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IGN MAGAZINE
IGN
MAGAZINE
Le monde de l’Institut Géographique National
“
Reportage
ORTHOPHOTOGRAPHIE ET
PARTAGE DE L’INFORMATION :
LE
GRAND LYON
N°4 Mars-avril 2001
INNOVATION
LE PROJET EUROPÉEN « AGENT »
Repères
Tendance
UNE PREMIÈRE
CARTO EXPLORER ET AUTRES APPLICATIONS DES DONNÉES IGN
L’ONF EN LAMBERT 93
PARTENARIAT ET
GRAND PUBLIC
L’
Des sociétés spécialisées,
partenaires de l’IGN,
développent des applications
de plus en plus nombreuses
à l’intention du grand public.
Des expériences que l’Institut
souhaite poursuivre.
DEUX CONSEILS GÉNÉRAUX (CG 91
ET CG 95) CHOISISSENT LA BD TOPO ®
L
DES
2
es tout derniers
jours de l’année
2000 ont vu deux
conseils généraux, celui de
l’Essonne (CG 91) et celui
du Val-d’Oise (CG 95),
choisir comme référentiel
topographique départemental vectoriel la BD
TOPO ®.
Dans les deux cas, les décisions se sont inscrites dans
le cadre de la mise en
place d’un SIG départemental. Elles ont été précédées, à chaque fois,
d’une réflexion intégrant
tous les moyens à mettre
en œuvre (matériel, logiciels, données, ressources
humaines…), pilotée par
L
APPLICATIONS TRÈS
Des contrats impliquant l’utilisation
des données de l’Institut sont régulièrement signés avec ces entreprises.
Les données sont entretenues et mises
à jour en permanence et servent de
base pour les applications que ces
partenaires de l’IGN créent et commercialisent.
Exploitées, dans un premier temps
par les professionnels, ces bases de
données IGN font l’objet d’applications grand public de plus en plus
Ces trois produits seront
livrés en utilisant le géoréférencement en projection
Lambert 93. Des spécifications de qualité (précision
géométrique, raccords et
radiométrie entre feuilles
scannées) et une assistance
technique pour l’intégration finale des données sur
site ont été mises en place
avec l’ONF.
SIG ET COLLECTIVITÉS TERRITORIALES
es bases de données géographiques de l’IGN sont une
matière première de référence
pour les entreprises qui développent,
réalisent et diffusent des produits spécifiques dans le domaine de l’information géographique, sur cédérom
ou via Internet.
APPRÉCIÉES DU GRAND PUBLIC
Office national des
forêts a signé un
marché avec l’IGN
pour l’acquisition d’un produit scanné issu des éléments de reproduction de
la carte au 1 : 25 000 sur
l’ensemble du territoire,
ainsi que pour l’acquisition
du modèle numérique de
terrain et des courbes de
niveau de la BD ALTI®.
nombreuses. Le récent contrat passé
avec la société Bayo est une parfaite
illustration de ce type de partenariat. À partir de la base de données
IGN SCAN 25 ® , cette société a
conçu un ensemble de 180 cédéroms cartographiques Carto Explorer,
qui permettent de naviguer sur les
SCAN 25 ® de l’IGN. Destinés au
randonneur, ils connaissent un réel succès. Fort de ces premières expériences,
l’IGN souhaite développer ce type de
coopération. ■
la direction générale des
services de chaque département. Preuve, s’il était
encore nécessaire de le
démontrer, que l’information géographique revêt
un intérêt stratégique pour
toute collectivité territoriale
et qu’elle doit être partagée le plus largement possible.
Des référentiels départementaux image ont également été retenus : la BD
ORTHO ® pour le CG 91
et SCAN 25 EDR ® pour
le CG 95. La grande complémentarité entre les données vectorielles et les données image a été le
principal critère de choix.
DE MARS À JUIN
AVRIL
MAI
> Du 29 mars au 24 juin,
La Terre vue du ciel.
> Du 24 au 26,
Géo-événement.
> Le 3, de 9 h à 17 h,
Colloque SIG-urbanisme.
Exposition IGN-Yann Arthus-Bertrand,
au Schweizerisches Landesmuseum de
Zürich (en extérieur, face à la gare).
Planisphère géant IGN de 200 m2.
À Paris, au Carrousel du Louvre. Stand IGN
et stand ENSG. Journée Référentiel à Grande
Échelle, le 24, organisée par le Cnig-Afigéo
et l’IGN, et exposition sur les métiers de
l’information géographique, vernissage le 24.
Cité Descartes, à Marne-la-Vallée, dans les
locaux de l’ENSG.
Une confrontation de points de vue entre
des responsables de collectivités publiques
et des spécialistes en SIG.
Presse
LIVRE
LES SYSTÈMES
D’INFORMATION
GÉOGRAPHIQUE
e sont désormais
les bases de
données
géographiques,
structurées en couches
d’informations spatiales,
qui permettent d’élaborer
des scénarios
d’aménagement et
d’évolution des territoires.
Les auteurs du « Que saisje ? » Les Systèmes
d’information
géographique sont Jean
Denègre et François
Salgé, tous deux
ingénieurs géographes
et, respectivement,
directeur de l’École
nationale des sciences
géographiques et
secrétaire général du
Comité national de
l’information
géographique.
Aux Presses universitaires
de France.
SUR LE NET
SIG La lettre
www.ensg.ign.fr
C
RAPPEL
L’
IGN met en ligne une présentation
du réseau géodésique français
(RGF93). Il propose le téléchargement
gratuit de notices d’algorithmes géodésiques
(Lambert, UTM, Gauss, Laborde, stéréo…)
et du logiciel Circe 2000 (France métropolitaine, Dom), permettant la conversion
de coordonnées géographiques ou cartographiques. L’IGN répond ainsi aux prescriptions du décret du 26 décembre 2000
(voir ci-contre), y ajoutant des aides pédagogiques utiles. Ces rubriques sont accessibles dès aujourd’hui sur le site Internet de
l’ENSG en attendant un hébergement définitif sur le site institutionnel de l’IGN
(www.ign.fr), prévu pour la fin du mois
d’avril.
Le logiciel Circe 2000 permet la transformation des coordonnées NTF en WGS84
ou RGF93 et réciproquement, avec une précision de quelques centimètres, ainsi que les
calculs en projections Lambert 1, 2, 3, 4,
Lambert 93, UTM fuseaux 30, 31, 32, etc.
Une présentation de ces outils sera faite à
l’occasion du Géo-événement 2001, notamment dans le cadre du cyberespace.
(www.ensg.ign.fr/SGN/index1.html)
La loi 99-533 du 25 juin
1999 (modifiant la loi de
1995 sur l’aménagement du
territoire) a mis fin au
rattachement obligatoire
à l’ancien système de
référence (défini en 1948).
Elle lui a substitué le
« système national de
référence de coordonnées
géographiques, planimétriques et altimétriques.
C’est à lui que doivent être
rattachées les informations
localisées issues des travaux
[...] réalisés par l’État, les
collectivités locales, les
entreprises chargées de
l’exécution d’une mission
de service public, ou pour
leur compte ». Ce nouveau
système est défini par décret
paru le 28 décembre 2000
et consultable sur le site :
www.legifrance.gouv.fr
(rubrique : le Journal officiel,
décret 2000-1276 du
26 décembre 2000.)
DE MAI À SEPTEMBRE
JUIN
> À partir du 11 mai,
la France départementale.
> Du 2 au 4,
Raid IGN-Lafuma.
À l’occasion de l’Année du bois et de
l’exposition de sculptures sur bois de
Lucien Bénière. Assemblage au sol d’une
carte numérique IGN de 100 m2 avec
des photos d’arbres remarquables, dans
les jardins du Sénat à Paris.
Pour son 20e anniversaire, le raid IGNFrancital devient le raid international
d’orientation « Raid IGN-Lafuma ». Il se
déroule au Parc naturel régional du
Pilat. Contact : 04 74 87 62 75.
« Un grand puzzle de 500 000 pièces. »
[…] « J. -M. Viglino présentait à l’IGN
une méthode de géoréférencement
automatique du cadastre. Cela se
passait lors des dernières Journées de
la recherche IGN, le 27 février. […] La
tâche est énorme mais le procédé mis
au point semble prometteur, même s’il
n’est pas encore industrialisé. »
Autoroutes de
l’information
& territoires
« Télé Atlas signe un accord avec l’IGN
(Institut géographique national).
Désormais, Télé Atlas pourra extraire
et intégrer dans les bases de données
qu’elle commercialise les données des
cartes 1 : 25 000 ainsi que les
attributs de numérotation des rues
issus de la base IGN GÉOROUTE ® ».
Le Courrier
des maires
« Dépeuplement des hameaux, regroupements de communes, oubli progressif de la tradition orale, peu à peu, le
riche patrimoine historique culturel et
linguistique que constituent ces noms
de lieux est aujourd’hui menacé. Pour
le sauver, la Commission nationale de
toponymie et l’IGN ont recensé, depuis
1950, la signification de plus de
20 000 termes dialectaux qui portent
témoignage des plus anciennes installations humaines sur le sol français
(rubrique toponymie et la base de
données Topo sur www.ign.fr). »
> Le 7,
Rencontre
BD ORTHO®.
> Le 20,
Rencontre
BD ORTHO®.
Île-de-France.
Contact : Agence
régionale Île-deFrance.
Lille.
Contact : Agence
régionale Nord.
3
Repères
PRÉSENTATIONS
NOUVEAUTÉS CARTOGRAPHIQUES
Institutions
LES PRODUITS ROUTIERS
LES JOURNÉES
RECHERCHE
La série « plan de ville et son
agglomération » comporte des plans très
complets avec sens uniques, adresses
postales, parkings, stations-service ouvertes
24 h sur 24. Chaque plan est accompagné
d’un index des quartiers, des rues et des
bâtiments remarquables inclus dans
le plan ou dans le livret. Le cas échéant,
zoom du centre-ville, plan des transports en
commun.
PLANS «
GRANDES VILLES
»
AVEC LIVRET.
Bordeaux, Lyon, Marseille, Paris.
Prix indicatif : 32 F TTC (4,88 €).
PLANS
DE VILLES, AVEC LIVRET.
Grenoble, Lille, Montpellier, Mulhouse,
Nantes, Nice, Rennes, RoubaixTourcoing, Rouen, Saint-Étienne,
Strasbourg, Toulon, Toulouse, Tours...
Prix indicatif : 29 F TTC (4,42 €).
L
es traditionnelles Journées de la
recherche de l’IGN se sont déroulées, cette année, du 26 au 28
février. Cette manifestation, dont
on fêtait la dixième édition, permet à un public venant d’horizons variés de découvrir les travaux
accomplis par les chercheurs de l’Institut
au cours de l’année écoulée.
DES RÉSULTATS CONCLUANTS AUTOUR
DE QUATRE THÈMES DE RECHERCHE
Quatre thèmes majeurs touchant à l’information géographique étaient concernés et ont fait l’objet de recherches par
quatre laboratoires de l’IGN : la géodésie, au Lareg ; l’acquisition de l’image,
par le Loemi ; le traitement de l’image
et la photogrammétrie, par le Matis ; les
bases de données et la cartographie,
auprès du Cogit.
Le personnel de ces laboratoires ne cesse
de se renouveler, au rythme des thèses
de doctorat rédigées par de jeunes chercheurs. Mais on observe une grande
continuité à l’intérieur des thèmes de
recherche. Ainsi, le laboratoire Cogit,
qui a présenté les résultats du projet
européen Agent, a fait apparaître les
4
grands progrès accomplis, depuis une
dizaine d’années, en ce qui concerne
la généralisation automatique numérique
(voir page 9). De même, le Loemi, après
avoir conçu la première caméra numérique aéroportée expérimentale panchromatique (puis couleur), a fait part,
cette année, de ses travaux sur une
caméra numérique multi-canaux, utilisée par le Service des activités aériennes.
Même si certaines présentations pouvaient
paraître réservées à des spécialistes, les
sujets abordés concernent directement
l’avenir proche du marché professionnel
tels, par exemple, l’assemblage automatique de sections cadastrales et le géoréférencement par recalage sur orthophotographie (laboratoire Matis). D’autres
sujets peuvent intéresser le grand public,
comme la mesure, par GPS, des mouvements tectoniques en France.
Enfin, signalons une innovation de ces
Journées recherche, destinée aux personnels IGN : la présentation des travaux des équipes projets de l’IGN, qui
industrialisent des innovations techniques
issues du Service de la recherche, pour
la production. ■
http://recherche.ign.fr
PLANS
DE VILLES SANS LIVRET.
Angers, Annecy, Béthune, Brest, Calais,
Douai, Dunkerque, Lens, Lorient,
Maubeuge, Paris, Reims, Thionville,
Valenciennes…
Prix indicatif : 23 F TTC (3,50 €).
MINIPLANS
DE VILLES.
Également disponibles, des miniplans
au format poche, sur les villes suivantes :
Paris, Lille, Lyon, Marseille, Bordeaux…
Prix indicatif : 20 F TTC (3,05 €).
LES CARTES TOURISTIQUES
TOP 100
Une nouvelle version de la série verte à
l’échelle du 1 : 100 000 (1 cm = 1 km)
pour découvrir les richesses culturelles
d’un territoire et pratiquer des activités
de pleine nature, pendant les vacances
ou lors d’un week-end.
Cette série de 74 cartes, couvre
l’ensemble de la France.
Prix indicatif : 32 F TTC (4,88 €).
CAMPAGNE DE RÉFECTION DES REPÈRES
NIVELLEMENT
NGF * ET GPS
normale à l‘ellipsoïde
surface topographique
ellipsoïde
géoïde
verticale
L
a composante verticale des
coordonnées d’un point mesuré
par GPS est la hauteur de ce
point par rapport à une surface
conventionnelle, qui est un ellipsoïde. Au contraire, les altitudes
classiques du NGF sont déterminées par
rapport à la verticale physique, et référencées sur le géoïde, surface irrégulière qui s’apparente au niveau moyen
des mers prolongé sous les continents.
Par rapport à la première, cette
deuxième surface présente des ondulations de plusieurs dizaines de mètres à
l’échelle de la France, cela étant dû aux
variations de densité du sous-sol (schéma
ci-dessus).
UNE
UTILITÉ RENFORCÉE PAR LE
NOUVEAU CONTEXTE LÉGAL
Les 450 000 repères de nivellement (RN)
du NGF servent à la réalisation de nombreux travaux courants, en particulier
ceux liés aux écoulements gravitaires
des eaux, là où la seule notion de hauteur sur l’ellipsoïde offre peu d’intérêt.
Une grille de conversion (RAF98) hauteurs-altitudes est actuellement disponible
mais elle n’offre une précision que de
un à deux centimètres sur la majeure
partie de la France, dans le meilleur des
cas. Récemment, le nouveau contexte
légal (loi sur l’eau, loi Caillaux…) a
encore accentué l’utilité du NGF. Or,
depuis 1994, sur recommandation du
Cnig, l’IGN n’entretient régulièrement
* NGF : nivellement général de la France.
qu’un quart du réseau (les ordres 1 à
3). Le 4e ordre devait faire l’objet de
partenariats avec les collectivités locales.
Ceux-ci n’ont jamais pu être concrétisés.
LA
NORMALISATION DE LA DOCUMENTATION IGN
CHARTE ÉDITORIALE : QUATRE
FAMILLES PRINCIPALES DE DONNÉES
P
our mieux présenter les produits
mis à disposition
des professionnels,
l’IGN a entrepris un
effort de normalisation
de l’ensemble de la
documentation.
Il voit son aboutissement en ce début
d’année. Trois familles
principales ont été définies :
– « les images » (SCAN et BD ORTHO®) ;
– « les vectorielles » (BD TOPO®, BD CARTO ®,
GEOROUTE®, BD ALTI ®) ;
– « les alphanumériques » (BD NYME ®,
répertoire général des communes).
Il existe également une quatrième famille :
« les services », qui regroupent formation, conseil
et prestations (prises de vue aériennes, cartographie
à façon, travaux de métrologie et orthophotographie
à façon).
CAMPAGNE DE RÉFECTION
DURERA CINQ ANS
Sur la base des dégradations constatées, lors des opérations de contrôle
effectuées en 2000 (voir IGN Magazine
n° 3), l’Institut a décidé de lancer une
campagne de réfection du réseau NGF.
Elle s’étendra sur cinq années, à moyens
constants.
Les besoins en repères de nivellement
étant proportionnels à la densité de la
population, et la précision donnée par
le GPS n’étant comparable à celle des
méthodes classiques qu’au-delà de
quelques kilomètres, chaque ville ou village de plus de 200 habitants sera doté
d’au moins un groupe de trois repères,
à l’issue de cette campagne, durant
laquelle des mesures GPS seront utilisées pour les rattachements longs. Ces
groupements par trois faciliteront les
contrôles de stabilité exigés par les règles
de l’art, tout en permettant de remplacer facilement un repère détérioré par
un accident.
Cette méthode améliorera, en outre, la
grille de conversion officielle, tout en
garantissant une meilleure sécurité aux
opérateurs de l’IGN, les cheminements
le long des routes, de plus en plus dangereux, étant ainsi abandonnés. ■
COMMUNIQUÉ LES MISSIONS DE L’IGN
CONFIRMÉES ET ÉLARGIES
L
a réflexion engagée à la suite des recommandations du rapport Lengagne vient d’aboutir à un
relevé de décisions interministérielles qui définit,
pour les prochaines années, un certain nombre d’orientations stratégiques concernant l’IGN. L’Institut est confirmé
dans ses missions actuelles de producteur et de diffuseur
de référentiels numériques et cartographiques. Il est renforcé dans son rôle d’intégrateur de données géographiques de référence, quel qu’en soit le producteur, et il
doit contribuer au développement et à l’utilisation des
applications de valeur ajoutée dans le secteur de l’information géographique, en conduisant notamment des
opérations en partenariat.
L’établissement est chargé de la réalisation, d’ici 2007,
d’un référentiel numérique à grande échelle (RGE), dont
le contenu simple et d’accès aisé rassemblera sur l’ensemble du territoire des éléments topographiques, le parcellaire cadastral, les adresses et l’orthophotographie.
Il sera réalisé en partenariat avec les différents producteurs, notamment la direction générale des Impôts
(cadastre). Une convention vient d’être signée à cet effet.
Par ailleurs, l’IGN restera en mesure d’assurer prioritairement des missions pour le compte du ministère de la
Défense. Enfin, il est envisagé de créer, avec le ministère
de la Recherche, un réseau de recherche et d’innovation
technologique consacré au domaine de l’information
géographique et aux applications des SIG.
5
Reportage
La parc de
la Tête d’or.
Orthophotographie et
partage de l’information :
LE
GRAND LYON
C’EST
EN
1985,
AVEC LE
URBAIN DE RÉFÉRENCE
»,
«
SYSTÈME
QUE LA
COMMUNAUTÉ URBAINE DE
LYON
A PRIS
Le centre de Lyon.
LA DÉCISION DE RASSEMBLER, EN UN
CORPS COMMUN, LES MULTIPLES
DONNÉES GÉOGRAPHIQUES
INDISPENSABLES AUX RESPONSABLES DE
L’AMÉNAGEMENT DES
55
COMMUNES
CONSTITUANT L’AGGLOMÉRATION DU
GRAND LYON. ENCORE
FALLAIT-IL QUE
CHACUN PUISSE LES CONSULTER ET LES
Du SCAN 25 ® à l’orthophoto, un pas
de plus dans la précision et dans la finesse
de gestion du territoire.
6
UTILISER EN TEMPS RÉEL
: C’EST
FAITE DEPUIS LA FIN DE
1999.
CHOSE
Caluire-et-Cuire.
Le palais
des congrès.
Vers Villeurbanne.
UNE RECHERCHE DE
L’ÉVOLUTION DE LA
GESTION GLOBALE DE
VILLE, EN TEMPS RÉEL
On imagine sans peine la complexité du tissu d’une
agglomération de la taille de Lyon. De l’aménagement
urbain à la gestion des voies de télécommunication, à
l’assainissement des eaux usées, à la gestion des
espaces verts, à la voirie, aux structures scolaires et
administratives, aux transports publics, à l’eau, au gaz
et à l’électricité ; toutes ces données doivent pouvoir
être recoupées et consultées en permanence par les
responsables de l’aménagement de toutes les
communes appartenant à ce périmètre considérable.
Dès 1984, les autorités du Grand Lyon, confrontées à
l’évolution de l’urbanisation et à l’enchevêtrement des
informations relatives à l’extension de l’agglomération,
constatent que les données affluent, se compilent et se
télescopent de manière anarchique.
D’où la décision, prise en 1985, de mettre en œuvre
une politique cohérente et fédératrice, fondée sur des
informations fiables, précises et constamment mises à
jour. Ces données doivent être rédigées dans des formats compatibles ; un dénominateur commun, seul susceptible de faciliter le travail quotidien des services, est
donc nécessaire. Ainsi est né, sous l’autorité de Jean
Barboyon, le Système urbain de référence (SUR), dont
les applications peuvent être croisées. Ce référentiel géographique est illustré par les adresses, le plan cadastral
et le canevas topographique de manière à ce que tous
les intervenants parlent le même langage, utilisent le
même média et centralisent toutes les informations pour
mieux les redistribuer.
LA
PLUS GRANDE PRÉCISION POSSIBLE
“
Nous disposions, bien sûr, des données au
1 : 50 000 mises à jour par l’IGN, explique
Michel Pochon, du Grand Lyon. Mais les
différents services doivent travailler à des
échelles qui varient du 1 : 200 au 1 : 2 000,
quand il s’agit d’étudier et de réaliser des
équipements précis. C’est la raison pour
laquelle un appel d’offres a conduit à demander à l’IGN de réaliser un relevé orthophotographique permettant de disposer de
données extrêmement précises.
>>
“
L
es multiples tâches d’une collectivité locale
rendent aujourd’hui quasiment indispensable
le recours à un système d’information géographique. Ce dernier prouve son utilité, aussi
bien lors de l’élaboration d’un Plan d’occupation des sols (Pos) définissant les modalités de construction que lorsqu’il s’agit d’un Plan de
déplacement urbain (PDU) organisant les transports en
commun, ou encore d’un Plan d’exposition aux risques
(PER), dont une loi récente rend l’existence obligatoire,
si l’on ne veut pas voir les indemnisations réduites dans
d’importantes proportions.
Pourtant, le coût d’un système efficace dépasse bien
souvent les capacités financières d’une commune isolée. C’est la raison pour laquelle, fréquemment, la réalisation de tels systèmes passe par les groupements de
communes. À Lyon, la Communauté urbaine regroupe
quelque 55 communes dont les besoins ne sont pas
identiques. C’est un véritable système personnalisé qui
a été élaboré, permettant à chacune de puiser dans le
fonds commun pour développer ses propres applications.
CARTE D’IDENTITÉ
DE LA COMMUNAUTÉ
URBAINE DE LYON
La Communauté
urbaine de Lyon
rassemble 55 communes
couvrant un territoire
de 500 km2.
Elle compte :
– 3 000 km de voies
publiques ;
– 2 500 km d’égoûts ;
– 1 500 km de lignes de
transports publics ;
– 1 000 hectares
de parcs et
60 000 arbres ;
– 210 000 parcelles et
bâtiments ;
– 9 000 chantiers ouverts
chaque année ;
– 700 dossiers de permis
de construire instruits
chaque mois.
Elle emploie
6 000 collaborateurs.
Équipe projet :
– Pierre Pijourlet,
– Gilbert Huille,
– Jean-Marie Fournillier.
7
Reportage
URBAINES ET
COMMUNAUTÉS
D’AGGLOMÉRATION
De longue date, les
communes ont eu la
possibilité de s’associer.
En premier lieu, elles
se regroupèrent sous
la forme de syndicats
intercommunaux :
des associations
créées dans le but de
permettre à plusieurs
communes d’assumer,
ensemble, certaines des
charges leur afférant
(l’adduction d’eau, par
exemple).
Différents textes de loi
sont venus formaliser
ce mouvement, créant
les communautés
urbaines (comme celle
de Lyon, mais aussi
celle de Lille, de
Strasbourg ou de
Bordeaux…).
Enfin, le statut des
Communautés d’agglomération fut défini par
la loi du 25 juin 1999,
dite « loi Voynet ».
Ces divers groupements
intercommunaux
constituent le cadre
le plus approprié à
l’implantation d’un
système d’information
géographique contribuant au contrôle de
l’urbanisation. Ils
permettent également
de mieux gérer les transports en commun, l’assainissement, ou encore
d’élaborer des plans
d’occupation des sols.
En intégrant les
données cadastrales,
ils deviennent, de plus,
l’outil indispensable
à l’établissement
de l’assiette de certains
impôts locaux, comme
la taxe foncière.
8
>>
Mais l’ensemble ne couvre pas uniquement le territoire de la Communauté urbaine. Ce dernier ne peut
être isolé, dans certains domaines comme l’adduction
d’eau ou la collecte des eaux usées.
une dizaine de communes accèdent à un Extranet au
travers d’un abonnement. Baptisé Géonet, ce réseau
permet de retrouver le plan cadastral avec les voies et
les adresses, les lieux et les édifices publics, les contours
de levés topographiques, les données altimétriques, le
Aussi deux définitions différentes ont-elles
tout sur un fond de plan fourni par l’orthophotographie.
été utilisées, poursuit Michel Pochon. Les
Les services de la Communauté urbaine disposent d’un
images numérisées offrent une précision de
Intranet comptant un millier de postes de travail fonc24 centimètres pour les quelque 500 km2 de
tionnant sur la base du système Map Guide.
la Communauté urbaine, et de 36 centimètres
Les applications se sont multipliées dans le Sig Apic,
pour le territoire qui l’entoure.
suivant la multiplicité et la diversité des besoins locaux.
Elles vont des plus classiques : la mise à jour du plan
cadastral ou la gestion du patrimoine immobilier, jusACCESSIBLES À TOUS
qu’à d’autres, plus innovantes, telles les études d’acLes données concernant l’orthophoto ainsi rassemblées cidentologie, permettant de réorienter les travaux de
ont permis de produire plus de 120 Go de données stoc- voirie ou de réaliser de nouveaux axes de circulation,
kées sur serveurs et sur quelque 500 CD-Rom. Aujourd’hui, plus sûrs, pour l’ensemble de la population. ■
“
“
COMMUNAUTÉS
LA PREUVE PAR LA CARTE
Voies et adresses
(application Ariane)
Plantation d’alignement Carte des accidents
(application Dryade)
Informations contenues
dans l’application :
communes, sections,
parcelles, subdivisions
fiscales, bâtiments,
documents d’arpentages,
éléments d’habillage
(détails topographiques).
Objectifs : visualiser la
trame viaire sous forme
schématique, afficher
les toponymes, localiser les
adresses postales…
Objectifs : connaître et aider
à la gestion du patrimoine
végétal, définir les priorités
d’intervention, planifier les
investissements.
Informations contenues
dans l’application :
schématique des voies et
des carrefours, noms des
voies, numéros de voirie,
sens de circulation.
Informations contenues
dans l’application :
localisation sur le domaine
public des arbres
d’alignement, 22 informations
par arbre (essence, état de
santé…).
Informations contenues
dans l’application : cartes
des accidents par
fréquence, gravité, types,
accumulations (points
noirs), taux par voie, liste
des accidents sélectionnés
géographiquement.
Volume de l’information :
– 1 550 sections cadastrales ;
– 201 000 parcelles ;
– 260 000 bâtiments.
Volume de l’information :
– 142 000 adresses ;
– 2 500 lieux-dits ;
– 4 300 km de voirie.
Volume de l’information :
– 55 000 arbres
d’alignement.
Volume de l’information :
– 2 500 à 3 000 accidents
par an.
Cadastre
Objectifs : avoir un fond
de plan unique, couvrant
l’ensemble du Grand Lyon.
Objectifs : améliorer la
sécurité routière, par vision
globale, localisation et aide
à l’analyse…
Chronologie
1988
Les premiers essais,
avec l’IGN, servent
à tester les focales et
à déterminer les
caractéristiques d’une
orthophoto urbaine.
1993
Première réalisation
(Géoméditerranée)
couvrant 900 km2
au 1 : 20 000.
La précision
est de 1,5 m.
1997
Campagne de prises
de vue (Eurosense).
1 200 clichés à
l’échelle 1 : 8 000
sont réalisés avec une
focale de 300 mm.
1997-1999
Réalisation de
l’orthophotographie
par l’IGN, d’abord
sur 500 km2, puis
sur 1 000 km2.
Innovation
LE
PROJET EUROPÉEN
«
AGENT
»*
LES AVANCÉES DE LA GÉNÉRALISATION
CARTOGRAPHIQUE AUTOMATIQUE
ANNE RUAS,
CHEF DU LABORATOIRE
COGIT,
NOUS PRÉSENTE CE PROJET,
FINANCÉ PAR LA
COMMISSION
EUROPÉENNE.
Pour les données routières issues de la BD
CARTO®, les problèmes principaux de
rédaction de la carte au 1 : 100 000 sont dûs
à une trop grande densité des routes, ce qui
la rend peu lisible.
Les données issues de la BD TOPO ®, à gauche, sont rédigées directement au
1 : 50 000. Le résultat est cartographiquement peu lisible, et inexploitable par
l’utilisateur, car l’étape de généralisation, qui consiste à simplifier l’information,
pour ne prendre en compte que les données pertinentes, manque. Dans un
espace plus petit, du fait de la réduction d’échelle, l’information complète ne
peut pas être représentée.
Les mêmes données, à droite, après généralisation automatique grâce à Agent,
apparaissent lisibles à l’utilisateur, à l’échelle du 1 : 50 000.
IGN Magazine : Qu’est-ce que le projet
« Agent » ?
Anne Ruas : C’est un projet européen, qui s’est étendu
sur trois ans et qui vient de s’achever, en décembre
2000. Il réunissait quatre équipes de recherche (le Cogit
de l’IGN, les universités d’Édimbourg et de Zürich et le
laboratoire Leibniz de Grenoble) ainsi que l’éditeur de
SIG Laser-Scan. Le but était de concevoir un prototype
de logiciel de généralisation sur un SIG, qui puisse gérer
un grand volume de données diverses et qui dispose
d’un bon modèle de données, facilement extensible à nos
applications.
I. M. : Quel est l’intérêt d’un tel projet ?
A. R. : La généralisation est le processus qui permet de
dériver un produit (carte ou base de données) à partir
* Automated GEneralisation New Technology.
Une des opérations consiste donc, avec Agent,
à déplacer automatiquement le tracé des routes,
tout en gardant la logique de communication
(topologie de réseau).
d’une information plus riche. Automatiser ce processus
permet d’élaborer des produits plus rapidement. L’intérêt
du projet est, pour l’IGN, d’optimiser ses lignes de production et de les diversifier ; pour les laboratoires de
recherche, de bénéficier d’une plate-forme plus complète et, pour l’Europe, de disposer d’un SIG innovant.
I. M. : Quel problème pose la généralisation
des données ?
A.R. : Les SIG fournissent des outils permettant l’élimination et la saisie de points, de lignes et de polygones
en interactif, mais c’est très long et très coûteux. L’enjeu
se situe au niveau de l’automatisation du processus :
nous aimerions que l’ordinateur soit capable de généraliser de différentes façons (en fonction des besoins)
toutes sortes de bases de données. >>
LE LABORATOIRE
COGIT
(Conception Objet
et Généralisation
d’Informations
Topographiques).
Ce laboratoire de
recherche, comprenant
20 personnes, travaille
sur les bases de
données vectorielles,
leur gestion et leur
utilisation.
Laboratoire Cogit,
service de la recherche IGN.
2, avenue Pasteur,
94165 Saint-Mandé Cedex
9
Innovation
1, William Mackaness
(Édimbourg) ;
2, Richard Horn
(Laser-Scan) ;
3, Christof Baeijs (Leibniz) ;
4, Sylvie Lamy (Cogit) ;
5, Anne Ruas (Cogit) ;
6, Cécile Duchêne (Cogit) ;
7, Mathieu Barrault (Zürich) ;
8, Nicolas Regnauld
(Édimbourg) ;
9, Alistair Edwards
(Édimbourg).
8
7
9
6
1
5
2
3
4
>>
I. M. : Des cartes « à la carte » ?
A. R. : Oui, et des bases de données à la carte. Ce
que nous essayons de faire, c’est de rendre les SIG
plus intelligents. Le principe consiste à introduire des
méthodes d’analyse pour que l’ordinateur comprenne
comment il doit traiter chaque information. Des essais
ont montré que l’on ne pouvait pas appliquer les mêmes
séquences d’algorithmes sur tous les objets de même
nature : on ne peut pas traiter toutes les routes de la
même manière parce que, dans le monde réel, elles ne
sont pas identiques. On veut éviter, par exemple, qu’à
la suite d’une généralisation automatique, Saint-Quentin
ne ressemble à Avignon.
L’ordinateur doit être capable de trouver les caractères
principaux des objets géographiques et d’assurer leur
conservation, lors de la généralisation.
LES AUTRES
PARTENAIRES
DU PROJET AGENT
La division SIG de
l’université de Zürich,
dirigée par le
Pr. Robert Weibel ;
la section SIG
de l’université
d’Édimbourg,
dirigée par
le Dr. William
Mackaness ;
le laboratoire Leibniz
(Imag) de Grenoble,
dirigé par le Pr. Yves
Demazeau ;
la société Laser-Scan,
représentée par
Paul Hardy
(voir article page 11).
10
I. M. : Cela semble compliqué.
A. R. : Nous nous approchons du résultat. Nous avons
décomposé les problèmes et ils font l’objet de thèses et
de stages. Le tout, c’est d’accepter d’y passer du temps.
Le Cogit a déjà soutenu six thèses et organisé plus de
20 stages sur le sujet. Et nous continuons. À quoi pourraient nous servir les bases de données si nous n’étions
pas en mesure d’en dériver des produits ?
I. M. : Qu’est-ce qu’il y a de particulier dans
ce module Agent ?
A. R. : D’abord, un modèle de données adapté à la généralisation. Il permet de représenter, premièrement, des
niveaux d’analyse différents : les bâtiments, les îlots, les
villes. Deuxièmement, les propriétés de ces objets : les
formes, les densités, etc. Troisièmement, les besoins par
le biais de contraintes.
Ensuite, la panoplie des algorithmes de généralisation
est enrichie. Enfin, le moteur Agent est en mesure de
déclencher automatiquement les opérations. Ce moteur
permet aux objets de se généraliser tout seuls et de
contrôler ce qu’ils font. Si un Agent se trompe, il peut s’en
rendre compte et choisir une autre méthode… éventuellement, il ne sait pas se généraliser. ll faut alors le faire
en interactif et faire progresser les recherches.
I. M. : Quels sont les résultats du projet Agent ?
A. R. : Nous avons prouvé que le modèle que nous
avions en tête permet effectivement de généraliser des
données. En termes d’outils, ce logiciel permet de généraliser automatiquement les types d’objets et les échelles
que nous avons étudiés. Actuellement, Agent généralise des données urbaines au 1 : 50 000 et des réseaux
routiers. Pour ces applications, nous avons fait des
tests et nous avons identifié les points faibles sur lesquels
nous devons travailler. Pour les autres applications, il
faut ajouter des algorithmes, des mesures et des classes.
Le module est flexible et doit être enrichi.
I. M. : Quelles sont les applications pratiques ?
A. R. : Pour l’IGN, il faut étudier l’adaptation du système
aux généralisations de la BD TOPO ® et de la BD
CARTO ® : il faut que des équipes fassent des essais
avec les spécifications des produits et contraignent correctement le système pour obtenir des résultats optimaux.
Selon les produits, il y aura des points non traités, mais
l’apport en termes d’automatisation est important. Les
points délicats devront faire l’objet de développement ou
de recherche. En termes de recherche, nous allons pouvoir étudier de nouveaux aspects : renforcer l’évaluation, introduire de nouveaux concepts pour généraliser
les zones rurales, et améliorer les connaissances comprises
dans le système pour obtenir de meilleurs résultats.
I. M. : Quels sont les points sensibles ?
A. R. : L’utilisation de cet outil exige un certain temps
d’apprentissage. Il y a un effort à faire pour concevoir
des interfaces adaptées à chaque produit. Il nous reste
encore à étudier les rivières, l’occupation des sols et le
relief. En tout cas, c’est un très bon outil de travail. De
plus, en couplant ce type de plate-forme avec de nouvelles
recherches en cours au Cogit, on s’approche de la production de données répondant mieux aux besoins des
utilisateurs, ce qui est l’objectif d’un producteur d’informations géographiques. ■
Site Internet : http://agent.ign.fr
Partenariat
UNE
COLLABORATION
FRANCO-BRITANNIQUE
MODÉLISATION AUTOMATIQUE DE TERRITOIRES
INTERNATIONAL VIRTUAL TOUR
IGN – LASER-SCAN UN BON ACCORD AVEC L’IGN
C
es trois dernières années, l’IGN et la
société anglaise Laser-Scan ont développé
des rapports de collaboration de plus en
plus étroits. Leur participation commune
au projet « Agent », visant à faire progresser les travaux européens en matière
de généralisation, fut le principal moteur de ce partenariat. Laser-Scan est, depuis plus d’un quart de siècle,
un des leaders de la cartographie numérique et de la
gestion de bases de données. Qu’il s’agisse, entre
autres, de l’Ordnance Survey en Grande-Bretagne, de
la Nima aux États-Unis, du Linz en Nouvelle-Zélande
ou de la DLA en Afrique du Sud, de nombreuses
agences nationales de cartographie se fournissent en
logiciels de cartographie ou de gestion de données
géographiques auprès de Laser-Scan.
UNE
BASE DE DONNÉES SPATIALE, ORIENTÉE OBJET
Les logiciels de Laser-Scan sont développés à partir
d’une base de données spatiale orientée objet, appelée Gothic. C’est la puissance de cette dernière qui a
poussé le consortium Agent, dirigé par l’IGN, à appuyer
ses recherches sur le système de cartographie LAMPS2.
Une base de données de type Gothic modélise le
monde réel à travers des classes « objet », qui ont leur
comportement, leur géométrie et leurs attributs. Dans
le cadre du projet Agent, ce système « orienté objet »,
constitué de bâtiments et de routes, a été étendu pour
travailler avec des agents. Ils deviennent actifs par euxmêmes et cherchent à atteindre un but : la meilleure
généralisation possible.
Cette coopération internationale s’est avérée très efficace et a repoussé les frontières de la généralisation
automatique. Elle a abouti à l’implémentation, dans
LAMPS2, d’un prototype de logiciel de généralisation
s’appuyant sur la technologie agent. Ce modèle original a abouti à un produit commercial de généralisation, diffusé par Laser-Scan.
L’IGN et Laser-Scan poursuivent leur collaboration,
comme le montre l’utilisation de LAMPS2 par l’Institut
dans le cadre du projet Carto2001, à partir duquel
sera créée la série au 1 : 100 000, sur la base de la
BD CARTO®. D’autres axes de collaboration sont envisagés, comme l’adoption de XML/GML comme protocole pour le transfert de données et les opérations
de mise à jour.
L’IGN, l’Ordnance Survey et Laser-Scan sont impliqués
dans ce standard important du consortium OpenGIS,
dont Laser-Scan est un membre fondateur. ■
Aujourd’hui, Fasbuilder – le dernier logiciel
développé par International Virtual Tour –
répond à un double objectif : modéliser
des territoires sans limitation de taille et
de manière automatique. À l’occasion
de l’accord qu’il vient de signer avec l’IGN,
François Gruson, président-directeur
général d’IVT, a bien voulu répondre à
quelques questions.
IGN Magazine : Vous venez de signer un
accord avec l’IGN. Pourquoi ?
François Gruson : À la lecture du préambule du protocole d’accord, vous comprendrez rapidement l’intérêt que chacun d’entre nous, IVT d’une part et l’IGN
d’autre part, a à s’associer. Je vous rappelle que la
particularité de notre société est de modéliser automatiquement (et j’insiste bien sur ce mot «automatiquement») des territoires et plus particulièrement des
territoires urbains. Nous sommes vraiment les seuls à
le faire. Nous avons donc, sur ce point, une avance
technologique que l’IGN a reconnue.
I. M. : Au fond, c’est un bon accord. Nous
sommes, l’un et l’autre, gagnants ?
F. G. : Exactement ! Nous savons que nos deux technologies sont complémentaires. Notre matière première – si j’ose dire –, ce sont les données fournies
par l’IGN. Et pour l’IGN, nous valorisons vos données, puisque nous les transformons en images, plus
compréhensibles pour le grand public ou les décideurs
que des plans ou des documents cartographiques. De
plus, nous développons des applications-métiers, c’està-dire des utilisations particulières de ces images pour
le développement touristique, les études sur la pollution,
les opérations d’aménagement et d’urbanisme, etc.
I. M. : L’accord est signé pour une première
période de trois ans. Quel est votre objectif ?
F. G. : Ce premier accord est signé pour une courte
durée, car trois ans passent vite ; mais nous avons
déjà une expérience commune. Nous nous connaissons bien et notre ambition est grande. Nous voulons
mettre la France entière en 3D à la disposition de tous.
À l’intention des élus (locaux ou territoriaux), des aménageurs, des agents immobiliers, des médias… bref,
de tous ceux qui doivent illustrer un territoire donné
pour vendre, communiquer ou décider. ■
Rennes.
Toulouse.
François Gruson
Ingénieur et architecte de
formation, il est le présidentdirecteur général d’IVT.
Depuis plus de 15 ans,
il développe, avec
la collaboration de son équipe
de recherche et développement,
des programmes pour la
visualisation de territoires.
CONTACTS IVT
François Gruson,
Olaf Malgras,
5, avenue des Peupliers,
35517 Cesson-Sévigné.
Tél. : 33 (0)2 99 83 22 02.
Mail : [email protected]
Site : www.ivt.fr
11
Portrait
Portrait
La
QUATRE QUESTIONS
YANN
À PATRICK GANDIL
L’IGN ET LA DIRECTION DES ROUTES
E
Directeur des routes au ministère de l’Équipement depuis mai 1999,
Patrick Gandil a accepté de répondre aux questions d’IGN Magazine
sur l’importance de l’information géographique en ce qui concerne
l’aménagement des territoires, et sur son avenir.
Routes, au sein du minis-
semblent prioritaires et
tère de l’Équipement ?
comment voyez-vous le
“
La
direction des Routes veille
à la cohérence des infrastructures routières dans leur
ensemble. C’est elle qui élabore et met en œuvre la
politique de modernisation
et d’entretien du réseau
national.
D’autre part, elle assure
le contrôle des sociétés
concessionnaires d’autoroutes. Elle anime et coordonne également l’action
des services du ministère
dans le domaine des infrastructures routières.
Pour ce faire, la direction
comprend (outre des sousdirections sectorielles) un
certain nombre de services
techniques comme la mission du contrôle des sociétés concessionnaires d’autoroutes, le service d’études
techniques des routes
et autoroutes, pour la partie de ses attributions dépendant de la direction des
Routes, le centre d’études
des tunnels, le centre
d’études sur les réseaux, les
transports, l’urbanisme et
les constructions publiques
et le centre national de
ponts de secours.
sont
les
futur de l’information géographique,
en
France
comme en Europe ?
“
De tous temps,
P. G. :
une bonne information géographique s’est révélée
indispensable à la gestion
des routes. D’ailleurs, les
premiers élèves de l’École
des ponts et chaussées
avaient pour obligation de
participer au « levé » de la
carte du royaume. En effet,
on ne disposait, à cette
époque, que de techniques
routières sommaires, la
base d’une route était son
tracé, ce qui nécessitait de
réaliser des cartes. Cela
constituait donc le fondement de la formation des
jeunes ingénieurs.
Cela est toujours d’actualité : un projet routier présuppose une bonne cartographie, à différents degrés
de précision, afin que la
définition du tracé soit de
plus en plus fine.
L’évolution qui se dessine
actuellement repose sur la
constitution de bases de
données géographiques.
Celles-ci permettent de
travailler à différentes
échelles, sur la même base,
“
“
Patrick Gandil :
Quels
C’est a
d’élaborer le tracé d’une
route au niveau cadastral,
afin de prévoir, en particulier, les acquisitions foncières nécessaires.
En outre, la précision altimétrique des données progresse, ce qui devrait permettre non seulement
d’améliorer la définition des
tracés mais, également, de
mener directement certaines
études, comme pour les
zones inondables.
La deuxième grande évolution concerne la possibilité d’associer des informations cartographiques
à d’autres types d’informations tels la densité d’habitat d’une zone, le type
d’urbanisation, etc. L’information géographique
deviendrait alors un outil
essentiel des études d’impact et des analyses multicritères des projets.
ou presque, utilisent des
outils informatiques de cartographie ; il existe une
banque de données des
cartes, projet par projet.
À l’avenir, nous pourrions
envisager de disposer, au
sein de la direction des
Routes, d’un système d’information unique, à base
géographique, qui récapitule toutes les affaires en
cours sur les différents
réseaux : routes et autoroutes existantes, en travaux, en cours de définition… Pour les DDE,
l’objectif serait d’aboutir
progressivement à un accès
à la couverture géographique du territoire fournie
par l’IGN.
ALT
I. M. : Dans quelle mesure
Y
pensez-vous que cette collaboration est appelée à se
développer,
à
moyen
comme à long terme ?
I. M. : Quelle importance
a – et aura – l’information
géographique au sein de
votre direction ?
“
Dès aujourd’hui,
P. G. :
on n’imaginerait pas de
préparer un document d’information ou d’étude, sans
être en possession de cartes
permettant de représenter
les routes avec précision.
Tous les chargés de projets,
“
Notre collaboP. G. :
ration avec l’IGN est fructueuse et nous entendons
la poursuivre. D’ailleurs,
afin de progresser encore
davantage dans la compréhension des intérêts
communs, j’aimerais pouvoir recruter, à la direction,
un ingénieur des travaux
géographiques et carto■
graphiques.
Magazine de l’Institut géographique national, 136 bis, rue de Grenelle, 75700 Paris 07 SP. Tél. : 01 43 98 80 00. Publication bimestrielle,
ISSN 1624-9305. Directeur de la publication : Jean Poulit, directrice de la rédaction : Anne-Catherine Ferrari, rédacteur en chef : Olivier
Bouiri, coordinatrice de rédaction : Marie-Laure Fauquet. Comité de rédaction : Michel Bacchus, Bernard Bèzes, Jean-Marc Bornarel, JeanPaul Darteyre, Jacqueline Erbetta, Jacques Giralt, Philippe Guhur (ETC), Daniel Houriez, François Lecordix, Martine Lutrot, Laurence Morel,
Roger Serre, Isabelle Veillet, François Vivier, Catherine Wojtowicz. Ont participé à ce numéro : Jean-Louis Rozier, Anne Ruas,
Philippe Truquin. Création : Alain Cadinot. Conception éditoriale et graphique : Éditions Taitbout Communication, tél. : 01 44 53 28 90.
Photos : IGN, Daniel Menet, Metl. Couverture : Grand Lyon.
“
axes d’action qui vous
“
I. M. :
rôle de la direction des
“
IGN Magazine : Quel est le
“
A
ncien élève de
Polytechnique
et de l’École
nationale des ponts et
chaussées, Patrick Gandil
est chargé, dès 1981, de
travaux de génie civil
(principalement routiers) à
la direction départementale de l’Équipement de la
Haute-Saône. Trois ans
plus tard, il est nommé
directeur de l’enseignement
à l’École nationale des
ponts et chaussées, fonction qu’il assume jusqu’en
1988. Il est ensuite chargé
des questions relatives à la
décentralisation, de la
répartition des effectifs
et de l’organisation des
services à la direction du
personnel et des
services du ministère de
l’Équipement. Après deux
années à la direction
départementale de l’Équipement du Val-d’Oise, il
devient directeur adjoint
du cabinet du ministre de
la Fonction publique, de la
Réforme de l’État et de la
Décentralisation, jusqu’en
1997. Enfin, il occupe le
poste de chef du service
des bases aériennes à la
direction générale de
l’aviation civile, avant de
prendre la direction des
Routes, en 1999.
Patrick Gandil.
Pour toute
information à
caractère
professionnel :
@
www.ign.fr