la gazette du raphia

Transcription

la gazette du raphia
LA GAZETTE DU RAPHIA
— Raphia spp. —
Récolte des jeunes feuilles de Raphia hookeri pour en extraire la fibre à tisser (Divo, Côte d’Ivoire).
Harvest of young leaves of Raphia hookeri to extract fibers for weaving (Divo, Ivory Coast).
LE MONDE DU RAPHIA
Le raphia (mot d’origine malgache) est un genre de palmiers que
l’on rencontre dans les milieux marécageux et le long des fleuves
africains et malgaches.
Les feuilles de Raphia regalis peuvent atteindre
25 mètres, ce qui en fait les feuilles les plus longues du règne végétal.
Le raphia est une fibre textile très solide,
utilisée en bricolage, mais aussi pour tresser des
cordages, comme lien naturel en horticulture
et pour tisser des pagnes traditionnels ou… du
tissu d’ameublement.
A Madagascar, les fibres de ses folioles
servent à confectionner le jabo-landy ou rabane,
un tissu traditionnel. Au Togo, il sert pour la
fabrication des échasses rituelles : la nervure de
la feuille sert à faire le montant de l’échasse elle-
même (long de deux à cinq mètres), les fibres
tressées servant à faire la corde que l’on utilise
pour entourer et fixer la jambe contre l’échasse.
En Afrique de l’Ouest, sa sève sert à la confection
d’un vin de palme fermenté.
Les pétioles foliaires de Raphia farinifera et R. hookeri, robustes mais flexibles, sont
employés comme le bambou pour construire des
habitations et des meubles divers. Le cœur des
jeunes pousses peut être consommé. A partir de
la moelle du stipe, avant la floraison particulièrement riche en amidon, est extraite une farine
alimentaire, le sagou.
THE WORLD OF RAPHIA
The raphias (a term of Malagasy
origin) pertain to a genus of
palms found in swampy and
riverine environments in Africa
and Madagascar.
The leaves of Raphia regalis can reach a length of
25 meters, making them the longest leaves in the
plant kingdom.
Raphia yields a very durable textile fiber,
used in craftwork, but also to braid cord, used as
a natural tying material in horticulture, or traditionally for weaving loincloths, or... as a fabric for
furniture-making.
In Madagascar, the fibers of the leaflets
serve for making the jabo-landy, woven raffia and
a traditional fabric. In Togo, the palm serves for
making ritual stilts: the central nerve of the leaf
provides the pole (two to five meters in length),
and the woven fibers serve for making the rope
used to wrap and hold the leg up against the stilt.
In West Africa, the sap of Raphia is used to make a
fermented palm wine.
The leaf-bases of Raphia farinifera and R.
hookeri, strong yet flexible, are used much like
bamboo for constructing homes and furniture.
The palm heart of young plants can be eaten. The
pith of the stems, which prior to flowering is especially rich in starch, is made into an edible flour
called sago.
1.
1.La culture du riz et du maïs
menace les populations
naturelles du Raphia hookeri
(Divo, Côte d’Ivoire).
The expansion of rice and corn
cultivation threatens natural
populations of Raphia hookeri
(Divo, Ivory Coast).
2.Tissage manuel des pagnes
traditionnels de l’ethnie Dida
(Divo, Côte d’Ivoire).
Hand weaving of traditional
garments by the Dida ethnic
group (Divo, Ivory Coast).
3.Maison malgache en Raphia
farinifera (Madagascar).
2.
Malagasy home made with
Raphia farinifera (Madagascar).
4.Rideaux faits en fruits
de raphia.
Curtains made from fruits
of raphia (Grand-Bassam,
Côte d’Ivoire).
3.
4.
1.Usage traditionnel des feuilles
de Raphia hookeri pour la couverture de toit (Nuamou, Côte
d’Ivoire).
Traditional use of Raphia
hookeri leaves as roof covering
(Nuamou, Ivory Coast).
2.Maison en Raphia hookeri (Ehy,
Côte d’ivoire).
Home constructed from leaves
of Raphia hookeri (Ehy, Ivory
Coast).
3.Récolte des jeunes feuilles de
Raphia hookeri pour en extraire
la fibre à tisser (Divo, Côte
d’Ivoire).
Harvest of young leaves of
Raphia hookeri to extract fibers
for weaving (Divo, Ivory Coast).
1.
2.
3.
1.Artisan fabricant des nattes
en fibres de Raphia sudanica
(Murugu, Ghana).
Artisan making floor mats
with fibers of Raphia sudanica
(Murugu, Ghana).
2.Pagne traditionnel de l’ethnie
Dida en Raphia hookeri (Divo,
Côte d’Ivoire).
Traditional garment of the Dida
ethnic group made from the fiber
of Raphia hookeri (Divo, Ivory
Coast).
1.
2.
Organisation
Conservatoire et Jardin botaniques de la Ville de Genève
Direction
Pierre-André Loizeau
Commissariat
Didier Roguet, Fred Stauffer
Direction de projet
Didier Roguet, Danièle Fischer Huelin
Rédaction originale
Didier Roguet, en collaboration avec Fred Stauffer
Comité de pilotage (CJB)
Matthieu Berthod, Enrico Corbetta, Danièle Fischer Huelin,
Nicolas Freyre, Matthieu Grillet, Pierre Mattille, Didier Roguet
(resp.), Fred Stauffer, Pascale Steinmann, Magali Stitelmann,
Gisèle Visinand
Conception graphique
Matthieu Berthod – AMI
Remerciements
Nous remercions Jorge et Sylvia Thullen, Dominique
Thomasset, Adama Bakayoko et Irene Gauto pour la donation
de quelques objets exposés dans cette exposition. Marina
Magnette, José Plumed, William Baker et John Dransfield
pour des photographies. Daniel Hoffman et Didier Roguet
sont vivement remercié pour la traduction de tous les textes.
L’Association Mamajah pour la fourniture de bambous le
Fanfareduloup Orchestra (P. Clerc).
Collaborations (CJB)
Paola Adoboli, Véronique Besse, Ines Calstas, Angela Cano,
Alexandre Chappuis, Véronique Compagnon, Gregor Dalliard,
Patrick Dubacher, Sylvie Dunant, Cédric Fawer, Cédric
Fontaine, Cédric Forfait, Nicolas Fumeaux, Laurent Gautier,
Simona da Giau, Fabrice Golay, Vincent Goldschmid, Bertrand
Guigon, Marcela Jojoa, Valentin Keller, Patricia Lepori, Marina
Magnette, Isabelle Meier, Yvonne Menneret, Jean-Pierre
Morier, Doudjo Ouattara, Patrick Perret, Mathias Perrin,
Macarena Ramos-Lopez, Bernard Renaud, Fabienne Thonney,
Alain Vuilleumier, Angela Wangeler, Audrey Wyss et l’équipe de
Entretien Général et Jardins thématiques.
Partenaires externes
Royal Botanic Gardens Kew, Botanische Staatssammlung
München, Jardín Botánico de Valencia, T-Interaction (restaurant Le Pyramus), UNI3 et ses bénévoles aux Ateliers verts du
Jardin botanique, l’Association des Amis du Jardin botanique
de Genève, le Fanfareduloup Orchestra, Gus & Co, Gérard
Perroulaz (Secrétariat du Fonds municipal « Genève Ville
solidaire »), dans le cadre du parcours « Je veux vous dire… » :
la Fondation éducation21, Camille Chanson animatrice nature,
la DGEO : Véronique Casetta Lapiere et Violaine Keiflin, les
enseignants Paola Carbone Schneiter, Olivier Corthésy, Sara
Dene Rodriguez, Naomi Del Vecchio, Manuelle Vallet ainsi que
leurs élèves et collègues titulaires, le Lycée International de
Ferney-Voltaire : Fabrice Desmaris et ses élèves, Dominique
Thomasset guide bénévole de l’AAJB, le Collège Sismondi, The
Graduate Institute (Geneva, Iheid).