Alber Elbaz - C+ accessoires
Transcription
Alber Elbaz - C+ accessoires
F a s h i o n W e e k P a r i s March 2013 Fall / Winter 2013-14 Special Guest Alber Elbaz for 1e Couve Mars.indd 1 25/02/13 11:48 2e Couve Mars.indd 2 25/02/13 12:33 2 Universe Buyers Favorites 29 5 Couture Week C153_P1_29_SOM_NEWS.indd 1 4 7 Edito 3 5 News 63 Impulse Must See 69 75 Agenda 25/02/13 12:34 Edito by Florence Julienne Articulated jewelry for freedom of movement, Des bijoux articulés pour plus de souplesse, des very light materials, matériaux très légers, des chaussures comfortable, confort, feminine styles border with masculine styles, le féminin qui voisine avec le masculin, les for economic reasons, accessories carry the accessoires qui portent économiquement le textile sector and borrow its codes…A world secteur textile et empruntent ses codes… Un that seems to want to monde qui semble vouloir open to new ouvrir son spectre horizons…Today, it is not only the desire à de nouveaux horizons… Aujourd’hui, il ne s’agit to follow fashion trends that simulate eternal plus seulement de suivre les tendances de la mode youth, but to survive the workings of pour simuler une jeunesse éternelle, mais de a system that is out of control. The whole survivre aux rouages d’un système qui world is at our door and with it, a parade s’emballe. Le monde entier est à notre porte et, of technological evolutions and new consumer avec lui, son cortège d’évolutions technologiques habits. We are all destined to redefine our et nouvelles habitudes de consommation. Nous roles in order to sommes tous, acheteurs, médias, et autres acteurs adapt, whether we are buyers, in the media or other active players in actifs de la mode, destinés à redéfinir nos rôles fashion. Confronted with the multiplication of pour nous physical or virtual market places and corporate des « market places », physiques ou virtuelles, qui communication, C+ Fashion Week Paris chose communiquent corporate, C+ Fashion Week Paris freedom, the freedom that comes from the a choisi la liberté, celle que confère un support de independent press and the lasting presse adapter. Face à la multiplication indépendant, et la pérennité du quality of paper that you may like keep; papier que vous aurez peut-être envie de in the same way that we keep things that conserver, un peu comme on préserve ce qui a du have meaning. We hope to take you away sens. Nous espérons vous faire voyager dans les to the designers’ universes who, in addition univers de créateurs qui, au-delà de la réalisation to the technical creation of a product –and technique d’un produit – et c’est déjà très bien ! – that is already very good!– talk about their racontent leur façon d’appréhender la saison way of approaching the Fall-Winter 2013-2014 automne-hiver 2013-2014. Par extension, ils nous season. They also invite us to see the world invitent à regarder le monde tel qu’il se as it is developing. The Lanvin House is the dessine. La Maison Lanvin est l’invitée d’honneur guest of honor for C+ Fashion Week Paris de C+ Fashion Week Paris Mars 2013. Elle March 2013. The House is a must in delicate, représente un must d’un chic délicat et timeless elegance which has been able intemporel, qui a su s’adapter à notre to adapt to our era. An example for us all… époque. Un exemple à suivre… Cover/Photos couverture and/et pages 3, 29, 42, 45, 57, 63, 69, 75 : Alber Elbaz, Lanvin book - Steidldangin, © Lanvin photos: But Sou Lai. Livre Alber Elbaz, Lanvin - Steidldangin, © Lanvin - photos But Sou Lai. All sketches/croquis : Alber Elbaz. We would like to thanks Isabelle Tasset, Charles-Henry Paradis et Laure Harivel, de la Maison Lanvin. Nous tenons à remercier Isabelle Tasset, Charles-Henry Paradis et Laure Harivel, de la Maison Lanvin. Cuir Plus : 49, rue Ampère 75017 Paris - France Tél. : + 33 (0)1 40 24 09 07 - [email protected] - RC B350236469 - SARL au capital de 16 000 € - Commission paritaire n° 0314 T 85474 - ISSN : 0992 - 3675 Dépôt légal à parution - Directrice de la publication et de la rédaction : Lydia Christidis - Responsable des éditions C+ Fashion Week Paris : Florence Julienne - Direction artistique : Laurence Devinat - Rédactrice en chef : Nathalie Raut avec la collaboration de Jessica Agache-Gorce (Londres), Jeanne Angelini (Milan), Sylvie Chevallier (Tokyo), Iris Derœux (New-York) et Nadine Guérin (Paris) - Montage : Christine Masson, Florence Lautié. Traduction : Primoscrib - Impression : Stipa (93 Montreuil) Le numéro : 25 € - Bimestriel - Tous droits de reproduction, même partielle, réservés 2013. C153_P1_29_SOM_NEWS.indd 2 24/02/13 16:53 C153_P1_29_SOM_NEWS.indd 3 24/02/13 16:53 alites ? ? ? News ’ Act u Céline Robert and Tzuri Gueta = co-branding Both are known and recognized for their creativity, the milliner and the designer (jewelry and decoration) create a line of hats that glorify both shapes and ornaments. They embody the meeting of two universes, and the daring collection has one of the most elegant looks. NR preMIere Classe Céline Robert et Tzuri Gueta = cobranding Connus et reconnus l’une et l’autre pour leur créativité, la modiste et le designer (bijoux et décoration) signent une ligne de chapeaux qui sublime à la fois la forme et l’ornement. Incarnant la rencontre de deux univers, cette collection audacieuse adopte une allure des plus raffinée. preMIere Classe Du Poil de la Bête Love story & interlacing The jewelry label founded by Cécile Rembauville, has just launched a collection in partnership with the National Taiwan Craft and Development Research Institute, which aims to promote traditional Taiwanese craftsmanship that is unfortunately not well-known in Europe. The results are completely innovative combinations of materials such as braided bamboo and silver-gilt or black porcelain and silver-gilt. The contrasting graphic effect is hand-made by An-Chia, master craftsman and designer from Taiwan. Assembly is done in Parisian workshops. NR Du Poil de la Bête Love story & entrelacs 4 La marque de bijoux, portée par Cécile Rembauville, vient de lancer une collection en collaboration avec le National Taiwan Craft and Development Research Institute, qui vise à valoriser l’artisanat traditionnel taïwanais, injustement méconnu en Europe. Résultat, des associations de matières totalement innovantes comme le bambou et le vermeil tressé, ou la porcelaine noire et le vermeil. L’effet graphique tout en contraste est réalisé à la main par An-Chia, maître artisan et designer taïwanaise. L’assemblage est effectué dans les ateliers parisiens. C153_P1_29_SOM_NEWS.indd 4 24/02/13 16:53 Seth Sobek 5 Eco luxury Eco luxe The young leather goods label founded by the couple, Leonie Van Lieres and Jas Sehmbi, succeeded in fusing Parisian elegance with Londoner fantasy. Opting for noble fish leathers, each bag model plays with geometric shapes and genuine jeweled clasps to emphasize the luxurious effect. NR tranoI palais de la bourse C153_P1_29_SOM_NEWS.indd 5 La jeune marque de maroquinerie créée par le duo Leonie van Lieres et Jas Sehmbi a réussi le pari de faire fusionner le chic parisien et la fantaisie londonienne. Optant pour les cuirs nobles de poisson, chaque modèle de sac joue sur des formes géométriques et de véritables fermoirs bijoux pour accentuer l’effet luxe. tranoÏ palais de la bourse 24/02/13 16:53 Robert Clergerie - Louise Gray The partnership continues After summer’s relooked derbies and wedge sandals in fluorescent colors and giant graphics, Louise Gray decorates two boot models for Robert Clergerie presented during his fall-winter 2013 show at the London Fashion Week. “Robert Clergerie has always supported young designers,” recall the label’s manager, Eva Taub. “Roland Mouret (artistic director since 2011) was touched by her quirky freshness.” The young Scottish woman, a graduate from the Glasgow School of Art and Central Saint Martins School, is one of the rising stars from the new British scene. NG PREMIERE CLASSE Robert Clergerie - Louise Gray La collaboration continue JAB Promotions Après sa relecture pour l’été de derbies et de sandales compensées en fluo et graphisme géant, Louise Gray habille deux boots Robert Clergerie, présentées lors de son défilé automne hiver 2013 pendant la London Fashion Week. « Robert Clergerie a toujours soutenu la jeune création, rappelle la dirigeante de la marque Eva Taub. Roland Mouret (directeur artistique depuis 2011) a été sensible à sa fraîcheur décalée ». La jeune Ecossaise, diplômée de l’école d’art de Glasgow et de Central Martins’s School, fait partie des étoiles montantes issues de la nouvelle scène britannique. PREMIERE CLASSE Hat for 2 for lovers The concept was just in time for Valentine’s Day. However, it celebrates the couple at any time of year. The origin of the creation was the meeting between Thierry Soufflard, author of the book “Où s’embrasser à Paris” (in English “Where to kiss in Paris”) and the milliner, Nelly Bichet. Their two pairs of hands created the “Hat for Two”, a hat collection for two heads. Don’t worry, Velcro, snaps or zippers were incorporated to let you separate from your companion from time to time. NR Hat for 2 for lovers 6 C153_P1_29_SOM_NEWS.indd 6 Le concept est tombé à pic pour la Saint Valentin. Mais il est là pour célébrer le couple à tout moment de l’année. L’origine de cette création, c’est la rencontre entre Thierry Soufflard, auteur du livre « Où s’embrasser à Paris » et la modiste Nelly Bichet. De ce travail à quatre mains est né « Hat for two », une collection de couvre-chefs à deux têtes. Rassurez-vous, des scratches, boutons pressions ou fermetures éclairs ont été prévus pour vous désolidariser un temps de votre compagnon. 24/02/13 16:54 7 LONG CHAMP. CO M C153_P1_29_SOM_NEWS.indd 7 24/02/13 16:54 Quentin Véron & Springsioux Stroking the beast the right way Caresser la bête dans le sens du poil 8 Quentin Véron, furrier-designer, exalts the beauty of crime with his Fall-Winter 2013 collection’s black, furious universe. A savage, tribal universe –Springsioux, the jewelry label founded by Pierre-Antoine de Myttenaere, takes inspiration from the Amerindian people– and of course, rock…but so much more than that! An entire community hides behind this first leather goods collection (bags, wallets, keycarriers…) in black mink with silver decorations (chains, skulls, wolves). An artistic tribe (fashion, music…), with a state of mind: hand-made, night, blood, tattoos…In an era where information is communicated mainly through networks, these underground dynamics fascinate as much as they may frighten people. Don’t panic! Quentin Véron and Pierre-Antoine de Myttenaere are really very nice! Young wolves with sharp teeth –who isn’t 8?!– who work relentlessly, independently to offer products that have a soul (theirs?) and tell the story of shamans: a being, wise man, councilor, healer and clairvoyant who invoke the forces of nature to help human beings. Welcome! FJ plan 8 sHoW rooM C153_P1_29_SOM_NEWS.indd 8 C’est un univers noir, furieux – la collection automnehiver 2013 de Quentin Véron, fourreur créateur, exhorte la beauté du crime –, sauvage, tribal – Springsioux, la marque de bijoux crée par Pierre-Antoine de Myttenaere est inspirée du peuple amérindien –, rock bien sûr… Mais c’est plus que ça ! Derrière, cette première collection de maroquinerie (sacs, porte-monnaie, porte-clefs…) en vison noir, orné de décorations en argent (chaînes, crâne, loup), se cache une communauté. Une tribu artistique (mode, musique…), avec un état d’esprit : le fait main, la nuit, le sang, le tatouage… A l’heure où la communication de l’information passe principalement par les réseaux, cette dynamique de l’underground fascine autant qu’elle peut faire peur. Pas de panique ! Quentin Véron et Pierre-Antoine de Myttenaere sont très gentils ! Des jeunes loups aux dents longues – qui ne l’est pas ? ! –, qui travaillent sans relâche, en indépendants, pour offrir des produits qui ont une âme (la leur ?) et racontent l’histoire des chamans, des êtres, sages, thérapeutes, conseillers, guérisseurs et voyants, qui sollicitent les forces de la nature en faveur de l’être humain. Welcome ! plan 8 sHoW rooM 24/02/13 16:54 9 C153_P1_29_SOM_NEWS.indd 9 24/02/13 16:55 Tagliovivo Hardline but eco-friendly Pure et dure mais eco friendly 10 A cave-like, black and white atmosphere, the sound of dripping water, drum rolls, a shoulder bag hanging from a meat hook, a close up on smooth or rough leathers, iron chains and links, saddle-stitching...No, it is not a scene for an SM film production but the presentation for a new label of unisex bags called Tagliovivo. Their website has no corporate slogan, just images that evoke a taste for skills, (photos of tools, a factory worksite…), for art (sketches), graphic arts and poetry. You will have to look for insider tips to know that the label makes bags in vegetal leather (Guidi leather), without the use of chemicals, in a workshop in southern Italy using a technique that dates back to 1896! Presented for the FW Men, the unisex collection instantly appealed to L’Eclaireur. A good omen. FJ NO SEASON C153_P1_29_SOM_NEWS.indd 10 Ambiance caverneuse noire et blanche, bruits de gouttes d’eau qui ruissellent, roulements de tambour, crochet de boucher où est suspendue l’anse d’une besace, gros plan sur des cuirs lisses ou grainés, chaînes et maillons en fer, coutures sellier… Non, il ne s’agit pas de l’esthétique d’une production de films SM mais de la présentation d’une nouvelle marque de sacs unisexes, nommée Tagliovivo. Sur leur site, pas une seule phrase corporate, juste des images qui évoquent un goût pour le savoir-faire (photos d’outils, chantier d’usine…), pour l’art (dessins), le graphisme et la poésie. Il faut aller chercher des sources en interne pour apprendre que la marque fabrique des sacs en cuir végétal (cuir Guidi), sans agent chimique, dans un atelier du sud de l’Italie, qui bénéficie d’une technicité issue de 1896 ! Présentée pendant la FW homme, la collection unisexe a tout de suite séduit L’Eclaireur. Bon présage. NO SEASON 24/02/13 17:04 11 C153_P1_29_SOM_NEWS.indd 11 24/02/13 16:56 Tokyo trash by Christian Louboutin The Ginza Trash collection by Christian Louboutin uses pieces of subway maps, stamps, coins, buttons, stickers, Japanese paper, trash from daily Japanese life covered with colorful tags, all encapsulated in a vinyl film. It is a reflection of Tokyo’s Ginza district where the shop is located, the fashion district that never sleeps. Three models are exclusively sold in the Ginza shop: Vendôme, sandals with vertiginous heels; Louis Junior, men’s sneakers and the Cris Case bag for digital tablets. 23 years later, he revisits his Trash Mule, which gave new life to remnants of his Parisian employees. Fashion bloggers are in ecstasy about the line’s originality, where “trash” is glorified with a touch of French elegance! SC Le trash tokyoïte par Christian Louboutin Des morceaux de carte de métro, des timbres, des pièces de monnaie, des boutons, des autocollants, du papier japonais, les rebuts de la vie quotidienne japonaise recouverts de tags bariolés et encapsulés dans un film vinyle sont les matériaux de la collection Ginza Trash de Christian Louboutin. A l’image du quartier de Ginza à Tokyo, où se trouve la boutique, quartier de la mode et de la nuit qui ne dort jamais. Trois modèles sont en vente exclusive à la boutique de Ginza : Vendôme, une sandale aux talons vertigineux ; Louis Junior, des sneakers pour homme et le sac Cris Case pour tablettes numériques. 23 ans après la Trash Mule, qui donnait une nouvelle vie aux éphémères objets des collaboratrices parisiennes du créateur, celui-ci a récidivé. Et les bloggeuses de mode de s’extasier sur l’originalité de cette ligne, où le « trash » est sublimé par un zeste d’élégance française ! Valentim Quaresma When material research comes to art The January session of the Bijorhca trade show gave him an area to set the stage for “Etats d’Ame”, the exposition of his sculptures, and what a good idea they had! For more than 10 years, Valentim Quaresma designed for Ana Salazar’s jewelry collections, one of the most prolific fashion designers in Portugal. He also exhibited his work in Lisbon, his native city, in Porto, Barcelona, Maastricht as well as in national and international galleries. He participates in the Lisbon Fashion Week twice a year. LC © ModaLisboa Archive - Photo Rui Vasco 12 C153_P1_29_SOM_NEWS.indd 12 Valentim Quaresma Quand la recherche de matières devient art La session de janvier du salon Bijorhca lui accordait tout un espace pour mettre en scène « Etats d’Ame », l’exposition de ses sculptures, et elle avait raison ! Valentim Quaresma a réalisé pendant plus de 10 ans les collections de bijoux d’Ana Salazar, l’un des créateurs de mode les plus prolifiques du Portugal. Il a également exposé son travail à Lisbonne, sa ville natale, à Porto, Barcelone, Maastricht ainsi que dans des galeries nationales et internationales. Deux fois par an, il participe à la Semaine de la Mode de Lisbonne. 24/02/13 16:56 THE INTERNATIONAL FINE & FASHION JEWELLERY SHOW* 13 du vendredi 5 au lundi 8 juillet 2013 PariS POrte de verSailleS i PavillOn 5 i www.bijOrhca.cOm *Le salon international de la bijouterie précieuse et fantaisie C153_P1_29_SOM_NEWS.indd 13 24/02/13 16:56 Bernard Delettrez He has some Tim Burton in him Quelque chose en lui de Tim Burton Located in Rome for the past 30 years, the Frenchman is known for his jewelry made in his own workshops. For FallWinter 2013-2014, he launches a collection of bags and belts. An occasion to meet the man who articulates dark codes. What career path did you follow? I worked for jewelers in the Place Vendôme, in the United States, and then my daughter asked me to teach her jewelry making. That is when I realized that I enjoyed doing that the most. It allowed me to play around with my old skulls and work with less precious materials. There are skulls everywhere in my office, I have a skeleton in front of me… We all have a skeleton but we often forget about it because we tend to only see appearances. I prefer remembering. It amuses me a lot. 14 What made you stand out from other jewelry designers? I had the idea of making articulated rings and I patented the idea. Today, everyone knows me for that. It is unbelievably hard work to make jewelry easy to wear. Today, we have 30 or 40 models. I don’t think that jewelry should be rigid and hinder movement. Small pieces of jewelry do not fit in with the year 2013. They have to be articulated to make them easy to wear, or else it is like wearing a cast around your finger, arm or neck. Why did you design new accessories? It’s an unexplored territory for me. After the pocket watch, we designed minaudieres and belts. Bags are relatively easy but minaudieres are incredibly complicated to make. I worked with Italian manufacturers and when I came to them with my project for a spider web minaudiere, they told me to “drop it because it wouldn’t be possible to make.” But I’m stubborn…It’s a blend of old and new. It looks like a vintage pouch because I used puckered leather from the 50s. What about your belts? They are not classic belts, closing on the side with large applications. Many don’t have buckles. Bronze, silver bronze or silver hand attachments follow hip movement. As for C153_P1_29_SOM_NEWS.indd 14 metals, Italian law requires that we buy local metals; however, the stones come from around the world. Coral is recycled with a concern for ecology. Where do you draw your inspiration? The dark side (studded minaudiere) and animals. The spider with its web is my favorite animal. It is very easy to make them into a jewel or put them on bags. Everyone is terrified of spiders. Wearing one makes the phobia go away. From time to time, I like making something that is quite soft, like the faces on my belts inspired by Modigliani. Skulls are a very ancient tradition in jewelry. They tell us: “Enjoy life and remember it can end at any time.” And we never know when… FJ Installé depuis 30 ans à Rome, ce Français s’est fait connaître pour ses bijoux, fabriqués dans ses ateliers. Pour l’A-H 20132014, il inaugure une collection de sacs et de ceintures. L’occasion de rencontrer celui qui articule les codes dark. Quel est votre parcours professionnel ? J’ai travaillé pour les joailliers de la place Vendôme, aux Etats-Unis, puis ma fille m’a demandé de la former en joaillerie. J’ai alors compris que c’est ce que je préférais faire. Cela m’a permis de jouer avec mes vieilles têtes de mort et de travailler avec des matériaux moins précieux. Dans mon bureau, il y a des têtes de mort partout, j’ai un squelette en face de moi… Nous possédons tous un squelette, mais nous l’oublions souvent car nous avons tendance à ne regarder que les apparences. Moi, j’aime m’en souvenir. Ça m’amuse beaucoup. Qu’est-ce qui vous a distingué ? J’ai eu l’idée de faire des bagues articulées que j’ai fait breveter et, aujourd’hui, tout le monde me connaît pour ça. C’est un travail fou pour que ce soit portable. On a aujourd’hui 30 ou 40 modèles. J’estime que les bijoux ne doivent jamais être rigides ou empêcher le mouvement. Les petits bijoux ne correspondent pas à 2013. Pour qu’ils soient pratiques à porter, il faut qu’ils soient articulés, sinon c’est un plâtre autour du doigt, du bras ou du cou. 24/02/13 16:56 Pourquoi avoir créé de nouveaux accessoires ? C’est un terrain inconnu. Après la montre gousset, nous proposons des minaudières et des ceintures. Les sacs sont relativement faciles mais les minaudières sont incroyablement compliquées à réaliser. J’ai travaillé avec des fabricants italiens et, quand je suis arrivé avec mon projet de minaudière en toile d’araignée, ils m’ont répondu « on laisse tomber car on n’y arrivera jamais ». Mais je suis têtu… C’est un mélange de nouveau et de vieux. On a l’impression que ce sont des pochettes vintage car j’ai utilisé un cuir gondolé des années 50. Quid de vos ceintures ? Elles ne sont pas traditionnelles, elles se ferment sur le côté avec de grosses applications. Beaucoup n’ont pas de boucle. Les mains en bronze, bronze argenté ou argent, sont fixes et suivent le mouvement des hanches. Concernant les métaux, les lois italiennes nous obligent à acheter nos métaux localement, par contre mes pierres viennent du monde entier. Le corail est recyclé pour des raisons écologiques. C153_P1_29_SOM_NEWS.indd 15 Qu’est-ce qui vous inspire ? Le côté dark (minaudière avec des clous) et les animaux. Mon animal préféré est l’araignée et sa toile. Les transformer en bijou ou sur des sacs est très facile. L’araignée fait très peur à tout le monde. Le fait de les porter ôte la phobie. De temps en temps, j’ai envie de faire quelque chose de très doux, comme ces visages pour mes ceintures inspirés de Modigliani. Les têtes de mort sont une tradition de bijoux très ancienne. Elles nous disent : « Il faut profiter de la vie et se souvenir que ça peut s’arrêter à tout moment ». Et on ne sait jamais quand… preMIere Classe 15 24/02/13 16:56 Astrid Sarkissian Silk Scenes Astrid began studies at Central Saint Martin’s School of Art and completed her training at the Ecole Nationale Supérieure des Arts Décoratifs in Paris learning the French savoir-faire, so she easily combines Parisian elegance with the extravagance of British art schools. The young designer is inspired by gemstones as well as Gothic and Baroque architecture, creating paintings on silk that are printed and hand finished in Como, Italy. After the London Fashion Week, White in Milan, she pass through Paris. LC tranoÏ Carrousel du louVre Astrid Sarkissian Scénographe sur soie Parce qu’elle a débuté ses études à Londres à la Central Saint Martin’s School of Arts et parce qu’elle a complété sa formation, notamment sur les savoir-faire, à l’Ecole Nationale Supérieure des Arts Décoratifs à Paris, Astrid Sarkissian marie avec aisance l’élégance parisienne à l’extravagance des écoles d’art britanniques. Inspirée par l’univers des pierres précieuses, tout comme par l’architecture gothique et baroque, cette jeune femme crée des tableaux sur un support de soie, imprimée et ourlettée à la main à Côme en Italie. Après la Fashion Week de Londres, White à Milan, elle passe par Paris. tranoÏ Carrousel du louVre Georges Morand invites Philippe Ferrandis Morand gloves love to dress up with couture fantasy jewelry. After having worked with Jayde, then Philippe Audibert, the label called on more glamorous inspirations by Philippe Ferrandis. Rhinestones and polished stones, used like cameos, adorn this new collection cut in velvet kidskin with pop colors – saffron, green, iris, red, purple, fuchsia – that contrast with black patent leather for a graphic look. LC preMIere Classe Georges Morand invite Philippe Ferrandis Les gants Morand aiment s’habiller de bijoux haute fantaisie. Après une collaboration avec Jayde puis Philippe Audibert, ils ont fait appel cette fois aux inspirations glamour de Philippe Ferrandis. Strass et cabochons, façon camée, viennent se poser sur cette nouvelle collection, taillée dans du chevreau velours, où les coloris pop – safran, vert, iris, rouge, violet, fuchsia – s’opposent au vernis noir pour un rendu graphique. preMIere Classe 16 Sam Seveine Fash’n furious They have a very dramatic, very couture side to them. The young designer’s jewelry extravagantly adorns and dresses every woman who is not afraid of being different. Among her collections, her earring-hair jewelry stands out with its glamrock style that also takes inspiration from Indian magic. NR Sam Seveine Fash’n furious Ils ont un côté très théâtral et très couture. Les bijoux de cette jeune créatrice parent et habillent avec l’extravagance de toutes celles qui n’ont pas peur d’afficher la différence. Parmi ses collections, on retiendra cette boucle d’oreille- bijou de cheveux réalisée dans un style glamrock qui trouve également son inspiration dans la magie indienne. C153_P1_29_SOM_NEWS.indd 16 24/02/13 16:56 La Chapellerie L’Atelier-Musée du chapeau reopens L’Atelier-Musée du chapeau rouvre ses portes At the beginning of the 20th century, the city of Chazellessur-Lyon (42) became the main French manufacturer for luxury felt hats. In 1930, there were 28 factories and 2,500 employees. After the war, fashion evolved, which was a final blow to the industry, with the last factory closing in 1997. The Musée du Chapeau (The Hat Museum) was founded in 1983 and recently transferred to the completely refurbished Fléchet factory, a big Milliner House in Chazelles. It has the mission of preserving the rich history of hat making. The location will reopen next spring with 3,000 m2 of permanent collections, a temporary exhibit area, a production workshop, a training center, 5 designer workshops…A place that cherishes the past while looking toward the future. LC Atelier Musée La Chapellerie, 31 rue Martouret 42140 Chazelles-sur-Lyon C153_P1_29_SOM_NEWS.indd 17 Au début du XXe siècle, la ville de Chazelles-sur-Lyon (42) devenait la principale cité de production du chapeau de feutre de luxe en France. En 1930, cette activité comptait 28 usines et 2 500 ouvriers. L’évolution de la mode aprèsguerre a porté un coup fatal à cette industrie, dont le dernier représentant a fermé ses portes en 1997. La création en 1983 du Musée du Chapeau et son récent transfert dans l’ancienne usine Fléchet, totalement réhabilitée, grande maison chapelière chazelloise, a ainsi pour vocation de sauvegarder ces savoir-faire et de conserver l’histoire de ce riche passé. Le lieu accueillera, dès le printemps prochain sur 3 000 m2, les collections permanentes, un espace d’exposition temporaire, un atelier de production, un centre de formation, 5 ateliers de créateurs… Un lieu de mémoire résolument tourné vers l’avenir. Atelier Musée La Chapellerie, 31 rue Martouret 42140 Chazelles-sur-Lyon 17 24/02/13 16:57 ’’ Revue de pres…se zoomonfashiontrends , Press review , Automn/Winter 2013-2014 anticipations ’’ …Spine-chilling ghosts, spirits of the night, distressing situations, threatening silence and nature, unsettle the balance of things and turn our perception of reality upside-down. Everything appears to be the consequence of a tremendous hallucination of a nightmare, from which it is taken… Emilia Minichiello, editoral C153_P1_29_SOM_NEWS.indd 18 ’ ’ 24/02/13 16:57 19 C153_P1_29_SOM_NEWS.indd 19 24/02/13 16:58 (n O m inations ( ( Awards) ) (( Vincent Bottesi Award winning Who’s Next Blog 2012 Vincent deserved his place at the January 2013 trade show after winning the Young Designer Contest (shoes) organized by Who’s Next. The designer was noticed for his highly colorful, round-shaped models. The label set up in Romans, the stronghold for shoe manufacturing, in the location that was formerly occupied by Stephane Kélian. With the support of the city, the young entrepreneur bought the structure, a workshop that employs 5 people as well as the machines belonging to the Pôle Cuir Association. The association was founded on the same site after Kélian left. In addition to developing his own label, he ensures another activity: the creation and prototyping for young designers as well as small series manufacturing. NR Vincent Bottesi Lauréat Who’s Nex Blog 2012 Parce qu’il a remporté le Concours Jeunes Créateurs (chaussures) organisé par Who’s Next, Vincent avait mérité sa place au salon de janvier 2013. Le styliste s’est illustré par ses modèles hauts en couleurs et tout en rondeurs. Fabriquée à Romans, fief de la chaussure, la marque s’est installée dans les anciens locaux qu’occupait Stephane Kélian. Pour ce faire, ce jeune entrepreneur a racheté, avec le soutien de la collectivité, la structure, à savoir l’atelier qui emploie 5 salariés et les machines de l’association Pôle Cuir. Celle-ci avait été créée sur ce même site, suite au départ de Kélian. Outre le développement de sa propre marque, il y assure, de fait, une autre activité : celle de création et prototypage pour de jeunes designers, ainsi que la réalisation de petites séries. Sophie Hulme Emerging Talent Award for Accessories British Fashion Awards 2012 20 Former winners were Tabitha Simmons, Hussam el Odeh, Holly Fulton and Nicholas Kirkwood. Although the British Fashion Awards exist since 1986, the idea of recognizing an emerging talent in accessories is recent. Out of the 4 previous winners, two of them ensure creative continuity. What about Sophie Hulme? Born in North London, her bags are an extension of her ready-to-wear universe: austere yet not minimalist military structures with an air of a well-bred young lady. Rectilinear bags-pouches to carry under the arm, totes, book bags, brief cases…Soft, warm, pastel colors. Gold brass tags on clasps are her signature. Her designs are carried by the best multi-brand stores like Selfridges, Opening Ceremony, Edition, Joyce, Liberty or the pure player, Net-A-Porter, and she recently began working with the Globe-Trotter label, Héritage label that rides the neo-vintage wave. A partnership that suits her well. FJ Sophie Hulme Emerging Talent Award Accessoires British Fashion Award 2012 Ce prix a précédemment été décerné à Tabitha Simmons, Hussam el Odeh, Holly Fulton et Nicholas Kirkwood. Précisons que si les British Fashion Awards existent depuis 1986, l’idée de saluer un talent émergent en accessoire est récente. Sur 4 de ces nominés, deux assurent aujourd’hui une relève créative. Qu’en sera-t-il de Sophie Hulme ? Originaire du nord de Londres, ses sacs sont une extension de son prêt-à-porter. Un univers empreint de structures militaires, austère mais pas minimal, un air de jeune fille de bonne famille. Des sacs rectilignes – pochettes enveloppes à porter sous le bras, cabas, cartables, mallettes… Des coloris pastel, doux et chauds. Et des plaques en laiton doré au niveau des fermoirs, comme signe identitaire récurrent. Soutenue par les mutimarques de pointe que sont Selfridges, Opening Ceremony, Edition, Joyce, Liberty ou le pure player Net-A-Porter, elle a récemment collaboré avec la marque Globe-Trotter, marque Héritage qui surfe sur le néo vintage. Un partenariat qui lui va bien. C153_P1_29_SOM_NEWS.indd 20 24/02/13 16:58 … (( Charlotte Dellal for Charlotte Olympia WGSN Global Fashion Award 2012 Shoes and Accessories Launched in 2010 by WGSN –research for information, design inspiration and trend studies in the fashion and style industries– the WGSN Awards recognize talented designers who are “inspiring and innovative, expanding limits in fashion.” Perched on platforms, vertiginous heels or new age slippers, Charlotte Olympia shoes have pizzazz, thanks to a dynamic color palette, even in deep winter, they are glamorous (golden soles) with a fresh aesthetic expression. The discreet English designer, Charlotte Dellal, prefers to hide behind her golden spider web, her favorite animal, rather than show up in Hollywood, next to the stars who adore her panther print (one of the label’s classics), like an old-fashioned, glamorous icon. She works with the trendy London scene, such as Matthew Williamson and Temperley London. FJ Showroom Charlotte Olympia: 5 rue de Tilsit 75008 Paris Charlotte Dellal pour Charlotte Olympia WGSN Global Fashion Award 2012 Chaussures et Accessoires Lancés en 2010 par WGSN – recherche d’informations, d’inspiration sur le design et d’études de tendances pour les industries de la mode et du style – les WGSN Awards reconnaissent les talents « inspirants et novateurs, qui savent repousser les limites de la mode ». Montées sur plateformes, talons vertigineux ou encore slippers new age, les chaussures Charlotte Olympia ont du peps, grâce à une palette de couleurs dynamiques même en plein hiver, sont glam (semelles dorées) et fraîches dans leur expression esthétique. Discrète, la créatrice anglaise, Charlotte Dellal, préfère s’abriter derrière sa « toile » d’araignée dorée, son animal fétiche, que de s’afficher sur le parterre d’Hollywood, à côté des stars qui saluent son imprimé panthère (un classique de la marque), tel une icône du glamour rétro. Elle collabore avec la scène londonienne en vogue comme Matthew Wiliamson ou Temperley London. Showroom Charlotte Olympia : 5 rue de Tilsit 75008 Paris B o u t i q u e - S h o w r o o m - 2 , r u e d u P a s d e l a M u l e - 7 5 0 0 3 P a r i s - T é l . + 3 3 ( 0 ) 1 4 4 6 1 4 1 0 2 - w w w. v a l e r i e v a l e n t i n e . f r 21 Atelier - 15, impasse des Primevères - 75011 Paris - Tél. +33 (0)1 43 55 44 45 - Fax +33 (0)1 43 55 45 05 - [email protected] C153_P1_29_SOM_NEWS.indd 21 24/02/13 16:59 Nicholas Kirkwood © S. Delaporte British Fashion Award Accessories 2012 BFC Vogue Designer Fashion Fund 2013 The new Louboutin? He is the prodigy of the London scene’s “darling of the stars” family. He trained at Central Saint Martins School and climbed the ranks before coming in close behind the French designer with the red sole shoes. Like Louboutin, he mingles with stars, except he prefers emerging fashion muses to those from Hollywood who are slightly on their way out…Usually, we don’t like Who’s who lists, but these are some heavyweights…To receive his award, Kirkwood gave his arm to Tallulah Harlech (model and daughter of Lady Amanda Harlech, Karl Lagerfeld’s muse and partner), and Susie Bick (photographer Nick Night’s muse and model). At his feet, actress Andrea Riseborough, Daphné Guinness (who had a style exhibit at the FIT Museum New York) and less elegant but stylish, the singer Rihanna… What about his shoes? They are original, fun, expressive, colorful, mixtures, heeled, ecstatic…Nicholas Kirkwood is part of the generation of gifted British designers such as Gareth Pugh, Jonathan Saunders, Meadham Kirchhoff, Louise Goldin, Erdem…with whom he has partnered, and even designed for Rodarte, Zac Posen and 3.1 Philip Lim… The most demanding buyers are his fans (Dover Street Market, L’Eclaireur, Corso Como, Jeffrey…), he already has 3 flagship stores (London, NY, Hong Kong), and finally, he conjugates glamour and success story with an arty attitude, working for the artist Keith Haring Foundation. In short, he is doing so well that we wonder why we are still talking about him! Because we love Nick Cave, Susie Bick’s husband? Yes!! But also because Nicholas Kirkwood proves that creativity and risk-taking can produce results. QED. FJ Atelier Basfroi: 23 rue Basfroi 75011 Paris Collaboration with Keith Haring Nicholas Kirkwood British Fashion Award Accessoires 2012 BFC Vogue Designer Fashion Fund 2013 22 Le nouveau Louboutin ? Dans la famille « je suis le chouchou des stars », voici un prodige de la scène londonienne. Formé à la St Martins School, il a gravi les échelons avant de talonner de près le Français à la semelle rouge. Comme lui, il flirte avec les étoiles, sauf qu’il préfère les muses émergentes de la scène mode à celles d’Hollywood, un peu sur le départ… D’ordinaire, on n’aime pas les Who’s who, mais là, il y a du lourd… A son bras, donc, pour recevoir son prix, Tallulah Harlech (modèle et fille de Lady Amanda Hralech muse et collaboratrice de Karl Lagerfeld), ou encore Susie Bick (modèle et égérie du photographe Nick Night). A ses pieds, l’actrice Andrea Riseborough, Daphné Guinness (qui a eu droit à une rétrospective sur son style au FIT Museum New York) ou, mois chic mais stylée, la chanteuse Rihanna… Quid de ses chaussures ? Originales, ludiques, expressives, colorées, métissées, talonnées, extatiques… Nicholas Kirkwood fait partie de la génération des stylistes britanniques surdoués tels que Gareth Pugh, Jonathan Saunders, Meadham Kirchhoff, Louise Goldin, Erdem…, avec lesquels il a collaboré, de même qu’il a créé pour Rodarte, Zac Posen ou 3.1 Philip Lim… Les acheteurs les plus exigeants en sont fans (Dover Street Market, L’Eclaireur, Corso Como, Jeffrey…), il possède déjà 3 boutiques en nom propre (Londres, NY, Hong Kong), enfin il conjugue glamour et success story à la sauce arty, en œuvrant pour la fondation de l’artiste Keith Haring. Bref, on se demande pourquoi on parle encore de lui tellement ça roule pour Kirkwood ? ! Parce qu’on adore Nick Cave, le mari de Susie Bick ? Oui !! Mais aussi parce que Nicholas Kirkwood prouve que la créativité et la prise de risques permettent d’obtenir des résultats. CQFD. Atelier Basfroi : 23 rue Basfroi 75011 Paris C153_P1_29_SOM_NEWS.indd 22 24/02/13 17:00 Boutique France / St Germain des Prés 16 rue du Cherche-midi - Paris 6 Taïwan / Sec.4, Jen-ai Road - Taipei Showroom - Le Marais - 5 rue Saint-Claude - Paris 3 Tel. +33 (0)1.42.74.20.20 / [email protected] Sur rendez-vous: +33 (0)6.20.08.31.62 www.karinedupont.com 23 C153_P1_29_SOM_NEWS.indd 23 24/02/13 17:00 } Bo u tiquesShops } Opening Ceremony London version ©Archard Architectura Simple but oh so trendy: that is Humberto Leon and Carol Lim’s motto, the founders for the first European outpost for the US Opening Ceremony concept store that opened last October in London. The pair acted as artistic directors for the shop that is a melting-pot of labels with accessories from the Kenzo home line, as well as Proenza Schouler bags and hair accessories by Jennifer Behr displayed in a neutral setting with recycled-style wood creations by British artist, Faye Toogood. Jewelry is displayed in a case by the register – Vanessa Arizaga and Delfina Deletrez in particular – and shoes – Repetto, Reike Nen, Chloé Sévigny– have a place in the back. The shop is peppered with unusual objects as well as stationery in an area of nearly 700 m2. J. A-G Opening Ceremony : 35 King Street, Covent Garden, London WC2E 8JG, UK. Tel: (+44) 207-836-4978 Opening Ceremony Version Londres Simple mais so branchée : c’est le credo de la première boutique européenne des fondateurs du concept store US Opening Ceremony, Humberto Leon et Carol Lim, ouverte à Londres en octobre dernier. Dans un décor neutre, ponctué de créations en bois façon récup’ de l’artiste british Faye Toogood, un melting-pot de marques s’affiche, avec en accessoires la ligne maison de Kenzo – le duo en est directeur artistique– ainsi que les sacs Proenza Schouler ou les ornements de cheveux Jennifer Behr. Les bijoux – Venessa Arizaga et Delfina Deletrez notamment – sont dans une vitrine à la caisse et les chaussures – Repetto, Reike Nen, Chloé Sévigny – ont leur espace au fond. Des présentoirs avec des objets décalés ou de la papeterie égaient la boutique de près de 700 m2. Opening Ceremony : 35 King Street, Covent Garden, London WC2E 8JG - UK. Tél : (+44) 207-836-4978 Jonas Bowman A two-headed talent While one sculpts the material, (ebony, coral, mother of pearl), the other has already decided what it will become. Jonas and Lizzie design and work their jewelry with four hands to create an original work of art. Located in their boutique workshop in the heart of the Marais district, the tandem uses their inspirations to take us back to old-time celebrations with its Charleston collection of 925 silver and silver-gilt or with its architectural constructions like the Symbiose rings. A signature with a strong personality! LC Jonas Bowman 77 rue Charlot 75003 Paris. Tel : +33 (0)6 26 39 80 51 & +33 (0)6 81 66 93 78 24 Jonas Bowman Un talent à deux têtes Quand l’un taille la matière (ébène, corail, nacre), l’autre en a déjà trouvé sa finalité. Jonas et Lizzie conçoivent et travaillent à quatre mains leurs bijoux comme la création d’une œuvre originale. Installé depuis décembre dernier dans leur atelier boutique, au cœur du Marais, le tandem nous transporte au gré de ses inspirations dans les fastes du passé avec sa collection Charleston d’argent 925 et vermeil ou dans ses constructions architecturales, comme en témoigne le montage de bagues Symbiose. Une signature à forte personnalité ! Jonas Bowman : 77 rue Charlot, 75003 Paris Tél : +33 (0)6 26 39 80 51 et +33 (0)6 81 66 93 78 C153_P1_29_SOM_NEWS.indd 24 24/02/13 17:01 Level Shoe District The multi-brand temple for shoes Last October, with its retail experience in the Middle East in over 450 stores, the Chalhoub Group launched a concept store called Level Shoe District, entirely dedicated to men and women’s footwear. It is located in the Dubai Mall with 9,000 m2 of floor space, and 4 multi-brand areas ((Women’s designer and contemporary, Men’s and Trend), managed by 3 buyers, for more than 250 luxury signatures (Chanel, Fendi, Gucci, Prada…) or Designer labels (Michel Vivien, Del Toro…) including 60 that are in exclusive distribution for the region. The interior design for this luxurious metropolis is the fruit of a partnership between the Shed Agency and the United Visual Artist (UVA) group, both based in London. LC Level Shoe District: Dubai Mall, Ground Floor, Dubai Level Shoe District Le temple multimarques de la chaussure Fort de son expertise dans la vente au détail au Moyen-Orient avec plus de 450 points de vente, le groupe Chalhoub a inauguré, en octobre dernier, un concept store, nommé Level Shoe District, entièrement dédié à la chaussure homme et femme. Situés dans le Dubai Mall, sur 9 000 m2, les 4 espaces multimarques (Designer Femme, Femme contemporaine, Homme et Tendances), gérés par 3 acheteurs, présentent plus de 15 000 modèles, plus de 250 signatures estampillées Luxe (Chanel, Fendi, Gucci, Prada…) ou Créateur (Michel Vivien, Del Toro…), dont 60 sont distribuées en exclusivité dans la région. « Le service client et l’expérience shopping étaient au Cœur de notre réflexion. L’enjeu était de concevoir une expérience sensorielle unique », explique Linton Crockford-Moore, directeur artistique. Le design de cette métropole du luxe est le fruit d’une collaboration entre l’agence Shed et le collectif d’art et de design United Visual Artist (UVA), entreprises toutes les deux basées à Londres. Level Shoe District : Dubai Mall, rez-de-chaussée, Dubai Fred Segal seeking to conquer the Japanese archipelago In September 2013, Fred Segal will open in Japan, a first for the Melrose Avenue concept store outside of America. Sandow, owner of Fred Segal, partners with Mark Styler, a major player in fashion import and distribution, and with Mitsubishi Corp Fashion, who will manufacture products for the Japanese market. The first shop in Tokyo, with a sales area of 10,000 m2, will offer products that are more eclectic than those in the Los Angeles shop, with only 20% of products labeled Fred Segal. The remaining 4/5 will be designer labels, with a special place for young talent. Other openings should follow, including a shop-in-shop sub-category in luxury department stores. Japan is definitely a bridge to the Asian market, and the Sandow group announced its intention of opening shops in Korea and China. SC Fred Segal à la conquête de l’archipel japonais 25 Septembre 2013 verra l’implantation de Fred Segal au Japon, une première en dehors du territoire américain pour le concept store de Melrose Avenue. Sandow, le propriétaire de Fred Segal, s’est allié à Mark Styler, un acteur majeur dans l’importation et la distribution de marques de mode, et avec Mitsubishi Corp Fashion, qui fabriquera les produits destinés au marché japonais. L’offre de la première boutique, à Tokyo, sur 10 000 m2, devrait être encore plus éclectique que dans celle de Los Angeles, avec seulement 20 % des produits estampillés Fred Segal. Les 4/5 restants seront des marques de designers, avec une place particulière aux jeunes talents. D’autres ouvertures devraient suivre, y compris sous forme de shopin-shop dans des grands magasins de luxe. Le Japon est sans doute une tête de pont pour le marché asiatique, le groupe Sandow annonçant son intention de s’implanter en Corée et en Chine. C153_P1_29_SOM_NEWS.indd 25 24/02/13 17:02 Le sept cinq dedicated to Parisian designers ’’ Audrey Gallier and Lorna Moquet partnered to set up their project. The 100% made in Paris concept store opened in November 2012: the shop only carries Parisian designers for fashion accessories, decoration and stationery. That is why the name, “Sept Cinq” (75 comes from the postal code for Paris). Some of the designers: Archibald, Krouk Madame, les Petites Yaya, Adeli Paris, Indie, among others. “Paris is full of talented designers, but few shops provide them with good visibility. We decided to gather them together in the same place,” points out Audrey Gallier. There are three large areas that share 60 m2: the first is dedicated to fashion accessories and decoration, the second to jewelry in a boudoir atmosphere and the third is a tea room. Everything is decorated according to the dominant floor color scheme. “We made a wonderful discovery when we moved in: there was a beautiful cement tile carpet with cubic patterns. That determined our interior arrangement.” NR Le sept cinq : 54 rue Notre Dame de Laurette 75009 Paris. Tel: +33 (0)9 83 55 05 95 Le sept cinq se consacre aux créateurs parisiens Audrey Gaier et Lorna Moquet se sont associées pour mettre en œuvre leur projet. Ouvert en novembre 2012, ce concept store s’illustre par une singularité : ne présenter que des créateurs parisiens dans le domaine de l’accessoire de mode, de la décoration et de la papeterie. D’où le nom sept cinq. Sont ainsi représentées les créations de : Archibald, Krouk Madame, les Petites Yaya, Adeli Paris, Indie etc. « Paris regorge de créateurs talentueux, mais peu de boutiques leur offrent une vraie visibilité. Nous avons donc cherché à les réunir dans un même lieu », souligne Audrey Gaier. Sur 60 m2, trois grands espaces cohabitent, le premier est dédié aux accessoires de mode et à la déco, le second aux bijoux dans un esprit boudoir et le troisième au bar-salon de thé. Le tout habillé dans les dominantes de couleurs du tapis. « Nous avons fait une découverte en entrant dans les lieux : sous la moquette dormait un magnifique tapis carreaux de ciment avec des motifs cubiques. C’est lui qui a déterminé tout notre aménagement intérieur ». Le sept cinq : 54 rue Notre Dame de Laurette, 75009 Paris. Tél: +33 (0)9 83 55 05 95 www.lacontrie.com Quid for trade shows at Porte de Versailles in January ? Marie Chantal Khelfa from Joyce: “I think that the new dates are good, but I have to admit that I was a bit lost, there was a lot of confusion. It is obvious that the second session is the most important one for Joyce. However, it is always interesting to come to the first one because you discover new designers that are not always present in March and I admit that I found some favorites for men and jewelry.” NR Quid des salons de la Porte de Versailles en janvier ? Marie Chantal Khelfa de Joyce : « J’ai trouvé très bien cette nouvelle répartition, mais j’avoue m’être perdue, il y régnait une certaine confusion. Il est évident que le plus important pour Joyce demeure la deuxième session. Mais sur la première, il est toujours intéressant d’y venir, car l’on découvre de nouveaux créateurs qui ne sont pas forcément présents en mars et j’avoue avoir eu des coups de cœur sur l’homme et le bijou ». American success 26 laContrie’s leather goods workshop boutique was launched in the United States. The New York Times and New York website, Urban Daddy, have just written praiseful articles about Edwina de Charrette de La Contrie, the designer, emphasizing the fact that the online shop has opened, enabling foreign customers to order made-to-measure bags crafted in the Parisian workshop online. The laContrie concept has been increasingly successful since it was founded in 2011. It allows the customer to create the bag that suits her/him among a selection of models, leathers, colors and linings. Edwina de Charrette de La Contrie also puts her skills to work for other concept stores, such as Colette in Paris, for whom she has already designed a capsule collection of small leather goods accessories. ID www.lacontrie.com Succès américain L’atelier et boutique de maroquinerie laContrie fait une percée aux Etats-Unis. Le New York Times et le site new-yorkais Urban Daddy viennent de dédier des articles élogieux à la créatrice des lieux, Edwina de Charrette de La Contrie, en soulignant l’ouverture de la boutique en ligne, qui permet aux clients étrangers de passer commande sur internet et d’acquérir un sac réalisé sur mesure dans l’atelier parisien. Depuis 2011, le concept laContrie rencontre ainsi un succès grandissant en laissant au client l’opportunité de réaliser un sac à son goût, parmi une sélection de modèles puis de cuirs, de couleurs et de doublures. Edwina de Charrette de La Contrie, met également son savoir-faire au service de concept stores tel que Colette à Paris, avec lequel elle a déjà réalisé une collection capsule. C153_P1_29_SOM_NEWS.indd 26 ’ ’ 24/02/13 17:02 w w w. f a l i e r o s a r t i . c o m C153_P1_29_SOM_NEWS.indd 27 24/02/13 17:02 www. covetchic.com 100 % accessories Jewelry, scarves, hats, pantyhose/headbands, pouches and bags… The website focuses on accessories with the desire to introduce unusual names and to offer “luxury that is both aware, committed to fair-trade and united.” The two founding sisters, Ismahane and Wadia say: “All objects that are offered for sale are hand-made. Some of our designers are even involved in fair-trade for accessory creation as well as for the materials that are used to make them.” On the program: Iosseliani, Meli Melo, Erickson Beamon, La Lueur de l’Aube… among the most famous. In addition to the internet store, a “market place” type journal adds written content to the sales offer. FJ www. covetchic.com 100 % accessoires Bijoux, foulards, chapeaux, collants/bandeaux, pochettes et sacs… Ce site se concentre sur l’accessoire avec la volonté de faire émerger des noms inédits et de proposer « un luxe à la fois conscient, équitable et solidaire ». Dixit les deux sœurs fondatrices, Ismahane et Wadia : « Tous les objets proposés à la vente sont faits main. Certains de nos créateurs sont même engagés dans une démarche équitable, dans la conception des accessoires comme dans les matériaux qui les composent ». Au programme : Iosseliani, Meli Melo, Erickson Beamon, La Lueur de l’Aube… pour les plus connus. En plus du site de vente, un journal façon « market place » apporte un contenu rédactionnel à l’offre commerciale. www.tiaelo.com Emerging designers New York / Paris “Tiaelo would like to show a personal, intelligent and sexy fashion expression.” Special mention for this website, supported by Katia Paulin and D’Angelo Thompson for his astute “eye”, meaning his aesthetic integrity, the quality and originality of his product selection. Some selections: “Gun metal” rings by Veronica Moore; Afro-punk bags or nomad bags by Thulare Monareng; suede and alligator holsters painted by Mel Star & Anton Leather. FJ www.tiaelo.com Designers émergents New York / Paris « Tiaelo a le souhait de montrer une expression mode personnelle, intelligente et sexy ». Mention spéciale à ce site, défendu par Katia Paulin et D’Angelo Thompson, pour son « œil » avisé, c’est-à-dire son exigence esthétique, la qualité et l’originalité de sa sélection produits. Exemples choisis : les bagues « Gun metal » de Veronica Moore ; les afro punk bag ou sacs nomades de Thulare Monareng ; les holsters en daim et alligator peints de Mel Star & Anton Leather. www.soubis.com The alliance of fashion and design The website was launched within a strictly professional framework in June 2011. The opening to the general public and abroad became official at the end of January 2013. Soubis.com selected more than 50 craftsmen & designers, meaning more than 500 “High Craftsmanship” accessories, garments, decorative objects and furniture that may be customized upon request. Soubis desires to “offer a new consumer model and more responsible distribution to ensure longevity of the “High Craftsmanship” market. The original research motor categorizes selections according to skills (rather than according to products) - Milliner, Embroiderer, Finisher, Goldsmithing… - and training - Ecole Nationale des Arts Décoratifs, Olivier de Serres… FJ 28 www.soubis.com L’alliance de la mode et du design Ce site a été lancé dans un cadre strictement professionnel en juin 2011. Son ouverture au grand public à l’international est officielle depuis fin janvier 2013. Soubis.com a sélectionné plus de 50 artisans & créateurs, soit plus de 500 accessoires, vêtements, objets de décoration et meubles de « Haute Façon », qui sont personnalisables à la demande. Soubis a la volonté de « proposer un nouveau modèle de consommation et de distribution plus responsable, pour pérenniser le marché de la Haute Façon ». Le moteur de recherche est original avec une sélection par « savoir-faire » (plutôt que par produits) – Modiste, Brodeur, Ennoblisseur, Orfèvrerie… – et formation – Ecole Nationale des Arts Décoratifs, Olivier de Serres… C153_P1_29_SOM_NEWS.indd 28 25/02/13 13:36 29 C153_P1_29_SOM_NEWS.indd 29 24/02/13 17:02 30 Original illustration C153_P30_33_UNIVERS_MAISON LANVIN.indd 30 24/02/13 16:54 Maison Lanvin Emotion as a way of life L’émotion comme art de vivre Interview / Propos recueillis by Catherine Örmen Lanvin is the oldest Parisian fashion house that is still in operation. The house has another specificity: it remains independent while carrying on a legacy where the key word is “emotion”. The founder of the house, Jeanne Lanvin, was extraordinarily successful between the two world wars. Her style, her innovations, her love for her daughter and her relationships with artists left permanent marks on her successors… Lanvin est la plus ancienne des maisons parisiennes encore en activité. Particularités supplémentaires, elle demeure indépendante, tout en portant haut un héritage où le maître mot est « émotion ». La fondatrice de cette maison, Jeanne Lanvin, connut un extraordinaire succès durant l’entre-deux-guerres. Son style, ses innovations, son amour pour sa fille et les rapports qu’elle entretenait avec les artistes, ont laissé à ses successeurs des traces indélébiles… Jeanne Lanvin was born in 1867 and became an apprentice for a Parisian milliner when she was 16. She opened her own business in 1893 at 22 rue du Faubourg-St-Honoré. She became famous for her hats that she designed using combinations of materials. Her only daughter, Marguerite, was born in 1897. Jeanne Lanvin created porcelain headed ragdolls for her daughter and dressed them in exquisitely refined ribbons and laces. As a doting mother, she dressed her child as well. Very quickly, she was also dressing Marquerite’s little friends. After being a milliner, Jeanne Lanvin officially became a designer for children’s apparel in 1908 and people were already asking her to design clothes for adults…That is how the Lanvin House entered the exclusive domain of haute couture. More than the bows, ribbons and beads that adorned her garments, it was her «stylish dresses» that made the House famous beginning with World War I because while they evoked the splendor of the 18th century, the dresses still preserved young girls’ modesty. A chaste boat neck collar, a long bodice, dropped-waist with an ample skirt, pleated on the hips defined an emblematic silhouette that was C153_P30_33_UNIVERS_MAISON LANVIN.indd 31 Entrée en apprentissage à 16 ans chez une modiste parisienne, Jeanne Lanvin, qui naquit en 1867, s’installe à son compte en 1893, au 22 rue du Faubourg-St-Honoré. Ses chapeaux, créés en mélangeant les matières, lui confèrent sa renommée. Sa fille unique, Marguerite, naît en 1897. Jeanne Lanvin imagine pour elle des poupées de chiffon à tête de porcelaine, qu’elle pare de rubans et de dentelles d’un raffinement exquis. En mère attentive, elle habille son enfant. Mais bien vite aussi, elle habillera les petites amies de Marguerite. De modiste qu’elle était, Jeanne Lanvin devient donc, officiellement, en 1908, créatrice de modes enfantines, tandis qu’on lui réclame déjà des modèles pour adultes… Et c’est ainsi que la Maison Lanvin entre de plain-pied dans le pré carré des grands couturiers. 31 Plus encore que les nœuds, les rubans et les perles qui ornent ses vêtements, ce sont ses « robes de style » qui rendent cette Maison célèbre dès la Première Guerre mondiale car, tout en évoquant les fastes du XVIIIe siècle, elles savent préserver la pudeur des jeunes filles. Chaste encolure bateau, buste long, taille basse d’où part une 24/02/13 16:54 Original illustration made in airy tulles, shimmering lamés or spider web laces in unique colors. The seamstress was fascinated by the lapis-lazuli blue used by Fra Angelico, and in 1923, went so far as to open her own dye factory in Nanterre to obtain the special colors that she wanted, the famous “Lanvin blue”, the Velasquez green or “Polignac” pink, in tribute to her daughter who married the Count Jean de Polignac. 32 Lanvin clothing is precious, lightweight, and comfortable because the designer attached great importance to invisible, meticulous, impeccable trimmings and finishes. History and folklore provided her with an exhaustless repertory of inspiration. Her embroideries reflect this inspiration: they are delicate, subtle, favoring beads, glitter, tubes and sequins used to create chest pieces or decorative cuffs, and more rarely as an all over treatment. During the 1930s, shapes became simpler, shoulders were bared and luxurious silk dresses were cut on the bias. Embroidery was used on necklines or to enhance the structure of dresses made with cutouts and geometric inlays that played with the fabric warp, alternating mat and shiny surfaces - a specialty from the Lanvin workshops that employed up to 1,200 people! Marguerite, renamed Marie-Blanche by her husband, became a musician and throughout her lifetime, she was Jeanne Lanvin’s muse, model and ambassador. The House logo represents their love. The illustrator, Paul Iribe, took inspiration from a touching photograph from 1907 where the mother and daughter were getting ready to leave for a costume ball. He made a stylized drawing immortalizing the tender moment. The drawing was used by the architect C153_P30_33_UNIVERS_MAISON LANVIN.indd 32 Embroderies jupe ample, froncée sur les hanches, définissent une silhouette emblématique qui se déclinera dans des tulles vaporeux, des lamés scintillants ou des dentelles arachnéennes aux couleurs singulières. La couturière, fascinée par le bleu lapis-lazuli de Fra Angelico, ira jusqu’à ouvrir en 1923, sa propre usine de teinture à Nanterre, pour obtenir les couleurs si particulières qu’elle désire, le fameux « bleu Lanvin », le vert Velasquez ou le rose « Polignac », en hommage à sa fille, qui a épousé le comte Jean de Polignac. Les vêtements de Lanvin sont précieux, légers, confortables, car la créatrice attache une grande importance à l’invisible, aux finitions méticuleuses, impeccables. L’histoire et le folklore lui offrent un répertoire inépuisable. Ses broderies en témoignent : délicates, subtiles, privilégiant perles, paillettes, tubes et sequins, elles forment des plastrons ou ornent le bas des manches, et plus rarement, sont traitées en « all-over ». Au cours des années 1930, les formes s’épurent, les épaules se dégagent et les robes se taillent dans le biais de soieries luxueuses. Les broderies bordent un décolleté ou soulignent l’architecture de robes faites de découpes et d’incrustations géométriques, qui jouent avec les sens des tissus et alternent mat et brillant – une spécialité des ateliers Lanvin, qui emploient alors jusqu’à 1 200 personnes ! Marguerite, rebaptisée Marie-Blanche par son époux, sera musicienne et pendant toute sa vie, muse, modèle et ambassadrice de Jeanne Lanvin. De cet amour est né le logo de la Maison. L’illustrateur Paul Iribe s’inspirant d’une émouvante photographie de 1907, où mère et fille 24/02/13 16:54 Jeanne and her daughter going to a costumed ball and decorator, Armand-Albert Rateau and it became the House emblem that was first used on the bottle for Lanvin’s most famous fragrance, Arpège, launched in 1927. It became a planetary success! Jeanne Lanvin continued working with Armand-Albert Rateau, asking him to decorate her Parisian apartment (the bedroom and bathroom are now conserved in the Museum of Decorative Arts), her house in Vésinet and her shop, before they both worked on the decoration of the Daunou Theater. As a forerunner, Lanvin opened a department dedicated to decoration in 1920, contributing to the success of the Art Déco movement. Early on, this passion accompanied Lanvin’s diversified activities: “Lanvin Sport” opened in 1923 for sportsminded, active women. At the same time, Lanvin opened subsidiary shops in all of the leading fashion capitals. Lanvin was to open a men’s department in 1926, with its own dedicated shop. The talented, discreet, cultivated woman who was also a remarkable businesswoman, brought more than fashion to the world, she invented a genuine way of life. Her own life ended quietly at the age of eighty in 1946. Catherine Örmen, fashion historian. Un siècle de Mode, Editions Larousse, 2012. C153_P30_33_UNIVERS_MAISON LANVIN.indd 33 Impression Art Deco s’apprêtaient à partir pour un bal costumé, a livré un dessin au trait cursif qui stylise cette immense tendresse. Repris par l’architecte et décorateur Armand-Albert Rateau, ce dessin deviendra l’emblème de la Maison et il ornera le plus célèbre des parfums de Lanvin, Arpège, lancé en 1927. Un succès planétaire ! Poursuivant sa collaboration avec Armand-Albert Rateau, Jeanne Lanvin lui confie la décoration de son appartement parisien (dont la chambre à coucher et la salle de bains sont aujourd’hui conservées au musée des Arts Décoratifs), de sa maison du Vésinet et de sa boutique, avant qu’ensemble, ils ne travaillent au décor du théâtre Daunou. Précurseur, Lanvin ouvre dès 1920, un département voué à la décoration, contribuant ainsi au triomphe de l’Art Déco. Cette passion va de pair avec une diversification très précoce de ses activités : « Lanvin Sport » ouvre en 1923, pour les garçonnes qui mènent une vie trépidante. Simultanément, des succursales s’implantent dans toutes les villes où la mode compte. Lanvin ouvrira encore en 1926 un département Homme, qui sera doublé d’une boutique. Ainsi, plus qu’une mode, c’est un véritable art de vivre qu’impose cette femme talentueuse, discrète, cultivée, qui fut aussi une remarquable femme d’affaires. Sa vie s’est arrêtée paisiblement dans sa quatre-vingtième année, en 1946. 33 24/02/13 16:55 Interview Once upon a time… Alber Elbaz Il était une fois… Alber Elbaz Interview by / Propos recueillis par Florence Julienne Artistic director for the Lanvin House since September 2001, Alber Elbaz knew how to impose his style with finesse, poetry, independence and humor. At a time when accessories have become essential, he shares with us his experience in the art of creating a link between a ready-to-wear collection and accessories. An exclusive interview for C+ Fashion Week Paris. Directeur artistique de la Maison Lanvin depuis septembre 2001, Alber Elbaz a su imposer son style toute en finesse, poésie, indépendance et humour. A l’heure où les accessoires sont devenus capitaux, il nous explique comment créer du lien entre une collection prêt-à-porter et les accessoires. Une exclusivité C+ Fashion Week Paris. How do you fit into modernity? The Lanvin House’s style codes are extremely feminine, but more abstract than other houses. The look, the femininity and above all, the desire and emotion which express modernity to me, had to be adapted to our current era. Finally, the Lanvin legacy gives me extraordinary freedom and that is the most important code! Today the Lanvin woman is the daughter, the mother, the woman. She is more of a strong woman rather than a powerful woman, but most of all, she is a free woman. 34 What is the red cord that links Lanvin’s ready-to-wear to the House accessories? When I design a collection, I start with a blank page. Then comes a word, an image, and a story comes from the word. For accessories, the same process repeats itself, but I have to translate the words into jewelry, bags and shoes. We tried to give an identity using fabrics, grosgrains, satins, and only after did we think of bags, but designed with the same materials. Then jewelry became important, necklaces made of beads and tulle. A piece of jewelry is a symbol, an indestructible value compared to the fragility of life and even more, it is an emotion, the greatest token of love. We also designed an increasing number of shoes, in brocade, jersey, flannel, and it all turned into its own universe. If I want a woman to shine, then her jewelry will be diamonds, rhinestones. Everything inspires me; I am permeable to life around me. When I arrived at Lanvin, for the first collection we did not have shoes for the fittings. The model was barefoot. That image stuck. Then, when the show came, I wanted the models to C153_P34_35_UNIVERS ITW ELBAZ.indd 34 Comment vous inscrivez-vous dans notre époque ? Les codes stylistiques de la Maison Lanvin sont extrêmement féminins, mais abstraits. Ce qu’il fallait adapter à l’époque actuelle, c’est l’allure, la féminité et, plus que tout, le désir et l’émotion, qui expriment, pour moi, la modernité. Finalement, cet héritage Lanvin laisse une extraordinaire liberté et c’est le plus grand code ! Aujourd’hui, la femme Lanvin c’est la fille, c’est la mère, c’est la femme. C’est beaucoup plus une femme forte que de pouvoir. C’est avant tout une femme libre. Quel fil rouge relie le prêt-à-porter Lanvin aux accessoires de la Maison ? Au début d’une collection, je commence avec une page blanche. Puis vient un mot, une image, et de ce mot découle une histoire. Pour les accessoires, c’est ce même processus, mais je dois traduire ces mots en bijoux, en sacs et en chaussures. Nous avons essayé de donner une identité avec les tissus, les gros-grains, les satins, les rubans et, après seulement, nous avons pensé à des sacs, mais conçus dans les mêmes matériaux. Et puis les bijoux ont pris beaucoup d’importance, les colliers de perles et de tulle. Un bijou est un symbole, une valeur indestructible devant la fragilité de la vie et plus encore, c’est une émotion, la plus grande preuve d’amour. Nous avons fait aussi de plus en plus de chaussures, en brocart, en jersey, en flanelle, et tout cela s’est transformé en un véritable univers. Si je veux une femme qui brille, alors les bijoux seront des diamants, des 24/02/13 16:55 wear shoes that could not be seen, as if they were not wearing any. So we opted for nude-colored ballerina flats. That added a special look that went well with the entire collection, and we decided to create the Lanvin ballerina slipper. Today, it has become one of the House’s timeless pieces. Then accessories became more important, they grew with collections. For me, each one has a special meaning. For another collection I wanted a woman who could walk fast in heels, as if she had a car in the place of feet…That sparked the creation of a cone-shaped heel, curved in to give an aerodynamic look. What role do accessories play in the ready-to-wear collection? They are part of the Lanvin story, they accompany clothing. But today, they also have their own story, like members of the same family that live together. It is always a special moment for me when I discover them, only one week before the show. During the entire preparation, we work with models, but nothing tangible. The biggest problem with accessories is that the workshops are not on location, unlike ready-to-wear. So it is very difficult to establish a direct conversation with the craftsmen. There are more technical constraints than for clothing, which makes it difficult to have pieces manufactured according to particular specifications. How do you introduce the humor and lightheartedness that are intrinsic to your personality? I don’t work with marketing studies but with intuition. I look around me a lot; it’s a job for a voyeur. You don’t try to be humorous; you don’t force yourself to be funny. There are intuitive, instantaneous moments. When I danced with the models during the advertising campaign, it was because there was a relaxed atmosphere on the set. Then Steven Meisel decided to keep the image for the film. We used Skype in a campaign because it is part of life today. How do your windows reflect Lanvin’s soul? The windows are dressed according to the mood of a moment, a collection, current events, current trends. If the times are sad, we need some fantasy so I will use color. If things are happy, then I will add even more colors. How do you expect accessories to change? I don’t like rules; they are an obstacle to creation. But I think that we are heading toward a fashion for bags. The most difficult is to know which kind of bags. Because our role as a designer is to find solutions for women’s and men’s needs. You have to make a big bag because people need to carry their whole life with them. But on the other hand, a small minaudiere may be sufficient because all that people need today is a Smartphone. Big, little, it’s just a question of contradictions, of extremes. I think that accessories cannot replace a garment, they only accompany a silhouette. What is your motor? I am bulimic for love. I can only work with people that I love and especially…who love me back! Love calls for love. When you love someone, you always receive love in return. strass. Tout m’inspire, je suis perméable à toute la vie qui m’entoure. Quand je suis arrivé chez Lanvin, pour la première collection nous n’avions pas de chaussures pendant les essayages. La mannequin était pieds nus. L’image est restée. Alors quand le défilé est arrivé, j’ai voulu que toutes chaussent des souliers qui ne se voient pas, comme si elles n’en portaient pas. Nous avons donc opté pour des ballerines couleur chair. Cela a donné une certaine allure, qui allait bien à toute la collection, et nous avons ainsi décidé de créer la ballerine Lanvin. Aujourd’hui, elle est devenue un intemporel de la Maison. Puis les accessoires ont pris plus de place, ils ont grandi avec les lignes de vêtements. Et pour moi, ils ont chacun une signification. Pour une autre collection, je voulais une femme qui marche vite avec ses talons, comme une voiture à la place des pieds… Cela a donné naissance à un talon en forme de cône, incurvé pour donner une allure aérodynamique. Quel rôle jouent les accessoires dans la collection prêtà-porter ? Ils accompagnent les vêtements, mais aujourd’hui ils ont aussi leur propre histoire, comme les membres d’une même famille. C’est pour moi toujours un moment spécial de les découvrir, seulement une semaine avant le défilé. Pendant toute la préparation, nous travaillons sur des maquettes, mais rien de concret. La grande difficulté avec les accessoires c’est que les ateliers ne sont pas sur place, contrairement au prêt-à-porter. Il m’est alors très difficile d’entretenir un dialogue direct avec les artisans. Il y a plus de contraintes techniques que dans les vêtements, ce qui rend difficile d’appliquer des exigences particulières. Comment introduisez-vous l’humour et la légèreté, propres à votre personnalité ? Je ne travaille pas avec des études marketing, mais à l’intuition. Je regarde beaucoup autour de moi, c’est un travail de voyeurisme. On ne cherche pas à faire de l’humour, on ne se force pas à être drôle. Ce sont des moments intuitifs, instantanés. Quand j’ai dansé sur la campagne de pub avec les mannequins, c’était parce que l’ambiance sur le plateau était détendue. Ensuite Steven Meisel a décidé de garder cette image pour le film. Pour la campagne avec Skype, c’est parce que cela s’inscrit dans la vie d’aujourd’hui. En quoi les vitrines que vous réalisez reflète-t-elle l’âme de Lanvin ? Les vitrines se font selon l’humeur du moment, de la collection, de l’actualité, de l’air du temps. Si les choses sont tristes, on a besoin de fantaisie donc je vais mettre de la couleur. Si les choses sont gaies, on va mettre encore plus de couleurs. Comment voyez-vous le monde des accessoires évoluer ? Je n’aime pas les règles, c’est un obstacle à la création. Mais je crois qu’on se redirige vers une mode du sac. Le plus difficile est de trouver vers quel genre de sacs ? Parce que mon rôle, en tant que créateur, est de trouver des solutions pour les besoins des femmes et des hommes. Il faut faire un grand sac parce qu’elles doivent porter dedans toute leur vie. Mais, d’un autre côté, une petite minaudière peut suffire, car tout ce qu’ont les gens aujourd’hui, c’est un smartphone. Grand, petit, ce n’est qu’une question de contradictions, d’extrême. Je pense que les accessoires ne peuvent pas remplacer un vêtement, ils ne font qu’accompagner la silhouette. 35 Quel est votre moteur ? Je suis un boulimique d’amour. Je ne peux travailler qu’avec des gens que j’aime, et surtout… qui m’aiment ! L’amour apporte l’amour. Quand on aime, on reçoit forcément de l’amour en retour. C153_P34_35_UNIVERS ITW ELBAZ.indd 35 24/02/13 16:55 From Jeanne Lanvin to Alber Elbaz… Years go by, codes remain the same Les années passent, les codes restent Interview by / Propos recueillis par Claire Derville The Arpège minaudiere, the Happy bag, the Partition pouch are three contemporary creations by Alber Elbaz who is inspired by the legacy that Jeanne Lanvin, from the passionate relationship that she had with her daughter, to her love for Art Déco, her interest in music and her gift for drawing. The current artistic director identified the codes, incorporating and changing them to continue writing the story. We asked four people to crack Lanvin’s DNA code for us. A trip back in time…to discover timelessness. La minaudière Arpège, le sac Happy et la pochette Partition sont trois créations contemporaines d’Alber Elbaz qui puisent dans l’héritage laissé par Jeanne Lanvin, depuis la relation passionnelle qui la liait à sa fille, en passant par son goût pour l’Art Déco, son intérêt pour la musique et son don pour le dessin. Autant de codes que le directeur artistique actuel a su transformer pour écrire la suite de l’histoire. Nous avons demandé à quatre personnalités de décrypter, pour nous, l’ADN de Lanvin. Un voyage dans le temps… à la découverte de l’intemporalité. 36 The legacy of drawing L’héritage du dessin Frédéric Godart, sociologist and professor at INSEAD Frédéric Godart, sociologue et professeur à l’INSEAD “Jeanne Lanvin was known for being quite modest. Like her, Alber Elbaz constantly makes fun of himself. Also like her, he has a gift for drawing. Drawing has always been a central idea at Lanvin. It places the designer at the center of his/her team, but also gives the head seamstress, as well as all the other seamstresses who will work on the garment, a large share of participation in the interpretation of the design. Like Jeanne Lanvin, Alber Elbaz does not act like a dictator when he manages. He is known for having trained excellent designers and for being open to discussion. Thanks to drawing, Lanvin has maintained a strong tie with Art, and remains a friendly label with rich, yet elegant aesthetics which may be interpreted on several different levels. Like Jeanne Lanvin, who loved color but above all, adored black, Elbaz constantly manages a good balance. For example the Happy bag: it starts with a simple base to which colorful touches and whimsical details are added. Lanvin designs are never cheesy, even after five years.” FRÉDÉRIC GODART, Penser la mode, éd. IFM/Regard, 2011 and Fashion Sociologist, éd. La Découverte, 2010 C153_P36_39_UNIVERS_SACS HERITAGES.indd 36 « Jeanne Lanvin était connue pour être assez modeste. Comme elle, Alber Elbaz se moque de lui-même en permanence. Et comme elle, il est très doué pour le dessin. La notion de dessin a toujours été centrale chez Lanvin. Elle permet de placer le designer au centre de son équipe, mais aussi de donner à la première d’atelier et à toutes les petites mains, qui se pencheront sur le vêtement, une large part d’interprétation. Comme Jeanne Lanvin, Alber Elbaz ne dirige pas de façon dictatoriale. Il est connu pour former d’excellents designers et être ouvert à la discussion. Grâce au dessin, Lanvin a su garder un lien très fort avec l’Art, et rester une marque sympathique, à l’esthétique riche mais sobre, qui offre plusieurs niveaux de lectures. Comme Jeanne Lanvin, qui aimait la couleur mais adorait le noir par-dessus tout, Elbaz manie l’équilibre en permanence. Prenez le sac Happy, par exemple : il part d’une base simple, sur laquelle sont rajoutées des touches de couleurs et des détails fantaisistes. Les créations de Lanvin ne sont jamais kitsch, même au bout de cinq ans. » 24/02/13 17:18 Partition The legacy of Art Déco The legacy of Art Déco L’héritage Art Déco Pamela Golbin, Head curator for contemporary fashion collections at the Museum of Decorative Arts in Paris Pamela Golbin, Conservatrice générale des collections contemporaines de mode au musée des Arts Décoratifs de Paris ©J. Valle “Starting with the post-war period, Jeanne Lanvin worked with Rateau and opened her universe to the stylistic movement that became known as “Art Déco” after the 1925 Paris Exhibition. With her creations, she contributed to write the vocabulary for fashion for fashion as well as decoration. Handbags from the 20s have nothing in common with today’s bags: at the time, women did not carry a lot of things in their bags. They carried a handkerchief, that’s all, and it was kept in a pouch during the day or a minaudiere in the evening. It wasn’t until after Word War II when women began carrying large shoulder bags. The Partition bag is one of Alber Elbaz’s works for the Lanvin House with a contemporary design. He so successful as artistic director because he succeeds in giving life to the House’s rich legacy in a definitely modern universe.” C153_P36_39_UNIVERS_SACS HERITAGES.indd 37 « Dès 1920, à travers sa collaboration avec Armand-Albert Rateau, Jeanne Lanvin a ouvert son univers au mouvement stylistique qui deviendra connu après l’exposition de 1925 sous le nom d’« Art Déco ». Avec ses créations, elle a contribué à en écrire le vocabulaire aussi bien dans la mode que dans la décoration. Les sacs des années 20 n’avaient ni la forme ni la fonctionnalité de ceux d’aujourd’hui. A l’époque, les femmes n’avaient besoin que du strict minimum, une petite pochette le jour ou une minaudière le soir dans lesquelles elles glissaient un mouchoir et quelques billets doux. C’est seulement après la Deuxième Guerre mondiale que les grandes besaces ont vu le jour, car les femmes avaient besoin par nécessité de se déplacer avec leurs affaires. Le sac Partition s’inscrit dans le travail d’Alber Elbaz pour la Maison Lanvin pour laquelle il signe une vraie création contemporaine. Si son succès en tant que directeur artistique est tel, c’est justement parce qu’il a réussi à redonner vie à un riche héritage l’inscrivant dans un univers résolument moderne. » 37 25/02/13 13:40 Happy The legacy of childhood The legacy of childhood L’héritage de l’enfance Eliette Abecassis, writer Eliette Abecassis, écrivain ©JF Robert “I think that it is beautiful that Jeanne Lanvin’s muse was her daughter, Marie-Blanche. The best muse for an artist is love. Maternal love is something so strong, so powerful and organic that it is certainly the finest source of inspiration. To create a dress for a daughter is to dress a mother’s creation with her creations. The first dress a girl wears is her mother: when she is in her mother’s womb. Dressing a daughter is an incredibly joyful experience. In a way, it extends the gestational period and at the same time, it teaches a daughter how to become a woman. When I followed Sonia and Nathalie (Rykiel, editor’s note) to write my book, I noticed that this very strong, passionate link could be related to the designer’s thread, in particular for clothes. Nathalie was her mother’s muse and model, as was Marie-Blanche at one time. I think that the Happy bag was named well because it is cheerful, witty, in a “second degree” kind of way. It recalls both maternity and childhood with the ribbon and the chain that remind us of little girls’ bags. It is the bag that little girls dream of carrying when they grow up. It is a bag that represents all sides of femininity: the womanchild, the woman-woman, seductive, pretty, cute and the woman-mother who thinks of her daughter.” 38 ELIETTE ABECASSIS, Mère et fille, un roman, éd. Albin Michel, 2008 C153_P36_39_UNIVERS_SACS HERITAGES.indd 38 « Que Jeanne Lanvin ait trouvé en sa fille Marie-Blanche une égérie, je trouve cela très beau. La meilleure muse pour un artiste est l’amour. Et l’amour maternel, c’est quelque chose de tellement fort, puissant et organique que c’est certainement la meilleure source d’inspiration. Créer des robes pour sa fille, c’est revêtir sa création de ses créations. La première robe d’une fille, c’est sa mère : quand elle est dans son ventre. Il y a un bonheur incroyable à habiller sa fille. C’est comme prolonger le temps de la gestation, et en même temps c’est lui apprendre à devenir femme. Lorsque j’ai suivi Sonia et Nathalie (Rykiel, ndlr) pour écrire mon livre, je me suis aperçue que ce lien très fort et passionnel pouvait être lié au fil de la création, et notamment celui des habits. Nathalie a été l’égérie et le mannequin de sa mère, comme Marie-Blanche en son temps. Je trouve que ce sac Happy porte bien son nom, il est gai, drôle, avec un côté « deuxième degré ». Il rappelle à la fois la maternité et l’enfance, par le ruban et la chaîne, qui évoquent les sacs des petites filles. C’est le sac que rêvent de porter les petites filles lorsqu’elles seront grandes. C’est un sac qui représente toutes les dimensions de la féminité : la femme-enfant, la femme-femme, séductrice, coquette, mignonne et la femme-mère qui pense à sa fille. » 24/02/13 17:19 Arpège The legacy of music The legacy of music L’héritage musical Jérôme Picon, Jeanne Lanvin’s biographer Jérôme Picon, biographe de Jeanne Lanvin “Jeanne Lanvin launched Arpège in 1927, for Marie-Blanche’s thirtieth birthday: it was a transparent tribute from a mother to her musician daughter. At the time, Marie-Blanche had just married Count Jean de Polignac and she became a reference in the Parisian musical world. She was an excellent pianist - and she knew it from her model childhood - and she also studied voice with Nadia Boulanger, with whom she recorded several 78 single records (including the memorable Lamento della Ninfa by Monteverdi, in 1937). She soon began organizing concerts. Every Sunday, she invited friends and musicians to her Parisian mansion in the rue Barbet-de-Jouy: including composers François Poulenc, Jean Francaix, Henri Sauguet, pianists Jacques Février, Marguerite Long and Arthur Rubinstein, singers Pierre Bernac, Hugues Cuénod, among many others! « Jeanne Lanvin lance Arpège en 1927, pour les trente ans de Marie-Blanche : c’est l’hommage transparent adressé par une mère à sa fille musicienne. À cette époque, Marie-Blanche vient d’épouser le comte Jean de Polignac, et elle devient une référence dans le Paris musical. Elle excelle au piano, elle pratique le chant sous la direction de Nadia Boulanger – avec qui elle enregistre quelques faces de 78 tours (dont un mémorable Lamento della Ninfa de Monteverdi, en 1937). Bientôt, elle commence à organiser des concerts. Tous les dimanches, dans son hôtel parisien de la rue Barbet-de-Jouy, elle reçoit amis et musiciens : il y a là les compositeurs Francis Poulenc, Jean Francaix, Henri Sauguet, les pianistes Jacques Février, Marguerite Long ou Arthur Rubinstein, les chanteurs Pierre Bernac, Hugues Cuénod, et tant d’autres ! However, Arpège’s reference to music went beyond a maternal tribute, the image of musical success and recognition in society. Jeanne Lanvin preferred literature and especially painting to music, but she understood that the universe of sound could enhance the imaginary world associated with fragrance. It is interesting to see that soon after, in the second half of the 1930s, Arpège became the name of a dress in for the half-season collection - there were also the models called Diapason, Dolcissimo, Si-do-ré, Métronome… and couture became a booming sector at the crossroads for art and feelings, which has often been confirmed by its recent evolution: a fine lesson in taste as well as in business from an intuitive and pragmatic woman.” Mais l’allusion musicale d’Arpège dépasse le témoignage maternel, l’image d’une réussite artistique et mondaine. Jeanne Lanvin, qui pour son compte préfère la littérature et surtout la peinture à la musique, comprend que l’univers des sons peut aider à figurer l’imaginaire associé au parfum. Il est amusant de voir que peu après, dans la deuxième moitié des années 1930, Arpège deviendra le nom d’une robe dans une collection d’entre-saisons – il y aura aussi les modèles Diapason, Dolcissimo, Si-do-ré, Métronome… Ainsi la couture trouve un essor à la croisée des arts et des sensations, ce que son évolution récente a souvent confirmé : c’est une belle leçon que nous donne cette femme intuitive et pragmatique, une leçon de goût et une leçon de commerce. » JÉRÔME PICON, Jeanne Lanvin, éd. Flammarion, 2002 C153_P36_39_UNIVERS_SACS HERITAGES.indd 39 39 24/02/13 17:19 Elie Top Costume jewelry in a luxury universe Des bijoux fantaisie dans le monde du luxe Interview by / Propos recueillis par Florence Julienne After having worked with Monsieur Yves Saint Laurent, Elie Top (his real name) joined Alber Elbaz at Lanvin. For the past 11 years, he has brought his well-oiled machine to the House adding his touch of freshness, enthusiasm, humor, creativity as well as his taste for technique. Après avoir collaboré avec Monsieur Yves Saint Laurent, Elie Top (de son vrai nom) a rejoint Alber Elbaz chez Lanvin. Voici 11 ans qu’il apporte à la Maison la mécanique bien huilée de sa fraîcheur, son enthousiasme, son humour, sa créativité et son goût pour la technique. Is drawing your first technical skill? I express myself through drawing, I draw all the time. Alber asked me to concentrate on jewelry. He gave me my chance when I met him at Saint Laurent, before I joined Lanvin. He is a wonderful person because he doesn’t hesitate giving someone a chance when he thinks they have potential. At first you designed both bags and jewelry? Yes, but I stopped designing bags because I was working day and night! 40 What did you know about the Lanvin house? Armand Albert Rateau’s interior decoration, the Arpège bottle… There is something refined, decent, delicate (in the quilting) about Jeanne Lanvin and she had an eye for details. Her clothes were admirably well-made! We have built a story around Lanvin accessories using Alber’s and my aesthetics. Alber said, “I want to make Lanvin a clothing house, not leather goods!” We began introducing fabric in our jewelry, making all sorts of macramé designs to create a fusion between the two universes. Velvet, tulle, ribbon, gros-grain on a metal chain add softness, emotion and sensuality that correspond to the Lanvin type of femininity (the image of a mother and her child). Even if we make a very structured, hard, edgy modern piece, we look for a way to accompany it. We also have worked a lot on broken necklaces that have been picked up and reassembled using ribbons…The idea of a family heirloom C153_P40_43_UNIVERS ELIE TOP.indd 40 Votre première technicité, c’est de savoir dessiner ? Je m’exprime par le dessin, je dessine tout le temps. C’est Alber qui m’a demandé de me concentrer sur le bijou. Il m’a donné ma chance, à l’heure où je l’ai rencontré chez Saint Laurent, avant que je le rejoigne chez Lanvin. C’est quelqu’un de formidable car il n’hésite pas à tester quand il sent un potentiel chez quelqu’un. Au départ, vous dessiniez les sacs et les bijoux ? Oui mais j’ai arrêté les sacs car je travaillais jour et nuit ! Que connaissiez-vous de la maison Lanvin ? Les décors d’Armand-Albert Rateau, la bouteille Arpège… Il y a quelque chose de raffiné, convenable, délicat (dans les matelassés) et un souci des finitions chez Jeanne Lanvin. Nous avons construit l’histoire des accessoires Lanvin à partir de nos esthétiques respectives. Alber disait « Je veux faire de Lanvin une maison de vêtements, pas de maroquinerie ! ». Nous avons commencé à introduire des tissus dans les bijoux, à faire toutes sortes de macramés, pour qu’il y ait fusion entre les deux univers. Sur une chaîne en métal, le velours, le tulle, le ruban, le grosgrain… apportent douceur, émotion et sensualité, qui correspondent au type de féminité Lanvin. Même si nous réalisons une pièce très architecturée, pour apporter une modernité dure et mordante, nous cherchons à l’accompagner. Nous avons aussi beaucoup travaillé sur des colliers cassés, ramassés, reconstitués, réunis avec des rubans… 24/02/13 16:56 jewel combined with something more modern creates a clash between periods and styles that always takes us back to the past. It is our way of remaining close to the roots of the Lanvin House. L’idée du bijou de famille, mélangé avec quelque chose de moderne, crée un clash des époques et des styles, qui nous ramène toujours au passé. C’est notre façon de nous rapprocher des origines de la Maison Lanvin. For you, what are the iconic pieces of jewelry from the Alber Elbaz/Elie Top period? There was the Art Déco collection (that we called the Robinet/Faucet collection!) with metal plates and enormous Swarovski crystal domes. These pieces were turning points in the way that I created because from then on, my work became more constructed, more radical. All of the Swarovski elements came from pieces that were not initially intended for jewelry (for example, door knobs). I then made my own components. There were also the first stones completely covered with satin or jersey, fabrics used for ready-to-wear. We took our inspiration from the 30s, Art Déco with quite a distinctive, chunky style. They are not small, discreet pieces of jewelry! Quels sont pour vous les bijoux iconiques de la période Alber Elbaz/Elie Top ? Il y eut la collection Art Déco (qu’on appelle Robinet, entre nous !) avec des plaques en métal et des énormes dômes en cristal Swarovski. Ce fut des bijoux-charnières quant à ma manière de créer, car à partir de là, mon travail est devenu plus construit, plus radical. Tous les éléments Swarovski provenaient de pièces initialement non destinées à la bijouterie (des poignées de porte, par exemple). J’ai ensuite décliné moi-même des apprêts. Il y eut aussi les premières pierres entièrement recouvertes de satin ou jersey, des tissus utilisés pour le prêt-à-porter. Nous nous sommes beaucoup nourris des parures des années 30, de l’Art Déco avec un côté chunky assez fort. Ce ne sont pas des petits bijoux discrets ! What materials do you use? Brass, pewter, crystal, Plexiglas…actually, very traditional materials. Barbara, the necklace from the fall/winter 2012-2013 collection, was the first time that I achieved C153_P40_45_UNIVERS ELIE TOP.indd 41 41 Quels matériaux utilisez-vous ? Le laiton, l’étain, le cristal, le plexiglas… Des matériaux traditionnels en fin de compte. Avec Barbara, le collier de 24/02/13 18:01 Technical drawing and Art Deco necklace something that was so technically well-finished. There is always a problem to solve if you want to make articulated objects, for example, and I enjoy that very much. You often speak of mechanics, don’t you? Today I’m not interested in drawing for drawing’s sake! I have a very technical approach. I learned a lot from manufacturers because there is no training for costume jewelry making. I need to know how a piece of jewelry is going to be made in order to draw it. I work with workshops in France (Atelier Hamon) and in Italy. I had a taste for technical things and I plunged into it. In fact, we have to think in mechanical terms: metals and trimmings are heavy, so we have to find solutions to make them look as light as possible. It’s an ongoing exercise. 42 What are your main sources of inspiration? Mechanics are involved in all of my jewelry. I make birds, snakes, strawberries…that are all articulated! We are working on a reinterpretation of gemstone jewelry, like the royal jewels by Cartier from the beginning of the last century. We exaggerate documents like hyperboles that we then put in the mixer. We like things that shine. We are like kids when we make jewelry! How many collections do you make each year? We have two pre-collections and two collections. The necklace is the central piece. If someone wants a piece of Lanvin jewelry, they want a necklace. Since we do not have the same price restrictions, we can be more extravagant! Are you free to design the jewelry that you want? Alber usually decides on the themes; I work closely with C153_P40_43_UNIVERS ELIE TOP.indd 42 l’automne/hiver 2012-2013, c’était la première fois que je parvenais à faire quelque chose d’aussi bien fini sur le plan technique. Il y a toujours une problématique à résoudre si on veut des choses articulées, par exemple, et c’est ce qui m’amuse beaucoup. L’idée de mécanique revient beaucoup dans vos propos ? Aujourd’hui, dessiner pour dessiner ne m’intéresse pas ! J’ai une approche très technique. J’ai beaucoup appris avec les fabricants car il n’existe pas de formation en bijoux fantaisie. J’ai besoin de savoir comment va être réalisé un bijou pour le dessiner. Je travaille avec des ateliers en France (Atelier Hamon) et en Italie. J’avais le goût pour la technique et je m’y suis engouffré. D’ailleurs, nous y sommes contraints : les métaux et les finitions sont lourds, il faut donc trouver des solutions pour que l’aspect soit le plus léger possible. C’est un exercice permanent. Quelles sont vos principales sources d’inspiration ? La mécanique est présente dans tous mes bijoux. J’ai fait des oiseaux, des serpents, des fraises… tous articulés ! On est sur une réinterprétation des bijoux de joaillerie, comme les bijoux royaux de Cartier début de siècle. Des documents que l’on exagère, hyperbolise et que l’on passe au mixer. On aime que ça brille. Nous sommes comme des enfants quand nous réalisons des bijoux ! Combien de collections réalisez-vous par an ? Nous avons deux précollections et deux collections. Le collier est la pièce maîtresse. Si on veut un bijou Lanvin, c’est un collier. Comme nous n’avons pas les mêmes contraintes de prix, cela donne la possibilité de plus d’extravagance ! 24/02/13 16:57 Barbara necklace him to understand the collection. Sometimes he thinks of something that he wants so we begin to work on it… What are the themes for the F-W 2013-14 collection? We are working on a more pop collection; a bit like jokes… Letters, animals like small airplanes with folded metal. We are also working on colder, very mechanical, sophisticated, articulated pieces in materials that are thinner than usual. We are researching lighter materials. What purpose does jewelry serve for women? A “real” piece of jewelry speaks a language of traditions, transmission (family jewel, jewelry from a husband…). There is always an affective aspect to jewelry. Costume jewelry does not carry this type of history. It is more for fun, decorative, shiny, an addition to an outfit, or sometimes an outfit in itself (a t-shirt with a large piece of jewelry). It is also an expression of femininity: a woman who wears a jewelry set is not the same as a woman who wears discreet models. At 2,000 or 2,500 euros retail price it is a pretty serious piece of fun that has quite an effect on the wearer. Are there other things that you would like to design other than jewelry? I work with what is offered to me. However, I would like to work some with precious jewels, with gold, table arts - free and yet incredibly luxurious - candlesticks, salt and pepper shakers, watches, evening boxes and I would also like to update the vanity case… C153_P40_43_UNIVERS ELIE TOP.indd 43 Etes-vous libre de créer les bijoux que vous désirez ? En général, Alber fixe des thématiques ; je travaille en étroite collaboration avec lui pour comprendre la collection. Il a parfois des envies, donc on commence à travailler dessus… Quels sont les thèmes de la collection A-H 2013-14 ? On est sur des choses plus pop, un peu comme des blagues… Des lettres, des animaux comme des petits avions avec du métal plié. On est aussi sur des choses plus froides, très mécaniques, sophistiquées, articulées, dans des matières plus fines que d’habitude. On est à la recherche de matières plus légères. En quoi le bijou sert-il la femme ? Le bijou « vrai » possède un langage de traditions, de transmission (bijou de famille, bijou offert par le mari…). Il y a quelque chose de l’ordre de l’affect. Le bijou fantaisie n’a pas ce genre d’histoires. C’est plus un amusement, un embellissement, une brillance, un complément de tenues, voire une tenue en elle-même (un tee-shirt avec un gros bijou). C’est aussi l’expression d’une féminité : une femme qui porte des parures n’est pas la même que celle qui porte des modèles discrets. A 2 000 ou 2 500 euros en boutique, c’est un amusement assez sérieux, qui fait son effet sur celle qui le porte. 43 Avez-vous des envies autres que de créer des bijoux ? Je vais dans le sens de ce qu’on me propose. Mais j’aimerais faire un peu de précieux, de l’orfèvrerie, des objets de table – gratuits et d’un luxe inouï –, des bougeoirs, des salières, des montres, des boîtes du soir et aussi renouveler le vanity-case… 24/02/13 16:57 Lanvin doll(art) Jeanne Lanvin dressed her little girl’s dolls? Then Alber Elbaz will make porcelain dolls that represent the spirit of his collections. It’s cheesy, relatively useless but we love it!!! Jeanne Lanvin habillait les poupées de sa fille ? Soit, Alber Elbaz déclinera des poupées en porcelaine représentatives de l’esprit de ses collections. C’est kitsch, relativement inutile et on adore !!! 44 C153_P40_43_UNIVERS ELIE TOP.indd 44 24/02/13 16:58 45 C153_P40_43_UNIVERS ELIE TOP.indd 45 24/02/13 16:58 ? . ........... Clara Jasmine Metal lace Two materials: one recalls softness, femininity, nostalgia…The other is more masculine, hard, industrial… Their meeting on a copper of silver cuff causes a shock, or rather what designer Clara Jasmine calls a “third element”. Professionals spotted her same name label during her first participation at the Bijorhca trade show in January 2013. Her creations are based on the same jewelry theme, entirely crafted and etched by hand with old lace from flea markets. “As a child, I had a passion for drawing, for creation and I was already surrounded with engravings…” she explains.”I was an intern fashion designer at Samy Chalon’s boutique workshop rue Charlot. I collected scraps of silk scarves to make jewelry and the girls liked my creations, making me want to develop my own label. I loved lace and I looked for different techniques to make it more permanent. I ended up fossilizing it in metal, adding an innovation to a traditional process that I adapted for my jewelry. Etchings are available in very limited editions; no two pieces of jewelry are alike.” FJ Clara Jasmine Dentelles et métal Deux matières : l’une évocatrice de douceur, féminité, nostalgie… L’autre plus masculine, dure, industrielle… Leur rencontre sur une manchette en cuivre ou argent provoque un choc, 46 C153_P46_57_IMPULSE.indd 46 ou plutôt ce que Clara Jasmine, la créatrice, nomme un « troisième élément ». Repérée dans le cadre de sa première exposition auprès des professionnels au salon Bijorhca en janvier 2013, la marque éponyme est une déclinaison sur le même thème de bijoux entièrement confectionnés et gravés à la main avec des dentelles anciennes chinées. « Enfant, j’étais passionnée par le dessin, la création, je baignais déjà dans la gravure… explique l’intéressée. J’ai effectué un stage en tant que styliste-modéliste chez Samy Chalon dans sa boutique Thomas Lieuvin Luxury and comfort Thomas Lieuvin has always had a deep passion for shoes. His absolute reference is Yves Saint Laurent, along with Jean-Charles de Castelbajac, with whom he did an internship. In January 2011, he won the prize for Bata’s Jeunes Créateurs contest which enabled him to launch his same name label last year. “I always start designing by working on lines, either curved or straight, with a combination of graphics and femininity,” he tells us. LC PREMIERE CLASSE atelier, rue Charlot. Je récupérais les chutes de foulards en soie anciens pour en faire des bijoux. Les filles, qui aimaient mes créations, m’ont donné l’envie de développer ma marque. Amoureuse de la dentelle, je cherchais différentes techniques pour la rendre moins éphémère. J’ai fini par la fossiliser dans le métal, apportant une part innovante à un procédé ancestral que j’adapte à mes bijoux. Les gravures sont disponibles en édition très limitée, il n’y a pas deux bijoux identiques ». Thomas Lieuvin Le luxe et le confort Admirateur d’Yves Saint Laurent, sa référence absolue, mais aussi de Jean-Charles de Castelbajac, chez qui il a effectué un stage, Thomas Lieuvin a depuis toujours une passion viscérale pour la chaussure. En janvier 2011, il remporte le concours Jeunes Créateurs Bata et grâce à ce tremplin, crée l’an dernier sa marque éponyme. « Tout commence par un travail de la ligne, qu’elle soit courbe ou droite, avec un mixte de graphisme et de féminité » nous confie-t-il. PREMIERE CLASSE 24/02/13 16:49 Alexandre Vauthier A leather goods line that is growing The bags in the photo (closed, open) are part of the first spring/summer 2013 collection that will be carried exclusively by Bon Marché (France), Just One Eye (Los Angeles) and Harvey Nichol’s (Hong Kong). Their name, “Unfolder 7”, comes from the fact that the bag has bolts on the sides that enable it to be opened or closed like a folder. 7, because it was the seventh collection. For fall-winter 2013-2014, the designer is developing two new models based on his Couture SS 2013 presentation. Originally designed as a hyper-luxurious evening bag with engraved metal plates, lambskin or ergonomic crocodile and a chain that was galvanized in the Goossens House workshops, the designer wanted to popularize the leather goods line (currently the evening bag retails for 2,450 euros) with a bolt-free little brother and a more supple model. The color range changes as well, in particular with the addition of “Cartier” red. The pieces and ready-to-wear will be presented in his showroom. He also collaborated with Jean Paul Gaultier, dressed Lady Gaga and belongs to the group of young designers who will perpetuate French fashion. Showroom Alexandre Vauthier 3, rue Christophe-Colomb 75008 Paris Alexandre Vauthier Une ligne de maroquinerie qui se renforce Les sacs en photo (fermé, ouvert) correspondent à une première collection printemps/été 2013 qui a fait l’objet d’une exclusivité au Bon Marché (France), Just One Eye (Los Angeles) et Harvey Nichol’s (Hong Kong). Leurs noms « Unfolder 7 » vient du fait que le sac comporte des écrous sur les côtés qui permettent de l’ouvrir ou le fermer, un peu C153_P46_57_IMPULSE.indd 47 comme un dossier (folder en anglais). 7, c’est parce que c’était la septième collection. Pour l’automne-hiver 2013-2014, le créateur développe deux nouveaux modèles, déclinés de sa présentation Couture PE 2013. Conçu à l’origine comme un sac du soir hypra luxe avec plaques de métal gravé, cuir d’agneau ou peau de crocodile ergonomique et chaîne galvanisée par les ateliers de la Maison Goossens, la volonté de la maison est de démocratiser la ligne de maroquinerie (actuellement ce sac du soir est commercialisé 2 450 euros). Résultat : un petit frère sans écrou et un modèle plus souple. La gamme de couleurs évolue elle aussi, notamment avec un rouge « Cartier ». Les pièces, ainsi que le PAP, seront présentées dans le showroom de celui qui collabora, pour la petite histoire, avec Jean Paul Gaultier, habilla Lady Gaga et fait partie de la jeune garde/ relève française. Showroom Alexandre Vauthier 3, rue Christophe-Colomb 75008 Paris 47 24/02/13 18:03 Lotta Jewellery Poetic feminine strength La poésie de la force et de la féminité 48 Emanations from Viking mythology with gods and fantastic creatures that come from the depths of the sea or dark forests, Lotta Andersson’s jewelry is exhibited in trade shows around the world – Paris, Berlin, Moscow, Las Vegas, Copenhagen, London, Tokyo… – and continues to attract boutiques, concept stores and department store worldwide. In silver or brass, dressed in labradorite stones or butterflies, the winter collection 2013-2014 is an ode to Scandinavian nature. Her inspirations are always far removed from the diktats of trend books. LC C153_P46_57_IMPULSE.indd 48 Emanations de la mythologie viking, qui met en scène divinités et créatures fabuleuses surgies des abysses marines ou des forêts profondes, les bijoux de Lotta Andersson parcourent les salons du monde entier – Paris, Berlin, Moscou, Las Vegas, Copenhague, Londres, Tokyo… – et n’en finissent pas de séduire boutiques, concept stores et grands magasins aux quatre coins du monde. En argent ou laiton, habillé de labradorite ou de papillons, les manchettes, boucles d’oreille et colliers de l’hiver 2013-2014 sont une ode à la nature scandinave. Des inspirations toujours loin des diktats de nos cahiers de tendances. 24/02/13 16:50 © Leonard Gren 49 C153_P46_57_IMPULSE.indd 49 24/02/13 16:50 Olgajeanne Landscape blues Le monde en chantier 50 We noticed Sophie Baillet, the founder of the Olgajeanne label, at The Box in October 2012 and met her during the fleeting Showroom at the Maison du Prêt-à-Porter in November. She has the profile of the young designer who is on the rise…Her jewelry fuses the textile and accessory universes. For Fall/Winter 13-14, her Japanese mat grosgrain braids are embroidered with a new crystal and mother of pearl bead by Swarovski, called “marbled”. They evoke Pétur Thomsen and Edward Burtynsky’s appealing photographs. Sophie Baillet developed new shapes for this collection, like the “collar” necklace, basketry weaves color shades - red, very dark purple, worked in monochromes or contrasts - which recall works by Caroline Duchatelet, which also inspired the project. FJ THE BOX Repérée sur The Box en octobre 2012, rencontrée lors du Showroom éphémère de la Maison du Prêt-àPorter en novembre, Sophie Baillet, à l’origine de la marque Olgajeanne, a le profil de la jeune créatrice qui monte, qui monte, qui monte… Ses bijoux sont une fusion entre l’univers textile et l’accessoire. Pour l’automne/hiver 13-14, ses tresses en grosgrain mat japonais sont brodées d’une nouvelle perle en cristal et nacre Swarovski, nommée « marbled ». Ce, en référence aux paysages des photographes Pétur Thomsen et Edward Burtynsky, qui l’ont séduite. Pour cette collection, Sophie Baillet développe de nouvelles formes, notamment le collier « col », des tissages déclinés de la vannerie et des nuances de couleurs – rouge, violet très sombre, travaillées en camaïeu ou en contraste – qui évoquent les œuvres de Caroline Duchatelet, également inspiratrice du projet. THE BOX C153_P46_57_IMPULSE.indd 50 24/02/13 16:51 C153_P46_57_IMPULSE.indd 51 AL9_10d, Paysage Importé, Kárahnjúkar, Islande © P. Thomsen 51 24/02/13 16:51 Corlette Une élégance rock pour un chic à la française Corlette Parce qu’au XVIIIe siècle une femme ne pouvait sortir sans son corset et ses gants, Fiorina Benveniste-Schuler a décidé, voilà 3 ans, de remettre au goût du jour ces us et coutumes, pour en faire à nouveau les basiques de notre garde-robe. En hommage à sa grand-mère, Colette, qui symbolisait à ses yeux de petite fille l’élégance suprême, la créatrice basée à Londres met son talent au service d’une féminité moderne associée au savoirfaire et au raffinement de l’ancien temps. 100 % made in Italy, des peausseries jusqu’à la fabrication faite main, ces accessoires de luxe déjouent les codes respectifs du conventionnel et du casual. TRANOÏ CARROUSEL DU LOUVRE Rock elegance with French chic 52 Since the 18th century woman could not leave the house without her corset and gloves, Fiorina Benveniste-Schuler decided three years ago to bring back the custom, making corsets and gloves basics in our wardrobes again. In tribute to her grandmother, Colette, who represented supreme elegance to her little girl eyes, the London-based designer serves modern femininity with her talent and savoir-faire for old-fashioned elegance. 100% made in Italy, from leathers to hand-made creations, her luxury accessories bridge the gap between conventional and casual codes. LC TRANOÏ CARROUSEL DU LOUVRE C153_P46_57_IMPULSE.indd 52 24/02/13 16:51 M a n i fest o ... ! HOW TO MAKE GOOD USE OF THE NEW FASHION RULES POUR UN BON USAGE DES NOUVEAUX PRÉCEPTES DE LA MODE by Armand Hadida, Artistic Director for the Tranoï professional trade shows and L’Eclaireur shops “I would like to share my feelings about this period of great changes. The market imposes a calendar of 4 collections per year. The pace enables each season to have their own approach that meets economic constraints as well as buyers’ new expectations. Objective: multiply the offer, deliveries… the tempos are changing. You have to learn the new steps if you want to keep up with the new pace. The first session (January and June) should be used to present collection previews. The second session (March and October) should use a lighter, less business approach to be more technical, creative and poetic. The best way for Tranoï to accompany exhibitors is to communicate with target countries: Asia (led by Korea and China), the Middle East, Brazil and soon India… On the short term, China will be ready to play a dominant role as potential buyer for anyone who offers their products and services. Multi-brand shops are developing at a rate that only the Chinese can handle. In two years, Shanghai will have more gigantic multi-brand stores than all of France. The continent has no limits! It is a major target to aim for and that is why I invite all players who would like to benefit from the positive dynamics to re-evaluate themselves in order to be in sync with the new pace in fashion. Tranoï Preview spring/summer 2014 will be held during the Paris Fashion Week for Men. Tranoï addresses a public that wants to free itself from the heavy task of sales and promotions to concentrate on its first, fulfilling task which is searching for a multiple, borderless offer: clothing, accessories, design… For this reason, Tranoï will set up complementary tools for better visibility and communication. The buyer’s eye is attracted to rare, clear fashion offers. Buyers look for short, interesting stories. To attract buyers who are already overstretched and pressed for time, you have to be able to appeal to them with products that trigger a heart-throb, even in limited sizes, rather than a long, novel-like collection. Our main mission is to differentiate and change. You need to be bold to break away from fashion rules and trends. You need to C153_P46_57_IMPULSE.indd 53 be creative to tell your own story. Accessories are still essential to fashion selections and account for a large portion of revenue, to the detriment of clothing collections that suffer from endless competition. Scarves, jewelry, shoes, bags… remain the n°1 shelter for sales. However, today accessories have to step out of the closet and find their place in design. Fashion accessories should become part of a life style. A clothing fashion area should also be an area for fashion expression, a living area. That is why every retailer should embellish his/her working tools with the desire of making the area different with a selection of products that appeal to him/her. Thus, we are inviting young artist designers to the second session of Tranoï. Ora Ito is our sponsor. What is our greatest motivation? Everything remains to be done…” « Je souhaite partager mon ressenti en cette grande période de changement. Le marché nous impose un calendrier de 4 collections par an. Ce rythme permet de les formuler sous des approches différentes pour mieux répondre aux impératifs économiques et aux nouvelles attentes des acheteurs. Objectif : multiplier l’offre, les livraisons… Les tempos changent. S’adapter est la seule voie pour suivre cette cadence imposée par le consommateur. La première session (janvier et juin) doit servir à présenter les collections preview. la seconde session (mars et octobre) doit être abordée de manière allégée de la partie core business pour être plus technique, créative, et poétique. Le meilleur accompagnement que Tranoï puisse offrir à ses exposants est de communiquer avec les pays cibles : la plaque Asie (Corée et Chine en tête), le MoyenOrient, le Brésil, bientôt l’Inde… A court terme, la Chine sera prête à assumer son rôle dominant d’acheteur potentiel pour tous ceux qui viendront offrir leurs produits et leurs services. Les boutiques multimarques se développeront à une vitesse dont seuls les Chinois sont capables. Dans deux ans, Shanghai comptera plus de gigantesques boutiques multimarques que la France. Ce continent est no limit ! Une cible majeure vers laquelle il faut tendre et c’est pourquoi j’invite tous les acteurs qui veulent faire partie de cette dynamique positive a se remettre en question pour être en phase avec les nouveaux rythmes de la mode. Tranoï Preview printemps/été 2014 aura lieu pendant la Fashion week Paris homme. Tranoï s’adresse à un public désireux de se libérer du poids des soldes et de s’adonner à sa tache première valorisante, qui est la recherche d’une offre multiple, sans frontière : vêtements, accessoires, design… Tranoï mettra en place des outils complémentaires pour une meilleure visibilité et communication. L’œil de l’acheteur est capté par la rareté et la clarté d’une proposition mode. Il est à la recherche d’une histoire brève et intéressante. pour séduire ces acheteurs déjà trop sollicités, il faut pouvoir les sensibiliser à travers une offre de produits coups de cœur, même limitée, plutôt qu’un roman-fleuve de collections. La différenciation et le changement restent nos missions premières. Il faut s’armer de courage pour se détourner des diktats des codes et des tendances. Il faut faire vibrer ses cordes créatives pour raconter sa propre histoire. L’accessoire demeure incontournable dans une sélection mode et constitue une grande part du chiffre d’affaires, au détriment d’un vestiaire qui, lui, souffre d’une concurrence sans limite. Foulards, bijoux, chaussures, sacs… restent une valeur refuge n° 1 des ventes. Mais l’accessoire doit aujourd’hui sortir de son cadre vestimentaire pour trouver sa place dans le design. L’accessoire mode doit s’étendre au life style. Un espace mode vêtement doit aussi être un espace mode d’expression, un lieu de vie. C’est pourquoi tout détaillant doit embellir son outil de travail et avoir la volonté de différencier son lieu avec une sélection de produits auxquels il est sensible. Ainsi, à Tranoï nous invitons de jeunes artistes designers pour la seconde session. Notre parrain est Ora Ito. Notre grande motivation ? Tout reste à faire… » 53 25/02/13 13:44 o Success St ry Barbara Rihl The designer who speaks to you through her bags In 13 years, the Barbara Rihl label has achieved a remarkable position in fashion accessories. The designer shares some of her keys to her success. En 13 ans, la marque Barbara Rihl est arrivée à se faire une place remarquable dans le monde des accessoires. La créatrice nous livre ici quelques recettes de son succès. How did you go from being a fashion designer-illustrator to being a business woman? I am very curious. I like to learn and am inspired by everything. I also like to communicate and take great pleasure in working with all of my partners, whose number is constantly growing. Strangely, I never wondered if my products were going to sell. I follow my own path, I am rigorous, like an Austrian, and I never give up. That is how I was able to create a unique style inspired by travel, good humor and happy communication between people. Everything is organized, methodical with respect to quality and deadlines and finally, that is what makes my ideas become reality. We are distributed in the most luxurious stores in the world with excellent resale thanks to our unique and colorful style. We have a shop in the St. Honoré district, a corner in the Galeries Lafayette and the Printemps, in Saks Saks 5th Avenue, in Tsum as well as a 16 m² corner in the legendary Raffles Hotel in Singapore. The label is distributed in 25 countries in the world. 54 What are the keys to your success? Encounters create opportunities… and I grab them! I especially like to C153_P46_57_IMPULSE.indd 54 personalize my models. Since I manufacture most of my collections in French workshops, I am able to adapt my production: with sketching, writing, embroidery, embossing… I love to create LIMITED series for prestigious partnerships such as Clarins, Club Med Luxe, Air France… including one that I am especially fond of, the one with the pastry chef, Pierre Hermé, my husband. Your presence in airports seems to be increasing. It was a very logical and obvious step that developed on its own. All of my collections take inspiration from travel, escape, dreams. Airports and airlines contacted me because my universe appeals to them. I have created limited series for airline companies, illustrated pouches inserted in specific packaging that are sold by Ana Airlines, Air France and Singapore Airlines. We have 8 corners in international airports (Paris, Osaka…) and 10 others are in development. They are all based on my fun and colorful concept. You have also innovated in merchandising. I created an atmosphere that recalls travel based on my illustrated universe. I offer to personalize the sales areas for corners and shops using my illustrations. The Raffles Hotel in Singapore and Fred Segal in Los Angeles were the first to be interested, and many others followed. The ambiance gives the impression of elegant, worry-free travel that creates a dream. It is very visual and, therefore, customers are pulled into the Barbara Rihl world that stands for positivity, escape, taking off… What are your projects for the future? To travel light and create light, both in thought and in the design of ultra-light accessories. 24/02/13 16:51 Comment êtes-vous passée du stade de créatrice de mode-illustratrice à business woman ? Je suis très curieuse. J’aime apprendre et tout m’inspire. J’aime aussi communiquer et j’ai un grand plaisir à travailler avec tous mes collaborateurs, dont le nombre ne cesse d’augmenter. Bizarrement, je ne me suis jamais demandée si mes produits allaient se vendre. Je suis mon chemin, je fais preuve d’une rigueur « à l’autrichienne » et je ne lâche jamais. C’est ainsi que j’ai pu créer un style unique inspiré des voyages, de la bonne humeur et d’une communication joyeuse entre les gens. Tout est organisé, méthodique, la qualité et les délais sont respectés et, finalement, c’est ce qui fait que mes idées deviennent réalité. Nous avons réussi à être distribués dans les points de vente les plus luxueux au monde et avec une excellente revente grâce à notre style unique et coloré. Nous avons une boutique dans le quartier St-Honoré, un corner aux Galeries Lafayette et au Printemps, chez Saks 5 th Avenue, chez Tsum ainsi qu’un corner de 16 m² dans le mythique hôtel Raffles de Singapour. C153_P46_57_IMPULSE.indd 55 La marque est présente dans 25 pays dans le monde. Quelles sont les clés de ce succès ? Les rencontres créent les opportunités… Et je les saisis ! J’aime par-dessus tout personnaliser mes modèles. Comme je fabrique la plupart de mes collections dans des ateliers français, je suis capable d’adapter ma production : dessiner, écrire, broder, mettre des choses en relief… J’adore créer des séries LIMITEES pour de prestigieux partenariats comme Clarins, Club Med Luxe, Air France… dont une qui m’est particulièrement chère, celle avec le pâtissier Pierre Hermé, mon mari. Votre présence dans les aéroports semble s’être renforcée ? C’était une évolution très logique et évidente qui s’est imposée d’elle-même. Toutes mes collections s’inspirent depuis toujours des voyages, d’évasion, de rêves. Les aéroports et les lignes aériennes m’ont contactée d’eux-mêmes car mon univers leur plaît. J’ai créé des séries limitées pour des compagnies aériennes, des pochettes illustrées glissées dans un packaging spécifique, qui sont vendues chez Ana Airlines, Air France et Singapore Airlines. Et nous avons 8 corners dans des aéroports internationaux (Paris, Osaka…) et 10 autres sont en cours de création. Ils reprennent tous mon concept ludique et coloré. Vous avez également innové dans le domaine du merchandising ? Tout autour de mon univers illustré, j’ai créé une ambiance rappelant les voyages. Je propose aux corners et boutiques de personnaliser leur espace avec mes illustrations. L’hôtel Raffles de Singapour ou Fred Segal à Los Angeles ont été les premiers séduits, beaucoup d’autres ont suivi ensuite. Cette ambiance donne une impression de voyages chics, sans soucis et permet de rêver. C’est très visuel et, ainsi, les clients sont happés par le monde de Barbara Rihl, qui vante le positif, l’évasion, l’envol… Quels sont vos projets d’avenir ? Voyager et créer de la légèreté, tant dans la pensée que dans mes accessoires, ultralégers dans leur conception. 55 24/02/13 18:05 Hitech o d n ma Pop art INCASE Dots Snap Case for iPhone 5. Also available in black and purple. Jean ears CYW by URBANZ Headphones in blue denim. Playboy Style RABITO Case for iPhone 5. Made in Korea, 100% eco-friendly, removable pompom. Available in anis, yellow, pearl grey. USB Flash Drives TRIBE Homer Simpson, Star Wars Brass knuckles KNUCKLECASE Case for iPhone 4/4S in brushed aluminum. Also available in colors (chartreuse, warm gold, hot pink). Handy snatch-prevention. Gentleman Beam + Spider Moustache XOOPAR This funny stone is a spare battery for Smartphones (compatible iPhone, Blackberry, Samsung, HTC). The eye color indicates the amount of charge available. Universal Spider. 56 Air Folio MACALLY Ultra slim protective case, brushed metal effect for Mac Book Air. Available in 4 colors: midnight blue, amethyst purple, anthracite grey and varnished black. Thanks to concept store Colette. C153_P46_57_IMPULSE.indd 56 24/02/13 16:52 C153_P46_57_IMPULSE.indd 57 24/02/13 16:52 Akiko Makino VALVEAT81 Buyer for the Tokyo shop Acheteuse pour la boutique tokyoïte Interview by / Propos recueillis par Sylvie Chevallier, Tokyo 58 What accessory do you want for the F-W 2013-2014 season? Accessories that add a touch of femininity to a well-defined, simple silhouette inspired by menswear. For example, for footwear, a mixture of fur and technical materials, masculine boots with a side pleat and high heels, moccasins with jewels. What colors would you like? Classic colors: navy blue, burgundy, beige illuminated by touches of light colors such as yellow and pale blue. What materials? I prefer wool tweeds for the masculine look, leather and fur add a touch of fantasy. Your favorite for summer 2013? The Pierre Hardy bag in bright colors as well as necklaces by Bluma Project. They are very colorful; cut in wood, the label also participates in a humanitarian project. Both accessories suit our theme for this season, “Power of color”. They also go well with the collections that we purchased from Erdem and 3.1 Phillip Lim. De quel accessoire avez-vous envie pour l’A-H 2013-2014 ? Des accessoires qui apportent une touche féminine à une silhouette bien marquée et épurée, inspirée du vestiaire masculin. Par exemple, pour les chaussures, un mix de fourrure et de matières techniques, des boots pour homme side gore à hauts talons, des mocassins décorés de bijoux. De quelle(s) couleur(s) avez-vous envie ? Des couleurs classiques : bleu marine, bordeaux, beige illuminées par des touches de couleurs claires comme le jaune et le bleu pâle. Quelles matières ? Je privilégie le tweed de laine pour l’allure masculine, le cuir et la fourrure apportant de la fantaisie. C153_P58_63_BUYERS FAVORITES_BOUTIQUES.indd 58 213 rue Saint-Honoré 75001 Paris Valveat 81 - 4-21-26 Minami-aoyama, Minatoku, Tokyo Votre coup de cœur de l’été 2013 ? Le sac Pierre Hardy de couleurs vives ainsi que les colliers de Bluma Project. Très colorés et taillés dans le bois, ils participent en outre à un projet humanitaire. Ces deux accessoires conviennent parfaitement au thème de la saison que nous avons choisi, « Power of color ». Ainsi qu’avec les collections d’Erdem et de 3.1 Phillip Lim que nous avons achetées. Pierre Hardy Bluma Project 24/02/13 17:00 Leran Hadar H.LORENZO Retail operations manager for the three shops in Los Angeles Directeur des opérations des trois boutiques de Los Angeles I n t e r v i e w b y / P r o p o s r e c u e i l l i s p a r I r i s D e r œ u x , N e w Yo r k What accessories do you want for fall-winter 2013? Jewelry! I want original, elegant costume jewelry that makes a statement. Necklaces are perfect for adding style to dark, winter outfits. I recommend Fleet jewelry as well as designs by my favorite label, Uncommon Matters, which offers particularly interesting modern and simple jewelry. What colors do you prefer? I vote for bright, modern colors. We’ve had enough of black! I have a penchant for beautiful electric, midnight blue, the ideal shade to spice up traditional, dark winter outfits. For winter 2013, let’s dare those types of colors for clothing as well as accessories, in particular bags. What materials? Leather, silver and bronze are still very popular. For this season, I am going with more elegant versions of these materials. For example, no worn leathers, but very dark, smooth leathers to create styles that are more modern, more elegant. David Koma’s very structured shoes are good examples of this trend. Your favorite for summer 2013? Without hesitation, a bag created by Anndra Neen’s two designers. It’s a silver metal cage bag. I have never seen anything like it. It has a unique, very attractive design and style. De quel accessoire avez-vous envie pour l’A-H 2013-2014 ? Des bijoux ! J’ai envie de bijoux fantaisie, originaux et élégants, que l’on utilise pour affirmer son look. Les colliers sont parfaits pour styliser une tenue sombre et hivernale. Je recommanderais ceux de Fleet ainsi que les créations de Uncommon Matters, ma ligne préférée, qui propose des bijoux à la fois modernes et simples, particulièrement intéressants. C153_P58_63_BUYERS FAVORITES_BOUTIQUES.indd 59 8660 & 8646 West Sunset Boulevard - 474 North Robertson Boulevard, West Hollywood, LA De quelle(s) couleur(s) avez-vous envie ? Je vote pour des couleurs vives et modernes. Il y en a assez du noir ! J’ai un faible pour le beau bleu nuit, électrique, un ton idéal pour rendre les traditionnelles tenues sombres de l’hiver plus excitantes. Pour l’hiver 2013, osons ce genre de couleur pour les vêtements mais aussi pour les accessoires, notamment les sacs. Quelles matières ? Le cuir, l’argent et le bronze sont toujours en bonne position. Pour cette saison, je mise sur une version chic de ces matières. Par exemple, pas de cuir délavé mais un cuir très foncé et lisse, afin de créer des styles plus modernes et plus élégants. Les chaussures de David Koma, très structurées, illustrent bien cette tendance. Votre coup cœur de l’été 2013 ? Il s’agit sans hésiter du sac créé par les deux stylistes de la marque Anndra Neen. C’est une création en métal argenté, qui prend la forme d’une cage. Je n’ai jamais vu un objet semblable. Son design et son style en font quelque chose d’unique et de très séduisant. 59 Anndra Neen 24/02/13 17:01 Fred Fan LAYERS Buyer for the London shop Acheteur pour la boutique à Londres Interview by / Propos recueillis par Jessica Agache-Gorse, London 60 What accessory do you want for the F-W 2013-2014 season? My favorite is Marsèll’s computer bag in black or burgundy leather which is super because it is multi-functional! It can be used for a laptop, to carry documents or even as a simple folder! Of course, it is unisex, a very important factor for our shop because our clients don’t care whether a product is for men or women: they just want to find what they like. We are trying to offer a maximum amount of products for everyone. Who doesn’t need a laptop bag these days? What colors are you looking for? Shades of grey, sometimes with a touch of royal blue that I think looks fresh. Again, grey is unisex and it can be carried with many other colors: red, brown, black… it also gives people a break from black. What materials would you like? There will be silk, gabardine, various viscoses as well as fur, a material that is coming back. You have to admit that fur has a super texture, it can be treated in many various ways thanks to different techniques and it can be dyed in many shades…also, it’s cold in winter: people just want to be warm, it’s that simple! What was your favorite accessory for the summer 2013 season? Gareth Pugh’s unisex sneakers! It was the first time that he launched into sneakers. His black model with extremely elaborate textures was really cool and easy to wear with everything: jeans, shorts and even dresses! De quel accessoire avez-vous envie pour l’A-H 2013-2014 ? Mon coup de cœur, c’est la sacoche d’ordinateur de Marsèll en cuir noir ou bordeaux, qui est super car multifonctionnelle ! On peut l’utiliser pour son portable, mais aussi comme portedocuments ou même comme simple C153_P58_63_BUYERS FAVORITES_BOUTIQUES.indd 60 Layers London - 16 Conduit Street, W1S 2XL, London pochette ! Of course, c’est unisexe, une caractéristique très importante pour notre boutique car nos clients se moquent qu’un produit soit pour homme ou femme : ils veulent juste trouver ce qu’ils aiment. Nous essayons donc de proposer un maximum de choix pour tous. Et qui n’a pas besoin d’une housse de portable aujourd’hui ? De quelle(s) couleur(s) avez-vous envie ? De nuances de gris avec parfois une touche de bleu roi, que je trouve frais. Le gris, c’est encore une fois unisexe et cela peut se porter avec de nombreuses couleurs : du rouge, du marron, du noir… Cela permet aussi aux gens qui étaient un peu trop dans le « black » de faire un break. Quelles matières ? Nous aurons de la soie, de la gabardine, différentes viscoses, ainsi que de la fourrure, matière qui devrait faire son come-back ! Il faut dire que la fourrure a une super texture, la technique permet de faire des traitements très variés, de proposer plein de couleurs… Et puis l’hiver il fait froid : les gens veulent se réchauffer, tout simplement ! Votre coup de cœur accessoires de l’été 2013 ? Les baskets unisexes de Gareth Pugh ! C’est la première fois qu’il se lance dans les sneakers. Son modèle tout noir avec des textures très travaillées est vraiment cool et facile à porter avec tout : jeans, shorts ou même robe ! Gareth Pugh 24/02/13 17:01 Maurizio Purificato EXCELSIOR MILANO Artistic director and buyer Directeur artistique et acheteur Interview by / Propos recueillis par Jeanne Angelini, Milano Which accessory are you going to privilege for your fall-winter 20132014 purchases? We are going to emphasize bags that are currently stagnant. It is a product that needs to be renewed and for the past few seasons, we haven’t seen any new shapes or anything really that stimulates consumers. We are also going to emphasize shoes. Today, I think that it is the only truly desirable object for women, the only accessory that enables women to stand out and personalize any silhouette. What color(s) are you looking for? We are looking for new bright colors. We are going to extend the spring-summer 2013 palette which puts the accent on sherbets that recall freshness and energy…with the addition of military green, and a few touches of wisteria and plum. What materials are you looking for? Thick materials that have body but always remain soft to the touch. I am thinking of suede or very supple leathers for shoes. We find the same trend for bags, fine leathers that are often combined with materials like foal leather. It corresponds to consumer behavior that favors increasingly comfortable products that are pleasant to touch. What were your favorite accessories from the summer 2013 season? Unfortunately, we haven’t fallen in love with any accessories for the past few seasons. For this spring-summer season, I did like the metallic pouches by Proenza Schouler. The metal has a mirror effect that adapts to all clothing colors. It is truly a versatile, chameleon product that suits any silhouette. De quel accessoire avez-vous envie pour l’A-H 2013-2014 ? Nous allons valoriser les sacs qui vivent un moment de stagnation. C’est un produit qui a besoin d’être renouvelé C153_P58_63_BUYERS FAVORITES_BOUTIQUES.indd 61 Excelsior Milano - Galleria del Corso 4, 20122 Milano et cela fait plusieurs saisons que l’on n’a pas vu de nouvelles formes, quelque chose de vraiment stimulant. Nous allons également miser sur les chaussures. Selon moi, c’est aujourd’hui le seul véritable objet du désir des femmes, le seul accessoire qui permet de se distinguer et de personnaliser n’importe quelle silhouette. De quelle(s) couleur(s) avez-vous envie ? Nous avons vraiment envie de nouvelles couleurs vives. Nous allons proroger la palette du printemps été 2013 qui mettra l’accent sur les sorbets évoquant la fraîcheur et l’énergie… Mais en y ajoutant du vert militaire, avec quelques touches de glycine et de prune. Quelles matières ? Des matériaux consistants, qui aient du corps, mais toujours doux au toucher. Pour les chaussures, je pense à du daim ou des cuirs très souples. On retrouvera la même tendance pour les sacs, des cuirs fins souvent associés à des matières comme le poulain. Cela correspond au comportement des consommateurs qui privilégient de plus en plus des produits confortables, avec une main agréable. Votre coup de cœur de l’été 2013 ? Hélas, cela fait plusieurs saisons que l’on ne rencontre plus d’accessoires qui déclenchent le « coup de foudre ». Pour ce printemps-été, je retiens toutefois les pochettes métallisées de Proenza Schouler. Le métal a un effet miroir qui s’adapte à toutes les couleurs de l’habillement. C’est un vrai produit caméléon, versatile, qui pourra être associé à n’importe quelle silhouette. 61 Proenza Schouler 24/02/13 17:01 Emmanuelle Axer SÉRIE NOIRE Purchase Manager for women Lille shop Responsable des achats femmes de la boutique à Lille Interview by / Propos recueillis par Nathalie Raut, Paris 62 What accessories do you want for the F-W 2013-2014 season? I have two favorites: Céline’s trapeze bag, once again. I like it every season. I think the shape is definitely modern yet the bag is still classic and functional. Next, I love Pierre Hardy’s shoes, especially his boots and his thigh-high boots. What I like about his designs are his architectural cuts, his proportions that are always just right and his color combinations. For me, he is the epitome of feminine elegance. What colors are you looking for? I would like to go with warm colors like burgundy, iced chestnut, ocher, bronze or silver. In other words, enveloping and reassuring colors that almost make you want to curl up in them. What about materials? I have always liked leathers, for both winter and summer, for clothing as well as accessories. Therefore, I will favor glove making leathers, because they are very sensual, pleasant to touch and also visually appealing. Your favorite for summer 2013? Without hesitation, Ronald Pineau’s line of bracelets. He did sumptuous hand-made work on a leather base enhanced with all types of stones. His creations succeed in contrasting an extremely refined jewelry inspiration with a rock spirit for design and the choice of materials. De quel accessoire avez-vous envie pour l’A-H 2013-2014 ? J’ai deux coups de cœur : le sac trapèze de Céline encore une fois. Il me séduit à toute saison. Car je trouve la forme résolument moderne tout en étant classique et fonctionnelle. Ensuite, j’aime beaucoup les chaussures de Pierre Hardy, et surtout ses bottes et ses cuissardes. Ce qui me touche chez lui, ce sont ses coupes architecturales, ses proportions qui sonnent toujours justes C153_P58_63_BUYERS FAVORITES_BOUTIQUES.indd 62 Série Noire - 14 rue Lepelletier, 59000 Lille et ses mélanges de couleurs. Il signe, selon moi, le summum de la féminité et de l’élégance. De quelle(s) couleur(s) avez-vous envie ? J’ai envie d’aller vers des couleurs chaudes, des bordeaux, des marrons glacés, des ocres, des mordorés ou des argentés. Autrement dit des coloris enveloppants et rassurants dans lesquels on aurait presque envie de se lover. Quelles matières ? J’ai toujours aimé les cuirs, en hiver comme en été, pour les vêtements et pour les accessoires. Je vais donc privilégier des peausseries de ganteries, parce qu’elles sont très sensuelles, agréables au toucher et tout aussi séduisantes à la vue. Votre coup de cœur de l’été 2013 ? Sans hésiter, la ligne de bracelets de Ronald Pineau. Il a réalisé un somptueux travail fait main sur une base de cuir rehaussé de tout un jeu de pierreries. Je trouve très réussi ce contraste entre une inspiration joaillerie d’un extrême raffinement et un esprit très rock dans le design et le choix des matières. Ronald Pineau 24/02/13 17:01 C153_P58_63_BUYERS FAVORITES_BOUTIQUES.indd 63 24/02/13 17:01 Priority to comfort Le confort au zénith Current trends for authenticity. Functionally elegant flats are back for fall-winter 2013-2014. L’air du temps est à l’authenticité. La chaussure de l’automne hiver 2013-14 fait l’éloge du plat et redécouvre l’élégance fonctionnelle. Interview by / Propos recueillis par Nadine Guérin 64 Heels will have to behave themselves! Footwear is always changing levels, but this time shoes fancy balance and encourage walking…It’s impossible to ignore the predominance of masculine-feminine styles for the next season such as derbies, brogues, loafers and all sorts of boots. A tomboy style that continues to define unisex shapes with an attitude that is elegant and attractive. A new type of feminine boot making spirit, a combination of heritage and modernity. High-precision constructions, absolute comfort, carefully selected materials and colors, luxury for the street emphasize the pertinence of genuine products that maintain their roots. More innovative suggestions also playfully twist classic styles. Multi-material contrasts, touches of visual details, increasingly sophisticated accents. Like slippers, new ballet flats step out in simple, refined versions. The modern woman, constantly on the move, will not remain indifferent to the solid leathers and thick soles of new urban models that combine sports and rock. L’escarpin n’a qu’à bien se tenir ! La chaussure, qui depuis toujours se nourrit de ses jeux d’échelle, rêve cette fois d’équilibre et prône l’exercice de la marche… Au regard des derbies, richelieus, loafers et autres boots en tous genres qui dominent les collections prochaines, impossible d’ignorer en effet la suprématie du masculin-féminin. Un style « tomboy » qui continue de préciser les contours d’une nouvelle attitude unisexe, chic et attractive. L’esprit bottier, lui-même, se réinvente au féminin entre héritage et modernité. Constructions de haute précision, confort absolu, matières et couleurs soigneusement sélectionnées, le luxe au contact de la rue souligne la pertinence des produits vrais qui ont su garder leurs racines. Les propositions les plus novatrices s’attachent aussi à « twister » les classiques. Avec des contrastes multimatières, des détails visuels en touche, des accents de plus en plus sophistiqués. A la manière de la slipper, la « nouvelle ballerine » qui sort au grand jour dans une version épurée et raffinée. La femme moderne, en mouvement, ne sera pas non plus insensible aux cuirs solides, aux semelles épaisses, aux nouveaux mix urbains entre sport et rock. Maison Dumain by Steve Dumain C153_P64_67_MUST SEE.indd 64 24/02/13 16:58 Baby Chic Apologie “Hysterical shoes are no longer in fashion. Today, people want shoes that last.” Olivia Cognet, a thirty-year old designer who trained with Charles Jourdan, Robert Clergerie as well as Jean Charles de Castelbajac and Carven, started with that idea, letting it mature to become her label, Apologie. After three collections made in Italy and Portugal, her French-style luxury label took off. For her winter collection, the designer took inspiration from fifties’ designs. Her embroidered velvet slippers, her oversized tassel moccasins and her wood-effect patent leather baby doll flats refer to materials that are still trendy. « Les chaussures hystériques ne sont plus à la mode, aujourd’hui, on a envie de jolis souliers qui durent ». Olivia Cognet, styliste trentenaire qui a fait ses classes chez Charles Jourdan, Robert Clergerie mais aussi Jean Charles de Castelbajac ou Carven, est partie de ce constat pour mûrir son projet de griffe, Apologie. En trois collections fabriquées en Italie et au Portugal, son positionnement luxe « à la française » a pris son envol. Pour sa collection d’hiver, la créatrice a puisé dans le design des années cinquante. Ses slippers en velours rebrodé, ses mocassins à pompons oversize sans oublier sa baby plate en cuir verni effet bois sont un clin d’œil à des matériaux toujours actuels. PREMIERE CLASSE Macadam Slipper Charles Philip Shanghai signed Charles Philip Shanghai is a hit in all the best shops around the world. In Europe, after Italy and Great Britain, France is enthusiastic about the casual, made in Shanghai elegance and rich materials. For winter 2013, tweeds and men’s woolens, a snakeskin effect with metallic or pearly reflections, “camouflage” silk, velvet combined with leather or silk… Depuis son premier modèle de slipper fabriqué par un artisan chinois dans un tissu de chemise d’homme, Charles Philip et Sheila Pitigala ont relevé leur pari d’allier l’élégance cool à la fantaisie. Le monoproduit signé Charles Philip Shanghai, pratique et chic à la fois, fait mouche en effet dans les plus beaux points de vente du monde. En Europe, après l’Italie et la Grande-Bretagne, c’est au tour de la France de s’enthousiasmer pour le raffinement casual made in Shanghai et la richesse des matières. Pour l’hiver 2013, des tweeds et lainages masculins, un cuir effet serpent aux reflets métal ou nacrés, de la soie « camouflage » du velours combiné au cuir ou à la soie… SHOWROOM FIVE 0 FIVE 53 RUE DE TURENNE 75003 PARIS Platform Sneaker Free Lance For thirty years, Free Lance footwear has been and still is manufactured in Vendée at La Gaubretière, in the designer boot tradition. Every season, colors and fabrics renew star models: the biker boot, pointed heels with embroideries and painting for the 13-14 versions. According to Guy Rautureau, the company’s General Manager and Style Director, sports codes from the 80s cross all generations. For example, thick-soled sneakers (up to 5 centimeters) relooked in crocodile or with fluorescent accents. Toujours fabriquée en Vendée à La Gaubretière, la marque Free Lance décline depuis trente ans la tradition de bottiers créateurs. Couleurs et matières renouvellent chaque saison les formes phares, la botte biker comme l’escarpin pointu, dont broderies et peintures enrichiront les versions 13-14. Pour Guy Rautureau, à la tête de la marque et du style, les codes sportifs des années 80 sont transgénérationnels. En témoigne la basket sur semelle épaisse, jusqu’à cinq centimètres, revivifiée en cuir façon croco ou accents fluo. PREMIERE CLASSE 65 Since his first slipper model made by a Chinese craftsman in men’s shirt fabric, Charles Philip and Sheila Pitigala succeeded in their idea of combining cool elegance with fantasy. The convenient and elegant mono-product C153_P64_69_MUST SEE.indd 65 25/02/13 13:49 Hybrid Derby City Clodhopper Adieu Paris Robert Clergerie Platform Creeper Robert Clergerie 66 Masculine codes are second nature for Robert Clergerie. The shoe maker from Romans took over the Joseph Fénestrier workshops before launching his successful luxury label in the early 80s. Today, the RCHoldings label which introduced derby shoes for women has the objective of expanding abroad and high quality. According to Eva Taub, manager for the label, the artistic director, Roland Mouret “defends a global approach and brings architectural, sexy refinement.” Brogues, creepers, boots and other slippers have never been so modern! Les codes masculins sont une seconde nature chez Robert Clergerie. Le chausseur romanais a en effet repris les ateliers de Joseph Fénestrier avant de lancer avec succès sa griffe de luxe au début des années 80. Aujourd’hui dans le giron de RCHoldings, la marque, qui a introduit le derby au féminin, parie sur l’expansion internationale et la haute qualité. Selon Eva Taub, à la tête de la marque, le directeur artistique Roland Mouret « défend une approche globale et insuffle un raffinement architectural et sexy ». Les richelieus, creepers, bottes et autres slippers n’ont jamais été aussi modernes ! PREMIERE CLASSE C153_P64_69_MUST SEE.indd 66 Don’t look for heels, you won’t find any! In 2012, Benjamin Caron and Isabelle Guedon founded Adieu Paris. The pair had worked in luxury and immediately, they selected a signature sole that was ready for anything, in natural crepe with refined Blake seams. They combined their skills - boot maker for one, couture for the other to create solid “punk chic” basics for men and women that were quickly selected for Barneys in Tokyo, Harvey Nichols in Hong Kong, Colette in Paris…The mountain, trapper spirit inspires their latest “high security” collection with scarf cuffs and metal buckles. Ne cherchez pas de talon, vous n’en trouverez pas ! A l’origine d’Adieu Paris, né en 2012, Benjamin Caron et Isabelle Guedon forment un duo complémentaire, issu du luxe, qui d’emblée, a choisi, en guise de signature une semelle à toute épreuve, en crêpe naturel et aux fines coutures Blake. Ils ont uni leur savoir-faire - bottier pour l’un, couture pour l’autre - afin de proposer, au masculin et au féminin, de solides basiques « punk chic », aussitôt sélectionnés chez Barneys à Tokyo, Harvey Nichols à Hong Kong, Colette à Paris… L’esprit montagnard et trappeur inspire leur dernière collection « sous haute protection » à revers écharpe et boucles métal. SHOWROOM 7 RUE D’ABOUKIR 75002 PARIS Neo Loafer Manovia70 Eleonora Fagni worked ten years in shoes before launching Manovia70. Her motto? Defend Made in Italy craftmanship. Her winter 2013 collection reinterprets timetested classics in two different themes. One is “dark” and rock n’ roll, in black leather with straps and zippers on gripper soles. The other is multi-material that dares to combine felt, zebra-striped full grain leathers, patent or colored leather that claims to be a “casual approach to precious style”. Eleonora Fagni a travaillé dix ans dans la chaussure avant de lancer Manovia70. Son credo ? Défendre le made in Italy. Sa collection hiver 2013 réinterprète deux thèmes classiques. L’un, « dark » et rock , en cuir noir, renforcé de brides, de zips, sur semelle crantée. L’autre, multimatières, ose mixer feutre, vachette zébrée, cuir verni ou coloré en prônant « un traitement précieux dans une approche décontractée ». 25/02/13 13:49 Side Gore Boot Sartore For three generations, the Venetian name has ensured authentic shoes in terms of natural leathers and traditional skills. Next season, Sartore’s Parisian flagship store and other selected points of sale throughout the world will carry the label’s leading models that have “discreet but definite elegance”: low polished or shiny boots with equestrian details, “casual rock” or western boots, laced derbies with a British accent… Le nom d’origine vénitienne garantit, depuis trois générations, des chaussures authentiques, tant en termes de cuirs naturels que de savoir-faire traditionnel. Sartore, dans sa boutique parisienne et ses points de vente sélectifs dans le monde, décline, pour la saison prochaine, ses modèles phares, empreints d’une « élégance discrète mais sûre » : des boots trotteur, cirées ou brillantes, aux détails équestres, des bottes « casual rock » ou de western, des derbies lacées aux accents british… PREMIERE CLASSE Wedge Sneaker Street comfort is a value that counts in New York! Steve Dumain, who was first noticed for his “easyless” bags, crafted for his Be&D label, understood what women expected. Big City, signed Maison Dumain, his hybrid sneakers that are called “the most comfortable heels in the world”, conceal built-in height behind a high-heel print. The wedge sneakers renew their visual impact this winter with clearly more sophisticated materials, reptile effects, patent leather…To be followed: a partnership project with Converse for the label that is taking big strides in France. A New York, le confort street est une valeur qui compte ! Steve Dumain, qui s’est fait remarquer avec ses premiers sacs « easyless », fabriqués artisanalement pour sa marque Be&D, a tout compris des attentes féminines. Baptisée « les talons les plus confortables du monde », sa basket hybride Big City, signée Maison Dumain, masque sa hauteur intégrée derrière un motif d’escarpin en trompe l’œil. Les sneakers compensés renouvellent cet hiver leur impact visuel à travers des matières nettement plus sophistiquées, effets reptiles, cuir miroir… A suivre, un projet de partenariat avec Converse pour la griffe qui avance à grands pas dans l’hexagone. SHOWROOM VESTIBULE 62 RUE TIQUETONNE 75002 PARIS BE&D C153_P64_69_MUST SEE.indd 67 ’’ Interview Nadia Aaguida Karim Kakal interview Shoe Designers Area at the Printemps Haussman Chaussures Créateurs au Printemps Haussman How would you describe shoes for the winter 2013-14 season? One trend per season does not exist anymore. However, the key word is comfort. In France, shoes are quite traditional! There is a definite “back to sure values” movement. However, there are additional refined touches such as details, colors that harmonize or reinterpretations of luxury codes. Sneakers stand out, flats and walking heels, masculine shapes that freely play with styles. How do you think consumers have changed since you began selecting designer shoes at the Printemps? As soon as we dared to carry our favorites, revenue doubled! The price may be higher, but it is justified. It is essential to offer different names with strong products that are not distributed everywhere and are well displayed like in the Printemps. Customers are looking for products that are different. Consumers react to a label’s universe, exchange and quality service. It is reassuring for the custumer. Qu’est ce qui caractérise la chaussure de l’hiver 2013-14 ? Une seule tendance par saison n’existe plus. Mais le maître mot est devenu le confort. En France, on est assez classique ! Le retour aux valeurs sûres se confirme. Avec toutefois un raffinement supplémentaire, comme des détails, des couleurs qui s’harmonisent ou des codes du luxe réinterprétés. On parie sur la basket qui se démarque, le plat et les talons trotteur, les formes masculines qui permettent de jouer en toute liberté avec les styles. Comment voyez-vous évoluer les consommatrices depuis que vous sélectionnez les marques de chaussures créateur au Printemps ? Dès que l’on a osé imposer nos coups de cœur, le chiffre d’affaires a doublé ! Le prix peut être plus élevé s’il est justifié. Il est essentiel de proposer des noms différents avec des produits forts, peu diffusés, bien présentés comme au Printemps. La clientèle recherche un produit différent. Elle est sensible à un univers de marque, à la qualité de l’échange et du service. Cela la rassure. 67 ’ ’ 25/02/13 13:49 01 - 04 MARS 2013 JARDIN DES TUILERIES WWW.PREMIERE-CLASSE-TUILERIES.COM - WWW.PARISSURMODE.COM C153_P64_67_MUST SEE.indd 68 24/02/13 17:00 Spring Summer 2013 C153_P64_69_MUST SEE.indd 69 24/02/13 18:15 Millenium Spider 70 1 2 1 Serkan Cura 2 Atelier Versace C153_P70_75_DÉFILÉS.indd 70 24/02/13 17:01 71 1 2 1 Yiquing Yin © Shoji Fujii 2 Stéphane Rolland C153_P70_75_DÉFILÉS.indd 71 24/02/13 17:01 Digital Native 1 2 1 Tony Yaacoub 2 Alexandre Vauthier C153_P70_75_DÉFILÉS.indd 72 24/02/13 17:02 73 1 2 3 1 Oscar Carvallo 2 Julien Fournié 3 Jantaminiau Paris C153_P70_75_DÉFILÉS.indd 73 24/02/13 17:03 Pure Players 74 1 2 1 On aura tout vu 2 Rad Hourani C153_P70_75_DÉFILÉS.indd 74 24/02/13 17:03 C153_P70_75_DÉFILÉS.indd 75 24/02/13 17:03 !Re n dez -AVppointments ou s . … Model The body and fashion Since the beginning of haute couture, women from high society and actresses have continually been fashion icons. Later, professional models imposed their faces and their names. Discovered by designers and photographers, they have become their muses, identifiable but pliable to the whims of inspiration. Nearly 120 photos, videos, fashion magazines and other works will be presented during this exhibition which recounts the history of fashion photography from the model’s instead of the photographer’s point of view. Until May 19 from 10 am to 6 pm except on holidays Les Docks Cité de la Mode et du Design: 34 quai d’Austerlitz 75013 Paris Mannequin Le corps de la mode Depuis la naissance de la haute couture, femmes de la haute société et actrices jouent sans discontinuer les icônes de mode. Plus tard les mannequins professionnels imposent leur visage et leur nom. Révélées par les couturiers ou les photographes, elles deviennent leurs muses, reconnaissables mais modelables au gré de leur inspiration. Près de 120 tirages, des vidéos, des magazines de mode et autres ouvrages seront présentés lors de cette exposition, qui retrace une histoire de la photographie mode, du point de vue du modèle et non plus seulement du photographe. Jusqu’au 19 mai 2013 de 10h à 18h sauf jours fériés Les Docks Cité de la Mode et du Design : 34 quai d’Austerlitz 75013 Paris Paris Haute Couture In partnership with the Galliera Museum and support from Swarovski, the Paris City Hall celebrates Haute Couture with an exhibit of about one hundred dresses and outfits by Worth, Doucet, Patou, Chanel, Christian Dior, Jean Paul Gaultier, YSL etc, most of which have never been seen before. From March 2 to July 6 from 10 am to 7 pm except on Sunday and holidays Free entrance Hôtel de Ville salle Saint-Jean: 5 rue Lobau 75004 Paris Paris Haute Couture Avec la collaboration du musée Galliera et le soutien de Swarovski, l’Hôtel de Ville de Paris célèbre la haute couture à travers une exposition réunissant une centaine de robes ou ensembles, signés Worth, Doucet, Patou, Chanel, Christian Dior, Jean Paul Gaultier, YSL etc., des pièces pour la plupart jamais dévoilées. Du 2 mars au 6 juillet 2013 de 10h à 19h sf dimanches et jours fériés. Entrée gratuite. Hôtel de Ville salle Saint-Jean : 5 rue Lobau 75004 Paris 76 Arrrgh! Fashion monsters Monstrous, enigmatic or grotesque creations inspired by the Character design phenomenon. By the Greek organization, Atopos. From February 13 to April 7 La Gaïté Lyrique: 3bis rue Papin 75003 Paris Arrrgh ! Monstres de mode Créations monstrueuses, énigmatiques ou grotesques inspirées par le phénomène du Character design. Par le collectif grec Atopos. Du 13 février au 7 avril La Gaïté Lyrique : 3bis rue Papin 75003 Paris Kim Traeger C153_P76_80_AGENDA.indd 76 24/02/13 dimanche 18:20 Fashioning Fashion Two centuries of European fashion 1700-1915 The chronological and thematic exposition reveals nearly one hundred complete and entirely accessorized masculine and feminine silhouettes in an unusual way. The pieces are mainly from France, England and Italy and they show how taste has changed, emphasizing shapes, details and skills. Until April 14. Musée des Arts Décoratifs: 107 rue de Rivoli 75001 Paris Fashioning Fashion Deux siècles de mode européenne 1700-1915 L’exposition à la fois chronologique et thématique dévoile, de façon inédite près de cent silhouettes masculines et féminines, complètes et entièrement accessoirisées. Ces pièces provenant essentiellement de France, d’Angleterre et d’Italie présentent l’évolution des goûts en mettant l’accent sur les formes, les détails et les savoir-faire. Jusqu’au 14 avril. Musée des Arts Décoratifs : 107 rue de Rivoli 75001 Paris Nec plus ultra Carte blanche to Henrik Vibskov Graduate from St Martin’s School, the designer’s dimension largely goes beyond the framework of fashion to enter the domain of international artistic expression. The title of the exhibition is a play on words between the latin motto “nec plus ultra”, meaning «nothing farther beyond» and the word neck as an anatomical reference to the neck-like objects, making up parts of this exhibition. ». From February 27 to May 4. Galerie des Galeries, Galeries Lafayette First Floor 40 boulevard Haussmann 75009 Paris Nec plus ultra Carte blanche à Henrik Vibskov Diplômé de la St Martin’s School, la dimension de ce créateur dépasse largement le cadre de la mode pour inscrire son expression dans un champ artistique international. Le titre de l’exposition est un jeu de mots entre l’expression latine « nec plus ultra », qui signifie « ce qu’il y a de mieux », et le terme « neck » (cou, en anglais), référence anatomique qui fait écho au nom de la collection automne-hiver 2013. Du 27 février au 4 mai 2013. Galerie des Galeries, 1er étage des Galeries Lafayette 40 boulevard Haussmann 75009 Paris. Talents to watch Regrouping 14 winners from the 2011 and 2012 editions of the Grand Prix for the City of Paris, the exposition brings together creations from the categories of design, art and fashion professions. Until March 23. Galerie des Ateliers de Paris: 30 rue du Faubourg-Saint-Antoine 75012 Paris 77 Talents à suivre Regroupant les 14 lauréats des éditions 2011 et 2012 des Grands Prix de La Ville de Paris, l’exposition réunit les créations des catégories design, métiers d’art et mode. Jusqu’au 23 mars. Galerie des Ateliers de Paris : 30 rue du Faubourg-Saint-Antoine 75012 Paris C153_P76_80_AGENDA.indd 77 24/02/13 dimanche 18:20 Tranoï Design Talents Armand Hadida, artistic director for Tranoï, has the desire to bring fashion and design together (read his Manifesto p. 47). After having launched “New Design Talents” in October 2012, an exposition for which C+ is a partner in communication, he renews partnerships with Les Ateliers de Paris, a place dedicated to development of designer businesses in the sector of art professions. fashion and design. The designer, Ora Ito, is the sponsor for the exposition. Ora-Ïto is the label and the name of the French designer who founded the very first virtual label at the age of 19. Born in 1977, the artist became famous for producing imaginary, 3D products for big international labels such as Vuitton, Apple, Nike and Bic... He has an impressive customer wallet including Adidas, Thierry Mugler, Levi’s, Nike… One of his guests that will present their work to fashion professionals: Bina Baitel, Emilie Colin-Garros, Marie Aurore Stiker Metral, Laurent Corio, Nicolas Stadler, Guillaume Lehoux-André Fontes. Vernissage March 1 at 9:30 am with the presence of Ora-Ito From March 1 to 4 from 10 am à 20 pm. Palais de la Bourse 75002 Paris. Metro Bourse Tranoï Design Talents Laurent Corio La volonté d’Armand Hadida directeur artistique de Tranoï, est de faire se rencontrer la mode et le design (lire son Manifesto p 47). Après avoir inauguré « New Design Talents » en octobre 2012, exposition pour laquelle C+ était partenaire de diffusion, il renouvelle ses collaborations avec Les Ateliers de Paris, un lieu dédié au développement des entreprises de création dans les secteurs des métiers d’art, de la mode et du design. Le designer Ora Ito est le parrain de cette exposition. Ora-Ïto est le label et le nom du designer français qui a créé, à l’âge de 19 ans, la toute première marque virtuelle. Né en 1977, cet artiste s’est fait connaître en détournant en 3D les produits de grandes marques internationales comme Vuitton, Apple, Nike ou Bic… Il possède un portefeuille impressionnant de clients dont Adidas, Thierry Mugler, Levi’s, Nike… Ses invités à présenter leur travail aux professionnels de la mode sont : Bina Baitel, Emilie Colin-Garros, Marie Aurore Stiker Metral, Laurent Corio, Nicolas Stadler, Guillaume Lehoux-André Fontes. Vernissage 1er mars à 9 h 30 en présence de Ora-Ito. Du 1er au 4 mars, de 10h à 20h. Palais de la Bourse 75002 Paris. Métro Bourse Bina Baitel Showing Camper Toðer Since we have chosen to become Fashion Trotters (see our subject Must See on p 63), we would like to recognize the dynamics that united the Camper label with original designers like Bernhard Willhelm, Romain Kremer, Capara and Mintdesigns. Sébastien Cordoléani staged the event. Sunday March 3, from 11 am to 9 pm, 14/16 rue du Faubourg Saint-Honoré 75008 Paris. 78 Camper by Bernard Willhelm Puisque nous avons pris le parti de muer en Fashion Trotteuse (voir notre Must See p 63), il convient de saluer la dynamique qui unie la marque Camper et des créateurs originaux comme Bernhard Willhelm, Romain Kremer, Capara et Mintdesigns. La scénographie de l’événement est signée Sébastien Cordoléani. Dimanche 3 mars, de 11 h à 21 h, 14/16 rue du Faubourg Saint-Honoré 75008 Paris (porte cochère, escalier droite). C153_P76_80_AGENDA.indd 78 24/02/13 dimanche 18:20 Daniel Picado Photographs “Mais que veulent les femmes?” (in English, “But what do women want?”) Inspired or disgusted by the question, the photographer immortalizes the women in a personal artistic research or through images made for and with Vivienne Westwood. From March 1 to 4 from 10 am to 8 pm. Restaurant Tranoï La Bourse, Palais de la Bourse 75002 Paris. Metro Bourse Daniel Picado Photographies « Mais que veulent les femmes ? » Inspiré ou dépité par cette interrogation, le photographe les immortalise dans une recherche artistique personnelle ou via des images réalisées pour et avec Vivienne Westwood. Du 1er au 4 mars 201 de 10h à 20h. Restaurant Tranoï La Bourse, Palais de la Bourse 75002 Paris. Métro Bourse Maxime Antonin Photographs The photographer from the television show, Paris Dernière, shows Parisian black nights: trendiness, nudity, sexitude, destroyitude, artytude…Nothing to do with fashion?! From 1 to 4 March from 10 am to 8 pm. Entrance and Press Room Tranoï Carrousel du Louvre: 99 rue de Rivoli 75001 Paris. Metro Palais Royal Maxime Antonin Photographies Le photographe de l’émission Paris Dernière dévoile les nuits noires parisiennes : branchitude, nudité, sextitude, destroytitude, artytude… Rien à voir avec la mode ?! Du 1er au 4 mars de 10h à 20 h. Entrée et Press Room Tranoï Carrousel du Louvre: 99 rue de Rivoli 75001 Paris. Métro Palais Royal Contrecollage à façon de vos tissus ou synthétiques pour maroquinerie Gamme de tissus coton, lin, toile, bâche Tissus et non tissés thermocollants Toiles bagage Tissus doublures Complexe sur mesure 79 Ets JEan SabinE Sa 40, rue Jacques-Durmeyer BP 035 • 61101 Flers cedex Tél. 02 33 65 24 76 Fax 02 33 96 12 71 [email protected] C153_P76_80_AGENDA.indd 79 24/02/13 dimanche 18:20 C a l e ndrier27 4 5 38 . +10 = Partenaires de diffusion Diffusion partners Salons Tranoï Carrousel Vendôme Luxury Showroom Five 0 Five March 1 to 4 10 am to 8 pm 1er au 4 mars 10 h à 20 h March 1 to 4 10 am to 8 pm 1er au 4 mars 10 h à 20 h Until March 15 Jusqu’au 15 mars Carrousel du Louvre 99 rue de Rivoli 75001 Paris Métro Palais Royal 140 fashion accessory designers Park Hyatt Paris Vendôme 5 rue de la Paix 75002 Paris Hôtel d’Évreux : 19 place Vendôme 75001 Paris. Métro : Opéra 25 fashion accessory designers Tranoï La Bourse March 1 to 4 10 am to 8 pm 1er au 4 mars 10 h à 20 h Palais de la Bourse 2 place de la Bourse 75002 Paris Métro Bourse 60 fashion accessory designers Tranoï Montaigne March 1 to 4 10 am to 8 pm 1er au 4 mars 10 h à 20 h Artcurial 7 rond-point des Champs-Elysées 75008 Paris Métro Champs-Elysées 10 fashion accessory designers Première Classe Paris sur Mode March 1 to 4 9 am to 7 pm 1er au 4 mars 9 à 19 h Jardin des Tuileries, Terrasse des Feuillants, rue de Rivoli 75001 Paris Métro Concorde 370 fashion accessory designers The Box 80 March 1 to 4 9 am to 7 pm 1er au 4 mars 9 h à 19 h Pavillon Cambon 46 rue Cambon 75001 Paris Métro Concorde 100 fashion accessory designers. MeMy Mode March 1 to 4 9:30 am to 7:30 pm 1er au 4 mars 9h30 à 19 h 30 Bourse du Commerce 2 rue Viarmes 75001 Paris Métro Louvre Rivoli 26 fashion accessory designers Service de navettes VIP Special Shuttle VIP service C153_P76_80_AGENDA.indd 80 Showrooms multi marques 53 rue de Turenne 75003 Paris Tél: +33 (0)9 52 95 12 97 [email protected] Showrooms designers (sur rendez-vous) (sur rendez-vous) Alexandre Vauthier Plan 8 Showroom Charlotte Olympia February 27 to March 6 9 am to 7 pm Du 27 février au 6 mars de 9 h à 19 h 6, rue Saint-Claude 75003 Paris Plan 8 aims to develop growth solutions for wholesale, retail and online. Its customers are Barbara Bui, AF Vandervost, Yoox… It looks like a traditionnal showrooms but it works with unorthodox tools and new technologies, organising previews all year long, connecting shops before trade market, happenings in stores, marketing strategy… Plan 8 showroom est une société de conseil spécialisée dans le développement de stratégies de croissance wholesale, retail et online. Les clients : Barbara Bui, AF Vandervost, Yoox… Commercialement, Plan 8 fonctionne comme un showroom traditionnel, mais offre des conseils et une promotion toute l’année à des marques qui débutent : organisation de preview, rendez-vous en amont avec les boutiques, événements dans les surfaces de vente, projets marketing… No Season February 26 to March 10 Du 26 février au 10 mars 8bis rue de Braque 75003 Paris. Tél: +33 (0)1 42 78 50 20 [email protected] 3 rue Christophe-Colomb 75008 Paris. 5 rue de Tilsit 75008 Paris Nicholas Kirkwood Atelier Basfroi : 23 Basfroi 75011 Paris Adieu Paris February 26 to march 9 26 février au 9 mars Sur rendez-vous Only appointment 7 rue d’Aboukir 75002 Paris [email protected] and also… (Capsule) Women March 1 to 3 10 am to 7 pm 1er au 3 mars 10 h à 19 h Cité de la Mode et du Design 34 quai d’Austerlitz 75013 Paris. Designers & Agents March 1 to 4 10 am to 7 pm 1er au 4 mars 10 h à 19 h Espace 5Bis : 5bis rue Froissart 75003 Paris Métro Saint Sébastien Froissard 7 fashion accessory designers Zip Zone Paris March 1 to 4 10 am to 7 pm 1er au 4 mars 10 h à 19 h Les Arts Décoratifs 103/111 rue de Rivoli 75001 Paris 5A Showroom Vestibule 62, rue Tiquetonne 75002 Paris 24/02/13 18:33 3e Couve Mars.indd 1 25/02/13 11:49 Akiko Makino / Valveat 81 Alber Elbaz Alexandre Vauthier Armand Hadida Barbara Rihl Bernard Delettrez Charles Philip Shangai Charlotte Olympia Elie Top Eliette Abecassis Emmanuelle Axer / Série Noire Fred Fan / Layers Fred Segal Level Shoe District Leran Hadar / H. Lorenzo Marie Chantal Khelfa / Joyce Paris Mauricio Purificato / Excelsior Milano Nicholas Kirkwood Pamela Golbin Quentin Véron & Springsioux Robert Clergerie Sophie Hulme Tagliovivo 4e Couve Mars.indd 2 25/02/13 11:50