III. Solvants organiques et liquides ioniques
Transcription
III. Solvants organiques et liquides ioniques
République Algérienne Démocratique et Populaire Minstère de l’Enseignement Supérieur et de la Recherche Scientifique UNIVERSITE DES SCIENCES ET DE LA TECHNOLOGIE D’ORAN MOHAMED BOUDIAF FACULTE DE CHIMIE Département de Génie Chimique Mémoire de fin d’étude Présenté pour l’obtention du diplôme de MASTER ACADEMIQUE Presenté par Mr. ZAIZ Toufik Thème Etude comparative de l’utilisation des liquides ioniques et solvants organiques pour l’extraction des composés aromatiques Devant le jury composé de: Dr. BENYOUNES Hassiba Encadreur Dr. HADDOU Boumedienne Président Dr. BENHAMMADI Samia Examinatrice 2013-2014 Remerciements En premier lieu, je tiens à remercier notre DIEU, notre Créateur pour m’avoir donné la force pour accomplir ce travail. Je tiens à notifier un remerciement spécial à tous nos professeurs. Je tiens à remercier Dr. BENYOUNES Hassiba ma promotrice pour son grand soutien et ses conseils considérables. Je tiens à remercier Dr. BENHAMMADI Samia pour ses encouragements. Aide et ses conseils. Je tiens à remercier Mr. MAOUI Abdelkrim pour ses encouragements. Aide Je remercie également tous les professeurs d’UNIVERSITE DES SCIENCES ET DE LA TECHNOLOGIE D’ORAN MOHAMED BOUDIAF et surtout les professeurs de département de Génie Chimique. Qu’ils trouvent ici toute ma gratitude et toute ma reconnaissance pour leur aide, leur encadrement dont j’ai pu bénéficier durant toute ma scolarité. Enfin mes remerciements vont à tous ceux qui ont contribué de près ou de loin pour l’aboutissement de ce travail. SOMMAIRE CHAPITRE I Les raffineries de l'Algérie I.1 Vue Historique sur l'Organisation de l’Activité Raffinage I.2 Les Raffinerie Algériennes I.2.1 Raffinerie DE HASSI-MESSAOUD 2 I.2.2 Raffinerie D’IN-AMENAS I.2.3 Raffinerie D’ALGER I.2.4 Raffinerie D’ARZEW I.2.5 Raffinerie DE SKIKDA 3 4 5 5 6 7 8 CHAPITRE II Extraction des aromatiques II.1 Les aromatiques II.I.1 Structure chimique II.1.2 Propriétés physiques II.1.3 Source des aromatiques II.1.4 Utilisation d’Hydrocarbures aromatiques II.1.4.1 Benzène II.1.4.2 Toluène II.1.4.3 Xylènes et éthylbenzène II.1.4.4 Aromatiques en C9 et plus lourds II.1.5 Différentes Méthodes de séparation des aromatiques II.2 Extraction par solvant sélectif II.3 Principe de l’extraction par solvant II.4 Facteurs influencent le procède d’extraction II.5 Rappel thermodynamique sur l’équilibre liquide – liquide II.5.1 Conditions d’équilibre liquide - liquide II.5.2 Modèle thermodynamique II.5.2.1 Le modèle NRTL II.5.2.2 Le modèle UNIQUAC II.5.3 Diagramme d’équilibre liquide – liquide de systèmes ternaires II.6 Différentes méthodes d’extraction au solvant II.6.1 Extraction à un étage II.6.2 Extraction à un multi étage II.6.3 Extraction à contre-courant II.7 But des extracteurs liquide-liquide II.8 Description de processus II.8.1 But De L'installation II.8.2 Les Méthodes de séparation II.8.2.1 Extraction 9 9 10 12 12 12 12 12 12 12 13 14 15 16 16 17 17 18 19 20 20 21 21 21 22 22 22 SOMMAIRE II.8.2.2 Fractionnement II.8.2.3 Les Sections De L’unité 22 22 CHAPITRE III Les Solvants organiques et Les liquides ioniques III.1 Les Solvants organiques III.1.1 Définition et propriétés des solvants III.1.2 Propriétés des solvants III.1.2.1 Propriétés physiques III.1.2.2 Propriétés solvants (capacité et sélectivité) III.2 Les liquides ioniques III.2.1 Définition III.2.3 Structure du liquide ionique III.2.4 Nomenclature des liquides ioniques III.3.2 Protection anodique III.3 Propriétés physico-chimiques des liquides ioniques III.3.1 Le point de fusion III.3.2 Domaine liquide et Surfusion III.3.3 La densité et la viscosité III.3.4 Stabilité thermique III.3.5 Toxicité et dangerosité III.3.6 Volatilité III.4 Les diverses applications des liquides ioniques III.5 Applications dans le domaine des procédés de séparation 32 32 32 33 33 35 35 35 36 36 36 37 37 38 38 38 39 39 39 CHAPITRE IV Simulation d’unité d’extraction des aromatiques IV.1 Introduction IV.2 Description du procédé d’extraction des hydrocarbures aromatiques par solvant sélectif IV.2.1 Schéma générale du procédé d’extraction des aromatiques par solvant IV.2.2 Critères de choix de solvant IV.2.3 Différents types des solvants ordinaires IV.2.3.1 Prospérités physico-chimiques IV.2.3.2 Propriétés environnementales IV.3 Simulation d’un procédé d’extraction des aromatique par solvant ordinaire IV.3.1 Méthodologie générale IV.3.1.1 Les étapes de simulation IV.4. Simulation d’un procédé d’extraction des aromatique par solvant Liquide ionique IV.4.1 Avantages et inconvénients IV.4.1.1 Avantages IV.4.1.2 Inconvénients 41 41 41 42 43 44 44 45 45 45 50 50 50 51 SOMMAIRE IV.4.2 Choix de liquide ionique IV.4.3 Simulation du procédé IV.5 Résultats de la simulation IV.5.1 Simulation de la colonne d’extraction liquide-liquide avec des solvants organiques IV.5.2 Etude de l’effet de la composition du mélange benzène - n-heptane sur l’extraction liquide – liquide en présence des solvants organiques IV.5.3 Simulation de la colonne d’extraction liquide-liquide avec du liquide ionique IV.5.4 Etude de l’effet de la composition du mélange benzène - n-heptane sur l’extraction liquide – liquide en présence de liquide ionique IV.5.5 Régénération de solvant IV.5.5.1 Simulation de la colonne de régénération des solvants IV.5.6 Influence des propriétés physico-chimiques IV.5.7 Aspect technico-économique Références Bibliographiques Conclusion générale 52 58 57 60 63 65 68 68 68 70 71 LISTE DES FIGURES CHAPITRE I Les raffineries de l'Algérie Figure I.1 : Position des raffineries en Algérie. Figure I.2 : Schéma général de la raffinerie de HMD 2. Figure I.3 : Schéma général de la raffinerie d ’In-Aménas. Figure I.4 : Schéma général de la raffinerie d’Alger. Figure I.5 : Schéma général de la Raffinerie d ’Arzew. Figure I.6 : Schéma général de la raffinerie de Skikda. CHAPITRE II Extraction des aromatiques Figure II.1 : Exemples de diagrammes ternaires Figure II.2 : Extraction à un seul étage. Figure II.3 : Schéma simplifié de Section D'extraction. Figure II.4 : Schéma simplifié de la colonne C-6. Figure II.5 : Schéma simplifié colonnes à la terre. Figure II.6 : Schéma simplifié de la colonne de benzène C-7. CHAPITRE III Les Solvants organiques et Les liquides ioniques Figure III.1 : Cations les plus utilisés. Figure III.2 : Les anions les plus utilisés. Figure III.3 : Diverses applications des liquides ioniques. CHAPITRE IV Simulation d’unité d’extraction des aromatiques Figure IV.1 : Schéma générale du procédé d’extraction des aromatiques. Figure IV.2 : Structures des solvants ordinaires. Figure IV.3 : Schéma technologique de procédé d’extraction des aromatique. Figure IV.4 : Schéma technologique de procédé d’extraction des aromatique par les solvants organiques conçu par Aspen HYSYS 7.1. Figure IV.5 : Structure des liquides ioniques. Figure IV.6 : Introduire de [BMIM][SCN] dans la base de données de HYSYS. Figure IV.7 : Caractérisation de structure de liquide ionique [BMIM][SCN]. Figure IV.8 : Diagramme de phase du système ternaire benzène – n-heptane [BMIM][SCN] (Données expérimentales) Figure IV.9 : Schéma du procédé d’extraction des aromatiques par LIs conçu par le simulateur Aspen HYSYS 7.1 Figure IV.10 : Diagrammes ternaires des systèmes benzène - n-heptane - solvant : (a) en présence de sulfolane, (b) en présence de DMSO Figure IV.11 : Sélectivités en fonction de coefficient de distribution è / è pour les différentes compositions de l’alimentation LISTE DES FIGURES Figure IV.12 : Sélectivités en fonction de coefficient de distribution è / è pour les différents pourcentages. Figure IV.13 : Diagramme triangulaire du système Benzène (1) - n-heptane (2) Sulfolane (3) pour les différentes compositions du mélange binaire Figure IV.14 : Diagramme ternaire du système benzène - n-heptane - [BMIM] [SCN] Figure IV.15 : Diagramme triangulaire du système benzène (1) - n-heptane (2) -[BMIM] [SCN] pour les différentes compositions du mélange d’alimentation LISTE DES TABLEAUX CHAPITRE I Les raffineries de l'Algérie Tableau I.1 : Capacité de traitement des raffineries algériennes CHAPITRE II Extraction des aromatiques Tableau II.1 : Les concentrations maximales des substances toxiques dans l’air pour un travail quotidien en huit heures Tableau II.2 : Les propriétés physiques du benzène, toluène et xylène Tableau II.3 : Composition massique du benzène brut CHAPITRE III Les Solvants organiques et Les liquides ioniques Tableau III.1 : Propriétés des principaux solvants d’extraction des aromatiques Tableau III.2: Conditions d’utilisation des solvants en extraction CHAPITRE IV Simulation d’unité d’extraction des aromatiques Tableau IV.1 : Propriétés physico-chimiques des solvants ordinaires Tableau IV.2 : Informations toxicologiques des solvants ordinaires Tableau IV.3: Paramètres d’interaction du modèle NRTL pour le système ternaire {benzène + n heptane + solvants classiques} Tableau IV.4 : Conditions opératoires des procédés d’extraction des aromatiques à l’échelle industrielle Tableau IV.5 : Conditions opératoires des procédés d’extraction des aromatiques par des solvants organiques DMSO et sulfolane Tableau IV.6 : Les principales propriétés physico-chimiques du liquide ionique TableauIV. 7 : Paramètres d’interaction du modèle UNIQUAC pour le système ternaire {benzène + n heptane + LIs} Tableau IV.8 : Conditions opératoires de la colonne d’extraction des aromatiques par du liquide ionique Tableau IV.9 : Spécifications des courants d’alimentation et de solvant du procédé d’extraction des aromatiques par du liquide ionique Tableau IV.10 : Résultats de simulation de la colonne d’extraction (T-100) pour les différents solvants organiques étudiés Tableau IV.11 : Résultats de calculs de la sélectivité (Sij) et du coefficient de distribution (D) pour les différents solvants organiques étudiés TableauIV.12: Différentes compositions du mélange mélanges benzène – n-heptane Tableau IV.13 : Résultats de calculs de la sélectivité et du coefficient de distribution pour différentes composition de l’alimentation Tableau IV.14 : Résultats de calcul de la sélectivité et du coefficient de distribution pour les différents solvants organiques étudiés LISTE DES TABLEAUX Tableau IV.15 : Résultats de simulation de la colonne d’extraction (T-100) en présence du liquide ionique Tableau IV.16 : Résultats de calculs de la sélectivité et du coefficient de distribution pour les différentes compositions d’alimentation Tableau IV.17 : Résultats de simulation de la colonne d’extraction (T-100) pour les différents procédés étudiés Tableaux IV.18 : Résultats de simulation de la première colonne de distillation (T-101) pour les procédés avec des solvants organiques Tableaux IV.19 : Résultats de la simulation de la deuxième colonne de distillation (T103) pour les procédés avec des solvants organiques Tableaux IV.20 : Energie totale consommée en kW Tableaux IV.21 : Résultats de simulation de la première colonne de distillation (T-103) pour les procédés avec du liquide ionique Tableaux IV.22 : Energie totale consommé en kW Tableau IV.23 : Comparaison entre les différentes propriétés physico-chimiques des solvants étudiés Tableau IV.24 : Critères technico-économique des procédés étudiés . . Introduction générale Introduction générale Le pétrole est un mélange de différents produits hydrocarbonés. Il contient des composés aromatiques qui se trouvent essentiellement dans le napha. Les composés aromatiques sont utilisés dans des différentes branches de l’industrie, d’où la nécessité de les valoriser pour leur utilisation en synthèse pétrochimique. L’industrie du pétrole a mis en œuvre plusieurs méthodes de séparation des aromatiques soit de coupes lubrifiantes ou des coupes pétrolières légères, parmi ces méthodes il y a l’extraction liquide-liquide. L’extraction liquide –liquide est une technique de séparation qui met à profit les déférences de solubilité des constituants d’une charge liquide homogène dans un solvant approprié. L’adjonction à la charge d’un solvant partiellement miscible provoque l’apparition d’une seconde phase liquide vers laquelle sont transférés sélectivement les constituants les plus solubles. La séparation des phases par décantation suivie de l’élimination du solvant qu’elles contiennent donne deux phases dont les compositions dépendent des paramètres de l’extraction. Pour qu’il y ait une bonne extraction, il faut que le solvant utilisé possède certaines caractéristiques comme un bon pouvoir solvant et une bonne sélectivité. Au niveau des procédés industriels différents solvants efficaces sont utilisés tels que : le diéthylèneglycol, le sulfolane, le N-methylpyrrolidone, le dimethylsulfoxide. Le procédé nécessite un apport énergétique assez important, car la régénération de ces solvants se fait par distillation. Ces solvants pourraient au moyen terme être substitués par une nouvelle génération de solvant moins toxiques et moins plluants. Ce travail consiste à l’étude comparative du procédé d’extraction des hydrocarbures aromatiques en présences des solvants organiques ordinaires et des liquides ioniques. Afin de définir le procédé le moins couteux en terme de cout de fonctionnement et cout d’installation ainsi le moins polluant, on a choisi d’étudier la séparation du mélange benzène –n- heptane par des solvants organiques : sulfolane et diméthylsulfoxide et un liquide ionique [BMIM][SCN]. Pour mener à bien cette étude, on a structuré ce modeste mémoire en deux parties essentielles : partie théorique et partie pratique. 1 . Introduction générale . Dans le chapitre I on a procédé à la présentation des raffineries de l’Algérie. Dans le chapitre II on a donné un aperçu général sur les sources et les utilisations des hydrocarbures aromatiques, les différentes méthodes de séparation des aromatiques en particulier le procédé d’extraction liquide – liquide, ainsi on a présenté quelques rappel sur les équilibre liquide – liquide et les modèles thermodynamiques les plus utilisés. Le chapitre III est dédié à la présentation détaillée des solvants utilisés DMSO, sulfolane et liquide ionique [BMIM][SCN] en exposant leurs caractéristiques physicochimiques et leurs applications dans les procédés industriels. Le chapitre IV est consacré à l’étude par simulation de l’unité d’extraction des aromatiques en présence des trois solvants choisis en exploitant l’outil de simulation Aspen Hysys V. 7.2. Suite aux résultats obtenus une comparaison est menée entre les trois procédés envisagés dans cette étude. Cette étude est achevée par une conclusion générale. 2 . CHAPITREI Les raffineries de l'Algérie I. Les raffinerie de l’Algérie I.1 Vue historique sur l'organisation de l’activité raffinage À l’origine, le raffinage était une activité intégrée dans la société nationale SONATRACH. A partir du 01 Janvier 1982, le raffinage et la distribution des produits pétroliers sont séparés et érigés en Entreprise Nationale de Raffinage et de Distribution de Produits Pétroliers (ERDP- NAFTAL) [1]. L'E.R.D.P créée par décret N°80-101 du 06 Avril 1980 dans le cadre de la restructuration de la SONATRACH, et mise en place le 01 janvier 1982. L’E.R.D.P est placée sous tutelle du ministère de l'énergie et des industries pétrochimiques. A partir du 02 Février 1985, l'E.R.D.P a été transformée sous le nom commercial qui est "NAFTAL" cette dernière est subdivisée en 04 unités, à savoir : Unité NAFTAL de Raffinage Unité NAFTAL de Distribution Unité NAFTAL Portuaire Unité NAFTAL de Maintenance L'effectif de l'entreprise NAFTAL est environ de 35 000 travailleurs, elle est présente sur tout le territoire national. À compter du 25 août 1987 et par décret N°87-190 fut créé l'entreprise nationale "NAFTEC" de l'entreprise nationale NAFTAL et mise en place le 02 Janvier 1988. L'entreprise "NAFTEC" a pour mission de promouvoir, développer, gérer et organiser l'industrie du raffinage : traitement du pétrole brut et du condensât, ainsi que du brut réduit importé en vue d'obtenir des produits raffinés destinés à la consommation nationale et à l'exportation. Le nombre total des travailleurs est environ : 3500 travailleurs présents sur l'ensemble de trois (03) raffineries plus la direction générale [1]. 3 . Les raffineries de l'Algérie CHAPITREI I.2 Les raffineries algériennes Actuellement, l'entreprise nationale du raffinage de pétrole "NAFTEC" gère l'ensemble des trois (03) raffineries se trouvant dans différentes villes : Skikda, Alger et Arzew. La capacité totale de l'entreprise "NAFTEC" seulement est de (24 791 100 T/an) [1]. Tableau I.1 : Capacité de traitement des raffineries algériennes Raffinerie Capacité de traitement De Skikda (RA1/K) Pétrole brut : 15 000 000 t/an Brut réduit importé : 277 000 t/an D’Alger (RA1/G) Pétrole brut : 2 700 000 t/an D’Arzew (RA1/Z) Pétrole brut : 2 500 000 t/an D’Arzew (RA2/Z) Brut réduit importé : 320 000 t/an G.P.L : 1 000 000 t/an Condensât stabilisé : 3 000 000 t/an De Hassi Messaoud (RA1/HS) Pétrole brut : 1 236 500 t/an Figure I.1 : Position des raffineries en Algérie 4 . Les raffineries de l'Algérie CHAPITREI I.2.1 Raffinerie de Hassi-Messaoud 2 Localisation: Intégrée au centre de traitement Sud (SH-DP) Produits commerciaux: Carburants (MI) Enlèvements: Par camions Figure I.2 : Schéma général de la raffinerie de HMD 2 I.2.2 Raffinerie d’In-Aménas Localisation: Centre industriel d ’In-Aménas (SH-DP) Produits commerciaux: Carburants (MI) Enlèvements: Par camions Cette Raffinerie est à l’arrêt depuis 1986 suite aux problèmes de gonflement du sol [1]. Figure I.3 : Schéma général de la raffinerie d ’In-Aménas 5 . Les raffineries de l'Algérie CHAPITREI I.2.3 Raffinerie d’Alger Localisation: Elle est située à 5 km d’El Harrach et à 20 km d’Alger, mise en service le 15 février 1964 avec une capacité de traitement du pétrole brut de 2,7 millions t/an. Produits commerciaux: Carburants + GPL (MI) Naphta et fuel-oil. Enlèvements (Exportation): Par camions, (GPL) par pipes et par navires. Les installations: Une unité de distillation atmosphérique. Une unité gas-plante pour la séparation et traitement de GPL. Une unité de reforming catalytique. Une unité de mélange (éthylation) pour la fabrication des essences. Une pompe d’expédition des produits par pipes line aux dépôts d’Alger, Blida, au port pétrolier et à l’aéroport houari Boumediene. Un central thermo-électrique pour les besoins énergétiques de la raffinerie (vapeur d’eau, électricité, air instrument). Port pétrolier équipé de 3 postes de chargement pour les exportations, les cabotages et une station de déballastage [1]. Figure I.4 : Schéma général de la raffinerie d’Alger 6 . Les raffineries de l'Algérie CHAPITREI I.2.4 Raffinerie d’Arzew Localisation: La RA1/Z est mise en service en 1973 avec une capacité de traitement de 2500000 t/an de brut (BHM) et 320000 t / an de BR1. Produits commerciaux: Carburants + GPL + Bitumes (MI) Lubrifiants (MI et ME) Naphta et fuel-oil (ME). Enlèvements: Camions, pipes, wagons par navires. Les installations: Une unité de distillation atmosphérique. Une unité de reforming catalytique. Une unité de séparation des gaz. Une unité de distillation sous vide et d’oxydation pour la production de bitumes routiers. Deux unités de production de lubrifiants et graisses. Unité de désalphatage au propane pour récupérer l’huile de base lourde [1]. Figure I.5 : Schéma général de la raffinerie d ’Arzew 7 . Les raffineries de l'Algérie CHAPITREI I.2.5. Raffinerie de Skikda Localisation: Zone industrielle de Skikda, sur une superficie de 190 Ha. Produits commerciaux: GPL + bitumes (MI) Carburants (MI + ME) Fuel-oil (MI + ME) et Naphta (ME) Aromatiques (MI + ME). Enlèvements: Par camions (Bitumes, Aromatiques), par pipes (Carburants, GPL) et par navires. Les installations: Unité de prétraitement : reforming catalytique (PLATFORMING). Unité de traitement et séparation des gaz (GPL). Unité d'extraction des aromatiques. Unité de cristallisation et séparation du para xylène. Unité de distillation sous vide (Production des bitumes). Unités annexes et utilités: Unité de stockage, mélange et expédition (MELEX). Unité centrale thermique électrique et utilités (C. T. E) [1]. Figure I.6 : Schéma général de la raffinerie de Skikda 8 . CHAPITRE II Extraction des aromatiques II. Extraction des aromatiques II.1 Les aromatiques II.1.1 Structure chimique Les hydrocarbures aromatiques différents des autres hydrocarbures par le fait qu’ils présentent un noyau aromatique. Et leur rapport C/H est très élevé. Ils sont considérés pendant longtemps comme dérivants d’un hydrocarbure de base qui est le benzène : Le benzène à pour formule C6H6, tous les hydrogènes sont identiques car la substitution d’un seul des six hydrogènes par un radical ne fournit qu’un seul composé. La molécule doit être donc symétrique. La première formule du benzène proposée par KEKULE était [2]: Elle rend bien compte du fait que tous les hydrogènes sont identiques, et qu’il existe une seule dérivée non substituée par un groupe (Y), telles que : Elle repend aussi du fait que si des groupes (Y) trois isomères pouvaient exister : 9 . Extraction des aromatiques CHAPITRE II II.1.2 Propriétés physiques L’hydrocarbure aromatique : benzène, toluène et xylène sont d’excellents solvants mais insolubles dans l’eau et de densité inférieure à celle de l’eau. Ils sont toxiques et provoquent la destruction des globules rouges. Cependant, ils peuvent contaminer l’eau plus que les paraffines à cause de leur toxicité. Tableau II.1 : Les concentrations maximales des substances toxiques dans l’air pour un travail quotidien en huit heures [3] HC PPM Mg/m3 Benzène 10 30 Toluène 100 375 Xylène 1000 435 Tableau II.2 : Les propriétés physiques du benzène, toluène et xylène [3] Aromatiques T d’ébullition (°C) Solubilité dans l’eau Point d’éclair Benzène 80 insoluble -11 Toluène 111 insoluble 4 Ortho-xylène 144 insoluble 17 Meta-xylène 139 insoluble 27 Para-xylène 138 insoluble 25 10 . Extraction des aromatiques CHAPITRE II II.1.3 Source des aromatiques Les hydrocarbures aromatiques existent dans le pétrole brut mais avec des quantités faibles. La teneur en aromatiques varie avec les origines mais une coupe de pétrole bouillant entre 40°C et 180°C peut renfermer 2 à 10 % d’aromatiques, une essence provenant du cracking peut renfermer 15 à 20% d’aromatiques. En dehors des produits liquides issus de distillation de la bouillie, les hydrocarbures aromatiques proviennent essentiellement du traitement des essences de la pyrolyse de naphta ou de gasoil. La teneur en aromatiques des éléments de reforming catalytique varie selon la composition de la charge, et son intervalle de distillation. Les essences de pyrolyse ne dépendent pas en principe de la nature de la charge, on constate ainsi que les deux sources d’aromatiques possibles ont des compositions très différentes selon les besoins du marché l’une ou l’autre peut être employée. Cependant, les hydrocarbures aromatiques peuvent avoir une origine non pétrolière. En effet 10% environ des aromatiques consommées actuellement dans le monde proviennent du charbon. On peut aussi avoir les hydrocarbures aromatiques (B.T.X) à partir des benzols c'està-dire, lors de la transformation de la bouillie en coke nécessaire à la production de fonte brute, il se forme des gaz bruts ou gaz de cokerie, des benzols et du goudron. Les benzols sont traités à l’acide sulfurique ou par hydroraffinage catalytique pour les débarrasser des composés sulfurés (thiophène, mercaptans), oxygène (phénols) et azotes (pyridine), le produit raffiné est ensuite distillé pour donner le benzène brut renfermant les hydrocarbures suivants en poids (Tableau II.3) : Tableau II.3 : Composition massique du benzène brut Hydrocarbures % massique Légers 2 Benzène 65 Toluène 18 Xylène 6 Ethylbenzène 2 11 . CHAPITRE II Extraction des aromatiques Donc on peut ensuite extraire les constituants par les procédés habituels [4]. II.1.4 Utilisation des hydrocarbures aromatiques II.1.4.1 Benzène La totalité du benzène produit à Donges est utilisé sur place pour la synthèse de l’isopropylbenzène et sert par conséquent à la préparation du phénol, lui-même, matière première de la fabrication du nylon. II.1.4.2 Toluène Le toluène ne sert pas uniquement à la fabrication d’explosifs, mais est également utilisé comme matière première de synthèse (polyuréthane) et comme solvant de peinture. Le manque de benzène des années 1959 et 1960 a conduit certains fabricants à construire des unités de désalkylation pour transformer le toluène en benzène. II.1.4.3 Xylènes et éthylbenzène Le paraxylène est le point de départ de la fabrication du textile artificiel bien connu sous le nom de tergal ou térylène. L’orthoxylène entre dans la fabrication de plastifiants, de polyesters et des peintures glycéro – phtaliques. Le métaxylène est également une matière première pour la fabrication des polyesters. L’éthylbenzène peut donner par déshydrogénation du styrène. Le mélange des xylènes et d’éthylbenzène est utilisé comme solvant. II.1.4.4 Aromatiques en C9 et plus lourds A partir de cette coupe, on fabrique par distillation différents solvants connus dans l’industrie des peintures sous le nom solvant – naphta. II.1.5 Différentes méthodes de séparation des aromatiques On peut employer de nombreuses techniques pour extraire à haut degré de pureté les composés aromatiques des essences produites, soit dans le craquage à la vapeur, soit dans le reformage catalytique. 12 . Extraction des aromatiques CHAPITRE II Ces traitements reposent pour la plupart sur des processus physico-chimiques et sont parfois, sur le plan économique, plus spécifiques de certains types de charge ou de certaines conditions opératoires bien qu’ils soient, en principe, aptes à traiter tous les types d’essences aromatiques. Ce sont : La cristallisation, l’adsorption, la distillation, la distillation azéotropique, la distillation extractive et l’extraction par solvant [3] II.2 Extraction par solvant sélectif a. Solubilité C’est la propriété qu’a un solvant de dissoudre un hydrocarbure, elle influence le rendement, c'est-à-dire la quantité d’aromatiques extraite, la solubilité augmente avec l’augmentation de la température. b. Sélectivité C’est la propriété qu’a un solvant de dissoudre un type d’hydrocarbure plutôt qu’un autre, elle influence la pureté des produits, la sélectivité diminue avec l’augmentation de la température. c. Les étapes d’extraction Ce procédé de séparation consiste à ajouter à un mélange homogène liquide, appelé solution d’alimentation dont on veut extraire un ou plusieurs constituants, un autre liquide appelé solvant dans lequel les constituants sont solubles. L’extraction se réalise en deux étapes : lors de la première étape, les deux liquides sont brassés de manière à obtenir entre eux un contact intime et suffisamment prolongé pour que le soluté puisse traverser l’interface et passer dans le solvant jusqu'à atteindre la concentration d’équilibre. Dans la deuxième étape, les deux liquides sont séparés en deux phases discrètes pouvant être soutirées sans que l’une n’entraîne l’autre. Pour la réalisation de l’extraction il faut tenir compte de deux facteurs importants qui sont : le facteur d’équilibre et le facteur de vitesse. 13 . CHAPITRE II Extraction des aromatiques d. La température de dissolution L’extraction n’est possible que si le mélange solvant-diluant donne naissance à deux phases liquides non miscibles. Le rapport solvant / diluant est lié à la température de façon qu’à partir d’une certaine valeur de celle-là il ne peut exister qu’une seule phase. Les petites quantités du solvant se dissolvent complètement dans la charge au fur et à mesure de l’augmentation du taux de solvant et donne une deuxième phase, c’est à dire une phase de charge non dissoute dans le solvant à température constante, et après un certain taux la charge sera dissoute complètement dans le solvant. L’augmentation de la température de procédé augmente la solubilité de l’hydrocarbure dans le solvant. Pour chaque proportion du solvant à la fraction donnée, il existe une température à la quelle ce produit aura une solubilité complète. Cette température s’appelle la température critique de dissolution (TCD) ou température critique de miscibilité (TCM) [2]. e. Equilibre isotherme entre phases liquides La mise en contact parfaite d’un solvant et une charge constituée par le soluté et le diluant donne deux phases en équilibre, on appelle : Soluté : le constituant de la charge le plus soluble dans le solvant. Extrait : la phase riche en solvant. Raffinat : la phase pauvre en solvant. II.3. Principe de l’extraction par solvant Le procédé d’extraction se base sur la nature polaire du solvant apte à solubiliser surtout les aromatiques. Les hydrocarbures sont extraits dans l’ordre suivant : Aromatiques légers Aromatiques lourds Paraffiniques légers Paraffiniques lourds. Pour obtenir le degré de rendement voulu dans l’extraction on est obligé de solubiliser même les paraffines, mais celles légères étant plus solubles. Au fond de la colonne d’extraction, on aura une phase contenant du solvant, aromatique et paraffines légères. 14 . CHAPITRE II Extraction des aromatiques L’élimination totale des paraffines de cette phase est facilitée par l’absence de paraffines lourdes à des températures d’ébullition très proches de celles des aromatiques, la présence de solvant rend plus aisée la séparation des paraffines légères. Pour une condition économique de procédé complet une perte minimum de solvant est requise; il faut donc récupérer le solvant présent de façon inévitable dans la phase non aromatique avec d’autres parties aromatiques : dans ce but on effectue une extraction avec de l’eau (qui dissout préférablement solvant et aromatiques). II.4 Facteurs influençant le procède d’extraction Les facteurs principaux qui influent sur le procède d’extraction sont : Solvant Température L’extraction est bien effectuée si la substance à séparer est bien soluble dans le solvant, cette solubilité dépend du rapport solvant/charge et la température du procédé. a- Choix du solvant Le solvant est choisi de telle façon à former avec la charge un mélange de deux phases non miscibles et il doit non seulement permettre la séparation des produits mais aussi être utilisable aisément dans les extracteurs et être facilement séparable des produits dissous et son emploi doit être aussi économique que possible. Donc l’extraction n’est possible que si le mélange solvant-charge donne naissance à deux phases liquides non miscibles. Cette condition est satisfaite en choisissant la température et le rapport solvant/charge approprié. L’augmentation du rapport solvant/charge diminue le rendement du raffinat et améliore sa qualité, mais les pertes de solvant et la consommation de l’énergie pour la régénération augmente. De ce fait, le solvant doit répondre à un certain nombre de spécifications qui sont : Facteur du solvant caractérisant la séparation (solubilité, sélectivité). Facteur du solvant important pour le fonctionnement des appareils (masse volumique, viscosité, température). Facteur économique du solvant (il ne doit pas être coûteux, toxique, corrosif, instable...ext.) [3]. 15 . Extraction des aromatiques CHAPITRE II b- Température d’extraction Quand la température augmente la solubilité et le pouvoir solvant augment, par contre la sélectivité diminue : donc on doit chercher la température optimale d’extraction de façon à maximiser le prix de revient ou de façon à avoir un bon rendement en aromatiques. La température d’extraction dépend de la TCD du produit donné, elle doit être inférieure à la TCD [3]. II.5 Rappel thermodynamique sur l’équilibre liquide – liquide II.5.1 Conditions d’équilibre liquide - liquide A l’équilibre thermodynamique, l’énergie de Gibbs est minimale. Ainsi on peut écrire : , (II.1) 0 Considérant un mélange réparti entre deux phases liquides LI et LII, les variations élémentaires d’énergie de Gibbs de chaque phase sont liées aux potentiels chimiques de chaque constituant dans les phases LI et LII : , ∑ 0 (II.2) A l’équilibre le potentiel chimique à la même valeur dans chaque phase : (II.3) Ou encore (II.4) Des modèles permettant de calculer l’énergie de Gibbs molaire d’excès ou coefficient d’activité ont été développés, ils sont appelés modèles de coefficients d’activité ou modèle de GE parmi ces modèles deux seront présentés dans ce chapitre : - Modèle NRTL « Non-Random Two Liquids » - Modèle UNIQUAC « UNIversal QUAsi-Chemical » 16 . CHAPITRE II Extraction des aromatiques II.5.2 Modèle thermodynamique La conception et l’optimisation de procédés chimiques nécessitent la connaissance précise des propriétés d’équilibres des mélanges sur de larges gammes de températures, de pressions et de compositions. Il est donc essentiel de pouvoir représenter les données expérimentales avec précision au moyen de modèles adaptés et d’être ainsi capables de calculer les équilibres entre phases dans toutes les conditions d’utilisation. Les modèles de solution idéale sont utiles pour première approximation, cependant les déviations à l’idéalité sont souvent élevées. Ces déviations sont exprimées en termes de fonction d’excès, comme l’énergie de GIBBS d’excès (GE) qui dépend des constituants des mélanges et de température. II.5.2.1 Le modèle NRTL Ce modèle fut développé en 1986 par Renon et Prausnitz. L’expression de l’énergie de Gibbs d’excès repose sur le concept de composition locale. Ce concept précise que, dans un mélange, autour d’une molécule i sont réparties des molécules de même nature i mais également de nature différente j. L’organisation de ces molécules n’est pas forcément identique : par exemple des molécules polaires auraient tendance à se regrouper et à exclure des molécules apolaires. Ainsi, une composition locale sera notée xij où j’est le centre d’attraction. Le coefficient d’activité γi du composé i d’un mélange à n constituants, s’écrit : (II.5) 17 . Extraction des aromatiques CHAPITRE II Δgij est un paramètre ajustable représentant l’énergie d’interactions entre les espèces i et j, xi est la fraction molaire du constituant i et αij est un paramètre empirique qui caractérise la tendance des espèces i et j à ne pas s’assembler aléatoirement Cela signifie que pour représenter les données expérimentales, il est nécessaire d’ajuster trois paramètres par système binaire : ∆ ∆ La valeur du paramètre α est généralement fixée, α peut être égal à 0,2, 0,3 ou 0,5 selon les constituants du mélange. Dans les cas des mélanges impliquant des liquides ioniques, ce paramètre sera pris égal à 0,3 [5] II.5.2.2 Le modèle UNIQUAC Le modèle UNIQUAC, développé par Abrams et Prausnitz [6], est comme le précédent fondé sur le concept de compositions locales. Les auteurs ont considéré que chaque constituant peut être décomposé en segments et que les interactions dépendent de la surface externe des constituants. Ainsi, en exprimant l’énergie interne de mélange, ils ont fait apparaitre deux énergies de Gibbs d’excès qui prennent en compte les interactions entre les constituants (énergie de Gibbs d’excès résiduelle) et les paramètres de tailles (volume ri et surface qi) de chaque constituant énergie de Gibbs d’excès combinatoire). Pour un système multi-constituant, l’expression de l’énergie de Gibbs d’excès est donnée par la relation : , , é (II.6) (II.7) 18 . Extraction des aromatiques CHAPITRE II Les paramètres d’interaction sont calculés selon la relation suivante : ∆ . . (II.8) Où Δuij est un paramètre ajustable représentant l’énergie d’interactions entre les espèces i et j. II.5.3 Diagramme d’équilibre liquide – liquide de systèmes ternaires Les diagrammes de phases de systèmes ternaires sont représentés à l’aide d’un diagramme triangulaire équilatéral sur lequel chaque sommet est relatif à l’un des constituants et chaque côté à l’un des binaires. La composition correspondant à un point intérieur du triangle, s’obtient pour chaque constituant, en traçant la parallèle au côté opposé au sommet qui le représente, et se lit à l’intersection de cette parallèle avec l’un ou l’autre des deux côtés. On peut ainsi représenter les équilibres à température et pressions données, et l’allure des diagrammes va dépendre en tout premier lieu des solubilités réciproques des constituants, pris deux à deux. Treybal propose une classification des diagrammes ternaires [7] : Diagramme de type I : le mélange ternaire présente un système binaire avec une lacune de miscibilité, Diagramme de type II : le mélange ternaire comporte deux systèmes binaires à miscibilité ternaires, Diagramme de type III : les trois systèmes binaires sont partiellement miscibles. La majorité des systèmes étudiés sont du type I ou II. La figure II.1 présente quelques exemples de diagramme possibles. 19 . Extraction des aromatiques CHAPITRE II Figure II.1 : Exemples de diagrammes ternaires II.6 Différentes méthodes d’extraction au solvant Il existe trois méthodes d’extraction au solvant : Extraction à étage simple Extraction à multi-étage Extraction à contre-courant. II.6.1 Extraction à un étage La matière est traitée par toute la quantité nécessaire du solvant à la fois, ensuite la solution est bien mélangée à la température du procédé et après la décantation on sépare les deux phases. Il n’est pas possible avec un seul étage d’extraction d’obtenir une séparation complète des éléments de la charge et quelques soit le procédé utilisé, il ne sera pas possible d’obtenir un composant de la charge à l’état pur (Figure II.2). Ainsi, il sera nécessaire d’opérer différemment pour obtenir un raffinat plus riche en produit indésirable Les procédés utilisables à cet effet sont les suivants : Extraction à contact multiple Extraction à contre-courant. 20 . Extraction des aromatiques CHAPITRE II Solvant Raffinat Mélange Séparation Charge Extrait (Soluté+diluant) (Solvant+soluté) Figure II.2 : Extraction à un seul étage II.6.2 Extraction à étage multiple C’est une série de traitement en un étage, dans chaque étage on traite le raffinat obtenu dans l’étage précédent par le solvant pur, on obtient quelque fraction d’extrait et un seul raffinat final. II.6.3 Extraction à contre-courant Selon le mode d’écoulement des liquides deux types de contre-courant sont à considérer : Le contre-courant à contact discontinu : correspond au fonctionnement d’une suite discontinue d’étages de contact. Le contre-courant à contact continu : il est obtenu dans les appareils de remplissage type colonne RDC. Ces deux phases s’écoulent en restant toujours en contact [3]. II.7 But des extracteurs liquide-liquide Les extracteurs liquide-liquide ont pour but de : Mélanger les solutions intimement, en effet, le transfert de soluté est d’autant meilleur que la dispersion d’une phase dans l’autre est plus grande. Ce mélange s’effectue soit dans les colonnes elle-même, soit dans les mélanges des groupes mélangeurs - décanteurs. 21 . CHAPITRE II Extraction des aromatiques Séparer les phases obtenues. La séparation est réalisée soit dans les zones élargies à chaque extrémité des colonnes, soit dans les décanteurs. Ils diffèrent en particulier par la façon dont il réalise le contact entre les phases [8]. II.8 Description de procédé d’extraction des aromatiques II.8.1 But de l'installation L'unité d'extraction des aromatiques a été projetée pour extraire de l'essence reformée des aromatiques qui seront fractionnées ensuite en benzène et toluène purs. La charge est constituée par la coupe de reformât léger provenant de la colonne 100-C-5. Les hydrocarbures constituant la charge sont essentiellement du type C6 et C7 soit paraffiniques, soit aromatiques; leurs points d'ébullition n'étant pas suffisants à en faciliter la séparation par fractionnement, d'où on procède donc à un autre type de séparation qui est l'extraction avec un solvant. Le solvant utilisé dans ce procédé est le sulfolane ou le 1,1-dioxyde tétrahydrothiophène. II.8.2 Les Méthodes de séparation L'unité est basée dans son procédé sur deux méthodes de séparation : II.8.2.1 Extraction liquide - liquide L'extraction liquide-liquide est un procédé important parmi les procédés physicochimiques de séparation des divers constituants d'un mélange. Il s'est considérablement développé dans l'industrie depuis quelques années. Basé sur la différence de solubilité des substances entre plusieurs liquides, cette méthode est en général, plus économique que les procédés purement chimiques, qui nécessitent souvent des produits coûteux. II.8.2.2 Fractionnement C'est un procédé de distillation qui permet une séparation aisée des liquides à points d'ébullition rapprochés ou susceptibles de former un azéotrope, et ne nécessite qu'une dépense d'énergie moins importante. 22 . CHAPITRE II Extraction des aromatiques II.8.2.3 Les sections de l’unité L’unité est divisée en quatre sections : a- Section d'extraction La charge qui est du reformât léger provenant du bac S29 est envoyée au moyen de la pompe 200MP1 à la première colonne 200-C-1 à disques rotatifs dont le débit est contrôlé par le régulateur FRC1. L’alimentation se fait par la partie basse de la colonne. Le solvant qui est dans notre cas le sulfolane entre par la zone haute de la colonne, qui fait que les deux produits sont introduits à contre-courant. Les colonnes à disques rotatifs appelées aussi RDC, sont des colonnes munies d’un rotor interne constitué par un arbre qui les traverse longitudinalement. Sur cet arbre est emboîté un certain nombre de disque (plateaux). La colonne C1 (RDC1) comporte 70 semi-disques (plateaux) et la colonne C2 (RDC2) comporte 40 semi-disques (plateaux) Ces plateaux tournent avec l’arbre entraîné à l’aide d’un moteur électrique à une vitesse de 33 trs/min pour le RDC1 avec possibilité de variation jusqu’à 50 trs/min et de 90 trs/min pour le RDC2 avec possibilité de variation jusqu’à 120 trs/min. Sur la chemise interne de la colonne sont montés des semi-disques fixes alternes avec ceux rotatifs (Figure II.3). Le principe de fonctionnement de la colonne d’extraction peut être comparé à un agitateur central qui mélange les deux phases. A travers les semi-disques, la partie lourde descend vers le fond de la colonne, c'est un mélange de sulfolane et aromatiques dissous appelée Extrait riche, tandis que la partie légère se déplace vers le haut de la colonne composée de non aromatiques appelée Raffinat. Le contenu de la colonne d’extraction se compose de trois phases : La phase inférieure de solvant riche en aromatiques (extrait), Une phase intermédiaire qui contient l’émulsion des deux phases, Une phase supérieure constituée d’hydrocarbures non aromatiques (raffinat). 23 . CHAPITRE II Extraction des aromatiques De la tête du RDC1 sort le raffinat qui entre ensuite dans la zone basse de la colonne de lavage (RDC2) afin d’éliminer toute trace de sulfolane. La récupération du solvant est obtenue en lavant le produit de tête du RDC1 avec de l’eau envoyée dans la partie haute du RDC2 qui a le même principe de fonctionnement et de mélange que la colonne d’extraction. De cette colonne on obtient à partir du fond un mélange eau-sulfolane, et en tête le raffinat lavé, envoyé au stockage sous contrôle d'un régulateur de niveau (LIC3). Du fond de l’extracteur RDC1 le solvant riche en aromatiques (extrait), alimente le stripper de l’extrait (colonne C3) après préchauffage dans l’échangeur E2. L’énergie nécessaire pour le fonctionnement de cette colonne est assurée par le rebouilleur E5 grâce à la vapeur surchauffée à moyenne pression. A l’entrée de la colonne, l’extrait se libère des hydrocarbures non aromatiques qui sont obtenus en tête de colonne puis condensés avec le produit de tête du stripper de l’eau (colonne C4) dans le condenseur E3. Le mélange condensé est recueille dans l’accumulateur V1 ou l’eau décantée est recyclée à l’aide de pompes alternatives sous contrôle d’un différentiel de niveau DLIC6 dans le stripper C4 en même temps que l’eau de lavage provenant de l’extracteur RDC2 sous contrôle d’un différentiel de niveau DLIC4, les hydrocarbures sont envoyés au moyen de la motopompe MP2 vers le RDC1 comme reflux. Du fond du stripper de l’extrait, le solvant riche en aromatiques est envoyé à l’aide de la motopompe MP4 vers la colonne de récupération des aromatiques C5 qui fonctionne en légère dépression grâce à un éjecteur à vapeur J1. Les aromatiques ainsi que l’eau provenant du stripper de l’eau sont condensés dans une batterie d’aero-réfrigérants et refroidis dans le refroidisseur E8, puis recueillis dans l’accumulateur V2, doté d’une chicane qui permet la séparation d’eau des hydrocarbures. Une partie des aromatiques sert comme reflux à la colonne sous le contrôle du régulateur de débit FRC10 en cascade avec le régulateur de niveau du ballon LIC10, tandis que l’eau décantée est recyclée comme eau de lavage en tête du RDC2 au moyen de la motopompe MP6 (Figure II.3). Du fond de la colonne de récupération des aromatiques, au moyen de la motopompe MP7, le solvant pauvre est de nouveau injecte en tête du RDC1 tout en cédant de la 24 . CHAPITRE II Extraction des aromatiques chaleur dans les échangeurs successivement E4, E6, E7, E2. L'énergie nécessaire pour la séparation au sein de la colonne C5 est fournie par le rebouilleur E9, utilisant de la vapeur surchauffée. Une partie du fond de la colonne de récupération des aromatiques est destinée à alimenter la section de régénération toujours à l'aide de la pompe MP7. b- Section de régénération Le but de cette section consiste à purifier le sulfolane en le débarrassant de tous les polymères. La charge provenant du fond C5 est préchauffée dans l’échangeur E10 à l'aide de la vapeur, entre dans la colonne C6 qui travaille sous vide grâce à l'éjecteur à vapeur J2, où tout le système est contrôlé par le régulateur de pression PRC4, afin d'éviter la dégradation du sulfolane. Les vapeurs de sulfolane purifiées sont condensées dans le condenseur E11, puis accumulées dans le ballon V3 et au moyen de motopompe MP8 le sulfolane est recyclé vers le RDC (Figure II.4). A partir du fond de la colonne, une partie du produit de décomposition est envoyé de façon discontinue au moyen d'une pompe alternative normalement vers une cuve d'où elle est enlevée après avoir été refroidie. L'autre partie est recyclée vers le fond de la colonne. L’énergie nécessaire de fonctionnement de cette colonne est fournie par le rebouilleur à vapeur E12. 25 . CHAPITRE II Extraction des aromatiques Figure II.3 : Schéma simplifié de la section d’extraction 26 . CHAPITRE II Extraction des aromatiques Figure II.4 : Schéma simplifié de la section régénération 27 . CHAPITRE II Extraction des aromatiques c- Section de traitement à la terre Les aromatiques (benzène et toluène) utilisées dans les synthèses pétrochimiques nécessitent des spécifications internationales, dont l'absence totale des oléfines et dioléfines est la plus importante. Pour satisfaire cette spécification, l'unité de production d'aromatiques dispose d'une section de traitement de ces produits (section d’adsorption) avant leurs séparations. La charge composée de benzène, toluène et d'impuretés est préchauffée dans le préchauffeur E14 avec les aromatiques traités, puis chauffée dans le E15 à l'aide de la vapeur, et alimentée du haut de la colonne d'adsorption V32/33 contenant de la terre activée (Figure II.5). Le produit traité (débarrassé des impuretés) sort du fond de l'adsorbeur en cédant ces calories dans l’E14 et alimente la section de fractionnement. a- Section fractionnement Elle est destinée à séparer le benzène du toluène par un simple procédé de distillation. C'est une section qui comprend une colonne de benzène, une colonne de toluène pour l'élimination des xylènes contenus dans la charge et d'autres équipements auxiliaires nécessaires à la fabrication et la séparation des produits. La charge une fois traitée, sort du fond de la colonne à la terre et entre dans la colonne de benzène C7. La chaleur nécessaire pour la distillation est fournie par le rebouilleur F1 utilisant le fuel-gaz comme gaz combustible. Le produit de tête de la colonne, après condensation dans les aéro-réfrigerants MEA3A/B est récupéré dans le ballon V6 puis utilisé comme reflux total au moyen de la motopompe MP16 en passant par le coalescer FT1 pour l'élimination des traces d'humidité. Quant à l'eau elle est drainée par le mamelon du ballon de reflux après sa décantation (Figure II.6). 28 . Extraction des aromatiques CHAPITRE II TRC Charge C7 V‐32 V‐33 PIC E‐14 Charge fractionnement Figure II.5 : Schéma simplifié de la section de traitement à la terre 29 . CHAPITRE II Extraction des aromatiques Latéralement de la zone supérieure, au niveau du 7ème plateau, on extrait le benzène sous le contrôle d'un régulateur de différence de température DTRC7 entre le 7ème et le 15ème plateau de la colonne en cascade avec le régulateur de débit FRC29. Le benzène est accueilli dans l'accumulateur V7 lequel est transféré vers le stockage intermédiaire à l'aide de la motopompe MP15 après son refroidissement dans l'échangeur E16, dont la quantité est réglée par le régulateur LIC18. Le toluène récupéré du fond de la colonne est envoyé avec la pompe MP14 en charge à la colonne C8 (colonne de toluène) pour rectification. La chaleur nécessaire à la rectification est fournie par le rebouilleur à vapeur E18. De la tête de la colonne, le toluène rectifié est condensé dans l’E17 et accumulé dans le ballon V8 d'où une partie est recyclée vers la colonne par la MP16 comme reflux tandis que le reste est envoyé à stockage. Le produit de fond de la colonne (produit lourd) est envoyé par la MP17 à travers l’E19 vers le bac des hydrocarbures lourds de l'unité 400 (S33/34) ou avec le raffinat (S35/36). 30 . Extraction des aromatiques CHAPITRE II TIC EA‐ 3 FRC B.D N2 PRC LIC V‐12 FRC C‐ 7 LIC V‐7 MP‐ 13 TRC F‐1 MP‐15 LIC TIC FRC PIC FG FRC Charge C7 MP‐ 14 FR CW Benzène à stock E‐16 Figure II.6 : Schéma simplifié de la section fractionnement 31 . CHAPITRE III Solvants organiques et liquides ioniques III. Solvants organiques et liquides ioniques III.1 Les Solvants organiques III.1.1 Définition des solvants Les solvants sont des substances organiques liquides et souvent volatiles capables de dissoudre d’autres substances. Le processus de dissolution ne modifie ni le solvant ni les composés dissous. Les différentes propriétés chimiques telles que polarité, tension de vapeur, point d’ébullition et volatilité déterminent leur domaine d’application. Ils sont utilisés comme solvants à proprement parler, mais également en tant que matières de base dans l’industrie chimique et comme réfrigérants, antigels, propulseurs de sprays, insecticides, carburants. Chimiquement, les solvants constituent un groupe très hétérogène. Comme le montre le tableau III.1, ils appartiennent à différentes catégories. Quantitativement, les hydrocarbures aliphatiques et aromatiques, leurs dérivés halogénés, ester, glycol et les alcools occupent le premier rang. De nombreux produits à usage technique comme les diluants «nitro» sont des mélanges de différents solvants [3]. III.1.2 Propriétés des solvants Les solvants des procédés industrialisés sont, soit des glycols : les di-, tri-, et tétraéthylèneglycols (en abrégé DEG, TEG, et TETRA EG respectivement), soit des amides : la N-méthylpyrrolidone (NMP). la N-formylmorpholine (NFM). Soit des dérivés oxygénés de molécules soufrées comme le diméthylsulfoxyde (DMSO) ou la tétraméthylènesulfone (sulfolane). Ils possèdent évidemment les propriétés générales des solvants industriels telles que : stabilité thermique et chimique, faibles toxicité et corrosivité, large disponibilité et coût modéré (entre 5 et 35 F/kg). Ils se sont imposés parmi de nombreux autres solvants proposés parce que l’ensemble de leurs propriétés physiques, dans des conditions de mise en œuvre bien définies et optimisées pour chacun d’eux, offraient les meilleurs compromis pour l'extraction des aromatiques [3]. 32 . CHAPITRE III Solvants organiques et liquides ioniques III.1.2.1 Propriétés physiques D’après les principales propriétés physiques regroupées dans le tableau III.1, on peut constater en particulier que tous les solvants ont: a) Une température de cristallisation suffisamment basse pour qu’ils puissent être mis en œuvre sans complication d’appareillage. Tout au plus, des solvants tels que le sulfolane, le DMSO et la NFM, qui ont les températures de cristallisation les plus élevées, nécessitent que certaines lignes et bacs de stockage soient tracés à la vapeur. b) Une température d’ébullition nettement supérieure à celle du xylène (140 °C) qui est généralement le moins volatil des aromatiques à extraire. La régénération du solvant à partir de l’extrait peut donc être réalisée par une distillation aisée et, par conséquent, économique. c) Une densité proche ou supérieure à 1,1. Ce qui assure un différentiel de densité avec les hydrocarbures de la charge (masse volumique à 20 °C de 0,660 à 0,880 g/cm3) favorable à une décantation convenable des phases et au bon fonctionnement des extracteurs. Une viscosité qui peut être élevée à température ordinaire, notamment pour les glycols. Mais qui est toujours inférieure à 2,5 mPa.s à la température d’utilisation dans l’extracteur (Tableau III.1) et qui est par conséquent favorable à une cinétique de transfert de matière rapide [3]. III.1.2.2 Capacité et sélectivité des solvants Les solvants ont une structure moléculaire constituée d’un radical ou d’un cycle hydrocarboné relativement court, et d’un groupement polaire (Tableau III.1)). Cette structure leur confère d’une part, la propriété d’être miscibles entre eux et avec l’eau, et d’autre part, la propriété de sélectivité vis-à-vis des hydrocarbures. Avec un hydrocarbure donné, ils présentent en effet une solubilité qui dépend de la nature chimique de l’hydrocarbure et, à un degré moindre, de la taille moléculaire de ce dernier. Plus précisément, si l’on considère les différentes familles chimiques d’hydrocarbures, on a toujours, pour des constituants de même nombre d’atomes de carbone, des solubilités décroissantes dans l’ordre : 33 . Solvants organiques et liquides ioniques CHAPITRE III aromatiques > dioléfines > oléfines > naphtènes > paraffines Tableau III.1 : Propriétés des principaux solvants d’extraction des aromatiques [3] Solvant DEG Formule M Tf Tb ρ (kg/m3) à μ (mPa.s)/ θ (g/mole) (°C) (°C) 20°C (°C) 106,1 -8 245 1116 35,7/20 0,97/140 Sulfolane 120,2 27,6 287 1266 10,3/30 2,5/100 DMSO 78,13 18,5 190,8 1100 5 TETRA 194,2 -4 291 1,99/25 1,6/35 1125 61,9/20 1,8/150 NMP 99,1 -24,4 202 1027 1,65/25 1,3/30 NFM 115,1 20 244 1150 8,13/20 0,56/150 TEG 150,2 -7 288 1123 49/20 0,70/140 Dans la même famille chimique, la solubilité décroît sensiblement lorsque le poids moléculaire de l’hydrocarbure croît. Dans un procédé d’extraction, température et teneur en eau du solvant sont deux paramètres déterminants pour l’étape d’extraction proprement dite, mais ont également une incidence sur les unités en aval. Ils sont donc optimisés pour chaque procédé en prenant en compte l’ensemble des unités qui le composent. Les conditions d’utilisation moyennes des principaux solvants dans les extracteurs sont présentées dans le tableau III.2. 34 . Solvants organiques et liquides ioniques CHAPITRE III Tableau III.2: Conditions d’utilisation des solvants en extraction [3] Nom du Licence Solvant de procédé Udex Sulfolane Arosolvan Arosolvan Tetra Morphylex DMSO Antisolvant base UOPShell-UOP Lurgi Lurgi Union KruppIFP DEG Sulfolane NMP NMP TETRA NPM DMSO Température opératoire (°C) Eau - 8% Eau -1% Eau -12% Glycol Eau - 4% Eau - 4% Eau - 5% 140 100 30 60 150 180 35 III.2 Les liquides ioniques III.2.1 Définition Les liquides ioniques sont des composés totalement ioniques qui possèdent un point de fusion inférieur à 100°C. Dans le cas idéal, les liquides ioniques possèdent une tension de vapeur très faible voire non mesurable, cette nature non volatile offre un avantage certain pour la séparation des produits par distillation et évite l’exposition aux vapeurs non contrôlées. Ils ont une stabilité thermique élevée et sont relativement coûteux et faciles à synthétiser. Ils offrent une forte solvatation car c’est un milieu non coordonnant dans lequel un certain nombre de solutés organiques et inorganiques peuvent être dissous. L’ensemble de ces propriétés en font des milieux de choix pour le développement de la chimie verte [9]. III.2.2 Structure du liquide ionique Le plus souvent, les liquides ioniques (LIs) sont constitués d’un cation organique et d’un anion organique ou inorganique. Chaque combinaison (> 106 combinaisons binaires différents et > 1018 combinaisons tertiaires) d’un couple [cation-anion], amène à un nouveau produit avec de nouvelles propriétés et applications [10]. Les liquides ioniques sont, uniquement composés d’espèces ioniques. Il existe une multitude de cations et d’anions pouvant composer un liquide ionique ; les combinaisons cation/anion sont donc infinies. 35 . Solvants organiques et liquides ioniques CHAPITRE III Néanmoins, il est possible de tirer quelques règles générales : Les cations sont dans la plupart des cas gros et encombrants, et composés au moins d’un hétéroatome comme l’azote, le phosphore ou encore le soufre. Les anions mis en œuvre peuvent être inorganiques ou organiques. Nous avons essayé de regrouper les cations et les anions les plus employés pour synthétiser des liquides ioniques (Figures III.1 et III.2) [11]: Figure III.1 : Les cations les plus utilisés III.2.3 Nomenclature des liquides ioniques La nomenclature des liquides ioniques varie énormément en fonction des communautés auxquels les articles s’adressent. Par exemple pour 1-butyl-3 méthylimmidazolium thyocinate on trouve l’abréviation [BMIM][SCN], d’autres utilisent le nombre de carbones portés par les différentes chaines alkyles suivant ou précédant l’abréviation du cœur du cation : [C4Mim] [SCN], donc il est malheureusement fréquent d’observer plusieurs noms pour le même composé [12]. 36 . Solvants organiques et liquides ioniques CHAPITRE III Figure III.2 : Les anions les plus utilisés [11] III.3 Propriétés physico-chimiques des liquides ioniques Les liquides ioniques (LIs) se sont récemment ajoutés à la gamme des composés potentiellement utilisables en tant que solvants de réaction et présentent un grand intérêt du fait de leurs propriétés physico-chimiques particulières. En effet, les LIs présentent des avantages évidents d'un point de vue d'ingénierie de procédés, en raison d’une grande plage de stabilité thermique et chimique, d’une conductivité élevée de la chaleur et d’une faible tension de vapeur. Certains LIs sont complètement non-volatils jusqu'à leurs températures de décomposition (typiquement au-dessus de 300°C). Les liquides ioniques présentent ainsi un risque considérablement réduit de décharge accidentelle de vapeurs dans l'atmosphère. De plus, la possibilité d’ajuster leurs caractéristiques physico-chimiques par variation de la nature de l’anion ou du cation ou en modifiant les substituants portés par le cation du liquide ionique est un atout majeur. Il faut aussi mentionner que les LIs sont capables de dissoudre un grand nombre de composés organiques ou inorganiques [13]. III.3.1 Point de fusion Le critère clé pour l’évaluation d’un liquide ionique est, par définition, son point de fusion. Un sel fondu est défini comme un liquide ionique à point de fusion inférieur à 37 . CHAPITRE III Solvants organiques et liquides ioniques 100°C et température de décomposition élevée [350 - 400°C]. La température de fusion des LIs dépend de la nature du cation mais surtout de celle de l’anion. Plus l’anion est volumineux, plus le point de fusion du LI est bas. De même, les cations encombrés et portant des substituant dissymétriques conduisent à des LI à plus bas point de fusion [13]. III.3.2 Domaine liquide et surfusion Ils sont liquides sur une large gamme de températures ; l’écart entre le point de fusion et le point d’ébullition du liquide ionique est en général très grand ce qui fait d’eux des composés non-volatils ou possédant une pression de vapeur saturante très faible. Ils auront ainsi un impact moindre que les solvants organiques volatils sur l’environnement mais aussi sur la santé des utilisateurs puisque, en théorie, ces derniers ne pourront pas en respirer les vapeurs. De plus puisqu’ils sont stables thermiquement et chimiquement, les risques d’explosion et/ou d’incendie sont faibles [11]. III.3.3 Densité et Viscosité Les LIs sont en général denses et visqueux. Ils ont une viscosité qui peut atteindre dix fois celle des solvants organiques ordinaires, elle peut varier de 30 jusqu’à 1000 cP. La viscosité des LIs peut également changer avec la composition moléculaire de l’anion, ainsi qu’elle augmente quasi-linéairement avec la longueur de la chaine alkyle du cation. La densité des LIs est aussi fonction de la nature de l’anion. Elle est aussi une fonction décroissante de la longueur de la chaine alkyle portée par le cation, comme par exemple pour l’imidazole. La densité des LIs est aussi une fonction décroissante de la température [10]. III.3.4 Stabilité thermique La température maximale d’utilisation des LIs est fixée par sa température de décomposition. Généralement, les cations imidazolium ont des températures de décomposition supérieures à celles des cations ammonium, permettant leur utilisation à des températures supérieures à 250°C et dans certains cas supérieures à 400°C. La 38 . CHAPITRE III Solvants organiques et liquides ioniques stabilité thermique pour un liquide ionique constitué d’un cation imidazolium dépend essentiellement de la structure de l’anion [8]. III.3.5 Toxicité et dangerosité La toxicité des LIs est pour l’instant mal connue bien que, récemment, des études ont été entreprises afin d’en évaluer les propriétés toxicologiques. La toxicité des LIs constitués du cation alkylimidazolium augmente avec une augmentation de la longueur de la chaîne alkyle. L’introduction d’une chaîne polaire réduit leur toxicité et augmente leur biodégradabilité. Les cations pyridinium semblent être plus respectueux de l’environnement que les cations imidazolium. L’anion à un effet moins important sur la toxicité, cependant les LIs constitués de l’anion Tf2N ont un impact toxicologique sur − l’environnement [14]. III.3.6 Volatilité Les liquides ioniques sont des solvants dont la pression de vapeur saturante est négligeable à température ambiante. Cela permet de les recycler facilement en distillant les autres produits directement à partir du mélange. Cependant cette pression de vapeur saturante est négligeable, et non nulle. Ainsi, dans certains cas précis, il est possible de séparer des liquides ioniques par distillation fractionnée à très faible pression et très haute température. Ces cas sont extrêmement rares et la majorité des liquides ioniques se dégradent au chauffage avant de pouvoir être distillé [12]. III.4 Les diverses applications des liquides ioniques Les LIs sont devenus largement utilisés dans des domaines allant de l'industrie chimique à l'alimentaire. Citons leurs rôles comme solvants dans des catalyses variées [15], dans le domaine d’électrochimie comme un électrolyte dans les batteries [16], comme solvant dans les procédés de polymérisation, et comme matériaux pour dissoudre les pulpes de banane gelées aussi dans la technologie des bioénergies et les biocatalyses [17], ils sont aussi attractifs pour des processus gazeux (capture de gaz CO2) [18]. La figure III.3 représente les diverses applications des LIs. 39 . Solvants organiques et liquides ioniques CHAPITRE III Les liquides ioniques (LIs) jouent un rôle de plus en plus important dans la science de séparation comme des solvants alternatifs. Dans ce compte, l’application de LIs dans tous les domaines de séparation comprenant l'extraction liquide-liquide, la distillation extractive, etc. [19]. Figure III.3 : Diverses applications des liquides ioniques. 40 Simulation de l’unité d’extraction des aromatiques . CHAPITRE IV IV. Simulation de l’unité d’extraction des aromatiques IV.1 Introduction La croissance rapide de la production des hydrocarbures aromatiques, benzène, toluène et xylènes BTX, d'origine pétrolière est due au large marché de ces grands intermédiaires et à l'existence des procédés de reforming et de pyrolyse des essences qui rendent disponible des quantités importantes de coupes riches en aromatiques. Dans ce chapitre on soulève deux grandes parties, la première présente une vision générale sur les hydrocarbures aromatiques. D’autre part on va se focaliser sur l’extraction liquide-liquide par solvant sélectif comme une technique de séparation. Le choix du solvant le mieux adapté est fait à partir de plusieurs critères. La deuxième partie consiste à faire une simulation (conception et exécution) du procédé d’extraction liquide-liquide des aromatique par différents solvants organiques ordinaires, ensuite par un solvant vert type liquide ionique dans le but de comparer l’efficacité des solvants utilisés. Pour réaliser cette étude on a exploité l’outil de simulation ASPEN HYSYS version 7.1. IV.2 Description du procédé d’extraction des hydrocarbures aromatiques par solvant sélectif IV.2.1 Schéma général du procédé d’extraction des aromatiques par solvant Un procédé industriel d’extraction des aromatiques BTX est un procédé à fonctionnement continu, il comporte un ensemble d’opérations représentées schématiquement dans la figure IV.1. On peut distinguer trois opérations principales : ٠ L’extraction proprement dite : a pour fonction d’assurer le rendement du procédé, c’est-à-dire de délivrer un raffinat pratiquement exempt d’aromatique. C’est une extraction à contre-courant simple de la charge et du solvant. ٠ La purification des aromatiques : a pour fonction d’amener les aromatiques à leurs spécifications finales de pureté en hydrocarbures non-aromatiques. ٠ La régénération du solvant ou séparation BTX/solvant : est l’opération qui sépare les aromatiques du solvant. Elle est consistée généralement en une distillation simple ou un stripping. 40 Simulation de l’unité d’extraction des aromatiques . CHAPITRE IV Et trois opérations annexes ; ٠ Le lavage de raffinat. ٠ La séparation du solvant de l’eau de lavage. ٠ La purification du solvant. Figure IV.1 : Schéma général du procédé d’extraction des aromatiques [2] IV.2.2 Critères de choix de solvant Le choix de solvant le mieux adapté pour l’extraction des aromatiques est basé sur plusieurs critères, en se basant sur différents paramètres, tels que l’efficacité de solvant, les propriétés physico-chimiques, les propriétés technico-économiques et les propriétés environnementales. a- Efficacité de solvant Il doit avoir un bon coefficient de distribution (Di) généralement supérieur à 1, qui est défini par la relation suivante [11] : / : Concentration de l’espèce i dans la phase extrait : Concentration de l’espèce i dans la phase raffinat Il doit avoir une sélectivité (Sij) élevée pour les composés aromatiques présents dans le mélange (i + j), qui est définie par la relation suivante [11] : 41 Simulation de l’unité d’extraction des aromatiques . CHAPITRE IV / / b- Propriétés physico-chimiques Point d’ébullition plus élevé que celui des composants de la charge afin de permettre sa récupération et son recyclage. Une température de cristallisation suffisamment basse pour qu’ils puissent être mis en œuvre sans complication d’appareillage. Une viscosité inferieure à la température d’utilisation d’extracteur pour assurer un bon transfert de matière. Faible tension de vapeur pour éviter un équipement à haute pression. Stabilité, pas de dégradation thermique et / ou chimique. Etre non miscible avec les hydrocarbures saturés. Grande densité pour assurer un différentiel de densité avec les hydrocarbures de la charge, favorable à une décantation convenable des phases et au bon fonctionnement des extracteurs [3]. c- Propriétés technico-économiques Récupération facile, si possible par un simple flash. Large disponibilité et coût modéré. Non corrosif pour les métaux conventionnels de construction [3]. d- Propriétés environnementales Non toxique pour l’environnement et la sécurité. Non pollutant [3]. IV.2.3 Différents types des solvants ordinaires Les solvants des procédés industrialisés sont, soit des glycols : les diéthylènes glycols (DEG), soit des dérivés oxygénés de molécules soufrés comme la tétraméthylènesulfone (sulfolane) ou le diméthylsulfoxide (DMSO) (Figure IV.2). Ils possèdent les propriétés générales des solvants industriels [3]. 42 Simulation de l’unité d’extraction des aromatiques . CHAPITRE IV Di éthylènes glycols Tétraméthylènesulfone Diméthylsulfoxide Figure IV.2 : Structures des solvants ordinaires IV.2.3.1 Propriétés physico-chimiques Tableau IV.1 : Propriétés physico-chimiques des solvants ordinaires [3] Solvant DEG M Tf Tb ρ (kg/m3) μ (mPa.s)/ θ Pression de (g/mole) (°C) (°C) à 20°C (°C) vapeur (kPa) 106,1 -8 245 1116 35,7/20 0,30 à 65,1°C 1,2 à 90,3°C Sulfolane 120,2 27,6 287 1266 10,3/30 1,33.10-3 à 30°C DMSO 78,13 18,5 190,85 1100 1,99/25 0,084 à 25°C IV.2.3.2 Propriétés environnementales a- Informations toxicologiques Tableau IV.2 : Informations toxicologiques des solvants ordinaires [3] Solvant DEG Toxicité aigue LD50 Indication Valeurs limites (mg/kg) d’exposition sur des risques (Orale) (Peau) 8h en ppm 19530 52 Pas irritant R22, S2, pour la S46 Cancérogénèse Résultat négative peau Sulfolane 1941 4009 R22 0,37 Résultat négative DMSO 28000 50000 R36, 37,38 50 Résultat négative R36/37/38 : Irritant pour les yeux, les voies respiratoires et la peau. 43 Simulation de l’unité d’extraction des aromatiques . CHAPITRE IV R22 : Nocif en cas d’ingestion. S46 : En cas d’ingestion, consulter immédiatement un médecin et lui montrer l’emballage ou l’étiquette. b- Informations écologiques Les solvants organiques cités sont tous des composés organiques volatils (COV). Leur vaporisation dans l’atmosphère contribue à la production d’ozone dans la troposphère par réaction photochimique, augmentant ainsi les risques, en particulier pour les personnes asthmatiques ou souffrant d’insuffisance respiratoire. Le rejet de ces solvants directement dans le milieu naturel peut contribuer sensiblement à la détérioration de la faune et la flore peuplant les fleuves et les rivières [2]. IV.3 Simulation du procédé d’extraction des aromatique en utilisant des solvants organiques IV.3.1 Méthodologie générale Cette partie consiste à simuler un procédé d’extraction des aromatiques par des solvants ordinaires présentés précédemment à l’échelle industrielle en utilisant un logiciel de simulation le plus connu dans le domaine d’engineering, qui est ASPEN HYSYS version 7.1. IV.3.1.1 Les étapes de simulation a- Choix du système de séparation L’extraction de benzène à partir d’un mélange benzène/heptane par des solvants ordinaires a été choisi comme un système modèle pour la séparation des aromatiques / aliphatiques. b- Choix du modèle thermodynamique Les données des paramètres d’interaction binaires pour le système heptane + benzène + solvant ont été estimés en choisissant le modèle thermodynamique NRTL (Non 44 Simulation de l’unité d’extraction des aromatiques . CHAPITRE IV Random Two Liquids) qui est un modèle semi-empirique basé sur le concept de composition locale. Le modèle NRTL peut décrire avec précision le comportement du système, donc c’est le modèle le plus convenable pour la simulation des procédés d’extraction liquide-liquide. Les paramètres d’interactions binaires du modèle NRTL Δuij, Δuji sont présentés dans le tableau IV.3. Tableau IV.3 : Paramètres d’interaction du modèle NRTL pour le système ternaire {benzène + n heptane + solvants classiques} Système ternaire Benzène (1) - n-heptane (2) - Sulfolane (3) Benzène (1) - n-heptane (2) - DMSO (3) ij Δuij (J/mole) Δuji (J/mole) 12 -360,939 762,59 13 104,723 804,350 23 2943,92 1714,668 12 -733,046 1089,939 13 294,854 178,622 23 1650,650 2023,427 Δuij est un paramètre ajustable représentant l’énergie d’interaction entre les espèces i et j. c- Conditions opératoires Les conditions moyennes d’utilisation des solvants ordinaires étudiés dans l’extracteur sont déterminées selon les procédés industriels existants (Tableaux IV.4 et IV.5). d- Description du procédé d’extraction des aromatiques Le mélange d’alimentation est envoyé vers la tour d’extraction liquide- liquide (T100), ou les hydrocarbures aromatiques sont dissous sélectivement dans le solvant. La phase raffinat riche en hydrocarbures non aromatiques sort en haut de la colonne et est envoyé vers la tour de lavage avec l’eau (T-102) pour le but de récupérer la petite quantité de solvant entrainée dans la phase raffinat. Le mélange eau-solvant est envoyé vers le stripper (T-103) pour être séparé. Les aliphatiques sortent en haut de la tour de lavage et sont envoyés vers le stockage. La phase extrait riche en solvant quitte la tour 45 Simulation de l’unité d’extraction des aromatiques . CHAPITRE IV d’extraction avec des traces des aliphatiques et une grande quantité des aromatiques, ces derniers sont envoyés vers le stripper (T-101) pour assurer une bonne séparation solvant/aromatique, le solvant pur quitte le stripper (T-101) en bas et est recyclé vers la tour d’extraction et les aromatiques sortent comme distillat avec une grande pureté. Le procédé d’extraction retenu par le simulateur Aspen Hysys est présenté dans la figure IV.4. Tableau IV.4 : Conditions opératoires des procédés d’extraction des aromatiques à l’échelle industrielle [3] Procédé Sulfolane Solvant utilisé Conditions Rapport molaire Nombre opératoires solvant/Alimentation d’étages Sulfolane 100°C à 2 bar 4/1 12 DMSO 35°C à 1 bar 12 (Shell-Uop) IFP 4/1 Tableau IV.5 : Conditions opératoires des procédés d’extraction des aromatiques par des solvants organiques DMSO et sulfolane Alimentation Solvant Benzène - n-Heptane Sulfolane DMSO 25 100 35 1,013 2,026 1,103 Débit total (t/h) 300 1200 1200 Benzène (t/h) 120 - - Heptane (t/h) 180 - - Solvant (t/h) - 1200 1200 Température (°C) Pression (bar) Composition en % massique Benzène 40 - - n-Heptane 60 - - - 100 100 Solvant 46 . CHAPITRE IV Simulation de l’unité d’extraction des aromatiques Figure IV.3 : Schéma général du procédé d’extraction des aromatique 47 . CHAPITRE IV Simulation de l’unité d’extraction des aromatiques Figure IV.4 : Schéma du procédé d’extraction des aromatique par des solvants organiques conçu par le simulateur Aspen HYSYS 7.1 48 Simulation de l’unité d’extraction des aromatiques . CHAPITRE IV IV.4 Simulation d’un procédé d’extraction des aromatique par des Liquides ioniques L’application des liquides ioniques pour les procédés d’extraction est prometteuse, car ils représentent un nombre important des avantages qui sont entre autres : Pression de vapeur négligeable : pas des émissions dans l’atmosphère ; Large gamme de température ; Régénération facile par évaporation ou par stripping des composés séparés ; Leur nature non-toxique [20]. IV.4.1 Avantages et inconvénients IV.4.1.1 Avantages On peut optimiser leurs caractéristiques pour une application donnée en modifiant la nature du couple anion/cation. La vitesse des réactions, la sélectivité et le rendement sont souvent meilleurs dans les liquides ioniques. Leur non volatilité est mise à profit dans de nombreux processus chimiques, car elle garantit notamment une non-exposition des opérateurs aux vapeurs de solvant. Les liquides ioniques possèdent une pression de vapeur nulle aux conditions ambiantes et sont donc non-volatils et permettent d’éviter les problèmes de sécurité et de pollution lié à l’évaporation du solvant. Les liquides ioniques sont des bons solvants pour les sels et sont miscibles dans d’autres solvants. Le produit organique de la réaction peut facilement être extrait des liquides ioniques dans lesquels sont présents les catalyseurs. Le catalyseur peut être ainsi être séparé des produits et réutilisé. Bien que l’extraction nécessite l’utilisation d’un solvant organique, le procédé de réutilisation du catalyseur et du solvant reste bénéfique pour l’environnement. De plus, une distillation peut aussi permettre de recueillir le produit. Cependant la totalité des effets des liquides ioniques sur l’environnement n’a pas été complètement étudié. Les liquides ioniques peuvent être fonctionnalisés. L’ajout d’un groupement peut augmenter le caractère recyclable d’un liquide ionique [21]. 49 Simulation de l’unité d’extraction des aromatiques . CHAPITRE IV IV.4.1.2 Inconvénients Certain nombre de ces composés ont une certaine toxicité intrinsèque. N'étant pas volatils, leur élimination, notamment lors pharmaceutiquement actifs, est très difficile. du séchage de composés Les solvants sont souvent utilisés comme volant thermiques pour sécuriser des procédés industriels, la température du milieu ne dépassant pas le point d'ébullition du solvant. Avec les liquides ioniques, cette barrière n'existe plus et un emballement de réaction est ainsi susceptible d'atteindre une éventuelle température de décomposition des produits formés De même, en cas de surchauffe, des dégradations du solvant peuvent survenir à la place de son évaporation, pouvant mener à d'autres sous-produits toxiques. Le prix de revient élevé de ces solvants par rapport aux solvants classiques limite grandement leur utilisation, malgré les possibilités avancées de recyclage [21]. IV.4.2 Choix de liquide ionique Le choix du liquide ionique le mieux adapté pour une extraction liquide- liquide est basé sur plusieurs critères : Premièrement, il doit être sélectif, c’est-à-dire être capable de solubiliser le soluté à extraire tout en ayant une solubilité faible pour le reste des constituants du mélange. Il doit également être facile à synthétiser et à manipuler. Ses propriétés physiques (point de fusion, viscosité...) doivent également être en adéquation avec le procédé étudié. Enfin, il doit être le moins coûteux possible [14]. Pour répondre à ces critères, nous avons sélectionné un liquide ionique 1-butyl-3méthylimidazolium thiocyanate [BMIM] [SCN] (Figure IV.5), qui est utilisé comme solvant pour la séparation des aromatiques à partir de leur mélange avec les hydrocarbures aliphatiques. Ce liquide ionique, en plus de posséder des avantages innombrables, présentent aussi un niveau acceptable de la toxicité et peut être facilement synthétisé avec un coût raisonnable [14]. Les propriétés physico-chimiques du liquide ionique choisi comme solvant sont présentées dans le tableau IV.6. 50 Simulation de l’unité d’extraction des aromatiques . CHAPITRE IV Figure IV.5 : Structure du liquide ionique [BMIM] [SCN] Tableau IV.6 : Les principales propriétés physico-chimiques du liquide ionique [BMIM] [SCN] [22] LI [BMIM] M ρ g/cm3 (g/mole) à 25°C 197,30 1,067 Tb (°C) Tf (°C) μ (mPa.s)/ Pvapeur Toxicité θ (°C) 241,15 < -20 [SCN] 54/25 Négligeabl Non e IV.4.3 Simulation du procédé Pour le but de simuler un procédé d’extraction des aromatique par solvants type liquide ionique, un modèle de procédé a été développé en exploitant le simulateur Aspen Hysys 7.1. Le système modèle benzène + n-heptane + [BMIM][SCN] a été choisi comme système objet d’étude. a- Définition des constituants hypothétiques Le problème qui se pose dans cette partie en ait que les LIs ne sont pas répertoriées dans la base de données de Aspen HYSYS 7.1. Donc pour résoudre ce problème, nous avons introduit dans la base de données du simulateur ce nouveau constituant. La procédure d’introduction du liquide ionique [BMIM][SCN] est présentée par les étapes suivantes : - Récolter les propriétés physico-chimiques des LIs choisis, en se basant sur la littérature. - Introduire les liquides ioniques dans la base de données de HYSYS comme nouveau composé, en se basant sur les propriétés obtenus précédemment par l’option « hypothetical » (Figure IV.6). 51 Simulation de l’unité d’extraction des aromatiques . CHAPITRE IV Figure IV.6 : Introduction du LI [BMIM][SCN] dans la base de données de HYSYS - Caractériser la structure du liquide ionique en se basant sur leurs groupes chimiques par le modèle UNIFAC « UNIFAC Compenet Builder » (Figure IV.7) Figure IV.7 : Caractérisation de la structure de liquide ionique [BMIM][SCN] - Estimer les propriétés manquantes par le modèle UNIFAC «Estimate unknown props». Une fois introduire le liquide ionique dans la base de données de HYSYS, une étape de conception de procédé s’impose. b- Modèle thermodynamique Afin de faciliter l’utilisation des liquides ioniques pour la simulation et le dimensionnement des procédés, les données expérimentales d’équilibre liquide-liquide 52 Simulation de l’unité d’extraction des aromatiques . CHAPITRE IV ont été corrélées à l’aide du modèle thermodynamique UNIQUAC. Les paramètres d’interactions binaires du modèle UNIQUAC Δuij, Δu ji sont présentés dans le tableau IV.6. Tableau IV. 7 : Paramètres d’interaction du modèle UNIQUAC pour le système ternaire {benzène + n heptane + LIs} [14] Système ternaire ij Δuij (J/mole) Δuji (J/mole) 12 -534 1215 Benzène (1) - n-heptane (2) -[BMIM][SCN] (3) 13 2288 -1009 23 5481 367 Δuij : est un paramètre ajustable représentant l’énergie d’interaction entre les espèces i et j. Le diagramme d’équilibre liquide – liquide du système benzène –n-heptane – [BMIM][SCN] est représenté sur la figure IV.8. Le diagramme observé est du type II, avec deux systèmes binaires qui présentent une lacune de miscibilité. Benzène Phases raffinat Phases extrait Droite d’équilibre L -L n-Heptane [BMIM][SCN] Figure IV.8 : Diagramme de phase du système ternaire benzène – n-heptane [BMIM][SCN] (Données expérimentales) [14] 53 Simulation de l’unité d’extraction des aromatiques . CHAPITRE IV c- Conditions opératoires Les conditions opératoires de la colonne d’extraction des aromatiques par le liquide ionique [BMIM][SCN] sont fournies dans les tableaux IV.8 et IV.9. Tableau IV.8 : Conditions opératoires de la colonne d’extraction des aromatiques par du liquide ionique Spécifications Valeurs Pression, bar 1,013 Température, °C 20 Nombre d’étages 12 Rapport molaire S/F 2,5 Tableau IV.9 : Spécifications des courants d’alimentation et de solvant du procédé d’extraction des aromatiques par du liquide ionique Spécifications Courants Alimentation Solvant [BMIM][SCN] T, °C 25 20 P, bar 1,013 1,013 Débit total, t/h 300 750 Benzène, t/h 120 - Heptane, t/h 180 - - 750 Benzène 40 - n-Heptane 60 - - 100 [BMIM][SCN], t/h [BMIM][SCN] d- Conception et description du procédé Le mélange d’alimentation benzène - heptane est envoyé vers la colonne d’extraction (T-100), ou le benzène est dissous sélectivement avec le liquide ionique. La phase raffinat riche en heptane sort en haut de la colonne avec une grande pureté et est envoyé vers le stockage. La phase extrait riche en solvant quitte la colonne d’extraction avec une quantité maximale de benzène et est envoyé vers le stripper (T-101) pour assurer 54 . CHAPITRE IV Simulation de l’unité d’extraction des aromatiques une bonne séparation solvant/aromatique, le solvant pur quitte le stripper comme résidu et est recyclé vers la colonne d’extraction. Le benzène sort comme distillat avec une grande pureté (Figure IV.9). D’une manière générale, dans ce chapitre on a mis en évidence les procédés d’extraction des aromatiques, par des solvants organiques ordinaires et par un solvant de type liquide ionique. Une étude comparative a été établi pour mettre au point les avantages et les inconvénients des différents types de solvants dans les procédés d’extraction des aromatiques étudiés. 55 . CHAPITRE IV Simulation de l’unité d’extraction des aromatiques Figure IV.9 : Schéma du procédé d’extraction des aromatiques par un liquide ionique conçu par le simulateur Aspen HYSYS 7.1 56 Simulation de l’unité d’extraction des aromatiques . CHAPITRE IV IV.5 Résultats de la simulation IV.5.1 Simulation de la colonne d’extraction liquide-liquide avec des solvants organiques Les résultats de simulation obtenus pour les différents solvants organiques choisis dans cette étude sont rassemblés dans les tableaux IV.10 et IV.11. Les bilans matières de la colonne d'extraction en présence des deux solvants sulfolane et DMSO sont illustrés par les points représentatifs des phases extrait et raffinat obtenues après séparation du mélange contenant 40% massique en benzène sur les diagrammes triangulaires des systèmes ternaires étudiés (Figure IV.10). Tableau IV.10 : Résultats de simulation de la colonne d’extraction (T-100) pour les différents solvants organiques étudiés Extrait Procédés Raffinat Sulfolane DMSO 80,79 35,11 100,5 35,07 3 1 3 1 Débit total, t/h 1320 1350 174 147 Benzène, t/h 120 121 0,385 0,231 n-Heptane, t/h 15,9 34,0 164 146 Solvant, t/h 1180 1190 9,29 0,992 Température, °C Pression, bar Sulfolane DMSO Composition en masse % Benzène 9,1 8,98 0,26 0,16 Heptane 1,20 2,52 94,4 99,2 Solvant 89,7 88,5 5,34 0,64 Taux de récupération % Benzène 99,7 99,8 0,319 0,191 n-Heptane 8,84 18,9 91,2 81,1 Solvant 99,2 99,9 0,778 0,0832 57 Simulation de l’unité d’extraction des aromatiques . CHAPITRE IV Tableau IV.11 : Résultats de calculs de la sélectivité (Sij) et du coefficient de distribution (D) pour les différents solvants organiques étudiés Composition en fraction massique Raffinat D Sij 41,1 0,467 45,1 0,861 Extrait Benzène (1) n-Heptane (2) Sulfolane (3) Benzène (1) n-Heptane (2) Sulfolane (3) 0,0022 0,944 0,0538 0,091 0,0120 0,897 Benzène 1 n-Heptane 2 Benzène 1 n-Heptane 2 0,0020 0,9894 0,0907 0,0193 DMSO 3 0,0086 DMSO 3 0,890 Benzène Benzène 1 (a) 0 0.1 0.9 0.2 0.8 0.3 0.7 0.4 0.6 0.5 0.5 0.7 0.3 Raffinat Mélange (F+ S) 0.6 0.4 0.9 0.1 n-Heptane 1 0 n-Heptane Extrait 0.8 0.2 1 0.9 0.8 0.7 0.6 0.5 0.4 0.3 0.2 0.1 Sulfolane 0 Sulfolane Benzène (b) Mélange (F+ S) Raffinat n-Heptane Extrait DMSO Figure IV.10: Diagrammes ternaires des systèmes benzène - n-heptane - solvant : (a) en présence de sulfolane, (b) en présence de DMSO 58 Simulation de l’unité d’extraction des aromatiques . CHAPITRE IV Interprétation Les résultats de simulation de la colonne d’extraction liquide-liquide montrent que le procédé d’extraction avec le DMSO donne un bon taux de récupération de benzène dans la phase extrait qui est presque égal à celui obtenu avec le sulfolane. Alors que, le taux de récupération de l’heptane dans la phase raffinat est beaucoup plus important en présence de sulfolane qu’en DMSO. Ainsi, on constate que le solvant DMSO présente une meilleure sélectivité et un bon coefficient de distribution par rapport au sulfolane. D’après les diagrammes ternaires (Figure IV.10), on remarque que l’extraction en présence du DMSO donne un raffinat contenant une très faible quantité de solvant comparée à celle récupérée dans le cas de sulfolane qui est presque 10 fois supérieure. IV.5.2 Etude de l’effet de la composition du mélange binaire benzène - nheptane sur l’extraction liquide – liquide en présence des solvants organiques Pour approfondir notre étude, nous avons jugé utile d’examiner l’effet de la variation de la composition du mélange benzène – n-heptane pour chaque solvant organique envisagé sur la qualité de l’extraction (Tableau IV.12). Les résultats obtenus sont regroupés dans le tableau IV.13 et aussi illustrés dans les figures IV.11 – IV.12. Tableau IV.12: Différentes compositions du mélange mélanges benzène – n-heptane N° point 1 Benzène (1) % 10 n-Heptane (2) % 90 Sulfolane (3) % 100 Benzène (1) % 10 n-Heptane (2) % 90 DMSO (3) % 100 2 20 80 100 20 80 100 3 30 70 100 30 70 100 4 40 60 100 40 60 100 5 50 50 100 50 50 100 6 60 40 100 60 40 100 7 70 30 100 70 30 100 8 80 20 100 80 20 100 59 Simulation de l’unité d’extraction des aromatiques . CHAPITRE IV 2.2 2.0 sélectivité benzène/heptane 1.8 1.6 1.4 1.2 1.0 0.8 0.6 0.4 Sulfolane DMSO 0.2 0.0 0 10 20 30 40 50 60 70 80 90 coefficient de distribution de bènzene Figure IV.11 : Sélectivités distribution è è / en fonction de coefficient de pour les différentes compositions de l’alimentation Benzène Points de mélange Raffinat n-Heptane Extrait DMSO Figure IV.12 : Diagramme triangulaire du système Benzène (1) - n-heptane (2) DMSO (3) pour les différentes compositions du mélange binaire 60 Simulation de l’unité d’extraction des aromatiques . CHAPITRE IV Tableau IV.13 : Résultats de calculs de la sélectivité et du coefficient de distribution pour différentes composition de l’alimentation Raffinat Extrait D S Benzène (1) 0,0032 n-Heptane Sulfolane Benzène n-Heptane Sulfolane (2) (3) (1) (2) (3) 0,943 0,0538 0,0245 0,00577 0,970 7,07 0,0384 0,00306 0,943 0,0538 0,0479 0,00764 0,944 15,6 0,113 0,00249 0,944 0,0535 0,0702 0,00974 0,920 28,2 0,259 0,00222 0,944 0,0534 0,0911 0,0120 0,897 41,1 0,467 0,00215 0,944 0,0534 0,111 0,0146 0,874 51,7 0,711 0,00214 0,944 0,0534 0,130 0,0173 0,853 60,7 0,990 0,00214 0,945 0,0533 0,148 0,0202 0,832 68,9 1,31 0,00214 0,945 0,0533 0,164 0,0233 0,812 76,7 1,69 Raffinat Extrait D S Benzène (1) 0,002 n-Heptane DMSO (2) (3) 0,989 0,00864 Benzène n-Heptane DMSO (1) (2) (3) 0,0248 0,0151 0,960 12,4 0,185 0,002 0,989 0,00864 0,0478 0,0164 0,936 23,8 0,387 0,002 0,989 0,00864 0,0696 0,0178 0,913 34,7 0,613 0,00201 0,9894 0,00863 0,0904 0,0193 0,890 45,1 0,861 0,00201 0,989 0,00863 0,110 0,0208 0,869 54,9 1,13 0,00201 0,989 0,00862 0,129 0,0224 0,849 64,3 1,43 0,00201 0,989 0,00861 0,147 0,0246 0,829 73,2 1,78 0,00201 0,989 0,00860 0,164 0,0263 0,810 81,7 2,13 61 Simulation de l’unité d’extraction des aromatiques . CHAPITRE IV Benzène Points de mélange Raffinat n-Heptane Extrait Sulfolane Figure IV.13 : Diagramme triangulaire du système Benzène (1) - n-heptane (2) Sulfolane (3) pour les différentes compositions du mélange binaire D’après les résultats obtenus, on note que la sélectivité et le coefficient de distribution s’accroissent avec l’augmentation du benzène dans le mélange d’alimentation. Les valeurs de ces deux principales caractéristiques augmentent d’autant plus en présence du DMSO comme solvant. Il en sort que, le DMSO reste le meilleure solvant quelque soit les proportions du benzène et du n-heptane dans le mélange à séparer. IV.5.3 Simulation de la colonne d’extraction liquide-liquide avec du liquide ionique Les résultats de calcul de la sélectivité et du coefficient de distribution sont reportés dans le tableau IV.14. Le bilan de matière établi après simulation de la colonne d’extraction du mélange benzène –n-heptane en présence du liquide ionique [BMIM] [SCN] est donné dans le tableau IV.15. 62 Simulation de l’unité d’extraction des aromatiques . CHAPITRE IV Tableau IV.14 : Résultats de calcul de la sélectivité et du coefficient de distribution pour les différents solvants organiques étudiés Raffinat Extrait Benzène nHeptane [BMIM] Benzène S 1,19.1014 1,58.109 nHeptane [BMIM] [SCN] 0 D [SCN] 0,999935 0,000065 0,288 0 0,712 Tableau IV.15 : Résultats de simulation de la colonne d’extraction (T-100) en présence du liquide ionique Extrait Raffinat Température, °C 22,20 20 Pression, bar 1,013 1,013 Débit total, t/h 870 180 Benzène, t/h 120 3,38.10-13 0,0071 180 750 0,023 n-Heptane, t/h Solvant, t/h Composition en masse % Benzène n-Heptane Solvant 13,8 0 0 99,9872 86,2 0,0128 Taux de récupération % Benzène n-Heptane Solvant 100 0 0,00393 100 100 0,00306 63 Simulation de l’unité d’extraction des aromatiques . CHAPITRE IV Benzène Mélange (F+S) Extrait Raffinat n-Heptane [BMIM] [SCN] Figure IV.14 : Diagramme ternaire du système benzène - n-heptane - [BMIM] [SCN] IV.5.4 Etude de l’effet de la composition du mélange benzène - n-heptane sur l’extraction liquide – liquide en présence de liquide ionique Pour approfondir notre étude, nous avons jugé utile d’examiner l’effet de la variation de la composition du mélange benzène – n-heptane pour liquide ionique sur la qualité de l’extraction (IV.14). Les résultats obtenus sont regroupés dans le tableau IV.16 et aussi illustrés dans la figure IV.15 Tableau IV.16 : Résultats de calculs de la sélectivité et du coefficient de distribution pour les différentes compositions d’alimentation Raffinat Benzène n-Heptane Extrait [BMIM] Benzène n-Heptane [SCN] D S [BMIM] [SCN] 4,09.10-14 1 6,48.10-5 0,0918 9,72.10-9 0,908 2,24.1012 2,18.104 2,36.10-14 1 6,48.10-5 0,168 5,14.10-7 0,832 7,12.1012 3,66.106 8,95.10-15 1 6,48.10-5 0,233 3,76.10-6 0,767 2,6.1013 2,41.10-15 1 6,48.10-5 0,288 1,32.10-5 0,712 1,19.1014 1,58.109 4,44.10-16 1 6,48.10-5 0,336 3,23.10-5 0,664 7,56.1014 2,44.1010 5,12.10-17 1 6,48.10-5 0,377 6,35.10-5 0,623 7,38.1015 4,69.1011 2,94.10-18 1 648.10-5 0,414 1,09.10-4 0,586 1,41.1017 1,53.1013 4,85.10-20 1 6,48.10-5 0,447 1,68.10-4 0,553 9,22.1018 1,55.1015 9,76.107 64 Simulation de l’unité d’extraction des aromatiques . CHAPITRE IV Benzène Benzène 1 0 0.1 0.9 0.2 0.8 0.3 0.7 0.4 0.6 0.5 0.5 0.6 0.4 Extrait 0.7 0.3 0.8 0.2 Raffinat 0.1 n-Heptane 0.9 0 n-Heptane 1 0.9 0.8 0.7 0.6 0.5 0.4 0.3 0.2 0.1 1 0 LI [BMIM] [SCN] Figure IV.15 : Diagramme triangulaire du système benzène (1) - n-heptane (2) -[BMIM] [SCN] pour les différentes compositions du mélange d’alimentation On constate qu’en présence du liquide ionique [BMIM][SCN] le domaine d’immiscibilité est plus large qu’en présence des solvants organiques (sulfolane et DMSO), ce qui rend la séparation facile même à des fortes concentrations en benzène dans le mélange à séparer. Ainsi on remarque que la séparation est meilleure avec moins de quantité de solvant en utilisant du liquide ionique [BMIM] [SCN]. Dans le tableau comparatif IV.17 sont exposés les résultats de simulation de la colonne d’extraction (T100) des trois procédés étudiés. Les résultats montrent que le solvant [BMIM][SCN] présente une meilleure sélectivité et un bon coefficient de distribution qui tends vers l’infinie par rapport aux autres solvants organiques ordinaires. Cela peut être dû à la très faible solubilité de n-heptane dans le liquide ionique. Donc on peut dire que [BMIM][SCN] est plus efficace pour l’extraction de benzène. 65 Simulation de l’unité d’extraction des aromatiques . CHAPITRE IV Tableau IV.17 : Résultats de simulation de la colonne d’extraction (T-100) pour les différents procédés étudiés Alimentation Solvant Extrait Raffinat Procédés 1 2 3 1 2 3 1 2 3 1 2 3 Température, 25 25 25 100 35 20 80,79 35,11 22,20 100,5 35,07 20 Pression, bar 1,013 1,103 1,013 2 ,026 1,103 1,103 3 1 1,013 3 1 1,013 Débit total, t/h 300 300 300 1200 1200 750 1,32E+03 1,35E+03 8,70E+02 1,74E+02 1,47E+02 1,80E+02 Benzène, t/h 120 120 120 - - - 1,20E+02 1,21E+02 1,20E+02 3,85E-01 2,31E-01 3,38E-13 Heptane, t/h 180 180 180 - - - 1,59E+01 3,40E+01 7,07E-03 1,64E+02 1,46E+02 1,80E+02 Solvant, t/h - - - 1200 1200 750 1,18E+03 1,19E+03 7,50E+02 9,29E+00 9,92E-01 2,30E-02 1,88E-13 °C Composition en masse % Benzène 40 40 40 - - - 9,11E+00 8,98E+00 1,38E+01 2,22E-01 1,57E-01 Heptane 60 60 60 - - - 1,20E+00 2,53E+00 8,13E-04 9,44E+01 9,92E+01 1,00E+02 Solvant - - - 100 100 100 8,97E+01 8,85E+01 8,62E+01 5,34E+00 6,74E-01 1,28E-02 2,82E-13 Taux de récupération % Benzène - - - - - - 9,97E+01 9,98E+01 1,00E+02 3,19E-01 1,91E-01 Heptane - - - - - - 8,84E+00 1,89E+01 3,93E-03 9,12E+01 8,11E+01 1,00E+02 Solvant - - - - - - 9,92E+01 9,99E+01 1,00E+02 7,78E-01 8,32E-02 3,06E-03 1 : extraction par Sulfolane, 2 : extraction par DMSO, 3 : extraction par [BMIM] [SCN] 66 Simulation de l’unité d’extraction des aromatiques . CHAPITRE IV IV.5.5 Régénération de solvant Les résultats obtenus montrent que tous les procédés donnent un bon taux de régénération de solvant >99%, mais le degré de difficulté de la régénération dépend d’un solvant à un autre. Pour un solvant organique classique, la récupération nécessite un nombre important des opérations, par conséquent, elle exige une consommation d’énergie importante, donc une part des investissements élevés. Pour le solvant liquide ionique [BMIM][SCN], sa récupération ne demande qu’une seule unité (distillation simple), donc elle consomme moins d’énergie par rapport aux solvants organiques classiques. IV.5.5.1 Simulation de la colonne de régénération des solvants La simulation des colonnes de régénération de solvant à partir des phases extrait et raffinat nous a permis d’établir des bilans de matière et thermique autour des colonnes entière, afin d’évaluer le taux de récupération de solvant à recycler et la quantité d’énergie totale consommée aux rebouilleurs (Tableaux IV.18 –IV.22). Tableaux IV.18 : Résultats de simulation de la première colonne de distillation (T-101) pour les procédés avec des solvants organiques Alimentation 2 1 Température, °C Pression, bar Distillat Résidu 1 2 1 2 80,79 35,11 100,5 102,8 282 190 3 1 1,013 1,013 1,013 1,013 Débit total, t/h 1,32E+03 1,35E+03 1,36E+02 1,60E+02 1,19E+03 1,19E+03 Benzène, t/h 1,20E+02 1,21E+02 1,20E+02 1,20E+02 7,71E-01 1,19E+00 Heptane, t/h 1,59E+01 3,40E+01 1,59E+01 3,40E+01 2,21E-13 2,22E-11 Solvant, t/h 1,18E+03 1,19E+03 2,56E-01 6,12E+00 1,18E+03 1,19E+03 H2O, t/h 7,19E-03 2,08E-03 7,19E-03 2,08E-03 Composition en masse % 9,11E+00 8,98E+00 8,81E+01 7,49E+01 1,20E+00 2,53E+00 1,17E+01 2,13E+01 8,97E+01 8,85E+01 1,88E-01 3,83E+00 5,44E-04 1,55E-04 5,30E-03 1,30E-03 8,54E-11 5.96E-08 6,50E-02 1,86E-14 9,99E+01 7,20E-12 1,00E-01 1,87E-12 9,99E+01 5,02E-09 Benzene n-Heptane Sulfolane H2O 67 Simulation de l’unité d’extraction des aromatiques . CHAPITRE IV Benzene n-Heptane Sulfolane H2O 9,97E+01 8,84E+00 9,92E+01 9,97E+01 Taux de récupération % 9,98E+01 9,94E+01 9,90E+01 1,89E+01 1,00E+02 1,00E+02 9,99E+01 2,16E-02 5,14E-01 1,00E+02 1,00E+02 1,00E+02 6,40E-01 1,39E-12 1,00E+02 1,19E-06 9,82E-01 6,53E-11 9,95E+01 2,86E-03 Tableaux IV.19 : Résultats de la simulation de la deuxième colonne de distillation (T103) pour les procédés avec des solvants organiques Alimentation 1 2 Distillat Résidu 1 2 1 2 Température, °C 99,96 35,07 119,4 102,1 224,2 183,2 Pression, bar 1,013 1 1,014 1,014 1,014 1,014 Débit total, t/h 4,90E+00 2,76E+00 1,21E-01 1,87E+00 4,78E+00 8,96E-01 Benzène, t/h 2,53E-03 6,48E-05 2,53E-03 6,48E-05 3,23E-11 9,04E-31 Heptane, t/h 2,45E-02 1,81E-03 2,45E-02 1,81E-03 8,13E-27 1,16E-30 Solvant, t/h 4,77E+00 9,92E-01 2,28E-03 9,74E-02 4,77E+00 8,94E-01 H2O, t/h 9,94E-02 7,22E-03 2,08E-03 Benzene n-Heptane Sulfolane H2O 5,17E-02 4,99E-01 9,74E+01 2,03E+00 6,77E-10 1,70E-25 9,98E+01 1,51E-01 1,01E-28 1,29E-28 9,98E+01 2,32E-01 Benzene n-Heptane Sulfolane H2O 6,56E-01 1,49E-02 5,14E+01 5,07E+01 1,77E+00 9,22E-02 1,77E+00 Composition en masse % 2,35E-03 2,09E+00 3,47E-03 6,54E-02 2,01E+01 9,68E-02 3,59E+01 1,88E+00 5,21E+00 6,41E+01 7,59E+01 9,47E+01 Taux de récupération % 2,81E-02 1,00E+02 1,00E+02 1,24E-03 1,00E+02 1,00E+02 1,00E+02 4,79E-02 9,82E+00 9,83E+01 9,27E+01 9,99E+01 1,28E-06 3,32E-23 1,00E+02 7,27E+00 1,39E-24 6,41E-26 9,02E+01 1,18E-01 Tableaux IV.20 : Energie totale consommée en kW Energie (kW) QReb1 (T-101) QReb2 (T-103) QTOTAL 1 1,529.105 394,9 153294.9 2 1,272.105 1341 128541 1 : extraction par Sulfolane, 2 : extraction par DMSO 68 Simulation de l’unité d’extraction des aromatiques . CHAPITRE IV Tableaux IV.21 : Résultats de simulation de la première colonne de distillation (T-103) pour les procédés avec du liquide ionique Alimentation 22,20 Distillat 122,4 Résidu 268,1 1,013 1,013 1,013 Débit total, t/h 8,70E+02 1,21E+02 7,49E+02 Benzène, t/h 1,20E+02 1,20E+02 4,39E-16 Heptane, t/h 7,07E-03 7,07E-03 3,80E-28 Solvant, t/h 7,50E+02 7,49E-01 7,49E+02 Composition en masse % Benzene n-Heptane [BMIM] [SCN] 1,38E+01 8,13E-04 8,62E+01 9,94E+01 5,86E-03 6,20E-01 5,86E-17 5,07E-29 1,00E+02 Taux de récupération % Benzene n-Heptane [BMIM][SCN] 1,00E+02 3,93E-03 1,00E+02 1,00E+02 1,00E+02 9,98E-02 3,66E-16 5,37E-24 9,99E+01 Température, °C Pression, bar Tableaux IV.22 : Energie totale consommé en kW QReb (T-101) Energie (kW) 1,161.105 IV.5.6 Influence des propriétés physico-chimiques D’après le tableau IV.23, on voit que tous les solvants utilisés répondent aux normes des critères de l’extraction exigés tels que : Un point d’ébullition plus élevé que celui des composants de la charge afin de permettre sa récupération et son recyclage. Une température de cristallisation suffisamment basse pour qu’ils puissent être mis en œuvre sans complication d’appareillage. Faible tension de vapeur pour éviter un équipement haute pression. Grande densité (>1000 kg/m3) pour assurer un différentiel de densité avec les hydrocarbures de la charge, favorable à une décantation convenable des phases et au bon fonctionnement des extracteurs. 69 Simulation de l’unité d’extraction des aromatiques . CHAPITRE IV Tableau IV.23: Comparaison entre les différentes propriétés physico-chimiques des solvants étudiés Solvant Tb (°C) 287 ρ à 20°C (kg/m3) 1266 Pression de vapeur (kPa) 1,33.10-3 à 30°C Toxicité Sulfolane Tf (°C) 27,6 DMSO 18,5 190,85 1100 0,084 à 25°C Forte [BMIM][SCN] < -20 241,15 1067 négligeable Négligeable Faible Mais d’un point de vu toxicologique et environnemental, les solvants organiques présentent une toxicité élevée et une pollution nuisible à l’écosystème. Par contre le liquide ionique [BMIM][SCN] est pratiquement non-toxique et non polluant, grâce à leur nature non volatil. IV.5.7 Aspect technico-économique Les informations présentées dans le tableau IV.24, montrent que les solvants organiques ordinaires présentent un faible pouvoir solvant par rapport au liquide ionique [BMIM][SCN], qui se justifie par le taux de solvant utilisé par rapport à la charge ; une faible quantité utilisée exprime un bon pouvoir solvant. Tableau IV.24 : Critères technico-économique des procédés étudiés Procédés 1 2 3 Taux de solvant par rapport à la charge 4 4 2,5 Taux de récupération de solvant % > 99 > 99 > 99 Rendement en aromatique produit % > 99 > 99 > 99 Equipements utilisés dans le procédé Colonne d’extraction liquide-liquide (T-100) Colonne de régénération de solvant (T-101) Colonne de lavage de raffinat (T-102) Colonne de distillation (T-103) - Consommation d’énergie Energie total consommé en kW 1,53.105 1,29.105 1,16.105 70 . CHAPITRE IV Simulation de l’unité d’extraction des aromatiques 1 : extraction par sulfolane, 2 : extraction par DMSO, 3 : extraction par [BMIM][SCN] En plus la régénération de solvant et la production de benzène (rendement > 99 %) dans les procédés d’extraction par les solvants organiques ordinaires exige des opérations additionnelles où parait un nombre important des équipements, qui impliquent une grande consommation d’énergie, donc il y aura des investissements élevés. Par contre la quantité de solvant utilisé dans l’extraction par [BMIM][SCN] est facilement récupérable par une simple distillation, donc on peut dire que le procédé d’extraction par le liquide ionique est plus économique grâce à ses équipements moins encombrant (juste une tour de distillation), par conséquent ce procédé consomme moins énergie. 71 Conclusion générale Conclusion générale Comme nous venons de le voir, les liquides ioniques sont des sels liquide à température ambiante, se trouvent de manière plus fréquente dans les procédés de séparation, et sont très souvent utilisés comme solvant dans l’extraction liquide-liquide. Nous nous sommes intéressés, dans ce modeste travail, à la simulation d’un procédé d’extraction des aromatiques à partir de leur mélange avec les hydrocarbures aliphatiques, deux modèles de procédés ont été proposés ; le premier est conçu pour l’extraction du benzène de mélange binaire benzène - n-heptane par deux solvants organiques classiques: sulfolane et DMSO, et le deuxième est conçu pour l’extraction du benzène par un solvant de type liquide ionique [BMIM][SCN]. La simulation de ces procédés a été réalisée en faisant appel au simulateur ASPEN HYSYS 7.1. Les résultats de la simulation montrent que le liquide ionique [BMIM][SCN] présente une meilleur sélectivité que les autres solvants organiques classiques, et aussi il présente un bon coefficient de distribution, d’un point de vue économique tous les procédés étudiés donnent un rendement important en benzène produit > 99%, et un bon taux de régénération de solvant > 99%, mais le degré de difficulté de la régénération dépend d’un solvant à un autre. Pour un solvant organique classique ; la récupération nécessite un nombre important des opérations, par conséquent, elle exige une consommation d’énergie importante, donc une part des investissements élevées. Ainsi il est à noter que les pertes en solvant sont inévitables suite à son entraiment dans la vapeur lors de sa régénération des deux phases extrait et raffinat. Pour le solvant liquide ionique [BMIM][SCN] ; sa récupération ne demande qu’une seule unité (distillation simple), donc elle consomme moins d’énergie par rapport aux solvants organiques classiques. Les informations environnementales montrent que le liquide ionique [BMIM][SCN] présentent une faible toxicité, une moindre dangerosité à l’écosystème grâce à leur nature non volatil. 72 BIBLIOGRAPHIE REFERENCES BIBLIOGRAPHIQUES [1] Ould Mohamed Lemine Beyrouk. Extraction des aromatiques: Calcul de vérification de la colonne de Benzène de l'unité 200/RA1/K. Mémoire de fin d’études pour l’obtention du diplôme d’ingénieur d’état, université M’hamed Bogara de Boumerdes, 2007, p. 3-13. [2] S.AMIOUR, étude de l’unité d’extraction des aromatiques et calcul de vérification de section de fractionnement de la raffinerie de Skikda, 1ères JNTSTD, 2007, P.2-3. [3] Jean pierre WAUQIER. Le raffinage du pétrole : Procédés de séparation, Technip, Paris, 1998, P. 363-431-437. [4] ZOUGAB Dahbia, extraction des hydrocarbures aromatiques à partir d’une coupe pétrolière par microémulsion, Mémoire de Magister, université M’hamed Bogara de Boumerdes, 2007, p 4-6-10-11 [5] H. Renon, J. Prausnitz. Local compositions in thermodynamic excess functions for liquid mixtures. AIChE J., 1968,14, 135 – 144. [6] D. S.Abrams, J. M. Prausnitz. Statistical thermodynamics of liquid mixtures: a new 1975, 21, 1, 116-128. [7] R. Treybal. Mass transfer operations. MacGraw Hill Book Company, Singapoure, 1981. [8] R. Perrin et P. Scharef. Chimie industrielle, Masson, Paris, 1993, p. 100-101. [9] Y. François. Utilisation d’EC pour la caractérisation des liquides ioniques et intérêt des LIs comme nouveaux milieux de séparation en EC, Thèse doctorat, université Pierre et Marie curie, 2006, p 17-18-29-30. [10] B.Aoun. Liquide ionique : structure et dynamique, Thèse doctorat, université d’Orléans, 2010, p24-25-27-10. [11] J.Harman. Utilisation de la fonction (méth) acrylique pour accéder à denouveaux liquides ioniques, Thèse doctorat, Université Paul Verlaine – Metz, 2008, p 14-15. [12] Pucheault Dunod, LI, 2010, p6-7. [13] T.Gutel. LI leur utilisation et leur rôle comme solvant de réaction catalytique, Thèse doctorat, université Claude Bernard Lyon 1, 2007, p 23-24. BIBLIOGRAPHIE [14] Revelli. Etude thermodynamique des liquides ioniques: application à la protection de l’envirenemment, Thèse de doctorat, Institut National Polytechnique de Lorraine, 2010. [15] Paul J.Dyson and Tilman J.Gelbdach, App of Ils in synthesis and catalysis, the electrochemical society, 2007. [16] Tetsuy Tsoda and Charles L.Hussy, electrochemical app ILs, electrochemical society, 2007. [17] Guillermo Quijano, Annabel Couvert, Abdelatif Amrane, Ils: application and future trends in bioreactor technologies, Bioresource Technologie, 2010, p. 8923-8930. [18] Kazi Z. Sumon,Amr Henni,ILs for CO2 capture, 2011. [19] Ana B. Pereiro, Ana Rodriguez, An ionique liquide proposed as solvent in aromatique hydrocarbons separation by ionic liquid, Chemical engeneers, AICH J, 2006, 56, p. 381-386. [20] Wytze (G.W) Meindersma, Fredy (S.A.F) Onnik, and Andé B de Haan, Green separation processes with ionic liquids, Handbook of green chemistry, volume 6: ionic liquid, 2010, p. 141 [21] R. M. Barrer, « The Viscosity of Pure Liquids. II. Polymerised Ionic Melts », Trans. Faraday Soc., vol. 39, 1943, p. 59–67. [22] Chong Shen, Chum-Xili, Xue – Meili, Ying – Zhou Lu, Yasseen Muhamed, Estimation of dansities of ionic liquids using Patel-Teja equation of state and critical properties determined from group contribution, ALSEVIER J, 2001. RESUME Résumé De nos jours, remplacer les solvants organiques utilisées traditionnellement dans l’industrie chimique par une nouvelle génération de solvant moins toxique, moins inflammable, et moins polluant est un défi considérable. Les liquides ioniques, sels liquides qui satisfont ces critères, sont envisagés comme alternatives. Le but de ce travail est d’étudie l’impact de la substitution de certains solvants organiques classiques par d’autre liquide ionique pour l’extraction des hydrocarbures aromatiques à l’échelle industriel. L’extraction de benzène de mélange benzène – heptane a été choisis comme modèle de séparation. Les procédés d’extraction liquide – liquide proposés ont été simulés en utilisant l’outil de simulation des procédés ASPEN HYSYS 7.1. Les résultats de calcul montrent que le procédé d’extraction avec du liquide ionique offre une meilleure séparation et une régénération de solvant la moins couteuse de point de vue énergie. Mot clés: liquide ionique, hydrocarbures aromatiques, extraction liquide – liquide, modèle thermodynamique. Abstract Nowadays, to replace organic solvents used traditionally in the chemical industry by novel generation of less toxic, less flammable, and less polluting solvent is a considerable challenge. The ionic liquids, salts liquid which satisfy these criteria, are considered like alternatives. The goal of this work is of studies the impact of substitution of certain traditional organic solvents by other ionic liquids for the extraction of aromatic hydrocarbons on the industrial scale. The extraction of benzene from binary mixture of benzene - heptane was selected as model separation system. The proposal of the liquid-liquid extraction processes have been simulated using ASPEN HYSYS 7.1 software. The obtained results show that the liquid – liquid extraction process gives the best separation and a less energy consumption solvent regeneration process. Key words: ionic liquid, thermodynamic model. aromatic hydrocarbons, liquid-liquid extraction,