PROJET PEDAGOGIQUE DE LA MARELLE DSP 2011 à 2016
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PROJET PEDAGOGIQUE DE LA MARELLE DSP 2011 à 2016
« La Marelle » Multi-Accueil, Périscolaire Maternel et Accueil de Loisirs INTRODUCTION PROJET ÉDUCATIF EN RÉPONSE AU CAHIER DES CHARGES : DSP pour l’exploitation d’un Multi Accueil, d’activités périscolaire et extra scolaire des sites « La Marelle » à Mulhouse POURQUOI UN PROJET PEDAGOGIQUE ? LE CONTEXTE HISTORIQUE ET GÉOGRAPHIQUE 1) LE CENTRE SOCIOCULTUREL BRUSTLEIN 2) CARACTERISTIQUES DU TERRITOIRE 3) LE CENTRE SOCIOCULTUREL LAVOISIER 4) CARACTERISTIQUES DES DIFFERENTS QUARTIERS LE QUARTIER CITE-BRIAND : LE QUARTIER DAGUERRE : LE QUARTIER BRUSTLEIN : LE QUARTIER DOLLER : 5) LA FUSION DES CENTRES SOCIAUX LAVOISIER/BRUSTLEIN 6) LA STRUCTURE PETITE ENFANCE « LA MARELLE » PROJET EDUCATIF : CLEF DE VOÛTE DU TRAVAIL DE L’ÉQUIPE 1) LES VALEURS 2) PRESENTATION DE LA STRUCTURE 3) BESOINS DES ENFANTS ET OBJECTIFS QUI EN DECOULENT 4) LES TEMPS FORTS L’ACCUEIL INSCRIPTION ET ADMINISTRATIF PREMIER CONTACT AVEC LES EQUIPES ET ACCUEIL PROGRESSIF L’ACCUEIL AU QUOTIDIEN PASSAGE D’UN GROUPE A L’AUTRE L’ACCUEIL DE L’ENFANT DIFFERENT L’EVEIL LES JEUX LIBRES ET SPONTANES LES ACTIVITES SPECIFIQUES EVEIL SENSORIEL ET DE CONTACT EVEIL PSYCHOMOTEUR EVEIL ARTISTIQUE EVEIL AUX REGLES DE VIE APPRENTISSAGES DIVERS SOINS D’HYGIENE ET REPAS L’HYGIENE DU PERSONNEL L’HYGIENE DES ENFANTS LE SOMMEIL 5) UNE JOURNEE CHEZ … - LES BEBES - LES MOYENS - LES GRANDS - AU PERISCOLAIRE L’AMENAGEMENT DE L’ESPACE LES PROFESSIONNELS LA PLACE DES FAMILLES L’INTER CULTURALITE A LA MARELLE LES PARTENAIRES CONCLUSION ANNEXES 2 Les enfants vivent Si un enfant vit dans la critique Il apprend à condamner Si un enfant vit dans l’hostilité Il apprend à se battre Si un enfant vit dans le ridicule Il apprend à être gêné Si un enfant vit dans la honte Il apprend à se sentir coupable Si un enfant vit dans la tolérance Il apprend à être patient Si un enfant vit dans l’encouragement Il apprend à être confiant Si un enfant vit dans la motivation Il apprend à se faire valoir Si un enfant vit dans la loyauté Il apprend la justice Si un enfant vit dans la sécurité Il apprend la foi Si un enfant vit dans l’approbation Il apprend à aimer Si un enfant vit dans l’acceptation et l’amitié Il apprend à trouver l’amour dans le monde Dorothy LAW NOLTE 3 INTRODUCTION L’élaboration d’un projet pédagogique est une grande aventure. Une aventure professionnelle d’abord. L’ensemble d’une équipe se pose un temps donné et réfléchit sur ce que représente pour elle le travail auprès d’enfants, sur ce qu’il apporte aux unes et aux autres. Elle s’interroge sur ce qui lui semble important et indispensable ; l’écoute, la patience, et le respect de l’enfant et de ses parents, les limites à donner, les valeurs à transmettre, autant de chose pour que l’enfant accueilli un temps donné dans la structure grandisse et s’épanouisse en toute confiance, sécurité et sérénité. L’équipe définit ainsi son savoir être. Ensuite elle définit le savoir faire. Elle réfléchit à l’organisation du quotidien en se basant sur les expériences et les observations de chacun des membres de l’équipe et met en place les moyens nécessaires pour véritablement donner vie aux valeurs qui lui tiennent à cœur. Ce sont ces valeurs et les moyens mis en œuvres qui rendent chaque projet pédagogique unique. Ainsi l’élaboration du projet est aussi une grande aventure humaine. L’équipe se redécouvre, on s’écoute, partage ses expériences et ses anecdotes, on rit, s’émeut et réfléchit ensemble. C’est un travail intense fait en commun où chacun, chacune puise les motivations nécessaires pour « grandir et aller à la rencontre de l’autre. » Mais quel est cet autre à qui s’adresse le projet pédagogique ? Il s’adresse aux différentes institutions d’abord, aux parents et à leurs enfants ensuite et enfin à l’équipe bien sûr. Les institutions rendent le projet pédagogique « obligatoire » et il semble logique et normal que les parents qui le souhaitent puissent lire cet écrit pour savoir quelles sont les valeurs que l’équipe de professionnels va transmettre à leur enfant et les méthodes éducatives qu’elle applique. Pour les parents savoir que le projet de vie qu’ils dessinent pour leur enfant s’inscrit dans celui de la structure à laquelle ils le confit est un premier pas vers le lien qui se tisse au fur et à mesure entre les parents, leur enfant, et les professionnels. C’est peut être aussi un moyen pour les parents de ce sentir impliqué dans la vie de la structure. Le projet pédagogique s’adresse aussi et bien sur à l’équipe. Il constitue pour elle un antidote à l’épuisement professionnel, à la routine du quotidien. Il donne un sens et une valeur au travail d’accueil du jeune enfant. C est un guide accessible à tous et dans lequel chaque professionnel se retrouve. L’équipe de la Marelle s’est donc posée un temps donné et a réfléchi sur sa pratique professionnelle, sur les valeurs éducatives et humaines qui lui tiennent à cœur. Au fur et à mesure des temps de travail nous avons élaboré ce projet pédagogique. Il est à l’image de l’équipe qui veut aller de l’avant et construire autour et pour les enfants et leurs familles. 4 PROJET ÉDUCATIF EN RÉPONSE AU CAHIER DES CHARGES : DSP pour l’exploitation d’un Multi Accueil, d’activités périscolaire et extra scolaire des sites « La Marelle » à Mulhouse Notre projet éducatif se décline en trois axes essentiels. I. La référence à un pédagogue et sa déclinaison au quotidien II. L’accompagnement à la parentalité dans sa dimension intergénérationnelle III. L’appropriation du projet par les parents I. La référence à un pédagogue et sa déclinaison au quotidien Le Projet pédagogique mis en place par l’équipe s’inspire de la pédagogie Lóczy. Lóczy est le nom d'une pouponnière hongroise créée en 1947 à Budapest pour les orphelins de guerre. La maison de Lóczy est célèbre pour la pédagogie innovante qui a été mise en place par sa directrice, la pédiatre hongroise Emmi Pikler. La méthode Pikler-Lóczy repose sur quelques principes directeurs, parmi lesquels on peut citer l'importance de la verbalisation, du jeu libre et le respect de l’activité autonome. Ces principes sont déjà mis en place par l’équipe au quotidien, mais ils sont réinterrogés régulièrement. Il est important aussi de les expliquer aux nouveaux membres des équipes qui viennent parfois d’horizons divers et de proposer une formation continue qui aille en ce sens. La verbalisation Il est nécessaire de favoriser chez l'enfant la prise de conscience de lui-même et de son environnement et de partager l'importance de la verbalisation du vécu: par la "régularité des événements dans le temps et la stabilité des situations dans l'espace", mais surtout lors des soins, on aide l'enfant à découvrir qui il est, ce qu'il fait, quel est son environnement... On stimule beaucoup sa participation pour lui permettre de s'exprimer et de devenir un adulte "autonome et responsable". On parle à l'enfant pour le prévenir de ce qui va se produire, pour lui expliquer ce que l'on est en train de faire. Ce partage verbal permet à l'enfant d'anticiper les événements et de pouvoir réagir (interaction entre enfant et adulte). Le jeu libre L'activité spontanée auto-induite que l'enfant poursuit librement de façon autonome a une valeur essentielle pour son développement; elle doit être pour lui une source de plaisir sans cesse renouvelée. Les enfants sont placés dans des situations favorisant cette activité autant que possible. Pour cela, on tient compte de la répartition dans le temps selon le rythme veille-sommeil : l'enfant doit être bien éveillé pour profiter pleinement des expériences; dès qu'il donne des signes de fatigue, on le couche pour qu'il puisse se reposer. l'espace : il doit être juste un peu plus vaste que celui que l'enfant peut remplir par son activité, afin de lui permettre d'évoluer tout en le maintenant dans un environnement sécuritaire qu'il peut appréhender dans sa totalité de façon autonome, il doit permettre aux enfants de ne pas se gêner tout en pouvant se rencontrer, et ne doit pas être dangereux. 5 le matériel de jeu : il tient compte des possibilités locomotrices et manuelles des enfants et correspond à l'évolution de leur intérêt. les interventions de l'adulte : l'adulte ne doit pas interférer de façon directe dans le jeu (sauf si l'enfant est en situation difficile : disputes, ennui...), mais maintenir les conditions optimales pour l'activité auto-induite, commenter les progrès et favoriser la prise de conscience. Le respect de l’activité autonome D'après Emmi Pikler, il est nécessaire que l'activité naisse de l'enfant lui-même. L'adulte doit respecter le rythme de ses acquisitions motrices, et ne pas placer artificiellement l'enfant dans une position qu'il n'a pas encore acquis (ex : ne pas mettre assis un enfant qui ne sait pas encore le faire). Son rôle est de l'aider à trouver le moyen d'y parvenir seul, l'aider à prendre conscience de ses accomplissements. Pour y parvenir, il est important que l'enfant puisse être libre de ses mouvements. L’équipe reste à l’écoute de l’enfant et partira de ces centres d’intérêts pour mettre en place des actions ou des activités qui répondent au mieux à ses besoins. Il sera également proposé à l’équipe, à travers films, lectures, rencontres et conférences de développer la réflexion autour de cette pédagogie. II. L’accompagnement à la parentalité dans sa dimension intergénérationnelle L’accompagnement à la parentalité est une mission quotidienne du Centre Social. Les services de la Petite Enfance y contribuent activement. Nous proposons une écoute quotidienne aux familles et proposons des actions tout au long de l’année. Mais la famille d’un enfant n’est pas uniquement constituée de son père et sa mère. Nous observons en effet que les Grands-parents sont de plus en plus présents. Ils viennent prendre le relais quand le parent est absent – à son travail, décédé ou emprisonné – et sont également nos interlocuteurs directs au quotidien. Pour la première fois, cette année, le temps d’accueil progressif a eu lieu avec des Grands-parents qui souhaitaient mieux connaître le lieu d’accueil de leur « petit-enfant ». Lors de conférence sur des sujets comme l’acquisition de la propreté ou les limites, nous avons pu observer que les mères venaient avec leur propre mère. La Maison de la Petite Enfance se veut être un lieu ouvert à toutes les générations. Un lieu historique Les lieux sont également chargés d’Histoire et ont vu déjà plusieurs générations s’y côtoyer. Cette ancienne usine à laine fait partie du patrimoine de la ville, du quartier, des habitants. Dans notre projet, nous souhaitons faire ressortir cette spécificité et cette richesse. 6 Se croiser, tisser des liens La Marelle est à la croisée des gens, ouvert à toutes les générations bien qu’un lieu Petite Enfance. Lors de rencontres, de conférences, de sorties, les familles sont présentes, les parents bien sur, mais de plus en plus les grands-parents également. Ce grand-père ne travaille plus et accepte de nous accompagner au zoo. Cette grand-mère vient cuisiner des pâtisseries tunisiennes et montre aux enfants comment faire. Autour des grands-parents se retrouvent toutes les questions concernant la transmission des savoirs. S’ouvrir vers l’extérieur Des échanges avec les « Anciens » ont lieu régulièrement (chant, danse, histoire...) - A la maison de retraite qui se trouve dans le quartier rue Thénart à Mulhouse - Lors des repas mensuels organisés par le service adultes du Centre Social Les activités proposées aux enfants Au quotidien, les équipes restent ouvertes aux parents et à leur demande. Plusieurs pistes de travail ont été proposées pour faire prendre conscience aux enfants de l’intergénérationnel (la symbolique de l’arbre par exemple). III. L’appropriation du projet par les parents Bien sûr, ce projet n’a de sens que s’il est partagé et investi par les parents. Pour cela, il est important que les familles soient considérées comme des partenaires. Les équipes doivent prendre le temps de beaucoup échanger par rapport à leur pratique, d’expliquer leurs méthodes pédagogiques et laisser à chaque parent sa place d’interlocuteur mais aussi d’acteur. La confiance mutuelle nous semble être le socle de cette relation partenariale. Les parents nous confient leur enfant et pour confier, il faut avoir confiance. Cette confiance ne va pas de soi, elle demande à chacun un temps pour s’apprivoiser. Il est donc important que les équipes restent disponibles et à l’écoute. Concrètement, nous organisons des rencontres autour de la pédagogie (réunion de rentrée, conférence débat) mais aussi des rencontres moins formelles et plus festives autour d’un petit déjeuner ou d’un goûter de Noël. Cela passe également par de petits gestes au quotidien : prendre des nouvelles d’un enfant absent depuis longtemps ou hospitalisé… Des idées que l’équipe veut mettre en place : Les réunions de rentrée : par groupe d’âge à charge pour les professionnelles de bien en préparer le contenu et le déroulement (qui dit quoi, comment, …) Les réunions d’informations spécifiques : lorsque ces réunions entrent dans un projet de soutien à la parentalité et de partenariat parents/professionnelles, elles peuvent aboutir à des réunions à thème, ou à des groupes de parole, à la demande des parents. (dans l’enquête menée au printemps de l’année 2008, 35 personnes/21 étaient favorables à ce type de réunion) Des animations diverses : autour du livre, du conte, des activités musicales, des comptines, des activités culinaires, de décoration, etc. Des accompagnements à des sorties : bibliothèques, sorties en forêt, visites de musées, sorties de fin d’année ; Participation des parents à des journées à thème ou festives : Noël, Carnaval, kermesse et autres.. ; (costumes, coiffures, maquillage, goûters, histoires, chants) Création de Commission de parents Aménager un espace plus convivial devant le bureau de la coordinatrice (livres, jeux, autres…) 7 POURQUOI UN PROJET PÉDAGOGIQUE ? Le projet pédagogique donne un sens à ce que font les professionnels de la petite enfance au quotidien, dans ce travail si important d’accueil du jeune enfant et de sa famille. Au-delà du fait qu’il soit rendu obligatoire par les organismes et les institutions de la petite enfance, il permet à l’ensemble d’une équipe de se poser, de réfléchir sur les pratiques professionnelles mises en œuvre et d’en comprendre les enjeux, dans le contexte social actuel. Le quotidien auprès des enfants peut s’avérer difficile, répétitif ou routinier. Le projet pédagogique permet d’échapper à l’épuisement professionnel. C’est un travail d’équipe qui dynamise, et les échanges de point de vue permettent d’aboutir à une pratique professionnelle commune à laquelle chacun se sent appartenir, avec des projets et des valeurs communes. Il s’articule autour du comportement, de l’attitude de l’adulte et des moyens matériels mis en place, tout en restant centré sur l’enfant. L’équipe définit le savoir être et le savoir faire de sa pratique et les valeurs éducatives qui s’y rattachent y sont clairement énoncées. Créer ce référentiel commun permet de composer un guide accessible à tous pour vivre ensemble au quotidien en tenant compte des spécificités de chacun et dans l’intérêt des enfants et des familles. Nos premières rencontres de travail dans l’élaboration du projet pédagogique nous ont amené à définir les valeurs communes auxquelles nous sommes attachées et sur lesquelles nous nous appuieront pour écrire ce projet : « Grandir et aller à la rencontre de l’autre ». LE CONTEXTE HISTORIQUE ET GÉOGRAPHIQUE Partons d’abord à la découverte de l’histoire du centre Brustlein puis à celle du centre Lavoisier jusqu’à l’installation dans les nouveaux locaux en 2007, en incluant quelques événements exceptionnels qui ont conduit à la fusion de deux centres socioculturels mulhousiens. 1. Le Centre Socioculturel BRUSTLEIN Le centre socioculturel BRUSTLEIN est une association à but non lucratif, loi 1901, qui a vu le jour en 1974 par la mobilisation de quelques personnes issues du mouvement de l’Association Populaire des Familles (A.P.F.). Le fonctionnement est assuré par un Conseil d’Administration composé des membres élus lors de l’Assemblée Générale qui a lieu tous les ans, des membres de droits : - la Ville de Mulhouse - la Caisse d’Allocations Familiales du Haut-Rhin - la Communauté d’Agglomération Sud Alsace (CAMSA) - la Fédération de la Consommation du Logement et du Cadre de Vie (C.L.C.V.), mouvement qui a pris la suite des A.P.F. ainsi que des représentants des salariés. 8 Les activités proposées par l’association sont multiples. Elles s'adressent à un public très large allant du jeune enfant à la personne âgée. Une équipe de professionnels qualifiés assure la mise en place du projet social défini par le conseil d’administration. Le contrat - projet établi tous les trois ans (le dernier en date couvre la période allant de 2005 à 2007) donne lieu à un agrément attribué par la Caisse d’Allocations Familiales du Haut-Rhin. Cet agrément permet à l’association de fonctionner sous la dénomination « Centre Social », elle perçoit également, de ce fait, des financements publics qui favorisent la mise en place des actions liées au projet social. 2. Caractéristiques du territoire Le quartier Brustlein est l’un des secteurs géographiques qui a connu et qui connaît encore une forte présence d’entreprises sur son territoire On y trouve un des joyaux du passé industriel de Mulhouse à savoir l’usine Dolfus Mieg et Compagnie (D.M.C.) - qui partage ses bâtiments avec le Journal l’Alsace et Clemessy. D’autres entreprises sont venues étoffer le tissu industriel de ce quartier mulhousien et cela dès le début du XXème siècle avec les Tuileries LESAGE - Groupe HEPPNER, l’usine chimique I.C.M.D. (Rhône Poulenc) et les Ets. SCHMERBER. C’est dans ce contexte que le Centre Socioculturel BRUSTLEIN a été créé en 1974. En effet, dans les années 70 de très nombreux logements sociaux avaient été construits dans ce quartier pour y loger tous les ouvriers et employés, notamment pour PEUGEOT. Aussi, c’est naturellement que les axes d’interventions du CSC BRUSTLEIN : ENFANCE JEUNESSE FAMILLE PERSONNES AGÉES INSERTION… se sont développés dans ce quartier. La rencontre de ces différents pôles d’intérêts enrichit les expériences de chacun au bénéfice de l’ensemble des acteurs du BRUSTLEIN. 3. Le Centre Socioculturel LAVOISIER Le centre Socio-Culturel LAVOISIER a été créé le 20 juin 1968 et est issu du Patronage des Nouvelles Cités, fondé en 1852 : Le patronage (et maintenant le Centre social) est implanté dans des locaux - anciennes maisons de la Cité ouvrière de Mulhouse -, acquis par le Diaconat en 1896. Les locaux datent de 1856. La maison du Diaconat de Mulhouse continue à mettre à disposition une partie des locaux au Centre social. Le Centre est propriétaire de l’autre partie. Les locaux étaient occupés par le centre de soins, l’ouvroir et la « goutte de lait ». A côté du Centre se trouvait la salle d’asile qui accueillait les enfants en bas âge, et qui est devenue l’école maternelle rue de Strasbourg. 9 La cité de Mulhouse construite par la Société industrielle de Mulhouse et le patronat protestant, était une des premières cités ou les habitants pouvaient accéder à la propriété. Ils travaillaient dans les filatures DMC, etc.1 En 1968 l'association des patronages demande à Mme Metzenthin, assistante sociale, de créer un Centre Social avec l’ouverture d’une halte-garderie et d’une permanence ménagère (activités pour les femmes, couture, cuisine, tricot…) Mme Metzenthin sera la coordinatrice du Centre qui sera géré par les habitants du quartier usagers de la structure dans le cadre de l’Association du Centre Social Lavoisier. L’association est inscrite au registre des associations du tribunal de Mulhouse en date du 14 Août 1968. Une petite équipe de travailleurs sociaux est embauchée et depuis le Centre n’a cessé d’évoluer, de diversifier ces actions en direction et avec la population des quartiers de la Cité Briand - Pierrefontaine - Daguerre - Furstenberger. 4. Caractéristiques des différents quartiers Le quartier Cité-Briand : 74 hectares, 8 923 habitants Ce quartier est très marqué par l’industrie textile. Témoignage de ce passé, la cité a conservé ses maisons et ses jardinets. Restent encore ici ou là, les cheminées de briques rouges rappelant ce passé aujourd’hui révolu. Composé de 8 923 habitants en 1999, le quartier regroupe une population principalement ouvrière (24 %). Les commerces dans Cité Briand sont très bien implantés, surtout dans la rue Aristide Briand. La partie Sud du quartier est inscrite dans le périmètre du Grand Projet de Ville. D’autres particularités : un quartier très ancien, près de 60 % des logements ont été construits avant 1915 ; un taux d’activité comparable à celui de l’ensemble de la ville (45, 5¨%/45,8 % de la population mulhousienne), mais une forte représentation de chômeurs parmi la population active (20,1 % contre 16,4 %). Le quartier Daguerre : 50 hectares, 5 483 habitants Il accueillait autrefois des industries qui ont à présent fait place à des programmes résidentiels comme la résidence Pierrefontaine ou plus récemment le programme « Braun » implanté sur la friche de l’établissement du même nom. Des opérations de renouvellement urbain (implantation d’un immeuble de bureaux, ou construction de logements) contribuent encore actuellement à la transformation et à l’attractivité de ce quartier. Ce quartier compte une population très diplômée (71,8 : CAP, BEP, BAC ou BP, diplôme supérieur au BAC contre 65 % de la population mulhousienne) ; il est faiblement touché par le chômage et des conditions d’emploi plus favorables que pour l’ensemble de la ville (12,3 % sur 46,5 % des actifs contre 16,4 et 45,8 % des mulhousiens) ; une forte proportion de logements collectifs et une urbanisation en continu des années 1915 jusqu’en 1999. 1 « Il s’est fondé à Mulhouse, en 1853, une association qui a pour but la construction de logements à l’usage des classes les moins aisées et plus spécialement de la classe ouvrière. » Jean DOLFUSS, extrait de Notes sur les cités ouvrières, congrès international de bienfaisance, Francfort, 1857. 10 Le quartier Brustlein : 141 hectares, 4 371 habitants Comme nous l’avons déjà vu, le quartier présentant de grandes emprises industrielles (Clemessy, journal « L’Alsace », ou bien encore ICMD), sa densité de population est par conséquent inférieure à la moyenne de la ville (3 100 hab/km2 contre 4 900). La majeure partie de sa population est composée d’ouvriers ; les cadres y sont faiblement représentés. D’autre part, elle est plus jeune que la moyenne de la ville (36 % âgés de moins de 6 ans à 25 ans / 35 % ) ; il y a une faible part de diplômés niveau bac ou plus (15 % contre 24 %) et une forte représentation des formations à finalité professionnelle , une forte proportion de CDI dans le quartier, un taux de chômage plus faible que sur mesure (14,5 %), une part importante de locataires importante (75,4 % / 64,3 % locataires mulhousiens) et un parc de logements majoritairement construits dans les années 1960-1970. Le quartier Doller : 114 hectares, 4 897 habitants Situé au sud de la gare du Nord, ce quartier tout comme beaucoup d’autres à Mulhouse, a un passé industriel important. La cité Gluck, et la maison de la Céramique – qui accueillent à présent des activités tertiaires- témoignent de cette reconversion. A côté des nombreux espaces voués à l’activité économique, le quartier dispose d’un parc de logements diversifié (collectif/individuel). Le taux de chômage est faible (12 %), la densité de population est de 4 300 hab/km2 pour 4 900 mulhousiens/km2 ; il y a une forte proportion de personnes de plus de 60 ans (22 % / 18 %) ; une forte proportion de propriétaires (45,2 % /32,8 % ).2 5. La fusion des centres sociaux LAVOISIER / BRUSTLEIN Le rapprochement s’avère nécessaire : « pour des raisons économiques mais aussi de développement d’un projet cohérent sur un territoire partagé, ainsi que la vacance de la direction sur le CSC Brustlein depuis presque un an » Les bureaux respectifs des Centres Brustlein et Lavoisier se sont réunis en date du 20 novembre 2006 afin de faire le point sur le projet de rapprochement des deux structures. Lors de cette réunion, il a été souligné que les représentants de l'une comme de l'autre association abordent de manière favorable le projet. Il a été rappelé que les Conseils d’Administration (CA) respectifs de chacun des deux centres ont validé la démarche présentée en termes identiques par Christine STRITT, Consultant et Erick PREISSER, Directeur. Cette démarche a été présentée en présence des financeurs. Lors de la réunion du 20 novembre 2006, Christine STRITT a présenté ce que sont les objectifs visés par la démarche. Le Centre Socioculturel Lavoisier/Brustlein a consacré beaucoup d’énergie dans le rapprochement des deux structures au cours des derniers mois. La fusion a nécessité le rapprochement de deux cultures et de pratiques professionnelles spécifiques. 2 La partie Caractéristique des différents territoires est tirée du document « Contrat de projet 2009/2001 » du Centre Socioculturel Lavoisier-Brustlein. Les sources chiffrées sont issues de l’INSEE recensement 1999. 11 6. La structure petite enfance « La Marelle » « L’année 2007 a été l’année de grands changements pour l’équipe de la Marelle située depuis 1992, avenue DMC pour le multi-accueil, rue du Tarn et rue Jean Martin pour le périscolaire maternel ! Les nouveaux locaux tant attendus se dessinent peu à peu. Vient alors le temps des visites de chantier, le choix des revêtements de sols, la couleur des murs et bien sûr, la réflexion sur la nouvelle organisation et le nouveau fonctionnement pour la rentrée de septembre. […] Une maîtresse de maison vient compléter l’équipe ; son embauche apporte un grand soutien à cette nouvelle organisation. Une première visite sera organisée le 3 juillet pour les parents et leurs enfants. Ils sont impressionnés par la superficie, la clarté et l’espace offert aux enfants. Enfin, la date du déménagement (la troisième depuis le début de l’année) est annoncée : nous serons au Parc Gluck le 25 août 2007. Depuis la rentrée, l’aventure se poursuit et la vie dans nos nouveaux locaux s’organise. Il convient maintenant de s’approprier ces nouveaux locaux afin de profiter pleinement de l’espace. Une première rencontre avec les parents est organisée en octobre, afin de leur expliquer le déroulement de la journée pour chaque groupe et répondre à leurs questions tout en les rassurant […] Désormais, le multi-accueil et le périscolaire sont dans les mêmes locaux et animent ensemble ce nouveau site. » 3 « La Marelle » fonctionne dans le cadre d’un multi-accueil où l’enfant peut jouer, s’exprimer, s’épanouir, s’habituer à vivre en société dans un climat de sécurité et d’affection. Selon l’arrêté : 2008-00217 en date du 18 avril 2008, le multi-accueil a un agrément de 40 places. 3 Propos recueillis dans le rapport d’activités 2007 de Martine GUILLET, coordinatrice du secteur Petite Enfance de la Marelle. 12 PROJET EDUCATIF : CLEF DE VOÛTE DU TRAVAIL DE L’ÉQUIPE 1. LES VALEURS : L’élaboration du projet pédagogique a fait ressurgir les valeurs auxquelles chacun des membres de l’équipe de la « Marelle » est attaché. Ces valeurs, cet idéal commun qui d’une façon ou d’une autre se retrouve déjà au quotidien et fait de respect des enfants et des adultes, d’écoute, d’entraide, de convivialité et de patience. Il émergeait des premières rencontres une volonté d’aller de l’avant et de construire véritablement autour et pour chacune de ces valeurs qui nous tiennent à cœur 2. PRÉSENTATION DE LA STRUCTURE : La Marelle est un multi accueil, il fait partie du centre socioculturel LAVOISIER-BRUSTLEIN. Grâce à l’implantation géographique de la structure, à la périphérie de plusieurs quartiers cité BRIAND, DOLLER, BRUSTLEIN, DAGUERRE grâce aussi au travail de partenariat, essentiel et indispensable, avec les autres structures d’accueil du centre socioculturel, grâce encore à la mise en place d’un LAPE (Lieu d’Accueil Parents-Enfants), le centre LAVOISIER-BRUSTLEIN étend son champs d’action à un quartier important et permet ainsi de cibler et de répondre aux besoins d’un plus grand nombre de familles en matière de garde d’enfants, mais aussi plus largement dans le domaine social et culturel. La forte majorité de familles d’origine étrangère amène une diversité culturelle extrêmement riche et enrichissante. La notion d’inter culturalité se vit au quotidien et apparaît comme une évidence, un atout de plus pour la structure. Elle occupe donc une place prépondérante dans l’élaboration du projet pédagogique, dans la réflexion que l’équipe de la Marelle a mené autour de la place des familles dans la structure. Les actions qui en découlent s axent autour de cette richesse qu’est l’inter culturalité. La structure « La Marelle » renforce le secteur Petite Enfance. Elle a emménagé dans de nouveaux locaux en juillet 2007 et dispose d’un agrément de quarante places, vingt places péri et extra scolaire. Elle accueille des enfants de deux mois et demi à six ans de façon permanente ou occasionnelle, du lundi au vendredi de 7h15 à 18h45. Elle se compose de quatre groupes d’âge différent : - Les bébés : 2 mois et demi à 16 mois Les moyens : 16 mois à 2 ans Les grands : 2-3 ans Le périscolaire : 3-6 ans Les locaux offrent beaucoup de possibilités avec une salle de vie pour chaque groupe, une salle d’expression, une salle de psychomotricité, des réfectoires (un pour le groupe des moyens et des grands et un autre pour le périscolaire), et un patio. Cette nouvelle structure est un espace chaleureux, lumineux, convivial avec de grandes baies vitrées, que les enfants, les parents et l’équipe de la Marelle investissent avec beaucoup de plaisir. 13 3. BESOINS DES ENFANTS ET OBJECTIFS QUI EN DÉCOULENT : Les besoins des enfants varient en fonction de leur âge, que ce soit en matière d’alimentation, d’hygiène, de sommeil, d’éveil psychomoteur ou artistique, en besoin d’autonomie ou affectif. Les équipes de la Marelle, en fonction du groupe d’âge dans lequel elles travaillent, s’emploient à répondre aux divers besoins des enfants au travers d’activités d’éveil variées. Elles ont défini plusieurs objectifs qu’elles appliquent au quotidien pour permettre aux enfants de s’épanouir et de devenir chaque jour un peu plus autonome. 4. LES TEMPS FORTS : L’ACCUEIL Que veut dire accueillir ? Selon la définition du dictionnaire le « Petit Larousse » accueillir c’est recevoir quelqu’un bien ou mal. C’est s’apprivoiser. Saint-Exupéry dans le Petite Prince résume le terme « apprivoiser » de la manière suivante : Qu’est-ce que signifie « apprivoiser » ? - c’est une chose trop oubliée, dit le renard. Ça signifie « créer des liens » c’est apprivoiser : « s’il te plait… apprivoise-moi ! dit le renard ». C’est souvent du premier accueil et des impressions qui en découlent que va dépendre la qualité d’une rencontre, d’où l’importance d’un « bon » accueil. En tant que professionnel de la petite enfance « accueillir » c’est donc « recevoir », ou inversement, le mieux possible l’enfant et ses parents dans un esprit de respect, de tolérance et d’écoute. INSCRIPTION ET ADMINISTRATIF La Marelle propose une pré inscription à l’accueil centralisé. (cf. document en annexe) situé au 41 rue Lavoisier, siège du Centre Social. Ce dispositif permet aux parents d’obtenir en un seul lieu toutes les informations sur les différents lieux d’accueil et les différentes formules d’accueil. Il permet de cible au mieux leur besoin et de les orienter plus facilement vers l’une où l’autre structure du centre social. Les préinscriptions et inscriptions se font sur rendez-vous, de même que la visite de la structure. Cela permet aux professionnels d’être entièrement disponibles pour les parents. PREMIER CONTACT AVEC LES ÉQUIPES ET ACCUEIL PROGRESSIF PREMIER CONTACT Après ces démarches « administratives » les parents visitent les locaux, la salle de vie ou évoluera leur enfant et font connaissance avec les équipes. Ainsi s’établit un premier contact pour s’apprivoiser et un « trialogue » entre les parents, l’enfant et l’équipe. Trialogue parce que l’enfant n’est pas exclu de la conversation. 14 C’est l’occasion pour les équipes de se présenter, d’expliquer aux parents le fonctionnement de la salle de vie (où ranger les affaires : biberon, tétine, couches, tenue de rechange, vestiaire..). L’équipe se renseigne aussi sur les habitudes de vie de l’enfant, son quotidien ; s’il a des frères ou sœurs ; s’il a déjà connu un autre mode de garde ; s’il a un doudou, tétine ; s’il a l’habitude de faire des siestes le matin ou (et) l’après-midi, son régime alimentaire, les allergies éventuelles… ceci pour cerner au mieux les besoins de l’enfant lorsqu’il sera accueillit dans la structure de façon régulière. Une trace de toutes ces habitudes de vie est gardée dans un classeur dans les salles de vie respectives. Ce document peut être consulté par toutes les personnes intervenant sur le groupe y compris les personnes remplaçantes. C’est lors de ce premier contact que s’élabore la qualité de la triade parents – enfants professionnels. Les équipes de la Marelle chez les bébés, les moyens, les grands, et le périscolaire, grâce à leur sens de l’accueil, du respect d’autrui et de l’écoute, grâce aussi à la diversité de leur expérience, leur motivation et leur professionnalisme essayent de trouver les mots juste pour chaque parent, chaque enfant afin que cette première rencontre soit pour chacun aussi conviviale et chaleureuse que possible. L’ACCUEIL PROGRESSIF (OU ADAPTATION) Les équipes de la Marelle proposent aux parents et aux enfants un accueil progressif et continu. Les parents peuvent s’ils le souhaitent rester deux fois une demi-heure avec l’enfant dans le groupe ou il sera. Pour les équipes il est important de donner ce temps aux parents. Ainsi plongé dans l’univers, dans l’ambiance dans laquelle va évoluer leur enfant, ils arrivent à ce faire une idée plus précise de ce que va vivre leur enfant au quotidien. L’enfant reste d’abord trois fois une ½ heure puis une heure ensuite deux heures enfin la demijournée et pour finir la journée entière. La durée de l’accueil progressif dépend de chaque enfant et peut se dérouler de façon plus rapide si les équipes estiment que l’enfant est prêt mais il est important cependant d’aller à son rythme et de bien choisir le moment de l’adaptation. On évitera les moments forts de la journée de l’enfant par exemple les moments de sa sieste, de son repas. On évitera aussi les temps forts de la journée de la structure ; les moments de siestes des enfants, des goûters ou du repas ou encore les moments de l’accueil du matin ou du soir. En évitant les temps forts de l’enfant et de la structure l’adaptation peut se dérouler dans les meilleures conditions possibles : l’enfant sera lui disponible aux jeux proposés, à la rencontre avec les autres enfants et les professionnels et ces derniers seront eux aussi disponible et à l’écoute. POURQUOI UN ACCUEIL PROGRESSIF L’ACCUEIL PROGRESSIF POUR LES PARENTS La plupart du temps les parents sont rassurés de savoir qu’ils ont le temps pour bien faire l’adaptation de leur enfant. Ce temps d’adaptation leur est souvent nécessaire à eux aussi. Confier son enfant à une structure, à des personnes étrangères, même si un premier contact a été établi et que l’on a confiance n’est pas chose facile et demande beaucoup de courage de la part des parents. Les professionnels ont là un rôle important auprès d’eux, ils les accompagnent dans le processus quelquefois long et difficile de la séparation. Il semble important que les équipes leur 15 expliquent les bienfaits de cette séparation ; elle permet à l’enfant de grandir et d’aller à la rencontre de l’autre, de devenir autonome, de découvrir un univers différent avec des jeux adaptés à son âge et à ses besoins et des activités diverses et variées. Tout ceci dans un cadre spécifique qui permet à l’enfant de s’épanouir en toute confiance et sécurité sous le regard attentif des professionnels. Il pourra par exemple réaliser ses premières séances de peinture en salle d’expression, ou encore apprendre à maîtriser son équilibre en salle de psychomotricité et si le temps le permet aller dans le patio et jouer dans a petite cabane mise à sa disposition et faire du vélo. Il s’agit de donner confiance aux parents, de les rassurer. Si le parent est confiant l’enfant le sera aussi. L’ACCUEIL PROGRESSIF POUR LES ENFANTS L’accueil progressif (ou adaptation) est nécessaire et important aussi pour l’enfant. C’est aux professionnels par leurs paroles, leurs gestes, leur écoute et l’observation de rassurer l’enfant. Il lui explique que papa et (ou) maman vont revenir bientôt, qu’il est normal qu’il ait du chagrin, qu’il a le droit de pleurer, même d’être en colère. Il est important de mettre des mots sur ce que vit l’enfant au moment de la séparation. Puis progressivement, ils lui proposent un jeu, une petite activité. Les professionnels grâce à l’observation de l’enfant en période d’adaptation trouveront le jeu qui l’intéresse plus particulièrement et ainsi facilitera la séparation d’avec ses parents. Le « doudou » ou objet transitionnel permet aussi une séparation plus facile. Cet objet, peluche ou tétine, la plupart du temps est un peu une partie de sa maison que l’enfant ramène avec lui. Cet objet le rassure et fait le lien entre la maison et la structure. L’ACCUEIL PROGRESSIF POUR LES PROFESSIONNELS L’adaptation permet aux professionnels de faire connaissance avec l’enfant. En l’observant ils arrivent à mieux cibler ses besoins. Ils accompagnent et l’enfant et ses parents dans le processus de séparation. C’est tout un travail d’écoute et de dialogue ou trialogue entre les professionnels, l’enfant et les parents pour au fur et à mesure du temps permettre à chacun de trouver sa place et de s’épanouir. L’ACCUEIL AU QUOTIDIEN Dans le déroulement d’une journée dans une structure d’accueil il existe trois moments forts : l’accueil du matin, celui au courant de la journée lorsque arrivent les enfants non permanant et celui du soir lorsque les parents recherchent leur enfant. Ces moments d’accueil sont des temps forts aussi bien pour les parents que pour les professionnels. Même s’ils se répètent tout au long de la semaine aucun accueil ne ressemble à l’autre. Le matin la séparation d’avec les parents peut s’avérer pour l’enfant plus difficile d’un jour à l’autre. Le professionnel doit alors faire face à la colère de l’enfant, à ses pleurs, à son angoisse, son besoin de rester avec le parent, de le retenir. Il lui faut alors user de patience, mettre des mots sur les difficultés rencontrées, se mettre à la hauteur de l’enfant, le rassurer, lui donner son doudou, lui désigner les autres enfants présents, lui proposer les jeux mis à sa disposition. 16 L’aménagement de l’espace au moment de l’accueil est d’ailleurs important. En mettant à disposition de l’enfant plusieurs jeux, en le laissant investir à sa guise les différents « coins jeux » (dînette, coin calme, coin voiture, …) le professionnel permet à l’enfant de faire le lien entre la maison et la structure à son rythme, en trouvant un centre d’intérêt. Ceci en tenant compte de ses colères, de ses pleurs. Au fur et à mesure du temps les professionnels trouvent pour chaque enfant un rituel de séparation qui lui est propre. Pour certains il faudra les prendre dans les bras, pour d’autre calmer la colère avec des paroles apaisantes, pour d’autres encore l’amener vers un jeu. Il faut encore rassurer les parents, leur expliquer qu’il est normal que l’enfant ait du chagrin quelquefois ou manifeste de la colère. Les équipes n’hésitent pas à proposer aux parents d’appeler dans la journée pour prendre des nouvelles de leur enfant. S’il faut que le professionnel soit présent pour l’enfant il lui faut aussi être à l’écoute du parent, de ses dires. Le matin les parents sil y a lieu expliquent le déroulement de la nuit, si l’enfant a mal dormi, s’il a eu de la température, s’il a des médicaments à prendre. Pour les bébés il dira à quelle heure l’enfant a eu son premier biberon. Autant d’éléments que le parent juge nécessaire de signaler et que les professionnels consignent aussi fidèlement que possible dans un cahier propre à chaque équipe. Consigne que chaque intervenant peu consulter tout au long de la journée ceci pour répondre au mieux au besoin de l’enfant : le coucher au courant de la matinée parce qu’il a passé une mauvaise nuit et qu’il manifeste des signes de fatigue, ou surveiller la température car il avait de la fièvre au réveil, donner les médicaments Etre à l’écoute des parents aussi, laisser la place à leur dire au moment de ce premier accueil du matin est important. C’est une façon de les rassurer, peut-être de les déculpabiliser, « les consignes sont données, je peux partir tranquille » L’accueil au courant de la journée n’est pas moins important. Là encore il s’agit pour le professionnel d’être à l’écoute et d’être le trait d’union entre les enfants déjà présents et celui qui arrive. Il lui faut là aussi être à l’écoute du parent : l’enfant a peut-être besoin de dormir l’après-midi Enfin l’accueil du soir, (même s’il marque pour l’enfant et ses parents la fin de leur journée respective) mérite autant d’attention que l’accueil du matin ou celui au courant de la journée. Le professionnel doit rester attentif au réaction de l’enfant, si ce dernier ignore le parent et ne veux plus partir, et que le parent semble surpris cela demande aussi une explication. Il lui faut retransmettre le déroulement de la journée, quelque fois dire aux parents que l’enfant est tombé, ou qu’il s’est fait mordre ou griffer. Le professionnel doit là encore prendre le temps d’expliquer les choses aux parents sans minimiser, ni exagérer les évènements mais en trouvant les mots justes. PASSAGE D’UN GROUPE À L’AUTRE Le lieu d’accueil « La Marelle » se compose de quatre groupes d’enfants d’âge différent : - les bébés (de 2 mois ½ à 16-18 mois, moment ou l’enfant maîtrise la marche) les moyens (16-18 mois à 2ans) les grands (2 à 3 ans) le périscolaire (3 à 6 ans) 17 Lorsqu’un enfant atteint l’âge limite d’un groupe l’ensemble des équipes se réunissent et discutent de son « passage » dans le groupe d’âge plus grand. Il peut arriver qu’un enfant même s’il a l’âge requis pour passer dans le groupe supérieur n’en a pas encore la maturité, parce qu’il ne marche pas encore de façon très assurée ou parce qu’il vient seulement d’intégrer le groupe. Les équipes alors peuvent décider de remettre son passage à plus tard, dans l’intérêt de l’enfant. Ces passages doivent également être expliqués aux parents. Généralement les passages d’un groupe à l’autre se font en septembre et en janvier. Les équipes se chargent de prévenir les parents en leur expliquant le fonctionnement du nouveau groupe. Quand aux enfants leur passage est facilité par le fait que tout au long de l’année les différents groupes se côtoient régulièrement. Des activités communes sont organisées : jeux d’extérieur dans le patio, écouter des contes, aller danser ou chanter dans un groupe ou l’autre, à Noël autour du sapin, défiler ensemble pour carnaval ou halloween. Il y a aussi l’accueil du matin ou du soir ou les enfants des différents groupes se réunissent dans une même salle avant de retrouver leur salle respective le matin et le soir leurs parents. Sans oublier les goûters et les repas qui sont pris en commun entre les moyens et les grands dans le même réfectoire. Il arrive même que le groupe du périscolaire invite les enfants du groupe des moyens et des grands à certains des spectacles qu’ils organisent. Autant d’activités et de rencontres qui permettent aux enfants de faire connaissance entre eux et avec les équipes des différents groupes. Ces rencontres sont des moments très conviviales appréciés autant des enfants que des différentes équipes. Tout ceci facilite le passage des enfants d’un groupe d’âge à un autre. Ces passages se passent d’ailleurs généralement très bien sans difficultés particulières, si ce n’est pour les parents qui quelque fois ont du mal à réaliser que leur enfant est déjà aussi grand et de plus en plus autonome. L’ACCUEIL DE L’ENFANT DIFFÉRENT La loi du 11 février 2005 pour l’égalité des chances, la participation à la citoyenneté des personnes handicapées définit le handicap comme suit ; « Constitue un handicap au sens de la présente loi, toute limitation d’activité ou restriction de participation à la vie en société subie dans un environnement par une personne en raison d’une altération substantielle, durable ou définitive d’une ou plusieurs fonctions physiques sensorielles mentales cognitives ou psychiques d’un poly-handicap ou d’un trouble de santé invalidant » Les professionnels de la petite enfance savent que la législation encourage fortement les structures d’accueil à accueillir des enfants déficients, afin de favoriser leur intégration sociale. Encore faut-il pour cela que l’environnement matériel soit adapté au handicap de l’enfant, et que les professionnels sachent eux aussi adopter leurs activités en fonction de ce handicap. Les équipes de la marelle, notamment celle du périscolaire ont déjà à plusieurs reprises accueillit et accueille encore des enfants porteurs d’un handicap. Une année par exemple elles ont accueilli un enfant trisomique, plus récemment un enfant déficient auditif. Au-delà du fait que l’enfant handicapé s’épanouit au contact d’autre enfant, son accueil amène à tous, enfants et équipe de professionnel une diversité et une richesse qui n’est pas négligeable. A chaque fois un partenariat s’est établi entre les parents, des professionnels 18 « spécialisés » dans le handicap de l’enfant accueilli et l’équipe de la marelle. Ceci pour permettre à chacun, professionnels et enfants de mieux appréhender le handicap. Il est important de connaître les conséquences de telle ou telles pathologie et les besoins spécifiques de l’enfant souffrant d’une déficience. Tous ces éléments permettent ensuite l’élaboration d’un projet d’animation et d’accompagnement adapté. Lors de l’accueil de l’enfant déficient auditif l’équipe du périscolaire avait mis en place une façon ludique de pouvoir entrer plus facilement en contact avec cet enfant au travers de l’apprentissage de la langue des signes. Professionnels et enfants ont ainsi appris à se connaître au travers d’un autre mode de communication. L’équipe a su aussi adopter les activités au handicap de l’enfant en utilisant des repères sonores. Actuellement l’accueil d’un enfant handicapée moteur a nécessité la mise en place d’un autre type d’accompagnement, toujours mené en partenariat avec les parents. L’équipe a su aussi expliquer aux autres enfants le handicap, sa particularité. La plupart du temps les enfants sont solidaires, acceptent cette différence et se montrent protecteur et plutôt fier d’aider l’enfant porteur du handicap. Accueillir un enfant porteur d’un handicap nécessite une certaine adaptabilité de la part des équipes accueillantes. Celle de la marelle ont montré et montre encore leur savoir faire, leur savoir être face à un enfant « pas comme les autres ». Sans stigmatiser le handicap, elles savent combien un enfant différent peut apporter à tous, professionnel et enfant. Savoir qu’il existe des différences entre les individus, les accepter, ne pas en avoir peur et savoir surtout que l’on peut construire avec et autour de ces différences sont autant d’idées que les équipes de la marelle veulent continuer à promouvoir. Pour elles d’abord parce que ce travail de partenariat est enrichissant. Pour les parents des enfants handicapé ensuite pour les accompagner eux aussi. Enfin pour tous les autres enfants pour leur apprendre la solidarité et l’acceptation de toutes les différences. L’ÉVEIL L’éveil de l’enfant est essentiel. Il se fait grâce à tout ce qui l’entoure. Tout est « éveil » pour lui, les jeux libres, les activités spécifiques, sensoriel ou de contact, psychomoteur, artistiques, les règles de vie et les apprentissages divers. Autant de simulations qui permettent à l’enfant de « grandir » et de devenir autonome. L’adulte joue un rôle indispensable dans l’éveil de l’enfant. Il observe pour ensuite mieux aménager l’espace en fonction de besoins spécifiques de l’enfant. Il l’encourage, veille à sa sécurité, propose diverses activités et jeux libres pour lui donner le plaisir et l’envie de faire par lui-même. Il l’éveille l’enfant à diverses expériences affectives, émotionnelles, cognitives, moteur pour lui permette d’appréhender le monde qui l’entoure en toute sécurité et ayant confiance en soi. LES JEUX LIBRES ET SPONTANÉS Comment éveiller l’enfant au monde qui l’entoure ? Au travers des jeux libres par exemple. Les jeux libres favorisent à leur manière l’éveil de l’enfant. Chez le bébé son propre corps est objet d’éveil. Il découvre ses mains, ses pieds, les 19 amènent à la bouche l’un et l’autre. Il touche, regarde, expérimente, est curieux de tout. Il ne tient qu’à l’adulte de maintenir cette curiosité en éveil en proposant au bébé ou tout jeune enfant un tapis sensoriel fait de diverses matières, tantôt douce, tantôt plus rugueuse ou qui émettent un bruit lorsque par hasard il les touche. Les couleurs aussi sont importantes, un jeu coloré attirera certainement l’attention. Il y a aussi les jeux de cache-cache qui généralement fait éclater de rire les enfants. Les chants et les comptines aussi favorisent l’éveil du bébé. Il écoute, observe, vocalise à son tour. Un véritable échange se produit alors entre lui et l’adulte qui permet à l’enfant de s’épanouir et petit à petit d’aller à la découverte, de s’ouvrir au monde qui l’entoure en prenant confiance en lui. Pour les plus grands (16-18 mois 3 ans) les jeux libres favorisent le partage, l’échange, à faire ensemble. Ils apprennent la patience ; il faut attendre son tour pour avoir le jouet convoité. Ils apprennent également à respecter l’autre et surtout à s’ouvrir plus encore aux autres ; « il n’y a pas que moi… ». Les jeux libres permettent aussi les jeux de rôle ou l’enfant en s’identifiant à l’adulte ou à tout autre personnage apprend à maîtriser ses angoisses, ses peurs, à déplacer les conflits. Les jeux symboliques aident l’enfant à l’élaboration du langage et à l’expression des sentiments et des émotions. Ils l’aident à prendre confiance en lui. L’adulte a un rôle primordial dans le bon déroulement des jeux libres. Il est le médiateur affectif entre les enfants. C’est lui qui gère les conflits et explique pourquoi ceci est permis ou pas. Il laisse faire à l’enfant ses propres expériences mais en l’accompagnant du regard pour ne pas qu’ils se mettent en danger. LES ACTIVITÉS SPÉCIFIQUES L’adulte favorise l’éveil de l’enfant au travers d’activités spécifiques, ou activités dirigées : le collage, la peinture, le modelage par exemple. L’enfant apprend alors à écouter les consignes données (peindre dans le cercle et non à l’extérieur du cercle). Il apprend à patienter (il faut attendre que tous aient leurs tabliers ou leurs pots de colle devant eux pour commencer le collage). Il apprend aussi à se concentrer sur l’activité proposée et à développer sa créativité. L’adulte a pour rôle d’encourager l’enfant, de valoriser ses compétences dans un climat de sécurité et de confiance. Pour ces activités plus spécifiques comme la peinture par exemple nous disposons sur le site de la Marelle d’un espace spécialement prévu à cet effet ; une salle d’expression, claire et bien agencé met à disposition des enfants, des feuilles et des tabliers, des pinceaux et des tampons. Autant de choses qui ne peuvent que contribuer à la créativité de l’enfant sous le regard bienveillant de l’adulte. EVEIL SENSORIEL ET DE CONTACT Quand on parle d’éveil de l’enfant on parle aussi d’éveil sensoriel et de contact. Quelque soit l’âge des enfants et pour la plupart d’entre eux, le contact physique reste important. Câliner l’enfant, le prendre dans les bras au moment de la séparation d’avec les parents à l’arrivée dans 20 la structure reste une notion importante. On touche l’enfant dans tous les sens du terme. Il apparaît là un notion primordiale de respect de l’enfant dans son intégrité. L’éveil sensoriel passe aussi au travers de la découverte des cinq sens. Découvrir ses cinq sens permet à l’enfant une approche différente du monde qui l’entoure. EVEIL PSYCHOMOTEUR Il y a aussi en matière d’éveil de l’enfant, l’éveil psychomoteur. Au travers d’un parcours psychomoteur l’enfant apprend à maîtriser l’espace qui l’entoure à vaincre sa peur de grimper sur un obstacle ou d’en descendre et à maîtriser son équilibre, à prendre conscience et à découvrir son corps, ses capacités. Une salle de psychomotricité est prévue à cet effet sur le site de la Marelle. De nombreux blocs de mousse permettent de varier les parcours psychomoteurs en fonction de l’âge des enfants et de leurs possibilités. Ainsi même les plus petits pourront partir à l’assaut des blocs, grimper, ramper, sauter. Pour les plus grands…cette salle de psychomotricité offre encore la possibilité de faire de l’expression corporel. Les enfants peuvent danser avec des foulards par exemple sur des musiques diverses et variées et ainsi découvrir la notion du rythme et faire des rondes, mimer les comptines. L’adulte joue un rôle important dans ce type d’activités. Il assure l’aménagement spécifique de l’espace et veille à la sécurité de l’enfant tout au long de l’activité. EVEIL ARTISTIQUE L’éveil artistique et aussi un des éléments qui contribue à l’éveil de l’enfant. Toujours en aménageant l’espace en fonction de l’activité proposée, l’adulte au travers d’un support donné (colle, peinture, pâte à modeler, terre cuite…) éveille l’enfant à sa propre sensibilité. Il lui donne la possibilité de créer en fonction de son envie et développe sa créativité. Toutes les activités proposées sont autant de moyens d’expression mis à disposition des enfants sans oublier les comptines. Chanter avec eux leur permet d’acquérir du langage mais aussi de développer leur mémoire. C’est une autre forme d’expression artistique. EVEIL AUX REGLES DE VIE Eveiller l’enfant c’est aussi pour l’adulte l’éveiller aux règles de vie. L’enfant vit en collectivité. On ne peut pas tout faire, il y a des limites et des règles. Celles qu’imposent la vie en collectivité et celle de chaque personne intervenant auprès de l’enfant. L’adulte a une fois de plus un rôle très important dans ce difficile apprentissage des limites, des règles de vie. Il doit expliquer à l’enfant les limites : « il est interdit de faire ça parce que… » Ainsi, l’enfant intègre peu à peu des notions de respect, de tolérance et de sécurité. APPRENTISSAGES DIVERS L’éveil de l’enfant se fait encore par divers apprentissage ; la propreté, manger seul et proprement, apprendre à s’habiller et se déshabiller tout seul, dire « bonjour », « merci » ou 21 « s’il te plait », tout cela l’aide à maîtriser de plus en plus son environnement et l’amène au fur et à mesure qu’il grandit vers plus d’autonomie. Pour les acteurs de la petite enfance, l’éveil de l’enfant est un objectif essentiel. Eveiller l’enfant au monde et à l’espace qui l’entoure, c’est tisser pour lui et avec lui des liens ou se mêlent rires, paroles et contacts. C’est aménager l’espace et adapter les jeux et les diverses activités en fonction de son âge et de ses besoins pour lui permettent de grandir et de devenir autonome. SOINS D’HYGIÈNE ET REPAS Selon le dictionnaire, l’hygiène est une partie de la médecine étudiant les moyens individuels ou collectifs, les principes et les pratiques visant à préserver et favoriser la santé. Elle concerne aussi la prévention de certaines maladies Si l’hygiène est importante pour les enfants, elle commence d’abord par l’hygiène du personnel. L’HYGIENE DU PERSONNEL Les tenues vestimentaires : Le personnel de la Marelle, tout employé confondu, doit arriver sur son lieu de travail avec une tenue propre et correcte. Dans chaque salle, le personnel porte une blouse. Lors des changes, les équipes enfilent une sur blouse et en met une autre encore lors des repas. Dans la salle de vie des bébés, les chaussons sont obligatoires et des sur chaussures en plastique sont à la disposition des parents. Le port de bagues, bracelets ou autre bijoux et à proscrire non seulement par rapport à l’hygiène mais également pour éviter de blesser un enfant. les équipes doivent avoir les ongles courts et propres, le vernis est à éviter. Le lavage des mains : Les mains sont un vecteur de contamination (virus de la gastro-entérite par exemple), c’est pourquoi il est indispensable de se laver les mains. En complément du lavage des mains, les équipes utilisent un gel désinfectant. C’est une prévention supplémentaire. L’HYGIENE DES ENFANTS Le soin des dents : Le brossage des dents concerne le groupe de grands et du périscolaire et s’effectue, si possible après les repas. Il aide l’enfant à acquérir les bons gestes et le sensibilise à son hygiène buccodentaire. Le soin du nez : Il s’effectue surtout chez les bébés car il ne sont pas encore capables de se moucher mais seulement si l’enfant est encombré et/ou enrhumé. Il doit s’effectuer dans le calme et se faire 22 avec douceur pour ne pas effrayer l’enfant. Cela lui apporte du confort, l’aide à mieux respirer, notamment au moment des siestes et des repas. Le change : C’est un moment de complicité et d’échange. Il permet d’établir une relation de confiance entre l’adulte et l’enfant et apporte à ce denier un sentiment de confort, de sécurité et de bienêtre. Ce geste doit être effectué dans le calme, la douceur et la communication et s’effectue aussi souvent que nécessaire. Apprentissage de la propreté : L’apprentissage de la propreté est une étape très importante dans le développement de l’enfant, cela lui apporte une autonomie supplémentaire et donc de la confiance en soi. Le rôle des parents et des professionnels est de respecter la maturité de l’enfant et de l’accompagner dans cette acquisition. C’est lorsque l’enfant est en demande qu’il faut commencer cet apprentissage. Il se fait en plusieurs étapes : - expliquer l’importance de la propreté de l’enfant lui proposer régulièrement le passage sur le pot ou aux toilettes l’encourager le féliciter dans ses efforts le rassurer par rapport à ses craintes ou en cas « d’accidents » À force de patience et de persévérance de la part des enfants, des parents et des professionnels, le jeune enfant est capable de demander seul à aller aux toilettes, il est donc autonome et plus indépendant et par conséquent fier de lui. Cette étape peut permettre plus ou moins selon l’enfant ce qui est important c’est de ne pas le brusquer et d’aller à son rythme. LES REPAS Les repas pour le groupe des moyens, grands et périscolaire sont fournis par Scolarest, ils ont élaborés par une diététicienne et sont livrés en barquette. Nous avons également au sein de la structure une infirmière et un médecin chargés de déterminer le bon équilibre des menus et goûters. L’alimentation chez les bébés : Dès les premiers mois de la vie d’un bébé, l’alimentation joue un rôle essentiel aussi bien en ce qui concerne l’apprentissage du goût que pour son futur capital santé. Au début de la vie, l’alimentation est essentiellement constituée de lait maternel ou infantile. L’introduction d’aliments solides se fait entre 4 et 6 mois environ de façon progressive. C’est l’occasion pour l’enfant de se familiariser aux différentes saveurs, couleurs et textures. Le repas pour les plus petits est un moment d’échange et de contact essentiel à leur développement. Il s’agit d’un apprentissage important et l’adulte se doit de respecter le rythme de l’enfant. La première étape consiste à introduire les légumes et les fruits, à la demande des parents, puis de compléter par les viandes et poissons. Dans la structure, nous suivons les indications des parents pour aller au rythme de la maison au plus près pour le bien être de l’enfant. Nous avons donc un panel de pots s’étendant de 4 mois à plus de 12 mois avec ou sans morceaux et avec une variété assez large de fruits, légumes, poissons et viandes. 23 L’alimentation de 18 mois à 6 ans : L’alimentation est essentiellement pour la croissance et la santé des enfants, c’est pour cela qu’il est important de leur apprendre à manger de manière variée et équilibrée. Le repas des moyens, des grands et du périscolaire se fait dans des réfectoires. Le décor y est chaleureux et décoré (photos d’enfants, dessins) le mobilier est coloré c’est donc un endroit sympathique et convivial pour les enfants et les adultes. Pour faire des repas un moment de plaisir, nous veillons à soigner la présentation. La nourriture est servie dans des assiettes et nous distinguons les différents aliments. La vaisselle utilisée et colorée et donc plus chaleureuse et ludique pour les enfants. Nous essayons de créer une ambiance agréable et apaisante pour allier convivialité et communication dans le respect de certaines règles de vie comme se tenir correctement à table. Les équipes de la Marelle, chez les moyens, les grands et au périscolaire confectionnent régulièrement des gâteaux. Cela éveille le goût des enfants et les intéressent à la nourriture et aux différentes saveurs. C’est un moment privilégié ou ils peuvent toucher et voir comment se prépare un plat. Ils ont d’autant plus de plaisir et de fierté à manger le gâteau ensuite. LE SOMMEIL On ne le répétera jamais assez : le sommeil est indispensable à l’adulte et donc à plus forte raison à l’enfant. Les professionnels de la petite enfance et les parents, s’ils apprennent aux enfants à manger proprement, à s’habiller tout seul, à être « propre », à respecter les règles de vie, les limites, de même il semble important que l’adulte, parents et professionnels éduque l’enfant au bien « dormir » LES PHASES DE SOMMEIL ET LEURS BIENFAITS Les chercheurs distinguent deux périodes de sommeil : le sommeil lent et le sommeil paradoxal. Il est prouvé que le sommeil lent permet de récupérer de la fatigue accumulée. Il y a aussi alors sécrétion de l’hormone de croissance et les capacités de défense du système immunitaire se renforcent. Durant la période de sommeil paradoxal les circuits nerveux se développent et se mettent en place. On mémorise et met de l’ordre dans l’activité physique et mentale de la journée. C’est lors de cette phase de sommeil paradoxal que l’on rêve. Comme le rappelle les chercheurs, les rêves sont indispensables au bon développement de la mémoire et des émotions. Le rôle spécifique de chaque phase de sommeil est donc indéniable. L’organisme a besoin que ces cycles complets pour restaurer les capacités physiques et mentales de l’être en devenir qu’est l’enfant. À CHAQUE AGE SON SOMMEIL Il est important de connaître les différents rythmes de sommeil de l’enfant pour répondre à son besoin de sommeil en fonction de son âge. - L’enfant et le sommeil dans le groupe des bébés : A la marelle, l’équipe des bébés sait combien le sommeil est important, indispensable même aux bébés. La structure accueille les enfants à partir de 7h15 le matin et certains bébés arrivent 24 très tôt. Après un accueil collectif (tous les groupes confondus, grands, moyens, petits) les grands et moyens vont au réfectoire prendre leur goûters tandis que les bébés retrouvent leur salle de vie. Un goûter leur est proposé aussi, pour les plus petits un biberon s’il y a lieu. L’équipe procède ensuite au change et couche les enfants les plus fatigués. Elle est attentive aux signes de fatigue des bébés. Des bâillements, le frottement des yeux, de la mauvaise humeur qui apparaît sans raisons apparentes ou de l’hyperactivité sont autant de signes qui amènent le professionnel à coucher l’enfant. L’équipe met en place de petits rituels propre à chaque enfant afin de le préparer au mieux au temps du sommeil réparateur du matin : on change la couche, les paroles se font encore plus douces, apaisantes, on met la turbulette et cherche le doudou et (ou) la tétine. L’équipe des bébés respecte au mieux le rythme de sommeil de chaque enfant. Cela demande de l’observation et un minimum d’organisation. L’équipe dispose de deux dortoirs et répartit au mieux les enfants d’un dortoir à l’autre en fonction de leur temps de sommeil et de leur rituel d’endormissement, ou de réveil. Elle sait qu’il faut coucher tel enfant en premier parce qu’il pleure en s’endormant et tel autre dans le second dortoir parce qu’il pleure en se réveillant et risque de réveiller toute la petite troupe. Observation et organisation pour le respect du temps et du rythme de sommeil des bébés sont des règles que l’équipe des bébés applique au quotidien. - L’enfant et le sommeil dans le groupe des moyens : En règle générale les enfants de ce groupe d’âge font la sieste après le repas du midi. Toutefois il n’est pas rare qu’un enfant dorme aussi le matin, pour une raison ou une autre ; il a passé une mauvaise nuit ou tout simplement parce que cette sieste du matin fait partie de son rythme. L’équipe couche donc l’enfant. Et même si son sommeil se prolonge au-delà du repas de midi, son repas est gardé au chaud et il mange plus tard à son réveil. L’équipe va à son rythme même si cela demande quelque réajustement au niveau de l’organisation. Elle fera pareil l’après-midi pour l’enfant qui montre des signes de fatigue. - L’enfant et le sommeil dans le groupe des grands : L’organisation est pareille que dans le groupe des moyens. Les enfants font une sieste après le repas de midi. Mais l’équipe reste vigilante là encore et permet à l’enfant fatigué d’aller faire une sieste le matin ou en cours d’après-midi. Ceci toujours dans le respect des rythmes de sommeil des enfants. L’équipe procède de même que celle des moyens si l’enfant dort au moment du repas de midi. - L’enfant et le sommeil au périscolaire : Les enfants du groupe du périscolaire qui fréquentent la structure les mercredis ou au moment de CLSH ont besoin aussi des moments de sieste ou moment calme. Même si les temps de sommeil sont moins importants dans la journée pour eux, un temps de sieste, ou temps calme reste nécessaire. Si l’enfant ne dort pas, ce temps calme lui permet de se poser, de se ressourcer. Certes, les équipes de la Marelle, chez les bébés, les moyens, les grands et au périscolaire reconnaissent l’importance du sommeil chez les enfants. Elles savent grâce à leur sens de l’observation et leur expérience professionnel reconnaître les signes de fatigue et savent alors s’organiser de manière à permettre à l’enfant de dormir, et ainsi de respecter au mieux son temps et son rythme de sommeil, quelque soit l’âge de l’enfant. Toutes s’accordent à ne pas 25 troubler ce temps de sommeil en réveillant les enfants même si les parents le demandent (sauf cas de force majeur). Les équipes expliquent aux parents qu’en réveillant l’enfant son cycle de sommeil n’est pas respecté et qu’il risque ensuite d’être de mauvaise humeur. Elles se proposent généralement de rappeler les parents lorsque l’enfant se réveille. En collectivité les enfants quelque soient leur groupe d’âge sont sollicités. Ce n’est pas toujours facile pour eux au quotidien. D’où la nécessité de leur proposer un temps de sieste ou temps calme, le matin et/ou l’après-midi en fonction de leur rythme et de leur besoin. Cela aussi c’est savoir être à l’écoute des enfants. UNE JOURNEE : - AVEC LES BEBES : - 7h45 - 8h : Accueil dans la salle des moyens - 8h - 9h : Jeux libres et accueil échelonné - 9h - 10h15 : Goûter, change et sieste pour certains - 11h -13h30 : Repas et sieste pour les enfants qui n’ont pas dormis le matin - 13h30 - 15h : Jeux et activités d’éveil, moment câlins - 15h - 16h30 : Goûter et change - 17h30 : Derniers changes et premiers départ Ces temps forts s’organisent autour du goûter, du repas, des changes, des siestes et du rythme propre à chaque bébé. - AVEC LES MOYENS : - 7h15 - 8h30 : Accueil dans la salle de vie - 8h30 : Collation - 9h - 10h : Change, jeux libres et coucher des enfants qui dorment le matin - 10h - 11h : Activités dirigées ou psychomotrices en salle de psychomotricité (selon les disponibilités de la salle) - 11h15 : Repas - 12h : Change et sieste - 13h45 : Accueil des enfants venant l’après midi, réveil échelonné et jeux libres - 15h : Activités dirigées. - 16h : Goûter - 16h30 - 17h : Change - 17h30 - 18h : Jeux libres et premier départ -18h - 18h45 : Regroupement dans la salle de vie des bébés et dernier départs - AVEC LES GRANDS : - 7h45- 8h30 : Accueil dans la salle de vie des moyens - 8h30 : Collation - 9h : Retour dans la salle de vie des grands - 9h -10h : Activités psychomotrices ou chants et danses en salle de psychomotricité - 10h : Passage aux toilettes, changes, jeux libres ou petites activités dirigées - 10h45 : Rangement, retour au calme - 11h15 : Repas - 12h : Retour dans la salle de vie, change et sieste - 13h45 : Accueil des enfants venant l’après-midi, réveil échelonné, change et jeux libres 26 -14h45 : Activités d’éveil ou dirigés en petits groupes -16h : Goûter -16h30 : Retour en salle de vie, changes et jeux libres -17h30 : Rangement, retour au calme autour de chants ou petites histoires -18h- 18h45 : Regroupement chez les bébés et premiers départs - AU PERISCOLAIRE : EN PERIODE SCOLAIRE : Le matin : -11h45 : Les enfants sont cherchés à la sortie de l’école. -12h15 : Retour à la structure, passage aux toilettes. -12h30 : Repas. -13h15 : Passage aux toilettes, brossage des dents. -13h30 : Retour à l’école. L’après- midi : -16h20 : Sortie de l’école, retour à la structure. -16h45 - 17h15 : Goûter. -17h15 - 18h : Mise en place de divers ateliers. -18h - 18h45 : Départs échelonnés. LA JOURNEE EN ACCUEIL DE LOISIRS : - A partir de 7h30 : Accueil, arrivée échelonnée des enfants -9h : Goûter. -10h - 12h : Sorties et / ou activités diverses. -12h- 12h30 : Repas. -13h30- 14h : Temps calme ou siéste pour ceux qui en ressentent le besoin. -14h - 16h : Reprise des activités et/ou sortie. -16h - 16h30 : Goûter. -16h30 - 18h30 : Jeux libres et premiers départs à partir de 17h30. L’AMENAGEMENT DE L’ESPACE LES DIFFERENTES SALLES DE VIE : Chaque groupe dispose de sa propre salle de vie aménagée en fonction de l’âge des enfants. Chacune se distinguent par une couleur différente ; bleu chez les bébés, vert chez les moyens, jaune chez les grands et orange au périscolaire. Chez les bébés : (2mois et demi, 16- 18 mois) On y trouve une biberonnerie. Les parents y déposent les biberons des enfants, la boite de lait… Cette espace est ensuite investie par l’équipe pour la préparation des biberons ou pour y chauffer les repas des enfants à midi. Un autre espace propose un coin plus douillet avec beaucoup de coussins pour des moments calmes ou câlins. Dans ce même espace on trouve un « porte doudou » où se rangent les doudous et les tétines de chaque enfant. Le reste de l’espace est organisé au gré des besoins 27 des enfants, tapis de sols, portiques, jouets variés qu ils investissent selon leurs envies de découvertes. La salle de vie du groupe des bébés se compose encore de deux dortoirs avec chacun cinq lits et d’une salle de change ou les parents rangent les affaires de rechange et les couches pour la journée dans un casier propre à chaque enfant. Chez les moyens : (16- 18 mois, 2ans) Là aussi l’espace est adapté à l’âge des enfants. Il est aménagé en plusieurs petits coins ; coin calme, coin dînette, tables et chaises pour les activités plus dirigées comme le modelage, les puzzles, le dessin. Le reste de l’espace s’organise en fonction du moment de la journée ou de l’intérêt des enfants. Ils jouent alors aux jeux de constructions, avec les animaux de la ferme ou les petites voitures. La salle de vie du groupe des moyens dispose encore, tout comme celle du groupe des bébés de deux dortoirs avec cinq lits dans chacun, et d’une salle de change avec un casier pour chaque enfant pour les affaires de change et les couches. Chez les grands : (2- 3 ans) : Là aussi la salle se divise en plusieurs petits coins. Un coin qui est investi tout comme dans le groupe des moyens pour lire, écouter des histoires ou chanter. Un coin dînette, un autre avec des tables et des chaises pour les activités dirigées. Le reste de l’espace s’organise de différentes façons en fonction de la journée, quand les enfants sont en jeux libres par exemple. La salle dispose aussi d’un dortoir ou les enfants dorment sur des nattes et d’une salle d’eau avec de petites toilettes pour l’apprentissage de la propreté et d’un lavabo. 28 Au périscolaire : (3- 6ans) : Dans la salle de vie du périscolaire, tout comme dans les autres groupes, l’espace s’organise autour de petits coins, tables et chaises pour les activités dirigées. On y trouve encore des toilettes avec des lavabos et un dortoir avec des nattes. L’espace dortoir peut encore servir de coin lecture. Très lumineuses grâce à leurs grandes baies vitrées, toutes les salles donnent sur le patio. Le patio : Cet espace se compose de deux parties. D’un coté un gazon avec des plantes grimpantes et de petits arbustes pour procures un peu de fraîcheur. On trouve dans cet espace de verdure une petite cabane en bois qui fait la joie des enfants. L’autre coté se compose d’un revêtement spécifique avec deux petites balançoires sur ressorts. Les enfants disposent aussi de vélos, de trottinettes, d’un petit toboggan qu ils investissent avec beaucoup de plaisir. Le patio est un endroit convivial ou les différents groupes se retrouvent pour partager les jeux d’extérieur, mais aussi des chants et des danses. 29 La salle de psychomotricité : La Marelle dispose encore d’une salle de psychomotricité. De nombreux blocs de mousse colorés et variés permettent de mettre en place des parcours de psychomotricité que les professionnels des différents groupes adaptent à l’âge des enfants. On vient aussi dans cette salle pour danser sur des musiques aux rythmes variés et entraînent. La salle d’expression : Cette salle permet aux enfants de donner toute la mesure de leur talent artistique. Six chevalets sont mis à leur disposition, des tabliers, de la peinture et des feuilles de toutes les couleurs. Ils y expérimentent avec beaucoup de plaisirs les différentes techniques de peinture et les mélanges de couleurs. Cet espace dispose aussi d’une pataugeoire ou il fait bon se rafraîchir lorsqu’il fait chaud dehors. Les jeux d’eau y sont nombreux et font la joie de tous les enfants, des plus petits aux plus grands. Tous ce bel espace que propose la Marelle, entre les salles de vie, le patio, la salle d’expression et celle de psychomotricité a permis aux différents équipes de penser le quotidien différemment et en fonction de cette espace qui offre de grandes possibilités d’activités diverses et variées. 30 LES PROFESSIONNELS Qu’est ce qu’une équipe ? Une équipe est par définition un groupe restreint de personnes communiquant et agissant ensemble dans un même domaine en vue d’atteindre un objectif commun. Et qu’est ce que le travail en équipe ? C’est la mise en commun de chaque membre de l’équipe pour faire avancer des projets commun définis par le projet pédagogique et éducatif de l’établissement. A. LE ROLE DES MEMBRES DE L’EQUIPE : ( cf : voir document en annexe) L’équipe de la Marelle se compose de plusieurs personnes aux compétences et aux rôles divers, travaillant à temps partiel ou à temps plein. L’équipe se compose ; - d’une infirmière qui assure plus spécifiquement le suivie des enfants en collaboration avec le pédiatre intervenant dans la structure une fois par mois - de trois éducatrices de jeunes enfants. Elles ont pour rôle la prise en charge d’un groupe d’enfant et assurent les activités quotidiennes ; l’hygiène, les jeux, les exercices psychomoteurs ainsi que les activités d’éveil - de trois auxiliaires de puériculture. Elles aussi sont en charge d’un groupe d’enfants et assurent les activités quotidiennes, plus spécifiquement autour de tout ce qui touche à l’hygiène et aux jeux - de six aides maternelles qui en collaboration avec le reste de l’équipe animent des activités et veillent à l’hygiène des enfants - au périscolaire : un animateur BPJEPS et deux aides maternelles assurent l’accueil et l’animation du périscolaire et des centres de loisirs Une maîtresse de maison fait également partie de l’équipe. Elle assure la bonne marche de la structure dans tout ce qui est intendance (linge, commande et réception des repas…) N’oublions pas les agents de service qui assurent l’entretien des locaux. La Marelle accueille aussi très souvent des stagiaires issues de formation diverses ; école d’infirmier, d’éducateurs, CAP petite enfance… Les stagiaires apportent toujours une « bouffée d’oxygène » dans les équipes. Par leurs questions et leurs regards extérieurs ils permettent aux équipes de se « poser » et de s’interroger sur leur pratique professionnelle. Tous les membres de l’équipe quelque soit leurs niveaux de compétences savent qu’ils prennent en charge les enfants dans le cadre et dans le respect du projet pédagogique. B. LA COMMUNICATION AU SEIN DE L’EQUIPE ET LES REUNIONS MENSUELLES : Les membres de l’équipe de la Marelle, s’ils se différencient par leurs niveaux de compétence sont également « différents » de par leurs origines sociales, culturelles, leurs histoires personnelles et leurs parcours professionnel. Il émerge de toutes ces « différences » une richesse et une diversité évidente, qui fait, sans nul doute, la force de cette équipe. 31 C’est une équipe motivée par et pour les enfants qui sait tirer profit des compétences de chacune dans un souci d’écoute, d’entre aide et dans le respect des idées de chacune. Ce qui ne veut pas dire que les conflits n’existent pas. Paradoxalement c’est aussi cette diversité qui peut être à l’origine de points de vu différents. Sans conflits il n’y a pas d’évolution. L’équipe le sait et essaye quand une situation difficile se présente d’en parler. Chaque équipe organise une réunion une fois par mois avec un ordre du jour bien défini. Divers sujets y sont abordés. Cela passe de l’organisation et la mise en place des différents projets que l’équipe veut mener à des discutions autour de « ce qui ne va pas », de ce qui fait conflit. L’équipe peut alors prendre du recul, analyser la situation de conflit, parler et trouver la solution adéquate pour résoudre le différent, dans un soucis de professionnalisme et dans l’intérêt de l’équipe et des enfants. L équipe de la Marelle est une équipe qui communique et sait se remettre en question quand cela s’avère nécessaire. Elle adapte une position souple et professionnelle. Chaque membre de l’équipe connaît les tâches qui lui incombe et les responsabilités qui en découlent. Des fiches de poste leur permettent de ce recentrer sur ce qui et indispensable dans le poste occupé. Le travail d’équipe s’articule aussi autour des projets propre à chaque groupe et des formations individuelles qui même si « individuel » profite à l’ensemble de l’équipe. C’est grâce à leur sens de l’écoute et leur professionnalisme que s’instaure dans l’équipe de la Marelle un climat de confiance, conviviale et une dynamique de travail dans laquelle toutes savent qu’elles peuvent s’exprimer et laisser s’épanouir leurs compétences professionnelles. C’est de leurs différences culturelles, individuelles ou professionnelles que se construit la vie en équipe, la mise en place et l’application du projet pédagogique et éducatif de la Marelle dans lequel toute l’équipe s’investie. LA PLACE DES FAMILLES « L’accueil suppose d’emblée par des professionnel(le)s une qualité, une disponibilité et des conditions propres à l’écoute » (Jean EPSTEIN) Lorsqu’une famille pousse la porte d’une structure d’accueil de la petite enfance, c’est toute une histoire qui se commence. D’une première rencontre va se construire « une véritable collaboration pour que l’enfant puisse grandir dans la continuité d’un lien ». Accueillir les parents, respecter leur histoire, leur permettre d’occuper une place au sein de notre structure, accueillir leur enfant, représentent un enjeu pour les professionnelles, enjeu à la fois humain, institutionnel et pédagogique. Il nous semble aussi important de s’entendre sur les mots ; lorsqu’on évoque la fonction parentale, l’accueil des parents, l’autorité ou la compétence parentale, de quoi s’agit-il ? C’est là un autre aspect de notre réflexion qui vise d’une part à instaurer le rôle de chacun dans sa spécificité, les parents comme premiers éducateurs de leurs enfants, les professionnelles comme soutien de cette parentalité, mais d’autre part à déterminer comment instaurer un réel partenariat, voire une co-éducation entre parents et professionnelles. 32 Car aujourd’hui, les professionnelles de la Marelle s’inscrivent dans cette nouvelle mission de la crèche : elle doit être « un milieu de vie et une entreprise éducative » qui permet de réunir « une communauté tripartite comprenant : les parents, les enfants et les professionnelles. » 4 A partir d’un travail de réflexion sur les dynamiques qui régissent la vie du multi-accueil, notamment l’accueil des enfants et de leurs parents et la place des parents dans la structure, nous avons élaboré un projet qui s’inscrira dans la construction du projet éducatif. Nous voulons que notre structure soit un véritable lieu d’échanges : avec les parents, les professionnelles, nos partenaires au sein du centre socioculturel, échanges autour et pour l’enfant. 1. Accueillir l’enfant et sa famille : La crèche est un lieu d’accueil pour les enfants….mais aussi pour les parents, souvent anxieux de confier leur tout-petit à des inconnus. A leur arrivée à la crèche, les parents sont comme les enfants. Nous devons les accueillir, les accompagner, les rassurer, les aider à se séparer… Et comme pour le jeune enfant, cet exercice peut s’avérer difficile. Parfois, on a besoin d’autant de temps à consacrer aux parents qu’aux enfants : prendre le temps d’expliquer ses actions, ce qu’on fait et pourquoi, parler de l’importance de l’accompagnement quotidien du jeune enfant. Agés de quelques mois à trois ans, les enfants découvrent la vie en collectivité dans ces lieux dits « structures d’accueil de la petite enfance ». Ces espaces de vie conçus pour l’enfant ont un riche patrimoine tiré de nos sociétés. De 1770, date de la première crèche en France, à aujourd’hui, les institutions accueillant de jeunes enfants ont beaucoup évolué, tant du point de vue de l’aménagement que de la place réservée à l’enfant et à sa famille. Aujourd’hui, les lieux d’accueil de la petite enfance se retrouvent au cœur d’un contexte social en pleine mutation. La famille a évolué et continue à le faire. Certes, elle est fragilisée du fait de ses préoccupations croissantes : mutation des valeurs (évolution des relations entre les hommes et les femmes, évolution de la fonction parentale, importance accordée à l’enfant) et les changements des formes de famille (« monoparentales », « recomposées »…) ; l’urbanisation induit un isolement géographique et un repli sur la famille nucléaire [=père + mère + enfant(s)] ; l’évolution des conditions de travail pose la question de l’adéquation entre l’offre des services et des besoins des familles ; l’impression d’insécurité (chômage, délinquance…) induit un repli sur la famille et une culpabilisation des parents ; l’évolution du « droit des usagers » a changé les relations avec les différents services 4 « Penser, réaliser, évaluer l’accueil en crèche : une démarche d’équipe » Collection du Sextant, Edition des Deux Continents. 33 mais elle n’est démissionnaire. Pour Jean EPSTEIN, « on a tendance à la jouer un peu radio nostalgie, oubliant que beaucoup de choses ont évolué de manière positive : ce que l’on considère aujourd’hui comme une maltraitance était souvent jugé il y a vingt ans ou plus comme tout à fait normal ; la place des pères, elle aussi a beaucoup évolué ainsi que les rapports à l’autorité avec « l’autorité parentale conjointe » mettant un terme à la toute puissance paternelle ». Les équipes travaillent sur un « lien social » pouvant se créer entre le centre socioculturel Lavoisier-Brustlein et la famille accueillie. La tâche n’est pas simple ! Chaque famille arrive avec son histoire, ses besoins spécifiques, et chaque professionnelle doit s’adapter à celle-ci. « Un enfant, c’est aussi une famille, un passé, des habitudes qu’il nous faut prendre le temps de connaître si l’on veut pouvoir apporter quelque chose à l’enfant ». De Noémie BLOIT (Psychologue). 2. Les premières rencontres : Les dernières décennies nous ont apporté des connaissances plus fines du développement du tout-petit, de ses compétences propres et de ses besoins fondamentaux. : parmi ces derniers, le besoin d’attachement, pivot de son indispensable sécurité affective. L’attachement se construit au fil des semaines et des mois, liant fortement l’enfant à son milieu familial, à sa mère le plus souvent. Dès lors, toute séparation sera vécue comme une rupture de ce lien, douloureuse, déstabilisante et qui suscite chez le bébé une inquiétude qui peut l’envahir tout entier. Nous voulons que l’arrivée de ce tout-petit se fasse dans la continuité d’un lien, avec le moins de souffrance possible. Nous accueillerons les parents et leur enfant et leur permettrons de rester un peu lors des deux premières rencontres pour pouvoir répondre à leurs questions, leurs craintes, prendre le temps de se présenter, de présenter l’équipe et de prendre connaissance des habitudes de vie de l’enfant . Nous sommes également convaincues du bien fondé de ce que nous appellerons « l’accueil progressif » qui permettra à l’enfant et à ses parents de se familiariser petit à petit avec les personnes qui prendront soin de l’enfant confié, du nouveau cadre, de leur fonctionnement, des règles de vie, etc. Cet accueil progressif sera dans la mesure du possible souple et adapté aux besoins des familles et de leur enfant. Nous encourageons les parents à prendre des nouvelles de leur enfant au moyen du téléphone. Ce travail pour et autour de la séparation a pour objectif de laisser entrevoir ce que la séparation peut aussi apporter à l’enfant (son côté positif) ; il peut y avoir d’autres attachements, constructeurs pour lui, mais sans danger pour lui, ni pour ses parents, car il n’est pas question de prendre leur place. 5 Bosse-Platière S., Dethier A., Fleury C., Loutre-Du-Pasquier N. in « Accueillir le jeune enfant : quelle professionnalisation ? », Erès, 1995 34 3. Dans la vie quotidienne : « C’est dans les échanges quotidiens avec les parents que se construit la confiance autour de l’enfant confié » 5 L’importance des échanges individualisés, de leur régularité, de leur contenu et de leurs conditions est un premier point fort de la recherche de la construction de la confiance. Notre rôle de professionnelle consiste à accueillir au quotidien, avec le souci de créer une relation de confiance mutuelle, d’écoute, dans le respect mutuel, de conseiller à l’occasion…C’est adopter une attitude d’écoute, de disponibilité, dans un rôle de médiateur,de relais, de facilitateur de la séparation. Il est important pour les familles d’assimiler les moments forts auxquels leurs enfants seront confrontés au quotidien : la séparation du matin, la vie en groupe, le goûter et le repas, la sieste, les conflits et leurs traces éventuelles (morsures, griffures…). Le cahier de liaison qui permet à toutes les intervenantes de donner des détails sur le déroulement de la journée des enfants a ici un rôle utile. Nous souhaitons mettre à disposition des parents (puis aux nouveaux parents un nouvel outil : le livret d’accueil (voir page 8). En outre, parler des autres enfants aux parents, c’est leur faire comprendre que le leur s’inscrit dans une démarche éducative collective, qu’il va grandir dans un espace commun à un groupe. 4. La notion de soutien à la parentalité : « On ne naît pas parent, on le devient ». 1. Qu’est-ce que la parentalité ? - Dans le champ de l’action politique et sociale vers les familles (aides matérielles et financières à la parentalité) le terme « parentalité » est utilisé comme un équivalent du mot famille. - Dans les lois, le législatif, le terme parentalité ou celui de coparentalité, est utilisé dans les relations entre la Loi et l’autorité parentale dans le sens d’un partage juridique de son exercice. La Commission Consultative des Droits de L’homme définit la parentalité par ses aspects juridiques, avec les devoirs des parents et leurs droits respectifs à l’autorité parentale et à la filiation. - Dans le champ sociologique, il décrit les nouvelles formes de conjugalités et de vies familiales. C’est donc plutôt au sens de structures familiales qu’il faut l’entendre. On parle de famille monoparentale, de famille homoparentale et même de famille pluriparentale dans le cas de familles recomposées. Il peut aussi désigner un mode de filiation (parentalité adoptive…) ou la situation des parents à l’arrivée d’un enfant (parentalité tardive…) - Dans le domaine éducatif, le terme de parentalité englobe les pratiques éducatives destinées aux enfants, avec un souci de prévention de la maltraitance et d’une promotion de la bien-traitance. Le paradoxe est dans le fait que ces différents volets s’imposent à l’adulte chargé d’enfant, sans qu’aucun lien de parenté ne soit nécessaire[…] Dans un rapport de la Conférence des ministres européens chargés des Affaires Familiales (de mai 2006, intitulé « La Parentalité positive dans l’Europe contemporaine ») il est précisé : « concernant la terminologie, le rapport désigne par le terme de –parentalité- non seulement les activités des parents biologiques, mais aussi celles des personnes qui ne sont pas les parents de l’enfant, mais qui participent à sa prise en charge et à son éducation. En un sens, les mots – 35 parentalité- et –parents- sont utilisés ici comme une sorte de raccourci englobant toutes les activités et les personnes liées au fait d’élever un enfant. » Actuellement, la problématique de la relation parents/professionnels est le plus souvent déclinée sous forme « d’accompagnement » ou « d’aide à la parentalité » voire de « soutien à la parentalité. « Le soutien suppose une action empêchant quelqu’un ou quelque chose de tomber. Qui dit soutien dit une personne en difficulté ou en voie d l’être et une autre personne en meilleure position (expert ou non), offrant ses services à la première. Le soutien est tantôt une aide, un appui, une béquille, une coopération, une protection… Quelque soit le synonyme choisi, les idées de risques et de jeu sont présentes. Par l’emploi de cette expression « soutien à la parentalité », notre société exprime une crainte, comme si les parents n’étaient plus à même d’assumer leur fonction parentale (leur permanence) auprès des enfants. Cette crainte est-elle fondée et où prend-elle ses racines ? A cette question, les arguments ne manquent pas pour dénoncer l’instabilité des couples, la montée de l’individualisme, et d’autres maux mettant en péril la stabilité des familles. Les conséquences en seraient la montée de la délinquance juvénile, la création d’une horde de sauvageons peu civils, peu citoyens, ce phénomène débutant dès la prime enfance par l’émergence de ce qu’il est convenu d’appeler « l’enfant-roi », enfant tyran, insatiable et imprévisible. Bien que de nombreux sociologues contestent6 cette lecture catastrophique, notre société retrouve ses peurs ancestrales vis-à-vis de la jeunesse, oubliant que chaque époque a ainsi condamné, blâmé ses « blousons noirs ». 2. Notre positionnement : Pour faciliter l’apprentissage de la parentalité, notre structure se doit de développer de bonnes relations avec les parents, en adoptant une attitude chaleureuse et respectueuse dans laquelle les parents se sentiront en confiance et reconnus comme les premiers responsables de l’éducation de leurs enfants. Peut-on dès lors parler de travail avec, de coéducation, lorsque le point de rencontre est celuici, à savoir : concourir au grandissement de l’enfant ? Prendre au sérieux le parent ne veut pas dire que le professionnel renonce à son savoir. La coéducation suppose au contraire la reconnaissance des compétences des uns et des autres, non la mise en veilleuse des savoirs acquis par les professionnels, ni la soumission des parents à leur expertise. C‘est au professionnel de transmettre ce qu’il sait, pour dynamiser la pensée réflexive des parents et la sienne également. De nouvelles alliances doivent se dessiner, pour que la coéducation existe vraiment, sans assigner les uns ou les autres à des places préalablement établies. 6 MUCHIELLI L., 2000, « Transformations de la famille et délinquance juvénile » in Problèmes politiques et sociaux, Revue La Documentation Française n° 860. 36 Catherine Sellenet soutient ainsi que : « La coéducation n’est nullement une utopie, juste un risque à prendre pour que le co, le avec, ait du sens ». L’éducation est une question sociale. Elle mérite une réflexion approfondie collective. L’apprentissage et l’exercice de la fonction parentale seront facilités au multi-accueil par la confrontation des savoirs et des pratiques. C’est pour les parents une occasion de valoriser leur rôle et d’en faire reconnaître l’importance sociale. 3. La notion de partenariat : L’accueil en multi-accueil s’accompagne d’une politique de développement et de mise en place de partenariats, partenariats avec d’autres membres de l’équipe du centre socioculturel Lavoisier-Brustlein, partenariats avec les politiques, les gestionnaires du centre socioculturel Lavoisier-Brustlein, avec les associations de quartier, les centres de formation, mais aussi avec les autres services publics concernés (les écoles, bibliothèques, etc.). Avec empathie et considération, l’équipe de la Marelle s’emploie à valoriser les compétences parentales en tant qu’acteurs : notre attitude ne consiste pas à vouloir à tout prix que les parents adhèrent à notre projet, mais de créer un climat de confiance et des conditions favorables pour faire se rencontrer de façon complémentaire et respectueuse , autour des intérêts de l’enfant, deux projets distincts, parfois très différents, mais aussi légitimes l’un que l’autre : celui de la famille et celui des professionnelles. Par conséquent, les parents utilisateurs du multi-accueil La Marelle et les professionnelles se doivent de développer ensemble des attitudes éducatives qui permettent d’assurer une continuité ainsi qu’une cohérence entre éducation familiale et pratiques éducatives de la structure. Le multi-accueil La Marelle, qui se veut à la fois milieu de vie et entreprise éducative, n’est pas un espace réservé seulement aux enfants et aux professionnelles, mais un espace dans lequel parents et professionnelles peuvent se mettre en situation d’apprentissage et de partage. C’est un espace organisé pour la communauté tripartite « parents- enfants- professionnelles », au sein duquel le rôle de chacun doit être bien reconnu sur la base de compétences et de responsabilités clairement identifiées. Les interrogations et les inquiétudes des familles doivent permettre aux professionnelles de réfléchir à leurs démarches et à leurs pratiques. Echanger des points de vue avec d’autres parents ou poser des questions qui tiennent à cœur lors des réunions, c’est participer à la construction de la structure. « Une institution où les parents questionnent et suggèrent est une institution qui vit, bouge et évolue ». Le désir d’échanger entre parents est bien réel. Il se manifeste chaque jour lors des contacts avec les professionnelles, car face aux problèmes que les enfants se posent, les parents peuvent se rassurer en comparant leurs expériences, leurs façons de faire, leurs repères… Ces relations, fondées sur une notion de partenariat et donc de « parents-acteurs », faciliteront le renforcement des identités. Il est important pour nous de nous questionner sur le sens à donner au mot « partenaire » : l’entendons-nous au sens d’ « une personne avec qui l’on est associé » ? 37 Entendu dans son sens le plus large, cette notion de partenariat définit bien la relation qui doit exister entre parents et professionnelles : les deux sont étroitement associés et doivent collaborer à une tâche commune (ou selon l’expression citée plus haut co-éduquer). Ce partenariat pour être efficace, doit se développer sur trois registres complémentaires : partenariats avec les parents, partenariats entre parents et partenariats autour des parents : Le partenariat avec les parents, pour quoi faire et comment ? Autant de réponses à trouver et à définir au cas par cas. Notre réponse consiste à garder une attitude souple : les parents peuvent être les instigateurs, animateurs et nous les soutiendrons en ayant toujours présents à l’esprit la sécurité des enfants ; nous pouvons aussi les intégrer dans nos différentes activités (voir plus loin les idées page 8). Le partenariat entre parents : nous nous trouvons là face aux actions de réseaux capables d’instaurer des projets générant des synergies entre les familles et donc du lien social, en prenant appui à la fois sur les besoins différents les uns des autres et sur le développement des échanges de service. Dans ce domaine, les professionnelles ont un rôle de catalyseur qui, loin de les positionner en tant que détentrices d’un savoir unique, doit les conduire à utiliser au mieux les équipements existants (écoles, centre de loisirs, multi-accueil, consultations, …) pour impulser, promouvoir et matérialiser des partenariats entre les familles. Le partenariat autour des parents : concerne des partenariats entre différentes structures et différent(e)s professionnel(le)s autour de problématiques familiales de plus en plus globales et transversales. Il convient, pour répondre au mieux à ces multiples besoins, que les professionnel(le)s aient aussi pour projet de travailler entre eux, de se réunir entre acteurs ayant des formations, voire des cultures et des représentations différentes, mais en tous points complémentaires. 4. COMMENT VA SE TRADUIRE LA PLACE DES PARENTS A LA MARELLE ? « Tu peux tout accomplir dans la vie, si tu as le courage de rêver, l’intelligence de faire un projet réaliste et la volonté de voir ce projet mené à bien » (citation de Sydney A. FRIEDMAN, entrepreneur et écrivain américain). On peut ainsi dire que le projet fait appel au changement, à l’adaptation, c’est la prise de conscience et l’appropriation du présent, de son environnement pour réfléchir l’avenir. Sa construction demande une mobilité de l’esprit, car il suppose un état à venir et il demande à une équipe un exercice de négociation et de remise en cause. Un projet ouvre de nouvelles perspectives et il nécessite d’être managé si l’on veut qu’il soit facteur d’unité. Animer un projet, c’est prendre en compte les initiatives individuelles et collectives en les inscrivant dans un processus et un cadre de référence et en les dotant d’outils, de moyens d’évaluation pour augmenter les capacités de mener à bien ce projet. Le projet éducatif de la structure « La Marelle » concerne tous les acteurs de l’organisation, car il donne du sens aux actions et il guide leur mise en œuvre. Il est plus qu’un concept, puisqu’il réalise la volonté d’agir ensemble, avec cohérence, en harmonie avec les valeurs et les finalités décidées. Il donne de meilleures garanties aux équipes pour réussir les changements, s’adapter, résoudre les conflits, développer une activité ou innover. 38 Le projet éducatif est aussi un état d’esprit ; il associe l’intentionnalité, l’intelligence pour prévoir et le goût pour l’esprit de méthode, de planification, de manière que la réalisation et l’exécution ne soient pas en reste au regard de la conception et de la réflexion. Le projet établit une passerelle entre la théorie et la pratique. Il est un instrument de pilotage, de cohérence : cohérence entre toutes les professionnelles qui permet de travailler ensemble autour de valeurs, buts et actions élaborés et décidés collectivement au service des enfants et des familles. L’équipe reste ouverte à toute proposition. Certaines activités pourront être réalisées avec l’ensemble des enfants de la Marelle, d’autres un groupe plus restreint. Nous voulons aussi traduire la richesse des cultures différentes au sein de la structure et la valoriser. 39 L’INTER CULTURALITE A LA MARELLE Que signifie le terme « inter culturalité » au sein d une équipe « mixte » comme celle de la Marelle et dans un quartier ou les familles sont à forte majorité d’origine étrangère ? Les professionnels de la Marelle ont parfaitement su tirer profit de la mixité de l’équipe. Ils en ont fait un atout supplémentaire. L’équipe a appris à se découvrir, s’écouter, s’ouvrir à l autre, se laisser surprendre, à accueillir l autre « différent » dans sa culture et ses coutumes. Elle se construit autour de ces différences et a appris à recevoir de l’autre autant qu’à donner de soi même. Cette échange, se partage amène l’équipe de la Marelle à construire ensemble autour et pour les enfants et leur parents dans un souci de tolérance et de respect de l’autre. Ce sont ces valeurs là qui tiennent à cœur à l’équipe et qu’elle veut transmettre aux enfants. Cette mixité, ce mélange de culture au sein de l’équipe implique une grande ouverture d’esprit et un respect plus grand aussi face aux familles accueillit, sans doute aussi une analyse et une approche différente de leurs besoins. Au quotidien cela se traduit, par exemple, par le respect des coutumes alimentaires. La Marelle offre la possibilité aux enfants, à la demande des parents, d avoir des repas sans viande ou sans porcs. Dans le même ordre d’idées les enfants fêtent la saint Nicolas en confectionnent des « manalas » qu’ils mangent avec beaucoup de plaisir et de gourmandise. Et le Père Noël apporte à tous les enfants ses petites surprises sucrées qu’il distribue autour du sapin. La semaine du goût également à donné l’occasion, certaines années d un échange gourmand autour de recettes de pays différents. Très souvent encore les parents partagent avec les enfants et l’équipe les gâteaux de la fin du Ramadan et à Pâques d’autre partagent les œufs de Pâques. Ainsi les coutumes des uns et des autres se partagent. On goûte les différentes saveurs des plats ou gourmandises proposées et au-delà de ça le plaisir d’un échange culturel qui se décline aussi dans les chants et les danses traditionnels ou folkloriques de divers pays que les enfants partagent à différents moments. Ce sont ces échanges que l’équipe veut maintenir autour de moments conviviaux où chacun peut affirmer fièrement sa différence culturelle. Les actions que les professionnels de la Marelle veulent mettre en place et qui sont citées plus haut, témoignent de cette volonté d’échange plus grand entre l’équipe et les parents. Laisser une place aux parents dans la structure contribue à favoriser l’échange interculturel, aide chacun à « changer son regard sur les certitudes qui l enferme, sur les valeurs qui rassurent, sur les autres que l’on verrouille dans des jugements tout faits.» 40 LES PARTENAIRES Les besoins et les demandent des familles évoluent, la Marelle seule ne peut y répondre. C’est pourquoi le travail de partenariat est indispensable. La Marelle fait partie du centre socioculturel LAVOISIER- BRUSTLEIN qui étend son domaine d’action au secteur social mais aussi culturel, dans un champ géographique important. Il est indispensable que les équipes connaissent les différentes fonctions du centre social, le contexte social du quartier dans lequel est implantée la structure d’accueil, les différents partenaires qui s’associent au centre, leurs différents rôles et compétences pour ainsi répondre aux besoins des familles, en matière de garde d’enfant mais également dans un domaine social et culturel. Ce travail en partenariat est enrichissant, il amène une mise en commun des compétences propres à chaque partenaire et une ouverture d’esprit plus grande. 1. Les partenaires externes : La Marelle travail en partenariat avec le pédiatre attaché à la structure, le médecin de la PMI, la puéricultrice et l’assistante sociale du secteur, le CAMS et aussi les écoles de formation d’infirmiers, EJE, CAP petite enfance ou encore sanitaire et social. 2. Les partenaires internes : Le travail en partenariat s’effectue aussi en interne, au sein du centre socioculturel. La Marelle travail donc aussi en collaboration avec le secteur- jeune (6-12 ans), le relais éducatif de rue, l’animation « famille » et le secteur adulte. Le travail en partenariat amène une autre dimension au travail des équipes de la Marelle. Il ouvre la structure et lui permet d’étendre son action au-delà du domaine de la garde d’enfant, même si celle-ci reste primordiale. Il amène à travailler avec différents professionnels dont il faut comprendre le travail, la façon de travailler et les actions qui en dépendent. Cet ensemble de partenariat, en externe et en interne, permet une meilleure prise en charge des familles et des enfants. Cela aussi fait partie des compétences des professionnels de la petite enfance. 41 CONCLUSION L’élaboration du projet pédagogique s’achève, en tout cas pour l’écrit. C’était un travail intense, une réflexion de tous les instants sur les pratiques professionnelles de l’équipe de la Marelle et sur les valeurs qui rendent cette équipe unique dans son savoir être, dans son savoir faire et dans les actions qu’elle veut mener auprès des enfants et leurs parents. L’équipe s’est redécouverte et a donné une nouvelle dynamique à son quotidien. Elle a su s’interroger sur sa pratique et sur l’application de ces pratiques : « On ne saurait accéder à aucun savoir, savoir être ou savoir faire, sans au préalable maîtriser les préjugés, les idées reçues ou les clichés qu’on traîne à ce sujet » (Gaston BACHELARD, philosophe français, 1884-1962). L’équipe sait cependant que tout ne fait que commencer. Ce situer professionnellement face aux parents et aux enfants nécessite un questionnement permanent sur la spécificité des places et des rôles de chacun. L’accueil bienveillant et chaleureux ainsi que l’écoute des enfants et des parents passe nécessairement par l’écoute et de la reconnaissance du rôle jouée par les professionnels de la structure. Ce projet ouvre de nouvelles perspectives, valorisantes et enrichissantes auxquelles l’équipe de la Marelle s’emploie auprès des parents et au bénéfice des enfants qui lui sont confiés. C’est ici et maintenant que l’aventure commence… 42 ANNEXES ANNEXE N° 1 : UN PEU D’HISTOIRE … « Mulhouse, la ville aux 100 cheminées », ainsi est-elle nommée, dans de nombreuses revues historiques, a gardé quelques vestiges de ce passé prestigieux. Deux de ces cheminées sont encore érigées sur le quartier BRUSTLEIN, l’une pour rappeler la présence de l’usine textile Gluck, et la seconde sur les anciens bâtiments de l’usine de fabrication de la tuilerie LESAGE. 43 ANNEXE N° 2 : Caractéristiques du site BRUSTLEIN Outre les établissements qui ont marqué l’histoire de notre cité, nous enregistrons de nombreuses nouvelles implantations, plus particulièrement sur le site Gluck, ce qui a permis le développement d’activités tertiaires telles que : Est-Vidéo Communication IRFA, un centre de formation T.D.E. Informatique A.E. Architecte Hrnet, provider internet d’activités de services à la personne : l’A.P.A. (Aide aux Personnes Agées) Famille-Emploi ou encore d’activités commerciales : Darty Hôtel Formule 1 Et la liste ne s’arrête pas là !! Des concessionnaires automobiles : Peugeot – Toyota – Opel – SAAB. Et bien d’autres encore : Comutherm, Rinder, Gerrer, Rector, Géodis, le centre de tri postal, les transports CHOPIN, ainsi que des commerces de proximité : boulangerie Ferragut, pharmacies Dietrich et Rue de Pfastatt, Marché U, Imprimerie Centrale. 44 ANNEXE N° 3 : UN RICHE PASSE INDUSTRIEL Un des joyaux du passé industriel de Mulhouse à savoir l’usine Dolfus Mieg et Compagnie D.M.C. - qui partage ses bâtiments aujourd’hui entre autres avec – le Journal l’Alsace – et Clemessy. 45 ANNEXE N° 4 : L’implantation des trois sites d’accueil Petite Enfance CSC Lavoisier/ Brustlein Crèche Caroline FRITZ CSC Lavoisier 46 ANNEXE N° 5 : Les différents sites d’accueil Petite Enfance Site 1 : au 57/59 allée Gluck : Le multi-accueil LA MARELLE (40 places) : assure un accueil d’enfants jusqu’à 3 ans révolus et offre plusieurs possibilités : - 32 places dits –réguliers permanents- âgés de 10 semaines à 3ans pour un temps d’accueil minimum de 20 h/semaine, réparties sur 5½ journées ou un accueil au rythme de 3, 4 ou 5 jours par semaine. Cet accueil est toujours planifié lors de l’inscription - 6 places dits –réguliers temporaires- âgés de 10 semaines à 6 ans pour un temps d’accueil maximum de 20 h / semaine avec réservation et planification - 2 places dits « occasionnels » pour un accueil non planifié selon disponibilité de la structure. Le périscolaire LA MARELLE (20 places) : accueille des enfants de 3 à 6 ans scolarisés. L’agrément de la PMI fixe ainsi le nombre de places : - 20 places pendant le repas de midi ; - 20 places le soir après l’école. Le service extrascolaire et le centre de loisirs sans hébergement (CLSH) accueille des de 3 à 6 ans le mercredi et durant les congés scolaires. enfants Le fonctionnement du périscolaire et de l’extrascolaire fait l’objet d’un règlement de fonctionnement propre. Site 2 : au 41, rue Lavoisier : Le multi-accueil LAVOISIER (20 places) : cette structure accueille les enfants jusqu’à 6 ans et offre plusieurs possibilités : - 10 places en accueil régulier permanent - 10 places en accueil régulier temporaire avec planification des temps d’accueil ainsi qu’en accueil occasionnel non planifié dans le temps. Site 3 : au 27, rue Chanoine Cetty : La crèche CAROLINE FRITZ (56 places) : assure un accueil d’enfants dits -régulier permanent- de 10 semaines à 3 ans dont les parents ont une activité professionnelle ou assimilée. Cet accueil peut se faire au rythme de 3, 4 ou 5 jours par semaine. Il est toujours planifié sur une période donnée. Le jardin d’enfants C. FRITZ (10 places) : assure un accueil d’enfants de 30 mois à 5 ans en accueil régulier permanent - au rythme de 3, 4 ou 5 jours par semaine. Le relais ACCUEIL D’URGENCE (5 places) : permet d’accueillir les enfants de 2 mois et demi à 3 ans en - accueil régulier permanent ou régulier temporaire - pour une durée maximale de 3 mois, ce service propose un accompagnement à la famille pour trouver un mode de garde définitif. 47 ANNEXE N° 6 : Évolutions historiques de la place des parents dans la crèche 1951, les parents à l’extérieur de la crèche : « Dans les années 1950, le but essentiel des crèches est la contribution à la lutte menée intensivement contre la mortalité infantile, les épidémies et les infections. Tout est mis en œuvre pour préserver la santé des enfants et propager les règles d’hygiène et de diététique formant l’essentiel des principes de puériculture de l’époque. Le seul regard porté sur les enfants est un regard médical, technique et de distanciation1. » Mais cette interdiction de l’entrée des parents et cette emprise du médical sur les attitudes désignent d’autres phénomènes. Dans une note, nous pouvons relever l’expression « salle de réception ». De même, l’article suivant prévoit l’existence d’ « isoloirs » pour permettre « aux femmes de venir allaiter leurs enfants ». De manière générale, outre des conditions de salubrité et d’hygiène, ce texte fixe l’existence de lieux spécifiques, comme les dortoirs, la salle de change, la biberonnerie, les salles de jeux, la salle des parents, la salle d’isolement, etc. Tous ces lieux délimitent un espace matériel qui a une fonction dans l’organisation globale des soins. A propos de cette période, il faut se rappeler que, socialement, les conditions globales de la crèche étaient marquées par beaucoup de souffrances, dues autant à la précarité ou à la pauvreté de l’origine sociale des familles qu’aux moyens que la crèche pouvait mettre en œuvre. Les familles étaient issues de milieux très défavorisés et souvent la mère était seule pour assurer concrètement la vie quotidienne de l’enfant. Les témoignages recueillis par l’auteur font état de la présence de nombreuses « filles-mères » (en 1961, selon une grande enquête de la Protection Maternelle et Infantile de la Seine, 25% des enfants vivaient quotidiennement avec un parent seul ; une enquête plus restreinte de 1967 donne le chiffre de 15% in revue Enfance, 1975). Pour ces femmes, travailler est une nécessité pour vivre : si l’enfant n’est pas à la crèche, travailler n’est pas possible et leur existence est alors compromise. Les parents sont complètement dépendants de la crèche et en même temps, ils sont exclus de la vie de l’établissement. 1975, la différenciation d’une organisation, les parents reconnus par la crèche Cette étape suit l’introduction des jeux et des activités en crèche. Les psychologues ont d’ailleurs apporté leur contribution dans ce sens, des méthodes psychopédagogiques (comme celle de J. Lévy) illustrent ce mouvement éducatif. Dans l’arrêté de 1975, la formation du personnel est exigée. La formation des éducatrices de jeunes enfants devient obligatoire pour les grandes crèches, le diplôme de puéricultrice est requis pour la directrice, et globalement la moitié du personnel de l’établissement doit avoir une qualification. Parallèlement, d’autres lieux d’accueil se développent : les nourrices peuvent acquérir le statut d’assistantes maternelles (1977), les crèches familiales, qui regroupent des assistantes maternelles, et les haltes garderies. 1 Olga BAUDELOT, Ingénieur de Recherche (dans le cadre du Cresas à l’INRP) ; Monique BREAUTE, chercheuse et psychologue française au CRESAS-INRP 48 Si la population était très défavorisée au début, les couches moyennes sont devenues les principales utilisatrices, et de plus en plus de professions libérales ou d’un niveau d’études supérieures demandent ce mode d’accueil, notamment les parents jeunes qui sont dans une relation de « dépendance relative » avec la crèche ; ils peuvent s’appuyer sur cet espace, tout en devenant parfois des partenaires pour les puéricultrices. « Le scénario fantasmatique du roman institutionnel donne plus de place à la mère comme potentielle rivale qui va reprendre son enfant des mains bienfaisantes de la crèche »2 (page 22 parents, professionnels….) 1983-2000, les parents partenaires ? Une circulaire puis un décret surtout posent les relations parents-professionnels sur une toute autre base. Plus de trente ans après l’interdiction d’entrer, la circulaire du 30 juin 1983 est spécifiquement consacrée aux parents. Cette circulaire précise qu’il s’agit « d’améliorer la qualité de l’accueil de l’enfant », « d’éviter les ruptures » dans sa vie quotidienne et de « permettre aux parents de continuer à exercer leurs responsabilité vis-à-vis de leurs enfants ». Elle recommande l’institution de « conseils de crèche » pour leur participation. La psychologie fait plus explicitement partie intégrante de la formation des auxiliaires de puériculture ainsi que des puéricultrices, les pratiques sont influencées par cette discipline. L’accueil des enfants handicapés est encouragé. Parallèlement, les conditions sociales ont continué elles-aussi d’évoluer dans le même sens. En 1985, l’étude de l’INSEE menée par Guy Desplanques, qui notait des disparités selon les régions, titrait que les crèches « profitent davantage aux mères de niveau culturel élevé ». Dans le même temps, O. Baudelot concluait son étude : « On peut cependant se demander, si, en s’ouvrant aux parents, les crèches ne se sont pas refermées sur un milieu social de plus en plus fréquemment constitué de cadres moyens et supérieurs » (1984, p. 96) Le décret de 2000 confirme cette évolution et l’institutionnalise. Ce décret s’applique à tous « les établissements et services d’accueil d’enfants de moins de 6 ans ». Leur mission est d’ « accompagner les parents dans leur fonction d’éducation et de les aider à concilier leur vie familiale, leur vie professionnelle et leur vie sociale, en accueillant leurs enfants de moins de 6 ans ». C’est un changement radical dans la perception des parents. Ceux-ci sont inclus dans le règlement intérieur, qui doit préciser notamment « les modalités d’information et de participation des parents à la vie de l’établissement ou du service » ; ce règlement doit leur être communiqué. « L’aménagement intérieur favorise en outre l’accueil des parents et l’organisation de réunions pour le personnel ». « La place des familles et leur participation à la vie de l’établissement ou du service » est prévue dans le projet d’établissement ou de service, et surtout, « les familles sont associées au fonctionnement de la structure, notamment par la création d’un conseil d’établissement ou de service ». 2 Sous la direction de Marie-Paule THOLLON-BEHAR « Parents, professionnels, comment éduquer ensemble un petit enfant ? » ; collection Mille et un bébés, ERES, 2005, 199 pages. 49 De la part des parents, on assiste de plus en plus à une demande de socialisation et à la recherche d’un environnement éducatif adapté aux plus petits, ce qui les différencie de ceux de la génération précédente. Dans ce troisième temps, la crèche tend à se situer en complémentarité et en réciprocité des parents. Désormais, un seul texte vise à réglementer les différents modes de garde, bien qu’existe entre elles beaucoup de divisions. Pour résumer, la place des parents à la crèche est passée d’une dépendance très grande à un rôle reconnu de partenaires. Exclu du fonctionnement en 1951, le parent se voit appelé à y participer en 1983 et plus encore en 2000, après avoir été un temps reconnu comme « objet » du travail de la directrice en 1975. Cette évolution, qui marque la place progressive des parents dans l’institution, montre surtout les changements de cette institution. En 1951, la législation sur la crèche est proche de celle de la pouponnière, en 1975 de celle des halte garderies, alors qu’en 2000, il s’agit de « structures multi-accueil ». La représentation sociale de l’ « institution crèche » a changé. Il en va de même que sa fonction. Il faut aussi noter que les textes officiels qui donnent aux parents une place différente accompagnent le changement des conditions sociales des familles et de la fonction du lieu d’accueil : aux familles socialement et culturellement très démunies, la réponse n’a pas été la même qu’aux familles des classes d’un niveau culturel plus élevé et celui-ci a joué un rôle sur l’importance accordée à ces parents à l’intérieur de la structure. De même, la place que « se donne subjectivement un parent » au sein du lieu dans lequel il confie son enfant. De l’état de dépendance très grande, d’une tendance à « s’en remettre à la crèche » dans certains domaines ou à une plus grande autonomie, il semblerait aujourd’hui tout-à-fait logique que les parents prennent des initiatives, expriment leurs points de vue et interagissent avec le lieu d’accueil. En réalité, force est de constater que ces trois tendances sont toujours présentes, chez tout parent ou de manière plus diversifiées entre parents. Cette situation dépend en grande partie de l’âge de l’enfant ; ainsi confier son tout-petit bébé de 3 mois ne suscite pas les mêmes enjeux que s’il a 12 mois ou plus. 50 ANNEXE N° 7 : Le Personnel de la Petite Enfance du Centre Socioculturel Lavoisier-Brustlein L’équipe de direction : L’équipe de Direction est composée du Directeur, de la Directrice Petite Enfance, adjointe de la structure. - Le Directeur supervise la gestion administrative, financière et celle du personnel de l’Association, sous l’autorité du Président et de son Conseil d’Administration. - La Directrice Adjointe assure la direction Petite Enfance (Puéricultrice DE) coordonne l’ensemble des activités du secteur Petite Enfance des trois sites. Elle participe à la direction de l’ensemble des projets et services de l’association. Elle remplace le directeur en son absence. L’équipe administrative : - Une assistante de Direction - Une secrétaire accueillante à l’accueil centralisée Petite Enfance au 41, rue Lavoisier - Un service comptabilité L’équipe pédagogique : Les enfants sont pris en charge par une équipe de professionnelles de la petite enfance conformément aux dispositions du décret N° 2000-762 du 1er Août 2000 : 1 éducatrice de jeunes enfants, Coordinatrice du site de la Marelle 1 puéricultrice 1 infirmière 1 éducatrice plus particulièrement chargée du relais d’accueil en urgence des éducatrices de jeunes enfants des auxiliaires de puériculture des aides maternelles des animatrices des aides animatrices. L’équipe technique : Des employées de collectivités : entretien, lingerie, couture ; Des interventions d’une équipe de nettoyage de l’Atelier Protégé SINCLAIR ; 1 cuisinière ; 2 aides en cuisine ; 1 prestataire extérieur pour la fourniture des repas et goûters ; L’ensemble de ces postes est pourvu à temps plein ou partiel. Le suivi médical : Deux médecins vacataires interviennent régulièrement à raison de six heures mensuelles. Ils assurent un suivi médical régulier au cours de visite dont les parents sont informés. 51 ANNEXE N° 8 : L’organigramme de l’association Lavoisier/Brustlein 52 ANNEXE N° 9 : L’Accueil Centralisé Petite Enfance Objectifs : - Faciliter les démarches des parents qui recherchent un mode d’accueil pour leurs enfants, - Regrouper en un même lieu plusieurs services en direction des enfants, de leurs parents, des professionnels et des partenaires, - Mieux connaître les besoins des familles pour adapter les services proposés tels sont les objectifs du secteur petite enfance par la création d’un accueil centralisé • L’idée forte est de concentrer en un seul lieu des quartiers Cité-Doller-Brustlein toutes les informations vers les usagers et recueillir en ce même lieu toutes leurs demandes. Ces demandes sont traitées par une équipe de responsables petite enfance et une secrétaire selon une répartition des missions clairement définie. • L’objectif est de clarifier sur le territoire les disponibilités de places petite enfance et d’apporter une réponse dans les meilleurs délais aux parents. • La concentration des informations permet une adaptation du fonctionnement des 3 structures aux besoins évolutifs des parents en termes de réactivité et d’innovations. • Cet accueil est situé au 41 rue Lavoisier siège du centre social Lavoisier, où se trouve également le multi accueil Lavoisier. Points forts de ce dispositif : Éviter aux parents la multiplication des inscriptions sur le quartier. Permettre aux parents d’obtenir en un seul lieu des précisions sur les différentes formules d’accueil offertes sur le quartier et donner la mesure du secteur petite enfance Ce lieu est central vis à vis des deux autres structures d’accueil. Concentration des données informatiques sur un seul lieu qui permet une lisibilité des places disponibles sur les 3 structures. Permet un suivi permanent du taux d’occupation de chaque structure Permet en conséquence une grande réactivité quant à l’orientation des parents et l’attribution d’une place Porte d’entrée unique pour les partenaires (PMI/ STRUCTURES P.E /ECOLES/etc) Inconvénients : La structure d’accueil n’est pas forcément déterminée dès l’inscription 53 Merci à toute l’équipe de la Marelle pour leur travail de réflexion dans l’élaboration de ce projet : ABIKHALIL Huguette, AZEGZAOU Siham, BERGER Sylvie, BERTIN Anne-Marie, BOLL Yasmine, COMOLI Jennifer, DI SCALA Julia, ENGIN Brigitte, GUERRA Michèle, GUILLET Martine, HADJI Zaya, HORNY Muriel, KAID Hafida, KLEIBER Fanny, MATHIOT Christelle, REINAUER Catherine, RUH Yvette, SPROESSER Michèle, VIRY Emmanuel, WAGNER Christiane, Un merci tout particulier à PASQUIER Christel pour ces talents de dactylographie, SCHEU Henriette et PECH Francine du Furet pour leur accompagnement et leur soutien. 54