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IGN MAGAZINE IGN MAGAZINE Le monde de l’Institut Géographique National “ Reportage ORTHOPHOTOGRAPHIE ET PARTAGE DE L’INFORMATION : LE GRAND LYON N°4 Mars-avril 2001 INNOVATION LE PROJET EUROPÉEN « AGENT » Repères Tendance UNE PREMIÈRE CARTO EXPLORER ET AUTRES APPLICATIONS DES DONNÉES IGN L’ONF EN LAMBERT 93 PARTENARIAT ET GRAND PUBLIC L’ Des sociétés spécialisées, partenaires de l’IGN, développent des applications de plus en plus nombreuses à l’intention du grand public. Des expériences que l’Institut souhaite poursuivre. DEUX CONSEILS GÉNÉRAUX (CG 91 ET CG 95) CHOISISSENT LA BD TOPO ® L DES 2 es tout derniers jours de l’année 2000 ont vu deux conseils généraux, celui de l’Essonne (CG 91) et celui du Val-d’Oise (CG 95), choisir comme référentiel topographique départemental vectoriel la BD TOPO ®. Dans les deux cas, les décisions se sont inscrites dans le cadre de la mise en place d’un SIG départemental. Elles ont été précédées, à chaque fois, d’une réflexion intégrant tous les moyens à mettre en œuvre (matériel, logiciels, données, ressources humaines…), pilotée par L APPLICATIONS TRÈS Des contrats impliquant l’utilisation des données de l’Institut sont régulièrement signés avec ces entreprises. Les données sont entretenues et mises à jour en permanence et servent de base pour les applications que ces partenaires de l’IGN créent et commercialisent. Exploitées, dans un premier temps par les professionnels, ces bases de données IGN font l’objet d’applications grand public de plus en plus Ces trois produits seront livrés en utilisant le géoréférencement en projection Lambert 93. Des spécifications de qualité (précision géométrique, raccords et radiométrie entre feuilles scannées) et une assistance technique pour l’intégration finale des données sur site ont été mises en place avec l’ONF. SIG ET COLLECTIVITÉS TERRITORIALES es bases de données géographiques de l’IGN sont une matière première de référence pour les entreprises qui développent, réalisent et diffusent des produits spécifiques dans le domaine de l’information géographique, sur cédérom ou via Internet. APPRÉCIÉES DU GRAND PUBLIC Office national des forêts a signé un marché avec l’IGN pour l’acquisition d’un produit scanné issu des éléments de reproduction de la carte au 1 : 25 000 sur l’ensemble du territoire, ainsi que pour l’acquisition du modèle numérique de terrain et des courbes de niveau de la BD ALTI®. nombreuses. Le récent contrat passé avec la société Bayo est une parfaite illustration de ce type de partenariat. À partir de la base de données IGN SCAN 25 ® , cette société a conçu un ensemble de 180 cédéroms cartographiques Carto Explorer, qui permettent de naviguer sur les SCAN 25 ® de l’IGN. Destinés au randonneur, ils connaissent un réel succès. Fort de ces premières expériences, l’IGN souhaite développer ce type de coopération. ■ la direction générale des services de chaque département. Preuve, s’il était encore nécessaire de le démontrer, que l’information géographique revêt un intérêt stratégique pour toute collectivité territoriale et qu’elle doit être partagée le plus largement possible. Des référentiels départementaux image ont également été retenus : la BD ORTHO ® pour le CG 91 et SCAN 25 EDR ® pour le CG 95. La grande complémentarité entre les données vectorielles et les données image a été le principal critère de choix. DE MARS À JUIN AVRIL MAI > Du 29 mars au 24 juin, La Terre vue du ciel. > Du 24 au 26, Géo-événement. > Le 3, de 9 h à 17 h, Colloque SIG-urbanisme. Exposition IGN-Yann Arthus-Bertrand, au Schweizerisches Landesmuseum de Zürich (en extérieur, face à la gare). Planisphère géant IGN de 200 m2. À Paris, au Carrousel du Louvre. Stand IGN et stand ENSG. Journée Référentiel à Grande Échelle, le 24, organisée par le Cnig-Afigéo et l’IGN, et exposition sur les métiers de l’information géographique, vernissage le 24. Cité Descartes, à Marne-la-Vallée, dans les locaux de l’ENSG. Une confrontation de points de vue entre des responsables de collectivités publiques et des spécialistes en SIG. Presse LIVRE LES SYSTÈMES D’INFORMATION GÉOGRAPHIQUE e sont désormais les bases de données géographiques, structurées en couches d’informations spatiales, qui permettent d’élaborer des scénarios d’aménagement et d’évolution des territoires. Les auteurs du « Que saisje ? » Les Systèmes d’information géographique sont Jean Denègre et François Salgé, tous deux ingénieurs géographes et, respectivement, directeur de l’École nationale des sciences géographiques et secrétaire général du Comité national de l’information géographique. Aux Presses universitaires de France. SUR LE NET SIG La lettre www.ensg.ign.fr C RAPPEL L’ IGN met en ligne une présentation du réseau géodésique français (RGF93). Il propose le téléchargement gratuit de notices d’algorithmes géodésiques (Lambert, UTM, Gauss, Laborde, stéréo…) et du logiciel Circe 2000 (France métropolitaine, Dom), permettant la conversion de coordonnées géographiques ou cartographiques. L’IGN répond ainsi aux prescriptions du décret du 26 décembre 2000 (voir ci-contre), y ajoutant des aides pédagogiques utiles. Ces rubriques sont accessibles dès aujourd’hui sur le site Internet de l’ENSG en attendant un hébergement définitif sur le site institutionnel de l’IGN (www.ign.fr), prévu pour la fin du mois d’avril. Le logiciel Circe 2000 permet la transformation des coordonnées NTF en WGS84 ou RGF93 et réciproquement, avec une précision de quelques centimètres, ainsi que les calculs en projections Lambert 1, 2, 3, 4, Lambert 93, UTM fuseaux 30, 31, 32, etc. Une présentation de ces outils sera faite à l’occasion du Géo-événement 2001, notamment dans le cadre du cyberespace. (www.ensg.ign.fr/SGN/index1.html) La loi 99-533 du 25 juin 1999 (modifiant la loi de 1995 sur l’aménagement du territoire) a mis fin au rattachement obligatoire à l’ancien système de référence (défini en 1948). Elle lui a substitué le « système national de référence de coordonnées géographiques, planimétriques et altimétriques. C’est à lui que doivent être rattachées les informations localisées issues des travaux [...] réalisés par l’État, les collectivités locales, les entreprises chargées de l’exécution d’une mission de service public, ou pour leur compte ». Ce nouveau système est défini par décret paru le 28 décembre 2000 et consultable sur le site : www.legifrance.gouv.fr (rubrique : le Journal officiel, décret 2000-1276 du 26 décembre 2000.) DE MAI À SEPTEMBRE JUIN > À partir du 11 mai, la France départementale. > Du 2 au 4, Raid IGN-Lafuma. À l’occasion de l’Année du bois et de l’exposition de sculptures sur bois de Lucien Bénière. Assemblage au sol d’une carte numérique IGN de 100 m2 avec des photos d’arbres remarquables, dans les jardins du Sénat à Paris. Pour son 20e anniversaire, le raid IGNFrancital devient le raid international d’orientation « Raid IGN-Lafuma ». Il se déroule au Parc naturel régional du Pilat. Contact : 04 74 87 62 75. « Un grand puzzle de 500 000 pièces. » […] « J. -M. Viglino présentait à l’IGN une méthode de géoréférencement automatique du cadastre. Cela se passait lors des dernières Journées de la recherche IGN, le 27 février. […] La tâche est énorme mais le procédé mis au point semble prometteur, même s’il n’est pas encore industrialisé. » Autoroutes de l’information & territoires « Télé Atlas signe un accord avec l’IGN (Institut géographique national). Désormais, Télé Atlas pourra extraire et intégrer dans les bases de données qu’elle commercialise les données des cartes 1 : 25 000 ainsi que les attributs de numérotation des rues issus de la base IGN GÉOROUTE ® ». Le Courrier des maires « Dépeuplement des hameaux, regroupements de communes, oubli progressif de la tradition orale, peu à peu, le riche patrimoine historique culturel et linguistique que constituent ces noms de lieux est aujourd’hui menacé. Pour le sauver, la Commission nationale de toponymie et l’IGN ont recensé, depuis 1950, la signification de plus de 20 000 termes dialectaux qui portent témoignage des plus anciennes installations humaines sur le sol français (rubrique toponymie et la base de données Topo sur www.ign.fr). » > Le 7, Rencontre BD ORTHO®. > Le 20, Rencontre BD ORTHO®. Île-de-France. Contact : Agence régionale Île-deFrance. Lille. Contact : Agence régionale Nord. 3 Repères PRÉSENTATIONS NOUVEAUTÉS CARTOGRAPHIQUES Institutions LES PRODUITS ROUTIERS LES JOURNÉES RECHERCHE La série « plan de ville et son agglomération » comporte des plans très complets avec sens uniques, adresses postales, parkings, stations-service ouvertes 24 h sur 24. Chaque plan est accompagné d’un index des quartiers, des rues et des bâtiments remarquables inclus dans le plan ou dans le livret. Le cas échéant, zoom du centre-ville, plan des transports en commun. PLANS « GRANDES VILLES » AVEC LIVRET. Bordeaux, Lyon, Marseille, Paris. Prix indicatif : 32 F TTC (4,88 €). PLANS DE VILLES, AVEC LIVRET. Grenoble, Lille, Montpellier, Mulhouse, Nantes, Nice, Rennes, RoubaixTourcoing, Rouen, Saint-Étienne, Strasbourg, Toulon, Toulouse, Tours... Prix indicatif : 29 F TTC (4,42 €). L es traditionnelles Journées de la recherche de l’IGN se sont déroulées, cette année, du 26 au 28 février. Cette manifestation, dont on fêtait la dixième édition, permet à un public venant d’horizons variés de découvrir les travaux accomplis par les chercheurs de l’Institut au cours de l’année écoulée. DES RÉSULTATS CONCLUANTS AUTOUR DE QUATRE THÈMES DE RECHERCHE Quatre thèmes majeurs touchant à l’information géographique étaient concernés et ont fait l’objet de recherches par quatre laboratoires de l’IGN : la géodésie, au Lareg ; l’acquisition de l’image, par le Loemi ; le traitement de l’image et la photogrammétrie, par le Matis ; les bases de données et la cartographie, auprès du Cogit. Le personnel de ces laboratoires ne cesse de se renouveler, au rythme des thèses de doctorat rédigées par de jeunes chercheurs. Mais on observe une grande continuité à l’intérieur des thèmes de recherche. Ainsi, le laboratoire Cogit, qui a présenté les résultats du projet européen Agent, a fait apparaître les 4 grands progrès accomplis, depuis une dizaine d’années, en ce qui concerne la généralisation automatique numérique (voir page 9). De même, le Loemi, après avoir conçu la première caméra numérique aéroportée expérimentale panchromatique (puis couleur), a fait part, cette année, de ses travaux sur une caméra numérique multi-canaux, utilisée par le Service des activités aériennes. Même si certaines présentations pouvaient paraître réservées à des spécialistes, les sujets abordés concernent directement l’avenir proche du marché professionnel tels, par exemple, l’assemblage automatique de sections cadastrales et le géoréférencement par recalage sur orthophotographie (laboratoire Matis). D’autres sujets peuvent intéresser le grand public, comme la mesure, par GPS, des mouvements tectoniques en France. Enfin, signalons une innovation de ces Journées recherche, destinée aux personnels IGN : la présentation des travaux des équipes projets de l’IGN, qui industrialisent des innovations techniques issues du Service de la recherche, pour la production. ■ http://recherche.ign.fr PLANS DE VILLES SANS LIVRET. Angers, Annecy, Béthune, Brest, Calais, Douai, Dunkerque, Lens, Lorient, Maubeuge, Paris, Reims, Thionville, Valenciennes… Prix indicatif : 23 F TTC (3,50 €). MINIPLANS DE VILLES. Également disponibles, des miniplans au format poche, sur les villes suivantes : Paris, Lille, Lyon, Marseille, Bordeaux… Prix indicatif : 20 F TTC (3,05 €). LES CARTES TOURISTIQUES TOP 100 Une nouvelle version de la série verte à l’échelle du 1 : 100 000 (1 cm = 1 km) pour découvrir les richesses culturelles d’un territoire et pratiquer des activités de pleine nature, pendant les vacances ou lors d’un week-end. Cette série de 74 cartes, couvre l’ensemble de la France. Prix indicatif : 32 F TTC (4,88 €). CAMPAGNE DE RÉFECTION DES REPÈRES NIVELLEMENT NGF * ET GPS normale à l‘ellipsoïde surface topographique ellipsoïde géoïde verticale L a composante verticale des coordonnées d’un point mesuré par GPS est la hauteur de ce point par rapport à une surface conventionnelle, qui est un ellipsoïde. Au contraire, les altitudes classiques du NGF sont déterminées par rapport à la verticale physique, et référencées sur le géoïde, surface irrégulière qui s’apparente au niveau moyen des mers prolongé sous les continents. Par rapport à la première, cette deuxième surface présente des ondulations de plusieurs dizaines de mètres à l’échelle de la France, cela étant dû aux variations de densité du sous-sol (schéma ci-dessus). UNE UTILITÉ RENFORCÉE PAR LE NOUVEAU CONTEXTE LÉGAL Les 450 000 repères de nivellement (RN) du NGF servent à la réalisation de nombreux travaux courants, en particulier ceux liés aux écoulements gravitaires des eaux, là où la seule notion de hauteur sur l’ellipsoïde offre peu d’intérêt. Une grille de conversion (RAF98) hauteurs-altitudes est actuellement disponible mais elle n’offre une précision que de un à deux centimètres sur la majeure partie de la France, dans le meilleur des cas. Récemment, le nouveau contexte légal (loi sur l’eau, loi Caillaux…) a encore accentué l’utilité du NGF. Or, depuis 1994, sur recommandation du Cnig, l’IGN n’entretient régulièrement * NGF : nivellement général de la France. qu’un quart du réseau (les ordres 1 à 3). Le 4e ordre devait faire l’objet de partenariats avec les collectivités locales. Ceux-ci n’ont jamais pu être concrétisés. LA NORMALISATION DE LA DOCUMENTATION IGN CHARTE ÉDITORIALE : QUATRE FAMILLES PRINCIPALES DE DONNÉES P our mieux présenter les produits mis à disposition des professionnels, l’IGN a entrepris un effort de normalisation de l’ensemble de la documentation. Il voit son aboutissement en ce début d’année. Trois familles principales ont été définies : – « les images » (SCAN et BD ORTHO®) ; – « les vectorielles » (BD TOPO®, BD CARTO ®, GEOROUTE®, BD ALTI ®) ; – « les alphanumériques » (BD NYME ®, répertoire général des communes). Il existe également une quatrième famille : « les services », qui regroupent formation, conseil et prestations (prises de vue aériennes, cartographie à façon, travaux de métrologie et orthophotographie à façon). CAMPAGNE DE RÉFECTION DURERA CINQ ANS Sur la base des dégradations constatées, lors des opérations de contrôle effectuées en 2000 (voir IGN Magazine n° 3), l’Institut a décidé de lancer une campagne de réfection du réseau NGF. Elle s’étendra sur cinq années, à moyens constants. Les besoins en repères de nivellement étant proportionnels à la densité de la population, et la précision donnée par le GPS n’étant comparable à celle des méthodes classiques qu’au-delà de quelques kilomètres, chaque ville ou village de plus de 200 habitants sera doté d’au moins un groupe de trois repères, à l’issue de cette campagne, durant laquelle des mesures GPS seront utilisées pour les rattachements longs. Ces groupements par trois faciliteront les contrôles de stabilité exigés par les règles de l’art, tout en permettant de remplacer facilement un repère détérioré par un accident. Cette méthode améliorera, en outre, la grille de conversion officielle, tout en garantissant une meilleure sécurité aux opérateurs de l’IGN, les cheminements le long des routes, de plus en plus dangereux, étant ainsi abandonnés. ■ COMMUNIQUÉ LES MISSIONS DE L’IGN CONFIRMÉES ET ÉLARGIES L a réflexion engagée à la suite des recommandations du rapport Lengagne vient d’aboutir à un relevé de décisions interministérielles qui définit, pour les prochaines années, un certain nombre d’orientations stratégiques concernant l’IGN. L’Institut est confirmé dans ses missions actuelles de producteur et de diffuseur de référentiels numériques et cartographiques. Il est renforcé dans son rôle d’intégrateur de données géographiques de référence, quel qu’en soit le producteur, et il doit contribuer au développement et à l’utilisation des applications de valeur ajoutée dans le secteur de l’information géographique, en conduisant notamment des opérations en partenariat. L’établissement est chargé de la réalisation, d’ici 2007, d’un référentiel numérique à grande échelle (RGE), dont le contenu simple et d’accès aisé rassemblera sur l’ensemble du territoire des éléments topographiques, le parcellaire cadastral, les adresses et l’orthophotographie. Il sera réalisé en partenariat avec les différents producteurs, notamment la direction générale des Impôts (cadastre). Une convention vient d’être signée à cet effet. Par ailleurs, l’IGN restera en mesure d’assurer prioritairement des missions pour le compte du ministère de la Défense. Enfin, il est envisagé de créer, avec le ministère de la Recherche, un réseau de recherche et d’innovation technologique consacré au domaine de l’information géographique et aux applications des SIG. 5 Reportage La parc de la Tête d’or. Orthophotographie et partage de l’information : LE GRAND LYON C’EST EN 1985, AVEC LE URBAIN DE RÉFÉRENCE », « SYSTÈME QUE LA COMMUNAUTÉ URBAINE DE LYON A PRIS Le centre de Lyon. LA DÉCISION DE RASSEMBLER, EN UN CORPS COMMUN, LES MULTIPLES DONNÉES GÉOGRAPHIQUES INDISPENSABLES AUX RESPONSABLES DE L’AMÉNAGEMENT DES 55 COMMUNES CONSTITUANT L’AGGLOMÉRATION DU GRAND LYON. ENCORE FALLAIT-IL QUE CHACUN PUISSE LES CONSULTER ET LES Du SCAN 25 ® à l’orthophoto, un pas de plus dans la précision et dans la finesse de gestion du territoire. 6 UTILISER EN TEMPS RÉEL : C’EST FAITE DEPUIS LA FIN DE 1999. CHOSE Caluire-et-Cuire. Le palais des congrès. Vers Villeurbanne. UNE RECHERCHE DE L’ÉVOLUTION DE LA GESTION GLOBALE DE VILLE, EN TEMPS RÉEL On imagine sans peine la complexité du tissu d’une agglomération de la taille de Lyon. De l’aménagement urbain à la gestion des voies de télécommunication, à l’assainissement des eaux usées, à la gestion des espaces verts, à la voirie, aux structures scolaires et administratives, aux transports publics, à l’eau, au gaz et à l’électricité ; toutes ces données doivent pouvoir être recoupées et consultées en permanence par les responsables de l’aménagement de toutes les communes appartenant à ce périmètre considérable. Dès 1984, les autorités du Grand Lyon, confrontées à l’évolution de l’urbanisation et à l’enchevêtrement des informations relatives à l’extension de l’agglomération, constatent que les données affluent, se compilent et se télescopent de manière anarchique. D’où la décision, prise en 1985, de mettre en œuvre une politique cohérente et fédératrice, fondée sur des informations fiables, précises et constamment mises à jour. Ces données doivent être rédigées dans des formats compatibles ; un dénominateur commun, seul susceptible de faciliter le travail quotidien des services, est donc nécessaire. Ainsi est né, sous l’autorité de Jean Barboyon, le Système urbain de référence (SUR), dont les applications peuvent être croisées. Ce référentiel géographique est illustré par les adresses, le plan cadastral et le canevas topographique de manière à ce que tous les intervenants parlent le même langage, utilisent le même média et centralisent toutes les informations pour mieux les redistribuer. LA PLUS GRANDE PRÉCISION POSSIBLE “ Nous disposions, bien sûr, des données au 1 : 50 000 mises à jour par l’IGN, explique Michel Pochon, du Grand Lyon. Mais les différents services doivent travailler à des échelles qui varient du 1 : 200 au 1 : 2 000, quand il s’agit d’étudier et de réaliser des équipements précis. C’est la raison pour laquelle un appel d’offres a conduit à demander à l’IGN de réaliser un relevé orthophotographique permettant de disposer de données extrêmement précises. >> “ L es multiples tâches d’une collectivité locale rendent aujourd’hui quasiment indispensable le recours à un système d’information géographique. Ce dernier prouve son utilité, aussi bien lors de l’élaboration d’un Plan d’occupation des sols (Pos) définissant les modalités de construction que lorsqu’il s’agit d’un Plan de déplacement urbain (PDU) organisant les transports en commun, ou encore d’un Plan d’exposition aux risques (PER), dont une loi récente rend l’existence obligatoire, si l’on ne veut pas voir les indemnisations réduites dans d’importantes proportions. Pourtant, le coût d’un système efficace dépasse bien souvent les capacités financières d’une commune isolée. C’est la raison pour laquelle, fréquemment, la réalisation de tels systèmes passe par les groupements de communes. À Lyon, la Communauté urbaine regroupe quelque 55 communes dont les besoins ne sont pas identiques. C’est un véritable système personnalisé qui a été élaboré, permettant à chacune de puiser dans le fonds commun pour développer ses propres applications. CARTE D’IDENTITÉ DE LA COMMUNAUTÉ URBAINE DE LYON La Communauté urbaine de Lyon rassemble 55 communes couvrant un territoire de 500 km2. Elle compte : – 3 000 km de voies publiques ; – 2 500 km d’égoûts ; – 1 500 km de lignes de transports publics ; – 1 000 hectares de parcs et 60 000 arbres ; – 210 000 parcelles et bâtiments ; – 9 000 chantiers ouverts chaque année ; – 700 dossiers de permis de construire instruits chaque mois. Elle emploie 6 000 collaborateurs. Équipe projet : – Pierre Pijourlet, – Gilbert Huille, – Jean-Marie Fournillier. 7 Reportage URBAINES ET COMMUNAUTÉS D’AGGLOMÉRATION De longue date, les communes ont eu la possibilité de s’associer. En premier lieu, elles se regroupèrent sous la forme de syndicats intercommunaux : des associations créées dans le but de permettre à plusieurs communes d’assumer, ensemble, certaines des charges leur afférant (l’adduction d’eau, par exemple). Différents textes de loi sont venus formaliser ce mouvement, créant les communautés urbaines (comme celle de Lyon, mais aussi celle de Lille, de Strasbourg ou de Bordeaux…). Enfin, le statut des Communautés d’agglomération fut défini par la loi du 25 juin 1999, dite « loi Voynet ». Ces divers groupements intercommunaux constituent le cadre le plus approprié à l’implantation d’un système d’information géographique contribuant au contrôle de l’urbanisation. Ils permettent également de mieux gérer les transports en commun, l’assainissement, ou encore d’élaborer des plans d’occupation des sols. En intégrant les données cadastrales, ils deviennent, de plus, l’outil indispensable à l’établissement de l’assiette de certains impôts locaux, comme la taxe foncière. 8 >> Mais l’ensemble ne couvre pas uniquement le territoire de la Communauté urbaine. Ce dernier ne peut être isolé, dans certains domaines comme l’adduction d’eau ou la collecte des eaux usées. une dizaine de communes accèdent à un Extranet au travers d’un abonnement. Baptisé Géonet, ce réseau permet de retrouver le plan cadastral avec les voies et les adresses, les lieux et les édifices publics, les contours de levés topographiques, les données altimétriques, le Aussi deux définitions différentes ont-elles tout sur un fond de plan fourni par l’orthophotographie. été utilisées, poursuit Michel Pochon. Les Les services de la Communauté urbaine disposent d’un images numérisées offrent une précision de Intranet comptant un millier de postes de travail fonc24 centimètres pour les quelque 500 km2 de tionnant sur la base du système Map Guide. la Communauté urbaine, et de 36 centimètres Les applications se sont multipliées dans le Sig Apic, pour le territoire qui l’entoure. suivant la multiplicité et la diversité des besoins locaux. Elles vont des plus classiques : la mise à jour du plan cadastral ou la gestion du patrimoine immobilier, jusACCESSIBLES À TOUS qu’à d’autres, plus innovantes, telles les études d’acLes données concernant l’orthophoto ainsi rassemblées cidentologie, permettant de réorienter les travaux de ont permis de produire plus de 120 Go de données stoc- voirie ou de réaliser de nouveaux axes de circulation, kées sur serveurs et sur quelque 500 CD-Rom. Aujourd’hui, plus sûrs, pour l’ensemble de la population. ■ “ “ COMMUNAUTÉS LA PREUVE PAR LA CARTE Voies et adresses (application Ariane) Plantation d’alignement Carte des accidents (application Dryade) Informations contenues dans l’application : communes, sections, parcelles, subdivisions fiscales, bâtiments, documents d’arpentages, éléments d’habillage (détails topographiques). Objectifs : visualiser la trame viaire sous forme schématique, afficher les toponymes, localiser les adresses postales… Objectifs : connaître et aider à la gestion du patrimoine végétal, définir les priorités d’intervention, planifier les investissements. Informations contenues dans l’application : schématique des voies et des carrefours, noms des voies, numéros de voirie, sens de circulation. Informations contenues dans l’application : localisation sur le domaine public des arbres d’alignement, 22 informations par arbre (essence, état de santé…). Informations contenues dans l’application : cartes des accidents par fréquence, gravité, types, accumulations (points noirs), taux par voie, liste des accidents sélectionnés géographiquement. Volume de l’information : – 1 550 sections cadastrales ; – 201 000 parcelles ; – 260 000 bâtiments. Volume de l’information : – 142 000 adresses ; – 2 500 lieux-dits ; – 4 300 km de voirie. Volume de l’information : – 55 000 arbres d’alignement. Volume de l’information : – 2 500 à 3 000 accidents par an. Cadastre Objectifs : avoir un fond de plan unique, couvrant l’ensemble du Grand Lyon. Objectifs : améliorer la sécurité routière, par vision globale, localisation et aide à l’analyse… Chronologie 1988 Les premiers essais, avec l’IGN, servent à tester les focales et à déterminer les caractéristiques d’une orthophoto urbaine. 1993 Première réalisation (Géoméditerranée) couvrant 900 km2 au 1 : 20 000. La précision est de 1,5 m. 1997 Campagne de prises de vue (Eurosense). 1 200 clichés à l’échelle 1 : 8 000 sont réalisés avec une focale de 300 mm. 1997-1999 Réalisation de l’orthophotographie par l’IGN, d’abord sur 500 km2, puis sur 1 000 km2. Innovation LE PROJET EUROPÉEN « AGENT »* LES AVANCÉES DE LA GÉNÉRALISATION CARTOGRAPHIQUE AUTOMATIQUE ANNE RUAS, CHEF DU LABORATOIRE COGIT, NOUS PRÉSENTE CE PROJET, FINANCÉ PAR LA COMMISSION EUROPÉENNE. Pour les données routières issues de la BD CARTO®, les problèmes principaux de rédaction de la carte au 1 : 100 000 sont dûs à une trop grande densité des routes, ce qui la rend peu lisible. Les données issues de la BD TOPO ®, à gauche, sont rédigées directement au 1 : 50 000. Le résultat est cartographiquement peu lisible, et inexploitable par l’utilisateur, car l’étape de généralisation, qui consiste à simplifier l’information, pour ne prendre en compte que les données pertinentes, manque. Dans un espace plus petit, du fait de la réduction d’échelle, l’information complète ne peut pas être représentée. Les mêmes données, à droite, après généralisation automatique grâce à Agent, apparaissent lisibles à l’utilisateur, à l’échelle du 1 : 50 000. IGN Magazine : Qu’est-ce que le projet « Agent » ? Anne Ruas : C’est un projet européen, qui s’est étendu sur trois ans et qui vient de s’achever, en décembre 2000. Il réunissait quatre équipes de recherche (le Cogit de l’IGN, les universités d’Édimbourg et de Zürich et le laboratoire Leibniz de Grenoble) ainsi que l’éditeur de SIG Laser-Scan. Le but était de concevoir un prototype de logiciel de généralisation sur un SIG, qui puisse gérer un grand volume de données diverses et qui dispose d’un bon modèle de données, facilement extensible à nos applications. I. M. : Quel est l’intérêt d’un tel projet ? A. R. : La généralisation est le processus qui permet de dériver un produit (carte ou base de données) à partir * Automated GEneralisation New Technology. Une des opérations consiste donc, avec Agent, à déplacer automatiquement le tracé des routes, tout en gardant la logique de communication (topologie de réseau). d’une information plus riche. Automatiser ce processus permet d’élaborer des produits plus rapidement. L’intérêt du projet est, pour l’IGN, d’optimiser ses lignes de production et de les diversifier ; pour les laboratoires de recherche, de bénéficier d’une plate-forme plus complète et, pour l’Europe, de disposer d’un SIG innovant. I. M. : Quel problème pose la généralisation des données ? A.R. : Les SIG fournissent des outils permettant l’élimination et la saisie de points, de lignes et de polygones en interactif, mais c’est très long et très coûteux. L’enjeu se situe au niveau de l’automatisation du processus : nous aimerions que l’ordinateur soit capable de généraliser de différentes façons (en fonction des besoins) toutes sortes de bases de données. >> LE LABORATOIRE COGIT (Conception Objet et Généralisation d’Informations Topographiques). Ce laboratoire de recherche, comprenant 20 personnes, travaille sur les bases de données vectorielles, leur gestion et leur utilisation. Laboratoire Cogit, service de la recherche IGN. 2, avenue Pasteur, 94165 Saint-Mandé Cedex 9 Innovation 1, William Mackaness (Édimbourg) ; 2, Richard Horn (Laser-Scan) ; 3, Christof Baeijs (Leibniz) ; 4, Sylvie Lamy (Cogit) ; 5, Anne Ruas (Cogit) ; 6, Cécile Duchêne (Cogit) ; 7, Mathieu Barrault (Zürich) ; 8, Nicolas Regnauld (Édimbourg) ; 9, Alistair Edwards (Édimbourg). 8 7 9 6 1 5 2 3 4 >> I. M. : Des cartes « à la carte » ? A. R. : Oui, et des bases de données à la carte. Ce que nous essayons de faire, c’est de rendre les SIG plus intelligents. Le principe consiste à introduire des méthodes d’analyse pour que l’ordinateur comprenne comment il doit traiter chaque information. Des essais ont montré que l’on ne pouvait pas appliquer les mêmes séquences d’algorithmes sur tous les objets de même nature : on ne peut pas traiter toutes les routes de la même manière parce que, dans le monde réel, elles ne sont pas identiques. On veut éviter, par exemple, qu’à la suite d’une généralisation automatique, Saint-Quentin ne ressemble à Avignon. L’ordinateur doit être capable de trouver les caractères principaux des objets géographiques et d’assurer leur conservation, lors de la généralisation. LES AUTRES PARTENAIRES DU PROJET AGENT La division SIG de l’université de Zürich, dirigée par le Pr. Robert Weibel ; la section SIG de l’université d’Édimbourg, dirigée par le Dr. William Mackaness ; le laboratoire Leibniz (Imag) de Grenoble, dirigé par le Pr. Yves Demazeau ; la société Laser-Scan, représentée par Paul Hardy (voir article page 11). 10 I. M. : Cela semble compliqué. A. R. : Nous nous approchons du résultat. Nous avons décomposé les problèmes et ils font l’objet de thèses et de stages. Le tout, c’est d’accepter d’y passer du temps. Le Cogit a déjà soutenu six thèses et organisé plus de 20 stages sur le sujet. Et nous continuons. À quoi pourraient nous servir les bases de données si nous n’étions pas en mesure d’en dériver des produits ? I. M. : Qu’est-ce qu’il y a de particulier dans ce module Agent ? A. R. : D’abord, un modèle de données adapté à la généralisation. Il permet de représenter, premièrement, des niveaux d’analyse différents : les bâtiments, les îlots, les villes. Deuxièmement, les propriétés de ces objets : les formes, les densités, etc. Troisièmement, les besoins par le biais de contraintes. Ensuite, la panoplie des algorithmes de généralisation est enrichie. Enfin, le moteur Agent est en mesure de déclencher automatiquement les opérations. Ce moteur permet aux objets de se généraliser tout seuls et de contrôler ce qu’ils font. Si un Agent se trompe, il peut s’en rendre compte et choisir une autre méthode… éventuellement, il ne sait pas se généraliser. ll faut alors le faire en interactif et faire progresser les recherches. I. M. : Quels sont les résultats du projet Agent ? A. R. : Nous avons prouvé que le modèle que nous avions en tête permet effectivement de généraliser des données. En termes d’outils, ce logiciel permet de généraliser automatiquement les types d’objets et les échelles que nous avons étudiés. Actuellement, Agent généralise des données urbaines au 1 : 50 000 et des réseaux routiers. Pour ces applications, nous avons fait des tests et nous avons identifié les points faibles sur lesquels nous devons travailler. Pour les autres applications, il faut ajouter des algorithmes, des mesures et des classes. Le module est flexible et doit être enrichi. I. M. : Quelles sont les applications pratiques ? A. R. : Pour l’IGN, il faut étudier l’adaptation du système aux généralisations de la BD TOPO ® et de la BD CARTO ® : il faut que des équipes fassent des essais avec les spécifications des produits et contraignent correctement le système pour obtenir des résultats optimaux. Selon les produits, il y aura des points non traités, mais l’apport en termes d’automatisation est important. Les points délicats devront faire l’objet de développement ou de recherche. En termes de recherche, nous allons pouvoir étudier de nouveaux aspects : renforcer l’évaluation, introduire de nouveaux concepts pour généraliser les zones rurales, et améliorer les connaissances comprises dans le système pour obtenir de meilleurs résultats. I. M. : Quels sont les points sensibles ? A. R. : L’utilisation de cet outil exige un certain temps d’apprentissage. Il y a un effort à faire pour concevoir des interfaces adaptées à chaque produit. Il nous reste encore à étudier les rivières, l’occupation des sols et le relief. En tout cas, c’est un très bon outil de travail. De plus, en couplant ce type de plate-forme avec de nouvelles recherches en cours au Cogit, on s’approche de la production de données répondant mieux aux besoins des utilisateurs, ce qui est l’objectif d’un producteur d’informations géographiques. ■ Site Internet : http://agent.ign.fr Partenariat UNE COLLABORATION FRANCO-BRITANNIQUE MODÉLISATION AUTOMATIQUE DE TERRITOIRES INTERNATIONAL VIRTUAL TOUR IGN – LASER-SCAN UN BON ACCORD AVEC L’IGN C es trois dernières années, l’IGN et la société anglaise Laser-Scan ont développé des rapports de collaboration de plus en plus étroits. Leur participation commune au projet « Agent », visant à faire progresser les travaux européens en matière de généralisation, fut le principal moteur de ce partenariat. Laser-Scan est, depuis plus d’un quart de siècle, un des leaders de la cartographie numérique et de la gestion de bases de données. Qu’il s’agisse, entre autres, de l’Ordnance Survey en Grande-Bretagne, de la Nima aux États-Unis, du Linz en Nouvelle-Zélande ou de la DLA en Afrique du Sud, de nombreuses agences nationales de cartographie se fournissent en logiciels de cartographie ou de gestion de données géographiques auprès de Laser-Scan. UNE BASE DE DONNÉES SPATIALE, ORIENTÉE OBJET Les logiciels de Laser-Scan sont développés à partir d’une base de données spatiale orientée objet, appelée Gothic. C’est la puissance de cette dernière qui a poussé le consortium Agent, dirigé par l’IGN, à appuyer ses recherches sur le système de cartographie LAMPS2. Une base de données de type Gothic modélise le monde réel à travers des classes « objet », qui ont leur comportement, leur géométrie et leurs attributs. Dans le cadre du projet Agent, ce système « orienté objet », constitué de bâtiments et de routes, a été étendu pour travailler avec des agents. Ils deviennent actifs par euxmêmes et cherchent à atteindre un but : la meilleure généralisation possible. Cette coopération internationale s’est avérée très efficace et a repoussé les frontières de la généralisation automatique. Elle a abouti à l’implémentation, dans LAMPS2, d’un prototype de logiciel de généralisation s’appuyant sur la technologie agent. Ce modèle original a abouti à un produit commercial de généralisation, diffusé par Laser-Scan. L’IGN et Laser-Scan poursuivent leur collaboration, comme le montre l’utilisation de LAMPS2 par l’Institut dans le cadre du projet Carto2001, à partir duquel sera créée la série au 1 : 100 000, sur la base de la BD CARTO®. D’autres axes de collaboration sont envisagés, comme l’adoption de XML/GML comme protocole pour le transfert de données et les opérations de mise à jour. L’IGN, l’Ordnance Survey et Laser-Scan sont impliqués dans ce standard important du consortium OpenGIS, dont Laser-Scan est un membre fondateur. ■ Aujourd’hui, Fasbuilder – le dernier logiciel développé par International Virtual Tour – répond à un double objectif : modéliser des territoires sans limitation de taille et de manière automatique. À l’occasion de l’accord qu’il vient de signer avec l’IGN, François Gruson, président-directeur général d’IVT, a bien voulu répondre à quelques questions. IGN Magazine : Vous venez de signer un accord avec l’IGN. Pourquoi ? François Gruson : À la lecture du préambule du protocole d’accord, vous comprendrez rapidement l’intérêt que chacun d’entre nous, IVT d’une part et l’IGN d’autre part, a à s’associer. Je vous rappelle que la particularité de notre société est de modéliser automatiquement (et j’insiste bien sur ce mot «automatiquement») des territoires et plus particulièrement des territoires urbains. Nous sommes vraiment les seuls à le faire. Nous avons donc, sur ce point, une avance technologique que l’IGN a reconnue. I. M. : Au fond, c’est un bon accord. Nous sommes, l’un et l’autre, gagnants ? F. G. : Exactement ! Nous savons que nos deux technologies sont complémentaires. Notre matière première – si j’ose dire –, ce sont les données fournies par l’IGN. Et pour l’IGN, nous valorisons vos données, puisque nous les transformons en images, plus compréhensibles pour le grand public ou les décideurs que des plans ou des documents cartographiques. De plus, nous développons des applications-métiers, c’està-dire des utilisations particulières de ces images pour le développement touristique, les études sur la pollution, les opérations d’aménagement et d’urbanisme, etc. I. M. : L’accord est signé pour une première période de trois ans. Quel est votre objectif ? F. G. : Ce premier accord est signé pour une courte durée, car trois ans passent vite ; mais nous avons déjà une expérience commune. Nous nous connaissons bien et notre ambition est grande. Nous voulons mettre la France entière en 3D à la disposition de tous. À l’intention des élus (locaux ou territoriaux), des aménageurs, des agents immobiliers, des médias… bref, de tous ceux qui doivent illustrer un territoire donné pour vendre, communiquer ou décider. ■ Rennes. Toulouse. François Gruson Ingénieur et architecte de formation, il est le présidentdirecteur général d’IVT. Depuis plus de 15 ans, il développe, avec la collaboration de son équipe de recherche et développement, des programmes pour la visualisation de territoires. CONTACTS IVT François Gruson, Olaf Malgras, 5, avenue des Peupliers, 35517 Cesson-Sévigné. Tél. : 33 (0)2 99 83 22 02. Mail : [email protected] Site : www.ivt.fr 11 Portrait Portrait La QUATRE QUESTIONS YANN À PATRICK GANDIL L’IGN ET LA DIRECTION DES ROUTES E Directeur des routes au ministère de l’Équipement depuis mai 1999, Patrick Gandil a accepté de répondre aux questions d’IGN Magazine sur l’importance de l’information géographique en ce qui concerne l’aménagement des territoires, et sur son avenir. Routes, au sein du minis- semblent prioritaires et tère de l’Équipement ? comment voyez-vous le “ La direction des Routes veille à la cohérence des infrastructures routières dans leur ensemble. C’est elle qui élabore et met en œuvre la politique de modernisation et d’entretien du réseau national. D’autre part, elle assure le contrôle des sociétés concessionnaires d’autoroutes. Elle anime et coordonne également l’action des services du ministère dans le domaine des infrastructures routières. Pour ce faire, la direction comprend (outre des sousdirections sectorielles) un certain nombre de services techniques comme la mission du contrôle des sociétés concessionnaires d’autoroutes, le service d’études techniques des routes et autoroutes, pour la partie de ses attributions dépendant de la direction des Routes, le centre d’études des tunnels, le centre d’études sur les réseaux, les transports, l’urbanisme et les constructions publiques et le centre national de ponts de secours. sont les futur de l’information géographique, en France comme en Europe ? “ De tous temps, P. G. : une bonne information géographique s’est révélée indispensable à la gestion des routes. D’ailleurs, les premiers élèves de l’École des ponts et chaussées avaient pour obligation de participer au « levé » de la carte du royaume. En effet, on ne disposait, à cette époque, que de techniques routières sommaires, la base d’une route était son tracé, ce qui nécessitait de réaliser des cartes. Cela constituait donc le fondement de la formation des jeunes ingénieurs. Cela est toujours d’actualité : un projet routier présuppose une bonne cartographie, à différents degrés de précision, afin que la définition du tracé soit de plus en plus fine. L’évolution qui se dessine actuellement repose sur la constitution de bases de données géographiques. Celles-ci permettent de travailler à différentes échelles, sur la même base, “ “ Patrick Gandil : Quels C’est a d’élaborer le tracé d’une route au niveau cadastral, afin de prévoir, en particulier, les acquisitions foncières nécessaires. En outre, la précision altimétrique des données progresse, ce qui devrait permettre non seulement d’améliorer la définition des tracés mais, également, de mener directement certaines études, comme pour les zones inondables. La deuxième grande évolution concerne la possibilité d’associer des informations cartographiques à d’autres types d’informations tels la densité d’habitat d’une zone, le type d’urbanisation, etc. L’information géographique deviendrait alors un outil essentiel des études d’impact et des analyses multicritères des projets. ou presque, utilisent des outils informatiques de cartographie ; il existe une banque de données des cartes, projet par projet. À l’avenir, nous pourrions envisager de disposer, au sein de la direction des Routes, d’un système d’information unique, à base géographique, qui récapitule toutes les affaires en cours sur les différents réseaux : routes et autoroutes existantes, en travaux, en cours de définition… Pour les DDE, l’objectif serait d’aboutir progressivement à un accès à la couverture géographique du territoire fournie par l’IGN. ALT I. M. : Dans quelle mesure Y pensez-vous que cette collaboration est appelée à se développer, à moyen comme à long terme ? I. M. : Quelle importance a – et aura – l’information géographique au sein de votre direction ? “ Dès aujourd’hui, P. G. : on n’imaginerait pas de préparer un document d’information ou d’étude, sans être en possession de cartes permettant de représenter les routes avec précision. Tous les chargés de projets, “ Notre collaboP. G. : ration avec l’IGN est fructueuse et nous entendons la poursuivre. D’ailleurs, afin de progresser encore davantage dans la compréhension des intérêts communs, j’aimerais pouvoir recruter, à la direction, un ingénieur des travaux géographiques et carto■ graphiques. Magazine de l’Institut géographique national, 136 bis, rue de Grenelle, 75700 Paris 07 SP. Tél. : 01 43 98 80 00. Publication bimestrielle, ISSN 1624-9305. Directeur de la publication : Jean Poulit, directrice de la rédaction : Anne-Catherine Ferrari, rédacteur en chef : Olivier Bouiri, coordinatrice de rédaction : Marie-Laure Fauquet. Comité de rédaction : Michel Bacchus, Bernard Bèzes, Jean-Marc Bornarel, JeanPaul Darteyre, Jacqueline Erbetta, Jacques Giralt, Philippe Guhur (ETC), Daniel Houriez, François Lecordix, Martine Lutrot, Laurence Morel, Roger Serre, Isabelle Veillet, François Vivier, Catherine Wojtowicz. Ont participé à ce numéro : Jean-Louis Rozier, Anne Ruas, Philippe Truquin. Création : Alain Cadinot. Conception éditoriale et graphique : Éditions Taitbout Communication, tél. : 01 44 53 28 90. Photos : IGN, Daniel Menet, Metl. Couverture : Grand Lyon. “ axes d’action qui vous “ I. M. : rôle de la direction des “ IGN Magazine : Quel est le “ A ncien élève de Polytechnique et de l’École nationale des ponts et chaussées, Patrick Gandil est chargé, dès 1981, de travaux de génie civil (principalement routiers) à la direction départementale de l’Équipement de la Haute-Saône. Trois ans plus tard, il est nommé directeur de l’enseignement à l’École nationale des ponts et chaussées, fonction qu’il assume jusqu’en 1988. Il est ensuite chargé des questions relatives à la décentralisation, de la répartition des effectifs et de l’organisation des services à la direction du personnel et des services du ministère de l’Équipement. Après deux années à la direction départementale de l’Équipement du Val-d’Oise, il devient directeur adjoint du cabinet du ministre de la Fonction publique, de la Réforme de l’État et de la Décentralisation, jusqu’en 1997. Enfin, il occupe le poste de chef du service des bases aériennes à la direction générale de l’aviation civile, avant de prendre la direction des Routes, en 1999. Patrick Gandil. Pour toute information à caractère professionnel : @ www.ign.fr
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