en piste - Universki

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en piste - Universki
Les J.O. d’hiver
en piste
" Le schuss ", mascotte JO 1968, coll.
MNS, inv. MS 2277
©MNS/DR,
Photo
Georges Poncet, 2005
Les Jeux olympiques d’hiver sont souvent considérés comme les “petits frères”,
voire comme une simple “annexe” des Jeux olympiques d’été. Créés trois décennies
après les Jeux d’été, il est vrai qu’ils connaissent un moindre retentissement
planétaire. Ils n’en constituent pas moins un événement phare de la vie olympique
et du calendrier sportif mondial.
Mais connaissez-vous vraiment ces Jeux ? Quelles sont leurs origines ? Leurs caractéristiques ?
Leurs spécificités par rapport aux Jeux d’été ? Les disciplines au programme ? Leur évolution
et leurs enjeux ?
Ouvrez le grand album des Jeux
olympiques d’hiver et découvrez les
diverses facettes et les coulisses de
cet événement :
" Alberville 1992 ", Alain Bar, gravure, coll. MNS, inv. D.87.35.3 ©MNS/DR, Photo Georges Poncet, 2005
La première partie de l’exposition
décrit les différentes étapes menant
à la création de cette fête quadriennale
hivernale : jeux panhelléniques
antiques, essor du tourisme hivernal,
rénovation des Jeux olympiques en
1894, première “Olympiade hivernale”
en 1924.
La seconde partie aborde le développement de cette compétition,
notamment son internationalisation et sa promotion médiatique :
de Chamonix (1924) à Turin (2006), en passant par Grenoble (1968) et
Alberville (1992) pour la France, les éditions s’enchaînent avec toujours
plus de participants, de succès populaire et d’exploits sportifs.
La troisième partie examine les conditions et modalités pratiques
d’organisation des Jeux d’hiver, du
choix des sites d’accueil aux problèmes
posés par la construction des équipements,
sans oublier leurs volets culturels et
marketing.
" Chamonix-Mont-Blanc ", Roger Soubie, 1924,
affiche, coll. MNS, inv. 76.29.3 ©MNS / DR
La quatrième partie met en lumière les caractéristiques
et évolutions notables de chacune des disciplines au
programme, tout en rendant hommage aux “héros” des
Jeux d’hiver entrés au Panthéon olympique.
C’est à la découverte de cette belle épopée
olympique hivernale, bientôt centenaire,
que cette exposition vous convie.
1
“Des émotions pleins les jeux”, CNOSF, 2005, affiche ©CNOSF ,
photo DPPI/Rapsodia/Olivier Brajon
Partie I : Racines
A l’origine des
Jeux Olympiques
En 776 avant J-C., les premiers concours athlétiques sont organisés en l’honneur de Zeus dans le
sanctuaire d’Olympie en Grèce. Une période de quatre années, dite “Olympiade”, rythme leur
déroulement. Se disputant l’été dans un pays méditerranéen, aucune épreuve de “sport d’hiver”
ne figure alors bien sûr au programme. Ces jeux, devenus violents, sont abolis en 394 par
l’empereur chrétien Théodose.
Vase grec, 540 avant J-C., replica, coll. MNS, inv. 2005.121.4 ©MNS, Photo Georges Poncet, 2005
Les jeux antiques rassemblent des athlètes envoyés par les cités
grecques. Ils constituent une période de trêve des combats entre les
cités. Aux luttes guerrières se substituent des rencontres sportives, et
notamment des courses à pied.
Palestre et gymnase d’Olympie, maquette, livre The Ancient Olympic Games, The British museum, 2004, p.26 ©DR
Le sanctuaire d’Olympie mêle implantations religieuses et sportives. Les
équipements sportifs sont : le stade, l’hippodrome, le gymnase et la
palestre. Associant des installations de bain, ainsi que des vestiaires et
des parloirs pour les athlètes et leurs entraîneurs, la palestre accueille
la lutte, le pugilat et le pancrace.
" Le discobole ", Slachmuyders, bronze, coll. MNS,
inv. 2003.122.16 ©MNS, Photo Georges Poncet, 2005
Les épreuves proposées sont la
course, le lancer de disque, le lancer
du javelot, les sauts, la lutte, le pentathlon, la course de chars, la course de chevaux montés, le pancrace
(mélange violent de lutte et de
pugilat) et la course en armes.
Gravure rupestre, Norvège ©DR
L’absence de "sports d’hiver" à Olympie ne signifie nullement
que skis et patins sont inconnus dans l’antiquité. L’utilisation de
skis est déjà avérée dans des gravures rupestres vieilles de 4.500
ans. Pour se déplacer, les hommes fabriquent alors les premiers
patins à glace constitués de mâchoires ou côtes d’animaux percées aux extrémités : des fossiles de patins ont ainsi été retrouvés datant de 1000 ans av. JC.
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Partie I : Racines
1896, la renaissance
des Jeux Olympiques
Au 19ème siècle, parallèlement au développement du sport moderne, on assiste à un nouvel intérêt
pour l’Antiquité. Le site d’Olympie est redécouvert, ce qui donne l’idée de faire renaître les jeux
grecs. En 1894, au congrès international de la Sorbonne, le Baron Pierre de Coubertin propose
le rétablissement des Jeux olympiques. La première Olympiade moderne se tient deux ans plus
tard à Athènes.
Pierre de Coubertin part à vingt ans pour
l’Angleterre. Il y découvre les pratiques sportives
et perçoit le sport comme facteur d’éducation
de la jeunesse. Il ambitionne alors de réorganiser
le mouvement sportif, d’abord national, ensuite
international : c’est la grande aventure du
mouvement olympique.
" Pierre de Coubertin ", Maurice Guillaume, bronze, coll. MNS, inv.
2004.115.1 ©MNS, Photo Georges Poncet, 2005
" Scribner's ", 1896, affiche, coll. MNS, inv. 80.18.1 © MNS / DR
Les premiers Jeux olympiques s’ouvrent à Athènes le 6
avril 1896. 311 athlètes masculins s’affrontent dans
neuf sports inspirés des épreuves antiques (athlétisme,
lutte) ou liés au phénomène sportif moderne (cyclisme,
tennis).
Le couple Syers, médaillé de bronze JO 1908 ©CIO
Une épreuve de sport d’hiver en patinage est proposée mais, pour des raisons techniques et par
manque de temps, la patinoire n’est pas construite.
Il faudra attendre les Jeux de Londres en 1908
pour que cette épreuve soit au programme.
3
Estampe, 1992, coll. MNS, inv. 1992.133.2 © MNS/DR, Photo Georges Poncet, 2005
Coubertin définit les principes de l’Olympisme
dans une Charte toujours en vigueur aujourd’hui :
"Le but de l’Olympisme est de mettre partout le
sport au service du développement harmonieux
de l’homme, en vue d’encourager l’établissement
d’une société pacifique, soucieuse de préserver la
dignité humaine".
Partie I : Racines
Les ”Jeux” d’hiver,
une origine lointaine
Au Moyen Age et à la Renaissance, skis, raquettes, traîneaux et patins à glace sont construits
artisanalement pour servir principalement à la chasse, à la guerre, au transport et au commerce de
marchandises. Mais ils sont aussi utilisés en guise de distraction et de jeu par les populations.
Chaussure en cuir et patins en os carolingiens, coll. Unité
d’Archéologie de Saint-Denis ©UASD, Photo Emmanuelle Jacquot
Dans un texte de la fin du 12ème siècle relatif à la Vie de saint Thomas
Becket, William Fitz Stephen décrit des scènes de patinage d’enfants sur
la Tamise gelée. En France, des patins aménagés dans des radius de
bœufs ont été retrouvés à Saint-Denis, près de Paris. Ces patins sont
parfois fixés à la chaussure à l’aide d’une lanière de cuir. Le pied ne
quittant jamais la glace, les patineurs se propulsent à l’aide de bâtons
ferrés.
" Lapon à ski ", dessin, 1678, Johan Scheffer, livre Les JO d’hiver France 1992, p.14, coll. MNS, inv.
80.29.7 ©MNS / DR
Le Voyage septentrional de Francesco Negri (vers 1670) et
l’Histoire de la Laponie de Johan Scheffer (1678) décrivent
avec soin l’utilisation par les Lapons du ski dans leur vie
quotidienne.
" Les Plaisirs de l’hiver ", Pieter Brueghel, 16éme siécle, huile sur toile ©Musée Magnin de Dijon, photo RMN/RG Ojeda
Dans les pays du Nord de l’Europe, le patinage se développe sur les canaux
gelés à partir du Moyen Age, pratique largement représentée dans la
peinture flamande du 16ème et 17ème siècle.
" Vacances en Haute-Savoie ", Simont, 1919, lavis d’encre de Chine, coll. MNS, inv.
2005.105.3 ©MNS, Photo Georges Poncet, 2005
Dès la fin du 18ème siècle, les premiers alpinistes s’élancent
à la conquête des montagnes enneigées : Jacques
Balmat et Michel Gabriel Paccard foulent le sommet du
Mont-Blanc en 1786. Quant à Marie Paradis, elle est la
première femme à réussir cet exploit en 1808.
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Partie I : Racines
La naissance des
“sports” d’hiver modernes
Dès le 18ème siècle, les Alpes attirent en été une clientèle mondaine anglo-saxonne avide de
sociabilité mais aussi de randonnée et d’alpinisme. A la fin du 19ème siècle, elles s’ouvrent au
tourisme hivernal en Suisse, puis en France. La clientèle s’initie à de nouveaux loisirs sur neige
et sur glace.
En 1864, dans la station
de Saint-Moritz (Suisse),
l’hôtelier Johanes Badrutt
lance la saison touristique
hivernale. Il propose à sa
clientèle habituée aux
séjours estivaux de revenir
à Noël pour continuer à
se divertir. C’est la naissance
du tourisme hivernal qui
se développe aussi en
France, notamment à
Chamonix.
" Cachat's-Majestic ", Faria, c.1910, affiche, coll. MNS, inv. 1990.129.1 ©MNS,
Photo Georges Poncet, 2005
Les sports d’hiver (curling, patinage,
luge, bobsleigh) sont pratiqués à
cette époque par un petit nombre
de privilégiés, aristocrates et
bourgeois britanniques et
bientôt français, dans les
stations de villégiature.
" Le patinage ", Draner, faïence de Luneville,
coll. MNS, inv. 2005.10.62.10 ©MNS, Photo
Georges Poncet, 2005
" Chemin de fer Chamonix-Montenvers ", affiche, coll. MNS, inv. MS 10715
©MNS / DR
Les premières stations de sports d’hiver (Davos,
Chamonix) recréent l’ambiance festive des grands
villes. Avec le prolongement de la saison touristique
en hiver, de nouvelles infrastructures routières et
ferroviaires voient le jour.
" Skijöring à Leysin ", carte postale, coll. MNS, inv. 80.16.1.176 ©MNS, Photo Georges Poncet, 2005
Le début du 20ème siècle voit l’invention de nouvelles pratiques : skijoering,
ice-yatching, vélo-ski, tennis sur glace. Ces ”sports” connaissent un succès
éphémère, hormis le skijoering en démonstration à Saint-Moritz en 1928
et toujours pratiqué. Ils témoignent de l’engouement pour les sports d’hiver.
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Longtemps pratiqué exclusivement l’été, l’alpinisme hivernal va se
développer lentement, à mesure que les peurs associées à la neige
(froid, solitude, avalanches) disparaissent.
" L'alpiniste ", statuette, métal sur quartz, coll. MNS, inv. 2005.8.2.1 ©MNS, Photo Georges Poncet, 2005
Partie I : Racines
Du tourisme hivernal
ompétitions
aux premières
compétitions
Le besoin de mobilité des troupes alpines, la modernisation des installations d’accueil et des
matériels, ainsi que l’introduction des premières compétitions sont autant de facteurs favorables
besoindes
desports
mobilité
des tro
àLel’essor
d’hiver
à l’orée du 20ème siècle. Pour le ski, les exercices et concours militaires
sont déterminants.
" La belle Télémarkeuse ", Samivel, aquarelle et crayon sur papier, coll. MNS, inv. 86.32.3 ©MNS / DR
A la fin de 19ème siècle, les moyens de déplacement sur neige et glace se
transforment en matériels de compétition. Sondre Norheim invente une
nouvelle façon de tourner, le “télémark”, révolutionnant la descente à ski.
" Palais de glace ", Beauvais, c.1890, affiche, coll. MNS, inv. 76.1.6 ©MNS / DR
Le patinage est l’un des rares sports d’hiver qui se pratique
en toute saison dans les grandes villes. Avec le procédé de
fabrication industrielle de la glace, les premières patinoires
urbaines apparaissent dans les années 1860 au Canada. Ces
”Palais de glace”, qui surgissent à Paris comme en province,
permettent une pratique mondaine et distinctive.
Paire de skis, Norvège, c.1880, bouleau et cuir, coll. MNS, inv.
MS 2144 ©MNS, Photo Georges Poncet, 2003
Henri Duhamel et ses amis alpinistes grenoblois font
venir des paires de ski des pays nordiques en 1889 pour
les adapter aux reliefs pentus des Alpes. A partir de
1900, le Capitaine Clerc, dans la région de Briançon,
prouve la supériorité des skis sur les raquettes pour le
déplacement des soldats alpins.
Le premier concours international de sports
d’hiver, organisé par le Club Alpin Français, a
lieu en 1907 à Briançon-Montgenèvre. Devant
son succès, les compétitions se multiplient sur
l’initiative de journaux, d’hôtels ou de syndicats
d’initiative dans les ”stations” de montagne.
" Concours international de ski ", 1907, carte postale, coll. MNS, inv.
80.16.1.169 ©MNS, Photo Georges Poncet, 2005
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Partie I : Racines
L’instauration des J.O. d’hiver,
un slalom semé d’embûches
Avant 1924, quelques sports “d’hiver” sont déjà inscrits au programme olympique : le patinage
à Londres (1908) et le hockey à Anvers (1920). Les Scandinaves s’opposent néanmoins à
l’organisation de véritables Jeux olympiques d’hiver pour ne pas concurrencer leurs propres
“Jeux du Nord”. Mais le succès de la “Semaine internationale des sports d’hiver”, qui se tient à
Chamonix en 1924, lance l’aventure olympique hivernale.
Les ”Jeux du Nord” sont créés en 1900 par les
Scandinaves. Célébrés jusqu’en 1926, ils
comportent des épreuves de ski nordique, de
bandy (variante du hockey sur glace), d’escrime,
de course à cheval et de natation.
" Nordiska spelen ", Gunnar Widholm, 1925, affiche, coll. MNS, inv. 79.28.3
©MNS / DR, Photo Georges Poncet, 2004
Après le succès du patinage à Londres (1908), on
pense l’accueillir aussi à Stockholm en 1912, mais
les pays scandinaves s’y opposent. Il faut attendre
les Jeux olympiques d’été d’Anvers (1920)
pour que des épreuves de patinage aient à
nouveau lieu, et que le hockey sur glace
soit au programme.
" L'athlète victorieux ", sculpture remise aux médaillés
olympiques, Léandre Grandmoulin, JO 1920, coll. MNS,
inv. 2005.10.3 ©MNS, Photo Georges Poncet, 2005
" Histoire du ski ", Arnold Lunn, 1953, coll. MNS, inv.
2000.12.129 ©MNS, Photo Georges Poncet, 2005
Diplôme de participation de Charles Denis, membre du Comité olympique français, JO 1924, coll. MNS, inv. Rc 96 ©MNS,
Photo Georges Poncet, 2005
Les Scandinaves refusent les projets d’organisation de Jeux d’hiver réitérés
par les Canadiens, Suisses et Français. En 1921, une solution intermédiaire
est trouvée : une “semaine internationale des sports d’hiver” sera organisée
par le CIO à Chamonix en 1924, mais indépendamment des Jeux
olympiques tenus durant l’été à Paris.
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L’introduction du ski alpin aux Jeux
est liée à l’acceptation par les
Scandinaves des épreuves de ”slalom”
et de descente inventées par
l’Anglais Arnold Lunn dans les
années 1920. Il faudra attendre
1936 et Garmisch-Partenkirchen
pour que le ski alpin soit enfin au
programme olympique.
Partie II : 1924-2002, les différentes éditions
Chamonix (1924), les premiers
Jeux olympiques d’hiver
Station réputée pour l’alpinisme, Chamonix connaît un développement important à la période
de la Belle Epoque avec l’arrivée du chemin de fer. Même si Chamonix est principalement une
station estivale, le ski s’installe peu à peu. On pense naturellement à cette ville pour organiser du
25 janvier au 5 février 1924 la “Semaine internationale des sports d’hiver”, complément des
Jeux olympiques d’été de Paris. Deux ans plus tard, au congrès de Lisbonne, cette semaine sera
officiellement considérée par le CIO comme les “premiers Jeux olympiques d’hiver”.
Le programme comprend 16 épreuves dans différents
sports : le ski nordique (course de fond et saut à ski),
le hockey, le patinage de vitesse, et le patinage
artistique.
" Aux vainqueurs du concours de la VIIIe olympiade ", Auguste Matisse, 1924, affiche, coll. MNS, inv. 78.29.4 ©MNS / DR
Cérémonie d'ouverture, entrée de la délégation française dans le
stade olympique, JO 1924 ©CIO/Auguste Couttet
Pour assurer la réussite de cette première
édition, Chamonix réalise à ses frais les
installations sportives nécessaires : un
stade olympique de 30.000 m2 recouvert
de glace, une piste de bobsleigh de
1.400 m de long et un tremplin de saut.
" Tourbillon blanc ", affiche, coll. MNS, inv. MS 15812 ©MNS / DR
C’est le patineur de vitesse américain Charles
Jewtraw qui remporte la première médaille d’or
de l’histoire des Jeux d’hiver. En patinage artistique,
la Norvégienne Sonja Henie, future star à
Hollywood, marque les esprits par sa jeunesse (11
ans) et sa virtuosité.
Les Jeux renforcent le prestige de Chamonix, tout
en donnant aux sports d’hiver un nouvel élan.
La création des fédérations nationale et
internationale de ski la même année
consacre le ski comme le premier
des sports d’hiver.
" Le skieur ", Henri Fugère, c.1930, statuette, coll.
MNS, inv. 86.20.1 ©MNS / DR
Andrée Joly et Pierre Brunet, JO 1924 ©CIO/Auguste Couttet
La seule médaille française (de bronze) est remportée en patinage
par le couple Andrée Joly et Pierre Brunet. Ils débutent une longue
carrière à succès, puisqu’ils remporteront l’or olympique en 1928
et 1932.
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Partie II : 1924-2002, les différentes éditions
Grenoble (1968),
l'année du triomphe français
A partir des années 1950, le développement des sports d’hiver dynamise l’économie du massif
alpin. Pour la ville de Grenoble, choisie par le CIO pour la jeunesse et le dynamisme de ses habitants,
les Jeux sont l’occasion de rattraper son retard, notamment en matière d’infrastructures. Au plan
sportif, l’histoire retient le succès éclatant de la délégation française.
Grenoble a joué la carte de la
modernité. Les transformations
s’achèvent après quatre années
de travaux : développement
routier et autoroutier, gare,
aéroport, hôpital, Palais des glaces,
etc. Un Village et une Cité
Olympiques sont spécialement
construits pour accueillir les
athlètes et la presse mondiale.
" Grenoble ville olympique ", 1968, affiche, coll.
MNS, inv. MS 15508a ©MNS / DR
" Saint Brundage chassant l’amateur marron du paradis olympique", Roger Blachon, 1969,
coll. MNS, inv. D.85.8.17 ©MNS / DR
Les Jeux de 1968 connaissent maintes innovations : images
télévisées en couleur, création de la première mascotte,
vente de produits dérivés. Cette commercialisation, qui
va de paire avec la professionnalisation des stars du ski
(contrats publicitaires), est vivement critiquée par le
président du CIO, Avery
Brundage.
Les fournisseurs de l’Equipe de France se regroupent pour améliorer la performance des équipements. Après Toni Sailer en 1956, Jean-Claude Killy
réalise un Grand Chelem historique avec trois médailles d’or en
ski (descente, slalom, géant).
Paire de skis d’entrainement de Jean-Claude Killy, JO
1968, coll. MNS, inv. MS 2492
©MNS, Photo Georges Poncet,
2003
Peggy Fleming (EU) médaille d’or devant Gabriele Seyfert et Hana Maskova, JO 1968
©CIO
D’autres Français s’illustrent
également : Marielle Goitschel,
Annie Famose, Isabelle Mir et
Guy Périllat cumulent les
médailles dans les épreuves de
ski ; Patrick Péra finit troisième
en patinage artistique.
Patrick Péra, JO 1968, coll. MNS ©ADNP / DR
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1968 athlètes participent à ces Jeux. L’URSS et la
Norvège font la meilleure moisson de médailles (5 en
or, 5 en argent et 3 en bronze). Mais les spectateurs
sont sous le charme de la patineuse américaine
Peggy Fleming.
Partie II : 1924-2002, les différentes éditions
Albertville (1992),
les Jeux "de la Savoie"
Dans les années 1970-80, le département de la Savoie devient un des centres majeurs des sports
d’hiver au monde. La candidature d’Albertville et de la Savoie pour accueillir les Jeux de 1992
constitue donc une sorte d’aboutissement. Treize stations sont mobilisées pour organiser les épreuves
autour d’Albertville. Malgré le coût élevé de l’organisation, ces Jeux permettent une amélioration
substantielle des infrastructures locales.
Michel Barnier et Jean-Claude Killy interviewés par Daniel Pautrat, JO 1992 ©CIO/Jean-Jacques Strahm
C’est le champion français Jean-Claude Killy et le député de la
Savoie Michel Barnier qui lancent l’idée d’accueillir les Jeux
d’hiver en Savoie. Ils soutiennent sa candidature et participent
activement à l’organisation d’un événement qui mobilise
toute une région.
" Hall de glace d’Alberville ", JO 1992, ouvrage Alberville 1992, Comité de canditure, dessin ©DR
Une optimisation des infrastructures s’avère nécessaire. Pour Albertville,
l’accent est mis sur les transports afin d’améliorer les liaisons avec le reste
du territoire et faciliter les déplacements entre les sites de compétition.
Une liaison TGV est prolongée jusqu’à Bourg Saint Maurice.
Les Français remportent neuf
médailles dans trois sports différents.
Trois médailles d’or sont gagnées
en biathlon (relais 3x7,5 km associant
Anne Briand, Véronique Claudel et
Corinne Niogret), en ski de bosse
(Edgar Grospiron) et en combiné
nordique (Fabrice Guy).
" Fabrice Guy ", affiche, coll. MNS, inv. 2005.44.5 ©MNS,
Photo Georges Poncet, 2005
La cérémonie d’ouverture
est
préparée
par
Philippe Découflé, chorégraphe
réputé dans le milieu de la
danse contemporaine. Son
spectacle est regardé par plus de
deux milliards de téléspectateurs.
Les costumes très originaux sont
dessinés par Philippe Guillotel.
Costume de cérémonie d’ouverture, Philippe
Guillotel, JO 1992, coll. MNS, inv. 2005.25.58
©MNS/ DR, Photo Georges Poncet, 2005
Deux Norvégiens deviennent
les “héros“ de cette
Olympiade : Kjetil Andre
Aamodt remporte deux
médailles (or en Super G
et bronze en slalom)
alors que Björn Daehlie
repart
avec
quatre
médailles en ski de fond.
Kjetil Andre Aamodt (Norvège), JO 1992,
coll. Zoom ©Zoom
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Partie II : 1924-2002, les différentes éditions
80 ans de
Jeux olympiques d’hiver
11
1924 : Chamonix (France)
1928 : Saint Moritz (Suisse)
1932 : Lake Placid (Etats-Unis)
16 épreuves - 16 nations - 258 athlètes (11 femmes, 247
hommes) Les premiers Jeux d’hiver de l’histoire.
14 épreuves – 25 nations - 464 athlètes (26 femmes, 438
hommes) Hommage à l’une des patries des sports d’hiver
14 épreuves - 17 nations - 252 athlètes (21 femmes, 231
hommes) Les premiers Jeux d’hiver hors d’Europe
1936 : Garmish Partenkirchen
(Allemagne)
17 épreuves - 28 nations - 646 athlètes (80 femmes, 566
hommes) Les “Jeux Nazis“ ou : “du sport à la propagande”. L’ouverture officielle des Jeux est proclamée par le
chancelier Adolf Hitler.
1948 : Saint Moritz (Suisse)
1952 : Oslo (Norvège)
1956 : Cortina d’Ampezzo (Italie)
22 épreuves - 28 nations - 669 athlètes (77 femmes, 592
hommes) Ces Jeux de 1948, ayant lieu dans un pays épargné par la guerre, se revendiquent comme les “Jeux de la
Paix”.
22 épreuves - 30 nations - 694 athlètes (109 femmes, 585
hommes) La flamme olympique brûle pour la première
fois aux Jeux d’hiver. Le ski nordique s’ouvre aux femmes.
24 épreuves - 32 nations - 821 athlètes (134 femmes, 687
hommes) Arrivée aux Jeux, et domination, de l’URSS. Les
Jeux de Cortina sont les derniers Jeux où les compétitions
de patinage artistique se déroulent en plein air.
1960 : Squaw Valley (Etats-Unis)
1964 : Innsbruck (Autriche)
1968 : Grenoble (France) :
27 épreuves - 30 nations - 665 athlètes (144 femmes, 521
hommes) Introduction de l’épreuve de biathlon. Les
organisateurs refusent de construire une piste de bobsleigh : cette discipline disparaît pour la première fois du
programme.
34 épreuves - 36 nations - 1 091 athlètes (199 femmes,
892 hommes) Pour la première fois aux Jeux d'hiver la
flamme est allumée à Olympie. Introduction du chronométrage au centième de seconde en ski alpin.
35 épreuves - 37 nations - 1 158 athlètes (211 femmes,
947 hommes) Retransmission en couleurs et en direct des
épreuves. Débat sur la question du professionnalisme et
de la “commercialisation “ des Jeux.
Partie II : 1924-2002, les différentes éditions
80 ans de
Jeux olympiques d’hiver
1972 : Sapporo (Japon)
1976 : Innsbruck (Autriche)
1980 : Lake Placid (Etats-Unis)
1984 : Sarajevo (Yougoslavie)
35 épreuves - 35 nations - 1 006 athlètes (205 femmes,
801 hommes) Premiers Jeux Olympiques d'hiver organisés
sur le continent asiatique.
37 épreuves - 37 nations - 1 123 athlètes (231 femmes,
892 hommes) Deux flammes olympiques furent allumées
afin de célébrer le fait qu'Innsbruck accueille les Jeux
d'hiver pour la seconde fois. La danse sur glace devient
discipline olympique. Les premiers Jeux paralympiques
d’hiver sont organisés parallèlement en Suède.
38 épreuves - 37 nations – 1 072 athlètes (232 femmes,
840 hommes) La neige artificielle est utilisée pour la
première fois.
39 épreuves - 49 nations - 1 272 athlètes (274 femmes,
998 hommes) Première Olympiade hivernale se déroulant
dans un pays socialiste. Premiers Jeux de “l'ère
Samaranch”.
1988 : Calgary (Canada)
1992 : Albertville (France)
1994 : Lillehammer (Norvège)
46 épreuves - 57 nations - 1 423 athlètes (301 femmes,
1122 hommes) Inscription du super-G au programme.
Christa Luding-Rothenburger (Allemagne) est la seule
athlète, tous sports confondus, à avoir remporté, la
même année, des médailles aux Jeux d'hiver et d'été (or
et argent en patinage de vitesse à Calgary ; bronze en
cyclisme sur piste à Séoul).
57 épreuves - 64 nations - 1 801 athlètes (488 femmes,
1313 hommes) Derniers Jeux à s’être déroulés la même
année que les Jeux d’été. Le patinage de vitesse sur piste
courte et le ski acrobatique sont intégrés dans le
programme olympique. Les Jeux paralympiques se
déroulent sur les mêmes sites.
61 épreuves - 67 nations - 1 737 athlètes (522 femmes,
1215 hommes) Axés sur le respect de l'environnement,
ces Jeux sont baptisés "Jeux blanc-verts" selon l’expression
du Président Samaranch. Yoon-Mi Kim (Corée du Sud)
remporte la médaille d’or en short-track à l’âge de 13 ans
et 83 jours.
2006
TURIN
12
1998 : Nagano (Japon)
2002 : Salt Lake City (Etats-Unis)
2006 : Turin (Italie)
68 épreuves - 72 nations - 2 176 athlètes (787 femmes,
1389 hommes) Les Jeux d'hiver sont de retour au Japon
après 26 années d'absence. Le snowboard et le curling
deviennent des disciplines officielles.
78 épreuves - 77 nations - 2 399 athlètes (886 femmes,
1513 hommes) Retour du skeleton aux Jeux. La Chine et
l'Australie gagnent leur première médaille d'or de
l'histoire des Jeux d'hiver. Un seul et même comité d'organisation est chargé de l'accueil des Jeux olympiques et
des Jeux paralympiques. Vonetta Flowers (or en bobsleigh)
devient la première championne américaine d’origine
africaine de l’histoire des J.O. d’hiver.
2 500 athlètes de 85 nations sont attendus.
Le 19 juin 1999 à Séoul, la 109ème Session du CIO élut
Turin (Italie) ville hôte des XXèmes Jeux Olympiques
d'hiver en 2006 parmi un total de six villes candidates.
Partie III : L’envers du décor
Le mouvement olympique,
codes et symboles
Le Comité International Olympique (CIO) a été créé en 1894 au Congrès de la Sorbonne
préparé par Pierre de Coubertin. Cette organisation, actuellement dirigée par Jacques Rogge,
fixe les conditions de célébration des Jeux : désignation des villes organisatrices, préparation des
compétitions, et promotion des rites et symboles olympiques. Ces derniers, inscrits dans la Charte
olympique, participent au renforcement de l’identité et du prestige de l’événement.
Flamme olympique portée par le dernier relayeur Egil Nansen, petit-fils de
l'explorateur, JO 1952 ©CIO
Torche olympique, JO 1998, coll. MNS, inv. 1998.13.1 ©MNS, Photo Georges
Poncet, 2003
La flamme symbolise des valeurs de solidarité, de
paix et d’espérance. La flamme olympique brûle
pour la première fois durant les Jeux d’hiver à
Oslo (1952). Le choix du dernier relayeur du pays
hôte, généralement un grand sportif, est l’objet
d’intenses négociations en raison de sa portée
symbolique, voire politique.
Surya Bonayi prête serment au nom des athlètes, JO 1992 © CIO/Jean-Jacques Strahm
13
Depuis 1920, le serment des athlètes est prononcé, au nom de
tous les participants, par un athlète du pays hôte lors de la
cérémonie d’ouverture. Il a été modifié en 2000 afin de
condamner le dopage.
" Et Didon créa la devise des jeux olympiques ", Alain Arvin-Bérod, 1994,
coll. MNS, inv. 1994.41.1 ©MNS, Photo Georges Poncet, 2005
La devise des Jeux Olympique est “citius, altius,
fortius”, qui signifie “plus vite, plus haut, plus
fort“. Elle a été créée en 1891 par le Père
dominicain Henri Martin Didon, ami de Pierre
de Coubertin.
Diplôme de médaillé de bronze de Didier Bouvet, slalom, JO 1984, coll. MNS, inv. 2005.97.1 ©MNS, Photo
Georges Poncet, 2005
Même s’il est moins précieux aux yeux d’un champion que la
médaille remportée, le diplôme constitue la seule preuve officielle
de sa victoire puisque le nom de l’athlète y est clairement inscrit.
Partie III : L’envers du décor
Les villes d’accueil
des Jeux Olympiques
Pour accueillir les Jeux d’hiver, les villes candidates suivent une procédure précise prévue par la
Charte olympique. Certains éléments sont déterminants pour le choix de la ville hôte comme les
qualités des infrastructures sportives, du village olympique ou des transports. Mais d’autres
critères sont propres aux Jeux d’hiver comme l’existence de montagnes enneigées, l’importance de
la pratique des sports d’hiver sur le territoire d’accueil, ou le prestige des stations.
Revue olympique, n° XXVI-27, juin-juillet 1999,
coll. MNS ©MNS / DR
Une seule ville par pays peut
être candidate à chaque
Olympiade. La ville hôte est
élue par les 115 membres du
CIO sept ans avant la célébration des Jeux pour lui
laisser le temps de réaliser
les équipements nécessaires.
Cartes des sites des JO d’hiver, 2005 ©Thomas Lemot / L’Alpe
Si le CIO essaie de répartir équitablement les Jeux sur les continents, ceux-ci se concentrent le plus souvent dans
l’hémisphère Nord pour des raisons climatiques, culturelles et économiques. Les sites olympiques européens se
trouvent principalement sur le massif alpin. Quelques éditions se sont déroulées dans les Balkans (Sarajevo, 1984)
ou sur les reliefs doux et vallonnés de la Norvège (Oslo, 1952 ; Lillehammer, 1994).
" À Sapporo ", Kuriyagawa, 1968, affiche, coll. MNS, inv. 2004.16.12 ©MNS/DR, Photo
Georges Poncet, 2005
14
Les Jeux d’hiver s’ouvrent au continent américain en
1932 avec Lake Placid. Ce n’est qu’en 1972 que l’Asie
accueille ces Jeux pour la première fois (Sapporo,
Japon, déjà canditate pour l’Olympiade de 1968).
" Lillehammer’94 ", affiche, coll. MNS, inv. 1995.56.2 ©MNS/DR, Photo Georges Poncet, 2005
Turin accueille en 2006 la vingtième édition des Jeux olympiques
d’hiver. Les Olympiades hivernales, depuis Lillehammer (1994),
ne se déroulent plus la même année que les Jeux d’été afin de
renforcer leur impact médiatique et leur prestige.
Partie III : L’envers du décor
L’organisation des
sites olympiques
La Charte olympique recommande que les épreuves sportives se déroulent sur un même lieu,
c’est-à-dire au sein de la ville hôte, ce qui est impossible pour les Jeux d’hiver. Au-delà des
installations nécessaires aux épreuves, les villes s’engagent à accueillir, loger, nourrir et transporter
des milliers de personnes : athlètes, entraîneurs, bénévoles, officiels, journalistes, spectateurs.
Sites des JO d’Alberville, Editions André, 1992, carte postale, coll. MNS, inv. 1992.6.11 ©MNS/DR, Photo Georges Poncet, 2005
Il est parfois difficile de concentrer les Jeux d’hiver sur un site unique pour
des motifs tant géographiques que climatiques : les Jeux d’Albertville (1992)
ont été appelés “Jeux de la Savoie” en raison de leur répartition sur tout le
département.
“Villages”, journal Olympique des athlétes, JO 1992, coll. MNS, inv. 1992.75.3 ©MNS, Photo Georges Poncet,
2005
Athlètes suisses au village olympique de Garmisch-Partenkirchem, JO 1936 ©CIO/Lothar Rübelt
L’histoire du village olympique débuta avec la construction à
Colombes d’un camp de baraques en bois pour l’accueil des athlètes
des Jeux d’été de Paris de 1924. Le concept de village olympique a
ensuite été appliqué aux Jeux d’hiver.
Carte d’accréditation de Denis Pérez et permis de port d’armes de Corinne
Niogret, JO 2002, coll. MNS, inv. 2005.98.1/2 et 2005.19.2 ©MNS, Photo Georges
Poncet, 2005
Les contraintes sécuritaires, mais aussi le besoin
de tranquillité, obligent le comité d’organisation
des JO à l’établissement d’une stricte politique
d’accréditation des athlètes et de leurs entraîneurs
pour l’accès au village olympique.
" Le système olympique de Torino 2006 ", don. CNOSF ©TOROC / DR
Pour Turin 2006, 2.500 athlètes et 2.500 officiels de 85 Comités Nationaux
Olympiques seront hébergés dans trois villages olympiques : Turin, Bardonecchia et
Sestrières. Huit sites de compétition différents accueilleront les épreuves.
15
Partie III : L’envers du décor
Des équipements
sportifs spécifiques
La pratique des sports d’hiver se déroule sur neige, sur glace, en plein air ou à l’abri des intempéries.
Elle nécessite la construction d’installations spécifiques : patinoire, anneau de vitesse, tremplin
de saut à ski. Pistes de bobsleigh et de luge, pistes de ski alpin et de fond sont elles aménagées en
montagne dans la nature. Pendant longtemps, le déroulement des épreuves en plein air est resté
dépendant des aléas climatiques. Depuis l’arrivée de la glace et de la neige artificielle, la
disponibilité des équipements est assurée pour les épreuves.
Tremplin de Saint-Nizier, 2005 ©MNS
Vue du Tremplin de saut de 90 m, JO 1968 ©CIO
A l’opposé, le grand tremplin de
Saint-Nizier construit pour les Jeux de
Grenoble a été laissé à l’abandon,
témoignage de la difficulté parfois de
reconvertir ce type d’édifice monumental
appartenant au patrimoine sportif
national.
Le tremplin de saut à skis de Holmenkollen, JO 1952, coll. CIO ©CIO
La rentabilisation de ces aménagements, coûteux, après les Jeux,
posent de nombreux problèmes aux collectivités ayant réalisé ces
investissements. Le tremplin de saut de Holmenkollen (construit
pour les Jeux d’Oslo de 1952) bénéficie depuis d’une valorisation
touristique importante avec la mise en place de visites guidées, la
création d’un musée du ski et d’un simulateur de sauts.
Palais de glace de Grenoble, 2005 ©MNS
Seules les épreuves sur glace (patinage artistique et de vitesse) nécessitent
la construction de bâtiments architecturaux adaptés. Ces “palais de
glace” servent par la suite de patinoire pour le grand public comme à
Alberville, ou sont reconvertis, comme à Grenoble, en salle de spectacle.
16
" Sports d'hiver en Suisse ", Colombi, 1904, affiche, coll. MNS, inv. 85.35.9 ©MNS / DR
A l’origine, les pistes de bobsleigh étaient naturelles. La première
piste de bobsleigh artificielle avec glace naturelle fut inaugurée
en 1904 à Saint Moritz. La plupart des pistes de bob existant
actuellement dans le monde, aussi utilisées par la luge et
le skeleton, ont été créées à l’occasion de Jeux olympiques.
Partie III : L’envers du décor
Les Jeux des arts
et de la culture
Les jeux d’Olympie réunissaient non seulement les meilleurs athlètes mais aussi des sculpteurs, des
poètes, des écrivains, des orateurs et des hommes politiques, façon d’associer étroitement le sport
et la culture. Le CIO s’efforce aujourd’hui de moderniser cet héritage par des manifestations
culturelles et artistiques.
" Hockey sur glace ", Adrienne Jouclard, JO 1932, huile sur toile, coll. MNS, inv. MS 181 ©MNS / ADAGP
Entre 1912 et 1948, des “concours d’art” mettent en compétition artistes
et écrivains dans le but d’associer le muscle et l’esprit aux Jeux
olympiques. Certaines œuvres présentées étaient directement inspirées
par les sports d’hiver.
Cérémonie d’ouverture, les sumotori, JO 1998, coll. CIO ©CIO/Giulio Locatelli
La dimension “esthétique” des Jeux est visible lors des cérémonies
d’ouverture qui permettent aux artistes (musiciens, chorégraphes)
de faire preuve de création en mêlant culture locale et valeurs
olympiques.
Exposition Ottorino Mancioli (Italie), musée olympique, Lausanne, 2004 ©CIO/Jean-Paul Maeder
Depuis la disparition des concours d’art olympiques, des
expositions d’art et de multiples événements musicaux et
théâtraux sont organisés à chaque Olympiade pour doter les
Jeux olympiques d’une réelle dimension culturelle.
" Speed skater ", Andy Warhol, JO 1984, carte postale, coll. MNS, inv. CP 257 ©MNS/DR,
Photo Georges Poncet, 2005
Torche olympique, Philippe Stark, JO 1992, coll. MNS, inv. 1992.61.1 ©MNS/DR,
Photo Georges Poncet, 2005
La torche du relais de la flamme, l’affiche officielle ou les
tenues des délégations nationales sont autant d’occasions de
laisser s’exprimer l’inventivité et l’esprit créatif des sculpteurs,
designers, graphistes ou couturiers.
17
Partie III : L’envers du décor
Médias, marketing
et publicité autour des Jeux
Avec 202 nations affiliées au mouvement olympique, chaque Olympiade concerne potentiellement
plusieurs milliards de personnes. Les Jeux olympiques sont donc des enjeux majeurs pour les
médias, les annonceurs publicitaires et les sponsors. Les partenaires olympiques soutiennent
mondialement le CIO en apportant une aide financière importante, mais aussi leur technologie
et leur expérience, à l’organisation des Jeux.
" Cette sensation s'appelle Coke ! ", 1992, affiche, coll. MNS, inv. 1992.26.1
©MNS/DR, Photo Georges Poncet, 2005
Le soutien des sponsors se fait par l’intermédiaire
du programme TOP (The Olympic Partner
Program) : créé en 1985, il contractualise une
association quadriennale entre le mouvement
olympique et de grandes multinationales. Le
parrainage représente plus de 40% des revenus
du marketing olympique.
" On va tous se prendre aux Jeux ", 2002, affiche, coll. MNS, inv. 2002.20.2a
©MNS/CNOSF, Photo Georges Poncet, 2003
Les recettes de billetterie sont aussi importantes
dans le financement des Jeux. A Salt Lake City
(2002), il a été vendu 1,525 millions de billets, soit
95 % des billets disponibles.
Lampion " Sapporo 1972, papier, coll.
Mylène Niquet ©DR, Photo Georges
Poncet, 2005
Mascotte JO Alberville, Logitoys,
1992, fibre synthétique, coll. MNS,
inv. 1992.31.3 ©MNS/DR, Photo
Georges Poncet, 2005
Dossard Cortina d’Ampezzo, JO 1956, coton, coll. MNS, inv.
2003.29.40 ©MNS, Photo Georges Poncet, 2005
Depuis Cortina d’Ampezzo en 1956, la télévision
est le moteur de la croissance du Mouvement
olympique. Les droits télévisés constituent
actuellement 53 % des recettes totales du CIO.
L’événement a été suivi par 2,1 milliards de
téléspectateurs à Salt Lake City (2002).
18
La concession des licences permet de développer
des produits et des marchandises sous licence
officielle. Ces articles sont le support des
emblèmes et mascottes qui commémorent les
Jeux et les équipes olympiques.
Pin’s Lillehammer 1994, coll. MNS/DR,
inv. 2003.88.4 ©MNS/DR, Photo
Georges Poncet, 2005
Partie IV : La famille des disciplines olympiques
Le ski alpin,
la star des Jeux d’hiver
Contrairement aux disciplines nordiques, l’entrée du ski alpin aux Jeux olympiques est tardive.
La première épreuve autorisée est une épreuve combinant slalom et descente. L’explosion du
tourisme hivernal, privilégiant la pratique du ski alpin à partir des années 60, légitime
l’introduction de nouvelles épreuves olympiques.
La première
course de ski alpin s’est
déroulée en Suisse en 1911, à l’instigation
des Britanniques. La première épreuve apparentée
à un slalom moderne s'est elle tenue à Mürren (Suisse) en
1922.
" Skieur en descente ", Ludes, figurine en bronze, coll. MNS, inv. 2003.122.24 ©MNS, Photo
Georges Poncet, 2005
" Deutschland 1936 ", Ludwig Hohlwein, JO 1936, affiche, coll. MNS, inv. 80.30.7
©MNS/DR, Photo Georges Poncet, 2004
Bien après le ski nordique, présent dès 1924, le ski
alpin fait son entrée au programme olympique
aux Jeux de Garmisch-Partenkirchen, en 1936.
" La reine Marielle redescend dans l'arène ", 1969, encre de Chine, Pellos, coll. MNS, inv. 2002.39.35 ©MNS/DR, Photo Georges Poncet, 2005
Marielle et Christine Goitschel marquent les esprits à Innsbruck (1964) en récoltant
quatre médailles, les premières dans l’histoire du ski alpin féminin français.
Photo du podium du combiné alpin : James Couttet, Henri Oreiller et Karl Molitor, JO
1948 ©CIO
19
A partir de 1948, des épreuves distinctes de descente
et de slalom sont établies. Henri Oreiller et James
Couttet donnent alors à la France leurs premières
médailles.
Paire de lunettes de slalom géant de François Bonlieu, JO 1964, coll. MNS, inv. MS 1999 ©MNS, Photo Georges Poncet, 2005
Les Français Jean Vuarnet (or en 1960), François Bonlieu (or en 1964),
Jean-Claude Killy (1968) et Guy Périllat (argent en 1968) deviennent les
maîtres de “l’alpin” dans les années 60.
Partie IV : La famille des disciplines olympiques
Le ski alpin,
une concurrence exacerbée
Le nombre d’épreuves de ski alpin augmente avec le retour du combiné (slalom et descente) et
l’arrivée du Super-G à Nagano (1988), offrant des chances de nouvelles médailles aux skieurs.
Après la domination française des années 1960, il faut attendre vingt ans pour que la discipline
donne à la France de nouveaux titres olympiques. Il est vrai qu’entre temps la concurrence s’est
durcie avec l’affirmation du talent des skieurs autrichiens, norvégiens, italiens ou américains.
Le Super-G est la
dernière épreuve devenue
olympique : combinant la vitesse
propre à la descente et la précision des
trajectoires propre au slalom géant, il est au
programme depuis les Jeux de 1988. Franck Piccard est,
à ce jour, le seul Français médaillé d’or dans cette épreuve.
Paire de skis de Franck Piccard, Super-G, JO 1988, coll. MNS, inv. 1989.69.1 ©MNS, Photo Georges
Poncet, 2003
Casque de Laure Pequegnot, JO 2002, coll. MNS, inv. 2003.91.1 ©MNS, Photo
Georges Poncet, 2003
Perrine Pelen (trois médailles entre 1980 et 1984),
Florence Masnada (bronze en 1992 et 1998),
Carole Montillet (or en descente en 2002) et Laure
Pequegnot (argent en slalom en 2002) sont,
depuis vingt ans, les dignes héritières des sœurs
Goitschel.
Janica Kostelic (Croatie), document Salomon ©Salomon
Alberto Tomba (Italie) et Kjetil Andre Aamodt
(Norvège) ont remporté chacun depuis 1988 trois
médailles d’or. Mais les “stars” du moment se
nomment Bode Miller (Etats-Unis) et Janica
Kostelic (Croatie).
Globe de cristal de Luc Alphand, 1er du classement
général Coupe du Monde 1997, replica, don FIS,
coll. MNS, inv. 2005.107.1 ©MNS, Photo Georges
Poncet, 2005
Paire de chaussures de Jean-Pierre Vidal, JO 2002, coll. MNS, inv. 2005.43.9 ©MNS, Photo
Georges Poncet, 2005
20
Le renouveau du ski masculin français est initié dans les années 1980 par le slalomeur Didier Bouvet (bronze en
1984) suivi par Franck Piccard et Jean-Pierre Vidal. Malgré ses 6 “globes de cristal“ obtenus en Coupe du monde,
Luc Alphand n’a jamais remporté de médaille olympique.
Partie IV : La famille des disciplines olympiques
Les petites dernières alpines :
surf des neiges et ski acrobatique
Les Jeux olympiques sont aussi l’occasion de faire découvrir des disciplines hivernales moins
répandues. Le ski acrobatique et le surf des neiges, nés aux Etats-Unis, sont significatifs des nouvelles
pratiques de glisse qui privilégient les sensations fortes. Ces disciplines sont très prisées des
Français qui y récoltent de nombreuses médailles olympiques.
Le surf des neiges se composait jusqu’à maintenant de deux épreuves :
le slalom géant parallèle (deux
skieurs descendent parallèlement
un même parcours), et le half
pipe (skieur exécutant des
figures aériennes de part
et d’autre d’une piste en
forme de demi-cercle).
Une troisième épreuve
est désormais inscrite
à Turin : le cross.
Combinaison JO 2002 et planche de surf
de Karine Ruby, coll. MNS, inv.
2003.94.0/16 ©MNS, Photo Georges
Poncet, 2005
Doriane Vidal, " Le snowboard français acteur des jeux ", Association Française de Snow Board,
2005 ©Studio Artaïs
Karine Ruby est la première championne olympique française
de snowboard (Nagano 1998). Doriane Vidal obtient l’argent
en 2002 en half pipe.
En ski acrobatique, le
skieur doit exécuter deux
sauts intégrant des figures
aériennes au cours d’une
descente abrupte de 200 m
chronométrée.
Edgar Grospiron devient
champion olympique en
1992 à Alberville.
21
" Edgar Grospiron, le fou des neiges ",
François Missen, 1996, coll. MNS, inv.
1999.47.1 ©MNS, Photo Georges Poncet,
2005
" Toutes les raisons de se câbler ", 1998, affiche, coll. MNS, inv. 1998.22.46a ©MNS/DR, Photo
Georges Poncet, 2005
Pour l’épreuve de sauts acrobatiques, les athlètes sont
évalués techniquement sur leur envol, l’originalité de la
figure exécutée, et la qualité de la réception. Sébastien
Foucras obtient l’argent à Nagano en 1998.
Partie IV : La famille des disciplines olympiques
Les épreuves d’endurance :
ski de fond et combiné nordique
Le ski nordique est depuis très longtemps un sport national dans les pays scandinaves, notamment
en Norvège. Dans les années 1880-90, la pratique compétitive s’ouvre aux femmes et les épreuves
se multiplient : combiné, saut à ski, course de fond et biathlon. Intégrée dès les premiers Jeux
d’hiver de 1924, la discipline reste largement dominée par les Scandinaves.
" Le skieur ", statuette, cuivre et marbre, coll.
MNS, inv. 2005.8.2.2 ©MNS, Photo Georges Poncet,
2005
Björn Daehlie (Norvège) à Birkebeineren, JO 1994 ©CIO/Jean-Jacques Strahm
Le Norvégien Björn Dæhlie est l’un des plus grands
fondeurs de tous les temps. Il est le seul athlète de
sports d'hiver à avoir remporté douze médailles
olympiques, dont huit en or.
Les Jeux d’hiver comptent actuellement
douze épreuves féminines et masculines où se mêlent la
technique classique (ski alternatif ou classique) et technique libre
(“pas de patinage” ou skating). Les distances parcourues vont de
5 km (par équipe) à 50 km.
Diplôme de Hélène Simond, course de fond, Chamonix, 1909, coll. MNS, inv. Ra30 ©MNS, Photo Georges Poncet, 2005
Les compétitions de ski de fond apparaissent en 1879 sous la forme de courses à
Huseby, près d'Oslo. Les épreuves se généralisent ensuite en France au tournant du
20ème siècle.
Fabrice Guy et Sylvain Guillaume, Le Parisien, 13/2/92, coll. MNS, inv. 1992.146.45 ©MNS, Photo
Georges Poncet, 2005
Le combiné nordique associe ski de fond, qui exige
endurance et résistance, et saut à ski, qui demande force
physique (course de ski longue de 15 km en individuel et
de 5 km par équipe) et maîtrise technique. Le Français
Fabrice Guy est médaillé d’or de cette discipline en 1992,
devant son compatriote Sylvian Guillaume.
22
Partie IV : La famille des disciplines olympiques
Les épreuves nordiques de précision :
biathlon et saut à ski
A côté des courses de ski de fond, le biathlon et le saut à ski sont deux épreuves “nordiques” qui
permettent à d’autres nations que les pays scandinaves de s’illustrer : la France, l’Allemagne et la
Russie en biathlon ; la Suisse, le Japon ou l’Autriche en saut à ski.
Carabine de biathlon, crosse de Sandrine Bailly (bronze, JO 1994), coll. MNS, inv. 2005.47.1
©MNS, Photo Georges Poncet, 2005
Le biathlon, qui associe ski de fond et tir à la carabine, a une
origine militaire : les soldats scandinaves étaient entraînés à skier
en portant des carabines pour être à même de se défendre. Les tirs
s'effectuent couchés ou debout sur un polygone. A chaque arrêt, les 5 tirs
doivent toucher la cible (placées à 50 m) sous peine de pénalités.
D’abord sport de démonstration,
le biathlon est intégré aux Jeux
à Squaw Valley en 1960.
Raphaël Poirée est double
médaillé de la discipline (2002).
Sa compagne, Liv Grete, obtient
l’argent au cours de cette
même Olympiade.
" Liv Grete et Raphaël Poirée ", 2004,
agence Zoom, affiche, coll. MNS, inv. 2005.42.12a ©MNS, Photo Georges Poncet, 2005
" Le saut ", Rivierre, c.1930, plaque
bronze sur bois, coll. MNS, inv.
84.97.1 ©MNS / DR
En 1998, à Nagano, le sauteur japonais Masahiko Harada
réalise un saut à plus de 135 m, non
mesuré car le système électronique
n’avait pas prévu d’enregistrer une
telle distance !
Paire de skis de saut d’entrainement de Fabrice Guy, JO 1998,
coll. MNS, inv. 2005.44.3
©MNS, Photo Georges
Poncet, 2005
Championnes olympiques françaises de biathlon féminin, JO 1992, carte postale, coll. MNS, inv. 2005.19.5 ©MNS,
Photo Georges Poncet, 2005
Le biathlon féminin a été inscrit tardivement aux Jeux. Corinne Niogret
a ouvert la voie : à Alberville, avec Anne Briand et Véronique Claudel,
elle obtient la médaille d’or du relais ; elle s’adjuge à nouveau le bronze
par équipe quatre ans plus tard.
23
Trois types d’épreuves
existent en saut à ski : saut
sur tremplin normal (107 m
de hauteur), saut sur grand tremplin
(138 m) ; saut par équipe de quatre
sur grand tremplin.
Partie IV : La famille des disciplines olympiques
Le patinage artistique :
la grâce sur glace
Depuis sa première apparition aux Jeux de Londres (1908), quatre épreuves de patinage artistique
se sont imposées : l’individuel masculin, l’individuel féminin, le couple et, plus récemment, la
danse sur glace. Le patinage artistique reste une des disciplines préférées des Jeux d’hiver par le
spectacle qu’il offre au public : originalité et esthétique des costumes, des musiques et des figures
exécutées.
Tenue de Philippe Candeloro, JO 1998, coll. MNS, inv. P2005.1.1 ©MNS/DR,
Photo Georges Poncet, 2005
Philippe Candeloro, patinage artistique-programme libre, JO 1998
©CIO/Steve Munday (Allsport)
Les tenues des patineurs sont adaptées
au thème chorégraphique choisi.
Le conformisme n’est désormais
plus de mise avec les innovations
vestimentaires de certains
patineurs tels que Philippe
Candeloro (transformé en
Robin des bois, Zorro ou
d’Artagnan).
" Décembre ", assiette céramique, coll. MNS, inv. MS 5220b ©MNS, Photo Georges Poncet,
2005
Les premières compétitions de patinage artistique
furent organisées dans les années 1880. L'Union
internationale de patinage fut créée en 1892, ce qui en
fait le premier véritable organe international sportif.
Dessin prototype de la
tenue de Gwendal Peizerat
par son créateur, Roberto
Rosello, aquarelle et encre
de Chine, 2002, coll. MNS,
inv. 2005.2.8 ©MNS/DR,
Photo Georges Poncet,
2005
La France a été à l’honneur en couple
avec Andrée et Pierre Brunet (or en
1928), puis plus récemment avec les
danseurs sur glace Isabelle et Paul
Duchesnay (argent en 1992) et
Marina Anissina et Gwendal
Peizerat (bronze en 1998, or en
2002 ).
Tenues de Gwendal Peizerat et Marina Anissina, JO 2002,
coll. MNS, inv. 2003.118.42 ©MNS/DR, Photo Georges Poncet,
2005
24
Partie IV : La famille des disciplines olympiques
Le patinage de vitesse,
l’étoile filante des JO
Le patinage de vitesse naît au 13ème siècle aux Pays-Bas. Il est intégré aux Jeux olympiques à
Chamonix en 1924 pour les hommes et à Squaw Valley en 1960 pour les femmes. Le patinage
de vitesse est le sport dans lequel l’homme atteint la vitesse la plus élevée sur une surface plane
sans l’aide de moyens mécaniques. Deux types de patinage de vitesse existent : sur piste longue
(400 m) et sur piste courte (110 m).
" Le patineur
de vitesse ", figurine en bronze, c.1910, coll. MNS, inv. 2002.6.10 ©MNS,
Photo Georges Poncet, 2005
" Jewtraw ", médaille d’or sur 500 m, JO 1924, Louis de Fleurac, crayon noir, coll. MNS,
inv. 83.27.10 ©MNS/DR, Photo Georges Poncet, 2005
Initiateurs du patinage de vitesse, les Hollandais
firent connaître la discipline à leurs voisins européens au 19ème
siècle. C’est en 1863, à Oslo, que les premières épreuves officielles
de patinage de vitesse eurent lieu.
Sur des distances allant de 500 m à 10 km, les patineurs
essayent de réaliser le meilleur temps. La qualité du
patinage, mais aussi de l’équipement, sont essentielles
pour gagner des millièmes de secondes.
Marco Bella, équipe de France ©Marco Bella
Eric Heiden (EU), JO 1980 ©CIO
Le plus grand patineur est sans doute l’américain
Eric Heiden : en 1980 à Lake Placid, il réalise
l’exploit de remporter les cinq médailles d’or. Se
tournant ensuite vers le cyclisme, il participe au
Tour de France en 1986.
Le patinage de vitesse sur piste courte (short-track), ajouté au
programme olympique en 1992 après avoir été en
démonstration à Calgary en 1988, offre du spectacle avec
un départ groupé propice aux coudes à coudes et aux bousculades.
Patins et gants de Bruno Loscos, JO 2002, coll. MNS, inv. 2005.102.1/2 ©MNS, Photo Georges Poncet, 2005
25
Le short-track se compose de huit épreuves : 500 m, 1000 m et 1500 m (hommes et dames) ; 5000 m relais hommes
et 3000 m relais dames. Les Français Marco Bella (bronze à Calgary, 1988) et Bruno Loscos ont été parmi les leaders
français de cette jeune épreuve olympique.
Partie IV : La famille des disciplines olympiques
Les bolides sur glace :
le bobsleigh
Tous les trois dérivés du séculaire traîneau, le bobsleigh, la luge et le skeleton sont progressivement
intégrés au programme olympique. Type de matériel et positionnement sur l’engin sont différents,
mais un principe commun les unit : dévaler le plus vite possible jusqu’au bas d’une piste glacée.
Des trois engins, le bobsleigh fait figure de “formule 1 des glaces”.
Le bobsleigh est un engin lourd qui comporte
freins et directions. A deux ou à quatre, les
athlètes effectuent une poussée sur 50 m
avant de sauter dans le bobsleigh
pour atteindre les 150
km/h sur les 1.200 m
de la piste.
" Le bob ", Hamin, 1899, estampe, coll. MNS, inv. G.I.506 ©MNS, Photo Georges Poncet, 2005
Dès les origines, cette discipline est réservée aux plus fortunés, mais aussi
aux plus courageux, tant les pistes et le matériel utilisés sont précaires.
Dessin schématisé de l’intérieur d’un
bob à 4, Revue olympique, XXVI-19, 1998,
p.47 , détail ©CIO / DR
Eugenio Monti est une
légende de la discipline.
L’Italien
a
obtenu
6
médailles olympiques (dont
deux en or) entre 1956 et
1968.
Podium du bob à 2, médaille d’or pour Monti
et de Paolis (Italie), JO 1968, ©CIO
Anorak d’Eugenio Monti (Italie), JO 1968, coll. MNS,
inv. MS 891 ©MNS, Photo Georges Poncet, 2005
Bob à deux Jamaïcains, Winston A. Watt et Lascelles O. Brown, JO 2002 ©CIO/Yo Nagaya
Le bobsleigh est l’occasion d’intégrer aux Jeux d’hiver des
nations habituellement absentes, telles que la Principauté de
Monaco ou la Jamaïque restée célèbre grâce à son équipe des
“Reggae Rocket” (Calgary, 1988).
26
La France a remporté sa première
médaille en bobsleigh à Nagano
(1998).
Bruno
Mingeon,
Emmanuel Hostache, Eric Le
Chanony et Max Robert gagnent
alors la médaille de bronze. Bruno
Mingeon est le porte-drapeau de la
délégation française à Turin en 2006.
Casque de Bruno Mingeon, JO 1998, coll. MNS, inv. 2005.55.1
©MNS, Photo Georges Poncet, 2005
Partie IV : La famille des disciplines olympiques
Les bolides sur glace :
luge et skeleton
Régis par deux fédérations distinctes (Fédération Internationale de Luge, Fédération
Internationale de Bobsleigh et de Tobogganing), la luge et le skeleton se sont croisés aux Jeux : si
le skeleton était discipline olympique en 1928, la luge a dû attendre 1964 pour faire son entrée.
Depuis 2002, ces sports sont tous deux inscrits au programme olympique.
Masaru Inada (Japon) et Lea Ann Parsley (EU),
JO 2002 ©CIO/Steve Munday (Allsport)
Logiquement, les deux
Olympiades organisées à
Saint-Moritz (1928, 1948)
vont mettre cette discipline,
où le lugeur est couché à
plat ventre sur son engin,
au programme.
Descente en skeleton, c.1914, carte postale, A.G. Wehrli, coll. MNS, inv. 1990.154.164 ©MNS, Photo
Georges Poncet, 2005
Le skeleton a pour origine la ville suisse de Saint-Moritz à la
fin du 18ème siècle. Le sport a pris son nom, en 1892,
lorsqu'une nouvelle luge en métal a été introduite :
les observateurs trouvaient qu'elle avait la forme d'un squelette
(skeleton en anglais).
Contrairement au
skeleton, les compétiteurs de
luge sont couchés sur le dos, jambes allongées.
Seuls ou en couple, ils descendent une piste de glace longue
de 1200 m environ à près de 140 km/heure.
Luge et tenue de Johan Rousseau, équipe de France de luge, coll. MNS, inv. 2005.95 ©MNS, Photo Georges Poncet, 2005
Issue d’une pratique ludique et
récréative, la première course
internationale de luge a été
organisée en 1883 à Davos.
Malgré cette ancienneté, la luge
n’a fait ses débuts olympiques
qu’en 1964.
" Luge ", Plum, c.1910, lithographie aquarellée, coll.
MNS, inv. 2005.10.59.7 ©MNS, Photo Georges Poncet,
2005
27
George Hackl (Allemagne) , coll. CIO
©CIO/DR
L’Allemand George Hackl est la star de la discipline : il
remporta trois titres olympiques entre 1992 et 1998, et
fut encore médaillé en 2002.
Partie IV : La famille des disciplines olympiques
Le hockey sur glace :
puissance et solidarité
Le mot hockey vient du vieux français “hocque” qui signifiait “crosse”. Ce sont les Britanniques
qui ont introduit ce sport en Amérique du Nord vers 1890. Le hockey sur glace masculin a été
admis aux Jeux olympiques d’été en 1920, à Anvers. Le hockey féminin fait son entrée à Nagano en
1998.
Les joueurs, équipés chacun d’une crosse, doivent faire entrer
un palet (ou puck) dans les buts du camp adverse. Le poids
important des tenues de protection et la vitesse très
fatigante de patinage obligent à des changements
réguliers de joueurs.
Patins JO 1998 et crosse NHL de Philippe Bozon, coll. MNS, inv.
2005.100.1/2 ©MNS, Photo Georges Poncet, 2005
Le match Canada - Etats-Unis d'Amérique, JO 1924 ©CIO/Auguste Couttet
Sans casque et avec peu de rembourrage, l’équipe
canadienne – en fait celle des “Toronto Granites”,
remporte aisément le premier tournoi olympique
de 1924 : 6-1 contre les Etats-Unis en finale, après
avoir écrasé la Suisse 33-0 !
Crosse de hockey soviétique,
JO 1968-, coll. MNS, inv.
1997.31.1 ©MNS, Photo
Georges Poncet, 2005
La victoire en 1980 de l’équipe
américaine contre celle d’URSS
eut un fort retentissement : elle
mit fin à l’hégémonie soviétique
dans ce sport tout en étant des
plus symboliques quelques
semaines après l’entrée des troupes
russes en Afghanistan.
Photo de l’équipe des Etats-Unis marquant en finale, J0 1980 ©CIO
28
" Font-Romeu ", Tony George Roux, 1923, affiche, coll. MNS, inv. 76.4.3 ©MNS / DR
Match de l’équipe de France féminine, championnat du monde 2003, FFSG ©FFSG/DR
Pendant longtemps, les patinoires qui accueillaient les
tournois de hockey étaient en plein air. Pierre de
Coubertin a lui-même pratiqué ce sport en amateur dans
les années 1890 sur le canal gelé du château de Versailles.
Nagano (1998) est une rupture dans l’histoire du hockey :
les joueurs professionnels d’Amérique du Nord participent
au tournoi olympique et les équipes féminines sont
pour la première fois admises.
Partie IV : La famille des disciplines olympiques
Le curling :
l’esprit d’équipe
Né au 16ème siècle en Ecosse, le curling figurait aux Jeux de Chamonix en 1924. Discipline peu
pratiquée, le curling disparaît ensuite du programme des Jeux ou n’est inscrit qu’en tant que
“sport de démonstration”. Il revient officiellement aux Jeux d’hiver en 1998 (Nagano).
" Curling in the north ", c.1880, estampe, coll. MNS, inv. G.I.512 ©MNS, Photo Georges Poncet, 2005
Le premier club connu a été le Royal Caledonian Curling Club, créé en 1843.
Au 19ème siècle, la pratique du curling s'est étendue à de nombreux pays
d'Europe, ainsi qu'aux Etats-Unis, en Nouvelle-Zélande et surtout au
Canada.
Le but du jeu est de placer la pierre aussi
près que possible du cœur de cible. Pour
influer sur la vitesse de la pierre, les joueurs
utilisent un balai pour réchauffer la glace.
Pierres et balais de curling, don Club de Viry-Chatillon, coll. MNS, inv.
2005.99.1/2/3/4 ©MNS, Photo Georges Poncet, 2005
Le curling oppose deux
équipes
de
quatre
joueurs chacune. Les
compétiteurs poussent à
tour de rôle sur une piste
glacée une pierre de 20
kg vers une cible (appelée
“maison”) composée de
larges cercles concentriques.
Thomas Dufour, équipe de France de curling, Championnat du monde, 2001, coll.
FFSG ©FFSG/DR
L’équipe du Canada, finale contre le Danemark, JO 1998 ©CIO/Steve Munday (Allsport)
Les équipes de Suède (argent) et de Grande-Bretagne (or), JO 1924 ©CIO
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Lors des jeux de 1924, l’épreuve est remportée par la Grande-Bretagne.
La France termine à la troisième place. Les balais utilisés sont alors des
plus rudimentaires.
Lors de son retour officiel aux Jeux de Nagano, le tournoi voit la
victoire de l’équipe du Canada emmenée par Sandra Schmirler :
triple championne de monde, cette athlète devint une héroïne
populaire à son retour au Canada.
Partie IV : La famille des disciplines olympiques
Les Jeux d’hiver
paralympiques
Introduits en 1960 (Rome) pour les épreuves d’été, il faut attendre 1976 pour que les premiers
Jeux paralympiques d'hiver soient organisés à Örnsköldsvik, en Suède, parallèlement aux Jeux
olympiques d’Innsbruck. Longtemps marginalisés, ces Jeux sont maintenant désormais pleinement
associés au mouvement olympique, passant d’un objectif de réhabilitation à celui de performance
sportive. Quatre sports sont au programme : ski alpin, hockey sur luge, ski nordique, curling en
fauteuil roulant.
Délégation française paralympique, JO 1998 © Photo Sylvie Chappaz
La reconnaissance de statut d'athlète à part entière des champions
paralympiques franchit un cap avec la tenue des Jeux paralympiques
dans la ville qui accueille les Jeux olympiques et avec l’utilisation du
même village olympique. Quelques 590 athlètes paralympiques de plus
de 40 pays sont ainsi attendus pour l’édition de Turin 2006.
Médaille d’or de biathlon paralympique de Didier Riedlinger, JO
1994, coll. MNS, inv. 2005.94.2 ©MNS, Photo Georges Poncet, 2005
Tenue et luge de Didier Riedlinger, ski de fond, JO 1994 coll. MNS, inv. 2005.93 ©MNS, Photo Georges Poncet, 2005
Didier Riedlinger est l’un des athlètes français les plus récompensés en
ski nordique : médailles d’or en ski de fond sur 5 km, 10 km, 15 km et
en biathlon en 1994 ; bronze en individuel et en relais 3x2,5 km en 1998.
Il est choisi comme porte-drapeau de la délégation française à Salt Lake
City (2002).
Couronne de laurier d’André Favre, médaille d'or du 10 km ski, JO 1998, coll. MNS, inv.
2005.96.1 ©MNS, Photo Georges Poncet, 2005
André Favre (trois médailles d’or en biathlon et ski de
fond) a marqué la discipline nordique à Nagano en
1998.
Pascale Casanova, ski alpin, Fédération Française de Handisport ©FFH / DR
Lors des Jeux paralympiques d’hiver de Salt Lake City, la France s’est classée
13ème sur 40 pays participants avec un total de 19 médailles. Deux médailles
d’or ont été remportées par Pascale Casanova et son guide Michael Genin
(descente), et par Denis Barbet (slalom).
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Combinaison, bob et patinette de Denis Barbet, JO 2002, coll. MNS, inv. 2005.86.1/2/3/7/14/16 ©MNS, Photo Georges
Poncet, 2005
Partie IV : La famille des disciplines olympiques
Un matériel de plus
en plus performant
Pour pratiquer leur discipline, les athlètes utilisent un matériel et des équipements vestimentaires
spécifiques. Pour les skis, de fond, de saut ou alpins, les fabricants déploient d’importants moyens
pour mettre en place de nouveaux matériaux qui bénéficient, à terme, aux skieurs de loisir. La
recherche est identique en ce qui concerne les vêtements.
Fixation de télémark norvégien,
c.1870, frêne et osier, replica, coll. MNS, inv. MS 2145 ©MNS,
Photo Georges Poncet, 2003
L’équipement des athlètes, skieurs ou patineurs, est longtemps resté fragile, inconfortable et peu performant compte tenu des matériaux (cuir, bois) utilisés.
Progressivement, de véritables industries à hautes technologies se sont
développées pour optimiser le matériel des champions. Les innovations
formelles et en matériaux (kevlar, fibre de verre, graphite) sont
permanentes, tout comme les produits de fartage.
Test de ski Rossignol, coll. Pressse-sport ©Presse-sport
Premiers skis de slalom en fibre de verre et polyuréthane fabriqués par Léo Lacroix, c1968, coll.
MNS ©MNS, Photo Georges Poncet, 2005
Combinaison de Johann Olav Koss (Norvège) portée lors de sa médaille
d’or du 10.000 m, JO 1994, coll. MNS, inv. 1995.52.1 ©MNS, Photo Georges
Poncet, 2005
Après avoir été testé par
les athlètes de haut
niveau, le matériel (skis,
chaussures) est largement
diffusé auprès du grand
public.
Publicité chaussures Salomon à technologie Spaceframe ©Salomon/DR
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Les skis et bâtons ne sont pas les seuls à être
l’objet de toutes les attentions. Les combinaisons
des athlètes évoluent tout autant pour un
meilleur confort (absorption de la transpiration)
ou pour optimiser la pénétration dans l’air
des skieurs.
Partie IV : La famille des disciplines olympiques
Une fiabilité des
matériels accrue
Tout comme le ski nordique et alpin, les autres disciplines des Jeux d’hiver ont connu de profondes
mutations, depuis la première Olympiade de Chamonix, en ce qui concerne leur matériel.
Bobsleighs, luges, patins à glace ou crosses de hockey ont gagné en fiabilité et en sécurité.
Bobsleigh à quatre, c.1900, bois et métal, coll. MNS, inv.
MS 7149 ©MNS, Photo Georges Poncet, 2005
Le bobsleigh est l’un des sports d’hiver qui a connu le plus d’évolution technologique
des origines à l’aube du 21ème siècle. D’abord en bois, il est ensuite métallique, ce qui
lui confère plus de solidité.
Les engins sont composés aujourd’hui
d’un châssis en acier recouvert d’une
coque en fibre de verre. Leur poids est
important : 630 kg pour le bob à quatre
et 290 kg pour le bob à deux.
Equipe de France de bobsleigh, affiche, coll. MNS ©MNS/DR,
Photo Georges Poncet, 2005
Paires de patins : Williams & C°, c.1920, Alain Calmat, JO 1964, Stéphane Bernadis, JO 1998, coll. MNS, inv. 1992.42.1/MS 704/2005.128.1 ©MNS, Photo Georges Poncet, 2005
Les évolutions sont moins visibles dans des disciplines telles que le patinage artistique : d’Alain Calmat
(argent à Innsbruck en 1964) à Stéphane Bernadis (6ème en couple aux Jeux de 1998 avec Sarah Abitbol),
les lames sont toujours en métal et les bottines en cuir.
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Les Jeux olympiques
d’hiver demain ?
Les Jeux olympiques d’hiver constituent une aventure humaine
forte qui met en scène trois grands types d’acteurs : des
organisateurs, des champions, un public. Tous trois interagissent
pour créer un événement sportif à portée universelle, riche
en émotions et en ambiances féeriques.
Médailles d’or, d’argent et
de bronze non attribuées,
JO 1992, coll. MNS ©MNS
Plus que pour les Jeux d’été, les Jeux olympiques d’hiver, malgré leur médiatisation
et leur commercialisation accrues, semblent encore de taille humaine et moins
liés aux contingences géopolitiques : nul boycott ou tragédie n’a d’ailleurs été
à déplorer depuis 1924.
Timbre " Turin 2006 ",
plaquette La Poste, coll.
MNS
La montagne, d’abord crainte, est devenue montagne aimée et
domestiquée, les Jeux d’hiver assurant la promotion des sports d’hiver
au plan national et international. Au niveau local, chaque édition valorise
les infrastructures du site d’accueil : l’accueil des Jeux olympiques d’hiver
représente en effet un enjeu majeur de développement, notamment à
travers la modernisation des équipements routiers, ferroviaires, hôteliers
et sportifs. C’est aussi une opportunité de valorisation économique et
culturelle, grâce à la diffusion d’une image positive et attractive du
territoire et de son pays auprès des entreprises et visiteurs potentiels.
De quelles façons les Jeux olympiques d’hiver vont-ils évoluer à l’avenir ? La
notion de “développement durable” est entrée dans les “mœurs” olympiques:
la nouvelle Charte olympique du CIO, revisitée en 1996, préconise ainsi un
développement respectueux des générations futures, par une interaction
équilibrée des sphères économiques, sociales et environnementales. Cette politique
devrait préserver l’environnement des futurs sites d’accueil des Jeux d’hiver. De
même, il est envisagé que les Jeux olympiques et les Jeux paralympiques se
déroulent à l’avenir non seulement sur le même site, mais également au même
moment, façon d’unir vraiment tous les athlètes, sans aucune distinction,
autour des valeurs de l’Olympisme.
Après Turin en 2006, c’est la ville de Vancouver (Canada) qui, dans quatre ans,
sera l’hôte des XXIèmes Jeux olympiques d'hiver. Pour le futur, Grenoble et
Annecy (Alpes du Nord), et Gap (Alpes du Sud) envisagent déjà leur candidature
pour l’édition de 2018 ; façon de poursuivre l’aventure initiée en 1924 par les
pionniers de Chamonix…
Logo Torino 2006 ©TOROC/DR
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Logo de Vancouver 2010 ©COVAN / DR