Document - Collège Jean Monnet

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DOSSIER D'ACCOMPAGNEMENT (Ne peut pas être présenté le jour de l'épreuve).
HISTOIRE DES ARTS
01
Page 2Document n°
Thématique :
Arts, créations & cultures
Arts, espace & temps
Arts, états & pouvoir
Arts, mythes & religions
Arts, techniques & expressions
Arts, ruptures & continuités
: 3ème
NiveauNiveau
: 3ème
Matière:: Arts
Plastiques
Matière
Français
Domaine artistique :
Arts de l’espace
Arts du langage
Arts du quotidien
Arts du son
Arts du spectacle vivant
Arts Visuels
PROBLÉMATIQUE
L'OEUVRE QUESTIONNE LE SPECTATEUR :
En quoi cette œuvre est-elle une chanson engagée ?
PRÉSENTER
Titre : Né en 17 à Leidenstadt
Date de création : 1990
Artiste : Fredericks, Goldman, Jones
Période : contemporaine
Nature de l'oeuvre : chanson
Statut : artistique
Notions abordées dans cette œuvre : chanson engagée
Une œuvre est dite " engagée" lorsqu'elle exprime une opinion politique, lorsqu'elle est une arme
mise au service d'une cause. L'artiste s'engage quand il défend des valeurs, dénonce des
injustices, affirme ses idées, et incite les autres à les adopter.
CONTEXTE
En 1990, Jean-Jacques Goldman enregistre l’album « Fredericks Goldman Jones », qui est le
premier album enregistré par le trio Jean-Jacques Goldman / Carole Fredericks / Michael Jones.
Le titre de l’album devint alors le nom du trio. L’ordre des trois patronymes dans le nom du groupe
(Fredericks Goldman Jones) suit tout simplement l’ordre alphabétique.
Document de travail à usage pédagogique et non commercial à destination d'élèves du secondaire. Réalisé par l'équipe enseignante du collège Jean Monnet. / AC-CAEN
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Page 3 Document n°01
Niveau : 3ème
Matière : Français
Et si j'étais né en 17 à Leidenstadt
Sur les ruines d'un champ de bataille
Aurais-je été meilleur ou pire que ces gens
Si j'avais été allemand ?
Bercé d'humiliation, de haine et d'ignorance
Nourri de rêves et de revanche
Aurais-je été de ces improbables consciences
Larmes au milieu d'un torrent ?
Ce document est une reproduction mais QUELLE EST LA NATURE de l'original ?
NATURE de l'original : une chanson
Ce document est une reproduction mais QUEL EST LE STATUT de l'original ?
STATUT de l'original : chanson engagée fondée sur des suppositions et en lien avec l'histoire
personnelle des chanteurs
DÉCRIRE / RESSENTIR
COMPRENDRE L'INTENTION
Qu'est-ce que je vois, je ressens ?
Qu'est-ce qu'on comprend ?
(VOIR / ENTENDRE / TOUCHER / GOÛTER / SENTIR)
- La première partie est chantée par Jean-Jacques
Goldman. Elle commence par la conjonction
« si ».Leidenstadt est une ville imaginaire. Son nom
vient de « leiden » (souffrance) et « shadt » (ville),
ce qui signifie donc « ville de la souffrance »
littéralement.
- Le texte se poursuit avec le participe passé
« bercé » ce qui évoque évidemment l'enfance et
les histoires racontées aux enfants. Les enfants
sont donc élevés avec les notions « d'humiliation »,
de « haine » et « d'ignorance ».
On remarque une allitération en r (revanche et
rêves).
- La phrase suivante est une phrase interrogative
qui met en relation un verbe au conditionnel
« aurais-je » et un groupe nominal « improbables
consciences ».
(SENS & INTENTION DE L'ARTISTE)
- Leidenstadt est le symbole des villes détruites
pendant la 1ère guerre mondiale.
L'auteur se demande ce qu'il serait devenu s'il était
né allemand à cette époque. Jean-Jacques
Goldman est français de religion juive. Sa mère
est d'origine allemande et son père est d'origine
polonaise.
- En 1918, l'Allemagne est vaincue et le traité de
Versailles lui impose de lourdes indemnités. Cette
humiliation est exploitée par Hitler.
L'allitération en r fait un lien entre les deux noms
(rêves et revanche) : le seul rêve des jeunes
allemands devient donc un rêve de revanche.
- Très peu d'allemands ont résisté à l'idéologie
d'Hitler : ils ont été les premières victimes du
nazisme. Goldman se demande s'il aurait fait
partie des résistants mais l'adjectif « improbable »
montre bien la difficulté de s'opposer à ce régime.
Mais le nom « conscience » est très important et
fait appel au libre arbitre et à la liberté de réflexion
et de choix.
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Niveau : 3ème
Œuvres complémentaires
ou
Matière : Français
Complément d'informations pour la précédente
Si j'avais grandi dans les Docklands de Belfast
Soldat d'une foi, d'une caste
Aurais-je eu la force envers et contre les miens
De trahir, tendre une main ?
Si j'étais née blanche et riche à Johannesburg
Entre le pouvoir et la peur
Aurais-je entendu ces cris portés par le vent
Rien ne sera comme avant ?
DÉCRIRE / RESSENTIR
COMPRENDRE L'INTENTION
Qu'est-ce qu'on voit et ressent ?
Qu'est-ce qu'on comprend ?
(VOIR / ENTENDRE / TOUCHER / GOÛTER / SENTIR)
- La deuxième partie est chantée par Michael
Jones. Elle commence également par la
conjonction si. La voix et la tonalité changent.
La ville n'est plus la même, le thème se déplace à
Belfast et en particulier dans les « docklands ».
- L'expression « soldat d'une foi d'une
caste » comporte de nombreuses allusions. Une
caste est un groupe social très hiérarchisé.
- La strophe se poursuit de le même manière que
la précédente avec une question et un verbe au
conditionnel. On remarque une allitération en t
entre « trahir » et « tendre ».
- La troisième partie est chantée par Carole
Fredericks. Elle commence également par la
conjonction si et garde le même mécanisme de
supposition au conditionnel. L'histoire se déroule
à ce moment à Johannesburg.
On remarque une allitération en p (pouvoir, peur).
(SENS & INTENTION DE L'ARTISTE)
- Les docklands de Belfast font référence à la
lutte entre catholiques et protestants en
Irlande du Nord dont Belfast est la capitale. Le
chanteur est anglais et protestant tandis que
les docklands désignent les Irlandais
catholiques.
- Le nom « soldat » évoque le combat armé
avec l’IRA (Armée Révolutionnaire d’Irlande),
la « foi » montre que cette guerre était avant
tout une guerre de religion et le nom « caste »
évoque le fait qu'il était impossible de passer
d’un camp à l’autre.
- Le terme « trahir » évoque le fait que toutes
les tentatives de fraternisation entre les deux
camps étaient réprimées en liant ce nom avec
le suivant grâce à l'allitération.
- Johannesburg était une ville à dominante
blanche en Afrique du Sud qui pratiquait la
politique de la séparation des noirs et des
blancs (l'Apartheid) et la chanteuse est afroaméricaine.
L'allitération fait un lien entre les deux notions.
La peur qui est celle des noirs devient
également celle des blancs qui n'osent pas se
révolter.
Le vers « rien ne sera comme avant » est une
allusion à Nelson Mandela et aux
changements qu'il va instaurer dans la
société.
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Niveau : 3ème
Œuvres complémentaires
ou
On saura jamais c'qu’on a vraiment dans nos
ventres,
Caché derrière nos apparences
L'âme d'un brave ou d'un complice ou d'un
bourreau?
Ou le pire ou le plus beau ?
Serions-nous de ceux qui résistent ou bien les
moutons d'un troupeau
S'il fallait plus que des mots ?
Matière : Français
Complément d'informations pour la précédente
Et si j'étais né en 17 à Leidenstadt
Sur les ruines d'un champ de bataille
Aurais-je été meilleur ou pire que ces gens
Si j'avais été allemand ?
Et qu'on nous épargne à toi et moi si possible
très longtemps
D'avoir à choisir un camp.
DÉCRIRE / RESSENTIR
COMPRENDRE L'INTENTION
Qu'est-ce qu'on voit et ressent ?
Qu'est-ce qu'on comprend ?
(VOIR / ENTENDRE / TOUCHER / GOÛTER / SENTIR)
- La strophe 4 est chantée par le trio.
Le vers 3 oppose 3 possibilités : être brave,
complice ou bourreau. Ce sont les trois réactions
que l'on peut avoir en temps de guerre. Ces trois
choix deviennent deux possibilités au vers 5 : soit
nous sommes « ceux qui résistent », soit nous
sommes « les moutons d'un troupeau ». Les
complices et les bourreaux sont donc associés.
- La dernière strophe élabore une reprise de la
première puis deux vers qui sont chantés par le
trio.
(SENS & INTENTION DE L'ARTISTE)
- Dans la strophe 4, les chanteurs se posent
ensemble la question de ce qu'ils auraient fait
(emploi du conditionnel « serions »). On retrouve
les notions de choix, de pression sociale. Dans
notre confort matériel, peut-on être catégorique
sur le fait que nous n'aurions pas été nazis si
nous étions nés en 17 en Allemagne, racistes en
Afrique du Sud et terroriste en Irlande ? Le fait
qu'ils chantent tous les trois fait le lien entre
toutes les histoires.
Cette strophe met en évidence le poids de la
complicité passive.
- Dans les deux derniers vers, les chanteurs
s'associent avec nous (« toi et moi ») dans un
souhait (« qu'on nous éparne ») : celui que la paix
dure et que nous n'ayons jamais à faire un choix
de cette ampleur.
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