Le Livre de Poche a le plaisir de vous proposer le premier chapitre de
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Le Livre de Poche a le plaisir de vous proposer le premier chapitre de
LAËTITIA MILOT Je voulais te dire… AVEC LA COLLABORATION DE JOHANA LAGUNAS FLORENT MASSOT Le mot de Johana Montaigne avait raison : les coups de foudre amicaux sont eux aussi des équations humaines insolubles. Si ce livre est aujourd’hui entre vos mains, c’est tout simplement « parce que c’était elle, parce que c’était moi ». Je suis Plus belle la vie depuis ses premiers soubresauts sur France 3. J’ai de la chance, je suis payée pour le faire. Marseillaise de sang et de cœur, lorsque la série a déboulé sur le petit écran, j’ai supplié mon rédacteur en chef de Télé Poche de me laisser couvrir le nouveau feuilleton. Les entrefilets sont devenus des articles, les articles des couvertures, et les couv’, des numéros spéciaux. Je finissais par avoir mon rond de serviette aux studios de la rue Guibal… Mai 2008. Le 1 000e épisode de Plus belle se profile. Mon rédac’ chef veut un angle original. « Laëtitia Milot, lui dis-je. Parlons de la femme derrière l’actrice. » Je propose à France 3, qui fait suivre à Laëtitia. C’est un grand « oui ». Mercredi 18 juin, 8 heures. Je sonne à sa porte. Elle m’accueille avec une tasse de café à la main. Une main tendue, mais c’est la joue qu’elle préfère. Deux bises. Un café proposé. Elle me tutoie. Un autre sourire. « Je suis ravie de mettre un visage sur ta voix. Depuis le temps que tu t’occupes de la série, nous ne nous sommes parlé qu’au téléphone. Je t’imaginais plus âgée ! » Son sourire, son regard, son éclat de rire ou sa joue tendue pour la pre7 mière bise, tout en elle respirait l’authenticité et la générosité. Il y eut alors cette inexplicable sensation où l’on se dit : « J’ai l’impression de déjà connaître cette fille », suivie, quelques minutes plus tard, d’un : « Je veux connaître cette fille ! » Lundi 7 juillet. Mes 30 ans et parution de l’article. Laëtitia m’appelle. « Je n’ai jamais fait un reportage aussi sympathique et aussi vrai. Merci pour ce beau moment. Tu étais du 7 juillet, non ? Joyeux anniversaire. Appellemoi si tu viens pendant l’été dans la région, on t’emmènera faire du bateau. » 10 mai 2009. Je connais maintenant bien la femme qui se cache derrière le sourire, le regard, l’éclat de rire, et la joue tendue pour la première bise. Elle, elle connaît bien la femme derrière la journaliste. Je suis à Marseille. On en profite pour se voir. Nous nous donnons rendez-vous chez elle. Descendant de mon Paris au ciel « bas et lourd », je poursuivais le soleil comme un premier amour. Je persuade Laëtitia d’opter pour une terrasse sur le port de Martigues. Conversation de filles. Mariage, agent, rires, maison, mode, rires. « Il y a quelque chose dont il faut que je te parle, mimine, lui dis-je soudain. J’ai envie que les gens connaissent Laëtitia, non pas celle qui interprète Mélanie ou celle des affiches publicitaires, mais celle qui me fait rire, qui sait m’écouter, celle qui est devenue mon amie. Je veux écrire sur toi. Pas une biographie. Quelque chose d’aussi original que toi, la femme qui a osé porter du rouge et noir à son mariage. Pourquoi pas un bouquin d’entretiens où tu révélerais tes amours, tes déchirures, tes épreuves, mais aussi où tu partagerais tes goûts et tes passions ? » Silence. Elle fixe son verre, sourit, puis relève la tête vers moi : « Tu sais Johana, lorsque je t’ai rencontrée, je savais que tu allais compter dans ma vie, mais je ne savais pas à quel point. J’ai confiance en toi. Il n’y a qu’à toi que je pour8 rais raconter ma vie et le grand drame qui l’a conditionnée. C’est d’accord. C’est oui. » Juste comme ça, « c’était oui ». Des mois durant, Laëtitia m’a raconté son histoire. Cette histoire que nous partageons aujourd’hui avec vous… Johana Lagunas Le mot de Laëtitia L’histoire de ce livre a commencé en juin 2008. Le magazine Télé Poche avait proposé de me suivre pendant une journée, pour un reportage. C’est à cette occasion que j’ai rencontré Johana. Dès qu’elle a passé le pas de ma porte, j’ai été touchée par cette jeune journaliste toute mignonnette qui respirait la sympathie et l’authenticité. Elle s’est timidement assise sur le bord du fauteuil, dans le salon, avec son petit carnet et son magnétophone, et lorsque nous avons commencé à parler, je n’avais pas l’impression de répondre à une interview, mais de me confier à une amie. Ce fut la plus mémorable de mes séances photos, l’ambiance qui y régnait était celle d’un après-midi entre amis. À la fin de cette délicieuse journée, je suis rentrée à la maison en disant à Badri, mon mari : « J’ai fait une super-rencontre, quelqu’un qui va compter dans ma vie, j’en suis sûre… » Notre amitié a commencé avec des « tu peux m’envoyer le Télé Poche où je suis en couverture ? Je n’ai pas eu le temps d’aller l’acheter… ». Puis les interviews sont vite devenues des moments de détente entre amies. Johana fut la première personne en dehors de mes proches à qui j’ai parlé de mes secrets les plus intimes. J’avais le sentiment que je pouvais lui faire autant confiance qu’à un membre de ma famille. Un jour, elle m’appelle en me disant : « Laëti, j’ai quelque chose à te proposer, mais je ne peux pas t’en par11 ler par téléphone. Pourrait-on se voir dans le Sud quand je descends pour l’anniversaire de ma mère ? » Quel mystère… N’ayant pas réussi à la faire parler, je n’avais plus qu’à attendre le 10 mai… Quelques semaines plus tard, nous sommes installées à la terrasse d’un café, et Johana est sur le point de me révéler ce fameux « quelque chose ». « Je voudrais écrire un livre sur toi », m’annonce-t-elle alors. Les choses se bousculent dans ma tête. Je me souviens des propositions que l’on m’a déjà faites pour écrire ma biographie, propositions que j’avais toujours repoussées. Je n’arrivais pas à me résoudre à confier mes secrets les plus intimes à une personne qui n’avait pas ma confiance. Mais avec Johana, le problème ne se posait pas, je n’ai aucune raison de lui dire non… Johana m’explique alors qu’elle n’entend pas faire une biographie traditionnelle : « Tu vas certes parler de toi, mais seulement de certains pans de ta vie. Le livre sera sous forme d’interviews thématiques, avec des encadrés permettant de parler de tes goûts en matière de cinéma, de voyage, de cuisine ou encore de littérature… » Ça, c’est une idée que je n’aurais jamais eue ! Une « biographie traditionnelle » ne me tentait pas en effet pour l’instant : à 28 ans, je n’avais pas suffisamment de choses à raconter. L’originalité de son projet finit de me convaincre et je lui dis : « Oui, oui, oui ! », oui à tout, tout de suite ; ce n’était pas la peine d’y réfléchir, je n’attendais même pas d’en avoir parlé à Badri, que je consulte normalement toujours pour mes choix de carrière… OUI ! Nous nous sommes donc mises au travail. Aux idées de thèmes et d’encadrés que Johana me proposait, venaient s’ajouter mes propositions. Nous avons passé des dizaines d’heures au téléphone et consacré des journées, des soirées et des week-ends entiers à ce projet que nous avons vite surnommé « notre bébé ». Un « bébé » que nous avons créé toutes les deux, rien que toutes les deux. 12 Il nous fallait maintenant trouver la maison d’édition qui saurait prendre grand soin de notre nouveau-né. Les voyages sur Paris s’enchaînent et les éditeurs se succèdent. Jusqu’à cette belle journée d’automne. Ce jour-là, après un premier rendez-vous matinal à l’Hôtel Régina, nous nous dirigeons vers Saint-Germain afin de présenter notre bébé aux Éditions Florent Massot. Le professionnalisme et la bienveillance de Florent nous ont immédiatement conquises. En sortant du rendez-vous, nous nous sommes dit : « Notre éditeur, c’est lui ! » Le livre que vous tenez entre vos mains est composé de fragments de ma vie et de propositions cinématographiques, littéraires, culinaires, écologiques, esthétiques ou encore touristiques, afin d’enchanter et d’enrichir votre quotidien, et où chacun, je l’espère, trouvera son bonheur. Je dédie tout d’abord cet ouvrage à mes fans, afin de les remercier de suivre ma carrière. Les questions que vous posez dans vos nombreuses lettres trouveront ici leurs réponses. Ce livre s’adresse également aux personnes qui ne sont pas des familiers de Plus belle la vie. Peut-être trouverezvous ici une expérience de vie qui vous touchera, vous intriguera ou vous inspirera, et je dis cela en toute modestie. Ce livre est aussi un accomplissement, une lumière sur mon chemin de vie. Peut-être était-il temps que l’amalgame entre mon personnage et moi-même cesse, que le public reconnaisse Laëtitia et non plus Mélanie ? J’avais également besoin de prouver à certaines personnes qui doutaient de moi, mais sûrement également à moimême, que j’étais capable de mener un grand projet à bien. Un désir qui est devenu réalité grâce à Plus belle la vie, qui a rendu mon nom populaire, et grâce à Johana, qui a eu l’idée de Je voulais te dire… 13 2010 est l’année de mes 30 ans, celle du mariage de Johana, et celle de la naissance de notre Je voulais te dire… Un bébé dont je suis fière et qui, je l’espère, deviendra grâce à vous une aventure mémorable. Tendrement, Laëtitia Milot Hiver Un homme qui ne passe pas de temps avec sa famille n’est pas vraiment un homme. Francis Ford Coppola, extrait des dialogues du film Le Parrain. Ma playlist de l’hiver Rien de tel pour contrarier la froideur hivernale que d’écouter des musiques qui nous font chaud au cœur… L’Aigle noir de Barbara, s’il devait n’y en avoir qu’une, ce serait celle-là. Cette chanson est en tous points sublime. L’Hymne à l’amour d’Édith Piaf, en souvenir de ma grand-mère, qui chantait souvent cette chanson. La Rivière de mon enfance de Michel Sardou et Garou, une chanson qui me fait penser à mon père… Lettre à France de Michel Polnareff, ma chanson préférée de l’inimitable, du grand Polnareff. Mistral gagnant de Renaud, cela me rappelle mon premier karaoké avec Badri, mon mari. 1973 de James Blunt, en souvenir de mes virées d’ado. Endless Love de Diana Ross et Lionel Richie, le duo le plus émouvant de Lionel Richie. 19