Animaux et mythologies - Muséum d`Histoire Naturelle de Toulon et

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Animaux et mythologies - Muséum d`Histoire Naturelle de Toulon et
ANIMAUX ET MYTHO LOGIES (par Ste phen GINER)
Les mythes ont très tôt guidé et charmé les hommes de toutes les civilisations. Certains se
ressemblent, d’autres diffèrent totalement, mais quasiment tous ont la particularité de faire
intervenir des animaux.
Qu’ils soient légendaires ou réels, ils sont omniprésents et il est intéressant de pouvoir
étudier leur rôle selon les âges, les pays et les civilisations qui les mentionnent. Le but de cet
article n’est pas de dresser la liste exhaustive (ce qui serait quasiment impossible à faire) mais de
tenter d’aborder les mythes les plus connus et les plus avérés.
Au fur et à mesure de la lecture de celui-ci, certains mythes déjà connus seront abordés et
d’autres totalement nouveaux verront le jour. Certains d’entre eux étaient pleins de sagesse,
d’autres étaient plutôt à prendre au second degré. Toujours est-il que la magie du passé fonctionne
toujours et que la lecture de ces histoires ne nous laissent jamais indifférents…
I.
L’ancienne Egypte :
Les mythes de l’ancienne Egypte font partie des plus célèbres avec les mythologies
grecque et romaine. Les animaux sont omniprésents et ont été humanisés.
Ces mythes font partie des plus anciens du monde avec les mythes du Proche-Orient que
l’on verra plus loin. Les similitudes que l’on peut trouver dans certains d’entre eux sont dues aux
échanges qui existaient entre ces deux civilisations.
Les routes commerciales étaient déjà développées et des traités et alliances pouvaient
exister entre certains de ces peuples les cas échéant. Quel mythe a influencé l’autre ? Voilà bien
une question à laquelle il est extrêmement difficile de répondre tant l’ancienneté et la similitude de
certains sont importants. Il est tout à fait inutile de tenter de savoir qui a influencé qui et le mieux
est d’apprécier l’histoire qui a été adaptée à chacune des cultures…
Le premier animal que nous aborderons est le Héron cendré qui était apparenté à l’Oiseau
Bennou.
L’oiseau Bennou fut le premier être vivant à sortir du Chaos primordial. Quand la
première terre émergea des eaux du Noun, l’Oiseau Bennou apparu et vint s’y poser en poussant
son cri qui fut le premier son. En se voyant seul, il créa les autres dieux.
Le serpent était quant à lui apparenté à Apep ou Apopis. Il symbolisait les forces du
chaos et tout ce qui déréglait le cours des choses.
Les babouins étaient assimilés aux divinités de l’Ogdoade qui représentaient les forces du
chaos. Ces quatre couples étaient les forces primordiales. Ils façonnèrent ensemble l’œuf
cosmique dont sortit le dieu Soleil représenté sous la forme d’un faucon.
Ces dieux étaient Noun et Naunet, dieu et déesse des eaux primordiales, Kek et Keket,
dieu et déesse des ténèbres, Amon et Amaunet, divinités de l’indéfinissable et enfin Heh et
Hehet, divinités de l’espace sans fin.
Le bélier symbolisait le dieu Khnoum qui contrôlait les crues du Nil.
Avec lui, résidait Sobek, qui était représenté sous les traits d’un crocodile.
Quant à la truie, qui parfois, dévore ses petits, elle symbolisait Nout qui elle aussi, voulait
parfois dévorer ses enfants. Nout est souvent représentée en tant que voûte céleste mais elle est
moins connue sous sa forme porcine.
Le faucon n’a plus vraiment besoin d’être présenté car il s’agit d’un des dieux égyptiens
les plus célèbres. Horus représentait le dieu bienfaisant, fort et loyal. Les égyptiens avaient donc
une très grande vénération pour cet oiseau.
Horus avait souvent fort à faire avec son oncle qui était un dieu turbulent souvent en proie
à ses pulsions bestiales et sauvages. Seth, car c’est de lui dont il est question était un dieu à double
personnalité comme certains autres dieux que nous verrons plus loin dans d’autres civilisations, en
particulier Loki chez les vikings.
Il pouvait être très violent (il viole les femmes qu’il désire sans aucun remord, il tue son
frère Osiris, arrache les yeux d’Horus) mais sa force et sa violence ont été utiles quand il combattit
Apopis pour aider les autres dieux. L’âne était son animal symbole.
Les scarabées étaient vénérés en tant que symbole de renouveau. En effet, ces insectes
disparaissaient la journée sous le sable pour se protéger des ardeurs des rayons du Soleil et
convertissaient les excréments en nourriture. Ils étaient très souvent représentés sur les bas-reliefs
et étaient appelés Khépe r.
L’ibis était l’animal fétiche du dieu Thot, dieu lunaire de la science et de la médecine. Il
possédait toutes les connaissances secrètes, y compris celle de la magie.
Les serpents et les scorpions étaient associés aux forces du chaos, mais si on arrivait à les
maîtriser sur Terre, ils devenaient des auxiliaires précieux. Il existe une déesse apparentée au
scorpion. Bien qu’elle soit très peu connue aujourd’hui, elle avait un rôle très important de déesse
protectrice des nouveau-nés et des corps momifiés lors des funérailles. Il s’agit de Selket.
Parmi les déesses les plus puissantes, nous avons Sekhmet, qui est identifiée à la lionne.
Sekhmet fut envoyée sur Terre pour punir les hommes qui avaient osé ne plus vénérer les dieux.
Elle se déchaîna sur eux et fit un grand carnage enivrée par l’odeur du sang. Rê , craignant que
l’humanité disparaisse, fit inonder tout un champ avec de la bière rouge. Sekhmet se vautra dedans
et lapa la bière jusqu’à la dernière goutte. Elle tomba ivre morte et le temps de se réveiller, sa
fureur destructrice tomba et l’humanité fut ainsi sauvée.
Autre déesse à corps de félin, Bastet. Elle est représentée sous la forme d’une chatte et
représente l’amour, le plaisir et la fécondité.
Moins gracieuses mais tout aussi importantes étaient Hathor, symbolisée par la vache et
Touéris, symbolisée par l’hippopotame.
Hathor aidait les femmes à concevoir et à mettre au monde les enfants tandis que Touéris
aidait les morts à renaître dans le Noun. Touéris est souvent assimilée à la femme de Seth.
Pour terminer avec l’Egypte ancienne, et en parlant des morts, il existe bien entendu le
dieu Anubis, le dieu chacal qui aidait les morts à cheminer dans l’au-delà et à se présenter devant
Osiris, dieu de la mort.
Les prêtres d’Anubis portaient un masque de chacal et procédaient aux préparations de la
momification des corps. Ceux-ci étaient éviscérés et plongés dans le natron qui aidait à la
dessiccation des tissus. Le cerveau, le foie, le cœur et les reins étaient ensuite traités et rangés dans
des vases canopes.
II.
Le Proche-Orient :
Le Proche-Orient a été le témoin privilégié de la naissance des premières civilisations, des
premières villes, de l’écriture et du premier code de loi.
Certains des mythes du Proche-Orient sont parvenus jusqu’à nous et font partie de notre
quotidien sans que nous le sachions. L’un des mythes les plus célèbres, met en scène comme
animaux la colombe, l’hirondelle et le corbeau.
Cette histoire, tout le monde la connaît bien qu’elle fut écrite en 1750 avant Jésus-Christ.
Le père des dieux, Enlil, est lassé d’entendre crier et se quereller la race humaine. Le
bruit l’incommode de plus en plus et il décide alors de la supprimer en la noyant sous un déluge
qui va durer sept jours et sept nuits.
Heureusement pour l’humanité, celui qui est jugé le plus sage, Utanapishtim, est prévenu
du malheur qui les menace tous et il est chargé de construire un bateau assez grand pour pouvoir
prendre avec lui un couple de tous les animaux vivant alors.
Ceci étant achevé, le déluge s’abat et noie tous les êtres humains hormis Utanapishtim et
sa femme. Quand il cesse de pleuvoir, il libère une colombe qui revient un peu plus tard se poser
sur le bateau. Quelques jours après, il fait de même avec une hirondelle et les mêmes faits se
reproduisent. Quand, enfin, il lâche le corbeau, celui-ci ne revient plus car il a trouvé une terre où
s’installer. Utanapishtim le suit et peut enfin accoster.
Ce ne sera pas la fin de ses aventures car les dieux lui offrent l’immortalité à lui et à sa
femme et il apparaît dans un second conte qui cette fois-ci fait intervenir un serpent comme animal
et Gilgamesh comme héros.
Gilgamesh est un roi qui aime l’aventure et qui se fait ami avec un géant créé par les
dieux et venu pour le tuer. Enkidou, c’est son nom, au lieu de tuer Gilgamesh devient son ami et
participe avec lui à bon nombre d’aventures. La gloire et la réussite sourient aux deux compères
jusqu’au jour où Gilgamesh repousse les avances de la déesse Ishtar assez rudement. Celle-ci,
pour se venger, fait périr Enkidou en lui ôtant toute force vitale.
Le roi, terrifié par l’idée de mourir, à la suite de plusieurs autres aventures, rejoint la
cachette d’Utanapishtim qui doit lui enseigner le secret de l’immortalité à la condition que
Gilgamesh reste éveillé sept nuits durant. Malheureusement, celui-ci s’endort et ne peut apprendre
ce secret.
Dans sa bonté, le vieux sage lui offre alors une plante qui lui donnera la jeunesse éternelle.
Sur le chemin du retour, alors qu’il se baigne dans une rivière, Gilgamesh se fait voler cette plante
par un serpent. C’est la raison pour laquelle les serpents ne vieillissent jamais car ils se séparent de
leur vieille peau quand celle-ci est usée….
Avec ces deux contes, nous pouvons nous rendre compte que la mythologie du
Proche-Orient a énormément influencé les mythes chrétiens car bon nombre d’éléments de chacun
de ces mythe sont étrangement similaires…
Il existe encore une très vieille tradition héritée cette fois-ci de la Perse. A l’origine, cette
tradition concernait le sacrifice d’un taureau. Il s’agit bien entendu des mythes mithraïques. Le
monde entier perpétue cette tradition, bien qu’elle ne soit plus vraiment la même. Le sacrifice du
taureau à Mithra a été remplacé par la dinde aux marrons… Il s’agit de la fête de Noël, autre
emprunt de la religion chrétienne à une tradition plus ancienne et trop bien implantée pour pouvoir
être éradiquée…
Pour terminer avec le Proche-Orient et la Perse en particulier, le seigneur des enfers
s’appelait Ahriman et ses émissaires étaient les plus terribles fléaux que l’on puisse trouver. Il
s’agissait de Nazu et de Mush.
Nazu a survécu de nos jours sous le nom de Belzébuth, grand seigneur des mouches. En
effet, Nazu était la mouche bleue qui se nourrit de cadavres et qui pondait ses œufs à l’intérieur
des morts.
Mush était quand à lui représenté par la souris qui se nourrit du grain de la récolte et qui
affame le paysan.
III.
Inde :
L’Inde possède elle aussi une mythologie qui est assez bien connue des occidentaux.
Les animaux y sont souvent présents et, tout comme l’Egypte, ses dieux ont été
animalisés.
Le tout premier dieu est Prajapati qui est représenté par un cerf. C’est sous la forme de
cet animal qu’il s’accoupla une première fois avec sa fille qui elle, était transformée en biche. Pour
échapper aux ardeurs de son père, elle se transforma tour à tour en chaque animal que nous
connaissons aujourd’hui, et à chaque fois, son père se transforma en mâle de la même espèce pour
procréer. C’est ainsi que la Terre fut peuplée.
Les cobras sont très présents dans la mythologie indienne et ils jouent plusieurs rôles en
fonction des histoires racontées.
Ils peuvent être les Nagas, féroces gardiens de trésors. Le cobra à mille têtes appelé
Ananta servait quant à lui de couche pour Vishnu. Il est également connu pour son action dans le
barattage de la mer de lait. Pour cette histoire, il prend le nom de Vasuki.
Dans les tous premiers temps, les dieux n’étaient pas
immortels et en constante guerre avec les forces maléfiques. Pour pouvoir mettre enfin un terme à
ces luttes, Vishnu conseilla aux dieux, les De va, de boire de l’ambroisie qui rendrait immortel.
Pour ce faire, il leur fallut s’unir un temps avec leurs ennemis afin de baratter la mer de
lait primordiale. Le cobra à mille têtes Vasuki entoura une montagne posée sur le dos de la tortue
Kurma, elle-même baignant dans la mer de lait. Les dieux attrapèrent les têtes tandis que les
démons attrapèrent la queue et commencèrent à tirer alternativement pour faire tourner la
montagne sur la tortue.
Plusieurs trésors sortirent de ce barattage ainsi qu’un poison extrêmement violent que
Shiva ingurgita jusqu’à la dernière goutte pour le neutraliser. Il survécu mais sa gorge resta toute
bleue. Quand l’ambroisie fut enfin tirée, les dieux, furent les premiers à la boire et purent devenir
ainsi immortels et vaincre leurs ennemis.
L’éléphant est un animal sacré en Inde et plusieurs récits le font apparaître sous diverses
formes.
Cependant, les éléphants les plus célèbres sont Airavata, l’éléphant blanc qui servit de
monture à Indra et Ganesh, le dieu à corps humain et tête d’éléphant.
Indra est le roi des dieux ainsi que leur guerrier. C’est lui qui a réglé tous les problèmes
insolubles grâce à sa force prodigieuse. Une des plus célèbre batailles est celle contre le serpent
Vritra qui symbolisait le chaos.
Ganesh est un des enfants de Shiva. La légende raconte que Ganesh, avait été chargé par
sa mère de garder le seuil de la maison et d’empêcher quiconque d’entrer.
Quand son père voulu rentrer chez lui, l’enfant s’y opposa farouchement. Tant et si bien,
que Shiva, très en colère, décapita son fils. Devant la rage de sa femme, il prit la tête du premier
animal qui se passa par là pour remplacer celle de son fils. Ce fut un éléphant….
Ganesh est souvent associé au rat qui est sa monture favorite.
Parmi les autres animaux sacrés, nous avons bien entendu la vache qui est l’animal
emblématique de tous ces animaux en Inde. La première vache à être apparue est en fait un des
trésors du beurre divin sortit lors du barattage de la mer de lait.
Cette vache apporta avec elle l’abondance et prit pour nom Surabhi.
Autre animal célèbre, l’oie sauvage qui est en fait Hamsa, une des montures de Vishnu.
Vishnu, qui apparu sous la forme d’un poisson aux hommes pour les prévenir de
l’imminence d’un déluge. Là également, il est question de fureur divine et d’un homme, sage
parmi les sages qui est informé de la sanction et qui prépare un bateau pour sauver tous les siens…
Au dieu Shiva, sont associés à la fois le taureau, le scorpion et le serpent.
Si les serpents et les scorpions sont les dangereux auxiliaires de Shiva, le taureau Nandin,
est quant à lui tout simplement sa monture.
L’une des histoires les plus célèbres de l’Inde met en scène Bouddha qui agit sous la
forme d’un lapin.
Un soir d’hiver, alors qu’un voyageur est en train de mourir de faim et de froid, un renard,
un ours et un lapin viennent le réconforter en lui apportant à manger et en lui allumant un feu.
Cependant, si le renard lui amène des fruits et l’ours du poisson, le lapin n’est pas assez fort pour
pouvoir l’aider. Il se jette alors dans le feu pour que le voyageur puisse avoir de la viande à
manger….
Le dernier animal que nous rencontrerons pour la mythologie indienne est le singe. Il
n’est hélas pas vraiment le dernier car ils sont encore très nombreux, mais étant beaucoup moins
connus, je préfère m’arrêter là.
Cependant, le singe, s’il est lui aussi moins connu en occident, est très important en Inde
car l’histoire qui lui est liée représente la bravoure, le courage et la loyauté.
Hanuman le singe est le fidèle soutien de Rama, un des avatars de Vishnu et grâce à ses
pouvoirs magiques, il peut soulever une armée de singes qui va aller combattre les ennemis de
Rama pour sauver sa fiancée Sita.
Quand il est mis au défi de prouver son amour et sa loyauté pour Rama, Hanuman s’ouvre
alors la poitrine et là, à la place de son cœur se trouvent Rama et Sita souriants.
IV.
La Chine :
La mythologie chinoise est elle aussi plurimillénaire avec son cortège de légendes mettant
en scène des animaux et des êtres fantastiques.
Le serpent y apparaît plusieurs fois, mais son avatar le plus important est celui de Nugua
et Fuxi qui sont les créateurs du monde.
Nugua est considérée comme la protectrice des hommes et leur créatrice. Se sentant seule,
elle prit de la boue et modela un être humain et lui insuffla la vie. L’homme commença à danser et
à chanter de joie. Encouragée par son succès, Nugua prit encore plus de boue et continua à
façonner des êtres humains.
Ceux-ci se dispersèrent assez rapidement à la surface de la Terre. Pour gagner du temps,
la déesse trempa un pied de vigne dans la boue et le secoua dans tous les sens. Chaque gouttelette
de boue qui tomba à terre se transforma en humain. Quand ils vieillirent et moururent, Nugua leur
enseigna comment se reproduire et procréer.
Fuxi, est considéré comme le premier empereur céleste. Il inventa les instruments de
musique et le premier système d’écriture. Il enseigna aux hommes comment pêcher et comment
élever les animaux.
Parmi les animaux les plus contés en Chine, nous trouvons le tigre, la grue et la tortue.
Si le tigre représente la noblesse et la force, la grue représente quant à elle le bonheur et la
bonne fortune. Quant à la tortue, elle est synonyme d’opiniâtreté.
Elle est l’animal, qui avec le dragon, a aidé le héros Yu à dompter les crues du fleuve
Yang Tse. Dans la ville de Wuhan, dans la province du Hubei, une magnifique fresque en
bas-relief de plus de 80 mètres raconte la légende de Yu qui dompta le fleuve.
Cette fresque est accompagnée de statues en bronze qui représentent quelques épisodes du
combat de Yu contre les crues qui sont représentées par un serpent à plusieurs têtes.
Sur la photographie ci-dessous, nous pouvons voir la tortue qui se trouve à
l’extrême-droite de la sculpture.
Les chinois ont été très tôt de fervents observateurs du ciel. En 1053, ils remarquèrent
l’explosion d’une étoile qui apparu dans le ciel et scrupuleusement, ils décrivirent le phénomène
au jour le jour. Ils remarquèrent également que le Soleil possédait des tâches sombres. Ceci donna
naissance à la légende suivante :
Il y a très longtemps, il n’y avait pas un mais dix soleils qui se remplaçaient à tour de rôle
pour éclairer la surface de la Terre. Malheureusement, ces soleils n’étaient pas très sages et ils
voulurent se promener dans le ciel tous ensemble. Cela produisit des sécheresses terribles et la
Terre commença à dépérir.
Le sage Yao pria alors le seigneur du ciel Di Jun d’intervenir. Celui-ci, demanda aux
soleils de retourner de l’autre côté de la Terre pour qu’un seul soleil puisse briller dans le ciel.
Ceux-ci, très orgueilleux ne voulurent rien entendre. Di Jun envoya alors Yi l’archer céleste qui
tua neuf des dix soleils avec son arc.
A chaque fois qu’il tuait un des soleils, un corbeau à trois pattes (une tâche solaire en fait)
tombait à ses pieds transpercé d’une flèche. C’était l’esprit du soleil moribond qui tombait sur
Terre. Alors qu’il ne resta plus qu’un seul soleil, Yi estima que la température serait suffisante et le
laissa en vie.
Yi resta sur terre et se mit en quête de l’élixir d’immortalité chez la reine de l’Occident.
Quand il la trouva, celle-ci lui donna deux doses en lui expliquant que si quelqu’un buvait ces
deux doses, il se trouverait transporté dans les sphères supérieures.
Yi expliqua ceci à sa femme qui s’empressa de boire ces deux doses égoïstement. A ce
moment, le mythe connaît plusieurs versions. Dans la première, Chang E est punie de son
égoïsme et se retrouve sur la Lune transformée en crapaud. Dans l’autre version, elle ne se
transforme pas et vit sur la Lune accompagnée d’un crapaud.
Dans tous les cas, un lapin en train de piler des herbes dans un mortier s’y trouve déjà.
Là encore les observations des astronomes chinois ont permis de remarquer que les
mers de la Lune avaient la forme stylisée d’un lapin. Cependant, cette histoire de lapin ne se
trouve pas qu’en Chine puisque dans le folklore de certaines campagnes françaises on retrouve
l’histoire du lapin sélénite…
Le buffle est célèbre quant à lui pour avoir été le moyen de transport de Lao Zi, le grand
sage chinois. Celui-ci, lassé par le comportement des hommes qui s’obstinaient à ne pas suivre la
voie de la vertu, partit s’exiler dans les monts de l’ouest.
Il monta sur le dos d’un buffle et partit pour son exil. A la frontière, il fut arrêté par un
garde qui le reconnut. Ce garde qui n’était pas comme les autres, demanda en échange de son
passage les secrets de sa sagesse. Le vieil homme lui écrivit alors tous ses préceptes taoïstes sur
des tablettes de bambou, donnant ainsi naissance au Tao De Qing, le grand livre de la voie de la
vertu.
La philosophie taoïste est très souvent opposée à la philosophie bouddhiste par les
occidentaux. Elles sont tout simplement différentes et non en opposition. Toujours est-il qu’avec le
confucianisme, le taoïsme est l’une des grandes bases de la civilisation chinoise et du mode de
pensée actuel de bien des chinois.
Le célèbre temple de Shaolin avec son Kung-fu, est d’appartenance bouddhiste tandis que
les temples du Mont Wudang, lieu de naissance du Tai Ji Quang, sont d’appartenance taoïste.
Une des plus grandes légendes chinoises met en scène un singe, un cochon et un taureau.
Il s’agit du « Voyage en Occident » ou encore « Les pérégrinations vers l’Ouest ». Le héros est
Sun Wukong, le Roi-singe, qui est puni pour avoir été très insolent.
Avec un moine, il part en Occident pour y vivre plusieurs aventures, aidé par son frère
Zhu Bajie , le Roi-cochon. Parmi ses plus féroces ennemis, on retrouve Niu Mowang, le
Roi-taureau.
Si Sun Wukong réussit à obtenir la rédemption par une attitude exemplaire, Zhu Bajie et
surtout Niu Mowang, gardent leurs bas instincts à la fois humains et animaux….
Pour en finir avec la Chine, nous pouvons également aborder l’ours. Cet animal apparaît
dans plusieurs légendes, mais pour compléter celle de Yu et des crues, il faut commencer par le
début, à savoir Gun, le père de Yu.
Celui-ci s’engagea à combattre les crues, mais il échoua dans toutes ses tentatives.
Comme à chaque fois des hommes périssaient de ses échecs, il fut mis à mort et on éventra son
cadavre.
Son fils Yu naquit de ses entrailles et Gun fut ensuite transformé en ours. C’est ce que
l’on peut voir dans ce bronze visible à Wuhan.
V.
Tibe t e t Mongolie :
Le chamanisme étant très présent au Tibet en Mongolie, les histoires mettant en scène des
animaux sont pléthores…
Nous ne pourrons pas toutes les aborder, mais quelques-unes sont devenues assez célèbres
et suffisamment racontées pour qu’elles soient parvenues jusqu’à nous.
La naissance des tibétains par exemple, est issue d’un mythe qui met en action un singe et
une démone de la terre. Ce singe vertueux s’était retiré du monde pour pouvoir méditer en paix
dans la montagne. Il était assis dans sa grotte quand sGROLL-MA, femelle démon de la terre le
remarqua alors qu’il était plongé dans sa méditation.
Elle tomba follement amoureuse de lui et entrepris de lui faire la cour. Malheureusement,
le singe ne répondit pas à ses avances ce qui la frustra énormément. La colère fut la plus forte et
elle se transforma en un horrible monstre qui ravagea tout sur son passage. Finalement, le singe se
rendit à ses menaces et suppliques et l’épousa. Ensemble, ils eurent six enfants dont descendent
les tibétains…
Une histoire chamanique mongole concernant un aigle, une hirondelle et une guêpe est
parvenue jusqu’à nous. Le roi des animaux qui était l’aigle, demanda un jour quelle chair serait la
meilleure pour le nourrir. Il chargea alors une guêpe et une hirondelle de piquer et mordre tous les
êtres vivants qu’ils rencontreraient afin de se faire une idée et de lui rapporter le résultat de leur
enquête.
L’hirondelle, au lieu de s’appliquer à la tâche préféra voleter d’ici de là tout en s’amusant.
La guêpe, quant à elle, parcourut la terre entière en mordant toutes les créatures qu’elle rencontrait.
Au final, elle pensa que la meilleure chair à dévorer pour l’aigle était celle des hommes. Sur le
chemin du retour elle croisa l’hirondelle qui lui demanda les résultats de son enquête.
Quand elle entendit le récit de la guêpe, elle s’empressa de lui arracher la langue pour
qu’elle ne puisse pas parler. En effet, quand l’aigle la questionna, la guêpe ne put émettre qu’un
bourdonnement incompréhensible. L’hirondelle intervint alors en disant que la guêpe voulait dire
que la meilleure chair à manger était celle des serpents.
C’est la raison pour laquelle depuis ce jour, les aigles dévorent les serpents et non les
hommes.
Chez les chamanes, courent également des histoires au sujet des chauves-souris et des
marmottes. Ces animaux sont nos gardiens et protecteurs. Si les chauves-souris sont toujours
posées la tête en bas, c’est pour pouvoir surveiller le ciel afin qu’il ne s’écroule pas sur la tête des
hommes.
Quant aux marmottes, elles surveillent le Soleil afin qu’il accomplisse bien son travail
car en fait, elles sont les descendantes d’un guerrier qui tua les six autres frères du Soleil car ils
brûlaient la surface de la Terre. Cette histoire n’est pas sans rappeler celle de Yi l’archer chinois
qui lui, combattit dix soleils.
Une autre histoire raconte la naissance de l’humanité. Le dieu suprême décida à créer des
êtres faits de boue et façonna un homme et une femme. Son travail effectué, il les recouvrit ensuite
d’une fine fourrure.
Pour leur donner la vie, il alla chercher de l’eau sacrée en demandant à un chien et à un
chat de garder les figurines d’argile. Malheureusement, un démon les détourna de leur attention en
leur donnant de la viande à manger et du lait à laper.
Quand les deux gardiens furent occupés à manger et à boire, le démon urina sur les
figurines en souillant leur fourrure hormis la chevelure, les aisselles et le pubis. Quand le dieu
suprême revint et vit les dégâts il fut furieux après les gardiens et força le chat à enlever la
fourrure pleine d’urine en la léchant avec sa langue râpeuse et il la disposa sur ce dernier ainsi que
sur le chien.
C’est la raison pour laquelle les hommes ont des cheveux et du poil au pubis et aux
aisselles.
Les cygnes sont également présents dans certaines histoires. En voici une qui raconte
comment un chef de clan appelé Khori Tumed épousa un de ces oiseaux. Il était assis sur le bord
d’un lac quand il vit arriver neuf cygnes superbes. Quand ils se posèrent au bord de l’eau, il les vit
se dévêtir découvrant en fait de superbes jeunes filles.
Rampant vers elles, il déroba une des tenues de plumes ce qui fait que seulement huit
cygnes reprirent leur envol, le neuvième restant sous sa forme de jeune fille. Emue par son astuce,
elle l’épousa et lui donna onze enfants. Cependant, elle se languissait des cieux et demandait tous
les jours à son mari où il avait caché la tenue de plumes.
Il lui répondait que si elle le savait, elle l’abandonnerait aussitôt ce qu’elle niait à chaque
fois. Un jour, pourtant, il céda et la lui montra. Elle s’empressa de l’enfiler et tenta de s’envoler. Il
la retint par les pattes en lui demandant de rester jusqu’à ce que les enfants deviennent des adultes.
Elle écouta encore une fois son mari, et quand les temps furent venus, elle prit son envol
et parti par le trou central de la yourte. Avant de s’envoler définitivement, elle vola plusieurs fois
autour de celle-ci et bénit l’ensemble du clan où elle avait été traitée comme une reine.
Les chamanes utilisent les os des moutons pour les opérations de divination. C’est parce
que ceci ont léché les cendres du Livre Jaune. Il existait il y a très longtemps un souverain qui
avait un livre qui avait la particularité de donner les noms de coupables de crimes.
Or, ce roi avait une fille qui était la plus belle femme du monde et il la cachait aux yeux
de tous et ses serviteurs se gardaient bien de le révéler de peur de voir leur nom s’inscrire dans le
fameux Livre Jaune.
Cependant, un jeune serviteur nommé Te vne proposa au roi d’épouser sa fille s’il la
reconnaissait. Le roi accepta le pari et proposa de réunir toutes les plus belles filles du royaume.
La sienne prit place dans le groupe et attendit l’arrivée de Tevne.
Or, celui-ci, réussit à soudoyer la gouvernante de la jeune fille pour qu’elle lui explique à
quoi elle ressemblait. Il creusa un trou dans lequel la femme s’assit. Au-dessus de sa tête, il fit
chauffer une bouilloire. Il fit passer un tube de métal à travers le sol afin de pouvoir communiquer
avec la servante qui lui donna tous les renseignements voulus. Une fois cela fait, il la sortit du trou
pour qu’elle retrouve sa place auprès de la princesse.
Quand il se trouva devant le groupe de jeunes filles, il reconnut sans peine celle du roi et
la désigna comme telle. Celui-ci, furieux d’avoir perdu son pari consulta le livre afin de savoir qui
avait parlé. Quand le Livre Jaune lui révéla qu’il s’agissait d’une créature avec des fesses de terre,
un corps de feu, des poumons d’eau et une gorge de fer. Dépité, le roi jeta le Livre Jaune au feu.
En léchant les cendres, les moutons acquirent à jamais le pouvoir de divination…
Si certains violons de mongols ont la forme de la tête d’un cheval, c’est suite à la légende
de la bergère et du prince des cieux. Celui-ci descendait régulièrement sur son cheval volant pour
lui faire la cour mais repartait dans le ciel dès le lever du Soleil.
Un soir, la bergère coupa les grandes plumes des ailes du cheval qui finit par retomber
loin dans le désert et se tuer dans la chute. Le prince, malheureux de ne pouvoir ni retrouver son
royaume ni sa bien-aimée, se fabriqua un violon avec les os de son cheval pour jouer de la
musique et tromper sa solitude.
Pour en terminer avec le chamanisme, il existe de nos jours des traditions encore vivaces
chez les membres de la tribu des Khalka. Ils sont persuadés que leur venue sur Terre est due aux
amours d’un esprit du ciel et d’une vache ce qui fait que les femmes, pour rendre hommage à leur
génitrice, portent une coiffure qui imite les cornes du bovidé en sculptant leurs cheveux avec de la
graisse de mouton.
VI.
La Grèce antique :
La mythologie grecque est bien entendue la plus connues pour nous dont l’histoire et les
fondements de la civilisation en sont issus.
Les dieux grecs ressemblent beaucoup aux humains avec les mêmes passions, les mêmes
désirs et les mêmes colères. Certains animaux sont leurs symboles et certains dieux n’hésitent pas
à se transformer pour mieux s’unir avec les mortels…
Nous allons réaliser un petit tour d’horizon avec cependant un survol assez rapide de la
mythologie grecque, car bien qu’elle soit passionnante, elle fait tout de même partie de notre
quotidien et il y aurait beaucoup trop d’histoires déjà connues à raconter….
L’animal qui était le plus représenté chez les grecs était celui symbolisait Zeus le père des
dieux. Il s’agissait de l’aigle.
Zeus, qui était réputé pour son infidélité était toujours à la recherche de jeunes mortelles
avec qui s’accoupler au détriment de sa femme Héra. Pour ce faire, il utilisait les artifices les plus
originaux dont de nombreuses transformations en animaux. La mosaïque ci-dessous le représente
transformé en aigle alors qu’il enlève le jeune Ganymè de (il aimait aussi les jeunes garçons…).
Parmi ses aventures amoureuses célèbres, il est celle où il se transforma en cygne pour
pouvoir s’unir à Léda qui était l’épouse du roi de Sparte Tyndare. De leur union naquirent Castor,
Pollux, Hélène (épouse de Ménélas et à l’origine de la guerre de Troie) et Clytemnestre (épouse
du roi Agamemnon et sa meurtrière).
C’est sous la forme d’un taureau qu’il préféra s’unir à Europe qui donna naissance au roi
Minos.
Ce même roi Minos vit sa femme Pasiphaé le tromper en ayant une relation sexuelle avec
un autre taureau. De cette union naquit le célèbre Minotaure, monstre mi-homme mi-taureau.
Les dieux avaient souvent un animal qui les symbolisait et maintes histoires à leur sujet
étaient contées. Athéna par exemple était représentée par la chouette Chevêche comme Poséidon
était représenté par le cheval. C’est d’ailleurs en s’unissant avec une jument qu’il donna naissance
à plusieurs monstres dont les gorgones, monstres à tête de femme, chevelure et corps de serpent.
L’histoire d’Actéon et d’Artémis est également connue. Artémis, déesse de la chasse
vivait dans la forêt en compagnie de tous les animaux. Un jour où elle se baignait nue, un chasseur
du nom d’Actéon la surprit. Furieuse, celle-ci le transforma en cerf et organisa une chasse avec ses
chiens qui le mirent en pièce une fois que celui-ci fut mortellement blessé par les flèches tirées par
la déesse.
La plupart de nos constellations portent les noms de ces dieux et personnages fantastiques
tirés de la mythologie grecque. La Grande Ourse et la Petite Ourse en font partie.
Callisto était une des compagnes d’Artémis. Zeus tomba amoureux d’elle et prit
l’apparence d’Artémis pour la séduire (ce qui nous renseigne sur les « relations amicales »
qu’entretenait la déesse avec ses compagnes…). Elle eut de lui un garçon nommé Arcas.
Furieuse, Héra transforma Callisto en ourse et la condamna à errer dans la forêt. Plusieurs
années plus tard, Arcas, chassant avec son arc tomba face à face avec sa mère. Pensant se trouver
devant un animal sauvage, il banda son arc et se prépara à la tuer, quand, Zeus, prit de pitié, le
transforma en ourson et en fit deux constellations…
Pour terminer ce très rapide tour de la mythologie grecque, nous citerons l’âne qui n’est
pas très connu.
L’âne représente Priape, un ancien dieu de la fertilité dont le culte fut apporté à la
mythologie grecque lors du règne d’Alexandre le Grand. Priape était réputé pour son appétit
sexuel insatiable et était toujours représenté avec un sexe énorme posé sur le fléau d’une balance.
C’est le nom de Priape qui donné le priapisme…
VII.
Le monde celtique :
La mythologie du monde celtique est assez délicate à appréhender et ce, pour plusieurs
raisons. La première est que les envahisseurs romains ont tout fait pour faire disparaître ces
mythes différents des leurs. Etant un peuple sachant écrire, il n’a pas été difficile de remplacer
certains mythes par d’autres. La deuxième vague d’anéantissement eu lieu avec les chrétiens qui là
aussi, tentèrent de faire oublier toutes les traditions et l’ancienne mythologie celtique.
Toutefois, certains mythes et histoires ont pu perdurer jusqu’à aujourd’hui et continuer à
nous charmer. Les histoires celtiques mettent souvent en scène divers animaux. Les celtes étaient
très proches de la nature et se prétendaient les fils du chêne et de la pierre.
Leurs traditions faisaient que les animaux étaient omniprésents dans leurs rites, leurs
histoires ainsi que leur symbolique.
Parmi tous ces animaux, deux en particulier se détachaient du groupe. Le premier était le
taureau qui représentait la puissance et la richesse, le second était le sanglier qui lui, représentait le
tempérament guerrier.
Parmi les divinités, une seule a réussi à conquérir les cœurs et les âmes des envahisseurs
romains qui lui dédièrent également un culte. Il s’agit d’Epona, représentée par un cheval.
Elle était associée à la fertilité et à l’agriculture mais également aux chevaux et elle était
très populaire dans la cavalerie romaine.
Le cerf était également un animal très important. Une pièce archéologique de grande
valeur, le Chaudron de Gundestrup, représente le dieu Cernunnos, dieu de la nature et des
animaux doté de bois de cerf.
Les corneilles étaient des animaux craints et respectés car elles représentaient Morrigane
qui était la déesse des champs de bataille.
Elle arpentait tous les champs de bataille et suscitait la fureur guerrière chez les
combattants. Une fois la bataille finie, elle se nourrissait de la chair des cadavres accompagnée de
ses corneilles. A cette occasion, elle pouvait elle-même prendre l’apparence de cet oiseau.
Pour en terminer avec les mythes celtiques, nous aborderons les mythes fenians qui sont
dédiés au héros Finn Mac Cool. Celui-ci était un guerrier et un poète qui affronta maintes
créatures surnaturelles et vécu maintes aventures.
Il acquit le don de prophétie accidentellement en cuisant un saumon. Ce saumon était
destiné à Finn le poète qui était une incarnation de la sagesse. Le jeune s’appelait alors Demné et
eu pour mission de cuire un saumon magique sans en manger un seul morceau. Malheureusement,
de la sauce goutta sur son pouce et le brûla. En le portant à sa bouche il acquit le don de prophétie
et prit pour nom Finn Mac Cool.
VIII. La Scandinavie :
La mythologie scandinave est une mythologie particulière dans le sens où elle est une des
seules qui fait mourir tous ses dieux à l’exception de Balde r qui représente le renouveau.
Les dieux scandinaves, quoique très puissants, sont toutefois menacés de vieillir s’ils ne
mangent pas les pommes magiques de Freyja, et la plupart d’entre eux meurt lors du Ragnarok,
aussi appelé Crépuscule des Dieux.
Le dieu le plus célèbre est bien entendu Odin qui était souvent associé aux loups et aux
corbeaux.
Odin, chef de tous les dieux, qui peut prédire l’avenir, qui connaît les mondes cachés et
qui possède l’omniscience au prix de plusieurs sacrifices dont l’un de ses yeux…
Les animaux n’étaient pas très nombreux dans la mythologie nordique, mais certains
d’entre eux étaient très célèbres comme Fenrir le loup des enfers qui était le fils du dieu Loki.
Fenrir qui avait une force extraordinaire ne pouvait être enchaîné par aucune chaîne ou
aucun lien qui puisse exister sur la Terre et les dieux de l’Asgard étaient assez ennuyés à l’idée
d’avoir à vivre avec cette menace permanente. Ils décidèrent donc de l’entraver par ruse et lui
proposèrent d’essayer de briser les chaînes qu’ils lui passeront sur le corps.
Fenrir accepta et brisa les deux premières chaînes sans aucun mal. Les Ases (autre nom
des dieux vikings) firent alors appel aux nains qui tissèrent un lien qui ressemblait à de la soie et
qui était en fait composé du bruit de pas d’un chat, de la barbe d’une femme, du souffle d’un
poisson, des racines d’une montagne, la force d’un ours et enfin de la bave d’un oiseau.
De plus en plus méfiant, Fenrir accepta encore l’épreuve mais demanda aux dieux qu’un
volontaire place sa main dans sa gueule. Ceux-ci hésitèrent et Tyr, dieu de la guerre se dévoua.
Quand Fenrir resta prisonnier et s’avoua vaincu, les dieux se moquèrent de lui et le laissèrent
entravé. Tyr fut le seul à ne pas rire car Fenrir lui dévora aussitôt la main…
Loki est également associé aux serpents. Tout d’abord à son autre fils Jormundgand qui
est le Serpent du Midgard, monstre redoutable qui vit sous la mer et entoure la Terre de ses
anneaux, puis au serpent venimeux qui est sa punition pour avoir fait tuer Balder, le plus beau des
dieux par sa fourberie.
Les ases l’attrapent et l’enchaînent sous un serpent venimeux qui lui fait couler son venin
brûlant sur son visage. La femme de Loki le recueille avec un récipient mais quand elle part vider
celui-ci, le venin s’écoule alors sur le visage de Loki et le ronge comme un acide. Le dieu se tort
alors de douleur et provoque les séismes à la surface de la Terre.
Jormundgand est le plus terrible des monstres de la mythologie scandinave et seul le dieu
Thor est capable de l’affronter. C’est se qui se passera lors de la bataille finale contre les forces du
mal. Cette bataille conte l’histoire de l’invasion de l’Asgard par les forces maléfiques dont les
Fils du Muppelsheim, terre du sud brûlée par le Soleil, Fenrir qui s’est libéré, Jormundgand ainsi
que Loki.
Thor affrontera et tuera le serpent mais il mourra empoisonné par son haleine. Après
l’avoir abattu avec son marteau, le dieu fera neuf pas avant de s’écrouler définitivement.
Thor est resté célèbre pour son fameux marteau Mjollnir qui était une arme redoutable,
mais également par son étrange cortège. Il se déplaçait en effet sur un char en or tiré par deux
chèvres noires. Ces chèvres avaient une particularité : quand Thor s’arrêtait pour bivouaquer la
nuit, il tuait ses chèvres, les dépeçait et les mangeait.
Puis, il étendait leur peau au sol et arrangeait leurs os de telle sorte qu’ils étaient en
connexion anatomique puis il s’endormait pour la nuit. Le lendemain, les chèvres étaient
ressuscitées…
Le sanglier, quant à lui est également présent dans la mythologie scandinave. Il représente
les Vanes qui sont les dieux de la Terre contrairement aux Ases qui sont les dieux du ciel. Si les
Vanes étaient des ennemis primes abords, ils devinrent ensuite les alliés et les amis des Ases.
IX.
Région Arctique :
L’Arctique possède tout un panel de légendes mettant en scène des animaux. Là aussi le
chamanisme est très important et les histoires sont très nombreuses. En voici quelques-unes…
Dans l’ensemble des mythes arctiques, le corbeau est un animal omniprésent. Il est
souvent représenté comme un animal créateur et instructeur des hommes.
L’orque est quant à lui assimilé au seigneur des mers. Ce cétacé est l’animal le plus
puissant qui soit que ce soit dans les eaux arctiques ou les eaux tropicales. De grande taille,
prédateur avec un instinct grégaire et une très grande intelligence, il a forcé le respect des
civilisations polaires.
Autre animal très emblématique, l’ours.
L’ours est considéré comme le seigneur des forêts et est souvent comparé aux hommes.
L’ours fait partie de rituels complexes et sa mise à mort est toujours suivie d’un rituel expiatoire
afin que son âme pardonne aux chasseurs d’avoir tué son corps.
Enfin, le dernier animal très important dans les histoires arctiques n’existe plus
aujourd’hui mais je le mentionne car on le retrouve encore (du moins ses restes) dans les terres
gelées de Sibérie. Il s’agit du Mammouth.
Quant les premières tribus arctiques sont tombées sur les restes imposants de ces
pachydermes, elles les ont tout de suite vénérés en tant que seigneurs des mondes souterrains. En
effet, qui mieux que les mammouths dont les restes sont retrouvés à moitié enterrés pouvaient
servir d’intermédiaires entre la surface et le monde souterrain, là où règnent les morts ?
Il existe une histoire belle et terrible mettant en scène presque tous les animaux vivant
dans les terres boréales. Il s’agit de l’histoire de la jeune fille appelée Sedna ou encore Nuliayuk.
Sedna était une très belle jeune fille qui refusait de se marier et qui avait un père
extrêmement méchant. Celui-ci l’obligea à épouser un chien et à vivre avec. Sa condition de vie
était très triste quand elle vit arriver un homme qui la charma de ses beaux discours.
Elle le suivit mais celui-ci se révéla être un en fait un pétrel qui la traitait comme une
esclave. Sedna voulut échapper à ce second mari quand elle vit arriver son père qui la cherchait.
Elle s’enfuit avec lui dans une petite embarcation.
Furieux, le pétrel se lança à leur poursuite et provoqua une tempête. Pour pouvoir se
sauver, le père jeta sa propre fille dans la mer. Mais comme elle s’accrochait encore à la barque, il
lui coupa les doigts un à un afin de lui faire lâcher prise.
A chaque fois qu’un doigt coula, il se transforma en mammifère marin donnant ainsi
naissance aux phoques, aux morses, narvals et autres baleines…
Sedna fini par sombrer mais elle ne se noya pas car elle descendit dans les mondes
inférieurs où elle devint la maîtresse et la gardienne des mammifères marins. Son père regagna le
village et alla se reposer dans sa tente.
A ce moment là, Sedna fit monter les flots qui l’emportèrent dans les abysses. Il est
maintenant le captif de sa fille dont le chien garde la porte….
X.
Amé rique du Nord :
L’Amérique du Nord du fait de la multitude de ses tribus indiennes possède plusieurs
mythes qui sont très différents les uns des autres. Cependant, certains peuvent se retrouver de part
et d’autre du territoire en raison des migrations intérieures de certains peuples.
Un des mythes qui se retrouve de partout est celui qui met en scène l’oiseau-tonnerre qui
est assimilable à un aigle géant. Cet oiseau-tonnerre est un des animaux fondateurs du monde.
Autres animaux fondateurs du monde : le Foulque, la Tortue ou encore l’Araignée.
Le Foulque plongea dans l’océan primordial et remonta de la boue qu’il façonna pour en
faire la Terre. Dans des mythes cheyennes, la Terre repose sur le dos d’une tortue. Dans d’autres
mythes, l’Araignée est la responsable de la Terre et protège les hommes…
Autres personnages mythiques, les Tricksters. Ceux-ci sont apparentés aux mauvais
génies et sont très stupides. De nombreuses histoires mettent en scène ces Tricksters sous la forme
d’animaux. Ces histoires sont souvent assez vulgaires, triviales et absurdes comme celle du
Trickster appelé Grand Lièvre.
Grand Lièvre revint de la chasse avec quelques canards qu’il mit à rôtir. Fatigué, il voulut
faire un petit somme et confia la garde de la cuisson à… son anus !!
Cependant les renards s’emparèrent de son repas et quand il se réveilla, Grand Lièvre se
mit très en colère contre son anus et pour le punir, il prit un brandon rougeoyant dans le feu et
l’appliqua sur celui-ci. Il hurla de douleur et, pestant contre sa bêtise, il alla vers la rivière pour se
tremper le postérieur dans l’eau afin de soulager sa brûlure.
Un moment donné, il se retourna et vit un bout de gras par terre. Il commença à le manger,
mais plus il le mangeait, plus il avait mal au ventre quand il se rendit compte qu’il mangeait ses
propres intestins qui sortaient de son anus brûlé. Il se dit que les gens avaient bien raison de le
traiter d’imbécile et il remit ses intestins en place en les plissant pour ne plus qu’ils sortent.
C’est la raison pour laquelle les hommes ont l’anus ridé et plissé…
Comme nous pouvons le remarquer, ce conte qui devait être raconté aux enfants ou entre
adultes pour rire les soirs de fête, finit de façon très étrange en parlant des hommes qui n’ont a
priori, rien à voir avec cette histoire !!
Le corbeau a un double rôle au sein des mythes indiens. Selon les tribus, il peut être soit
le guide des morts vers l’au-delà, soit un mauvais esprit aimant jouer de mauvais tours aux
humains.
De nombreux contes mettent également en scène les deux ennemis de toujours : le loup et
le coyote.
Dans un de ceux-ci, lors de la création du monde, le loup décide qu’il sera possible de
faire ressusciter les morts en tirant une flèche dans le sol où ils sont passés de vie à trépas. Le
coyote n’est pas d’accord et refuse en disant que les hommes et les bêtes seront trop nombreux sur
Terre à cause de cette idée.
Le loup, vexé, n’en dit pas plus mais fait secrètement le vœu que le fils du coyote soit le
premier à mourir. Quand celui-ci meurt, le coyote, brisé de douleur va voir le loup et lui demande
de faire ce qu’il avait dit auparavant. Ce dernier lui répond qu’il ne reviendra pas sur cette
décision prise en commun et c’est la raison pour laquelle tous les êtres vivants ne peuvent plus
revenir d’entre les morts.
Une autre histoire met en scène le coyote avec un géant. Cette fois-ci, le coyote est
bénéfique car il s’en prend à un géant qui mange les enfants.
Un jour qu’il en voit un, il décide de la punir de sa méchanceté et va le trouver pour lui
indiquer le moyen de construire une maison capable de le soigner en cas de blessure. Ils
construisent une maison capable de retenir la vapeur et rendent l’atmosphère étouffante. Caché
dans la vapeur, le coyote fracasse une patte de chevreuil avec un rocher et la fait palper au géant
qui constate alors que l’os est vraiment brisé. Le coyote crache alors dessus trois fois et
dit : « Jambe jambe guéri-toi !! » puis il fait palper au géant sa propre patte. Ce dernier constate
avec stupeur que la patte est guérie.
Le coyote lui fait apprendre la formule et lui fracasse le genou avec un rocher. Le géant
hurle de douleur et crache tant qu’il peut sur sa jambe pour la guérir sans y parvenir bien
entendu… le coyote lui dit alors de continuer avec application jusqu’à que cela fonctionne puis
s’en va satisfait du mauvais tour joué au méchant géant.
Un dernier conte le met en scène au moment où il traverse une rivière. Emporté par le
courant, il risque de se noyer et se transforme alors en planche pour flotter et se laisser emporter
par le courant. Plus bas, un barrage construit par une vieille femme l’arrête et celle-ci le récupère
en pensant que cette planche fera un parfait plat à saumon.
Mais, à peine celui-ci posé sur la planche, il disparaît en un clin d’œil dévoré par le
coyote. La vieille, furieuse, jette la planche au feu. Le coyote se transforme alors en bébé qui
pleure. La vieille le sort aussitôt du feu et décide de l’élever. Mais l’enfant est toujours méchant et
prêt à faire des bêtises.
Un jour pourtant, la vieille décide de le laisser seul le temps d’aller régler quelques
affaires. Avant de partir elle lui demande de ne jamais ouvrir les boîtes dans l’étable. Le coyote
promet, puis dès que la vieille femme est partie, il s’empresse de détruire le barrage afin que le
saumon remonte la rivière jusqu’au territoire de son peuple afin que celui-ci puisse manger de ce
poisson délicieux. Cela fait, il va ouvrir les trois boîtes afin de savoir ce qu’elles contiennent.
Malheureusement, la première contient une horde de guêpes courroucées qui le piquent de partout
la seconde contient un nuage de mouches à viande et la dernière des mouches à saumon.
A compter de ce jour, les coyotes peuvent manger du saumon mais ils sont à chaque fois
importunés par les guêpes et les mouches qui ne les laissent pas manger en paix….
XI.
Méso-Amérique :
Les contes et légendes de Méso-Amérique ont subi les mêmes problèmes que les mythes
celtiques, à savoir ceux de peuples ne connaissant pas l’écriture et envahis par d’autres qui ont
tout fait pour leurs mythes soient oubliés.
Les seules certitudes que l’on peut avoir est que les dieux étaient représentés par des
animaux totems. Les principaux sont par exemple le jaguar pour Tezcatlipoca, le Dieu du miroir
fumant.
Tezcatlipoca est le dieu principal chez les populations olmèques qui le transmettront plus
tard aux aztèques. Autre dieu important : Huitzilopochtli qui lui, est représenté par le colibri. De
nombreux contes affirment que les guerriers morts au combat rejoignent Huitzilopochtli sous la
forme de colibris.
Il est assez amusant de penser que les terribles guerriers aztèques étaient apparentés à de
si fragiles oiseaux… Les aztèques ainsi que les autres civilisations de Méso-Amérique ont été des
peuples avec des mœurs extrêmement sanguinaires et guerriers.
Les enfants étaient élevés comme des guerrier et entraînés à la violence dès leur plus
jeune âge et les sacrifices humains étaient présents à chaque grand évènement. Tous ces sacrifices
étaient d’une grande cruauté.
Il existe peu de peuples dans l’histoire dont cette violence et cette cruauté aient été égalés.
Cependant il ne faut pas se leurrer en les considérants comme des peuples primitifs. En effet, leurs
tables d’astronomie, leur urbanisation et leurs œuvres d’art sont là pour prouver le contraire.
Une des cérémonies les plus célèbres consistait à arracher le cœur des victimes et de jeter
leur corps sur la représentation de la déesse Coyolxauhqui qui était la sœur de Huitzilopochtli
dans les mythes, sœur jetée à bas suite à une lutte sans merci.
Le serpent était apparenté à Coatlicue, déesse terrifiante qui était représentée avec deux
têtes de serpent, un collier fait de cœurs et de mains humains et avec une jupe faite de serpents.
La statue la représentant était d’ailleurs si horrible qu’elle fut enterrée plusieurs fois par
les prêtres espagnols terrifiés. C’est un véritable miracle qu’elle n’ait pas été détruite. Coatlicue
protégeait les femmes en couches et était liée à des rites de fécondité.
L’aigle était quant à lui lié à Xipe Totec, le dieu des semences. On l’appelle également
l’écorché et il est représenté revêtu de la peau d’une victime écorchée vive. C’est ainsi que les
prêtres célébraient les rituels qui lui étaient liés. Après avoir écorché vif des jeunes hommes, ils
s’habillaient de leur peau pour terminer le rituel. En séchant et en se craquelant, elles jouaient le
rôle des feuilles entourant les épis de maïs.
XII.
Amazonie :
De l’Amazonie, un seul conte sera mentionné. Celui-ci met en scène un couple de jaguars
avec un jeune homme répondant du nom de Botoque.
Botoque était un récolteur d’œufs d’ara avec son beau-frère. Mais, celui-ci l’abandonna
dans la jungle. Botoque se retrouva seul et erra plusieurs jours en mangeant ses excréments pour
survivre quand il rencontra un jaguar.
Celui-ci revenait de la chasse et portait sur son dos les produits de sa chasse ainsi que son
arc et ses flèches. N’ayant pas de fils, le jaguar lui proposa de l’adopter et l’emmena chez lui.
Avec sa femme ils préparèrent du feu et firent cuire la viande ce qui étonna le jeune indien car les
hommes d’alors ne savaient pas faire le feu. Il lui apprit également à se fabriquer un arc et à s’en
servir.
Malheureusement, la femme du jaguar n’était pas aussi gentille que son mari et elle
griffait souvent Botoque quand le jaguar était à la chasse. Un jour, n’y tenant plus, Botoque ne se
laissa pas faire et tua la femelle du jaguar avec un flèche et il s’enfuit dans sa tribu.
Après avoir montré son arc et comment faire du feu, les hommes s’empressèrent d’aller
chez le jaguar pour lui dérober ses armes, sa viande cuite et ses braises. Depuis, le jaguar ne
mange plus que de la viande crue et chasse avec ses griffes et ses crocs. Quant au feu, on peut
encore le voir briller la nuit dans la prunelle de ses yeux ce qui explique les reflets verts….
XIII. Afrique
Pour terminer enfin, nous irons en Afrique où les mythes sont également très nombreux.
Trop nombreux pour pouvoir être mentionnés dans leur totalité. Nous nous contenterons de
quelques-uns seulement.
Le premier des animaux pour beaucoup d’africains est le serpent. En effet, c’est à partir
du Grand Serpent Cosmique que tout se créa sur Terre. En entourant la Terre de ses anneaux il
remua et se convulsa pour faire naître différentes choses.
Une autre histoire met en scène une hyène et un tisserin. A l’origine, la Terre et le Ciel
étaient reliés par une corde et les hommes pouvaient ainsi accéder librement dans les demeures
des dieux. Un jour, une hyène et un tisserin réussirent à monter mais les dieux furent assez
mécontents vu qu’ils étaient assez turbulents tous les deux. Les dieux décidèrent alors de les
surveiller de près mais la hyène et le tisserin s’échappèrent, et, en arrivant sur terre, la hyène
coupa la corde ce qui fait que depuis ce temps là, les hommes ne peuvent plus monter au ciel et
rajeunir. C’est ainsi qu’ils ont commencé à mourir.
Pour continuer avec la mort des hommes, voici une histoire avec un ver et un lézard.
Quand les hommes en eurent assez de mourir, ils envoyèrent un ver chez les dieux afin de
leur demander comment pouvoir ressusciter. Ils lui expliquèrent que pour que la résurrection soit
efficace, il fallait accrocher le corps à un arbre et l’asperger de bouillie.
Le ver se hâta chez les hommes mais il fut devancé par le lézard qui en avait assez d’être
chassé par ces derniers. Il leur expliqua qu’il fallait enterrer le corps dans la terre pour que celui-ci
revienne à la vie, ce que firent aussitôt les hommes.
Quand le ver arriva et constata les faits, il les détrompa en leur disant ce qu’il fallait faire,
mais les hommes, trop paresseux pour refaire le travail n’en firent rien. C’est la raison pour
laquelle les hommes continuent à mourir…
La dernière histoire concerne une mante religieuse et une autruche. Elle explique
comment la mante vola le feu à l’autruche pour le donner aux hommes.
La mante remarqua que chaque fois que l’autruche mangeait, ça sentait très bon. Elle
s’approcha et remarqua que celle-ci cachait du feu sous ses ailes et s’en servait pour faire cuire ses
aliments. Voyant que les hommes continuaient à manger leur nourriture crue, elle décida de voler
le feu pour le leur donner.
Elle alla voir l’autruche et lui dit qu’un arbre possédait des fruits succulents mais
inaccessibles. L’autruche, piquée par la curiosité, décida d’aller vérifier sur place. Là, elle vit un
arbre gigantesque avec des fruits postés très hauts. Elle s’étendit au maximum pour les cueillir et
éleva les ailes. C’est à ce moment que la mante lui déroba le feu et le donna aux hommes. C’est
pour cela qu’aujourd’hui l’autruche garde les ailes toujours auprès du corps…..
XIV. Conclusion :
Après avoir effectué le tour du monde de ces mythologies, nous pouvons nous rendre
compte que beaucoup de mythes se ressemblent alors que certains peuples n’ont jamais pu se
rencontrer que ce soit chronologiquement et surtout géographiquement. Certains ont les mêmes
animaux mais leurs rôles et leurs symboliques sont totalement différents.
Tout ceci nous montre que sur notre planète, des peuples qui sont parfois très différents
ont des questions, des craintes et des réponses qui sont souvent les mêmes à travers les âges et les
pays.
Nous voyons également que les hommes ont toujours eu ce besoin de rêve et d’évasion
qui nous fait tant défaut aujourd’hui. La preuve en est qu’une fois, dans un transport en commun,
je lisais un de ces livres de mythologie que les enfants aiment tant quand quelqu’un me fit cette
réflexion : « Tiens ! T u lis ça toi ? T u n’as pas passé l’âge ? ».
Je lui ai répondu en souriant qu’il n’y avait pas d’âge pour rêver et qu’au contraire, les
mythologies nous étaient vraiment nécessaires à nous adultes qui avons perdu la faculté de nous
émerveiller de peu et de rêver.
Si par cet article non exhaustif des différents mythes du monde, j’ai un peu réussi à faire
évader ou sourire le lecteur, le pari sera un peu gagné. S’il décide de s’acheter un livre de
mythologie pour retrouver la sagesse qui pouvait paraître parfois naïve des anciens, j’aurai
totalement réussi….