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Recherche de l’Isabelle, Graellsia isabellae (Graëlls, 1849), en Pyrénées-Orientales et dans les réserves naturelles catalanes Recherche de l'Isabelle, Graellsia isabellae (Graëlls, 1849), en Pyrénées-Orientales et dans les réserves naturelles catalanes FÉDÉRATION DES RÉSERVES NATURELLES CATALANES & UNITÉ DE RECHERCHE ZOOLOGIE FORESTIÈRE (INRA) Recherche de l'Isabelle, Graellsia isabellae (Graëlls, 1849), en Pyrénées-Orientales et dans les réserves naturelles catalanes David Morichon, Alexis Bernard, Céline Quélennec et Carlos Lopez-Vaamonde – 2014 – Photographie de couverture : Graellsia isabellae (Graëlls, 1849), Osséjà, 1 250 m, 24 mai 2014 (cliché D. M.). Citation : MORICHON, David, Alexis BERNARD, Céline QUÉLENNEC et Carlos LOPEZ-VAAMONDE , 2014 – Recherche de l'Isabelle, Graellsia isabellae (Graëlls, 1849), en Pyrénées-Orientales et dans les réserves naturelles catalanes. Fédération des réserves naturelles catalane (Prades) & Inra d'Orléans, unité de recherche Zoologie forestière. 12 p. Étude réalisée avec le concours, par ordre alphabétique, de Karine Geslot, conservatrice de la réserve naturelle de Jujols, et de Alain Mangeot, conservateur de la réserve naturelle de Nohèdes. © 2014. Fédération des réserves naturelles catalane (Prades) & URZF de l'Inra d'Orléans. Recherche de l'Isabelle, Graellsia isabellae (Graëlls, 1849), en Pyrénées-Orientales et dans les réserves naturelles catalanes Résumé L’utilisation d’une vingtaine de pièges attractifs non destructifs utilisant la phéromone synthétique de l’espèce ont permis de tester la présence de Graellsia isabellae dans un vaste secteur géographique des Pyrénées orientales. Nous avons confirmé la présence d’une population à Osséja (Cerdagne) et son absence sur le mont Coronat et dans les réserves naturelles de Jujols, Nohèdes et Conat. Contexte de l'étude, enjeux Il existe dans le département des PyrénéesOrientales plusieurs observations d'individus isolés d'Isabelle (Vallespir, Conflent et Cerdagne) et la commune de Coustouges est connue de longue date pour en accueillir une population. Plus récemment, l'espèce a été observée à Osséja et à Puigmal (Cerdagne, obs. inédite de F. Goussard, Inra d'Orléans, 2010). Ces populations sont adossées à celles de Catalogne du Sud, où le papillon est assez abondant ; il s'agit dans cette communauté autonome de la sous-espèce paradisea Marten. Il faut avoir à l'esprit qu'il s'agit d'un papillon endémique d'Espagne, où il occupe quelques sierras madrilènes, andalouses, une grande partie des Pyrénées, le pays catalan, et de France (Hautes-Alpes, Alpes-de-Haute-Provence, Pyrénées-Orientales). Si l'on ajoute à cela la beauté spectaculaire de ce papillon de nuit, son statut d'espèce protégée, ce sont autant de raisons qui ont incité certaines réserves naturelles catalanes à rechercher l'Isabelle, dont la plante-hôte est le pin sylvestre, dans les forêts de leur territoire. En 2002, dans le massif du Madres, une première recherche, vaine, avait été effectuée par l'association roussillonnaise d'entomologie (ARE), à la demande du gestionnaire de la réserve naturelle de Nohèdes, animateur du site Natura 2000 Madres-Co- ronat, à l'aide de femelles captives provenant d'élevage (ANONYME, 2002). Plus récemment, en 2011, des ailes du papillon ayant été trouvées au printemps de l'année précédente sous un réverbère de la ville de Prats-de-Mollo, l'espèce a été recherchée, en vain également, dans la réserve naturelle de Prats-de-Mollo-la-Preste et le site Natura 2000 Conque de la Preste (LOPEZVAAMONDE et GOUSSARD, 2011). C'est à cette dernière occasion qu'est intervenue l'unité de recherche Zoologie forestière (URZF, centre de recherche d'Orléans) de l'Institut national de la recherche agronomique (Inra). Cette UR maintient depuis 1990 un élevage de Graellsia, ce qui lui a permis récemment de réaliser la synthèse de la phéromone sexuelle par laquelle les femelles attirent les mâles (MILLAR et al., 2010). Il s'agit là d'un progrès qui améliore considérablement le travail d'investigation sur un vaste territoire. Par ailleurs, elle a également développé une méthode non létale pour extraire et amplifier par PCR (polymerase chain reaction ou amplification en chaîne par polymérase1) l'ADN des queues des ailes de Graellsia (VILA et al., 2009). Elle 1 Il s'agit d'une méthode de biologie moléculaire, qui permet, in vitro, de dupliquer en très grand nombre une séquence d'ADN à partir d'une faible échantillon. en a caractérisé dix microsatellites dont le polymorphisme permet d'étudier la génétique des populations de l’espèce (VILA et al., 2010). Il existe donc entre la Fédération des réserves naturelles catalanes (FRNC) et l'URZF une convergence d'intérêt à connaître la répartition et la dynamique des populations d'Isabelle dans l'Est des Pyrénées : pour la première, cela permettrait d'évaluer le rôle que pourraient éventuellement jouer les réserves naturelles catalanes dans la conservation du papillon ; pour la seconde, d'améliorer des connaissances qui, à une échelle plus vaste, peuvent ouvrir des perspectives dans la conservation de Graellsia ou participer à l'élucidation de questions biogéographiques. Par ailleurs, toute précision sur l'occcupation de cette espèce dans le département est susceptible de concerner les autres organismes intéressés à la préservation de la naturalité forestière, Statut de Graellsia isabellae comme par exemple l'ONF, ou le parc naturel régional des Pyrénées catalanes, le syndicat mixte Canigó grand site, tout deux animateurs de sites Natura 2000. C'est ainsi qu'en 2011, les observations de la localité de Coustouges ont été réactualisées. Muni de nouveaux outils d'investigation et de perspectives scientifiques élargies, il devenait intéressant de chercher à nouveau le papillon sur le massif du Madres et aux alentours. Ce projet, porté par la FRNC (opération SEf.6 du schéma de coordination scientifique (QUÉLENNEC, 2010) : préciser le statut de Graellsia isabellae dans le territoire des Pyrénées-Orientales), a été réalisé au printemps 2014 avec le concours de l'URZF et fait l'objet du présent rapport. Deux interrogations y sont abordées : 1. Graellsia isabellae occupe-t-elle le mont Coronat ? 2. Quelle est son extension en Cerdagne ? Réglementation communautaire Inventaire des insectes de France métropolitaine (GUILBOT, 1994) : vulnérable (V). Liste rouge mondiale de l'UICN (UICN, 2014) : données insuffisantes (DD). Directive 92/43/CEE (directive Habitats-Faune-Flore) : annexe V. Directive 92/43/CEE (directive Habitats-Faune-Flore) : annexe II. Réglementation internationale Réglementation de portée nationale Convention relative à la conservation de la vie sauvage et du milieu naturel de l'Europe (Convention de Berne) : annexe III. Liste des insectes protégés sur l'ensemble du territoire et les modalités de leur protection : article 3. Les prospections réalisées en réserve naturelle dans le cadre de cette étude concernant une espèce protégée ont fait l'objet d'une autorisation (arrêté préfectoral nº 2013212-0004 du 31 juillet 2013). Protocole d'étude Le protocole de recherche de l'Isabelle s'appuie sur la connaissance de l'écologie et de la biologie de l'insecte. Ce sont autant d'aspects concernant Graellsia isabellae qui ont fait l'objet de nombreuses publications (voir par exemple YLLA I ULLASTRE, 1997), nous n'en donnons ici que ce qui est nécessaire pour l'intelligence du protocole. La mise en évidence de la présence du papillon s'effectue par la recherche des 6 imagos, dont la durée de vie moyenne est de courte durée, de l'ordre de cinq jours. En effet, les adultes ne s'alimentent pas, leur existence est entièrement vouée au succès de la reproduction. Celle-ci a lieu au crépuscule lorsque la température de l'air dépasse cinq degrés. Ce sont les femelles qui attirent les mâles par l'émission de phéromones. Elles sont peu mobiles, contrairement aux mâles qui assurent le brassage gé- nétique entre populations par des déplacements pouvant atteindre une quinzaine de kilomètres. La période de reproduction est la plus active durant le mois de mai, compte tenu de l'étalement des émergences ; celle-ci dépend toutefois des régions, des conditions climatiques et de l'altitude, car la température se conjugue à la photopériode pour déterminer la levée de la diapause hivernale, le passage du papillon de l'état de chrysalide à celui l'adulte. Déceler la présence de mâle Le protocole utilise un leurre pour attirer les mâles. Leur présence est révélée par un dispositif non destructif (ANDRIEUX, 2012) qui associe l'émission de la phéromone appelante de la femelle (disponible sous la forme de la molécule de synthèse mise au point par le laboratoire de Jocelyn Millar à l’université de Riverside, Californie, un stéréomère du 4, 6, 11-hexadecatrienal2) et un piège légèrement adhésif capable de récolter quelques écailles alaires ou poils abdominaux du mâle attiré (illustration 1). La phéromone synthétique imprègne un réceptable en caoutchouc, ou septum (illustration 2), à raison de 4 μL de solution à 10 mg/mL. Le septum, dont le rôle est de diffuser la phéromone, est placé au centre d'un carton dont la surface est faiblement adhésive. Il s'agit de cartons pré-englués (20 x 19 cm) fabriqués initialement pour la capture d’insectes nuisibles, dont la colle est enlevée afin de ne laisser que ce qui suffit à collecter une preuve du passage du papillon sans que celui-ci en soit affecté. Le dispositif tout entier est appliqué étroitement sur le tronc d'un arbre par quelques punaises (illustration 3), de sorte que le papillon attiré aborde obligatoirement le car2 Différents stéréomères de cet aldéhyde illustré ci-dessous ont une activité phéromonale connue sur les Saturnidae ; celui-là particulièrement (BESTMANN et al., 1989) est un des composants majeurs de la phéromone sexuelle du bombyx producteur de soie sauvageSamia ricini (Anderson, 1788). Illustration 1. Carton marqué d'écailles alaires et de poils abdominaux de Graellsia. Illustration 2. Septum de type Sigma-Aldrich (échelle en cm). Illustration 3. Dispositif fixé sur un tronc, avec le septum au centre du carton. 7 Illustration 4. Piège installé en lisière forestière (localité 2, Conat, serrat des Esteles). ton par sa face adhésive. Il peut rester en place durant toute la durée potentielle de la reproduction. Il doit être relevé à intervalle régulier. En France tout du moins, la chenille de l'Isabelle se nourrit strictement au dépend du pin sylvestre et c'est généralement en lisière des pineraies que sont posés les pièges (illustration 4 page 8) ; mais un autre emplacement peut aussi bien être utilisé. Compte tenu des longs déplacements possibles des mâles, lorsqu'un carton est marqué, il convient de vérifier par piégeage lumineux la proximité éventuelle d'une population. Procédure 2014 et résultats Dans un premier temps, cinq pièges ont été installés durant 3 à 6 semaines sur le mont Coronat, dans les réserves naturelles de Conat, Jujols, Nohèdes et en commune de Serdinya (pour la disposition de ces pièges et des suivants, se reporter au tableau 1 page 9 et à l'illustration 5 page 10). Les emplacements choisis étaient tous en lisières de forêts de pins sylvestres, qui occupent de vastes espaces sur le mont Coronat : près de 800 ha rien que dans les réserves naturelles, étagées de 800 à 1 700 m, d'exposition sud, est et nord, sous la forme d'une pineraie supraméditerranéenne mésophile, à laquelle succède en altitude une pineraie montagnarde mésophile. Lors des prospections menées par l'ARE, Ylla (op. cit., 2002), avait noté combien ces habitats du mont Coronat lui semblaient favorables à l'Isabelle. 8 Cependant, les pièges se sont tous révélés négatifs. On conclura à l'absence actuellement d'une population de Graellsia isabellae sur le mont Coronat. Les seuls indices que constituent les rares observations de mâles à la fin du siècle précédent ne suffisent pas à supposer la présence passée d'une population et doivent être interprétés comme des mâles erratiques en recherche de femelles. C'est le résultat négatif de cette première séquence qui a déterminé la disposition des pièges en Cerdagne et en Haut-Conflent. Des contacts positifs avec des pièges adhésifs avaient été observés à Osseja et à Puigmal en mai 2010, par Francis Goussard (URZF), mais le mauvais temps n’avait pas permis de confirmer la présence d’une population en Cerdagne. Nous avons donc installé un transect de pièges adhésifs à travers ces deux régions afin d'observer les Tableau 1. Détail des localités de piégeage. Id. Date (2014) 1 30.IV au ?.VI 2 02.V au 18.VI 3 06.V au 27.V 4 06.V au 22.V 5 07.V au 23.VI Commune, lieu-dit Serdinya, roca Fumada (mont Coronat) Conat, serrat des Esteles (mont Coronat, RN) Nohèdes, els Tallats (mont Coronat, RN) Conat, bac de Betllans (mont Coronat, RN) Jujols, col Diagre (mont Coronat, RN) Alttude Résultats (m) Lattude Longitude 42,5899° 2,3045° 1 560 42,6008° 2,3484° 1 190 42,6206° 2,2844° 950 42,6114° 2,3218° 1 000 42,5866° 2,2780° 1 445 6 Canaveilles, croisement cortal Louis 42,5412° 2,2278° 1 390 7 42,5069° 2,1973° 1 150 42,5128° 2,1683° 1 160 9 Fontpedrouse, serrat de Comes Fontpedrouse, N116, ravin de la serra de Bemiole Mont-Louis, citadelle 42,5091° 2,1236° 1 575 10 Bolquère, solana de les Artgues 42,5048° 2,0947° 1 637 Odeillo, roca Flava 42,485° 2,0619° 1 460 Err, réservoir 42,4338° 2,0461° 1 463 Osséja, D30, pont de chemin de fer 42,4297° 1,9857° 1 250 Palau de Cerdagne, route forestère 42,4078° 1,9671° 1 220 15 Palau de Cerdagne, route forestère 42,3977° 1,9636° 1 370 16 Palau de Cerdagne, route forestère 42,3930° 1,9732° 1 450 17 Palau de Cerdagne, route forestère 42,3872° 1,9740° 1 550 18 Palau de Cerdagne, route forestère 42,3864° 1,9703° 1 620 19 Palau de Cerdagne, route forestère 42,3882° 1,9684° 1 630 20 24.V Osséja, replà del Ginebrer 42,4113° 2,0006° 1 480 24.V au 22.VI 8 11 12 13 14 Négatf Positf Un mâle* * Capture au piège lumineux. Température de l'air : 7°C, présence de vent. éventuels déplacements de mâles de Graellsia vers le mont Coronat. Quatorze pièges ont été disposés le 24 mai 2014, et relevés le 22 juin, dont six en bordure de la piste forestière de Palau-de-Cerdagne, au long d'un gradient altitudinal de 1 250 m à 1 650 m. Le soir de l'installation des pièges (24 mai), un piégeage lumineux a été réalisé à proximité d'Osséja (replà del Ginebrer), pour vérifier sans attendre la présence du papillon. Le pin sylvestre est abondant sur les contreforts de part et d'autre de la plaine cerdane, ainsi que sur le versant sud qui domine la vallée de la Têt depuis le mont Co- ronat, mais le manteau forestier n'est pas continu. Les cours du Segre et de la Têt sont dans le même axe et il faut noter que le point le plus bas de la ligne de partage des eaux se touve au col de la Perche 3 (coll de la Perxa) à 1 580 m : aucune barrière naturelle n'empêche le vol de Graellsia vers le Haut-Conflent. Le piège lumineux a attiré un seul mâle de Graellsia, probablement en raison de la température très basse, peu favorable à l'envol. La collecte d’un seul mâle ne permet pas de confirmer la présence d’une 3 À environ 1 km au sud de la localité de piégeage nº 10 : Bolquère, solana de les Artigues. 9 Illustration 5. Disposition des pièges de la campagne 2014 de recherche de Graellsia isabellae en Cerdagne et Conflent. population à cet endroit. En ce qui concerne le transect de pièges, tous ceux disposés le long de la piste forestière de Palau-de-Cerdagne, à toutes les altitude, ont été abondamment marqués. Cela indique fortement que les pièges ont été installés sur le lieu même de présence d'une population. Le dernier piège marqué est le nº 13, installé en commune d'Osséja, près de Nahuja. Lui aussi est abondamment marqué. Si aucun déplacement vers l'est n'a été constaté au-delà de Nahuja, cela ne remet pas nécessairement en cause la possibilité du déplacement d'un papillon jusqu'au mont Coronat, mais interroge sur les conditions qui permettent aux mâles de Graellsia d'atteindre ce point éloigné de leur lieu d'émergence. Cela peut être le signe 10 que les voies de pénétration des mâles vers le Conflent sont moins praticables aujourd'hui qu'autrefois (par exemple, la pollution lumineuse de la plaine de Cerdagne constitue-t-elle une barrière à la dispersion des mâles ?), ou plus simplement que l'arrivée de mâles jusqu'au mont Coronat est de toute façon un phénomène rare, en raison de la distance à parcourir (environ 30 km). Il n'est pas davantage possible de répondre à l'hypothèse d'une régression de l'extension des populations depuis les observations des années 90. En marge de ces principaux résultats, cette campagne a donné lieu à des résultats secondaires : Certains pièges disposés le long de la piste forestière de Palau-de-Cerdagne étaient amorcés avec des septa ayant servi à des inventaires lors des années précédentes (par exemple, à Prats-de-Mollo-la-Preste en 2011) et n'avaient pas été réimprégnés depuis. Leur teneur en phéromone, après plusieurs années de lente diffusion, s'est montrée suffisante pour qu'ils soient détectés. Enfin, à l'occasion de cette étude, une mise à jour de la base de données bibliographiques fédérale, concernant le papillon, a été effectuée et la soixantaine de documents a été enregistrée dans un logiciel de gestion de références bibliographiques. Perspectives Quelle que soit les raisons de la faible propagation des mâles vers l'est, l'extension des populations ne dépend pas des mâles, mais des femelles, qui se déplacent très peu depuis leur lieu d'éclosion, quelques centaines de mètres tout au plus, à la faveur des continuités existant dans le réseau forestier. MAUREL et al. (2013) ont constaté dans les Alpes l'extension de l'aire de répartition de Graellsia isabellae subsp. galliaegloria (Oberthur, 1922), supposée à à la faveur de celle des forêts de pins sylvestres. L'étude des continuités écologiques entre la Cerdagne et le Conflent, sous cet aspect, pourrait intéresser la conservation de ce papillon remarquable, qui est inscrit en annexe II de la directive Habitat-Faune-Flore. La FRNC doit attirer l'attention de l'animateur du parc naturel régional des Pyrénées catalanes sur cet enjeu, car il n'avait pas connaissance de la présence du papillon sur son territoire au moment de la rédaction de sa charte 20142026, et éventuellement en informer l'Office national des forêts. La détermination précise de l'extension du noyau de population cerdane et sa relation avec les populations de l'autre côté de la frontière serait l'une des premières actions à mener. Que les recherches initiées par la FRNC et l'URZF de l'Inra d'Orléans trouvent ou pas un écho auprès de partenaires locaux et influents, le transect réalisé cette année 2014 constitue un « état zéro » de la présence de l'Isabelle le long de l'axe Sègre-Têt, et il serait pertinent de renouveler le protocole dans cinq ans, pour apprécier l'évolution de la situation. Illustration 6. Les antennes pectinées du mâle de Graellsia isabellae lui permettent de détecter, jusqu'à une distance de trois kilomètres du lieu de son émission, la phéromone libérée par les femelles et diluée à l'extrême dans l'atmosphère 11 Bibliographie ANDRIEUX, Thibault. 2012 — Mise au point d’un piège adhésif non létal permettant la cartographie d’un lépidoptère protégé : Graellsia isabellae. Mémoire de stage Master 1 - Science de l’insecte. Tours : université François Rabelais. ANONYME. 2002 — Compte rendu de recherche de l’espèce Graellsia isabellae (Lepidoptera, Attacidae) sur le massif du Madres (mai 2002). Rapport d’inventaire. Perpignan : Association roussillonnaise d’entomologie. BESTMANN, Hans Jurgen, Athula B. ATTYGALLE, Jurgen SCHWARZ, Wolfgang GARBE, Otto VOSTROWSKY et Ichiro TOMIDA. 1989 — Pheromones, 71. Identification and synthesis of female sex pheromone of eri-silkworm, Samia cynthia ricini (lepidoptera: saturniidae). Tetrahedron Letters 30, nº 22 : 2911-2914. 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