No. 02 - deutsch-französisches Forum junger Kunst

Transcription

No. 02 - deutsch-französisches Forum junger Kunst
FESTIVALZEITUNGJOURNAL DU FESTIVAL
UEFT
SPKFL DIFO
1
O
J
F
zTJT
GSBO[ FSLVOTU
I
D
T
EFVU VNTKVOH NJUEFN GPS STDIBGU JTDIFO
TU
SUOF
O[zT
JO1B VUTDI'SB IOFOLVO&4

F
%
FS#
$5*7
WBME 1&341& BWJHOF
'FTUJ
EF
PMM
O"V HCFSU 5I
F
U
O
F
&
%P[
VOE
EFT
EV MMFNBOE
U
F
K
B
SP
VOQ GSBODP T
N
F
U
V
GPS TBSUJT UBWFD
BOE
KFVOF SUFOBSJB DPBMMFN
B
FOQ UJWBMGSBO TDoOF
T
F
G
MF SUTEFMB
F
B
&4 F-BWJHO
T
7
F
*
5
E
$
E
1&
"V
1&34 WFOBOUT MM
S
P
F
JOU CFSU 5I
FU&H
/
*
+6
+6/*]
2
0
02
.
o
N
21
BARBUSSE S’EN VA EN GUERRE...
POUR LA PAIX
photo: DR
VON | D’ HENRI BARBUSSE
REGIE | MISE EN SCÈNE: BALAZS GERA
LE FEU
MIT | AVEC Guillaume Gilliet
BÜHNENFASSUNG | ADAPTION Delphine Jayot
texte: AURÉLIE YOULIA
Revenu du front en 1916, Henri Barbusse (1873-1935), jeune intellectuel parisien, relate la
vie dans les tranchées, la peur des combattants et les massacres à mains nues. Sa vie, en
somme, et celle de ses compagnons de la Grande Guerre. Prix Goncourt en 1916, “Le feu“
est son témoignage. Du même titre, le spectacle de Balazs Gera est l’adaptation de l’un
des chapitres du livre.
Au fond d’une péniche, une estrade sur laquelle repose un cube de 2 mètres sur 3 est
dressée. Guillaume Gilliet, vêtu du manteau bleu des poilus surplombe les spectateurs.
Tandis qu’il décrit les bruits de la guerre, des assourdissantes cannonades, les images des
visages ensanglantés défilent. Son regard est fixement porté vers le lointain.
D’abord immobile, l’unique comédien de cette adaptation reprend les mots de l’auteur pour
dire le rôle du soldat : “se jeter dans cet espèce de rôle de fou imposé par la folie du genre
humain”. Guillaume Gilliet avance alors dans un lent mouvement de sur place vers le public.
Le tapis roulant incorporé dans le cube, et sur lequel le comédien ne va plus cesser de
marcher puis de courir jusqu’à épuisement, représente l’avancée inexorable des soldats
dans les tranchées.
Pas de répit pour celui qui combat, pas de fuite possible pour celui qui se retrouve coincé
dans les collines de la mort. Dans sa course vers l’abîme, le soldat avance droit, de plus
en plus vite. Le tapis sous ses pieds prend des vitesses qui figurent la topographie du sol
périlleux. La terre déchiquetée comme un boyau par les éclats d’obus prend corps dans la
langue de Barbusse. Il évoque “le flanc de la tranchée crevée”, “le sol labouré de coups”
dans “la terre ouverte”.
Charnelle, son écriture a pourtant du mal ici à trouver un juste écho. Malgré la pertinence
du tapis roulant, qui prend des allures de rouleau compresseur, on regrette la dissolution du
texte dans l’effort à produire par le comédien.
RENNEN
UMS LEBEN
Text : HANNAH KABEL
Das Publikum findet sich im engen, diffus beleuchteten Laderaum des Theaterschiffs
„Maria-Helena“ wieder. Der Ort passt gut zur beklemmenden Atmosphäre des
Schlachtfeldes, in die einen „Le Feu“ vom ersten Moment an versetzt.
Guillaume Gillet ist Henri Barbusse, ein französischer Intellektueller, der Zeugnis ablegt
über seine Erlebnisse in den wahnsinnigen Sturmangriffen des Ersten Weltkriegs. Auf
seinem Kriegstagebuch „Le Feu“ basiert diese Adaptation von Delphine Jayot. Es ist der
Monolog eines Soldaten, der zwischen französischem und deutschem Schützengraben
um sein Leben rennt: „Allons, en avant!“
Und so wird die Bewegung zum zentralen Motiv der Inszenierung. Gillet steht auf einem
hölzernen Podest, ein für den Zuschauer unsichtbares Laufband treibt ihn auf den feindlichen
Graben irgendwo hinter dem Zuschauerraum zu und lässt ihn doch nicht von der Stelle
kommen. 60 Minuten lang lässt Regisseur Balazs Gera seinen Protagonisten ängstlich, wie
in Zeitlupe sich vorantasten in der Totenstille vor dem Sturm, er lässt ihn schneller laufen
angesichts der Granateneinschläge des Feindes, atemlos und keuchend vorwärts jagen in der
Todesangst unter dem Kugelhagel der Deutschen.
Barbusse beschreibt diesen fürchterlichen Angriff, der zum Lauf um das eigene Leben wird,
mit einer ebenso vorantreibenden Sprache: „En avant“ – vorwärts. Und auch die physische
Erschöpfung des Schauspielers, seine Atemlosigkeit schlägt sich in der Stimme nieder in
diesem Angriff auf die „Sales Boches“, die Dreckigen Deutschen.
Und doch ist das Thema nicht der Krieg zwischen Frankreich und Deutschland. Das
wird spätestens dann klar, als Gillet seinen blauen Uniformmantel vor sich wirft und in
verschwitztem Hemd und grauer Flanellhose weiter rennt – irgendein Soldat an irgendeinem
Ort zu irgendeiner Zeit.
Barbusse taumelt schließlich in totaler Erschöpfung weiter: Der starr in die Ferne gerichtete
Blick schweift ab, der Soldat schließt die Augen und läuft und läuft und läuft und läuft.
Und auch der Zuschauer schweift ab, denn die Inszenierung bietet in ihrem Fokus auf die
Bewegung kaum Variationen. So kommt es trotz der – auch sportlich – beeindruckenden
Leistung Guillaume Gillets zu einigen Längen. Die komplexe lyrische Sprache Barbusses,
atemlos und gehetzt vorgetragen, erschwert außerdem das Textverständnis.
Nach einer Ewigkeit erreicht Barbusse den rettenden Schützengraben. Doch es ist klar: Der
nächste Angriff steht bevor, und das Rennen um das Leben scheint niemals enden zu wollen.
2
FESTIVALZEITUNGJOURNAL DU FESTIVAL
ANNE
TISMER
2. Ausgabe / 2ème numéro 12.06.2007
|
SCHAUSPIELERIN | ACTRICE
INTERVIEW
ENTREVUE
Foto | photo: Véronique Vercheval
Text | texte: AURÉLIE YOULIA
Übersetzung | traduction: MARION BOHY-BUNEL
Par Aurélie Youlia, comédienne bilingue de culture
française et allemande.
Aurélie Youlia: Vous jouez „Le 20 Novembre“ au
festival de Sarrebruck en français et en allemand.
Quelle est la version originale?
Anne Tismer: La première était en français, elle a
été jouée pendant le festival de Liège. Lars Norén,
auteur et metteur en scène de la pièce, est suédois.
Nous parlons anglais ensemble, et pour le français
nous avions une interprète.
A.Y. : Le titre fait directement allusion à ce qui
s’est passé le 20 novembre dernier à Emsdetten
(Rhénanie-Westphalie), quand le jeune Sebastian
Bosse a ouvert le feu dans son ancienne école sur
plusieurs de ses camarades de classe.
A.T. : La pièce ne parle pas que de ce
garçon, mais c’est l’éditeur qui voulait ce titre.
Lars Norén voulait l’appeler « Destruction », parce qu’il est question de tout faire exploser. Mais il
ne s’agit pas de faire un documentaire sur l’histoire de Sebastian Bosse.
A.Y. : Mais les photocopies que vous distribuez pendant la représentation sont bien des extraits
originaux de son journal intime ?
A.T. : Oui. La première fois que je l’ai lu, j’ai été très impressionnée qu’il y ait quelqu’un
qui fasse l’annonce sur Internet de ce qu’il voulait faire. Et aussi qu’il raconte des choses dont on
ne parle presque jamais à l’école, parce que quand on est adolescent on pense être responsable
de ce qui nous arrive, et ça nous fait honte. Mais ce garçon a écrit sur sa souffrance et ses
humiliations. Et là, je me suis souvenu de mes propres expériences à l’école.
A.Y. : C’est à peu près la même chose pour le spectateur, même si on n’a pas forcément envie de
devenir des meurtriers tout de suite.
A.T. : Ce qui est très important, c’est qu’il n’était pas une victime. Mais des pensées comme
celles-là, ça ne vous laisse pas de repos, et à un moment donné, quelque chose doit se passer.
Mes souvenirs d’école ont été un véritable déclencheur pour l’interprétation de cette pièce.
A.Y. : L’autoreprésentation dans cette génération est fortement imprégnée d’Internet, de la télévision,
d’attitudes que vous reprenez vous-même dans la pièce.
A.T. : Des nos jours, n’importe qui peut se montrer sur You-Tube-Canal, et voir son image diffusée
en un clin d’œil dans le monde entier. Partout, on vous impose un modèle. En Allemagne, tout le monde est
fan d’un quelconque Américain, ils ont la côte. C’est pour ça que Sebastian parle en anglais, parce qu’il
veut que tout le monde le comprenne. Mais il n’aura jamais cette chance, et Internet est tout ce qu’il lui reste.
A.Y. : Le fait de jouer en allemand ou en français fait-il pour vous une différence ?
La représentation en allemand semblait plus dure, plus choquante et plus explosive.
A.T. : Cela vient du fait que c’est moi qui ai traduit la pièce du français vers l’allemand.
J’en ai profité pour faire des modifications et rendre certaines choses encore plus violentes.
A.Y. : Était-ce votre première collaboration avec Lars Norén ?
A.T. : Oui. Nous avions un collègue en commun, qui m’a demandé si je voulais faire
quelque chose en français avec Lars Norén, et j’ai dit oui. Puis il a demandé à Lars, qui ne me
connaissait pas, et nous avons réfléchi à ce que nous voulions faire. Pendant ce temps, il y a eu cet
épisode à Emsdetten. Et là, j’ai su que je voulais faire quelque chose sur ce sujet.
A.Y. : Et Norén a écrit le texte pour vous ?
Oui. Il est parti du texte que ce garçon avait écrit sur Internet, et il l’a transposé dans sa
propre écriture théâtrale.
A.Y. : Quelle a été la réaction du public jusqu’à maintenant ?
A.T. : Très variée. Certaines personnes ont quitté la salle parce que le texte contient des
passages fascisants. Après quelques représentations, j’ai mené des discussions plus longues.
Parfois les gens ne savent pas du tout ce qu’ils doivent dire après un tel spectacle. Il faut dire
aussi que c’est difficile, parce que je viens de parler pendant une heure et il n’y a plus beaucoup
d’arguments. Je les ai presque déjà tous réfutés.
A.Y. : Vous travaillez depuis quelques mois dans votre propre collectif. Les raisons pour
lesquelles vous avez quitté la Schaubühne tiennent-elles au fait que vous vouliez jouer des pièces
politiquement engagées ?
A.T. : Sinon je n’aurais pas pu faire cette pièce avec Lars Norén. Avec le Ballhaus Ost,
nous venons justement de créer une pièce, « 25 Mai », qui traite des mères qui se débarrassent de
leurs enfants dans les toilettes ou qui les jettent par la fenêtre. Quand on joue en son nom propre
et qu’on ne dépend pas d’une institution, on peut se permettre de faire de telles choses. »
3
FESTIVALZEITUNGJOURNAL DU FESTIVAL
SYLVIE
HAMARD
2. Ausgabe | 2ème numéro 12.06.2007
Künstlerische Leitung |
Directeurs artistiques
INTERVIEW
ENTREVUE
|
STÉPHANE
KONOPCZYNSKI
„Erstmal muss es mir gefallen“
Gespräch mit Sylvie Hamard
und Stéphane Konopczynski
Text & Übersetzung: MARIETTE Loirat & MAREIKE VENNEN
Sylvie Hamard et
Stéphane Konopczynski
texte & traduction: MARIETTE Loirat & MAREIKE VENNEN
Sylvie Hamard leitet in diesem Jahr zusammen mit Stéphane Konopczynski Perspectives.
Nach ihrem Studium in Frankreich und Saarbrücken arbeitete sie von 1996 bis 2002 für
„Le Carreau – Scène National de Forbach et de l’Est Mosellan“ und wirkte 2002 bereits bei
Perspectives mit. Sie war zwei Jahre lang stellvertretende Leiterin des Theaters Paris-Villette
und gründete eine deutsch-französische Theateragentur. Heute lebt sie in Berlin.
Sylvie Hamard est co-directrice artistique avec Stéphane Konopczynski de PERSPECTIVES
2007. Après des études de biologie en France et un cursus universitaire à Sarrebruck, elle a
travaillé de 1996 à 2002 au Carreau, Scène Nationale de Forbach. Elle participe à l’organisation
du festival depuis 2002. Pendant deux ans, elle a été secrétaire générale du Théâtre ParisVillette et elle a créé « l’Agence théâtrale franco-allemande ». Aujourd’hui, elle vit à Berlin.
Stéphane Konopczynski war in der Presse- und Öffentlichkeitsarbeit und in der Administrative
von unterschiedlichen staatlichen Kultureinrichtungen Frankreichs tätig. Er war Teil der Leitung
des Festivals Les Météores, bei welchem er das Chanson-Programm verantwortete. Parallel
zum Festival Perspectives leitet er in Roubaix „La Condition Publique“, ein Kulturzentrum, das
der Kulturfabrik in Berlin ähnelt.
Stéphane Konopczynski a occupé des postes dans l’administration au sein de plusieurs centres
culturels nationaux. Il a co-dirigé le festival des Météores, où il programmait notamment de
la chanson française. En parallèle du festival Perspectives, il dirige à Roubaix « La Condition
Publique », une fabrique culturelle qui fonctionne comme la Kultur Fabrik à Berlin.
FZ: Wie haben Sie Sylvie Hamard kennen gelernt?
Konopczynski: Als man uns die Festivalleitung angeboten hat, bin ich nach Berlin
geflogen, um Sylvie zum ersten Mal zu treffen. Es war interessant für mich, mit jemandem
zusammenzuarbeiten, der in Berlin lebt. Sylvie sieht die deutschen Produktionen und ich die
französischen. Ich kümmere ich mich auch um das Musikprogramm.
J.F : Comment avez-vous rencontré Sylvie Hamard ?
S. K : Quand on nous a proposé la direction du festival l’an dernier, je me suis rendu à Berlin
pour qu’on se rencontre. C’était intéressant pour moi de travailler avec quelqu’un qui vit à Berlin.
Elle va voir les spectacles allemands, et moi je vais voir les spectacles français. Je m’occupe
aussi de la programmation musicale.
FZ: Mit welchem Konzept stellten Sie sich im Juni letzten Jahres für ihre gemeinsame Kandidatur
in Saarbrücken vor?
Konopczynski: Die französische Seite bestand auf einen französischen Kandidaten für
die künstlerische Leitung, und auf deutscher Seite war die Bedingung, dass der Kandidat
fließend deutsch und französisch spricht. Uns ging es vor allem darum, das Vertrauen des
Publikums wiederzugewinnen. Um das zu erreichen, haben wir erstens entschieden, den
Großteil des Festivals wieder auf die Stadt Saarbrücken zu konzentrieren. Zweitens wollen
wir, dass das Festival zeitgenössische Formen des deutschen und französischen Theaters mit
Vorstellungen für ein Massenpublikum kombiniert – wie etwa den Arbeiten von Heddy Maalem
und dem Kollektiv AOC. Unser Ziel ist weiterhin, wieder eine gleichmäßige Aufteilung zwischen
französischen und deutschen Produktionen zu erreichen. In den letzten drei Jahren gab es
80 Prozent französische und 20 Prozent deutsche Aufführungen. Mir lag darüber hinaus die
Entwicklung eines französischen Chanson-Programms am Herzen, auch wenn die Gruppen
zum Teil in Deutschland noch nicht bekannt sind. Das sind die Vorhaben für die nächsten drei Jahre.
J.F : Pouvez-vous nous en dire plus sur le projet que vous avez envoyé en juillet dernier pour
votre candidature commune ?
S. K : Les tutelles françaises souhaitaient impérativement que la direction artistique soit
française. Du côté allemand, les candidats retenus devaient obligatoirement être bilingues.
La priorité était de regagner la confiance du public. Nous avons donc décidé deux choses.
Premièrement, concentrer la quasi-totalité du festival à Sarrebruck même, afin qu’il y ait une
meilleure appréciation du festival. Il fallait ensuite trouver un compromis entre un festival des arts
de la scène contemporaine qui présente la création française et allemande et des spectacles
grand public avec des compagnies reconnues comme Heddy Maalem ou le collectif AOC.
On souhaitait aussi un rééquilibrage entre le nombre de productions françaises et allemandes
sans qu’il n’y ait rien de mathématique, puisque le choix des spectacles se fait en fonction
de la qualité artistique. Ces trois dernières années, 80% des spectacles étaient français et
20% allemands. A cela, j’ai rajouté ma touche personnelle en développant un programme de
chansons francophones même si les groupes ne sont pas encore très repérés ou très connus
en Allemagne. Voici donc les grandes lignes du projet proposé pour les trois années à venir.
FZ: Wie setzt sich die Finanzierung des Festivals zusammen?
Konopczynski: Für Perspectives stehen uns insgesamt 650.000 Euro zur Verfügung. Wir
erhalten Subventionen vom Saarland, vom Departement Moselle und von der Landeshauptstadt
Saarbrücken sowie der französischen Botschaft in Berlin. Daneben unterstützen uns deutsche
Unternehmen als Sponsoren. An Ausgaben haben wir 250.000 Euro für fixe Kosten. 400.000
Euro stehen für die Künstler und die Technik zur Verfügung; im Moment ist hier die Verteilung
50/50. Diese Verhältnis wird sich nächstes Jahr ändern. Dieses Jahr hat allein der Ausbau des
Eurobahnhofs 180.000 Euro gekostet.
J.F : Comment se répartit le budget du festival ?
S.K : Le budget global est de 650 000 euros. Les subventions viennent du land de la Sarre, de
la ville de Sarrebruck, du département de la Moselle, de l’ambassade de France à Berlin. Nous
avons des sponsors d’entreprises allemandes, des partenariats, des coopérations.
Concernant les dépenses, 250 000 euros sont nécessaires pour les frais fixes. 400 000 autres
sont alloués au budget des artistes et de la technique. La répartition actuelle est de 50/50.
C’est un ratio qui va diminuer l’année prochaine pour arriver à un rapport de 60/40. Cette
année, l’équipement de l’Eurobahnof a coûté à lui seul 180 000 euros.
FZ: Nach welchen Kriterien wählen Sie das Programm aus?
Hamard: Im Prinzip muss mir eine Produktion gefallen. Wenn ich ins Theater gehe, habe ich
erstmal keine besonderen Kriterien, sondern ich muss 100 Prozent überzeugt werden.
J.F : Selon quels critères choisissez-vous les spectacles?
S.H : En principe, quand je vais au théâtre, je suis enchantée ou je ne le suis pas. Je n’ai pas
vraiment d’autres critères que celui d’être convaincue à cent pour cent.
FZ: Nach welchen Kriterien haben Sie die Orte für die Vorstellungen ausgewählt?
Hamard: Es war eine bewusste Entscheidung, unkonventionelle Orte zu wählen. Bei einer
Ausgabe des Festivals war der Festivalclub beispielsweise in einem Schwimmbad untergebracht.
Das fand ich schön. Wir versuchen Spielorte zu finden, die zu den darin aufgeführten Stücken
passen.
J.F : Comment avez-vous choisi les lieux pour les représentations?
S. H : C’était un vrai choix de proposer des lieux atypiques. Par exemple, une année le Festival
Club était établi dans une piscine. Je trouvais ça bien. On essaie de proposer des lieux en
fonction des pièces.
FZ: Wie wollen Sie das Saarbrücker Publikum dazu bewegen, sich an Orten wie einem
brüchigen Busbahnhof Theatervorstellungen anzuschauen?
Hamard: Wir versuchen, das Saarbrücker Publikum durch Presse, Flyer und öffentliche
Veranstaltungen zu erreichen. Ich rede jeden Tag mit Leuten auf der Straße. Es ist schwer, jene,
die in den letzten Jahren vom Festival enttäuscht und überfordert wurden, wieder zu gewinnen.
Einmal bin ich sogar so weit gegangen, einer Frau anzubieten, ihr das Geld für die Karte zu
erstatten, falls ihr das Stück nicht gefallen sollte.
4
« Ça doit d’abord me plaire ! »
Entretien avec
J.F : Comment comptez-vous attirer le public de Sarrebruck dans des endroits comme un
hangar désaffecté ?
S. H : Nous tentons de toucher les gens de Sarrebruck par la presse, en distribuant des flyers et
les manifestations publiques. Je parle quotidiennement avec des gens dans la rue. Il est difficile
de regagner la confiance des gens qui ont été déçus par le festival ces dernières années parce
qu’ils estimaient le programme trop élitiste. Il m’est même arrivé de proposer à une dame de lui
rembourser son billet, si le spectacle ne lui plaisait pas.
5
FESTIVALZEITUNGJOURNAL DU FESTIVAL
2. Ausgabe / 2ème numéro 12.06. 2007
THOMAS OSTERMEIER
SCHAUBÜHNE
AM LEHNINER PLATZ . BERLIN
LA SCHAUBÜHNE
À SARREBRUCK,
Foto: Andreas Praefcke
Text: JUSTINE WANIN
UNSICHTBARES MAHNMAL
WO DIE PERSPEKTIVEN ENTSTEHEN
Text: MATTHIAS WEIGEL
„Unser Ziel ist es, das »festival perspectives« als experimentelles Festival
weiterzuentwickeln.“ So formuliert Sylvie Hamard, künstlerische Leiterin, ihren
Anspruch an das deutsch-französische Festival. In diesem Jahr sind gleich zwei
Produktionen der Schaubühne am Lehniner Platz aus Berlin eingeladen: „Das
Produkt“ von Mark Ravenhill sowie „Unter Eis“ von Falk Richter. Und die Leitung
dieses Hauses proklamiert ihrerseits: „Die Schaubühne steht heute für ein
experimentelles und zeitgenössisches […] Autorentheater.“ Somit erscheint es
schlüssig, dass das diesjährige deutschsprachige Theaterangebot des Festivals
von Inszenierungen der Berliner Schaubühne bestimmt ist.
La Schaubühne est un des rares
théâtres allemands connus des
Français qui aiment le théâtre et
s’y précipitent à Berlin. Thomas
Ostermeier, son directeur, présente différents spectacles en
France. Premier metteur en scène
associé par la nouvelle direction
du festival d’Avignon lors de
l’édition 2004, il y avait montré
Woyzeck.
Présenté comme appartenant à la nouvelle génération, Thomas
Ostermeier est, à trente-neuf ans seulement, depuis plus de sept ans
déjà à la barre de la Schaubühne, magistral vaisseau au cœur de Berlin
Ouest. A la Schaubühne, tous les soirs, un décor est monté et démonté
pour laisser la place à la mise en scène du lendemain. Les acteurs sont
présents à l’année, tout comme les metteurs en scène, les scénographes,
les dramaturges, les auteurs. Le théâtre est ouvert six jours sur sept.
Cette année, le festival « Perspectives » fait la part belle à la Schaubühne
avec plusieurs spectacles : Das Produkt, pièce de Ravenhill mise
en scène par Thomas Ostermeier et Unter Eis, pièce écrite et mise
en scène par Falk Richter dont le dramaturge, Jens Hillje est le bras
droit d’Ostermeier. Le décor de ces deux pièces a été conçu par Jan
Pappelbaum, responsable de la section scénographie du théâtre. Côté
français, L´enfant froid, texte de Marius Von Mayenburg, qui est auteur
associé à la Schaubühne. Enfin, Anne Tismer, interprète alternant en
français et allemand les représentations du 20 Novembre, a été révélée
au public mondial pour son interprétation de Nora, dans la mise en scène
de Thomas Ostermeier.
Profitons de leur présence pour découvrir ou approfondir notre
connaissance de ce théâtre à dimension européenne et contemporaine
où les acteurs, rompus à l’exercice de la scène, nous régalent de leur
énergie contagieuse. Quant à ceux qui voudraient prolonger la découverte,
signalons le travail du metteur en scène associé à la Schaubühne Luk
Perceval, qui présentera pour la première fois sa prochaine mise en scène,
Molière. Eine Passion au festival de Salzbourg le 30 juillet prochain.
6
,
SCHAU
SCHAU, BÜHNE!
Es ist eine bewusste Schwerpunktlegung von Sylvie Hamard: „In diesem
Jahr ist es die Schaubühne in Berlin, im nächsten Jahr wird es aber
sicherlich ein anderes Haus sein.“
Gegründet wurde die Schaubühne 1962 von einer Gruppe Studenten
in Abgrenzung zum starren Stadt- und Staatstheatersystem. Anders
als unter der Leitung eines Intendanten versprach man sich durch eine
demokratische, gleichberechtigte Führung alle Ensemblemitglieder an
Stückeauswahl und Spielplangestaltung beteiligen zu können.
Besonders unter der künstlerischen Leitung von Peter Stein, durch den das
Theater seine bundesweite Bekanntheit erlangte, konnte sich im Geiste
der späten 60er Jahre dieses alternative Modell bewähren. 1999 bekam
schließlich das Quartett aus Sasha Waltz, Thomas Ostermeier, Jens Hillje
und Jochen Sandig die künstlerische Verantwortung übertragen. Sie legten
einen neuen Akzent auf Tanztheater. Doch schon fünf Jahre später ging
man wieder getrennte Wege: Nach einem Streit über die Finanzverteilung
verließen Sasha Waltz und Jochen Sandig den Theaterbetrieb, um sich
um eigene Projekte zu kümmern – das Modell einer gleichberechtigten
Leitung scheiterte. Längst hatte sich der Schwerpunkt des Spielplanes
auf „Klassiker“ wie Shakespeare, Tschechow oder Büchner verlagert.
Spätestens unter Thomas Ostermeier, dem verbliebenen Intendanten und
auch Regisseur von „Das Produkt“ (Mittwoch, 21 Uhr, Alte Feuerwache),
entwickelte sich eine spezielle „Schaubühnen-Ästhetik“. Sie zeichnet sich
durch einen neuen Realismus in Bühnenbild und Spielweise aus: konkrete
Gegenstände oder Gefühlswelten aus unserem Alltag beherrschen
die Szenen. Für diese Ästhetik stehen ebenfalls die Arbeiten von Jan
Pappelbaum, dem Ausstattungsleiter der Schaubühne am Lehniner
Platz. Er erschuf unter anderem für die beiden Inszenierungen, die in
Saarbrücken zu sehen sind, die Bühnenräume. Sie zeichnen sich durch
hohe Funktionalität aus und nicht durch lediglich malerische Dekoration:
Was auf der Bühne zu sehen ist, wird auch benutzt.
7
LICHT AM
ENDE DES
TUNNELS
*NQSFTTVN
NFOUJPOTMnHBMFT
Text: MICHAELA SCHUH
Noch ein paar Minuten bis zur Aufführung. Veranstaltungsort: Eurobahnhof....
und der ist wo? Wohl kaum am Saarbrücker Bahnhof, dieser riesigen
Baustelle. Der Gebäudeklotz ist mit grünen Planen abgehängt,
statt eines Haupteingangs gibt es einen provisorischen Durchgang
zwischen Absperrgittern und Holzwänden, und die Zeitungsgeschäfte
und Bäckereien sind jetzt graue Container vor der Bahnhofshalle.
Und hier sollen die Perspectives-Aufführungen stattfinden? Die abenteuerliche
Suche nach Hinweisschildern beginnt. Und endet schnell. Nix. Rien. Nur der
Einheimische kennt die Lösung: Der Weg zur Kultur geht durch den Ostzugang!
Aber: auch dort keine Artisten, keine Schauspieler. Nur Fahrkartenschalter,
Ankunfts- und Abfahrtspläne hinter Glaskästen. Die Hausordnung der Bahn gibt
es auch. Aber Wegweiser zum Ziel? Vielleicht sind die kleinen französischen
Flaggen ein Fingerzeig? Nö, sie begrüßen nur den neuen ICE. Schade. Aber
die Reise in die unergründlichen Weiten des Eurobahnhofs geht weiter... und
wir stoßen auf einen Tunnel mit dem Begrüßungsschild: “Betriebsgelände der
Deutschen Bahn - Durchgang nur für Mitarbeiter mit Berechtigungsausweis.”
Wie bitte? Häh? Mit einem Festivalpass könnten wir dienen, aber mit
einem DB-Ausweis? Doch, wir sind Rebellen und trauen uns hinein!
Beißender Geruch steigt uns in die Nase. Moder, kalte Feuchtigkeit, Urin. Der
Mörtel an den grauen Wänden bröckelt ab, überall Pfützen. Wasser sickert aus den
Wänden, läuft an den Graffiti herunter auf den mit Zigarettenstummel übersäten
Boden. Dazu schummriges Licht aus Neonröhren, versteckt hinter Gitter und
Spinnenweben. “Le feu”, das Stück über einen Soldaten im Ersten Weltkriegs,
könnte hier gespielt werden. Hier stellt sich das Grauen von ganz allein ein.
Aber da: Am Ende des Tunnels ist Licht. Wir sind am richtigen Ort. Wir
sehen Perspectives-Plakate. Vier Stück. Toll! Wir gehen die Stufen hoch. Den
Kopf nach oben gerichtet, in Richtung Sonnenstrahlen. Die Nase nach oben
gerichtet, in Richtung frische Luft. Der Boden vibriert. Züge quietschen. Das
scheint der langersehnte Eurobahnhof zu sein! Ein schwarz ausgedruckter Pfeil
auf einem DIN-A4-Blatt zeigt uns die Richtung. Wahnsinn! Der erste Hinweis!
Wir sind glücklich. Freuen uns. Jetzt nur noch an den Absperrgittern entlang.
Da hängt es schwarz auf gelb: “Willkommen im Quartier Eurobahnhof”.
KULTURJOURNALISMUS
JOURNALISME CULTUREL
Diese Festivalzeitung ist im Rahmen eines deutsch-französischen
Kulturjournalismus-Ateliers entstanden. Organisiert wird das Atelier vom
deutsch-französischen forum junger kunst in Partnerschaft mit dem deutschfranzösischen Festival der Bühnenkunst PERSPECTIVES. Aude Lavigne
(France Culture) und Egbert Tholl (Süddeutsche Zeitung) leiten das Atelier
und die Redaktion der Zeitung. Das Redaktionsteam besteht aus 10 jungen
Journalisten aus Frankreich und Deutschland.
Alle Artikel können auch online gelesen werden:
www.theaterkanal.de und www.festival-perspectives.de
Dieses Projekt wird vom Deutsch-Französischen Jugendwerk finanziert.
Mit freundlicher Unterstützung der Volkshochschule Saarbrücken, der
Französischen Botschaft und des ZDF-Theaterkanals.
Ce journal du festival a été créé dans le cadre d’un atelier franco-allemand
de journalisme culturel. Cet atelier est organisé par le forum franco-allemand
des jeunes artistes en partenariat avec le festival franco-allemand des arts
de la scène PERSPECTIVES. Aude Lavigne (France Culture) et Egbert
Tholl (Süddeutsche Zeitung) encadrent l’atelier et la rédaction du journal,
composée de 10 jeunes journalistes de France et d’Allemagne.
Tous les articles sont publiés en ligne:
www.theaterkanal.de et www.festival-perspectives.de
Ce projet est financé par l’Office franco-allemand pour la Jeunesse.
Avec le soutien de la Volkshochschule de Sarrebruck, de l’Ambassade de
France en Allemagne et le ZDF-Theaterkanal.
20
EFVUTDIGSBO[zTJTDIFTGPSVN
KVOHFSLVOTU
GPSVNGSBODPBMMFNBOEEFT
KFVOFTBSUJTUFT
`V‡FSF#BETUSB‡FB
#BZSFVUI
5FM
'BY
JOGP!GPSVNCBZSFVUIEF
XXXGPSVNGPSVNPSH
1SPKFLUMFJUFSJO]
SFTQPOTBCMFEFQSPKFUT
.BSJB#PSOIPSO
1SPKFLUBTTJTUFOUJOOFO]
BTTJTUBOUFTEFQSPKFUT
)BOOBI,BCFM
&MJTF;BNCFBVY
%P[FOUFO]JOUFSWFOBOUT
"VEF-BWJHOF
&HCFSU5IPMM
3FEBLUJPO]SnEBDUJPO
.BSJPO#PIZ#VOFM$MPUJMEF%F
(BTUJOFT.BSJFUUF-PJSBU
5BCFB.BHFS4UFGBOJF.BSTDI
.JDIBFMB4DIVI+VTUJOF8BOJO
.BUUIJBT8FJHFM.BSFJLF7FOOFO
"VSnMJF:PVMJB
(FTUBMUVOH]HSBQIJTNF
5IPNBT,SjNFS
0SBOJFOCVSHFS4US
#FSMJO
XXXBMJBTUPNEF