Passion théâtre - Lycée Jacques Feyder

Transcription

Passion théâtre - Lycée Jacques Feyder
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P. 3
N°2 / Avril 2007
Retour
de
Chine
La vie d’un lycée à Épinay-sur-Seine
P. 6/7
Passion
théâtre
P. 8
> Les élèves de 2e 16 dans leur classe.
Secondes :
les clés de
l’orientation
Les conseils de classe
ont examiné les souhaits
des familles. Le détail de la
marche à suivre, l’interview
de Suzel Prestaux, directrice
du CIO et l’opinion d’élèves
de terminale. P. 4/5
L’élève
devenue
prof
// L’aventure continue… > Sylvie Gaillard, proviseure - adjointe
V
oici le 2e numéro du journal du lycée Feyder. Après la sortie du premier
numéro, vous avez été nombreux à saluer l’initiative et à avoir apprécié
de le recevoir directement chez vous. Vous l’avez en général jugé intéressant,
pour le contenu de ses informations mais aussi parce que sa lecture peut donner
l’occasion aux parents de dialoguer avec leur enfant sur sa vie au lycée, ses études,
son orientation… Cependant, certains sujets méritent d’être approfondis et des
améliorations seront apportées au fil des numéros, en particulier pour renforcer
le coté pratique des informations. Ce journal est le vôtre, à vous parents, personnels
et partenaires du lycée Feyder. Ce n’est pas le journal des élèves, il n’a pas vocation
à le devenir ni à remplacer « l’écho de Feyder », le journal par lequel les lycéens
communiquent entre eux. Pour que ce journal prenne vie grâce à vous, nous avons
besoin de vos remarques, de vos idées, de vos questions aussi.
Pour cela, une adresse est ouverte sur le site Internet du lycée : [email protected].
N’hésitez pas à nous écrire ou à nous faire parvenir des documents (photos,
dessins…) pour participer à l’aventure de « Feyder ».
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Remise des bulletins?
Les parents d’élèves des classes de seconde, première et terminale ont été
conviés le samedi 24 mars à récupérer les relevés de notes de leurs enfants.
Cette rencontre a été l’occasion pour les professeurs principaux de faire le
bilan de ce second trimestre, mais surtout de communiquer avec les familles.
Bienvenue au Monde
Le 19 mars, nous avons visité
« Le Monde », en compagnie
de notre professeure
d'espagnol, madame Vazquez
Salvadores et de madame
Hamadou, CPE. Pour ceux qui
ne le savent pas, la première
parution du journal date du
18 décembre 1944. Au fil
des années, « Le Monde » a
acquis une notoriété nationale
et internationale. Il est vendu
dans plus de 100 pays à l'étranger. Il a été fondé par Hubert Beuve-Méry.
Le journal est vendu, dans le monde, à plus de 800 000 exemplaires par jour.
Il paraît 312 fois par an et reçoit 500 courriers par jour. Les 300 journalistes qui
y travaillent ont des horaires assez lourds (8h-18h), mais ces horaires dépendent
de l'avancée des articles. Lors de cette journée de visite, nous avons beaucoup
appris sur ce journal mais aussi sur d’autres médias (internet,télévision...).
On nous a expliqué aussi que « Le Monde » est un journal de rigueur qui
veut garantir la validité de l'information. El Yacoubi Rhislaine, élève 2e 16.
Le Feyder Tour
Afin d’éclairer au mieux les élèves de 3e dans leur orientation,
la direction du lycée Feyder a décidé de travailler conjointement
avec les collèges d’Epinay et de Villetaneuse. Fin janvier, les professeurs
principaux de ces classes de collèges se sont déjà rendus dans
l’établissement afin d’assister à une présentation des différents
enseignements de détermination (appellés aussi communément
options obligatoires) afin de pouvoir informer avec plus de précisions
leurs collégiens en fin d’année scolaire.
Fin mars début avril, les élèves des classes de troisième des collèges
d’Epinay et de Villetaneuse sont venus au lycée Feyder pour découvrir
les enseignements de détermination. Des rencontres avec
les enseignants sont au programme. Cette collaboration initiée depuis
3 ans a maintenant fait ses preuves.
> DÉBATS SUR LES DISCRIMINATIONS. Du 19 au 27 mars, des débats ont été organisés dans les classes de
première avec des étudiants de l’association MAG (mouvement d’affirmation gay et lesbien).
Ces rencontres ont permis de sensibiliser les élèves à la lutte contre toutes les formes de discrimination.
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Don du sang
à Feyder
Le 29 mars, l’Etablissement
Français du Sang (EFS),
en collaboration avec la classe
de terminale SMS, a organisé
pour la cinquième édition une
collecte de sang au sein du lycée.
Un responsable de l’EFS était venu
au préalable former pendant une
journée les élèves de SMS. D’après
l’EFS, l’établissement spinassien est
le lycée qui est « le plus généreux
en matière de don de sang. »
Les diplômes
du CNAM
Le Conservatoire National des Arts
et Métiers a remis le 1er février une
dizaine de diplômes au sein des
locaux du lycée Feyder. Fondé en
1794, le CNAM, qui est placé sous
la tutelle du ministère de l’Education
et de la Recherche, a pour mission
de former les adultes tout au long de
leur vie, de développer la recherche
technologique et diffuser la culture
scientifique et technique.
AGENDA
2 AU 6 AVRIL
stage de préparation au
baccalauréat pour les terminales
STG2 et STG4, à Etretat
7 AU 22 AVRIL
vacances de printemps
24 AVRIL
jury d’admissibilité à Sciences Po
3 ET 4 MAI
conseils de classe BTS
21 MAI AU 1ER JUIN
conseils de classe des secondes,
premières et terminales
4 AU 8 JUIN
stage de préparation à l’épreuve
du baccalauréat anticipé
de français pour les premières
L1 et L2, à Morbecques
11 JUIN AU 15 JUIN
épreuves écrites du baccalauréat
général (résultats lundi 2 juillet
à 10h)
11 AU 19 JUIN
épreuves écrites du baccalauréat
technologique (résultats
lundi 2 juillet à 10h)
20 AU 27 JUIN
Epreuves orales anticipées
de français (classes de 1ères)
>
La mise en route
du voyage
Un forum pour
trouver son
orientation
Le Forum orientation pour les élèves
de première s’est tenu le 3 avril,
de 14h à 17h, au sein du lycée.
Organisé avec le lycée par le CIO
d’Epinay, il permet de faire intervenir
des enseignants et des étudiants du
lycée Feyder pour les BTS et la CPES,
d’autres lycées pour les classes
préparatoires, des IUT et de
l’université. Ce forum a pour but
d’informer les élèves dès la classe
de première des différents types
d’études après le bac. « Il est
important de commencer dès
la première à réfléchir à son
orientation. Une dizaine d’ateliers
ont permis de présenter les
différentes filières (BTS, DUT,
université, CPGE, école spécialisée).
Chaque élève devait s’inscrire à un
atelier auquel il participait durant
2 heures. Il était ensuite possible
de circuler entre les différents ateliers
pour poser des questions aux
intervenants » explique Mme Gaillard,
proviseure-adjointe du lycée.
Les TPE
notés en
juillet
Devant un jury de 11 professeurs,
les quelques deux cents élèves
de Première ont passé leur
première épreuve anticipée
de Travaux Pratiques Encadrés
(TPE). Constitués en groupe
de deux, trois ou quatre, ils ont
présenté à leurs enseignants
le dossier qu’ils ont préparé
(sur un thème bien précis, défini
à l’avance) tout au long
de l’année écoulée. Les élèves
recevront leurs notes en juillet,
en même temps que les
résultats du bac de français.
La notation sera basée sur trois
critères comme l’explique Valérie
Kadouri, secrétaire du proviseur
adjoint monsieur Alchourroun :
« l’implication dans la réalisation
du dossier, le contenu du dossier
et la présentation orale ».
• LA VIE D’UN LYCÉE À ÉPINAY-SUR-SEINE
L
> Les élèves ont pu découvrir un pays aux multiples facettes et l’accueil chaleureux du peuple chinois.
Carnet de voyage
en Chine
VOYAGE. Du 28 février au 11 mars, la classe expérimentale de 2e 11 s’est envolée
pour la Chine, avec le proviseur-adjoint, M. Alchourroun, M. Liothaud, Mme Broux,
M. Réjasse, M. Buraud, et le chargé de projet de Sciences Po, M. Liu.
«M
agnifique »,
« excellent »,
« beau », les
élèves de la
seconde 11
ne tarissent pas d’éloges sur leur
voyage en Chine. Au départ, ce
pays n’était pas une destination
qui les faisait rêver, mais tous sont
ravis d’y être allés. Il faut dire que
les enseignants avaient concocté,
avec Sciences Po, un programme
chargé, qui permettait de découvrir la Chine actuelle. « Une Chine
mondialisée, une Chine en pleine
croissance, mais aussi une Chine
marquée par des inégalités sociales grandissantes », comme le rappelle M. Liothaud, professeur
N°2 • AVRIL 2007 •
d’histoire-géographie. Le périple
commence à Pékin. Après 10
heures de vol et « une quasi nuit
blanche », les jeunes ont visité la
Cité interdite. Ils ont apprécié
cette plongée dans la Chine historique, mais ont surtout été surpris par l’accueil chaleureux des
Chinois. « Ils nous ont assaillis,
tous voulaient être pris en photo
avec nous. C’était amusant, on
avait l’impression que ce n’était
pas nous les touristes » se remémore en souriant Sandra, l’une
des élèves.
Après trois jours passés à essayer
de comprendre la modernisation
et les transformations de la capitale (le groupe a découvert ce
qui reste des quartiers traditionnels, les fameux hutongs du vieux
Pékin, avant d’expérimenter l’entrée de la Chine dans la société
de consommation, en visitant en
compagnie de son directeur un
hypermarché français), la classe
a mis le cap vers une province rurale, le Guangxi, en pleine Chine
de l’intérieur. Au programme, la
découverte, en bateau, des campagnes chinoises, dans un cadre
naturel somptueux, autour de la
ville de Guilin. Mais aussi la rencontre avec un monde moins
connu des touristes, celui d’une
Chine industrielle, que le groupe
a découvert en visitant une centrale thermique à Laibin, inter-
e voyage en Chine a pu voir le jour grâce
au soutien de Sciences Po. C’est l’Institut
d’Etudes Politiques de Paris qui est
à l’initiative du projet. Le corps professoral ainsi
que l’administration n’ont eu qu’un délai de
trois mois pour le préparer. La moitié des élèves
de la seconde 11 n’ayant pas de passeport,
le proviseur adjoint, M. Alchourroun, a dû
s’occuper de faire des demandes groupées de
passeports et visas à la préfecture. Quant aux
professeurs, ils ont dû mettre sur pied, dans
l’urgence, un projet afin d’insérer le voyage
dans leurs objectifs pédagogiques (par exemple
l’étude de l’urbanisme en histoire géographie).
« On a étroitement travaillé avec Sciences Po
qui s’est chargé des contacts en Chine pour les
conférences et les visites de sites industriels et
économiques. Ils nous ont mis en relation avec
la Maison de la Chine et c’est cet organisme
qui s’est occupé de toute la partie pratique :
l’hébergement, les repas et bien sûr les visites
des sites touristiques incontournables.
Nous avons également participé au planning.
J’ai par exemple soumis quelques idées
d’activités en rapport avec ma matière,
l’histoire-géo » explique M. Liothaud. Il faut
savoir que ce voyage en Chine a intégralement
été financé par la fondation Sciences Po.
Une participation de 50 euros a été demandée
aux familles. Cet argent servira à financer
les restitutions après le séjour : photos, films,
matériel pour une exposition… Siham. B.
rogeant ainsi les enjeux énergétiques, environnementaux et sociaux de la croissance chinoise.
Shanghai a été l’ultime étape du
séjour. Pour Moustapha et Stefan,
ce fut leur moment préféré !
Tous deux ont été séduits par le
côté « moderne et high-tech » de
la métropole, mais ils ont surtout
apprécié de côtoyer des élèves
chinois et japonais dans l’internat
du lycée des langues étrangères
où ils étaient hébergés. Ils ont
d’ailleurs gardé contact avec certains d’entre eux. Il faut dire que
la barrière de la langue n’a en aucun cas gêné ces jeunes lycéens.
Un zest d’anglais, de français,
quelques mots de chinois, et
beaucoup de signes, et le tour
était joué. Pour l’ensemble du
groupe, ce voyage reste une belle
expérience.
Siham Bounaïm
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QUID DU CIO
Au centre d’information et
d’orientation d’Épinay-sur-Seine,
soit le public est reçu
immédiatement, soit sur rendezvous. Cet espace, situé au 7bis de
l’avenue de la République, met
à la disposition des jeunes une
documentation sur les formations
et les professions, ainsi que des
logiciels d’aide à l’orientation
et des logiciels documentaires
utilisables à partir de plusieurs
postes informatiques.
Le CIO est ouvert tout au long
de l’année du lundi au vendredi
de 9h à 12h30 et de 13h30 à 17h.
De plus, en dehors des vacances
scolaires, tous les 4es mercredis
du mois, une ouverture est
assurée de 17h à 19h30, et tous
les 2es samedis du mois,
de 9h30 à 12h. Par ailleurs, des
permanences sont mises en place
chaque semaine au lycée Feyder
lundi après-midi, mardi, jeudi
et vendredi matin.
> M. Monot, professeur de français, avec des élèves de seconde.
Le temps de l’orientation
Alors que les conseils de classe du second trimestre ont rendu
leur avis sur les premiers VŒUX d’orientation des élèves,
rappelons comment vont se dérouler les semaines à venir avant
la décision finale.
A
u cours du second trimestre, tous les élèves
de seconde ont fait
leurs premiers vœux
concernant leur orientation de l’année prochaine. Les
conseils de classe du mois de
mars ont émis un avis provisoire
sur chacun de ces souhaits. Tous
les professeurs attendent en effet
le troisième trimestre pour apprécier le travail de chacun de
leurs élèves dans la dernière ligne droite afin de rendre un dernier avis.
Courant mai, les élèves et leur famille devront faire des vœux définitifs. Les conseils de classe du
troisième trimestre donneront
alors une « proposition d’orientation » : passage en classe de
première, redoublement ou réorientation.
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Quels sont les recours ?
Si la proposition du conseil de
classe ne correspond pas au vœu
de l’élève et de sa famille, une rencontre sera organisée avec le proviseur monsieur Bourdon ou le
proviseur adjoint M. Alchourroun,
vers la mi-juin. Si le désaccord persiste, la famille aura la possibilité
de « faire appel ». Une commission d’appel constituée de représentants de l’Éducation Nationale
(professeurs, CPE, chefs d’établissement, COP), ainsi que de parents
d’élèves délégués, les uns et les
autres extérieurs au lycée Feyder,
se réunira dans un autre lycée du
département. Les différentes orientations possibles seront de nouveau discutées. En priorité, la commission choisira entre les
différentes séries de première ou
un redoublement de la classe de
seconde. Les parents et les élèves concernés peuvent demander à assister à cette commission.
Des entretiens individuels
Jusqu’à la fin de l’année, rien
n’est donc joué pour les élèves.
Ainsi, il est encore temps qu’ils
demandent conseil aux adultes
présents au sein du lycée Feyder,
notamment au chef d’établissement, aux professeurs principaux, ou aux conseillères d’orientation
psychologues.
Ces
dernières sont accessibles soit au
centre d’information et d’orientation d’Épinay-sur-Seine, soit
au lycée même lors de leurs permanences. « Avec ces entretiens
individuels, le jeune peut se demander ce qu’il a développé à
l’école et en dehors de l’école, rappelle Suzel Prestaux, directrice
>
du CIO. Bien sûr que l’on prend le
bulletin scolaire en considération,
mais on travaille également sur les
centres d’intérêt du jeune et ses envies. Par exemple, le fait qu’un élève
de seconde soit capitaine de son
équipe de basket est un positionnement intéressant à prendre en
compte pour son orientation ».
Un bac scientifique,
« c’est possible »
Devant l’offre des formations, il
est nécessaire de prendre en
compte l’ensemble des compétences d’un élève. « Les bacs scientifiques sont perçus comme les bacs
les plus élitistes, raconte Suzel
Prestaux. Résultat, beaucoup d’élèves s’interdisent ces parcours parce
qu’ils ont intériorisé l’échelle hiérarchique, notre rôle est de leur dire
“c’est possible” ». Ainsi, les bacs
STI (Sciences et Technologies
Industrielles) ont des enseignements structurés autour de projets scientifiques qui nécessitent
de savoir croiser des données et
travailler en équipe.
Olivier Giro
• LA VIE D’UN LYCÉE À ÉPINAY-SUR-SEINE
Courriel : [email protected]
Tél. : 01 42 35 40 82
QUESTIONS À
Suzel Prestaux, directrice du Centre d’information et d’orientation d’Épinay.
Quelle est la recette
d’une bonne
orientation ?
La pire des stratégies
pour un jeune, c’est la
fuite,car il se retrouve
alors devant le fait
accompli en fin d’année,
au mois de juin, quand
plus rien ne peut être fait.
Or l’orientation ne doit pas être vécue comme une
sanction. Quelle que soit la situation scolaire
du jeune, on se doit tous, élèves, parents,
professeurs, conseillères du CIO, de se mettre
dans une dynamique de construction et de
parcours ; et l’orientation, ce sont les étapes
de ce parcours. Le jeune doit donc s’intéresser
à celle-ci le plus tôt possible durant son année
de seconde. Et pour cela, il ne doit pas hésiter
à poser des questions aux adultes qui l’entourent.
Justement, pour les jeunes, quelles sont
les démarches à suivre ?
S’ils ne l’ont pas déjà fait, les élèves doivent
prendre connaissance de tout ce qui existe après
la classe de seconde. Mais lire les brochures
d’information ne suffit pas. Il faut que tous
s’adressent directement à leurs professeurs
principaux et visitent le centre d’information et
d’orientation d’Épinay-sur-Seine. Il est nécessaire
qu’ils se lâchent et osent. Le mieux est qu’ils
prennent des rendez-vous individuels avec les
conseillères d’orientation psychologues, soit
lors de leurs permanences au lycée, soit au CIO.
Quel rôle les familles ont à jouer
dans l’orientation ?
Je ne demande pas aux parents de tout connaître.
Ils ont surtout un rôle d’accompagnement, au sens
de supporters. Ils doivent s’intéresser aux
différentes démarches que leurs enfants engagent
et les encourager tout au long du parcours.
Par ailleurs, il est toujours utile que les parents
accompagnent leurs enfants aux « journées portes
ouvertes » organisées en ce moment par tous les
établissements scolaires de la région. Lors de ces
journées, les jeunes et leurs parents peuvent se
faire une idée plus concrète de l’offre de formation.
Et la prise en compte de la diversité de cette offre
est la clé d’une bonne orientation.
« Réfléchir dès la seconde à l’après-bac »
Rencontre avec quatre élèves de terminale qui
se souviennent du moment où, en seconde, ils ont dû
choisir une voie.
«I
ls sont quatre « grands » de
terminale, ils ont entre 17 et 18
ans : Akram (élève en S), André
(ES), Mohamed (ES) et Marine (L).
Revenant sur leurs années précédentes
passées au lycée Feyder, tous sont unanimes : « On devrait réfléchir dès la seconde à l’orientation post-bac ». Pour
Marine, « c’est toujours trop rapide pour
réfléchir à ce que l’on veut vraiment faire
plus tard, il y a à peine deux mois, je ne
savais pas ce que voulait dire DUT ». Avant
de se retrouver en terminale littéraire,
cette jeune lycéenne s’était d’ailleurs
orientée en seconde vers une première
scientifique. « Apparemment ce n’est pas
ce qu’il me fallait, je me suis « ramassée » en S, mais mon père m’avait poussée vers ce choix. Or moi, je n’avais pas
réellement réfléchi à ce que je voulais
faire ». Son copain André acquiesce : « Ce
n’est pas nos parents qui passent le bac,
c’est nous ! ». Justement, ces élèves de
terminale estiment que « si dès la seN°2 • AVRIL 2007 •
conde on a les bonnes informations sur
la suite, on peut prendre les bonnes filières ». Or, « en seconde on nous demandait juste de choisir une filière, et non de
réfléchir à l’orientation post bac ». André
propose d’instaurer dès la seconde un
rendez-vous obligatoire avec les conseillères d’orientation. Tous auraient souhaité dès la seconde se rendre dans des
salons de l’éducation et des forums où
les entreprises exposent leurs métiers.
Ces lycéens apprécient également lorsque certains de leurs professeurs invitent en classe d’anciens élèves du lycée
ou des professionnels : « Ils peuvent
alors nous expliquer concrètement ce
qu’est leur quotidien, souligne Akram,
et nous, on peut découvrir d’autres idées
de métiers ». Elève en seconde expérimentale, Stéphane nous explique d’ailleurs qu’il a fait des recherches cette année sur les astronomes : « J’ai appris
qu’il n’y avait pas beaucoup de place et
que c’était difficile d’y arriver, il est né-
> De haut en bas et de gauche à droite :
Marine, Mohamed, André et Akram.
cessaire d’avoir un bac+8 », explique-til. Pas toujours facile pour ces élèves de
seconde de s’y retrouver devant l’offre
des formations : « Quand on revient chez
nous, on essaye de comprendre par nousmêmes les brochures, nos parents n’ont
pas fait d’études, c’est mon grand frère qui
me conseille », raconte Khaled. Voilà
pourquoi tous ces élèves apprécient les
professeurs qui prennent le temps de les
encourager et de les conseiller. Car tous
ont peur de ne pas avoir un bon bulletin : « Car on est jugé sur les notes, remarque un élève, moi en seconde j’avais
9, maintenant j’arrive à avoir plus de 13
en économie, si on m’avait bloqué sur
mes notes, je ne sais pas où je serai ».
O.G.
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Sur les planches avec
le Rond-Point
Histoire de dragon
L’option ARTS PLASTIQUES investit le CDI.
D
Un partenariat avec le célèbre THÉÂTRE parisien permet aux élèves volontaires de jouer
la comédie dans des ateliers et à beaucoup d’autres de voir des pièces à peu de frais.
> Dans la salle réunion transformée en salle de répétition.
> Les apprentis
comédiens répètent
« Mes Gaillards »,
un texte
contemporain
d’Alain Sevestre.
> La pause photo,
comme un entracte.
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L
e 23 avril est une date à
retenir. Ce soir-là, les apprentis comédiens du lycée Feyder convient leurs
parents à une représentation exceptionnelle dans le cadre
prestigieux du théâtre du RondPoint (Paris VIIIe) en bas des
Champs-Elysées. Au programme : « Mes Gaillards »,
d’Alain Sevestre. « Un texte
contemporain qui sort les élèves de
Racine, Molière et autres », explique
Claire Joubaire, professeure de lettres au lycée et à l’origine du pro>
jet. « Ils ont pu rencontrer l’auteur
et découvrir que le théâtre pouvait
être actuel », ajoute-t-elle. La petite trentaine de comédiens a pu
se familiariser avec le texte durant
de longues semaines lors d’ateliers organisés les mercredis et samedis.
700 élèves conviés
Á l’origine de cette initiative, une
fondation (Culture et Diversité de
Marc de Lacharrière) désireuse
de créer une association culturelle et qui a proposé cette aven• LA VIE D’UN LYCÉE À ÉPINAY-SUR-SEINE
ture au rectorat de Créteil. « Le
comédiens ont fait preuve d’une
partenariat ne se limite pas à cet
grande motivation en sacrifiant
atelier puisque 700 élèves ont été
quatre heures de leur mercredi
conviés à assister à des spectacles
ou samedi et une semaine de
pour 2,50 euros la place. Toute
leurs vacances de Pâques pour
l’équipe du théâtre les accueille une
répéter à plein temps au théâtre
heure avant la représentation », exdu Rond-Point. « C’est un gros inplique Charlotte Jeanmonod, atvestissement de la part des élèves »,
tachée aux relations extérieures
insiste d’ailleurs Claire Joubaire.
au théâtre du Rond-Point. « Pour
Ce partenariat est amené
l’instant, dit encore Charlotte
à se développer
Jeanmonod, nous organisons un
La première représentation aura
atelier au seul lycée Jacques Feyder. »
donc lieu le 23 avril, et le spec« Cela a été une grande surprise
tacle sera également joué en pardès le départ », se souvient Pierre
tie (toujours au Rond-Point) le 4
Zaoui, l’un des trois comédiens
juin. A l’origine, il était également
à animer l’atelier. « On était inprévu une représentation dans
quiet et nous pensions qu’il n’y auun théâtre d’Épinay (Espace
rait que quatre élèves ; au lieu de
Lumière), qui a du être annucela, 150 jeunes se sont inscrits au
lée : « Cela s’est avéré plus comdépart et 63 sont venus à la prepliqué que prévu », regrette
mière séance. Il a fallu qu'on freine
Charlotte Jeanmonod.
un peu l'élan », raconte le co-metEn attendant, les 180 places réteur en scène. Un succès qui a
servées au théâtre du Rond-Point
contraint à un petit casting :
devraient trouver
« Certains ont été
preneur. « On ne
rebutés par un
« C’est un gros
se met pas la prestexte difficile, et
investissement de la
part des élèves »
sion, nous n’avons
après nous avons
explique Claire
aucune obligation
choisi les plus moJoubaire, professeure
de résultat », explitivés », explique le
de français
que Pierre Zaoui
comédien. Place
avant d’ajouter,
au montage du
convaincu: « Le but de cette expéspectacle et aux répétitions. Là
rience, de cette aventure humaine,
encore, ce fut une révélation pour
est ailleurs et elle est déjà totalecet acteur de 43 ans, qui brûle
ment réussie ; maintenant il faut
pourtant les planches depuis plus
que ça se propage ». C’est déjà
de vingt ans. « Ça a tout de suite
prévu, face au succès unanime de
marché, tout le monde a joué le
l’opération : « Ce partenariat est
jeu », lance-t-il. « L’échange a foncamené à se développer, peut-être
tionné d’emblée, chacun donnant
encore plus audacieux et ambitieux
le meilleur de lui-même. À ce titre,
dans les années à venir », conclut
c’est vraiment une expérience très
Charlotte Jeanmonod.
enrichissante », ajoute-t-il.
François Valner
Une chose est sûre, les apprentis
N°2 • AVRIL 2007 •
epuis le mois de décembre, le
centre de documentation et d’information (CDI) a vu apparaître
un dragon, une fontaine, un grand paquebot... Des intrus en tissu, carton ou
métal. Il s’agit d’œuvres d’art réalisées
sur place par une dizaine d’élèves de seconde et première de l'option arts plastiques. « C’est le résultat de la volonté,
de la motivation et de l'énergie de ce
groupe d'élèves », explique Jean-Luc
Beltran, le professeur d’arts plastiques.
Une exposition in situ, c'est-à-dire « que
les élèves devaient inventer une création
à partir du lieu », précise Jeanne Kapry,
la documentaliste qui encadre tous les
mercredis les artistes du lycée. Ainsi, le
dragon en tissu s’entortille sur une colonne sur deux étages : « Je dessine souvent des dragons et je le voyais bien là »,
justifie l’artiste Julien Gad, 15 ans, élève
de seconde. « Je suis très fier du résultat », ajoute-t-il. « Les élèves, qui ont travaillé sur place et se sont énormément
investis en dehors des heures de cours,
paraissaient de plus en plus contents au
fur et à mesure de l’avancée de leurs œuvres », confirme Jeanne Kapry. « J’ai
commencé en décembre, j’ai beaucoup
travaillé chez moi car les mercredis
ne suffisaient pas », confie Julien Gad.
Le résultat est à la hauteur et le lieu devient véritablement insolite : des fils colorés grimpent ou coulent le long de l'escalier, une bouche gourmande est prête
à dévorer des livres, une fenêtre peinte
se transforme en une porte « ouverte
sur le monde »…
L’expérience est probante : « C’est vraiment quelque chose de positif pour tout
le monde », assure Jeanne Kapry.
« Et puis le CDI, il est bien mieux comme
ça », conclut, rieur, Julien Gad.
F.V.
CINQ JOURS AU FÉMININ
La quatrième édition de la semaine de la femme s’est conclue
le vendredi 16 mars. Un véritable débat a pu être instauré.
L’événement, qui « a pour objectif de sensibiliser les élèves du lycée sur la condition
des femmes au 21e siècle et d’identifier les difficultés qu’elles doivent surmonter dans
des sociétés toujours dominées par le modèle masculin », a une nouvelle fois été
une réussite. « D’abord et surtout parce qu’il a permis d’instaurer un véritable
débat. Les élèves n’ont pas hésité à s’exprimer », explique Dalila Benchikh,
professeur d’éco gestion au lycée et co-organisatrice de la manifestation.
Pendant une semaine, après avoir visionné un film le matin, les élèves ont ainsi
pu débattre autour de thèmes préalablement définis :
le 12 mars « Mon corps m’appartient »
avec l’association G.A.M.S (Groupe femmes pour l’abolition des mutilations sexuelles) ;
le 13 mars « Femme et représentation politique »
avec la participation de la journaliste de France Inter Isabelle Giordano ;
le 15 mars « La violence domestique contre les femmes »
avec l’association S.O.S Femmes ;
et le 16 mars « La place de la femme sur le marché du travail »
avec la délégation départementale aux droits des femmes et à l’égalité
de la préfecture de Seine-Saint-Denis.
« Ces différents intervenants et associations militantes ont pu témoigner concrètement
dans un champ qui n’est pas celui de la parole scolaire », explique Mme Benchikh.
Ce projet a rassemblé de 10 à 20 % de l’effectif du lycée. Les débats préparés
en classe avant le début de la manifestation ont également fait l’objet de débriefing.
« Les élèves se sont exprimés avec leurs mots, leurs visions des choses pas toujours
très claires sur le rôle des femmes, et c’est plutôt positif », résume Dalila Benchikh
avant de conclure : « Même si l’on est conscient que l’on ne va pas faire évoluer
toutes les mentalités en une semaine. »
F.V
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Feyder_JournalN°2•DEF
30/03/07
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// Isabelle Amaro-Lopes
Des deux côtés du bureau
La professeure de
philosophie se souvient
de ses années lycée,
quand elle préparait ici
même un bac littéraire.
J’
ai toujours voulu
être prof. Mais
mes enseignants
devaient bien rigoler en apprenant mon objectif professionnel, car
j’étais une élève particulièrement timide. Je devenais rouge comme une
pivoine dès qu’on m’adressait la parole. » Difficile d’imaginer la lycéenne réservée d’hier quand on
est aujourd’hui devant cette femme
à l’aise et qui n’a pas sa langue
dans sa poche. Professeure de philosophie à Feyder depuis 2001,
Isabelle Amaro-Lopes se souvient
des années où elle était en classe,
de 1987 à 1990. « Déjà dans des
préfabriqués », qu’elle appelle bunrien n’est jamais fichu. Isabelle
galows pour dédramatiser et en
Amaro-Lopes a la passion de son
clin d’oeil à la mer, lâche-t-elle avec
métier. Elle le dit mais, surtout,
malice. Pour mieux souligner aussi
ça se sent. Elle goûte aussi la banqu’il est du provisoire à durée délieue, la sienne. Celle de Seinecennale. « J’étais une très bonne
Saint-Denis. « Je suis née à Saintélève » se souvient-elle. Mais pas
Ouen, et j’ai toujours habité Stains.
sûre d’elle. Toujours à prédire la
Quand j’étais lycéenne, la plupart
catastrophe chaque fois qu’elle
de mes copains étaient de Saintpassait une épreuve. Des pronosDenis. Pour moi, c’est
tics qui, au final,
un vrai choix d’enseis’avéraient faux. Elle
« On peut s’en
gner dans ma banse rappelle ainsi de sa
sortir en venant
d’un lycée
lieue. Le fait d’avoir
copie de philo au bac.
de banlieue. »
une racine commune
« Nous avons eu un
avec mes élèves, c’est
sujet sur la mémoire
important. Ils sentent, je pense,
et j’ai totalement fait l’impasse sur
que je ne vis pas mon métier comme
Freud ! » Une erreur, dont elle semune fonctionnaire mais que j’ai un
ble toujours ne pas être revenue,
lien avec eux. »
mais qui ne lui fut pas fatale : l’élève
Fille d’une secrétaire et d’un bade terminale A (l’ancêtre de L)
layeur, petite fille d’un ouvrier, l’enqu’elle était récolta tout de même
seignante trentenaire, mère de
un sympathique 14 sur 20. Cet
deux petites filles, sait ce que réusépisode, elle aime le narrer à ses
sir à la force du poignet veut dire.
élèves. Histoire de leur dire que
«
Pour ses élèves, elle veut incarner
la preuve par neuf (trois) « qu’on
peut s’en sortir en venant d’un lycée
de banlieue qui n’a pas bonne réputation et même qu’on peut avoir envie d’y revenir de l’autre côté du bureau. » Vue de sa place, la certifiée
de philo pense que les lycéens
d’aujourd’hui maîtrisent moins
bien la langue qu’à son époque.
Ce qui est un handicap important
dans une matière comme celle
qu’elle enseigne. Par contre, elle
les trouve « beaucoup moins scolaires que nous. Plus ancrés dans la vie
sociale. » La différence la plus importante à ses yeux est à rechercher dans les rapports filles-garçons : « Je n’avais presque que des
amis. Il n’y avait pas ce discours
sexiste. Les relations n’étaient pas
empreintes du machisme que je perçois actuellement. Le regard masculin porté sur les filles est souvent vio-
lent. Il ne fait pas bon être en jupe
si on veut être tranquille, passer
inaperçue. » La jeune femme qui,
à l’âge de ses élèves, aimait la musique funk et pratiquait la danse
et le tennis, pense qu’elle était
peu appréciée des autres,un peu
« une bouffonne de service, comme
on dit aujourd’hui. » C’est maintenant une prof qui a voulu ce retour
à Feyder, « sans doute par nostalgie », et qui compte y rester encore. Une prof qui évolue dans un
univers ultra familier : quand elle
a été nommée ici, elle a occupé la
place de son ex-prof de philo. Et
elle croisait dans les couloirs de
Feyder, récemment encore, une
collègue, enseignante en biologie, qu’elle avait eu comme institutrice en CM2. Le monde est
petit, comme disent les philosophes du café du commerce…
Dominique Sanchez
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