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FR Mars 2007 * numéro 91 * mensuel gratuit SMOKIN’ACES JOE CARNAHAN & JEREMY PIVEN INTERVIEW AVEC Netevents présente CATE BLANCHETT MUSIC & LYRICS DREW BARRYMORE & HUGH GRANT .be SOMMAIRE 02 v Focus ‘Music & Lyrics’ 05 v Focus Cate Blanchett 07 v Focus ‘Smokin’Aces’ 09 v Box office 10 v Making of ‘Glenn’ 11 v Premières images ‘Spider-Man 3’ 12 v Movies reviews 19 v Kids reviews 20 v DVD Reviews 24 v DVD music Reviews 25 v Music Reviews 30 v Games Reviews Visitez: www.theticket.be & www.cinenews.be Collaborateurs: Gregory Dall’Agnol, Michel Beck, Chris Craps, Catherine Nitelet-Vedder, Yannick Hustache, Frédéric Jarry, Gauthier Keyaerts, Filip Leloup, Jean-Jacques Leloup, David Morelli, Ruben Nollet, David Hainaut, Mathieu Fonsny, Julien Broquet, Olivier Galand, Adeline Weckmans, Samuel Idmtal, Delphine Rens Traduction: Adeline Weckmans Graphisme: Nathalie Gillet Editeur responsable: Dieter Kraewinkels Photo couverture: © Publicité: Net Events Dieter Kraewinkels [email protected] 02 528 18 31 & MUSIC Focus v Music & Lyrics DREW BARRYMORE & HUGH GRANT LYRICS LA MUSIQUE AU SERVICE DE L’HUMOUR VOILÀ QUE L’ACTEUR LE PLUS GENTLEMAN DU ROYAUME D’ANGLETERRE TROUVE L’INSPIRATION AUPRÈS DE LA COPINE D’E. T. L’EXTRATERRESTRE! UN HOMMAGE À LA MUSIQUE DES ANNÉES ‘80 MAIS AUSSI AU MONDE MUSICAL D’AUJOURD’HUI. C’EST MIGNON ET ÇA RAPPELLE DES SOUVENIRS... PAR CATHERINE NITELET-VEDDER Vous connaissiez-vous avant de travailler sur ce film? Hugh Grant: Nous nous sommes croisés une fois dans un ascenseur mais ça s’est limité à cela; mais je suis très content d’avoir pu faire la connaissance de Drew, elle est charmante! Drew Barrymore: J’étais avec deux copines et dès qu’il est sorti nous nous sommes extasiées qu’il était vraiment trop mignon (rires)! Sur le tournage, qu’est-ce qui vous a la plus surpris l’un de l’autre? Drew Barrymore: Je savais déjà qu’il était mignon! Hugh Grant: Pauvre Drew (rires), elle ne peut pas se permettre de dire que j’étais un véritable cauchemar! Je n’abuse physiquement de personne sur un tournage mais je suis très intense, anxieux, grognon... Je veux juste rentrer chez moi! Pour quelqu’un comme Drew qui est remplie de joie et de rires, je suis certain The Ticket_CineNews * 2 Focus v Music & Lyrics que ce n’était pas facile mais elle s’en est très bien sortie! Drew Barrymore: Hugh est un perfectionniste, il se concentre énormément sur son travail, il est très professionnel et ponctuel. J’aime travailler avec des gens passionnés qui n’hésitent pas à recommencer une scène si nécessaire. Hugh Grant: Jouer la comédie est quelque chose de très délicat surtout au cinéma. Il n’y a pas beaucoup de place pour la spontanéité, ça ne marche pas à tous les coups alors il y a de quoi être stressé! Drew Barrymore: Je peux vous dire qu’à la fin d’une dure journée, Hugh est celui qui est là, un bras autour de vos épaules et une bière fraîche à la main pour vous remonter le moral! Hugh Grant: J’étais soul! Drew Barrymore: Oui c’est vrai mais j’ai vite suivi (rires)! Quels étaient vos chanteurs préférés dans les années ‘80? Hugh Grant: Vous demandez à la mauvaise personne, je n’écoute pas de musique... Je me souviens vaguement avoir aimé les Gipsy Kings ou alors peut-être les Queens... Probablement les deux! Drew Barrymore: J’aime tellement la musique que ma vie est remplie de recherches, l’époque je n’étais plus capable de boucler un seul rôle. Mais je suis contente de l’avoir vécu, vous êtes plus reconnaissant et appréciez ce qui vous est offert dans la vie. C’était une bonne chose pour moi et je suis prête pour le prochain tour (rires)! Hugh Grant: Je fais rarement une interview sans que quelqu’un me dise que je fais mon retour sur scène (rires)! Mais c’est peut-être parce que je ne fais pas tant de films que cela; je pourrais simplement dire que je suis sélectif... Vous aviez déjà tourné ‘Two Weeks Notice’ avec Marc Lawrence... Hugh Grant: Il écrit les meilleurs dialogues que j’ai eu l’occasion de lire. Je trouve qu’il a mis beaucoup de sa personne dans ce film et c’est ça la clé du succès d’une bonne comédie. Il est vraiment passionné par la musique, par le procédé de créativité et par New York, là où l’histoire se déroule. Quand vous vous retrouvez devant la formule toute faite de la comédie romantique, écrite par soixante différents scénaristes et produite par une douzaine de studios; le résultat est fade. Des nouveaux projets? Drew Barrymore: J’ai quelques projets en développement avec ‘Flower’, ma maison de production; j’aimerais m’impliquer dans d’autres genres de films... L’amour et le rire sont les deux meilleures choses au monde et je pense que je ferai toujours des films qui possèdent ces éléments mais j’aimerais vraiment affronter de nouveaux défis dans les années à venir. Il faut que je m’y mette car c’est plus facile à dire qu’à faire! HUGH GRANT: JE FAIS RAREMENT UNE INTERVIEW SANS QUE QUELQU’UN ME DISE QUE JE FAIS MON RETOUR SUR SCÈNE! de collections d’albums et de musiques en tous genres. J’ai des favoris dans chaque catégorie! Les années ‘75 à ‘85 sont à mon avis les meilleures; Punk Rock, Alternative, Pop, Disco... J’adore la musique, je pourrais en parler à longueur de journée!!! Hugh, on dirait pourtant que vous avez le New Age dans la peau! Hugh Grant: Complètement bidon! L’aspect musical de ce film était un véritable cauchemar pour moi, je ne sais même pas pourquoi je l’ai fait! Je ne suis pas du tout musical et je ne suis pas du tout hip! La chanson, l’ordinateur peut vous donner une voix potable, le piano, si vous pratiquez beaucoup il y a moyen d’apprendre quelques gammes mais la danse! Il s’agit d’une force primitive qui vient de l’intérieur et je ne la possède pas... J’ai passé des heures entières avec un chorégraphe, sans aucun résultat, jusqu’au moment où je me suis souvenu que le seul moment où je me lâche vraiment c’est en fin de soirée... bien arrosée. Alors le jour du tournage, j’ai demandé que l’on m’apporte du whisky, du 7-up et j’ai combiné le tout avec des tranquillisants. Et là, j’ai commencé à bouger, un tout petit peu... Avez-vous déjà eu l’impression d’être un “Has been”? Drew Barrymore: Oh oui et ce n’était pas qu’une impression! C’est vrai qu’il n’y a pas beaucoup de célébrités qui peuvent se vanter d’avoir accompli cela à quatorze ans mais à Hugh Grant: Et bien, vous serez ravi d’apprendre que je reprends ma retraite! D’ailleurs, ça ne me change pas, je ne fais quasiment rien! Un petit rôle dans ‘American Dreamz’, quelques lignes dans le deuxième ‘Briget Jones’... Cinq semaines de travail, c’est plus ou moins ce que j’ai accompli ces cinq dernières années... Et pourquoi?! Hugh Grant: Juste un manque d’enthousiasme, fatigué, crise de la quarantaine, vous savez... Je continue à me dire que je vais faire autre chose. D’ailleurs, je suis enfin en train d’écrire mon livre! Je ne vais pas vous dire de quoi il s’agit mais c’est un roman! Et c’est beaucoup plus dérangeant que je l’aurais cru... Je l’ai lu à ma petite amie et elle s’est presque enfuie en courant; c’est assez alarmant quand on y pense! Vous êtes apparus ensemble aux Golden Globes, cela veut dire qu’il y a une véritablement amitié depuis le tournage ou il ne s’agissait que de promo? Drew Barrymore: J’espère que c’est un peu des deux... Hugh Grant: C’était juste une tentative de créer de la publicité. En vérité, nous ne nous apprécions pas du tout (rires)! The Ticket_CineNews * 3 Focus v Cate Blanchett CATE BLANCHETT ANCIENNE GRAINE D’ÉTOILE, EN PLEINE FLORAISON Blanchett campe, dans ce thriller psychologique adapté du livre de Zoë Heller, Sheba, une enseignante trentenaire qui débute une relation avec un de ses étudiants. Lorsque sa collègue sexagénaire Barbara (Judi Dench) la surprend avec le jeunot, notre solitaire dame du troisième âge utilise ce “secret” pour se créer un lien avec Sheba. Aux yeux de Barbara, Sheba est la partenaire qu’elle a recherchée tout au long de son existence. Mais Sheba est trop naïve pour comprendre les véritables desseins de son “amie”. BERLIN: CATE BLANCHETT VIT UNE ANNÉE FORMIDABLE. L’ACTRICE AUSTRALIENNE QUI APPORTE SON GRAIN DE TALENT À TROIS FILMS COSTAUDS DU MOMENT: ‘BABEL’, ‘THE GOOD GERMAN’ ET ‘CHRONIQUE D’UN SCANDALE’, S’EST VUE NOMINÉE AUX OSCARS POUR CE DERNIER, DANS LA CATÉGORIE MEILLEURE SECOND RÔLE FÉMININ. SA PRESTATION DANS ‘CHRONIQUE D’UN SCANDALE’ RENFORCE LE SENTIMENT QU’ELLE EST LA MEILLEURE COMÉDIENNE ANGLOPHONE DE SA GÉNÉRATION. CONVERSATION AVEC UNE STAR... PAR CHRIS CRAP Connaissiez-vous ‘Chronique d’un scandale’ avant d’avoir été engagée? Cate Blanchett: Oui, j’avais déjà lu le roman auparavant. Et, je me souviens qu’alors que j’étais chez le scénariste Patrick Marber (je suis une amie de sa femme, nos enfants jouent ensemble), j’ai vu un jour le bouquin de Zoë Heller dans sa bibliothèque. Je lui ai dit: “Oh, As-tu lu ce livre? Je l’ai dévoré”. Et Patrick de me répondre: “J’ai écrit le script et il y a probablement un rôle pour toi”. J’ai appelé un peu plus tard mon agent et je lui ai demandé: “ce projet va-t-il vraiment se faire?”. Et oui, le chantier était déjà en route. Quel est votre perception du personnage de Sheba? Cate Blanchett: Je la vois comme un personnage déformé au niveau maturité. Une partie d’elle est atrophiée. Elle était encore étudiante lorsqu’elle s’est mariée... avec son professeur. Et au moment de l’action, elle tente à sa manière –plutôt particulière- de terminer son étrange cycle en choisissant un partenaire qui l’admire et la regarde avec respect. Sheba s’est mariée très très jeune, a eu deux enfants et n’a jamais été forcée de trouver sa voie. Elle a toujours The Ticket_CineNews * 4 Focus v Cate Blanchett été un professeur qui n’arrive pas à faire preuve de discipline et une céramiste moyenne. Elle n’a pas encore fait quoi que ce soit dans la vie dont elle puisse être fière. Elle vit ce que beaucoup d’autres femmes vivent. De nos jours il faut être une super femme, avec ce que cela implique comme pression. L’accent est mis sur le succès, et son expression ostentatoire. Dans notre monde actuel, il ne suffit plus simplement d’être une bonne mère et une bonne épouse. Sheba ressent cela de manière terriblement oppressante. Du coup, elle doit accomplir un acte spectaculaire et démentiel afin d’arriver à s’élever au-dessus de l’ordinaire. Mais tout cela sans penser aux éventuelles conséquences. Une manière d’agir qui serait naturelle pour un adolescent. D’autre part, il faut également observer Barbara. Lorsque vous jetez un œil dans son journal intime, vous y trouvez plein d’étoiles dorées et autres découpages. Elle affiche également le comportement d’une ado. C’est un peu comme si ces dames –même si elles ont vieilli- vivaient dans une kot d’étudiantes. Telle est leur relation. Enfin, c’est comme ça que je la perçois. Comment devons-nous percevoir le duel d’actrices entre vous et Judi Drench? Avezvous les mêmes ambitions du point de vue du jeu? Cate Blanchett: Je peux juste vous dire ce que j’en pense. Personnellement, je ressens un énorme respect pour Judi. Elle ne s’arrête à rien, et garde les pieds sur terre. Elle se dévoue à fond pour son travail, et en plus est incroyablement généreuse, et incroyablement drôle. Ce qui fait d’elle quelqu’un de totalement disponible pour les autres acteurs. Elle aime énormément les acteurs. Mais Judi et JE PENSE QU’IL EST TOUJOURS DES PLUS IMPORTANTS -QUAND VOUS TRAVAILLEZ AVEC D’AUTRES ACTEURSDE LEUR LAISSER UNE CHANCE DE FONCTIONNER DE LEUR PROPRE MANIÈRE moi n’avons jamais devisé à propos du métier en soi. Je pense qu’il est toujours des plus importants –quand vous travaillez avec d’autres acteurs- de leur laisser une chance de fonctionner de leur propre manière. Il faut juste être attentif et ouvert, afin de trouver la bonne manière d’établir une collaboration. Car chaque acteur est différent, et a ses propres petits maniérismes et procédés pour arriver à atteindre le but fixé. Judi par exemple joue de manière terriblement “économe”, mais est capable de ressentir des émotions énormes, et de les restituer à l’écran. Elle peut également esquisser de manière intelligente et subtile un petit pas de danse technique à travers un discours ou une scène. De surcroit, elle est incroyablement sexy... Une facette de sa personne qu’elle a dû mettre de côté, faisant fi de toute vanité, vu qu’il lui fallait rester dans l’état d’esprit de la terrifiante Barbara (rires). FILMOGRAPHIE Cate Blanchett (Melbourne, 14 mai 1969) fait sa percée -après quelques apparitions pour la télévision- grâce à son personnage de femme prisonnière, dans le film ‘Paradise Road’ (1997), un drame sur fond carcéral et de seconde guerre mondiale, réalisé par son compatriote Bruce Beresford. Une production qui l’amène vers son premier PARADISE ROAD 1997 rôle principal, celui de la reine vierge dans ‘Elizabeth’ (1998) de Shekhar Kapur. L’Amérique lui procure des de second-rôles ‘Les Aiguilleurs’ (1999), ‘Le talentueux M. Ripley’ (1999), ‘Intuitions’ (2000) et ‘Bandits’ (2001). Malgré le fait que sa collaboration à la trilogie du ‘Seigneur des Anneaux’ soit minime, elle la confirme comme une star en devenir. A partir ELIZABETH 1998 Sa transformation paraissait tellement facile, que les gens ne se rendaient pas compte de l’énorme quantité de travail nécessaire en amont. Le réalisateur Richard Eyre est avant tout un metteur en scène de théâtre. Cela vous a-t-il aidée dans votre jeu? Cate Blanchett: Un bon réalisateur est un bon réalisateur. Il m’importe peu de savoir d’où il vient. Tu peux travailler avec un réalisateur de première, épaulé par un mauvais caméraman, le film tiendra malgré tout la route. Ce n’est que lorsque qu’une équipe est bien huilée et que tu ressens la cohésion du travail collaboratif, que tout s’imbrique parfaitement. Entre Sheba et son époux, le feu de la passion commence à tiédir. Le classique retour de flammes des sept ans de relation? Cate Blanchett: Je pense que toutes les relations qui tendent à se consolider pour la vie –qu’il y ait mariage ou non- connaissent toujours des hauts et des bas. Mais tant que le respect, l’amour, l’attirance physique et l’amitié sont présents, cette relation a une chance de survivre. Il est d’ailleurs difficile d’attirer l’attention sur ces choses au sein d’une relation, car la plupart du temps, elles passent inaperçues. Avant d’avoir bossé sur ‘Babel’ et autres grosses pointures récentes, vous avez pris part à une petite production australienne: ‘Little Fish’. Est-ce quelque chose qui vous tient à coeur? Apparaître dans des films de votre pays d’origine? Cate Blanchett: Ce tournage remonte à il y a trois ans. Mon enfant n’avait alors que 3 ou 4 mois. Mais je tourne constamment dans des films plus intimistes. ‘Coffee and Cigarettes’, ‘Intuitions’... Mais malheureusement les films à petits budgets ont le plus souvent d’énormes pressions financières. ‘Little Fish’ était d’ailleurs un film assez conséquent pour l’Australie. Mais je suis née dans un pays où il est culturellement normal que le cinéma fonctionne avec des moyens étriqués. LES AIGUILLEURS 1999 LE TALENTUEUX M. RIPLEY 1999 INTUITIONS 2000 BANDITS 2001 Vous travaillez actuellement sur un film à propos de ‘Bob Dylan’? Cate Blanchett: Oui. Qui s’appelle ‘I’m not there’ et est réalisé par Todd Haynes. Les trois semaines LE SEIGNEUR DES ANNEAUX 2001 The Ticket_CineNews * 5 Focus v Cate Blanchett CHARLOTTE GRAY 2001 HEAVEN 2002 VERONICA GUERIN 2003 LES DISPARUES 2003 CERTAINES PERSONNES FONT UN FILM, PUIS PRENNENT LE TEMPS DE TRAVAILLER À LEURS NOMINATIONS. MOI JE CONTINUE À TRAVAILLER les plus folles de ma vie. C’est un film tellement dérangé qu’il ne pouvait sortir que du cerveau de Todd. Je suis une femme, mais j’interprète Bob Dylan. Todd a murement réfléchi ce film. Il a explosé l’odyssée musicale de Dylan, et la restitue à travers sept personnages différents. Les autres Dylan sont joués par des mecs: il y a un jeune poète du 17e siècle, campé par Ben Whishaw, un jeune acteur black (ndlr: Marcus Carl Franklin), Richard Gere, Heath Ledger et Christian Bale, portant la défroque d’un évangéliste. Pour ma part, je suis un musicien qui part en pleine tournée électrique et qui se laisse emporter par les médias. Cela correspond plus ou moins à la période ‘Blonde on Blonde’, lorsque Dylan s’est mis au style électrique, et s’est fait huer à Manchester. Mais personne ne s’appelle Dylan dans le film. Lorsque vous rassemblez tous ces personnages, vous obtenez une vague idée de ce qu’est l’esprit du chanteur. La période qui m’est attribuée, correspond à son époque la plus physique et iconique. Je trouve cela malin comme tout d’avoir choisit une femme pour symboliser cette période. Car cela créée automatiquement une distance par rapport au public. Comme ça il est clair qu’il ne s’agit pas d’une biopic, que cela ne parle pas de l’homme, et encore moins de Bob Dylan. Avez-vous rencontré Bob Dylan? Cate Blanchett: Non, mais son manager a participé activement à la production. Et il soutenait le projet. Mais je pense que Dylan n’a même pas lu le scénario. Comment décririez-vous votre relation avec la presse? THE AVIATOR 2004 BABEL 2006 Cate Blanchett: Ambivalente. Je me suis déjà glissée -pour un rôle- dans la peau d’une journaliste et j’ai de ce fait un respect énorme pour ce que vous faites (rires). Vous voyez, il y a travail d’acteur et travail d’acteur, travail journalistique et travail journalistique. Vous ne pouvez pas aimer tous ceux que vous rencontrez dans les médias. Tout comme chacun a ses propres ambitions en tant qu’acteur, journaliste ou photographe. J’ai trouvé géant, tout comme éminemment informatif et inspirant, de voir de là, les rôles principaux commencent à affluer. ‘Charlotte Gray’ (2001), ‘Heaven’ (2002), ‘Veronica Guerin’ (2003) et ‘Les disparues’ (2003) n’ont pas été de grands succès commerciaux. Malgré cela, elle a CHRONIQUE D’UN SCANDALE 2006 réussi à prouver qu’elle est une actrice de confiance, livrant à chaque fois une prestation de haute qualité. Puis arrive son Oscar pour son interprétation de Katherine Hepburn dans ‘The Aviator’ (2004). Avec ‘Babel’, ‘Chronique d’un scandale’ et ‘The Good German’, elle acquiert de manière durable le statut d’actrice essentielle. THE GOOD GERMAN 2007 comment Bob Dylan a fait face à la presse. J’ai vu les extraits de conférences de presse -données par Dylan à Paris et Stockholm- utilisées par Scorese pour les besoins de son documentaire. J’ai également consulté à la fois les archives de Scorsese et du manager de Dylan histoire d’analyser ce matériel de manière exhaustive. C’est la première fois que j’ai vu mon homme être jaloux. Je restais assise bouche bée devant l’écran de télévision, et il me répétait: “Tu n’es pas occupée à bosser. Tu es juste occupée à baver.” Mais la manière dont le chanteur s’occupait de la presse était tellement nouvelle et intelligente que j’en suis tombé à la renverse. Il était tellement en avance sur son époque. On le voit évoluer rapidement de conférence en conférence, sur une période s’étalant sur deux années. Malgré les enjeux, il se joue des journalistes. Ils les renvoie à lui-même, ment, tend des pièges. Sa manière d’échapper à toute tentative de labellisation a quelque chose de magique. Pensez-vous qu’il soit impossible d’établir votre portrait fidèle? Cate Blanchett: Absolument. Une rencontre peut changer d’aspect de jour en jour, que vous soyez resté éveillé toute la nuit, ou que vous ailliez eu un accident de voiture. Vous ne serez pas dans le même état qu’après avoir eu un incroyablement bon ébat sexuel, ou après avoir mangé un énorme cake au chocolat. L’humeur dans laquelle on se trouve à un moment donné peut tout changer. Et le journaliste qui rencontre un acteur ou une actrice, aura une image totalement différente de cette personne en fonction de l’état d’esprit. L’exercice le plus difficile que puisse faire un journaliste, est de “résumer” l’autre. En tout cas, moi je ne pourrais pas. Je ne sais pas dire de manière simple –par exemple- pourquoi j’aime mon homme. Je l’aime, tout simplement. Quelle est la chose la plus choquante que vous ayez lue à votre propos? Cate Blanchett: Je ne m’en souviens pas. Je ne me trouve pas intéressante à ce point-là. Mais cela devait probablement être lié à l’une ou l’autre affabulation. Je pense que c’est encore plus choquant quand vous lisez un bobard à propos de quelqu’un dont vous êtes proche. Même si j’exerce une profession clairement sous les feux de la rampe, ce n’est pas pour autant le cas de ceux qui m’entourent. Mais heureusement, cela n’arrive pas trop souvent. Allez-vous partir en vacances après cette période chargée de travail? Cate Blanchett: Oh, je vais certainement partir. Mais ces 12 derniers mois ont été particulièrement lourds. C’est lié au fait que je n’avais pas –par exempleinclus dans ma planification la Berlinale et la saison de remise des prix. J’ai rencontré hier une actrice à qui j’ai demandé ce qu’elle à fait ces derniers mois. “Et bien, j’ai été occupée à faire la promotion de mon film.” Et moi de lui répondre: “Quoi? Pendant ces derniers 12 mois?”. Certaines personnes font un film, puis prennent le temps de travailler à leurs nominations. Moi je continue à travailler. The Ticket_CineNews * 6 Focus v Smokin’Aces SMOKIN’ACES ENTRE VIOLENCE JOE CARNAHAN: IL CHOQUE? ET ALORS?! ET HUMOUR NOIR MÊME SI SA COLLABORATION AVEC TOM CRUISE A ÉCHOUÉ DANS LA RÉALISATION DE ‘MISSION IMPOSSIBLE 3’, JOE CARNAHAN NE S’AVOUE PAS VAINCU. IL PERSISTE ET SIGNE AVEC ‘SMOKIN’ACES’, UN PETIT CHEF D’ŒUVRE OÙ BRUTALITÉ ET SATIRE S’ENTREMÊLENT À MERVEILLE! Joe Carnahan: C’est ma fascination pour Frank Sinatra et la relation qu’il avait avec certains membres de la mafia qui est à l’origine de ce film. Je me suis souvent demandé ce qui se serait passé si un gars tel que lui, rempli de talent, connu de tous, décidait un jour qu’il en avait assez de la chanson, du show-business et qu’il préférait devenir gangster et faire partie de la pègre. Et qu’arriverait-il à cette personne si elle n’a pas la mentalité d’un malfaiteur? Il y a beaucoup de chance pour qu’elle se retrouve dans la situation de Buddy “Ice” Israël, le personnage joué par Jeremy Piven. vraiment pousser à l’extrême! Le but était de construire une sorte de collage qui touche à tout. C’est vrai qu’il y a un grand nombre de scènes d’attaques, chaotiques, horribles, à la limite de la boucherie; certaines personnes diront qu’il s’agit de violence gratuite mais ce n’est pas le cas. Mon intention était de montrer également le revers du décor et décrire aussi les sentiments de chaque personnage. Aussi bizarres et grotesques qu’ils puissent paraître, chacun d’entre eux expose sa part d’humanité à un moment. Je ne fais pas des films dans l’espoir de pouponner le public; je pense que les films d’aujourd’hui sont débiles! Je préfère être détesté à cause de mes choix, au moins ça veut dire que j’ai touché une corde sensible! Vous n’avez vraiment pas lésiné sur la violence! Vous êtes-vous inspiré des films de Tarantino? Comment vous est venue l’idée de ce film? Joe Carnahan: Dans un film tel que celui-ci, il faut Joe Carnahan: Vous savez quoi? Voila mon plus gros The Ticket_CineNews * 7 Focus v Smokin’Aces problème avec la communauté cinématographique... Dès que quelqu’un prend un flingue ou utilise diverses variations du mot “Fuck”, on dit qu’il s’agit d’un film à la Tarantino! J’adore Quentin mais il n’a pas inventé le mouvement “Noir Pulp”! Si vous voulez vraiment savoir de qui je me suis inspiré, regardez ‘Raising Arizona’ des frères Coen, Jeremy Piven est le bébé du film. Voilà, c’est dit! Maintenant, tout le monde sait d’où l’idée m’est venue! Mais s’il vous plait, foutez-moi la paix avec Tarantino! Ca me rend dingue(rires). Etes-vous satisfait des performances d’Alicia Keys? Joe Carnahan: Elle est incroyable et elle aime prendre des risques! Lorsque je lui ai proposé ce projet, je lui ai dit de se lancer là où personne ne l’imaginait et de ne pas se laisser avoir par un premier film où elle serait au second plan, genre la meilleure amie de l’héroïne. Elle a accepté ce rôle de tueuse à gages, elle s’est complètement immergée dans le travail et s’est donnée à 110 %! Avez-vous d’autres projets? Joe Carnahan: Je vais bientôt commencer le remake de ‘Bunny Lake is missing’ avec Reese Witherspoon et en fin d’année, j’attaque ‘White Jazz’, la suite de ‘L.A. Confidential’ avec George Clooney dans le rôle de Dave Klein. Pas trop de regrets quant à ‘Mission Impossible 3’? Joe Carnahan: J’ai beaucoup d’affection pour Tom Cruise et je lui souhaite le meilleur, mais il faut bien avouer que nous n’avions pas les mêmes visions artistiques... C’est simple, il a eu le film qu’il voulait et j’ai eu le mien! Et puis, si j’avais fait ‘Mission Impossible 3’, je n’aurais pas pu faire ‘Smokin’Aces’ et cela aurait été vraiment dommage! JEREMY PIVEN: SUR LES DEVANTS DE LA SCÈNE, ENFIN! COMÉDIEN AVANT TOUT, JEREMY PIVEN EST EN TRAIN DE PERCER À HOLLYWOOD. APRÈS DE NOMBREUX SECONDS RÔLES, SOUVENT AUX CÔTÉS DE JOHN CUSACK, UN DE SES AMIS D’ENFANCE, IL NOUS DÉLIVRE UNE PERFORMANCE OPPRESSANTE DE VÉRITÉ DANS ‘SMOKIN’ACES’. Vous avez meilleure mine que dans le film! Jeremy Piven: Et comment! Vous devez être en bonne santé pour jouer les personnages au bout du rouleau! Incroyable, le réalisme de la scène où vous prenez de la cocaïne! Jeremy Piven: Je ne savais vraiment pas comment m’y prendre alors je me suis lancé et je me suis mis à renifler cette poudre, qui n’est en fait rien d’autre que de la vitamine C. Cette scène où je suis filmé d’en bas, j’en ai partout et je crois que c’est cela qui rend l’ambiance si crue et si réaliste. Avez-vous vraiment appris les tours de cartes? Jeremy Piven: J’ai seulement appris les quelques tours que vous voyez dans le film; je me suis entraîné constamment pendant trois mois, je voulais que cela devienne une seconde nature. Chez moi, il y avait des cartes partout, à terre, cachées dans les coins, j’ai l’impression de m’être même entraîné dans mon sommeil (rires)! Qu’est-ce qui vous a attiré dans le personnage de Buddy “Ice” Israël? Jeremy Piven: Le rôle est plus physique que verbal. Jusqu’à présent, mes rôles étaient basés sur la parole; j’ai l’impression d’avoir passé la moitié de ma vie à apprendre des dialogues! Pour une fois, j’ai pu faire passer la tragédie que ressent mon personnage sans trop la ramener. D’ailleurs, j’adorerais faire un film muet (rires)! Est-ce que votre vie a changé depuis le succès de la série ‘Entourage’? Jeremy Piven: C’est vrai que la série m’a apporté de nouvelles opportunités, j’ai enfin l’occasion d’auditionner pour des premiers rôles alors qu’avant je n’étais demandé que pour les rôles du meilleur ami... La célébrité ne vous monte pas trop à la tête? Jeremy Piven: Etre dans ce business depuis si longtemps m’aide à garder les pieds sur terre, je me considère vraiment comme très chanceux! C’est marrant de constater que les gens qui sont les plus impliqués dans leur art sont également les plus humbles, Al Pacino ou encore Meryl Streep; elle est l’une des plus adorables personnes que j’ai eu l’occasion de rencontrer dans ma vie! Pour ceux qui se prennent trop au sérieux et qui se croient tout permis, je trouve cela ridicule surtout après avoir vu la décence des acteurs de haut niveau. Le jour où je me comporte comme une diva, s’il vous plait, punissez-moi (rires)! C’EST MARRANT DE CONSTATER QUE LES GENS QUI SONT LES PLUS IMPLIQUÉS DANS LEUR ART SONT ÉGALEMENT LES PLUS HUMBLES, AL PACINO OU ENCORE MERYL STREEP; ELLE EST L’UNE DES PLUS ADORABLES PERSONNES QUE J’AI EU L’OCCASION DE RENCONTRER DANS MA VIE! The Ticket_CineNews * 8 Box Office FILM TOP 15 g kin Ran e Titr tri. tie Sor Dis Sem 1 NIGHT AT THE MUSEUM FOX 14/02/07 2 2 TAXI 4 BEL 14/02/07 2 3 FIRMIN IND 14/02/07 2 4 CHARLOTTE’S WEB UPI 07/02/07 3 5 GHOST RIDER SPR 21/02/07 1 6 THE PURSUIT OF HAPPYNESS SPR 07/02/07 3 7 BLOOD DIAMOND WB 24/02/07 5 8 THE DEPARTED WB 27/02/06 9 9 ODETTE TOULEMONDE ALT 07/02/07 3 10 HANNIBAL RISING BFD 21/02/07 1 11 LA MÔME aka LA VIE EN ROSE CIN 14/02/07 2 12 BARNYARD UPI 21/02/07 1 13 THE TEXAS CHAINSAW MASSACRE KFD 07/02/07 3 14 THE ILLUSIONIST BEL 24/02/07 5 15 DAS LEBEN DER ANDEREN ABC 31/02/07 4 es ain Source: SICR v Il flotte comme une odeur de comédie dans l’air. Bien que ‘Taxi 4’ file vers la gloire à toute vitesse, il se laisse distancer par l’inégalable Ben Stiller, le grand number one du mois avec ‘Night at the Museum’. Quant à ‘Firmin’, notre compatriote, il met KO le cochon rose et se hisse à la troisième marche du podium. Gare toutefois au tas d’os carbonnisés qui après une semaine s’installe déjà confortablement à la cinquième place. v DVD TOP 10 kin n Ra g re Tit v On me prend pour Morgan Freeman trois fois par semaine, et les plus cons me prennent pour Denzel Washington Samuel L. Jackson ng nki re Ra Tit GAMES TOP 10 1 STARGATE SG-1 S.9 1 World of Warcraft 2 CHARMED SERIE 8 2 Pirates of the Carribean 3 STARGATE ATLANTIS S.2 3 Lost Planet 4 ONE TREE HILL S.3 4 Rocky Balboa 6 5 PETER PAN DELUXE 5 World of Warcraft 6 ROCKY ANTHOLOGY 6 Killzone 7 X-MEN TRILOGIE 7 GTA Liberty City Stories 8 BOOGEYMAN 8 Splinter Cell: Double Agent 9 AN INCONVENIENT TRUTH 9 GTA: Vice City Stories 10 STEP UP 1 10 Pursuit Force Les séries fantastiques satisfont les goûts et couleurs des dvdophiles. Ceux qui sont rebutés par les voyages parallèles pourront zyeuter les sorcières. En effet, les soeurs Halliwell sont de retour mais coincées en seconde position par les deux portes étoilées. e orm tef Pla PC PS2 Platinum XBox 360 PSP PC PS2 Platinum PS2 XBox 360 PSP PSP Platinum Une fois de plus, la fantasy se hisse au sommet des charts. Ainsi, le virtuel Johnny Depp se fait souffler la première place par ‘World of Warcraft: The Burning Crusade’. Le futuriste ‘Lost Planet’ atteint quant à lui la troisième position du box-office. Source: DVD, CD, & GAMES à bas prix sur Mediadis.com BILBO LE HOBBIT La bonne nouvelle... MGM a annoncé son intention d’adapter ‘Bilbo le Hobbit’ en deux volets. Voilà une actu qui a le chic de doubler nos espérances. Il faudra tout de même faire preuve de patience, le célèbre hobbit n’est pas prévu sur les écrans avant trois ou quatre ans. Pour rappel, ‘Bilbo le Hobbit’ fut écrit par J.R.R. Tolkien en 1937. L’histoire se déroule 60 ans avant ‘Le Seigneur des Anneaux’ et conte les aventures mouvementées de Bilbo Sacquet. La mauvaise nouvelle... Peter Jackson ne mettra pas en scène le fameux dyptique, bien que l’idée à la base vienne de lui. La faute au procès intenté par Wingnut Films, la société du réalisateur, à New Line en juin 2005 autour d’une sombre affaire de produits dérivés. La procédure n’aboutissant pas, New line a gentiment poussé Peter Jackson vers la porte de sortie, lui interdisant par la même d’arpenter une nouvelle fois la Comté qui lui est si chère. Encore une affaire de gros sous qui a l’art de plomber l’ambiance. De nombreuses pétitions circulent en ce moment sur le net, exigeant le retour de Jackson aux commandes du projet... Gare à la colère des fans. Les spéculations vont bon train quant au remplaçant du réalisateur déchu. On parle de Sam Riami, l’homme à qui l’on doit les trois ‘Spider-Man’. Quoi qu’il en soit, la barre sera placée très haut pour l’heureux (?) élu. The Ticket_CineNews * 9 © Marc Goldstein Making of v Glenn GLENN ∏ Avec un scénario solide et une force de conviction rare, le réalisateur belge Marc Goldstein a réuni ce beau monde pour le film ‘Glenn’. A 39 ans et pourtant néophyte, cet inconnu du grand public a gagné ses galons dans différents courts-métrages et divers documentaires. Pour son premier long, en plus de la présence de Pippin du ‘Seigneur des Anneaux’, Goldstein a également su persuader Gérard Depardieu d’une participation... amicale! En échange, l’acteur français n’a demandé qu’une petite promotion de son restaurant parisien. Non, il n’y a pas que les gros cachets qui attirent les grands acteurs! L’histoire de ‘Glenn’ sort quelque peu de l’ordinaire. Depuis leur enfance, Jack (Billy Boyd) et Henry CE N’EST PLUS UN HASARD, NOTRE PAYS ATTIRE LES STARS ET LES TOURNAGES INTERNATIONAUX. DOUZE MOIS APRÈS SAM NEILL ET CHARLOTTE RAMPLING POUR ‘THE REAL LIFE OF ANGEL DEVERELL’, ET QUELQUES JOURS AVANT QUE COLIN FARELL N’ENTAME SIX SEMAINES DE TOURNAGE DANS LA VENISE DU NORD POUR ‘IN BRUGGE’, C’EST BILLY BOYD ET PATRICK BAUCHAU QUI NOUS ONT RENDU VISITE DANS LA CAPITALE. PAR DAVID HAINAUT (Dominic Gould, vu dans ‘Marie-Antoinette’), deux pianistes talentueux, s’affrontent lors de prestigieux concours. Rivaux musicaux, rivaux sentimentaux, la perfection anime constamment leurs vies respectives. Rien ne paraît pouvoir départager ces deux surdoués des notes. A moins peut-être, d’un...robot! Créé de toutes pièces pour les pousser dans leurs derniers retranchements, Glenn va en fait dynamiter leur relation et exploser tous les clichés. Avouons d’ailleurs qu’un Belge aux commandes d’un film fantastique, ce n’est pas monnaie courante. Pour cette entreprise nécessitant l’usage d’images animées, l’ambitieux Goldstein a fait appel à l’un des créateurs des effets spéciaux de ‘King Kong’. Le tournage que nous avons suivi au sein des studios Flagey nous a d’ailleurs valu quelques scènes étonnantes, pour la mise en pratique de ce scénario hors du commun. Les acteurs relayaient ainsi les pianistes - doublures. Les premiers feignaient de jouer, mais jusqu’à en suer pour effectuer le même doigté précis que les seconds, présents pour les prises de son. Les 150 spectateurs de ce concours fictif en avaient les yeux écarquillés. Car Boyd, s’il n’est qu’un clone de Chopin, reste tout de même un compositeur éclectique. La musique, il connaît. Tournant en anglais, Goldstein espère une diffusion internationale de son film. En tout cas, il ne désespère pas de faire concourir ‘Glenn’ au prochain Festival de Cannes. Et on sait qu’entre les Belges et la Croisette... The Ticket_CineNews * 10 3 Premières images v Spider-Man 3 L’ARAIGNÉE HÉROÏQUE LA PLUS SEXY DE LA TERRE TISSE PEU À PEU SA TOILE VERS NOS SALLES DE CINÉMA. AVEC SAM RAIMI AUX COMMANDES, TOBEY SOUS LE MASQUE, KIRSTEN AMOUREUSE ET JAMES EN FISTON PAS CONTENT. PAR DELPHINE RENS SPIDER-MAN Vous attendez tous avec impatience le troisième opus censé clôturer la célèbre saga de Spider-Man. Je dis bien “censé” car les Studios Sony Picture, tout excités au regard des recettes engrangées par les deux premiers films (1.5 milliards de dollars, y a de quoi s’émoustiller), comptent bien proposer un quatrième volet. Pour l’occasion, ils ont déjà contacté David Koepp, le scénariste à qui l’on doit le premier Spider-Man. Une affaire à suivre... En attendant revenons à notre Araignée qui cette fois a du fil à retordre. Le super-héros doit affronter pas moins de trois super-vilains. De plus, une substance extra-terrestre transforme peu à peu son costume en noir, le rendant plus puissant que jamais. Mais à quel prix? La première photo publiée par Sony a suscité l’émoi auprès des fans. On y découvre un Spider-Man bien terne. A tel point que l’on se demande si notre héros a bien respecté le mode d’emploi de sa machine à laver. En réalité, cette transformation est l’incarnation même du plongeon de “Spidy” dans le côté obscur de la force. Sous l’influence de ce costume, Peter devient trop sûr de lui et commence à délaisser les personnes qu’il aime. Sam Raimi soulève ici un pan sombre de la personnalité du héros et s’en servira à coup sûr pour développer la psychologie du personnage. L’Araignée profitera en outre de ces nouveaux pouvoirs pour répondre aux attaques de l’Homme de Sable, un molosse dont l’atout est sa force de frappe colossale, et de Super-Bouffon, alias Harry Osborn, bien décidé à venger la mort de son père. Vous risquez cependant d’être surpris en voyant apparaître sur les écrans un second costume noir moulant. Un peu trop forcé sur l’alcool? Rassurez-vous, car il s’agit en réalité du méchant numéro 3, Venom, un ex-photographe qui lui aussi tombe sur la fameuse substance extra-terrestre... Aux dernières nouvelles, une autre forme de menace viendra déstabiliser le héros: celle de l’amour. Décidé à demander la main de Mary Jane, Peter Parker n’a pas prévu l’arrivée de Gwen Stacy (Bryce Dallas Howard). Le troisième opus sera ainsi le théâtre d’un triangle amoureux qui ravivera tous les spectateurs au coeur tendre. En attendant, les suppositions sur le sort de Mary Jane vont bon train. Surtout depuis que l’actrice est restée fort évasive quand à sa participation au potentiel numéro 4. Bien que certains aient déjà signé pour un énième opus, notamment James Franco, Tobey Maguire pense plutôt à raccrocher son costume rouge et bleu au vestiaire. Il aimerait en effet, relever d’autres défis au cinéma. The Ticket_CineNews * 11 Reviews v Film THE FOUNTAIN Avec Hugh Jackman, Rachel Weisz, Ellen Burstyn Réalisation Darren Aronofsky Scénario Darren Aronofsky, Ari Handel Sortie 07/03/07_96’_FOX Son palmarès se compose déjà de ‘Pi’ et ‘Requiem for a Dream’, ‘The Fountain’ est le titre de son nouveau film... Darren Aronofsky a du talent, et le monde va finir par le savoir! Avec ‘The Fountain’, il délivre indiscutablement une impressionnante pépite, qui pour beaucoup, restera incomprise, et nécessite énormément d’empathie et de concentration... Mais qui laissera longtemps une marque au plus profond de l’âme du spectateur. Cette épopée visuelle époustouflante se déroule sur une période de 1000 ans, et narre l’histoire de Tomas Creo. Le combat de Tomas pour sauver l’amour de sa vie, se base sur trois intrigues distinctes, le dépeignant comme un conquistador du 16e siècle, un scientifique officiant au début du 21e siècle, et un astronaute du 26e siècle. A vous de découvrir ce qui relie ces trois récits, mais en allant voir ce film sans avoir d’attentes trop élevées, vous rentrerez –sans aucun doute- à la maison avec le sentiment d’avoir vécu une expérience cinématographique singulière. Visuellement magnifique, nanti d’une histoire intrigante, de prestations intenses signées Hugh Jackman et Rachel Weisz, d’une bande-son impressionnante due au compositeur attitré d’Aronofsky, Clint Mansell, ‘The Fountain’ est une œuvre unique en soi.(GVI) v Film ✪✪✪✪✪ B.O. ✪✪✪✪✪ APOCALYPTO Avec Rudy Youngblood, Raoul Trujillo, Dalia Hernandez Réalisation Mel Gibson Scénario Mel Gibson Production Icon Sortie 07/03/07_138’_A-film Après un film de propagande boursouflé (‘The Patriot’) et un évangile prosélyte et sanglant (‘The Passion of Christ’), le nouveau Gibson était attendu avec une certaine méfiance. Connaissant la fascination de Mad Mel pour la violence, la chute de la civilisation Maya était prétexte à tous les dérapages. Et la première partie du film dérape. En présentant comment les gentils Mayas des forêts tombent sous le joug des méchants Mayas des villes, les démons doloristes de Gibson nous imposent d’interminables scènes de massacres et de sacrifices qui, en plus de leur complaisance morbide, connaissent de gros problèmes de rythme. Là où Gibson nous scotche et montre une vraie patte de réalisateur, c’est durant toute la deuxième partie, entièrement consacrée à une poursuite haletante au travers des magnifiques paysages de l’Amérique centrale. Sa caméra suit le héros au plus près du corps pendant près d’une heure en alternant les morceaux de bravoure (la poursuite dans les champs de blé, le saut de la cascade...). Débarrassé de toute prétention historico-mystique, ‘Apocalyptico’ devient alors un formidable survival movie (on pense au ‘Predator’ de Mc Tiernan), supérieurement mis en scène et interprété. (DMo) v Film ✪✪✪✪✪ B.O. ✪✪✪✪✪ The Ticket_CineNews * 12 Reviews v Film CONTRE-ENQUÊTE SMOKIN’ACES Avec Jean Dujardin, Laurent Lucas, Agnes Blanchot, Aurélien Recoing Réalisation Franck Mancuso Scénario Franck Mancuso Production Romain Le Grand & Patrick Gimenez Sortie 07/03/07_83’_Alternative Avec Ben Affleck, Andy Garcia, Ray Liotta, Jeremy Piven Réalisation Joe Carnahan Scénario Joe Carnahan Production Tim Bevan, Joe Carnahan, Liza Chasin, Eric Fellner Sortie 07/03/07_108’_Universal Pictures Franck Mancuso, la police, il connaît! Pendant 20 ans, il a passé tous les services en revue, des stups au grand banditisme. C’est au hasard qu’il doit son atterrissage au cinéma. Les confluents du 7ème art l’ont mené à Olivier Marchal avec lequel il écrira ’36 Quai des Orfèvres’. Cette fois, Mancuso passe derrière la caméra et nous livre un polar cruellement réaliste confrontant un public gavé de flics façon Terminator au glauque quotidien des agents de police. Nous suivons les traces de Malinowski, capitaine à la crim’ et apprécié de tous. Sa vie bascule le jour où sa fille est sauvagement assassinée. Un homme est arrêté, puis condamné. Mais si le flic pense l’affaire classée, le père commence à douter. Selon lui, le vrai coupable court toujours. A force de vouloir rester trop vrai, Mancuso nous rend narco. Cette enquête de la dernière chance aurait pu être palpitante, mais son rythme lancinant rappelle un banal téléfilm canapé. Atteint d’amorphisme, on suit le parcours du héros jusqu’au coup de théâtre final, pas vraiment surprenant. (DR) Magicien à Las Vegas chouchouté par la mafia, Buddy ‘Aces’ Israel devient mouchard auprès du FBI dans le but de faire tomber le boss de la pègre, Primo Sparazza et d’en tirer un max de profit. Le Parrain, pas content, met à prix la tête de ‘Aces’. Lorsque le montant de la rançon arrive aux oreilles de la communauté des escrocs, chasseurs de primes, gangsters et traîtres en tous genres, tous se lancent à sa poursuite. Prendre ‘Smokin’Aces’ pour un simple film mafioso serait une grossière erreur. Certes, on y cause Cosa Nostra et FBI. Evidemment, le but est de coincer le Parrain moribond de la clique version US, mais ce n’est que la partie émergée de l’iceberg. Une fois le synopsis archi classique en place, le film démarre au quart de tour. Allant droit au but, il nous expose situations et personnages, à un tel rythme d’ailleurs que les méninges s’emmêlent. Mais c’est dans les premières minutes que tout se joue, énergique à souhait le canvas se pose et nous avale littéralement. Carnathan s’éclate comme un petit fou en jonglant d’un personnage à l’autre, usant de transitions acrobatiques et de cadrages serrés où la violence est sans cesse ridiculisée. Le film regorge de situations grotesques et de personnages déjantés dont certains, sortis tout droit de la planète sadique. Casse-tête folledingue, ‘Smokin’ Aces’ peut se révêler assez indigeste pour le commun des mortels, mais absolument inratable pour les fanas d’action Pulpfictionnarisée. (DR) v Film ✪✪✪✪✪ B.O. ✪✪✪✪✪ v Film ✪✪✪✪✪ B.O. ✪✪✪✪✪ THE GOOD GERMAN Avec George Clooney, Cate Blanchett, Tobey Maguire Réalisation Steven Soderbergh Scénario Paul Attanasio, Joseph Kanon Sortie 14/03/07_108’_ Warner 1945. Jake Geismer (Clooney), correspondant de guerre, est à nouveau à Berlin... Après y avoir, de par le passé, géré une agence de presse, et vécu une histoire d’amour avec Lena Brandt (Blanchett). Mais les temps changent, et Brandt est maintenant amoureuse du chauffeur de Geismer, Tully (Maguire). Lorsque Tully est découvert mort avec 100.000 marks en poche, peu après l’arrivé de Geismer, ce dernier se met à investiguer, et découvre rapidement que les choses ne sont pas ce qu’elles paraissent. Avec ‘The Good German’, le réalisateur Steven Soderbergh rend un hommage flagrant à l’univers du film noir. Le film regorge de mystère, de romances et d’éléments propres au thriller, tout en mettant l’accent sur les conflits humains. Malheureusement, les personnages sont peu développés et le scénario manque cruellement d’originalité. L’irréprochable passage d’authentiques images en noir et blanc, vers des plans stylés de Clooney et compagnie, tient la route... mais n’arrive pas à compenser les faiblesses. Un pêché... (GVI) v Film ✪✪✪✪✪ B.O. ✪✪✪✪✪ The Ticket_CineNews * 13 Reviews v Film SCORPION Avec Clovis Cornillac, Francis Renaud, Karole Rocher Réalisation Julien Seri Scénario Sylvie Verheyde Production Cédric Jimenez Sortie 28/02/07_90’_Cinéart Décidement, la boxe est à la mode. Voilà que les Français s’y collent sans trop manquer le coche. Pourtant, il y avait de quoi s’effrayer; Julien Seri est le nabot responsable de perles artistiques telles que ‘Les Fils du Vent’ ou encore l’illustre ‘Alive’. Mais sur ce coup, le réalisateur ré-inspire confiance. Ne serait-ce que pour avoir su convaincre Cornillac de se raser la mèche, de se bourrer le mou d’épinard, et de faire de la gonflette comme un malade pendant 10 mois. Et rien que pour admirer les gros bras, ça vaut le détour! ‘Scorpion’ raconte l’histoire d’un boxeur qui tue accidentellement son concurrent dans un combat de rue. Après six ans de taule, c’est une vraie loque, mais pour les beaux yeux de Virginie, il décide de s’en sortir en gagnant les combats de Free Fight. Les bastons (impressionnantes) font très ‘Fight Club’ ou ‘Danny the Dog’ mais le milieu où baignent crâne d’oeuf et sa dulcinée (Karine Rocher) reste bel et bien français. Malgré les efforts investis, Scorpion n’est pas vraiment le film d’action nerveux et efficace que l’on attendait. On retiendra surtout l’histoire des deux tourteraux plus poignante que les combats eux-mêmes. Bref, un film plutôt destiné à faire carrière dans les vidéo-clubs, ce qui n’empêche pas de passer un agréable moment. (DR) v Film ✪✪✪✪✪ B.O. ✪✪✪✪✪ SECRET D’ÉTAT Avec Matt Damon, Angelina Jolie, Joe Pesci, Robert de Niro Réalisation Robert de Niro Scénario Eric Roth Sortie 18/04/07_160’_Benelux Film Distributors Après ‘A Bronx Tale’ (1993), convainquant premier essai en tant que réalisateur, Robert De Niro passe à nouveau derrière la caméra. Et bien que l’attente ait durée plus de 13 ans, il balance sans vergogne un deuxième opus qui vaut le déplacement. Ce coup-ci, l’acteur doublement oscarisé, ne porte pas à l’écran une énième histoire de gangsters, mais narre la naissance de l’agence de renseignement la plus mal famée au monde: la CIA. L’histoire tourne autour d’Edward Wilson (Matt Damon), qui était en 1947 au centre de la ‘Central Intelligence Agency’ et doit faire face à plein de problèmes imprévus. Rapidement, son idéalisme se voit miné par la défiance, et ses relations, autant personnelles que professionnelles s’en voient terriblement affectées. Avec une impressionnante précision et un œil exercé à soigner le moindre détail, De Niro livre indiscutablement avec ‘Secret d’Etat’ un thriller politique balèze et indémontable. Une histoire passionnante, restituée de manière intéressante par un casting de top niveau, pourquoi faudrait-il en demander plus? Et qui retrouve-t-on à l’affiche me direz-vous? Matt Damon, Angelina Jolie, Joe Pesci, Alec Baldwin, John Turturro, Billy Crudup, William Hurt et même Robert De Niro, à la fois au four et au moulin! (GVI) v Film ✪✪✪✪✪ B.O. ✪✪✪✪✪ FREEDOM WRITERS LE NOMBRE 23 Avec Jim Carrey, Virginia Madsen, Logan Lerman, Danny Huston Réalisation Joel Schumacher Scénario Fernley Phillips Producteur Beau Flynn, Tripp Vinson Sortie 28/02/07_100’_Paradiso Walter Sparrow (Jim Carrey) mène une existence tranquille jusqu’au jour où sa route croise celle d’un roman étrange: ‘Le Nombre 23’. Pour le livre, les chiffres possèdent une influence sur notre destin. Similitude étrange ou paranoïa, Walter va y voir de nombreux parallèles avec sa propre vie et n’aura plus qu’une idée en tête: le chiffre 23. Le problème de cette quête obsessionnelle est que le livre se finit sur un meurtre... Douze ans après ‘Batman Forever’, Joël Schumacher retrouve Jim Carrey et le plonge dans un univers fantastique qui lui va à merveille. Comme dans ‘Eternal Sunshine of the Spotless Mind’, son interprétation est aussi jouissive qu’étonnante. Le montage entre les deux mondes (celui du roman et le monde réel) est très rythmé et tente de brouiller les pistes de lecture du spectateur. Tout est mis en œuvre par le réalisateur pour cautionner le comportement obsessionnel du personnage principal. Jim Carrey n’a donc pas fini de nous étonner et s’avère très crédible dans ce thriller fantastique bien ficelé. (SI) v Film ✪✪✪✪✪ B.O. ✪✪✪✪✪ Avec Hilary Swank, Scott Glenn, Patrick Dempsey Réalisation Richard LaGravenese Production Danny DeVito, Michael Shamberg Scénario Richard LaGravenese Sortie 14/03/07_ 123’_U.P.I. A la lecture du synopsis de ‘Freedom Writers’, tout le monde pense inévitablement à ‘Dangerous Minds’ avec Michelle Pfeiffer. Il est vrai que l’histoire (une prof bcbg tente de sauver des élèves en décrochage scolaire par le biais de la culture) a déjà été vue et revue au cinéma. Pourquoi encore s’attarder sur ce sujet? Tout simplement parce que ces situations (violentes parfois) sont fréquentes et font souvent la une des journaux. Basé sur des faits réels, on suit donc une femme voulant conscientiser ses élèves sur les méfaits qu’ils se font à eux-mêmes en ne se scolarisant pas. La culture et l’écriture seront leur planche de salut pour faire table rase des règlements de compte à coups de couteaux et autres séances de glandage organisé. Jouant sur la corde sensible du spectateur, Hilary Swank se surpasse dans ce rôle qui lui va comme un gant. Ajoutons à cela des élèves ‘amateurs’ tellement vrais et un scénario construit habillement et vous obtenez un film nominable l’an prochain aux Oscars. (JJL) v Film ✪✪✪✪✪ B.O. ✪✪✪✪✪ The Ticket_CineNews * 14 Reviews v Film RUNNING WITH SCISORS Avec Annette Bening, Brian Cox, Evan Rachel Wood, Gwyneth Paltrow Réalisation Ryan Murphy Scénario Ryan Murphy D’après le livre d’Augusten Burroughs Production Brad Pitt, Jennifer Aniston, Ryan Murphy Sortie 28/03/07_121’_Sony Pictures Releasing SNOW CAKE Avec Sigourney Weaver, Carrie-Anne Moss, Alan Rickman Réalisation Marc Evans Production Andrew Eaton, Gina Carter Scénario Angela Pell Sortie 14/03/07_112’_A-Film Distribution Suite à un accident de la route dont il est sorti indemne mais malheureusement pas sa passagère qu’il avait prise en stop, un homme (Rickman) va se rendre auprès de la mère (Weaver) de cette dernière, devenue autiste et quelque peu agressive depuis le décès de son enfant. Comme pour se repentir ou tenter d’effacer la culpabilité qui le ronge, il essaiera par le biais d’une relation douce avec cette femme (ainsi qu’avec la voisine entreprenante) de reprendre goût à la vie. Le choc des personnages avec leur caractère et leur sensibilité est inévitable. Ils tenteront chacun d’attraper la bouée de sauvetage que leur tend la vie. Un mélodrame surprenant, non sans faire référence à d’autres films du même acabit, mais en moins larmoyant. Le film apporte bien entendu sa morale mais grâce à sa mise en scène délicate et à un casting qui joue sans excès la carte dramatique, Marc Evans s’en sort plutôt bien. (JJL) v Film ✪✪✪✪✪ B.O. ✪✪✪✪✪ Le jeune Augusten Burroughs grandit avec un père alcoolique et une mère à l’obstination ravageuse. Poète ratée, elle carbure aux médocs et aux thérapies absurdes du docteur Finch. Lorsque papa coupe les ponts, maman est trop malade pour s’occuper du fiston. Augusten doit aller vivre ‘provisoirement’ dans l’infâme taudis rose bonbon de la famille Finch, une bande de dégénérés attachants. Tiré d’un roman autobiographique déconcertant, ‘Running With scissors’ puise dans la pure folie. Le réalisateur orchestre le récit au rythme des années ‘70 (époque connue pour son excentricité vestimentaire et son dévergondage) et propose avec une lucidité rarement égalée, une vision bizarrement divertissante des méfaits de la drogue et de la perversion mentale. Le thème n’est pas aisé et pourtant les interprètes ne tombent jamais dans la facilité, contournant avec soin les simulacres de l’insanité. Ils apportent au récit sa dose de réalisme et témoignent de la confusion de ces humanités brisées. Un peu longuet, sinon rien à redire. (DR) v Film ✪✪✪✪✪ B.O. DAGEN ZONDER LIEF AFTER THE WEDDING Avec Wine Dierickx, Jeroen Perceval, Pieter Genard, Koen De Graeve, An Miller Réalisation Felix van Groeningen Scénario Arne Sierens, Felix van Groeningen Sortie 21/03/07_100’_Kinepolis Film Distributie Felix Van Groeningen livrait il y a trois ans avec ‘Steve + Sky’ un premier long-métrage impressionnant, qui, tout comme ‘Anyway the Wind Blows’ amena un agréable souffle rafraichissant au sein de la scène cinématographique flamande. Il n’est dès lors pas étonnant que son petit nouveau soit attendu avec grande impatience. Et même si ‘ Dagen Zonder Lief’, se situe aux antipodes de son opus précédent, ce talentueux réalisateur arrive de derechef à séduire. Avec cette histoire tournant autour des retrouvailles -après plusieurs années- de six amis sous divers motifs, Van Groeningen arrive à dresser durant un peu plus de 90 minutes, un portrait passion et profond des “vingtenaires” et de leurs soucis au quotidien. Concernant les acteurs, qui ont principalement fait leurs armes sur les planches de théâtre... et cela s’en ressent par moment, il n’y a pas vraiment grand-chose à redire, si ce n’est –tout comme pour la mise en scène- chapeau bas. Ajoutez à cela un montage plutôt dynamique et une bande son extrêmement bonne (le point fort), et vous obtenez indéniablement un excellent film. La B.O. se compose, mis à part le très commercial mais irrésistiblement dansant hit de Lasgo ‘Something’, de morceaux composés par le très talentueux et jazzy Jeff Neve, qui apporte avec ses titres une atmosphère qui colle parfaitement (voire accentue) celle du film... dont une mémorable reprise de ‘Something’ située à la fin du métrage. Pour ceux qui n’auraient pas encore compris: foncez au plus vite dans les salles obscures! (GVI) v Film ✪✪✪✪✪ B.O. ✪✪✪✪✪ ✪✪✪✪✪ Avec Mads Mikkelsen, Sidse Babett Knudsen, Rolf Lassgård Réalistaion Susanne Bier Production Sisse Graum Olsen Scénario Anders Thomas Jensen & Susanne Bier Sortie 07/03/07_120’_ Cinéart Après, entre autres, ‘Open Hearts’, ‘Wilbur Wants to Kill Himself’, ‘Brothers’ et l’opus Dogme ‘Mifune, on commence à percevoir le canevas soustendant l’œuvre du célèbre scénariste danois Anders Thomas Jensen (voir également ce mois-ci ‘Red Road’). Il opte à tous les coups pour des situations concises gorgées de tensions émotionnelles et laisse les conséquences dégénérer jusqu’à l’embrasement. ‘After the Wedding’ gravite autour de Jacob, qui gère depuis 20 ans un orphelinat en Inde, et n’a plus trop de nouvelles de son Danemark natal. Une telle aversion est toujours liée à une raison bien précise, cette dernière se révèle lorsque Jacob reçoit une proposition inhabituelle de la part d’un certain Jørgen, un homme d’affaire de Copenhagen. Si Jacob accepte la proposition, rentre au Danemark et assiste au mariage de la fille de Jørgens, il recevra 4 million de dollars. Les cadavres planqués au fond des placards ne tardent pas à mettre un fameux souk. C’en est à se demander comment Jensen et la réalisatrice Susanne Bier arrivent encore à trouver de quoi alimenter leur nécessaire source de fiel et haine. A chaque fois qu’on pense avoir trouvé la racine du mal, l’histoire se défile de manière inattendue. Le résultat est tellement étonnant que ‘After the Wedding’ comporte plus de scènes émotives qu’il est possible d’en digérer, rendant du coup le final un peu moins fort que dans les opus précités. (RN) v Film ✪✪✪✪✪ B.O. ✪✪✪✪✪ The Ticket_CineNews * 15 Reviews v Film PAR EFFRACTION SI LE VENT SOULÈVE LES SABLES Avec Jude Law, Juliette Binoche, Robin Wright Penn, Martin Freeman Réalisation Anthony Minghella Production Anthony Minghella, Tim Bricknell & Sydney Pollack Scénario Anthony Minghella Sortie 21/03/07_120’_Buena Vista Avec Issaka Sawadogo, Carole Karemera, Asma Nouman Aden, Saïd Abdallah Mohamed, Ahmed Ibrahim Mohamed Réalisation Marion Hänsel Scénario Marc Durin-Valois Sortie 21/03/07_96’_Cinéart Will Francis est dans les problèmes jusqu’au cou. Du côté privé, le comportement chaotique de sa fille adolescente commence à peser lourdement sur sa relation avec la morose Liv. Du côté professionnel ça ne roule pas des masses non plus vu que son cabinet d’architecte semble être une cible appréciée par les cambrioleurs... Will, excédé décide de prendre les choses en mains, et entre ainsi en contact avec une réfugié bosniaque, Amira et son fils âgé de 15 ans, Miro. Le réalisateur anglais Anthony Minghella (que vous connaissez grâce à ‘The English Patient’ et au ‘Talentueux Mr. Ripley’) bâtit entre ces personnages une relation remarquable. Tout cela révèle que personne n’est vraiment totalement honnête avec son prochain, et que cette malhonnêteté n’a pas nécessairement des conséquences négatives. Le tour de force de Minghella réside dans son approche subtile, toute en nuances et surprenante, qui donne ainsi une vision très étonnante des thèmes abordés. D’autant qu’il parvient à pousser ses acteurs à tous se surpasser, même s’il les fait travailler dans des directions très variées. ‘Par efrraction’ prend son temps, mais ce n’est pas nous qui iront le lui reprocher. (RN) Voici enfin une fiction au service d’une calamité trop souvent oubliée; la sécheresse, qui oblige des familles entières à s’aventurer dans les sables hostiles pour y dénicher un point d’eau salutaire. Rhane en fait partie. Instinctivement, l’homme entraîne sa famille et son maigre troupeau vers l’est. Une marche interminable dans un pays où les milices armées sont reines. Un noble récit, centré sur la persévérance, sur cette volonté qui ne meurt pas. C’est aussi l’histoire d’un père et de sa fille Shasha qui, au fur et à mesure des épreuves, apprennent à s’aimer. Portés par le refus d’une sèche fatalité, la troupe, en quête de l’or bleu, s’enfonce inlassablement dans des contrées inhospitalières. Une détermination que l’on ne peut que saluer. Malgré le triste tableau. ‘Si le vent soulève les sables’ évite avec brio la dérive “mélo chaudes larmes” et reste humble et épuré jusqu’à son terme. Un drame sobrement poignant qui pénètre les consciences et s’installe dans nos cœurs pour y rester. (DR) v Film ✪✪✪✪✪ B.O. v Film ✪✪✪✪✪ ✪✪✪✪✪ B.O. THE PAINTED VEIL CRANK Avec Jason Statham, Amy Smart, Jose Pablo Cantillo, Glenn Howerton Réalisation Mark Neveldine, Brian Taylor Scénario Mark Neveldine, Brian Taylor Sortie 21/03/2007_87’_Paradiso Il faut avouer que la bandeannonce avait l’air plutôt prometteuse... Le synopsis a également de la gueule: un homme (Statham) est empoisonné par une substance qui le mène, lentement mais surement vers une mort inévitable, à moins de sécréter d’énormes doses d’adrénaline. Dans sa croisade vengeresse à l’égard des fabricants du poison, il doit donc veiller à ce que la précieuse substance vitale pompe à plein régime. Echauffourées diverses, course poursuite dans un centre commercial, fusillades et même un petit coup de sexe en public... Malheureusement, ‘Crank’ n’est rien de plus qu’un “bad trip” hyperkinétique, usant plus les muscles zygomatiques qu’il n’arrive à passionner ou impliquer le spectateur. La manière de filmer sautillante et le montage stroboscopique sont parfois agréables à déguster, et c’est plutôt cool de retrouver Statham en plein dans son élément, mais il est malgré tout assez difficile de recommander cette péloche. A moins bien entendu d’être partant pour une soirée d’amusement décérébré! (GVI) v Film ✪✪✪✪✪ B.O. ✪✪✪✪✪ ✪✪✪✪✪ Avec Edward Norton, Noami Watts, Liev Schreiber Réalisation John Curran Production Antonia Barnard, Edward Norton Scénario Ron Nyswaner Sortie 07/03/07_124’_Belga Films Lorsqu’on voit débarquer un film avec l’excellent Edward Norton accompagné de Naomi Watts, on se dit d’emblée qu’on aura droit à un film juste et intelligent. Malheureusement, un bon casting n’est pas toujours synonyme de bon film. Norton campe un scientifique dont le mariage bat de l’aile dans une Chine en pleine mutation, en 1920. Apprenant qu’il est trompé, il emmène de force sa femme adultère dans une région retirée où le choléra fait rage. Tromperies et frustrations s’entrechoquent. Outre les superbes paysages qui en font un film carte postale, le réalisateur John Curran n’a plus rien à proposer qu’une mise en scène terne et peu ingénieuse. Dépassés par leur rôle de producteurs, les acteurs principaux en oublient de jouer la finesse. Leur jeu semble s’effacer littéralement peu à peu qu’on avance dans le film. On notera la présence de Diana Rigg (The Avengers) qui sort son épingle du jeu. Pour le reste, ‘The Painted Veil’ est un drame passionnel qui ne renouvellera pas le genre. (JJL) v Film ✪✪✪✪✪ B.O. ✪✪✪✪✪ The Ticket_CineNews * 16 Reviews v Film MAN OF THE YEAR ANGEL Avec Romola Garai, Sam Neill, Charlotte Rampling, Michael Fassbender Réalisation François Ozon D’après le roman d’Elizabeth Taylor Production Fidélité Films, Olivier Delbosc, Marc Missonier Sortie 14/03/07_134’_ Avec Robin Williams, Christopher Walken, Laura Linney, Lewis Black, Jeff Goldblum Réalisation Barry Levinson Scénario Barry Levinson Production Barry Levinson, James G. Robinson Sortie 14/03/07_115’_Benelux Film Distributors Tourné partiellement dans notre pays, ‘Angel’ va à l’encontre de tout ce que nous avait proposé auparavant l’original François Ozon. Inspiré d’une histoire vraie, ce mélodrame anglais berce entre classicisme et conte de fée. Héroïne malheureuse de ‘Dirty Dancing 2’, Romola Garai porte le film à bout de bras grâce à une implication énorme. Belle et troublante, l’actrice incarne la vie d’une écrivain sortie de la misère par la grâce d’un talent scriptural précoce. La rencontre avec un célèbre éditeur (Sam Neill), l’arrivée rapide de la gloire et d’un train de vie luxurieux, mais surtout l’amour d’un peintre (un brillant Michael Fassbender) se succèderont rapidement pour elle. Un peu trop vite peut-être. Ayant apprivoisé le cinéma anglophone grâce à ‘Swimming Pool’, l’ambitieux Ozon a globalement réussi son pari. Nul ne sait si le réalisateur poursuivra sur cette voie internationale, mais on espère que les moyens seront davantage à la hauteur de ses futures ambitions. Histoire de ne pas retrouver ces arrière-plans vulgaires, indignes de figurer dans cette œuvre moderne et pourtant si esthétique à la base. Mais que l’on ne s’y méprenne pas: ‘Angel’ reste un joli film qui ravira tous les romantiques. Et nous savons qu’il en reste! (DH) En donnant le rôle principal à l’ampoule de 10.000 watts qu’est Robin Williams, Barry Levinson savait très bien ce qu’il faisait. Leur dernière collaboration remonte à ‘Good Morning Vietnam’ où les tirades de l’acteur apportaient une touche comique à un sujet bien lourd. Cette fois, Levinson se focalise sur les campagnes présidentielles. John Stewart, présentateur d’un talkshow, se lance dans la course au bureau ovale. Un bug informatique lui permet de remporter les élections. Le gros délire devient une réalité cauchemardesque. Dès le départ, le ton est donné avec un Williams dopé aux petites pillules roses. Il explose stricto sensu les vices du système américain. Néanmoins, le film perd toute spontanéité en seconde partie. Ce qui aurait pu être une critique acerbe de la société républicaine se transforme en un vulgaire thriller de courses poursuites. Dommage que cela vienne gâcher quelques moment de grande lucidité sur l’apparente démocratie étasunienne. (DR) v Film ✪✪✪✪✪ B.O. ✪✪✪✪✪ RED ROAD Avec Kate Dickie, Tony Curran, Martin Compston, Nathalie Press Réalisation Andrea Arnold Production Carrie Comerford Scénario Andrea Arnold, Anders Thomas Jensen & Lone Scherfig Sortie 28/03/07_113’_ Cinélibre Quelles sont les passions de Jackie? Depuis des années, elle garde ses sentiments pour elle-même. Durant ses heures de travail, elle observe les gens qui passent devant les caméras de surveillance sises autour des bâtiments de Red Road mais elle ne laisse par contre personne s’inclure dans son existence. Même les séances occasionnelles de “bête à deux dos” qu’elle s’octroie de temps à autre avec un collègue n’ont aucune importance. Jusqu’à ce qu’elle reconnaisse un homme, ancien criminel visiblement relâché depuis peu. Soudainement, Jackie le suit et cherche même le rapprochement. Le film écossais ‘Red Road’ (basé sur un scénario danois) livre ses secrets au compte-goutte. Une photo dans un portefeuille, une expression sur un visage, un regard inattendu, des mots lâchés dans un instant de colère ou de désespoir, voilà ce qui permet au spectateur de suivre. Une telle approche pourrait prodigieusement taper sur les nerfs, si ce n’est qu’avec la réalisatrice Andrea Arnold, vous êtes en de bonnes mains. Elle prend soin de prodiguer l’information au bon moment, tout en soignant l’atmosphère et la tension pour tenir le public en haleine. L’image dépeinte, morceau par morceau, est tellement perçante que son effet s’en ressent au plus profond de l’estomac. Une petite perle intimiste et frappante. (RN) v Film ✪✪✪✪✪ B.O. ✪✪✪✪✪ v Film ✪✪✪✪✪ B.O. ✪✪✪✪✪ LONELY HEARTS Avec John Travolta, Salma Hayek, Jared Leto, Laura Dern Réalisation Todd Robinson Production Boaz Davidson & Holly Wiersma Scénario Todd Robinson Sortie 07/03/07_108’_KFD L’été de 1949 a été particulièrement torride, et aux Etats-Unis la température est encore montée d’un cran suite aux agissements d’un duo d’étranges serials killers, Ray Fernandez et Martha Beck. Leur système état aussi simple que redoutablement mortel. Ray cherchait à prendre contact avec des femmes seules via les petites annonces de rencontres, aidé par la suite par Martha, histoire d’amener les victimes à bon port et de tuer puis les dévaliser. La presse à scandale (qui a surnommé le couple les ‘Lonely Hearts Killers’), fit des choux gras à propos des massacres perpétrés, mais elle est étrangement peu présente dans ce métrage quasi éponyme... le réalisateur Todd Robinson se concentre plutôt sur le rôle joué par son grand-père dans cette histoire. Elmer Robinson est l’inspecteur de police criminelle qui mit fin aux agissements de la morbide équipe. Une histoire personnelle qui vaut le détour: Elmer était à ce moment en plein cirage, son épouse s’est suicidée, et ça ne colle pas des masses avec son fiston. C’est donc par pure frustration qu’il s’enfonce au plus profond de l’affaire des ‘Lonely Hearts’, une détresse qui lui donne la force de mener son enquête à bien. Tant du côté du détail historique que de la mise en forme, ça se tient, mais du fait que Robinson mette toute son énergie à développer un lien émotionnel entre l’inspecteur et les tueurs (particulièrement Martha Beck), le film fait souvent du sur-place. Détail frappant: le véritable Martha Beck pesait plus de 100 kilos. Pas vraiment le même profil que Salma Hayek...(RN) v Film ✪✪✪✪✪ B.O. ✪✪✪✪✪ The Ticket_CineNews * 17 Reviews v Film SPÉCIAL FESTIVAL ANIMA VOTRE TRADITIONNELLE PAGE KIDS CHANGE SA BOBINE ET PREND DES AIRS ANIMÉS. IL EST VRAI QUE NOS PETITES TÊTES BLONDES SONT LOIN D’ÊTRE GÂTÉES EN CE MOMENT. LES QUELQUES FILMS POUR ENFANTS NE VOLENT PAS BIEN HAUT ET RIEN DE FORT CONCLUANT NE SE PROFILE À L’HORIZON. AUSSI, NOUS VOUS PROPOSONS UNE PAGE RÉTROSPECTIVE DU FESTIVAL ‘ANIMA’ QUI S’EST DÉROULÉ ENTRE LE 16 ET LE 23 FÉVRIER DERNIER. BIEN ENTENDU, CERTAINS FILMS PROGRAMMÉS EN CETTE SEMAINE ANIMÉE SONT RÉSERVÉS STRICTEMENT AUX ADULTES. JUGEZ PLUTÔT VOUS-MÊME... PAR DELPHINE RENS v Destiné particulièrement aux enfants, Solotareff et Elissade débarque en Belgique avec ‘U’, une véritable perle d’optimisme. Etrange histoire que ce ‘U’. Ce film d’animation, caractérisé par sa profonde singularité, flotte sur une espèce de faux rythme perpétuel. Ce sentiment d’être en dehors ‘U’ de Serge Elissalde du coup est accentué par un doublage à peine murmuré. A l’heure où l’on bassine les spectateurs d’images de synthèse et de bestioles 3D, ‘U’ crayonne des tronches farfelues et colore de tons chauds un univers aussi burlesque qu’enfantin. v Changement total de registre cette fois. ‘Princess’, plaidoyer dérangeant contre la pornographie, garanti une fameuse beigne en pleine trogne. Le générique (impressionnant) dévoile un univers de bouches ouvertes, de godes et de papiers glacés. La princesse qui trône sur les magazines est bien éloignée des contes de fées. Morgenthaler présente un revenge‘Princess’ d’Anders Morgenthaler movie dans le monde du porno où le sang et l’exploitation humaine sert surtout à dépeindre le portrait d’une fillette et d’une innocence saccagée. Le sexe et la violence sont pudiquement voilés par l’intermédiaire d’une peluche vivante dont le caractère enjoué parvient à lier nos deux héros. La tragédie de ‘Princess’ est celle de personnages qui s’étouffent dans un bain de souvenirs déchus. En salles le 7 mars. Direction le Japon maintenant, avec deux films magnifiques qui témoignent à eux seuls de la diversité et du génie nippon: ‘XXXHolic’ de Tsutomu Mizushima v Une Sorcière punk adoratrice du saké, des lycéens qui portent les morts sur leurs épaules, une bestiole dans la lignée pokémon... voilà le genre d’extravagence que l’on retrouve dans LE VILAIN PETIT CANARD ET MOI Avec les voix originales de Morgan Jones, Kim Larney, Paul Tylack, Anna Olson, Gary Hetzler Réalisation Michael Hegner, Karsten Kiilerich Scénario Hans Christian Andersen Sortie 28/03/07’_88’_Elysée C’est au film ‘Le vilain petit canard et moi’ que revient l’honneur d’ouvrir le Festival. La lecture du synopsis a de quoi effrayer les puristes. Et pourtant, le résultat est savoureux. Il est vrai que le graphisme légèrement criard fera grincer les dents des plus perfectionnistes. Mais pour les autres, ce film 3D est véritablement dopé à l’humour vif. Un peu lent à démarrer, ce road-movie carrément déjanté trouve la bonne cadence dès que Ratso et Ugly se tapent la route vers la fête foraine. Pigeon despotique, Chat ventriloque, fin en apothéose... impossible de résister à la version branchée du conte d’Andersen! le très charismatique ‘xxxHolic’, véritable petite merveille d’onirisme et de fantastique. Fermez vos vannes cérébrales et laissez-vous simplement guider dans ce voyage surréaliste où les rêves sont les souvenirs d’un autre et s’emparent de votre propre réalité. ‘xxxHolic’ c’est aussi un design flottant rempli de personnages longilignes qui se perdent dans des incrustations 3D. Cette adaptation du célèbre manga japonais n’a qu’un seul défaut: celui d’être trop courte. v Pas tout à fait rassasié donc, on entame le dernier animé de Satoshi Kon. ‘Paprika’ est un voyage intensif au pays de la fabulation, une porte ouverte sur tous les fantasmes. Kon exploite les dédales mentaux en un sprint ininterrompu. A tel point que la structure d’enchevêtrement d’un rêve dans l’autre est un peu brouillonne. Malgré tout, ‘Paprika’ est une œuvre unique. Une orgie visuelle où autant de poupées russes illustrent le chaos enivrant du sanctuaire des songes. ‘Paprika’ de Satoshi Kon Freud s’en arracherait les cheveux! Ne manquez pas non plus ‘Mirror Mask’ (disponible en DVD chez Sony Pictures), , ‘Full Metal Alchemist: the Conqueror of Shambala’ (prochainement en DVD) et ‘Castle in the sky’ (bientôt au cinéma). The Ticket_CineNews * 18 Reviews v DVD LITTLE MISS SUNSHINE Avec Abigail Breslin, Greg Kinnear, Paul Dano, Steve Carell... Réalisateur Jonathan Dayton, Valerie Faris Distributeur 20th Century Fox Durée 98’ Les Hoover se complaisent dans l’excel-lemment dysfonctionnel: papa tente de vendre sa méthode du positivisme et de l’affirmation en 9 points; oncle Frank gère homosexualité et perte du titre “d’ancien expert étoile de Proust” à coup de suicide; grand-père sniffe de la coke et se gargarise d’exploits libidineux; en bon ado, Dwayne pète un câble et fait vœu de silence; maman tente de gérer... et la mignonnement replète Olive rêve de rafler des titres de beauté. Malgré les tensions, la tribu s’entasse dans un van pourri, histoire de permettre à la petiote de participer au concours de “Little Miss Sunshine”, en Californie. Originellement issu du monde du vidéoclip, le duo -et véritable couple- Jonathan Dayton et Valerie Faris, inventent le bol d’air frais cinématographique, avec de vrais morceaux de bonheur, des fibres pour le transit karmique et surtout une volonté totale d’assumer un univers mignon, exempt de déprime et d’angoisses existentielles. Beau, poétique, très très drôle, couillonnement gentil, bien foutu de haut en bas et de droite à gauche, photographié l’œil ouvert, interprété par des acteurs, des vrais (et encore), musicalement sympa... Ce truc aussi étonnant qu’un sombréro tombé du ciel, rejoindra la section la plus mince de votre dvd-thèque, celle où se rangent les films de Wes Anderson (‘The Life Aquatic with Steve Zissou’) et de Ishii Katsuhito (‘The Taste of Tea’)... Pas étonnant que cette petite miss rayon de soleil ait raflé des tonnes de prix (2 Oscars, un César, Festival de Tokyo, Deauville, Stockholm, San Sebastián, BAFTA...). (GK) Extras Commentaires audio, fin alternative avec commentaires audio optionnels... v Films ✪✪✪✪✪ Extras ✪✪✪✪✪ OZ (SAISON 1) Avec Harold Perrineau, Eamonn Walker, Edie Falco, Adewale Akinnuoye-Agbaje...Série créée par Tom Fontana Distributeur Paramount Durée 432’ v Film ✪✪✪✪✪ Extras ✪✪✪✪✪ Emerald city: quartier expérimental du pénitencier d’Oswald State... les prisonniers participent à un projet visant à réformer radicalement le vécu carcéral. Mais, en ces lieux où ils sont sous surveillance en permanence, les détenus défient assidument les autorités gérant cette variation de panoptique. Dès lors, le purgatoire ressemble à l’antichambre de l’enfer, et les cadavres s’amoncèlent. Dire que ‘Oz’ est une des séries les plus souhaitées en sortie dvd zone 2 relève de l’euphémisme! La voilà enfin à portée de lecteurs... Malheureusement, il semblerait que trop de fantasmes et d’attente aient eu raison de l’enthousiasme. Fêtant ses dix ans, ‘Oz’ n’impressionne que très peu, voir agace par ses maniérismes (interventions face caméra d’Harold ‘Lost’ Perrineau). Peut-être en était-il autrement il y a une décennie... Cette impression mitigée est renforcée par un packaging fruste, et une interface horrible! A voir malgré tout, mais d’un œil “d’historien”... (GK) Extras Scènes inédites The Ticket_CineNews * 19 Reviews v DVD DARK HORSE (VOKSNE MENNESKER) 13 TZAMETI Avec Georges Babluani, Aurélien Recoing, Augustin Legrand, Philippe Passon Réalisateur Gela Babluani Distributeur Lumière Durée 93’ Avec Jakob Cedergren, Nicolas Bro, Tilly Scott Pedersen, Morten Suurballe... Réalisateur Dagur Kári Distributeur Lumière/Dutch Filwmworks Durée 106’ v Film ✪✪✪✪✪ Extras ✪✪✪✪✪ v Daniel est un “artiste” branleur dyslexique; Morfar possède une grosse couche de “morale”, une propension au “contrôlisme”, et rêve de devenir arbitre malgré un indéniable embonpoint. Tous deux sont amis de longue date, et inadaptés sociaux. Tous deux vont tomber amoureux de la même personne: la belle Franc, boulangère amatrice de champignons hallucinogènes. Délicieusement barré, film de branle arty, drôle mais profond, ce nouveau long-métrage de Dagur Kári (‘Nói albínói’) cause de la vie: galères, angoisses existentielles, névroses, amour, farniente, amitié, trouble du sommeil... Tout et rien devient prétexte à la construction d’une œuvre déconcertante à souhait, et gaulée pour susciter le coup de foudre! De la mise en musique signée Slowbow (groupe du réalisateur) à l’indolence d’un cinéma proche de celui de Kevin Smith (‘Clercks’), à la beauté plastique d’un opus de Jarmusch, ou à l’intelligence de Bergman, Marker (hommage à l’appui), voire Von Trier (ici producteur)... tout fonctionne à 1000%, acteurs compris! (GK) Extras Aucun Film ✪✪✪✪✪ Extras ✪✪✪✪✪ Sébastien, un jeune gars des pays de l’Est âgé de 22 ans, passe de petits boulots en petits boulots, histoire d’aider sa famille. Alors qu’il travaille sur la toiture de la masure d’un couple plutôt bizarre, il surprend une conversation à propos d’un courrier, lié à une mission dangereuse mais visiblement grassement payée. Lorsque le maître des lieux décède d’une overdose, Sébastien apprend qu’il ne sera pas payé, et décide de voler le précieux courrier. Il suit dès lors -pas à pas- les instructions, et débarque dans un curieux et plutôt morbide espace de jeux. Coincé entre ‘Hostel’ et ‘Intacto’, ‘13 Tzameti’ transcende malgré tout le film de genre, et tente assez souvent de retrouver une patte noire de noire plutôt classique et classieuse. Les acteurs ont beau jouer comme des louches percées, et la mise en scène plier de temps à autre, ce film file une méchante montée d’adrénaline. Pas forcément un chef-d’œuvre, mais en écrase plus d’un au passage! (GK) Extras Aucun INITIAL D SURFACE (SAISON 1) Avec Jay Chou, Shawn Yue, Edison Chen, Anthony Wong Chau-Sang... Réalisateur Andrew Lau, Alan Mak Distributeur Cinéart/ Twin Pics Durée 106’ v Avec Lake Bell, Jay R. Ferguson, Carter Jenkins, Leighton Meester... Sérié créée par Jonas Pate, Josh Pate Distributeur Universal Durée 630’ Film ✪✪✪✪✪ Extras ✪✪✪✪✪ v Série ✪✪✪✪✪ Extras ✪✪✪✪✪ Yessssssssssssssssss, ça fait très longtemps que je n’avais pas tenu un telle bouse entre les mains. Une fois engagé dans votre lecteur dvd, cette variation totalement naze de ‘Fast and the Furious: Tokyo Drift’ file, dès les premières minutes, de vaches hémorroïdes! Au-delà du quart d’heure, c’est la chiasse garantie, une demi-heure ça vomit. Je me suis évanoui au bout de 45 minutes. Depuis, j’ai le pot d’échappement qui gratte en permanence... Le pire, c’est de voir associés les deux costauds responsables de la trilogie ‘Infernal Affairs’ dans cette “chromerie” de première! C’est d’un tel niveau de bêtise qu’Anthony –le roi de la catégorie 3- Wong peut afficher à nouveau dans sa filmographie ‘Ebola Syndrome’ sans avoir à rougir. Tsui Hark a pigé, lui: il s’est enfui dès le début du tournage! (GK) Armageddon et Léviathan sonnent à la porte... Que faire? Les ignorer comme de vulgaires représentants? Fuir? Leur proposer une tasse de thé? Huuuum, la solution paraît bien plus simple: paniquer, ou alors tenter de comprendre ce qui se passe. C’est cette solution là que choisissent (tant mieux pour la série) Laura et Rich, respectivement océanographe et courtier en assurances. Tous deux se lancent à la poursuite d’étranges créatures sous-marines, monstrueuses et gigantesques, et visiblement hérauts de l’Apocalypse. Trop spielbergement référentielle (‘Jaws’, ‘Rencontre du troisième type’, ‘E.T.’) trop consensuelle et gentille, ‘Surface’ reste une série superficielle difficile à détester, mais pas vraiment addictive. Le verdict ne s’est pas fait attendre: une saison puis basta, jetée par-dessus bord! (GK) Extras Aucun Extras Scènes coupées, featurette... The Ticket_CineNews * 20 Reviews v DVD VOLVER Avec Penélope Cruz, Carmen Maura, Lola Dueñas, Blanca Portillo Réalisation Pedro Almodóvar Distubution A-film Durée 121’ v Film ✪✪✪✪✪ Extras ✪✪✪✪✪ S’il est un fait sur lequel personne n’osera me contredire au risque de passer pour un incurable bouffeur de cervela, c’est bien qu’Almodovar est un des réalisateurs les plus doués de sa génération. Pedro, il fallait que je te le dise: respect!! Et ‘Volver’ fait indubitablement partie de ce que tu as pondu de mieux ces dernières années. Fin de la parenthèse lèche-bottes, revenons-en au film. Dans la banlieue de Madrid, une femme lutte pour sa survie. Flanquée d’un mari incestueux et d’une fille en pleine crise de l’âge, elle trouvera un brin de rédemption dans l’exhumation des secrets de feue sa maman. Une odyssée délirante et bariolée où les morts s’invitent à la fête. Non content de maîtriser sa palette avec une virtuosité vertigineuse, Pedro déjoue les pièges d’un scénario alambiqué en usant de sa désarmante légèreté. Il sait aussi s’entourer: une brochette de femmes au bord de la crise de nerfs, et plus particulièrement la plantureuse Pénélope Cruz, que nous avions un peu vite reléguée au rayon horticulture. Qu’a cela ne tienne, El matador a la main verte et sait comment extraire l’essence de jeunes pousses pour en faire des madones en puissance. C’est drôle, fort, baroque, doux et amer. Caramba! (NG) Extras Bande-annonce, commentaires, photos, ‘Volver’ vu par les yeux d’Almodovar ILS Avec Olivia Bonamy, Michaël Cohen Réalisateur David Moreau, Xavier Palud Distributeur Cinéart/ Twin Pics Durée 73’ Lucas et Clémentine se la jouent expatriés. Français d’origine, ils vivent et travaillent en Roumanie, plus précisément à Bucarest. Elle est prof, il est écrivain. Mais tout cela n’a plus la moindre importance lorsque débarque dans leur pavillon isolé, perdu au milieu des bois, une horde des plus sauvages. Le jeu commence, le sang se mêle aux larmes, à la pluie battante. Les cris font écho à l’orage. Après une poignée de courts-métrages, David Moreau et Xavier Palud se rencontrent sur le plateau de la série ‘H’. Pas de quoi fouetter mémé me direz-vous. Tant mieux, car mémé n’aime pas ça! Rapidement, les gars deviennent potes, et se rendent comptent qu’ils partagent une passion commune pour le cinéma de genre. Sans trop de ronds en poche, mais armé d’excellentes influences (allant de ‘Straw Dogs’ à ‘Texas Chainsaw Massacre’, en passant par ‘Haute Tension’), le duo accouche (par césarienne à la lame rouillée), d’un film totalement phobique, parfois proche du ‘Haze’ de Shinya Tsukamoto (suffocation en milieu bétonné). ‘Ils’ n’est fondamentalement passionnant que durant un tiers du métrage, le reste –heureusement assez court- loupe un peu sa cible. Vaut globalement le détour. (GK) Extras Aucun Avec Radha Mitchell, Sean Bean, Laurie Holden, Deborah Kara Unger... Réalisateur Christophe Gans Distributeur RCV (NL)/ Metropolitan (FR) Durée 121’ Film ✪✪✪✪✪ Extras ✪✪✪✪✪ v v Film ✪✪✪✪✪ Extras FR ✪✪✪✪✪ Film ✪✪✪✪✪ Extras NL ✪✪✪✪✪ Rose s’inquiète pour sa fille Sharon: la petite cauchemarde à répétition, visiblement obsédée par une ville disparue: Silent Hill. Malgré le désaccord de son mari Christopher, Rose embarque sa descendance pour un trip... droit en enfer! Bloqué dans les abysses obscurs du “development hell”, Christopher Gans ne peut aboutir les projets d’adaptation de ‘Rahan’ EN BREF v SILENT HILL v Que les amateurs de stop-motion retiennent leur souffle et lâchent leurs deniers histoire de se procurer le Box “Ray Harryhausen”. Classiques et raretés composent le menu. v Inégal, mais pas mal dans l’ensemble... ‘Paris je t’aime’ s’annonce. ‘Amour, prozac et autres curiosités’, c’est un bon bouquin signé Lucia v et ‘Bob Morane’... Merci mon dieu! Du coup, il se lance à corps perdu dans une transposition filmique du célébrissime ‘Silent Hill’, jeu vidéo produit par Konami. Notre brave fransquillon prouve à nouveau qu’il a du goût, un sens pas possible de la construction de cadres et d’images, une propension torride au postmodernisme. Bien, si ce n’est qu’une fois de plus, il oublie d’insuffler un peu de talent en matière de mise en scène. Gans manque une fois de plus de rythme, de vision d’ensemble, et se contente d’enquiller les “belles scènes”. Après les frustrants ‘Crying Freeman’ et ‘Pacte des loups’, il est maintenant légitime de s’écrier: Bis repetita non placent! Bien que cela fasse snob... (GK) Extras édition FR Documentaires, matériel promotionnel... Extras édition NL Aucun Etxebarria, et un film moyen de Miguel Santesmases ... v Dépêchez-vous, Disney ressort de ses archives ‘Peter Pan’... en édition spéciale. En route pour le Pays Imaginaire! v ‘Brokeback Mountain’, ‘The Wedding Banquet’, ‘Pushing Hands’, ‘Eat Drink Man Woman’... Un banquet signé Ang Lee, disponible en box! The Ticket_CineNews * 20 Reviews v DVD LE VENT SE LÈVE Avec Cillian Murphy, Padraic Delaney, Liam Cunninghamn, Orla Fitzgerald... Réalisation Ken Loach Distributeur Cinéart/ A-Film Durée 121’ v Film ✪✪✪✪✪ Extras ✪✪✪✪✪ 1920: L’Irlande n’en finit pas de souffrir sous le joug des Black and Tans, ces troupes anglaises envoyées étouffer le mouvement indépendantiste. Mais il est trop tard, le souvenir de l’Insurrection de Pâques 1916 est encore présent dans tous les esprits, et la violence gratuite de l’envahisseur pousse le peuple à réagir. Des milices se créent, et tentent de répondre à la terreur par la terreur. Pour mieux comprendre les soubresauts de la fratricide histoire Irlandaise, Ken Loach choisit de passer sans cesse de l’infiniment grand à l’infiniment petit. Soit l’errance politique, illustrée par celle de deux frères... réalisateur du juste, parmi les plus justes, Loach choisit de ne pas saupoudrer son film d’artifice. ‘Le Vent se lève’/ ‘The Wind that Shakes the Barley’ opte pour une colorimétrie blafarde, soulignant un peu plus le désarroi ambiant, la montée de folie, l’apparition de la trahison et de la haine. Intéressant. (GK) Extras commentaires audio, interview du réalisateur, ... Avec les voix originales de Mitchel Musso, Sam Lerner, Spencer Locke, Steve Buscemi Réalisation Gil Kenan Scénario Gil Kenan Distribution Sony Pictures entertainement Durée 91’ v LA RAISON DU PLUS FAIBLE Avec Eric Caravaca, Natacha Régnier, Lucas Belvaux, Patrick Descamps, Claude Semal... Réalisateur Lucas Belvaux Distributeurs Cinéart/ Twin Pics Durée 116’ v MONSTER HOUSE Film ✪✪✪✪✪ Extras ✪✪✪✪✪ Marc sort de prison, et passe son temps entre le boulot, et l’humiliant “pointage” au commissariat. Patrick est au chômage, mais il garde la tête (trop) haute, ce qui n’arrange pas les affaires de sa femme Carole. Jean-Pierre et Robert passent leur temps à picoler et à jouer aux cartes, tous deux zombifiés par le manque de perspectives d’avenir. Ce microcosme de paumés va pourtant retrouver la foi, tout d’abord pour un Loto, puis pour un autre projet commun. Dangereuse, voire carrément suicidaire, cet utopique réunion va redonner un instant de noblesse à ces laissés-pour-compte. Mais à quel prix... Dans la catégorie “film social qui en fout plein la gueule”, ‘La raison du plus faible’ remporte tous les suffrages. De la savante et artistique mise en image (la belle peinture du laid), au jeu d’acteur intelligemment crescendiste, passant du fade au feu d’artifice (respectant la montée narrative), au scénario en or, sans oublier le subtil mélange d’humour désespéré, et de déprime euphorisante... ce film contient tout ce qu’un spectateur peut souhaiter. Et puis, chic du chic, voici enfin du vrai cinéma engagé, mêlant la sociologie et le 7e art. Une belle rupture face aux classiques contemplatifs à la belge. (GK) Extras Making of... Film ✪✪✪✪✪ Extras ✪✪✪✪✪ En voilà une idée qu’elle est bonne: servir enfin- autre chose à nos chères têtes blondes que l’éternelle soupe shamallow à base de Pocahontas, Elton John et autres petits lapins débiles. Fini le torrent de bonnes intentions gluantes, tremblez les morveux, voici ‘Monster House’! Dans la plus pure tradition ‘Chair de poule’, Gil Kenan a imaginé un scénario dans lequel une étrange demeure semble habitée. Ok je vous vois venir... rien de fantastique dans le fait qu’une maison soit habitée. Sauf que celle-ci l’est par l’esprit d’une grosse madame qui a visiblement quelques comptes à régler avec les mortels. A l’heure où Tim Burton manifeste les premiers symptômes d’une évidente stagnation, vous serez heureux d’apprendre que ‘Monster House’ passe allègrement la rampe. Un univers décalé et une animation (en motion capture) soignée en sont la clé. Seule tuile: les personnages manquent parfois de la profondeur nécessaire à susciter l’empathie. Rien de grave cependant, vous pouvez enfin regarder un film pour enfant avec vos rejetons sans passer pour une clinche. (NG) Extras Commentaires, documentaires, photos, bandes-annonces LE CHIEN JAUNE DE MONGOLIE Avec Urjindorj Batchuluun, Daramdadi Batchuluun, Nansa Batchuluun, Nansalmaa Batchuluun... Réalisation Byambasuren Davaa Distributeur Cinéart/ Twin Pics Durée 93’ v Film ✪✪✪✪✪ Extras ✪✪✪✪✪ Nansal rentre dans sa famille après de longs mois passés à la ville pour étudier. Fille ainée –âgée de six ans à peine- d’une famille nomade des steppes du Nord de la République de Mongolie, la petite retrouve avec enthousiasme la simplicité de la vie traditionnelle. Errant autour du campement, Nansal découvre un chien caché au fond d’une caverne, et le ramène le cœur léger à la maison. Mais son père refuse de garder l’animal... Ce second film de la réalisatrice mongole Byambasuren Davaa, succède à ‘L’Histoire du chameau qui pleure’. Filmé en équipe réduite, en immersion au sein d’une vraie famille de nomades, captant ainsi de magnifiques moments de vérité, ‘Le chien jaune de Mongolie’ est un véritable casse-tête: le moindre instant y est superbe, précieux, anthropologique. Mais le manque d’histoire, et d’implication du spectateur dans un quelconque processus narratif, plombe un peu l’ambiance. Pas de quoi hurler “Beau mais chiant”, mais bon, la montagne accouche d’une souris... Ouais, ok, c’est mignon une souris! (GK) Extras Interview de la réalisatrice The Ticket_CineNews * 21 Reviews v Cult DVD VITAL Avec Tadanobu Asano, Nami Tsukamoto, Kiki, Kazuyoshi Kushida... Réalisateur Shinya Tsukamoto Distributeur A-Film/ Asiamania Durée 86’ v Films ✪✪✪✪✪ Extras ✪✪✪✪✪ LA COLLINE A DES YEUX Avec Aaron Stanford, Kathleen Quinlan, Dan Byrd, Emilie de Ravin... Réalisateur Alexandre Aja Distributeur 20th Century Fox Durée 103’ v Films ✪✪✪✪✪ Extras ✪✪✪✪✪ Big Bob emmène sa tribu prendre de petites vacances... Alors que l’ambiance pourrie bat son plein, la smala se retrouve coincée sur une route désertique, perdue au beau milieu du désert: la tension monte d’un cran, les egos poussent le groupe à bout. Oui mais, le pire reste à venir! A savoir? Mutilations, immolation, meurtres sanguinolents, Victime d’un accident de la route plutôt méchant, Hiroshi perd sa fiancée... et la mémoire! Alors qu’il décide de reprendre des cours de médecine, le trauma sur patte retrouve petit à petit ses esprits, et la dépouille de sa dulcinée qu’il doit disséquer pour l’une de ses classes! Le choc initial passé, l’apprenti sorcier part à l’exploration du moindre recoin du corps de sa douce, aidé par la lame affutée d’un scalpel. Arriver à proclamer qu’un film du génial réalisateur nippon Shinya Tsukamoto est étrange, est bizarre. En effet, son œuvre n’est faite que de singularité, et ce depuis ses premiers courts métrages. Et pourtant... prolongeant l’expérience ‘Snake of June’, ‘Vital’ ralenti encore un peu le rythme épileptique du “Tsukamotisme”, et laisse à l’arrière-plan le sadomasochisme, les fétichismes, le bruit, la fureur et la crasse, l’oppression architecturale, efface la phobie de la violence et des armes... Le sujet se recentre à nouveau sur le corps, et surtout son intériorité, son organisme. Lent mais pas gonflant, beau mais pas esthétisant, envoutant et hypnotique, ce film trouve le juste ton pour aborder un sujet pas forcément drôle, voir littéralement proche de la danse macabre. Brillant, une fois de plus. (GK) Extras Aucun menés de mains putrides par de méchants rejetons mutants de la “crados family”! Remake infernal d’un (faible) classique -estampillé 1977- de Wes Craven, cette nouvelle version de ‘La colline a des yeux’ file une envie irrépressible de construire un gigantesque autel pour vouer un culte à Alexandre Aja (‘Haute tension’). Ouais, arriver à faire la nique totale à papy Craven, faire oublier la tronche de bille de Michael Berryman, voire réaliser le film d’horreur le plus bandant de 2006: respect! Et, en plus d’un limite insupportable massacre familial, Aja fait arroser le “Stars and Stripes” de jus d’hemoglobo, pour mieux le planter en pleine gorge, yahouuuuuu pour l’audace! Crade, suintant, velu d’ailleurs, vague à lames affutées, renforcé par les vibes bétonnées des filous que sont Tomandandy, ce spectacle adrénergique mérite bien une explosion de neurones. (GK) Extras Commentaires audio, making of... The Ticket_CineNews * 23 Reviewsv music DVD MADONNA GLASTONBURY The Confession Tour Réalisation Jonas Åkerlund Production Sara Martin Disribution Warner Bros Extras Documentaires: ‘Je suis l’art’ – They are all naughty Children – Rollerskating – galerie de photos v Film ✪✪✪✪✪ Extras ✪✪✪✪✪ La Ciccone frappe fort les mirettes. Visuellement, ce ‘Confession Tour’, enregistré à Londres, a de la gueule et aligne les morceaux de bravoure spectaculaires: les sauts incroyables façon Yamakazi sur ‘Jump’ et ‘Lucky Star’, l’exhibition de roller-skate sur ’Music Inferno’ et un light show tout simplement hallucinant. Fort bien donc, si ce n’est que cette recherche de spectaculaire plombe l’ambiance. Il ne se passe en effet pas grand-chose dans le public qui donne l’impression d’être dans une salle IMAX 3D plutôt que dans une salle de concert. Si la néo-disco de la Madonne n’est pas bien innovante, elle est néanmoins d’une efficacité sans conteste et méritait mieux que ce statut de bande son de luxe pour Barnum végasien. Bref, Madonna réjouit (elle reste une performeuse hors normes) autant qu’elle irrite (ses messages humanistes gloubiboulga) quant elle ne se vautre pas dans l’auto-parodie (sa crucifixion sur une croix à facette est grotesque). “Je suis l’art“, déclare sobrement la chanteuse d’affaire dans un bonus. Et moi, je suis Jésus.(DMo) Avec Nick Cave, Stereo MC’s, Blur, David Bowie Réalisateur Julian Temple Distributeur Cinéart/ Twin Pics20th Century Fox Durée 132’ Extras Interviews (Moby, James Brown,...), Morceaux live, commentaires audio,... v Film ✪✪✪✪✪ Extras ✪✪✪✪✪ Cinéaste documentariste trublion, fils de punk (‘The Great Rock’n’Roll Swindle’, ‘The Filth and the Fury’), déconneur bisseur (‘Earth Girls are Easy’)... Julian Temple prend avec ce docu-film, son temps (plus de deux heures) pour reconstituer l’historique du Glastonbury Festival of Contemporary Performing Arts. Des origines du site, bardé de légendes et de mythes, à l’envahissement des terres par les hordes de chevaliers du rock’n’roll, début des 70’s (le festival s’appelle alors Pilton), tous fumeurs de hasch et gobeurs d’acides, en passant par l’arrivée du punk, par l’écho de divers tumultes politiques (crise économique et apparition des Travellers, manifestations anti-nucléaires), aux problèmes de sécurité liés à l’explosion “démographique” annuelle (avec la déferlante de l’an 2000). Temple joue la carte du chaos, liant dans un grand brassage d’images en flot continu le passé et le présent de l’enfant terrible de Michael Eavis! Chaotique donc, mais foutrement bien maîtrisé, passionnant et regorgeant d’anecdotes illustrées d’incroyables archives, le tout entrecoupé d’images de concerts. Un bien bel ouvrage, parfois un peu trop généreux (long, quoi), mais difficile de faire de ce point un véritable reproche. Un second dvd contient pas mal de petites choses supplémentaires mignonnes à croquer, dont une série de morceaux live –entre autres- de Radiohead (à tomber), The White Stripes (drôles et poseurs), Nick Cave (sulfureux), plus quelques interviews. (GK) The Ticket_CineNews * 24 Reviews v music ✪✪✪✪✪ FUNKY ELECTRO ROCK !!! Myths Takes Warp - Rough Trade Alors que tout le monde s’excite sur l’Angleterre, ses Klaxons et sa (pseudo?) vague nu-rave, ce sont les Etats-Unis (où de toute façon les choses avaient commencé) qui assènent la première claque electro rock de 2007. Inlassable machine à danser, !!!, prononcez Chik Chik Chik chez votre disquaire, réussit un retour fracassant et sexy. Un retour que Nic Offer et ses potes avaient déjà annoncé l’an dernier quand ils testaient avec une folie contagieuse sur scène les bombinettes funky groovy de ‘Myths Takes’. Les huit agités du bocal ont loué une maison vide à Nashville pour enregistrer ce troisième disque irrésistible. Un disque à réveiller les morts, qui doit faire se déhancher six pieds sous terre, sur les dancefloors du cimetière, les squelettes de James Brown et de Curtis Mayfield. Les morceaux ont raccourci, rentrant dans un format un petit peu plus traditionnel et une douce chanson triste parachève le brillant travail electro funk punk. !!! n’en reste pas moins LE groupe de ce 21e siècle. Remuant, euphorique, différent. “L’amour vrai est précieux” entend-on martelé sur ‘Heart of hearts’. Celui qu’on voue aux Américains semble sans bornes. (JB) Listen to: Out Hud ‘Let us never speak of it again’ HIP HOP ✪✪✪✪✪ SOUL FUNK HIP HOP ✪✪✪✪✪ LIVE JAMIE T BEN WESTBEECH ANE BRUN Panic Prevention Virgin – EMI Welcome to the Best Years of Your Life Brownswood rec - V2 Determine - V2 Ces quatre jeunes anglais proposent un premier album au ton assez original tout en étant résolument british. Jamie T aborde ses compos gouailleuses façon The Streets comme un work in progress bricolo-bordelique qui mélange, malaxe les styles (sons électroniques pouet pouet, punk, reggae et hip hop) et les régurgite, avec un flow acéré qui n’a rien à envier aux Beastie Boys, sous une forme... euuh... autre?! Original. (DMo) Listen to: The Streets ✪✪✪✪✪ Live In Scandinavia Pas loin des envolées funky/soul de Jamie Lidell (‘Multiply’) et de cette narration du quotidien urbain à la Mike Skinner, le 1er CD de Ben Westbeech, signé sur le nouveau label de Gilles Peterson s’il vous plait, séduit d’emblée par son côté personnel et sincère. Cet Anglais de Bristol écrit, chante, joue de plusieurs instruments... Prometteur. (FJ) Listen to: Malgré deux albums dont il est peu aisé de se détacher, on sait peu de choses d’Ane Brun. Fée des contrées magiques en exil? Petite voix des consciences à la dérive? Epaulée par une section de cordes sur cette captation live, la Scandinave lève un coin du voile: elle est un feu follet pour les nuits sans lune. (YH) Listen to: Jesse Sykes & The Sweet V/A ‘Gilles Peterson presents Brownswood Bubblers’ Hereafter ‘Like Love Lust & The Open Halls Of The Soul’ ‘Original Pirate Material’ The Ticket_CineNews * 25 Reviews v music FOLK LO-FI POP ✪✪✪✪✪ DAVID KARSTEN DANIELS ROCK ✪✪✪✪✪ GLEN HANSARD AND MARKETA IRGLOVA The Swell Sharp Theeth BOBBY CONN King For A Day Thrill Jockey/Bang! Season Anti/Epitaph/PIAS Fat Cat Records / PIAS Toutes les apparences sont contre D.K.D. La pochette et le titre nous le décrivent en cannibale alors que ce disque baigne dans une lumineuse quiétude, l’album débute sèchement (lo-fi oblige) avant qu’un orchestre tout entier ne déboule, et on croit l’affaire évacuée en deux écoutes distraites avant se choper une sévère addiction! (YH) Listen Un peu acteur (‘Once’, ‘The Commitments’), pas mal chanteur (leader de The Frames) et cœur tendre (l’album est cosigné avec sa promise), Glen Hansard a tout du gendre idéal. Mais à entendre les tonnes de préciosités qui pilonnent ce disque, c’est pas demain que je vais me mettre à fêter la Saint-Valentin. (YH) Listen to: James Blunt ‘Back To Beldam’ ✪✪✪✪✪ Bobby Conn se rêve “Roi pour une journée”. Soit! Mais aussi réincarnation de Phil Spector, 5ème Beatles (lui aussi), rejeton de Captain Beefheart, disciple zélé (et obsédé) de Prince, danseur dans un vieux Disney... C’est beaucoup pour un seul homme mais il n’y a qu’un Bobby Conn! (YH) Listen to: Beck ‘Odelay’ to: Bonnie “Prince” Billy ‘Master and Everyone’ PIANO RÉPÉTITIF AVANT POP ✪✪✪✪✪ POST ROCK ✪✪✪✪✪ ✪✪✪✪✪ HAUSCHKA SJ ESAU DO MAKE SAY THINK Fat Cat Records-PIAS Anticon-Southern-Bang! Constellation - Bang! You, You’re A History In Rust Wrong Faced Cat Feed Collapse Room To Expand Membre de Music AM (avec un To Rococco Rot et Luke Sutherland), Volker Bertelman se faufile entre les notes, effets et embûches de son piano répétitif. Trop dilettante pour s’aventurer du côté du Contemporain, trop mélomane pour singer Craig Armstrong, Hauschka tire son épingle du jeu par une belle leçon de modestie onirique. (YH) Listen Les chats (qui ont l’air de l’obséder) ont 9 vies, dit-on. SJ Esau aussi. Rappeur à Bristol à l’âge de dix ans. Une paire de plaques sous le bras, notre homme sort en 2007 le premier non-album hip hop de l’histoire d’Anticon. Un disque folk fait avec les moyens d’aujourd’hui: des boucles, des samples et des nappes. A tenir à l’œil. (YH) Listen Si le post-rock peut être considéré comme une musique Du Verseau, les références à l’air y foisonnant, Do Make Say Think se place à la toute fin du dernier décan, à l’orée du signe Du Poisson. Insaisissable mais entêtant, fluide et dense, narratif et mutique, le travail des Canadiens requièrt l’immersion plus que l’audition. On (re)plonge. (YH) Listen to: A Silver to: Pascal Comelade ‘L’argot Du Bruit’ to: Fog ‘10Th Avenue Freakout’ Mount Zion ‘This Is Our Punk Rock Song...’ SOUL BROKEN BEAT POP JAZZY ✪✪✪✪✪ GARY MARKS Gathering Kindred Spirit Records Réédition d’un disque paru initialement en 1973. “Gathering”, qui vit aussi les débuts de l’inoxydable guitariste John Scofield, surprend encore en 2007 par un habile dosage de mélodies iodées et d’un florilège d’arrangements de toute beauté. Le Graal pour des types comme Jack Johnson. (YH) Listen to: Jim Ô Rourke ‘Eureka’ BROKEN BEATS ✪✪✪✪✪ THE PISCEAN GROUP The Piscean Group EP Yoruba records - PIAS Avec des tracks comme ‘Call of the Ancestors’, ‘Talisman’, et un label américain appelé du nom d’un peuple africain, Yoruba, on est bien dans la mouvance broken beat d’esprit soul/jazz, à la recherche de ses origines. Cela donne un EP très beau, au son chaud, acoustique, qui élève l’âme et repose le corps. Les amateurs d’Osunlade seront ravis. (FJ) Listen to: V/A ‘Osunlade presents ✪✪✪✪✪ HIP HOP ELECTRONICA ✪✪✪✪✪ 4HERO DÄLEK Play with the Changes Raw Canevas - PIAS Abandonned Language Ipecac - Bang! C’est toujours une belle surprise qu’un album du mythique duo anglais 4Hero (qui ont inventé le son rave, la jungle, la drum, le brokenbeats...) et ‘Play with the Changes’ ne dérogera pas à la règle. Tout en orchestrations souples, en voix soul, en mélodies aériennes jazzy, sans oublier des beats électroniques très travaillés, des breaks bien calculés, ce CD nous replonge dans les ambiances de ‘Creattings patterns’. Un nombre assez inouï de chanteuse a été invité pour l’enregistrement, citons Carina Anderson qui avait déjà contribué au succès de ‘Les Fleurs’, la déesse du ‘Spoken Word’ Ursula Rucker, Kaidi Taitham de Bugz in the Attic, etc. Du miel pour les oreilles. (FJ) Listen Dälek n’est pas juste un autre duo hip hop. Marqué au sceau de l’inventivité, assumant ce statut avec classe et collaborations improbables (Kid 606, le band Kraut vintage Faust), ou flirtant avec le trublionesque génie hyperactif Mike Patton, Will Brooks et Alap “Oktopus” Momin” délivrent une nouvelle odyssée sur Ipecac. Moins noise mais toujours dense, cet album s’ouvre sur une plage titulaire aussi longue que captivante. La suite est une débauche d’organicité bâtarde, le Yin baisant le Yang, d’où tente d’émerger de la soupe primaire audiophonologie de forts relents mélodiques. Crépitant, menaçant, noyant totalement le message derrière un mur du son, ‘Abandonned Language’ fait fort. (GK) Listen to: to: Ursula Rucker ‘Silver or Lead’ Sensational – ‘Loaded with Power’ TECHNO MINIMALE ✪✪✪✪✪ HOUSE ELECTRO PUNK DISCO ✪✪✪✪✪ V.A. MSTRKRFT Fuse presents Steve Bug Music Man - N.E.W.S. The Looks Different - PIAS Cet album de Trans Am, qui suit ‘Liberation’ a une histoire internationale. Ayant quitté Washington, les 3 musiciens se sont isolés pendant 2 ans dans des villes différentes afin de trouver l’inspiration. Certes leur façon d’enregistrer n’a jamais été classique, mais là... Changement marquant: la voix. Sinon toujours aussi pop et synthé! (FJ) Listen to: Après Dave Clarke, DJ Hell, Technasia et Joris Voorn, il était normal que l’Allemand Steve Bug (derrière les labels Pokerflat, Dessous), qui avait tant impressionné le public du Fuse lors de sa dernière prestation, s’inscrive dans cette lignée de DJ’s/producteurs qui ont compilé pour le temple bruxellois. De fait, un certain type de minimale est à l’honneur dans un club qui reste dédié à la techno classique. Au programme de ce CD, Guido Schneider, Pier Bucci, Foremost Poets, Rythm is Rythm, etc. Le son est accessible: on n’atteint pas la radicalité des soirées mensuelles LessiZmore de Pierre. Un précieux objet. (FJ) Disons-le d’emblée, MSTRKRFT, c’est comme dans l’Ancien Testament, il faut le lire en rajoutant les voyelles: Master Kraft. Composé du musicien Jesse F. Keeler (qui joue dans un vrai groupe punk) et de l’ingénieur du son Al-P, ce duo canadien mêle énergie rock et sonorités électroniques pour obtenir un son qu’on pourrait rapprocher de celui de Justice (Ed Banger) avec ce côté synthé analogique rapeux et saturé. C’est efficace, sans être subtil, ni recherché. Bref, c’est le genre “je fais un album electro avec la mentalité bricolage ado et si c’est un peu foireux tant mieux”. Sans oublier des voix filtrées assez cheap...(FJ) Fischerspooner ‘Odyssey’ Listen to: Steve Bug ‘Bugnology’ I et 2 Listen to: Justice ‘Waters of Nazareth’ Yoruba records’ POP ELECTRO ✪✪✪✪✪ TRANS AM Sex Change Thrill Jockey/Bang! The Ticket_CineNews * 26 Reviews v music ✪✪✪✪✪ FUNK MANOU GALLO Manou Gallo Zig-Zag - Bang! Manou est bien plus que la-bassiste-des-ZapMama. Non contente d’être une musicienne extraordinaire elle est aussi une des plus belles et sensuelles voix de la nouvelle scène africaine et au-delà! Un conte en guise de bio: Bada, petit village de Côte d’Ivoire, à l’occasion d’un enterrement où le percussionniste qui devait officier se fait attendre, une petite fille grimpe sur son tabouret. Elle bat les tambours Atombras, réservés aux hommes, avec une telle aisance et une telle maestria que toute la région de Divo en reste quoi. C’est ainsi qu’à treize ans à peine elle intègre Woya, groupe qui marquera l’Afrique de l’Ouest par sa musique et son attitude engagée. C’est Yacé, le fondateur, qui lui offrira sa première basse. La suite est connue: la rencontre avec les Zap, les tournées, les albums et ‘Dida’ le premier en solo. Son nouvel opus éponyme et intime met ce conte devenu afropéen en paroles et en musiques. Loin de la world à deux francs CFA, l’univers sonore de l’enfant prodige, devenue charmante bassiste, mêle tradition et innovation avec bonheur. La vibe est afro-phonky, la production stylée et co-signée par Patrick (Mr.Groovin’Bxl) Dorcean a des accents délicieusement accrocheurs d’afro beat au féminin. Les chants chavirent les émotions avec volupté, culminant avec l’émouvant Hommage à son père. (don O.) Listen to: Baï Kamara ‘Urban Gips’ ROCK CHANSON ✪✪✪✪✪ POP ✪✪✪✪✪ ✪✪✪✪✪ ADJÀGAS VALÉRIE LEULLIOT NUM9 Adjàgas Ever - PIAS Caldeira Le Village Vert/Wagram/ The Glow-Worm’s Resistance bang! Acuarela/Bang! Loin dans le Nord une bande de jeunes Norvégiens revisite le joïk, une tradition vocale Sami. De jolies petites chansons tout en douceur, des berceuses en duo, des guitares aériennes, de petites touches électriques... Poétique est le mot. Les rockeurs réceptifs aux excursions folkeuses des Cow-Boy Junkies ou des Talk-Talk boiront du petit lait sous un igloo. (don O.) Listen to: The Album Leaf ‘Into the Il y a des ruptures qu’il faut pouvoir négocier. Régulièrement en position hors-jeu dans le foisonnement parfois bancal d’Autour De Lucie, Valérie Leulliot trouve dans ce disque intimiste et vêtu de peu, la juste mesure entre nécessité de tourner la page et pistes à explorer pour y parvenir. (YH) Listen to: Françoise Hardy ‘Le Danger’ Blue again’ SALSA ✪✪✪✪✪ NÉOMISTIK ✪✪✪✪✪ Déjà membre d’Emak Bakia, Coque Yturriaga ne s’en est pas laissé compter à la dissolution de son projet principal (feu) Migala. Num9 traduit son envie actuelle de faire danser les gens. Mais raides et blêmes comme des Anglais au premier jour de vacances, ces chansons remuent plus de vague à l’âme qu’elles ne provoquent de tourbillons sur les pistes. (YH) Listen to: Vitesse ‘You Win Again Gravity’ REGGAE ✪✪✪✪✪ LISA GERRARD YT Our Latin Thing 2 Fania - V2 Best Of 4ad- V2 Straigth Outa Britain Sativa - PIAS Revoilà l’indémodable, l’imparable son du boogaloo, de la torride Latin Soul de Nueva York des seventies, celui qui a pas fini d’inspirer les Salseros et autres Masters at Work! Cette période magique annonçant le règne sans partage de la Salsa où les échos de twist se mêlent aux accents Funck précédent la Disco, où tout était permis, si chicas y chicos! Et même de rêver à un monde multicolore s’aimant en dansant! En rééditant les classiques du cultissime label Fania, V2 joue la sécurité, mais qui s’en plaindra? Revoici Santamaria, Colon, Pacheco et bien d’autres incontournables dont le caliente générique de la série Shaft par Joe Bataan...Pura sabrosura! (don O.) Listen to: Willie Colon ‘Original Gangster’ Amis des incantations ésotériques pour introspections mystiques réjouissez-vous mais pas trop fort, histoire de ne pas perdre la zen-coolitude qui sied à tout néogoth qui se respecte. Et un best of de Madame Dead Can Dance, un! Fait de soundtracks, de titres solo ou de son ancien groupe. S’abandonner à l’évanescence de ces choses qui ne peuvent être nommées à l’écoute des quinze mélopées intemporelles de Lisa est un exquis antidote au stress flexible, compétitif ou climatique. L’occasion aussi de se rappeler qu’Enya ou Björk n’ont rien inventé, de redécouvrir une des artistes-phare des 80’s et du label culte 4AD, respect the ol’skool! (don O.) Listen Le Y-T -prononcez whitie - ne fait de mystère ni sur sa pigmentation ni sur le fait que son île natale n’est pas sous les tropiques mais sous le brouillard...Cela suffit-il à justifier le buzz en cours? Non, car d’autres comme Groundation ou UB40 l’ont précédé, ces derniers de 25 années... Mais alors qu’est-ce qui explique l’ampleur de la YT Hype? Simple: son savoir-faire, la qualité de ses ridims et rimes. La nouvelle scène reggae anglaise en pleine ébullition, du roots au ragga en passant par le dance-hall, s’est trouvé un ambassadeur, un porte-drapeau ouvrant la voie aux nombreux autres talents d’outre manche. Positive Vibrations outa Babylone! (don O.) Listen to: Groundation ‘We to: Einstürzende Neubauten ‘Tabula Rasa’ free again’ V.A. The Ticket_CineNews * 27 Reviews v music ROCK ROCK ✪✪✪✪✪ ✪✪✪✪✪ GOLDRUSH THE DECEMBERISTS The Crane Wife Capitol -EMI The Heart is the Place City Slang - V2 Pour ce quatrième album, les cinq décembristes de Portland, dans l’Oregon, en appellent résolument aux années ‘70. Les longs morceaux aux accents rock prog de ces impressionnants multi-instrumentistes (deux plages à plus de 11 minutes au compteur, parmi lesquelles ‘The Island’ et son vertigineux solo d’orgue) évitent heureusement les écueils du genre en ne confondant jamais densité et pompe. ‘The Carne Wife’ ne cherche pas l’efficacité mélodique à tout prix (‘O Valencia!’ et ‘Summersong’ y réussissent pourtant très bien) mais invite à plonger en douceur dans les profondeurs des méandres de leur univers fantastique. (DMo) Listen to: The Enfantant dans la douleur (départs, doutes, insatisfactions), les folkeux anglais semblent avoir créé ce troisième album comme si c’était le dernier. Il y a une mélancolie flamboyante, une rage créative, généreuse et parfois maladroite dans ces douze morceaux denses qui dévoilent pudiquement leurs tripes à la lumière trompeuse des trompettes. La mort, omniprésente, est ici source de larmes (‘Yours and mine’, déchirant crève-cœur), de beauté tourmentée (‘Sun in your eyes’ et ses guitares distordues de douleur) et d’espoirs. D’une ambition folle, cet album atteint son objectif avoué: le cœur. Il y a sa place. (DMo) Listen to: The Flaming lips ‘Clouds tastes mettalic’ Autumns ‘The Autumns’ GLAM POP ✪✪✪✪✪ POP POP LEVI WE ARE FROM BARCELONA The Return to form Black Magick Party Let me introduce my friends EMI Counter - PIAS Pop Levi, ex-membre des Super Numeri, s’est désormais installé à son nom. Se définissant, non sans raison, comme “Prince making out with Dylan in Syd Barrett’s bedroom”, il propose un album haut en couleurs, chatouillé par le blues et le fantôme de Marc Bolan. Si cette ‘Black magic Party’ a un côté rétro 70’s, entre kitsh et glam, il est loin d’être passéiste. Multi-instrumentiste de talent, Levi distille avec inventivité ces influences dans des mélodies alternant rock électrique (‘Sugar assault Me Now’, puissamment dansant), pop irrésistible et rigolarde (‘Pick-me up uppercut’) et balades humides. (DMo) Listen to: Super Numeri ✪✪✪✪✪ POP ✪✪✪✪✪ IAIN ARCHER Magnetic North We love you – Pias Les Suédois de ‘We are from Barcelona’ (!?) devaient en avoir marre des rudes hivers de leur nordique contrée. Pour compenser le déficit d’UV, ils ont concocté un album pop estival, positif, à la joie communicative. Chantant en cœur comme des gosses trop heureux d’être en colo sans leurs parents (irrésistible ‘Treehouse’), les 29 (!!) membres du groupe créent d’impeccables mélodies de poche, à la fois denses et légères. On les chantera idéalement autour d’un feu et munis de guitares, de flûtes, de tambours... et d’un ukulélé. Après plusieurs écoutes, le bronzage de mes oreilles tient toujours! (DMo) Listen to: The Après un premier essai solo infructueux, l’ex-Snow Patrol tente de trouver la fortune au creux du sillon surexploité de la pop mélancolique. Il en extrait quelques jolies mélodies délicatement soutenues par des arpèges de guitares (le frêle ‘Canal Song’) auxquelles répondent des notes de piano et de touchantes harmonies vocales (‘Luke’s point’). Une sensation d’authenticité, dénuée de cynisme, le sort du lot des tâcherons creusant la même galerie (Keane et consorts). Mais ces qualités et une splendide pochette n’évacuent pas cette tenace sensation d’inconséquence. Un courant d’air plutôt qu’un coup de grisou. (DMo) Polyphonic Spree ‘Together, we’re heavy’ Listen to: Syd Matters ‘A whisper and a sight’ ‘The Enochian Way’ KRAUT ELECTRO ✪✪✪✪✪ JOAKIM COMPILATION ✪✪✪✪✪ COOPERATIVE MUSIC (CD+DVD) Monsters & Silly Songs Versatile - PIAS Sampler Volume 4 Coop – V2 Personnage mystérieux et atypique (asocial sans doute aussi) de la scène électronique parisienne, Joakim est connu pour être une sorte d’extra-terrestre méticuleux et bidouilleur de sons parasites (voire subliminaux). Sur ce troisième album, Joakim réarrange des sessions live de son groupe (The Ectoplasmics), trafique les riffs de sa guitare et noircit les atmosphères pop de sa musique. Assez incomparable et subtil, ‘Monsters and Silly Songs’ ressemble à ce genre de bel objet dont seul son penseur connaît les rouages et les mécanismes. Très loin de tout ce qui se fait en France aujourd’hui... Monstrueux! (MF) Listen to: Can ‘Monster Movie’ Avec l’hiver arrive la désormais traditionnelle compil présentant les artistes réunis sous l’enseigne Coopérative Music. On ne rappellera pas tout le bien que l’on pense des ‘The Dears’, ‘Goldrush’, ‘Explosion in the Sky’ et autres ‘Au revoir Simone’ pour pointer quelques petits nouveaux à suivre: le tubesque Yes Boss sur les traces de The Streets soutenu par la voix hératique de Tom Woodhead des ¡Forward, Russia!, ‘The Ruby Suns’ et sa pop creusée dans le sable des Beach Boys, la voix soyeuse de Stéphanie Dosen, le rock torve de Robert Gomez, le punk sautillant des ‘Blood Brothers’... Y a bon! (DMo) Listen to: Coopérative Music ‘Sampler Volume 3’ ROCK ✪✪✪✪✪ THE RAKES Ten New Messages Cooperative Music-V2 A la sortie de ‘Capture/Release’, beaucoup avaient sacrifié The Rakes sur l’autel du revival eighties. Après les Strokes, Franz Ferdinand, Interpol, Bloc Party, The Killers, The Bravery (loin de nous l’idée de tous les cautionner), il y avait de quoi se lasser. Il y avait même de quoi se méfier. Le disque des “Râteaux” tenait malgré tout la route avec ses petits hymnes pop efficaces et immédiats. Les Anglais n’en ont pas perdu la recette. Ils nous envoient ‘Ten New Messages’. Dix morceaux mis en boîte par Jim Abiss (Arctic Monkeys, Kasabian) et Brendan Lynch (Primal Scream). Bien foutu à défaut d’être bien... original. (JB) Listen to: Maximo Park ‘A Certain Trigger’ The Ticket_CineNews * 28 Reviews v music ✪✪✪✪✪ DISCO PUNK LCD SOUNDSYSTEM Sound of Silver EMI Quand, il y a trois ans, un gros ours new-yorkais criait à tout va que Daft Punk jouait dans sa maison (‘Daft Punk is Playing at my House’), l’Europe rigolait un peu jaune, elle qui n’avait plus de traces des robots sur scène depuis ‘98. Chez nous, on s’extasiait du remix de nos Soulwax... Mais ce ‘maxi-pavé dans la marre’ lançait le raz de marée éponyme de ce gros ours, ‘LCD Soundsystem’. ‘Yeah’, ‘Tribulations’, ‘Disco Infiltrator’, ‘Losing my Edge’, ... Tant de bombes qui annonçaient le débarquement massif de James Murphy, son comparse Tim Goldsworthy et leur bande DFA (The Rapture, Hot Chip, Juan MacLean, ...). C’est dire si on attendait Murphy et son punk discoïfié au tournant! A l’image du premier single extrait de ‘Sound of Silver’, ‘North American Scum’ (l’écume nord américaine), Murphy crie toujours haut et fort son amour et son dévouement pour New York, mais va encore plus loin dans sa recherche sonore et dans son élaboration rythmique (toujours cette omniprésente cloche qui donne le tempo). Radicalement moins gueulard sur cet album, Murphy montre au grand jour les côtés mélancolique et atmosphérique de sa musique déjà présents sur ‘LCD Soundsystem’, mais trop souvent masqués par le côté punky. Les (seulement?) neufs titres défilent comme si l’écume new-yorkaise avait déposé sur nos têtes de la gomina pour former une crête punk ultra-passive entre les Etats-Unis et le reste du monde. (MF) Listen to: Hot Chip ‘The Warning’ ELECTRO HIP HOP ✪✪✪✪✪ DJ ORGASMIC The Rise & Rise of dj Orgasmic Arcade Mode Déjà auteur d’un super album de baile funk (‘Eurogirls’, produit avec Jean Nippon), Orgasmic, le dj (et parfois producteur) de TTC, nous invite à remuer du popotin et à serrer la minette pas farouche. Des loops new beat bien ringards, des lyrics bebetes des TTC et surtout un second degré cucul rose bonbon ultra présent... Préparez vos polos fluos, serrage assuré! (MF) Listen to dj Orgasmic and Jean SLOWCORE ✪✪✪✪✪ LOW Drums and Guns Sub Pop Le nouvel album du groupe de Duluth (Minnesota), son deuxième enregistré avec Dave Fridmann (Mercury Rev, Flaming Lips...), est aussi son plus contemporain. Low s’essaie à l’électronique, à la drum machine et aux boucles... Low signe un disque sombre et envoûtant. Une belle réussite. (JB) Listen to: Galaxie 500 ‘Galaxie 500 1987-1991’ BOSSA ✪✪✪✪✪ BRAZIL CLASSICS 7 What’s happening in Pernambuco Luka Bop-Coop – V2 Une foultitude de bonnes choses! Telle est la réponse à la question que pose le septième titre de la série Brazil Classics du label de David Byrne...Bienvenue dans le nord-est du gigantesque Brésil. Savourez cette salade de fruits exotiques et sucrés mariant les saveurs sweet-bossa-jungle et celles acidulées d’un retour de Tropicalismo et toujours avec le sourire! (don O.) Listen to: Farout 100 ‘Compil’ Nippon ‘Eurogirls’ The Ticket_CineNews * 29 Reviews v music ✪✪✪✪✪ HIP HOP PETE PHILLY & PERQUISITE Remindstate Unexpected Records-Anti Voici un recueil de remixes de l’album ‘Mindstate’ des Hollandais Pete Philly and Perquisite, dus à toute une série de faiseurs de beats nationaux et internationaux. Une plaque multiforme qui se la joue par moments plutôt streetsoul (‘Insomnia’), souvent jazzy ou hip hop relax (‘Lazy’, ‘Grateful’, ‘Mindstate’, les delicieuze touches latines de ‘Cheeky’), et se perme de temps en temps une visite du côté de l’électrohouse et le milieu electronica (le très réussi ‘Cocksure’, la soul électrique de ‘Mellow’). A part quelques échecs (l’un peu trop daté ‘Respect’ ou le trop mou ‘Conflict’), c’est une plaque qui tue. Pete Philly possède un style mouvant qui semble se prêter magistralement à la vibe du beat sur lequel il vogue. A noter aussi: le bonhomme n’a pas d’accent hollandais (ce qui condamne pas mal de MC’s bataves) et peut donc viser sans problème un niveau international. Le rôle du producteur Perquisite, vu la nature de la bête, est un rien moins important que sur l’album originel ‘Mindstate’, mais lorsqu’il s’attaque lui-même à un remix, il apporte la preuve qu’il n’a rien à envier à son collaborateur. (Buzz) Listen to: A Tribe Called Quest,‘The Low End Theory’ HIP HOP SOUL HOUSE ✪✪✪✪✪ ✪✪✪✪✪ DYNO V.A. Dyno is Sol Waters PIAS 12 Inches of Pleasure Part II BBE Le rapper/producteur Dyno est un mc consciencieux, qui prend son hip hop au sérieux. Il a passé quelque temps dans un village de Gambie et fort de ce qu’il y a vécu, a décidé de s’attaquer à un premier album. Résultat: laidback, left field hip hop mêlé de sound snippets qu’il a ramenés d’Afrique. Un homme qui a du potentiel. (Buzz) Listen to: Digable Planets ‘Reachin’ JAZZY R’N’B ✪✪✪✪✪ AMY WINEHOUSE Back to Black Universal Flavour of the month: Amy Winehouse... Ouaip, que peut-on en dire? La demoiselle est tellement encensée de partout qu’il devient franchement difficile de répondre aux attentes. OK, elle est capable d’écrire un bon morceau, mais pour le reste, on ne peut pas dire que nous sommes vraiment enthousiastes face à ‘Back to Black’. A l’occasion des Brit Awards, sa collègue Joss Stone a démontré de manière assez douloureuse qu’elle pouvait interpréter le hit ‘Rehab’ avec mille fois plus de force, de soul... et de talent qu’Amy elle-même. Pas de problème avec les morceaux de l’album, mais il leur manque ce petit plus qui les rendrait passionnants. Malgré qu’il n’y ait que dix morceaux sur l’album (ce qui n’est pas d’emblée un point négatif), il nous a été difficile de l’écouter d’une traite. Rien de bien grave, mais ce n’est pas non plus la bombe annoncée. Listen to: Lauryn Hill, ‘The Miseducation of Lauryn Hill’ ‘Rare and Unreleased Tracks’ d’une poignée d’artistes, c’est ce que promet la pochette, mais quand on regarde le tracklisting de plus près, on se rend compte que sept des onze tracks sont dus à Roy Ayers, même s’ils sont sous la forme de remixes signés Kenny Dope, Yoruba Soul ou Joey Negro. Ski Oakenfull ouvre les festivités avec un track jazzy house ‘New Orleans Under Attack’, reprenant une critique rageuse de l’approche du gouvernement vis-à-vis de la catastrophe de la Nouvelle-Orléans. Le reste du disque est composé de soul jazzy électrifiée, très mellow pour le dimanche après-midi, un rien trop fort pour se retrouver d’emblée au rayon cheesy “lounge”. (Buzz) Listen to: DJ Cam, ‘Soulshine’ ELECTRONICA ✪✪✪✪✪ FUJIYA & MIYAGI Transparent Things Grönland/Rough Trade Ils ne sont pas deux. Du moins plus. Ils ne sont pas, non plus, japonais. Ils ne l’ont jamais été. Fujiya & Miyagi sont trois et, pour tout écrire, viennent de Brighton. Ils avaient sorti il y a quatre ans ‘Electro Karaoke in the negative style’, un disque réputé inclassable. ‘Transparent Things’ compile aujourd’hui trois EP’s parus en édition limitée. Fans de Kraftwerk, CAN et Neu!, de Krautrock, de disco underground et d’electro punk funk, les Anglais ont séduit des oreilles aussi averties que celles de James Murphy et Tiga. A voir à Courtrai (De Kreun) le 12 avril et à Tongres (Viva Velinx) le 14. (JB) Listen to: Kraftwerk ‘The Man Machine’ ELECTRONICA ✪✪✪✪✪ AMON TOBIN Foley Room Ninja Tune - PIAS La “Foley Room” –histoire de couper court aux regards ennuyés- est une sorte d’aquarium magique, calfeutré au maximum pour éviter le parasitage, où les bruiteurs professionnels enregistrent leur matériel... Sésame de l’album, son titre indique le revirement technique décidé par Amon Tobin pour cette nouvelle plaque. Lassé de repiquer ses sons sur de vieux vinyls, le musicien décide de jouer à “l’électroacousticien”, une fois son boulot sur la B.O. de ‘Splinter Cell’ terminé. Il capte donc ses sons au gré de promenades diverses, émeut la corde sensible du Kronos Quartet, et passe des heures en ‘Foley Room’, histoire d’enregistrer des potes musiciens massacrer leur instrument favori, ou encore d’expérimenter la musicalité de tout et rien. Malheureusement, si Mike Patton arrive à rendre funky son rectum, Björk ses nasalités, Aphex... on ne veut même pas savoir, Tobin se perd au milieu du déluge de probabilités. Trop transparent au niveau des sons (on dirait du Four Tet), surproduit, un peu maladroit, ce nouvel album ne convainc pas autant qu’il le devrait, mais offre suffisament de grands moments pour ne pas bouder l’enthousiaste alchimiste. S’accompagne d’un chouette dvd, révélant les coulisses de l’entreprise. (GK) Listen to: Terre Thaemlitz – ‘Love for Sale – Taking Stock in our Pride’ (Mille Plateaux) The Ticket_CineNews * 27 Reviews v games TEST DRIVE UNLIMITED v Graphisme ✪✪✪✪✪ Jouabilité ✪✪✪✪✪ Son ✪✪✪✪✪ Durée de vie ✪✪✪✪✪ ÉDITEUR ATARI PLATEFORME PC/XBOX 360 GENRE COURSE Lorsque les Lyonnais d’Eden Games se sont lancés dans l’aventure ‘Test Drive Unlimited’ quasiment personne n’y croyait. Même pas moi, alors que je crois encore au Père-Noël et à une file d’attente rapide devant une caisse de supermarché, c’est dire si je gobe n’importe quoi. Il faut dire qu’avec l’ambition de reproduire toute l’île d’Oahu (à Hawaï) afin qu’on puisse y rouler à toute vitesse sur des centaines de kilomètres de route, ça faisait à peu près autant envie que ça donnait l’impression qu’on se foutait tout de même un petit peu de notre gueule. Et pourtant... le résultat est là, surprenant comme de voir la Vierge Marie en train de se savonner dans la baignoire ou le Docteur House réconforter un patient en le serrant très fort dans ses bras. Oui, ‘Test Drive Unlimited’ propose une zone de jeu immense mais ce n’est pas tout. Si l’on dispose d’une connexion Internet, on pourra également croiser d’autres joueurs sur les routes et se lancer dans des défis contre ces derniers. Tout comme il sera possible de créer ses propres courses, de choisir parmi 90 bolides (quelques motos sont incluses) reproduits à la perfection, de rouler en solo et s’entraîner contre des intelligences artificielles, découvrir toute l’île grâce à des épreuves dans lesquelles il faut conduire des auto-stoppeurs à bon port, et j’en passe sinon cette phrase risque de devenir interminable et d’être reconnue par l’Académie Royale de médecine comme le meilleur soporifique de l’histoire de l’humanité. Le jeu est splendide, verdoyant, criant son amour au Dieu Couleur sans jamais rien lui sacrifier afin de continuer à lui faire honneur. Le pilotage se montre plaisant, réaliste ou cohérent (au choix) et l’on se prend à flâner des heures entières sur l’asphalte brûlante sans le moindre but. Et c’est long, tellement long qu’on se croirait dans un ‘Gran Turismo’ sans l’aspect un peu saoulant grâce à la grande variété des épreuves. Une chose est sûre, ce ‘Test Drive’ révolutionne le jeu de course sur PC et créera probablement un adage pour tous ses futurs concurrents: “souvent illimité, jamais égalé”. (Yavin) MARIO SLAM BASKETBALL éditeur Nintendo plateforme DS genre Basket GENJI: DAYS OF THE BLADEgenre Beat’em all éditeur Sony plateforme Playstation 3 Annoncée comme une machine ultra révolutionnaire capable de multiplier les pains, la PS2 avait mis une longue année pour accoucher de jeux + / - conformes à son statut de supposée diva. La PS3 poursuit dans la même direction avec une première salve de titres dispensables, à l’image de ‘Genji 2’. Moche, truffé de bugs et excessivement court, ce clone raté d’’Onimusha’ a tout de même le mérite de faire la lumière sur les fonctions gyroscopiques de la manette Sixaxis: c’est complètement bidon! Laissez passer la hype et claquez plutôt vos 600 euros (sic!) quand la bête en vaudra vraiment la peine. (gunnergreg) v Graphisme ✪✪✪✪✪ Jouabilité ✪✪✪✪✪ Son ✪✪✪✪✪ Durée de vie ✪✪✪✪✪ Mario n’avait jamais encore foulé le parquet d’un terrain de basket et Square Enix ne se pensait bon qu’à réaliser du RPG. Pourtant cette union étonnante vient d’accoucher du nouvel NBA Jam. D’avantage vicieux avec ses terrains semés d’embûches, beau comme aucun autre jeu DS ne l’a jamais été et encore plus spectaculaire, ‘Mario Slam Basketball’ se démarque surtout par son gameplay au stylet. Tout en touché, très intuitif, c’est un vrai bonheur de diriger le moustachu et ses deux compères, dont certains issus de la saga ‘Final Fantasy’. Un joli rebond après l’exécrable ‘Mario Foot’. (gunnergreg) v STARFOX COMMAND éditeur Sony plateforme DS genre Stratégie tour par tour En dépit de multiples tentatives d’émancipation sur les autres consoles Nintendo, la série ‘Starfox’ n’est jamais vraiment parvenue à faire oublier ses débuts fracassants sur Super Nes. Mais c’était sans compter sur la DS et son stylet magique, lequel rend le pilotage de ces p’tits vaisseaux tout simplement divin. Réalisé par les pères du premier volet, ‘Starfox Command’ (d)étonne aussi bien par son aspect stratégique au tour par tour que par l’intensité des dogfights en mode multi. Avec Mario, Kirby et maintenant Fox McCloud, la DS s’affirme comme une formidable machine à relancer les stars sur le déclin. (gunnergreg) v Graphisme ✪✪✪✪✪ Jouabilité ✪✪✪✪✪ Son ✪✪✪✪✪ Durée de vie ✪✪✪✪✪ Graphisme ✪✪✪✪✪ Jouabilité ✪✪✪✪✪ Son ✪✪✪✪✪ Durée de vie ✪✪✪✪✪ VIRTUAL VILLAGERS: THE LOST CHILDREN éditeur Last day of Work plateforme PC genre Gestion Au cas où le premier épisode vous aurait échappé (c’est mal et passible de la peine de tête dans le four) voici le second. Hop, trop bien, j’ai fini ma chronique. Hein, quoi? Ah oups, j’ai oublié de vous dire que c’était la suite du simulateur de vie le plus mignon de l’univers, que ça plaît à toute la famille et que je ne sais pas pourquoi je vous en tartine un pavé puisque vous pouvez essayer la démo sur le site officiel (www. virtualvillagers.com)... A votre place je n’hésiterais pas, un jeu sans fusillades ni poursuites en voitures ça paraît un peu absurde au premier abord mais ça fait du bien dans la caboche. (Yavin) v Graphisme ✪✪✪✪✪ Jouabilité ✪✪✪✪✪ Son ✪✪✪✪✪ Durée de vie ✪✪✪✪✪ The Ticket_CineNews * 30