karl lagerfeld - C+ accessoires

Transcription

karl lagerfeld - C+ accessoires
F
a
s
h
i
o
n
W
e
e
k
P
a
r
i
s
SEPTEMBER 2013
Spring / Summer 2014
Special Guest
Karl
Lagerfeld
KARLISM
THINK PINK BUT DON’T WEAR IT.
2 3 25 41
57
63
69
75
Edito
Actuality
Universe
Impulse
Buyers Favorites
Zoom
Couture Week
Agenda
E d i to
by / par Florence Julienne
Two or three things
that you would like to know
about Karl…,
As a professional magazine, C+ Fashion Week
Paris decided to step through the looking glass
of Mr. Karl Lagerfeld’s strong personality and
affordable prices, digital network connected to
Deux ou trois choses
que vous aimeriez savoir
sur Karl…,
tangible reality, artistic signatures…Rarely has
Magazine professionnel oblige, C+ Fashion Week
a fashion system been so well updated in order
Paris a choisi de passer de l’autre côté du miroir
to meet frantic buyers’ demands and adapt to
de la forte personnalité de M. Karl Lagerfeld,
the market. The results of this investment
pour étudier le work process de sa marque.
cannot be evaluated on the short term, but it is
Peopolisation, surf sur les tendances, écrin de
an invitation to break-away from the corporate
luxe, prix accessibles, réseau digital relié à la
approach – me, me, me – from self-promotion –
réalité physique, signatures artistiques…
the art of telling one’s own story –
Rarement système de mode n’a été aussi bien
focus on his label’s work process. Celebrity
culture, riding the trends, luxury showcase,
to exchange – ideas, experiences,
re-initialisé pour répondre aux attentes des
successful plans…with the outside world. A
acheteurs fébriles et s’adapter au marché.
combination of being – the products that we
Le résultat de cet investissement ne sera pas
manufacture – with appearing – how they fit
connu à court terme, mais cette analyse est une
into our universe, is the challenge for Fashion
invitation à sortir d’une démarche corporate –
Week Paris spring-summer 2014. Designers,
moi, moi, moi –, de l’auto-promotion – l’art
buyers, students…who are able to achieve that
are undoubtedly in the following pages.
de raconter son histoire – pour échanger
– des idées, des expériences, des bons plans… –
avec le monde extérieur. Conjuguer l’être
– les produits que nous fabriquons – et le parêtre – comment ils s’inscrivent dans notre
univers –, tel est le challenge de la Fashion Week
Paris printemps-été 2014. Les créateurs,
Cover/Couverture Tokidoki by Simone Legno. The
illustrations for each section are free adaptation of selfportraits Karl Lagerfeld (pages 3, 25, 41, 63), Ilovedust
(page 69) and black Tokidoki (page 75). Special thanks
to Karl’s Lagerfeld team : Caroline, Jonathan, Clara…
And also all our friends, fans and lovers who care about us.
acheteurs, étudiants… qui y parviendront sont
immanquablement dans les pages suivantes.
Cuir Plus : 49, rue Ampère 75017 Paris - France Tél. : + 33
(0)1 40 24 09 07 - www.cplusaccessoires.com - RC B350236469 SARL au capital de 16 000 € - Commission paritaire n° 0314 T
85474 - ISSN : 0992 - 3675 Dépôt légal à parution - Directrice de
la publication et de la rédaction : Lydia Christidis - Responsable
des éditions C+ Fashion Week Paris : Florence Julienne - Direction
artistique : Laurence Devinat - Avec la collaboration de Jessica
Agache Gorse et Ivan Moya Denia (Londres), Jeanne Angelini
(Milan), Sylvie Chevallier (Tokyo), Iris Derœux (New-York), Anne
Laure Allain, Charlie Berthet, Nadine Guérin et Nathalie Levray
(Paris) - Montage : Christine Masson, Florence Lautié­­­­­
Traduction : Primoscrib - Impression : Stipa (93 Montreuil)
Le numéro : 25 € - Bimestriel - Tous droits de
reproduction, même partielle, réservés 2013.
ACTUALITY
KARLISM
SHOES AND ACCESSORIES ARE IMPORTANT TO ME BECAUSE WITH THESE EVERYBODY IS MODEL SIZE.
N
!
! ew! !
Le Facette The free-style tote
Le Facette is made of two sides with raw edges that come in a palette of colors in leather
or canvas, connected with zippered, interchangeable strips. As the name suggests –a
reference to the famous disco ball?– Le Facette is both multiple and unique, can
change shapes like a tote or bowling bag, and use, casual or sophisticated. The big
is a worthy legacy that combines handcrafted skills from Brittany – the family has
manufactured belts for 35 years – and the creative spirit of Camille and Flavien
de la Portbarré. Le Facette is currently available in 26 models for women with
3 strips and 6 models for men. Retail price: about 900 €. CB.
TRANOÏ CARROUSEL DU LOUVRE, FOYER.
Le Facette Le cabas, version libre
Le Facette se compose de deux faces à bords francs, proposées dans une palette
chromatique de cuirs ou de toiles, réunies à la base par un jeu de bandes zippées
et interchangeables. Tout comme son nom l’indique – en clin d’œil à la fameuse
boule disco ? – le Facette, à la fois multiple et unique, peut changer de forme,
cabas ou bowling, et de statut, décontracté ou sophistiqué. Ce sac, en digne
héritier, combine le savoir-faire artisanal made in Bretagne – la famille fabrique
des ceintures depuis 35 ans – et l’esprit créateur de Camille et Flavien de la
Portbarré. Le Facette, à ce jour, se décline en 26 modèles femme avec 3 bandes
et 6 modèles homme. Prix public : environ 900 €. CB.
TRANOÏ CARROUSEL DU LOUVRE, FOYER.
LN-CC bets on
4
Achilles Ion Gabriel
This winter and next summer, the London-based concept store, Late Night Chameleon Cafe
– LN-CC – has found what it has been looking for with the work by Achilles Ion Gabriel.
The Paris-based, Finnish-Swedish-Russian (!) 25-year old designer has created unisex shoes
since 2012 with an architectural look, influenced by his mother’s work who is a funerary
sculptor. His selection for LN-CC is a good reason to visit the futuristic design London shop
that opened three new rooms in early 2013, presenting a best of selection in an area of
6,000 m2. JAG.
AGENCE 74QUINCAMPOIX.
LN-CC parie sur
Achilles Ion Gabriel
Cet hiver et l’été prochain, le concept store londonien Late Night Chameleon Cafe – LN-CC – a trouvé
chaussure à son pied dans le travail d’Achilles Ion Gabriel. Basé à Paris, ce styliste finlandais suédois
et russe (!) de 25 ans signe depuis 2012 des chaussures unisexes au look architectural influencé par
le travail de sa mère, sculpteur funéraire. Sa sélection par LN-CC est une raison d’aller dans la shop
londonienne au design futuriste qui a ouvert début 2013 trois nouvelles salles, offrant désormais un
best of dans un espace de 6 000 m2. JAG.
AGENCE 74QUINCAMPOIX.
Swarovski and Maison Martin
Margiela A fusion of crystal and resin
Swarovski and Maison Martin Margiela teamed up to create
Crystalactite, presented during the designer’s haute couture
show last July. The innovative cutting technique fuses crystal
with matt white resin during the production process before
cutting. It makes gluing unnecessary and creates asymmetric
and avant-garde beauty. It results in a new collection from the
Atelier Swarovski: it consists of a pendant, ring and bracelet.
Swarovski et Maison Martin Margiela
La fusion du cristal et de la résine
Crystalactite est le nom de la création collaborative entre Swarovski et Maison
Martin Margiela, présentée lors du défilé haute Couture du créateur, en juillet
dernier. L’innovation réside dans la technique de taille, qui fusionne le cristal et la
résine blanc mat, lors du processus de production, avant le facettage. Cela rend le
collage inutile et crée une esthétique asymétrique et avant-gardiste. Une collection
Atelier Swarovksi en est née : elle propose un pendentif, une bague et un bracelet.
N
ew
Tintamar Sparkles for its 10th anniversary
Although it doesn’t have many wrinkles yet, the label known
for its innovative concepts, including the VIP pouch that
goes everywhere, is getting a facelift for its anniversary with
bags in pure gold. The 4 favorite models will be part of a
limited edition with selective distribution. The Parisian
store will shine like a star during Fashion Week.
Tintamar store: 105 rue de Rennes 75005 Paris.
Tintamar Etincelante pour ses 10 ans
Pas tellement ridée pourtant, la marque bien connue pour ses concepts
innovants, dont sa pochette VIP qui se glisse partout, s’offre quand même
un bain de jouvence pour fêter son anniversaire, en plongeant ses it bags
dans un bain d’or pur. Les 4 modèles fétiches font l’objet d’une édition
limitée et d’une distribution sélective. A cette occasion, le point de vente
parisien de la marque brillera de tous ses feux pendant la Fashion Week.
Boutique Tintamar : 105 rue de Rennes 75005 Paris.
MS-By Martine Sitbon Ménage à trois
Shoes always come in pairs. But what if an outsider with good intentions broke up
those perfect couples? Under the Black Martine Sitbon label, the French designer
chose a ménage à trios for a collection called Lonely Shoes. An original idea that
was spotted at the July 2013 edition of Who’s Next, which consists of offering an
alternative right shoe. In other words, every pair of loafers or slippers has a third
single shoe from the same family, but embroidered with different patterns. The
result? Depending on your mood, the targeted foot can choose to be a good couple
(ex: 2 Eiffel Towers or 2 does) or rebellious (ex: 1 Eiffel Tower and 1 poodle). CB.
6
MS-By Martine Sitbon Ménage à trois
Les chaussures ont toujours fonctionné par paires. Et si un outsider,
bien attentionné, venait défaire ces couples parfaits ? Sous le
label Black Martine Sitbon, la créatrice française a fait le choix du
ménage à trois, pour une collection baptisée Lonely Shoes. Une idée
originale, repérée au salon Who’s Next juillet 2013, qui consiste à
proposer une alternative au pied droit. Autrement dit, à chaque paire
de loafer ou slipper, s’ajoute une troisième chaussure célibataire de
la même famille, mais brodée de motifs différents. Résultat. Selon
l’humeur, le pied visé peut choisir de jouer la carte du couple sage
(ex : 2 Tours Eiffel ou 2 biches) ou rebelle (ex : une Tour Eiffel et un
caniche).CB.
PREMIERE
CLASSE
PARIS
27-30 SEPTEMBRE
JARDIN DES TUILERIES
[email protected]
+33.6.64.26.62.63
www.ursul.com
’
N
ew
Strong accessories
in the Middle East The Chalhoub Group, present in
14 Middle Eastern countries in
450 stores, including multi-brand
shops Tanagra, Faces, Katakeet and
Level Shoe District, directed a study on
luxury in the Middle East. An interview
with co-managers, Anthony and Patrick
Chalhoub.
What accessory labels are in fashion?
The usual gang: Chanel, Vuitton, Dior.
What should a label do to be
distributed in your multi-brand
shops?
We have specialized teams who are
always on the lookout for new products.
The best thing to do is to send an e-mail
to the Chalhoub Group which will be
forwarded to buyers based in Dubai.
Compte tenu que les femmes portent
l’abaya, y a-t-il des accessoires qui
leur sont interdits ?
Oui, les signes religieux, reliés à la
chrétienté, trop apparents, et les
produits à caractère érotique. Certaines
interprétations de l’Islam restreignent
le port de l’argent ou de l’or, par
discrétion. Pour les écharpes, certaines
femmes optent pour du noir, d’autres
préfèrent la couleur.
What are your clients’ favorite
accessories?
Dress and social codes favor bags (45%
of sales), shoes (15%) and jewelry-fine
jewelry.
Le costume traditionnel est-il une
obligation ?
Pas au Koweït ou en Egypte, mais
au Qatar, Emirats arabes unis et en
Arabie Saoudite, c’est beaucoup plus
traditionnel.
Given that women wear the abaya,
are there accessories that they are
not allowed to wear?
Yes, religious symbols related to
Christianity, those that are too
apparent or are erotic. Some branches
of the Islam faith restrict the wearing
of silver or gold for discretion. Some
women choose black scarves, others
prefer colors.
Quelles sont les tendances de
mode accessoires que vous avez pu
observer ?
Les chaussures à talons mettent en
valeur la silhouette du fait qu’elle est
cachée ; les bijoux plutôt en or, mais
pas nécessairement impressionnants en
taille ou en volume ; les couleurs rouge,
vert, jaune… c’est le soleil, c’est la
Méditerranée !
Les accessoires forts
au Moyen-Orient
Is traditional dress mandatory?
Not in Kuwait or Egypt, but in Qatar,
the United Arab Emirates and in
Saudi Arabia people are much more
traditional.
Présent dans 14 pays du Moyen-Orient
avec 450 points de vente dont les
multimarques Tanagra, Faces, Katakeet et
Level Shoe District, le groupe Chalhoub
a réalisé une étude sur le luxe au MoyenOrient. Rencontre avec les co-dirigeants
Anthony et Patrick Chalhoub.
What fashion trends have you
noticed for accessories?
High heels enhance the silhouette
since it is hidden; gold jewelry, but not
necessarily in large sizes or volume; the
colors red, green, yellow…the sun, it’s
the Mediterranean!
Quels sont les accessoires
plébiscités par vos clientes ?
Nous sommes dans une tenue
vestimentaire et des codes sociaux qui
favorisent les sacs (45 % des ventes),
les chaussures (15 %) et la bijouteriejoaillerie.
Quelles sont les marques
d’accessoires à la mode ?
Les « usual gangs » : Chanel, Vuitton, Dior.
Que doit faire une marque qui
souhaite être présente dans vos
multimarques ?
Nous avons des équipes spécialisées,
qui sont toujours à la recherche de
nouveautés. L’idéal est d’envoyer un
mail au Groupe Chalhoub, qui sera
retransmis aux acheteurs basés à Dubaï.
Florence Julienne
’
’
9
Boutique
2, rue du Pas de la Mule - 75003 Paris
Tél. +33 (0)1 44 61 41 02
www.valerievalentine.fr
Atelier
15, impasse des Primevères - 75011 Paris
Tél. +33 (0)1 43 55 44 45
[email protected]
N
ew
Neypo Premium caps
Jean Laumet had a one-track mind and that was to give caps a couture dimension, to
make them as elegant as possible, more precisely in the dandy style, and especially to
consider them as a finely crafted piece of clothing. He also wanted to steer away from
the street style without disconnecting from the artistic, painter, music or tagger universe. Result. After studying at the Beaux-Arts in Valencienne and working with labels
such as Superdry and Culture Denim, he launched his label: Neypo. The Neypo cap
lives up to his objectives and is the rare, even unique product made according to the
rules of the art – every step of production is scrupulously followed – so are skills – choice
of materials, cuts, details, graphics. Limited editions with 5 to 20 numbered pieces…
Recommended retail price from 65 € to 95 €. CB. maisons de MODE, Lille.
Neypo Casquettes premium
Jean Laumet n’avait qu’une idée en tête, apporter à la casquette une dimension couture, la hisser
au sommet de l’élégance, du style dandy plus exactement, et surtout la considérer comme un
vêtement qui serait de belle facture. Il voulait aussi la détourner du street style, sans pour autant se
déconnecter de son univers artistique, la peinture, la musique ou le tag. Résultat. Après les Beauxarts de Valencienne et des collaborations pour des marques comme Superdry ou Culture Denim, il
lance sa marque Neypo. Fidèle à ses objectifs, la casquette Neypo est le produit rare, voire unique,
fabriqué dans les règles de l’art – chaque étape de production étant minutieusement respectée
– et du savoir-faire – choix des matières, coupe, finitions, graphisme. Editions limitées, de 5 à 20
exemplaires, numérotées… Prix public conseillé de 65 € à 95 €. CB. maisons de MODE, Lille.
Loes Vrij Leather making
After a successful career as a lawyer, Loes Vrij decided to follow her passion
and return to school, the Dutch Academy for Fashion in Amsterdam, and
then the Central Saint Martins School in London. Her love for materials,
and especially fine leathers, launched her into leather goods where she
takes inspiration in cutting and assembling leather pieces. She launched her
same-name label at the end of 2012 with her iconic bag, the Glorious
Gun, very rock-couture, whose design and manufacture impress even
laypeople. In any case, specialists can’t go wrong and are already
distributing it, such as Antonioli in Milan and Smets Premium store
in Brussels. TRANOÏ CARROUSEL DU LOUVRE.
10
Loes Vrij Autour du travail du cuir
Après une carrière en tant qu’avocate, Loes Vrij décide de vivre sa passion
et retourne sur les bancs de l’école, à la Dutch Academy for fashion à
Amsterdam, puis à la Central Saint Martins School de Londres. Son
amour pour les matières, et notamment les belles peausseries, la propulse
dans la maroquinerie où elle puise son inspiration dans la coupe et
l’assemblage des pièces de cuir. Elle lance sa marque éponyme fin 2012
à travers son sac iconique, le Glorious Gun, très couture rock, dont la
conception et la fabrication impressionnent même les plus profanes.
Les connaisseurs en tout cas ne s’y sont pas trompés et l’ont déjà
référencée, comme Antonioli à Milan et Smets Premium
store à Bruxelles. TRANOÏ CARROUSEL DU LOUVRE.
THE INTERNATIONAL FINE & FASHION JEWELLERY SHOW*
11
DU VENDREDI 24 AU LUNDI 27 JANVIER 2014
PARIS PORTE DE VERSAILLES I PAVILLON 5 I www.bIJORhcA.cOm
*Le salon international de la bijouterie précieuse et fantaisie.
Remerciements : Viveka Bergström, Paola Zovar, Les Pingouins
N
ew
M2 Malletier Minimalism & Surrealism
This model has a striking handle. A forward, inimitable linear handle halfway
between medieval armor and a toolbox. It is the hallmark of Melissa Losada
and Marcela Velez, two Colombians who met at the Parsons School of Design in
New York City. M2 Malletier is a structural leather goods label that is right in
the current trend (except for backpacks), inspired by architects Ricardo Bofill
and Jean-Michel Frank, while remaining supple, feminine side, as seen in their
visuals. FJ.
32 RUE SEDAINE 75011 PARIS.
M2 Malletier Minimalisme & Surréalisme
Ce qui est frappant dans ce modèle, c’est l’anse. Une poignée linéaire vers l’avant,
inimitable, entre la mallette à outils et les « armures médiévales ». Ce signe
distinctif est l’œuvre de Melissa Losada et Marcela Velez, deux Colombiennes qui
se sont rencontrées sur les bancs de la Parsons School of Design de New York.
M2 Malletier est une ligne de maroquinerie structurée, en plein dans la tendance
(hormis la percée du sac à dos), inspirée par les architectes Ricardo Bofill et JeanMichel Frank, mais souple et féminine, comme le racontent leurs visuels. FJ.
32 RUE SEDAINE 75011 PARIS.
Hiroe Haruki Urban holiday
The ideal shoe for holidays in the city! The young designer, Hiroe Haruki, worked
with the basic concept to make a shoe for asphalt rather than sand, for her
Holiday collection! For her, holidays are synonymous for travel (nomad style), style
(original) and logically, comfort (functional)! Three requirements that she follows
for her urban models with irreproachable design: solid, water-resistant leather, antishock soles, neon-colored sailor laces, hand sewing…Skills that she acquired in
the workshops of Céline, Chau Har Lee and Roland Mouret, where she learned the
ropes after having graduated with honors from the London College of Fashion. She
works in a creative-intuitive way, thanks to her dual Anglo-Japanese education and
her world travels. CB.
12
Hiroe Haruki Vacances urbaines
La chaussure idéale pour passer des vacances en ville ! Un parti pris, viser l’asphalte plutôt que le sable,
est le concept fondateur imaginé par la jeune styliste Hiroe Haruki, pour sa collection Holiday !
Vacances pour elle, étant synonyme de voyage (façon nomade), de style (original) et en toute
logique de confort (fonctionnel) ! Une règle de trois exigences, qu’elle infuse dans ses
modèles urbains, de conception irréprochable : cuir solide et water resistant, semelle
anti-choc, cordon de marin couleur néon, cousu main… Un savoir-faire acquis dans les
ateliers de Céline, Chau Har Lee et Roland Mouret, chez qui elle a fait ses gammes,
après avoir reçu les honneurs du London College of Fashion. Et une dimension
créative-intuitive, qu’elle doit à sa double éducation anglo-japonaise et à son
nomadisme à travers le monde. CB.
Kart Contraction of Kinetic Art
Kinetic art means artwork in movement, that can be produced by the wind, sun, a motor or
the viewer’s movement…Vincent Forget took the graphic and chromatic codes of this artistic
movement to create patterns on coated canvas, that have become hallmarks for a line of leather
goods (shopping bag, bowling bag, clutch…). The classic-looking models are updated with brightly
colored linings and visible zippers. They are made in small series, and the Edition 01, as its name
indicates, is the first collection. FJ. PREMIERE CLASSE.
Kart Contraction de Kinetic Art
L’art cinétique, ce sont des œuvres « en mouvement », qui peut être produit par le vent, le soleil,
un moteur ou le déplacement du spectateur… Vincent Forget s’est approprié les codes graphiques
et chromatiques de ce courant pour créer un motif de toile enduite, puis développer une ligne de
maroquinerie (shopping bag, bowling, pochette…). Les modèles, en apparence classique, sont dynamisés
par une doublure et un zip apparent de couleur vive. Edités en petites séries, la 01, comme son nom
l’indique, est la première du genre. FJ. PREMIERE CLASSE.
Annette Weisser A Couture spirit
Originally from Sankt-Georgen, in Germany, Annette Weisser grew up in the workshops located in
the Black Forest. She trained at Central Saint Martins School and after having worked for Carol
Christian Poell in Milan, then for Lutz in Paris, she worked to restore high quality, handcrafted
products, using her desire to recycle: not to through out but to use differently, reinvent with the
idea of sustainability. Her creations are often somewhere between clothing and accessories, with
assembled materials – mohair and mother of pearl, chrome and leather, loden and beadwork.
Annette Weisser’s second collection is inspired by the 40s and 50s. “Despite the difficult conditions
for life and shortages, the years in which women were pretty and imaginative”. Brooches and
medallions are her favorite pieces. CAPSULE.
Annette Weisser Dans un esprit Couture
Native de Sankt-Georgen, en Allemagne, Annette Weisser a baigné dès son enfance dans l’univers
des ateliers installés dans le massif de la Forêt-Noire. Formée à la Central Saint Martins School
et après avoir travaillé chez Carol Christian Poell à Milan, puis chez Lutz à Paris, elle oeuvre à
restituer un produit artisanal et de qualité, alimenté par un désir de récupération : ne pas jeter
mais détourner, réinventer, avec l’idée de durabilité. Ses créations se situent entre vêtement et
accessoire, avec des assemblages de matières – mohair et perle de nacre, chrome et cuir, loden et
broderie de perles. Pour sa deuxième collection, Annette Weisser tire son inspiration des années
40, 50. « Ses années où malgré les conditions de vie difficile, les femmes étaient coquettes et
imaginatives », souligne-t-elle. Les broches et les médaillons sont ses pièces fétiches. CAPSULE.
Everpurse Body guard for cell phones
Finally, someone has found help for our best friend (cell phone), who is no longer our best friend at the slightest
sign of weakness: a small-sized leather, fabric or crocodile pouch that recharges your phone. What is Everpurse’s
secret? You just need to put the bag on its mat (delivered with) to charge your phone. It uses inductive charging
to send energy wirelessly from the mat to the purse so you never have to plug the purse in (you can even leave
your phone in the bag while it is charging on the mat. The battery charges even faster!). We think that this
clever product, thanks to participative investments, will give ideas to leather goods manufacturers. If the cap
fits, wear it! CB.
Everpurse Le body guard du mobile
On a enfin trouvé pour notre meilleur ami (le téléphone portable), qui ne l’est plus au moindre signe de
faiblesse, une pochette de petit format, en cuir, en tissu ou en croco, qui le recharge. Le secret d’Everpurse ?
Pour recharger le sac à main, il vous suffit de le placer sur un tapis (livré avec). Une charge inductive
envoie, sans fil ni câble, de l’énergie du tapis au sac, tout cela sans avoir à jamais brancher le
sac lui-même (et vous pouvez même laisser votre téléphone dans le sac alors qu’il est sur son
​​
tapis de charge. Le rechargement de la batterie se fera d’autant plus vite !). Parions que ce
produit malin, crée grâce à un financement participatif, donnera des idées aux fabricants
de maroquinerie. CB.
13
?
Quid des salons de 1re session ?
What about 1st session
trade shows?
Should we continue holding trade shows? Many managers
for labels thought about this question when they left Porte
de Versailles in July 2013. It is a good question, seeing the
required human investment. A reasonable question too, when
every euro counts. We can answer the question with, “Yes, we
should.” It is no longer a question of filling out hundreds of
orders but participating in a universe, a dynamic. In a world
where everything is virtual, what is more important than
creating real relationships? There are so many collections,
capsules, internet access to information, automatic restocking
that enable buyers to maintain constant contact with the
desired label. However, in order for them to desire a label,
there needs to be an encounter. Participation puts your name
in catalogues that are published worldwide. It enables labels
to display their collection alongside competition and therefore
to standout, to present a sales pitch. It also enables labels to
get new ideas for methods that attract customers. It helps
understand customer expectations… Sales seasons are no
longer clearly established on the calendar so the role of trade
shows also becomes multifaceted. Platforms for exchange,
marketing tool, festive place for promotion, prospection,
inspiration…They no longer hold the position of gigantic
markets but as anchor points…Direct meetings with buyers,
organization for local showrooms with additional labels,
increased presence in networks…In a world that is no longer
binary, where the merchant/buyer pair is no longer linear,
all levers are good to use. You have to constantly reinvent,
anticipate the changes in sales relations. Grab onto fleeting
opportunities. All of this with the single goal: to last.
Anne-Laure Allain.
Faut-il arrêter de faire des salons ? Cette question, au sortir de
la porte de Versailles de juillet 2013, nombre de dirigeants de
marque se la sont posée. Une question légitime, compte tenu de
l’investissement humain nécessaire. Une question rationnelle,
là où chaque euro représente un poids dans les comptes.
A cette question, nous répondons « oui, il le faut ». Il n’est plus
question d’y noter des centaines de commandes mais bel et bien
de s’inscrire dans un univers, une dynamique. Dans ce monde
où tout se virtualise, quoi de plus important que de nouer des
relations réelles ? La prolifération des collections, des capsules,
l’accès à l’information via Internet, le réassort automatique
permettent aux acheteurs d’être en contact permanent avec
la marque désirée. Mais pour susciter le désir encore faut-il
oser rencontrer l’autre. Participer permet d’inscrire son nom
sur des catalogues diffusés à l’international. De confronter sa
collection à la concurrence et ainsi la différencier, l’argumenter.
De s’inspirer des méthodes de ceux qui attirent le chaland.
De comprendre les attentes de sa clientèle… Si les périodes de
ventes ne sont plus clairement établies dans le calendrier, le rôle
des salons devient lui aussi protéiforme. Plateforme d’échanges,
outil marketing, lieu de promotion festif, de prospection,
d’inspiration… Ils ne se positionnent plus en marchés géants
mais comme des points d’ancrage. Pour transformer l’essai,
les marques doivent néanmoins exacerber ces contacts et
ce, tout au long de l’année… Rencontres directes avec les
acheteurs, organisation de showrooms locaux avec des griffes
complémentaires, présence accrue sur les réseaux… Dans un
monde qui n’est plus binaire, où le duo vendeur/
acheteur ne s’entend plus de façon linéaire, tous
les leviers sont à actionner. Il faut sans cesse
réinventer, anticiper cette mutation des relations
commerciales. Saisir au vol ces opportunités
éphémères. Et ce dans un seul but : s’inscrire dans
la durée. Anne-Laure Allain.
?
contrecollage
à façon
de vos tissus
ou synthétiques
pour maroquinerie
gamme de tissus
coton , lin , toile , bâche
14
tissus et non tissés
thermocollants
w w w. j e a n -s a b i n e . c o m
toile bagage
tissus doublures
EtablisEmEnt JEan sabinE
complexe sur mesure
40 rue Jacques Durmeyer • BP 035 • 61101 Flers Cedex
Tel. 02 33 65 24 76 • Fax 02 33 96 12 71 • [email protected]
N
ew
Praiaz Beach-Chic Attitude
It all started with “we couldn’t find what
we were looking for!” No wonder! The
object of their dreams – an all terrain,
ultra-light, waterproof, floating, breathable
model that is both chic & fun and…with
a Monoi fragrance – was obviously not on
the market. A vacuum in the beachwear
universe that the pair, Chantal Barrat
from Brazil and her partner, Vincent
Lelard from France, filled in the summer
2013 with the Praiaz label (beach in
Portuguese). Both of them imagined smart
and enchanting shoes to live and feel like
you’re at the beach all year long, a bit like
the “Pariocas”, happy Parisians who live
in Brazil. “From the beach to the bar”, a
very attractive philosophy for life…On the
menu for spring-summer 2014, a second,
more elaborate collection enriched with
ballet slippers and sunglasses in 10 colors,
always made in their favorite material, Eva
(ethylene and vinyl acetate). CB.
Praiaz Beach-Chic Attitude
Tout a commencé par « on ne trouvait pas chaussure à notre pied ! ». Et pour cause, l’objet de leurs
rêves - un modèle mixte, tout terrain, ultra light, waterproof, flottant, respirant, à la fois chic &
fun et… parfumé au Monoï - était de toute évidence absent du marché. Un vide dans l’univers du
beachwear, que le duo, Chantal Barrat, Brésilienne d’origine, et son associé français, Vincent Lelard,
a comblé pour l’été 2013, avec la marque Praiaz (plage en portugais). Tous deux ont imaginé des
chaussures savantes et enivrantes, pour vivre et (re)ssentir la plage tout au long de l’année, un peu à
la manière des « Pariocas », ces Parisiens happy établis au Brésil. « From the beach to the bar », une
philosophie de vie bien attractive… Au menu du
printemps-été 2014, une deuxième collection
plus aboutie et enrichie de ballerines et
de lunettes de soleil déclinées en 10
coloris, et toujours fabriquées dans
leur matière fétiche l’Eva (éthylène
the new
et acétate de vinyle). CB.
up-coming trend?
Is plastic
Ruco Line x Jean Nouvel / Première Classe
15
New Tradition
Coaban
’
’
’
’ Pr ess review ’’
Garage
Magazine N°5
’’
This issue of Garage is dedicated
to WORDS, and since they’re
irrevocable and eternal, they are
such a terryfing mass of évidence.
We fucked around with them.
That’s the only thing to do.
Choose your words with care.
Editor’s letter Dasha Zhukova
16
’
’
17
( Awa r d s
(((
(
(
Pamela Love Mystic and cool
Arrows, feathers, snakes and eagle claws…Those are a few of the shapes that
distinguish Pamela Love’s universe, New York designer who is on a roll. In 2013,
she won the prestigious CFDA award, the Oscar of the fashion world. Pamela
Love is a beautiful young woman of 31, a little bohemian and rock and roll,
whose designs appeal with their unique style that combines fantasy, mystic,
worlds with references to Amerindian arts, Mexican folklore, and medieval arts
with a modern, cool New York touch.
Her fresh creations are made of silver, bronze, copper and pink gold plate.
Her classic, timeless collection is constantly expanding and includes a pair of
earrings with five small arrows, a necklace with a snake’s head, rings engraved
with eye or moon shapes, all priced between $100 and $1,000, and sold in
150 shops in the United States and elsewhere. The jewelry is made in New York
and designed in Pamela Love’s Chelsea workshop where she works with about
fifteen people.
Her success has been rapid. Although the Brooklyn native says that she has been
attracted to manual work and jewelry since childhood, she only started working
in jewelry in 2006. At the time, she was finishing cinema studies and worked as
an assistant to painter Francesco Clemente. She was not satisfied by jewelry that
she found on the market and began making her own, gaining knowledge from
books and kind-hearted New York jewelers. The story accelerates from there and
her friends liked her designs (including some in the know), and word-of-mouth
worked its magic, fashion journalists noticed her, including Anna Wintour from
Vogue America. In 2010, she was among the finalists for the CFDA-Vogue award.
Three years later, her designs represented cool and creative New York design.
And here she is, working with big ready-to-wear labels, the latest being JCrew.
Keep your eyes peeled! ID. RAINBOWWAVE.
Pamela Love Mystique et cool
18
Des flèches, des plumes, des serpents et des serres d’aigles… Voici quelquesunes des formes qui marquent l’univers de Pamela Love, créatrice de bijoux newyorkaise, qui a le vent en poupe. Elle a remporté, en 2013, le prestigieux prix
CFDA, véritable oscar de la mode. Belle jeune femme de 31 ans, bohème et rock
and roll à la fois, Pamela Love séduit grâce à son style unique, mêlant l’onirique,
le mystique, des références aux arts amérindiens, au folklore mexicain, aux arts
médiévaux, mais en y ajoutant aussi le côté moderne et cool de New York.
Cela donne des créations jeunes, en argent, bronze, cuivre et plaqué or rosé.
Parmi sa collection classique, intemporelle et constamment enrichie, se trouvent
une paire de boucles composées de cinq petites flèches, un sautoir monté d’une
tête de serpent des bagues gravées avec des formes d’œil ou de lune, le tout entre
100 et 1 000 dollars, vendu dans quelque 150 boutiques aux Etats-Unis et ailleurs.
Des bijoux « made in New York », conçus dans l’atelier de Chelsea où Pamela Love
travaille désormais avec une quinzaine de personnes.
Le succès fut rapide. Si cette native de Brooklyn se dit attirée par le travail
manuel et les bijoux depuis l’enfance, elle ne s’y consacre que depuis 2006. A
l’époque, elle termine ses études de cinéma et travaille comme assistante du
peintre Francesco Clemente. Insatisfaite par les bijoux disponibles sur le marché,
elle se met à fabriquer les siens, glanant son savoir dans les livres et auprès de
bijoutiers new-yorkais bienveillants. L’histoire s’accélère, ses créations plaisent
à ses amis (dont certains bien introduits), le bouche-à-oreille fonctionne, les
journalistes de mode la remarquent, y compris Anna Wintour du Vogue américain.
Dès 2010, elle figure parmi les finalistes du prix CFDA-Vogue. Trois ans plus tard,
ses créations sont devenues l’incarnation d’un New York cool et créatif. Et la
voilà à collaborer avec des grands noms du prêt-à-porter, le dernier en date étant
JCrew. A suivre ! ID. RAINBOWWAVE.
19
Awa r d s
Nicki Marquardt München
German Design Award 2014
The German milliner, who has designed and made
hats for men and women for 16 years, collects
awards. After winning the reddot design award 2012,
her folding hat collection, which includes 6 models,
won the German Design Award 2014. The award has
existed for 60 years, with the objective of discovering
trends in German design, presenting them and
rewarding them. South Korea has just rewarded her
expertise for her two Haute Couture models, manufactured as one piece in rice
straw, at the 8th edition of the Cheongju International Craft Competition 2013.
PREMIERE CLASSE.
Nicki Marquardt München
German Design Award 2014
Cette modiste allemande, qui crée et réalise des chapeaux homme et femme
depuis 16 ans, collectionne les nominations. Après avoir été présentée à la « red
dot design award 2012 » sa collection de chapeau pliable, comprenant 6 modèles,
a remporté le German Design Award 2014, L’objectif de ce prix, qui existe depuis 60 ans, est de
faire découvrir les tendances du design allemand, de les présenter et de les récompenser. D’autre
part, la Corée du Sud vient de consacrer son expertise pour ses deux modèles Haute Couture
en paille de riz, fabriqués en une seule pièce, lors de la 8° édition du concours international de
Cheongiu, Craft 2013.
PREMIERE CLASSE.
Casamadre Who is on Next Uomo 2013
The tied winner for the fifth edition of the contest organized by Pitti
Immagine trade show and Vogue to discover new talent in Italian
fashion, Casamadre is optimistic about the future. Founded three years
ago by David Parisi and Alessia Crea, a couple in life and work, the
label will take its first steps this fall with a circus-themed collection:
a tribute to dancers, trapeze and other itinerant artists…. Their roots
(both are of Calabrian origin) and innovation are at the base of their
work that has already attracted some twenty shops in Europe. With the
slogan, “We are Family”, Casamadre hopes to go further, creating a sort of consumer community that identifies
with the label’s values. The universe will not stop at shoes: David and Alessia are planning on new developments
in leather goods: their first bags will be revealed for the next fall-winter season. JA.
TRANOÏ CARROUSEL DU LOUVRE.
20
Casamadre Who is on Next Uomo 2013
Vainqueur ex-aequo de la cinquième édition du concours organisé par le salon Pitti Immagine et Vogue pour
découvrir des talents émergents dans la mode italienne, Casamadre veut voir l’avenir avec optimisme.
Créée il y a trois ans par David Parisi et Alessia Crea, couple à la ville et à la scène, la marque fera
ses premiers pas cet automne avec une collection évoquant le cirque : hommage aux danseuses,
aux trapézistes et autres artistes du monde de la balle…. L’attachement aux racines (tous deux
revendiquent leurs origines calabraises) et l’innovation sont à la base d’un travail qui a déjà séduit
une vingtaine de boutiques en Europe. Avec son slogan « We are Family », Casamadre
souhaite aller encore plus loin, créer une sorte de communauté de consommateurs
qui se reconnaîtront dans ses valeurs. Et son univers ne va pas s’arrêter aux
chaussures : David et Alessia songent à de nouveaux développements dans
la maroquinerie : les premiers sacs seront dévoilés à l’automne-hiver
prochain. JA.
TRANOÏ CARROUSEL DU LOUVRE.
Satu Maaranen
Grand Prix winner at the Première
Vision Festival in Hyères
She is one of the new talents from Finland that
was already noticed last year. A chilly wind
blows on the prestigious award, presented
this year by Felipe Oliveira Baptista (Lacoste).
Actually, it is not so chilly because once
again, the award goes to colorful, fresh work,
delicately, subtly shaded. Satu Marranen first
paints with a brush and then digitalized her designs. Some are unique
prints (made directly on fabric); others are in series. Her wide-brimmed
hats echo the couture spirit. FJ.
PRE HELSINKI - EVENT RA SHOP.
Satu Maaranen
Grand Prix du Jury Première Vision Festival d’Hyères
Elle fait partie de cette nouvelle garde finlandaise qui s’était déjà fait
remarquer l’année dernière. C’est donc un vent glacial qui souffle sur ce
prix prestigieux, remis cette année par Felipe Oliveira Baptista (Lacoste).
En réalité pas si glacial, puisqu’une fois de plus, il salue un travail de
coloris pimpants et frais, dont la délicatesse s’exprime ici à travers des
dégradés subtils. Satu Maaranen peint d’abord au pinceau, puis digitalise.
Certains imprimés sont uniques (réalisés directement sur la toile) ; d’autres
ont pu être systématisés. Son clin d’œil à esprit couture se retrouve dans ses grandes capelines. FJ
PRE HELSINKI - EVENEMENT BOUTIQUE RA.
SuperDuper Hats Who is on Next Uomo 2013
Design, music, architecture, dance, cinema or encounters,
lectures…So many universes that inspire the three designers at
SuperDuper Hats, the Italian hat label: “We have a dream that
we are trying to make come true,” explains Matteo Gioli and
his two partners, sisters Veronica and Ilaria Cornacchini. The
adventure started three years ago, when they found a simple
wooden hat-blocker in an antique shop, developing into a real
passion. They speak of unchained creativity
using odd pieces that come together like a
puzzle, while handmade crafting is handled in
Tuscany. The trio hopes the label will grow. It was present at the Super
Trade Show in Milan. Today in Paris. JA.
TranoÏ CARROUSEL DU LOUVRE.
SuperDuper Hats Who is on Next
Uomo 2013
Le design, la musique, l’architecture, la danse, le
cinéma ou encore des rencontres, des lectures… Autant
d’univers qui inspirent les trois créateurs de SuperDuper
Hats, la marque italienne de chapeaux : « Nous avons un
rêve et nous nous efforçons de le réaliser » expliquent d’une
seule voix Matteo Gioli et ses deux partenaires, les sœurs Veronica
et Ilaria Cornacchini. L’aventure a débuté il y a trois ans, une simple curiosité pour
une forme en bois de chapeaux, dénichée chez un antiquaire, qui s’est transformée
en une véritable passion. Ils évoquent désormais une créativité débridée faite
de morceaux disparates, qui s’assemblent comme dans un puzzle, tandis que la
production artisanale est réalisée en Toscane. Le trio espère prendre son essor.
Il était présent à l’édition des Salons Super à Milan. Aujourd’hui Paris. JA.
TranoÏ CARROUSEL DU LOUVRE.
21
}
}
}
}
ShO p Op e n i n g s
Is it finally time for
}
designer concept stores
in China?
10 Corso Como Slow shopping
Unlike the Colette concept store – to which it is often compared for
similar ideas – 10 Corso Como expands to other locations, outside of its
native city, Milan. After Seoul, it will open in Shanghai, the megalopolis
which in terms of future perspectives, is expected to embrace the shop
for its fashion, art & design offer. Last September 14, founder Carma
Sozzani, launched the 4-story shop with 2,500 m2 of floor space, in an
area that combines ancient Chinese traditions – the Jing’An neighborhood
temple is dedicated to Buddha, peace and serenity, quite a program
– and modernism. The interior design was signed by Kris Ruhs, architect,
designer and jewelry maker. The 1st floor is a multi-functional area that
includes designer cosmetics, bookstore, pastry shop…The 2nd and 3rd
floors have men’s and women’s clothing and accessories. Finally, the 4th
floor is a lounge that also serves as an art gallery. The idea is to arouse
curiosity in the Chinese consumer, as an invitation to being more selective.
As I said, quite a program… FJ.
1717 West Nanjing Road, Jing’An district, Shanghai
22
10 Corso Como Slow shopping
Contrairement au concept store Colette – auquel il est souvent comparé
par association d’idées – 10 Corso Como se déploie ailleurs que dans sa
cité mère, Milan. Après Séoul, c’est au tour de Shanghaï, la mégapole
la plus attendue en terme de perspective d’avenir, d’accueillir ce qui
est une référence absolue pour sa proposition mode, art & design. Le
14 septembre dernier, Carla Sozzani, la fondatrice, a inauguré les 4 étages,
soit 2 500 m2, d’un lieu qui unit traditions ancestrales chinoises – le
temple du quartier de Jing’An est dédié à Bouddha, la paix et la sérénité,
vaste programme – et modernisme. L’aménagement intérieur est signé
Kris Ruhs, architecte, designer et créateur de bijoux. Le 1er étage est un
espace multifonctionnel incluant design produits de beauté, librairie,
pâtisserie… Les 2e et 3e étages desservent les vêtements et accessoires
masculins et féminins. Enfin, le 4e est un lounge, doublé d’une galerie
d’art. L’idée est de provoquer la curiosité du consommateur chinois pour
l’inviter à être plus sélectif. Vaste et beau programme, disais-je… FJ.
1717 West Nanjing Road, Jing’An district, Shanghaï
“Although the demand for designer articles
is still sporadic, it is quite possible that
human-sized multi-brand designer shops will
emerge over the next few years,” states the
blog “Business of Fashion”. For example, it
mentions Ink, the concept store that opened
this year and distributes Carol Christian
Poell, Guidi, Werkstatt München… “Far from
being on the same scale as other famous
projects, Ink adapts a radical minimalist
approach. The interior design looks like an
obscure crypt… The shop is managed by Han
Ying, a young Chinese woman who targets
her compatriots who want to break away from
luxury labels with cutting-edge labels that are
staunchly anti-commercial.” Ink joins other
establishments – mainly located in Beijing,
Shanghai and Hong Kong – whose influence
was decisive. Such as Lane Crawford, Joyce,
The Villa Shanghai, Brand New China –
created by Hung Huang, famous influential
leader, who contributed the discovery of local
designers – FEI Space, Twist, Wurhao Curated
Shop or Marijuana… Corso Como’s opening
in Shanghai will obviously contribute to the
made in China (r)evolution. FJ.
concept stores
chinois créateurs
L’heure des
a-t-elle sonné ?
« Si la demande pour des articles créateurs
est encore sporadique, il est possible que les
prochaines années verront l’émergence de
multimarques créateurs à échelle humaine »
remarque le blog « Business of Fashion ». Il
cite pour exemple le concept store Ink, qui a
ouvert cette année et distribue Carol Chrisian
Poell, Guidi, Werkstatt München… « Loin
de la grandeur des projets de renom, Ink
embrasse un minimalisme radical. Le design
intérieur évoque une crypte obscure…
Le magasin est géré par Han Ying, une
jeune Chinoise qui vise ses compatriotes
désireux de se différencier des griffes de
luxe, pour se tourner vers des marques
délibérément anti-commerciales ». Ink rejoint
d’autres établissements, principalement
situés à Pékin, Shangaï et Hong Kong, dont
l’influence fut déterminante. On pense à
Lane Crawford, Joyce, The Villa Shangaï,
Brand New China - crée par Hung Huang,
célèbre leadeuse d’influence, qui a contribué
à faire découvrir les créateurs locaux -,
FEI Space, Twist, Wurhao Curated Shop ou
Marijuana… L’ouverture de 10 Corso Como à
Shangai, va évidemment dans le sens de cette
(r)évolution made in China. FJ.
}
Le Bon Marché Rive Gauche
© Virgile Guinard
A tribute to accessories!
The Parisian department store’s new accessories area opens the curtain to reveal
1 200  m2 of floor space and some 128 labels, including 40 new ones (Pierre Hardy,
Delvaux, Reed Krakoff, Heaven, Glen Prince…) and 30 exclusive labels (Rauwolf,
Barol, Joomi Lim, Eleazar…) for the FW13-14 season. The area has been rethought
to be like a walk- designer furniture, arty boudoir, marquetry and pearl white patinas,
golden light fixtures. At the entrance on rue de Sèvres, avant-garde accessories are
displayed on various geometric tables. They should be changed twice per season, and
the exercise in style promises to spotlight unusual, cutting-edge creations. For the
launching, three artist’s expositions (Lorenzo Petrantoni, Analogia Project and the Akatre Studio) share their visions in
osmosis with the area. After 8 months of work and a few euros (not released) of investment, the remodeling gives us hope
in the commercial potential of accessories!
Le Bon Marché Rive Gauche Honneur aux accessoires !
}
Le nouvel espace Accessoires du grand magasin parisien lève le voile sur 1 200 m2 et quelque 128 marques référencées dont
40 nouvelles (Pierre Hardy, Delvaux, Reed Krakoff, Heaven, Glen Prince…) et 30 en exclusivité (Rauwolf, Barol, Joomi Lim,
Eleazar…) sur la saison AW13-14. L’espace entier a été repensé comme une promenade – mobiliers design, boudoir arty,
marqueterie et patines de nacre blanche, lumières dorées . A l’entrée rue de Sèvres, les accessoires d’avant-garde sont exposés
sur des tables à géométrie variable. Destiné à changer deux fois par saison, cet exercice de style nous promet faire la part belle
aux produits singuliers. A l’occasion de l’inauguration, trois expositions d’artistes (Lorenzo Petrantoni, Analogia Project et le
studio Akatre) nous font partager leurs visions en osmose avec le lieu. 8 mois de travaux et quelques euros (non communiqués)
d’investissement, un réaménagement qui nous conforte dans le potentiel commercial de l’accessoire !
Fashion designers Christmas market
Another new Christmas market? Yes and no, because this one is directed by Stéphane Pariente
(Les Anges de la Mode), Patricia Lerat (ex-Première Classe, consultant…) and Sébastien Boland
(Court Circuit trade show), which is a good sign. The 3 000 m2 floor space at the Cité de la Mode
et du Design will house the event, connected to social media along with exhibitions related to
the designer universes. FJ.
November 29 to December 1, 2013. Cité de la Mode et du Design, 34 quai d’Austerlitz 75013 Paris
Designers de mode Christmas market
}
Encore un nouveau marché de Noël ? Oui et non car celui-ci est piloté par Stéphane Pariente
(Les Anges de la Mode), Patricia Lerat (ex-Première Classe, aujourd’hui consultante) et Sébastien
Boland (salon Court Circuit), ce qui est un bon présage. Les 3 000 m2 de la Cité de la Mode et du Design accueilleront un
événement, connecté aux réseaux sociaux, rythmé par des expositions en adéquation avec les univers de créateurs réunis. FJ.
Du 29 novembre au 1er décembre 2013. Cité de la Mode et du Design, 34 quai d’Austerlitz 75013 Paris
Longchamp opens a flagship in London
The French luxury leather goods maker has just opened a flagship
store with 500 m2, located in the heart of London’s historical
shopping district. “La Maison in Motion” has two floors with bags,
shoes, leather goods accessories and ready-to-wear on the ground
floor and men’s collections and luggage on the second floor; a
floating mezzanine is dedicated to the Le Pliage collection. The
interior is designed with contrasts, using natural and reflective
materials – embossed leather, wood, painted and printed lacquer,
frosted and etched mirrors. 229 Regent Street, Mayfair, London
Longchamp s’offre un flagship à Londres
Le maroquinier français vient d’inaugurer sa boutique phare de
500 m2, au cœur du centre historique du shopping. « La Maison in
Motion » s’étend sur deux étages présentant, au rez-de-chaussée,
l’offre sacs, chaussures, accessoires en cuir et prêt-à-porter. Les
collections homme et les bagages occupent le premier ; une
mezzanine consacrée à la collection Le Pliage. L’espace est habillé
de matériaux naturels et réfléchissants – cuir estampé, bois, laque
peinte et imprimée, miroirs dépolis et gravés.
229 Regent Street, Mayfair, Londres
23
}
Acne Novel expression
In July 2013 Acne opened its second store in London in the prestigious
Brompton Cross. The new space has been designed with the Ambition: Create
Novel Expression. The high-concept minimal functionalist store combines rough
and industrial structures with the softness of its pink carpet and furniture.
Perforated aluminum walls, neon light fixtures, steel racks set up a post-modern
gallery-like environment where Acne’s clothes and accessories dash. This new
store has managed to capture the multidisciplinary and contemporary essence of
the Swedish brand. The 2,289 sq. ft. store houses the menswear and womenswear
collections as well as denim, shoes and accessories. In addition, to celebrate the
store opening, Acne’s Creative Director, Jonny Johannson, has designed a 300
limited edition Italian silk scarf. IMD. 93 Pelham Street, London sw7 2nj
Acne Nouvelle expression }
En juillet 2013, Acne a ouvert son second magasin à Londres dans le prestigieux quartier de Brompton Cross. Le nouvel espace a
été conçu avec l’Ambition de Créer une Nouvelle Expression. Le magasin fonctionnel, minimal et hautement conceptuel associe
des structures brutes et industrielles à la douceur de sa moquette et de ses meubles roses. Des murs en aluminium perforés, des néons
et des racks en acier donnent à l’ensemble un look postmoderne, de type galerie, où les vêtements et accessoires d’Acne sont exposés.
Cette nouvelle boutique a réussi à restituer l’essence multidisciplinaire et contemporaine de la marque suédoise. L’espace de plus
de 200 m² accueille les collections homme et femme ainsi que les jeans, les chaussures et les accessoires. De plus, pour célébrer
l’ouverture du magasin, son directeur artistique, Jonny Johannson, a créé une écharpe en soie italienne en édition limitée à
300 exemplaires. IMD. 93 Pelham Street, London sw7 2nj
The Cools Shop different
Half-way between social media and the market place, The Cools brings
together a community of bloggers, tastemakers and other enthusiasts around
avant-garde labels. Each one has its own news wall, like Facebook, and a B to
See showcase (products on consignment) with articles that you can “like” –
click cool – or buy. Olivier van Themsche pilots the platform from New York,
with a majority of US labels, but with the desire to have an international
scope. In accessories, we like the bags by Angel Jackson and Mawi, rings
by Bibi Van der Velden, Emily Miranda and Diletta Gioacchini, bracelets by
Sailormade and bags by Mödernaked. FJ.
The Cools Shop different 
}
Entre le social média et la market place, The Cools réunit une communauté
de bloggers, tastemakers et autres passionnés, autour de marques avantgarde. Chacune possède un mur d’actualité, façon Facebook, et une vitrine B to See (produits en dépôt) avec
des articles que l’on peut « liker » – cliquer cool – ou acheter. Olivier van Themsche pilote la platerforme depuis
New York, ce qui fait la part belle aux marques US, mais la volonté est d’avoir un rayonnement international. Côté
accessoires, on aime les sacs d’Angel Jackson et Mawi, les bagues de Bibi Van der Velden, Emily Miranda ou Diletta
Gioacchini, les bracelets de Sailormade et les sacs de Mödernaked. FJ.
Stuart Weitzman Sensory experience
24
After having designed an exceptional model with United Nude, Zaha Hadid,
famous Iraqi architect, signs the new Stuart Weitzman shop, inaugurated
during the FW Milan. Monochromes, nooks and crannies, modular shoe
display cases can also be used as curved seats…”The concept is based on
the division between static and adaptable elements in order to establish a
unique relationship between the customer and the collection,” explains Zaha
Hadid. The 100th flagship for the label expresses the desire to expand abroad,
particularly in Asia. FJ. 10A in the Via Sant’Andrea, Milan
Stuart Weitzman Expérience sensorielle
Après avoir dessiné un modèle exceptionnel avec United Nude, Zaha Hadid,
célèbre architecte irakienne, signe la nouvelle boutique de Stuart Weitzmann,
inaugurée pendant la FW Milan. Teintes monochromatiques, replis et alcôves,
présentoirs modulaires de chaussures servant également de sièges incurvés…
« Le concept s’appuie sur la division entre les éléments figés et les éléments
adaptables, afin d’établir une relation unique entre le client et la collection »,
explique Zaha Hadid. La 100e boutique, inaugurée par la marque, signe la
volonté de se doter d’une expansion internationale, notamment en Asie. FJ.
10A de la Via Sant’Andrea, Milan
UNIVERSE
KARLISM
I AM A WALKING MERINGUE.
Pier Paolo Righi
CEO of Karl Lagerfeld
PDG de Karl Lagerfeld
Interview by / Propos recueillis Florence Julienne
Half Italian, half German, he has worked for 20 years in the sports industry, including 10 years
at Nike as General Manager (Central Europe, Middle East, Africa). After 3 years with Tommy Hilfiger,
Pier Paolo Righi joined Karl Lagerfeld. Moitié Italien, moitié Allemand, il a travaillé pendant
20 ans dans l’industrie du sport, dont 10 ans chez Nike en tant que directeur général
(Europe centrale, Moyen-Orient, Afrique). Après un passage de trois ans chez
Tommy Hilfiger, Pier Paolo Righi a rejoint Karl Lagerfeld.
26
What is your project for Karl
Lagerfeld?
When I first met with Karl, he liked the
fact that I came from Nike. The sports
industry has a different way of thinking.
In fashion, things are more traditional,
slower… It is less pretentious in sports
and that is how I hope we will operate in
the future, trying to be very open, fast,
flexible, attentive to the market, close
to our clients, aware of trends and able
to adapt using digital technology…
How is the Karl Lagerfeld Cie structured?
A group of private entrepreneurs from the fashion industry,
that already have some experience in developing brands,
own part of the business. Apax is the main shareholder.
Are you going to focus on the accessories line?
The brand is already focused on accessories, because Karl
himself is a man of ‘accewelries’, (contraction of accessories and jewelry)… It’s a very important aspect of our
strategy for development. We partnered with Fossil to
launch watches, which was the most successful launch that
Fossil ever did. Bags will also become an important part of
our business, always affordable and true to the core codes.
Quel est votre projet au sein de Karl
Lagerfeld ?
La première fois que j’ai rencontré
Karl, il a beaucoup aimé le fait que
je venais de chez Nike. L’industrie
du sport a une façon de penser très
différente. Dans la mode, les choses
sont plus classiques, plus lentes… Le
sport est moins prétentieux, et c’est ainsi
que je conçois notre fonctionnement à​
l’avenir : essayer d’être très ouverts, très
rapides, flexibles, à l’écoute du marché, proches de nos
clients, saisir l’air du temps, nous adapter, faire appel au
numérique…
Comment la société Karl Lagerfeld est-elle
structurée ?
Une partie de la société est détenue par un groupe d’entrepreneurs privés issus de la mode, qui ont déjà une certaine expérience dans le développement de marques. Le
principal actionnaire est Apax.
Allez-vous mettre l’accent sur les accessoires ?
La marque est très accessoirisée, parce que Karl luimême est fan d’« accewelries » (contraction de bijoux et
accessoires, Ndlr)… C’est un aspect très important de
CO-BRANDINGS
PERSONAL
PROJECTS
Karl Lagerfeld > Tokidoki
Pens/stylus/lighters > S.T. Dupont
Make up > Shu Uemura
Shoes > Melissa
Helicopters > Agusta
Photographer > But
Interior design (swimming
pool, restaurant, terrace
> Hotel Metropole Monaco
Emblem > Sofitel SO Singapour
Collaboration
BOOK
“Le monde selon Karl
Selected quotations,
“Karlims”of Karl Lagerfeld”
Flammarion
LICENCES
Perfumes > Interparfums
Watches > Fossil
Sunglasses > Marchon
Glasses > Orrefors
Smartphone accessories > CG Mobile
Candles > Welton
27
When you started as a digital brand, did you know
that you were going to open connected stores…?
Yes, it was part of the planning, because we use a holistic
approach to connect with our clients. Although the digital
world is one of the main ways to connect, it’s not the only
one. The consumer also wants to visit a store and touch,
feel, and be immersed in the label’s universe, virtually as
well as physically.
How can you maintain the label’s luxury image and
offer affordable prices?
It is possible because it’s just a few consumers who buy very
expensive articles but actually a large group of consumers
and a more mature Chanel consumer, who can afford to
buy an evening dress for 1,500 euros, but we also get the
20-year old student who buys a T-shirt for 90 euros.
What is your strategy for multi-brand shops?
We focus on key department stores like Selfridges, Harrods, Harvey Nichols… those that can really present the
brand in its entirety. We have some partners like Colette,
Luisaviaroma… essentially for the image. There are other
multi-brand accounts, but it is really selective In Europe,
there are between 50 and 60…
What about Asia?
We are embarking very strongly in Asia where we opened
our first store in Shanghai. We have brought onboard the
former CEO of Burberry China, Andrew Cai, and he has
started to build a very strong team. We think that by midnext year, we will have about 10 stores in China.
Are you going to launch new types of products?
The next big launch for us will be a line of fragrances for
men and women under license with Interparfums next
spring, with the support of a big marketing campaign.
How do you decide between producing an article
in-house or acquiring a license?
We decide this according to the strategic importance
to the brand and the expertise that we are lacking. We
couldn’t have a better partner for watches than Fossil.
They are already partners with Burberry, Michael Kors…
And how do you choose your co-branding?
We get a lot of co-branding requests every day. And our rule
is to basically say, no at first (smiles). The project has to
be creative, fun and ironic. For example, if you look at Shu
Uemura, our collaboration was created to be fun but also
because it has a link to Karl. It has to echo Karl Lagerfeld
as a brand and fit with it in a natural way.
28
Do you measure what you invest and when do you
think you will start making a return on investment?
It’s not a short-term strategy built on quick return. I cannot tell you the exact payback period because we don’t
evaluate in that way. However, I can assure you that our
investors are ready to invest in the development of the
brand and the company, as they have already proved by
doing it, but obviously we are going to take our time in
adjusting and refining the model…Karl Lagerfeld can only
be a global brand and a global business.
Finally you’re making Mr. Karl Lagerfeld eternal?
In the end, we’re developing a brand, and developing a
brand means creating long-term brand equity, and yes,
making it eternal.
notre stratégie de développement. Nous avons d’abord
lancé les montres avec notre partenaire Fossil, qui n’a
jamais connu meilleur lancement depuis sa création. Les
sacs sont également en passe de jouer un rôle majeur,
toujours accessibles en terme de prix et fidèles aux codes
fondamentaux de KL.
Lorsque vous avez débuté en tant que marque
numérique, saviez-vous que vous alliez ouvrir des
magasins connectés au réseau ?
Oui, c’était prévu dès le départ. Nous opérons une approche globale pour nous connecter à nos clients. Si
le monde numérique est un des principaux moyens d’y
parvenir, c’est loin d’être le seul. Le consommateur
veut aussi pouvoir visiter un magasin, toucher, sentir, et
plonger dans le monde de la marque, virtuellement ET
physiquement.
Comment pouvez-vous vous permettre d’avoir une
image luxe tout en proposant des prix abordables ?
C’est possible, car nous visons une large cible. Certains
consommateurs, plus matures, peuvent se permettre de
s’offrir des articles très chers, comme une robe de soirée
à 1 500 euros, mais il y a aussi l’étudiant de 20 ans, qui
achète un T-shirt à 90 euros.
Quelle est votre stratégie vis-à-vis des magasins
multimarques ?
Nous nous concentrons sur certaines enseignes, telles
que Selfridges, Harrods, Harvey Nichols, etc., ou sur
celles qui sont en mesure de présenter la marque dans
son intégralité. Nous avons des partenaires tels que Colette, Luisaviaroma… essentiellement à des fins d’image.
Nous sommes également distribués sur d’autres points
de vente multi-marques, mais nous sommes très sélectifs.
En Europe, nous en comptons peut-être entre 50 et 60…
Et qu’en est-il de l’Asie ?
Nous nous engageons très fortement sur ce continent,
où nous avons ouvert notre premier magasin à Shanghaï.
Pour ce faire, nous avons recruté l’ancien PDG de Burberry Chine, Andrew Cai, qui a commencé à mettre en
place une équipe très « musclée ». D’ici l’été 2014, nous
devrions avoir environ 10 boutiques en Chine.
Avez-vous l’intention de lancer d’autres types de
produits ?
Notre grand lancement à venir sera, au printemps prochain, une ligne de parfums pour homme et pour femme,
en licence avec Interparfums, soutenu par une importante campagne de communication.
Sur quels critères décidez-vous qu’un article sera
produit en interne ou sous licence ?
Nous prenons cette décision en fonction de l’importance
stratégique de l’article pour la marque et du savoir-faire
qui nous manque. Nous ne pourrions pas, par exemple,
avoir un meilleur licencié pour les montres que Fossil. Ils
sont déjà partenaires de Burberry, Michael Kors…
Et comment choisissez-vous votre co-branding ?
Nous recevons chaque jour beaucoup de propositions de
co-branding. Et notre règle consiste systématiquement à
dire « non » (sourires). Car le projet doit être ­créatif, drôle
et ironique. Par exemple, si vous prenez Shu U
­ emura, le
partenariat que nous avons créé est amusant, mais il a
également un lien avec Karl (Karl dessine avec les ombres
à paupières Shu Uemura, ndlr). Il faut que cela résonne
avec Karl Lagerfeld, en tant que marque et que le rapprochement soit naturel.
PHOTO: KARL LAGERFELD
DISTRIBUÉ PAR FOSSIL FRANCE – 03 88 02 18 18
Evaluez-vous ce que vous investissez et quand pensezvous avoir un retour sur investissement ?
Ce n’est pas une stratégie à court terme fondée sur un
​​
retour rapide. Je ne peux pas vous donner une date précise de retour sur investissement, parce que nous ne
communiquons pas sur les chiffres. Mais je peux vous
assurer que nos investisseurs sont prêts à investir dans la
construction de la marque et de l’entreprise, comme ils
le prouvent déjà. Mais nous allons bien sûr prendre notre
En réalité, grâce à vous, Karl Lagerfeld, est éternel ?
Nous bâtissons une marque, et sa construction signifie la
création d’une image à long terme. En ce sens, nous le
rendons éternel, effectivement.
A few key moments
in the story
L’histoire en quelques
moment clefs
1984, Karl Lagerfeld founds his eponymous
label, managed by Bidermann, along with
his activities as artistic consultant for Chanel, Fendi and others. He becomes one of
the first freelancers in fashion, and still is
today. The label was successively managed
by Cora Revillon (1987) then Richemont
(1991).
1984, Karl Lagerfeld crée sa griffe éponyme, gérée par Bidermann, en parallèle
de ses activités de conseiller artistique
pour Chanel, Fendi et d’autres. Il devient
ainsi l’un des premiers freelance de la
mode, statut qu’il conserve à ce jour. La
marque sera ensuite administrée par Cora
Revillon (1987) puis Richemont (1991).
From 1998 to 2004, Karl Lagerfeld takes
his labels and renames it: Lagerfeld Gallery.
De 1998 à 2004, Karl Lagerfeld récupère sa
marque et la rebaptise : Lagerfeld Gallery.
2004: H&M contacts Karl Lagerfeld for a
capsule designer collection. It was the first
of that type. On November 12, Karl’s face
was in all the store windows, becoming a
fashion icon for the general public.
2004 : H&M contacte Karl Lagerfeld pour
une collection capsule créateur. C’est la
première du genre. Le 12 novembre, le
visage de Karl s’affiche sur toutes les vitrines, il devient une icône de mode pour
le grand public.
2005: Tommy Hilfiger acquires the label and
renames it Karl Lagerfeld. 2006, Tommy
Hilfiger was bought by Apax, multi-national
in capital investments and venture capital.
2010/2011: Karl Lagerfeld becomes the
sole property of Apax. This was a period of
reflection.
January 25, 2012: Launch of the new concept, Masstige, uniting mass consumption
and prestige, exclusively on the Internet
(Net-a-porter for women, then Luisaviaroma
for men the following season).
30
temps pour ajuster le modèle, l’affiner… une marque et
une entreprise mondiale, c’est la seule façon d’aborder
Karl Lagerfeld.
February 2013: Inauguration of the first
Karl Lagerfeld shop in blvd Saint Germain,
the designer’s favorite neighborhood…
followed by shops in Amsterdam, Paris Le
Marais, Berlin, Munich, Beijing, Shanghai
and soon, many others…
2005 : Tommy Hilfiger acquiert le label
qu’il renomme Karl Lagerfeld. 2006, Tommy Hilfiger est racheté par Apax, multinationale de capital-investissement et de
capital-risque.
2010/2011 : Karl Lagerfeld devient seule
propriété d’Apax. Il s’agit d’une période de
réflexion.
25 janvier 2012 : Lancement du nouveau
concept, le Masstige, alliance de consommation de masse et de prestige, en exclusivité sur Internet (Net-a-porter pour la
femme, puis Luisaviaroma pour l’homme
dès la saison suivante).
Février 2013 : Inauguration de la première
boutique Karl Lagerfeld bd Saint-Germain,
quartier de prédilection du designer… Suivront les boutiques d’Amsterdam, Paris Le
Marais, Berlin, Munich, Pékin, Shanghaï et
bien d’autres très prochainement…
Antonella di Pietro
Senior Vice President Accessories
Interview by / Propos recueillis Florence Julienne
The dashing Italian forged her skills during her art studies in NY and experience with her own
label, then in luxury (Carolina Herrera, Ferragamo, Ungaro, Giambattista Valli, Kenzo and Gucci).
She works between Amsterdam, Italy and Paris. Des études d’art à NY, une expérience en nom
propre puis dans le luxe (Carolina Herrera, Ferragamo, Ungaro, Giambattista Valli, Kenzo et Gucci)
ont forgé l’expertise de cette pimpante Italienne, qui se partage entre Amsterdam, l’Italie et Paris.
What is the label’s DNA?
Black and white, rock and roll – zippers,
studs, chains, spikes, buffalo leather – fun,
affordable luxury and models that are easy
to wear. For SS14, we have added color while
maintaining a touch a black to recall our
DNA. Bags make a statement for the label
because they complete the woman’s look. In
order to do this, we analyzed the best sales
in terms of style, size and function.
How many bags do you make per season?
We have made almost 40,000 pieces after two seasons.
Highest sales are for the Zip Line and the Matelassé, however the Chic Line also sold well. SS14 is the first season
that has 10 lines. Retail prices vary between 430 euros
(with a 2.8 recommended margin for our distributors) to
280 euros. 65% of the collection is less than 500 euros.
What about shoes?
10,000 shoes are manufactured. There again, the SS14
season will have 28 models, compared to only 2 for FW13,
not counting the extended color range. The amount that
we offer in the showroom corresponds to what we want to
deliver so that we do not have to cancel production. The
collection is planned for efficient production. As for style,
we favor comfort along with the label’s DNA.
Quel est l’ADN de la marque ?
Le noir et blanc, le rock – zips, clous,
chaînes, picots, cuir Buffalo –, le fun,
le luxe accessible et des modèles
faciles à porter. Pour le PE14, nous
avons intégré la couleur en conservant toujours une touche noire pour
rappeler l’ADN. Les sacs sont le « statement » de la marque car ils complètent
l’allure de la femme. Pour ce faire, nous
avons analysé les meilleures ventes, en
termes de style, taille et fonctionnalité.
Combien fabriquez-vous de sacs par saison ?
Nous atteignons presque 40 000 pièces après deux saisons. Les ventes sont principalement concentrées sur la
Zip Line et le Matelassé, mais la Chic Line a bien fonctionné. Le PE14 est la première saison qui compte 10 lignes.
Le prix retail varie de 430 euros (avec une marge conseillée à nos distributeurs de 2,8) à 280 euros. 65 % de la
collection se situe en dessous de 500 euros.
Quid des chaussures ?
10 000 chaussures sont fabriquées. Là encore le PE14 va
présenter 28 modèles contre 2 pour AH13, sans compter
l’extension couleur. La quantité proposée en showroom
correspond à ce que nous voulons livrer pour ne pas avoir
à annuler les productions. La collection est prévue pour
31
Where do you manufacture?
We have done a lot of work in our factories in Korea and in
Hong Kong: the cost is slightly higher, but we can produce
models with various Italian style crafting. It is very hard
to find Chinese-made products that are made as well. The
shoes are made in Italy.
How many people work in accessory design?
15 people, 4 are based in Amsterdam where the Organization and Development departments are also located.
Creative meetings take place in Paris.
How do you work with your licensees?
We send them a mood board at the beginning of the season.
The designers work on their own and then present us with
their projects. The Karl Lagerfeld House either validates
the final result or not.
What about co-brandings?
Many of the co-brandings are managed by
Karl (Melissa, Dupont…). The luggage
section for Augusta helicopters was
managed by Sophie de Langlade
(collections manager, editor’s
note) in terms of creativity.
Augusta took care of the technical, more specific aspect.
Visually, you use Karl
Lagerfeld’s face a lot, don’t
you?
It is the label’s idea, but we
must use it in a very subtle way.
Incredibly, the top sales in scarf
shops is the one with Karl’s head.
The all-over pattern is in fact very
subtle.
Geometric
Your products are on the crest of
All Over Head Scarf
trends, who detects them?
Karl. He really has a sense for what is trendy.
He detects a trend and always targets the product
that buyers will want. He is the one who asked me to make
the Creeper.
If you miss a trend, how reactive are you to put it in
the shop?
We have our collection and we have what we call the “fast
injection”, only made in Italy. After the digital presentation
of the product via Net-à-Porter, Selffridges or Harrods…we
design prototypes in two weeks then we send them into
production and they are delivered two months later. As
soon as we feel that a trend needs to be injected, we are
prepared. A portion of my team is dedicated to that pole.
32
Does the label want to create in order to impose new
models?
No, because our priority is to make a trendy product that
is affordable and easy to wear. We are not going to invent
the new uncomfortable shoe or try to be the first to make
a shape that doesn’t work in the end. It is important to
find the right balance between quality and affordable price.
avoir une « efficiency in production ». Pour le style, nous
privilégions le confort, tout en reprenant l’ADN de la
marque.
Où fabriquez-vous ?
Nous avons fait un gros travail dans nos usines en Corée
et à Hong Kong ; le coût y est un peu plus élevé mais
on peut produire des modèles « à l’italienne », avec des
façons différentes. C’est très difficile de trouver du made
in China qui soit aussi bien fait. Les chaussures sont
made in Italy.
Combien de personnes travaillent au design
des accessoires ?
15 personnes dont 4 sont basées à Amsterdam, où sont
également installés les services Organisation et Développement. Les réunions créatives se déroulent à
Paris.
Comment collaborez-vous avec vos
licenciés ?
Au début de la saison, un mood
board leur est envoyé. Les designers travaillent de leur côté,
puis nous présentent leurs projets. La maison Karl Lagerfeld
valide ou non le résultat final.
Quid des co-brandings ?
Beaucoup de co-brandings
sont dirigés par Karl (Melissa,
Dupont…). La partie bagages
des hélicoptères Augusta a été
gérée avec Sophie de Langlade
(responsable des collections,
ndlr) en termes de créativité.
Augusta s’est occupée de la partie
technique, plus spécifique.
Visuellement, vous jouez beaucoup sur
le visage de Karl Lagerfeld ?
C’est l’idée de la marque mais nous nous devons
de l’utiliser très subtilement. Cela paraît incroyable,
mais la première vente en boutique d’écharpes est celle
avec la tête de Karl. La subtilité, c’est, par exemple, le
« all-over ».
Les produits que vous proposez surfent sur la tendance,
qui les hume ?
Karl. Il a vraiment le sens de l’air du temps. Il reconnaît
la tendance et cible toujours le produit qui va être plébiscité par les acheteurs. C’est lui qui m’a demandé de faire
la Creeper.
Si une tendance vous a échappé, quelle est votre
capacité à être réactifs pour la proposer en boutique ?
Nous avons notre collection et ce que nous nommons la
« fast injection », uniquement made in Italy. Après la présentation digitale du produit via Net-à-Porter, Selffridges
ou Harrods… nous concevons les prototypes en deux
semaines, puis nous les envoyons en production et ils
sont livrés deux mois plus tard. Dès que nous pressentons
qu’une « trend » nécessite une injection, nous sommes
préparés. Une partie de mon équipe est consacrée à ce
pôle-là.
La marque a-t-elle la volonté de créer pour imposer de
nouveaux modèles ?
Non. Il s’agit avant tout de faire un produit à la mode,
accessible et facile à porter. Nous n’allons pas inventer la
nouvelle chaussure peu confortable ou chercher à être les
premiers à réaliser une forme qui ne marche finalement
pas. La balance entre mode, qualité et prix accessible est
l’équilibre important à atteindre.
K/Katch
K/Zip Bowletto
K/Kreeper Lace Up
K/Klue
K/Koktail Studs Sandal
33
K/Kuilted Mini Handbag
Caroline Lebar
Communication Manager
Interview by / Propos recueillis par Florence Julienne
Faithful to the Kaiser since 1986, she is the key to the label’s dynamics. She knows better than
anyone how to tell the House’s story, from Karl’s love for Choupette (his cat) to geek land, the
label’s current universe. Fidèle au Kaiser depuis 1986, elle est l’élément clef de la dynamique de
marque. De l’amour que Karl porte à Choupette (sa chatte) à l’ère digitale dans lequel le label
s’inscrit aujourd’hui, elle raconte, mieux que personne, l’histoire de la maison.
Is the King Kouturier Kult your main
communication lever?
Karl Lagerfeld became an icon when the
H&M collection came out in 2004. He is one
of the media’s good clients. It was an obvious choice to use his face as a logo.
34
How do you manage his appearances
which are often funny, even impertinent?
It is impossible to say, “Calm down, Karl!” It would not
really benefit me…Karl’s charm is his free expression.
There is no controlling him. He gets good media coverage
with all of his statements. In fact, I sometimes have to
handle touchy situations or misunderstandings.
Do you think that the fact that there is a lot of talk
about him as a person – what he says (Karlism) what
he is – overshadows his creations?
That was the case, however, since his accessories have
come out, in particular leather goods that are in all the
magazines, the problem has been solved.
What is the label’s position?
Karl has always stated that you can have luxury at an
affordable price. That is what we have tried to do in our
shops that offer fun, fresh and purely fashionable products
in a luxury, digital, modern showcase…For example, the
dressing room that turns into a photo booth. We want to
develop a very large product range that starts at 80 euros
Votre principal levier de
communication est le Kulte du
King Kouturier ?
Karl Lagerfeld est devenu une icône
lorsque la collection H&M est sortie,
en 2004. C’est un bon client pour les
médias. Utiliser son visage comme
logo de la marque semblait une évidence.
Comment gérez-vous ses sorties, souvent drôles voire
impertinentes ?
Il est impossible de dire « Karl, calmez-vous » ! Et ce ne
serait pas mon intérêt… La magie de Karl est qu’il s’exprime librement. Il n’y a aucune tentative de contrôle.
Il est médiatique grâce à toutes ses déclarations. Mais
effectivement, je me suis parfois retrouvée dans des situations de crise ou de malentendus.
Pensez-vous que le fait que l’on parle beaucoup de lui,
en tant que personne – ce qu’il dit (Karlism), ce qu’il
est – vole la vedette à ses créations ?
Cela a été le cas, mais depuis l’avènement de ses accessoires, et notamment la maroquinerie, qui paraît aujourd’hui dans tous les magazines, la question ne se pose
plus.
Quel est le positionnement de la marque ?
Karl a toujours affirmé que l’on peut offrir du luxe à un
prix abordable. C’est ce que nous avons essayé de mettre
The shop’s big screen
connects visitors/buyers
with the international
digital community.
In the dressing room,
an iPad can be used
to take and send a photo
to the customer’s
personal page
on Facebook.
Nearly 600,000 people have liked
the label’s Facebook page.
The label wants to develop its
social network.
35
The website is a wall of images
that shows the different facets
of Karl’s world.
for mittens to 1,000 or 1,800 euros for a bag (retail price).
Karl wants to stop making second ranges.
What role do accessories play?
The focus is on accessories and they are spotlighted at the
entrance of our shops.
Are your various collaborations another communication
lever? (see cloud pictogram)
Karl is an extraordinary designer, above the fact that he
is a communicator. That is the reason why people are
interested in him. The strength of our policy relies on the
fact that we have a champion of free expression. Karl lets
people speak and he trusts them. When we sit around the
table to decide how to organize a promotion, we have fun
and feel comfortable and free to offer our suggestions…
What is the role of digital in the label’s development?
At first, the label was supposed to be almost completely
digital. Karl was the first designer to have been invited
to the big Web* convention which brought together the
major players in digital to announce the creation of a digital label in 2011. Our exclusive distributor for women is
Net-à-Porter and Luisa Via Roma for men; however, many
distributors have knocked on our door. Today we are present in large stores and have opened flagship stores (Paris,
Amsterdam, Berlin, Munich).
How does digital fit into your “physical reality”?
We have designed an application that controls the giant
screen in the Saint-Germain-des-Prés shop. It is connected
to our website but there are also applications dedicated
to the shop such as the photo guest book. You can take a
picture of yourself or an object that you like in the collection, make a comment, ask a direct question to Karl and
it becomes part of the community of our international
shops. As the number of shops increases, the community
will grow. We use all technological innovations to connect
our digital shops.
How important are social networks in your work process?
Facebook, Twitter… play a big role in our digital communication. We have over 600,000 FB fans. I choose the
network with the largest audience for the label which
enables me talk to people, post personal photos of Karl,
hold contests or mention expositions that Karl liked…
We are not systematically pushing the product. We use all
vectors that promote brand awareness.
* Next dates for Le Web Paris, December 10 to 12, 2013
en œuvre dans nos boutiques. On propose des articles
à la fois ludiques, frais et purs produits mode, dans un
écrin de luxe, digital, moderne… Par exemple, la cabine
qui se transforme en photo booth. Nous voulons développer une très large gamme de produits, allant de 80 euros
pour des mitaines à 1 000 ou 1 800 euros pour un sac
(prix public). Le propos de Karl est d’arrêter de faire des
secondes lignes.
Quel rôle y jouent les accessoires ?
Le focus porte sur les accessoires, qui sont mis en avant,
notamment à l’entrée de nos boutiques.
Vos différentes collaborations constituent un autre
levier de communication ? (voir pictogramme cloud)
Avant d’être un communiquant, Karl est un designer extraordinaire. C’est la raison pour laquelle on s’intéresse
à lui. La force de notre politique est que nous avons un
champ d’expression libre. Karl laisse la parole aux gens et
il leur fait confiance. Quand nous nous mettons autour
d’une table pour savoir comment nous allons organiser
une promotion, nous nous amusons assez pour pouvoir
imaginer des idées qui paraissent loufoques sur le papier.
La créativité naît du fait que les gens se sentent bien,
libres de leurs propositions…
Quel rôle joue le digital dans le développement de la
marque ?
A l‘origine, la marque devait être presque exclusivement digitale. Karl est le premier créateur à avoir été
convié au grand congrès du Web*, qui réunit les grands
acteurs du digital, pour annoncer, en 2011, la création
d’une marque digitale. Notre distributeur exclusif pour
la femme est Net-à-Porter et Luisaviaroma pour l’homme,
mais de nombreux distributeurs ont frappé à notre porte.
Aujourd’hui, nous sommes représentés dans de grandes
enseignes et nous avons ouvert des points de vente en
nom propre (Paris, Amsterdam, Berlin, Munich).
Comment le digital s’inscrit-il dans votre « réalité
physique  » ?
Dans la boutique de Saint-Germain-des-Prés, nous avons
créé une application qui permet de contrôler l’écran
géant. Celui-ci est connecté à notre site internet mais
dispose également d’applications dédiées à la boutique
comme, par exemple, le guest book photographique. Vous
pouvez vous photographier ou un objet que vous aimez
dans la collection, faire un commentaire, poser une question directement à Karl et cela rentre dans la communauté des boutiques internationales. Plus le nombre de
boutiques augmentera, plus cette communauté grandira.
Nous exploitons toutes les innovations technologiques
pour lier les boutiques au digital.
Quelle est l’importance des réseaux sociaux dans votre
work process ?
Facebook, Twitter… jouent un grand rôle dans notre
communication digitale. Nous sommes à près de 600 000
fans FB. Pour la marque, je choisis le réseau à plus large
audience, qui me permet de parler aux gens, de poster
des photos personnelles de Karl, de faire des concours
ou de citer les expositions que Karl a aimées… Nous ne
sommes pas dans une mise en avant systématique du produit. Nous utilisons tous les vecteurs qui soutiennent la
connaissance de la marque.
* Prochaines dates de Le Web Paris, du 10 au 12 décembre 2013
Karl Lagerfeld
Karl and the young breed of artists. Karl et la jeune garde artistique
By / Par Nathalie Levray
Karl Lagerfeld is always on the lookout and knows how to spot emerging new talent. Who are these
artists? C+ introduces them. A l’affût du monde, Karl Lagerfeld sait distinguer les signatures de la scène
émergente. Qui sont ces artistes ? C+ fait les présentations.
Simone Legno “I live tokidoki”
The US-based Italian artist, creator of Tokidoki, is working
when he sketches in a notebook, scans on his computer
or uses brushes and paint on a canvas. Tokidoki is a small
stylized plastic character who represents a feeling, a mood
or an influence. It is also Simone Legno’s universe, his
art form. “Because,” he says, “tokidoki conveys an emotion, a unique form of beauty that reveals everything that
reality cannot.” For ten years, he has imagined, lived and
dreamed his works. “A passionate artist, dedicated body
and soul to tokidoki,” as he likes to define himself. His
style comes from pop culture from Asia, Europe and the
USA. Inspired by kawaii culture, an aesthetic, childlike
manner to approach things, the tokidoki world is “happy
and adorable, mischievous and pure as well as provocative
and sophisticated.” Simone Legno combines opposites to
create harmony in this universe, “good and bad, sweet and
sour, silly and serious…”
Simone Lego « Je vis tokidoki »
Un croquis sur son carnet et un scan sur son ordinateur
ou face à une toile, avec pots et pinceaux, cet artiste italien vivant aux USA, créateur de tokidoki, travaille. Tokidoki, c’est un petit personnage de plastique, stylisé pour
représenter un sentiment, une sensibilité ou un affect.
C’est aussi tout l’univers de Simone Legno, une forme
d’art. « Car, dit-il, le tokidoki donne de l’émotion, une
forme unique de beauté et révèle tout ce que la réalité ne
donne pas ». Depuis dix ans, ses œuvres, il les imagine, les
vit, les rêve. « Un artiste passionné, voué corps et âme à
tokidoki », comme il aime se définir. Son style emprunte
à la culture pop, qu’elle vienne d’Asie, d’Europe ou des
USA. Inspiré par la culture kawaii, façon esthétique et
enfantine d’appréhender les choses, le monde tokidoki
est « heureux et adorable, espiègle et pur mais aussi provocant et sophistiqué ». Dans ce monde-là, Simone Legno
crée l’harmonie en mélangeant les opposés, « le bon et le
mauvais, le doux et l’acide, le stupide et le sérieux… ».
37
BL67 A poet on canvas
38
BL67, a self-taught French artist who works in Paris, takes
inspiration from pop art, comic strips, science fiction,
religion and nature. He transposes Magritte’s surrealist
poetry, Miro’s simplicity, Glen Baxter’s absurd sketches,
Boris Vian’s sonnets or writer Eric Chevillard’s “wellthought reflections” on canvas. The man says that he is “in
love with drawing and ideas”, and admits to “liking to look
for simple and quirky ideas.” He is very proud of his series
called “Prices”, price tags glued on canvases. The way he
set their price is an example of his humor. For example,
the canvas called “259 euros” composed of 259 tags for
1 €, costs 259 €. “Therefore,” comments the artist, “if
the work becomes more valuable someday, the gain will
be easy to calculate.”
BL67 Un poète sur la toile
S’il s’inspire du pop art, de la bande dessinée, de la
science-fiction, de la religion, de la nature, BL67, artiste
français autodidacte travaillant à Paris, transpose aussi
dans son travail la poésie surréaliste de Magritte, la simplicité d’un tableau de Miro, les dessins absurdes de Glen
Baxter, les sonnets de Boris Vian ou « les pensées toujours
bien pensées de l’écrivain Eric Chevillard. ». L’homme se
dit « amoureux du dessin et des idées », avoue « aimer
chercher des idées simples et décalées ». Il est très fier
de sa série intitulée « Prices », étiquettes de prix collées
sur des toiles. La façon dont il a fixé leur prix illustre
son humour. Par exemple, la toile intitulée « 259 euros »,
composée de 259 étiquettes de 1 €, est à 259 €. « Ainsi,
commente l’artiste, si l’œuvre prend un jour de la valeur,
la plus-value sera facile à calculer. »
Ilovedust A creative team
The multi-disciplinary creative group from Portsmouthland
(Great Britain) started the adventure with only 2 in 2003
and currently includes about twenty designers “who work
harder and sleep less than anyone else.” The advantage
is to “diversify talents; work on a multitude of projects
anywhere in the world and to add young, gifted designers
to the team.” Ilovedust is distinctive for its cool, innovative design and a story that tells the tale of work that is
planned and carried out as a group. The fun style is inspired
by street culture; however, Ilovedust has a different way of
looking at it. The unique universe is demonstrated “in the
details, the small hidden areas in a drawing where you can
slip in for fun.” They are announcing the soon addition of
a new facet for their art which will be revealed in a project
with Nike in New York.
Mily Kadz, artists management, production & content,
represents the group.
Ilovedust Une équipe à la création
Commencée à deux en 2003, l’aventure de ce collectif
créatif multidisciplinaire de Portsmouthland (GrandeBretagne) se poursuit, aujourd’hui, avec une vingtaine de
créateurs « qui travaillent plus dur et dorment moins que
les autres ». L’avantage est de « diversifier les talents, travailler sur une multitude de projets n’importe où dans le
monde, intégrer de jeunes designers doués ». La fabrique
de Ilovedust est marquée par un design cool, innovant
et une histoire racontée à travers un travail pensé et
réalisé en commun. Le style ludique est inspiré par la
culture street, mais le regard que porte Ilovedust diffère.
Son univers particulier se lit « dans les détails, dans les
petites zones cachées du dessin où l’on peut se faufiler
pour s’amuser. ». Ils annoncent pour bientôt une nouvelle
facette de leur art, qui sera révélée dans un projet signé à
New York, avec Nike.
Le collectif est représenté par Mily Kadz, artists management, production & contents.
39
Shin Tanaka Paper toy
40
The Japanese designer is unique on the world scene,
and began created paper toys in his room in 2005. Shin
Tanaka does not belong to any artistic trend. He claims to
have “created his own movement, a genuine culture, the
art of the paper toy, now an element of modern art.” His
creations are exclusively made of paper, combining the art
of folding, the use of colors and lines from street culture.
Recognized by Karl Lagerfeld, as well as by famous labels
such as Issey Miyake, Uniqlo and Adidas, inspired by reactions to other art forms such as music, cinema or fashion,
Shin Tanaka develops creates for two areas. Paper toys that
are specifically designed for events or exhibitions. Or virgin
patterns that are available for download on the internet.
“Because, explains the designer, everyone is an artist and
can express himself with my paper toys.” Shin Tanaka will
exhibit twenty unique pieces during the Parcours SaintGermain in Paris, October 17 to 27.
Mily Kadz, artists management, production & content,
represents Shin Tanaka.
Shin Tanaka Jouet en papier
Unique sur la scène mondiale, ce designer japonais, a
commencé à créer des jouets en papier dans sa chambre,
en 2005. Shin Tanaka n’appartient à aucune tendance
artistique. Il revendique « créer son propre mouvement,
une culture à part entière, l’art du « paper toy », désormais
composante de l’art moderne. ». Des créations exclusivement en papier, qui associent l’art du pliage, l’usage des
couleurs et les lignes de la culture de la rue. Reconnu
par Karl Lagerfeld, mais aussi par des enseignes réputées
comme Issey Miyake, Uniqlo ou encore Adidas, nourri de
ses sensations face à d’autres formes d’art, comme la musique, le cinéma ou la mode, Shin Tanaka conçoit son travail autour de deux axes. Des jouets en papier spécifiquement créés pour des événements ou des expositions. Ou
des gabarits vierges diffusés sur internet et à télécharger.
« Car, explique le designer, chacun est un artiste et peut
s’exprimer grâce à mes paper toy ». Shin Tanaka exposera
vingt pièces singulières dans le cadre du Parcours SaintGermain, à Paris, du 17 au 27 octobre.
Shin Tanaka est représenté par Mily Kadz, artists management, production & contents.
IMPULSE
KARLISM
I AM LIKE A CARICATURE OF MYSELF. IT IS LIKE A MASK. FOR ME, THE VENICE CARNIVAL LASTS ALL YEAR LONG.
>
>
F
r
o
m
S
ch
o
ol
>
>
Fashion schools are a breeding ground. C+ offers you to discover
the 2013 graduation projects. Here are their proposals fresh,
amazing, sometimes disturbing, but still tempting.
Les écoles de mode sont le premier vivier des futurs talents.
C’est pourquoi C+ leur a demandé de nous communiquer
leurs projets de fin d’études. Voici leurs propositions neuves,
étonnantes, parfois perturbantes, mais toujours alléchantes.
Florilège.
Esmod Paris
Qi Hu
42
A special thank to Serena Simonini (Economic
Promotion Agency of Tuscany), without whom this
file couldn’t have succeed. Un remerciement tout
particulier à Serena Simonini (Agence de
promotion économique de Toscane), sans qui
ce dossier n’aurait pu être réalisé.
ArtEZ academy of Art & Design Arnhem
Steven Visser
Studio Berçot Paris
Stéphanie Vendryes
©
E.
Fu
n
gh
Rhode Island School of Design Rhode Island
Julia Min
Fashion Institute of Technology New York
Abagail Wagner
Domus Academy Milano
Olga Jazepova
Istituto Marangoni Milano
Gianqian Deng
tnauqiP
i
> From School >>>
ArtEZ academy of Art & Design Arnhem
Mark Sturkenboom
Fashion Institute of Technology New York
Rachel Bohn
Lover’s funerary urn
44
London College of Fashion
Chaemin Hong
Bunka Fashion College Tokyo
Misako Ishii
ESMOD Paris
Yu Shan Chen
45
Polimoda Florence
Hee Hyung Cho
Central Saint Martins School London
Nei Akiko
> From School >>>
Polimoda Florence
Breno Cintra Pugliesi
Polytechnic University-School of Design Hong Kong
Felix Tai Pomch
Studio Berçot Paris
Seung Eun Lee (Nicky)
46
Istituto Marangoni Milano
Giovanni Luca Valentini
Bunka Fashion College Tokyo
Ayano Matsuki
Ioannis GUIA
Une
Uneannée
année
de
destyles
styles
Ioannis GUIA
365 jours
12 basiques
365
jours!
et vous
12 basiques
et vous !
> From School >>>
London College of Fashion
Hyun Seon Jeon
Central Saint Martins School London
Percy Lau
Polytechnic University-School of Design Hong Kong
Oliver Lehtonen & Timothy Wan/TimoAccessories
Hiko-Mizuno college of jewelry Tokyo
Noboru Matsumoto
Central Saint Martins School London
Payson Ni
Craft
The Leather 2013
A creative partnership between tanning
expertise from tanners in the Tuscany
region and students from the biggest fashion
schools in the world.
This award was given at the Le Cuir à Paris
trade show on September 18.
Une collaboration créative entre le savoirfaire des tanneurs de la région de Toscane
et les étudiants des plus grandes écoles de
mode internationales.
Ce prix a été décerné sur le salon
Le Cuir à Paris, le 18 septembre dernier.
Hiko-Mizuno College of Jewelry, Tokyo
Eisuke Yoshikawa
49
#
#
# Trend #
Gigi Burris
Poetic hats Chapeaux poétiques
50
“I have always loved hats!” states Gigi Burris, 26, with
sparkling eyes and radiant smile among her creations
that fill her New York apartment and workshop. That
day she was wearing a surprisingly delicate, lightweight
white sailor hat with a discreet black ribbon adorned with
rhinestones and agates. “It’s a new twist to a classic shape,”
explains the young woman, summing up the essence of
her success. The young milliner has reinvented the art of
hat making. She studied at New York’s famous Parsons
School of Design and spent a year in Paris where she fell
in love with a haberdashery shop in the rue Monsigny, “it
gave me a taste for vintage and details.” She came back
to New York with new ideas and a vocation. In 2009, she
designed a hat collection for her final school project and
won the prestigious designer of the year award from Parsons.
The press noticed her and her career was launched. Her
work stands out for artisan, local craftsmanship with a
unique style, “somewhere between girly and strange, like a
combination between the world of princesses and something
gothic.” She designs hats in felt, straw, with light touches of
feathers, such as peacock feathers, silk flowers or alligator
skin details, “because I grew up in Florida,” she mentions
with a laugh. Her designs take us away, giving us the
impression of entering the pure cinematographic universe
of Sofia Coppola or Tim Burton’s tortured world. As she
prepares her fourth collection (spring 2014), Gigi Burris is
already distributed by Kirna Zabete in New York, Colette and
Valery Demure’s online showroom. Hats off! ID.
VALERY DEMURE
« J’ai toujours adoré les chapeaux ! », lâche simplement
Gigi Burris, 26 ans, les yeux pétillants et le sourire
radieux, au milieu des créations qui peuplent son
appartement et atelier new-yorkais. Ce jour-là, elle porte
un chapeau de marin blanc, surprenant de délicatesse
et de légèreté, entouré d’un discret ruban noir orné de
strass et d’agates. « C’est une forme classique revisitée »,
nous explique la jeune femme, résumant ainsi ce qui fait
sa force et son succès. La jeune modiste a su réinventer
l’art du chapeau. Formée à Parsons, célèbre école newyorkaise de design, elle passa une année à Paris, où elle
tomba amoureuse d’une mercerie, rue Monsigny, « me
donnant le goût du vintage et du détail ». Elle revient
à New York avec des idées, et une vocation. En 2009,
son travail de fin d’études est une ligne de chapeau,
récompensée par le prestigieux prix Parsons du créateur
de l’année. La presse la remarque et la voici lancée,
se distinguant par une fabrication artisanale, locale,
et un style unique, « flottant entre le girly et l’étrange,
comme un mélange entre l’univers d’une princesse et
quelque chose de gothique ». Elle crée des chapeaux
de feutre, de paille, allégés avec des plumes, comme
des plumes de paon, des fleurs en soie ou des détails en
peau de crocodile, « car j’ai grandi en Floride », glisse-telle en riant. Ces créations nous transportent, donnant
l’impression de passer de l’univers cinématographique
épuré de Sofia Coppola à celui torturé de Tim Burton.
Préparant sa quatrième collection (printemps 2014),
Gigi Burris est déjà distribuée chez Kirna Zabete à
New York, Colette ou encore par le showroom en ligne
de Valery Demure. Chapeau bas. ID.
VALERY DEMURE
51
Trend
Argument
Geometry 2.0 Géométrie 2.0
A graduate in Art Design, Parisian Anne Sophie Chhim takes inspiration from
the Bauhaus and Memphis movement for her geometric jewelry that she calls
“minimal art objects”. The circle, after the diamond and triangle, is based on
the principle of repetition while playing with light and color, like a puzzle. Her
new collection, 2.0, favors pastels and shaded colors. An ultra-contemporary
formal and graphic concept. NG.
Diplômée en Art Design, la Parisienne Anne Sophie Chhim puise dans le
Bauhaus et le mouvement Memphis, l’inspiration géométrique de ses bijoux,
qu’elle baptise « objets d’art minimal ». Le cercle, après le losange et le
triangle, se décline sur le principe de la répétition tout en jouant avec la
lumière et la couleur, façon puzzle. Sa nouvelle collection 2.0 fait la part belle
au pastel et aux nuances dégradées. Un concept formel et graphique ultra
contemporain. NG.
© C. Desheulles/Première Classe
Cambridge Satchel
The Brit It Bag! Le it cartable british !
52
School is never over for Julie Deane, British homemaker who made an old-school
satchel into a cult fashion object! To think it all started with a mother who wanted to
earn some money so that her daughter, a victim of bullying, could go to a new school…
With an investment of 600 £, she created an old-fashioned UK made leather satchel in
2008 that today, everyone wants to get their hands on! The Cambridge Satchel comes
in a multitude of colors and is an “it bag” distributed in about one hundred multi-brand
shops, department stores and two flagship stores in England. JAG.
L’école n’est jamais finie pour Julie Deane, mère au foyer british qui a transformé
un cartable old-school en objet fashion culte ! Et dire que tout est parti d’une envie
de gagner de l’argent pour offrir à sa fille, victime de harcèlement, une nouvelle
école… Avec 600 livres investis, elle a créé en 2008 ce sac rétro en cuir fabriqué in
UK que désormais tout le monde s’arrache ! Décliné dans une multitude de couleurs,
le Cambridge Satchel est un it bag distribué dans une centaine de multimarques, des
grands magasins ainsi que dans deux boutiques en propre en Angleterre. JAG.
Sophia
Webster
Oh so British pop shoes
Des chaussures pop oh-so-British
After having assisted English shoemaker,
Nicholas Kirkwood – her mentor – Sophia
Webster wowed the fashion world by launching
her first SS2013 collection in acidulated pop
colors that immediately appealed to stars such
as Rihanna. Glitter, polka dots or leopard: the
young British woman who wants to bring out
“the little girl who likes to dress up” in every
woman, dares to combine, on the edge of being
kitsch but never quite giving in to it. Her girly
shoes are already in a lot of concept stores and
department stores. JAG.
Après avoir assisté le chausseur anglais
Nicholas Kirkwood – son mentor – Sophia
Webster a épaté le monde de la mode en
lançant une première collection SS2013 aux
couleurs pop acidulées qui a immédiatement
séduit des stars comme Rihanna. Paillettes,
pois ou encore léopard : la jeune British, qui
veut révéler chez la femme « la petite fille
adorant s’habiller », ose les mélanges, surfant
avec le kitsch sans jamais y sombrer. On trouve
déjà ses chaussures girly dans de nombreux
concept stores. JAG.
53
SucceSS
€
St o r y £
$
¥
€
Maison Pourchet
International French Touch
For the Maison Pourchet’s anniversary, C+ recounts the dynamics since Karine Dupont’s
arrival as artistic director, who has promoted House legacy to benefit the future.
A l’occasion de l’anniversaire de la Maison Pourchet, C+ retrace la dynamique mise en place
depuis l’arrivée de sa directrice artistique, Karine Dupont, qui a su valoriser
les atouts du passé pour en faire une force d’avenir.
54
Her universe is populated with Cocteau,
Prévert, Schiaparelli, Steinberg, Boubat...
Strong influences, often blessed by the
idealistic dream to believe that tomorrow’s world will be better. Karine Dupont
enrolled in the Ecole de la Chambre Syndicale de la Couture and the Institut
Français de la Mode, where she developed a strong penchant for accessories and
very early on, founded her own eponymous
leather goods label. In 2010, she became artistic director
for the Maison Pourchet, returning to the label’s DNA, thus
repositioning the century-old label’s codes in modernity.
Dans son univers, se croisent volontiers Cocteau, Prévert,
Schiaparelli, Steinberg, Boubat... Des influences fortes,
souvent bénies par la douce utopie (ou non ?) de croire
que demain le monde sera meilleur. Inscrite à l’Ecole de
la Chambre Syndicale de la Couture et à l’Institut Français
de la Mode, Karine Dupont se découvre un goût prononcé
pour l’accessoire et très vite crée sa marque de maroquinerie éponyme. En 2010, elle prend la direction artistique
de la Maison Pourchet, renouant avec l’ADN de marque et
redéfinissant dans la modernité les codes de cette maison
centenaire.
Updating emblematic codes, Madison canvas
La modernisation des codes emblématiques,
la toile Madison
In 1970, Madison canvas that was waterproofed, produced
in serigraphy, coated and grained, was intended for luggage
manufacture. Today it continues with the label’s emblematic colors: navy blue, red and green. A new collection of
small leather goods accessories pays tribute to canvas,
­giving it new energy with a brightly colored number, identifying each model in the line. Along with the logo –the
Belfort lion head, from where the Maison originates, with
three rings– they are the label’s basic visuals. Imperméable,
sérigraphiée, cirée et grainée, cette toile, initialement
destinée en 1970 à la fabrication de bagages, pérennise
les couleurs emblématiques de la marque : marine, rouge
et vert. Une nouvelle collection de petite maroquinerie la
célèbre et lui donne un second souffle, avec l’inscription
d’un chiffre de couleur vive, identifiant chaque modèle de
la ligne. Avec son sigle – la tête du lion de Belfort, d’où est
originaire la Maison, frappé de trois anneaux –, ils constituent les principaux fondamentaux visuels de la marque.
The creation of the legendary “110” bag
La création du sac iconique, le “110”
The bag that celebrates the 110th anniversary of the Maison Pourchet, illustrates its “made in France” skills and
creativity. The pure lines demonstrate the legacy of expertise and timeless elegance combined with a contemporary
shopping bag with an urban look. The limited series has
110 numbered pieces made in nubuck, specifically created
for the occasion and available in full-grained leather in the
boutique version. Ce sac, qui célèbre cette année les 110
ans de la Maison, illustre
son savoir-faire et sa créativité Made in France. Par
ses lignes pures, il signe
l’alliance de l’expertise,
de l’élégance intemporelle
reçue en héritage avec la
modernité d’un shopper à
l’allure urbaine. Une série
limitée, composée de 110
pièces numérotées en
nubuck, est spécialement
éditée à cette occasion et
déclinée en cuir grainé
dans sa version boutique.
©X. Bellanger
The expertise of Karine Dupont
L’expertise de Karine Dupont
The means to attract on the international
scene: multi-channel communication
Les armes de séduction à l’international,
une communication multi-canale
The Maison Pourchet chose to open its flagship store in the
heart of one of the most legendary, international squares
in Paris: the Place des Vosges, located in the Marais district. Karine Dupont imagined the shop as a sober, refined,
distinctively contemporary area that enables one to (re)
discover the Maison’s current universe. However, building a new brand image does not stop there! A dynamic
communication policy redefines the visual identity, based
on new digital communication tools using an aggressive
multimedia strategy. The Maison Pourchet is also currently
revamping its website and plans to open an e-shop by the
end of October 2013. C’est au cœur de l’une des places
les plus mythiques et internationales de Paris, place des
Vosges, située dans le quartier du Marais, que la Maison
Pourchet a choisi d’ouvrir sa boutique amiral. Imaginé
par Karine Dupont, cet écrin sobre, raffiné, résolument
contemporain, permet de re(découvrir) l’univers de la
Maison dans sa version actuelle. Mais la construction de
la nouvelle image ne s’arrête pas là ! Une politique de
communication dynamique redéfinit l’identité visuelle
et, s’appuyant sur de nouveaux outils de communication
digitaux novateurs, met en place une stratégie multimédia offensive. La refonte du site internet est également
en cours et la Maison Pourchet prévoit l’ouverture de son
e-shop fin octobre 2013.
55
... . -. -.. ...
H--ite. ch..-nomad ...
Jambox by Jawbone
Artistic expression
What is left of the Bohemian
lifestyle? This!
iPhone Kase
Karl Lagerfeld
Nomad accessories, co-brandings
or artist signatures, open the trail
for mass consumer aesthetics.
Art has become a sales pitch
that flatters the senses, ego and
invites consumers to spend more.
The growing “art business”, in
particular through technology,
is part of what philosophersociologist, Gilles Lipovetsky,
describes in his last essay: “Capitalism has
created a new genre: the art of consuming. It
has democratized beauty. Why should art be
reserved to museums?!” Granted, however,
collecting art for purely market reasons,
which makes us go from industrial capitalism
to a capitalistic art industry, makes us think!
What is left of the Bohemian lifestyle? The
“artistic life” that people under 20 will
(perhaps) never know… FJ.
L’esthétisation du monde. Vivre à
l’âge du capitalisme artiste, Gilles
Lipovetsky et Jean Serroy, éditions
Gallimard
Fantasista Utamaro
for fabrics manufacturer
Komatsu Serein
JW Anderson x Nikon
Make your own artistic cover
with Skin Cover
Zik Parrot by Stark
Signatures artistiques
Que reste-t-il de la bohème ? Ça !
Aiaiai x Kitsuné
Les accessoires nomades, co-brandings ou signatures
d’artistes, ouvrent la voie à un esthétisme de masse. L’art
devient un argument marketing qui flatte les sens, l’ego et
invite les consommateurs à dépenser plus. Cette multiplication
de l’« art business », notamment via la technologie, rentre dans
ce que le philosophe-sociologue Gilles Lipovetsky décrit dans son
dernier essai : « Le capitalisme a créé un genre nouveau, qui est l’art
de la consommation. Il a démocratisé le beau. Pourquoi l’art serait-il réservé aux
seuls musées ? ! ». Certes… Cependant, la récupération de l’art à des fins purement
marchandes, qui nous fait passer du capitalisme industriel à l’industrie capitalistique
de l’art, nous interpelle . Que reste-t-il de la bohème ? De cette « vie d’artiste » que
les gens de moins de 20 ans ne pourront (peut-être) pas connaître… FJ.
L’esthétisation du monde.
Vivre à l’âge du
capitalisme artiste
de Gilles Lipovetsky
et Jean Serroy,
éditions Gallimard
Mobility, accessories for smartphones
by Ora Ïto
Beats by Dr Dre x Colette
BUYERS
FAVORITES
KARLISM
IF I COULD BE REINCARNATED AS A FASHION ACCESSORY, IT WOULD BE A SHOPPING BAG.
Francesco Galli
folli follie
Manager and buyer for 6 Folli Follie shops, Italy
(Bologna, Riccione, Mantua, Verona and Brescia)
Responsable et acheteur des 6 boutiques Folli Follie, Italie
(Bologne, Riccione, Mantoue, Vérone et Brescia)
Interview by / Propos recueillis par Jeanne Angelini, Milano
58
What accessories would you like for
the Spring-Summer 2014 season?
Our major purchases will be handbags.
It is an irreplaceable feminine accessory, an important object that has to
be beautiful. Today, it is very easy to
imitate a look or a trend with the overabundant offer on the fashion market.
However, it is difficult to cheat with
bags and women cannot do without
them.
What colors?
After the spring-summer 2013 season’s
multitude of scarf-like prints, fluorescent shades and colorful patchworks,
we are returning to a more sober palette that is closer to our tradition.
I think that we will continue with winter’s shades of black, grey and petrol
grey, white, dark red and burgundy with
some touches of pastel.
What materials?
The past seasons had a lot of technical
materials and we are going to emphasize natural materials. Women’s outfits will be dominated by cotton, silk
and light wool. For accessories, we are
returning to “second skin” leathers,
in leather or nubuck, as well as more
precious materials such as crocodile
and python.
Prada
Galleria Cavour, 6 - Bologne
Which labels interest you the most
for the SS14 season?
Prada, without a doubt. We appreciate their capacity to innovate, with an
offer that really stands out, is always
very stimulating. It is a real designers’
label: it is able to stand out with unique
products that are very often forerunners to trends.
De quel(s) accessoire(s) avez-vous
envie pour le Printemps-Eté 2014 ?
Le sac sera un achat prioritaire. C’est
un accessoire féminin irremplaçable,
un objet important qui doit être beau.
Aujourd’hui, il est très facile d’imiter un
look ou une tendance avec l’offre pléthorique du marché de la mode. Mais avec
un sac, on peut difficilement tricher.
Les femmes ne peuvent pas y renoncer.
Quelle(s) couleur(s) ?
Après un printemps-été 2013 marqué par une surenchère d’imprimés
façon foulard, de teintes fluo et de patchworks colorés, nous allons revenir à
une palette plus sobre, plus proche de
nos habitudes. Je pense à un prolongement des tonalités de l’hiver, du noir,
du gris dérivant sur le pétrole, du blanc,
du rouge sombre et du bordeaux, avec
quelques touches de pastel.
Quelle(s) matière(s) ?
Les dernières saisons ont connu une
abondance de matières techniques,
nous allons donc mettre l’accent sur le
naturel. Les cotons, soies et laines fines
primeront. Pour les accessoires, nous
allons renouer avec des peausseries
« seconde peau », en cuir ou en nubuck,
ainsi que des matériaux plus précieux,
tels que le crocodile ou le python.
Sur quelle(s) marque(s) allez vous
particulièrement porter votre attention pour le PE14 ?
Prada, sans aucun doute. Nous apprécions sa capacité d’innovation, avec
son offre qui sort vraiment du commun,
toujours très stimulante. C’est une vraie
marque de créateurs : elle réussit à se
distinguer avec des produits uniques qui
très souvent anticipent les tendances.
Ken Downing
Neiman Marcus
Fashion manager for the American department store’s chain
Headquartered in Dallas, Texas, USA
Directeur mode de la chaîne de grands magasins
dont le siège est à Dallas, Texas, USA
I n t e r v i e w b y / P r o p o s r e c u e i l l i s p a r I r i s D e r œ u x , N e w Yo r k
150 Stockton Sreet - San Francisco
What accessories would you like for
the Spring-Summer 2014 season?
The back-pack will be a must-have! We
see it everywhere and it will be a big
comeback for the 90s as we approach
the season. It offers a real alternative to
women, it’s exciting. Rebecca Minkoff
offers very interesting models. Another
trend that I love is the half-heel shoe.
It goes perfectly with both mini and
long skirts, as well as shorts. I think
that Stella McCartney, Philip Lim and
Proenza Schouler have very attractive
models, and so does Gianvito Rossi.
What colors?
Pink! Bright pink, even fluorescent
pink, as well as pale pink, like blush.
It is the big story for spring-summer.
It goes well with black and white in a
range of soft, creamy, milky white tones
and even sky blue or pale yellow. Yellow
is another big theme for the season,
whether soft or very bright. Personally,
I am obsessed by Balenciaga’s pale pink
back-pack.
What materials?
I am attracted to nubuck and leather
accessories. Manolo Blahnik’s suede
shoes are very original, especially the
pink ones! I also have a weakness for
silk and organza prints. Jason Woo’s
palm tree prints are perfect.
Which labels interest you the most
for the SS14 season?
A special mention goes to Charlotte
Olympia; her shoe collections have a
touch of fantasy and freshness.
De quel(s) accessoire(s) avez-vous
envie pour le printemps-été 2014 ?
Le sac à dos sera un must have ! Il s’affirme de plus en plus à l’approche de
cette saison qui signe le grand retour
des années 90. Il offre une vraie
alternative aux femmes, c’est excitant. Rebecca Minkoff propose des
modèles très intéressants. Autre
tendance que j’adore, la chaussure
à talon mi-hauteur. Elle accompagne
parfaitement les mini-jupes, mais aussi
les jupes longues et les shorts. Les
créations de Stella McCartney, Philip
Lim et Proenza Schouler sont particulièrement séduisantes, et je citerais
aussi celles de Gianvito Rossi.
Quelle(s) couleur(s) ?
Du rose ! Tant du rose vif voire fluo, que
des roses pâles, comme un blush. C’est
la grande histoire du printemps-été. Il
accompagne des noirs et blancs et une
gamme de tons doux, crème, blanc
laiteux, et même du bleu ciel ou du
jaune pâle. Le jaune est l’autre grand
thème de la saison, qu’il soit doux ou
très intense. Personnellement, je suis
obsédé par le sac à dos rose pâle de
Balenciaga.
Quelle(s) matière(s) ?
Je suis attiré par le nubuck et les accessoires en peau. Les chaussures en daim
de Manolo Blahnik sont très originales,
surtout les roses ! J’ai aussi un faible
pour les impressions sur soie et l’organza. Les imprimés de Jason Woo,
qui offrent des déclinaisons autour du
palmier, sont parfaits.
Sur quelle(s) marque(s) allez-vous
particulièrement porter votre attention pour le PE14 ?
Mention spéciale à Charlotte Olympia.
Ses collections de chaussures apportent
de la fantaisie, de la fraîcheur.
Charlotte Olympia
59
Stavros Karelis
Machine-A
Buying Director, London
Directeur des achats, Londres
Interview by / Propos recueillis par Ivan Moya Denia, London
What accessories would you like for
the Spring-Summer 2014 season?
A cap by Nasir Mazhar, a mom engraved
ring by Kyle Hopkins, earrings by
Ambush, limited edition necklace by
Astrid Andersen, sandals by Vfiles,
bandanas by Alex Mattsson, a beach
towel by Shaun Samson and finally the
platform shoes by Raf Simons x Adidas
collaboration. What colors?
I am a big fan of black and white, blue,
red and gold. What materials?
I think the towel fabric will be definitely a new addition to the already
existing ones. Organza and lace play a
significant part to many collections for
SS14. For jewellery onyx, gold and iridescent will be very popular and finally
leather in bright colors for backpacks
like MCM.
Which labels interest you the most
for the SS14 season?
I would have to choose three: Nasir
Mazhar is the ultimate accessories
brand when it comes to creativity, popularity and strong statement pieces;
60
Cap Nasir Mazhar
13 Brewer Street - London
Kyle Hopkins an up coming jewellery
designer, who has produced very successful pieces such as ¥€$ rings and
necklaces, and is definitely one to
watch, and finally Ambush, the Japanese duo who are the epitome of style
and have produced numerous collaborations with international celebrities and
influential people in fashion and arts. De quel(s) accessoire(s) avez-vous
envie pour le Printemps-Été 2014 ?
Une casquette de Nasir Mazhar, une
bague gravée « mom » de Kyle Hopkins, des boucles d’oreille d’Ambush,
le collier en édition limitée d’Astrid
Andersen, des sandales de Vfiles, un
bandana d’Alex Mattsson, une serviette
de plage de Shaun Samson et enfin, les
chaussures plateforme de Raf Simons
x Adidas.
Quelle(s) couleur(s) ?
Je suis un grand fan du noir et blanc,
du bleu, du rouge et du doré.
Quelle(s) matière(s) ?
Je pense que le tissu éponge sera certainement une nouveauté parmi les
matières déjà présentes. L’organza et la
dentelle jouent un rôle important dans
de nombreuses collections printemps/
été 2014. Pour les bijoux, l’onyx, l’or et
l’irisé seront très prisés et pour finir, le
cuir utilisé dans des teintes lumineuses
pour les sacs à dos, comme chez MCM.
Sur quelle(s) marque(s) allez-vous
particulièrement porter votre attention pour le PE14 ?
J’en choisirais trois : Nasir Mazhar
est la marque d’accessoires tendance,
tant pour sa créativité, sa popularité
et la force de caractère de ses pièces ;
Kyle Hopkins, une créatrice de bijoux
en pleine ascension, qui a produit des
modèles qui ont eu beaucoup de succès,
comme par exemple les bagues et les
colliers ¥€$, et qui est définitivement à
suivre de près, et enfin Ambush, le duo
japonais, l’incarnation même du style,
qui a collaboré avec de nombreuses
célébrités et personnes influentes dans
la mode et les arts.
Satomi Machida
Goldie H.P.
Buyer for Goldie H.P. shops in Japan
Acheteuse des boutiques Goldie H.P. au Japon
Interview by / Propos recueillis par Sylvie Chevallier, Tokyo
1f, Shibuya Parco part 1., 15-1 Udagawa-Chou, Shibuya-Ku - Tokyo
What accessories would you like for
the Spring-Summer 2014 season?
Beautiful pieces that use traditional
skills while expressing something new.
I am also attracted to accessories that
reinterpret summer patterns: stripes,
plant and animal patterns, in refined
versions.
What colors?
All shades of white. Colors such as those
used in frescoes: marble, sand…which
have theatrical effects.
What materials?
Blends of natural and synthetic fibers
which produce expressive material
effects.
Which labels interest you the most
for SS14 season?
Jane Carr, an English label, whose collection I am anxious to see. The label’s
scarves tell a story and reflect our era.
It is increasingly successful in Japan.
Much more than simple pieces of fabric
that are wrapped around the neck, the
label’s creations are an essential element of the wearer’s outfit.
De quel(s) accessoire(s) avez-vous
envie pour le printemps-été 2014 ?
De belles pièces, qui utilisent des
savoir-faire artisanaux tout en exprimant quelque chose de nouveau. Je
suis aussi séduite par les accessoires
qui réinterprètent les motifs considérés
comme estivaux : rayures, motifs végétaux et animaliers, et en proposent une
version raffinée.
Quelle(s) couleur(s) ?
Le blanc, mais tout en nuances. Des
coloris tels que ceux utilisés dans les
fresques : marbre, sable…, qui ont un
effet théâtral.
Quelle(s) matière(s) ?
Un mélange de fibres naturelles et
synthétiques, qui donne un effet
« matière » expressif.
Sur quelle(s) marque(s) allez-vous
particulièrement porter votre attention pour le PE14 ?
Jane Carr, une marque anglaise dont
j’attends la collection avec impatience.
Ses foulards racontent une histoire et
reflètent notre époque. Son succès va
grandissant au Japon. Bien plus que de
simples pièces de tissu que l’on enroule
autour du cou, ses créations sont un
élément essentiel de la tenue de celle
qui les porte.
61
Jane Carr
Carole Dehlouz
FRENCH TROTTERS
Founder and accessory buyer, Paris
Fondatrice et acheteuse accessoires, Paris
Interview by / Propos recueillis par Charlie Ber thet, Paris
62
What accessories would you like for
the Spring-Summer 2014 season?
Last summer’s bad weather made our
customers take comfort in accessory
purchases. Therefore, we are going to
favor that sector for SS14. Starting with
essential, well-manufactured shoes. The
price is not a concern for our clientele
who appreciates our selection as long
as the model is not only attractive but
comfortable. That is why we choose real
shoe makers such as Avril Gau, Michel
Vivien and Chie Mihara.
What colors?
We adapt our accessories to the color
codes of ready-to-wear collections. For
SS14, we would like warm, bold shades
such as palm tree green or hibiscus,
ocean blues, in order to offer our urban
customers a bit of fantasy, exoticism
and a taste of travel! Especially when
winter plays overtime!
What materials?
We prefer noble materials, such as
supple calfskin, exotic leathers such
as python, corn snake or nubuck. I like
combinations of materials that we find
in some of Michel Vivien’s models! We
also have our own shoe line co-signed
by Avril Gau x French Trotters.
Which labels interest you the most
for the SS14 season?
Michel Vivien for the colors and combined materials and Avril Gau for the
Michel Vivien
128, rue Vieille-du-Temple - Paris
simplicity and comfort. The product is
perfect without frills. And of course,
the co-brandings that French Trotters
develops in addition to its own label.
De quel(s) accessoire(s) avez-vous
envie pour le Printemps-Eté 14 ?
L’été dernier, avec le mauvais temps,
nos client(e)s s’étaient réfugiés dans
l’achat d’accessoires. Secteur que nous
allons par conséquent, privilégier pour
SS14. A commencer par la chaussure,
incontournable, et de belle facture.
Peu importe le prix pour notre clientèle qui apprécie notre sélection, à
condition que le modèle, au-delà de
l’attrait esthétique, soit également
confortable. De ce fait, nous misons sur
de vrais chausseurs, à l’instar de Avril
Gau, Michel Vivien ou Chie Mihara.
De quelle(s) couleur(s) avezvous envie ?
Nous adaptons nos accessoires aux codes couleurs des
collections de prêt-à-porter.
Pour SS14, on a envie de teintes
chaleureuses et audacieuses, comme
des verts palmier ou hibiscus, et des
bleus océan, afin d’offrir à nos clientes
citadines, du rêve, de l’exotisme et des
voyages ! D’autant plus quand l’hiver
joue les prolongations !
Quelle(s) matière(s) ?
Nous visons les matières nobles, telles
que les veaux souples, les cuirs exotiques comme le python, l’élaphe (serpent des blés) ou le nubuck. J’aime les
mélanges de matières que l’on croise
sur certains modèles de Michel Vivien !
Nous-mêmes en proposons avec notre
ligne de chaussures co-signée Avril Gau
x French Trotters.
Sur quelle(s) marque(s) allez-vous
particulièrement porter votre attention pour le PE14 ?
Michel Vivien pour le travail des couleurs
et le mélange des matières et Avril Gau
pour la sobriété et le confort. Le produit
est juste et sans fioritures. Et bien sûr,
les co-brandings que French Trotters, en
tant que marque hype, développe.
ZOOM
KARLISM
I LIKE EVERYTHING TO BE WASHABLE, MYSELF INCLUDED.
Extra-ordinary Jewelry
Le bijou extra-ordinaire
Liberated and innovative jewelry makes statement silhouettes. More than ever,
shops and consumers alike are looking for something different. Affranchi et novateur,
le bijou bouscule la silhouette pour mieux se démarquer. Sa quête de différence
est ainsi plus que jamais celle du point de vente et du consommateur.
By Nadine Guérin
Reinvent jewelry and create unique style…it’s the same battle
along the chain because jewelry has become an omnipresent
accessory, sought after by both fashion designers and consumers on a saturated and competitive market. “Not so long ago,
the client had only two alternatives, depending on her budget:
the Place Vendôme or popular labels,” states Valérie Hajage
who in three years has made Hod a reference in specialized
showcases (interview). The change began at the start of the
millennium and has suddenly accelerated in recent seasons,
creating a multifaceted sector. Creative, fantasy, couture,
luxury or artistic, not to mention Fine Jewelry, the target has
logically been expanded. With a renewed offer, independent designers with strong personalities continue to play a decisive
role. Recognizing them requires a combination of curiosity
and intuition, even if “designers with strong identities easily
stand out from labels that are ‘followers’. They are difficult to
imitate. Obviously, quality and expertise are essential,” states
Parisian buyer, Valérie Hajage. Add to that a keen sense of design, a touch of luxury that is inherent to handmade products,
combined with an arty aspect which appeals to buyers who are
searching for added value. The informed, demanding consumer
loves to be surprised. Jewelry in 2014 will do just that. Distinctive styles break free from traditional jewelry, tending toward
the ornamental use of jewelry and artistic personalization.
64
Body jewelry
There are pieces of jewelry that are similar to armor, reminding us that the body is fragile. In an era of urban jungles, the
modern-day conqueror returns to the ancient idea of protective
metal. Ear or fingernail jewelry, multiple chains worn around
the chest, hand bracelets, finger rings forcefully reinvent the
relationship between jewelry and the body. The hand ornament
in particular, is an extension of the dramatic development of
nail art. Notice the appearance of the ear bracelet or barrette
that expand the vocabulary. One must be daring to assume the
most radical. New ways of wearing jewelry redefine the art of
ornamentation, raising it to a neo-futurist era.
Broach Isabelle Michel
Réinventer le bijou et singulariser son style… Même combat
tout au long de la chaîne, car sur un marché saturé et concurrentiel, le bijou est devenu un accessoire omniprésent, plébiscité par la mode et la consommatrice. « Il y a encore peu de
temps, la cliente n’avait d’autre alternative, selon son budget,
que la place Vendôme ou les marques populaires », affirme Valérie Hajage qui a su, en trois ans, faire de Hod une vitrine spécialisée de référence (interview). Cette mutation, amorcée au
début du millénaire, s’est brusquement accélérée ces dernières
saisons, multipliant les facettes d’un secteur désormais protéiforme. Créatif, fantaisie, couture, de luxe ou d’artiste, sans
oublier la Fine Jewelry, le bijou a logiquement élargi sa cible.
Dans ce renouvellement de l’offre, l’émergence de créateurs
indépendants à forte personnalité joue un rôle décisif qui se
poursuit. Les reconnaître exige sur le terrain un mélange de
curiosité et d’intuition même si, affirme l’acheteuse parisienne
Valérie Hajage, « les créateurs à forte identité se distinguent
très facilement des marques « suiveuses ». Ils sont difficilement imitables. La qualité et le savoir-faire sont évidemment
primordiaux ». Il faudrait ajouter un sens poussé du design, la
touche luxe inhérente au « handmade », combiné à un parti
pris « arty », auxquels l’acheteur, dans sa quête de valeur ajoutée, doit avant tout être sensible. Le consommateur, averti et
exigeant, a un faible pour les coups de cœur. Le bijou 2014 lui
donne raison. Son style affirmé offre de belles échappées, hors
des sentiers battus, vers l’usage ornemental, les recherches
plastiques, la personnalisation.
Bijoux de corps
Il est des bijoux qui, semblables à une armure, rappellent que
le corps est fragile. A l’ère des jungles urbaines, la conquérante des temps modernes renoue avec l’idée antique du métal
protecteur. Ses bijoux d’oreille ou d’ongles, ses mutichaînes
à enfiler sur le buste, ses bracelets de main, ses bagues phalanges réinventent avec force le rapport du bijou au corps.
L’ornement de main, en particulier, prolonge l’essor fulgurant
que connaît le nail art. A noter, l’apparition du bracelet ou
de la barrette d’oreille qui élargit le vocabulaire. Assumer ces
accessoires parmi les plus segmentants exige de l’audace. Les
nouveaux porters qui mettent en scène « autrement » le bijou,
redéfinissent l’art de l’ornement en le propulsant à l’ère néofuturiste.
Silvertatoo
Earrings SilverTatoo
Body Jewellery Tania Zekkout
Viveka Bergström
Broche Revival
66
We had almost forgotten about the broche…and here it comes
out of hiding, leaving behind the connotation of being an oldfashioned piece of jewelry for ladies. It even changes the trend.
Currently, the broche is the hottest product of all. It is not
intimidated by paradoxes. Often deemed difficult to sell, the
broche is also the “well-placed little piece” that alone can create a maximum effect, no matter what the shape or material.
Wearing it makes all the difference. Such as embroidered or
hot-glued decorations, borrowed from
haberdashery, and pins that are back to
be worn in groups. Punk makes a comeback as well, supported by the New York
exposition, “Punk: chaos to couture”,
DIY (Do It Yourself) contributes to free
expression for custom pieces.
Materials create illusions
Nail ring Bijules / Lakic Showroom Paris
Broche Revival
On l’avait un peu oubliée… La broche sort de sa réserve,
échappe à sa connotation « old fashion » de bijou de dame.
Elle inverse même la tendance. La broche est le produit le plus
avant-gardiste du moment. Le paradoxe ne lui fait pas peur.
Souvent jugée difficile à vendre, la broche est aussi en effet
cette « petite pièce bien placée », capable de produire, qu’elle
que soit sa forme ou sa matière, un effet maximal. Le porter,
avec elle, fait toute la différence. Comme avec les décors brodés ou thermocollés, détournés de la mercerie, et les pin’s qui s’épinglent à nouveau
par multiples. Sous le signe du come back
punk porté par l’exposition new yorkaise
« Punk : chaos to Couture », le DIY (Do It
Yourself) redonne toute sa vigueur à la libre
expression du Custom.
Matières à illusions
Inhérente au bijou, la matière bouscule son
Materials that are inherent to jewelry uprôle au-delà des codes et des frontières.
set their role beyond codes and boundaBroach Bijoux de Famille
Elle est au cœur des actuels jeux de corries. They are at the center of current
Tranoï Carrousel du Louvre
respondances entre le précieux, le brut,
ways of combining precious, raw, ordil’ordinaire… Sur la scène contemporaine,
nary…On the contemporary stage; the
la valeur refuge de l’or se réinvente tandis que l’exploration
sure value of gold reinvents itself while exploration and innoet l’innovation défient le conventionnel. Tels le silicone façon
vation defy traditions. Such as leather-like silicone, Plexiglass
cuir, le Plexiglas plus léger que le verre, le caoutchouc ou la
that is lighter than glass, metallic-like rubber or silk, porcelain
soie au rendu métallique, la porcelaine aux accents minéraux
that looks like minerals to confuse both the sense of sight and
qui brouillent le sens visuel et tactile à la fois. Le confort du
touch. The wearer’s comfort, lightweight and supple, gives a
porter, tout en légèreté et en souplesse, donne un sens plus sinmore unique meaning to jewelry. Handcrafted skills are more
gulier au bijou. Le geste artisanal, plus recherché que jamais,
popular than ever before, giving a new definition to precious
définit une nouvelle préciosité propice à l’émotion.
that conveys emotions.
SWAROVSKI® is a registered trademark by Swarovski AG.
© 2013 D. Swarovski Distribution GmbH
TO HELP YOU
SUCCEED,
WE GIVE YOU
THE EDGE.
Benefit from our unique cuts and
enhanced foiling for unrivaled
durability and a level of brilliance you
won’t find in any other crystals.
WWW.SWAROVSKI.COM/PROFESSIONAL
’’
INTERVIEW
VALERIE
HAJAGE
Manager for the concept
store Hod, Paris 3e
What makes Hod different?
Jewelry and accessories are not simply adornments. I try to present pieces that express
something, that enhance a personality or a side
of oneself on the day that one decides to wear
the jewelry. I supplement the offer with small
treasures that I bring back from my trips. They
are a tribute to traditional craftsmanship and
skills that are increasingly difficult to find.
I also think that it is important that everyone
can leave the shop with a piece that they like…
therefore, there is a very wide price range.
How do you select labels?
I work with four types of designers: affordable
jewelry, such as Brooke Gregson, Ileana Makri,
Jacquie Aiche, Dezso… Their gold jewelry and
semi-precious and precious stones are light and
trendy. Fashion jewelry by Delfina Delettrez or
Pamela Love have loyal fans… Their creative
pace is similar to ready-to-wear designers’ and
their universes are very distinctive. Ethnic jewelry, such as Trois Juillet, have an additional
charm. They tell stories and enable groups of
women to live from their work. Finally, there are
labels that design distinctively trendy jewelry.
Ipanema for example, offers affordable, attractive products.
Silvia Rossi
Tzuri Gueta
68
Quelle est la singularité de Hod ?
Les bijoux et accessoires réunis ne sont pas de
simples parures. J’essaie de présenter des pièces
qui expriment quelque chose, permettent de
marquer une personnalité ou une facette de soi,
le jour où on décide de les porter. Cette offre est
complétée par de petits trésors que je rapporte
ponctuellement de mes voyages. Ils témoignent
d’un artisanat et d’un savoir-faire traditionnel
qui est de plus en pus difficile à dénicher. De
plus il me semble important que chacune puisse
repartir avec une pièce… Du coup, la gamme de
prix est très vaste.
Comment sélectionnez-vous les marques ?
Je travaille avec quatre types de créateurs : de
la joaillerie accessible comme Brooke Gregson,
Ileana Makri, Jacquie Aiche, Dezso… Leurs
pièces en or et pierres fines ou précieuses sont
légères et dans l’air du temps. Les bijoux mode
de Delfina Delettrez ou de Pamela Love ont de
vrais fans… Leur rythme de création s’apparente à celui d’un créateur de prêt à porter et
leur univers est très reconnaissable. Les bijoux
éthiques, à la manière de Trois Juillet, ont un
charme supplémentaire. Ils racontent des histoires et permettent à des communautés féminines de vivre de leur travail. Il y a enfin les
bijoux «pile-poil» dans la tendance, qui sont très
lisibles. Ipanema, par exemple, propose des produits accessibles et efficaces.
Jordane Somville
Eddie Borgo
RainbowWave
’
’
COUTURE
WEEK
KARLISM
I NEVER GO OUT WITHOUT MY TRADEMARK DARK GLASSES, I LIKE TO WATCH NOT TO BE WATCHED.
Knotted
70
1
Collier Bulgari 1 Bouchra Jarrar 2 Yiquing Yin © S.Fujii
2
71
3
3 Iris Van Herpen
72
1
1 Alexandre Vauthier
Deep blue
73
2
3
Bague Chaumet 2 Stephane Rolland 3 Serkan Cura
Kinetics
74
1
Bague Dior 1 Jean Paul Gaultier © P. Stable 2 Dior
2
ANTONELLA DI PIETRO
AS COLLECTION
AZZEDINE ALAIA
BL67
BIJULES
BLISS LAU
CAROLE DEHLOUZ / FRENCH TROTTERS
CAROLINE LEBAR
CENtRAL SAINT MARTIN’S SCHOOL
EDDIE BORGO
ESMOD FRANCE
FOSSIL
FRANCESCO GALLI / FOLLI FOLLIE
GERT VAN DE KEUKEN / EDELKOORT
GIGI BURRIS
GILLES LIPOVETSKY
GROUPE CHALHOUB
ILOVEDUST
ISTITUTO MARANGONI
KARL LAGERFELD
KEN DOWNING / NEIMAN MARCUS
PAMELA LOVE
PIER PAOLO RIGHI
POURCHET
ROGER VIVIER
SATOMI MACHIDA / GOLDIE H.P.
SHIN TANAKA
SILVERTATOO
SIMONE LEGNO
SOPHIA WEBSTER
STAVROS KARELIS / MACHINE-A
STUDIO BERÇOT
VIVEKA BERGSTRÖM