SUIVI DU FAUCON PELERIN Falco peregrinus EN

Transcription

SUIVI DU FAUCON PELERIN Falco peregrinus EN
SUIVI DU FAUCON PELERIN Falco peregrinus
EN AUVERGNE EN 2009
Faucon pèlerin, femelle adulte et ses poussins sur un nid de Grand Corbeau, photo R. Riols.
décembre 2009
Ligue pour la Protection des Oiseaux
Délégation Auvergne • 2 bis rue. du Clos Perret • 63100 CLERMONT-FERRAND
Tél. +33 (0)4 73 36 39 79 • Fax +33 (0)4 73 36 98 74 • www.lpo-auvergne.org • [email protected]
SOMMAIRE
Répartition régionale........................................................................................................................................... 1
Écologie et habitat............................................................................................................................................... 1
Phénologie et biologie de reproduction............................................................................................................... 2
Évolution des populations ................................................................................................................................... 3
Menaces et mesures de conservation .................................................................................................................. 3
Statuts européens, nationaux et régionaux avec source et année de référence. ................................................... 4
Effectifs européens, nationaux, régionaux et départementaux avec source et année de référence...................... 4
Nombre de couples suivis par région naturelle et par département de 2005 à 2009 : ......................................... 5
Pourcentage de la population suivie en 2009 : .................................................................................................... 7
Succès de reproduction : ................................................................................................................................... 11
Menaces constatées, actions de conservation engagées : .................................................................................. 12
Le suivi de cette population de Faucon pèlerin ne saurait exister sans l’apport inestimable du
travail bénévole de tous les adhérents de la LPO Auvergne ayant participé à cette opération en
2009. Nous espérons n’avoir oublié personne dans tous ceux, salariés ou bénévoles, qui ont
participé, les coordinateurs départementaux sont en gras.
Jacques Albessard, Matthieu Bernard, Thomas Bernard, Pierre Brenas, Cédric Blanchon,
Richard Bléau (ONCFS), Sébastien Bonillo, Arlette Bonnet, J. Boyer (ONCFS), Pierre
Caffy, Alain Charreyron, Franck Chastagnol, Rémy Désécures, Jean-Yves Delagree, Cédric
Derobinson (ONCFS), Vincent Dhuicques, Pauline Dréno, Stéphane Durand, François
Emberger, Jean-Pascal Favergeon, Fabien Geler, Olivier Gimel, Sylvie Gimel, Alain Giraud,
Laurent Goujon, Maurice Jallat, Jean-Yves Janiseck (ONCFS), Isabelle Lalouelle, Joseph
Laval (ONCFS) , Anne Launois, Charles Lemarchand, Irène Leroy, Thierry Leroy, Julien
Lhoste, Nicolas Lolive, Philippe Loudin, Yvan Martin, Maurice Maurin, Eric Menardies
(ONCFS), Nicole Milhau, Lucie Molins (ONCFS), Evelyne Payen, Pierre Philippe, JeanClaude Pialoux, G. Poinat (ONCFS), Olivier Putz, Philippe Raynard, Eric Reymondoux
(ONCFS), Pierre Rigaux, Romain Riols, Patrick Robert, Thierry Roques , Jean Philippe
Roumaniol, Samuel Talhoet, Olivier Tessier (ONCFS), Christophe Tomati, Pierre Tourret,
JL Tourte (ONCFS), Arnaud Trompat, Michel Vadic (ONCFS), Etienne Valladier, Paul
Vedrines (ONCFS), Bernadette Wenish, Denis Wenish, Michèle Wersinger-Engles.
Suivi Faucon pèlerin 2009 – LPO Auvergne, ONCFS – page 1
Répartition régionale1
Le Faucon pèlerin se reproduit dans les quatre départements de la région Auvergne,
avec un bastion constitué par le département du Cantal. Sa répartition suit celle des milieux
offrant des falaises propices à son installation : massifs montagneux, gorges et grandes
vallées…. Ainsi, dans notre région, l’espèce peuple les massifs du Cantal, du Sancy et du
Mézenc, les vallées et gorges de la Dordogne, de la Truyère, de la Sioule, de l’Allier, des
Couzes, du Cher… On le rencontre également depuis peu dans le Livradois Forez, de manière
encore isolée.
Écologie et habitat
Espèce rupestre (depuis la disparition des populations arboricoles au début du XX°
siècle en France) (MONNERET in THIOLLAY & BRETAGNOLLE, 2004), le Faucon pèlerin
recherche pour nicher divers milieux rocheux, de taille et de forme variées. A ce jour, aucune
nidification n’a été relevée dans notre région sur des bâtiments ou des pylônes électriques. La
taille des massifs rocheux utilisés est très variable, allant de « gros cailloux » de quelques
mètres à des falaises verticales de plusieurs dizaines de mètres. Plus que la hauteur de la
falaise, c’est la présence d’anfractuosités et de replats propices pour l’installation du nid qui
semble avoir une importance pour le choix du site de nidification.
La tranquillité du site semble être également discriminante pour le choix du site de nid
mais cette notion de tranquillité est toute relative, des couples se reproduisant ainsi juste audessus d’une route assez fréquentée, sur un rocher d’escalade très prisé ou encore face à un
site touristique assez bruyant. Les oiseaux semblent s’accommoder de certaines activités
humaines à proximité du site de reproduction tant qu’un périmètre proche du nid est respecté.
Le Faucon pèlerin s’installe toutefois bien volontiers dans des endroits retirés, dans lesquels il
peut alors nicher sur des replats très facilement accessible (Pays des Couzes, gorges de la
Sioule ou de l’Allier par exemple). Dans notre région, les substrats rocheux varient selon les
secteurs, les plus utilisés étant les plus abondants en Auvergne à savoir les roches granitiques
et volcaniques (falaises basaltiques). La couleur sombre de certaines pierres volcaniques
pourrait aussi avoir une importance au niveau thermique (LEROY, 1998). Autre caractéristique
du site de nidification, l’orientation semble importante. Dans le Cantal, 57% des sites sont
orientés sud, sud-est et sud-ouest et 34% sont orientés vers l’est. A elles seules, les
orientations sud et est représentent 73% des sites cantaliens (LEROY, op. cit.). Ce choix
pourrait s’expliquer par l’exposition au soleil levant et une grande partie de la journée et par
un abri des perturbations d’ouest. Toutefois, toutes les configurations d’orientation existent
avec des sites orientés vers le nord-ouest et le nord.
L’espèce niche de façon régulière dans notre région entre 200 et 1 000/1 200 mètres
d’altitude. Des sites sont toutefois connus plus haut en altitude, mais soit ils sont rarement
occupés par des couples adultes, soit ils présentent un faible taux de reproduction. Un couple
cantonné à 1 500 mètres dans le Massif du Sancy est ainsi un des plus haut de France mais n’a
pas réussi sa nidification depuis des années (O. GIMEL, comm. pers., BOITIER, 2000). Dans le
Cantal, 85% des sites sont situés à une altitude inférieure à 1 000 mètres et la fourchette
préférée se situe entre 400 et 1 000 mètres (LEROY, op. cit.).
Le nid est installé à même le sol dans une cavité ou sur un replat plus ou moins abrités
des intempéries. L’espèce utilise également volontiers d’anciens nids de Grands Corbeaux
1
Le texte présentant l’espèce en Auvergne (répartition, écologie et habitats, phénologie et biologie de la
reproduction, évolution des populations, menaces et mesures de conservation) est basé sur l’Atlas des oiseaux
nicheurs d’Auvergne (monographie du Faucon pèlerin, M. Bernard, in prep).
Suivi Faucon pèlerin 2009 – LPO Auvergne, ONCFS – page 2
(Corvus corax) pour nicher, ces deux espèces pouvant se succéder pour l’utilisation de la
même aire deux années de suite. Ce phénomène d’utilisation de nids de Grands Corbeaux
pourrait être en expansion dans notre région mais aucune donnée chiffrée n’est disponible. La
cohabitation avec le Grand Corbeau peut être assez houleuse, mais il arrive aussi que les deux
espèces nichent également sans heurts à quelques mètres l’une de l’autre.
La cohabitation avec d’autres rapaces diurnes se passe en général sans trop de
problème, et le pèlerin niche dans notre région, comme ailleurs en Europe, à proximité
d’espèce comme la Bondrée apivore (Pernis apivorus), le Milan royal (Milvus milvus),
l’Autour des palombes (Accipiter gentilis), l’Epervier d’Europe (Accipiter nisus), l’Aigle
botté (Aquila pennata), le Circaète Jean-le-Blanc (Circaetus gallicus), la Buse variable (Buteo
buteo). Des altercations, parfois violentes, peuvent toutefois avoir lieu, en particulier à
proximité immédiate de l’aire. Ainsi, en 2004 dans le Pays des Couzes, un couple de pèlerin
et un couple d’Autour des palombes n’ont eu de cesse de se chamailler au cours de la période
de nidification. Le Grand-Duc d’Europe (Bubo bubo) est un des rares prédateurs à la fois des
adultes et des jeunes Faucons pèlerins. Des restes de Faucon pèlerin ont ainsi été découverts
dans des pelotes de réjection de Grand-Duc dans les Gorges de la Sioule (Y. Martin, com.
pers.). Le plus souvent, le cantonnement du Grand-Duc à proximité de l’aire du Faucon
pèlerin entraîne la disparition ou le déplacement de ce dernier mais il existe des sites avec
cohabitation, pour peu que les deux espèces ne soient pas trop proches.
Le Faucon pèlerin se nourrit quasi-exclusivement d’oiseaux qu’il capture après une
chasse spectaculaire. L’attaque ponctuelle de chauves-souris a été signalée dans notre région
(ALLIOT et GIMEl, 1996). Le régime alimentaire varie selon les saisons ou les secteurs.
D’après MONNERET (op. cit.), en période de reproduction, les Pigeons (ramiers et
bisets/domestiques Columba sp.), le Geai des chênes (Garrulus glandarius), le Choucas des
tours (Corvus monedula), l’Etourneau sansonnet (Sturnus vulgaris) et les turdidés (Turdus
sp.) sont dominants. En Auvergne, aucune synthèse sur le régime alimentaire de l’espèce en
période de reproduction n’a été effectuée, mais les espèces signalées ci-dessus ont été notées.
On peut également signaler parmi les captures anecdotiques, celle dans le centre d’un bourg
d’une Tourterelle turque (Streptopelia decaocto) par la femelle d’un couple élevant 3 jeunes
ou d’une Mouette rieuse (Larus ridibundus) dans les gorges de la Sioule (obs. O. Gimel). Une
seule synthèse a été effectuée en Auvergne en 1972 en période hivernale sur 23 proies, et elle
révèle une majorité de Corvidés, Turdidés, Etourneau sansonnet et divers passereaux (Grosbec, Chardonneret, Pinson des arbres, Moineau domestique, …) mais aussi des proies comme
le Pic noir (Dryocopus martius), le Faucon crécerelle (Falco tinnunculus) ou la Pie-Grièche
grise (Lanius excubitor) (COINTRE et al. 1972) !
Phénologie et biologie de reproduction
Le Faucon pèlerin est présent toute l’année en Auvergne. Quelques rares oiseaux en
migration peuvent être observés à l’automne. L’hivernage est régulier sur quasiment toute la
région, y compris en ville, en particulier à Vichy (03) depuis quelques années. On ne sait pas
où hivernent les oiseaux nicheurs d’Auvergne mais comme l’espèce est réputée globalement
sédentaire sous nos latitudes, il est probable que les oiseaux auvergnats passent l’hiver dans la
région, peut être rejoints par des oiseaux d’Europe du nord. Certains sites de nidification assez
bas en altitude sont fréquentés toute l’année (gorges de l’Allier, gorges du Cher, gorges de la
Sioule, Pays des Couzes…) mais les sites plus hauts en altitude sont globalement désertés,
surtout si les conditions climatiques sont mauvaises.
Suivi Faucon pèlerin 2009 – LPO Auvergne, ONCFS – page 3
Le Faucon pèlerin est un nicheur précoce, les parades débutent en février ou en mars,
la ponte est déposée de la mi-mars à la mi-avril, l’envol des jeunes s’effectuant en général à la
fin mai, début juin. Les nichées comptent en général entre 1 et 4 jeunes, plus souvent 2 ou 3.
La réussite de la nidification est fonction de nombreux facteurs, en particulier les conditions
climatiques, la disponibilité en proies, le dérangement…. L’aide pour l’élevage des jeunes
d’une femelle surnuméraire (le plus souvent immature) est connue et bien observée dans la
région.
Évolution des populations
Le Faucon pèlerin a connu un déclin dramatique après la seconde guerre mondiale en
Europe de l’ouest, le dénichage et l’utilisation de produits toxiques, en particulier le DDT,
ayant fait chuter les populations à des niveaux extrêmement bas. Depuis l’interdiction des
produits organochlorés, et la surveillance des sites de nidification, l’espèce regagne du terrain
partout en Europe et en France. Il en est de même en Auvergne où le statut actuel de
conservation de l’espèce est plus favorable aujourd’hui que par le passé, mais l’espèce reste
fragile et inscrite à la liste rouge des oiseaux menacés d’Auvergne (catégorie « vulnérable »).
Depuis bientôt 30 ans, les sites sont répertoriés et suivis par de nombreux
observateurs, permettant de connaître avec une relative exhaustivité les effectifs auvergnats et
suivre l’évolution de l’espèce dans notre région. Elle connaît des phases rapides et parfois
spectaculaires de progression, puis des stagnations qui peuvent parfois durer plusieurs années.
L’espèce n’a ainsi jamais disparu du département du Cantal mais elle était peu présente dans
les années 1970 (LEROY, op. cit.). Depuis, elle y a reconquis la grande majorité des sites
potentiels avec une population évaluée en 2000 entre 25 et 30 couples (BOITIER, op. cit.).
Dans l’Allier, la nidification de l’espèce a été signalée en 1966 mais il faudra attendre la fin
des années 1990 pour voir de nouveau l’espèce nicher dans ce département avec un seul
couple connu (BOITIER, op. cit.). En Haute-Loire, le Faucon pèlerin a niché au XIX° siècle,
mais on n’a plus aucune donnée sûre avant les années 1970, puis de manière régulière depuis
le début des années 1980 (BOITIER, op. cit., JOUBERT, 1994). La population départementale est
évaluée en 2000 entre 7 et 10 couples, mais elle connaît une forte progression ces dernières
années. Dans le Puy-de-Dôme, l’évolution historique de la présence de l’espèce n’est pas très
documentée, mais, après des décennies sans observation, elle a petit à petit reconquis
quelques secteurs favorables à partir du premier couple retrouvé en 1979. Cette progression
est lente, avec peu de nouveaux sites découverts ces dernières années. Signalons toutefois la
découverte de deux nouveaux sites en 2005 et 2006 dans le Livradois pour une population
départementale de 10 couples connus en 2006, 9 sites occupés en 2007. Au total, la
population régionale peut être actuellement évaluée entre 70 et 85 couples. A titre de
comparaison, la population du Massif Central est estimée entre 240 et 300 couples
(MONNERET, op. cit.).
Menaces et mesures de conservation
Le Faucon pèlerin reste une espèce fragile en Auvergne. En sommet de chaîne
alimentaire, l’espèce souffre encore par endroit de l’accumulation de produits toxiques, en
particulier pour ceux à forte rémanence. Le dénichage, même s’il n’a été constaté qu’une
seule fois ces dernières années en Auvergne, est malheureusement toujours d’actualité dans
certaines régions, la prudence et la surveillance des sites de nidification restent donc
d’actualité. Signalons également malheureusement que des destructions volontaires (tirs
d’adultes et de jeunes de l’année) ont été encore signalées il y a peu !
Suivi Faucon pèlerin 2009 – LPO Auvergne, ONCFS – page 4
La progression du Grand-Duc d’Europe est souvent annoncée comme un frein au
développement de la répartition du Faucon pèlerin. C’est probablement le cas dans notre
région, bien que le phénomène ne soit pas évalué avec précision. Mais aujourd’hui, la
principale menace reste le dérangement de l’espèce en période de nidification. On signalera
en particulier le lobbying inadmissible et grandissant de certains colombophiles qui exigent la
« régulation » de l’espèce ! Plus que jamais la coordination des activités de pleine nature avec
les associations de pratiquants (escalade, vol libre, …) ou la limitation de la fréquentation de
certains sites sont nécessaires pour assurer un maximum de chance de succès aux
nidifications. La mise en place de nichoirs pourrait ponctuellement favoriser le
développement de l’espèce, en particulier en ville où le Faucon pèlerin se révèle être un
excellent allié dans la lutte contre les nuisances des Pigeons.
Le Faucon pèlerin est inscrit sur la liste rouge des oiseaux menacés d’Auvergne
(catégorie « vulnérable »).
Statuts européens, nationaux et régionaux avec source et année de référence.
Critère BirdLife - IUCN
Année de référence
Source
Statut européen
En sécurité
2004
BirdLife International,
2004.
Statut national
Faible risque (LC)
2008
Liste Rouge des oiseaux
de France, 2008.
Statut auvergnat
Vulnérable (VU)
2008
Liste Rouge des oiseaux
d’Auvergne, 2008.
Effectifs européens, nationaux, régionaux et départementaux avec source et année de
référence.
Effectif
Année de référence
Source
Effectif
européen
12000-25000
2004
BirdLife
International,
2004.
Effectif
national
1100-1400
2000-2002
Thiollay et
Bretagnolle,
2004.
Effectif
auvergnat
69-86
03
1-1
15
43
38-46
17-23
2009
Bilan LPO-ONCFS, 2009
63
13-16
Suivi Faucon pèlerin 2009 – LPO Auvergne, ONCFS – page 5
Faucon pèlerin, poussins à l’aire, photo R. Riols.
Nombre de couples suivis par région naturelle et par département de 2005 à 2009 :
Département
03
Région naturelle
Gorges du Cher
Allier
Nb de
Nb de
Nb de
Nb de
Nb de
couples couples couples couples couples
2005
2006
2007
2008
2009
1
1
1
1
1
1
1
1
1
1
0
0
0
0
0
0
13
1
20
2
0
0
0
0
0
0
6
0
10
6
0
6
7
0
6
6
0
8
8
20
8
10
38
7
10
13
5
12
5
16
5
18
5
17
5
0
0
1
0
0
1
1
2
0
1
1
2
2
1
1
1
4
1
1
2
Puy-de-Dôme
6
9
9
10
13
AUVERGNE
20
22
26
49
69
15
15
15
15
Cantal
43
43
Haute-Loire
63
63
63
63
63
Gorges du Lot, de la Truyère et du
Goul
Gorges de l’Alagnon
Gorges de la Dordogne et ses
affluents
Massif du Cantal
Gorges de l’Allier et ses affluents
Gorges de la Loire et ses affluents
Gorges de la Sioule et du Sioulet
Gorges de la Dordogne et ses
affluents
Massif du Sancy
Pays des Couzes
Forez
Suivi Faucon pèlerin 2009 – LPO Auvergne, ONCFS – page 6
Localisation des sites suivis en 2008.
Localisation des sites suivis en 2009.
Suivi Faucon pèlerin 2009 – LPO Auvergne, ONCFS – page 7
Le site www.faune-auvergne.org a recueilli l’ensemble des observations concernant l’espèce,
chaque donnée étant géoréférencée, ce qui permet la construction d’une carte régionale, soit
directement (ci-dessous), soit grâce à un S.I.G. (voir page précédente).
Carte des sites suivis en 2009 sur le site www.faune-auvergne.org
Pourcentage de la population suivie en 2009 :
Estimation de la population
Nombre de couples suivis
% de la population suivi
Auvergne
69-86
69
80-100 %
03
1-1
1
100 %
15
38-46
38
83-100 %
43
17-23
17
74-100 %
63
13-16
13
81-100 %
Le seul couple de l’Allier et les couples du Puy-de-Dôme sont suivis régulièrement
depuis de nombreuses années.
Il en va de même en Haute-Loire, notamment grâce à la collaboration importante de
l’ONCFS depuis plusieurs années.
Pour le Cantal, le suivi a toujours été très ponctuel et les données ne peuvent à ce jour
être synthétisées de façon pertinente. A partir de 2008, un effort important de coordination a
été effectué au sein du réseau LPO ainsi qu’un partenariat avec l’ONCFS, concrétisé en 2009
par une convention. La pression d’observation reste toutefois encore insuffisante pour que le
bilan de la reproduction (nombre de jeunes à l’envol) soit parfaitement fiable. Mais avec ce
nouveau suivi de la population cantalienne (la plus importante d’Auvergne), c’est plus du
double des couples qui sont ainsi suivis au niveau régional !
Suivi Faucon pèlerin 2009 – LPO Auvergne, ONCFS – page 8
Nb de couples de Faucon pèlerin suivis depuis 2005 en Auvergne
40
35
30
25
Faucon pèlerin 03
Faucon pèlerin 63
20
Faucon pèlerin 43
Faucon pèlerin 15
15
10
5
0
2005
2006
2007
2008
2009
Fig 2 : évolution du nombre de couples suivis sur les 5 dernières années.
Evolution de la population suivie :
Malgré la perte d’un couple dans le massif du Sancy où la reproduction n’a jamais
abouti, la population du Puy-de-dôme s’accroît progressivement. Réelle dynamique de
l’espèce ou découvertes fortuites ? Il est bien difficile d’être affirmatif, mais une réelle
augmentation du nombre de couples nous semble probable même si les nouveaux couples ont
probablement été découverts une ou plusieurs années après leur installation réelle. La
population du Puy-de-Dôme a donc doublé sur les 5 dernières années après une longue
période de stagnation jusqu’en 2005, passant ainsi de 6-7 couples en 2005 à au moins 13 en
2009. Les nouvelles zones occupées sont le Forez, avec 2 couples supplémentaires découverts
en 2006 et les gorges de la Dordogne avec 2 couples découverts en 2008 et 2 autres en 2009.
L’augmentation de la population de Faucon pèlerin dans le département entraîne des
difficultés pour assurer le suivi de la reproduction
.
En Haute-Loire, et malgré une forte population de Grand-Duc d’Europe, une
progression est également observée, l’effectif nicheur étant passé de 13 couples en 2005 à 18
en 2008. L’année 2009 compte en revanche un couple de moins.
L’Allier ne compte toujours qu’un seul couple, mais 1 à 2 individus se cantonne en
ville (Vichy et Moulins) en période hivernale et seront peut-être dans les années à venir les
premiers pionniers de la nidification en milieu urbain en Auvergne.
Pour le Cantal, le manque de suivi antérieur nous empêche de faire une analyse fine,
20 couples ont été suivis en 2008 et 38 en 2009 ce qui représente aujourd’hui au mois 80% de
la population départementale.
Globalement au niveau régional, le développement du suivi mis en place couplé à la
croissance de la population fait qu’aujourd’hui, trois fois plus de couples sont suivis par
rapport à 2005 (69 couples suivis en 2009 contre 20 en 2005).
Suivi Faucon pèlerin 2009 – LPO Auvergne, ONCFS – page 9
Faucon pèlerin, mâle adulte, photo R. Riols.
Nb de jeunes Faucon pèlerin à l'envol depuis 2005 en Auvergne
35
30
25
Faucon pèlerin 03
20
Faucon pèlerin 63
Faucon pèlerin 43
15
Faucon pèlerin 15
10
5
0
2005
2006
2007
2008
2009
L’évolution du nombre de jeunes à l’envol est avant tout liée à l’augmentation du
nombre de couples suivis.
Suivi Faucon pèlerin 2009 – LPO Auvergne, ONCFS – page 10
Le détail par département est visible sur les graphiques ci-dessous :
Nom bre de couples suivis et de jeunes à l'envol chez le Faucon
pèlerin dans le Cantal de 2005 à 2009
40
30
nb couples
20
nb juv
10
0
2005
2006
2007
2008
2009
Nom bre de couples suivis et de jeunes à l'envol chez le Faucon
pèlerin en Haute-Loire de 2005 à 2009
30
25
20
nb couples
15
nb juv
10
5
0
2005
2006
2007
2008
2009
Nom bre de couples suivis et de jeunes à l'envol chez le Faucon
pèlerin dans le Puy-de-Dôm e de 2005 à 2009
14
12
10
8
6
4
2
0
nb couples
nb juv
2005
2006
2007
2008
2009
Nom bre de couples suivis et de jeunes à l'envol chez le Faucon
pèlerin dans l'Allier de 2005 à 2009
4
3
nb couples
2
nb juv
1
0
2005
2006
2007
2008
2009
Suivi Faucon pèlerin 2009 – LPO Auvergne, ONCFS – page 11
Succès de reproduction :
Le suivi insuffisant dans le Cantal ne permet pas d’exploiter de façon pertinente le
succès de reproduction de l’espèce dans ce département. Notons toutefois que la taille des
nichées à l’envol est très satisfaisante en 2009 avec 2,29 jeunes par couple ayant réussi et
nettement plus importante qu’en 2008 ou 1,78 jeunes par couple ayant réussi s’étaient
envolés.
En Haute-Loire, le succès de reproduction pour l’ensemble des couples se porte à 1,33
jeunes/couple nicheur en 2008 et 1,53 en 2009. Ce succès est donc meilleur en 2009 qu’en
2008. En revanche, la taille des nichées à l’envol ne montre pas le différentiel noté dans le
Cantal. En effet, celle-ci s’établie en 2009 à 2,18 jeunes/couple ayant réussi et 2,17 en 2009.
Nom bre de jeunes à l'envol par couple suivi et taille des nichées
chez le Faucon pèlerin en Haute-Loire de 2005 à 2009
3
2,5
2
nb juv/couple nicheur
1,5
nb juv/couple ayant réussi
1
0,5
0
2005
2006
2007
2008
2009
Dans le Puy-de-Dôme, même constat, le succès de reproduction est meilleur en 2009
qu’en 2008 mais reste extrêmement faible avec respectivement 0,2 et 0,46 jeunes/couple
nicheur. La taille des familles à l’envol en 2009 (3,00) est plus importante qu’en 2008 (2,00)
mais ces valeurs ne sont pas significatives car basées sur seulement 1 couple en 2008 et 2
couples en 2009.
Nom bre de jeunes à l'envol par couple suivi et taille des nichées
chez le Faucon pèlerin dans le Puy-de-Dôm e de 2005 à 2009
3,5
3
2,5
2
1,5
1
0,5
0
nb juv/couple nicheur
nb juv/couple ayant réussi
2005
2006
2007
2008
2009
Le couple de l’Allier échoue dans sa reproduction en 2009, comme ce fut le cas le plus
souvent ces dernières années, sauf en 2005 et 2008.
Suivi Faucon pèlerin 2009 – LPO Auvergne, ONCFS – page 12
Le Faucon pèlerin étant un prédateur ornithophage par excellence et donc totalement
indépendant des cycles des populations de micromammifères qui régissent le succès de
reproduction de nombreuses autres espèces de rapaces, le plus faible taux de reproduction en
2008 est très vraisemblablement dû aux très médiocres conditions météorologiques du
printemps (précipitations très abondantes et régulières, températures basses) qui peuvent
entraîner une diminution du taux d’éclosion et une mortalité plus importante des poussins
faute d’approvisionnements réguliers en nourriture.
Menaces constatées, actions de conservation engagées :
Si le trafic pour la fauconnerie ne semble plus aujourd’hui être une menace
importante, la population de Faucon pèlerin reste fragile en Auvergne, notamment dans le
Puy-de-Dôme où le succès de reproduction est anormalement faible. Plusieurs cause peuvent
être envisagées, mais l’on retiendra la relative rareté et la petitesse des sites de nidification,
qui expose l’espèce aux dérangements, notamment la pratique de l’escalade, et à la
concurrence avec le Grand-Duc d’Europe.
Ainsi dans le Puy-de-Dôme, près d’un tiers des sites connaissent des échecs fréquents
voir récurrents du fait d’aménagements touristiques (belvédères au-dessus de sites de
nidification) ou de la pratique de l’escalade qui s’étend à de nouveaux terrains de jeu, alors
que d’autres zones rocheuses favorables ne peuvent être colonisées par l’espèce du fait de
cette même activité.
Parmi les actions engagées, citons la mise en place d’un arrêté municipal en
concertation avec le club d’escalade local sur un site du Forez et la mise en place de panneau
d’information visant à limiter la pratique de l’escalade pendant la période de reproduction.
Malheureusement, cette réglementation n’est pas toujours respectée, notamment par des
grimpeurs extérieurs à la région. La LPO va également travailler avec les clubs d’escalade sur
la future réédition du topoguide de la fédération départementale du Puy-de-Dôme pour que
soient précisées les différentes falaises à enjeux. Le belvédère aménagé illégalement dans la
forêt domaniale au-dessus du rocher de Queuille dans les gorges de la Sioule a vu son accès
condamné afin que la quiétude du couple de Faucon pèlerin soit assurée. Enfin, l’engagement
de l’ONCFS aux côtés de la LPO apportera outre une amélioration du suivi de la
reproduction, une surveillance permettant de mieux faire respecter l’espèce pendant la période
cruciale de la reproduction ainsi que les arrêtés mis en place.
Suivi Faucon pèlerin 2009 – LPO Auvergne, ONCFS – page 13
Faucon pèlerin, juvénile, photo R. Riols.