamment du
roman Les Trois Mousquetaires ; et, en 2011, Aimé
Actuailes n° 36 du 20 mai 2015
Geneviève de Gaulle-Anthonioz a été arrêtée parce
que résistante, puis déportée par les nazis au camp
de concentration de Ravensbrück en Allemagne. À la
Libération, elle s’engage en faveur des personnes
pauvres et devient présidente de l’association ATDQuart-Monde. Elle est à l’origine d’une loi de lutte
contre la pauvreté, votée en 1998.
Pierre Brossolette.
Geneviève de Gaulle-Anthonioz.
2
Germaine Tillion (photo de droite) a connu le même
sort que Geneviève de Gaulle-Anthonioz : résistante,
elle est déportée au camp de concentration de
Ravensbrück. À la Libération, elle s’engage contre la
guerre d’Algérie.
Jean Zay (photo de gauche) était un homme
politique, ministre de l’Éducation nationale et des
Beaux Arts en 1936. Condamné en 1940 par le
gouvernement de Vichy, il est emprisonné de 1940 à
1944. Il est assassiné par les membres de la Milice*
le 20 juin 1944.
*La Gestapo était la police politique allemande durant la Seconde Guerre mondiale. Elle était chargée de traquer et arrêter les résistants et toute personne opposée au nazisme.
*La Milice était une force de police française, collaborant avec les Allemands et traquant les résistants afin de les arrêter. Pour aller plus loin Une décision qui fait débat
L’entrée au Panthéon de ces quatre personnes a fait
débat, notamment en ce qui concerne Jean Zay.
Celui-ci est en effet connu pour avoir écrit en 1924 un
poème antipatriotique, où il critique l’amour du
drapeau français. Il paraît difficilement concevable de
faire honorer par la Patrie quelqu’un qui a eu une
telle opinion. De plus, le seul fait d’avoir été assas-
siné, comme des milliers d’autres personnes n’en fait
pas pour autant un héros français.
Pourquoi donc un tel choix ? Derrière ces décisions, il
y a très souvent des visions politiques qui diffèrent en
fonction de la majorité politique au pouvoir. Rares
sont les entrées au Panthéon qui ont fait l’unanimité
des Français. Il est donc important de garder en tête
que l’histoire de France ne se résume pas uniquement à ces « grands hommes » et que beaucoup
méritent d’y entrer.
Pour plus d’informations sur le Panthéon :
http://pantheon.monuments-nationaux.fr.
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Actuailes n° 36 du 20 mai 2015
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Apprendre avec l’actualité
La loi sur le renseignement : la lutte contre le terrorisme a un prix !
Le 5 mai 2015, l’Assemblée nationale a adopté le
projet de loi sur le renseignement, élaboré en
réaction aux attentats du mois de janvier 2015. En
effet, après ces attentats, de nombreuses critiques
avaient été émises à l’encontre des services de
renseignement* français qui n’avaient pas pu, ou su,
empêcher ces attentats. Pour se défendre, les
services de renseignement avaient répondu que les
moyens de lutte dont ils disposaient dataient des
années 1990, soit avant l’arrivée d’Internet et du
téléphone portable !
L’objectif de cette loi est donc de donner aux
services de renseignement plus de pouvoirs en
autorisant des pratiques qui, jusque-là, ne l’étaient
pas, ou en créant de nouveaux dispositifs de lutte
contre le terrorisme. Désormais, à chaque fois que
sera en jeu l’indépendance du pays, la défense
nationale ou la prévention du terrorisme, les services
de renseignement pourront utiliser les moyens
suivants : possibilité de contraindre les fournisseurs
d’accès à Internet (FAI) à accepter la mise en place
de « boîte noire » permettant de détecter en temps
réel, soit des pratiques Internet utilisées par les
terroristes, soit de potentiels profils terroristes ;
utilisation des IMSI-catchers* ; possibilité d’écouter
des conversations tenues à l’étranger ; création d’un
fichier spécifique ; développement du renseignement
pénitentiaire*. Une commission où siègeront des
juges et des élus devrait être créée afin d’exercer un
contrôle sur ces dispositifs. Cette loi doit encore être
votée par le Sénat et validée par le Conseil constitutionnel* pour être définitive.
Alors, pourquoi, puisqu’il existe une « union
nationale* » autour de la lutte contre le terrorisme,
pourquoi cette loi est-elle très critiquée tant par des
personnalités politiques de gauche que de droite ?
Parce qu’on pourrait lui reprocher d’être trop
imprécise et de menacer trop de monde. En effet,
l’utilisation de ces nouveaux pouvoirs pourrait
entraîner la surveillance de tous et notamment des
personnes évoluant dans des milieux sensibles
(syndicats, manifestants, industriels, etc.). La vraie
question posée par cette loi est donc la suivante :
êtes-vous prêt(e) à ce qu’on puisse surveiller tous
vos faits et gestes en raison de la lutte contre le
terrorisme ?
Virginie Terrier
Services de renseignement : organisation au sein d’un pays qui rassemble des informations au motif de la sécurité nationale, par différents moyens : interception
des communications, espionnage, surveillance des
individus, cryptanalyse…
IMSI-catchers : fausse antenne qui permet d’intercepter
des conversations téléphoniques.
Renseignement pénitentiaire : renseignement dans les prisons.
Union nationale : accord de toutes les formations et courants politiques.
Conseil constitutionnel : institution chargée de contrôler
que les lois et traités respectent la constitution. Composé
de neuf sages, c’est un groupe d’anciens expérimentés, un peu comme le rocher du conseil pour les louveteaux.
Le chiffre de la semaine 100 000 Il s’agit du nombre de fois où les muscles des yeux, qui sont les plus actifs du corps humain, se déplacent dans une journée.
Actuailes n° 36 du 20 mai 2015
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Nous aimons transmettre en famille
Actuailes souhaite un bon pèlerinage à tous les lecteurs qui marcheront sur les routes de Chartres du 23 au 25 mai et un bon week-­‐end de la Pentecôte à tous les jeunes qui se retrouveront à Jambville. C ’est le groupe Glorious qui animera cette édition 2015 du Frat. N’oubliez pas de parler à vos amis pèlerins de votre journal préféré, faites connaître Actuailes ! Les 27 et 28 juin, des jeunes à partir de la 5e se retrouveront avec leurs pères dans un château proche de Paris pour une récollection physique et spirituelle autour de l’exemple de saint Maximilien Kolbe.
http://www.stereo-­‐types.fr. Une bien belle initiative.
Nous avons peine à digérer
Gestation pour autrui Le tribunal de Nantes a décidé, mercredi 13 mai 2015, de faire inscrire sur les registres d’état-civil la naissance de trois enfants nés à l’étranger
(Inde, Ukraine et États-Unis) par GPA (gestation pour autrui). Même si cette pratique est officiellement interdite dans notre pays, une telle décision risque d’aboutir à une légalisation. Ces enfants nés à l’étranger possédaient de toutes manières le passeport et donc la nationalité du pays dans lequel ils sont nés.
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Actuailes n° 36 du 20 mai 2015
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Bien-­‐être animal, bien-­‐être des insectes... : sensiblerie ou raison ?
Dans le numéro 30 d’Actuailes, on évoquait la sensibilité des animaux qui pouvaient justifier une modification du Code civil. Mais la conclusion qui
en ressortait était un appel à la vigilance pour éviter de multiples dérives. Abordons aujourd’hui la question
du « bien-être animal ». En effet, un avis, publié le 9 avril 2015, par l’Autorité française de sécurité des
aliments (Anses) aborde la question de la « valorisation
des insectes dans l’alimentation » et pose la question
du « bien-être des insectes aux différents stades de l’élevage ». Voilà une information surprenante qui mérite qu’on y réfléchisse.
Les insectes dans l’alimentation humaine
utilisées pour l’alimentation animale dans les pays en
L’entomophagie est le nom donné à une habitude
développement pourrait être une cause de la sousalimentaire consistant à manger des insectes. Cette
alimentation, car ces quantités pourraient être
possibilité était déjà citée dans la Bible : Moïse, par
utilisées pour l’alimentation directe des pauvres. Le
exemple, indique les insectes que l’homme peut
problème est probablement plus compliqué à
manger : « Vous mangerez ceux qui ont des jambes
analyser et il y a lieu de penser qu’il s’agit là de
au-dessus de leurs pieds, pour sauter sur la terre : les
situations très particulières plutôt que de la règle.
diverses espèces de sauterelles, de criquets, de
Mais, on peut tout de même se demander pourquoi
grillons et de locustes, selon
ne pas nourrir avec des insectes,
leurs espèces » (Lévitique 11,
au moins partiellement, les
On estime aujourd’hui
21-22). Dans le Nouveau Testaélevages de bœufs, de porcs ou
à plus de 2 milliards
ment, Jean-Baptiste survit en
de volailles.
le nombre de personnes mangeant les sauterelles et le
Certains ne veulent pas en
qui, dans les pays tropicaux
miel du désert.
entendre parler estimant que
du Mexique,
On estime aujourd’hui à plus de 2
l’homme a été créé végétarien.
de l’Afrique, de l’Asie milliards le nombre de personnes
D’autres sont déjà très émus à
ou de l’Australie, mangent
qui, dans les pays tropicaux du
l’idée que l’homme puisse
des insectes régulièrement.
Mexique, de l’Afrique, de l’Asie
manger des insectes. Ils le sont
ou de l’Australie, mangent des
encore plus à l’idée de donner à
insectes régulièrement. On parle de plus de 1 900
manger des animaux à d’autres animaux. Ils vont
espèces d’insectes consommables par l’homme.
jusqu’à parler de cannibalisme comme lorsque
L’Organisation des nations unies estime même que
l’homme mange de la chair humaine !
« les insectes constituent une source majeure et
facilement accessible d’aliments nutritifs et riches en
Quand doit-on se soucier protéines ».
de « bien-être animal » ?
Par leur simple existence, les animaux sont une
Les insectes dans l’alimentation animale
bénédiction pour l’homme. Aussi les hommes leur
On estime que l’utilisation de céréales pour
doivent-ils bienveillance. Les animaux sont en
l’alimentation du bétail a atteint environ 340 millions
quelque sorte confiés à la gérance de l’homme. Il est
de tonnes, soit environ 23 % de l’utilisation totale.
donc bien de se servir des animaux pour la nourriture
Certains pensent que cette proportion de céréales
et la confection des vêtements.
Entomophagie : Mot composé d’un préfixe entomo-­‐ (venant du grec ancien éntoma, « insectes ») et d’un suffixe -­‐phage (venant du grec ancien phágos « mangeur »). Le mot est donné à ceux qui mangent des insectes. Locuste : Ce terme dérive du latin locusta « sauterelle, langouste ». Locuste est un nom usuel ambigu désignant en français plusieurs espèces de criquets. Cannibalisme : Le terme cannibale provient du mot caniba ou cariba utilisé par une population d’indiens, les Taïnos, que Christophe Colomb a rencontrés lors de son premier séjour sur une île des Caraïbes. Il désignait alors, selon Christophe Colomb, les redoutables populations de l’est de l’île qui combattaient les autres peuples indigènes et mangeaient leurs victimes.
Actuailes n° 36 du 20 mai 2015
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@http://www.photo-­‐libre.fr/animaux/82.jpg
des sentiments humains tels qu’on puisse parler de
« bien-être » des insectes.
Mais il est contraire à la dignité humaine de faire
souffrir inutilement les animaux et de gaspiller leurs
vies. On peut enfin trouver du plaisir à vivre avec des
animaux, mais on doit éviter de leur porter des
sentiments d’affection, c’est-à-dire d’amour, qu’on doit
aux seules personnes humaines. C’est ce qu’on
appelle le risque de l’anthropomorphisme.
Le risque de l’anthropomorphisme
L’anthropomorphisme est une philosophie consistant
à attribuer des caractéristiques du comportement
humain à d’autres entités comme des dieux, des
animaux, des objets, des phénomènes, voire des
idées.
Par exemple, on ne peut pas dire d’un animal qu’il
« aime » son maître. Il a des instincts qui le poussent
à s’approcher de lui parce qu’il a fait l’expérience
instinctive que son maître contribue, par des caresses
ou par de la nourriture, à satisfaire ses instincts de
recherche d’une sensibilité de bien-être.
On ne peut pas, non plus, dire qu’une vache a un
regard « triste ». Elle a une sensibilité, mais pas de
sentiments.
On peut aussi rêver d’être un oiseau, car l’homme,
comme Icare, rêve de voler.
Dans le cas de l’insecte, on ne voit pas bien comment
un insecte pourrait avoir des sentiments ressemblant
à ceux de l’homme, ni comment ils pourraient inspirer
Conclusion
Accepter le « bien-être » pour son chien et le refuser
à des insectes est bien la preuve que nous devons
nous méfier de nos impressions. Elles peuvent nous
tromper sur ce qu’est un animal : la sensibilité d’un
animal n’a rien à voir avec un sentiment. L’instinct de
l’animal et l’intention d’un homme n’ont rien à voir.
Confondre ces concepts relève de l’anthropomorphisme.
Ce qui est important, c’est de comprendre que tous
les animaux ont une sensibilité, que ce soit le chat et
le chien qui vivent à la maison, la vache qui est à la
ferme, ou les insectes. L’homme doit avoir les mêmes
comportements avec les animaux.
Faire souffrir un animal peut ne pas avoir de
conséquences morales. Par exemple, quand je
marche, il peut m’arriver d’écraser une coccinelle, et
elle en aura souffert au point d’en mourir. Cela ne
porte pas à grande conséquence morale. En
revanche, si j’attrape la même coccinelle et que je
m’amuse à lui arracher les pattes, elle en éprouvera
également une souffrance.
Paradoxalement, si j’éprouve du plaisir à cette
dissection, c’est probablement à moi-même que je
ferai le plus grand tort, plus qu’à la coccinelle ellemême. En effet, si j’éprouve de la satisfaction à
voir souffrir un animal, j’endurcis ma propre
sensibilité et je serai ensuite moins capable de
compassion vis-à-vis de la souffrance de mes
proches.
Stanislas de Larminat
Pour aller plus loin, cliquer ici.
Ou sur http://jeunes09.les2ailes.com
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Gérance : Du latin gerere, qui a de nombreux sens, mais dont l’un d’eux signifie « produire, enfanter, conduire, exécuter, mener ». Le gérant est celui qui gère, et la gérance est l’acte de gérer. Anthropomorphisme : Vient de deux mots du grec ancien anthrôpos (« être humain ») et morphé (« forme »). Il s’agit d’une philosophie consistant à concevoir les divinités ou les animaux à l’image des hommes et à leur prêter de ce fait des comportements ou des sentiments humains. Icare : Dans la mythologie grecque, Icare (en grec ancien Ikaros) est le fils de l’architecte athénien Dédale et d’une esclave crétoise. Il est connu principalement pour être mort après avoir volé trop près du Soleil alors qu’il s’échappait du labyrinthe avec des ailes de cire créées par son père. Actuailes n° 36 du 20 mai 2015
7
« La fortune a pour main droite l’habileté et pour main gauche l’économie. »
Proverbe italien.
Mikaël de Talhouët
Internet risque la congestion de son réseau
Des chercheurs britanniques de la Royal
Society prédisent pour Internet « a capacity
crunch », un problème de capacité. Ou quand la demande rattrape l’offre…
Avec plus de 3 milliards d’utilisateurs à travers notre
planète et une augmentation d’une fréquence de
l’ordre de huit nouveaux utilisateurs chaque seconde,
Internet est le premier réseau informatique mondial,
qui a plus que quintuplé depuis 2000 (+ 566 %).
Internet a révolutionné nos vies au même titre que la
machine à vapeur au XVIIIe siècle et l’électricité au
XIXe siècle. Il n’est pas concevable aujourd’hui
Autre conséquence de cet accroissement de l’activité
d’exercer une activité professionnelle sans cet outil.
sur Internet, la consommation d’énergie est, elle
Et notre vie sociale est également fortement
aussi, en très nette augmentation, représentant
influencée par Internet. En témoigne l’émergence des
aujourd’hui 10 % de la consommation mondiale
réseaux sociaux comme Facebook, Twitter ou You
d’électricité. Et cette consommation double tous les
Tube depuis une dizaine d’années. Ainsi, chaque
quatre ans en moyenne. Ce sont en effet les centres
minute, 4 millions de recherches sont effectuées sur
de données des entreprises (« Data Centers »),
le moteur de recherche Google, 2,46 millions de
constitués d’ordinateurs centraux et de baies de
contenus sont échangés sur Facebook, 277 000
stockage, d’où partent les câbles de fibres optiques,
tweets et 204 millions de courriels sont envoyés. Et
qui sont particulièrement énergivores. À titre de
ces chiffres astronomiques ne sont pas prêts de
comparaison, un « Data Center » d’une superficie
diminuer : en effet, l’accès à
d’un hectare consomme en élecl’Internet mobile (sur tablettes et
tricité autant qu’une ville de 50 000
Cette croissance
téléphones) double chaque année exponentielle d’Internet habitants ! Et, en 2013, étaient
et 90 % des données numériques pourrait, un jour, poser répertoriés en France plus de deux
ont été créées ces deux dernières
cents sites…
des problèmes de
1
années .
Si certaines entreprises, comme
saturation.
Mais voilà, cette croissance
Apple, parviennent à résoudre le
exponentielle d’Internet pourrait, un
problème de pollution liée à la
jour, poser des problèmes de saturation. Des
production d’électricité en assurant celle-ci par des
scientifiques britanniques prévoient même une
énergies renouvelables, il demeure toujours le
2
congestion du réseau en 2023 . En cause, l’explosion
problème de la congestion du réseau. Y aura-t-il une
des échanges de données sur Internet, la rapidité des
hausse des forfaits Internet ? Faudra-t-il donner à
flux et la puissance des ordinateurs qui exercent une
certains contenus la priorité sur d’autres ? Ou la
pression sur les câbles de fibres optiques (câbles
réponse réside-t-elle peut-être dans une innovation
flexibles transparents de la taille d’un cheveu et qui
technologique dévoilée dans un futur proche et qui
assurent la transmission de ces milliards de
permettra d’absorber ces flux de données toujours
données).
plus importants…
1. Pour plus de statistiques, se référer au site blogdumoderateur.com.
2. Ces scientifiques sont membres de la Royal Society, l’équivalent de notre Académie des sciences.
Vous souhaitez réagir ? Contactez-­‐moi : [email protected] !
Actuailes n° 36 du 20 mai 2015
8
Nos ancêtres les Romains
Le Panthéon
Situé en plein cœur historique de Rome, le Panthéon est l’un des monuments emblématiques de cette ville. Il a été construit sous l’empereur Hadrien, entre 118 et 125 de notre ère, à la place d’un précédent temple, construit par Agrippa, au Ier siècle avant Jésus-­‐Christ, et détruit par le feu. Consacré à tous les dieux romains (le nom Panthéon vient du grec πάνθειον [pántheion], qui signifie « de tous les dieux », Pán = tout et theos = dieu*) le temple est donné par l’empereur byzantin Phocas au pape Boniface IV qui le reconverti en église en l’an 609.
Son architecture est tout à fait différente des temples classiques : le portique, surmonté d’un fronton, précède une salle rectangulaire, puis la rotonde, cylindrique, sur laquelle repose une immense coupole (la plus grande coupole de toute l’Antiquité : 43,3 m de diamètre).
Le Panthéon a eu une très grande influence sur l’architecture européenne de la Renaissance au XIXe siècle, notamment pour notre Panthéon à Paris.
* On retrouve également cette étymologie dans « panorama » : pan = tout et horama = la vision, d’où vue d’ensemble. Ou bien dans « monothéisme » : monos = seul, unique et theos = dieu, donc religion qui croit en un seul Dieu. Actuailes n° 36 du 20 mai 2015
9
Par Sigefroid
Un résultat surprise aux élections législatives au Royaume-Uni
Le 7 mai se sont tenues les élections législatives britanniques, temps fort de la vie politique nationale.
Ces dernières s’annonçaient parmi les plus indécises
de l’histoire du Royaume-Uni : les deux principaux
partis – les travaillistes de gauche et les conservateurs de droite – au coude à coude dans les
sondages ne pourraient vraisemblablement pas être
en mesure de gouverner seul. David Cameron,
Premier ministre conservateur sortant, briguait un
nouveau mandat et a cherché à mettre en avant son
bilan économique face à son concurrent travailliste Ed
Miliband. Enfin, la poussée
indépendantiste écossaise ne
facilitait guère la campagne de
David Cameron.
L’issue des élections générales
britanniques 2015 a fait mentir
tous les sondages et pronostics. Alors qu’une nouvelle
coalition était prévue, le parti
conservateur, emmené par le
Premier ministre sortant David
Cameron, a tiré son épingle du jeu et obtenu la
majorité absolue à Westminster.
Pour autant, le prochain mandat de David Cameron
s’annonce délicat. Obtenir un meilleur « deal »
européen pour la Grande-Bretagne et éloigner la
perspective d’un « Brexit » (sortie de l’UE pour les
Britanniques), maintenir l’Écosse, de plus en plus
indépendantiste, dans le royaume et conforter les
bonnes performances économiques : trois sujets
explosifs et potentiellement contradictoires qui vont
grandement occuper le nouveau gouvernement
britannique. Car si sa victoire inattendue du 7 mai
conforte naturellement le Premier ministre sortant, il
devra composer avec une frange de plus en plus
droitière et eurosceptique au sein de son parti.
Ayant dû promettre un référendum sur la place du
Royaume-Uni dans l’Europe en cas de réélection, le
« nouveau » Premier ministre devra tenir parole en
envoyant ainsi un signe fort à l’Union européenne.
Comme il ne dispose que d’une courte majorité, en
détenant 331 sièges sur les 650 que compte la
chambre de Westminster,
David Cameron devra donc
miser sur une discipline
de parti très forte pour
garantir sa politique et
espérer maintenir l’unité du
Royaume au sein de
l’Europe.
Un sacré défi que l’Europe
continentale observera
avec grande attention.
Le 9 mai, journée de l’Europe
C’est le 9 mai 1950, et sur l’incitation de Jean Monnet, que Robert Schuman
présentait sa proposition relative à une organisation de l’Europe, jugée
indispensable au maintien de relations pacifiques après la Seconde Guerre
mondiale. Cette proposition, connue sous le nom de « déclaration Schuman »,
est considérée comme l’acte de naissance de l’Union européenne. Aujourd’hui,
le 9 mai est devenu un symbole européen – la journée de l’Europe – qui, aux côtés du drapeau, de l’hymne, de la devise et de la monnaie unique
(l’euro), identifie l’Union européenne en tant qu’entité politique.
Actuailes n° 36 du 20 mai 2015
10
Le Mo ucharabieh
Mélicène Syphore
« Il est bon de se coucher loin du monde vers Dieu, pour se lever en Lui », saint Ignace d’Antioche.
Syrie
Des combats à proximité de Damas
Alors qu’il y a quelques semaines, Les terroristes de
Daesh semblaient au plus mal, ils ont lancé une
offensive d’envergure dans la région de Palmyre (ou
La Palmyre) une antique cité romaine située à
environ 200 kilomètres au nord-ouest de Damas.
Dans le même temps, l’armée syrienne a emporté un
succès important dans les montagnes de Qalamoun
entre le Liban et la Syrie.
L’implication des puissances occidentales et
arabes dans ce conflit est de plus en plus claire. Leur
but semble être de renverser Bachar El Assad, le
président syrien, contesté par les Occidentaux et les
musulmans sunnites, tout en empêchant les
islamistes de Daesh de prendre le pouvoir en Syrie.
Antique cité de Palmyre en Syrie.
Palestine
Deux nouvelles saintes d’Orient
Dimanche dernier, le 17 mai, le pape François honorait
l’Église de Palestine en canonisant deux religieuses
originaires de Terre sainte « modèles de sainteté que
l’Église nous invite à imiter ».
Sœur Marie-Alphonsine Danil Ghattas, qui vécut de
1843 à 1927, fonda la congrégation des sœurs du
Saint-Rosaire de Jérusalem. Cette congrégation est très
présente en Orient. Elle anime un grand nombre d’écoles
qui accueillent tous les enfants sans distinction de
religion. Sœur Mariam Baouardy (1846-1878),
chrétienne orpheline, persécutée par son père adoptif
musulman, fonda sur une inspiration de la Sainte Vierge
un couvent de carmélites à Bethléem sous le nom de
sœur Marie-de-Jésus-Crucifié.
Actuailes n° 36 du 20 mai 2015
Sœur Mariam Baouardy et sœur Marie-Alphonsine Dalil Ghattas.
Rappelons que l’Église de Palestine est en grande
difficulté dans un pays occupé et déchiré depuis
l’installation de l’État d’Israël en 1948.
À l’occasion de ces canonisations, le pape François a
posé un acte diplomatique très fort en reconnaissant
l’État palestinien malgré les pressions d’Israël. Le pape
a réaffirmé qu’il était favorable à la coexistence de deux
États sur le territoire Palestine-Israël avec un statut
international pour la ville sainte de Jérusalem.
11
Topaze
Échec d’un coup d’État au Burundi
Ce petit pays situé au cœur de ce que l’on nomme l’Afrique des grands lacs a une vie politique mouvementée. Le 13 mai, un groupe de militaires a tenté d’y prendre le pouvoir pour empêcher le président Nkurunziza de briguer un troisième mandat.
Profitant de l’absence du président de la République,
des officiers de l’armée burundaise, avec à leur tête le
général Godefroid Niyombare, ont tenté de le
destituer. Au retour du chef de l’État dans la capitale,
Bujumbura, après un passage par son village natal,
les officiers putschistes se sont rendus ou ont été
arrêtés. De violents combats ont néanmoins opposé,
durant deux jours, forces loyalistes et soldats
putschistes.
Depuis le 26 avril, des milliers de Burundais
manifestent contre la candidature de M. Nkurunziza
(photo ci-contre) à un troisième
mandat, qu’ils jugent inconstitutionnelle. Les bons connaisseurs du pays redoutent une
escalade de la violence car
l’opposition politique souhaite
empêcher le président de se
représenter aux élections. Plus
de 100 000 personnes, selon le haut-commissariat de
l’ONU pour les réfugiés (HCR), ont fui vers les pays
Actuailes numéro 36 du 20 mai 2015
voisins : la Tanzanie, le Rwanda et la République
démocratique du Congo.
Le Burundi est un petit pays montagneux et en altitude
sans accès à la mer, mais sur les rives d’un grand lac.
Le lac Tanganika est l’un des grands lacs d’Afrique,
deuxième lac africain par la surface après le lac
Victoria, le deuxième au monde par le volume et la
profondeur après le lac Baïkal en Russie. Il est le plus
poissonneux du monde. Ses eaux rejoignent le bassin
du Congo, puis l’océan Atlantique. Le pays jouit d'un
climat équatorial tempéré.
L’économie du Burundi est principalement rurale et
repose sur l’agriculture et l’élevage. 65 % de ses
8 millions d’habitants sont chrétiens. Les langues
officielles du Burundi sont le kirundi et le français. Le
français reste toutefois une langue de l’élite, parlée
par moins de dix pour cent de la population. Quant au
swahili, la langue régionale, il est avant tout parlé par
les commerçants.
Le Burundi a été une colonie allemande puis belge
après 1918. Il accède à l’indépendance en 1962
comme beaucoup de pays africains à cette époque.
Après une décennie de guerre civile (de 1993 à 2002),
le Burundi a progressivement retrouvé la paix, mais la
région des grands lacs reste une zone où se
succèdent les crises et les conflits. En 2010, une
deuxième série d’élections a débouché sur une
situation d’insécurité, surtout envers les partis de
l’opposition qui se sont retirés du processus électoral.
Certains leaders de ces partis ont repris le chemin de
l’exil s’estimant menacés.
12
Père Augustin Marie
Des langues de feu
La Pentecôte, à Jérusalem, fut l’occasion d’un
phénomène extraordinaire que nous a rapporté
l’évangéliste saint Luc. Les Apôtres en effet « virent
apparaître des langues qu’on eût dites de feu ; elles
se partageaient, et il s’en posa une sur chacun d’eux »
(Actes 2, 3). Qu’est-ce que Dieu a voulu signifier par
ce signe inhabituel ?
Regardons les propriétés du feu et nous comprendrons peut-être le sens de ces langues mystérieuses.
Le feu, me direz-vous, éclaire :
ainsi votre arrière-grand-mère,
qui ne connaissait pas
l’électricité, s’éclairait à la
bougie ou avec une lampe à
huile. Le feu réchauffe aussi :
on en fait l’expérience
bienfaisante auprès de l’âtre
dans les longues soirées
d ’ h i v e r. L e f e u , e n f i n ,
transforme ce qu’il touche en
lui-même : ce que le feu atteint
devient feu. Et en transformant ce qu’il touche, le feu
se propage tout autour de lui. C’est ce qui arrive
quand une ridicule allumette abandonnée par un
touriste inconscient transforme en immense bûcher la
forêt tout entière. La petite flamme a tout consumé.
Le feu éclaire, réchauffe et transforme. Voilà ce que
manifestent les langues de feu. En même temps que
les langues se déposent sur chacun des Apôtres,
« tous furent remplis de l’Esprit saint et commencèrent
à parler en d’autres langues, selon que l’Esprit leur
donnait de s’exprimer » (Actes 2, 4). Le feu symbolise
matériellement la présence du Saint-Esprit, qui se
répand sur chacun des Apôtres : il est dit que les
langues « se partagent ». Au départ, il n’y a qu’un feu,
le Saint-Esprit, qui se divise pour communiquer sa
sagesse à chacun des Apôtres.
Et c’est en donnant sa sagesse, que le Saint-Esprit
éclaire l’intelligence des Apôtres. Ils reçoivent alors
une révélation pleine et entière du mystère de Jésus
et des vérités qu’ils doivent transmettre pour répandre
le Royaume de Dieu.
Mais le Saint-Esprit, en se répandant sur les Apôtres,
leur communique aussi sa force, en réchauffant leur
volonté, leur amour de Dieu et de l’Évangile.
Désormais, les Apôtres n’auront plus peur de prêcher
Jésus-Christ. Ils étaient tristes et apeurés au moment
de la mort de Jésus, ils seront joyeux et pleins de
courage pour affronter les difficultés de leur mission.
Et le Saint-Esprit leur donne un
« charisme », c’est-à-dire un
don spécial, celui de parler
d’autres langues que celles
qu’ils connaissent (l’araméen,
le grec, peut-être l’hébreu). Par
la grâce du Saint-Esprit, ils
sauront se faire comprendre
par tous les peuples qui sont
autour de la Méditerranée.
C’est de cette façon, par la
parole, par la prédication, que le feu du Saint-Esprit se
répand, que la bonne nouvelle du Salut va partir de
Jérusalem pour aller conquérir les quatre coins de
l’univers.
À la suite des Apôtres, Jésus attend de nous que nous
soyons aussi des apôtres. Alors, à la Pentecôte,
prions avec ferveur le Saint-Esprit pour qu’Il nous
éclaire, nous fortifie, et ainsi nous rende capables de
transformer le monde. Alléluia !
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Actuailes numéro 36 du 20 mai 2015
13
Sophie Roubertie
La Victoire de Samothrace
La plus grande statue du Louvre a été récemment restaurée, et c’est l’occasion de la découvrir ou de la redécouvrir, en haut de l’escalier qu’elle domine, comme elle devait accueillir, il y a des siècles, les visiteurs du sanctuaire des grands dieux de l’île de Samothrace. Deux cents blocs de marbre ont dû être nettoyés, remontés ; les vides, correspondant aux pièces disparues, ont été comblés par du plâtre. La déesse de la Victoire, représentée sous la forme d’une femme ailée semble se poser sur la proue d’un navire de guerre. Ses pieds touchent à peine le pont du bateau, ses ailes sont encore déployées. Ce corps de marbre blanc, sans bras ni tête, fascine, car ses ailes et la dentelle de pierre de sa tunique sont d’une légèreté étonnante. Le corps de la déesse se laisse deviner sous le vêtement d’une finesse telle qu’elle en est presque transparente. Cette robe, le chiton, descend jusqu’aux pieds. Elle est retenue par deux ceintures, la première, que l’on devine mais ne voit pas, sur les hanches, et une seconde, sous la poitrine. Un manteau, d’un tissu plus épais, cache en partie la robe. L’envergure des ailes impressionne le spectateur qui se demande comment elles tiennent sous leur propre poids de marbre. Les détails montrent une multitude de plumes. Regarde la virtuosité avec laquelle les plis sont exécutés ! Le vent semble les plaquer sur les jambes, et faire virevolter les drapés libres. Derrière la jambe gauche, un pan de tissu s’envole… Quelle prouesse ! Carte d’identité de l’œuvre Date : vers 220-­‐185 avant Jésus-­‐Christ Taille : statue seule : 2,75 m, avec le socle et la base : 5,57 m Technique : sculpture sur marbre Lieu d’exposition : Musée du Louvre, à Paris Mouvement artistique : Antiquité grecque Actuailes numéro 36 du 20 mai 2015
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Point de vue... on peut le voir comme ça
Marie Foliot
À sa place...
Bon, mes petits amis, ce n’est pas tout ça, mais « parlons peu, parlons bien » ! Vous n’êtes pas sans savoir que, pour vous, c’est la dernière ligne droite, mmmh ?? Ah non, hein, attention, ne me faites pas le coup du : « Mais de quoi elle nous parle encore ??? » Ça ne marche pas ! Je suis sûre qu’au fond de vous, vous savez très bien de quoi je parle, mais vous voulez éluder le sujet !! On ne me la fait pas à moi… Vous persistez à vouloir me faire croire que vous êtes totalement perdus ?? Bon, très bien, puisque vous le prenez comme ça, je vais vous donner quelques indices … Dans ce monde qui gravite autour de vous, il existe une catégorie de personnes qui est unique, irremplaçable, qui marque l’essence même de toute être humain ! Ça y est ?? Vous y êtes ?? Mais oui, je parle des mamans, et la dernière ligne droite évoquée plus haut, c’est la fête des mères, bien entendu !! Bref : à vos cadeaux !! Si vous pensez que je vais vous donner des trucs et astuces pour la surprise la plus réussie de tous les temps, détrompez-­‐vous ! Je voulais simplement vous montrer l’importance de cet événement en vous faisant vivre une petite expérience... Imaginez-­‐vous un matin, vous vous réveillez et vous vous retrouvez dans la peau d’une maman ! Ce n’est pas un réveille-­‐matin d’ailleurs qui vous a réveillé, mais des pleurs d’enfants et des « Maman, j’ai faim ! » Là, vous vous dites : « Ben, c’est pas grave ça, je crie “ça suffit”, et je ferme la porte de ma chambre pour vite me rendormir » ! Sauf que vous êtes une maman, ce qui veut dire que les enfants qui vous ont réveillée sans délicatesse sont les vôtres et que vous les aimez plus que tout, que s’occuper d’eux est, certes, un devoir, mais c’est surtout plus fort que vous ! Vous avez beau être de mauvaise humeur, fatiguée, triste ou encore avoir envie de courir le monde, il n’y a rien à faire, vous allez vous lever pour aller vous occuper de vos bambins. Certes, selon votre caractère, vous le ferez en râlant ou en riant, en traînant un peu ou en courant, mais vous le ferez. Et cela va se passer ainsi toute au long de la journée. Que vous soyez un boss du travail ou au contraire le pro du « je m’en foutisme », que vous soyez discret ou expansif, colérique ou calme, que vous ayez des difficultés dans votre vie ou pas, toutes vos actions, décisions et pensées dans la vie prendront toujours en compte vos enfants, car ils sont votre richesse, ils font partie de vous, et, comble du comble, même lorsque vous ne les supportez plus et que vous n’en pouvez plus d’impatience ou de fatigue, vous les aimez encore et vous trouverez qu’ils sont ce qu’il y a de plus beau sur cette terre ! Et, ça peut avoir l’air de rien comme ça, mais je vous assure que ça va vous donner pas mal de travail* !
Alors vous voyez maintenant, les mamans, ça vaut bien une petite fête !
*Quel travail ?? Regardez cette vidéo qui donne tous les détails : https://youtu.be/ADqlMHbB8i0
Actuailes numéro 36 du 20 mai 2015
15
Valérie d’Aubigny
uvrez un livre !
Détendez-vo us, o
Le Mystère de Lucy Lost
de Michael Morpurgo, traduit de l’anglais par Diane Ménard. Illustration de couverture par François Place. Gallimard jeunesse. Avril 2015. 15,50 euros. 448 pages. À partir de 12 ans, largement jusqu’à 15 ans. Filles et garçons.
Cent ans après le torpillage du Lusitania, un poignant roman d’aventure. Découverte plus morte que vive sur un îlot inhabité au large de la Grande-­‐Bretagne, une petite fille de 12 ans est sauvée par un pêcheur et sa famille. L’origine de cette enfant est mystérieuse : d’où vient-­‐
elle, qui est-­‐elle ? Choquée psychiquement, elle a perdu mémoire et parole... Les habitants de l’île qui la recueillent sont loin d’imaginer qu’elle a survécu au torpillage par les Allemands du Lusitania, somptueux navire qui relie New-­‐York et Liverpool en ce mois de mai 1915.
Beaucoup plus tard dans le roman, on découvre que sa planche de salut a été le piano à queue de la grande salle à manger du paquebot sur lequel elle avait joué la veille au soir...
Cette histoire poignante, passionnante sur le plan historique et psychologique, est magnifiquement menée par le maître en littérature jeunesse qu’est Michael Morpurgo. Quels sont les points forts de ce roman ?
Le suspense : Même si le lecteur sait, dès le début du roman, à peu près comment l’enfant est arrivée là, il attend avec angoisse que la petite fille lève le voile sur son identité et surtout se retrouve elle-­‐
même. D’autant plus que la curiosité fait peu à peu place à l’agressivité dans certains esprits, car on la soupçonne d’être Allemande. Elle est Américaine et a tout perdu dans le naufrage. Retrouvera-­‐t-­‐elle son père blessé qui est soigné en Angleterre ?
L’aspect historique : Fidèle à cet épisode dramatique, le roman est complété par quelques Actuailes numéro 36 du 20 mai 2015
pages qui précisent le contexte, la campagne des U-­‐
Boot pendant la Première Guerre mondiale, etc.
Les personnages : Toute une palette de caractères et de belles figures dont certaines sont pleines de noblesse. L’amitié entre la petite fille courageuse et le fils du pêcheur est très saine. Pas de manichéisme : quelques scènes dans un sous-­‐marin allemand nous montrent que « l’ennemi » a aussi un cœur de père.
Et enfin, le style de Morpurgo et de sa traductrice, Diane Ménard, qu’il faut saluer.
La violence est présente, la méchanceté, la souffrance, la mort et la cruauté, mais ce sont la vérité et l’amour qui l’emportent.
Alors qu’est commémoré le centenaire du Lusitania (http://www.rmslusitania.fr/), ce livre offre un regard intelligent et réaliste, quoique légèrement teinté de pacifisme comme toujours chez Morpurgo, de la guerre et ses conséquences sur les destins bouleversés des familles.
Amitié, pardon, pouvoir de la musique et équilibre d’une microsociété insulaire sont autant de thèmes annexes évoqués avec talent. Retrouvez l’analyse de ce livre et une large sélection pour la jeunesse sur le site www.123loisirs.com. 16
On peut regarder un film?
« Le cinéma, c’est un œil ouvert sur le monde », Joseph Bedier.
Catherine Bertrand
Trash C’est le dernier film de Stephen Daldry qui, comme dans Billy Elliot, s’inté-­‐
resse à un moment précieux appelé aujourd’hui la pré-­‐
adolescence. Rafaël, Gardo et Rato ont 14 ans, ils vivent pratiquement dans l’énorme décharge où tous, jeunes, vieux, femmes, hommes, trient les détritus – trash – pour gagner leur vie. L’un deux va faire une trouvaille qui va les entrainer dans un milieu politico-­‐policier particulièrement corrompu. Pauvreté, violences policières, exploitation et travail des enfants, disparités sociales et financières... Daldry et son scénariste Richard Curtis (à qui l’on doit le scénario de nombreuses comédies senti-­‐
mentales britanniques : Love Actually, Coup de foudre à Notting Hill...) veulent nous montrer le Brésil qui souffre, pas celui du carnaval, de ses footballeurs et de ses filles en micro bikini ! Toutefois, aucun misérabilisme dans cette adap-­‐
tation du roman éponyme d’Andy Mulligan. Ces jeunes garçons, tous trois acteurs amateurs, nous communiquent leur optimisme et leur énergie et, dans cette chasse au trésor, ils ressemblent à de jeunes félins insaisissables et facétieux. Aucun apitoiement non plus : l’image, la photographie, sont tellement travaillées que la décharge paraît être un lieu de vie tout à fait convenable... Cinématographiquement parlant, les belles couleurs atténuent la misère, et c’est le reproche le plus fréquent fait à ce film. Les critiques françaises ont pour la plupart dénigré cette œuvre la qualifiant même de simpliste et de « post-­‐colonialiste » : les gentils pauvres contre les méchants riches, les indigènes sont sauvés par les blancs. Il faut ne pas avoir vu ce film ou être vraiment de mauvaise foi pour ne pas voir dans la présence discrète mais solide d’un prêtre (Martin Sheen*), un brin désabusé mais jamais découragé, et d’une missionnaire un peu naïve mais coura-­‐
geuse, les témoins universels d’un seul message : l’Espérance !
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*Martin Sheen : Hispano-­‐irlandais, né en 1940, une soixantaine de films à son actif, et autant à la télévision. Acteur engagé contre la guerre du Viet Nam (Apocalypse Now, 1979). Il a choisi son nom de scène en hommage au théologien et archevêque J. Fulton Sheen. En 2010, il joue dans The Way, réalisé par un de ses enfants, le rôle d’un père marchant sur les traces de son fils décédé sur le chemin de Compostelle.
17
Très populaire en Angleterre, en Australie ou en Nouvelle-­‐Zélande, le rugby à XIII est pourtant largement méconnu en France. Cette semaine, je vous propose de découvrir cette discipline.
Ce sport est né en 1895 dans le nord de l’Angleterre d’une scission entre les clubs de rugby à XV du Nord, composés de joueurs issus de milieux populaires, et ceux du Sud, marqués par un élitisme social. La ligue française de rugby à XIII a été créée en 1934. À l’époque, ce sport connaît un large engouement dans notre pays, alors même que le rugby à XV connaissait de profondes difficultés. Après la Deuxième Guerre mondiale et l’occupation allemande, le rugby à XIII connaît un nouveau succès jusqu’au début des années 1980, puis décline en raison de la concurrence du rugby à XV. Possédant de nombreux points communs avec son cousin à XV (temps de jeu, passes vers l’arrière, plaquages, essais...), il se distingue par des règles qui lui sont propres. Outre le nombre de joueurs, par exemple, un joueur plaqué peut conserver le ballon en effectuant un « tenu » (consistant à glisser le ballon sous le talon pour le talonner au joueur placé derrière – cf. photographie ci-­‐contre). Autres particularités : les dégagements directs en touche sont interdits, tout comme les mêlées spontanées (ruck) ou les groupés pénétrants (maul). Aujourd’hui, malgré quelques succès depuis le début des années 2000 (une équipe française, les Dragons Catalans, participe au championnat européen de la Super League), le rugby à XIII reste essentiellement implanté dans le sud de la France. La fédération française de rugby à XIII compte environ 45 000 licenciés, possède un championnat spécifique, et l’équipe de France participe aux compétitions internationales (cf. photographie ci-­‐
dessus).
18
ille :
appelle sa f
Une maman
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er à change
« Viens m’aid
ère ».
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Il est déjà
« Pourquoi ?
usé ? »
et Alaïs C.
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M
Un Écossais est dans un taxi quand soudain,
dans une descente, les freins lâchent.
« Arrêtez-vous !, hurle l’Écossais.
− Impossible ! Nous allons mourir, répond le chauffeur.
− Alors, arrêtez au moins le compteur !! »
Henri S. G.
Mon premier pousse sur les arbres ou sur les murs ;
Mon second est le membre de certains animaux ;
Mon troisième est une des principales
planètes du système solaire ;
Mon tout est un soldat faisant partie de la garde du roi.
Bruno de G.
un mousquetaire (mousse, queue, Terre).
La petite Amélie à sa maman : « Plus tard, je serai professeur comme la maîtresse !
− C’est bien, répond sa mère, mais je crois qu’il te reste encore bien
des choses à apprendre !
− Oh, moi, je pense qu’elle ne sait pas
tant de choses que
ça, ma maîtresse !
Elle nous pose
toujours des
questions ! »
Maria V.
her
ier ou du bouc
Qui du jardin
nteur ?
est le plus me
nte
arce qu’il raco
Le jardinier p
des salades !!!
Domitille C.
Pourquoi dit-on « marquer d’une pierre blanche » ?
Lorsque l’on veut marquer plus particulièrement un événement ou une date dans le temps,
on peut le « marquer d’une pierre blanche ».
En effet, dans l’Antiquité, les membres d’un jury avaient deux cailloux, un blanc et un noir.
Ils s’en servaient pour se prononcer : un caillou noir, si l’inculpé était coupable, un caillou blanc,
s’il était innocent.
À cette même période, un caillou blanc, marqué au nom de l’invité, servait de
« carton d’invitation » pour un banquet.
Enfin, chez les Tibétains, le caillou blanc est le symbole de la pensée positive.
C’est pourquoi on en est arrivé à marquer les événements positifs avec un caillou blanc…
cette expression est rentrée dans le langage courant.
19
Une journée comme les autres Monsieur Nimportequi s’est réveillé de bonne heure. Le temps est incertain. Fera-t-il la promenade envisagée ? Un coup d’œil au baromètre (inventé par le Français Gay-Lussac), puis au thermomètre (inventé par le Français
Réaumur) le rassure. Il fera beau et chaud. Il abandonne son complet de laine (le métier à tisser est dû au Français Jacquard) contre un beau costume de lin
(le Français Ph. Girard inventa la machine à tisser le lin).
Tandis que madame Nimportequi termine un petit travail sur sa machine à coudre (inventée par
le Français Thimonnier), son mari jette un coup d’œil au journal (composé sur linotypes
inventées par le Français Pierre Leroux, tiré sur rotatives dues au Français Marioni).
« Non décidément, dit M. Nimportequi, nous ne resterons pas à la maison. C’est bon pour la saison mauvaise de passer des heures à faire jouer son phonographe (inventé par les Français Brunet et Cros) ou à écouter la TSF (le cohéreur qui est à la base de cette
découverte est dû au Français Branly), voire même à aller au cinéma (dû aux Français Lumière). Allons visiter les Toutlemonde.
— Mais, rétorque sa femme, pour aller en promenade, nous
n’avons plus d’auto (inventée par deux Rouennais en 1883 et
perfectionnée par nombre de constructeurs français). — Pourquoi pas un avion (inventé par le Français Clément Ader),
pendant que tu y es. Restrictions ! Restrictions ! Nous nous
contenterons de nos bicyclettes (inventées par le Français Michaux). »
Et les voilà partis. Au premier bureau de tabac, M. Nimportequi s’arrête pour quérir une boîte
d’allumettes (inventées par le Français Sauria). En route ! Par téléphone (inventé par le Français
Bourseul) , on a prévenu les amis Toutlemonde. En chemin, on s’arrête devant un bel ouvrage
d’art en construction. M. Nimportequi n’est pas très calé et ne saurait dire si c’est du ciment
armé (inventé par le Français François Hennebique) ou du béton armé (inventé par le Français
François Coignet). Mais qu’importe, c’est très beau. Et notre héros, saisissant son appareil
photographique (inventé par les Français Daguerre et Niepce) en fixe l’image pour sa descendance.
Les Toutlemonde sont installés dans une jolie villa pourvue des conforts les plus modernes. Tout marche à l’électricité (l’électricité dynamique est due au Français Ampère) et des boissons
glacées sortent du frigidaire (la machine frigorifique est due au Français Tellier) lorsque
arrivent leurs hôtes. La journée passe vite en si bonne compagnie. Et la nuit est venue, quand les Nimportequi regagnent leurs pénates. Mais la nuit, maintenant, n’est plus redoutée.
La Fée Électricité se moque d’elle. Il est loin le temps où on devait se contenter de
lampes à huile (inventées par le Français Carcel), de bougies (inventées par le Français
Chevreul), puis de gaz d’éclairage (dû au Français Lebon), enfin d’acétylène (découverte
du Français Quet).
Au lit ! Madame Nimportequi, à qui le grand air a donné un peu de migraine, prend un cachet
d’aspirine (dû au Français Gerhardt). Et, dans sa chambre éteinte, tandis que le reflet de lune,
par la fenêtre ouverte, vient caresser les objets endormis, M. Nimportequi se remémore sa bonne et simple journée. Monsieur Nimportequi s’endort en songeant : « Mais qui donc dans le monde oserait dire : aujourd’hui, je n’ai rien reçu de la France ».
Ce texte a été écrit en 1941 par Raoul Follereau.
20