Cookbook - Nestlé Waters
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Cookbook - Nestlé Waters
Dossier de presse Palais des Beaux-Arts Cookbook l’art et le processus culinaire Exposition du 18 octobre au 9 janvier 2014 École nationale supérieure des beaux-arts Relations avec la presse : Heymann, Renoult Associées Sarah Heymann et Eleonora Alzetta [email protected] T. 01 44 61 76 76 1 S O M M A I R E Communiqué de presse P. 3 Éditorial p. 5 Cookbook - un parcours d’exposition en quatre parties p. 6 Les chefs représentés p. 7 La collection des Beaux-Arts p. 9 Gianfranco Baruchello p. 11 Les artistes contemporains p. 16 Les artistes du Belvédère p. 26 Les événements autour de l’exposition p. 31 Le Palais des Beaux-Arts, un projet architectural p. 34 Les Beaux-Arts de Paris p. 35 L’histoire du Palais des Beaux-Arts p. 36 Biographie du commissaire général, Nicolas Bourriaud p. 37 p.38 Le mécenat au Palais des Beaux-Arts Partenariats et mécènes p. 40 Informations pratiques et contacts p. 46 Visuels disponibles pour la presse p. 47 2 COMMUNIQUÉ DE PRESSE La deuxième exposition du Palais des Beaux‐Arts se propose d’explorer les rapports de la création artistique et de la création culinaire, et leurs processus communs de transformation de la matière. La création culinaire est en passe d’être reconnue comme un art à part entière, un mode d’expression ancré dans le contemporain. En 2007 déjà, Ferran Adrià se voyait invité en tant qu’artiste à la Dokumenta de Kassel. Mais sa participation fut limitée à l’invitation de quelques visiteurs de l’exposition dans son restaurant El Bulli à Roses… Comment la cuisine peut‐elle pleinement devenir un objet d’exposition ? La « nouvelle cuisine » dans les années 1970, puis vingt ans plus tard l’avant‐gardisme espagnol ou italien, ont inscrit l’évolution sous le signe d’un devoir de création permanent. Plus récemment, le retour à l’ordre et le recentrage sur le produit ont été le pendant d’une esthétique « nature » qui, en phase avec l’éclosion de la cuisine nordique, a donné ses lettres de noblesse au locavorisme, y compris dans ses expressions les plus radicales. Tous ces mouvements ont libéré la créativité des chefs, questionnant dans un même élan le statut du cuisinier. Tel le cinéma dans les années 1950, la cuisine bénéficie désormais d’une « politique des auteurs » et d’une critique capable d’en déchiffrer les motifs et les enjeux. Tel est l’enjeu principal de Cookbook : situer la création culinaire dans le champ culturel contemporain, et initier un plus profond dialogue entre artistes et cuisiniers d’aujourd’hui, alors que se multiplient les échanges et les influences mutuelles entre le monde de l’art et celui de la gastronomie. Quelles sont les tendances esthétiques et les formes dominantes dans la cuisine contemporaine ? Le geste de la cuisine nature est‐il soluble dans le travail théorique des cuisiniers plus conceptuels ? Dans l’exposition centrale du programme Cookbook, l’art contemporain forme une « gangue » autour de la création culinaire, représentée par les œuvres préparatoires (dessins, croquis, collages, vidéos…) exécutées par les maîtres de la gastronomie mondiale. En retour, Cookbook isole quelques composantes de la pratique culinaire (la cuisson, la table, la transformation alchimique de la matière, l’apport de la “cuisine moléculaire” et de la réflexion sur les structures et les matières des ingrédients…) afin d’en repérer l’action ou les correspondances dans le processus artistique. Au‐delà d’une énième illustration des rapports entre l’art et la cuisine, Cookbook entend montrer que tous deux partagent aujourd’hui des problématiques communes. L’exposition se place sous l’égide d’un texte de Claude Lévi‐Strauss, Le Triangle culinaire, qui montre que les registres du cru, du bouilli et du rôti forment trois catégories esthétiques, trois régimes de traitement du matériau artistique. Comme pour chacun des programmes du Palais des Beaux‐Arts, Cookbook comprendra également un volet historique, avec une sélection d’œuvres issues de la collection des Beaux‐Arts, l’exposition personnelle d’un artiste « relu » avec un regard contemporain, ici Gianfranco Baruchello, tandis que le Belvédère présentera des projets d’étudiants et diplômés de l’école. Gianfranco Baruchello, peintre, poète et cinéaste, né en Italie en 1924, invite avec beaucoup d’humour et de liberté à l’exploration d’un quotidien anarchique et en perpétuelle mutation. Son univers protéiforme (composé pour partie de boites, dessins et œuvres sur toile) place l’humain au cœur de la pratique artistique, et se déploie entre compositions miniatures et projet social. Agricola Cornelia, ferme agricole qu’il a mené dans la banlieue de Rome de 1973 à 1981, témoigne de l’inventivité de cet artiste peu connu en France. Engagé dans les avant‐gardes artistiques et littéraires depuis l’après‐guerre, ami de personnalités telles que Marcel Duchamp, Italo Calvino, Alain Jouffroy ou Jean‐Francois Lyotard, Baruchello présentera aux Beaux‐Arts de Paris des œuvres qui illustrent son rapport fertile avec la nature, la vie quotidienne et la chaîne alimentaire. Chefs représentés : Ferran Adria, Antoni Aduriz, Inaki Aizpitarte, Massimiliano Alajmo, Yannick Alleno, Eneko Atxa, Massimo Bottura, Michel Bras, Alexandre Gauthier, Bertrand Grebaut, Rodolfo Guzman, Daniel Humm, Virginio Martinez, Magnus Nilsson, Paul Pairet, Alain Passard, Daniel Patterson, René Redzepi, Davide Scabin, Michel Troisgros. Artistes contemporains exposés : Sophie Calle, Christian Jaccard, Miralda, Daniel Spoerri, ainsi que Alisa Baremboym, Alice Channer, Elad Lassry, John Tremblay et Venuz White. 3 La collection des Beaux‐Arts de Paris Le thème du repas s’est introduit dans les sujets académiques ou classiques : grands repas de la mythologie ou de l’histoire, allégories de l’abondance et de l’ivresse, références à la dernière Cène. La valeur morale s’exprima à travers la nature morte et les sujets du Nouveau Testament comme l’Enfant prodigue. Ornementistes et architectes dessinèrent des modèles destinés aux festins aristocratiques et bourgeois. A l’inverse par provocation ou par simple esprit de liberté une production populaire ou savante vanta dans toute l’Europe dès la Renaissance les cabarets, le carnaval, les ripailles, le libertinage, la sensualité. Des séries dans la tradition de Rabelais ou de La Fontaine furent ainsi offertes à la réflexion critique des étudiants à partir du XIXe siècle. Commissariat général : Nicolas Bourriaud Commissariats : Kathy Alliou, Emmanuelle Brugerolles, Marie‐Hélène Colas‐Adler, Anne‐Marie Garcia, Armelle Pradalier, Emmanuel Schwartz Cookbook est réalisé en collaboration avec Andrea Petrini, écrivain, journaliste, food writer (COOK.inc, Fool, Four, Lucky Peach, Obsession), Road Manager du pool culinaire GELINAZ ! et Chairman du Jury français des 50 Best Restaurants Awards. Depuis l’ouverture du Palais des Beaux‐Arts en avril 2013, le bâtiment de 1 000 m2 entièrement repensé accueille une nouvelle formule d’exposition qui reflète l’identité de l’école en confrontant œuvres anciennes et contemporaines, artistes émergents et relecture de l’histoire de l’art récent. Chaque exposition se divise en quatre parties ou paragraphes, tel le rubriquage d’un magazine: La collection des Beaux‐Arts/ L’exposition collective d’art contemporain / Un artiste du XXe siècle à redécouvrir/ Les jeunes artistes issus des Beaux‐Arts de Paris. S’y ajoutent un ensemble d’événements et conférences au sein de l’École, et l’édition d’un catalogue en français et en anglais. Le projet du Palais des Beaux‐Arts illustre la nouvelle direction que Nicolas Bourriaud souhaite donner aux Beaux‐ Arts de Paris : mettre l’art et les artistes au cœur de l’enseignement. Critique d’art et théoricien, Nicolas Bourriaud a notamment été co‐fondateur du Palais de Tokyo, conservateur à la Tate Britain à Londres et chef de l’Inspection de la Création Artistique au Ministère de la Culture et de la Communication. Il est l’auteur de Esthétique Relationnelle (Presses du réel, 1998), Formes de vie (Denoël, 1999), Postproduction (Presses du Réel, 2002) et Radicant (Denoël, 2009). Mécènes Cet événement bénéficie du soutien de Lanvin et Nespresso France, partenaires fondateurs du Palais des Beaux‐ Arts et mécènes de l’exposition Cookbook. Les œuvres produites pour l’exposition ont reçu le soutien de Neuflize Vie. Les Amis des Beaux‐Arts et Henri Le Roux ont également contribué à la création des œuvres des jeunes diplômés présentées dans le Belvédère pour l’exposition Cookbook. Partenaires et mécènes de l’École 4 Avec le soutien de É D I TO R I A L « La culture, c’est la règle ; l’art, c’est l’exception », disait Jean-Luc Godard. En France, la cuisine est considérée comme une culture et un patrimoine, ce qui l’empêche de se voir considérée comme un art, contrairement à des pays moins encombrés par leur héritage culinaire. La plupart des cuisiniers intériorisent d’ailleurs cette différence : ne sont-ils pas des commerçants, des artisans, des officiers de bouche ? On retrouve ces réticences dans le discours qui accompagne les débuts du cinéma, le stylisme ou le design, eux aussi catalogués comme des loisirs ou des industries avant que n’émergent des auteurs en leur sein. Comprenant la première exposition collective consacrée à l’art culinaire contemporain, Cookbook se divise en quatre séquences, comme toutes les expositions du Palais des Beaux-arts. Sa partie centrale présente un objet d’exposition inédit : vingt chefs internationaux exposent ainsi les transcriptions, les équivalences plastiques ou littéraires de leur pratique culinaire. Esquisses, vidéos, photographies, installations ou aquarelles, les plus grands créateurs culinaires de notre temps nous font ainsi entrer dans leur univers. Afin de démontrer sa valeur artistique, il fallait éprouver au préalable la capacité de translation de l’art culinaire : l’extraire de son lieu naturel de production et de consommation (le restaurant), lui faire passer l’épreuve de l’espace d’exposition dans un dialogue avec l’art contemporain. Cookbook offre ainsi un cadre parfait pour placer au rang qu’elle mérite l’œuvre de Gianfranco Baruchello, qui fait l’objet, après Glauco Rodrigues pour L’Ange de l’Histoire, de la séquence rétrospective : immense artiste négligé en France, Baruchello sera ici abordé à partir de sa problématique écologique et alimentaire, notamment de la création en 1973 d’Agricola Cornelia, exploitation agricole en forme d’œuvre d’art totale. Une sélection d’œuvres issues des collections des Beaux-arts de Paris, comprenant une étonnante série de dessins de surtouts allemands du XVIIIe siècle, et les travaux de Nøne Futbol Club puis de Sabrina Vitali, respectivement étudiants et diplômée de l’école, présentés dans le Belvédère, constituent les deux autres séquences de Cookbook, entraînant le visiteur dans le passé comme dans l’avenir. Nicolas Bourriaud, Directeur de l’École nationale supérieure des Beaux-Arts 5 COOKBOOK - UN PARCOURS D’EXPOSITION EN QUATRE PARTIES LA COLLECTION DES BEAUX‐ARTS Le thème du repas s’est introduit dans les sujets académiques ou classiques : grands repas de la mythologie ou de l’histoire, allégories de l’abondance et de l’ivresse, références à la dernière Cène. La valeur morale s’exprima à travers la nature morte et les sujets du Nouveau Testament comme l’Enfant prodigue. Ornementistes et architectes dessinèrent des modèles destinés aux festins aristocratiques et bourgeois. A l’inverse par provocation ou par simple esprit de liberté une production populaire ou savante vanta dans toute l’Europe dès la Renaissance les cabarets, le carnaval, les ripailles, le libertinage, la sensualité. Des séries dans la tradition de Rabelais ou de La Fontaine furent ainsi offertes à la réflexion critique des étudiants à partir du XIX e siècle. ARTISTES CONTEMPORAINS EXPOSÉS Alisa Baremboym, Sophie Calle, Alice Channer, Erik Dietman, Christian Jaccard, Elad Lassry, Miralda, Daniel Spoerri, John Tremblay ainsi que Venuz White. GIANFRANCO BARUCHELLO Artiste invité. LE BELVEDERE, 2 artistes issus des Beaux-Arts de Paris Deux artistes seront présentés dans cette quatrième partie de l’exposition, le collectif Nøne Futbol Club ainsi que Sabrina Vitali. Elad Lassry Untitled (Red Cabbage 2), 2008 6 LES CHEFS REPRÉSENTÉS Vingt grands chefs présenteront à cette occasion une série de travaux préparatoires, qui leurs permettent la réalisation de leurs plats. FERRAN ADRIA Le chef catalan Ferran Adria est considéré comme le pape de la gastronomie d’avant-garde. Son restaurant El Bulli (trois étoiles au Michelin), situé près de Barcelone, a été classé à plusieurs reprises « meilleur restaurant du monde » par la revue britannique Restaurant. ENEKO ATXA A décroché sa première étoile en 2007 et sa deuxième en 2011. Son restaurant Azurmendi à Larrabetzu près de Bilbao se voit distingué d’une troisième étoile par le guide Michelin Espagne & Portugal 2013. MASSIMO BOTTURA Né en 1962 en Italie. Chef triplement étoilé au guide Michelin du restaurant L’Osteria Francescana à Modène, classé 5e au World’s 50 Best Restaurants. ANTONI ADURIZ Formé par les plus grands chefs espagnols, Andoni Luis Aduriz décide il y a une dizaine d’années d’ouvrir son propre restaurant dans le parc national d’Aiako Harria. Son restaurant Mugaritz est aujourd’hui un des plus grands restaurants du monde. MICHEL BRAS Grand chef français né en 1946. Son restaurant a obtenu sa troisième étoile au Guide Michelin en 1999. Il est également classé Relais & Châteaux depuis 1992. Depuis juin 2002, il a ouvert un second restaurant gastronomique au sein de l’hôtel Windsor d’Hokkaido, au Japon. INAKI AIZPITARTE Après un passage remarqué au Transversal, le restaurant du Musée d’Art contemporain de Vitry (MAC/VAL), il ouvre, en 2006, son premier restaurant Le Châteaubriand. ALEXANDRE GAUTHIER Propriétaire du restaurant La Grenouillère situé à La Madelaine-sous-Montreuil dans le Pas-de-Calais. En 2007, il ouvre une rôtisserie contemporaine Froggy’s Tavern à Montreuil-sur-Mer et en 2009 Les grandes tables du Channel à Calais. La Grenouillère deviens Relais & Châteaux et elle est classée 54e meilleure table mondiale par le magazine britannique Restaurant. Etoilé Michelin 2008. MASSIMILIANO ALAJMO A obtenu sa première étoile au Michelin à l’âge de 22 ans, sa troisième étoile à 29 ans. Elève de Michel Guérard et de Marc Veyrat, il dirige aujourd’hui, le restaurant Le Calandre (trois étoiles), situé entre Padoue et Venise. Il est une référence dans la gastronomie italienne. YANNICK ALLENO En 2003, il prend la tête du restaurant de l’hôtel Meurice. En 2004 le Guide Michelin lui attribue sa deuxième étoile. En 2007, il entre dans le cercle très fermé des plus grands chefs de cuisine du monde avec trois étoiles au Guide Michelin. Il a mené le restaurant gastronomique du Meurice au faîte de la renommée, une consécration qui couronne son parcours de chef de l’année 2008. Le 10 mars 2012, il ouvre le Terroir Parisien, son premier bistrot. BERTRAND GREBAUT Ouverture de son restaurant Septime en avril 2011. Elève de Joël Robuchon et de Alain Passard. Il a obtenu une étoile à l’Agapé. 7 RODOLFO GUZMAN Ce chef chilien, nouvelle star de la cuisine internationale, explore les forêts à la recherche d’ingrédients oubliés de tous. ALAIN PASSARD Chef cuisinier français né en 1956. Il devient à 26 ans, le plus jeune chef récompensé par deux étoiles. En 1984, il arrive au restaurant Carlton de Bruxelles et, dans les deux années suivantes, réussit à gagner deux étoiles. En 1986, il achète le restaurant L’Archestrate (trois étoiles) et le rebaptise L’Arpège. En une année, il gagne sa première étoile, et un an plus tard la seconde. En 1996, L’Arpège obtient sa troisième étoile au guide Michelin, étoile conservée jusqu’à ce jour. DANIEL HUMM A 35 ans, ce chef suisse rejoint le club des chefs européens triplement étoilés (Guide Michelin) à New York. Il s’associe désormais à l’hôtelier Andrew Zobler pour ouvrir l’hôtel NoMad à Manhattan. DANIEL PATTERSON Patterson, est un chef californien, deux étoiles au guide Michelin. Il est chef et propriétaire du très créatif restaurant Coi, une adresse très courue de San Francisco où l’on mange une cuisine californienne moderne. VIRGINIO MARTINEZ Chef et restaurateur péruvien, Martinez est considéré comme l’un des principaux chefs de la nouvelle génération, favorisant l’exportation de la cuisine du pays. En avril 2013 son restaurant principal, le Restaurante Central, a été classé parmi les 50 meilleurs restaurants du monde par le magazine britannique Restaurant. RENÉ REDZEPI Chef cuisinier danois né en 1977 à Copenhague. Il est le chef du restaurant Noma considéré comme la meilleure table du monde d’après la revue britannique Restaurant. Il a été consacré en 2012 par le magazine Times comme étant l’une des personnes les plus influentes au monde. MAGNUS NILSSON Le cuisinier suédois, grand chasseur de saveurs sauvages, vient de faire son entrée fulgurante dans les World’s 50 Best Restaurants. Il a préparé en 2012, le dîner de gala inaugurant la vente aux enchères d’un lot de bouteilles de Veuve Clicquot millésimées, retrouvées en 2010 dans un bateau naufragé au XIXe siècle. DAVIDE SCABIN Après des études dans la restauration, Scabin décide finalement de travailler dans la vente de cosmétiques. Même si cette occupation se révèle fructueuse, en 1994, Scabin ouvre une trattoria près de Turin, le Combal. La trattoria se spécialise dans les plats régionaux mais la carte propose également d’incroyables recettes particulièrement innovantes. En peu de temps la réputation du lieu se répand et attire des fins gourmets de l’Europe entière. En 2000 le chef ouvre un nouveau restaurant, le Combal.Zero. C’est ici qu’il reçoit une reconnaissance internationale ainsi que de nombreux prix, dont deux étoiles au guide Michelin. PAUL PAIRET Il est à la tête des « it » restaurants de Shanghai. Mr&Mrs Bund, son restaurant ouvert en 2009 au coeur de Shanghai, est classé 7e des meilleures tables d’Asie du guide Miele. En mai 2012, Ultraviolet, nouveau food concept sons/images/odeurs, affirme les ambitions de ce génie de la gastronomie. MICHEL TROISGROS Dirige La Maison Troisgros, trois étoiles depuis 1968 et 19/20 au Gault et Millau et La Colline du Colombier. 8 LA COLLECTION DES BEAUX-ARTS DE PARIS « Carne levare : plus de la viande pour mieux dominer. Le carnaval dans quelques estampes de la Collection des Beaux-Arts de Paris » Extrait du texte d’Anne-Marie Garcia, conservateur de la collection d’estampes et de photographies des Beaux-arts de Paris Francisco Goya Los Chinchillas © JM Lapelerie - Beaux-Arts de Paris « Si Carnaval engendre des grotesques, miniaturisations d’êtres hybrides en pleine mutation ou modélisations de figures sophistiquées et bien définies, il puise aussi dans la légende et le folklore, et fait parader dans ses cortèges, géants et êtres difformes comme si l’excès de mangeailles et de vins, le trop boire et le trop manger de la fête populaire dilataient les corps et boursoufflaient les trognes. L’hyperbole porte au gigantisme et à la difformité monstrueuse. L’imagerie des XVIe et XVIIe siècles s’en régale et s’en amuse. Rue Montorgeuil à Paris entre jambon et tonneau, « Je galle bon temps » pendant que Bossu s’ébaudit et lève sa coupe. Les couples grotesques de Gottfried Müller assis sur leurs énormes fessiers s’attablent pour conter fleurette et tirent le rouet entre chaudron et vaisselle culbutée. Mais derrière eux se profile l’ogre mangeur d’enfants. Coiffé de son bonnet de fou avec dame ogresse, il vide son panier. Ou bien il s’avance à grandes enjambées, les poches gorgées et la gibecière débordante. Dévorer pour vivre… enfouie au plus profond du rire sommeille l’anthropophagie originelle, celle qui a créé le géant Polyphème et le peuple des Lestrygons, mais aussi les géniteurs avaleurs et cracheurs de nouveau-nés, Zeus et Cronos le roi des Titans. C’est que l’enjeu de la domination a changé : manger, mais de la chair fraîche pour dominer son semblable et survivre le temps d’une bouchée à son propre pouvoir. Si le noir défaitisme d’un Francisco de Goya n’hésite pas à peindre le cannibalisme humain « expression ultime de la violence que l’homme exerce contre l’homme » en aucune façon il ne croit au retour victorieux des victimes régurgitées et plus malignes que leurs bourreaux. La suite des Capriccios égrène des convives à la bouche béante et grimaçante, rendus sourds et aveugles, sortis de l’ombre ou des tréfonds de l’au-delà pour racler les plats et trinquer en cachette Mais les petits enfants se font manger et n’échappent pas aux banquets des sorcières … Un siècle plus tard au pessimisme sans appel de Goya fait écho le coutelas grinçant et plein de dérision du Boucher d’Henri Boutet : « La destinée de l’homme seraitelle donc qu’il naisse et vive pour servir de pâture ? », eh ! bien, répond l’affichiste de la Grande Guerre, « Nous n’avons plus que du nouveau né... ». François Desprez Les songes drôlatiques de Pantagruel © JM Lapelerie - Beaux-Arts de Paris 9 Extraits du texte d’Emmanuel Schwartz, conservateur des collections de sculpture et de peinture La table et le tableau « La plus belle table peinte de l’Ecole des Beaux-Arts fut dressée par Hyppolyte Flandrin au grand prix de 1832. Médée y tentait d’empoisonner Thésée autour d’un plateau oblong, où elle avait disposé ses pièges, nourritures, armes, poison, destins, mort et vie, pensée et action, telles des pièces d’échec aux volumes géométriques. Les Olympiens gloutons furent empoisonnés par leurs propre excès, comme leur disciple Trimalcion. Le dieu qui leur succéda mêla à notre nourriture la mauvaise conscience, poison inconnu de Zeus et de Pétrone qui se faisait une joie de mourir en festoyant. » Hyppolyte Flandrin Thésée reconnu par son père © JM Lapelerie - Beaux-Arts de Paris « L’ivrogne dans son bouge peint par Madame Therbouch, amie et un peu maitresse du matérialiste Diderot, ne voit plus le sang du Sauveur dans le verre rougi. Les basses classes fournirent des modèles de ces honnêtes buveurs, souvent flamands, qui ne craignaient pas d’abuser du noir breuvage et se moquaient bien des avertissements du memento mori. Extrait du texte de Marie-Hélène Colas-Adler Pièces montées «Architecture et cuisine ont en commun de répondre aux fonctions anthropologiques essentielles que sont l’abri et la nourriture et de les transcender ; la valeur d’usage, mais aussi l’esprit créatif, l’imaginaire sont au cœur de leurs pratiques respectives ; chacune est constitutive de l’histoire culturelle, sociale et patrimoniale de l’humanité. » Extrait du texte de Emmanuelle Brugerolles, conservateur de la collection de dessin des Beaux-arts de Paris, Les Surtouts de table augsbourgeois « Objet fonctionnel et décoratif, le surtout qui fait son apparition à la cour de Versailles à la fin du XVIIè siècle devient rapidement en Europ un élément essentiel de l’argenterie de table. Le cenrte des grandes tables auquel les domestiques chargés du service ne peuvent que difficilement accéder, est alors occupé par une pièce d’orfèvrerie monumentale, qui reste en place tout au long du repas, contrairement à l’ensemble de la vaisselle de dégustation qui est renouvelée à chaque plat. En France, les surtouts sont composés d’un plateau légèrement surélevé sur lequel sont posés des objets que les convives peuvent utiliser pour l’assaisonnement de leurs mets : salières, moutardiers, sucriers à poudre, huiliers et différentes boites à épices. » 10 Dessin de surtout © JM Lapelerie - Beaux-Arts de Paris GIANFRANCO BARUCHELLO BIOGRAPHIE Gianfranco Baruchello naît le 29 août 1924 à Livourne. Quelques années plus tard sa famille s’installe à Rome. Encore tout petit à l’âge de six ans, il s’affirme en signant « Peintre/GF Baruchello » au bas d’un petit tableau. Il suivra ensuite des études de droit. Au début des années ’50, Baruchello réalise des dessins et les premières peintures de paysages dans lesquels il insère des formes d’yeux et dessine des formes étirées qu’il qualifie de premiers « Personnages ». C’est à partir de ce moment là que Baruchello décide de se dédier entièrement à l’art. Il crée Altre Tracce, des toiles traversées par des réseaux de lignes noires, des filaments d’un liquide semisolide appliqués au rouleau qui coagulent. Il crée ainsi « un premier vocabulaire », ainsi que des assemblages d’objets trouvés (livres, fenêtres et portes, interrupteurs, turbines et autres mécanismes réduits en fragments et réutilisés). En 1960 l’artiste met au point Primo Alfabeto, une tentative de classement ou d’inventaire de signes. Ses dessins s’inspirent des premiers objets qu’il a créés (livres ouverts, portes, fenêtres, etc.). Seconde série d’objets trouvés et assemblés : Palle e Spilli. Ce sont les premières expériences de ce que seront plus tard L’Ego-Theatre et les Long Distance Happenings, puis en 1968 les Artiflex. L’année suivante sera organisée sa première exposition collective à la Galerie Anthea de Rome. Il expose Radici profonde dell’entita ostile n° 1 et n° 2, réalisés en 1959 et donne forme à son propre alphabet. En octobre il part à New York pour rencontrer Leo Castelli qui expose une des ses « fenêtres » assemblage : Immediamante prima. A son retour il réalise une nouvelle série de toiles sur fond blanc où apparaissent des signes (traits, lettres, mots et chiffres, peints au doigt ou avec un tampon). Il crée aussi une autre série : Cimiteri di opinioni, une accumulation de journaux ou de livres collée sur des tables en bois. Il rencontre le critique Alain Jouffroy qui deviendra un ami proche et quelques mois plus tard Baruchello fait la connaissance de Marcel Duchamp qui séjourne en Italie. L’artiste participe alors à de nombreuses expositions collectives partout dans le monde : Collages et objets, exposition organisée par Alain Jouffroy et Robert Lebel à la galerie du Cercle à Paris. New Realists à la galerie Sidney Janis à New York avec Awareness II/ La Prise de conscience II. C’est en 1963 qu’il réalise son premier film intitulé Il grado zero del paesaggio. La même année a lieu sa première exposition personnelle à Rome à la galerie Tartaruga à Rome. Marcel Duchamp et sa femme Teeny sont présents au vernissage, mais aussi Giulio Carlo Argan et Tristan Tzara. Suite à sa participation à l’exposition Choice à la galerie Cordier & Ekstrom à New York, le Moma achète deux œuvres de 1963 : Uscita dalla grande accolade et Assez donc ! Devenus très proches, Baruchello et Duchamp entreprennent un Gianfranco Baruchello et Marcel Duchamp voyage à travers l’Italie à l’occasion de l’exposition Hommage à Galerie La Tartaruga, 1963 - Collection privée Marcel Duchamp, à la galerie Arturo Schwartz à Milan. © DR En juin 1965 Marcel Duchamp et Baruchello réalisent Petit réservoir d’énergie gazeuze : l’exhalation de fumée de tabac. Duchamp recueille les cendres de tabac de son cigare qui sont enfermées dans une bouteille d’un litre en verre. Baruchello colle une étiquette qui documente la réalisation et est signée par les deux artistes. 11 La même année Verificata incerta est projeté à Palerme et remarqué par Umberto Eco. L’année suivante le film sera projeté au Moma puis au S.R. Guggenheim Museum. En novembre 1967 Baruchello participe à l’exposition Pictures to be read/Poetry to be seen au Museum of Contemporary Art de Chicago, et le mois suivant a lieu l’exposition personnelle à la galerie Yvon Lambert, à Paris Limbeantipouvoir. Après avoir été à Paris lors des événements de mai ‘68, Baruchello présente la société Artiflex à la galerie La Tartaruga, une entité collective (fictive) où l’artiste ne doit pas être au service de l’industrie, mais agir « comme si » il était lui une industrie. L’œuvre Mi vienne in mente est présentée dans le Pavillon Central de la Biennale de Venise de 1972. L’année suivante Baruchello s’installe avec sa compagne à la périphérie de Rome, et dit vouloir « initier une autre vie à la campagne, renaître après la crise, la crise intérieure et la crise politique qui se sont croisées ». Il crée Agricola Cornelia S.p.A., une société « dont l’objet social est de cultiver la terre ». Agricola Cornelia vise à la revisitation de la valeur d’usage et d’échange de l’œuvre d’art confrontée à la production agricole. L’artiste entreprend alors la constitution d’archives sur le matériel, les projets, les idées, réalisées ou non, qui sont rangées dans des boîtes en métal. Une exposition à lieu à la galerie l’Uomo e l’Arte à Milan, entièrement consacrée au matériel d’Agricola Cornelia. L’artiste se concentre à présent à ce projet et réalise Agricola Cornelia : série d’actions mettant en relation l’art, l’agriculture, la zootechnique. En 1975 Baruchello participe à l’exposition Let’s mix all feelings together d’Armin Zweite et Georg Bussman avec Falhström, Erro et Liebig qui est reprise dans de nombreux musées en Europe et notamment par Suzanne Pagé au Musée d’art moderne de la ville de Paris. Après de nombreuses autres expositions partout en Europe, en 1978 il participe à la Documenta VI de Kassel. Il exposera également lors de plusieurs Biennale d’art de Venise, comme pour l’édition de 1988 où Giovanni Carandente lui consacre une salle personnelle : Il luogo dei artisti. Il présente notamment La Grande Biblioteca qui est liée au projet Agricola Cornelia. En 1990 il participe à l’exposition Ubi Fluxus Ibi motus 1990-1962 à la Biennale de Venise. Trois ans plus tard une autre galerie parisienne lui consacre une exposition personnelle Luxe, calme et volupté, la galerie Krief. En 1998 la Fondation Baruchello voit le jour. Elle est dédiée à la recherche dans le domaine de l’art contemporain. 2001 est l’année qui voit son œuvre La Verifica Incerta projetée dans l’exposition Les années pop au Centre Pompidou, Paris. Baruchello présente un ensemble de photographies dans l’exposition du Pavillon Italien lors de 9e Biennale d’architecture de Venise. L’artiste Gianfranco Baruchello, vit et travaille à Rome. Agricola Cornelia. Quod a fortiori non licet, 1978 Fondation Baruchello 12 L’ART COMME ALIMENTATION QUOTIDIENNE. Entretien avec Gianfranco Baruchello réalisé par Armelle Pradalier en juillet 2013 à Paris Pouvez-nous nous parler du contexte de votre travail dans les années 1970 ? Pour expliquer ce qui m’a amené à Agricola Cornelia, on pourrait commencer par dire que ce projet métabolisait une expérience vécue. J’ai connu l’expérience de la guerre, de la peur, de la mémoire, avec la volonté de ne rien oublier. J’ai traversé l’action militaire, la destruction de l’Italie, sans autre perspective que celle de la survivance. Le contexte de la fin des années 1950 aux années 1970 favorisait l’acceptation de l’expérience de la souffrance et l’idée de la mort. Dans mon livre Sentito vivere j’ai proposé l’art comme exercice de résistance, que j’ai appelé alors « exercices individuels anti pouvoir ». Mon langage personnel s’est lentement développé et j’ai cherché à mettre en œuvre de nouvelles possibilités de relation entre les images et les choses. A la parole j’ai choisi de substituer l’image par une opération de déconnection des liens unissant au réel. J’ai essayé de construire un langage : je suis parti de l’idée d’un espace vide et incertain que je pouvais affronter avec mon propre langage. Cette opération supposait une fragmentation, l’éclat d’une totalité en perpétuelle mutation. L’espace explorable engendré par cette dispersion a laissé émerger à la surface la possibilité d’employer un langage personnel. Comment est né en 1973 le projet Agricola Cornelia, projet inédit de ferme agricole situé à une trentaine de kilomètres de Rome ? Ce projet traduisait pour moi la notion d’être artiste, de tenter une aventure autre, liée à l’agriculture. L’expression est peut être un peu réductrice mais je vais essayer de l’expliquer. Il s’agissait de s’identifier à un rôle qui n’était pas celui de l’artiste mais celui de l’agriculteur, et de conjointement réfléchir à mon travail d’artiste. Tout est arrivé au moment où j’ai décidé d’abandonner la ville pour aller à la campagne. Il faut se souvenir que la période était, pour employer un terme de Klossowski, « insurmontable ». C’était l’époque en Italie de la lutte entre le pouvoir, le gouvernement et les mouvements d’extrême gauche. L’enlèvement d’Aldo Moro en 1978 s’est clôt par la répression non justifiée de mouvements politiques de gauche. C’était la fin d’une époque. A suivi un déchaînement de répressions policières qui eut une répercussion évidente sur l’évolution de la gauche en Italie. La période était confuse, le terrorisme avait pris une place inédite. La fin des années 1960 impliquait de faire un choix entre employer le langage pour « représenter » la politique ou faire du politique une composante du langage et de l’action artistique. Je me suis dirigé vers la seconde hypothèse. J’ai choisi de sortir de la ville pour commencer une vie différente. J’ai pu rassembler un peu d’argent et ai acheté une maison à la campagne. La maison était inachevée et les terres environnantes étaient divisées en parcelles peu défrichées, sans eau, sans gaz, sujettes aux incendies. Elle avait 8000 mètres carrés de jardin et c’est là qu’a débuté l’expérience d’Agricola Cornelia S.p.A., en partant de l’hypothèse d’une société fictive. En 1968, j’avais déjà expérimenté l’idée d’une société sans représentation légale appelée Artiflex, une structure avec laquelle j’ai réalisée des projets complexes comme les Long Distance Happenings. Avec Agricola Cornelia j’ai commencé à cultiver les terres autour de la maison, expérimentant différents types de culture. Pendant des années j’ai cultivé du blé, de l’orge, du mais et ai élevé des animaux : deux troupeaux de moutons et jusqu’à 42 vaches laitières. En même temps j’ai expérimenté l’élevage de petits insectes : abeilles et vers à sucre. Lors d’une discussion nous avions évoqué votre conception de la valeur d’usage par opposition à celle de valeur d’échange. En tant qu’artiste, que voulait dire s’improviser agriculteur, éleveur, jardinier ? Que cela signifiait-il pour moi d’explorer les confins de la pratique artistique? Pour une exposition en 1977, j’ai écrit : « Le lecteur peut trouver étonnant qu’alors que je vis à la campagne non loin de Rome, je développe des expériences complémentaires et parallèles à celle de produire des objets d’art, par une série d’opérations agricoles liées à la notion de valeur d’usage. Avec l’idée de me démontrer à moi même que la créativité (au delà des distinctions aujourd’hui négatives sur l’esthétique et la psychologie) n’est que la capacité à survivre à la nature et au pouvoir. Je me pose en particulier des questions qui m’ont amené à cette conclusion: le fait d’exploiter des terres non cultivées soumises à la spéculation immobilière, en semant 5 kilos de betterave à sucre pour récolter quelques mois plus tard 84.000 kilos, est-il plus ou moins artistique (par ce que c’est utile et non inutile) que de pratiquer pendant la même période un type de Land art qui modifie esthétiquement la surface du paysage ? ». Agricola Cornelia fut une tentative de mise en parallèle du produit agricole et du produit artistique au point de vue de l’utilisation, de l’économie, et de la survivance. C’était une provocation visant un système (de l’art) 13 qui construit le marché fondé sur des prix qui sont le résultat d’une stratégie économique très éloignée des prémisses conceptuels de l’artiste. Comment abordez-vous le végétal ? Pour moi, l’œuvre d’art est sans doute avant tout un outil pour comprendre et déployer la contradiction. Pour aborder le paysage il était nécessaire d’élaborer une activité mentale. Au commencement des années 1980 j’ai essayé de transformer cette opération mentale en un raisonnement sur l’espace extérieur donc sur le paysage même. Et l’activité que j’ai menée avec Agricola Cornelia était aussi liée à la découverte d’un lieu nouveau. J’ai voulu m’identifier plus directement au monde végétal. Le projet du jardin était un projet d’identification de mon cerveau à la surface d’une pelouse sur laquelle arbres et buissons agissaient comme des idées et des sentiments. Cette pelouse représentait aussi pour moi l’espace du changement. Deux arbres de ginkgo biloba témoignaient de la survie à la catastrophe, car ce type d’arbre a des racines qui lui permirent de survivre à Hiroshima. C’était un lieu à garder et à maintenir: je pensais le jardin comme souci de soi, un coefficient philosophique. Si on calcule la surface extérieure et intérieure d’une feuille ou d’un épis, on se rend compte de la réalité de l’espace végétal : cette dimension immense et véritable est un coefficient sur lequel réfléchir et imaginer le possible. C’est l’existence secrète de la matière, de la vie végétale. Le monde végétal est mystérieux. Les feuilles se souviennent, dorment, communiquent, les racines rêvent, préparent et déclenchent des mécanismes. Le coefficient est un élément nécessaire qui permet de penser le temps comme mutation. C’est un élément disponible pour parler de n’importe quoi. Je me suis aussi intéressé au concept de vie nue qui est l’élément basique à partir duquel on peut tout imaginer. Sans grammaire, sans syntaxe, ou religion. La vie nue Agricola Cornelia. An fornicatio et pollutio, 1978 est végétale, animale. L’art a la liberté de répondre sans Fondation Baruchello morale. Pourtant le succès du marché a transformé la forme de la valeur monétaire, elle a partiellement limité et dénaturé cette liberté. La pensée et l’imagination côtoient la nature. Une « main qui pense » (comme l’outil du jardinier) trace un périmètre, une ligne, un vortex. C’est un développement, un mécanisme de croissance. Dans cette ligne il y aura un accident de la forme, une tâche volontaire ou involontaire qui traduira en images ou en geste la complexité de l’acte « artistique ». Ceci est ma manière de comprendre les événements, ce fut la voie de construction de mon langage. Pouvez-vous nous parler du projet Doux comme saveur ? Ce projet interroge les notions de douceur et de sucré et a débuté par un livre, puis il donna naissance à une série d’interviews vidéo d’écrivains, de critiques, d’artistes... J’ai toujours travaillé les images en mouvement avec les moyens de production dont je disposais: le film puis la vidéo. Filmer le temps végétal a été l’un de mes premiers sujets. A l’époque d’Agricola Cornelia j’ai essayé différents types de cultures agricoles, dont celle de la betterave à sucre, et simultanément j’ai commencé à faire de l’apiculture. A partir de ces éléments j’ai élaboré des réflexions sur l’idée de douceur ou plutôt du « doux comme saveur », qui fut finalement utilisé comme titre d’un projet homonyme. Le sujet du sucré renvoyait à l’idée de nourriture originelle (maternelle). J’ai conduit sur ce sujet une longue série d’interviews avec des intellectuels français mais aussi des ouvriers travaillant dans le domaine artisanal de la pâtisserie ou des artistes qui avaient expérimenté le sucre comme matériel artistique. Le premier entretien s’est tenu avec Lyotard, avec qui j’étais ami à l’époque. J’ai continué les entretiens sans limite de temps, utilisant l’humour, notamment avec Pierre Klossowsky, David Cooper, Felix Guattari, Paul Virilio, Alain Jouffroy, Gilbert Lascault, Noelle Chatelet. La saveur « douce » débordait dans le discours érotique, vers une imagination souvenir-pornographique, et surtout dans la mort. La notion de saveur se révélait donc comme entité physique, le savoir comme entité 14 psychique. Nous avons aussi abordé la notion de douceur et de douceâtre. Un récit de guerre de David Cooper nous a amené à parler du douceâtre à propos du jus d’un cadavre tombé dans la bouche d’un matelot qui dormait dans la couchette d’un sous-marin. Cet événement terrible a conduit le matelot à se suicider dans l’océan. Vous décrivez votre travail comme un « Guernica de chambre » ? A partir du XIXe siècle, l’illusion d’une valeur morale de la grande peinture que je résume dans le mot Guernica m’a amené à essayer la dimension anti- monumentale, donc à choisir la petite image. Alberto Savinio nous apprend que « faire petit c’est plus difficile mais plus important que faire grand ». Marcel Duchamp nous a parlé d’un « inframince » qui oblige à penser l’espace entre les objets de manière différente. Donc, pour faire petit, j’ai proposé un « Guernica de chambre », portable. Mes images construisent un espace dans lequel les entités singulières sont là pour suggérer des relations et des connections qui vont au delà de la singularité de chaque entité. Bien sur, le fond blanc et la présence d’un espace « incertain », complète ce mécanisme. Quand ces petites images se partagent entre la réalité et l’irréel, l’espace interstitiel nous parle alors du possible ou, selon Bloch, de la « tendance ». Quels rapprochements faites-vous entre le lieu et la formule ? Au moment où Rimbaud, malade, rentre d’Afrique, il écrit à sa sœur: « pressé de trouver le lieu et la formule ». La formule c’est donc la combinaison d’éléments variés qui donnent un résultat à celui qui les imagine. Depuis quelques années ces deux mots, lieu et formule, représentent le territoire de mon travail. J’ai renversé l’ordre en travaillant d’abord sur la formule puis sur le lieu, ou plus précisément, sur la pluralité des lieux. Le lieu est conçu comme un espace dans lequel des hypothèses apparemment impossibles peuvent coexister et sont données à voir dans une variété de media : objets, dessins, projets, vidéos, films, avec une appréhension poreuse de la frontière entre l’événement physique et le possible, tout en gardant en tête le fait d’impliquer le regardeur sur le plan émotionnel ou de toucher son esprit pour lui faire partager ce type d’expérience. Ma pièce La formule est une série de boîtes contenant une pluralité d’images issues de mon dictionnaire visuel. A l’inverse Le lieu est une vidéo qui montre une charrue qui laboure les terrains de la Fondation Baruchello, dans la banlieue de Rome. 15 LES ARTISTES CONTEMPORAINS ALISA BAREMBOYM Alisa Baremboym est née à Moscou en 1982. Aujorud’hui, elle travaille et vit à New York. En 2003, elle intègre le Goldsmiths College de Londres et poursuit sa formation à la School of Visual Arts de New York (2004) pour terminer ses études au Bard College de Annandale-on-Hudson (2010). Expositions personnelles et en duo : 2013 Shape sweat : detox vision, The Vanity, Los Angeles, USA 2012 Abundant Delicacy, 47 Canal, New York, USA 2011 Alisa Baremboym + Skuta, curated by Rose Marcus, SHOW ROOM 170, Suffolk St. New York, USA Projets : 2011 - Artist of the Month Club – Edition, Invisble Exports, New York, USA 2010 - Collaboration with Margaret Lee for NADA, Miami Beach, USA 2009 - Con Verse Sensations, Taxter and Spengemann, New York, USA Circular File Channel, Performa 2007 - Poster Project, Printed Matter Bookstore, New York, USA 2006 - Recipe Book for Downtown, curated by Adam Kleinman, Lower Manhattan Cultural Council, New York, USA Pallet II, 2013 Courtesy de l’artiste et Canal 47, New York 16 SOPHIE CALLE Née en 1953 à Paris, Sophie Calle vite et travaille à Malakoff. Expositions personnelles (sélection) : 2013 For the Last and First Time, Hara Museum, Tokyo, Japon Lillehammer Art Museum, Norvège Stavanger Art Museum, Norvège 2012 Pour la dernière et pour la première fois, Galerie Perrotin, Paris, France Rachel, Monique, Cloître des Célestins, Festival d’Avignon, France Pour la dernière et pour la première fois, Chapelle Saint-Martin du Méjan, Rencontres Internationales de la photographies, Arles, France Moi aussi, Musée du Septennat, Chateau-Chinon, France Historias de pared, Banco de Republica, Bogota, Colombie Take Care of Yourself, Espoo Museum of Modern Art (EMMA), Finlande De l’obéissance... le régime chromatique, 1998 Collection départementale d’art contemporain de la Seine-Saint-Denis 2011 Take Care of Yourself, Tallinna Kunstihoone, Tallinn, Estonie Room in Crossing the Line, site-specific installation, Lowell Hotel, New York 2010 Rachel, Monique, Palais de Tokyo, Paris Sophie Calle- 2010 Hasselblad Award Winner, Hasselblad Foundation, Göteborg, Suède Louisiana Contemporary: Sophie Calle, Louisiana Museum of Modern Art, Humlebaek, Danemark Take Care of Yourself, De Pont Foundation, Tilburg, Pays-Bas Talking to strangers, De Pont Foundation, Tilburg, Pays-Bas Sophie Calle : Talking to Strangers, De Pont Museum of Contemporary Art, Tilburg, Pays-Bas 17 ALICE CHANNER Née en 1977 à Oxford (Royaume-Uni), Alice Channer vit et travaille à Londres. De 2003 à 2006, Alice Channer est formée à Londres au Goldsmisths College puis au Royal College of Art entre 2006 et 2008. Expositions personnelles : 2013 Soft Shell, Kunstverein Freiburg, Allemagne Invertebrates, The Hepworth Wakefield, Angleterre 2012 Cold Blood, Lisa Cooley, New York, USA Out of Body, South London Gallery, Londres, Angleterre 2011 Body-Conscious, The Approach, Londres, Angleterre Other-Directed, BolteLang, Zurich, Suisse 2010 Inhale, Exhale, Charles Rennie Mackintosh Gallery, Glasgow School of Art, dans le cadre du Glasgow International, Ecosse Prix : 2009 - Outset Tate Collection Frieze Art Fair Acquisition Fund Award 2006 - The Warden’s Purchase Prize, décerné par le Goldsmiths College 2005 – The Hamad Butt Award for Fine Art, décerné par le Goldsmiths College Homo Sapiens, 2013 (vue d’ensemble) Courtesy the artist and The Approach, Londres MAH645G, 2013 Courtesy de l’artiste et The Approach, Londres 18 ERIK DIETMAN Erik Dietman, né à Jönköping (Suède) en 1937, était sculpteur, peintre et dessinateur. Contreint de quitter la Suède à la fin des années ‘50, il part pour Paris où il rencontre les membres du mouvement Fluxus. Il est mort à Paris en 2002. Expositions (sélection) : 2010 Musée de Saint Etienne 2011 Fondation Maeght de Saint-Paul-de-Vence 2012 Galerie Claudine Papillon Vandalorum de Värnamo, en Suède. Le Philosophe corse et ses amis, 1993 Collection Masathis, Paris Courtesy Claudine Papillon Photo François Fernandez Son œuvre est également montrée lors de nombreuses expositions collectives, au Frac Pays de la Loire, à Nantes, au PERMMuseum, Perm, en Russie, au Musée Maillol, Paris, ainsi qu’au Lieu unique de Nantes. 19 CHRISTIAN JACCARD Artiste plasticien franco-suisse né à Fontenay-sousBois en 1939. Exposition personnelle : 2013 Le Concept supranodal, Triennale de Wroclaw Le Concept supranodal, Musée-Château, Annecy Œuvres sur papiers, Artothèque/Bibliothèque de Bonlieu, Annecy 2012 Agrégations, exposition monographique au centre d’art contemporain de Meymac (abbaye Saint-André) Contre Nature ou les fictions d’un promeneur solitaire d’aujourd’hui, musée du département de l’Oise de Beauvais 2011 Énergies dissipées, Villa Tamaris, La Seyne-sur-mer 2010 Extinction du récif, Chapelle Sainte Marie - Annonay ; exposition du 25 juin au 29 août 2008 Correspondances - Breitner / Jaccard, exposition au Musée d’Orsay, Paris Toile calcinée 6732, décolorée noir/jaune, 1976 Fonds Christian Jaccard 2002 The 12th Space International Print Biennal, Sungkok Art Museum, Séoul, Australie Confrontation, La Piscine, musée d’Art et d’Industrie, Roubaix 20 ELAD LASSRY Elad Lassry est un artiste israëlien né en 1977 à Tel Aviv. Vit et travaille à Los Angeles en Californie. Il a notamment étudié au California Institute of the Arts en 2003, puis à l’University of Southern de Californie en 2007. Expositions personnelles et en duo : 2013 303 Gallery, New York, USA Elad Lassry, Galerie Francesca Pia, Zurich, Suisse 2012 White Cube, Hong Kong, Chine Untitled (Presence), The Kitchen, New York, USA David Kordansky Gallery, Los Angeles, USA Padiglione d’Arte Contemporanea, curated Alessandro Rabottini, Milan, Italie Rat Hole Gallery, Tokyo, Japon Kunstnernes Hus, Oslo, Norvège by 2011 Tramway, Glasgow, Ecosse White Cube, Hoxton Square, Londres, Angleterre Galerie Francesca Pia, Zurich, Suisse Eggs, 2010 Collection particulière Courtesy de l’artiste Remerciements à 303 Gallary, New York 2010 Luhring Augustine, New York, USA Sum of Limited Views, Contemporary Art Museum, St. Louis, USA Galleria Massimo De Carlo, Milan, Italie Kunsthalle Zurich, Zurich, Suisse Prix : 2007 - Prix John Jones, Londres, Angleterre 2006 - Fotokem Filmmaking Grant, Burbank, USA 21 MIRALDA Artiste catalan pluridisplinaire. Vit et travaille entre Barcelone et Miami. S’intéresse à la culture populaire et aux pratiques alimentaires. Expositions : 2010 Rétrospective, Musée Reina Sofia, Madrid, Espagne Tongue Can - Champagne Cola taste, 1997 Collection particulière © Photo David Bordes Miralda - Dorothée Selz (traiteurs coloristes) Garden Cake 2, 1970 Collection particulière © Photo David Bordes 22 DANIEL SPOERRI Né en 1930 en Roumanie, Daniel Spoerri est un artiste-plasticien suisse d’origine roumaine. Initiateur de ce qu’il nomme Eat Art, Spoerri a multiplié autour de ce concept différents types d’œuvres (les produits d’épicerie garantis oeuvres d’art par un tampon, les objets en pâte de pain…) dont les tableaux-pièges forment l’expression la plus récurrente et la plus surprenante. Daniel Spoerri vit actuellement en Toscane, où il a ouvert sa propre fondation dotée d’un parc de sculptures. Expositions récentes : 2013 Altes Schlachtaus, Berthoud, Suisse Museumsberg Flensburg, Flensburg, Allemagne Levy gallery, Hambourg, Allemagne Variations on a meal by Noma Copley, 1964 Courtesy Galerie GP & N Vallois 2012 Stadtmuseum Graz GmbH, Graz, Autriche Kunsthalle zu Kiel, Kiel, Allemagne Kunststaulager Spoerri GmbH & Co. KG, Hadersdorf am Kamp, Autriche Naturhistorischen Museum, Vienne, Autriche 2011 Galerie Schüppenhauer, Luxembourg, Luxembourg Karikaturenmuseum Krems, Krems, Autriche Gemädegalerie Dachau, Dachau, Allemagne Museum Moderner Kunst – Wörlen, Passau, Allemagne Kunsthalle zu Kiel, Kiel, Allemagne 23 JOHN TREMBLAY Né en 1966, il vit et travaille à New York. Expositions récentes : 2012 Triple V, Paris, France 2010 Galerie Francesca Pia, Zurich, Suisse 2009 Gallery Side 2, Tokyo, Japon Il participe également à des expositions collectives, en 2012 au Kunsthalle Bern, Bern, Suisse et en 2011 au Palais de Tokyo, Paris, France. Essays With Illustrations Cont., 2013 Courtesy Galerie Francesca Pia, Zurich et Triple V, Paris Velodrome II, 2013 Courtesy Galerie Francesca Pia, Zurich et Triple V, Paris 24 VENUZ WHITE Venuz White est née en 1978 et vit à Bogota en Colombie. Elle se forme dés 1997 dans le Liberal Arts College of Marin et l’Art Atelier U.C de Berkley en Californie et rentre en 2002 à l’Universidad de los Andes Emphasis un Visual Arts de Bogota. Expositions personnelles : 2007 Dot Project, Gallery 415, San Francisco, USA 2006 Instantes liquidos, Galeria Artificial , Madrid, Espagne Voyage to the Center, Galeria Alonso Garces, Bogotá, Colombie Chemical Love, Servicio Ejecutivo Gallery, New York, USA 2004 Cosmoides, Galeria el Garage, Bogotá, Colombie 25 Tanatos, 2009 Copyright tous droits réservés LES ARTISTES DU BELVEDERE Extrait de l’entretien avec les NØNE FUTBOL CLUB réalisé par la commissaire Kathy Alliou en juillet 2013. Quelle est l’origine de votre travail en binôme sous l’appellation de Nøne Futbol Club ? Nøne Futbol Club : Nous nous sommes rencontrés en école de graphisme où nous avons étudié durant cinq ans. Au bout d’un certain temps, le système qui présidait à cette école nous a franchement révoltés et nous sommes partis, à la veille du diplôme, pour tenter le concours des Beaux-Arts. Et c’est ainsi que notre histoire a vraiment commencé, il y a trois ans. Nous sommes arrivés aux Beaux-Arts, dans l’atelier de Jean-Luc Vilmouth, dans une toute autre disposition que celle d’y faire des études. Nous avons vu tout ce que pouvait offrir cette école, ses espaces, ses ateliers, c’était sans comparaison, l’horizon s’ouvrait. Et comment organisez-vous votre travail à deux ? De manière spontanée ou selon une répartition des compétences entre vous ? Puisque nous avions la même formation, nous avions à peu de choses près les mêmes compétences. Et au bout d’un an de travail ensemble tout s’est équilibré. Au quotidien, nous fonctionnons comme une agence, nous nous retrouvons à 9h au bureau et nous terminons en général assez tard. Nous avons également une activité de graphisme qui finance nos projets artistiques. Souvent, nous construisons une idée en fonction d’un contexte particulier, par va-et-vient, comme un ping-pong conceptuel, on se renvoie la balle. Lorsque nous nous disons « tiens, là, comme ça, c’est cool », c’est qu’il n’y plus rien à ajouter ou à enlever et nous réalisons le projet. Nous mettons beaucoup de choses très différentes dans le mot « cool », c’est l’équivalent du mot « schtroumpf » chez les Schtroumpfs. Parfois c’est très rapide mais certains projets restent en attente dans nos tiroirs avant que la bonne invitation, le bon contexte nous permettent de les concrétiser. Ce mode d’organisation autonome, collaboratif et trés actif a-t-il trouvé facilement sa place aux Beaux-Arts ? Oui, mais pas sans heurts, au sens littéral (Rires). Au début nous pensions que c’était véritablement l’Eldorado, qu’absolument tout était possible, puis quelques limites se sont faites sentir. Pendant notre première année à l’école, pour une exposition d’atelier qui s’appelait Hold-up, nous voulions mettre en scène et filmer le « casse » de l’espace d’exposition en défonçant la porte de l’atelier en voiture bélier. Naïvement nous avons demandé l’autorisation, qui bien entendu nous a été refusée. Nous avons tout de même réalisé la performance, un dimanche matin. Deux ans après la vidéo a été utilisée comme teaser pour annoncer les « Ateliers ouverts » et a ainsi contribué à l’image officielle des Beaux-Arts. Pour nous c’est un pied-de-nez et pour l’institution, une forme de récupération, c’est drôle ! Dans la vidéo Just married, vous avez guetté l’arrêt du bus et la montée-decente des passagers pour accrocher à l’arrière du bus des casseroles et la pancarte Just married. C’est une intervention ponctuelle, drôle et sans dommages. En effet, dans son texte pour le catalogue du Salon de Montrouge 2013, Nicolas Rosette parle du hack sans conséquence du quotidien qui reprend ensuite son cours. De même, lors de la réalisation de la vidéo Work nº078 : Ram-raid pour l’exposition Hold up, nous avons remplacé la porte d’origine par une porte refaite à l’identique. C’est comme si rien ne s’était passé, la vidéo constitue le seul témoignage de la performance. Cela pourrait n’avoir jamais existé et tient plutôt de la fiction, du cinéma ou de la cascade. Dans un autre travail Work nº220 : We are a Dutch master nous utilisons la technique du fond vert pour s’incruster dans une vidéo de Bas Jan Ader et ainsi hacker sa performance datant de 1971. Votre relation à l’histoire de l’art, respectueuse et légère, ne prétend donc pas à un travail de fond. Nous travaillons dans et avec le champ de l’histoire de l’art qui se traduit pour nous par des orientations possibles, une palette immense dans laquelle on pioche, comme un mineur de fond, de l’art conceptuel au classicisme. Pour le bodybuildeur en caramel intitulé Work nº076 : Stay hungry, nous avons parlé entre nous aussi bien du Laocoon que du Pop art. 26 Justement, comment est née l’idée de Stay hungry pour l’exposition Cookbook au sein du Belvédère ? Nous travaillons presque toujours en relation à une invitation. Le thème de l’exposition, autour du culinaire, a débloqué une envie, un projet de bodybuilder auquel nous pensions déjà. Les images de bodybuildeurs posant, contractés, les muscles luisants, enduits d’huile, nous plaisaient visuellement, exercaient même sur nous une sorte de fascination mêlée d’un certain dégoût. Le choix du caramel s’est imposé naturellement, répondant parfaitement au côté excessif de cette pratique. La notion d’excès peut d’ailleurs faire lien avec le culinaire. On peut voir dans le bodybuilding un côté La Grande bouffe, dans le jusqu’au-boutisme, jusqu’à la mort même. Si l’on retrouve ces excès chez tous les sportifs de très haut niveau, on tombe ici dans une monstruosité étrangement narcissique... Le rapport à un idéal de perfection, au beau, est exagéré au point d’en devenir laid. Dans Stay hungry le caramel va certainement fondre, peut-être s’affaisser au fil du temps. Une illustration du devenir du bodybuildeur vieillissant… Cette pièce va donc évoluer dans le temps, se transformer ? À vrai dire, nous ne savons pas exactement, nous travaillons souvent des matières de manière expérimentale, sans connaitre leur évolution dans le temps : les pneus en bois brulé ou la fiente d’oiseaux de Work nº120 : Bird’s thought… Il s’agit d’une volière contenant des oiseaux, pigeons ou moineaux du Japon, et dont les perchoirs dessinent des mots. L’accumulation des fientes finit par dessiner au sol le mot que forment les perchoirs : la première fois c’était « Hello » et la deuxième, « Get high ». Nous avons réalisé cette dernière pour le Prix Science Po pour l’art contemporain 2013. Dans ce cadre, étonnante image que représentent ces oiseaux en cage et cette injonction à s’élever qui signifie aussi « planer » suite à une prise de drogue. Il y a quelque chose de générationnel dans vos références et votre vocabulaire, de façon assumée, non ? Nous sommes clairement de la génération d’internet, des Anonymous ou du site 4chan d’où viennent la plupart des mèmes. C’est un espace hyper créatif. Il y a un côté lol, bien sûr, mais dans le même temps les Anonymous ont hacké le FBI et luttent contre des multinationales. Introduire cet esprit dans le cadre de l’art contemporain nous semble intéressant. La force des productions qui circulent sur internet repose sur leur nature virale et sur le nombre de vues et de personnes qui se prennent au jeu, à partir de propositions initiales très simples. La simplicité d’idées visant une certaine efficacité est-elle votre parti pris ? Cela s’est imposé à nous. Il nous paraît important de nous adresser au plus grand nombre. Lorsque nous avons fait Work nº911 : All Cars Are Beautiful, en retournant la carrosserie d’une voiture de police comme une peau, avec le gyrophare à l’intérieur, le dépanneur que nous avons appelé pour la transporter a beaucoup ri. En fait, notre travail ne s’adresse pas particulièrement aux artistes, ni aux commissaires. Au Salon de Montrouge cette année, où cette voiture de police retournée était présentée, quelqu’un nous a dit : « Mais on est tous prisonniers alors ? ». Et quand le Conseil général des Hauts-de-Seine nous remet un prix, quand sur les documents officiels il est écrit All Cars Are Beautiful, dont l’acronyme est A.C.A.B., soit All Cops Are Bastards, nous sommes exactement sur le fil où nous voulons être. Pourquoi utilisez-vous principalement des objets reflétant la culture de masse ? C’est la manière la plus directe de parler d’une société de consommation qui n’est plus celle des années 60. Il est logique pour nous d’utiliser des objets de la vie quotidienne. Notre nom de Nøne Futbol Club émane aussi d’une culture populaire mondialisée. Pourriez-vous développer les relations entre vos créations graphiques et artistiques ? Nous aimons travailler la typographie et nous incluons souvent l’écrit dans nos travaux. Sur le plancher de la volière de Bird’s thought, les mots « Get high » écrits à partir de fiente d’oiseaux s’inscrivent sur une toile qu’il suffit de renouveler pour avoir une nouvelle page écrite, comme avec une imprimante. C’est un process qui relève de l’édition, de l’impression, du graphisme. Le processus de création, que l’on nous demande d’inventer un logo ou de produire une sculpture, est pour nous quasiment le même. Une exposition est un format, au même titre qu’un poster ou un site internet. 27 Vous exploitez également le côté narratif des oeuvres au travers de leur titre. Les titres sont très importants pour nous. Nous prenons le temps de les choisir. Ils reposent sur deux principes, une numérotation presque aléatoire associée à un titre qui fait image. Pour prendre pleinement connaissance de nos pièces, il faut effectuer un va-et-vient mental entre le titre et l’oeuvre. Notre pneu brûlé porte le titre de Work nº144 : Hot Wheels, une célèbre marque de voitures miniatures, par exemple. Quant à l’autre pièce que vous envisagez de créer pour le Belvédère, inspirée d’une tranche d’Emmental ? Ce qui nous plaisait initalement c’est la découpe de ronds dans le verre comme l’image très bande dessinée du voleur qui découpe le rond parfait pour introduire une main. Nous nous sommes rendu compte que ce geste pouvait être le prétexte à une nouvelle pièce. Nous répétons alors le geste du cambriolage mais tellement de fois et à différents endroits sur la plaque, que cela crée une nouvelle histoire : par association d’idées la plaque devient une tranche d’Emmental... Adossée au mur, son ombre portée va produire une impression de volume, évoquer une part de fromage. Nous ne sommes d’ailleurs pas obligés d’y voir une tranche de quoique ce soit, c’est d’abord une sculpture faite d’une simple plaque de verre. Qu’il s’agisse du bodybuildeur en caramel ou de l’évocation de l’Emmental, le dénouement des oeuvres se joue dans l’imaginaire et spécule sur les sens du spectateur. Tout à fait, les oiseaux sentent fort, le pneu brûlé peut sentir en fonction de l’essence de bois choisie, quant au bodybuildeur, l’odeur du caramel pourra être mentalement redoublée par la posture de tension qu’on lui fait adopter comme s’il réalisait un effort intense. Vous sentez-vous une affinité avec l’élaboration culinaire ? Un titre d’œuvre et sa liste de matériaux agit sur nous de la mêne manière que le nom d’un plat et de ses ingrédients sur la carte d’un restaurant. C’est une invitation pour l’imagination. Pour revenir au processus de création en général, les chefs ont certainement les mêmes aspirations que les artistes, ils travaillent avec des idées, des matériaux, la notion de goût s’ajoute, mais le processus doit être le même... L’objectif diffère, pour eux, c’est le plat, comestible. Nous accordons également de l’importance à l’idée que le spectateur s’approprie, ingère notre proposition. Finalement la différence se situe dans l’espace de partage : le restaurant ou le musée. Encore que les musées hébergent de grands restaurants et désormais les centres d’art exposent les chefs ! Nøne Futbol Club Work n°076 : Stay Hungry, 2013 28 Extrait de l’entretien avec SABRINA VITALI, réalisé par Kathy Alliou en juillet 2013. Comment s’est faite la rencontre avec le sucre, ton matériau de prédilection ? Mes premières sculptures en sucre datent de mes premières années d’études à Nancy, nourrie par la grande histoire de l’Art Nouveau autour de la pâte de verre. J’avais le désir profond de réaliser des pièces en verre, mais, outre le coût de cette matière, il n’y avait malheureusement pas d’atelier de technique du verre aux Beaux-Arts de Nancy. Puis un jour cuisinant du caramel, j’ai été frappée par la ressemblance. Je retrouvais dans le caramel ce qui me plaisait dans le verre, la transparence, la fragilité. Au début, le caramel était pour moi une matière de substitution au verre. Et c’est le travail de ce matériau qui a révélé les préoccupations profondes de ma recherche liées à la nourriture, à l’impermanence, à l’éphémère… Je m’inspirais des orfèvreries macabres de vaisseaux et de chair mise à nu, que sont les gravures anatomiques de femmes écorchées. Je contemplais ces beautés illégitimes pour produire mes pièces en sucre. Lors de mon exposition Jeune sculpture contemporaine à Andrésy, sur l’île Nancy, en plein air, le côté inquiétant de mon travail s’est révélé. Je présentais Souffles, une installation de sculptures en sucre soufflé enduites de résine. Malgré la résine, au bout d’une semaine, les sculptures ont commencé à fondre, à se déformer, le sucre est ressorti attirant les insectes. Et là, presque malgré moi, le travail a pris toute sa dimension. S’il est associé au monde de l’enfance, à la gourmandise, l’opulence et l’exagération, le sucré est également le produit ultra valorisé d’une société dont la palette de saveurs s’est appauvrie, privilégiant le goût sucré à d’autres comme l’amer ou l’acidulé. Quel est ton rapport au sucre dans cet ensemble symbolique et culturel ? Le premier abord du sucre m’intéresse beaucoup, son côté rassurant, le rapport à l’enfance et à l’affectif qu’il induit mais de la même manière son côté attractif, excessif et boulimique. Je recherche le balancement entre la candeur apparente qui se dégage de mes pièces en caramel, ce sucre cuit, et l’excès, l’amertume, la violence même, qui peut se faire jour notamment dans mon travail de performance ; la confrontation du cuit et du cru. On est à la surface d’un corps candide dont on aperçoit brutalement les tréfonds. Il y a quelque chose de très caravagesque en cela. On mentionne facilement le registre des sucreries, voire de la mièvrerie or tu travailles d’autres registres comme celui du tragique, de la régression, de l’écœurement. Je pense en particulier à Porca Miseria. J’ai l’impression que le point commun reste une aspiration à la beauté. Le beau, bien sûr, dans sa profondeur et ses contradictions. Porca miseria en est un parfait exemple. Cette pièce s’est déroulée en plusieurs temps. J’ai réalisé cette installation de quatre mètres par six pour mon diplôme de fin d’études aux Beaux-Arts de Paris, dans l’atelier d’Emmanuel Saulnier. Des sculptures en sucre en forme de dômes, issues de la même matrice formaient un paysage viscéral aux couleurs allant du vieux rose au brun. Le public pouvait apprécier l’installation jusqu’à ce qu’entrent en scène cinq porcs affamés de 120 kilos, de très gros bestiaux. Ils l’ont piétinée, engloutie et recouverte de bave en poussant des grognements, donnant ainsi le spectacle de la dévoration. J’avais choisi le porc car c’est un animal qui physiologiquement est très proche de l’homme, il est intervenu ici comme une sorte de miroir. (...) Les porcs se mêlaient aux sculptures couleur chair. Une véritable scène cannibale. Puis l’éleveur est intervenu en haussant le ton et en frappant au sol en rythme comme dans un rite pour les faire sortir. Le public a pu de nouveau contempler la pièce métamorphosée. J’aurais presque pu m’en tenir là : l’installation dévastée, brisée, plus délicate encore, silencieuse. Les débris étaient autant de pierres précieuses luisantes de bave et chargées d’énergie. C’était un moment très fort, d’une intériorité qui le préservait du spectaculaire. La dimension de performance se trouve à différents moments de ton travail et notamment en amont, dès la phase de conception et d’élaboration. Peux-tu décrire ta méthode de travail ? Le déroulement de la production d’une pièce en sucre est toujours le même : je déplace ma cuisine, le foyer de la maison, au cœur du lieu d’exposition. Je me suis rendu compte que l’œuvre existait dès ce moment-là. L’exposition commence avant l’achèvement de la pièce, dès l’installation de ma cuisine et la transformation de la matière. Il y a dans mon travail cette chose totale qui se déploie depuis le paquet de sucre et de sa transformation alchimique en caramel au sein du creuset, jusqu’à la destruction des pièces. Je pourrais finalement refondre mes pièces en un cycle infini. 29 Tu sembles te situer à l’articulation des pratiques de l’artiste et du cuisinier. Le métier de cuisinier renvoie à la performance continuelle. Ils sont soumis à des horaires incroyables, à une grande pression, tout est minuté. J’ai trouvé le travail en cuisine très violent, il faut tout donner pour arriver au partage, pour la personne qui viendra déguster le plat, pour cet instant où le client est face à son assiette, à cette chose qui va être engloutie et disparaître. Vient alors une autre des dimensions très importantes pour moi : ce qu’il reste. Car parfois l’œuvre est moins importante que ce qu’elle produit. Reste un souvenir, un goût, un parfum. Mais aussi le lien qui s’est créé entre les individus autour de la table. J’ai pensé Porca Miseria, comme un festin. Je voulais célébrer la fin de mon parcours à l’école autour d’un repas de famille métaphorique, une occasion de partage autour de la nourriture. De quelle manière t’es-tu projetée dans l’exposition Cookbook au sein du Belvédère ? Le Belvédère est un espace qui me plaît beaucoup car il s’apparente pour moi à une petite maison. J’aime beaucoup le fait qu’il soit un îlot dans ce grand Palais des Beaux-Arts. Je l’envisage comme une structure mentale. Un paysage crânien. Je vais me servir de l’espace architectural pour décomposer les différents aspects de ma recherche. Le rez-de-chaussée du Belvédère, sombre, m’intéresse beaucoup. Il est pour moi comme un ventre. Son étage est un espace ouvert vers l’extérieur avec un point de vue général en hauteur et sur l’eau. Je crois que ça va être un moment important pour moi qui va me permettre de rendre visible et d’y déployer tout l’éventail de ma recherche. Peux-tu te prêter au difficile exercice de décrire ton palais, et comment il s’organise du point de vue du goût ? Depuis que j’ai été initiée à l’art de la parfumerie, j’essaie de ne pas tout de suite engloutir les choses mais de les sentir d’abord. Quand je suis face à un aliment, je suis sensible à toutes ses dimensions comme autant d’étapes qu’il ne faut pas brûler. La première impression est donnée par l’odeur, elle est donc très importante. L’odorat est une alerte, un appel. Il est difficile d’exprimer tout ce qui est lié à l‘olfactif. Cette immense richesse se prête très difficilement au verbe. J’apprécie tout, je suis très curieuse et très gourmande. Quand j’aborde un plat, tout est important. La chorégraphie de l’assiette m’intéresse beaucoup également, comme le fait par exemple, pour certaines personnes de manger séparément les aliments ou, à l’inverse, de les mélanger. Leurs dispositions dans l’assiette selon le choix du cuisinier induit aussi une certaine chorégraphie. On peut dire de la cuisine qu’elle est une pensée ingérée et digérée. C’est un point commun entre l’art et la cuisine. Une façon de métaboliser l’œuvre ? Certainement, mais c’est plus que métaphorique, c’est physique. Le parfum possède également cette dimension. Notre rapport aux odeurs peut être très violent, jusqu’à inspirer une répulsion profonde, car le parfum pénètre le corps par la respiration. Tu déploies une stratégie plus ou moins consciente afin d’attiser une forme de désir vis-à-vis de tes œuvres ? Toutes les pièces que je produis en sucre sont entièrement comestibles car j’utilise du sucre et des colorants alimentaires. Pour les pièces qui ne sont pas destinées à être mangées, je pourrais choisir d’autres colorants mais non, je souhaite ce potentiel d’engloutissement. Le public pourrait passer à l’acte et se saisir des sculptures, mais attention, on ne touche pas, elles restent des objets de désir inaccessibles, insaisissables… Sabrina Vitali Dolce di sale, Sette nuovi putti, 2011 30 LES ÉVÉNEMENTS AUTOUR DE L’EXPOSITION PROGRAMME CULTUREL Mercredi 9 octobre à 17h - Amphithéâtre du mûrier Rencontre avec Alisa Baremboym, artiste participant à l’exposition Cookbook. Mercredi 23 octobre à 18h - Salle de conférences Projection du film de Pier Paolo Pasolini, La Ricotta, Italie, France, 35’, 1963, couleur et N&B. Présenté par Hervé Joubert-Laurencin. Professeur de cinéma à l’Université de Paris Ouest Nanterre La Défense, il contribue à traduire et à faire connaître l’œuvre de Pasolini en France. La Ricotta est le film des vicissitudes du tournage d’un film : un réalisateur (Orson Welles) met en scène la Passion du Christ sous forme de tableaux vivants empruntés à la peinture maniériste italienne. Séance hors-les-murs du FID Marseille. Jeudi 24 octobre à 16h - Salle de conférences Conférence d’Hervé This, physico-chimiste à l’INRA, professeur consultant AgroParisTech, Directeur scientifique de la Fondation Science&Culture Alimentaire, secrétaire de la Section « Alimentation humaine» » de l’Académie d’agriculture de France. Auteur d’images de référence sur la cuisine moléculaire, Hervé This revient sur ce qu’il a qualifié de « révoution culinaire ». Dans le cadre du workshop initié par Musashino Art Université et Philippe Bennequin, professeur de fresque aux Beaux-Arts. Jeudi 24 octobre à 18h - Palais des Beaux-Arts de Paris Conversation autour de la partir Belvédère, présentation du projet Nøne Futbol Club par Jessica Castex, conservateur, commissaire d’exposition au Musée d’art moderne de la Ville de Paris. Vendredi 25 octobre à 15h30 - Amphithéâtre du mûrier Conférence avec Ryoko Sekiguchi. L’astringent, une approche du goût au travers de la culture japonaise, parcours éclairé entre l’Orient et l’Occident, qui, du haiku à l’artisanat de l’astringent de kaki, nous introduit à l’étonnante richesse d’un « goût », tant esthétique que gustatif. Un essai de Ryoko Sekiguchi, écrivain, pensionnaire à l’Académie de France à Rome, la Villa Médicis. Dans le cadre du workshop Ce qui fait notre corps – comparer les deux cultures à travers les « marchés » et les « nourritures », initié par Musashino Art University et Philippe Bennequin, professeur de fresque aux Beaux-Arts. Samedi 26 octobre à 16h - Palais des Beaux-Arts de Paris Visite point de vue de l’exposition Cookbook, par Fabien Vallos, professeur de philosophie et fondateur des éditions Mix. Lundi 28 octobre à 18h - Salles de conférences Projection du film de Daisuke Bundo, Jo Joko, 61’, 2012. Présenté par Corinne Bopp, responsable des Rencontres du cinéma documentaires de Périphérie. Film sur les Baka du Cameroun qui accueillent depuis 1996 l’ethnologue venu du Japon. Il les « étudie » et les filme. Jo Joko est son troisième film. Il traite de la vie des chasseurscueilleurs, ou plutôt de leurs façons de manger. Ils chassent ce qu’ils peuvent dans la nature environnante et le partagent pour se nourrir. Dans la forêt tropicale, l’ethnie Baka poursuit sa culture traditionnelle. La rencontre aura lieu dans le cadre du workshop initié par Musashino Art Université et Philippe Bennequin, professeur de fresque aux Beaux-Arts. Mercredi 30 octobre à 18h - Salle de conférences Rencontre avec Dorothée Selz, sculpteur et peintre, elle élabore des sculptures comestibles éphémères et conçoit ses sculptures en fonction du contexte, de l’événement à célébrer et du nombre d’invités. La rencontre aura lieu dans le cadre du workshop initié par Musashino Art Université et Philippe Bennequin, professeur de fresque aux Beaux-Arts. 31 Lundi 4 novembre à 17h - Amphithéâtre du mûrier Conférence avec Marcos Zafiropoulos, « Les manières de tables et leurs troubles inconscients de près et de loin », dans le cadre du séminaire de Psychanalyse, art et image VI initié par Alain Vanier de l’Université Paris DiderotParis 7. Que les Indiens de la Guyane affament leurs filles et leurs épouses quand elles sont indisposées, c’est probablement parce qu’il y a au loin une forte contrainte symbolique rapprochant inconsciemment l’usage des aliments de la sexualité. Qu’il s’agisse avec les garçons de manger le père où avec les filles de manger du rien, on montrera donc tout ce que les institutions sociales (dont les manières de table) et leurs troubles, doivent à l’ordre symbolique et à son envers inconscient. Mercredi 6 novembre à 18h - Salle de conférences Projection et rencontre avec le réalisateur Luc Moullet, La genèse d’un repas, , 115’, 1978. Partant d’un repas composé d’œufs, de thon en boîte, et de bananes, Luc Moullet remonte la chaîne qui a mené ces aliments à son assiette : responsables de supermarché, grossistes, importateurs, fabricants, ouvriers, etc. Ils sont tous interviewés pour nous amener à comprendre comment tout cela fonctionne. Samedi 9 novembre à 16h - Palais des Beaux-Arts de Paris Visite point de vue de l’exposition Cookbook avec Alexandre Cammas, fondateur du Fooding. Mercredi 13 novembre à 18h - Salle de conférences Projection et rencontre avec Laurent Védrine, autour de son film Le déjeuner sous l’herbe, 52’, 2010 . Le 23 avril 1983, Daniel Spoerri conviait une centaine de personnes du milieu de l’art à un banquet en plein air dans le parc du Château du Montcel à Jouy-en-Josas. À la fin d’un festin de tripes, tables, mets, couverts, assiettes, verres, bouteilles et reliefs du repas furent déposés au fond d’une tranchée et recouverts de terre. Dernier « tableau-piège » de Spoerri, ce Déjeuner sous l’herbe, restera matérialisé par un cartel énigmatique et un traitement distinctif du gazon. Il est encore dans le parc, à l’instar d’autres œuvres des Nouveaux Réalistes comme le Long Term Parking d’Arman ou les Six Ifs de Raymond Hains... Jeudi 28 novembre à 18h - Amphithéâtre 1 des loges Entretien avec l’artiste italien Gianfranco Baruchello, le Directeur du Palais des Beaux-Arts de Paris, Nicolas Bourriaud et Hans Ulrich Obrist. À l’occasion de l’exposition monographique consacrée à Gianfranco Baruchello, cette rencontre avec permettra de revenir sur ses grands projets comme Agricola Cornelia mais aussi sur son amitié avec Marcel Duchamp. Lundi 2 décembre à 17h - Amphithéâtre du mûrier Conférence avec Georges Vigarello, autour de La métamorphose du gras. Georges Vigarello est directeur de recherche à l’EHESS et co-directeur du Centre Edgar Morin. La rencontre aura lieu dans le cadre du séminaire de Psychanalyse, art et image VI initié par Alain Vanier. Mercredi 4 décembre à 18h - Salle de conférences Projection et rencontre avec Erard Cairaschi, Michel Journiac et Carole Roussopoulos, autour du film de Journiac Messe pour un corps, 1975, 21’ 35‘’, accompagnée d’une archive filmée, Rituel pour un autre, 1975, entretien avec Michel Journiac réalisé à l’Ensba avec Mathilde Ferrer. Dans Messe pour un corps, l’artiste organise une véritable célébration religieuse et fait communier les participants avec du boudin fait de son propre sang. Pour lui, le corps ne se rencontre qu’à travers des rituels qu’il utilise pour interroger, révéler ou dénoncer, et qui sont dans tous les cas un avertissement à ceux qui détiennent le pouvoir et un plaidoyer pour les marginaux. Chaque action de Michel Journiac vise à affirmer qu’il n’est d’autre réalité que celle du corps socialisé, laissant à chacun le soin d’en tirer les conclusions sociales, politiques ou existentielles qui lui conviennent. Jeudi 5 décembre à 18h - Palais des Beaux-Arts Conversation du Belvédère avec Sabrina Vitali et Jean-Baptiste de Beauvais, co-directeur du Palais de Tokyo. 32 Samedi 7 décembre à 16h - Palais des Beaux-Arts Visite point de vue de l’exposition Cookbook avec Jeanne Queheillard, théoricienne du design. Lunedi 9 décembre à 18h - Amphitéâtre du mûrier Conférence avec Daniela Fotia. Quand le tableau devient une table : de l’objet représenté à sa présentation. Daniela Fotia est chercheur en histoire de l’art à l’EHESS. « Au XXe siècle, la cuisine change de statut : elle ne constitue plus un simple objet de représentation, mais elle devient un sujet de « monstration », une véritable oeuvre d’art, des origines futuristes de 1909, en passant par le Eat Art en 1967 jusqu’aux artistes les plus contemporains ». Mardi 10 décembre à 18h - Salle de conférences Rencontre avec Brett Littman, directeur du Drawing Center à New York et Ferran Adrià célèbre chef du restaurant El Bulli en Catalogne à l’occasion de son exposition au Drawing Center. Mercredi 8 janvier à 18h30 - Salle de conférences Projection du documentaire de Jean-Luc Vilmouth Lunch Time 50’, 2012, avec la collaboration de Asami Nishimura. Il a été tourné à Yamamoto Cho, un an après les événements du 11 mars 2011 à 50 kilomètres de la centrale nucléaire de Fukushima Daïchi. En 2012, Jean-Luc Vilmouth est invité par l’artiste Tatsuo Myajima, Vice-Président de l’université de Yamagata (Tohoku University of Art and Design), à réaliser son projet de documentaire fiction. L’idée du documentaire est de donner la parole, librement, à l’occasion d’un grand repas organisé pour l’occasion face à la mer, là ou il y avait mille maisons avant le sinistre, et de reprendre le menu du déjeuner que les habitants ont mangé le jour du tsunami. L’organisation du repas, sa mise en place, sa dégustation, sont le support de l’oeuvre dont l’ambition est de capter la parole des survivants de cette communauté (côté mer) qui a subi les effets du tsunami, et des explosions nucléaires. 33 LES PALAIS DES BEAUX-ARTS, UN PROJET ARCHITECTURAL Le 24 avril 2013, les galeries d’exposition de l’École nationale supérieure des Beaux‐Arts (ENSBA) reprennent leur nom historique de « Palais des Beaux‐Arts ». Le bâtiment de 1 000 m2 a été entièrement repensé pour accueillir une nouvelle formule de programmation qui reflète l’identité de l’École en confrontant œuvres anciennes et contemporaines, artistes émergents et relecture de l’histoire de l’art récent. « Une école d’art doit contenir en son centre l’interaction entre les artistes et le public » Nicolas Bourriaud C’est l’agence Neufville‐Gayet Architectes, en collaboration avec le scénographe Alexis Bertrand et la conceptrice lumière Virginie Nicolas, qui a été chargée du réaménagement des espaces du Palais des Beaux‐Arts. Leur intervention s’intègre au bâtiment historique, qui devient plus lumineux et plus fonctionnel. Elle révèle le caractère remarquable de ce bâtiment du XIXe siècle, autrefois dédié aux étudiants et à des expositions prestigieuses. « Repenser l’articulation entre le lieu patrimonial et les dispositifs d’exposition a été le point de départ de notre réflexion. Les dispositifs scénographiques ne devaient plus masquer le lieu, mais bien au contraire le mettre en valeur. Il nous semblait en ce sens intéressant que le cadre historique soit assumé et accepté dans son état actuel. » Elsa Neufville architecte, Alexis Bertrand scénographe La nouvelle programmation du Palais des Beaux‐Arts proposera deux expositions thématiques par an, reflétant le spectre historique couvert par l’école – de ses collections d’art ancien à ses jeunes diplômés, en passant par les courants émergents de l’art d’aujourd’hui et les artistes de la fin du XXe siècle. Chaque exposition se divisera en quatre parties ou paragraphes, tel le rubriquage d’un magazine : La collection des Beaux‐Arts L’exposition collective d’art contemporain Redécouvrir un artiste du XXe siècle Le Belvédère : deux jeunes artistes issus des Beaux‐Arts de Paris Palais des Beaux-Arts © Beaux-Arts de Paris 34 LES BEAUX-ARTS L’École nationale supérieure des Beaux‐Arts ‐ Héritière des Académies Royales de peinture et de sculpture créées sous l’Ancien régime, située au cœur de Saint‐Germain‐des‐Prés au sein d’un site architectural exceptionnel, les Beaux‐Arts de Paris sont un établissement public à caractère administratif sous tutelle du Ministère de la Culture et de la Communication. La formation est basée sur le travail en atelier, la diversité des pratiques et l’échange international. L’École accorde une grande importance aux nouvelles technologies comme à la transmission des techniques les plus patrimoniales, ainsi qu’aux enseignements théoriques. Elle délivre un diplôme de premier cycle après trois ans d’études, et le diplôme national supérieur d’arts plastiques (DNSAP) à la fin de la cinquième année, reconnu au grade de master. Un troisième cycle de recherche complète ce cursus depuis la rentrée 2012. Les Beaux‐Arts de Paris représentent plus de 500 étudiants, 100 professeurs, artistes enseignants et techniciens, plus de 70 accords d’échanges internationaux avec des écoles d’art dans le monde entier, une médiathèque proposant 45 000 ouvrages et une collection de plus de 450 000 œuvres, dont la seconde collection de dessins française après celle du Louvre. 35 L’HISTOIRE DU PALAIS DES BEAUX-ARTS La restructuration architecturale intérieure opérée à l’occasion de l’ouverture de l’exposition L’Ange de l’histoire en avril 2013, a révélé l’âme de ce bâtiment du XIXe siècle, dont la construction, en lieu et place de l’ancien Hôtel de Brienne, a originellement été pensée et motivée par la création de salles d’expositions propres à l’École des Beaux‐Arts. Le public peut ainsi redécouvrir les éléments intérieurs nouvellement mis en valeur. L’édification du bâtiment fut confiée à l’architecte Félix Duban afin de compléter la construction du Palais des Études (donnant sur la rue Bonaparte), par la construction d’un palais dédié spécifiquement aux expositions : le Palais des Beaux‐Arts, situé quai Malaquais. Il a réalisé les travaux de 1858 à 1862, sur deux niveaux, dans un style puissant, très différent de celui des hôtels du bord de Seine. Le Palais des Beaux‐Arts a été pensé pour exposer les copies de peintures, faites par les pensionnaires de l’Académie de France à Rome et les élèves de l’École, d’après les plus célèbres tableaux des grands maîtres. L’usage de ces salles n’était pas limité aux seules activités de l’École. Le second Empire puis la 3e République qui organisaient de nombreuses manifestations culturelles sur la rive droite, utilisaient volontiers l’École pour les plus prestigieuses expositions de la rive gauche. En particulier, des hommages furent dédiés aux grands artistes, quelques mois après leur disparition (Ingres, Delacroix, Manet, Whistler). La grande salle d’exposition du quai Malaquais a conservé des vestiges des nombreuses copies qui, même lors des plus importantes expositions, étaient toujours visibles. Proust les vit lors de l’hommage à Whistler et s’en inspira dans certains passages de À la recherche du temps perdu. L’usage mondain et public de la salle a laissé une abondante documentation photographique. Sur le palier intermédiaire, en prolongement du vestibule d’entrée, deux moulages colossaux ont été redécouverts lors des travaux. D’un côté, le Mars Borghese, moulage en plâtre d’après la statue en marbre du musée du Louvre (copie romaine d’un original grec datant de 430 av. J.‐C. environ), de l’autre une Minerve. L’hommage à Michel‐Ange Michel‐Ange fut le héros de la génération des élèves nés pendant la Révolution et l’Empire, tels Géricault ou Delacroix. La commande des Sibylles et des Prophètes fait suite à la commande de la copie du Jugement dernier pour la Chapelle des Petits‐Augustins, située dans l’École Les Sibylles et les Prophètes sont presque totalement visibles depuis les travaux, dans la salle du rez-de‐chaussée. Raphaël et les autres Fin XIXe, de nombreuses copies de toutes écoles, y compris les Hollandais, les Espagnols, les Flamands, ont également été versées à l’École des Beaux‐Arts. De ce fait, les copies d’après Raphaël se trouvèrent concurrencées par d’autres modèles proposés aux élèves, généralement présentés dans le vestibule, où Proust les vit. Avec, sous la voûte du rez‐de‐chaussée, les copies de Michel‐Ange, c’était un débat entre les différentes écoles modernes qui s’organisait ainsi. 36 BIOGRAPHIE DU COMMISSAIRE GENERAL, NICOLAS BOURRIAUD Nicolas Bourriaud est directeur des Beaux‐Arts de Paris depuis novembre 2011. Commissaire d’expositions, critique d’art et théoricien, il fut auparavant conservateur pour l’Art Contemporain à la Tate Britain de Londres de 2007 à 2010, ‐ où il organisa notamment l’exposition Altermodern ‐ et co‐directeur du Palais de Tokyo entre 1999 et 2006. Il a également fondé les revues Documents sur l’Art (1992‐1998) et la Revue Perpendiculaire (1995‐1999), et fut correspondant de Flash Art à Paris de 1987 à 1995. Expositions (sélection) : Unmoving short movies, Biennale de Venise, 1990 Curateur pour Aperto, Biennale de Venise, 1993 Commerce, Espace St Nicolas, Paris, 1994 Traffic, Capc, Bordeaux, 1996 Joint Ventures, Basilico gallery, New York, 1996 Le Capital, CRAC Sete, 1999 Contacts, Kunsthalle Fri‐Art, Fribourg, Suisse 2000 Touch, San Francisco Art Institute, 2002 GNS, Palais de Tokyo, 2003 Playlist, Palais de Tokyo, 2004 Première Biennale de Moscou (2005) co‐curator avec Rosa Martinez, Daniel Birnbaum, Joseph Backstein, H‐U. Obrist, I. Boubnova Biennale de Lyon, 2005 Are you Experienced ?, Pescara, Budapest, Bucarest, 2006‐2007 Seconde Biennale de Moscou, 2007 Estratos, Murcia, 2008 Altermodern, Tate Triennial, Londres, 2009 Monodrome, Biennale d’Athènes, 2011 L’Ange de l’Histoire, 2013 Principales publications : • L’esthétique relationnelle (Presses du réel, 1998 –français‐ 2002 –anglais) • Formes de vie. L’art moderne et l’invention de soi (Denoël, 1999) • Postproduction (Lukas & Sternberg, 2002, pour la version anglaise, et Presses du réel pour la française) • Radicant (Sternberg Press, anglais Denoël, version française, 2009) Nicolas Bourriaud © JM Lapelerie, Beaux-Arts de Paris 37 LE MECENAT AUX BEAUX-ARTS DE PARIS Entreprises et Fondations au service des projets de l’Ecole L’Ecole nationale supérieure des Beaux-Arts et Ralph Lauren annoncent un partenariat d’envergure visant la rénovation et la modernisation de l’École. Cet engagement de Ralph Lauren est l’une des faces visibles de la stratégie développée depuis un an par les Beaux-Arts de Paris pour s’ouvrir à de nouveaux partenariats, afin de se donner les moyens de concrétiser son projet d’établissement. Institution au passé illustre, véritable laboratoire de talents ayant fait émerger les grands artistes d’hier et de demain (Matisse, César, Raphaël Zarka…), installée au coeur de Paris dans un ensemble architectural de deux hectares, véritable condensé de styles, allant du XVIIe siècle au XXe, l’Ecole s’est donnée un triple objectif : - conforter et enrichir la formation pédagogique et l’ouverture au monde de ses jeunes artistes, en diversifiant les enseignements délivrés, multipliant les projets d’atelier, accompagnant les étudiants et jeunes diplômés au moyen de bourses d’aides à la création et à la production et en développant les projets dans et hors les murs, avec une forte ouverture à l’international, - aborder, par la tenue d’expositions et la publication d’ouvrages, quelques grands sujets de réflexion sur l’art actuel, révélant les générations montantes de créateurs et de grands artistes du XXe siècle oubliés par la critique, en les confrontant aux artistes et jeunes diplômés de l’Ecole et à la richesse de ses collections anciennes ; c’est la programmation, notamment des grandes expositions du Palais des Beaux-Arts, véritable centre d’art de l’Ecole dans ses salles du quai Malaquais, - développer et mettre en oeuvre un schéma directeur de mise à niveau du site, dont les infrastructures très dégradées, nécessiteraient la mise en place d’un grand chantier de rénovation sur 10 ans. L’Ecole dispose de collections et d’espaces équivalents à ceux d’un grand musée, sans en avoir le budget, le personnel ni les visiteurs. L’équation investissement-visibilité des actions est donc de nature bien différente. Le budget annuel de 10 millions d’euros dont bénéficie l’Ecole lui permet d’accomplir ses missions premières, pédagogiques, et d’assurer le fonctionnement quotidien des lieux. Mais elle ne dispose pas de marge de manoeuvre pour déployer un programme ambitieux et complet, à la mesure de ce qui est attendu d’un établissement aussi diversement symbolique de la richesse de la France. Pour ce faire, des efforts ont été déployés afin d’associer grands mécènes et partenaires à trois programmes essentiellement : les enseignements et la recherche, les expositions et les événements, les bâtiments et collections patrimoniaux. Au total 1 à 2 millions d’euros supplémentaires doivent être rassemblés annuellement. Les enseignements et la recherche Confortant le programme de troisième cycle de niveau doctoral récemment mis en place, un accord avec l’Institut culturel Bernard Magrez a été conclu au printemps dernier (300 000 €), qui prévoit le soutien sur 3 ans à la plateforme de recherche de ce nouveau diplôme mais aussi la mise en place dès la rentrée 2014 d’une formation postdiplôme d’un an, internationale et nomade, rassemblant des intervenants prestigieux, « Alter Studio ». En marge de cet accord l’Institut accueille annuellement en résidence deux artistes de l’Ecole chaque année et soutient les Editions des Beaux-Arts, qui produiront par ailleurs ses catalogues d’exposition. Par ailleurs depuis 4 ans, les Fondations Edmond de Rothschild sont à l’origine du développement d’un programme post-diplôme original entièrement pris en charge, dont l’objet est l’intervention d’artistes en milieu scolaire. Prenant la forme d’une résidence d’un an, les jeunes artistes diplômés, boursiers, développent dans des établissements scolaires de la Ville de Saint-Ouen une offre artistique pour les scolaires et un projet personnel (3 boursiers par an). De manière plus diffuse, mais tout aussi utile, plusieurs projets pédagogiques ont pu voir le jour dans les ateliers de pratique artistique grâce à la conviction et au soutien d’entreprises et de fondations. Ainsi pendant 3 ans, la Fondation Neuflize Vie pour l’image contemporaine et la Fondation François Sommer permettent l’accueil en résidence d’une douzaine d’étudiants de l’atelier du photographe Eric Poitevin ; immergés en pleine nature dans le domaine de Bel-Val dans les Ardennes, les jeunes artistes bénéficient de la venue 38 d’intervenants prestigieux et développent projets créatifs individuels et collectifs qui seront restitués à terme sous forme d’exposition et de publication. De même, Colart International (notamment spécialiste des peintures et encres pour artistes : Lefranc et Bougeois, Liquitex, Charbonnel…) soutient la rénovation et l’entretien des deux galeries permanentes d’exposition dédiées aux étudiants au sein de l’Ecole et accompagne sur 4 ans plusieurs pôles techniques (peintures et gravure, impression, édition) et ateliers de peintures, sous forme de dotations en matériel et de workshops animés par des artistes et techniciens ou chimistes ; en 2015, cette collaboration se conclura par un projet artistique original, une sélection d’étudiants ayant la possibilité d’exposer à la Griffin Gallery, propriété du groupe à Londres. Les expositions du Palais des Beaux-Arts Partenaires fondateurs du palais des Beaux-Arts, Lanvin et Nespresso accompagne depuis 2013 les expositions de l’Ecole, L’Ange de l’Histoire au printemps 2013 et Cookbook, l’art et le processus culinaire qui ouvre le 18 octobre. La banque Neuflize OBC et l’assureur Neuflize Vie soutiennent également ces manifestations et notamment la production spécifique d’œuvres à l’occasion de ces accrochages. Les Amis des Beaux-Arts association présidée par Agnès b depuis sa création, soutient la conception et production d’œuvres des étudiants et jeunes diplômés dans le cadre du Belvédère, espace d’exposition qui leur est dédié au sein du palais des Beaux-Arts. L’association accompagne par ailleurs depuis 20 ans les jeunes artistes par l’attribution de bourses et de nombreux prix. Le Patrimoine – Les bâtiments et les collections Deux grands mécènes personnellement très impliqués participent à la rénovation des lieux. M. et Mme Philippe et Karine Journo et la Compagnie de Phalsbourg ont permis la restauration des façades de l’Ecole située quai Malaquais et, actuellement, la mise en lumière de ces façades. Un exceptionnel programme de plusieurs millions d’euros déployés entre 2007 et 2013. Ralph Lauren a choisi de s’associer à la modernisation des lieux de transmission des savoirs, lieux réels, l’amphithéâtre d’honneur pour commencer (devraient suivre d’autres amphithéâtres, la bibliothèque, etc) et lieux virtuels - captation audiovisuelle des conférences et workshops pour la constitution d’une médiathèque documentaire à destination des élèves et des chercheurs, mise en place d’une plate-forme pédagogique sur internet, et peut-être à terme d’un site d’e-learning. Le coup d’envoi de cette collaboration qui a vocation à s’inscrire dans le long terme est bien destiné à restaurer mais surtout moderniser le coeur historique et symbolique de l’Ecole (l’amphithéâtre d’honneur accueillait les remises de diplômes, des prix de Rome et les conférences illustres), d’en faire un outil technologique en connexion avec le monde et la tête de pont de la mise à niveau de l’ensemble de l’établissement. Concernant les collections, quelques expériences innovantes ont été entreprises. Un appel à projet a été lancé en septembre dernier auprès des particuliers en partenariat avec Pèlerin-Groupe Bayard pour la restauration de la cuve baptismale de Saint-Victor, magnifique objet sculpté de la Renaissance, vestige du musée des monuments français d’Alexandre Lenoir. Mais surtout, depuis 4 ans, dans le cadre du programme « Histoire des Arts à l’Ecole », une action pédagogique d’initiation au dessin a été entreprise avec l’Association des Amateurs du Cabinet des dessins Jean Bonna (l’Ecole conserve la deuxième collections de dessins en France après le Louvre), pour accueillir environ 500 jeunes par an issu d’une dizaine de classe situées en Ile-de-France géographiquement et socialement éloignées de la culture. 3 ou 4 fois dans l’année, les scientifiques accueillent ces jeunes pour les sensibiliser à la technique, l’histoire, le style du dessin. Une découverte des lieux et un échange intellectuel et sensible qui constituent pour nombre d’entre eux une véritable révélation. De nombreux partenaires privés, la Fondation RATP, la RATP, par le passé la Caisse des dépôts et Consignations et récemment la Fondation EDF Diversiterre, se sont mobilisés avec enthousiasme autour de ce programme coûteux car très individualisé, mais aux enjeux précieux. Le fonctionnement de l’établissement A signaler enfin depuis 2009 le mécénat de compétence de Consort NT, SSII mettant à disposition de l’Ecole à l’année des informaticiens aux côtés du service informatique de l’établissement. L’Ecole nationale supérieure des beaux-arts conçoit le mécénat comme une réelle opportunité d’allier besoins financiers et collaborations fructueuses au service de ses missions dont la pédagogie est le coeur, et remercie chaleureusement toutes les entreprises qui s’engagent à ses côtés. 39 PARTENAIRES ET MÉCÈNES NESPRESSO PARTENAIRE FONDATEUR DU PALAIS DES BEAUX‐ARTS ET MÉCÈNE DE L’EXPOSITION « COOKBOOK » Engagée dans l’univers de la gastronomie depuis de nombreuses années, Nespresso s’est naturellement associée à l’exposition Cookbook, l’Art et le processus culinaire, qui sera présentée du 18 octobre au 9 janvier 2014 au Palais des Beaux-Arts, nouveau centre d’art des Beaux-Arts de Paris. Nespresso tisse en effet, jour après jour, des liens étroits avec la création culinaire. Portée par sa passion pour les saveurs et la qualité, le bon et le beau, l’entreprise soutient des événements majeurs internationaux de la haute cuisine (Bocuse d’Or, Coupe du Monde de Pâtisserie notamment) et encourage des chefs français et internationaux de renom et ou en devenir dans le cadre par exemple d’Ateliers de Création. Ce n’est pas un hasard si Nespresso est aujourd’hui le café sélectionné par quelque 700 restaurants étoilés à travers le monde. Ce soutien à l’exposition Cookbook s’inscrit plus largement dans le cadre du mécénat que Nespresso a noué jusqu’en 2015 avec les Beaux-Arts de Paris. C’est ainsi que la marque a accompagné la rénovation et la réouverture du Palais des Beaux-Arts et initie des appels à projets thématiques auprès des étudiants sur des thèmes variés allant de l’habillage de son sac recyclage à sa carte de vœux 2014. Les lauréats voient leur projet artistique récompensé, réalisé et diffusé. A propos de Nestlé Nespresso SA Nestlé Nespresso SA est le pionnier et la référence sur le marché du café portionné haut de gamme. Basé à Lausanne, en Suisse, Nespresso est présent dans plus 60 pays et compte plus de 8 000 collaborateurs. En 2012, l’entreprise gérait un réseau de distribution international de plus de 300 boutiques exclusives. Service de presse Nespresso Pauline Ménage - [email protected] / Hélène Boyer - [email protected] Tél. : 01 47 59 56 43 / 01 47 59 56 39 40 NEUFLIZE VIE, MÉCÈNE DES IMAGES, PARTENAIRE DES BEAUX ARTS DE PARIS POUR L’EXPOSITION « COOKBOOK, L’ART ET LE PROCESSUS CULINAIRE ». Le choix de soutenir l’exposition Cookbook, l’art et le processus culinaire du 18 octobre 2013 au 9 janvier 2014 réunit à lui seul de nombreuses dimensions qui sous-tendent l’engagement de mécène de Neuflize Vie. L’ouverture : par l’exploration, sous la houlette de Nicolas Bourriaud, le directeur des Beaux-Arts de Paris, d’un genre jusqu’à présent tenu à l’écart des institutions artistiques,- la création culinaire -, brisant ainsi des chapelles, mettant à bas de trop solides frontières qui placent des formes d’expression au Panthéon de l’art, en en excluant d’autres. L’exposition ici proposée, en croisant les genres, s’adresse à des publics encore plus larges, en ouvrant la porte à ceux qui sont avant tout sensibles à l’art culinaire. Elle a pour motif de vouloir initier un dialogue fécond entre artistes et cuisiniers, alors même que se multiplient les échanges et influences mutuelles entre les deux disciplines que sont l’art et la gastronomie. La créativité : de nombreux chefs sont aujourd’hui entrer dans une nouvelle ère questionnant le statut même de cuisinier, comme, il y a quelques décennies, on le fit pour celui de cinéaste ou de photographe. L’exposition n’estelle pas placée sous l’égide d’un texte de Claude Levi-Strauss, le Triangle culinaire, qui montre que les registres du cru, du bouilli et du rôti forment trois catégories esthétiques, trois régimes du matériau artistique ! Plus d’une vingtaine d’entre les meilleurs cuisiniers du monde se retrouveront ici à part égale avec des artistes contemporains d’envergure internationale, telles l’Anglaise Alice Channer ou la Russo-américaine, Alisa Baremboym, qui présenteront des oeuvres étonnantes interrogeant le statut de l’image… jusqu’à la Française Sophie Calle, dont on se rappelle son Régime chromatique, extrait d’une série de sept photographies et sept menus. La cohérence : avec sa maison mère la Banque privée Neuflize OBC, avec laquelle Neuflize Vie partage la volonté de faire rayonner la création artistique et mène une action conjointe pour la valorisation de la programmation du Palais des Beaux-Arts, nouveau centre d’art des Beaux Arts de Paris ; avec le territoire d’action que la Compagnie explore depuis ses origines, en 1990 : la création d’images contemporaines, sous toutes leurs formes. La pérennité : une notion chère à Neuflize Vie qui se trouve ici une nouvelle fois illustrée, puisque la Compagnie est déjà engagée au travers de sa Fondation, la Fondation d’entreprise Neuflize Vie, auprès des Beaux Arts de Paris au travers d’un soutien à long terme d’un atelier d‘enseignement dédié à l’image. Un engagement sincère et durable Depuis sa naissance, en 1990, Neuflize Vie est un mécène actif dans le domaine de la création d’images, en se tenant à l’écoute de ses acteurs, comme le Jeu de Paume dont elle est le mécène principal et historique, la MEP (Maison européenne de la photographie) qu’elle accompagne depuis toujours de façon très privilégiée. Dès 1997, elle renforce son action en initiant une importante collection d’œuvres photographiques et vidéographiques et en se dotant d’une Fondation d’entreprise qui œuvres notamment pour la mise en place de programmes pédagogiques ou de recherche, tels ceux qu’elle soutient à l’École du Louvre ou aux Beaux-Arts de Paris. Cet engagement global et multidimensionnel est pour Neuflize Vie une façon d’aiguiser son regard sur les autres et le monde en mouvement, au travers de la perception intuitive et visionnaire des créateurs qu’elle côtoie, et d’agir en entreprise responsable, soucieuse de son rôle sociétal. Mécène sincère et impliqué, Neuflize Vie encourage dans la durée des projets d’accessibilité à la culture au plus grand nombre, comme c’est le cas aux côtés de la ville de Paris pour Nuit Blanche, ou encore facilite l’accès de publics spécifiques à l’art tels les jeunes publics (avec le Jeu de Paume ou la MEP) ou encore les non voyants (musée des Abattoirs, LaM). Contact Neuflize Vie : Céline Savy, Directrice de la communication - Tél. 01 56 21 80 00 41 Fondée en 2007, et présidée par Agnès b., les amis des Beaux-Arts de Paris, association régie par la loi 1901, a pour vocation de contribuer aux activités et au rayonnement de l’une des plus anciennes institutions parisiennes, l’Ecole nationale des Beaux-arts de Paris. Depuis 2008, les amis des Beaux-Arts de Paris ont pris le parti de soutenir les étudiants, en leur décernant chaque année des prix, parrainés par des personnalités du monde des arts et de la culture, Thaddaeus Ropac, la Fondation Jean-François & Marie-Laure de Clermont-Tonnerre, Aurige Finance, l’agence Léo Burnett, Bertrand de Demandolx, Bernar Venet, et bien sûr Agnès b. À travers ces prix, les amis des Beaux-Arts de Paris souhaitent mettre en avant le travail des étudiants de 3e, et 5e année, que ce soit lors de leur remise qui a lieu chaque année en juin lors du week-end portes ouvertes de l’école, ou encore en les aidant à exposer leur travail en France ou à l’étranger. L’association a également pour ambition d’accompagner les étudiants primés dans leur premier pas en dehors de l’école en les aidant dans leur recherche d’atelier ou de galerie, la constitution de dossiers, la réponse aux appels d’offre… Elle lance cette année une première bourse à la production destinée aux post-diplômés, dotée d’un montant de 10 000 €, qui sera décernée pour la première fois en septembre 2013 à l’occasion du dîner des amis. Partager l’aventure du Belvédère, espace dédié aux étudiants et jeunes artistes issus des beaux-arts de Paris, et tout particulièrement aujourd’hui accompagner le talentueux duo Nøne Futbol Club dans le cadre de l’exposition Cookbook au Palais des Beaux-Arts, nous paraît essentiel et déterminant dans ce soutien à la jeune création que nous nous sommes donné comme priorité et comme vocation. Association Les amis des Beaux-Arts de Paris École nationale supérieure des beaux-arts de Paris 14, rue Bonaparte - 75006 Paris Association loi 1901 N° 0018090 42 S.PELLEGRINO PARTENAIRE DE L’EXPOSITION « COOKBOOK, L’ART ET LE PROCESSUS CULINAIRE » BEAUX ARTS DE PARIS Depuis plus de 100 ans, il existe un lien unique et prévilégié entre la gastronomie mondiale de qualité et l’eau minérale S.Pellegrino. Le soutien de S.Pellegrino à l’exposition Cookbook est une manière d’exprimer encore une fois ce lien et d’inscrire la marque dans le XXIe siècle. Devenue au cours de ces décennies un icône de l’art de vivre à l’italienne, S.Pellegrino est heureuse d’accompagner plus particulièrement les chefs italiens participant à cette exposition, mais aussi naturellement tous les maîtres de l’Art Culinaire provenant des cinq continents, participant à cette exposition unique en son genre ! A propos de S.Pellegrino S.Pellegrino est une marque d’origine italienne, aujourd’hui leader du secteur de la gastronomie mondiale. Distribuée dans plus de 120 pays, S.Pellegrino est synonyme de qualité et d’excellence et se fait ambassadrice du style italien dans le monde entier. Contact presse: Sanpellegrino Spa Int.l Business Unit PR & Communication Manager Antonella Stefanelli T.. +39.02.31972796 / Mob. +39.346.6064722 [email protected] 43 LA MAISON HENRI LE ROUX PARTENAIRE DES BEAUX-ARTS DE PARIS POUR LA CRÉATION D’UNE SCULPTURE EN CARAMEL DANS LE CADRE DE L’EXPOSITION « COOKBOOK, L’ART ET LE PROCESSUS CULINAIRE » L’exposition Cookbook se propose de montrer que la création culinaire est un art à part entière et présente notamment les oeuvres préparatoires (dessins, croquis, collages, vidéo, etc.) exécutées par une vingtaine de maîtres de la gastronomie mondiale : Ferran Adria, Antoni Aduriz, Inaki Aizpitarte, Massimiliano Alajmo, Yannick Alleno, Eneko Atxa, Massimo Bottura, Michel Bras, Alexandre Gauthier, Bertrand Grebaut, Rodolfo Guzman, Daniel Humm, Mugaritz Juletxea, Virginio Martinez, Magnus Nilsson, Paul Pairet, Alain Passard, Daniel Patterson, René Redzepi, Davide Scabin, Michel Troisgros. Assurant le lien avec l’Ecole, la section dédiée aux jeunes artistes diplômés ou en cours de cursus aux Beaux-Arts de Paris présentera de spectaculaires créations réalisées pour l’occasion. Dans ce cadre, le duo d’artistes Nøne Futbol Club, a imaginé une sculpture en caramel grandeur nature en forme de bodybuilder, qui sera exposée au Palais des Beaux-Arts, nouvel espace d’exposition de l’Ecole nationale supérieure des Beaux-Arts, du 18 octobre au 17 novembre 2013. La Maison Henri Le Roux, séduite par ce projet, a décidé de s’y associer dans le cadre d’un partenariat de compétence. « La collaboration avec des personnes extérieures à notre métier, et en particulier avec des artistes, peut apporter des courants d’inspiration à notre activité ; et l’innovation est dans l’ADN de la Maison », souligne Makoto Ishii, Directeur Général de La Maison Henri Le Roux. Nøne Futbol Club revient sur la naissance de l’idée de Stay hungry pour l’exposition Cookbook : « Nous travaillons presque toujours en relation à une invitation. Le thème de l’exposition, autour du culinaire, a débloqué une envie, un projet de bodybuilder auquel nous pensions déjà. Les images de bodybuildeurs posant, contractés, les muscles luisants, enduits d’huile, nous plaisaient visuellement, exerçaient même sur nous une sorte de fascination mêlée d’un certain dégoût. Le choix du caramel s’est imposé naturellement, répondant parfaitement au côté excessif de cette pratique. » Nøne Futbol Club Après une formation à l’Esag-Penninghen de Paris, à la Willem de Kooning Academie de Rotterdam, actuellement à l’Ecole nationale supérieure des Beaux-Arts, Nøne Futbol Club s’est formé en 2009. Gagnant en 2013 du Prix du Conseil Général des Hauts de Seine (Salon de Montrouge) et nominé pour le Prix Sciences Po pour l’Art Contemporain, Nøne Futbol Club a exposé récemment dans le nouvel espace Louis Vuitton situé boulevard Saint-Germain à Paris. Il fait partie de la sélection française à la Biennale de la Jeune Création Européenne 2013-2015 ainsi qu’au Bosch Young Talent Show aux Pays-Bas. Il participe également aux Modules à la Biennale de Lyon dans le cadre des modules hors-les-murs du Palais de Tokyo. http://nonefutbolclub.com La Maison Henri Le Roux Connue pour son caramel au beurre salé (CBS), création du Maître Chocolatier Henri Le Roux en 1977, renommée pour ses chocolats artisanaux et inventifs, la Maison Henri Le Roux est dirigée par Makoto Ishii, Directeur général, depuis 2006. Toutes les créations sont assurées par Julien Gouzien, chef de production. Après les corners aux Japon, la boutique s’implante à Paris avec deux adresses prestigieuses : Saint-Germain-desPrés et la rue des Martyrs. http://www.chocolatleroux.com Contact : par téléphone au 01 46 33 30 76 ou par e-mail : [email protected] 44 100 000 MILLIARDS DE RECETTES, UNE EXPÉRIENCE COMESTIBLE Reprendre le titre du poème de Raymond Queneau pour cette expérience gustative à l’ouverture de l’exposition Cookbook, c’est montrer aux invités l’immense capacité créative de la cuisine, en le projetant un instant dans la tête du cuisinier qui teste, qui se figure des combinaisons de goûts – une expérience comestible, une expérience de l’imaginaire ! La cuisine utilise des matériaux comestibles qu’elle assemble, son invention s’exprime lorsqu’elle pousse dans ses retranchements ses certitudes et convoque dans la même bouchée des produits, des saveurs qui semblent parfois s’opposer. Aux postes de pilotage, on y trouvera une équipe de passionnés du comestible et défricheurs du sensible. Gilles Stassart : après ses appareillages dans l’est parisien, au MacVal, dans la cuisine de l’expérimental Transversal, son cap à l’ouest à la barre du Nomiya, sur le toit du Palais de Tokyo, la publication d’un livre sur le feu nourricier, 600°C, et de nombreux échanges entre France et Japon, il revient ici sur le pont, à la barre du culinaire, pour tracer de nouvelles routes entre l’art et la cuisine. Lara Brutinot et Jean de Beaumont : entrepreneurs, auteurs et éditeurs en art de vivre avec leur collection des Guides Rivages, inépuisables partageurs de lieux et de produits qui ont des choses à dire et faire sentir, ils ne résistent pas à l’envie de rassembler quelques troupes et d’affréter ce navire d’un nouveau genre. Davide Balula : artiste, explorateur, transatlantique et migrateur, chercheur de phénomènes naturels et d’expériences avec ce qui se mange et se boit, se transpire, se respire, il monte ici à la vigie, avec un œil à New York, aujourd’hui, et l’autre à Paris ; il fait le relais, signale ou suggère des escales et des itinéraires. Une association nourricière stimulée par l’aventure et l’art. Expérience comestible lors du vernissage de Cookbook le 17 octobre à 19H30. Avec la participation de : 45 INFORMATIONS PRATIQUES ET CONTACTS PALAIS DES BEAUX‐ARTS 13, quai Malaquais, 75006 Paris Ouverture du mardi au dimanche de 13h à 19h Fermeture exceptionnelle le 25 décembre et le 1er janvier Tarifs Plein tarif, 7.5€ Gratuit pour les moins de 18 ans Accès Métro Ligne 4 : Saint‐Germain‐des‐Prés Bus : 24‐27‐39‐63‐70‐86‐87‐95‐96 www.ensba.fr http://palaisdesbeauxarts.tumblr.com http://palaisdesbeauxarts-en.tumblr.com RELATIONS AVEC LA PRESSE : HEYMANN, RENOULT ASSOCIÉES 29, rue Jean-Jacques Rousseau - 75001 Paris Sarah Heymann et Eleonora Alzetta - [email protected] T. 01 44 61 76 76 / www.heymann-renoult.com (documents et visuels téléchargeables sur le site) 46 VISUELS DISPONIBLES POUR LA PRESSE - Téléchargeables sur le site www.heymann-renoult.com GIANFRANCO BARUCHELLO La Bonne Soupe, 1978 Assemblage dans du plexiglas 37,5 x 37,5 x 37,5 cm Fondazione Baruchello, Rome GIANFRANCO BARUCHELLO Agricola Cornelia I, 1978 Techniques mixtes sur carton 33 x 40 cm Collection Gianantonio Locatelli MIRALDA - DOROTHÉE SELZ Garden Cake, 1970 Jouets en plastique, meringue 31 x 55 x 55 cm Collection particulière Photographie © David Bordes MIRALDA Tongue Can - Champagne Cola taste, 1997 Canettes de soda 350 x 220 x 8 cm Collection particulière Courtesy de l’artiste ELAD LASSRY Eggs, 2010 photographie, cadre peint 37 x 29 x 4 cm Collection particulière Courtesy de l’artiste, Remerciements à 303 Gallery, New York 47 ELAD LASSRY Untitled (Red Cabbage 2), 2008 photographie, cadre peint 37 x 29 cm Collection particulière Courtesy de l’artiste ALICE CHANNER Homo Sapiens, 2013 Impression numérique sur crepe de Chine épaisse, barre chromée, cables et marbre poli 483 x 140 cm Courtesy de l’artiste et The Approach, Londres ALICE CHANNER MAH645G, 2013 résine de polyuréthane pigmentée moulée 74 x 18 x 23 cm Courtesy de l’artiste et The Approach, Londres ALISA BAREMBOYM Pallet II, 2013 Impression sur coton et soie 147 x 91 cm Courtesy de l’artiste et 47 Canal, New York ALISA BAREMBOYM Transmuted Solutions, 2013 Acier, céramique et soie 102 x 38 x 52 cm Courtesy de l’artiste et 47 Canal, New York 48 ALISA BAREMBOYM Sardines, 2012 Impression sur coton et soie 140 x 103 cm Collection Thomas Alexander Courtesy de l’artiste et 47 Canal, New York NØNE FUTBOL CLUB Work n°076 : Stay Hungry, 2013 Caramel 180 x 100 x 40 cm Courtesy des artistes SABRINA VITALI Dolce di sale, Sette nuovi putti, 2011 Technique mixte Courtesy de l’artiste Portrait de Nicolas Bourriaud Directeur de l’École nationale supérieure des Beaux-Arts © JM Lapelerie - Beaux-Arts de Paris Palais des Beaux-Arts de Paris © Beaux-Arts de Paris 49