Cookbook - Nestlé Waters

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Cookbook - Nestlé Waters
Dossier de presse
Palais des Beaux-Arts
Cookbook
l’art et le processus culinaire
Exposition
du 18 octobre au 9 janvier 2014
École nationale supérieure des beaux-arts
Relations avec la presse : Heymann, Renoult Associées
Sarah Heymann et Eleonora Alzetta
[email protected]
T. 01 44 61 76 76
1
S
O
M
M
A
I
R
E
Communiqué de presse
P. 3
Éditorial
p. 5
Cookbook - un parcours d’exposition en quatre parties
p. 6
Les chefs représentés
p. 7
La collection des Beaux-Arts
p. 9
Gianfranco Baruchello
p. 11
Les artistes contemporains
p. 16
Les artistes du Belvédère
p. 26
Les événements autour de l’exposition
p. 31
Le Palais des Beaux-Arts, un projet architectural
p. 34
Les Beaux-Arts de Paris
p. 35
L’histoire du Palais des Beaux-Arts
p. 36
Biographie du commissaire général, Nicolas Bourriaud
p. 37
p.38
Le mécenat au Palais des Beaux-Arts
Partenariats et mécènes
p. 40
Informations pratiques et contacts
p. 46
Visuels disponibles pour la presse
p. 47
2
COMMUNIQUÉ DE PRESSE
La deuxième exposition du Palais des Beaux‐Arts se propose d’explorer les rapports de la création
artistique et de la création culinaire, et leurs processus communs de transformation de la matière.
La création culinaire est en passe d’être reconnue comme un art à part entière, un mode d’expression
ancré dans le contemporain. En 2007 déjà, Ferran Adrià se voyait invité en tant qu’artiste à la Dokumenta
de Kassel. Mais sa participation fut limitée à l’invitation de quelques visiteurs de l’exposition dans son
restaurant El Bulli à Roses… Comment la cuisine peut‐elle pleinement devenir un objet d’exposition ?
La « nouvelle cuisine » dans les années 1970, puis vingt ans plus tard l’avant‐gardisme espagnol ou italien,
ont inscrit l’évolution sous le signe d’un devoir de création permanent. Plus récemment, le retour à l’ordre et
le recentrage sur le produit ont été le pendant d’une esthétique « nature » qui, en phase avec l’éclosion de
la cuisine nordique, a donné ses lettres de noblesse au locavorisme, y compris dans ses expressions les plus
radicales. Tous ces mouvements ont libéré la créativité des chefs, questionnant dans un même élan le statut du
cuisinier. Tel le cinéma dans les années 1950, la cuisine bénéficie désormais d’une « politique des auteurs » et
d’une critique capable d’en déchiffrer les motifs et les enjeux.
Tel est l’enjeu principal de Cookbook : situer la création culinaire dans le champ culturel contemporain, et initier
un plus profond dialogue entre artistes et cuisiniers d’aujourd’hui, alors que se multiplient les échanges et les
influences mutuelles entre le monde de l’art et celui de la gastronomie. Quelles sont les tendances esthétiques
et les formes dominantes dans la cuisine contemporaine ?
Le geste de la cuisine nature est‐il soluble dans le travail théorique des cuisiniers plus conceptuels ?
Dans l’exposition centrale du programme Cookbook, l’art contemporain forme une « gangue » autour de la
création culinaire, représentée par les œuvres préparatoires (dessins, croquis, collages, vidéos…) exécutées par
les maîtres de la gastronomie mondiale.
En retour, Cookbook isole quelques composantes de la pratique culinaire (la cuisson, la table, la transformation
alchimique de la matière, l’apport de la “cuisine moléculaire” et de la réflexion sur les structures et les matières
des ingrédients…) afin d’en repérer l’action ou les correspondances dans le processus artistique.
Au‐delà d’une énième illustration des rapports entre l’art et la cuisine, Cookbook entend montrer que tous deux
partagent aujourd’hui des problématiques communes.
L’exposition se place sous l’égide d’un texte de Claude Lévi‐Strauss, Le Triangle culinaire, qui montre que les
registres du cru, du bouilli et du rôti forment trois catégories esthétiques, trois régimes de traitement du
matériau artistique.
Comme pour chacun des programmes du Palais des Beaux‐Arts, Cookbook comprendra également un volet
historique, avec une sélection d’œuvres issues de la collection des Beaux‐Arts, l’exposition personnelle d’un
artiste « relu » avec un regard contemporain, ici Gianfranco Baruchello, tandis que le Belvédère présentera des
projets d’étudiants et diplômés de l’école.
Gianfranco Baruchello, peintre, poète et cinéaste, né en Italie en 1924, invite avec beaucoup d’humour et de
liberté à l’exploration d’un quotidien anarchique et en perpétuelle mutation. Son univers protéiforme (composé
pour partie de boites, dessins et œuvres sur toile) place l’humain au cœur de la pratique artistique, et se déploie
entre compositions miniatures et projet social. Agricola Cornelia, ferme agricole qu’il a mené dans la banlieue
de Rome de 1973 à 1981, témoigne de l’inventivité de cet artiste peu connu en France.
Engagé dans les avant‐gardes artistiques et littéraires depuis l’après‐guerre, ami de personnalités telles que
Marcel Duchamp, Italo Calvino, Alain Jouffroy ou Jean‐Francois Lyotard, Baruchello présentera aux Beaux‐Arts
de Paris des œuvres qui illustrent son rapport fertile avec la nature, la vie quotidienne et la chaîne alimentaire.
Chefs représentés : Ferran Adria, Antoni Aduriz, Inaki Aizpitarte, Massimiliano Alajmo, Yannick Alleno, Eneko
Atxa, Massimo Bottura, Michel Bras, Alexandre Gauthier, Bertrand Grebaut, Rodolfo Guzman, Daniel Humm,
Virginio Martinez, Magnus Nilsson, Paul Pairet, Alain Passard, Daniel Patterson, René Redzepi, Davide Scabin,
Michel Troisgros.
Artistes contemporains exposés : Sophie Calle, Christian Jaccard, Miralda, Daniel Spoerri, ainsi que Alisa
Baremboym, Alice Channer, Elad Lassry, John Tremblay et Venuz White.
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La collection des Beaux‐Arts de Paris
Le thème du repas s’est introduit dans les sujets académiques ou classiques : grands repas de la
mythologie ou de l’histoire, allégories de l’abondance et de l’ivresse, références à la dernière Cène.
La valeur morale s’exprima à travers la nature morte et les sujets du Nouveau Testament comme l’Enfant
prodigue. Ornementistes et architectes dessinèrent des modèles destinés aux festins aristocratiques et bourgeois.
A l’inverse par provocation ou par simple esprit de liberté une production populaire ou savante vanta dans toute
l’Europe dès la Renaissance les cabarets, le carnaval, les ripailles, le libertinage, la sensualité. Des séries dans la
tradition de Rabelais ou de La Fontaine furent ainsi offertes à la réflexion critique des étudiants à partir du XIXe siècle.
Commissariat général : Nicolas Bourriaud
Commissariats : Kathy Alliou, Emmanuelle Brugerolles, Marie‐Hélène Colas‐Adler, Anne‐Marie Garcia, Armelle
Pradalier, Emmanuel Schwartz
Cookbook est réalisé en collaboration avec Andrea Petrini, écrivain, journaliste, food writer (COOK.inc, Fool, Four,
Lucky Peach, Obsession), Road Manager du pool culinaire GELINAZ ! et Chairman du Jury français des 50 Best
Restaurants Awards.
Depuis l’ouverture du Palais des Beaux‐Arts en avril 2013, le bâtiment de 1 000 m2 entièrement repensé
accueille une nouvelle formule d’exposition qui reflète l’identité de l’école en confrontant œuvres anciennes et
contemporaines, artistes émergents et relecture de l’histoire de l’art récent.
Chaque exposition se divise en quatre parties ou paragraphes, tel le rubriquage d’un magazine: La collection
des Beaux‐Arts/ L’exposition collective d’art contemporain / Un artiste du XXe siècle à redécouvrir/ Les jeunes
artistes issus des Beaux‐Arts de Paris. S’y ajoutent un ensemble d’événements et conférences au sein de l’École,
et l’édition d’un catalogue en français et en anglais.
Le projet du Palais des Beaux‐Arts illustre la nouvelle direction que Nicolas Bourriaud souhaite donner aux Beaux‐
Arts de Paris : mettre l’art et les artistes au cœur de l’enseignement.
Critique d’art et théoricien, Nicolas Bourriaud a notamment été co‐fondateur du Palais de Tokyo, conservateur
à la Tate Britain à Londres et chef de l’Inspection de la Création Artistique au Ministère de la Culture et de la
Communication. Il est l’auteur de Esthétique Relationnelle (Presses du réel, 1998), Formes de vie (Denoël, 1999),
Postproduction (Presses du Réel, 2002) et Radicant (Denoël, 2009).
Mécènes
Cet événement bénéficie du soutien de Lanvin et Nespresso France, partenaires fondateurs du Palais des Beaux‐
Arts et mécènes de l’exposition Cookbook.
Les œuvres produites pour l’exposition ont reçu le soutien de Neuflize Vie.
Les Amis des Beaux‐Arts et Henri Le Roux ont également contribué à la création des œuvres des jeunes diplômés
présentées dans le Belvédère pour l’exposition Cookbook.
Partenaires et mécènes de l’École
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Avec le soutien de
É D I TO R I A L
« La culture, c’est la règle ; l’art, c’est l’exception », disait Jean-Luc Godard.
En France, la cuisine est considérée comme une culture et un patrimoine, ce qui l’empêche de se voir considérée
comme un art, contrairement à des pays moins encombrés par leur héritage culinaire.
La plupart des cuisiniers intériorisent d’ailleurs cette différence : ne sont-ils pas des commerçants, des artisans, des
officiers de bouche ? On retrouve ces réticences dans le discours qui accompagne les débuts du cinéma, le stylisme
ou le design, eux aussi catalogués comme des loisirs ou des industries avant que n’émergent des auteurs en leur sein.
Comprenant la première exposition collective consacrée à l’art culinaire contemporain, Cookbook se divise en
quatre séquences, comme toutes les expositions du Palais des Beaux-arts.
Sa partie centrale présente un objet d’exposition inédit : vingt chefs internationaux exposent ainsi les transcriptions,
les équivalences plastiques ou littéraires de leur pratique culinaire. Esquisses, vidéos, photographies, installations
ou aquarelles, les plus grands créateurs culinaires de notre temps nous font ainsi entrer dans leur univers. Afin
de démontrer sa valeur artistique, il fallait éprouver au préalable la capacité de translation de l’art culinaire :
l’extraire de son lieu naturel de production et de consommation (le restaurant), lui faire passer l’épreuve de
l’espace d’exposition dans un dialogue avec l’art contemporain.
Cookbook offre ainsi un cadre parfait pour placer au rang qu’elle mérite l’œuvre de Gianfranco Baruchello, qui
fait l’objet, après Glauco Rodrigues pour L’Ange de l’Histoire, de la séquence rétrospective : immense artiste
négligé en France, Baruchello sera ici abordé à partir de sa problématique écologique et alimentaire, notamment
de la création en 1973 d’Agricola Cornelia, exploitation agricole en forme d’œuvre d’art totale.
Une sélection d’œuvres issues des collections des Beaux-arts de Paris, comprenant une étonnante série de dessins
de surtouts allemands du XVIIIe siècle, et les travaux de Nøne Futbol Club puis de Sabrina Vitali, respectivement
étudiants et diplômée de l’école, présentés dans le Belvédère, constituent les deux autres séquences de
Cookbook, entraînant le visiteur dans le passé comme dans l’avenir.
Nicolas Bourriaud,
Directeur de l’École nationale supérieure des Beaux-Arts
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COOKBOOK - UN PARCOURS D’EXPOSITION EN QUATRE PARTIES
LA COLLECTION DES BEAUX‐ARTS
Le thème du repas s’est introduit dans les sujets académiques ou classiques : grands repas de la
mythologie ou de l’histoire, allégories de l’abondance et de l’ivresse, références à la dernière Cène.
La valeur morale s’exprima à travers la nature morte et les sujets du Nouveau Testament comme l’Enfant
prodigue. Ornementistes et architectes dessinèrent des modèles destinés aux festins aristocratiques et bourgeois.
A l’inverse par provocation ou par simple esprit de liberté une production populaire ou savante vanta dans toute
l’Europe dès la Renaissance les cabarets, le carnaval, les ripailles, le libertinage, la sensualité. Des séries dans la
tradition de Rabelais ou de La Fontaine furent ainsi offertes à la réflexion critique des étudiants à partir du XIX e siècle.
ARTISTES CONTEMPORAINS EXPOSÉS
Alisa Baremboym, Sophie Calle, Alice Channer, Erik Dietman, Christian Jaccard, Elad Lassry, Miralda, Daniel
Spoerri, John Tremblay ainsi que Venuz White.
GIANFRANCO BARUCHELLO
Artiste invité.
LE BELVEDERE, 2 artistes issus des Beaux-Arts de Paris
Deux artistes seront présentés dans cette quatrième partie de l’exposition, le collectif Nøne Futbol Club ainsi que
Sabrina Vitali.
Elad Lassry
Untitled (Red Cabbage 2), 2008
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LES CHEFS REPRÉSENTÉS
Vingt grands chefs présenteront à cette occasion une série de travaux préparatoires, qui leurs permettent
la réalisation de leurs plats.
FERRAN ADRIA
Le chef catalan Ferran Adria est considéré comme le
pape de la gastronomie d’avant-garde.
Son restaurant El Bulli (trois étoiles au Michelin),
situé près de Barcelone, a été classé à plusieurs
reprises « meilleur restaurant du monde » par la
revue britannique Restaurant.
ENEKO ATXA
A décroché sa première étoile en 2007 et sa
deuxième en 2011. Son restaurant Azurmendi à
Larrabetzu près de Bilbao se voit distingué d’une
troisième étoile par le guide Michelin Espagne &
Portugal 2013.
MASSIMO BOTTURA
Né en 1962 en Italie. Chef triplement étoilé au guide
Michelin du restaurant L’Osteria Francescana à
Modène, classé 5e au World’s 50 Best Restaurants.
ANTONI ADURIZ
Formé par les plus grands chefs espagnols, Andoni
Luis Aduriz décide il y a une dizaine d’années d’ouvrir
son propre restaurant dans le parc national d’Aiako
Harria. Son restaurant Mugaritz est aujourd’hui un
des plus grands restaurants du monde.
MICHEL BRAS
Grand chef français né en 1946. Son restaurant a
obtenu sa troisième étoile au Guide Michelin en
1999. Il est également classé Relais & Châteaux
depuis 1992. Depuis juin 2002, il a ouvert un second
restaurant gastronomique au sein de l’hôtel Windsor
d’Hokkaido, au Japon.
INAKI AIZPITARTE
Après un passage remarqué au Transversal, le
restaurant du Musée d’Art contemporain de Vitry
(MAC/VAL), il ouvre, en 2006, son premier restaurant
Le Châteaubriand.
ALEXANDRE GAUTHIER
Propriétaire du restaurant La Grenouillère situé à
La Madelaine-sous-Montreuil dans le Pas-de-Calais.
En 2007, il ouvre une rôtisserie contemporaine
Froggy’s Tavern à Montreuil-sur-Mer et en
2009 Les grandes tables du Channel à Calais.
La Grenouillère deviens Relais & Châteaux et elle est
classée 54e meilleure table mondiale par le magazine
britannique Restaurant. Etoilé Michelin 2008.
MASSIMILIANO ALAJMO
A obtenu sa première étoile au Michelin à l’âge de
22 ans, sa troisième étoile à 29 ans. Elève de Michel
Guérard et de Marc Veyrat, il dirige aujourd’hui, le
restaurant Le Calandre (trois étoiles), situé entre
Padoue et Venise. Il est une référence dans la
gastronomie italienne.
YANNICK ALLENO
En 2003, il prend la tête du restaurant de l’hôtel
Meurice. En 2004 le Guide Michelin lui attribue sa
deuxième étoile. En 2007, il entre dans le cercle très
fermé des plus grands chefs de cuisine du monde
avec trois étoiles au Guide Michelin. Il a mené le
restaurant gastronomique du Meurice au faîte de
la renommée, une consécration qui couronne son
parcours de chef de l’année 2008. Le 10 mars 2012,
il ouvre le Terroir Parisien, son premier bistrot.
BERTRAND GREBAUT
Ouverture de son restaurant Septime en avril 2011.
Elève de Joël Robuchon et de Alain Passard. Il a
obtenu une étoile à l’Agapé.
7
RODOLFO GUZMAN
Ce chef chilien, nouvelle star de la cuisine
internationale, explore les forêts à la recherche
d’ingrédients oubliés de tous.
ALAIN PASSARD
Chef cuisinier français né en 1956. Il devient à 26
ans, le plus jeune chef récompensé par deux étoiles.
En 1984, il arrive au restaurant Carlton de Bruxelles
et, dans les deux années suivantes, réussit à gagner
deux étoiles. En 1986, il achète le restaurant
L’Archestrate (trois étoiles) et le rebaptise L’Arpège.
En une année, il gagne sa première étoile, et un an
plus tard la seconde. En 1996, L’Arpège obtient sa
troisième étoile au guide Michelin, étoile conservée
jusqu’à ce jour.
DANIEL HUMM
A 35 ans, ce chef suisse rejoint le club des chefs
européens triplement étoilés (Guide Michelin) à
New York. Il s’associe désormais à l’hôtelier Andrew
Zobler pour ouvrir l’hôtel NoMad à Manhattan.
DANIEL PATTERSON
Patterson, est un chef californien, deux étoiles au
guide Michelin. Il est chef et propriétaire du très
créatif restaurant Coi, une adresse très courue de San
Francisco où l’on mange une cuisine californienne
moderne.
VIRGINIO MARTINEZ
Chef et restaurateur péruvien, Martinez est
considéré comme l’un des principaux chefs de la
nouvelle génération, favorisant l’exportation de
la cuisine du pays. En avril 2013 son restaurant
principal, le Restaurante Central, a été classé
parmi les 50 meilleurs restaurants du monde par le
magazine britannique Restaurant.
RENÉ REDZEPI
Chef cuisinier danois né en 1977 à Copenhague. Il
est le chef du restaurant Noma considéré comme
la meilleure table du monde d’après la revue
britannique Restaurant. Il a été consacré en 2012
par le magazine Times comme étant l’une des
personnes les plus influentes au monde.
MAGNUS NILSSON
Le cuisinier suédois, grand chasseur de saveurs
sauvages, vient de faire son entrée fulgurante dans
les World’s 50 Best Restaurants. Il a préparé en 2012,
le dîner de gala inaugurant la vente aux enchères
d’un lot de bouteilles de Veuve Clicquot millésimées,
retrouvées en 2010 dans un bateau naufragé au XIXe
siècle.
DAVIDE SCABIN
Après des études dans la restauration, Scabin
décide finalement de travailler dans la vente de
cosmétiques. Même si cette occupation se révèle
fructueuse, en 1994, Scabin ouvre une trattoria près
de Turin, le Combal. La trattoria se spécialise dans
les plats régionaux mais la carte propose également
d’incroyables recettes particulièrement innovantes.
En peu de temps la réputation du lieu se répand
et attire des fins gourmets de l’Europe entière.
En 2000 le chef ouvre un nouveau restaurant, le
Combal.Zero. C’est ici qu’il reçoit une reconnaissance
internationale ainsi que de nombreux prix, dont
deux étoiles au guide Michelin.
PAUL PAIRET
Il est à la tête des « it » restaurants de Shanghai.
Mr&Mrs Bund, son restaurant ouvert en 2009 au
coeur de Shanghai, est classé 7e des meilleures tables
d’Asie du guide Miele. En mai 2012, Ultraviolet,
nouveau food concept sons/images/odeurs, affirme
les ambitions de ce génie de la gastronomie.
MICHEL TROISGROS
Dirige La Maison Troisgros, trois étoiles depuis
1968 et 19/20 au Gault et Millau et La Colline du
Colombier.
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LA COLLECTION DES BEAUX-ARTS DE PARIS
« Carne levare : plus de la viande pour mieux dominer. Le carnaval dans quelques estampes de la Collection des
Beaux-Arts de Paris »
Extrait du texte d’Anne-Marie Garcia,
conservateur de la collection d’estampes et de photographies des Beaux-arts de Paris
Francisco Goya
Los Chinchillas
© JM Lapelerie - Beaux-Arts de Paris
« Si Carnaval engendre des grotesques, miniaturisations d’êtres
hybrides en pleine mutation ou modélisations de figures sophistiquées
et bien définies, il puise aussi dans la légende et le folklore, et fait
parader dans ses cortèges, géants et êtres difformes comme si l’excès
de mangeailles et de vins, le trop boire et le trop manger de la fête
populaire dilataient les corps et boursoufflaient les trognes. L’hyperbole
porte au gigantisme et à la difformité monstrueuse. L’imagerie des
XVIe et XVIIe siècles s’en régale et s’en amuse. Rue Montorgeuil à Paris
entre jambon et tonneau, « Je galle bon temps » pendant que Bossu
s’ébaudit et lève sa coupe.
Les couples grotesques de Gottfried Müller assis sur leurs énormes
fessiers s’attablent pour conter fleurette et tirent le rouet entre
chaudron et vaisselle culbutée. Mais derrière eux se profile l’ogre
mangeur d’enfants. Coiffé de son bonnet de fou avec dame ogresse, il
vide son panier. Ou bien il s’avance à grandes enjambées, les poches
gorgées et la gibecière débordante.
Dévorer pour vivre… enfouie au plus profond du rire sommeille
l’anthropophagie originelle, celle qui a créé le géant Polyphème et le
peuple des Lestrygons, mais aussi les géniteurs avaleurs et cracheurs
de nouveau-nés, Zeus et Cronos le roi des Titans. C’est que l’enjeu de la
domination a changé : manger, mais de la chair fraîche pour dominer
son semblable et survivre le temps d’une bouchée à son propre pouvoir.
Si le noir défaitisme d’un Francisco de Goya n’hésite pas à peindre le
cannibalisme humain « expression ultime de la violence que l’homme
exerce contre l’homme » en aucune façon il ne croit au retour victorieux
des victimes régurgitées et plus malignes que leurs bourreaux. La suite
des Capriccios égrène des convives à la bouche béante et grimaçante,
rendus sourds et aveugles, sortis de l’ombre ou des tréfonds de l’au-delà
pour racler les plats et trinquer en cachette Mais les petits enfants se font
manger et n’échappent pas aux banquets des sorcières … Un siècle plus tard
au pessimisme sans appel de Goya fait écho le coutelas grinçant et plein
de dérision du Boucher d’Henri Boutet : « La destinée de l’homme seraitelle donc qu’il naisse et vive pour servir de pâture ? », eh ! bien, répond
l’affichiste de la Grande Guerre, « Nous n’avons plus que du nouveau né... ».
François Desprez
Les songes drôlatiques de Pantagruel
© JM Lapelerie - Beaux-Arts de Paris
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Extraits du texte d’Emmanuel Schwartz,
conservateur des collections de sculpture et de peinture
La table et le tableau
« La plus belle table peinte de l’Ecole des Beaux-Arts fut dressée
par Hyppolyte Flandrin au grand prix de 1832. Médée y tentait
d’empoisonner Thésée autour d’un plateau oblong, où elle avait
disposé ses pièges, nourritures, armes, poison, destins, mort et vie,
pensée et action, telles des pièces d’échec aux volumes géométriques.
Les Olympiens gloutons furent empoisonnés par leurs propre excès,
comme leur disciple Trimalcion. Le dieu qui leur succéda mêla à notre
nourriture la mauvaise conscience, poison inconnu de Zeus et de
Pétrone qui se faisait une joie de mourir en festoyant. »
Hyppolyte Flandrin
Thésée reconnu par son père
© JM Lapelerie - Beaux-Arts de Paris
« L’ivrogne dans son bouge peint par Madame Therbouch, amie et un peu maitresse du matérialiste Diderot,
ne voit plus le sang du Sauveur dans le verre rougi. Les basses classes fournirent des modèles de ces honnêtes
buveurs, souvent flamands, qui ne craignaient pas d’abuser du noir breuvage et se moquaient bien des
avertissements du memento mori.
Extrait du texte de Marie-Hélène Colas-Adler
Pièces montées
«Architecture et cuisine ont en commun de répondre aux fonctions anthropologiques essentielles que sont
l’abri et la nourriture et de les transcender ; la valeur d’usage, mais aussi l’esprit créatif, l’imaginaire sont au
cœur de leurs pratiques respectives ; chacune est constitutive de l’histoire culturelle, sociale et patrimoniale de
l’humanité. »
Extrait du texte de Emmanuelle Brugerolles,
conservateur de la collection de dessin des Beaux-arts de Paris,
Les Surtouts de table augsbourgeois
« Objet fonctionnel et décoratif, le surtout qui fait son apparition à la cour de
Versailles à la fin du XVIIè siècle devient rapidement en Europ un élément essentiel
de l’argenterie de table. Le cenrte des grandes tables auquel les domestiques
chargés du service ne peuvent que difficilement accéder, est alors occupé par
une pièce d’orfèvrerie monumentale, qui reste en place tout au long du repas,
contrairement à l’ensemble de la vaisselle de dégustation qui est renouvelée
à chaque plat. En France, les surtouts sont composés d’un plateau légèrement
surélevé sur lequel sont posés des objets que les convives peuvent utiliser pour
l’assaisonnement de leurs mets : salières, moutardiers, sucriers à poudre, huiliers
et différentes boites à épices. »
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Dessin de surtout
© JM Lapelerie - Beaux-Arts de Paris
GIANFRANCO BARUCHELLO
BIOGRAPHIE
Gianfranco Baruchello naît le 29 août 1924 à Livourne. Quelques années plus tard sa famille s’installe à Rome.
Encore tout petit à l’âge de six ans, il s’affirme en signant « Peintre/GF Baruchello » au bas d’un petit tableau. Il
suivra ensuite des études de droit.
Au début des années ’50, Baruchello réalise des dessins et les premières peintures de paysages dans lesquels il
insère des formes d’yeux et dessine des formes étirées qu’il qualifie de premiers « Personnages ».
C’est à partir de ce moment là que Baruchello décide de se dédier entièrement à l’art.
Il crée Altre Tracce, des toiles traversées par des réseaux de lignes noires, des filaments d’un liquide semisolide appliqués au rouleau qui coagulent. Il crée ainsi « un premier vocabulaire », ainsi que des assemblages
d’objets trouvés (livres, fenêtres et portes, interrupteurs, turbines et autres mécanismes réduits en fragments
et réutilisés).
En 1960 l’artiste met au point Primo Alfabeto, une tentative de classement ou d’inventaire de signes.
Ses dessins s’inspirent des premiers objets qu’il a créés (livres ouverts, portes, fenêtres, etc.).
Seconde série d’objets trouvés et assemblés : Palle e Spilli. Ce sont les premières expériences de ce que seront
plus tard L’Ego-Theatre et les Long Distance Happenings, puis en 1968 les Artiflex.
L’année suivante sera organisée sa première exposition collective à la Galerie Anthea de Rome.
Il expose Radici profonde dell’entita ostile n° 1 et n° 2, réalisés en 1959 et donne forme à son propre alphabet.
En octobre il part à New York pour rencontrer Leo Castelli qui expose une des ses « fenêtres » assemblage :
Immediamante prima. A son retour il réalise une nouvelle série de toiles sur fond blanc où apparaissent des
signes (traits, lettres, mots et chiffres, peints au doigt ou avec un tampon).
Il crée aussi une autre série : Cimiteri di opinioni, une accumulation de journaux ou de livres collée sur des tables
en bois.
Il rencontre le critique Alain Jouffroy qui deviendra un ami proche et
quelques mois plus tard Baruchello fait la connaissance de Marcel
Duchamp qui séjourne en Italie.
L’artiste participe alors à de nombreuses expositions collectives
partout dans le monde : Collages et objets, exposition organisée par
Alain Jouffroy et Robert Lebel à la galerie du Cercle à Paris.
New Realists à la galerie Sidney Janis à New York avec Awareness II/
La Prise de conscience II.
C’est en 1963 qu’il réalise son premier film intitulé Il grado zero del
paesaggio.
La même année a lieu sa première exposition personnelle à Rome
à la galerie Tartaruga à Rome. Marcel Duchamp et sa femme Teeny
sont présents au vernissage, mais aussi Giulio Carlo Argan et Tristan
Tzara.
Suite à sa participation à l’exposition Choice à la galerie Cordier &
Ekstrom à New York, le Moma achète deux œuvres de 1963 : Uscita
dalla grande accolade et Assez donc !
Devenus très proches, Baruchello et Duchamp entreprennent un
Gianfranco Baruchello et Marcel Duchamp voyage à travers l’Italie à l’occasion de l’exposition Hommage à
Galerie La Tartaruga, 1963 - Collection privée Marcel Duchamp, à la galerie Arturo Schwartz à Milan.
© DR
En juin 1965 Marcel Duchamp et Baruchello réalisent
Petit réservoir d’énergie gazeuze : l’exhalation de fumée
de tabac. Duchamp recueille les cendres de tabac de son cigare qui sont enfermées dans une bouteille d’un litre
en verre. Baruchello colle une étiquette qui documente la réalisation et est signée par les deux artistes.
11
La même année Verificata incerta est projeté à Palerme et remarqué par Umberto Eco.
L’année suivante le film sera projeté au Moma puis au S.R. Guggenheim Museum.
En novembre 1967 Baruchello participe à l’exposition Pictures to be read/Poetry to be seen au Museum of
Contemporary Art de Chicago, et le mois suivant a lieu l’exposition personnelle à la galerie Yvon Lambert, à Paris
Limbeantipouvoir.
Après avoir été à Paris lors des événements de mai ‘68, Baruchello présente la société Artiflex à la galerie La
Tartaruga, une entité collective (fictive) où l’artiste ne doit pas être au service de l’industrie, mais agir « comme
si » il était lui une industrie.
L’œuvre Mi vienne in mente est présentée dans le Pavillon Central de la Biennale de Venise de 1972.
L’année suivante Baruchello s’installe avec sa compagne à la périphérie de Rome, et dit vouloir « initier une autre
vie à la campagne, renaître après la crise, la crise intérieure et la crise politique qui se sont croisées ». Il crée
Agricola Cornelia S.p.A., une société « dont l’objet social est de cultiver la terre ».
Agricola Cornelia vise à la revisitation de la valeur d’usage et d’échange de l’œuvre d’art confrontée à la production
agricole. L’artiste entreprend alors la constitution d’archives sur le matériel, les projets, les idées, réalisées ou non,
qui sont rangées dans des boîtes en métal. Une exposition à lieu à la galerie l’Uomo e l’Arte à Milan, entièrement
consacrée au matériel d’Agricola Cornelia.
L’artiste se concentre à présent à ce projet et réalise Agricola Cornelia : série d’actions mettant en relation l’art,
l’agriculture, la zootechnique.
En 1975 Baruchello participe à l’exposition Let’s mix all feelings together d’Armin Zweite et Georg Bussman avec
Falhström, Erro et Liebig qui est reprise dans de nombreux musées en Europe et notamment par Suzanne Pagé
au Musée d’art moderne de la ville de Paris.
Après de nombreuses autres expositions partout en Europe, en 1978 il participe à la Documenta VI de Kassel.
Il exposera également lors de plusieurs Biennale d’art de Venise, comme pour l’édition de 1988 où Giovanni
Carandente lui consacre une salle personnelle : Il luogo dei artisti. Il présente notamment La Grande Biblioteca
qui est liée au projet Agricola Cornelia.
En 1990 il participe à l’exposition Ubi Fluxus
Ibi motus 1990-1962 à la Biennale de Venise.
Trois ans plus tard une autre galerie parisienne
lui consacre une exposition personnelle Luxe,
calme et volupté, la galerie Krief.
En 1998 la Fondation Baruchello voit le
jour. Elle est dédiée à la recherche dans le
domaine de l’art contemporain.
2001 est l’année qui voit son œuvre La
Verifica Incerta projetée dans l’exposition Les
années pop au Centre Pompidou, Paris.
Baruchello présente un ensemble de
photographies dans l’exposition du Pavillon
Italien lors de 9e Biennale d’architecture de
Venise.
L’artiste Gianfranco Baruchello, vit et travaille
à Rome.
Agricola Cornelia. Quod a fortiori non licet, 1978
Fondation Baruchello
12
L’ART COMME ALIMENTATION QUOTIDIENNE.
Entretien avec Gianfranco Baruchello réalisé par Armelle Pradalier en juillet 2013 à Paris
Pouvez-nous nous parler du contexte de votre travail dans les années 1970 ?
Pour expliquer ce qui m’a amené à Agricola Cornelia, on pourrait commencer par dire que ce projet métabolisait
une expérience vécue. J’ai connu l’expérience de la guerre, de la peur, de la mémoire, avec la volonté de ne rien
oublier. J’ai traversé l’action militaire, la destruction de l’Italie, sans autre perspective que celle de la survivance.
Le contexte de la fin des années 1950 aux années 1970 favorisait l’acceptation de l’expérience de la souffrance
et l’idée de la mort. Dans mon livre Sentito vivere j’ai proposé l’art comme exercice de résistance, que j’ai appelé
alors « exercices individuels anti pouvoir ». Mon langage personnel s’est lentement développé et j’ai cherché à
mettre en œuvre de nouvelles possibilités de relation entre les images et les choses. A la parole j’ai choisi de
substituer l’image par une opération de déconnection des liens unissant au réel.
J’ai essayé de construire un langage : je suis parti de l’idée d’un espace vide et incertain que je pouvais affronter
avec mon propre langage.
Cette opération supposait une fragmentation, l’éclat d’une totalité en perpétuelle mutation. L’espace explorable
engendré par cette dispersion a laissé émerger à la surface la possibilité d’employer un langage personnel.
Comment est né en 1973 le projet Agricola Cornelia, projet inédit de ferme agricole situé à une trentaine de
kilomètres de Rome ?
Ce projet traduisait pour moi la notion d’être artiste, de tenter une aventure autre, liée à l’agriculture. L’expression
est peut être un peu réductrice mais je vais essayer de l’expliquer.
Il s’agissait de s’identifier à un rôle qui n’était pas celui de l’artiste mais celui de l’agriculteur, et de conjointement
réfléchir à mon travail d’artiste. Tout est arrivé au moment où j’ai décidé d’abandonner la ville pour aller à la
campagne. Il faut se souvenir que la période était, pour employer un terme de Klossowski, « insurmontable ».
C’était l’époque en Italie de la lutte entre le pouvoir, le gouvernement et les mouvements d’extrême gauche.
L’enlèvement d’Aldo Moro en 1978 s’est clôt par la répression non justifiée de mouvements politiques de gauche.
C’était la fin d’une époque. A suivi un déchaînement de répressions policières qui eut une répercussion évidente
sur l’évolution de la gauche en Italie. La période était confuse, le terrorisme avait pris une place inédite. La fin
des années 1960 impliquait de faire un choix entre employer le langage pour « représenter » la politique ou faire
du politique une composante du langage et de l’action artistique. Je me suis dirigé vers la seconde hypothèse.
J’ai choisi de sortir de la ville pour commencer une vie différente. J’ai pu rassembler un peu d’argent et ai acheté
une maison à la campagne. La maison était inachevée et les terres environnantes étaient divisées en parcelles
peu défrichées, sans eau, sans gaz, sujettes aux incendies. Elle avait 8000 mètres carrés de jardin et c’est là qu’a
débuté l’expérience d’Agricola Cornelia S.p.A., en partant de l’hypothèse d’une société fictive. En 1968, j’avais
déjà expérimenté l’idée d’une société sans représentation légale appelée Artiflex, une structure avec laquelle j’ai
réalisée des projets complexes comme les Long Distance Happenings. Avec Agricola Cornelia j’ai commencé à
cultiver les terres autour de la maison, expérimentant différents types de culture. Pendant des années j’ai cultivé
du blé, de l’orge, du mais et ai élevé des animaux : deux troupeaux de moutons et jusqu’à 42 vaches laitières. En
même temps j’ai expérimenté l’élevage de petits insectes : abeilles et vers à sucre.
Lors d’une discussion nous avions évoqué votre conception de la valeur d’usage par opposition à celle de
valeur d’échange. En tant qu’artiste, que voulait dire s’improviser agriculteur, éleveur, jardinier ? Que cela
signifiait-il pour moi d’explorer les confins de la pratique artistique?
Pour une exposition en 1977, j’ai écrit : « Le lecteur peut trouver étonnant qu’alors que je vis à la campagne non
loin de Rome, je développe des expériences complémentaires et parallèles à celle de produire des objets d’art, par
une série d’opérations agricoles liées à la notion de valeur d’usage. Avec l’idée de me démontrer à moi même que
la créativité (au delà des distinctions aujourd’hui négatives sur l’esthétique et la psychologie) n’est que la capacité
à survivre à la nature et au pouvoir. Je me pose en particulier des questions qui m’ont amené à cette conclusion:
le fait d’exploiter des terres non cultivées soumises à la spéculation immobilière, en semant 5 kilos de betterave
à sucre pour récolter quelques mois plus tard 84.000 kilos, est-il plus ou moins artistique (par ce que c’est utile et
non inutile) que de pratiquer pendant la même période un type de Land art qui modifie esthétiquement la surface
du paysage ? ».
Agricola Cornelia fut une tentative de mise en parallèle du produit agricole et du produit artistique au point
de vue de l’utilisation, de l’économie, et de la survivance. C’était une provocation visant un système (de l’art)
13
qui construit le marché fondé sur des prix qui sont le résultat d’une stratégie économique très éloignée des
prémisses conceptuels de l’artiste.
Comment abordez-vous le végétal ?
Pour moi, l’œuvre d’art est sans doute avant tout un outil pour comprendre et déployer la contradiction. Pour
aborder le paysage il était nécessaire d’élaborer une activité mentale. Au commencement des années 1980 j’ai
essayé de transformer cette opération mentale en un raisonnement sur l’espace extérieur donc sur le paysage
même. Et l’activité que j’ai menée avec Agricola Cornelia était aussi liée à la découverte d’un lieu nouveau. J’ai
voulu m’identifier plus directement au monde végétal. Le projet du jardin était un projet d’identification de mon
cerveau à la surface d’une pelouse sur laquelle arbres et buissons agissaient comme des idées et des sentiments.
Cette pelouse représentait aussi pour moi l’espace du changement. Deux arbres de ginkgo biloba témoignaient
de la survie à la catastrophe, car ce type d’arbre a des racines qui lui permirent de survivre à Hiroshima. C’était
un lieu à garder et à maintenir: je pensais le jardin comme souci de soi, un coefficient philosophique.
Si on calcule la surface extérieure et intérieure d’une
feuille ou d’un épis, on se rend compte de la réalité de
l’espace végétal : cette dimension immense et véritable
est un coefficient sur lequel réfléchir et imaginer le
possible.
C’est l’existence secrète de la matière, de la vie
végétale. Le monde végétal est mystérieux. Les feuilles
se souviennent, dorment, communiquent, les racines
rêvent, préparent et déclenchent des mécanismes.
Le coefficient est un élément nécessaire qui permet de
penser le temps comme mutation. C’est un élément
disponible pour parler de n’importe quoi.
Je me suis aussi intéressé au concept de vie nue qui est
l’élément basique à partir duquel on peut tout imaginer.
Sans grammaire, sans syntaxe, ou religion. La vie nue
Agricola Cornelia. An fornicatio et pollutio, 1978
est végétale, animale. L’art a la liberté de répondre sans
Fondation Baruchello
morale. Pourtant le succès du marché a transformé la
forme de la valeur monétaire, elle a partiellement limité
et dénaturé cette liberté.
La pensée et l’imagination côtoient la nature. Une « main qui pense » (comme l’outil du jardinier) trace un
périmètre, une ligne, un vortex. C’est un développement, un mécanisme de croissance. Dans cette ligne il y aura
un accident de la forme, une tâche volontaire ou involontaire qui traduira en images ou en geste la complexité
de l’acte « artistique ». Ceci est ma manière de comprendre les événements, ce fut la voie de construction de
mon langage.
Pouvez-vous nous parler du projet Doux comme saveur ? Ce projet interroge les notions de douceur et de
sucré et a débuté par un livre, puis il donna naissance à une série d’interviews vidéo d’écrivains, de critiques,
d’artistes...
J’ai toujours travaillé les images en mouvement avec les moyens de production dont je disposais: le film puis
la vidéo. Filmer le temps végétal a été l’un de mes premiers sujets. A l’époque d’Agricola Cornelia j’ai essayé
différents types de cultures agricoles, dont celle de la betterave à sucre, et simultanément j’ai commencé à faire
de l’apiculture. A partir de ces éléments j’ai élaboré des réflexions sur l’idée de douceur ou plutôt du « doux
comme saveur », qui fut finalement utilisé comme titre d’un projet homonyme. Le sujet du sucré renvoyait
à l’idée de nourriture originelle (maternelle). J’ai conduit sur ce sujet une longue série d’interviews avec des
intellectuels français mais aussi des ouvriers travaillant dans le domaine artisanal de la pâtisserie ou des artistes
qui avaient expérimenté le sucre comme matériel artistique. Le premier entretien s’est tenu avec Lyotard, avec
qui j’étais ami à l’époque. J’ai continué les entretiens sans limite de temps, utilisant l’humour, notamment avec
Pierre Klossowsky, David Cooper, Felix Guattari, Paul Virilio, Alain Jouffroy, Gilbert Lascault, Noelle Chatelet.
La saveur « douce » débordait dans le discours érotique, vers une imagination souvenir-pornographique, et
surtout dans la mort. La notion de saveur se révélait donc comme entité physique, le savoir comme entité
14
psychique.
Nous avons aussi abordé la notion de douceur et de douceâtre. Un récit de guerre de David Cooper nous a amené
à parler du douceâtre à propos du jus d’un cadavre tombé dans la bouche d’un matelot qui dormait dans la
couchette d’un sous-marin. Cet événement terrible a conduit le matelot à se suicider dans l’océan.
Vous décrivez votre travail comme un « Guernica de chambre » ?
A partir du XIXe siècle, l’illusion d’une valeur morale de la grande peinture que je résume dans le mot Guernica
m’a amené à essayer la dimension anti- monumentale, donc à choisir la petite image. Alberto Savinio nous
apprend que « faire petit c’est plus difficile mais plus important que faire grand ». Marcel Duchamp nous a parlé
d’un « inframince » qui oblige à penser l’espace entre les objets de manière différente. Donc, pour faire petit,
j’ai proposé un « Guernica de chambre », portable. Mes images construisent un espace dans lequel les entités
singulières sont là pour suggérer des relations et des connections qui vont au delà de la singularité de chaque
entité. Bien sur, le fond blanc et la présence d’un espace « incertain », complète ce mécanisme. Quand ces
petites images se partagent entre la réalité et l’irréel, l’espace interstitiel nous parle alors du possible ou, selon
Bloch, de la « tendance ».
Quels rapprochements faites-vous entre le lieu et la formule ?
Au moment où Rimbaud, malade, rentre d’Afrique, il écrit à sa sœur: « pressé de trouver le lieu et la formule ».
La formule c’est donc la combinaison d’éléments variés qui donnent un résultat à celui qui les imagine.
Depuis quelques années ces deux mots, lieu et formule, représentent le territoire de mon travail. J’ai renversé
l’ordre en travaillant d’abord sur la formule puis sur le lieu, ou plus précisément, sur la pluralité des lieux. Le lieu
est conçu comme un espace dans lequel des hypothèses apparemment impossibles peuvent coexister et sont
données à voir dans une variété de media : objets, dessins, projets, vidéos, films, avec une appréhension poreuse
de la frontière entre l’événement physique et le possible, tout en gardant en tête le fait d’impliquer le regardeur
sur le plan émotionnel ou de toucher son esprit pour lui faire partager ce type d’expérience.
Ma pièce La formule est une série de boîtes contenant une pluralité d’images issues de mon dictionnaire visuel.
A l’inverse Le lieu est une vidéo qui montre une charrue qui laboure les terrains de la Fondation Baruchello, dans
la banlieue de Rome.
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LES ARTISTES CONTEMPORAINS
ALISA BAREMBOYM
Alisa Baremboym est née à Moscou en 1982.
Aujorud’hui, elle travaille et vit à New York.
En 2003, elle intègre le Goldsmiths College de Londres
et poursuit sa formation à la School of Visual Arts de
New York (2004) pour terminer ses études au Bard
College de Annandale-on-Hudson (2010).
Expositions personnelles et en duo :
2013
Shape sweat : detox vision, The Vanity, Los Angeles,
USA
2012
Abundant Delicacy, 47 Canal, New York, USA
2011
Alisa Baremboym + Skuta, curated by Rose Marcus,
SHOW ROOM 170, Suffolk St. New York, USA
Projets :
2011 - Artist of the Month Club – Edition, Invisble
Exports, New York, USA
2010 - Collaboration with Margaret Lee for NADA,
Miami Beach, USA
2009 - Con Verse Sensations, Taxter and
Spengemann, New York, USA
Circular File Channel, Performa
2007 - Poster Project, Printed Matter Bookstore,
New York, USA
2006 - Recipe Book for Downtown, curated by Adam
Kleinman, Lower Manhattan Cultural Council,
New York, USA
Pallet II, 2013
Courtesy de l’artiste et Canal 47, New York
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SOPHIE CALLE
Née en 1953 à Paris, Sophie Calle vite et travaille à
Malakoff.
Expositions personnelles (sélection) :
2013
For the Last and First Time, Hara Museum, Tokyo,
Japon
Lillehammer Art Museum, Norvège
Stavanger Art Museum, Norvège
2012
Pour la dernière et pour la première fois, Galerie
Perrotin, Paris, France
Rachel, Monique, Cloître des Célestins, Festival
d’Avignon, France
Pour la dernière et pour la première fois, Chapelle
Saint-Martin du Méjan,
Rencontres Internationales de la photographies,
Arles, France
Moi aussi, Musée du Septennat, Chateau-Chinon,
France
Historias de pared, Banco de Republica, Bogota,
Colombie
Take Care of Yourself, Espoo Museum of Modern Art
(EMMA), Finlande
De l’obéissance... le régime chromatique, 1998
Collection départementale d’art contemporain de la Seine-Saint-Denis
2011
Take Care of Yourself, Tallinna Kunstihoone, Tallinn,
Estonie
Room in Crossing the Line, site-specific installation,
Lowell Hotel, New York
2010
Rachel, Monique, Palais de Tokyo, Paris
Sophie Calle- 2010 Hasselblad Award Winner,
Hasselblad Foundation, Göteborg, Suède
Louisiana Contemporary: Sophie Calle, Louisiana
Museum of Modern Art, Humlebaek, Danemark
Take Care of Yourself, De Pont Foundation, Tilburg,
Pays-Bas
Talking to strangers, De Pont Foundation, Tilburg,
Pays-Bas
Sophie Calle : Talking to Strangers, De Pont Museum
of Contemporary Art, Tilburg, Pays-Bas
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ALICE CHANNER
Née en 1977 à Oxford (Royaume-Uni), Alice Channer
vit et travaille à Londres.
De 2003 à 2006, Alice Channer est formée à Londres
au Goldsmisths College puis au Royal College of Art
entre 2006 et 2008.
Expositions personnelles :
2013
Soft Shell, Kunstverein Freiburg, Allemagne
Invertebrates, The Hepworth Wakefield, Angleterre
2012
Cold Blood, Lisa Cooley, New York, USA
Out of Body, South London Gallery, Londres,
Angleterre
2011
Body-Conscious, The Approach, Londres, Angleterre
Other-Directed, BolteLang, Zurich, Suisse
2010
Inhale, Exhale, Charles Rennie Mackintosh Gallery,
Glasgow School of Art, dans le cadre du Glasgow
International, Ecosse
Prix :
2009 - Outset Tate Collection Frieze Art Fair
Acquisition Fund Award
2006 - The Warden’s Purchase Prize, décerné par le
Goldsmiths College
2005 – The Hamad Butt Award for Fine Art, décerné
par le Goldsmiths College
Homo Sapiens, 2013 (vue d’ensemble)
Courtesy the artist and The Approach, Londres
MAH645G, 2013
Courtesy de l’artiste et The Approach, Londres
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ERIK DIETMAN
Erik Dietman, né à Jönköping (Suède) en 1937, était
sculpteur, peintre et dessinateur.
Contreint de quitter la Suède à la fin des années ‘50,
il part pour Paris où il rencontre les membres du
mouvement Fluxus.
Il est mort à Paris en 2002.
Expositions (sélection) :
2010
Musée de Saint Etienne
2011
Fondation Maeght de Saint-Paul-de-Vence
2012
Galerie Claudine Papillon
Vandalorum de Värnamo, en Suède.
Le Philosophe corse et ses amis, 1993
Collection Masathis, Paris
Courtesy Claudine Papillon
Photo François Fernandez
Son œuvre est également montrée lors de nombreuses
expositions collectives, au Frac Pays de la Loire, à
Nantes, au PERMMuseum, Perm, en Russie, au Musée
Maillol, Paris, ainsi qu’au Lieu unique de Nantes.
19
CHRISTIAN JACCARD
Artiste plasticien franco-suisse né à Fontenay-sousBois en 1939.
Exposition personnelle :
2013
Le Concept supranodal, Triennale de Wroclaw
Le Concept supranodal, Musée-Château, Annecy
Œuvres sur papiers, Artothèque/Bibliothèque de
Bonlieu, Annecy
2012
Agrégations, exposition monographique au centre
d’art contemporain de Meymac (abbaye Saint-André)
Contre Nature ou les fictions d’un promeneur solitaire
d’aujourd’hui, musée du département de l’Oise de
Beauvais
2011
Énergies dissipées, Villa Tamaris, La Seyne-sur-mer
2010
Extinction du récif, Chapelle Sainte Marie - Annonay ;
exposition du 25 juin au 29 août
2008
Correspondances - Breitner / Jaccard, exposition au
Musée d’Orsay, Paris
Toile calcinée 6732, décolorée noir/jaune, 1976
Fonds Christian Jaccard
2002
The 12th Space International Print Biennal, Sungkok
Art Museum, Séoul, Australie
Confrontation, La Piscine, musée d’Art et d’Industrie,
Roubaix
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ELAD LASSRY
Elad Lassry est un artiste israëlien né en 1977 à Tel
Aviv. Vit et travaille à Los Angeles en Californie.
Il a notamment étudié au California Institute of the
Arts en 2003, puis à l’University of Southern de
Californie en 2007.
Expositions personnelles et en duo :
2013
303 Gallery, New York, USA
Elad Lassry, Galerie Francesca Pia, Zurich, Suisse
2012
White Cube, Hong Kong, Chine
Untitled (Presence), The Kitchen, New York, USA
David Kordansky Gallery, Los Angeles, USA
Padiglione d’Arte Contemporanea, curated
Alessandro Rabottini, Milan, Italie
Rat Hole Gallery, Tokyo, Japon
Kunstnernes Hus, Oslo, Norvège
by
2011
Tramway, Glasgow, Ecosse
White Cube, Hoxton Square, Londres, Angleterre
Galerie Francesca Pia, Zurich, Suisse
Eggs, 2010
Collection particulière
Courtesy de l’artiste
Remerciements à 303 Gallary, New York
2010
Luhring Augustine, New York, USA
Sum of Limited Views, Contemporary Art Museum, St.
Louis, USA
Galleria Massimo De Carlo, Milan, Italie
Kunsthalle Zurich, Zurich, Suisse
Prix :
2007 - Prix John Jones, Londres, Angleterre
2006 - Fotokem Filmmaking Grant, Burbank, USA
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MIRALDA
Artiste catalan pluridisplinaire. Vit et travaille entre
Barcelone et Miami.
S’intéresse à la culture populaire et aux pratiques
alimentaires.
Expositions :
2010
Rétrospective, Musée Reina Sofia, Madrid, Espagne
Tongue Can - Champagne Cola taste, 1997
Collection particulière
© Photo David Bordes
Miralda - Dorothée Selz (traiteurs coloristes)
Garden Cake 2, 1970
Collection particulière
© Photo David Bordes
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DANIEL SPOERRI
Né en 1930 en Roumanie, Daniel Spoerri est un
artiste-plasticien suisse d’origine roumaine.
Initiateur de ce qu’il nomme Eat Art, Spoerri a
multiplié autour de ce concept différents types
d’œuvres (les produits d’épicerie garantis oeuvres
d’art par un tampon, les objets en pâte de pain…)
dont les tableaux-pièges forment l’expression la plus
récurrente et la plus surprenante.
Daniel Spoerri vit actuellement en Toscane, où il
a ouvert sa propre fondation dotée d’un parc de
sculptures.
Expositions récentes :
2013
Altes Schlachtaus, Berthoud, Suisse
Museumsberg Flensburg, Flensburg, Allemagne
Levy gallery, Hambourg, Allemagne
Variations on a meal by Noma Copley, 1964
Courtesy Galerie GP & N Vallois
2012
Stadtmuseum Graz GmbH, Graz, Autriche
Kunsthalle zu Kiel, Kiel, Allemagne
Kunststaulager Spoerri GmbH & Co. KG, Hadersdorf
am Kamp, Autriche
Naturhistorischen Museum, Vienne, Autriche
2011
Galerie Schüppenhauer, Luxembourg, Luxembourg
Karikaturenmuseum Krems, Krems, Autriche
Gemädegalerie Dachau, Dachau, Allemagne
Museum Moderner Kunst – Wörlen, Passau,
Allemagne
Kunsthalle zu Kiel, Kiel, Allemagne
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JOHN TREMBLAY
Né en 1966, il vit et travaille à New York.
Expositions récentes :
2012
Triple V, Paris, France
2010
Galerie Francesca Pia, Zurich, Suisse
2009
Gallery Side 2, Tokyo, Japon
Il participe également à des expositions collectives, en
2012 au Kunsthalle Bern, Bern, Suisse et en 2011 au
Palais de Tokyo, Paris, France.
Essays With Illustrations Cont., 2013
Courtesy Galerie Francesca Pia, Zurich et Triple V, Paris
Velodrome II, 2013
Courtesy Galerie Francesca Pia, Zurich et Triple V, Paris
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VENUZ WHITE
Venuz White est née en 1978 et vit à Bogota en
Colombie.
Elle se forme dés 1997 dans le Liberal Arts College of
Marin et l’Art Atelier U.C de Berkley en Californie et
rentre en 2002 à l’Universidad de los Andes Emphasis
un Visual Arts de Bogota.
Expositions personnelles :
2007
Dot Project, Gallery 415, San Francisco, USA
2006
Instantes liquidos, Galeria Artificial , Madrid, Espagne
Voyage to the Center, Galeria Alonso Garces, Bogotá,
Colombie
Chemical Love, Servicio Ejecutivo Gallery, New York,
USA
2004
Cosmoides, Galeria el Garage, Bogotá, Colombie
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Tanatos, 2009
Copyright tous droits réservés
LES ARTISTES DU BELVEDERE
Extrait de l’entretien avec les NØNE FUTBOL CLUB réalisé par la commissaire Kathy Alliou en juillet 2013.
Quelle est l’origine de votre travail en binôme sous l’appellation de Nøne Futbol Club ?
Nøne Futbol Club : Nous nous sommes rencontrés en école de graphisme où nous avons étudié durant cinq ans.
Au bout d’un certain temps, le système qui présidait à cette école nous a franchement révoltés et nous sommes
partis, à la veille du diplôme, pour tenter le concours des Beaux-Arts. Et c’est ainsi que notre histoire a vraiment
commencé, il y a trois ans. Nous sommes arrivés aux Beaux-Arts, dans l’atelier de Jean-Luc Vilmouth, dans une
toute autre disposition que celle d’y faire des études. Nous avons vu tout ce que pouvait offrir cette école, ses
espaces, ses ateliers, c’était sans comparaison, l’horizon s’ouvrait.
Et comment organisez-vous votre travail à deux ? De manière spontanée ou selon une répartition des
compétences entre vous ?
Puisque nous avions la même formation, nous avions à peu de choses près les mêmes compétences. Et au bout
d’un an de travail ensemble tout s’est équilibré. Au quotidien, nous fonctionnons comme une agence, nous
nous retrouvons à 9h au bureau et nous terminons en général assez tard. Nous avons également une activité de
graphisme qui finance nos projets artistiques. Souvent, nous construisons une idée en fonction d’un contexte
particulier, par va-et-vient, comme un ping-pong conceptuel, on se renvoie la balle.
Lorsque nous nous disons « tiens, là, comme ça, c’est cool », c’est qu’il n’y plus rien à ajouter ou à enlever et nous
réalisons le projet. Nous mettons beaucoup de choses très différentes dans le mot « cool », c’est l’équivalent du
mot « schtroumpf » chez les Schtroumpfs. Parfois c’est très rapide mais certains projets restent en attente dans
nos tiroirs avant que la bonne invitation, le bon contexte nous permettent de les concrétiser.
Ce mode d’organisation autonome, collaboratif et trés actif a-t-il trouvé facilement sa place aux Beaux-Arts ?
Oui, mais pas sans heurts, au sens littéral (Rires). Au début nous pensions que c’était véritablement l’Eldorado,
qu’absolument tout était possible, puis quelques limites se sont faites sentir.
Pendant notre première année à l’école, pour une exposition d’atelier qui s’appelait Hold-up, nous voulions
mettre en scène et filmer le « casse » de l’espace d’exposition en défonçant la porte de l’atelier en voiture bélier.
Naïvement nous avons demandé l’autorisation, qui bien entendu nous a été refusée. Nous avons tout de même
réalisé la performance, un dimanche matin. Deux ans après la vidéo a été utilisée comme teaser pour annoncer
les « Ateliers ouverts » et a ainsi contribué à l’image officielle des Beaux-Arts. Pour nous c’est un pied-de-nez et
pour l’institution, une forme de récupération, c’est drôle !
Dans la vidéo Just married, vous avez guetté l’arrêt du bus et la montée-decente des passagers pour accrocher
à l’arrière du bus des casseroles et la pancarte Just married. C’est une intervention ponctuelle, drôle et sans
dommages.
En effet, dans son texte pour le catalogue du Salon de Montrouge 2013, Nicolas Rosette parle du hack sans
conséquence du quotidien qui reprend ensuite son cours.
De même, lors de la réalisation de la vidéo Work nº078 : Ram-raid pour l’exposition Hold up, nous avons remplacé
la porte d’origine par une porte refaite à l’identique. C’est comme si rien ne s’était passé, la vidéo constitue le
seul témoignage de la performance. Cela pourrait n’avoir jamais existé et tient plutôt de la fiction, du cinéma ou
de la cascade. Dans un autre travail Work nº220 : We are a Dutch master nous utilisons la technique du fond vert
pour s’incruster dans une vidéo de Bas Jan Ader et ainsi hacker sa performance datant de 1971.
Votre relation à l’histoire de l’art, respectueuse et légère, ne prétend donc pas à un travail de fond.
Nous travaillons dans et avec le champ de l’histoire de l’art qui se traduit pour nous par des orientations possibles,
une palette immense dans laquelle on pioche, comme un mineur de fond, de l’art conceptuel au classicisme.
Pour le bodybuildeur en caramel intitulé Work nº076 : Stay hungry, nous avons parlé entre nous aussi bien du
Laocoon que du Pop art.
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Justement, comment est née l’idée de Stay hungry pour l’exposition Cookbook au sein du Belvédère ?
Nous travaillons presque toujours en relation à une invitation. Le thème de l’exposition, autour du culinaire, a
débloqué une envie, un projet de bodybuilder auquel nous pensions déjà. Les images de bodybuildeurs posant,
contractés, les muscles luisants, enduits d’huile, nous plaisaient visuellement, exercaient même sur nous une
sorte de fascination mêlée d’un certain dégoût. Le choix du caramel s’est imposé naturellement, répondant
parfaitement au côté excessif de cette pratique.
La notion d’excès peut d’ailleurs faire lien avec le culinaire.
On peut voir dans le bodybuilding un côté La Grande bouffe, dans le jusqu’au-boutisme, jusqu’à la mort même. Si
l’on retrouve ces excès chez tous les sportifs de très haut niveau, on tombe ici dans une monstruosité étrangement
narcissique... Le rapport à un idéal de perfection, au beau, est exagéré au point d’en devenir laid. Dans Stay
hungry le caramel va certainement fondre, peut-être s’affaisser au fil du temps.
Une illustration du devenir du bodybuildeur vieillissant… Cette pièce va donc évoluer dans le temps, se
transformer ?
À vrai dire, nous ne savons pas exactement, nous travaillons souvent des matières de manière expérimentale,
sans connaitre leur évolution dans le temps : les pneus en bois brulé ou la fiente d’oiseaux de Work nº120 : Bird’s
thought… Il s’agit d’une volière contenant des oiseaux, pigeons ou moineaux du Japon, et dont les perchoirs
dessinent des mots. L’accumulation des fientes finit par dessiner au sol le mot que forment les perchoirs : la
première fois c’était « Hello » et la deuxième, « Get high ». Nous avons réalisé cette dernière pour le Prix Science
Po pour l’art contemporain 2013. Dans ce cadre, étonnante image que représentent ces oiseaux en cage et cette
injonction à s’élever qui signifie aussi « planer » suite à une prise de drogue.
Il y a quelque chose de générationnel dans vos références et votre vocabulaire, de façon assumée, non ?
Nous sommes clairement de la génération d’internet, des Anonymous ou du site 4chan d’où viennent la plupart
des mèmes. C’est un espace hyper créatif. Il y a un côté lol, bien sûr, mais dans le même temps les Anonymous
ont hacké le FBI et luttent contre des multinationales. Introduire cet esprit dans le cadre de l’art contemporain
nous semble intéressant.
La force des productions qui circulent sur internet repose sur leur nature virale et sur le nombre de vues et de
personnes qui se prennent au jeu, à partir de propositions initiales très simples. La simplicité d’idées visant
une certaine efficacité est-elle votre parti pris ?
Cela s’est imposé à nous. Il nous paraît important de nous adresser au plus grand nombre. Lorsque nous avons
fait Work nº911 : All Cars Are Beautiful, en retournant la carrosserie d’une voiture de police comme une peau,
avec le gyrophare à l’intérieur, le dépanneur que nous avons appelé pour la transporter a beaucoup ri. En fait,
notre travail ne s’adresse pas particulièrement aux artistes, ni aux commissaires. Au Salon de Montrouge cette
année, où cette voiture de police retournée était présentée, quelqu’un nous a dit : « Mais on est tous prisonniers
alors ? ».
Et quand le Conseil général des Hauts-de-Seine nous remet un prix, quand sur les documents officiels il est écrit
All Cars Are Beautiful, dont l’acronyme est A.C.A.B., soit All Cops Are Bastards, nous sommes exactement sur le
fil où nous voulons être.
Pourquoi utilisez-vous principalement des objets reflétant la culture de masse ?
C’est la manière la plus directe de parler d’une société de consommation qui n’est plus celle des années 60. Il est
logique pour nous d’utiliser des objets de la vie quotidienne. Notre nom de Nøne Futbol Club émane aussi d’une
culture populaire mondialisée.
Pourriez-vous développer les relations entre vos créations graphiques et artistiques ?
Nous aimons travailler la typographie et nous incluons souvent l’écrit dans nos travaux. Sur le plancher de la
volière de Bird’s thought, les mots « Get high » écrits à partir de fiente d’oiseaux s’inscrivent sur une toile qu’il
suffit de renouveler pour avoir une nouvelle page écrite, comme avec une imprimante. C’est un process qui
relève de l’édition, de l’impression, du graphisme. Le processus de création, que l’on nous demande d’inventer
un logo ou de produire une sculpture, est pour nous quasiment le même. Une exposition est un format, au même
titre qu’un poster ou un site internet.
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Vous exploitez également le côté narratif des oeuvres au travers de leur titre.
Les titres sont très importants pour nous. Nous prenons le temps de les choisir. Ils reposent sur deux principes,
une numérotation presque aléatoire associée à un titre qui fait image. Pour prendre pleinement connaissance
de nos pièces, il faut effectuer un va-et-vient mental entre le titre et l’oeuvre. Notre pneu brûlé porte le titre de
Work nº144 : Hot Wheels, une célèbre marque de voitures miniatures, par exemple.
Quant à l’autre pièce que vous envisagez de créer pour le Belvédère, inspirée d’une tranche d’Emmental ?
Ce qui nous plaisait initalement c’est la découpe de ronds dans le verre comme l’image très bande dessinée du
voleur qui découpe le rond parfait pour introduire une main. Nous nous sommes rendu compte que ce geste
pouvait être le prétexte à une nouvelle pièce. Nous répétons alors le geste du cambriolage mais tellement de
fois et à différents endroits sur la plaque, que cela crée une nouvelle histoire : par association d’idées la plaque
devient une tranche d’Emmental... Adossée au mur, son ombre portée va produire une impression de volume,
évoquer une part de fromage. Nous ne sommes d’ailleurs pas obligés d’y voir une tranche de quoique ce soit,
c’est d’abord une sculpture faite d’une simple plaque de verre.
Qu’il s’agisse du bodybuildeur en caramel ou de l’évocation de l’Emmental, le dénouement des oeuvres se joue
dans l’imaginaire et spécule sur les sens du spectateur.
Tout à fait, les oiseaux sentent fort, le pneu brûlé peut sentir en fonction de l’essence de bois choisie, quant au
bodybuildeur, l’odeur du caramel pourra être mentalement redoublée par la posture de tension qu’on lui fait
adopter comme s’il réalisait un effort intense.
Vous sentez-vous une affinité avec l’élaboration culinaire ?
Un titre d’œuvre et sa liste de matériaux agit sur nous de la mêne manière que le nom d’un plat et de ses
ingrédients sur la carte d’un restaurant. C’est une invitation pour l’imagination.
Pour revenir au processus de création en général, les chefs ont certainement les mêmes aspirations que les
artistes, ils travaillent avec des idées, des matériaux, la notion de goût s’ajoute, mais le processus doit être le
même...
L’objectif diffère, pour eux, c’est le plat, comestible.
Nous accordons également de l’importance à l’idée que le spectateur s’approprie, ingère notre proposition.
Finalement la différence se situe dans l’espace de partage : le restaurant ou le musée. Encore que les musées
hébergent de grands restaurants et désormais les centres d’art exposent les chefs !
Nøne Futbol Club
Work n°076 : Stay Hungry, 2013
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Extrait de l’entretien avec SABRINA VITALI, réalisé par Kathy Alliou en juillet 2013.
Comment s’est faite la rencontre avec le sucre, ton matériau de prédilection ?
Mes premières sculptures en sucre datent de mes premières années d’études à Nancy, nourrie par la grande
histoire de l’Art Nouveau autour de la pâte de verre. J’avais le désir profond de réaliser des pièces en verre, mais,
outre le coût de cette matière, il n’y avait malheureusement pas d’atelier de technique du verre aux Beaux-Arts
de Nancy. Puis un jour cuisinant du caramel, j’ai été frappée par la ressemblance. Je retrouvais dans le caramel
ce qui me plaisait dans le verre, la transparence, la fragilité.
Au début, le caramel était pour moi une matière de substitution au verre. Et c’est le travail de ce matériau qui a
révélé les préoccupations profondes de ma recherche liées à la nourriture, à l’impermanence, à l’éphémère… Je
m’inspirais des orfèvreries macabres de vaisseaux et de chair mise à nu, que sont les gravures anatomiques de
femmes écorchées. Je contemplais ces beautés illégitimes pour produire mes pièces en sucre.
Lors de mon exposition Jeune sculpture contemporaine à Andrésy, sur l’île Nancy, en plein air, le côté inquiétant
de mon travail s’est révélé. Je présentais Souffles, une installation de sculptures en sucre soufflé enduites de
résine. Malgré la résine, au bout d’une semaine, les sculptures ont commencé à fondre, à se déformer, le sucre
est ressorti attirant les insectes. Et là, presque malgré
moi, le travail a pris toute sa dimension.
S’il est associé au monde de l’enfance, à la gourmandise, l’opulence et l’exagération, le sucré est également
le produit ultra valorisé d’une société dont la palette de saveurs s’est appauvrie, privilégiant le goût sucré à
d’autres comme l’amer ou l’acidulé. Quel est ton rapport au sucre dans cet ensemble symbolique et culturel ?
Le premier abord du sucre m’intéresse beaucoup, son côté rassurant, le rapport à l’enfance et à l’affectif qu’il
induit mais de la même manière son côté attractif, excessif et boulimique. Je recherche le balancement entre
la candeur apparente qui se dégage de mes pièces en caramel, ce sucre cuit, et l’excès, l’amertume, la violence
même, qui peut se faire jour notamment dans mon travail de performance ; la confrontation du cuit et du cru.
On est à la surface d’un corps candide dont on aperçoit brutalement les tréfonds. Il y a quelque chose de très
caravagesque en cela.
On mentionne facilement le registre des sucreries, voire de la mièvrerie or tu travailles d’autres registres
comme celui du tragique, de la régression, de l’écœurement. Je pense en particulier à Porca Miseria. J’ai
l’impression que le point commun reste une aspiration à la beauté.
Le beau, bien sûr, dans sa profondeur et ses contradictions. Porca miseria en est un parfait exemple. Cette pièce
s’est déroulée en plusieurs temps. J’ai réalisé cette installation de quatre mètres par six pour mon diplôme de
fin d’études aux Beaux-Arts de Paris, dans l’atelier d’Emmanuel Saulnier. Des sculptures en sucre en forme de
dômes, issues de la même matrice formaient un paysage viscéral aux couleurs allant du vieux rose au brun.
Le public pouvait apprécier l’installation jusqu’à ce qu’entrent en scène cinq porcs affamés de 120 kilos, de très
gros bestiaux. Ils l’ont piétinée, engloutie et recouverte de bave en poussant des grognements, donnant ainsi
le spectacle de la dévoration. J’avais choisi le porc car c’est un animal qui physiologiquement est très proche de
l’homme, il est intervenu ici comme une sorte de miroir. (...) Les porcs se mêlaient aux sculptures couleur chair.
Une véritable scène cannibale. Puis l’éleveur est intervenu en haussant le ton et en frappant au sol en rythme
comme dans un rite pour les faire sortir. Le public a pu de nouveau contempler la pièce métamorphosée. J’aurais
presque pu m’en tenir là : l’installation dévastée, brisée, plus délicate encore, silencieuse. Les débris étaient
autant de pierres précieuses luisantes de bave et chargées d’énergie.
C’était un moment très fort, d’une intériorité qui le préservait du spectaculaire.
La dimension de performance se trouve à différents moments de ton travail et notamment en amont, dès la
phase de conception et d’élaboration. Peux-tu décrire ta méthode de travail ?
Le déroulement de la production d’une pièce en sucre est toujours le même : je déplace ma cuisine, le foyer
de la maison, au cœur du lieu d’exposition. Je me suis rendu compte que l’œuvre existait dès ce moment-là.
L’exposition commence avant l’achèvement de la pièce, dès l’installation de ma cuisine et la transformation de la
matière. Il y a dans mon travail cette chose totale qui se déploie depuis le paquet de sucre et de sa transformation
alchimique en caramel au sein du creuset, jusqu’à la destruction des pièces. Je pourrais finalement refondre mes
pièces en un cycle infini.
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Tu sembles te situer à l’articulation des pratiques de l’artiste et du cuisinier.
Le métier de cuisinier renvoie à la performance continuelle. Ils sont soumis à des horaires incroyables, à une
grande pression, tout est minuté. J’ai trouvé le travail en cuisine très violent, il faut tout donner pour arriver au
partage, pour la personne qui viendra déguster le plat, pour cet instant où le client est face à son assiette, à cette
chose qui va être engloutie et disparaître.
Vient alors une autre des dimensions très importantes pour moi : ce qu’il reste. Car parfois l’œuvre est moins
importante que ce qu’elle produit. Reste un souvenir, un goût, un parfum. Mais aussi le lien qui s’est créé entre
les individus autour de la table. J’ai pensé Porca Miseria, comme un festin. Je voulais célébrer la fin de mon
parcours à l’école autour d’un repas de famille métaphorique, une occasion de partage autour de la nourriture.
De quelle manière t’es-tu projetée dans l’exposition Cookbook au sein du Belvédère ?
Le Belvédère est un espace qui me plaît beaucoup car il s’apparente pour moi à une petite maison.
J’aime beaucoup le fait qu’il soit un îlot dans ce grand Palais des Beaux-Arts. Je l’envisage comme une structure
mentale. Un paysage crânien. Je vais me servir de l’espace architectural pour décomposer les différents aspects de ma
recherche.
Le rez-de-chaussée du Belvédère, sombre, m’intéresse beaucoup. Il est pour moi comme un ventre. Son étage
est un espace ouvert vers l’extérieur avec un point de vue général en hauteur et sur l’eau. Je crois que ça va être
un moment important pour moi qui va me permettre de rendre visible et d’y déployer tout l’éventail de ma
recherche.
Peux-tu te prêter au difficile exercice de décrire ton palais, et comment il s’organise du point de vue du goût ?
Depuis que j’ai été initiée à l’art de la parfumerie, j’essaie de ne pas tout de suite engloutir les choses mais de les
sentir d’abord. Quand je suis face à un aliment, je suis sensible à toutes ses dimensions comme autant d’étapes
qu’il ne faut pas brûler. La première impression est donnée par l’odeur, elle est donc très importante. L’odorat
est une alerte, un appel. Il est difficile d’exprimer tout ce qui est lié à l‘olfactif. Cette immense richesse se prête
très difficilement au verbe. J’apprécie tout, je suis très curieuse et très gourmande. Quand j’aborde un plat, tout
est important. La chorégraphie de l’assiette m’intéresse beaucoup également, comme le fait par exemple, pour
certaines personnes de manger séparément les aliments ou, à l’inverse, de les mélanger. Leurs dispositions dans
l’assiette selon le choix du cuisinier induit aussi une certaine chorégraphie. On peut dire de la cuisine qu’elle est
une pensée ingérée et digérée. C’est un point commun entre l’art et la cuisine.
Une façon de métaboliser l’œuvre ?
Certainement, mais c’est plus que métaphorique, c’est physique. Le parfum possède également cette dimension.
Notre rapport aux odeurs peut être très violent, jusqu’à inspirer une répulsion profonde, car le parfum pénètre
le corps par la respiration.
Tu déploies une stratégie plus ou moins consciente afin d’attiser une forme de désir vis-à-vis de tes œuvres ?
Toutes les pièces que je produis en sucre sont entièrement comestibles car j’utilise du sucre et des colorants
alimentaires. Pour les pièces qui ne sont pas destinées à être mangées, je pourrais choisir d’autres colorants
mais non, je souhaite ce potentiel d’engloutissement. Le public pourrait passer à l’acte et se saisir des
sculptures, mais attention, on ne touche pas, elles restent des objets de désir inaccessibles, insaisissables…
Sabrina Vitali
Dolce di sale, Sette nuovi putti, 2011
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LES ÉVÉNEMENTS AUTOUR DE L’EXPOSITION
PROGRAMME CULTUREL
Mercredi 9 octobre à 17h - Amphithéâtre du mûrier
Rencontre avec Alisa Baremboym, artiste participant à l’exposition Cookbook.
Mercredi 23 octobre à 18h - Salle de conférences
Projection du film de Pier Paolo Pasolini, La Ricotta, Italie, France, 35’, 1963, couleur et N&B.
Présenté par Hervé Joubert-Laurencin. Professeur de cinéma à l’Université de Paris Ouest Nanterre La Défense,
il contribue à traduire et à faire connaître l’œuvre de Pasolini en France.
La Ricotta est le film des vicissitudes du tournage d’un film : un réalisateur (Orson Welles) met en scène la Passion
du Christ sous forme de tableaux vivants empruntés à la peinture maniériste italienne.
Séance hors-les-murs du FID Marseille.
Jeudi 24 octobre à 16h - Salle de conférences
Conférence d’Hervé This, physico-chimiste à l’INRA, professeur consultant AgroParisTech, Directeur scientifique
de la Fondation Science&Culture Alimentaire, secrétaire de la Section « Alimentation humaine» » de l’Académie
d’agriculture de France. Auteur d’images de référence sur la cuisine moléculaire, Hervé This revient sur ce qu’il
a qualifié de « révoution culinaire ». Dans le cadre du workshop initié par Musashino Art Université et Philippe
Bennequin, professeur de fresque aux Beaux-Arts.
Jeudi 24 octobre à 18h - Palais des Beaux-Arts de Paris
Conversation autour de la partir Belvédère, présentation du projet Nøne Futbol Club par Jessica Castex,
conservateur, commissaire d’exposition au Musée d’art moderne de la Ville de Paris.
Vendredi 25 octobre à 15h30 - Amphithéâtre du mûrier
Conférence avec Ryoko Sekiguchi. L’astringent, une approche du goût au travers de la culture japonaise, parcours
éclairé entre l’Orient et l’Occident, qui, du haiku à l’artisanat de l’astringent de kaki, nous introduit à l’étonnante
richesse d’un « goût », tant esthétique que gustatif. Un essai de Ryoko Sekiguchi, écrivain, pensionnaire à
l’Académie de France à Rome, la Villa Médicis. Dans le cadre du workshop Ce qui fait notre corps – comparer
les deux cultures à travers les « marchés » et les « nourritures », initié par Musashino Art University et Philippe
Bennequin, professeur de fresque aux Beaux-Arts.
Samedi 26 octobre à 16h - Palais des Beaux-Arts de Paris
Visite point de vue de l’exposition Cookbook, par Fabien Vallos, professeur de philosophie et fondateur des
éditions Mix.
Lundi 28 octobre à 18h - Salles de conférences
Projection du film de Daisuke Bundo, Jo Joko, 61’, 2012. Présenté par Corinne Bopp, responsable des Rencontres
du cinéma documentaires de Périphérie. Film sur les Baka du Cameroun qui accueillent depuis 1996 l’ethnologue
venu du Japon. Il les « étudie » et les filme. Jo Joko est son troisième film. Il traite de la vie des chasseurscueilleurs, ou plutôt de leurs façons de manger. Ils chassent ce qu’ils peuvent dans la nature environnante et le
partagent pour se nourrir. Dans la forêt tropicale, l’ethnie Baka poursuit sa culture traditionnelle. La rencontre
aura lieu dans le cadre du workshop initié par Musashino Art Université et Philippe Bennequin, professeur de
fresque aux Beaux-Arts.
Mercredi 30 octobre à 18h - Salle de conférences
Rencontre avec Dorothée Selz, sculpteur et peintre, elle élabore des sculptures comestibles éphémères et conçoit
ses sculptures en fonction du contexte, de l’événement à célébrer et du nombre d’invités. La rencontre aura lieu
dans le cadre du workshop initié par Musashino Art Université et Philippe Bennequin, professeur de fresque aux
Beaux-Arts.
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Lundi 4 novembre à 17h - Amphithéâtre du mûrier
Conférence avec Marcos Zafiropoulos, « Les manières de tables et leurs troubles inconscients de près et de loin »,
dans le cadre du séminaire de Psychanalyse, art et image VI initié par Alain Vanier de l’Université Paris DiderotParis 7. Que les Indiens de la Guyane affament leurs filles et leurs épouses quand elles sont indisposées, c’est
probablement parce qu’il y a au loin une forte contrainte symbolique rapprochant inconsciemment l’usage des
aliments de la sexualité. Qu’il s’agisse avec les garçons de manger le père où avec les filles de manger du rien,
on montrera donc tout ce que les institutions sociales (dont les manières de table) et leurs troubles, doivent à
l’ordre symbolique et à son envers inconscient.
Mercredi 6 novembre à 18h - Salle de conférences
Projection et rencontre avec le réalisateur Luc Moullet, La genèse d’un repas, , 115’, 1978.
Partant d’un repas composé d’œufs, de thon en boîte, et de bananes, Luc Moullet remonte la chaîne qui a mené
ces aliments à son assiette : responsables de supermarché, grossistes, importateurs, fabricants, ouvriers, etc. Ils
sont tous interviewés pour nous amener à comprendre comment tout cela fonctionne.
Samedi 9 novembre à 16h - Palais des Beaux-Arts de Paris
Visite point de vue de l’exposition Cookbook avec Alexandre Cammas, fondateur du Fooding.
Mercredi 13 novembre à 18h - Salle de conférences
Projection et rencontre avec Laurent Védrine, autour de son film Le déjeuner sous l’herbe, 52’, 2010 .
Le 23 avril 1983, Daniel Spoerri conviait une centaine de personnes du milieu de l’art à un banquet en plein
air dans le parc du Château du Montcel à Jouy-en-Josas. À la fin d’un festin de tripes, tables, mets, couverts,
assiettes, verres, bouteilles et reliefs du repas furent déposés au fond d’une tranchée et recouverts de terre.
Dernier « tableau-piège » de Spoerri, ce Déjeuner sous l’herbe, restera matérialisé par un cartel énigmatique
et un traitement distinctif du gazon. Il est encore dans le parc, à l’instar d’autres œuvres des Nouveaux Réalistes
comme le Long Term Parking d’Arman ou les Six Ifs de Raymond Hains...
Jeudi 28 novembre à 18h - Amphithéâtre 1 des loges
Entretien avec l’artiste italien Gianfranco Baruchello, le Directeur du Palais des Beaux-Arts de Paris, Nicolas
Bourriaud et Hans Ulrich Obrist. À l’occasion de l’exposition monographique consacrée à Gianfranco Baruchello,
cette rencontre avec permettra de revenir sur ses grands projets comme Agricola Cornelia mais aussi sur son
amitié avec Marcel Duchamp.
Lundi 2 décembre à 17h - Amphithéâtre du mûrier
Conférence avec Georges Vigarello, autour de La métamorphose du gras. Georges Vigarello est directeur de
recherche à l’EHESS et co-directeur du Centre Edgar Morin. La rencontre aura lieu dans le cadre du séminaire de
Psychanalyse, art et image VI initié par Alain Vanier.
Mercredi 4 décembre à 18h - Salle de conférences
Projection et rencontre avec Erard Cairaschi, Michel Journiac et Carole Roussopoulos, autour du film de Journiac
Messe pour un corps, 1975, 21’ 35‘’, accompagnée d’une archive filmée, Rituel pour un autre, 1975, entretien
avec Michel Journiac réalisé à l’Ensba avec Mathilde Ferrer.
Dans Messe pour un corps, l’artiste organise une véritable célébration religieuse et fait communier les participants
avec du boudin fait de son propre sang. Pour lui, le corps ne se rencontre qu’à travers des rituels qu’il utilise
pour interroger, révéler ou dénoncer, et qui sont dans tous les cas un avertissement à ceux qui détiennent le
pouvoir et un plaidoyer pour les marginaux. Chaque action de Michel Journiac vise à affirmer qu’il n’est d’autre
réalité que celle du corps socialisé, laissant à chacun le soin d’en tirer les conclusions sociales, politiques ou
existentielles qui lui conviennent.
Jeudi 5 décembre à 18h - Palais des Beaux-Arts
Conversation du Belvédère avec Sabrina Vitali et Jean-Baptiste de Beauvais, co-directeur du Palais de Tokyo.
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Samedi 7 décembre à 16h - Palais des Beaux-Arts
Visite point de vue de l’exposition Cookbook avec Jeanne Queheillard, théoricienne du design.
Lunedi 9 décembre à 18h - Amphitéâtre du mûrier
Conférence avec Daniela Fotia. Quand le tableau devient une table : de l’objet représenté à sa présentation.
Daniela Fotia est chercheur en histoire de l’art à l’EHESS. « Au XXe siècle, la cuisine change de statut : elle ne
constitue plus un simple objet de représentation, mais elle devient un sujet de « monstration », une véritable
oeuvre d’art, des origines futuristes de 1909, en passant par le Eat Art en 1967 jusqu’aux artistes les plus
contemporains ».
Mardi 10 décembre à 18h - Salle de conférences
Rencontre avec Brett Littman, directeur du Drawing Center à New York et Ferran Adrià célèbre chef du restaurant
El Bulli en Catalogne à l’occasion de son exposition au Drawing Center.
Mercredi 8 janvier à 18h30 - Salle de conférences
Projection du documentaire de Jean-Luc Vilmouth Lunch Time 50’, 2012, avec la collaboration de Asami Nishimura.
Il a été tourné à Yamamoto Cho, un an après les événements du 11 mars 2011 à 50 kilomètres de la centrale
nucléaire de Fukushima Daïchi. En 2012, Jean-Luc Vilmouth est invité par l’artiste Tatsuo Myajima, Vice-Président
de l’université de Yamagata (Tohoku University of Art and Design), à réaliser son projet de documentaire fiction.
L’idée du documentaire est de donner la parole, librement, à l’occasion d’un grand repas organisé pour l’occasion
face à la mer, là ou il y avait mille maisons avant le sinistre, et de reprendre le menu du déjeuner que les
habitants ont mangé le jour du tsunami.
L’organisation du repas, sa mise en place, sa dégustation, sont le support de l’oeuvre dont l’ambition est de capter
la parole des survivants de cette communauté (côté mer) qui a subi les effets du tsunami, et des explosions
nucléaires.
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LES PALAIS DES BEAUX-ARTS, UN PROJET ARCHITECTURAL
Le 24 avril 2013, les galeries d’exposition de l’École nationale supérieure des Beaux‐Arts (ENSBA) reprennent
leur nom historique de « Palais des Beaux‐Arts ». Le bâtiment de 1 000 m2 a été entièrement repensé
pour accueillir une nouvelle formule de programmation qui reflète l’identité de l’École en confrontant
œuvres anciennes et contemporaines, artistes émergents et relecture de l’histoire de l’art récent.
« Une école d’art doit contenir en son centre l’interaction entre les artistes et le public »
Nicolas Bourriaud
C’est l’agence Neufville‐Gayet Architectes, en collaboration avec le scénographe Alexis Bertrand et la conceptrice
lumière Virginie Nicolas, qui a été chargée du réaménagement des espaces du Palais des Beaux‐Arts. Leur
intervention s’intègre au bâtiment historique, qui devient plus lumineux et plus fonctionnel. Elle révèle le caractère
remarquable de ce bâtiment du XIXe siècle, autrefois dédié aux étudiants et à des expositions prestigieuses.
« Repenser l’articulation entre le lieu patrimonial et les dispositifs d’exposition a été
le point de départ de notre réflexion. Les dispositifs scénographiques ne devaient plus masquer le lieu,
mais bien au contraire le mettre en valeur. Il nous semblait en ce sens intéressant
que le cadre historique soit assumé et accepté dans son état actuel. »
Elsa Neufville architecte, Alexis Bertrand scénographe
La nouvelle programmation du Palais des Beaux‐Arts proposera deux expositions thématiques par an,
reflétant le spectre historique couvert par l’école – de ses collections d’art ancien à ses jeunes diplômés,
en passant par les courants émergents de l’art d’aujourd’hui et les artistes de la fin du XXe siècle.
Chaque exposition se divisera en quatre parties ou paragraphes, tel le rubriquage d’un magazine :
La collection des Beaux‐Arts
L’exposition collective d’art contemporain
Redécouvrir un artiste du XXe siècle
Le Belvédère : deux jeunes artistes issus des Beaux‐Arts de Paris
Palais des Beaux-Arts
© Beaux-Arts de Paris
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LES BEAUX-ARTS
L’École nationale supérieure des Beaux‐Arts ‐ Héritière des Académies Royales de peinture et de sculpture créées
sous l’Ancien régime, située au cœur de Saint‐Germain‐des‐Prés au sein d’un site architectural exceptionnel, les
Beaux‐Arts de Paris sont un établissement public à caractère administratif sous tutelle du Ministère de la Culture
et de la Communication.
La formation est basée sur le travail en atelier, la diversité des pratiques et l’échange international. L’École
accorde une grande importance aux nouvelles technologies comme à la transmission des techniques les
plus patrimoniales, ainsi qu’aux enseignements théoriques. Elle délivre un diplôme de premier cycle après
trois ans d’études, et le diplôme national supérieur d’arts plastiques (DNSAP) à la fin de la cinquième année,
reconnu au grade de master. Un troisième cycle de recherche complète ce cursus depuis la rentrée 2012.
Les Beaux‐Arts de Paris représentent plus de 500 étudiants, 100 professeurs, artistes enseignants et techniciens,
plus de 70 accords d’échanges internationaux avec des écoles d’art dans le monde entier, une médiathèque
proposant 45 000 ouvrages et une collection de plus de 450 000 œuvres, dont la seconde collection de dessins
française après celle du Louvre.
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L’HISTOIRE DU PALAIS DES BEAUX-ARTS
La restructuration architecturale intérieure opérée à l’occasion de l’ouverture de l’exposition L’Ange de l’histoire
en avril 2013, a révélé l’âme de ce bâtiment du XIXe siècle, dont la construction, en lieu et place de l’ancien Hôtel
de Brienne, a originellement été pensée et motivée par la création de salles d’expositions propres à l’École des
Beaux‐Arts.
Le public peut ainsi redécouvrir les éléments intérieurs nouvellement mis en valeur.
L’édification du bâtiment fut confiée à l’architecte Félix Duban afin de compléter la construction du Palais des
Études (donnant sur la rue Bonaparte), par la construction d’un palais dédié spécifiquement aux expositions : le
Palais des Beaux‐Arts, situé quai Malaquais.
Il a réalisé les travaux de 1858 à 1862, sur deux niveaux, dans un style puissant, très différent de celui des hôtels
du bord de Seine.
Le Palais des Beaux‐Arts a été pensé pour exposer les copies de peintures, faites par les pensionnaires de l’Académie
de France à Rome et les élèves de l’École, d’après les plus célèbres tableaux des grands maîtres.
L’usage de ces salles n’était pas limité aux seules activités de l’École. Le second Empire puis la 3e République qui
organisaient de nombreuses manifestations culturelles sur la rive droite, utilisaient volontiers l’École pour les
plus prestigieuses expositions de la rive gauche. En particulier, des hommages furent dédiés aux grands artistes,
quelques mois après leur disparition (Ingres, Delacroix, Manet, Whistler).
La grande salle d’exposition du quai Malaquais a conservé des vestiges des nombreuses copies qui, même lors des
plus importantes expositions, étaient toujours visibles. Proust les vit lors de l’hommage à Whistler et s’en inspira
dans certains passages de À la recherche du temps perdu.
L’usage mondain et public de la salle a laissé une abondante documentation photographique.
Sur le palier intermédiaire, en prolongement du vestibule d’entrée, deux moulages colossaux ont été redécouverts
lors des travaux. D’un côté, le Mars Borghese, moulage en plâtre d’après la statue en marbre du musée du Louvre
(copie romaine d’un original grec datant de 430 av. J.‐C. environ), de l’autre une Minerve.
L’hommage à Michel‐Ange
Michel‐Ange fut le héros de la génération des élèves nés pendant la Révolution et l’Empire, tels Géricault ou
Delacroix. La commande des Sibylles et des Prophètes fait suite à la commande de la copie du Jugement dernier
pour la Chapelle des Petits‐Augustins, située dans l’École Les Sibylles et les Prophètes sont presque totalement
visibles depuis les travaux, dans la salle du rez-de‐chaussée.
Raphaël et les autres
Fin XIXe, de nombreuses copies de toutes écoles, y compris les Hollandais, les Espagnols, les Flamands, ont
également été versées à l’École des Beaux‐Arts. De ce fait, les copies d’après Raphaël se trouvèrent concurrencées
par d’autres modèles proposés aux élèves, généralement présentés dans le vestibule, où Proust les vit. Avec, sous
la voûte du rez‐de‐chaussée, les copies de Michel‐Ange, c’était un débat entre les différentes écoles modernes qui
s’organisait ainsi.
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BIOGRAPHIE DU COMMISSAIRE GENERAL, NICOLAS BOURRIAUD
Nicolas Bourriaud est directeur des Beaux‐Arts de Paris depuis novembre 2011. Commissaire d’expositions,
critique d’art et théoricien, il fut auparavant conservateur pour l’Art Contemporain à la Tate Britain de Londres de
2007 à 2010, ‐ où il organisa notamment l’exposition Altermodern ‐ et co‐directeur du Palais de Tokyo entre 1999
et 2006. Il a également fondé les revues Documents sur l’Art (1992‐1998) et la Revue Perpendiculaire (1995‐1999),
et fut correspondant de Flash Art à Paris de 1987 à 1995.
Expositions (sélection) :
Unmoving short movies, Biennale de Venise, 1990
Curateur pour Aperto, Biennale de Venise, 1993
Commerce, Espace St Nicolas, Paris, 1994
Traffic, Capc, Bordeaux, 1996
Joint Ventures, Basilico gallery, New York, 1996
Le Capital, CRAC Sete, 1999
Contacts, Kunsthalle Fri‐Art, Fribourg, Suisse 2000
Touch, San Francisco Art Institute, 2002
GNS, Palais de Tokyo, 2003
Playlist, Palais de Tokyo, 2004
Première Biennale de Moscou (2005) co‐curator avec Rosa Martinez, Daniel Birnbaum, Joseph
Backstein, H‐U. Obrist, I. Boubnova
Biennale de Lyon, 2005
Are you Experienced ?, Pescara, Budapest, Bucarest, 2006‐2007
Seconde Biennale de Moscou, 2007
Estratos, Murcia, 2008
Altermodern, Tate Triennial, Londres, 2009
Monodrome, Biennale d’Athènes, 2011
L’Ange de l’Histoire, 2013
Principales publications :
• L’esthétique relationnelle (Presses du réel, 1998 –français‐ 2002 –anglais)
• Formes de vie. L’art moderne et l’invention de soi (Denoël, 1999)
• Postproduction (Lukas & Sternberg, 2002, pour la version anglaise, et Presses du réel pour la française)
• Radicant (Sternberg Press, anglais Denoël, version française, 2009)
Nicolas Bourriaud
© JM Lapelerie, Beaux-Arts de Paris
37
LE MECENAT AUX BEAUX-ARTS DE PARIS
Entreprises et Fondations au service des projets de l’Ecole
L’Ecole nationale supérieure des Beaux-Arts et Ralph Lauren annoncent un partenariat d’envergure visant la
rénovation et la modernisation de l’École. Cet engagement de Ralph Lauren est l’une des faces visibles de la
stratégie développée depuis un an par les Beaux-Arts de Paris pour s’ouvrir à de nouveaux partenariats, afin de se
donner les moyens de concrétiser son projet d’établissement.
Institution au passé illustre, véritable laboratoire de talents ayant fait émerger les grands artistes d’hier et de
demain (Matisse, César, Raphaël Zarka…), installée au coeur de Paris dans un ensemble architectural de deux
hectares, véritable condensé de styles, allant du XVIIe siècle au XXe, l’Ecole s’est donnée un triple objectif :
- conforter et enrichir la formation pédagogique et l’ouverture au monde de ses jeunes artistes, en diversifiant
les enseignements délivrés, multipliant les projets d’atelier, accompagnant les étudiants et jeunes diplômés au
moyen de bourses d’aides à la création et à la production et en développant les projets dans et hors les murs, avec
une forte ouverture à l’international,
- aborder, par la tenue d’expositions et la publication d’ouvrages, quelques grands sujets de réflexion sur l’art
actuel, révélant les générations montantes de créateurs et de grands artistes du XXe siècle oubliés par la critique,
en les confrontant aux artistes et jeunes diplômés de l’Ecole et à la richesse de ses collections anciennes ; c’est
la programmation, notamment des grandes expositions du Palais des Beaux-Arts, véritable centre d’art de l’Ecole
dans ses salles du quai Malaquais,
- développer et mettre en oeuvre un schéma directeur de mise à niveau du site, dont les infrastructures très
dégradées, nécessiteraient la mise en place d’un grand chantier de rénovation sur 10 ans. L’Ecole dispose de
collections et d’espaces équivalents à ceux d’un grand musée, sans en avoir le budget, le personnel ni les visiteurs.
L’équation investissement-visibilité des actions est donc de nature bien différente.
Le budget annuel de 10 millions d’euros dont bénéficie l’Ecole lui permet d’accomplir ses missions premières,
pédagogiques, et d’assurer le fonctionnement quotidien des lieux. Mais elle ne dispose pas de marge de manoeuvre
pour déployer un programme ambitieux et complet, à la mesure de ce qui est attendu d’un établissement aussi
diversement symbolique de la richesse de la France. Pour ce faire, des efforts ont été déployés afin d’associer grands
mécènes et partenaires à trois programmes essentiellement : les enseignements et la recherche, les expositions et
les événements, les bâtiments et collections patrimoniaux. Au total 1 à 2 millions d’euros supplémentaires doivent
être rassemblés annuellement.
Les enseignements et la recherche
Confortant le programme de troisième cycle de niveau doctoral récemment mis en place, un accord avec l’Institut
culturel Bernard Magrez a été conclu au printemps dernier (300 000 €), qui prévoit le soutien sur 3 ans à la plateforme de recherche de ce nouveau diplôme mais aussi la mise en place dès la rentrée 2014 d’une formation postdiplôme d’un an, internationale et nomade, rassemblant des intervenants prestigieux, « Alter Studio ». En marge
de cet accord l’Institut accueille annuellement en résidence deux artistes de l’Ecole chaque année et soutient les
Editions des Beaux-Arts, qui produiront par ailleurs ses catalogues d’exposition.
Par ailleurs depuis 4 ans, les Fondations Edmond de Rothschild sont à l’origine du développement d’un programme
post-diplôme original entièrement pris en charge, dont l’objet est l’intervention d’artistes en milieu scolaire. Prenant
la forme d’une résidence d’un an, les jeunes artistes diplômés, boursiers, développent dans des établissements
scolaires de la Ville de Saint-Ouen une offre artistique pour les scolaires et un projet personnel (3 boursiers par
an).
De manière plus diffuse, mais tout aussi utile, plusieurs projets pédagogiques ont pu voir le jour dans les ateliers
de pratique artistique grâce à la conviction et au soutien d’entreprises et de fondations.
Ainsi pendant 3 ans, la Fondation Neuflize Vie pour l’image contemporaine et la Fondation François Sommer
permettent l’accueil en résidence d’une douzaine d’étudiants de l’atelier du photographe Eric Poitevin ; immergés
en pleine nature dans le domaine de Bel-Val dans les Ardennes, les jeunes artistes bénéficient de la venue
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d’intervenants prestigieux et développent projets créatifs individuels et collectifs qui seront restitués à terme sous
forme d’exposition et de publication. De même, Colart International (notamment spécialiste des peintures et encres
pour artistes : Lefranc et Bougeois, Liquitex, Charbonnel…) soutient la rénovation et l’entretien des deux galeries
permanentes d’exposition dédiées aux étudiants au sein de l’Ecole et accompagne sur 4 ans plusieurs pôles techniques
(peintures et gravure, impression, édition) et ateliers de peintures, sous forme de dotations en matériel et de workshops
animés par des artistes et techniciens ou chimistes ; en 2015, cette collaboration se conclura par un projet artistique
original, une sélection d’étudiants ayant la possibilité d’exposer à la Griffin Gallery, propriété du groupe à Londres.
Les expositions du Palais des Beaux-Arts
Partenaires fondateurs du palais des Beaux-Arts, Lanvin et Nespresso accompagne depuis 2013 les expositions de
l’Ecole, L’Ange de l’Histoire au printemps 2013 et Cookbook, l’art et le processus culinaire qui ouvre le 18 octobre.
La banque Neuflize OBC et l’assureur Neuflize Vie soutiennent également ces manifestations et notamment la
production spécifique d’œuvres à l’occasion de ces accrochages.
Les Amis des Beaux-Arts association présidée par Agnès b depuis sa création, soutient la conception et production
d’œuvres des étudiants et jeunes diplômés dans le cadre du Belvédère, espace d’exposition qui leur est dédié
au sein du palais des Beaux-Arts. L’association accompagne par ailleurs depuis 20 ans les jeunes artistes par
l’attribution de bourses et de nombreux prix.
Le Patrimoine – Les bâtiments et les collections
Deux grands mécènes personnellement très impliqués participent à la rénovation des lieux.
M. et Mme Philippe et Karine Journo et la Compagnie de Phalsbourg ont permis la restauration des façades de
l’Ecole située quai Malaquais et, actuellement, la mise en lumière de ces façades. Un exceptionnel programme de
plusieurs millions d’euros déployés entre 2007 et 2013.
Ralph Lauren a choisi de s’associer à la modernisation des lieux de transmission des savoirs, lieux réels,
l’amphithéâtre d’honneur pour commencer (devraient suivre d’autres amphithéâtres, la bibliothèque, etc) et
lieux virtuels - captation audiovisuelle des conférences et workshops pour la constitution d’une médiathèque
documentaire à destination des élèves et des chercheurs, mise en place d’une plate-forme pédagogique sur
internet, et peut-être à terme d’un site d’e-learning.
Le coup d’envoi de cette collaboration qui a vocation à s’inscrire dans le long terme est bien destiné à restaurer
mais surtout moderniser le coeur historique et symbolique de l’Ecole (l’amphithéâtre d’honneur accueillait les
remises de diplômes, des prix de Rome et les conférences illustres), d’en faire un outil technologique en connexion
avec le monde et la tête de pont de la mise à niveau de l’ensemble de l’établissement.
Concernant les collections, quelques expériences innovantes ont été entreprises.
Un appel à projet a été lancé en septembre dernier auprès des particuliers en partenariat avec Pèlerin-Groupe
Bayard pour la restauration de la cuve baptismale de Saint-Victor, magnifique objet sculpté de la Renaissance,
vestige du musée des monuments français d’Alexandre Lenoir.
Mais surtout, depuis 4 ans, dans le cadre du programme « Histoire des Arts à l’Ecole », une action pédagogique
d’initiation au dessin a été entreprise avec l’Association des Amateurs du Cabinet des dessins Jean Bonna (l’Ecole
conserve la deuxième collections de dessins en France après le Louvre), pour accueillir environ 500 jeunes par an
issu d’une dizaine de classe situées en Ile-de-France géographiquement et socialement éloignées de la culture. 3
ou 4 fois dans l’année, les scientifiques accueillent ces jeunes pour les sensibiliser à la technique, l’histoire, le style
du dessin.
Une découverte des lieux et un échange intellectuel et sensible qui constituent pour nombre d’entre eux une
véritable révélation. De nombreux partenaires privés, la Fondation RATP, la RATP, par le passé la Caisse des dépôts
et Consignations et récemment la Fondation EDF Diversiterre, se sont mobilisés avec enthousiasme autour de ce
programme coûteux car très individualisé, mais aux enjeux précieux.
Le fonctionnement de l’établissement
A signaler enfin depuis 2009 le mécénat de compétence de Consort NT, SSII mettant à disposition de l’Ecole à
l’année des informaticiens aux côtés du service informatique de l’établissement.
L’Ecole nationale supérieure des beaux-arts conçoit le mécénat comme une réelle opportunité d’allier besoins
financiers et collaborations fructueuses au service de ses missions dont la pédagogie est le coeur, et remercie
chaleureusement toutes les entreprises qui s’engagent à ses côtés.
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PARTENAIRES ET MÉCÈNES
NESPRESSO
PARTENAIRE FONDATEUR DU PALAIS DES BEAUX‐ARTS
ET MÉCÈNE DE L’EXPOSITION « COOKBOOK »
Engagée dans l’univers de la gastronomie depuis de nombreuses années, Nespresso s’est naturellement associée
à l’exposition Cookbook, l’Art et le processus culinaire, qui sera présentée du 18 octobre au 9 janvier 2014 au Palais
des Beaux-Arts, nouveau centre d’art des Beaux-Arts de Paris.
Nespresso tisse en effet, jour après jour, des liens étroits avec la création culinaire. Portée par sa passion pour les
saveurs et la qualité, le bon et le beau, l’entreprise soutient des événements majeurs internationaux de la haute
cuisine (Bocuse d’Or, Coupe du Monde de Pâtisserie notamment) et encourage des chefs français et internationaux
de renom et ou en devenir dans le cadre par exemple d’Ateliers de Création. Ce n’est pas un hasard si Nespresso
est aujourd’hui le café sélectionné par quelque 700 restaurants étoilés à travers le monde.
Ce soutien à l’exposition Cookbook s’inscrit plus largement dans le cadre du mécénat que Nespresso a noué jusqu’en
2015 avec les Beaux-Arts de Paris. C’est ainsi que la marque a accompagné la rénovation et la réouverture du
Palais des Beaux-Arts et initie des appels à projets thématiques auprès des étudiants sur des thèmes variés allant
de l’habillage de son sac recyclage à sa carte de vœux 2014. Les lauréats voient leur projet artistique récompensé,
réalisé et diffusé.
A propos de Nestlé Nespresso SA
Nestlé Nespresso SA est le pionnier et la référence sur le marché du café portionné haut de gamme. Basé à
Lausanne, en Suisse, Nespresso est présent dans plus 60 pays et compte plus de 8 000 collaborateurs. En 2012,
l’entreprise gérait un réseau de distribution international de plus de 300 boutiques exclusives.
Service de presse Nespresso
Pauline Ménage - [email protected] / Hélène Boyer - [email protected]
Tél. : 01 47 59 56 43 / 01 47 59 56 39
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NEUFLIZE VIE, MÉCÈNE DES IMAGES,
PARTENAIRE DES BEAUX ARTS DE PARIS
POUR L’EXPOSITION « COOKBOOK, L’ART ET LE PROCESSUS CULINAIRE ».
Le choix de soutenir l’exposition Cookbook, l’art et le processus culinaire du 18 octobre 2013 au 9 janvier 2014
réunit à lui seul de nombreuses dimensions qui sous-tendent l’engagement de mécène de Neuflize Vie.
L’ouverture : par l’exploration, sous la houlette de Nicolas Bourriaud, le directeur des Beaux-Arts de Paris, d’un
genre jusqu’à présent tenu à l’écart des institutions artistiques,- la création culinaire -, brisant ainsi des chapelles,
mettant à bas de trop solides frontières qui placent des formes d’expression au Panthéon de l’art, en en excluant
d’autres. L’exposition ici proposée, en croisant les genres, s’adresse à des publics encore plus larges, en ouvrant la
porte à ceux qui sont avant tout sensibles à l’art culinaire. Elle a pour motif de vouloir initier un dialogue fécond
entre artistes et cuisiniers, alors même que se multiplient les échanges et influences mutuelles entre les deux
disciplines que sont l’art et la gastronomie.
La créativité : de nombreux chefs sont aujourd’hui entrer dans une nouvelle ère questionnant le statut même de
cuisinier, comme, il y a quelques décennies, on le fit pour celui de cinéaste ou de photographe. L’exposition n’estelle pas placée sous l’égide d’un texte de Claude Levi-Strauss, le Triangle culinaire, qui montre que les registres
du cru, du bouilli et du rôti forment trois catégories esthétiques, trois régimes du matériau artistique ! Plus d’une
vingtaine d’entre les meilleurs cuisiniers du monde se retrouveront ici à part égale avec des artistes contemporains
d’envergure internationale, telles l’Anglaise Alice Channer ou la Russo-américaine, Alisa Baremboym, qui
présenteront des oeuvres étonnantes interrogeant le statut de l’image… jusqu’à la Française Sophie Calle, dont on
se rappelle son Régime chromatique, extrait d’une série de sept photographies et sept menus.
La cohérence : avec sa maison mère la Banque privée Neuflize OBC, avec laquelle Neuflize Vie partage la volonté
de faire rayonner la création artistique et mène une action conjointe pour la valorisation de la programmation du
Palais des Beaux-Arts, nouveau centre d’art des Beaux Arts de Paris ; avec le territoire d’action que la Compagnie
explore depuis ses origines, en 1990 : la création d’images contemporaines, sous toutes leurs formes.
La pérennité : une notion chère à Neuflize Vie qui se trouve ici une nouvelle fois illustrée, puisque la Compagnie
est déjà engagée au travers de sa Fondation, la Fondation d’entreprise Neuflize Vie, auprès des Beaux Arts de Paris
au travers d’un soutien à long terme d’un atelier d‘enseignement dédié à l’image.
Un engagement sincère et durable Depuis sa naissance, en 1990, Neuflize Vie est un mécène actif dans le domaine
de la création d’images, en se tenant à l’écoute de ses acteurs, comme le Jeu de Paume dont elle est le mécène
principal et historique, la MEP (Maison européenne de la photographie) qu’elle accompagne depuis toujours
de façon très privilégiée. Dès 1997, elle renforce son action en initiant une importante collection d’œuvres
photographiques et vidéographiques et en se dotant d’une Fondation d’entreprise qui œuvres notamment pour la
mise en place de programmes pédagogiques ou de recherche, tels ceux qu’elle soutient à l’École du Louvre ou aux
Beaux-Arts de Paris. Cet engagement global et multidimensionnel est pour Neuflize Vie une façon d’aiguiser son
regard sur les autres et le monde en mouvement, au travers de la perception intuitive et visionnaire des créateurs
qu’elle côtoie, et d’agir en entreprise responsable, soucieuse de son rôle sociétal.
Mécène sincère et impliqué, Neuflize Vie encourage dans la durée des projets d’accessibilité à la culture au plus
grand nombre, comme c’est le cas aux côtés de la ville de Paris pour Nuit Blanche, ou encore facilite l’accès de
publics spécifiques à l’art tels les jeunes publics (avec le Jeu de Paume ou la MEP) ou encore les non voyants
(musée des Abattoirs, LaM).
Contact Neuflize Vie : Céline Savy, Directrice de la communication - Tél. 01 56 21 80 00
41
Fondée en 2007, et présidée par Agnès b., les amis des Beaux-Arts de Paris, association régie par la loi 1901, a
pour vocation de contribuer aux activités et au rayonnement de l’une des plus anciennes institutions parisiennes,
l’Ecole nationale des Beaux-arts de Paris.
Depuis 2008, les amis des Beaux-Arts de Paris ont pris le parti de soutenir les étudiants, en leur décernant chaque
année des prix, parrainés par des personnalités du monde des arts et de la culture, Thaddaeus Ropac, la Fondation
Jean-François & Marie-Laure de Clermont-Tonnerre, Aurige Finance, l’agence Léo Burnett, Bertrand de Demandolx,
Bernar Venet, et bien sûr Agnès b.
À travers ces prix, les amis des Beaux-Arts de Paris souhaitent mettre en avant le travail des étudiants de 3e, et 5e
année, que ce soit lors de leur remise qui a lieu chaque année en juin lors du week-end portes ouvertes de l’école,
ou encore en les aidant à exposer leur travail en France ou à l’étranger.
L’association a également pour ambition d’accompagner les étudiants primés dans leur premier pas en dehors de
l’école en les aidant dans leur recherche d’atelier ou de galerie, la constitution de dossiers, la réponse aux appels
d’offre… Elle lance cette année une première bourse à la production destinée aux post-diplômés, dotée d’un
montant de 10 000 €, qui sera décernée pour la première fois en septembre 2013 à l’occasion du dîner des amis.
Partager l’aventure du Belvédère, espace dédié aux étudiants et jeunes artistes issus des beaux-arts de Paris, et
tout particulièrement aujourd’hui accompagner le talentueux duo Nøne Futbol Club dans le cadre de l’exposition
Cookbook au Palais des Beaux-Arts, nous paraît essentiel et déterminant dans ce soutien à la jeune création que
nous nous sommes donné comme priorité et comme vocation.
Association Les amis des Beaux-Arts de Paris
École nationale supérieure des beaux-arts de Paris
14, rue Bonaparte - 75006 Paris
Association loi 1901 N° 0018090
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S.PELLEGRINO
PARTENAIRE DE L’EXPOSITION
« COOKBOOK, L’ART ET LE PROCESSUS CULINAIRE »
BEAUX ARTS DE PARIS
Depuis plus de 100 ans, il existe un lien unique et prévilégié entre la gastronomie mondiale de qualité et l’eau
minérale S.Pellegrino.
Le soutien de S.Pellegrino à l’exposition Cookbook est une manière d’exprimer encore une fois ce lien et d’inscrire
la marque dans le XXIe siècle.
Devenue au cours de ces décennies un icône de l’art de vivre à l’italienne, S.Pellegrino est heureuse d’accompagner
plus particulièrement les chefs italiens participant à cette exposition, mais aussi naturellement tous les maîtres de
l’Art Culinaire provenant des cinq continents, participant à cette exposition unique en son genre !
A propos de S.Pellegrino
S.Pellegrino est une marque d’origine italienne, aujourd’hui leader du secteur de la gastronomie mondiale.
Distribuée dans plus de 120 pays, S.Pellegrino est synonyme de qualité et d’excellence et se fait ambassadrice du
style italien dans le monde entier.
Contact presse: Sanpellegrino Spa
Int.l Business Unit PR & Communication Manager
Antonella Stefanelli
T.. +39.02.31972796 / Mob. +39.346.6064722
[email protected]
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LA MAISON HENRI LE ROUX
PARTENAIRE DES BEAUX-ARTS DE PARIS
POUR LA CRÉATION D’UNE SCULPTURE EN CARAMEL DANS LE CADRE DE L’EXPOSITION
« COOKBOOK, L’ART ET LE PROCESSUS CULINAIRE »
L’exposition Cookbook se propose de montrer que la création culinaire est un art à part entière et présente
notamment les oeuvres préparatoires (dessins, croquis, collages, vidéo, etc.) exécutées par une vingtaine de
maîtres de la gastronomie mondiale : Ferran Adria, Antoni Aduriz, Inaki Aizpitarte, Massimiliano Alajmo, Yannick
Alleno, Eneko Atxa, Massimo Bottura, Michel Bras, Alexandre Gauthier, Bertrand Grebaut, Rodolfo Guzman, Daniel
Humm, Mugaritz Juletxea, Virginio Martinez, Magnus Nilsson, Paul Pairet, Alain Passard, Daniel Patterson, René
Redzepi, Davide Scabin, Michel Troisgros.
Assurant le lien avec l’Ecole, la section dédiée aux jeunes artistes diplômés ou en cours de cursus aux Beaux-Arts
de Paris présentera de spectaculaires créations réalisées pour l’occasion. Dans ce cadre, le duo d’artistes Nøne
Futbol Club, a imaginé une sculpture en caramel grandeur nature en forme de bodybuilder, qui sera exposée au
Palais des Beaux-Arts, nouvel espace d’exposition de l’Ecole nationale supérieure des Beaux-Arts, du 18 octobre
au 17 novembre 2013.
La Maison Henri Le Roux, séduite par ce projet, a décidé de s’y associer dans le cadre d’un partenariat de
compétence. « La collaboration avec des personnes extérieures à notre métier, et en particulier avec des artistes,
peut apporter des courants d’inspiration à notre activité ; et l’innovation est dans l’ADN de la Maison », souligne
Makoto Ishii, Directeur Général de La Maison Henri Le Roux.
Nøne Futbol Club revient sur la naissance de l’idée de Stay hungry pour l’exposition Cookbook : « Nous travaillons
presque toujours en relation à une invitation. Le thème de l’exposition, autour du culinaire, a débloqué une envie,
un projet de bodybuilder auquel nous pensions déjà. Les images de bodybuildeurs posant, contractés, les muscles
luisants, enduits d’huile, nous plaisaient visuellement, exerçaient même sur nous une sorte de fascination mêlée
d’un certain dégoût. Le choix du caramel s’est imposé naturellement, répondant parfaitement au côté excessif de
cette pratique. »
Nøne Futbol Club
Après une formation à l’Esag-Penninghen de Paris, à la Willem de Kooning Academie de Rotterdam, actuellement
à l’Ecole nationale supérieure des Beaux-Arts, Nøne Futbol Club s’est formé en 2009.
Gagnant en 2013 du Prix du Conseil Général des Hauts de Seine (Salon de Montrouge) et nominé pour le Prix
Sciences Po pour l’Art Contemporain, Nøne Futbol Club a exposé récemment dans le nouvel espace Louis Vuitton
situé boulevard Saint-Germain à Paris. Il fait partie de la sélection française à la Biennale de la Jeune Création
Européenne 2013-2015 ainsi qu’au Bosch Young Talent Show aux Pays-Bas. Il participe également aux Modules à
la Biennale de Lyon dans le cadre des modules hors-les-murs du Palais de Tokyo.
http://nonefutbolclub.com
La Maison Henri Le Roux
Connue pour son caramel au beurre salé (CBS), création du Maître Chocolatier Henri Le Roux en 1977, renommée
pour ses chocolats artisanaux et inventifs, la Maison Henri Le Roux est dirigée par Makoto Ishii, Directeur général,
depuis 2006. Toutes les créations sont assurées par Julien Gouzien, chef de production.
Après les corners aux Japon, la boutique s’implante à Paris avec deux adresses prestigieuses : Saint-Germain-desPrés et la rue des Martyrs.
http://www.chocolatleroux.com
Contact : par téléphone au 01 46 33 30 76 ou par e-mail : [email protected]
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100 000 MILLIARDS DE RECETTES, UNE EXPÉRIENCE COMESTIBLE
Reprendre le titre du poème de Raymond Queneau pour cette expérience gustative à l’ouverture de l’exposition
Cookbook, c’est montrer aux invités l’immense capacité créative de la cuisine, en le projetant un instant dans la
tête du cuisinier qui teste, qui se figure des combinaisons de goûts – une expérience comestible, une expérience
de l’imaginaire !
La cuisine utilise des matériaux comestibles qu’elle assemble, son invention s’exprime lorsqu’elle pousse dans ses
retranchements ses certitudes et convoque dans la même bouchée des produits, des saveurs qui semblent parfois
s’opposer.
Aux postes de pilotage, on y trouvera une équipe de passionnés du comestible et défricheurs du sensible.
Gilles Stassart : après ses appareillages dans l’est parisien, au MacVal, dans la cuisine de l’expérimental Transversal,
son cap à l’ouest à la barre du Nomiya, sur le toit du Palais de Tokyo, la publication d’un livre sur le feu nourricier,
600°C, et de nombreux échanges entre France et Japon, il revient ici sur le pont, à la barre du culinaire, pour tracer
de nouvelles routes entre l’art et la cuisine.
Lara Brutinot et Jean de Beaumont : entrepreneurs, auteurs et éditeurs en art de vivre avec leur collection des
Guides Rivages, inépuisables partageurs de lieux et de produits qui ont des choses à dire et faire sentir, ils ne
résistent pas à l’envie de rassembler quelques troupes et d’affréter ce navire d’un nouveau genre.
Davide Balula : artiste, explorateur, transatlantique et migrateur, chercheur de phénomènes naturels et
d’expériences avec ce qui se mange et se boit, se transpire, se respire, il monte ici à la vigie, avec un œil à New
York, aujourd’hui, et l’autre à Paris ; il fait le relais, signale ou suggère des escales et des itinéraires.
Une association nourricière stimulée par l’aventure et l’art.
Expérience comestible lors du vernissage de Cookbook le 17 octobre à 19H30.
Avec la participation de :
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INFORMATIONS PRATIQUES ET CONTACTS
PALAIS DES BEAUX‐ARTS
13, quai Malaquais,
75006 Paris
Ouverture du mardi au dimanche de 13h à 19h
Fermeture exceptionnelle le 25 décembre et le 1er janvier
Tarifs
Plein tarif, 7.5€
Gratuit pour les moins de 18 ans
Accès
Métro Ligne 4 : Saint‐Germain‐des‐Prés
Bus : 24‐27‐39‐63‐70‐86‐87‐95‐96
www.ensba.fr
http://palaisdesbeauxarts.tumblr.com
http://palaisdesbeauxarts-en.tumblr.com
RELATIONS AVEC LA PRESSE : HEYMANN, RENOULT ASSOCIÉES
29, rue Jean-Jacques Rousseau - 75001 Paris
Sarah Heymann et Eleonora Alzetta - [email protected]
T. 01 44 61 76 76 / www.heymann-renoult.com (documents et visuels téléchargeables sur le site)
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VISUELS DISPONIBLES POUR LA PRESSE - Téléchargeables sur le site www.heymann-renoult.com
GIANFRANCO BARUCHELLO
La Bonne Soupe, 1978
Assemblage dans du plexiglas
37,5 x 37,5 x 37,5 cm
Fondazione Baruchello, Rome
GIANFRANCO BARUCHELLO
Agricola Cornelia I, 1978
Techniques mixtes sur carton
33 x 40 cm
Collection Gianantonio Locatelli
MIRALDA - DOROTHÉE SELZ
Garden Cake, 1970
Jouets en plastique, meringue
31 x 55 x 55 cm
Collection particulière
Photographie © David Bordes
MIRALDA
Tongue Can - Champagne Cola taste, 1997
Canettes de soda
350 x 220 x 8 cm
Collection particulière Courtesy de l’artiste
ELAD LASSRY
Eggs, 2010
photographie, cadre peint
37 x 29 x 4 cm
Collection particulière
Courtesy de l’artiste, Remerciements à
303 Gallery, New York
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ELAD LASSRY
Untitled (Red Cabbage 2), 2008
photographie, cadre peint
37 x 29 cm
Collection particulière
Courtesy de l’artiste
ALICE CHANNER
Homo Sapiens, 2013
Impression numérique sur crepe de Chine
épaisse, barre chromée, cables et
marbre poli
483 x 140 cm
Courtesy de l’artiste et The Approach,
Londres
ALICE CHANNER
MAH645G, 2013
résine de polyuréthane pigmentée moulée
74 x 18 x 23 cm
Courtesy de l’artiste et The Approach,
Londres
ALISA BAREMBOYM
Pallet II, 2013
Impression sur coton et soie
147 x 91 cm
Courtesy de l’artiste et 47 Canal, New York
ALISA BAREMBOYM
Transmuted Solutions, 2013
Acier, céramique et soie
102 x 38 x 52 cm
Courtesy de l’artiste et 47 Canal, New York
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ALISA BAREMBOYM
Sardines, 2012
Impression sur coton et soie
140 x 103 cm
Collection Thomas Alexander
Courtesy de l’artiste et 47 Canal, New York
NØNE FUTBOL CLUB
Work n°076 : Stay Hungry, 2013
Caramel
180 x 100 x 40 cm
Courtesy des artistes
SABRINA VITALI
Dolce di sale, Sette nuovi putti, 2011
Technique mixte
Courtesy de l’artiste
Portrait de Nicolas Bourriaud
Directeur de l’École nationale
supérieure des Beaux-Arts
© JM Lapelerie - Beaux-Arts de Paris
Palais des Beaux-Arts de Paris
© Beaux-Arts de Paris
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